Premières en affaires - Juin 2014 - Communication et Marketing

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LE

MAGA ZINE

DES

AFFAIRES

AU

FÉMININ

MARKETING AU FÉMININ

le lent réveil DES ANNONCEURS

DIX PUBLICITÉS

QUI ONT CHANGÉ NOTRE FAÇON DE VOIR LES FEMMES

TOP 20

DES MARQUES PRÉFÉRÉES DES FEMMES EN AFFAIRES

LE SMART DATA CE QUE LES DONNÉES RÉVÈLENT SUR VOS CLIENTS

NICOLE DUBÉ

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JUIN-JUILLET 2014

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MAGAZINE : ÉDITRICE ET RÉDACTRICE EN CHEF : Margarita Lafontaine ÉDITRICE ASSOCIÉE AFFAIRES PUBLIQUES : Liza Frulla ÉDITRICE INSPIRO : Sara Leblanc RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Marine Thomas DIRECTEUR, OPÉRATIONS ET MARKETING : Damien Meunier COORDONNATRICE, SERVICE CLIENT : Manon Cordeil RÉVISEURES-CORRECTRICES : France Bouchard Veronica Valera DIRECTEUR ARTISTIQUE : Yannick Jacob GRILLE GRAPHIQUE : Java Communications PHOTOGRAPHE : Bénédicte Brocard JOURNALISTES : Mariève K. Desjardins Carine Elkouby Daphnée Hacker-B. Theodora Navarro Marie Pâris Nicole Yeba IMPRESSION : Impart Litho Imprimeur

PUBLICITÉ : Pour vos espaces publicitaires, communiquez avec : Jessy Guesnon Directrice, comptes clients 514 876 1335 jessy@premieresenaffaires.com

SERVICE CLIENT : Pour toutes questions relatives aux abonnements/événements communiquez avec nous : MONTRÉAL 514 876 0014 QUÉBEC 418 951 3098 serviceclient@premieresenaffaires.com Premières en affaires inc. 1117, rue Ste-Catherine Ouest, Suite 502 Montréal QC H3B 1H9 Impression : 15 000 copies Postes Canada Convention 41502021 Copyright 2012 - Le contenu du magazine ne peut être reproduit sans autorisation écrite. Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec ISSN 1919-4870

Margarita Lafontaine

J

e ne connais pas bien l’industrie de la publicité, je ne viens pas de ce milieu. Elle me paraît comme une industrie complexe. Pourtant, Premières en affaires dépend du placement publicitaire pour survivre comme média indépendant, mais à ce jour, après huit ans d’existence et l’atteinte du succès, les agences ne travaillent toujours pas avec nous. Je sais que les raisons sont nombreuses et tombent dans ce que j’appelle ‘les barrières à l’entrée’. Percer dans cette industrie est délicat lorsque les gros joueurs ont établi des règles de jeu difficilement atteignables pour un nouveau média. Sans compter que l’imprimé n’est plus, pour certains, « à la mode ». Mais, c’est là encore un dilemme existentiel. Toutes les femmes qui prennent le temps de partager avec nous leur expérience Premières en affaires, nous répètent qu’elles aiment leurs copies papier, qu’elles les collectionnent et reviennent les consulter au fil du temps. Et ce n’est pas parce que les agences de publicité ne nous aiment pas, bien au contraire! Depuis plusieurs années, nous recevons régulièrement des suggestions de leur part pour présenter leurs femmes dans le magazine. Cela me laisse un peu perplexe. Pourquoi sommes-nous prisés par les agences pour leur propre promotion, mais pas pour celle de leurs clients? Est-ce parce qu’elles estiment que l’imprimé n’est pas « tendance », alors elles n’osent pas le recommander? Pourtant, plusieurs de leurs clients passent directement chez nous pour faire leurs placements publicitaires. Bizarre. Complexe. Et capricieux? Malgré cela, nous avons décidé de consacrer une édition spéciale à cette industrie pour mettre en lumière de nombreuses femmes extraordinaires, grandes communicatrices et véritables stratèges, qui y travaillent et nous espérons qu’elle vous plaira. Notre sondage vous fera connaître les marques préférées de nos lectrices et les raisons derrière leurs choix. Il semble que la femme d’affaires accomplie magasine avec sa conscience autant qu’avec son portefeuille. Nous prenons une pause pour l’été afin de revenir en force cet automne avec notre édition annuelle sur l’industrie de la finance. Pour septembre 2014, Dana Ades-Landy, viceprésidente régionale, Québec et l’Est de l’Ontario, services aux entreprises de la Banque Scotia, et présidente du conseil d’administration de l’Association des femmes en finance du Québec sera notre invitée en page couverture et l’éditorial portera sur les prêts commerciaux et comment faire croître votre entreprise. Bonne lecture, Margarita

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SOMMAIRE JUIN –JUILLET 2014

| VOLUME 7, NUMÉRO 5

26 NICOLE DUBÉ Source naturelle de créativité

7 Actualités 9 Voyages d’affaires :

le calendrier des événements

11 LA CHRONIQUE DE LIZA

Tristes années pour les femmes en politique

14 Smart Data : ce que les

données révèlent sur vos clients

dossier MARKETING AU FÉMININ 16 Le lent réveil des annonceurs

LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES

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Portrait de 8 femmes en communication et marketing

CONSEILS D’EXPERTS DROIT 47 S ortez de la meute 3 tactiques pour réussir son branding personnel Fasken Martineau

DROIT DE LA FAMILLE 54 J ’ai ma propre entreprise. En cas de rupture, mon conjoint n’y aura pas droit!?

COACHING 55 E st-ce que ça vaut vraiment la peine de changer?

48 P ublicité verte : soyez à l’avant-garde en tirant profit de vos contenants Sodavex

ENTREPRENEURIAT

FINANCE

56 L e Château blanc : du miel et des abeilles

49 I mage de marque : l’importance de l’engagement social des entreprises Banque Nationale

PHILANTHROPIE 58 S olar Sister allume l’Afrique

50 T ransformation et renaissance : chantier d’avenir pour nos villes PwC 51 L ’analytique de données : un outil marketing stratégique Deloitte

20 Dix publicités qui ont changé

notre façon de voir les femmes

23 TOP 20 des marques préférées

des femmes en affaires québécoises

52 S ecteur de l’assurance au Canada : à l’assaut du numérique pour un avenir prospère EY

SANTÉ 60 A ttention danger : le sucre nuit à la santé

COMMUNICATION

ARTS & CULTURE

53 C omment trouver l’agence de communication marketing idéale pour vos besoins AAPQ

es moments parfaits 64 L d’André Desjardins

63 UN LIVRE UN LEADER le choix de Nathalie Bondil

66 L es coups de cœur de Michèle Bazin


Nolin BBDO désire rendre hommage à une véritable passionnée de créativité et d’innovation qui, depuis des années, contribue à de magnifiques campagnes, parmi les plus marquantes de notre histoire.


Actualités 11,7

Le Canada et les États-Unis présentent la plus haute proportion de femmes qui sont chefs d’entreprise à 3,2 %. La Chine se trouve au deuxième rang avec 2,5 %.

En 2014, sur 231 pays et territoires dans le monde, 11,7 % sont dirigés par des femmes.

LA FEMME LA PLUS RICHE D’AFRIQUE

Le dernier classement des 100 personnalités les plus influentes du magazine Time compte 41 femmes, un nombre record. C’est la chanteuse Beyoncé qui occupe la première position.

42 268

EST L’INVESTISSEUSE ANGOLAISE ISABEL DOS SANTOS AVEC UNE FORTUNE ESTIMÉE À 3,7 MILLIARDS DE DOLLARS. Source : Forbes

x41

Parmi les 268 nouveaux milliardaires de 2014 selon Forbes, 42 sont des femmes. De ce total, seulement 5 ont construit leur fortune sans avoir bénéficié d’un héritage.

Le 5 avril 2014, Anne Hidalgo est devenue la première femme à occuper le poste de maire de Paris.

Nominations ANGELA AHRENDTS est la première femme dirigeante de la compagnie Apple. Elle est entrée en fonction le 1er mai à titre de vice-présidente senior des boutiques Apple Store et du magasin en ligne. Auparavant, elle était la directrice générale de Burberry. Pendant les sept ans où elle y a travaillé, le chiffre d’affaires de Burberry a presque triplé jusqu’à 3.1 milliards de dollars américains.

CHANTAL LAMARCHE a été nommée juge à la Cour supérieure du Québec. Me Lamarche exerçait le droit chez Heenan Blaikie de 1989 à 2014. Elle s’est ensuite jointe au groupe du droit du travail et du droit de l’emploi au sein du cabinet Borden Ladner Gervais. Elle pratiquait le droit du travail, le droit de l’emploi et les droits de la personne.

CATHERINE GERVAIS est nommée à la présidence de Commerce International Québec. L’organisme réunit les 19 organismes régionaux de promotion des exportations (ORPEX) du Québec. Mme Gervais est également directrice générale de Carrefour Québec international (CQI) qui dessert trois régions administratives, soit le Centre-du-Québec, la Mauricie et l’Estrie.

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JUIN-JUILLET 2014


VOYAGES D’AFFAIRES :

LE CALENDRIER DES ÉVÉNEMENTS Vous êtes en voyage d’affaires, et après votre rencontre, pourquoi ne pas bonifier ce déplacement en participant à des activités de réseautage et ainsi, tisser des liens avec des femmes sur place? Pour vous, nous avons compilé des événements ayant lieu un peu partout au Canada. Faites de belles rencontres cet été! PAR NICOLE YEBA

CALGARY

25 JUIN – 7H30 TABLE RONDE RETAINING MID-CAREER WOMEN Organisé par Catalyst Canada au ConocoPhilipps Canada Dans le cadre d’une série de table ronde, Catalyst et Conoco Philips invite les membres pour une discussion sur comment créer un environnement dans une organisation pour faciliter la rétention des meilleures femmes qui sont à mi-carrière. 17 JUILLET – 7H15 THE GOOD LEADER AVEC ZAHRA AL-HARAZI Organisé par le Women’s Executive Network au Westin Calgary Dans le cadre d’une série de réseautage déjeuner, la PDG et directrice créatrice de Foundry Communications, sera présente à la discussion de ce qui fait un bon dirigeant.

EDMONTON

21 JUIN – 10H FLAUNT TRADESHOW Organisé par le Women Entrepreneurs Connection And Networking, au Millenium Place Le salon Flaunt est l’événement de l’année dédié aux femmes d’affaires. Le salon est situé à une vingtaine de minutes d’Edmonton à Sherwood Park. 20 AOÛT – 11 H 00 ACCELERATED NETWORKING AVEC CECE CLARK Organisé par le eWomen Network à l’hôtel Best Western Plus Sands, salle Pacific Dans le cadre d’une série de dîners Accelerated Networking, l’entrepreneure et auteure sera présente lors de la discussion.

OTTAWA

10 JUILLET – 14 H 00 NETWORKING FOR RESULTS Organisé par La Chambre de Commerce d’Ottawa à l’hôtel Sheraton Ottawa Dans le cadre d’une série Networking for Results, les membres sont invités à découvrir

l’art et la science nécessaire pour développer et optimiser des relations. Cette séance vous permettra d’accentuer le réseautage comme compétence professionnelle. 26 AOÛT – 8 H 30 TOURNOI DE GOLF ANNUEL Organisé par La Chambre de Commerce d’Ottawa et l’Ottawa Business Journal au club de golf GreyHawk La journée débute avec un déjeuner avant que le tournoi de golf ne s’amorce et elle se termine par une soirée cocktail et souper. Le plus grand tournoi de golf d’Ottawa est une occasion rêvée pour faire du réseautage.

TORONTO

23 JUIN – 17H CONFÉRENCE DE DRE ANN CAVOUKIAN Organisée par Le Rotman Initiative for Women in Business à l’Université de Toronto Dans le cadre d’une série de conférences sur le Big Data, la commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario abordera le sujet de comment utiliser le concept de Privacy by Design pour atteindre de grandes innovations de données sans compromettre la confidentialité. 24 JUIN – 18H SOIRÉE COCKTAIL AVEC MICHAEL MACMILLAN Organisée par le Women’s Executive Network au 2nd Floor Events Dans le cadre d’une série sur les gens intéressants, le PDG de Blue Ant Media et PDG précédent d’Alliance Atlantis Communication prendra la parole et répondra à des questions lors d’une période de discussion à la soirée cocktail. 8 JUILLET – 7H15 CONVERSATIONS WITH OUR DAUGTHERS Organisé par le Women’s Executive Network au Rosewater Supper Club Dans le cadre d’une série réseautage déjeuners « Conversations with our Daughters » où vous pouvez développer de nouvelles connexions.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

22 JUILLET – 11H30 TOURNOI DE GOLF Organisé par le Women in Capital Markets au club de golf Angus Glen Women in Capital Markets présente la quinzième édition de leur tournoi de golf suivi d’une réception cocktail en soirée. Le club se trouve à une demi-heure de Toronto à Markham.

VANCOUVER

16 JUILLET – 7 H 15 WHAT CEOS LOOK FOR IN TOP TALENT Organisé par le Women’s Executive Network au Terminal City Club Une série de déjeuners réseautage pour discuter de ce que recherchent les PDG chez des personnes talentueuses. 24 JUILLET – 11H45 TOURNOI DE GOLF ANNUEL Organisé par le Women’s Executive Network au Terminal City Club CREW Vancouver invite les membres à faire du réseautage tout en améliorant son jeu ou en profiter pour prendre une pause du bureau. Si vous ne pouvez vous libérer durant l’après-midi, vous avez l’option de juste vous présenter au souper à 19h.

VICTORIA

25 JUIN – 11H TOURNOI DE GOLF ECONOMIC DRIVERS Organisé par la Chambre de Commerce de Victoria au Cedar Hill Golf Club Ce tournoi de golf offre l’opportunité de faire du réseautage et développer de nouvelles relations d’affaires. À une réception après le tournoi on remettra des prix de cérémonies pour les performances au golf. Un panierrepas gourmet est inclus. 17 JUILLET – 17H SOIRÉE RENCONTRE BUSINESS Organisée par la Chambre de Commerce de Victoria au Victoria HarbourCats Cette soirée rencontre est l’occasion idéale de faire du réseautage avec la communauté des affaires de la région de Victoria et développer de nouvelles relations.

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Affaires publiques

Chronique

LA CHRONIQUE DE LIZA Crédit: Bénédicte Brocard / photo@work.com

TRISTES ANNÉES POUR

LES FEMMES EN POLITIQUE 2013 et 2014 furent de bien tristes années pour les femmes en politique au Canada. En octobre dernier, 85 % de la population était sous la gouverne provinciale de six femmes premières ministres. Aujourd’hui, elles ne sont plus que deux : Mme Christy Clark en Colombie-Britannique et Mme Kathleen Wynn en Ontario. Et encore, cette dernière se trouve en situation précaire. Les Katy Dunderdale de Terre-Neuve, Eva Aariak du Nunavut, Alison Redford d’Alberta et récemment Pauline Marois du Québec ont soit démissionné ou perdu leurs élections. PAR LIZA FRULLA, ÉDITRICE ASSOCIÉE, AFFAIRES PUBLIQUES, PREMIÈRES EN AFFAIRES

Au Québec, suite à la dernière élection, 27 % du caucus sont des femmes et 30 % d’entre elles ont été choisies pour une tâche ministérielle. Il peut sembler loin le temps où Jean Charest formait, en 2007, le premier gouvernement paritaire hommes-femmes. Mais déjà en 2012, on ne parlait plus que de zone paritaire, soit entre 40 et 60 % au profit des hommes. C’était après le départ de Monique Jérôme-Forget et de Michèle Courchesne ainsi que la démission de Line Beauchamp, trois femmes qui ont tenu des postes de la plus grande importance au sein du gouvernement Charest. La volonté d’avoir des femmes à des postes-clés était là, mais tout comme nos femmes premières ministres, cela n’a pas duré. Et voilà qu’on ramène le sempiternel débat sur les quotas en politique. Vous mesdames, accepteriez-vous de devenir une statistique et faire partie d’un quota? Moi non. Je préfère, selon mon expérience, analyser le pourquoi du déficit féminin pour mieux le comprendre et ensuite, tenter de trouver une solution.

Commençons par nos premières ministres. Est-ce la conjoncture ou la gouvernance qui semble faire problème? J’ai une tendance à répondre : les deux. Conjoncturellement parlant, la plupart ont repris les rênes de leur parti soit en remplacement d’un chef très populaire, c’est le cas de Mme Dunderdale succédant à Dany Williams; soit en prenant le leadership d’un parti usé par des annėes de pouvoir comme Mme Redford ou encore après une élection aux résultats désastreux comme Mme Marois après André Boisclair.

« En attirant davantage l’attention, ces femmes sont plus vulnérables à la critique. » PREMIÈRES EN AFFAIRES

Dans chacun de ces cas, elles avaient à faire face à des défis de gouvernance majeurs. Il y avait un parti à rebâtir, un nouveau souffle à donner, une vision personnelle à implanter, des enjeux à gérer, sans pour autant déstabiliser sa base électorale et évidemment, un changement d’entourage tout en gardant les mécontents à vue. Certaines vont me dire que la situation était la même pour Lucien Bouchard, Jean Charest, François Legault, Philippe Couillard... C’est vrai, mais l’habitude de voir un homme à la tête d’un parti ne suscite aucun étonnement. Une femme, c’est malheureusement différent. Situation inhabituelle, elles sont plus ėtudiėes, plus scrutées à la loupe, à la recherche de leur moindre faille. En attirant davantage l’attention, ces femmes sont plus vulnérables à la critique. Normal. Elles ont le mérite d’avoir brisė le plafond de verre tout comme Kim Campbell l’avait fait au fédéral en prenant la succession de Brian Mulroney à la tête d’un parti usé par des annėes de pouvoir. Il y a cependant un constat qui s’impose. C’en est un de longévité. Si elles ont su s’imposer, elles n’ont fait que passer.

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Chronique

Affaires publiques

La dernière élection du Québec s’est soldée par une défaite crève-cœur pour Mme Marois, pensant voguer vers une victoire majoritaire. Cette défaite historique vaut la peine d’être analysée. Comment cette politicienne, qui avait plus de trente ans d’expérience à son actif et qui avait dirigé quatorze ministères, a-t-elle pu se tromper de cette façon? Est-ce possible d’attribuer ce revers au défaut de ses qualités, son souci du détail et sa fidélité envers son entourage?

première ministre et qu’on doit voir la situation dans sa globalité, le souci du détail peut devenir un frein à l’avancement. Il faut se donner le recul nécessaire pour prendre des décisions d’ensemble. C’est pourquoi il est impératif de savoir s’entourer des bonnes personnes. Mais ces personnes ne sont peut-être pas celles qui vous ont suivie durant l’ascension de votre carrière. Il faut les évaluer avec un œil nouveau par rapport à la situation qui prévaut.

LE SOUCI DU DÉTAIL Le souci du détail est une qualité précieuse pour un ministre. Plus féminin que masculin, les femmes ministres ont presque toujours la mainmise sur leur ministère. Elles deviennent des interlocutrices de choix pour la haute fonction publique. Elles se positionnent souvent comme des partenaires quant aux dossiers versus des ministres motivés uniquement par la chose politique.

On dit toujours que l’on vit ou meurt par son entourage en politique. Chose certaine, celles et ceux qui étaient de la garde rapprochée de Mme Marois l’ont très mal conseillée. On ne peut certes leur attribuer tous les torts, mais ces personnes doivent prendre une partie des responsabilités. Le reste incombe à Mme Marois elle-même, qui restera toujours responsable du choix des gens à qui elle a voulu faire confiance. La politique est souvent un sport extrême et il faut en maîtriser tous les aspects. Si on veut être chef, on doit apprendre de ceux de nos confrères masculins qui ont réussi à durer et à traverser les tempêtes. C’est en équipe que ça se gagne et c’est en équipe que ça se perd.

De même, pour la fidélité à l’entourage. Mme Marois était entourée de personnes qui la suivaient depuis trente ans. Des personnes qui lui étaient entièrement dėvouées. Sauf que, lorsqu’on devient

Fières d’être connectées d’un point à l’autre.

« On dit toujours que l’on vit ou meurt par son entourage en politique. »

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En terminant, même si les femmes disent qu’elles veulent faire de la politique de façon différente, plusieurs tombent malheureusement dans le piège. Mme Marois, qui avait promis un changement de ton, une campagne d’idées et une nouvelle façon de faire, est vite retombée dans la vieille politique. Il a été dit et répété que le Québec a vécu l’une des campagnes les plus sales de notre histoire. Un spectacle désolant incitant au cynisme. Tristes années pour les femmes en politique.

JUIN-JUILLET 2014


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Questions & Réponses

SMART DATA CE QUE LES DONNÉES RÉVÈLENT SUR VOS CLIENTS Q & R AVEC MICHAEL POYSER, VICE-PRÉSIDENT, ANALYTIQUE, AIMIA, CANADA Michael Poyser est vice-président, Analytique pour la région canadienne d’Aimia. Il est responsable de la gestion de l’analytique de données pour l’ensemble de la clientèle d’Aimia au Canada, notamment Aéroplan, le programme de fidélisation propriétaire et Intelligent Shopper Solutions (ISS). Fort de plus de 15 ans d’expérience dans le développement de solutions d’analytique client pour des entreprises des domaines du commerce de détail et des biens de grande consommation, Michael a conçu et mené le développement de Self Serve, la plateforme analytique pour les clients de détail d’Aimia, qui est utilisée par des commerçants dans six pays et plus de 150 biens de grande consommation. ENTREVUE RÉALISÉE PAR MARINE THOMAS

EN 2013, LE « BIG DATA » A GÉNÉRÉ PRESQUE 34 000 000 $ D’INVESTISSEMENT DANS LE MONDE. POURTANT, VOUS CROYEZ QUE LES ENTREPRISES DEVRAIENT PRIVILÉGIER DAVANTAGE LE « SMART DATA ». QUELLE EST LA DIFFÉRENCE? Lorsque l’on parle de « Big Data », on parle souvent des trois « V » : le volume, la vitesse et la variété des données. Le mot « Big » met le volume en avant, donc les gens pensent généralement à l’existence d’un grand nombre de données, ce qui est vrai, et ils pensent à des données un peu moins structurées. Lorsque nous parlons de « smart data », même si cela peut correspondre aux mêmes données, je change l’emphase pour me concentrer sur la façon d’utiliser les données. L’important, c’est de réfléchir d’abord aux questions que l’on veut poser. Nous pouvons répondre à beaucoup des questions de nos clients en utilisant des données transactionnelles ou des données Web de leurs consommateurs, et nous utilisons ensuite ces données pour aider les entreprises à prendre de meilleures décisions. COMMENT L’UTILISATION DES DONNÉES INFLUENCE-T-ELLE LES STRATÉGIES D’UNE ENTREPRISE ? Si vous lancez trois produits différents de même type, mais en trois couleurs ou trois saveurs différentes, il est clair que vous avez besoin de comprendre quels produits sont performants. Dans le passé, vous regardiez vos données de vente et vous faisiez des groupes de discussion. Maintenant,

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avec l’avènement de plus de données, vous pouvez être plus intelligent et plus rapide sur la compréhension de la performance de vos produits. Sur ces trois produits que vous avez lancés, vous pouvez facilement comprendre laquelle de ces trois couleurs est achetée le plus, ou s’il s’agit d’un produit consommable, vous pourrez savoir si un client l’achète pour une deuxième, troisième ou quatrième fois. COMMENT PENSEZ-VOUS QUE LES DONNÉES CONTRIBUERONT À AUGMENTER LA SATISFACTION DES CONSOMMATEURS, ET À LES FIDÉLISER ? L’un de nos objectifs est d’être le plus pertinent possible dans toute communication. Si nous pouvons rendre votre expérience plus pertinente, plus excitante et plus personnalisée, nous croyons que cela vous rendra plus fidèle à ces marques, plutôt que d’aller chez un concurrent. C’est pourquoi les programmes de fidélisation fonctionnent si bien. Nous obtenons une vision beaucoup plus riche de la clientèle et nous sommes en mesure d’être beaucoup plus pertinents pour le client. C’est encore une fois d’être à son écoute. Nous ne pensons pas que ce soit une relation transactionnelle que nous avons avec les consommateurs, c’est à propos des interactions qu’ils ont. Cela peut être lorsqu’ils sont sur le site Web, pour vérifier un vol, ou faire le plein d’essence; nous voulons faire en sorte que toute interaction qu’ils ont avec la marque soit positive.

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les promotions sur les couches d’enfants aux parents, et les buveurs de Pepsi ne recevront pas de promotion sur le Coca-Cola. Cela augmente également significativement les probabilités que le client se rende au magasin et donc le chiffre d’affaires du détaillant. DEPUIS LES ANNÉES 50, LES AGENCES SE FIAIENT À LEUR EXPÉRIENCE ET LEUR INSTINCT POUR PRÉPARER DES CAMPAGNES, QU’ILS VALIDAIENT ENSUITE AVEC DES GROUPES DE DISCUSSION. DEMAIN, LES AGENCES PASSERONT-ELLES PLUS DE TEMPS SUR LES DONNÉES QUE SUR LEUR CRÉATIVITÉ? PENSEZ-VOUS QUE L’UNIVERS DE LA PUBLICITÉ DEVIENDRA DAVANTAGE UNE SCIENCE QU’UN ART? Je pense qu’il faut trouver un bon équilibre entre les deux; vous ne pouvez pas faire l’un ou l’autre. Mais il y a quinze ans, il y avait peut-être un peu trop d’art et pas assez de science. Les groupes de discussion restent importants, mais il faut augmenter notre utilisation des données. Il y a des décisions rapides qu’il vaut mieux prendre grâce aux données. Par exemple, si vous êtes un détaillant et que vous devez décider entre deux produits lequel vous souhaitez conserver pour des milliers de produits, il est assez difficile de prendre une décision en demandant aux clients s’ils préfèrent le produit A ou le produit B. Avec l’analyse des données, vous avez désormais un moyen de devenir plus efficace pour améliorer votre prise de décision.

AUPARAVANT, LES ENTREPRISES FAISAIENT DES CAMPAGNES « ONE SIZE FITS ALL ». AUJOURD’HUI, ELLES CHERCHENT DAVANTAGE UNE COMMUNICATION « ONETO-ONE » AVEC LEURS CLIENTS. COMMENT L’ANALYSE DES COMPORTEMENTS DES CONSOMMATEURS PEUT-ELLE LES AIDER À RÉALISER CET OBJECTIF ? Il y a cinquante ans, si vous alliez voir dans une boucherie, c’était une expérience très personnalisée. Généralement, le boucher savait qui vous étiez, il savait le genre de saucisses que vous aimiez, il savait également que vous aviez un chien et il vous aurait peut-être donné un os pour vous remercier de votre fidélité. Aujourd’hui, nous essayons de permettre aux entreprises qui ont des millions de clients dans des centaines de magasins de revenir à cette compréhension individuelle de chaque client afin de les traiter de manière unique. Cela peut passer, par exemple, par les prospectus qui commencent à passer au numérique. Chaque semaine, les clients reçoivent un courriel les informant des promotions dans le magasin. L’avantage de passer au numérique, c’est que pouvons obtenir beaucoup plus de données. Auparavant, un détaillant aurait envoyé le même courriel, avec les dix meilleures promotions, à tout le monde. Aujourd’hui, en regardant leurs données transactionnelles, nous pouvons leur proposer uniquement les promotions qui peuvent les intéresser. Nous enverrons

LES TENDANCES MODERNES DE COMMUNICATION SONT LA TRANSPARENCE ET LA PROXIMITÉ. AFIN QUE LA COMMUNICATION NE SE FASSE PLUS À SENS UNIQUE, COMMENT LE « SMART DATA » VOUS PERMET-IL D’ÉCOUTER DAVANTAGE LE CONSOMMATEUR ET D’OUVRIR LE DIALOGUE? Chaque entreprise doit traiter le client comme étant l’élément le plus important dans l’ensemble de ses activités et pour cela, vous devez être à son écoute. Or, les données peuvent être perçues comme un moyen de prolonger l’écoute. Si vous faites des études de marché et que vous avez dix millions de clients, vous ne pouvez pas écouter chacun d’entre eux, mais vous pouvez écouter les données. Ainsi, vous pouvez écouter ce que font les clients et essayer de chercher des modes de comportements dans les données pour vous aider à prendre des décisions en fonction de ce que les gens vous disent qu’ils aiment et n’aiment pas. Les entreprises qui ne disposent pas de données vont être laissées pour compte, car elles ne seront pas en mesure d’être aussi centrées sur le client. EN PARALLÈLE À L’AUGMENTATION EXPONENTIELLE DES DONNÉES, IL Y A DE PLUS EN PLUS DE PRÉOCCUPATIONS AU SUJET DE L’UTILISATION ET LA CONFIDENTIALITÉ DE CELLES-CI. NE CRAIGNEZ-VOUS PAS QUE LES ENTREPRISES SE HEURTENT À UN REFUS DES CONSOMMATEURS DE PARTAGER LEURS DONNÉES? COMMENT LES ENTREPRISES PEUVENT-ELLES LES RASSURER? Nous avons mis au point un principe pour chaque entreprise qui a des données que nous avons appelé TACT. Le premier T est la transparence. L’entreprise doit dire très clairement aux clients comment les données seront utilisées et garantir qu’elles ne seront pas partagées avec des tiers. Le A est synonyme de valeur ajoutée; vous devez utiliser les données pour ajouter de la valeur, rendre votre expérience client plus pertinente ou leur offrir des récompenses. Le C correspond au contrôle. Si un consommateur change d’avis, nous devons rendre cela extrêmement facile de pouvoir se retirer à tout moment. Et puis, le T final, pour « trust » en anglais, donc la confiance. Si vous faites cela bien, vous allez maintenir et accroître la confiance du consommateur dans votre marque, ce qui est essentiel.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

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Communication et marketing

MARKETING AU FÉMININ

leDESlent réveil ANNONCEURS Depuis quelques années, on découvre au cœur des campagnes de grandes marques, des femmes plus mûres, plus voluptueuses et issues d’ethnies diverses. Assiste-t-on à l’éveil social du monde publicitaire? Oui et non, MARKETING AU FÉMININ répondent les observateurs. Bien qu’un nombre grandissant d’annonceurs comprennent que les femmes ne veulent plus faire l’objet de clichés et de stéréotypes grossiers, leur approche ne changera pas du tout au tout… Du moins, pas si vite que ça.

leDESlent réveil ANNONCEURS

PAR DAPHNÉE HACKER-B.

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J

e pense qu’il n’y a aucune fille ronde qui croit qu’un jour elle deviendra mannequin. Et pourtant, me voilà modèle depuis deux ans! » lance fièrement Brigitte Dumas-Noël, qui pose pour les boutiques Addition Elle et Sports Experts. Alors que certaines compagnies comme Dove font depuis longtemps la promotion de la diversité corporelle, plusieurs marques ont été plus lentes à emboîter le pas. Tout récemment, les compagnies Aerie, Parasuco, Calvin Klein, DKNY et Levi’s ont dévoilé des collections pour les femmes aux formes généreuses. La griffe Addition Elle, qui depuis des années ne cesse de faire évoluer les mentalités concernant la mode taille plus, a pour sa part remporté le concept média de l’année lors de l’édition des Prix Média 2014. Mme Dumas-Noël avoue être très inspirée par les campagnes d’Addition Elle. « C’est super de voir une marque québécoise amorcer un réel changement d’approche. Mais je crois que pour aider les femmes à accepter leur corps, il faudrait qu’on puisse voir dans les publicités une réelle diversité; pas juste des mannequins “très minces” et des mannequins taille plus », estime-t-elle.

SORTIR DES CLICHÉS, SAISIR LE POUVOIR D’ACHAT « Je le dis à mes clients : il est temps de se tourner vers des campagnes authentiques, vraies. Si on veut être convaincant auprès des femmes, il faut sortir du cliché de la blonde-maigre-avecdes-seins-refaits », affirme Jo-Ann Munro, directrice de création du tout nouveau service marketing destiné aux femmes, MarketELLE. L’experte insiste : ce n’est pas seulement important que les annonceurs sachent parler aux femmes, c’est très payant. « Dans les ménages, les femmes prennent 80 % des décisions, c’est-àdire qu’elles contrôlent 20 milliards de dollars des dépenses mondiales », indique Mme Munro. Dans cette ère de post-récession, beaucoup de secteurs souffrent encore d’une croissance lente, parfois même négative. « Il faut travailler fort et bien pour aller convaincre les consommateurs de faire des achats. Et la majorité de ces consommateurs, eh bien ce sont des femmes! » dit-elle. L’industrie de la publicité a encore beaucoup à faire pour séduire les consommatrices. Au Canada, 4 femmes sur 5 estiment que les annonceurs ne les comprennent pas, selon une étude réalisée au printemps par MarketELLE. Dans le document, on identifie des

facteurs expliquant pourquoi les femmes détestent certaines marques. Parmi eux, on note l’éthique commerciale douteuse de l’entreprise (traitement des employés, questions environnementales, etc.), le fait de systématiquement mettre la couleur rose de l’avant et la présence excessive de mannequins maigres ou de filles-objets hypersexualisées. Les femmes, plus actives que les hommes sur les médias sociaux, sont aussi très sensibles aux fiascos médiatiques, c’està-dire lorsqu’une entreprise émet des commentaires publics dérangeants.

MARKETING AU FÉMININ

leDESlent réveil ANNONCEURS PREMIÈRES EN AFFAIRES

« Dans les ménages, les femmes prennent 80 % des décisions, c’est-à-dire qu’elles contrôlent 20 milliards de dollars des dépenses mondiales » JO-ANN MUNRO, DIRECTRICE DE CRÉATION DU SERVICE MARKETING DESTINÉ AUX FEMMES, MARKETELLE

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Communication et marketing

LES FAUX PAS DE LULULEMON L’entreprise canadienne Lululemon est le dernier exemple en liste ayant suscité une controverse. Au sein de l’étude réalisée par MarketELLE, plus d’une femme sur dix a inclus cette compagnie sur sa liste noire. À l’automne dernier, le fondateur Chip Wilson, interrogé sur les problèmes de transparence d’un modèle de pantalons de yoga, aurait laissé entendre que « ceux-ci ne fonctionnent peut-être pas pour certains types de silhouettes féminines ». Jetant de l’huile sur le feu, M. Wilson aurait aussi insinué que toutes les femmes « normales » ont un écart entre les cuisses. Les multiples faux pas médiatiques du chef de la direction de Lululemon ont non seulement affecté l’image du détaillant, mais aussi son chiffre d’affaires. Jusqu’à tout récemment chéri en bourse, le détaillant a vu ses actions chuter en l’espace de quelques mois. Les revenus et profits du quatrième trimestre, au début de l’année, ont été de moins de 520 millions de dollars américains, soit environ 22 millions de moins que prévu. Lululemon s’est aussi retrouvée avec un bénéfice net de 71 cents US par action, soit une baisse d’environ sept cents par rapport aux prévisions. « Une telle situation prouve qu’une marque, même très appréciée, peut complètement se planter si elle déçoit ses consommatrices », analyse Mme Munro. Selon elle, il ne faut sousestimer aucune des facettes pouvant affecter « l’expérience client ». De la publicité au produit, en passant par

l’image globale de l’entreprise, chaque étape est importante pour fidéliser les femmes à une marque. « Lorsque les femmes sont attachées à un produit, elles se révèlent de formidables ambassadrices en pratiquant beaucoup plus le bouche-à-oreille que les hommes. Si elles sont déçues par un produit, elles seront tout aussi efficaces pour en parler en mal », ajoute-t-elle. EN FINIR AVEC LES « SUPER MAMANS » ET LE MARKETING ROSE L’image des femmes, telle qu’elle est projetée dans la majorité des publicités, est encore l’un des défis les plus délicats auxquels font face les annonceurs, observe Mélissa Hains, superviseure en service-conseil pour la firme de communication Bleublancrouge. « Les femmes veulent des publicités dans lesquelles elles se reconnaissent, mais qui les font à la fois rêver. C’est tout un défi à relever ». Celle qui travaille principalement avec des annonceurs dans le monde automobile pense qu’il faut éviter de traiter les femmes comme une seule catégorie de consommateurs. « Il y a la femme de 28 ans célibataire, celle du même âge qui a deux enfants, ou encore la dame de 60 ans divorcée… elles ont toutes des modes de vie très spécifiques. On ne peut pas toutes les attirer avec un stéréotype grossier de la ‘‘super maman multitâche », juge Mme Hains. Les modes de vie des femmes ont grandement changé et sont beaucoup plus diversifiés, alors il est temps que les annonceurs s’adaptent, tranche-t-elle.

« Les femmes représentent seulement 3 % des directrices de création en Amérique du Nord. Comment peut-on véritablement joindre les femmes lorsque presque aucune ne participe à la création du message? »

UNE QUESTION DE WOMAN POWER? Les campagnes publicitaires ont été élaborées durant des décennies presque uniquement par des hommes, observe Arnaud Granata, rédacteur en chef du magazine de communication et de design Infopresse. « Peu à peu, des femmes accèdent à des postes de direction et de création, je suis convaincu que cela va contribuer à changer la façon dont on s’adresse aux consommatrices », dit-il. Jo-Ann Munro, qui est l’une des rares femmes ayant accédé à un haut poste décisionnel en marketing, croit aussi que les femmes ont une sensibilité différente de leurs homologues masculins. « Les femmes représentent seulement 3 % des directrices de création en Amérique du Nord. Comment peut-on véritablement joindre les femmes lorsque presque aucune ne participe à la création du message? » lance-t-elle. Mélissa Hains croit aussi que l’influence d’un œil féminin peut changer le tournant d’une campagne. « La créativité n’a pas de sexe, les hommes aussi peuvent faire d’excellentes publicités, mais il est important d’avoir des femmes autour de la table ». QUAND INACCESSIBILITÉ ET AUTHENTICITÉ SE CÔTOIENT En devenant des consommatrices de plus en plus critiques, les femmes ont participé à l’émergence d’un mouvement publicitaire axé sur un retour à la base, prônant une beauté naturelle et moins retouchée, observe Arnaud Granata. Plusieurs entreprises

JO-ANN MUNRO, DIRECTRICE DE CRÉATION DU SERVICE MARKETING DESTINÉ AUX FEMMES, MARKETELLE

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La spécialiste dit en avoir assez des mythes selon lesquels la publicité destinée aux femmes ne peut pas utiliser ni l’humour ni le sexe. « Les femmes aiment rire et parler de sexe! Pourquoi s’obstiner à les cantonner dans un univers sage et rose qui ne leur correspond pas? » Mme Hains considère Nike comme un exemple d’entreprise ayant considérablement amélioré son approche publicitaire envers les femmes. Commettant quelques erreurs de parcours, la compagnie a développé un programme d’entraînement féminin, où la couleur rose prédominait. « Ils ont vite constaté que le produit faisait trop fifille, que ça ne correspondait pas aux femmes qu’ils tentaient d’approcher », estime la spécialiste. L’entreprise a réagi rapidement, montant une nouvelle campagne sobre aux tons de gris et de noir. Des filles très différentes et au look naturel ont été mises en vedette, avec comme seul point commun le désir de s’entraîner sans avoir l’air fragile.

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Communication et marketing

font la promotion de la diversité, qu’il s’agisse de Dove ou encore les griffes Voyou, Kollontaï et Musky, qui ont adopté la Charte pour la diversité corporelle. En même temps, plusieurs stratégies publicitaires continuent de miser sur la beauté inaccessible. « La beauté magnifiée, comme on voit dans les campagnes de L’Oréal, ça marche toujours autant. Mais la différence, c’est qu’il y a dorénavant de la place pour un double discours : un axé sur l’inaccessibilité, et l’autre sur l’authenticité », souligne M. Granata. Les jeunes générations, très ouvertes à la diversité corporelle et sexuelle, ont joué un grand rôle dans ce changement de ton, analyse Mariette Julien, professeure à l’École supérieure de mode de Montréal et auteure de La mode hypersexualisée (Éditions Sisyphe). « Les jeunes voient la planète être détruite par la consommation effrénée, ils sont les porte-voix de ce retour à la base », soutient-elle. Même si les annonceurs sont de plus en plus nombreux à modifier leur approche, la surenchère du sexe persiste dans bon nombre de publicités. « On a encore de la difficulté à se dissocier du fantasme de la pin-up girl et de Barbie », admet la professeure. Selon Mme Julien, les dessins de pin-up (qui

datent du XIXe siècle!) et la poupée Barbie – symboles d’érotisme pur — ont alimenté l’imaginaire collectif depuis des décennies et ont participé à une construction « hypersexualisée et irréaliste » de la féminité.

Malgré tout, Mme Julien se dit optimiste. « Un vent de changement s’est installé depuis quelques années; il pourrait transformer le monde publicitaire pour de bon. Mais ça prend du temps pour qu’il y ait un glissement vers autre chose ».

« Un vent de changement s’est installé depuis quelques années; il pourrait faire changer le monde publicitaire pour de bon. Mais ça prend du temps pour qu’il y ait un glissement vers autre chose »

MARIETTE JULIEN, PROFESSEURE À L’ÉCOLE SUPÉRIEURE DE MODE DE MONTRÉAL ET AUTEURE DE LA MODE HYPERSEXUALISÉE

FACULTÉ DE L’ÉDUCATION PERMANENTE

Premières en communication ! La Faculté de l’éducation permanente de l’UdeM salue les femmes du milieu des communications pour leur innovation, leur audace et leur créativité. Félicitations à Nicole Dubé, une femme de carrière inspirante, qui a été chargée de cours au Certificat de publicité de 1998 à 2006. La FEP continue de former les communicatrices de demain grâce à ses certificats en communication appliquée, publicité, relations publiques, rédaction, journalisme, français langue seconde et traduction. www.FEP.umontreal.ca PREMIÈRES EN AFFAIRES

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Communication et marketing

PAR DAPHNÉE HACKER-B.

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AFFIRMATION DES FEMMES EN TEMPS DE GUERRE 1943. Cette publicité créée par l’entreprise Westinghouse Electric a été conçue pour motiver les femmes à contribuer à l’effort de guerre, en travaillant dans les usines pour combler le manque d’effectif. L’affiche populaire a été reprise dans les années 80 par le mouvement féministe pour revendiquer l’émancipation de la femme.

3

2

LE RETOUR AU RÔLE DE LA BONNE MÉNAGÈRE 1954. Même si les femmes d ’ ici et d ’ailleurs se battent pour la reconnaissance de leurs droits à cette époque, les annonceurs ne semblent pas trop s’en soucier. Dans cette publicité de Del Monte, on s’adresse à la femme de maison et bonne ménagère, qui « n’a pas la force nécessaire » pour ouvrir les bouteilles classiques de ketchup.

4

LA FEMME TOUJOURS ALIÉNÉE 1970. La mentalité machiste persiste encore, comme le prouve cette publicité de la compagnie de souliers pour hommes Mr. Leggs. Dans le texte qui accompagne le slogan « C’est plaisant d’avoir une femme à la maison », on peut lire qu’« après un seul regard à ses souliers Mr. Leggs, elle était prête à ce qu’il marche partout sur son corps ».

L’ÈRE DE LA SUPERWOMAN 1980. L’annonce de Polo Ralph Lauren illustre bien le changement sociétal en cours, avec de plus en plus de femmes prenant place sur le marché du travail. Pour une première fois, les publicités montrent des femmes indépendantes. Pour avoir ce « look intelligent », elles sont nombreuses à adopter le tailleur.

5

Source image : www.huffingtonpost.com

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NORMALISATION DE LA MAIGREUR Milieu des années 90. Le mannequin Kate Moss entreprend sa carrière de mannequin qui sera prometteuse. Chouchou de la marque Calvin Klein, on voit dans cette publicité la top modèle à la taille zéro posée en compagnie de l’acteur Mark Wahlberg. Tranquillement, la taille de guêpe devient un incontournable dans le monde du mannequinat.

6

FEMME-OBJET ET HYPERSEXUALISATION Fin des années 90. Le créateur Tom Ford est connu pour ses publicités « choc », où il utilise le corps de la femme comme objet de vente. Dans cette annonce, on peut voir un flacon de parfum posé à des endroits stratégiques du corps d’une jeune femme, afin d’éveiller le désir sexuel du consommateur masculin.

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Communication et marketing

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LE SEXISME PERDURE Fin des années 2000. Le montréalais Dov Charney, qui a fondé la marque de vêtements American Apparel, a rapidement connu un succès mondial. Plusieurs estiment que les publicités provocatrices, où des jeunes filles prennent des positions très aguichantes, ont participé à la réussite de la marque.

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DOVE OU LA PETITE RÉVOLUTION 2004. La compagnie Dove, avec sa campagne « Real Beauty », a été la toute première initiative publicitaire à critiquer vertement le modèle de beauté unique. En montrant des femmes de toutes les formes et de toutes les origines, l’entreprise a ouvert le débat sur la définition de beauté. Notons toutefois que Dove appartient à la firme Unilever, qui est aussi propriétaire de la marque Axe, reconnue pour ses publicités sexistes et controversées.

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LA CÉLÉBRATION DE LA DIVERSITÉ 2010. La marque Nike a multiplié les efforts pour mieux s’adresser aux femmes. La compagnie a d’abord développé un programme d’entraînement où la couleur rose prédominait. Les annonceurs se sont vite ravisés, montant une campagne sobre qui met en vedette des filles très différentes, au look naturel, qui ont en commun le désir de s’entraîner sans avoir l’air fragile.

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PHOTOSHOP MIS À L’ÉPREUVE 2011. La multinationale H&M a été décriée pour avoir utilisé un seul corps de mannequin maigre pour sa collection de maillots de bain. Afin de montrer son ouverture aux femmes voluptueuses, la compagnie a demandé à la chanteuse Beyoncé d’agir comme modèle la saison suivante. Cette dernière s’est d’ailleurs outrée lorsque des techniciens ont voulu modifier ses photos avec Photoshop.

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nous parlera du livre “The confidence code” PREMIÈRES EN AFFAIRES de Katty Kay & Claire Shipman.

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Nicole Dubé et le lait. e Le 2 meilleur duo de l’histoire. (Le premier étant le lait et le gâteau au chocolat.)


Communication et marketing

Elles sont 300 femmes québécoises, issues du milieu des affaires et souvent mères de famille, à avoir donné leur avis sur un sujet qui les touche au quotidien : les marques et la publicité. Connaître les marques que les femmes en affaires québécoises apprécient, savoir ce qui les pousse à consommer un produit plutôt qu’un autre et de quelle manière la publicité pourrait vraiment les toucher, voilà les défis relevés par le sondage Premières en affaires en partenariat avec MarketELLE. Conditions de travail des employés, image de la femme, entreprise locale, les professionnelles québécoises magasinent autant avec leur tête qu’avec leur porte-monnaie. Pour Premières en affaires, ses lectrices dévoilent leurs préférences. THEODORA NAVARRO EN COLLABORATION AVEC MARINE THOMAS

A

pple. La marque à la pomme croquée est l’entreprise préférée des femmes en affaires québécoises. C’est en tout cas ce qui ressort du sondage. D’où lui vient un tel succès auprès des femmes? Assurément de son design, mais aussi de ses valeurs. Car pour les 53 % des sondées qui l’ont citée, la marque créée par Steve Jobs représente avant tout l’innovation, la qualité et la fiabilité. Des atouts qui séduisent les femmes sondées, dont la grande majorité (88 %) travaille à temps plein, pour un revenu familial annuel de plus de 100 000 dollars (61 %) et ont le salaire le plus élevé du ménage (70 %). Bien que les outils professionnels passent au premier plan, la vie quotidienne a également son importance dans le choix des marques. Accessibilité des prix, solutions d’organisation, design épuré, voilà ce qui a permis aux Québécoises professionnelles de désigner l’entreprise IKEA comme leur deuxième marque préférée. Ayant gagné le cœur de 38 % des sondées, IKEA se démarque aussi par ses

promesses écologiques et le faible impact environnemental de ses créations. ET LES MARQUES QUÉBÉCOISES? Les marques de chez nous ne sont pas en reste. En troisième position des marques les plus citées, l’entreprise Renaud-Bray fait son apparition (32 %). Son implantation locale, mais aussi sa grande diversité de livres et son service à la clientèle haut de gamme en font une marque de choix. Mais elle n’est pas la seule! À la question « quelles sont les marques que vous appréciez beaucoup ou affectionnez particulièrement en tant que femme », 25 % des enseignes spontanément citées étaient québécoises! Parmi les dix marques préférées des Québécoises professionnelles, le Cirque du Soleil, Jean Coutu et la Maison Simons arrivent ensuite respectivement en quatrième, cinquième et sixième position. Leur dynamisme et leur inventivité véhiculent un certain sentiment de fierté auprès des femmes, qui y voient une excellente façon de conjuguer qualité et achat local.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

TOP

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DES MARQUES PRÉFÉRÉES DES FEMMES EN AFFAIRES QUÉBÉCOISES

1 Apple

11 Nespresso

2 IKEA

12 Pharmaprix

3 Renaud-Bray

13 Holt Renfrew

4 Cirque du Soleil

14 Dove

5 Jean Coutu

15 L’Oréal

6 Maison Simons

16 Ogilvy

7 Michael Kors

17 Sephora

8 Starbucks

18 Lolë

9 Winners

19 Costco

10 Facebook

20 Air Canada

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Communication et marketing

LE COMMERCE LOCAL PRIVILÉGIÉ Acheter local, privilégier les marques qui respectent l’environnement sont autant de manières pour ces femmes de magasiner avec leur conscience. Pour 77 % des sondées, c’est une donnée importante, voire essentielle, dans leurs habitudes de consommation. Parmi les marques les plus souvent mentionnées spontanément, Dove se mérite la première place, pour la belle image des femmes que ses publicités véhiculent et sa volonté affichée de prôner « l’estime de soi ». La promotion de la beauté naturelle, mais aussi le respect de l’âge et les publicités tournées vers la gent féminine en font une marque phare

pour toutes celles qui magasinent avec leur conscience. Cinq entreprises québécoises se partagent ensuite la part du lion. Ainsi Cascades épouse parfaitement les valeurs environnementales des sondées : développement durable, respect de l’environnement, entreprise verte et locale qui « redonne à la société », les professionnelles ne tarissent pas d’éloges au sujet de l’entreprise de Kingsey Falls. En troisième position, la Caisse Desjardins est louée pour son engagement dans la communauté. Les sondées apprécient particulièrement le fait que plusieurs femmes se voient confier des postes de direction, et que

« les profits soient redistribués ». Lolë et Jean Coutu se placent ensuite à égalité en quatrième position. Souci de l’environnement, redistribution aux populations les plus démunies et, bien sûr, implantation locale en font également des marques de choix. À QUEL POINT EST-IL IMPORTANT POUR VOUS DE MAGASINER AVEC VOTRE CONSCIENCE ??

• Très important • Important • Pas vraiment important • Pas important du tout

61%

21%

17% CLOUÉES AU PILORI Exploitation. C’est le maître mot pour désigner ces marques qui font « saigner » la conscience des Québécoises professionnelles. Parce qu’elles emploient des travailleurs à des salaires de misère ou qu’elles font travailler des enfants des pays en voie de développement, parce qu’elles traitent comme de simples numéros leurs salariés locaux ou qu’elles les sous-payent au nom de la rentabilité, ces marques sont dénoncées par nos sondées. Qu’il s’agisse de restauration rapide ou de grandes chaînes d’épicerie, les femmes interrogées ne manquent pas d’arguments. Outre les conditions de travail, elles dénoncent « la consommation à outrance ». En parallèle, l’inquiétude de voir ces grosses enseignes détrôner les PME québécoises leur fait souligner la « concurrence malsaine » qu’elles exercent et son corollaire direct : la disparition du commerce local. Magasiner avec sa conscience reste une donnée présente, et l’environnement est également au premier plan lorsqu’il s’agit, pour les Québécoises professionnelles, de dénoncer les mauvaises pratiques de certaines marques. La tendance au gaspillage,

1% notamment dans la restauration rapide, est souvent citée, à l’instar de la surconsommation, la pollution à l’échelle mondiale par une production dans des pays éloignés ou encore une faible utilisation des produits recyclables. Toutefois, ce qui préoccupe davantage nos sondées, outre les conditions de travail douteuses de certaines enseignes, c’est l’image de la femme qu’elles véhiculent. Propos dégradants sur certaines femmes, culte de la minceur, discrimination physique ou raciale, femme-objet, etc. Les qualificatifs ne manquent pas, caractérisant l’amertume que ces images négatives provoquent chez nos Québécoises professionnelles. LA FEMME OUBLIÉE PAR LES MARQUES Si la majorité des marques respectent les femmes, elles ignorent encore comment communiquer avec elles. 86 % de nos sondées jugent ainsi que les industries pourraient améliorer le dialogue. En première ligne : les fabricants automobiles, suivis par les institutions financières et les compagnies d’investissements. Des secteurs souvent dirigés par les hommes, qui tendent à s’adresser... aux hommes. 86 % des femmes interrogées pensent également

50,24% 32,70% 24

que les annonceurs publicitaires abusent des stéréotypes de genre dans leurs publicités. Quels conseils, alors, donner à ces marques? Pour les Québécoises professionnelles (28 %), cela passe avant tout par une meilleure compréhension des femmes. Comprendre leurs envies, leurs préoccupations, leurs projets, placer des femmes à des postes de direction, des femmes capables de s’adresser aux autres femmes, mais surtout, arrêter de considérer les femmes comme un groupe homogène et apprendre à les voir dans leur diversité. Des conseils qui, jumelés à une bonne dose d’authenticité et à un abandon des clichés et des stéréotypes, devraient porter leurs fruits! LES ANNONCEURS PUBLICITAIRES S’APPUIENT TROP FORTEMENT SUR DES STÉRÉOTYPES DE GENRE DANS LEURS PUBLICITÉS ET LEURS EFFORTS DE VENTE.

• Tout à fait d’accord • D’accord • Ni d’accord ni en désaccord • En désaccord

14,22% 2,84%

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PREMIÈRES EN AFFAIRES

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NICOLE DUBÉ DIRECTRICE DU MARKETING DE LA FÉDÉRATION DES PRODUCTEURS DE LAIT DU QUÉBEC

SOURCE NATURELLE DE CRÉATIVITÉ CREATIVE BY NATURE « J’AI TOUJOURS CRU À L’ÉMOTION, JE SUIS UNE FEMME DE CŒUR PLUS QUE DE TÊTE. LES CAMPAGNES DU LAIT, CE SONT LES ÉMOTIONS MISES SUR LA TABLE, C’EST POUR CELA QUE LES GENS SE RECONNAISSENT LÀ-DEDANS. » “I’M A BIG BELIEVER OF EMOTION, I AM GUIDED BY MY HEART, PERHAPS MORE THAN MY MIND. OUR MILK CAMPAIGNS PUT EMOTIONS ‘ON THE TABLE’ — PEOPLE CAN IDENTIFY WITH THOSE FEELINGS”. Par Marine Thomas

NOUS TENONS À REMERCIER LE MUSÉE McCORD D’AVOIR ACCUEILLI NOTRE ÉQUIPE. Crédits : Photos : Bénédicte Brocard/photoatwork.com ; Assistant photo : Phil Bernard ; Maquillage/Coiffure : Amélie Bertrand; Traduction : Tina Verni

PREMIÈRES EN AFFAIRES

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O

n connaît bien les campagnes du Lait et ses slogans qui ont marqué l’imaginaire québécois des trente dernières années, mais le grand public connaît moins bien la femme qui se cache derrière. Pourtant, pour ceux qui naviguent dans le milieu de la publicité, Nicole Dubé est tellement iconique qu’elle en est venue à être intimement liée à son produit, et ce n’est pas sans fierté qu’elle porte aujourd’hui le surnom de « Madame Lait ». Travailleuse acharnée, celle qui arrive à 6 h au bureau tous les matins, a réussi l’exploit de faire d’un produit générique, une véritable marque. Pour y parvenir, la directrice du marketing de la Fédération des producteurs de lait gère un budget annuel de 21 millions pour faire la promotion de cinq produits : le lait, le lait au chocolat, le beurre, la crème et les fromages. Pourtant, Nicole Dubé ne se prédestinait pas à travailler en marketing, caressant plutôt le rêve de devenir chirurgienne. Finalement, c’est dans l’administration qu’elle commence sa carrière en 1976, chez Pharmaprix. C’est un coup du hasard qui lui fait commencer dans le métier; on lui propose de s’occuper des circulaires à la suite du décès du directeur du marketing. C’est là qu’elle se découvre une passion pour l’univers de la création. Très rapidement, les ventes augmentent. Deux ans plus tard, Jean Coutu l’embauche pour travailler directement avec lui. Elle est présente lors du lancement du fameux slogan On y trouve de tout, même un ami. Elle travaille par la suite pour Métro et Richelieu, et là encore, lance les campagnes : On connaît notre monde et Un épicier attentionné. En 1983, un ami lui

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A

ll of us are familiar with the milk campaigns that have captured the imagination of Quebecers over the past 30 years. Few of us, however, know the woman behind the slogans. Yet for those who work in advertising, Nicole Dubé is an icon whose name is closely tied to the product. And today she boasts with a healthy dose of pride that many in the industry refer to her as Madame Lait, “Lady Milk.” She is an energetic worker who arrives at the office at 6 every morning, to turn a staple of our diet into a brand. As marketing director of the Fédération des producteurs de lait du Québec, she manages an annual budget of $21 million, earmarked for the five dairy products: milk, chocolate milk, butter, cream and cheese. Nicole Dubé dreamt of a future in medicine when she was a child, not marketing. However, in 1976, she accepted an administrative position at Pharmaprix, which would mark the start of a fulfilling career. As fate would have it, the company’s marketing manager passed away, prompting the employer to put her in charge of advertising flyers. That’s when she fell in love with marketing. The position opened up a world of creativity for her and she soon saw her work translate into higher sales. Two years later, Jean Coutu hired her to work with him. She was on the campaign that launched the famous slogan “You’ll find everything, even a friend.” Dubé then moved on to Métro and Richelieu, and launched two more popular campaigns: On connaît notre monde and Un épicier attentionné. In 1983, a friend approached her to head up the marketing department


propose de prendre la tête du marketing de Premier choix, devenu la Télévision payante. Femme de convictions, Nicole Dubé est mal à l’aise avec le produit. Malgré les nombreux avantages du poste, elle préfère partir.

of Premier choix television channel, now known as La Télévision payante. As a woman of strong convictions, she was uneasy with the product and despite the many job benefits, she and her employer soon parted ways.

« Ce qui m’importe, ce sont les valeurs que véhiculent les gens avec lesquels je travaille. L’humain, dans tout ce qu’on fait, c’est ça qui fait la différence » JAMAIS SANS MES DÉFIS C’est alors qu’une chasseuse de têtes l’approche pour la Fédération des producteurs de lait. Après son entretien, l’équipe de la Fédération est convaincue d’avoir trouvé la candidate idéale, mais n’a qu’une seule crainte : qu’elle reparte au bout de deux ans, comme elle l’a fait pour ses autres postes. Elle leur fait alors cette promesse : « Je resterai tant que j’aurai des défis ». Une promesse tenue puisque presque trente ans plus tard, Nicole est encore là. « Je suis une personne très fidèle. À travers tous nos défis, j’ai pu rester moi-même. Et si je suis la personne que je suis aujourd’hui, c’est en grande partie grâce aux producteurs de lait du Québec, qui m’ont toujours fait confiance, même lorsqu’il y a eu des insuccès. C’est pourquoi mon engagement est sans borne. » Sa fidélité, elle la donne également à ses agences, Nolin BBDO (anciennement PNMD) et Cossette Québec, avec qui elle collabore depuis vingt ans. « Ce qui m’importe, ce sont les valeurs que véhiculent les gens avec lesquels je travaille. L’humain, dans tout ce qu’on fait, c’est ça qui fait la différence. Les plus grands succès ne sont jamais l’effet d’une seule personne, mais plutôt le travail collectif vers un but commun. »

PREMIÈRES EN AFFAIRES

NEVER WITHOUT MY CHALLENGES That’s when a headhunter contacted her about a job with the Fédération des producteurs de lait du Québec. The interview was a success and the agency immediately knew they had found the right candidate, save for one concern: that she would resign after a couple of years, as she had done in previous positions. She reassured them that she would stay on, “as long as the job was stimulating.” A promise kept: almost thirty years later, Nicole is still there. “I’m very loyal. Through all our challenges, I’ve been able to stay true to myself. And today, I am who I am thanks to the Fédération des producteurs de lait du Québec who have always had faith in me, even after some setbacks. My commitment to them knows no boundaries.” She is also loyal to the marketing agencies she has been working with for 20 years, Nolin BBDO (formerly PNMD) and Cossette Québec. “What matters most to me are the values of the people I work with. The human aspect of what we do makes all the difference in the world. The best success stories can rarely be attributed to a single person, they are the outcome of team effort, people working towards a common goal.”

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«L’ une de mes grandes forces est de trouver des idées et de les faire grandir. J’aime réinventer et je n’ai jamais eu peur de sortir des sentiers battus. »

MADAME INNOVATION Et des grands succès, Nicole Dubé en a connus de nombreux. En trois décennies, elle a reçu plus de 160 prix qui saluaient ses stratégies innovatrices et audacieuses. « L’ une de mes grandes forces est de trouver des idées et de les faire grandir. J’aime réinventer et je n’ai jamais eu peur de sortir des sentiers battus. », reconnaîtelle. Pour trouver l’inspiration, tel le Calepin d’un flâneur de Félix Leclerc, Nicole a toujours à portée de main son calepin où elle couche sur papier toutes ses idées. De certaines de ses idées sont nées les campagnes du Lait, chacune d’une durée de cinq ans, qui sont devenues de véritables phénomènes de société. « Nos campagnes ne nous appartiennent plus, elles appartiennent aux consommateurs. C’est plus grand que nous. », confie-t-elle. Mais son plus gros coup, c’est sans aucun doute la campagne Blanc en 1998. Juste auparavant, elle a connu la polémique avec la publicité du père Noël qui détruit un sapin, car il n’a pas eu son verre de lait. « Ce qui nous fait avancer, c’est souvent un insuccès. », admet-elle. Avec cette nouvelle campagne qui mise sur la nostalgie, elle se donne pour mission de s’adresser aux personnes plus âgées dont la consommation de lait diminue. Élevée dans la chanson française, cette fan de musique a l’idée de conjuguer de grands classiques avec des concepts publicitaires. « J’ai toujours cru à l’émotion. Je suis une femme de cœur plus que de tête. Les campagnes du Lait, ce sont les émotions mises sur la table, c’est pour cela que les gens se reconnaissent là-dedans. » L’engouement est immédiat, au point que les gens en viennent même à les appeler les « tounes du lait ». Voyant le succès, Le Lait sort un CD en 1999 qui s’écoule à 210 000 exemplaires, le second à 40 000 en 2001. Tous les profits sont remis à une bonne cause.

1001 IDÉES Mais la chanson qui marque les esprits fut C’est ma vie d’Adamo, populaire dans les années 70. Cette publicité le fait redécouvrir et rapidement, il revient pour une tournée et les salles sont combles. Il aura l’occasion de rencontrer celle à qui il doit son grand retour et il lui dira : « Vous savez Nicole, ce qui me rend heureux, c’est d’être sur scène. C’est le plus beau cadeau que l’on pouvait me faire, vous m’avez redonné ma jeunesse ». Nicole Dubé est encore émue à la simple évocation de ce souvenir qui reste, sans aucun doute, l’un des plus beaux de sa carrière. Lorsque la campagne s’arrête en 2002, le taux d’appréciation est de 98 %. Du jamais vu! Alors que d’autres auraient continué à voguer longtemps sur ce succès incroyable, elle préfère arrêter avant d’assister à une baisse dans les chiffres. « Est-ce que parfois

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LADY INNOVATION And Nicole Dubé has had her share of successes. Over a career spanning three decades, she has won more than 160 awards for her innovative and bold strategies. “ Coming up with an idea and developing it is one of my greatest strengths. I love re-inventing and venturing off the beaten track.” For inspiration, juste like Félix Leclerc’s classic le Calepin d’un flâneur, she always keeps her own notebook handy to jot down ideas. Many such ideas have steered five-year campaigns, which have often turned into social phenomena. “Our campaigns no longer belong to us, they belong to the consumers, they’re bigger than we are.”, she explains. Her biggest coup is undoubtedly the 1998 Blanc campaign. Shortly before the launch, an ad featuring Santa Claus destroying a Christmas tree because he didn’t find his glass of milk drew criticism. “Often, what makes us grow is something that didn’t quite work out,” she admits. With a new campaign focusing instead on nostalgia, she set out to target an older audience, people who drink less milk than younger consumers. A big fan of the French chanson, she thought of using some cherished classics in her ads. “I’m a big believer of emotion. I am guided by my heart, perhaps more than my mind. Our milk campaigns put emotions ‘on the table’ — people can identify with those feelings and that’s the key.” The public’s enthusiasm for the new campaign was instantaneous, with ‘milk tunes’ spelling such overwhelming success that a “milk” CD, Le Lait, released in 1999 sold 210,000 copies and a second in 2001 sold 40,000. 100% of proceeds were donated to a charitable cause.

1001 IDEAS The song that most appealed to the hearts and minds of Quebecers, however, was C’est ma vie, a popular tune recorded by Adamo in the 1970’s. It had long been forgotten but the ad revived it. Shortly thereafter, Adamo announced a tour… another resounding success. When the singer met the woman behind his comeback, he told her, “You know Nicole, I’m so happy to be back on stage. It’s the greatest gift you could ever give me. You’ve given me back my youth.” The mere mention of that moment still moves her; it was undoubtedly one of the finest in Nicole Dubé’s career. By 2002, the campaign was posting a whopping 98% customer appreciation rate, a first in the industry. But while others would ride on the coattails of such remarkable success, she preferred to bring it to a close, before the numbers dropped. “Could I have continued some campaigns? Of course. But I did not want the milk to


« Les campagnes du Lait relèvent de l’artistique; elles viennent nous chercher avec les tripes mais intelligemment. »

j’aurais pu continuer des campagnes? Sûrement. Mais je ne voulais pas que le lait ait cette réputation d’usure. En 29 ans, certains ont pu dire qu’ils avaient moins aimé des campagnes, mais jamais qu’ils les avaient trop vu ». Malgré tout, Nicole reste humble. « Je suis très chanceuse, j’ai des produits extraordinaires. D’ailleurs, je ne travaillerais pas à la Fédération si je ne croyais pas aux produits laitiers, qui sont des produits santé. » Actuellement, elle a associé le lait, « ce produit vieux comme la terre » avec l’idée de réconfort. Et l’a décliné de manière ingénieuse ces dernières années, allant même jusqu’à détourner des abribus avec des tuques de laine tricotées. « Les campagnes du Lait relèvent de l’artistique; elles viennent nous chercher avec les tripes mais intelligemment. » C’est encore Nicole qui a réussi l’exploit d’installer la marque « Les fromages d’ici », pour faire la promotion de 400 fromages québécois à travers le désormais célèbre personnage Benoît. L’un de ses plus récents succès, c’est l’essor du lait au chocolat, dont elle a changé l’image pour une boisson de récupération sportive, avec un tel succès que le produit connaît actuellement une croissance annuelle de 10 %. Les commandites, dont elle s’occupe seule, sont son terrain de jeu privilégié. Elle développe des projets uniques et créatifs qui vont frapper l’imaginaire, comme l’immense glissade de la Place des arts lors de Montréal en lumière. « Nous sommes une entreprise à but non lucratif. La responsabilité sociale est importante pour moi. Nous pouvons faire une différence avec plusieurs gestes ». L’HEURE DES CHOIX Comme les producteurs de lait avec qui elle travaille, Nicole est une femme de valeurs. Parmi celles-ci, le travail est particulièrement important. « Dans la vie, les gens qui réussissent, ce sont les gens qui travaillent très fort. Tu peux avoir le talent, mais ce qui prime, c’est l’effort que tu y mets. Et j’en mets beaucoup. » Cet investissement total dans son travail lui a valu de devoir faire des choix, dont celui

have a wear out reputation. In 29 years, some have said they disliked campaigns, but no one has ever said they’ve seen them too much.” Despite it all, Nicole remains humble.”I am very lucky, I have extraordinary products. I would not work with the Federation if I did not believe that dairy products are healthy. “ Today, she considers milk “comfort food that’s as old as the earth.” The notion of ‘comfort’ is one she has articulated in several brilliant campaigns over the years, going as far as covering bus-shelter posts with knit tuques. “There’s an artistic basis to those milk campaigns. They’re meant to stir something deep inside, but they’re also smart. That’s the clincher.” Dubé’s success also includes the branding of Les fromages d’ici , promoting 400 Quebec cheeses through the now famous character, Benoît. Among her latest accomplishments is chocolate milk: rebranded as a workout recovery drink, sales have jumped an impressive 10% per year. She alone oversees sponsorships, a favourite playground of hers. Her original concepts always appeal to our collective imagination; one example was the huge slide installed at Place des Arts, during the Montréal en lumière City in Lights festival. “We’re a non-profit organization and take social responsibility seriously. We know we can make a difference and we can do it through different avenues.” LIFE CHOICES Much like the milk producers she represents, Nicole is a woman of values. And hard work tops the list. “In life, successful people are those who work hard for it. You can be talented but what really counts is the work you put into what you do. I put in lots of it!” She is fully invested in her work and has had to make choices, including not having children.

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de ne pas avoir d’enfants. « Dans mon cas, le travail a primé sur ma vie personnelle. J’ai fait des choix et je les assume, je ne suis pas une fille de regrets et je ne suis pas malheureuse. » Nicole fait partie des femmes qui ont eu à se battre dans le milieu du travail, à une époque où les femmes n’étaient pas protégées lorsqu’elles partaient en congé de maternité. « Je suis une femme qui a beaucoup revendiqué, la place des femmes compte énormément pour moi. Je n’ai pas honte de dire que je suis une féministe. Mais si j’ai grandi, dans la vie et professionnellement, c’est parce qu’il y a eu des hommes qui m’ont épaulée et qui ont cru en moi. » LE GRENIER DE NICOLE En haut de chez elle, Nicole a un grenier où elle conserve tous les précieux souvenirs accumulés au cours de son riche parcours professionnel : une photo encadrée où elle pose entre Roch Voisine et un verre de lait, une autre avec Adamo, le premier CD du Lait avec son livre et différentes images de campagnes publicitaires. « Même lorsque les gens viennent chez moi, je ne les y amène pas. C’est mon endroit à moi. J’ai besoin de ce côté intimiste et de me retrouver face à moi-même. » Lorsqu’elle quittera la Fédération, ce qui sera plus tôt que ce que l’on pense, nous confie-t-elle, elle compte se retrouver dans son grenier et pouvoir contempler tous ces beaux moments. « Dans n’importe quoi, quand je quitte le navire, c’est parce que je suis en haut. Pour moi, c’est très important. » Mais dans tous les cas, la retraite n’est même pas un mot qu’elle envisage. Passionnée de culture, celle qui lit 25 livres par an et a été la présidente du conseil d’administration du Théâtre Espace Go pendant dix ans, se voit bien poursuivre des activités dans le culturel… et toujours le domaine des idées bien sûr.

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« Je suis une femme qui a beaucoup revendiqué, la place des femmes compte énormément pour moi. » “In my case, work took precedence over my personal life. I’ve made choices that I stand by. I have no regrets and I am not unhappy.” She belongs to a generation of women who have had to fight hard on the work front. “I’m a woman who has demanded a lot. Women’s role in society is very important to me and I’m not ashamed to call myself a feminist. But I also owe my personal and professional growth to the men who have supported me and believed in me.” NICOLE’S ATTIC There is an attic at the top of Nicole’s home where she keeps all her precious memories, mementos from a rich and rewarding career: a picture of her flanked by Roch Voisine on one side and a glass of milk on the other; another with Adamo, the first Lait CD and book; and then there are images from many other advertising campaigns. “I never take guests up there, it’s my own personal space. I keep it private, it’s where I go when I want to get a good look at myself and take stock.” When she resigns from her job at the Federation, which she hints may be sooner than expected, she’ll no doubt climb up to her attic and think back on all the wonderful times. “No matter what I do, I stop when I’m at the top of my game. That’s really important to me.” But whatever happens next, retirement isn’t even remotely an option. Passionate about culture, an avid reader and past Chair of the Board of Théâtre Espace Go for ten years, she sees herself involved in the cultural domain, and exploring the world of ideas, for yet many years to come.


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D’ÊTRE FIÈRE Fière de vos multiples réalisations qui, au fil des ans, ont marqué le paysage publicitaire québécois. Fière d’avoir contribué, à force de travail, d’intelligence, d’innovation et de créativité à bâtir cette magnifique histoire d’amour entre les Québécois et les fromages d’ici. Fière surtout de tout le chemin parcouru et, sûrement, tout aussi fière du chemin à venir. Nous sommes privilégiés de travailler avec vous. Merci de votre confiance.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES

présentées par


PORTRAIT DE 8 FEMMES Elles mettent leur talent de communicatrice au service des organisations pour lesquelles elles sont mandatées et proposent des solutions sur mesure. Elles mobilisent les ressources autour de la réalisation d’un plan d’action stratégique et offrent un point de vue objectif dans l’atteinte des résultats escomptés. Voici ces Incontournables de la communication et du marketing que vous voudrez absolument connaître.

Photos : Bénédicte Brocard/photoatwork.com • Assistant photo : Phil Bernard • Maquillage/Coiffure : Amélie Bertrand • Textes des Incontournables : Charline-Ève Pilon


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

NATALIE BIBEAU PRÉSIDENTE NATA PR

La vie professionnelle de cette « musicienne recyclée » comme elle se qualifie, a débuté à l’Opéra de Montréal après l’obtention d’un diplôme en musique de l’Université de Montréal et une maîtrise en gestion des arts de l’Université Concordia. C’est là qu’elle a découvert l’univers des communications. Après avoir travaillé pour différentes entreprises, entre autres Parasuco, comme directrice des communications et du marketing international, Natalie Bibeau a créé son agence boutique en 2000 qui se spécialise dans les relations de presse des domaines de biens de consommation de luxe au Canada. Un secteur qui a grandement changé ces dernières années, selon elle. « Au départ, les relations de presse étaient plus ou moins importantes et c’était la publicité payante qui comptait. Aujourd’hui, il

n’y a pas une marque qui n’a pas ses attachés de presse. On se rend compte de son importance et de son pouvoir. » Femme de tête et d’équipe, elle aime s’entourer de personnes autonomes et compétentes qui la font évoluer. Rigoureuse, curieuse, ayant une soif d’apprendre et de partager ses connaissances, elle continue à avoir la flamme pour le domaine et ce, même après y avoir consacré 25 ans de sa vie. Garder la forme mentale et physique est essentielle à son équilibre : yoga, vélo, ainsi que son cercle d’amis de qui elle est très proche, sont ses bases. Récemment, elle a commencé à faire du mentorat, notamment auprès de jeunes femmes qui entrent sur le marché du travail et qu’elle souhaite aider dans leur cheminement de carrière.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

ANN BOUTHILLIER

PRÉSIDENTE ET CHEF DE LA DIRECTION PALM + HAVAS

Plus jeune, Ann Bouthillier ne se destinait pas aux communications, mais au design et à l’architecture. Finalement, elle bifurque vers ce domaine après avoir décroché un baccalauréat en administration des affaires à HEC avec une spécialisation maîtrise en marketing. Elle a travaillé la majeure partie de sa vie dans deux agences, soit PNMD (devenue Nolin BBDO) et PALM + HAVAS, où elle a occupé différentes fonctions durant près de 20 ans. Elle en assure la présidence depuis 2009. Ce qui la passionne dans son travail, ce sont les problématiques importantes qui rassemblent des professionnels engagés autour de la table. « J’ai été assez chanceuse dans ma vie : j’ai travaillé des dynamiques complexes avec des clients de grande envergure. Ça m’a toujours animée et ça me

permet de continuer à grandir. Dans notre industrie, chaque jour apporte son lot de nouveautés et tout est amené à changer et à évoluer. C’est très motivant. » Femme d’action au sourire contagieux, elle réussit à motiver les troupes tout en faisant sortir ce que chacun a de meilleur. Personne de flair et d’engagement, Ann Bouthillier ne fait pas les choses à moitié. Le dépassement, la vigueur et la rigueur sont au cœur de ses actions. Coureuse 52 semaines par année, elle fait aussi du ski de fond et du vélo. Elle siège également sur deux conseils, celui de la fondation du CHU Sainte-Justine et de l’AAPQ (Association des agences de publicité du Québec) car elle souhaite que cette industrie continue de se dynamiser et qu’elle demeure concurrentielle.


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MIREILLE CÔTÉ ASSOCIÉE, VICE-PRÉSIDENTE ET DIRECTRICE GÉNÉRALE LG2

Après avoir réalisé des études en administration des affaires, spécialisation en marketing à l’Université Laval, Mireille Côté est partie en Suède écrire une thèse de baccalauréat en marketing international. De retour au pays, elle a plongé dans le domaine de la publicité où elle évolue depuis seize ans. Cumulant les expériences à Montréal et à Toronto, elle est éventuellement revenue depuis près d’une décennie dans sa ville natale, Québec, pour participer à l’ouverture des bureaux de lg2. Celle dont l’intérêt pour le domaine des communications s’est précisé au fil de ses études a toujours eu une passion pour la « bonne pub ». Leader née et gestionnaire aguerrie, Mireille est une personne d’équipe qui croit au pouvoir du groupe et qui valorise les gens avec qui elle travaille. Ce qui la fait

vibrer tout particulièrement, ce sont les nouvelles idées. « Une bonne idée va divertir, mais pour faire réfléchir. Elle va toucher le cœur tout en restant dans la tête des gens, pour livrer des résultats à nos clients. » Sa bonne écoute, son positivisme et ses grandes exigences font d’elle un pilier dans la compagnie. « J’adore quand on est capable de relever le défi et de sortir des sentiers battus, de dire les mêmes choses, mais de façon différente, pour se démarquer. » Malgré le fait que l’entreprise ait gagné plusieurs prix à travers le monde, dont des trophées Lions à Cannes, sa plus grande fierté demeure ses deux garçons qui l’émerveillent chaque jour. Lorsqu’il lui reste un peu de temps, elle essaie de s’impliquer, notamment au niveau de la relève, ainsi que par l’entremise de diverses fondations.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

MÉLANIE DUNN PRÉSIDENTE COSSETTE AU QUÉBEC

Durant ses études en économie, Mélanie Dunn a développé un intérêt marqué pour les communications. Après son baccalauréat, elle retourne à l’université pour apprendre le métier. Elle commence chez Gaz Métropolitain avant de travailler dans quelques agences de publicité montréalaises. En 2000, elle arrive chez Cossette dont elle apprécie la culture d’entreprise. Elle y fait ses classes et dix ans plus tard, elle prend la présidence pour le Québec. Elle est également présidente du conseil de Vision7 au Québec et membre de l’équipe exécutive de Vision7 International. Son expertise et ses solides compétences dans les disciplines de la communication font d’elle un joueur central au sein de l’agence. « Il faut toujours être prêt à évaluer les opportunités qui se présentent et avoir un peu d’audace pour les saisir. » Au même moment, l’agence subissait

une transformation importante de son modèle d’affaires. Sa plus grande fierté aura été de piloter son intégration complète avec brio. S’impliquer dans la gestion d’une entreprise a toujours été une passion pour elle. Ce qui l’anime dans ce domaine, c’est de dénouer des problématiques complexes pour ses clients. « Beaucoup de problèmes peuvent être résolus dans une organisation par la communication. On aime les aider à trouver des solutions à ces grands enjeux, avec toutes nos compétences. » Mélanie Dunn est vice-présidente de l’Association des agences de publicité du Québec et siège aux conseils d’administration de l’Association canadienne du marketing. Elle est aussi membre du conseil d’administration de la Fondation CHU Sainte-Justine et de l’organisation Fillactive.


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MARIE-JOSÉE GAGNON PRÉSIDENTE FONDATRICE CASACOM

Celle qui a étudié en sciences politiques à l’Université de Montréal se destinait à une carrière en journalisme. Toutefois, dès son entrée sur le marché du travail, Marie-Josée Gagnon reçoit une offre qu’elle ne pouvait refuser. Elle devient ainsi, à seulement 22 ans, l’attachée de presse du chef de l’opposition de l’époque, Jacques Parizeau. Un rôle qu’elle a assuré pendant six ans. Après avoir occupé quelques postes à la direction des communications, notamment auprès de la Délégation du Québec à Paris, ainsi que pour une banque puis pour une firme d’ingénierie construction, cette femme d’action souhaitait dorénavant voler de ses propres ailes. Dotée d’une grande écoute et travaillante, Marie-Josée Gagnon décide de suivre sa fibre entrepreneuriale et crée la maison de relations publiques CASACOM en 2001.

Son désir était d’aider les personnes et les entreprises à devenir de meilleurs communicateurs et à placer les relations publiques tout en haut de l’organisation. « On peut construire une entreprise d’une manière durable et solide si on pose les bons gestes avec ses publics cibles et si on a une vision très claire d’où on s’en va. » Pour elle, les relations publiques sont un outil clé pour amener les organisations plus loin, et ce, de manière durable. Ses engagements dans des organismes, en particulier à Montréal International et au Garde-Manger pour tous, sa vie de famille, et ses différentes activités personnelles, forment « l’équation du bonheur » de celle qui a été désignée comme femme remarquable en 2006 par la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain.


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ODY GIROUX PRÉSIDENTE CARAT MONTRÉAL

Ody Giroux contribue à l’industrie québécoise des communications depuis 25 ans grâce à sa vaste expertise dans le domaine. En 1991, elle s’est jointe à l’agence de communications Carat, première agence média dans le monde et chef de file au Québec. Depuis cinq ans, elle en assure la direction. Inspirante et innovante, elle est passionnée par les communications et les médias. Aujourd’hui, l’entreprise qu’elle dirige redéfinit l’expérience de marque, la création de contenu et la recherche consommateur. « Ce qui m’interpelle, c’est de travailler avec plus de cinquante marques pour qui je peux développer des solutions d’affaires. On étudie comment connecter avec le consommateur devenu roi, comment l’intéresser et lui faire vivre l’univers de la marque. » Ses qualités et compétences ont été reconnues à travers

différents honneurs dans l’industrie. Tournée vers l’humain, elle aime aider les gens à prendre le pouvoir sur leur vie tout en faisant rayonner leurs talents respectifs. La condition de la femme lui tient particulièrement à cœur, c’est pourquoi elle fait partie des marraines du Chaînon, première maison d’hébergement pour femmes en difficulté au Québec. Exploratrice d’expériences saines dans la vie comme au travail, Ody est passionnée de course et a à son actif plusieurs demi-marathons. Engagée, elle siège au conseil exécutif de Carat à l’international et au conseil d’administration de l’Association des agences de publicité du Québec (AAPQ) où elle met à profit sa mission qui est de faire rayonner au Québec, au Canada et à l’international, notre savoir et notre intelligence de marché.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

MARIE GRÉGOIRE

VICE-PRÉSIDENTE ET ASSOCIÉE PRINCIPALE TACT INTELLIGENCE-CONSEIL

Communicatrice hors pair et grande gestionnaire, Marie Grégoire est issue d’une famille d’entrepreneurs. Très jeune, elle a suivi ce modèle avant de bifurquer vers la grande entreprise. Elle a travaillé en marketing et en communication avant de faire un saut de quelques années en politique. Membre fondatrice de l’Action démocratique du Québec (ADQ), elle a été notamment députée dans la circonscription de Berthier. L’engagement demeure une ligne directrice dans sa vie. En 2011, elle fonde TACT Intelligence-conseil avec trois associés complémentaires et passionnés de la communication et des relations publiques. L’entreprise de serviceconseil stratégique se spécialise dans les secteurs des affaires publiques et des communications. « À travers la compagnie,

je souhaite apporter un nouveau regard, une nouvelle perspective, et additionner nos forces à celles des organisations que nous desservons. » Initiatrice de changements, d’idées et de réalisations, Marie Grégoire voit le secteur des communications comme celui des grands défis. Que ce soit dans le positionnement de produits et de marques ou dans la capacité d’une organisation à partager son message, elle a su, au fil du temps, mettre sa grande expérience à profit. Marie Grégoire est engagée dans son milieu. Elle siège présentement sur le conseil de l’Institut de cardiologie de Montréal et de la Fondation Carmand Normand, puis est présente auprès de la Fondation les petits trésors et des organisations comme DynamO Théâtre et l’Institut Pacifique.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

SYLVIE MARIER

COPRÉSIDENTE AGC COMMUNICATIONS/ AGENCE GLOBALE DE COMMUNICATIONS

Sylvie Marier possède plus de 25 ans d’expérience dans le domaine des communications. Elle a notamment été journaliste, responsable des communications dans des cabinets ministériels du gouvernement du Québec, et occupé des postes de direction au sein d’organisations des secteurs agroalimentaires, environnementaux et de la santé. Une des réalisations dont elle est particulièrement fière est l’événement qu’elle a créé alors qu’elle était à l’UPA, « Les portes ouvertes sur les fermes du Québec », qui, chaque année, rassemble le milieu rural et les citoyens des grandes villes. Il y a deux ans, elle s’est jointe à l’agence AGC Communications dont elle est devenue propriétaire, un rêve professionnel qu’elle caressait depuis longtemps. « La communication est capitale, c’est un élément de gestion sans laquelle une entreprise ne peut pas se

développer. » Cette grande communicatrice mise sur l’atteinte des objectifs et axe son travail sur les résultats. Sa loyauté, son dynamisme et son intégrité sont au service des organisations pour lesquelles elle est mandatée. « On est dans une société où la communication est primordiale. Il faut avoir les moyens de faire passer son message pour bien se faire entendre. On a beau avoir le meilleur argumentaire, s’il n’y a que quelques personnes qui en sont informées, on ne peut pas faire avancer notre projet! » Elle a remporté plusieurs honneurs, dont le Prix canadien d’Excellence de la Société canadienne des relations publiques (SCRP), catégorie « Gestion des communications », ainsi que deux Prix de la Société québécoise des professionnels en relations publiques (SQPRP).


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SORTEZ DE LA MEUTE 3 tactiques pour réussir son branding personnel Ainsi donc, vous y voilà! Vous avez bâti une pratique respectable qui attire la considération des pairs et des clients. Toutefois, vous n’êtes pas seule. Si un branding fort est vital pour les marques, il l’est aussi pour les professionnelles qui doivent consolider leur niche. Comment vous distinguer? Comment augmenter votre valeur? Bienvenue au jour 1 de votre campagne personnelle. PAR JEAN-FRANÇOIS LÉVESQUE LL.M. DIRECTEUR, MARKETING ET DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES FASKEN MARTINEAU jflevesque@fasken.com

1. CONNAIS-TOI TOI-MÊME Votre brand comporte deux éléments : votre identité et votre positionnement. Vos valeurs, vos compétences et votre expérience composent votre identité : qui vous êtes sur le plan personnel, vos fonctions professionnelles et ce que vous avez accompli jusqu’à maintenant. Il s’agit de votre histoire, celle que vous devez d’abord circonscrire avant de la raconter. Les facteurs qui vous rapprochent ou vous distinguent de la concurrence déterminent votre positionnement : identifiez vos concurrents (oui, les individus), déterminez en quoi ils vous ressemblent et comment ils se distinguent. Vous devriez pouvoir identifier des opportunités sur lesquelles capitaliser ou des menaces à considérer. C’est ce qu’on appelle une analyse FFOM (forces, faiblesses, opportunités, menaces, ou SWOT en anglais), un outil tout simple, mais fort utile. À une condition : être brutalement honnête. 2. TROUVE TA NICHE Votre niche est le segment du marché auquel vous vous adressez. Dans mon cas, le milieu des affaires est un public général, les professionnels du marketing un public plus précis, et les marketers juridiques une niche spécifique. En branding personnel, on ne s’adresse

jamais à un public général. Vos efforts ne sont rentables que lorsque votre cible a été identifiée et que votre message est ajusté en conséquence. Les médias sociaux peuvent permettre de trouver cette niche et d’identifier les influenceurs qui ont flairé l’opportunité avant vous. Vous avez probablement déjà un profil LinkedIn. Si vous n’avez pas de compte Twitter, c’est le moment d’en créer un. À l’aide de leurs moteurs de recherche, vous pourrez vérifier si votre concurrence s’y trouve et qui sont les influenceurs dans votre spécialité. Que vous ayez ou non l’intention de participer aux échanges qui s’y déroulent, vous aurez dorénavant en main de précieuses informations pour vous positionner. Vous souhaitez vous engager davantage sur ces plateformes ? Prenez d’abord le temps d’écouter et de comprendre la culture et le fonctionnement de chacune. Lorsque le temps viendra, publiez du contenu concis et lisible. Gardez à l’esprit qu’un nombre croissant d’utilisateurs y accèdent via leur mobile et que le jargon dont vous truffiez vos travaux d’université ne contribue en rien à votre crédibilité. 3. ÉTABLIS UN PLAN DE CAMPAGNE Quel est votre type : championne du réseautage, formatrice, conférencière, rédactrice, commentatrice, analyste ? Ne vous astreignez pas à un médium

PREMIÈRES EN AFFAIRES

avec lequel vous n’êtes pas à l’aise. Les introverties préféreront le contrôle et le confort de la forme écrite. Les extraverties seront heureuses de performer devant un public. Dans tous les cas, établissez un plan de campagne : auditoire et message ciblés, exécution professionnelle, suivi rigoureux et évaluation des retombées. Prenez le temps de choisir les opportunités les plus porteuses ou proposez vos services. Soyez humble, visez juste et acquérez, lors d’occasions modestes, l’expérience qui vous rendra redoutable dans les ligues majeures. *** Et puisque dans image de marque, il y a image, de grâce, utilisez une photo professionnelle. Avez-vous déjà songé aux services d’un styliste? Si votre entreprise ne l’offre pas, investissez! Pas de selfie, pas de photo de voyage, pas de photo de couple, pas de photo avec gros minet. Une bonne et belle photo : unique et professionnelle, comme vous. Tel le veut l’adage, on adopte une image en fonction du poste que l’on convoite, pas de celui qu’on a déjà. Bonne campagne! Pour quelques lectures complémentaires, consultez mon blogue : jflevesq.com/2014/04/26/premieres-en-affaires/

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CONSEILS D’EXPERTS Droit

Publicité verte

SOYEZ À L’AVANT-GARDE EN TIRANT PROFIT DE VOS CONTENANTS Dans le domaine de la publicité et du marketing, le réflexe le plus naturel consiste à augmenter la visibilité d’un produit, ce qui se traduit souvent par des contenants et des emballages colorés et de grands formats. Pourtant, l’adage « dans les petits pots, les meilleurs onguents » comporte des avantages indéniables, tant du point de vue financier qu’environnemental. Il suffit d’en faire un argument de communication et de marketing qui s’inscrit dans l’air du temps. PAR CHRISTINE DUCHAINE AVOCATE, COPRÉSIDENTE SODAVEX cduchaine@sodavex.com ET JEAN-PHILIPPE THERRIAULT AVOCAT SODAVEX jptherriault@sodavex.com

La qualité de l’environnement est une valeur sociétale importante et les citoyens sont soucieux de le protéger et de le préserver pour les générations futures. Ils sont toutefois confrontés à un dilemme du fait qu’ils ne souhaitent pas renoncer à leurs habitudes de consommation ou diminuer drastiquement leur confort ou leur qualité de vie. CONTENANT VS CONTENU : UN CHOIX FACILE ET INTELLIGENT Les entreprises novatrices ont compris l’attrait de réduire leurs emballages et de publiciser leurs initiatives auprès de leur clientèle : en plus d’économiser sur leurs coûts de production, leurs démarches sont intégrées à leur stratégie de communication et de marketing et deviennent un argument de vente auprès d’une certaine clientèle, sans sacrifier la qualité du produit offert. Nul besoin de limiter le phénomène de publicité verte au contenu, le contenant devenant synonyme de respect de la hiérarchie des 3RVE et de protection de l’environnement. RÉDUCTION DES EMBALLAGES : UN CHOIX PAYANT Les répercussions financières découlant d’une réduction de l’empreinte écologique des emballages sont multiples. Dans plusieurs cas, les

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emballages sont moins coûteux à produire, ce qui se traduit par des économies directes aisément quantifiables. Mais même si tel n’est pas le cas, d’autres économies doivent être considérées. Tout d’abord, dans la mesure où la dimension ou le poids du nouvel emballage est moindre, les coûts de manutention et de transport s’en trouveront diminués, tout comme les impacts environnementaux reliés au transport, notamment la combustion de carburants fossiles et les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, depuis l’instauration de la responsabilité élargie des producteurs (« REP »), plusieurs entreprises doivent contribuer aux coûts de collecte des matières résiduelles générées par la mise en marché de leurs produits, lesquelles sont principalement constituées des emballages. Elles doivent donc verser une somme conforme au tarif établi pour les catégories « contenants et emballages » et « imprimés ». Le respect des principes fondamentaux de la REP, tels que la réduction à la source, le réemploi, le recyclage, la valorisation et l’élimination (3RVE), résultant de la création d’emballages respectueux de l’environnement, se traduit conséquemment par une réduction du montant versé par l’entreprise. Un code volontaire pour l’optimisation

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des contenants, emballages et imprimés a d’ailleurs été conçu par Éco Entreprises Québec, afin d’encourager les entreprises à adopter volontairement des pratiques misant sur la réduction du suremballage et de la surimpression des produits destinés à la vente. Ce code volontaire vise à pallier l’absence de normes réglementaires en ce domaine. UN OUTIL DE MARKETING ATTRAYANT Les efforts de réduction des emballages, au même titre que l’adhésion à un programme tel le code volontaire, constituent des avantages pour les entreprises novatrices, et ce, tant d’un point de vue économique que sous l’angle de la promotion et du marketing. Un tel investissement permet aux entreprises d’économiser en réduisant à la source les coûts et les tarifs reliés à l’emballage tout en intégrant leurs initiatives dans leur stratégie de communication afin de se démarquer de leurs concurrents en se distinguant comme un chef de file en matière de protection de l’environnement. Dans une société de consommation soucieuse de l’environnement, une publicité misant sur les avantages environnementaux d’un emballage est certainement de nature à capter l’intérêt de la population. Il n’en tient qu’à vous de vous positionner comme une entreprise verte et avant-gardiste.


CONSEILS D’EXPERTS Finance

Image de marque

L’IMPORTANCE DE L’ENGAGEMENT SOCIAL DES ENTREPRISES Inutile de regarder bien loin pour découvrir que des gens ou des organismes ont besoin de nous. À l’heure où les fonds publics se font plus rares, les entreprises doivent-elles prendre la relève? Poser la question, c’est y répondre : il est souhaitable que les entreprises contribuent au bien-être des communautés dans lesquelles elles évoluent. Elles ont aussi beaucoup à gagner à le faire. Voici pourquoi et comment une entreprise doit s’engager socialement. PAR VÉRONIQUE LETTRE DIRECTRICE PRINCIPALE, IMAGE DE MARQUE ET PRÉSENCE DANS LA COMMUNAUTÉ BANQUE NATIONALE veronique.lettre@bnc.ca

POURQUOI UNE ENTREPRISE DOIT-ELLE S’ENGAGER DANS SA COMMUNAUTÉ? Chaque entreprise peut inclure dans ses objectifs, sur le plan de la responsabilité sociale, de s’assurer du bien-être et de la pérennité des communautés dans lesquelles elle évolue. Bien sûr, l’entreprise contribue déjà à l’activité économique d’une communauté et à son bien-être. Elle pourrait cependant aller plus loin, en s’engageant activement dans la société. En contribuant au bien-être collectif, l’entreprise en tire de réels bénéfices : elle accroît l’attachement à sa marque, développe sa notoriété et suscite l’affection. L’engagement social d’une entreprise favorise aussi la loyauté des clients et de ses employés, car la philanthropie crée une réelle fierté chez les employés. Finalement, on ne peut nier que, si l’engagement est bien fait et pour les bonnes raisons, il peut contribuer au développement des affaires. QUELLE FORME CET ENGAGEMENT DOIT-IL PRENDRE? Les dons en argent et commandites sont toujours une façon efficace d’aider une cause. De nombreux événements

sportifs et culturels n’auraient pas lieu sans le soutien des entreprises. L’engagement de l’entreprise passe aussi par celui de ses employés. Il est important de les encourager à faire du bénévolat ainsi qu’à participer aux activités de leur communauté. Soutenir les causes qui leur tiennent à cœur peut être une bonne idée, dans la mesure où elles cadrent avec les valeurs de l’entreprise. Par exemple, on peut contribuer financièrement aux causes de nos employés en proportion du temps qu’ils y consacrent euxmêmes. C’est une façon de leur dire : ce que vous faites est important. Il faut également encourager les employés à participer aux activités de leur communauté en devenant entraîneurs sportifs, par exemple, ou membres du conseil d’administration d’un organisme local. L’encouragement peut aussi prendre la forme de bénévolat d’équipe, que l’on pourrait notamment permettre sur les heures de travail. À QUOI FAUT-IL FAIRE ATTENTION? En cherchant à aider tout le monde, on risque de s’éparpiller. Au lieu d’appuyer une panoplie de causes avec un petit

PREMIÈRES EN AFFAIRES

montant, il est préférable d’en soutenir quelques-unes avec un plus gros montant. Ainsi, notre engagement aura un plus grand impact. COMMENT RÉUSSIR SON ENGAGEMENT SOCIAL? Pour éviter l’éparpillement et faire une véritable différence, il est très utile d’établir des principes directeurs qui guideront les gestes de l’entreprise. Ces principes doivent refléter ses valeurs et être fidèles à la mission de l’entreprise. Ils permettront de choisir les causes qui recevront l’appui de l’entreprise. Quant à celles à qui l’on dira « non », il sera plus facile d’expliquer pourquoi. Un dernier point important à mentionner est la création de programmes pour encadrer l’engagement social de l’entreprise, ce qui donne une structure à ses actions. À l’aide d’un processus d’évaluation formel des projets, par exemple, on assure une certaine neutralité qui ajoute à la crédibilité des gestes posés. De plus, rattacher le don à un programme ou un projet concret permet de faire un suivi et de s’assurer que l’on contribue vraiment à faire une différence.

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CONSEILS D’EXPERTS Finance

Transformation et renaissance

CHANTIER D’AVENIR POUR NOS VILLES Une situation économique fragile, une population active vieillissante, un fardeau fiscal de plus en plus lourd… Difficile de se réjouir en tant que citoyen québécois face à un tel tableau. À cela viennent s’ajouter des défaillances de gestion des fonds publics que la Commission Charbonneau nous livre au grand jour, et il n’en fallait pas plus pour briser le lien de confiance entre les citoyens et le gouvernement. Comment rétablir la confiance? PAR RAMY SEDRA ASSOCIÉ, GROUPE CONSEILS, MANAGEMENT ET TECHNOLOGIES PwC ramy.sedra@ca.pwc.com

TRANSPARENCE Un des moyens pour rétablir la confiance entre les citoyens et le gouvernement est la transparence, avec la stratégie de communication qui la soutient. À titre d’exemple, la ville de New York permet à ses citoyens de consulter ses tableaux de bord de performance (CPR Agency Performance Reporting) en ligne* et de suivre en temps réel sa gestion grâce à un certain nombre d’indicateurs sur les infrastructures, les services communautaires, l’éducation, les services sociaux, le développement économique, etc. Ainsi, la population prend conscience des enjeux et de ce qui peut être fait, notamment, la réduction du temps d’attente pour les services ambulanciers. Si la transparence a pour effet de mobiliser, cela signifie aussi pour les politiciens et les fonctionnaires d’être plus exposés. En effet, le jugement du citoyen se basera sur les informations qui sont communiquées, et cela peut être à double tranchant. Cela demande donc un certain courage politique. Cette transparence à elle seule ne suffit pas; elle doit être accompagnée d’une gestion rigoureuse des fonds publics. GESTION RIGOUREUSE La population active est vieillissante :

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en 1980, 38 % de la population active était composée des 15-25 ans, et 15,14 % de personnes de 60 ans et plus; en 2010, ces deux catégories représentaient respectivement 23,11 % et 24,79 % de la population active. Par conséquent, la base des revenus décroît. Il n’est plus possible de baser sa gestion sur une simple augmentation des impôts. Désormais, il faut être efficace pour atteindre les objectifs, être habile et créatif pour trouver une nouvelle façon de faire, pour créer des liens de cause à effet, et il faut s’assurer du rendement escompté par les citoyens. Toutefois, encore faut-il que le rendement corresponde aux attentes des citoyens. C’est pourquoi les villes doivent être à l’écoute. À quoi bon investir des millions de dollars dans un projet si cela ne correspond pas aux attentes? À l’ère du Big Data, cela se joue aussi sur le terrain des médias sociaux. Si nos municipalités veulent regagner la confiance des citoyens, elles devront subir une véritable métamorphose et changer leur façon d’agir. AXES DE LA TRANSFORMATION Cela va au-delà de simplement se doter des bons outils technologiques. Créer cette transformation requiert un accompagnement au changement :

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c’est-à-dire prendre en considération tous les aspects de finance, de gestion du changement, de technologies de l’information et de gestion, et de gestion de risques. C’est, par exemple, un système de rémunération des fonctionnaires qui reflète l’atteinte des objectifs stratégiques, ou encore toutes les mesures de performance qui visent à créer l’efficacité. Enfin, si une bonne expertise du secteur public est un atout pour cet accompagnement, l’apport du secteur privé semble tout aussi bénéfique, car il permet d’incorporer une autre vision; on l’a vu pour la ville de New York, avec à sa tête Michael Bloomberg, magnat des affaires. CONCLUSION Si New York a réussi à se transformer, pourquoi le Québec n’y arriveraitil pas? Certaines villes canadiennes ont déjà entamé ce processus de transformation : c’est le cas, entre autres, des régions de Peel, de Vancouver et de Kingston. Aider les grandes villes à mener à bien cette transformation est un vrai chantier d’avenir. Au-delà des budgets publics, cet accompagnement à la transformation s’applique d’ailleurs à tout type d’organisation. * http://www.nyc.gov/html/ops/cpr/html/home/home.shtml


CONSEILS D’EXPERTS Finance

L’ANALYTIQUE DE DONNÉES : UN OUTIL MARKETING STRATÉGIQUE

PAR MARIE-CLAUDE FERLAND DIRECTRICE PRINCIPALE, CONSEILS FINANCIERS SERVICES D’ANALYTIQUE DELOITTE mferland@deloitte.ca

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analytique de données consiste à extraire de l’information pertinente grâce à des méthodes de visualisation et de statistiques avancées. Évidemment, toutes les transactions mentionnées plus haut recèlent de l’information pertinente pour obtenir une meilleure compréhension des habitudes des consommateurs. L’utilisation des différents outils statistiques permet d’effectuer des analyses approfondies. Ces analyses aident à déceler de nouvelles occasions, à identifier les promotions qui auront le plus d’influence auprès de certains consommateurs et surtout à permettre une meilleure segmentation de la clientèle. L’analytique de données rend possible, entre autres, un meilleur ciblage des consommateurs en fonction de diverses caractéristiques, tant comportementales que sociales ou démographiques. Il n’y a pas si longtemps, la segmentation de la clientèle se limitait à des catégories relativement simples. Maintenant, les outils à notre disposition permettent de pousser l’analyse beaucoup plus loin

La multiplication des données disponibles est fulgurante et ne fera que s’accélérer dans les années à venir. La cueillette d’information sur les comportements des consommateurs est tout particulièrement omniprésente. En effet, que ce soit par l’entremise de transactions par carte de crédit ou carte bancaire, ou grâce à des programmes de fidélisation, les moyens d’accumuler de l’information sont nombreux et divers; il suffit de penser aux lunettes « Google Glass » ou encore aux programmes en télématique tels qu’Ajusto chez Desjardins. Chaque action, ou non-action, laisse des traces derrière nous et forme l’image de nos habitudes de consommation. Même si ces données sont stockées, elles restent néanmoins peu utilisées par les entreprises qui ne savent pas nécessairement comment les exploiter. La question est donc : pourquoi accumuler autant de données? Comment les transformer en information utile pour la prise de décision et le développement de stratégies, telles que les plans de marketing?

afin, non seulement de mieux catégoriser la clientèle, mais aussi de prédire quels seront leurs comportements de consommation futurs. L’analytique de données est aussi très utile pour valider les intuitions. En effet, plusieurs stratégies ont été développées d’après celles-ci. Dans les années 1960, l’efficacité des campagnes publicitaires était basée sur la validité des intuitions des employés d’agences publicitaires – comme on peut le voir avec le personnage de Don Draper dans la série télévisée Mad Men. L’analytique permet maintenant de confronter les intuitions. En plus de vérifier la véracité de celles-ci, il est possible de creuser de nouvelles pistes, d’identifier l’émergence de nouvelles tendances et de découvrir les comportements inattendus de certains consommateurs. L’analytique de données devient maintenant la base du développement de nouvelles stratégies de marketing. En effet, le type de services ou de produits offerts, les nouvelles promotions à proposer et le choix

PREMIÈRES EN AFFAIRES

des canaux utilisés pour rejoindre les différents segments de consommateurs sont tous des choix qui peuvent être faits à la lumière des analyses effectuées par l’analytique de données. Il est indéniable que l’analytique de données est une discipline qui prendra de plus en plus de place dans le développement de stratégies de marketing, mais aussi dans tous les domaines allant du département des finances à celui des ressources humaines. Ainsi, les entreprises qui tardent à se lancer dans les projets d’analytique se privent d’un outil essentiel que leurs compétiteurs n’hésiteront pas à utiliser. Il n’est pas nécessaire de débuter avec des projets à grande échelle. Au contraire, il est recommandé de commencer d’abord avec de petits projets dont l’objectif est de répondre à des questions claires et précises. Cela permettra de poser les bases gagnantes pour développer davantage l’analytique et de s’appuyer sur des succès pour le développement de projets d’analytique de plus grande envergure.

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CONSEILS D’EXPERTS Finance

Secteur de l’assurance au Canada

À L’ASSAUT DU NUMÉRIQUE POUR UN AVENIR PROSPÈRE De nos jours, une bonne stratégie concurrentielle implique nécessairement l’adoption d’une bonne stratégie numérique, un défi que beaucoup d’assureurs ont du mal à surmonter. Une intégration numérique réussie est directement liée à la capacité de pouvoir répondre aux attentes en constante évolution de la clientèle. Les avantages de la voie numérique sont donc nombreux. PAR MARTINE QUINTAL ASSOCIÉE, SERVICES AUX INSTITUTIONS FINANCIÈRES EY martine.quintal@ca.ey.com

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our les assureurs, l’adoption du numérique représente beaucoup plus que des canaux de distribution en ligne. De la technologie mobile aux médias sociaux, en passant par le « cloud » et l’analytique, les technologies numériques peuvent s’appliquer à toute la chaîne de valeur de l’assurance dans le but de fidéliser la clientèle, d’améliorer l’exactitude de la souscription et de cibler les meilleurs réinvestissements. Insurance in a digital world : the time is now, un sondage d’EY récemment réalisé auprès de plus de 100 sociétés d’assurance, a révélé que les assureurs de partout dans le monde mettent du temps à adopter les technologies numériques. Parmi les sociétés sondées, près de 80 % d’entre elles ne se considèrent pas comme des leaders du numérique. Or, les technologies numériques offrent à ces sociétés une occasion réelle d’améliorer et de personnaliser la communication avec leur clientèle. Lorsque la question portait sur la vente croisée, un nombre impressionnant de sociétés d’assurance (89 %) a avoué ne pas tirer parti des interactions antérieures avec leur clientèle physique quand vient le temps de proposer des produits et services à la clientèle en ligne. Une mauvaise communication équivaut à une occasion ratée de nouer des liens avec sa clientèle. Qui plus est, 60 % des répondants au sondage ont exprimé l’inquiétude que leur clientèle finisse par les délaisser. Nous savons des sondages menés précédemment auprès de la clientèle de sociétés d’assurance qu’une prise de contact de meilleure qualité et à

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intervalles plus rapprochés renforce la fidélité de la clientèle. La bonne nouvelle? Le numérique contribue à remédier à pareille situation et bien souvent sans une augmentation disproportionnée des coûts. Les assureurs qui décident de rester à l’écart du monde numérique risquent non seulement de perdre une partie de leur clientèle existante, mais aussi de limiter leurs possibilités d’atteindre une nouvelle clientèle et de rater des occasions d’économies de coûts qui aboutiraient à une optimisation de l’expérience client en général. ÉLABORATION D’UNE STRATÉGIE NUMÉRIQUE  : PAR OÙ COMMENCER ET COMMENT RÉUSSIR Pour entraîner une transformation numérique, les assureurs doivent adopter des plans d’investissement réalistes, avoir des ambitions réalisables et bien définies, et compter sur des façons de travail novatrices qui permettront d’accélérer le rythme des activités. Pour libérer pleinement la valeur du numérique, les assureurs doivent faire tomber les barrières érigées à l’interne et susciter un changement de culture en acceptant le fait que le numérique se veut plutôt un état d’esprit et non pas seulement un canal de communication. Comme toutes les sociétés sont à des stades d’évolution différents, il n’existe pas de solution unique qui puisse intégrer sans heurts les technologies numériques à leurs activités. Certains éléments sont toutefois cruciaux pour toute stratégie numérique efficace et c’est pourquoi les assureurs devraient tenir compte des mesures suivantes :

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• élaborer une stratégie numérique et définir clairement leurs ambitions; • déterminer les initiatives qui comptent le plus d’avantages; • aider les partenaires de distribution à développer leurs capacités numériques grâce au partage de ressources et de connaissances spécialisées; • mettre de l’avant l’argument en faveur du numérique; • construire des capacités analytiques cadrant avec le numérique; • développer la fonctionnalité mobile; • prendre les médias sociaux au sérieux; • faire de l’innovation une partie intégrante de leur organisation. Il faut admettre que les facteurs empêchant les assureurs de réaliser leurs ambitions numériques sont nombreux. Les facteurs internes, comme l’ancienne technologie et l’ancienne culture toujours ancrées, représentent des défis légitimes. Néanmoins, pour croître et pour continuer de répondre aux attentes de la clientèle qui ne cesse de réclamer d’importants changements dans la façon dont leurs services d’assurance lui sont fournis, les assureurs qui en sortiront gagnants seront ceux en mesure de réagir aux pressions du numérique et de mener à bien ces ambitions numériques au cours des prochaines années.


CONSEILS D’EXPERTS Communication

COMMENT TROUVER L’AGENCE DE COMMUNICATION - MARKETING IDÉALE POUR VOS BESOINS Bien que la recherche d’un partenaire d’affaires constitue une étape déterminante dans l’atteinte de vos objectifs de communication marketing, celle-ci peut s’avérer laborieuse. Quelles sont les bonnes questions à se poser avant de se lancer? Les étapes à franchir? Il est facile de s’y égarer et d’y perdre un temps fou. Rassurez-vous, il existe un moyen simple d’être efficace et concurrentiel tout en suivant un processus rigoureux et équitable. PAR DOMINIQUE VILLENEUVE DIRECTRICE GÉNÉRALE ASSOCIATION DES AGENCES DE PUBLICITÉ DU QUÉBEC (AAPQ) d.villeneuve@aapq.ca

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es processus de sélection d’agence se sont complexifiés au cours des années. Ceux-ci pouvant s’avérer fort coûteux en termes de temps, d’argent et d’énergie, et ce, tant du côté du client que celui des agences, il en va de la santé de notre industrie que d’optimiser ce processus en vue de le rendre mutuellement bénéfique pour le client et l’agence. Ainsi, chacun sera à même d’investir dans son entreprise et favoriser sa croissance. C’est pourquoi l’AAPQ a développé le Guide de sélection d’une agence, un outil de référence pour offrir un soutien aux clients et agences à cet effet. Le Guide propose un processus de sélection efficace, simple et concurrentiel, lequel processus exclut tout travail spéculatif – à savoir tout travail stratégique ou créatif pour lequel l’agence est normalement rémunérée. Avant de vous lancer dans la recherche d’une nouvelle agence, voici quelques judicieux conseils à suivre. AI-JE RÉELLEMENT BESOIN DE CHANGER D’AGENCE? La première étape consiste à se questionner sur le véritable besoin de changer d’agence. Au lieu d’effectuer le grand saut, peut-être serait-il préférable de faire le point avec l’agence afin d’apporter les changements et correctifs nécessaires à la poursuite

de la collaboration à plus long terme. La mémoire institutionnelle acquise par l’agence s’avère ainsi préservée, et d’importants investissements peuvent être évités. DÉTERMINEZ LES BESOINS Le travail réalisé en amont du processus de sélection n’est pas à négliger : il vous permettra d’établir les bases de la relation et également de gagner du temps en cours de processus. À titre d’exemple, il est fortement recommandé, d’abord, de bien cibler la problématique et les principaux enjeux auxquels votre entreprise fait face, puis d’établir la nature des mandats que vous comptez confier à l’agence ainsi que le budget alloué au projet ou à la campagne. Ces éléments de base s’avèrent essentiels pour bien comprendre le type de mandat et la contribution que l’agence peut véritablement avoir. PROCESSUS DE SÉLECTION Avant même de sélectionner le type de processus (sur invitation ou ouvert à tous), il importe de réfléchir aux principaux critères de sélection qui guideront votre choix. Rappelez-vous que vous choisissez d’abord et avant tout une agence qui deviendra votre partenaire d’affaires. L’historique de l’agence et de ses artisans, ainsi que sa feuille de route créative constituent d’excellents indicateurs de sa capacité

PREMIÈRES EN AFFAIRES

à répondre aux besoins de son client. Il peut être tentant de faire travailler les agences sur des cas fictifs ou réels afin de tester leur capacité au plan de la créativité et/ou de la stratégie. Cette méthode, appelée dans l’industrie travail spéculatif, devrait toutefois être exclue de votre processus puisqu’il s’agit d’un travail pour lequel les agences devraient être rémunérées. N’oubliez pas que le résultat de cette démarche est rarement mis en œuvre une fois l’appel d’offres conclu. De plus, cet exercice ne correspond pas au cadre de travail dans lequel évolueront le client et l’agence, celuici requérant temps et collaboration pour se développer. Il existe d’autres moyens reconnus afin de faciliter la sélection. Pourquoi ne pas opter pour une présentation de l’agence et de ses réalisations ? Cette présentation vous permettra très facilement d’obtenir un premier contact avec l’équipe et d’être ainsi en mesure d’évaluer leur contribution potentielle ainsi que leur motivation face au projet. Finalement, gardez en tête que de mettre en place un processus de sélection adéquat contribuera à bâtir un partenariat d’affaires de confiance qui sera à la fois propice au succès de votre entreprise et à la santé financière des agences. Pour plus d’information sur les processus de sélection d’une agence, consultez le www.montreal.ad/outils

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Droit de la famille

« J’AI MA PROPRE ENTREPRISE. EN CAS DE RUPTURE, MON CONJOINT N’Y AURA PAS DROIT !? » Vous êtes propriétaire d’une entreprise et vous prenez la décision de vous séparer. Comme vous êtes l’unique propriétaire de l’entreprise, vous vous sentez protégée croyant que votre conjoint n’aura aucun droit relativement à cette dernière. Devez-vous réviser votre façon de penser? PAR ME BRIGITTE GAUTHIER, AVOCATE ET MÉDIATRICE EN COLLABORATION AVEC ME MARIE-JANOU MACEROLA – ALEPIN GAUTHIER AVOCATS INC.

VOTRE CONJOINT A-T-IL DES DROITS DANS VOTRE ENTREPRISE? Commençons par regarder ce que la Loi dit à cet égard, en fonction de votre statut matrimonial. Conjoints mariés ou unis civilement D’abord, votre entreprise ne fait pas partie du patrimoine familial. Le patrimoine familial est composé de certains biens dont la valeur est partagée également entre les époux au moment de la rupture, indépendamment de qui est propriétaire du bien. Cependant, si vous êtes mariés ou unis civilement, il se peut que votre conjoint ait tout de même droit à une part de la valeur de votre entreprise. Le régime matrimonial qui vous régit sera déterminant à cet égard. Il y a deux principaux régimes matrimoniaux appliqués au Québec : matrimonial et la société d’acquêts, qui est le régime par défaut si vous n’avez pas signé de contrat de mariage et la séparation de biens. En effet, si vous avez signé un contrat de mariage ou d’union civile par lequel vous avez choisi d’être régis par le régime matrimonial de la séparation de biens, alors votre entreprise ne sera pas visée par un partage en vertu du régime matrimonial. Cependant, si vous êtes régis par le régime de la société d’acquêts, alors votre conjoint a droit à la moitié de la valeur de l’entreprise, si cette dernière a été fondée pendant le mariage. Précisons que vous demeurez propriétaire de l’entreprise, et que c’est uniquement la valeur qui devra être partagée avec votre conjoint en vertu du régime de la société d’acquêts. Si vous êtes mariés ou unis civilement en société d’acquêts et que votre entreprise a été fondée avant le mariage, votre conjoint aura également droit à une part de l’entreprise. Cependant à ce moment, la valeur partageable sera réduite afin de prendre en considération le fait que vous avez fondé l’entreprise avant le mariage.

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Conjoints de fait Ici, ni le patrimoine familial, ni le régime matrimonial ne trouvent application. Ainsi, à moins que votre conjoint et vous soyez coactionnaires ou associés en bonne et due forme de l’entreprise, la valeur de votre entreprise ne devra pas être partagée en vertu de ces règles. Cas intéressants Si vous êtes mariés ou unis civilement et que votre conjoint a travaillé dans votre entreprise ou s’il y a participé que ce soit financièrement ou par des contributions en terme de temps investi, idées, propositions, comptabilité, implication à la fondation de l’entreprise, contribution accrue à la famille, ou autres, et qu’il n’a pas été rémunéré à sa juste valeur, alors le recours pour l’obtention d’une prestation compensatoire pourrait s’appliquer et le Tribunal pourrait lui donner droit à une compensation financière. Si vous êtes conjoint de fait, il en va de même dans le cas où votre conjoint a travaillé dans l’entreprise ou y a participé par des apports financiers ou des contributions d’autres natures. Le recours en enrichissement injustifié ou encore en société tacite pourra s’ouvrir et votre conjoint pourrait avoir droit à une compensation financière pour les apports qu’il a faits à l’entreprise. Planification Bien sûr, au moment du début d’une union, d’une relation ou d’un mariage, les gens sont en amour et ne pensent pas aux problèmes futurs possibles, ce qui est compréhensible. Cependant, une planification antérieure à l’union, ou au mariage et à la fondation d’une entreprise est fortement recommandée que ce soit par la signature d’un contrat de mariage en séparation de biens, d’un contrat de vie commune, d’une convention d’actionnaires, ou d’un contrat d’association afin de prévenir des situations difficiles conflictuelles futures. Il vaut mieux prévenir que guérir! RÉALITÉ Ainsi, dépendamment du fait que vous soyez mariée ou non et en fonction des circonstances particulières de votre cas, il se peut que votre époux ou votre conjoint ait des droits dans votre entreprise, et ce, même si vous en êtes l’unique propriétaire.

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Coaching

EST-CE QUE ÇA VAUT VRAIMENT LA PEINE... DE CHANGER?

Nous sommes parfois confrontés à des situations qui nous mettent face à nos limites : nous ne savons pas comment agir pour améliorer la situation, pour régler le problème qui se présente. Souvent, nous avons développé des façons stéréotypées de nous comporter dans ces cas et, malheureusement, nous obtenons toujours les mêmes résultats décevants. PAR NATHALIE LAFOREST, DIRECTRICE GÉNÉRALE ET ASSOCIÉE JPL COMMUNICATIONS Inc.

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ous avons alors le réflexe de baisser les bras et de nous dire « ça ne fonctionne pas », « je n’y arriverai jamais », « je ne réussirai pas » et nous croyons qu’il n’y a rien à faire pour que ça s’améliore. Réussir exige de dépasser cette croyance.

Pour obtenir des résultats différents, vous devez faire les choses différemment. Or, pour y arriver, vous devez changer vos actions actuelles par de nouvelles, surtout celles qui contribueront fortement à vous rapprocher de votre but. Ces changements exigent des efforts constants de votre part et il est fort possible qu’au début vous ayez à souffrir, mais après un certain temps, cette souffrance disparaîtra. Pour ne citer qu’un exemple : si votre objectif consiste à perdre dix kilos, vous devrez probablement changer votre alimentation ou dépenser plus de calories. Ce changement vous fera probablement souffrir, surtout les premières semaines, mais c’est le prix à payer pour obtenir à long terme les bénéfices que vous convoitez. Lorsque vous avez défini un but, faites une liste, par ordre d’importance, de trois habitudes qui vous nuisent, qui vous ralentissent dans l’accomplissement de ce vœu. Votre travail consiste à transformer vos habitudes nuisibles en habitudes bénéfiques. Si vous parvenez à convertir

une seule de ces habitudes négatives, vous faites un pas important vers la réalisation de votre objectif. Et si vous réussissez à transformer les deux autres habitudes qui apparaissent sur votre liste, alors vos chances de réussite augmentent considérablement. Voici deux éléments qui vous permettront d’implanter et de maintenir cette nouvelle façon d’agir : • Plaisir à long terme : les nombreux bénéfices à long terme que vous gagnerez en changeant; • Effort à court terme : le niveau d’effort que vous devez déployer à court terme pour réussir à exécuter vos nouvelles actions. Plus le plaisir à long terme sera élevé et les efforts pour atteindre le but faibles, plus les probabilités de réaliser ce but seront grandes. Si les efforts augmentent en cours de route et en viennent à dépasser les bénéfices à long terme, vous abandonnerez probablement et l’ancienne habitude reprendra sa place. Pour augmenter vos chances de maintenir le niveau du changement que vous avez choisi, vous devez trouver une façon d’augmenter la puissance de votre volonté. Si vous pouvez l’élever à un point tel que vous n’aurez d’autres alternatives que de réaliser votre objectif, peu importe les épreuves que vous aurez à affronter, vous augmenterez considérablement vos chances de réussite.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

Posez-vous cette question : Est-ce que le résultat vaut vraiment la peine… d’effectuer ce changement? Pour vous aider à trouver de solides réponses à cette question, je vous propose d’utiliser une approche simple en quatre étapes. Réfléchissez en profondeur à chacun des points suivants : 1. Évaluer l’importance de votre objectif; 2. Trouver toutes les raisons pour lesquelles vous voulez arriver à vos fins; 3. Concevoir un plan d’action par étapes; 4. Mesurer votre progression. La grande majorité des gens échouent parce que le fait de changer ses mauvaises habitudes par de meilleures est très exigeant et que vous devez démontrer beaucoup de courage en « souffrant positivement ». Les gens qui ont du succès n’ont rien de plus que vous; ils ont simplement accepté de « souffrir positivement » pour modifier certains de leurs comportements par de meilleurs. Il n’est pas facile de changer, de grandir et de réussir, mais si vous ne changez pas, votre vie à long terme risque d’être beaucoup plus difficile. Vous devez prendre le temps de réfléchir à la question « Est-ce que cela vaut vraiment la peine… de changer pour réussir? » Ceux qui ont changé et persévéré vous répondront sans hésitation : « OUI ». Maintenant... à vous de décider!

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Créatrice

D’ICI -Mireille Lechasseur-

Le Château blanc : du miel et des abeilles Depuis plus de 25 ans, la miellerie Le Château blanc rayonne dans la région de Rimouski. Cette entreprise, fondée par Suzanne Ruest et son conjoint Jean-Guy Lechasseur, a connu une croissance constante depuis sa création. Aujourd’hui, Mireille Lechasseur, leur fille, assure la relève avec son frère et poursuit le développement tout en gardant l’esprit familial des premières années. PAR CARINE ELKOUBY

J

amais Mireille Lechasseur n’a pensé qu’elle prendrait la succession de la miellerie familiale. Pourtant, cette Rimouskoise a baigné dans le miel durant son enfance et a grandi avec les ruchers implantés par son grand-père maternel. L’histoire commence quand, après des années attaché à son commerce, Charles Ruest organise son « retour à la terre » à sa retraite, en installant quelques ruches sur son terrain. Un passe-temps au départ qui permettait à sa famille et aux amis d’avoir du miel tout au long de l’année. Sa fille, Suzanne, et son gendre, Jean-Guy l’accompagnent. L’aventure prend de l’envergure en 1988 quand, forts de 30 ruches, Suzanne et Jean-Guy peuvent s’enregistrer comme producteurs apicoles et donner une nouvelle

« Avec le temps, j’aime de plus en plus prendre des décisions » impulsion à ce projet commun. Mireille « met la main à la pâte », comme tout le monde dans la famille, mais à l’heure de l’orientation professionnelle, elle choisit l’horticulture ornementale. « J’étais une adolescente romantique typique et je savais seulement

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que je ne voulais pas être enfermée dans un bureau et que j’aimais la nature », se souvient-elle. En 1997, elle quitte Rimouski pour Saint-Hyacinthe où elle étudie pendant trois ans. À cette époque, les parents poursuivent le développement de la miellerie en réponse à la demande des habitants de la région. Petit à petit, ils installent de plus en plus de ruches et décident d’investir dans un vieux corps de ferme pour le rénover et en faire la miellerie actuelle, à Saint-Anaclet. Pour le couple, l’entreprise apicole devient dès lors un travail à temps plein. DIVERSIFIER LES PRODUITS Après ses années de formation, de stage en horticulture et de diverses expériences partout au Québec, mais aussi en France, Mireille Lechasseur retrouve le chemin de Rimouski et souhaite travailler à la miellerie, pour se rapprocher de ses parents. Elle réalise qu’elle peut y concilier son besoin de nature et aussi celui d’être en contact direct avec la clientèle. « J’ai compris que j’étais une technicienne et que j’aimais avoir les mains dans le produit, mais aussi être dans l’action ». Depuis sa création, Le Château Blanc a bien évolué. En 2007, la miellerie compte désormais environ 300 ruches qui permettent d’extraire en moyenne 15 000 kilos de miel par an, ce qui en fait la seule exploitation apicole d’envergure dans la MRC Rimouski-Neigette. Le miel est mis en pot sur place et la famille Ruest-Lechasseur

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fabrique aussi de l’hydromel et toute une gamme de produits transformés ou des confiseries, toujours à base de miel évidemment. Un développement qui implique de faire évoluer l’entreprise. Plus de 300 000 dollars ont été investis pour moderniser l’infrastructure, transformer la cuisine et construire un cellier. « Les profits ont servi à l’amélioration des installations. On a choisi d’être à l’avant-garde dans le choix des équipements pour avoir le moins d’impact sur l’environnement ». Du côté de la gestion administrative, là aussi, il a fallu faire évoluer les choses et Mireille a souhaité apporter ses compétences et son énergie à ce niveau. Même si l’esprit familial des débuts est conservé et que tout le monde est un peu « apiculteur multitâche », une forme de répartition s’est imposée naturellement. Son père et son frère Alain s’occupent davantage des ruches et des aspects logistiques. Sa mère gère la production. Mireille également, mais elle s’est aussi engagée dans la mise en place d’un système comptable informatisé. Au fil des années, la jeune femme a pris sa place et, grâce au mentorat de ses parents, a su forger sa propre vision pour l’avenir de l’entreprise. « Avec le temps, j’aime de plus en plus prendre des décisions, mon côté leader s’est développé. Depuis 2012, j’ai plongé la tête la première avec l’envie de mener des nouveaux projets », affirme-telle. Une dynamique qui assure la relève


Entrepreneuriat

de cette entreprise qui représente, avec ses 25 ans d’existence, un modèle de développement durable pour le Bas-SaintLaurent. ÉCOLOGIQUE ET RESPONSABLE Pour Mireille Lechasseur, l’enjeu principal aujourd’hui en apiculture, c’est le respect et la protection de la biodiversité. Pour avoir des abeilles en santé, il faut qu’elles puissent évoluer dans un environnement sain et riche en fleurs. La famille RuestLechasseur s’investit donc auprès des agriculteurs de la région afin de les sensibiliser à cet équilibre dans lequel ils jouent un rôle déterminant. Les ruches du Château Blanc sont présentes sur plus de 40 sites de la MRC Rimouski-Neigette. La famille conclut un accord verbal avec les agriculteurs pour installer les ruches sur leurs terrains. Leurs pratiques agricoles ont un impact direct sur la production de

miel. « Nous, on a besoin de cultures qui soient pollénisables, c’est-à-dire de plantes amenées à floraison, comme le trèfle, la luzerne, pour que l’abeille puisse butiner », explique Mireille Lechasseur. Par ailleurs, l’utilisation de pesticides contenant des néonicotinoïdes est responsable de la mort de colonies entières d’abeilles. Pour conscientiser les agriculteurs, la famille les rencontre régulièrement. L’entente est bonne, mais il faut toujours y aller « avec tact », reconnaît Mireille Lechasseur. Un paramètre sur lequel la famille ne peut pas agir : la prolifération depuis les années 2000 du Varroa. C’est un acarien qui parasite l’abeille et intervient dans le syndrome d’effondrement des colonies. Le Château Blanc a été touché pour la première fois en 2003 et en 2010, la prolifération du parasite leur a fait perdre 40 % de leurs abeilles. Un coup dur. « On s’est appuyé sur les ruches qui

fonctionnaient bien et il a fallu réintroduire de nouvelles reines dans les ruches atteintes. Il a fallu revoir le suivi du rucher, tout noté, s’assurer que les nouvelles reines pondaient bien. C’était un très gros travail ». Malgré ces épreuves, Mireille Lechasseur n’a jamais cessé d’y croire. Elle s’accroche à son objectif d’offrir des produits de la ruche fabriqués de manière écologique. Depuis 2012, le miel du Château Blanc est certifié 100 % Québec. Une certification que seulement cinq apiculteurs possèdent actuellement au Québec. Elle garantit l’origine et la qualité du miel. Dans les années à venir, Mireille Lechasseur compte bien relever le défi de la relève en suivant le sillon tracé par ses parents : continuer à se distinguer en élaborant de nouveaux produits et en améliorant leur distribution partout au Québec. Aujourd’hui, 90 % de la production du Château Blanc se vend entre Kamouraska et Matane.

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Perpétuer l’entreprise familiale. Votre erté. Notre engagement. Mon boulot : J’ai le plaisir d’accompagner les entreprises familiales dans toutes les étapes qu’elles sont amenées à traverser. Je comprends leurs besoins spéciques et je les conseille en proposant des solutions parfaitement adaptées. J’aide les dirigeants à prendre les bonnes décisions pour assurer à leur entreprise un avenir en santé et à transmettre l’esprit d’entrepreneuriat de génération en génération.

Sonia Boisvert Associée, Services aux sociétés privées sonia.boisvert@ca.pwc.com

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PREMIÈRES EN AFFAIRES

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Philanthropie

SOLAR SISTER

ALLUME L’AFRIQUE

Solar Sister 2014

L’organisme Solar Sister veut éradiquer la pauvreté énergétique en donnant aux femmes des opportunités économiques. En combinant le potentiel de l’énergie solaire à un réseau de distribution féminin, l’objectif est d’aider jusqu’aux communautés les plus reculées de l’Afrique rurale. PAR MARIE PÂRIS

« Investir dans les femmes n’est pas seulement la bonne chose à faire, c’est aussi la chose la plus intelligente à faire. » Pour l’organisme humanitaire Solar Sister, pas de doute : c’est par les femmes que passe le changement. Et par la lumière aussi. C’est en Ouganda, alors qu’elle travaillait sur des installations de systèmes à l’énergie solaire dans des écoles et des cliniques, que l’Américaine Katherine Lucey constate l’étendue de la pauvreté énergétique, qui affecte plus de 700 000 personnes en Afrique subsaharienne. « J’ai vu à quel point l’accès à la lumière pouvait changer les choses », raconte-t-elle. Elle décide alors de créer Solar Sister. Le soleil est la source d’énergie la plus abondante qui soit, disponible gratuitement - surtout en Afrique, près de l’équateur -, et s’adapte très bien à la distribution sur de vastes aires géographiques, sans avoir besoin de gros investissements en infrastructures. L’organisme entame donc sa mission dans un village de l’est de l’Ouganda, mission qui s’est aujourd’hui élargie à deux autres pays d’Afrique rurale : « C’est le lieu idéal pour passer à l’énergie propre, pour quitter les traditionnels systèmes énergétiques capitalistes basés sur la combustion intensive de fuel. L’Afrique peut devenir un leader dans l’énergie solaire », insiste la fondatrice de Solar Sister. Et ces dernières années, la technologie utilisée pour capturer l’énergie solaire et la transformer en puissance électrique s’est améliorée et est devenue très abordable. Ainsi,

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une famille qui dépense deux dollars par semaine pour le kérosène d’une seule lampe peut s’acheter pour dix dollars une lampe solaire qui durera des années. DES MODÈLES D’AFFAIRES VIABLES ET DURABLES Aujourd’hui, Solar Sister compte 40 membres et plus de 500 entrepreneures. Son principe? Sélectionner et former un réseau féminin d’entrepreneures rurales, qui vendent des services et appareils de transformation d’énergie propre comme des lampes, des chargeurs de téléphone ou des fours qui fonctionnent à l’énergie solaire. L’organisme crée des modèles d’affaires viables et durables : grâce à l’investissement de Solar Sister, l’entrepreneure se construit une micro-entreprise d’énergie solaire. Il faut 500 dollars pour un « business bag », un ensemble d’outils comprenant un inventaire des bonnes pratiques, et une formation technique et marketing pour lancer l’entreprise. Passant par leurs réseaux communautaire et familial, les entrepreneures peuvent aller distribuer leurs produits et services d’énergie propre jusque dans les zones les plus reculées, parfois inaccessibles aux organismes humanitaires. Ces femmes sont formées, coachées et suivies par Solar Sister par des rendezvous individuels et mensuels; le reste du temps, elles ont accès à des programmes d’enseignement continu et de coaching d’affaires.

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« Nous recherchons des personnes qui ont le potentiel de devenir des femmes d’affaires efficaces, mais qui manquent de l’opportunité ou du soutien pour y arriver, explique Katherine Lucey. C’est un processus de sélection autonome, avec un appel à candidatures très large : après la période de formation, nous leur laissons le choix de déterminer si c’est une opportunité professionnelle qui leur convient. Nous voulons des femmes qui allient passion, détermination, volonté d’apprendre et esprit d’entreprenariat. »

« J’ai vu à quel point l’accès à la lumière pouvait changer les choses » INCLURE LES FEMMES DE FAÇON ACTIVE ET PARTICIPATIVE Pourquoi le choix de femmes entrepreneures? En Afrique rurale, ce sont les femmes qui gèrent l’énergie dans la maison. Ce sont elles qui vont chercher du bois pour le feu et qui marchent des kilomètres jusqu’à la ville la plus proche pour acheter du kérosène par petites quantités, pour allumer leurs lampes et amener de la lumière dans la famille : « Pour apporter un vrai changement et atteindre les foyers les plus reculés, nous devions inclure les femmes de façon active, participative. Ce sont elles qui prennent quotidiennement les décisions quant à l’énergie, c’est à elles que l’on devait vendre l’idée d’énergie propre.


Philanthropie

Nous incluons donc les femmes en les engageant directement dans le réseau de distribution. » L’organisme apporte une solution à grande échelle. « Solar Sister donne un coup de main, mais ne fait pas la charité, précise Katherine Lucey. Le problème de la pauvreté énergétique ne peut pas être résolu par la charité. Il est trop gros, affectant un quart de la population mondiale qui n’a pas accès à l’électricité. La charité est une solution ponctuelle, elle n’est pas durable et ne laisse pas au bénéficiaire la dignité du choix. » Solar Sister veut inclure les femmes pour créer une solution durable, en leur donnant le pouvoir d’apporter elles-mêmes le changement dans leur vie, celle de leur famille et celle de leur communauté : « En les engageant à part entière comme actrices de la solution au lieu de les traiter seulement comme des bénéficiaires, l’organisme puise dans la ressource la plus puissante : le pouvoir de l’engagement ».

Solar Sister 2014

Solar Sister 2014

UN IMPACT ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL « Investir par les femmes, c’est investir dans le futur », peut-on lire sur le site de Solar Sister. Et les retombées sociales sont là, puisque selon les statistiques, les revenus générés par les femmes sont réinvestis à 90 % dans leur famille, améliorant leur vie et assurant des bénéfices pour les générations à venir. L’argent économisé par les entrepreneures sert en effet à nourrir la famille, envoyer les enfants à l’école ou investir dans des affaires. Avec l’énergie solaire, les petits peuvent étudier le soir quand il fait sombre, et les cliniques peuvent prodiguer des soins la nuit, et notamment assister des accouchements. Le modèle de Solar Sister profite aussi à la planète, voyant la révolution de l’énergie verte comme une réponse à la crise énergétique globale. En tant qu’entreprise sociale, tous les profits sont réinvestis, générant donc aussi bien un impact économique et social, qu’environnemental. Un investissement ponctuel d’un donateur continue d’avoir un impact sur le long terme, de plus en plus grand : ainsi, un dollar investi dans Solar Sister génère sur la première année plus de 46 dollars de bénéfices. Un rayon de soleil qui perdure.

1,6 MILLIARD DE PERSONNES, soit 25 % de la population mondiale, vivent dans la pauvreté énergétique ; 70 % de ces personnes sont des femmes et des petites filles des pays en voie de développement 190 MILLIONS DE TONNES DE CO² sont lâchées par an dans l’atmosphère à cause de l’utilisation de kérosène. Soit l’équivalent de 30 millions de voitures. 780 MILLIONS DE FEMMES ET D’ENFANTS respirent au quotidien ces fumées de kérosène, inhalant par jour l’équivalent de deux paquets de cigarettes. LES DÉPENSES D’UNE FAMILLE DIMINUENT DE 30 % quand les consommateurs utilisent des lampes à énergie solaire, à la place du kérosène, très coûteux. TROIS HEURES DE PLUS D’ÉTUDES PAR JOUR POUR LES ENFANTS, c’est ce que permettrait le remplacement du kérosène par de l’énergie solaire

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PREMIÈRES EN AFFAIRES

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ATTENTION DANGER :

LE SUCRE NUIT À LA SANTÉ Fed Up, un documentaire récent réalisé par Stephanie Soechtig et dont la narration est assurée avec brio par l’animatrice Katie Couric, dénonce l’énorme quantité de sucre retrouvée dans les produits alimentaires aux États-Unis et ses graves conséquences sur la santé. Elles l’accusent d’être notamment le principal responsable de l’obésité de millions d’enfants américains. « L’industrie alimentaire entretient la dépendance au sucre provoquant une épidémie d’obésité en Amérique, et de plus en plus ailleurs dans le monde », relate le documentaire. De nos jours, le sucre est rajouté dans plusieurs produits comme le ketchup, les sauces pour pâtes, les vinaigrettes, les céréales, les jus, les boissons énergisantes, les produits de boulangerie, les yogourts et même les préparations pour nourrissons.

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PAR NICOLE YEBA

« CALORIE VIDE » Le Larousse définit le sucre comme étant un « produit alimentaire cristallisé, blanc ou roux, de saveur douce, qu’on extrait de la canne à sucre et de la betterave sucrière. » Quant au Figaro Santé, il le décrit comme « un carburant énergétique, nécessaire au bon fonctionnement des cellules, en particulier au niveau des muscles, du cerveau, du cœur et des globules rouges. » Néanmoins, si le sucre est une source d’énergie, il ne contient pas d’éléments nutritifs. C’est la raison pour laquelle le sucre est qualifié de « calorie vide ». À l’inverse, les fruits et légumes contiennent du sucre naturel mais aussi des vitamines et des minéraux. 26 CUILLÈRES PAR JOUR Près de la moitié (44 %) de l’apport quotidien de sucre chez les enfants et adolescents provient du lait, de jus de fruits, de boissons gazeuses ordinaires et de boissons aux fruits. Pour les adultes, cet apport est de 35 %, révèle l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2004. Ce qui n’est pas étonnant quand on sait qu’une cannette de soda en contient huit cuillères. Alors que l’American Heart Association recommande aux femmes de ne pas en consommer plus de six cuillères par jour et neuf pour les hommes, cette enquête révèle que les Canadiens consomment en moyenne l’équivalent de 26 cuillères à café de sucre par jour (110 grammes), soit… 40 kilos de sucre par an !

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Mais ce sont les États-Unis qui remportent la palme du pays le plus friand de sucre, avec 40 cuillères par personne et par jour.

américains au système de santé mondiale. D’ici 2020, 500 millions de personnes seront diabétiques pour des coûts estimés à 700 milliards de dollars américains.

VIRAGE HISTORIQUE Le changement s’amorce dans les années 1960 tandis que s’ouvre une ère de surconsommation. Dans les années 1970 et 1980, les problèmes de santé de la population sont mis sur le compte du gras dans les aliments, qui est alors remplacé par le sucre pour favoriser le bon goût des aliments. Aujourd’hui, le sucre est l’un des ingrédients essentiels utilisés dans 99 % des aliments transformés. Or, trop de fructose dans notre système éteint la partie de notre cerveau qui nous prévient que nous sommes rassasiés. La consommation de sucre mondiale a ainsi augmenté de 45 % en 30 ans.

LE SUCRE STIMULE L’ÉCONOMIE « En fin de compte, c’est l’argent qui est au cœur du problème. Il y a beaucoup d’argent en jeu pour l’industrie alimentaire et malheureusement, cela influence les hommes politiques », a expliqué la réalisatrice Stéphanie Soechtig à l’Agence France Presse lors d’un entretien avant la sortie du documentaire. La production du sucre a été un élément clé dans le développement du secteur de la transformation alimentaire à valeur ajoutée. Ce secteur est la deuxième industrie en importance au Canada. Les emplois dans les entreprises qui utilisent beaucoup de sucre représentent le tiers des emplois de l’industrie de l’alimentation. Le coût relativement faible du sucre dans le pays est l’un des facteurs principaux qui ont suscité l’intérêt de plusieurs entreprises de transformation des produits alimentaires à y faire des investissements. Le prix moyen du sucre raffiné au Canada est généralement de 30 à 40 % inférieur à celui des États-Unis. Agriculture et Agroalimentaire Canada classe la transformation alimentaire comme l’industrie de fabrication principale de sept des dix provinces. Les aliments et les boissons pour les consommateurs représentent la moitié des exportations agroalimentaires du pays.

4,8 MILLIONS DE DÉCÈS PAR AN Dans le monde, 400 millions de personnes sont affectées par le diabète de type 2, qui entraîne une production insuffisante d’insuline ou encore, l’insuline sécrétée n’accomplit pas correctement son travail ce qui se traduit par une augmentation du taux de sucre dans le sang. 90 % des personnes diabétiques souffrent de ce type de diabète. De ces 400 millions de personnes affectées par le diabète, 4,8 millions meurent chaque année. Ces problèmes de santé coûtent 470 milliards de dollars

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Santé

L’industrie sucrière contribue indirectement à plusieurs secteurs économiques, dont l’agriculture, les richesses naturelles, l’emballage, la machinerie industrielle et le transport. Les usines de traitement d’aliments et de boissons constituent le troisième plus grand secteur de fabrication en Alberta après que plusieurs multinationales de fabrication d’aliments aient décidé de s’établir dans la province qui n’a pas de taxe provinciale. De plus, l’Alberta est la seule province à cultiver la betterave à sucre et ainsi la seule à produire du sucre

raffiné venant de la betterave à sucre. Le raffinage de la canne à sucre et de la betterave à sucre est une industrie active et efficace qui a un impact important sur l’économie dans diverses collectivités du pays, tant aux niveaux national, provincial et local. Au Québec, l’industrie de la transformation d’aliments est l’industrie la plus importante. En 2009, les exportations d’aliments et de boissons étaient de 22,5 milliards de dollars et les exportations de plus de 4,4 milliards de dollars.

Croissance des transformateurs d’aliments utilisant le sucre de 1995 à 2010 1995

1 000 $

20 000 000

2010

15 000 000

10 000 000

5 000 000

ventes

valeur ajoutée

DÉFI 10 JOURS SANS SUCRE Les créateurs de Fed Up lancent un défi aux gens en les invitant à abandonner le sucre pendant 10 jours. Le défi est connu sous le nom de Fed Up Challenge. Le mot-clic #FedUpChallenge est populaire sur les médias sociaux comme Twitter et Instagram où vous pouvez suivre d’autres gens qui poursuivent le défi en mettant des photos de leurs plats sans sucre. Vous devez donc couper toutes boissons sucrées comme les sodas, thés embouteillés, jus de fruits et boissons sportives. Mangez des aliments frais et entiers et arrêtez de consommer tout produit contenant du miel, de la mélasse, de l’agave ainsi que des substituts de sucre. Une des productrices exécutives, Laurie David a relevé le défi. « Je ne pouvais croire comment je me sentais. Cela a calmé mon appétit. Je n’avais plus envie de manger toute la journée. J’avais plus d’énergie et je me sentais plus saine. C’était une différence extraordinaire. Et je ne consomme pas beaucoup de sucre, » a raconté Mme David à la Presse Canadienne.

exportations

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L’appel…

CONCEPT UNIQUE AU QUÉBEC


Arts & Culture

UN LIVRE, UN LEADER

LE CHOIX DE NATHALIE BONDIL Photo : André Tremblay

L’analyse d’un paléoanthropologue dans le domaine de l’entreprise, voilà qui est a priori un regard très inattendu. Pascal Picq, un scientifique au Collège de France, s’occupe de paléoanthropologie, c’est-à-dire de l’étude des origines et de l’évolution de la lignée humaine. Dans ce livre, il revient aux sources de la théorie de Darwin - soit la capacité de développer une adaptabilité dans un monde changeant afin de survivre - pour les appliquer au modèle de l’entreprise. Voici ce qu’en a retenu la directrice et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal. PAR MARINE THOMAS

ACCEPTER L’ESSAI-ERREUR La grande force de cet ouvrage, c’est qu’il donne le droit de faire des essais et des erreurs. Il ne faut pas craindre de se tromper, c’est le risque qui permet d’avancer. On essaie, on se trompe, mais on innove. L’innovation vient d’ailleurs souvent des marges, ceux qui se confrontent constamment à des problématiques. Mon père disait souvent : « Devant un mur, l’Homme devient génial ». Il faut aller vers la contrainte, la saisir et imaginer des scénarios. Ultimement, c’est ce qui justifie la nécessité constante de se remettre en question et surtout, d’expérimenter.

LA NÉCESSITÉ DE LA CONCURRENCE Il y a un élément qui m’a grandement interpellée dans ce livre, c’est de comprendre que la concurrence est nécessaire et qu’elle joue même un rôle très positif. Il ne faut pas la percevoir négativement. Une concurrence va se comprendre comme un écosystème dans lequel votre entreprise va agir et avoir une empreinte écologique, sociale et économique. Cette mentalité de concurrence aura tendance à exister davantage en période de croissance. La concurrence ne consiste pas à se débarrasser des autres, mais plutôt à coévoluer.

ÉVOLUER POUR MIEUX S’ADAPTER (ET DONC, SURVIVRE) Des espèces vont développer toutes sortes de variabilités, de différenciations par rapport à un contexte, selon qu’il s’agit de contextes de croissance ou de crise. Ce sont les espèces qui auront développé une très grande variabilité qui vont pouvoir s’adapter ou évoluer. C’est lors d’un contexte de crise, on peut penser notamment à l’extinction, que les espèces animales ont trouvé des moyens de s’adapter, avec parfois des atouts qui de prime abord n’en paraissaient pas, mais qui vont le devenir. Évidemment, plus ils sont diversifiés, plus grandes sont les chances de développer une solution face à une situation nouvelle. À chaque fois qu’il y a des crises, cela permet de faire un grand ménage et de repenser ses atouts. C’est un exercice qui se fait à l’échelle de la nature, mais également à l’échelle de l’entreprise. Afin de sans cesse s’adapter, l’entreprise doit toujours évoluer et aller de l’avant. C’est comme être à vélo : si vous ne pédalez pas, vous tombez. L’entreprise doit donc évoluer pour survivre. Il faut être « cré-actif » pour démultiplier les potentiels, afin qu’en présence d’une crise, on soit davantage en mesure d’élaborer des solutions et s’adapter.

COÉVOLUTION En période de crise, il faut d’abord penser en termes de coévolution : on trouve des solutions pour travailler et grandir ensemble. Je crois personnellement beaucoup au fait de ne pas travailler en silo, de ne pas travailler les uns contre les autres, mais de viser la collaboration. C’est ainsi que l’on va alimenter une véritable diversité qui profitera à tous. C’est un changement de paradigme. En fait, ce sont vraiment des valeurs fondamentales pour le siècle qui arrive. Ce sont des valeurs profondes, sociales donc collectives et qui offrent une vision beaucoup plus large et qui correspondent aussi à des moments d’incertitude économique. Ce sont des valeurs profondément ancrées chez moi. Cela m’a influencée très directement dans le cadre d’une exposition actuellement en cours au musée, qui s’appelle « 1+1=1 », réalisée avec le Musée d’art contemporain. C’est un bel exemple d’un travail en coévolution plutôt qu’en mode concurrentiel. En unissant nos deux collections, nous avons pu montrer que Montréal dispose d’une très importante collection d’art contemporain. En ayant fait l’effort de s’épauler, nous avons pu être beaucoup plus forts.

Le 18 septembre 2014 à 11h45 à Montréal, dans le cadre des Lunchs Conférences : un Livre, un Leader, Liza Frulla recevra Céline Galipeau, journaliste et chef d’antenne à Ici Radio-Canada. Elle nous parlera du Livre « The Confidence Code » par Claire Shipman et Katty Kay. Ce livre est un guide pratique et informatif pour comprendre l’importance de la confiance en soi pour les femmes et comment en avoir davantage. Pour réserver votre place : 514 876 0014 Photo : Ici Radio-Canada

PREMIÈRES EN AFFAIRES

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Arts & Culture

LES MOMENTS PARFAITS D’ANDRÉ DESJARDINS André Desjardins est, depuis six ans, l’un des dix artistes privilégiés – et le seul Canadien – représenté par Masterpiece Publishing, une prestigieuse agence américaine d’artistes en arts visuels. Par l’intermédiaire de celle-ci, son travail est diffusé dans plus de 35 galeries à travers le monde et ses œuvres font partie de grandes collections publiques et privées. Malgré le succès international dont il jouit, l’homme demeure très attaché à la simplicité du quotidien. Dans son art, il s’emploie d’ailleurs à illustrer les moments parfaits de la vie, ceux qui, selon lui, se vivent au présent et à l’intérieur de chacun de nous. PAR MARIÈVE K. DESJARDINS

Dans la galerie Roccia du boulevard Saint-Laurent, où se déroule notre entretien, André me présente quelquesunes de ses œuvres picturales et sculpturales, dans lesquelles se déploient une multitude de corps et de visages tous plus expressifs les uns que les autres. Ce qui intéresse l’artiste dans l’illustration de cette corporalité éloquente, c’est justement ce qu’elle parvient à révéler : les émotions du personnage. « On vit dans une société qui accorde beaucoup trop d’importance à l’apparence physique. Certaines personnes sont extraordinaires intérieurement, mais elles n’arrivent pas à prendre leur place parce qu’elles ne correspondent pas aux standards physiques. »

Cette façon dont l’image corporelle et l’intériorité s’articulent l’une à l’autre est une préoccupation partagée avec sa conjointe, Hélène Bélanger-Martin, réalisatrice du documentaire La peau et les os, après…, qui explore la problématique des troubles alimentaires. Dans leur vie personnelle comme au travail – ils sont copropriétaires de la galerie Roccia –, ils forment une équipe solide, ayant établi une dynamique qui leur est propre. « À chaque cinq ans, notre couple se penche sur le rêve de l’un de nous deux, et ce, en alternance. » Suite à la sortie du film d’Hélène en 2006, André a donc profité du « quinquennat » qui lui était accordé pour se consacrer entièrement à développer une carrière en arts visuels.

INTÉRIORITÉ ET MOMENT PARFAIT Selon l’artiste, à travers l’acceptation de soi et des autres et, surtout, en donnant une plus grande place à l’intériorité, on peut parfois atteindre le contentement, la paix intérieure et le bien-être absolu. « Ce sont ces états, que j’appelle des moments parfaits et qui arrivent peu souvent, que j’essaie de faire transcender de mes personnages », m’explique l’homme que l’on devine, par son débit calme et son attitude posée, empreint d’une grande sensibilité.

VIVRE LE MOMENT PRÉSENT Passionné de dessin depuis l’enfance et formé en design graphique à l’UQAM, ce natif de Hauterive a notamment fait ses marques comme designer d’affiches culturelles avant de devenir associé d’une boîte de communication, où il s’est vu diriger plus de 80 employés. Mais avec les imposantes tâches de gestion qui lui incombaient, la création graphique se faisait de plus en plus rare. Profitant toutefois de ses temps libres pour peindre, il est parvenu à vendre

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plus d’une centaine de ses tableaux, alors exposés au café du Monument-National– un espace qu’on lui avait gracieusement offert pour y mettre un peu de vie. Dans ce contexte, il ressent le besoin de mesurer davantage la portée de son talent en peinture et de tenter sa chance professionnellement en tant qu’artiste. Pour faire le saut vers le monde incertain de l’art, il faut une bonne dose de courage. Mais il importe aussi de ne pas regarder ce qu’on laisse derrière – en l’occurrence, son entreprise – et de ne pas anticiper le futur. « Quand tu es uniquement dans le moment présent, tout va bien. Tu te sens à ta place. » Un autre de ces moments parfaits, précise-t-il. C’est dans cet état d’esprit qu’au printemps de 2008, André s’est rendu à Artexpo New York, la plus importante foire d’art au monde. Cette confiance en la vie lui a servi puisque sa carrière artistique y a pris un tournant tout à fait inespéré. Parti dans la Grosse Pomme avec 26 œuvres à présenter dans un kiosque de 200 pieds carrés, il visait à en vendre cinq ou six, tout au plus, pour couvrir ses frais. Non seulement ses œuvres ont toutes rapidement trouvé preneur, mais l’artiste a aussi été remarqué par nul autre que Daniel Winn, grand patron de Masterpiece Publishing.


Arts & Culture

« J’observe ces textures, je les analyse, je vis avec. Et, tout à coup, il s’y dessine quelque chose. »

Chaque cinq ans, la firme n’invite qu’un seul artiste, qu’elle juge des plus prometteurs, à joindre ses rangs. Parmi les 1 100 exposants de la foire de 2008, c’est André Desjardins qui s’est vu offrir un contrat de représentation de dix ans. Les habitués de la foire n’avaient pas tort lorsqu’ils lui ont dit : « Tu n’as pas idée à quel point ta vie vient de changer! » Grâce à cette alliance, André a effectivement pu embrasser pleinement la carrière d’artiste professionnel à laquelle il aspirait et s’illustrer de manière fulgurante sur le marché international de l’art, en plus de développer sa pratique de la sculpture avec le soutien de l’agence.

SE LAISSER GUIDER PAR L’ŒUVRE

Quiétude - Andre Desjardins

Savoir parfois s’en remettre au destin, comme il l’a fait en se rendant à la foire de New York, c’est l’approche qu’André privilégie aussi dans sa démarche artistique. Lorsqu’il entame une œuvre, l’artiste crée d’abord des textures de façon complètement aléatoire sur des supports. Dans le cas d’une peinture, il peut s’agir de fusain, frotté et vaporisé sur une toile, et dans celui d’une sculpture, des morceaux de bois et de fer, insérés dans un socle puis manipulés. « J’observe ces textures, je les analyse, je vis avec. Et, tout à coup, comme lorsque l’on regarde les nuages, il s’y dessine quelque chose. C’est donc l’œuvre, en quelque sorte, qui me dicte une première direction à prendre. » Dans son travail de création, l’homme prend ensuite tout son temps et laisse patiemment mûrir – parfois de 6 à 12 mois – les quelques œuvres commencées simultanément dans son atelier. Et ce, avec la même sérénité avec laquelle il aborde la vie. C’est de cette façon qu’il arrive progressivement à faire jaillir de ses personnages ces moments intimistes parfaits, auxquels il fera allusion à plusieurs reprises durant notre entretien et qui, me confie-t-il, constituent d’ailleurs pour lui une quête personnelle.

Regardez l’entrevue d’André Desjardins qui nous parle de sa toile « Quiétude ». http://premieresenaffaires.com/-Web-TV-

Environnement - Énergie - Expropriation - Immobilier

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LES

COUPS DE CŒUR DE MICHÈLE BAZIN SPÉCIAL VACANCES Crédit photo : Sarah Scott

Les films à venir cet été :

MUCHACHAS atherine Pancol signe ici son 15 ème roman depuis 35 ans. Elle a vendu plus de 6 millions de livres juste dans l’Hexagone avec sa trilogie. C’est comme si elle écrivait sur vos voisins ou les siens. C’est moderne et si humain! Le film, tiré du premier tome, Les yeux jaunes des crocodiles vient de sortir en France.

K

LA PETITE REINE a biographie de Geneviève Janson, la cycliste dont l’entraîneur a gâché la carrière et la vie. Avec Laurence Leboeuf.

L

AIMER LES MONSTRES mile Proulx-Cloutier aime tant raconter des histoires qui font image. Bonheur assuré : piano tout en douceur, arrangements sonores intenses, paroles foudroyantes, vous ne pourrez pas l’oublier. Il est à découvrir, à offrir en cadeau ou à apporter en vacances.

E

THE JERSEY BOYS histoire des Four Seasons, réalisé par Clint Eastwood.

L’

Vous passez vos vacances ici ? Encore cette année, les festivals nous offrent des programmations très variées :

LE CHARDONNERET i vous n’avez pas lu ce livre de Donna Tartt, c’est le temps de vous y mettre. Elle a mis dix ans pour l’écrire, il fait quasiment 800 pages et on le lit comme un roman policier, c’.-à-d. avidement. Il nous fait pénétrer dans un univers tout à fait particulier, celui de l’art. Je ne vous en dis pas plus. C’est « ZE » livre.

S

LA GRANDE BELLEZZA i vous n’avez pas vu le film, courez le louer, c’est un pur délice pour les yeux et les oreilles. La profondeur des propos est si touchante qu’elle vous envahira très longtemps sans vous jeter dans les débordements. Il y a plein de surprises dont l’une des plus merveilleuses est sûrement la bande sonore avec ses chants et sa musique.

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Le Festival International de Jazz Keith Jarrett, Diana Ross, Bobby McFerrin, Zappa sont les grandes vedettes, mais il y aussi toute une panoplie d’autres à découvrir. Du 26 juin au 6 juillet

Le Festival d’été de Québec Vous planifiez une petite escapade à Québec cet été? Pourquoi ne pas la faire en juillet, pour ne pas manquer Lady Gaga, Soundgarden, The Killers, Billy Joel et Bryan Adams. Du 3 au 13 juillet

Le Festival Juste pour rire Avec ses galas mais aussi Cyrano, la pièce qui sera jouée au TNM, Sister Act au St-Denis et tous ces autres spectacles d’artistes en solo. Français, Québécois, Anglais du ROC, des USA, d’Irlande ou d’Angleterre. Faites votre choix ! Du 12 au 26 juillet


35eANNIVERSAIRE

26 JUIN AU 6 JUILLET 2014 PLUS DE 150 CONCERTS EN SALLE ÉVÉNEMENTS SPÉCIAUX

SALLE WILFRID-PELLETIER, PdA • 19 h 30

KATIE DANIEL LANOIS MELUA itannique La chanteuse brue avec nn co a ’on qu cycles Nine Million Bi

et ses invitées

EMMYLOU HARRIS ET TRIXIE WHITLEY

THE ACOUSTIC TOUR

JEUDI 26 JUIN

VENDREDI 27 JUIN

LES RYTHMES

MÉTROPOLIS • 20 h 30

NIKKI YANOFSKY

ANGÉLIQUE KIDJO Première partie : KARIM

LITTLE SECRET

Première partie : JON

DIOUF

JEUDI 26 JUIN • Places assises réservées disponibles

BATISTE AND STAY HUMAN

VENDREDI 27 JUIN • Places assises réservées ou debout

LE FESTIVAL À LA MAISON SYMPHONIQUE

MAISON SYMPHONIQUE DE MONTRÉAL • 19 h

CONCERT D’OUVERTURE en collaboration avec

ELVIS COSTELLO

ALAIN LEFÈVRE ET L’OSM

SOLO

L’HÉRITAGE DE GERSHWIN

DIMANCHE 29 JUIN

26-27 JUIN (à 20 h le 26 juin)

montrealjazzfest.com

BILLETS MÉTROPOLIS PLACE DES ARTS ET MAISON SYMPHONIQUE 1 855 790-1245 514 842-2112 laplacedesarts.com

admission.com ticketmaster.ca

/montrealjazzfest

@MtlJazzFestival


POUR QU’UNE IMAGE SAUVE MILLE MAUX Imagix, cliniques d’imagerie médicale. « Grâce aux conseillers spécialisés dans le domaine de la santé de la Banque Nationale, nous avons pu partager notre vision et développer notre projet avec des gens qui connaissent réellement la réalité de notre secteur d’activité. »

Geneviève Biron Présidente et chef de la direction, Imagix

bnc.ca/entreprises

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