Plein format aux dimensions rĂŠvolutionnaires
Tous les avantages d’un capteur plein format et d’un système à objectifs interchangeables compressés dans un boîtier ultracompact. · Capteur plein format de 24.3 mégapixels · Ultracompact, ultraléger · Vidéo plein HD à 60 ips · Équipé des technologies Wi-Fi et NFC
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TEXTE › WORDS EMILIE NAULT-SIMARD PHOTOS JULES LAMARRE
ENTREVUE › INTERVIEW
JULES LAMARRE, CHERCHEUR D’OISEAUX Au nord-ouest de Montréal, Jules Lamarre a trouvé son terrain de jeu favori : la forêt et les marais du parc-nature du Bois-de-l’Île-Bizard. Il connaît les 216 hectares du site comme le fond de sa poche. Presqu’à chaque jour, été comme hiver, il s’y rend avec son appareil photo pour observer ce que la plupart d’entre nous ne voyons pas. Rien n’échappe à ce passionné de nature, surtout pas un oiseau. Il sait où nichent les différentes espèces et quand les petits sortiront du nid. Jules Lamarre’s favourite playground is the forest and marshes of Parc-nature du Boisde-l’Île-Bizard located northwest of Montreal. In fact, he knows the 216-hectare site like the back of his hand. Nearly every day of the year, he goes there, camera in hand, to observe what most of us would fail to notice. Nothing escapes this nature-lover’s attention, especially not a bird. He knows the different species, where they nest and when the fledglings will take their first flight.
438 m › 411 w 2p
— « l’hiver réserve aussi de belles surprises. cette année, j’ai vu la chouette lapone, un oiseau nordique qui vient ici à tous les 6 ou 7 ans. » cette espèce se démarque par sa grande taille, près de 80 cm. “ last winter, i saw a great grey owl, a northern bird that only comes here every 6-7 years to forage. ” this species is characteristically large, measuring over 2.5-ft. tall.
BIRD WATCHER
Matériel > Equipment - Boîtiers > Cameras : Canon 60D et / and Canon G1X - Objectif > Lenses : Sigma 170-500mm f/5-6.3 et Sigma 18-250mm f/3.5-6.3 - Trépied > Tripod : Manfroto 190CL - Tête Jobu junior > Jobu Jr. head
Où trouver des oiseaux à photographier Where to find birds for picture-taking - Refuge faunique Marguerite-D’Youville, à Châteauguay (Montérégie) ; - Parc régional de Beauharnois-Salaberry (Montérégie) ; - Parc national de Plaisance (Outaouais) ; - Parc national des Îles-de-Boucherville (Montérégie) ; - Réserve mondiale de la biosphère du Lac-Saint-Pierre (Lanaudière) ; - Réseau des Parcs-nature de l’île de Montréal ; - Réserve de nationale de faune du cap Tourmente (Charlevoix).
What time of year do you get the best pictures ? For me, it’s in early May, when the birds return from down south. It’s the mating season ; plumage is at its most colourful, and the males are courting the females. Then they nest, and by late May or early June, the little ones hatch. Once, I saw 12 baby Hooded Mergansers leave their nest for the first time, right in front of me. I only had 30 seconds to react and take my shots ! How do you call the birds ? Sometimes people use their iPods to mimic various bird calls, but that’s not allowed in the park. It confuses the birds, especially during the nesting period. I don’t feed them or make any sounds. I just listen and observe. Normally, you can hear forest birds before you can see them. The sound guides you to what species it is and where to find it. Then, you have to approach quietly so that the bird accepts your presence and doesn’t mistake you for a predator. What is the rarest species you’ve ever photographed ? The Least Bittern, a member of the Green Heron family. It’s on the threatened species list. Have you developed a specific photography technique ? I like to photograph the bird in its natural habitat, but not while it’s sitting still. I want action shots that will make an impact. For example, if you come face-to-face with a bird, you can wait until it flies away to get it with its wings spread. The photo has to stir up a feeling, tell a story. Everyone reads from left to right, so I plan my shot accordingly. For me, a good picture is one that captures the bird’s head and the shiny spot of its eye. Also, in bird photography, people tend to isolate their subject and zoom in right away, whereas I prefer to start with a canvas that is wide enough to frame the shot, and then I focus on the subject.
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heron in north america
À quel moment de l’année fait-on les meilleures prises ? Pour moi, c’est au début de mai, à l’arrivée des oiseaux. C’est la période de l’accouplement et des parades nuptiales. Les plumages sont à leur meilleur et les mâles font la cour. Après, c’est la période de la nidification et, vers la fin de mai et le début de juin, là, on a aussi de belles surprises. J’ai déjà vu sauter de leur nid 12 petits harles couronnés juste devant moi. J’avais donc 30 secondes pour réagir et prendre mes photos ! Comment attirez-vous les oiseaux ? On voit des gens avec des iPod qui imitent le chant des espèces, mais c’est interdit dans le parc. Ça déboussole les oiseaux, surtout en période de nidification. Je ne nourris pas les oiseaux et je n’utilise pas de son. Moi, j’observe et j’écoute. Normalement, les oiseaux de forêt, on les entend avant de les voir. Le son te donne une direction pour trouver ton sujet et pour reconnaître l’espèce. Ensuite, il faut s’approcher tranquillement pour que l’oiseau accepte ta présence et qu’il ne te considère pas comme un prédateur. L’espèce la plus rare que vous ayez photographiée ? Le petit blongios, dans la famille du héron vert, une espèce en voie de disparition. Avez-vous développé une technique particulière de prise de vue ? J’aime photographier l’oiseau dans son milieu, mais sans qu’il soit statique. Ça prend des photos d’action qui auront un impact. Par exemple, si tu tombes face à face avec un oiseau, tu attends. À un moment, il va décoller et tu pourras avoir ses ailes déployées. Il faut qu'il y ait une émotion dans la photo, qu’elle raconte une histoire. Tout le monde lit de gauche à droite, donc je pense ma photo en fonction de ça. Et pour être certain qu’elle est réussie, ça me prend la tête de l’oiseau et le point brillant dans l’œil. Aussi, en photographie d’oiseaux, les gens ont tendance à isoler leur sujet et à faire tout de suite un gros plan. Moi, je préfère prendre un plan assez large pour me situer, et après ça, je vais chercher le sujet.
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le petit blongios est le plus petit héron que l'on peut trouver en amérique du nord. the least bittern is the smallest
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LES INCONTOURNABLES › GEAR YOU NEED
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« Installé dès le lever du soleil... »
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décoration végétale fournie par flowerbox
“ Be ready by sunrise... ”
— DANIEL LIMOGES, EXPERT LOZEAU —
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Les incontournables en nature Gear you need : nature
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ÉQUIPEMENT 1 - Nikon D800E
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Nikon 200mm f/2.0 Téléconvertisseur Nikon TC-14E II Nikon Tele converters TC-14E II 2 - Canon EOS 6D
Zeiss 100mm macro f/2.0 3 - Canon XA20 4 - Fujifilm X-M1 avec objectif 16-50mm
Fujifilm X-M1 with 16-50mm lens 5 - Flash Nikon SB910
SB910 Nikon Flash 6 - Nikon 14-24mm f/2.8 7 - Tête Wimberley WH-200 version II
Wimberley Head WH-200 Version II 8 - Tête panoramique Jobu Design
Jobu Design Panoramic head 9 - Plaque micrométrique Manfrotto 454
Manfrotto 454 sliding plate
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10 - Support Wimberley F-1 pour flash
Wimberley F-1 Flash Bracket 11 - Canon 8-15mm f/4L
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TEXTE › WORDS JOANNIE LAFRENIÈRE PHOTOS JOANNIE LAFRENIÈRE — WWW.LESROBIDOUX.COM
RÉCIT › STORY
Un vidéoreportage au Cambodge Videojournalism in Cambodia
Automne 2011. Dans un avion entre mer et monde, en route vers l’Asie, je trépignais d’impatience à l’idée de poser mon bagage discret et ma caméra au Cambodge, le 3e pays au programme de cette folle épopée qu’est La Course Évasion autour du monde. Fall 2011. In a plane between land and sea, en route to Asia, I was champing at the bit to set down my small bag and my camera in Cambodia, the third country in the mad epic journey that is La Course Évasion autour du monde.
826 m › 812 w 5p
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FLOODING, CAMBODIAN-STYLE
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raîchement descendue de l’avion, quelle ne fut pas ma surprise de constater que le Cambodge était enseveli sous une quantité phénoménale d’eau qui ravageait ses contrées luxuriantes. Disons que le Mékong avait bien plus que quitté son lit : il avait littéralement fait une fugue et se baladait gaiement en plein centre-ville, provoquant l’inondation la plus dévastatrice de toute la décennie. Nous nous sommes donc retrouvés avec de l’eau jusqu’au nombril pour réaliser nos films. Malgré notre arrivée tardive à l’aéroport de Siem Reap, je me sentais fin prête à relever à nouveau le défi de La Course : 4 jours pour réaliser un film, 96 heures en territoire inconnu pour trouver un sujet, 5 760 minutes pour faire le tournage et les entrevues, apprendre les rudiments de la langue locale, réaliser le montage et le sous-titrage, coloriser les images, puis, finalement — roulement de tambour — remettre le film, exténuée telle une marathonienne de l'image. J'imagine que c’est pour cette raison que l’émission s’appelle La Course… Parce que courir autant, ça épuise sa femme !
VOIR DIFFÉREMMENT La Course étant ce qu’elle est, il a bien fallu se retrousser les manches, sortir nos imperméables des grandes occasions et partir à la recherche d’un sujet original quasiment à la nage. Aussi étrange que cela puisse paraître, avoir les 2 pieds dans cette inondation monstre m’avait définitivement enlevé le goût de faire un film misérabiliste : comme un pied de nez à ce journalisme sensationnaliste qui me désole tant et me donne envie de faire les choses autrement. Je suis simplement partie à la recherche du beau pour sortir du cliché désolant d’un peuple qui a connu son lot de misères et de guerres. Là où l’hélicoptère TVA ira, je n’irai pas. Cette volonté d’aller à contre-courant (excusez-la !) m’a donc amenée à braquer les projecteurs sur Loven Ramos, maître rétro en tous genres et charmant propriétaire d’un hôtel-galerie, le 1961. Endroit de prédilection du milieu culturel tant local qu’international, ce paradis empreint de nostalgie et de beaux objets m’a littéralement subjuguée et donné envie d’en explorer tous les racoins. C’était donc le temps de se mettre au boulot et de sortir notre fidèle complice, notre caméra (Sony EX1). Force est d’admettre que de tourner dans ces lieux inspirants fut une réelle partie de plaisir, du pur bonbon pour mes yeux de jeune fille comblée. Que de beaux plans colorés et des rencontres nourrissantes, malgré mes 2 pieds trempés par cette pluie qui n’en finissait plus de tomber.
Qu’est-ce que La Course Évasion autour du monde ? Cette émission diffusée sur les ondes d’Évasion rassemble 10 passionnés de voyage et de cinéma qui s’affrontent dans une compétition. L’objectif : réaliser des reportages aux 4 coins du globe. What is La Course Évasion autour du monde ? This show, which airs on Évasion, brings together 10 travel and film buffs to face off in a competition. The objective is to produce documentaries from the four corners of the world.
tepping off the plane, I wasn’t really surprised to see that Cambodia was shrouded in a torrent of water that was ravaging its lush countryside. Let’s just say that the Mekong had well and truly left its bed. It was running away with itself, traipsing merrily through town, causing the most devastating flood of the decade. So we found ourselves faced with producing our films up to our navels in water. In spite of arriving late at the Siem Reap Airport, I finally felt ready to tackle the challenge of La Course again : 4 days to produce a film… 96 hours in unfamiliar territory to find a subject… 5,760 minutes to do the shoot and the interviews, learn the rudiments of the local language, do the editing and the subtitling, colourize the images, and then, finally — drum roll please — submit the film, exhausted, like a marathon runner of images if you will. I imagine that’s why the show is called La Course… Because that much running tires a body out !
SEEING THINGS DIFFERENTLY La Course being what it is, we had to roll up our sleeves, get out our best raincoats and head off, virtually swimming, in search of an original subject. As strange as it may seem, being caught waist-deep in this raging flood wiped out any desire to make a depressing film. Thumbing my nose at sensationalist journalism, which upsets me and makes me want to do things differently, I headed off in search of something beautiful, to get past the distressing clichés of a people who have seen their share of misery and war. If the TVA helicopters went there, I would not. This desire to swim against the current (sorry, I couldn’t help myself !) led me to turn the spotlight on Loven Ramos, master of all things retro and charming owner of a gallery hotel called The 1961. A favourite among local and international culture vultures, this stunning building brimming with nostalgia and beautiful objects captivated me and made me want to explore every nook and cranny. It was time to get down to work and take out our faithful companion, a camera (Sony EX1). Shooting in this inspiring setting was part of the pleasure, like being a kid in a candy store. Nothing but beautiful, colourful shots and soul-nourishing encounters, in spite of my feet getting soaked by the rain which simply wouldn’t let up.
MORE THAN BEAUTIFUL IMAGES With our stroll through time Cambodian-style, we finally cobbled together a video that we called Recycler le temps. An imperfect film, of course — doing this big a job in 4 days comes with its share of stress and surprises — but one created with love.
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« Là où l’hélicoptère TVA ira, je n’irai pas. » “ If the TVA helicopters went there, I would not. ”
PLUS QUE DE BELLES IMAGES Avec cette balade dans le temps, à la sauce cambodgienne, nous avons finalement bricolé une vidéo que nous avons intitulée Recycler le temps. Un film imparfait, certes — réaliser un tel travail en 4 jours comporte son lot de stress et d’imprévus —, mais ficelé avec amour. Faire du documentaire à l’étranger, c’est bien plus que tourner de belles images avec un bon équipement. C’est gérer l’inattendu, trouver des plans B, C, D et même Z, respirer à fond — le meilleur de tous mes trucs, que j’oublie parfois —, saisir les opportunités qui se présentent et qui bousculent l’horaire établi, ne pas se fâcher, croiser les doigts souvent, faire confiance à sa bonne étoile, respirer à nouveau, être débrouillarde, ouverte, patiente et surtout à l’écoute. Un condensé d’émotions que je tente de gérer au meilleur de mes capacités en essayant de ne pas m’autoconsumer. Ce que je retiens de cette escapade en sol (humide) cambodgien ? Que peu importe le lieu et les circonstances, la caméra demeure un prétexte formidable à la rencontre. Une façon toute personnelle d’entrer dans l’univers des gens qui me fascinent et d’avoir ainsi un accès privilégié à leur monde. C’est assurément pour cette raison que ma caméra et mon passeport ne sont jamais bien loin, toujours prêts à prendre le large et à partir à la conquête de l’inconnu.
Qui est Joannie Lafrenière ? Réalisatrice et photographe passionnée de documentaire, je me plais à observer le quotidien des autres et à en saisir l’éloquence. Ma plus récente réalisation, un webdocumentaire produit par l’Office national du film et intitulé Ferme zéro, traite de la fin des fermes familiales au Québec. Je me considère hautement privilégiée d’exercer un métier qui me passionne tant. Who is Joannie Lafrenière ? I am a producer and photographer with a passion for documentary filmmaking, and I love observing the day-to-day lives of others and capturing moments of eloquence. My most recent work, a web documentary produced by the National Film Board of Canada entitled Ferme zéro, looks at the end of the family farm in Quebec. I feel privileged to be able to do what I love.
VISIONNEZ LE FILM DE JOANNIE > SEE HER FILM AT : VIMEO.COM/35525932
Making a documentary abroad involves much more than filming beautiful images with quality equipment. It involves managing the unexpected, finding plan B, C, D and even Z, taking a deep breath — which happens to be the best trick in my arsenal, and one that I sometimes forget, seizing opportunities when they arise and that upset your schedule, keeping your cool, crossing your fingers, taking another deep breath, and being resourceful, open, patient and, above all, a good listener… a compendium of emotions that I try to manage to the best of my abilities while trying not to self-combust. What have I taken away from this escapade on (wet) Cambodian soil ? No matter where, or what the circumstances, the camera is the perfect pretense for meeting people. It’s a very personal way of gaining privileged access to the world of folks who fascinate me. This is no doubt why my camera and passport are never far from hand, always ready to head off to conquer the unknown.
NEX-FS700R/RH
PMW-300K1
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CAMÉSCOPE SEMI-ÉPAULE
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TEXTE › WORDS BENOÎTE LABROSSE
© rené delbuguet − jehane benoit à son domaine de sutton. « je photographiais l'intérieur de chez elle et son terrain pour le montrer aux lectrices. plus que des images de plats, c’était quasiment du photoreportage », explique t'il. jehane benoît at her estate in sutton, shot by rené delbuguet. “ i had to take pictures of the interior and of the grounds, to show her readers, ” he recalls. “ it wasn’t just shooting food, it was more like a photo essay. ”
REPORTAGE › REPORT
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Photographie culinaire Food photography Publiée par la célébrissime cuisinière Jehane Benoît en 1963, L'Encyclopédie de la cuisine canadienne — vendue au Québec à plus d'un million et demi d'exemplaires — fête cette année ses 50 ans. Cette Bible des ménagères marque en quelque sorte les débuts de la photographie culinaire dans la province ; l’occasion parfaite pour servir un reportage à saveur historique. À lire le ventre plein. Published by celebrated chef Jehane Benoît in 1963, L'Encyclopédie de la cuisine canadienne — which sold over 1.5 million copies in Quebec — turns 50 this year. The food bible marked the beginnings of food photography in the province, making this an ideal opportunity to serve up a report with a bit of historical flavour to it. Not to be read on an empty stomach.
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es rayons des librairies débordent de livres de cuisine, et ceux-ci ressemblent de plus en plus à des œuvres d’art, davantage dignes de trôner sur la table à café que sur un comptoir enfariné. Les aliments y sont si bien présentés que les lecteurs se contentent souvent de les manger des yeux. Ils dévorent Cabane à sucre Au Pied de Cochon d’un couvert à l’autre, comme ils le feraient d’un roman illustré. Les photographes culinaires repoussent aujourd’hui les limites du genre, parce que le public québécois a changé. L’enseignement, dispensé autrefois par les congrégations religieuses féminines, est maintenant diffusé par les innombrables émissions et publications culinaires. Les Québécois n’ont jamais bénéficié d’une aussi grande éducation gastronomique, et ils ne se sont jamais autant intéressés à l'art culinaire.
À LA FINE POINTE DE LA MODE
— © dominique malaterre
Comme la gastronomie, la photographie culinaire suit des tendances qui durent généralement une décennie. Dans les années 1960 et 1970, les images étaient très chargées. Le plat principal se perdait parmi les accessoires de cuisine et autres décorations de circonstance comme les boules de Noël ou le bol à punch. Il était souvent accompagné de ses ingrédients, tels un œuf, une poche de farine ou une tasse de lait. « C’était éducatif, donc il fallait que l’image soit explicite », rappelle le photographe René Delbuguet, l’un des pionniers de cette spécialité au Québec, qui a longtemps travaillé avec Jehane Benoit. Ces considérations pédagogiques expliquent aussi les planches photographiques par étape qui ont fait la renommée des livres de Pol Martin, publiés à cette époque. « Je pense que c’était mon travail d’ouvrir les yeux des lecteurs, de leur montrer de quoi les plats étaient faits, et comment », poursuit celui qui a aussi illustré les chroniques culinaires de la populaire Germaine Gloutnez dans le quotidien La Presse au cours des années 1970.
ookstore shelves are brimming with cookbooks, which increasingly resemble works of art more apt to grace coffee tables than countertops dusty with flour. The recipes within are so well presented that the buyers are often happy enough to devour them with their eyes. Intently, they read Cabane à sucre Au Pied de Cochon from cover to cover, just as they would a graphic novel. Culinary photographers of today are pushing the boundaries of the genre, because the Quebec public has changed. Teaching, once provided by female religious congregations, is now done by innumerable cooking programs and food publications. Quebec’s general population has never been so well educated in gastronomy, and they have never been interested.
AT THE CUTTING EDGE OF THE LATEST TRENDS Like gastronomy, food photography follows trends, each lasting for about a decade. In the 1960s and 70s, images were very busy. The main course often got lost among the many kitchen accessories and other items, such as Christmas tree ornaments or a punch bowl. It was also often flanked by its ingredients, such as an egg, a bag of flour or a cup of milk. “ It was educational, so the picture had to be explicit, ” recalls René Delbuguet, a pioneer of this specialty in Quebec and a long-time photographer for Jehane Benoît. These considerations explain the step-by-step photos that made Pol Martin’s books so popular at the time. "I think it was my job to open the reader's eyes, to show them what the dishes were made of, and how they had been prepared," he continues. Delbuguet provided the photographs for Germaine Gloutnez's food column in the newspaper La Presse in the 70s. “ In the 60s and the 70s, the trend was countryside photography, ” recalls Dominique Malaterre, who teaches photographic art direction at Université du Québec à Montréal. “ Then in the 80s, the influence was Mediterranean, followed circa 2000 by the white background, inspired by Martha Stewart and Donna Hay. ” The latter, an Australian author of cookbooks and editor of the magazine bearing her name, is a fan of “ organized chaos. ” “ Food was the favourite subject, with a single bowl in the centre of the shot, and food placed haphazardly around it, ” notes Guy Houde, who has worked as a food stylist for 24 years. In 2013, dark backgrounds are all the rage. In fact, since the 2010 launch of the book Noma by René Redzepi, chef at the Danish eponymous restaurant, global trends have had a strong Scandinavian influence. “ We’re coming back to bluish lights and the overhead shots that were common in the 80s, ” Malaterre explains. “ But increasingly, dark backgrounds are being replaced by weathered wood. In Quebec, it’s perfect, since we’re in a northern country. We’re at the vanguard of this trend, which you get a sense of in the book Toqué ! ”
À cette époque, « la tendance était aussi à la photo de type terroir », rappelle de son côté Dominique Malaterre, qui enseigne la direction artistique de la photographie à l’Université du Québec à Montréal. « Puis, dans les années 1980, on est tombé dans l’influence méditerranéenne, et, vers l’an 2000, il y a eu l’arrivée du fond blanc, inspiré par Martha Stewart et Donna Hay. » Cette dernière, une Australienne auteure de livres de recettes et éditrice du magazine qui porte son nom, est une adepte du « désordre ordonné ». « La nourriture était très en vedette, avec un bol tout seul au milieu de la photo, et les aliments y était posés avec une certaine nonchalance », explique Guy Houde, qui pratique le métier de styliste culinaire depuis 24 ans. En 2013, les arrière-plans foncés ont la cote. Plus encore, depuis la publication en 2010 du livre Noma par le chef du restaurant danois éponyme, René Redzepi, la tendance mondiale est dominée par l’influence scandinave. « On revient aux lumières un peu bleutées, et aux points de vue en hauteur qui se faisaient beaucoup dans les années 1980 », explique Dominique Malaterre. « Mais de plus en plus, les fonds sombres sont remplacés par des fonds de bois patinés. Pour le Québec, c’est parfait, parce que nous sommes un pays nordique. Nous sommes donc à la fine pointe de cette mode, et on le sent dans le livre Toqué ! » La photographe est bien placée pour le dire, car c’est elle qui est derrière les clichés du récent livre de recettes du chef montréalais Normand Laprise, Toqué ! Les artisans d’une gastronomie québécoise. Dans la composition de ses photos, elle a entre autres utilisé le comptoir de cuisine du restaurant, en acier inoxydable, comme arrière-plan. L’inspiration lui est venue de la passion du chef Laprise pour le hockey, car la surface rappelle celle d’une patinoire. L’ouvrage a remporté en mai dernier le Prix du meilleur livre de recettes écrit d’un point de vue professionnel, remis par la prestigieuse James Beard Foundation de New York. C’est une grande première pour le Québec à ces Oscars culinaires. « Toqué ! va au-delà de la simple photographie culinaire. C’est un livre sur l’identité québécoise, et, à mon avis, c’est ce qui a touché le jury », fait remarquer celle dont les clichés étaient aussi en lice pour un prix. « On peut être on ne peut plus fiers du niveau de nos photographes, de nos stylistes culinaires, de nos restaurants et de nos artisans, poursuit-elle. On se hisse au niveau international avec des moyens de bouts de ficelles, parce que nous sommes débrouillards et têtus. »
Toqué ! Les artisans d’une gastronomie québécoise. Dominique Malaterre a choisi de présenter les aliments d'une manière « totalement différente, qui s'éloigne des conventions ». Sur cette page, le grainetier du restaurant, Patrice Fortier, pose avec son fenouil séché. Toqué ! Les artisans d’une gastronomie québécoise. Dominique Malaterre decided to present the food in a " completely different, untraditional way. " Pictured here is the restaurant’s seed supplier, Patrice Fortier, holding some of his dried fennel.
© dominique malaterre —
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The photographer is well positioned to say so, because she was behind the photography for the recent cookbook from Montreal chef Normand Laprise, Toqué ! Les artisans d’une gastronomie québécoise. She used the restaurant’s stainless steel kitchen counter as a background for the composition of her photos. The inspiration came to her from Chef Laprise's passion for hockey, the surface of the counter being reminiscent of an ice rink. The book Toqué ! won the James Beard Foundation Best Cookbook Award in the “ Cooking from a Professional Point of View ” category. It was Québec's first award at what are often referred to as the Oscars of food. “ Toqué ! goes beyond basic food photography ; it portrays Quebec’s identity, and I believe that's what appealed to the judges, ” says Malaterre, whose pictures were also nominated for an award. “ We couldn't be more proud of the calibre of our photographers, food stylists, restaurants and creators. We produce world-class work on a shoestring, because we’re resourceful and stubborn. ”
STRIVE FOR AUTHENTICITY… BUT CHEAT A BIT! The “ respect for the product ” currently being preached by Quebec chefs is nothing new, say seasoned experts. “ Consumers have always sought out authenticity, and food stylists and photographers have always tried to show the food respect, ” notes Malaterre. “ However, I've noticed a growing demand for organic, earth-friendly and local products among consumers, who are increasingly aware of what is on their plate, and this is reflected in advertising. ” Since the beginning of the decade, the number of food blogs in Québec has been growing, accompanied by a trend toward authenticity and intimacy. Barbara Gateau knows a little something about this. The only Quebecer to have participated in the Festival international de photographie culinaire, held annually in Paris, she is the lady behind the food blog Madame Gateau. “ I prefer it when the photo shows the food as it will be eaten afterward, with no effects,” she says. Gateau works exclusively with natural light. “ I want to bring people into my kitchen. ”
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« Je n’utilise qu’un objectif macro, car il me permet vraiment d’entrer dans l’aliment. » “ I only use a macro lens, since it allows me to really get close to the food. ”
— © barbara gateau
— BARBARA GATEAU —
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Le « respect du produit » que nous vantent actuellement les chefs québécois est loin d’être nouveau, affirment les spécialistes d’expérience. « Les clients ont toujours recherché l’authenticité, et les stylistes et photographes culinaires ont toujours essayé de respecter l’aliment », affirme Dominique Malaterre. « Par contre, je vois une plus grande préoccupation du bio, de l’écolo et du local chez les consommateurs. Ils sont de plus en plus conscientisés par ce qu’il y a dans leur assiette, et ça se répercute évidemment en publicité. » Depuis le début de la décennie, le nombre de blogues culinaires québécois ne cesse d’augmenter. La mode y est aussi à l’authenticité, ainsi qu’à l’intimité. Barbara Gateau en sait quelque chose. Seule Québécoise à avoir participé au Festival international de photographie culinaire, qui se tient chaque année à Paris, elle est derrière le blogue culinaire Madame Gateau. « Je préfère quand la photo reflète vraiment l’aliment tel qu’on va le manger ensuite, sans artifices », résume celle qui travaille uniquement en lumière naturelle. « J’ai envie de faire rentrer les gens directement dans ma cuisine. » De son côté, le styliste culinaire Guy Houde aspire depuis ses débuts au moins de supercherie possible. Lors d’une séance photo, son rôle est « de donner du temps au photographe » en s’assurant que les aliments restent photogéniques le plus longtemps possible. L’équipement photographique, de plus en plus performant, lui permet de privilégier l’authenticité comme jamais auparavant. L’apparition des éclairages à diodes électroluminescentes (DEL), qui n’émettent pour ainsi dire plus de chaleur, lui a entre autres facilité la tâche. C'est la même chose pour les technologies numériques, qui « permettent vraiment d’être dans l’immédiat . » « Nous n’avons plus besoin d’artifices énormes », résume-t-il. Ces changements sont flagrants en photographie de boissons, qui a longtemps nécessité quelques comprimés d’antiacide pour redonner de l’effervescence ou du blanc d’œuf pour faire tenir un col de mousse. Les glaçons en acrylique étaient loués à grands frais à New York ou Toronto. « Aujourd’hui, j’utilise parfois des vrais glaçons, révèle le styliste, parce que l’instantanéité du numérique me le permet. » La disponibilité d’une grande variété de produits en toutes saisons facilite également la prise de photos plus naturelles. Surtout au mois de mars. « Avant, il n’y avait aucun petit fruit sur le marché à cette époque de l’année, alors il fallait utiliser de faux aliments en acrylique, entres autres pour les emballages de yogourt », se souvient Guy Houde. Malgré tout, certaines photos nécessitent encore aujourd’hui des trucages pour être réussies : celles qui mettent en vedette des aliments qui peuvent fondre ou se déformer. Un cliché de bol de céréales exige par exemple de la colle blanche. « On ne peut pas utiliser du lait, parce que ça transforme la céréale; ça la ramollit », illustre le styliste. « Les éclaboussures, en acrylique, sont louées. »
© barbara gateau —
RECHERCHER L’AUTHENTICITÉ… EN TRUQUANT UN PEU !
Ever since he started out, food stylist Guy Houde has been aspiring to the fewest effects possible. During a photo session, his job is to “ give the photographer time ” by ensuring that the food stays photogenic as long as possible. Increasingly powerful camera equipment allows him to go for authenticity like never before. The arrival of LED lights — which, practically speaking, don’t emit more heat — made it a lot easier. The same goes for digital technology, which “ really enables you to be in the moment. ” “ We no longer need to use gimmicks, ” he adds. These changes are evident in photography involving drinks, which had always required a few tablets of antacid to recreate the bubbles or some egg white to make the head of a beer last longer. In New York and Toronto, acrylic ice cubes were rented at a premium. “ Today I sometimes use real ice cubes, ” says Houde, “ because the immediacy of digital technology allows me to. ” The year-round availability of a wide range of products also makes it easier to take more natural shots. Especially in March ! “ Years ago, you couldn’t find berries in early spring, so acrylic fruit was used, for yogurt packaging for example, ” notes Houde. Nevertheless, even today some photos still require a certain amount of fudging to achieve the desired effect, specifically those featuring food that can melt or lose its shape. A shot of a bowl of cereal requires the use of white glue. “ Milk can’t be used, because it makes the cereal soggy, which changes the way it looks, ” explains Houde. “ To simulate a splash, acrylic pieces have to be rented. ” When it comes to the oh-so enticing Christmas turkey, it’s actually close to being raw… and it’s coated in dish soap ! “ The meat is barely cooked ; otherwise it shrinks and appears less plump. That nice golden colour isn’t due to cooking, but a layer of soap, ” he says.
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— © francis laroche
But the fake food par excellence is ice cream. Every stylist has his own recipe — a closely guarded secret — containing vegetable shortening, potatoes or powdered sugar. “ I fine-tuned my recipe and my technique over the years, and now my ice cream is sheer perfection ! ” boasts Houde. Photographer René Delbuguet, on the other hand, is one of the rare few who prefer to work with real ice cream. “ I would cool my studio down to 7 or 8 degrees and waste no time snapping my shots ! ” he recalls, referring to it as “ sports ” photography. In fact, he says, “ there's no difference between a food photographer and a photographer who shoots sports or portraits : we all observe our subject and adjust the lighting as needed. ” It’s a need that is ever-changing, according to Houde, who aims to add food videographer to his credentials. “ I want to make very polished videos of food to create a bank of moving images, which I believe will eventually replace stills, ” says the stylist, whose training includes advertising, and video production. “ Billions of images are created every day, ” notes photographer Malaterre. “ All I have to do is learn how to take pictures that no one else has taken yet ! ”
Les aliments sont aussi des matériaux d’art
Quant à l’appétissante dinde de Noël rôtie, elle est en réalité presque crue… et badigeonnée de savon à vaisselle ! « La viande n’est cuite qu’en surface, parce que sinon, elle se contracte et semble moins dodue. Le bel aspect doré ne vient donc pas de la cuisson, mais d’une couche de savon », révèle-t-il. L’aliment truqué par excellence reste la crème glacée. Chaque styliste a sa propre recette — jalousement gardée secrète ! — qui contient de la graisse végétale, des pommes de terre ou du sucre en poudre. « J’ai peaufiné ma recette et ma technique à travers les années, et je suis rendu à un point où ma crème glacée est parfaite ! », se réjouit Guy Houde. À l’opposé, René Delbuguet préférait travailler avec de la vraie crème glacée. « Je refroidissais mes studios à 7 ou 8 degrés et je prenais mes images très rapidement ! », se souvient le photographe, qui qualifie ce type de photos de « sportive ». D’ailleurs, selon lui, « il n’y a aucune différence entre le photographe culinaire et celui qui fait du sport ou du portrait : c’est d’abord une observation du sujet et de direction de l’éclairage en fonction du besoin ». Un besoin en constante évolution, si l’on en croit Guy Houde, qui songe à ajouter le titre de vidéaste culinaire à celui de styliste. « Je veux faire des plans vidéos de nourriture très fignolés pour proposer une banque d’images en mouvement, qui sont selon moi appelées à prendre la place de l’image fixe », confie celui qui a entre autres été formé en publicité et en production vidéo. « Chaque jour, des milliards d’images sont produites », estime de son côté Dominique Malaterre. « Il ne me reste qu’à apprendre à faire des photographies qui n’existent pas encore ! »
Guy Houde a fabriqué en 2006 un buste de Jean Charest destiné à la couverture du magazine Urbania. Inspirés par les caricatures de Serge Chapleau, le styliste a donné les traits de l’ex-premier ministre québécois à un bloc de 40 kg de fromage cheddar. L’objectif était d’associer le politicien et la malbouffe. Il lui a greffé 6 sacs de frites ondulés à titre de cheveux et 2 boules de crème glacée en guise d’yeux. Son habit était composé d’hamburgers, de pepperoni, de bacon, de poulet pressé et de smoked meat. Après 9 heures de travail, voici le résultat , photographié par Francis Laroche. Food can also be a material for art In 2006, stylist Guy Houde created a bust of Jean Charest for the cover of Urbania magazine. He fashioned a 40 kg block of cheddar cheese to look like the former Quebec premier, as inspired by caricatures by Serge Chapleau. The aim was to associate Charest with junk food, so Houde used 6 bags of crinkle-cut fries for the hair and 2 scoops of ice cream for the eyes. His suit was made of hamburgers, pepperoni, bacon, pressed chicken and smoked meat. Nine hours later, photographer Francis Laroche immortalized it.
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TEXTE › WORDS ALEXIS GRISON — WWW.ALEXISGRISON.COM FORMATEUR ET PHOTOGRAPHE, INSTRUCTOR AND PHOTOGRAPHER
TECHNIQUES
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MODELER UN ÉCLAIRAGE NATUREL MODELLING NATURAL LIGHT
Photographie culinaire Food photography
Comme un peintre qui a besoin de divers outils pour réaliser son tableau, le photographe a besoin d’instruments pour « sculpter » sa lumière. Que ce soit en lumière artificielle ou naturelle, les choix d’outils que vous ferez dépendront du résultat que vous souhaitez avoir. Voici quelques-uns de mes trucs d’éclairage et des suggestions de matériel pour un shooting culinaire. Just like a painter needs different tools for a painting, a photographer needs instruments to “ sculpt ” the light. Whether you are using artificial or natural light, your choice of tools depends on the results you’re trying to achieve. Here are some of my lighting tricks and equipment suggestions for food photography.
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1- RECRÉER LA LUMIÈRE NATURELLE EN STUDIO En flash ou en lumière continue, une boîte à lumière permet de créer un éclairage doux et naturel, qui simule le rendu d’une fenêtre. C’est ce que j’ai utilisé pour cette photo prise pour la Fédération des producteurs de lait du Québec. Le défi d’éclairage, de cette photo, était d’obtenir un rendu très blanc, tout en ayant une composition épurée — tel que demandé par le client. Il ne fallait pas trop éclairer l’arrière-plan ni la table pour ne pas perdre la texture et la ligne d’horizon.
1- RECREATE NATURAL LIGHT IN STUDIO Whether you’re using a flash or constant light, a soft box lets you create soft, natural lighting that simulates light from a window. I used one for this shot taken for the Fédération des producteurs de lait du Québec. The challenge in terms of lighting, for this picture, was to achieve a very white rendering, while having a clean composition — as the client requested. The background and the table couldn’t be too brightly lit, to avoid losing texture and the horizon line. To achieve soft, diffuse lighting, we used a soft box (110 x 90 cm) as the sole light source, with a 400-watt flash. To fill in less exposed areas, we used two reflectors, one on each side of the jar. Soft box : We set it up at a high angle, 45°, around 60 cm above the subject. The distance depends on the size of the object, but one of the main principles to remember is that the wider the light source and the closer it is to the object, the faster the transition from light to shadow will be and the sharper the shadows. As a result, the farther the light source, the more gradual this transition, with larger and more diffuse shadows.
Pour obtenir un éclairage doux et diffus, nous avons utilisé une boîte à lumière (110 x 90 cm) comme unique source lumineuse, avec un flash de 400 watts. Pour remplir les zones moins exposées, nous avons positionné 2 réflecteurs, un de chaque côté du pot. Boîte à lumière : Nous l’avons disposée en plongée, à 45°, à environ 60 cm au-dessus du sujet. La distance varie en fonction de la taille de l’objet, mais l’un des grands principes à ne pas oublier est que plus la source lumineuse est large et proche de l’objet, plus le passage de la lumière à l’ombre sera rapide et les ombres tranchées. Par conséquent, plus la source lumineuse est éloignée, plus ce passage sera progressif et les ombres grandes et diffuses. Stylisme : Nous avons figé le panna cotta sur le côté pour dynamiser l’image en créant une oblique. Pour rendre la composition encore plus intéressante, nous avons placé la gousse de vanille vers le côté opposé à cette oblique, tandis que les fruits et la feuille de menthe ajoutent une touche de couleurs. Pour s’assurer de conserver le givre sur le pot, nous en avons préparé 2 identiques.
Styling : We set the panna cotta on the side to make the image more dynamic by creating an angle. To add even more interest to the composition, we placed the vanilla bean on the opposite side of this angle, while the fruit and the mint leaf add a touch of colour. To make sure there was still frost on the jar, we prepared two identical jars of panna cotta.
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2- CHOISIR LA LUMIÈRE NATURELLE
2- CHOOSE NATURAL LIGHT
La lumière du jour a l’avantage de créer un rendu qui conserve un sentiment de réalité. Elle permet un résultat pas trop idyllique, car légèrement imparfait, avec des ombres marquées. En photographie de nourriture, ce type d’éclairage est très apprécié, parce que les aliments doivent avoir l’air vrais. Les désavantages de ce type de lumière est qu’elle rend tributaire du temps qu’il fait et qu’elle change rapidement. Selon l’heure de la journée, les tonalités de couleur se modifieront : les blancs seront tantôt légèrement bleutés, tantôt légèrement orangés. Il faut donc en tenir compte. Souvenez-vous que passé midi, les contrastes seront plus marqués, surtout si la fenêtre est orientée plein sud. Pour conserver une tonalité neutre, il est important de contrôler sa balance des blancs, entre autres en utilisant une carte grise.
Daylight has the advantage of creating a realistic feel. The result is not too idyllic : It is slightly imperfect, with pronounced shadows. In food photography, this type of lighting is desirable, because the food has to look realistic. The disadvantage of this type of lighting is that it is weather-dependent and changes quickly. Depending on the time of day, the colour tones will change : whites will be at times bluish, at other times slightly orangey, so you have to take that into account. Remember that after noon, contrasts are sharper, particularly if the window is south-facing. To keep the tone neutral, it is important to control the white balance, for instance by using a grey card.
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Investir dans le bon matériel > Invest in good equipment 1- Trépied : Ensemble Manfrotto 055XPROB avec tête 804RC2 Tripod : Manfrotto 055XPROB with 804RC2 head. 2- Objectif : 100 mm macro f/2.8 Lens : 100 mm macro f/2.8. 3- Diffuseur : Positionné entre l’objet photographié et la source lumineuse pour réduire l’intensité de la lumière. Diffuser : Is positioned between the subject and the light source to reduce the intensity of the light. 4- Réflecteur : Éclaire un peu plus les zones d’ombre et permet de sculpter la lumière. (Réflecteur Photoflex MultiDisc 5 en 1/56cm) Reflector : Adds a bit of light to shadowy areas and allows you to sculpt the light. (Photoflex MultiDisc 5 in 1 Reflector /56 cm) 5- Filtre polarisant : Atténue, ou fait disparaitre les reflets dus à la lumière. Il augmente également le contraste de la photo et la vibrance des couleurs. (Filtre B&W polarisant circulaire) Polarizing filter : Attenuates, or eliminates, reflections from the light. It also increases contrast and colour vibrancy. (B&W circular polarizing filter) 6- Réflecteur conique (snoot) : Ajouté à un flash, il permet de concentrer la lumière vers un point précis (cône Elinchrom et nid-d'abeilles 10°). Snoot : Added to a flash, it makes it possible to concentrate light on a specific point (Elinchrom Snoot kit with 10° grid). 7- Flashmètre ou posemètre : Mesure l'intensité de la lumière pour permettre de faire les bons réglages. (Sekonic L-478DR LiteMaster Pro) Flashmeter or light meter : Measures the intensity of light to allow you to make the proper adjustments. (Sekonic L-478DR LiteMaster Pro)
ATELIERS LOZEAU SUR L’ÉCLAIRAGE > LOZEAU’S LIGHTING WORKSHOP
Utilisation du flash portatif + Portrait en studio + Photographie de produits + Photographie à haute vitesse The use of a portable flash + Studio portraits + Product photography + High-speed photography
INFOS : WWW.LOZEAU.COM/FORMATION/ATELIERS/
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LES INCONTOURNABLES › GEAR YOU NEED
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Les incontournables en studio Gear you need : studio
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« Jamais sans mon posemètre ni ma charte de couleur ! » “ I'm never without my light meter or my color chart ! ”
— PATRICK McCOY, EXPERT LOZEAU —
ÉQUIPEMENT 1 - Imprimante Epson R3880
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Epson R3880 printer 2 - Zeiss 35mm f/1.4 3 - Nikon D4
Nikon 85mm f/1.4 4 - Zeiss 18mm f/3.5 5 - Réflecteur spécialisé Profoto
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BeautyDish Profoto 6 - Zeiss 50mm f/1.4 7 - Réflecteur conique Profoto
Snoot Profoto
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8 - Charte de couleur X-Rite
X-Rite Color Chart 9 - Tête ARCA SWISS Z1
Z1 ARCA SWISS head 10 - Grille nid d'abeille Profoto
Profoto Grid 11 - Ensemble d'éclairage Profoto ProHead
ProHead Profoto lighting kit 12 - Posemètre Sekonic L-478DR
L-478Dr Sekonic digital light meter
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LES INCONTOURNABLES › GEAR YOU NEED
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« Placez les aliments au dernier moment... » “ Position your food items at the last minute... ”
— BENOÎT CHALIFOUR, EXPERT LOZEAU —
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Les incontournables en studio Gear you need : studio
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ÉQUIPEMENT 1 - Ensemble Elinchrome de 4 nids d'abeille
et réflecteur 21 cm Elinchrom 4 grids and reflector kit 2 - Système de flash Elinchrom 600RX
Elinchrom 600RX lighting kit 3 - Manfrotto Snake Arm 4 - Boîte de diffusion Rotalux Elinchrom
Elinchrom Rotalux Softbox 5 - Posemètre Sekonic L-758DR
DIGITALMASTER Sekonic L-758DR DIGITALMASTER lightmeter 6 - Canon 50mm f/1.2 7 - Émetteur récepteur PocketWizzard PlusX
PocketWizzard Plus X Transmitter 8 - Canon 85mm f/1.2 9 - Canon 5D Mark III
Canon 200mm f/2.0 10 -
Trépied Manfrotto 055Xpro 055Xpro Manfrotto Tripod Tête Manfrotto 804RC2 804RC2 Manfrotto head
11 - Sony A99
Sony 50mm f/1.4
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TÉMOIGNAGES RECUEILLIS PAR > TESTIMONIALS COLLECTED BY EMILIE NAULT-SIMARD
REPORTAGE › REPORT
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REGARD DE FEMMES A WOMAN´S EYE
Des photographes de renom témoignent Stories from renowned photographers
Ce n’est pas parce qu’elles sont moins nombreuses que les hommes à exercer la profession que leur parcours est moins inspirant. Au contraire, être une femme photographe aurait même certains avantages, selon celles que 6229 a interrogées. Nous avons demandé à 5 figures incontournables de la photographie québécoise de réfléchir à la manière dont leur féminité a contribué — ou pas — à faire d’elles les artistes de renom qu’elles sont aujourd’hui. Voici ce qu’elles nous ont révélé. The fact that there are fewer female than male photographers doesn’t make their careers any less inspiring. Quite the opposite. Being a female photographer has its advantages, according to the women 6229 sat down with. We asked five key figures in Quebec photography to reflect on how — and if — their femininity helped make them the acclaimed artists they are today. Here is what they had to say.
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Dominique Malaterre
lle se consacre à la pratique expérimentale de la photographie contemporaine, ainsi qu’à la photographie culinaire. Après ses études, elle a ouvert à Montréal son studio de photographie publicitaire, Tilt. Depuis, elle a remporté au-delà de 100 prix dans ce domaine au Canada et aux États-Unis. Rare Canadienne a avoir été membre du jury du concours Photography Annual du magazine Communication Arts (2005), elle fait figure d’exception. Son dernier projet, TOQUÉ ! Les artisans d'une gastronomie québécoise, a été primé cette année par la prestigieuse James Beard Foundation et au concours Lux.
— © mathieu rivard
LA SINGULARITÉ DE DOMINIQUE
« Je ne vois aucune différence dans mon travail de création photographique avec celui d'un homme ou d'un transgenre. Femme élevée sur 3 continents — Amérique, Europe, Afrique — dans 3 cultures extrêmement différentes, j'ai plutôt fait un " avantage " de la disparité de mes origines et de mon enfance atypique. Comme pour tout artiste voulant percer dans son domaine, j’en ai fait une force, et c'est ce qui constitue ma véritable singularité. Le métier de photographe publicitaire demande des nerfs d’acier et une maîtrise irréprochable des différents paramètres de prise de vues, tant au niveau des éclairages que des impératifs de productions et de deadline. Un photographe publicitaire n’a pas droit à l’erreur ; une femme photographe publicitaire encore moins ! »
he is an experimental contemporary photographer and food photographer. After her studies, she opened her own advertising photo studio in Montreal, Tilt. Since then, she has earned over 100 awards in Canada and the United States. She is one of the few Canadians to have been a member of the jury for Communication Arts magazine’s Photography Annual competition (2005). Her most recent project, TOQUÉ ! Creators of a New Quebec Gastronomy, won an award this year from the prestigious James Beard Foundation, as well as a recent award at the Lux contest.
DOMINIQUE’S SINGULARITY
“ I can’t see a difference between my work and the work of a man or a transgendered person. I was raised on three continents — North America, Europe and Africa — in three extremely different cultures, and I turned the diversity of my background and my unusual childhood into an advantage. As would any artist wanting to break into their field, I made it a strength… it’s what makes me unique. To be an advertising photographer, you need nerves of steel and a complete command of the different aspects of photography, in terms of lighting, production requirements and deadlines. An advertising photographer isn’t allowed to make mistakes ; a female advertising photographer even less so ! ”
© ariel tarr —
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Maude Arsenault
l y a 14 ans, après des études en communication et en cinéma, elle commençait sa carrière de photographe de mode. Elle a vécu à Sydney et à Paris avant de revenir à Montréal. Ses photos ont entre autres été publiées dans Vogue Australie, ELLE Canada, Harper 's Bazaar, Oyster, Flare, Zink. En 2004, elle a été nommée Photographe de mode de l'année en Australie. Dernièrement, elle a démarré The Print Atelier, une galerie de photos d’art en ligne, où elle représente 13 artistes renommés.
LA SUBTILITÉ DE MAUDE « Je peux difficilement répondre à cette question avec objectivité, mais je pense définitivement, en tant que photographe de mode, que ma vision de la femme est différente de celle d'un homme. Mon approche est probablement plus subtile et plus intuitive. Disons que je suis peut-être un peu moins technique, mais plus dans le cadrage, la mise en scène, le mood. »
ourteen years ago, after studies in communication and film, Maude Arsenault launched her career as a fashion photographer. She lived in Sydney and Paris before returning to Montreal. Her photos have been featured in magazines such as Vogue Australia, ELLE Canada, Harper’s Bazaar, Oyster, Flare and Zink. In 2004, she was named Australia’s “ Fashion Photographer of the Year. ” Recently, she opened The Print Atelier, an online art photo gallery where she represents 13 renowned artists.
MAUDE’S SUBTLETY “ I find it hard to answer that question objectively, but I definitely think that as a fashion photographer, my vision of women is different than a man’s. My approach is probably more subtle and intuitive. Let’s just say that I may be a little less technical, but more into the framing, staging and mood. ”
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Heidi Hollinger
es portraits des élites russes au style sans précédent, réalisés au cours de son séjour de 10 ans à Moscou dans les années 1990, ont révolutionné la photographie politique du pays et lancé sa carrière internationale. Depuis, elle a publié de nombreux livres au Canada, aux États-Unis et en Russie. Ses clichés sont entre autres parus dans The New York Times Magazine, Harper's Bazaar, The Globe and Mail et Pravda. Au cours de la dernière décennie, la photographe a réalisé plus de 30 expositions solos à travers le monde. Dernièrement, on a aussi pu la voir à la barre de l’émission Ports d’attache à TV5.
— © nicolas boucher
L’INTUITION D’HEIDI « Mon intuition m'a permis d'être à la bonne place au bon moment. Après avoir gradué de l’Université McGill en langue moderne (russe et espagnol), je suis partie à la découverte de l'Union soviétique, sur le point de s’effondrer. Là-bas, il n'y avait quasiment pas de femmes photographes, et peu d’entre elles étaient intéressées par le milieu politique, ce qui fait que je ne passais pas inaperçue. En plus, aucune ne pratiquait le rollerblade à Moscou ! Un jour, alors que je patinais, j'ai été invitée au cabinet de Mikhaïl Gorbatchev — ex-dirigeant de l’URSS — par un député du Parlement. J'ai patiné dans les bras de Gorbatchev avec mon kodak, et nous sommes restés amis depuis. Il a été très important dans l'ensemble de ma carrière, en posant à plusieurs occasions et en écrivant la préface de mon premier livre. Après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, durant l'ère de Boris Eltsine, la Russie s'est radicalement transformée. De nombreux partis politiques ont vu le jour. Ce qui m'a donné une nouvelle quête: je voulais photographier TOUS les politiciens ! Pour ce projet, j'ai rencontré plus de 120 leaders politiques. Ç’a d’ailleurs mené à la réalisation de plusieurs livres, dont Heidi chez les Soviets et The Russians Emerge. Être femme photographe, c'est donc suivre sa passion, et la Russie était la Troïka parfaite pour moi : le russe, la politique et la photographie. »
er portraits of the Russian elite done in an unprecedented style, shot during the 10 years she spent in Moscow in the 1990s, revolutionized political photography in the country and launched Heidi Hollinger’s international career. Since then, she has published books in Canada, the United States and Russia. Her photos have appeared in publications such as The New York Times Magazine, Harper's Bazaar, The Globe and Mail and Pravda. In the past decade, Heidi has had 30 solo exhibitions around the world. She is also the host of Waterfront Cities of the World on the Discovery World channel.
HEIDI’S INTUITION “ It was because of my intuition that I was in the right place at the right time. After graduating from McGill University in modern languages (Russian and Spanish), I set off to discover the Soviet Union, which was on the verge of collapse. There were virtually no female photographers in the USSR, and very few of them were interested in the world of politics, so I sort of stood out. Plus, no one rollerbladed in Moscow ! One day, while I was skating, a member of parliament invited me to Mikhail Gorbachev’s office — the former president of the USSR. I skated into Gorbachev’s arms with my Kodak, and we’ve been friends since. He has been very important to my career, posing on a number of occasions and writing the preface to my first book. After the fall of the Soviet Union in 1991, during the Boris Yeltsin era, Russia was radically transformed. Many political parties were formed, which gave me a new mission : I wanted to photograph EVERY politician ! For this project, I met over 120 political leaders. It resulted in several books, including Heidi chez les Soviets and The Russians Emerge. Being a woman photographer means following your passion, and Russia was the perfect troika for me : language, politics and photography. ”
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ée à Rome, elle a fait ses études en arts visuels à Ottawa, où elle a rencontré Pierre St.Jacques, alors son professeur. Depuis, les 2 photographes partagent leur vie et leur carrière. Ils forment un duo parmi les plus en vogue, Leda & St.Jacques, et collectionnent les prix et distinctions. Ils sont derrière plusieurs grandes campagnes de mode au pays, sans compter de nombreuses publicités pour des clients prestigieux. Nous les avons séparés le temps d’une entrevue avec Leda.
LE FRANC-PARLER DE LEDA « Même si je suis une femme, j’aime quand les modèles sont belles et sexy, avec des talons hauts ou les seins nus. Sans doute que je ne peux pas les photographier comme un homme hétéro le ferait, car je ne les désire pas ; je n’ai pas ce regard masculin sur la femme. Peut-être que ça influence la façon dont je leur demande de poser. J’ai peut-être aussi plus de sensibilité au niveau du stylisme — les cheveux et le maquillage —, mais d’un autre côté, beaucoup de photographes gais ont aussi cette sensibilité-là, donc je ne sais pas si être une femme fait une différence dans ma démarche créative… Pour ce qui est de mon parcours professionnel, je n’ai jamais senti avoir perdu un contrat parce que j’étais une femme, ou avoir été moins payée pour cette raison. Je crois que c’est vraiment une question d’attitude et de personnalité. Lorsque je suis avec un client — même s’il s’agit d’un PDG — je suis sûre de moi et je sais de quoi je parle. Je connais mon travail. Par contre, la mode est un milieu complètement distinct ; je sais que dans d’autres domaines, c’est différent. Aujourd’hui, dans mon milieu, à Montréal, je vois plus d’avantages à être une femme. Je peux même charmer un peu un client, alors que c’est plus délicat pour un homme photographe de le faire ! »
© olivier st- onge —
Leda Montereali
orn in Rome, she studied visual arts in Ottawa, where she met Pierre St. Jacques, her professor at the time. Since then, the 2 photographers have been sharing their lives and their careers. They form a most fashionable pair — Leda & St. Jacques — and have been racking up awards and honours. They have shot several major fashion campaigns in Canada, not to mention ads for a number of prestigious clients. We separated them long enough for an interview with Leda.
LEDA’S STRAIGHT TALK “ Even though I’m a woman, I like models to be beautiful and sexy, with high heels or bare breasts. I probably can’t photograph them the way a straight man would, because I don’t desire them; I don’t have a man’s way of looking at women. This could influence how I ask them to pose. I could also have more of a sensibility when it comes to styling — the hair and the makeup — but then, a lot of gay photographers have that sensibility, so I don’t know if being a woman makes a difference to my creative process… In terms of my career, I have never felt that I didn’t get a contract or that I was paid less because I’m a woman. I think it’s really a question of attitude and personality. When I’m with a client — even if it’s a CEO — I’m sure of myself and I know what I’m talking about. I know my job. But then, fashion is a world of its own; I know that it’s different in other fields. In my world, in Montreal, I see more advantages to being a woman. I can even turn on the charm a little with a client, something that is trickier for a male photographer to do ! ”
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Claire Beaugrand-Champagne
ès le début des années 1970, ses images ont contribué à fixer le genre de la photographie documentaire au Québec. Ses reportages l’ont conduite aux 4 coins du monde et font partie d’importantes collections, notamment celles du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée d’art contemporain de Montréal et du Musée McCord, où sa toute dernière exposition solo sera présentée à partir de décembre 2013. L’œuvre de cette artiste engagée comprend des séries de photos aux thématiques variées, qui vont de l’entraînement des recrues de l’armée canadienne à la vie dans des camps de réfugiés en Asie du Sud-Est.
— © claire beaugrand - champagne
LA DISCRÉTION DE CLAIRE
« Le fait que je sois une femme ne m’a jamais nui, au contraire ! Petite et femme, je ne suis pas menaçante et je peux me faire discrète: les gens m’oublient. Un photographe mesurant 6 pieds et pesant 200 livres est définitivement moins bien accueilli par une vieille femme lorsqu’il sonne à sa porte pour lui demander si elle accepterait qu’il la photographie. Que je sois une femme est par ailleurs à l’origine d’expériences mémorables. En 1976, le chef de la mafia, Vic Cotroni, est convoqué devant la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO). Après que son avocat eut déclaré que son client « n’avait rien à dire », les 2 se dirigent vers l’ascenseur, suivis des photographes — dont moi — qui les mitraillent. Arrêt devant les portes. Je suis à l’avant et mets un genou à terre pour ne pas cacher la vue aux autres. M. Cotroni chuchote à l’oreille de l’avocat, qui répète à haute voix : « M. Cotroni dit qu’il y a longtemps qu’il n’a pas eu une belle femme à ses pieds ! » Le lendemain, alors que je suis dans la file d’attente à l’entrée de la CECO derrière M. Cotroni, son avocat, le quotidien Le Jour à la main, me dit que ce dernier a beaucoup aimé sa photo, parue en première page. Quelques jours plus tard, M. Cotroni m’a aperçue et m’a offert de faire une photo exclusive avec sa fille ! »
ince the early 1970s, her images have helped define the genre of documentary photography in Quebec. Her reports have taken her to the 4 corners of the world and are featured in major collections, notably those of the Musée national des beaux-arts du Québec, the Musée d’art contemporain de Montréal and the McCord Museum, where her most recent solo exhibition will be showing starting in December 2013. This artist-activist’s work features photos with a variety of themes, from the training of Canadian Armed Forces recruits to life in Southeast Asian refugee camps.
CLAIRE’S DISCRETION
“ Being a woman has never been a disadvantage, on the contrary. As a short woman, I’m not threatening, and I can be discreet : People forget I’m there. A photographer who is 6 feet tall and weighs 200 pounds is definitively less welcome when he knocks at an old lady’s door to ask her if she would agree to be photographed. In fact, being a woman has been the source of some memorable experiences. In 1976, mob boss Vic Cotroni was called before the Commission of Inquiry on Organized Crime. After his lawyer had declared that his client “ had nothing to say, ” the two headed toward the elevator, followed by photographers — including me — taking shot after shot of them. They stopped in front of the doors. I was in front, and I kneeled down so I wouldn’t block anyone’s view. Mr. Cotroni whispered in his lawyer’s ear, who repeated out loud : “ Mr. Cotroni says that it’s been a long time since he’s had a beautiful woman at his feet ! ” The next day, while I was waiting in the line behind Mr. Cotroni to go into the Commission hearings, his lawyer, Le Jour in hand, told me that Mr. Cotroni really liked his front-page photo. A few days later, Mr. Cotroni saw me and offered me an exclusive photo with his daughter ! ”
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PORTFOLIO
www.susanmossphotography.com
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SUSAN
Photographe de spectacle Concert photographer Elle aurait pu être une rock star, mais elle a plutôt choisi de les photographier. De Guns N' Roses à Snoop Dogg en passant par M.I.A., ses clichés des prestations montréalaises de plus d’un millier de vedettes garnissent le portfolio de Susan Moss. Photographe officielle d’Evenko et de Tourisme Montréal, ses portraits feront bientôt partie de la collection du Théâtre Corona. Après plus de 20 ans de carrière, sa passion est intacte et son sac toujours prêt pour une prestation impromptue. She could have been a rock star, but she chose to take pictures of them instead. From Guns N’ Roses to Snoop Dogg and M.I.A., Susan Moss’s portfolio features pictures of Montreal performances by over a thousand stars. As an official photographer for Evenko and Tourisme Montréal, her photos will soon be part of the collection at the Corona Theatre. After more than 20 years behind the lens, her passion still burns and her bag is always ready for a last-minute gig.
1 130 m › 1 015 w 6p
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« Tout est toujours différent : la lumière, les sujets en mouvement, le nombre de photographes qui sont dans ton chemin dans le pit. »
“ The conditions are always different : the lighting, the subjects in movement, the number of photographers in front of you in the pit. ”
Pourquoi faire de la photo de spectacle ? J’ai toujours été entourée de musique. Quand j’étais enfant, on en jouait à la maison avec mes parents. Ils m’amenaient aussi à beaucoup de spectacles : j’ai dû voir Bob Dylan une dizaine de fois ! Les photos qui étaient exposées au Spectrum ont aussi été une inspiration… Je crois que c’est la combinaison de tout ça. Comment votre carrière a-t-elle commencé ? Il y a 22 ans, quand j’ai acheté mon premier appareil photo, je ne savais même pas ce que c’était, « l’ouverture » ! Je me suis inscrite à des cours au Collège Dawson : c’était quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Pendant mes études, je travaillais dans un bar au centre-ville où il y avait des spectacles de musique et je m’amusais à prendre des photos. Puis, je me suis mise à travailler au bar Bifteck sur St-Laurent. J’y suis restée pendant presque 18 ans ! Ç’a été un bon moyen de me bâtir un réseau de contacts. Alors que j’étais toujours à l’école, j’y ai rencontré les gens des hebdos culturels Mirror et Hour avec qui j’ai par la suite collaboré. Puis, le DJ du Bifteck a démarré le magazine Vice avec d’autres gars, alors je me suis mise à photographier pour eux aussi. Qu’est-ce qui caractérise votre style photographique ? Je travaille beaucoup avec de forts contrastes, comme le noir et blanc. Pour moi, c’est plus symbolique, plus classique et plus significatif. Aussi, la plupart des autres photographes de spectacle se servent de zooms, alors que j’utilise généralement des objectifs fixes avec une grande ouverture, comme un 50 mm f/1.4, un 20 mm f/2.8 et un 85 mm f/1.8. J'ai un Canon 70-200 mm f/2.8, mais tous mes autres objectifs sont des fixes. Durant un spectacle, j’en ai toujours 5 avec moi. Pourquoi choisir des objectifs fixes ? Travailler avec une grande ouverture m’a toujours donné de bons résultats. Aujourd’hui, les appareils photo ont une haute sensibilité ISO, mais, il y a tout juste 3 ans, c’était différent, alors shooter avec un objectif fixe était très utile. Je crois qu’ils sont toujours d’une meilleure qualité optique. Ils permettent de faire rapidement la mise au point sur quelqu’un ou se concentrer sur ses yeux. Oui, il faut changer fréquemment l’objectif, mais au bout du compte, le travail est bien fait.
Why concert photography ? I’ve always been surrounded by music. When I was a kid, we played it at home with my parents. And they took me to a lot of concerts : I must have seen Bob Dylan a dozen times ! The photos hanging at the Spectrum were also an inspiration… I think it’s a combination of all of these things. How did your career start ? Twenty-two years ago, when I bought my first camera, I didn’t even know what “ aperture ” was ! I signed up for courses at Dawson College ; it was something I had wanted to do for a long time. While I was studying, I worked at a bar downtown that had shows, and I fooled around taking pictures. And then I started working at the Bifteck on St-Laurent. I was there for almost 18 years ! It was a good way to build up my network of contacts. So I was always learning ; I met people there from the arts weeklies Mirror and Hour who I later worked with. And then the DJ from Bifteck started Vice Magazine with other guys, so I started taking photos for them, too. How would you describe your photographic style ? I work with a lot of high contrasts, like black and white. For me, it’s more symbolic, more classic and more revealing. And most other concert photographers use zoom lenses, where as I generally use prime lenses with a low aperture, like 50 mm f/1.4, 20 mm f/2.8 and 85 mm f/1.8. I have a Canon 70-200 mm f/2.8, but all of my other lenses are prime. I always carry 5 with me at a show. Why do you use prime lenses ? Working with a low aperture has always given me good results. Cameras today have high ISO sensitivity, but just 3 years ago it was different, so shooting with a prime lens was useful. I still think they offer better optical quality. They allow you to quickly focus on someone, or to target only their eyes. Sure, you have to change lenses a lot, but at the end it works.
rob zombie, heavy mtl,
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2010 pavement, osheaga,
— 2010
kiss, heavy mtl,
— 2011
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2013 —
foule, hosheaga,
Pendant un spectacle, quel est le plus gros défi à relever ? Utiliser le bon objectif et choisir le bon angle. Tout est toujours différent : la lumière, les sujets en mouvement, le nombre de photographes qui sont dans ton chemin dans le pit (l’endroit réservé aux photographes entre la scène et la foule). Les restrictions changent : le standard, c’est un accès à 3 chansons sans flash, mais c’est parfois moins. Les spectacles punk rock sont particulièrement difficiles à couvrir, parce que les chansons sont très courtes et que les artistes sautent constamment. Les défis, c’est la meilleure partie de mon travail ! Couvrir des festivals aux foules énergiques comme Osheaga, est-ce parfois risqué ? Je me suis déjà fait frapper à la tête et je me suis retrouvée dans des situations épeurantes. Le festival Heavy MTL peut devenir pas mal fou. Il y a souvent du bodysurfing. Quand ça devient dangereux dans le pit ou si c’est trop intense, tout le monde est expulsé sans préavis, même si tu n’as pas tes photos. Mais c'est aussi ce qui rend tout ça amusant. J'aime mon travail, c'est génial ! Qu’en est-il des autorisations que les photographes doivent signer avant un spectacle ? D’une manière générale, c'est un gros problème. Pour certains bands, toutes les photos doivent être préapprouvées, c’est ridicule ! Les photographes de concert ne gagnent pas beaucoup d'argent, vous savez : la plupart des gens dans le pit ne sont pas payés. Ils le font parce qu'ils aiment ça. Vous n'êtes donc pas payé, mais on vous demande parfois tous vos droits d’auteur et vos photos en haute résolution. Je ne fais pas le Centre Bell, mais les gens semblent nerveux quant aux demandes d’autorisations à signer là-bas. Et je suis peut-être moi-même un peu nerveuse d’en parler ! Par contre, je pense que c’est principalement une question de gestion et que beaucoup d’artistes ne sont pas au courant. Comment voudriez-vous qu’un artiste, pour qui les droits d’auteur sont si importants, souhaite qu’un photographe prenne des photos de lui gratuitement ?
What is the biggest challenge during a show ? Using the right lens and choosing the right angle. The conditions are always different : the lighting, the subjects in movement, the number of photographers in front of you in the pit [the space reserved for photographers between the stage and the crowd]. The restrictions change : the standard is access to 3 tunes without a flash, but sometimes it’s less. Punk rock shows are particularly hard to cover, because the songs are very short and the performers are constantly jumping. The challenges are the best part of my work ! Can covering festivals with spirited crowds like Osheaga be risky ? I’ve been kicked in the head before and have found myself in some scary situations. The Heavy MTL festival can get a little crazy. There’s often bodysurfing. When it gets dangerous or too intense in the pit, we’re all thrown out with no warning, regardless of whether you have your shots. But it’s also what makes it all fun. I love my work. It’s amazing ! What’s with the forms photographers have to sign before a show ? Generally, it’s a big issue. For some bands, all photos have to be approved. It’s ridiculous ! Concert photographers don’t earn a lot of money, you know ; most people in the pit are not getting paid. They do it because they love it. So you’re not paid, but sometimes you’re asked for your copyright and your photos in high resolution. I don’t do the Bell Centre, but people seem nervous about the requests for authorization they have to sign there. And I may be a little nervous just talking about it ! On the other hand, I think it’s mainly a management issue, and a lot of bands probably don't know about the release. Why would an artist, for whom copyright is so important, want a photographer to take photos for free ?
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snoop dog, osheaga,
2010
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EN RAFALE
RAPID FIRE
Meilleure photo : C’est dur à dire, j’en ai des milliers… Celle au-dessus de mon divan en est une de Snoop Dogg. C'est l'une de mes favorites. J'adore Snoop ! Salle de spectacle préférée pour photographier : Au Métropolis, parce qu’il y a toujours un pit pour les photographes, donc on ne dérange pas ceux qui ont payé pour leur billet. Le festival le plus inspirant : Même si j'aime la plupart des bands qui jouent à Osheaga, je crois que je préfère Heavy MTL, parce que la crowd est tout simplement incroyable, avec toutes les couleurs des cheveux, les mohawks… L’artiste le plus dur à photographier : Un artiste qui ne bouge pas. Un rêve : Photographier Tom Waits et David Bowie. Si vous n’étiez pas photographe vous seriez : Je ne sais pas…Rien d'autre ! (rire).
Best photo : It’s hard to say. I have thousands… The one above my sofa is of Snoop Dogg. It’s one of my favourites. I love Snoop ! Favourite venue for taking pictures : The Métropolis, because there’s always a pit for photographers, so we don’t bother the people who paid for their tickets. The most inspiring festival : Even though I like most of the bands at Osheaga, I think I prefer Heavy MTL, because the crowd is just incredible, with all the different hair colours, the mohawks… The hardest performer to photograph : Performers who don’t move. A dream : To photograph Tom Waits and David Bowie. If you weren’t a photographer, you would be : I don’t know… Nothing ! [laughs].
Inspiration de Susan Moss > Inspiration of Susan Moss Jamel Shabazz : www.jamelshabazz.com « C’est un photographe new-yorkais qui travaille depuis plusieurs décennies. Il a fait des tonnes de magnifiques photos de la rue depuis le début du hip hop, avec des afros et des ghetto blasters. Il est tellement bon ! » “ Has been a New York photographer for many decades. He has tons of amazing street photos from the beginning of hip-hop, with afros and ghetto blasters. He is so good ! ” Livres de Shabazz › Shabazz’s books : Back in the Days, A Time Before Crack, Seconds of My Life
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TEXTE › WORDS PATRICK LAVOIE — WWW.PATRICKLAVOIEPHOTOS.COM RETOUCHEUR D'IMAGES, PHOTO RETOUCHER
TECHNIQUES
CRÉER DES NOIRS ET BLANCS
927 m › 813 w 4p
CREATING BLACK-AND-WHITE PICTURES
Lightroom, une chambre noire digitale Lightroom, a digital darkroom
Bien que la majorité de mon travail professionnel s’effectue en couleur, je suis personnellement attiré par la photographie en noir et blanc. Pour ce type de clichés, le logiciel Lightroom est vraiment celui que je préfère pour sa rapidité et sa simplicité. Ce développeur de fichiers RAW a été créé par des photographes pour des photographes : c’est une véritable chambre noire, en version digitale. Voici comment je l’utilise. While most of my professional work is done in colour, I am drawn to blackand-white photography. For these photos, my favourite software hands-down is Lightroom for its speed and simplicity. The RAW file developer was created by photographers for photographers − it’s a true digital darkroom. Here’s how I use it.
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VOIR EN NOIR ET BLANC Dès la prise de vue, vous devez arriver à visualiser la scène en noir et blanc, c’est-à-dire réussir à bien voir les contrastes de couleurs, ainsi que ceux des hautes et basses lumières. Vous devez comprendre le Zone System, une manière de penser en noir et blanc développée par le photographe américain Ansel Adams dans les années 1940. Ésotérique? Non. Il vous suffit surtout de faire beaucoup d’essais de conversion. Vous devez aussi bien connaître les limites de votre équipement. Pour voir rapidement votre image en noir et blanc, ajustez votre appareil de manière à capturer les images en formats RAW et JPEG. Activez le mode Noir et Blanc. Vous pourrez vérifier l’aperçu JPEG noir et blanc de votre rendu qui s’affichera sur l’écran de votre appareil. Cela vous permettra d’évaluer les possibilités qui s’offriront à vous au moment de développer vos fichiers à l’aide de Lightroom. Le logiciel conservera alors les paramètres pour les photos en JPEG, dont le noir et blanc, mais pas pour ceux en RAW. Vous aurez donc la possibilité de remettre vos images en couleur et d’utiliser le plein potentiel du logiciel pour vos conversions ( image 1).
LA DÉSATURATION DES COULEURS Lightroom propose plusieurs façons de faire la conversion de couleur à noir et blanc, mais à mon avis, celle qui offre la plus grande flexibilité est la désaturation des couleurs par l’entremise de l’onglet TSL/Couleur/NB. C’est l’une des meilleures façons d'utiliser Lightroom pour créer des images dignes des grands photographes. Avec cette méthode, même en désaturant chaque couleur au maximum — ce qui donne visuellement une image noir et blanc —, le logiciel traite votre image comme étant en couleur. Avoir accès aux couleurs d’origine rend possible un contrôle plus étroit de la conversion, en permettant par exemple la recoloration d’une zone pour ajouter un accent de couleur à l’image. J’ai souvent remarqué le peu de bruit numérique généré avec ce procédé. Il existe bien sûr d’excellents filtres externes, mais Lightroom vous offre une telle flexibilité que je me demande s’ils sont nécessaires.
VISUALIZING IN BLACK AND WHITE When you take the shot, you should be able to picture the scene in black and white. In other words, be able to see the colour contrasts as well as contrasts between bright and low light. You should understand the Zone System, an approach to thinking in black and white developed by American photographer Ansel Adams in the 1940s. Esoteric? Not really. You just have to do a lot of conversion testing. You should also know the limits of your equipment. To get a quick peek at your image in black and white, adjust your camera to capture images in RAW and JPEG formats. Turn on black-andwhite mode. You can check the black-and-white JPEG preview of the image displayed on your camera’s LCD screen. This lets you evaluate the possibilities for when you develop your files using Lightroom. The software will then save the parameters for photos in JPEG, including black and white, but not for photos in RAW. So you will be able to switch your photos back to colour and use the software’s full potential for your conversions (image 1).
COLOUR DESATURATION Lightroom offers a number of ways to convert colour into black and white, but what I find offers the greatest flexibility for colour desaturation is the HSL/Colour/B&W tab. It’s one of the best ways to use Lightroom to create blackand-white images worthy of great photographers. With this method, while desaturating colour as much as possible — visually resulting in a black-and-white image — the software processes your image as if it were in colour. Having access to the original colours allows for stricter control of the conversion, allowing you, for example, to recolour a zone to add a colour accent to the image. I have often remarked on the lack of digital noise generated by this process. Of course there are excellent external filters, but Lightroom offers so much flexibility that it makes you wonder whether they are necessary.
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« Avec Lightroom, votre image originale sera préservée et les effets créés pourront toujours être modifiés. » “ With Lightroom, your original image is preserved and the effects created can always be modified. ”
LES ÉTAPES DE CONVERSIONS 1- Convertir l’image en noir et blanc Dans la section Saturation de l’onglet TSL/Couleur/NB sélectionnez chaque couleur individuellement dans le panneau et placez le curseur sur -100 (image 2). Pour sauver du temps, vous pouvez créer un paramètre personnalisé. Selon vos besoins, utilisez la section Luminance de cet onglet pour ajuster les différentes couleurs. Mais attention au curseur Bleu, car il cause rapidement du bruit si vous assombrissez cette teinte. 2- Réglages de base Pour aller chercher le style d’image que vous aimez, faites ensuite vos réglages avec les curseurs de l’onglet Réglages de base. Ce dernier est composé de 11 réglages. Comme j’aime le noir et blanc plutôt dramatique, avec des ciels sombres, des contrastes assez élevés, je m’assure, avec l’aide des curseurs Noirs et Blancs, d’avoir des noirs très denses et des blancs à la limite de la perte de détails. Bien sûr, les autres réglages de ce panneau doivent aussi être ajustés pour aller chercher le rendu souhaité. L’onglet Histogramme peut aussi vous aider à accomplir cette tâche. Utilisez ensuite le curseur Clarté pour augmenter les contrastes localement et renforcir les contours présents dans l’image. Cela crée de la profondeur et augmente la richesse du rendu. Pour certains, cela pourrait ressembler à la netteté, mais c’est bien différent.
HOW I CONVERT IMAGES 1- Converting the image to black and white In the Saturation section of the HSL/Colour/B&W tab, select each colour individually from the panel and place the slider on -100 (image 2). To save time, you can create a customized parameter. Based on your needs, use the Luminance section of this tab to adjust the colours. But be careful with the Blue slider, because noise quickly results if you darken this colour.
2- Basic settings To get the image style you’re after, adjust your setting with the sliders in the Basic Settings tab. It has 11 settings. I like fairly dramatic black-and-white photos − dark skies, fairly high contrast – so I make sure I get very dense blacks and whites with the details almost washed out, using the Blacks and Whites sliders. Of course, the other settings on this panel have to be adjusted as well to get the desired result. The Histogram tab can also help with this. Then use the Clarity slider to increase contrast locally and strengthen contours in the image. This creates depth and increases the richness of the image. This may seem like sharpness to some, but it’s quite different.
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3- Rehausser les détails Je dirais que toutes les images numériques en format RAW ont besoin de netteté supplémentaire pour rehausser les détails. Allez-y selon votre goût. Mais attention, pour juger correctement la quantité de Gain nécessaire, vous devez impérativement être à 100 % de facteur d’agrandissement. 4- Réduire le bruit Ajustez votre image selon le type d’appareil photo, l’ISO et l’effet désiré, mais sachez qu’au-delà de +35, le curseur Luminance commence à réduire les détails de vos images tout en diminuant le bruit numérique.
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3- Raise the details Digital images in RAW format need additional sharpness. Let your taste be your guide. But be careful : To judge the necessary Amount, your image has to be at 100 % enlargement factor.
5- Corrections de l’objectif En toute honnêteté, juste pour cette fonction, la version 5 de Lightroom est vraiment un atout indispensable pour plusieurs photographes. Les ajouts liés à cet onglet valent le coup. Si les ajustements semblent parfois à peine visibles, certains seront grandement appréciés pour redresser vos horizons, mais surtout pour enlever les déformations de lentilles, en général dues à l’utilisation du grand-angle. 6- Ajustements localisés Une fois le développement normal de vos fichiers effectué, tout le secret de la chambre noire Ligthroom repose sur le travail des ajustements localisés avec les outils Filtre gradué, Pinceau de retouche et le nouveau Filtre radial. Ces 3 outils sont non seulement indispensables dans toute chambre noire, mais ils sont un must pour aller chercher toute la richesse de vos images (image 3). Il me faudrait trop de pages pour décrire en détails comment les utiliser. Le mieux est donc de venir assister à l’un de mes nombreux ateliers chez Lozeau, où je vous révèle mes secrets d’utilisation d’une chambre noire digitale.
4- Noise reduction Adjust your image for the type of camera, the ISO and the desired effect, but remember that beyond +35, the Luminance slider starts to reduce the details of your images as it reduces the digital noise. 5- Lens correction For this feature alone, many photographers consider Lightroom 5 a tool they can’t live without. The additions around this tab make it worthwhile. While some adjustments aren’t always that visible, others will be greatly appreciated for straightening your horizons, but above all for getting rid of lens distortion, generally created when using a wide-angle lens. 6- Local adjustments Once you have developed your files normally, the secret of the Lightroom darkroom lies in the local adjustments with the Graduated Filter, Adjustment Brush and the new Radial Filter tools. These three tools are indispensable to any darkroom and a must for bringing out the richness of your images (image 3). It would take too many pages to describe in detail how to use them. It would be best to attend one of my many workshops at Lozeau, where I share my secrets for using a digital darkroom.
ATELIER LOZEAU SUR LE TRAITEMENT D'IMAGES > LOZEAU'S WORKSHOPS ON PHOTO RETOUCHING INITIATION LIGHTROOM5 + PHOTOSHOP CS & CC + PHOTOSHOP ELEMENTS 11 INFOS : WWW.LOZEAU.COM/FORMATION/ATELIERS/
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TEXTE › WORDS BENOIT ROSE
REPORTAGE › REPORT
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In popular imagination, a drone is a pilotless plane used by the U.S. army. For image hunters, it is a close relative of the drone helicopter, which can serve as a support for the video camera. It’s not such a rare bird anymore, and it’s one that is becoming increasingly domesticated.
© patrick st-arnaud —
Dans l'imaginaire populaire, un drone est un avion sans pilote utilisé par l'armée américaine. Pour les chasseurs d’images, il s’agit plutôt d’un proche parent de l’hélicoptère téléguidé qui sert de support pour des appareils vidéo. Un oiseau pas si rare et de plus en plus domestiqué.
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e tricoptère à octocoptère — selon le nombre d'hélices qu'il possède —, le drone est un nouvel outil de choix pour certains professionnels de l’image. « Il permet de descendre à une altitude de 3 pieds, puis de remonter jusqu'à 500 pieds », explique Patrick St-Arnaud, fondateur de la compagnie québécoise VisionAir, spécialisée dans le tournage aérien depuis 2002. « Son plus grand avantage, c'est sa capacité d'offrir des prises de vue aériennes à proximité du sol », pense celui qui a filmé des images du genre pour le clip Half a Mile de DJ Champion. Tourner des images en mouvement à l'aide d'un appareil aussi dynamique demande une caméra bien stabilisée qui résiste aux vibrations et aux turbulences, ce qui constitue tout un défi technique. Les moteurs brushless (sans balais), très utilisés en modélisme, permettent d’obtenir des résultats remarquables. « Ce type de moteur comporte de nombreux avantages », explique l'ingénieur Pier-Marc Comtois-Rivet, concepteur de quadricoptères durant ses années d'études et aujourd’hui ingénieur à l’emploi de AV&R Aérospatial. « Il est beaucoup plus léger et efficace, sa vitesse de réaction est meilleure et son usure est moindre. » Patrick St-Arnaud vient tout juste de tourner une publicité pour Mercedes avec l'aide de cette technologie. « Comparé aux méthodes traditionnelles de tournage, le réalisateur a trouvé que la stabilisation était incroyable et que l’exécution était infiniment plus rapide et précise. » La qualité des séquences originales que le pilote obtient est telle qu'il n'a pas à retravailler ses images en postproduction. « Ça rend la prise de vue aérienne un peu plus à la portée de tout le monde », constate-t-il.
APPRENDRE À PILOTER Faire voler un drone n'aura jamais été aussi facile, surtout avec le mode de pilotage Attitude qui assure une stabilisation automatique de l'altitude et maintient l'assiette du drone à l’horizontale. Pour le pilote expérimenté, le mode GPS automatique permet de programmer sa trajectoire. Il est tout de même essentiel d'apprendre à manœuvrer manuellement ces plateformes de façon sécuritaire. Et ce n’est pas si simple. « Dans certains contextes, c’est plus difficile de piloter un drone qu’un véritable hélicoptère », pense Patrick St-Arnaud, qui sait manœuvrer les 2 engins. Pour faire voler un drone en dehors d’une utilisation ludique, il est d’ailleurs nécessaire d’avoir un certificat d’opérations aériennes spécialisées (COAS) octroyé par Transports Canada, qui demande au pilote de prouver ses compétences. Par contre, le ministère est incapable de répondre aux demandes accrues de ce secteur, entre autres à cause de l’absence de normes détaillées. Un groupe de travail sur les véhicules aériens non habités (UAV) a donc été formé en 2006. « Ils sont en train de mettre en place un cadre de règlementation, donc ils font preuve de flexibilité », explique Patrick St-Arnaud. Ce dernier prépare un programme de formation pour les futurs pilotes. Il envisage d'initier les novices à l'aide du quadricoptère DJI Phantom. « Il faut commencer par bien comprendre les bases de pilotage du drone. Après, on peut envisager d’y mettre une caméra de style GoPro. » Signe de la popularité des drones, un site dans le genre d’Instagram a d’ailleurs vu le jour cette année. Dronestagram permet aux professionnels et aux amateurs du monde de partager leurs meilleures photos aériennes.
rom tricopter to octocopter — all depending on the number of rotors — the drone is the new pet gizmo in the toolbox of some professionals. “ You can descend to 3 feet and then climb to 500 feet, ” explains Patrick St-Arnaud, founder of Quebec-based VisionAir, which has specialized in aerial filming since 2002. “ Its greatest advantage is that it can take aerial shots near the ground, ” says St-Arnaud, who shot aerial images for DJ Champion’s Half a Mile video. To shoot moving images using such a dynamic device, you need a properly stabilized camera that can withstand vibrations and turbulence, which is quite a technical challenge. Brushless motors, widely used in model-making, have taken drone performance and piloting to remarkable heights. “ This type of motor has many advantages, ” says engineer Pier-Marc Comtois-Rivet, who, as a student, designed quadcopters and is now an engineer with AV&R Aerospace. “ It’s much lighter and more efficient, its reaction time is better, and there is less wear and tear. ” St-Arnaud recently used this technology to shoot an ad for Mercedes. “ Compared to traditional methods of filming, the director found the stabilization remarkable and the execution infinitely faster and more precise. ” The original sequences St-Arnaud obtains are of such high quality that he doesn’t need to rework the images in postproduction, saving precious time. “ It brings aerial filming a little more within everyone’s reach, ” he says.
LEARNING TO FLY Flying a drone has never been so easy, particularly given the Attitude control mode, which provides automatic altitude stabilization and keeps the base of the drone level. Automatic GPS mode allows experienced pilots to program a trajectory. But pilots still need to learn to manoeuvre the drone safely in manual mode, and that’s not so easy to do. “ In some contexts, it is more difficult to control a drone than a real helicopter, ” notes St-Arnaud, who has experience piloting both. Moreover, to fly a drone for non-recreational use, you must obtain a Special Flight Operations Certificate (SFOC), which is issued by Transport Canada to pilots who fulfill specific requirements. However, Transport Canada has failed to meet the growing demand in this area, due in part to a lack of detailed standards. Hence an unmanned aerial vehicles (UAV) working group was formed in 2006. “ They are currently establishing a regulatory framework, demonstrating a certain flexibility in terms of the SFOC structure, ” says St-Arnaud.
Poids et charge :Un drone comme l’octocoptère de Patrick St-Arnaud pèse 10 kg et peut transporter jusqu’à 4 kg d’équipement. Temps de vol : La durée standard d’un vol est de 10 à 12 minutes, selon la charge soulevée par l’appareil et l’ampérage de la batterie. Altitude : Certains drones peuvent aller jusqu’à plus de 900 m (3 000 pieds), mais pour ne pas empiéter sur l’espace aérien, les pilotes se limitent à environ 120 m (400 pieds). Weight and load : A UAV like Patrick St-Arnaud’s octocopter weighs 10 kg. and can carry up to 4 kg of equipment. Flight time : The standard length of a flight is 10 to 12 minutes, depending on the load and the amperage of the battery. Altitude : Some drones can climb to more than 900 m (3,000 feet), but so as not to encroach into the airspace, pilots are limited to about 120 m (400 feet).
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« En plein essor, le drone entre dans une période charnière de son développement. » “ The rapidly rising drone is reaching a turning point in its development. ”
— © stéphane vairo
The VisionAir founder is developing a training program for future pilots. He plans to initiate novices with the DJI Phantom quadcopter, which he sees as an excellent platform for beginners. “ You need to understand the basics of piloting before you starting thinking about adding a GoPro camera. ” As a sign of their popularity, an Instagram-type site for drones has also emerged this year. Dronestagram allows professionals and amateurs of the world to share their best aerial pictures.
CREATING THE DREAM MACHINE CRÉER SA MACHINE DE RÊVE Selon les besoins de son client, VisionAir utilise des drones de tailles variées, assemblés à partir de composantes fournies par diverses compagnies, telles la chinoise DJI Innovations et l'allemande MikroKopter. L'entreprise québécoise fait affaire avec ceux que l'on nomme des intégrateurs, dont l'américain Quadrocopter, qui montent des drones à la carte. « Je pense que c'est l'idéal, parce que ça te permet de créer la recette qui correspond à tes besoins », de dire Patrick St-Arnaud, dont l'équipement lui permet d'utiliser des caméras comme la RED Epic et la C300 de Canon. Pilote de drone et journaliste, Benjamin Jébrak œuvre de son côté au démarrage d'une compagnie spécialisée dans la prise de vue aérienne, Elipto. Composée de gens issus de divers horizons, celle-ci veut offrir ses services en matière d'inspection industrielle et agricole. « On s'est rapidement rendu compte qu'il valait mieux construire nos propres drones, affirme Benjamin Jébrak. L'avantage, outre un plus faible coût, c'est qu'on les connait par cœur. Mais il existe peu de documentation pour ce marché-là. » Son équipe magasine les pièces sur le web et favorise la philosophie open source (code source ouvert), impliquant le partage d'informations avec les internautes. Cette compagnie émergente possède un tricoptère (3 hélices) et un hexacoptère (6 hélices). Le premier sert à l'entraînement des pilotes et pourrait éventuellement, permettre de couvrir des événements sportifs. « Mais il faut être capable de ne pas déranger les athlètes, par exemple en utilisant des hélices en carbone qui sont moins bruyantes », précise Benjamin Jébrak. En plein essor, le drone entre dans une période charnière de son développement. « Nous allons voir comment la sphère civile va récupérer cette technologie d'origine militaire pour en faire un outil professionnel », conclut le pilote.
Depending on the customer’s needs, VisionAir uses drones of different sizes, assembled from components supplied by various companies, such as the Chinese firm DJI Innovations and the German company MikroKopter. The Quebec firm does business with them on behalf of what are referred to as “ integrators ” — the U.S.-based Quadrocopter, for example — which assembles custom flying machines. “ I think that’s the ideal, because it allows you to create a recipe that reflects your needs, ” says St-Arnaud, whose equipment allows him to use cameras like the RED Epic and the Canon C300. Drone pilot and journalist Benjamin Jébrak is working on starting a new company that specializes in aerial filming. Comprised of people from different backgrounds, Elipto would offer its services for industrial and agricultural inspections. “ We realized fairly quickly that it was better to build our own drones, ” he says. “ The advantage, aside from the lower cost, is that we know them inside and out. But there isn’t much documentation for this market. ” His team shops for parts on the Web and advocates an open source philosophy, which involves sharing information with Internet users who are passionate about these technologies. This emerging company has a tricopter (3 rotors) and a hexacopter (6 rotors). The first is used for pilot training and could eventually cover sports events. “ But you have to avoid disturbing the athletes, for instance by using carbon propellers, which are less noisy, ” Jébrak notes. The rapidly rising drone is reaching a turning point in its development. “ We’ll see how the civilian world makes professional use of this technology, which was originally developed for the military, ” he says.
Photo prise avec un objectif SP AF17-50mm f/2.8 XR Di II LD (IF)
Des créations à l’infini ! AF18-270mm f/3.5-6.3 Di-II VC PZD
SP AF17-50mm f/2.8 XR Di II LD (IF)
Zoom 15x petit et léger
Lumineux et ultracompact
pour Nikon, Canon ou Sony
Moteur d’autofocus ultrasonique (PZD) Équivalent de 28mm à 419mm (en 35mm) VC (compensation des vibrations)
pour Nikon, Canon, Pentax ou Sony
16 éléments en 13 groupes Focus minimal 0.27m (10.6po.) Équivalent à 26-78mm (35mm)
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ÉVÉNEMENTS 2013 > EVENTS
Une optique révolutionnaire
ÉTAIT LÀ WAS THERE
— © stéphane bédard
Nous soutenons le milieu québécois de la photo et de la vidéo depuis 1927. Supporting Quebec’s photography and videography community since 1927.
Lozeau et Nikon ont fourni du matériel vidéo lors du Coors Light Saint-Sauveur Challenge, une compétition de films en montagne. Athlètes et vidéastes ont eu 3 jours pour réaliser des courts-métrages de 3 minutes. > Lozeau and Nikon supplied the video equipment for the Coors Light Saint-Sauveur Challenge, a Mont Saint-Sauveur film competition. Athletes and videographers had three days to produce 3-minute short films.
— © stéphane vairo
— © sébastien roy
Andrea Cloutier, finissante en photographie au Collège Dawson à Montréal, a reçu le Prix de l’Excellence Lozeau pour ces 2 clichés. > Andrea Cloutier, a photography graduate from Dawson College in Montreal, received the Lozeau Award of Excellence for her two photos. Lozeau s’est associé à l’organisme MASSIVart dans le cadre de l’événement artistique Chromatic, prêtant du matériel vidéo pour la production de capsules. > Lozeau partnered with MASSIVart for the Chromatic arts event contributing supplies for the production of short videos.
Le concours photo Zoom sur le Festival de Jazz, organisé par Lozeau, a permis de faire découvrir la vision qu’ont plusieurs photographes de ce festival international. > The Zoom in on the Jazz Fest contest, organized by Lozeau, showcased a number of photographers’ visions of the international festival.
RX10
— © evans parent
La fusion d’un objectif 24-70mm et d’un 70-200mm f/2.8 a révélé cette optique 24-200mm f/2.8 constant incroyablement compacte. Lozeau a contribué à la réussite du Festival international du film de Freeski (IF3) au cours duquel étaient · 20,2 présentés mégapixels, Exmor R des filmscapteur de ski réalisés parVario-Sonnar des professionnelsT* et 8,3x, des ama· Zoom f/2.8, Wi-Fi teurs de différents pays. > Lozeau · Vidéo HD 1080p, écran 3po contributed to the successorientable of the International Freeski Film25 Festival · Contrôle manuel, ISO 600, RAW & JPG (IF3), which screens ski films created by professionals and amateurs from Tout au long de 2013, Lozeau est fier d’avoir partidifferent countries. cipé, avec Samajam, à l’un des plus grands projets musicaux luttant contre le décrochage scolaire. > Throughout 2013, Lozeau was proud to have participated, along with Samajam, in one of the largest LOZEAU A PARTICIPÉ À TOUS CES ÉVÉNEMENTS, ET À D’AUTRES. music projects discouraging kids from dropping THESE ARE JUST SOME OF THE EVENTS LOZEAU HAS SUPPORTED. out of school.
V O I C I U N A P PA R E I L PHOTO AUSSI
RÉV O L U T IO N N AI RE Q U E V O U S L’ Ê T E S
Le nouvel Olympus E-M1 de la gamme OM-D est l’arme absolue pour vivre, créer et partager votre vision où que vous soyez. Avec son nouveau capteur de 16 MP doté de la technologie Dual autofocus, un obturateur mécanique de 1/8000s et un mode rafale à 10 images/s, l’E-M1 peut tirer à la vitesse de l’éclair. De plus, la stabilisation d’image intégrée sur 5 axes assure des photos nettes avec tous les objectifs et vous inspirera à photographier comme un pro. Le tout est emballé dans un élégant boîtier en alliage de magnésium pour des images sublimes en tout temps. Voyez le monde avec Olympus. www.getolympus.com/em1
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Image de Diego Garin Martin faite avec appareil et objectif OM-D
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PLÉNITUDE PLEIN CADRE PLEIN RÉGIME LE NIKON D800. VIDÉO. PHOTO. PLÉNITUDE. Conçu pour répondre aux attentes des professionnels du multimédia, le Nikon D800 36,3 MP au format FX combine performances supérieures, rapidité et fonctionnalité avec un système d’imagerie totalement intégré. Le D800 fournit des vidéos de qualité professionnelle en Full HD (1080p) et incarne l’outil par excellence pour le professionnel accompli.