4 minute read
SAUTER RÉGULATION
Économies d’énergie Un investissement de près de 100 millions d’euros dans 5 nouveaux programmes
Le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE) déclenche près de 2 millions d’opérations d’économies d’énergie par an. Il a connu des évolutions importantes depuis 2018, avec la création de programmes d’accompagnement de grande ampleur, notamment sur la rénovation énergétique des bâtiments ou le développement du vélo. Un nouvel appel à programmes d’accompagnement a été lancé en novembre 2021 par le ministère de la Transition écologique. Parmi les programmes d’économies d’énergie lauréats, on distingue : le programme SONUM (sobriété numérique) doté de 15 millions d’euros, ayant pour objectif de réduire les consommations d’énergie liées à l’usage du numérique ; le programme Baisse les Watts doté de 26 millions d’euros, visant à sensibiliser 700 000 PME et TPE pour réduire leurs consommations d’électricité ; ainsi que trois projets dans le secteur des transports. Par ailleurs, afin d’accompagner les collectivités locales dans la rénovation de l’éclairage public et ainsi de faire des économies d’électricité, Barbara Pompili lance le programme « Lum’ACTE », porté par la FNCCR. Avec un parc avoisinant les 10 millions de points lumineux, l’éclairage public représente plus de 40 % des consommations d’électricité des collectivités et pèse notamment sur la pointe de demande en électricité lors de l’allumage en début de soirée. Doté de 10 millions d’euros, ce programme permettra de soutenir les collectivités territoriales pour diagnostiquer, d’ici deux ans, 3 à 4 millions de points d’éclairage répartis dans une zone géographique couvrant la moitié de la population française, et en rénover au moins 70 %.
Advertisement
Smart Building Le Serce travaille à l’élaboration d’un catalogue « BIM » simplifié
Les membres du groupe de travail « BIM » créé par le Serce souhaiteraient que la maquette BIM exploitation soit la plus dynamique possible. En créant un catalogue simplifié, ils veulent ainsi déterminer le minimum requis pour garantir l’efficacité de l’utilisation de la maquette numérique. La maquette numérique a révolutionné le secteur de la construction, apportant de nouvelles méthodes de travail et créant de nouveaux métiers. Le BIM revêt de nombreux atouts : il permet de raisonner en coût global, de connaître l’impact de chaque bâtiment dans son environnement, d’impliquer dès la conception du projet l’exploitation future du bâtiment et donc de concevoir pour l’occupant une utilisation facile. Ce manuel recensera sous forme de checklist les bonnes pratiques, déjà expérimentées et opérationnelles, permettant d’aborder simplement et efficacement la maquette numérique. Il sera constitué de trois grandes parties : démarches et contextualisation ; grands principes de la modélisation (dont outil Revit) ; détails par typologie d’éléments et mise en œuvre dans la production de la modélisation. Ce catalogue est principalement destiné aux porteurs de projets et aux entreprises d’installation.
Dans le cadre de la commémoration du bicentenaire des lois de l’électrodynamique d’André-Marie Ampère, le Gimelec et le Comité national « Ampère 200 ans » de la SEE ont organisé à Grenoble le 3 février 2022 un séminaire « Vers une société bascarbone : l’électricité au cœur de l’énergie et de la digitalisation ». Des échanges et présentations particulièrement d’actualité, alors que les débats autour de l’énergie se concentrent sur les trajectoires de décarbonation de notre société pour tenir les objectifs de limitation des émissions de gaz à effet de serre. Nous allons devoir réduire nos consommations énergétiques, décarboner celles qui restent ; ce qui passe par l’électrification pour gagner en autonomie, diminuer les pollutions et réduire les dépenses. Il faut identifier les conditions de réalisation de ces changements et les différentes options, car toutes les technologies décarbonées comportent leur lot d’incertitudes, de risques et de contraintes. Cinq présentations ont permis d’apprécier dans un contexte de migration des usages vers l’électricité la soutenabilité de la transition recherchée en dessinant des horizons crédibles en termes d’exploitation des gisements de matières premières (métaux du fer au cuivre en passant par les métaux rares) et de recours aux stratégies de contrôle et de digitalisation. Pour Nouredine Hadj-Saïd, directeur du G2Elab de l’INPG, nous allons vers une seconde révolution de l’électrification, avec le défi de l’intégration de la production variable et du véhicule électrique dans le système électrique, et le défi de la résilience. Cela passe par l’électrification de l’industrie et tous les scénarios vont dans le même sens pour atteindre la neutralité carbone en 2050, avec une part de l’électricité qui devrait passer de 25 % à 50 % dans tous les secteurs. Le défi est double : il faut décarboner les sources de production et adapter le système électrique avec la variabilité de ce système de production et des consommations, comme celle du véhicule électrique. Le deuxième défi sera la baisse de l’inertie du système électrique du fait du passage par l’électronique de puissance : il faut des réserves à planifier et dont le coût est à optimiser. Les investissements dans le système électrique français seront donc très importants dans les années à venir. Une évolution qui, pour Olivier Vidal, du CNRS/ ISTerre, va entraîner des besoins en matières premières et des besoins en énergie pour les extraire en croissance, donc de nouvelles contraintes technologiques, socioéconomiques avec une augmentation forte des coûts de production, des contraintes environnementales, voire politiques, ces matières premières telles que le fer, le cuivre, le platine, le cobalt, le lithium ou les terres rares n’étant pas uniformément réparties dans le monde. Le recyclage de ces matériaux va être très important, puisque pour un métal comme le cuivre, celui-ci est 80 % moins énergivore que la production primaire. Des exposés qui ont montré que cette électrification doit bien être associée à l’efficacité énergétique et à la sobriété, avec une synergie avec le numérique pour le pilotage et l’optimisation.