Les pionnières :
entrepreneures nous livrent leurs secrets
FÉVRIER - MARS 2013
L’entrepreneuriat
au féminin Des petits entrepreneurs
en herbe
Portraits de 8 Femmes INCONTOURNABLES de l’entrepreneuriat
Une fin de semaine À
Toronto
Caroline Néron
premieresenaffaires.com Suivez-nous sur :
f t in 7,95$
convention postes canada 41502021
Une brillante réussite
présidente, bijoux caroline néron
Le monde des affaires, l’affaire des femmes! KPMG est fier d’encourager les femmes à devenir Premières en affaires, tout au long de leur carrière. kpmg.ca
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Margarita Lafontaine
A
u nom de toute l’équipe, j’aimerais vous souhaiter une excellente année 2013, remplie de bonheur, de santé, de grande satisfaction personnelle et de réussite professionnelle. L’année qui débute est un moment historique des plus stimulants pour être en affaires. Malgré, ou à cause de beaucoup d’incertitude économique, nous sommes devant l’opportunité de former un futur d’affaires différent avec la création d’entreprises qui adoptent un nouveau modèle avec comme valeurs la santé et le bien-être de la planète et de ses habitants. La société est ouverte à des changements importants. Aujourd’hui, la communauté d’affaires célèbre la contribution des femmes dans le monde des affaires. Au même moment, il y a une conscientisation d’un besoin de repenser les modèles d’affaires afin de respecter les gens et l’environnement. L’entrepreneuriat est aussi au cœur de la croissance économique de notre province et de notre pays. Pour ceux et celles d’entre nous qui cherchent à exprimer leur créativité, quelle belle carrière que celle d’entrepreneur ! Nous créons une entreprise dans une industrie qui nous stimule, selon nos valeurs et notre vision d’un avenir meilleur. Et nous abordons chaque journée avec l’énergie et l’ambition de la faire grandir. J’ai eu l’opportunité de travailler pour d’autres tout au long de ma vie professionnelle, mais c’est le rêve de créer ma propre entreprise et de voir grandir Premières en affaires qui me donnent la plus grande satisfaction. C’est vrai que ce n’est pas facile et j’ai choisi de créer une entreprise dans une industrie, le média imprimé, qui est en pleine restructuration. Qu’à cela ne tienne, nous en sommes à notre sixième année, nous sommes profitables, nous avons créé cinq emplois à temps plein et je me lève tous les matins avec l’énergie et l’ambition de laisser notre marque dans notre société. Si vous avez le goût de créer, de faire une différence, je vous encourage à prendre le virage de l’entrepreneuriat. Entourez-vous de bons conseillers et laissez place à votre créativité et à votre expérience. Enfin, posez-vous la question : qu’est-ce que je lègue aux prochaines générations ? Je vous invite à lire cette édition et à vous inspirer de celles qui ont déjà fait le choix de créer leur propre entreprise.
Bonne lecture, Margarita
sommaire février-mars 2013 | Volume 6, numéro 3
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Les pionnières :
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entrepreneures nous livrent leurs secrets p.
- dossier CHRONIQUES
entrepreneuriat
Conseils d’experts DROIT
Capital de risque pour le meilleur et pour le pire Heenan Blaikie 46 Entrepreneur(e) malgré soi ? Nathalie Francisci 7
L’entrepreneuriat au féminin 12
Entrepreneurs : avez-vous considéré les aspects environnementaux dans votre planification ? Cabinet juridique Sodavex 47 Conseils d’un sage du Québec Inc. Blakes 48
Sprinteuse ou marathonienne ? Maxime Boilard 9
Entrepreneurship et gouvernance Sylvie Mercier 11
Des petits entrepreneurs en herbe 18
Elim Shew, entrepreneure rebelle 21
Le Printemps des entrepreneurs Fasken Martineau 49 Financer une nouvelle société par un investissement dans le capital-actions Stein Monast 50
Caroline néron
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Une brillante réussite
p.
Les Incontournables Portrait de 8 femmes entrepreneures
p.
Conseils d’experts
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FINANCE
Comment, en 2013, être l’entrepreneur qui dit « Merci la crise » KPMG 52 Entrepreneuriat social des rêves : tout en couleurs… et en valeurs ! PwC 53 Entrepreneurs, voyez au-delà de vos frontières immédiates Ernst & Young 54 La bourse ou la vie ? Avez-vous le choix ? BMO - Nesbitt Burns 55
Vers une nouvelle génération d’entrepreneurs ? Deloitte 56 Direction d’entreprise au féminin : le véritable progrès devra se faire à l’échelle d’une société Richter 57 Stratégies fiscales et fiducies : Plusieurs intéressés au programme ! Gestion privée 1859 et Trust Banque Nationale 58 L’entrepreneuriat québécois : de plus en plus une affaire de femmes Caisse de dépôt et placement du Québec 59
famille Pédaler vers le succès 60
Fin de semaine de rêve Destination Toronto 62
UN homme et son tableau Yona Shtern, PDG de Beyond the Rack, l’importance de la création 64
culture Les coups de cœur de Michèle Bazin 65
Le Prix Desjardins Femme d’influence est décerné à une femme d’affaires émérite et reconnue qui, par sa carrière professionnelle, est un modèle de réussite. Présentez votre candidature ou proposez celle d’une femme inspirante entre le 1er février et le 1er avril 2013.
Tous les renseignements et le formulaire au desjardins.com/prixentrepreneurs
C’est tout Desjardins qui appuie les entreprises. desjardins.com/entreprises
Confidences d’un patron
Chronique
Entrepreneur (e)
malgré soi ?
NATHALIE FRANCISCI, CRHA IAS.a recruteur, conférencière sur le leadership nathalie@premieresenaffaires.com
Conférencière et chroniqueuse depuis plus de 10 ans, entrepreneure et experte en gestion des talents, Nathalie Francisci met au service des dirigeants et des administrateurs vingt ans expérience qui lui ont valu de devenir une des références au Québec.
Nadine dirige sa propre boîte depuis plus de 15 ans, est-ce que cela fait d’elle une entrepreneure pour autant ? Si vous lui posez la question, elle vous répondra que non, qu’elle est devenue entrepreneure par accident, un peu malgré elle. C’est d’ailleurs ce que confirme Ernst & Young dans l’étude Decoding the DNA of the entrepreneur (2011) en indiquant d’emblée : « On ne naît pas entrepreneur, on le devient » et il suffit de deux créations d’entreprise pour devenir un « entrepreneur en série ».
L L’entrepreneur qui croit à son rêve fera tout pour le réaliser, y compris prendre des risques personnels parfois très audacieux.
’entrepreneur n’est pas tant motivé par la création de son entreprise à tout prix que par le projet qui l’habite. Il est plutôt porteur d’une idée qui prend forme en créant une organisation et des emplois. C’est ce qui le différencie principalement des autres (ceux qui le financent entres autres). L’entrepreneur a d’abord une vision, un rêve dont il ressent viscéralement le besoin « d’accoucher ». Les revenus, profits et pertes, même s’ils font partie de l’équation, ne sont que secondaires. L’entrepreneur qui croit à son rêve fera tout pour le réaliser, y compris prendre des risques personnels parfois très audacieux. C’est son ambition. Mais, choisir la voie de l’entrepreneuriat est ardu. Tous les projets n’aboutissent pas. Les embûches sont nombreuses à commencer souvent par le manque de soutien, qu’il soit d’ordre psychologique ou financier. Combien d’essais-erreurs doivent précéder le succès ? Il en faut du courage et de la persévérance! Ceux qui franchissent les étapes sont encensés et accèdent au statut de rock star pendant que les autres sont relégués au rang de perdants. Notre société n’est pas tendre avec ceux qui échouent. Du côté féminin, c’est justement la résilience et la volonté d’émancipation et d’indépendance qui trouve un écho dans la création d’entreprise. Souvent qualifiées de conservatrices pour leur (soi-disant) aversion au risque, elles sont néanmoins de plus en plus nombreuses à choisir la voie de l’entrepreneuriat. L’indice 2012 de la Fondation de
Premières en affaires
l’entrepreneurship indiquait qu’en quatre ans les Québécoises propriétaires sont passées de 5,5 % en 2009 à 9,4 % en 2012. Bravo mesdames! Bien qu’elles y arrivent plus tard que leurs collègues masculins, elles se classent de mieux en mieux parmi les palmarès des rock stars du business, bien qu’elles ne figurent pas autant dans les grands concours que dans ceux qui leurs sont uniquement consacrés. On se console en se disant qu’elles sont certainement plus concentrées à faire grandir leur entreprise plutôt qu’à remplir des formulaires de concours pour gagner des prix. Revenons à Nadine. Elle me confiait que son désir d’entreprendre était plus fort que sa peur. Ce qui la guide, c’est le besoin d’autonomie et le sentiment de plénitude qui l’habitent au quotidien, au-delà des difficultés et des embûches. Chaque jour, elle tire sa satisfaction et sa motivation de poursuivre son entreprise avec le sentiment qu’elle accomplit quelque chose de plus grand qu’elle. Le dépassement de soi dans la création. Les entrepreneurs sont des artistes que l’on ne peut pas contraindre ou enfermer dans des modèles financiers ou des cadres trop rigides de gouvernance. Les mères savent que l’on ne naît pas « mère », mais on le devient. Peutêtre est-ce pour cela que les femmes entrepreneures ont cette fibre d’humilité face à l’ampleur de la tâche. Références : - Indice entrepreneurial québécois 2012 - Plan E : Cap vers un Québec plus entrepreneurial Fondation de l’entrepreneurship - Proulx, Marie-Ève et Cossette, Jules - mai 2012
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Toujours plus haut. Toujours plus loin. Avec nous.
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Secrets de champion
Chronique
Sprinteuse ou
marathonienne ?
Maxime Boilard Président-Fondateur, CANU L’Excellence à Bord maxime@premieresenaffaires.com
L’olympien Maxime Boilard a fondé CANU L’Excellence à Bord en 2007 pour transformer son expérience sportive en un modèle accessible à ceux qui visent l’excellence. Il se définit comme un vulgarisateur des dynamiques humaines en contexte de performance.
Mon expérience de canoéiste olympique m’a donné l’opportunité de me développer une mentalité de sprinteur pendant plus d’une quinzaine d’années. Dans des épreuves de 200, 500 et 1000 mètres, disons que l’échéancier est assez serré. Comme je le répète à chaque conférence, la course du sprinteur est divisée en trois sections : un bon départ pour se positionner en début de course, y aller à son propre rythme dans la section du milieu et tout donner en fin de course. Essentiellement, on souhaite aller à sa propre vitesse pour une performance optimale. Dans le sport comme en affaires, la grande question c’est comment trouver SA vitesse ?
T La gestion de l’énergie est probablement l’une des pistes les plus prometteuses à explorer dans le monde corporatif.
irer le maximum de valeur de l’énergie de chacun de manière pérenne n’est-il pas l’un des plus grands défis du leadership ? Mon travail sur le terrain m’amène à croire que la gestion de l’énergie est probablement l’une des pistes les plus prometteuses à explorer dans le monde corporatif. Une conversation entamée dans le sport depuis belle lurette… Je viens justement de vivre une expérience révélatrice à ce sujet. Il y a quelques semaines je prenais le départ de mon 4e marathon. Mon expérience avec cette épreuve n’avait pas été des plus harmonieuses. Mes deux derniers marathons ont été faits avec ma mentalité de sprinteur ambitieux. Autrement dit, si ce n’est pas fluide, on force davantage pis ça devrait passer. Ouf ! Une attitude qu’il m’arrive d’utiliser à titre d’entrepreneur lorsque l’insécure en moi a besoin de résultats trop rapidement. Je me cite en exemple, mais peut-être le chapeau vous fait-il également ? Pourtant à la course, les leçons étaient explicites : j’ai foncé dans le mur et à peu près survécu jusqu’à la fin de manière très inégale. Chaque fois, j’étais déçu. Toutefois, j’entendais vivre une autre expérience pour mon 4e marathon. Cette fois-ci, je me suis assis avec mon coach AVANT l’épreuve plutôt que d’être consolé APRÈS l’épreuve. Ce dernier m’a proposé un plan de gestion de mon énergie adapté à mon objectif pour m’aider à aller à la bonne vitesse au bon moment. Ma tactique divisait ma course en cinq
Premières en affaires
sections de 8 km et une section de 2,2 km avec un mantra précis pour chacune d’elle de même qu’un rythme allant en accélérant. Vous êtes prêts pour le départ ? On commence avec 8 km de concentration à une vitesse d’échauffement, on enchaîne avec 8 km de patience à une vitesse moyenne, on poursuit avec 8 km de travail pour sentir qu’on est bel et bien en train de relever un défi, on se teste littéralement pour 8 km de volonté, on va à la limite avec un 8 km d’acharnement et on conclut avec ce qui reste pour 2,2 km d’euphorie. À chaque section, le marathonien se révélant en moi a su accélérer pour finalement obtenir une performance de plus de 3 minutes plus rapide que mon meilleur temps à jamais. J’ai maintenant accès à un nouveau programme de gestion de l’énergie applicable dans d’autres sphères de ma vie… Je comprends maintenant que ma programmation de sprinteur n’est pas la clef dans toutes les circonstances. Quelques réflexions à la première personne : je me vois commencer en étant concentré plutôt qu’en quête d’un résultat immédiat. Je sens notre dynamique d’équipe mieux adaptée avec un même mantra à chaque étape du mandat-client. J’imagine le bonheur de finir nos projets dans l’euphorie plutôt que dans la fatigue. En affaires, êtes-vous sprinteuse ou marathonienne ?
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Gala « Réussir en équilibre »
Lundi,
11 févr ier 201 3, à 18h, au Hal l touris tiq de Mon ue de la Tour tréal
Sous la présidence d’honneur de Madame Danièle Henkel Présidente et fondatrice des entreprises Danièle Henkel
Média
Coût régulier : 150 $ Pour se rendre : 3200, rue Viau, Montréal (QC) H1V 3N7 (Métro Viau ou stationnement du 3200 Viau)
Équilibre entrepreneurial
familial social personnel
Pour plus d’information, contacter Femmessor-Montréal par téléphone au (514) 270-3964 ou par courriel à agent.montreal@femmessor.com
Événement organisé par :
www.montreal.femmessor.com
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Avec la participation financière de :
gouvernance en mouvement
Chronique
ENTREPRENEURSHIP ET
GOUVERNANCE
Sylvie MERCIER Stratège, Économiste et Administrateur de société certifiée (ASC) sylvie@premieresenaffaires.com
Passionnée de développement dans un esprit gagnant-gagnant, elle accompagne dirigeants et administrateurs dans la conduite de grands projets de transformation personnels, corporatifs et de gouvernance. Elle siège aujourd’hui aux conseils d’administration de Femmessor Montréal, de l’Hôpital MaisonneuveRosemont et de la Commission de la construction du Québec.
Soyez audacieuses et profitez de l’ouverture accrue qui amène sans cesse plus de femmes à joindre les rangs des administrateurs.
Parler d’entrepreneurship pour Premières en affaires ne peut qu’être inspirant. Parce que la contribution des PME à l’économie du Québec s’impose. Parce que les femmes comptent de plus en plus parmi les entrepreneurs à succès. Parce que les PME génèrent la grande majorité des emplois au Québec et environ la moitié des exportations québécoises. Ces entreprises, témoins de la détermination et de la vision de leurs propriétaires-fondateurs, opèrent avec des modèles d’affaires diversifiés ancrés dans un dynamisme et une flexibilité enviables.
T
out comme les grandes sociétés, les PME évoluent dans un univers toujours plus complexe où les enjeux de performance côtoient ceux de responsabilité sociale ou de concurrence internationale. On reconnaît que leurs dirigeants s’engagent à fond dans toutes les facettes des opérations et de l’interaction avec la communauté. Si leur énergie semble inépuisable et surtout contagieuse, ils demeurent souvent bien seuls devant tous les défis. Ce contexte invite à adapter sa gouvernance d’entreprise en y impliquant des experts ou administrateurs externes qui contribuent à soutenir et à accompagner, autant qu’à ajouter à la crédibilité de l’entreprise ainsi qu’à son accès aux ressources et relations.
L’administrateur de PME Les PME abordent souvent leur modèle de gouvernance dans des moments de transition ou de croissance. L’approche de gouvernance, tout comme le modèle d’affaires, varie d’une organisation à l’autre, et cela, afin de bien servir la culture et la vision de l’entreprise. Que l’on opte pour un conseil d’administration ou un comité consultatif, on tente généralement de s’associer des compétences et expertises qui outillent face aux défis et opportunités d’avenir. C’est dire, qu’audelà du rôle fiduciaire, on s’attend à une contribution stratégique et constructive qui permettra d’enrichir les perspectives et projets de croissance de la PME. Bien sûr, les conditions d’entrée importent. Mais vous qui connaissez vos créneaux d’excellence et maîtrisez le contexte et les enjeux d’affaires des PME, vous saurez explorer de nouvelles pistes de développement et enrichir les initiatives stratégiques. Votre facilité à travailler harmonieusement et dans la complémentarité avec la direction de l’entreprise et, à mettre à contribution
Premières en affaires
tant votre expertise que votre réseau professionnel, feront de vous des administratrices ou expertes-aviseures recherchées. Devenir administratrice de PME Le leadership d’affaires de nos PME, sur les marchés domestiques ou internationaux, s’appuie sur leur capacité à aborder les opportunités avec clairvoyance et dynamisme. La transformation de la gouvernance d’entreprise constitue souvent un jalon de passage. Vous saurez vous positionner pour agir et soutenir dans ce contexte si : 1. Vous demeurez aux aguets des PME dynamiques dans votre secteur d’activités, particulièrement celles qui disposent de comités consultatifs ou de CA ; 2. V ous connaissez votre valeur ajoutée pour la PME et la faites valoir auprès des dirigeants et investisseurs institutionnels qui recrutent pour ces cercles de gouvernance ; 3. Votre expertise et votre contribution stratégiques sont appréciées dans les réseaux d’administrateurs et de décideurs. Si les responsabilités légales des comités consultatifs et des conseils d’administration diffèrent, les rôles se recoupent et leurs membres sont assujettis aux mêmes valeurs d’indépendance, d’intégrité, d’engagement et de compétence. Vous qui avez ancré vos acquis professionnels et de travail d’équipe, soyez audacieuses et profitez de l’ouverture accrue qui amène sans cesse plus de femmes à joindre les rangs des administrateurs ou aviseurs des fleurons de l’économie québécoise et canadienne. Les opportunités existent et sont stimulantes. Profitez-en, soyez… entrepreneure !
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Entrepreneuriat
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Entrepreneuriat
L’entrepreneuriat au
féminin Les Québécoises laissent encore aux hommes la belle part de l’entrepreneuriat : 11 % des hommes sont propriétaires d’une entreprise, contre 9,4 % des femmes. Mais les forces sont à l’œuvre dans une société qui ne peut plus lever le nez sur le potentiel économique qui couve dans la population féminine.
par Véronique Chagnon
G
râce au réseau de soutien public que Barbara Orser, professeure à l’école de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa, décrit comme un « modèle à suivre pour les provinces du pays », les entrepreneures québécoises rattrapent lentement, mais sûrement leurs pendants masculins ; en trois ans, leur nombre a augmenté de 4 %, alors qu’il est presque stagnant chez les hommes. Depuis 20 ans, c’est 102 % de plus de femmes qui sont à la barre d’entreprises. « Le prochain grand défi de l’entrepreneuriat féminin, c’est d’amener les femmes à vouloir faire croître leur entreprise », estime cependant Gloria Lemire, présidente du réseau Femmessor, le réseau d’organismes destinés à accompagner les entrepreneures québécoises dans la création de leur affaire et qui seront bientôt présentes dans toutes les régions du Québec. D’après une pléthore d’études, les entreprises
gérées par les femmes se contentent en majorité d’une croissance moindre. Si, selon l’Indice entrepreneurial québécois de 2012, 34,6 % des entrepreneures avaient l’intention de faire croître leur entreprise au cours de la prochaine année, les hommes y songeaient dans 56,3 % des cas. Elles étaient aussi 1,3 fois moins nombreuses à envisager la création d’emplois dès le démarrage. En plus de fournir des modèles d’entrepreneures de tout genre pour inspirer les Québécoises à se lancer dans l’aventure, les acteurs du réseau de soutien devront déboulonner les mythes et décloisonner les secteurs de pointe s’ils veulent que les femmes aient des visions élargies. Car l’économie canadienne pourrait y trouver son compte : si les entreprises appartenant à des femmes augmentaient leurs revenus de 20 %, cela représenterait une bouffée d’oxygène à hauteur de 2 milliards de dollars par année pour l’économie canadienne.
Premières en affaires
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Entrepreneuriat
Une génération d’audacieuses Si, au Canada les femmes comptent bon an mal an pour un tiers des entrepreneurs, à la branche québécoise de la Fédération canadienne des jeunes entrepreneurs (FCJE), elles représentent 40 % de la clientèle. « Je ne sais pas si c’est parce que la jeune génération de femmes est plus go getter, ou si c’est parce qu’elle a apprivoisé le risque, mais le nombre de filles qu’on soutient croît chaque année depuis quelque temps », confirme Maude Théroux-Séguin, directrice générale de la FCJE Québec. L’organisme, où le financement vient avec du mentorat, prouve que les efforts pour proposer des modèles de femmes à la barre de leur entreprise font leur effet. Maude Théroux-Séguin est loin d’être inquiète pour l’avenir entrepreneurial des Québécoises. « Je suis allée à une convention pour la FCJE récemment, et dans la salle, c’était la parité. Et quand Danièle Henkel est montée sur scène, elle a eu une ovation debout. »
Motivées par la croissance ? Pour Hélène Lee-Gosselin, professeure titulaire au département de management de l’Université Laval, les motivations des femmes pour se lancer dans la grande aventure sont d’abord bien loin des exemples de super entrepreneurs qui sont imprimés dans l’imaginaire collectif ; Guy Laliberté, la famille Bombardier, Jean Coutu et cie doivent céder du terrain au profit de modèles plus réalistes. « Les femmes sont motivées quand elles constatent qu’il y a des créneaux à combler et qu’elles se sentent compétentes pour les occuper, tout simplement. Il est certain que si on ne fait que montrer des super héros, il peut paraître difficile et peut-être inintéressant pour les femmes de s’identifier et de songer à se lancer. » Pas intéressées par la croissance, les femmes ? « Les femmes que je rencontre, sans rejeter la logique capitaliste, me disent : « Ce n’est pas ça qui m’intéresse ! Ce qui m’intéresse, c’est d’offrir un produit de qualité, à un prix honnête, pas de maximiser les profits. » Plusieurs ne mentionnent même pas l’argent », affirme Hélène Lee-Gosselin, qui a mené, dans le cadre de ses recherches, des dizaines d’entretiens avec les femmes de la région de Québec. Chaque entrepreneure est cependant unique. Lancée dans l’aventure Voyou depuis plus de cinq ans, Lise-Marie Cayer va droit au but : « C’est sûr que je ne me suis pas défoncée à 60 heures par semaine depuis toutes ces années pour rien : en fin de compte, je veux que ça rapporte. » Barbara Orser constate de plus en plus ce genre d’attitude dans ses recherches
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sur les entrepreneures canadiennes. « Il y a quelques années, les femmes se contentaient d’être heureuses d’avoir réussi à entrer sur le marché ; ce n’est plus le cas maintenant. Gérer une entreprise demande tellement de travail qu’elles se disent : aussi bien de faire de l’argent ! » Barbara Orser lance un avertissement : « Les femmes doivent comprendre aussi le risque de ne pas grandir. Une aversion trop grande au risque donne des munitions à la concurrence. Il faut comprendre le coût de ne pas croître, et ne pas présumer qu’il est négligeable. » Pour Michelle Trantina, Vancouvéroise d’adoption et cofondatrice du site Web My Yoga Online, destination favorite des sportifs de salon qui puisent parmi une mine de vidéos d’exercice disponibles en streaming, la croissance arrive naturellement pour l’entrepreneure qui, avec la sagesse du yogi, se laisse porter par les événements. « Nous savions que nous allions grandir, car, par définition, le Web, c’est planétaire. Et c’est arrivé spontanément : on fait le bilan d’où on vient, où on souhaite aller, et ce dont on a besoin, incluant les employés, pour s’y rendre. La croissance, c’est un processus d’adaptation qui ne se termine jamais, mais qui est plutôt intuitif. » Des modèles pour briser le moule Les chercheuses plaident surtout pour de la diversité dans les modèles présentés. Des icônes bigarrées qui permettraient entre autres d’entamer la migration des entrepreneures depuis les secteurs traditionnels — comme les services à la personne —, où elles sont toujours surreprésentées, vers les secteurs à plus
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grande valeur ajoutée. Hélène LeeGosselin est catégorique : « Il n’y a aucun mal à souhaiter faire carrière dans la coiffure, ou le commerce de détail, mais la question qu’il faut se poser : quels sont les obstacles qui empêchent celles qui le veulent d’accéder aux autres secteurs, ou à de plus grandes entreprises ? » Pour Barbara Orser, l’évolution dépend beaucoup de l’utilisation de la technologie au sein de l’entreprise. Elle milite pour que les entrepreneures emboîtent le pas aux hommes dans ce domaine où elles sont toujours à la traîne. Selon l’Indice entrepreneurial québécois de 2012, les entrepreneures étaient deux fois moins nombreuses que les hommes à vouloir investir en innovation. « Isabelle Bettez, de 8D Technologies, est l’exemple parfait d’une femme qui a fait appel à la technologie pour créer une entreprise pleine de succès même si elle n’avait pas de connaissances particulières dans le domaine. C’est vrai pour toutes les femmes qui veulent l’intégrer dans leur entreprise : ce n’est pas parce que vous n’y connaissez rien que vous ne pouvez pas embaucher des gens pour le faire », insiste Barbara Orser. Premières en affaires a joint Isabelle Bettez, la Québécoise à la tête de 8D Technologies, qu’elle a fondée avec son frère au début des années 2000. Leur expertise est entre autres derrière les bornes à énergie solaire des vélos en libre-service BIXI. « Mon frère, c’est le petit génie de la techno et qui est tombé dedans quand il était petit. C’est vrai que moi j’avais un peu plus la bosse des affaires. On a décidé de s’associer », raconte celle qui est aujourd’hui à la
Entrepreneuriat
tête d’une compagnie qui emploie une cinquantaine d’employés et dont les produits sont exportés à travers le monde. Après s’être inspirée des femmes qui, avant elle, ont bâti leur entreprise, Isabelle Bettez sert à son tour de muse aux femmes qui se demandent s’il est possible de mener sa barque si loin, et dans des eaux peu fréquentées par leurs consœurs. Financer l’expansion Des entreprises d’envergure pour les femmes d’affaires du Québec soit, mais il manque parfois à la chaîne le maillon crucial qui permet de voir grand : les dollars. Et il est évidemment plus facile de les obtenir dans les secteurs chouchous des marchés et des banquiers. Au final, c’est le système financier conçu pour l’économie de la croissance qui a du mal à faire confiance aux petites entreprises des femmes, souvent développées par-dessus le marché dans ce que Gloria Lemire de Femmessor appelle les « secteurs mous », comme les services à la personne, ou le détail. Après quatre ans d’activités, les ventes de Voyou augmentaient de 30 % par saison. Malgré tout, à la fin de 2010, Lise-Marie n’en pouvait plus : faute de financement pour gérer sa croissance, la jeune femme avait choisi de fermer boutique. « J’étais blasée, découragée. J’ai fait le tour des institutions, et personne ne pouvait m’aider », se souvient-elle, consciente que son domaine d’activités est à haut risque et engendre beaucoup de faillites. Or, sans fonds pour financer la production de ses vêtements toujours plus en demande, elle allait droit dans le mur, incapable de livrer la marchandise. C’est finalement en la personne de Benoît Gariépy, propriétaire de la griffe Blank, qu’elle a trouvé son salut. Voyou et Blank ont uni leurs destinées début 2011. « Maintenant, c’est lui qui va au bat question financement, il est bon là-dedans, lance Lise-Marie en riant. Je pense que les femmes ont peutêtre moins cette assurance, voire cette arrogance devant le banquier et qui se traduit par : Oui, tu peux me faire confiance », ajoute-t-elle, pourtant très dégourdie. Même Isabelle Bettez n’a pas échappé au scepticisme des banquiers. Enceinte jusqu’aux oreilles, elle cherchait début 2000 du financement pour démarrer 8D Technologies et faire migrer l’entreprise de services vers le développement de produits, en plein éclatement de la bulle techno. « Tous les éléments étaient réunis pour que les investisseurs y voient un gros risque, et que je sois tout près d’accoucher, ça enfonçait le dernier clou dans le cercueil », croit celle qui tente aussi de montrer aux entrepreneures que c’est possible de démarrer et de faire
grandir une entreprise avec de jeunes enfants (voir encadré). Parlez-moi de finance Mais, pour signer des contrats de prêts, il faut d’abord que les femmes les demandent. « Nous avons constaté dans nos recherches que, souvent, les femmes ne sont pas au courant des différentes sources de financement. Elles sont beaucoup moins portées à faire des demandes de prêt, ou à se tourner vers des anges financiers », signale Barbara Orser. « Il y a une proportion pas banale de femmes que j’ai rencontrées qui n’allaient pas chercher de financement. Soit elles ont intériorisé des stéréotypes et des craintes par rapport au milieu de l’investissement, ou encore elles préfèrent ne pas avoir de comptes à rendre », confirme Hélène Lee-Gosselin.
« Les femmes ont peut-être moins cette assurance, voire cette arrogance devant le banquier et qui se traduit par : Oui, tu peux me faire confiance » Lise-Marie Cayer Designer
Il reviendrait donc aux organismes qui les accompagnent dans leurs démarches de s’assurer que les entrepreneures aient une littératie financière suffisante pour évaluer les meilleures options pour leur entreprise et se sentent en contrôle des finances de leur entreprise. C’est que le mode de financement choisi par les Québécoises pour lancer ou faire grandir leur bébé a un impact certain sur la façon dont elles géreront l’entreprise par la suite. « Les femmes démarrent souvent avec leurs propres économies, et celles de leurs proches. Ça contribue au succès du démarrage, mais, en même temps, ça peut être une source de contraintes : une dette affective, on ne joue pas avec ça, on a encore moins les moyens de perdre cet argent-là que celui des banques », rappelle Hélène Lee-Gosselin.
Premières en affaires
Entrepreneure et maman Quand Isabelle Bettez a choisi d’avoir un bébé, elle était en plein démarrage de 8D Technologies, qui peinait alors à trouver du financement. « Je me suis dit : ça ne va pas très bien professionnellement, au moins il y aura quelque chose de grandiose dans ma vie personnelle. » Elle ne croyait pas si bien dire : neuf mois plus tard, elle accouchait de jumeaux. « Évidemment, avoir sa propre entreprise — en démarrage, de surcroît —, ça demande beaucoup de temps. Mais ça donne aussi la latitude que les autres firmes n’offrent pas. » Dans son bureau du centre-ville de Montréal, elle a installé un parc pour garder les jumeaux avec elle toute la journée, malgré les regards de certains clients « dépassés par les événements ». Pour Hélène Lee-Gosselin, la maternité a une influence certaine sur l’entrepreneuriat féminin, qu’il s’agisse de la décision de se lancer, ou encore de celle de faire grandir l’entreprise en même temps que ses bouts de chou. « L’entrepreneuriat féminin doit être compris dans le mode de la complexité des trois rôles que jouent les femmes à des degrés différents des hommes : celui de conjoint, de parent et de dirigeant. Le rôle de parent qui revient aux femmes est encore aujourd’hui plus prenant que celui que doivent assumer les hommes. Dans ce contexte, les incertitudes, les risques et la croissance de l’entreprise ont beaucoup plus d’impact sur la vie des femmes. » Pour Isabelle Bettez, c’est donc d’autant plus important de dire aux femmes que les solutions existent, et que c’est possible de le faire. La chef d’entreprise qui enseigne aussi à l’École d’Entrepreneurship de Beauce raconte sans relâche son histoire aux quelques femmes qui se succèdent sur les bancs de l’établissement. « Ce sont des questions qui reviennent tout le temps parmi les femmes, et que je n’entends pas chez les hommes. »
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pionnières Entrepreneuriat
Les
Ces femmes d’affaires légendaires ont su installer durablement leurs entreprises dans le paysage québécois. Elles ont accepté de répondre à deux questions :
Pourquoi et comment ont-elles décidé de créer leur propre entreprise ? Quels conseils auraient-elles aimé recevoir et qu’elles donnent aujourd’hui à toute femme qui aimerait tenter l’aventure de l’entrepreneuriat ?
Propos recueillis par Marine Thomas
Christiane Germain
LILIANE COLPRON
LISE WATIER
Coprésidente, Groupe Germain › Date de création de l’entreprise : 1988 › Nombre d’employés : 500 › Chiffre d’affaires : N/C
Présidente, Première Moisson › Date de création de l’entreprise : 1992 › Nombre d’employés : 1 200 › Chiffre d’affaires : 100 millions
Présidente, Lise Watier › Date de création de l’entreprise : 1972 › Nombre d’employés : environ 200 › Chiffre d’affaires : N/C
J’aime dire que je suis née en affaires : pour moi, partir en affaires n’était pas une décision, mais plutôt un fait accompli ! Mon père a fondé une entreprise et il s’affairait à la faire grandir tout au long de ma jeunesse. J’ai été impliquée dès le début et je me suis rendue compte très tôt que mon chemin serait toujours lié aux projets de l’entreprise familiale.
’ai commencé en affaire par besoin, étant J divorcée à 29 ans avec trois enfants en bas âge, je n’avais pas d’autres choix étant donné que je souhaitais leur procurer une belle éducation et l’accès à la scolarité comme si je vivais en couple. En fait, c’est comme si la vie m’a prise par la main pour m’amener dans ma mission et réussir à faire ce que je devais faire.
’importance de bien s’entourer est L primordiale. Je suis en affaires avec mon frère, Jean-Yves, et nos champs d’expertise se complètent très bien. Toutefois, il faut s’assurer d’avoir les bonnes personnes autour de la table pour chaque étape de croissance de son entreprise. Je ne suis peut-être pas la meilleure personne pour répondre à tous les besoins de l’entreprise à toutes les étapes de son développement. Et cela, il faut avoir l’humilité de se l’avouer et de l’accepter.
Le meilleur conseil que je peux donner à ceux qui commencent : être bien à l’écoute du marché, des besoins des consommateurs et ensuite de persévérer, et ne jamais perdre confiance en son produit et en son entreprise et surtout avoir confiance en son étoile, elle vous guidera.
J’ai bâti mon projet d’affaires en me basant sur ma connaissance profonde des besoins des femmes d’ici, de leur insécurité vis-à-vis leur beauté et surtout des émotions qui les habitent, car pour moi, la beauté est émotion. J’ai débuté ma carrière comme animatrice à la télévision où j’ai appris à connaître des milliers de femmes tout en m’interrogeant sur comment je pouvais les aider à atteindre leur plein épanouissement. La réponse s’est traduite par l’ouverture de l’Institut charme et beauté Lise Watier en 1968, un espace dédié à la beauté et à l’estime de soi. Parce que j’étais insatisfaite des produits que je trouvais sur le marché, j’ai décidé de créer des produits qui répondraient à mes propres exigences. Lise Watier Cosmétiques est née en 1972.
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Croyez en vos rêves, parce que le rêve nous tient et qu’il nous permet de passer à travers toutes les épreuves reliées à notre projet. Je pense que c’est en voulant donner qu’on peut le plus recevoir. L’argent ne devrait pas être la première source de motivation.
FÉVRIER — MARS 2013
Entrepreneuriat
6 Johanne Berry
entrepreneures nous livrent leurs secrets
Cora Tsouflidou
Danièle Henkel
Présidente, Les Services de placement Télé-Ressources Ltée › Date de création de l’entreprise : 1985 › Nombre d’employés : 800 › Chiffre d’affaires : 22 millions
Fondatrice, Restaurants Cora › Date de création de l’entreprise : 1987 › Nombre d’employés : 70 (siège social) › Chiffre d’affaires : Plus de 100 millions
Présidente, Entreprises Danièle Henkel › Date de création de l’entreprise : 1997 › Nombre d’employés : environ 30 › Chiffre d’affaires : N/C
Je suis issue d’une famille d’entrepreneurs où étaient souvent discutées avec animation et passion, des questions financières et autres, traitant de résultats, chiffres de ventes et de gestion de personnel. C’est sans doute de là que me vient mon goût d’être en affaires et assurément, ma décision prise à 29 ans, de créer ma propre entreprise de recrutement et de placement de personnel.
Suite à un pénible divorce, je me suis retrouvée mère monoparentale de trois adolescents, confrontée à la survie familiale sans métier, sans pension alimentaire et sans aucune source de revenu. Voilà ce qui m’a incité à ouvrir le premier petit snackbar en 1987 avec l’argent économisé sou par sou. Très rapidement l’idée merveilleuse des déjeuners s’est emparée de mes membres, de mes facultés cognitives et finalement de toute l’énergie créatrice dont je croyais avoir fait mon deuil depuis longtemps. Tout le monde en parle à son voisin, tout le monde en veut et le petit resto se met à nous enseigner l’organisation, la discipline et, le plus important, l’immense satisfaction que nous ressentons à ravir nos clients. La suite, vous la connaissez sans doute.
J’étais une immigrante, avec quatre enfants et une maman malade dont je m’occupais et lorsqu’on a un sens profond des valeurs, du travail et un souci des besoins de l’humain, on est fondamentalement entrepreneur. Donc, le jour où l’on découvre notre mission, cette inspiration est tellement profonde qu’elle s’impose d’elle-même et tout à coup, notre vie prend un autre sens. Pour moi, ce fut le gant d’exfoliation qui a soulevé toute cette passion et qui est à la base de ce que sont devenues Les Entreprises Daniele Henkel. C’est en effet autour d’un simple gant, vendu de porte en porte, que j’ai réalisé l’ampleur du besoin et autour duquel j’ai créé le concept de prise en charge globale.
J’ai la conviction que lorsqu’on est l’actionnaire unique de son entreprise, la confiance en soi, l’audace, l’intuition et bien sûr, la passion, sont des éléments clés de la réussite. La volonté de réussir part d’un rêve et requiert, pour se concrétiser, une curiosité sans borne pour ne jamais cesser d’apprendre et le désir de développer son sens du leadership et de le cultiver. Enfin, il faut absolument aimer et être passionné par ce que l’on fait au quotidien. À ces éléments de base de la réussite et malgré toute la passion et les convictions qui doivent animer l’entrepreneur, il faut se rappeler que seul, on réussit rarement. Il faut des gens de confiance autour de nous pour discuter franchement des vraies affaires. Enfin, je dirais qu’il est aussi essentiel de rester humble et de se souvenir d’où l’on vient.
J’aurais aimé que quelqu’un m’assure que tout n’est jamais perdu, que la pire misère a toujours en son flanc une intention bénéfique. J’aurais aimé avoir la foi beaucoup plus tôt qu’elle m’est venue ; avoir Dieu dans mon cou me chuchotant la bonne direction, savoir comme je sais aujourd’hui, que tout a été parfait et que je suis en permanence au bon endroit, au bon instant.
Premières en affaires
Avant de se lancer en affaires, je dirais qu’il faut d’abord une vision, une idée qui vous passionne, vous motive et vous soulève. Cette passion, elle doit vous mener à servir l’économie, d’une part, mais aussi vos semblables et surtout vous-même. Je dirais aussi qu’il faut se lancer en affaires pour les bonnes raisons, c’est-àdire en accord avec nos convictions et nos valeurs… Il faut surtout regarder autour de soi et écouter ce que les autres ont à dire dans le but d’apprendre et de nourrir notre projet. Dernier conseil : soyez prêt à travailler et à faire des sacrifices. Si vous rêvez de la belle vie, du bon temps et de l’argent facilement gagné, pensez à faire autre chose !
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Entrepreneuriat
Des petits entrepreneurs
en herbe Semer les graines de l’entrepreneuriat dès l’école primaire pourrait contribuer à développer de nouvelles habiletés chez les enfants et à contrer le décrochage scolaire. C’est du moins l’objectif du Réseau québécois des écoles entrepreneuriales et environnementales.
Par Nathalie Côté
« Les jeunes développent des qualités comme la créativité, la confiance en soi, l’esprit d’équipe, la ténacité, le leadership, etc. » Claude Ruel directeur général du Réseau québécois des écoles entrepreneuriales et environnementales
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L
e projet est né dans une école d’Alma, il y a près de 25 ans. Les élèves récupéraient notamment le papier pour fabriquer des cartes de Noël. Aujourd’hui, le Réseau regroupe 86 établissements, dont 70 au primaire. À l’automne 2011, le gouvernement québécois a d’ailleurs annoncé la création d’une vingtaine d’écoles primaires entrepreneuriales. À cela s’ajoutent un programme d’entrepreneuriat-études dans une dizaine d’écoles secondaires et un projet entrepreneurial dans sept autres. Antony Rouillard, lui, est allé frapper directement à la porte du CLD Abitibi pour se lancer en affaires. L’été dernier, l’adolescent de 14 ans a créé Cool glacé. « Je rêvais de devenir entrepreneur depuis mon enfance. Dès l’âge de sept ans, j’ai mis sur pied mon petit magasin dans le sous-sol familial et j’invitais mes voisins pour vendre des friandises, raconte-t-il. Par la suite, j’ai participé à diverses entreprises et projets qui me passionnaient. Mais un jour, j’ai décidé de créer mon propre succès. Aujourd’hui, j’ai mon entreprise et mon emploi grâce à mon vélo de friandises glacées. » Ces vocations sont toutefois trop rares, selon le gouvernement. D’où l’idée d’initier les jeunes à l’entrepreneuriat à l’école.
FÉVRIER — MARS 2013
L’entrepreneuriat à l’école L’objectif des écoles entrepreneuriales n’est pas de former de mini gens d’affaires. Il s’agit plutôt de créer des projets où les enfants sont engagés tout en réalisant différents apprentissages. « Nous favorisons l’esprit d’entreprendre, souligne Claude Ruel, directeur général du Réseau. Les jeunes développent des qualités comme la créativité, la confiance en soi, l’esprit d’équipe, la ténacité, le leadership, etc. » Celles-ci peuvent être utiles autant à un entrepreneur qu’à un employé, fait-il valoir. Fabrication de cartes de souhaits, opération d’une joujouthèque, ouverture d’une boutique de fournitures scolaires, il y en a pour tous les goûts. À l’école primaire des Cœurs-Vaillants, dans la région de Québec, plusieurs micros entreprises ont été créées. « C’est très motivant pour les enfants. Les différentes tâches permettent de voir ressortir leurs forces. C’est très bon pour leur estime de soi. Pour certains, ça contribue à améliorer leur rendement scolaire », témoigne Geneviève Pigeon, une enseignante de sixième année. Au secondaire aussi les projets pullulent. « Nous allons expérimenter, d’ici 2014, une filière entrepreneuriale dans une dizaine d’écoles secondaires, indique M. Ruel.
Entrepreneuriat
Ben entreprend de partager ses valeurs
Dans une option art-entrepreneuriat, par exemple, les jeunes peuvent organiser un concert, de sa création à la vente de billets en passant par la promotion. L’objectif est de développer leurs réflexes entrepreneuriaux. » Au deuxième cycle du secondaire, on retrouve également un cours de sensibilisation à l’entrepreneuriat. Certaines écoles secondaires privées initient aussi les adolescents au monde des affaires. Le Collège François-de-Laval, par exemple, offre des conférences à ses élèves de cinquième secondaire. Une dizaine de personnalités viendront leur parler de finance et d’économie durant l’année scolaire. L’été prochain, certains de ses étudiants participeront également à un projet-pilote : un camp de vacances à l’École d’Entrepreneurship de Beauce. Enfin, le Concours québécois en entrepreneuriat propose depuis plusieurs années un volet étudiant s’étendant de la première année à l’université. L’an dernier, il a fait vibrer la fibre entrepreneuriale de quelque 45 500 élèves. Ceux-ci ont réalisé près de 2 400 projets ! Naître ou devenir entrepreneur ? Certains enfants, comme Antony Rouillard, semblent avoir des dispositions naturelles pour l’entrepreneuriat. C’était aussi le cas du célèbre homme d’affaires Louis
Garneau, qui vendait déjà des journaux sur le perron de l’église à dix ans ! S’il devait s’absenter, il proposait son boulot en sous-traitance à un ami! Ses parents l’ont toujours encouragé dans ses projets. « Il devrait y avoir plus de place pour l’entrepreneuriat au Québec, plus de place pour faire rêver les jeunes. Souvent, ceux qui démarrent une entreprise ne sont pas les plus doués et les plus disciplinés à l’école. Ce sont des gens fonceurs, créatifs, qui ont le goût d’inventer et de faire les choses à leur façon », plaide l’entrepreneur, lui-même un ancien élève lunatique. M. Ruel estime que l’école apprend trop souvent aux enfants à être passifs, plutôt qu’à entreprendre. « L’enfant naît entreprenant. C’est la société qui lui fait perdre progressivement cette disposition naturelle », tranche l’ancien enseignant. Les intervenants impliqués dans le Réseau sont convaincus des bienfaits de leur approche. Ceux-ci n’ont toutefois pas encore été démontrés scientifiquement. L’organisme souhaite qu’un chercheur en évalue l’impact au cours des prochains mois. Mais en attendant, les enseignants constatent quotidiennement que les projets soulèvent l’enthousiasme des enfants.
Premières en affaires
Sensibiliser les enfants aux valeurs entrepreneuriales dès l’âge de six ans, voilà le « projet parascolaire » de Julia Gagnon. Directrice des ventes dans l’entreprise familiale et étudiante à l’École d’Entrepreneurship de Beauce, elle a lancé cet automne la collection de livres Ben entreprend. À travers la construction d’une cabane dans un arbre ou l’apprentissage de la planche à neige, Ben découvre différentes valeurs comme la persévérance, l’attitude positive et l’entraide. Cette collection a d’abord été créée pour donner un coup de pouce au fils aîné de Mme Gagnon, qui éprouvait des difficultés d’apprentissage en première année. « Je me suis mise à penser à ce que j’apprenais moi-même quant aux valeurs entrepreneuriales. J’étais convaincue que celles-ci pouvaient l’aider à réussir à l’école », raconte-t-elle. Confronté à un problème, son petit personnage fouille dans son coffre à outils pour dénicher une valeur pour l’aider. « Les livres ont beaucoup aidé mon fils. Son enseignante me dit qu’il lui parle des valeurs qu’on y retrouve quand il a de la difficulté. Son attitude a changé », assure Mme Gagnon. L’objectif n’est pas de faire des jeunes lecteurs le prochain Jean Coutu. « Je souhaite que les enfants réalisent qu’ils peuvent entreprendre et réaliser de petits projets. Si plus tard, ils deviennent entrepreneurs, tant mieux, il en manque actuellement. Mais avant tout, le but est de proposer de belles valeurs », souligne-t-elle. Jusqu’à maintenant, trois livres ont été publiés, mais plusieurs autres devraient suivre.
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Entrepreneuriat
Elim Chew entrepreneure rebelle Il faut une bonne dose de culot pour se lancer en affaires, dit la Singapourienne, fondatrice de la chaîne de vêtements 77th Street, qui fait un malheur en Asie.
Par Émilie Bourget
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ans le paysage conservateur du Singapour des années 80, Elim Chew détonnait avec ses cheveux aux couleurs non orthodoxes et ses vêtements bigarrés, un style rapporté de ses trois années passées à Londres où elle a appris le métier de coiffeuse. Une mode inspirée de la rue, à saveur Cindy Lauper et Madonna. Dans son salon de coiffure, ouvert sitôt de retour d’Angleterre, ses clientes lui demandaient : « Où avez-vous acheté vos boucles d’oreilles ? Quelle est cette couleur dans vos cheveux ? Où puis-je trouver un chandail comme le vôtre ? » Celle qui allait recevoir quelques années plus tard le prix de « l’entrepreneure la plus prometteuse de Singapour » a aussitôt flairé la bonne affaire. Le salon de coiffure lui rapportait suffisamment de liquidités pour qu’elle se mette à rêver d’exploiter ces nouveaux besoins vestimentaires qu’elle voyait émerger dans son pays natal, notamment chez les jeunes, en quête de marques bien à eux. « J’y ai vu une niche », dit-elle en entrevue à Premières en affaires. De là est née, au milieu des années 80, la première boutique 77th Street,
devenue depuis une chaîne de quelque 14 boutiques en Asie. Au début, elle importait ses vêtements, aujourd’hui, elle crée ses propres collections. Elim Chew possède aussi plusieurs centres commerciaux, dont un à Beijing. À 47 ans, elle veut aussi redonner : elle a cofondé le Singapore Street Festival et le Young Entrepreneur Mastery, un incubateur qui encourage l’entrepreneuriat chez les décrocheurs, ainsi que le projet PaTH (Pop and Talent Hub) qui offre du mentorat et un réseau de distribution aux artistes. Le magazine Forbes l’a d’ailleurs nommée « héroïne asiatique de la philanthropie 2010 ». Elle est aussi membre d’une vingtaine de conseils d’administration et est reçue régulièrement à Davos. Soyez délinquants Comment cette fille d’un fonctionnaire et d’une coiffeuse a-t-elle eu cette fibre entrepreneuriale ? À l’école, elle n’était pas une élève très vaillante, dit-elle. « Les gens disent qu’il faut étudier fort, aller à l’université, obtenir un diplôme, puis se chercher un bon emploi. Je n’ai rien fait de cela ! »
Premières en affaires
« Les gens disent qu’il faut étudier fort, aller à l’université, obtenir un diplôme, puis se chercher un bon emploi. Je n’ai rien fait de cela ! » ELIM CHEW
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Entrepreneuriat
« Plus on vous dit que vous ne pourrez pas le faire, plus vous voudrez prouver le contraire » ELIM CHEW
Mais elle avait le tempérament… Dans une entrevue au réseau BBC, elle déclarait que les gens qui lancent des entreprises devaient être des rebelles, voire des délinquants juvéniles… « Plus on vous dit que vous ne pourrez pas le faire, plus vous voudrez prouver le contraire », a-t-elle dit. Je lui demande si ce genre de comportement n’est pas plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. « Oui, il est habituellement plus fréquent chez les hommes. Questions de culture, d’environnement… Bien des femmes, inconsciemment, associent l’entrepreneuriat à un fief masculin. Mais il y a une tendance croissante chez les femmes qui les pousse à faire leur marque dans le monde. » Elim Chew ne l’a pas toujours eu facile. Elle a commis des erreurs, perdu de l’argent. 77th Street a mis des années à atteindre la rentabilité. Mais ma foi et ma détermination ont été inébranlables, dit-elle. « Les erreurs sont des courbes d’apprentissage : plus vous en faites, plus vous apprenez à ne pas les répéter, et si vous le faites, vous connaissez déjà les solutions pour les surmonter. Je me répétais à moi-même que je ferais mon premier million de dollars avant l’âge de 25 ans. Eh ! bien, c’est arrivé. » Des défis et toujours la passion Le commerce de détail a bien changé depuis les débuts d’Elim Chew. L’Asie a connu un boom économique, sa maind’œuvre, maintenant plus éduquée, aspire à de meilleurs salaires. À Singapour, où le taux de chômage est très bas, recruter du personnel est une sinécure, dit-elle. Mais
ces employés sont au cœur même de la réussite d’une entreprise. « Sans eux, il n’y a pas de croissance possible. » Le commerce électronique est aussi venu chambouler l’univers de la mode. Elim Chew le voit davantage comme une opportunité qu’une menace. « Internet permet de rejoindre le monde, ce que ne peut pas faire une boutique dans une localité délimitée. Il faut en profiter. Nous le faisons avec notre site. » 77th Street fait affaire avec un fournisseur de services logistiques japonais qui représente plus de 150 marques de mode au Japon et ailleurs en Asie. Il y aura, bien sûr, d’autres défis pour cette entrepreneure, toujours à l’affût, dit-elle, de nouvelles idées. Et qui désire, plus que tout, transmettre sa passion aux jeunes générations, notamment aux femmes. « Je leur dis : suivez votre passion. Faites quelque chose que vous aimez. En étant passionné, les chances de réussite sont beaucoup plus élevées. Si vous pensez que des gens sont prêts à payer pour les produits et services que vous offrez, alors qu’est-ce qui vous retient ? » Mais pour faire ce grand pas en avant, il faut d’abord se débarrasser de ses appréhensions, de ses peurs. « Et gardez à l’esprit que tout ce que vous offrez doit avoir une valeur que les gens seront prêts à payer pour obtenir. » Et il faut bien se connaître. « Le défi le plus important, c’est soi-même. Comme Henry Ford a dit : « Si vous pensez que vous pouvez le faire, alors faites-le. Si vous ne le pensez pas, vous en avez bien le droit aussi ! »
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La décision de louer des espaces ou d’acheter une propriété implique des investissements importants et engage votre société, il vaut toujours mieux s’entourer de conseillers qui partagent votre vision et comprennent clairement vos objectifs.
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Caroline Néron présidente, bijoux caroline néron
Une brillante réussite A sparkling success « Je me suis lancée en affaires pour être plus autonome et être maître de mes décisions. Je voulais m’assurer que je serais en mesure de créer toute ma vie. » “I went into business to be more independent, to be master of my decisions. I wanted to make sure I could create for the rest of my life.” Par Marine Thomas
Crédits : Photos : Crila / www.crilaphoto.com ; Assistant photo : Sébastien Miron Direction artistique : Java Communications Traduction : Tina Verni
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« Autant j’étais très créative, autant il y avait un côté de moi qui était plus cartésien et qui voulait faire des affaires. »
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e Caroline Néron, on connaît beaucoup la carrière d’actrice et de chanteuse. Mais, derrière l’artiste se cache également une femme d’affaires aguerrie qui a su mener la petite ligne d’accessoires montée dans sa cuisine à une grande marque de bijoux au chiffre d’affaires annuel de 15 millions en seulement huit ans. Cette originaire de Boucherville a grandi dans la même rue que Nathalie Simard. « C’est elle qui a créé mon premier rêve de devenir une artiste parce que je voyais que c’était un rêve qui était accessible. » À huit ans, elle se remémore demander constamment à sa mère d’avoir un gérant. « Ils ne comprenaient pas que c’était déjà ça mon métier et que j’étais déjà en retard dans ma business. Déjà, je considérais ça comme une business ». À son désir de jouer s’ajoute un sens des affaires déjà très prononcé. « Autant j’étais très créative, autant il y avait un côté de moi qui était plus cartésien et qui voulait faire des affaires. » Longtemps, elle va faire coïncider ces deux aspects de sa personnalité. Plus jeune, elle a l’idée de revendre les balles qu’elle retrouve dans
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e know her as an actress and a singer. But Caroline Néron is also the face behind a highly successful jewellery business, with annual sales of $15 million in only eight years since its launch as a home-based start-up. The Boucherville native grew up on the same street as Nathalie Simard. “She’s the one who inspired me to become an artist because it was a dream I knew could come true.” At the tender age of eight, she demanded that her mother find her a manager. “They didn’t understand that that this was my job and I was already falling behind in my career. I already considered it a business.” And although she was only a child playing grown-up, she was already taking charge. “As much as I was creative, I also had a nose for business.” These two aspects of her personality became perfectly aligned before long. First, she started selling the golf balls she found on the adjacent course. Then, at 17, she shot her first commercials and while waiting for her acting career to take off, she started selling dried flower baskets, “It was very much in vogue at the time. A friend and I
le golf derrière chez elle et passe des heures assise à les préparer et attendre les clients. À 17 ans, elle tourne ses premières publicités, mais en attendant que sa carrière démarre, elle décide de lancer une compagnie de petits paniers de fleurs séchées. « C’était très à la mode, je faisais ça avec une amie à temps perdu et je me suis dit, pourquoi pas se partir une business ». En trois semaines, elle réussit à vendre 300 petits paniers à réfrigérateurs à Stokes Le Rouet. Douée avec les chiffres, elle s’inscrit en finance à McGill. Puis elle obtient son premier rôle dans Diva, enchaîne les tournages et quitte finalement l’université avant d’avoir fini son baccalauréat. Après plusieurs années, elle réalise un autre rêve qui lui est cher : sortir un album. Là, elle doit travailler avec des gérants. Mais elle ne peut s’empêcher de négocier à leur place et leur dire quoi faire. Exaspéré, avant de claquer la porte, l’un d’eux lui sort : « tu n’as qu’à te gérer toute seule ! » Elle le prend au mot et décide de sortir son deuxième album par elle-même. Finalement, ce ne sera pas le succès escompté. « Je me suis plantée, le milieu n’a pas vraiment compris l’idée que j’avais derrière la tête avec cet album-là. ».
Le souci du détail Un revers qu’elle saura transformer en opportunité. À trente ans, elle réalise qu’elle ne veut pas être à la merci des producteurs et décide de se créer sa propre chance. « Je me suis lancée en affaires pour être plus autonome et être maître de mes décisions. Je voulais m’assurer que je serais en mesure de créer toute ma vie. » Elle a l’idée de créer des bijoux alors qu’elle magasine à Las Vegas avec son compagnon de l’époque. « J’ai toujours eu le souci du détail, j’adorais l’accessoire en général, pour moi c’est ce qui définit un look, c’est ce qui fait ressortir la lumière, ressortir les vêtements ». Elle emprunte 10 000 dollars à son compagnon et en trois semaines, lance sa propre compagnie, contre l’avis de tous ceux qui l’entourent pour qui les artistes font les pires gestionnaires. Mais Caroline Néron a confiance en ses capacités et son instinct. « D’une certaine manière, l’entrepreneur est toujours un visionnaire, il voit un chemin, et même s’il ne sait pas comment s’y rendre, il connaît son objectif de fin. Mais les gens autour de toi ne sont pas dans ta tête, pour eux c’est difficile de concevoir que la petite compagnie de
would make these baskets in our free time, so I thought, why not start a company.” Within weeks, she managed to sell 300 small baskets to Stokes Le Rouet. Since she had an obvious knack for numbers, she enrolled in Finance at McGill. Soon after however, she landed her first role in Diva and with it came a demanding shooting schedule. She would not complete her degree. Years later, she realized another dream she held dear: she recorded an album. While working with managers to develop her music career, she insisted on negotiating her own terms. One of those managers stomped out, exasperated, shouting that she should just manage herself… words she took to heart. But the second album turned out to be a commercial failure. “It bombed! The music world hadn’t really understood the idea behind the album back then.”
« l’entrepreneur est toujours un visionnaire, il voit un chemin, et même s’il ne sait pas comment s’y rendre, il connaît son objectif de fin. »
Attention to detail The setback would soon turn into opportunity. Caroline Néron was thirty years old and determined to shape her own destiny, “I went into business to be more independent, to be master of my decisions. I wanted to make sure I could create for myself and for the rest of my life.” She never again wanted to be at the mercy of producers. She was shopping in Las Vegas with her then-boyfriend when she had a eureka moment: she would delve into the world of jewellery. “I've always had an eye for detail and I love accessories in general. Jewellery really completes a look, it’s what brings out the light and makes your clothes sparkle.” She borrowed $10,000 dollars and set her plan afoot. Against all odds and in spite of the naysayers who warned that artists make bad managers, the budding artist-slash-entrepreneur stayed true to her ambition. “The entrepreneur is always a visionary, he sees a path, and even if he doesn’t know the way, he envisions the ultimate goal. People around you aren’t inside your head; it’s difficult for them to imagine that this small jewellery business could one day become a major company.
« À partir du moment où tu délègues, tu deviens plus efficace car tu te permets un peu plus de recul et c’est là que tu te développes. »
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bijoux que tu vas te partir, va devenir un jour une grande entreprise. Mais, pour moi c’était très clair. » Ne connaissant rien de cet univers, elle embauche une designer avec qui elle va cocréer sa première ligne de trente bijoux. Ne possédant aucun contact dans ce milieu, elle décide d’appeler spontanément Les Ailes de la mode, pour solliciter une rencontre. Ces derniers sont enthousiastes, et le soir même, elle choisit l’emplacement de son premier kiosque. Peu de temps après, elle reçoit l’appel d’une bijouterie à Victoriaville qui veut avoir sa ligne. « Cela m’a ouvert à l’idée qu’il n’y avait pas que les grandes surfaces, mais aussi tous les particuliers. » Elle décide alors de se mettre sur la route et de faire le tour de la province afin de dénicher de bons emplacements de bijouteries et de boutiques. En quelques mois, elle se constitue une trentaine de clients et la compagnie décolle. Les jaloux ne pourront pas s’empêcher d’attribuer son succès rapide à sa notoriété. Mais lorsqu’on lui pose la question, Caroline Néron est sceptique : « Tu ne peux pas te reposer sur ton nom parce qu’au bout de la ligne, tu dois le vendre ton produit. Ça peut t’aider au départ, peut-être pour aller chercher quelques entrevues et encore là... Il n’y a rien qui vienne sans travail. » Et les heures de travail, Caroline Néron ne les compte plus. Seule dans sa cuisine, elle monte ses bijoux ou sillonne les routes pour vendre ses produits et accumule de 80 à 100 heures par semaine. Finalement, elle engage sa première employée, une représentante qui la remplace sur la route. Un moment décisif selon elle. « C’est là que j’ai senti que je commençais à devenir une compagnie. Au départ, tu penses que tu peux faire tous les postes, tu fais toutes les heures possibles au monde. Tu es tellement dévouée à ton projet que tu ne penses pas qu’il y ait quelqu’un qui va pouvoir en faire autant. Mais à partir du moment où tu délègues, tu deviens plus efficace, car tu te permets un peu plus de recul et c’est là que tu te développes. » Toujours en s’autofinançant, notamment avec ses projets de comédienne, elle continue progressivement à embaucher jusqu’à ce que Bijoux Caroline Néron soit constituée d’une équipe de huit personnes, dont six monteurs. Avec pour siège social, la propre cuisine de Caroline Néron et plus tard, le sous-sol de son nouveau condo. Mais avec une croissance toujours plus rapide, elle finit par déménager dans un cinplex sur Saint-Denis, un ancien bureau de dentiste qu’elle aménage. Aujourd’hui, les 150 employés sont installés dans un 9000 p2 dans Griffintown qui est déjà rendu trop petit. « C’est toujours allé très vite, sûrement à cause de moi et de mes ambitions. J’aurais pu prendre plus mon temps, mais c’est dans ma nature de voir grand et de vouloir grandir le plus vite possible. »
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In my mind though, it was crystal clear.” Nonetheless, she knew little about the business so she decided to hire a designer. Together they would craft a first collection of thirty pieces. With no contacts in the field, she picked up the phone and called Les Ailes de la Mode to ask for a meeting. Representatives for the retailer accepted and that same evening she chose the spot for her first kiosk. A short time later, she received a call from a woman who owned a jewellery store in Victoriaville and wanted to carry the line. “It opened my eyes to the possibility that there were not only big commercial spaces, but individuals as well.” She took to the road and travelled throughout Québec looking for welllocated jewellers and boutiques. With some thirty clients in hand, the business was well on its way. The envious cannot help but attribute her early success to her fame. But when asked, Caroline Néron is quick to point out, “You can’t just rely on your name because at the end of the day, you have a product to sell. It can help you get started perhaps, maybe get you some interviews... But you get nothing for nothing. Things happen thanks to hard work.” As for the working hours, this entrepreneur just stopped counting. She worked on her jewellery alone in her kitchen or travelled around the province to sell it, putting in 80 to 100 hours a week, until she finally hired her first sales rep. It was a pivotal moment, “That’s when I felt it was really the start of something big, I was beginning to become a company. Initially, you think you can do it all yourself and you are so devoted and attached to your project, you don’t think there is anyone out there who can do as much as you. But once you start delegating, you break away a little and by extension become more efficient − that’s when you can start growing the business.” With her own money, earned mostly through acting gigs, she continued to hire. She built a team of eight, including six jewellery makers who would gather in her kitchen at first and in the basement of her new condo later. She then moved to a former dentist's office on St-Denis before renting a major 9,000 square foot space in Griffintown, which is already bursting at the seams. “It all happened so fast, I guess that’s because I’m very ambitious. I could have taken more time but it’s in my nature to think big and grow as fast as possible.”
« Un bon entrepreneur va prendre des risques. Or, prendre des risques, cela veut dire faire des erreurs et subir des échecs. Mais il faut considérer ses échecs comme une période d’apprentissage. »
Risques et échecs Malgré ce succès fulgurant, Caroline Néron n’a pas peur de parler de ses échecs. « La première chose qu’il faut réaliser si on a le goût de se lancer en affaires, c’est qu’un bon entrepreneur va prendre des risques. Or, prendre des risques, cela veut dire faire des erreurs et subir des échecs. Mais il faut considérer ses échecs comme une période d’apprentissage. » L’échec le plus marquant reste sûrement sa tentative prématurée d’expansion à l’international. Avec un chiffre d’affaires de 300 000 dollars et des centaines de clients, elle rêve désormais de conquérir le marché européen. Profitant de son passage à Cannes lors de la présentation de son film avec Denys Arcand, elle monte à Paris et obtient dix jours de présentation de ses bijoux aux Galeries Lafayette pendant lesquels, elle fait elle-même la vendeuse. Encouragée par les réactions positives, elle décide de se lancer et d’ouvrir cinq kiosques dans les Galeries Lafayette à travers l’Europe. « Une grosse erreur » reconnaît-elle avec le recul. Sur les conseils d’un fiscaliste, elle décide pour la première fois de faire un plan d’affaires et de faire appel au prêt d’une banque. Investissement Québec lui assure le prêt, et pour payer le fiscaliste et un conseiller financier, elle leur cède chacun 5 % des parts de son entreprise. Enfin prête, elle fait construire ses kiosques et embauche des vendeuses à travers des agences. Au bout d’un mois, elle a perdu 100 000 $ et doit tout arrêter. « Il aurait fallu que j’aie plus d’argent, le temps de me faire un nom, mais vu que c’était trop pour moi et mes finances, j’ai décidé de tirer la plug, revenir au Québec pour solidifier ma base et remettre le projet de l’international à plus tard. » Elle rachète également ses deux 5 % à prix d’or. Malgré tout, elle ne regrette rien. « C’est là que j’ai eu la plus belle prise de conscience. Je me suis mise à analyser mes affaires et les chiffres moi-même, et cela m’a permis de réfléchir à comment réduire mes coûts et financer mon développement. »
With success comes failure In spite of her many successes, Caroline Néron doesn’t shy away from discussing the failures. “The first thing you have to accept if you intend to go on your own is that entrepreneurs have to take risks. Taking risks means making mistakes and sometimes failing, but we have to learn from those setbacks.” The most important lesson she learned followed a premature attempt to branch out. With a turnover of 300 thousand dollars and hundreds of clients, she felt ready to conquer Europe. While attending the Cannes film festival to promote a film with Denys Arcand, she took the opportunity to present her collection at the Galeries Lafayette department store, where she herself was doing the selling. The success of this small venture spurred her on to open five more sales points at Galeries Lafayette stores across Europe. “It turned out to be a big mistake,” she admits. On the advice of a tax specialist, she drew up a business plan and obtained a loan from Investissement Québec. To cover their fees, she gave the tax specialist and the financial advisor 5% each of the company shares. She then went on to build kiosks and hire sales people through agencies but within a month, she was $100,000 in the red and had to put on the brakes. “I needed a lot more time and money to build my brand, it was too much for me so I pulled the plug, came back to Quebec to solidify my base and postponed the expansion abroad.” She also bought back the shares at a premium. Still, she has no regrets. “It forced me to take stock of the situation. I started to analyze the business and the numbers myself and to think of how to reduce costs and finance growth.”
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Entrepreneure créative Un an plus tard, Caroline Néron a une nouvelle idée : aller directement au consommateur en créant son propre kiosque avec l’argent qui lui reste du prêt. En mai 2008, elle rencontre les responsables du Carrefour Laval qui lui donnent un bon emplacement. Un mois plus tard, elle est vendeur numéro un au pied carré en bijouterie. Enceinte à ce moment-là, elle se donne comme objectif l’ouverture de trois nouveaux points de vente avant son accouchement prévu en octobre. Pari tenu puisqu’en septembre, elle est désormais présente à Anjou, Sherbrooke et Promenades Saint-Bruno. Lorsque la période des Fêtes arrive, l’entreprise se retrouve même à court de stock pour fournir tous les kiosques, et entre chaque allaitement, Caroline Néron se retrouve à faire de la production avec ses monteurs. En un an et demi, son chiffre d’affaires explose, et passe de 800 000 à 10 millions. « C’était la meilleure décision que j’ai prise à vie. Et puis, cela m’a aussi permis de mieux comprendre mon marché, sentir les tendances et ce qui marche. Malgré toute ta créativité, tu dois toujours garder le consommateur en tête. » Aujourd’hui présente dans 17 boutiques, Bijoux Caroline Néron réalise un chiffre d’affaires annuel de 15 millions. Un chiffre qui devrait bientôt croître nous confie-t-elle. En effet, elle n’a pas renoncé à son désir de dépasser les frontières québécoises. Enfin prête à affronter les marchés internationaux, elle s’est installée à l’automne dernier dans un showroom rue de la Paix à Paris, qu’elle partage avec la Québécoise Shan. Et elle compte sur la distribution, moins chère, plutôt que de partir ses propres points de vente, pour vendre ses bijoux. « Accepter d’avoir des refus et des échecs, ça fait partie du processus. Je suis quelqu’un de positif, il y a toujours une solution. C’est juste important de ne pas répéter les mêmes erreurs et assimiler ce qu’on apprend. » Aujourd’hui, c’est une entrepreneure pleine de succès, entourée d’une équipe passionnée et une maman comblée. « Ma fille m’a amené beaucoup dans ma vie, mais comme entrepreneure, elle m’a surtout apporté de la discipline. Je voulais passer du temps avec elle et donc je ne pouvais plus faire 11 heures de travail par jour, alors cela m’a rendue plus efficace dans mon travail. Et puis cela t’apprend à garder les pieds sur terre. Le problème de l’entrepreneur, c’est qu’il n’a que ça en tête, il dort avec sa compagnie, il se lève avec sa compagnie. Il faut décrocher afin de revenir encore plus stimulé. »
Creative entrepreneur A year later, Caroline Néron picked up and opted for a whole new approach: go directly to the consumer by creating her own point of sale with leftover funds from the loan money. In May 2008, she met representatives from Carrefour Laval who gave her a good location. A few weeks later, she was the top jewellery retailer per square foot. Although she was expecting a child at the time, her goal was to open three new outlets before her October due date. And so she did: by September, she had opened in Anjou, Sherbrooke and Promenades St-Bruno. With the approaching holiday season merchandise was running low and couldn’t keep up with demand. So, in-between feedings, this indomitable businesswoman found herself working with her jewellery assemblers to replenish the stocks. A year and a half later, sales skyrocketed, reaching a whopping $10 million. “It was the best decision of my life because it helped give me a better understanding of market trends, of what works. Despite your creative strengths, you have to keep the consumer in mind.” The Bijoux Caroline Néron collection is now available in 17 stores, with sales nearing $15 million a year − a figure that is sure to grow, she tells us. Still intent on expanding and exporting, she finally did break into the international market. Last fall, she launched her line in a Parisian showroom on rue de la Paix that she shares with Québec swimsuit maker Shan. To keep costs down, her business model is based on distribution rather than direct sales. “Accepting rejection and failure is just par for the course. I maintain a positive attitude, I know there’s always a solution. It's important not to repeat the same mistake twice and to learn from your lessons.” Today, Caroline Néron is an accomplished entrepreneur, supported by a passionate team. She is also a contented mom, “My daughter brought a lot to my life, but most of all she has forced me to become more disciplined. I wanted to spend time with her so I could no longer work 11 hours a day. I had to manage my time more efficiently. And she also taught me to stay grounded. The problem for entrepreneurs is that the business is always with you, you go to sleep with your company, you wake up with your company. But sometimes you have to learn to let go so you can come back kicking.”
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près une année riche en événements, Premières en affaires a fini l’année en beauté lors d’un 5 à 7 exceptionnel. Le 26 novembre 2012, près de 200 personnes de la communauté d’affaires du Québec se sont réunies afin de célébrer des femmes d’exception dans le domaine de l’économie municipale. Les huit Incontournables ont été honorées et la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, a donné une entrevue devant les convives, animée par la journaliste Françoise Guénette. Merci à tous pour votre présence !
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Ne manquez pas les prochains événements 2013 du magazine, consultez le calendrier sur notre site Internet premieresenaffaires.com.
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14 1 De gauche à droite : Margarita Lafontaine, éditrice de Premières en affaires accompagnée de Caroline St-Hilaire, mairesse de Longueuil et Lucie Dutil, vice-présidente, ressources humaines, Bell Canada. 2 Lucie Dutil, vice-présidente, ressources humaines, Bell Canada annonce les huits Incontournables de l’économie municipale.
7 Caroline St-Hilaire, mairesse de Longueuil. 8 En blanc, l’Incontournable Esther Lapointe, directrice générale, Groupe Femmes, Politique et Démocratie.
3 Les huit Incontournables de l’économie municipale 2012.
9 À droite l’Incontournable Andrée Cossette, CPA auditrice, CA vérificatrice générale, Ville de Trois-Rivières, entourée de sa famille et ses collègues.
4 Jacynthe Audette, vice-présidente, groupe Transactions, PwC annonce l’entrevue devant public qui va suivre.
10 À gauche l’Incontournable Véronique Proulx, directrice, centre des affaires internationales, Laval Technopole.
5 L’entrevue devant public avec Caroline St-Hilaire, mairesse de Longueuil, animée par Françoise Guénette.
11 Au centre l’Incontournable Dominique Laverdure, présidente, Chambre de commerce de Mont-Tremblant
6 Françoise Guénette, anime l’entrevue devant public de Premières en affaires.
15 12 Au centre, l’Incontournable Johanne Goulet, directrice générale, Société d’habitation et de développement de Montréal entourée de ses collègues. 13 Au centre, l’Incontournable Pascale Fortin, chef du service du traitement des eaux et de la planification des infrastructures, direction du génie, Ville de Longueuil accompagnée de ses collaborateurs. 14 À gauche, l’Incontournable Manon Barbe, mairesse de l’arrondissement de LaSalle et présidente de la Conférence régionale des élus de Montréal. 15 Au centre, l’Incontournable Doryne Bourque, vice-présidente Solutions municipales, Acceo Solutions
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Portrait de 8 femmes Elles carburent aux défis et engendrent de la richesse grâce à leurs idées. Créatrices, elles innovent dans leur domaine respectif en faisant preuve de leadership et en assurant une bonne gestion des ressources et des personnes qui travaillent avec elles. Voici ces Incontournables de l’entrepreneuriat que vous voudrez absolument connaître. A Portrait of 8 women Fueled by the challenges before them, they help generate wealth with their ideas. They create and innovate through leadership and sound management of resources and people. These women are the who’s who of entrepreneurship that you absolutely should know.
Photos : Bénédicte Brocard/photoatwork.com Assistant photo : Phil Bernard Maquillage/Coiffure : Amélie Bertrand Textes des Incontournables : Charline-Ève Pilon Traduction : Tina Verni
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LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Danielle Danault Fondatrice, présidente Founder and President Cardio Plein Air
L’activité physique s’avérait un domaine inévitable pour Danielle Danault qui a été danseuse de ballet pendant près de 20 ans. « La passion du corps, du mouvement, elle est ancrée en moi depuis toujours. » Elle a étudié à HEC en administration avant de bifurquer vers des études universitaires en danse puis en éducation physique. L’idée de Cardio Plein Air lui est venue en 2000 lorsqu’elle a vu le potentiel des parcs, jumelé à l’entraînement. Une équation qui s’est rapidement transformée en succès: elle compte aujourd’hui 20 000 abonnements, 38 franchises et 400 instructeurs, à travers la province. Travaillante et persévérante, l’entrepreneure poursuit avec encore autant de fougue, sa mission de rendre l’activité physique accessible et à la portée de tous.
The field of physical fitness was a natural choice for Danielle Danault, who had been a ballet dancer for almost 20 years. “My deep-rooted passion for body and movement is indelible.” She studied business administration at HEC before going back to university to pursue studies in dance and physical education. The idea of Cardio Plein Air came to her in 2000 when she saw the potential of combining parks with outdoor training. It turned out to be a winning combination: today, the company has 20,000 members, 38 franchises and 400 instructors across the province. Hard work and perseverance are key for this entrepreneur who is driven to making exercise and physical activity accessible to everyone.
LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Nathaly Riverin
Directrice générale Director general École d’Entrepreneurship de Beauce
Avec plus de 20 ans d’expérience en entrepreneuriat, Nathaly Riverin a toujours cherché à mettre de l’avant les idées les plus stimulantes. Elle a débuté dans le milieu universitaire où elle a enseigné l’économie et la gestion des PME pour ensuite joindre les rangs de la Fondation de l’entrepreneurship du Québec. Il y a cinq ans, elle a créé un projet de toutes pièces : l’École d’Entrepreneurship de Beauce. Cette institution, véritable exemple de réussite, est un lieu d’apprentissage pour les entrepreneurs chevronnés selon un modèle tout à fait unique. Pour cette femme ambitieuse et intuitive, l’entrepreneuriat joue un rôle essentiel. « C’est un moyen d’avoir un impact important dans le développement économique et social au Québec en plus de créer de la richesse. »
As an entrepreneur with more than 20 years of experience under her belt, Nathaly Riverin has always aspired to put forward the most exciting ideas. She began her career in academia where she taught economics and SME management and then went on to join the Fondation de l’entrepreneurship du Québec. Five years ago, she set up a whole new project from scratch: the École d’Entrepreneurship de Beauce. The institution is a true example of success and a unique place of learning for experienced entrepreneurs. For this ambitious and intuitive woman, entrepreneurship is essential, “It’s one way to have a significant impact on Quebec’s economic and social development and create wealth.”
LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Vivianne Gravel Présidente President Metix INC.
Après avoir étudié en droit, Vivianne Gravel a œuvré une quinzaine d’années en gestion stratégique pour de grandes entreprises ici et à l’étranger. En 2000, elle a créé LIPSO, qui développe des solutions mobiles. « J’avais toujours voulu démarrer mon entreprise. C’était le temps ou jamais de faire le saut. » Dix ans plus tard, elle vend LIPSO à Transcontinental et en profite pour prendre une pause. Puis, il y a quelques mois, elle démarre metix inc. avec des partenaires de haut calibre et qui veille à propulser des petites entreprises par la commercialisation, l’innovation et le financement. L’entrepreneuriat est une façon pour cette femme inspirante et animée de changer le monde et d’apporter sa contribution à la société.
After completing a law degree, Vivianne Gravel started her career in strategic management at major companies here and abroad. In 2000, she founded LIPSO, a company specializing in mobile solutions. “I always wanted to start my own business. It became a matter of now or never.” Ten years later, she sold LIPSO to Transcontinental and took a break. Then, a few months ago, she and a few high-calibre partners started Metix Inc., whose mission is to propel small businesses through marketing, innovation and financing. This inspirational woman is driven to make an impact and change the world. Entrepreneurship is her way of giving back.
LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Pascale Pageau
Présidente President Delegatus
Cette avocate et femme d’affaires a travaillé plusieurs années au sein de grands cabinets d’avocats avant de créer Delegatus, un cabinet novateur. Pour cette femme ambitieuse, réinventer la structure d’un cabinet d’affaires était essentiel. « Lancer une entreprise, c’est embrasser l’idée que l’on peut tout avoir : une pratique qui réponde à nos valeurs et aux réels besoins des entreprises. » Entourée de 23 professionnels avec des expertises variées et complémentaires, elle offre des services juridiques créatifs à des taux flexibles, sans compromis sur la qualité. Devenue un réel succès, Delegatus a récemment été reconnue parmi le top 10 des cabinets régionaux au Québec. Pascale Pageau est également très impliquée pour l’avancement des femmes dans la profession.
This lawyer and businesswoman worked at large law firms for several years, before launching Delegatus, a law firm with a difference. For this ambitious woman, it was critical to reinvent the very structure of the business firm, “Starting a business means embracing the idea that we can have it all: a practice that meets our values as well as the real needs of business.” Supported by 23 professionals with varied and complementary expertise, the firm offers creative legal services at flexible rates without compromising quality. As a testament of its success, Delegatus was recently recognized among the top ten regional firms in Quebec. Pascale Pageau is also very involved in the advancement of women in the law profession.
LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Liliane Laverdière
Vice-présidente Développement des affaires, Est du Québec Vice President, Business Development – Eastern Quebec Mouvement Desjardins
De par sa passion et sa vaste expérience professionnelle, Liliane Laverdière contribue activement au déploiement de l’entrepreneuriat québécois. Cette détentrice d’un MBA en management de HEC qui œuvre au Mouvement Desjardins depuis près de 35 ans, a le développement économique du Québec à cœur. « J’aime créer de nouvelles façons de faire et répondre à des besoins par une vision. » Mme Laverdière veille notamment à l’accompagnement des entrepreneurs dans leur processus de transfert d’entreprise. Femme engagée au dynamisme fort, elle a soutenu des dizaines de causes humanitaires ces dernières années en plus de présider différents comités d’administration. Cette source d’inspiration a obtenu plusieurs reconnaissances dont un prix en 2008 par le Réseau des Femmes d’affaires du Québec pour pour souligner sa grande carrière et son dévouement.
Her extensive experience has contributed to the development of entrepreneurship in Quebec, a passion she holds dear to heart. Liliane Laverdière holds an MBA from HEC and has worked at Desjardins Group for almost 35 years. “I look for inspiring new ways of doing things and meeting needs.” Ms. Laverdière is responsible for providing entrepreneurs with the proper guidance in the transfer of their businesses. An actively involved and dynamic citizen, she chairs a number of boards and supports several charities. She is the recipient of many awards in recognition of her impressive career and dedication, including one from the Réseau des Femmes d’affaires du Québec in 2008.
LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Sylvie Charbonneau Présidente et associée fondatrice President and Co-founder Brio Conseils
Femme d’action et d’équipe animée par les défis, Sylvie Charbonneau est régulièrement confrontée à des situations exigeant des solutions novatrices au travail. « Chaque mois est un challenge à gagner. Il n’y a jamais deux projets pareils et j’aime ça. » Cette battante au parcours atypique, bachelière en mathématiques, a travaillé plusieurs années dans le domaine de l’informatique avant de cumuler une vaste expérience en gestion de changement. Il y a sept ans, elle a co-fondé Brio Conseils qui veille à accompagner et à améliorer la performance d’organisations publiques, privées et coopératives. En plus de sa famille, la Fondation canadienne du rein au Québec est une cause qui lui tient particulièrement à cœur alors que le chant et le tennis occupent une grande place dans sa vie.
A highly-driven team player, Sylvie Charbonneau regularly deals with new challenges that require innovative workplace solutions. “No two projects are alike and that’s what I thrive on. Every month, it’s an intriguing new venture.” After completing a BA in mathematics, she worked in IT for several years and went on to gain extensive experience in change management. Seven years ago, she co-founded Brio Conseils, a consulting firm that helps public, private and cooperative organization improve their performance. She is dedicated to her family and supports the Kidney Foundation of Canada in Quebec, a cause that is close to her heart. Singing and tennis also play an important role in her life.
LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Hélène Demers Directrice générale Executive Director Scène Éthique
L’envers du décor est le terrain de jeu d’Hélène Demers depuis près de 30 ans. Après avoir été chef machiniste et éclairagiste pendant plusieurs années, elle a décidé de conjuguer son talent ainsi que celui de son conjoint à l’indicatif « scène ». De là est née Scène Éthique, spécialisée dans la conception et la fabrication de dispositifs scéniques professionnels. L’entreprise a d’ailleurs élaboré des décors pour le Cirque du Soleil, le Metropolitan Opera de New York, Robert Lepage, Céline Dion pour ne nommer que ceux-là. Cette gestionnaire autodidacte carbure aux nouveaux défis. « On réinvente notre travail à chaque fois et la magie s’opère quand toutes les forces positives vont vers un objectif commun. »
Hélène Demers has worked behind the scenes for almost 30 years. After spending several of those as a lighting technician and chief machinist, she decided it was time to combine her talents with her spouse’s and take the stage, as it were. Thus was born Scène Éthique, specializing in the design and manufacture of professional sets and stages. The company has created sets for Cirque du Soleil, the Metropolitan Opera House in New York, Robert Lepage and Celine Dion, to name a few. Brimming with energy at every new venture, the self-taught executive tells us, “We reinvent our work every time and magic happens when all the positive forces flow towards a common goal.”
LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR
Sylvie Chalifour Présidente President Marie-Lou Évolution
Femme de carrière et de cœur, Sylvie Chalifour a su démontrer que l’habit fait le moine. Cette habile gestionnaire passionnée de mode a innové, il y a 30 ans, en créant un concept unique de costumes corporatifs qui combine le prêt-à-porter et le sur mesure entièrement faits au Québec. Elle a su transformer son entreprise initiale en une manufacture qui habille le personnel de centaines de grandes entreprises dans tout le Canada. Aujourd’hui, avec 75 employés, Mme Chalifour a su insuffler à Marie-Lou Évolution un modèle de production faisant appel à la créativité et à l’intelligence de la force ouvrière. Elle est engagée auprès de la Fondation québécoise du cancer, de l’Association des Femmes Entrepreneures de Québec et de Femmessor.
For this passionate career woman, appearances do matter! Thirty years ago, Sylvie Chalifour launched an original new concept in corporate apparel, combining the craftsmanship of made-to-measure clothing with prêt-à-porter fashion, all made in Québec. She soon transformed her start-up into a manufacture: Marie-Lou Évolution now employs 75 people who produce clothing for corporations across Canada. The company’s unique business concept is matched by its singular production model − one that calls upon the creativity and intelligence of its employees. Besides her inspiring innovation, Ms. Chalifour is involved in social causes including Fondation québécoise du cancer, the Association des Femmes Entrepreneures de Québec and Femmessor.
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Droit
Capital de risque pour le meilleur et pour le pire
Investir dans une société en démarrage comporte des risques inhérents. C’est pourquoi un investisseur en capital de risque s’implique activement dans la gestion d’une telle entreprise. Pourtant, de la part du fondateur, il est tentant de faire porter le blâme de l’échec à cet investisseur qui a réorienté le projet après y avoir investi des fonds. C’est ce qui est arrivé dans le cadre du démarrage de Média Lure Inc. (Lure). Par Antonella Penta Associée Heenan Blaikie apenta@heenan.ca ET Dominique Babin Avocate Heenan Blaikie dbabin@heenan.ca
A
près l’échec du lancement de sa technologie Eteriors, qui visait à permettre à des entreprises de design d’intérieur d’avoir un accès virtuel à des salles d’exposition, la fondatrice a intenté un recours en oppression afin de faire déclarer qu’elle avait été l’objet d’abus de droit de la part des administrateurs de Lure et de son actionnaire, Garage Technology Ventures Capital (Garage). La Cour supérieure a d’abord accueilli cette demande. Elle a condamné les défendeurs à indemniser la fondatrice pour un montant de plus de 3 220 000 $, jugeant que si les administrateurs de Lure avaient forcé Garage à respecter ses engagements, il est probable que Lure aurait atteint l’étape de lancement d’Eteriors et que cela l’aurait possiblement rendue profitable. La Cour d’appeli a récemment renversé cette décision, statuant que le recours en oppression « n’est pas une panacée pour toutes les aventures malheureuses qui découlent des échecs commerciaux de sociétés en démarrage. » Cette décision est intéressante puisqu’elle fait une distinction entre les principes qui guident les administrateurs et dirigeants de sociétés bénéficiant de capital de risque et ceux guidant les administrateurs et dirigeants d’entreprises alimentées par un financement traditionnel. De façon générale, les administrateurs d’une société ont le devoir d’agir avec
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prudence et diligence, et avec honnêteté et loyauté dans l’intérêt de la société. Quant aux actionnaires majoritaires, bien qu’ils puissent agir selon leurs propres intérêts, ils ne doivent pas le faire de façon à opprimer la minorité. La Cour d’appel explique que la juge de première instance aurait dû appliquer ces principes et apprécier les actes et les décisions des administrateurs et dirigeants de Lure « sous l’éclairage bien particulier d’une société naissante dont la survie dépendait d’un financement important. » Elle précise que « les objectifs des administrateurs et dirigeants d’une société de capital de risque sont certes d’assurer le succès de l’entreprise, à court terme, mais ne sont pas similaires à ceux d’une entreprise de financement traditionnelle qui assume des obligations à plus long terme envers leurs débitrices. » Cette décision est susceptible de rassurer les fonds de capital de risque et leurs représentants siégeant aux conseils d’administration de sociétés en démarrage. La réalisation d’une idée géniale requiert souvent une mise de fonds importante et la participation de gestionnaires professionnels. Ces gestionnaires doivent prendre des risques et faire preuve de créativité et de fermeté dans leurs décisions, ce qui peut déplaire au fondateur. Même avec les meilleures intentions, l’échec n’est pas inévitable. Comme l’a dit la Cour d’appel, la loi n’est pas, dans ce cas, une panacée. i Garage Technology Ventures Canada, s.e.c.(Capital St-Laurent, s.e.c.) c. Léger, 2012 QCCA 1901.
Droit
Entrepreneurs
avez-vous considéré les aspects environnementaux dans votre planification ? Les entrepreneurs sont reconnus pour leur flair, leur vision innovatrice et leur absence d’aversion au risque. Ces qualités les disposent à tirer profit des opportunités qu’offre le domaine environnemental. Mais elles ont parfois l’effet inverse, soit celui d’occulter les aspects environnementaux des activités. En ce domaine, la prévention est de mise, car elle permet d’éviter des situations néfastes tout en améliorant l’image et la rentabilité d’une entreprise. Par Me Christine Duchaine présIdente caBInet JurIdIque sodaveX cduchaine@sodavex.com
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es préoccupations environnementales ne sont plus uniquement l’apanage des entreprises œuvrant dans ce domaine. Bien au contraire, elles affectent l’ensemble de la population et de nos activités, qu’il s’agisse de l’endroit, tout autant que de la manière dont nous les exerçons. Aspects relatifs à l’endroit Peu importe la nature de vos activités, l’endroit où elles se déroulent comporte son lot de risques qu’il est préférable de vérifier AVANT de procéder à l’achat ou à la location de l’espace. Savez-vous que l’usage d’un terrain contaminé peut entraîner l’obligation de réhabiliter le sol même si votre entreprise n’a pas contribué à sa contamination ? Ou que l’usage ou le développement d’un terrain peut être drastiquement restreint, que ce soit à cause des usages antérieurs, de la contamination du sol, de l’existence de milieux humides ou de la présence d’espèces végétales ou animales menacées ou vulnérables? La localisation d’un terrain, notamment à proximité d’un cours d’eau, implique également des contraintes pouvant affecter l’usage envisagé. En ce qui a trait à l’immeuble, la présence d’amiante, de BPC ou de moisissures peut affecter la qualité de l’environnement de travail et leur enlèvement peut entraîner des coûts importants. Même lorsque les activités projetées sont permises, les autorisations requises
en vertu de la loi pour les implanter peuvent impliquer des délais indus et des coûts additionnels que vous ne pouvez ou ne voudrez pas assumer. Ces raisons justifient qu’une vérification environnementale de l’endroit envisagé et des obligations légales qui s’y rattachent soit effectuée. Mais il y a plus. Les contrats requis pour procéder à l’acquisition ou à la location de l’emplacement devraient être révisés par un spécialiste en droit de l’environnement afin de limiter la responsabilité de l’entreprise et de ses administrateurs et dirigeants relativement à la situation antérieure à la vente ou à la location du site et afin de préserver vos recours à l’encontre du vendeur ou du pollueur. Une fois le contrat signé, il est trop tard pour vous protéger adéquatement. Par ailleurs, l’aménagement et l’usage de l’endroit peuvent s’effectuer d’une manière favorable à l’environnement. En sus des certifications environnementales ou des programmes reconnus tels LEED et ICI ON RECYCLE, divers aménagements peuvent être faits en vue de réduire la consommation d’énergie et de mieux gérer les ressources. Que ce soit le recyclage ou la réduction de matières résiduelles, la modification du système de chauffage, le recours à la géothermie ou aux panneaux solaires ou l’implantation d’un toit vert, de telles mesures permettent de réduire les coûts d’exploitation et parfois même d’accroître la valeur de l’immeuble tout en donnant une image positive de l’entreprise.
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Aspects relatifs aux activités Nul besoin de spécifier que de nombreuses activités sont assujetties à l’obligation d’obtenir des autorisations préalables, tant des municipalités que des gouvernements provincial et fédéral. Certaines activités sont également visées par des processus d’autorisation plus complexes, telle la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement. Plusieurs normes reliées à l’exploitation de diverses entreprises ont également été édictées. Comme les obligations et les autorisations environnementales sont nombreuses et qu’elles ont une application excessivement large, il importe de faire déterminer, au préalable, par un avocat spécialisé en la matière, si de telles autorisations ou obligations s’appliquent à vos activités. Omettre de le faire vous expose à divers recours (administratifs, pénaux ou civils) lesquels entraînent des coûts importants et peuvent aller jusqu’à forcer l’arrêt des opérations et la fermeture de l’entreprise. Comme vous voyez, il est avantageux pour tout entrepreneur de considérer les aspects environnementaux comme constituant une composante de ses activités, au même titre que les ressources humaines, la gestion des inventaires et du fonds de roulement. Ce faisant, vous pourrez planifier adéquatement et demeurer à l’affût des nombreuses opportunités qui s’offrent, tout en évitant les mauvaises surprises.
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conseils d’un sage du Québec Inc. Depuis le début des années 1970, l’avocat Yvon Martineau a participé étroitement à l’émergence de la génération « Québec Inc. ». Il a conseillé de près des entrepreneurs qui ont eu à faire des choix difficiles pour le bien et la croissance de leurs entreprises. Qu’ont en commun ceux et celles qui réussissent ? Me Martineau, associé au cabinet d’avocats Blakes à Montréal, répond à nos questions : ME YVON MARTINEAU Associé BLAKES yvon.martineau@blakes.com
Me Martineau, fort de votre connaissance de l’entrepreneuriat québécois, quelles sont les qualités qui se dégagent des entrepreneurs qui réussissent ? L’individu devra démontrer une vivacité d’esprit, de l’ardeur au travail et de la témérité. Un bon entrepreneur est un passionné qui se donne à 100 % dans son entreprise. C’est un ou une visionnaire capable de garder le cap, un ou une perfectionniste qui ne laisse rien au hasard. Sur le plan relationnel, ceux et celles qui se démarquent doivent être sociables et se montrer bons juges de caractère ; ils doivent maîtriser l’art de déléguer et de faire confiance à leurs équipes. Ils savent faire preuve de fermeté et être capables de dire non, un don peu répandu lorsqu’il s’agit de répondre à plus gros que soi. Mais ce qui fait avant tout un entrepreneur, c’est sa capacité à prendre des risques, à réfléchir non pas en termes de dépenses, mais en termes d’investissements. En bref, le goût du risque ; voilà ce qui caractérise bien des hommes et des femmes qui ont la fibre entrepreneuriale !
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Considérez-vous que les critères qui définissent le succès d’un entrepreneur aient changé au cours des 30 dernières années ? Dans l’ensemble, je répondrais par la négative à votre question. Les qualités requises sont les mêmes. Néanmoins, deux éléments essentiels se sont ajoutés au fil du temps : une bonne connaissance (et utilisation) des technologies de l’information et une ouverture sur le monde. La révolution des TI et la mondialisation sont deux éléments devenus inévitables dans le contexte actuel et les entrepreneurs n’ont d’autre choix que de s’y conformer.
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Avoir les qualités et le potentiel est une chose, poser les bons gestes en est une autre. Y’a-t-il des conseils qui vous semblent avisés pour l’entrepreneur débutant ? L’esprit d’entreprise, ça ne s’apprend pas : on l’a ou on ne l’a pas. Mais il existe effectivement des constantes à suivre dans le parcours de chaque entrepreneur. L’entourage et l’accès à du capital en sont deux : l’entrepreneur n’a pas forcément à collectionner les diplômes. Il doit plutôt savoir dénicher les talents qui les possèdent. Et en ce qui concerne le capital, c’est une fois encore une question de réseaux et de capacité à mettre la main sur un investisseur. À l’inverse, quels sont les pièges à éviter ? Il est tentant de vouloir contrôler chaque aspect du travail, mais ce n’est pas le rôle de l’entrepreneur de se concentrer sur ces aspects-là. Il est le seul à pouvoir poser les lignes directrices de son entreprise et assurer la prise de décision. C’est là qu’est sa place. On entend souvent dire que la succession d’entreprises au Québec pose problème. Les enfants d’entrepreneurs ne prennent pas toujours la relève. Pensez-vous que cela nuit à l’entrepreneuriat ? C’est une réalité : la passion, ça se transmet rarement et c’est un prérequis à une entreprise qui fonctionne. En outre, les entrepreneurs dédient leur vie à leur passion, un schéma que leurs enfants redoutent de reproduire ou cherchent même à éviter. La vente d’une entreprise, ce n’est jamais évident. Mais après tout, ce qui compte pour la santé de l’entreprise, c’est que ce soit un autre passionné qui reprenne les rênes !
Droit
Le Printemps des entrepreneurs Montréal a déjà été le centre économique du Canada. Est-il pensable que celle qui a perdu son titre puisse redorer son blason ? À tout le moins, l’entrepreneuriat pourrait grandement contribuer à l’essor économique et à la création d’emplois dans la métropole.
Par Julie Elmlinger Avocate Fasken Martineau jelmlinger@fasken.com
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ne étude publiée par le gouvernement du Québec en 2010 et intitulée « Le renouvellement de l’entrepreneuriat au Québec : un regard sur 2013 et 20181 » conclut d’ailleurs que « le tissu entrepreneurial au Québec se détériorera au cours des prochaines années » et qu’il s’avère impératif, entres autres, « de mettre en œuvre des actions ciblées dans un court laps de temps ». Aussi, le soutien apporté par les acteurs des secteurs public et privé devrait permettre à nos entrepreneurs de mieux positionner Montréal, et donc la province de Québec, comme zones d’influence et axes de développement économique majeurs en Amérique. Les initiatives récentes Il faut croire que le cri d’alarme a été entendu, car plusieurs initiatives visant à soutenir nos entrepreneurs et à rassembler les acteurs autour d’objectifs communs ont été lancées ces dernières années. Le Festival international du Startup, un événement de trois jours consacré à l’entrepreneuriat technologique et à ses acteurs, en sera à sa troisième édition en 2013. De plus, nombre d’incubateurs et d’accélérateurs ont récemment vu le jour, comme FounderFuel, TandemLaunch Technologies, Year One Labs, Flow Ventures et Execution Labs. L’incubateur a généralement pour objectif d’accompagner les entrepreneurs dans des projets de création d’entreprises, autant au niveau des conseils que du financement. Quant à l’accélérateur, il
met habituellement en lien entrepreneurs et conseillers afin d’amener le projet émanant de l’incubateur à un autre niveau. Sont aussi apparus, afin de permettre une flexibilité accrue aux entrepreneurs, les bureaux à frais partagés dont le loyer est modique et le terme du bail, court. Enfin, nos différents paliers de gouvernement semblent emboîter le pas. Un exemple récent : le gouvernement du Québec a créé, dans le budget 20132014, un fonds notamment destiné aux technologies propres. La Maison Notman : un exemple saillant dans l’industrie du Web Un projet rassembleur dans le domaine du Web a retenu l’attention ces derniers mois, notamment en raison de sa campagne de financement participatif (crowdfunding). Non seulement le projet a-t-il réussi à récolter 7 millions de dollars auprès des trois paliers de gouvernement, d’Investissement Québec, de la Banque de développement du Canada et du secteur privé, mais est aussi parvenu à amasser un peu plus de 120 000 dollars auprès d’environ 500 personnes. Cette communauté du Web s’est rassemblée sous le toit de la maison Notman, en voie de restauration, afin d’en faire un lieu d’innovation technologique qui fournira non seulement un environnement favorable au développement et à la consolidation d’aptitudes créatrices, mais servira également d’incubateur et d’accélérateur aux jeunes entreprises. La restauration de cette maison classée monument historique, jadis propriété
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du célèbre photographe canadien William Notman, devrait être achevée au printemps 2013. Que pouvons-nous faire ? Et, maintenant, nous, professionnels de divers horizons, comment pouvons-nous soutenir nos entrepreneurs ? Il faudra avant tout nous engager franchement auprès d’eux et bien les conseiller ; par exemple, en apportant un appui, financier ou autre, à des initiatives audacieuses comme celle de la maison Notman, ou encore, en épaulant les entrepreneurs dans le cadre de programmes visant à fournir des services-conseils de qualité, mais dont les tarifs et les modalités de paiement tiennent compte du fait que leurs ressources financières sont souvent limitées et donc précieuses. Après deux printemps tumultueux, le printemps 2013 sera-t-il synonyme de créativité, d’innovation et d’entrepreneuriat ? Les nombreuses initiatives, dont celles qui sont liées à la maison Notman, nous laissent croire que ce sera le cas. Espérons maintenant que c’est à Montréal que le prochain grand succès international verra le jour. Christian Desbiens, Jules Cossette et Sylvain Melançon, « Le renouvellement de l’entrepreneuriat au Québec : un regard sur 2013 et 2018 », gouvernement du Québec, 29 septembre 2010.
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Droit
FINANCER UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ PAR UN INVESTISSEMENT DANS LE CAPITAL-ACTIONS La recherche de financement est une étape que presque tout nouvel entrepreneur devra franchir après avoir élaboré et finalisé son plan d’affaires. Cette étape peut s’avérer difficile pour un entrepreneur qui n’est pas initié aux expressions et documents juridiques reliés au monde du financement. Le présent article présente la documentation juridique relative à l’une des formes de financement disponibles aux sociétés, soit l’investissement dans le capital-actions. Par Me Vincent Girard avocat Stein Monast S.E.N.C.R.L. AVOCATS vincent.girard@steinmonast.ca
DIFFÉRENTES POSSIBILITÉS D’INVESTISSEURS L’entrepreneur pourra trouver du financement en se tournant vers des gens d’affaires à la recherche d’opportunités d’investissement, appelés communément des « anges investisseurs ». L’entrepreneur pourra également faire appel aux sociétés de capital de risque. Les anges investisseurs et les sociétés de capital de risque font des investissements en souscrivant à des actions ordinaires ou à des actions privilégiées ayant des droits prioritaires quant aux versements de dividendes et aux paiements en cas de vente des actions, de liquidation ou de dissolution de la société. Avantages de ce type de financement Pour la société et l’entrepreneur, les avantages d’un investissement dans le capital-actions sont notamment : (i) il n’entraîne aucune obligation de le rembourser (contrairement à un prêt bancaire) et (ii) la société et l’entrepreneur pourront souvent bénéficier du réseau de contacts et de l’expérience du nouvel investisseur pour réaliser le plan d’affaires. Lettre d’intention Dans le cadre de ce type de financement, la société serait avisée de signer une lettre d’intention avec le nouvel investisseur afin de prévoir les modalités
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de l’investissement préalablement à la vérification diligente et à la rédaction des documents juridiques. Cette lettre devrait prévoir le montant de l’investissement, le prix par action ainsi que les caractéristiques des actions de la société qui seront émises à la date de clôture de l’investissement. La lettre d’intention devrait également prévoir une obligation de confidentialité du nouvel investisseur relativement aux documents que la société lui transmettra à l’occasion de la vérification diligente. Autres documents juridiques À la date prévue pour la clôture de l’investissement, la société, l’entrepreneur et le nouvel investisseur signeront généralement les conventions suivantes : - convention de souscription incluant les modalités de l’investissement et des représentations et garanties de la société et de l’entrepreneur sur celle-ci ; - convention entre actionnaires régissant le transfert des actions et conférant au nouvel investisseur un droit de veto sur certaines décisions ; - convention d’emploi entre l’entrepreneur et la société. Plusieurs autres documents devront être remis ou signés à la clôture de
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l’investissement, notamment les résolutions des administrateurs ou actionnaires de la société autorisant l’investissement et nommant souvent un représentant du nouvel investisseur au conseil d’administration de la société. De plus, l’entrepreneur doit s’attendre à signer un engagement de non-concurrence pour la période après son départ éventuel. Finalement, les sociétés de capital de risque vont souvent inclure une condition à leur investissement, soit le droit de demander le rachat de leurs actions après une certaine période de temps ou à défaut d’un tel rachat, le droit de forcer la mise en vente des actions ou des actifs de la société. Ce droit est généralement prévu dans la convention entre actionnaires. LA LEÇON À RETENIR Si l’entrepreneur décide de financer son entreprise par le biais d’un investissement dans le capital-actions de la société, il est primordial que celui-ci consulte un conseiller juridique préalablement à la signature d’une lettre d’intention régissant les modalités d’un tel investissement. En effet, une fois ce document signé, il sera difficile de modifier les conditions qui y sont prévues à l’étape de la négociation des documents juridiques. Il faut se rappeler que l’entrepreneur devra exploiter son entreprise, pendant plusieurs années, en respectant les modalités négociées avec le nouvel investisseur.
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Finance
Comment, en 2013, être l’entrepreneur qui dit « Merci la crise » Au milieu des années 30, alors que la crise frappe durement des dizaines de millions de gens – comme aujourd’hui dans certains pays d’Europe – l’économiste Joseph Schumpeter disait à ses étudiants : « Vous vous faites du souci à cause de la dépression. Vous ne devriez pas, car pour le capitalisme, la dépression est une bonne douche froide. » PAR Alain-Marie Carron Directeur principal KPMG amcarron@kpmg.ca
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n économiste n’oserait plus dire cela aujourd’hui sans passer pour un sans-cœur. Mais Schumpeter voyait dans la destruction créatrice liée à l’innovation un moteur essentiel de la croissance économique et considérait qu’une dépression galvanisait l’énergie des entrepreneurs et préparait la reprise. D’un point de vue strictement économique, il n’avait pas tort. Actuellement, les travaux de Bhaskar Chakravorti, professeur à Harvard, vont dans le même sens. Chakravorti souligne, par exemple, que Motorola, Southwest Airlines, Revlon pour les cosmétiques, Hewlett-Packard et MTV ou CNN sont des compagnies qui ont vu le jour à un moment où l’économie allait mal. Une période de récession crée des opportunités liées au changement de comportement des consommateurs. On peut regrouper ces opportunités nées de la crise en quatre grandes catégories : - Les produits de substitution. Ce qui est vrai pour les automobiles l’est aussi pour les consumer goods qui répondent à des besoins permanents. - Les produits du temps libre. Le chômage, le travail à temps partiel ou les incertitudes liées à l’emploi génèrent deux types de demande. L’une touche à tout ce que l’on peut faire à la maison, de la rénovation à la cuisine ; l’autre a trait au besoin de renforcer sa formation, d’élargir ses horizons, pour augmenter son employabilité.
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- Le luxe abordable. Les temps difficiles ne diminuent nullement le goût pour des produits associés à l’idée de luxe ou qui valorisent l’acheteur à ses propres yeux, ni pour les activités de loisir. - En avoir pour son argent. Au Canada, la chasse aux aubaines, ouverte toute l’année, est un sport national. En période de récession, deux segments de marché peuvent en profiter. D’un côté les produits vendus le moins cher possible ; de l’autre des produits plus chers, mais qui rassurent par leur durabilité, laquelle justifie leur prix. L’entrepreneurship au XXIe siècle En 2013, la complexité de notre économie ajoute encore aux risques que chaque entrepreneur doit prendre. Dans ce contexte, le pilotage d’une création d’entreprise et la croissance d’une « jeune pousse » exigent des entrepreneurs des talents nouveaux. Sur ce sujet, Reid Hoffman, le co-fondateur de LinkedIn, a publié récemment un livre intitulé « the start-up of YOU ». Voici ses principaux conseils : - Mettez-vous en mode « beta permanent ». Votre entreprise est appelée à changer, dans sa mission, ses processus et ses produits : ne tenez
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rien pour acquis. Vous progresserez par itérations successives, autour du pivot qui fait la force de votre entreprise, sans hésiter à changer d’orientation. Oubliez aussi la planification à long terme : dans l’économie d’aujourd’hui, qui peut prétendre avoir une visibilité stratégique à trois ans et plus ? - Développez les trois piliers de votre avantage concurrentiel. • Le premier correspond à vos atouts (les vôtres et (ou) ceux de votre entreprise ; au commencement, ils sont très liés). • Le second pilier, c’est votre vision, ce que vous aimez particulièrement. • La réalité du marché sera votre troisième pilier, le juge impitoyable qui vous dira si vos rêves ont une valeur marchande ou pas. C’est aussi la connaissance intime du marché qui vous amènera à améliorer votre idée, comme Howard Schultz l’a fait quand il a visité 500 cafés en Italie avant de lancer Starbucks en Amérique du Nord. Ces trois piliers sont comme les pièces d’un puzzle : quand vous parvenez à les emboîter parfaitement votre entreprise existe, pas avant. Si l’entrepreneur de 2013 est tenace de façon flexible (« flexibly persistent », dit Reid Hoffman) et qu’il applique les principes classiques qui restent toujours valables (lean production, rigueur dans la gestion, etc.) la crise ne l’empêchera pas de réussir.
Finance
Entrepreneuriat social des rêves tout en couleurs… et en valeurs !
Créer une entreprise qui conjugue rentabilité et engagement social, voilà l’ambition d’Evelyn Trempe, qui place au cœur de ses projets d’entreprise la personne et la communauté, dans une approche de développement durable. Comment conjugue-t-elle succès en affaires et perspective sociale ?
Par EVELYN TREMPE COFONDATRICE COALISION, VICE-PRÉSIDENTE, PRODUITS ET DESIGN LOLË evelyn.trempe@lolewomen.com ET MARTINE COLLINS DIRECTRICE PRINCIPALE, DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES PwC martine.collins@ca.pwc.com
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thique indiscutable, leadership exemplaire et désir de s’impliquer dans la collectivité font partie des priorités d’Evelyn. Mais surtout, on retrouve une authenticité dans sa démarche, une volonté de transmettre sa passion pour une vie active et des valeurs fortes, profondément ancrées, qui la définissent d’abord comme individu, bien avant d’être entrepreneure. Passionnée avant tout Pour Evelyn Trempe et Éric D’Anjou, les deux cofondateurs de Coalision, tout a commencé par une passion commune du ski, une envie de bâtir quelque chose et une occasion à saisir. Étudiante, Evelyn faisait partie de l’équipe universitaire de ski de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), dont les membres avaient besoin d’un uniforme. Ils unissent alors leurs talents et créent la nouveauté. Avec la marque Orage, ils offrent des vêtements de ski nouveaux, frais et jeunes, d’abord vendus depuis le coffre de leur voiture lors de soirées d’étudiants. Le projet grossit et Coalision voit le jour. Evelyn est une femme active et une grande sportive. En 2002, elle lance avec ses coéquipiers la marque de vêtements Lolë (Live Out Loud Everyday). C’est
l’aboutissement d’une longue démarche axée vers le bien-être, et la preuve qu’en s’entourant de personnes qui partagent nos valeurs, on peut bâtir de grandes choses. Pas étonnant que la mission de Lolë soit d’encourager les gens à bouger, pour se sentir bien à l’intérieur comme à l’extérieur. Des valeurs fortes à partager En 2010, avec l’arrivée du chef de la direction Bernard Mariette, la marque passe du statut de distributeur à celui de détaillant. Aujourd’hui, Coalision, qui regroupe les marques Orage, Lolë et Paradox, compte 190 employés et plus de 2 500 points de vente sur trois continents, et véhicule des valeurs fortes, dont la santé : en magasins et dans des parcs urbains, des meet up sont organisés pour encourager l’activité physique. Dans les bureaux de l’entreprise, une énorme salle d’entraînement, récemment rénovée, est disponible en tout temps. Cours de yoga, cardio, bootcamp et zumba alternent tout au long de l’année. « Baby-foot et ping-pong remplacent la pause-café, le temps de retrouver l’inspiration » explique Evelyn Trempe. La flexibilité compte aussi parmi les priorités de l’entreprise. Lolë offre des produits polyvalents, confortables, fonctionnels et surtout féminins, qui
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permettent de se bâtir une garde-robe multifonctionnelle unique. Elle-même mère de famille, Evelyn met la conciliation travail-famille au cœur de la culture de son entreprise. Les employés, en majorité des femmes, adoptent des horaires flexibles au besoin. Enfin, le plaisir est mis de l’avant à bien des niveaux : « Dans les bureaux, on cultive le sentiment de grande famille : des collègues partent souvent courir ensemble lors de leur pause déjeuner. Dans les magasins, la vitrine est remplacée par un mur végétal, en référence à l’inspirante nature urbaine. L’objectif est de faire vivre la marque dans son ensemble et d’établir un lien plus étroit avec la clientèle, axé sur le plaisir », précise l’entrepreneure. Le plaisir et l’incitation à bouger sont aussi ce qui guide Evelyn dans le choix des causes qu’elle soutient, puisqu’elle participe elle-même à des événements (sportifs) de levée de fonds pour la Fondation Christian Vachon, Flocon Rose, le Triathlon SainteJustine, la course CIBC ou encore le Défi Serge Lemieux. Alors que le marketing se fait de plus en plus vert et social, Evelyn, avec ses rêves de bien-être pour tous, fait figure de précurseure dans son domaine, elle qui a su transformer de grandes ambitions en solide réalité.
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Entrepreneurs, voyez au-delà de vos frontières immédiates Ce n’est plus une surprise pour personne : le terrain de jeu des entreprises d’aujourd’hui n’a pas de frontières. Réussir en affaires n’est plus simplement une question de vendre ses idées, ses services ou ses produits… mais plutôt d’être les premiers à le faire et d’oser s’aventurer hors de son territoire d’origine. PAR Lily Adam associée, Certification Ernst & Young lily.adam@ca.ey.com
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a capacité de voir au-delà des frontières immédiates, d’être prêt à passer du local au régional, du régional au national ou du national au mondial peut offrir d’innombrables possibilités aux entrepreneurs québécois. Et en le faisant avant leurs concurrents, ils pourront établir leur marque dans l’esprit des clients ou des consommateurs. À l’heure où les principaux marchés développés ont du mal à maintenir un environnement économique stable et en croissance, il est facile d’oublier que des occasions d’affaires abondent dans d’autres parties du monde. Pourtant, les marchés émergents en Afrique, en Asie, en Amérique latine et au Moyen-Orient continueront à croître rapidement et devraient jouer un rôle de plus en plus dominant à l’échelle mondiale. Déjà, plusieurs de ces économies deviennent des pôles majeurs pour l’entrepreneuriat, l’innovation et le commerce, et attirent de plus en plus d’investissements d’entreprises étrangères. Selon le rapport d’Ernst & Young, Innovating for the next three billion, The rise of the global middle class — and how to capitalize on it, la prochaine décennie sera marquée par une réorientation de la croissance des marchés émergents, jusqu’à maintenant axée notamment sur les infrastructures et l’exportation, qui s’appuiera davantage sur la consommation privée. En effet, nous constatons dans plusieurs coins du monde l’explosion d’une classe moyenne qui épargne moins et dépense plus. Cette nouvelle réalité est source de nombreuses occasions d’affaires pour les entrepreneurs qui peuvent servir cette nombreuse clientèle et qui l’osent.
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Ces marchés sont vastes. Par exemple, en Asie seulement, la classe moyenne compte 525 millions de personnes, ce qui représente plus que la population de l’Union européenne dans son ensemble. D’ici 2030, trois milliards de consommateurs additionnels dans le monde s’ajouteront à cette « classe moyenne ». Ce groupe démographique émergent, que l’on pourrait appeler « les trois prochains milliards », offre aux entreprises une rare et très précieuse occasion de saisir un nouveau marché d’une ampleur sans précédent, à condition d’accepter de réaligner ses activités et d’innover en fonction des besoins de ces consommateurs. Par exemple, le rapport cite le cas d’une société de téléphonie mobile occidentale qui a réussi à percer des marchés émergents en améliorant son produit et à se tailler ainsi une part de marché importante. Après avoir réalisé que, dans les pays émergents qu’elle ciblait, trois personnes en moyenne partagent le même appareil, elle a adapté le logiciel qu’il contient pour qu’il puisse offrir cinq listes de contacts ! Bref, à plus long terme, cette explosion du pouvoir d’achat a le potentiel de faire une différence importante sur le plan de la reprise économique mondiale tant attendue. Bien que l’émergence de ce groupe démographique soit encore à un stade précoce, les entreprises d’ici devraient agir maintenant en adaptant les produits et services qu’elles offrent ou en en créant de nouveaux, plus attrayants, et être les premières à établir leur présence afin de gagner des parts de marché. Les entrepreneurs québécois possèdent l’ingéniosité et le talent pour suivre la vague. À qui la chance ?
Finance
La bourse ou la vie ? Avez-vous le choix ?
Par Anastasia Rawicz Conseillère en placement BMO - Nesbitt Burns anastasia.rawicz@nbpcd.com
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elon les estimations, il y aura 186 400 nouveaux cas de cancer au Canada en 2012*, plus de 70 000 crises cardiaques par année, et plus de 50 000 ACV chaque année**. De nos jours, avec les progrès réalisés dans les sciences médicales, nous survivons à des maladies qui auraient probablement été mortelles auparavant. Toutefois, même si nous survivons à ces maladies, nos finances elles, ne tiennent pas le coup. Cette tendance a été constatée par le Dr Marius Barnard, cardio-chirurgien de renommée mondiale. Ayant vu bon nombre de ses patients perdre toutes leurs ressources financières à cause du coût des traitements, le docteur a lancé, en collaboration avec des compagnies d’assurance, la première assurance maladies graves (MG) en 1983. Ce concept est arrivé au Canada en 2003. L’assurance est en fait la gestion du risque : une protection de style de vie pour quelqu’un qui ne peut pas se permettre d’arrêter de travailler. Une assurance MG fournit l’argent nécessaire pour vous aider à acquitter les frais qui ne sont pas couverts par les régimes d’assurance maladie de l’État. 30 jours après que le diagnostic d’une maladie grave aura été confirmé, vous toucherez un montant forfaitaire exempt d’impôt, correspondant au montant d’assurance souscrit. Vous pouvez l’utiliser comme bon vous semble : pour vous payer des traitements spécialisés ; prendre le temps de vous rétablir ; et (ou) injecter des fonds dans votre entreprise pour en
Êtes-vous de ces chefs d’entreprise passionnés prêts à tout mettre en œuvre pour permettre le succès de votre entreprise? Bourreau de travail, vous adorez ce que vous faites. Les heures ne comptent pas. Et pourquoi compter, vous bâtissez, demain vous récolterez… Il est 7 h 30, c’est votre premier rendez-vous de la journée, on vous annonce que vous ne retournerez pas au bureau aujourd’hui… ni demain. Vous avez un cancer et on doit vous traiter, maintenant. Vous devrez vous absenter pendant des mois. Impossible! Vous n’êtes pas prêt.
assurer le fonctionnement pendant votre convalescence. L’assurance MG contribue à dissiper les inquiétudes financières lorsque toutes vos énergies sont consacrées à votre rétablissement. Elle aide à préserver la pérennité de votre entreprise, et d’éviter de devoir retirer prématurément de l’argent de vos épargnes personnelles (REER ou autres). Prenons un exemple. Vous investissez aux paiements de primes d’une police d’assurance MG avec une option de remboursement en cas d’annulation. Vous êtes une femme de 50 ans, non fumeuse et désirez une couverture permanente de 250 000 $. Votre prime annuelle totale sera de 8 230 $*** payable à vie durant, incluant des avenants pour le remboursement dans 15 ans de 2 893 $ et de 652 $ pour le cas de décès. En cas de maladie grave, l’assurance versera une prestation de 250 000 $ et le contrat s’annulera. En l’absence de maladie grave, vous aurez le choix d’encaisser le total des primes payées libre d’impôt et de terminer votre contrat. Votre entreprise assurant le paiement des primes annuelles, en fait le propriétaire et bénéficiaire, ce qui vous permet d’extraire de l’argent de la corporation à un taux d’impôt préférentiel - concept fiscalement avantageux. Afin de vous assurer du remboursement de primes, votre corporation doit vous déclarer un avantage imposable de 2 893 $ par année qui correspond au montant de l’avenant. L’assurance MG est différente et complémentaire à l’assurance pour soins
Premières en affaires
de longue durée qui fournit une indemnité journalière, libre d’impôt, destinée à couvrir certains frais de séjour ou de services de garde pour les personnes qui sont dans l’incapacité d’accomplir sans aide au moins deux activités de la vie quotidienne. Les régimes d’État vous prennent en charge pendant votre maladie, mais l’assurance MG est une bonne stratégie de gestion de risque en vous offrant le coussin financier dont vous aurez peut-être besoin pour vous rétablir complètement. Ainsi que ce que vous avez pris tant d’ardeur à bâtir… Déni et limite de responsabilité– Articles de presse type Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position de BMO Nesbitt Burns. Les renseignements et opinions proviennent de sources considérées comme fiables, mais nous ne pouvons en garantir, expressément ou implicitement, la précision ou l’exhaustivité. BMO Nesbitt Burns Inc. est une filiale indirecte de la Banque de Montréal. Membre-Fonds canadien de protection des épargnants.
Sources : *Société canadienne du cancer, Statistique Canada **Fondation des maladies du cœur ***Cotation de prime par la Compagnie d’Assurances Sun Life
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Finance
Vers une nouvelle génération d’entrepreneurs ? L’indice entrepreneurial chez les jeunes de la génération Y est à la baisse, et ce, de façon préoccupante pour notre société. Afin de pouvoir assurer la relève des entreprises existantes d’ici 2020, le Québec aurait un manque à gagner de 38 000 entrepreneurs*. Il y a alors lieu de s’interroger : qui se lancera en affaires ? Quels sont les facteurs qui motivent les choix chez les jeunes ? PAR Alexandra Genest Directrice principale en certification et services conseil Deloitte agenest@deloitte.ca
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tre entrepreneur est souvent synonyme, à tort ou à raison, d’incertitude, d’insécurité, de prise de risques et d’efforts soutenus. Dans l’esprit de la génération Y, constituée des jeunes âgés de 18 à 34 ans, ces perceptions font peur, et l’idée de devenir soi-même entrepreneur est donc repoussée le plus loin possible dans le futur, selon Rebecca Ryan de Next Generation Consulting, une firme qui étudie les activités et les préférences des jeunes talents des collectivités urbaines. La trentaine du 21e siècle est maintenant devenue la nouvelle vingtaine. Quitter le nid familial, terminer les études, obtenir un travail, se marier et avoir des enfants : tout cela est maintenant fait à un âge plus avancé que par le passé. Cela signifie que la génération Y aime prendre son temps, profiter d’une vie où les activités sociales prennent beaucoup d’importance, dans certains cas au détriment de l’ambition professionnelle. Pourtant, il existe un paradoxe majeur puisque les individus de cette génération recherchent beaucoup de flexibilité et de créativité dans leur travail. Le métier d’entrepreneur serait donc idéal pour eux. « Leur priorité est l’ambiance au travail, mentionne Julie Carignan, psychologue organisationnelle. Ils veulent travailler dans un milieu convivial et agréable. L’ambiance est très importante, et ils ne voient aucune contradiction entre plaisir et rigueur au travail. » Est-ce que ces traits caractéristiques se traduiront en facteurs clés de succès pour de
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nouvelles entreprises ? Est-ce que ce dynamisme contagieux forcera un virage organisationnel au sein de nos entreprises existantes ? Autrefois, les entreprises étaient bâties sur un modèle d’affaires où les fondateurs travaillaient jour et nuit en vue d’atteindre leurs objectifs et de réussir dans ce monde exigeant que sont les affaires. Chose certaine, les jeunes de la nouvelle génération sont prêts à travailler ardemment afin d’atteindre leur but, mais à leur façon, et pas à n’importe quel prix. Ils souhaitent être présents pour leur famille et leurs amis, et ils désirent exercer leurs loisirs à leur guise. Pour ces jeunes, il ne s’agit pas de faire un choix entre travail et vie sociale. La société assistera donc dans les prochaines années à un virage vers une nouvelle génération d’entrepreneurs, et d’ici là, beaucoup d’options devront être envisagées dans différents domaines, qu’il s’agisse du milieu de l’éducation avec des programmes encourageant l’entrepreneuriat, ou bien de programmes gouvernementaux ou encore de mesures fiscales favorisant les jeunes entreprises. « Car la jeunesse sait ce qu’elle ne veut pas avant de savoir ce qu’elle veut. » – Jean Cocteau
* Tiré du rapport La relève entrepreneuriale : la relève est-elle au rendez-vous au Québec? émis par la Fondation de l’entrepreneurship
Finance
Direction d’entreprise au féminin
Le véritable progrès devra se faire à l’échelle d’une société De plus en plus de femmes occupent des postes de direction et joignent les conseils d’administration des sociétés. Pour la plupart de celles qui les ont précédées au cours des dernières décennies, cet engagement de tous les instants est venu avec son lot d’authentiques moments d’exaltation et de triomphe, tout comme des périodes d’apprentissage parfois ardues. L’une de ces pionnières laisse une empreinte indélébile sur le paysage entrepreneurial québécois. Par Harvey Zalcman associé Richter hzalcman@richter.ca
Jocelyne Dallaire Légaré, la femme-orchestre Mme Jocelyne Dallaire Légaré est à la tête d’une des plus importantes réussites entrepreneuriales du Québec (Alfred Dallaire | Memoria). Son point de vue est représentatif de la place des femmes entrepreneures à la tête d’éminentes sociétés. D’entrée de jeu, elle annonce avec beaucoup de fierté qu’elle sera très bientôt grand-mère pour la première fois. Cette brillante femme d’affaires est avant tout une femme de cœur. Puis, elle plonge tout de suite dans le vif du sujet : « L’expression “entrepreneuriat au féminin”, c’est toute mon histoire que ça évoque. » Un esprit de conquête « Prendre part à la gestion d’une entreprise en tant que femme est une possibilité qui n’allait pas nécessairement de soi à une certaine époque », rappelle Jocelyne Dallaire Légaré. Or, à cette époque justement, la direction des entreprises était assumée par une écrasante majorité masculine. Si on rapportait alors peu la participation des femmes au sein des entreprises, notamment familiales, elles étaient pourtant bien présentes. « Elles étaient des co-entrepreneures, elles prenaient place auprès de leur mari », souligne-t-elle encore avant d’ajouter : « Il s’agirait de rendre hommage à ces pionnières. » Mais au-delà de la question masculinféminin, il y a, pour cette femme d’affaires actionnaire unique de son entreprise, une passion marquée pour l’entrepreneuriat en
soi. « Être entrepreneur, poursuit Jocelyne Dallaire Légaré, ce n’est pas facile; mais c’est extrêmement stimulant. C’est bien souvent être un homme ou une femmeorchestre. Il y a un esprit de conquête. Si des échecs surviennent, on s’en sent tout à fait responsable. Si tout va bien, on se dit que c’est le fruit du travail de toute une équipe. » Équilibre hommes-femmes Les hommes occupent numériquement une place équivalente à celle des femmes dans son entreprise, même si plus de femmes occupent les postes de direction. Jocelyne Dallaire Légaré croit qu’il y a un intérêt à préserver « cette interdépendance et cet équilibre entre les hommes et les femmes ». Car si cette femme d’affaires a reçu l’aide de femmes au cours de sa carrière, sur le plan affectif notamment, elle tient à préciser qu’elle a également reçu un important soutien de la part de certains hommes : « Des hommes alliés, moi, j’en ai toute une liste! » lance-telle avec une cocasserie empreinte de gratitude. Davantage de femmes aux postes de direction ? Les hommes peuvent aider. Qu’en est-il du futur des femmes entrepreneures ou occupant les postes de direction des sociétés ? Jocelyne Dallaire Légaré reste très positive à cet égard : « On a tout lieu de penser que ce sera plus facile, plus admis, plus acceptable. Ce sera le fruit d’une évolution ensemble. »
Premières en affaires
Les femmes occupent de plus en plus les postes décisionnels, et la tendance devrait sans conteste se maintenir. Si elles ont leur façon bien à elles de faire des affaires, le talent, la ténacité et la créativité des entrepreneurs, hommes ou femmes, sont eux totalement asexués. Une autre façon de dire que ce qui compte avant tout, au fond, c’est de trouver, au sein de cet échiquier, sa place à soi.
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Finance
Stratégies fiscales et fiducies
Plusieurs intéressés au programme ! Nous savons que la création d’une fiducie entre vifs peut avoir plusieurs objectifs, dont notamment les suivants : soustraire les biens à l’emprise des créanciers en les transférant dans une entité juridiquement distincte et réaliser un fractionnement de revenus avec les membres de la famille.
PAR Sophie Ducharme notaire, Pl. Fin. vice-présidente Fiducie et succession Gestion privée 1859 et Trust Banque Nationale sophie.ducharme@bnc.ca
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lusieurs dirigeants d’entreprise mettent ainsi en place une structure fiduciaire similaire à celle présentée ci-contre afin de réduire la charge fiscale découlant de la distribution des profits. Un dividende est versé par une entreprise appelée OPCO à la fiducie qui l’attribue à ses bénéficiaires. Récemment, plusieurs professionnels ont mis en place cette structure lorsqu’ils ont eu la possibilité de s’incorporer. Un fractionnement de revenus avec le conjoint et les enfants majeurs est ainsi réalisable.
Attribution fiscale et distribution monétaire Jusqu’en 1996, il était possible pour une fiducie de faire le « choix de bénéficiaire privilégié » qui permettait d’imposer les montants de revenus dans les mains des bénéficiaires sans leur verser les sommes. Ce choix permettait d’imposer les bénéficiaires tout en conservant le contrôle des biens de la fiducie. Il y avait attribution fiscale aux bénéficiaires mais pas de distribution monétaire. Malheureusement, ce choix est maintenant disponible uniquement dans des situations où les bénéficiaires ont un handicap physique ou intellectuel. Ainsi, les règles actuelles font en sorte que si des revenus sont attribués fiscalement à des bénéficiaires, ceux-ci doivent recevoir et conserver les sommes (distribution monétaire obligatoire) ou recevoir un billet payable par la fiducie. L’Agence du revenu du Canada a
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Bénéficiaires Enfants mineurs, Enfants majeurs, Conjoint, Autres
Actionnaire principal
Fiducie familiale
OPCO annoncé qu’elle examinait ces structures de fractionnement afin de s’assurer que les sommes soient réellement la propriété des bénéficiaires. Il semble que certaines stratégies font en sorte que les bénéficiaires redonnent les sommes reçues à l’actionnaire principal. Outre la vérification fiscale, il existe un risque qu’on pourrait qualifier « d’appauvrissement du bénéficiaire ». Imaginons la situation d’un enfant qui se fait attribuer fiscalement un dividende de 20 000 $ par année pendant quelques années, mais que toutes les sommes soient retournées à l’actionnaire principal. Il existe sûrement un risque qu’éventuellement l’enfant comprenne le stratagème et demande son dû. Belle discussion de famille en perspective ! Vente d’entreprise Lorsqu’une société comme OPCO est vendue, les actionnaires peuvent réduire l’impôt découlant de la vente des actions en utilisant la déduction pour gains en capital de 750 000 $. Afin de multiplier les
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déductions, les actions détenues par la fiducie sont également vendues et le gain en capital est fiscalement attribué aux enfants (mineurs ou majeurs) qui utilisent aussi leur déduction de 750 000 $. Il est important de savoir que la partie imposable du gain en capital attribuée aux bénéficiaires doit leur être versée monétairement. Ainsi, l’utilisation de la déduction pour gains en capital de 750 000 $ fait en sorte qu’une somme de 375 000 $ doit être remise aux enfants. Certes, il est possible d’émettre un billet, mais il s’agit cependant d’une somme à payer. Une autre conséquence de cette stratégie est que la Curatelle publique doit être avisée lorsqu’un enfant mineur possède des montants supérieurs à 25 000 $. En définitive, il est important de faire attention aux stratégies mises de l’avant pour des raisons fiscales qui éventuellement peuvent occasionner des conséquences financières et juridiques non prévues.
Finance
L’entrepreneuriat québécois
de plus en plus une affaire de femmes
Par Michèle Boisvert Première vice-présidente Affaires publiques Caisse de dépôt et placement du Québec mboisvert@lacaisse.com
Depuis toujours, le Québec est reconnu pour son fort esprit entrepreneurial. À preuve, nombre d’entreprises québécoises bénéficient d’une remarquable notoriété à travers le monde. Les Québécois ont la réputation d’être innovants, créatifs et n’ont pas peur de prendre des risques et de relever des défis. Ces défis, des femmes et des hommes les relèvent pour bâtir quelque chose et concrétiser une idée en mettant sur pied leur propre entreprise. Ces initiatives se révèlent d’une importance cruciale pour le développement de notre économie et représentent des éléments clés de création de richesse. En outre, les PME sont d’une importance sans conteste puisqu’elles génèrent plus de la moitié des emplois au Québec.
C
’est dans la foulée des initiatives visant à contribuer à l’essor de l’entrepreneuriat au Québec que nous participons depuis les débuts à la réalisation de l’Indice entrepreneurial québécois, le plus grand sondage jamais réalisé portant sur les entrepreneurs québécois. Produit pour une quatrième année consécutive, l’Indice mesure le dynamisme entrepreneurial au Québec. Réalisé par la Fondation de l’entrepreneurship, en collaboration avec Léger Marketing et la Caisse, l’Indice entrepreneurial québécois a dévoilé en mai dernier les résultats du dernier sondage : Plan E : Cap vers un Québec plus entrepreneurial. Les résultats de cette édition indiquent une évolution positive du dynamisme entrepreneurial québécois. En comparaison aux résultats de 2011, le Québec a même connu une progression légèrement plus importante que celle du Canada en ce qui concerne son avenir entrepreneurial. L’Indice 2012 révèle également une montée de l’entrepreneuriat féminin au Québec. Contrairement à la croyance voulant que les femmes soient moins enclines que les hommes à se lancer en affaires, le sondage nous révèle qu’en quatre ans, les Québécoises
Premières en affaires
propriétaires d’une entreprise sont passées de 5,5 % à 9,4 %. Un seul bémol, c’est que les femmes créent leur première entreprise plus tard que les hommes, ce qui a pour effet de les soustraire aux conditions d’admissibilité des programmes incitatifs visant plus particulièrement la clientèle jeunesse. La fibre entrepreneuriale Le sondage dénote une augmentation importante des intentions de se lancer en affaires chez les Québécois. Si ces intentions se chiffraient à 7 % en 2011, elles sont désormais de 8 % en 2012. On remarque également une augmentation du nombre de Québécois à avoir réalisé des démarches en vue de créer ou de reprendre une entreprise. Alors que les résultats se situaient sous la barre des 5 % au cours des années précédentes, on apprend qu’au cours de l’année courante, 6,3 % des Québécois ont entrepris des démarches afin de créer leur propre entreprise. La bonne nouvelle qu’on retire de l’Indice entrepreneurial québécois, en comparant les données obtenues en 2012 à celles des années précédentes, c’est que l’entrepreneuriat gagne du terrain au Québec, et que les femmes prennent de plus en plus leur place sur la scène entrepreneuriale.
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Famille
Pédaler vers le succès Félix Le Blanc a assurément plusieurs cordes à son arc, ou plutôt, divers rayons à ses roues. Âgé de 19 ans, ce pro du vélo a récemment décidé de voler de ses propres ailes en créant sa micro entreprise. Vivre de sa passion, voilà l’objectif du jeune entrepreneur qui a la chance d’avoir à ses côtés des parents bien investis.
Par Daphnée Hacker-B.
L
a passion du vélo, il l’a depuis qu’il a enfourché sa première bicyclette à l’âge de quatre ans, sans aucune aide. « Je venais de lui acheter un vélo dans une vente de garage, il s’est mis en selle et a aussitôt disparu… je dois avouer que j’étais un peu inquiète ! », raconte en riant sa mère, Lucie Leclerc, évoquant ce souvenir qui aujourd’hui la fait sourire. Et ce sourire, elle l’a aussi lorsqu’elle parle avec fierté de son fils, qui a mis sur pied un projet ambitieux de réparation de bicyclettes. Impliqué dans la communauté urbaine du deux-roues, le jeune homme a trouvé un marché de niche qui porte ses fruits : retaper et revendre des vélos d’occasion en restaurant complètement les pièces et le look. « Le but de ‘‘Recyk Bécyk’’ est simple : je veux redonner à ces vieux vélos une nouvelle vie et une allure “vintage”, tout en apprenant à mes clients à effectuer euxmêmes les réparations de base », explique Félix, en parlant de son entreprise lancée en mai dernier, sur un ton professionnel qui détonne de son visage aux traits juvéniles.
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C’est dans le cagibi de la maison familiale, dans le quartier montréalais d’Outremont, que le jeune homme a graduellement mis en place son atelier de réparation et de confection de vélos. Félix connaît très bien le monde du cyclisme. Tout petit, il a rapidement été initié au vélo de montagne par son père, Robert. Il a ensuite découvert le BMX et enfin le vélo de descente, un sport extrême dont il est adepte depuis cinq ans. Au fil des années, il a participé à de nombreuses compétitions en plus de suivre, à seulement 14 ans, des ateliers de mécanique en dehors des heures d’école pour devenir un cycliste autonome. Sport extrême, angoisse extrême Pour Mme Leclerc, il n’a pas toujours été facile de soutenir Félix dans sa passion. « C’est impressionnant de voir son fils faire des sauts géants en vélo et descendre des pentes à 60-70 km à l’heure… mais c’est aussi très angoissant ! » s’exclame-t-elle. En se remémorant un accident dans lequel Félix a failli perdre la sensibilité de tous les tendons d’une main, elle admet que ses craintes perdurent encore
Famille
« En tant que parent, il est important de savoir ne pas trop s’imposer. J’ai accepté son choix, et j’ai décidé de l’aider à persévérer. »
Lucie Leclerc et son fils, Félix Le Blanc
aujourd’hui. « J’ai toujours peur pour son intégrité physique, mais j’ai aussi confiance en mon fils qui connaît ses limites », ajoute-t-elle. Composer avec cette inquiétude en vaut toutefois la peine, reconnaît Mme Leclerc. « Je crois qu’il est important d’avoir une passion », explique-t-elle. Celle qui a une formation très poussée en piano a longtemps cru que son fils deviendrait musicien. Félix était très doué au piano et à la guitare basse, renchérit-elle, mais à l’âge de huit ans, il avait déjà décidé que c’est le vélo qui occuperait une place centrale dans sa vie. « En tant que parent, il est important de savoir ne pas trop s’imposer. J’ai accepté son choix, et j’ai décidé de l’aider à persévérer. Son père l’a aussi grandement soutenu tout au long de son évolution dans le monde du vélo. » Être mère… et coach d’affaires Présidente et propriétaire depuis 25 ans de l’agence de sondages BIP, Lucie Leclerc encourage fortement la démarche entrepreneuriale de son fils. « Ce que
j’adore de mon métier, c’est de pouvoir être autonome et décider dans quel projet je me lance, et je crois que Félix est aussi attiré par cette belle liberté », dit celle qui a été finaliste pour le Prix Femmes d’affaires du Québec. Tout comme sa mère, Félix fait preuve d’un grand leadership avec son projet qui lui a déjà apporté plus d’une soixantaine de clients. La prochaine étape ? Développer un site Web, effectuer plus de demandes de subventions et, lorsqu’il aura terminé le cégep, poursuivre des études au baccalauréat en entreprenariat à HEC. Pour Mme Leclerc, la prochaine étape est aussi claire : continuer d’assister son fils en l’aidant à développer des méthodes de gestion afin de structurer son entreprise. « Je sens que je suis très privilégié et j’en profite », lance Félix. Il demeure toutefois très réaliste, se rappelant que rares sont les entrepreneurs qui réussissent du premier coup. « Je sais que je vais devoir persévérer, mais ça ne me fait pas peur, car j’ai été bien préparé à surmonter les défis de la vie », conclut-il en échangeant un clin d’œil avec sa mère.
Premières en affaires
S’investir peut mener loin : la Banque Laurentienne salue ces parents qui rendent possibles les rêves de leurs enfants.
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Fin de semaine de rêve
Une fin de semaine à
Toronto Toronto est une ville à la culture foisonnante et aux quartiers éclectiques. Plutôt orientée affaires, la ville se laisse apprivoiser avec plaisir quand il faut profiter de la vie. Entre hôtels-boutiques design, spas haut de gamme, musées à visiter et les Chutes Niagara, on vous présente Toronto, la séduisante.
PAR Julie Falcoz
Four Seasons
Gladstone Hotel
Germain Toronto
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remière étape, poser ses valises dans l’un des nombreux hôtels de luxe de la ville. Situé dans le quartier Entertainment District, le Germain Toronto est un hôtel-boutique à la décoration contemporaine où chaque chambre se pare d’œuvres originales de l’artiste James Lahey. Dans le hall, cheminée et murs en verre s’opposent et rendent l’atmosphère tout en confort. Du même groupe, codirigé par Christiane Germain, le Germain Maple Leaf Square propose une atmosphère tout aussi chaleureuse dans le même quartier. Tout neuf, le premier hôtel Four Seasons vient d’être rénové et propose un style discret et élégant. On se délecte du plus grand spa de luxe à Toronto, de près de 3 000 m², au 9e étage de l’établissement et du restaurant du chef français Daniel Boulud. Autre style, autre ambiance, chacune des 37 chambres du Gladstone Hotel, sur Queen West, a été décorée par un artiste différent. La « Tower Suite » est un duplex dont la chambre se trouve tout en haut du bâtiment. On adore l’ambiance branchée du bar et du restaurant. Autour du quartier Bloor-Yorkville Ancien quartier hippie, ce quartier n’a plus à rien à voir avec ses origines. Aujourd’hui, il se rapproche plus de Rodeo Drive et des Champs Élysées avec des enseignes comme Gucci, Chanel, Tiffany & Co, Harry Rosen, Roots et les grands magasins The Bay et Holt Renfrew... On murmure que Georges Clooney et Brad Pitt viennent y faire leur magasinage pendant le
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Festival international du film. Après la haute couture, place à l’architecture avec le ROM-Royal Ontario Museum, pour admirer l’extension en forme de diamant de la bâtisse de style néo-roman italien et le Gardiner Museum, consacré à la céramique. Pour jouer à la Parisienne, La Société est le bistro français où il faut voir et être vu, le temps d’un déjeuner ou d’un brunch, entre chaises en bois et verrière authentique. Dans le même quartier, le Bata Shoe Museum vaut également le détour avec sa collection de plus de 10 000 chaussures et autres objets couvrant 4 500 ans d’histoire. Entertainment District, Queen West, Fashion District Non seulement le quartier Entertainment District abrite la superbe Tour du CN, icône de la ville, mais on y trouve également beaucoup de restaurants branchés comme BUCA, restaurant italien trendy, ou Origin et son bar à mozzarellas. Plus loin, dans le quartier Queen West, on ne manque pas le MOCCA-Museum of Contemporary Canadian Art où des artistes canadiens, connus et moins connus, produisent un art mettant en scène la condition humaine contemporaine et l’AGO-Art Gallery of Ontario, pour découvrir de nouveaux talents locaux. Sur Ossington Avenue, la boutique I Miss You Vintage regorge de trésors vintage comme des robes Yves Saint Laurent ou Dior. Pour un dîner ou un souper, The County General est un nouveau restaurant qui fait une cuisine de saison et des cocktails maison. Autre haut lieu du magasinage, le Fashion District est
« Il est également possible de suivre la Route des vins en voiture, et de s’arrêter de vignoble en vignoble pour des dégustations des productions locales »
Boutique Chanel sur Bloor Street
Chutes Niagara
Fin de semaine de rêve
un concentré de magasins de designers locaux, de tissu, de cuir et de fourrure. Ouvert plus récemment, le Distillery District est une ancienne distillerie, parfait exemple de l’architecture industrielle de la période victorienne, reconvertie en quartier commerçant avec galeries d’art contemporain, boutiques de jeunes créateurs, bars et restaurants chics comme le Boiler House, un restaurant dans l’ancienne cheminée de la distillerie transformée en restaurant. Une journée en Ontario À une heure et quart en voiture de Toronto, les Chutes Niagara sont évidemment un incontournable qui
rassemble beaucoup de touristes. Pour éviter les foules, on choisit l’option hauteur, soit dans la salle du restaurant rotative en haut de la Skylon Tower, soit en hélicoptère avec Niagara Helicopters qui propose des vols au-dessus des chutes d’environ 10 minutes. Les paysages sont à couper le souffle et chaque saison mérite le déplacement : le camaïeu de blancs de l’hiver, la nature qui s’éveille au printemps, les couleurs de l’automne et le ciel bleu de l’été. Pour prolonger le plaisir, on choisit l’option Signature Experience pour survoler la campagne locale et se faire déposer dans un des célèbres vignobles de la région pour visite et dégustation. Par exemple, le Château des Charmes et son
pique-nique romantique au milieu des vignes, juste avant la visite privée de la propriété. Il est également possible de suivre la Route des vins en voiture, et de s’arrêter de vignoble en vignoble pour des dégustations des productions locales comme le vin de glace, réputé dans la région. Mention spéciale pour le vignoble Vineland Estates Winery qui a pensé aux femmes avec « Girls just want to have fun », dégustation privée de vins et de cocktails, idéale pour une après-midi entre amies et la propriété 13th Street Winery pour sa décoration chic et moderne et son petit marché de produits locaux.
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Un homme et son tableau
Yona Shtern PDG de Beyond the Rack L’importance de la création
« I think a great life is about great partnerships », s’exclame spontanément l’entrepreneur montréalais Yona Shtern. Celui-ci s’estime chanceux d’être entouré à la fois de sa femme, Nathalie Kaspy-Shtern, et d’un bon partenaire d’affaires, Robert Gold. C’est avec ce dernier qu’il a d’ailleurs cofondé Beyond the Rack qui, depuis quatre ans, connaît un succès fulgurant. Par Mariève K. Desjardins
S
i l’entreprise a autant le vent dans les voiles, c’est notamment grâce au côté visionnaire des deux entrepreneurs. En 2008, inspirés par le succès du modèle d’affaires flash sales, conçu en France, MM. Shtern et Gold n’ont pas hésité à l’appliquer au marché nord-américain pour la première fois. Ce modèle est basé sur la vente en ligne de produits de marques à prix considérablement réduits, offerts à une communauté de membres pour un temps très limité sous forme d’« événement ». Dès le lancement de leur propre club de magasinage en 2009, les entrepreneurs ont constaté l’intérêt profond pour cette formule, tant chez les consommateurs à l’affût de vêtements ou d’accessoires pour la maison griffés à petit prix – atteignant parfois 80 % de rabais –, que chez les marques elles-mêmes à la recherche d’un nouveau canal de distribution pour leurs liquidations. Beyond the Rack n’existe que depuis quatre ans, mais à constater l’ampleur qu’elle a rapidement prise, il semble bien loin le temps où les deux entrepreneurs
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assuraient toutes les étapes de la production eux-mêmes. L’entreprise compte aujourd’hui 400 employés ainsi que des bureaux à Montréal, Toronto, Las Vegas et New York. Plus de 10 000 photos d’échantillons de produits provenant de plus de 5 000 labels sont prises chaque semaine dans 11 studios montréalais de photographie pour être présentées aux 8 millions de consommateurs canadiens et américains ayant adhéré au site. Au moment de l’entretien, M. Shtern, estimait terminer l’année 2012 avec des ventes d’environ 150 millions de dollars, une croissance de 60 % par rapport à l’année précédente ! Le saut vers l’entrepreneuriat : une volonté de créer Rien ne prédestinait pourtant le sympathique Montréalais à devenir PDG de l’une des vitrines numériques nordaméricaines les plus prospères puisqu’il aspirait plutôt au métier d’écrivain! Mais au terme d’études en littérature anglaise à l’Université McGill, c’est vers le marketing qu’il a bifurqué. C’est ainsi
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qu’il est notamment devenu viceprésident marketing pour de grandes compagnies telles que Avon et Saks Fifth Avenue et directeur marketing chez Microcell Solutions Inc. (qui a lancé FIDO). Affecté ainsi à des postes liés à la stratégie commerciale et à l’innovation en entreprise, il se considérait comme un « intra-preneur ». À 40 ans, Yona Shtern a toutefois choisi de faire le grand saut et de devenir chef de sa propre compagnie, un rôle qui lui permet une plus grande marge de créativité. « Bâtir une entreprise, à partir d’une idée sur un morceau de papier jusqu’au moment où tu t’entoures d’une grande équipe et réalises des chiffres importants, c’est vraiment une œuvre de création », explique-t-il. Cet aspect créatif qui le stimule, il le retrouve au quotidien chez Gosh Marketing, une entreprise d’importation fondée aussi avec M. Gold en 2002, mais surtout chez Beyond the Rack, qui est en constante évolution. « On invente toujours quelque chose de nouveau chez nous. »
Un homme et son tableau
« Bâtir une entreprise, à partir d’une idée sur un morceau de papier jusqu’au moment où tu t’entoures d’une grande équipe et réalises des chiffres importants, c’est vraiment une œuvre de création » Les Danseuses, Nathalie Kaspy-Shtern
L’importance de la création dans la famille Si la création est très importante dans le travail de l’entrepreneur, elle est également très présente au sein de sa famille. Ses cinq enfants – trois filles et deux garçons âgés de 4 à 16 ans – ont tous un intérêt pour les arts ou la performance, que ce soit la danse, le chant ou le théâtre. « Toute notre famille cherche à s’exprimer quelque part », affirme-t-il. D’ailleurs, il précise que presque tout l’art exposé dans la maison a été conçu par ses enfants et sa femme, Nathalie Kaspy-Shtern. C’est elle qui a peint la toile Les Danseuses, exposée dans la salle à manger. M. Shtern dit affectionner particulièrement cette œuvre qui l’accompagne dans un moment qu’il juge des plus précieux. « J’ai l’opportunité de la
regarder chaque fois que nous partageons un repas en famille », se réjouit-il. Peint il y a une dizaine d’années, le tableau représente quatre danseuses de ballet se détachant du fond par leurs robes d’un rose éclatant. M. Shtern explique que la toile, à la facture inspirée de Degas, le peintre favori de sa femme, le met dans un état de calme et lui rappelle à tout coup cette dernière, pour qui il ne cache pas son admiration. « Elle est très talentueuse. C’est vraiment une artiste. » Mme KaspyShtern, qui s’est lancée dans la peinture en 1999, a expérimenté plusieurs styles, mais elle peint généralement des sujets avec réalisme et, surtout, avec émotion. M. Shtern se dit tout aussi fier de ce hobby que de la profession de sa femme, où elle fait également preuve d’une grande
sensibilité. Elle est directrice exécutive de Comfy Cozy Fund, une fondation venant en aide aux enfants hospitalisés et mise sur pied en 2007 avec leur fils Jake – suite au diagnostic de leucémie de celui-ci – et ayant permis de récolter plus d’un million de dollars au profit du Montreal Children’s Hospital. Si Yona Shtern avoue ne pas être doué pour la peinture comme sa femme, il compte pour sa part continuer à mettre son sens créatif au service du développement de son entreprise. Robert Gold et lui et désirent mettre tout en œuvre pour que Beyond the Rack puisse atteindre le milliard de dollars en vente d’ici cinq ans. Et, en référence à la carrière d’écrivain d’abord envisagée, il lance à la blague : « J’ai peut-être manqué mon rêve ! »
NOTRE ÉQUIPE AU FÉMININ : Geneviève Allen Marie-Hélène Bétournay Émilie Bilodeau Catherine Cloutier Geneviève Cotnam, Ad. E. Karine Dionne Sylvie Drouin Vicky Drouin Sophie Dubé Dominique E. Gagné Marie-Paule Gagnon Hon. Paule Gauthier Caroline Gravel Rady Khuong Catherine Langlois Anne-Julie Lapointe Sophie Martin Maud Rivard Odette St-Laurent Sophie Vachon-Therrien
Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile et assurance Droit du travail et assurance Responsabilité civile et assurance Litige et Immobilier Notaire Transactionnel et Valeurs mobilières Éthique des affaires et risque pénal Droit de la santé et Responsabilité civile Droit de la santé et Litige commercial Arbitre et Médiatrice en commerce international et sport Éthique des affaires et risque pénal Travail, Emploi et Accès à l'information Droit corporatif et commercial Financement et Transactionnel Fiscalité Responsabilité civile et assurance Transactionnel et Valeurs mobilières Immobilier, Droit corporatif et commercial Premières en affaires
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Coups de cœur de Michèle Bazin
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Crédit photo : Sarah Scott
Vivre à deux, c’est mieux ! von Dallaire est un psychologue, sexologue, auteur et conférencier renommé en Europe et en Amérique du Nord. Il a écrit plusieurs livres dont : Qui sont ces couples heureux ? (Surmonter les crises et les conflits du couple), Qui sont ces femmes heureuses ? (La femme, l’amour et le couple), Qui sont ces hommes heureux ? Il vient d’en publier un autre aux Éditions Québecor : Vivre à deux, c’est mieux ! Vraiment un livre à lire même si on n’aime pas le genre et qu’on croit s’ennuyer. Pas une seconde! Yvon Dallaire présente la vie en couple « comme une école de vie plutôt qu’un conte de fées ». Et il reprend Socrate à son compte : « Dans tous les cas, mariez-vous ! Si vous tombez sur une bonne épouse, vous serez heureux ; et si vous tombez sur une mauvaise, vous deviendrez philosophe, ce qui est excellent. » Et dans les deux cas, vous deviendrez stratège : vous apprendrez à choisir vos batailles. Avec le sourire ! C’est moi qui le dis !
Y Les éditions Quebecor
Des livres, des livres et encore des livres… e prix Goncourt : Jérôme Ferrari avec Le sermon sur la chute de Rome (Actes Sud) et le prix Femina : Patrick Deville avec Peste & Choléra (Seuil). Ensuite, le tout récent de Michel Tremblay, Au Hasard (Leméac/Actes Sud), L’homme qui aimait ma femme de Simonetta Greggio (Stock), et le texte intégral de Jane Eyre de Charlotte Brontë (La Bibliothèque du Collectionneur), une belle édition avec la tranche dorée. Et un livre de celle qui est très active dans le milieu, Hélène-Andrée Bizier, sur la grande journaliste de la gastronomie, Dans l’assiette de l’autre avec Françoise Kayler, chez Fides, à propos de la cuisine québécoise en évolution. Cela se savoure… comme un roman !
Spa Eastman
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Jocaste reine vec la Reine elle-même, la comédienne Louise Marleau dans le rôle de Jocaste et une mise en scène de Lorraine Pintal. Nancy Huston refait brillamment l’histoire d’Œdipe à la lumière de tout ce que le féminin porte de désir, de volupté et d’amour. Ça secoue les préjugés ! Au TNM, du 5 au 30 mars.
A Photo : Jean-François Gratton / une communication orangetango
Théâtre du Rideau-Vert
L Actes Sud
SPA EASTMAN pour le bonheur et le plaisir e me suis laissée tenter et séduire par le charme : marche anti-stress le matin, rituel de hammam, sauna infrarouge, bain extérieur chaud suivi d’un bain polaire (vivement la thermothérapie pour décoller le vieux stress) et lunch à midi. Et vous pouvez poursuivre en après-midi avec un massage et un traitement facial de votre choix et tout le reste de ces petites douceurs qui vous font envie. Je suis revenue sur un nuage… et complètement enchantée ! On ne m’avait pas vue aussi ZEN depuis longtemps! Je n’avais qu’une envie : y retourner la semaine suivante !
Village des neiges
FÉVRIER — MARS 2013
Marius et Fanny ise en scène par Normand Chouinard avec Rémy Girard dans le rôle de César. Si vous n’avez jamais vu Pagnol, il faut courir le voir. Une magnifique histoire d’amour et de famille. Au Théâtre du Rideau-Vert, jusqu’au 23 février.
M
Un week-end pas comme les autres e Village des neiges à Montréal : une occasion de vivre l’hiver différemment pour vous, vos amis, vos employés ou vos enfants. Vous serez surpris, voire très agréablement surpris ! Vous pouvez y manger, prendre un verre, dormir et même vous marier dans la chapelle aménagée pour les circonstances ! C’est charmant !
L
présente
les lunchs conférences
LIVRE UN LEADER UN
Jeudi 28 février à 11 h 45
Anne Marcotte Conférencière, chroniqueuse et animatrice télé
nous présentera le livre « The Why Café » de John P. Strelecky. Best-seller international vendu à plus de 300 000 exemplaires et traduit en 18 langues, Le Why café est une histoire sur les occasions que l’on trouve à la croisée des chemins. Ce livre inspirera les lecteurs qui, dans la foulée du personnage principal, partiront eux aussi à la découverte d’eux-mêmes et transformeront leur propre existence.
Anne Marcotte est la productrice et l’animatrice de la toute première émission de télévision mettant en valeur les entrepreneurs de la relève : VoirGRAND.tv.
jeudi 21 mars à 11 h 45
Zoë Yujnovich Présidente et chef de la direction Compagnie minière IOC
nous présentera le livre « Predictably Irrational: The Hidden Forces That Shape Our Decisions » de Dan Ariely (Conférence en anglais)
Quand il s’agit de prendre des décisions dans nos vies, nous pensons que nous sommes en contrôle. Nous pensons que nous faisons des choix intelligents et rationnels. Mais est-ce la vérité? À travers une série d’expériences éclairantes et souvent surprenantes, Dan Ariely, économiste comportemental au MIT, réfute l’hypothèse selon laquelle nous nous comportons de manière fondamentalement rationnelle.
RÉSERVEZ DÈS MAINTENANT
Zoé Yujnovich est présidente et chef de la direction de la compagnie minière IOC, une filiale de Rio Tinto. Elle cumule ainsi trois exploits en un seul : accéder à la présidence à un très jeune âge, le faire alors qu’on est une femme et diriger une entreprise dans une industrie presque exclusivement masculine.
Tarifs
55 $ + taxes pour les abonnés au magazine 75 $ + taxes pour les non-abonnés
RSVP
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