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Témoignage d’un copropriétaire
Fabrice Meunier est copropriétaire à BoulogneBillancourt. Il s’intéresse à l’électrification des espaces et de nos vies à titre individuel. Il a une sensibilité pour les bornes de recharge car il travaille chez Renault sur les véhicules électriques. Actuellement, il roule en hybride et compte se tourner vers l’électrique.
Ala 1re assemblée générale en 2020, nous avions une demande de droits à la prise à l’ordre du jour. Demande réalisée par un autre copropriétaire. Après réflexion, on s’est dit qu’il était plus cohérent d’avoir une approche globale plutôt qu’au coup par coup. D’une demande d’une seule borne individuelle, nous allons finalement en faire installer 17, avec une infrastructure gérée collectivement.
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Est-ce vraiment un parcours du combattant ?
Ce n’est pas la guerre mais les démarches sont très longues, il faut en avoir conscience. Il faut d’abord qu’une demande soit faite par un copropriétaire (sur la base d’un devis, pour faire valoir son « droit à la prise »), puis qu’elle apparaisse à l’ordre du jour de convocation d’un Assemblée Générale (fréquence annuelle), qu’elle soit ensuite traitée lors de cette Assemblée Générale et enfin que le projet commence. Le conseil syndical était motivé pour qu’une offre plus large soit proposée et leurs membres soucieux de trouver la bonne solution pour tous ; avec un autre copropriétaire, je me suis porté volontaire pour accompagner les démarches et je me suis vite aperçu des contraintes. Les personnes qui ne sont pas équipées de véhicules électriques ne se projettent pas facilement. Seuls les utilisateurs ont conscience des questions à traiter : longueur du câble, la taille de la borne, l’espace, les badges d’accès, les risques incendies/électrique, les budgets... Entre cette AG et maintenant, une longue traversée du désert, peu de contact avec les professionnels installateurs, la crise sanitaire liée au Covid ayant freiné nos ardeurs. Il faut savoir qu’à partir du moment où cela est acté en AG, on part de zéro, d’une feuille blanche. À nous, copropriétaires, d’entamer les démarches. Nous souhaitions trouver une solution collective qui réponde aux besoins de chacun en investissant le minimum possible. Le plus difficile est de comprendre l’offre, d’obtenir les contacts et d’aller chercher les informations au-delà de celles proposées par les installateurs ayant pignon sur rue. Avec la crise Covid, le dossier n’a pas avancé entre mars 2020 et septembre 2020. Ensuite, les discussions avec la start-up Autorecharge, spécialiste de l’installation de bornes de recharge, se sont déroulées jusqu'à février 2021 pour avoir une proposition qui tienne la route. C’est long en raison de la copro, de la méconnaissance des véhicules électriques et hybrides et des IRVE, la crainte de confier un tel chantier à une start-up inconnue du grand public. Il a fallu expliquer ce qu’est un véhicule électrique, les systèmes et modes de recharge, la consommation, l’utilisation au quotidien... C’est énormément de travail et de communication auprès de chaque copropriétaire. Mais la nouvelle Assemblée Générale de février 2021 a permis de prendre une décision.
Bornes de recharge Legrand en parking public.
La solution
Ce sont des collègues de travail, dont certains faisant partie de grosses copropriétés, qui m’ont conseillé de me tourner vers la start-up Autorecharge. Ils nous ont proposé plusieurs solutions pour répondre au mieux à nos besoins et nos contraintes, soit sous forme d’abonnement « clé en main » pour son utilisation, soit la copro investit dans la colonne horizontale pour valoriser l’immeuble. L’avantage est que l’ensemble des copropriétaires est prêt à financer et l’installation appartient à chacun. Cela reste de l’utilisation individuelle facturée aux kWh consommés. L’installation dans le local électrique a coûté 6 000 € pour 60 emplacements. Cette dépense, 100 € l’emplacement, a très largement été acceptée par les copropriétaires. Autorecharge s’occupe des relations avec Enedis (mise en place du Point de Livraison), de la commande des bornes (chez ALFEN), de l’installation (armoires, câblages, bornes), du consuel, du fournisseur d’énergie, de la gestion des consommations (facturation assurée par le syndic). En parallèle, nous avons recensé le nombre de personnes susceptibles d’être intéressées par une IRVE car chaque installation individuelle est un coût supplémentaire (mutualisé : qu’importe la longueur du câble à dérouler, le prix par type de borne est le même pour tous). In fine, nous avons recensé 17 personnes intéressées (parfois avec double emplacement de parking), soit le tiers de l’ensemble des parkings, alors qu’ils n’étaient qu’à peine 5 lors de l’AG. Un des arguments avancés est qu’un parking équipé d’une IRVE prend potentiellement de 10 % à 15 % de valorisation lors de la revente. 17 bornes seront installées (et le soutien du conseil syndical a été fondamental, apportant une analyse critique sur les solutions proposées et sa connaissance du bâtiment et des contraintes à respecter) alors qu’il n’y aura que 3-4 utilisateurs dans un premier temps. Il n’y a pas d’emplacement collectif, la borne est installée sur chaque emplacement qui en a besoin. •
Socoda prépare l’avenir
Le 16 janvier 2020, Pauline Mispoulet prenait la direction du Groupe Socoda et deux mois plus tard éclatait la crise liée à la pandémie du covid. Forte de son tempérament, elle a soutenu les distributeurs du réseau dans ces moments difficiles. Depuis, Socoda se réinvente pour soutenir ses distributeurs et porter les clients finaux. Chez Socoda, l’électricité est, en volume de chiffre d’affaires, la deuxième activité la plus importante après l’outillage professionnel.
L’objectif de notre logistique mutualisée est “ de ne jamais dire non à un client.”
© DR
Vous présentez une nouvelle identité visuelle et un nouveau logo. Qu’est-ce que cela traduit?
Nous avons opéré un changement de logo pour incarner le renouveau chez Socoda et matérialiser notre évolution sans casser les codes de reconnaissance de notre image de marque. C’est pour cette raison que nous avons conservé le «S» et la couleur bleue reconnaissable. Nous avons harmonisé nos logos avec un «S» identique pour toutes les entités. L’objectif est d’unifier, sans uniformiser, avec la création d’un socle commun. Plus fort, plus marquant et plus clair pour les clients.
39 distributeurs indépendants sous la même marque, est-ce facile de fédérer tous les membres?
La première étape importante, c’est de trouver le bon équilibre en se posant les bonnes questions. Qu’est-ce qui doit rester local chez le distributeur? Qu’est-ce qui est la partie intouchable, inhérente à ses affaires? Que peut-on mutualiser pour l’aider à être plus fort? Le dialogue amène la confiance, et l’équilibre se fait ainsi. Il n’y a jamais de passage en force. Faire partie du groupement lui permet de rester indépendant. Pour fédérer un réseau d’indépendants, il y a trois éléments fondamentaux. Le premier, il faut leur apporter les services dont ils ont besoin. Être pragmatique, être au fait des avancées technologiques et du marché. Le deuxième élément est d’avoir des relations qui les enrichissent. Ils doivent avoir plaisir à rencontrer les autres, à se sentir soutenus, à apprendre de leurs rencontres. La création de la relation est très importante. Et enfin, le troisième élément, et non des moindres, est que le groupe doit porter leurs valeurs, leur éthique, qu’il parle d’eux comme ils le souhaiteraient. Il doit y avoir du sens par rapport à qui ils sont. Être membre d’un groupe, ce n’est pas renoncer à son indépendance mais, au contraire, c’est bénéficier de plus de puissance. Prenez une équipe de football : individuellement, chacun à son talent, mais collectivement, l’impact est plus fort.
Quels services apportent le Groupe Socoda aux entreprises d’électricité?
L’effort porte sur les achats. Dorénavant, un distributeur en électricité peut avoir accès plus facilement à une gamme spécifique d’outillages et d’EPI pour ses clients. Nous poursuivons le référencement, les négociations collectives et les achats groupés. En 2022, nous proposerons une plateforme marketing pour que nos distributeurs personnalisent au maximum leurs promotions en sélectionnant les produits. Nous allons générer de plus en plus de supports, que nos distributeurs pourront utiliser à leur bon vouloir. L’objectif est de conquérir ou reconquérir des clients au rythme du terrain et non de Socoda. Et cette plateforme le leur permettra. Par exemple, si un autre distributeur sort une promotion sur un produit et qu’un de nos distributeurs souhaite répondre avec la sienne, il doit pouvoir le faire rapidement. Nous proposons un catalogue commun et le distributeur disposera d’une flexibilité indiscutable. Je suis confiante, car les distributeurs ont beaucoup apprécié ces propositions lors de la présentation à Avignon. Nous travaillons actuellement sur des outils digitaux pour soutenir le commerce auprès des clients agences, pour animer les points de vente et pour faire de la régie publicitaire, sur écran, au comptoir. Nous ne voulons jamais dire non à un client et pour ce faire, nous élaborons un schéma directeur de logistique mutualisée. Nous sommes les champions du J0 avec de nombreux stocks. Mais en cas de produit manquant, nous devons pouvoir capitaliser sur la mutualisation des stocks qui va se digitaliser. Le distributeur saura exactement quel confrère dispose du produit dont il a besoin. Nous avons d’ailleurs recruté un directeur logistique en charge d’élaborer ce schéma. Nous travaillons également à tout ce qui touche à la data de produits, des tarifs pour automatiser les flux et la mise à jour de ces informations. Nous travaillons aussi sur les EDI (échanges de données informatisées) : commande, BL, factures, etc. Mais également pour les clients.
Les installateurs sont loin de maîtriser les outils numériques. Les aidez-vous sur ce sujet ?
Nous accompagnons nos distributeurs dans ces démarches. Par exemple, nous allons proposer à nos fournisseurs l’année prochaine d’acheter sur le site internet un produit et un service qui pourront être diffusés par la suite dans les points de vente de nos distributeurs. Nous créerons le contenu avec le fournisseur et nous proposerons une offre à nos distributeurs comprenant un accompagnement et une assistance pour l’animation. Enfin, nous nous intéressons beaucoup à la relation entre l’artisan et le client final pour éviter que ce dernier se débrouille seul ou soit conseillé et accompagné par un autre réseau. Conscients que l’artisan n’est pas toujours à l’aise avec les outils digitaux, nous lui proposerons une aide et un accompagnement pour être en phase avec ses clients. La réflexion a vraiment commencé pour répondre à leurs besoins. C’est un objectif de travail pour 2022, avec un lancement en 2023.•
Portait d’une intégratrice
Après une école de commerce et un MBA, Marie-Line Morin a un profil plutôt commercial, mais avec une vocation technique. Cette envie d’exprimer son côté technique la pousse chez Schneider Electric. Ce sera en Chine, avant de revenir en France et de devenir intégratrice du bâtiment connecté, en créant La Fée Connectivité. Retour sur son parcours empreint de marketing, de commercial et de technique pour, finalement, commencer une belle aventure.
le KNX fut naturel, tant à la découverte qu’à l’approfondissement. J’ai beaucoup pratiqué avec un laboratoire de tests, notamment lorsque je me suis installée. Il en va de l’image de marque de l’entreprise. C’est un projet professionnel doublé d’un projet de vie. Avec mon mari, nous avons quitté la région parisienne pour la Savoie et Schneider pour l’entrepreneuriat. J’avais déjà étudié les opportunités, le chiffre d’affaires prévisionnel, les possibilités de rentabilité et surtout, l’offre que j’allais devoir déployer. Du KNX OK, mais pas seulement. Les autres protocoles sont indispensables, ne serait-ce que pour répartir le chiffre d’affaires sur plusieurs types de clientèles et la formation. Ce qui, d’ailleurs, m’a été profitable pendant le Covid-19.
Marie-Line Morin, présidente de La Fée Connectivité.
Quel bilan fais-tu après 3 ans ?
Décris-nous ton parcours.
En arrivant chez Schneider Electric, j’ai commencé en Chine, car ma double casquette commercial/technique et mon atout langues les ont conquis. J’ai commencé par les processus et, assez vite, je me suis spécialisée dans la division marketing qui venait d’être créée. J’ai évolué dans la basse tension, le bâtiment et ensuite dans le périmètre du résidentiel et du petit tertiaire. En rentrant en France, j’ai choisi d’aller au commerce, car je voulais être au plus près du terrain. Toutes ces années chez Schneider Electric m’ont permis d’acquérir les bases de l’électricité, de comprendre le marché et les enjeux du bâtiment, mais aussi de valider mon appétence à la technique. J’ai toujours aimé les automatismes du logement, du bâtiment et je me suis naturellement intéressée au KNX. Petit à petit, l’envie de créer mon entreprise montait, et j’ai fait des rencontres inspirantes, comme Benoît Van Den Bulcke, de Starbyte, et MarieLaetitia Poidatz, de Ker-Tech, qui ont pris le temps de me décrire les tenants et les aboutissants du métier. Je me suis formée techniquement et cette dimension atypique commerce-marketing a fait la différence. J’ai cette capacité à vulgariser les informations et à aller chercher des affaires là où d’autres peuvent être trop techniques. Depuis mai 2020, nous sommes trois. J’ai embauché un apprenti pour m’assister sur les projets KNX, et mon mari, spécialisé dans l’audio et le collectif neuf.
Pourquoi créer ton entreprise ?
Dès mes débuts chez Schneider, je me suis dit que j’y resterai 10 ans au maximum. Ce furent presque 13 ans, mais il était temps. Je voulais développer d’autres compétences. Le saut vers
La formation prend-elle beaucoup de place ?
J’aime faire plusieurs choses. C’est pourquoi je suis formatrice KNX pour Schneider et pour mon propre centre de formation. Chez Schneider, nous nous répartissons les formations à travers la France avec les autres TutorKNX et je suis affectée sur l’agence de Lyon. La Fée Connectivité est également centre de formation, car j’ai obtenu la certification Qualiopi l’année dernière, ce qui permet aux stagiaires d’être remboursés par les OPCO. Et je suis en train d’être certifiée «centre de formation KNX». Aujourd’hui, les professionnels ont principalement besoin d’un rappel ou d’une certification. Et, au-delà de la formation technique, je fais également de «l’évangélisation». C’est-à-dire que j’éduque les personnes au Smart Building dès leur formation initiale. Par exemple, je viens de signer avec une école des métiers de l’immobilier à Lyon qui forme les promoteurs de demain. Les modules que je propose sont très généralistes et expliquent ce qu’est le Smart Building et les étapes à respecter dans les projets. C’est du CA aujourd’hui, mais cela permet également de façonner la vision du bâtiment numérique telle que je la conçois.
Je suis très contente. Avant de m’installer, j’avais fait une étude préliminaire. J’ai réalisé des entretiens avec une trentaine de personnes, dont Benoît Van Den Bulcke que je mentionnais tout à l’heure. À l’époque, il m’avait dit : «Tu verras, réussir à faire ton chiffre sur l’intégration seule, ce n’est pas facile.» Il m’a bien conseillée, bien épaulée et notre collaboration est très fructueuse depuis ce jour. Aussi, plus les années passent et plus mon réseau grandit et se solidifie. Le réseautage a été tout aussi important que la montée en compétence technique, qui était indispensable. Une fois en place, il fait des petits et il est seulement nécessaire de l’animer. Les synergies se réalisent : par exemple, je collabore énormément avec Baptiste Gadiolet de la société Yaaba. Les partenariats entre confrères se créent et beaucoup d’éléments s’automatisent. Pour continuer mon développement, je vais rechercher un profil commercemarketing afin d’alimenter les affaires, d’attirer de nouveaux prospects, amener de nouvelles opportunités. C’est ce dont j’ai besoin pour me libérer du temps et assurer plus de formations. •
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE
Le chauffage connecté
Avec une hausse du gaz naturel de 10 % en juillet dernier, puis 5 % en août, la facture énergétique n’a jamais été un enjeu aussi important pour les ménages. Le gouvernement a gelé temporairement les hausses et déploie le dispositif MaPrimeRénov’ pour aider les propriétaires à la rénovation énergétique. Les feux sont donc au vert pour proposer le chauffage connecté, qui promet réduction des consommations et confort optimisé.
© Viessmann
Nombreux sont les électriciens qui pensent que le confort thermique est réalisé par un chauffagiste. Depuis un smartphone, grâce à une interface fluide, l’utilisateur allume, éteint son chauffage. Il gère la température de l’air ou de l’eau, et définit les différents modes de fonctionnement. Dans le cas de logements intelligents, combinant sondes de température extérieure, capteur de luminosité, détecteurs de présence et prévision météo, l’installateur peut définir des scénarios pour réduire la dépense énergétique et augmenter le confort. Peu de clients ont encore conscience des bénéfices apportés par un chauffage connecté. C’est le rôle de l’électricien de proposer le meilleur système selon les habitudes de vie.
300 000
c’est le nombre de thermostats connectés installés en France en 2020, contre 270 000 en 2019, soit une hausse de 11 % (étude Delta-EE).
L’installateur est le référent chauffage
Trop de personnes craignent encore de toucher à l’électricité. Très peu sont prêtes à ouvrir la chaudière pour installer un module de pilotage. Lors d’une intervention électrique d’installation ou de mise en sécurité, l’électricien devrait toujours demander comment est géré le chauffage et si les clients sont satisfaits de leur confort. Beaucoup de fils pilotes régulent le confort thermique et il faut reconnaître qu’une fois les paramètres définis, personne ne les modifie et personne n’a conscience des possibilités et gains possibles en changeant les plages horaires et la température des zones. Pourtant, la connectivité facilite énormément l’utilisation et le paramétrage. C’est la certitude d’obtenir la température souhaitée dans chaque pièce. Les électriciens et les chauffagistes se déplacent souvent pour optimiser le fonctionnement de la chaudière ou des radiateurs électriques. Tous les acteurs du marché ont développé leur application pour définir en quelques clics la température voulue, les plages horaires de fonctionnement et les différents modes de chauffe. « Certains systèmes comme Wiser Energy de Schneider Electric prennent en compte les prévisions météo et l’inertie du logement pour anticiper le démarrage ou l’arrêt du chauffage. Wiser détecte également les fenêtres ouvertes et peut activer le mode absence en géolocalisant un smartphone », explique Mickaël Sagnes, responsable marketing des offres Home & Distribution chez Schneider Electric, qui ajoute : « Au-delà du confort, vous faites encore des économies d’énergie. Le kit Wiser comprend donc un actionneur (ou hub) qui se branche sur la chaudière, un thermostat, des vannes thermostatiques et des prises connectées qui font également office de répéteur à la norme ZigBee. Wiser va plus loin car il peut être contrôlé par la voix. En effet, il est compatible avec les assistants vocaux Google Home et Amazon Alexa. »
Le principal avantage du chauffage connecté : É-CO-NO-MIES !
Selon les logements et la configuration antérieure, un chauffage connecté permet de réaliser des économies d’énergie allant de 10 à 30 % de la facture de chauffage. Plusieurs facteurs permettent d’atteindre ces chiffres. Tout d’abord, par la programmation, grâce à un ajustement de la température des pièces. Ensuite, les différents capteurs ajustent la température en fonction de la présence. Dans le cas d’un chauffage tout électrique où chaque radiateur dispose d’un module connecté, il est possible de définir la température de chaque pièce et d’allumer ou éteindre à distance. Cette optimisation est très importante mais la vraie nouveauté de la connectivité est le suivi de la consommation, qui permet d’ajuster selon l’usage. Chez Schneider Electric, la mesure des consommations s’effectue depuis le système Wiser Energy. Il supporte les mesures du chauffage, de l’eau chaude sanitaire et de l’eau froide, des prises de courant, de la climatisation, du gaz (volumique ou calorimétrique), ainsi que la consommation électrique totale de l’habitation. C’est une aide précieuse pour comprendre ce que représente financièrement le chauffage. Sans compteur, difficile de dire à quelle vitesse on roule.
© Auer
Le connecté permet de gérer efficacement les apports thermiques. « Avec des émetteurs adaptés pour faire du rafraîchissement l’été, ce serait une aberration de ne pas profiter du photovoltaïque. Toutes les maisons neuves bien isolées avec plancher chauffant devraient installer des panneaux photovoltaïques pour avoir du confort en été et en hiver. De plus, le prix du kilowatt ne cessant de grimper, il est judicieux d’installer des ressources alternatives. Nous avons calculé que la recharge d’un véhicule électrique, selon les habitudes de consommation (km parcourus par jour), nécessite un système de stockage de 6 kW, pas plus. Le prix au 100 km est dérisoire par rapport au prix du réseau », prévient Jérôme Dufour, chef de produit & marchés pour Climatisation et Solutions électriques & Photovoltaïques chez Viessmann.
Confort et sécurité grâce à une application mobile
Économique et écologique, le chauffage connecté est également confortable. En effet, la programmation optimale de la température assure un nid douillet à chaque retour au domicile, sans compter les nouvelles fonctions d’ambiance comme le sèche-serviettes avec radio et musique intégrés, ou le radiateur de séjour à diffuseur de parfum. Schneider Electric parle d’une maison intelligente faisant gagner du temps, avec des économies sur les factures d’électricité et/ou de gaz, tout en apportant une tranquillité d’esprit. Le point fort que les chauffagistes et les électriciens mettent en avant : Wiser gère de façon individuelle le chauffage de chacune des pièces d’une habitation. Les précurseurs que sont Nest et Netatmo ont ouvert la voie et démocratisé les thermostats connectés, suivis par Qivivo, Somfy, Sowee ou encore Tado. Pourtant, tous les fabricants ne sont pas d’accord avec ces promesses d’économies. « Chez Viessmann, nous estimons que le connecté, c’est purement du confort pour la partie électrique. Nous lançons une offre avec une GridBox (une box spéciale pour disposer d’une vue d’ensemble des flux énergétiques de la maison, et donc des véritables coûts, ndlr) pour avoir un vrai retour chiffré, terrain, pour connaître les économies que peuvent faire les clients finaux. La théorie est belle, mais ne reflète pas forcément la réalité du terrain. Nous avons prévu de faire des campagnes de mesures précises pour avoir un retour fiable. Une partie de l’eau chaude est “gratuite” par la performance de la thermodynamique couplée au soleil », explique Emmanuel Bertocchi, chef de produit Thermodynamique chez Viessmann. Chez Heiwa, le produit star est la PAC (pompe à chaleur) air/eau, gérée par une application très intuitive qui permet de tout installer simplement. « Nous avons le projet pour 2022 de la faire évoluer. Pour le moment, l’application sert seulement à piloter mais l’idée est qu’elle soit la porte d’entrée du consommateur pour être alerté. Avec la PAC air/air, plus destinée aux installateurs électriciens, nous avons le même objectif, à savoir informer et conseiller le client sur l’utilisation de son matériel, précise Franck Beauvarlet, DG de Heiwa France. Nous avons tous notre smartphone à portée de main. L’application actuelle s’apparente à une télécommande déportée. Mais en 2022, le projet est de quitter ce postulat pour en faire un vrai outil de pilotage. Ce qui nous amènera à intégrer des solutions de radiateurs connectés ou des détecteurs de présence dans l’application, mais également directement dans nos appareils. L’objectif est de lier le fonctionnement de la clim/chauffage à la détection de présence. Nous comptons également intégrer les données météorologiques pour conseiller sur l’utilisation des appareils selon les prévisions. C’est notamment très important dans le cas des piscines chauffées. Chez Heiwa, nous souhaitons que l’humain ait toujours le contrôle. Donc en cas de déclenchement ou arrêt inopiné, une alerte sera envoyée et l’utilisateur choisira de valider la consigne. »
Pas de chauffage connecté sans connexion
Tous les générateurs Viessmann sont connectés et la nouvelle génération embarque nativement cette connectivité. Dorénavant, les chaudières murales et les pompes à chaleur intègrent une carte réseau Wi-Fi et une carte radiofréquence ZigBee. Dès lors, plus besoin d’installer un accessoire pour communiquer. Une fois les générateurs connectés au Wi-Fi de la box de l’utilisateur, le particulier peut piloter à distance et suivre son installation. Pour les professionnels, l’application de Viessmann s’appelle Vitoguide. Grâce à elle, le client sera accompagné par l’électricien ou l’installateur chauffagiste sur le paramétrage et le suivi. Tout cela à distance. « Nous sommes à la 3e génération d’application depuis 2016. L’évolution est constante et nous allons même
Baisser votre température de 1 °C fait baisser votre facture d’énergie de 7 % !
Des fournisseurs d’énergie se sont lancés dans la bataille comme EDF, avec sa filiale Sowee et sa station connectée de gestion des radiateurs et de suivi de la consommation d’énergie en temps réel.
80% DES FRANÇAIS
qui gèrent leur chauffage grâce à une solution connectée déclarent être satisfaits du point de vue confort thermique (étude GfK). sortir des fonctions supplémentaires, notamment de la maintenance prédictive », précise Emmanuel Bertocchi.
Le thermostat connecté
Le contrôle du chauffage centralisé se fait avec le contrôleur muni d’une interface chaudière. Dans la plupart des cas, les thermostats connectés sont compatibles avec des systèmes de chaudière fonctionnant au fioul, au gaz et avec les pompes à chaleur. Pour vérifier la compatibilité de l’appareil avec son installation, les constructeurs proposent des simulations en ligne, à l’instar de Bosch, Frisquet, Legrand, Nest, Qivivo, Somfy et Tado. Le thermostat centralisé Wiser de Schneider Electric fonctionne avec deux batteries AA alcalines, d’une durée de vie d’environ 3 ans (l’état des piles s’affiche sur l’écran du thermostat d’ambiance). Il utilise le protocole ZigBee Pro et dispose de 3 boutons capacitifs, du réglage de la consigne, de l’affichage de l’humidité ambiante et de la fonction Boost. Tous les thermostats connectés du marché disposent presque tous des mêmes fonctionnalités. La configuration de Wiser est possible avec une chaudière ou une pompe à chaleur air/eau sur l’entrée thermostat, en OpenTherm, avec des électrovannes/servomoteurs ou un circulateur, câblés comme une vanne fermée.
Les radiateurs électriques connectés
Pour rendre connecté un radiateur électrique basique, il existe des programmateurs « intelligents ». Ils se branchent sur le fil pilote du radiateur ou s’insèrent directement dans l’espace dédié pour les radiateurs compatibles. Grâce au module Muller Intuitiv with Netatmo, tous les radiateurs électriques Applimo, Airelec, Campa et Noirot, installés depuis 2000, deviennent connectés et bénéficient des dernières évolutions numériques. Heatzy Pilote est un programmateur à câbler derrière chaque radiateur électrique pour le piloter. Pour un prix public de 49 € TTC et une connexion Wi-Fi, le radiateur devient connecté. Heatzy (dont nous testerons les produits) propose également une gamme de radiateurs et un sèche-serviettes pilotables et configurables par Bluetooth. L’équivalent chez Atlantic se nomme Cozytouch. Avec un simple bridge Cozytouch branché à la box Internet et l’application dédiée téléchargée sur son smartphone, tout devient possible. L’application Atlantic Cozytouch permet de gérer à distance ses appareils via son smartphone ou une tablette. Thermor , du groupe Atlantic, fête cette année ses 90 ans. Intelligents, les produits Thermor répondent aux attentes des consommateurs en matière d’économies et de confort de vie. Ils s’adaptent au quotidien des occupants de la maison et intensifient ou réduisent leur puissance de chauffe en fonction des situations (détection d’occupation, détection de fenêtres ouvertes…). Pilotables à distance avec tout smartphone ou tablette, les radiateurs se règlent d’où on veut, quand on veut, sous réserve d’être équipé d’un bridge Cozytouch. La gamme de climatisations réversibles Thermor se pilote également à distance. De son côté, Muller, le groupe français, propose une large gamme de radiateurs électriques intelligents. Via l’application Muller Intuitiv With Netatmo, ils prennent en compte le rythme de vie des utilisateurs et adaptent leur température pour allier bien-être et économies. Ils embarquent le nec plus ultra des fonctions d’économies d’énergie avancées pour traquer au quotidien la moindre source de gaspillage, tout en optimisant le confort. Ces fonctions d’intelligence Muller Intuitiv permettent de réaliser des économies de l’ordre de 30 % (source : EDF – 5 idées reçues sur le chauffage électrique) par rapport à l’utilisation manuelle d’un appareil d’ancienne génération. Fruit d’une collaboration entre Noirot et Applimo, les marques leaders du groupe Muller, la gamme Sensual est à la pointe de la connectivité grâce au module Muller Intuitiv, permettant de planifier sa consommation et d’adapter le confort selon l’utilité de chaque pièce.
Les vannes thermostatiques pour radiateurs à eau chaude
Les têtes « intelligentes » fonctionnent sur piles sauf dans le cas de câbles Bus, et se mettent en lieu et place des têtes standards. Tous les fabricants – comme Danfoss, Netatmo, Schneider Electric, Somfy ou Tado – proposent des bagues pour adapter la tête au système existant. Les paramètres affichés seront les suivants : températures ambiante et demandée, fonctionnement en cours. La tête thermostatique Netatmo dispose de la fonction « auto-adapt » qui intègre les données thermiques du logement et les données météorologiques pour permettre au chauffage d’atteindre une température idéale tout en économisant de l’énergie. Il faut compter entre 40 et 70 € par vanne. À noter que chacun a fait le choix d’un protocole : Z-Wave pour Danfoss, ZigBee pour Legrand et Schneider, Io pour Somfy.
Les pompes à chaleur connectées
Les PAC sont avantagées depuis le nouveau mode de calcul de l’énergie. C’est aujourd’hui une véritable tendance et les électriciens peuvent se saisir de l’aubaine en installant des PAC air/air. Mais attention à la compatibilité et à la liaison radio. Pour une connectivité sans limites des pompes à chaleur et chaudières Atlantic, la présence d’un thermostat modulant et d’un Navipass io (uniquement pour la chaudière) est nécessaire. Ce n’est que le début du développement des pompes à chaleur. Pour exemple, chez Viesmann, la pompe à
6 FRANÇAIS SUR 10
souhaitent équiper leur logement en objets connectés (étude Reworld Media-Harris Interactive). chaleur air/air n’est pas encore compatible avec la GridBox, mais cela fait clairement partie des axes de développement. C’est une priorité pour la connectivité et pour prioriser l’autoconsommation. L’écosystème qui tourne autour de la GridBox est constitué de la pompe à chaleur air/eau, le système de production des panneaux photovoltaïques, la connexion avec des piles à combustible, le système de stockage électrique Vitocharge disponible en 2022, le véhicule électrique avec les bornes de recharges, la Vitocal, des ballons ECS et des ballons électriques. « Nous sommes en train de regarder la compatibilité avec certains électroménagers allemands comme Siemens et Boch car ils ont des modèles connectés EEbus, comme nous », ajoute Emmanuel Bertocchi. Heiwa le constate, les climatisations gainables sont également en plein développement. C’était un produit de niche pour les riches qui se démocratise. Les produits air/air sont des solutions économiquement intéressantes par rapport à la PAC air/eau. « De ce postulat, nous avons développé notre propre système de zoning et de pilotage, parfaitement adapté aux climatisations gainables sans problème de configuration. Sans ce système de zone, l’utilisateur ne peut pas gérer les pièces individuellement », décrit Franck Beauvarlet, de Heiwa. Le système est alors vendu avec un plénum qui se connecte dans le gainable pour gérer chaque sortie en indiquant les actions à faire : éteindre, diminuer le flux d’air, monter/descendre la température, etc. Et pour ce faire, un thermostat doit être placé dans chaque pièce. « Nous arrivons à démocratiser le gainable car nous proposons tous les produits pour l’installation. Cette maîtrise de l’ensemble nous permet de tirer les prix plus bas tout en assurant une parfaite combinaison des éléments dont l’électricien aura besoin. Notre solution est complète et fonctionne à 100 % », ajoute-t-il. Pour éviter toute déconvenue, Profeel met à disposition des installateurs de pompes à chaleur son application numérique PAC’Réno, pour faciliter le dimensionnement et le choix des pompes à chaleur lors d’une opération de rénovation d’habitat individuel. Elle est téléchargeable gratuitement sur les stores (App Store, Google Play) et est également disponible en ligne sur www.pacreno.fr
Solution photovoltaïque pour les installateurs électriques
Le prix des batteries de stockage étant encore élevé, Viessmann mise sur le stockage énergétique sous forme de chaleur et l’optimisation de l’autoconsommation des
© Muller générateurs de chaleur. « Nous avons sorti la GridBox, une box qui permet de faire de la visualisation et de la gestion des flux électriques dans l’habitat. Elle se branche sur le routeur, en local, et permet à l’utilisateur de visualiser la production photovoltaïque, le stockage sur les batteries et également la consommation de la pompe à chaleur, par exemple. Elle assure la transparence des flux d’énergie dans la maison. Le tableau de bord énergétique visualise et traite de manière transparente les flux énergétiques du système de stockage d’électricité, du système photovoltaïque, de la pompe à chaleur et de la consommation de l’habitation », explique Jérôme Dufour, Chef Produit & Marchés pour Climatisation et Solutions électriques & Photovoltaïques de Viessmann. Le consommateur verra sa consommation à l’instant t ou sur une période personnalisée. Il aura accès à un historique de son empreinte carbone et à son taux d’autoconsommation. La valeur ajoutée se fait sur la partie de la gestion du flux électrique, dans le même esprit que le smart grid. La GridBox est très intuitive. « Par exemple, vous devez utiliser votre véhicule électrique demain et vous avez besoin de le recharger, la GridBox va déterminer la charge nécessaire à apporter, calculer le potentiel d’apport par les panneaux solaires, maximiser la charge et compléter avec l’aide du réseau. L’énergie ne passera alors pas dans la batterie mais directement dans le véhicule électrique », explique Jérôme Dufour. La GridBox permet ainsi de prioriser les équipements et de déterminer lequel doit fonctionner avec l’apport solaire avant le ou les autres.
Cas particulier du chauffage de la piscine
Les PAC piscine sont installés à 50 % par les consommateurs et à 50 % par les professionnels électriciens. La priorité est d’installer la bonne PAC pour la bonne piscine. Le site Internet d’Heiwa permet aux électriciens de ne pas se tromper grâce à un outil de dimensionnement, avec les questions clés à poser au client : le niveau de température, la période, les dimensions, une piscine bâchée ou non, l’ensoleillement... Ainsi, la PAC sera la plus adaptée aux besoins du client tout en maîtrisant ses coûts et dépenses énergétiques. Le conseil est demandé par les clients, et c’est le rôle de l’installateur. Heiwa est là pour l’accompagner et le soutenir. L’application actuelle permet de prévenir le client de faits « anormaux » grâce à des alertes. •