Inspiro novembre-décembre 2014

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o s e NOVEMBRE - DECEMBRE 2014

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TOMATES MORNING STAR

LA GESTION PARTICIPATIVE SANS PÉPIN -

DOSSIER

LE TOUR DU

MONDE DE L'INSOLITE

INSPIROMEDIA.CA

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YUZU SUSHI

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L'ÉDITORIAL DE

Sara Leblanc a température change rapidement et l’hiver se fait sentir. C’est souvent à ce moment de l’année qu’on commence à rêver de déménager dans un endroit qui n’atteint pas les températures frigorifiques du Québec. C’est le moment de l’année où j’aime bien réfléchir à ma prochaine destination. J’adore voyager et parler à des gens provenant de partout dans le monde. En apprendre davantage sur divers pays et leurs différentes cultures. C’est enrichissant. Nous pouvons souvent nous inspirer d’ailleurs pour apporter des changements dans notre quotidien.

L

En 2012, j’ai vécu un an à Toronto. Même si ce n’est qu’à six heures de route, je peux vous dire que les procédures de changement d’adresse, les changements au niveau de mes impôts, la carte d’assurance maladie, mon permis de conduire, les assurances autos, etc. ont été tout un casse-tête dans la ville Reine! Le tout fait en anglais, je n’imagine pas faire tous ces changements dans une langue étrangère… Nous parlons de plus en plus de voyager à l’international et des différentes opportunités de travailler à l’étranger. Quand je regarde par exemple les statistiques de notre site internet, je peux voir que nous avons des lecteurs de 82 pays provenant de 850 villes différentes. Nous avons plusieurs villes au Québec, mais je vois que nous avons des lecteurs à Paris, à Genève, à Dubaï, à Rio de Janeiro, à Hong Kong, à Istanbul et bien plus encore! C’est incroyable à quel point l’information circule rapidement. Nous avons décidé d’explorer le thème de l’international et d’en apprendre davantage sur différentes cultures à travers ce numéro. Au lieu de faire un long article, nous avons mis ensemble plusieurs faits saillants de toutes sortes de pays à travers le monde. Lorsque je me suis assise avec Marine et Francis, nos deux journalistes, nous avons eu beaucoup de plaisir à trouver des faits insolites sur différents pays! Nous avons bien évidemment choisi les plus pertinents, mais il y a vraiment des faits cocasses! Nous avons également exploré le voyage dans l’espace… peut-être qu’un jour ce ne sera pas travailler à l’international qui sera excitant, mais bien d’aller sur une autre planète! Bonne lecture!

Vous désirez en savoir plus? Lorsque vous voyez le signe , suivez le lien pour visionner l’entrevue vidéo. Nous voulons vous entendre! Si vous avez des suggestions, des commentaires ou des candidatures à nous soumettre, écrivez-moi à sara@inspiromedia.ca Rejoignez la communauté & joignez-vous à nos réseaux sociaux!

MAGAZINE : Éditrice Sara Leblanc Rédactrice en chef Marine Thomas Rédacteur en chef adjoint -médias numériques Francis Halin Directeur artistique Yannick Jacob Réalisateur vidéo Roch-Denis Gagnon Réviseurs-correcteurs Vincent Dupuis et Marie-Claude Masse Photographes Thomas Subtil et Jacques Lafontaine Journalistes Audrey Barbier, Geneviève Côté, Mariève K. Desjardins, Daphnée Hacker-B. et Nicole Yeba Collaborateurs Chanel Alepin, Philippe R. Bertrand, Anne-Marie Caron et Alexandre Tellier Associé Jean-Philippe Gagnon PUBLICITÉS ET COMMANDITES : Directrice comptes clients Jessy Guesnon jessy@inspiromedia.ca 514 876 1335

COMITÉ CONSULTATIF : Anthony Arquin Avocat-associé, Davies Ward Phillips & Vineberg Édith Arsenault Vice-présidente, Boutique Séduction Rémi Augé Chef de produit, Automic Maya Azzi Chef de produit Jr., Giorgio Armani Beauté Léopold Bur Chargé de projets Web, Espace M Jean-Philippe Gagnon Consultant, Innovitech Sonia Katiya Directrice de comptes, Services Financiers Commerciaux, RBC Sara Leblanc Éditrice, Inspiro Constance Lévesque Coordonnatrice chez MPC Montréal Xavier Morand-Bock Étudiant, UdeM Marine Thomas Rédactrice en chef, Inspiro POUR NOUS CONTACTER : info@inspiromedia.ca 514 876 0014 Inspiro 1117, rue Sainte-Catherine Ouest, Suite 502, Montréal, QC, H3B 1H9 Le magazine Inspiro est publié 4 fois par année. Impression : 40 000 copies / Impart Litho Imprimeur Postes Canada Convention 41502021 Copyright 2014. Le contenu du magazine ne peut pas être reproduit sans autorisation écrite. Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec ISSN 2291-8795 Titre-clé : Inspiro (Montréal. En ligne)


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PORTRAIT 24 h dans la vie d’un scaphandrier

08

Histoire d'une réussite

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Yuzu Sushi, comme un poisson dans l’eau Chronique Succès

10

Cora Tsouflidou : Dieu que j’aime mon travail!

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Changement de carrière

Stéphanie Guilbeault, d’artiste punk à entrepreneure modèle

LES AUDACIEUX ortrait de six jeunes P passionnés et engagés

AFFAIRES Dossier

LE TOUR DU MONDE DE L'INSOLITE

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Tomates Morning Star La gestion participative sans pépin

18 20

Vox Pop

Votre plus grand choc culturel?

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Aller simple vers Mars

22

Lagos : la « Big Apple » de l’Afrique

Vol. 02 Num. 04

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Trucs & astuces

- Tinder, Twitter, texto : motifs de congédiement?

- Au secours! J’ai fait une grosse erreur, et je ne sais pas quoi faire! - Les 10 commandements d’un sportif des affaires

STYLE DE VIE

30 Mode

Taille unique

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Escapade fin de semaine Six destinations d'hiver

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Techno - Startup Coup de cœur : Workland

- Trois sites qui changent notre façon de magasiner

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SOMMAIRE

07

Sports

Q & R avec Camille Leblanc-Bazinet

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Recettes

Le sapin s’invite à table

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0 63 en chiffres

ON COMPTE PLUS DE 750 LANGUES ET DIALECTES EN PAPOUASIENOUVELLE-GUINÉE, CE QUI REPRÉSENTE 25 % DES LANGUES PARLÉES DANS LE MONDE! Source : linternaute.com

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3 000 PERSONNES

QUI HABITENT LES

ÎLES FALKLAND, ON COMPTE ENVIRON UN

DEMI-MILLION DE MOUTONS. IL N'EST PAS SURPRENANT QUE LA LAINE SOIT UN PRODUIT D'EXPORTATION MAJEUR.

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50

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AVEC 50 % DE SA POPULATION POSSÉDANT UN DIPLÔME DE NIVEAU POSTSECONDAIRE, LE CANADA A LA POPULATION LA PLUS INSTRUITE AU MONDE. IL EST SUIVI PAR ISRAËL (45 %), LE JAPON (44 %), LES ÉTATS-UNIS (41 %) ET LA NOUVELLE-ZÉLANDE (40 %). Source : Jewishmarbella.com

L'ARABIE SAOUDITE EST UN PAYS DE DÉSERT SANS RIVIÈRES NI LACS. ELLE REÇOIT PAR CONSÉQUENT TRÈS PEU DE PRÉCIPITATIONS Source : saudiembassy.net

LA VILLE DE PHILADELPHIE FUT LA PREMIÈRE CAPITALE DES ÉTATS-UNIS. Source : theconstitutional.com

Source : theguardian.com

Source : theatlantic.com

Source : theguardian.com

MÊME SI LE FONDATEUR DU RÉGIME NORDCORÉEN EST MORT EN 1994, KIM IL-SUNG EST TOUJOURS PRÉSIDENT DE LA CORÉE DU NORD! KIM IL-SUNG A ÉTÉ DÉSIGNÉ « PRÉSIDENT ÉTERNEL ». Source : diplomatie.gouv.fr

1,9 Bien qu'elle s’étende sur plus de cinq fuseaux horaires, toute la Chine opère à l'heure de Pékin!

L’ÉGYPTE N’EST PAS LE PAYS OÙ ON TROUVE LE PLUS DE PYRAMIDES. PLUSIEURS PAYS DE L’AMÉRIQUE CENTRALE ET DE L’AMÉRIQUE DU SUD DÉPASSENT LARGEMENT L’ÉGYPTE À CET ÉGARD.

/KM²

LA MONGOLIE A LA PLUS FAIBLE DENSITÉ DE POPULATION AU MONDE (1,9 HAB/KM²) ET PRÈS DE 50 % DE SA POPULATION EST NOMADE OU SEMI-NOMADE, SE DÉPLAÇANT QUASI EXCLUSIVEMENT À CHEVAL. Source : voyage-mongolie.com


24 h dans la vie D’UN SCAPHANDRIER L’intérêt de Dominique Béliveau pour la plongée remonte à l’enfance. « Les premiers 50 dollars que j’ai dépensés, c’était pour m’acheter des palmes et un tuba! », relate-t-il. Un premier cours de plongée sportive suivi à l’âge de 18 ans renforce sa passion, si bien qu’il obtient le grade d’instructeur peu de temps après. À 22 ans, déterminé à faire du monde aquatique son milieu

Dominique Béliveau

de travail, il entreprend une formation de plongeur commercial de trois mois intensifs au Canadian Working Divers Institute*, en Ontario. Près de dix ans après y avoir obtenu son diplôme de scaphandrier, le jeune homme est aujourd’hui associé, vice-président et chef d’équipe chez Services subaquatiques BLM inc., une entreprise de Charny spécialisée dans les travaux sous-marins. Immersion au cœur d’un métier de la construction pour lequel il ne faut surtout pas avoir peur de se mouiller!

5h45 Par Mariève K. Desjardins

7 h 30 – 14 h Dominique doit descendre à l’intérieur de deux bateaux qui se sont échoués tout près de la grève du fleuve Saint-Laurent. Ceux-ci appartiennent à une compagnie de transport maritime qui viendra les démanteler à l’aide d’une pelle mécanique et récupérer leurs morceaux. Toutefois, afin de prévenir un déversement de contaminants lors de ce processus, le scaphandrier doit préalablement atteindre la salle des machines de chacun d’eux pour y extraire, selon un procédé d’oxycoupage, certaines pièces susceptibles de fuir, comme le moteur et les réservoirs d’huile. Pour ce faire, la tête en bas, il manipulera une lance exothermique dans un passage étroit, rempli de débris et submergé sous huit pieds d'eau, et ce, durant quatre heures en continu! Heureusement, le jeune homme dit très bien s’adapter aux lieux inhospitaliers (espaces clos, pollués, vaseux, etc.) auxquels il est continuellement confronté dans son travail.

l’automne, de loin la saison la plus occupée de l’année. Il n’est pas rare alors que le jeune papa doive consacrer ses week-ends au travail ou s’absenter de la maison pendant de longues périodes. En revanche, les conditions météorologiques hivernales limitent grandement les expéditions de plongée. Durant cette basse saison, alors que certains de ses pairs préfèrent aller s’enrichir auprès de plateformes de forage situées à l’étranger, Dominique profite de l’accalmie pour procéder à l’entretien de ses équipements dans l’entrepôt de Charny et, surtout, pour passer du temps en famille. 19 h – 1 h 30 À Cacouna, Dominique et ses collègues sont à pied d’œuvre pour décoincer deux câbles qui se sont emmêlés dans l’hélice d’un remorqueur portuaire. La noirceur qui s’est installée n’est pas une entrave aux travaux puisque, sous l’eau comme à la surface, l’équipe est munie d’un éclairage suffisamment puissant. Selon le jeune homme, c’est plutôt la turbidité des plans d’eau qui vient fréquemment perturber la vision des scaphandriers. « Parfois, même, on ne voit absolument rien devant nous. Il faut avoir une bonne conscience de l’environnement dans lequel on se trouve et y aller à tâtons, sans toutefois mettre les doigts où ça peut être dangereux. » Les plongeurs commerciaux, qui manipulent souvent des outils coupants, doivent donc constamment faire preuve de vigilance, particulièrement lors des journées de travail qui se prolongent jusqu'au petit matin.

1h30

14 h – 19 h Dominique et son équipe font cinq heures de route pour se rendre à Cacouna, dans le comté de Rivière-du-Loup, où ils ont été appelés en renfort à la toute dernière minute. Le travail sur appel est fréquent dans le milieu de la plongée commerciale, surtout durant

*Au Québec, l’Attestation d’études collégiales (AEC) en Plongée professionnelle est dispensée sur une période d’un an à l’Institut maritime du Québec.

NOVEMBRE - DECEMBRE 2014

7 h – 7 h 30 Le chef d’équipe aiguille avec soin les préparatifs entourant sa première plongée de la journée. L’attirail complet du scaphandrier, qui peut peser jusqu'à 70 kg – le casque hermétique a un poids de près de 20 kg à lui seul! –, diffère de celui du plongeur sportif. À l’instar de ce dernier, le plongeur commercial porte une bouteille d’air sur son dos, mais celle-ci ne lui sert uniquement en cas d’urgence. C’est plutôt grâce à un « ombilical » reliant son scaphandre à une banque d’air placée hors de l’eau que Dominique sera approvisionné de manière continue. Ce même « ombilical » contient

aussi un tuyau propulsant un jet d’eau chaude à l’intérieur de son habit, afin qu’il puisse résister aux eaux plus froides, ainsi que des câbles servant à l’alimentation électrique de sa caméra vidéo et à la communication vocale avec ses trois coéquipiers, lesquels, ce matin, suivront attentivement les opérations depuis l’unité de plongée située en surface.

INSPIRO

5 h 45 – 7 h Réveil dans un motel de Mont-Saint-Pierre, en Gaspésie, où le jeune scaphandrier de 31 ans et l’équipe qu’il dirige sont en mission professionnelle pour quelques jours. Les plongeurs commerciaux sont sans cesse amenés à se déplacer à travers le Canada (principalement dans les Maritimes), où leur expertise est notamment recherchée par les administrations portuaires, les ministères des Transports, les compagnies maritimes et celles de production d’hydroélectricité, ainsi que les usines exploitant des prises ou des plans d’eau. Faisant partie des quelque 120 scaphandriers québécois, Dominique est essentiellement sollicité pour effectuer des travaux subaquatiques dans les domaines du transport maritime (comme le renflouage d’épaves et l’inspection de systèmes de propulsion de navires) et du génie civil (l’inspection, l’édification, l’entretien et la réparation de structures de ponts, de quais et de barrages, par exemple), et ce, jusqu’à une profondeur maximale de 165 pieds.

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Histoire d'une réussite présentée par

YUZU SUSHI COMME UN POISSON

DANS L’EAU DANS L’EAU UN POISSON

COMME

En 2002, trois jeunes de 24 ans fondent Yuzu Sushi. Douze ans et près de 50 franchises plus tard, le chiffre d’affaires de l’entreprise avoisine les 20 millions de dollars et la jeune chaîne ne cesse de susciter un véritable engouement partout où elle s’établit. Voici l’histoire d’un projet né dans le mythique quartier Saint-Roch à Québec et qui est littéralement en train de conquérir le pays. Par Francis Halin


JEUNE TALENT À l’âge de quinze ans, Steve Morency travaille dans un restaurant familial et bar laitier où il apprend les rudiments du service à la clientèle. Il œuvre ensuite au sein de divers restaurants connus de Québec. Grand passionné de sport, il plonge tête première dans un baccalauréat en éducation physique, mais il abandonne bien vite. « J’ai rapidement compris que ce n’était pas fait pour moi. J’ai donc décidé de faire un baccalauréat en administration des affaires à l’Université Laval », raconte-t-il. C’est dans un cours de statistiques que le déclic se fait. « Un jour, un invité est venu dans notre cours pour nous parler d’une franchise étudiante de peinture. Je n’ai pas perdu une seconde, j’ai accroché le gars en sortant, et je lui ai dit que j’embarquais! », se rappelle avec enthousiasme Steve Morency. Il décide alors de vivre une première expérience de franchise et y apprend les ventes et le marketing. Il réalise surtout à ce moment qu’il est bel et bien capable d’être un entrepreneur.

« À l’époque, il y avait une centaine de points de vente de sushi à Montréal, mais il y en avait seulement huit à Québec… » L’APPEL DU SUSHI C’est aussi au cours de ses études qu’il flaire la bonne affaire. « À l’époque, il y avait une centaine de points de vente de sushi à Montréal, mais il y en avait seulement huit à Québec… et quand je dis huit, je suis généreux : je compte les poissonneries et les restaurants qui en faisaient! », préciset-il. Celui qui allait devenir le président de Yuzu Sushi voyait bien que la nouvelle vague allait bientôt déferler sur la capitale nationale. Steve Morency termine ses études au mois de mai 2002. Il ne perd pas de temps et au printemps, il sollicite l’aide des institutions

L’ÉQUIPE AVANT TOUT Steve le répétera souvent au cours de l’entrevue : « Pour réussir, il faut savoir bien s’entourer ». Yuzu est avant tout une équipe au sens noble du terme. Dès le départ, il va chercher un ami de longue date qui est toujours son fidèle associé aujourd’hui : Frédéric Matte. À l’époque, le jeune homme âgé de 24 ans, comme lui, est gérant d’un restaurant de sushis à Québec. Steve Morency recrute également comme premier chef David Biron, un petit gars de Québec qui s’est exilé à Montréal et qui travaille au réputé restaurant SOTO. La première année, leur chiffre d’affaires dépasse toutes les attentes. L’équipe de Yuzu Sushi sent alors qu’elle a le vent dans les voiles. « En 2003, j’ai acheté un établissement en faillite. Je croyais faire un bon coup. Mais ça m’a tout de même pris deux années complètes avant de remonter l’affaire… », se souvient Steve Morency, qui dit avoir appris à mieux distinguer au fil du temps les opportunités d’affaires de celles qui ne le sont pas. LE DÉCLIC! En 2005, Holt Renfrew approche Steve Morency. Le détaillant spécialisé en commerce de luxe veut ouvrir un comptoir sushi pour desservir sa clientèle. Steve Morency n’hésite pas un instant et accepte sur-le-champ : « Je voyais cette aventure comme un coup de marketing. Tout simplement. Une vitrine… Mais je me suis rendu compte que le concept était incroyable! », poursuit-il. Après une année d’opération, le jeune entrepreneur constate qu’il a la recette magique : petite surface, investissements minimes, peu d’employés, commandes pour emporter et fort volume! Tout y est. Porté par cette croissance fulgurante, Steve Morency passe ses soirées à bâtir un système pour affiner le concept de Yuzu Sushi en 2006. Il standardise les recettes de son restaurant. « J’ai développé une panoplie d’outils, et même un manuel d’opération pour être en mesure d’offrir la même qualité à tous les coups », ajoute celui qui dit avoir passé des nuits blanches à plancher sur ses idées… Un an plus tard, en 2007, il ouvre sa première franchise. C’est une de ses employés qui franchit ce premier pas. «AGRUME», DITES-VOUS? En 2014, sept ans plus tard, Yuzu Sushi est

STEVE MORENCY, Président YUZU SUSHI

présent partout au Québec, principalement dans la région de la Capitale-Nationale, mais aussi dans le Bas-Saint-Laurent, en passant par le Saguenay—Lac-Saint-Jean… et au Nouveau-Brunswick. Il s’apprête à ouvrir de nouvelles franchises en Montérégie, à Saint-Hyacinthe et à Laval. Steve Morency se dit aussi très fier d’avoir une enseigne sur la célèbre Grande Allée au cœur de la capitale… Un symbole fort, selon lui. Et Montréal? Ses concurrents n’ont qu’à bien se tenir! « Notre stratégie est de continuer d'entourer la grande région montréalaise, la banlieue nord et sud, mais aussi l’Ouestde-l’Île et certaines villes en périphérie pour faire connaître notre marque avant de percer le marché de Montréal », lance ouvertement Steve Morency. Gageons que les Montréalais apprendront vite à dire « agrume » en japonais : Yuzu!

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L

financières pour mettre en branle son projet. Mais celles-ci sont d'abord frileuses. « Je me suis fait retourner de façon assez prompte! Mais je peux les comprendre. Je n’avais pas assez d’argent. Je n’avais que 40 000 dollars à investir », se souvient-il. Son père lui fournit donc 150 000 dollars. Il retourne voir l’institution qui cette fois accepte de lui prêter près de 200 000 dollars.

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a moyenne d’âge des propriétaires de franchises de Yuzu Sushi est d’environ 35 ans. L’entreprise ne fait donc pas qu’avoir l’air jeune : elle l’est bel et bien. « Je ne cherche pas des gens qui ont de l’expérience en gestion ou en restauration. Je cherche plutôt des personnes qui ont de la personnalité et qui sont avant tout de véritables passionnés », affirme sur un ton chaleureux le jeune président de l’entreprise Steve Morency.

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PRÉSENTE

Par Marine Thomas Photos : Jacques Lafontaine, Lieu : Les Éclusiers par APOLLO


Voici six jeunes de la relève aux parcours empreints d’audace. Passionnés et engagés, ils sont la voix de leur génération et de véritables modèles d’inspiration pour quiconque croise leur route.

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PRÉSENTÉS PAR

GABRIELLE GUILLAUME F. PANACCIO LANGLOIS

KLÔ PELGAG

25 ANS

34 ANS

24 ANS

MIXOLOGUE, COPROPRIÉTAIRE DU LAB, COMPTOIR À COCKTAILS -

PRÉSIDENT, SPACE & DREAM -

ARTISTE CHANTEUSE -

Après avoir travaillé comme cuisinière, Gabrielle tombe amoureuse des cocktails lors d’un séjour en Australie et fait ses classes dans le prestigieux bar Eau-de-vie de Sydney. Pour elle, « derrière chaque bouteille, il y a une histoire ». De retour à Montréal, elle entre au Lab, comptoir à cocktails et en devient copropriétaire avec Fabien Maillard. Malgré une carte de plus de 1000 cocktails, elle s’assure que chacun « offre une expérience gastronomique sensorielle unique ». Depuis, les deux entrepreneurs ont lancé l’agence événementielle Proxibar et Les secrets du comptoir, une gamme de sirops artisanaux pour cocktails. Mixologue réputée, Gabrielle a remporté de nombreux prix, dont le Mixing Star lors de la compétition Tales of the Cocktails 2012 de Vancouver ainsi que la compétition nationale Grey Goose pour Masters 2013.

Ce visionnaire qui veut joindre l’art et la technologie se passionne pour l’immersion interactive qui « permet d’être à l’intérieur de l’écran au lieu de devant, et où le corps devient la manette. » Proposant des solutions logicielles et des contenus avantgardistes, l’entreprise a aussi bien conçu des films dans des sphères que des planchers interactifs. L’entreprise conçoit également des produits de propriété intellectuelle pour le tourisme ou l’immobilier. « Je suis fier de notre capacité à produire de l’innovation, à matérialiser et à trouver un segment de marché pour les technologies que nous avons inventées. » D’ici 2020, les experts prédisent la vente de 60 à 100 millions de « visio-casques » et l’entreprise entend bien se positionner comme diffuseur et producteur de contenus immersifs et interactifs pour pourvoir à la demande.

Originaire de Gaspésie, Chloé PelletierGagnon, de son vrai nom, commence à chanter et à écrire des chansons vers l’âge de 18 ans. « Mon univers est très visuel, très imagé, avec une certaine dose de folie et de liberté. » Son premier album, L’alchimie des monstres (2013), qualifié de poétique et original, a accumulé les récompenses. La chanteuse a fait le spectacle d’ouverture de Coup de cœur francophone et a remporté le Félix Révélation de l’année à l’ADISQ et le Prix Révélation en chanson Radio-Canada 2014-2015. Depuis un an, elle multiplie les tournées partout au Québec et en Europe. « J’aime ce moment dans les spectacles où l'on ne contrôle plus rien, où l'on se laisse aller. Cela devient un moment privilégié entre nous et le public. »

FORMATION

FORMATION

FORMATION

Cuisine italienne, ITHQ

Génie informatique,

Polytechnique

CONSEIL Prends ton temps et vas-y étape par étape. Pour maîtriser quelque chose, il faut le faire mille fois et rester humble.

inspiromedia.ca/gabriellefpanaccio

CONSEIL La persévérance n’est pas suffisante, il faut qu’une bonne idée trouve son marché. Validez tout de suite votre marché avec des prototypes et observez si cela répond réellement à un besoin. inspiromedia.ca/guillaumelanglois

Lettres et théâtre, Cégep de La Pocatière

CONSEIL Il faut savoir s’écouter et ne pas trop écouter les conseils des gens autour de soi.

inspiromedia.ca/klopelgag


PRÉSENTÉS PAR

BENJAMIN ROCHETTE

31 ANS

28 ANS

33 ANS

PRÉSIDENT, FONDATEUR FUSION JEUNESSE, COFONDATEUR, ROBOTIQUE FIRST QUÉBEC -

HUMORISTE -

PRODUCTEUR, ANIMATEUR ET FONDATEUR, OUISURF -

À son retour de missions humanitaires en Afrique, Gabriel Bran Lopez est déterminé à faire une différence, convaincu que « pour enrichir une société, il faut passer par l'éducation ». Il fonde alors Fusion Jeunesse en 2008. L’organisme vise à contrer le décrochage scolaire en établissant des partenariats entre des écoles ciblées et des universités pour lancer des projets technologiques, environnementaux ou artistiques. « Il est important d’impliquer les jeunes dans des projets concrets pour qu’ils puissent découvrir leurs capacités ». En 2010, il cofonde Robotique FIRST Québec, lequel organise annuellement le Festival de robotique et qui a pour mission de favoriser l'inspiration et la reconnaissance des sciences et de la technologie auprès des jeunes. Les deux organismes travaillent chaque semaine avec plus de 10 000 jeunes à travers le Québec. Il est le porte-parole du Concours québécois en entrepreneuriat.

Membre de la Ligue nationale d’improvisation (LNI) pendant huit ans, elle part faire un stage à Chicago à l’école Second City, le bassin de l’humour américain, puis rejoint Second City à Toronto. Là, elle découvre le stand-up. De retour au Québec en 2010, elle monte sur les planches dans les bars avec ses sketches pince-sans-rire et cyniques. « Mon humour, c’est de l’humour d’observation, une extrarationalisation des choses de la vie. J’aime aller à fond dans un sujet pour réaliser que c’est absurde. » En 2013, elle remporte En route vers mon premier gala Juste pour rire. Depuis, elle est en tournée pour son two-women show avec Marianne Mazza et a rejoint l’équipe SNL Québec. On peut la voir à la télévision dans Cliptoman à MusiquePlus, Ça commence bien à V et dans Les 5 prochains à Artv, dès 2015.

En 2005, ce caméraman part au Salvador pour tenir un hôtel de surf. Il y lance le Québec Open, une compétition entre 30 surfeurs québécois, et publie en ligne de courtes vidéos. Vu l’intérêt que ses vidéos suscitent, il décide de se consacrer à temps plein à Ouisurf, un site Web qui englobe tous les aspects du surf, ainsi qu’une webtélé. Pendant trois ans il transmet sa passion du voyage et fait découvrir d’autres cultures à travers sa quête de la vague. Il est finalement approché par Canal Évasion pour adapter le concept à l’écran. « Cela a été un grand défi de passer de courtes capsules Web à 13 épisodes d'une heure. » Après l’Asie, la deuxième saison se consacrera à l'Afrique, un continent qu'il a traversé en trois mois avec son coanimateur Jean-Michel Péloquin.

FORMATION

Baccalauréat en communications, Université Concordia

FORMATION

Baccalauréat en langues, Université McGill

FORMATION

CONSEIL Osez! Soyez fous, innovants et audacieux! Le monde a besoin de vous.

CONSEIL Amuse-toi dans ce que tu fais et oublie le regard d’autrui.

CONSEIL Les meilleurs entrepreneurs sont ceux qui sont capables de se relever, de considérer les échecs comme des défis et non comme des déceptions.

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Autodidacte

INSPIRO

GABRIEL VIRGINIE BRAN LOPEZ FORTIN

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SUC CÈS

DIEU QUE J’AIME MON TRAVAIL! Cora Tsouflidou / Fondatrice des restaurants CORA

Chaque vendredi, ne manquez pas notre inspiration de la semaine. Découvrez nos blogueurs et notre WebTV ! REJOIGNEZ LA COMMUNAUTÉ INSPIRO

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Quel est la recette du succès de Cora Tsouflidou? Inspiro a voulu savoir ce qui animait cette entrepreneure de renom qui chatouille les papilles des Québécois. Elle nous partage ici son ultime secret qui peut se résumer en un seul mot : passion. Ouf! Encore une page blanche qui s’attend à ce que je lui tapisse les entrelignes de mes nombreuses recettes de succès. Je suis pourtant débordée ces jours-ci. Tellement occupée à réfléchir, à chercher des aliments, à concocter de nouvelles saveurs, à goûter toutes les céréales qui existent et à inventer de nouveaux plats susceptibles de séduire le plus réticent des Canadiens! Je pratique à longueur de journée des pliures inusitées de crêpes, des coupures de pain brioché jamais vues et très épaisses pour le pain doré garni de compote chaude tantôt de pêches, tantôt de cerises, d'abricots, de noix ou encore d’oranges. Bref, je n’ai pu résister à l’océan de bonheur que représente la cuisine pour moi. Même si tout allait de soi, j’ai repris le tablier et je m’apprête à déclencher une nouvelle révolution alimentaire dans l’industrie des nourritures matinales. Dieu que j’adore mon travail! Quel privilège que d’être à la source d’une nouvelle idée, de tester sa faisabilité, de valser avec elle

jusqu’à ce que 100 000 clients par semaine s’en régalent! Bien sûr, par acquit de conscience, je pourrais ce matin vous réchauffer une dizaine de mes vieux principes que je radote depuis quinze ans sur l’importance de la créativité, de la rigueur, de l’honnêteté, de la dévotion, du travail acharné et patati et patata. Mais vous avez déjà certainement lu sur le sujet et possédez vos propres modèles inspirants. C’est pourquoi, ce matin, alors que je suis assise dans la cuisine laboratoire de notre siège social de Sainte-Thérèse et que je hume les demi-lunes de pommes fraîches caramélisées et dégoulinantes reposant sur une immense brioche aux pacanes, je préfère vous chuchoter dans l’oreille mon ultime secret. Aimez ce que vous faites et ne faites que ce qui vous passionne. Le terreau le plus fertile du succès est cette passion dévorante qui anime tout créateur d’un concept, d’une idée d’entreprise ou d’une œuvre de vie.

Je réalise en vieillissant que la passion a toujours à voir avec la semence de talents dévolus à chacun d’entre nous. Quant à moi, c’est comme un frétillement de toutes mes cellules devant une tâche que j’aime faire, qui me stimule et donc que j’excelle à accomplir.

« Aimez ce que vous faites et ne faites que ce qui vous passionne. »

Réfléchir, inventer des contextes, façonner des objets, agencer des couleurs, créer des plats, éblouir, faire plaisir : voilà ce qui me tire du lit chaque matin. Et, je peux en témoigner, la passion est un irrésistible attachement à faire ce que nous faisons le mieux, un attachement qui ne s’amenuise point avec le temps, un attachement qui nous rend esclaves du désir de vivre.

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nomade-exploratrice est à la tête de l’entreprise Les TrOnches qui fabrique des peluches haut de gamme. Plus de 40 boutiques partout au Québec s’arrachent déjà ses créations, et plusieurs autres en redemandent. Elle ouvrira même sa première boutique avant Noël. Voici l’histoire d’une jeune femme de 26 ans qui a du talent et de l’ambition à revendre. Par Francis Halin

uand on voit des photos de moi avec une coupe de cheveux mohawk et qu’on me voit aujourd’hui en veston, c’est vraiment drôle!», s’esclaffe la créatrice de Les TrOnches. La jeune entrepreneure ne l’a pourtant pas toujours eu facile : famille d’accueil, éducation pour adultes, etc. Sa vie de bohème ne l’a par ailleurs jamais empêchée de voir grand : « Peu importe le projet que j’avais dans la vie, il fallait toujours que ça devienne grand », lance celle qui est habitée par une soif de vivre contagieuse. Musicienne, sonorisatrice, réalisatrice… Stéphanie a fait toutes sortes de petits boulots avant de confectionner ses premières peluches pour le plaisir. Elle a d’abord mis des photos de ses toutous sur Facebook. Au départ, elle ne se doutait pas qu’elle mettrait sur pied une véritable entreprise. Et puis tout à coup, en un rien de temps, sans même qu’elle ait déployé le moindre effort de vente, sept boutiques vendaient déjà ses créations inédites. Elle ne s’attendait pas à cet accueil aussi chaleureux que spontané. Dès les débuts de sa compagnie, elle s’est entourée de mamans qui l’ont conseillée. Elle sait exactement ce qu’elles recherchent et n’hésite pas un instant à en tirer profit. Ses peluches sont conçues pour éveiller les enfants, elles développent leur motricité et leur réflexe de préhension. «Quand tu leur donnes un jouet avec une lumière qui clignote et qui fait beaucoup de bruit,

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Crédit photo : Chantal Brossard

Crédit photo : Élodie Kergal

La Drummondvilloise Stéphanie Guilbeault a vu neiger. Aujourd’hui, l’ancienne artiste-musicienne-punk-

« Les TrOnches, c’est fait pour des enfants, non par des enfants. »

l’enfant est stimulé pour rien et tu ne développes pas beaucoup son imaginaire», plaide-t-elle. LÉO, POUR LÉONIE Par la suite, Stéphanie Guilbeault a créé une peluche pour amasser des fonds pour les parents d’une petite fille lourdement handicapée. Elle l’a baptisée Léo, pour Léonie, car elle souhaitait partager une très grande partie des profits de cette peluche avec les parents de Léonie. De fil en aiguille, en discutant avec eux, elle a réalisé qu’elle était bel et bien devenue une entrepreneure! Sept ou huit autres points de vente se sont ensuite naturellement ajoutés. Et tout s’est ensuite enchaîné. « Rapidement, ma mère devait courir m’aider dans ma cuisine. Mon chum bourrait mes toutous. Bref, j’avais une chaîne de production chez moi », raconte-t-elle, encore fascinée. Quand la pharmacie Jean Coutu de Châteauguay lui a commandé près de 2 000 peluches en lui promettant de les vendre partout au Québec, elle a vite compris qu’elle devait passer à la vitesse grand V. «J’étais très fière. J’ai toutefois réalisé bien vite que mon produit n’était peut-être pas fait pour ce type de boutiquelà. Quand tu vas au Jean Coutu pour acheter un cadeau avant d’aller à l’hôpital, tu veux débourser 15 ou 20 dollars, pas 45 dollars. » ÉTHIQUE HAUT DE GAMME « Qui va vraiment acheter mon toutou haut de gamme au Wal-Mart ou au Toys "R" Us à côté d’une peluche faite en Chine par des


Crédit photo : Élodie Kergal

Changement de carrière

enfants… et qui coûte trois dollars? », se demande Stéphanie Guilbeault, animée par un grand sens éthique. « Les TrOnches, c’est fait pour des enfants, non par des enfants », aime-t-elle répéter. La jeune femme a aussi une excellente connaissance de son produit ainsi que du marché qu’elle souhaite conquérir. « Je vois davantage mes peluches dans des Souris Mini ou des CLÉMENT par exemple », précise celle qui compte bien faire de son entreprise une référence en la matière. Pour elle, il est fondamental de confectionner ses créations au Québec pour soutenir l’économie d’ici. Selon l’entrepreneure, de plus en plus

de Québécois sont sensibles à l’achat responsable. Nombreux sont ceux qui se disent prêts à débourser plus d’argent pour obtenir un produit qui durera plus longtemps. « C’est pour cette raison que les grandes surfaces ont de la misère en ce moment, estime-t-elle. En tout cas, de mon côté, je peux dire que ça va bien! » LEÇON DE COURAGE « Je n’ai peur de rien… rien », martèle-t-elle, comme pour rappeler qu’elle sait où elle s’en va et que les embûches ne l’effraient pas. Son passé a contribué à la rendre plus audacieuse. Elle en a tiré plusieurs leçons. La plus importante d’entre elles? Toujours foncer malgré l’adversité. « La vie que j’ai vécue m’a forcée à être plus déterminée que plusieurs personnes du monde des affaires », soutient-elle. Stéphanie Guilbeault n’a pas eu peur d’approcher la femme d’affaires et blogueuse Vanessa Sicotte de Damask & Dentelle et de l’émission Sauvez les Meubles pour qu’elle soit porte-parole de la première édition du Marché des Lutins, un événement destiné à promouvoir les objets créés à la main par des artisans québécois qu’elle a elle-même fondé cette année à Drummondville. ENTREPRENEURE DANS L’ÂME « Tu peux faire ce que tu veux dans la vie pourvu que tu décides d’aller de l’avant et de le faire! En plus, pour moi, il ne suffit

pas de chercher à atteindre un objectif… il faut qu’il y ait un apogée! », lance celle qui a toujours ressenti un immense besoin de dépassement. Ambitieuse, déterminée, Stéphanie Guilbeault est aussi éminemment pragmatique. Comme toute entrepreneure toutefois, Stéphanie Guilbeault a parfois dû apprendre à repenser sa stratégie pour faire les bons choix. «J’ai fait des ventes à l’étranger, en France. Je me suis alors demandé comment fournir à la demande, puis j’ai décidé de consacrer mes énergies au Québec», affirme-t-elle. La jeune femme a aussi eu une expérience plutôt décevante avec une célèbre entreprise de réinsertion montréalaise qui devait confectionner ses peluches… Cela lui a permis d’apprendre les rudiments du métier d’entrepreneur. Aujourd’hui, rien ne semble pouvoir freiner ses ardeurs. Après moins de trois ans d’existence, Les TrOnches sont présentes dans une quarantaine de boutiques dans plusieurs coins de la province. Ses objectifs financiers de l’année sont déjà atteints. « Je pense même pouvoir les doubler, c’est incroyable ! », se surprend celle qui possède ce rare talent de rêver, toujours. Crédit photo : Élodie Kergal

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LE TOUR DU MONDE DE L’INSOLITE

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Cette compilation de faits insolites, dates historiques et chiffres révélateurs, dressent par petites touches impressionnistes le portrait souvent méconnu de différents pays à travers le monde. Par Marine Thomas

ÉTATS-UNIS Le drapeau de l'Alaska a été conçu en 1926 par un petit garçon amérindien de 13 ans.

$ CANADA L'encre verte utilisée pour la monnaie américaine a été inventé à l'Université McGill, à Montréal en 1857.

URUGUAY En 2009, l'Uruguay est devenu le premier pays à offrir à chaque enfant un ordinateur portable et une connexion Wi-Fi gratuite. C’est également le pays le moins religieux d’Amérique du sud.

ÉTATS-UNIS Les États-Unis sont un leader mondial incontesté… quand il s’agit de l'incarcération. Les Américains représentent 5 % de la population au monde, mais 1/4 de la population carcérale mondiale, soit 2,2 millions de personnes.

EL SALVADOR Sa forêt tropicale a augmenté au cours des deux dernières décennies, faisant de lui l’un des seuls pays en voie de reboisement.

MEXIQUE Le Mexique a 68 langues officielles.

BRÉSIL Couvrant environ 50 % du continent sud-américain, le Brésil produit 2 164 000 tonnes de café par an. Plus de 5 millions de personnes sont employées dans cette industrie.

CARAÏBES Seulement 2 % de ses 700 îles et îlots sont habitées.


Dossier

LUXEMBOURG Le Luxembourg a le PIB le plus élevé au monde, toute proportion regardée, avec 103 040 $ par habitant.

O2

CORÉE DU SUD Jusqu'à 20 % de la population masculine utilise du maquillage régulièrement. Les hommes sud-coréens dépensent près de 900 millions de dollars par année en produits cosmétiques.

>25 INDE Plus de la moitié de sa population est âgée de moins de 25 ans.

JAPON : Plus de 50 000 Japonais sont centenaires.

BÉNIN L'État ouest-africain du Bénin a le ratio le plus élevé de femmes dans la population active : 53 % de tous les travailleurs sont de sexe féminin.

GUINÉE ÉQUATORIALE La Guinée équatoriale a la plus forte croissance économique au monde, avec une augmentation de son PIB de 66,2 % par an.

ÉGYPTE La Statue de la Liberté a bien failli être… égyptienne! Son créateur l’avait conçue comme « la liberté éclairant l'Orient »; elle était destinée à devenir une statue-phare à l’entrée du canal Suez. En raison des coûts trop importants, elle servira finalement à sceller l’amitié franco-américaine.

INDONÉSIE L'Indonésie est un pays immense. Le traverser, du nord de l’île de Sumatra à la Papouasie occidentale, prend plus de douze heures de vol.

QATAR Le Qatar a le ratio homme/femme le plus élevé au monde, avec 307 hommes pour 100 femmes.

RUSSIE Abritant plus de 25 % des forêts du monde, la Sibérie couvre une superficie plus grande que la zone continentale des États-Unis, faisant de la Russie le pays qui produit le plus d'oxygène de la planète.

CHINE D’ici 2025, la Chine construira suffisamment de gratte-ciel pour remplir dix villes de la taille de New York.

元 CHINE Lorsque vous achetez des actions chinoises, vous financez généreusement le gouvernement chinois, puisque huit des dix premières compagnies en bourse de Shanghai sont la propriété du gouvernement.

? AUSTRALIE 75 % des espèces vivant en Australie sont inconnues de l'homme.

NOUVELLEZÉLANDE C’est le premier pays à avoir autorisé le vote des femmes.

NOVEMBRE - DECEMBRE 2014

FRANCE En comptant ses territoires d'outre-mer, la France couvre 12 fuseaux horaires et constitue le pays le plus étendu au monde.

NORVÈGE 99 % de l'énergie produite en Norvège est propre et renouvelable, en raison de l'utilisation de l'hydroélectricité obtenue à partir de l'énergie provenant des chutes d'eau.

INSPIRO

ANGLETERRE La reine d’Angleterre est la propriétaire légale d'un sixième de la surface terrestre de la planète.

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VOX P P

QUEL A ÉTÉ VOTRE PLUS GRAND CHOC CULTUREL?

Ces jeunes professionnels, vivant aux quatre coins du monde, ont choisi de tout quitter et de partir vivre à des milliers de kilomètres de chez eux. Nous leur avons demandé une anecdote marquante de ce qui les a le plus frappé lors de leur arrivée en terre inconnue.

Gabrielle Tétrault-Farber 25 ANS MOSCOU, RUSSIE ARRIVÉE : 2013

Jean-Philippe Deschamps-Laporte 28 ANS NAIROBI, KENYA ARRIVÉE : 2014

Il y a un an, j’ai décidé de passer à l'Est pour réaliser mon rêve de devenir correspondante à l'étranger. Je maîtrisais déjà le russe et j’avais déjà séjourné en Russie. Je n'avais cependant pas réalisé à quel point les réalités moscovites influenceraient tous les aspects de mon travail. « Moscou ne dort jamais » est une expression qui revient souvent dans les chansons populaires russes. Le dicton s'est avéré d'une justesse surprenante. La ville grouille d'activités jour et nuit. La Russie, quant à elle, est une source inépuisable d'histoires captivantes. Les journalistes ne s'ennuient jamais ici. J'ai eu la malchance de me faire voler mon portefeuille dans un train de banlieue achalandé, deux semaines après mon arrivée dans le pays. Un policier à qui j'ai expliqué ma situation m'a donné 200 roubles de son propre argent (l'équivalent de 5,50 $ CA) pour que je puisse rentrer chez moi. Nous avons ri ensemble du fait qu'en Russie, c'est plutôt la population qui remet de l'argent aux policiers!

Le sens des affaires! Plusieurs fermiers vendent leurs produits sur le bord de la route. Un jour, un ami et moi sommes arrêtés devant un vieil homme. Devant lui, trois belles pyramides de tomates rouges. Combien pour une pyramide? 1dollar, répond-il. C’est bon, on va prendre les trois. Il a refusé! « Que vais-je faire le reste de ma journée? », nous a-t-il demandé... Le Kenya produit un des meilleurs grains de café au monde. Toutefois, rares sont ceux qui boivent du café, et ceux qui le font ne consomment que du Nescafé. Si le café est à ce point étranger au mode de vie des Kényans, c’est que les Anglais, anciens colonisateurs, ont pris le soin d’interdire le déracinement des plants de café, sous peine d’emprisonnement. À ce jour, cette loi est toujours en vigueur. Dernier choc culturel… À tort, les dessins animés nous ont enseigné que les hippopotames sont de belles créatures inoffensives. Il n’en est rien! Les hippopotames sont très agressifs et constituent un des animaux les plus dangereux d’Afrique.

Ophélie Rat 29 ANS PERTH, AUSTRALIE ARRIVÉE : 2011

Axel G. 28 ANS SINGAPOUR ARRIVÉE : 2012

Culturellement parlant, l'Australie est un pays occidental. Cependant, nous avons été très surpris par le côté « décontracté » des Australiens. Ces derniers sont très respectueux de l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle. Par exemple, mon patron me permet de travailler à temps plein l’équivalent de quatre jours par semaine, ce qui me permet d’avoir une journée libre pour travailler sur mes propres projets. Le moment où nous avons le plus remarqué cette différence, ce fut lors de notre première année de voyage, alors que nous dormions en minivan. À Sydney, nous avions choisi de dormir près d'une petite plage pour ne pas être dérangés. Belle erreur! Avant même le lever du soleil – les Australiens sont très actifs entre 6 heures et 7 heures du matin! –, plus de 50 joggeurs passaient à nos côtés, sans compter les innombrables surfeurs qui profitent d'une petite séance de surf avant d'aller travailler.

Je n'ai pas vraiment ressenti de choc culturel, car Singapour est un pays très développé et moderne qui ressemble beaucoup à une ville occidentale. Mais ce qui m'a le plus frappé en arrivant (en dehors de la chaleur et de l'humidité!), c'est le civisme des gens et leur amabilité. Je n'ai pas vraiment d'anecdote marquante à raconter, mais plutôt une série de petits moments qui, additionnés, rendent la vie ici très agréable. Il y a par exemple le fait d'appeler amicalement des gens que l'on ne connaît pas uncle ou auntie, ou commencer une longue conversation avec n'importe qui dans la rue, dans les transports, ou avec un chauffeur de taxi à propos de choses simples (le sport, la nourriture) ou plus sérieuses (la politique, l'immigration). Je n'ai pas eu une seule mauvaise expérience ici et je n'ai vu aucune agressivité depuis mon arrivée… ça, c’est un choc!


ALLER SIMPLE VERS MARS

Accepteriez-vous de laisser famille et amis derrière vous pour aller coloniser la planète Mars? Norman Green, technicien informatique de Sherbrooke, oui. Il fait partie des 700 personnes au monde à avoir atteint la prochaine étape de sélection du projet spatial Mars One. Crédit photo : Mars One

Par Daphnée Hacker-B.

uand il parle de la planète rouge, Norman Green n’hésite pas un instant. « Ce qui m’anime, c’est l’idée d’aller là où personne n’est jamais allé, comme les grands explorateurs de notre histoire », lance l’homme de 37 ans. Il y a plus d’un an, ce technicien en informatique à l’entreprise SherWeb a soumis sa candidature pour participer au projet Mars One, qui vise à créer un groupe de colons qui s’établiront sur Mars. Plus de 200 000 personnes à travers le monde ont postulé, mais seulement 700 ont été retenues lors de la première ronde de sélection, dont M. Green.

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Bientôt le tourisme spatial -

Crédit photo : Uniktour

« Mais la plus grande épreuve, c’est de vivre avec le fait qu’on ne reverra jamais la Terre », dit M. Green, la voix émue. Père de deux enfants âgés de sept et dix ans, il admet trouver le sujet très délicat à aborder avec eux. « Je leur ai parlé de la mission, sans mettre beaucoup d’accent sur le fait qu’il se peut que je ne revienne jamais. Si je suis choisi, je vais devoir les aider à accepter que des gens, comme moi, veuillent se mettre au service de l’humanité », soutient-il. Au mois d’octobre, une très sérieuse étude produite par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) est arrivée à la conclusion que les technologies prévues pour Mars One sont insuffisantes et que la mort du premier pionnier « arrivera approximativement au bout de 68 jours de mission, par asphyxie». Norman Green se dit peu ébranlé par le

rapport accablant de 35 pages. « C’est une excellente chose que des instituts comme MIT étudient la technologie et nous aident à l’améliorer. Nous avons dix ans pour créer un système viable », dit-il sur un ton plein d’assurance. À ses yeux, il est bien trop tôt pour céder à la panique. « Ceux qui s’inquiètent des conclusions d'une telle étude devraient tout de suite abandonner l’idée de faire partie d’une telle mission. Ce n’est pas un simple voyage… Aller sur Mars, c’est une aventure ultime », conclut-il.

Lorsqu’il a fondé l’agence spécialisée en voyages d’aventures Uniktour, il y a douze ans, Philippe Bergeron ne s’imaginait pas s’envoler un jour dans l’espace. Et le voilà qui deviendra dans les prochains mois l’un des premiers touristes de l’espace. Prenant place à bord d’une navette spatiale, il effectuera un vol suborbital d’une heure. Son agence, qui a signé un accord de distribution exclusive avec la ligne aérienne spatiale Space Expedition Corporation, offrira aux intéressés la possibilité de participer à cette

aventure extrême, au coût de 100 000 $ US. « Nous avons déjà quelques réservations, je suis convaincu qu’il y a un marché qui va se développer au fur et à mesure que les prix deviendront plus abordables », fait-il savoir. M. Bergeron a aussi l'intention de développer d'autres offres spatiales, dont le transport suborbital commercial. L'idée est de se déplacer très rapidement d’un point A à un point B. Au lieu de prendre 20 heures pour se rendre en Australie, un voyageur québécois pourrait ainsi mettre à peine deux heures.

Crédit photo : Mars One

NOVEMBRE - DECEMBRE 2014

Ce dernier rappelle que la société hollandaise Mars One souhaite, avec cette mission, effectuer de nombreuses expériences scientifiques, afin de savoir notamment si la vie en territoire martien est possible. Les participants, qui fouleront la planète rouge en 2025, feront face à de nombreux obstacles, comme vivre dans de petits habitats avec des ressources très limitées en eau, en oxygène et en nourriture.

Crédit photo : Mars One

INSPIRO

« La plus grande épreuve, c’est de vivre avec le fait qu’on ne reverra jamais la Terre. »

Crédit photo : Mars One

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LAGOS : LA « BIG APPLE » DE L’AFRIQUE

Si Dakar et Abidjan sont reconnues comme étant des pôles économiques importants de l’Afrique de l’Ouest, Lagos, de son côté, n’évoque pratiquement rien pour les Occidentaux. Pourtant, l’ancienne capitale fédérale du Nigéria connaît une urbanisation et une croissance économique parmi les plus rapides de la planète. La mégapole en devenir est d’ailleurs surnommée la « Big Apple » de l’Afrique. Portrait du secret le mieux gardé du continent africain… mais pas pour longtemps! Par Mariève K. Desjardins

plusieurs reprises durant la dernière année, le Nigéria a tristement fait la manchette en raison du virus Ebola qui y sévit et du groupe terroriste Boko Haram, lequel a suscité la consternation au sein de la communauté internationale après qu’il eut procédé à une série d’enlèvements de masse (notamment celui d’un groupe de 200 jeunes filles) et d’attentats meurtriers. Au-delà de ces crimes horribles, le pays le plus populeux d’Afrique avec près de 180 millions d’habitants, redevenu une démocratie en 1999, est porteur de bonnes nouvelles. En avril dernier, à la suite d'une révision du calcul statistique, le premier producteur de pétrole africain a vu son produit intérieur brut (évalué à 510 milliards de dollars en 2013) dépasser celui de l’Afrique du Sud, devenant ainsi la plus grande économie du continent.

À

LAGOS, CAPITALE ÉCONOMIQUE La prospérité du Nigéria passe en grande partie par Lagos qui, bien qu’elle ait vu son titre de capitale fédérale être cédé à Abuja en 1991, demeure dans les faits sa capitale économique et financière. Le dynamisme exceptionnel de cette ville est notamment alimenté par les entreprises nigérianes du secteur privé qui, comme les banques, y ont presque toutes un pied-à-terre. La vitalité

économique de Lagos s’explique aussi par deux marchés littéralement en explosion depuis les années 1990 au Nigéria : les télécommunications et « Nollywood », son industrie cinématographique – le deuxième en importance dans le monde en matière de films produits après Bollywood, mais devant Hollywood!

« L'industrie cinématographique du pays est plus importante que Hollywood. »

Nombreux sont les investisseurs et les entreprises de l’étranger qui commencent à considérer le plus grand port du pays – et l’un des plus importants en Afrique – comme un endroit incontournable pour y brasser des affaires et s’y implanter. Lagos est déjà une plaque tournante importante pour plusieurs entreprises canadiennes qui bénéficient d’occasions d’affaires à travers le pays, lequel est un des principaux partenaires commerciaux du Canada en Afrique subsaharienne, notamment dans les secteurs de l’aéronautique, de l’énergie, de l’éducation et du transport. À la suite de l’établissement d’une Commission binationale Canada-Nigéria en 2012, les ministres du Commerce des deux pays

ont d’ailleurs fait part de leur souhait de voir, d’ici 2015, la valeur de leurs échanges commerciaux atteindre pas moins de 6 milliards de dollars. LAGOS LA CHAOTIQUE Perçue comme un véritable eldorado, Lagos verrait 6 000 nouveaux arrivants débarquer chez elle quotidiennement pour profiter du bouillonnement économique. Mais cette migration massive et incessante n’est pas sans conséquence pour la ville. Celle-ci, qui compterait déjà plus de 20 millions d’habitants, voire plus, puisqu’aucun recensement officiel n’a été fait depuis 2006, ne dispose pas pour le moment d’infrastructures adéquates pour supporter ce brusque changement démographique. Elle manque par exemple cruellement d’espace de logements, si bien qu’elle a dû s’étendre dans sa lagune, où des bidonvilles ont littéralement été construits sur des pilotis. Lagos souffre également d’embouteillages monstres qui, chaque jour, retiennent prisonniers pendant des heures des milliers de Lagotiens se rendant au travail. Ajoutez à cela le manque d’accès à l’eau potable, les coupures d’électricité fréquentes, la pollution, la pauvreté et la criminalité et vous obtenez le portrait d’une agglomération totalement désordonnée. Mais les choses sont en cours de changement… radical!


Ville du monde

BABATUNDE FASHOLA : TRANSFORMER LAGOS « L’ordre naît du chaos. » Voilà ce qui semble être le leitmotiv de Babatunde Fashola, gouverneur de l’État de Lagos depuis son arrivée au pouvoir en 2007. Voyant son potentiel économique et désireux d’offrir une meilleure qualité de vie à ces citoyens, l’homme reconnu comme étant proactif a déployé de grands moyens dans les dernières années pour tenter de faire oublier la réputation de ville insalubre, dangereuse et chaotique que traîne Lagos.

« Lagos est en voie de devenir la troisième agglomération la plus peuplée du monde. » Le plan d’action de celui qui est devenu une star auprès de la population lagotienne (il a été réélu avec plus de 81 % des voix en avril 2011 et plusieurs Nigérians aimeraient un jour le voir à la tête du pays), qui est en grande partie fondé sur une meilleure perception des impôts et sur l’établissement de partenariats public-privé, offre déjà des résultats concrets. On compte parmi ceux-ci la construction de routes et de ponts, le

développement d’un réseau efficace de transports en commun (par exemple des voies d’autobus réservées, le Bus Rapid Transit, et des lignes de train léger) et l’implantation de feux de circulation qui ont commencé à désengorger certaines parties de Lagos. Un service de collecte des ordures et la création d’espaces verts ont quant à eux contribué à assainir la ville, tandis que sa sécurité, une des grandes priorités du gouverneur, a été renforcée par des lois routières plus strictes, l’éclairage des voies publiques et même la réhabilitation de petits contrevenants désormais affectés au balayage des rues. L’AVENIR DE LAGOS En très peu de temps, le visage de Lagos s’est spectaculairement transformé sous le coup de baguette de Babatunde Fashola. Mais à l’approche de la fin de son deuxième et dernier mandat, qui arrivera officiellement à terme en janvier 2015, la ville n’est pas encore tout à fait devenue ce modèle de cité moderne qu’il a toujours voulu en faire. Pour le successeur du gouverneur, les défis (urbanistiques, sociaux, économiques, etc.) seront grands pour ne pas que Lagos, en voie de devenir la troisième agglomération la plus peuplée du monde, devienne un miroir aux alouettes pour tous ceux qui y sont attirés.

Il y a des machines qu’on contrôle.

EKO ATLANTIC : LA « DUBAÏ NIGÉRIANE » Les ambitions du gouverneur pour réformer Lagos sont partagées par les promoteurs d’Eko Atlantic qui, au début de l’année 2013, ont lancé un projet immobilier d’une ampleur encore jamais vue en Afrique. L’île artificielle de 10 km2 qui est littéralement en train de pousser dans la lagune agira à titre de mur contre l’érosion de la côte, mais promet surtout de devenir le cœur financier de l’Afrique de l’Ouest. Dans cette « Dubaï nigériane » modelée de gratte-ciel aux allures futuristes seront concentrés des institutions financières, bien sûr, mais aussi des complexes touristiques et résidentiels de luxe et des développements commerciaux. Les instigateurs d’Eko Atlantic projettent que, d’ici une vingtaine d’années, 250 000 personnes y habiteront tandis que 150 000 de plus s’y rendront travailler quotidiennement. Financée par des investisseurs privés, cette « merveille du 21e siècle », comme ils la désignent, risque toutefois de devenir un club très sélect non accessible à la majorité de la population lagotienne, qui vit sous le seuil de la pauvreté.

Et des machines qu’on ne contrôle pas.

Aux machines à sous et aux appareils de loterie vidéo, rien ne peut augmenter les chances de gagner. C’est toujours le hasard qui décide. Parce que le jeu doit rester un jeu, visitez

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TOMATES

MORNING STAR

LA GESTION

PARTICIPATIVE

SANS PÉPIN -

Un quart d'un trillion de dollars. C’est ce que coûte annuellement à la société américaine la perte de productivité causée par le manque de motivation des employés qui œuvrent au sein des entreprises du pays, selon un sondage Gallup. Mais la gestion participative, incarnée par l’entreprise de transformation de tomates californienne Morning Star, pourrait bien changer la donne. Par Francis Halin


Ressources humaines

ROI DE LA TOMATE Quelques chiffres d’abord. Morning Star n’est pas une PME. Ce sont 600 employés qui y travaillent à temps plein et 2400 autres employés qui sont répartis dans trois usines. Son chiffre d’affaires dépasse les 700 millions de dollars par année! L’entreprise qui transforme 40 % de la tomate aux États-Unis pour les multinationales comme Heinz ou Campbell’s fait d’ailleurs rougir plusieurs géants de ce monde à l’heure actuelle. Remontons aux origines de l’entreprise. 1990. Chris Rufer a en poche un MBA de l’Université de Californie à Los Angeles. Il ouvre sa première usine de transformation de tomates en proposant aux 24 employés de la gérer eux-mêmes! Chris Rufer leur demande de respecter deux idées maîtresses, soit de ne pas faire usage de la force envers leurs collègues et de respecter les engagements pris envers ces derniers. Pour lui, personne n’est le patron. Seule la mission de l’entreprise compte. Le travail d’équipe, l’intégrité, la tolérance et la responsabilité environnementale sont des valeurs présentes dans les lettres patentes de l’entreprise. MODE D’EMPLOI Pour Morning Star, la gestion participative signifie que les travailleurs détiennent un véritable pouvoir au sein de l’entreprise et peuvent donc prendre des décisions en collégialité. Ceux-ci résolvent les conflits entre eux et peuvent même décider d’acheter de l’équipement ou d’embaucher un travailleur, si nécessaire. Pour ce faire, ils en discutent en groupe, et procèdent ensuite. Évidemment, l’achat d’équipement est coordonné par l’entreprise afin de maximiser son pouvoir d’achat. Bref, il s’agit pour les employés de respecter des principes, des valeurs, plutôt que d’obéir

« L’entreprise qui transforme 40 % de la tomate aux États-Unis pour les multinationales comme Heinz ou Campbell’s fait rougir plusieurs géants de ce monde. »

Morning Star est tellement convaincu du bien-fondé de son modèle organisationnel idéologique qu'il a mis sur pied en 2008 le Morning Star Self-Management Institute pour pousser plus loin ses idées et diffuser ses façons de faire. Sa mission? Faire rayonner, développer et promouvoir les principes de la gestion participative dans la société et auprès de ses clients. L’Institut défend aussi l’idée selon laquelle la gestion participative rend les employés plus heureux. Mais cette vision de la gestion est-elle si parfaite en réalité que le prétend l’Institut?

L’IDÉE DU SIÈCLE ? « Morning Star est une belle entreprise à succès. C’est vrai. Mais la gestion participative n’est pas nécessairement la panacée », estime François Courcy, professeur titulaire à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Sherbrooke. Ce dernier enseigne le cheminement organisationnel au troisième cycle universitaire (niveau doctorat).

« Il s’agit pour les employés de respecter des principes, des valeurs, plutôt que d’obéir à une quelconque structure. » « Une de mes collègues a observé une augmentation du taux d’épuisement professionnel, une perte de sens et un sentiment d’insécurité chez les membres du personnel. Les employés ont également besoin de sentir que leur rôle est bien défini, et ils sont heureux de la rétroaction régulièrement sur leur contribution au succès de l’entreprise », tient-il à rappeler. Même son de cloche du côté de François-Bernard Malo, professeur agrégé au département des relations industrielles de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval : « Il faut reconnaître qu’il y a plusieurs organisations où les employés se rendent au travail seulement pour aller chercher leur chèque de paye… Bref, ils ne veulent pas avoir plus de responsabilités ni prendre des risques », estime FrançoisBernard Malo, convaincu que tous ne sont pas prêts à s’investir dans ce type d’aventure qui semble pourtant porter ses fruits pour la rebelle californienne.

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à une quelconque structure. Chez Morning Star, les bureaux administratifs sont situés près des usines pour rappeler la proximité avec les travailleurs qui y consacrent tout leur temps. Chaque collègue signe une lettre d’engagement appelée CLOU pour Colleague Letter of Understanding dans laquelle est décrite la contribution que celui-ci souhaite apporter à la compagnie. Et les augmentations de salaire? Cette tâche revient à un comité composé de collègues qui évaluent la performance de celui qui en fait la demande en se référant à son CLOU. En moyenne, les salaires sont supérieurs de 15 % à ceux des autres grands joueurs de l’industrie. Morning Star offre aussi 35 % plus d’avantages sociaux que les entreprises de son secteur! Elle a bien à sa tête quelques gestionnaires et un chef de la direction qui s’assure du bon fonctionnement de l’entreprise, mais ceux-ci ne gagnent toutefois que six fois le salaire de l’employé le moins bien rémunéré de l’entreprise… En guise de comparaison, les hauts dirigeants des plus grandes entreprises canadiennes gagnent en moyenne 171 fois le salaire de leur employé moyen, selon une étude du Centre canadien de politiques alternatives.

INSPIRO

arry Hamel, professeur invité à la London Business School, lançait en boutade dans un article de la prestigieuse Harvard Business Review il y a trois ans : « D’abord et avant tout : mettez à la porte tous les patrons! ». Il jetait ainsi un pavé dans la mare du vaste monde de la gestion. Pour ce directeur du Management Innovation eXchange, un groupe virtuel de recherche s’intéressant aux modèles de gestion innovatrice, il ne faisait aucun doute que Morning Star méritait une attention particulière… pour mieux comprendre sa politique de gestion participative unique au monde.

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pour une vie de bureau réussie TINDER, TWITTER, TEXTO

MOTIFS DE CONGÉDIEMENT ? Par Chanel Alepin, avocate, Alepin Gauthier Avocats

L’utilisation des téléphones intelligents en milieu de travail est un phénomène courant, mais relativement récent. Ainsi, les employeurs ont dû se positionner : certains tolèrent que leurs employés utilisent leur appareil durant les heures de travail, alors que d’autres l’interdisent strictement. Dans un scénario où l’employé ne respecte pas la ligne de pensée de son employeur quant à l’utilisation du téléphone cellulaire, jusqu’où pourrait aller la sanction? Avertissement? Suspension? Congédiement? PLUSIEURS FACTEURS SONT À PRENDRE EN COMPTE. 1. EST-CE QU’IL EXISTE UNE POLITIQUE SUR L’UTILISATION DES CELLULAIRES EN MILIEU DE TRAVAIL? Il est possible que l’employeur se soit doté d’une politique visant à régir l’utilisation des cellulaires en milieu de travail. Cette politique pourrait, par exemple, prévoir qu’il est uniquement permis d’utiliser le cellulaire durant les pauses. Elle pourrait aussi indiquer qu’une utilisation minimale du cellulaire, n’affectant pas la productivité de l’employé, est tolérée. La politique doit être connue, expliquée et appliquée afin de pouvoir être rappelée à l’employé qui ne la respecte pas. 2. EST-CE QUE LE TÉLÉPHONE CELLULAIRE EST PAYÉ PAR L’EMPLOYEUR? Si le téléphone cellulaire est payé par l’employeur afin que l’employé l’utilise dans le cadre de son travail, alors il s’agit d’un outil de travail qui est censé être utilisé uniquement à cette fin. Même en l’absence d’une politique, l’employeur ayant des motifs sérieux de croire que l’employé passe du temps sur son cellulaire à des fins personnelles durant les heures de travail pourrait aller jusqu’à vérifier l’historique d’utilisation et cybersurveiller l’employé par un expert en informatique.

3. QUELLE EST L’UTILISATION QUI EN EST FAITE PAR L’EMPLOYÉ? Si dix minutes sur des sites de recettes peuvent être acceptables, une minute sur un site pornographique ne l’est probablement pas. Également, un employé qui utiliserait son cellulaire afin de faire concurrence à son employeur enfreindrait son obligation de loyauté. 4. EST-CE QUE L’UTILISATION A DES RÉPERCUSSIONS SUR LA PRESTATION DE TRAVAIL, L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL OU LA CLIENTÈLE? L’utilisation personnelle ne devrait jamais affecter la productivité de l’employé. Elle ne devrait pas non plus affecter le climat de travail en dérangeant les autres membres du personnel dans l’exécution de leurs tâches. Finalement, elle ne doit pas affecter l’expérience du client, soit en projetant une image d’une entreprise plus ou moins sérieuse ou soit en affectant la prestation du service qui lui est rendu. Enfin, un employeur pourrait, en présence d’une politique connue, expliquée et appliquée, aller jusqu’à congédier un employé qui enfreindrait gravement le règlement d’utilisation des cellulaires en milieu de travail. Toutefois, il faut que la sanction soit proportionnelle à l’acte reproché en vertu du principe de la gradation des sanctions. En l’absence de politique claire, les tribunaux pourraient être enclins à réduire la sanction ou l’annuler si elle ne semble pas proportionnelle à la faute de l’employé.


Trucs & astuces

AU SECOURS!

Il y a plusieurs façons de réagir à une crise professionnelle selon votre

J’AI FAIT UNE GROSSE ERREUR, ET JE NE SAIS PAS QUOI FAIRE!

personnalité au travail : émotivité, impulsivité, sang-froid et lâcher-prise. En comprenant quelle réaction vous êtes susceptible d’avoir, vous pourrez mieux penser à la fameuse question « comment réagir? ». Tout d’abord, sachez différencier la crise d’une tempête dans un verre d’eau. Ensuite, le plus important est de garder la tête froide! Une grosse erreur peut nuire sérieusement à votre réputation. Réagir de manière excessive est aussi dommageable que de ne pas réagir suffisamment.

Par Anne-Marie Caron, conseillère, Tact Conseil

QUE FAIRE? Voici quelques principes de base que les experts en communication appliquent couramment en situation de gestion de crise et qui peuvent aussi être appliqués dans votre quotidien professionnel.

Si possible, rassemblez les courriels et documents concernés afin de présenter un portrait global de la situation.

1. LA TRANSPARENCE Dire seulement la vérité et la dire rapidement! Ne tentez pas de cacher votre erreur, surtout si elle risque d’avoir des conséquences importantes sur le reste de l’entreprise ou sur vos collègues. Elle finira par se savoir un jour ou l’autre; aussi bien que la nouvelle provienne directement de vous.

4. TROUVER UNE SOLUTION ET PROPOSER D'AUTRES OPTIONS Votre sang-froid sera votre meilleure porte de sortie. Si vous êtes en mesure de le faire, explorez des pistes de solution ou des options pour remédier à la situation. Votre patron est certainement très occupé, mais s’il observe en vous une débrouillardise et un professionnalisme hors du commun, la situation pourrait tourner en votre faveur.

2. LA COHÉRENCE Ne laissez pas quelqu’un d’autre rapporter la mauvaise nouvelle à votre place. Évitez d’en parler tous azimuts à vos collègues avant d’en avoir avisé votre supérieur. Vous en êtes le responsable, c’est vous qui connaissez les faits.

5. L’ERREUR EST HUMAINE! Reconnaître son erreur est parfois difficile. Certaines personnes verront leur ego écorché au passage, d’autres voudront s’autoflageller. Dites-vous que la situation est temporaire et profitez-en pour en tirer des leçons.

3. LA CRÉDIBILITÉ Soyez préparé à répondre aux questions : comment? pourquoi? etc.

On ne juge pas les gens par les erreurs qu’ils ont commises, mais par ce qu’ils ont appris à la suite de celles-ci!

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LES 10 COMMANDEMENTS

D’UN SPORTIF DES AFFAIRES Par Philippe R. Bertrand, vice-président, chef de la croissance, Équation Humaine et Julie Archer, psychologue de formation et finissante au DESSCM aux HEC

Le sport peut aider à devenir un meilleur leader et entrepreneur, en s’inspirant de la psychologie de la performance des athlètes de haut niveau, qui adoptent certaines dispositions mentales gagnantes. On ne peut cependant pas diriger son entreprise comme on dirige une équipe de sport, mais avoir l’esprit sportif, ça aide énormément! 1. PARLER À SON COACH Il nous faut tous quelqu’un qui nous guide et qui nous pousse à aller plus loin. C’est facile de se mentir à soi-même. Une personne objective, franche et qui a du tact saura nous aider à affronter les défis et nous guider pour trouver des solutions énergisantes. 2. SE PRÉPARER ET SIMULER Le succès instantané, ça ne se passe que dans les films. Il faut de la discipline et de la pratique pour devenir le numéro 1. Si je suis bon pour improviser au besoin, c’est que je me suis longtemps préparé. Dans le sport comme dans les affaires, il faut toujours être plus préparé qu’on pense en avoir besoin. 3. FAIRE DES CONSTATS D’ÉCHEC Il est facile de mettre nos échecs sur le dos des circonstances et de passer outre l’occasion qu’on a d’apprendre de nos erreurs. Or, si je ne sais pas ce qui a mené à l’échec, comment voulez-vous que je m’améliore la prochaine fois? 4. CÉLÉBRER LES VICTOIRES Il est primordial de célébrer ses victoires. Au bureau, nous sonnons une cloche chaque fois que nous signons un nouveau client. C’est un rappel que nous devons l’entendre au minimum une fois par semaine et que les réussites doivent être partagées en groupe. 5. RESTER À L’AFFÛT DES NOUVELLES TENDANCES Pour performer et s’améliorer dans le sport, il faut avoir de l’équipement à jour. En affaires, j’explore des techniques toujours plus évoluées pour garder mon « edge » sur le marché. Avant d’entreprendre, mettez-vous à jour!

6. VISUALISER Avoir une vision pour son entreprise, c’est primordial. Faire de l’imagerie mentale pour l’amener à prendre forme, c’est une autre paire de manches. Au golf, je visualise la ligne que prendra ma balle. 7. SE FIXER DES OBJECTIFS RÉALISTES Oui, il faut viser haut et loin pour avoir du succès. Mais si on n’a pas les deux pieds sur terre quand on fixe nos objectifs, on s’enligne pour l’échec. Un bon plan stratégique et des tactiques bien « groundées » nécessitent quant à eux d’ajuster également son tir afin de garder le cap. 8. CONNAÎTRE SES LIMITES Les sportifs de haut niveau qui parviennent au podium ont bien dosé leurs efforts avant la course. Afin d’éviter le surentraînement ou, dans le cas du travail, le burnout, ils ont réparti leurs efforts en tenant compte de leurs limites. Quand on n’a plus de plaisir ou que ça fait mal, c’est signe qu’il faut changer sa routine ou s’arrêter. 9. MAINTENIR LE CENTRE D'ATTENTION On l’appelle la « zone », cette bulle où les distractions n’existent plus. C’est l’état mental de concentration dans lequel se mettent les athlètes de haut niveau avant une course. S’il est relativement facile d’y accéder, le défi est d’y rester.

RESTEZ VOUS-MÊMES En somme, on dirige comme on est. Si votre patron est mauvais perdant, il aura tendance à tirer son équipe vers le bas. Si vous êtes zélé, vous gérerez en zélé. Ne cherchez pas à vous changer. Il vous faudra plus d’énergie pour corriger vos faiblesses que pour développer vos forces. Celles que vous avez dans le sport, c’est celles qu’il vous faut développer en affaires. Vous êtes un sprinteur? Déléguez les projets de longue haleine à un marathonien! Vous êtes un casse-cou? Associez-vous à un golfeur. Vous adorez les sports d’équipe? Prenez en charge les mandats difficiles à gérer. Bref, quelle que soit l’activité sportive que vous préférez, apprenez à vous en servir au bureau. Vous ne verrez plus votre rôle de la même façon, parole d’un sportif des affaires!

10. FAIRE DU SPORT! Enfin, comme il y a des jours où on n’est pas à notre meilleur, où les stratégies de gestion du stress habituelles ne fonctionnent pas, il faut des mécanismes pour éviter que nos faiblesses ne nuisent aux autres. Souvent, c’est sur le plan des émotions que le travail de prévention doit être fait. Mon truc : quitter le bureau un peu plus tôt et… aller faire du sport!

CHAQUE SEMAINE, RETROUVEZ LA CHRONIQUE DE PHILIPPE R.BERTRAND SUR INSPIROMEDIA.CA


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présente

T- AUNIQUE iLLe « La mode est avant tout un art du changement. » – John Galliano. Récemment, le controversé couturier a fait parlé de lui pour ses propos antisémites. Un scandale qui a secoué la planète mode. Galliano s’est ensuite excusé, mais cette erreur magistrale lui a coûté son prestigieux poste chez Dior. Par Geneviève Côté, animatrice et coproductrice de l’émission À 4 épingles à MAtv

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ourtant, il fut une époque où la diversité culturelle et corporelle plaisait à Galliano. Il l’a démontré dans ses défilés, où il mettait en scène une grande diversité corporelle. Un choix audacieux qui le distinguait de ses homologues, qui eux ne présentaient que des mannequins filiformes.

La mode est peut-être un art du changement, mais l’industrie de la mode est réfractaire au changement. Avec toutes les campagnes de sensibilisation contre les troubles alimentaires et pour l’acceptation de soi, comment se fait-il que les mannequins très maigres demeurent la norme? Dans l’univers des magazines de mode, cette contradiction est évidente. Louise Dugas, qui a travaillé au sein d’Elle Québec pendant quinze ans, dont cinq en tant que rédactrice en chef, a beaucoup fait pour essayer de changer les mentalités dans le milieu de la mode. C’est elle qui a notamment mis en couverture du magazine les mannequins taille plus Crystal Renn (2010) et Justine Legault (2013). Malgré cela, l’équipe rédactionnelle n’a pas son mot à dire sur la publicité qui se retrouve dans ses pages. « Voilà pourquoi on retrouve parfois une mannequin en chair en couverture pour le spécial taille plus et une publicité "Perdez 5 livres en 5 jours" deux pages plus loin!  », explique Mme Dugas. Cette promotion de la maigreur peut avoir des conséquences désastreuses chez les jeunes filles. Myriame Trudel, directrice de la Maison l'Éclaircie, qui vient en aide aux jeunes vivant avec des troubles alimentaires, stipule qu’un tiers des fillettes de 9 ans et 60 % de celles de 13 ans ont entrepris des actions afin de perdre du poids. Mme Trudel confirme qu’elles se comparent continuellement aux publicités

de mode. Or, il s’agit d’une image déformée de la féminité. La taille moyenne d’une mannequin est de 4. La taille moyenne de la femme nord-américaine est de 14! Les femmes elles-mêmes sont en partie responsables de la permanence de leurs diktats. Il est prouvé que les consommatrices de mode préfèrent en majorité les mannequins filiformes. De plus, une publicité de régime en couverture de magazine fait vendre jusqu’à 10 000 copies de plus. La mode vend du rêve. L’inaccessible (la minceur) fait rêver. Cependant, le milieu de la mode reste le plus grand responsable. La norme veut que les échantillons de vêtements utilisés pour présenter les nouvelles collections lors des défilés et séances photo soient de très petite taille. Ainsi, seul un mannequin filiforme peut le porter. La question demeure : comment ne plus restreindre la mode à une taille unique? Plusieurs actions ont été posées afin de renverser la vapeur. En 2012, Israël est devenu le premier pays à adopter une législation interdisant l’image de mannequins très maigres. La même année, le magazine Vogue a pris l’engagement d’employer uniquement des mannequins de 16 ans et plus. Plus près de chez nous, la création de la Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée par Léa Clermont-Dion et Jacinthe Veillette est un pas dans la bonne direction. Galliano vient tout juste d’annoncer son retour. L’enfant terrible de la mode joindra la Maison Martin Margiela. Cette griffe parisienne se targue de lancer continuellement des innovations. Pourquoi alors ne pas le prouver en faisant place à une plus grande diversité corporelle lors du prochain défilé?


6 DESTINATIONS D’HIVER C'est bien connu, l'hiver nous ôte souvent l'envie

ESCAPADE FIN DE SEMAINE

de sortir et nous pousse à hiberner chez nous. Pourtant, le Québec regorge de richesse durant cette période de l'année. Alors, on se motive, on s'habille chaudement et allez hop, on y va!

Par Audrey Barbier

4 www.polarbearsclub.ca ©

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www.culturepop.qc.ca ©

www.cecobois.com ©

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www.yellowstone.net ©

3. HISTORIQUE Réserve Wendake L'Hôtel-Musée des Premières Nations situé au cœur de la réserve Wendake a pour mission de préserver la culture des HuronsWendat. Vous passerez la nuit dans la Maison longue, habitation traditionnelle de ce peuple millénaire, et profiterez du calme environnant. En plus d'une atmosphère unique, vous bénéficierez d'un sac-cadeau, un dîner trois services, une dégustation de thé et une visite guidée. Où? Wendake

2. INSOLITE La vieille prison de Trois-Rivières Considérée aujourd'hui comme faisant partie du patrimoine historique de TroisRivières, la prison accueille chaque semaine des centaines de visiteurs. Pour revivre l'atmosphère carcérale de l'époque et en apprendre davantage sur les conditions de vie des détenus, vous pouvez passer la nuit dans une cellule. Tenue de circonstance, prise d'empreintes, photo et petit-déjeuner du prisonnier… Expérience unique en perspective! Où? Trois-Rivières

4. ROMANTIQUE L'Hôtel de glace La réputation du célèbre Hôtel de glace de Québec n'est plus à faire! Véritable œuvre d'art aussi typique qu'enchanteresse, il est le lieu parfait pour un tête-à-tête inoubliable au cœur de la magie hivernale. En plus, vous profiterez d'un design entièrement nouveau puisque l'Hôtel de glace fêtera son 15e anniversaire cette année. Du 5 janvier au 22 mars, partez à la découverte d'un monde fascinant! Où? Québec

Crédit photo: Mathieu Dupuis - Sépaq

5. AVENTURE Héli-Charlevoix Vous partirez de Baie-Saint-Paul à bord d'un hélicoptère et survolerez les montagnes enneigées avant d'atterrir au sommet du Mont des Morios. Ensuite, vous enfilerez vos raquettes pour une petite randonnée vivifiante et partirez à la rencontre de l'orignal sauvage. Une journée inoubliable qui remplira à coup sûr votre tête d’images époustouflantes! Où? Baie-Saint-Paul 6. NATURE Chalet EXP Le point fort de ces habitations : de larges baies vitrées conçues spécialement pour révéler l’environnement. Dissimulés dans les parcs nationaux du Mont-Tremblant, de la Jacques-Cartier, des Monts-Valin et du Mont-Mégantic, les chalets s'adaptent à la personnalité des lieux qui l'entourent. À la nuit tombée, laissez-vous bercer par la clarté de la lune et des étoiles avec une tasse de thé savouré dans le silence boisé. Où? Quatre parcs nationaux du Québec

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1.DÉTENTE Polar Bear's Club Pour se requinquer un peu, on s'arrête au Polar Bear's Club le temps de profiter de son cadre idyllique et de ses nombreux services. Premier spa nordique à s'être installé au Québec, ce lieu incroyable au décor enchanteur appelle au repos et au bien-être. Après quelques massages, un arrêt dans les bains vapeurs, une promenade en forêt et un souper santé, profitez du confort d'un des lofts ou de la villa. Où? Piedmont

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www.hoteldeglace-canada.com ©

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StartUP

COUP DE CŒUR À chaque numéro, la rédaction vous fait découvrir son coup de coeur parmi les startups de la relève québécoise.

Workland, le Match.com professionnel

La nouvelle plateforme de recrutement anonyme peut vous aider à trouver le poste de vos rêves en évaluant virtuellement votre compatibilité.

Par Marine Thomas

près plusieurs années à occuper un poste de gestion chez Aliments Ultima, Julie Hubert est prête à relever de nouveaux défis. Commence alors un long périple qui durera six mois, et qui l’amènera à passer une cinquantaine d’entrevues et de multiples tests psychométriques qui n’aboutissent à rien. Pourtant, ce ne sont pas tant les offres qui manquent plutôt qu’une incompatibilité entre ce qui est offert et ce qu’elle recherche. Finalement, la jeune femme ne travaillera jamais dans une nouvelle entreprise et préférera démarrer la sienne! Après avoir travaillée deux ans sur l’algorithme, elle lance en janvier dernier la plateforme Workland, un accélérateur de recrutement qui préqualifie les relations pour maximiser les chances qu'il y ait un bon « match ».

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QUI SITES CHANGENT NOTRE FAÇON DE MAGASINER

CAFÉS VIRTUELS Comment ça marche? Le candidat remplit un long questionnaire portant sur ses valeurs personnelles et corporatives, les compétences quotidiennes qu'il aime utiliser ou le salaire recherché. En fonction des offres, l’algorithme se charge d’évaluer quelle pourrait être votre entreprise « âme sœur ». Une fois le jumelage effectué, le système permet aux employeurs de faire une présélection des candidats en fonction du % de compatibilité. Votre profil est ensuite transmis à l'employeur, lorsque vous démontrerez un intérêt pour le poste. Le site se veut ainsi un gain de temps, de stress et d’argent, aussi bien pour le candidat que pour le recruteur. Les utilisateurs (candidats comme employeurs) peuvent alors s’offrir des cafés virtuels afin de démontrer un intérêt pour une mise en relation.

ANONYME Autre atout de taille, Workland est complètement anonyme. Utilisé comme un outil de gestion de carrière, il permet aux candidats passivement à la recherche de s’inscrire en attendant l’offre de leurs rêves, sans crainte que l’employeur actuel ne soit au courant. En effet, c’est le candidat qui choisit de donner accès à ses informations personnelles à une entreprise intéressée à le rencontrer. « Il ne faut pas attendre d'être à la recherche d'emploi pour commencer à chercher! En moyenne, le processus dure de 6 à 12 mois. Or, un professionnel change d’emploi tous les 28 mois. C’est donc presque dix années de leur carrière à être dans l’attente! » explique Julie Hubert. Le moins : Si le site internet est gratuit en mode « exploratoire », les forfaits Professionnel et VIP ont quand à eux un coût.

Le Web a changé notre façon de magasiner. La mode est l’une des catégories où l’achat en ligne s’est le plus rapidement imposé, les sites transactionnels contemporains offrant maintenant une expérience qui se rapproche de celle en boutique. Pour les plus old school d’entre vous qui préfèrent encore se déplacer en boutique, voici trois sites qui vous

Par Alexandre Tellier, directeur recherche, imarklab

convaincront de passer à l’achat en ligne.

ASOS Un des plus gros noms de l'industrie. Le site britannique Asos est assurément un poids lourd avec son offre quasi infinie. Si la raison pour laquelle vous n’achetez pas en ligne est que vous aimez examiner un vêtement sous toutes ses coutures avant de l’acheter, ce site est conçu pour vous. Avec Asos, même les morceaux les plus simples comme les t-shirts sont accompagnés de vidéos qui les présentent en action! On y retrouve aussi des vêtements usagés vendus par des gens comme vous et moi. Vous y trouverez certainement quelque chose à votre goût.

LYST Un autre site britannique en forte croissance. Il a même été identifié comme l’une des 50 entreprises britanniques les plus prometteuses. Lyst, c’est la personnalisation à son paroxysme. Inscrivez-vous et obtenez des suggestions et alertes selon vos marques et designers favoris. Plus besoin de faire le tour de vos magasins préférés, puisqu’ils sont tous rassemblés au même endroit. Le moteur de recherche, précis et simple à utiliser, vous permettra de trouver la perle rare parmi tout ce qu’on vous propose.

ZADY Vous n’aimez pas le commerce électronique, car vous trouvez ça trop impersonnel? Zady, qui se positionne à contre-courant des autres détaillants, met en valeur le travail des artisans-entrepreneurs. Chaque fiche produite est accompagnée d’une description approfondie du fabricant, son histoire et ses valeurs. Zady est un partisan du « slow » plutôt que du « fast fashion » (acheter, porter deux ou trois fois puis jeter). Un must pour ceux qui se préoccupent de l’impact de leur magasinage sur notre planète! Zady ne livre qu’aux États-Unis pour l’instant, mais la livraison internationale s’en vient sous peu.


Pour la majorité d’entre nous, le sapin est avant tout l’arbre qui se retrouve dans notre salon durant le temps des Fêtes et sous lequel nous déposons les cadeaux de Noël. Il se révèle aussi un excellent condiment en cuisine, à la fois épicé et frais, à l’instar du romarin. Inspiro a demandé à deux jeunes chefs de concocter des recettes à base de sapin, aussi hivernales que délicieuses. Par Daphnée Hacker-B

RAGOÛT DE CERF AU SAPIN/ Par Jonathan Rassi

SOUFFLÉ AU SAPIN/ Par Lyssa Barrera

Finaliste cette année à l’émission télévisée Les Chefs!, Jonathan Rassi avoue être un grand amateur de cuisine boréale. « Les conifères et les gibiers se marient magnifiquement bien avec les légumes racines », explique le jeune homme de 27 ans, sous-chef au restaurant Park. « Nous avons longtemps privilégié les herbes de la cuisine française, comme le thym, mais on se rend compte que les plantes d’ici peuvent apporter tout autant de saveur, tant à la viande qu’au poisson. »

Lyssa Barrera est chef et copropriétaire du restaurant La Récolte Espace local, où elle partage les rênes avec ses deux alliés, Étienne Huot et Denis Vukmirovic. « Il y a moyen d’être très créatif avec les produits d’ici. Qu’il s’agisse du sapin, du cèdre, des baies de genévrier… tous peuvent aromatiser les plats mijotés, mais aussi les marinades, les soupes et, pourquoi pas, les desserts! » lancet-elle. Lyssa nous fait découvrir une succulente recette de soufflé sucré au sapin.

Pour : 4 personnes Temps de préparation : 30 à 45 minutes Temps de cuisson : 3 h INGRÉDIENTS 800g de cubes de cerf à braiser; 2 carottes coupées en dés; 2 panais coupés en dés; 1 céleri-rave coupé en dés; 1 gros oignon ciselé; 2 gousses d’ail hachées, 100 ml de Sortilège (whisky à l’érable); 1,5 l de fond de gibier; 25 g de beurre; 25 g de farine; 1 feuille de laurier; 1 grande branche de sapin ou plusieurs petites; 500 g de pâte à tarte; 1 jaune d’œuf battu; sel et poivre; 2 branches de sapin avec aiguilles; 100 ml d’huile de canola, 50 g d’aiguilles de sapin séchées; 30 g de sel fin; 15 g de sucre. PRÉPARATION 1. Ragoût Préchauffer le four à 400 F. Dans une cocotte en fonte, à feu vif, faire saisir les cubes de cerf assaisonnés afin d’avoir une belle coloration. Ajouter tous les légumes, le beurre, la feuille de laurier, la branche de sapin et bien faire suer. Déglacer avec le Sortilège et réduire jusqu’à sec. Ajouter la farine et le fond de gibier, assaisonner au goût et laisser cuire à feu doux pendant environ 3 heures. Le ragoût est prêt quand la viande est bien tendre.

Pour : 6 personnes Temps de préparation : 45 minutes Temps de cuisson : 12 à 15 minutes INGRÉDIENTS 250 ml de lait; 8 à 10 branches de sapin ou de cèdre; 175 g de sucre; 25 g de fécule; 2 jaunes d’œufs; 7 blancs d’œufs; 1 cuillère à soupe de beurre à la température de la pièce. PRÉPARATION 1. Beurrer et sucrer six ramequins et les placer sur une plaque. Réserver. Préchauffer le four à 400 F.

2. Huile de sapin Dans une petite casserole, mettre l’huile et les branches de sapin et chauffer à feu moyen pendant 4 minutes. Retirer du feu et laisser infuser pendant une heure.

3. Mélanger les ingrédients À l’aide d’un mélangeur, monter 215 g de blanc d’oeuf en neige et ajouter petit à petit 110 g de sucre. Toujours à l’aide du mélangeur, mélanger le tiers de la neige à la crème pâtissière, puis incorporer délicatement le reste en soulevant avec une spatule.

4. Cuisson Découper la pâte à tarte de façon à recouvrir 4 bols individuels allant au four. Répartir le ragoût dans les bols, et y ajouter une cuillère à soupe d’huile de sapin. Recouvrir des pâtes à tarte. Badigeonner les pâtes avec le jaune d’œuf et parsemer de sel de sapin. Mettre au four jusqu’à ce que la pâte soit bien dorée et croustillante.

4. Cuisson Verser la préparation dans les ramequins jusqu’au bord, égaliser avec une petite spatule.Mettre les ramequins au four. Pendant la cuisson, ne pas ouvrir la porte. Cuire environ 15 minutes pour de petits ramequins, ajuster selon la grandeur. Les soufflés devraient avoir gonflé d’environ 1 pouce au-dessus du ramequin.

DES FOURNISSEURS AU CŒUR DE LA GASPÉSIE Vivre de ce que la Terre offre, c’est la philosophie de Gaspésie sauvage, une compagnie qui fournit des produits directement cueillis de la forêt aux restaurateurs, aux transformateurs et aux commerçants. « Chaque année, au printemps, nous cueillons les jeunes pousses de sapin, ils contiennent beaucoup d’huile essentielle et sont très aromatiques », explique Gérard Mathar, qui a mis sur pied l’entreprise avec sa femme. Parmi leurs clients, on note la brasserie Dieu du Ciel!, le restaurant Les 400 coups, le spa Balnea…

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3. Sel de sapin Dans un mélangeur, mettre les aiguilles séchées de sapin, le sel et le sucre et broyer.

2. Crème pâtissière Mettre les branches de sapin et le lait dans une casserole et mettre le feu à basse température durant 30 minutes environ. Retirer les branches de sapin. S’assurer d’avoir encore 250 ml de lait, au besoin en ajouter un peu. Ajouter 65 g de sucre et porter à ébullition. Dans un bol, battre les jaunes d’œufs, la fécule et le beurre. Ajouter le lait chaud au bol et mettre sur le feu. Brasser constamment pendant 2 à 3 minutes jusqu’au premier bouillon. Refroidir rapidement.

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LE SAPIN S’INVITE À TABLE

Recettes

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Crédit Photos : Andrew Neugebauer

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avec CAMILLE LEBLANC-BAZINET

• Âge : 28 ans Championne du monde de CrossFit, elle a remporté la 8e édition des Reebok CrossFit Games le 27 juillet 2014. L’étudiante en génie chimique de l’Université de Sherbrooke fait du CrossFit depuis cinq ans. Propos recueillis par Nicole Yeba

Comment es-tu entrée dans le monde du CrossFit? C.L.B. : Je faisais de la gymnastique quand j'étais plus petite et je me suis blessée. J'ai fait d'autres sports et j'ai commencé à jouer au rugby. Mes coéquipiers de rugby faisaient du Crossfit pour se tenir en forme. Ils m'ont lancé le défi d’essayer et après je suis tombée en amour. Quelles sont les émotions ressenties lors d’une compétition de CrossFit? C.L.B. : C'est vraiment un mélange d’émotions semblables à des montagnes russes. Les compétitions sont plus exigeantes émotionnellement que physiquement. Il faut vraiment rester concentré longtemps et ne rien laisser t'affecter. Quelles stratégies utilises-tu pour te démarquer? C.L.B. : Il faut savoir ce dont tu es capable et utiliser les autres pour te pousser et te donner de l'énergie. Il faut être prêt à appuyer sur la pédale de gaz quand c'est le temps, même quand c’est douloureux. As-tu une habitude particulière avant une compétition? C.L.B. : Avant une compétition, ma routine c'est de manger au restaurant avec mon mari ou des gens qui me rendent heureuse. Je mange beaucoup pour avoir toute l'énergie nécessaire pour la compétition. Je n’ai pas vraiment faim pendant les compétitions, donc je m’assure que mes réserves d’énergie sont au

maximum. Je vais souvent regarder un film ou des émissions de télé drôles pour ne pas trop penser à la compétition et bien dormir. Je me mets dans un bon état d’esprit pour être heureuse et me changer les idées. Outre l’entraînement physique, investistu ton temps dans une autre sphère comme la psychologie sportive pour améliorer tes performances? C.L.B. : Je ne le fais pas avec un professionnel, mais je fais beaucoup de méditation. Je le fais pour visualiser comment je performe durant mes entraînements, comment je réagis quand de mauvaises choses arrivent. Je visualise comment surmonter des obstacles quand je suis en compétition. C'est un peu la logique interne en psychologie sportive. Je le fais avec mon mari, on se donne des mantras et des objectifs. As-tu un mentor qui t’inspire? C.L.B. : Non, ce qui m'inspire le plus c'est de trouver mes propres limites. Être un bon modèle pour les jeunes filles et les femmes m'inspire à repousser mes limites. Il s'agit de montrer à toutes les femmes que nous pouvons aussi faire des choses comme ça et que nous avons assurément notre place. Si tu fais un bilan de ta carrière, qu’est-ce qui a été le plus difficile? C.L.B. : De toujours continuer sans relâche. La beauté du CrossFit, c'est qu'on trouve toujours de nouvelles faiblesses ou des choses qu'on n'est pas encore capable de faire aussi bien qu'un autre compétiteur, ce

qui constitue toujours un nouveau défi. Quels sacrifices sont nécessaires pour percer dans le sport professionnel? C.L.B. : Le plus gros sacrifice à faire est surtout du côté social. Je ne bois presque jamais, peutêtre un demi-verre de vin une à deux fois par année. Il faut également être sans relâche avec soi-même et ne pas laisser les gens autour de toi t'influencer. Es-tu impliquée ou engagée dans une fondation qui te tient à cœur? C.L.B. : Les athlètes de CrossFit essaient dès qu’ils peuvent de ramasser de l'argent annuellement pour l’organisme CrossFit for Hope. Les athlètes qui vont aux Reebok CrossFit Games vont remettre leurs vêtements. Nous allons ramasser de l'argent pour envoyer à la Fondation Saint-Jude ou à des enfants malades pour les aider à payer leurs traitements. J'ai également lancé une collection de vêtements qui s'appelle Via Privé. C'est un peu comme TOMS : pour chaque vêtement que les gens achètent, on fait des vêtements pour les enfants dans le besoin. Quels sont tes projets d’après-carrière et comment ton bagage de crossfitteuse t'aidera-t-il à réaliser ces projets? C.L.B. : Je vais rester encore dans le CrossFit pour un moment. Je ne suis pas prête de quitter ce sport et ma carrière ne fait que commencer. Je suis aussi une étudiante à temps plein en génie chimique et j'ai presque fini mon BAC. J'aimerais vraiment marier les deux. Je voudrais peut-être faire des projets humanitaires pour aider les enfants.


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Patrick Foley Président, Les Luminaires Eureka

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