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DE LA GESTION À L'ENTREPRENEURIAT : DÉFI OU ILLUSION? 3 APPLICATIONS POUR AUGMENTER SA PRODUCTIVITÉ
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Est-ce qu’il vous arrive de vous interroger sur votre bien-être? La quantité de sommeil que vous obtenez vous semble-t-elle suffisante? Votre alimentation vous paraît-elle équilibrée? Êtes-vous aussi actif que vous le souhaiteriez? Ou peut-être même avez-vous le sentiment de n’être pas au meilleur de votre performance au travail? Je suis personnellement très passionnée par tout ce qui concerne l’alimentation. J’ai suivi quelques cours et après avoir lu sur le sujet, ma conclusion reste la quête de l'équilibre. Aussi, j’ai modifié certaines de mes habitudes. Par exemple, je commence maintenant ma journée avec une infusion d’eau chaude et de citron, suivie par un smoothie vert que je prépare moi-même à la maison. Toutefois, je ne m’empêche pas de manger autre chose quand j’en ai envie. Le bien-être est parfois une source de débats autour de la table, tout le monde ayant sa propre opinion sur ce qu’il a lu, vu ou entendu. À l’ère du numérique, les gens s’informent beaucoup par eux-mêmes et suivent parfois des modes qui ne sont pas nécessairement fondées sur des faits réels, par exemple celle du sans gluten (pour ceux qui n’ont pas réellement d’allergie ou d’intolérance), celle de ne manger aucun sucre, aucun féculent, les obsessions par rapport aux aliments biologiques, la quantité de protéines à consommer, etc. Comme il s’agit d’un sujet très populaire et qu'un grand nombre d’entreprises offrent maintenant des services dans le domaine du bien-être, nous avons pensé qu'il serait intéressant pour vous d'obtenir plusieurs réponses à vos questions. Est-ce qu’il y a des trucs pour se sentir mieux? Est-ce possible d’être plus performant au travail en ne changeant que quelques habitudes? Comment peut-on avoir plus d’énergie le vendredi soir avec nos amis et nos proches? Enfin, afin de vous donner un avant-goût de l’année à venir, voici nos prochains thèmes : la créativité en avril, le partage du savoir en septembre et l’entrepreneuriat en novembre. Si vous avez des idées ou suggestions concernant ces thèmes, n’hésitez pas à m’écrire.
Bonne lecture!
Vous désirez en savoir plus? Lorsque vous voyez le signe , suivez le lien pour visionner l’entrevue vidéo! Nous voulons vous entendre! Si vous avez des suggestions, des commentaires ou des candidatures à nous soumettre, écrivez-moi à sara@inspiromedia.ca! Rejoignez la communauté & joignez-vous à nos réseaux sociaux!
MAGAZINE : Éditrice Sara Leblanc Rédactrice en chef Marine Thomas Rédacteur en chef adjoint médias numériques Francis Halin Directeur artistique Yannick Jacob Réalisteur vidéo Roch-Denis Gagnon Photographe Jacques Lafontaine Réviseur-correcteur Vincent Dupuis Journalistes Mariève K. Desjardins, Ethel Gutierrez, Daphnée Hacker-B, Solveig McClure Poirier, Theodora Navarro Collaborateurs Gabriel Alberola, Francis Picard, Dominique Piché, Lucie Rousseau, Publicités et Commandites : Directrice comptes clients Jessy Guesnon jessy@inspiromedia.ca 514 876 1335
COMITÉ CONSULTATIF : Anthony Arquin Avocat-associé, Davies Ward Phillips & Vineberg Édith Arsenault Vice-présidente, Boutique Séduction Rémi Augé Chef de produit, AUTOMIC Léopold Bur Chargé de projets Web, Espace M Sonia Katiya Directrice de comptes, Services Financiers Commerciaux, RBC Sara Leblanc Éditrice, Inspiro Constance Lévesque Coordonnatrice chez MPC Montréal Xavier Morand-Bock Étudiant, UdeM Marine Thomas Rédactrice en chef, Inspiro POUR NOUS CONTACTER : info@inspiromedia.ca 514 876 0014 Inspiro 1117, rue Sainte-Catherine Ouest, Suite 502, Montréal, QC, H3B 1H9 Le magazine Inspiro est publié 4 fois par année. Impression : 40 000 copies / Impart Litho Imprimeur Postes Canada Convention 41502021 Copyright 2014. Le contenu du magazine ne peut pas être reproduit sans autorisation écrite. Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec ISSN 2291-8795
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Le monde en chiffres
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4 h dans la vie 2 d'un technicien en domotique
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Histoire d'une réussite
Prana, collations savoureusement éthiques
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Chronique Succès
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Jeune et Inspiré
Dominique Piché, producteur et directeur de course d'IRONMAN Mont-Tremblant
Portrait de six jeunes passionnés et engagés
Quand ta seule limite, c'est toi-même : l'expérience d'un IRONMAN
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AFFAIRES
16 19
Vol. 03 Num. 01
Dossier
AMÉLIORER SON BIEN-ÊTRE POUR MIEUX PERFORMER
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Décryptage
Le système de santé... en questions Les agences de notation contrôlent- elles vraiment les finances publiques?
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Philanthropie internationale
charity: water, partager l'or bleu
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Leadership
Bien-être au travail : Connais-toi toi-même!
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Marketing
Les nouveaux millionnaires du bien-être
De la gestion à l'entrepreneuriat : défi ou illusion?
STYLE DE VIE
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SOMMAIRE
06
Startup coup de coeur Cook-it, le kit prêt-à-cuisiner Technologie 3 applications pour augmenter sa productivité
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Le top 10 de Jonas
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Sports Questions/Réponses avec Julien Brisebois du Lightnining de Tampa Bay
Recettes
Le rutabaga s'invite à table
33 ERRATUM
La photo en bas de la page 16 du numéro de novembre-décembre avait été attribuée à Élodie Kergal. Le crédit revient en réalité à Chantal Brossard.
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0 63 en chiffres 2
le
McDonald compte plus de
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restaurants locaux desservant plus de 64 MILLIONS de clients
dans 119 PAYS. Source : http://www.mcdonalds.ca
6,8 MILLIARDS
DE DOLLARS
AUX ÉTATS-UNIS,
1 ENFANT
SUR 3 EST EN SURPOIDS
OU OBÈSE. Source : http://www.wineinstitute.org
LES VENTES DE BOISSONS ALCOOLISÉES DANS LES MAGASINS DE BIÈRE ET D'ALCOOL ONT ATTEINT
21,4 MILLIARDS
DE DOLLARS AU CANADA
DONT 9,1 MILLIARDS DE DOLLARS POUR LA BIÈRE SEULEMENT.
UNE CONSOMMATION JOURNALIÈRE DE GINGEMBRE
C'EST LE COÛT ESTIMÉ DE LA SÉDENTARITÉ AU CANADA EN 2001. Source : http://www.fmcoeur.com
EN 1905, À SAN FRANCISCO, UN GARÇON DE 11 ANS SE PRÉPARAIT UNE BOISSON EN UTILISANT UN BÂTON POUR BIEN MÉLANGER. DISTRAIT, IL L’A OUBLIÉE DEHORS AU FROID PENDANT LA NUIT. EN 1923, IL FAISAIT BREVETER SA "GLACE GELÉE SUR UN BÂTON", PLUS TARD REBAPTISÉE "POPSICLE". Source : http://www.smithsonianmag.com
1923
RÉDUIRAIT LA DOULEUR CAUSÉE PAR L’EXERCICE PHYSIQUE DE 25%.
AVEC 4 082 900 000 LITRES, L'ITALIE EST LE PAYS QUI PRODUIT LE PLUS DE VIN AU MONDE PAR ANNÉE. Source : http://www.wineinstitute.org
24 h dans la vie D’UN TECHNICIEN EN DOMOTIQUE
Imaginez qu’après le travail, le thermostat de votre maison, relié au localisateur GPS de votre téléphone intelligent, élève la température du salon et de la cuisine automatiquement lorsqu’il détecte que vous êtes sur le point d’arriver. Et dès que vous franchissez le vestibule, des capteurs reconnaissent votre présence, ce qui a pour effet d’allumer les lumières de votre demeure, tout comme votre téléviseur, qui syntonise lui-même votre chaîne d’infos préférée. Scénario de science-fiction? Pas du tout! Bienvenue dans le monde de la domotique, un ensemble de technologies vous permettant de rendre votre maison « intelligente ». Dominic
Martineau, technicien en domotique, nous invite à le suivre dans les coulisses d’un métier d’avenir.
7h15
Dominic Martineau
Par Mariève K. Desjardins
7 h 15 - 8 h Avant d’entamer sa journée de travail, Dominic met à jour le site Web de Dom Dom Domotique, la compagnie qu’il a fondée en 2013, après avoir œuvré pendant douze ans en usine à titre d’électromécanicien. Si un cours de domotique est offert dans le cadre de la formation professionnelle en électricité, Dominic en a quant à lui appris les rudiments par lui-même. Sa maison, qu’il a partiellement domotisée, lui sert d’ailleurs de laboratoire pour tester les plus récentes technologies.
8 h 30 - 12 h Dominic passe la journée chez un client afin de domotiser sa résidence. La première étape consiste dans l’installation d’appareils intelligents dans chacune des pièces, et même dans la cour. Il peut s’agir, par exemple, de serrures de portes, de thermostats, de caméras de surveillance, de systèmes d’alarme et de son, de détecteurs de mouvements et d’interrupteurs de lumières*. Tous ces appareils pourront éventuellement répondre à certaines commandes à distance (via un téléphone intelligent, une tablette, un ordinateur ou une télécommande), ou seront programmés pour s’activer et se désactiver de manière automatique lors de situations précises. Superflue, la domotique? Selon le technicien, elle peut au contraire s’avérer grandement utile. Ainsi, les lumières de votre demeure peuvent être réglées pour s’éteindre d’ellesmêmes lorsque vous quittez une pièce, vous faisant économiser de l’électricité. Un détecteur peut aussi fermer immédiatement toutes les valves de votre maison lors d’une
fuite d’eau, vous évitant ainsi de fâcheux dégâts. En outre, la domotique, qui s’est développée au milieu des années 1980, joue un rôle important dans le quotidien des personnes handicapées, en permettant l’adaptation de leur résidence à leurs capacités et besoins, et ce, afin qu’ils puissent vivre de manière autonome. 13 h – 16 h Dominic procède à l’étape de l’« intégration », c’est-à-dire qu’il relie tous les appareils intelligents installés précédemment à un système de contrôle central qui permettra au client d’interagir avec eux. La connexion se réalise à l’aide de la technologie sans fil Z-Wave. « C’est un protocole de communication qui est similaire au Wifi, mais qui opère sur une autre fréquence », explique-t-il. Ces protocoles sont rassemblés sous le terme d’« Internet des objets », une expression amenée à devenir de plus en plus courante. Le technicien précise que plusieurs grandes compagnies offrent maintenant des électroménagers et des produits électriques spécifiquement reconnus par ce type de réseau virtuel.
soleil (dont l’heure est déterminée grâce à une connexion à la station météorologique la plus proche). Il peut aussi demander à ce que, au moment d’aller dormir, toutes les lumières intérieures s’éteignent et les portes se verrouillent en appuyant sur une seule touche de sa tablette. Les options sont vastes et peuvent être ajustées entièrement selon les désirs du client. En fait, tout ce qui est électrique dans la maison peut potentiellement être paramétré et contrôlé, explique le technicien. 20 h – 22 h Chaque soir, celui-ci se fait un devoir de scruter les blogues et les articles sur le Web afin de se tenir à l’affût des dernières technologies, lesquelles se développent à un rythme fulgurant. Sa participation récente à un Salon de rénovation et de décoration lui a permis de constater l’intérêt exceptionnel de la maison intelligente. Certes, l’automatisation d’une demeure n’est actuellement pas à la portée de toutes les bourses, son coût pouvant osciller entre des centaines et quelques milliers de dollars. Mais Dominic Martineau est toutefois convaincu que d’ici quelques années, la domotique sera accessible à tous, voire même chose commune. En s’appuyant sur l’exemple de l’extraordinaire essor du téléphone intelligent, il conclut qu’« on s’en va de plus en plus vers un monde de facilité ».
22h
16 h – 17 h Dernière étape de la domotisation : la programmation de « scènes » dans une maison virtuelle, au moyen d’une application dans l’interface de contrôle. En d’autres mots, c’est le moment pour le client de faire part à Dominic de tous les scénarios précis qu’il aimerait actualiser dans sa résidence. Par exemple, il peut souhaiter que les rideaux motorisés se ferment dès le coucher du
* En raison de leur plus haut voltage, les interrupteurs de lumières intelligents doivent toutefois être installés par un électricien certifié.
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Histoire d'une réussite présentée par
P
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COLL ATIONS SAVOUREUSEMENT
ÉTHIQUES Vedette montante dans le monde de l’alimentation naturelle au Québec, l’entreprise Prana ne cesse de faire parler d’elle grâce à ses collations à base de noix, fruits séchés et autres aliments biologiques, végétaliens et sans gluten, qui séduisent de plus en plus les fins palais d’ici. Voici l’histoire d’une jeune entreprise de plus de cinquante employés flirtant avec un taux de croissance annuel de près de 70% ces dernières années. Par Francis Halin
R
ien ne prédestinait MarieJosée Richer à devenir entrepreneure. Après des études brillantes en biochimie et en physiothérapie, elle se met au yoga et accorde de plus en plus de place à la spiritualité dans sa vie. Elle part ensuite à l’aventure autour du monde pendant cinq ans. C'est lors de son séjour en terre indienne que sa vie bascule. VIE INDIENNE Marie-Josée Richer a 22 ans quand elle ouvre un restaurant végétalien à Goa, au sud de Bombay en Inde. Le succès est immédiat. Une centaine de clients répondent à l’appel chaque jour. « En Inde, il était peu commun d’avoir accès à des produits frais comme de la salade dans des restaurants. Là-bas, les produits sont souvent offerts avec une sauce… j’ai donc simplement voulu proposer des aliments frais, et ça a vraiment décollé! », raconte-t-elle, encore surprise de son succès. La jeune femme d’affaires décide pourtant de fermer son commerce, parce qu’elle trouve qu’il fait trop d’ombre aux casse-croûte du village. Marie-Josée Richer admet avoir eu beaucoup de difficulté à côtoyer l’extrême pauvreté et la misère des habitants du quartier. « Quand mon restaurant a commencé à devenir populaire, je me suis sentie mal parce que j’avais littéralement l’impression de voler le travail des gens… », dit-elle avec une pointe de regret. RETOUR AU BERCAIL Survient alors le coup de foudre. Marie-Josée Richer tombe amoureuse d’un jeune Israélien qui partage la même passion qu’elle pour le bio. Le couple quitte l’Inde et revient au Québec avec l'espoir d'ouvrir son propre restaurant. « Nous voulions avoir un restaurant avec pignon sur rue… par contre, vu le prix des loyers, ce n’était absolument pas envisageable! Nous avons donc décidé de fabriquer nos produits et de les vendre dans différents établissements. Au début, nous devions travailler tous les jours, sept jours par semaine, pas question de prendre de congés! », se rappelle-t-elle.
toutes leurs économies dans le démarrage de l'entreprise. «Nous avons ouvert Prana avec une somme de 10 000$, ce qui n’est pratiquement rien», souligne-t-elle. Ce n’est qu’après sept ans qu’une institution financière consent enfin à leur prêter de l’argent…
VÉGÉTALIEN MAISON Prana décide alors de s’attaquer au marché des collations faites au Québec, secteur quasi inexistant à l’époque et pour lequel les perspectives de développement étaient tout à fait intéressantes. « Il fallait trouver la niche. À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de collations faites au Québec. Tout venait des États-Unis! Pourtant, ça ne prend pas la tête à Papineau pour faire de bonnes collations santé! », se plaît à souligner Marie-Josée Richer, qui rappelle aussi que les produits dits « naturels » ne sont souvent composés que de maïs, de soya et de sucre... « Au début, c’était fou! Non seulement je faisais toutes les recettes chez ma mère, mais je confectionnais moi-même à la main les étiquettes de nos produits et je les reproduisais grâce à mon imprimante personnelle », explique-t-elle. Puis, un pâtissier vietnamien leur loue une partie de sa cuisine, ce qui les aide énormément. « Je me suis ensuite mise à faire ma tournée des magasins d’aliments naturels au volant d’un affreux camion! De plus en plus de magasins voulaient avoir nos produits sur leurs tablettes », se souvientelle. Les fondateurs de Prana tombent par la suite sur un distributeur qui marquera leur vie. Marc Périard d’Aux mille et une saisons leur fait vite comprendre qu’ils doivent refaire leur devoir. Avec franchise, il leur explique que leurs étiquettes ne conviennent pas du tout et que le prêt-àmanger (salade, gâteau cru) les confine à un marché très local. Message entendu. Prana accepte de faire le virage et obtient une subvention du Service d’aide aux jeunes entrepreneurs (SAJE) et de la Fondation Montréal Inc.
« Dans tous les cas, quand tu donnes, tu reçois »
Dans la cuisine de sa mère, ils préparent humus, tzatziki végétalien à base de tofu soyeux, tartinade de noisette au caroube, noix à l’érable et au kombucha, etc. Pendant plus de cinq ans, le couple de jeunes entrepreneurs vit chez la mère de Marie-Josée, où ils ne payent que 200 dollars de loyer par mois, afin de mettre
PRANA PARTOUT Aujourd’hui, Prana compte 55 employés et la croissance moyenne de l’entreprise est de plus de 70% depuis les six dernières années. Marie-Josée s’occupe du marketing et de la comptabilité, tandis que son partenaire dans la vie comme dans les affaires gère les finances et la production.
crédit photos : PRANA
« Les défis de croissance sont toujours nombreux. Pour nous, c’est comme une pyramide : investir pour créer des ventes et ensuite investir dans la production pour garder la même qualité… sans parler des innovations nécessaires, des ressources humaines, de la comptabilité et du service à la clientèle », explique-t-elle.. Sobeys, Metro, Jean Coutu, Winners, Costco vendent maintenant leurs produits. Sans oublier les nombreux magasins d’aliments santé et leur boutique en ligne. En 2015, Prana veut conquérir le marché américain et international. RESPECTER LE MONDE Dans dix ans, Prana rêve même de faire de l’intégration verticale, c'est-à-dire, être présent du début jusqu’à la fin du processus manufacturier. Marie-Josée s’inspire de la philosophie appelée Bean to Bar, qui signifie littéralement « de la fève à la barre ». « Nous voulons nous promener un peu partout dans le monde et faire des projets d’agriculture au Pérou ou encore à Madagascar », explique-t-elle, pleine d’enthousiasme. « Le problème avec le cacao, comme avec tant de produits en alimentation, c’est que la valeur ajoutée est dans la transformation. Or, nous voulons mettre sur pied des coopératives pour que les agriculteurs transforment eux-mêmes leurs récoltes et donc qu’ils s’enrichissent », résume la cofondatrice de Prana. « Dans tous les cas, quand tu donnes, tu reçois », résume-t-elle. On ne saurait mieux dire.
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PRÉSENTE
Par Marine Thomas Photos : Jacques Lafontaine, Lieu : Hotel Le Crystal
Voici six jeunes de la relève aux parcours empreints d’audace. Passionnés et engagés, ils sont la voix de leur génération et sont de véritables modèles d’inspiration pour quiconque croise leur route.
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PRÉSENTÉS PAR
JIMMY FORTIER
VALÉRIE GOHIER
HUBERT CORMIER
29 ANS
30 ANS
27 ANS
INGÉNIEUR EN PONT, PARSONS -
DIRECTRICE CONSEIL ET COFONDATRICE, IMARKLAB -
NUTRITIONNISTE -
Il rentre chez Dessau en 2009 où on lui confie rapidement de belles responsabilités. « Le génie civil, c’est le génie de la civilisation. On aménage des choses pour les citoyens. » Il a notamment travaillé sur le projet de réfection du pont Jolicoeur au-dessus du canal de l’Aqueduc à Verdun. Ses efforts ont été récompensés l’an dernier lorsqu’il a remporté un Grand Prix du génieconseil québécois. Les deux dernières années, il a eu la chance de participer aux propositions techniques du nouvel échangeur Turcot et du nouveau pont Champlain. En février 2015, il décide de se concentrer davantage sur le développement de son expertise technique et entre chez Parsons. « Il est tellement gratifiant de voir comment on peut changer le paysage d’un quartier et améliorer l’expérience de vie des habitants ».
Après ses études en 2011, elle cofonde imarklab, une firme de recherche en marketing appliquée au commerce électronique. L'entreprise se sert notamment de la lecture d'émotions faciales ou l'optométrie, pour optimiser les sites internet et les applications mobiles. « J'aime aider les compagnies dans leur stratégie web. Notre objectif est de les aider à mieux comprendre le comportement des consommateurs sur leur site internet,afin qu'ils puissent plus facilement réaliser un achat par exemple ». En 2014, imarklab s'est associée avec la firme Léger. C'est notamment grâce à l'accès à des technologies à la fine pointe que la compagnie a contribué au développement de La Presse +, du portail étudiant de l'Université de Montréal ou de la bibliothèque de HEC Montréal. « Nous sommes dans une ère où la technologie change très vite et les comportements des consommateurs évoluent tout autant ».
Le nutritionniste passionné de communications s'est donné pour mission de faire rimer alimentation équilibrée et plaisir de manger. « J'adore partager mes connaissances sur la santé pour aider les gens à adopter de meilleures habitudes de vie ». Chroniqueur, blogueur et animateur à la radio, il est également l'auteur des livres À bas les kilos et Non coupable - Libérezvous de votre culpabilité alimentaire dont la sortie est prévue en avril 2015. En parallèle, il poursuit un doctorat en nutrigénomique, une science nouvelle qui étudie la manière dont notre alimentation influence l'expression de nos gènes et vice-versa. « En nutrition, les résultats d'une diète peuvent varier d'une personne à l'autre. Nous essayons d'expliquer comment par la génétique ». Il s'intéresse plus particulièrement aux Oméga-3, sujet pour lequel il est régulièrement sollicité comme conférencier pour des congrès un peu partout dans le monde.
FORMATION Baccalauréat en génie civil de l’Université de Sherbrooke et maîtrise en structures à l’Université McGill
FORMATION Maîtrise en marketing
CONSEIL
CONSEIL
Soyez bien encadrés de personnes passionnées et prêtes à transmettre leurs connaissances.
inspiromedia.ca/jimmyfortier
à HEC Montréal Ne pas avoir peur de définir son propre chemin et sortir des terrains battus.
inspiromedia.ca/valeriegohier
FORMATION Doctorant en nutrition, avec une spécialité en nutrigénonique à l'Université Laval et baccalauréat en nutrition à l'Université Laval.
CONSEIL Il faut avoir de l'empathie et mettre de côté ses jugements pour aider les autres. Et il ne faut pas avoir peur d'être proactif et de défoncer des portes. inspiromedia.ca/hubertcormier
PRÉSENTÉS PAR
CATHERINE GIRARD-LANTAGNE
CAROLINE LAROUCHE
SIMON DE BAENE
35 ANS
30 ANS
29 ANS
DIRECTRICE DE LA PROGRAMMATION EXTÉRIEURE ET DIRECTRICE ARTISTIQUE, FESTIVAL JUSTE POUR RIRE / LES ARTS DE LA RUE -
AVOCATE, BUREAU DU PROCUREUR GÉNÉRAL DU QUÉBEC ET VICEPRÉSIDENTE DU JEUNE BARREAU DE MONTRÉAL -
PRÉSIDENT ET COFONDATEUR, G-SOFT SHAREGATE ET OFFICEVIBE -
Après ses études, cette passionnée de théâtre lance la compagnie Les Cabaretiers. Repérée par des producteurs, la troupe joue au Festival Juste pour rire. Ayant envie de s’impliquer davantage en direction artistique, Catherine devient alors leur assistante à la programmation. Aujourd'hui, elle gère les 115 spectacles et les 750 représentations gratuites pendant les quinze jours que dure le festival. Elle fait également la direction artistique des grands événements. « J'adore la conception de spectacles et avoir une immense liberté qui me permet d'exprimer toutes mes idées ». Grande voyageuse, elle parcourt les différents festivals du monde à la recherche de spectacles uniques à faire découvrir au public québécois. Après vingt ans d'absence, elle a ramené Rock et Belles Oreilles sur scène. Un pari réussi puisque ce fut le plus grand succès de l'histoire du festival extérieur!
Après un stage étudiant dans un cabinet de New York en litige en brevet pharmaceutique, elle travaille trois ans pour Bélanger Longtin en responsabilité médicale et professionnelle. Elle décide ensuite de quitter la pratique privée pour travailler au contentieux du Ministère de la Justice du Québec où elle touche à tout, notamment des dossiers relatifs aux conditions de détention des détenus dans les prisons provinciales. « Je suis fière d’avoir su écouter mes besoins, d’avoir su découvrir qui j’étais et ce qui me passionnait dans le droit, c'està-dire de plaider! » Aujourd'hui, elle est sur l’équipe des « pompiers » du bureau des plaideurs. « Je suis une fille d'action : j'aime le terrain et l'adrénaline! » Très impliquée, elle est vice-présidente de l'association du Jeune Barreau de Montréal qui représente les 4 600 membres de Montréal ayant dix ans et moins de pratique.
À 20 ans, il lance son entreprise de développement logiciel avec trois partenaires. « On voulait apporter un vent de fraîcheur à l'industrie et faire une différence ». Aujourd'hui, ses produits sont commercialisés dans plus de 90 pays. L'entreprise a notamment développé Sharegate, pour simplifier la migration SharePoint et récemment Officevibe qui révolutionne le sondage pour mesurer le bienêtre des employés. « La seule constance dans notre industrie, c'est le changement ». Comme président de compagnie, il est important pour lui d'offrir à ses 100 employés des conditions exceptionnelles, que ce soit des vacances illimitées ou des dîners santé gratuits. « C'est fou ce qu'on peut accomplir une fois qu'on a le bon climat en place ». D'ailleurs, il est convaincu que le plus grand défi pour une organisation en croissance est de maintenir une culture d'entreprise très forte.
FORMATION Baccalauréat en critique et dramaturgie à l'Université du Québec à Montréal CONSEIL
Avoir un mélange d’humilité et d’audace. Il faut savoir être patient. À vouloir aller trop vite, on manque les opportunités et l’occasion de faire nos preuves.
inspiromedia.ca/catherinegl
FORMATION
Baccalauréat en droit, maîtrise en biologie moléculaire et droit Université de Sherbrooke et Juris Doctor en Common Law Queen's University
CONSEIL
Ne pas avoir peur de tout essayer, de toucher à tout, pour savoir ce qu’on aime réellement. Et foncer!
inspiromedia.ca/carolinelarouche
FORMATION Baccalauréat en génie logiciel à l'École de technologie supérieure (à cinq cours près de terminer) CONSEIL
Bien s'entourer, que ce soit de bons mentors, de bons associés et de bons employés. Capitaliser sur la culture d'entreprise et rester authentique.
inspiromedia.ca/simondebaene
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SUC CÈS
Dominique Piché / producteur et directeur de course d'IRONMAN Mont-Tremblant
En 2014, pour la première fois dans l'histoire d'IRONMAN, une communauté accueillait un championnat nord-américain et un championnat du monde au cours de la même année. Cette communauté n'est nulle autre que Mont-Tremblant, devenue en seulement cinq ans, un incontournable pour les adeptes de ce triathlon de l'extrême. Pour arriver à un tel exploit, il a fallu toute la détermination et l'audace d'un homme visionnaire à la ténacité de fer : Dominique Piché. Il nous livre ici les secrets de sa réussite. D’abord, la folie… juste un brin, juste ce qu’il faut pour rêver, pour imaginer, pour créer. Il en a bien fallu un peu pour concevoir qu’IRONMAN puisse avoir lieu à Mont-Tremblant. C’est ainsi que le rêve s’amorce, avec la production du Triathlon Mont-Tremblant dès 2003. D’un vague désir partagé avec quelques connaissances du milieu, le songe prend forme comme spectateur d'IRONMAN Lake Placid à plusieurs reprises. Dès lors, l’imaginaire prend une forme réelle, et le théâtre naturel de Mont-Tremblant apparaît l’endroit idéal pour les premiers évènements d'IRONMAN dans l’Est du Canada, et au Québec. L’opportunité se présente enfin à l’automne 2010, suite à l'appel d'un ami, Marc Roy, à qui l’on avait confié l’idée jadis. Savoir saisir l’occasion pour en faire un projet créatif qui sera porté par une passion déterminée et qui rassemblera toute une communauté : voilà ce qui caractérise l’avènement des compétitions d'IRONMAN à Mont-Tremblant. Parce que le rêve avait été pensé et repensé au fil du temps, il a pris forme assez rapidement. Il fallait cependant le concrétiser sur papier et convaincre rapidement un ensemble d’acteurs importants : politiciens, gens d’affaires et membres de la communauté devaient adhérer au projet, pour en faire leur rêve. Je devais donc leur transmettre non seulement ma passion pour le produit IRONMAN, mais aussi ma vision innovante. IRONMAN n’est pas qu’un simple triathlon : c’est un
évènement d’envergure pouvant faire rayonner toute une communauté, toute une région, voire même toute la province de Québec. Passionné de nature, je me caractérise avant tout par une très grande détermination. Une détermination non pas conquérante, mais inspirante. Cette caractéristique m’a permis de bousculer les idées préconçues, de braver les résistances aux changements, et de sortir les gens de leur zone de confort. Plutôt que de considérer ces événements comme des dérangements et des bouleversements dans la vie quotidienne de centaines de citoyens, j’ai toujours vu dans les courses IRONMAN un moyen de rassembler et de mobiliser les gens vers un objectif commun, qui peut transformer la vie de plusieurs d’entre eux. Un seul homme ne peut bâtir un tel succès, et le crédit revient à tous ceux et celles qui ont cru au rêve et qui se sont engagés à le bâtir avec moi. D’où l’importance d’être rassembleur ; pour mener à terme un tel projet, il faut être capable de saisir en chacun l’étincelle qui allumera sa passion et sa détermination. C’est ainsi que j’ai pu réunir une équipe composée de personnes extraordinaires qui ont créé avec moi une vague IRONMAN, des gens totalement dédiés au projet, qui travaillent ensemble à un succès commun. Je peux donc affirmer aujourd’hui avec conviction que « seul, on va vite, mais qu’en équipe, on va loin ». Les membres de notre équipe sont soudés les
uns aux autres, et chacun sait qu’il dépend du travail de tous pour qu’on puisse dire, au fil d’arrivée, « mission accomplie »! Mon rêve a toujours été de bâtir davantage « qu’un départ et une arrivée ». J’ai le désir de faire de la région de Mont-Tremblant une destination, un centre d’entraînement international du triathlon, et tous les jours, j’adopte une posture d’ouverture d’esprit et de créativité en ce sens. Toutes mes observations, mes déplacements et mes visites de site sont un prétexte à des améliorations. C’est dans le souci du détail que s’opèrent la différence et la valeur ajoutée. À cet égard, je suis très exigeant et très pointilleux… envers moi-même d’abord, puis envers les membres de l’équipe.
« Ma recette du succès se résume en six mots : Rêve, Passion, Détermination, Créativité, Équipe… et Folie! » La fierté et le sens du devoir accompli sont immenses lorsque les athlètes et les membres de la communauté du triathlon nous témoignent de leur reconnaissance. Ma recette du succès se résume donc en six mots : Rêve, Passion, Détermination, Créativité, Équipe… et Folie! Visionnez la conférence de Dominique Piché issue de notre série d'évènements « Osez vous inspirer ».
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JEUNE ET INSPIRÉ -
FRANCIS PICARD DIRECTEUR, SERVICES FISCAUX, PwC
QUAND TA SEULE LIMITE, C’EST TOI-MÊME L’EXPÉRIENCE D’UN IRONMAN « Mais comment fais-tu? » C’est le commentaire qui revient le plus souvent quand mon interlocuteur découvre qu’en plus d’être directeur chez PwC et jeune père de famille, je me passionne pour les triathlons de type IRONMAN, un sport exigeant qui combine, sans pause, 3,8 kilomètres de nage, 180,2 kilomètres de vélo et un marathon de 42,2 kilomètres.
UNE PASSION VENUE… DE LA GROSSE POMME Tout a commencé en 2012, lorsque, pour la deuxième fois, j’ai été muté durant six mois au bureau de New York de PwC. Depuis mon logement, je pouvais contempler Central Park. Les nombreux joggeurs que je voyais s’entraîner m’ont donné envie de m’initier moi aussi à la course à pied. Trois marathons plus tard, j’ai décidé de diversifier l’expérience et d’y ajouter un niveau de difficulté supplémentaire. Féru de vélo, ancien membre d’une équipe de water-polo, et porté à repousser sans cesse mes limites, j’ai trouvé dans le triathlon IRONMAN les défis que je recherchais. En 2014, j’ai réalisé avec succès mon premier IRONMAN, et pour 2015, je suis déjà inscrit à trois événements, dont celui de Mont-Tremblant. GÉRER LES PRIORITÉS : PLUS QU’UNE CLÉ, UNE NÉCESSITÉ Dans ma vie professionnelle, je me spécialise dans les conseils fiscaux aux sociétés privées. J’accompagne de nombreux clients et une journée normale peut atteindre 12 à 15 heures de travail, en dehors des périodes de pointe. Mon entraînement, lui, m’accapare environ 17 heures par semaine, sans compter mes deux filles en bas âge… Pour parvenir à combiner le tout, je m’organise un horaire strict, où chaque composante a une place et où les priorités varient selon les horaires. Par exemple, lorsque je rentre du travail vers 17h, la priorité est à ma famille jusqu’au coucher de mes filles. Ensuite, de 20h à 22h, je commence mon deuxième entraînement de la journée (le premier a débuté vers 5 heures du matin), puis je retravaille au besoin. Si je donnais la priorité à mon travail dès 20h, je n’aurais plus l’énergie pour m’entraîner. Heureusement, je peux compter sur le soutien de ma famille et de mon entreprise pour m’encourager dans ma passion et faciliter la conciliation travailvie personnelle.
DE NOMBREUX BIENFAITS Pourquoi un sport si exigeant? Pour moi, il s’agit surtout d’une forme de curiosité et d’une envie de me dépasser. De plus, les bienfaits que je retire à la pratique de ce sport sont nombreux et s’appliquent à toutes les sphères de ma vie. GARDER LA FORME PHYSIQUE : je suis moins fatigué, plus alerte, plus concentré au travail et plus disponible pour ma famille. J’ai aussi besoin de moins d’heures de sommeil. GAGNER EN CONFIANCE : réussir dans un sport si exigeant m’apporte une grande satisfaction personnelle et une confiance en soi bénéfique à tous points de vue. ACCROÎTRE MON EFFICACITÉ : en fragmentant ainsi mes journées de travail, je peux revenir à la tâche avec un cerveau « frais » qui résoudra plus facilement les problèmes. Cela me donne aussi l’impression que je ne fais pas que travailler! FAVORISER LA CONCENTRATION ET LA GESTION DU STRESS : les épreuves de vélo, en particulier, requièrent une forte concentration car tout le monde roule très vite! Cet exercice de concentration m’est fort utile quand je dois traiter de problèmes complexes. MIEUX DÉFINIR LES PRIORITÉS : discipline, efficacité, capacité à déléguer, gestion du temps et définition des priorités me permettent d‘éliminer les moments perdus, à la maison ou au bureau. Tenté par l’aventure? Concentration sur l’atteinte des objectifs, capacité à gérer son horaire et soutien de l’entourage sont les éléments clés pour atteindre la ligne de départ… et un jour celle d’arrivée. Bon entraînement!
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AMÉLIORER SON BIEN-ÊTRE
POUR MIEUX PERFORMER
Dans le tourbillon incessant que sont devenues nos vies, la nécessité de performer dans toutes les sphères ne s'est jamais fait autant sentir. Pour tenir le coup, autant au travail que dans notre vie personnelle, il est avant tout nécessaire d'être le plus en forme possible et donc de s'occuper de soi. À l'ère de la performance, on se tourne vers le bien-être comme solution. Résultat? Celui-ci est désormais la préoccupation principale. Ai-je assez dormi? Mon assiette est-elle assez équilibrée? Suis-je assez actif? Devrais-je me mettre à la méditation? Nous avons interrogé de grands spécialistes dans chacun de ces domaines pour apporter des réponses à vos questions et débusquer les mythes derrière la réalité. Par Marine Thomas et Sara Leblanc
SOMMEIL VOTRE HORLOGE
BIOLOGIQUE EST-ELLE DÉRÉGLÉE? ENTREVUE avec Dre DIANE BOIVIN, fondatrice et directrice du Centre d'étude et de traitement des rythmes circadiens, Institut Douglas
EST-CE QU’IL Y A UN NOMBRE D’HEURES DE SOMMEIL IDÉAL? Il varie selon la personne, car c'est génétiquement déterminé. Mais en moyenne, il faut dormir entre 7 à 9 heures par nuit. Le sommeil est un état hétérogène se déclinant en plusieurs stades et donc plusieurs profondeurs. Ce qui veut dire que la capacité réparatrice, récupératrice du sommeil n’est pas la même à toute heure de la nuit. QU'APPORTENT LES DIFFÉRENTS STADES DU SOMMEIL? Le sommeil lent profond, c’est le stade réparateur. Or, on est quand même assez bien conçus parce que nos premières heures de sommeil sont très riches en sommeil profond. Dans les quatre premières heures de sommeil, on va récupérer un bon 85% de la fatigue accumulée. Les dernières heures sont plus riches en phases de rêves, ce que l’on appelle le sommeil paradoxal, qui est davantage impliqué dans des phénomènes cognitifs et neurologiques, des phénomènes d'apprentissage, de rétention et de consolidation des souvenirs accumulés au cours de la journée précédente. On pense que c'est d'ailleurs la succession du sommeil lent au sommeil paradoxal qui est importante pour la consolidation de l’apprentissage de la journée précédente.
POURQUOI EST-CE QU'ON SE SENT FATIGUÉ QUAND ON DORT BEAUCOUP? On peut trop dormir! L’un des conseils les plus importants pour une bonne hygiène de sommeil, c’est la régularité dans les heures de coucher et de lever. Souvent, on a tendance à récupérer la fin de semaine une privation de sommeil accumulée au cours de la semaine de travail. Mais si l'écart est trop grand entre les deux, cela va occasionner des états de décalage horaire interne. EST-CE VRAI QUE « CHAQUE HEURE AVANT MINUIT EN VAUT DEUX »? Non, ce sont des histoires de grandmères. Cela dépend de ce que l’on appelle le chronotype, soit notre type de comportement de sommeil par rapport à l’heure de la journée. Il y a des individus qui sont des sujets du matin, d'autres du soir. POURQUOI EXPÉRIENCE-T-ON SOUVENT UN REGAIN D'ÉNERGIE DANS LA SOIRÉE? C’est un phénomène circadien. Les gens qui sont des sujets du soir ressentent ce phénomène de façon particulièrement marquée. Ils peuvent être très fatigués le matin, se dire toute la journée : « j’ai vraiment hâte d’aller me coucher ». Et puis, de façon un peu surprenante, environ deux heures avant l’heure habituelle du coucher survient un moment où il très difficile de s’endormir. C’est même une période qui a été décrite comme la « zone interdite de sommeil » de la soirée. En réalité, c’est notre horloge biologique qui envoie des signaux pour nous garder réveillé en fin de journée.
AVEC SON RYTHME DE VIE EFFRÉNÉ, LA SOCIÉTÉ MODERNE SOUFFRE D'UNE PRIVATION DU SOMMEIL. QUELLES EN SONT LES CONSÉQUENCES? Cette restriction chronique de sommeil amène toutes sortes de problèmes à longterme, souvent d’ordre psychologique. Même à court terme, les gens peuvent être plus irritables, avoir moins d’entrain dans les interactions sociales. Au niveau de la productivité au travail aussi, de la créativité. Et puis, la restriction chronique de sommeil peut amener des problèmes d’ordre métabolique et un gain de poids. D'ailleurs, il n'est pas anodin de constater qu'au fur et à mesure que la durée des épisodes de sommeil diminue, le tour de taille de la société augmente.
Dossier
ALIMENTATION LA DIGESTION : DU PLUS LÉGER AU PLUS LOURD
Tout le processus de digestion peut prendre jusqu'à huit heures. Il est important de manger les aliments plus légers en premier, car ils passent plus rapidement à travers notre système. Lorsque vous mangez des fruits, des légumes crus ou cuits, et certains amidons en dernier, ils subiront une certaine décomposition et fermentation, qui produiront des gaz, de l'acide et de l'alcool, ainsi qu’une mauvaise digestion. TEMPS DE DIGESTION POUR CHACUN DES ALIMENTS* 20-45 min.
FRUITS
30-50 min.
LÉGUMES, ŒUFS ET POISSONS
90-120 min.
120-145 min.
2-3 heures
PRODUITS LAITIERS, POULET, GRAINS, LENTILLES ET FÈVES
DINDE
GRAINES ET NOIX
SUPPLÉMENTS : ATTENTION DANGER! Les suppléments synthétiques et les vitamines isolées : l'Organic Consumers Association souligne qu’elles ne peuvent pas être utilisées ou reconnues par l'organisme de la même manière. De plus, les vitamines synthétiques sont dépourvues d'oligoéléments. Le corps doit donc utiliser ses propres réserves minérales, ce qui peut conduire à des carences minérales dangereuses. Huiles de poisson : en 2014, le New York Times a publié un article déclarant que les suppléments d’huile de poisson sont souvent mal étiquetés et ne contiennent pas réellement la quantité d'Oméga indiquée. Quantité de vitamines : certains minéraux et vitamines peuvent également avoir des effets secondaires toxiques s'ils sont consommés en trop grande quantité.
EAU : SOURCE VITALE Tous les jours, un adulte élimine en moyenne 2,5 litres d’eau par les voies naturelles. Comme plus des 2/3 de votre corps est composé d'eau, votre consommation d’eau est très importante. Voici quelques fonctions de l'eau dans votre corps : • Transporte des nutriments, minéraux et de l'oxygène vers vos cellules ; • Protège vos organes vitaux et les aide à bien absorber les nutriments ; • Régularise votre température corporelle ; • Protège et hydrate vos articulations et vos yeux.
SAVIEZ-VOUS QUE? 3-4 heures
BŒUF ET AGNEAU
4,5-5 heures
PORC
Boire de grandes quantités d'eau directement avant, pendant ou après votre repas dilue les enzymes et les sucs digestifs nécessaires pour bien digérer votre nourriture.
*Plusieurs sources donnent des approximations sensiblement différentes.
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CONSEILS POUR MIEUX S’ALIMENTER
par Isabelle Huot, Présidente et fondatrice de Kilo Solutions
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Accorder aux légumes une large place, la moitié de son assiette, midi et soir. Il faut mettre du vert, de l'orange et du rouge tous les jours dans son assiette. Au lieu de prendre un dessert après le repas, décalez-le pour le manger plus tard comme collation, ce qui stabilise votre glycémie. Cela vous rendra plus alerte et performant. Mangez du poisson deux à trois fois par semaine. En plus d'être anti-déprime, cela diminue l'irritabilité. Hydratez-vous! La fatigue est souvent un symptôme de la déshydratation. Et si le goût de l'eau vous semble fade, ajoutez-y des feuilles de menthe, du citron. Sinon, mettez-vous au thé. Faites une journée sans viande par semaine, que vous remplacez par les légumineuses ou du tofu, très riches en protéines. 250g de steak = 1 tasse de légumineuse.
SAVIEZ-VOUS QUE? À moins d'avoir une intolérance au gluten, ce n'est pas la peine de le retirer de votre régime alimentaire. Pour 95% des personnes, le gluten ne pose aucun problème.
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CONSEILS POUR ÊTRE MINUTES PLUS ACTIFS DE MÉDITATION JOUR POUR AU QUOTIDIEN PAR TOUT CHANGER par Karine Larose, kinésiologue et directrice des communications chez Nautilus Plus. Spécialiste en motivation à l’entraînement.
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Prévoyez des plages horaires pour l'entraînement. Pour les plus occupés, faites-le 30 minutes sur votre heure du dîner.
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Soyez réguliers! Il est inutile de faire 3h d'exercice le dimanche et rien la semaine. Il vaut mieux être actif au moins 30 minutes quotidiennement. Pour les plus sédentaires, une simple marche sera bénéfique, même si cet exercice demeure insuffisant.
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Sollicitez votre corps. Vos 30 minutes par jour peuvent être sectionnées par tranche de 10-15 minutes, mais avec une certaine intensité. Qu'est-ce qu' une intensité adéquate? Cela varie en fonction de la personne, et de sa condition de départ, mais un bon indicateur est un certain essoufflement tout en étant capable de parler.
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Faites de la musculation, pas seulement du cardio. Il est important pour les muscles et les os d'être sollicités de façon plus importante. Un corps plus musclé rendra toutes les activités du quotidien plus faciles, ce qui permettra d'en faire plus, et donc d'être plus actif : c'est un cercle vertueux.
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Plus vous en ferez, plus ça sera facile. On se rend rapidement compte à quel point on se sent mieux. Le plus difficile est de modifier nos habitudes et de persévérer. Mais le corps a besoin de bouger, il n'est pas fait pour être sédentaire.
Au travail, ne restez pas assis plus d'une heure consécutive. Faites-vous des rappels Outlook pour vous lever au moins 3 minutes chaque heure. Quand vous êtes au téléphone, soyez debout. Déjà, debout, la sollicitation des muscles est différente que lorsque vous êtes assis.
SAVIEZ-VOUS QUE? 80% des maux de dos sont dus à la sédentarité.
par Julie Banville, fondatrice et yogathérapeute de Yoga&cie
QU'EST-CE QUE MÉDITER? Méditer ne veut pas dire arrêter de penser. Ce que l'on veut faire plutôt, c'est de discipliner les pensées. 88% de nos pensées portent sur le passé ou le futur. Nous ruminons donc constamment. Le principe de la méditation, c'est d'être dans le moment présent en prenant des respirations profondes. COMMENT MÉDITER? Ralentir le rythme des pensées est très difficile. Pour s'aider, on peut trouver un objet de compensation sur lequel on va porter notre attention comme sa respiration ou la répétition mentale d'une phrase. Et à chaque fois qu'on est déconcentré, on essaye d’y revenir. La phrase peut être un mantra, un mot en sanskrit comme « Om » ou un mantra personnel, une intention, comme la phrase « je me sens calme et enraciné ». COMBIEN DE TEMPS? Il est suggéré de commencer petit à petit : cinq minutes par jour. Il vaut mieux en faire régulièrement tous les jours, même si on n'y consacre que peu de temps. Une étude a démontré que 27 minutes par jour de méditation pendant huit semaines avaient eu pour effet des modifications profondes sur le cerveau. Peut-on méditer n'importe où? Oui, même au bureau ou dans le bus. Mais si on est débutant, plus il y a de sollicitations extérieures, plus il est difficile de se concentrer. Et c'est bien l'objectif de la méditation : rester calme intérieurement malgré la tempête extérieure. QUELLE EST LA MEILLEURE POSTURE? Une posture confortable pour une longue période. Donc une posture assise. On veut le meilleur alignement possible pour la colonne vertébrale, les épaules relâchées et la tête bien alignée. LA RESPIRATION : La respiration est au cœur de notre santé. Retrouver une respiration optimale permet une meilleure gestion du stress et de calmer nos pensées. Essayez d’avoir une respiration plus longue, profonde et calme, au niveau de l'abdomen plutôt que de la cage thoracique.
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BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL :
CONNAIS-TOI TOI-MÊME!
Oubliez la recette magique. Ne cherchez plus midi à quatorze heures. La table de billard, la glissoire et les gâteries sucrées n’y changeront rien… Une seule chose peut vous rendre heureux au boulot, disent les experts : travailler dans un endroit où vous sentez que vous êtes apprécié à votre juste valeur et où vos compétences et votre personnalité sont valorisées au quotidien. Par Francis Halin
Les dix mille exercices miracles permettant d’être heureux au travail n’existent tout simplement pas. Une seule chose prime : l’importance qu'on accorde aux tâches exécutées chaque jour dans le cadre de notre emploi. « Le travail doit avoir un sens pour nous. Si nous avons l’impression que ce que nous faisons est inutile, ne sert à rien et n’a aucune valeur, c’est certain que nous serons malheureux au travail! », tranche Annabelle Boyer, synergologue (spécialiste de l’analyse du langage non verbal), auteure et consultante chez ABC Solution Développement organisationnel. Un exercice pourtant moins facile à faire qu'il ne paraît. Pour que notre vie professionnelle soit à l’unisson avec nos «valeurs» personnelles, il faut d’abord et avant tout connaître les fameuses valeurs qui nous habitent… « Malheureusement, les gens ne sont généralement pas en mesure de dire quelles sont leurs propres valeurs… », se désole la consultante. RESPONSABILITÉ PARTAGÉE «Les entreprises disent toujours qu’elles ont à cœur le bien-être de leurs employés… mais, en réalité cette notion est très loin dans leur liste de priorités», lance du tac au
tac Pierre Côté, président et fondateur de l’Indice relatif du bonheur au travail (IRB-T), quand on lui demande si la responsabilité du bien-être au travail incombe davantage à l’employé qu’à l’employeur. Celui qui a signé récemment un livre blanc portant sur l’Indice de bonheur au travail n’en démord pas : « Les entreprises sont toujours très frileuses dans ce domaine; elles ne veulent pas se mouiller. Elles parlent du bonheur au travail sur toutes les tribunes possibles, mais elles trouvent toujours d’excellentes raisons pour ne pas évaluer le degré de bonheur sur leurs lieux de travail quand vient le temps de le faire…», déplore-t-il. Pierre Côté pense que les entreprises ne consacrent pas assez de temps et d’argent à cette question. Il se dit convaincu que les départements des ressources humaines sont souvent très ouvert, mais que ce sont les têtes dirigeantes qui tranchent en la défaveur d’un tel exercice. « Selon l’Organisation mondiale de la santé, la dépression sera la première cause d’absentéisme au travail d’ici 2020 », rappelle-t-il. Raison de plus pour ne pas négliger cet aspect fondamental au sein du monde professionnel.
« Malheureusement, les gens ne sont généralement pas en mesure de dire quelles sont leurs propres valeurs… »
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R R
LES CINQ FACTEURS R ESSENTIELS
R R 72,3
72,9
75,8
R
73,7
68,1
Réalisation de soi
Relation de travail
Reconnaissance
Responsabilisation
Rémunération Note sur 100 Source : IRB – Pierre Côté
COPAINS D’ABORD «Les jeunes de la génération Y veulent avant tout travailler dans un lieu où ils peuvent se faire des amis. De plus en plus, ce ne sont donc pas les promotions ou les postes payants qui sont convoités, mais les lieux de travail qui ont la capacitéw de devenir des terreaux fertiles d’amitié », estime pour sa part Yani Likongo, qui enseigne la gestion des ressources humaines à l’Université du Québec à Montréal et dont les recherches portent sur l'équilibre vie-travail. Pour lui, il ne fait pas de doute que le bien-être au travail passe par la capacité de créer des
liens et de s’épanouir. « La facilité avec laquelle les jeunes employés peuvent se servir des nouveaux outils technologiques dans le cadre de leur travail contribue aussi à leur bonheur au travail», pense le doctorant en psychologie industrielle à l'Université du Québec à Trois-Rivières et gestionnaire dans le secteur public. STRESSÉS OU PRODUCTIFS? Les employés heureux au travail sont 12% plus productifs, selon une étude réalisée en 2014 par le Département d'économie de l'Université de Warwick, au Royaume-Uni.
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Saviez-vous que 27% des travailleurs canadiens sont stressés au travail, révèle un sondage pancanadien de Morneau Shepell effectué au mois de décembre dernier? En outre, parmi ceux-ci, 31% ont dû prendre des journées de congé à cause du stress et 25% ont admis avoir été malade pour les mêmes raisons. Près de la moitié des travailleurs ont même songé à abandonner leur emploi…
LES NOUVEAUX MILLIONNAIRES DU BIEN-ÊTRE -
Ce sont des apôtres de leur discipline spirituelle. Mais surtout de redoutables entrepreneurs qui ont su la transformer en véritables mines d’or. La Zumba et le yoga Bikram sont devenus de vraies vaches à lait grâce au marketing du bien-être qu’ils ont su ériger en système. Pratiquées par des millions d’adeptes à travers le monde, ces deux activités sont aujourd’hui des tendances bien ancrées qui témoignent d’un souci de la santé et de l’entretien du corps. Par Solveig McClure Poirier
L’ERREUR PAYANTE C’est par hasard que la Zumba vient au monde. En 1986, alors qu’il enseigne l’aérobie à Cali, en Colombie, Alberto Perez remplace sa musique aérobique par une vieille cassette de salsa qui traîne dans son sac. Sans le savoir, il vient de créer une nouvelle activité de conditionnement physique qui, trois décennies plus tard, sera pratiquée par plus de 15 millions de personnes à travers le monde. Convaincu qu’en combinant l’aérobie et la danse, il parviendra à rejoindre un large éventail de personnes, il quitte la Colombie en 1999 et s’installe à South Beach, en Floride, où il s’associe à deux autres entrepreneurs. En 2001, ils fondent Zumba Fitness, une marque axée sur un mode de vie combinant divertissement, culture et entraînement. Ce qu’ils ont en tête : créer une entreprise qui proposera un nouveau mode de vie et qui plaira à une majorité d’Américains. Se gardant de cultiver l’image de la jeune femme « écolograno-spirituelle » associée à la pratique du yoga, ils insistent sur la diversité, la liberté et le plaisir. Ils travaillent sur des slogans tels que « Skip the workout and go play », ou « Zumba is where you get to be yourself ». Rapidement, l’image de marque est créée et les adeptes se multiplient. INSTRUCTEURS-ENTREPRENEURS Au départ, Zumba Fitness ne devait être qu’un système d’entraînement à la maison. Mais devant la demande grandissante de certification de la part d'instructeurs en conditionnement physique, l'entreprise décide de changer sa stratégie. Elle fait en sorte que ces derniers deviennent de véritables petits entrepreneurs.
Les instructeurs doivent débourser 300$ pour avoir le droit d'enseigner la Zumba. Ensuite, ils peuvent rejoindre le réseau des instructeurs de Zumba (ZIN), qui offre des outils de marketing ainsi que du nouveau matériel pour les chorégraphies et la musique présentées dans les classes. Finalement, ils peuvent repartir avec leurs acquis et développer leur propre « entreprise Zumba » en y ajoutant une touche personnelle. Une bonne stratégie, puisqu'on compte actuellement 100 000 instructeurs dans quelque 200 000 localisations à travers le monde. BIEN-ÊTRE DÉRIVÉ « Fidéliser l’employé au mode de vie de la marque est le meilleur outil de communication pour parler de l’entreprise. Plus on implique l’employé au niveau du mode de vie du produit qu’il vend, moins ça coûte cher à l’entreprise en terme de publicité », estime Nathalie Carrière, enseignante en publicité au Collège Lasalle. En plus de fidéliser leurs employés, les créateurs de Zumba Fitness développent une communauté web très active, où ils maintiennent un contact avec les consommateurs. L'entreprise a su percer le marché lucratif des produits dérivés en offrant une ligne de vêtements (Zumba Wear), un magazine (Zlife), ainsi qu’une multitude d’accessoires et du matériel d’entraînement à la maison. Aujourd’hui, Zumba Fitness est évaluée à près de 500 millions de dollars aux États-Unis. Qu’est-ce qui explique une telle réussite?
Marketing
LE MARKETING PAR LES SENS La crise de 2008 a amené un changement important dans le comportement du consommateur, explique Elisabeth Robinot, professeure de Marketing à l’ESG. Le rapport de l’individu à lui-même se modifie, les gens s’orientent davantage vers une consommation responsable et portent une attention particulière à leur bien-être corporel. Mais le plus important est que les gens commencent à rechercher des expériences alternatives afin de prendre soin d’eux. « La pratique du zumba et de ces nouvelles activités sportives répond au besoin des individus de reconnecter avec leur bien-être », selon Elisabeth Robinot. C’est dans ce contexte que naît une nouvelle forme de marketing s’adressant directement aux sens : le marketing sensoriel. On séduit le consommateur en augmentant son sentiment de bien-être, ce qui a pour effet d’influencer son comportement face à un produit. Dans le cas de la Zumba, c’est principalement l’ouïe qui est interpellée. Bercé par le son de musiques stimulantes, on est appelé à danser à et se laisser aller. Certains studios de yoga, quant à eux, vont créer une ambiance détendue en faisant brûler de l’encens. De même, la température chaude du Bikram aura pour effet de relaxer le consommateur.
STARBUCKS DU YOGA Commercialisé dans les années 1970 par Bikram Choudhury, le Bikram est une séquence de vingt-six poses et de deux exercices de relaxation pratiquée dans une pièce chauffée à 40,6 degrés. Dans le but de maximiser les bienfaits du yoga traditionnel sur le corps, Choudhury a fait appel à des chercheurs de l’Hôpital de l’Université de Tokyo afin d’établir une séquence de poses permettant une régénération des tissus. Le Bikram prétend également guérir les maladies chroniques.
Actuellement pratiqué par plus de sept millions d’adeptes à travers le monde, on compare le Bikram au Starbucks du yoga : son enchaînement est universel. Son fondateur, lui, est devenu multimillionnaire, avec des revenus estimés à plus de dix millions de dollars par mois. On compte pas moins de 8 000 instructeurs dans plus de 5 000 studios qui répondent aux demandes des consommateurs en leur offrant une expérience favorisant le retour à la « zenitude » et au bien-être corporel. MARKETING THÉÂTRAL Dans le but de faire vivre une expérience hors du commun au consommateur, l’accent est également mis sur la création d’un environnement différent où l’on peut s’évader de son quotidien. Pour Elisabeth Robinot, on assiste à une réelle « théâtralisation des points de vente », tant pour la Zumba que pour le Bikram. Après tout, ce n’est pas parce que les gens veulent être en forme qu’ils sont prêts à affronter une salle d’entraînement ennuyante. Pour accrocher un consommateur, il faut le stimuler, ce que les fondateurs du Zumba et du Bikram ont très bien compris.
« Pratiqué par plus de sept millions d'adeptes à travers le monde, on compare le yoga Bikram au Starbucks du yoga. »
En offrant une expérience différente et en misant sur le bien-être corporel et mental, on s’assure que les gens qui entrent dans une salle de Bikram ou de Zumba aient l’encadrement nécessaire pour se laisser porter par l’activité pendant toute sa durée. Les adeptes peuvent alors laisser leur stress dans le vestiaire et s’adonner pleinement à l’activité. Ils ont l’impression d’acheter du bien-être, qu’il soit véritable ou illusoire…
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LE SYSTÈME
DE SANTÉ… EN QUESTIONS Par Francis Halin en collaboration avec Solveig Poirier-McLure
C’est un sujet dont on entend parler tous les jours. De toutes les façons inimaginables. Normal puisque le secteur de la santé représente à lui seul 43% des dépenses du dernier budget québécois. Dans le cadre de sa toute nouvelle série intitulée «…en questions», Inspiro a voulu savoir ce qui clochait dans notre système de santé, notamment en le comparant à celui de la Suède. Les découvertes que nous avons faites risquent de vous surprendre.
LE SYSTÈME DE SANTÉ EN TROIS DATES-CLÉS Le Québec adhère au programme fédéral d’assurance-hospitalisation, prélude au système de santé public.
1961 TOTAL DES DÉPENSES :
86,615 milliards de dollars (57%) TOTAL DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ :
37,264 milliards de dollars (43%) Source : Ianik Marcil, Journal de Montréal
POURQUOI CITE-ON TOUJOURS LES PAYS SCANDINAVES EN EXEMPLE? Parce qu'il y a 30 ans, le système de santé suédois était parmi les moins efficaces et les plus onéreux au monde. Aujourd’hui, il peut se targuer d’être parmi les systèmes de santé les plus performants de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Et cela même si sa population est plus
Le gouvernement du Québec adopte la loi sur l’assurance-maladie, les CLSC sont créés, bref c’est l'instauration du système de santé public au Québec.
Explosion des coûts du système de santé : population vieillissante, médicaments, modernisations d’équipements…
1970
1980
plus importante et plus âgée que celle du Québec. C’est dans les années 1980 qu’une série de réformes ont vu le jour en Suède, afin de résoudre des problèmes également présents dans notre système de santé. SOLUTIONS SUÉDOISES Pénurie de médecins, temps d’attente incacceptables, absence d’organisation, coût exorbitant… Pour résoudre leurs nombreux problèmes, les Suédois ont trouvé des solutions qui pourraient tout aussi bien s’appliquer au système de santé québécois. SOLUTION 1 : INFIRMIÈRES AU SECOURS Afin de réduire le temps d’attente, les Suédois ont décidé de donner un plus grand rôle au personnel infirmier, ce qui a eu pour effet de réduire considérablement la pression sur le corps médical. Par exemple, en Suède, les infirmières et infirmiers ont plusieurs tâches, dont celle de
prescrire quelques médicaments. Et si la solution à la pénurie de médecins de famille au Québec se trouvait dans l’intégration des infirmières praticiennes spécialisées? Au Québec, on ne compte que 282 infirmières praticiennes spécialisées, surnommées « superinfirmières ». C'est bien peu lorsque l’on se compare à nos voisins, entre autres l’Ontario qui en compte 3000! SOLUTION 2 : INFORMATISATION DU SYSTÈME DE SANTÉ Les Suédois ont mis en place un système informatisé offrant de nombreux services : un service Internet qui oriente le patient vers le bon centre de soins, une informatisation des dossiers des patients et un système de prescriptions réalisées électroniquement.
Décryptage
QU'EN EST-IL AU QUÉBEC ? On en parle depuis 2007. Huit ans plus tard, il est finalement sur le point d’être implanté partout au Québec. Le projet qui était voué à l’échec selon le vérificateur général, Renaud Lachance, aurait repris de la valeur bien que la facture totale ait grimpé en flèche. En 2011, le projet d’informatisation du système de santé devait coûter 543 millions de dollars. Le gouvernement québécois chiffre désormais son coût total à plus d’un milliard et demi, soit près du triple du prix initial. Le projet, baptisé Santé Québec (DSQ), devrait notamment permettre aux médecins de consulter tous les résultats de laboratoires de leurs patients ainsi que l’imagerie médicale. Ils auront également accès à la liste de médicaments de leurs patients ce qui est déjà un grand pas en avant. Ce qu’on lui reproche? Il s’agit d’un outil strictement réservé aux professionnels de la santé et les Québécois n’auront donc pas accès à leur propre dossier de santé.
LE CANADA FAIT-IL VRAIMENT MAUVAISE FIGURE LORSQU'ON LE COMPARE? OUI pour son accessibilité, son efficacité et sa qualité pour lesquels il se situe à l’avant-dernier rang au sein des pays de l’OCDE… C’est le Royaume-Uni qui remporte la première place. OUI pour son coût très onéreux. Le Canada est le 3e système de santé le plus coûteux parmi les membres de l’OCDE. Il coûte en moyenne 4 500 $ par habitant par année. OUI pour son nombre peu élevé de médecins quand on le compare aux pays de l’OCDE, rappelle le docteur Alain Vadeboncoeur qui souligne qu’il y a 40% de plus de médecins en France et 60% plus en Suède qu’ici... Mais ce chiffre n’explique pas tout puisqu’il y a plus de médecins au Québec qu’ailleurs au Canada. En Ontario, par exemple, où il y a moins de médecins qu'ici, il est pourtant plus facile d’en consulter un… Pourquoi? La question demeure entière.
AU JEU, IL N’Y A PAS DE TRUC.
C’EST TOUJOURS LE HASARD QUI DÉCIDE.
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LES AGENCES DE NOTATION CONTRÔLENT-ELLES VRAIMENT LES FINAAANCES PUBLIQUES? Par Sara Leblanc
« Ils contrôlent les finances publiques qu’on le veuille ou non. C'est comme votre banquier, votre hypothèque qui détermine votre taux d'intérêt », tranchait le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, à propos des agences de notation il y a à peine deux mois. Ce dernier n’est pas le seul dirigeant politique à leur accorder une immense importance. «Décote», «dégradation»… ces mots font trembler les plus puissants de la planète. Mais qui sont-elles réellement? Lumière sur une industrie qui influence la vie de milliards d’êtres humains.
QU’EST-CE QU’UNE AGENCE DE NOTATION? Une notation représente une opinion quant à la capacité d’une institution (entreprise, municipalité, État, etc.) à rembourser ses dettes et à respecter ses engagements vis-àvis de ses créanciers. Il y a deux grandes catégories d’institution : celles qui possèdent des dettes de bonne qualité (considérées comme des « investissements ») et celles qui possèdent des dettes à risque de défaut élevé (que l’on pourrait qualifier de « spéculatives »). Les différentes agences de notations ont toutes leurs méthodes pour établir les
notations, qui vont d’AAA (la plus haute qualité de crédit) à D (défaut de paiement).
Province
Standard & Poor’s
Il y a aujourd’hui dix agences dans le monde ayant le statut de NRSRO (Nationally Recognized Statistical Rating Organization) introduit en 1975 par la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis. Parmi celles-ci, une seule est canadienne : la Dominion Bond Rating Service. Les trois leaders mondiaux dans ce domaine sont Moody's, Standard & Poor's et Fitch Ratings.
Québec
A+
ColombieBritannique
AAA
Ontario
AA-
Saskatchewan
AAA Juin 2014
UN PEU D'HISTOIRE...
1868 L’entreprise américaine H. V. and H. W. Poor Co. publie un premier manuel sur la situation financière des compagnies de chemin de fer américaines.
1900 John Moody lance un manuel semblable, portant sur diverses industries.
COMMENT NOTE-T-ON UNE INSTITUTION? Soit les institutions font une demande de notation… soit l’agence décide de l’établir par elle-même! Un comité d’évaluation est créé (les critères de sélection de ce comité restent opaques selon certains observateurs). Après une analyse en fonction de critères donnés et une évaluation relativement subjective de la situation, une note est attribuée, puis annoncée publiquement.
1907 Deux compagnies passeront de la production de manuel à la notation que l’on connaît aujourd’hui. Création de la Réserve fédérale américaine (« la Fed »).
2004 Les agences acceptent de se conformer à un « code de bonne conduite » établi par l’Organisation internationale des commissions de valeur (OICV).
CRITÈRES D’ÉVALUATION DES AGENCES DE NOTATION 1 Liquidité : la rapidité avec laquelle un titre se transforme en argent. 2 Solvabilité : les possibilités que l’institution soit dans l’incapacité de rembourser ses créanciers. 3 Contexte général : le contexte non financier de l’institution. 4 Cadre légal : les dispositions juridiques encadrant la relation entre l’institution et son créancier.
2007 Crise des subprimes : les agences de notation avaient attribué la note AAA à ces crédits immobiliers à taux variables, jugés risqués mais rentables.
2008 et + Depuis, les ÉtatsUnis, l’Europe que le Canada ont mis en place des règles plus strictes visant à encadrer davantage les agences, en partie responsables de la bulle immobilière des subprimes.
QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES D’UNE DÉGRADATION? Lorsque vous demandez un prêt, le montant est basé sur l’évaluation du risque que vous vous trouviez en situation de défaut de paiements. Ainsi, plus le risque est élevé, plus le taux d’intérêt qui vous sera accordé sera élevé. Ce même principe s’applique aux entreprises, aux pays, etc.
Décryptage
BOMBE ATOMIQUE DU POUVOIR FINANCIER MONDIAL « Ce n'est pas vrai qu'elles transmettent des informations : elles expriment des jugements, entraînant une accélération de tendances déjà à l'œuvre. C'est comme pousser quelqu'un qui est au bord d'un ravin. Elles aggravent la crise » — Pier Carlo Padoan, ministre italien de l'Économie et des Finances et chef économiste de l’OCDE en 2009.
LA VILLE DE LAVAL En décembre dernier, Laval a vu sa cote de crédit attribuée par la firme de notation financière Standard & Poor’s s’améliorer (passer de « AA - » à « AA »). IMPACT POUR LE CITOYEN Ce changement positif permettra à Laval de réduire ses dépenses au bénéfice de tous les citoyens. « Une bonne cote se reflète sur les taux d'intérêt que nous obtenons sur les marchés. Ainsi, avec une dette de 790 M$, quelques dixièmes de point font une différence importante sur ce que nous payons et c'est le citoyen qui en profite », s’est réjoui récemment Marc Demers, maire de la ville. Selon lui, les citoyens en profitent, car c’est eux qui payent moins d’intérêts au bout du compte. L’argent peut ainsi être remis dans les infrastructures plus rapidement. POURQUOI S&P A-T-IL REVU À LA HAUSSE LA COTE DE LAVAL? Son opinion favorable est en partie fondée sur la très forte performance économique de Laval, ses liquidités importantes, ses rendements budgétaires très solides, son nombre relativement peu élevé de dettes et sa grande flexibilité budgétaire.
CRÉATION D’UNE AGENCE DE NOTATION PUBLIQUE? Avec les différentes crises économiques qui s’enchaînent depuis 2008, et suite à la crise des dettes souveraines en Europe, la question de la création d’une agence de notation publique européenne a été soulevée. Cette agence aurait pour objectif de régler les problèmes de conflits d’intérêts et de briser le monopole que se partagent les trois grandes agences de notation. Le but serait également de créer une agence qui ne soit pas motivée par la rentabilité et par la concurrence comme les entreprises privées actuelles.
NOTATION DES DETTES SOUVERAINES 2008-20013 CANADA ITALIE ALLEMAGNE GRÈCE ÉTATS-UNIS
UN VERDICT HISTORIQUE CONTRE UNE AGENCE Standard & Poor’s, la plus grande agence de notation au monde, a accepté au début du mois de février de payer une amende record dépassant un milliard et demi de dollars américains pour son rôle dans la crise financière de 2008. DE QUOI S&P EST-ELLE ACCUSÉE ? S&P a été accusée de manipuler ses procédures internes entre 2004 et 2007 afin de justifier l’attribution de meilleures notes pour les paquets de titres hypothécaires subprime. En attribuant une note plus élevée, S&P a donné l’impression que les titres semblaient être moins risqués qu’ils ne l’étaient en réalité. Les investisseurs ont perdu plusieurs milliards de dollars suite à ces manipulations.
AAA AA+ AA AAA+ A ABBB+ BBB BBBBB+ BB B C Défaut
2008
2009
2010
2011
2012
2013
26–27
CHARITY: WATER
PARTAGER L'OR BLEU -
SCOTT HARRISON, L’EX-PROMOTEUR EST À LA TÊTE D’UN ORGANISME À BUT NON LUCRATIF QUI INVESTIT DANS PLUS DE 13 000 PROJETS D’EAU POTABLE À TRAVERS LE MONDE. « Pour moi, la charité est la capacité à user de son influence, de sa position, de sa richesse et de son pouvoir relatif pour changer des vies pour le meilleur ». Voici la position que défend Scott Harrison, l’homme à la barbe sombre et aux yeux clairs pétillants. Le jeune patron de l’organisme américain charity: water n’a pourtant pas toujours baigné dans les eaux de la charité. Par Theodora Navarro
« J’ai pu mettre des visages sur ce chiffre de 1,2 milliard de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. »
I
l n’est au départ qu’un jeune promoteur new-yorkais, menant une existence qu’il qualifiera plus tard de princière. Las de ce quotidien mondain et bien décidé à trouver un autre sens à sa vie, il s’engage comme bénévole sur un bateau chargé d’apporter de l’aide médicale aux pays dans le besoin. Scott Harrison débarque alors en Afrique et tombe amoureux du Libéria. « J’ai pu mettre des visages sur ce chiffre de 1,2 milliard de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Ceux-là vivent avec moins de 365 dollars par an - une somme que j’avais coutume de dépenser pour une bouteille de vodka Grey Goose dans un club à la mode. Avant le pourboire ». Cette mise en perspective lui fait prendre conscience de son pouvoir d’homme occidental aisé et de tout ce qu’il pourrait changer grâce à cela. L'EAU, UN DÉFI QUOTIDIEN Face à ces populations vivant dans une extrême pauvreté, Scott s’est rendu compte qu’un geste aussi banal pour des millions d’Occidentaux que de se servir un verre d’eau était un défi de tous les jours pour des millions d’autres. Selon l’organisme, 748 millions de personnes dans le monde n’auraient pas encore accès à de l’eau potable. Lors d'un deuxième voyage au Libéria, Scott accompagne un ingénieur jusqu'au puits d’un village. À la place du puits, les deux hommes ne trouvent qu'un trou d'eau sale. « Impossible, déclare alors Scott, ça ne peut pas être l'endroit où ils se désaltèrent, où ils se lavent. Je ne laisserais même pas mon chien boire là-dedans! » 155 MILLIONS INVESTIS DANS 22 PAYS Une idée fait alors son chemin dans son esprit. Fournir aux gens dans le besoin un bien précieux : de l’eau propre et potable. En 2006, Scott crée Charity: water, un organisme à but non lucratif. Pour son 31e anniversaire, il réunit 700 amis dans un club. Prix de la consommation : 20 dollars. « Je leur ai demandé de verser cette somme sous forme de donation », raconte-t-il lors d'un séminaire. « Nous avons ainsi récolté 15 000 dollars, un montant que nous avons immédiatement envoyé à un camp de réfugiés en Ouganda. En échange, nos donateurs ont reçu les photos et les coordonnées GPS des projets qu'ils avaient permis d'initier. Et nous leur avons demandé une seule chose : "Fermez la boucle en expliquant à vos amis ce que vous avez été capable de faire avec seulement 20 dollars". »
Crédit photo : CHARITY: WATER
Philanthropie international
Aujourd'hui, Charity: water aurait déboursé au total plus de 155 millions de dollars US dans 13 000 projets au bénéfice de 22 pays. La totalité des fonds reçus par donation est investie dans la construction de projets, les frais de fonctionnement de l’organisme étant assurés par des fondations et des commanditaires. En outre, Scott travaille avec des équipes locales, le terrain est étudié, tout comme la capacité de la communauté à superviser un tel approvisionnement. MARKETING INNOVANT L'organisme a su se démarquer auprès des donateurs, notamment grâce à son marketing innovant. « Le marketing qui est associé traditionnellement aux organismes caritatifs est tellement mauvais », déplore Scott Harrison. « Nous avons voulu faire quelque chose de différent, qui se rapproche du marketing de marques que l'on appréciait, comme Apple. » Charity: water choisit donc d'entreprendre des collaborations de produits avec des sociétés comme Tom Shoes. L'organisme propose ainsi des étuis d'iPad, des cartes à jouer, une campagne différente basée principalement sur l'humour. On y voit entre autres une personne attablée devant des pâtes recouvertes de sauce tomate. Détail intéressant : les pâtes sont crues. Et ce message : « L'eau change tout ». D'autres images, moins drôles, sont tout aussi marquantes, comme ce biberon de nourrisson rempli d'eau sale.
APPROVISIONNER, MAIS AUSSI CONSCIENTISER La solution originale de l’organisme a été d’aller plus loin qu’un simple appel aux dons, en tenant les donateurs informés et en les impliquant pleinement. Pendant les 21 mois nécessaires à la réalisation d'un projet, ceuxci peuvent suivre, photos et explications à l’appui, le travail des équipes locales. Changer la vie de millions de gens d’une main, tout en ouvrant les yeux à des millions d’autres. Le défi est désormais brillamment relevé!
MENER À BIEN UN PROJET D’EAU POTABLE DANS UN VILLAGE PERMET DE :
• Réduire le temps de marche pour s’approvisionner en eau de 3 heures à 15 minutes • Réduire les maladies induites par une eau impropre à la consommation • Créer un comité au sein du village pour superviser la distribution de l’eau, comité auquel auraient accès les femmes, premières actrices du village dans ce domaine • D’utiliser le temps gagné pour cultiver ses terres et donc nourrir sa famille • Permettre aux enfants d’aller à l’école • D’inspirer un autre village qui mettrait alors tout en œuvre pour avoir accès à un tel projet à son tour, provoquant ainsi une réaction en chaîne
Crédit photo : CHARITY: WATER
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DE LA GESTION À L’ENTREPRENEURIAT : DÉFI OU ILLUSION? -
Ne plus avoir de patron, être son propre chef, pouvoir enfin faire primer sa propre vision, ne plus être tributaire du bon vouloir de ses collègues, avoir l’autorité légitime pour assigner à ses employés des objectifs que l’on a soi-même fixés, sentir l’exaltation d’oser une nouvelle carrière : autant de raisons de vouloir passer de la gestion à l’entrepreneuriat. Mais ce changement est-il vraiment pour vous? Voici quelques pistes de réflexion. Par Lucie Rousseau, LLB, MBA,
Coach exécutive certifiée PCC
« Le bonheur est fonction de l’écart entre nos aspirations et nos réalisations. »
Q
uand j’ai rencontré Lisa, j’ai tout d’abord été frappée par sa détermination, sa capacité de prendre des décisions et sa foi quasi inébranlable en ses capacités. Elle venait d’acquérir une entreprise après avoir quitté sa carrière de gestionnaire dans de grandes organisations. Michel, qui venait d’obtenir le poste de premier vice-président des opérations au sein d’une multinationale, dégageait la même impression de force et d’assurance. Lisa et Michel sont des modèles pour ceux qui aspirent à être parmi les plus performants parce qu’ils possèdent un talent rare : une grande vision doublée d’une puissante capacité d’exécution. Ce qui les distingue? Leur audace : Lisa a investi toutes ses économies et hypothéqué sa maison pour convaincre son banquier de la solidité de son engagement. Elle a fait le choix de risquer son fonds de pension, car elle a la ferme conviction de pouvoir réaliser son rêve : bâtir sa propre entreprise. Certes, elle a dû affronter certaines peurs : peur de perdre l’argent accumulé et si durement gagné, peur de faire faillite et d’en porter l’entière responsabilité, peur du regard des autres dans les moments difficiles, peur de faire une erreur dans le choix de son entreprise et de ne pas pouvoir reculer. Cependant, ceux et celles qui font le saut dans le champ de l’entrepreneuriat possèdent ce goût du risque qui contrebalance les craintes. ET VOUS? AVEZ-VOUS CE GOÛT DU RISQUE? Je ne connais pas un seul gestionnaire de haut niveau qui, un bon matin, ne s’est pas réveillé en se disant : « Bon, les patrons, c’est fini! Demain je me mets à mon compte! » Le bonheur ... Le bonheur? Voici une définition presque mathématique du bonheur qui m’a toujours beaucoup inspirée : « Le bonheur est fonction de l’écart entre nos aspirations et nos réalisations ».
Prendre le temps de bien se connaître et d’identifier ses points forts, son niveau de tolérance au risque et ses aspirations profondes est le moyen le plus sûr de savoir si notre désir de devenir entrepreneur est réaliste ou illusoire. Si votre désir est bel et bien réaliste, c'est-à-dire motivé par un profond besoin de réalisation de soi et soutenu par un bon niveau de tolérance au risque, alors, il vous restera à prendre le temps de bien vous organiser pour effectuer la transition vers l’entrepreneuriat et à bien vous entourer, sans perdre l’équilibre. Mais si votre désir est illusoire, à savoir principalement motivé par des frustrations vis-à-vis de votre compagnie, alors, il est probablement temps de changer d’air avant de tomber dans le cynisme et de vous investir dans d’autres organisations. Dans les deux cas, le changement vous rendra plus heureux. Pour avoir accompagné des dizaines de gestionnaires et d’entrepreneurs, je sais qu’il n’est pas facile de changer de statut. Lisa y croyait vraiment : elle s’est engagée avec enthousiasme, et non par dépit, elle était prête à y consacrer temps et argent. Son passage de la gestion à l’entrepreneuriat a été, et demeure, un succès. ALORS, SI, VOUS AUSSI, VOUS RÊVEZ DE FAIRE LE SAUT, POSEZ-VOUS LES QUESTIONS SUIVANTES : 1. Est-ce que la satisfaction de ne plus avoir de patron pourra contrebalancer la peur d’être seul pour prendre absolument toutes les décisions et réaliser ma vision? 2. Suis-je prêt à troquer la collégialité avec mes pairs pour une certaine solitude? 3. Suis-je sensible au prestige lié à une fonction de haute direction dans une grande organisation? 4. Suis-je prêt à risquer ma sécurité financière et mes propres fonds au lieu de continuer à bien gérer l’argent des autres? En somme, ai-je une âme d’entrepreneur ou une âme de gestionnaire?
StartUP
COUP DE CŒUR À chaque numéro, la rédaction vous fait découvrir son coup de coeur parmi les startups de la relève québécoise.
COOK-IT le kit prêt-à-cuisiner! Par Marine Thomas
A
près une journée de travail éreintante et devant un frigo à moitié vide, il est souvent difficile de résister à la tentation de se faire livrer quelque chose ou de mettre un plat déjà préparé au microondes. Mais pour les plus consciencieux de leur santé, ces options ne sont jamais très satisfaisantes. Nouvelle sur le marché, l'alternative COOK-IT s'annonce donc comme une petite révolution! Pour Judith Fetzer, qui a lancé l'entreprise avec trois associés en juin 2014, la mission est simple : aider les gens à retrouver le plaisir de cuisiner et devenir de meilleurs chefs à la maison, au quotidien. Tous les ingrédients requis
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APPLICATIONS POUR AUGMENTER SA PRODUCTIVITÉ
étant déjà préportionnés et prélavés, il reste simplement à les assembler en suivant la fiche. Chaque recette de chef est détaillée et comporte six étapes ou moins. On passe ainsi de la boîte à l’assiette en 30 minutes maximum. Réapprendre à bien manger, même quand on est pressé, n'a jamais été aussi facile! Le fonctionnement? On commande en ligne avant 23h la veille. On choisit entre des plats à base de viandes, de poissons ou des plats végétariens. Les ingrédients sont de saison et commandés auprès de fournisseurs locaux. Tous les jeudis, le menu hebdomadaire change. Le lendemain matin, l'entreprise prépare de nouveaux « kits » frais. La boîte, qui a nécessité un an de travail en collaboration avec Cascades, est recyclable et
biodégradable. Sa protection thermique intérieure (recyclable également) garde la nourriture au frais longtemps. Les boîtes sont ensuite livrées, gratuitement, au bureau ou au domicile. Prix : Entre 9 et 15$ par portion, avec un minimum de deux portions. À la traditionnelle question « Qu’est-ce qu’on mange ce soir?», Cook-it apporte une réponse fraîche et originale pour tous ceux qui aiment cuisiner, recevoir et bien se nourrir, mais qui ne disposent pas toujours du temps nécessaire pour le faire. Le moins : Pour le moment, le service n'offre la livraison qu'à Montréal, sur la Rive-Sud et sur la Rive-Nord.
C’est le début d’une nouvelle année et vous en profitez pour établir des résolutions que vous abandonnerez la semaine prochaine. Parmi cellesci : apprendre le mandarin, tester toutes les recettes de Ricardo et lire tous les tomes de la collection « Pour les nuls ». Pour y arriver, voici trois applications qui pourront vous aider à être plus productifs :
Par Gabriel Alberola, analyste, imarklab
INFO-NEIGE Pensez un instant au temps que vous perdez à gérer l’emplacement de votre voiture l’hiver lors des tempêtes de neige! Ce temps pourrait être utilisé à meilleur escient (comme par exemple recréer la Joconde de Da Vinci avec du macaroni et de la colle…). Née du défi Info-Neige organisé par la ville de Montréal, concours qui incitait des geeks à inventer des solutions technologiques intelligentes à partir des données de déneigement, l’application Info-Neige vous indique à quel moment la ville compte déneiger ses rues, ainsi que celles qui l’ont déjà été. De quoi vous aider à mieux planifier vos stationnements.
GOOGLE INBOX Google propose une nouvelle façon de gérer vos innombrables courriels. Misant sur une interface épurée, sa nouvelle application permet de facilement archiver plusieurs courriels moins importants en un glissement de doigt, pour mettre plus d’accent sur ceux qui sont réellement importants – comme les photos de chats que votre tante Suzanne vous envoie chaque mardi! De plus, lorsque vous êtes dans l’impossibilité de répondre à un courriel parce que vous êtes en train d’engloutir une douzaine d’ailes de poulet à la Cage aux sports, Inbox vous permet de remettre cette tâche à plus tard avec la fonction snooze. Bien que l’on puisse se sentir désorienté lors des premières utilisations, les économies en temps finiront par en valoir la peine.
UN GESTIONNAIRE DE MOTS DE PASSE Est-ce que vous utilisez plusieurs fois le même mot de passe d’un site à l’autre? Ne faites qu’ajouter 123 ou une variante similaire à votre mot de passe habituel? Passez plus de temps à chercher vos divers mots de passe qu’à compléter un rapport important qui était dû pour hier matin? Soupirez lorsque vous devez créer un nouveau mot de passe? Il est peut-être temps d’adopter un gestionnaire de mots de passe afin de sécuriser vos informations, car, en cette ère de brèches fréquentes, personne n’est à l’abri. Plusieurs options s’offrent à vous. Parmi les meilleures : LastPass, 1Password, Dashlane ou le petit montréalais Password Box. Ces applications se chargent de conserver tous vos mots de passe de façon sécuritaire ; vous n’aurez qu’à en retenir un seul, elles s’occupent du reste.
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10
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de
Jonas
Crédit photo : Crila Photo
Le
Jonas, ou Jonas Tomalty de son vrai nom, est l’un des rockeurs les plus en vogue au pays. L’artiste au cœur d’or possède une énergie inépuisable. Son rock décapant flirtant avec le blues s’attire de plus en plus d’admirateurs. Qui plus est, Jonas est versatile et la vedette pop n’a pas peur des contrastes. Il peut tout aussi bien faire la première partie du mythique groupe Van Halen que chanter avec une vedette pop comme Marie-Mai. Voici son top dix pour mieux apprécier l’homme derrière le chanteur. propos recueillis par Francis Halin
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Hollywood/ Le 7 août 2012, je prenais un verre pour mon trente-troisième anniversaire dans un restaurant italien à Hollywood-Dan Tana’s pour ne pas le nommer! Je commence donc à boire avec des Australiens très gentils qui se trouvent sur place. Les bouteilles de champagne s’enchaînent, puisque c’est mon anniversaire… À un moment donné, un gars m’accroche l’épaule et me chuchote à l’oreille : « Tony Soprano de la célèbre série télévisée est ici pour ta fête ». L’acteur James Gandolfini, entendant cela, m’invite sur-le-champ à prendre des shooters avec lui! Moins d’un an plus tard, il était mort… Ce moment m’a marqué!
Père/ C’est mon père qui a trouvé Corey Diabo, le guitariste qui est avec moi depuis mes débuts. À l’âge de 17 ans, mon père jouait de l’harmonica et moi de la guitare. Un jour, il m’a dit que nous devions absolument former un groupe de musique blues : « Mon garçon, on va trouver un autre guitariste et on va avoir notre groupe ». Six mois plus tard, il m’appelle à une heure du matin et me confie qu’il a trouvé le musicien parfait. Nous avons alors joué ensemble et le déclic s’est fait rapidement. Corey m’a fait savoir qu’il participait à plusieurs groupes et projets, mais qu’il serait prêt à m’accompagner en spectacle n’importe quand. Un an plus tard, nous participions au Festival International de Jazz de Montréal!
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Amour/ L’amour est ce qu’il y a de plus important pour moi. L’amour de la famille. L’amour des amis. L’amour de ma mère. C’est tout ce qui compte. C’est ça l’inspiration. Ma mère m’a tellement aidé à cheminer dans ma vie spirituelle. Je lui dois énormément. Sans amour, nous ne sommes rien. 03
Chance/ Je pense que le métier d’artiste repose en grande partie sur… la chance! La preuve : je connais énormément de personnes qui ont beaucoup plus de talent que moi, mais qui ne semblent pas nées sous une bonne étoile... J’en connais aussi des tonnes qui foncent. Ils n’ont toutefois pas eu l’occasion de démontrer l’ampleur de leur talent! Nous avons tous notre moment, notre instant dans la vie où quelqu’un ou quelque chose nous pousse à nous dépasser et à accomplir nos rêves. 04
Frère/ Même si mon guitariste est mon frère, je ne veux pas le voir durant mes temps libres! Je fais près de 200 spectacles par année! Alors, quand je ne joue pas, pas besoin de le voir! Même si je partage tout avec lui… je le vois déjà assez comme ça! Il faut gérer notre vie personnelle aussi, non?
Armée/ J’ai joué deux fois en Afghanistan pour l’armée et cette expérience m’a beaucoup plu. 07
Un mal (pour un bien)/ En 2003, quand le projet Jonas a été créé, c’était une situation difficile. Je venais de laisser ma maison de disque. Mais j’ai transformé l’instabilité en quelque chose de neuf et de tourné vers l’avenir… et tout s’est bien déroulé! 08
Montréal/ Je suis un fier Montréalais. Je ne déménagerais pas à Hollywood. Cela dit, j’adore Hawaï. Et j’y retourne tout le temps… 09
Ouverture/ J’ai fait la première partie du rockeur Van Haelen et j’ai joué avec Marie-Mai qui m’a fait connaître auprès d’un public plus jeune. Je suis un gars ouvert et j’aime l’énergie des spectacles; j’en fais plusieurs centaines chaque année. 10
Langues/ Je parle anglais et français, mais je rêve de parler cinq langues. Je dois avouer que je voudrais être capable de m’exprimer en italien, espagnol et allemand.
Recettes
LE RUTABAGA S’INVITE À TABLE
Souvenir des privations de la guerre pour certains, objet de dégoût pour d’autres… le rutabaga est loin d’avoir bonne réputation. Et pourtant, ce légume racine qui rappelle le navet se révèle aussi délicieux que peu calorique. Deux jeunes chefs branchés partagent leurs recettes pour mettre le rutabaga au goût du jour. Par Daphnée Hacker-B
RUTABAGA EN CROÛTE DE SEL ET COPEAUX DE CHÈVRE / Par Hakim Chajar chef du Laurea Couronné champion de l’émission télévisée Les Chefs! à l’automne 2014, Hakim Chajar est vu par plusieurs comme le visage de la nouvelle génération de chefs québécois. Celui qui est aux commandes du nouveau restaurant Laurea, sur l’avenue Laurier, affirme qu’un bon chef se doit d’être «éternellement curieux». «Il faut toujours s’assurer d’avoir un parfait mélange des saveurs», ajoute-t-il. À ses yeux, le rutabaga est un légume «délicieux» qu’il faut revisiter. Il nous suggère une longue cuisson en croûte de sel, afin d'obtenir une texture rappelant le foie gras… À essayer à tout prix!
Pour : 4 personnes Temps de préparation et cuisson : 2 heures INGRÉDIENTS 2 rutabagas - 1 kg de sel de mer gris - Papier sulfurisé et ficelle Fromage de chèvre - Jus de citron frais - Huile de noix bio (vierge première pression à froid) - Poivre et thym PRÉPARATION 1. Préchauffer le four à 350 °F. Poser une feuille de papier sulfurisé sur la plaque du four. Déposer un lit de sel. Bien laver le rutabaga sans l’éplucher. 2. Avec une main, maintenir le papier autour du légume, et de l'autre verser du sel au-dessus du rutabaga pour l'enrober uniformément. Fermer étroitement le papier autour du légume avec un morceau de ficelle. 3. Placer au milieu du four pour 1 h à 1 h 30 selon la taille. Ne pas hésiter à baisser la température du four en fin de cuisson pour obtenir une cuisson optimale. 4. Quand le légume est cuit, sortir la plaque du four et ouvrir la papillote. Couper le rutabaga en deux dans le sens de la longueur et retirer la peau. Couper en tranches ou selon votre convenance.
PRÉPARATION VINAIGRETTE ET PRÉSENTATION : 1. Une cuillère à soupe d'huile de noix pour une cuillère à soupe de jus de citron. Suggestion : ajout de quelques gouttes de sirop d’érable.
PURÉE DE RUTABAGA À LA TRUFFE / Par Alexandre Gosselin chef
Chez Victoire
Après avoir travaillé en France auprès de chefs renommés tels que Paul Bocuse et les frères Pourcel, Alexandre Gosselin est rentré au Québec pour y développer une cuisine raffinée et délicate, à laquelle il a ajouté une forte influence japonaise. Depuis cinq ans, il est chef au restaurant Chez Victoire, sur l’avenue Mont-Royal. Celui qui a aussi travaillé avec le chef Louis-François Marcotte se plaît à incorporer le rutabaga dans ses plats. «C’est un de mes légumes préférés, il faut simplement savoir bien jouer avec son amertume», raconte-t-il. Il propose une entrée de purée au rutabaga et à la truffe… Un délice qui saura séduire vos invités, c’est garanti!
Pour : 6 personnes Temps de préparation et cuisson : 30 minutes INGRÉDIENTS 2 gros rutabagas - 50 g de beurre - 200 g de champignons sauvages 50 g de noisettes grillées - 500 ml de lait - 25 g de pâte tartufata ou 25 ml d’huile de truffe (se trouve en épicerie) - 10 g de lécithine de soja - Sel et poivre - Sucre au goût PRÉPARATION RUTABAGA : 1. Prendre les rutabagas, les éplucher, les couper en petits morceaux et les cuire dans un peu d’eau. Les réduire en purée, ajouter le beurre ainsi qu’un peu de sucre et du sel. 2. Dans une grande poêle, faire sauter les champignons sans coloration. Ajouter les noisettes grillées et les concasser au dernier moment. Assaisonner avec du sel. MOUSSANTE À LA TRUFFE ET PRÉSENTATION : 1. Pour la moussante à la truffe, chauffer le lait à feu moyen en évitant l’ébullition. Ajouter le sel, la pâte de truffe et la lécithine. Avec l’aide d’un pied-mélangeur, remuer le lait afin d'obtenir une mousse semblable à celle d’un café cappuccino. 2. Prendre une verrine, la remplir au 2/3 de purée de rutabaga, ajouter les champignons sur le dessus et finir avec la moussante de truffe. Servir rapidement.
2. Disposer les morceaux de rutabaga dans une assiette et assaisonner avec le mélange d’huile de noix et de jus de citron. Avec des ciseaux, couper le thym et répandre sur le légume. Terminer avec du poivre et le fromage de chèvre en copeaux.
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QUESTIONS
RÉPONSES
?
AVEC JULIEN BRISEBOIS DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DU LIGHTNING DE TAMPA BAY Julien BriseBois, est considéré par plusieurs comme l’un des plus brillants jeunes hommes de hockey de la LNH. Dans le cadre d’un dîner-causerie organisé par la Jeune chambre de commerce de Montréal, nous nous sommes entretenus avec lui sur le thème de la gestion sportive.
PAROLES D'UN GESTIONNAIRE SPORTIF
Par Ethel Gutierrez
QUE RETENEZ-VOUS DE VOS DEUX FORMATIONS ET COMMENT VOUS SERVENT-ELLES AUJOURD'HUI EN TANT QUE GESTIONNAIRE? J’ai une formation en droit et je suis toujours membre du barreau du Québec. J’ai également obtenu un MBA à l’Université Concordia. Ce sont deux formations complètement différentes, malgré tout, je me sers des deux dans mon quotidien. Ce que j’ai appris en droit en tant qu’avocat, c’est la rigueur. Il ne faut pas tourner les coins ronds et toujours s’assurer des faits avant de procéder. Mon MBA m’apporte énormément d’outils pour gérer mon organisation du mieux que je peux.
QU’AIMEZ-VOUS LE PLUS DANS LE SPORT? La compétition. J’ai la chance de travailler dans la ligue nationale, parmi les meilleurs au monde. J’essaye constamment de me réaliser et de me surpasser.
« J’aime bâtir des équipes. J'ai du plaisir à mettre les bons morceaux aux bons endroits. »
QU’EST-CE QUI VOUS PASSIONNE DANS VOTRE RÔLE DE GESTIONNAIRE?
QUEL A ÉTÉ VOTRE PLUS GRAND DÉFI JUSQU’À MAINTENANT?
Encore une fois, c’est la compétition. J’aime bâtir des équipes. J'ai du plaisir à mettre les bons morceaux aux bons endroits pour que le casse-tête s’assemble et que l’image que nous avons en tête se réalise sur la glace. Cette image est celle des joueurs qui tiennent le trophée à bout de bras sur la glace. Le défi est de réaliser cet objectif dans une compétition où il y a 29 autres équipes qui veulent la même chose.
Bonne question! Probablement, mon entrée avec le Lightning. L’organisation était très mal en point à tous les niveaux. On a espoir qu’elle soit une des meilleures, sinon la meilleure équipe de la ligue nationale, puis de remporter la coupe Stanley. On a quand même beaucoup cheminé en moins de cinq ans. On commence maintenant à récolter les fruits du travail qu’on a fait. On n’est pas rendu là où l’on voulait, mais on a espoir d’y parvenir très bientôt.
QUE RETENEZ-VOUS DE VOTRE PASSAGE CHEZ LE CANADIEN?
QUEL CONSEIL DONNERIEZVOUS À DES JEUNES QUI AIMERAIENT SUIVRE LE MÊME PARCOURS QUE VOUS?
C’est là que j’ai eu toute ma formation sur le hockey. J’ai été très chanceux d’être entouré de gens très chevronnés, dont André Savard qui m’a embauché, mais aussi Bob Gainey et Martin Madden. Tout le personnel du Canadien a été super généreux avec moi en partageant ses expériences et opinions. J’ai posé beaucoup de questions et j’ai énormément appris en les côtoyant.
VOUS DITES QU’IL FAUT PENSER POSITIF DANS UNE ORGANISATION. EN TANT QUE GESTIONNAIRE DU LIGHTNING, COMMENT APPLIQUEZ-VOUS CELA DANS VOTRE ÉQUIPE? J’essaye d'avoir la bonne attitude afin que les gens de l’organisation l’adoptent aussi. Il faut que la pensée positive soit naturelle et non superficielle. Il faut donc s’entourer de gens qui ont cette même attitude, ce même goût du dépassement. Il faut toujours vouloir s’améliorer et être meilleur.
Première chose : il faut un plan B. C’est très difficile de percer dans le milieu du sport professionnel. Il y a beaucoup de personnes qui cherchent à en faire partie et il y a très peu de postes. Il faut beaucoup de chance en fin de compte. Je le sais, parce que j’ai moi-même bénéficié de cette chance. Au départ, je ne voulais pas nécessairement travailler pour une équipe de hockey professionnel. Deuxième chose : il faut trouver une façon de se démarquer. Quelle contribution originale peut-on apporter à une organisation? Troisième chose : il faut absolument faire du réseautage. Si jamais il y a une ouverture, il faut que quelqu’un pense à notre intérêt pour le poste.
QU’EST-CE QUI VOUS RESTE À ACCOMPLIR? Beaucoup, mais à court terme, gagner la Coupe Stanley!
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