PRINTEMPS 2013
un succès instantané
JEAN-FRANÇOIS SÉGUIN
L’ADN
D’UN JEUNE PROFESSIONNEL LE TOP
10 DE
Gérald Fillion
ON A TESTÉ
le BlackBerry
Z10
BERLIN
La ville aux mille cultures
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L'ÉDITORIAL DE
Sara Leblanc inspiration menant à la création d’un magazine est survenue lors de ma deuxième année d’université alors que nous étions plusieurs idéalistes audacieux en planification pour un projet que nous avions baptisé « Jeunes Premiers ». Au cours des deux années suivantes, motivés par notre conviction de faire rayonner la relève, nous avons mis en lumière de nouveaux visages à travers les pages du magazine Premières en affaires et sur le Web. Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin au succès de ce projet, incluant les tout premiers membres du comité consultatif et bien sûr ceux du comité actuel.
L'
Aujourd’hui, le média passe à la prochaine étape et nous sommes fiers de vous dévoiler « Inspiro » ! Qu’est-ce qu’Inspiro ? Il s’agit d’un média global qui consiste en un magazine publié quatre fois par année, des événements de lancement permettant de rencontrer les leaders de demain ainsi qu’un site Web inspiromedia.ca contenant des nouvelles quotidiennes. Inspiro constitue un média qui met en valeur la relève ainsi que les idées et projets novateurs de celle-ci. La mission de notre média est d’inspirer, de mobiliser et de faire rayonner la relève en informant et rassemblant les jeunes, audacieux et engagés. Nous croyons que les défis de la société actuelle offriront des opportunités uniques à la relève québécoise : l’inquiétude des entreprises à assurer une relève, un faible taux d’entrepreneuriat au Québec, le choc démographique, une intense concurrence internationale pour les meilleurs talents, etc. Pour répondre à ces opportunités, l’équipe d’Inspiro repère et fait rayonner des gens inspirants, motivés, audacieux sous les 35 ans, ainsi que leurs idées et projets. Nous voulons également être une référence pour les étudiants pour qui le pont entre les études universitaires et le marché du travail représente une étape cruciale. Inspiro souhaite finalement briser les silos entre les diverses industries et professions ; il y a un potentiel réel et énorme à tout décloisonner ! Cette première édition d’Inspiro vous fera découvrir Jean-François Séguin, un jeune avocat qui saura vous inspirer ; vous pourrez aussi en apprendre davantage sur la réussite d’Instagram, le marketing génial des yogourts iöG o, quatre audacieux de la relève à ne pas manquer et une entrevue avec un espoir du hockey. Bonne lecture ! Sara Leblanc Éditrice
MAGAZINE : Éditrice Sara Leblanc Éditeur associé Jean-Philippe Gagnon Directrice de la publication Anouk Dansereau Rédactrice en chef Marine Thomas Directeur, opérations et marketing Damien Meunier Réviseure-correctrice France Bouchard Design Java Communications Journalistes Baptiste Barbe, Gabrielle Brassard-Lecours, Véronique Chagnon, Mariève K. Desjardins, Carine Elkouby, Daphnée Hacker-B., Xavier Morand-Bock Collaborateurs Maya Azzi, Sara Del Bello, Nadia Ferrah, Nathalie Francisci, Mathieu Mireault, Anthony Rahib, Sarah Taki, Jean-Philippe Towner PUBLICITÉS ET COMMANDITES : Directrice comptes clients Catherine Lefoll clefoll@inspiromedia.ca 514 876 1335 UN MAGAZINE DE PREMIÈRES EN AFFAIRES : Présidente Margarita Lafontaine
COMITÉ CONSULTATIF : Sara Leblanc Éditrice, Inspiro Valérie Laplante Chef régional, Développement des affaires Borden Ladner Gervais Jean-Philippe Gagnon Consultant, Innovitech Annie Houle Directrice, Global Banking Banque HSBC Canada Maya Azzi Chef de produit Jr., Giorgio Armani Beauté Anthony Arquin Avocat-associé, Davies Ward Phillips & Vineberg Gisèle Lenard Productrice sénior, Splashlight Xavier Morand-Bock Étudiant, UQAM RENSEIGNEMENTS : info@inspiromedia.ca 514 876 9777 Inspiro 2015, rue Drummond - bureau 914 • Montréal, QC H3G 1W7 Impression : 5 000 copies / Impart Litho Imprimeur Postes Canada Convention 41502021 Copyright 2013 Le contenu du magazine ne peut pas être reproduit sans autorisation écrite. Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec
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10
SOMMAIRE PRINTEMPS 2013 - VOLUME 1, NUMÉRO 1
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En bref
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Dossier
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Retour sur le succès d'Instagram
Portrait Jean-François Séguin - L’ADN d’un jeune professionnel
Les audacieux Les quatre jeunes personnalités qui se démarquent dans leur domaine
24 h dans la vie D'un gestionnaire de patrimoine & bâtisseur d'entreprise
Débat Pour ou contre - La ruée vers le Nord
Économie Chocs démographiques, l'opportunité d'une génération !
Marketing iöG o, la nouvelle saveur du marketing
Ressources humaines Quatre astuces pour bien vivre le changement et y prendre part
Leadership Pour un leadership plus humain
Étiquette Comment donner une carte d'affaires au QC et ailleurs
29
Top 10
30
Capitales du monde
32
33
34
30
Le monde en chiffres
Gérald Fillion : ses recettes du succès
Berlin, la ville aux mille cultures
Techno / 5@7 On a testé le BBZ10 / Le Pois Penché
Livre / culture Winning de Jack Welsh / Montréal - Culturellement vôtre !
Sports Q & R avec Darick Ste-Marie
¾%
$€ ±
® ≈7,000
En bref
LE MONDE EN CHIFFRES
6 720 566
2
milliards et +
C'est le nombre de visiteurs que chaque jour Youtube accueille. De plus, chaque minute, 24 heures de vidéo sont téléchargées.
771 JOUEURS
C'est le nombre de joueurs qui sont nés au Québec dans l’histoire de la LNH.
8 500
C’est le pourcentage de recruteurs qui consultent les profils LinkedIn pour trouver des candidats qualifiés.
50% à 75% Selon des études cliniques, c'est le taux de consultations chez le médecin, motivées avant tout par le stress.
TRILLIONS
C’est le temps passé par mois sur Facebook par ses utilisateurs.
93
J’ par seconde sur Instagram.
5 ,4 700 milliards de minutes
C’est le nombre de contrats négociés par la Bourse de Montréal qui a été établi en mai 2012, un volume de négociations mensuelles record !
C’est la valeur globale nette de la liste 2013 des Milliardaires que Forbes a émis. Cette liste monte maintenant à 1 426 noms. Le plus jeune ayant 28 ans.
EN 50 ANS LA POPULATION A AUGMENTÉ DE :
20% 100% 300% en Europe
en Asie
en Afrique
Dossier
un succès
instantané
Rien ne prédestinait Mike Krieger et Kevin Systrom à lancer un nouveau réseau social. Pourtant avec Instagram, ils ont réussi à l'imposer comme chef de file en matière de partage de photos, et à créer également une nouvelle façon de communiquer. PAR
C'
belles photos, d’architecture notamment et techniquement, irréprochables. Il investit dans les modèles les plus performants et possède toute une collection de lentilles pour satisfaire sa passion. Mais un événement a changé son rapport à la photographie. Alors qu’il étudie à Florence, un de ses professeurs lui confisque son appareil dernier cri et lui remet un petit appareil-photo entièrement en plastique, un « Holga », qui offre très peu de possibilités de réglages. Cet appareil, très prisé dans les années 80 et 90, se voulait être « la caméra du peuple » et donnaient des photos avec des défauts que les appareils d’aujourd’hui veulent à tout prix éliminer, comme le flou, l’altération des couleurs et la mauvaise exposition. Mais les photographes professionnels et amateurs avisés en sont dingues, car les possibilités sont différentes. Kevin Systrom est conquis dès sa première utilisation et attrape le virus : « J’étais subjugué par ce que cela pouvait apporter aux photos. Mon professeur de photographie avait totalement raison. J’étais bien trop concentré à vouloir prendre la photo parfaite de ces magnifiques ensembles architecturaux. Cela m’a permis de voir le monde sous un angle nouveau et c’est ce qu’on a voulu faire avec Instagram ».
INSPIRO
est dans un petit bureau de San Francisco, loué à 500 dollars par mois au sein d’une pépinière d’entreprises, que s’amorce en mars 2010 l’aventure Instagram. Kevin Systrom et Mike Krieger, tous deux dans la vingtaine, partagent l’espace avec d’autres jeunes geeks ambitieux qui créent des start-ups, en suivant les traces de leurs modèles de la Silicon Valley. Les deux diplômés de Stanford ne sont pas des spécialistes en programmation. Kevin Systrom est diplômé en gestion et Mike Krieger a suivi le prestigieux programme intitulé « Symbolic systems » sur les interactions entre la pensée humaine et l’intelligence artificielle. Pourtant, les deux compères s’accrochent à leur idée. Ils travaillent jour et nuit à développer une application pour téléphone cellulaire qui associe leurs deux passions : la photo et les réseaux sociaux. Kevin Systrom est en effet un « malade de photo », comme il l’a confié lui-même au Times Magazine au printemps 2011. Il se souvient avoir toujours eu un appareilphoto entre les mains depuis son enfance : « Chaque Noël, mes parents se faisaient un plaisir de m’offrir un nouveau modèle et j’en étais ravi ! » Le jeune homme aime faire de
PRINTEMPS 2013
CARINE ELKOUBY
6–7
Dossier
« Kevin Systrom et Mike Krieger n'ont jamais douté qu'ils montaient une société qui vaudrait des milliards »
ÉTENDRE L’AUDIENCE L’audace et la détermination du duo Systrom/Krieger sont récompensées. En février 2011, ils organisent une nouvelle levée de fonds et récoltent sept millions de dollars. Cette somme va permettre à l’entreprise de poursuivre son développement et notamment de rendre l’application accessible à d’autres systèmes d’exploitation pour téléphones mobiles. Instagram est indéniablement un succès, mais à cette époque, l’application n’est encore disponible que pour iPhone. Kevin Systrom, qui a fait ses armes chez Google à sa sortie de Stanford, n’oublie pas ses anciens amis. Dans sa ligne de mire se trouvent les téléphones Androïd, dont le système d’exploitation est développé par Google. Aux États-Unis, la moitié des utilisateurs de téléphone intelligent possèdent un téléphone Androïd. Le marché
à conquérir est donc vaste et à la hauteur du défi que le jeune entrepreneur aime se lancer. Avec son équipe, il travaille pendant une année à faire en sorte que la version d’Instagram pour Androïd soit semblable à celle pour iPhone dont le succès ne cesse de croître. En mars 2012, à peine un an après le lancement, l’application a été téléchargée 30 millions de fois sur Apple Store. Instagram est même élue « application de l’année » par la marque à la pomme. La jeune équipe savoure ce succès, mais ne se repose pas sur ses lauriers. Le 3 avril 2012, Google annonce le lancement d’Instagram sur son système d’exploitation mobile Androïd. En seulement douze heures, un million de personnes installe le programme. Avec cette extension, Instagram a réussi à s’imposer comme LA référence en matière de réseau social lié à la photographie mobile. Et cette audience est jugée prometteuse selon le modèle des réseaux sociaux qui cherchent d'abord à séduire des millions d'abonnés avant de développer ensuite un flux de recettes s'appuyant principalement sur les publicités qu'ils peuvent soumettre à leurs utilisateurs. UN NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE Malgré ce succès mondial, Instagram n’est pas une affaire « rentable ». Après deux ans d’existence, l’entreprise est toujours financée grâce à d’importantes levées de fonds, elle ne génère aucun bénéfice puisque l’application est gratuite et sans publicité et son chiffre d'affaires est indéterminé. Pourtant, Instagram a une valeur, estimée à 500 millions de dollars au premier trimestre de l’année 2012. C’est le paradoxe du nouveau modèle économique que suivent les réseaux sociaux qui s’attachent avant tout à créer un marché. « Kevin Systrom et Mike Krieger n'ont jamais douté qu'ils montaient une société qui vaudrait des milliards », explique Chris Sacca, un des premiers investisseurs dans Instagram, connu par ailleurs pour avoir lancé le réseau social Twitter. Et effectivement, au printemps 2012, Instagram crée la surprise. Alors que sa valeur est estimée à 500 millions de dollars, le 9 avril 2012, le géant des réseaux sociaux, Facebook, rachète pour un milliard de
dollars l’application créée deux ans plus tôt par les deux anciens étudiants de Stanford. Instagram n’est pas la première entreprise à être rachetée pour un montant largement supérieur à sa valeur, mais l’affaire surprend les observateurs. « Je connaissais Mark Zuckerberg depuis quelques années. Et j’étais l’un des premiers étudiants de Stanford à avoir son profil sur Facebook ! Nous sommes restés en contact et je crois que nous avions la même vision des choses. Les discussions ont été assez simples. Instagram pouvait être encore plus fort avec Facebook. Avec le recul, c’était le bon moment pour nous associer », confie Kevin Systrom au journal Les Échos en décembre 2012. Pour Mark Zuckerberg, le rachat est d’autant plus intéressant qu’Instagram, avec ses 30 millions d’utilisateurs, était devenu un acteur majeur dans le domaine du partage de photos sur les réseaux sociaux et commençait à concurrencer sérieusement Facebook en la matière. Par cette acquisition, Facebook se protège et fait un bond en avant dans sa stratégie d’adaptation aux téléphones intelligents en s’entourant d’une équipe à l’origine de l’application la plus innovante en la matière. « Pendant des années, nous nous sommes concentrés sur la meilleure manière de partager des photographies avec ses amis ou sa famille. Maintenant, nous serons capables de proposer la meilleure expérience possible pour partager de belles photos », déclarait Mark Zuckerberg sur sa propre page Facebook au moment du rachat. Depuis son intégration à Facebook, l’équipe d’Instagram poursuit son développement de manière indépendante. Malgré les réactions de certains internautes qui craignent que Facebook ne récupère leurs données personnelles, le succès de l’application Instagram ne faiblit pas. Tous les jours, 40 millions de photos sont publiées sur le site. Des vedettes comme Madonna et même certaines personnalités politiques l’utilisent régulièrement pour communiquer. Le pari est donc remporté pour Kevin Systrom et Mike Krieger qui ont gagné au passage leur billet d’entrée au club très convoité des millionnaires de moins de 30 ans de la Silicon Valley.
INSPIRO
UNE IDÉE SIMPLE Cet événement a sans aucun doute nourri le concept ludique d’Instagram. Créer une application pour téléphone cellulaire qui permet aux utilisateurs de retoucher leurs photos avec des cadres et des filtres pour en faire un cliché original et de les partager en un clic sur des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Tumblr. Grâce à un financement de 500 000 dollars obtenu auprès des sociétés de capital-risque Andreessen Horowitz et Baseline Ventures pour mettre au point leur produit, et une équipe réduite à neuf personnes, les débuts ne sont pas simples. Dans une entrevue publiée en avril 2012 dans Times Magazine, Kevin Systrom se souvient qu’à l’époque « personne ne considérait le partage de photos comme une idée cool ». Malgré les embûches, les deux entrepreneurs ne renoncent pas. Pour eux, il ne s’agit pas seulement d’une application, mais bien de créer « une nouvelle forme de communication visuelle » et avec elle, un modèle d’affaires inédit. Au terme de sept mois d’un travail acharné, en novembre 2010, l’application voit le jour et elle est gratuite. Le succès est immédiatement au rendez-vous. En une semaine, 200 000 personnes téléchargent l’application et un mois plus tard, ils sont un million à l’utiliser régulièrement.
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« Pendant des années, nous nous sommes concentrés sur la meilleure manière de partager des photographies avec ses amis ou sa famille. Maintenant, nous serons capables de proposer la meilleure expérience possible pour partager de belles photos », déclarait Mark Zuckerberg.
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JEAN-FRANÇOIS SÉGUIN Avocat chez Fasken Martineau
L’ADN D’UN JEUNE PROFESSIONNEL « Ce qui me stimule dans mon travail, c’est d’accompagner nos clients, de grandes sociétés publiques et de plus petites, dans leur expansion ou dans la réalisation de leurs objectifs par le biais de transactions qui ont une importance stratégique pour eux. »
« Le conseiller d'affaires de demain devra s'intéresser aux affaires internationales et aux marchés émergents pour être en mesure de bien saisir l'environnement dans lequel nos entreprises se trouvent. »
Portrait
PAR
MARIÈVE K. DESJARDINS
NYU : UNE ÉTAPE DÉTERMINANTE Être un excellent conseiller d'affaires en mettant à profit sa compréhension du cadre juridique, des marchés, de la finance et de la stratégie corporative, tels sont les objectifs de Jean-François au quotidien. Il affirme que son passage à l’Université de New York (NYU), l'une des plus prestigieuses écoles de droit des États-Unis, et à sa "business school", la Leonard N. Stern School of Business, fut significatif dans son cursus pour développer ces compétences. Vivre à New York était aussi un rêve de longue date pour le jeune homme. À NYU, il a notamment pu étudier le cadre juridique des fusions et acquisitions des États-Unis et du Royaume-Uni. Avec un corps professoral composé notamment d'anciens dirigeants de Goldman Sachs et de Crédit Suisse, ses cours à Stern lui ont donné la piqûre de la finance et l’ont incité à participer à une formation donnée par le Investment Banking Institute de New York. Sa présidence du chapitre new-yorkais de Phi Delta Phi, la plus grande fraternité juridique dans le monde, lui a aussi beaucoup apporté, notamment, sur le plan relationnel. Il en va de même pour son implication à titre d'éditeur du NYU Journal of Law and Business. Jean-François est aujourd’hui président du chapitre canadien de l'Association des anciens de la faculté de droit de l'Université de New York.
PROFITER DES OPPORTUNITÉS D’AFFAIRES DANS LES AMÉRIQUES En 2009, pour assurer la pérennité de ces liens et en créer de nouveaux, il a cofondé, avec son collègue mexicain Mauricio Garza, le Americas Club lors de son séjour à New York. L’organisation vise à tisser un réseau de relations d’affaires durables entre les leaders de plus de vingt-cinq pays des Amériques, du Nicaragua aux États-Unis en passant par le Canada, l’Uruguay et le Brésil. Les rencontres, qui se tiennent annuellement dans différentes villes du continent, sont des occasions de partager des idées et des opportunités. « Le conseiller d'affaires de demain, qu'il soit avocat, banquier, consultant, financier ou entrepreneur, devra s'intéresser aux affaires internationales et aux marchés émergents pour être en mesure de bien saisir l'environnement dans lequel nos entreprises se trouvent », croit Jean-François. Le Americas Club s’efforce ainsi de rendre compte de
l’importance de ne pas s'arrêter à une image préconçue des marchés puisque, selon le jeune homme, les opportunités d’affaires sont présentes partout. « Par exemple, au Mexique, il y a une classe moyenne grandissante, une élite éduquée et souvent bilingue ou trilingue et un niveau de consommation assez élevé. Les gens parfois ne savent pas que les filiales mexicaines de grandes entreprises comme Citigroup, Coca-Cola ou Walmart sont parmi les plus rentables. » Il s’y rend d’ailleurs régulièrement pour prendre le pouls du marché et donner un coup de main à des amis mexicains qui se sont lancés en affaires. UNE PARENTHÈSE DANS LA CARRIÈRE L’année 2011 marque une parenthèse dans la fulgurante carrière de Jean-François. Sa décision de quitter Fasken Martineau pour embrasser un nouveau défi professionnel, celui de joindre l’équipe de la banque d’affaires et d’investissements de BMO Marchés des capitaux, est compromise par l’annonce du cancer de sa mère. Préférant être à ses côtés dans son combat contre la maladie qui durera sept mois, cet enfant unique se voit contraint de remettre à plus tard son projet professionnel. Suite au décès de sa mère, désirant se préserver, il décide finalement de retourner chez Fasken Martineau. Durant cette épreuve, qu’il qualifie du moment à la fois le plus douloureux et le plus beau de sa vie, il a pu compter sur le soutien inconditionnel de ses deux employeurs en lesquels, insiste-t-il, il a trouvé beaucoup d’humanité et de bienveillance. « Fasken et BMO ont été tout simplement extraordinaires avec moi. Je me sens très chanceux et choyé. » Cet événement a mené Jean-François à s’engager activement auprès de l'Institut du cancer de Montréal à titre de membre du cabinet de campagne du Concert contre le cancer et comme président du comité organisateur du Casino contre le cancer en 2012. Ce casino reviendra d’ailleurs pour une deuxième année le 20 septembre 2013. Ces événements de collectes soutiennent notamment le Fonds Diane Asselin pour la recherche sur le cancer du pancréas, créé au nom de sa mère. Dans le cadre de ces activitésbénéfices, une rencontre avec un chercheur en oncologie s’est avérée significative pour l’avocat. « Je l'aide du mieux possible dans le démarrage d'une « start-up biotech » axée sur la vaccination personnalisée. C'est un projet très motivant et rempli de potentiel. »
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«J
LA PASSION DE L’INTERNATIONAL « Je suis revenu avec de nouveaux horizons, beaucoup de souvenirs et des amis très chers éparpillés aux quatre coins du monde, de Tokyo à Santiago en passant par Delhi et Almaty, au Kazakhstan. » Cette passion de l’international, il l’entretient depuis longtemps et elle s’est concrétisée à travers différentes expériences académiques et professionnelles. En plus d’avoir organisé et participé à une mission commerciale au Mexique alors qu’il était au collège en 2003, il a représenté son université au concours de procès simulé en droit international Charles-Rousseau en Tunisie en 2006 et il s’est mérité une bourse d'études du Washington Center for Internships and Academic Seminars pour faire un stage en 2007 au Center for Strategic and International Studies, un important think tank basé à Washington. Il a également fait des études en droit chinois à l'Université chinoise de sciences politiques et de droit à Beijing en 2005 et, à l’été 2008, Fasken Martineau l’a affecté à son bureau de Londres au Royaume-Uni. Aujourd’hui, l’avocat est régulièrement en communication avec l’un ou l’autre de ses nombreux contacts de l’étranger, qu’ils soient de nature amicale ou professionnelle. « Continuer de développer et de cultiver mon réseau international est important pour moi. Ça me permet d'avoir une certaine proximité avec ce qui se passe à l'étranger et ce réseau a aussi beaucoup de potentiel sur le plan du développement des affaires. »
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'aime me réveiller le matin, prendre un café en lisant le cahier Affaires de La Presse et trouver dans les nouvelles du jour la transaction sur laquelle j'ai travaillé jour et nuit depuis quelques mois ! » Cette affirmation de Jean-François Séguin, avocat chez Fasken Martineau, est révélatrice d’une passion qui l’habite en tout temps, sans compromis dans les efforts à investir au regard de sa profession. Il est un jeune homme rayonnant, animé par un dynamisme et une émotion hors du commun lorsqu'il nous raconte les nombreuses étapes de son cheminement. C’est après un baccalauréat en droit et au cours de son cursus de maîtrise en administration des affaires, à l'Université de Sherbrooke, que Jean-François s’est joint à l’équipe de Fasken Martineau. Il y pratique le droit commercial, essentiellement dans le cadre de fusions, et d’acquisitions de financement de sociétés privées et publiques, pour lesquelles il a développé une expertise, tout comme pour les questions de gouvernance.
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« Le dynamisme de notre jeunesse est unique et nous devons l'entretenir et capitaliser dessus. »
L’IMPORTANCE DE S’ENGAGER Jean-François se réjouit de voir que tout comme lui, d’autres jeunes portent de l’intérêt à une cause particulière ou s’engagent dans leur communauté. « Regardez plutôt tous ces jeunes qui travaillent fort pour gagner leur vie et qui trouvent quand même plusieurs heures par semaine à consacrer à une organisation culturelle, à une œuvre de bienfaisance ou à promouvoir l'innovation et l'entrepreneuriat. C'est là que se trouve l'avenir de Montréal et du Québec. Le dynamisme de notre jeunesse est unique et nous devons l'entretenir et capitaliser dessus. » Quant à lui, Jean-François apprécie particulièrement l'opportunité d'être impliqué dans le processus de réflexion d'un conseil d'administration ou d'un comité spécial. « C'est toujours intéressant et, selon moi, c'est la meilleure façon d'apprendre. » Il siège actuellement au sein du conseil d'administration de l'Opéra de Montréal, une organisation dans laquelle il est particulièrement engagé. D’ailleurs, il s’est inspiré du Young Associates Program du Metropolitan Opera de New York, qui vise à donner aux jeunes un accès privilégié aux productions, pour mettre sur pied un programme similaire à l’Opéra de Montréal, avec l’aide d’une collègue et d’un ami. « Pour un marché comme le nôtre, l'Opéra de Montréal brille parmi les compagnies d'art lyrique les plus dynamiques en Amérique du Nord. Il était clair, cependant, afin qu’elle puisse briller toujours, le soutien des jeunes était devenu indispensable. » Quelques semaines plus tard, les Jeunes Associés de l'Opéra de Montréal voyaient le jour. Jean-François, qui en est le président, s’enthousiasme de constater que, depuis 2009, plusieurs centaines de jeunes professionnels se sont initiés à l'opéra grâce aux activités des Jeunes Associés, contribuant du même coup à amasser des sommes considérables au bénéfice de l'Opéra de Montréal. L’avocat siège en outre au conseil d'administration de Mutek, une organisation qui vise à promouvoir la création numérique en organisant chaque année un festival
de musique électronique à Montréal, aux antipodes de celle de l’Opéra ! « Mutek rassemble une panoplie de génies créateurs et d'innovateurs et illustre bien le potentiel de Montréal. Chaque année, des milliers de touristes étrangers viennent ici pour le festival et découvrent de nouveaux artistes, une forme d'art avant-gardiste et une métropole vibrante. » SOUTENIR LA CULTURE Jean-François est particulièrement sensible à la question du rayonnement de nos organisations culturelles, ici comme à l'étranger. « Nous pouvons et devons faire mieux. Avec un plan d'action concerté et concret, on pourrait augmenter le tourisme à Montréal de façon considérable et positionner la ville comme une destination incontournable. » Selon lui, ce dont la métropole a besoin actuellement, c’est d’entrepreneurs audacieux. « Leur apport est inestimable puisque pour la plupart de nos organisations culturelles, les dons et commandites de nos grandes sociétés font la différence. » Ainsi, selon Jean-François, l'avenir de Montréal est tributaire du succès des entreprises d’ici et du soutien aux arts et à la culture, mais dépend également d’autres vecteurs de changement tels que davantage d'audace dans nos infrastructures et dans notre architecture. « Le développement du Quartier du spectacle, le nouveau centre de recherche du CHUM, la revitalisation de Griffintown et du Sud-Ouest et, je l'espère, le réaménagement de l'autoroute Bonaventure pour redonner à Montréal un plein accès à son fleuve, sont tous des exemples que les choses changent à Montréal. » Toutefois, selon l’avocat, l’avenir de la métropole tient avant tout de notre capacité à garder nos meilleurs artistes, chercheurs, entrepreneurs et tous nos jeunes gens d'affaires à Montréal. En ce sens, espérons que, bien qu’il envisage de s’impliquer encore longtemps au niveau international, Jean-François restera parmi nous pour faire profiter le Québec de son expertise et de sa passion inébranlable.
LES AUDACIEUX d'Inspiro
4 portraits
CRÉDITS PHOTOS : Jacques Lafontaine / Idénergie TEXTES : Xavier Morand-Bock
INSPIRO
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Voici quatre jeunes personnalités qui se démarquent dans leur domaine respectif. Chaque jour, ils relèvent de nouveaux défis avec aplomb et détermination. Audacieux, engagés et motivés, ils ont en commun l’amour de se surpasser et oeuvrent chaque jour avec passion.
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Les audacieux
n imagine souvent les architectes derrière des bureaux, ou dans des ateliers, au-dessus d’une planche à dessin. Ce n’est toutefois pas un destin auquel s’attend Mathieu Boucher-Côté, jeune candidat à la maîtrise scientifique en architecture à l’Université Laval qui se démarque tout particulièrement par son engagement et sa volonté d’être toujours au cœur de l’action. Depuis aussi loin qu’il se souvienne, Mathieu a voulu être architecte. Il prendra cependant du temps à se décider : après avoir presque lâché le secondaire, Mathieu se désiste du cégep pour partir découvrir le monde. Il est voyageur, boulanger, et même marin, avant de rentrer au bercail pour pouvoir finalement y étudier l’architecture. Mathieu sait alors amalgamer son côté aventurier, son profond désir d’aider les autres, de s’ouvrir sur le monde, de découvrir et ses études en architecture. Au cours de ses études, il se rallie aux Architectes de l’urgence pour aller prêter main-forte à la communauté algonquine de Kitcisakik, qui réside dans le parc de la Vérendry, en Abitibi, et où les résidents doivent vivre sans eau courante ni électricité, et ce, même en hiver. Au-delà de la reconnaissance que lui vaut son travail dévoué, Mathieu est profondément marqué par son passage à Kitcisakik. Son séjour lui permet de s’imprégner du savoir inestimable que possède cette communauté ancestrale. Aujourd’hui, ce jeune étudiant travaille sur plusieurs projets. En plus de sa maîtrise scientifique, il planche sur la scénographie d’une pièce de théâtre et pourrait bientôt s’adonner à l'élaboration d’habitations adaptées pour les réserves amérindiennes partout au pays. « C’est vraiment ce que je trouve le plus fantastique dans l’architecture, c’est lié à une panoplie de domaines différents et cela me permet de rencontrer des gens avec des passions différentes et des projets emballants ! »
O
NOM : Mathieu Boucher-Côté TITRE : Candidat à la maîtrise scientifique en architecture à l’Université Laval CITATION PRÉFÉRÉE : « Je n’en ai pas. Je n’aime pas être dans le dogme et suivre des chemins déjà tracés. »
CONSEIL AUX JEUNES AUDACIEUX Il faut suivre ses passions, ses rêves, et être sûr de ses aptitudes afin de pouvoir les réaliser. Je pense que nous sommes tous en mesure de choisir ce que nous voulons devenir. Chaque pas fait dans la bonne direction est important. Il ne faut pas non plus avoir peur d’inventer. Tout ce que nous avons à ce jour, des gens l’ont inventé. Il ne faut pas tenir tout pour acquis. Ni toujours suivre les règles. Pourquoi les règles seraient-elles nécessairement adaptées à nous ?
l’ère de la concentration médiatique, il n’est pas toujours facile de percer dans le monde de l’information. Karima Brikh a eu l’audace de relever le défi. Et son audace a porté ses fruits ! Curieuse de nature (pour ne pas dire une vraie boulimique du savoir), Karima étudie en sciences politiques, en philosophie et en administration, avant de finalement se lancer dans un baccalauréat en journalisme à l’UQAM. Ce dernier choix sera le bon, et elle se taille rapidement une place dans le monde exigu des médias. Elle est alors intéressée par l’animation, tout comme par le journalisme culturel et les affaires publiques. Son premier réflexe est donc d’entrer dans une salle de nouvelles. C’est au défunt canal TQS que Karima vit ses premières expériences en journalisme et se familiarise avec la réalité du métier. Proactive et ambitieuse, elle ne se contente cependant pas de faire le strict minimum : elle n’a jamais peur de proposer des idées, de prendre sa place, d’être créative et de présenter sa vision des choses. Elle n’hésite pas non plus à s’approprier les mandats qui lui sont donnés, à montrer qu’elle peut y ajouter une touche personnelle et pertinente. Ainsi, elle est en mesure de se démarquer rapidement. En ce moment, Karima pilote l’émission Mise à Jour Montréal sur les ondes de MAtv, en plus d’être la reporter des réseaux sociaux à l’émission La Voix, à TVA. Stimulée par l’idée de découvrir et de transmettre, elle refuse de s’imposer un plan de carrière trop strict, afin d’être en mesure de naviguer selon les occasions qui se présentent à elle. Et compte tenu de la rigueur et de la qualité de son travail, personne ne s’inquiète quant à savoir si les occasions se présenteront vraiment !
Les audacieux
À
NOM : Karima Brikh TITRE : Reporter aux réseaux sociaux à l’émission La Voix (TVA). Animatrice de l’émission Mise à Jour Montréal (MAtv), et animatrice, conceptrice et productrice au contenu de Génération Mixte (MAtv). ENTREPRISE : TVA et MAtv CITATION PRÉFÉRÉE : « Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. » -Mark Twain
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Il faut accepter d’avoir son parcours propre et différent. Il n’y a pas de parcours parfait ni de parcours tracé d’avance. Il faut composer avec la singularité du milieu. Il y a plusieurs éléments hors de notre contrôle au cours d’une carrière dans le monde des médias, il ne faut pas s’y buter. Il faut justement se concentrer sur les éléments que l’on peut contrôler, évaluer chaque occasion et ne pas nécessairement attendre « la bonne ». C’est un métier de confiance et d’expérience, donc le parcours est payant, et pas seulement l’arrivée. La patience est un atout !
PRINTEMPS 2013
CONSEIL AUX JEUNES AUDACIEUX
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Les Audacieux
assionné par les machines de toute sorte et magicien à ses heures, Pierre Blanchet n’est pas tout à fait l’entrepreneur type dans son veston-cravate. Et il ne s’en cache pas ! Il a toutefois toujours eu l’entrepreneuriat dans le sang. Au cours de sa jeune carrière, il sait exploiter plusieurs filons, allant des jeux médiévaux à la tonte de pelouse, en passant par l’immobilier et même par le militaire. Ce n’est qu’après une série de voyages durant lesquels il parcourt deux continents parsemés d’éoliennes, et suite à la naissance de son premier enfant que Pierre se découvre une véritable passion pour les énergies renouvelables. Il s’éprend de la volonté de contribuer à façonner un monde meilleur, plus propre, et dont il pourrait être fier de léguer à ses enfants. Sa passion le pousse à retourner sur les bancs d’école pour parfaire ses connaissances dans ce domaine. Un jour, l’un de ses professeurs lui demande d’explorer le concept d’une hydrolienne, soit l’équivalent d’une éolienne, mais qui utilise l’eau et non le vent pour générer de l’énergie. En entrepreneur né, Pierre y voit une occasion en or. Il convainc donc un collègue, Gilles Trottier, un spécialiste de la mécanique, de se joindre à lui afin de développer une hydrolienne dont l’efficacité énergétique pourrait être intéressante. Et ils y parviennent ! S’en suivra la création d’Idénergie, une entreprise vouée à la commercialisation de leur hydrolienne. À l’heure actuelle, Pierre Blanchet en est encore à parfaire son produit et à chercher des investisseurs potentiels. Or, les innovations technologiques que son équipe et lui ont développées s’avèrent déjà révolutionnaires dans le domaine des énergies renouvelables. Et Pierre est bien conscient que ce n’est encore que le début d’une grande aventure, qui, on l’espère, contribuera à créer un monde plus vert.
P
NOM : Pierre Blanchet TITRE : Fondateur et président ENTREPRISE : Idénergie CITATION PRÉFÉRÉE : Sur les échecs qui nous font grandir : « L'homme apprend à marcher en tombant sur le derrière. » -Pierre Blanchet
Crédit photo : Idénergie
CONSEIL AUX JEUNES AUDACIEUX N’écoutez surtout pas les loosers qui vous disent que votre projet n’est pas réalisable. Des gens qui m’ont dit que mes projets étaient impossibles, j’en ai croisé pendant toute ma vie. Tout est possible dans la vie. Prenez des risques, pas des REER. C’est dans le risque qu’un entrepreneur trouve son plaisir. Vous ne le regretterez pas.
peine a-t-on discuté avec Vincent Metcalfe qu’on comprend sans l’ombre d’un doute qu’il est un fonceur. Plutôt que d’hésiter, il se lance dans ses entreprises et travaille avec une ardeur exceptionnelle à leur pleine réalisation. Après son secondaire, le jeune homme voulait poursuivre ses études tout en pratiquant son sport, le football, au plus haut niveau qu’il soit. Son excellente maîtrise de l'anglais ne l’empêche donc pas de franchir la frontière du Sud et d’aller étudier dans un college preparatory institution (les fameux prep school) du Connecticut, aux États-Unis. Fort de cette expérience, il revient à Montréal faire des études en finance et repart de plus belle. Cette fois-ci, la destination est Toronto, capitale canadienne du commerce, dans laquelle il travaille pour le compte de la Banque de Montréal. Auprès de celle-ci, il se familiarise, un peu par hasard, avec le secteur minier, un secteur qui sera déterminant dans le reste de son cheminement. Après trois années de travail acharné, à près de 120 heures par semaine, Vincent Metcalfe décide de décrocher. Encore une fois, il fonce. Cette fois, sa destination est l’Amérique centrale. En cinq mois, il traverse en solitaire l’ensemble des pays de la région, et termine son périple en Afrique, où il se lance avec succès dans l’ascension du Kilimandjaro. Un voyage qui lui permet une certaine forme d’introspection. Il a la chance de réfléchir énormément, de se ressourcer, de décider ce qu’il veut pour la suite de sa carrière, de sa vie. Et quelques jours seulement après son retour au pays, il commence à travailler chez Desjardins. Cela fait aujourd’hui plus de trois ans qu’il y travaille, dans un secteur qu’il avait depuis un certain temps déjà apprivoisé, celui des mines et du financement de sociétés. Avec environ 75 %, des compagnies minières du monde qui sont enregistrées à la bourse de Toronto, Vincent Metcalfe, n’est pas près de s’y ennuyer.
Les Audacieux
À
NOM : Vincent Metcalfe TITRE : Vice-président, mines et métaux ENTREPRISE : Desjardins Marché des capitaux CITATION PRÉFÉRÉE : « Il n’y a qu’une chose qui rende un rêve impossible à réaliser, la peur de l’échouer. » -Paulo Coelho
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Travaillez fort. Pas besoin d’être la personne la plus intelligente ou la plus charismatique, il suffit de travailler fort et d’être à l’écoute.
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24 h dans la vie d'un jeune gestionnaire de patrimoine & bâtisseur d'entreprise LUDOVIC DUMAS
24 h PAR
BAPTISTE BARBE
8 h 30 : Chaque matin, la même discipline : sites d’information, réseaux sociaux, télévision... Ludovic Dumas démarre sa journée par un tour d’horizon de l’actualité financière mondiale : « Mon premier réflexe, ce sont les nouvelles. Dans mon métier, c’est important d’être bien informé », explique-t-il. 9 h - 11 h : Ludovic Dumas poursuit les affaires en cours. Claridge inc. est un family office. La société est à la fois présente sur les investissements directs (dans des entreprises et en immobilier) et indirects (bourse, fonds de couverture, fonds d’investissements privés, fonds immobilier, etc.). Son portefeuille d’investissements directs est diversifié et s’étend, entre autres, dans l’agroalimentaire, la restauration, l’immobilier et le divertissement. Lui, il est spécialisé dans la fusion-acquisition et la consultation en stratégie corporative. Ce jour-là, Ludovic Dumas travaille sur un projet de rachat d’entreprise initié au printemps. Il affectionne particulièrement les investissements directs qui représentent plus de la moitié de l’occupation de son temps chez Claridge inc., tous en Amérique du Nord. « Ce qui m’allume, c’est la partie entreprise, le mariage des chiffres et de l’humain ». Première étape : le sourcing. « Si nous sommes intéressés par un plan d’affaires qui est venu à nous, on évalue l’industrie à partir des points de vue stratégique et financier. » Aussi, en matinée, Ludovic Dumas prépare une présentation qui regroupe des analyses de sensibilité et propose les hypothèses de rendement selon les différents scénarios établis. 11 h - 12 h : L’équipe de Claridge inc. s’occupe des investissements indirects, des fonds confiés à des tiers, en parallèle. Objectif : rechercher les meilleurs partenaires mondiaux pour gérer certains segments du portefeuille. « On fait nos devoirs en quelque sorte, souligne Ludovic Dumas. Une fois le partenariat signé, on reste proche de notre portefeuille. On continue de faire un suivi pour garder une
13 h - 19 h : Après le dîner, l’équipe poursuit ses travaux sur le projet d’achat étudié en matinée et procède à une mise à jour du modèle financier. Une lettre d’intention est rédigée. Elle fixe les termes du contrat. « Tout l’après-midi, j’ai plusieurs rencontres avec mes supérieurs. On a également une discussion avec le directeur financier du vendeur pour faire des ajustements sur l’offre ». Si tout se déroule bien, la phase suivante sera la vérification diligente : « Nous ferons appel à des conseillers externes (comptables, fiscalistes, avocats) pour nous assurer qu’il n’y ait pas de mauvaises surprises. Nous fonctionnons un peu comme des détectives ». Ce travail, s’étalant sur plusieurs mois, peut aboutir à une offre finale et à une entrée dans le capital de l’entreprise. La stratégie, les études de marché, le développement du modèle d’affaires de l’entreprise... c’est dans ces dernières étapes du processus que Ludovic Dumas s’épanouit le plus : « Ce qui m’excite, c’est de bâtir quelque chose de tangible, générer de la valeur, créer des emplois ». Ses qualités de financier et de consultant sont sollicitées pour étudier les entreprises dont Claridge inc. pourrait devenir actionnaire, leur rentabilité, leur perspective de croissance, évaluer les industries, calculer les possibilités d’amélioration, etc. Bref, tout ce qui englobe l’aspect stratégique et opérationnel : « Cela demande un œil critique et une culture d’affaires pour se poser les bonnes questions, même si on ne connaît pas précisément cette industrie. Claridge inc. fait de l’investissement de croissance pour développer une entreprise. C’est important d’apprécier quelles compétences nous allons apporter, quelle sera la valeur ajoutée. » 20 h -21 h : La lettre d’intention venant d’être envoyée par courriel, l’objectif est atteint pour aujourd’hui. Ludovic Dumas se consacre alors à ses activités bénévoles. En ce moment, il cherche des commanditaires pour une soirée de financement de type casino pour la lutte contre le cancer. Le jeune homme dédie une demi-douzaine d’heures par semaine (tôt en matinée, le midi ou en soirée) au bénévolat : rencontre avec un jeune entrepreneur, organisation d’une soirée de financement, conseils et réseautage via son site Web ou son compte Twitter, etc. « La famille Bronfman est très engagée dans la communauté. Elle encourage beaucoup les employés à faire de même », se réjouit-il.
« Ce qui m’allume, c’est la partie entreprise, le mariage des chiffres et de l’humain »
Ludovic Dumas lors du Cyclo-défi Enbridge contre le cancer, juillet 2012. L’équipe Claridge a amassé 130 000 $ pour la cause.
PRINTEMPS 2013
À
bonne idée des liquidités. » Ce jour-là, Ludovic Dumas et le vice-président chargé du dossier reçoivent à la société un potentiel gestionnaire : « Il s’agit de développer une relation. Nous recevons aussi régulièrement des partenaires avec qui nous sommes déjà en affaires. », précise-t-il.
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29 ans, Ludovic Dumas est le plus jeune professionnel chez Claridge inc., la société montréalaise d’investissement de Stephen Bronfman. Diplômé d’un baccalauréat en finance de HEC Montréal en 2005, le Québécois a fait ses débuts comme associé, en septembre 2011, peu de temps après l’arrivée de l’ancien président du Canadien de Montréal Pierre Boivin, au poste de PDG. Intégré au sein d’une équipe, avec quatre autres personnes (le PDG, le directeur financier et les deux vice-présidents), il gère le portefeuille d’investissements de la famille Bronfman. Aperçu d’une journée dans son univers.
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Débat
La ruée vers le nord, êtes-vous...
POUR PAR
SARAH TAKI HEC MONTRÉAL, BACCALAUREAT EN ÉCONOMIE
LE PLAN NORD : OPÉRATION SÉDUCTION Depuis que le gouvernement libéral sous Jean Charest a remis le Plan Nord au goût du jour en 2009, celui-ci a fait l’objet de nombreuses critiques. Nous tenterons ici de faire un petit « zoom » sur ses aspects positifs. La firme-conseil internationale en stratégie et management SECOR a publié en février dernier une étude validant les apports positifs du Plan Nord pour l’économie québécoise. La valeur ajoutée totale serait de 148,3 milliards $, une estimation réalisée à partir de simulations de l’Institut de la statistique du Québec. Les revenus pour le gouvernement se chiffreraient alors à 19,6 milliards $. En termes annuels, ceci équivaut à 5,9 milliards $ de valeur ajoutée pour le Québec, soit 1,7 % du PIB actuel. Par ailleurs, le Plan Nord offrirait 37 200 emplois (directs et indirects) en moyenne, par année, et 930 100 emplois sur une période de 25 ans. D’autres impacts sont également à considérer. S’ajoutent en effet à ces retombées quantitatives, des effets qui ne peuvent pas être chiffrés de façon précise à savoir l’amélioration des conditions de vie de certaines communautés, le positionnement du Québec comme chef de file de l’industrie énergétique et
minière dans le monde ou encore une augmentation du tourisme. Les retombées économiques du projet ont été évaluées sous deux aspects : les effets directs et les effets indirects. Les effets directs sont les revenus enregistrés par les compagnies minières, les entreprises de forage et les entreprises du secteur énergétique. Les effets indirects quant à eux relèvent des impacts sur les fournisseurs des premiers mandataires du Plan Nord. On peut penser par exemple à l’augmentation de la demande en termes de services de conseils professionnels d’ingénieurs, de consultants, etc. Un autre argument fait pencher la balance en faveur de la mise en œuvre du projet : la démographie. Alors même que la population non autochtone du Québec est vieillissante, on constate le phénomène inverse parmi les autochtones. Selon les recherches entreprises par le gouvernement du Québec, de même que les résultats agrégés par Statistique Canada, le groupe d’âge des jeunes de 0 à 14 ans est deux fois plus nombreux que dans le reste du Québec alors que la portion d’habitants ayant 65 ans et plus ne représente que 4,5 % de la population autochtone. Celle-ci est bien en deçà de celle de l’ensemble du Québec qui se trouve à 13,2 % (Québec, 2011.)
De même, la population autochtone a connu une forte croissance, faisant passer son poids dans le territoire du Plan Nord de 17,7 % à 27,1 % durant la période de 1991 à 2006. Il existe donc un bassin de maind’œuvre qui rend le Plan Nord d’autant plus réalisable. Un rapide retour sur le projet proposé par le gouvernement nous indique que sa durée de vie utile est estimée à 25 ans. Les dépenses envisagées par le gouvernement se déclinent en trois catégories différentes. Il s’agit des dépenses de construction qui incluent les infrastructures (installations hydroélectriques et installations minières). La construction des moyens de communication ainsi que celle des usines de transformation et des logements pour les travailleurs. Ces frais engendrent un total de 80 milliards $. À ces dépenses initiales s’ajoutent les dépenses d’exploration qui sont essentiellement entraînées par le forage, estimé à environ 300 millions $ par année. La troisième catégorie de dépenses est associée aux dépenses annuelles d’exploitation, soit 5,7 milliards $ par année. Ces dépenses devraient être entièrement couvertes par les bénéfices engendrés par le Plan Nord. L’analyse des dépenses reliées au Plan Nord a été effectuée à l’aide des données qui ont été rendues disponibles par le gouvernement du Québec.
Débat
CONTRE PAR
LES DÉRIVES DE NOTRE MODÈLE Pour M. Abraham, le Plan Nord participe de cette quête perpétuelle de la croissance économique qui est au fondement du capitalisme, une forme de vie sociale qui aujourd’hui nous conduit vers l’effondrement de notre civilisation. « La croissance à l’infini, qui est l’un des présupposés du capitalisme, est impossible dans un monde fini, comme cela est le cas sur la terre, soutient le professeur du HEC. Le capitalisme est donc
voué à l’échec, non seulement parce que ce système produit des inégalités, mais aussi parce qu’il est voué à détruire notre planète. » En effet, les inégalités que renforcera le Plan Nord semblent nombreuses. Tout d’abord, une inégalité entre les diverses générations. L’épuisement de nos ressources non renouvelables risque de favoriser notre économie à court terme, mais risque aussi de créer des déficits à long terme. Cela est présentement le cas en Alberta, qui souffre cette année d’un déficit d’environ 4 milliards de dollars à cause de la chute des prix du pétrole extrait des sables bitumineux. C’est pourquoi plusieurs militants environnementaux décrivent le Plan Nord comme le plan d’une seule génération. Des inégalités qui affecteront aussi les Amérindiens vivant dans le Nord-duQuébec. Leurs conditions d’existence vont se trouver encore un peu plus fragilisées. CHANGEMENT DE PARADIGME Il est donc nécessaire de réévaluer notre rapport avec la croissance économique, qui cause dorénavant plus de mal que de bien. Pour ce faire, M. Abraham encourage notamment une redéfinition sémantique du territoire. « Lorsqu’on affirme que les ressources naturelles au Québec appartiennent aux Québécois, il devient normal de vouloir l’exploiter,
parce que nous en serions propriétaires, ce qui suppose le droit d’« abusus », le droit d’en faire absolument ce qu’on en veut. Il faudrait plutôt dire que les êtres humains font partie de la nature, comme le prônent les Amérindiens, et qu’en tant qu’animaux dominants actuellement, ils en sont responsables » affirme avec conviction le professeur agrégé. En envisageant ainsi la nature comme un objet, elle devient un pur moyen pour assurer le développement économique. Cette façon de percevoir le territoire que l’on habite serait l’un des éléments déclencheurs de l’ère industriel. « Si on continue à voir la nature comme un moyen pour assurer une finalité, soit une croissance économique, la nature est vouée à disparaître », déplore M. Abraham. Au contraire, en affirmant que les êtres humains font partie de la nature, il devient beaucoup plus difficile d’exploiter de manière industrielle. Redéfinir notre rapport avec l’environnement ne sera pas facile, concède M. Abraham. À son avis, la seule solution consiste à sortir du capitalisme le plus rapidement possible. Sinon, les catastrophes environnementales vont provoquer l’effondrement de nos sociétés. Le risque alors est que se mette en place un véritable écofascisme, dont les premiers à en souffrir seront les plus pauvres et les plus démunis, comme toujours.
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IL NE FAUT PAS CREUSER LOIN POUR ÊTRE CONTRE LE PLAN NORD Autre fois utilisée comme le cheval de combat du Parti Québécois pour critiquer le Parti Libéral, le gouvernement de Pauline Marois présente maintenant le Plan Nord comme son étalon. En effet, grâce au Forum sur les redevances minières qui a eu lieu le 15 mars, le PQ affirme que son Plan Nord permettra une meilleure redistribution des bénéfices liés à l’exploitation des ressources naturelles québécoises. Pourtant, le jeu en vaut-il la chandelle ? Yves-Marie Abraham, professeur agrégé en management à HEC, croit que non. « On peut voir le Plan Nord comme une tarte, philosophe M. Abraham. Certains essaient de mieux redistribuer la tarte, mais il faut d’abord se questionner sur la pertinence de manger cette tarte. Selon moi, le Plan Nord est une tarte empoisonnée ».
PRINTEMPS 2013
MATHIEU MIREAULT HEC MONTRÉAL, MAITRISE EN MARKETING
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Économie
Chocs démographiques, l’opportunité d’une génération ! Et si le vieillissement de la population posait au Québec un défi comparable à celui de la reconstruction post-Deuxième Guerre mondiale ? « Le monde avait alors perdu 55 millions de personnes pour la plupart dans la fleur de l’âge. On est arrivé à reconstruire l’Europe avec très peu de gens. Il faudra arriver à faire la même chose avec le départ massif à la retraite des boomers », illustre Roch Laflamme, professeur au Département de relations industrielles de l’Université Laval.
PAR
VÉRONIQUE CHAGNON
es démographes annoncent l’apothéose pour 2016 : cette année-là, les premiers baby-boomers (la génération née entre 1946 et 1965) auront 70 ans, et les départs vers une retraite qu’ils souhaitent dorée seront bien avancés. Mais déjà, le vieillissement de la population se pointe, avec ses statistiques menaçantes. Dès 2013, la population active du Québec commencera à diminuer, alors qu’elle continuera de s’accroître dans les autres provinces canadiennes. En 2023, selon les prévisions, plus de 17 % de la population du Québec aura plus de 65 ans, l’âge étalon qui sert à séparer la population active du reste. La Belle Province subira davantage les effets du choc démographique que toutes les provinces canadiennes, et que bien des pays européens. « C’est bien simple : on a connu un baby-boom plus marqué qu’ailleurs, et ce qu’on s’apprête à encaisser, c’est le rebound, explique Hendrix Vachon, économiste senior chez Desjardins. La masse de main-d’œuvre que cette génération-là représente quitte en même temps le marché du travail. » Le problème est d’abord fiscal : 40 % des impôts que perçoit Québec proviennent des particuliers qui lui versent une partie de leur salaire. Et en plus de cesser de payer de
L
l’impôt, les baby-boomers vieillissants exerceront une forte pression sur le système de santé, qui draine déjà près de 12 % du PIB de la province. Moins de revenus, et plus de dépenses, donc ! Mais il y a pire. Non content d’affecter les recettes de l’État, le vieillissement de la population s’en prend aussi directement à la croissance économique. Les impacts attendus sur le PIB québécois font frémir les économistes. « Ce qu’on appelle le « facteur travail », qui est en fait simplement le nombre de travailleurs multiplié par le nombre d’heures travaillées, compte normalement pour 1 à 1,5 point d’augmentation du PIB », explique Hendrix Vachon. Or, la diminution de la masse de main-d’œuvre affecte l’une des variables de la fragile équation. « Si en temps normal on avait pu s’attendre à une croissance de 2,5 % par année, quand le facteur travail cesse d’augmenter, on perd automatiquement près de la moitié de la croissance annuelle ! » PLUS DE MONDE SUR LE CHANTIER Pour éviter que le vieillissement de la population ne donne des cheveux gris à l’économie québécoise, deux choix s’offrent à la province : influer soit sur la quantité, soit sur la qualité. La quantité de gens sur le marché du travail. La qualité — ou la productivité — des heures travaillées.
« Le nœud du problème, c’est le nombre de travailleurs dont on a besoin pour faire fonctionner une entreprise, explique Roch Laflamme. Si pour une tâche donnée on a besoin de 20 personnes, qu’on fait tomber ce nombre à 15 grâce aux technologies, mais qu’on en a que cinq de disponibles, certaines entreprises vont se déplacer dans des endroits où la moyenne d’âge est plus jeune et où il y a de la main-d’œuvre à revendre, comme dans certains pays asiatiques ! » Or, même si l’équation semble d’abord mathématique, il est déconseillé de miser sur la variable de la quantité. Le taux de natalité a augmenté au Québec depuis les dernières années, mais il faudra attendre encore longtemps avant que les bébés de ce qu’on a appelé le « mini baby-boom » soient en âge de travailler. Et le remède miracle de l’immigration s’avère, dans les faits, complexe à administrer efficacement. D’après les estimations de Statistique Canada, il faudrait plus de 300 000 immigrants par année pour remplacer la main-d’œuvre qui quitte la population active. En 2011, le Québec en accueillait 51 000. « Pour que l’immigration arrive à freiner le vieillissement de la main-d’œuvre, il faut en plus sélectionner des candidats qualifiés dans des domaines où on manque de monde », ajoute Hendrix Vachon. Dans les faits, le Québec inclut déjà
DES OPPORTUNITÉS EN OR La règle la plus élémentaire en économie ? La rareté fait monter les prix. Les économistes prédisent en chœur qu’une augmentation généralisée des salaires viendra avec le choc démographique. Les employés auront l’embarras du choix, et les employeurs devront user de leur charme pour les retenir tout en compensant le coût supérieur de la main-d’œuvre par des gains en productivité. « Lors des dernières crises, ce sont les employeurs qui avaient le gros bout du bâton, et là, ce sera l’inverse, croit Roch Laflamme, de l’Université Laval. Ils devront donner de sacrées bonnes conditions de travail, et devront peut-être même accepter une baisse de la marge de profit ! »
« En général, toutes les sociétés qui vieillissent ont misé sur une chose pour maintenir la productivité : le développement des compétences »
PRINTEMPS 2013
UN APPORT DE QUALITÉ S’il y a si peu de travailleurs sur le grand chantier, alors la planche de salut se trouve dans la productivité. Cette variable non négligeable joue un grand rôle sur la croissance annuelle du PIB. D’après Statistique Canada, un taux de croissance de la productivité qui s’élèverait à 1 % plutôt qu’à 0,5 % sur 30 ans donnerait un PIB supérieur d’environ 33 % ! À la base d’une augmentation de la productivité, une myriade de facteurs
parfois intangibles : investissements dans des outils de pointe, innovation, éducation, formation continue, etc. Or, d’après certains économistes, la créativité et l’entrepreneuriat sont des qualités portées en particulier par la jeunesse. Une étude de la firme québécoise CROP réalisée en mai dernier semble leur donner raison. D’après le rapport, si 26 % des gens étaient qualifiés de créatifs en 1996, ce n’était plus que 19 % en 2008, et la faute est entièrement attribuable au vieillissement de la population d’après les chercheurs. De mauvais augure pour les gains en productivité... « Ça peut être vrai si on considère que la personne a suivi un parcours traditionnel où elle a reçu toute sa formation au début de sa carrière, alors évidemment elle sera plus productive dans sa jeunesse », admet Tania Saba. Mais la professeure voit se dessiner de plus en plus de parcours atypiques, où les travailleurs même vieillissants renouvellent leur formation, ou encore se réorientent. « En général, toutes les sociétés qui vieillissent [comme la Finlande] ont misé sur une chose pour maintenir la productivité : le développement des compétences », rappelle Tania Saba. Formation, formation, formation, martèle la professeure, et le tout intégré dans le plan de carrière de chacun des employés. « Le problème, c’est quand on se réveille trop tard, parce que trop de monde va arriver à la retraite. »
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ces variables dans le choix des candidats à l’immigration, mais il faut encore reconnaître les diplômes étrangers et faciliter l’intégration des immigrants au marché du travail. Il faut donc au moins s’assurer que la main-d’œuvre qui est déjà sur le marché du travail y reste le plus longtemps possible. Stephen Harper a annoncé en février dernier son intention de repousser l’âge de la retraite à 67 ans. Mais pour Tania Saba, professeure titulaire à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal, il ne suffit pas de jouer avec les chiffres et les politiques. « Les chiffres sont importants, mais on travaille avec des humains, après tout. Il faut voir quelles sont leurs véritables motivations, et leur donner les bons outils pour qu’ils aient une vraie chance d’apporter leur contribution au marché du travail. »
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Marketing
iöGo
la nouvelle saveur du marketing Dès leur arrivée sur les tablettes des supermarchés, les produits iöGo se sont volatilisés. La nouvelle marque de yogourt a profité d’un battage publicitaire sans précédent, lui permettant de posséder un peu plus de 10 % des parts de marché en l’espace de quelques semaines. Retour sur une campagne marketing qui a permis à un produit d’ici de faire sa place parmi les multinationales du yogourt.
Après seulement deux semaines, le taux de reconnaissance de la marque iöGo par les consommateurs a dépassé 31 %, soit le taux habituellement observé pour un nouveau produit après trois mois sur le marché.
PAR
I
NOTORIÉTÉ INSTANTANÉE « Nous avons carrément envahi toutes les plateformes disponibles. C’est une stratégie classique, mais elle a été d’une efficacité redoutable », explique Claude Larin, vice-président de l’agence de communication DentsuBos, l’un des partenaires de longue date d’Aliments Ultima, l’entreprise derrière iöG o. « Si le produit a tout de suite été populaire, c’est parce que nous avons réussi à piquer la curiosité des consommateurs avant même qu’il ne soit disponible en magasin », renchérit Diane Jubinville, directrice des communications et relations publiques chez Aliments Ultima. Et les chiffres témoignent du succès de la compagnie canadienne formée en parts égales de deux coopératives laitières, la Québécoise Agropur et l’Albertaine Agrifoods.
Après seulement deux semaines, le taux de reconnaissance de la marque iöG o par les consommateurs a dépassé 31 %, soit le taux habituellement observé pour un nouveau produit après trois mois sur le marché. En dix semaines, aussi bien la notoriété que les intentions d’achat de iöG o avaient déjà atteint 74 %. SE RÉINVENTER EN 18 MOIS L’engouement suscité par iöG o a justifié le budget colossal de 70 millions de dollars déployé pour la recherche, la création et la mise en marché, du rarement vu pour un produit agroalimentaire au Canada. « Nous n’avions pas le droit à l’erreur », dit Claude Larin, rappelant qu’Ultima a décidé de créer iögo lors d’un différend commercial qui risquait de lui faire perdre Yoplait, son unique client depuis 40 ans. Alors que la multinationale française menaçait de reprendre sa marque, Aliments Ultima devait se réinventer. L’histoire s’est conclue au printemps dernier : Ultima a seulement perdu le contrat de commercialisation, renouvelant pour six ans le contrat de fabrication de Yoplait en plus de se doter du droit de vendre sa propre marque. Bref, c’est lorsque l’issue des pourparlers était encore inconnue que la compagnie laitière a convaincu ses 5 500 actionnaires, majoritairement composés de fermiers, de lancer une nouvelle marque. En 18 mois, l’usine située à Granby a réussi à bâtir une gamme complète de yogourt déclinée en sept lignes différentes et en plus de 40 saveurs « fabriquées chez nous ». Avec un nom phonétiquement proche de yogourt
additionné d’une fantaisie graphique, le tréma, « iögo » a été l’appellation la plus populaire auprès des 4 000 Canadiens sondés. « Je me souviendrai toute ma vie de cette expérience unique de créer une marque dans un échéancier extrêmement serré » lance Marc Beauregard, président fondateur Bo Branding & Design, l’un des 27 membres de l’équipe marketing qui s’est investie jour et nuit dans le projet expéditif de iöG o. Celui qui a conçu les emballages a opté pour un concept simple et épuré, dominé par le noir et le blanc, pour rappeler la pureté des produits. Faits de vrais fruits et d’arômes naturels, les iöG o ne contiennent pas de colorant ni de gélatine, bien qu’on y trouve encore des agents épaississants. « Les représentations ludiques des fruits donnent une personnalité coquine au produit », poursuit M. Beauregard, les gammes destinées aux adultes se distinguent par des bandes de couleurs spécifiques, alors que les produits pour enfants sont plus ludiques, avec des personnages et bandes dessinées. Tout cela pour se démarquer des concurrents, notamment Astro, Danone et Liberté. L’équipe d’Aliments Ultima a bon espoir de voir grossir sa part de marché à 20, voire 25 %, soit le double du pourcentage actuellement atteint. Se fiant à la hausse de consommation de yogourt au pays, Diane Jubinville est optimiste. « En France, la consommation annuelle par habitant est de 21 kilos contre 8,7 ici. Il faut que les occasions d'en consommer se multiplient et il faut surtout en créer », conclut-elle.
INSPIRO
mpossible d’avoir raté le blitz publicitaire destiné à mousser les ventes de iöG o qui s’appuyait sur le slogan « La nouvelle façon de dire yogourt ». À l’échelle du pays, les consommateurs ont été bombardés sur tous les fronts d’images montrant uniquement le nom de la marque, avec des personnes ou des vaches coiffées d’un tréma. Télévision, panneauxréclames, murs et tourniquets des métros placardés d’affiches géantes, publicités en ligne et en magasin, événements expérientiels, dégustations et bons de réduction, autant de stratégies qui ont fait partie de l’offensive iöG o.
PRINTEMPS 2013
DAPHNÉE HACKER-B.
24–25
4 Ressources humaines
astuces pour bien vivre le changement et y prendre part
Vous rentrez au travail un matin et voilà qu’une communication officielle vous informe d’un important changement tel que la fusion de votre équipe avec une autre, le départ de votre patron ou l’introduction d’un nouveau processus ou d’un outil informatique, par exemple. Quel que soit ce changement, vous comprenez rapidement que vous serez touché et naturellement, mille et une questions vous viennent à l’esprit…
PAR
SARA DEL BELLO CONSEILLÈRE, CAPITAL HUMAIN, DELOITTE
e changement, ce n’est jamais facile. Voici quelques astuces pour mieux vivre des changements importants tout en contribuant de manière positive à la vision d’évolution de votre employeur.
L 1
LE CHANGEMENT : UN POINT DE DÉPART COMMUN Toute annonce de changement déclenche généralement une réaction initiale de choc. Qu’il soit positif (vous gagnez quelque chose) ou négatif (vous perdez quelque chose), ce sentiment est normal. Toutefois, vous ne devez pas rester dans cet état émotif en exprimant que de la résistance. Prenez aussi garde à une baisse de productivité ou de performance pouvant être associée à ce stade ! Selon votre rôle dans l’organisation et votre degré d’implication, voire même d’engagement, dans le changement, vous ne vivrez pas le processus de la même manière et à la même vitesse – à vous de prendre les rênes.
2
RECUEILLIR LA BONNE INFORMATION Pour concevoir le futur d’un œil positif, il importe de comprendre vos sources d’inquiétude et d’hésitation. C’est en
amorçant un processus de réflexion et en posant des questions que vous y parviendrez. Voici quelques exemples d’actions à entreprendre : • Identifiez ce qui changera vraiment ; • Déterminez non seulement les conséquences, les incidences et les pertes potentielles, mais aussi les nouvelles opportunités, les avantages et les gains ; • Consultez des personnes-ressources qui ont vécu des changements similaires afin d’approfondir votre réflexion et de mieux comprendre les incidences potentielles et les mesures à prendre ; • Demeurez positifs : regardez le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide ; • Devenez un ambassadeur positif auprès de vos collègues.
3
S’ENGAGER DANS LE CHANGEMENT Une fois que vous aurez trouvé la majorité des réponses à vos questions, vous pourrez vous engager dans le processus du changement. Vous considérez peut-être que la responsabilité de gérer le changement incombe à l’employeur, mais n’oubliez jamais que celui-ci ne peut avoir du succès que si vous agissez à titre de partenaire dans ce processus. Des initiatives concrètes de votre part seront grandement appréciées au sein de votre organisation et faciliteront d’autant plus votre transition et votre intégration : • Tenez-vous au courant de l’information diffusée à propos du changement ; • Participez aux initiatives proposées (ateliers
de travail, séances d’information) ; • Déployez des efforts pour vous approprier les nouvelles façons de faire et identifiez de manière proactive vos besoins de formation, le cas échéant ; • Exprimez ouvertement, rapidement et de façon positive, vos préoccupations aux bonnes personnes ; • Favorisez la diffusion d’information factuelle (mettez un frein aux rumeurs !).
4
DONNER L’EXEMPLE ET CONTRIBUER AU SUCCÈS DE L’ORGANISATION En agissant, à titre de collaborateur, dans le processus de changement, vous parviendrez plus rapidement à un sentiment de bien-être dans votre nouvelle réalité. Un agent de changement est une personne qui exerce une influence positive dans la mise en œuvre d’un changement, qui le comprend bien et qui est en mesure d’agir à titre de ressource formelle ou informelle auprès de ses pairs. En agissant ainsi, vous pouvez jouer un rôle essentiel dans la conduite d’un changement durable au sein de votre organisation. Pourquoi jouer ce rôle (en plus de vos responsabilités quotidiennes)? Vous tisserez de nouvelles relations de confiance avec vos collègues, vous augmenterez vos chances d’avoir de la visibilité au sein du projet de changement et ultimement, vous serez partie prenante du succès de l’initiative !
Leadership
Pour un leadership plus humain La génération Y grandit, elle mûrit. Les jeunes professionnels prennent tranquillement, mais sûrement leur place et se définissent un nouveau leadership. Le leader de demain n’est plus seulement celui qui détient le pouvoir grâce à ses connaissances et à la profondeur de son expertise, mais plutôt par sa capacité à les partager, à écouter les autres et à les inspirer. PAR
NATHALIE FRANCISCI CRHA, IAS.A- ENTREPRENEURE ET CONFÉRENCIÈRE
ouvrage de Daniel Goleman « L’intelligence émotionnelle, pourquoi est-ce plus important que le QI » met en perspective les cinq dimensions qui démontrent que le contrôle de nos émotions est aussi essentiel que notre capacité à intellectualiser des concepts sophistiqués :
L'
La maîtrise de ces cinq dimensions amène à l’exercice d’un leadership d’influence plutôt qu’un leadership fondé sur l’obéissance. Le sens politique, aujourd’hui si recherché, est intimement relié à l’intelligence émotionnelle dépeinte par Daniel Goleman comme « une forme d’intelligence qui suppose la capacité à contrôler ses sentiments et émotions et ceux des autres, à faire la distinction entre eux et à utiliser cette information pour orienter ses pensées et ses gestes. » Le concept fêtera bientôt ses 20 ans
l’empathie
et pourtant lors du recrutement, nous sommes encore bien ancrés dans le niveau académique et les résultats scolaires malgré que certaines disciplines comme la médecine intègrent peu à peu les notions d’empathie et d’écoute dans leur programme. Ce que les jeunes leaders doivent retenir, c’est que la capacité à résoudre des problèmes ne se mesure pas tant dans le résultat final que dans la façon d’y arriver et d’amener les autres à y adhérer. Un peu comme le dicton « Seul on avance plus vite,
la gestion relationnelle
mais ensemble on va plus loin ». Le hic c’est que pour aller plus loin ensemble, il faut que le groupe adhère à la vision du leader. Hautement plus compliqué et nécessitant un sens politique aiguisé. La jeune génération n’est pas docile et elle a raison. Elle ne veut pas subir, elle veut participer, s’investir de même que comprendre et se faire entendre. Elle respecte l’autorité et la hiérarchie si ceux qui l’incarnent ont suffisamment de crédibilité à ses yeux. Autant de bonnes raisons de développer son quotient émotionnel.
PRINTEMPS 2013
l’automotivation
la gestion des émotions
INSPIRO
la connaissance de soi
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Étiquette
Protocole de la carte d'affaires L'échange de cartes d’affaires est une pratique professionnelle courante, considérée comme un des codes, parfois même un rituel incontournable
JAPON L’ÉCHANGE DE LA CARTE D’AFFAIRES EST
de la première rencontre. Votre carte d’affaires vous représente,
ENTOURÉ D’UN VÉRITABLE RITUEL ET DONNE LE
elle est à votre image. Soignez-en la présentation et assurez-vous
SIGNAL DU DÉBUT D’UNE RELATION D’AFFAIRES.
d’y inclure toutes les informations pertinentes qui informent votre
UN PROLONGEMENT DE VOUS-MÊME :
interlocuteur sur vous de façon juste et efficace. PAR
NADIA FERRAH EXPERTE EN ÉTIQUETTE DES AFFAIRES ET EN PROTOCOLE INTERNATIONAL DIRECTRICE ET FONDATRICE – DISTINCTION COACHING™
Vo ic i
L
orsque vous n’avez que 30 secondes pour faire une bonne première impression, vous ne pouvez pas vous permettre de faux pas. Tout interlocuteur, particulièrement s’il est un professionnel émérite, va vous passer intégralement en revue, en quelques secondes tout est saisi, pas seulement votre apparence, mais votre langage corporel, votre degré d’assurance, la main tendue, comment vous présentez (ou saisissez) la carte d’affaires… En somme, votre habileté à vous conduire avec les autres.
règles de base pour échanger vos cartes d’affaires de façon élégante et efficace :
VOTRE CARTE D’AFFAIRES EST PERÇUE COMME
yez toujours suffisamment de cartes A sur vous, ne pas en avoir est considéré comme un manque de respect ; vos cartes doivent toujours être impeccables (comme vous, votre produit ou service) les conserver dans un porte-cartes vous garantit leur bon état ; présentez votre carte avec les deux mains en inclinant légèrement la tête et de façon à ce que votre interlocuteur puisse la lire en la saisissant ; prenez toujours le temps d’examiner attentivement la sienne, avant de la ranger dans votre porte-carte et mémorisez le nom et le titre de la personne, il est considéré très grossier de la ressortir pour la relire ; ne jamais rien écrire sur la carte qui vous a été remise ; avoir vos cartes traduites en japonais est essentiel.
ALLEMAGNE L’ÉCHANGE DE CARTE D’AFFAIRES SE
RÈGLE 1
SOYEZ SÉLECTIF Avez-vous déjà vécu la situation suivante : vous assistez à un événement, vous êtes en pleine conversation avec quelqu’un, et une personne s’arrête, vous remet sa carte d’affaires et continue son chemin. Ce geste est non seulement indisposant, mais surtout grossier et brusque. Le but du réseautage est d’établir des contacts utiles et durables. Distribuer une cinquantaine de cartes d’affaires ne veut pas dire que vous avez établi de bons contacts, mais donne de vous l’image d’un commisvoyageur.
RÈGLE 2
SUR DEMANDE S’IL VOUS PLAÎT Ne donnez votre carte d’affaires qu’à celui qui la demande. Si quelqu’un souhaite avoir votre contact, il en fera la demande. Si, vous-même êtes intéressé par quelqu’un demandez-lui de quelle façon vous pouvez le joindre plus tard. Il vaut mieux garder l’avantage de prendre l’initiative du suivi.
RÈGLE 3
FAITES UN SUIVI On dit que les personnes qui ont réussi écrivent. Envoyez une petite note, un courriel est vite écrit. Vous pouvez aussi faire un appel téléphonique. Choisissez la méthode qui vous convient le mieux, mais faites un geste pour concrétiser cette rencontre et faites-le dans les jours qui suivent, pendant que vos souvenirs et ceux de votre interlocuteur sont encore frais.
RÈGLE 4
À L’INTERNATIONAL, RESPECTEZ L’ÉTIQUETTE DU PAYS Les règles de l’étiquette, y compris pour l’échange des cartes d’affaires, obéissent à un protocole spécifique selon le pays. Voici deux exemples qui méritent d’être cités :
FAIT DE FAÇON PROFESSIONNELLE, ET CE, DÈS LE DÉBUT DE LA RENCONTRE :
Toujours avoir un nombre suffisant de cartes sur vous ; avoir votre carte en anglais uniquement est acceptable, mais la traduire est une marque de respect supplémentaire, et votre interlocuteur allemand pourrait apprécier le geste ; ayez votre titre clairement spécifié sur votre carte, les titres sont très importants dans ce pays ; faites attention à bien utiliser les titres de vos interlocuteurs, les écorcher ne sera pas bien perçu. Au-delà des échanges de cartes professionnelles, saisissez ces occasions d’affaires pour démontrer une bonne maîtrise des règles de l’étiquette. Vous laisserez ainsi une impression positive dans l'esprit de vos prospects, partenaires et clients. Connaître ces cérémonials vous permettra d’être à l'aise et de bâtir des relations d’affaires durables.
10
Top 10
Le Top
10 de
Gérald Fillion Journaliste à Radio-Canada depuis 2001, Gérald Fillion est spécialisé dans la couverture de l’actualité économique. Il anime « RDI économie », une émission visant à permettre une meilleure compréhension des informations économiques, à un large public. Il
Être humble. Mais, pour vrai ! On croit souvent qu’on sait beaucoup de choses et qu’on a presque toujours raison. Il faut avoir l’humilité de reconnaître que plein de gens en savent plus que nous, qu’un tas de gens ont raison et que vous avez tort. Et, je crois qu’on gagne en efficacité quand on approche tout nouveau projet avec une bonne dose d’humilité. Il faut aussi célébrer ses victoires avec humilité parce qu’il y aura aussi des revers.
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Écouter. Écouter, mais oser foncer avec son idée si on est convaincu que c’est la bonne chose à faire. Il faut admettre qu’on s’est trompé toutefois si c’est le cas. Dans les circonstances, pour être sûr de notre action, il faut écouter. Il faut entendre les suggestions, les propositions, les oppositions aussi. Et, comme journaliste, on m’a toujours dit que les meilleures entrevues sont celles où l’intervieweur sait écouter son invité.
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ersévérer, résister. Les mauvais moments passent toujours. P Il ne faut pas se décourager, il ne faut pas abdiquer, à moins d’un repli stratégique. Il faut choisir ses batailles ! Ça prend de la patience, de la persévérance, de l’endurance. Ça semble douloureux comme ça, mais au fond, c’est comme faire du cardio ! Ça fait un peu mal, mais ça fait donc du bien au bout du compte !
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’existe grâce aux autres. Il faut toujours se rappeler que J rien ne peut arriver si on ne peut pas compter sur de bons partenaires, de bons collègues, des gens qui se donnent autant que vous. Dans mon cas, je travaille avec Nicolas David, Andrée-Anne St-Arnaud et Sylvain Lampron depuis des années à la réalisation de « RDI Économie » à RDI tous les soirs à 18 h 30 HE. Et je leur dois beaucoup.
ire. Pour être en forme physiquement, il faut faire du sport. L Pour comprendre les enjeux et les événements, il faut se documenter. Il faut lire les journaux et les magazines spécialisés, il faut lire des livres, des essais et des romans. Pour deux raisons : pour se donner un peu de profondeur et pour s’aérer l’esprit, aussi. Ça fait près de 15 ans que je travaille dans des chaînes spécialisées en informations. Du « quotidien », j’en ai mangé et digéré ! Il faut donc trouver des moments pour prendre une certaine distance. Et ça passe par la lecture.
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uvrir son esprit. Ça passe aussi, dans mon cas et depuis O longtemps, par un intérêt toujours grandissant, pour les arts : arts visuels, arts de la scène, théâtre, danse, cinéma et romans. C’est à la fois inspirant, nourrissant et surtout, les artistes, de par leur vision du monde, nous amènent ailleurs et c’est très bien ainsi.
9
’entraîner. De 3 à 5 matins par semaine, idéalement S 5 matins, je fais 30 minutes de vélo stationnaire. Ça fait quelques années que je fonctionne à ce rythme et ça me donne beaucoup d’énergie. J’ai fait du yoga aussi, ce que je conseille à tout le monde.
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echercher le meilleur. En même temps, il faut être R exigeant. Envers soi d’abord, pour l’être aussi envers les autres. Être exigeant, ce n’est pas de terroriser les gens autour de soi, de crier ou encore de lancer des injures. On peut être exigeant en étant juste, équitable, respectueux. J’espère que j’y arrive... parce qu’il faut surtout avoir le goût de venir au travail et avoir du plaisir à le faire ! outer. C’est bon de douter et de se demander si l’autre D façon d’aborder les choses ne serait pas la bonne façon ou, en tous les cas, une manière de voir différente et valable. Il faut douter sainement. Il faut que ce doute nous transporte, nous permette d’être meilleur, plus juste, plus précis, plus sûr de ce qu’on avance.
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’amour, l’amitié, la famille, le temps. Se donner du temps L pour ce qui est essentiel. C’est vertueux, mais c’est pas mal vrai, finalement…
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nous livre ses 10 recettes du succès.
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Capitales du monde
Berlin la ville aux mille cultures
La capitale allemande, qui a fêté l'automne dernier son 775e anniversaire, connaît un essor culturel et architectural sans précédent, particulièrement depuis les années 1990. Encore marquée par les vestiges de son mur, démantelé en 1989, Berlin présente aujourd’hui un nouveau visage aux multiples facettes. PAR
GABRIELLE BRASSARD-LECOURS
L’IMMOBILIER Si Berlin s’est grandement épanouie depuis la démolition du mur, notamment par les nombreux squats occupés par les artistes berlinois, ces derniers sont aujourd’hui menacés. De plus en plus de squats sont démantelés ou menacés par des investisseurs immobiliers qui veulent reprendre l’exploitation des immeubles. En février 2011 a été réduit en poussières le Liebigstrasse, le plus gros squat berlinois situé dans Berlin-Est, ce qui a conduit à de nombreuses manifestations. Anciens repères d’un mode de vie alternatif, sous l’impulsion des squatteurs, certains quartiers sont aujourd’hui envahis par une population riche. Malgré des loyers relativement bas, Berlin est la ville allemande où ces derniers augmentent le plus rapidement (14 % cette dernière année).
POLITIQUE À l’automne 2011, le Parti Pirate fait son entrée au Parlement du Land de Berlin. Grande première pour ce parti, qui a obtenu 15 sièges et 8,9 % des suffrages. Le Parti Pirate défend les droits des internautes, prône une réforme radicale du droit d’auteur et milite pour la transparence des gouvernements.
ÉCONOMIE Depuis la chute du mur en 1989, Berlin connaît quelques difficultés financières. En effet, si la ville a été réunifiée, les investisseurs extérieurs n’y sont pas venus aussi rapidement que prévu, et les institutions allemandes n’y ont emménagé qu’en 1999. Selon le Berlin Hebdo du 11 juillet 2012, Berlin connaît un taux de chômage de 5,2 %. L’industrie et le tourisme occupent une place importante dans l’économie berlinoise. Berlin est la ville la plus touristique d’Allemagne, attirant chaque année plus de huit millions de visiteurs, et l’industrie touristique rapporte, aujourd’hui, quelque huit milliards d’euros à la capitale. Avec ses 168 musées, 146 bibliothèques, 60 théâtres et ses nombreuses autres attractions, il y a effectivement de quoi s’occuper à Berlin, dans les domaines plusieurs sphères d’activité.
Avec ses 168 musées, 146 bibliothèques, 60 théâtres et ses nombreuses autres attractions, il y a effectivement de quoi s’occuper à Berlin CARNET D'UNE VOYAGEUSE LORS D'UN ÉCHANGE ÉTUDIANT
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ON SORT Dans les boîtes branchées de Berlin, situées notamment sur les canaux de la Spree, la musique techno y règne, mais d’autres styles sont également à l’honneur. Le Watergate, au sud de la ville, est un bar célèbre où la déco et la grande paroi vitrée qui donne sur Berlin ainsi que sa grande terrasse séduisent les amateurs de musique techno. L’Arena, ancienne gare routière des années 30 transformée en centre musical, se convertit l’été en véritable oasis de fraîcheur. Du sable et des bars s’installent sur les berges de la Spree, et une piscine, la Badeschiff, est aménagée en plein dans le cours d’eau, permettant aux Berlinois et aux touristes de fuir la chaleur de la ville. L’hiver, la piscine est recouverte et chauffée, permettant à tous de continuer à en profiter, au son des nombreux concerts de musique électronique du coin.
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ON SE PROMÈNE De tous les différents quartiers de Berlin, diversifiés et nombreux, les quartiers de Berlin Est sont des immanquables, à voir absolument. Mitte, le centre historique de Berlin, se distingue par le nombre important de musées et de lieux culturels. Quant à Prenzlauer-Berg, avec son style de vie alternatif et sa jeune population, il a été le quartier le plus épargné des bombardements alliés sur Berlin. Toujours dans Berlin Est, le quartier plus résidentiel de Friedrichshain est influencé par ses voisins Mitte et Prenzlauer-Berg puisqu’on y retrouve les clubs technos les plus célèbres de la planète, comme le Berghain, situé dans une ancienne centrale électrique, classé en tête du top 100 des clubs par DJ Mag.
ON SE CULTIVE Il existe de nombreux musées berlinois. Pour n’en nommer que quelques-uns : le Pergamon, reconnu pour ses vestiges archéologiques; la Neus National Gallery, possédant une prestigieuse collection d’œuvres du 20e siècle de partout dans le monde; et le KW Kunst Werken, musée branché de Berlin, situé dans une ancienne usine de margarine du quartier Mitte. Ailleurs dans Berlin, d’autres attractions culturelles sont à voir. Parmi celles-ci, le Hamburger Bahnhof. Ancienne gare reconvertie en musée d’art contemporain, on y retrouve entre autres des œuvres d’Andy Warhol. Aussi, il faut s’arrêter à la Potsdamer Platz. Cette place, déserte avant la chute du mur en 1989, située dans le centre-ville de Berlin au cœur d’une intersection routière, a depuis été aménagée par différents investisseurs privés qui y ont construit des bâtiments modernes et originaux qui attirent plus de 70 000 visiteurs par jour. Toutefois, la liste d’endroits à visiter à Berlin demeure encore longue, comme la topographie der terror, sur les services secrets du 3e Reich, la galerie Hoffman ou le Check Point Charlie.
Nom : Catherine Aubin, étudiante en dernière année de bac en Design de l'environnement à l'UQAM Club préféré : Club Sysiphos, club intérieur/ extérieur où on peut danser dans un immense carré de sable. Resto préféré : La Focacceria. Petit resto italien dans Mitte. Service au comptoir. Meilleure pizza au monde. Café Préféré : Café Hilde dans Prenzlaur Berg. Meilleur Chaï Latte. Lieux coup de cœur : Le mémorial de l’Holocauste. Les photomatons qu’on retrouve partout dans la ville. S’arrêter et prendre des photos souvenir. Maur Park, les tamtams de Berlin. Où on peut aller se prélasser au soleil dans un champ de lavande. Avec un immense marché aux puces et du karaoké en plein air le dimanche. Les lieux abandonnés de Berlin : www.abandonedberlin.com.
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ON A TESTÉ
BLACKBERRY Z10 Retournerez-vous au BlackBerry ? Voici quelques aspects intéressants du nouveau BlackBerry Z10.
Avec tous les différents modes de communication de nos jours, le BlackBerry Z10 nous permet de voir tous nos messages sur une même plateforme le « BlackBerry Hub ». Cette plateforme est accessible, peu importe où vous vous situez sur le téléphone à l’aide d’un glissement de doigt.
Vous aimez les écrans haute résolution ? L'affichage 4,2 pouces, 1280x768 pixels de résolution avec 356 PPI est fantastique. Il est grand, mais reste tout de même assez petit pour l'insérer dans nos poches.
Le Z10 vous permet de visualiser le contenu média à votre guise, d'augmenter la quantité de mémoire dont votre appareil est doté, et si oui ou non vous souhaitez transporter des batteries supplémentaires pour tenir pendant des jours sans avoir à le brancher.
Le clavier à l'écran est excellent. Il est rapide, d'une précision incroyable et vous pouvez taper des phrases entières sans espace et le système va l'analyser pour vous. Vous pouvez taper « Inspiromédiamagazine » et le système corrigera automatiquement pour « Inspiro Média Magazine » vous n’aurez plus à supprimer 20 caractères pour recommencer la phrase.
Si vous avez tendance à lire vos courriels en bloc et aimez passer d'un message à l'autre à l’aide d’un glissement de doigt comme le permet un Androïd, vous serez déçu. Le BB10 vous force à revenir au Hub, puis à sélectionner le message suivant à chaque fois.
Puisque c’est un nouveau système, le BlackBerry n’offre pas encore autant d’applications que ses concurrents. Voyons avec le temps s’il réussit à nous fournir des applications intéressantes.
57 @
PAR
MAYA AZZI CHEF DE PRODUIT JR. GIORGIO ARMANI BEAUTÉ
Le Pois Penché
u cœur du centre-ville se trouve un bijou : une brasserie parisienne, unique à Montréal. L’atmosphère est si spéciale que jamais vous n’oublierez votre passage. Et c’est exactement ce que souhaite le nouveau propriétaire Imad Nabwani, l’ancien directeur du restaurant La Queue de Cheval. « Les invités ici ne sont pas dans un restaurant, ils sont chez eux .»
A
C’est le chef exécutif Olivier Poissenot qui nous emmène dans cette odyssée gustative. Sa cuisine révèle d’imposants plats de fruits de mer qui sauront plaire aux gens d’affaires. Du lundi au vendredi entre 17 h et 20 h, dégustez au bar le 5 à Huîtres, un choix d’une douzaine d’huîtres pour seulement 20 $. En fin de semaine, le brunch est servi jusqu’à 16 h. Nous vous recommandons particulièrement la corbeille de viennoiseries. À l’instar de la magie parisienne, elle saura vous émerveiller.
Crédit photo : Paul Doumit
LE
Crédit photo : Paul Doumit
Techno et sorties
Livres et culture
À LIRE!
« Winning » de Jack Welch
PAR
JEAN-PHILIPPE TOWNER VICE-PRÉSIDENT INVESTISSEMENTS ET SERVICES AUX GRANDES ENTREPRISES BMO MARCHÉS DES CAPITAUX
ranchise et excellence sont deux mots qui caractérisent bien le message que Jack Welch désire transmettre dans son livre, « Winning ». L’homme qui a passé plus de 40 ans chez General Electric, dont une vingtaine d’années en tant que président du conseil d’administration et chef de la direction, réussit à démontrer de façon convaincante à quel point les principes du succès sont simples. Cependant, tout réside dans l’exécution qui, elle, est la véritable clé du succès. Évidemment, tout succès commence par les employés et la culture de l’entreprise, mais comment faire voyager une culture de haute performance dans une entreprise de plus de 300 000 employés… voilà tout un défi !
F
Tout débute par ce que Jack Welch qualifie d’ingrédient secret, la franchise. Il s’agit du franc-parler nécessaire afin que l’information et les idées voyagent librement dans l’entreprise. En effet, à quoi bon se doter d’employés compétents et provenant des meilleures écoles s’ils ne se sentent pas en droit de communiquer leurs idées et leurs opinions ainsi que de débattre du statu quo lors de réunions internes ou avec leurs supérieurs de peur d’être réprimandés ou mal perçus. Bref, la franchise c’est le lubrifiant qui permet à une entreprise d’avancer, de rester flexible malgré sa taille et de maximiser le potentiel de ses propres employés. En ce qui a trait à l’excellence, tout passe par la gestion de la performance. Jack Welch démontre à quel point, pour le bien
de l’entreprise et de ses employés, une entreprise de la taille de General Electric devrait systématiquement se délester du 10 % des employés les moins performants. De plus, celle-ci ne devrait pas hésiter à mettre à pied, des employés très performants, mais qui ne véhiculent pas les valeurs et la culture de l’entreprise… une décision difficile à prendre pour plusieurs gestionnaires, mais qui permet de préserver la culture d’une entreprise et d’exemplifier le fait que l’excellence n’est pas seulement synonyme de performance, mais aussi d’humanité. Bref, un livre que je recommande fortement et écrit par un des plus grands gestionnaires de la dernière décennie. Bonne lecture !
Montréal – Culturellement vôtre ! PAR
S
Le Chant de Sainte Carmen de La Main Crédit photo : Jean-François Gratton / une communication orangetango
Pérou : royaumes du Soleil et de la Lune
regard est constamment mis à l’épreuve. La culture est également présente au travers du talent humain et de son déploiement. Au cours des trois mois à venir, vous aurez une chance unique de voir Le Chant de Sainte Carmen de la Main au Théâtre du Nouveau Monde. Cette pièce raconte l’histoire d’une incandescente héroïne, Carmen. Envie de changer d’époque ? Que diriez-vous de vous faire une soirée à l’opéra en allant voir Manon, de Massenet, à l’Opéra de Montréal. C’est un excellent moyen de retourner à la France du 18e, où se mélangent l’amour, la pauvreté, la déchéance et les plaisirs de la cour. Enfin, pour les amateurs de ballet, le spectacle sur les musiques d’Elton John, Love Lies Bleeding, sera interprété par le Alberta Ballet du 10 au 14 avril. Excentricité, glamour et paillettes seront à l’honneur, de quoi avoir une soirée endiablée. Voici un merveilleux programme haut en culture pour satisfaire tous les amnésiques, et les autres aussi. Amusez-vous bien !
INSPIRO
elon Édouard Herriot : « La culture, c’est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié ». Pour s’assurer qu’il reste quelque chose à l’humanité une fois qu’elle sera devenue amnésique, la ville de Montréal a tout prévu ! Voici un petit résumé des événements à voir dans les prochains mois. Et qui dit culture dit expositions, tout le monde sait que Montréal regorge de musées. On en compte une trentaine, ce qui n’est pas rien. Parmi ceux-ci, le Musée des beaux-arts de Montréal vous attend avec son exposition Pérou : royaumes du Soleil et de la Lune. Cette petite escapade vous promet un merveilleux voyage au travers de 3000 années d’histoire péruvienne, et ce, jusqu’au 16 juin. Le Musée d’art contemporain, quant à lui, propose une exposition dominée par l’espace et le temps, Laurent Grasso – Uraniborg. Sous différents types d’art, l’être humain se plonge littéralement dans une immense œuvre, à la conquête de l’espace et de la réalité, où notre
PRINTEMPS 2013
ANTHONY RAHIB HEC MONTRÉAL, BACCALAURÉAT TRILINGUE EN COMPTABILITÉ PROFESSIONNELLE
32–33
Sports
QR
avec DARICK STE-MARIE
• Âge : 23 ans • Né à : Longueuil • Numéro 34 des Evansville IceMen en Indiana • Position : attaquant Crédit photo : Fernando Medina / Orlando Solar Bears
Si tu fais un bilan de ta carrière junior, qu'est-ce qui était le plus difficile selon toi ? D.S-M : Au hockey, il y a beaucoup de politique et mon cheminement junior a été beaucoup plus difficile parce que je n’avais pas été repêché par une équipe de la LHJMQ1. J’ai donc toujours dû travailler plus fort pour « faire l’équipe » ou avoir plus de temps de glace. Si tu te mets dans la peau d’un dépisteur, quelles sont les trois qualités qu’un jeune doit présenter pour piquer ta curiosité et faire partie des plans à long terme de l’organisation ? D.S-M : L’éthique de travail, ses habiletés avec la rondelle et son positionnement sans la rondelle. Qu'est-ce qui démarque une organisation d'une autre dans une ligue de développement de talent comme la ECHL2 ? D.S-M : Je dirais que la plupart des organisations se ressemblent, les joueurs sont aussi bien traités dans n’importe quelle organisation, mais la plupart des équipes sont affiliées avec une équipe de la LNH3 tandis que d’autre sont affiliées avec deux. Ce qui fait la grosse différence, c’est la localisation de l’équipe. La ligue est divisée en deux grosses divisions, soit l’est et l’ouest, et dans la division de l’est les équipes sont plus près des organisations de la AHL4. Puisqu’ils sont moins éloignés, il y a beaucoup plus de joueurs qui vont se faire appeler à monter dans la AHL. Un mentor qui t'a inspiré ? D.S-M : Autre que mes parents qui ont Ligue de hockey junior majeur du Québec East Coast Hockey League Ligue National de Hockey 4 American Hockey League 1
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Crédit photo : Steinhaus Fotographie
toujours été présents pour m’aider et me supporter, mon entraîneur hors saison Roberto Sabatini est un bon mentor pour moi. Je m’entraîne au gym avec Roberto depuis que j’ai 14 ans et il m’a aidé à devenir plus fort physiquement. Il m’a également aidé à savoir ce que j’avais besoin de manger pour être au mieux de ma forme dans mon sport. Je prends Roberto comme exemple parce que je me compare à lui en ce sens que lorsqu’il faisait de la compétition en culturisme, il s’est souvent fait dire que jamais il ne réussirait, mais grâce à sa persévérance, il a gagné M. Univers ; pour ma part, je me suis souvent fait dire que je n’étais pas assez bon ou assez gros physiquement ou, peu importe ce que les gens disaient, mais c’est grâce à ma persévérance que je suis rendu où je suis en ce moment. Sur quelles habiletés de ton jeu travailles-tu en ce moment ? D.S-M : J’essaie le plus possible d’améliorer tous les aspects de mon jeu, mais je dirais que depuis l’été dernier je m’exerce beaucoup à améliorer mon lancer. Étant donné la parité dans la Ligue aujourd’hui, qu’est-ce qui est nécessaire pour faire le saut dans la grande ligue (LNH) ? D.S-M : Pour jouer dans la LNH, les joueurs doivent être très forts physiquement et rapides ; c’est très important d’être capable de jouer autant défensivement qu’offensivement et rendus dans la AHL et la ECHL, qui sont les ligues de développement de la LNH, je crois que
beaucoup de joueurs sont capables de jouer LNH ; il s’agit juste de se faire donner une chance. Quel est ton plat préféré avant un match ? D.S-M : Un bon gros steak avec des légumes ! Quel est le premier endroit où tu aimes aller quand tu reviens à Montréal ? D.S-M : À la maison, bien sûr, pour voir ma famille, mais sinon je crois qu’en revenant, je vais aller avec des amis au restaurant la Fontana du Quartier Dix30. J’adore leur gâteau au fromage et leur gelato. Que fais-tu avant un match important ? D.S-M : La majorité du temps, les matchs sont à 19 h donc je me lève vers 8 h et je me fais à déjeuner. Ensuite, je me rends à l'aréna vers 8 h 45 pour une séance d'environ 45 minutes, donc jusqu’à 10 h. Après je reviens chez moi, je relaxe, je mange un peu vers midi après j’ai un bon repas vers 14 h, par la suite ; je vais dormir de 14 h 15 à 16 h 15. Je me rends à l’aréna pour 16 h 45. À l'aréna je me prépare tranquillement ; à 17 h 30 l’entraîneur fait son speech et nous explique le système de jeu de l'équipe adverse et après à 18 h 30, on monte sur la glace pour un warmup de 15 minutes et on revient dans la chambre. À 19 h, le match commence. Si tu avais un conseil à donner à un jeune athlète qui aspire à devenir professionnel, que lui dirais-tu ? D.S-M : Je lui dirais que le plus important est de croire en soi et de ne jamais lâcher.
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