Inspiro septembre - octobre 2014

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o s e SEPTEMBRE - OCTOBRE 2014

ALEXANDRE DESPATIE DE PLONGEUR À ANIMATEUR

DOSSIER

L’ENTREPRENEURIAT

À L’ÈRE

NUMÉRIQUE +

Silicon Valley

L'INCUBATEUR DE STARTUPS

INSPIROMEDIA.CA

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gratuit

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L'ÉDITORIAL DE

Sara Leblanc

J'

espère que vous avez tous passé un super bel été, que vous avez profité du beau temps et que vous êtes prêts à affronter le retour au travail ou aux études.

Le numéro lancé en septembre dernier portait sur l’entrepreneuriat. Ce fut un numéro très intéressant à concevoir et un sujet qui nous a été redemandé à de nombreuses reprises par la suite. Nous vous présentons donc un deuxième numéro avec un dossier spécial consacré à l’entrepreneuriat, plus spécifiquement aux startups en technologie. Quand nous avons commencé à préparer ce numéro, j’avais la fausse impression que pour démarrer une startup dans ce domaine, il fallait avoir des connaissances approfondies en informatique. Mais, finalement, le message des fondateurs était toujours le même : la clé du succès est de bien s’entourer. Au printemps, j’ai fait un voyage à San Francisco. Sachant que nous allions faire un numéro sur les startups, j’ai décidé de faire un petit détour afin d’aller visiter la Silicon Valley, notamment Palo Alto et Mountain View. Comptant plus de 6 000 entreprises et deux millions d’habitants, la Silicon Valley a accueilli de nombreuses multinationales de l’informatique et du Web, beaucoup d’entre elles ayant commencé dans un garage ou un dortoir! Ce fut inspirant de passer devant les célèbres bureaux de Facebook, Google, Apple et autres, où beaucoup de révolutions technologiques ont eu lieu ou sont en devenir. Bien que l’on constate une belle énergie autour de l’entrepreneuriat au Québec, j’ai pu remarquer au courant de la dernière année que l’échec y est vu négativement, alors que dans la Silicon Valley, un échec est perçu et vécu comme une occasion d’apprendre, de se relever et de recommencer. Est-ce qu’il y aurait plus d’entreprises créées au Québec si les entrepreneurs n’avaient pas la crainte d’être vus négativement par la suite? Si la société les encourageait à se relancer en affaires? Ce sont les entrepreneurs, leurs idées et leurs entreprises qui font évoluer l’économie du Québec. Nous nous devons de les soutenir lorsqu’ils prennent des risques et lancent leurs entreprises. Je vous recommande de lire notre dossier sur l'entrepreneuriat à l’ère numérique ainsi que notre Vox Pop avec quelques fondateurs québécois d’applications technologiques en espérant que cela vous inspire autant que cela nous a inspiré. Bonne lecture!

Vous désirez en savoir plus? Lorsque vous voyez le signe , suivez le lien pour visionner l’entrevue vidéo! Nous voulons vous entendre! Si vous avez des suggestions, des commentaires ou des candidatures à nous soumettre, écrivez-moi à sara@inspiromedia.ca! Rejoignez la communauté & joignez-vous à nos réseaux sociaux!

MAGAZINE : Éditrice Sara Leblanc Associé Jean-Philippe Gagnon Rédactrice en chef Marine Thomas Directeur artistique Yannick Jacob Réviseures-correctrices Marie-Claude Massé et Sylvie Lamothe Grille graphique Java Communication Photographes Thomas Subtil, Jacques Lafontaine Journalistes Gabrielle Brassard-Lecours, Geneviève Côté, Mariève K. Desjardins, Carine Elkouby, Theodora Navarro, Marie Pâris et Nicole Yeba Collaborateurs Chanel Alepin, Philippe R. Bertrand, Julie Comtois, Valérie Gohier, Josianne Isabel Publicités et Commandites : Directrice comptes clients Jessy Guesnon jessy@inspiromedia.ca 514 876 1335 UN MAGAZINE DE PREMIÈRES EN AFFAIRES : Présidente Margarita Lafontaine

COMITÉ CONSULTATIF : Anthony Arquin Avocat-associé, Davies Ward Phillips & Vineberg Édith Arsenault Vice-présidente, Boutique Séduction Rémi Augé Chef de produit, ORSYP Maya Azzi Chef de produit Jr., Giorgio Armani Beauté Léopold Bur Chargé de projets Web, Espace M Jean-Philippe Gagnon Consultant, Innovitech Sonia Katiya Directrice de comptes, Services Financiers Commerciaux, RBC Sara Leblanc Éditrice, Inspiro Constance Lévesque Coordonnatrice chez MPC Montréal Xavier Morand-Bock Étudiant, UdeM POUR NOUS CONTACTER : info@inspiromedia.ca 514 876 0014 Inspiro 1117, rue Ste-Catherine Ouest, Suite 502, Montréal, QC, H3B 1H9 Le magazine Inspiro est publié 4 fois par année. Impression : 40 000 copies / Impart Litho Imprimeur Postes Canada Convention 41502021 Copyright 2014. Le contenu du magazine ne peut pas être reproduit sans autorisation écrite. Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec ISSN 2291-8795


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REJOIGNEZ LA COMMUNAUTÉ INSPIRO

f t in


PORTRAIT

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24 h dans la vie d’une comédienne de doublage Histoire d'une réussite

La bonne énergie de GURU Changement de carrière

Alexandre Despatie, de plongeur à animateur

LES AUDACIEUX ortrait de six jeunes P passionnés et engagés

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AFFAIRES Dossier

L'ENTREPRENEURIAT À L'ÈRE NUMÉRIQUE

18 20

21 21

Les 10 trucs pour lancer une startup technologique

Vox Pop Entrepreneurs : pour réussir, soyez persévérants

Valley, 22 Silicon l'incubateur de startups

24

TOMS ou le marketing charitable

Vol. 02 Num. 03

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Trucs & astuces

- Rétention des employés : mieux intégrer pour mieux retenir!

- Futurs parents : à quels congés avez-vous droit?

- Votre entreprise est-elle prête à pirater sa croissance?

- Planification financière : commencez à épargner tôt !

STYLE DE VIE

30 Mode

Jeûne vestimentaire

32

Escapade fin de semaine

33

Top 10 Le Festival de la Poutine raconté par Alexandre des Trois Accords

34

Techno - Startup Coup de coeur : reelyActive

Sports

Q & R avec Zachary Fucale

36

- Top 3 des applications mobiles

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SOMMAIRE

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Où sortir au Québec

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Le monde en chiffres

60%

RÉSERVES PROUVÉES MONDIALES DE PÉTROLE BRUT 1 638 MILLIARDS DE BARILS (FIN 2012) 1- VENEZUELA 18 % 2- ARABIE SAOUDITE 16 % 3- CANADA 11 % 11% Source : Ressources naturelles Canada

LA CHINE REPRÉSENTE À ELLE SEULE 56 % DE LA PRODUCTION MONDIALE DE CHAUSSURES. PRÈS DE 60 % DES HABITANTS DE LA PLANÈTE PORTENT DES CHAUSSURES CHINOISES.

16% 18%

Source : journaldunet.com

LES DONNÉES VISUELLES SONT TRAITÉES 60 000 FOIS PLUS RAPIDEMENT PAR LE CERVEAU QUE DU TEXTE.

Les refuges au Canada ont accueilli plus de 119 000 chats, plus de 53 000 chiens et 15 779 autres animaux en 2012.

Source : webdam.com

Source : Fédération des sociétés canadiennes d’assistance aux animaux

APRÈS L'EAU, LE THÉ EST LA BOISSON LA PLUS CONSOMMÉE AU MONDE, DÉPASSANT LE CAFÉ.

LES BOISSONS ÉNERGISANTES SONT TRÈS APPRÉCIÉES PAR LES 18-24 ANS. PLUS DE 34 % DISENT EN CONSOMMER RÉGULIÈREMENT ET 48,5 % DISENT MÉLANGER DE L’ALCOOL À DES BOISSONS ÉNERGISANTES.

Source : tea.ca

Source : educalcool.qc.ca

Plus de 30 % des fruits et légumes en Amérique du Nord ne se rendent même pas sur les tablettes des magasins, car ils ne sont pas assez jolis pour les consommateurs difficiles. Source : davidsuzuki.org

$ 20 MILLIONS

AU QUÉBEC, L’INDUSTRIE DU DOUBLAGE EST FLORISSANTE. UN SECTEUR QUI, D’ANNÉE EN ANNÉE, SE MAINTIENT; IL FAIT VIVRE ENVIRON 700 PERSONNES, COMÉDIENS ET TECHNICIENS, ET EST ÉVALUÉ À 20 MILLIONS DE $. Source : doublage.qc.ca



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24 h dans la vie D'UNE COMÉDIENNE DE DOUBLAGE Elle a interprété quelques-uns des plus grands rôles à l’écran, de Catwoman dans le dernier Batman à Alice Cullen dans la saga Twilight

Ariane-Li Simard-Côté

en passant par Quorra dans Tron : L’héritage, mais elle est pourtant peu

Crédit photo : Julie Beauchemin

connue du grand public. C’est que Ariane-Li, 31 ans, est comédienne de doublage (ou doubleuse), un métier qu’elle exerce dans l’ombre depuis près de sept ans. C’est grâce à son incroyable polyvalence vocale, un prérequis indispensable dans son travail, qu’elle parvient à se fondre derrière les différents personnages qu’elle double dans les versions françaises de films, documentaires, séries télé, publicités et dessins animés. Coup d’œil sur le quotidien hors du commun d’une magicienne de la voix.

6h30 Par Mariève K. Desjardins

12 h – 13 h L’heure du lunch est l’occasion pour elle de mettre à jour son horaire, puisque les contrats de doublage lui sont souvent proposés à la toute dernière minute. « On travaille presque sur appel, alors on doit toujours être disponible », explique-t-elle.

14 h 30 – 15 h Ariane-Li interprète Mme Ping, un personnage très caricatural d’enseignante désagréable issu de la série de dessins animés La retenue. Selon elle, qui a aussi prêté sa voix au film Il pleut des hamburgers 2, le doublage d’animation est des plus exigeants. « Il faut déployer une grande énergie. Les voix sont colorées et exagérées, et on passe très rapidement d’une émotion à l’autre. C’est proche de la commedia dell’arte. » 15 H 30 – 16 H 30 La jeune femme auditionne pour un rôle à l’écran. Ayant joué à maintes reprises devant la caméra depuis son plus jeune âge, et ce, au cinéma comme à la télévision, elle retire autant de plaisir à se retrouver sur les plateaux de tournage que dans les studios

Crédit photo : Alexandre Wang-Legentil

d’enregistrement. Le doublage a toutefois l’avantage de ne pas la confiner dans un casting spécifique, puisque son apparence physique n’influe pas sur l’obtention des rôles. « Comme j’ai un registre vocal assez large, je peux doubler autant des jeunes filles que des femmes plus âgées. C’est ce que j’aime de mon métier : la variété des personnages que je suis amenée à interpréter », explique Ariane-Li. 17 H – 22 H Le choix de carrière de la jeune femme imprègne grandement son mode de vie. « Le métier de comédienne de doublage est un travail constant d'observation, d’écoute et de mémoire des comportements humains, et ce, à tout moment de la journée! » Ces habitudes lui permettent de peaufiner son art qui doit être à la hauteur de celui des plus grandes actrices qu’elle double. Son emploi a également un grand impact sur ses loisirs. Par exemple, une sortie au cinéma ne constitue pas vraiment un moment de détente pour Ariane-Li. Si elle se fait un devoir d’aller voir des films traduits en français, c’est pour analyser le travail d'autres doubleurs et voir les résultats du sien sur grand écran. Elle fréquente aussi rarement les lieux trop bruyants, par exemple les bars, et ne néglige pas de se coucher tôt afin de ménager et reposer sa voix, son principal outil de travail.

22h *Lors d’une séance de doublage en français, le doubleur ne visionne normalement que deux fois la scène originale (en anglais) avant l’enregistrement. Lorsqu’il s’agit d’un premier rôle de film, il peut visionner celui-ci au moins une fois en entier préalablement à la séance.

SEPTEMBRE - OCTOBRE 2014

9 h – 12 h En quelques heures seulement, elle enchaîne trois séances de doublage dans autant de studios d’enregistrement! La durée d’une séance est toujours variable – parfois 20 minutes, parfois plus d’une journée –, selon la présence à l’écran des personnages qu’elle double. À l’horaire ce matin : un épisode de la populaire série télé Orange is the New Black, la bande-annonce d’un blockbuster américain et une publicité pour une marque de voiture. N’ayant jamais accès aux textes à l’avance*, Ariane-Li prend tout de même soin, avant chaque nouveau projet, de se familiariser avec l’« énergie » des actrices à doubler à l’aide de vidéos diffusées sur le Web.

13 h – 14 h Lors d’une séance de coaching semi-privée chez Syllabes Académie, Ariane-Li enseigne à de futurs doubleurs les rudiments du métier qu’elle a commencé à pratiquer quelques années après sa sortie de l’École nationale de théâtre. Elle est catégorique : ne s’improvise pas doubleur qui veut, car c’est un métier très difficile. Il faut faire preuve de grandes habiletés techniques pour suivre les dialogues traduits en français qui défilent au-dessus de l’image et être synchronisé avec les mouvements des lèvres, tout en demeurant naturel et en ajustant les niveaux de voix et les respirations. Elle insiste aussi sur un point : le doublage constitue avant tout « un jeu d’acteur de haute voltige ». « On doit capter les nuances du personnage et reproduire ses intentions, sans toutefois imiter l’acteur original. Il s’agit de réinterpréter le rôle, et ce, de manière spontanée! »

INSPIRO

6 h 30 – 8 h 30 L’hydratation étant très bénéfique pour les cordes vocales, Ariane-Li effectue chaque matin des exercices de diction et de réchauffement de la voix sous la douche. Elle s’abstient de boire du café, car il épaissit la salive, ce qui rend les bruits de bouche plus perceptibles au micro. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, le métier de doubleur requiert davantage que des aptitudes vocales. C’est un travail très physique, particulièrement lors des scènes où les personnages à doubler sont en mouvement. C’est pourquoi la jeune femme se rend au gym plusieurs fois par semaine pour garder la forme.

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Histoire d'une réussite présentée par

LES DEUX FONDATEURS, FRANÇOIS BAZINET, ET RAYMOND JOLICOEUR.

De la « bonne énergie ». Voilà ce que l’entreprise GURU veut offrir à sa clientèle depuis 15 ans avec sa boisson énergisante. Avec ses ingrédients 100 % naturels, bios et aux propriétés stimulantes, celle-ci constitue effectivement une petite dose d’énergie bien utile quand la fatigue se fait ressentir. Mais la « bonne énergie », c’est également un ensemble de valeurs que GURU désire insuffler à ses consommateurs et qui gravitent autour d’un mode de vie sain et actif ainsi qu'autour de la soif d’accomplissement. Survol du parcours inspirant de l'entreprise québécoise en compagnie de Raymond Jolicœur, l’un des cofondateurs. Par Mariève K. Desjardins


« Les gens reconnaissent dans notre produit un côté santé qu’on ne retrouve pas dans les autres marques concurrentes. »

UN NOUVEAU PRODUIT SUR LES TABLETTES En septembre 1999, la boisson GURU était officiellement lancée avec l’aide – notamment financière – d’Éric Graveline et de Joseph Zakher, deux autres copains qui se sont joints à l’entreprise avant l’étape de la mise en marché. En tant que pionnière des boissons énergisantes au Canada – même Red Bull, un joueur international de l’industrie du smart drink, n’était pas encore en vente chez nous à l’époque –, elle a d’abord suscité la curiosité. « Pourquoi est-elle servie dans une petite cannette qui coûte deux dollars, alors qu’il est possible d’obtenir une boisson gazeuse de plus grand volume pour la moitié du prix? », se demandait-on. Pour stimuler les premières ventes de ce nouveau type de boisson, le fabricant montréalais a dû prendre le temps nécessaire pour faire connaître aux consommateurs ses propriétés stimulantes, notamment prodiguées par de la caféine naturelle produite à partir de végétaux. Malgré cette phase de familiarisation, le succès n’a pas tardé pour les quatre entrepreneurs. « La réaction a été favorable et les gens ont compris l’utilité d’avoir un produit qui donne de l’énergie », explique M. Jolicœur, aujourd’hui vice-président marketing de l’entreprise. D’abord principalement offert dans les dépanneurs, les épiceries et quelques bars du centre-ville de Montréal, GURU a vu son marché s’étendre rapidement à tout le Québec. Aujourd’hui, on peut également savourer la boisson sans agents de conservation à Toronto et à Vancouver. LA BOISSON SANTÉ S’IMPOSE SUR LE MARCHÉ NORD-AMÉRICAIN En 2005, la PME québécoise a fait le pari de lancer son produit aux États-Unis. Afin de se distinguer des autres marques de boissons énergisantes, qui s’y étaient multipliées depuis le début des années 2000, elle a cru bon de cibler le marché des aliments naturels et biologiques, un créneau en explosion depuis quelques années. GURU, qui est notamment vendu chez le géant de l’alimentation santé Whole Foods Market, ne partageait cette niche qu’avec une ou

LA STRATÉGIE DE GURU Vu les millions de cannettes de GURU vendues chaque année en Amérique du Nord, les quatre partenaires d’affaires désirent-ils voir leur nectar énergisant être dégusté en Europe et en Asie, où ce type de produit jouit d’une très grande popularité? « Je crois que ce sont des marchés qui peuvent certainement bénéficier de la présence de GURU. Mais on veut s’assurer que partout où il est en vente, on a le soutien et l’organisation qui vont permettre son développement. » M. Jolicœur fait ici allusion à la logistique particulière que requièrent la préparation de la boisson et la fabrication des cannettes à la forme originale, que seulement quelques usines canadiennes et américaines en sous-traitance peuvent actuellement assurer. L’entreprise préfère donc, pour le moment, se concentrer sur l’élargissement des marchés déjà défrichés et sur l’élaboration « de nouvelles formes de bonne énergie » (comprendre ici « de nouveaux produits »). Selon M. Jolicœur, c’est d’ailleurs un travail de chaque instant pour les employés de GURU que de faire connaître encore davantage la marque, ici comme aux États-Unis. Si l’échantillonnage de boissons en magasin facilite la création de liens de confiance avec les commerçants, ce sont les réseaux sociaux qui donnent à l’entreprise une visibilité accrue et qui lui permettent de rejoindre un plus grand nombre de consommateurs. La PME québécoise a d’ailleurs compris très tôt que sa clientèle cible n’est pas seulement active dans la vie, mais l’est aussi sur les Twitter, Facebook, Instagram et autres médias sociaux de ce monde (virtuel). Sa stratégie de marketing grandement orientée vers le Web, qui la distingue de ses principales rivales, vise à fédérer une communauté de jeunes gens dynamiques et accomplis autour d’un mode de vie alimenté par de la « bonne énergie ». Celle, bien sûr, de GURU.

SEPTEMBRE - OCTOBRE 2014

C'

deux marques de boissons stimulantes, à ses débuts chez nos voisins du Sud. Elles sont aujourd’hui cinq ou six à se disputer les parts de ce marché florissant. Installé à New York depuis 2007 pour mieux suivre l’évolution de GURU en sol américain, M. Jolicœur se réjouit de constater que, malgré la concurrence, ses ventes au détail chez l’Oncle Sam augmentent de 20 % à 40 % chaque mois, selon la région et la période de l’année. À l’heure actuelle, les ventes au détail de GURU au Canada, qui représentent environ 65 % de son volume total, sont en constante croissance également. Et comme aux États-Unis, la « boisson énergie », qui s’est raffinée avec les années et se décline aussi en version légère, a trouvé sa place auprès des adeptes de saines habitudes de vie. « Les gens reconnaissent dans notre produit un côté santé qu’on ne retrouve pas dans les autres marques concurrentes », affirme M. Jolicœur. Maintenant offerte dans les gyms, la boisson est prisée par une clientèle sportive et particulièrement soucieuse de son alimentation. « Je crois que la simplicité de notre liste d’ingrédients [qui contient notamment du jus de canne et du jus de raisin blanc ainsi que des extraits de guarana, de ginkgo biloba, de ginseng et d’échinacée] est probablement l’une des plus grandes forces de GURU aujourd’hui. »

INSPIRO

est en 1997, lors d’une simple discussion entre deux amis de longue date, que l’entreprise GURU est née. Raymond Jolicœur et François Bazinet, qui avaient tous deux beaucoup voyagé, se questionnaient à savoir pourquoi les boissons énergisantes, qu’ils avaient eu l’occasion de goûter dans plusieurs pays, étaient absentes des rayons des commerces d’Amérique du Nord. Très occupés dans leur carrière respective – l’un travaillait en marketing pour de grandes entreprises d’alimentation et de boissons, l’autre en tant que mannequin international pour des marques renommées telles que Ralph Lauren et Valentino –, ils ont pensé qu’il serait profitable d’avoir chez nous ce produit « qui donne un boost quand on en a besoin », explique M. Jolicœur. Il n’en fallut pas plus pour que les deux jeunes hommes mobilisent leurs énergies et se lancent dans la folle aventure de la création d’une nouvelle boisson énergisante. « Le concept s’est d’abord développé dans mon salon, mais on est finalement passé à la cuisine! », blague à moitié M. Jolicœur. Car c’est littéralement dans celle-ci que, durant des mois, ils ont testé des centaines de recettes afin de trouver de bons ingrédients, vivifiants et bien mariés, et d’obtenir une saveur délicieuse et une couleur attrayante. Et ce, avec pour goûteurs les blondes, les amis et la famille. « Tout le monde a survécu! », ironise-t-il. M. Jolicœur et M. Bazinet ont toutefois été catégoriques sur un point : il fallait concocter une boisson énergisante qui les représente mieux que celles déjà offertes à l’étranger, trop artificielles à leur goût. Ils aspiraient à créer « un produit beaucoup plus sage, plus réfléchi, un peu comme un gourou de la boisson énergisante ». En d’autres mots, l’objectif était de mettre au point une boisson efficace d’un point de vue énergétique, sans être néfaste pour la santé à long terme. D’où l’importance pour eux d’utiliser des ingrédients naturels.

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PRÉSENTE

Par Nicole Yeba Photos : Jacques Lafontaine, Lieu : Restaurant Le Local


Voici six jeunes de la relève aux parcours empreints d’audace. Passionnés et engagés, ils sont la voix de leur génération et de véritables modèles d’inspiration pour quiconque croise leur route.

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PRÉSENTÉS PAR

Kim Auclair, 30 ans Présidente de Niviti et fondatrice de MacQuébec Elle lance sa première entreprise à l’âge de 18 ans, car elle a toujours eu l’âme d'une entrepreneure et qu’elle n’arrivait pas à trouver un emploi dans le domaine des arts du graphisme et du Web. Malentendante de naissance, cela ne l’empêche pas de percer. Grâce à ses différentes interventions sur le Web, elle réussit à prendre sa place dans le monde des affaires. Le fait d’avoir été accompagnée de mentors, surtout pour lancer sa première entreprise, l’a grandement aidée à créer ses propres emplois depuis ses débuts. Elle crée Niviti en 2011, une entreprise qui bâtit et anime des communautés Web pour les entreprises faisant la promotion de l’entrepreneuriat. « Je suis fière du réseau de contacts que je me suis bâti à travers les années, j’ai une bonne crédibilité dans mon secteur d’activité », dit-elle. FORMATION DEC en graphisme, Cégep Rivière-du-Loup.

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CONSEIL Rester réaliste dans les actions à poser pour atteindre ses objectifs à long terme.

Jean-Claude Renaud, 30 ans Fondateur et président, Vie urbaine et Accès resto Il découvre le monde du commerce électronique lorsqu’il cherche un moyen de vendre les vêtements de sa boutique car la rue où elle se situe est fermée pour des rénovations. S'inspirant de l'entreprise américaine Groupon qui n'était pas encore implantée au Canada, il fonde Vie urbaine en 2010, un site d'achat groupé visant une clientèle de jeunes professionnels de la génération Y. En 2013, il fonde Accès resto, proposant des plages horaires escomptées dans différents restaurants. Il fait l’acquisition de compétiteurs tels I Love MTL et Escapades à Rabais. « Notre capacité à bouger rapidement sur certaines choses nous a permis de rester très compétitifs dans notre sphère et de tenir tête à d’autres joueurs plus gros qui bougeaient plus lentement, » dit-il à propos de son équipe. FORMATION BAC en gestion et commercialisation de la mode, UQAM. CONSEIL Partez avec le bon projet, un projet qui soit viable financièrement, où le but du jeu est de faire un certain gain. Il faut être réaliste, donc se dire les vraies choses.

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Caroline Fontaine, 27 ans Fondatrice, Vignes chez soi Elle découvre le raisin de table chez son oncle alors qu’elle travaille quelques mois dans sa serre. Venant d’une famille d’entrepreneurs, elle se lance en affaires et fonde Vignes chez soi qui permet aux gens d'acheter des vignes sur place ou en ligne et les faire pousser chez soi. « J’apprenais mon travail en même temps. J'ai suivi des formations en viticulture, j’ai été en Italie voir comment ça fonctionnait là-bas. C’était vraiment un double défi de fournir à la demande », dit-elle à propos de l’expansion rapide de Vignes chez soi. Elle donne également des formations pour des gens intéressés à découvrir le raisin de table, de la plantation jusqu’à sa maturité, une période de trois ans. FORMATION Certificat de l’École de viticulture et de vinification du Québec.

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CONSEIL On n’investit pas des heures de travail dans une entreprise, on investit vraiment sur soi-même. Donc, c’est d’être discipliné et de croire en soi.


PRÉSENTÉS PAR

Benjamin Desmarais, 34 ans Cofondateur et PDG, Fibrenoire Il rencontre ses deux futurs associés sur les bancs de l’École Polytechnique qu’il quitte pour démarrer Fibrenoire en 2007. Aujourd’hui, la compagnie excelle dans le service de connectivité pour les entreprises, permettant d’avoir des réseaux privés qui communiquent entre eux. « Un des éléments clés est d’être très concentré et spécialisé dans notre offre de services. Si on avait cherché à s'étendre, je ne pense pas que nous aurions eu le succès que nous avons aujourd'hui», dit-il. En 2014, il a reçu le prix du PDG de l’année Investissement Québec. FORMATION BAC en finance et technologies de l’information, HEC Montréal. CONSEIL Apprendre à s'entourer. Il faut aller chercher les bonnes personnes avec qui on est à l’aise de travailler. Des gens qui, si possible, sont plus intelligents, sont plus compétents, sont plus fins... sont plus tout que nous! inspiromedia.ca/benjamindesmarais

Édith Arsenault, 31 ans Vice-présidente, Boutique Séduction Tout comme son beau-père, grande source d’inspiration, elle aussi voulait trouver autant de motivation à aller travailler le matin. Débutant comme responsable de plancher à la boutique Séduction, elle est transférée au siège social une fois ses études terminées. Lorsqu’elle devient vice-présidente, elle apporte un vent de fraîcheur et met l’entreprise au goût du jour sur le plan technologique. Aujourd’hui, son frère et elle ont repris l’entreprise familiale. Ils savent relever les défis grâce à une équipe compétente et d’expérience qui a toujours cru en elle. « Boutique Séduction est l’une des plus grosses bannières au monde dans son domaine, les gens de l’industrie viennent de partout pour voir le magasin, c'est vraiment un phénomène », dit-elle à propos de son entreprise. FORMATION BAC en administration-marketing et commerce international, UQAM. CONSEIL Pour le repreneur, je pense qu’il faut faire ses preuves, il ne faut pas croire que tout est acquis. Il faut prouver que l’on est capable de prendre la relève si l’on veut avoir la confiance de ses pairs.

inspiromedia.ca/editharsenault

Louis-Philippe Maurice, 32 ans Cofondateur et PDG, Busbud Entrepreneur dans l’âme, il démarre sa première entreprise à l’âge de 16 ans dans le domaine du développement de logiciels et de sites Web. Il travaille dans la Silicon Valley durant près de trois ans chez Yahoo et LinkedIn. Lors d’un voyage en Amérique latine, il réalise à quel point il est difficile de se procurer des billets d’autobus en ligne et pense à une application mobile pour faciliter la vie des voyageurs. C’est ainsi que de retour à Montréal, il fonde Busbud avec deux amis. « Pour moi, la fierté c'est d’avoir amélioré cette expérience pour des voyageurs partout autour du monde », dit-il. Busbud est surtout concentré en Amérique latine et en Europe, mais va bientôt élargir ses activités en Amérique du Nord et en Asie. Début juillet, l'entreprise a reçu un financement de neuf millions et est passée à 32 employés. FORMATION BAC en finance, HEC Montréal; maîtrise en droit, Université de Montréal; et MBA, Harvard University. inspiromedia.ca/louisphilippemaurice

CONSEIL Je pense que le plus important c'est de bien s'entourer, avec des gens qui ont des talents complémentaires aux tiens. 14–15


ALEXANDRE DESPATIE DE PLONGEUR À ANIMATEUR Crédit photo : Chamsi Dib

Alexandre Despatie a fait du plongeon pendant 22 ans avant de prendre sa retraite le 4 juin 2013. Deux jours plus tard, il annonçait qu’il serait l’un des animateurs de l’émission du matin Breakfast Television (BT) à Montréal, aux côtés de Joanne Vrakas. Par Marine Thomas et Nicole Yeba

epuis sa jeunesse, Alexandre a toujours été attiré par le milieu de la télévision. Il a eu la chance de jouer un rôle dans les films À vos marques… Party! 1 et 2. Il a contribué à la couverture des Jeux olympiques d’hiver 2010 à Vancouver pour la chaîne de télévision RDS, puis il a été juge dans l’émission Le grand saut. Après sa retraite, il voulait tenter sa chance comme acteur, mais c’est le milieu télévisuel qui est finalement venu le chercher. « J’ai reçu un appel qui était en fait une offre d’audition pour un travail », dit Alexandre à propos de l’appel qui a changé sa vie. C’est Bob Babinski, ex-producteur de la chaîne de télévision City Montreal, qui lui a présenté le projet, encore jeune, de BT. Alexandre connaissait bien Bob, un ancien journaliste sportif qui l’avait interviewé à plusieurs reprises durant sa carrière de plongeur. « Il m’a simplement présenté le projet et ça a été le coup de foudre instantané, une occasion que je ne pouvais pas laisser passer », raconte-t-il.

D

« J’aime exceller, j’aime être bon dans ce que je fais, sinon je ne serais pas ici. »

Mais d’abord, Alexandre devait prendre en considération ce que cela impliquait de travailler en anglais au Québec, de faire une émission du matin et d’être animateur. Il a donc demandé conseil à

ses amis. L'animatrice Isabelle Racicot l’a encouragé à travailler en anglais et Benoît Gagnon, ancien animateur d’une émission matinale, n’avait aucun doute qu’Alexandre serait à sa place comme animateur, s’il était prêt à changer son style de vie. Après quelques rencontres et discussions, Alexandre était enfin convaincu. Il a donc embarqué dans le projet à 100 %, même à 150 %! « Je pense que j’aimais ce travail avant même de le découvrir. Mais dès que j’ai commencé, je l’ai vraiment adoré! », s’exclame Alexandre, qui affirme que l’animation est devenue sa passion et qu'il n'imagine pas faire autre chose dans la vie. Alexandre a su trouver des similarités entre le plongeon et l’animation, et a pu mettre en pratique ce qu’il avait appris comme plongeur. Par exemple, le fait de devoir accepter la critique ou de devoir travailler très fort pour atteindre ses buts. Aujourd’hui, il estime important d’aimer ce qu’on fait, de pouvoir travailler en équipe et d’apprécier ses collègues de travail. « Je suis vraiment un performer, c’est quelque chose qui me fait tripper », dit-il à propos du fait que l’émission est en direct et qu’il doit être prêt à réagir à tout moment. « J’aime exceller, j’aime être bon dans ce que je fais, et je ne serais pas ici si je n’avais pas la chance de pouvoir


Changement de carrière

m’améliorer chaque jour. » Même si cela fait moins d’un an qu’il travaille comme animateur, il a déjà ce désir de persévérer, de grandir et d’évoluer dans ce milieu. Pour lui, chaque jour est différent. « J’ai le goût de travailler fort et de faire en sorte que chaque émission soit meilleure que la précédente », confie-t-il.

difficiles que d’autres. « Il faut aimer ce qu’on fait et, à partir de là, le désir de faire un peu plus et d’avancer va suivre. La base, c’est d’être passionné par ce que l'on fait dans la vie », dit-il. Après l’annonce publique de son départ à la retraite, Alexandre a complètement

arrêté de faire du plongeon, car ce n’est pas un sport qui peut juste être pratiqué de manière récréative, selon lui. « C’est très exigeant sur le corps et sur la forme physique », confie-t-il. Il prend désormais soin de lui en pratiquant d’autres sports comme le vélo, la boxe, le ski et le golf.

Son plus grand défi était de s’adapter à cet horaire de travail difficile. En effet, la journée d’Alexandre commence tôt : il est debout à trois heures du matin, arrive au studio à quatre heures et prépare ses entrevues et ses chroniques (sport, culture et divertissement). Il passe au maquillage à cinq heures et l’émission est diffusée de six à neuf heures. À la fin de l’émission, il participe à une rencontre de révision et de préparation de l’émission du lendemain. Il termine sa journée de travail vers 10 h 30 - 11 h. « Mais quand tu aimes autant ce que tu fais, tu oublies les heures », affirme-t-il. Plusieurs personnes se lèvent et se rendent au travail sans entrain. Une chose impensable pour Alexandre : « C’est une priorité d’avoir le goût d’aller travailler le matin », dit-il, même s’il concède qu’il est normal que certains jours soient plus

Alexandre Despatie et Joanne Vrakas

Crédit photo : City News

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16–17


L’ENTREPRENEURIAT

À L’ÈRE NUMÉRIQUE Les startups, ou entreprises en démarrage, sont en pleine ébullition au Québec, particulièrement dans le domaine technologique. Applications mobiles pour se trouver un coiffeur, un site Web pour partager des objets, de l’animation 3D : les initiatives créatives ne manquent pas afin de contribuer à l’ère numérique. Si bien que plusieurs individus et organismes gagnent leur vie en faisant de la mise sur pied d'entreprises. Par Gabrielle Brassard-Lecours

« On tente de montrer que tout le monde peut être entrepreneur et que ça ne prend pas beaucoup de ressources, juste du temps et de la volonté. »

Qui n’a pas déjà rêvé de mettre sur pied sa propre entreprise? Il semble plus facile aujourd’hui que jamais de développer son idée et de la mettre en place. Il ne s’agit pas nécessairement d’un gage de succès, mais une panoplie de ressources existent maintenant pour encadrer le démarrage d’une entreprise. La technologie joue un rôle non négligeable dans le développement de nouvelles idées. À l’ère numérique, il s’agit moins de consolider une idée dans un espace physique, comme un bureau ou un local, mais plutôt d’être inventif et créatif, en utilisant les nombreuses plateformes multimédias qui existent aujourd’hui. Appareils mobiles et intelligents, tablettes électroniques, miniordinateurs; c’est sur ces supports que se développent des idées. LES ACCÉLÉRATEURS Sylvain Carle, qui a travaillé plusieurs années chez Twitter, vient récemment de se joindre, en tant que directeur général, à Founder Fuel, une compagnie qui accompagne les entreprises technologiques en démarrage et leur donne un coup de main pour les propulser vers l’avant. C’est ce qu’on appelle des accélérateurs. « Nous accueillons une dizaine d’équipes,

de deux ou trois cofondateurs, et nous les aidons à améliorer tous les aspects de leur projet, de l’idée à la mise en marché, en passant par le produit. Le programme s’échelonne sur une période de trois mois. Mon rôle est d'améliorer le programme existant et d’y développer une vision d’avenir. Qu'est-ce qui fonctionne bien? Qu'est-ce qui fonctionne moins bien? Quels sont les défis des startups de 2014? S’agit-il des mêmes qu'en 2010? Et en 2020, quels seront-ils? », explique M. Carle. Même chose pour Rami Sayar, Évangéliste technologique chez Microsoft Canada, basée à Montréal. « J’aide les développeurs, les ingénieurs, les directeurs généraux et administratifs, les startups, les étudiants, les développeurs d’applications et les professionnels des technologies de l’information à appliquer la technologie la plus récente à leur idée, et je les oriente vers les ressources nécessaires au développement de leur entreprise », décrit M. Sayar, qui participe également à de nombreux événements et conférences qui traitent de la technologie, des startups et du design, partout au pays.


Dossier

« On accompagne les gens qui essaient de se renouveler dans leurs pratiques, sans que ce soit nécessairement lié à l’argent. En technologie, on rencontre souvent des entreprises qui cherchent le profit rapide ou qui démarrent des sociétés pour les revendre après. Dans les startups qu’on accompagne, on cherche une mentalité sociale, dès le début, des entreprises qui cherchent à s’épanouir, mais pas à n’importe quel prix, et pas au détriment des autres », explique l’ancienne consultante en management qui a choisi de se lancer en affaires. Dans l’expansion du domaine technologique, une volonté de faire les choses autrement et d’encourager l’entrepreneuriat est bien présente, comme en témoigne Simon Bousquet, l’un des organisateurs du Startup Weekend de Québec, un événement-concours qui permet aux jeunes entrepreneurs de développer leur idée en 48 heures, accompagnés par des mentors. « La plupart des entreprises en technologie de l’information font de la consultation gouvernementale, et ne sont donc pas très axées sur l’entrepreneuriat. C’est ce qu’on tente de pousser, afin de développer de nouvelles idées. On cherche

Les Startup Weekends ont lieu partout à travers le monde et sont de véritables incubateurs d'idées. À chacun de ces événements, une équipe s’étant démarquée est désignée pour être accompagnée par des compagnies accélératrices ou des mentors. Soutien financier, ressources humaines et technologiques, tout est mis à disposition pour que la jeune entreprise prenne son envol. Du Startup Weekend à Québec, qui en sera à sa troisième édition en 2014, sont issues les jeunes compagnies gagnantes suivantes, situées à Québec : Openmyart, une plateforme Web dynamique qui valorise les œuvres d'artistes émergents, et Entreprix, qui propose également une plateforme Web permettant aux entreprises et aux jeunes talents de se rencontrer. DÉFIS ET AVENIR Pour Sylvain Carle, comme pour Rami Sayar et Laurence Bakayoko, le milieu des startups technologiques est en pleine expansion. « Il y aura de plus en plus de startups, parce qu'on a de plus en plus de besoins. La technologie et le réseau s'appliquent maintenant à toutes les industries. On doit trouver des startups locales qui représentent les forces de nos régions », affirme Sylvain Carle. Des idées, il n’en manque pas. Lors du dernier Festival international des Startups, qui se tenait à Montréal en juillet dernier, de nombreuses compagnies qui souhaitaient être propulsées tentaient de faire leur place en attirant l’œil de mentors et de potentiels investisseurs. C’est le cas de Gabriel Sabba, qui tente de mettre en place son projet, « Sharing Kit », un marché en ligne :

« Tous les outils ou les objets que l’on a chez soi et que l’on n’utilise pas souvent, vous pourrez les échanger avec vos voisins ou vos amis. Ce sera une sorte de troc en ligne, soit gratuit, soit loué à bas prix. Vous pourrez même les vendre; ce sera à la discrétion de l’utilisateur », explique l’ingénieur en électricité, qui espère lancer son site d’ici quelques mois. « Mais pour l’instant, je cherche des développeurs », confie M. Sabba. Malgré les accélérateurs et les nombreux événements créés pour rassembler les jeunes talents, se lancer dans une entreprise technologique comporte des défis. « Je trouve que l’un des défis, c’est de bâtir une équipe et un service à partir de rien et de ne pas trop s'éparpiller. Je monte l'entreprise pour créer de l'emploi et des processus d'affaires industriels, et mon entreprise n'est qu'une partie d'un projet plus grand, qui est une plateforme de lancement parfaite », explique Benjamin Jébrak, président-directeur général d’Elipto, un service d’acquisitions aériennes de données industrielles, qui offre ses services grâce à des drones construits et acquis par l’entreprise en démarrage, et qui connaît une ascension fulgurante. « Le défi, c'est de rencontrer les utilisateurs potentiels et de faire évoluer tout le modèle (marché, produit, équipe) par des améliorations qui se succèdent très rapidement, ce qu'on nomme aussi lean startup », affirme Sylvain Carle.

SEPTEMBRE - OCTOBRE 2014

Microsoft et Founder Fuel sont de véritables chasseuses de talents technologiques. Avec leurs représentants, elles investissent dans des lieux comme la Maison Notman, à Montréal, qui accueille de nombreuses compagnies technologiques, dont Projektae, une « boîte à innovation sociale et solidaire ». Sa fondatrice, Laurence Bakayoko, tente d’apporter une mentalité différente aux startups qu’elle accompagne.

à changer les façons de faire des gens, leurs mentalités face à l’entrepreneuriat, la façon dont ils fonctionnent, pour qu'ils soient plus dynamiques sur le marché. On se bat aussi contre la mentalité qui veut qu’on ait ou non " la fibre entrepreneuriale ". Pour nous, tout le monde peut l'avoir. Souvent, les gens ont peur et ne sont pas informés de ce que ça prend pour lancer des projets. On tente de montrer que tout le monde peut être entrepreneur et que ça ne prend pas beaucoup de ressources, juste du temps et de la volonté », explique le jeune homme.

INSPIRO

« Il y aura de plus en plus de startups, parce qu'on a de plus en plus de besoins. La technologie et le réseau s'appliquent maintenant à toutes les industries. »

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Les trucs

pour

lancer une startup technologique 1

UNE BONNE IDÉE À la base, une idée innovante et créative est nécessaire pour développer son entreprise, surtout en technologie. Il faut tenter d’être avant-gardiste et d’anticiper ce qui peut fonctionner à long terme et qui ne sera pas démodé dans quelques années.

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DE BONS ASSOCIÉS « La première condition : avoir une bonne équipe de base. Si vous n'avez pas les talents nécessaires à trois, vous ne les aurez pas à 10 employés non plus. Trouver un bon cofondateur est essentiel », explique Sylvain Carle, directeur général de Founder Fuel.

3

UNE BONNE CONNAISSANCE DU MILIEU Faire des études de marché, savoir ce qui se fait, ce qui s’est déjà fait; voilà des choses importantes à savoir et à comprendre avant de se lancer en affaires.

4

5

CONNAÎTRE LA TECHNOLOGIE Le domaine des technologies de l’information (TI) évolue très rapidement et ne cesse jamais d’innover : applications mobiles de tous genres, contenu interactif et multimédia pour les supports numériques. Il faut suivre et être au courant à la fois des technologies de pointe et des idées qui se développent dans le domaine. SE FAIRE VOIR De nombreux événements – comme les Startup Weekends, qui ont lieu partout dans le monde, y compris à Montréal et à Québec, les festivals technologiques, les conférences, les endroits de prédilection pour le développement d’entreprises comme la maison Notman – sont de bonnes occasions de réseauter et de faire parler de votre idée.

À chaque technologie sa startup

6

ALLER CHERCHER LES BONNES RESSOURCES Mentors, accélérateurs et même Internet; tout est à votre portée pour propulser votre idée vers l’avant. Il s’agit de bien cibler ce dont vous avez besoin pour ce faire.

7

CONNAÎTRE SON DOMAINE « La clé, c'est de bien connaître son domaine et d'appliquer les leçons que nous ont enseignées les industries touchées par la révolution de la société en réseau. Qu'est-ce que ça change quand vos utilisateurs ont l'Internet dans leur poche tout le temps? Quand ce ne sont plus les TI qui décident ce qui est "possible", mais les acteurs principaux dans chaque service d'une compagnie? Ça change tout! », explique Sylvain Carle.

8

ÊTRE AMBITIEUX Selon Sylvain Carle, « c’est dans l'exécution que ça se passe. L'idée de base, c'est juste 1 % du processus. Les startups qui ont du succès ont des ambitions mondiales et bougent rapidement. » Visez grand. Visez haut.

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SE POSER DES QUESTIONS Pourquoi votre idée est-elle meilleure que celle d’un autre? Qu’apportera-t-elle dans son champ d'application? Comment comptez-vous la mettre en place? De quoi avez-vous besoin pour la réaliser? Comment pourrezvous la faire évoluer? Autant de questions auxquelles il est important de réfléchir; avant, pendant et après la mise en place de votre startup.

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DE LA PERSÉVÉRANCE « L’un des plus grands défis de partir une startup, c’est d’arrimer votre produit au marché. Vous devez avoir une équipe dévouée, un leader infatigable, une grande volonté et la patience de persévérer jusqu’à ce que le marché veuille bien de votre produit et qu’il soit prêt à vous récompenser, d’une façon ou d’une autre, pour celui-ci, et que vous puissiez éventuellement vous payer vousmême », confie Rami Sayar, Évangéliste technologique chez Microsoft Canada.


Dossier

VOX P P 1

Ces trois startups en technologie ont trouvé la bonne idée, se sont entourées de bons associés et ont su être ambitieuses. Leurs fondateurs ont accepté de répondre à nos deux questions :

Quel a été le plus grand défi au début?

Jean-Michel Lebeau, CEO et Mathieu Tremblay, COO CORTEX MÉDIA / CRÉATION : 2009

2 Quel a été le moment tournant pour votre entreprise ?

Simon Vallières, Développement Web Thierry Proulx, Architecte du Système Renaud Teasdale, PDG MYCUSTOMIZER / CRÉATION : 2012

David Boudreault, Président Olivier Carbonneau, Directeur de la technologie CYCLEMAP / CRÉATION : 2014

1

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Lorsque Cortex Média a démarré, l’entreprise était spécialisée en ergonomie logicielle et en design d’expérience utilisateur de performance. Nous avons eu la chance d’avoir un premier gros client et de travailler sur la refonte de son site Internet. À ce moment, l’entreprise était très petite, avec trois employés. Le plus grand défi est survenu un peu plus tard lorsque nous avons mis en place une équipe de production, afin de pouvoir faire des projets clé en main tant sur le Web que sur les plateformes mobiles. Cela demandait une structure différente, l’embauche de personnel diversifié ainsi que d’investir dans les technologies et les infrastructures. L’équipe a triplé en quelques mois. Ça a été un défi financier (cashflow), de stabilisation et d’optimisation des processus. Nous nous sommes mis à nous entourer de gens de plus en plus compétents, avec un mélange d’expérience, d’ambition, de génie et de folie. Nous travaillons dans une industrie où les cerveaux sont la matière première et où avoir les bonnes personnes au bon endroit fait la différence entre le succès et l’échec. Il est dans notre ADN que les gens soient fiers de leurs réalisations, et l’absence de fierté quant un projet démontre que celui-ci n’est pas prêt à être livré. Avec cette philosophie en place, nous avons créé une équipe unie, fière de ce qu’elle accomplit et qui a soif de réussite.

Nous avions une grande vision pour notre produit, mais par où devions-nous commencer ? Comme toutes les startups, nous avions des ressources limitées et des délais restreints. Il a été important de prendre le temps de se demander ce qui amènerait le plus de valeur à nos clients et de commencer par développer cette partie. C'est pendant notre passage à FounderFuel que nous avons réalisé que la clé était vraiment l'interface de personnalisation. Pour nous, rien n’était plus important que l’expérience du client lorsqu’il personnalise un produit. C’est important d’aller à l’essentiel et de ne pas tenter de tout construire en même temps. Nous n’avons jamais eu de doute concernant la viabilité de notre projet. Notre cas est un peu particulier puisqu'au moment de démarrer MyCustomizer, mes cofondateurs et moi avions une entreprise de services Web depuis deux ans. Nous passions la majorité de notre temps à développer des configurateurs de produits de hockey et de crosse pour un gros client. Nous nous sommes dit que tant qu’à passer tout ce temps de développement pour un seul client, il serait mieux de construire une plateforme et l'offrir à toutes les entreprises qui veulent vendre des produits configurables en ligne. Nous savions que c'était une tendance grandissante, alors nous avons foncé!

Le plus grand défi est de se faire connaître mondialement. En 2014, il ne suffit plus d’avoir une bonne application mobile pour que les gens se l’arrachent… Avec plus d’un million d’applications sur l’App Store, il faut faire preuve de créativité! De plus, les consommateurs sont sollicités de toutes parts et les startups, telles que la nôtre, doivent s’assurer de bien répondre aux besoins des utilisateurs avant d’investir en promotion tout azimut. C’est un véritable défi non seulement de produire une application qui répond à un besoin, mais surtout de se démarquer dans le lot des produits offerts et d’atteindre notre clientèle-cible. Le moment tournant a été lorsque les médias ont commencé à parler de nous, ce qui nous a donné une grande crédibilité aux yeux de nos utilisateurs. C’est à ce moment que les téléchargements ont augmenté vertigineusement et que les cyclistes ont commencé à nous envoyer des commentaires positifs ou des suggestions pour améliorer CycleMap. Nous adorons recevoir des nouvelles des adeptes de notre application! C’est grâce à ces échanges que nous savons que notre produit répond à un besoin : nos utilisateurs prennent le temps de nous écrire pour nous le dire!

« ENTREPRENEURS : POUR RÉUSSIR, SOYEZ PERSÉVÉRANTS » Entrevue avec Barry F. Lorenzetti / Président, chef de la direction et fondateur, BFL Canada Propos recueillis par Marine Thomas

VOYEZ-VOUS UNE DIFFÉRENCE CHEZ LA NOUVELLE GÉNÉRATION D’ENTREPRENEURS? La nouvelle génération, la Y ou la X, représente un défi, mais je pense qu’elle a beaucoup à offrir. Qu’il s’agisse des baby-boomers ou de la génération Y, à la fin de la journée, l’enjeu reste le même : réussir. Et pour cela il n’y a pas de secret, il faut travailler fort. SI VOUS AVIEZ UN CONSEIL À DONNER À UN ENTREPRENEUR, QUEL SERAIT-IL? Comme l’a dit Winston Churchill : « Never give up ». Il faut être persévérant, avoir une vision, de l’ambition, des valeurs fondamentales et une mission. Si vous croyez sincèrement en ce que vous faites, votre rêve et votre vision vont devenir réalité.

SEPTEMBRE - OCTOBRE 2014

QUELLE EST LA RECETTE DU SUCCÈS POUR UN ENTREPRENEUR, SELON VOUS? Selon moi, tout entrepreneur a besoin d’un mentor qui s’implique dans les activités de sa compagnie. C’est une

bonne façon de garder ses pieds sur terre. En affaires, on doit pouvoir parler à n’importe quelle personne, quel que soit son statut. Si vous oubliez ceux qui ont contribué à votre succès, vous allez rencontrer ces mêmes personnes on the way down. Il faut savoir rester humble dans la vie.

INSPIRO

VOUS PENSEZ QU’IL EST ESSENTIEL QUE LES SIÈGES SOCIAUX RESTENT AU QUÉBEC. POURQUOI? C’est important pour l’économie du Québec d’avoir des sièges sociaux ici, qui offrent des services comparables à ceux des sièges sociaux hors du Québec. Pour cela, il faut que les compagnies s’entraident et échangent entre elles. Si nous transigeons ensemble au lieu de le faire avec des compétiteurs étrangers, ça aide notre économie. Comment? C’est simple, les profits restent ici. Ainsi, les compagnies québécoises connaissent une croissance, elles embauchent plus de monde et cela fait plus de contribuables au Québec. Je crois que les entreprises elles-mêmes doivent encourager l’économie locale, tout simplement en faisant affaire avec leurs clients : en buvant leur café, en louant leurs locaux, etc. Si on multiplie ces gestes par mille ou dix mille, ça fait une différence.

20–21


L’histoire de cette région de la baie de San Francisco, en Californie, est directement reliée à l’essor de la technologie. Partie de peu, Silicon Valley compte aujourd’hui deux millions d'habitants et un PIB égal à celui du Chili. Avec plus de 6 000 entreprises, elle est l’emblème du bouillonnement des startups technologiques. Par Marie Pâris

out commence vers 1930, alors qu’un professeur de Stanford convainc des étudiants de rester près de San Francisco et d’y créer leur entreprise – au lieu de suivre l’exode des talents vers la côte Est –, arguant de l’espace disponible pour s’installer. Aujourd’hui, toujours plus de startups technos naissent dans la Vallée, partant souvent de rien, comme l’illustre le cas d’Apple – Steve Jobs a démarré son entreprise dans le garage de ses parents. « Quand tu commences, tu ne connais pas vraiment les règles du jeu, et la Silicon Valley est le parfait bac à sable pour apprendre », explique Camille Despringhere, jeune Français et coprésident de la branche de Palo Alto de while42, association qui réunit des ingénieurs expatriés et organise des événements de réseautage. Comment est-il arrivé dans la Vallée? « On a commencé à travailler sur une startup techno qu’on pensait opérer de Québec. On allait avoir besoin de capital pour se lancer; mais j’étais effrayé à l’idée d’être endetté personnellement si le projet ne fonctionnait

T

pas – ce qui représente 99 % des cas! J’ai fait des recherches et j’ai découvert l’écosystème de Silicon Valley. Trois jours après, ma décision était prise : il fallait que j’y aille et voie ça de mes propres yeux! » « ÊTRE SUR PLACE. » La Silicon Valley s’est construite à l’intersection de plusieurs axes : une histoire chargée de révolutions (idée de conquête, culture du défi), de grosses entreprises de technologie (Google, Hewlett Packard, Intel, Pixar…), un écosystème de startups, de grandes universités (celles de Stanford, Berkeley et Santa Clara) et des investisseurs accessibles. « Il est beaucoup plus facile, ici, d’entrer en contact avec les gens, d’être connecté aux investisseurs, d’avoir accès aux talents professionnels », confirme Sajad Ghanizada, responsable marketing de PandaDoc. Cette entreprise permet de signer, envoyer et analyser des documents en ligne. La startup est née en 2011 en Biélorussie, mais trouvait peu d’investisseurs. « Les relations professionnelles prenaient des mois à se construire, poursuit Sajad. Nous

avions besoin de rencontrer les gens en personne, et donc une partie de notre équipe s’est installée il y a un an dans la Silicon Valley. Notre entreprise va très bien aujourd’hui : bons revenus, 27 employés et nouveaux gros clients. On a vu un changement drastique. » Car une des principales raisons d’être dans la Silicon Valley, c’est l’argent : « Il est très rare de voir des investisseurs de la Vallée encourager des startups de l’extérieur, indique Camille. Leur rôle va souvent au-delà de l’argent : mentorat, contacts, conseils, coups de pouce etc. L’idée de la startup n’est qu’une infime partie de l’équation : c’est l’exécution qui compte. Être sur place fait partie intégrante du succès. »

« Les entreprises de la Silicon Valley récoltent plus de sous, évoluent plus vite... Tout ça attire des talents. »


Ville du monde

UN MONDE À PART Quelques startups deviennent des géantes où travaillent les plus hauts salariés du secteur, des entreprises qui emploient beaucoup de salariés et qui sont, pour la plupart, des « cerveaux » dans leur domaine : Adobe Systems, Dolby, eBay, Facebook, Yahoo... Aujourd’hui, les startups se diversifient aussi vers d'autres domaines que l'informatique, comme les biotechnologies et les énergies renouvelables. « La vie est très chère mais il y a beaucoup d’avantages à être ici, concède Sajad. Les entreprises de la Silicon Valley récoltent plus de sous, évoluent plus vite. Il y a tant de richesse culturelle, de diversité… Tout ça attire les talents. » Et beaucoup d'événements sont organisés autour et pour cette communauté d’expatriés. Des pôles de recherche et d'enseignement supérieur se développent – concentrations de compétences à la renommée internationale – et attirent toujours les meilleurs enseignants, chercheurs et étudiants. Et les entreprises internationales spécialisées dans les logiciels, les services Internet ou les biotechnologies suivent logiquement ce flux. « La compétition dans la Silicon Valley ne se passe pas tant sur le plan des startups ou des investisseurs que sur le plan des talents et du recrutement », confie Camille. Les ingénieurs sont très demandés, et leurs salaires n’ont fait qu’augmenter durant les dix dernières années, ce qui a

attiré beaucoup de monde. Malgré cette abondance de candidats, il est toujours difficile de recruter dans le domaine; la concurrence est plus rude sur le plan des talents et compétences qu’au niveau des produits ou concepts proposés par les startups. « C’est un monde à part, ici. Un langage, un style de vie à part. Le concept d’échec, par exemple : en France, un échec professionnel est perçu négativement. À San Francisco, se planter est chose quotidienne. Ça fait partie des règles du jeu. Bien sûr, ça fait toujours mal, mais l’échec est inclus dans l’équation d’une réussite. Je ne connais pas un seul entrepreneur qui n’ait pas mordu la poussière au moins une fois dans sa vie. C'est ce qu'on t’apprend ici : “Learn from it and try again”. » UN MODÈLE, DES RIVALES Mais si tout a commencé dans la Silicon Valley, son modèle de nids de startups pourrait ne pas perdurer. De nouveaux technopôles plus attractifs se créent – comme Bangalore, en Inde – où beaucoup d'entreprises de haute technologie ont déplacé une partie de leurs activités. Et tout est beaucoup moins cher que dans la Vallée, où le niveau de vie est parmi les plus élevés de la planète et où les loyers viennent même de dépasser la moyenne de ceux de New York. « Aujourd’hui, on n’a plus autant besoin d’être sur place, pense Sajad. Il devient de plus en plus facile de monter une business en dehors de San Francisco,

notamment dans les nouveaux hubs, comme New York, Tel-Aviv… » Dans la Silicon Valley, l'immigration a doublé entre 2005 et 2006. Dans les foyers, 48 % des personnes parlent une autre langue que l’anglais et 55 % des employés des entreprises technos sont nés hors des États-Unis – l'Inde et la Chine représentant les viviers de cerveaux les plus importants; autant d’étrangers qui commencent à établir leurs startups chez eux et pourraient ralentir le flux vers la Californie. « D’ici dix ans, tout se fera en ligne », affirme Sajad. La raison pour laquelle la Silicon Valley fonctionne, c’est qu’il y a un consommateur, en fin de compte. Tout l’argent fait ici provient de la poche d’un client qui peut se trouver un peu partout dans le monde, et le jour où il disparaîtra (à cause de nouveaux enjeux, intérêts…), la Silicon Valley devra s’adapter. Peut-être qu’une nouvelle région prendra le lead? Pour Camille, la question n’est pas là : « Chaque ville qui vit un boom entrepreneurial le fait d’une façon bien à elle. La Silicon Valley est le fruit de cent ans d’évolution : ruée vers l’or, activités militaires, premières industries électroniques, révolution informatique et mobile, Internet, etc. C’est un peu comme dire : “Allons recréer Paris à Bangalore”. La formule gagnante de la Silicon Valley ne peut pas être transposée à d’autres villes… »

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Si ses chaussures en toile, un peu rétro – et leurs descendantes beaucoup plus « mode » – se vendent si bien malgré leur prix parfois élevé, ce n'est pas sans raison. Désormais, avec ses lunettes de soleil et bientôt avec son café, Toms est aussi le symbole d'une stratégie marketing hors du commun basée sur la philanthropie et la charité. Par Theodora Navarro

« Les consommateurs se tournent vers les entreprises plus vertes, plus impliquées dans les conditions de travail de leurs salariés.  »

n 2006, Blake Mycoskie, tout juste 30 ans, participe avec sa sœur à l'émission The Amazing Race. La course les emmène jusqu'en Argentine. Il y revient plus tard, au sein d'une organisation non gouvernementale (ONG). À force de rencontres avec les résidents locaux, Mycoskie s'aperçoit que, entre autres problèmes, de nombreux enfants ont les pieds blessés, faute de pouvoir s'acheter des souliers. Il crée alors Toms, ou Tomorrow's Shoes, une entreprise au concept original : pour chaque paire de chaussures vendue, une paire est offerte aux enfants pauvres. La chaussure d'origine est une alpargata, un soulier très commun en Argentine.

E

10 MILLIONS DE PAIRES Ce qui était un pari devient rapidement un succès. En 2008, huit mois après sa création, Toms a déjà vendu 10 000 paires de ses chaussures argentines, et en a fourni autant aux enfants dans le besoin. L'année suivante, les ventes atteignent 140 000 paires. Lors de son dernier bilan annuel, l'entreprise a déclaré un chiffre de vente de 10 millions de paires de

souliers et a annoncé vouloir reproduire ce chiffre... pour la seule année 2014. Un défi qui semble réalisable, selon les spécialistes des stratégies marketing. Guillaume Blum, chargé de cours à HEC Montréal, estime que cette stratégie marketing pourrait être viable à long terme, « car une chaussure coûte très peu cher à produire, de l'ordre de quelques dollars ». En distribuant ainsi des souliers gratuitement pour chaque paire achetée, Toms n'empiéterait sur sa marge de bénéfices que d'un ou deux dollars à chaque fois. Pour lui, la vraie question à se poser est : « Où et dans quelles conditions ces chaussures sont-elles fabriquées? ». Là aussi, Blake Mycoskie a la réponse. Car les modèles vendus sont intégralement fabriqués en Chine. Si cette production asiatique a provoqué la colère de certains, le jeune patron a aussitôt déclaré avoir réalisé des « audits très précis pour vérifier que les conditions de travail sont bonnes ». Mais les critiques ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd. Pour les chaussures offertes aux enfants dans le besoin, il a ainsi choisi de délocaliser une partie de la production vers les pays où elles sont distribuées, créant ainsi des emplois. L'Argentine, l'Éthiopie, le Kenya et bientôt peut-être Haïti accueillent désormais les industries de Toms.


Marketing

Blake Mycoskie

Népal « Il y a un impact émotionel lié à l'achat des produits de Toms. »

La force de Toms est d'avoir choisi d'inclure cette politique de charité dès le départ, et non d'en avoir fait une destination potentielle. Dès la première paire de chaussures achetée, une paire de chaussures a été offerte à un enfant argentin dans le besoin. Et c'est précisément cette philanthropie que le consommateur, quel que soit son âge, recherche aujourd'hui. Mais si cela fonctionne, c'est aussi parce que la demande, elle, est bien présente. « Ce sont les consommateurs qui créent l'offre et non l'inverse. Or aujourd'hui, on voit que les consommateurs se tournent vers les entreprises plus vertes, plus impliquées dans les conditions de travail de leurs salariés. Il y a une vraie révolte », affirme Guillaume Blum. DES CONSOMMATEURS CONCERNÉS Pour la spécialiste du marketing Internet vancouvéroise, Joyce Grace, leur stratégie a du succès parce qu'elle rend les consommateurs fiers de contribuer, par leurs achats, au soutien des enfants dans le besoin. « Il y a un impact émotionnel lié à l'achat des produits de Toms », estime-t-elle.

Au-delà de l'envie de participer au bienêtre d'une population nécessiteuse, leur stratégie s'appuie également sur le concept simple, mais ô combien habile, du One for One : j'achète une paire, ils donnent une paire. Le consommateur devient ainsi directement acteur du don. Joyce Grace n'oublie pas de rappeler que Toms est aussi, et peut-être avant tout, une entreprise. Leur prochaine cible, le café, a été choisie parce qu'un marché porteur existe, en Amérique du Nord, pour ce type de produits. Pour chaque paquet de café vendu, Toms financera ainsi une semaine d'eau potable dans les pays sousdéveloppés. Ce sont souvent ses voyages qui mènent Blake Mycoskie vers ses nouveaux défis. En parcourant le Rwanda, le Malawi et d'autres pays producteurs de café, le jeune patron américain s'est renseigné sur le commerce du café équitable. Il a aussi appris que l'eau est l'ingrédient principal dans la création de cette boisson. Sa nouvelle stratégie One for One était née!

SEPTEMBRE - OCTOBRE 2014

Argentine

INSPIRO

TRAVAIL AVEC LES ONG Autre critique souvent faite à Toms : la chaussure du petit Américain des villes n'est guère adaptée au petit Argentin des champs. On lui reproche ainsi de méconnaître la réalité du terrain et des populations qu'il prétend aider. Pourtant, Blake Mycoskie ne travaille pas seul. À la demande des ONG, il adapte les modèles donnés aux pays concernés : bottines fourrées pour le froid de l'Asie centrale, gougounes pour les zones chaudes et humides et souliers de sport pour des programmes de lutte contre l'obésité. Même la géopolitique a son mot à dire : dans les camps de réfugiés palestiniens, le logo bleu et blanc de Toms a disparu en raison de sa trop grande ressemblance avec le drapeau israélien. Si cette stratégie marketing crée envieux et admirateurs, elle n'est pourtant pas nouvelle. Guillaume Blum rappelle que « la responsabilisation sociale des entreprises est désormais une affaire à la mode, et cela date du début des années 2000 ». Une idée que partage l'économiste Rémi Daviet : « L'utilisation du concept CSR (Corporate Social Responsibility) n'est pas du tout nouvelle en marketing et on en trouve partout : dons pour la recherche contre le cancer du sein, maisons Ronald McDonald, plantations d'arbres, etc. » Pour lui, la différence de Toms réside principalement dans le fait que l'entreprise s'est créée autour de cette philanthropie, et ce, dès le plan d’affaires de départ. Et si le concept n'est pas nouveau non plus, Toms innove en apportant une pierre nouvelle à l'édifice de la lutte contre la pauvreté : des chaussures.

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pour une vie de bureau réussie RÉTENTION DES EMPLOYÉS

MIEUX INTÉGRER POUR MIEUX RETENIR!

Le « premier jour au travail » est souvent associé à une rentrée des classes : mal au ventre, une bonne dose de stress, appréhension du jour J. Entre un bureau non aménagé ou des employés surpris de voir arriver la nouvelle recrue, qu’est-ce qui pourrait arriver de pire? Un manque de préparation aura souvent raison de l’enthousiasme de départ du petit nouveau. Il pourrait même être tenté de quitter cet environnement.

Par Julie Comtois, conseillère ressources humaines, Groupe Conseils MCG

Saviez-vous que les entreprises qui n’ont pas de programme d’accueil et d’intégration perdent un plus grand nombre d’employés dans les neuf mois suivant leur embauche? L’accueil et l’intégration des nouveaux employés devraient faire partie des préoccupations de tous les gestionnaires. La vision des nouveaux employés envers l’environnement de travail, les dirigeants et les collègues se forme très tôt. Il importe donc de donner aux nouveaux employés un maximum de renseignements sur la mission, les valeurs, la culture et les attentes de l’organisation. UNE INTÉGRATION BIEN PLANIFIÉE PERMET D’ATTEINDRE LES OBJECTIFS SUIVANTS : • Elle favorise l’intégration; • Elle familiarise l’employé avec les normes et politiques de l’entreprise; • Elle aide l’employé à trouver des réponses à ses questions; • Elle démontre tout le soutien que l’entreprise lui offre pour faciliter l’adaptation. L’intégration est une période d’orientation

qui s’articule autour de deux axes de connaissances : la connaissance de l’entreprise et la connaissance opérationnelle, spécifique à la tâche. Voici quelques trucs pour développer un programme d’accueil et d’intégration gagnant. Peu importe qu’il soit simple ou étoffé, l’important c’est qu’il réponde à vos besoins et qu’il soit personnalisé à votre organisation. Celuici devrait se diviser en quatre étapes : 1. LA PRÉPARATION DE L’ARRIVÉE DU NOUVEL EMPLOYÉ : Permet de s’assurer que tout sera prêt lors de l’entrée en poste (bureau, systèmes informatique et téléphonique, cartes professionnelles, etc.). 2. L’ACCUEIL LORS DE SON ARRIVÉE ET DURANT LES PREMIERS JOURS : C’est l’occasion de présenter les informations clés (mission, vision et valeurs, fonctionnement et services internes, politiques de base, etc.) et de permettre au nouvel employé de rencontrer ses collègues et de visiter les lieux.

VOTRE ENTREPRISE EST-ELLE PRÊTE

À PIRATER SA CROISSANCE? Par Philippe R. Bertrand, vice-président, chef de la croissance, Équation Humaine

Exit l’époque de Don Draper et des mégacampagnes de pub. Aujourd’hui, la tendance est au growth hacking, cet ensemble de pratiques demandant un minimum de temps de planification et permettant aux entreprises de modifier leur stratégie en tout temps pour saisir une nouvelle opportunité. On ne s’assoit plus avec notre agence de pub pour planifier les campagnes de l’année, on réinvente, on essaie et on garde les tactiques qui rapportent. Le budget de planification est réinvesti pour tester un maximum d’idées et miser sur les plus profitables. Le terme hacking vous fait peur ? Le monde des startups s’affaire toutefois depuis longtemps à pirater leur croissance!

3. L’INTÉGRATION ET LA FORMATION DURANT LES PREMIERS JOURS ET LES PREMIÈRES SEMAINES : Moment de se familiariser avec la tâche et recevoir les formations requises. 4. LE SUIVI : Étape souvent négligée. Rencontrer l’employé afin de prendre le pouls de son intégration. Se sent-il bien intégré? Que pouvons-nous améliorer? Un processus d’accueil et d’intégration chaleureux a pour effet de diminuer le niveau de stress vécu par le nouvel employé. Il lui permet de s’adapter et d’intégrer plus rapidement sa nouvelle équipe. Aussi, il est plus qu’évident que l’intégration des nouvelles recrues ne s’improvise pas. Bien accueillir ses collaborateurs, c’est un bon moyen de favoriser la rétention. Et vous, comment organisez-vous l’accueil des nouveaux arrivants au sein de votre entreprise?

On se concentrera ici sur trois points clés pour toute entreprise : acquisitions, références et, mon préféré, revenus! 1. ACQUISITIONS Pour économiser des coûts, on veut cibler au maximum la clientèle et donc se concentrer sur les canaux générant le plus de retombées. On maximise ensuite notre portée non pas auprès du grand public, mais au sein d’un marché très précis. On ne paie donc plus pour se faire voir de ceux qui n’achèteront jamais. On ne regarde pas le nombre d’impressions, mais plutôt le taux de pénétration. Exit la notoriété : ce que l’on veut, ce sont des conversions! Les outils d’acquisition visent à identifier les occasions d’affaires. Ils incluent des logiciels d’identification comme Pardot, Google ou Lead Analytics, un formulaire


Trucs & astuces

FUTURS PARENTS

À QUELS CONGÉS AVEZ-VOUS DROIT? Par Chanel Alepin, avocate, Alepin Gauthier Avocats

LE PRÉAVIS Pour le congé de paternité. Préavis écrit de trois semaines avant la date de départ pour le congé. Le congé peut débuter, au plus tôt, dans la semaine de la naissance de l’enfant. Pour le congé de maternité. Préavis écrit de trois semaines avant la date de départ pour le congé. Le congé peut être pris dès la 16e semaine précédant l’accouchement. Dès lors, l'avis peut être envoyé, au maximum, 19 semaines avant la date prévue de l’accouchement. Pour le congé de parentalité. Préavis écrit de trois semaines avant la date de départ pour le congé.

COUPLE HÉTÉROSEXUEL • Congé de maternité (18 semaines) + Congé parental (52 semaines) partageable avec le père de l’enfant. COUPLE HOMOSEXUEL • Congé de maternité : la mère qui accouche (18 semaines) + Congé parental partageable (52 semaines). • Congé de paternité de cinq semaines pour la mère qui n’accouche pas + Congé parental partageable (52 semaines).

COUPLE HÉTÉROSEXUEL • Congé de paternité (cinq semaines) + Congé parental (52 semaines) partageable avec la mère de l’enfant. COUPLE HOMOSEXUEL • Congé de paternité pour le père fournissant la semence (cinq semaines) + Congé parental partageable (52 semaines). • Congé parental d’adoption partageable (52 semaines).

Voici les différents congés auxquels vous aurez droit en tant que futur parent, en fonction de votre sexe, de votre orientation sexuelle et de votre rôle dans le projet parental. Sachez que vous n’avez pas d’obligation légale d’informer votre employeur dès que vous prévoyez de devenir parent, mis à part le préavis écrit de trois semaines indiquant à votre employeur la date de début et la date de fin de votre congé. Dans l’éventualité où vous prendriez délibérément votre congé sans donner le préavis minimal de trois semaines à votre employeur, et que cela lui causait un préjudice, par exemple parce que vous n’avez pas prévu la transmission de vos dossiers en bonne et due forme, vous pourriez être tenu responsable des dommages. Au-delà de ce que la loi prévoit, il est certain qu’un employeur vous sera reconnaissant si vous l'informez le plus rapidement possible afin qu’il puisse planifier adéquatement votre départ et votre remplacement temporaire. De plus, puisque vous êtes tenu de faire preuve de prudence, de diligence et de loyauté envers votre employeur, annoncer votre projet le plus tôt possible serait préférable. Finalement, soulignons qu’à votre retour au travail, votre employeur a l’obligation de vous réintégrer au même poste, avec le même salaire et les mêmes avantages.

3. REVENUS Au cœur du growth hacking, la créativité nous pousse souvent à développer de nouvelles sources de revenus ou à recentrer le modèle

d’affaires de nos clients vers de nouvelles sources de profits. Le modèle de marché à deux volets (two-sided markets) est souvent au cœur du processus. La Presse+ l’aura prouvé en lançant un modèle où 100 % des revenus sont issus de la publicité, vendant un lectorat gratuit aux annonceurs. Parions toutefois qu’à sa création, jamais le média n’aurait cru un jour donner les contenus qui font sa réputation depuis plus de 100 ans. Bref, le growth hacking, c'est avant tout essayer un maximum d’initiatives, faire des affaires différemment et constamment se remettre en question selon des mesures de performance précises. On évite ainsi de passer trop de temps à penser et pas assez à agir et à essayer. Bref, plus de revenus potentiels, plus de clients et souvent moins d’argent à investir!

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2. RÉFÉRENCES Les références, ou la viralité, sont la clé du succès pour une jeune entreprise. Une fois votre masse critique de clients atteinte, rien de mieux que de miser sur ceux-ci pour vous recommander à leurs amis, collaborateurs et collègues. Plusieurs trucs sont possibles, que ce soit en donnant un rabais pour chaque nouveau client amené comme le font entre autres Airbnb et Frank & Oak, ou

en intégrant une demande de référence à même votre produit comme Hotmail l’a longtemps fait, ajoutant une invitation à se créer un compte dans la signature de chaque courriel envoyé à travers la plateforme. La clé est de donner un incitatif suffisant, tout en s’assurant que celui-ci est inférieur à votre coût d’acquisition habituel! Il faut aussi que l’effort requis pour faire une référence soit minime, ce qui peut être facilité par des plateformes de partage automatisées comme celle de l’entreprise Viral Ninjas, installée à Longueuil.

INSPIRO

d’inscription à vos infolettres et, surtout, la proactivité de votre équipe. Car pour une startup, il est dangereux d’attendre que le téléphone sonne. Il faut donc trouver l’équilibre entre aborder un maximum de clients potentiels et identifier ceux qui ont le potentiel d’utiliser votre produit et leur donner toute votre attention.

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PLANIFICATION FINANCIÈRE :

COMMENCEZ À ÉPARGNER TÔT ! Entretien avec Brigitte Felx, planificatrice financière et représentante en épargne collective pour les Fonds d’investissement Royal inc., une société membre de la Banque Royale du Canada, Gestion du patrimoine. Elle nous explique

MISE EN SITUATION

l’importance d’épargner pour avoir

Camille est locataire d’un appartement et se déplace en transport en commun. Elle envisage néanmoins de s’acheter une voiture l’an prochain et de devenir propriétaire d’ici dix ans. Camille a donc besoin de planifier ses objectifs à court et à long terme.

une source de revenus après la fin de notre carrière. Par Sara Leblanc et Nicole Yeba

ÉTABLIR VOS OBJECTIFS Établissez vos objectifs financiers en considérant vos aspirations de vie. « Lorsqu’on fait un gâteau, on ne commence pas par le glaçage, mais avec la farine et les œufs. Il faut commencer par la base et avoir un avenir à définir », illustre Mme Felx. Voici l’ordre suggéré afin d’établir vos objectifs financiers : • Établir vos aspirations de vie; • Mettre vos rêves sur papier; • Les mettre en priorité; • Quantifier financièrement vos rêves et vos objectifs; • Élaborer un plan et des stratégies avec un planificateur financier; • Mettre à exécution votre plan. Il est important de faire un plan en prenant en considération vos rêves, vos priorités et vos objectifs en fonction de votre style de vie. Cela pourrait vous aider, par exemple, lors de l’achat d’une première maison, l’enregistrement d’un régime enregistré d’épargne-études pour les enfants ou la planification de votre fin de carrière. Il y a un vaste choix de types de placements : dépôts-épargnes, fonds communs de placements ou placements garantis. COMMENT ÉPARGNER? 1. Réfléchir à son style de vie Élaborez un budget avec vos coûts fixes (factures) et ceux qui sont discrétionnaires (dépenses plus personnelles). Vous pourrez évaluer votre surplus budgétaire ou réajuster vos dépenses discrétionnaires, s’il y a lieu, afin de dégager plus de liquidité et ainsi investir le surplus.

2. Avoir le bon comportement Planifiez vos objectifs et n’hésitez pas à aller chercher l'aide professionnelle nécessaire pour atteindre vos objectifs financiers. « Un plan d’épargne qui n’a pas d’objectifs précis sera difficilement mené à terme. Les gens vont utiliser les fonds pour des urgences, donc dans plusieurs cas, le plan va échouer. Il faut être très précis dès la première étape d’épargne », affirme Mme Felx. Une bonne méthode est l’épargne systématique, très simple, car elle déduit directement de votre compte un montant à une date précise mensuelle et permet d’épargner plus que si vous le faites manuellement à la fin de l’année. De plus, comme cette épargne fait partie de votre budget, vous n’avez plus à y penser. 3. Élaborer un plan stratégique Il faut se poser la question : « D’où vient le revenu après la fin de carrière? ». Si la question est posée tôt, vous pourrez élaborer un plan stratégique. Étant donné la vaste gamme d’investissements possibles, il est important d’évaluer votre tolérance au risque afin que le produit choisi réponde à vos objectifs. 4. Effectuer une révision annuelle Il est primordial de réviser au moins annuellement votre plan financier pour vérifier où vous en êtes, puisque plusieurs changements peuvent survenir. Notamment  : votre état matrimonial, des changements de carrière, l’attente d’un enfant ou lors d’un processus d’adoption, une vente d’entreprise ou l’achat d’une nouvelle résidence.

Camille décide de mettre 120 $ par mois de côté pour la voiture, et 200 $ par mois pour l’achat d’une maison. Pour ses deux projets, elle décide néanmoins d'adopter deux stratégies différentes. Pour son investissement à court terme, elle décide de se faire prélever en épargne systématique 120 $ par mois qui sont transférés dans un compte d’épargne. Pour son investissement à long terme, elle décide de se tourner vers un planificateur financier qui l’aidera à mettre une stratégie en place en vue de l’atteinte de ses objectifs à long terme. Le planificateur financier dit à Camille qu’elle doit : 1. S’assurer qu’elle peut se permettre de mettre ce 200 $ de côté tous les mois. C'est bien qu’elle pense à son objectif à long terme, mais il ne faut pas qu’elle oublie d’évaluer ce qui s'en vient à court terme. Elle doit savoir qu’elle ne pourra pas toucher à ce montant. 2. Évaluer sa tolérance au risque. Camille devra répondre à plusieurs questions qui permettront d’établir, selon sa tolérance au risque, quel sera le meilleur outil pour pouvoir épargner et où placer son investissement. 3. Placer son investissement. Créer des stratégies à long terme pour faire fructifier cet investissement mensuel. En prenant en compte sa tolérance au risque ainsi que plusieurs autres outils, Camille aura une stratégie optimale.


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présente

Jeûne vestimentaire

Je n’ai acheté aucun vêtement depuis deux mois! Pourquoi? À mon dernier anniversaire, j’ai envoyé un carton d’invitation avec la mention : « Happy birthday to someone old enough to go vintage shopping in their own closet! » (Joyeux anniversaire à une personne assez vieille pour magasiner vintage dans son propre placard!) Bon, je ne suis pas vieille! Mais même après avoir effectué plusieurs dons, je dois me rendre à l’évidence : ma garde-robe est suffisamment garnie et je n’ai pas besoin de nouveaux vêtements... pour le moment. Par Geneviève Côté, animatrice et coproductrice de l’émission À 4 épingles à MAtv


Mode

la barre de l’émission À 4 épingles à MAtv depuis un an, je me suis procuré de nombreuses pièces de designers locaux et de friperies. La philosophie de consommation qui est prônée par À 4 épingles est entre autres de consommer des vêtements produits localement ou de seconde main. Le but? Contrer les effets néfastes de l’industrie textile qui est l’une des plus polluantes et qui exploite bon nombre de travailleurs dans le monde.

À

Par année, chaque Nord-Américain moyen jette 68 livres de vêtements. En plus du gaspillage, la production textile en soi est polluante. Selon Rachel Lincoln Sarnoff, écoactiviste et fondatrice de Mommy Greenest et Ecostiletto.com, il faut un tiers de livre de produits chimiques pour la production d’un seul t-shirt en coton. Elle émet même ses préoccupations pour la santé des consommateurs en affirmant que 60 % des produits chimiques se retrouvant dans le vêtement neuf sont absorbés par le corps. Le caractère humain de la mode n’est pas plus reluisant. L’un des tristes exemples? L’effondrement de l’usine textile Rana Plaza au Bangladesh l’an dernier, qui a fait plus de 1 500 morts et a levé le voile sur les conditions de travail indécentes de ses employés. Plusieurs entreprises qui y confectionnaient leurs vêtements ont réagi,

entre autres H&M, qui a lancé la collection de vêtements écologiques Conscious, peu de temps après la tragédie. Est-ce suffisant? C’est un début. Gandhi disait : « Montrer l’exemple n’est pas la meilleure façon de convaincre : c’est la seule. » Bien avant ce triste événement, certains ont ressenti le besoin d’aller plus loin, comme Sheena Matheiken, cette Américaine qui a porté la même robe pendant un an pour The Uniform Project, ou la Québécoise Ève Beaudin qui a fait la même chose pendant un mois, avec Mission Robe noire. Six items or less est un autre projet qui propose de ne s’en tenir qu’à seulement six articles par mois.

Inspirant, non? J’ai ressenti le besoin d’aller un peu plus loin moi aussi : j’ai donc fait un jeûne vestimentaire. Je n’ai acheté aucun vêtement, neuf ou usagé, pendant deux mois! Tout un défi pour la dépendante au magasinage que je suis! Et vous savez quoi? Je n’ai jamais eu autant de choses à porter! J’ai fait de nouveaux agencements et renoué avec de vieux amours qui traînaient au fond du placard. Et en plus de tout ça, j’ai le sentiment d’avoir contribué à faire changer les choses. Je concède que c’est une simple goutte d’eau dans l’océan, mais si le battement d’ailes d’un papillon peut provoquer un ouragan, la goutte d’eau peut-elle déclencher une vague? L’automne arrivé, le jeûne est terminé. Je me remets à ma consommation régulière de mode locale et vintage en bonne conscience. Encourager ceux et celles qui proposent des produits de mode écoresponsables, c’est aussi ça faire sa part. Je vous invite à suivre À 4 épingles à MAtv, question de vous inspirer à en faire tout autant!

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ESCAPADE FIN DE SEMAINE

Voici une sélection d’escapades idéales pour ceux qui désirent faire des activités stimulantes en amoureux, en famille ou en amis. Six adresses pour décompresser de la vie urbaine! Par Nicole Yeba

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1. EAU VIVE RAFTING La rivière Rouge est un cours d’eau important pour le rafting au Québec avec ses deux descentes différentes. Vous pouvez faire l’une des activités de rafting d'une demi-journée, une journée complète ou deux jours. Les plus sportifs peuvent tester leur force au « Sport-rafting » ou au « Sportyaking », deux activités garantissant des sensations fortes. Où ? Grenville-sur-la-Rouge Quand ? Jusqu’au 1er octobre 2. FORESTA LUMINA La forêt de la gorge de Coaticook a été illuminée par Moment Factory pour lui donner une dimension fantastique. Ce sentier, qui est l’un des plus arpentés au Québec, devient un parcours nocturne illuminé sur fond musical. Jusqu’au mois d’octobre, vous pouvez parcourir le sentier et découvrir un espace enchanté inspiré de l’héritage imaginaire et fantastique de la région ainsi que de la mythologie de la forêt québécoise. Où ? Coaticook Quand ? Jusqu’au 12 octobre

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3. ARBRASKA On retrouve cinq parcs Arbraska au Québec. À Rawdon, en plus de voltiger sur les tyroliennes, vous pouvez faire d’autres activités telles que le Rallye GPS, des parcours de nuit, des consolidations d’équipes ou de l’escalade de parois de rocheuses. Le parc est ouvert jusqu’à la mi-novembre, mais réouvre à la mi-janvier sur réservation seulement, pour ceux qui désirent tenter l’expérience l’hiver. Où ? Rawdon, Rigaud, Mont-Saint-Grégoire, Duchesnay et Laflèche Quand ? Jusqu’au 16 novembre 4. LA ROUTE DES VINS Partez à la découverte des vignobles du Québec en voiture, à vélo ou en autobus. Vous pourrez goûter à des vins, rencontrer des vignerons, découvrir de nouveaux produits et faire des arrêts gourmands. Durant l’hiver, les cidreries remplacent les vignobles avec différentes activités. Où ? Dans plus de neuf régions au Québec Quand ? À l’année longue mais la haute saison est de juin à octobre

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5. LE TRAIN TOURISTIQUE DU MASSIF DE CHARLEVOIX Parcourez les 140 kilomètres qui séparent Québec de La Malbaie en train. Vous aurez l’occasion d’observer de merveilleux panoramas et vous serez exposés à de nombreux points d’intérêt de la région. Vous pouvez vivre cette expérience de quatre façons : le Souper ferroviaire, l’Escale à Baie-Saint-Paul, l’Escapade sur rails ou la Grande Virée. Vous pouvez aussi visiter la montagne qui se couvre de neige l’hiver ou l’hôtel La Ferme avec son concept unique. Où ? Québec à La Malbaie Quand ? Jusqu’au 13 octobre 6. LE CIRCUIT DU PAYSAN Ce trajet de 194 kilomètres est reconnu pour être l’une des meilleures routes gourmandes du Québec. Le circuit vous amène à travers la région de la Montérégie où vous pourrez admirer de beaux paysages et découvrir des produits uniques. De mai à octobre, vous pouvez acheter des produits du terroir québécois, en plus de visiter des attraits naturels et culturels. Où ? Région de la Montérégie Quand ? Jusqu’au 13 octobre

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Le Top

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Crédit photo : Eno

Festival de la Poutine d'Alexandre des Trois Accords

En 2008, le groupe de musique rock, originaire de la région de Drummondville, décide d’y lancer un festival qui met à l’honneur le plus populaire des plats québécois : la poutine! Pour célébrer la septième édition, Alexandre Parr, guitariste et chanteur du groupe, nous donne ses dix meilleures anecdotes du festival.

a troisième ou quatrième année, Simon a L oublié tous les bracelets d’entrée, la journée même de l’ouverture! Sa copine, qui habitait à Montréal à l’époque, est venue à Drummondville juste pour ça. On a attendu une heure avant d’ouvrir les portes. Ça a été vraiment le chaos!

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orsque les gens disent que les Trois Accords sont L impliqués dans le festival, ils ne se doutent pas à quel point! Pierre-Luc [Boisvert] s’occupe des restaurants, Charles [Dubreuil] s’occupe des spectacles, Simon [Proulx] s’occupe du montage puis, moi, je m’occupe des boissons. Donc, on est vraiment impliqués à 100 %, ce qui fait que, des fois, il y a de petites erreurs qu’on doit régler sur le moment. Mais ce qui est drôle, c'est que souvent quand les gens nous voient arriver, ils se calment rapidement.

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es hommes politiques adorent venir manger de la poutine L incognito à notre festival. L’an passé, Justin Trudeau est venu en douce manger une poutine, puis il est reparti. Il n’a pas pris de bain de foule, il était là juste pour le plaisir.

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ù est-ce qu’on peut trouver 30 kilos de calmars O et 2 deux litres d’encre de seiche à Drummondville, à 20 minutes d’avis? Ça, c’est la question qu’a posée Martin Picard au moment où on ouvrait les portes. Il s’est affairé à trouver ça à Drummondville, mais finalement, je pense qu’il y a quelqu’un de Montréal qui est descendu lui en apporter.

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notre festival, les artistes viennent même quand ils ne À jouent pas. Les gars de Radio Radio notamment sont venus, juste comme ça, parce qu’ils aimaient l’ambiance backstage.

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es artistes demandent souvent un plateau rempli de poutines L après leur spectacle, même si leur santé ne leur permet pas. Robert Charlebois, par exemple, qui est, disons… dans la fleur de l’âge, aurait dit que sa femme l’empêchait de manger de la malbouffe. Il a fait une exception, juste pour le festival et il a vraiment aimé sa poutine!

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ors de la première édition, tout Drummondville est entré sur le L site en même temps. Donc, ça refoulait à l’entrée. C’était incroyable! On s’était préparé au pire, mais on ne s’était pas préparé au mieux! C’était à cause du show d’Éric Lapointe. Donc, on s’est pointé dans la foule, tous les quatre, puis on a donné des bières gratuites à la grande majorité des gens qui étaient en file.

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I l y a des gestes héroïques au festival, comme celui d’Éric Lapointe qui s’est vidé une bouteille d’eau sur la tête pour compatir avec la foule mouillée par la pluie.

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’ai encore les mains pleines de cicatrices d’avoir J débouché plein de bouteilles de bière manuellement pour les vider dans des verres en plastique, au show d’Éric Lapointe, encore une fois. On n’était pas vraiment au fait qu’on n’avait pas le droit de vendre des bouteilles de verre. Donc, il fallait les déboucher et verser la bière dans un verre, à chaque fois. Ça faisait en sorte qu’on était vraiment moins efficaces, alors depuis ce temps-là, on vend des cannettes. On fonctionne vraiment par essai-erreur. Et je pense que là, on a fait toutes les erreurs possibles.

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’anecdote la plus spéciale, je dirais que c’est le show d’Éric L Lapointe dans son ensemble! Après ça, on s’est dit qu’on pouvait tout faire. On avait vraiment vu ce que c’était que d’avoir du succès et une demande ultra-forte. Depuis ce temps-là, on fait beaucoup mieux. Donc, merci Éric! Tout le monde devrait l’avoir à son premier festival. Après lui, tu peux présenter n’importe quel artiste au Québec!

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Propos recueillis par Marine Thomas

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StartUP COUP DE CŒUR

À chaque numéro, la rédaction vous fait découvrir son coup de coeur parmi les startups de la relève québécoise.

reelyActive connecter avec des objets intelligents Et si vous pouviez faire en sorte que votre voiture, votre frigo, et même votre lave-vaisselle soient intelligents et connectés? C’est ce que propose la startup québécoise reelyActive, tellement prometteuse qu’elle a remporté le prix de la Meilleure startup au monde, en novembre 2013. Par Marine Thomas

eur technologie permet de créer des espaces intelligents qui comprennent un contexte et ce qui s’y passe en temps réel. À l’aide d’un petit boîtier capable de détecter les personnes et les objets présents dans un espace, et d’un logiciel pouvant faire le lien entre eux, l’espace devient capable de comprendre ce qui se passe : qui est là, quels sont les objets en place et quelles sont les interactions entre eux. L’espace peut ainsi s’adapter à leur présence. Avec cette information, les applications sont nombreuses, et beaucoup d’entreprises seront capables de créer des produits ou des expériences uniques. Les

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DES APPLICATIONS MOBILES

DÉVELOPPÉES AU QUÉBEC Par Valérie Gohier, directrice-conseil, imarklab

FANS Puisque Montréal est une ville de hockey, il n’est pas surprenant que ce soit ici que se développe une application qui a pour objectif d’améliorer l’expérience des partisans durant les matchs. Lors de votre prochain passage au Centre Bell, téléchargez FANS et il vous sera possible de commander des boissons et de la nourriture du confort de votre siège, et ce, directement à partir de votre téléphone intelligent. En plus de vous permettre de réaliser des paiements faciles et rapides par carte de crédit, l’application gratuite vous donnera accès à des statistiques sur la partie en cours, des reprises vidéo, des quiz, des promotions, etc.

propriétaires de commerces de détail, notamment, pourront désormais mieux connaître chaque client qui entre dans leur magasin afin de lui proposer des avantages uniques et personnalisés. L’entreprise reelyActive garantit que les clients garderont néanmoins le contrôle de leurs données. Utilisée dans le cadre de conférences, cette technologie permettra de savoir qui est présent et donc de faciliter le réseautage. En 2004, les trois cofondateurs se rencontrent alors qu’ils travaillent pour une autre startup. C’est à ce moment que Jeffrey Dungen commence à s’intéresser à cette technologie de l’Internet des objets et à faire des expériences pour en faire un produit commercial. Début

2012, ils décident de démarrer leur propre entreprise et, rapidement, un premier client californien l’achète. Ils passent par l’accélérateur Founder Fuel pour raffiner le produit, mieux comprendre leur marché et leur modèle d’affaires. Installée à la Maison Notman pour six mois, l’entreprise devra réussir une étape cruciale pour pouvoir s’imposer dans ce marché prometteur mais déjà concurrentiel.

Suivez les aventures de reelyActive à la Maison Notman, à travers notre série Web. inspiromedia.ca/reelyactive

Si la Silicon Valley nous vient généralement en tête lorsque l’on pense au développement de nouvelles applications mobiles, il est intéressant de savoir que de nombreuses innovations en matière de mobilité sont développées ici même au Québec. Lumière sur trois applications mobiles innovantes qui vous rendront fiers d’être Québécois.

TRANSIT APP Puisque le trafic ralentit, et que les embouteillages routiers et la construction sont monnaie courante, l’application Transit App a été développée afin de faciliter les déplacements des citoyens en leur permettant d’utiliser de manière efficace les transports en commun. Cette application gratuite vous permettra de connaître tous les itinéraires à proximité de vous en un seul clic. De plus, Transit App pourrait vous être grandement utile lors de vos prochains voyages, puisque l’application est offerte dans 70 grandes régions métropolitaines, sans que vous ayez à dépendre d’une connexion Internet, souvent très chère à l’étranger.

MEMO APP Cette application a pour objectif de faciliter les rencontres entre amis en offrant une interface qui permet d’inviter son entourage à des évènements simples tels qu’un BBQ, un 5 à 7 ou encore un souper à la maison. L’interface intuitive permet de créer un événement, de personnaliser votre message et d’inviter vos amis en quelques clics. Vos invités recevront une notification à laquelle ils pourront répondre pour confirmer leur présence. Grâce à cette application, fini la création d’événements complexes sur Facebook ou encore l’échange sans fin de textos pour arriver à planifier une bonne soirée entre amis.


Montréal

OÙ IR T R SO À

HENRI SAINT-HENRI 3734, RUE NOTRE-DAME OUEST De sympathiques propriétaires, un décor de style industriel et urbain, un service impeccable et un menu alléchant – ce sont autant de facteurs qui feront du Henri Saint-Henri une destination idéale. Inspirés de la côte Est nord-américaine, les plats de poissons et de fruits de mer sauront vous plonger dans vos souvenirs de roadtrips aux USA! Le poulet fumé maison et cuit de trois façons vaut aussi le détour à lui seul! CALLAO, CANTINE PÉRUVIENNE 114, AVENUE LAURIER OUEST Ce petit restaurant deviendra vite une destination prisée des gastronomes en quête de nouvelles expériences. Le chef Mario Navarrete Jr, au style unique, vous attend avec un menu présentant des plats typiquement péruviens (le ceviche de poisson est parfait) et y ajoute sa touche d’élégance et d'originalité – que ce soit dans la présentation éclatante des plats ou dans la délicatesse des saveurs.

Je vous présente mes suggestions de restaurants et bars à essayer, et la raison pour laquelle je les adore ! Par Josianne Isabel Fondatrice, parJosianne.com

Lévis L’INTIMISTE 35, AVENUE BÉGIN C’est dans un magnifique décor que vous pourrez déguster la cuisine du chef étoilé Andy Guffroy – fraîche, imaginative et audacieuse. Côté vin, c’est plus de 250 produits qui vous attendent, de quoi satisfaire les plus raffinés d’entre vous. Un lounge et une salle privée sont aussi disponibles. BARBACOA 5994, RUE SAINT-LAURENT Dans une ambiance conviviale, venez découvrir une cuisine préparée par de vrais mordus de BBQ américain. Il y a plusieurs styles de BBQ (Caroline du Nord, Texas, Kansas, etc.), mais ici, c'est le style Memphis que vous pourrez découvrir. Avec son propre fumoir Ole Hickory, le Barbacoa vous promet une expérience qui saura plaire aux plus carnivores!

LE PATRIARCHE 30, RUE DU QUAI Situé dans une maison datant de 1860, ce restaurant vous offre des plats de viandes mijotées, marinées, fumées, et même confites! Vous y trouverez aussi des fruits de mer, des pâtes et des plats végétariens. Les serveurs arborent un look des bistros d’antan et amèneront à votre table des plats aux présentations aussi surprenantes que jolies!

INSPIRO

VICES VERSA 216, RUE SAINT-ÉTIENNE Un restaurant qui semble séduire unanimement la critique et qui est considéré comme un must de la région. Dans un joli décor, au cœur du vieux La Malbaie, deux chefs passionnés, aux goûts très complémentaires, vous présentent une cuisine gourmande et sans prétention.

SEPTEMBRE - OCTOBRE 2014

La malbaie 34–35


QR

avec ZACHARY FUCALE

Crédit photo : LHJMQ

• Âge : 19 ans Grand gardien de but de hockey sur glace junior, originaire de Rosemère. Il joue actuellement pour les Mooseheads de Halifax de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Zach a été sélectionné par les Canadiens de Montréal au deuxième tour (36e au total) du repêchage de 2013.

Crédit photo : David Chan

Propos recueillis par Jean-Philippe Gagnon

Si tu fais un bilan de ta carrière junior à ce jour, qu'est-ce qui a été le plus difficile selon toi? Z.F. : Dans le hockey junior, il y a beaucoup de nouveautés. Tu arrives dans une nouvelle équipe à 16 ou 17 ans, tu es loin de la maison, tu as de nouveaux entraîneurs, il y a plusieurs déplacements pour se rendre aux matchs, tu n'es pas souvent à l’école, le niveau de jeu est beaucoup plus élevé, tu as la pression de performer : c’est l’ensemble de tous ces facteurs. J’ai eu beaucoup d’aide de mes entraîneurs, de mes coéquipiers, d’une superbe équipe, et je dois leur donner beaucoup de crédit parce qu’ils m’ont aidé du début à la fin. C’est aussi de trouver un équilibre dans tout ça, de trouver sa routine pour bien performer tous les soirs. Je crois que chaque équipe junior encadre bien ses joueurs et il y a toujours quelqu’un pour nous aider, ça rend les choses plus faciles. Si tu avais trois leçons ou apprentissages à retirer de ton expérience avec Équipe Canada junior, quels seraient-ils? Z.F. : 1. La victoire n’est pas gratuite, il faut travailler pour l’atteindre. 2. Le Canada a toujours été une force dans les championnats, on le sait, mais les autres pays aussi sont devenus de grands compétiteurs. Il faut donc mieux se préparer que les autres en allant chercher tous les petits avantages nécessaires pour bien performer. 3. On fait partie d’un groupe qui a vécu une expérience unique, qui nous a fait grandir comme joueurs et qui va nous suivre toute notre carrière.

Un mentor qui t'a inspiré ? Z.F. : Éric Raymond, l’entraîneur des gardiens chez les Mooseheads de Halifax dans le junior. Il m’a aidé depuis le début, dans les hauts comme dans les bas. Ma plus grande source d’inspiration est ma famille et ma copine. Peux-tu nous parler un peu de la technologie ApexK avec laquelle tu t’entraînes? Z.F. : Je travaille tous les étés avec le Dr David Tinjust qui a développé ApexK, un appareil qui permet aux sportifs de conditionner leur cerveau afin d'optimiser leurs efforts en situation de compétition. Je me sens bien quand je le fais et ça m'aide beaucoup. C’est un avantage que j'apprécie. L’entraînement individuel est très important pour un gardien de but. C’est juste une petite facette de mon entraînement qui m’aide. Quels sacrifices sont nécessaires pour percer dans le sport professionnel? Z.F. : Il est nécessaire d'y consacrer beaucoup de temps. Il faut être passionné, patient et faire confiance au processus de développement. Qu’est-ce qui, selon toi, est la clé du succès pour les sports d’équipe? Z.F. : L’éthique de travail. Dans une équipe, les joueurs doivent être disciplinés, positifs et être prêts à se sacrifier l’un pour l’autre, garder la passion et se présenter unis tous les soirs. Toute l’intensité qu’il y a autour du jeu, c’est ce qui fait en sorte qu’on aime ça.

Quel est ton plat préféré avant un match? Z.F. : Je mange toujours la même chose : des pâtes avec du poulet et du quinoa mélangé avec du riz. Es-tu engagé dans une fondation qui te tient à cœur? Z.F. : J’ai participé à une campagne pour la Fondation de l’autisme des Laurentides. On a réussi à amasser plus de 8 600 $. J’en suis très fier et je remercie encore les gens de nous avoir aidés. Qu’est-ce que tu fais avant un match important? Z.F. : J’accorde la même attention à tous les matchs. Mon approche est la même, ils sont tous importants. Je veux que ma routine soit constante pour que mes performances soient constantes. Je traite chaque partie comme une finale de championnat. C’est une mentalité très importante pour un gardien. Si tu avais un conseil à donner à un jeune athlète qui aspire à devenir professionnel, que lui dirais-tu? Z.F. : Travailler fort tous les jours, jouer avec passion, ne jamais oublier ses origines et s’amuser dans ce qu’il fait.


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Chantal Contant Présidente de Contant.ca

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