Industrie de l'Alimentation

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LE

MAGA ZINE

DES

AFFAIRES

AU

FÉMININ

ALIMENTATION - LE RÈGNE DE LA TRANSFORMATION

CONSOMMATION LOCALE : une tendance durable? CONSEIL D’ADMINISTRATION :

LES FEMMES ÉCRIVENT L’HISTOIRE SANTÉ LA MÉDITATION  :

NOUVEL OUTIL DE PRODUCTIVITÉ

PREMIERESENAFFAIRES.COM Suivez-nous sur :

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DÉCEMBRE 2014

BRIGITTE COUTU LE GOÛT DES AFFAIRES PRÉSIDENTE ET DIRECTRICE ÉDITORIALE, RICARDO MEDIA INC.

CONVENTION POSTES CANADA 41502021


MAGAZINE : ÉDITRICE ET RÉDACTRICE EN CHEF : Margarita Lafontaine ÉDITRICE ASSOCIÉE AFFAIRES PUBLIQUES : Liza Frulla DIRECTRICE DE PRODUCTION : Sara Leblanc RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Marine Thomas RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT  MÉDIAS ÉLECTRONIQUES : Francis Halin DIRECTEUR ARTISTIQUE : Yannick Jacob COORDONNATRICE, SERVICE CLIENT : Isabelle Sauvé RÉVISEURS-CORRECTEURS : Vincent Dupuis Marie-Claude Massé GRILLE GRAPHIQUE : Java Communications PHOTOGRAPHES : Bénédicte Brocard Jacques Lafontaine Phil Bernard JOURNALISTES : Mariève K. Desjardins Theodora Navarro Stéphane Pageau Charline-Ève Pilon Takwa Souissi IMPRESSION : Impart Litho Imprimeur

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SERVICE CLIENT : Pour toutes questions relatives aux abonnements/évènements communiquez avec nous : MONTRÉAL 514 876 0014 QUÉBEC 418 951 3098 serviceclient@premieresenaffaires.com Premières en affaires inc. 1117, rue Sainte-Catherine Ouest, Suite 502 Montréal QC H3B 1H9 Impression : 15 000 copies Postes Canada Convention 41502021 Copyright 2012 - Le contenu du magazine ne peut être reproduit sans autorisation écrite. Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec ISSN 1919-4870

Margarita Lafontaine Crédit : MOCAphoto / Vêtements : KAREN PERRY DESIGN à Montréal.

Qui ne rêve pas d’être mariée à un grand chef qui nous prépare de délicieux mets après une longue journée au travail? C’est le cas de Brigitte Coutu, une femme qui fait briller au quotidien les talents de son mari, Ricardo Larrivée. Son talent est précieux. Après tout, c’est elle la femme d’affaires qui veille à la croissance de la marque. Une femme exceptionnelle à découvrir donc! C’est la première fois que Premières en affaires se penche sur l’industrie de l’alimentation. Ce que je retiens de cette aventure, c’est qu’il y a beaucoup de femmes extraordinaires et peu connues qui œuvrent à nous alimenter sainement. C’est aussi une industrie d’entrepreneures où, souvent, nous pouvons retrouver époux et épouse qui y travaillent main dans la main. Et saviez-vous que c’est la plus importante industrie manufacturière au Québec? Nous voilà encore en fin d’année. Une autre de croissance et de préparation pour de nouveaux projets. Cette année, nous avons réussi avec succès une série d’évènements à Québec, ce qui nous a permis de connaître beaucoup de femmes dans cette ville et ainsi élargir notre réseau et notre portée. Une application iPad vous sera offerte début 2015 et sera ensuite publiée mensuellement. Le contenu sera différent de celui que l’on retrouve dans le magazine papier, car nous traiterons de sujets comme la gouvernance et les derniers développements au niveau de l’ascension des femmes sur des Conseils d’administration. Nous en profitons aussi pour vous faire connaître des femmes en affaires dans le reste du Canada. Je vous encourage à vous abonner via le magasin ITUNES de Apple. Un tout autre projet verra le jour le 16 février 2015 sous le nom ELSOA… Je ne vous en dis pas plus pour l’instant, mais le but sera de vous offrir: L’élégance au service de la femme d’affaires. Au nom de toute l’équipe de Premières en affaires, je vous souhaite de Joyeuses Fêtes, et au plaisir de se revoir en 2015! Bonne lecture, Margarita

DÉCOUVREZ NOS ÉVÈNEMENTS DE L’HIVER sur : premieresenaffaires.com/-Billetterie-Evenements-


SOMMAIRE DÉCEMBRE 2014

| VOLUME 7, NUMÉRO 8

18 BRIGITTE COUTU Le goût des affaires

LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES

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L A CHRONIQUE DE LIZA L’austérité sans rêver : est-ce vraiment la bonne stratégie?

8 L A CHRONIQUE DE NORMA

Le congé parental : peut-on vraiment se le payer?

Dossier ALIMENTATION

Portrait de 8 femmes de l’alimentation

CONSEILS D’EXPERTS FINANCE 35 Soif de croissance, faim de transactions PwC 36 Gestion des risques et surveillance du capital humain par le conseil d’administration : évolution ou révolution? EY

DROIT 10 Le règne de la transformation

37 Au supermarché, pensons vert et local! Sodavex

DROIT DE LA FAMILLE 42 M es conseillers ont mis en place une fiducie afin de protéger ma maison. Ainsi, au moment de la rupture, je ne serai pas obligé de la partager avec mon ex.

COACHING 43 A u-delà de vos compétences, avez-vous de l’influence?

ENTREPRENEURIAT 44 S ylvie Myre - Voyage à rabais

PHILANTHROPIE 46 K arma Nirvana : l’amour d’abord

- LE RÈGNE DE LA TRANSFORMATION

ARTS & CULTURE CONSEIL D’ADMINISTRATION 38 L es femmes écrivent l’histoire

15 Consommation

locale : une tendance durable?

48 A nnabelle Marquis, virtuose du mouvement

SANTÉ 40 L a méditation, nouvel outil de productivité

50 L es coups de cœur de Michèle Bazin


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LA CHRONIQUE DE LIZA -

L’AUSTÉRITÉ SANS RÊVER : EST-CE VRAIMENT LA BONNE STRATÉGIE?

Mon boulot : Créer et maintenir des relations avec les acteurs clés des secteurs Aliments et boissons – Commerce de détail et Produits de consommation – Information et technologie. J’entretiens des liens privilégiés avec nos contacts d’affaires. Je contribue à maximiser, pour eux, la valeur qu’apporte PwC. Je suis constamment à la recherche de solutions et d’idées novatrices. Je mets à contribution le réseau mondial de PwC an de m’assurer que l’expérience de nos clients dépasse leurs attentes.

Dany Lehoux Ma spécialité : le développement des affaires dany.lehoux@ca.pwc.com

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2014-07-16

9:42 AM

PAR LIZA FRULLA, ÉDITRICE ASSOCIÉE, AFFAIRES PUBLIQUES, PREMIÈRES EN AFFAIRES

Nous votons toujours pour ce que nous espérons. Ce qui est acquis est derrière nous. Ajoutez bout à bout ces deux vérités et on peut facilement s’imaginer pourquoi le gouvernement se retrouve dans un tel bourbier. Celui-ci est obligé de restreindre les dépenses pour retrouver l’équilibre budgétaire et s’assurer de satisfaire les agences de notations pour protéger la cote de crédit du Québec. Parallèlement, il doit donner espoir quant à l’avenir, et ce, malgré le discours d’austérité qui prévaut actuellement. Pas facile. Le gouvernement Couillard a décidé d’adopter une stratégie souvent profitable en politique, soit celle de « faire mal » à tout le monde en début de mandat d’un gouvernement majoritaire, afin de mieux réinvestir plus tard. Petit problème : le citoyen-électeur a la mémoire longue. Bien souvent, il oublie les largesses gouvernementales comme les diminutions d’impôts pour se souvenir de la hausse des frais de programmes sociaux ou des freins à l’accès de certains autres.

Ayant franchi le cap de la troisième génération, Les Services Ménagers Roy célèbrent leur 60e anniversaire sous le signe de la réussite et de la continuité.

J’ai oublié de dire qu’il existe un autre principe majeur : les gens votent rarement pour un gouvernement. Ils ont plutôt tendance à voter contre celui-ci. Le gouvernement actuel s’acharne, comme tout bon médecin, à enrayer le mal déficitaire. Son centre d’attention est sur le cancer financier qui ronge la Province. Qu’en est-il de l’espoir, de la vision d’avenir, des remèdes qui aident à contrer la stagnation économique? À force de dire que ça va mal, on finit par

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Crédit: Bénédicte Brocard / photo@work.com

DÉCEMBRE 2014

Durant la dernière campagne électorale provinciale, les différents partis ont présenté aux électeurs leur vision du Québec. Tous les partis, situation financière oblige, ont essayé de démontrer leur rigueur en matière de gestion. De François Legault à Philippe Couillard, en passant par le budget préélectoral du ministre des Finances Nicolas Marceau, chacun y est allé de sa vision minceur, alternant entre protection et création d’emplois. La population devait approuver ces mesures, puisque, sondage à l’appui, 60 % des Québécois étaient en accord avec ces compressions. Sauf que, la nature humaine étant ce qu’elle est, le citoyen est d’accord à ce que l’on coupe... chez son voisin. Mais quand les coupes budgétaires s’appliquent à lui-même, il trouve toujours une bonne raison de se défendre.

s’en convaincre. Et les investisseurs aussi deviennent perméables à ce discours morose. Tout le monde sait que l’on investit avant tout là où il y a un espoir de gain et de réussite. FAIRE VIVRE L’ESPOIR Le Québec a perdu 30 000 emplois depuis le début de l’année pendant que le Canada en gagnait 182 000. Signe que cela va mieux ailleurs au pays que chez nous. Or, il est grand temps de faire valoir nos acquis. Il faut faire vivre l’espoir. Comment? En mettant à profit ces extraordinaires acquis. En laissant nos canaux ouverts aux opportunités qui se présentent au lieu de se fermer aux projets qui font rêver. Prenons exemple sur « Je vois Montréal », un mégaévènement en novembre dernier qui a débouché sur 180 projets, dont plusieurs verront le jour. Les sociétés civiles, d’affaires et institutionnelles, se sont mises ensemble pour imaginer et proposer des projets visionnaires pour Montréal, laquelle avait grandement besoin d’innovation de créativité, et surtout, de vision. Pourquoi ne pas faire la même chose dans toutes les régions du Québec? Partout sur le territoire, nous avons des occasions qui peuvent déboucher sur des projets petits et grands, locaux, nationaux et internationaux. Pourquoi ne pas miser sur un bouillonnement de créativité pouvant servir à l’une ou l’autre des régions? La grandeur du territoire québécois étant amoindrie par l’apport des nouvelles technologies, tout est possible.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

« JE VOIS LE QUÉBEC » Nous avons de solides universités implantées dans plusieurs régions du Québec, des institutions de haut savoir qui communiquent entre elles par les réseaux sociaux. En agriculture, nos produits sont reconnus mondialement pour leur qualité. Si nous avons perdu plusieurs emplois dans le secteur manufacturier, la santé, l’environnement, le numérique, l’information, la culture, le design et j’en passe sont autant de secteurs porteurs d’avenir. Un « Je vois le Québec » pourrait inspirer et inciter un foisonnement de projets qui bénéficieraient de visibilité et de reconnaissance.

« Qu’en est-il de l’espoir, de la vision d’avenir, des remèdes qui aident à contrer la stagnation économique? » Ce gouvernement qui nous demande de nous serrer la ceinture pourrait-il, dans la même foulée, nous propulser dans l’avenir? Je veux bien que l’on nous parle du Plan Nord ou encore du Plan maritime, mais les citoyens ont besoin d’inspiration localement pour redémarrer économiquement un Québec qui accuse un inquiétant retard.

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LA CHRONIQUE DE NORMA -

Réussir n’est pas une question de chance.

LE CONGÉ PARENTAL : PEUT-ON VRAIMENT SE LE PAYER?

Depuis 150 ans au Canada, nous travaillons avec nos clients, nos gens et nos collectivités pour un monde meilleur. Nous avons fait un chemin formidable jusqu’à maintenant, et nous contemplons un avenir prometteur.

Un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre récemment au Québec est celui du congé parental. Le gouvernement du Québec a créé tout un émoi lorsqu’il a laissé planer un doute quant à une révision à la baisse des bénéfices du régime québécois d’assurance parentale (RQAP). Or, l’idée n’est pas si farfelue.

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Crédit: Phil Bernard

PAR NORMA KOZHAYA, VICE-PRÉSIDENTE À LA RECHERCHE ET ÉCONOMISTE EN CHEF, CONSEIL DU PATRONAT DU QUÉBEC

Le RQAP fait partie des programmes qui sont financés à même les cotisations des employeurs sur la masse salariale, tout comme le Fonds des services de santé, le Régime des rentes du Québec, le Régime de santé et sécurité du travail et le Régime d’assurance-emploi. En vigueur depuis le 1er janvier 2006, il vise à soutenir financièrement les parents, ce qui est incontestablement un objectif louable. Si un tel régime n’existe pas ailleurs au Canada, les autres provinces ont aussi des dispositions en matière de congé parental à l’intérieur du cadre du Régime d’assuranceemploi.

Par rapport à ces constats, il faut donc se demander :

Le RQAP est plus généreux que ce qui est en vigueur dans le reste du Canada, notamment en ce qui concerne le taux de remplacement du revenu et le maximum des gains assurables1. En 2013, les cotisations à ce régime ont totalisé 1,98 milliard $, dont 1,13 milliard $ environ provenait des employeurs. Il faut souligner, par ailleurs, que le gouvernement fédéral accorde une réduction sur les taux de cotisation à l’assurance-emploi prélevée au Québec pour tenir compte du RQAP2. Depuis sa mise en place, le taux des cotisations au RQAP a augmenté de près de 30 %. La dernière augmentation a eu lieu en 2012.

Le produit intérieur brut (PIB) par habitant du Québec est 17 % moins élevé que la moyenne canadienne alors que la dette publique nette par habitant est de 48 % supérieure.

Si l’on additionne toutes les cotisations prélevées sur la masse salariale, on constate que les employeurs au Québec paient 30 % de plus que ceux de l’Ontario et 45 % de plus que la moyenne canadienne à cet égard. Comme ces cotisations s’ajoutent au coût du salaire nominal, elles ont un impact sur le niveau des salaires versés et sur le nombre d’emplois créés.

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• •

A-t-on les moyens d’entretenir un régime aussi généreux comparativement aux autres provinces? Ce régime donne-t-il des résultats différents de ceux obtenus ailleurs?

Pour répondre à ces questions, il faut tenir compte de la situation économique, de l’état de nos finances publiques, ainsi que de l’ensemble des cotisations sur la masse salariale payées par les employeurs et les travailleurs.

L’un des objectifs du Régime d’assurance parentale est d’augmenter le taux de natalité au Québec. Or, il se situe actuellement au même niveau que celui du Canada à 11 enfants par 1 000 habitants et la courbe de fécondité au Québec suit celle des autres provinces qui ne disposent pas de RQAP. Les taux de natalité les plus élevés sont enregistrés dans les Prairies, où la croissance économique est la plus forte. La politique familiale au Québec ne se limite pas seulement au RQAP. Les autres programmes comprennent principalement celui des services de garde à contribution réduite (les garderies à 7,30 $), dont le budget était de 2,42 milliards $ en 20132014, le crédit d’impôt remboursable pour le soutien aux enfants, qui s’est chiffré à

DÉCEMBRE 2014

2,22 milliards $ en 2013, et le crédit d’impôt remboursable pour frais de garde d’enfants à la hauteur de 557 millions $ en 2013. © 2014 Ernst & Young s.r.l./s.e.n.c.r.l. Tous droits réservés. SHU_57810_ADAP_PUB_magazine_Premières_en_Affaires.pdf

Ce n’est donc pas étonnant que des économistes aient qualifié le Québec de paradis des familles, ce dont nous pouvons être fiers. Cela étant dit, devant les résultats observés en matière de natalité et l’état actuel des finances publiques, il est légitime de se demander si les bénéfices octroyés par le RQAP ne sont pas trop généreux. En même temps, il faut continuer à soutenir les parents. Ne pourrait-on pas envisager de retrancher une ou deux semaines de prestation, ou de réduire le maximum des gains admissibles, ce qui pourrait faire économiser rapidement des dizaines de millions de dollars sans décourager les parents d’avoir des enfants? Tout en ne compromettant pas l’objectif du RQAP, une telle révision du programme contribuerait à ce que les politiques publiques, incluant celles qui touchent la famille, la vie personnelle et la vie professionnelle, respectent davantage notre capacité de payer. 1. Le RQAP offre deux options aux parents, la plus utilisée est le régime de base qui offre 18 semaines de maternité à 70 % du salaire, 5 semaines de paternité à 70 %, 7 premières semaines parentales à 70 % et 25 semaines à 55 % du salaire. La deuxième option offre 15 semaines de maternité, 3 semaines de paternité et 25 semaines parentales à 75 % du revenu. Le maximum des gains assurables est de 69 000 $ en 2014. Dans le reste du Canada, les dispositions en vigueur consistent en 35 semaines de prestations parentales et 15 semaines de prestations de maternité à 55 % du revenu, avec un maximum de gains assurables de 48 600 $. 2. La réduction au taux de cotisation à l’assurance-emploi est de 0,50 $ par 100 $ assurable pour les employeurs. En 2009, cette « réduction » s’élevait à environ 530 millions $ pour les employeurs du Québec alors que les cotisations totales au RQAP atteignaient 836 millions $, entraînant un coût additionnel total d’environ 300 millions $ pour les employeurs.

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PREMIÈRES EN AFFAIRES

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Alimentation

La cuisine est partout. Télé, radio, magazines, journaux et blogues veulent à tout prix séduire nos papilles. Et pourtant, les Canadiens n’ont jamais mangé autant d’aliments transformés. Nous en consommons 136 % plus qu’il y a 75 ans. Nous achetons aussi deux fois moins d’ingrédients pour cuisiner qu’auparavant... Premières en affaires a voulu brosser un portrait de l’industrie québécoise de l’alimentation et de son secteur le plus prospère, celui de la transformation alimentaire, premier employeur manufacturier du Québec, qui génère des revenus annuels de 23 milliards de dollars. PAR FRANCIS HALIN

ASSIETTE DES QUÉBÉCOIS Les Québécois sont les Canadiens qui dépensent le plus en alimentation. En effet, la part de l’alimentation (aliments et boissons) dans les dépenses totales des ménages s’élevait à près de 14 % en 2012, ce qui est plus que la moyenne canadienne établie à 11 %, selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

- LE RÈGNE DE LA TRANSFORMATION

Pour ce qui est des détaillants, ce sont les chaînes d’alimentation comme Loblaws-Provigo, Sobeys-IGA et Metro qui occupent à elles seules près de 70 % des parts du marché d’ici. Néanmoins, l’essentiel du commerce de détail alimentaire se fait cependant par l’intermédiaire de détaillants indépendants ou de franchisés. Rappelons que les marges de profit net des commerces de détail alimentaires sont assez minces; elles tournent autour de 1,6 %. Ceux-ci misent donc souvent sur le volume pour augmenter leur rentabilité en privilégiant les grandes surfaces. Par ailleurs, plus de la majorité des produits alimentaires achetés par les Québécois proviennent de producteurs et transformateurs du Québec, toujours selon le MAPAQ. Pour ce qui est des produits alimentaires importés, ils provenaient principalement, en 2013, de l’Union européenne (29 %) et des ÉtatsUnis (28 %). Enfin, les Québécois sont aussi les Canadiens qui fréquentent le moins les restaurants au pays… Peut-on en conclure qu’ils cuisinent davantage?

D’après une étude du panier moyen des Québécois

FRUITS ET LÉGUMES

19 %

VIANDES ET SUBSTITUTS 17 % PRODUITS LAITIERS ET SUBSTITUTS

15 %

PRODUITS CÉRÉALIERS

13 %

BOISSONS SUCRÉES ET GRIGNOTINES

9%

METS PRÉPARÉS FRAIS ET CONGELÉS SAUCES, VINAIGRETTES ET MATIÈRES GRASSES AUTRES ALIMENTS

4 %

5% 18 %

Épices, fines herbes, produits pour cuisiner (levure chimique, mélanges déshydratés à gâteaux, à crêpes, poudings en poudre à cuire, garnitures de tartes, chocolat à cuire, levure, moutardes, ketchup, vinaigres, assaisonnements séchés, bières et vins achetés à l’épicerie, eaux minérales ou eaux plates).

Source : Les achats alimentaires des Québécois de 2006 à 2010 au regard de la saine alimentation, Carole Blanchet, Bureau d’information et d’études en santé des populations, Institut national de santé publique du Québec.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

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CUISINE-DIVERTISSEMENT « C’est un phénomène social intéressant à observer! D’un côté, il y a beaucoup plus d’émissions de télévision consacrées à l’alimentation qu’auparavant. De l’autre, nous ne cuisinons pas vraiment plus… C’est comme le sport! On a beau regarder beaucoup le hockey, on ne fait pas nécessairement plus de sport! », résume Malek Batal, professeur de nutrition publique de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Un constat également partagé par Nathalie Jobin, professeure, responsable de la formation professionnelle et codirectrice de la Clinique de nutrition de l’Université de Montréal : « Ces émissions sont davantage perçues comme étant du divertissement. De plus, elles créent une pression sociale. » Selon elle, les gens continuent de penser encore dur comme fer que bien manger est long, compliqué et… dispendieux! « Ceux qui consomment les émissions et livres de cuisine à la tonne sont déjà sensibilisés à l’importance d’avoir une bonne alimentation », pense Nathalie Jobin, coauteure avec Marilyn Manceau de La nutrition au féminin. Ces médias culinaires prêcheraient donc surtout à des convertis.

« La majorité des produits transformés et “surtransformés” ne sont pas nécessairement mauvais pour la santé. » Sylvie Cloutier, PDG du CTAC

CACOPHONIE ALIMENTAIRE Qu’est-ce qui peut bien influencer le choix des consommateurs si ce ne sont pas les nombreux magazines culinaires? Le prix et la disponibilité des aliments, tranche Malek Batal, qui affirme que les choix alimentaires ne sont pas que des choix personnels : ils sont surtout guidés par notre environnement. « Si vous entrez dans un supermarché et que vous êtes inondé de produits transformés, vous aurez besoin de beaucoup de retenue, d’organisation, de connaissances en nutrition et de temps pour ne pas choisir ce qui est disponible à bon prix! », résumet-il. Pour la nutritionniste Karine Gravel, tout est une question de planification et de motivation. « Il faut éviter de placer le consommateur dans une “cacophonie” d’informations nutritionnelles sur ce qui est “bon” ou “mauvais” à manger. J’amène plutôt mes clients à occuper une place active dans les décisions concernant leur alimentation et leur santé, toujours à partir de données scientifiques », dit-elle. Les raisons qui poussent les Canadiens à mettre des produits transformés dans leur panier d’épicerie sont donc nombreuses. Ce qui demeure certain, c’est que leur omniprésence fait le bonheur de l’industrie.

transformés (conserves, charcuteries) ou « surtransformés » (céréales pour le petit déjeuner, pain, croustilles, plats cuisinés, etc.). TRANSFORMATION EN CINQ POINTS

PRODUCTION ALIMENTAIRE

28 %

17 %

9,1 %

PORC

MAÏS

1,3 milliard

710 millions

6%

8,6 %

31,5 %

1. 165 000 emplois directs et indirects 2. 2 000 entreprises 3. 70 % de la production canadienne de yogourt est faite au Québec 4. 75 % de la production de fromage provient du Québec 5. 100 % du foie gras canadien vient du Québec Source : CETAC et À table, une campagne des transformateurs

PRODUITS LAITIERS 2,2 milliards

POULES ET POULETS 670 millions

SOYA

AUTRES

461 millions

UN MARCHÉ TOTAL DE PRÈS DE 8 MILLIARDS DE DOLLARS Source : ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.

du Québec.

LE RÈGNE DE LA TRANSFORMATION Le secteur de la transformation occupe le premier rang dans la province. Les produits laitiers (4,7 milliards de dollars) et la viande (4,6 milliards de dollars) sont de florissantes industries. Les plus grandes entreprises transformatrices de lait au Québec sont Parmalat (autrefois une compagnie italienne, qui appartient maintenant au numéro un mondial français Lactalis) et les québécoises Saputo (chiffre d’affaires de 9,2 milliards de dollars) et Agropur (5,3 milliards de dollars). En ce qui concerne la transformation de viande, Maple Leaf est la première au Canada, tandis qu’Olymel, qui transforme du porc, de la volaille et du dindon est première au Québec. Les boissons et produits du tabac (3,8 milliards de dollars) tirent eux aussi leur épingle du jeu. Fait étonnant : les aliments pour animaux (2,1 milliards de dollars) récoltent davantage de recettes que la boulangerie et la fabrication de tortillas (1,9 milliard de dollars).

Les Canadiens consomment 136 % plus d’aliments transformés qu’il y a 75 ans, c’est la conclusion d’une vaste étude menée par Malek Batal, portant sur la présence des aliments transformés au Québec. Pour y arriver, ils ont colligé six sondages menés par Statistique Canada au cours des 75 dernières années. L’équipe a regroupé les aliments en trois catégories : aliments peu ou pas transformés (d’origine végétale ou animale); ingrédients culinaires pour la préparation des repas (huiles végétales ou gras d’animaux, sucre, farine, fécule, sel); et aliments

VACHES SACRÉES Au Québec, l’industrie de la transformation rapporte presque trois fois plus que celle de la production : 23 milliards de dollars comparativement à 8 milliards de dollars. (Voir tableau 2 et 3). Les industries de la production de lait et de porc sont celles qui font les profits les plus intéressants. Malgré cela, Bruno Letendre, président des Producteurs de lait du Québec, qui représente tous

les producteurs de lait québécois, tire désormais la sonnette d’alarme et affirme que l’industrie de la production laitière québécoise pourrait bientôt perdre des plumes, même si celle-ci représente à elle seule près de 30 % de la production alimentaire et engrange des recettes dépassant les deux milliards de dollars annuellement. « L’Accord économique et commercial global conclu avec l’Union européenne l’an dernier après quatre

ans de négociations va faire mal à notre industrie », craint-il. Bruno Letendre déplore que le fromage européen soit subventionné alors que le fromage québécois ne l’est pas. Il en veut au gouvernement du Canada qui a évacué la question de la gestion de l’offre lors des négociations. « Leurs produits sont contaminés par de multiples subventions. Plus de 17 000 tonnes de

TRANSFORMATION ALIMENTAIRE

20,8 % 20,1 % 16,8 % 9,3 % 8,6 %

• Opérations de détail • Mise en marché • Achats • Marques privées • Marketing • Logistique et distribution • Immobilier et ingénierie • Systèmes d’information • Finances et comptabilité • Ressources humaines • Service juridique

PRODUITS LAITIERS 4,7 MILLIARDS VIANDE 4,6 MILLIARDS BOISSONS ET PRODUITS DU TABAC 3,8 MILLIARDS ALIMENTS POUR ANIMAUX 2,1 MILLIARDS BOULANGERIE ET TORTILLAS 1,9 MILLIARDS 24,4% : AUTRES

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UN MARCHÉ TOTAL DE PRÈS DE 23 MILLIARDS DE DOLLARS Source : ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.

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DÉCEMBRE 2014

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fromages européens vont bientôt envahir notre marché… Nous sommes les grands perdants », ajoute-t-il. Un tout autre son de cloche du côté de David Boissonneault, président des Éleveurs de porcs du Québec. « Nous exportons 70 % de notre production, alors les grands traités et les ententes commerciales sont toujours une bonne chose pour nous! », confie-t-il. Le porc québécois est consommé dans près de 125 pays. Il représente 8 % du commerce mondial du porc. Au Québec, 24 000 personnes travaillent dans ce secteur. Le secteur porcin génère des retombées économiques de plus de 2 milliards de dollars par année. DOS LARGE Malgré ses succès économiques, l’industrie de la transformation a souvent mauvaise presse. « C’est très facile de pointer l’industrie de la transformation du doigt! Il faut arrêter de taper sur la tête de l’autre! Bien sûr, les entreprises sont là pour faire des affaires… mais, ce sont les consommateurs qui ont toujours le dernier mot! Si, demain matin, tout le monde décide d’arrêter d’acheter du Coke, le produit va disparaître en un rien de temps des tablettes des supermarchés! », lance avec passion Annick Van Campenhout. La directrice générale du Conseil des initiatives pour le progrès en alimentation (CIPA) gère aussi le programme Melior, un programme de charte d’engagements volontaires de progrès nutritionnel destiné aux industriels agroalimentaires. « La majorité des produits transformés et “surtransformés” ne sont pas nécessairement mauvais pour la santé », rappelle Sylvie Cloutier, présidentedirectrice générale du Conseil de la transformation alimentaire et des produits de transformation (CTAC). L’association des transformateurs regrette que les préjugés défavorables à leur industrie pèsent encore lourd dans la balance. « Les entreprises répondent aux besoins des consommateurs. Les All Bran sont presque deux fois plus salés au Québec qu’en France parce que les gens aiment le sel ici! C’est tout. Pourquoi Kellogg’s perdrait-elle son temps à ajouter du sel dans ses produits si ce n’était pas pour satisfaire le goût de ses consommateurs? », s’interroge la directrice générale du CIPA. TRIBUNAL PUBLIC Diminuer la teneur en sodium dans certains produits peut parfois s’avérer difficile. Par exemple, un pain contenant moins de sel peut avoir de la difficulté

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à lever et sa conservation s’en trouvera diminuée. « Il faut y aller 20 % à la fois pour que le consommateur ne s’en rende pas compte. Par exemple, Campbell a récemment réduit la teneur en sodium de moitié dans ses soupes… et elle s’est plantée royalement, car leurs clients ont vite boudé le produit », explique la dirigeante du CIPA. « Les transformateurs sont très sensibles au marché. Ils ne veulent surtout pas faire partie du club des dinosaures. Ceux qui ne sont pas à l’écoute des consommateurs sont tout simplement relégués aux oubliettes », confirme Francine Rodier, professeure au département de marketing de l’École des Sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal. L’experte en marketing agroalimentaire est persuadée que l’information circule mieux que jamais auparavant, entre autres grâce aux appareils intelligents. « Il y a une telle mouvance palpable en ce moment que les entreprises ne peuvent plus échapper aux règles du jeu. Le tribunal, c’est le public », constate-t-elle. Pour combler ses besoins de recherche et de développement, l’industrie de la transformation a besoin d’employés qualifiés. Or, comme dans de nombreux secteurs au Québec, la relève tarde à arriver, alerte Lise Perron, directrice générale du Comité sectoriel de maind’œuvre en transformation alimentaire : « Les transformateurs recherchent entre autres des nutritionnistes. Les emplois dans ce secteur sont nombreux et bien payés, il faut que la jeune génération y prenne part », explique-t-elle. CUISINER OU ASSEMBLER? « Beaucoup de gens ont aujourd’hui l’impression de cuisiner, alors qu’ils ne font en réalité qu’assembler les ingrédients », rappelle Sylvie Cloutier du Conseil de la transformation. Un consommateur qui fait sa sauce à spaghetti avec de la pâte de tomate et des légumes précoupés ne cuisine pas, mais assemble bel et bien… des produits transformés, ajoute-t-elle. Dans un tel contexte, difficile de savoir ce que nous réserve l’avenir. Les nutritionnistes, producteurs et transformateurs que nous avons consultés s’entendent par ailleurs tous sur un point : l’avenir appartient à ceux qui favoriseront les produits locaux, faibles en sodium et en sucre. Les cuisines du monde feront davantage partie prenante de notre assiette. « Même Wal-Mart a récemment demandé à ses fournisseurs de se préparer à affronter cette vague qui va bientôt déferler sur le vaste monde de la consommation alimentaire », assure Annick Van Campenhout.

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DE PRÊTS-À-MANGER À PRÊTS-À-CUISINER Après la mode de prêts-à-manger de chefs réputés comme Apollo, la mode des prêts-à-cuisiner arrive ici. Inspirée de ce qui se fait à New York, l’entrepreneure de COOK IT, située dans le Mile-End à Montréal, dit préparer des mets avec amour pour un consommateur qui se soucie de sa santé. L’internaute qui atterrit sur sa page web est même reçu par une petite fenêtre à l’intérieur de laquelle la présidente de la start-up en personne s’adresse à lui. Bienvenue dans le monde de l’alimentation 3.0!

CONSOMMATION LOCALE : une tendance durable? Depuis quelques années, l’alimentation locale est sur toutes les lèvres… Mais est-elle dans tous les paniers? Selon un rapport publié l’an dernier par le Conference Board du Canada, les Québécois arrivent premiers pour ce qui est de la consommation d’aliments locaux. Toutefois, est-ce une nouvelle mode ou un véritable virage appelé à durer? PAR TAKWA SOUISSI

D’abord, qu’est-ce que le local? En mai 2013, l’Agence canadienne d’inspection des aliments a changé sa définition d’aliment local. Désormais, tout aliment produit dans la province où il est vendu - ou dans un rayon de 50 km de sa province d’origine - est considéré comme « local ». Avant, ce terme était réservé aux aliments vendus dans la municipalité où ils étaient produits ou dans un rayon de 50 km par rapport à celle-ci. Aliments du Québec, un organisme bien connu pour la promotion et l’identification des produits agroalimentaires québécois, parle plutôt des certifications « Aliments du Québec » et « Aliments préparés au Québec ». Pour eux, un aliment du Québec est un produit entièrement québécois ou composé d’un minimum de 85 % d’ingrédients dont la provenance est québécoise. « La notion

de ce qui est local varie, il n’y a pas d’unanimité », explique Marie Beaudry, directrice générale chez Aliments du Québec. « C’est comme pour le terme “naturel”; il n’y a pas vraiment de définition », ajoute-t-elle. Si les consommateurs du Québec sont parfois perplexes par rapport à ces définitions contradictoires, il ne fait aucun doute qu’ils reconnaissent très bien le logo « Aliments du Québec ». « Une vaste étude menée en 2012 a permis de constater que nous arrivons premiers en matière de capital de marque », se réjouit Marie Beaudry. Par ailleurs, l’organisme remarque un intérêt grandissant pour le local depuis 2009, année où a débuté l’identification sur les rayonnages. « Nous sommes passés de 6 000 à plus de 16 500 produits certifiés : les gens veulent désormais

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savoir d’où proviennent les produits qu’ils vont manger. Cette tendance forte se maintient », affirme la directrice générale. Elle remarque que ce sont surtout les femmes entre 25 et 54 ans, responsables des achats pour la famille, qui achètent le plus local. Autre signe de l’appui au local : la croissance du réseau des fermiers d’Équiterre et leur centaine de fermes qui nourrissent 35 000 personnes annuellement. Le réseau génère à lui seul 4,2 millions de dollars de retombées par année pour le Québec. Il y a également le succès encourageant de la ferme urbaine montréalaise Lufa, laquelle a inauguré cet été une deuxième serre commerciale sur toit à Laval (la plus grande au monde). Cette serre permettra à l’entreprise de doubler sa production et d’approvisionner

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10 000 citadins de plus en fruits et légumes frais pendant l’année. « En 2011, l’entreprise comptait 400 abonnés. Aujourd’hui, ils sont plus de 5 000 », dit James Rathmell, chef du personnel et responsable du développement des affaires des Fermes Lufa. MANGER LOCAL, MANGER SANTÉ? Marie-Claude Bacon, directrice principale au service des Affaires corporatives chez Metro, confirme que l’intérêt pour le local a augmenté ces dernières années. « En deux ans, on est passé de 50 % à 59 % des consommateurs jugeant que c’est important d’acheter des produits du Québec », rapporte-t-elle.

Maryse Côté-Hamel, chargée de cours en sciences de la consommation à la Faculté d’agriculture et d’alimentation de l’Université Laval, a voulu approfondir la question. En collaboration avec la professeure Marie Lachance, elle a mené des entrevues avec des consommateurs sur le thème de l’achat local en 2010, puis en 2014. « Dans les sondages, les chiffres ne se prêtent pas beaucoup aux nuances. On a voulu faire une étude qualitative afin de donner la chance aux gens de s’exprimer ». Une variété de citoyens, de tous âges et groupes sociaux, ont donc participé à ce projet. Un constat s’impose : « C’est quelque chose qui est beaucoup plus présent dans le discours qu’il y a quatre ans. Les gens préfèrent que leur argent bénéficie à des producteurs québécois », explique-t-elle. Selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, si chaque consommateur achetait pour 30 dollars de plus en produits locaux par année, ils injecteraient, en cinq ans, un milliard de dollars de plus dans l’économie québécoise. La chargée de cours de l’Université Laval remarque toutefois que des perceptions erronées subsistent. « On rattache beaucoup le local

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au biologique, alors qu’il n’y a pas nécessairement de lien. Certains pensent que si ça vient du Québec, il y a moins de pesticides », dit-elle. Pour la nutritionniste Geneviève Nadeau, l’amalgame entre « local » et « santé » est souvent fait un peu trop rapidement. « Il y a beaucoup de pression dans la société pour manger santé, alors les gens se sentent déculpabilisés en optant pour le local », dit-elle. L’organisme Équiterre avance tout de même une meilleure fraîcheur et valeur nutritive des aliments locaux, en raison du peu de transport nécessaire. Cette diminution des distances vient en effet réduire les effets négatifs de ce dernier sur l’environnement.

du Québec augmente les ventes. Une étude menée par l’organisme a permis de constater que la part de marché d’un produit augmente de 2,8 % lorsqu’il est muni d’un logo. Par ailleurs, 68 % des entreprises ont confirmé que les étiquettes leur permettaient effectivement d’augmenter leurs bénéfices. « Depuis 2011, toutes les grandes chaînes affichent la provenance de leurs produits locaux. S’ils se donnent la peine de le faire à leurs frais, c’est que les ventes sont indéniables », croit-elle. La preuve, elle a récemment été approchée par le géant américain Target. De même, Wal-Mart a fait le saut il y a quelques années. Ce sont d’ailleurs les grandes chaînes qui ont le plus augmenté leurs parts de marché en alimentation ces dernières années. Au Québec, on remarque que les magasins non traditionnels accaparent, lentement mais sûrement, une portion de plus en plus importante du commerce alimentaire. Ainsi, entre 2007 et 2012, les clubs-entrepôts (comme Costco) sont passés de 8,3 % à 8,9 % de parts de marché, tandis que les magasins à grande surface comme WalMart ont augmenté de 7,5 % à 8,8 %.

Il reste que Loblaws-Provigo, SobeysIGA et Metro occupent près de 70 % du marché québécois. Entre 2007 et 2012, la chaîne de magasins Loblaws a vu sa part de marché chuter de 27,7 % à 23,2 %. Metro inc., lui, a plutôt assisté à une hausse, passant de 19,1 % à 23,4 %. Fait intéressant : la chaîne Metro a adopté en 2011 une véritable politique interne d’achat local, visant à accroître la présence et la visibilité des produits régionaux dans ses magasins. « Ça a permis d’identifier les sphères où on voulait s’améliorer, notamment en ce qui concerne les produits régionaux. Ça démontre aussi clairement la priorité qu’on accorde désormais au local », explique Marie-Claude Bacon. Les sondages démontrent enfin que cette politique a contribué à fidéliser les clients. Décidément, le local est sur toutes les lèvres. Bientôt, il sera dans toutes les bouches!

LE LOCAL ET SES ENJEUX ÉCONOMIQUES Maryse Côté-Hamel pose la question : le local est-il réellement populaire ou estce plutôt une question de mode, selon laquelle il est bien vu socialement de dire qu’on est prolocal? Selon une étude pancanadienne menée par Ipsos-Reid en 2011, 78 % des répondants disaient mettre en priorité l’achat local, mais seulement 18 % d’entre eux disaient toujours regarder l’origine des fruits et légumes qu’ils achètent.

RAISONS D’ÊTRE FIERS

Le succès sans cesse grandissant des f romages d ’ ici est l’œuvre de nos artisans. Des hommes et des femmes, des quatre coins du Québec, qui ont mis tout leur cœur et leur âme à créer les 450 fromages que nous retrouvons aujourd’hui sur nos tables.

C’est que le budget demeure la préoccupation première de la plupart des consommateurs, fait remarquer Maryse Côté-Hamel. « En été, les prix sont compétitifs, mais hors saison, c’est un peu plus difficile… », dit-elle. À ce titre, elle se réjouit de voir que des entreprises comme les Fermes Lufa contribuent à démocratiser l’achat local. « C’est une des seules entreprises qui offre un grand éventail de produits locaux à longueur d’année. » Selon elle, c’est justement la multiplication des offres qui fait en sorte que l’achat local est là pour durer. « Les gens n’ont plus à faire de sacrifices pour acheter des produits locaux », ajoute-t-elle.

En fait, cette réussite est un cadeau que ces artisans font chaque jour à tout le Québec. Et nous ne pouvons qu’en être extrêmement fiers. Le Québec n’a rien à envier aux autres. Pour découvrir les 450 fromages d’ici et les 1001 façons de les cuisiner et de les manger, visitez fromagesdici.com.

Pour Marie Beaudry, il ne fait aucun doute que l’étiquetage des produits FPLQ-111133255-Ann-PremiereEnAffaires.DEMI.indd 1

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BRIGITTE COUTU PRÉSIDENTE ET DIRECTRICE ÉDITORIALE, RICARDO MEDIA INC.

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A TASTE FOR BUSINESS « LORSQUE J’ENTENDS LES GENS DIRE QU’ILS ONT MANGÉ DU RICARDO, JE SENS TOUT LE TRAVAIL QU’ON A FAIT. C’EST UN VRAI ACCOMPLISSEMENT! » “WHEN I HEAR PEOPLE SAY THAT THEY’VE HAD A RICARDO DISH, I CAN FEEL ALL THE WORK WE’VE DONE. IT’S QUITE AN ACCOMPLISHMENT.” Par Marine Thomas

Crédits : Photos : Bénédicte Brocard/photoatwork.com ; Assistant photo : Phil Bernard ; Traduction : Tina Verni

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« Ricardo est bon devant les projecteurs. Moi j’aime être derrière et tout organiser. Nous nous complétons, c’est pourquoi nous formons le parfait duo. »

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Quatorze millions de pages vues mensuellement sur le site internet, 740 000 lecteurs du magazine, trois livres de cuisine, dont La Mijoteuse écoulé à 150 000 exemplaires, quatre émissions télé, un million d’accessoires de cuisine vendus, une sélection de vins… les chiffres de l’entreprise Ricardo ont de quoi donner le vertige, mais aussi faire l’envie de nombreux entrepreneurs. Si l’animateur-vedette Ricardo Larrivée est un visage familier des Québécois, moins nombreux sont ceux qui connaissent sa partenaire dans la vie comme dans les affaires. C’est dans leur maison de Chambly que Brigitte Coutu nous accueille avec chaleur et simplicité. La séance photo a lieu dans la célèbre cuisine où sont tournées les émissions, mais c’est dans le salon intime aux bibliothèques débordant de livres que se déroule l’entrevue. La femme d’affaires le dit d’emblée : elle n’a pas l’habitude de parler d’elle. « Ricardo est bon devant les projecteurs. Moi j’aime être derrière et tout organiser. Nous nous complétons, c’est pourquoi nous formons le parfait duo ». Rejoint au téléphone après notre entrevue, Ricardo ne tarit pas d’éloges sur celle avec qui il partage tout depuis 20 ans. « Brigitte est plus structurée, très cartésienne et en même temps, très sensible aux autres. Je n’aurais jamais eu cette carrière si elle n’avait pas été là. » Son côté entrepreneure lui vient de ses parents, propriétaires de dépanneurs à Joliette, travailleurs acharnés qui lui ont transmis la valeur de l’effort. Intéressée par la nutrition, la jeune fille part à Montréal faire un stage avec Hélène Laurendeau et c’est le déclic. « Ma mère cuisinait très bien, mais c’était de la cuisine québécoise traditionnelle. On n’allait pas dans les grands restaurants, on n’a jamais voyagé. Là, je m’ouvrais sur le monde! » Une fois son baccalauréat en nutrition en poche, elle veut avant tout transmettre le goût de bien manger aux gens. Elle devient recherchiste en chef à l’émission Bon Appétit, animée par Marie-Josée et Claudette Taillefer, et dont la styliste est nulle autre que Josée Di Stasio. En 1993, Sœur Angèle lui propose de l’accompagner à une soirée de dégustation de fromages italiens. Ce que Brigitte ne sait pas, c’est que la religieuse a fait la même proposition à un jeune critique de

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740,000 magazine readers, 14 million monthly page views, three cookbooks, including national bestseller La Mijoteuse with more than 150,000 copies sold, four TV shows, one million kitchen accessories sold, a wine selection... the Ricardo numbers are staggering, and they’re the envy of many entrepreneurs. While host Ricardo Larrivée is a household name in Quebec, few are familiar with the woman behind the man: his wife and head of a business empire. Brigitte Coutu warmly welcomed us into her Chambly home. The photo shoot took place in the famous kitchen where the TV show is taped, but we sat for the interview in a cosy living room, with bookshelves stacked to the brim. She immediately told us she’s unaccustomed to talking about herself, “Ricardo is the one in front of the camera. He’s good at that. I’d rather be behind the scenes, taking care of things… organizing. Opposites attract. I guess that’s why we make such a great team!” When we spoke on the phone, he had nothing but words of praise for his better half. “What’s wonderful about our relationship is that we are so different from one another. Brigitte is very structured and methodical, but also very sensitive. I’d never have had this career if it hadn’t been for her.” She inherited her entrepreneurial spirit from her parents, the hardworking owners of a convenience store in Joliette. An interest in nutrition was what motivated her to move to Montreal for an internship with Hélène Laurendeau. That was the clincher. “My mother was a great cook, but she prepared traditional Quebec cuisine. We never ate out, and never travelled. Then suddenly, I discovered a whole new world!” Armed with a Bachelor’s degree in nutrition, she wanted above all else to convey the joy of healthy eating to people everywhere. She took a job as head researcher on the TV cooking show Bon Appétit, hosted by Marie-Josée and Claudette Taillefer, and designed by none other than Josée Di Stasio. Then in 1993, Sister Angèle, the popular nun and cook, invited her to an Italian cheese-tasting event… What she didn’t

restaurants et chroniqueur à la radio, Ricardo Larrivée, avec l’intention de les présenter. « Nous avons été bénis par la main de Dieu », plaisante souvent Ricardo lorsqu’il évoque leur première rencontre. Tandis qu’ils commencent à se fréquenter, Bon Appétit cherche à renouveler ses recettes, et Brigitte suggère le nom de Ricardo. C’est ainsi que le couple commence à travailler ensemble, sans se douter que c’est le début d’une longue collaboration qui va les mener à construire un empire médiatique et culinaire.

know was that the Sister also invited a young food critic and writer, named Ricardo Larrivée, fully intending to introduce the two. “Yes indeed, we were blessed by the hand of God,” jokes Ricardo as he recalls their first encounter. They started seeing each other when Bon Appétit happened to be looking for new recipes. Brigitte brought up his name at the show, and he soon joined the team. Little did they know it was the start of a partnership that would go on to building a media and culinary empire.

LA FAMILLE AVANT TOUT Lorsque l’émission Bon Appétit prend fin, le duo travaille pour Les saisons de Clodine, avec Ricardo comme chroniqueur et Brigitte comme chef au contenu. En 2002, le couple estime que Ricardo est prêt pour animer sa propre émission et propose le concept d’une quotidienne à Radio-Canada. C’est un immense succès. Une popularité qui ne s’est jamais démentie, puisque c’est plus de 1 700 émissions qui ont été diffusées en treize ans. Dans la foulée, le couple lance un magazine de recettes. Plus qu’un simple cuisinier, Ricardo devient alors une marque de commerce représentant un style de vie familial, contemporain et accessible. Trois ans plus tard, une mauvaise nouvelle vient bouleverser leur équilibre : Brigitte apprend qu’elle a un cancer du sein. « Cela a changé notre façon de voir la vie », confie-t-elle. Là encore, la nourriture a pris une place d’importance. Pour la réconforter, Ricardo lui cuisine de bons repas et ses amis lui apportent de petits plats. Brigitte ne veut plus du rythme de travail effréné, des journées de douze heures tout en élevant des jeunes enfants. Mais sans elle, Ricardo

FAMILY VALUES When the show ended, the couple went to work at Les saisons de Clodine, with Ricardo as food reporter and Brigitte as head of content. By 2002, they felt Ricardo was ready to host his own show. They pitched their idea to Radio-Canada and their weekday cooking show soon became hugely popular. Thirteen seasons later, with 1,700 episodes and counting, the show is still on the air. Riding the tide of success, the couple went on to launch a food magazine. The winning formula would soon make Ricardo a leading lifestyle brand, synonymous with the modern family.

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Three years later, Brigitte was told she had breast cancer. The diagnosis turned their lives upside down. “It changed our whole outlook on life,” she admits. Once again, food became the focus. Ricardo prepared healthy dishes to comfort her and friends would visit with little dishes of their own. Brigitte decided she could no longer go on with her hectic pace, juggling 12-hour workdays with a young family. But Ricardo didn’t want to go it alone. She was faced with ultimate dilemma: throw in the towel

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ne veut pas continuer. Elle est alors face à un choix : s’arrêter ou viser encore plus haut. « Nous ne voulions plus être dans l’entre-deux. Mais finalement, quand tu sors de quelque chose comme cela, tu réalises que tu as vraiment besoin d’avoir des défis. » Son cancer leur rappelle également un autre élément primordial : l’importance de la famille dans leur orientation stratégique d’affaires. « C’est toujours la première question que l’on se pose : est-ce que cela va aider la famille? Est-ce que cela va leur sauver du temps ou de l’argent? », explique Ricardo. Leur première décision est d’ailleurs d’agrandir leur maison et y faire construire une cuisine-studio pour pouvoir faire les tournages de l’émission chez eux. UN APPÉTIT INSATIABLE Et depuis, leur appétit pour les défis semble insatiable...tous relevés haut la main! En 2009, le duo lance un site internet, qui aujourd’hui recense plus de 4 000 recettes, et est visité par 1,6 million de visiteurs chaque mois. De même, leurs livres de cuisine trônent tous au palmarès des meilleures ventes. En 2009, ils rachètent les actions du groupe de presse Gesca afin d’être totalement indépendants. Ils lancent en 2011 une ligne d’accessoires de cuisine qui se vend dans 875 points de vente. Il y a deux ans, ils s’associent avec leur conseiller comptable, Denis Chamberland, qui les a suivis depuis les quinze dernières années, et qui devient alors chef de la direction de l’entreprise. Enfin, l’année 2014 fut particulièrement riche. L’entreprise lance Larrivée vins du monde au Québec et une version anglophone de son magazine de cuisine, le seul de propriété canadienne. Elle rachète également une ancienne imprimerie de 40 000 pieds carrés à Saint-Lambert pour la convertir en bureaux et y ouvrir une nouvelle boutique Espace Ricardo, destinée à faire vivre l’expérience du magazine. Les clients pourront ainsi feuilleter le magazine en buvant un café, goûter les nouvelles recettes testées ou repartir avec des accessoires de cuisine. Avec une telle croissance, Brigitte a dû apprendre à déléguer et à faire confiance à d’autres, ce qui, admet-elle, n’a pas toujours été facile : « Au départ, on était deux. Ricardo développait les recettes dans notre petite cuisine pendant que je les tapais dans le bureau d’à côté. On faisait notre comptabilité, on faisait nos achats, Ricardo allait à l’épicerie deux fois par jour. On comprend toutes les étapes de notre entreprise parce qu’on les a faites ».

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or aim higher? “We had to make a decision, we just couldn’t keep sitting on the fence. We eventually realized that when you drop something that huge, you need a new challenge.” The cancer also reminded them that what mattered most was family. As Ricardo explains, “Before every decision, we asked ourselves, ‘how will it help the family?’ Will it save them time or money?” The first such decision involved the family home: They would extend the house and build a kitchen-studio so they could tape the show at home. AN INSATIABLE APPETITE Their appetite for challenges, and knack for success, seem limitless. In 2009, they launched a website that counts 4,000 recipes and caters to some 1.6 million visitors a month. Their cookbooks consistently top bestseller lists. In 2009, their company became fully independent after they bought back Gesca Media’s shares. In 2011, they started a line of kitchen accessories and sold in 875 retail outlets. Then two years ago, they partnered with their long-time accountant, Denis Chamberland, who took over as CEO of the company. That brings us to 2014, an especially fruitful year. The company launched Larrivée Vins du Monde in Quebec as well as the English version of their magazine, the only one of its kind to be wholly Canadian-owned. They also bought a former printing shop in Saint-Lambert: a 40,000 square-foot space to house their new offices as well as Espace Ricardo, a boutique where their magazine can come to life. The booming business meant Brigitte has had to learn to delegate. Trusting others, she admits, hasn’t always been easy. “When we first started out it was just the two of us. Ricardo created recipes in our tiny kitchen, and I typed them in the adjacent office. We did the accounting, we bought all the ingredients, and Ricardo did the groceries twice a day. So we knew what goes into the business because we had always done everything ourselves.” THE JOY OF COOKING As with all decisions, whether it’s choosing an article, a photo for the magazine or a new project, Brigitte relies on her instinct. And it’s likely her greatest strength. As Ricardo tells us, “She’s a visionary. She knows exactly what people want – she never gets it wrong.

LE GOÛT DE CUISINER Comme pour toutes ses décisions, que ce soit le choix d’un dossier, d’une photo dans le magazine ou d’un nouveau projet, Brigitte fait confiance à son instinct. Et c’est sans aucun doute sa plus grande force. « C’est une visionnaire. Elle sait exactement ce que les gens veulent et elle ne se trompe jamais. Selon moi, c’est la meilleure au Québec et sûrement au Canada dans notre domaine. », confie Ricardo. La protectrice de la marque et du contenu est une femme discrète, mais quand elle parle, on l’écoute, car elle inspire la confiance et le respect : « Quand elle dit quelque chose, on a le goût d’y aller et de la suivre car on sent que c’est la bonne décision. Elle fait exactement ce que ses valeurs lui dictent et tout le monde peut se fier à elle. » Et ses valeurs sont avant tout familiales. Pour cette mère de trois enfants, rien n’est plus important que de prendre le temps de s’assoir tous les soirs en famille. Son horaire chargé n’est pas un obstacle, car selon elle, tout est une question de volonté et surtout de planification. « Pour ma génération, il y a eu une perte de transmission du savoir culinaire avec nos mères qui ont été sur le marché du travail. Mais je sens que les filles et les gars de ma génération veulent reprendre cela ». C’est pourquoi l’entreprise s’assure d’être sur toutes les plateformes possibles afin d’accompagner son public. « Le magazine a vocation d’inspirer. C’est comme les magazines de décoration, tu en achètes mais tu ne refais pas ta maison tous les six mois. Le web est beaucoup plus concret. Si tu as du poulet et des épinards dans ton frigo, tu viens chercher une recette avec ces ingrédients ». Face à la multitude de recettes sur internet, la nutritionniste mise sur la différence de leur offre. « Chaque recette est testée un minimum de trois fois. Les gens ont confiance car ils savent qu’elles sont accessibles et qu’elles fonctionnent ». Lorsqu’elle pense au chemin parcouru, Brigitte est particulièrement fière d’avoir fait de « Ricardo » une marque. « Ce n’était vraiment pas dans nos plans quand on a commencé. Mais lorsque j’entends les gens dire qu’ils ont mangé du Ricardo, je sens tout le travail qu’on a fait. C’est un vrai accomplissement! ». Et l’entreprise continue de viser haut. « Ricardo a toujours mille idées, moi je suis là pour les sélectionner. Mais c’est bon d’avoir tout le temps des projets qui te semblent inaccessibles pour pouvoir être amenés à un autre niveau. C’est une devise qu’on a : Think big. » En 2015, Ricardo Media Inc. veut conquérir l’international, en commençant par les États-Unis. Avec toujours la même mission : aider les gens à retrouver le goût de cuisiner et le plaisir de se réunir autour de la table.

I think she’s the best in our field in Quebec and Canada.” And while the champion of the brand and content is a reserved woman, when she speaks, we listen. She inspires trust and respect. “When she says something, you just follow her directions, because you can sense that she’s right. She does exactly what her values dictate and everyone can count on her.” And hers are family values, at work and on the home front. The mother of three makes sure they all have supper together every night, even if it takes lots of planning. “My generation missed a step. We didn’t spend time in the kitchen with our mothers to learn how to cook because many of them worked. But I believe the men and women of my generation want to pick it up again.” As far as media content goes, Ricardo wants to be on every platform. He wants to be there with his audience. He wants his magazine to inspire, “Like home decor magazines. You may pick every issue, but it’s not because you plan to redecorate every season. The website is a much handier tool. If you’ve got spinach and chicken in the fridge, you’ll go online for a recipe.” Considering the plethora of recipes on the Internet, the nutritionist highlights what sets theirs apart. “Ever recipe is tested at least three times. People believe in our product because they know our dishes are easy to prepare and foolproof!” When she looks back to see how far they’ve come, Brigitte is especially proud of turning the man into the brand. “It wasn’t really what we had set out to do. But when I hear people say that they’ve had a Ricardo dish, I can feel all the work we’ve done. It’s quite an accomplishment.” And they continue to aim high. “Ricardo keeps coming up with new ideas, and it’s my job to zoom in on them. But it’s great to set your sights on the future, on new projects to take your business to the next level even when it seems daunting. Our motto is: Think big!” By 2015, Ricardo Media Inc. wants to conquer the international stage, starting with the United States, with one mission in mind: to help people discover the joy of cooking and the pleasure of gathering around the table.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

« Chaque recette est testée un minimum de trois fois. Les gens ont confiance car ils savent qu’elles sont accessibles et qu’elles fonctionnent. »

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PORTRAIT DE 8 FEMMES

LES INCONTOURNABLES

Que ce soit dans le secteur de la transformation alimentaire, de la restauration ou auprès d’un organisme, elles ont à cœur de faire respecter l’application des normes et de créer un environnement dynamique pour la distribution et la commercialisation. Passionnées et impliquées, elles concertent différents intervenants et défendent les intérêts des membres de cette industrie haute en couleurs et en saveurs. Voici ces incontournables de l’alimentation que vous voudrez absolument connaître.

DE PREMIÈRES EN AFFAIRES

présentées par

Photos  pages 26 à 31: Bénédicte Brocard/photoatwork.com • Photos  pages 32 et 33 : Jacques Lafontaine • Textes des Incontournables : Charline-Ève Pilon

Retrouvez les 8 Incontournables sur notre Web TV http://premieresenaffaires.com/-Web-TV-


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

ÉLISABETH BÉLANGER

PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE LA MAISON ORPHÉE

Détentrice d’un baccalauréat en traduction, ce n’est pourtant pas vers ce domaine que cette professionnelle s’est orientée. Elle préfère accepter l’invitation de son père et décide de travailler au sein de son entreprise, la Maison Orphée, qui fabrique et importe des huiles de première pression à froid. Elle y est depuis maintenant 22 ans, dont cinq ans à titre de présidente. La passion pour les bons produits lui vient d’aussi loin qu’elle se souvienne. Audacieuse et dynamique, elle est heureuse de mener sa barque et chérit le privilège qu’elle a d’alimenter la créativité gourmande des consommateurs avec ses condiments. « J’ai grandi en observant mon père dans ses entreprises agroalimentaires. Depuis que je suis petite, la cuisine me passionne. »

Parmi les défis auxquels elle a été confrontée, celui de revoir l’image corporative et la gamme des produits en est probablement le plus important. «On souhaitait passer de secret bien gardé à un secret un peu moins gardé. Il a fallu apporter des changements dans toutes les sphères de l’entreprise pour assurer le succès du plan.» Aujourd’hui, la compagnie de 35 employés est en plein essor. Les 900 000 bouteilles d’huiles, de vinaigres et de moutardes qui y sont fabriquées chaque année sont vendues dans près de 2 000 points de vente. Celle qui est à la tête de la Maison Orphée a bien d’autres visées. Bientôt, de nouveaux produits seront lancés et le développement des marchés, dont les États-Unis où l’entreprise a fait son entrée il y a maintenant deux ans, se poursuit.

MARIE-JOSÉE GARNEAU

COFONDATRICE LE CANARD GOULU INC.

Avocate de formation, elle a pratiqué le droit pendant deux ans avant de choisir de se lancer dans le monde agricole. C’est en mangeant du foie gras avec celui qui allait devenir son associé, Sébastien Lesage, que l’idée est venue de créer Le Canard Goulu. Il y a 17 ans, se fiant à leur instinct et à leur souhait de changer de vie, ils partent vivre à la campagne avec le désir de proposer un produit noble, savoureux mais sans artifice. Aujourd’hui, leur ferme, proposant une large gamme de produits de canard de Barbarie et de foie gras, se distingue particulièrement dans le créneau des produits artisanaux. Agriculture responsable, respect de l’animal et de l’environnement, étapes de production éthiques, font partie intégrante des valeurs de l’entreprise où la constance

et la rigueur sont un leitmotiv. «Je suis contente que nous répondions à un besoin essentiel, nourrir les gens. Je suis fière de ce que nous avons bâti et de notre équipe pleinement dévouée à travailler avec nous.» Avec le temps, cette femme naturelle et authentique a su développer une expertise dans plusieurs domaines. « On est arrivé à perdurer dans le temps dans le monde des produits du terroir qui est extrêmement difficile. Et on va continuer. » Aimant bien s’entourer, rien n’aurait été possible sans le soutien de son associé et de leur équipe. Mère de trois enfants, elle leur consacre ses temps libres et essaie de profiter de chaque petit plaisir de la vie.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

SOPHIE LABROSSE DIRECTRICE DES OPÉRATIONS SUPER C

Sophie Labrosse a été initiée jeune au commerce de l’alimentation et du détail. Lorsqu’elle était étudiante, elle a travaillé dans différents départements dans une grande chaîne alimentaire . À peine majeure, elle détient une franchise avec son père. En parallèle, elle complète un baccalauréat en administration tout en poursuivant sa carrière chez Super C, notamment comme directriceadjointe, puis directrice de magasin et finalement à titre de directrice des opérations. Une histoire qui se poursuit depuis 25 ans. Reconnue pour son leadership et sa capacité à mobiliser, elle a ouvert cinq magasins, dont le plus récent à Saint-Canut. Elle a assuré la gestion de la plus grosse succursale au Québec. Aujourd’hui, elle gère une dizaine de supermarchés dans les Laurentides. Pour cette passionnée,

son quotidien est un pur plaisir. «J’aime les gens, les clients, les employés. Je n’ai jamais l’impression de travailler.» Dans le cadre de son poste, elle s’assure que les magasins respectent le prêt aux affaires, que les ressources nécessaires sont en place et que la clientèle demeure au cœur de l’organisation. « Ma priorité, ce sont les clients. Le travail d’équipe est également essentiel et le tout doit rapporter, donc c’est un triangle. » Mère de famille, Sophie Labrosse est aussi une sportive. Longtemps, le taekwondo a fait partie de sa vie et encore aujourd’hui, elle ne manque jamais à son entraînement physique quotidien. Et son défi de toujours est de maintenir l’équilibre qu’elle a réussi à établir dans sa vie professionnelle et personnelle.

JOHANNE PROVENCHER VICE-PRÉSIDENTE LAITERIE COATICOOK

Johanne Provencher a été initiée assez jeune à la Laiterie de Coaticook. À 19 ans, elle a eu l’occasion d’y travailler grâce à son père qui était alors copropriétaire. Elle a touché à tout avant de racheter l’entreprise avec son frère en 1989. Cela fait maintenant 37 ans qu’elle y est, dont plus de la moitié du temps comme employeur. En peu de temps la production de crème glacée et de fromage a été victime de son succès. Avec les années, le plus grand défi a été de faire face à cette croissance exponentielle. « En acquérant la Laiterie, ça nous a permis de vivre notre passion. On était tellement petit que jamais personne n’aurait pu penser qu’on deviendrait aussi gros. Nous les premiers. » Cette femme d’équipe croit beaucoup au potentiel humain. Elle aime mettre en

valeur les personnes avec qui elle travaille et s’implique à tous les niveaux. Celle qui ne se dit pas carriériste agit avec instinct. « C’est très familial. Notre vision, c’est que tout le monde a le droit de manger de la crème glacée. » Elle chérit plusieurs causes et organisations. Elle a été dans le groupe de travail pour le plan d’aménagement stratégique de la ville de Coaticook. Présentement, elle fait partie du conseil d’administration de Centraide Estrie et assure la coprésidence des fêtes du 150 e de Coaticook depuis 2011. Une retraite bien méritée pointe à l’horizon. Elle a l’intention d’en profiter… tout en allant faire son tour de temps à autre à la laiterie, où la relève est assurée.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

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JULIE GÉLINAS

DIRECTRICE MARKETING LES PRODUCTEURS DE LAIT DU QUÉBEC

Bachelière de l’Université de Montréal en communications (relations publiques), Julie Gélinas a débuté en marketing auprès d’Optimum Cossette et Desjardins Bibeau. Elle a ensuite relevé des défis chez Metro avant d’être recrutée par Provigo, puis au sein de la division de centres commerciaux de la Caisse de dépôt et placement du Québec. En 2010, elle a rejoint Les Éleveurs de porcs du Québec comme directrice marketing. Elle a ennobli le porc du Québec par de multiples stratégies gagnantes. Elle a notamment puisé dans les analogies de la mode, un domaine qu’elle connaît bien pour avoir contribué à l’essor de plusieurs bannières au Québec. « Dans les vêtements, il y a des marques à la mode et nobles à bon prix. Je voulais faire valoir tout le prestige du porc d’ici; une protéine abordable au goût du jour. C’est

aujourd’hui la viande qui enregistre la plus grande évolution au niveau de ses ventes. » Depuis novembre, elle est devenue directrice marketing pour Les producteurs de lait du Québec. « En côtoyant des producteurs persévérants et dévoués, on a envie de faire une différence pour eux. Les membres de l’organisation partagent des valeurs de cœur très inspirantes ». Polyvalente, tenace et authentique, plus d’une quinzaine de distinctions démarquent son parcours dont récemment deux prix médias pour sa campagne du porc « 32 coupes/32 émotions ». Amatrice des arts de la table, elle aime rassembler famille, amis et partenaires autour des produits du Québec. « Je suis une nationaliste alimentaire qui se passionne pour le savoir-faire de nos artisans ».

SYLVIE CLOUTIER

PRÉSIDENTE DIRECTRICE-GÉNÉRALE CTAC

Après avoir complété un baccalauréat à l’Université d’Ottawa, Sylvie Cloutier a œuvré au sein du gouvernement fédéral comme attachée de presse et adjointe législative auprès du Président du Conseil du trésor du Canada et comme directrice des opérations de communication au Conseil privé. Elle a par la suite travaillé comme conseillère en affaires publiques et en relations publiques auprès de plusieurs organisations. Depuis 2010, elle occupe le poste de présidente directrice-générale du Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation. Sylvie Cloutier y représente 2 000 entreprises québécoises, et n’hésite pas à rappeler que l’industrie alimentaire est le premier secteur manufacturier et premier employeur de la Province. « On est le secret le mieux gardé! Peu de gens savent que 20 000 produits, soit près de la moitié de ce qu’on retrouve sur les tablettes

d’épicerie, viennent du Québec. » Elle veille au bon fonctionnement de l’organisation et est toujours aux premières loges pour défendre les intérêts des transformateurs québécois. « C’est un secteur qui touche l’ensemble de la population. On a toujours de nouveaux enjeux et de nouveaux dossiers. On ne s’ennuie jamais. » Très impliquée dans son milieu, Sylvie Cloutier a notamment participé à la création du Conseil des initiatives pour le progrès en alimentation, une Charte volontaire d’engagement, qui appuie l’industrie afin qu’elle améliore son offre. Celle que l’on dit tenace est soucieuse de la qualité du travail qui doit être fait. Passionnée par la peinture et le voilier, elle siège sur plusieurs conseils, qui lui permet de toucher à toutes sortes de causes dont les Aliments du Québec et Financement Agricole Canada.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

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MARIE-CLAUDE HARVEY

COPROPRIÉTAIRE ET DIRECTRICE GÉNÉRALE FROMAGERIE FX PICHET

Marie-Claude Harvey a grandi sur une ferme laitière familiale avant de choisir d’exercer le métier de coiffeuse. Ce n’est que dans la quarantaine qu’elle réalise son rêve et effectue un retour à la terre avec son nouveau conjoint Michel, producteur laitier biologique depuis 25 ans. En 2007, ils rachètent une maison d’affinage à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Depuis trois ans, l’entreprise s’est développée et a pris de la maturité. En poursuivant l’aventure, Marie-Claude Harvey a travaillé d’arrachepied et avec tout son cœur pour amener une belle croissance à son projet. « On peut faire l’agriculture aujourd’hui de bien des façons. Pour nous, le biologique est une manière saine de pratiquer l’agriculture. » Aujourd’hui, grâce à cette entrepreneure animée par le désir d’un produit bien fait, la Fromagerie F.X. Pichet est une entreprise

florissante et bien installée dans la région. Ils ont une production annuelle de 35 tonnes et vendent trois fromages différents, disponibles dans la plupart des marchés d’alimentation En 2014, leur premier produit, le Baluchon, a remporté le titre du meilleur fromage de l’année au Concours des fromages fins canadiens. « Il y a toujours quelque chose à voir et à apprendre. C’est un défi que de répéter le même procédé pour arriver toujours au même produit. La constance est la clé du succès. » Mais elle attribue une bonne partie de sa réussite à son équipe. « Cela nous prend tout ce monde pour contrôler la qualité, l’affinage et tout le procédé. » Leurs produits font bien entendu la fierté des fromagers, mais également celle des gens d’ici.

LUCIE MAINGUY PRÉSIDENTE ET CO-FONDATRICE ALIKSIR

Architecte de formation, Lucie Mainguy a toujours eu un grand intérêt pour l’aromathérapie. Au fil du temps, sa passion est devenue son métier. En 1988, avec son conjoint, elle fonde Aliksir, une compagnie qui se spécialise dans la production d’huiles essentielles biologiques. « Les huiles sont des signaux qui agissent sur le corps, sur les émotions, sur le psychologique et même sur l’esprit. Elles sont capables de nous affecter positivement et d’une façon très rapide. » Grande communicatrice et enthousiaste, elle a su bâtir son entreprise avec détermination et aplomb. Plus d’une vingtaine de personnes travaillent à temps plein pour elle et près de 350 produits différents ont été développés par sa maison : une trentaine d’huiles fabriquées ici et une centaine d’importées qui complètent la gamme. Dans le domaine alimentaire, la

gamme des « Arômes de Saba », regroupant les huiles aromatiques et les eaux essentielles, sont particulièrement populaires auprès des cuisiniers. Le fait d’être présidente d’une entreprise avec une grande autonomie est très important pour elle. « Je pense que ça nous a beaucoup servi d’être polyvalent. De la plante aromatique à la bouteille, nous sommes impliqués du début à la fin. Nos produits améliorent la qualité de vie et j’en suis vraiment fière. » Outre la distillerie-boutique située à Grondines, dans la région administrative de la Capitale-Nationale, Aliksir tient aussi boutique sur la rue Saint-Joseph, au centre-ville de Québec. Lucie Mainguy continue de se consacrer à sa passion en formant des gens à l’aromathérapie et en donnant ateliers et conférences pour éveiller de nouveaux intérêts chez les autres.


CONSEILS D’EXPERTS Finance

SOIF DE CROISSANCE, FAIM DE TRANSACTIONS Les fusions et acquisitions dans le secteur canadien des aliments et boissons

FÉLICITATIONS À JULIE GADOUAS, NOUVELLE DIRECTRICE MARKETING DES PRODUCTEURS FRUITIERS DU QUÉBEC.

BENOÎT DES FROMAGES D’ICI

T’es encore dans le champ mon Benoît. Ce n’est pas Julie Gadouas, mais bien Julie Gélinas et on parle ici des Producteurs de lait du Québec et non pas des Producteurs fruitiers du Québec. Voilà !

Dans le bulletin Idées fraîches publié par PwC en avril 2014, on note que les transactions dans le secteur canadien des aliments et boissons se multiplient. Porté par des tendances à long terme à l’échelle mondiale et locale, ce secteur devrait connaître d’autres transactions prospères en 2015 et même au-delà.

PAR CHRISTINE POULIOT ASSOCIÉE, TRANSACTIONS, PwC christine.pouliot@ca.pwc.com

PREMIÈRE MOISSON : DES TRANSACTIONS FLORISSANTES ET STRATÉGIQUES Localement, les petits et moyens acteurs cherchent des possibilités de consolidation ou des tremplins pour accentuer leur croissance. Ces transactions sont parmi les plus nombreuses dans le secteur et offrent les exemples de croissance les plus intéressants. Bien que la planification successorale soit la principale motivation, il peut arriver qu’une société vende une partie de ses activités ou la totalité, afin d’obtenir le soutien financier nécessaire pour assurer sa croissance, ou encore dans le cadre d’une stratégie de diversification. Le partenariat conclu en juin dernier entre les épiceries Metro et les boulangeries Première Moisson en est un bel exemple. « En choisissant de vendre 75 % de nos parts aux épiceries Metro, nous nous sommes associés à un partenaire stratégique pour accélérer notre croissance et notre déploiement. Metro a acheté notre côté artisanal. Il apporte à notre marque un rayonnement et une offre rehaussée en magasin », explique Liliane Colpron, propriétaire de l’entreprise familiale de boulangerie. LE SECTEUR DES ÉPICERIES : LE RÔLE ESSENTIEL DES ACQUISITIONS Avec une forte concurrence de la part d’acteurs américains de plus en plus présents sur le marché canadien, les acquisitions – surtout celles menées par de grandes marques – sont essentielles.

En raison de sa capacité de croissance limitée, le secteur de l’épicerie est l’un des plus touchés par la baisse de consommation venant de la population vieillissante. On anticipe qu’en 2015 les baby-boomers, dont la taille moyenne du panier d’épicerie rétrécit d’année en année, représenteront 50 % des consommateurs en épicerie. La solution? Diversifier l’offre pour y inclure des produits spécialisés ou qui répondent mieux aux préoccupations de cette génération pour une alimentation saine. Par exemple, Sobeys a acheté l’enseigne de produits naturels Rachelle-Béry, tandis que Metro a privilégié le caractère ethnique en s’associant à Adonis. KEURIG : LA MARQUE COMME FACTEUR-CLÉ Bâtir une marque peut s’avérer un travail difficile et de longue haleine. II est bien plus rapide d’en acquérir une. Les géants multinationaux des aliments et des boissons recherchent en permanence des cibles qui ont réussi à asseoir solidement leur marque, comme c’est les cas de Keurig. « Le système d’infusion Keurig offre plus de 125 variétés et 20 marques de boissons pouvant être préparées dans le confort de la maison ou au bureau grâce au simple toucher d’un bouton. Certaines de ces marques sont les nôtres, comme Van Houtte®, Timothy’s World Coffee®, Barista Prima Coffeehouse®, Green Mountain Coffee® et Tully’s®. D’autres sont des marques aimées de nos partenaires qui font

PREMIÈRES EN AFFAIRES

partie de notre système d’infusion, comme Laura Secord. Le succès de Keurig est en grande partie bâti sur notre capacité à fournir aux consommateurs les marques qu’ils aiment et la variété qu’ils recherchent », explique Geneviève Brouillette, vice-présidente Finances, Keurig Canada. DES VALEURS EN HAUSSE Les titres des sociétés cotées qui exercent dans la production, la vente au détail et la distribution d’aliments et de boissons se négocient à un niveau supérieur par rapport à celui enregistré il y a 12 mois, avec une valeur moyenne pour toutes les sociétés cotées d’Amérique du Nord correspondant à 9 fois le BAllA (Bénéfices nets d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements) contre 8,3 fois pour l’année précédente. II reste que la conjoncture est idéale pour le vendeur : le bassin d’acheteurs s’élargissant grâce à l’arrivée d’acteurs internationaux sur le marché nordaméricain. Et les investisseurs financiers reconnaissent que les entreprises du secteur des aliments et boissons procurent un investissement stable doublé d’un potentiel de croissance. Les entreprises canadiennes qui jouissent d’une marque forte, d’un créneau rentable et d’une solide expérience pourraient avoir un choix intéressant d’acheteurs potentiels en 2015.

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CONSEILS D’EXPERTS

CONSEILS D’EXPERTS

Finance

Droit

Gestion des risques et surveillance du capital humain par le conseil d’administration

AU SUPERMARCHÉ, PENSONS VERT ET LOCAL!

ÉVOLUTION OU RÉVOLUTION?

PAR DANIELLE LARAMÉE danielle.laramée@ca.ey.com ET ÉLISE SAINT-AUBIN elise.saint-aubin@ca.ey.com SERVICES CONSULTATIFS EN CAPITAL HUMAIN, EY

Les gens sont au cœur du succès des organisations et une gestion efficace des talents assure un avantage concurrentiel sans équivoque. Dans un monde où les enjeux liés à la main-d’œuvre sont en constante évolution, la plupart des conseils d’administration remettent en question leurs façons de faire traditionnelles pour faire converger les ressources humaines vers les enjeux stratégiques. En parallèle, les investisseurs et les organismes de réglementation démontrent un intérêt grandissant envers les enjeux liés au talent et à la performance de l’organisation.

De nos jours, tout consommateur averti est conscient des bienfaits d’une alimentation saine et variée. Chaque fois que nous nous rendons à l’épicerie, nous faisons une multitude de choix concernant les produits que nous achetons. Ces choix sont influencés par le prix des aliments et par leur valeur nutritive. Mais se soucie-t-on toujours de l’impact de nos choix sur l’environnement et l’économie locale? PAR CHRISTINE DUCHAINE AVOCATE, PRÉSIDENTE SODAVEX cduchaine@sodavex.com ET JEAN-PHILIPPE THERRIAULT AVOCAT SODAVEX jptherriault@sodavex.com

Comme il s’agit d’un enjeu social important, animé par les habitudes de consommation individuelles, chacun d’entre nous peut devenir un vecteur de changement qui améliorera la qualité de notre environnement, tout en favorisant l’économie locale.

Ayant tiré des leçons des grands scandales du passé – récemment de la crise financière –, bon nombre de membres de conseils d’administration s’entendent pour dire que leurs responsabilités ne se limitent pas seulement à la rémunération du chef de la direction, à celle des membres de la haute direction et à la planification de la relève, mais qu’elles doivent inclure une solide gestion des risques liés au capital humain. Dans les faits, les recherches d’EY démontrent que les conseils d’administration très performants inscrivent à l’ordre du jour la gestion des talents, la culture d’entreprise ainsi que la revue des risques liés au capital humain. Selon le nouveau rapport d’EY intitulé Créer de la valeur, le conseil d’administration doit surveiller tous les risques critiques pour l’entreprise. Puisque le talent est sans contredit un inducteur majeur d’innovation et

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de croissance, une gestion efficace de celui-ci permet de distinguer les leaders du marché en ce domaine. Au-delà d’une saine gestion des risques, le fait de traiter le capital humain comme un actif stratégique aide le conseil d’administration à bien comprendre et à mieux planifier les besoins à long terme de l’entreprise. LE RAPPORT DRESSE LES CONSTATS SUIVANTS : 1. Les risques en matière de capital humain sont parmi les plus importants rencontrés par les organisations. 2. Les conseils d’administration n’ont pas nécessairement toute l’information pour exercer leur devoir de surveillance en matière de capital humain. 3. I l faut décloisonner les fonctions RH, gestion des risques et finances en développant un langage commun et de solides capacités d’analyse afin que le conseil ait accès à de l’information pertinente.

DÉCEMBRE 2014

4. Il faut permettre au chef de la direction des RH — le gardien du capital humain — d’avoir un contact plus direct avec le conseil d’administration. Cette ouverture lui donnerait l’occasion d’informer le conseil sur le pouls de l’organisation et de fournir des analyses liées au capital humain, offrant ainsi un éclairage additionnel à la prise de décisions d’affaires. Par rapport à ces constats, avonsnous affaire à une évolution du rôle du conseil d’administration ou bien plutôt à une révolution, c’est-à-dire à un changement fondamental? Chaque organisation doit définir de quelle manière elle peut gérer plus efficacement ses risques et ses priorités liés au capital humain. Une chose est certaine : favoriser le dialogue entre les fonctions RH, risques et finances s’avère une pratique de pointe qui procure de la valeur à une entreprise à long terme.

UNE ÉPICERIE VERTE ET LOCALE Nous devons prendre conscience des impacts environnementaux et économiques de nos décisions afin de faire des choix éclairés. Un exemple éloquent est l’emballage des produits que nous consommons. En favorisant l’achat de petits formats, d’emballages complexes, surdimensionnés ou faits à partir de matériaux qui ne sont pas biodégradables, nous incitons les fabricants à continuer à mettre en marché des produits qui ont des impacts néfastes sur l’environnement. Parmi ceux-ci, mentionnons les matières résiduelles inutilement générées par le suremballage, l’impossibilité de valoriser certains emballages ou l’utilisation de matières premières non renouvelables. Dans ce contexte, il serait préférable de préconiser, autant que possible, l’achat de produits faits à partir de matières recyclées et vendus en formule concentrée, en vrac ou en grands formats, et dont l’emballage est biodégradable. Nous avons également un avantage collectif à favoriser l’achat de

produits locaux. En plus de stimuler l’économie québécoise et de favoriser les emplois et les entreprises d’ici, l’achat de produits locaux réduit substantiellement les impacts environnementaux liés au transport des marchandises, notamment la consommation de combustibles fossiles et l’émission de gaz à effet de serre, qui contribuent au phénomène du smog. DES INCITATIFS GOUVERNEMENTAUX Les initiatives gouvernementales visant à modifier nos habitudes de consommation afin de protéger l’environnement sont louables, mais elles contraignent rarement les consommateurs à opter pour un produit plutôt que pour un autre. Le gouvernement a déjà légiféré sur la question en obligeant les entreprises à modifier leurs produits, par exemple, en interdisant d’ajouter des phosphates dans les savons, du plomb dans l’essence ou en prohibant l’utilisation des BPC. Mais les mesures sont généralement incitatives et visent à limiter le gaspillage en incorporant dans le prix des produits les coûts environnementaux liés à leur gestion « postconsommation ». C’est notamment le cas de la responsabilité élargie des producteurs qui oblige les entreprises mettant en marché des produits électroniques, des piles, des peintures, des huiles et des pneus à récupérer et à valoriser ces produits, ainsi que les entreprises fabriquant des contenants, emballages et imprimés à assumer les coûts liés à la collecte sélective.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

Le Système de plafonnement et d’échange de droits d’émission, plus communément appelé le « marché du carbone », implanté en 2013, s’inscrit dans cette mouvance. Cette initiative vise à diminuer l’émission de contaminants atmosphériques. Une conséquence prévisible du marché du carbone est la hausse anticipée du coût de l’essence. Il y a fort à parier que les hausses se traduiront par une augmentation du coût de transport des produits de consommation, et conséquemment, des produits eux-mêmes. Cette augmentation pourrait même se refléter dans le coût des emballages plastiques. NOS CHOIX INDIVIDUELS ONT UN RÉEL IMPACT Le Québec est une société innovatrice en pleine évolution où l’on voit se multiplier les initiatives permettant à la population de faire des choix éclairés. Or, pour que le Québec adopte pleinement le virage vert, des changements s’imposent. Il en revient à nous, consommateurs, de protéger notre santé, tout autant que l’environnement et la santé économique du Québec. Nos décisions individuelles peuvent avoir un réel impact collectif. Alors, la prochaine fois, lorsque vous irez à l’épicerie, prenez position et optez pour un Québec vert.

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CONSEIL D’ADMINISTRATION :

Le 31 décembre prochain, les entités inscrites à la Bourse de Toronto devront montrer ce qu’elles font pour favoriser le nombre de femmes qui siègent sur leur conseil d’administration. Un pas historique franchi grâce à la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) au mois d’octobre dernier.

LES FEMMES ÉCRIVENT L’HISTOIRE

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C’est un homme qui a enclenché le processus : Howard Weston, actuel président et chef de la direction de la CVMO et vice-président du conseil d’administration de l’Organisation internationale des commissions des valeurs. Dorénavant, les entreprises inscrites à la Bourse de Toronto seront contraintes de rendre publiques leurs politiques et pratiques relatives à la représentation des femmes au sein des conseils d’administration et de leur équipe de direction. Plusieurs informations deviendront donc d’ordre public : durée des mandats des administrateurs et politique en matière de représentation des femmes, prise en compte des femmes dans le processus de sélection des administrateurs et nombre de femmes qui siègent au conseil d’administration ou qui occupent des postes de haute direction. « Nous sommes tout à fait d’accord avec les nouvelles exigences de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario », soutient Sylvain Théberge, porte-parole de l’Autorité des marchés financiers. Il rappelle qu’à titre de membre des Autorités canadiennes en valeurs mobilières, son organisme abonde dans le même sens qu’eux. «Tout le monde est gagnant là-dedans», résume-t-il. QUAND ON SE COMPARE… «Lorsque cette décision majeure a été prise au mois d’octobre dernier, les journaux francophones n’en ont malheureusement pas fait mention au Québec… alors qu’ailleurs au Canada, cette nouvelle a pourtant fait grand

PAR FRANCIS HALIN

bruit! », déplore Coleen MacKinnon, directrice du Québec et des provinces de l’Atlantique pour la firme Catalyst, laquelle milite en ce sens depuis de nombreuses années. Le groupe a 700 membres corporatifs au Canada et existe depuis 52 ans. 27 sociétés canadiennes ont accepté de signer «L’accord Catalyst» afin de s’engager publiquement à atteindre le chiffre magique de 25% de femmes d’ici 2017. Air Canada, BLG, BMO, CHUBB, CIBC, Cineplex Odeon, Coast Capital Savings, Deloitte, Dentons, Desjardins, EY, HSBC, Intact, KPMG, Linamar, Financière Manuvie, McCarthy Tétrault, Metro, MTS Allstream, BN, Ontario Power Corporation, PWC, RBC, Banque Scotia, Talisman Energy, Telus et WestJet. En effet, même s’il peut se targuer d’occuper le troisième rang au pays en ce qui a trait à la représentation des femmes au sein des conseils d’administration, le Québec (19,8 %) a encore du chemin à parcourir, car c’est la Nouvelle-Écosse (25,7 %) et la Saskatchewan (23,2 %) qui trônent respectivement au premier et au second rang au pays! Mince consolation, le Québec devance cependant sa voisine immédiate, l’Ontario (16 %)… Une vaste étude consacrée à cette question est d’ailleurs menée, en ce moment, par Hélène Lee-Gosselin, professeure titulaire au département de management de l’Université Laval. « Nous voulons savoir ce que les dirigeants des organisations publiques

NL 10,5 %

BC 11,9 %

AB

MB

12,5 %

17 %

SK 23,2 %

QC ON

19,8 %

MAGASINAGE PARITAIRE Grâce à ces nouvelles règles, les personnes fraîchement arrivées sur le marché du travail pourront bientôt consulter les données publiques des entreprises et, par la suite, choisir un employeur qui accorde une place prépondérante aux femmes, se réjouit Coleen MacKinnon. Selon elle, l’engagement de la direction (communication publique des objectifs et formation des dirigeants), les politiques et programmes de soutien (parrainage, etc.) ainsi que les mesures d’imputabilité seront des facteurs essentiels à la réussite de l’atteinte des cibles en matière de représentation des femmes au sein des conseils d’administration. N’en demeure pas moins que de nombreux préjugés et stéréotypes viennent encore brouiller les perceptions. Sans parler des mythes tenaces et persistants, que ne partage certainement pas Howard Weston de la CVMO, lequel s’est vu décerner par Catalyst une Reconnaissance spéciale en 2014 à titre de champion de la diversité au sein des conseils d’administration. Signe qu’à la fois les hommes et les femmes font partie de la solution. Selon une étude récente de la Corporation au bénéfice du développement communautaire (CBDC), 91% des directeurs d’entreprises estiment qu’il est important d’accorder une place importante à la diversité, mais seulement 25% disent avoir mis en place des politiques pour la mettre de l’avant.

13, 14, 15 février 2015

VIRTUOSE DES LUMIÈRES Œuvres de Jean-Marie Leclair

20, 21, 22 mars 2015

INVITATION AU CONCERT SPIRITUEL ! Œuvres de Stamitz, Devienne, Richter

DÉCEMBRE 2014

Recevez gratuitement un disque Corrette – Symphonies des Noëls à l'achat d'un abonnement pour 3 concerts avant le 23 décembre Abonnements à partir de 48 $ Billets à partir de 20 $ Chèques cadeaux disponibles

REQUIEM DE CAMPRA

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Œuvres : Requiem de Campra et « La Françoise » de François Couperin

Les concerts sont présentés à la salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal

15,7 %

NB

CETTE ANNÉE POUR NOËL... OFFREZ LA PASSION DE LA MUSIQUE

15, 16, 17 mai 2015

NS

16 % 17,1 %

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et privées pensent de la sousreprésentation des femmes », explique la cochercheuse de l’étude intitulée Impact de la présence des femmes sur la performance des conseils d’administration.

CG3 Communications Graphisme


Santé

LA MÉDITATION :

NOUVEL OUTIL DE PRODUCTIVITÉ

Hier réservée aux puristes de l’approche zen, la méditation envahit la sphère entrepreneuriale et séduit désormais les chefs d’entreprises les plus respectés. Comment cette pratique ancestrale a-t-elle pu faire sa place dans les milieux de travail?

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« Méditer permet de laisser entrer de nouvelles idées et donc de donner plus de place à la créativité. »

PAR THEODORA NAVARRO

Dix minutes. C’est le temps nécessaire pour méditer chaque jour. Un temps que de plus en plus d’entrepreneurs s’octroient et offrent à leurs employés. La tendance est au recul sur soi et à la quête d’équilibre. « Parfois, j’ai l’impression que je ne respire pas du tout. » C’est ce sentiment que de nombreux chefs d’entreprises confient à Julie Banville, fondatrice de Zen&Cie, qui offre des cours de méditation aux entrepreneurs ainsi qu’à leurs employés. « Un entrepreneur, c’est comme un athlète qui serait toujours dans la performance : pour être vraiment productif, il doit aussi compter sur des temps de récupération », ajoute-t-elle, tandis que sa voix prend naturellement un débit moins cadencé. CRÉATIVITÉ EXACERBÉE Si la demande provenant des chefs d’entreprises pour un tel service est

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croissante, c’est parce que les plus célèbres d’entre eux ont récemment popularisé la méditation. Parmi les aficionados de la pratique, on retrouve le chef français Thierry Marx, le magnat de la presse Rupert Murdoch, mais surtout le créateur de la marque Apple, aujourd’hui décédé, Steve Jobs. Le design sans fioritures des produits qui ont fait son succès découlerait en effet du bouddhisme zen, notamment de la méditation qu’il disait pratiquer assidûment. Mais pourquoi ça marche? Pour Julie Banville, le principe est simple. « Il est difficile de vivre dans le moment présent; on a tendance à penser et parler plutôt au passé ou au futur. Méditer permet de recentrer son mental. Cela permet aussi de laisser entrer de nouvelles idées, et donc de donner plus de place à la créativité. » Selon Chade-Meng Tan, le « monsieur

Zen » de Google, les patrons du monde entier devraient se tourner vers la méditation, parce qu’elle est la clé du succès pour nombre d’entre eux. « Ils vont s’y mettre, comme ils l’ont fait avec la course à pied il y a trente ans », a-t-il assuré lors d’une conférence donnée au Googleplex de Paris, en mai. Et les chefs d’entreprises semblent lui donner raison. Aux États-Unis, ils sont désormais légion à s’adonner à cette pratique en vogue. Sur son blogue, le PDG de LinkedIn, Jeff Weiner, a ainsi expliqué qu’il ne concevait plus son travail sans la méditation. « Le seul outil de productivité que j’utilise est de réserver chaque jour dans mon emploi du temps un moment pour faire le vide dans mon esprit. » Il estime que la pratique permettrait de faire émerger une nouvelle forme de management, qu’il qualifie de « compassionnel ». Pour Evan Williams, le cofondateur de Twitter, la méditation permet de maintenir un haut niveau de performance, et ce, pour lui comme pour ses employés, confiaitil lors d’une conférence en 2013. Cet adepte organise ainsi quotidiennement, dans sa nouvelle start-up, Medium, des séances de méditation collective.

« Je pense que certaines personnes méditent sans même le savoir, estime-t-elle. Pas besoin d’artifices ou d’accessoires, une chaise suffit! Ça donne de la flexibilité pour la pratiquer! »

LA FLEXIBILITÉ COMME MOT D’ORDRE Magali Pelletier est entrepreneure et consultante en stratégie de production. La pratique de la méditation lui est venue en même temps que la création de son entreprise, il y a deux ans. Il s’agissait d’un excellent moyen pour apprendre à mieux gérer son stress. Pour celle qui jongle entre services aux entreprises et formation, la méditation est une façon facile de se recentrer, quel que soit l’endroit où elle est pratiquée.

Applications mobiles, conférences, livres, « l’industrie » de la méditation a le vent dans les voiles. Mais ceux que l’on appelle parfois les « techies de la meditation valley » n’œuvrent pas par simple altruisme. Ils attendent un retour sur leur investissement. Une attitude qui déplaît fortement aux maîtres du genre, qui voient d’un mauvais œil cette alliance inédite entre une pratique ancestrale et une industrie profitable. L’un des gourous les plus connus de la baie de San Francisco se nomme

Adepte du yoga, Magali a été initiée à cette pratique par des gens de son cours. « J’ai suivi des formations, lu des livres, récolté des conseils auprès de personnes qui pratiquaient la méditation. Chacun a sa façon de faire, il n’y a pas besoin que ce soit structuré. » Pour elle, en dehors de l’impact sur sa productivité et sur sa capacité à organiser des tâches, le vrai bénéfice de la méditation reste l’équilibre qu’elle y gagne. « Ça permet de retrouver du plaisir à pratiquer notre métier. » UNE BUSINESS DE GOUROUS? Si Magali a tardé à s’y mettre, c’est qu’elle hésitait à se lancer dans une pratique qu’elle estimait « sectaire ». « Comme beaucoup de gens, j’avais des préjugés envers cette discipline, je voyais surtout le côté “gourous”. Je pensais que cela était réservé aux gens très pratiquants, qui évoluaient dans le “zen”, et je ne me voyais pas faire partie de ce groupe-là. »

Kenneth Folk. Sa particularité? Il partage son « don » sur Skype au tarif de 125 dollars la séance. 400 GOOGLERS SUR LISTE D’ATTENTE Quant à Chade-Meng Tan, mieux connu sous le nom de Meng chez Google, il a su allier avec succès en affaires et méditation. Au siège social de Google où il officie, les cours qu’il dispense sont devenus une vraie religion. Mille « Googlers » ont déjà assisté à sa formation, et 400 sont sur une liste d’attente. Il a écrit un livre sur le travail de la pleine conscience. L’un des mots qu’il y emploie le plus est le terme « augmentation »… Son ouvrage est resté longtemps dans le top 10 des meilleures ventes aux États-Unis. L’homme est l’employé numéro 107 d’une compagnie qui compte aujourd’hui plus de 30 000 employés. Avec la réussite en Bourse de Google, sa situation financière est donc enviable. Pendant longtemps, il a prêché la méditation dans le désert. Aujourd’hui, c’est devant les Googlers du monde entier qu’il fait pratiquer cette technique de méditation alliant la pratique contemplative à l’intelligence émotionnelle. Sa réussite illustre la frontière ténue qui existe entre l’argent et l’altruisme au sein de la « meditation valley ». Dans ce contexte, comment se tourner vers la méditation sans risquer de se faire avoir? « Il faut aller avec la personne qui nous convient, conseille Julie Banville. La personne avec qui on a une corde sensible. » Et de conclure : « Chacun doit se responsabiliser et intégrer sa propre technique de méditation. »

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IQUES BOUT DROIT DE

EN EMENT L’ENVIRONN

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PREMIÈRES EN AFFAIRES

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Droit de la famille

Coaching

« MES CONSEILLERS ONT MIS EN PLACE UNE FIDUCIE AFIN DE PROTÉGER MA MAISON. AINSI, AU MOMENT DE LA RUPTURE, JE NE SERAI PAS OBLIGÉ DE LA PARTAGER AVEC MON EX.»

AU-DELÀ DE VOS COMPÉTENCES, AVEZVOUS DE L’INFLUENCE ?

PAR ME BRIGITTE GAUTHIER, AVOCATE ET MÉDIATRICE ALEPIN GAUTHIER AVOCATS INC.

QU’EST-CE QU’UNE FIDUCIE? Il s’agit d’un outil impliquant principalement trois types d’acteurs : 1. Le constituant, qui a un intérêt à créer cette entité; 2. Le ou les fiduciaires, qui ont le rôle de gestionnaire de l’entité, de ses biens et de ses revenus; 3. Le ou les bénéficiaires, qui ont des droits certains ou éventuels dans les biens ou les revenus de la fiducie. La fiducie est régie par les lois du Québec et du Canada, mais également par le document qui la crée, appelé « acte de fiducie ». Cet acte peut prévoir une multitude de clauses guidant les fiduciaires dans la gestion de la fiducie, conformément aux désirs du constituant. On y prévoit, entre autres, le nom des fiduciaires et le mode de nomination de leurs remplaçants, les bénéficiaires immédiats et les bénéficiaires éventuels. Les biens transférés dans une fiducie n’appartiennent plus à la personne qui en était initialement propriétaire. Plusieurs raisons peuvent motiver une personne à transférer ses biens de la sorte, par exemple la possibilité de les protéger de ses créanciers futurs. Exemple En 2010, Lucie transfère sa maison, dont elle est l’unique propriétaire, à une fiducie dont elle est bénéficiaire. L’acte de fiducie prévoit qu’elle a un droit d’utilisation de la maison. Si Lucie contracte un emprunt en 2014 et ne le rembourse pas dans les délais prévus, sa maison ne pourra être considérée dans la liste des actifs permettant à son créancier de se faire rembourser l’emprunt. Est-ce que Lucie pourrait dire à son époux ou à son conjoint qu’elle n’est propriétaire d’aucune maison dans un contexte de divorce ou de séparation? Bonne question, puisque même les tribunaux québécois ne fournissent pas de règle générale en cette matière. Époux mariés et conjoints unis civilement* Le patrimoine familial, auquel tous les conjoints mariés sont assujettis, prévoit que les résidences de la famille ou les droits qui en confèrent l’usage sont partageables en parts égales en cas de divorce. Lucie serait donc tentée de dire à son ex-conjoint qu’elle n’est pas propriétaire de la maison et qu’il est donc impossible pour elle de la partager au moment du divorce. Il demeure que le droit d’utiliser la maison serait à évaluer et partager. Certaines décisions de la Cour ont tranché en faveur d’une interprétation souple des règles du patrimoine familial, levant le voile fiduciaire, c’est-à-dire

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enlevant la protection de la fiducie, et considérant le bien transféré en fiducie comme faisant partie des valeurs partageables dans le patrimoine familial, tandis que dans d’autres cas, il a été jugé que le bien n’appartenait à aucun des époux et ne devait donc pas être ajouté aux biens partageables. Il s’agit d’une question de fait, et plusieurs facteurs devront être analysés, notamment l’intention du ou des époux au moment où la fiducie a été créée et au moment où le bien a été transféré en fiducie. Par exemple, un époux ayant transféré la maison familiale en fiducie pour l’unique raison de la soustraire au calcul du patrimoine familial en prévision du divorce devra s’attendre à ce que ce bien soit considéré comme faisant partie du patrimoine familial. Conjoints de fait En union de fait, les règles du patrimoine familial et de la société d’acquêts ne s’appliquent pas. Les conjoints de fait copropriétaires d’un bien sont régis par les règles de la copropriété prévues au Code civil du Québec. Ces règles et celles de tout contrat conclu entre les conjoints s’appliqueront pendant l’union de fait et en cas de rupture. Les conjoints en union de fait ont la possibilité de conclure un contrat de vie commune et dans ce cas, il sera nécessaire d’analyser l’entente pour voir ce qui y est prévu quant au partage des biens du couple en cas de rupture.

Réalité Le transfert de la résidence familiale d’un couple marié ne peut en aucun cas être soustrait au partage du patrimoine familial en cas de rupture. Les conjoints de fait n’ont pas à se soucier de cette analyse puisqu’à part quelques exceptions (contrat de vie commune ou encore de copropriété), aucun bien n’est partageable en vertu du droit familial au moment de la séparation. Afin de vous assurer, en cas de divorce ou de séparation, de l’application d’une planification fiscale ou d’une protection d’actifs impliquant le transfert de biens visés par les règles du patrimoine familial ou de la société d’acquêts, nous vous recommandons de consulter un avocat spécialisé en droit familial.

*Lorsque nous utiliserons le terme époux mariés ou conjoints mariés, ceci fera également référence aux conjoints unis civilement

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Dans ma pratique, je vois trop souvent des femmes brillantes et archicompétentes se faire damer le pion par des hommes — et par des femmes — qui ne possèdent pas toujours un bagage aussi solide. Ce qu’ils maîtrisent en revanche, c’est une habileté de communication essentielle : ils savent se faire valoir et exercer de l’influence. À compétences égales, c’est un net avantage. Heureusement, cela s’apprend. PAR ISABELLE LORD, CRHA, EXPERTE EN COMMUNICATION DE GESTION, COACH PROFESSIONNELLE CERTIFIÉE (PCC) ET FORMATRICE, PRÉSIDENTE DE LORD COMMUNICATION MANAGÉRIALE.

AVEZ-VOUS AUTANT D’INFLUENCE QUE VOUS LE MÉRITEZ? Les hommes et les femmes qui se hissent jusqu’aux plus hautes fonctions ne sont pas seulement les plus compétents dans leur domaine, ce sont aussi des gens à qui l’on accorde une grande crédibilité. C’est ce qui explique qu’ils arrivent à influencer les décisions. Si vous aspirez aux hautes sphères, je vous invite à évaluer l’influence que vous avez auprès de vos pairs, comme de vos supérieurs et de vos clients. Pour vous guider dans cette auto-évaluation, je vous propose un mini-questionnaire. DES SIGNES QUI NE TROMPENT PAS En pensant à la dernière année, combien de fois vous êtes-vous inscrite à l’ordre du jour du comité de direction ou avez-vous été invitée à le faire? Combien de fois des collègues, des supérieurs ou des clients vous ont-ils consultée — de manière formelle ou informelle — à propos d’orientations devant mener à des décisions stratégiques? Vous est-il arrivé souvent d’avoir à « refaire vos devoirs » après avoir présenté vos dossiers, autrement dit d’être obligée de présenter deux ou

trois fois vos dossiers avant de les voir débloquer? En général, si on ne cherche pas à connaître votre avis, si on ne s’empresse pas de vous en donner un lorsque vous le sollicitez, si vous vous sentez constamment sur la défensive en présence de vos supérieurs, vous pouvez y voir des signes que votre pouvoir d’influence est mince, et ce, malgré vos compétences. LES PETITS GESTES QUI MINENT VOTRE CRÉDIBILITÉ Votre capacité d’influence ne dépend pas seulement de vos compétences ou de votre feuille de route, mais en grande partie de votre façon de communiquer. Par exemple, en réunion, avez-vous l’habitude de commencer vos interventions avec des formules réductrices du genre : « J’ai une petite idée » ou « Je ne sais pas ce que ça vaut, mais j’aimerais… » qui sabotent votre impact? Quelle est votre posture physique et que faitesvous de vos mains? Ne les gardez pas sous la table et n’arrondissez pas le dos ni les épaules : vous diminuez ainsi votre présence. Devant le comité de direction, ne regardez pas seulement la personne hiérarchiquement la

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plus haut placée, cela dénote de l’insécurité, mais posez plutôt votre regard sur toutes les personnes présentes. Enfin, assurez-vous de boucler vos présentations de façon à engager vos interlocuteurs et surtout ne négligez pas le suivi : faites-le auprès des bonnes personnes et soyez systématique. SE VOIR DANS L’ACTION Même si vous faites votre examen de conscience le plus sérieusement du monde, vous aurez du mal à vous voir objectivement. Pour cela, il faudrait que vous puissiez être filmée en action. Les équipes sportives ont accès à ce genre de feedback pour perfectionner leur jeu, mais pas les gestionnaires ni les professionnels. À défaut de vous voir filmée, vous pouvez demander l’avis de quelqu’un en qui vous avez confiance et qui vous a déjà vue en action. C’est un exercice exigeant que vous devrez faire en toute humilité, dans l’optique de vous améliorer. Une place au sein du cercle d’influence n’est jamais offerte sur un plateau d’argent, elle se gagne; parfois, de haute lutte, mais le jeu en vaut la chandelle.

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Entrepreneuriat

d’échanger entre eux sur leur expérience de voyage dans un forum en ligne qui totalise aujourd’hui plus d’un million d’entrées. Voyages à rabais prouve que sortir des terrains battus peut être un choix payant.

Créatrice

D’ICI

Toutefois, pour s’imposer comme numéro un dans un marché aussi saturé, il faut de l’audace : « Quand il y a des gens assis confortablement autour de la table où se prennent les décisions, ils ne vont pas se tasser les uns contre les autres pour vous faire de la place. Il vous faudra apporter votre chaise et vous imposer. Je n’ai pas attendu que le domaine m’offre une place. J’ai pris ma place », explique Sylvie Myre. Et pas n’importe quelle place, puisque Voyages à rabais est devenu pendant la dernière décennie le plus important liquidateur de voyages au Québec avec un chiffre d’affaires qui avoisine aujourd’hui les 100 millions de dollars. La compagnie fait voyager maintenant plus de 100 000 personnes par année.

-Sylvie Myre-

Voyage à rabais, prix compétitifs et innovation De ses locaux situés à Trois-Rivières, Sylvie Myre dirige la plus importante agence de voyages au Québec. Fondée en 2000, l’entreprise Voyages à rabais a rapidement atteint la meilleure place dans un marché alors saturé. Depuis près de 15 ans, la cofondatrice de l’entreprise veille à ce que des milliers de Québécois s’évadent de leur quotidien et parcourent le monde au prix le plus bas du marché. PAR STÉPHANE PAGEAU

S

ylvie Myre, présidente de Voyages à rabais, n’a pas peur des mots. Elle se décrit elle-même comme une opportuniste. Une qualité importante dans le milieu des affaires, et qui lui sera utile tout au long de son parcours. Dès son adolescence, elle aide son père, entrepreneur en excavation, en rédigeant des contrats et en formalisant les rapports entre l’entreprise et ses clients. Après cette brève incursion dans le monde des

« La compagnie fait voyager plus de 100 000 personnes par année. » 44

affaires, elle commence sa carrière professionnelle en 1992 comme opératrice à la défunte centrale nucléaire Gentilly-2. En 2000, elle achète l’agence Voyages Vasco Mauricie avec son conjoint, André Poulin. L’entreprise avait alors un chiffre d’affaires de 500 000 $ et employait deux personnes. Les associés-époux commencent à vendre des forfaits voyages aux Québécois, en marge de leur emploi principal. En 2001, ils changent leur modèle d’affaires et modifient le nom de la compagnie pour Voyages à rabais. Rapidement, le rôle des associés se définit selon les aptitudes de chacun. André Poulin, fort de son expérience dans le domaine de l’assurance, prend rapidement les devants du marketing et des relations publiques, alors que le sens de la minutie et de l’organisation de Sylvie Myre la conduit surtout à s’occuper des tâches administratives. Une complémentarité efficace, explique l’intéressée : « La recette gagnante, c’était que nous venions de deux milieux complètement différents, ce qui nous a permis d’être créatifs. Cela aurait été pareil si nous n’avions pas été un couple. » Sylvie Myre prend un congé

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sabbatique de deux ans pour travailler à temps plein sur Voyages à rabais et ainsi tester son envie d’en faire une carrière. Le choix définitif se fait en 2005. Elle quitte la centrale et se consacre entièrement à son entreprise grandissante.

UNE COMPAGNIE À SON IMAGE Si la compagnie n’a cessé de croître depuis sa création, il n’y a pas eu que des moments faciles, rappelle Sylvie Myre. Le couple se sépare en 2006, mais décide tout de même d’exploiter conjointement l’entreprise, non sans certaines difficultés, il va sans dire, notamment en ce qui concerne les orientations de l’entreprise. En 2010, André Poulin fait une offre d’achat contenant une clause Shot gun : une disposition présente dans la convention d’actionnaires qui forçait la vente dans un délai de trente jours. Sylvie Myre pouvait soit accepter l’offre, soit la refuser et se voir contrainte d’acheter les parts de son associé. Le délai de trente jours était très court pour amasser une somme aussi importante, mais l’entrepreneure remporte son pari. Elle refuse l’offre et rachète les parts de son associé. Elle devient

par le fait même l’unique propriétaire de l’entreprise. En un mois, Sylvie Myre passe de l’ombre aux commandes. Moins connue qu’André Poulin, l’entrepreneure devait établir sa crédibilité, tandis que l’industrie voyait dans le départ de l’ex-associé un coup dur pour l’entreprise. Grâce à une solide confiance en soi, Sylvie Myre a réussi à se bâtir une image d’entrepreneure à succès en allant à la rencontre de tous ses partenaires d’affaires. Une stratégie fructueuse puisque la firme EY lui a décerné le Grand Prix de l’Entrepreneur en 2011. Sa capacité à faire prospérer l’entreprise est maintenant reconnue à travers tout le milieu des affaires. Cela dit, la transition a posé des défis de taille dans la gestion quotidienne de l’entreprise, puisque Mme Myre a vu ses tâches doubler : « La plus grande difficulté a été la réorganisation du travail. » Elle tient maintenant à ce que sa compagnie reflète ses idées et ses projets : « Il me fallait bâtir une équipe à mon image, avec ma vision », c’est-à-dire constituer une équipe en qui elle pouvait avoir confiance et qui possédait un réel savoir-faire, surtout dans un domaine où Voyages à rabais souhaitait rester à l’avant-garde : le développement web. Sylvie Myre travaille maintenant à faire croître son entreprise selon les orientations qui lui tiennent à cœur depuis longtemps. Elle compte par ailleurs ajouter de nouveaux produits pour ses clients en élargissant son offre de destinations, mais surtout en développant ses propres forfaits exclusifs. Enfin, elle souhaite s’implanter dans le reste du Canada. De beaux défis pour Sylvie Myre qui est convaincue que l’entrepreneuriat est avant tout une affaire de « dépassement de soi ».

DEVENIR NUMÉRO 1 Cette recette gagnante se doublait d’un modèle d’affaires qui reposait sur deux idées simples : les prix compétitifs et l’innovation. La formule est élémentaire. En coupant sur sa commission, Voyages à rabais pouvait afficher les mêmes forfaits vacances que ses compétiteurs, mais à un prix beaucoup plus bas. Une idée qui étrangement avait échappé aux compagnies déjà établies, lesquelles occupaient leur secteur d’activité sans grand dynamisme. En 2003, Voyages à rabais innove en investissant dans le web et la vente en ligne. Un virage que même les plus grandes agences de voyages de l’époque refusaient de prendre : « Ils n’y croyaient pas », dit Sylvie Myre. La compagnie ne s’est toutefois pas limitée à une simple possibilité d’acheter en ligne, mais a plutôt développé un système efficace d’accompagnement à l’achat. Ils ont ainsi donné la possibilité aux clients

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Philanthropie

Philanthropie

comme pour enfoncer le clou. Les Nations unies estiment que plus de 5 000 femmes sont exécutées chaque année pour des raisons d’honneur dans le monde, mais certains organismes de défense des droits des femmes estiment plutôt ce chiffre à 20 000.

KARMA NIRVANA : L’AMOUR D’ABORD

Plus de 700 millions de femmes dans le monde ont été contraintes de se marier alors qu’elles étaient enfants, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Une sur trois avant l’âge de quinze ans. Le combat mené par la militante anglaise Jasvinder Sanghera n’a donc rien d’anecdotique. Au contraire. C’est un cancer qui ronge plusieurs régions du monde. PAR FRANCIS HALIN

Plus de 60 pays ont décidé de se mobiliser contre les mariages forcés, qui touchent maintenant des pays comme le Canada, selon Amnistie internationale Canada francophone. Au mois de juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a même déclaré que le gouvernement allait devoir s’attaquer au problème en consacrant 20 millions de dollars sur deux ans à un projet de l’UNICEF ciblant six pays où les mariages forcés sont monnaie courante : Bangladesh, Burkina Faso, Éthiopie, Ghana, Yémen et Zambie. Au début du mois de novembre, le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration du Canada, Chris Alexander, a lui aussi présenté un projet de loi destiné notamment à lutter contre les mariages forcés au pays. « Depuis le 16 juin dernier, les mariages forcés sont devenus criminels en Angleterre. J’en suis fière puisque c’est en partie grâce à mon livre autobiographique Shame que le premier ministre britannique, David Cameron, s’est dit touché par le problème des mariages forcés », se félicite la grande défenderesse des droits des femmes, Jasvinder Sanghera, la voix encore empreinte d’émotion. Pourtant, sa vie est loin d’avoir toujours été rose. Et sa victoire législative autant que politique a été parsemée d’embûches de taille. CHEMIN DE CROIX Jasvinder Sanghera a 14 ans quand elle voit pour la première fois de sa vie une photo de l’homme qu’elle doit marier. Pas question toutefois de refuser d’épouser

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cet inconnu. Après tout, ses parents l’ont promise quand elle avait 8 ans et, surtout, il en est de l’izzat (honneur) de sa famille. Malgré cela, à 15 ans, Jasvinder Sanghera échappe à ce mariage forcé en se réfugiant loin de sa ville natale de Derby en Angleterre. Elle sait qu’elle a déshonoré sa famille, que le mal est fait. Elle en souffre énormément. Elle tente même de s’enlever la vie à deux reprises, car le poids de la tradition familiale pèse lourd sur ses épaules. Elle parvient toutefois à se refaire une vie, peu à peu, loin d’eux. Or, lorsqu’elle apprend que Robina, l’une de ses sept sœurs, s’est suicidée pour échapper à un mari violent, elle est atterrée. Son deuil est d’autant plus difficile à faire que ses parents l’empêchent d’assister aux funérailles. Pour tenter de comprendre ce drame, Jasvinder Sanghera se pose de nombreuses questions. Qu’ont fait les autorités anglaises pour empêcher que sa sœur commette l’irréparable? Comment se fait-il que toutes ses sœurs aient été retirées du système scolaire britannique vers l’âge de 16 ans pour marier un homme qu’elles ne connaissaient pas sans qu’aucune sonnette d’alarme n’ait été tirée par quiconque? Elle sent alors la nécessité de changer l’ordre des choses par elle-même. DRAME ORDINAIRE « Savez-vous qu’en ce moment, au Canada et au Québec, il y a des jeunes filles qui fréquentent la même école que vos enfants et qui seront bientôt forcées de marier un homme qu’elles n’ont jamais

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vu? », me demande-t-elle , bouleversée. « Ne nous mettons pas la tête dans le sable, plaide-t-elle. Dès qu’il y a un groupe minoritaire au sein de notre société, ce phénomène est répandu. C’est un fait. Ce qu’il faut faire est d’établir un dialogue avec les leaders de ces communautés afin de changer les mentalités. » Plusieurs jeunes filles ont une double vie, ce qui est difficile à déceler à l’école. Leur famille leur interdit de se couper les cheveux, par exemple, de se maquiller, d’aller à la discothèque et bien sûr de fréquenter un garçon. Il faut donc redoubler de vigilance. Ouvrir les yeux. Être aux aguets. Pensons à Mohammad Shafia, reconnu coupable du meurtre prémédité de trois de ses filles et de sa première femme. Plusieurs signaux avaient été envoyés aux autorités québécoises, mais personne n’a pu empêcher cette tragédie.

REFUSER L’INACCEPTABLE Ne dites pas non plus à Jasvinder Sanghera que les abus et les violences dont sont victimes les femmes sont « culturels ». Bien sûr, certaines communautés sont touchées plus que d’autres par ces tragédies ordinaires, mais il ne faut pas confondre tolérance culturelle et crime, insistera-telle souvent au cours de l’entrevue. « Acceptation culturelle ne veut pas dire qu’il faut accepter l’inacceptable. Le problème est double : d’une part, la population tolère parfois ces pratiques en se disant que c’est soi-disant “culturel”, d’autre part, les leaders des communautés sont quant à eux complètement dans le déni », résume-t-elle. Ce sont les jeunes filles et les jeunes femmes qui sont les grandes perdantes. Jasvinder Sanghera ne s’en cache pas : plusieurs membres de sa communauté ne voient pas d’un bon œil son militantisme, encore aujourd’hui. IMAGES-CHOCS D’autant plus que l’organisme qu’elle dirige a fait beaucoup parler de lui à propos de

publicités-chocs au cours des dernières années. L’une d’entre elles incitait les jeunes femmes à cacher une cuillère de métal dans leur sous-vêtement afin que le détecteur de métal sonne lorsqu’elles le franchissent à l’aéroport et qu’elles puissent ainsi être mises à l’écart et s’adresser directement aux autorités pour leur révéler ce qu’elles vivent. Mais n’y a-t-il pas un risque de stigmatiser une couche de la société avec de tels messages? Un sentiment de méfiance, voire de racisme, peut-il émerger envers la frange de la population qui pratique ces mariages forcés? Jasvinder Sanghera pense que non. « Je ne vois pas cet enjeu comme un problème indien, mais un problème anglais. Un crime est un crime. Les gens peuvent faire la part des choses », répond-elle du tac au tac. ILLUMINÉE DE PAIX C’est pour toutes ces raisons que Jasvinder Sanghera fonde en 1993 l’organisme Karma Nirvana, qui signifie « illuminée de paix ». Son but? Écouter celles qu’elle qualifie de « survivantes », les accompagner et les extirper du cauchemar programmé auquel elles sont destinées. Karma Nirvana s’y prend de plusieurs façons pour sensibiliser la population aux mariages forcés et aux crimes d’honneur. D’abord, la ligne téléphonique lancée en 2008 par l’organisme est non

«

JASVINDER SANGHERA fondatrice de Karma Nirvana Karma Nirvana organise aussi diverses activités, comme des débats ou des séminaires où les victimes sont invitées à partager leur expérience. L’organisme mise aussi beaucoup sur la sensibilisation au sein même des milieux concernés : professeurs, policiers, etc. « Aujourd’hui, j’ai trois enfants et des petits-enfants nés de l’amour », conclut celle qui a été consacrée femme de l’année à maintes reprises. La vie a triomphé. L’amour aussi.

Notre Fonds contribue activement à la lutte contre la violence envers les femmes et nous aide à préserver la mémoire collective.

»

Sylvie Haviernick, porte-parole Fonds Fondation des victimes du 6 décembre contre la violence

« Plusieurs jeunes filles ont une double vie, ce qui est difficile à déceler à l’école.  » « Pensez-vous vraiment que la mère et le père de la jeune fille abusée iront dire à l’école ou à la police : “Oui, c’est bien vrai! J’ai promis ma fille à un homme plus âgé quand elle était encore une enfant… eh oui, je l’admets, nous menaçons de la tuer si elle déshonore notre famille. J’admets aussi qu’elle se fera probablement battre à répétition et menacer quotidiennement de mort par son propre mari” », rappelle-t-elle,

seulement destinée aux victimes, mais aussi aux intervenants qui ont à traiter ces problèmes. Déjà, celle-ci a permis de secourir 30 000 jeunes filles. Un exploit en soi. Aujourd’hui, cette ligne reçoit plus de 800 appels par mois.

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Vouée pour toujours à la communauté

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Arts & Culture

ANNABELLE MARQUIS Virtuose du mouvement Annabelle Marquis a résisté pendant des années à une carrière artistique jusqu’à ce que la peinture s’impose dans sa vie. Aujourd’hui, ses œuvres, entrelacements d’acrylique et de collages qui composent des univers entre l’abstrait et le figuratif, sont présentées partout au Canada et en Europe. PAR MARIÈVE K. DESJARDINS

Arts & Culture

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ée à Montréal, Annabelle Marquis développe très tôt son sens artistique, notamment grâce à son père, un passionné de photographie. « Il m’a appris à regarder, à observer, à cadrer. » À l’école primaire, la petite fille est si douée pour les arts plastiques que les professeurs doivent l’isoler du reste de la classe pour éviter que ses camarades ne copient ses dessins. Au collégial, le choix d’un programme d’études en arts plastiques s’impose donc naturellement pour elle. « J’ai eu beaucoup de plaisir, jusqu’au jour où je me suis demandé ce que j’allais faire avec ça dans la vie. Je n’allais tout de même pas faire des toiles! » Et pourtant… Ne considérant pas l’art comme un gagne-pain raisonnable, la jeune femme est alors bien loin de se douter qu’à peine quelques années plus tard, ses toiles feraient un tel malheur qu’elle serait submergée de commandes et d’offres de galeristes!

Entre-temps, Annabelle travaille en tant que graphiste, un métier qu’elle avait envisagé comme un bon compromis entre la créativité et la stabilité financière, mais qui s’avère rapidement insatisfaisant. Non seulement juge-t-elle que son regard artistique y est trop peu sollicité – les clients ont tendance à lui imposer des idées –, mais aussi elle assiste, à la fin des années 1990, au passage des techniques graphiques de la table à dessin vers l’ordinateur. « Avoir une main sur une souris, ça me rendait folle. J’avais besoin d’avoir un contact avec la matière », avoue-t-elle.

LE GRAND SAUT À 25 ans, la jeune femme entrevoit donc son premier congé de maternité comme l’occasion d’effectuer un virage professionnel. C’est en voulant décorer sa salle à manger qu’elle trouvera finalement sa voie. Face aux murs vides, elle entreprend de réaliser elle-même une œuvre picturale à son goût. Dès le premier coup de pinceau, la passion de l’art s’empare d’elle de nouveau, plus intense que jamais. « Ça a été comme un coup de foudre. Je me suis dit qu’il fallait vraiment que je fasse ça de ma vie. » Avant d’assumer le choix de se consacrer pleinement à la peinture de manière professionnelle, elle organise deux expositions solos, question de tester son art auprès du public. C’est la consécration : ses œuvres se vendent en quelques heures seulement et on la couvre d’éloges. Elle s’autorise donc à aller de l’avant. Depuis qu’elle a embrassé la carrière d’artiste, les opportunités se sont enchaînées à un rythme effréné pour la jeune femme, qui dit trouver son équilibre dans la tranquillité de sa maison de Saint-Lambert. Lauréate de plusieurs prix, elle est aujourd’hui représentée par quatre galeries canadiennes. Ses œuvres ont été présentées en Amérique du Nord (Montréal, Vancouver et New York) comme en Europe (Espagne, France, Italie, Pays-Bas et Roumanie), et font aussi partie de nombreuses collections privées, dont celles de HEC Montréal et de la Banque TD (Edmonton).

UNE TECHNIQUE SINGULIÈRE Le succès fulgurant d’Annabelle est en grande partie tributaire d’une démarche qui lui est propre : des entrelacements d’acrylique et de collages qui composent des univers se situant au seuil de l’abstrait et du figuratif. La technique du collage lui est venue à ses débuts, par hasard. Incapable de recréer sur sa palette de couleurs un bleu très précis, elle applique alors carrément sur une toile une découpure de magazine portant la teinte qu’elle avait en tête. Ravie du résultat, et séduite par le contact du matériau entre ses doigts, elle intègre depuis lors des déchirures de magazines, des papiers chinois faits à la main et même des fragments de tissus à ses œuvres picturales. « Je me suis rendu compte que tout venait du collage, que la technique amène le sujet. C’est vraiment le morceau de papier ou de textile qui va me donner l’inspiration pour aller dans une direction. » Malgré sa force de caractère, la jeune femme ne tente jamais d’exercer une pleine maîtrise sur la finalité d’une

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À partir de formes et de textures qui évoquent des crinières, des plumes ou des écailles prennent progressivement vie des lions grandioses, des oiseaux et autres poissons sur ses canevas. « J’aime mettre quelqu’un K.O. avec une œuvre », explique l’artiste, référant entre autres à ses très prisés tableaux figurant des taureaux aux vifs accents de rouge, lesquels semblent tout prêts à sortir du cadre pour bondir sur le spectateur. Virtuose du mouvement et du contraste des couleurs, l’artiste à la chevelure flamboyante parvient naturellement à faire émerger de ses toiles des ambiances dynamiques et saisissantes, à l’image de sa personnalité passionnée.

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œuvre. Elle rappelle qu’ « il faut que tu la laisses aller là où elle a envie d’aller. À vouloir trop la contrôler, tu finis par en perdre le contrôle totalement. J’ai réalisé cela avec l’expérience. » Ce principe, elle dit l’appliquer également à sa vie.

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