LE
CAPITAINE
J.-D.
CHARTRAND
(1852-1905)
par
Cosette
Boivin
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Thèse présentée à l'Ecole des études supérieures en vue de l ' o b t e n t i o n de la m a î t r i s e es a r t s en l i t t é r a t u r e française
Université d'Ottawa Ottawa, Canada, 1975
©
Cosette Boivin, Ottawa, Canada, 1975.
UMI Number: EC56224
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Le Monde illustré
3
Montréal, 9e année, no 446, samedi 19 nov. 1892, p. 335.
a^ ^ T f e
7* Tr-^tcc oc
RECONNAISSANCE
Je p r i e monsieur et madame Gaston Chartrand de bien vouloir accepter mes remerciements pour la g e n t i l l e s s e q u ' i l s m'ont toujours témoignée au cours de mes v i s i t e s et pour m'avoir permis de consulter les quelques v i n g t - s i x albums qui c o n s t i t u e n t leurs archives f a m i l i a l e s .
A mon d i r e c t e u r de t h è s e , monsieur le professeur Roger Le Moine, dont les conseils ont grandement contribué à l a r é a l i s a t i o n de ce t r a v a i l , j ' e x p r i m e ma sincère g r a t i t u d e et l u i s a i s gré d ' a v o i r d i r i g é c e t t e thèse avec autant de science que d ' a m a b i l i t é .
CURRICULUM
STUDIORUM
Cosette Marcoux-Boivin, née à Montréal, est diplômée de l'Institut pédagogique Marguerite Bourgeoys.
Elle étudie
à" l'Institut botanique de la Faculté des Sciences de l'Université de Montréal, de 1938 à 1940, et devient directrice de l'Ecole des Jardinets d'écoliers au Jardin botanique de Montréal jusqu'en 1947.
S'etant inscrite à la Faculté des Lettres
de l'Université Laval, à l'été de 1968, elle subit avec succès les examens d'admission à la licence.
A l'automne de 1968,
elle continue ses études à l'Université d'Ottawa, où elle est admise au Département des Lettres françaises.
Sa thèse s'intitule : Le capitaine
J.-D. CHARTRAND.
TABLE
DES
MATIERES pages
TITRE
i
PORTRAIT
ii
RECONNAISSANCE
iii
CURRICULUM STUDIORUM
iv
RESUME
v
PREMIERE PARTIE : BIOGRAPHIE
1
1.
DE SAINT-VINCENT-DE-PAUL AU TEXAS (1852-1876)
2
2.
EN ALGERIE, AU TONKIN, EN FRANCE (1876-1894)
19
3. RETOUR D'EUROPE : LA REVUE NATIONALE (1895-1896)
78
4.
PROFESSEUR A KINGSTON (1897-1905)
104
5.
CONCLUSIONS
122
DEUXIEME PARTIE : BIBLIOGRAPHIE
130
ANALYSE DE LA REVUE NATIONALE
201
i. ii.
Liste des 66 collaborateurs INDEX
203
Liste des sujets
219
INDEX (207 articles, dont 54 de Chartrand) . . . iii. iv. v.
202
Liste des 6 dessinateurs (185 dessins)
220 234
Liste des annonces publicitaires (43 annonceurs) . . . 235 Liste des abonnés hors de Montréal (i 300)
237
TROISIEME PARTIE : SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
246
QUATRIEME PARTIE : CHOIX DE TEXTES
263
LISTE DES TEXTES CHOISIS
264
CHRONOLOGIE
350
PSEUDONYMES
352
REVUES ET JOURNAUX AUXQUELS CHARTRAND A COLLABORE
353
INDEX
354
V
RESUME*
La vie du c a p i t a i n e Joseph-Damase CHARTRAND (1852-1905) un v é r i t a b l e c a r r o u s e l .
est
D'abord apprenti-charpentier à Saint-Vincent-
de-Paul et c u l t i v a t e u r à Saint-François-de-Sales, après des études classiques au collège Masson de Terrebonne, i l f a i t ses débuts m i l i t a i r e s aux Etats-Unis et devient caporal chez les Texas Rangers.
Revenu
au Canada, i l s ' i n s c r i t à l ' é c o l e m i l i t a i r e de Montréal, p a r t i c i p e à l a campagne de la Rivière-Rouge, au Manitoba, et devient c a p i t a i n e au 65 b a t a i l l o n de milice des Carabiniers Mont-Royal, à Montréal. l a drave sur l a r i v i è r e de l'Assomption et l a comptabilité au Rvblic
et au National.
Il fait Bien
On le retrouve légionnaire en A l g é r i e , é t u d i a n t
en France à l ' é c o l e d ' i n f a n t e r i e de Saint-Maixent, membre du corps expéd i t i o n n a i r e français au Tonkin et professeur à l ' é c o l e m i l i t a i r e de Saint-Hippolyte-du-Fort.
Décoré de l a croix de chevalier de la Légion Q
d'honneur, i l est promu capitaine au 7 b a t a i l l o n des Chasseurs a l p i n s . Sa c a r r i è r e l i t t é r a i r e et j o u r n a l i s t i q u e est tout aussi spectaculaire.
Membre adhérent de la Société des gens de l e t t r e s de France,
i l e s t l ' a u t e u r de t r o i s volumes publiés à Paris et de p l u s i e u r s études sur l'armée f r a n ç a i s e . comme Le Petit
I l é c r i t continuellement dans divers journaux,
Colon d'Oran, L'Expansion
Voir l a chronologie, p.350.
coloniale
de P a r i s , Le Messager
VI
de Lewiston (Maine), Le Travailleur
de Worcester (Mass.), L'Electeur
Québec, La Patrie
de Montréal, l'Ottawa
Whig de Kingston
et d ' a u t r e s encore.
cinq a n s , de 1880 à 1905. Nationale
Free Press,
The Daily
de
British
Sa prose est lue pendant v i n g t -
Dès son retour au pays, i l fonde La Revue
(1895-1896) e t , après avoir été l ' o b j e t de t a n t d ' i n v i t a t i o n s
et de promesses, i l se cherche vainement un emploi à Montréal.
La seule
offre q u ' i l r e ç o i t l u i vient du Canada anglais : i l devient professeur de français au Royal MLlitary
*
Collège
of Canada, à Kingston (Ontario).
*
*
L'on ne peut mésestimer l'apport d'un tel homme dans la vie intellectuelle de son temps.
Pratique, positif, il mène de front deux
carrières, militaire et littéraire, et combat tout autant avec sa plume qu'avec ses armes.
Il se raconte et raconte son époque, il renseigne
son auditoire, il communique ses idées : "Notre mission à nous, publicistes, est de dire notre pensée ..."
. Son nom ne figure cependant
dans aucune histoire littéraire du Canada.
En essayant de reconstituer les étapes de la vie de ce vaillant capitaine, ne serait-il pas opportun de se demander si ses écrits ne sont que documents d'époque ou s'ils ont contribué à l'avancement culturel de son pays ?
1
Ch. DES ECORRES, "Fantaisies d'outre-monde, XIII, Encore le 65 e bataillon", dans La Patrie3 Montréal, 8e année, no 85, lundi 7 juin 1886, p. 1.
I.-
PREMIERE
PARTIE
B I O G R A P H I E
pages DE SAINT-VINCENT-DE-PAUL AU TEXAS (1852-1876). . . EN ALGERIE, AU TONKIN, EN FRANCE (1876-1894)
. . .
RETOUR D'EUROPE; LA REVUE NATIONALE (1895-1896). .
2 19 78
PROFESSEUR A KINGSTON (1897-1905)
104
CONCLUSIONS
122
2
1.
DE SAINT-VINCENT-DE-PAUL AU TEXAS (1852-1876)
Dans les familles catholiques canadiennes-françaises de la province de Québec, la coutume veut que les garçons reçoivent au baptême l e prénom de Joseph.
Pour se d i f f é r e n c i e r de ses prédécesseurs homonymes,
car i l est de la cinquième génération à s ' a p p e l e r a i n s i — "Joseph V, 2 c ' e s t moi .'", d i r a - t - i l — Joseph Chartrand , né l e dimanche 23 novembre 3 1852, ajoutera plus tard à sa signature l ' i n i t i a l e D. pour Damase . *~
4
Son p è r e , Joseph Chartran , provient d'une lignée de menuisiers b r e t o n s , o r i g i n a i r e s de Saint-Malo, tandis que sa mère normande.
e s t d'ascendance
La maison f a m i l i a l e , avec son j a r d i n , son verger, f a i t p a r t i e
de la municipalité de Saint-Vincent-de-Paul , dont la p a r o i s s e e s t un 7 démembrement depuis 1743 de la paroisse de Sairit-François-de-Sales de Q
l'Ile-Jésus .
Le v i l l a g e se trouve "sur une côte élevée, a i n s i d i t e
2
L'orthographe a v a r i é : Chartren, Chartran, Chartrand.
3
Damase, et non Damien ou Demers comme c e r t a i n s l ' o n t é c r i t .
4 5
Décédé en 1884, f i l s de Joseph Chartran et de Pélagie Segoin. Virginie Laçasse, décédëe en 1877, f i l l e de François Laçasse et de Thérèse Rocan d i t Bastien.
6
"Toute p a r o i s s e peut s ' é r i g e r en municipalité c i v i l e " : l o i du gouvernement du Bas-Canada, sanctionnée le 1er j u i l l e t 1845 (José C. LIMOGES, Ile-Jésusj Historique et personnalités3 Laval, Limoges, 1968, 238 pag e s , p . 24).
7 José C. LIMOGES, Fragments historiques, Ile-Jésus3 Laval, Limoges, 1974, 209 pages, p . 16. 8 L ' I l e - J é s u s , séparée de l ' î l e de Montréal par la r i v i è r e des P r a i r i e s , t i r e son nom des J é s u i t e s quand l a compagnie des Cent-Associés l a leur concéda en 1636. E l l e forme à e l l e seule l e comté de Laval, du nom du 1er évêque de Québec, Mgr François de Montmorency-Laval, qui en fut l e seigneur en 1675.
3 des Ecorres ou des Ecores, à cause de la coupe abrupte des rochers qui 9
surplombent la r i v i è r e "
^
des P r a i r i e s .
-
Cette p a r t i c u l a r i t é géologique
du rivage est un paradis pour les enfants qui peuvent y jouer sans danger, car l ' e a u n'y monte jamais.
Chartrand en t i r e son pseudonyme : Ch. des
Ecorres Sa v i e publique débute à l ' â g e de t r o i s ans, alors que, malgré ses cheveux bruns, i l est choisi par l e curé pour r e p r é s e n t e r le p e t i t Saint-Jean-Baptiste à la procession de la p a r o i s s e , le 24 j u i n 1856. I l e s t l ' a î n é d'une famille qui compte encore deux soeurs et quatre frères. Et l a famille est bien c a r a c t é r i s t i q u e de l'époque à cause de sa dispersion aux Etats-Unis
: Evelina (madame Samuel B r o u i l l e t t e ) émigré à Manchester
(N.-H.), Norbert et Ulric s ' i n s t a l l e n t à Lewiston (Maine), Honoré à Chicago et Zephirin à New-York.
Azilda (madame Ulric Bisson) e s t l a seule qui s o i t
r e s t é e à Saint-Vincent-de-Paul.
Habitué à ê t r e entouré d'une famille nom-
breuse, Chartrand a un caractère j o v i a l , imaginatif e t i l voue à sa grandmère maternelle surtout une affection qui f r ô l e l ' i d o l â t r i e : Mémère est a s s i s e sur le perron . . . C'est bien e l l e avec son pauvre dos tout voûté, enfouie dans la berceuse. Ses cheveux g r i s d i s p a r a i s s e n t sous un bonnet blanc à f r i l e s , encadrant son visage ridé q u ' é c l a i r e un regard p l e i n de douceur et de f i n e s s e . E l l e nous conte un de ces beaux contes que nous aimons t a n t et que nous écoutons religieusement, enfouis dans l ' h e r b e à ses p i e d s , la t ê t e appuyée sur nos mains. 12 9
Abbé Elie-Joseph AUCLAIR, "Saint-Vincent-de-Paul de l ' I l e - J é s u s , Etude h i s t o r i q u e " , dans les Mémoires de la Société royale du Canada, 3e s é r i e , tome 25, section 1, 1932, p . 139-156, p . 139.
10
Le Ch. dans Ch. des Ecorres est l ' a b b r é v i a t i o n de Chartrand3 et non de Charles {dixit son f i l s , Gaston Chartrand, au cours d'une entrevue à Sainte-Anne-de-Bellevue, l e 13 j a n v i e r 1968).
11
"La t r a n s p l a n t a t i o n de populations de la p l a i n e vers les Etats-Unis a é t é un phénomène de première grandeur" (Raoul BLANCHARD, L'ouest du Canada français, Montréal et sa région3 Publication de l ' I n s t i t u t s c i e n t i f i q u e franco-canadien, Montréal, Beauchemin, 1953, 401 p . , p . 8 3 ) . 12 Ch. DES ECORRES, "Lettres d'Europe, Rêverie dans les Alpes", dans L'Electeur3 Québec, 12e année, no 15, 31 j u i l l e t 1891, p . 1.
4
Les h i s t o i r e s q u ' i l préfère sont c e l l e s qui l e glacent d'horreur : les effrayantes h i s t o i r e s de loups-garous, de feux f o l l e t s , de revenants .. Aussi f r é m i t - i l chaque fois q u ' i l t r a v e r s e l e cimetière pour se rendre ». 13 à l a p e t i t e école nommée Collège-Laval , s i t u é e d e r r i è r e l ' é g l i s e . Tout jeune, l ' e n f a n t se f a u f i l e entre les jambes de ces hommes t e r r i b l e s qui envahissent l a maison de son père pour p a r l e r d ' é l e c t i o n s : "Tous ces chers parents à moi é t a i e n t bleus . . . parce q u ' i l s é t a i e n t bleus"
14
.
A c e t t e époque, dans les v i l l a g e s québécois, les prédicateurs
i n c i t a i e n t les paroissiens à voter pour la couleur du c i e l et non pour l e rouge, couleur de l ' e n f e r
.
Cependant, un de ses oncles, Benoît
Bastien, l e f r è r e de sa mère, e s t un l i b é r a l .
I l le j u g e
ainsi :
"causeur des plus a t t r a y a n t s , loyal Canadien f r a n ç a i s , a r t i s a n u t i l e dans l a construction d'un grand pays" Parmi les amis de son p è r e , l e blond sénateur Bellerose 17 , qui a v a i t " m i l i t a r i s é tous les Ecorres" avec son t i t r e de major, son
13
"A Saint-Vincent-de-Paul, nos ancêtres nés entre 1800 et 1820 é t a i e n t presque tous des i l l e t t r é s , faute d'écoles . . . En f a i t , ce n ' e s t qu'en . . . 1858, avec l e Collège-Laval, qu'on connut un système d'enseignement primaire p r a t i q u e e t efficace" (José C. LIMOGES, Fragments historiques3 Ile-Jésus, Laval, Limoges, 1974, 209 p . , p . 62).
14
Ch. DES ECORRES, "Lettres d'Europe, XII, Souvenirs d ' é l e c t i o n au Canada", dans L'Electeur, Québec, l i e année, no 248, lundi 23 mars 1891, p . 1. 15 Jean-Charles BONENFANT, Le Canada français à la fin du XIXe siècle, dans Etudes françaises3 Les presses de l ' U n i v e r s i t é de Montréal, v o l . 3, no 3 , août 1967, p . 263-274, p . 265. 16 J . - D . CHARTRAND, "Mort de Benoît Bastien (1er f é v r i e r 1901)", dans La Patrie, Montréal, 22e année, no 295, samedi 9 f é v r i e r 1901, p . 4. 17 Honorable Joseph-Hyacinthe BELLEROSE (1820-1899) : député de Laval (1863-1867), maire de Saint-Vincent-de-Paul (1867-1887), sénateur en 1872, un des fondateurs de L'Etendard en 1883.
5
18 " a l l u r e m a r t i a l e " et ses "formidables moustaches"
, a p e u t - ê t r e con-
t r i b u é au choix de l a vocation m i l i t a i r e du jeune Chartrand.
Bellerose
s a v a i t s i bien p a r l e r de la France et raconter une foule d ' e x p l o i t s héroïques qui enflamment l'imagination : J ' e n r ê v a i s des n u i t s e n t i è r e s e t , à mon r é v e i l , j ' a v a i s dans mon souvenir des combats t e r r i b l e s auxquels j e venais de prendre p a r t , un drapeau à la main, que j e brand i s s a i s avec f i e r t é sur un t a s de cadavres, dans une apothéose de hurlements, de coups de canons, de f u s i l s , de fumée épaisse et au milieu d'une mer de sang. Ouf ! d'où me venaient ces sentiments g u e r r i e r s ? J e n ' e n s a i s absolument r i e n . Sauf pour l e coup de poing assez apprécié parmi les membres de ma f a m i l l e , aucun, que j e sache, sauf un de mes ancêtres bien éloigné, ne s ' é t a i t distingué dans l a d e s t r u c t i o n de ses semblables.19 Aussi l ' e n f a n t , dès q u ' i l s a i t l i r e parcourt'i*'
m
i H e fois tous les r é c i t s
de b a t a i l l e s q u ' i l peut trouver. "Gamin i n d é c r o t t a b l e "
20
, l e jeune Chartrand p r o f i t e de ses
congés pour ê t r e la t e r r e u r des fameux saumons du Saint-Laurent .' . . . maskinongés à long bec . . . bienfaisantes barbues de l ' a n s e à Bleury, anguilles mystérieuses et g l u a n t e s , brochets e t achigans violents . . . 21 I l va aussi a. la pêche aux p e t i t s poissons "près de la savane, dans l e ruisseau de la p i g n i è r e . . . "
22
, d'où i l t i r e r a plus t a r d son pseudonyme:
18 Abbé Elie-Joseph AUCLAIR, "Saint-Vincent-de-Paul de 1 ' I l e - J é s u s , Etude h i s t o r i q u e " , dans les Mémoires de la Société royale du Canada, Ottawa, 3e s é r i e , tome XXV, s e c t i o n 1, 1932, p . 139-156, p . 153. 19 Archives f a m i l i a l e s Chartrand, cahier 12, p . 199. 20 Ch. DES ECORRES, "Fantaisies d'outre-monde, X, Au c o l l è g e " , dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 97, lundi 21 j u i n 1886, p . 1. 21 Ch. DES ECORRES, Expéditions autour de ma tente, Boutades militaires, P a r i s , Pion, Nourrit et Cie, 1887, iv-275 p . , p . 81. 22 Ch. DES ECORRES, " L e t t r e s d'Europe, Rêverie dans les Alpes", dans L'Electeur, Québec, 12e année, no 15, 31 j u i l l e t 1891, p . 1.
6 R. de la Pignière.
Si la pinière depuis longtemps a disparu, le ruis-
seau est toujours là et se jette encore dans la rivière des Prairies. Pour résumer sa jeunesse, Chartrand déclare : Mon enfance ne se distingua par aucune qualité caractéristique, sauf un goût prononcé pour la pêche à* la ligne et une passion pour le latin ...23 ». 24 Grâce a la libéralité de l'honorable Rodrigue Masson , fils de Joseph 25 26 Masson
et de Sophie Raymond
son de Terrebonne.
, il poursuit ses études au collège Mas-
Le cours classique comprenait alors sept ans d'é-
tudes : les éléments latins, la syntaxe, la versification, les belleslettres, la rhétorique et deux années de philosophie.
Devenu un jeune
homme de cinq pieds neuf pouces, d'apparence très soignée, avec moustache et barbe au menton comme c'est la mode à l'époque, il se décrit ainsi : J'étais assez grand, râblé, bâti pour être fort, large de base, bien assis sur mes pieds. J'avais un de ces corps vigoureux qui se termine au sommet par une de ces petites boules dures comme du fer et percée de deux trous de feu. Des yeux regardant du dehors au dedans, des yeux à la — en avant, en avant, marchons .'27
23 J.-D. CHARTRAND, "Causeries africaines par un militaire, La veille du départ", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 14 octobre 1880. 24 Honorable Rodrigue MASSON (1833-1903), avocat : député fédéral de Terrebonne (1867-1882), ministre de la Milice (1878-1880), sénateur (1882), conseiller législatif (1884), lieutenant-gouverneur de la province de Québec (1884-1887), de nouveau sénateur (1890). 25 Henri MASSON, Joseph MASSON, dernier seigneur 1847), Montréal, H. Masson, 1972, 355 p. 26
de Terrebonne
(1791-
"Sa veuve, née Sophie RAYMOND (1798-1883), originaire de Laprairie, fonda un collège à Terrebonne" (Jean-Jacques LEFEBVRE, Supplément géographique, historique, biographique et littéraire du Dictionnaire Larousse canadien complet, 3e édition, Montréal, Beauchemin, 1957, 438 p., "MASSON, Joseph", p. 220).
27 Archives familiales Chartrand, vol. 21.
7 Voilà tout ce qu'il faut pour être soldat de France, c'est-à-dire pour accomplir ce qui était, depuis sa plus tendre enfance, le rêve de sa vie: 28 "Dès ma plus tendre enfance, je voulais être soldat en France" Aussi, un jour, ayant reçu une admonestation un peu trop violente pour une incartade alors qu'il était en rhétorique, décide-t-il d'en finir avec le collège et de se trouver un emploi, sans compter que la famille est nombreuse et qu'habituellement on ne termine son cours classique que si l'on veut devenir médecin, avocat, notaire, dentiste ou prêtre ... Son père, qui avait construit l'église de Saint-Vincent-de-Paul et qui, maintenant, travaillait au pénitencier, l'engage comme apprenticharpentier
—
car ce fils bien-aimé a "tous les talents" 29 .
Il
pratique donc l'art de la charpente jusqu'au jour où il dégringole d'une hauteur de quarante-cinq pieds;
convaincu que ces sortes d'exercices
sont contraires à sa santé, il projette de s'enrôler comme zouave pontifical, mais ses parents s'y opposent, le trouvant trop jeune.
Il s'engage
alors pour couper le foin sur une ferme à Saint-François-de-Sales. Gai et vif, grand ami de la plaisanterie, il aime les veillées du bon vieux temps et les promenades en traîneaux pendant l'hiver :
28
Ch. DES ECORRES, Au pays des étapes, Notes d'un légionnaire, Paris et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1892, 369 p., p. 11.
29
Ch. DES ECORRES, Expéditions autour de ma tente, Boutades Paris, Pion, Nourrit et Cie, 1887, iv-275 p., p. 146.
militaires3
Puis, . . . l e temps des f ê t e s e s t venu. Entassés dans un grand b e r l o t , nous allons v e i l l e r chez des v o i s i n s e t nous rentrons t r è s t a r d , en chantant En roulant ma boule ou A la claire fontaine ... En revenant la n u i t , nous sommes bercés par la musique des g r e l o t s qui chantent aux trémoussements brusques du cheval, par la note perçante des fers qui martèlent et mordent en cadence le pavé glacé du chemin e t par l e b r u i t s t r i d e n t des p a t i n s g l i s s a n t sur l a neige. Un f a r ceur parfois f a i t verser l e b e r l o t dans un banc de neige e t ce sont des c r i s joyeux, des r i r e s qui résonnent encore à mes o r e i l l e s . $0 S ' i l s'amuse ferme, i l pense à son avenir.
Sous p r é t e x t e d'apprendre
l ' a n g l a i s , i l f a i t ses adieux au foyer p a t e r n e l e t se d i r i g e vers Toronto en t r a v a i l l a n t en cours de r o u t e .
Commis dans une é p i c e r i e , i l gagne
"vingt francs par mois, la n o u r r i t u r e et d i x - h u i t heures de t r a v a i l par j o u r " 31 .
Après t r o i s mois, i l q u i t t e cet emploi e t , pour la première
f o i s , à l ' â g e de s e i z e ans, i l t r a v e r s e les l i g n e s . I l a r r i v e à Chicago avec dix sous dans sa poche. i l p r o f i t e de c e t avoir pour f a i r e c i r e r ses s o u l i e r s .
Le coeur l é g e r ,
I l a u r a i t bien
p r i s l ' h a b i t u d e de ne plus b o i r e ni manger s i son estomac l ' a v a i t voulu, mais la f r u g a l i t é a des limites : Je me t r a î n a i , en chancelant, dans la Clarck street et mes yeux éblouis v i r e n t a boy wanted dans l a boutique d'un marchand de l u n e t t e s . J ' e n t r a i et dix minutes après j ' é t a i s i n s t a l l é dans l ' a t e l i e r . Mes occupations consist a i e n t à t a i l l e r des verres de l u n e t t e s au moyen d'un modèle . . . Plaçant sur la v i t r e un p e t i t patron e l l i p tique dont j e suivais les contours avec un diamant, j ' e n détachais ensuite un v e r r e de lorgnon . . . 3 2 30
Ch. DES ECORRES, " L e t t r e s d'Europe, Rêverie dans L'Electeur, Québec, 12e année, no 15, 31 j u i l l e t 31 Ch. DES ECORRES, Expéditions autour de ma tente3 P a r i s , Pion, Nourrit et Cie, 1887, iv-275 p . , p . 32
I d . , p . 112-113.
l e s Alpes", dans 1891, p . 1. Boutades militaires, 92.
9 En plus,, tous les matins, i l devait nettoyer le grand carreau de la devanture du magasin.
Or, le quatrième j o u r , juché sur une é c h e l l e appuyée
contre l e mur au-dessus de la g l a c e , i l s ' e s c r i m a i t à f r o t t e r quand un enfant, qui poussait une c h a r r e t t e , accroche l e bas de l ' é c h e l l e et f a i t culbuter dans l a v i t r i n e l e f r a i s émoulu t a i l l e u r de verre qui s ' y écrase dans un fracas t e r r i b l e .
On le congédie
33
.
De nouveau sur l e pavé, i l
décide d ' a l l e r au Texas t r a v a i l l e r sur les voies f e r r é e s .
Après d'émou-
vantes p é r i p é t i e s , i l y parvient en 1869, mais ses mains encore blanches et sa figure imberbe
font
qu'il
est
déclaré inepte à ce t r a v a i l .
On le retrouve muletier. A t t e i n t de l a fièvre jaune ou i n t e r m i t t e n t e , i l est t r a n s p o r t é à l ' h ô p i t a l m i l i t a i r e de Nacogdoches où, une fois g u é r i , les a u t o r i t é s l ' i n v i t e n t à s'engager dans l'armée de la république.
I l a d i x - s e p t ans.
Par d i s c r é t i o n sans doute, i l signe son engagement du nom de Charles Carter et s ' a l l i e aux Texas Rangers
— genre de milice qui a v a i t pour
mission de maintenir l ' o r d r e et d'empêcher les Indiens de p r a t i q u e r l e maraudage dans ce t e r r i t o i r e autrefois mexicain, mais annexé aux E t a t s Unis depuis 1845.
Chartrand apprend des Texas Rangers les rudiments de
l a guerre et toutes s o r t e s de t a c t i q u e s f o r t habiles
que ces e x c e l l e n t s
s o l d a t s employaient pour f a i r e échec aux indigènes et qui l u i s e r v i r o n t l o r s q u ' i l sera en Algérie.
Campé dans les p r a i r i e s du Texas, Chartrand
guerroie près du Fort-Concho e t du Fort-Richardson et sur l e s bords du Black Cypress Bayou, près de J e f f e r s o n , dans l e Missouri.
S ' i l assène
de durs coups à l ' a d v e r s a i r e , i l en r e ç o i t aussi de bons 33 34
Lionel AUDET-LAPOINTE, "Les Canadiens à la Légion é t r a n g è r e " , dans La Patrie du dimanche, Montréal, 31 mai 1959, p . 45. Ernest TREMBLAY, "Le s o u s - l i e u t e n a n t J . Chartrand, Souvenir d ' a m i t i é " , dans L'Union, Saint-Hyacinthe (Que.), samedi 22 décembre 1883.
10 Ses valeureux états de service lui valent d'être promu au rang de caporal et de devenir secrétaire de l'officier commandant.
Il fume
sa première pipe et, né sous le signe du sagittaire, sa passion est le tir :
Tous mes camarades avaient un revolver dans leurs poches. J ' e u s honte et j ' i n v e s t i s mes premières économies dans l ' a c q u i s i t i o n d'un Smith and Wesson. Dans nos moments de l o i s i r , nous a l l i o n s à la campagne où t o u t nous s e r v a i t de c i b l e . 35
Ainsi s ' é l a b o r e chez les Américains son apprentissage à la v i e m i l i t a i r e l o r s q u ' i l apprend, en septembre 1870, l a d é f a i t e de Sedan.
Tout en pleu-
r a n t de rage au r é c i t de l ' h u m i l i a t i o n i n f l i g é e à l a France, i l f a i t l e serment de p a r t i c i p e r à l a revanche sous les drapeaux f r a n ç a i s .
Il ras-
semble tout son avoir : . . . son canot, sa carabine, ses revolvers et sa f l û t e et se l a i s s e a l l e r au courant de la Rivière-Rouge des Arkansas, depuis Jefferson j u s q u ' à l a Nouvelle-Orléans où i l débarque sain et sauf. Voyage . . . rempli de p é r i l s . Couché souvent à la b e l l e é t o i l e dans la compagnie imméd i a t e des chats-huants et des serpents à sonnettes et dans le voisinage peu d é s i r é des caïmans et des a l l i g a t o r s . 36
Cette randonnée l u i permet d'observer de près le pays du Farwest chanté en 1827, dans The Prairie,
qu'avait
l e romancier américain, James Fenimore
Cooper.
35 J . - D . CHARTRAND, "Les événements", dans Le Canada, Montréal, samedi 17 octobre 1903, p . 3. 36
Ernest TREMBLAY, "Le s o u s - l i e u t e n a n t J . Chartrand, Souvenir d ' a m i t i é " , dans L'Union, Saint-Hyacinthe (Que.), samedi 22 décembre 1883.
11 Arrivé à l a Nouvelle-Orléans, Chartrand rencontre le commandant en chef des milices françaises de la Louisiane, le général Gustave Toutant de Beauregard, à qui i l f a i t p a r t de son p r o j e t d ' a l l e r en France. général l ' i n v i t e à dîner Chez Antoine,
mais comme i l e s t ruiné par l e
c o n f l i t , le jeune Chartrand défraie la note. au pays des Yankees,
N'importe, après deux ans
Chartrand avait économisé cent cinquante d o l l a r s .
I l décide de remonter le M i s s i s s i p i et paie cinq d o l l a r s l e d r o i t s'embarquer sur l e pont du Grand-Republic j u s q u ' à Saint-Louis.
Le
de
pour y coucher sur des sacs
Mais i l y a tellement d'animaux microscopiques ou
presque qui ont envahi l e bateau, q u ' i l le q u i t t e à Memphis et continue en t r a i n l e voyage du r e t o u r .
I l a r r i v e enfin à la gare Bonaventure à
Montréal, f a i t peau neuve en passant par un magasin de confection rue Saint-Joseph, prend l e tramway et court chez ses parents où, pendant quinze j o u r s , ce ne fut que noces et f e s t i n s . I l s ' i n s c r i t a l o r s à l'Ecole d ' i n s t r u c t i o n m i l i t a i r e de Montréal, commandée par l e lieutenant-colonel Louis-Gustave d'Odet d'Orsonnens
37
,
et i l y o b t i e n t ses deux c e r t i f i c a t s de seconde et de première c l a s s e s . Promu l i e u t e n a n t en 1872, i l se j o i n t au 60 th Rifles
régulier anglais,
sous les ordres du l i e u t e n a n t - c o l o n e l Sir Garnet Wolseley et du colonel Osborne-Smith, pour a l l e r f a i r e campagne contre les Métis de la RivièreRouge du Nord au Manitoba : 37
Louis-Gustave d'Odet d'Orsonnens (1842-1908), premier commandant de l ' E c o l e d ' i n f a n t e r i e de Saint-Jean (Que.), de 1884 à 1899, est l e f i l s du Dr Thomas-Edmond d'Odet d'Orsonnens, professeur de chirurgie à Montréal, et l e p e t i t - f i l s de Prothais d'Odet, s i e u r d'Orsonnens, décédé en 1834. I l est aussi l e neveu d ' E r a s t e d'Orsonnens, auteur de Felluna, la vierge iroquoise (1856) et de Une apparition: Episode de l'émigration irlandaise au Canada (1860). (Cf. Père L. LeJeune, o . m . i . , Dictionnaire général du Canada, v o l . 1, Université d'Ottawa, 1931, 862 p . , p . 526; e t W. Stewart WALLACE, The MaeMillan Dictionary of Canadian Biography, London and Toronto, MaeMillan, 1963, 822 p . , p . 565).
12 J e me vois encore, un vieux f u s i l sur l e dos, t r a v e r s e r Montréal pour me rendre à la g a r e . Comme j ' é t a i s f i e r .' I l e s t v r a i que j ' a v a i s vingt ans . . . 3 8 Le convoi de t r e n t e - c i n q bateaux, qui emprunte l ' i t i n é r a i r e
traditionnel
des voyageurs de l ' O u e s t , passe par l a b a i e du Tonnerre, l e f o r t Francis sur la r i v i è r e de la P l u i e , l e l a c des Bois, l ' î l e des Sables pour a r r i v e r enfin à ttfinnipeg où l'atmosphère e s t tendue.
La Confédération, formée
du Haut et du Bas Canada, de la Nouvelle-Ecosse et du Nouveau-Brunswick, v i e n t t o u t j u s t e de s'annexer le Manitoba.
Le gouvernement y envoie des
arpenteurs pour d i v i s e r le t e r r i t o i r e en l o t s carrés de cent soixante a c r e s , d e s t i n é s aux colons et aux émigrés.
Le découpage a i n s i
effectué
a pour effet de déloger les Métis qui s ' é t a i e n t t a i l l é , à la manière des F r a n ç a i s , des t e r r e s en l i s i è r e s , sur la longueur, l e long de la Rouge e t de l ' A s s i n i b o i n e , pour f a c i l i t e r l ' a c c è s aux lacs et aux r i v i è r e s . Aussi les Métis, f o r t inquiets et mécontents, n u i s e n t - i l s aux arpenteurs et font l a guerre d'embuscade.
Et Chartrand déclare :
Nous étions . . . des héros ! Nous y é t i o n s , combien ? Trois cents ? Et nous y avons combattu . . . ma f o i , _„ p e u t - ê t r e bien t r e n t e Métis ? Je ne s a i s pas au j u s t e . Louis Riel a v a i t alors émigré aux Etats-Unis.
Ayant, à l'automne de
1871, repoussé l ' a t t a q u e des Féniens et conservé par l e f a i t même l e Manitoba à l a couronne anglaise
40
, i l é t a i t toujours considéré comme l e
meurtrier de l'employé fédéral Thomas Scott e t recherché comme p r o s c r i t . 38 39
Archives familiales Chartrand. Ch. DES ECORRES, "Fantaisies d'outre-monde, IV, Les mathématiques", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 43, jeudi 15 avril 1886, p. 1.
40 Robert RUMILLY, Eistoire Cartier3
de la province
de Québec3 I3
Georges-Etienne
3e éd., Montréal, Bernard Valiquette, 1943, 358 p., p. 213.
13
Mais l e s m o t i f s de l a g u e r r e i n d i f f è r e n t C h a r t r a n d .
Que l a g u e r r e s e f a s s e
c o n t r e l e s M e x i c a i n s , ou c o n t r e l e s M é t i s , ou c o n t r e l e s A l g é r i e n s , ou c o n t r e l e s V i e t n a m i e n s , aucune i m p l i c a t i o n p o l i t i q u e n ' e n t r e en j e u dans s a d é c i s i o n de g u e r r o y e r . Cette expédition
I l e s t m i l i t a i r e p a r g o û t , p a r c h o i x de m é t i e r .
au Manitoba dure q u a t o r z e m o i s .
C h a r t r a n d r e ç o i t en r é -
compense du gouvernement une t e r r e de cinq c e n t s a c r e s
— trois lots
—
p r è s de Winnipeg, q u ' i l c é d e r a à un monsieur H. Walker De r e t o u r à M o n t r é a l , comme i l n ' y a pas d'armée r é g u l i è r e , C h a r t r a n d s ' e n r ô l e dans l e s e u l corps m i l i t a i r e d ' i n f a n t e r i e f r a n ç a i s e x i s t a n t a l ' é p o q u e , s o i t l e 65 b i n i e r s Mont-Royal
42
.
e
canadien
b a t a i l l o n de m i l i c e des Cara-
Au Canada, l e s o l d a t demeure un c i v i l
: amateur à
temps p a r t i e l en temps de p a i x , v o l o n t a i r e en temps de g u e r r e , i l
n'est
pas en b u t t e aux mêmes d é t r e s s e s e t c r i t i q u e s que c e l u i q u i a p p a r t i e n t à une armée r é g u l i è r e .
Déjà, en 1835, Alfred de Vigny a v a i t a t t i r é
l'atten-
t i o n du p u b l i c s u r l a c o n d i t i o n m i s é r a b l e de "l'homme s o l d é , l e S o l d a t . . . dans Servitude guerre.
et Grandeur
militaires3
43
,
en temps de p a i x comme en temps de
Jamais l a v i e de g a r n i s o n n ' a v a l o r i s é un m i l i t a i r e , c ' e s t
la
g u e r r e , e t l a g u e r r e s e u l e qui f a v o r i s e l e s p r o m o t i o n s . A i n s i , a p r è s son s e r v i c e v o l o n t a i r e au Manitoba, C h a r t r a n d
est-il
promu c a p i t a i n e de l a compagnie numéro deux du fameux 6 5 e b a t a i l l o n des C a r a b i n i e r s Mont-Royal, d i r i g é p a r l e l i e u t e n a n t - c o l o n e l Napoléon Labranche. A c e t t e o c c a s i o n , on l u i d é c e r n e un d i p l ô m e , s i g n é p a r l a r e i n e V i c t o r i a : 41 42
43
A r c h i v e s du Manitoba, D i v i s i o n des m a n u s c r i t s {Land Grants): Archives n a t i o n a l e s du Canada, Ottawa. Les Carabiniers s o n t nommés Fusiliers à p a r t i r du 15 a v r i l 1931 ( J . - G . GAUVREAU, P. DESGROSEILLIERS, J . P . C . GAUTHIER, J . R . GENIN, G. LEVESQUE, J . R . PAQUETTE e t M. GAGNON, Cent ans d'histoire d'un régiment canadien français, Les Fusiliers Mont-Roy al, 1869-1969, M o n t r é a l , Ed. du J o u r , 1 9 7 1 , 434 p . , p . 6 5 ) . A l f r e d DE VIGNY, Oeuvres complètes, Servitude et Grandeur militaires, B i b l i o t h è q u e de l a P l é i a d e , v o l . 2 , P a r i s , G a l l i m a r d , 1948, p . 515-678, p . 530.
14 V i c t o r i a , par la Grâce de Dieu, Reine du Royaume-Uni de l a Grande-Bretagne et d ' I r l a n d e , A notre f i d è l e et bien-aimé Joseph-D. Chartrand, Ecuier ; Salut .' Capitaine de l a Compagnie #2 du 65 B a t a i l l o n ou Carabin i e r s de Mont-Royal de la Milice active de Notre Puissance du Canada, en prenant rang et préséance dans l a d i t e Compagnie à p a r t i r du 28 janvier 1876. En conséquence, vous devrez remplir fidèlement et d i l i gemment les devoirs de Capitaine en exerçant et d i s c i p l i nant comme i l faut les o f f i c i e r s subalternes et s o l d a t s de la d i t e Compagnie et par ces présentes Nous enjoignons à ces derniers de vous obéir en v o t r e q u a l i t é de Capitaine. Et vous observerez et suivrez tous ordres et commandements que vous recevrez de temps à autre de Nous ou de tout a u t r e de vos Officiers Supérieurs selon l a l o i . ^4 Le mois s u i v a n t , Chartrand est nommé capitaine-adjudant du même b a t a i l l o n . C'est un honneur pour un jeune homme de vingt-quatre ans, mais l e s honoraires dans la milice canadienne sont minces et i l l u i faut constamment chercher a i l l e u r s un moyen de subsistance.
Voilà pourquoi i l é c r i t :
On s e r t par goût, par p a t r i o t i s m e ou par v a n i t é , mais sans aucun avantage pécuniaire . . . Chez nous, c ' e s t une p o s i t i o n t r a n s i t o i r e pour le soldat et un excès de luxe pour l ' o f f i c i e r . 45 En vue donc de renflouer sa bourse, Chartrand se d i r i g e vers l e l a c Ouareau, au nord de J o l i e t t e , pour f a i r e l a drave sur l a r i v i è r e de l'Assomption. Un j o u r , i l envoie au président de la compagnie, monsieur Pope, un é t a t de compte é c r i t de la plus b e l l e é c r i t u r e .
Le grand i n d u s t r i e l
du nom de "ce bûcheron qui é c r i t s i bien . . . "
s'enquiert
Convoqué au bureau, Char-
trand e s t a u s s i t ô t chargé d'occupations plus en rapport avec ses aptitudes e t ses t a l e n t s e t met en réserve quelques centaines de d o l l a r s . 44 La Gazette du Canada, Ottawa, 29 j a n v i e r 1876, p . 1017, et 26 f é v r i e r 1876, p . 1144. The Canada Gazette, Ottawa, January 29, 1876, p . 992, e t February 26, 1876, p . 1120. 45 Ch. DES ECORRES, "Fantaisies d'outre-monde, XIII, Encore l e 6 5 e B a t a i l l o n " , dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 85, lundi 7 j u i n 1886, p . 1.
15 A i n s i commence, en marge de s a v i e m i l i t a i r e , s a c a r r i è r e de comptable au p r i n t e m p s de
1874.
Peu a p r è s , a f i n d ' a s s i s t e r aux f ê t e s de l a S a i n t -
J e a n - B a p t i s t e , à M o n t r é a l , l e 24 j u i n 1874
46
, i l prend l e t r a i n
de
J o l i e t t e j u s q u ' à L a n o r a i e , p u i s l e b a t e a u j u s q u ' à Montréal comme c ' é t a i t l a coutume.
I l r e n c o n t r e , e n t r e a u t r e s , l e j o u r n a l i s t e Ferdinand Gagnon,
o r i g i n a i r e de S a i n t - H y a c i n t h e , qui v e n a i t de f o n d e r , à W o r c e s t e r , dans l e M a s s a c h u s e t t s , l a p r e s s e f r a n c o - a m é r i c a i n e avec L^Etendard s ' a p p r ê t a i t à y r e t o u r n e r pour y fonder e t d i r i g e r Le
e t qui
Travailleur
47
Comme c o m p t a b l e , C h a r t r a n d t r a v a i l l e à l a compagnie d ' a s s u r a n c e s S t a d a c o n a , au National
e t au Bien Public
.
Les j o u r n a u x
f o i s o n n e n t à c e t t e époque, mais l e u r f l o r a i s o n e s t de c o u r t e d u r é e
46
C é l é b r a t i o n g r a n d i o s e . M o n t r é a l , qui compte a l o r s 150,000 h a b i t a n t s , r e ç o i t q u e l q u e 60,000 v i s i t e u r s , en p a r t i e des Franco-Américains (Cf. Le Droit, Perspectives, Ottawa, v o l . 17, no 2 5 , samedi 21 j u i n 1975, p . 1-10, p . 8 ) .
47
F e r d i n a n d GAGNON (1849-1886) fonde Le Travailleur (1874-1892) e t , a p r è s sa mort en 1886, C h a r l e s Lalime en assume l a d i r e c t i o n j u s q u ' e n 1892. L'hebdomadaire du même nom, Le Travailleur, fondé à Worcester (Mass.) l e 9 septembre 1931 p a r W i l f r i d BEAULIEU, e s t un t o u t a u t r e j o u r n a l . Bimensuel à p a r t i r du 19 j u i n 1 9 7 1 , i l déménage s e s b u r e a u x l e 31 mai 1975 à Linwood ( M a s s . ) , c a s e p o s t a l e 543. E n t r e l e s deux, a p a r u , à Worcester ( M a s s . ) , L'Opinion publique ( 1 8 9 1 - 1 9 3 1 ) , dont W. BEAULIEU f u t l e d e r n i e r r é d a c t e u r en chef de 1927àl931.
48
André BEAULIEU e t J e a n HAMELIN, Les journaux du Québec de 1764 à Québec, Les P r e s s e s de l ' U n i v e r s i t é L a v a l , C a h i e r s de l ' I n s t i t u t d ' h i s t o i r e , 6, 1965, 3 3 1 p . , "Le N a t i o n a l " , no 1083, p . 127.
49
I d . , "Le Bien P u b l i c " , no 480, p . 6 2 .
50
Cf. N a r c i s s e - E u t r o p e DIONNE, Inventaire chronologique des livres, brochures, journaux et revues publiés en langue française dans la province de Québec, depuis l'établissement de l'imprimerie au Canada jusqu'à nos jours, 1764-1905, New-York, Burt F r a n k l i n , 1969, 175 p .
1964,
16 Le National,
fondé en a v r i l 1872 par J . - N . Bienvenu et par
l'honorable Maurice Laframboise
, p e t i t - n e v e u de Louis-Joseph Papineau,
se l i b è r e des attaches p o l i t i q u e s e x i s t a n t e s et apparaît comme l ' o r g a n e du nouveau mouvement n a t i o n a l i s t e formé sous l ' i n i t i a t i v e d'Honoré Mercier, de Saint-Hyacinthe.
I l f i n i t cependant par s ' i d e n t i f i e r au
p a r t i l i b é r a l avec Charles Laberge 52 , rédacteur en chef en 1874. ^ 5 3 Attaqué par les ultramontains
, Le National,
après avoir vécu sept
ans, d i s p a r a î t en f é v r i e r 1879 à l a s u i t e de la v i c t o i r e c o n s e r v a t r i c e de S i r John-Alexander MacDonald. Maurice Laframboise y e n g l o u t i t t r e n t e mille d o l l a r s .
Très
aimé de t o u t son personnel, i l ne p a r t a i t jamais en voyage sans d i r e bonjour à tout l e monde, d i s c u t a n t avec l ' u n , interrogeant l ' a u t r e , comme un bon père de famille qui aime bien sa maisonnée.
Chartrand,
en t a n t que comptable-gérant, voue à son d i r e c t e u r une admiration sans bornes.
Comme l ' a é c r i t son ami et compagnon de t r a v a i l , Ernest
Tremblay : " I l se s e r a i t j e t é au feu pour l u i , comme nous l ' a u r i o n s tous f a i t du r e s t e
..."
54
51 Honorable juge Maurice LAFRAMBOISE (1821-1882) : p e t i t - f i l s de Jean Dessaules, seigneur de Saint-Hyacinthe (1766-1835), qui a v a i t épousé en 1814 Rosalie Papineau, soeur de Louis-Joseph (1786-1871).Le docteur Louis-Antoine Dessaules (1817-1895), f r è r e de sa mère, é t a i t l e d i r e c t e u r du journal Le Pays (1852-1871), de Montréal. 52
Charles LABERGE (1827-1874) : fondateur du journal l i b é r a l Le FrancoCanadien, à S a i n t - J e a n - d ' I b e r v i l l e , en j u i n 1860, avec Félix-Gabriel Marchand (Cf. P i e r r e SAVARD, "Le journalisme (1860-1900)", dans L'Histoire de la littérature française du Québec de P i e r r e de Grandpré, I , Montréal, Beauchemin, 1967, 368 p . , p . 312-324, p . 315.
53
Mason WADE, The French Canadians, 1956, 1136 p . , p . 361.
54
Ernest TREMBLAY, "Le s o u s - l i e u t e n a n t J . Chartrand, Souvenir d ' a m i t i é " , dans L'Union, Saint-Hyacinthe (Que.), samedi 22 décembre 1883
1760-1945,
Toronto, MaeMillan,
17
Le Bien Public,
fondé en a v r i l 1874 par Laurent-Olivier David
et Clêophas Beausoleil, ne dure que deux ans.
D'abord l i b é r a l , i l devient
l'organe du p a r t i national que préconise Mercier depuis 1871.
Pendant
son mandat de comptable, Chartrand admire l a réserve et la d i s t i n c t i o n de David, homme de l e t t r e s , qui se montre tellement courtois dans ses polémiques et qui se r e t i r e à Ottawa comme traducteur quand le j o u r n a l , en 1876, pour des raisons p o l i t i q u e s , se v o i t banni de p a r o i s s e
en
paroisse. Grâce à la comptabilité, Chartrand se f a i t donc à Montréal de nombreux amis parmi la gent j o u r n a l i s t i q u e et i l conservera t o u t e sa v i e ces précieuses a m i t i é s .
En toutes premières places figurent Ernest
Tremblay, Louis Laframboise et Alphonse C h r i s t i n , tous t r o i s rédacteurs au National,
a i n s i que Hector Berthelot
clanchent l ' h i l a r i t é .
dont les moindres propos dé-
Tous libéraux, leur appartenance p o l i t i q u e n ' i n -
fluence guère Chartrand.
I l e s t heureux d ' ê t r e leur ami parce q u ' i l se
p l a î t en leur compagnie.
I l partage avec Ernest Tremblay un appartement
dans l e haut de l'ancienne banque des Marchands, angle Place d'Armes et rue
Notre-Dame, s i v a s t e q u ' i l s peuvent y t i r e r à la c i b l e .
leur p l a i s i r f a v o r i .
C'est
Chartrand possède t o u t e une panoplie d'armes et
i l s passent leurs dimanches à jouer du p i s t o l e t et à t i r e r pneumatique et de la carabine Flaubert. sur des c i b l e s à l a Pointe-Saint-Charles.
du f u s i l
Souvent, i l s vont s ' e x e r c e r Au revolver, Chartrand f a i t
mouche à tout coup.
55
Hector BERTHELOT (1842-1895), avocat et é c r i v a i n , fonde l e journal Le Canard en 1877 et crée le type de Baptiste Ladébauche.
18 Un j o u r , i l confie à Ernest Tremblay q u ' i l a t r o i s grandes affections
: sa mère, brave et digne femme . . . , la France pour l a q u e l l e
i l p a r l a i t toujours de se b a t t r e et l'honorable Maurice Laframboise qui i n c a r n a i t pour l u i l ' a m é n i t é , l'honneur et l ' i n t é g r i t é .
De son c ô t é ,
Tremblay déclare que Chartrand est le compagnon q u ' i l aime . . . p e u t - ê t r e le plus au monde. Bon m i l i t a i r e . . . D'une t a i l l e qui dépasse la moyenne... Volonté de f e r . C'est un boxeur et i l est f o r t comme q u a t r e . . . I l est toujours h a b i l l é avec élégance et même avec recherche. 36 Tous deux d ' a i l l e u r s soignent leur tenue : les h a b i t s pressés et les soul i e r s vernis avaient beaucoup de charme à l'époque. Sur ces e n t r e f a i t e s , le président des Etats-Unis, le général Ulysses S. Grant, i n v i t e tous les m i l i t a i r e s canadiens à v i s i t e r l'expos i t i o n u n i v e r s e l l e de Philadelphie, organisée pour c é l é b r e r le centenaire de l'indépendance américaine.
Chartrand s ' y rend au mois d'août 1876.
A son r e t o u r , i l décide de p a r t i r pour sa "chère ancienne m è r e - p a t r i e " , la France, abandonnant son t i t r e de c a p i t a i n e dans l a milice canadienne et les études de d r o i t q u ' i l avait e n t r e p r i s e s .
Après avoir signé une
procuration - numéro 538 - au jeune avocat Ernest Tremblay, i l se d i r i g e vers New-York et s'embarque sur L'Amérique
le mardi 29 août 1876.
parents et quelques amis a s s i s t e n t au d é p a r t .
Ses
Son ami Tremblay é c r i t :
"La scène de la séparation entre sa mère et l u i ne se narre pas. Je la passe.
I l p a r t i t r e g r e t t e de tous ceux qui l ' o n t connu"
57
56
Ernest TREMBLAY, "Le s o u s - l i e u t e n a n t J . Chartrand, Souvenir d ' a m i t i é " , dans L'Union, Saint-Hyacinthe (Que.), samedi 22 décembre 1883.
57
Ibid.
19
2.
EN ALGERIE, AU TONKIN, EN FRANCE (1876-1894)
A c e t t e époque comme maintenant, comme t o u j o u r s , j ' a i m a i s notre ancienne m è r e - p a t r i e . Je voulais e n t r e r à son s e r vice e t , a r r i v a n t à P a r i s , j e m'empressai d ' a d r e s s e r au ministre de la Guerre une demande d'admission à SaintCyr 38^ ^ t i t r e étranger. En attendant une décision qui ne venait guère, comme cela est conforme aux t r a d i t i o n s honorables de toute b u r e a u c r a t i e digne de ce nom . . . 39 Chartrand s ' i n s t a l l e à P a r i s , rue Bonaparte, numéro 24.
Enthousiasmé,
i l arpente l a v i l l e , se crée des amis, s ' i n t é r e s s e à tout et v i t rythme de l a c a p i t a l e .
au
I l constate avec étonnement que l a Nouvelle-
France e s t un pays inconnu en France.
Des t ê t e s i n t e r r o g a t i v e s
le
questionnent l o r s q u ' i l se d i t du Canada, pays que des l i c e n c i é s
en
l e t t r e s et en sciences
...
s i t u e n t quelque p a r t au nord
du
Brésil
"Comme j e s u i s heureux de voir que vous êtes a u s s i blanc que nous .'", s'exclame-t-on.
Depuis François-Marie Arouet, d i t V o l t a i r e ,
naissance du Canada n ' a v a i t guère progressé
l a con-
...
58
Ecole m i l i t a i r e de Saint-Cyr, près de V e r s a i l l e s . t r a n s f é r é e à Coëtquidam, près de Rennes.
Depuis 1946,
59
Ch. DES ECORRES, "Le Canada en France", dans Le Canada-Français, I I I , Québec, L . - J . Demers, mai 1890, p . 651-658, p . 652.
20
Tout ce qui e s t m i l i t a i r e le f a s c i n e .
Voyant un j o u r , à P a r i s ,
d é f i l e r sur l'esplanade des Invalides un corps d'armée, i l note : Le f a n t a s s i n , i l e s t superbe. Pantalon dans les g u ê t r e s , j u g u l a i r e sous l e menton, marchant allègrement à la cadence d'une musique animée . . . Un a i r crâne règne sur chaque rang, les j a r r e t s sont tendus, les yeux sont b r i l l a n t s , l e s armes sont bien p l a c é e s , l'alignement est p a r f a i t . . . Chaque ligne de b a t t e r i e passant devant moi avait la r e c t i t u d e d'un cordeau tendu, essieu contre e s s i e u , roulant avec un fracas de tonnerre . . . un éblouissement de r i g i d i t é mécanique. Alors, la c a p i t a l e me parut v i d e , la g l o i r e m i l i t a i r e m'avait r e p r i s tout e n t i e r . . . 60 Parce q u ' i l e s t citoyen b r i t a n n i q u e , on le refuse à Saint-Cyr, mais, envoûté par l ' i d é a l de sa v i e , i l signe a u s s i t ô t un engagement dans l a légion étrangère d ' A l g é r i e .
I l symbolise à l a f o i s , sous les drapeaux
f r a n ç a i s , l e Canada et l ' A n g l e t e r r e , nonobstant ses origines et sa langue. La légion étrangère prend son recrutement où e l l e l e trouve et i l n ' e s t pas r a r e de v o i r , dans une même compagnie, chaque s o u s - o f f i c i e r r e p r é s e n t e r une nation d i f f é r e n t e . . . Sur les s i x s o u s - o f f i c i e r s qui forment l e cadre de l a compagnie, un est i t a l i e n , l ' a u t r e e s t a u t r i c h i e n , deux sont a l s a c i e n s , un a u t r e est l o r r a i n et l e dernier est un j u i f allemand. Deux amis l'accompagnent à la gare de Lyon, à P a r i s , et l e v o i l à en r o u t e vers M a r s e i l l e .
I l e s t a c c u e i l l i au vieux f o r t Saint-Jean où
déjà des corvées de toutes s o r t e s l ' a t t e n d e n t .
60
Pendant un moment de
Ch. DES ECORRES, "L'armée f r a n ç a i s e , Premières impressions", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 151, mercredi 22 août 1888, p . 2.
61 J . - D . CHARTRAND, "Causeries a f r i c a i n e s par un m i l i t a i r e , X, P o r t r a i t s " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), novembre 1880.
21
répit, il regarde la mer méditerranéenne: "Au loin, à gauche, le château d'If, comme un point à l'horizon ... seaux microscopiques ..."
Plus loin, bien loin, quelques vais-
dont l'un vient le chercher.
Lentement, le
jour baisse ...
Ma pensée est au pays. J e revois les miens e t me r a p p e l l e les scènes du départ . . . - "Que faites-vous là ?" me c r i e une voix. "Vous manquez à l ' a p p e l . Allons, entrez manger votre soupe." Cet ordre me ramène v i t e au devoir. J ' e n t r e et j e mange ma première soupe. Quelques h a r i c o t s , f l o t t a n t sans entraves dans un maigre b o u i l l o n , deux t i g e s d'oignon, une p e t i t e pomme de t e r r e , une demi-feuille de chou vert et un t r è s léger morceau de viande . . . " Pendant l a t r a v e r s é e , des idées sombres l ' a s s a i l l e n t .
Quelle étrange
escapade l e f a i t a i n s i q u i t t e r le grade de c a p i t a i n e dans la milice canadienne pour s'engager comme simple soldat à la légion étrangère ? A Montréal, i l gagnait suffisamment pour s a t i s f a i r e ses p e t i t e s
fantaisies:
une bonne t a b l e pour d î n e r , un bon l i t , une chambre confortable. Et v o i l à 64 q u ' à Oran , i l n ' a qu' une p o s i t i o n à vingt sous par j o u r , une t e n t e pour a b r i , une gamelle pour t a b l e , la voûte des cieux pour p r o t e c t i o n contre la température, des f a t i g u e s , de l a m i s è r e . . . Les gens raisonnables me donnent t o r t et i l s ont r a i s o n , les illuminés me donnent r a i s o n et i l s ont t o r t . . . Pourquoi ? Parce que j e suis Canadien f r a n ç a i s , parce que j ' a i m e la France, parce que j e me f e r a i certainement tuer pour e l l e , s i j e l e puis . . . L'honneur de se f a i r e tuer pour son ancienne mère-patrie n ' a p p a r t i e n t pas à tous .* 65
62
Ch. DES ECORRES, Expéditions autour de ma tente, Boutades P a r i s , Pion, Nourrit et Cie, 1887, iv-275 p . , p . 235.
militaires,
63 J . - D . CHARTRAND, "Causeries africaines par un m i l i t a i r e " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 14 octobre 1880, p . 4. 64
Oran, p o r t commercial d ' A l g é r i e , 40,000 h. tants .
Aujourd'hui, 350,000 habi-
65
Ch. DES ECORRES, Expéditions autour de ma tente, Boutades P a r i s , Pion, Nourrit et Cie, 1887, iv-275 p . , p . 264-265.
militaires,
22
Depuis t o u j o u r s , les Québécois aiment leur mère-patrie pour des raisons s e n t i m e n t a l e s , par atavisme.
Et Chartrand continue c e t t e t r a d i t i o n de
" l a chaîne ininterrompue des Canadiens combattant pour la France"
,
t e l s l e s marins Denys, s i e u r s de Bonaventure
, et Jacques Bedout , 69 et tous les autres : François-Joseph Chaussegros de Léry , Louis-Adolphe
Casault
, Eugène-Arthur Taschereau
, qui combat au Mexique pour la 72
France, comme d ' a i l l e u r s Faucher de Saint-Maurice et plus près de nous, en 1914, Olivar Asselin ...
^ 73 et Honore Beaugrand ,
66
G.-A. DUMONT, " L e t t r e ouverte à Monsieur J . - D . Chartrand", dans Le Monde illustré, Montréal, v o l . 7, no 322, samedi 5 j u i l l e t 1890, p.150.
67
Simon-Pierre DENYS (1654-1711) et son f i l s Claude DENYS (1689-1760), nés à Québec, tous deux sieurs de BONAVENTURE, et marins.
68
Jacques BEDOUT (1751-1818), né à Québec.
69
François-Joseph CHAUSSEGROS, baron DE LERY (1754-1824), né à Québec. Créé baron de l'Empire. Ingénieur en chef dans les campagnes d ' I t a l i e et d'Espagne sous Napoléon 1er. Son nom est sur l'Arc de triomphe.
70
Louis-Adolphe CASAULT (1832-1876), né à Montmagny. Lieutenant-colonel pendant les campagnes de Crimée (1854-1855) et de la Kabylie.
71
Eugène-Arthur TASCHEREAU (1840-1871), né à Québec. S'enrôle dans les troupes françaises expédiées par Napoléon I I I au Mexique (1865) .
72
Narcisse-Henri-Edouard FAUCHER DE SAINT-MAURICE (1844-1897). né à Québec. Campagne du Mexique (1864-1866). Promu c a p i t a i n e . Rédacteur en chef du Journal de Québec (1881) et du Canadien (1885). (Cf. "Le l i e u t e n a n t Chartrand", dans Le Monde illustré, Montréal, 19 novembre 1892, p . 338. Aussi, Loin du pays, Québec, A. Côté, 1889, v o l . I , 228 p . , p . 98-105).
73
Honoré BEAUGRAND-CHAMPAGNE (1849-1906), né à Lanoraie. Campagne du Mexique (1865). Pour remplacer Le National, i l fonde La Patrie en 1879 e t en est le d i r e c t e u r jusqu'en 1897. Maire de Montréal en 1885. L i b é r a l , i l f a i t p a r t i e de l a franc-maçonnerie.
74
Olivar ASSELIN (1874-1937), né à S a i n t - H i l a r i o n (Charlevoix). En 1914, i l lève un b a t a i l l o n q u ' i l conduit en France. On l u i décerne la croix de chevalier de la Légion d'honneur.
Contre-amiral de France.
23
"Tout n ' e s t pas rose dans ce bel é t a t m i l i t a i r e . . . "
75
et
les i n f r a c t i o n s aux règlements, v o l o n t a i r e s ou non, sont sévèrement 76
punies.
Le premier s o i r de mon a r r i v é e à Sidi-bel-Abbès
v i l l e dans un nid de verdure
—,
,
— une
Chartrand accepte tout bonnement
d ' a l l e r b o i r e un café en v i l l e après l e dîner avec quelques s e r g e n t s , mais comme i l e s t i n t e r d i t aux soldats de s o r t i r sans ê t r e revêtus de leur costume m i l i t a i r e , i l est condamné à quinze jours de prison : Je débutai dans l ' e x p i a t i o n de mon crime en f a i s a n t fonction de cheval au tombereau chargé des balayures du q u a r t i e r . . . J e me conduisis s i bien dans cet emploi que le sergent de garde, émerveillé, me promut balayeur . . . C'est l à où mes v r a i s t a l e n t s se r é v é l è r e n t : j e n ' é t a i s pas balayeur, j ' é t a i s a r t i s t e . J ' e x c e l l a i s dans l e choix des b a l a i s et j e leur donnais une coupe des plus é l é g a n t e s ; la poussière e t les f e u i l l e s se rangeaient délicatement, sans s ' e n v o l e r , devant les poussées d i s c r è t e s de mon arme. Quand j e p o r t a i s ce cher b a l a i sur l ' é p a u l e d r o i t e , j ' a t t i r a i s l ' a t t e n t i o n des t r o u p i e r s sur la figure desquels j e l i s a i s une admiration sans bornes . . . J ' o b t i n s un succès t e l que l'adjudant me prononça digne de l a p e l l e . . . Dans un coin du q u a r t i e r , i s o l é de t o u t , s ' é l e v a i t un p e t i t é d i f i c e , t r è s coquet à l ' e x t é r i e u r , mais l ' e x p é r i e n c e m'a prouvé que l ' i n t é r i e u r d i f f é r a i t . . . Y r e s t a i deux heures à manier la p e l l e avec f i è v r e . Je m'en r e t i r a i avec honneur et sans éclaboussure . . . ?? De courage et d'humour, Chartrand ne manque c e r t e s pas e t , dans les p i r e s moments, i l s ' é c r i e après Descartes, mais avec une p e t i t e v a r i a n t e : 78 "Je souffre, donc j e v i s .'" Ainsi, les quinze jours f i n i s s e n t par passer : 75 76 77 78
Ch. DES ECORRES, Au pays des étapes, Notes d'un légionnaire, Paris, e t Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1892, 369 p . , p . 1 1 . V i l l e du département d'Oran. E t a i t l e centre p r i n c i p a l de la légion étrangère. J . - D . CHARTRAND, "Causeries a f r i c a i n e s par un m i l i t a i r e " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 14 octobre 1880, p . 4. Ch. DES ECORRES, Expéditions autour de ma tente, Boutades militaires, P a r i s , Pion, Nourrit et Cie, 1887, iv-275 p . , p . 232.
24
A ma s o r t i e de p r i s o n , on me conduisit à l ' h a b i l l e m e n t . Ma tenue comportait un képi q u i , couvrant consciencieusement ma t ê t e , l ' a u r a i t f a i t entièrement d i s p a r a î t r e sous sa large s t r u c t u r e s i mes o r e i l l e s , naturellement bien développées, ne l ' a v a i e n t a r r ê t é dans sa marche descendante . . . Pantalon r o u g e . . . , tunique en drap bleu n o i r . . . , capote bleu f o n c é . . . , chaussure grande et sol i d e . . . , chassepot . . . Me voyant armé et h a b i l l é , j ' e u s un soupir de s a t i s f a c t i o n à l ' i d é e que j ' é t a i s réellement soldat français . . . 79 Son rêve s ' e s t r é a l i s é .
S ' e t a n t immiscé dans l'armée française t o u t au
bas de l ' é c h e l l e , avec les p e t i t s , les obscurs, l e s sans-grades
,
i l d o i t maintenant en gravir les échelons. Le 1er f é v r i e r 1878, i l est nommé caporal : "Je fus tout f i e r de mes deux galons rouges et j e continuai de t r a v a i l l e r avec ardeur"
81
En a v r i l et décembre de la même année, i l devient successivement caporalfourrier et sergent-fourrier.
Très h a b i l e à la c i b l e , i l gagne en 1878
et 1879 l e s premiers p r i x de t i r à la carabine dans tous les concours de l'armée algérienne
79 J . - D . CHARTRAND, "Causeries a f r i c a i n e s par un m i l i t a i r e " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 14 octobre 1880, p . 4. 80
Edmond ROSTAND, L'Aiglon, p. 91.
P a r i s , Eugène Fasquelle, 1900, 263 p . ,
81
Ch. DES ECORRES, "L'armée f r a n ç a i s e , Premières impressions", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 151, mercredi 22 août 1888, p . 2.
82
The EDITOR, "Our l a t e s t Contributor, Captain J . - D . Captain", dans Ottawa Free Press, Ottawa, Saturday, May 7, 1904, p . 16.
25
Les promotions se succèdent puisqu'en a v r i l et octobre 1879 e e e s t f a i t s e r g e n t , puis sergent-major, à l a 3 " J ' a v a i s deux ans de s e r v i c e .
compagnie du 3
il
bataillon:
Malgré mes malheureux débuts, j ' e u s beau-
coup de bonheur et j ' é t a i s s a t i s f a i t de mes grades conquis au p r i x d'en83 nuis sans nombre" . Heureusement, la v i e de légionnaire comporte parf o i s c e r t a i n e s d i v e r s i o n s . Un jour de congé, après avoir rendu v i s i t e à un c a p i t a i n e de l a légion étrangère qui se t r o u v a i t en garnison à 84 Saïda , un incident se p r o d u i s i t sur l e chemin du r e t o u r : J e revenais à Bel-Abbès, bien i n s t a l l é avec un cai'd arabe et sa femme sur les banquettes rembourrées de la d i l i g e n c e f a i s a n t l e service des dépêches e n t r e Saïda et Mascara...85 La femme, a s s i s e près de moi, a v a i t remarqué une assez j o l i e bague que j e p o r t a i s et i n v i t a i t son mari à partager sa naïve admiration pour ce b i j o u . Pour l u i p l a i r e , j ' Ô t a i c e t t e bague et la l u i p a s s a i . Une p e t i t e main, des plus pot e l é e s et des plus t a t o u é e s , l ' e n l e v a avec v i v a c i t é et une conversation animée s ' e n s u i v i t entre c e t t e dame et l e cal'd. Pendant ce temps, j'examinais ma v o i s i n e . J e croyais e n t r e voir des formes divines sous l e manteau blanc qui l a cachait des pieds à la t ê t e . Un o e i l noir seul b r û l a i t à t r a v e r s les trous de son v o i l e . Un p e t i t p i e d , bien chaussé, chose r a r e chez la femme arabe, s a u t i l l a i t nerveusement à une t r è s courte distance du mien. La main, tenant la bague, f a i s a i t les plus mignonnes contorsions. J e j u r a i de voir le visage de c e t t e femme et songeai aux moyens de mettre mon serment à exécution. Après m'être fourbu l a t ê t e en v a i n , j e commençais à désespérer d'y pouvoir r é u s s i r quand, m'ayant rendu l a bague, j e vis que l ' o n f a i s a i t a r r ê t e r la v o i t u r e pour en descendre. Une i n s p i r a t i o n s u b i t e me guide. Au moment où mon inconnue se lève pour suivre son mari qui l u i tend l a main, j ' a p p u i e vigoureusement du pied sur le bas de son manteau qui s ' a r rache à l ' i n s t a n t où e l l e tombe dans les bras du cal'd. J ' a v a i s l e manteau : scène de Joseph et de la femme de Putiphar, renouvelée avec une a u t r e mise en scène. 83 J . - D . CHARTRAND, "Causeries africaines par un m i l i t a i r e " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 14 octobre 1880, p . 4. 84 Saïda, région d ' a l f a , à l ' e n t r é e des Hauts-Plateaux. Aujourd'hui, 26,000 h a b i t a n t s . 85
Mascara, région v i t i c o l e .
Aujourd'hui, 53,000 h a b i t a n t s .
26 Un l é g e r c r i r e t e n t i t e t l a dame s e r e t o u r n e . Deux yeux n o i r s comme l ' a i l e d ' u n c o r b e a u , une bouche de p o u r p r e meublée de deux r a n g s de p e r l e s , un nez aux n a r i n e s f r é m i s s a n t e s , une t ê t e c o i f f é e à l ' o r i e n t a l e e t l e p l u s coquettement du monde a p p a r a i s s e n t à mes yeux é m e r v e i l l é s . La t e r r e u r s e l i s a i t s u r c e t t e f i g u r e . Cependant, j e crus n ' y v o i r aucune c o l è r e e t , j e t a n t l e s yeux s u r l e c a ï d , l ' e x p r e s s i o n de son r e g a r d me f i t i n s t i n c t i v e m e n t p o r t e r l a main à mon r e v o l v e r . I l n ' e n é t a i t r i e n c e p e n d a n t . Ayant ramassé l e vêtement que j ' a v a i s s i durement e n l e v é , i l enveloppa s a femme avec s o i n , a t t r i b u a n t sans doute c e t t e a c t i o n à un a c c i d e n t i n v o l o n t a i r e de ma p a r t . I l s s ' é l o i g n è r e n t e t q u i n z e pas p l u s l o i n , ma h o u r i ° " , s e r e t o u r n a n t d i s c r è t e m e n t , e n t r o u v r i t un peu son v o i l e e t j e c r u s v o i r un s o u r i r e à mon i n t e n t i o n . Cet i n c i d e n t me r e n d i t r ê v e u r pendant t o u t l e t r a j e t j u s q u ' à Mascara où j ' a r r i v a i à l a n u i t tombante. 87
Comme on l e v o i t , dans s e s moments l i b r e s , i l p r a t i q u e l ' a r t
d'écrire,
de s o r t e q u ' i l d e v i e n t , p a r l a f o r c e des c h o s e s , un peu l e s e c r é t a i r e de t o u t l e monde.
Et quand l ' u n de s e s f r è r e s , U l r i c , é t a b l i à Lewiston
(Maine), fonde en 1880 Le Messager
avec l e d o c t e u r L o u i s - J . Martel
C h a r t r a n d e s t p r ê t à s e l a n c e r dans une c a r r i è r e de j o u r n a l i s t e ,
88
,
qu'il
i n a u g u r e avec s e s " C a u s e r i e s a f r i c a i n e s p a r un m i l i t a i r e " : J ' a i v o u l u ce t i t r e pour f a i r e c o n n a î t r e que j e s u i s en A f r i q u e . . . Ces é c r i t s n ' o n t q u ' u n m é r i t e : l a v é r i t é qui l e s proclame comme v e n a n t r é e l l e m e n t d ' A f r i q u e , e t non comme a y a n t p r i s n a i s s a n c e dans l e b u r e a u de r é d a c t i o n du j o u r n a l . 89
C h a r t r a n d n ' a que v i n g t - h u i t a n s , mais s a c a r r i è r e e s t d é j à l o n g u e , de s o r t e q u ' i l d i s p o s e d ' u n e f o i s o n de s o u v e n i r s q u ' i l s e p l a î t à r a c o n t e r , t o u t comme l e s d é t a i l s de s a v i e q u o t i d i e n n e .
86 87
88 89
A l o r s que l a mode e s t à
La h o u r i e s t une femme promise p a r l e Coran aux Musulmans, dans l e p a r a d i s de Mahomet. Par e x t e n s i o n , une b e l l e femme. J . - D . CHARTRAND, " C a u s e r i e s a f r i c a i n e s , p a r un m i l i t a i r e , IX, C h a p i t r e où i l p l e u t " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), j e u d i 9 décembre 1880, p . 1. Dr L o u i s - J . MARTEL (1851-1899), médecin e t d é p u t é du Maine. J . - D . CHARTRAND, " C a u s e r i e s a f r i c a i n e s p a r un m i l i t a i r e , V I I I , La c r i t i q u e " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), décembre 1880 (Archives familiales Chartrand, vol. 9 ) .
27
l a p o l i t i q u e , à la r e l i g i o n , i l ose se raconter sans se prendre au s é r i e u x . Les menus f a i t s de son existence, les corvées de tous les j o u r s , i l les r e l a t e honnêtement, sans les sublimer.
I l peint d'après nature.
Un j o u r ,
à l ' e x e r c i c e , i l tombe de son cheval et voici l a scène du chevalier tout penaud qui se r e l è v e : Crotté jusqu'aux o r e i l l e s , j e me dégage les yeux et j e souris paiement aux camarades qui accourent me s e r r e r la main. Je me secoue comme un oiseau . . . e t , r a t t r a p a n t ma monture, j e saute en s e l l e . J ' e s s a i e ensuite d ' a n a l y s e r mes s e n s a t i o n s . M'imprégnant de toutes les idées en vogue, j e me demandais réellement quelles avaient été mes pensées au moment du départ de mon cheval . . . Eh b i e n , non.' j e ne les d i r a i , car j e passe pour un brave et on p o u r r a i t c r o i r e l e c o n t r a i r e s i j e me d é v o i l a i s i c i là-dessus .* 90
Son s t y l e , r a p i d e , permet de juger de son c a r a c t è r e qui se p l i e aux c i r constances e t , dans un contexte de v i e nomade, s a i t s ' a d a p t e r et enreg i s t r e r les f a i t s sans y mettre trop de logique.
Toutefois, i l s'excuse
au grand public de se présenter aussi prosaïquement : Pieds et poings l i é s par mon métier- de quoi veut-on que j e t r a i t e en dehors des r i e n s ? Tout l e monde ne peut pas ê t r e en Afrique et comme j ' h a b i t e , par f o r c e , ce pays depuis quatre ans, j e m'en vante e t j e t i e n s à ce qu'on le sache. Cet orgueil est absolument dans les l i m i t e s . J e suis un malheureux soldat qui e s s a i e de blaguer légèrement de t o u t . . . 91 Car les légionnaires ne r e s t e n t pas toujours sur les bords de l a Médit e r r a n é e à contempler classiquement l a mer.
90
Leur v i e s ' é l a b o r e selon
Archives familiales Chartrand, v o l . 2 1 , p . 70.
91 J . - D . CHARTRAND, "Causeries africaines par un m i l i t a i r e " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 14 octobre 1880, p . 4.
28
un h o r a i r e extrêmement chargé : se lever au point du j o u r , f a i r e deux heures d ' e x e r c i c e s physiques l e matin e t deux heures l ' a p r è s - m i d i comp o r t a n t des manoeuvres variées et t r è s exigeantes, grimper l e s t a l u s , escalader les murs, c o u r i r , nager, s ' i n s t r u i r e des t h é o r i e s et des pratiques m i l i t a i r e s , suivre des cours d'escrime, de t i r , nettoyer les armes, les fourniments, é c r i r e des rapports et se t e n i r toujours p r ê t s à " p a r t i r 92 pour l a guerre l o i n t a i n e , au son des f i f r e s , du tambour !" Pour combattre les insurgés du Sud-Oranais, conduits par leur chef, Bou-Ahmema, les légionnaires parcourent la p l a i n e en tous sens e t poursuivent les r é v o l t é s sur les hauts plateaux de l ' i n t é r i e u r , jusqu'au désert.
parfois
Chartrand t i e n t alors l e journal de la colonne m i l i t a i r e ,
c e l l e de Daya, qui marche quarante-deux kilomètres par jour en moyenne e t parcourt quelque 2,500 kilomètres en soixante-quatorze étapes t r è s p é r i l l e u s e s , sur des t e r r a i n s montagneux et souvent boueux. campagnes, i l s vivent des jours t e r r i b l e s .
Pendant ces
Le t e r r a i n e s t accidenté de
dunes de sable successives, pouvant avoir une centaine de pieds de hauteur. Ces dunes sont à pente douce, complètement arrondies à leurs sommets e t formées de sables mouvants qui f a t i g u e n t beaucoup l a marche.
Se garder
les pieds en bonne santé devient un problème majeur, car les ampoules s ' a j o u t e n t aux ecorchures avec une r a p i d i t é alarmante.
C'est alors qu'un
vieux s o l d a t apprend à Chartrand comment se fabriquer des chaussettes russes avec une v i e i l l e chemise de t o i l e , déchirée en carrés de t r e n t e centimètres de côté :
92
Chanson d'Alexandre FOURDRAIN, La dentellière de Bayeux, Berliner Gram-O-phone (78 t o u r s ) , Montréal, 263182-B.
disque de
29
Plaçant l e morceau de t o i l e sur l e carrelement, i l pose son pied dessus dans l a d i r e c t i o n de l a diagonale, ramène un angle du chiffon sur les o r t e i l s , puis le côté d r o i t et ensuite le côté gauche, en é v i t a n t avec soin tout r e p l i dans l ' o p é r a t i o n . . . Alors i l pousse le tout dans son s o u l i e r . 93 Au combat de El-Chellala, Chartrand constate que Bou-Ahmema est plus h a b i l e t a c t i c i e n q u ' i l ne l e c r o y a i t , c a r , après de nombreuses a l e r t e s , tous avaient f i n i par c r o i r e que l ' i n s a i s i s s a b l e chef arabe n ' e x i s t a i t que dans leur imagination.
Mal leur en p r i t :
I l l a i s s e ses fantassins tomber comme des mouches sous nos p r o j e c t i l e s , contourne l e mamelon de gauche et v i e n t se j e t e r comme une trombe dans l e flanc du convoi, dont l'allongement s ' é t e n d a i t sur un espace de s i x ou sept kilomètres . . . Les gardes du convoi . . . é t a i e n t c u l b u t é s , s a b r é s , assommés, f u s i l l é s à bout p o r t a n t par des centaines de c a v a l i e r s qui chassent devant eux les chameaux. Les pauvres bêtes - plus de t r o i s mille - a f f o l é e s , lancent leur chargement à tous les diables . . . et f i l e n t vers les montagnes . . . Pendant ce temps, chez nous, tous nos coups p o r t a i e n t . C ' é t a i e n t des visions continuelles de grands burnous qui s ' a g i t a i e n t un i n s t a n t dans le v i d e , pour retomber ensuite J
•
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-i
94
comme des oiseaux a qui on a coupe les a i l e s . . . ^ Quand v i e n t l a n u i t , l e combat cesse.
C'est un v r a i d é s a s t r e .
Les deux
ou t r o i s cents Arabes tombés sous les b a l l e s des zouaves ne les consolent pas de leurs pertes : cinquante-deux hommes t u é s , une quinzaine de disparus e t plus de vingt b l e s s é s .
En r o u t e , aucun blessé ne r é s i s t e à la chaleur,
ni au ballottement cruel des cacolets e t , à chaque é t a p e , l e f i e l dans l'âme, l a rage au coeur, i l s e n t e r r e n t un homme ou deux.
Les c e r c u e i l s
93
Ch. DES ECORRES, " F a n t a i s i e s d'outre-monde, XVII, Les chaussettes r u s s e s " , dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 117, vendredi 16 j u i l l e t 1886, p . 1.
94
Ch. DES ECORRES, Au pays des étapes, Notes d'un légionnaire, Paris e t Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1892, 369 p . , p . 315-320.
30
se fabriquent avec des caisses à b i s c u i t s .
Comme sergent-major de la
compagnie, Chartrand r é c i t e à haute voix un Pater et un Ave
auxquels
l e s hommes répondent, t ê t e nue et émotionnés. Au combat de C h o t t - T i g r i , en mai 1882, sur cent cinquante hommes, quarante sont tués et autant sont b l e s s é s . p l u s i e u r s coups de matraque
Chartrand r e ç o i t
sur la t ê t e .
. . . l e s Arabes sont porteurs de p l u s i e u r s espèces d'armes, Outre le f u s i l , le sabre et l e couteau, tous sont armés d'un énorme bâton de chêne, appelé matraque, dont une extrémité est garnie d'un croc s o l i d e . I l s se servent de c e t t e dernière arme pour accrocher leurs adversaires et les j e t e r à bas de leurs chevaux. 95 La bousculade e s t affreuse.
Quand l'ennemi se r e t i r e ,
Mon uniforme e s t en lambeaux, j e suis couvert de sang et j ' a i les mains et l e visage écorchés. La t ê t e me f a i t un mal intense et j ' a i perdu mon k é p i , mon sabre et mon revolver. Je me retrouve avec un f u s i l entre les mains et j e ne me r a p p e l l e plus où j e l ' a i ramassé. 96
La n u i t , on bivouaque en p l e i n a i r , faute de t e n t e s .
P a r f o i s , comme à
Founassa, l ' i n s t a l l a t i o n est à peine meilleure : La baraque où j e loge forme un r e c t a n g l e de dix pieds par s i x pieds. Le pavé . . . t e r r e n a t u r e l l e pressée par l e pied de ses h a b i t a n t s . La l i t e r i e . . . p a i l l a s s e remplie d ' a l f a e t enveloppée dans une couverture de laine . . . p u n a i s e s . . . , tarentes venimeuses..., c o u l e u v r e s . . . , s o u r i s . . . , c h a c a l . . . 97 95
Ch. DES ECORRES, Expéditions autour de ma tente, Boutades P a r i s , Pion, Nourrit et Cie, 1887, iv-275 p . , p . 142.
militaires,
96
I d . , p . 137-138.
97
Ch. DES ECORRES, "Causeries de France, Carnet d'étapes", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 109, mercredi 4 juillet 1888, p. 2.
31
Les blessures et l e manque de confort ne l'empêchent pas d'admirer ses chefs, les colonels Duchesne, Metzinger et de Négrier, qui deviennent tous des généraux d'armées.
Le colonel M. de Négrier,
estimé, admiré, redouté, ne badine pas avec la guerre et Chartrand, qui e s t son s e c r é t a i r e , l e juge en connaissance de cause : connu bien des généraux. Négrier.
J e n'en ai jamais rencontré comme de
J e le crois le plus f o r t général de l'armée f r a n ç a i s e "
Comme Bou-Ahmema a
retraité
de Figuig, t o u t redevient beau. s i pur,
"J'ai
l e d é s e r t s i calme !" 99
l o i s i r s pour l i r e et é c r i r e .
dans son d é s e r t , au sud
"La lumière est s i douce,
l'air
Chartrand p r o f i t e de tous ses
Dès 1880, i l collabore au
colon d'Oran, au Messager de Lewiston (Maine) de Worcester (Mass.).
98
et
Enfin, en 1884, La Patrie
à p u b l i e r dans son Supplément musical
et littéraire
au
Petit Travailleur
de Montréal l ' i n v i t e du samedi.
98
J . - D . CHARTRAND, "Les événements", dans Le Canada, Montréal, samedi 19 septembre 1903, p . 3.
99
Ch. DES ECORRES, Expéditions autour de ma tente, Boutades militaires, P a r i s , Pion, Nourrit et Cie, 1887, iv-275 p . , p . 142.
32
Fort rudimentaire, sa bibliothèque l e s u i t p a r t o u t .
Elle est
c o n s t i t u é e des l i v r e s d ' o r d r e du régiment, de grammaires, de d i c t i o n n a i r e s français
et a n g l a i s , de d i c t i o n n a i r e s h i s t o r i q u e s , de l'Atlas
e t Leroy, de la Géographie universelle s i q u e , de l'Emile Lettres
écrites
du Consulat de Juillet
d ' E l i s é e Reclus, de cahiers de mu-
de J . - J . Rousseau, des Misérables de France et d'Italie
et de l'Empire
de Paul-Louis Courier, de
d'Adolphe T h i e r s , de l'Histoire
Cases, des Maximes de La Rochefoucauld, des Caractères latins
de
Lhomond . . .
que le lui permet sa maigre solde dit
de Victor Hugo, des l'Histoire
de la Monarchie
de Paul Thureau-Dangin, du Mémorial de Sainte-Hélène
des Textes
de Drioux
de Las
de Vauvenargues,
I l e s t abonné à autant de journaux L'Univers,
De Figaro,
La France:"On ne
pas assez l e p l a i s i r , l e bonheur que cause un j o u r n a l , une lettre...**^ Hanté par le Voyage autour de ma chambre q u ' a v a i t publié Xavier
de Maistre en 1794, i l rassemble des blagues humoristiques sur la vie des campagnes, forme des p r o j e t s pleins d ' é t o i l e s et rêve d ' é c r i r e un l i v r e : J e suis malheureux, j e crève de faim, j e suis é r e i n t é de fatigue e t du climat. Je souffre du f r o i d , de l a s o i f , de la chaleur, de la s o c i é t é qui m'entoure . . . , mais, consolation suprême, j e ne m'ennuie . . . J ' a i un but à poursuivre et ce but me s t i m u l e , me t i e n t en h a l e i n e , m'accable d'espérances . . . 102 Une p o i n t e de tendresse ramène fréquemment sa pensée au b e r c a i l , vers ses parents qui h a b i t e n t toujours Les Ecorres, à Saint-Vincent-de-Paul, et qui ont foi en l u i : 100
Littré.
101 Archives familiales Chartrand, vol. 21, p. 29. 102 Ibid.
33
I l y a mes vieux parents qui pleurent sur moi et qui s e r a i e n t profondément a t t e i n t s s i l a c a r r i è r e que j ' a i embrassée et qui s o u r i t à leur coeur de Français n ' é t a i t pas remplie par leur f i l s . l ° 3 Quand l e plus jeune de ses f r è r e s , Zephirin, l u i é c r i t , i l i n s è r e souvent dans ses l e t t r e s un de ces greenbacks
toujours t r è s recherchés,
b i l l e t s de cinq d o l l a r s , qui comblent de j o i e le malheureux qui ne gagne que vingt sous par jour : Sans un bon p e t i t f r è r e , j e c r o i s que j e s e r a i s mort de misère . . . Je courais chez le changeur, puis chez l e r e s t a u r a t e u r et l à , comme j e me bourrais d'un de ces guelletons soignés. Manger à la gamelle, c ' e s t beau et noble . . . dans les l i v r e s . 104 P a r f o i s , ses souvenirs l e ramènent au temps où i l appartenait aux Texas Rangers ou aux Carabiniers Mont-Royal, spécialement lorsqu'on l u i demande de r é d i g e r des travaux é c r i t s sur l ' a r t de f a i r e l a guerre. Ces rapports sont favorablement remarqués par les a u t o r i t é s m i l i t a i r e s , t e l c e l u i - c i sur l a s t r a t é g i e e t les réflexes du combattant : J e suis a r r i v é à la conclusion bien a r r ê t é e dans mon esp r i t que la f o r t i f i c a t i o n du champ de b a t a i l l e est une faute g r a v e . . . , une grande erreur et pour l ' o f f e n s i v e et pour l a défensive, et pour les r é s e r v e s . Sur l e champ de b a t a i l l e , i l faut combattre à découvert et jamais à l ' a b r i . En e f f e t , placez en face de l'ennemi un homme à découvert dans la p l a i n e : l e premier coup de feu l u i a r r ê t e l a r e s p i r a t i o n , accélère les battements de son coeur; à la deuxième b a l l e , i l s e r r e nerveusement son a r m e . . . e t vienne une troisième b a l l e , notre homme e s t p r ê t à t o u t : son chef éprouvera même une c e r t a i n e d i f f i c u l t é à l'empêcher de fondre sur l'ennemi. Par c o n t r e , placez l e même homme derr i è r e un parapet, l a première b a l l e l u i f a i t b a i s s e r i n s tinctivement l a t ê t e ; à l a deuxième, i l s ' a f f a i s s e au fond du fossé e t , au moment de prendre l ' o f f e n s i v e , son chef s e r a presque forcé de l ' a r r a c h e r de son a b r i . 105 103
Ibid.
104 J.-D. CHARTRAND, "Causeries africaines par un militaire, Les manoeuvres", dans Le Messager, Lewiston (Maine), 1880, Archives fam. Ch., vol. 9. 105 J.-D. CHARTRAND, "Le Canada et la France", Archives fam. Ch., vol. 21.
34
Un autre s u j e t l u i t i e n t à coeur, c e l u i de l ' a c c u e i l réservé aux Canadiens qui demandent à ê t r e admis dans l'armée f r a n ç a i s e .
Car son
p è r e , dont les ancêtres viennent de Saint-Malo, et sa mère, de Dieppe, ne se doutent guère que leur f i l s fut forcé d ' a t t e n d r e cinq
a n s , au
s e r v i c e de sa m è r e - p a t r i e , "pour oser se d i r e Français authentique" Un Français du Canada a r r i v e en France . . . i l e s t t r a i t é comme un Anglais et est d i r i g é sur l a légion étrangère . . . Le Canadien, pur de sang, pur de langue, avant d ' ê t r e Anglais, é t a i t Normand, ou Breton, ou Picard . . . Jamais race conquise depuis b i e n t ô t deux s i è c l e s n ' a montré plus d'ardeur à conserver son o r i g i n e i n t a c t e de tout mélange. Dans c e r t a i n e s campagnes du Bas-Canada, des familles entières vivent et ont vécu sans entendre p a r l e r un mot d ' a n g l a i s ; sans même v o i r un Anglais. Dans les grandes v i l l e s où la population est mixte, l e mariage entre Anglais et Français e s t une chose t r è s r a r e . . . I l ne f a u d r a i t pas d i r e à unCanadien français q u ' i l est Anglais : cela s e r a i t p e u t - ê t r e dangereux pour celui qui l ' o s e r a i t . F r a n ç a i s , i l s sont t o u j o u r s , Français, i l s veulent toujours ê t r e . J e suis convaincu que s i les moyens de venir en France leur é t a i e n t f a c i l i t é s , des centaines d'hommes vigoureux v i e n d r a i e n t chaque année g r o s s i r l'armée. J e l e s a i s par les nombreuses l e t t r e s qui me sont adressées, Canadiens me demandant les moyens à employer pour venir dans l'armée française . . . 1 0 7
Chartrand déplore l e f a i t q u ' i l f a i l l e passer par New-York pour venir en France
— les Etats-Unis, pays du Welcome, hébergent déjà tellement de
Canadiens français . . .
I l suggère l ' i n s t a l l a t i o n d'une ligne maritime
d i r e c t e entre Le Havre et Québec. I l propose aussi que s o i t accordée l a n a t u r a l i s a t i o n française à tout individu qui s'engage dans l'armée e t , a fortiori,
aux s o l d a t s canadiens français qui signent un engagement
v o l o n t a i r e de cinq ans. 106
Ch. DES ECORRES, Au pays des étapes, Notes d'un légionnaire, et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1892, 369 p . , p . 262.
Paris
107
J . - D . CHARTRAND, "Le Canada et la France", Archives fam. Ch., v o l . 21.
35 Donc, pour pouvoir avancer en grades, Chartrand se fait naturaliser français - condition sine
qua non - le 15 février 1881, sous la
108 présidence de Jules Grévy
». . Il demande son admission à l'Ecole mili109
taire d'infanterie de Saint-Maixent
, située à quatre cents kilo-
mètres au sud-ouest de Paris, et, pour ce, il ose écrire directement au ministre de la Guerre, le 30 août 1881, du Camp de Ras-el-Ma : Monsieur le Ministre,
J ' a i l'honneur de vous f a i r e une demande que j e vous supplie humblement de prendre en considération favorable. J'invoque en ma faveur : cinq ans de grade d ' o f f i c i e r dans une armée é t r a n g è r e , quatre ans de s e r v i c e en France dont deux comme sergent-major, une conduite que mes chefs ont daigné apprécier, mes notes sur ma tenue, mon i n s t r u c t i o n théorique et p r a t i q u e , mon physique à l'épreuve des fatigues et du climat, et finalement mon origine française qui me f a i t adorer l e pays que j e sers . . . Si vous l'exaucez, Monsieur l e M i n i s t r e , vous aurez ajouté au cadre d ' o f f i c i e r s un homme dont l e zèle est sans bornes et l e Canada sera f i e r de v o i r un de ses enfants, au service de son ancienne m è r e - p a t r i e , y posséder l ' é p a u l e t t e . HO Sa demande e s t agréée.
Le programme de l ' é c o l e comprend t r o i s v o l e t s :
c u l t u r e générale, i n s t r u c t i o n m i l i t a i r e et entraînement physique.
Le
cours de c u l t u r e générale prépare l ' é t u d i a n t au r ô l e m i l i t a i r e et s o c i a l du futur s o u s - o f f i c i e r .
L ' i n s t r u c t i o n m i l i t a i r e développe le goût du
r i s q u e , l ' a p t i t u d e au commandement et apporte une formation pédagogique e t de solides connaissances t a c t i q u e s et techniques qui s e r v i r o n t de base à une q u a l i f i c a t i o n u l t é r i e u r e .
108 109
110
Enfin, les étudiants sont soumis à un
J u l e s GREVY (1807-1891), p r é s i d e n t de l a République française de 1879 à 1887. Dr Jacques FOUCHIER, "Saint-Maixent-1'Ecole et son h i s t o i r e , Ecoles m i l i t a i r e s " , dans Le Bulletin officiel municipal de Saint-Maixentl'Ecole (département des Deux-Sèvres), no 1, 1965, p . 6-11. L e t t r e au m i n i s t r e de la Guerre, dans les Archives f a m i l i a l e s Chart r a n d , v o l . 2 1 , p . 23-24.
36
entraînement physique i n t e n s i f fondé sur la p r a t i q u e des sports de combat et des sports d'équipe.
Saint-Maixent e s t l e creuset
l e s écoles de Saint-Cyr, de Saumur ,
— de même que
de Fontainebleau, de Polytechnique —
de tous les o f f i c i e r s et s o u s - o f f i c i e r s d ' a c t i v é et de r é s e r v e d ' i n f a n t e r i e de l'armée de t e r r e .
En f a i t , e l l e a donné la v i e à plus de t r o i s
m i l l e o f f i c i e r s , en sept générations. Justement, l e d i r e c t e u r de l ' i n f a n t e r i e au ministère de la Guerre n ' e s t nul autre que l e t r è s populaire général Georges Boulanger — un s a i n t - c y r i e n
— qui v i e n t d ' ê t r e choisi pour r e p r é s e n t e r l a France
aux fêtes du centenaire de l'indépendance américaine qui a v a i t été proclamée en 1781 à Yorktown.
Comme l e général Boulanger passe par New-York
pour r e t o u r n e r en France, i l accepte une i n v i t a t i o n de venir au Canada e t r e n c o n t r e , à New-York, l a délégation canadienne : l e premier m i n i s t r e de l a province de Québec, Adolphe Chapleau
112
, un des fondateurs du p a r t i
n a t i o n a l de 1871, Honoré Mercier 113 , l e fondateur de La Patrie
de Montréal,
Honoré Beaugrand 114 et l e commissaire général du Canada à P a r i s , Hector Fabre 111
, tous avocats et politiquement libéraux.
Seul du groupe,
Le général Georges-Ernest-Jean-Marie BOULANGER (1837-1891), b l e s s é à la guerre de 1870, devient ministre de l a Guerre en 1886. I l réorganise l'armée française et l ' é c o l e de Saint-Maixent, améliore l e régime aliment a i r e du s o l d a t , a l l è g e la d i s c i p l i n e et relève " l e pompon du s o l d a t " . Taxé de nationalisme outré et accusé de complots, e s t d e s t i t u é de son poste en 1888 mais gagne une p o p u l a r i t é t e l l e q u ' i l devient une menace pour l a 3e république. I l s ' e n f u i t à Bruxelles en 1889 où i l se s u i c i d e sur l a tombe de sa maîtresse en 1891 {Dictionnaire de biographie fran$aisey P a r i s , Letouzey et Ané, 1954, tome 6, p . 1342-1343). 112 jr-Adolphe CHAPLEAU (1840-1898), premier m i n i s t r e de la province de Québec (1879-1882) et lieutenant-gouverneur de l a province de Québec (1892-1898), 113 Honoré MERCIER (1840-1894), chef du p a r t i l i b é r a l québécois (1883), premier m i n i s t r e de la province de Québec (1887-1891). 114 Honoré BEAUGRAND, d i t CHAMPAGNE (1849-1906) (voir note 73, p . 22). 115 Hector FABRE (1834-1910), avocat, sénateur (1875), commissaire général du Canada à Paris (1882-1910), publie à Paris Paris-Canada (1884-1909). I l e s t l e f r è r e de Mgr Edouard-Charles FABRE (1827-1896) et l e beau-frère de S i r Georges-Etienne CARTIER (1814-1873).
37
Faucher de Saint-Maurice appartient au parti conservateur.
Peu importe.
Tous ensemble, en compagnie du général Boulanger, ils prennent plaisir à parler de souvenirs militaires plutôt que de problèmes politiques ou religieux et tous signalent au général la présence de leur ami Chartrand dans l'armée française d'Algérie.
Boulanger s'y connaît en guerre colo-
niale, ayant longtemps fait du service au Maroc et en Algérie.
Chartrand, tout en renouvelant pour un autre cinq ans
son
adhésion à la légion étrangère, entre donc à Saint-Maixent le 2 juillet 1882.
Quelques jours plus tard, en l'honneur de la fête nationale du
116
14 j u i l l e t
, on offre aux cinq cents étudiants de l'école le dîner
que voici : Potage Perles du Japon Bouchées à la Reine Poulet Marengo Filet de boeuf au cresson Pommes Château Salade russe Fromage trappiste Tartes aux fruits et amandes Vins fins Café Cognac Tabac Cigares
Questionné sur son pays d'origine, Chartrand est quelque peu considéré comme une bête curieuse, car sa nationalité ne laisse pas de prêter à la réflexion.
116
Depuis deux ans, donc depuis 1880, la France avait choisi le 14 juillet comme fête nationale, commémorant ainsi la prise de la Bastille (14 juillet 1789).
117
Menu imprimé, Archives familiales Chartrand.
38
Un j o u r , Honoré Beaugrand, se d i r i g e a n t vers P a r i s , é c r i t au général Boulanger au sujet de Chartrand : J ' a i à Saint-Maixent un vieux camarade canadien franç a i s , engagé à l a légion é t r a n g è r e , et qui a gagné ses galons d'adjudant dans la campagne du Sud-Oranais. I l est à f a i r e ses douze mois d'école avant de passer o f f i c i e r e t , s i j ' o s a i s , j e vous l e r é p è t e , j e vous demanderais deux jours de congé pour q u ' i l vienne les passer avec moi à P a r i s . H ^ Boulanger l u i répond a u s s i t ô t : Mon cher monsieur Beaugrand, J e d é s i r e tellement vous ê t r e agréable que j e viens de trouver un moyen de vous permettre de s e r r e r l a main à votre jeune compatriote. Si vous voulez, j e l u i f e r a i donner une permission de quarante-huit heures. I l q u i t t e r a i t Saint-Maixent vendredi s o i r et s e r a i t tenu de r e n t r e r à 1 'Ecole l e lundi suivant au matin . . . Si c e l a vous va, répondez-moi de s u i t e et écrivez à monsieur Chartrand de façon q u ' i l sache où vous trouver en a r r i vant à P a r i s , l e samedi matin. J e vous s e r r e bien cordialement la main. Général Boulanger mardi 25 j u i l l e t 1882. Chartrand se rend donc à Paris
119
— quatre heures par le t r a i n
passe avec Beaugrand des moments mémorables.
— et
Leurs opinions p o l i t i q u e s
sont sensiblement les mêmes, mais i l s ne d i s c u t e n t pas de questions r e l i g i e u s e s , ni de franc-maçonnerie.
Leur amitié e s t basée sur le
p l a i s i r q u ' i l s ont de se r e n c o n t r e r , de causer, de partager les mêmes souvenirs de j e u n e s s e , de chanter, de r i r e ensemble . . . 118
Honoré BEAUGRAND, "Boulanger et les Canadiens; deux déjeuners chez l e général Boulanger", dans L'Indépendant, Fall River (Mass.), mercredi 2 mai 1888.
119
Ibid.
39
Et a u s s i , de partager leur amour pour l a France.
Beaugrand é c r i t :
Nous taillâmes une b a v e t t e i n é n a r r a b l e ; nous causâmes de la France, du Canada surtout d'où i l é t a i t p a r t i depuis cinq ans, de C h r i s t i n , d'Ernest Tremblay, son vieux camarade de chambrée. Et j e le p r é s e n t a i au général . . . Le général m'a d ' a i l l e u r s d i t q u ' i l avait reçu les meilleurs renseignements sur son compte . . . C'est un brave et bon o f f i c i e r qui r e p r é s e n t e dignement l a n a t i o n a l i t é canadienne dans les rangs de l'armée française . . . 1 2 0 Dans l ' a r d e u r de l a conversation, Beaugrand t i r e de sa poche un poème de Fréchette et se met à l e l i r e : "Vive l a France !"
-
"Dès les p r e -
miers mots", note Chartrand, " j e me sens s a i s i , suffoqué par l'émotion"
121
car l a voix n e t t e et tranchante de Beaugrand, son regard m i l i t a i r e , son t a l e n t d ' o r a t e u r rendaient éloquent le poème de celui que l ' o n considérait alors comme l e plus grand poète canadien du XIXe s i è c l e . En j a n v i e r 1883, l e général Boulanger, à t i t r e de d i r e c t e u r de l ' i n f a n t e r i e au ministère de l a Guerre, f a i t l ' i n s p e c t i o n de l ' é c o l e m i l i t a i r e de Saint-Maixent.
Chartrand é c r i t à son ami Joseph Marmette
e t l u i confie que Boulanger fut charmant pour l u i : i l ...me p a r l a des Canadiens q u ' i l aime beaucoup, me d i t connaître madame Fabre, Chapleau . . . et me promit de f a i r e pour moi tout ce qui l u i sera légalement p o s s i b l e de f a i r e . 122
120 121
Ibid. Ch. DES ECORRES, "Causerie canadienne, Notre l i t t é r a t u r e " , dans La Patrie, Montréal, l i e année, no 227, vendredi 22 novembre 1889, p . 1.
122
L e t t r e à Joseph MARMETTE, Saint-Maixent, 2 f é v r i e r 1883, dans les Archives du Séminaire de Québec, polygraphie 214-44.
40
Promu 28e sur 486 é t u d i a n t s , Chartrand q u i t t e Saint-Maixent l e 28 f é v r i e r I l e s t affecté au 3 e
1883, décoré des épaulettes du s o u s - l i e u t e n a n t . 123
régiment de zouaves, à Bône . I l a t r e n t e ans. I l souhaite f a i r e campagne, car la solde est double et l'avancement en grade est plus assuré.
Le 17 mai 1883, i l remercie Joseph Marmette pour l'envoi du j o u r nal de Québec, Le Canada, du 17 a v r i l 1883, où l ' o n p a r l e de sa nomination: Ces p e t i t e s choses f l a t t e n t toujours agréablement l a vanité d'un homme. Un p e t i t d é t a i l m'a ennuyé : on m'y nomme Charland, ce qui n ' e s t pas tout à f a i t la même chose. 124 I l en p r o f i t e pour lui demander un exemplaire des Machabées de la Nouvelle-France.
Car- malgré ses a c t i v i t é s m i l i t a i r e s , i l se t i e n t au
courant des nouveautés l i t t é r a i r e s canadiennes. Olivier David son l i v r e i n t i t u l é Les Patriotes Benjamin S u i t e , son Histoire
I l demande à Laurentde 1837-1838,
des Canadiens français
: "...
et à l'immense
p l a i s i r que vous me feriez en m'envoyant votre l i v r e . . . " , leur é c r i t - i l . I l remercie aussi Alphonse Lusignan pour l ' e n v o i de ses Coups d'oeil
et
coups de plume : Mille mercis. Vous m'avez f a i t passer d'heureux moments. J e l ' a i lu d'un t r a i t , j e le r e l i s de nouveau. Mes compliments. 125 I l l i t tout ce q u ' i l peut.
Il écrit,
Il étudie.
I l t r a v a i l l e sans
1 TA
relâche. 123 124 125 126
A Philippeville
, i l est pendant cinq mois à la t ê t e de t r e i z e
Bône : aujourd'hui 'Annaba, 170,000 h a b i t a n t s . L e t t r e à Joseph MARMETTE, Constantine, 17 mai 1883, dans les Archives du Séminaire de Québec, polygraphie 214-46. Toutes ces l e t t r e s se trouvent dans les Archives familiales Ch., v o l . 21. P h i l i p p e v i l l e : aujourd'hui Skikda, 90,000 h a b i t a n t s .
41 emplois, ce qui donne un aperçu du peu de temps q u ' i l a à sa d i s p o s i t i o n . I l est quelque peu rémunéré pour ses é c r i t s .
Monsieur E. L a i l l e t , ingé-
nieur minier de Madagascar et p r o p r i é t a i r e de l a revue L'Expansion niale,
colo-
l u i offre cinquante francs par a r t i c l e et l e journal de P h i l i p p e -
v i l l e , L'Algérien,
l u i en donne douze : "Je commence à avoir de la besogne.
J e ne la crains p a s , j e t r a v a i l l e quinze heures par jour I l prend le temps, cependant, d ' e f f e u i l l e r everything,
there
..."
l a marguerite.
To
is a season.
Pendant ses vacances du 6 au 10 mars 1883, 127 i l f a i t l a connaissance de mademoiselle Ernestine de Latour qui h a b i t e
à Grenade, Haute-Garonne, près de Toulouse e t , pour la première f o i s , i l 128 éprouve l e d é s i r de se marier . Les fréquentations ne sont pas longues puisque, l e 7 novembre 1883, l e général Boulanger signe son a u t o r i s a t i o n de mariage : Mon cher Chartrand, Je m'empresse de vous informer que j e viens de signer v o t r e a u t o r i s a t i o n de mariage . . . Croyez, mon cher Chart r a n d , au p l a i s i r que j ' é p r o u v e de pouvoir vous ê t r e agréable et recevez, avec mes sincères f é l i c i t a t i o n s , l ' e x p r e s s i o n de mes sentiments aussi affectueux que dévoués. Général Boulanger
B i e n t ô t , une l e t t r e de f a i r e - p a r t parvient aux parents et amis de France et du Canada :
127
Ernestine-Jeanne-Marguerite de Latour - née à Grenade l e 17 j u i n 1864 e t décédée l e 19 j u i n 1932 à Ottawa dans l a p a r o i s s e du SacréCoeur — e s t la f i l l e de Jean-Paul-Clément-Alexandre de Latour (décédé) et de Jeanne-Guillemette-Nanine Barincou, et la p e t i t e - f i l l e du marquis de Latour de Saint-Gaudens. 128 Ch. DES ECORRES, "Pages o u b l i é e s , Débuts de l ' o f f i c i e r au régiment", dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 1, no 2, mars 1895, p . 184. 129 Archives f a m i l i a l e s Chartrand.
42
Monsieur Chartrand, p r o p r i é t a i r e à Saint-Vincent-de-Paul, Comté Laval, Province de Québec, Canada, Amérique du Nord, a l'honneur de vous f a i r e p a r t du mariage de son f i l s monsieur Joseph Chartrand, s o u s - l i e u t e n a n t au 3 e Régiment de Zouaves, à Bône ( A l g é r i e ) , avec mademoiselle ErnestineJeanne-Marguerite de Latour Saint-Vincent-de-Paul, l e 1er décembre 1883. Madame veuve de Latour, p r o p r i é t a i r e à Grenade, HauteGaronne, a l'honneur de vous f a i r e p a r t du mariage de sa f i l l e mademoiselle Ernestine-Jeanne-Marguerite de Latour avec monsieur Joseph Chartrand, s o u s - l i e u t e n a n t au 3 e Régiment de Zouaves, à Bône (Algérie) ,,„ Grenade (Haute-Garonne), l e 1er décembre 1883. A l a r é c e p t i o n , après la cérémonie du mariage, Chartrand f a i t un p e t i t discours et danse l a polka avec sa b e l l e .
On t r i n q u e , on b o i t les
excellents vins Chateau-Latour de la région Pouillac-Médoc, on danse et l ' o n chante : Si l a Garonne avait voulu, Lanturlu, Elle aurait arrosé l'Espage ... Elle aurait grossi la Mer Noire ... Elle aurait dégelé le pôle nord ... Mais la Garonne n'a pas voulu, Lanturlu, Humilier les autres fleuves ... La Garonne n'a pas voulu, Lanturlu, Quitter le pays de Gascogne ...
130
Au-dessus du monogramme des de Latour, une couronne a t t e s t e de l'ennoblissement de la famille : le grand-père é t a i t l e marquis de Latour de Saint-Gaudens.
131
Chanson de Gustave NADAUD (1820-1893), auteur de 300 chansons françaises.
43
Le jeune couple r e ç o i t des souhaits de bonheur de p l u s i e u r s parents et amis de Montréal, dont Louis Laframboise, un confrère du National,
et
Louis-Honoré F r é c h e t t e , un ami de longue d a t e . En dépit de ses multiples occupations, en d é p i t de son récent mariage, Chartrand ne peut s'empêcher d ' a v o i r l a n o s t a l g i e de son pays natal.
I l é c r i t à Fréchette : J ' a i lu votre poésie 1870, p e t i t chef-d'oeuvre de p a t r i o tisme . . . Mais, malgré le monde de sentiments remués chez moi par c e t t e p o é s i e , j e c r o i s q u ' i l ne faut donner à la France qu'un dévouement passager e t non y consacrer comme moi sa vie e n t i è r e . Hélas ! j e commence à voir que les succès et les honneurs ne remplacent n u l l e p a r t l a p a t r i e absente. J e deviendrai probablement colonel i c i , s i j e ne suis pas tué en r o u t e , mais j ' a u r a i toujours l e r e g r e t de ne pas ê t r e au s e r v i c e de mon pays . . . 132
"Amateur passionné de l i t t é r a t u r e " 133 , comme i l l ' é c r i t à Lusignan, i l reprend ses travaux d ' é c r i t u r e qui l ' o b l i g e n t à de longues l e c t u r e s , car i l veut améliorer son s t y l e : J ' a i la t ê t e dure et j e me plonge quatre heures par jour dans les grammaires, l e x i c o l o g i e s , t r a i t é s de l i t t é r a t u r e . Et j e l i s , j e l i s , j e l i s ! I l faudra b i e n , morbleu ! que j ' a p p r e n n e à é c r i r e correctement. 134 I l dévore les encyclopédies, les d i c t i o n n a i r e s : J e vais m'efforcer d'améliorer ma phraséologie . . . Dans , „ ce b u t , j ' e m p l o i e chaque jour deux heures à sonder Lhomond. 132
L e t t r e à louis-Honoré FRECHETTE, Bône, Algérie, 20 mai 1884.
133
L e t t r e à Alphonse LUSIGNAN, 17 août 1884.
134
L e t t r e à Benjamin SULTE, 17 août 1884.
135
J . - D . CHARTRAND, "Causeries a f r i c a i n e s par un m i l i t a i r e , V I I I , La c r i t i q u e " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), 1880. (L'abbé Charles-Francois LHOMOND (1727-1794): grammairien français)
44
L'on peut d i r e que sa formation l i t t é r a i r e , i l se l ' e s t donnée à l u i même par ses l e c t u r e s et ses recherches.
Et non seulement perfectionne-
t - i l sa connaissance de la langue f r a n ç a i s e , mais aussi c e l l e de l a langue a n g l a i s e . Un j o u r , une frégate anglaise entre dans l e p o r t de P h i l i p p e ville.
Comme, de tout l e régiment, Chartrand e s t l e seul o f f i c i e r de
zouaves qui sache p a r l e r a n g l a i s , i l f a i t p a r t i e de la délégation envoyée à bord du navire et que les o f f i c i e r s anglais en grande tenue r e ç o i v e n t , selon l ' u s a g e , avec une c o u r t o i s i e muette, qui se t r a d u i t par des poignées de mains, des s a l u t s et des s o u r i r e s c o n t r a i n t s . Leur a t t i t u d e change entièrement devant celui qui les comprend : Les marins anglais se mirent à me p a r l e r tous à la fois avec une c o r d i a l i t é t r è s v i s i b l e , étonnés et agréablement s u r p r i s d'entendre leur langue dans l a bouche d'un o f f i c i e r de zouaves . . . J ' a i été f l a t t é de l ' e s t i m e des marins anglais pour les marins f r a n ç a i s . I l s f a i s a i e n t l ' é l o g e des o f f i c i e r s , admiraient l a beauté de nos n a v i r e s , leur p r o p r e t é , l a d i s c i p l i n e à bord, l a h a r d i e s s e , la souplesse et les capacités d'hommes de mer de nos m a t e l o t s . I l s concluaient en souriant que les marines m i l i t a i r e s française et anglaise é t a i e n t les seules vraiment efficaces sur toutes les mers du globe. 136
Chartrand p a r l e , non seulement l e français et " l ' a n g l a i s à merveille"
,
mais encore l'allemand, l ' e s p a g n o l , l ' i t a l i e n et quelques d i a l e c t e s a r a b e s .
136
Ch. DES ECORRES, " L e t t r e d'Europe, XIX, La question de Terreneuve", dans L'Electeur, Québec, l i e année, no 301, jeudi 21 mai 1891, p . 1.
137
Narcisse-Henri-Edouard FAUCHER DE SAINT-MAURICE, Loin du pays, Souvenirs d'Europe, d'Afrique et d'Amérique, Québec, A. Côté et Cie, v o l . 1 de 2, 1889, 228 p . , p . 103.
45
Marié depuis plus d'un an, Chartrand e s t b i e n t ô t l e père d'une p e t i t e f i l l e , Paule
138
, née à P h i l i p p e v i l l e le 17 f é v r i e r 1885, par un
s o i r de mardi gras : ^139 Le s o l e i l — un s o l e i l de la Méditerranée — é c l a i r e l a p e t i t e v i l l e . La g a i e t é , vêtue de b a r i o l a g e s , court la plage et les rues . . . Les p a v i l l o n s , les drapeaux, les oriflammes cosmopolites accrochés aux a r b r e s , aux mâts, aux maisons, claquent à la b r i s e l é g è r e . Les c r i s , les l a z z i s , les dragées, les f l e u r s v o l t i g e n t dans l ' a i r . . . C ' e s t l ' i v r e s s e du s o l e i l , le d é l i r e du carnaval . . . Des tam-tams, des c a s t a g n e t t e s , des mandolines, des tamb o u r i n s , des casseroles font danser un t a s de costumes hideux et gais . . . avalanche de j o i e , de gambades, de musique et de danse . . . Au dedans, l e docteur . . . attend le dénouement du drame. Le lendemain, de nombreuses l e t t r e s de f a i r e - p a r t annoncent aux amis l'heureuse naissance d'un bébé. La mère se p o r t a i t b i e n , l e père é t a i t tout g u i l l e r e t , l e docteur n ' y p e n s a i t plus . . . 1 4 0 Un ami de Granade, dont la f i l l e t t e s ' a p p e l l e également Paule, l u i é c r i t c e t t e missive l e 8 mars 1885 : Mon cher monsieur Chartrand, Nous avons appris avec une bien vive s a t i s f a c t i o n l'heureuse délivrance de votre dame : nos f é l i c i t a t i o n s quoiqu'un peu t a r d i v e s n'en sont pas moins s i n c è r e s . I l nous r e s t e à former un voeu, c ' e s t que votre p e t i t e Paule se porte aussi bien que la n ô t r e . , .. Mille amitiés de la p a r t de nous tous à vos dames Embrassez-les pour moi et surtout c e t t e bonne Nanine de qui j e conserve toujours l e meilleur souvenir. Adieu. Tout à vous, . .„ Notaire J . Balard. 138
Jeanne-Ernestine-Paule Chartrand de Latour (1885-1971). A Ottawa, e l l e h a b i t e avec sa mère au 70 Henderson. Après la mort de c e l l e - c i , au 64 Cooper, puis au 557 King-Edward. Ensuite, à Saint-Anne-deBellevue, au 6 rue Saint-Antoine. Après un séjour à l ' h ô p i t a l Lakeshore de P o i n t e - C l a i r e , e l l e décède à l a Résidence Hudson, l e 23 f é v r i e r 1971, à l ' â g e de 86 ans. 139 Qui dit Algérie3 dit terre de soleil. 140 J . - D . CHARTRAND, "Un mardi g r a s " dans La Patrie3 Montréal, 7e année, no 128, j e u d i 30 j u i l l e t 1885, p . 1. 141 Madame veuve de Latour - Nanine - demeurait avec sa f i l l e et son gendre. 142 L e t t r e du n o t a i r e J . Balard, Grenade, 8 mars 1885, Archives fam. Ch.
46 La p e t i t e Paule se f a u f i l e b i e n t ô t dans bon nombre d ' a r t i c l e s . e l l e p l e u r e , le papa
Et quand
devient t a n t ô t t r i s t e , t a n t ô t gai :
Mon bébé e s t un ange, j ' e n conviens, mais un ange p a l pable, un ange qui se f a i t entendre, ça, croyez-m'en . . , Coquine de dent ! Va ! Ca doit f a i r e rudement mal . . . Moi qui n ' a i jamais pu f a i r e un v e r s , j e me c r o i r a i s de t a i l l e à noyer Homère . . . 143 L ' a i r sent bon. Les fleurs . . . Les oiseaux . . . Le r u i s s e a u . . . On pense au bébé qui dormait, bien t r a n quille ...144 Mon bébé . . . ne se gêne pas pour r a f r a î c h i r l e parquet. Méfiez-vous des balcons, à pente douce et sans rebord, ou des bébés de quinze mois qui c r i e n t heu '. heu '. 145 Dans la douce i n t i m i t é du foyer, c e t t e mignonne c h é r i e , on l ' a p p e l l e Zizi
ou Zizinette;
sage comme toujours, . . . e l l e e s t l'écho f i d è l e de ce q u ' e l l e entend autour d ' e l l e et sa causette e s t raisonnable comme c e l l e d'une grande personne. Grand-mère l u i apprend de p e t i t s compliments bien g e n t i l s , des f a b l e s , des c o n t e s , des chansons de n o u r r i c e , à saveur fanée . . . Maman l u i enseigne à se bien t e n i r à t a b l e , à ê t r e propre de sa personne, à ê t r e p o l i e , douce, souriante . . . Papa en f a i t l e p e t i t compagnon de ses l o i s i r s . 146
Naturellement pédagogue, i l l'amène se promener à l a campagne et l u i donne des leçons de choses :
143 J . - D . CHARTRAND, "Ma r u e " , dans La Patrie, Montréal, 7e année, no 92, lundi 15 j u i n 1885, p . 1. 144 J . - D . CHARTRAND, "Les a r r ê t s " , dans La Patrie, Montréal, 7e année, no 108, lundi 6 j u i l l e t 1885, p . 1. 145 Ch. DES ECORRES, "Fantaisies d'outre-monde, XIV, Une vengeance", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 121, mercredi 21 j u i l l e t 1886, p . 1, 146 J . - D . CHARTRAND, " Z i z i n e t t e " , dans Le Journal de Françoise, Montréal, 15 août 1903, p . 135.
47
Un champ de b l é est un p r é t e x t e à explications des diverses métamorphoses de la graine j u s q u ' à sa forme d é f i n i t i v e : le pain . . . Une vigne . . . o r i g i n e du breuvage de ses r e p a s . Un four à charbon l u i apprend l a provenance du combustible qui c u i t ses r e p a s . La chaux, la p i e r r e , l a b r i q u e , l e chemin de f e r , l e s a r b r e s , les f l e u r s , les oiseaux, les b ê t e s , les i n s e c t e s , les poissons, l a r i v i è r e . . . et alors les explications d ' a l l e r grand t r a i n . 147 Ensemble, i l s dissèquent f e u i l l e s , t i g e s , p é t a l e s e t comparent t o u t e s ces choses.
De r e t o u r à la maison, i l s vont immédiatement au j a r d i n
pour saluer leurs f l e u r s .
I l faut d i r e que la passion du papa, c ' e s t
l a c u l t u r e des fleurs et que la p e t i t e a son coin de p a r t e r r e bien à e l l e où e l l e c u l t i v e ses propres f l e u r s .
Ainsi, é v e i l l e - t - i l
ligence e t l ' e s p r i t d'observation de l a f i l l e t t e e t , plus t a r d ,
l'intelil
l ' i n t é r e s s e r a à sa c o l l e c t i o n de timbres-poste. 148 Constantine
, où habite maintenant la famille Chartrand,
rue Rohault-de-Fleury. est une ville très pittoresque :
Elle renferme deux villes distinctes : la ville arabe et la ville européenne... C'est une presqu'île en forme d'évantail, entourée par les gorges du Rhummel.. certainement une chose curieuse à voir et qui mérite l'attention des touristes. 149
Chartrand a une prédilection pour sa rue, il en parle souvent et invite les gens à venir lui rendre visite :
147 148 149
Ibid. Constantine : aujourd'hui, 260,000 h a b i t a n t s . Ch. DES ECORRES, "Fantaisies d'outre-monde, I I I , La neige", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 35, mardi 6 a v r i l 1886, p . 1.
48
Dans l e l o i n t a i n s ' é l è v e la colonne Domrémont. Une p e t i t e pyramide, avec i n s c r i p t i o n , apprend aux passants que le général Domrémont fut coupé en deux, en 1837, par un boulet constantinois au bout de ma r u e . Et p u i s , l e père Valée, maréchal de France, r e v i t au square Un, à l ' e x t r é m i t é opposée, dans une s t a t u e en p i e r r e : i l c r i e et b r a n d i t un sabre du bras d r o i t . J e s u i s calme. Ces deux grands hommes me font couler dans les veines une régénérante mélancolie . . . J e songe que tout e s t beau dans la v i e , même la mort . . . -.rn Elle est bonne et b e l l e , ma r u e . Je vous la recommande. Tous les j o u r s , Chartrand se rend a i n s i au f o r t Bellevue du 3 e régiment de zouaves, pour les manoeuvres m i l i t a i r e s . élèves caporaux.
I l d i r i g e le t r a v a i l des
I l r e m p l i t , de p l u s , c e r t a i n e s fonctions s p é c i a l e s :
o f f i c i e r de t i r , o f f i c i e r payeur, adjoint à l'habillement et porte-drapeau. Je porte l e seul drapeau de l'armée, orné de deux décor a t i o n s : croix de la légion d'honneur e t médaille m i l i t a i r e d ' I t a l i e . . . I l e s t en s o i e t r i c o l o r e . . . r e c t a n g u l a i r e et frangé d'or . . . La hampe e s t surmontée d'une lance . . . Pour un jour de revue, ma compagnie va chercher le drapeau chez l e colonel qui en a l e dépôt. Le lieutenant et deux s o u s - o f f i c i e r s forment e s c o r t e . Aussit ô t que p a r a î t l e drapeau, tout l e monde p r é s e n t e les armes; les c l a i r o n s , les tambours et l a musique font un glorieux tam-tam. Tous frémissent a l o r s , car c ' e s t l e moment; p u i s , en route pour l a caserne. Le long du chemin, musique des plus joyeuses. Arrivé au q u a r t i e r , dans un s i l e n c e s o l e n n e l , l e drapeau s o r t du rang, l e colonel e t l e régiment l u i présentent les armes et on refrémit en choeur. Après la revue, même cérémonie qu'avant . . . I l n'y a pas à d i r e , c ' e s t beau . . . 131 C ' e s t alors que l e rêve que c a r e s s a i t Chartrand d ' a l l e r au Tonkin se réalise.
La France doit v e i l l e r sur ses missions au Cambodge et ses
p r o t e c t o r a t s sur l'Annam et la Cochinchine. 150
Après une longue t r a v e r s é e
J . - D . CHARTRAND, "Ma r u e " , dans La Patrie, lundi 15 j u i n 1885, p . 1.
Montréal, 7e année, no 92,
151 J . - D . CHARTRAND, "Le porte-drapeau, au 3 e zouaves", dans La Montréal, 7e année, no 87, mardi 9 j u i n 1885, p . 1.
Patrie,
49 de l'océan Indien, le 3 e régiment de zouaves débarque à Hanoï
152
en j u i n
1885 et l e premier b a t a i l l o n r e ç o i t l ' o r d r e d ' e s c o r t e r le général en chef de Courcy dans sa v i s i t e o f f i c i e l l e au souverain d'Annam.
L ' e f f e c t i f du
p e t i t corps expéditionnaire comprend deux compagnies de zouaves, une compagnie de chasseurs à p i e d s , une compagnie d ' i n f a n t e r i e de marine et une d e m i - b a t t e r i e d ' a r t i l l e r i e de montagne, en tout 1,150 hommes. commandement de Metzinger, on se met en route pour Hué
Sous le
à quatre heures
du matin, l e 1er j u i l l e t 1885, avec quatre jours de vivres sur le s a c . Quelle chance !
Quelle b e l l e occasion de voir du nouveau !
Mais aussi
quelle misère !
Le pays e s t coupé de r i z i è r e s , couvert de bois de bambous,
s i l l o n n é de quelques mauvaises routes t r è s f a t i g a n t e s pour la marche. Et l ' o n e s t dans l a saison l a plus chaude de l'année
...
En a r r i v a n t à Hué, c a p i t a l e de l'Annam, impossible de voir le r o i , ou le régent, ou leur r e p r é s e n t a n t .
On s ' i n s t a l l e dans la c i t a d e l l e , cons-
t r u i t e en 1795 par l e colonel français O l i v i e r , d'après l e système de Vauban. Le général de Courcy loge à la Légation f r a n ç a i s e , mais . . . sur la bonne foi du régent.
i l a des doutes
Tout l e monde est sur l e q u i - v i v e .
A une heure du matin, des masses nombreuses manoeuvrent aux environs avec des a l l u r e s suspectes . . . Nous v o i l à aux p r i s e s avec plus de 30,000 hommes. Heureusement, ce sont de t r è s mauvaises troupes . . . L'ennemi s ' e n t a s s e au centre du q u a d r i l a t è r e et l à , comme un troupeau de moutons, r e ç o i t des feux de salves qui y font grand carnage. Au j o u r , l e combat cesse. Les a s s a i l l a n t s s ' e n fuient en désordre. Chez nous, dix hommes et deux o f f i c i e r s sont tués et s o i x a n t e , b l e s s é s 133. chez les Annam i t e s , quinze cents cadavres jonchent les t e r r e - p l e i n s . 134 152 Hanoï : Aujourd'hui, c a p i t a l e du Vietnam u n i f i é , du nord au sud. 153 — dont Chartrand. 154 J . - D . CHARTRAND, "Le 3 e Zouaves à Hué (Hanoï, 30 j u i n 1885)", dans La Patrie, Montréal, 7e année, no 138, mardi 11 août 1885, p . 1.
50
La d i s c i p l i n e fut p a r f a i t e .
Les t r é s o r s de la c i t a d e l l e comprenaient
dix millions de b a r r e s d ' a r g e n t , des meubles d ' o r , des b i j o u x , mais aucune dégradation ne fut f a i t e au p a l a i s du r o i .
Car les zouaves,
braves pendant l e combat, sont aussi t r è s d i s c i p l i n é s après la v i c t o i r e . Le général pouvait t é l é g r a p h i e r au m i n i s t r e de la Guerre e t l u i d i r e que tout allait
bien.
I l n ' e n r e s t e pas moins qu'après une t e l l e attaque
nocturne, l e commentaire e s t cynique et r a p p e l l e l e roman q u ' é c r i r a , en 1929, Eric Maria Remarque : A l'ouest,
rien de nouveau.
terminée, les zouaves reviennent à Constantine,
Leur mission
tout en se d i s a n t
q u ' i l s n ' e n ont pas f i n i avec c e t t e guerre . . . Non seulement l a c a r r i è r e m i l i t a i r e , mais aussi l a c a r r i è r e l i t t é r a i r e de Chartrand se poursuit avec succès. deviendra Expéditions dans le Supplément
autour de ma tente,
musical
et littéraire
Le manuscrit de ce qui
publié d'abord par tranches de La Patrie
en 1884 sous l e
t i t r e "Voyages autour de ma t e n t e " , est prêt pour l ' é d i t i o n .
Chartrand
se rend à P a r i s , descend à l ' h ô t e l de Bade et rencontre l e commissaire général du Canada, Hector Fabre, qui l'accompagne chez Pion. l e t t r e à Honoré Beaugrand, d i r e c t e u r de La Patrie
Dans une
et maire de Montréal,
Chartrand narre l ' e n t r e v u e : Pion va imprimer mes "Voyages", mais à une condition . . . I l veut se créer un public f r a n ç a i s , canadien et américain. Pion voudrait que, avec vos immenses moyens de p u b l i c i s t e , vous l u i répondiez de l'écoulement de m i l l e exemplaires de mon l i v r e sur le marché canadien. I l donne ordinairement 25%, mais à vous i l donnerait 30% e t s ' e n g a g e r a i t à toujours vous prendre comme r e p r é s e n t a n t à l ' a v e n i r en Amérique...15S 155" L e t t r e à Honoré Beaugrand, 8 a v r i l 1885, Archives f a m i l i a l e s Chartrand, v o l . 2 1 , p . 70-72.
51 Fabre a i d e r a i t Beaugrand sur le marché de Québec avec son hebdomadaire Paris-Canada
, l e docteur Louis-J. Martel, député du Maine à Lewiston,
é c o u l e r a i t une centaine d'exemplaires en les annonçant dans Le Messager et Félix Chartrand, un s i e n p a r e n t , en p l a c e r a i t tout autant à Chicago. Aussi, Chartrand é c r i t - i l à Beaugrand : I l s ' a g i t d'une immense combinaison dans laquelle on pourra à l ' a v e n i r forcer l'écoulement sur le marché canadien e t américain de toutes les oeuvres de nos compatriotes . . . Si mon bouquin r é u s s i t dans ces c o n d i t i o n s , Pion imprimera toutes les oeuvres de nos compatriotes . . . I l vous en fonf i e r a l e marché américain et l u i se chargera de la p u b l i c i t é européenne. 1^ Francisque Sarcey, c r i t i q u e dramatique au Temps, r e ç o i t Chartrand à bras ouverts et accepte de f a i r e l a c r i t i q u e de son oeuvre en laquelle i l v o i t une grande inexpérience, un s t y l e un peu exotique et beaucoup d ' e s p r i t , de l ' e n t r a i n , de l a g a i e t é , de l'humour.
Enfin,
. . . lecture t r è s f a c i l e : l e l e c t e u r courant à la fin du chapitre sans se rendre compte des i n c o r r e c t i o n s . . . . Un peu de t r a v a i l f e r a i t de moi un p a r f a i t é c r i v a i n (je n'en dis pas un mot de p l u s , pas un de moins . . . ) . J e fus écrasé e t , tremblant, j e f a i l l i s embrasser ce brave Sarcey. 15 8 Le contrat est signé l e 5 j u i n 1886, dans les termes qui suivent : Entre M. Chartrand, s o u s - l i e u t e n a n t porte-drapeau au 3 e r é giment de zouaves à Constantine et MM. E. Pion, Nourrit et Cie, é d i t e u r s , 8 e t 10 rue Garancière, P a r i s , un volume in-J8 jésus de 8 f e u i l l e s environ. Tirage de 1,600 exemplaires à 200 francs 95 centimes la f e u i l l e . Frais de publication : par Chartrand, 500 francs. Surplus : Pion, Nourrit et Cie. Pion, Nourrit et Cie r e n t r e n t dans leurs avances d'abord; e n s u i t e , Chartrand. P u i s , les bénéfices seront partagés : 1/3 à l ' a u t e u r , 2/3 aux é d i t e u r s . 25 exemplaires seront donnés à Chartrand à t i t r e d'hommage. 156 Paris-Canada, P a r i s , 11 j u i n 1884-15 janv. 1909. Hector Fabre en d i r i g e l a s e c t i o n canadienne (Cf. André BEAULIEU et Jean HAMELIN, Les journaux du Québec de 1764 à 1964, Québec, Les Presses de l ' U n i v e r s i t é Laval, Cahiers de l ' I n s t i t u t d ' H i s t o i r e , 6, 1965, 331 p . , no 1143, p . 134. 15? Lettre à Honoré Beaugrand, 8 a v r i l 1885, Arch.fam.Ch., v o l . 2 1 , p . 70-72. 15Ô Ibid.
52
Sous l e pseudonyme de Ch. DES ECORRES, les Expéditions
autour
159 Boutades militaires
de ma
». p a r a i s s e n t en mars 1887.
tente,
*
Le succès e s t immédiat
e t l a p r e s s e m i l i t a i r e vante cet agréable et s p i r i t u e l é c r i v a i n . Le volume se vend t r o i s francs cinquante e t , en quelques années, une dizaine d ' é d i t i o n s se succèdent
à Paris.
A Montréal, l e l i v r e est o f f e r t pour soixante-
quinze sous à l a l i b r a i r i e Sainte-Henriette Dans l a préface, l ' a u t e u r déclare : "J'entreprends d ' é c r i r e un l i v r e . 1 f\0
Le titre dit assez que je veux imiter Xavier de Maistre ..."
. Comme le
révèlent les titres, chacun des trente chapitres est un prétexte pour raconter une infinité de choses se rapportant à sa vie passée, surtout chez les légionnaires d'Afrique.
Comme le capitaine Haddock des Aventures
de Tintin,
il a
à son crédit un grand assortiment de jurons : "Ah ! massacre et pain d'épice!" (p. 86), "Bonheur et gendarmerie !" (p. 96), "Jérusalem !" (p. 97), "Nom d'un sifflet bleu !" (p. 98), "Péché ! Miséricorde !" (p. 240) qui font du livre, ajoutés à la vivacité du style, une littérature amusante qui sera, comme il le dit en riant : "mon legs à la postérité" (p. 118). 159 Ch. DES ECORRES, Expéditions autour de ma tente, Boutades militaires, Paris, E. Pion, Nourrit et Cie, 1887, iv-275 p. Titres des trente chapitres : La tente, L'auteur, Le bidon, Les godillots, Le képi, La musette, Le havre-sac, La pipe, Le revolver, Le sabre, Digression patriotique, La gamelle, Le quart, Les guêtres, Les vacances, Combat homérique, Funèbre souvenir, Pêche miraculeuse, Souvenir du jeune âge, Une page d'amour, Chasse à l'affût, Réminiscences du passé, Combat du schott Tigri, La flûte, Une colonne, Mélanges, Une colonne campée, Mes prisons, Enlèvement frauduleux, En permission. 160 Malgré les nombreuses éditions à Paris et la diffusion au Canada, les exemplaires sont rares. On en trouve deux au Canada : à la Bibliothèque Nationale du Canada à Ottawa et à la Bibliothèque Municipale de Montréal, salle Gagnon. 161 Librairie Sainte-Henriette, propriété de G.-A. et W. Dumont, 1826 rue Sainte-Catherine, Montréal. 162 Xavier de Maistre (1763-1852), auteur du Voyage autour de ma chambre (Turin, 1794),imite lui-même Laurence Sterne (Mr. Yorick)(1713-1768), A Sentimental Journey through France and Italy (1768). Lorsque parut le livre, on s'écria: "C'est du Sterne !" (Cf. Anatole FRANCE, "Xavier de Maistre", dans Les Annales politiques et littéraires, Paris, 17e année, 2e semestre, no 844, dimanche 27 août 1899, p. 141).
53
Bref, on le l i t et on l ' a i m e . Chartrand
est
en
Mais, malgré ce succès l i t t é r a i r e ,
p r o i e au mal du pays. I l entreprend auprès de son
colonel des démarches en vue d ' ê t r e l i b é r é de ses t â c h e s , l e temps d'une t r a v e r s é e au Canada : Mon Colonel, J ' a i l'honneur de vous rendre compte que M. l e Général en chef . . . daigna me f é l i c i t e r vivement sur mes bonnes n o t e s , obtenues à Saint-Maixent . . . I l me p a r l a longuement de mon pays de naissance, l e Canada, auquel i l semble s ' i n t é r e s s e r beaucoup, me questionna sur p l u s i e u r s choses de ce pays, et promit de me f a i r e accorder un congé avec solde e n t i è r e , à condition de fournir un t r a v a i l quelconque, dans l e cas où j e d é s i r e r a i s a l l e r au Canada . . . I " 3 Une p a r t i e de ce t r a v a i l révèle quelque peu l a pensée p o l i t i q u e des amis de Chartrand, pour l a plupart n a t i o n a l i s t e s : M. Chapleau, m i n i s t r e f é d é r a l , l'honorable T a i l l o n , premier ministre du Québec, M. Beaugrand, maire de Montréal e t prop r i é t a i r e du plus important journal français du C a n a d a . . . , à P a r i s , le commissaire général du Canada, M. Fabre, M. Héb r a r d , sénateur et d i r e c t e u r du Temps, M. Francisque Sarcey... et moi, nous croyons tous que le Canada s e r a indépendant avant dix ans e t nous préparons d'une manière occulte une prochaine a l l i a n c e avec l a France . . . Tous mes amis, occupant une haute p o s i t i o n p o l i t i q u e dans mon pays de naissance, m'ont f a i t des avances pour une p o s i t i o n dans l'armée qui sera créée au Canada une fois notre indépendance d é c l a r é e . J e me réserve de contribuer a l o r s , autant que mes humbles forces le permettent, à une a l l i a n c e offensive et défensive avec notre ancienne mère p a t r i e , que j e continuerai toujours à s e r v i r . 1"4 Le vent s o u f f l a i t déjà dans les v o i l e s du Québec libre d ' i l l u s i o n s des deux côtés de l ' A t l a n t i q u e
.' et l ' o n se berçait Chartrand é c r i t à
Mercier : "Vous serez l e premier président de la République canadienne !" C'est vers ce temps-là d ' a i l l e u r s que Mercier popularise l ' e x p r e s s i o n : province
française
du Québec e t invente l e slogan : autonomie
provinciale
q u ' u t i l i s e r a , cinquante ans plus t a r d , Maurice Le Noblet Duplessis
dans
ses campagnes é l e c t o r a l e s . 163 164
L e t t r e de Chartrand à son colonel, Arch. fam. Ch., v o l . 2 1 , p . 47. Ibid.
165
Maurice Duplessis (1890-1959), leader conservateur et fondateur de l'Union Nationale, premier ministre du Québec de 1936 à 1939 et de 1944 à sa mort.
54
Entre-temps, La Patrie
de Montréal publie l ' e n t r e f i l e t suivant :
Nous avons le p l a i s i r d'annoncer à nos amis que n o t r e collaborateur et ami, monsieur Chartrand, s o u s - l i e u t e n a n t au 3 e Zouaves, v i e n t d ' ê t r e nommé o f f i c i e r - i n s t r u c t e u r à l'Ecole m i l i t a i r e p r é p a r a t o i r e de Saint-Hippolyte-du-Fort, département du Gard (France). Nous ne pouvons que f é l i c i t e r notre compatriote, M. Chartrand, de l'honneur qui l u i e s t conféré. Les o f f i c i e r s i n s t r u c t e u r s des écoles sont choisis parmi les o f f i c i e r s les plus d i s t i n g u é s de l'armée f r a n ç a i s e . e t i l faut des aptitudes de premier ordre pour ê t r e appelé à ces fonctions. 166 Cette
Ecole
m i l i t a i r e d ' i n f a n t e r i e de Saint-Hippolyte-du-Fort, près
de Nîmes, créée par décret m i n i s t é r i e l du 3 mars 1885, ouvre ses portes en octobre 1886.
Transféré des zouaves, le s o u s - l i e u t e n a n t Chartrand
q u i t t e l ' A l g é r i e pour r e n t r e r en France, car i l est porté au tableau d'avancement hors tour e t passera l i e u t e n a n t le 31 décembre 1886, après neuf ans de service quand i l en faut généralement quinze. 167 Pendant quatre ans, de 1886 à 1890, i l enseigne la topographie, la f o r t i f i c a t i o n , l e t i r , l ' e s c r i m e , l a l é g i s l a t i o n et l ' a l p i n i s m e .
Faucher de
Saint-Maurice, qui le connaît b i e n , d i t de l u i : Isolé dans les Cévennes, i l enseigne le rude métier des armes . . . et i l emploie ses l o i s i r s à é c r i r e des ouvrages qui ont du succès en France. 168 Au cours d'un voyage à P a r i s , en décembre 1887, Chartrand r a j e u n i t une v i e i l l e amitié ébauchée autrefois à Chicago avec Louis-Honoré Fréchette
166
La Patrie,
167 Le Messager, 168
Montréal, 25 août 1886. Lewiston (Maine), jeudi 13 mai 1886.
N a r c i s s e - Henri-Edouard FAUCHER DE SAINT-MAURICE, Loin du pays, Souvenirs d'Europe, d'Afrique et d'Amérique, Québec, A. Côté et Cie, v o l . 1 de 2, 1889, 228 p . , p . 104.
55
J ' a r r i v e d ' u n voyage à P a r i s . . . J e s a v a i s b i e n que l e monde l i t t é r a i r e a v a i t a c c u e i l l i son d e r n i e r l i v r e La légende d'un peuple avec une a d m i r a t i o n b i e n j u s t i f i é e , mais j e fus é b l o u i de son immense s u c c è s . Pendant mes h u i t j o u r s à P a r i s , F r é c h e t t e e t moi - dans son o r b i t e - nous fûmes b a l l o t é s de b a n q u e t s en d î n e r s , de d î n e r s en v i s i t e s , de v i s i t e s en c o n f é r e n c e s . P a r t o u t des o v a t i o n s , p a r t o u t de l ' e n t h o u s i a s m e . . . Et p a r t o u t , l e s b r a s s ' o u v r a i e n t , l e s louanges p l e u v a i e n t e t n o t r e cher c o m p a t r i o t e r e n t r a i t chez l u i h e u r e u x , f a t i g u é , mais f i e r de s e s l é g i t i m e s s u c c è s . C ' é t a i t vraiment prodigieux. 169
C ' e s t a i n s i que C h a r t r a n d r e n c o n t r e à P a r i s H e c t o r F a b r e , Gustave-A. 170 Drolet
171 , Emile Augier
de l ' I s l e , Xavier Marmier
172
, Louis Ulbach 173
, F r a n ç o i s Coppée, Leconte 174
, Théodore de B a n v i l l e , A u g u s t i n D u b a i l
,
Paul de C a z e s , un ami d ' a n t a n devenu s e c r é t a i r e g é n é r a l du m i n i s t è r e de l ' I n s t r u c t i o n p u b l i q u e du Québec, l ' h o n o r a b l e Honoré M e r c i e r , p r e m i e r 175 m i n i s t r e de l a p r o v i n c e de Québec, e t J u l e s C l a r e t i e q u i en p r o f i t e pour demander à F r é c h e t t e une t r a d u c t i o n en v e r s du King Lear Shakespeare.
de
C h a r t r a n d l i e c o n n a i s s a n c e avec l ' a b b é Henri-Raymond
C a s g r a i n q u i f a i t des r e c h e r c h e s s u r l ' h i s t o i r e des Acadiens
au
169
Ch. DES ECORRES, " C o u r r i e r de P a r i s " , dans La Patrie, 9e a n n é e , no 260, mardi 3 j a n v i e r 1888, p . 2 .
170
Gustave-A. DROLET, a v o c a t , c o l l a b o r e au Bien Public s ' é t a b l i t à Paris et publie Zouaviana.
171
Emile AUGIER (1820-1889), a u t e u r d r a m a t i q u e , a u t e u r de l a comédie Le Gendre de Monsieur Poirier (1854).
172
Louis ULBACH (1822-1889), j o u r n a l i s t e au Temps, t e u r (1853-1858) de La Revue de Paris.
173
Xavier MARMIER (1808-1892) (Cf. J e a n MENARD, Xavier Marmier et le Canada, Québec, Les P r e s s e s de l ' U n i v e r s i t é L a v a l , Vie des l e t t r e s c a n a d i e n n e s , no 4 , 1967, 211 p . ) . A u g u s t i n DUBAIL (1851-1934), g é n é r a l d ' a r m é e , c o n s u l de France à Québ
174 175
Montréal, de M o n t r é a l ,
au Figaro
et direc-
J u l e s CLARETIE (1840-1913), p r é s i d e n t de l a S o c i é t é des gens de l e t t r de F r a n c e e t a d m i n i s t r a t e u r de l a C o m é d i e - F r a n c a i s e . I l s i g n a i t " C a n d i d e " s e s a r t i c l e s dans l e Figaro. I l f u t sympathique aux r e p r é s e n t a n t s de l a N o u v e l l e - F r a n c e en F r a n c e , notamment Louis F r é c h e t t e , J o s e p h Marmette, J . - D . C h a r t r a n d . . .
56 ministère de la Marine et lui confie qu'il vient de découvrir un riche 1 7f\
trésor chez un descendant du maréchal de Lévis
. Il avertit Chartrand
de ne point divulguer son secret, car lui-même se réserve de le livrer à ses compatriotes en temps et lieu. De 1889 à 1895, ce secret sera divulgué en douze volumes publiés à Montréal et à Québec, sous le titre 177 de Collection des manuscrits du maréchal de Lévis et Casgrain en sera l'éditeur. Brêbant,
Maintes fois, tous ces littérateurs se rencontrent Chez
le célèbre restaurateur des boulevard parisiens. Fréchette est fier de son compatriote Joseph-Damase Chartrand : Sa belle tête à la fois énergique et douce, sa physionomie vive et intelligente où le cachet du pays est si fortement empreint, sa belle tournure militaire sous le pittoresque uniforme d'officier de zouaves, tout dénote en lui l'homme d'élite, et je ne fus pas surpris de le voir acclamé, un jour, par la foule, au coin de la rue de la Paix et de l'avenue de l'Opéra. 1^8
176
Ch. DES ECORRES, "Fantaisies de France (Paris, 15 mars 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 30, jeudi 29 mars 1888, p. 2. 177 En voici les sous-titres : I. Journal des campagnes du chevalier de Lévis en Canada de 1756 à 1760. II. Lettres du chevalier de Lévis concernant la guerre du Canada (1756-1760). III. Lettres de la cour de Versailles au baron de Dieskau, au marquis de Montcalm et au chevalier de Lévis. IV. Lettres et pièces militaires, instructions, ordres, mémoires, plans de campagne et de défense, 1756-1760. V. Lettres de M. de Bourlamaque au chevalier de Lévis. VI. Lettres du marquis de Montcalm au chevalier de Lévis. VII. Journal du marquis de Montcalm durant ses campagnes en Canada de 1756 à 1759. VIII. Lettres du marquis de Vaudreuil au chevalier de Lévis. IX. Lettres de l'intendant Bigot au chevalier de Lévis. X. Lettres de divers particuliers au chevalier de Lévis. XI. Guerre du Canada : relations et journaux de différentes expéditions faites durant les années 1755-56-57-58-59-60. XII. Table analytique de la collection des manuscrits du maréchal de Lévis. 178
Louis FRECHETTE, "Entre nous", dans La Patrie, 1888.
Montréal, 31 juillet
57
En e f f e t , un j o u r , alors que Chartrand accompagnait Louis Fréchette e t Gustave Drolet, son élégante tenue d ' o f f i c i e r de zouave a l g é r i e n : beau dolman à col n o i r , à boutons en boules dorées, à soubises c h o i s i e s , c u l o t t e bouffante, l a r g e , avec p l i s nombreux 179 — aujourd'hui, costume de mascarade
— souleva l ' a d m i r a t i o n des Parisiens qui p a s s a i e n t : . . . un revirement se f i t tout à coup en apercevant le l i e u t e n a n t Chartrand e t l a foule entoura nos amis en c r i a n t : "Vive l'armée ! Vivent les zouaves ! Vive l ' o f f i c i e r de zouaves ! ! ! " 180
I l l u i f a l l u t beaucoup d ' i n g é n i o s i t é et d'adresse pour se sauver d'une t e l l e ovation. De retour à son foyer à Saint-Hippolyte-du-Fort, Chartrand se retrouve seul avec ses souvenirs : En entrant au b e r c a i l , au sein de la p e t i t e famille que j e me suis créée en France, j e fus s a i s i d'une n o s t a l g i e profonde . . . J ' é t a i s encore tout ému du cordial accueil que j ' a v a i s reçu des miens à P a r i s ; j e me souvenais de leurs gracieuses p a r o l e s , des poignées de mains t o u t e s canadiennes avec l e s q u e l l e s nous nous étions séparés. Et i c i , l e s o i r , pendant que tous r e p o s a i e n t , qu'une p l u i e b a t t a n t e tombait, monotone, sur mes carreaux, j e songeais, en fumant la pipe des r é f l e x i o n s , à tous ceux que j ' a i l a i s s é s l à - b a s , à mes bons amis, à mes anciens lecteurs à qui j e f a i s a i s p a r t autrefois de mes p e t i t s souvenirs. 181
179
180 181
Ch. DES ECORRES, "Choses d'Europe, Le 3 e Zouaves (France, 24 décembre 1890)", dans La Patrie, Montréal, 12e année, no 264, vendredi 9 j a n v i e r 1891, p . 1. "Le l i e u t e n a n t Chartrand", dans La Patrie, Montréal, 9e année, no 248, lundi 19 décembre 1887, p . 2. Ch. DES ECORRES, "Fantaisies de France ( P a r i s , 15 mars 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 30, jeudi 29 mars 1888, p . 2.
58
Et v o i l à que, l e 25 mars 1888, à l ' â g e de t r e n t e - s i x ans, après avoir perdu un deuxième enfant f i l s , Gaston
183
182
, Chartrand a i e bonheur d ' a v o i r un a u t r e
que, dans l ' i n t i m i t é , on appelle Toto.
Le papa e s t
heureux de sa p e t i t e famille, de sa maison e t i l i n v i t e tous ses comp a t r i o t e s à venir l e v i s i t e r : Si quelques-uns d ' e n t r e vous viennent en France à l ' e x p o s i t i o n de 1889, rappelez-vous q u ' i l y a dans le midi, à Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard), un des vôtres qui a toujours les bras grands ouverts pour vous embrasser . . . 1°^
Sur tous les t o n s , i l leur chante "que les Cevennes sont des montagnes h o s p i t a l i è r e s , que Saint-Hippolyte-du-Fort est une b e l l e p e t i t e v i l l e . . . "
185
A dix heures du s o i r , l e 24 f é v r i e r 1888, Chartrand f i n i t de t r a n s c r i r e au net son deuxième ouvrage, Saint-Maixent, militaire
.
La maison d ' é d i t i o n de Paris et Limoges,
Souvenirs
d'école
Henri Charles-
Lavauzelle, émet ce f e u i l l e t p u b l i c i t a i r e :
182 Jean-Maurice, décédé à l ' â g e d'un an. 183 Jean-Joseph-Gaston-Fernand Chartrand, de Sainte-Anne-de-Bellevue. I l a épousé, en l ' é g l i s e de Saint-Pantaléon, à Troyes, en Champagne, mademoiselle Suzanne-Berthe MAIRET, f i l l e mineure de M. et Madame Louis Mairet. I l s ont une f i l l e , Muguette (madame Guy BRUNET). 184
Ch. DES ECORRES, "La p o l i t i q u e en France (20 décembre 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 263, vendredi 4 j a n v i e r 1889, p . 2,
185
Ch. DES ECORRES, "Choses de France (8 août 1889)", dans La Montréal, l i e année, no 149, mercredi 21 août 1889, p . 1.
186
Ch. DES ECORRES, Saint-Maixent, Souvenirs d'école militaire, Préface de Théo-Critt, Paris et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1888, v i i i - 2 5 6 p . , i l l . T i t r e s des d i x - s e p t c h a p i t r e s : L ' a r r i v é e , L ' i n s t a l l a t i o n , Les exercices, A l ' a m p h i t h é â t r e , Les c o l l e s , Au d o r t o i r , A l ' i n f i r m e r i e , La musique, Les p i e d s , Les i n d u s t r i e l s de la v i l l e , Travaux d i v e r s , Le 14 j u i l l e t , P e t i t s souvenirs, Les o f f i c i e r s i n s t r u c t e u r s , Les f o u r n i s s e u r s , Classement de f i n d'année, Adieux.
Patrie,
59 Saint-Cyr, Polytechnique, Saumur, Fontainebleau, en un mot "tous nos bahuts m i l i t a i r e s " ont depuis longtemps leur h i s t o i r e imprimée sur beau v e l i n e t i l l u s t r é e par des crayons h a b i l e s ; s e u l , Saint-Maixent n ' a v a i t j u s q u ' i c i trouvé, parmi les sept générations d ' o f f i c i e r s s o r t i s de son s e i n , personne q u i , par devoir ou par reconnaissance, a i t voulu s'imposer l a tâche de f a i r e connaître au public c e t t e pépinière de nos généraux de l ' a v e n i r . Enfin, c e t t e lacune est comblée. S a i n t Maixent a son chroniqueur. Son h i s t o i r e sera entre les mains des t r o i s m i l l e o f f i c i e r s qui attendent ce l i v r e avec une impatience bien n a t u r e l l e . Saint-Maixent est au sac ce que Saumur est à l'éperon : un paradis quand on l'espère, un enfer quand on y est et un bon souvenir quand on en est sorti ... par la bonne porte. Oeuvre consciencieuse, é c r i t e avec humour par un p h i l o sophe plus indulgent que sévère et p l u t ô t porté à l a gaieté qu'à la t r i s t e s s e . I8' Le l i v r e a l ' h e u r de p l a i r e .
En France, i l se vend t r o i s francs, puis
t r o i s francs cinquante.
La l i b r a i r i e F i l t e a u , rue Buade, à 188 l ' o f f r e à soixante-quinze sous , a i n s i qu'à Montréal, les 189 190 Sainte-Henriette et Beauchemin . En 1890, i l en est à 191 édition . Des d r o i t s de 10% sont versés à l ' a u t e u r e t , à dix exemplaires l u i sont remis.
professeur de dessin à Saint-Maixent.
188 189 190 191
192
librairies sa dixième chaque t i r a g e ,
Deux a r t i s t e s se partagent les cinquante
croquis : le sous-lieutenant Eychenne qui signe Baïonnette
187
Québec,
Théo-Critt
192
et A s t i e r ,
signe la préface :
F e u i l l e t p u b l i c i t a i r e , Maison d ' é d i t i o n Henri Charles-Lavauzelle, Paris e t Limoges, f é v r i e r 1889. Ch. DES ECORRES, "Lettres d'Europe, XVI, La p o l i t i q u e européenne", dans L'Electeur, Québec, l i e année, no 277, lundi 27 a v r i l 1891, p . 1 et 4. L i b r a i r i e S a i n t e - H e n r i e t t e , p r o p r i é t é de G.-A. e t W. Dumont, 1826, rue Sainte-Catherine, Montréal. L i b r a i r i e Beauchemin et F i l s , 256, rue S a i n t - P a u l , Montréal. "Ch. des Ecorres et ses ouvrages", dans Le Monde illustré, Montréal, v o l . VII, no 331, samedi 6 septembre 1890, p . 291. Malgré les nombreuses é d i t i o n s , on ne trouve plus que deux exemplaires au Canada : à l ' U n i v e r s i t é Laval de Québec et à la Bibliothèque Nationale du Québec à Montréal. Théodore CAHU (1854-1928) signe du pseudonyme de THEO-CRITT. I l e s t chroniqueur de L'Evénement à Paris et auteur de p l u s i e u r s ouvrages d ' o r d r e humoristique e t m i l i t a i r e .
60
Enfin ! v o i l à qui est f a i t . Désormais, Saint-Maixent e s t un pays connu, é t i q u e t é , c l a s s é . Lorsqu'un brave o f f i c i e r , un peu bedonnant, poivre et s e l , l a moustache h é r i s s é e , d i r a : "Quand j ' é t a i s à Saint-Maixent . . . " , i l ne v e r r a plus autour de l u i la jeunesse i r r e s p e c tueuse s o u r i r e et demander : "Saint-Maixent ? q u ' e s t - c e que c ' e s t , cela ?" . . . Non. Chacun saura maintenant que Saint-Maixent e s t l e creuset d'où s o r t e n t b r i l l a n t s , joyeux, pimpants . . . la moitié de c e t t e superbe phalange d ' o f f i c i e r s dont l e dévouement et l ' a b n é g a t i o n , la b r a voure e t l ' e n t r a i n ne sont plus à c i t e r . 193 Fréchette en e s t impressionné : Son dernier l i v r e , Saint-Maixent, a mérité d ' a v o i r une préface de Théo-Critt, le populaire chroniqueur de L'Evénement. C'est le succès assuré d'avance. En un mot, Chartrand est quelqu'un. 194 Dès les débuts, Chartrand s'empare de son a u d i t o i r e Mon cher camarade, Prends ce l i v r e sans a r r i è r e - p e n s é e , ni p a r t i p r i s . Tu n ' y trouveras ni s t y l e , ni r h é t o r i q u e . Mais, s i tu veux, nous y examinerons ensemble l e p e t i t côté des choses, simplement, sans amertume, en philosophes, comme des hommes dont les i l l u s i o n s les plus vives ,qc; se sont quelque peu déchirées aux ronces de l a r é a l i t é . I l é c r i t pour amuser . . .
Or, non seulement a m u s e - t - i l , mais, en passant
en revue sous une forme p l a i s a n t e l ' e x i s t e n c e du s o l d a t , i l d i t de grandes v é r i t é s e t , comme l e souligne Dumont : " I l préconise l ' u n i o n , l ' a m i t i é , la f r a t e r n i t é à tous les o f f i c i e r s s o r t i s des diverses écoles m i l i t a i r e s de 196 France : Saint-Cyr, Saumur, Saint-Maixent . . . " , Polytechnique, La Flèche, Fontainebleau, car i l e x i s t a i t une p e t i t e r i v a l i t é entre les 193 194 195 196
différentes
THEO-CRITT, Préface de Saint-Maixent, Souvenirs d'école militaire, Paris et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1888, v i i i - 2 5 6 p . , p . i i i - i v . Louis FRECHETTE, "Entre nous", dans La Patrie, Montréal, 31 j u i l l e t 1888. Ch. DES ECORRES, Saint-Maixent, Souvenirs d'école militaire, Paris et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1888, v i i i - 2 5 6 p . , p . 9. G.-A. DUMONT, " L e t t r e ouverte", dans Le Monde illustré, Montréal, v o l . VII, no 322, samedi 5 j u i l l e t 1890, p . 150.
61
écoles, un certain snobisme qui discréditait les unes au profit des autres.
On savait que l'Ecole de Saint-Maixent était située quelque
part "entre Tombouctou, Batignolles et Gibraltar, mais bien peu connais197 saient exactement sa longitude et sa latitude" . Le livre de Chartrand arrive à point pour renseigner et rétablir l'équilibre.
Puis, magistralement, en janvier 1889, dans La Revue de Paris, Chartrand signe X***
d'Infanterie3
une "Etude sommaire sur les cadres de
iqo
l'infanterie"
. Il passe en revue tous les cadres qui existent à
l'époque et signale ceux qu'il faudrait, soit créer, soit supprimer. Ainsi, les cadres nécessaires, existants et à créer, font l'objet de onze chapitres de neuf
.'
199
et les cadres qu'il suggère de supprimer sont au nombre
Selon lui, l'ancienneté ne constitue pas un droit à
l'avancement 201 e t l'avancement au c o n t r a i r e devrait ê t r e exclusivement dû et réservé au choix, à l a s u i t e de concours et d'examens.
Les blessures
et les actes de bravoure seront récompensés par des décorations
— c'est
la r a i s o n d ' ê t r e de la Légion d'honneur — mais jamais par de l'avancement. Les l i e u t e n a n t s , les c a p i t a i n e s , les commandants et les chefs de b a t a i l l o n peuvent concourir pour les grades s u p é r i e u r s , mais l e choix des colonels e t des généraux d o i t ê t r e l a prérogative exclusive de l a Commission supér i e u r e de l a g u e r r e , présidée par le m i n i s t r e . 197 198
THEO-CRITT, Préface de Saint-Maixent3 Souvenirs d'école militaire3 p . v. X***, "Etude sommaire sur les cadres de l ' I n f a n t e r i e " , dans La Revue d'Infanterie3 P a r i s , Henri Charles-Lavauzelle, 3e année, v o l . 5, no 25, j a n v i e r 1889, 57 p . 199 Le colonel, le l i e u t e n a n t - c o l o n e l , l e chef de b a t a i l l o n , le commandant en second ou major, l e c a p i t a i n e , le l i e u t e n a n t , l ' a s p i r a n t o f f i c i e r , l ' a d j u d a n t de b a t a i l l o n , l'adjudant de compagnie, l e sergent major et le sergent. 200 L ' o f f i c i e r comptable, l'adjudant-major, l e s o u s - l i e u t e n a n t , le sergent f o u r r i e r , l e caporal f o u r r i e r , l e c a p o r a l , l ' o f f i c i e r , l e s o u s - o f f i c i e r et l e caporal de r é s e r v e . 201 X***, "Etude sommaire sur les cadres de l ' I n f a n t e r i e " , dans La Revue d'Infanterie, P a r i s , Henri Charles-Lavauzelle, 3e année, v o l . 5, no 25, j a n v i e r 1889, 57 p . , p . 28.
62 Quant aux r e s p o n s a b i l i t é s a d m i n i s t r a t i v e s , C h a r t r a n d p r é c o n i s e la décentralisation
202
.
La c o m p t a b i l i t é d e v r a i t s e f a i r e p a r b a t a i l l o n
e t d e v r a i t ê t r e c o n f i é e à des f o n c t i o n n a i r e s
comptables a p p a r t e n a n t à un
corps a d m i n i s t r a t i f unique pour t o u t e l ' a r m é e , e t non p l u s p a r des
offi-
c i e r s de l ' a r m é e chargés de l ' i n s t r u c t i o n m i l i t a i r e . I l va même j u s q u ' à dire : Nous sommes d ' o p i n i o n q u ' i l c o n v i e n d r a i t de s u p p r i m e r l e s c h a s s e u r s à p i e d . . . , l e u r r ô l e a c t u e l dans l a mobil i s a t i o n nous semble s u p e r f l u , l e u r uniforme j e t t e même une n o t e d i s c o r d a n t e dans l e grand c o n c e r t m i l i t a i r e . Nos zouaves mêmes ne t r o u v e n t p l u s g r â c e à nos yeux e t , s ' i l s o n t une r a i s o n d ' ê t r e , e l l e r é s i d e r a i t dans l e p r e s t i g e q u ' i l s imposent aux i n d i g è n e s de l ' A l g é r i e . Mais ce p r e s t i g e . . . n ' a aucune r a i s o n d ' ê t r e en F r a n c e , où une s e u l e c a t é g o r i e de t r o u p e s s u f f i t amplement pour p a r e r aux exigences d ' u n e g u e r r e c o n t i n e n t a l e . 203
En t o u t e s o c c a s i o n s , l e courage pour d i r e ouvertement s a p e n s é e ne manque pas à C h a r t r a n d .
I l n ' h é s i t e g u è r e à r e p r o c h e r au Canada de ne p o i n t
p a r t i c i p e r à l ' e x p o s i t i o n u n i v e r s e l l e de P a r i s qui a t t i r e l e s f o u l e s en 1889 : " I l a u r a i t é t é de n o t r e i n t é r ê t de . . . nous p r é s e n t e r bravement s u r l e t e r r a i n des l u t t e s commerciales"
204
e t C h a r t r a n d s ' y r e n d avec son épouse.
.
La V i l l e - l u m i è r e e s t
étincelante
S e u l e é v o c a t i o n du Canada p e r d u e
dans c e t immense e t b r i l l a n t é t a l a g e , un p e t i t canot d ' é c o r c e j e t t e
sa
note exotique :
202 203
I d . , p. 45. I d . , p . 56.
204
Ch. DES ECORRES, "Le Canada en F r a n c e " , dans Le Canada-Français, Québec, L . - J . Demers, 1890, p . 6 5 1 - 6 5 8 , p . 657.
III,
63
Je venais de q u i t t e r l e wigwam du peau-rouge et j ' a l l a i s retourner sur mes pas quand un minuscule canot d ' é c o r c e , aux formes s v e l t e s , à la proue arrondie, a t t i r e mon a t t e n t i o n et r é v e i l l e chez moi tout un passé de canotage, avec chansons canadiennes, p a r t i e s de chasse, visions l o i n t a i n e s de voyageurs t r a v e r s a n t l a R i v i è r e - d e s - P r a i r i e s , t o u t e mon enfance me revenant dans une émotion qui me f a i s a i t galoper le coeur au pas de charge. 205 De plus en p l u s , Chartrand e s t s u j e t à des attaques de n o s t a l g i e n o i r e "que seuls comprendront ceux qui sont absents de leur pays depuis quatorze ans",,206 Aussi, e s t - i l f o r t heureux lorsque son ami Ernest Tremblay, avocat, avec lequel i l a f a i t ses premières armes dans l e journalisme, v i e n t passer "quatre beaux j o u r s " avec l u i : J e ne me possédais plus de j o i e . . . J ' a c c o u r s à Nîmes, Tremblay m'y a t t e n d a i t . Après les premiers épanchements, nous nous surprenons à nous examiner mutuellement. Hélas ! l ' â g e nous a un peu marqués . . . Ce qui n ' a pas changé, c ' e s t notre coeur e t , après une minute de conversation, i l nous semblait à tous deux que nous nous étions q u i t t é s h i e r . 207 De semblables sentiments sont exprimés dans une l e t t r e q u ' i l é c r i t à son ami Casimir Villeneuve, j o u r n a l i s t e à New-York : . . . J ' i r a i en Amérique en 1890 et dis bien à nos compat r i o t e s de New-York que j e les aime tous . . . , que j e sympathise avec eux dans leurs e f f o r t s pour maintenir i n t a c t l e p r e s t i g e de leur n a t i o n a l i t é et qu'à mon passage à New-York j e s e r a i f i e r et heureux de leur s e r r e r l a main . . . 208 205 206 207 208
Ch. DES ECORRES, "Causeries sur l ' E x p o s i t i o n (France, 22 novembre 1889), dans La Patrie, Montréal, l i e année, no 238, jeudi 5 décembre 1889, p . l . Ch. DES ECORRES,"Choses de France (8 août 1889)", dans La Patrie, Montréal, l i e année, no 149, mercredi 21 août 1889, p . 1. Ibid. Lettre à Casimir Villeneuve, 7 mai 1888, Archives familiales Chartrand, vol. 24. M. Villeneuve sera plus tard "manager of the Colonial Club, a smart social resort of Cleveland, Ohio" (J.-D. CHARTRAND, "Sayings and Comments" dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, September 27, 1902).
64
Ses compatriotes le lui rendent bien.
Faucher de Saint-Maurice
évoque ainsi sa présence :
Le lieutenant de zouaves Chartrand est là. Sa pipe est bourrée de bon tabac canadien, son verre n'est pas vide et nous causons de deux choses que tout Canadien français chérit bien : nous parlons de l'ancienne et de la nouvelle France. Chartrand est un soldat comme on les aime chez nous. Taille au-dessus de la moyenne et bien proportionnée, l'oeil ferme sous le regard d'autrui, la parole chaude, le coeur aussi, il est le type de l'homme du nord. C'est probablement pour cela qu'on le tient constamment en garnison dans le midi. D'ailleurs, cela ne lui fait ni chaud ni froid. Il aime son métier. 209
Faucher de Saint-Maurice, qui voyage en train avec Chartrand, est fasciné par ses commentaires : Il m'explique avec la plus grande des patiences tout ce qui défile sous nos yeux. Langlade - un vieux nom acadien nous donne, me dit-il, les meilleurs vins du midi. A Noves, on retrouve de belles mosaïques et un aqueduc romain; à Congeniés travaille en paix un caravansérail de sectaires : les quakers, les méthodistes, les kinchistes, les dissidents de toutes dénominations vivant là dans le plus parfait des communismes. A Sommières existe une partie d'un pont romain; aux environs, la charrue ramène à la lumière de vieux vases, des monnaies romaines, mêlés à des reliques de l'ancienne Gaule. Ici eurent lieu les plus tristes scènes de la guerre de religion. A Aubais, nous saluons un vieux château presque intact ... 210 Ainsi, avec Chartrand, la conversation ne dérougit jamais ...
209
Henri-Edouard FAUCHER DE SAINT-MAURICE, Loin du pays,
d'Europe,
d'Afrique
et d'Amérique,
Souvenirs
Québec, A. Côté et Cie, vol. 1
de 2, 1889, 228 p., p. 99. Aussi, "Biographie, Le lieutenant Chartrand", dans Le Monde illustré, Montréal, 19 novembre 1892, p. 338. 210
Id., p. 151.
65 En octobre 1889, Jules Claretie, et Philibert Audebrand
212
seconde par Paul Vibert
211
, invite Chartrand à devenir membre adhérent
de la Société des gens de lettres de France dont il est le président, association créée en 1838 pour défendre les intérêts des écrivains. Claretie est très sympathique aux Canadiens français : il a déjà témoigné 213 sa bienveillance à Joseph Marmette
-
214
et à Louis-H. Fréchette
Chartrand est très heureux d'accepter cette invitation et il écrit à Claretie :
Je vous remercie bien cordialement de l'honneur que vous me f a i t e s en vous offrant pour ê t r e un de mes parrains auprès de la Société des gens de l e t t r e s dont vous êtes le président . . . 2l5 Edouard Montagne
216
en e s t le président honoraire et l e p r é s i d e n t du
comité d'admission n ' e s t nul autre que l e populaire Henri de Bornier, auteur de La fille
de Roland
217
, jouée à la Comédie-Française et qui
remporte un v i f succès avec des alexandrins t e l que : "Tout homme a deux pays, l e s i e n et puis l a France !"
211
Paul VIBERT (1851-1915), p u b l i c i s t e à Paris et président de l a Soc i é t é topographique de France. Auteur de Souvenirs de l'Exposition universelle de 1889. 212 P h i l i b e r t AUDEBRAND (1815-1906), un des fondateurs de La Gazette de Paris en 1856 e t rédacteur à L'Illustration de 1871 à 1876. 213 Roger LE MOINE, Joseph Marmette, sa vie, son oeuvre, Québec, Les Presses de l ' U n i v e r s i t é Laval, Vie des l e t t r e s canadiennes, 5, 1968, 251 p . , p. 66. 214 J u l e s CLARETIE, "Louis F r é c h e t t e , poète canadien", dans Les Annales politiques et littéraires, P a r i s , 26e année, no 1303, 14 j u i n 1908, p. 556. 215 L e t t r e à J u l e s C l a r e t i e , Archives familiales Chartrand, v o l . 24. 216 Charles-Philippe-Edouard MONTAGNE (1830-1899), auteur de l'Histoire de la Société des gens de lettres (1889).(Nouv.Larousse i l l . d ' A u g é , 6 , p . 1 8 3 ) 217 La fille de Roland (1875), pièce de t h é â t r e en vers par Henri de BORNIER (1825-1901), épilogue à La chanson de Roland, chanson de geste du Xlle s i è c l e qui raconte l a d é f a i t e de Roncevaux (778), sous Charlemagne.
66 Le Canada ne r e s t e pas en deçà.
Alors que L.O. David prend l e s i è g e l a i s s é
vacant à l a Société royale du Canada par l a mort de l ' h o n o r a b l e P.J.O. Chauveau, "des diplômes d'honneur sont conférés à madame R. Dandurand, au l i e u tenant J . - D . Chartrand et à l ' a b b é Auguste Gosselin"
218
, en 1890.
Comme Chartrand v i e n t d ' ê t r e promu l i e u t e n a n t au 161e régiment d'infanterie,
i l q u i t t e Saint-Hippolyte-du-Fort et déménage sa f a m i l l e à
Nice, rue Papon, numéro 8.
En t a n t que p u b l i c i s t e , i l conserve c e r t a i n s
c o n t a c t s avec l e s u n i v e r s i t é s et i l e s t f o r t heureux d ' ê t r e i n v i t é aux c é r é monies du sixième c e n t e n a i r e de l a Faculté de Montpellier. Mais, en l i s a n t l e s journaux, i l apprend que les u n i v e r s i t é s du Canada y avaient envoyé des délégués : Je m'étais ainsi trouvé dans une ville en même temps que quelques-uns de mes compatriotes et je n'étais pas allé leur serrer la main et les inviter à venir se reposer un peu ici chez moi. Je ne me pardonnerai jamais pareille négligence. Si les chers compatriotes qui étaient à Montpellier dans la nuit du 23 mai lisent ces lignes par hasard, qu'ils veulent bien accepter mes excuses et être convaincus que si j'avais su leur présence, je ne les aurais pas laissés repasser l'Atlantique sans les avoir amenés manger chez moi le pain et le sel de mon hospitalité. 219 Car son hospitalité est sans bornes et rien ne lui fait plus plaisir que de recevoir des visiteurs du Canada. Un jour, l'honorable Honoré Mercier, chef du parti national québécois, envoie à madame Chartrand son portrait ainsi dédicacé : A madame J.-D. Chartrand, l'excellente compagne d'un compatriote qui fait honneur en France à notre chère patrie, la province de Québec, Canada. Paris, 13 avril 1891. Et peu de temps après, en revenant de Rome, il prévient Chartrand de son passage à Nice avec tous les membres 218
219
de
la législature
de Québec.
Mémoires et comptes-rendus de la Société royale du Canada pour 1890, VIII, Montréal, Dawson, 1891, p. XLI. Le bureau de la Société royale du Canada est alors constitué de Napoléon Legendre, président, Mgr C. Tanguay, viceprésident, A.D. De Celles, secrétaire, et A. Lusignan, secrétaire de la Section française I. Ch. DES ECORRES, "Causeries (France, 30 mai 1890)", dans La Patrie, Montréal, vendredi 13 juin 1890, p. 1.
67 Affolement dans l a maison.
Le p o r t r a i t du premier m i n i s t r e de l a pro-
vince de Québec, hélas ! on l ' a v a i t égaré et Mercier ne pourra s'admirer à la place d'honneur dans l e salon niçois . . .
N'importe, i l se p l a î t
en l a compagnie de Chartrand qui l ' a t t e n d , à sept heures du matin, l e 12 mai 1891, avenue de la Gare.
I l choque son v e r r e contre celui de
Chartrand, le b o i t et l e b r i s e en d i s a n t : "Personne ne d o i t à l ' a v e n i r y boire . ' . . . "
Chartrand décide de les accompagner j u s q u ' à Cannes : Dans l e t r a i n . . . la gaieté e s t débordante, nous devisons joyeusement. Chacun y va de sa chanson. J ' o u b l i e que j e suis en Provence, j e me crois aux Ecorres au milieu d'une de ces réunions canadiennes s i franches, s i g a i e s , où l ' o n s'amuse s i bien sans arrière-pensée : En roulant ma boule... Tout l e monde chante en choeur e t , en terminant, on a bien voulu me d i r e que j ' é t a i s toujours r e s t é Canadien puisque j e n ' a v a i s pas oublié nos s i naïfs e t s i suaves chants p o p u l a i r e s . Ma f o i , t a n t pis . . . j e p l e u r e . Oui, mes bons amis, sachez-le, on r e s t e toujours Canadien. On ne se sent vraiment chez soi qu'au milieu de ceux avec qui on e s t né. La p a t r i e , c ' e s t notre v i l l a g e , notre clocher, notre curé, notre v o i s i n , nos p a r e n t s , nos amis. 220
De plus en p l u s , le mal du pays l e tourmente.
De son c ô t é , sa p a t r i e
d ' é l e c t i o n l u i décerne des médailles et des rubans. l u i est
donnée
Le 14 j u i l l e t 1891,
la plus b e l l e é t o i l e qui b r i l l e au firmament de l a v i e
de t o u t s o l d a t , la croix de chevalier de la Légion d'honneur, en reconnaissance de ses quatorze années de service et de ses blessures dans l e sud-oranais et au Tonkin.
Depuis plus de t r o i s cents ans que l e Canada
a été colonisé par des Français, Chartrand e s t l e premier Canadien français "à ê t r e o f f i c i e r dans l'armée française et chevalier de l a Légion d'honneur"
220 221
221
Ch. DES ECORRES, " L e t t r e d'Europe, M. Mercier à Nice, Une bien agréable v i s i t e " , dans L'Electeur, Québec, 10e année, no 306, mercredi 27 mai 1891, p . 4. L e t t r e au général Mercier, m i n i s t r e de l a Guerre en France, 22 décembre 1893, Archives familiales Chartrand, v o l . 12.
68 Dans les Alpes maritimes où i l est cantonné, les f o r t s s ' é c h e lonnent tout le long du l i t t o r a l méditerranéen, p r ê t s à défendre Nice en cas d ' a t t a q u e s : f o r t de l a Tête de chien, f o r t de la Corniche, f o r t du Barbonnet, à sept m i l l e pieds d ' a l t i t u d e , dominant Monaco . . . A la première a l e r t e , j e dois courir avec cent hommes à Menton pour couvrir un tunnel, à deux kilomètres de la f r o n t i è r e i t a l i e n n e . J e suis donc en ce moment aux premières loges pour recevoir e t envoyer des coups de f u s i l . C'est un grand honneur dont j e suis tout p a r t i culièrement f i e r . . . 2 2 2 Juché sur ces h a u t e u r s , i l est promu l i e u t e n a n t du 27 b a t a i l l o n des Chasseurs a l p i n s , le 21 j a n v i e r 1892 e t , malgré ses nombreuses responsab i l i t é s , i l collabore à La Patrie
de Montréal et à L'Electeur
de Québec.
En c e t t e année de 1892, Chartrand publie un l i v r e t i n t i t u l é 223 Etude sommaire sur les Ecoles militaires préparatoires . Ces écoles é t a i e n t chargées, et le sont encore âgés de t r e i z e
à
224
, d ' i n s t r u i r e les f i l s de m i l i t a i r e s ,
d i x - h u i t ans, qu'on a p p e l a i t "les enfants de troupe".
Chartrand p r o t e s t e contre l e décret m i n i s t é r i e l qui l i m i t e la c a r r i è r e de ces enfants de troupe aux simples p o s i t i o n s de s o u s - o f f i c i e r s .
Il
suggère de créer des entrées payantes en faveur des bourgeois qui d é s i r e r a i e n t y placer leurs enfants, d ' é l a r g i r l e programme d'enseignement pour q u ' i l s o i t comparable à celui qui se donne dans l a v i e c i v i l e , d ' i n t r o d u i r e des jeux dans ces é c o l e s , d'y enseigner les r è g l e s du s a v o i r v i v r e , de l a p o l i t e s s e et de la bonne t e n u e ^ t d ' é t a b l i r un classement de fin d ' é t u d e s .
Cet exposé e s t f a i t à p a r t i r d'un sondage d'opinions
Ch. DES ECORRES, "Choses d'Europe, Le 3 e Zouaves", dans La Patrie, Montréal, 12e année, no 264, vendredi 9 j a n v i e r 1891, p . 1. 223 Lieutenant DES ECORRES, Etude sommaire sur les Ecoles militaires préparatoires, Paris e t Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1892, 28 p . 224 H. DUTAILLY, "Les enfants de troupe à la Légion", dans Képi blanc, Revue officielle de la Légion étrangère3 13 Aubagne (Bouches-du-Rhône), 25e année, no 292, août 1971, p . 36-37.
222
69 auprès des étudiants les plus âgés.
Non seulement Chartrand énumère-t-il
les problèmes, mais toujours a p p o r t e - t - i l des solutions s u s c e p t i b l e s d'améliorer l'enseignement e t l a d i s c i p l i n e . Ses nombreux travaux m i l i t a i r e s , d ' o r d r e p r a t i q u e ou l i t t é r a i r e , ne 1'empêchent pas de rêver au Canada : J e suis en proie à un de ces accès de n o s t a l g i e noire qui empoignent un homme sans rime ni r a i s o n , l ' é t r e i g n e n t , 1'étouffent, l e b r o i e n t , le l a i s s e n t i n e r t e et sans force en face d'un présent qui a son charme, d'un avenir parsemé d'espérances, et d'un passé où fourmillent m i l l e souvenirs h é r i s s é s de j o i e s et de t r i s t e s s e s . . . Et d'où me v i e n t aujourd'hui ce détachement dédaigneux de tout ce qui m'int é r e s s e habituellement ? Mon Dieu, c ' e s t bien simple : j e m'ennuie du Canada, de mon cher pays où l a verdure e s t s i v e r t e , les r i v i è r e s s i f r a î c h e s , s i limpides, s i vastes et s i profondes, où les hivers sont s i f r o i d s , s i blancs et s i longs . . . 2 2 5 Son maître d ' a u t r e f o i s , Laurent-Olivier David, du Bien Public3
lui confie
cependant : Si vous saviez comme c ' e s t d i f f i c i l e de f a i r e des choses u t i l e s et pratiques parmi nous ! Nous traversons une des périodes les plus t r i s t e s de notre h i s t o i r e . . . L'honneur de nos hommes publics est sérieusement compromis. J e souffre comme tous ceux qui ont à coeur l ' a v e n i r de n o t r e n a t i o n a l i t é de c e t é t a t de choses déplorable. Les deux p a r t i s p o l i t i q u e s ont commis les abus les plus graves . . . Quant à vous, j e vois que vous f a i t e s votre chemin dans l'armée française d'une manière honorable pour vous et pour vos compatriotes. J ' e s p è r e que nous aurons l e p l a i s i r de vous voir au pays avant longtemps. 226 C'est bien ce que d é s i r e r a i t Chartrand, mais les pronostics de départ ne ». sont pas t r è s encourageants. 225 226 227
^ 227 I l é c r i t à un de ses amis, G.-A. Dumont ,
Ch. DES ECORRES, "Causerie canadienne, Trois a r r i v é s (Mgr Labelle, MM. Brodeur e t F o r g e t ) " , dans La Patrie, Montréal, 12e année, no 37, mercredi 9 a v r i l 1890, p . 1. L e t t r e de Laurent-Olivier David à J . - D . Chartrand, 30 j a n v i e r 1892. G.-A. DUMONT, auteur des Loisirs d'un homme du peuple (1888).
70
q u ' i l a v a i t autrefois connu au National
et qui e s t maintenant p r o p r i é t a i r e
de l a l i b r a i r i e Sainte-Henriette à Montréal : J ' a i la n o s t a l g i e profonde e t quotidienne du Canada. Hélas ! j e commence à désespérer de pouvoir y a l l e r un j o u r . Mes charges de toutes s o r t e s augmentent plus que mes revenus et m'empêcheront probablement d ' a l l e r v o i r mes amis de l à - b a s . C'est le f r u i t noir de ma s i t u a t i o n qui, cependant, me récompense en ce moment de toutes les v i c i s s i t u d e s des débuts . . . Ma s i t u a t i o n m i l i t a i r e me défend t o u t e a u t r e besogne que c e l l e d ' é c r i r e . . . Pardon, mon cher ami, de vous e n t r e t e n i r de tout c e c i . C'est un peu un p e t i t s e c r e t que j e confie à votre loyauté. 228 En e f f e t , financièrement, i l a beaucoup de d i f f i c u l t é s à j o i n d r e l e s deux bouts.
Le s a l a i r e q u ' i l r e ç o i t ne lui permet pas de soutenir une s i t u a -
t i o n que l e p r e s t i g e de sa p o s i t i o n exige pour l u i et sa f a m i l l e . Plusieurs prérogatives sont attachées à l a b r i l l a n t e s i t u a t i o n de l ' o f f i c i e r ,
mais
les besoins matériels croissent plus v i t e que les ressources de l a s o l d e . Enfin ! avec solde e n t i è r e , Chartrand o b t i e n t un congé de près de cinq mois pour venir au Canada, du 15 août 1892 au 3 f é v r i e r 1893, mais i l devra v i s i t e r , à t i t r e de membre d'une commission f r a n ç a i s e , s i t i o n u n i v e r s e l l e de Chicago
229
.
l'expo-
I l en a v e r t i t a u s s i t ô t son ami Dumont.
J e s e r a i heureux de r e v o i r mon cher Canada e t tous les miens . . . J e vous é c r i s dehors, dans mon camp, à sept m i l l e pieds d ' a l t i t u d e dans les Alpes, par un froid de chien. Je n ' a i r i e n à envier au Canada sous ce rapport en ce moment. Les doigts me g è l e n t . Au r e v o i r ! A b i e n t ô t ! 230 228 229 230
L e t t r e à G.-A. Dumont, Nice, 7 août 1891. L'exposition u n i v e r s e l l e de Chicago (1893) e s t un an en r e t a r d : e l l e devait f ê t e r en 1892 le quatrième centenaire de l a découverte de l'Amérique par Christophe-Colomb (1492). L e t t r e à G.-A. Dumont, Nice (sans d a t e ) .
71 Sur ces hauts p i c s , le froid e s t t e r r i b l e . l a b i s e est g l a c i a l e .
La neige recouvre tout et
C'est le paradis des chamois . . . auxquels sont
comparés les Chasseurs a l p i n s . I l a r r i v e donc à Montréal le 28 août 1892 e t , pour célébrer s a venue, des amis l u i offrent joyeusement un souper de gourmets : Oeufs pochés au l a i t u e s Ecrevisses Bordelaise Perdreaux Pâté de canard Pommes de t e r r e Glace Moka 231 I n v i t é par Joseph-Xavier P e r r a u l t ,
fondateur de l a Chambre de Commerce
de Montréal et d i r e c t e u r de la Société n a t i o n a l e S a i n t - J e a n - B a p t i s t e , i l donne une causerie sur l'armée française et l'armement de l ' i n f a n t e r i e . Voici ce que Léon Ledieu déclare dans Le Monde illustré
:
. . . quand i l nous démontrait la manoeuvre du f u s i l Lebel, i l n ' a v a i t pas d'arme dans les mains, mais le jeu des d o i g t s , les mouvements, t o u t é t a i t s i fidèlement exécuté et cadencé que, p a r o l e d'honneur, -j'ai vu l e f u s i l . . . 2 3 2 Chartrand donne aussi des conférences au Cercle Ville-Marie, au Club musical et l i t t é r a i r e de Montréal, à Saint-Vincent-de-Paul, à Saint-Jean e t à Québec où i l e s t accompagné de l'honorable juge Adolphe Basile Routhier2 Léon Ledieu résume a i n s i son opinion : "Chez l u i , r i e n du r h é t e u r qui s'écoute . . .
S ' i l p a r l e , c ' e s t pour d i r e quelque chose"
234
.
Faucher de
Saint-Maurice y va de sa plume : 231 232 233 234
Menu imprimé, Archives f a m i l i a l e s Chartrand. Léon LEDIEU, "Entre nous", dans Le Monde illustré, Montréal, 17 décembre 1892, p . 384. Adolphe-Basile ROUTHIER, juge et auteur en 1880 des paroles de l'hymne n a t i o n a l "0 Canada, t e r r e de nos aieux". Léon LEDIEU, "Entre nous", dans Le Monde illustré, Montréal, 17 décembre 1892, p . 384.
72
En ce moment, Chartrand est parmi nous . . . On p a r l e de l e nommer attaché m i l i t a i r e à l a grande exposition de 1893 à Chicago. C'est sa p l a c e , en a t t e n d a n t que l e Canada le r a p p e l l e chez l u i et l u i donne une s i t u a t i o n en rapport avec ses t a l e n t s , ses mérites e t son expérience m i l i t a i r e . Nous avons assez besoin de tous les hommes de notre race pour souhaiter que c e l u i - l à , l e seul qui a i t r é u s s i à se créer une haute p o s i t i o n m i l i t a i r e en France où tout est s i d i f f i c i l e . . . nous revienne et nous consacre la f i n de sa c a r r i è r e déjà s i b e l l e et s i bien remplie. En a t t e n d a n t , q u ' i l s o i t l e bienvenu parmi nous ! Le Canada e s t f i e r de son enfant. 235 A i n s i , Chartrand e s t bien reçu p a r t o u t .
D'offre p r a t i q u e ou p é c u n i a i r e ,
point du t o u t , mais une foison de compliments e t de promesses. Alors q u ' i l e s t encore au Canada, en novembre 1892, son troisième yzf.
volume, Au pays des étapes, Notes d'un légionnaire , paraît à Paris. 237 238 I l l u s t r é par Baïonnette , i l est dédié à Théo-Critt : J e vous dédie ce l i v r e , mon cher ami. Vous avez d i t l a v i e de l ' o f f i c i e r , ses amours, ses j o i e s , ses t r i s tesses . . . J e dis i c i la rude v i e du s o l d a t dans l e rang, avec son langage, ses b r u t a l i t é s , ses rancoeurs, ses grosses et naïves g a î t ê s , ses brusques é l a n s , ses déf a i l l a n c e s , ses généreuses a s p i r a t i o n s , son égoïsme dans la misère, ses dévouements spontanés . . . ( C e s notes) B l o n t qu'un m é r i t e , c ' e s t d ' ê t r e sincères au jour le j o u r .
235
Narcisse-Henri-Edouard FAUCHER DE SAINT-MAURICE, "Biographie, Le l i e u t e n a n t Chartrand", dans Le Monde illustré, Montréal, 19 novembre 1892, p . 338. 236 Ch. DES ECORRES, Au pays des étapes, Notes d'un légionnaire, Paris et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1892, 369 p . , i l l . T i t r e s des v i n g t t r o i s chapitres : A Théo-Critt, Notes d'un l é g i o n n a i r e , Premières imp r e s s i o n s , Débuts, Caporal, F o u r r i e r , Sergent, La dame n o i r e , En détachement, Ma baraque, Une f ê t e , Sergent-major, La b e l l e J u i v e , Etapes, Les manoeuvres, La punaise, Le Canadien-français, Impressions de marche, Impressions de garnison, En r o u t e de nouveau, Combat de C h e l l a l a , La colonne de Négrier, Départ pour l e Tonkin. On ne trouve qu'un seul exemplaire au Canada : à la Bibliothèque Nationale du Québec, à Montréal. 237 Baïonnette : s o u s - l i e u t e n a n t Eychenne, ami de Chartrand. 238 Théodore CAHU : v o i r p . 59, note. 192. 239 Ch. DES ECORRES, Au pays des étapes, Notes d'un légionnaire, Paris et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1892, 369 p . , p . 5.
73
En e f f e t , l e mérite de cet ouvrage est de raconter de v r a i s f a i t s de guerre et la vie quotidienne dans les rangs de l a légion é t r a n g è r e .
Ce
l i v r e se c l a s s e en dehors des s e n t i e r s b a t t u s j u s q u ' à ce jour par les autres écrivains m i l i t a i r e s f a n t a i s i s t e s .
La presse p a r i s i e n n e a c c u e i l l e
t r è s favorablement ces pages où se côtoient la t r i s t e s s e , la g a i e t é , l a blague, les a s p i r a t i o n s amoureuses, l a g o u a i l l e r i e et tous ces sentiments sont exprimés avec une v i v a c i t é amusante. Rentré en France l e 3 f é v r i e r 1893, Chartrand est aux p r i s e s avec de graves problèmes f i n a n c i e r s . l ' a pas e n r i c h i .
Le voyage en Nouvelle-France ne
Depuis q u ' i l e s t dans l'armée, i l a dû déménager onze
f o i s , son épouse a été malade, enfin, l a s i t u a t i o n e s t sombre et Chartrand e s t f o r t malheureux.
I l a plusieurs comptes en souffrance chez l ' a p o t h i -
c a i r e , l ' é p i c i e r , le t a i l l e u r
e t se v o i t dans la pénible o b l i g a t i o n de
s ' e n d e t t e r de plus en plus pour calmer ses c r é a n c i e r s .
"Si j e trouvais
m i l l e francs à emprunter, j e s i g n e r a i s v o l o n t i e r s pour deux m i l l e pour vous s a t i s f a i r e " , é c r i t - i l à monsieur Lavagna, un négociant de Nice
,
à qui i l d o i t sept cents cinquante francs. I l voudrait revenir au Canada, mais comme i l attend incessamment son t i t r e de c a p i t a i n e dans l'armée f r a n ç a i s e , qui l u i donnerait plus de p r e s t i g e et un revenu plus élevé
-
francs par mois
Le 22 décembre 1893, i l é c r i t au général
-
i l patiente.
sa solde e s t de deux cent cinquante
Mercier, ministre de la Guerre en France : " J ' a i l e numéro 206 à l ' a n c i e n neté pour passer c a p i t a i n e . . . "
Le 29 décembre : "Je vais passer capi-
t a i n e à l a prochaine promotion, j e l ' e s p è r e , ayant l e numéro 98 . . . "
240
T r o i s , rue de Palerme, à Nice.
74
Le 27 mars 1894, i l é c r i t à monsieur Lavagna : "Je vais passer c a p i t a i n e d'un jour à l ' a u t r e , car j ' a i l e numéro 32 . . . "
Et le 18 a v r i l : "Comme
j e vais passer c a p i t a i n e certainement l e 4 mai prochain . . . "
Enfin, l e
4 mai 1894, i l é c r i t à I s r a ë l T a r t e , m i n i s t r e des Travaux publics sous L a u r i e r , q u ' i l est promu c a p i t a i n e du 7 e b a t a i l l o n des Chasseurs a l p i n s , à Antibes, près de Nice. En j u i n 1894, i l obtient de nouveau un congé de t r o i s mois pour venir au Canada.
I l s ' a c q u i t t e du message que l u i a v a i t confié Henri
Charles-Lavauzelle : Puisque vous a l l e z en Amérique, e s t - i l u t i l e de vous rappeler que j e ne suis pas encore payé de M. Pamphile LeMay, de Québec (25 exemplaires à 5 e t : 125 e t ) , non plus que du d i r e c t e u r de la Cie des publications françaises de Lowell (Mass.) (12 exemplaires du même ouvrage à 5 e t : 60 e t ) . Vous s e r i e z bien aimable s ' i l vous e s t „ . , p o s s i b l e de f a i r e r e n t r e r ces a r r i é r é s , comme vous d i t e s . A Montréal, i l songe à fonder une Société anonyme au c a p i t a l de $100,000 d i v i s é en m i l l e actions de cent d o l l a r s chacune, pour p u b l i e r un nouveau quotidien absolument indépendant en p o l i t i q u e et qui a u r a i t pour t i t r e : Le Journal
du Canada.
Après avoir élaboré des p l a n s , dressé des l i s t e s ,
i l se rend compte que ce p r o j e t e s t i l l u s o i r e et à rebours de t o u t e r é a l i t é . I l engage a l o r s des pourparlers avec Honoré Beaugrand pour acheter La Patrie.
Mais le p r i x qu'en demande Beaugrand
comptant Patrie
— $40,000 dont $32,000
— l u i p a r a î t p r o h i b i t i f , quoique Beaugrand l ' a s s u r e que La
l u i rapporte du 25%, s o i t $10,000 par année 242 .
Dès l o r s , fonder
une revue l i t t é r a i r e l u i p a r a î t plus à la mesure de ses p o s s i b i l i t é s . 241 242
L e t t r e d'Henri Charles-Lavauzelle, 11 j u i n 1894. Ce sera I s r a ë l TARTE qui l ' a c h è t e r a , pour ses f i l s , en 1897, à l a demande de Wilfrid Laurier, pour s e r v i r de véhicule à l a pensée du p a r t i l i b é r a l .
75
Le 8 septembre 1894, i l demande une prolongation de congé d'un mois pour l u i permettre de voir s i son p r o j e t de revue est r é a l i s a b l e , mais l a réponse q u ' i l obtient s t i p u l e q u ' i l "ne lui s e r a pas accordé d ' a u t r e prolongation".
I l é c r i t a l o r s au m i n i s t r e de la Guerre c e t t e
ultime l e t t r e : J ' a i l'honneur de vous p r i e r de vouloir bien m'accorder une prolongation de congé de t r o i s mois . . . Les manoeuvres alpines é t a n t terminées en septembre, mon absence ne s e r a guère p r é j u d i c i a b l e au service pendant la période de r e p o s . . . La v i e c i v i l e , i c i , au Canada, m'offre une s i t u a t i o n où j e s e r a i s en é t a t d ' ê t r e u t i l e à la France et à mes compatriotes e x p a t r i é s , tout en me permettant de r é t a b l i r ma s i t u a t i o n m a t é r i e l l e ; mais, avant de vous p r i e r d ' a c c e p t e r ma démission de mon emploi dans l'armée a c t i v e , j ' o s e encore vous demander de vouloir bien prolonger de t r o i s mois mon séjour au Canada. Canadien français de naissance, ayant q u i t t é le Canada à l ' â g e de vingt-cinq ans pour e n t r e r au s e r v i c e de notre ancienne mère-patrie comme simple s o l d a t , j e vous p r i e d'apprécier la profonde t r i s t e s s e que j ' é p r o u v e d ' ê t r e p e u t - ê t r e forcé d'abandonner ma p o s i t i o n de c a p i t a i n e , acquise par s e i z e ans de t r a v a i l et de services consciencieux. Aussi, avant d'en a r r i v e r à c e t t e douloureuse extrémité, j e dois à ma famille et à moi-même de vous p r i e r , Monsieur le Ministre, de m'accorder la faveur que j e s o l l i c i t e à l ' a i d e de laquelle i l me sera permis de conserver dans l'armée la s i t u a t i o n que j ' a i acquise et qui me t i e n t au coeur par les l i e n s les plus sacrés du p a t r i o t i s m e et de l'honneur. 243 Chartrand ne r e ç o i t aucune réponse à c e t t e l e t t r e . p o r t e déserteur le 5 novembre 1894.
Au c o n t r a i r e , on l e
N'ayant absolument aucune a u t r e
a l t e r n a t i v e , i l envoie a u s s i t ô t sa démission. Par ce g e s t e , i l opère à sa v i e un tournant d é c i s i f .
Sans p r é -
méditation, à l ' i n s t a r du c a p i t a i n e Alfred de Vigny q u i , pour se consacrer à l a l i t t é r a t u r e , renouvelle indéfiniment ses congés j u s q u ' à sa r a d i a t i o n 243
L e t t r e au m i n i s t r e de l a Guerre, septembre 1894.
76
des c a d r e s , Chartrand rompt avec l'armée française pour se vouer e n t i è r e ment à sa c a r r i è r e d ' é c r i v a i n . I l f a i t venir d'Europe sa femme et ses deux enfants qui t r a v e r s e n t l ' A t l a n t i q u e sur La Gascogne e t va les rencontrer à New-York.
I l les
ramène en t r a i n , t r è s heureux de leur f a i r e goûter le confort des wagonsl i t s américains.
Tout a l l a i t bien sauf que, à quatre heures du matin,
pendant que tout dormait, le remblai de quinze pieds de l a voie f e r r é e s ' é c r o u l e et le t r a i n , gentiment, g l i s s e et s'enfonce dans un marécage — l e Bog Lake.
Par chance, aucun b l e s s é , aucune égratignure et comme
"même en face de l a mort, on peut toujours r i r e "
244
, tous deviennent
h i l a r e s e t , t a n t bien que mal, s'assèchent de c e t t e humidifiante aventure. Après avoir maugréé contre une t e l l e négligence dans la construction d'une voie ferrée —car ce n ' é t a i t pas la première fois que p a r e i l a c c i dent a r r i v a i t à cet endroit — Chartrand i n s t a l l e paternellement sa p e t i t e famille dans une maison, à Saint-Vincent-de-Paul, s i t u é e sur les bords de l a r i v i è r e des P r a i r i e s . Les ponts sont coupés.
I l ne r e t o u r n e r a plus en France.
cherche maintenant à se réadapter à son pays n a t a l .
Il
Aussi, e s t - c e avec
beaucoup d'enthousiasme et d'ardeur q u ' i l t r a v a i l l e à la c r é a t i o n de sa revue l i t t é r a i r e , se doutant bien de l a complexité de l ' a v e n t u r e , mais se sentant parfaitement à l ' a i s e par a i l l e u r s dans ce domaine du journalisme.
244
I l en connaît tous l e s s e n t i e r s , c a r , jeune homme,il a été
J . - D . CHARTRAND, "Un accident", dans La Revue Nationale, v o l . 2, no 8, septembre 1895, p . 184.
Montréal,
77
comptable-administrateur au Bien Public
e t au National
e t , depuis l o r s ,
tout au long et en marge de sa vie de m i l i t a i r e , i l a mené une c a r r i è r e d ' é c r i v a i n assez remarquable, publiant dans les journaux et dans les revues, au Canada, aux Etats-Unis, en France et en Algérie, sans compter t r o i s volumes é d i t é s à P a r i s , deux en préparation d'intérêt militaire.
245
et des brochures
Faisant p a r t i e de la Société des gens de l e t t r e s
de France, i l a rencontré bon nombre de d i r e c t e u r s et de p r o p r i é t a i r e s engagés dans l e domaine de l ' é d i t i o n : de P a r i s , les r e p r é s e n t a n t s de Pion, Nourrit et compagnie et ceux d'Henri Charles-Lavauzelle e t , de Montréal, Honoré Beaugrand, Laurent-Olivier David, Dumont, Beausoleil, Buies, tous des amis.
I l entre donc dans un domaine qui l u i est fami-
lier.
245
Nos chasseurs alpins e t L'officier d'infanterie chez lui, deux volumes en p r é p a r a t i o n , avec des i l l u s t r a t i o n s de Baïonnette. Les manuscrits n ' o n t pas été r e t r o u v é s .
78
3.
RETOUR D'EUROPE
-
LA REVUE NATIONALE (1895-1896)
De r e t o u r en son pays n a t a l , le rêve que le c a p i t a i n e Chartrand c a r e s s a i t : "Fonder une revue, c ' é t a i t l e beau rêve que j e c a r e s s a i s quand je portais le fusil . . . "
, i l ose le r é a l i s e r .
I l s a i t q u ' i l entreprend
là une aventure risquée : tous ses amis, et parmi les plus i n f l u e n t s ,
l'ont
a v e r t i que p a r e i l l e e n t r e p r i s e é t a i t " l a chose la plus i n g r a t e qui puisse ê t r e exploitée i c i au Canada" L'année 1895, a i n s i que toute c e t t e époque d ' a i l l e u r s , v o i t appar a î t r e , à Montréal et à Québec, une foison de revues, toutes de courte durée : Le Forestier
qui v i t un an, Le Bibliophile
deux numéros, Le Canadien Français,
canadien
qui compte
un seul numéro, La Revue
La Semaine, La Croix du Canada, L'Alliance
nationale.
universelle,
Le Journal
des
étu-
diants,
Le rêve du pianiste, Les veillées des chaumières, La Mascotte, 248 La Bataille ... Si e l l e s p r o l i f è r e n t en c e t t e f i n de s i è c l e , e l l e s ne
246
J . - D . CHARTRAND, "Le d i r e c t e u r de revue, F a n t a i s i e " , dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 2, no 9, octobre 1895, p . 260-265, p . 260.
247
J . - D . CHARTRAND, "Mon cher compatriote", dans La Revue Montréal, v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, p . 3.
248
Narcisse-Eutrope DIONNE, "Inventaire chronologique des journaux et revues publiés en langue française dans la province de Québec de 1764 à 1904, dans Les Mémoires de la Société royale du Canada, s é r i e 2, tome X, s e c t i o n 1, 1904, (1895), p . 168-169.
Nationale,
79
t i e n n e n t pas le coup.
I l en avait é t é de même des deux revues québécoises
fondées par l'abbé Henri-Raymond Casgrain et ses amis plus de t r e n t e ans auparavant : Les Soirées
canadiennes
en 1861 et en 1862 Le Foyer
canadien
249 qui s'évanouissent toutes deux en 1865 . Feux de p a i l l e , e l l e s dispar a i s s e n t aussi rapidement q u ' e l l e s n a i s s e n t . Or, exceptionnellement et défiant le temps, deux revues t r a n s 250 cendent c e t t e époque : La Revue Canadienne , fondée en 1864 par Napoléon 251 252 Bourassa et Joseph Royal et qui e x i s t e r a jusqu'en décembre 1922, et Le Naturaliste Canadien, périodique de sciences n a t u r e l l e s fondé en 1868 par l'abbé Léon Provancher encore.
253
pour un public plus s p é c i a l i s é et qui v i t
En r é a l i t é , l e même s o r t leur a u r a i t été réservé s i de bons abbés,
régulièrement, n ' a v a i e n t épongé l e d é f i c i t : l e s abbés Provancher et Huard
254
Montréal 249
250
251 252
253 254
255
en ce qui concerne Le Naturaliste 255
en ce qui regarde La Revue
Canadien,
et l'archevêché de
Canadienne.
Réjean ROBIDOUX, "Les 'Soirées canadiennes' et l e 'Foyer canadien' dans l e mouvement l i t t é r a i r e de 1860", dans La Revue de l'Université d'Ottawa, v o l . 28, no 4, octobre-décembre 1958, p . 411-452, p . 434. Ne pas confondre avec La Revue Canadienne, j o u r n a l fondé par Louis-0. LeTourneux: 4 janvier 1845-3 octobre 1848 (André BEAULIEU et Jean HAMELIN, Les journaux du Québec de 1764 à 19643 Québec, Les Presses de l ' U n i v e r s i t é Laval, Cahiers de l ' I n s t i t u t d ' h i s t o i r e , 6, 1965, 329 p . , no 1278, p . 150). Napoléon BOURASSA (1827-1916), a r c h i t e c t e (Eglise Notre-Dame de Lourdes de Montréal, rue Verdun), auteur du roman Jacques et Marie (1865). Joseph ROYAL (1837-1902), m i n i s t r e des Travaux publics (1874), l i e u t e nant-gouverneur des T e r r i t o i r e s du Nord-Ouest (1888-1893), d i r e c t e u r de La Minerve de Montréal (1894), auteur de l'Histoire du Canada de 1841 à 1867. Abbé Léon PROVANCHER (1820-1892), n a t u r a l i s t e , curé de diverses paroisses du diocèse de Québec (1848-1869), auteur d'un Traité de botanique (1858) et d'une Flore canadienne (1863). Abbé Victor-Alphonse HUARD (1853-1929), n a t u r a l i s t e , supérieur du sémin a i r e de Chicoutimi jusqu'en 1901; auteur de La vie et l'oeuvre de l'abbé Provancher e t d'un Manuel de zoologie et de sciences usuelles. I l prend l a d i r e c t i o n en 1892 du Naturaliste Canadien que Provancher l u i a v a i t légué par testament. Mgr Paul BRUCHESI devient p r o p r i é t a i r e de La Revue Canadienne en 1907.
80
Conscient de ce phénomène, mais optimiste par tempérament, indépendant d'attaches religieuses ou politiques, un peu européanisé par son exil volontaire de vingt ans mais heureux d'être revenu en son cher Canada car; avait-il écrit : "La patrie pour moi, c'est le petit village qui se or/r
mire dans la rivière des Prairies"
, Chartrand, en décembre 1894, ouvre
son bureau au 7 de la Place d'Armes, à Montréal.
Comme l'époque baignait
alors dans un fort courant de nationalisme littéraire, il choisit pour sa revue le nom de La Revue Nationale.
Il lui donne comme devise, révélant
ainsi sa double personnalité de soldat et d'écrivain : A l'épée,
la
force;
'yrn
à la plume,
la prudence
258
.
En attendant d'avoir sa propre imprimerie
i l réserve les services de l a Maison Eusèbe Sénécal
.
,
Désormais, vu
l'ampleur du p r o j e t , Chartrand consacrera toute son énergie à la r é a l i s a t i o n d'une oeuvre qui sera l a grande e n t r e p r i s e de sa v i e . Les o b j e c t i f s des deux revues québécoises précédentes, Les canadiennes
et Le Foyer canadien,
Soirées
v i s a i e n t à i d é a l i s e r le passé et l ' e x i s -
tence r u r a l e e t à r e c u e i l l i r , selon l e conseil de Charles Nodier "toutes l e s v i e i l l e s légendes avant q u ' e l l e s ne s ' o u b l i e n t " Nationale
.
Ceux de La Revue
d i f f è r e n t en ce q u ' i l s portent sur l e temps p r é s e n t ,
favorisant
t o u t spécialement les a r t i c l e s é c r i t s sur des s u j e t s d ' a c t u a l i t é . 256 Ch. DES ECORRES, Expéditions autour de ma tente, Boutades militaires, P a r i s , Pion, Nourrit et Cie, 1887, iv-275 p . , p . 189. 257 La devise p a r a î t dans tous les numéros de la revue, mais, à p a r t i r d ' a v r i l 1895, e l l e e s t insérée dans un dessin d'A. du Nouy. 258 L'Imprimerie de La Revue Nationale, s i t u é e aux 33-35-37, rue S a i n t Gabriel, à Montréal (même adresse que La Patrie), f a i t p a r a î t r e sa première annonce p u b l i c i t a i r e en août 1895, p . x i i i . Après mars 1896, e l l e s e r a connuesous le nom de " l a compagnie d'imprimerie JacquesCartier" 259 Maison Eusèbe Sénécal et F i l s , imprimeurs et é d i t e u r s , 20, rue S a i n t Vincent, Montréal. 260 Léopold LAMONTAGNE, "Les courants idéologiques dans l a l i t t é r a t u r e canadienne-française du XIXe siècle v J dans " L i t t é r a t u r e et Société canadiennes-franc ai s es1, 2e colloque de la revue Recherches Sociographiques, Québec, Les Presses de l ' U n i v e r s i t é Laval, 1964, p . 101-119, p . 105-106.
81
Chartrand d é s i r e a i n s i que l a revue devienne une amie contemporaine que l ' o n reçoive toujours avec p l a i s i r : Mon cher compatriote, Celui qui t e p a r l e e s t un de tes vieux amis que les hasards et les circonstances de l a v i e avaient j e t é l o i n de son cher Canada et q u i , l e coeur p l e i n de j o i e , r e v i e n t reprendre sa place au milieu des s i e n s , après bien des années d'absence . . . 261 I l s o l l i c i t e la collaboration des hommes p o l i t i q u e s , des chefs
d'institu-
t i o n s d'éducation catholique, des curés de paroisses du Canada e t des Etats-Unis, e t des d i r e c t e u r s d'établissements i n d u s t r i e l s , commerciaux et f i n a n c i e r s .
Les écrivains qui veulent se f a i r e connaître sont instam-
ment p r i é s d'envoyer leurs oeuvres et chaque collaborateur e s t assuré d'une rémunération.
Les réponses sont nombreuses e t Chartrand en i n s è r e
quelques-unes dans le premier numéro de l a revue de f é v r i e r 1895. A i n s i , l e lieutenant-gouverneur de l a province de Québec, l'honorable s i r J . Adolphe Chapleau, l u i é c r i t : Vous entreprenez une tâche qui f a i t honneur à v o t r e courage comme à votre p a t r i o t i s m e , car vous n'ignorez p a s , sans doute, que l a publication d'une revue l i t t é r a i r e n ' e s t pas chose f a c i l e dans un pays où l e nombre des souscripteurs à ces s o r t e s de publications e s t n é c e s s a i rement r e s t r e i n t . Beaucoup d ' a u t r e s avant vous ont t e n t é c e t t e e n t r e p r i s e , avec des r é s u l t a t s plus ou moins heureux, mais j e s a i s que vous êtes armé pour la l u t t e . . . 2 6 2
261
J . - D . CHARTRAND, "Mon cher compatriote", dans La Revue Montréal, v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, p . 3.
Nationale,
262
L e t t r e de J.-Adolphe CHAPLEAU, Hôtel du Gouvernement, Québec, 29 décembre 1894, dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, p . 7-8.
82
Wilfrid Laurier, alors chef de l ' o p p o s i t i o n à Ottawa, l u i envoie son port r a i t accompagné d'une courte l e t t r e et Joseph-Xavier P e r r a u l t
.
, tout comme Félix-Gabriel Marchand
Guillaume-Alphonse Nantel
l u i promet
des r é c i t s de voyages en Europe e t en T e r r e - S a i n t e , et Clêophas Beausoleil se d i t heureux de l e v o i r fonder . . . une revue vraiment nationale. Nul, mieux que vous qui avez porté s i haut et s i loin l'honneur du nom canadien f r a n ç a i s , n ' é t a i t digne d'entreprendre une tâche à l a fois s i ardue et s i honorable. 267 Revue à i n t é r ê t s m u l t i p l e s , l e plan de p r é s e n t a t i o n r e s t e à peu près uniforme dans tous les numéros et chacun contient sensiblement le même bagage d'informations et d'agrément : finance e t commerce, h i s t o i r e , médecine, l i t t é r a t u r e , roman, p o é s i e , chronique de modes, nouvelles i n t e r n a t i o n a l e s , souvent une chanson, parfois une notice nécrologique, parfois des souvenirs militaires.
Pas d ' a r t i c l e s à tendance p o l i t i q u e ou apologétique.
La revue
veut r e s t e r l i b r e .
263
Lettre de Wilfrid LAURIER, Arthabaskaville, 15 j a n v i e r 1895, dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, p . 9.
264
L e t t r e de Félix-Gabriel MARCHAND (alors chef de l ' o p p o s i t i o n à Québec), Assemblée l é g i s l a t i v e , 7 j a n v i e r 1895, dans La Revue Nationale, Montréal, vol. 1. no 1, f é v r i e r 1895, p . 11.
265
L e t t r e de Joseph-Xavier PERRAULT (fondateur en 1887 de la Chambre de Commerce), Montréal, 15 j a n v i e r 1895, dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, p . 14.
266
L e t t r e de Guillaume-Alphonse NANTEL (commissaire des Travaux-publies), Québec, 15 j a n v i e r 1895, dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, p . 10.
267
L e t t r e de Clêophas BEAUSOLEIL (fondateur du Bien Public en 1874 et député de Berthier à Ottawa), Montréal, 22 j a n v i e r 1895, dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, p . 12.
83 Conscient de l'importance de la qualité des articles, Chartrand recherche des signatures et fait appel aux meilleurs écrivains de son temps. Ainsi, confie-t-il les problèmes de santé aux docteurs Severin Lachapelle et William-Haies Hingston, la chronique historique à Benjamin Suite et à André-Napoléon Montpetit, la chronique des finances à Edmond-J. Barbeau et à John Hague, la chronique scientifique à Arthur Dansereau, celle des voyages à Faucher de Saint-Maurice et les études de moeurs à Jos. Germano. Le roman revient à Joseph Marmette, la nouvelle à Joseph Royal, à Adolphe Poisson et à Rémi Tremblay, la poésie à Louis-H. Fréchette et William Chapman, les modes et les mondanités à Françoise (Robertine Barry). Les chroniques d'Arthur Buies sont nombreuses et, tout en riant, elles disent des choses utiles. Chartrand se réserve les affaires internationales. Dans sa "chronique de l'étranger", il analyse la situation politique et militaire de l'Europe, il explique la Triple-Alliance de l'Allemagne, de l'Autriche et de l'Italie et prédit ce que deviendra la Triple-Entente ou l'Entente cordiale entre laErance, la Russie et l'Angleterre : Mais, dira-t-on, la haine traditionnelle du Français et de l'Anglais, et les rivalités irritantes des Russes et des Anglais, qu'en faites-vous donc dans tout ceci ? Je me suis déjà prononcé vingt fois à ce sujet, dans des journaux et des livres. En politique comme en affaires, il n'y a que les intérêts qui priment, les sentiments viennent en dernier lieu ... Si la France, la Russie et l'Angleterre s'unissent, qui osera lever un doigt en Europe sans leur permission ? Elles ont la force et l'argent : avec ces deux puissances, on fait la loi à tous en politique. 268
268
Ch. DES ECORRES, "Chronique de l'étranger", dans La Revue Montréal, vol. 1, no 1, février 1895, p. 87-97, p. 93-94.
Nationale,
84
Crémazie a v a i t déjà exprimé ces i d é e s .
Elles n ' é t a i e n t pas nouvelles
puisque tous les journaux de c e t t e époque en p a r l e n t : quand un pays menace l ' é q u i l i b r e de l'Europe, les a u t r e s , pour se p r o t é g e r , recourent aux a l l i a n c e s .
Depuis t r o i s cents ans qu'en Europe, on joue ce j e u . . . . les a i g l e s ne s'accordent jamais entre eux, tandis q u ' i l e s t s i simple de protéger les moineaux et de les dévorer au besoin . . . 2 6 9
En ce début de 1895, l e vieux continent semble p a i s i b l e , mais Chartrand avise son public de ne pas se f i e r aux apparences, car " l a guerre . . . s u i t de bien près la paix e t e l l e é c l a t e souvent comme un coup de tonnerre • i
A
,.270
dans un c i e l pur" La musique également trouve place dans La Revue Nationale.
Les
tendres romances sont en vogue e t , dans tous les milieux, les chansons d'Ernest Lavigne sont chantées.
Et Chartrand, bien q u ' i l a i t déjà affirmé 271 n ' a v o i r "jamais pu f a i r e un v e r s " , é c r i t les paroles d'une romance intitulée
"Le souvenir" : Te souviens-tu des beaux j o u r s , Madeleine, Où nous a l l i o n s comme deux fiancés Sous les grands b o i s , sur l ' é c o r c e d'un chêne, Graver nos noms l ' u n à l ' a u t r e enlacés.
Puis, au r e t o u r , comme sur mon épaule Ta t ê t e aimait gaiement à se poser, Du grand étang, nous comptions chaque saule En échangeant sous chacun un b a i s e r . 269 270 271
J . - D . CHARTRAND, "Lettres d'Europe, La Triple-Alliance e x t é r i e u r e : France, Angleterre, Russie", dans L'Electeur, Québec, 12e année, no 1, mercredi 15 j u i l l e t 1891, p . 1. Ch. DES ECORRES, "Chronique de l ' é t r a n g e r " , dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, p . 97. Voir p . 46, n o t e l 4 3 .
85
Refrain
:
L'arbre grandit . . . La f e u i l l e pousse Et l ' é c o r c e garde toujours Nos deux noms enlacés de mousse En souvenir de nos amours ! 272 Dédié à madame J . - D . C . . . , musicienne, elle-même auteur de l a mélodie musicale, l e tout e s t discrètement signé d'un La biographie i n t é r e s s e Chartrand.
X... Sous le t i t r e "Les d i s p a r u s " ,
i l é c r i t p l u s i e u r s notices nécrologiques dont c e l l e s de s i r John Thompson, de l'honorable Honoré Mercier, de l'honorable Joseph Tassé, du docteur E v a r i s t e Duquet, du Père Hector Marois, o . m . i . , de monsieur P i e r r e Deguire, p . s . s . , de Pierre-Godefroy L a v i o l e t t e , de Joseph Marmette, du chanoine 273 Louis-Edmond Moreau et du juge Dennis Barry . . . Désireuse d ' o f f r i r un f e u i l l e t o n à ses l e c t e u r s , La Revue i n v i t e Joseph Marmette à p u b l i e r , par t r a n c h e s , diennes q u ' i l e s t en t r a i n d ' é c r i r e : A travers
Nationale
l e roman de moeurs canala vie
274
.
Marmette et
Chartrand se rencontrent à Ottawa, le 28 j a n v i e r 1895, pour signer le contrat :
272
"Le souvenir", chanson, dans La Revue Nationale, no 13, février 1896, p. 89-91.
273
Voir index des sujets de La Revue Nationale3
274
a) Joseph MARMETTE, A travers la vie3 diennes, dans La Revue Nationale, vol. vol. vol. vol. vol. vol.
1, 1, 1, 1, 1, 2,
no no no no no no
1, 2, 3, 4, 5, 7,
février mars avril mai juin août
1895, 1895, 1895, 1895, 1895, 1895,
b) Roger LE MOINE, Joseph Marmette,
Montréal, vol. 3,
p. 221.
grand roman de moeurs canaMontréal :
p. p. p. p. p. p.
70- 86. 161-180. 271-290. 372-393. 467-475. 25- 37.
sa vie,
son oeuvre,
suivi de
A travers la vie, Québec, Les Presses de l'Université Laval, Vie des lettres canadiennes, 5, 1968, 251 p., p. 135-227.
86 Il est convenu, entre M. Joseph Marmette, résidant à Ottawa, P.Q., d'une part, et M. le capitaine J.-D. Chartrand, directeur de La Revue Nationale, résidant à Montréal, P.Q., d'autre part, de ce qui suit : M. Joseph Marmette cède au dit capitaine J.-D. Chartrand le droit de reproduction dans la dite Revue Nationale, d'un roman canadien intitulé: A travers la vie; le dit auteur, Joseph Marmette, se réservant le droit de propriété absolue du susdit roman une fois qu'il aura été publié dans la revue sus-mentionnée. M. Joseph Marmette s'engage à ce que le dit roman forme la matière d'un volume d'au moins 350 pages, grandeur in-18, (format employé par Charpentier ou Calmann-Lévy pour les romans parisiens) et promet de fournir régulièrement à la dite revue la matière de quinze à vingt pages, au moins, de son format, par mois, jusqu'à entière publication du dit roman. De son côté, M. le capitaine J.-D. Chartrand promet payer au dit Joseph Marmette, pour prix d'achat du droit de reproduction du dit roman A travers la vie, dans la Revue Nationale, la somme de trois cents dollars, courant, payable comme suit : cent dollars immédiatement après l'apparition du premier feuilleton du dit roman dans le premier numéro de la dite revue; cent autres dollars le premier jour de mai prochain, et les cent derniers dollars sur la livraison du manuscrit du dernier feuilleton contenant la fin du dit roman. M. le capitaine J.-D. Chartrand s'engage, en outre, à faire parvenir à M. Joseph Marmette une revise, bien corrigée, de chacun des feuilletons du dit roman et à envoyer à M. Marmette quatre exemplaires de chacun des numéros de sa revue, tant que le dit roman A travers la vie y paraîtra. En foi de quoi, les parties ont signé. Témoins : Jos. Ferréol Dionne Arthur Taché
Joseph Marmette -" D - Cha^trand
J
Malheureusement, le roman demeure inachevé, car Marmette décède le 7 mai 1895.
Fréchette est alors chargé d'ajouter un épilogue qui comprend, en
outre, quelques renseignements sur Marmette et ses amis
275
La Revue
Nationale,
275
Montréal, vol. 2, no 7, août 1895, p. 25-37.
87
Pour remplacer ce feuilleton, Chartrand publie le roman sentimental de 276
Léon de Tinseau, Plus fort
que la haine
, roman plus acceptable à l'époque ».277 que les romans r é a l i s t e s , diffusés au Québec depuis p l u s i e u r s années déjà 278 Chartrand a c c u e i l l e aussi dans sa revue un a r t i c l e de Hector Garneau intit u l é "Les Canadiens français et leur l i t t é r a t u r e " , qui est une analyse de l'oeuvre de V i r g i l e Rossel, professeur à Lausanne : Histoire
de la
littérature
279 française
hors de France
.
Très sympathique à tous les écrivains canadiens-
f r a n ç a i s , l e c r i t i q u e l i t t é r a i r e Rossel n ' e n déduit pas moins que " l e journal e s t l e pain quotidien l i t t é r a i r e , au Canada".
I l ajoute : "Soyez unis
...
Les minorités ne sont f o r t e s que par là . . .
Cessez vos mesquines q u e r e l l e s 280 e t vos j a l o u s i e s f r a t r i c i d e s . Vous ne triompherez que par la concorde" De semblables conseils sont prodigués à l ' o c c a s i o n de l ' i n a u g u r a t i o n
de la s t a t u e du fondateur et premier gouverneur de Montréal, Paul Chomedey de Maisonneuve, sur la Place d'Armes, à Montréal, à l a q u e l l e a s s i s t e n t l ' h o n o r a b l e M. Chapleau, lieutenant-gouverneur du Québec, l'abbé Frédéric-Louis Colin, supérieur du Séminaire de Saint-Sulpice, l e docteur Hingston, l e juge Siméon Pagnuelo, l e consul général de France Kleczkowski, et l e maire de Montréal, Octave Villeneuve.
Chartrand connaît bien l e sculpteur Louis-Philippe Hébert
e t , dans La Revue Nationale,
i l d i r a : "La s t a t u e de Maisonneuve e s t incontes-
tablement une oeuvre d ' a r t des plus p a r f a i t e s 276 277 278 279 280 281
..."
281
Léon de TINSEAU, Plus fort que la haine, P a r i s , Calmann-Lévy, 1891, 333 p . Commence à p a r a î t r e dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 3 , no 14, mars 1896, p . 176-194. Cf. "Préface" des Exploits d'Iberville d'Edmond ROUSSEAU, Québec, C.Darveau, 1888, xi-255 p . , p . v i i i . Aussi, "Introduction" de High Towers de Thomas B. COSTAIN, Garden City, N.-Y., Doubleday S Co. I n c . , 1949, v i i i - 3 7 1 p . Hector GARNEAU, "Les Canadiens français e t leur l i t t é r a t u r e " , dans La Revue Nationale, Montréal, vol. 2, no 7, août 1895, p . 10-18. Hector GARNEAU, avocat, est l e p e t i t - f i l s de l ' h i s t o r i e n Francois-Xavier Garne V i r g i l e ROSSEL, Histoire de la littérature française hors de France, P a r i s , A. Schlachter, 1895, xv-531 p . I d . , p . 18. J.-D. CHARTRAND, "Maisonneuve", dans La Revue Nationale, no 7, août 1895, p. 38-43.
Montréal, vol. 2,
88
Mais, s i e l l e ne p r o c u r a i t quelques moments de l e c t u r e s légères e t amusantes, l a revue ne s e r a i t pas de Chartrand : " . . . n o t r e revue, 282 quoique s é r i e u s e et grave de c a r a c t è r e , saura parfois se d é r i d e r et r i r e " 283 Voilà pourquoi i l recourt aux services d'Arthur Buies en qui i l reconn a î t "un des hommes les plus s é d u i s a n t s , i n t e l l e c t u e l l e m e n t , de notre h i s toire littéraire"
284
.
Dans une l e t t r e , Buies l u i é c r i t :
Je s a i s bien que vous, au moins, vous ne commettrez pas la b a n a l i t é assommante de m'appeler " l ' u n de nos plus s p i r i t u e l s chroniqueurs". Voilà plus de vingt ans que l ' o n m'écrase avec c e t t e p l a t i t u d e . . . Dites à madame Chartrand que nous allons f a i r e de La Revue Nationale une revue essentiellement canadienne tout en é t a n t f r a n ç a i s e , deux conditions qui ne s ' e x c l u e n t p a s , quoiqu'on l ' a i t cru bien à t o r t j u s q u ' à présent et quoiqu'on a i t tout f a i t pour en a r r i v e r là . . . Ce que nous voulons, c ' e s t de vaincre les entraves i n u t i l e s apportées à n o t r e essor, c ' e s t d'alimenter les goûts d'une c l a s s e d ' é l i t e , encore r e s t r e i n t e , s i l ' o n veut, mais qui augmente tous les j o u r s , c ' e s t de donner des productions réellement authentiques, chose presque inouïe, c ' e s t enfin d ' a r r i v e r par l ' e f f o r t i n t e l l e c t u e l , par l ' é t u d e v é r i t a b l e et l e t r a v a i l s i n c è r e , à p r é s e n t e r aux l e c teurs de tous les pays, quels q u ' i l s s o i e n t , où on l i t le f r a n ç a i s , autre chose que les s u j e t s a n t é d i l u v i e n s , les commérages dilués et les p u é r i l i t é s qui font la pâture o r d i n a i r e de nos publications en dehors des a r t i c l e s empruntés, et de ceux que l ' o n b â t i t avec ceux-ci. J e commence à avoir une s é r i e u s e confiance en votre oeuvre. Continuez . . . Si nous pouvons enfin avoir une revue f a i t e par des Canadiens, qui n ' a i e n t pas en même temps vingt-cinq pour cent d ' I r o q u o i s , ce s e r a un succès inouï et l ' o n en p a r l e r a sous l e chaume bien longtemps, même quand i l n'y aura plus de chaume . . . 2 8 5
282 J . - D . CHARTRAND, "Principes généraux", dans La Revue Nationale, v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, p . 1.
Montréal,
283 Arthur BUIES (1840-1901), seul é c r i v a i n québécois ayant vécu de sa plume au XIXe s i è c l e . 284
Jean-ETHIER-BLAIS, Signets 1967, 247 p . , p . 69.
II,
Ottawa, Le Cercle du Livre de France Ltêe,
285 Arthur BUIES, "Chronique", dans La Revue Nationale, no 8, septembre 1895, p . 174-179, p . 178-179.
Montréal, v o l . 2,
89 Sans t a r d e r . Chartrand e n r e g i s t r e ses d r o i t s d'auteur au ministère de 986
l ' A g r i c u l t u r e , à Ottawa
.
Revue mensuelle, La Revue Nationale,
soi-
gneusement présentée dans un format p r a t i q u e , i n - 6 , sur un papier d'exc e l l e n t e q u a l i t é , avec un choix de gros caractères d'imprimerie pour se c o n c i l i e r les abonnés de tout âge, agréablement i l l u s t r é e , semble bien é q u i l i b r é e grâce à l a grande v a r i é t é des collaborateurs et des s u j e t s traités.
Nonobstant l e coût de l a reproduction, La Revue Nationale
a
pour p r i n c i p e de présenter l a photographie de tous ses collaborateurs en publiant leur premier é c r i t .
De p l u s , e l l e demande leur p o r t r a i t à
tous les curés - Quéry Frères s'annonce comme photographes a t t i t r é s du clergé -
avec photographies d ' é g l i s e s , de c o l l è g e s , de couvents, m a i s . . .
e l l e n'en r e ç o i t aucun.
L'adresse de la revue e s t clairement indiquée :
s i l'on veut s ' y abonner, on l e peut.
La t a b l e des m a t i è r e s , bien en
vue sur l a première page de l a couverture, permet une consultation r a p i d e . La pagination e s t continue d'un numéro à l ' a u t r e , à l ' i n t é r i e u r d'un même volume, f a c i l i t a n t les recherches et les références : p e t i t s d é t a i l s , c e r t e s , mais de grande importance pour l e chercheur et pour le b i b l i o p h i l e , et qui r é v è l e n t le sens p r a t i q u e du d i r e c t e u r de la revue et sa compréhension du f a i t de l ' é d i t i o n . Bien q u ' i l a i t de nombreux amis dans les milieux p o l i t i q u e s , Chartrand ne r e ç o i t aucune aide f i n a n c i è r e , la province n'ayant pas l ' h a b i t u d e de subventionner l e s e n t r e p r i s e s de ce genre.
En j a n v i e r 1896,
l e chanoine Victor-Alphonse Huar-d é c r i t dans Le Naturaliste 286
Canadien :
Ministère de l ' A g r i c u l t u r e , Ottawa, r e g i s t r e des d r o i t s d ' a u t e u r , f o l i o 7770, no 30, 14 f é v r i e r 1895.
90 La vie est dure, en ce pays, aux publications l i t t é r a i r e s ou s c i e n t i f i q u e s . Que de tombes i l y a dans notre nécropole i n t e l l e c t u e l l e ! La province de Québec, qui a vu t a n t de fondations de revues l i t t é r a i r e s , n ' e n compte plus que deux qui se maintiennent - de grand m é r i t e , par exemple - La Revue Canadienne et La Revue Nationale; et encore c e l l e - c i est toute jeune e t nous ne savons j u s qu'à quel point son existence e s t assurée. Ces deux pub l i c a t i o n s s u f f i s e n t aux exigences a c t u e l l e s . Elles font honneur aux Français du Canada et i l faut souhaiter q u ' e l l e s v i v e n t . 287 Monseigneur Huard p a r l e en connaissance de cause, c a r , s i Le
Naturaliste
Canadien a survécu, c ' e s t bien grâce à cet e c c l é s i a s t i q u e q u i , pendant nombre d'années, a payé régulièrement, à même ses revenus personnels, les d é f i c i t s de la p u b l i c a t i o n , comme a v a i t f a i t d ' a i l l e u r s avant l u i monseigneur Provancher. Au cours de ses quatorze mois d ' e x i s t e n c e , La Revue Nationale 288 a c c u e i l l e soixante-douze collaborateurs . E l l e p u b l i e deux cent sept articles, vingt-trois biographies et une douzaine de chansons avec accompagnement au piano.
Elle est ornementée de plus de cent trente portraits
et de cent quatre-vingt-cinq dessins exécutés par six artistes
289
En tant que directeur de revue, on prend Chartrand pour un grand financier et l'avocat Philippe Masson, de Québec, sollicite de lui un emploi :
287
Abbé Victor-Alphonse HUARD, "Notre oeuvre", dans Le Naturaliste Canadien, Chicoutimi, vol. 23, no 1, janvier 1896, p. 1.
288
Voir liste des collaborateurs, p. 202, et INDEX, p. 203-218.
289
Voir liste des dessinateurs, p. 234.
91 Monsieur le Chevalier de la Légion d'honneur, Je vois par les journaux votre p r o j e t de fondation et quasi le programme de La Revue Nationale. Le plan m'en p a r a î t n e t , r é a l i s a b l e , a l l é c h a n t en promesses, appelé à une exécution féconde en r é s u l t a t s . Permettez-moi de vous f é l i c i t e r . Le besoin se f a i t s e n t i r d'une revue poursuivant un programme aussi é c l e c t i q u e que c e l u i que vous annoncez. Et moi, ne p o u r r a i s - j e vous ê t r e u t i l e ? Ou p l u t ô t , ne pourriez-vous vous-même m'être u t i l e en me procurant un emploi que j e cherche et que j e s o l l i c i t e depuis bien longtemps ? Je suis actuellement l ' u n des collaborateurs de La Croix du Canada ... S ' i l vous é t a i t impossible de m'employer dans vos bureaux, vous pourriez p e u t - ê t r e me confier la propagande de v o t r e revue . . . Mais dites-moi à quelles conditions et quelle s e r a i t l a rémunération. Votre t r è s humble, 2qn Philippe Masson, avocat. Une a u t r e l e t t r e aussi l u i parvient de monsieur Ducharme, consul général de France au Canada : Capitaine, Permettez-moi de vous recommander monsieur P i t a c h e , ancien capitaine d ' a r t i l l e r i e de Marine. Si vous pouviez, de concert avec l'honorable M. Royal, f a i r e quelque chose pour ce Français en l'occupant dans votre nouvelle revue, j e c r o i s q u ' i l p o u r r a i t vous rendre s e r v i c e , s o i t aux é c r i t u r e s , s o i t à la comptabilité . . . 291
Mais Chartrand, s e m b l e - t - i l , cumule tous les emplois et t r a v a i l l e jour et n u i t : correspondance m u l t i p l e , courses après c e l u i - c i , démarches auprès de c e l u i - l à , r e t a r d s dans l a réception des manuscrits, coquilles mortelles dans c e r t a i n s numéros . . .
En octobre 1895, i l signe une " F a n t a i s i e " dans
l a q u e l l e i l d é c r i t l e s t r i b u l a t i o n s d'un d i r e c t e u r de revue qui se sent "mourir de t r i s t e s s e " : 290
L e t t r e é c r i t e sur c a r t e p o s t a l e de l ' a v o c a t Philippe Masson, 85, rue Richardson, Québec, 18 j a n v i e r 1895.
291
L e t t r e de M. Ducharme, Montréal, 13 septembre 1895.
92 Ah ! j e l ' a i voulu envers et contre t o u s ; t a n t p i s pour moi, m'y v o i l à maintenant plongé jusqu'aux o r e i l l e s , me débattant comme un beau diable pour ne pas ê t r e asphyxié par les t r a c a s sans f i n , les ennuis invraisemblables que m'apporte l a s i t u a t i o n enviée de d i r e c t e u r de La Revue Nationale ... J ' a i créé et mis au monde l ' e n f a n t . . . Plaignez mes tourments et oyez mes malheurs ! 292 Et s i , par hasard, i l e s s a i e de se reposer l a n u i t , i l tombe . . . dans un sommeil capricieux où les annonces, le p r o t e , le caractère d'imprimerie, les manuscrits, l ' e n c r e , dansent une sarabande étourdissante avec - et de première q u a l i t é chasse à l'abonné payant. 293 I l semble que La Revue Nationale
a i t eu cinq ou s i x cents abonnés, autant 294 à Montréal qu'en dehors de Montréal , mais beaucoup oubliant de payer leur cotisation.
De sorte que, en janvier 1896, alors que le Canada est
en pleine prospérité et qu'on accueille force émigrants dans l'Ouest, Chartrand insère dans sa revue cet "Avis aux lecteurs" :
Ceux qui recevront ce numéro et qui sont déjà abonnés sont priés de vouloir bien renouveler leur abonnement le plus tôt possible. Ceux qui ne sont pas abonnés voudront bien nous retourner ce numéro, s'ils ne désirent pas souscrire à La Revue Nationale. 295
292 293 294 295
J.-D. CHARTRAND, "Le directeur de revue, Fantaisie", dans La Revue Nationale, Montréal, vol. 2, no 9, octobre 1895, p. 260-265. Ibid. Voir la liste des abonnés hors de Montréal, p.237-245. "Avis aux lecteurs" sur demi-feuille insérée dans La Revue Nationale, Montréal, vol. 2, no 12, janvier 1896, avant la page 585.
93 Hélas ! les abonnés de La Revue Nationale l e renouvellement de leur abonnement.
ne s'empressent pas de payer
Cette indifférence de la popula-
t i o n à l ' é g a r d de l a revue place Chartrand dans une s i t u a t i o n gênante et i n t e n a b l e .
I l r é a l i s e q u ' i l f a i t face à un public r e s t r e i n t ,
e t que c e t t e expérience ne peut se prolonger davantage.
apathique
I l ne faut pas
oublier non plus qu'à c e t t e époque un cinquième de la population é t a i t illettré.
La Revue Nationale
ne vécut donc que "ce que vivent les r o s e s ,
l ' e s p a c e . . . " de t r o i s volumes, à raison de deux volumes par année, quat o r z e numéros, de f é v r i e r 1895 à mars 1896, t o t a l i s a n t mille quatre cent • * 296 quatre-vingt-une pages "Journal trop beau pour l'époque"
297
, La Revue Nationale
se vend
vingt-cinq sous pièce et l'abonnement à douze numéros par année est de trois dollars.
Alors qu'en décembre 1895, e l l e est en t r a i n de sombrer,
paradoxalement La Revue Canadienne f a i t p a r a î t r e cet avis à ses l e c t e u r s :
296
La Revue Nationale, pages :
Montréal, i n - 6 , f é v r i e r 1895 - mars 1896, 1,481
v o l . 1, nos 1- 6, f é v r i e r 1895 - j u i l l e t 1895, 670 p . v o l . 2, nos 7-12, août 1895 - janvier 1896, 609 p . v o l . 3, nos 13-14, f é v r i e r 1896 - mars 1896, 202 p . La Revue Nationale se trouve au Canada à l a Bibliothèque de l'Univ e r s i t é d'Ottawa et à c e l l e de l ' U n i v e r s i t é de Toronto, à l a B i b l i o thèque Nationale du Canada à Ottawa, à la Bibliothèque municipale de Montréal, s a l l e Gagnon, et au Collège m i l i t a i r e de Saint-Jean (Que.). 297
Dixit Gaston Chartrand, f i l s du c a p i t a i n e J . - D . Chartrand, 13 j a n v i e r 1968.
94
L'encouragement que nous avons r e ç u du p u b l i c . . . nous met en mesure de r é d u i r e l e p r i x de l'abonnement de $2.50 à $2.00 à p a r t i r du p r e m i e r j a n v i e r p r o c h a i n . Nous espérons que nos abonnés nous en s a u r o n t g r é e t s e f e r o n t a g e n t s v o l o n t a i r e s de propagande pour d o u b l e r n o t r e l i s t e d'abonnés dans l e c o u r a n t de l ' a n n é e , nous p e r m e t t a n t , p a r l à , de f a i r e de n o u v e l l e s r é d u c t i o n s . 2 9 8
Dans un t e l c o n t e x t e ,
l a c o n c u r r e n c e e s t d ' a u t a n t p l u s i m p o s s i b l e que
l e s i n t e l l e c t u e l s s e f o n t de l a l i t t é r a t u r e e t du r ô l e de l ' i m p r i m é une i d é e que La Revue
Canadienne
a c o n t r i b u é à former.
t e u r s , n u l a r t ne d o i t ê t r e g r a t u i t . propose
Pour s e s
collabora-
Et a l o r s que La Revue Nationale
se
"de former une b i b l i o t h è q u e i n t é r e s s a n t e qui a u r a s a p l a c e dans
toutes les familles"
299
, La Revue Canadienne
travaille
- e t c e l a d u r e c i n q u a n t e - h u i t a n s , de 1864 à 1922
-
exclusivement à l'alliance
L e t t r e s e t de l a R e l i g i o n " e t à l a défense des " p r é c e p t e s
"des
fondamentaux
q u i , s u i v a n t l ' e n s e i g n e m e n t i n f a i l l i b l e de l ' E g l i s e C a t h o l i q u e ,
forment
l e s a s s i s e s de t o u t o r d r e s o c i a l " Ces o r i e n t a t i o n s d i f f é r e n t e s d é t e r m i n e n t l e c h o i x des s u j e t s . Sous l a d i r e c t i o n d'Alphonse L e c l a i r e
301
, La Revue Canadienne
p u b l i e en
1894 un grand nombre d ' a r t i c l e s s u r des s u j e t s r e l i g i e u x : "Le sommeil de l ' E n f a n t - J é s u s ,
Le C a l v a i r e , Les C l o c h e s , Guérison d ' u n e n f a n t à l a
Bonne S a i n t e - A n n e - d e - B e a u p r é , L u c i f é r i a n i s m e en Canada, Les N a z a r é e n s ,
298 299 300 301
"Avis vol. "Note no 1,
aux l e c t e u r s " , dans La Revue Canadienne, M o n t r é a l , Beauchemin, 3 1 , no 12, décembre 1895, p . 7 6 1 . de l a d i r e c t i o n " , dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 1, f é v r i e r 1895, p . i i i .
" P r o s p e c t u s " , dans La Revue Canadienne3 M o n t r é a l , v o l . 1, no 1, j a n v i e r 1864, p . 5 . Alphonse LECLAIRE ( 1 8 4 4 - 1 9 3 2 ) , . d i r e c t e u r de La Revue Canadienne3 a u t e u r de Saint-Laurent descriptif', historique et légendaire (1904).
95
La f l e u r de Marie", e t , en 1895, "Bethléem, Entrée de Jésus à Jérusalem, Rome e t Jérusalem, Saint-Thomas-d'Aquin, L'Ave Maria à Venise, La Congrégation de Sainte-Croix en Canada, Les Dames du Sacré-Coeur, La S a i n t e Cécile, Sainte-Monique et Saint-Augustin, A l a Vierge . . . "
Encore La
Revue Canadienne c o n t i e n t - e l l e des a r t i c l e s sur d i f f é r e n t s s u j e t s , des photographies d ' é g l i s e s et surtout d'abondantes i l l u s t r a t i o n s Reconnue comme de la bonne presse
édifiantes.
et vouée entièrement aux i n t é r ê t s catho-
l i q u e s , e l l e e s t admise dans toutes les communautés r e l i g i e u s e s .
Il
semble cependant qu'après 1895, e l l e améliore quelque peu sa p r é s e n t a t i o n dans l e sens de La Revue Nationale
: meilleure q u a l i t é de p a p i e r , plus
grand nombre d ' i l l u s t r a t i o n s d ' i n t é r ê t général et non seulement r e l i g i e u x , parfois des chansons, mais jamais de mondanités.
En 1907, monseigneur
Paul Bruchési, archevêque de Montréal, en devient p r o p r i é t a i r e . c ô t é , La Revue Nationale
ne donne pas dans l a r e l i g i o s i t é .
De son
E l l e offre
p l u t ô t un choix de chroniques qui reviennent de manière r é g u l i è r e dans tous les numéros, avec des a r t i c l e s d ' a c t u a l i t é e t la p l u p a r t du temps inédits. Dans La Revue Nationale,
i l n ' e s t question de r e l i g i o n q u ' i n c i 302
demment dans l e cours de certaines nouvelles
303 ou de c e r t a i n e s poésies
302
a) P i e r r e BEDARD, " A r t i s t e et p è r e " , dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 2, no 12, janvier 1896, p . 509-516. b) HERMANCE, (Hermine LANCTOT), "Autour du berceau de J é s u s " , dans La Revue Nationale, Montréal, vol. 2, no 12, j a n v i e r 1896, p . 489-498. c) J u l e s LANOS, "Venite adoremus", dans La Revue Nationale, Montréal, v o l . 2, no 12, j a n v i e r 1896, p . 551-557.
303
a) Ephrem CHOUINARD, "Le s o i r de l a Toussaint", dans La Revue Nationale, Montréal, vol. 2, no 10, novembre 1895, p . 364-366. b) Louis-H. FRECHETTE, "A ma p e t i t e Louise, l e jour de sa première communion", dans La Revue Nationale, v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, p . 40-42. c) O.L.H., "Le givre et l a p e t i t e communiante", dans La Revue Nationale, v o l . 2, no 12, j a n v i e r 1896, p . 535-537.
96 Chartrand n'est pas du tout anticlérical : il invite le Père François Gohiet, o.m.i. à collaborer
, ainsi que le Père H. Lacoste, o.m.i.,
professeur de théologie à l'Université Laval
305
^ . Il rédige lui-même 306
l e s n o t i c e s n é c r o l o g i q u e s du Père Hector M a r o i s , o . m . i . , de monsieur 307 P i e r r e D e g u i r e , p . s . s . , curé de l ' é g l i s e Notre-Dame , e t du chanoine Louis-Edmond Moreau militaire,
308
.
Lorsque p a r u t Saint-Maixent,
Souvenirs
d'école
en 1888, monsieur A r i s t e , c r i t i q u e au j o u r n a l L'Etendard,
de
M o n t r é a l , r e p r o c h e à C h a r t r a n d de n ' y a v o i r p o i n t p a r l é de Dieu e t q u e , pour c e t t e r a i s o n , son l i v r e e s t incomplet d ' e s p r i t , r e c o n n a î t a v o i r eu t o r t que beaucoup de f u t u r s o f f i c i e r s
309
.
C h a r t r a n d , en homme
: i l l u i a u r a i t é t é s i f a c i l e de d i r e a l l a i e n t à l a messe l e dimanche, commu-
n i a i e n t même e t p r o f e s s a i e n t un s a i n t r e s p e c t pour l e s choses s a i n t e s , mais i l a u r a i t pu manquer au r e s p e c t q u ' i l d e v a i t aux choses s a i n t e s en l e s mêlant à de modestes s o u v e n i r s d ' é c o l e m i l i t a i r e . . .
304
Et dans une
F r a n ç o i s GOHIET, o . m . i . , " P a s t e u r , l ' a p ô t r e e t l e sauveur de l a v i e " , dans La Revue Nationale, M o n t r é a l , v o l . 3 , no 1, f é v r i e r 1896, p . 1-11. La s u i t e : v o l . 3 , no 2 , mars 1896, p . 99-109.
305
H. LACOSTE, "Jeanne d ' A r c : l a v o c a t i o n " , dans La Revue Nationale, M o n t r é a l , v o l . 2, no 9, o c t o b r e 1895, p . 193-201. La s u i t e : "Jeanne d ' a r c : l e t r i o m p h e " , v o l . 2 , no 10, novembre 1895, p . 298-307.
306
X . . . , "Les d i s p a r u s , Le P è r e Hector M a r o i s , o . m . i . " , dans La Revue Nationale, M o n t r é a l , v o l . 1, no 3 , a v r i l 1895, p . 327.
307
X . . . , "Les d i s p a r u s , M. P i e r r e D e g u i r e , p . s . s . " , dans La Revue nale, M o n t r é a l , v o l . 1, no 3 , a v r i l 1895, p . 328-329.
308
X . . . "Les d i s p a r u s , Le chanoine L . - E . Moreau", dans La Revue M o n t r é a l , v o l . 1, no 5 , j u i n 1895, p . 544-545.
309
L e t t r e de M. A r i s t e , dans L'Etendard,
M o n t r é a l , o c t o b r e 1889.
NatioNationale,
97 l e t t r e à James S. B r i e r l y
, du journal The Herald, de Montréal, qui
émettait des doutes sur l a ferveur de ses sentiments r e l i g i e u x , Chartrand déclare : "I am not a b i g o t , but I am a simple Catholic who does his r e l i g i o u s duties without any o s t e n t a t i o n . . . "
311
.
La franc-maçonnerie
non plus ne l ' a jamais particulièrement inquiété e t i l n ' a jamais reproché à qui que ce s o i t , dans aucun de ses é c r i t s , d'en f a i r e p a r t i e . p a r l e jamais.
I l n'en
I l ne se s e r t pas du journalisme pour prêcher, ni pour
condamner l e roman comme genre pernicieux : au c o n t r a i r e , sa bibliothèque en r e c e l a i t quelques-uns, de Victor Hugo e t d'Alexandre Dumas p è r e , à l ' i n d e x à l'époque. Donc, en matières r e l i g i e u s e s , Chartrand r e s t e sur ses gardes : Depuis plus de vingt ans que j e t i e n s une plume, j e me suis soigneusement abstenu d'aborder les questions de communauté et de clergé . . . C ' e s t une guerre de snobisme dont j e me t i e n s éloigné . . . 3 1 2 I l é v i t e donc de se mêler aux querelles p o l i t i c o - r e l i g i e u s e s de l a province de Québec et i l est toujours demeuré en marge de c e t t e s o c i é t é qui t o u r n a i t autour de l'abbé Henri-Raymond Casgrain. mence : "Je crains les polémiques comme le feu.
I l affirme avec véhéJ e les fuis comme la
3l 3
peste"
.
La sagesse, l e jugement et la tolérance sont des q u a l i t é s
310 James S. BRIERLY e s t l ' a c t i o n n a i r e le plus important de l a compagnie The Herald (Cf. André BEAULIEU et Jean HAMELIN, Les journaux du Québec de 1764 à 1964, Québec, Les Presses de l ' U n i v e r s i t é Laval, Cahiers de l ' I n s t i t u t d ' H i s t o i r e , 6, 1965, 331 p . , "The Herald", p . 99-100, nos 838-839). 311
Lettre de J.-D. Chartrand à James S. Brierly, Montréal, May 10, 1901.
312 J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, no 232, mercredi 27 novembre 1901, p. 4. 313 J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, no 34, vendredi 4 avril 1902, p. 4.
Montréal, 23e année, Montréal, 24e année,
98 qui se c u l t i v e n t et Chartrand n ' o u b l i e pas " . . . à la plume, la prudence". s'imposait.
l a devise de sa revue :
Face à un public c a t h o l i q u e , l a prudence
P e u t - ê t r e a u s s i , en adoptant c e t t e a t t i t u d e détachée, n ' a - t - i l
pas voulu exprimer ses v é r i t a b l e s convictions.
D'autant plus que les ou-
vrages q u ' i l a publiés en Europe sur des sujets m i l i t a i r e s , bien a c c u e i l l i s en France pour ê t r e un t a n t i n e t frondeurs, ont é t é assez mal reçus Canada 314 .
au
L'honorable Mercier qui avait promis que son gouvernement en
a c h è t e r a i t , se l a i s s a dissuader de ce p r o j e t par le c l e r g é . appert donc que l a d i s p a r i t i o n de La Revue Nationale
Ainsi, i l
compromet l ' e s s o r de
la l i t t é r a t u r e au Canada, car l ' i d é o l o g i e ultramontaine e x i g e a i t que la l i t t é r a t u r e se mette au service de l ' é g l i s e . De même, en matière de p o l i t i q u e , Chartrand se garde de montrer des préférences.
I l se l i e d'amitié avec des p a r t i s a n s de l ' u n et
l'autre
des clans p o l i t i q u e s québécois, sans se préoccuper de leur allégeance. I l s en changeraient que cela n ' a l t é r e r a i t en r i e n l ' a m i t i é q u ' i l leur p o r t e . I l connaît l'atmosphère des assemblées é l e c t o r a l e s du Québec, les ayant observées dans l a maison de son père e t sur l e perron de l ' é g l i s e quand i l é t a i t enfant.
Mais, ayant q u i t t é l e Canada à l ' â g e de s e i z e ans et n ' y
é t a n t revenu que l e temps de préparer ses c e r t i f i c a t s à l ' é c o l e d ' i n s t r u c t i o n m i l i t a i r e de Montréal, i l ne s ' e s t jamais l a i s s é prendre dans aucun engrenage p o l i t i q u e .
314
En dépit de demandes r é i t é r é e s à Fabre, à T a r t e , à Mercier e t à Chapleau, l e gouvernement du Québec se f i t t i r e r l ' o r e i l l e pour acheter ses ouvrages. Et Chartrand s ' a d r e s s a bien vainement à monseigneur Fabre.
99 Tout au plus peut-on d i r e que sa pensée l i b é r a l e n ' e s t pas figée : e l l e évolue.
Tantôt i l adopte le nationalisme canadien-français,
rejoignant René Lévesque par-dessus le temps et par-dessus t r o i s générations, lorsqu'il écrit : Le Canada est aux Canadiens français avant t o u t , car i l s y ont été les premiers possesseurs du sol . . . Nous avons l u t t é les armes à l a main, nous l u t t o n s maintenant sur l e t e r r a i n pacifique. L'avenir e s t à nous ! 315 Tantôt i l est p a n - n a t i o n a l i s t e comme le fut Wilfrid Laurier et comme l ' e s t E l l i o t t Trudeau.
Quand s i r Wilfrid favorise l ' e n v o i de contin-
gents au Transvaal, en 1899, Chartrand offre ses s e r v i c e s . f a i t pas de ces idéologies p o l i t i q u e s l ' o b j e t de sa v i e . séjour en France, i l se d i t républicain autant p o l i t i c i e n .
Mais i l ne Pendant son
, mais i l n ' e n est pas pour
I l e s t soldat et écrivain avant t o u t .
Et s ' i l
est
l i b é r a l , i l se l a i s s e guider plus par son bon sens que par l ' e s p r i t de parti.
De p l u s , comme i l e s t extrêmement t o l é r a n t — à une époque où
l ' o n ne l ' e s t pas
— i l respecte les idées d ' a u t r u i .
Aussi, a c c u e i l l e -
t - i l dans sa revue tout c o l l a b o r a t e u r , de quelque n a t i o n a l i t é ou r e l i g i o n q u ' i l s o i t et sans se préoccuper de ses appartenances p o l i t i q u e s , pourvu q u ' i l a i t quelque chose à d i r e : Benjamin S u i t e , Faucher de Saint-Maurice, Arthur Buies, Robertine Barry, Edmond Barbeau, Martial Chevalier, John Hague, Rémi Tremblay.
Venant pour l a plupart de milieux d i f f é r e n t s ,
se côtoient pour l a première fois dans les pages de La Revue 315
ils
Nationale.
Ch. DES ECORRES, "Le Canada en France", dans Le Canada-Français, vol.III, Québec, L . - J . Demers, mai 1890, p . 651-658, p . 657-658. 316 Ch. DES ECORRES, "Causerie (France, 7 f é v r i e r 1890)", dans La Patrie, Montréal, l i e année, no 301, jeudi 20 f é v r i e r 1890, p . 1.
100
Dans l e domaine de l a l i t t é r a t u r e , C h a r t r a n d l i t t o u t ce q u i s e p u b l i e : i l f é l i c i t e l e s é c r i v a i n s l o r s q u ' i l en a l a chance e t i l l e s v i t e t r è s c o r d i a l e m e n t à l u i envoyer des a r t i c l e s pour s a r e v u e . ne p o r t e pas de jugements de v a l e u r s u r l a l i t t é r a t u r e
in-
Mais i l
canadienne-française,
s a u f l o r s q u ' i l d i t : " . . . nos p o è t e s , nos é c r i v a i n s s o n t r e s t é s s u r p l a c e , o n t r e g a r d é en a r r i è r e comme des v i e i l l a r d s qui v i v e n t de s o u v e n i r s " S ' i l a f f i r m e que s e s m a î t r e s s o n t F r é c h e t t e , Lusignan ou Beaugrand, d é c l a r e : " J e ne s u i s n i l i t t é r a t e u r , n i p u r i s t e .
J'écris
317 il
le plus correc-
tement e t l e p l u s simplement p o s s i b l e . Mon b u t e s t d ' ê t r e compris
clairement"
318
I l donne lui-même l ' e x e m p l e de ne p u b l i e r que des a r t i c l e s s o i g n é s e t i n t é r e s sants.
I l s e c o r r i g e c o n t i n u e l l e m e n t e t son v o c a b u l a i r e e s t abondant.
l u i , l a l i t t é r a t u r e au Canada d o i t r e s t e r autonome — t o u t en é t a n t
Selon
française,
comme d i s a i t Arthur Buies — e t s ' e x p r i m e r avec des mots du t e r r o i r : a i n s i , l e s femmes peuvent s ' e n v e l o p p e r l a t ê t e dans l e u r nuage garocher
des r o c h e s dans l ' e a u . . .
et les
enfants
I l émet l ' o p i n i o n q u ' i l n ' y a j a m a i s
a s s e z de b i b l i o t h è q u e s dans une grande v i l l e
319
e t que l e s Canadiens
français
d o u e s , on d e v r a i t l e s f a i r e s o r t i r de l e u r m i l i e u e t l e s f a i r e voyager Toujours avec son f r a n c p a r l e r , C h a r t r a n d e s t j o u r n a l i s t e , q u ' i l é c r i t rapidement e t souvent
320
c'est-à-dire
dans l e t a p a g e des c o n v e r s a t i o n s .
321 F i d è l e à son r ô l e de p u b l i c i s t e , son b u t e s t de donner à p e n s e r , à r é f l é c h i r , d ' é v e i l l e r l a c u r i o s i t é e t de f a v o r i s e r l e s communications. 317
J . - D . CHARTRAND, " C a u s e r i e , l e p a t r i o t i s m e " , dans 23e a n n é e , no 18, samedi 16 mars 1 9 0 1 , p . 16. 318. J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, no 34, v e n d r e d i 4 a v r i l 1902, p . 4 . 319 J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, no 218, l u n d i 11 novembre 1901, p . 4 . 320 J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, no 14, mardi 11 mars 1902, p . 4 . 321 J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, no 276, mardi 21 j a n v i e r 1902, p . 4 .
La Patrie,
Montréal,
M o n t r é a l , 24e a n n é e , M o n t r é a l , 23e a n n é e , M o n t r é a l , 24e a n n é e , M o n t r é a l , 23e a n n é e ,
101
Au point de vue de l a r e n t a b i l i t é , bien que variée et agréablement p r é s e n t é e , rence quasi t o t a l e de l a p a r t du p u b l i c . g e o i s i e c u l t i v é e au Canada français
La Revue
Nationale,
se heurte à une i n d i f f é I l est v r a i que
n ' e s t pas nombreuse.
la bourDe s o r t e
que les abonnés, peu i n t é r e s s é s quand i l s ' a g i t de payer, ne renouv e l l e n t pas leur abonnement. suffit—-elle pas ? marché :
D'ailleurs,
Même format,
deux d o l l a r s
même épaisseur !
au l i e u de t r o i s !
Surtout que le haut clergé du temps
La Revue Canadienne
et,
La Revue Nationale
meilleur
Pourquoi deux revues ? en p a r t i c u l i e r ,
Paul Bruchési, archevêque du diocèse de Montréal, chaire
Et
ne
monseigneur
déconseille
comme é t a n t i n u t i l e et superflue
en
323
Chartrand mesure alors les limites de la c u r i o s i t é i n t e l l e c t u e l l e des gens de son pays et leur r é t i c e n c e quand i l faut payer monétairement pour un p l a i s i r i n t e l l e c t u e l . Pour que la revue eût coûté moins cher,
i l a u r a i t f a l l u que les
débuts en soient plus modestes et que l a revue se s o i t contentée de quelques pages seulement; ou que l ' e n t r e p r i s e a i t été l'organe d'une s o c i é t é l i t t é r a i r e
323
Témoignage de l a famille Chartrand. Nous n'avons r e l e v é aucun document permettant de confirmer ce témoignage, mais l ' i n c i d e n t e s t bien dans l e c a r a c t è r e du personnage.
102
qui aurait financé la revue et fourni les articles bénévolement;
ou
que la publicité ait été assez considérable pour que la revue soit composée moitié de textes, moitié d'annonces : alors, la revue aurait peutêtre survécu et progressé avec le temps ...
Tandis qu'en assumant seul
le financement et l'organisation de l'entreprise, sans Mécène et sans octrois, Chartrand se trouve à la tête d'une revue qui coûte plus cher que ce qu'elle rapporte, exactement le contraire de ce qu'il avait espéré, puisqu'il pensait qu'incidemment, non seulement la revue le ferait vivre, mais lui permettrait de payer ses collaborateurs.
Chartrand fonde sa revue à une époque cruciale de l'évolution des périodiques. Les journaux ne comptent encore que quatre pages et la commandite, qui permet de payer les dépenses d'impression, n'est pas encore pratique courante, de sorte que, seul, l'abonné soutient toute l'entreprise, depuis le cachet aux collaborateurs jusqu'au coût de la distribution.
Un numéro de cent pages aurait dû en compter cinquante
de textes et cinquante d'annonces, alors que, dans La Revue
Nationale,
sur un total de 1,481 pages, les annonces n'en totalisent que trente: sur le plan financier, voilà le point névralgique.
De toute évidence,
les difficultés ne pouvaient tarder.
Profondément découragé, Chartrand ferme son bureau en mars 1896 et se cherche un autre emploi à Montréal.
Mais un retour
d'Europe
n'est pas facile à caser et aucun emploi n'est disponible pour lui au
324
André LAURENDEAU, "Il y a l'Europe du plaisir ou celle, vécue comme
un malaise, des retour
d'Europe",
dans Le Magazine Maclean,
Maclean-Hunter Ltêe, vol. 3, no 6, juin 1963, p. 3.
Montréal,
103
Québec.
Finalement, le Canada anglais vient le rescaper : le ministère
de la Milice, sous l'administration de Laurier et probablement grâce à Tarte
ou à Suite
au Royal Military
Collège
, lui offre un poste de professeur de français of Canada,
à Kingston (Ontario), à compter
du 1er septembre 1897.
325
Lettre de J.-D. Chartrand à l'honorable Joseph-Israël TARTE, ministre des Travaux publics, 26 février 1901 ("Je vous dois ma nomination ici . . . " ) .
326
Benjamin SULTE est sous-ministre de la Milice en 1897.
104
4.
PROFESSEUR
A
KINGSTON
(1897-1905)
Etablie sur l'emplacement d'un fort bâti en 1673 et baptisé Cataracoui par le comte de Frontenac, gouverneur de la Nouvelle-France, la ville de Kingston, sage et propre, est surtout commerçante et militaire. A la tête du lac Ontario, elle a failli devenir la capitale du Canada après l'avoir été sous l'Union, de 1841 à 1844. Ville de tout repos avec ses trois forts historiques : Frontenac, Frederick et Henry, elle possède en plus quatre tours Martello, des canons qui ne servent jamais et de grands parcs solitaires.
Arthur Buies avait déjà écrit : "Kingston ne renferme malheureusement guère plus de cinq cents habitants de race française.
On ne peut
327 pas tout avoir ..." . Aussi, presque seul de son espèce, Chartrand est accueilli dans la ville à la façon d'une curiosité le nouveau venu à ses lecteurs, le Daily intitulé : "Captain J.-D. Chartrand, French at Royal Military Collège"
327 328 329
British
. Et pour présenter Whig publie un article
A sketch of the new Professor of
329
Arthur BUIES, Récits de voyages, Québec, C. Darveau, 1890, 271 p., p. 25. J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 302, jeudi 20 février 1902, p. 6. "Captain J.-D. Chartrand, A sketch of the new Professor of French at Royal Military Collège", dans The Daily British Whig, Kingston (Ont.), September 4, 1897.
105 Doué pour l'enseignement, dévoué et communicatif, Chartrand, en plus d'être professeur de français, est réellement un éducateur, toujours prêt à recevoir ses étudiants qui le consultent sur tout ou encore à renseigner d'éventuels candidats. Pour être admis au collège, les candidats doivent subir des examens en grammaires française et anglaise avec composition dans les deux langues, en mathématique : algèbre, géométrie et trigonométrie, en chimie, en latin, en histoires anglaise et canadienne et en géographie.
A
la
sortie, leurs études
leur donnent droit au titre d'ingénieur civil. Plusieurs jeunes gens m'ont écrit pour me demander des renseignements concernant l'admission au Collège militaire de Kingston. J'en suis fort heureux, car je voudrais voir ici plusieurs Canadiens français. Actuellement, nous en avons deux ... Les Canadiens français sont excessivement bien traités ... D'ailleurs, s'il en était autrement, je n'y serais pas resté comme professeur ... 330
En plus, il est nommé président du club de hockey du collège/
qui est
invité à jouer à Pittsburgh, dans la Pennsylvanie, en 1901. Tout ce qui touche au sport relève de lui : la boxe, l'escrime, le saut, la course, la natation.
Comme père de famille, il semble heureux. de son "intime bonheur".
Il parle quelquefois
Son épouse, d'un caractère gai, est une "déli-
332 cieuse maman, toute jeune et fraîche ..." . Il dit de Gaston et Paule,
330 331 332
J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, no 4, jeudi 27 février 1902, p. 4. J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, no 269, lundi 13 janvier 1902, p, 4. J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, no 257, vendredi 27 décembre 1901, p. 4.
Montréal, 24e année, Montréal, 23e année, Montréal, 23e année,
106
l e u r s deux enfants : "Nos chers mignons..." qu'on aime toujours !" 334 .
333
, " . . . s e u l s ê t r e s au monde
A l ' é c o l e , i l s sont l a u r é a t s e t gagnent,
e n t r e a u t r e s , les premiers p r i x d ' a q u a r e l l e et de dessin au crayon
335 X'Zf.
Et les yeux bleus de sa fillette sont si beaux, si purs, si profonds Tous ensemble, à Noël, ils dégustent le menu familial anglais de la ville patriarcale de Kingston : l'oie ... et le légendaire pudding
337
Il écrit constamment dans les journaux de Montréal : dans La Patrie,
sous les rubriques "Notes du jour", "Causeries" et "Pages du
présent et du passé", dans Le Canada, événements" et dans Les Débats, ses "Remarques".
Daily British
sous la colonne intitulée "Les
il signe du pseudonyme de
Caliban
338
La presse anglaise lui réclame des articles : le
Whig publie ses "Sayings and Comments", le News and Times
publie tantôt "The Events" et tantôt "Opinions" "Events and Opinions".
et l'Ottawa
pree
Press,
La première phrase de ses articles indique ordi-
339 nairement le sujet : "La colonisation est à l'ordre du jour ..." , "Il y a longtemps que je voulais parler de l'épouvantable mortalité des en340 fants du Canada ..." . "Tous les jours, je rencontre des moutards de moins de dix ans qui fument la cigarette ..."
333 334 335 336 337 338 339 340 341
. "Le Canada
aux
J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 257, vendredi 27 décembre 1901, p. 4. J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 173, mercredi 18 septembre 1901, p. 10. "Les nôtres à Kingston", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 173, mercredi 18 septembre 1901, p. 10. J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 257, vendredi 27 décembre 1901, p. 4. Ibid. Caliban, personnage de Shakespeare, dans La Tempête (1610). J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 205, vendredi 25 octobre 1901, p. 4. J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 219, mardi 12 novembre 1901, p. 4. J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 222, vendredi 15 novembre 1901, p. 4.
107 Canadiens ! . . . "
.
" I l y a éducation et éducation . . . "
.
"Décidé-
344 ment, Carnegie e s t un homme remarquable . . . "
.
A l i r e tous ces a r -
t i c l e s , on voit bien que Chartrand se préoccupe de l ' é d u c a t i o n , de l a colonisation et de l ' a v e n i r de Montréal.
Cependant, malgré ses multiples
charges, son enseignement à l ' é c o l e m i l i t a i r e , sa contribution à d i f f é r e n t s journaux, l'homme a c t i f et s o c i a l q u ' e s t le capitaine Chartrand e s t dépaysé dans c e t t e v i l l e # a l o r s g r i s e et morose^où le p é n i t e n c i e r c o n s t i t u a i t l e p r i n c i p a l é d i f i c e et où l ' o n n ' e n t e n d a i t p a r l e r q u ' a n g l a i s . Habitué au v a - e t - v i e n t des v i l l e s de Paris et de Montréal, i l
s'ennuie
à Kingston : C'est aujourd'hui dimanche. Oh ! les dimanches d'Ont a r i o ! J ' h a b i t e l a p r i n c i p a l e rue de l a v i l l e . I l e s t plus de t r o i s heures de l ' a p r è s - m i d i . J ' a i compté quat o r z e piétons depuis le matin. En ce moment, l'Armée du Salut tape sa grosse caisse et se promène lentement., Je suis t r i s t e comme l a mort. Seul, i s o l é , séparé des miens . . . Compatriotes aimés . . . Q u ' a i - j e f a i t pour mériter un t e l ostracisme ? 345 A peine e s t - i l i n s t a l l é à Kingston q u ' i l veut déjà p a r t i r . l a guerre du Transvaal é c l a t e entre les Anglais et les Boers
Aussi, quand , en 1899,
et que l e premier m i n i s t r e Wilfrid Laurier recommande l ' e n v o i de troupes canadiennes en Afrique du Sud, Chartrand a u s s i t ô t se porte v o l o n t a i r e . 342
J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, no 227, jeudi 21 novembre 1901, p . 4. 343 J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, no 263, samedi 4 janvier 1902, p . 10. 344 J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, no 24, samedi 22 mars 1902, p . 12. 345 J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, no 243, mardi 10 décembre 1901, p . 4. 346 Les Boers, colons d ' o r i g i n e h o l l a n d a i s e , h a b i t a n t l'Orange, sont vaincus par les Anglais en 1902.
Montréal, 23e année, Montréal, 23e année, Montréal, 24e année, Montréal, 23e année, le Transvaal et
108 Il reçoit du lieutenant-colonel Vidal un accusé de réception : I am desired by Major General Hutton to acknowledge the receipt of your letter of the 20th instant in which you volunteer for service in South Africa. The Major General has noted your loyal and patriotic offer for considération. 347 mais aucune suite n'est donnée à la demande. coin de la pensée politique de Chartrand.
Cette attitude révèle un
Car l'intervention du Canada
dans ce conflit avait provoqué de la pagaille au Parlement chair à canon pour l'Angleterre", disait-on.
— "de la
Et Rodolphe Lemieux
348 ,
alors député à la Chambre des Communes, en bon Canadien français, risque un calembour : "Le vin est tiré, il faut le boër !"
349
Invité à Kingston à parler de ce problème des Anglais et des Boers, Chartrand intitule sa conférence : Two people,
two nations,
et les idées
qu'il y développe se trouvent résumées ici dans cet article du Daily British
Whig : I was anti-Boer, not because I thought England has any more rights than the Boers to the possession of thèse South African lands, oh, no ! For England and Boers hâve no rights and never had any over that soil that belongs to the Zulus or other tribes. The right of conquest, of might is nothing but the right of theft to me. But this is another subject. I was anti-Boer because the Boers refused the title of citizens to Britishers, and in ail surrounding countries the Boers enjoyed the privilèges of British citizenship. One of their own kin was even the premier of Cape Colony. The Transvaal was poor before the mines were found. Then the Boers induces English capital to corne. Then capitalists with their engineers and men, made the Boers rich, paid ail government expenses and were refused the right to hâve their say in the matter. This was unfair and I thought and say so whenever I had a chance. 350
347
Lettre de G.-H. VIDAL, Lt.Col, Militia Head-Quarters, Canada, 26th December 1899, No. 85476. 348 Rodolphe LEMIEUX (1866-1937), avocat, ministre des Postes (1906), ministre de la Marine (1911), professeur à l'Université de Montréal, président de la Chambre des Communes (1922-1930), sénateur (1930). 349 Robert RUMILLY, Histoire de la province de Québec, IX, F.-G. Marchand, Montréal, Valiquette, 1943, 317 p., p. 121. 350 Captain CHARTRAND, "Sayings and Comments", dans The Daily British Whig, Kingston (Ont.), June 24, 1904.
109 Le titre de cette conférence éveille des connotations au Canada. sion : deux peuples,
une nation,
L'expres-
commence à voir jour. Ainsi que le dit
Raoul Blanchard : Montréal est le champ clos où s'affrontent deux grandes races, le seul lieu du monde où des descendants d'Anglais et de Français vivent côte à côte en masses compactes, déployant leurs qualités et leurs défauts dans un combat pacifique ... Il y a bientôt deux siècles que cette rivalité est en cours et elle est toujours aussi ardente ...33 La pensée de Chartrand a évolué avec le temps. Lui qui se serait fait casser la tête pour la France, il réalise maintenant que c'est au Canada que les Canadiens doivent vouer leur vie ... Il les exhorte à opter pour un patriotisme pratique :
... enrayer ces sentimentaligés vides par des entreprises utiles, par des échanges commerciaux, par des relations d'intérêts, vider les vaisseaux de Bordeaux et du Havre des produits français qu'ils nous apportent ... en retour les charger avec les nôtres ... guider nos jeunes gens dans cette voie. Il faut nous rappeler que nous sommes Canadiens avant tout, que nous formons une Nation ... Je comprends les faiblesses du coeur, du patriotisme sentimental : j'en ai assez donné des preuves. Mais ici, la plume à la main, je suis froid, j'essaie de raisonner. Que nos éducateurs apprennent à notre jeunesse de ne pas être Canadiens français ... mais Canadiens ... 352 Voilà le patriotisme que maintenant Chartrand préconise.
Raoul BLANCHARD, L'ouest du Canada français, Montréal et sa Montréal, Beauchemin, Publication de l'Institut scientifique canadien, 1953, 401 p,, p. 384. Noter encore Pierre MELESE, deux peuples, une nation, Paris, Hachette, 1959, 366 p. 352 J.-D. CHARTRAND, "Causerie, Le patriotisme", dans La Patrie, 23e année, no 18, samedi 16 mars 1901, p. 16. 351
région, francoCanada, Montréal,
110
Apprenant, en 1901, que l a v i l l e de Montréal se cherche un chef de p o l i c e , Chartrand brigue l e p o s t e .
A u s s i t ô t , l e Daily
British
Whig de Kingston f a i t son éloge : "Military Man i s Chief, Captain Chartrand may succeed Lieutenant-Colonel Hughes . . .
Professor Chartrand i s splen-
didly q u a l i f i e d for t h i s important p o s i t i o n . . . " 353 . pas de même à Montréal.
Mais i l n ' e n e s t
Comme d ' h a b i t u d e , on se dénigre.
Les candidats
ne se gênent pas pour a t t a q u e r l a r é p u t a t i o n des adversaires et l ' o n r e proche à Chartrand d'avoir déserté l'armée française.
Chartrand é c r i t
alors l e t t r e s sur l e t t r e s pour s e n s i b i l i s e r l ' o p i n i o n publique en sa faveur et pour obtenir de l a France sa r é h a b i l i t a t i o n . général Louis André, ministre de l a Guerre 354
I l s ' a d r e s s e au
et à Pierre Waldeck-Rousseau
premier m i n i s t r e de France 355 ' pour leur demander de bien vouloir r o u v r i r son dossier et r e v i s e r l e jugement porté contre l u i .
De f a i t , l e 6 mai
1901, Chartrand r e ç o i t une l e t t r e du bureau de la J u s t i c e m i l i t a i r e du ministère de la Guerre en France, l u i confirmant que . . . l'absence i l l é g a l e qui l u i a été reprochée remontant à plus de cinq années e t se t r o u v a n t , par s u i t e , couverte par l a p r e s c r i p t i o n , i l peut, dès à p r é s e n t , r e n t r e r en France, s ' i l l e d é s i r e , sans ê t r e exposé à des p o u r s u i t e s . Pour t e n t e r de l ' é l i m i n e r , les candidats invoquent ensuite sa citoyenneté française.
Aussitôt
se f a i t - i l assermenter pour r é t a b l i r son s t a t u t de
s u j e t britannique et l ' a f f i d a v i t e s t a i n s i conçu : 353 The E d i t o r , "Military Man i s Chief, Captain Chartrand may succeed Lieutenant-Colonel Hughes . . . " , dans The Daily British Whig, Kingston (Ont.), April 23, 1901. 354 355 356
Lettre au général Louis André, 18 février 1901, Arch. fam. Chartrand. Lettre à M. Pierre Waldeck-Rousseau, 19 février 1901, Arch. fam. Ch. Lettre du ministère de la Guerre, République française, Paris, 6 mai 1901, enregistrée, no 2442, Archives familiales Chartrand.
111 Whereas Joseph Damase Chartrand, formerly an Officer i n the French Army and now of the City of Kingston i n the County of Frontenac and Province of Ontario, Professor of French at the Royal Military Collège, who allèges t h a t he was a natural-born B r i t i s h s u b j e c t , and t h a t he became an a l i e n by being n a t u r a l i z e d as a subject of France, has complied with the several requirements of "the N a t u r a l i z a t i o n Act" and has duly resided in Canada for the period of three y e a r s ; and whereas the c e r t i f i c a t e granted to the said Joseph Damase Chartrand, under the lOth s e c t i o n of the said Act, has been duly read in open c o u r t , . . . to c e r t i f y to a i l whom i t may concern t h a t , under and by v i r t u e of the said Act, the said Joseph Damase Chartrand, from the date of the c e r t i f i c a t e , but not i n r e s p e c t of any previous t r a n s a c t i o n , i s re-admitted to t h e s t a t u s of a B r i t i s h subject and i s , within Canada, e n t i t l e d to a i l p o l i t i c a l and other r i g h t s , powers and p r i v i l è g e s , and i s subject to a i l obligations to which a natural-born B r i t i s h subject i s e n t i t l e d or subject within Canada, with t h i s q u a l i f i c a t i o n , t h a t he s h a l l not, when within the l i m i t s of the foreign s t a t e of which he was a s u b j e c t , previous to the date hereof, be deemed to be a B r i t i s h s u b j e c t , unless he has ceased to be a subject of t h a t s t a t e , in pursuance of the laws thereof or in pursuance of a t r e a t y or convention to t h a t e f f e c t . Given under the seal of the said c o u r t , t h i s 15 day of June, 1901. . . ,.. T , T uru... (signed) John L. Whitmg, 357 Clerk of the Peace, Frontenac Dans l ' e s p o i r d ' o b t e n i r l e poste et de pouvoir retourner à Montréal, i l s o l l i c i t e l ' a i d e de son ami, Joseph-Israël T a r t e , ministre des Travaux publics sous Laurier : Vous ne l a i s s e r e z pas un de vos compatriotes méritants mourir à tout p e t i t feu . . . Vous a l l e z m'aider à ê t r e chef de p o l i c e . . . J e pourrai encore . . . f a i r e quelque chose, ê t r e u t i l e aux miens et à mon pays . . . 3 5 8
357
Cet affidavit se trouve dans les Archives familiales Chartrand.
358
Lettre à l'honorable Israël TARTE, Kingston, 1er mars 1901, Archives familiales Chartrand.
112 Malgré toutes ces démarches, Chartrand n ' e s t pas é l u .
Fort déçu, i l
écrit : Je suis né près de Montréal . . . J ' y a i h a b i t é longtemps. Les hasards de ma c a r r i è r e m'en tiennent éloigné pour l e moment. Et on s ' e s t servi de ce p r é t e x t e spécieux pour m'éliminer comme étranger de l a surintendance de la p o l i c e . . . J e ne m'en p l a i n s p a s , j e c o n s t a t e . 359 En septembre 1901, David Legault devient chef de p o l i c e et Chartrand reconnaît q u ' i l " f a i t bien son métier"
.
Mais tout ne va pas pour le
mieux dans l e meilleur des mondes à l a p o l i c e de Montréal et Chartrand é c r i t de Kingston : La police n ' e s t pas assez nombreuse . . . I l y a quelque chose qui cloche . . . , l e chef a les mains l i é e s : i l a t r e n t e - s i x maîtres et le maire qui l e t i r a i l l e n t en tous sens. Les échevins, à tour de r ô l e , viennent l u i donner des conseils . . . Tant que la p o l i c e sera soumise au Conseil de V i l l e , i l y aura toujours des anicroches. Pourquoi ne pas l a placer sous l a d i r e c t i o n d'une commission composée du maire, d'un recorder et d'un magistrat de p o l i c e , comme c e l a se f a i t aux Etats-Unis et i c i en Ontario ? Les échevins viennent e t s ' e n vont, mais l e chef de police r e s t e et i l a besoin de sa l i b e r t é d ' a c t i o n en tout temps. 361 On veut le f a i r e t a i r e et on lui impute une l e t t r e anonyme parue dans Le Canada et signée : Un citoyen.
Chartrand s'empresse a u s s i t ô t de d i s s i p e r
tout doute Ceux qui me connaissent savent que je n'emploie pas l'anonymat pour dire ma façon de penser ... Aucun homme ne peut faire un bon chef de police à Montréal tant qu'il sera le serviteur de tous les échevins du Conseil de Ville. 362 J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 230, lundi 25 novembre 1901, p. 4. 360 J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 179, mercredi 25 septembre 1901, p. 4. 361 J.-D. CHARTRAND, "Les événements", dans Le Canada, Montréal, samedi 30 mai 1903, p. 3. 362 Ibid. 359
113 En plus de suivre les affaires municipales, Chartrand s'intéresse à l'éducation et il félicite Godefroy Langlois, rédacteur à La Patrie,
pour avoir
lancé le projet d'un Institut Populaire où l'on donnerait des cours du soir aux adultes : ... et pour ma part, quoique éloigné de quelques heures de Montréal - dont je me considère toujours citoyen, malgré mes quelques accidents de résidence en dehors - je m'inscris d'avance pour apporter ma modeste part à cette oeuvre. Je trouverai bien les loisirs d'aller chaque mois causer un peu avec mes compatriotes de Montréal ...
Chartrand a l'oeil ouvert.
Il constate que les Ontariens améliorent leur
système d'éducation élémentaire, que l'instruction publique en Ontario est l'affaire de tout le monde et que la corporation de la Commission des écoles publiques de Kingston comprend vingt-et-un membres dont deux avocats, deux professeurs, deux médecins, deux journalistes, quatre marchands, un manufacturier, un mécanicien, un maçon, un photographe, un agent d'assurances, un comptable, un tailleur, un télégraphiste et un loueur de voitures :
C'est un foreman mécanicien qui est président cette année. L'année dernière, c'était un avocat; avant, un médecin, et un tailleur et un agent d'assurances et un boulanger ... Il y a réunion mensuelle, et c'est vraiment intéressant de voir l'ardeur et le bon sens que tous apportent à la discussion des mesures nouvelles proposées à chaque séance. 364 Impartialement, Chartrand souligne les bons côtés de sa province domiciliaire.
363
J.-D. CHARTRAND, "Institut Populaire et instruction publique, Une lettre de M. J.-D. Chartrand (Kingston, 15 avril 1901)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 45, jeudi 18 avril 1901, p. 4.
364
Ibid.
114 A Kingston, i l se trouve bien quelqu'un pour insinuer que les Canadiens français n ' é c r i v e n t ni ne p a r l e n t l e Parisian 365
French, mais l e
Canadian French,
Chartrand f a i t
c ' e s t - à - d i r e une espèce de p a t o i s
.
son p o s s i b l e pour déraciner ce préjugé et i l assure ses compatriotes anglocanadiens que les Canadiens français en général p a r l e n t une langue c o r r e c t e , quoique leur accent ne s o i t pas celui des Parisiens qui ne possèdent p a s , d ' a i l l e u r s , l e v é r i t a b l e accent f r a n ç a i s .
Il
s i leur anglais e s t bien celui de Londres ? . . .
leur demande poliment Mais, en général, i l é v i t e
les polémiques : "On s a i t quand ça commence; on ne s a i t pas quand ça f i n i t ' ^ I l est parfois i n v i t é à donner des conférences et le comité des j o u r n a l i s t e s de Montréal l u i demande de p a r l e r , en mai 1902, de l ' o r g a n i s a t i o n m i l i t a i r e de l'Europe, de la Chine et du Japon.
I l ne refuse jamais
une occasion d ' a l l e r à Montréal e t , revenu à Kingston, son e s p r i t se promène encore dans les rues de la métropole du Canada. I l recommande au maire et aux échevins de Montréal, en ce début du XXe s i è c l e , d ' a c c e p t e r les cent cinquante mille d o l l a r s que leur offre Carnegie
pour fonder de nouvelles b i b l i o t h è q u e s .
question : "Y en a - t - i l assez ?"
I l lance l ' h a b i l e
, dans l ' e s p o i r de remuer l ' o p i n i o n
publique e t d'amener les quatre cent mille h a b i t a n t s de Montréal à d i r e : NON .'
Peine perdue.
On refuse à Montréal l ' o f f r e de monsieur Carnegie,
pendant qu'on l ' a c c e p t e à Ottawa : 365
J . - D . CHARTRAND, "Causerie, Le français au Royal Military Collège", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 76, samedi 25 mai 1901, p . 9. 366 J . - D . CHARTRAND, "Notesdu j o u r " , dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 34, vendredi 4 a v r i l 1902, p . 4. 367 Andrew CARNEGIE (1835-1919), philanthrope américain, né en Ecosse, créat e u r du t r u s t de l ' a c i e r ; i l subventionna p l u s i e u r s b i b l i o t h è q u e s , i n s t i t u t s s c i e n t i f i q u e s et organisations c h a r i t a b l e s . 368 J . - D . CHARTRAND,"Notes du j o u r " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 218, lundi 11 novembre 1901, p . 4.
.
115 C e t t e pauvre b i b l i o t h è q u e e s t m o r t e , b i e n morte . . . Les Canadiens f r a n ç a i s ne s ' a c c o r d e n t pas e n t r e eux s u r l a n é c e s s i t é d'une bibliothèque . . . L'hôpital municipal a eu l e même s o r t que l a b i b l i o t h è q u e . . . Et t o u j o u r s au fond l e s mêmes r a i s o n s é v a s i v e s , l e s mêmes p r é t e x t e s , l e s mêmes p u é r i l e s h é s i t a t i o n s . On c r a i n t l e s c o n f l i t s de r a c e e t de r e l i g i o n . Ne sommes-nous pas au XXe s i è c l e où l ' h u m a n i t é a f a i t a s s e z de p r o g r è s pour s a v o i r s a u v e garder les n é c e s s i t é s et les l i b e r t é s r e l i g i e u s e s e t nat i o n a l e s ? N'avons-nous pas a p p r i s que l ' ê t r e humain, q u e l l e que s o i t son o r i g i n e ou s a c r o y a n c e ou s a c o u l e u r , a d r o i t à l'humaine b o n t é , à l'humaine t o l é r a n c e , à l'amit i é r é c i p r o q u e ? E s t - i l i m p o s s i b l e , dans une grande communauté comme M o n t r é a l , d ' a v o i r un é t a b l i s s e m e n t p u b l i c d'humaine c h a r i t é où l e s m i n i s t r e s de t o u s l e s c u l t e s p u i s s e n t a v o i r l i b r e accès ? . . . Pauvre b i b l i o t h è q u e ! Pauvre h ô p i t a l ! Que l a t e r r e vous s o i t l é g è r e .'. . . 369
Du fond de s a chambre à F e r n e y , V o l t a i r e a u r a i t approuvé c e t t e contre l'intolérance
...
sortie
Combien de f o i s a u s s i C h a r t r a n d p a r l e - t - i l du
navrant spectacle qu'offrent
l e s é l e c t i o n s m u n i c i p a l e s de Montréal : "On
d i r a i t l ' é l e c t i o n d ' u n c o n s e i l l e r m u n i c i p a l du grand r a n g d ' u n e p e t i t e p a r o i s s e du Nord ! "
370
:
Pas de n o u v e l l e s dépenses .' Réduction de l a d e t t e ! Voilà l e s c r i s é l e c t o r a u x . C ' e s t a b s u r d e . Toute i n s t i t u t i o n qui g r a n d i t d o i t augmenter s e s dépenses e t non l e s d i m i n u e r . Montréal p r o s p è r e e t g r a n d i t e t i l ne f a u t pas c r a i n d r e de dépenser beaucoup pour l ' a i d e r chaque j o u r davantage dans s a p r o s p é r i t é . L ' a r g e n t a i n s i employé e s t t o u j o u r s de l ' a r g e n t p l a c é à g r o s i n t é r ê t s . 371 I l met en g a r d e l e f u t u r Montréal c o n t r e l a p e r c é e de r u e s é t r o i t e s
et
tortueuses :
369 370 371
J . - D . CHARTRAND, "Les événements", dans Le Canada, M o n t r é a l , samedi 6 j u i n 1903, p . 3 . J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, M o n t r é a l , 23e a n n é e , no 284, j e u d i 30 j a n v i e r 1902, p . 4 . J . - D . CHARTRAND, "Les événements", dans Le Canada, M o n t r é a l , samedi 6 j u i n 1903, p . 3 .
116 . . . notre beau Montréal. Je le rêve couvrant son î l e tout e n t i è r e et débordant sur l ' î l e Jésus e t l e s r i v e s sud du Saint-Laurent. Un immense boulevard, l e boulevard Maisonneuve, long de trente-deux milles et large de t r o i s cents pieds le tranche en deux de Sainte-Anne à l ' a u t r e extrémité de l ' î l e . . . Ce n ' e s t pas seulement la banlieue q u ' i l faut annexer en ce moment, c ' e s t l ' î l e tout e n t i è r e , q u i , dès maintenant, devrait former une seule c i t é . . . I l f a u d r a i t f a i r e de s u i t e un cadastre complet, un plan d'ensemble des voies de communication et des parcs de l ' a v e n i r . . . Colossal p r o j e t ! 372 Pour pouvoir d i r e ce q u ' i l pense, non seulement sur Montréal, mais aussi sur Kingston, Chartrand crée un personnage t r è s bavard, qui p a r l e beaucoup et n'écoute jamais, et voici ce q u ' i l l u i f a i t d i r e : You, Kingstonians, you are the most extraordinary people p o s s i b l e . You don't know what i s good for you. You hâve the f i n e s t l i t t l e c i t y on e a r t h , and you d o n ' t appreciate i t . You seem dead, for m i l i t a r y garrisons hâve k i l l e d you. Garrisons bring in fads, fashions and s o c i a l functions, but they k i l l commerce and industry. Look a t Québec. I t was dead, but now since i t has no more g a r r i s o n s , i t i s coming to l i f e again. I t ' s now a f l o u r i s h i n g town. You should do the same. Well, I counted to-day nine empty s t o r e s , i n two blocks on your p r i n c i p a l s t r e e t . If you c a n ' t revive i n dustry, turn your c i t y into a summer r e s o r t . You hâve for t h a t the f i n e s t s i t u a t i o n in the world, immense waters and t h e most beautiful islands at hand. In front of your élégant c i t y park, there i s a spot, cumbered with weeds and rubbish, which are a shame for the surroundings. Tear t h a t a i l down to the water shore, and build a luxurious, a gorgeous h ô t e l with lawns, flowers, games, s p o r t s , orchestra days and evenings, dances, wharves, boats of a i l d e s c r i p t i o n s . Do things grand, and thousands of t r a v e l l e r s w i l l stop a few days with you, and you w i l l enjoy t h e i r money and t h e i r s o c i e t y . But you must put your hands in your pockets. Wake up, my f r i e n d s , wake up. I t ' s a downright shame, to see every day i n summer time boat loads of t o u r i s t s going by your s h o r e s , giving you the cold shoulder. Yes, your c i t y should be the f i n e s t summer r e s o r t of Canada, and you are the only ones who seem not to know i t . 373 372 373
J . - D . CHARTRAND, "Les événements", dans Le Canada, Montréal, samedi 6 j u i n 1903, p . 3. Captain J . - D . CHARTRAND, "Sayings and Comments", dans The Daily British Whig, Kingston,(Ont.), Thursday, June 12, 1902.
117 Voilà un grand discours qui fait son chemin dans l'esprit des Kingstoniens. Maintes fois, ses articles suscitent des lettres ouvertes dans les journaux :
I note Captain Chartrand's remarks in the Whig and t r u s t he w i l l keep at i t . Kingston needs t o be wakened, and needs i t badly. I t s people hâve B e l l e v i l l e , as an "awful example", but cannot see t h a t they are almost as bad. 374 Et Ulric Barthe, du Soleil,
seconde Chartrand dans sa campagne en faveur
d'une école de journalisme : Le v e r s a t i l e confrère J . - D . Chartrand p u b l i a i t récemment dans La Patrie un j o l i plaidoyer en faveur de l a c r é a t i o n d'une école quelconque pour former de bons j o u r n a l i s t e s . . . La plume vaut mieux que l ' é p é e , et l e j o u r n a l i s t e et ___ l'homme de l e t t r e s comptent parmi les éducateurs du peuple. I l faut des écrivains chevronnés à l a t ê t e des journaux, pense Chartrand, ayant étudié leur métier et ayant voyagé.
Les u n i v e r s i t é s devraient créer
des écoles de journalisme et le gouvernement d e v r a i t donner des bourses annuelles de voyage.
Ou bien f a i r e a u t r e chose, mais f a i r e quelque chose.
La Chambre de Commerce de Kingston, fondée en 1872, f a i t parfois des r e v e n d i c a t i o n s , en. français et en a n g l a i s , aux d i f f é r e n t s
organismes
commerciaux du pays et e l l e s ' a d r e s s e à Chartrand pour les corrections d'épreuves.
Sans doute, Chartrand, p a r f a i t b i l i n g u e , e s t - i l l e seul dans
t o u t e l a v i l l e de Kingston à pouvoir exécuter dans les deux langues ce genre de t r a v a i l .
Et son expérience, en t a n t que d i r e c t e u r de La Revue
Nationale,
l e rend apte à r e s t a u r e r des t e x t e s , en français et en a n g l a i s , et à les préparer à l ' é d i t i o n . 374 The Daily British Whig, Kingston ( O n t . ) , June 12, 1903. 375 Ulric BARTHE, "Une bonne école de journalisme", dans Le Soleil, Québec, mercredi 26 mars 1902, p . 1. En réponse à l ' a r t i c l e de J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie. M o n t r é a l , 24e année, no 7, lundi 3 mars 1902, p . 4.
118 Chartrand aime les plantes et ne peut s'empêcher de d é c r i r e l e vigoureux é r a b l e qui embellit son p a r t e r r e : I hâve, in front of my window, a b e a u t i f u l t r e e , a vigorous maple, of which the powerful limbs, leafy and numerous, shoot up proudly and then bend gracefully i n t o an immense t u f t of fresh and soft verdure. I t ' s an old friend which p r o t e c t s me against the tôo ardent rays of the summer sun and s h e l t e r s my home from the cold winds of winter. In the morning, i t s a l u t e s me with s l i g h t r u s t l i n g of i t s leaves . . . On evenings, when the noises of the s t r e e t hâve ceased, I smoke the cigar of r e s t , my dreamy eyes fixed i n the sombre foliage of i t s branches, when the l i g h t breeze murmurs i t s monotonous and reposing harmonies . . . I love t r e e s , flowers and a i l p l a n t s . They a r e a world of mysterious l i f e , the charm of the eyes, the delight of a i l sensés . . . 376 En ce début du XXe s i è c l e , Chartrand est l ' u n des premiers j o u r n a l i s t e s canadiens-français à é c r i r e indifféremment dans les deux langues o f f i c i e l l e s du pays et à p u b l i e r à l a fois dans les journaux québécois et o n t a r i e n s . I l a vécu, avant q u ' i l n'en s o i t question, le bilinguisme et l e b i c u l t u r a lisme, et i l pense que les Français et les Anglais peuvent vivre en harmonie et que, s ' i l s se connaissaient mieux, i l s s ' a p p r é c i e r a i e n t p l u s . Mais à Kingston, Chartrand l a n g u i t .
Un jour du mois de mai 1902,
l a v i l l e célèbre un congé civique, mais l e coeur du c a p i t a i n e Chartrand n ' e s t pas du tout au même diapason :
376
Captain J . - D . CHARTRAND, "Sayings and Comments", dans The Daily British Whig, Kingston ( O n t . ) , Saturday, May 21, 1904, p . 11. Traduit de La Patrie, "Notes du j o u r " , 24e année, no 67, mercredi 14 mai 1902, p . 4.
119
C'est fête ici aujourd'hui. Pourquoi ? Une fantaisie de la municipalité pour donner un peu de récréation au travailleur ... Ces fêtes populaires me condamnent à la maison. Qu'irais-je faire parmi cette foule dont je ne partage en rien les goûts, dont je ne comprends pas les amusements ? Complètement isolé, c'est ma situation dans la vie. Et cela dans mon propre pays, dans ma.patrie. Seul, seul, avec ma plume, mon encre et mon papier à qui je confie chaque jour des milliers de mots qui s'envolent partout. Et ensuite, à quoi cela sert-il ? Est-ce bien utile de venir dire chaque jour quelque chose au public ? Est-ce que je fais ainsi du bien ? Incertitude cruelle qui souvent m'étreint, me déconcerte, me donne d'irrésistibles envies de briser ma plume, de brûler mes papiers et de tout jeter dans la rue. Trente ans de travail pour en arriver là !... Si cette note t'ennuie, ami lecteur, 37* pardonne-moi, car si tu savais comme je m'ennuie moi-même...
Il rêve aux petits villages situés au nord de Montréal :
Combien de fois, depuis sept à huit ans que je suis de retour au Canada, n*ai-je pas songé à aller m'y créer un 37g foyer libre et indépendant. Hélas ! je suis trop vieux ... Peu à peu
ses confidences dans les journaux révèlent une grande désespé-
rance : "Que suis-je ?
Un maître d'école oublié dans un trou ..."
Ou encore : "Je végète ici sur mon déclin ... un exil ... sombre comme la mort ...
379
Je m'éteins chaque jour dans
380 C'est à faire pleurer !" . Malgré
ces terribles moments de mélancolie, le capitaine Chartrand possède une réserve de fantaisie.
Un jour, à une réception donnée à Ottawa en l'honneur
de leurs Altesses royales, le duc et la duchesse d'York, une jeune fille tombe en exécutant la manoeuvre compliquée de la révérence de cour, et voilà ce que Chartrand raconte : J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La no 80, jeudi 29 mai 1902, p. 4. 378 J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La no 205, vendredi 25 octobre 1901, p. 4. 379 J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La no 176, samedi 21 septembre 1901, p. 10. 380 J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour", dans La no 243, mardi 10 décembre 1901, p. 4. 377
Patrie,
Montréal, 24e année,
Patrie,
Montréal, 23e année,
Patrie,
Montréal, 23e année,
Patrie,
Montréal, 23e année,
120
J ' a i à mon a c t i f une p r o u e s s e p r e s q u e i d e n t i q u e . J'étais dans l e s A l p e s , en manoeuvres, p r è s de N i c e . On f a i s a i t s é j o u r dans un v i l l a g e f a s h i o n a b l e , qui nous r e ç u t en p r i n c e s . Nous l u i donnâmes un b a l en r e t o u r . A t i t r e de p l u s a n c i e n l i e u t e n a n t de mon c o r p s , j e d e v a i s p r e n d r e p l a c e dans une danse d ' h o n n e u r . J e c h o i s i s une b e a u t é à l a mode. En l a b a l a n ç a n t , on l u i f i t p e r d r e l ' é q u i l i b r e . E s t - c e moi, ou non ? J e n ' e n s a i s e n c o r e r i e n a u j o u r d ' h u i , mais j e soupçonne que c ' e s t moi. De s u i t e , ma d a n s e u s e commence à tomber. J e l u i f a i s a i s f a c e . Ce f u t une l u t t e é p i q u e . E l l e t o m b a i t , t o m b a i t t o u j o u r s , e t , penché s u r e l l e , j e f a i s a i s des e f f o r t s surhumains pour r e c o u v r e r l a v e r t i c a l e . Mais j e c r a i g n a i s de marcher s u r s a t o i l e t t e . Et j e l u t t a i s , j e l u t t a i s . C ' é t a i t en v a i n . La c a t a s t r o p h e a r r i v e e t nous v o i l à t o u s deux é t a l é s s u r l e p a r q u e t . Le r e s t e s e d e v i n e . J e n ' a i j a m a i s dansé d e p u i s . C e t t e c h u t e f u t une réclame pour ma b e l l e e t un grand s u c c è s de malad r e s s e pour moi. On s e moqua de moi p e n d a n t t o u t e l a s a i s o n . Mais t o u t p a s s e , s ' e f f a c e e t s ' e n f u i t . . . 381
A l a f o i s g a i e t m é l a n c o l i q u e , C h a r t r a n d i n c a r n e b i e n l e t y p e du Canadien f r a n ç a i s comme on s e p l a î t à l e d é c r i r e . fasciné.
Dans La Revue Nationale,
disparus".
Et dans Engineering
Les b i o g r a p h i e s l ' o n t
i l a v a i t p r i s s o i n de l a r u b r i q u e "Les
News,
en 1903, i l r é d i g e des n o t e s b i o g r a -
p h i q u e s s u r un a n c i e n du c o l l è g e m i l i t a i r e de Kingston : l e c o l o n e l S i r Percy Girouard
382
toujours
lieutenant-
, f i l s du j u g e D é s i r é G i r o u a r d , de M o n t r é a l .
A i n s i , l e s h e u r e s de t r a v a i l de C h a r t r a n d s o n t - e l l e s r e m p l i e s au maximum, p a r t a g é e s e n t r e l ' e n s e i g n e m e n t e t l ' é c r i t u r e .
Et l e s j o u r s p a s s e n t
e t s ' a c c u m u l e n t , pendant que m o n t e n t , dans un coin de son âme, incessamment, l ' a n x i é t é et la d é s i l l u s i o n :
381 382
J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, M o n t r é a l , 23e a n n é e , no 180, j e u d i 26 septembre 1901, p . 4 . C a p t a i n J . - D , CHARTRAND, " L i e u t e n a n t - C o l o n e l S i r Percy Girouard ( 1 8 6 7 - 1 9 3 2 ) , K.C.M.G., D . S . O . , R . E . " , dans Engineering News3 New-York, v o l . L, no 22, November 26, 1903, p . 476. K.C.M.G.: Knight Commander of S t . Michael and S t . George. D . S . O . : Companion of t h e D i s t i n g u i s h e d S e r v i c e O r d e r . R . E . : Royal E n g i n e e r s .
121 Je ne puis me défendre d'un profond sentiment de t r i s t e s s e . . . Pourquoi ? J e ne s a i s , ou p l u t ô t j e ne l e s a i s que t r o p . Rien ne m'amuse, r i e n ne m'égaie e t t o u t m ' a t t r i s t e . La n o s t a l g i e me ronge et toujours j ' e n t r e 3 vois avec effroi une v i e i l l e s s e de r e g r e t s et d'isolement.
Et v o i l à qu'un j o u r , i l n ' a pas l e temps de r é a l i s e r ce qui se passe . . . A t t e i n t de la maladie de Bright, i l est t r a n s p o r t é à l ' h ô p i t a l de l ' H ô t e l Dieu de Kingston.
Et quelques jours plus t a r d , le dimanche 2 a v r i l 1905,
à l ' â g e de c i n q u a n t e - t r o i s ans, comme une machine qui a f a i t son temps, l e professeur de français du Royal Military Toute la v i l l e e s t a t t e r r é e .
Collège of Canada
décède.
Qui ne connaissait le c a p i t a i n e Chartrand ?
Tous, épouse, enfants, professeurs, é t u d i a n t s , o f f i c i e r s , c a d e t s , amis, tous a s s i s t e n t aux imposantes f u n é r a i l l e s m i l i t a i r e s chantées, l e mardi 4 a v r i l 1905, à neuf heures quarante-cinq, en la cathédrale de de Kingston, t o u t e décorée de f l e u r s .
383
Saint-Mary,
On l'inhume au Saint-Mary 's
J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie3 no 273, vendredi 17 j a n v i e r 1902, p . 4.
Cemetery.
Montréal, 23e année,
122
5.
CONCLUSIONS
Le c a p i t a i n e Joseph-Damase Chartrand n ' a jamais f a i t d'une étude d é t a i l l é e .
A peine le connaissons-nous par l e s courtes b i o -
TQA
graphies de Dumont
^RÇ
, de Faucher de Saint-Maurice
de Lionel Audet-Lapointe
387
386
, de Cabrette
comme ceux de Roger Le Moine que dans le Larousse canadien, et dans l e Macmillan Dictionary
385
386 387
388 389 390 391
et
. Il est mentionné dans certains ouvrages,
388
384
l'objet
389 et d'Honoré Beaugrand-Champagne , ainsi 390 dans l e Canadian Men and Women of the Time of Canadian Biography
391
G.-A. DUMONT, "Biographie, Sous-lieutenant J . - D . Chartrand", dans Le Monde illustré, Montréal, v o l . 7, no 331, samedi 6 septembre 1890, p.293. Reproduit sous l e t i t r e "Le c a p i t a i n e J . - D . Chartrand", dans Les soirées de l'Ecole littéraire de Montréal, 1925, p . 295-305. Henri-Edouard FAUCHER DE SAINT-MAURICE, "Biographie, Le l i e u t e n a n t Chartrand", dans Le Monde illustré, Montréal, 19 novembre 1892, p . 338. Aussi, dans Loin du pays, Souvenirs d'Europe, d'Afrique et d'Amérique, v o l . 1 de 2, Québec, A. Côté, 1889, 228 p . ; p . 36-38, 99-106, 120-161. CABRETTE (E.-Zotique MASSICOTTE), "Les d i s p a r u s , Le c a p i t a i n e J . - D . Chartrand", dans Le Bulletin des recherches historiques, Québec, NotreDame-de-Lévis, v o l . 3 1 , no 4, a v r i l 1925, p . 111. Lionet AUDET-LAPOINTE, "Le c a p i t a i n e J . - D . Chartrand", dans Le Bulletin des recherches historiques, Québec, Notre-Dame-de-Lévis, v o l . 38, no 4, a v r i l 1932, p . 242-244. Aussi, "Les Canadiens à la légion é t r a n g è r e " , dans La Patrie du dimanche, Montréal, 31 mai 1959, p . 45. Roger LE MOINE, Joseph Marmette, sa vie, son oeuvre, s u i v i de A travers la vie, Québec, Les Presses de l ' U n i v e r s i t é Laval, Vie des l e t t r e s canadiennes, 5, 1968, 251 p . , p . 67. Honoré BEAUGRAND, Lettres de voyage : France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, Montréal, Les Presses de La Patrie, 1889, 350 p . ; p . 6 1 , 84-107, 324-325. MORGAN, The Canadian Men and Women of the Time, Toronto, W.Briggs, 1898, 1130 p . , p. 182. W.S. WALLACE, The Macmillan Dictionary of Canadian Biography, London and Toronto, Macmillan Co. of Canada, 1963, 822 p . , p . 133.
123
Or, sa prose e s t imprimée pendant vingt-cinq
ans, de 1880
à 1905, en Algérie, en France, aux Etats-Unis et au Canada.
Auteur
d ' a u moins m i l l e a r t i c l e s de journaux, de quelque cinquante a r t i c l e s de revues et de t r o i s volumes publiés à P a r i s , membre adhérent de la Société des gens de l e t t r e s de France, chevalier de la Légion d'honneur dans l ' o r d r e n a t i o n a l , diplômé de la Société royale du Canada et fondateur de La Revue Nationale
à Montréal, i l a é c r i t sous dix pseudonymes :
Ch. des Ecorres, R. de la P i g n i è r e , Un ancien l é g i o n n a i r e , Un ancien o f f i c i e r f r a n ç a i s , X . . . , C***, B i b l i o p h i l e , P a t r i o t e , Caliban, Marion. Ses ouvrages sont indexés aux catalogues de la Bibliothèque Nationale de France à Paris et de c e l l e du B r i t i s h Muséum de Londres. Canada, les exemplaires sont r a r e s : Expéditions
Mais, au
autour de ma tente
se trouve à l a Bibliothèque n a t i o n a l e du Canada à Ottawa e t à la s a l l e Gagnon de l a Bibliothèque municipale de Montréal; venirs
d'école
militaire,
Saint-Maixent,
Sou-
se trouve à l ' U n i v e r s i t é Laval à Québec et
à l a Bibliothèque nationale du Québec à Montréal;
e t Au pays des
étapes
ne se trouve qu'à l a Bibliothèque nationale du Québec à Montréal. La Revue Nationale,
dont i l a été l e directeur-fondateur en 1895, e s t
conservée à l a Bibliothèque nationale du Canada à Ottawa, aux b i b l i o thèques des u n i v e r s i t é s d'Ottawa et de Toronto, à l a s a l l e Gagnon de l a Bibliothèque municipale de Montréal et au Collège m i l i t a i r e de SaintJean.
Malgré t o u t e sa production l i t t é r a i r e , l e c a p i t a i n e Chartrand
n ' e s t mentionné dans aucune h i s t o i r e de la l i t t é r a t u r e au Canada français.
124 F a u t - i l remarquer tout d'abord, a i n s i que l ' a f a i t P i e r r e Savard à propos de Jules-Paul Tardivel, un contemporain de Chartrand
392
que " l ' o e u v r e de l a plupart des j o u r n a l i s t e s d i s p a r a î t avec le temps"
, 393
Et c e , quelles que soient l e s voies dans l e s q u e l l e s i l s s'engagent. Car, s i Tardivel se s e r t du journalisme pour exprimer ses t h é o r i e s r e l i g i e u s e s , condamner les francs-maçons ou prêcher le nationalisme, Chartrand, au c o n t r a i r e , n'endoctrine personne.
Alors que la mode e s t
à l a p o l i t i q u e et à l a r e l i g i o n , i l se raconte et se f a i t l e chroniqueur de son temps.
I l d i t les scènes de son enfance et f a i t r e n a î t r e l ' a t -
mosphère de ce q u ' é t a i t l a vie chez les Canadiens français au s i è c l e dernier.
Combattant en Algérie et au Tonkin, mieux connu sous l e nom
de Vietnam, i l est l ' u n des premiers à d é c r i r e c e r t a i n s épisodes des guerres coloniales.
Il est l'un des premiers à disserter sur les
cadres d ' i n f a n t e r i e de l'armée française
394
, sur les f o r t s alpins et
sur l e s écoles m i l i t a i r e s de Saint-Maixent et de Saint-Hippolyte-du-Fort. Au Canada, Chartrand e s t l ' u n des r a r e s auteurs à publier dans les deux langues : i l innove en j e t a n t a i n s i un pont entre l e s l i t t é r a t u r e s des deux principaux groupes ethniques du pays.
Un des premiers, i l
contribue à b r i s e r l a mentalité de ghetto qui rend nos deux l i t t é r a t u r e s inconnues l ' u n e de l ' a u t r e et en font deux s o l i t u d e s . 392
Nés à un an d ' i n t e r v a l l e , Tardivel en 1851 et Chartrand en 1852, tous deux décèdent en 1905 de la maladie de Bright : Chartrand, l e 3 a v r i l et Tardivel, le 24 a v r i l . 393 P i e r r e SAVARD, Jules-Paul Tardivel (1851-1905), Textes choisis3 Montréal, Fides, Coll. Classiques canadiens, v o l . 38, 1969, 95 p . , p . 5. 394 X . . . , "Etude sommaire sur les cadres de l ' i n f a n t e r i e " , dans La Revue d'infanterie, P a r i s , Henri Charles-Lavauzelle, 3e année, v o l . 5, no 25, j a n v i e r 1889, p . 1-57.
125
Pendant q u ' i l e s t à P a r i s , i l t e n t e de favoriser la d i s t r i b u t i o n , sur l e marché canadien e t américain, du l i v r e canadien imprimé chez Pion, Nourrit et compagnie.
De r e t o u r au pays, dans les journaux de Montréal,
de Kingston, i l brasse des i d é e s , i l recommande la c r é a t i o n de b i b l i o thèques, la fondation d'hôpitaux, l ' a m é l i o r a t i o n du métier de j o u r n a l i s t e . I l réclame pour Montréal des rues l a r g e s , aérées et la formation d'un comité d'urbanisme.
N'ayant aucun complexe d ' i n f é r i o r i t é à propos de
sa langue, i l souhaite que les mots qui représentent des r é a l i t é s canadiennes soient conservés dans notre vocabulaire et intégrés à la langue française.
Dans bien des cas, ces problèmes n'auront leur s o l u t i o n que
cinquante ans plus t a r d , mais Chartrand sème quand même ses i d é e s , car c ' e s t l e propre des p u b l i c i s t e s de mettre en garde e t de prophétiser : Montréal aura son boulevard métropolitain et ses larges rues Sherbrooke et Dorchester, nos mots canadiens apparaîtront dans l e Larousse, dans le Robert, une école de journalisme sera fondée à l ' U n i v e r s i t é McGill, puis à l ' U n i v e r s i t é de Montréal, des cours pour adultes seront i n s t a u r é s à tous les niveaux et dans toutes les d i s c i p l i n e s . Bien préparé à assumer l e s r e s p o n s a b i l i t é s de d i r e c t e u r d'une revue l i t t é r a i r e , ayant côtoyé des écrivains français l o r s q u ' i l é t a i t à Paris et é t a n t au courant des problèmes auxquels sont exposés les gens de l e t t r e s , l'audacieux capitaine Chartrand t e n t e sa chance, en 1895, avec La Revue Nationale.
Mais, pour des raisons f i n a n c i è r e s , e l l e d i s p a r a î t
au moment même où n a i s s e n t la Société du p a r l e r français à Québec e t , à Montréal, l ' E c o l e l i t t é r a i r e et l ' A l l i a n c e française et peu avant que ne s ' é l è v e la voix poétique d'Emile Nelligan.
La Revue Nationale
a eu
126 son importance car elle a offert un moyen d'expression à ceux qui voulaient écrire et dessiner.
Et si elle avait vécu, elle aurait joué un rôle majeur
dans la vie intellectuelle du pays en donnant une littérature qui se serait écartée des voies traditionnelles, elle aurait libéré le climat de la hantise du passé.
En lui survivant d'un quart de siècle, La Revue Si La Revue
n'a fait que retarder l'éclosion de ce mouvement.
a disparu, c'est que le public lettré a fait défaut.
Canadienne Nationale
Crémazie avait cons-
taté que le goût littéraire, loin de progresser, avait diminué au pays
395
et Arthur Buies avait écrit : "Le nombre de gens qui lisent, dans ce pays-ci, n'[est] pas précisément énorme ..."
. Sans doute ! Mais si elle a dis-
paru, c'est aussi parce qu'elle s'éloignait des objectifs fixés à la littérature.
A cause de cela, elle est déconseillée en chaire
porte un coup fatal — , tandis que La Revue Canadienne
—
ce qui lui
est protégée, sub-
ventionnée et même que monseigneur Bruchési s'en porte acquéreur en 1907. Rien d'étonnant que tous les abonnements se soient alors portés du même côté, surtout que l'abonnement de La Revue Canadienne
passait de trois
dollars à deux dollars cinquante, puis à deux dollars par année. currence devenait impossible dans de telles circonstances.
La con-
Aussi, au lieu
des quinze cents abonnés qui auraient permis à Chartrand de faire vivre seul, sans l'aide de personne, une revue littéraire du calibre de La Revue Nationale,
n'en recruta-t-il que cinq cents.
D'ailleurs, au
Canada, à cette époque, les écrivains ne peuvent vivre de leur plume; tous, ils ont un autre gagne-pain : David est traducteur au fédéral et Marmette est archiviste. 395
Lettre de Crémazie à l'abbé Casgrain, 1866 (Cf. BESSETTE, GESLIN et
PARENT, Histoire 396
de la littérature
canadienne
française
par
lesféxtes,
Montréal, Centre éducatif et culturel, Inc., 1968. 704 p., p. 114. Arthur BUIES, "Chronique", dans La Revue Nationale, Vol. 1, no 6, juillet 1895, p. 578-585, p. 578.
127 Que Chartrand a i t ouvert sa revue à t o u s , sans d i s t i n c t i o n de n a t i o n a l i t é , de r e l i g i o n et de p a r t i p o l i t i q u e et q u ' i l se s o i t montré par a i l l e u r s t r è s réservé dans ses affirmations personnelles concernant l a r e l i g i o n et l a p o l i t i q u e , c e l a n ' e s t - i l pas tout naturellement
l'indice
d'une a t t i t u d e l i b é r a l e , a t t i t u d e q u ' i l devait dissimuler à une époque d'ultramontanisme, sous peine d ' ê t r e mis au ban de la s o c i é t é ?
Et,
pour que sa revue survive, i l ne devait pas h e u r t e r les sentiments de la collectivité. Son comportement dénote, tout au long de sa v i e , une b e l l e indépendance d ' e s p r i t , que ce s o i t dans sa façon de juger des hommes et des événements - à une époque de conformisme, i l r e j e t a i t les c o n t r a i n t e s r e l i g i e u s e s ou p o l i t i q u e s c a r r i è r e dans l'armée.
ou que ce s o i t dans sa décision de f a i r e
Si c e t t e décision s'explique d'abord par une
maturité précoce, par l'amour de l ' a v e n t u r e , e l l e s'explique aussi par l e d é s i r , d'abord vague, de q u i t t e r un milieu assez fermé, bien que, du plus l o i n qu'on puisse remonter dans son enfance, i l a i t voulu ê t r e s o l dat.
Au début de sa c a r r i è r e , i l aime l a guerre q u i , s e u l e , favorise
l e s promotions; mais au terme de sa v i e , i l l a considère comme un fléau et rêve de paix u n i v e r s e l l e . Mais sa vocation, par le jeu combiné de voyages qui l e conduisent aux Etats-Unis, en France, en Algérie et au Tonkin, de conversations avec t a n t de p e r s o n n a l i t é s célèbres et diverses et de l e c t u r e s nombreuses, l u i p e r m i t - e l l e - indirectement p e u t - ê t r e - de trouver sa voie : c e l l e d'une tolérance p o l i t i q u e et r e l i g i e u s e l e s opinions d ' a u t r u i .
qui l u i f i t toujours r e s p e c t e r
Ce dont témoigne la revue.
128 Si Chartrand n'a pas jugé bon de publier une profession de foi ou un quelconque manifeste, du moins certaines de ses prises de position sont révélatrices de ses opinions. Ainsi, lorsqu'il déplore que Montréal n'ait pas accepté l'offre de Carnegie : pour Chartrand, non seulement une bibliothèque publique est nécessaire, mais il est convaincu qu'il n'y en a 397 "jamais assez !" dans une ville.
Il encourage les Canadiens français
du Québec à sortir de leur milieu et à voyager.
Prévoyant le développement
du pays, il incite les jeunes gens à se lancer dans les affaires, à devenir ingénieurs, à faire sillonner dans toute la province des réseaux de chemins de fer.
Ses idées sur l'éducation témoignent encore de son l i b é r a l i s m e . I l souligne que les Ontariens ont l e souci d'améliorer leur système d'éducation élémentaire, étant les premiers à i n t r o d u i r e au Canada les méthodes actives dans l'enseignement.
I l préconise la c r é a t i o n d'une
école de journalisme, affirmant que cela comblerait une lacune, car ce qu'on veut apprendre, en l i s a n t un j o u r n a l , c ' e s t l ' é t a t p o l i t i q u e et commercial de l a région qu'on h a b i t e , c ' e s t l'exposé général des questions n a t i o n a l e s , ce sont les p r o j e t s p a t r i o t i q u e s , développés avec c l a r t é et bon sens. En matière de p o l i t i q u e , sa pensée p a t r i o t i q u e e s t souple : e l l e évolue avec les circonstances et r e f l è t e son jugement et son bon sens.
I l n ' a p p a r t i e n t ouvertement à aucun groupe, mais i l sympathise
s u r t o u t avec les libéraux, depuis Beaugrand j u s q u ' à Laurier.
C'est
q u ' i l ne pouvait accepter l a collusion des pouvoirs p o l i t i q u e s et r e l i gieux à l'époque des conservateurs. 397
J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, année, no 218, lundi 11 novembre 1901, p . 4.
Montréal, 23e
129
D i r e c t e u r de La Revue Nationale, l ' a p p u i du c l e r g é . religieuse.
i l ne r é u s s i t g u è r e à
E v e n t u e l l e m e n t , i l a b d i q u e , v i c t i m e de
s'attirer
l'intolérance
Par l a s u i t e , a l o r s q u ' i l e s t p r o f e s s e u r de f r a n ç a i s
au
C o l l è g e m i l i t a i r e de Kingston, i l é c r i t dans l e s j o u r n a u x , en f r a n ç a i s e t en a n g l a i s , e t l e b u t de s e s é c r i t s e s t d ' é v e i l l e r
l'attention,
f o r c e r l a c u r i o s i t é , de donner à p e n s e r , à r é f l é c h i r . i l domine son époque comme A l b e r t Levesque
398
de
Intellectuellement
dans l e s années t r e n t e .
"A w r i t e r of f o r c e , of t h e modem s c h o o l " , d i r a l'Ottawa
Free
Press;
. . . t i m e i n v a r i a b l y p r o v e s t h a t he has w r i t t e n i n advance of t h e p r é s e n t , and t h a t h i s g r a s p of e v e n t u a l i t i e s i s
correct"
399
I l ne f a i t pas é c o l e , c a r s a pensée n ' e s t pas d o c t r i n a l e , mais i l d i t beaucoup en peu de m o t s .
I l n ' e s t ni romancier, ni poète,
e t cependant s e s c h r o n i q u e s o n t r a f r a î c h i l ' a t m o s p h è r e du Québec. " F o n c t i o n n a i r e i s o l é , aux a v a n t - p o s t e s , moniteur i n d é p e n d a n t " l e r ô l e du c a p i t a i n e Chartrand a é t é c e l u i d ' u n ê v e i l l e u r
,
d'esprits.
Peu de j o u r n a l i s t e s , a u t a n t que l u i , m é r i t e n t ce t i t r e .
398
A l b e r t LEVESQUE, p r o p r i é t a i r e d ' u n e maison d ' é d i t i o n s q u i édite d ' i m p o r t a n t s o u v r a g e s , a u t e u r de La dualité culturelle au Canada, hier, aujourd'hui, demain3 M o n t r é a l , Levesque, 1959, 256 p .
399
The E d i t o r , "Our l a t e s t C o n t r i b u t o r " , dans Ottawa Free Ottawa, S a t u r d a y , May 7, 1904, p . 16.
400
J . - D . CHARTRAND, "Notes du j o u r " , dans La Patrie, a n n é e , no 1 , l u n d i 24 f é v r i e r 1902, p . 4 .
Press,
M o n t r é a l , 24e
II.-
DEUXIEME
PARTIE
B I B L I O G R A P H I E
131
1880
1.
X..., "Le 23 avril, le premier bataillon du 17e de Ligne arrivait à Bel-Abbès", dans Le Petit Colon, Oran (Algérie), avril 1880.
2.
c***, "Causeries africaines par un militaire, La veille du départ", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 14 octobre 1880, p. 4.
3.
C***, "Causeries africaines par un militaire, Epouvantable histoire", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 21 octobre 1880, p. 4.
4.
C***, "Causeries africaines par un militaire, Combat homérique", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 28 octobre 1880, p. 4.
5.
c***, "Causeries africaines par un militaire, Pauvre godillot", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 4 novembre 1880, p. 4.
6.
C***, "Causeries africaines par un militaire, Traité avec la trichine", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 18 novembre 1880, p. 4.
7.
c***, "Causeries africaines par un militaire, Chute", dans Le ger, Lewiston (Maine), jeudi 25 novembre 1880, p. 4.
8.
c***, "Causeries africaines par un militaire, La légion étrangère", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 2 décembre 1880, p. 4.
9.
c***, "Causeries africaines par un militaire, Chapitre où il pleut", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 9 décembre 1880, p. 1.
Messa-
1881
10.
C***, "Lettres d'Afrique, Sidi-bel-Abbès", dans Le Messager, (Maine), j e u d i 3 mars 1881.
11.
c***, "Lettres d'Afrique, Daya", dans Le Messager, j e u d i 7 a v r i l 1881.
Lewiston
Lewiston (Maine),
132 1881 C***, " L e t t r e s d'Afrique, C h e l l a l a , 350 m i l l e s au sud d'Oran", dans Le Messager, Lewiston (Maine), j e u d i 5 mai 1881, p . 1.
X . . . , "Correspondance m i l i t a i r e , L e t t r e p a r t i c u l i è r e de l ' O u e s t , Bou-Guern, Colonne de Daya", dans Le Petit Colon, Oran ( A l g é r i e ) , mai 1881. X . . . , "Correspondance m i l i t a i r e , Colonne de Daya, Aïn-Fékarine", dans Le Petit Colon, Oran ( A l g é r i e ) , mai 1881. X..., "Correspondance militaire, Colonne de Daya, El-Kreider", dans Le Petit Colon, Oran (Algérie), juin 1881.
X..., "Correspondance militaire, Colonne de Daya, Bou-Guern", dans Le Petit Colon, Oran (Algérie), juin 1881. X..., "Récit d'un soldat, Chaïb", dans Le Petit juin 1881.
Colon,
Oran (Algérie),
C***} "Causeries africaines par un militaire, El-Hamman", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 2 juin 1881, p. 1. C***} "Causeries africaines par un militaire, Colonne du Sud de la province d'Oran, El-Kreider", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 9 juin 1881.
C***t "Causeries africaines par un militaire, Une colonne en route, El-May, Tafarona, Saïda", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 23 juin 1881.
C***, "Causeries africaines par un militaire, La critique", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 30 juin 1881.
X..., "Correspondance militaire, Colonne de Ras-el-Ma", Petit Colon, Oran (Algérie), juillet 1881.
X..., "Les affaires de l'Ouest", dans Le Petit juillet 1881.
Colon,
dans Le
Oran (Algérie),
133 1881 X . . . , " L e t t r e du Sud, El-Kreider", dans Le Petit j u i l l e t 1881.
Colon, Oran (Algérie),
C***, "Causeries a f r i c a i n e s par un m i l i t a i r e , Les manoeuvres", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 4 août 1881. C***, "Causeries africaines par un m i l i t a i r e , P o r t r a i t s " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 11 août 1881. C***, "Causeries africaines par un m i l i t a i r e , Chapitre archéologique et d e s c r i p t i f , Mascara, Aïn-Fékan, Mercier-Lacombe, El-Greïr, S i d i bel-Abbès, Tlemcen, Sidi-Abdelli, Lamoricière", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 18 août 1881. C*** "Causeries africaines par un m i l i t a i r e , Chapitre dédié aux v e n t s " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 25 août 1881. C***, "Causeries africaines par un m i l i t a i r e , Camp de S i d i - A b d e l l i " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 1er septembre 1881. C***, "Causeries africaines par un m i l i t a i r e , Géryville, S i d i - b e l Abbês, Kraing-Azir ; Ben-Atab, S f i s i f i " , dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 8 septembre 1881. C***, " L e t t r e du Révérend Hevey, Bel-Abbès, A l g é r i e , 16 décembre", dans Le Messager, Lewiston (Maine), jeudi 1er décembre 1881. C***, "Lorraine et Amérique", dans Le Messager, jeudi 15 décembre 1881.
Lewiston (Maine),
1882 X..., "Les sous-officiers et l'école de Saint-Maixent", dans Le Petit Colon, Oran (Algérie), octobre 1882. X..., "La colonne Négrier, Aïn-ben-Khelib", dans Le Petit Oran (Algérie), octobre 1882.
Colon,
134 1884
35.
J.-D. CHARTRAND, "Voyage autour de ma tente", dans Le Supplément musical et littéraire de La Patrie, Montréal, samedi 5 avril 1884.
36.
"Voyage autour de ma tente, XXVI, Mélanges", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 187, lundi 6 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, Boutades militaires, par Ch. DES ECORRES, Paris, Pion, Nourrit et Cie, 1887, iv-275 p., p. 190-196.
37.
"Voyage autour de ma tente, XXVI, Mélanges", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 188, mardi 7 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 196-202.
38.
"Voyage autour de ma tente, XXVI, Mélanges", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 189, mercredi 8 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 202-208.
39.
"Voyage autour de ma tente, XXVI, Mélanges", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 190, jeudi 9 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 208-214.
40.
"Voyage autour de ma tente, XXVII, Une colonne campée'.', dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 191, vendredi 10 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 215-221.
41.
"Voyage autour de ma tente, XXVII, Une colonne campée", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 192, samedi 11 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 221-225.
42.
"Voyage autour de ma tente, XXVII, Une colonne campée", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 193, lundi 13 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 225-229.
43.
"Voyage autour de ma tente, XXVII, Une colonne campée" et "XXVIII, Mes prisons", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 194, mardi 14 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 229-236.
1884 "Voyage autour de ma tente, XXVIII, Mes prisons", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 195, mercredi 15 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 236-242.
"Voyage autour de ma tente, XXVIII, Mes prisons" et "XXIX, Enlèvement frauduleux", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 196, jeudi 16 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 242-249.
"Voyage autour de ma tente, XXIX, Enlèvement frauduleux", dans La Patrie, Montréal,. 6e année, no 197, vendredi 17 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 249-255. "Voyage autour de ma tente, XXX, En permission", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 198, samedi 18 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 256-261. "Voyage autour de ma tente, XXX, En permission", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 199, lundi 20 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 262-265. "Voyage autour de ma tente, Apologue", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 200, mardi 21 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 266-272.
"Voyage autour de ma tente, Apologue", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 201, mercredi 22 octobre 1884, p. 1. Reproduit dans Expéditions autour de ma tente, p. 272-274.
1885 "Cris d'amertume", dans La Patrie, dredi 23 janvier 1885, p. 1.
Montréal, 6e année, no 276, ven-
"A propos de lettres", dans La Patrie, vendredi 30 janvier 1885, p. 1.
Montréal, 6e année, no 282,
136 1885
"La légion étrangère", dans La Patrie, jeudi 5 février 1885, p. 1.
Montréal, 6e année, no 287,
"Un duel (Philippeville, Algérie, 1883)", dans La Patrie, Montréal, 6e année, no 292, mercredi 11 février 1885, p. 1. Reproduit avec quelques changements dans La Patrie, samedi 10 mai 1902, p. 18. "Encore la légion étrangère", dans La Patrie, no 302, lundi 23 février 1885, p. 1.
Montréal, 6e année,
"Un suicide (Philippeville, 21 mai 1883)", dans La Patrie, Montréal, 7e année, no 2, mercredi 25 février 1885, p. 1. Reproduit avec quelques changements dans La Patrie, samedi 8 février 1902, p. 9. "Un marché arabe", dans La Patrie, 26 février 1885, p. 1.
Montréal, 7e année, no 3, jeudi
"Les turcos la veille du départ", dans La Patrie, no 4, vendredi 27 février 1885, p. 1. "Haine militaire", dans La Patrie, 3 mars 1885, p. 1.
Montréal, 7e année,
Montréal, 7e année, no 7, mardi
"Discussion financière", dans La Patrie, vendredi 6 mars 1885, p. 1.
Montréal, 7e année, no 10,
"Comment on est tué, I", dans La Patrie, lundi 30 mars 1885, p. 1.
Montréal, 7e année, no 29,
"Comment on est tué, II", dans La Patrie, lundi 6 avril 1885, p. 1.
Montréal, 7e année, no 34,
"Correspondance militaire, Lettre à Honoré Beaugrand", dans Philippeville (Algérie), mercredi 8 avril 1885.
L'Algérien,
137 1885 64.
"Départ du 3e Zouaves", dans La Patrie, mardi 19 mai 1885, p. 1.
65.
"Gordon", dans La Patrie, 1885, p. 1.
66.
"Une chute de cheval (Au sud-oranais, 27 avril 1885)", dans La Patrie, Montréal, 7e année, no 82, mardi 2 juin 1885, p. 1.
67.
Ch. DES ECORRES, "Le maire de Montréal, Honoré Beaugrand", dans L'Expansion coloniale, Paris, 3 juin 1885, p. 16-17.
68.
J.-D. CHARTRAND, "Le porte-drapeau (au 3e Zouaves)", dans La Montréal, 7e année, no 87, mardi 9 juin 1885, p. 1.
69.
"Ma rue (Rohault-de-Fleury, à Constantine)", dans La Patrie, Montréal, 7e année, no 92, lundi 15 juin 1885, p. 1. Reproduit avec quelques changements dans La Patrie, samedi 24 mai 1902, p. 12.
70.
"Les droits du lieutenant (Types militaires, Constantine)", dans La Patrie, Montréal, 7e année, no 103, mardi 30 juin 1885, p. 1. Reproduit avec quelques changements dans La Patrie, samedi 15 février 1902, p. 14.
Montréal, 7e année, no 70,
Montréal, 7e année, no 76, mardi 26 mai
71. "Le jury d'examen", dans La Patrie, dredi 3 juillet 1885, p. 1.
Patrie,
Montréal, 7e année, no 106, ven-
72.
"Les arrêts", dans La Patrie, juillet 1885, p. 1.
73.
"Ma pauvre légion étrangère", dans La Patrie, no 115, mardi 14 juillet 1885, p. 1.
74.
"Les joueurs de dominos", dans La Patrie, Montréal, 7e année, no 123, jeudi 23 juillet 1885, p. 1. Reproduit avec quelques changements dans La Patrie, samedi 1er mars 1902, p. 21.
Montréal, 7e année, no 108, lundi 6
Montréal, 7e année,
138 1885 Ch. DES ECORRES, "Louis Fréchette", dans L'Expansion Paris, 29 juillet 1885.
J.-D. CHARTRAND, "Un mardi gras", dans.La Patrie, année, no 128, jeudi 30 juillet 1885, p. 1.
coloniale,
Montréal, 7e
"Le 3e Zouaves à Hué (Hanoï, le 30 juin 1885)", dans La Montréal, 7e année, no 138, mardi 11 août 1885, p. 1.
"La brouette fatale", dans La Patrie, lundi 17 août 1885, p. 1. "Le 65e Bataillon", dans La Patrie, lundi 24 août 1885, p. 1.
Patrie,
Montréal, 7e année, no 143,
Montréal, 7e année, no 149,
1886
"Fantaisie d'outre-monde, I, Le titre", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 14, jeudi 11 mars 1886, p. 1. Reproduit avec quelques changements dans La Patrie, samedi 1er février 1902, p. 19.
"Fantaisies d'outre-monde, II, L'inconnu (Types militaires, Constantine, décembre 1884)", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 28, lundi 29 mars 1886, p. 1. Reproduit avec quelques changements dans La Patrie, samedi 22 mars 1902, p. 11.
"Fantaisies d'outre-monde, III, La neige (Constantine, janvier 1886) dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 35, mardi 6 avril 1886, p. 1. Reproduit avec quelques changements dans La Patrie, samedi 26 avril 1902, p. 14.
"Fantaisies d'outre-monde, IV, Les mathématiques", dans La Montréal, 8e année, no 43, jeudi 15 avril 1886, p. 1.
"Fantaisies d'outre-monde, V, L'absinthe", dans La Patrie, 8e année, no 47, mardi 20 avril 1886, p. 1.
Patrie,
Montréal,
139 1886 85.
"Fantaisies d'outre-monde, VI, L'officier de casernement", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 52, mardi 27 avril 1886, p. 3.
86.
"Fantaisies d'outre-monde, VII, La boxe", dans La Patrie, 8e année, no 58, mardi 4 mai 1886, p. 1.
87.
"Fantaisies d'outre-monde, VIII, La houri", dans La Patrie, 8e année, no 65, mercredi 12 mai 1886, p. 1.
88.
"Fantaisies d'outre-monde, XII, L'armée territoriale", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 72, jeudi 20 mai 1886, p. 1.
89.
"Fantaisies d'outre-monde, IX, Combien reviendront (de Hué)... ?", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 77, jeudi 27 mai 1886, p. 1,
90.
"Fantaisies d'outre-monde, XIII, Encore le 65e bataillon", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 85, lundi 7 juin 1886, p. 1.
91.
"Fantaisies d'outre-monde, X, Au collège", dans La Patrie, 8e année, no 97, lundi 21 juin 1886, p. 1.
92.
"Fantaisies d'outre-monde, XV, La Saint-Jean-Baptiste", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 99, mercredi 23 juin 1886, p. 1.
93.
"Fantaisies d'outre-monde, XI, Le journaliste", dans La Montréal, no 111, vendredi 9 juillet 1886, p. 1.
94.
"Fantaisies d'outre-monde, XVII, Les chaussettes russes", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 117, vendredi 16 juillet 1886, p. 1. Reproduit avec quelques changements dans La Patrie, samedi 19 avril 1902, p. 15.
95.
"Fantaisies d'outre-monde, XIV, Une vengeance", dans La Patrie, réal, 8e année, no 121, mercredi 21 juillet 1886, p. 1.
96.
"Fantaisies d'outre-monde, XVIII, Le jardin régimentaire", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 149, mardi 24 août 1886, p. 3.
Montréal,
Montréal,
Montréal,
Patrie,
Mont-
140 1886 97.
"Fantaisies d'outre-monde, XXI, La fête nationale", dans La Montréal, 8e année, no 140, vendredi 13 août 1886, p. 3.
98.
"Fantaisies d'outre-monde, XXII, Roture et noblesse", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 147, samedi 21 août 1886, p. 3.
99.
"Fantaisies d'outre-monde, XIX, Le supplice de la mouche", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 152, vendredi 27 août 1886, p. 3.
100.
Patrie,
"Fantaisies d'outre-monde, XX, Un mariage militaire", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 155, mardi 31 août 1886, p. 3.
1887
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102. J.-D. CHARTRAND, "Commentaires sur Expéditions autour de ma tente, Boutades militaires", dans La Patrie, Montréal, 9e année, no 46, mercredi 20 avril 1887, p. 1. 103.
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104.
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105.
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Montréal, 9e année,
de La
Patrie,
Montréal, 9e année, no 154, lundi 29
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109.
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110.
"Causeries de France, Le premier duel", dans La Patrie, 10e année, no 4 1 , jeudi 12 a v r i l 1888, p . 2.
111.
"Causeries de France, Carnet d'étapes (5 a v r i l 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 45, mardi 17 a v r i l 1888, p . 2.
112.
"Causeries de France, Carnet d'étapes (12 a v r i l 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 55, samedi 28 a v r i l 1888, p . 3.
113.
"Causeries de France, Le général Boulanger (19 a v r i l 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 57, mardi 1er mai 1888, p . 2.
114.
"Causeries de France, Encore le général Boulanger (25 a v r i l 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 64, mercredi 9 mai 1888, p . 2.
115.
"Causeries de France, Le parlementarisme en France (4 mai 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 68, mardi 15 mai 1888, p. 2.
116.
"Causeries de France, Carnet d'étapes (suite)(12 avril 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 77, vendredi 25 mai 1888, p. 2.
Montréal,
142 1888 117.
MARION, " L e t t r e de France, Mon cher ami (M. Villeneuve)", dans Le Travailleur, Worcester (Mass.), 14e année, no 65, 29 mai 1888, p. 2.
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J . - D . CHARTRAND, "Causeries de France, Carnet d ' é t a p e s " , dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 84, lundi 4 j u i n 1888, p . 2.
119.
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120.
"Causeries de France, Carnet d'étapes (10-13 octobre 1880)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 97, mardi 19 j u i n 1888, p . 2.
121.
"Causeries de France, Carnet d'étapes (14-19 octobre 1880)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 102, lundi 25 j u i n 1888, p . 2.
122.
"Causeries de France, Carnet d'étapes (20 octobre-10 novembre 1880)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 105, jeudi 28 j u i n 1888, p . 2.
123.
"Causeries de France, Carnet d'étapes (22-24 novembre 1880)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 109, mercredi 4 j u i l l e t 1888, p. 2.
124.
"Causeries de France, Carnet d'étapes (25-28 novembre 1880)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 115, mercredi 11 j u i l l e t 1888, p . 2.
125.
"Causeries de France, Courses de taureaux (Nîmes, 5 j u i l l e t 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 120, mardi 17 j u i l l e t 1888, p. 2. Reproduit avec quelques changements dans La Patrie, samedi 3 mai 1902, p . 8.
126.
"Causeries de France, Carnet d ' é t a p e s (29-30 novembre, 1er décembre 1880, 3 j a n v i e r 1881)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 127, mercredi 25 j u i l l e t 1888, p . 2.
143 1888 127.
"Causeries de France, Duel Boulanger-Floquet (14 juillet 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 133, mercredi 1er août 1888, p. 2. Reproduit dans La Patrie, samedi 12 avril 1902, p. 20.
128.
"Causeries de France, Episode (26 juillet 1888)", dans La Montréal, 10e année, no 141, vendredi 10 août 1888, p. 2.
129.
"L'Armée française, Aperçus généraux (3 août 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 145, mercredi 15 août 1888, p. 2.
130.
"L'Armée française, Premières impressions (9 août 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 151, mercredi 22 août 1888, p. 2.
131.
"L'Armée française, Quelques chiffres (16 août 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 156, mardi 28 août 1888, p. 2.
132.
"L'Armée française, Défense du territoire (24 août 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 164, jeudi 6 septembre 1888, p. 2.
133.
"La politique actuelle en France (29 août 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 170, jeudi 13 septembre 1888, p. 2.
134.
"L'Armée française, Défense du territoire (suite)(30 août 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 182, jeudi 27 septembre 1888, p. 2.
135.
"L'Armée française, Recrutement", dans La Patrie, année, no 186, mardi 2 octobre 1888, p. 2.
136.
"L'Armée française, Les sous-officiers", dans La Patrie, 10e année, no 191, lundi 8 octobre 1888, p. 2.
137.
"L'Armée française, Les sous-officiers (suite)", dans La Montréal, 10e année, no 197, lundi 15 octobre 1888, p. 2.
Patrie,
Montréal, 10e
Montréal,
Patrie,
144 1888 138.
"L'Armée f r a n ç a i s e , L ' o f f i c i e r ( é t a t légal de l ' o f f i c i e r a n g l a i s ) " , dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 203, lundi 22 octobre 1888, p . 2.
139.
"La p o l i t i q u e en France", dans La Patrie, no 206, jeudi 25 octobre 1888, p . 2.
140.
"Revue p o l i t i q u e européenne (15 octobre 1888), La France d'abord/ A l ' é t r a n g e r " , dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 210, mardi 30 octobre 1888, p . 2.
141.
"L'Armée f r a n ç a i s e , L ' o f f i c i e r ( s u i t e ) " , dans La Patrie, 10e année, no 214, lundi 5 novembre 1888, p . 2.
142.
"La p o l i t i q u e en France (1er novembre 1888)", dans La Patrie, r é a l , 10e année, no 222, mercredi 14 novembre 1888, p . 2.
143.
"L'Armée f r a n ç a i s e , L ' o f f i c i e r ( s u i t e ) " , dans La Patrie, 10e année, no 229, jeudi 22 novembre 1888, p . 2.
144.
"Causes j u d i c i a i r e s c é l è b r e s " , dans La Patrie, no 234, mercredi 28 novembre 1888, p . 2.
145.
"La p o l i t i q u e en Europe (15 novembre 1888)", dans La Patrie, r é a l , 10e année, no 240, mercredi 5 décembre 1888, p . 2.
146.
"L'Armée f r a n ç a i s e , Le s o u s - o f f i c i e r " , dans La Patrie, 10e année, no 245, mercredi 12 décembre 1888, p . 2.
147.
"La p o l i t i q u e en France (15 décembre 1888)", dans La Patrie, r é a l , 10e année, no 258, vendredi 28 décembre 1888, p . 2.
148.
Honoré BEAUGRAND ( L ' a r t i c l e est signé Honoré Beaugrand, mais c ' e s t J . - D . CHARTRAND qui en e s t l ' a u t e u r ) , " L e t t r e de voyage, V I I I , (St-Hippolyte-du-Fort, 6 décembre 1888)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 260, lundi 31 décembre 1888, p . 2. Reproduit dans l e l i v r e d'Honoré Beaugrand, Lettres de voyage : France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, Montréal, Les Presses de La Patrie, 1889, 350 p . , 9e l e t t r e , p . 86-96.
Montréal, 10e année,
Montréal,
Mont-
Montréal,
Montréal, 10e année,
Mont-
Montréal,
Mont-
145 1889
149.
Honoré BEAUGRAND (L'article est signé Honoré Beaugrand, mais c'est J.-D. CHARTRAND qui en est l'auteur), "Lettre de voyage, IX, (St-Hippolyte-du-Fort, 6 décembre 1888)(suite)", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 261, mercredi 2 janvier 1889, p. 2. Reproduit dans le livre d'Honoré Beaugrand, Lettre de voyage :
France,
Italie,
Sicile,
Les Presses de La Patrie3
Malte,
Tunisie,
Algérie,
Espagne3 Montréal,
1889, 350 p., 10e lettre, p. 97-108.
150.
J.-D. CHARTRAND, "La politique en France (20 décembre 1888)", dans La Patrie3 Montréal, 10e année, no 263, vendredi 4 janvier 1889, p. 2.
151.
"La politique en Europe (Paris, 27 décembre 1888)", dans La Montréal, 10e année, no 270, samedi 12 janvier 1889, p. 2.
152.
"La politique en France (31 décembre 1888)", dans La Patrie, réal, 10e année, no 278, mardi 22 janvier 1889, p. 3.
153.
x***, "Etude sommaire sur les cadres de l'infanterie", dans La Revue d'infanterie, Paris, Henri Charles-Lavauzelle, 3e année, vol. 5, no 25, janvier 1889, 57 p.
154.
J.-D. CHARTRAND, "L'Armée française, Les armes à répétition, I, Historique", dans La Patrie, Montréal, 10e année, no 284, mardi 29 janvier 1889, p. 1.
155.
"La politique en France (6 février 1889)", dans La Patrie, réal, 10e année, no 304, jeudi 21 février 1889, p. 2.
156.
"La politique en Europe (15 février 1889)", dans La Patrie, réal, lie année, no 4, mercredi 27 février 1889, p. 2.
157.
"L'Armée française, Les armes à répétition (suite)", dans La Montréal, lie année, no 6, vendredi 1er mars 1889, p. 2.
158.
"La politique en France (16 février 1889)", dans La Patrie, réal, lie année, no 9, mardi 5 mars 1889, p. 2.
Patrie,
Mont-
Mont-
Mont-
Patrie,
Mont-
146 1889
159.
"L'Armée française, Armement étranger, Les armes à répétition (suite)", dans La Patrie, Montréal, lie année, no 22, mercredi 20 mars 1889, p. 2.
160.
"La politique en Europe (1er mars 1889)", dans La Patrie, réal, lie année, no 27, mercredi 27 mars 1889, p. 2.
161.
"La politique en France (8 mars 1889)", dans La Patrie, lie année, no 29, vendredi 29 mars 1889, p. 2.
162.
"La politique en France (15 mars 1889)", dans La Patrie, lie année, no 32, mardi 2 avril 1889, p. 2.
Montréal,
163.
"La politique en France (22 mars 1889)", dans La Patrie, lie année, no 37, lundi 8 avril 1889, p. 1.
Montréal,
164.
"Causerie, L'armée du Salut en France", dans La Vie Montréal, vol. I, no 11, samedi 20 avril 1889, p. 3.
165.
"Causerie franco-canadienne, En compagnie de la muse", dans La Vie illustrée, Montréal, vol. I, no 11, samedi 20 avril 1889, p. 5.
166.
"Causerie franco-canadienne, En compagnie de la muse, Le mistral", dans La Vie illustrée, Montréal, vol. I, no 12, samedi 27 avril 1889, p. 6.
167.
"Choses de France (18 avril 1889)", dans La Patrie, année, no 55, mardi 30 avril 1889, p. 1.
168.
"Choses de France", dans La Patrie, mardi 7 mai 1889, p. 1.
169.
"Causerie littéraire, En compagnie de la muse, Le midi", dans La Vie illustrée, Montréal, vol. I, no 14, samedi 11 mai 1889, p. 3.
Mont-
Montréal,
illustrée,
Montréal, lie
Montréal, lie année, no 61,
1889 170.
"Choses d'Europe (2 mai 1889)", dans La Patrie, année, no 69, jeudi 16 mai 1889, p . 1.
Montréal, l i e
171.
"Causerie provençale, VI, En compagnie de l a muse", dans La Vie illustrée, Montréal, v o l . I , no 15, samedi 18 mai 1889, p . 3.
172.
"Choses d'Europe, L'exposition u n i v e r s e l l e de Paris (9 mai 1889)", dans La Patrie, Montréal, l i e année, no 74, mercredi 22 mai 1889, p . 1.
173.
"Causerie franco-canadienne, VII, En compagnie de la muse", dans La Vie illustrée, Montréal, v o l . I , no 16, samedi 25 mai 1889, p . 3.
174.
"Causerie (16 mai 1889)", dans La Patrie, no 79, mardi 28 mai 1889, p . 1.
175.
"Causerie franco-canadienne, VIII, Le s o l d a t " , dans La Vie trée, Montréal, v o l . I , no 17, samedi 1er j u i n 1889, p . 3.
176.
"Choses de France (23 mai 1889)", dans La Patrie, année, no 86, jeudi 6 j u i n 1889, p . 1.
177.
"Choses d'Europe, L'exposition u n i v e r s e l l e de P a r i s " , dans La Patrie, Montréal, l i e année, no 9 1 , mercredi 12 j u i n 1889, p . 1.
178.
"Choses d'Europe (6 j u i n 1889)", dans La Patrie, année, no 99, samedi 22 j u i n 1889, p . 1.
179.
"Choses d'Europe (13 j u i n 1889)", dans La Patrie, année, no 102, mercredi 26 j u i n 1889, p . 1.
180.
"Choses d'Europe, L'Expo, toujours l ' E x p o s i t i o n . . . " , dans La Patrie, Montréal, l i e année, no 107, mercredi 3 j u i l l e t 1889, p . 1.
Montréal, l i e année,
illus-
Montréal, l i e
Montréal, l i e
Montréal, l i e
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183.
"Choses de France (11 j u i l l e t 1889)", dans La Patrie, l i e année, no 125, mercredi 24 j u i l l e t 1889, p . 1.
184.
"Choses d'Europe (18 j u i l l e t 1889)", dans La Patrie, l i e année, no 131, mercredi 31 j u i l l e t 1889, p . 1.
Montréal,
185.
"Choses d'Europe (25 j u i l l e t 1889)", dans La Patrie, l i e année, no 136, mardi 6 août 1889, p . 1.
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Montréal,
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Montréal,
Montréal,
Lowell (Mass.),
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Montréal, 12e
Montréal, 12e
Patrie,
Montréal,
Québec, L.-J.
Mont-
Montréal,
Montréal,
152 1890 225.
"Causerie (France, 8 mai 1890)", dans La Patrie, année, no 74, vendredi 23 mai 1890, p . 1.
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"Causerie (France, 30 mai 1890)", dans La Patrie, année, no 9 1 , vendredi 13 j u i n 1890, p . 1.
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"Causerie (France, 13 j u i n 1890)", dans La Patrie, année, no 101, jeudi 26 j u i n 1890, p . 1.
Montréal, 12e
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"Causerie (France, 19 j u i n 1890)", dans La Patrie, année, no 108, vendredi 4 j u i l l e t 1890, p . 1.
Montréal, 12e
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"Choses d'Europe (France, 4 j u i l l e t 1890)", dans La Patrie, r é a l , 12e année, no 118, mercredi 16 j u i l l e t 1890, p . 1.
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"Causerie m i l i t a i r e , Armes et p r o j e c t i l e s (France, 11 j u i l l e t 1890)", dans La Patrie, Montréal, 12e année, no 124, mercredi 23 j u i l l e t 1890, p . 1.
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"Causerie m i l i t a i r e (France, 18 j u i l l e t 1890)", dans La Patrie, Montréal, 12e année, no 131, jeudi 31 j u i l l e t 1890, p . 1.
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"Causerie m i l i t a i r e , Les écoles m i l i t a i r e s françaises (France, 1er août 1890)", dans La Patrie, Montréal, 12e année, no 148, mercredi 20 août 1890, p . 1.
Mont-
Montréal, 12e
Mont-
153 1890 235.
"Causeries de vacances (France, 15 août 1890)", dans La Montréal, 12e année, no 153, mardi 26 août 1890, p . 1.
Patrie,
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"Causeries de vacances (France, 20 août 1890)", dans La Montréal, 12e année, no 155, jeudi 28 août 1890, p . 1.
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"Causeries de vacances (France, 29 août 1890)", dans La Patrie3 Montréal, 12e année, no 164, mardi 9 septembre 1890, p . 1.
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"Causeries de vacances, Choses m i l i t a i r e s (France, 6 septembre 1890)", dans La Patrie3 Montréal, 12e année, no 171, mercredi 17 septembre 1890, p . 1.
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"Choses d'Europe (France, 17 octobre 1890)", dans La Patrie3 Montréal, 12e année, no 206, mardi 28 octobre 1890, p . 1.
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"Lettres d'Europe, XX, La question ouvrière (France, 20 a v r i l 1891)", dans L'Electeur, Québec, l i e année, no 303, samedi 23 mai 1891, p . 4.
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"Lettres d'Europe, M. Mercier à Nice, Une bien agréable v i s i t e (France, 17 mai 1891)", dans L'Electeur, Québec, l i e année, no 306, mercredi 27 mai 1891, p . 4.
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" L e t t r e s d'Europe, XXI, L'honorable H. Mercier en Europe (France, 25 a v r i l 1891)", dans L'Electeur, Québec, l i e année, no 309, samedi 30 mai 1891, p . 4.
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X..., "Les disparus (M. Joseph Marmette, le chanoine Louis-Edmond Moreau, le juge Dennis Barry)", avec photographies, dans La Revue Nationale3 Montréal, vol. 1, no 5, juin 1895, p. 542-547.
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Nationale,
Natio-
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of a lost
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dans La Revue Nationale3 p. 599-615.
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Montréal,
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Natio-
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Montréal, 23e année,
Montréal, samedi 16
Montréal, 23e année,
Montréal,
Montréal, samedi
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"Notes du jour (Titres et décorations)", dans La Patrie, 23e année, no 181, vendredi 27 septembre 1901, p. 4.
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Montréal,
Montréal,
170 1901
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"Notes du jour (procès pour crimes)", dans La Patrie, 23e année, no 183, lundi 30 septembre 1901, p. 4.
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"Notes du jour (La race anglo-saxonne...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 185, mercredi 2 octobre 1901, p. 4.
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"Notes du jour (La bureaucratie française...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 187, vendredi 4 octobre 1901, p. 4.
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"Notes du jour (La France vient de clore d'importantes manoeuvres d'automne...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 191, mercredi 9 octobre 1901, p. 4.
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"Notes du jour (Opéra-bouffe...)", dans La Patrie, année, no 192, jeudi 10 octobre 1901, p. 4.
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"Notes du jour (Chaque fois qu'un accident a lieu sur le SaintLaurent, j'ai de la peine...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 194, samedi 12 octobre 1901, p. 10.
Montréal,
Mont-
Montréal,
Montréal, 23e
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"Notes du jour (M. Brodick, ministre de la Guerre...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 196, mardi 15 octobre 1901, p. 4.
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"Notes du jour (Montréal est la vache à lait provinciale...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 198, jeudi 17 octobre 1901, p. 4.
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"Notes du jour (Aujourd'hui, étant sur la rue...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 199, vendredi 18 octobre 1901, p. 4.
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"Notes du jour (Je lisais l'autre jour les critiques des correspondants militaires étrangers...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 200, samedi 19 octobre 1901, p. 10.
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"Notes du jour (Les nurses et les jeunes filles missionnaires...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 201, lundi 21 octobre 1901, p. 4.
401.
"Notes du jour (Le président McKinley...)", dans La Patrie, réal, 23e année, no 202, mardi 22 octobre 1901, p. 4.
402.
"Notes du jour (Tout individu juge les actions humaines...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 203, mercredi 23 octobre 1901, p. 4.
403.
"Notes du jour (Le football...)", dans La Patrie, année, no 204, jeudi 24 octobre 1901, p. 4.
404.
"Notes du jour (La colonisation est à l'ordre du jour...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 205, vendredi 25 octobre, p. 4.
405.
"Notes du jour (Le général Buller...)", dans La Patrie, 23e année, no 206, samedi 26 octobre 1901, p. 10.
Mont-
Montréal, 23e
Montréal,
172 1901
406.
"Notes du jour (Réforme...)", dans La Patrie, no 207, lundi 28 octobre 1901, p. 4.
407.
"Notes du jour (J'aime un peu trop à cri tiquer...)" dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 209, mercredi 30 octobre 1901, p. 4.
408.
"Notes du jour (Comme il est bon de chercher la petite bête...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 210, jeudi 31 octobre 1901, p. 4.
409.
"Notes du jour (En Russie . . . ) " , dans La Patrie, année, no 211, samedi 2 novembre 1901, p. 10.
410.
"Notes du jour (La guerre est un jeu terrible...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 212, lundi 4 novembre 1901, p. 4. Traduit en anglais dans The Daily British Whig de Kingston (Ontario), "A Plea for Indian Troops", Thursday, November 7, 1901.
411.
"Notes du jour (Education pour adultes...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 213, mardi 5 novembre 1901, p. 4.
412.
"Notes du jour (Le crime...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 214, mercredi 6 novembre 1901, p. 4.
413.
"Notes du jour (Carrie Nation : la parole et la hachette...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 215, jeudi 7 novembre 1901, p. 4.
414.
"A Plea for Indian Troops", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Thursday, November 7, 1901. Traduction anglaise de "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, lundi 4 novembre 1901, p. 4.
415.
"Notes du jour (Le tigre de Tammany...)", dans La Patrie, 23e année, no 216, vendredi 8 novembre 1901, p. 4.
Montréal, 23e année,
Montréal, 23e
Montréal,
173 1901
416.
"Notes du jour (France et Turquie . . . ) " , dans La Patrie, réal, 23e année, no 217, samedi 9 novembre 1901, p. 10.
417.
"Notes du jour (Montréal et Carnegie . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 218, lundi 11 novembre 1901, p. 4.
418.
"Notes du jour (... épouvantable mortalité des enfants du Canada)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 219, mardi 12 novembre 1901, p. 4.
419.
"Notes du jour (Colonisation...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 220, mercredi 13 novembre 1901, p. 4.
420.
"Notes du jour (... épidémie de picote à Montréal)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 221, jeudi 14 novembre 1901, p. 4.
421.
"Notes du jour (Tous les jours, je rencontre des moutards de moins de dix ans qui fument la cigarette...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 222, vendredi 15 novembre 1901, p. 4.
422.
"Notes du jour (Un correspondant de Montréal m'écrit une lettre admirable...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 223, samedi 16 novembre 1901, p. 10.
423.
"Notes du jour (Le général Butler...)", dans La Patrie, 23e année, no 224, lundi 18 novembre 1901, p. 4.
424.
"Notes du jour (Le maire d'Ottawa vient d'être disqualifié pour avoir payé un coup à des amis pendant les heures prohibées...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 225, mardi 19 novembre 1901, p. 4.
425.
"Notes du jour (Le Canada aux Canadiens .')", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 227, jeudi 21 novembre 1901, p. 4.
Mont-
Montréal,
174 1901
426.
"Notes du jour (... une épidémie nouvelle)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 228, vendredi 22 novembre 1901, p. 4.
427.
"Notes du jour (... notre grand Nord)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 229, samedi 23 novembre 1901, p. 24.
428.
"Notes du jour ("No stranger need apply"-..)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 230, lundi 25 novembre 1901, p. 4.
429.
"Notes du jour (L'indiscrétion . . . ) " , dans La Patrie, 23e année, no 231, mardi 26 novembre 1901, p. 4.
430.
"Notes du jour (Colonisation...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 232, mercredi 27 novembre 1901, p. 4.
431.
"Notes du jour (Les théâtres, les spectacles...);", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 234, vendredi 29 novembre 1901, p. 4.
432.
"Notes du jour (... nombreuse correspondance : l'oncle Chartrand du Canada)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 235, samedi 30 novembre 1901, p. 12.
433.
"Notes du jour (Dans tous les gouvernements...)", dans La Montréal, 23e année, no 237, mardi 3 décembre 1901, p. 4.
434.
"Notes du jour (J'ai un parent qui est capitaine et pilote...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 238, mercredi 4 décembre 1901, p. 4.
435.
"Notes du jour (Pauvre petite reine Wilhelmine ! ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 239, jeudi 5 décembre 1901, p. 4.
Montréal,
Patrie,
175 1901
436.
"Notes du jour (Les nations les plus riches du monde sont celles qui ont le plus de dettes...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 240, vendredi 6 décembre 1901, p. 4.
437.
"Notes du jour (Le militarisme . . . ) " , dans La Patrie, 23e année, no 241, samedi 7 décembre 1901, p. 12.
438.
"Notes du jour (Accidents mortels . . . ) " , dans La Patrie, 23e année, no 242, lundi 9 décembre 1901, p. 4.
439.
"Notes du jour (C'est aujourd'hui dimanche...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 243, mardi 10 décembre 1901, p. 4.
440.
"Notes du jour (... le militarisme européen)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 244, mercredi 11 décembre 1901, p. 4.
441.
"Notes du jour (Nos jeunes écrivains...)", dans La Patrie, réal, 23e année, no 245, jeudi 12 décembre 1901, p. 4.
442.
"Notes du jour (On ne parle que de trusts et de combines...')", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 246, vendredi 13 décembre 1901, p. 4. Reproduit dans La Patrie, samedi 10 mai 1902, p. 12.
443.
"Notes du jour (La justice...)''', dans La Patrie, année, no 247, samedi 14 décembre 1901, p. 12.
444.
"Notes du jour (On s'engage, en ce moment, pour l'Afrique du Sud)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 249, mardi 17 décembre 1901, p. 4.
445.
"Notes du jour (Oh .' ma jeunesse ! , . . ) " , dans La Patrie, 23e année, no 252, vendredi 20 décembre 1901, p. 4.
Montréal,
Montréal,
Mont-
Montréal, 23e
Montréal,
176 1901
446.
"Notes du jour (Voilà les fêtes qui arrivent...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 256, jeudi 26 décembre 1901, p. 4.
447.
"Notes du jour (C'est la veille de Noël . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 257, vendredi 27 décembre 1901, p. 4.
448.
"Notes du jour (Le héros américain . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 258, samedi 28 décembre 1901, p. 12.
449.
"Notes du jour (L'amour est un sentiment complexe...)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 259, lundi 30 décembre 1901, p. 4.
450.
"Notes du jour (L'année 1901 . . . ) " , dans La Patrie, 23e année, no 260, mardi 31 décembre 1901, p. 4.
Montréal,
1902
451.
"Notes du jour (J'ai un ami )", dans La Patrie, 23e année, no 261, jeudi 2 janvier 1902, p. 4.
452.
"Notes du jour (... il faut des communications)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 262, vendredi 3 janvier 1902, p. 4.
453.
"Notes du jour (Il y a éducation et éducation...)", dans La Montréal, 23e année, no 263, samedi 4 janvier 1902, p. 10.
454.
"Notes du jour (La prohibition)", dans La Patrie, année, no 264, mardi 7 janvier 1902, p. 4.
455.
"Notes du jour (Mon nom est J.-D. Chartrand, c'est-à-dire JosephDamase Chartrand . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 265, mercredi 8 janvier 1902, p. 4.
Montréal,
Patrie,
Montréal, 23e
177 1902 456.
"Notes du jour (Quand on e s t de la m a g i s t r a t u r e . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 266, jeudi 9 janvier 1902, p . 4.
457.
"Notes du jour (Oh ! Montréalais . ' ) " , dans La Patrie, 23e année, no 267, vendredi 10 janvier 1902, p . 4.
458.
"Notes du jour (Les Français ont de l ' a m b i t i o n . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 268, samedi 11 janvier 1902, p . 20.
459.
"Notes du jour (Nous sommes dans la saison du h o c k e y . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 269, lundi 13 j a n v i e r 1902, p . 4.
460.
"Notes du jour (Courtoisie et t o l é r a n c e ) " , dans La Patrie, r é a l , 23e année, no 270, mardi 14 janvier 1902, p . 4.
461.
"Notes du jour (Courage c i v i l . . . ) " , dans La Patrie, 23e année, no 271, mercredi 15 janvier 1902, p . 4.
462.
"Notes du jour (France, Angleterre, Allemagne)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 272, jeudi 16 janvier 1902, p . 4.
463.
"Notes du jour (Hier, c ' é t a i t jour d ' é l e c t i o n i c i . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 273, vendredi 17 j a n v i e r 1902, p . 4.
464.
Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé ( . . . l a c o l o n i s a t i o n du Québec)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 274, samedi 18 j a n v i e r 1902, p . 23.
465.
J . - D . CHARTRAND, "Notes du jour ( . . . s'embarquer pour l ' A f r i q u e ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 275, lundi 20 j a n v i e r 1902, p . 4.
Montréal,
Mont-
Montréal,
178 1902 466.
"Notes du jour ( L ' a f f i d a v i t et l a d é c l a r a t i o n solennelle . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 276, mardi 21 janvier 1902, p . 4.
467.
"Notes du jour (Rien de plus pénible que la p e r t e d'une é l e c t i o n . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 277, mercredi 22 j a n v i e r 1902, p . 4.
468.
"Notes du jour (La d i s c i p l i n e . . . ) " , dans La Patrie, 23e année, no 278, jeudi 23 janvier 1902, p . 4.
469.
"Notes du jour (L'incident qui v i e n t de se produire aux d e r n i e r s examens du b a r r e a u . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 279, vendredi 24 j a n v i e r 1902, p . 4.
470.
Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé (Canadiens-francais, nous sommes des insouciants et des démolisseurs ! . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 280, samedi 25 janvier 1902, p . 19.
471.
J . - D . CHARTRAND, "Notes du jour (Cauchemar é l e c t o r a l . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 281, lundi 27 janvier 1902, p. 4.
472.
"Notes du jour (Aussitôt qu'une guerre . . . ) " , dans La Patrie, r é a l , 23e année, no 282, mardi 28 j a n v i e r 1902, p . 4.
473.
"Notes du jour (Nous avons enfin un t h é â t r e i c i . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 283, mercredi 29 j a n v i e r 1902, p . 4 .
474.
"Notes du jour (Choix d'un maire pour Montréal . . . ) " , dans La Montréal, 23e année, no 284, jeudi 30 j a n v i e r 1902, p . 4.
475.
"Notes du jour (Elections municipales)", dans La Patrie, 23e année, no 285, vendredi 31 j a n v i e r 1902, p . 4.
Montréal,
Mont-
Patrie,
Montréal,
179 1902
476.
Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 286, samedi 1er février 1902, p. 19. Reproduit, avec quelques changements, de La Patrie, jeudi 11 mars 1886, p. 1.
477.
PATRIOTE, "Le patriotisme", dans Le Pionnier, 2 février 1902, p. 1.
478.
J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour (Montréal traverse une crise aiguë . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 288, mardi 4 février 1902, p. 4.
479.
"Notes du jour (Patriotisme . . . ) " , dans La Patrie, année, no 289. mercredi 5 février 1902, p. 4.
480.
"Notes du jour (Quand j'ai le spleen . . . ) " , dans La Patrie, réal, 23e année, no 290, jeudi 6 février 1902, p. 6.
481.
Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé (Un suicide . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 292, samedi 8 février 1902, p. 9. Reproduit de La Patrie, mercredi 25 février 1885, p. 1.
482.
J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour (Réflexions sur les élections municipales de Montréal)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 293, lundi 10 février 1902, p. 4.
483.
"Notes du jour (Etat et municipalité versus utilitaires et nationales)", dans La Patrie, no 294, mardi 11 février 1902, p. 4.
484.
"Notes du jour (Dans tous les grands pays du monde, on a des écoles de journalisme)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 295, mercredi 12 février 1902, p. 4.
485.
"Notes du jour (Andrew Carnegie offre une bibliothèque à Montréal)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 296, jeudi 13 février 1902, p. 4.
Montréal, dimanche
Montréal, 23e
Mont-
grandes explorations Montréal, 23e année,
180 1902
486.
"Notes du jour (Scandales . . . ) " , dans La Patrie, année, no 297, vendredi 14 février 1902, p. 4.
487.
Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé (Les droits du lieutenant, Types militaires)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 298, samedi 15 février 1902, p. 14.
488.
J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour (La prohibition)", dans La Montréal, 23e année, no 299, lundi 17 février 1902, p. 4.
489.
"Notes du jour (Ecole de journalisme)", dans La Patrie, 23e année, no 300, mardi 18 février 1902, p. 4.
490.
"Notes du jour (La W.B.C.A., société de bienfaisance pour femmes)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 302, jeudi 20 février 1902, p. 6.
491.
"Notes du jour (Le capital étranger au Canada . . . ) " , dans La Montréal, 23e année, no 303, vendredi 21 février 1902, p. 4.
492.
"Notes du jour (La prohibition)", dans La Patrie, année, no 304, samedi 22 février 1902, p. 12.
493.
Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé (Pauvre petite Nellie)", dans La Patrie, Montréal, 23e année, no 304, samedi 22 février 1902, p. 5.
494.
J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour (Montréal)", dans La Patrie, réal, 24e année, no 1, lundi 24 février 1902, p. 4.
495.
"Notes du jour (La parole en public . . . ) " , dans La Patrie, 24e année, no 2, mardi 25 février 1902, p. 4.
Montréal, 23e
Patrie,
Montréal,
Patrie,
Montréal, 23e
Mont-
Montréal,
181 1902
496.
"Notes du jour (L'ineffable Miss Ellen Stone...)", dans La Montréal, 24e année, no 3, mercredi 26 février 1902, p. 4.
Patrie,
497.
"Notes du jour (Le collège militaire de Kingston)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 4, jeudi 27 février 1902, p. 4.
498.
"Notes du jour (Visite du prince Henri de Prusse aux Etats-Unis)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 5, vendredi 28 février 1902, p. 4.
499.
Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé (Les Croquis militaires)", dans La Patrie, Montréal, 24e samedi 1er mars 1902, p. 21. Reproduit de La Patrie J.-D. CHARTRAND, "Les joueurs de dominos", jeudi 23 1885, p. 1, avec quelques changements.
500.
J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour (Ecole de journalisme)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 7, lundi 3 mars 1902, p. 4.
501.
"Notes du jour (Démocratie et aristocratie)", dans La Montréal, 24e année, no 8, mardi 4 mars 1902, p. 4.
502.
"Notes du jour (... pénible position de Montréal vis à vis de la législature de Québec)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 9, mercredi 5 mars 1902, p. 4.
503.
"Notes du jour (L'Américain : assimilateur pratique et même artistique)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 11, vendredi 7 mars 1902, p. 4.
504.
Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé (Collège militaire royal de Kingston : examens d'admission)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 12, samedi 8 mars 1902, p, 23.
dominomanes, année, no 6, et signé juillet
Patrie,
182 1902 505.
J.-D. CHARTRAND,."Notes du jour (Interview de pure fiction : autonomie^^^^c^*&)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 13, lundi 10 mars 1902, p. 4.
506.
"Notes du jour (Conférence de M. Edmond de Nevers : "Les Anglais et nous")", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 14, mardi 11 mars 1902, p. 4.
507.
"Notes du jour (Nous avons beaucoup à apprendre des vieilles nations européennes...)", dans Le Soleil, Québec, mercredi 12 mars 1902, p. 12.
508.
"Notes du jour (Projets d'avenir pour le Canada)", dans La Montréal, 24e année, no 15, mercredi 12 mars 1902, p. 4.
509.
"Notes du jour (L'homme est double dans la vie : l'homme officiel, d'apparat, et l'homme réel, intime)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 16, jeudi 13 mars 1902, p. 4.
510.
"Notes du jour (Vie intime des hommes publics)", dans La Montréal, 24e année, no 18, samedi 15 mars 1902, p. 12.
511.
"Notes du jour (Guerre des Boers)", dans La Patrie, année, no 21, mercredi 19 mars 1902, p. 4.
512.
"Notes du jour (Le général Boulanger et Francisque Sarcey ont tenu une grande place dans ma vie, ainsi qu'Arthur Buies . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 23, vendredi 21 mars 1902, p. 4.
513.
Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé, (L'inconnu, Types militaires)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 24, samedi 22 mars 1902, p. 11. Reproduit avec quelques changements de La Patrie et signé J.-D. CHARTRAND, "Fantaisies d'outre-monde, II, L'inconnu", lundi 29 mars 1886, p. 1.
Patrie,
Patrie,
Montréal, 24e
183 1902
514.
J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour (Petit discours de M. Carnegie)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 24, samedi 22 mars 1902, p. 12.
515.
"Notes du jour (Le sport et les Anglais)", dans La Patrie, réal, 24e année, no 26, mardi 25 mars 1902, p. 4.
516.
"Notes du jour (La commission scolaire de Kingston)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 27, mercredi 26 mars 1902, p. 4.
517.
"Notes du jour (Fondation d'une société athlétique, musicale et de tempérance)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 28, jeudi 27 mars 1902, p. 6.
518.
"Notes du jour (Montréal dans l'avenir)", dans La Patrie, réal, 24e année, no 29, samedi 29 mars 1902, p. 24.
519.
Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé, Souvenirs du boulangisme", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 29, samedi 29 mars 1902, p. 10.
520.
J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour (Cecil Rhodes)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 31, mardi 1er avril 1902, p. 4. Traduit en anglais dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Thursday, April 3, 1902.
521.
"A Frenchman's Tribute to Cecil Rhodes", dans The Daily British Whig3 Kingston (Ontario), Thursday, April 3, 1902. Traduction anglaise des "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, mardi 1er avril 1902, p. 4.
522.
"Notes du jour (Pièces de théâtre)", dans La Patrie, 24e année, no 33, jeudi 3 avril 1902, p. 4.
Mont-
Mont-
Montréal,
184 1902 523.
"Notes du jour (La fondation d'une société du Bon Parler)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 34, vendredi 4 avril 1902, p. 4.
524.
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527.
"Notes du jour (Oh ! les braves jeunes gens ! . . . ) " , dans La Montréal, 24e année, no 39, jeudi 10 avril 1902, p. 4.
528.
"Notes du jour (Accidents mortels)", dans La Patrie, 24e année, no 40, vendredi 11 avril 1902, p. 4.
529.
Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé, Duel BoulangerFloquet (Paris, 14 juillet 1888)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 41, samedi 12 avril 1902, p. 20. Reproduit avec quelques changements de La Patrie, "Causeries de France", mercredi 1er août 1888, p. 2.
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J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour (Le sort des instituteurs et des institutrices . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 42, lundi 14 avril 1902, p. 4.
531.
"Notes du jour (Mes trois principales marottes sont l'éducation, la colonisation et l'avenir de Montréal)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 43, mardi 15 avril 1902, p. 4.
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Patrie,
Montréal,
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"Notes du jour (La trahison . . . ) " , dans La Patrie, 24e année, no 44, mercredi 16 avril 1902, p. 4.
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"Notes du jour (Chemins de fer au Canada)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 45, jeudi 17 avril 1902, p. 4.
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Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé, Chaussettes russes et vieille pipe...", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 47, samedi 19 avril 1902, p. 15. Reproduit avec quelques changements de La Patrie, "Fantaisies d'outre-monde", vendredi 16 juillet 1886, p. 1.
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"Notes du jour (Voies souterraines pour Montréal)", dans La Montréal, 24e année, no 51, jeudi 24 avril 1902, p. 4.
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"Notes du jour (L'usure est une lèpre . . . ) " , dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 52, vendredi 25 avril 1902, p. 4.
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"Notes du jour (Au club, l'autre soir . . . ) " , dans La Patrie3 Montréal, 24e année, no 56, mercredi 30 avril 1902, p. 4.
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"Notes du jour (Mon parent, le pilote, est venu me voir l'autre jour...)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 61, mardi 6 mai 1902, p. 4.
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"Notes du jour (Elle est mourante, cette malheureuse petite reine Wilhelmine...)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 62, mercredi 7 mai 1902, p. 4.
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"Notes du jour (... trusts et combines)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 64, samedi 10 mai 1902, p. 12. Reproduit avec quelques changements de La Patrie, Montréal, vendredi 13 décembre 1901, p. 4.
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Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé, Un duel de soldat (Philippeville, Algérie, 1883)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 64, samedi 10 mai 1902, p. 18. Reproduit avec quelques changements de La Patrie, 11 février 1885, p. 1.
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J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour (Le sort des Canadiens français non instruits...)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 66, mardi 13 mai 1902, p. 4.
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"Notes du jour (J'ai devant ma fenêtre un bel arbre, un vigoureux érable...)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 67, mercredi 14 mai 1902, p. 4. Traduit en anglais dans "Sayings and Comments", de The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, May 21, 1904, p. 11.
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"Notes du jour (L'Amérique centrale . . . ) " , dans La Patrie, 24e année, no 69, vendredi 16 mai 1902, p. 4.
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"Notes du jour (Ping-pong et bridge)", dans La Patrie, 24e année, no 71, lundi 19 mai 1902, p. 4.
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"Notes du jour (Montréal . . . ) " , dans La Patrie, année, no 72, mardi 20 mai 1902, p. 4.
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"Notes du jour (Mon vieux collègue et ami, monsieur de la Palisse)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 74, jeudi 22 mai 1902, p. 4. Traduit en anglais "Green-Gaynor Affair, Captain J.-D. Chartrand's Comment on that Absorbing Incident", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Thursday, May 29, 1902.
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"Notes du jour (A travers toutes les comédies grotesques de la vie...)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 75, vendredi 23 mai 1902, p. 4.
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Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé, Ma rue Rohault-deFleury (Constantine, Algérie, 1885)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 76, samedi 24 mai 1902, p. 12. Reproduit avec quelques changements de La Patrie, Montréal, lundi 15 juin 1885, p. 1.
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Montréal,
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J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour (Il y a plus de vingt ans, j'étais à Grenade...)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 78, mardi 27 mai 1902, p. 4.
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"Notes du jour (C'est fête ici aujourd'hui. Pourquoi ?...)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 80, jeudi 29 mai 1902, p. 4.
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"Green-Gaynor Affair, Captain J.-D. Chartrand's Comment on that Absorbing Incident", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Thursday, May 29, 1902. Traduction anglaise des "Notes du jour", dans La Patrie, Montréal, jeudi 22 mai 1902, p. 4.
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"Notes du jour (Je viens de lire un opuscule...)", dans La Montréal, 24e année, no 81, vendredi 30 mai 1902, p. 4.
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J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour (Hôpital civique unique, pour malades de toutes races et de toutes provenances religieuses)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 84, mardi 3 juin 1902, p. 4.
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"Notes du jour (Bibliothèque publique Carnegie...)", dans La Patrie, Montréal, 24e année, no 85, mercredi 4 juin 1902, p. 4.
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Captain J.-D. CHARTRAND, "Sayings and Comments (Last night I saw my friend...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Thursday, June 12, 1902.
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"Sayings and Comments (Every club has its own crank...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, June 14, 1902.
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CALIBAN, "Remarques (Exhibitions malsaines de la nouvelle à sensation...)", dans Les Débats, Montréal, dimanche 15 juin 1902, p. 1.
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Captain J.-D. CHARTRAND, "Sayings and Comments (The other.afternoon, I was in the grand stand, looking at the Bloomers, playing
base-bail...)", dans The Daily British
Whig, Kingston (Ontario),
Tuesday, June 17, 1902.
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CALIBAN, "Remarques (Crime Hansen, Affaire Green-Gaynor, Charte de Montréal...)", dans Les Débats, Montréal, dimanche 22 juin 1902, p. 2.
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Captain J.-D. CHARTRAND, "Sayings and Comments (In 1889, while in the French army...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Monday, June 23, 1902.
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"Sayings and Comments (Faithfully devoted to my paper...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, June 28, 1902.
573.
CALIBAN, "Remarques (Compliments pour fêtes de Québec - la SaintJean-Baptiste et le cinquantenaire de l'Université Laval - et blâmes pour affaires Hansen et Green-Gaynor)", dans Les Débats, Montréal, dimanche 29 juin 1902, p. 3.
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Captain J.-D. CHARTRAND, "Sayings and Comments (The crank was pretty to look at yesterday...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, July 5, 1902.
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"Sayings and Comments (I already said that my best friends...)",
dans The Daily British
Whig, Kingston (Ontario), Wednesday,
July 9, 1902.
576.
"Sayings and Comments (Two eminent Englishmen, Chamberlain and General Buller, hâve been this week the victims of grave accidents)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, July 12, 1902.
577.
"Sayings and Comments (My friend, the gênerai manager, is a complex man, full of contrasts...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Wednesday, July 16, 1902.
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"Sayings and Comments (Lord Kitchener has done his task and is back home...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, July 19, 1902.
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"Sayings and Comments (My friend, Casimir Villeneuve, manager of the Colonial Club, a smart social resort of Cleveland, Ohio, came to see me a few days ago...)", dans The Daily British Whig3 Kingston (Ontario), Saturday, September 27, 1902.
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"Sayings and Comments (The question of prohibition...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Tuesday, December 2, 1902.
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"Sayings and Comments (Thus spoke to me the other day the mild
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"Sayings and Comments (Last week I received the visit of a French count, who had been my lieutenant when I was a captain in France...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Tuesday, February 10, 1903.
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"Sayings and Comments (Rink, league, i c e , s t i c k s , hard-checking, forwards, p o i n t s , covers, g o a l s , n e t s , s h o o t . . . ) " , dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, February 2 1 , 1903.
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"Sayings and Comments ("Hère he is", said the lively gênerai manager when I came into the club...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Thursday, March 5, 1903.
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"Sayings and Comments (Being sick with la grippe, I called the old, kind, sceptical doctor, who cured me instantly with thèse off-hand prescriptions...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Thursday, March 12, 1903.
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"Sayings and Comments (A storm is raging...)", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Tuesday, March 17, 1903.
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"Events and Opinions; The Japanese cyclone ...", dans Ottawa Press, Ottawa, Saturday, May 14, 1904, p. 5.
659.
Sayings and Comments; Never before were the international peace league opérations ...", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, May 14, 1904.
660.
"Sayings and Comments; It's at time useful to re-establish historical facts ...", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, May 21, 1904, p. 11. Partiellement traduit ("I hâve, in front of my window...") de La Patrie, "Notes du jour", mercredi 14 mai 1902, p. 4.
661.
"Events and Opinions; Russia ...", dans Ottawa Free Press, Saturday, May 21, 1904, p. 5.
662.
"Events and Opinions; Montréal ...", dans Ottawa Free Press, Saturday, May 28, 1904, p. 5.
663.
"Sayings and Comments; The sneers of Japanese sympathizers are of no avail ...", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, May 28, 1904.
Free
Ottawa,
Ottawa,
664. "Sayings and Comments; The idéal would.be for the state to own railroads, telegraphs, long distance téléphones, canals, national roads, bridges ...", dans The.Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, June 4, 1904, p. 8.
199 1904
665.
"Events and Opinions; In 1887 ...", dans Ottawa Free Press, Ottawa, Saturday. June 4, 1904, p. 5. Reproduit dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Friday, June 24, 1904.
666.
"Events and Opinions; General Kuropatkin is between two fires...", dans Ottawa Free Press, Ottawa, Saturday, June 11, 1904, p. 7.
667. "Sayings and Comments; We are rather satiated with the far-eastern war ...", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, June 11, 1904.
668.
"Sayings and Comments; Oh ! My ! There is a young lady ...", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, June 18, 1904.
669.
"Events and Opinions; In the far east, nothing new ...", dans Ottawa Free Press, Ottawa, Saturday, June 18, 1904, p. 5.
670.
"Sayings and Comments; In 1887 ...", dans The Daily British Whig3 Kingston (Ontario), Friday, June 24, 1904. Reproduit de l'Ottawa Free Press3 "Events and Opinions", Saturday, June 4, 1904, p. 5.
671.
"Events and Opinions; It is admitted that almost ail despatches coming to us from the Russo-Japanese war ...", dans Ottawa Free Press, Ottawa, Saturday, June 25, 1904, p. 5.
672.
"Sayings and Comments; I h창ve already said that few men think by themselves ...", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, July 2, 1904.
673.
"Sayings and Comments; It's admitted that ail news coming to us from the Russo-Japanese war are carefully framed ...", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, July 9, 1904.
200 1904
674.
"Events and Opinions; Did you hear anything from the Far-East ?", dans Ottawa Free Press, Ottawa, Saturday, July 9, 1904, p. 16.
675.
"Events and Opinions; A great battle is imminent in the Far-East", dans Ottawa Free Press, Ottawa, Saturday, July 16, 1904, p. 5.
676. "Sayings and Comments; Whatever may be the issue of the Far-East War...", dans The Daily British Whig, Kingston (Ontario), Saturday, July 16, 1904.
INEDITS
Deux l i v r e s en p r é p a r a t i o n : Nos Chasseurs alpins d'infanterie
chez lui,
L'officier
tous deux avec des i l l u s t r a t i o n s de Baïonnette,
sont mentionnés au début de Au Pays des étapes, (1892).
et
Les manuscrits n ' o n t pas é t é r e t r o u v é s .
Notes d'un
légionnaire
ANALYSE LA
REVUE
DE NATIONALE
Montréal
Vol.
I,
nos
1-6,
Vol. I I ,
nos
7-12,
Vol. I I I ,
nos 1 3 - 1 4 ,
f é v r i e r 1895 - j u i l l e t 1895 août
1895 - j a n v i e r 1896
f é v r i e r 1896 -
mars
1896
670 pages 609 pages 202 pages
1,481 pages
page i. Liste des 66 collaborateurs INDEX ii. Liste des suj ets INDEX (207 articles, dont 54 de Chartrand) iii. Liste des 6 dessinateurs (185 dessins) iv. Liste des annonces publicitaires (43 annonceurs) v. Liste des abonnés hors de Montréal
202 203 219 220 234 235 237
202 LISTE DES COLLABORATEURS DE LA REVUE NATIONALE
1.
BARBEAU, Edmond J.
34.
GUILL, Dr J.-M.
2. BEAUCHEMIN, Nérée
35. HAGUE, John
3. BEAUSOLEIL, Clêophas
36. O.L.H.
4. BEDARD, Pierre
37. HERMANCE (Hermine LANCT0T)
5. BIENVENU, Tancrêde
38. HINGSTON, Dr William-Haies
6.
39. JOLY DE LOTBINIERE, Hon. H.-G.
BOIVIN, Louis-I.
7. BUIES, Arthur
40. LACHAPELLE, Dr Severin (SANITAS)
8. CHAPLEAU, Hon. J.-Adolphe
41. LACOSTE, H., o.m.i.
9. CHAPMAN, William
42.
LANOS, Jules
10. CHARTRAND, J.-D.
43.
LAURIER, Hon. Wilfrid
11. CHEVALIER, Martial 12. CHOUINARD, Ephrem
44.
LAVIGNE, Ernest
45.
LEBRUN, Rodolphe
13.
DANSEREAU, Arthur
46. LEGENDRE, Napoléon
14.
DAOUST, Char1es-R.
47.
LEMAY, Pamphile
15. DAVID, Laurent-Olivier
48. MAGNAN, Charles-Joseph
16. DE CELLES, Alfred-Duclos
49. MARCHAND, Hon. Félix-Gabriel
17.
50. MARCHAND, Gabriel
DE HAERNE, A.
18. DEROUET, Camille
51. MARMETTE, Joseph
19. DESJARDINS, Hon. Alphonse
52. MARTEL, Oscar
20.
53. MONTPETIT, André-Napoléon
DE TINSEAU, Léon
21. DROLET, Gustave-A.
54. NANTEL, Hon. Guillaume-Alphonse
22.
55. PARADIS, Dr Gaudiose
DUMNET, C.
23. DUVAL-THIBAULT, Mme
56. PERRAULT, Hon. Joseph-Xavier
24. FAMELART, Léon
57. POISSON, Adolphe
25.
58.
FAUCHER DE SAINT-MAURICE, H.-E.
POISSON, Roméo
26. FORTIER, Achille
59. PREVOST, Dr P.-E.
27. FRANÇOISE (Robertine BARRY)
60.
28. FRECHETTE, Louis-H.
61. ROBILLARD, L.-G.
RICHARD, Edouard
29.
GAGNON, Alphonse
62. ROYAL, Hon. Joseph
30.
GARNEAU, Hector
63. SULTE, Benjamin
31.
GERMANO, Jos.
64. SYLVESTRE, Armand
32.
GIRARD, Alexandre
65. TREMBLAY, Rémi
33.
GOHIET, François, o.m.i.
66. YVONNE
203 INDEX DE
LA
DES
COLLABORATEURS
REVUE
NATIONALE
BARBEAU, Edmond J., "La finance", II, 10, nov. 1895, p. 367-369. , "La finance, Théorie du dépôt", II, 11, déc. 1895, p. 393-397. , "La banque et son administration", II, 12, janv. 1896, p. 517-521. , "Dettes des villes de la province de Québec", III, 13, févr. 1896, p. 12-18. , "La circulation fiduciaire", III, 14, mars 1896, p. 120-126. PHOTOGRAPHIE : févr. 1896, p. 17.
BEAUCHEMIN, Nérée, "La mer", poésie, II, 9, oct. 1895, p. 227. , "Lumière", poésie, II, 12, janv. 1886, p. 522-524. PHOTOGRAPHIE : janv. 1896, p. 524.
BEAUSOLEIL, Clêophas, "Lettre à J.-D. Chartrand (Montréal, 22 janvier 1895)", I, 1, févr. 1895, p. 12. PHOTOGRAPHIES : févr. 1895, entre p. 12-13. janv. 1896, entre p. 512-513.
BEDARD, Pierre, "Essai sur le rôle de la presse", I, 6, juillet 1895, p. 616-618.
, " A r t i s t e et père", I I , 12, janv. 1896, p . 509-516. PHOTOGRAPHIES : j u i l l e t 1895, p . 617. j a n v i e r 1896, p . 525.
204 BIENVENU, Tancrède, "Enseignement commercial", I, 4, mai 1895, p. 394-400. PHOTOGRAPHIES : mai 1895, p. 396. janv. 1896, entre p. 544-545.
BOIVIN, Louis-I., "Arts et manufactures dans la province de Québec", I, 4, mai 1895, p. 333-346. , "Au Monument National", II, 11, déc. 1895, p. 469-471. PHOTOGRAPHIES : mai 1895, p. 335. janv. 1896, entre p. 544-545,
BUIES, Arthur, "Chronique", I, 6, juillet 1895, p. 578-584. "Chronique", II, 7, août 1895, p. 19-24. "Chronique", II, 8, sept. 1895, p. 174-179. "Chronique", II, 9, oct. 1895, p. 266-272. "Chronique", II, 10, nov. 1895, p. 357-363.
PHOTOGRAPHIES : juillet 1895, p. 579. janvier 1896, entre p. 520-521.
CHAPLEAU, Hon. J.-Adolphe, "Lettre au capitaine J.-D. Chartrand (Hôtel du Gouvernement, Québec, 29 décembre 1894)" I, 1, février 1895, p. 7-8. PHOTOGRAPHIES : févr. 1895, entre p. 8-9. janv. 1896, entre p. 496-497.
CHAPMAN, William, "Notre langue", poésie, II, 8, sept. 1895, p. 138-140. PHOTOGRAPHIES : sept. 1895, p. 140. janv. 1896, p. 531.
205 CHARTRAND, J.-D. Ch. DES ECORRES R. DE LA PIGNIERE UN ANCIEN LEGIONNAIRE UN ANCIEN OFFICIER FRANÇAIS BIBLIOPHILE X.. .
54 articles, indexés dans la BIBLIOGRAPHIE, p. 161-167, numéros 305-359. PHOTOGRAPHIE : f é v r .
1895, e n t r e p .
86-87(verso)
CHEVALIER, M a r t i a l , "La d e t t e h y p o t h é c a i r e dans l e s p r o v i n c e s de Québec e t d ' O n t a r i o " , I I , 12, j a n v . 1896, p . 586-590. , "Embarras de r i c h e s s e s " , I I I , 1 3 , f é v r . p. 45-48.
1896,
PHOTOGRAPHIE : f é v r . 1896, p . 48. CHOUINARD, Ephrem, "Le s o i r de l a T o u s s a i n t " , p o é s i e , I I , 10, nov. 1895, p . 364-366.
DANSEREAU, Arthur, "Le mécanisme photographique de l'oeil", I, 1, févr. 1895, p. 98-102. PHOTOGRAPHIE : févr. 1895, entre p. 98-99. janv. 1896, entre p. 512-513.
DAOUST, Charles-R., "Chez nos voisins", I, 2, mars 1895, p. 146-160, PHOTOGRAPHIE : mars 1895, entre p. 146-147.
DAVID, L a u r e n t - O l i v i e r , " L e t t r e à J . - D . C h a r t r a n d ( M o n t r é a l , 15 j a n v i e r 1895)", I , 1, f é v r . 1895, p . 13. , "Les patriotes du Nord : Davis Marsil et Wilfrid Prévost", II, 8, sept.1895, p.118-122. PHOTOGRAPHIES : févr. 1895, entre p. 12-13(verso) janv. 1896, entre p. 512-513.
206
DE CELLES, Alfred-Duclos, "La Nouvelle-France et les colonies ang l a i s e s sous l ' a n c i e n régime", I , 5, j u i n 1895, p.445-466. , "Joseph Marmette", I , 6, j u i l l e t 1895, p . 574-577. PHOTOGRAPHIES : juin 1895, p. 447. janv. 1896, entre p. 521-513.
DE HAERNE, A., "Rose", nouvelle, III, 13, févr. 1896, p. 59-74. PHOTOGRAPHIE : févr. 1896, p. 74.
DEROUET, Camille, "La reine bicyclette", II, 11, déc. 1895, p.411-415. PHOTOGRAPHIES : déc. 1895, p. 415. janv. 1896, p. 531.
DESJARDINS, Hon. Alphonse, "Lettre à J.-D. Chartrand (Montréal, 18 févr. 1895)", I, 2, mars 1895, p.109-110. PHOTOGRAPHIES : mars 1895, entre p. 110-111. janv. 1896, entre p. 504-505.
DE TINSEAU, Léon, "Plus fort que la haine", feuilleton, III, 14, mars 1896, p. 176-194.
DROLET, Gustave-A., "Mon meilleur ami !", nouvelle, I, 3, avril 1895, p. 227-251. , "La fille de Kondiaronk", II, 9, oct.1895, p.233-259. PHOTOGRAPHIES : avril 1895, p. 229. janv. 1896, entre p. 568-569.
DUMNET, C., "L'océan", chanson (Paroles de Lamartine, musique de C. DUmnet), III, 14, mars 1896, p. 200-202. DUVAL-THIBAULT, Mme, "La r o s e " , p o é s i e , I , 5, j u i n 1895, p . 548, PHOTOGRAPHIE : j u i n 1895, p . 548.
207 FAMELART, Léon, "Une tragédie sous les tropiques (Souvenirs de Panama)", II, 11, déc. 1895, p. 416-423. PHOTOGRAPHIES : déc. 1895, p. 422. janv. 1896, p. 533.
FAUCHER DE SAINT-MAURICE, Henri-Edouard, "Venise e t l a province de Québec en 1881", I , 2, mars 1895, p . 186-201. , "Venise et la province de Québec en 1881", ( s u i t e ) , I , 3, a v r i l 1895, p . 291-305. , "Venise et la province de Québec en 1881", (suite), I, 4, mai 1895, p. 427-433. , "Venise et la province de Québec en 1881", (suite), I, 5, juin 1895, p. 502-510. , "Venise et l a province de Québec en 1881", ( s u i t e et f i n ) , I , 6, j u i l l e t 1895, p . 644-667 (Propos sur Emile ZOLA, p . 666). , "Chants et p l a i n t e s du m a t e l o t " , I I , 8, s e p t . 1895, p . 141-151. , "Chants et plaintes du matelot" (suite), II, 9, oct. 1895, p. 213-222. , "Chants et plaintes du matelot" (suite et fin), II, 10, nov. 1895, p. 289-297. , "Une nuit de Noël à Beaumont de Bellechasse, Souvenirs d'enfance", II, 12, janv. 1896, p. 579-585. PHOTOGRAPHIES : mars 1895, entre p. 186-187. janv. 1896, entre p. 520-521. FORTIER, Achille, "Qui saurait ?", chanson (Paroles d'Armand Sylvestre, musique d'A. Fortier), II, 7, août 1895, p. 87-90. PHOTOGRAPHIES : août 1895, p. 90. janv. 1896, p. 529.
208
27.
FRANÇOISE (Robertine BARRY), "Modes et Monde", I , 1, févr. 1895, p . 103-108. "Modes et Monde", I, 2, mars 1895, p. 206-212. "Modes et Monde", I, 3, avril 1895, p. 321-326. "Modes et Monde", I, 5, juin 1895, p. 536-539. "Modes et Monde", I, 6, juillet 1895, p. 639-641. "Modes et Monde", II, 7, août 1895, p. 91-96. "Modes et Monde", II, 8, sept. 1895, p. 188-192. "Modes et Monde", II, 9, oct. 1895, p. 283-287. "Modes et Monde", II, 10, nov. 1895, p. 382-392. "Modes et Monde", II, 11, déc. 1895, p. 481-488. "Petite galerie canadienne" (Courtes biographies et portraits de Mmes Alphonse DESJARDINS, née Hortense Barsalou; Rosaire THIBAUDEAU, née Marguerite LaMothe; James McSHANE, née Joséphine Miron, épouse du maire de Montréal; Tom Chase CASGRAIN, née Marie-Louise LeMOINE; A.A. De CELLES, née Marie-Virginie Dorion; Edouard BURROUGHS-GARNEAU, née Laure Bralln; Zéph. HEBERT, née Blanche Robidoux, fille de l'hon. J.E. Robidoux et épouse du major Hébert, officier du 65e régiment; Oscar CASGRAIN PELLETIER, née Alice Archer; Gaspard HUOT, née Gabrielle Legendre, fille de Napoléon Legendre, de Québec; et de Mlles Alice CARON, fille de Sir A.P. Caron, ministre des Postes au gouvernement fédéral; Elodie GARNEAU, Minette, petite fille de F.-X. Garneau; Eva LeBOUTILLIER; Anita DALBEC, fille de M.A. Dalbec, avocat de Montréal), II, 12, janv- 1896, p. 591-605. , "Modes et Monde, III, 13, févr. 1896, p. 92-98, , "Modes et Monde, III, 14, mars 1896, p. 195-199. PHOTOGRAPHIES : févr. 1895, entre p. 102-103(verso) janv. 1896, entre p. 552-553.
209 FRECHETTE, Louis, "A ma petite Louise, le jour de sa première communion", poésie, I, 1, févr. 1895, p. 40-42. , "A travers la vie, de Joseph MARMETTE (fragments et conclusion du roman)", II, 7 août 1895, p. 25-37. PHOTOGRAPHIES : févr. 1895, entre p. 42-43. janv. 1896, entre p. 536-537. GAGNON, Alphonse, "Ethnographie mexicaine", II, 7 août 1895, p. 1-9. , "Ethnographie mexicaine, La race nahua", II, 8, sept. 1895, p. 107-117. PHOTOGRAPHIES : août 1895, p. 3 (errata:non pas Arthur, mais ALPHONSE), janv. 1896, p. 527. GARNEAU, Hector, "Les Canadiens français et leur littérature", II, 7, août 1895, p. 10-18. PHOTOGRAPHIES : août 1895, p. 11. janv. 1896, p. 529.
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210 GIRARD, Alexandre, "Une exécution capitale en France, Aspect de la Place, Toilette du condamné", I, 5, juin 1895, p. 523-531. , "Le rêve de madame Laurin", nouvelle, I, 6, juillet 1895, p. 628-633. > "Violetta", nouvelle, II, 11, déc. 1895, p. 429-442. , "Le jour de l'an", II, 12, janv. 1896, p. 558-562. PHOTOGRAPHIES : juin 1895, p. 525. janv. 1896, entre p. 560-561. GOHIET, François, o . m . i . , "Pasteur, l ' a p ô t r e e t l e sauveur de l a v i e " , I I I , 13, f é v r . 1896, p . 1-11. , "Pasteur, l ' a p ô t r e e t l e sauveur de la v i e " ( s u i t e et f i n ) , I I I , 14, mars 1896, p . 99-109. GUILL, Dr J.-M., "Etude de moeurs : la lune de miel et la lune rousse", III, 14, mars 1896, p. 127-132. HAGUE, John, "Etude f i n a n c i è r e " , I , 1, févr. 1895, p . 62-69. , "Les Etats-Unis et l e Canada, Les banques comparées", I , 2, mars 1895, p . 127-135. , "Banques et banquiers", I, 3, avril 1895, p. 252-259.
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Day),
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"Causerie scientifique : La femme", I, 3, avril 1895, p. 317-320. PHOTOGRAPHIES : mars 1895, entre p. 202-203. janv. 1896, entre p. 520-521.
LACOSTE, H., o.m.i., "Jeanne d'Arc, La vocation", II, 9, oct. 1895, p. 19 3-201. , "Jeanne d'Arc, Le triomphe", II, 10, nov. 1895, p. 298-307. PHOTOGRAPHIES : nov. 1895, p. 305. janv. 1896, entre p. 584-585.
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adoremus",
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YVONNE,
"La Canadienne",
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LISTE DE
LA
DES
SUJETS
REVUE NATIONALE
AFFAIRES INTERNATIONALES BIOGRAPHIES ET NECROLOGIES BOTANIQUE CHANSONS ET MUSIQUE DIVERS EDUCATION FINANCES ET COMMERCE HISTOIRE LETTRES (A L'EDITEUR ET DE L'EDITEUR) LITTERATURE MEDECINE ET SCIENCE MODES ET MONDE MONTREAL NOUVELLES POESIE ROMANS SOUVENIRS MILITAIRES VOYAGES ET ETHNOGRAPHIE
220 INDEX DE
1. J . - D . CHARTRAND
LA
AFFAIRES
DES
REVUE
SUJETS NATIONALE
INTERNATIONALES
"Chronique de l'étranger", février 1895, p. 87-97. "
mars 1895, p. 136-145.
"
avril 1895, p. 261-270.
"
mai 1895, p. 401-404.
11
juin 1895, p. 484-491.
"
août 1895, p. 44-51.
"
octobre 1895, p. 273-280.
"
novembre 1895, p. 370-377.
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décembre 1895, p. 472-478,
"
février 1896, p. 84-88.
DAOUST, Charles-R., "Chez nos voisins", mars 1895, p. 146-160.
2.
BIOGRAPHIES
ET
NECROLOGIES
FRANÇOISE (Robertine BARRY), "Petite galerie canadienne", janvier 1896, p. 591-605 (Courtes biographies et portraits et Mmes Alphonse DESJARDINS, née Hortense Barsalou, Rosaire THIBAUDEAU, née Marguerite LaMothe, James McSHANE, née Joséphine Miron, Tom CHASE CASGRAIN, née Marie-Louise LeMOINE, A.A. DE CELLES, née Marie-Virginie Dorion, Edouard BURROUGHS-GARNEAU, née Laure BraUn, Zéph. HEBERT, née Blanche Robidoux, Oscar CASGRAIN PELLETIER, née Alice Archer, Gaspard HUOT, née Gabrielle Legendre, et Mlles Alice CARON, Elodie GARNEAU, Eva LeBOUTILLIER, et Anita DALBEC).
Minette,
221 X . . . ( J . - D . CHARTRAND), "Les d i s p a r u s ( S i r John THOMPSON, h o n o r a b l e Honoré MERCIER, h o n o r a b l e Joseph TASSE, Dr E v a r i s t e - E . DUQUET)", mars 1895, p . 213-217. , "Les d i s p a r u s (R.P. Hector MAROIS, o . m . i . , abbé P i e r r e DEGUIRE, p . s . s . , curé de Notre-Dame, M o n t r é a l ) " , a v r i l 1895, p . 327-329. , "Les d i s p a r u s (M. P i e r r e Godefroy LAVIOLETTE)", mai 1895, p . 434-435. , "Les disparus (M. Joseph MARMETTE, chanoine LouisEdmond MOREAU, juge Dennis BARRY)", juin 1895, p. 542-547.
3.
BOTANIQUE
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4.
CHANSONS
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MUSIQUE
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The
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15.
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ROMANS
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roman de moeurs canadiennes ( s u i t e ) ,
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la vie,
roman de moeurs
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SOUVENIRS
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, "Notes é p a r s e s , La v e i l l e d'un départ en campagne, Départ pour le Tonkin", j u i n 1895, p . 511-514. , "Au hasard des souvenirs, L ' o f f i c i e r en robe de chambre", j u i l l e t 1895, p . 619-627. , "Notes m i l i t a i r e s , Dans l e s f o r t s " , août 1895, p . 70-74. , "Souvenirs de l ' é c o l e m i l i t a i r e , L ' a r r i v é e " , s e p t . 1895, p. 152-159. , "Souvenirs d'école m i l i t a i r e , L ' i n s t a l l a t i o n " , o c t . 1895, p. 223-226. , "Souvenirs d ' é c o l e m i l i t a i r e , Les e x e r c i c e s " , nov. 1895, p. 308-320. , "Souvenirs d'école m i l i t a i r e , A l ' a m p h i t h é â t r e " ,
févr.
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232 CHARTRAND, J.-D.(UN ANCIEN OFFICIER FRANÇAIS), "Les armées européennes, Armement, L'infanterie : la reine des batailles, le fusil Lebel, dit modèle 1886", février 1896, p. 32-36.
18.
VOYAGES
ET
ETHNOGRAPHIE
CHARTRAND, J.-D.(Ch. DES ECORRES), "Course de taureaux", décembre 1895, p. 424-428. FAMELART, Léon, "Une tragédie sous les tropiques (souvenirs de Panama)", décembre 1895, p. 416-423. FAUCHER DE SAINT-MAURICE, H.-E., "Venise et la province de Québec en 1881", mars 1895, p. 186-201. , "Venise et la province de Québec en 1881", avril 1895, p. 291-305. , "Venise et la province de Québec en 1881", mai 1895, p. 427-433. , "Venise e t l a p r o v i n c e de Québec en 1 8 8 1 " , j u i n 1895, p . 502-510. , "Venise et la province de Québec en 1881", juillet 1895, p. 644-667. , "Chants et plaintes du matelot", septembre 1895, p. 141-151. , "Chants et plaintes du matelot", octobre 1895, p. 213-222. , "Chants et plaintes du matelot", novembre 1895, p. 289-297. , "Une nuit de Noël à Beaumont de Bellechasse, Souvenirs d'enfance", janvier 1896, p.579-585.
GAGNON, Alphonse, "Ethnographie mexicaine", août 1895, p. 1-9. ,
"Ethnographie mexicaine, La race nahua", septembre 1895, p. 107-117.
GERMANO, Jos., "La Noël en Provence", janvier 1896, p. 538-544.
GIRARD, Alexandre, "Une exécution capitale en France, Aspect de la place, Toilette du condamné", juin 1895, p. 523-531.
, "Le jour de l'An", janvier 1896, p. 558-562.
GUILL, Dr J.-M., "Etude de moeurs, La lune de miel et la lune rousse", mars 1896, p. 127-132.
MONTPETIT, André-Napoléon, "Les sept-îles, récit de voyage", août 1895, p. 56-59.
, "Les s e p t - î l e s , r é c i t de voyage", septembre 1895, p . 97-106.
En tout, 207 articles, dont 54 de J.-D. CHARTRAND,
LISTE DE
DES
LA
DESSINATEURS
REVUE NATIONALE
1.
BAÏONNETTE
:
8 dessins
2.
BARRÉ, Raoul
: 84 dessins
3.
CAMPISTRON
:
4.
DU NOUY, A.
: 76 dessins
5.
LAGACE, J.-B.
:
7 dessins
6.
RYAN, Alonzo
:
8 dessins
2 dessins
185 dessins
*
**
Baïonnette, pseudonyme du sous-lieutenant Eychenne, camarade de Chartrand à la légion étrangère d'Algérie. Raoul BARRÉ (1874-1932), notice nécrologique dans Le
des recherches 1932, p. 401.
historiques,
Bulletin
Lévis, vol. 38, no 7, juillet
235
LISTE
DES
DANS
ANNONCES
LA
PUBLICITAIRES
REVUE NATIONALE
L'ALMANACH SUNLIGHT La compagnie d'ASSURANCES SUR LA VIE, THE MANUFACTURERS' (Bellew § LeMoine, g é r a n t s du d é p a r t e m e n t
français)
Les banques : BANQUE JACQUES CARTIER BANQUE DU PEUPLE Les BICYCLES MONARCH, Wright § Cooper C o . , Montréal Le b i j o u t i e r HENRY BIRKS S Sons, C a r r é P h i l l i p s , Montréal Les d e n t i s t e s
: A . - S . BROSSEAU Dr J . - G . - A . GENDREAU W.-H.-D. YOUNG
Les f a b r i c a n t s
: FORTIER, F a b r i c a n t s SIMPSON, HALL, MILLER $ C o . , F a b r i c a n t s
L ' i m p r i m e r i e de LA REVUE NATIONALE L'INSTITUT KEELEY, pour g u é r i s o n de
l'ivrognerie
Les j o u r n a u x : Le Canada, Montréal Le Canada, Ottawa La Croix du Canada L'Electeur L'Evénement La Gazette de Montréal L'Indépendant, Fa11 River (Mass.) Le Journal populaire (éd. hebdomadaire de La Croix La Justice Le Messager, Lewiston (Maine) La Minerve, Montréal Le Monde, Montréal Le National, Montréal L'Opinion publique, Worcester (Mass.) La Patrie, Montréal La Semaine, Québec
du
Canada)
236 Les livres : James CRANKSHAW, B.C.L., Guide pratique
de police
et des juges
P.-B. MIGNAULT, C.R., Le droit
civil
des
magistrats
de paix canadien
Les meubles N.-G. VALIQUETTE Les photographes (attitrés du clergé) QUÉRY, FRÈRES
Les pianos : STEINWAY CHICKERING
Le r e s t a u r a n t PRINCESSE LOUISE, 1636 Notre-Dame, Montréal Les revues : Le Journal
de l'Instruction
La Revue Canadienne, La Revue Légale, Le Rosaire,
Publique,
Montréal
Montréal (Directeur : A. Leclaire)
Montréal
Saint-Hyacinthe (publié par les Frères Franciscains
Le SAVON SUNLIGHT, Frank Magor et Cie, Montréal Les VINS : SAINT-MICHEL (Mongenais, Boivin et Cie, Montréal) MARIANI
(Lawrence A. Wilson § Cie, Montréal)
En t o u t , 33 pages d'annonces (43 annonceurs).
237 LISTE DES ABONNES HORS
A DE
LA REVUE NATIONALE MONTREAL*
BAIE DES PERES, Cté Pontiac
:
L.A. Levesque
BEAUPRE, Cté Montmorency
:
Aug. N. Vézina
BELOEIL, Cté Verchères
:
abbé Thomas Bérard
BIDDLEFORD (Maine)
:
Dr J.-H. Lapointe
BOUCHERVILLE
:
Chs Berger
BROCKTON (Mass.)
:
Dr G.-H. Boucher
BRYSON, Cté Pontiac
:
L.A. Gaboury
CHATEAUROUX (Indre,France)
:
Camille Derouet
CHATHAM, N.B.
:
S.G. Mgr J. Rogers, Episcopal Résidence
COHOES (N.Y.)
:
J.-O. Bourret A.-A. Chagnon
COTE-DES-NEIGES
:
Mlle Emilie Lacombe
DANVILLE, Cté Richmond
:
Dr E.R. Darche
DELEAU (Manitoba)
:
Dr Arthur Larose
DESCHAMBAULT, Cté Portneuf
:
abbé F.-X. Garneau
DRUMMONDVILLE (Que.)
:
Edouard Ouellette, Pierreville Mills
DRYSDALE (Ont.)
:
abbé J.-E. Courtois
EDMONTON (Alberta)
:
J.-H. Ricard G. Roy
D'après manuscrits des archives familiales Chartrand. abonnés de Montréal s ' e s t avérée i n t r o u v a b l e .
La l i s t e des
238 FALL RIVER (Mass.)
C h a r l e s - R . Daoust, Agent Mlle M.-C. Dubois
HALIFAX (N.-E.)
Jules Lanos, Hesslein Bldg.
HAVRE AUX MAISONS, Cté Gaspé
P.-E. Joncas
HOLYOKE (Mass.)
Cercle l i t t é r a i r e
HULL, Cté Ottawa, P.Q.
Chs Major
IBERVILLE
abbé N. L a t r a v e r s e
JOLIETTE
Aybram J . Beaudoin L. Des j a r d i n s J . Gaspard Gervais L i b r a i r e
KINGSLEY FALLS
M. Caron, curé
franco-américain
LA BAIE DU FEBVRE (Yamaska)
:
abbé J o s . - N a p . Héroux
LACHENAIB (Que.)
:
M. Daubigny
L'ANNONCIATION
:
Emery C h a r t r a n d
L'ASSOMPTION
:
M. T a r d i f
L'EPIPHANIE, Cté L'Assomption
:
E. Leblanc
LEVIS
:
abbé L . - P . B e a u l i e u C o l l è g e de Lévis Demers J . - B . - Z . Dubeau Norbert Chartrand ( g r a t u i t ) Ulric Chartrand ( g r a t u i t ) Chs Delorme, 39 Cedar S t . R.P. Dom Mothin E. P r o v o s t
LEWISTON (Maine)
LONGUE-POINTE
LONGUEUIL
:
Mme veuve E . - E . Duquet Sr Madeleine du S a c r é - C o e u r , Hospice S a i n t - J e a n - d e - D i e u Marcel St-Mars
239 LOUISEVILLE
A.-L. Desaulniers
LOWELL (Mass.)
J . - L . C h a l i f o u x § C o . , 19 S t . & l s t A v e . Sr Marie de l a V i c t o i r e
MAISONNEUVE
abbé L.-M. Lepailleur
MALDEN (Mass.)
Jos. Houde, Heliodore
MANCHESTER (N.-H.)
Rémi Beckard, Uptonblock, rue Elm Dr Brien, Uptonblock, Elm St. W. § G. Buteau, The Kenmark, rue Elm Mlle A. Chabot V i t a l i n e Chabot Mlle E v e l i n a C h a r t r a n d , 44 S t - C h a r l e s (gratuite) abbé C h e v a l i e r abbé M. Dubois, S t - G e o r g e s , P i n e £ Orange abbé G.-A. G u e r t i n , E g l i s e S t - A u g u s t i n Dr N . - E . G u i l l e t , The Kenmark, Elm S t . Mgr P. Hevey J . - E . L e c o u r s , Westonblock, r u e Elm abbé J . - A . Lessard
MASTAI, Cté Québec
C. Dubord
MATTAWA (Ont.)
R.P. P . - E .
MONTE-BELLO, Cté Papineau
A.-N. M o n t p e t i t H. Papineau Louis Papineau J.-L. Taillefer
MONTMAGNY (Que.)
A. Bender, p r o t o n o t a i r e Dame H. Hébert Dr J . - G . P a r a d i s
MONTPELLIER (Vermont)
Dr J . - J .
MUSKEGON (Michigan)
Honoré Chartrand A.-B. Clément, 48 Western Ave.
NASHUA (N.-H.)
abbé G.-J.-A. Doucet Frères du St-Sacrement Dr A.-W. Petit
NEW-YORK
Brentanos Newsdealer, 31 Union Square 5 copies par mois Pierre Grouvelle Dame A.-D. Rocca
Gendreau
Dequoy
240 NICE, France
Mde J.-D. Chartrand, 8, rue Papon (épouse du capitaine Chartrand) Mde de Latour, 8, rue Papon (belle-mère de Chartrand)
NICOLET (Que.)
Alonzo Rocheleau
NOTRE-DAME DU PORTAGE (Cté Témiscouata)
abbé 0. Dupuis
OTTAWA (Ont.)
Lord Aberdeen
A. Audet, S e c r é t a r i a t d ' E t a t N.-H. Belcourt, avocat Bergeron, député orateur, Ch. Communes Bibliothèque parlementaire (2 numéros) E.L. Brittain, Finance Dept. A.-D. De Celles, Bibliothèque parlementaire E. Deville, Survey of Gen. Off., Dept. Interior Arthur Dugal, Banque Nationale Hon. Juge Fournier, 507, rue King Institut Canadien Français Joseph Marmette, Département des Archives Guillaume Librairie, Parlement, 8 Sussex Coyetteux Prévost Honorable Secrétaire d'Etat Arthur St-Cyr, International Boundary Com. Benjamin Suite, Dept. Milice A.-C. Talbot, Commission Frontières, Dept. Intérieur OUTREMONT
E. Chagnon
PERCE, Cté Gaspé
J . Garon, avocat
PLATTSBURG (N.-Y.)
Rev. O b l a t e s F a t h e r s
PLESSISVILLE (Somerset, P.Q.)
N.-C. Cormier
POINTE DU SAULT AU RECOLLET
Napoléon Lajeunesse Louis Latendresse J.-B. Marcotte
PORTNEUF
E. Laçasse
PRESQU'ILE (Maine)
Dr L.-P. Laflèche
PRINCE-ALBERT ( S a s k . )
Louis Schmidt
241 QUEBEC
Dept. A g r i c u l t u r e £ C o l o n i s a t i o n A u d i t e u r de l a P r o v i n c e , B i b l i o t h è q u e du Parlement Bibliothèque Parlementaire P. Boucher, 148 S t - F r a n ç o i s , St-Rock Arthur Buies S. Chaperon, 6 , de l a F a b r i q u e (2 numéros) Hon. J . - A . Chapleau W. Chapman, Dept. P r o c . - G é n é r a l Paul de Cazes Faucher de S a i n t - M a u r i c e , 19 S t e - J u l i e L.-O. P a i l l o n , Cabinet du 1er M i n i s t r e Alphonse Gagnon I n s t i t u t Canadien J o l y de L o t b i n i è r e , S i r H.-G. J . - F . Lavery, r u e S t - L o u i s Edouard Lemoine, 21 des Remparts J u l e s Lesâge C . - J . Magnan, p r o f . , Ecole Normale Edouard Moreau, d i r e c t e u r , Chemins de f e r Hon. C . - A . - P . P e l l e t i e r Hon. Juge H.-C. P e l l e t i e r C . - S . Powell Hon. P r o c u r e u r Général S a l l e de l e c t u r e , Assemblée l é g i s l a t i v e T e r r e s de l a Couronne Dép. des Travaux p u b l i c s C. V a i l l a n c o u r t , B é l a n , 263, R.S. J e a n V i c t o r Laberge P . - S . L a p r i s e , Sec. p r i v é du P r o c u r e u r Général Napoléon Legendre Trésorier Provincial
RIGAUD (Que.)
J.-B.-A. Mongenais
RIMOUSKI
L. de Gonzague Belzile M. le chanoine Bouleau A.-P. Letendre, avocat
ROBERVAL
Israël Dumais, notaire
ROCHESTER (N.-H.)
Louis M. Laplante
ROME, Italie
Rév. Elie Auclair, Col. canadien Rév. Supérieur Dabonville Rév. Supérieur Lee1ère
St-ANICET
abbé Z e p h i r i n A u c l a i r
Ste-ANNE DE BEAUPRE
Frs Simard
Ste-ANNE DE LA PERADE
J.-A.
Ste-ANNE DE LA POCATIERE
C o l l è g e Ste-Anne
St-BARNABE DE St-MAURICE
Thomas G é l i n a s
St-BENOIT (Que.)
Dame J o s . Girouard
St-BONIFACE (Manitoba)
J o s . Auger, o f f i c i e r de douanes
Ste-CECILE DE MILTON
Rév. L . - L . Dupré
St-CESAIRE
abbé T. Boivin
St-DENIS ( r i v . Chambly)
abbé J . - B . - A .
Ste-ELIZABETH, Cté J o l i e t t e
F.-X.-O.
St-FABIEN, Cté Rimouski
L. de Gonzague Belzile
St-FERDINAND, Cté Mégantic
L.-I. Fréchette
St-FRANCOIS DE LA BEAUCE
Jos. Godbout P- Angers
St-GABRIEL DE BRANDON
Jos.-Eloi Archambault
St-GERVAIS
J. Boucher
St-HYACINTHE
C.-A. B eaudry, évêché L.-A. Beaudry abbé André Dubreuil, Séminaire Jos.-N.-P. Morin Rév. Ouellette Henri St-Germain
St-JACQUES L'ACHIGAN
Dr F.-O. Beaudry
St-JEAN
Hon. F.-G. Marchand Gabriel Marchand J.-S. Messier Henri-G.-B.-J.-C. St-Mars
St-JEAN-BAPTISTE
(Manitoba)
Rousseau
Allaire
Laçasse
J.-G. Lanthier
St-JEAN-DES-CHAILLONS (Que.)
Pamphile LeMay
St-JEAN-PORT-JOLI, Cté L ' I s l e t
Dame C.-C. Révérin
243 St-JOSEPH, Cté Westmareland
(N.- . ) :
St-LAURENT
Société St-Jean-Baptiste du Collège St-Joseph Rév. Beaudet P. Crevier, hôtelier Antoine Miron Société St-Jean-Baptiste du Collège St-Louis
Ste-MARIE DE BEAUCE
:
Dr Tancrède Fortier Linière Tachereau
Ste-MARTHE, Cté V a u d r e u i l
:
J.-W. Theoret
St-MARTIN, Cté Laval
:
A.-J. Lachaine
Ste-MELANIE, Cté J o l i e t t e
:
abbé L.-F. Bonin
St-MICHEL DE BELLECHASSE
:
Dame Yves Fortier
St-PASCAL
:
C. Baillargeon, prêtre
St-PIERRE DE PLATTSBURGH (N.-Y.)
:
J.-A. Fournier, St.-Peter's Church
St-RAYMOND
:
H. Pelletier
St-REMI
:
J. Allard Dr A. Hébert
Ste-ROSALIE, Cté Bagot
:
Orner Ledoux
St-STANISLAS, Cté Champlain
:
Dr Ferdinand Trudel
St- VICTOR DE TRING, Cté Beauce
:
abbé F.-X. Garneau
St-VINCENT-DE-PAUL
:
Calixte Bastien Georges Bertrand Cyrille Bisson Alfred Charbonneau Chartrand Elzéar Daignault M. Desautels Procot Dumas Dr Gaudet Dr A. Germain abbé L.-O. Harel Octave Labelle Hector Lussier Georges Malépart Télesphore Ouimet G.-B. Papineau Emery Prévost veuve Prévost
244 St-VITAL DE LAMBTON, Cté Beauce
:
Edmond Fournier
SAGINAW (Michigan)
:
Arthur Loranger, Michigan East Side
SAWYERVILLE, Cté Sherbrooke
:
abbé F.-O. Lavallée
SHERBROOKE
:
Alphonse Brochie Dr J.-H. Coderre P.-A. Dupont Olivier Picher Gêo.-H. Vaillancourt R.P. Vallée
SOMERSET, Cté Mégantic
:
N.-C. Cormier
SOREL
:
J.-O. Duplessis, m.-poste A.-N. Gouin, protonotaire
SOUTH CASSELMAN (Ont.)
:
abbé A. Beausoleil, prêtre
STANFOLD (Que.)
:
J.-A. Hébert, notaire J.-E. Jutras, tanneur
STURGEON FALLS (Ont.)
:
abbé A.-L. Desaulniers abbé 0. Desrosiers
SUNCOOK (N.-H.)
TERREBONNE
:
:
L.-H. Des jardins F. Lapointe E.-S. Mathieu, notaire
TORONTO
:
James C , Dept. Agriculture Toronto Public Library, Church X Adélaïde The MacLean Publishing Co., 26 Front St. West
TROIS PISTOLES, Cté Témiscouata
:
Dr F.-Jos. Langlais
TROIS RIVIERES
:
F.-X. Belleau
Mlle Méthode, m.-poste Séminaire de Trois-Rivières VALLEYFIELD
:
Philorum Billette Ferdinand Daoust Mgr G.-G. Emard R.-S. Joron, curé C.-A. Santoire
245 VERNER, Cté Nipissing
A.-L. Desaulniers, prêtre
VICTORIAVILLE
H.-H. Guay, marchand A. Marchand, gérant Nap. Mercier, commerçant Dr A.-F. Poulin
WATERBURY (Conn.)
Lucien Pratte, 234 South Main St.
WEEDON CENTRE
abbé P. Brassard
WEST QUINCY
W.-B. Dalpé, marchand, 119 Copeland St.
WINDSOR MILLS, Cté Richmond
J.-A. Bégin, notaire
WINNIPEG (Manitoba)
S.-A.-D. Bertrand Auguste Richard
WOONSOCKET (R.I.)
WORCESTER (Mass.)
L.-L. Chilson J.-A. Laliberté Aram J. Potier Rémi Tremblay, 311 Main St.
YAMACHICHE
Nérée Beauchemin
YAMASKA
Edmond Boivin Rodolphe Letendre L. Véronneau
III.-
TROISIEME
SOURCES
PARTIE
BIBLIOGRAPHIQUES
MANUSCRITES
ET IMPRIMEES
247
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PATRIE, La, Montréal, Numéro spécial, 6e année, no 99, mardi 24 juin 1884, p. 3, vignette 6 (portrait de Chartrand). "Nous sommes heureux d'apprendre...", 1er mai 1885. "Appréciation de Expéditions autour de ma tente, Boutades militaires : 14 juin 1887, p. 1; 15 juin 1887, p. 1; 22 juin 1887, p. 2; 30 juin 1887, p.2; 13 juillet 1887, p. 1; 10 août 1887, p. 1; 13 août 1887, p. 1; 16 août 1887, p. 1; 22 août 1887, p. 1; 22 août 1887, p. 1; 29 août 1887, p. 1; 19 déc. 1887, p. 2. "Présentation des causeries de Chartrand sur l'armée française": 29 mars 1888, p. 2. "Expéditions autour de ma tente...", 20 avril 1888, p. 1.; 27 avril 1888, p. 1; 30 juin 1888, p. 2; 13 juillet 1888, p. 1.; 10 août 1888, p. 1; 13 août 1888, p. 1; 16 août 1888, p. 1; 22 août 1888, p. 1. 29 août 1888, p. 1; 31 décembre 1888, p. 2. Lettre de Beaugrand: 2 janv. 1889, p. 2. "Notre ami Ch. des Ecorres...", 7 oct. 1889, p. 1. "La lettre de Ch. des Ecorres...", 17 sept. 1890, p. 1. "Nous appelons l'attention du lecteur...", 19 nov. 1890. "La commission scolaire de Montréal" et "Institut populaire et instruction publique", 18 avril 1901 p. 4
258
PATRIE, La, Montréal, "Le c a p i t a i n e Chartrand . . . " , 29 a v r i l 1901, p . 8. "Les nôtres à Kingston", 18 s e p t . 1901, p . 10. "Emules de Miss Stone", 18 nov. 1901, p. 4. "Qui s ' y f r o t t e , s ' y pique", 30 nov. 1901. "Psychologie de l ' i v r o g n e r i e " , 6 déc. 1901. "Menus propos, R é h a b i l i t a t i o n du Saloon, 9 janv. 1902, p . 4. "Pages du passé . . . " , 10 janv. 1902, p . 4. "Les hommes et les c h o s e s . . . " , 22 mars 1902, p . 12. "Les hommes et les choses, Une f a t a l i t é " , 12 a v r i l 1902, p. 20. "Le c a p i t a i n e Chartrand e s t décédé . . . " , 3 a v r i l 1905, p . 11.
PRESSE, La, Montréal, "La Revue Nationale", 8 février 1895, 20 mars 1895, 27 mars 1895, 30 mars 1895, 30 a v r i l 1895, 31 mai 1895, 20 j u i l l e t 1895. "La Revue Nationale, rendez-vous de tous nos meilleurs écrivains canad i e n s " , 3 août 1895. "La Revue Nationale, l'événement l i t t é r a i r e du j o u r " , s e p t . 1895. "Le c a p i t a i n e Chartrand", mercredi 9 mars 1904 (avec p o r t r a i t ) . "Feu le c a p i t a i n e Chartrand", lundi 3 a v r i l 1905, p . 12 (avec p o r t r a i t ) . "Feu l e c a p i t a i n e Chartrand, Imposantes f u n é r a i l l e s à Kingston de notre compatriote, Quelques incidents de sa c a r r i è r e " , mardi 4 a v r i l 1905. "Décès de Mme J . - D . Chartrand", 21 j u i n 1932. " L e t t r e de Québec, Nos soldats à l ' é t r a n g e r " , par Saint-Foy, dans La Presse, Montréal, 56e année, no 67, vendredi 5 j a n v i e r 1940, p . 22. Réimprimé : 69e année, no 108, lundi 23 f é v r i e r 1953, p . 6.
RAOUL DE SOREL, "Entre nous", dans Le Monde illustré, samedi 30 août 1884, p . 130 ("Notre compatriote Chartrand REVUE DE FRANCE MODERNE, P a r i s , Compte rendu de Souvenirs d'école militaire, j u i l l e t 1889.
Montréal, ..."). Saint-Maixent,
REVUE DE L'INFANTERIE, P a r i s , Compte rendu de Expéditions autour de ma tente3 Boutades militaires, 15 mai 1887. Reproduit dans La Patrie3 Montréal, 9e année, no 103, jeudi 30 j u i n 1887, p . 2. REVUE DU CERCLE MILITAIRE3 P a r i s , Compte rendu de Expéditions autour de ma tente3 Boutades militaires, 22 mai 1887. Reproduit dans La Patrie, Montréal, 9e année, no 98, mercredi 22 j u i n 1887, p . 2. Aussi ( compte rendu de Saint-Maixent, Souvenirs d'école militaire, 16 j u i n 1889.
259
REVUE NATIONALE, La, M o n t r é a l , v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, e n t r e p . 86-87 ( v e r s o ) : P o r t r a i t du c a p i t a i n e C h a r t r a n d , p h o t o g r a p h i e de Quéry F r è r e s . ROBIDOUX, Réjean, "Les S o i r é e s canadiennes e t l e Foyer c a n a d i e n dans l e mouvement l i t t é r a i r e q u é b é c o i s de 1860", dans La Revue de l'Université d'Ottawa, v o l . 28, no 4 , o c t o b r e - d é c e m b r e 1958, p . 411-452. ROSSEL, V i r g i l e , Histoire de la littérature française hors Lausanne, F. P a y o t , 1895, 531 p . ( I I I . Canada, p . 281-354). RUMILLY. R o b e r t , Histoire de la province de Québec, 1940-1969, M o n t r é a l , Bernard V a l i q u e t t e , 3e é d . , 1943. ( j u s q u ' e n 1905) s e t r o u v e dans l e s volumes I à XI. RUMILLY, R o b e r t , Histoire
du Canada,
France,
41 volumes, L'époque concernée
P a r i s , La c l é d ' o r ,
SAINT-MARTIN, A . , "Correspondance", dans La Patrie, 5 f é v r i e r 1902, p . 4.
de
1951, 592 p .
Montréal, mercredi
SATimDAY REVIEW, The, London ( E n g l a n d ) , Vol. 6 3 , May 14, 1887, p . 708, Note (5) : "French L i t e r a t u r e , A p p r é c i a t i o n de Expéditions autour de ma tente, Boutades militaires"-
SAVARD, P i e r r e , Jules-Paul Tardivel, la France et les Etats-Unis (1851-1905)Les Cahiers de l ' I n s t i t u t d ' H i s t o i r e , 8, Québec, Les P r e s s e s de l ' U n i v e r s i t é L a v a l , 1967, 499 p .
SAVARD, P i e r r e , Jules-Paul Tardivel (1851-1905), C a n a d i e n s , 3 8 , M o n t r é a l , F i d e s , 1969, 95 p .
Collection Classiques
SIECLE, Le, P a r i s , 15 j u i l l e t 1887 : Compte rendu de l i v r e s , autour de ma tente, Boutades militaires.
Expéditions
260
SOCIETE ROYALE DU CANADA, Mémoires
et comptes
rendus
pour
1890,
Rapport de la Section I (diplôme d'honneur . . . au l i e u t e n a n t J . - D . Chartrand), Montréal, Dawson, 1891, v o l . 8, p . XLI. Aussi, INDEX dressé par Lucien Brault, Ed. de l ' U n i v e r s i t é d'Ottawa, 1944, p . 28 (Sections I et I I , 1882-1943). STANLEY, George, "Military Education in Canada, 1867-1970", dans The Canadian Military, a profile, par Hector-J. MASSEY, Toronto, Copp Clark, 1972, vii-290 p. (p. 178-184). STAR (Daily Montréal Star), Montréal, November 28, 1903 : "Famous Canadian, an Appréciation, Sir Percy Girouard". SULTE, Benjamin, Le Canada en Europe, Montréal, Eusèbe Sénécal, 1873, 62 p . SULTE, Benjamin, Histoire de la milice Montréal, Desbarats, 1897, ix-147 p.
candienne-française,
1760-1897,
SUTHERLAND, Ronald, Second Image, Comparative Studies in Québec Canadian Literature, Toronto, New P r e s s , 1971, 189 p . (p. 158-159).
TANGUAY, abbé Cyprien, Dictionnaire généalogique des familles canadiennes, Montréal, Eusèbe Sénécal, 1871. (1er v o l . , p . 107, 121; 2e v o l . , p . 575-578; 3e v o l . , p. 33-35; 5e v o l . , p . 62-63). (La mère de Chartrand s ' a p p e l a i t Virginie Laçasse, nom dérivé de Cassé). TREMBLAY, Ernest, "Le sous-lieutenant J . Chartrand, Souvenirs d ' a m i t i é " , dans L'Union, Saint-Hyacinthe (Que.), samedi 22 décembre 1883. TELEGRAPHE, Le, P a r i s , 14 j u i n 1889 : " V a r i é t é s , Saint-Maixent, Souvenirs d'école militaire" ("L'ouvrage est à la fois sérieux et joyeux . . . , sérieux par l ' e x a c t e peinture de la vie m i l i t a i r e et des épreuves r é i t é r é e s qui attendent l ' é l è v e de Saint-Maixent, joyeux par la b e l l e humeur q u ' i l r e s p i r e et par les amusantes h i s t o r i e t t e s dont i l est r e m p l i " ) .
UNION, L', Saint-Hyacinthe (Que.), 15 f é v r i e r 1890 : P o r t r a i t du l i e u t e n a n t J . - D . Chartrand dans l'armée f r a n ç a i s e .
261
VIE ILLUSTREE, La, Montréal, vol. 1, no 10, 13 avril 1889, p. 1 (Portrait : Lieutenant Chartrand, Un compatriote dans l'armée française, Dessin de A.S. Brodeur); p. 4 (Caricature : Ch. des Ecorres); p. 5 (... son plus grand désir est de revenir au Canada pour serrer la main à ses amis. Et attendant, il entretient avec eux, par la voie de La Vie illustrée, une correspondance pleine de charme).
VINET, B., Pseudonymes québécois, édition basée sur l'oeuvre de Audet et Malchelosse, Québec, Garneau, 1974, 361 p.
VOYER, L.-N., Les qualités
morales du bon militaire,
Québec, Camille
Darveau, 1865, 142 p.
VOYER, Pierre (Vieux-Rouge), Les contemporains, Série de biographies des hommes du jour, Montréal, A. Filiatreault, 1898, 213 p.
WADE, Mason, Les Canadiens français
de 1760 à nos jours,
Tome I
(1760-1914), Ottawa, Le Cercle du Livre de France, 1963, 685 p.
WALLACE, W. Stewart, A Dictionary
of North American Authors
deceased
before 1950, Toronto, Ryerson Press, 1951, 525 p. (Chartrand, p. 84; des Ecorres, p. 119).
WALLACE, W. Stewart, The Macmillan Dictionary
of Canadian
Biography,
3rd Ed., London and Toronto, Macmillan Co. of Canada, 1963, 822 p. (p. 133, 565).
WHIG (The DAILY BRITISH WHIG), Kingston (Ont.) : Sept. 4, 1897 ("A Sketch of the New Professor of French at Royal Military Collège; Kingstonians look with no little interest upon Captain Chartrand"); April 23, 1901 ("Military Man is Chief, Captain Chartrand may succeed Lieutenant Colonel Hughes; Prof. Chartrand is splendidly qualified for this important position"); April 3, 1902 ("J.-D. Chartrand, in Le Soleil, intimâtes that public writing is degenerating, and that a School of journalism should be established. There is no substitute for the newspaper office, and no training which can take the place of hard matter-of-fact expérience. Journalists cannot be made by machinery");
262
WHIG
July 31, 1902 ("Théâtre : The uniform he had on was that worn by Captain Chartrand while a captain in the army of France. On the left breast were two décorations, one of the Légion of Honor and the other for the Egyptian campaign"). Oct. 11, 1902 ("Captain Chartrand. A Sketch of his very interesting career", with portrait). March 21, 1903 C'Read the Comments of Captain Chartrand on page 9"). June 12, 1903 ("I note Captain Chartrand's remarks in The Whig and trust he will keep at it. Kingston needs to be wakened, and needs it badly. Its people hâve Belleville as an 'awful exemple1, but cannot see that they are almost as bad . . . " ) . May 17, 1904 ("Queer doings in Montréal. The chief of police allèges that he has to hire extra men because some of the regulars get drunk and others go off duty without asking any man's leave. There would hâve been a différent story had Captain Chartrand been made the chief"). May 21, 1904 ("A racy letter from Captain Chartrand will be found on page eleven"). June 4, 1904 ("The customary and interesting letter by Captain Chartrand will be found on page eight to-day").
WURTELE, Ernest F., Annual Report of the Hon. Secretary-Treasurer of the Royal Military Collège Club of Canada for the year 1905, Proceedings ..., Kingston (Ont.), No 27, p. 126-129, ("Necrology", avec portrait, p. 127).
IV.-
C H O I X
QUATRIEME
DE
PARTIE
T E X T E S
LISTE
DES
TEXTES
CHOISIS
Lettre, octobre 1880
265
A propos de lettres, janvier 1885
267
La légion étrangère, 5 février 1885
270
Encore la légion étrangère, 23 février 1885
272
Le 65 e Bataillon, 24 août 1885
274
La neige, 6 avril 1886
275
Encore le 65 e Bataillon, 7 juin 1886
277
A l'amphithéâtre, 1888
279
Solde de l ' o f f i c i e r ,
284
janvier 1889
Causerie canadienne, Notre littérature, 22 novembre 1889 . .
285
Causerie d'hiver, 4 janvier 1890
291
Causerie canadienne, 16 janvier 1890
295
Le Canada en France, mai 1890
298
Causerie, Monte-Carlo, 26 décembre 1890
302
Lettres d'Europe, Souvenirs du Canada, 9 juin 1891
306
Lettres d'Europe, Dans un fort des Alpes, 6 juillet 1891 . .
310
Manoeuvres (I et II), 1892
313
Chronique de l'étranger, février 1895
316
Les armées européennes, Armement, février 1896
319
Causerie, Le patriotisme, 16 mars 1901
324
Le collège militaire royal de Kingston, 20 avril 1901
. . .
329
Notes du jour- J'ai un ami, 2 janvier 1902
335
Notes du jour, Le courage civil, 15 janvier 1902
337
Notes du jour, Carnegie, 22 mars 1902
33g
Les disparus, 27 décembre 1902
341
Sayings and Comments, In Somaliland, July 24, 1903
344
Sayings and Comments, Canadian Journalism, July 2, 1904
. .
347
265 LETTRE, OCTOBRE
1880
MM. Montmarquet et Martel, Comme je l'avais annoncé à mon frère Ulric, je vous expédie aujourd'hui, par son entremise, un paquet contenant le commencement d'une
série de causeries que j'intitule Causeries
africaines
par un
militaire.
J'éloigne de ceci tout ce qui regarde la politique ou la religion et j'essaierai toujours de ne pas sortir du ton de légèreté adopté pour ces sortes d'écrits.
Si, après lecture, vous jugez l'impression impossible,
veuillez remettre le tout à mon frère qui aura des instructions pour le faire parvenir ailleurs.
Si, au contraire, vous l'acceptez, veuillez,
s'il vous plaît, mettre en tête une note de l'éditeur, à peu près dans le genre qui suit ou dans tout autre que vous jugerez convenable:
"Nous recevons aujourd'hui d'un de nos compatriotes servant dans l'armée française en Afrique le commencement d'une série de causeries africaines.
L'écrivain est un jeune homme du pays,
parti pour aller faire sa carrière dans l'armée française; il y réussira car il est déjà sergent-major et sera officier avant deux ans.
Il raconte dans un style simple et gai ses débuts
au régiment et sa manière de voir les choses et les hommes est empreinte d'un scepticisme insouciant et léger, mais sans fiel. Nous invitons nos lecteurs à le juger par eux-mêmes."
Veuillez me pardnnner ma fatuité de vouloir avoir cette note, ou une du même genre.
J'ai été journaliste un peu aussi dans mon temps et je connais
la valeur de la réclame.
De toute façon, si monsieur Montmarquet refuse
266
d ' i n s é r e r mes l i g n e s , cela ne m'empêchera pas de l e louer sur le bon sens q u ' i l a mis dans sa s é r i e d ' a r t i c l e s é c r i t s dans l e but d'empêcher l ' é m i g r a t i o n de nos compatriotes aux Etats-Unis.
Dans ce que j e vous
ai envoyé, j e sonne un peu trop la trompette du moi, mais c e t t e corvée f i n i e , vous trouverez, dans mes correspondances, une foule de p e t i t e s anecdotes m i l i t a i r e s , descriptions de s i t e s d ' h a b i t a n t s , peintures de moeurs, e t c . , à la l e c t u r e desquelles nos zouaves pontificaux pourront se rappeler leur temps de s e r v i c e .
Je ne demande r i e n pour c e c i , s i
ce n ' e s t votre journal et s i , par bonheur, vous jugiez que mes é c r i t s doivent ê t r e payas, j ' a c c e p t e avec p l a i s i r tout ce que vous voudrez, car l ' é t a t m i l i t a i r e est t o u t , sauf l u c r a t i f . Vôtre, J . - D . Chartrand
(J.-D. CHARTRAND, Lettre aux fondateurs du journal Le
Messager,
M. Montmarquet et l e docteur Louis-J. Martel), Lewiston (Maine), octobre 1880).
267 A PROPOS
DE
LETTRES
P l u s i e u r s de mes j e u n e s c o m p a t r i o t e s me font l ' h o n n e u r de m ' é c r i r e , me demandant des r e n s e i g n e m e n t s s u r l a v o i e à s u i v r e pour s ' e n g a g e r dans l a Légion E t r a n g è r e .
J ' a i répondu à chacun d ' e u x en
p a r t i c u l i e r e t j e p r o f i t e de c e t à-propos pour p a r l e r un peu d ' u n e manie dont s o n t a t t e i n t e s beaucoup de p e r s o n n e s .
Apprennent-elles qu'un i n d i -
v i d u quelconque p e u t l e u r ê t r e u t i l e , v i t e e l l e s s ' a d r e s s e n t à l u i . P a s s e encore quand l e u r s l e t t r e s sont quelque peu p o l i e s , mais malheureusement l a c o u r t o i s i e l a p l u s é l é m e n t a i r e e s t p a r t r o p souvent a b s e n t e de ces morceaux é p i s t o l a i r e s . Depuis quelque temps, j e s u i s a s s a i l l i p a r une f o u l e de
lettres
e x i g e a n t l e s choses l e s p l u s baroques e t j e me s u i s f a i t un m é t i c u l e u x scrupule d'y répondre.
J e ne m'en g l o r i f i e p a s , c a r - au fond, j e s u i s
t r è s f l a t t é , ou p l u t ô t ému, de t o u t ce qui m ' a r r i v e du Canada.
Mais j e
v o u d r a i s donner i c i un c o n s e i l p r a t i q u e a&ux p e r s o n n e s qui p o u r r a i e n t a v o i r b e s o i n de gens en é t a t de l e s r e n s e i g n e r .
Pour Dieu,
qu'elles
e s s a i e n t donc de demander, sans p h r a s e s n i l o n g u e u r s , dans un s t y l e n e t et c l a i r ,
l e s choses q u ' e l l e s v e u l e n t a p p r e n d r e .
p e u t s e d i r e en deux pages de note
paper.
C ' e s t é t o n n a n t ce q u i
Rien n ' e s t é n e r v a n t comme de
r e c e v o i r un volumineux d o s s i e r dont l e résumé p o u r r a i t s e r é d u i t e à d i x mots. Ceci n ' e s t pas é c r i t dans l e b u t d'empêcher ceux qui p o u r r a i e n t a v o i r b e s o i n de mes s e r v i c e s de s ' a d r e s s e r à moi.
I l s p e u v e n t , au c o n t r a i r e ,
ê t r e c e r t a i n s que j e l e s s a t i s f e r a i t o u j o u r s avec l e p l u s grand p l a i s i r ,
268
quelles que soient les formes qu'ils apportent dans leurs demandes. Je ne regarde que le fond.
Principe : je réponds toujours aux lettres
que j'ai l'honneur de recevoir.
En ceci, je ne semble pas être du
même avis que certains de mes compatriotes, à qui j'ai écrit pour affaires toutes personnelles.
Ils se sont empressés, pour la plupart, de garder
un silence des plus courtois. Un exemple, entre autres. Je me suis adressé à monsieur le commandant d'une école militaire, récemment créée au Canada, pour le prier de me donner quelques renseignements sur un de mes parents qui fait partie des cadres de cette école. Je n'ai pas reçu de réponse. Et pourtant ce monsieur est un officier à qui un officier étranger écrivait. Nous, officiers français, on nous a appris à répondre aux lettres qu'on nous adresse.
Un maréchal de France se ferait un scrupule de ne pas
répondre à son subordonné et son empressement est d'autant plus grand que le grade de celui qui lui écrit est moins élevé.
Ainsi le veut la
stricte politesse, qu'en dites-vous ? Ces principes élémentaires de toutes bonnes relations sociales doivent être encore plus correctement observés quand un officier écrit à un de ses camarades d'une armée étrangère.
L'honorable colonel cana-
dien, dont je parle ici, agit comme le plus grand nombre de mes compatriotes qui semblent réellement n'avoir que de vagues notions de ces règles de convenance
ou, tout au moins, une singulière apathie. Ainsi,
j'ai communiqué un mariage personnel me touchent de près.
à une cinquantaine de Canadiens qui
Sait-on combien ont répondu ?...
Trois.
En France
comme au Canada, une lettre de faire part demande une carte ou une visite.
269 Je n ' e x i g e a i s pas une v i s i t e , mais j ' a u r a i s pu prétendre à une c a r t e . On me d i r a que ces coutumes ne sont pas dans nos habitudes; q u ' i l n ' y a pas de l e t t r e s de f a i r e part chez nous, que . . . puis . . . quoi ? Eh b i e n , s i l ' o n ne f a i t pas usage de ces choses, au Canada (ce que j e c o n t e s t e ) , i l e s t u t i l e de savoir ce q u ' i l faut f a i r e , l ' o c c a s i o n se présentant.
Qu'on l'apprenne, morbleu !
Mais non, entre nous, on s a i t
t r è s bien ça, au pays, et ce qui gâte t o u t , c ' e s t la p a r e s s e , l a n é g l i gence, l ' a p a t h i e
...
En causant de ces r e g r e t t a b l e s o u b l i s , j ' a i été forcément amené à mettre en avant des f a i t s personnels, mais c ' é t a i t pour donner des preuves palpables de c e t t e négligence que j ' a i toujours remarquée dans le commerce du monde, au Canada.
On y souffre d'une apathie dont j ' a i été moi-même
a t t e i n t t r è s longtemps.
Ce n ' e s t qu'à la s u i t e de déboires assez ennuyeux
que j ' a i réagi contre c e t t e f a t a l e négligence, f r u i t de mes chères habitudes du pays. Avec tout c e l a , j e m'aperçois que j e n ' a i pas encore d i t un mot de ce qui devait f a i r e le sujet de c e t t e causerie.
Je voulais donner un
résumé succinct de l ' h i s t o r i q u e de la Légion étrangère.
J e devais y ajouter
quelques renseignements indispensables à tout Canadien, désireux par amour pour l a France, d ' e n t r e r dans son armée.
A la semaine prochaine . . .
Et sans rancune, car s i j ' a i d i t i c i d'assez dures v é r i t é s , les motifs qui me guident sont bons.
Je c r i e certainement dans l e d é s e r t e t
j ' e n f a i s mon d e u i l ; mais, q u o i q u ' i l en s o i t , j e ne vous en aimerai pas moins, mes chers compatriotes.
C'est effrayant
c ' e s t le mot - l'amour
que j e nourris pour mon beau pays de naissance et ceux qui l ' h a b i t e n t . I l n ' a d'égal que c e l u i qui m'attache à la France. (J.-D. CHARTRAND, "A propos de l e t t r e s " , dans La Patrie, 6e année, no 282, vendredi 30 j a n v i e r 1885, p . 1).
Montréal,
270 LA
LEGION
ETRANGERE
Dans ma dernière causerie, je promettais de donner aux lecteurs de La Patrie
quelques détails historiques sur la légion étrangère.
Car
c'est dans ce corps que tout Canadien français, désireux de servir la France, devra forcément entrer : son titre de citoyen d'une colonie anglaise l'y oblige.
On a beau exciper de son origine française, on reste
impassible dans les bureaux de recrutement, la loi est là, il faut s'y conformer. A l'époque de mon engagement, un décret ministériel n'autorisant que les Alsaciens-Lorrains à entrer dans ce régiment vigueur.
était alors en pleine
Trois mois après ma demande seulement, j'ai pu obtenir l'autori-
sation de faire partie de cette troupe. En 1881, au moment de la sanglante insurrection du Sud-Oranais, le gouvernement français, voulant augmenter l'effectif de la Légion, permit aux étrangers de toute nationalité d'y contracter des engagements.
On vit
alors arriver de nombreux Prussiens qui, en somme, font de bons soldats, habitués qu'ils sont, chez eux, à une discipline sévère.
En quelques mois,
l'effectif du corps fut double; et à un point tel que l'on était bientôt forcé de créer de nouvelles unités. J'emprunte ici à l'histoire quelques détails sur les origines et l'organisation de cette troupe, dont le courage et l'héroïsme sont légendaires.
C'est à la suite du licenciement de la garde suisse, en 1830,
et pour répondre aux nombreuses demandes qui lui parvenaient d'étrangers voulant servir sous le drapeau français
que le gouvernement, par la loi
du 9 mars 1831, créa la légion étrangère. La conquête de l'Algérie commençait: il y avait donc tout près un terrain où la légion rendrait d'incontestables services.
C'est ce qui arriva ....
271 Voilà le moment pour les bouillants Canadiens aux idées guerrières de venir tâter du métier militaire.
Loin de moi, cependant, l'idée de faire
de la propagande ...
Aux forts, aux ardents, aux vigoureux seuls, j'adresse
ces quelques lignes.
Ils trouveront de suite, en arrivant en France, le
champ ouvert à leur ardeur, à leur amour pour leur vieille mère-patrie. Un conseil cependant ...
Procurez-vous votre acte de naissance, faites-le
viser par le consul de France et arrêtez vite votre passage pour le Havre. Là, présentez-vous au recrutement et, en route pour l'Afrique ! Deux mois après, vous serez certainement au Tonquin.
Quelles vastes arènes, pour les
caractères aventureux, avides de l'inconnu, passionnés de l'immensité !
Si cette campagne lointaine ne vous rapporte pas, à
tous, le
galon d*officier; elle saura au moins occuper glorieusement une année de votre vie.
Car, sachez-le, rien n'est aussi doux, l'âge mûr arrivé, que
de pouvoir récapituler le passé et y enregistrer un acte, froissant
la
monotonie générale de la vie.
Raconter à ses descendants une campagne au Tonquin sous le drapeau français vaut, ma foi, autant que de se vanter d'avoir sauté les rapides du Nil, sous les ordres du général Wolseley.
Un Canadien français n'hésitera
certainement pas entre ces deux alternatives.
(J.-D. CHARTRAND, "La Légion étrangère", dans La Patrie, 6e année, no 287, jeudi 5 février 1885, p. 1).
Montréal,
272 ENCORE
LA
LEGION
ETRANGERE
Je vous ai dit les origines de ce régiment; il me reste à vous raconter ce qu'il faut faire pour y arriver.
D'abord, je suis certain que tout individu qui veut servir la France et y trouver sa carrière voudra, tôt ou tard, être français de fait. Eh bien, il faut se faire naturaliser.
Pour ça, rien de plus facile.
Au bout de trois ans de service -- bonne conduite, moralité intacte -votre chef de corps vous proposera, sur votre demande, pour la naturalisation. vous.
Il vous faudra un acte de naissance que vous aurez apporté avec Le dossier est envoyé au ministre de la Guerre qui le transmet à
son collègue de la Justice.
Six mois après, vous recevez un parchemin
présidentiel qui vous donne les droits de citoyen français.
Vous êtes
content, et moi aussi. Maintenant, étant Français, vous voulez arriver.
Il faut du
travail, de la finesse quelque peu entachée de diplomatie, puis de l'instruction et, bientôt, vous serez sur les rangs pour l'école militaire d'infanterie.
Bien entendu, je parle du temps de paix.
Car, devant
l'ennemi, on peut être nommé officier, sans passer par cette école.
Proposé, vous l'êtes, c'est parfait, mais il faut être admis. Pour cela, du travail, du travail, du travail toujours.
Il n'y a pas à
dire, vous avez beau avoir fait des études classiques secondaires, vous ne connaissez pas un traître mot de l'art militaire.
Et, quoiqu'en disent
les malins, l'art militaire ne s'apprend pas en cueillant des prunes. Il faut de la pratique, l'étude du fusil, approfondir les bouquins du cru et payer de sa personne.
273 A la fin de l'année, les examens feront ressortir vos talents, votre acquit.
Premièrement, examen écrit des candidats : c'est-à-dire
des questions sur l'histoire militaire, la géographie, la géométrie, les règlements.
Enfermés dans une salle et surveillés par un officier
qui sauvegarde le droit, vous avez tout le temps de résoudre les problèmes à loisir.
Vous avez réussi dans cette première épreuve.
l'examen oral.
C'est une autre affaire.
Vient ensuite
Une dizaine de gros bonnets,
rangés sur une estrade majestueuse, vous reçoivent en face.
Votre nom
appelé, vous frémissez et allez au tableau. "Démontrez-moi que le carré construit sur l'hypothénuse d'un triangle rectangle est équivalent à la somme des carrés construits sur les deux côtés de l'angle droit ..." Ah ! ah ! mes lapins, voilà l'instant d'avoir du sang-froid, de recruter ses moyens ... 1807 ..."
Ensuite, vient l'histoire.
"Racontez-moi la campagne de
Puis, la géographie : "Le bassin du Danube, avec ses affluents,
s'il vous plaît ..."
C'est fait; alors, les règlements, l'arithmétique,
la topographie, la cote personnelle sur le terrain, le maniement d'une compagnie, en ordre serré et dispersé, puis, la poire est enlevée.
Vous arrivez à Saint-Maixent.
C'est encore une autre histoire.
Il vous faut tout recommencer et étudier comme un malheureux, pendant onze mois.
Cela fait, on vous classe et, trente jours après, vous êtes officier
dans la plus belle armée du monde, quoiqu'en disent les Prussiens à qui nous flanquerons une pile, quand le moment sera venu. officier, et ce n'est pas plus malin que cela....
Enfin, vous êtes
Morbleu ! quelle est
la profession qui n'exige pas une somme quelconque d'énergie ? (J.-D. CHARTRAND, "Encore la Légion étrangère", dans La Montréal, 6e année, no 302, lundi 23 février 1885, p. 1).
Patrie,
274 LE
65 e
BATAILLON (Montréal, 1875)
Celui qui écrit ces lignes, mes bons amis du 65 est un de vos anciens. J'ai autrefois aux Chasseurs
canadiens.
-
Bataillon,
c'est déjà loin
-
appartenu
Puis, une accalmie s'tait produite dans le
mouvement militaire chez nous.
J'en profitai pour prendre mes brevets
à l'école militaire et, après une campagne à Winnipeg, j'assistai à la ^
e
reorganisation du 65 . Le Colonel La Branche en était le chef alors et, parmi les capitaines, je me rappelle vaguement de MM. Coursol, Parent, Bourdon, Desrivières ...
C'était en 1875.
J'eus l'honneur d'être Capitaine commandant la 2e compagnie, puis ensuite Adjudant.
Le bataillon ... s'est conduit comme une vieille troupe.
Entrain,
bonne humeur, bravoure, force de résistance, enfin, tout ce qui distingue des hommes aguerris ...
(J.-D. CHARTRAND, "Le 65 e Bataillon", dans La Patrie, année, no 149, lundi 24 août 1885, p. 1).
Montréal, 7e
275 LA
NEIGE
... Si vous saviez comme, à Constantine, la neige abîme les pousses du square No 1.
Le square No 1 me délecte. J'aime ses orangers
bien taillés, ses citronniers en ballons, ses eucalyptus géants, sa verveine odorante, ses roses éternelles.
Mais, ce matin, en parcourant
ses avenues, je me sentis froid au coeur à la vue des dégâts causés par la neige.
On aurait dit le passage récent d'une nuée d'obus.
Des arbres entiers gisaient dans leurs débris, des haies de cyprès succombaient sous le poids d'une lourde masse lactée.
Les ci-
tronniers, les orangers tendaient désespérément leurs branches éplorées vers la terre enneigée.
Les arabesques de roses, de pervenches, de
cyclamen, de cynéraires, de géranium, qui ornent le grand rond central, disparaissaient, anéanties sous une couche irisée de blancs flocons. C'était le désespoir muet, la désolation suprême engloutie dans un océan de blancheur.
Car la neige, ici, est une visiteuse de mauvais aloi.
La végétation algérienne est habituée à de meilleurs procédés de la nature.
Qui dit Algérie, dit terre de soleil.
Constantine, plus blanche que la blanche hermine, était vraiment belle à voir, ce matin.
D'ailleurs, la vieille Cirta, en temps ordinaire,
est unique comme accident géographique.
C'est une presqu'île, en forme
d'éventail, rattachée par le manche à la terre ferme.
Elle est tranchée
à pic, par un ravin de quatre cents pieds de profondeur au fond duquel, à travers des gouffres insondables, sous de sombres voûtes naturelles,
276 franchissant de nombreuses cascades, coule le mystérieux Rhumel dont les eaux jaunâtres apparaissent comme un gigantesque serpent, enlaçant dans ses mille replis les anfractuosités du rocher constantinois.
Vue des hauteurs environnantes, la ville semble une débandade, une orgie de constructions baroques, dégringolant du sommet de la casbah, en pente raide, vers le marabout de Sidi-Rached.
Ca et là,
un clocher, une tour, un dôme, un minaret sont plantés dans le tas. Couverte de neige, Constantine est tachetée de blanches nappes hachées de lignes grises, le bord des toits, et de raies noires indiquant les gouffres des rues.
Il y a deux villes distinctes : la ville arabe et la ville européenne, séparées par l'artère principale, qui coupe en deux la presqu'île du rocher constantinois.
Constantine est assurément une
ville intéressante pour les touristes, mais elle n'aime pas la neige.
(Ch. DES ECORRES, "Pages du présent et du passé, La Neige (Constantine, janvier 1886)", dans La Patrie,
Montréal, 24e année, no 53,
samedi 26 avril 1902, p. 14. Reproduit avec quelques changements de La Patrie,
p. D-
Montréal, "Fantaisies d'outre-monde", mardi 6 avril 1886,
277 FANTAISIES XIII - ENCORE
D'OUTRE-MONDE 65e
LE
BATAILLON
J ' e n p a r l e a u s s i souvent que j e p u i s . chez moi de bons s o u v e n i r s d é j à l o i n .
Ce b a t a i l l o n r é v e i l l e
Dans l e s f a i t s d i v e r s des j o u r n a u x
c a n a d i e n s qui m ' a r r i v e n t chaque s e m a i n e , l o r s q u e ce c h i f f r e de 65 se montre à mon r e g a r d en t ê t e d ' u n e n t r e f i l e t ,
j e m'y a r r ê t e avec f e r v e u r
Comme ces moeurs me p a r a i s s e n t o r i g i n a l e s ! M. l e c a p i t a i n e X . . . demande des r e c r u e s pour s a compagnie - L ' a d j u d a n t , p a r o r d r e , convoque l e s o f f i c i e r s l'Hôtel-de-Ville
...
à une r é u n i o n m e n s u e l l e à
...
Le b a t a i l l o n s o r t i r a en armes, l e j o u r de Pâques Et i l ne f a u t pas s ' é t o n n e r ,
...
c a r quand on a vécu pendant d i x ans dans un
m i l i e u m i l i t a i r e r é g u l i e r , t o u t ce qui s ' e n é c a r t e frappe l ' e s p r i t .
Ainsi,
q u e l q u e s - u n s de mes camarades a c t u e l s , à qui j ' a i f a i t des c o n f i d e n c e s , s ' é t o n n e n t de mon é t r a n g e escapade q u i m'a f a i t q u i t t e r l e grade de c a p i t a i n e à 21 ans dans l a m i l i c e canadienne pour v e n i r m'engager comme simple s o l d a t à l a l é g i o n é t r a n g è r e e t s u b i r l e s épreuves m u l t i p l e s de l a v i e du r a n g
...
- "Mon c h e r , sachez que mon pays s ' e s t donné une e x c e l l e n t e m i l i c e qui n ' a q u ' u n t o r t , c ' e s t de ne pouvoir n o u r r i r ses membres.
On s e r t chez
moi p a r g o û t , par p a t r i o t i s m e ou p a r v a n i t é , mais sans aucun a v a n t a g e p é c u niaire.
J ' e x a g è r e cependant, car les prérogatives pécuniaires sont t r è s
f o r t e s au d é t r i m e n t de l ' i n t é r e s s é , qui
non seulement e s t c o n t r a i n t de
f a i r e des dépenses pour r e c r u t e r des hommes, mais encore de s e p r o c u r e r à s e s f r a i s sa t e n u e e t s e s armes.
Le gouvernement a t o u t p r é v u , mais
il
278 s'est totalement désintéressé de l'armée qu'il considère comme une institution superflue;
et si quelques jeunes gens veulent se payer la vanité de
porter du galon, il faut que leur bourse en subisse les conséquences." - "Avec un système pareil, jamais votre pays ne pourra recruter assez de soldats pour défendre son territoire en cas de guerre!" - "Détrompez-vous, mon cher ami, l'esprit militaire est relativement très développé chez nous et vienne un malheur, on verrait à l'instant des milliers d'hommes de coeur se présenter pour la défense du pays.
Il est vrai de dire
que la solde d'activité est plus élevée chez nous que partout ailleurs." *
*
*
[Ce ne sont pas] tous les pays qui e n t r e t i e n n e n t des armées r é g u l i è r e s analogues à l'armée f r a n ç a i s e
...
ICe ne sont pas tous les pays]
qui continuellement sont en possession d'une armée imposante . . . Ici,
en France, un jeune homme se prépare pour les écoles m i l i t a i r e s ou
s'engage en vue de f a i r e sa c a r r i è r e dans la profession des armes;
chez
nous, au Canada, c ' e s t une p o s i t i o n t r a n s i t o i r e pour l e soldat e t un excès de luxe pour l ' o f f i c i e r .
Questions de milieux et de tempéraments. *
*
*
Oui, encore une fois, en terminant cet article, je serais heureux de voir la concorde exister dans notre beau pays canadien.
Le sol est assez
vaste, il y a de l'espace pour tout le monde et si chacun y met un peu de bonne volonté et arrondit un peu les angles, dans quelques années, notre place, comme nation, sera clairement marquéeau soleil.
C'est le souhait
cordial que je forme pour notre avenir à nous tous, Canadiens français et anglais ! (Gh. DES ECORRES, "Fantaisies d'outre-monde, XIII, Encore le 65e Bataillon", dans La Patrie, Montréal, 8e année, no 85, lundi 7 juin 1886, p. 1).
279 A
L'AMPHITHEATRE
C'est un lieu où généralement tous dorment, pendant qu'un seul parle.
Ce n'est certainement pas le résultat que le règlement prétend
recueillir, mais la machine humaine a des exigences avec lesquelles on ne peut transiger ... quents.
Ce n'est pas que les conférenciers ne soient élo-
Quelques-uns ont même un entrain, un brio dans la parole qui
charmerait à tout autre moment; mais c'est plus fort que nous : il faut dormir.
Levés depuis cinq heures du matin, soixante-quinze kilomètres
dans les jambes, quatre heures de manoeuvres mouvementées : voilà le bilan avec lequel on se prépare à une conférence.
Certains de nos pro-
fesseurs n'étaient pas commodes. En premier lieu venait l'art militaire dont le titulaire, un officier érudit, ne badinait pas avec le sommeil.
Ses yeux brillants
faisaient souvent des tours d'horizon fructueux, chassant de la salle, avec de la consigne, le malheureux qui osait fermer les yeux.
Il faut
dire aussi que son débit était très animé, sa diction parfaite, et que les mots, bien martelés, arrivaient nets et clairs dans tous les recoins de l'amphithéâtre.
Et puis, le sujet qu'il traitait était si intéressant.
Comment ne pas s'émouvoir d'orgueil quand il nous parlait de la supériorité de l'infanterie sur toutes les autres armes ! Comment ne pas oublier notre torpeur quand il nous faisait de ces peintures si vives de certains épisodes hélas ! trop peu nombreux de la guerre de 1870 ! N'était-il pas indécent de voir un futur officier s'accouder lourdement sur sa table quand il nous démontrait la supériorité de la mobilisation en masses sur la mobilisation en cordon ?
Il avait bien raison de nous mettre à la porte quand nous ne
280 pouvions pas l ' é c o u t e r .
Et, au r e s p e c t que nous l u i d e v i o n s t o u s , nous
avons a j o u t é n o t r e e s t i m e q u ' i l a su c o n q u é r i r p a r s a f e r m e t é . Le p r o f e s s e u r de l é g i s l a t i o n e t d ' a d m i n i s t r a t i o n é t a i t moins b i e n o u t i l l é pour l u t t e r c o n t r e n o u s .
Quand l e s mots : circulaire
térielle
e n t e n d r e pour l a t r o i s i è m e
en date
du . . .
s'étaient fait
c ' é t a i t r é e l , une s o u r i s p o u v a i t c o u r i r t r a n q u i l l e .
minisfois,
Par c i , p a r l à , une
l o i f a v o r a b l e aux o f f i c i e r s nous s t i m u l a i t b i e n quelque p e u , mais comme ces l o i s - l à ne s o n t pas ce q u ' i l y a de p l u s commun dans l a
législation,
nous p a r t i o n s b i e n t ô t pour l ' i n c o n s c i e n c e avec une d i s s e r t a t i o n s u r l e s lits militaires.
Ce p r o f e s s e u r é t a i t un p h i l o s o p h e d é b o n n a i r e .
Toujours
mis avec l a p l u s grande r e c h e r c h e , t o u t e s ses d é c o r a t i o n s s u r l a p o i t r i n e , r a s é de f r a i s avec une moustache b i e n c i r é e , i l d é b i t a i t
tranquillement
e t méthodiquement son c o u r s , sans p a r a î t r e s e s o u c i e r beaucoup de de s a harangue . . .
En v o i l à un qui ne nous f a i s a i t pas l a n g u i r quand
l ' h e u r e a n n o n ç a i t l a f i n de l a c o n f é r e n c e . commencé.
l'effet
I l n ' a c h e v a i t même pas l e mot
P r e n a n t sa s e r v i e t t e sous l e b r a s , t o u j o u r s s o u r i a n t , i l nous
r e g a r d a i t d é f i l e r a l l è g r e m e n t , ayant l ' a i r de p e n s e r : "Pauvres j e u n e s g e n s , comme i l s ont dû s ' e n n u y e r " .
Et i l a v a i t r a i s o n , mais nous nous
g a r d i o n s b i e n de l e l u i d i r e .
Pour l a g é o g r a p h i e , c ' é t a i t un a u t r e g e n r e .
Quand l a s é r i e
e n t r a i t au c o u r s , on v o y a i t l e p r o f e s s e u r d é j à à son p o s t e .
Derrière
l u i , une immense c a r t e murale a t t i r a i t l ' a t t e n t i o n e t nous
renseignait
s u r l e s u j e t de l a c o n f é r e n c e . l e s p o i n t s de l a c a r t e .
A c ô t é , une longue b a g u e t t e pour i n d i q u e r
Toujours b o t t é , b i e n s a n g l é , l e c a p i t a i n e
...
281 annonçait l e s u j e t en quelques mots b r e f s .
Mais b i e n t ô t le débit lan-
g u i s s a i t légèrement, l ' a r t i c u l a t i o n des mots devenait de plus en plus h é s i t a n t e , les termes, d i f f i c i l e s à trouver, n ' a r r i v a i e n t pas toujours à point . . . La b a g u e t t e , i n d é c i s e , se promenait aussi sans but sur la c a r t e , semblait chercher avec effort l e point p r é c i s , s ' e n approchait, s ' e n é l o i g n a i t et finalement s'y a r r ê t a i t , encore i n c e r t a i n e . Ce manège nous f a t i g u a i t un peu, mais le conférencier é t a i t calme et n ' a v a i t pas l ' a i r de s ' e n préoccuper outre mesure. Ce cours, d'après nous, n ' é t a i t pas une besogne que notre professeur semblait p r é f é r e r .
Mais les jeunes
gens sont toujours enclins à porter des jugements téméraires et i l n'en e s t pas moins v r a i que c e t t e branche de notre i n s t r u c t i o n m i l i t a i r e é t a i t t r a i t é e à l'Ecole d'une manière supérieure. Le t i r é t a i t enseigné par un capitaine dont l ' a c c e n t apprenait l'origine.
Quoique t r è s i n s t r u i t et parfaitement pénétré de son s u j e t ,
i l a v a i t toujours l ' a i r de quelqu'un qui a u r a i t d é s i r é échanger sa chaire contre autre chose.
Les chiffres s'amalgamaient avec e f f o r t , les indices
- l ' i n d i c e un surtout - a r r i v a i e n t à contre-coeur, ne s'imposant qu'à la s u i t e d'une r é s i s t a n c e soutenue.
La poudre à canon, dont l a composition
e t les vertus n ' e n t r a i e n t pas t r è s n e t t e s dans notre e s p r i t , amenait également une l u t t e de mauvais ton.
Les armes étrangères o f f r a i e n t aussi une
certaine difficulté d'explication . . .
Le professeur e s t c e r t e s pour beau-
coup dans l ' a t t r a i t qui a t t i r e vers la matière q u ' i l enseigne.
Témoin,
notre docteur. I l nous f a i s a i t un cours d'hygiène.
N'en d é p l a i s e , l'hygiène
n ' e s t pas t r è s f o l â t r e , surtout l'hygiène m i l i t a i r e .
Les ecorchures,
les ampoules et leur traitement sont l o i n , généralement, de soulever l'enthousiasme d'un a u d i t o i r e a t t e n t i f .
Eh bien ! ce satané docteur
avait une p e t i t e manière à l u i de nous i n t é r e s s e r quand même. une f r a c t u r e .
Voilà
I l en f a i s a i t l a d e s c r i p t i o n avec une conviction s i n c è r e .
I l nous en développait le t r a i t e m e n t , les précautions à prendre, l e système de pansement, l'inconvénient de t e l procédé, l e tout sur un ton de bonhomie inconsciente, tout à f a i t aimable.
Jamais plus char-
mant causeur n ' a t r a i t é avec autant de grâce un sujet qui s ' y p r ê t â t s i peu.
Nerveux sur sa chaise, ses jambes et ses bras toujours en mou-
vement, sa voix bonne, douce et un peu goguenarde, a r r i v a i t j u s q u ' à nous avec des intonations comiques qui nous r é j o u i s s a i e n t sans cesse. Ce qui en f a i s a i t surtout le charme, c ' e s t l'absence de toute pose. I l p a r a i s s a i t même un peu étonné de l ' e f f e t magique de ses p a r o l e s . A propos d'ambulances pendant l a dernière guerre, i l nous r a conte, un j o u r , un souvenir personnel. dames v i s - à - v i s des b l e s s é s .
I l rend j u s t i c e à la bonté des
C ' é t a i t beau de voir l e dévouement de ces
nobles femmes qui venaient dans les hôpitaux encombrés chercher des b l e s s é s pour les guérir chez e l l e s .
Le conférencier m e t t a i t dans son
r é c i t une c e r t a i n e coquetterie d'éloquence pathétique qui nous remuait. Nous étions profondément émus.
Mais ça ne pouvait durer longtemps comme
c e l a . - "N'oubliez pas, d i t - i l , qu'une famille qui soignait un blessé é t a i t exempte d'impositions.
J e ne voudrais pas d i r e par là que ces dames
avaient un but i n t é r e s s é dans leurs a c t e s , mais n ' e n é t a i t - i l pas moins v r a i que les plus riches et les plus t i t r é e s avaient le premier choix dans les b l e s s é s .
Elles prenaient toujours de beaux jeunes gens, pas t r o p
283 éclopés, assez f a c i l e s à manier et à g u é r i r et e l l e s s ' e n a l l a i e n t avec leur
malade, t r è s dignes, indemnes v i s - à - v i s de l ' a u t o r i t é .
Aux plus
pauvres familles é t a i e n t donnés les démolis à fond q u i , souvent, s ' e n t a s s a i e n t , nombreux, dans une misérable bicoque. de payer sa d e t t e . "
A chacun sa manière
Nous sourions tous à c e t t e r é p a r t i e et le docteur,
avec sa bonhomie douce, comme étonné de son succès, r e p r e n a i t le f i l de son d i s c o u r s .
Entre nous, nous ne croyions pas un mot de ce que notre
docteur nous d i s a i t à propos des dames de France. La f o r t i f i c a t i o n é t a i t enseignée par un v é r i t a b l e savant
...
Quand nous entrons à l'amphithéâtre, le professeur e s t en chaire depuis longtemps. Une s é r i e de figures bien dessinées au tableau annonce q u ' i l a déjà préparé avec soin les éléments de sa conférence.
Calme et modeste,
ses deux mains appuyées sur la t r i b u n e , i l attend, l ' o e i l vague et r é f l é c h i , que l e d e r n i e r élève s o i t a r r i v é à sa place.
On s ' a s s i e d .
Alors commence
un discours savant, doux, monotone . . . Une atmosphère sereine et lourde tombe peu à peu sur la s a l l e et plonge tous les auditeurs dans une l é t h a r g i e profonde, et le professeur cause toujours. L'heure sonne sur un d o r t o i r et les é l è v e s , r é v e i l l é s i n s t i n c t i v e ment à la fin du cours, ouvrent les yeux et l e s d i r i g e n t vers le tableau, où l e conférencier complète une dernière e x p l i c a t i o n , en indiquant l a dernière figure.
C'est f i n i , nous s o r t o n s , et avec l e remords de n ' a v o i r pas
é t é consciencieux.
Le c a p i t a i n e , l ' o e i l toujours calme et v o i l é , nous r e -
garde p a r t i r avec indifférence. Tous j o u i s s a i e n t de leurs d r o i t s à l'amphithéâtre : les conférenc i e r s , en p a r l a n t ; les é l è v e s , en dormant. (Ch. DES ECORRES, Saint-Maixent, Souvenirs d'école militaire, P a r i s , Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1888, v i i i - 2 5 6 p . , p . 62-77).
284 SOLDE
DE
L'OFFICIER
Il est de toute équité que chaque individu reçoive une rémunération proportionnée à la somme de travail qu'il dépense.
L'OFFICIER
L'officier ne reçoit pas actuellement un salaire qui lui permette de soutenir une situation que le prestige de sa position exige. Ecartons cependant toute exagération et, tout en reconnaissant les nombreuses prérogatives attachées à la brillante situation de l'officier, nous ne pouvons nous défendre de constater que les besoins matériels du moment croissent plus vite que les ressources de la solde, et qu'il est indispensable d'augmenter celle-ci, si nous tenons au prestige de l'épaulette.
Soyons économes et, s'il le faut, retranchons à l'officier cer-
taines prérogatives d'agrément, mais accordons-lui un supplément de solde qui puisse le faire vivre convenablement, lui et sa famille.
Tout homme est fier d'appartenir au corps des officiers, mais encore faut-il qu'il puisse y figurer avec avantage : le contraire serait indigne d'un grand pays
(X***, Etude sommaire sur les cadres de l'infanterie, d'Infanterie,
dans La Revue
Paris, Henri Charles-Lavauzelle, 3e année, vol. 5, no 25,
janvier 1889, 57 p., p. 48-49).
285 CAUSERIE NOTRE
CANADIENNE LITTERATURE (France, le 7 novembre 1889)
Je veux aujourd'hui payer une vieille dette à quelques-uns de mes éminents compatriotes.
Je me défends bien de faire oeuvre de critique.
Je me contenterai d'accuser réception de certains ouvrages, en prose ou en vers, publiés par des Canadiens, soit en Europe, soit en Amérique. Condamné par mnn goût, ou plutôt mes aptitudes, à toujours écrire en prose ... cela ne m'empêche pas de dire tout le bien que je pense des oeuvres en vers de MM. Fréchette, LeMay et Marchand. La caractéristique du talent de Fréchette est une hardiesse mâle dans une prosodie impeccable, servie par un langage fier, semé d'images frappantes,
énergiques et fortes.
Pas de mièvrerie, mais des expressions
claires, nettes et franches, des idées à large et vrais, du coeur, des nerfs et du sang.
envergure, des sujets sains
Voilà l'homme, voilà l'oeuvre.
Les Français ont apprécié les deux à leur juste valeur et mes compatriotes lui ont donné la place qu'ils méritent : la première.
Au collège, dans mon enfance, à l'époque où l'âme est si accessible aux subtiles jouissances de la poésie, je me plongeais souvent dans la lecture des oeuvres de Pamphile LeMay.
Souvent
depuis, dans mes pérégri-
nations, je me souvenais des émotions que le poète québécois avait éveillées en moi.
Dans un de mes derniers voyages à Paris, je me trouvai soudain
en face d'un Canadien français dont la physionomie me frappa vivement. De grands cheveux grisonnants rejetés en arrière, une moustache tombante à la gauloise, un oeil profond et vif, aux paupières fatiguées par un
286 travail acharné, des traits allongés, presque ascétiques, donnaient à cette figure un aspect saisissant qui retenait l'attention. devant moi, Pamphile LeMay.
J'avais là,
Tout heureux d'une pareille rencontre, je
m'empressai d'aller auprès de lui. J'eus le plaisir de dîner avec lui et, à table, l'intimité se forme.
De la bonté, de la simplicité dans
les manières, de la grâce dans la conversation, une gravité douce dans la physionomie, une certaine sobriété de gestes, voilà l'effet que produisit l'homme.
Ses oeuvres m'apprennent qu'il possède en outre un fond
inépuisable d'émotion expansive où la grâce légère, parfois la colère contre l'injustice, la haine de la tyrannie, l'amour des scènes champêtres qu'il décrit si délicatement et un certain fond de mysticisme religieux, complètent la personnalité et en font un poète exquis.
Je viens de recevoir de l'honorable M. Marchand deux comédies pleines de finesse et d'esprit.
Elles flagellent certains petits travers
de notre pauvre humanité. Les faux brillants autre
sont deux perles délicieuses.
et Un bonheur en attire
La facture du vers est classique,
la forme en est excessivement soignée et châtiée. lire du Molière.
un
On croirait vraiment
Je ne doute pas que, si la politique militante laissait
de plus amples loisirs à l'honorable président de l'Assemblée législative de Québec, il ajouterait de nombreuses comédies à celles dont il nous a déjà donné de si spirituels spécimens.
Mais la politique est une marâtre
qui absorbe et comme je le regrette ! Mes lecteurs diront certainement comme moi. *
*
*
287 Ici, nous sommes en prose.
Je me sens plus à l'aise ...
J'ai là devant moi le dernier ouvrage d'Arthur Buies : supérieur.
Je l'ai lu avec le plus grand plaisir.
L'Outaouais
Il nous entraîne
à sa suite dans un voyage pittoresque à travers des régions presque inexplorées.
Son livre est parsemé de cartes, de vues photographiques
qui en attisent beaucoup l'intérêt.
Et quel style simple, incisif et
rapide ! On voit là l'homme, maître de son outil, le maniant avec dextérité, taillant pour le lecteur, dans les sujets les plus arides, des descriptions pleines d'attraits.
C'est une oeuvre copieuse, bourrée
de renseignements et digne d'être livrée à la grande publicité.
J'espère
qu'une maison de Paris, Hachette ou Challamel, publiera bientôt les oeuvres géographiques de Buies. J'ai un petit chagrin cependant. ses chroniques d'autrefois.
Buies était si mordant dans
Comme il était gai, triste, pétulant,
frondeur et aimable tout à la fois ! Quel fougueux emportement contre nos petits travers ! Comme il nous flagellait de belle façon et si spirituellement que nous étions forcés d'en rire ! Oui, oui, Buies s'est assagi; si sérieux.
il écrit de belles choses maintenant encore, mais c'est
J'aimais mieux ses chroniques d'autrefois.
Lusignan, en voilà encore un chroniqueur leste et puissant qui fait honneur au journalisme canadien. coups
de plume.
Quel joli livre : Coups d'oeil
et
Comme Buies, il fouaille nos défauts, mais avec moins
- comment dirai-je - avec moins d'emportement et en plus il jette, par-ci
288 par-là, une note émue, touchante même, où perce la résignation du philosophe quelque peu dédaigneux.
Depuis quelque temps, il se fait silencieux.
Parfois, à intervalles éloignés, de courts échos de ses prouesses d'antan nous arrivent bien d'Ottawa, mais ils se font de plus en plus rares.
Au
nom de tous les dilettantes du journalisme aimable, je somme Lusignan de reprendre sa plume.
Avec Suite, nous redeviendrons sérieux.
Je n'ai pas qualité
pour apprécier l'éminent écrivain qui tient le premier rang parmi nos historiens.
Mais je me permettrai de dire le plaisir que me causent
ses écrits pleins de bonhomie enjouée et quelquefois un peu lasse, désabusée, attristée même, quand il daigne traiter des sujets d'actualité.
C'est un régal pour les délicats.
Que dirais-je de Beaugrand ? Je suis un peu mal à l'aise pour en parler, car c'est mon ami et mon directeur.
Mais cela ne m'empêchera
certainement pas de dire que les écrits de Beaugrand sont incisifs et nerveux, pleins de faits présentés avec clarté et franchise. Tous mes lecteurs connaissent l'entrain endiablé de Beaugrand dans l'attaque, son à-propos dans la riposte et la parade, sa courageuse attitude quand il lui faut défendre ses convictions.
C'est un jouteur de première force,
difficile à toucher, très souple, toujours prêt à la lutte, même quand on le croit par terre.
J'ai lu avec orgueil un superbe article qu'il a
publié en anglais dans le Forum de New-York, au mois de juillet dernier. Il combat les ennemis de notre race sur leur terrain et dans leur langue. Il ne craint pas de les affronter jusque dans leur retraite.
C'est là
289 une courageuse conduite dont tous les Canadiens ont lieu d'être fiers. Et avec cela, une plume déliée, facile dans les deux langues.
Beaugrand
est un des maîtres du journalisme canadien-français et il voudra bien me le pardonner si j'ose lui faire ici ce compliment mérité.
Un autre maître du journalisme canadien, c'est Israël Tarte, de Québec.
Celui-là est pondéré, plein d'arguments serrés et d'une cor-
rection méticuleuse dans ses polémiques. tion profonde en politique.
Il possède en outre une érudi-
Il est prêt à discuter tous les sujets de
droit parlementaire, de constitution, connaît à fond toutes les arcanes mystérieuses des petits dessous des choses législatives.
Indulgent pour
ses adversaires politiques dont il critique les actes et les paroles, tout en appréciant leurs efforts quand il les croit honnêtes, il sait défendre ses opinions avec une modération très digne qui en impose à ses amis et commande le respect et l'attention de ses adversaires.
Faucher de Saint-Maurice est un homme politique, menant de front les affaires du pays, les lettres et le journalisme.
Mon appréciation de
ses oeuvres n'ajoutera rien à sa renommée d'orateur et d'écrivain. politique, il traite de préférence les choses patriotiques.
En
Son coeur
bondit quand il est question de religion, de race française, de nos droits. Sa parole chaude et mâle, son geste nerveux, des yeux brillants, doux et profonds, deux moustaches et une barbiche militaire donnent à sa physionomie un cachet de vieux soldat qui en impose et émeut ses auditeurs. On sent chez lui l'homme qui cède à la première impulsion généreuse,
290 p r ê t à l ' a c t i o n , toujours sur la brèche quand i l s ' a g i t du b i e n - ê t r e matériel e t moral de nos compatriotes.
Comme h i s t o r i e n , i l e x c e l l e à
i n t r o d u i r e dans ses é c r i t s c e r t a i n e s anecdotes émues que le lecteur savoure avec d é l i c e s , l e coeur p r i s d'une même sympathie pour l ' é c r i vain et ses oeuvres.
Inaccessible à l ' e n v i e , cherchant toujours
l'occa-
sion de prodiguer ses louanges à ses compatriotes et confrères, Faucher de Saint-Maurice est une de nos plus b e l l e s figures contemporaines du Canada. I l y a encore Joseph Tassé, profond, sérieux, t r a v a i l l e u r et consciencieux;
Pacaud, primesautier, entreprenant, gai compagnon, p l e i n
de force et maniant avec a g i l i t é une plume i n t e l l i g e n t e et s p i r i t u e l l e , mais malheureusement j e ne puis guère les apprécier, ayant lu trop peu de leurs é c r i t s .
I l en est de Vanasse
de même et de Sauvalle, mon
ancien compagnon dans l'armée française, ce Français enfin devenu s i v i t e Canadien, qui a su dès le début prendre une place importante dans la p o l i t i q u e m i l i t a n t e du Canada.
Je pourrais encore c i t e r beaucoup d ' é c r i v a i n s canadiens français qui font honneur au journalisme, au Canada.
Mais j e r e ç o i s s i peu
de journaux de chez nous, et parmi ceux que j e r e ç o i s , j e ne vois aucun a r t i c l e signé.
Devant l'anonymat, j e dois donc m'incliner et me t a i r e .
Cela ne veut pas d i r e cependant que j e n ' a p p r é c i e pas nos journaux, car s i vous é t i e z témoin de l ' a r d e u r avec l a q u e l l e j e déchire les bandes de ceux que j e r e ç o i s et avec quelle ferveur j e les l i s , vous s e r i e z convaincu que le Canadien français qui é c r i t ces lignes n ' e s t jamais plus heureux que quand i l cause avec les siens
...
(Ch. DES ECORRES, "Causerie canadienne, Notre l i t t é r a t u r e (France, l e 7 nov. 1889)", dans La Patrie, Montréal, l i e année, no 227, vendredi 22 novembre 1889, p. 1 ) .
291 CAUSERIE
D'HIVER
(France, l e 20 décembre 1889)
Oui, l e midi est bien beau, même l ' h i v e r p a r f o i s , mais j e conserve une bien douce souvenance de la joyeuse fanfare des c l o c h e t t e s de nos traîneaux.
J ' a i l a n o s t a l g i e de la symphonie muette et blanche de
nos campagnes, l ' h i v e r .
Le b r u i t s t r i d e n t de l ' a c i e r de nos traîneaux
frôlant l e s i l l o n glacé des routes sonne encore une gaie r i t o u r n e l l e dans mon imagination en é v e i l . Les voluptueuses fourrures des équipages, les cache-nex multic o l o r e s , les tuques de peaux moelleuses dont les queues f l o t t e n t dans l ' a i r vif, les élégants sleighs3
aux s v e l t e s formes, rayées de couleurs
é c l a t a n t e s , les harnais b r i l l a n t s , aux pompons panachés, les chevaux fougueux, aux a l l u r e s fringantes et vives, avec des r e i n s s o l i d e s , des t ê t e s a l t i e r e s et des naseaux en feu, tout cet ensemble animé d'un paysage hivernal du Canada, sont de bien chères visions dans le champ de mes souvenirs.
Et le fouet, qui claque dans l'atmosphère légèrement v o i l é e d'une
journée froide et calme, les g r e l o t s , qui chantent aux trémoussements brusques du cheval, la note perçante des f e r s , qui martellent et mordent en cadence l e pavé glacé des chemins, les glissades grincheuses au fond des p e n t e s , les rudes secousses des cahots, autant de gammes diverses que modulent nos t r a î n e a u x , dans leurs courses échevelées à t r a v e r s nos campagnes de neige. Et puis l a traîne
de l'habitant,
pesamment chargée des produits
de l ' é t é , vient aussi chanter son solo monotone et doux dans ces grands
292 concerts de nos hivers.
Les pieds chaussés de forts souliers en peau de
boeuf, le torse couvert d'un capot d'une étoffe épaisse et chaude, les reins soutenus par une ceinture bariolée aux mille franges, la tête enfouie sous un monumental capuchon, l'habitant trottine allègrement aux côtés de sa bête, battant des mains et de la semelle pour se réchauffer, encourageant son cheval avec des cris gutturaux d'une saveur toute locale.
Et quelle belle glace ! Quel pur cristal dans tous ces stalactites à travers lesquels la lumière du soleil laisse des reflets miroitants, où l'or, l'argent, les éméraudes, les rubis, les diamants les plus purs se marient à tous les tons les plus brillants de l'arc-en-ciel avec des nuances si fines, si bien fondues, d'une variété infinie; un vrai charme pour les yeux ! Et nos demeures si chaudes, si bien closes, toutes capitonnées comme des bonbonnières, où les grands poêles ronronnent mollement, répandant dans tous les recoins une atmosphère amollissante et tiède qui réjouit le coeur, répandant par tous nos membres une langueur pénétrante qui nous fait trouver la vie si bonne. Oui, ce sont là des souvenirs bien attachants, que quatorze ans d'absence et de séjour dans les pays chauds n'ont pu effacer de mon coeur. *
*
*
Et à t o u t c e l a , viennent encore s ' a j o u t e r des souvenirs de ma p r e mière enfance.
Nous sommes au temps des f ê t e s , des fricots
de f a m i l l e .
Dans l'immense c u i s i n e se dressent de longues t a b l e s , formées de planches b r u t e s reposant sur des t r é t e a u x , recouvertes de nappes bien blanches.
293 Le fricot
fume; d'énormes r ô t i s , d'un roux appétissant et noyés
dans une sauce dorée, de succulents dindons, bien dodus, bourrés d'une farce a l l é c h a n t e , l ' i n é v i t a b l e cochon de l a i t , tout dressé sur ses p a t t e s , aux flancs rebondis d'une chair s i f i n e , avec son p e t i t museau r u t i l a n t d'une s i engageante c o q u e t t e r i e pour les gourmets, encombrent les t a b l e s , comme l ' é t a l a g e d'une v i t r i n e de c h a r c u t i e r . Par c i , par l à , se dressent d'énormes pyramides de beignets fondants saupoudrés de sucre, et partout dans les vides s ' é t a l e n t de copieuses tourtières
et de d é l i c a t e s t a r t e s aux f r u i t s de toutes s o r t e s . *
*
*
La maman, a f f a i r é e , les bras nus jusqu'au coude, court p a r t o u t ; les f i l l e s de la maison aident à l a besogne, tout le monde met l a main à la p â t e , car les i n v i t é s vont a r r i v e r b i e n t ô t .
Le papa, entouré de ses
garçons, est a s s i s dans un coin, près du buffet où sont rangées d'innombrables b o u t e i l l e s de ce bon whiskey de Molson.
I l faudra bien o f f r i r un
coup à ceux qui vont a r r i v e r . Enfin des g r e l o t s se font entendre, un beurlot
s ' a r r ê t e devant
la maison et une première fournée de gais compagnons et compagnes se p r é cipitent à l'intérieur. des béquots
On se presse cordialement la main, on se donne
r e t e n t i s s a n t s , au milieu des r i r e s joyeux, des conversations
animées de l a plus franche gaieté.
Les hommes enlèvent leurs lourds
capots
d ' é t o f f e du pays, tout couverts de neige, se débarrassent des glaçons qui tiennent à leurs moustaches et prennent un coup. ce s o i r - l à !
Ce qui sera bu de coups
294 Les femmes se mettent à l'aise aussi, déroulent leurs
nuages
qui leur enveloppent complètement la tête et se groupent autour du poêle. Les invités continuent à venir; enfin, on est au complet et tout le monde prend place à table.
Ici, je m'arrête.
Quels estomacs ! quelles four-
chettes ! quelle gaieté ! quelles joyeuses chansons ! C'est à en pleurer ici dans mon trou, quand j'y songe. *
*
*
Et d i r e q u ' i l y a déjà s i longtemps que j ' a i a s s i s t é à ces grandes agapes de nos familles canadiennes !
Comme j e vous envie, mes
chers compatriotes ! Vous êtes en ce moment en pleines fêtes de l ' h i v e r , v e u i l l e z accepter d'un des vôtres tous les voeux les plus sincères pour votre bonheur et vos succès pour l'année 1890.
Mon coeur et ma pensée t r a -
versent les espaces et vous accompagnent pendant tous les p l a i s i r s des fêtes. Que ne p u i s - j e y ê t r e en personne ! . . .
(Ch. DES ECORRES, "Causerie d ' h i v e r (France, le 20 décembre 1889)", dans La Patrie3
Montréal, l i e année, no 262, samedi 4 janvier 1890, p . 1) .
295 CAUSERIE
CANADIENNE ( F r a n c e , l e 4 j a n v i e r 1890)
Dans une de mes d e r n i è r e s c a u s e r i e s , j e p a r l a i s des é c r i v a i n s c a n a d i e n s , de ceux des n ô t r e s qui s a v e n t , g é n é r a l e m e n t , a u s s i b i e n manier l a p a r o l e que l a plume.
J ' a i i c i o u v e r t devant m o i , Les patriotes L.-O. David.
de 1837-1838,
par
C ' e s t b i e n l à l e l i v r e d ' u n homme modéré, chez q u i l e s e n -
t i m e n t de j u s t i c e e s t p o r t é à un d e g r é suprême.
Aucune a i g r e u r , des
f a i t s , des c i t a t i o n s , des a p p r é c i a t i o n s f a v o r a b l e s de nos ennemis q u i , sans j u s t i f i e r
l e s a c t e s des p a t r i o t e s de 1837, du moins
les
expliquent,
l e s a t t é n u e n t e t , d é p o u i l l é s de t o u t e s s c o r i e s , l e s g l o r i f i e n t dans t o i r e de n o t r e p e u p l e .
En 1837, nos c o m p a t r i o t e s semblent a v o i r
l'his-
différé
d ' o p i n i o n s u r l e m e i l l e u r mode à employer pour a c q u é r i r l e b i e n - ê t r e matériel et moral.
C e r t a i n s d ' e n t r e eux, l e s b u r e a u c r a t e s p a r exemple,
c r o y a i e n t que l e m a i n t i e n du statu
quo é t a i e n t s u f f i s a n t s
aux b e s o i n s du
moment, d ' a u t r e s , l e s p a t r i o t e s , v o u l a i e n t a u t r e c h o s e . J ' a v o u e r a i une p a r t i a l i t é marquée pour l e s p a t r i o t e s , mais à d i r e que l e s b u r e a u c r a t e s f u s s e n t des r e n é g a t s ?
est-ce
J ' e n doute beaucoup,
c a r i l y a v a i t c e r t a i n e m e n t chez eux d ' e x c e l l e n t s mobiles qui l e s p o u s s a i e n t à a g i r comme i l s l ' o n t f a i t .
Cependant, à c i n q u a n t e ans de d i s t a n c e ,
il
me p a r a î t b i e n d i f f i c i l e de t r o u v e r d ' a u t r e cause à l e u r c o n d u i t e que l ' i n t é r ê t p e r s o n n e l , mais j e me d é f i e de nos p r é v e n t i o n s , c a r r i e n n ' e s t p l u s difficile
à j u g e r sainement que l e s f a i t s p o l i t i q u e s de l ' h i s t o i r e .
a v a i t b i e n r a i s o n de l e d i r e dans un de ses d e r n i e r s
articles.
Suite
296
Je viens de relire La France parue chez Pion, Paris, en 1889.
transatlantique
de Sylva Clapin,
C'est un beau livre, bien ordonné,
bien composé et écrit dans une langue très brillante.
Il nous introduit
dans le détroit de Belle-Isle, nous fait visiter le Labrador, Gaspé, l'île Anticosti, le Saguenay et le Saint-Laurent , et s'arrête un peu à Québec dont il nous donne une peinture pittoresque. Puis vient une appréciation assez humoristique de la société et de la littérature canadiennes.
Et apparaît Montréal, dont il nous raconte les splendeurs,
les amusements de toutes sortes. travers la campagne.
Ensuite nous voilà à ses trousses à
Il nous en décrit les moeurs, les us et coutumes,
nous poussant dans l'intérieur de l'habitant, pays des défricheurs.
pour nous amener après au
Il termine son ouvrage avec des appréciations géné-
rales sur la presse, l'histoire, la politique et l'avenir du pays.
Voilà
assez de choses pour faire un beau livre et Clapin s'en est acquitté à son honneur ... Rémi Tremblay, un de mes anciens collaborateurs à La Patrie3 publié dans ce journal, en 1884, un roman intitulé : Le Revenant.
a
C'est
le récit mouvementé et humoristique des aventures d'un jeune Canadien - ne serait-ce pas Tremblay lui-même ? - pendant la guerre de sécession aux Etats-Unis. simple et facile.
Il y a beaucoup d'esprit dans ce roman, écrit d'une plume Les détails techniques et militaires abondent et accusent
chez l'auteur une connaissance personnelle du métier.
L'intrigue est très
intéressante, et à plusieurs points de vue puisque les personnages sont nos compatriotes,...
Pourquoi diable n'écrit-il plus maintenant ? Je
297
m'étonne toujours un peu du s i l e n c e de nos hommes de l e t t r e s qui débutent comme des météores et s ' é t e i g n e n t ensuite en l a i s s a n t un souvenir qui les f a i t r e g r e t t e r .
I l y a pourtant beaucoup d'encre et de papier au
Canada. Ernest Tremblay s ' e s t f a i t silencieux également.
Dans sa
tendre jeunesse, c ' é t a i t un r é e l régal de l'entendre causer sur un sujet quelconque.
Sa conversation é t a i t un feu roulant de r é p a r t i e s
s a r c a s t i q u e s , de moqueries g o u a i l l e u s e s , de théories émises avec une verve endiablée. tête.
I l n ' y en a v a i t que pour l u i .
Impossible de l u i t e n i r
Sur les hustings surtout c ' é t a i t un adversaire t e r r i b l e qui s a v a i t
s a i s i r l e point f a i b l e de la c u i r a s s e , p o r t a i t des coups sous lesquels son homme s ' e f f o n d r a i t dans les r i s é e s de l ' a u d i t o i r e .
Et avec c e l a une
h a r d i e s s e , un aplomb imperturbables, qui l u i f a i s a i e n t affronter en sour i a n t les plus f o r t s jouteurs de l ' a r è n e p o l i t i q u e , . . . changé de manière.
I l est devenu grave;
Depuis i l a
i l s ' e s t l i v r é aux f o r t e s études
et i l v i e n t de m'adresser un t r a v a i l sur l'économie s o c i a l e , qui aura, j ' e n suis convaincu, un grand r e t e n t i s s e m e n t .
J ' e n r e p a r l e r a i en temps
opportun.
(Ch. DES ECORRES, "Causerie canadienne (France, l e 4 j a n v i e r 1890)", dans La Patrie3
Montréal, l i e année, no 271, jeudi 16 janvier 1890, p . 1).
298 LE
CANADA
Nous étions alors dienne à Paris.
EN
- en 1876 -
FRANCE
une bien petite colonie cana-
M. Paul de Cazes, le premier chargé d'une mission offi-
cielle, élargissait chaque jour le cercle de nos relations commerciales, industrielles et politiques.
Mais il se heurtait à l'esprit de routine,
à l'insouciance innée du Français, à mille autres difficultés matérielles, créées par les moyens restreints dont il disposait et par la malheureuse guerre que la France venait de supporter ... Pendant les quelques mois que je vécus à Paris, je n'y ai vu que six Canadiens : M. Brodeur, qui se préparait à devenir le médecin distingué que l'on connaît, M. Huot, un jeune artiste de Québec, qui est aussi retourné au Canada depuis, M. Béliveau, un fier disparu, actuellement perdu volontaire dans la foule parisienne, et MM. Alphonse Christin, Louis Perrault et Desève, le violoniste.
En 1878, le Canada participait à l'Exposition universelle. Le monde commercial français ouvrit les yeux et comprit que notre pays était un terrain à cultiver.
Dans la suite, MM. Mercier, Chapleau, Sénécal,
Beausoleil, etc., venaient y contracter des emprunts, attiraient chez nous des capitalistes qui y créaient des industries diverses exploitant nos ressources, échangeant avec nous des procédés fructueux où chacun trouvait sa part légitime. Puis l'honorable M. Fabre succédait à M. de Cazes, avec des pouvoirs et des moyens plus étendus.
Il fondait un journal et faisait
sur le Canada nombre de conférences qui eurent un vif succès, dû au sujet traité et surtout au talent très délicat du conférencier.
299 M. Gustave Drolet s'établissait à Paris et s'y créait de grandes relations; le général Boulanger poussait une pointe jusqu'à Montréal, et plus tard messieurs les députés Desmons et Spuller - celui-ci actuellement ministre des Affaires étrangères - affirmaient également, dans leur voyage en Amérique, à l'occasion de l'inauguration de la statue de Bartholdi, que la foi française et chrétienne est toujours des plus vivaces sur les rives du Saint-Laurent.
M. Desmons a même fait dans le
Gard, son département et celui que j'habite en ce moment, une série de conférences sur notre pays, qui ont eu un réel succès.
Le Gard, qui a
vu naître Montcalm à Candiac, près Vauvert, connaît bien le Canada en ce moment.
De nombreux commerçants canadiens-français prenaient également
la route de France et venaient à Paris, où ils trouvaient de quoi alimenter fructueusement leur commerce.
Voilà pour la question commerciale, indus-
trielle et politique.
M. Louis Fréchette, en 1881, entrait profondément dans le domaine littéraire, patriotique et sentimental, avec ses Oiseaux complétait son succès avec sa Légende Paris à cette dernière date. prodigieuse.
d'un
Peuple,
de neige,
et
en 1887. J'étais à
L'ovation faite à M. Fréchette a été réelle-
Je l'accompagnais partout et tous deux - moi dans son orbite -
nous avons été ballotés de dîners en visites, de visites en réceptions, de réceptions en banquets et de banquets en conférences.
J'en étais
littéralement émerveillé, et je retournais à ma besogne, convaincu que notre pays était enfin connu des hommes de lettres français.
300 Dans la sphère historique et géographique, M. l'abbé Casgrain, les honorables MM. Routhier et Mercier - celui-ci avec une brochure substantielle, bourrée de statistiques et de documents - ont grandement contribué à répandre la lumière sur nous;
et j'en passée
Comme journaliste, M. Beaugrand s'y est créé de belles relations dans le monde officiel avec ses petits discours massifs, à l'emporte-pièce, où l'audace de bon aloi s'alliait au sentiment
patriotique.
Les publicistes français ont également contribué à nous faire connaître.
M. de Lamothe, actuellement gouverneur général de Saint-Pierre
et Miquelon, dans Cinq mois chez
les Français
d'Amérique
- un des livres
les plus consciencieux qui aient été écrits sur notre pays -, MM. Marmier, Jules Claretie, de Molinari, Francisque Sarcey, Eugène Réveillaud son Histoire universelle.
des Canadiens
français,
et enfin M. Reclus
dans sa
avec Géographie
Et j'enpourrais citer beaucoup d'autres encore.
Pourquoi me faut-il maintenant enregistrer un fait malheureux ? On s'est abstenu chez nous de participer à l'Exposition de 1889.
Il est
évident que le gouvernement canadien obéissait là à des susceptibilités bien légitimes, mais il n'en est pas moins vrai qu'à notre époque pratique, il aurait été de notre intérêt de faire taire nos sentiments et de nous présenter bravement sur le terrain des luttes commerciales.
Je citerai encore Mgr Labelle qui a contribué peut-être le plus dans le domaine religieux et colonisateur à faire pénétrer en France la
301 connaissance du Canada . . .
Une dernière dépêche m'apprend que l'honorable
M. Mercier va créer en France de nombreuses agences d'émigration.
Voilà
des oeuvres pratiques et j ' y applaudis de tout coeur.
Le Canada est aux Canadiens français avant t o u t , car i l s y ont été l e s premiers possesseurs du s o l ; e t s ' i l s cherchent à amener chez eux du sang f r a n ç a i s , nous avons le d r o i t d'y applaudir avec enthousiasme. Nous avons l u t t é les armes à la main, nous luttons maintenant sur le t e r r a i n pacifique. et t o u t e t r a c é e .
L'avenir est à nous.
La voie est b e l l e , t r è s large
Lançons-nous hardiment, et avant peu notre cher pays
t i e n d r a au s o l e i l l a place honorable à laquelle l u i donne d r o i t plus de deux s i è c l e s d ' e f f o r t s et de persévérance. En avant donc !
Vive l e Canada !
Vive la France ! ! !
(Ch. DES ECORRES, "Le Canada en France", dans Le Québec, L.-J. Demers, vol. 3 , mai 1890, p . 651-658).
Canada-Français,
302 CAUSERIE MONTE-CARLO (France, 3 décembre 1890)
La portion principale de mon régiment est à Nice, mais plusieurs de ses compagnies sont détachées dans des forts échelonnés sur le littoral méditerranéen à partir de la frontière italienne jusqu'à l'île historique de Sainte-Marguerite, en face de Cannes. de la Tête-de-Chien.
Mon poste actuel est le fort
Cet ouvrage est perché sur un pic de 2,400 pieds
d'altitude et domine la célèbre principauté de Monaco.
Dans mes moments de loisirs, je flâne sur l'étroite terrasse qui suit les contours capricieux de l'énorme rocher où le génie militaire a élevé de gigantesques constructions défensives.
Par un temps clair,
mon regard se promène des îles d'Hyères, près de Toulon, jusqu'à San Remo, en Italie, soit sur plus de 200 kilomètres de côtes.
Parfois, quand le
soleil a pu dissiper la buée vaporeuse de la mer, les dentelures festonnées des montagnes de la Corse viennent se dessiner vaguement dans le champ de ma vision.
C'est un spectacle unique au monde.
Beaucoup d'étrangers, attirés
par le site, s'arrêtent à la Turbie, petit village situé à un mille de notre fort et s'extasient devant le panorama splendide ...
A nos pieds,
comme endormies dans un soleil permanent, reposent les petites villes de Monaco, de la Condamine et de Monte-Carlo, avec l'éclat un peu criard des tuiles rouges de leurs toits et la blancheur immaculée de leurs façades.
Sur la droite, si près de nous qu'il semble possible de le saisir
303 avec l a main, s ' a v a n c e dans l a mer l e cap F e r r â t , s u i t e de croupes v e r t e s , aux r i v a g e s a b r u p t e s , formant l a c e i n t u r e de gauche de l a fameuse r a d e de V i l l e f r a n c h e .
Au fond du p e t i t g o l f e r e p o s e l a mi-
gnonne v i l l e que t o u t e s l e s f l o t t e s de l ' E u r o p e v i e n n e n t chaque année animer de l a t u r b u l e n c e de l e u r s m a t e l o t s . A u - d e l à , on a p e r ç o i t une p a r t i e de l a Promenade des A n g l a i s , avec Nice l a b l a n c h e , que l ' é t é e n d o r t e t que l ' h i v e r r é v e i l l e .
Puis,
p l u s l o i n , l a p o i n t e d ' A n t i b e s l a v i e i l l e s ' a l l o n g e dans l a mer e t p r o t è g e la d é l i c i e u s e î l e de S a i n t e - M a r g u e r i t e , b e l l e p a r e s s e u s e q u i s e c h a u f f e au s o l e i l dans l a t r a n q u i l l e b a i e de Cannes.
fleurie
Et t o u t à
f a i t l à - b a s , confondues avec l e s n u a g e s , l e s î l e s d'Hyères vont se p e r d r e dans l e v e r t sombre des l o i n t a i n s de l a mer.
A gauche, à quelques k i l o m è t r e s , s u i v a n t l e s c o n t o u r s g r a c i e u x d ' u n e p l a g e de s a b l e roux s ' é t e n d l a douce v i l l e de Menton, r e f u g e de t o u s l e s r i c h e s p o i t r i n a i r e s du monde e n t i e r .
Et l e r e g a r d va t o u j o u r s ,
s ' a r r ê t e un i n s t a n t s u r V i n t i m i l l e , à l a f r o n t i è r e i t a l i e n n e , p o u r s u i t
sa
c o u r s e en s ' a c c r o c h a n t aux nombreuses v i l l a s q u i é t i n c e l l e n t au s o l e i l
...
Vous pensez b i e n que j e n ' a i pas f a i l l i à mon d e v o i r de c u r i e u x e t que j e s u i s a l l é au p l u s t ô t v o i r Monaco, e t s u r t o u t Monte-Carlo, p a r a d i s t e r r e s t r e des o i s i f s e t des j o u e u r s .
Le Casino est s p l e n d i d e
Le p a l a i s des j e u x a é t é b â t i d ' a p r è s l e s p l a n s du grand a r c h i t e c t e ç a i s G a r n i e r , q u i a p r é s i d é à l a c o n s t r u c t i o n de l ' o p é r a de P a r i s
fran...
Mais on n ' e n t r e pas au C e r c l e des E t r a n g e r s de Monte-Carlo pour l i r e j o u r n a u x ou é c o u t e r de l a musique : on y v i e n t pour j o u e r .
...
les
Les s a l l e s
304 de jeux sont vastes et hautes du plafond.
Dans les deux premières sont
installées cinq tables de roulettes et dans la dernière, deux de trente et quarante.
A la roulette, on peut jouer cinq francs par mise, mais
au trente et quarante, le louis est de rigueur.
Chaque table est présidée
par deux croupiers, chefs de parties, assistés de trois aides. ont poussé aux dernières limites la culture du regard.
Ces gens
Les mises varient
à l'infini et s'entassent sur les trente-six numéros et sur les chances simples dans des combinaisons nombreuses.
Les croupiers ne se trompent
jamais et leurs petits râteaux se promènent avec certitude, attirent vers la banque les sommes perdues, étalent les mises gagnantes que des doigts agiles paient en lançant en virtuoses les pièces d'or et d'argent.
En entrant dans ces salles surchauffées par les haleines les plus cosmopolites, je me sentis saisi d'un
vague malaise ... Je voulais,
comme les camarades, risquer mon louis, mais réellement le première impression me fut trop pénible et je n'en eus pas le courage.
J'étais
comme hypnotisé à la vue des monceaux d'or et des billets de banque que je voyais changer de place avec une rapidité effrayante. homme jouait six mille francs chaque fois; de suite ...
Un gros bon-
je l'ai vu gagner six fois
Une jolie dame, en tenue de soirée, souriante et fort
appétissante de tous points, ma foi, avait devant elle, à mon arrivée, un monceau de louis qui devaient représenter une trentaine de mille francs.
En
quelques coups malheureux, elle fut dépouillée.
Toujours
souriante, elle prit un mignon calepin, y inscrivit une note avec un bijou de crayon d'or et elle quitta ensuite son siège laissant la place à un autre. J'avais honte de risquer mon louis.
305
Le jeu e s t immoral, c ' e s t entendu, compris et connu.
Il a
cependant des p a r t i s a n s acharnés qui prétendent que c e t t e passion, étant impossible à déraciner, doit ê t r e c a n a l i s é e , réglementée.
Ils
prônent Monte-Carlo comme un exutoire européen, une soupape de s û r e t é . Je le veux bien, hélas !, puisque mes dénégations n ' y f e r a i e n t absolument r i e n ;
mais j e ne puis m'empêcher de déplorer ce côté de l ' é t e r -
n e l l e b ê t i s e humaine.
Je ne s a i s s i j e changerai d ' a v i s , ce que j e ne
souhaite guère, mais pour l ' i n s t a n t j e trouve les s a l l e s de jeux de Monte-Carlo absolument ignobles.
(Ch. DES ECORRES, "Causerie, Monte-Carlo (France, 3 décembre 1890)", dans La Patrie, p . 1).
Montréal, 12e année, no 254, vendredi 26 décembre 1890,
306 LETTRE SOUVENIRS
D'EUROPE DU
CANADA (France, 20 mai 1891)
En 1874 - vous voyez, mes amis, que c ' e s t déjà l o i n gérant du National
avec mon ami L. Laframboise.
j'étais
A c e t t e époque, j e maniais
mieux les chiffres que l'orthographe et j ' é t a i s plus au courant d'un compte d'annonce ou d'un escompte à la banque que de l'accord des p a r t i c i p e s . Mais j e crois bien que j e dois beaucoup de ce que j e puis savoir en ce moment à l a fréquentation d ' a l o r s d'hommes d ' e s p r i t qui se r é u n i s s a i e n t au bureau du j o u r n a l .
Ceux dont j ' a i gardé un souvenir des plus nets sont
Alphonse C h r i s t i n , Hector Berthelot et Ernest Tremblay.
C h r i s t i n a r r i v a i t toujours avec quelques d é l i c i e u s e s poésies à r é c i t e r ou quelques l e c t u r e s à commenter.
Je me r a p p e l l e q u ' i l p r o f e s s a i t
un c u l t e tout p a r t i c u l i e r pour les oeuvres de Paul-Louis Courier q u ' i l p l a ç a i t au premier rang des écrivains f r a n ç a i s .
Hector Berthelot avait toujours sur la planche quelques-unes de ces h i s t o i r e s t o r t u e u s e s , pleines d'un s e l s p é c i a l , qui e n t r a î n a i e n t des r i r e s convulsifs. Berthelot.
Rien de plus comique que la manière de raconter de
En proie à une mimique houleuse, avec des gestes anguleux et
saccadés, de p e t i t s é c l a t s de r i r e qui s o r t a i e n t par bouffées de sa moustache tombante, j e le vois encore, s a u t i l l a n t en face de Tremblay, son auditeur f a v o r i .
Les deux se complétaient l ' u n par l ' a u t r e .
é t a i t a l o r s l'homme le plus sensible au mot d ' e s p r i t . j ' e n suis c e r t a i n .
Tremblay
I l l ' e s t encore,
Ses bruyants et francs é c l a t s de r i r e résonnaient
307
comme une fanfare joyeuse dans les s a l l e s de rédaction.
Cette a t t i t u d e
é t a i t t r è s encourageante pour un conteur comme Berthelot qui avait toujours une bonne blague à d i r e dès que Tremblay se p r é s e n t a i t .
Hélas !
j e ne s a i s ce que l ' â g e a pu apporter de changements dans le c a r a c t è r e de ces vieux camarades du passé.
Un s o i r , après une laborieuse tournée administrative dans les banques ou a i l l e u r s , j e r e n t r a i s au bureau un peu bourru et f a t i g u é . A peine a s s i s , j ' e n t e n d a i s un tapage infernal dans l a pièce à côté. J'accours et j e vois un homme b o u i l l a n t qui se démenait, g e s t i c u l a i t et provoquait des r i r e s sans fin chez un groupe de quelques amis. C ' é t a i t un ouragan, une bourrasque de paroles v i v e s , r a p i d e s , mordantes, blagueuses, pleines de feu et d'ardeur, q u ' a c t i v a i e n t encore un regard animé et des secousses d'une t ê t e plantée de cheveux drus et d r o i t s .
I l t e n a i t quelques
l i v r e s sous son bras e t , par moment, i l en p r e n a i t un, l e l a n ç a i t sur un bureau, le r e p r e n a i t avec v i v a c i t é , le f o u r r a i t sous le nez d'un de ses auditeurs et l e remettait ensuite sous son b r a s , avec un geste de colère et de dédain.
Je crus comprendre que cet homme é t a i t l ' a u t e u r des l i v r e s
q u ' i l maniait avec t a n t de d e x t é r i t é , parce q u ' i l les v a n t a i t avec un cynisme s i comique q u ' i l m ' é t a i t impossible de c r o i r e qu'un étranger a u r a i t dépensé une t e l l e somme d'énergie pour prôner les oeuvres d'un camarade.
J ' a p p r i s enfin que j ' a v a i s devant moi Arthur Buies, le grand
Buies, l'unique Buies comme i l s ' i n t i t u l a i t alors lui-même. Plus t a r d , longtemps après, nous eûmes l ' o c c a s i o n d'échanger les p r o d u i t s de nos plumes e t , i l y a deux ans, j e recevais de l u i un ouvrage i n t i t u l é : L'Outaouais
supérieur.
Eh bien, a u j o u r d ' h u i , j ' a i sous les yeux
308
son dernier ouvrage : Récits
de voyage.
C'est tout aussi sérieux que
l ' a u t r e , mais j ' y ai trouvé avec p l a i s i r l a marque humoristique d'antan. L ' e s p r i t de Buies est d'une esthétique p a r t i c u l i è r e où e n t r e n t le s e l f r a n ç a i s , la g o u a i l l e r i e parisienne et l'imprévu un peu déconcertant de l'humour américain.
I l entame un couplet i d y l l i q u e , une d e s c r i p t i o n
poétique d'un s i t e , d'une f o r ê t , d'une r i v i è r e , des réflexions sérieuses sur une des questions du jour et sa t i r a d e se termine presque i n v a r i a b l e ment par quelques mots g a i s , ou moqueurs, ou sarcastiques qui nous surprennent un i n s t a n t , nous j e t t e n t à cent lieux du sujet et provoquent l e rire Les
Récits
de voyage
de Buies sont i n s t r u c t i f s ,
intéressants
à l'extrême, t r è s suggestifs même et les lecteurs canadiens qui ne les ont pas encore lus f e r a i e n t bien de se hâter de j o u i r d'un régal aussi gai et sérieux en même temps.
Quelques-uns de nos jeunes poètes canadiens me font l ' a m i t i é de m'adresser leurs oeuvres en vers
I l m'a paru que nos jeunes poètes
canadiens se cantonnaient un peu trop dans l ' e x p l o i t a t i o n exclusive de l'admirable champ que nous offrent les débuts d i f f i c i l e s de notre h i s t o i r e nationale.
Ce sujet me semble avoir été approfondi, f o u i l l é , j e d i r a i s
presque épuisé par nos plus grands poètes.
J ' a i m e r a i s beaucoup voir nos jeunes plumes lyriques s ' e x e r c e r sur des thèmes plus modernes.
I l s y t r o u v e r a i e n t là matière à répandre
au dehors t o u t e c e t t e sève mélancolique, amoureuse, p a t r i o t i q u e même,
309 qui est d'une essence particulièrement spéciale à la jeunesse, je dirais même, surtout à la jeunesse canadienne.
Et puis le classique est d'un effet toujours irrésistible, mais il devient un peu monotone à la longue.
Il serait bon de faire
quelque fugue dans la littérature moderne, de se tenir au courant des idées poétiques du jour, de s'assimiler celles dont l'esthétique est pure, tout en rejetant les extravagances de certaines écoles.
En ce
faisant, notre jeunesse trouverait des horizons plus vastes, où sa généreuse activité littéraire pourrait prendre ses ébats. Enfin, mon conseil vaut ce qu'il vaut, je n'y tiens pas plus que cela et si nos jeunes poètes canadiens veulent continuer à glorifier Montcalm, Frontenac et les héros de notre épopée nationale, le sujet en est trop beau pour que je ne les approuve pas de tout coeur. Ch. DES ECORRES P . S . : J ' a l l a i s j e t e r c e t t e l e t t r e à l a poste au moment où l e f a c t e u r me r e m e t t a i t l a d e r n i è r e brochure de Buies : Le curé Labelle
...
Notre
d i s t i n g u é confrère a f a i t là l'oeuvre d'un homme de coeur e t , s i j ' o s a i s é c r i r e l e mot, j e d i r a i s que sa brochure e s t tout simplement un chef-d'oeuvre de reconnaissance, d'amitié e t de douloureux r e g r e t s et adieux à c e l u i qui fut e t qui r e s t e r a dans notre h i s t o i r e comme un de nos plus b e l l e s nationales. (Ch. DES ECORRES, " L e t t r e d'Europe, Souvenirs du Canada", dans L'Electeur,
Québec, l i e année, no 316, mardi 9 j u i n 1891, p . 4 ) .
figures
310 LETTRE DANS
UN
FORT
D'EUROPE DES
ALPES (France, 10 mai 1891)
A une vingtaine de kilomètres de la mer, sur la frontière italienne, au fond de l'étroite vallée de la Bévéra, petit affluent du Pô qui prend sa source dans les Alpes maritimes françaises, se dresse, comme par enchantement, au milieu d'un chaos de rocs et de collines, un immense pain de sucre, pointu, escarpé, une masse énorme de huit cents mètres de hauteur - soit plus de 2,900 pieds.
Sur le sommet de ce pic, on a posé
un fort qui le coiffe comme un bonnet grec.
On dirait une gigantesque
pyramide rugueuse dont on aurait couronné la cîme d'une lourde calotte de maçonnerie et de terre gazonnée.
Dans cette calotte habitent quelques
centaines de soldats dont je suis actuellement le chef pour trois mois encore.
Ensuite, je passerai la main à un autre.
Tous ces soldats s'occupent des choses diverses de leur métier et principalement du maniement journalier de formidables tubes en acier; dont la fonction principale est de vomir sur tous les environs d'attrayants jouets en fonte, du poids de deux cents livres, à la jolie distance de dix à douze kilomètres.
Ces bijoux incommodants sont bourrés d'un produit
spécial - la mélinite - dont la plus grande vertu est de faire éclater leur enveloppe en des milliers et des milliers de petits éclats tranchants comme des lames de couteau.
Ces petits éclats s'éparpillent après l'explo-
sion et s'enfoncent sans façon dans les chairs ennemies, tuant net sans laisser aucune trace.
En ce moment, j'ai des équipes qui travaillent
dans les poudrières, qui nettoient et arriment les obus.
311 Si les projectiles sont aussi hideux que malfaisants, je rends justice aux canons qui ont une malfaisance égale à leur beauté et à leur propreté.
Rien de plus réjouissant à l'oeil que de voir un bel
alignement de pièces de vingt pieds de longueur, avec leurs culasses polies et brillantes comme un louis tout neuf.
Le matin, par un beau
soleil, quand je passe mon inspection journalière, mon regard s'arrête complaisamment sur ces monstres endormis et j'en fais manoeuvrer les culasses, qui lancent des reflets éblouissants.
Les canons sont généra-
lement accouplés par deux et pivotent sur des galets au moyen d'une machine à vapeur.
Tout marche à l'électricité ou à la vapeur.
L'artilleur
n'a qu'à placer un curseur sur une des divisions d'une bande circulaire graduée et donner ensuite l'inclinaison voulue à sa pièce.
Tout tourne
et quand le curseur rencontre le commutateur électrique : Boum ! Ca part tout seul.
Mais, grands dieux, quel tapage ! On croirait entendre tous
les tonnerres de l'univers réunis sur un point pour effrayer le pauvre monde.
Les officiers ne sont pas logés au fort même.
Ils habitent à
quelques pas au dehors dans de coquettes maisonnettes blanches, comme qui diraient des cottages au Canada.
Les espaces sont assez limités, mais on
y est assez à l'aise cependant.
Perchés avec nos familles sur la cîme de
pareils prés et séparés du monde extérieur par de profonds ravins qu'on traverse difficilement, on doit se suffire à soi-même.
Pendant six mois,
stage habituel d'une troupe dans un fort, on mène une vie contemplative et de réflexions.
Si nos personnes se déplacent assez difficilement, par
312
contre nos regards ont chaque jour devant eux un spectacle grandiose et très pittoresque, principalement au printemps.
La vallée de la Bévéra est entourée de pics neigeux, dont les flancs, murés en étages successifs, présente une luxuriante végétation. Les routes, qui sillonnent les versants et franchissent les cols, offrent aux yeux un aspect curieux par les mille replis et lacets qu'elles déploient dans les enfoncements et les anfractuosités des rochers. De Sospel au col de Brans, la distance à vol d'oiseau est de trois kilomètres et,par la route, elle se parcourt sur un développement de quinze, ce qui donne une idée assez exacte des nombreux retours sur eux-mêmes que doivent faire les chemins de montagne.
Mon petit bureau où j'écris donne sur la frontière italienne et, chaque fois qu'un mot fuit ma plume et que j'allume ma pipe pour le poursuivre, mon regard errant s'arrête invariablement sur un factionnaire ou sur un douanier italien.
Cette vue est peu faite pour m'encourager à
prédire la paix universelle ... C'est incroyable la quantité de livres et de journaux que je lis et, parmi ces derniers, ceux de provenance canadienne me charment tout particulièrement par le parfum spécial de mon cher Canada qui s'exhale de leur prose et même du papier. Quelques-uns de mes correspondants m'ont demandé où j ' é t a i s ,
ce
que j e f a i s a i s , la vie que j e menais en France dans l'armée, j e viens de leur apprendre. (Ch. DES ECORRES, " L e t t r e d'Europe, Dans un f o r t des Alpes", dans teur,
Québec, l i e année, no 337, lundi 6 j u i l l e t 1891, p . 1 e t 4 ) .
L'Elec-
313 MANOEUVRES
I
Je suis de grand'garde cette nuit.
Il est deux heures du matin.
Hier soir, mon bataillon prenait les armes et partait en tenue de campagne pour aller bivouaquer à quatre kilomètres du camp.
En arrivant sur le
terrain, mon peloton prend position derrière un mamelon et, fractionnant ma troupe en deux petits postes, je m'installe de mon mieux à l'abri d'un figuier de Barbarie.
Les sentinelles doubles sont placées, tout va bien
et, couché sur le dos, la pipe à la bouche, j'attends philosophiquement l'heure de ma ronde.
Les étoiles dansent là-haut, le ciel est pur, les
hommes causent à voix basse, échappant parfois des rires étouffés, car tout bruit est défendu aux avant-postes.
Bientôt les causeries se sont
éteintes, un silence complet règne sur notre petit camp.
J'ai toujours les yeux ouverts.
Quelle belle nuit pour rêver !
Mille bruissements légers percent l'air, bercent mon oreille et jettent insensiblement dans mon âme une sereine mélancolie. avant tout une bien belle chose.
La vie militaire est
Couchés dans le désert au milieu des
fourmis, des scorpions, des couleuvres, des crapauds, on songe ... Songer avec calme à ses misères n'est pas comparable au dégoût des riches qui sont tellement gonflés d'argent et de bonheur qu'ils en crèvent de soucis.
Et les villes, les cafés, les théâtres, les excellents dîners,
les bons cigares, les jolies femmes, c'est assez démodé, un peu vieux jeu. On voit de ces choses-là depuis trop longtemps.
Ici, nous avons le ciel
comme abri, la terre humide pour reposer, des clairons, des tambours, des camarades pointus, des chefs aimables en tout jusqu'aux punitions incluses et une bonne gamelle, débordante d'un bouillon de la cruche, où s'entassent généreusement une feuille de chou vert, trois haricots rebondis, deux
314 épaisses tranches de pain, quatre pommes de terre ridées et trouées de germes, le tout couronné d'une savoureuse tranche du cartilage d'un vieux boeuf. Et puis, dans les villes, on se couche sans appréhension, on dort sur ses deux oreilles, étranger aux émotions d'un ronde d'avantpostes.
Chez nous, à l'instant, le factionnaire me prévient que c'est
le bon moment pour la mienne.
Ca dure une heure.
Des ravins à franchir,
des rochers à escalader, des ruisseaux à traverser, de la boue parfois jusqu'aux chevilles et une nuit de nègre. Je rentre au petit poste à cinq heures.
Tout va bien, le service est assuré.
Peu après nous reve-
nions au camp, moulus, humides de rosée, les yeux rouges, boueux des pieds à la tête, courbaturés de partout. passé.
Notre tour de service était
Les agréments de la vie militaire en temps de paix sont décidé-
ment incompris, même des initiés.
(Ch. DES ECORRES, Au pays des étapes,
Notes d'un légionnaire,
et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1892, 369 p., p. 192-196).
Paris
315 MANOEUVRES
II
Nous sommes à t r e n t e - t r o i s k i l o m è t r e s du champ de manoeuvres. L'étape a é t é assez dure.
I l a v a i t p l u t o u t e l a n u i t e t l e s eaux de l a
montagne a v a i e n t g r o s s i un p e t i t cours d ' e a u que nous devions J ' e u s l à l ' o c c a s i o n de me d i s t i n g u e r . e t j e n o t e c e l l e - c i avec p l a i s i r .
traverser.
Ces c h o s e s - l à s o n t a s s e z r a r e s
I l f a l l a i t p a s s e r l a r i v i è r e à gué.
De l ' e a u j u s q u ' à l a p o i t r i n e e t un c o u r a n t à c h a r r i e r t o u t l e t r e m b l e m e n t . Ma compagnie e s t en t ê t e . Armé d ' u n long g o u r d i n , j e me f o u r r e dans l ' e a u j u s q u ' à l a c e i n t u r e . De l à j ' e n c o u r a g e mes hommes, l e u r t e n d a n t mon b â t o n , l e s a i d a n t à m ' a t t e i n d r e , l e s p o u s s a n t sur l a r i v e opposée; homme.
a i n s i de s u i t e j u s q u ' a u d e r n i e r
Le c o l o n e l a v a i t vu ma manoeuvre e t , ma compagnie p a s s é e , i l me
c r i e : - " R e s t e z l à , s e r g e n t - m a j o r , p u i s q u e vous vous y p l a i s e z t a n t , vous a i d e r e z l e r e s t e du b a t a i l l o n e t ce b a i n - l à vous f e r a du b i e n " . En e f f e t ,
ce b a i n e s t e x c e l l e n t , mais i l commence à f a i r e un f r o i d ,
e n c o r e t r o i s compagnies à d é f i l e r .
Les 700 hommes du b a t a i l l o n ,
et
officiers
c o m p r i s , p r o f i t e n t de mon i n s t a l l a t i o n e t t r a v e r s e n t l a r i v i è r e sans
en-
combre.
là,
me d i t
A mon t o u r , j ' a r r i v e s u r l a r i v e opposée e t l e c o l o n e l , d é j à
: -"Ce n ' e s t pas mal, s e r g e n t - m a j o r , vous a u r e z de mes n o u v e l l e s
à l a p r o c h a i n e p r o p o s i t i o n pour o f f i c i e r " .
De t e l l e s p a r o l e s f o n t
p l a i s i r e t , g r e l o t t a n t de f r o i d e t de s a t i s f a c t i o n , s e u l coup une p l e i n e gamelle de c a f é b i e n chaud . . .
j e m'administrai
toujours d'un
S a v o i r s e t e n i r debout
dans l ' e a u p a r un f o r t c o u r a n t , ce n ' e s t pas g r a n d ' c h o s e , mais ça p e u t faire passer officier.
A u r a i s - j e par h a s a r d t r o u v é l a f o r t u n e au fond
de c e t t e p e t i t e r i v i è r e ? (Ch. DES ECORRES, Au pays des étapes,
Notes
d'un
légionnaire,
P a r i s e t Limoges, Henri C h a r l e s - L a v a u z e l l e , 1892, 369 p . , p . 2 0 6 - 2 0 9 ) .
316 CHRONIQUE
DE
L'ETRANGER
La situation politique et militaire de l'Europe s'est bien modifiée depuis quelques mois ...
Nous voyons que l'Europe est pour
ainsi dire séparée en deux camps : d'une part, la Triple-Alliance comprenant l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie et la Russie.
et de l'autre part, la France
L'Angleterre est, dans ce concert militaire et diplomatique,
l'instrument difficile à caser
L'éventualité d'une entente anglo-
russe a pris de suite une importance primordiale, quoique jusqu'à cette époque Russes et Anglais fussent comme chiens et chats. Et la France
Mon opinion que j ' a i déjà émise i l y a plus de cinq ans, dans plusieurs journaux français et canadiens, et notamment dans La
Patrie,
à l'époque où personne ne p a r a i s s a i t s'occuper de p a r e i l l e a l l i a n c e , mon opinion, d i s - j e , est que bientôt nous serons témoins d'une a l l i a n c e entre l a France, l'Angleterre et la Russie.
C'est aussi f a t a l , aussi humain e t
aussi pratique que l'amalgamation de deux compagnies r i v a l e s de chemins de fer ou de navigation, ou bien encore de simples compagnies de gaz d ' é c l a i rage ou d ' é l e c t r i c i t é .
Après s ' ê t r e longtemps battues aux dépens de leurs
propres d e n i e r s , après s ' ê t r e affichées en spectacle à la g a l e r i e qui r i t d'eux et compte les coups, ces même compagnies f i n i s s e n t un jour par se d i r e : "Mais nous sommes bien bêtes de nous manger les sangs pour f a i r e r i r e les autres, unissons-nous et à notre tour maintenant de taper sur le public et de r i r e à ses dépens." peuples. la main.
I l en e s t absolument de même avec les
Quand i l s en ont assez de se cogner mutuellement, i l s se donnent
317 Mais, dira-t-on, la haine traditionnelle du Français et de l'Anglais et les rivalités irritantes des Russes et des Anglais, qu'en faites-vous donc dans tout ceci ? Je me suis déjà prononcé vingt fois à ce sujet, dans des journaux et des livres.
En politique comme en affaires,
il n'y a que les intérêts qui priment, les sentiments viennent en dernier lieu.
Ainsi, je déteste un marchand, est-ce une raison de ne pas acheter
sa marchandise qui me convient ? Ce serait absurde. Alliance
Extérieure,
De cette
Triple-
nom que je lui ai donnée autrefois par opposition à
la Triple-Alliance Centrale, doit fatalement naître une ère de paix et de tranquillité en Europe.
Si la France, la Russie et l'Angleterre s'unissent,
qui oserait lever un doigt en Europe sans leur permission ?
Ils ont la
force et l'argent, avec ces deux puissances, on fait la loi à tous en politique
De là, nous pouvons tirer les conclusions suivantes :
L'Europe est, en ce moment, toute à la paix.
Ici, en Amérique
J'ai beaucoup de sympathie pour le peuple
de Terreneuve ... qui se débat dans la misère et dans les tracas financiers et politiques.
C'est un plucky
petit peuple.
Il se défend en beau diable
contre les éléments et contre toutes les questions politiques qui le ruinent. Aussi, comme il a été maltraité par ses ancêtres, ce pauvre peuple.
De quel
droit nos pères ont-il pu ainsi lier l'avenir d'un peuple par des traités aussi draconiens que ceux que subit en ce moment Terreneuve ? Cette malheureuse île, qui tire sa subsistance en grande partie de la mer, n'a pas même le droit de station et de pêche sur la majeure partie de ses côtes.
Ce
sont des étrangers au pays qui y viennent leur ôter le pain de la bouche.
318 Je trouve souverainement injustes les t r a i t é s p o l i t i q u e s é t e r n e l s .
Rien
n ' e s t é t e r n e l i c i - b a s et les t r a i t é s p o l i t i q u e s , comme les t r a i t é s commerciaux, ne devraient pas ê t r e conclus pour une période de plus de t r e n t e ans. Ainsi figurez-vous que nos pères auraient engagé notre avenir et l ' a v e n i r de nos p e t i t s enfants en nous forçant par testament à suivre t e l l e ou t e l l e profession à l ' e x c l u s i o n de toute a u t r e ; ou bien q u ' i l s a u r a i e n t donné à des étrangers la possession p e r p é t u e l l e d'une chambre de notre maison, ou encore q u ' i l s auraient légué à p e r p é t u i t é aux Chinois, par exemple, la l i b r e pratique exclusive du quai V i c t o r i a , à Montréal, ou de la t e r r a s s e Dufferin, à Québec.
Cela vous semblerait absurde à l ' e x t r ê m e , n ' e s t - c e pas ?
Eh b i e n , Terreneuve se trouve, en ce moment, dans une s i t u a t i o n analogue. Ce sont des étrangers qui viennent lui arracher ses biens en v e r t u de t r a i t é s datant de près de deux s i è c l e s .
Je comprends t r è s bien que les
b é n é f i c i a i r e s de ces t r a i t é s p r o f i t e n t de leurs d r o i t s et les fassent v a l o i r - mais j e ne puis m'empêcher de plaindre le peuple de Terreneuve et de trouver injustes les conventions dont i l e s t la victime.
Si
j'étais
l e gouvernement canadien, j ' o u v r i r a i s mes bras à Terreneuve et j e l u i d i r a i s : "Viens à moi, mon pauvre ami, i l y a de la place pour t o i dans l e grand Dominion du Canada". Quoiqu'il en s o i t , notre tâche est remplie pour aujourd'hui
et,
l e mois prochain, nous examinerons l ' h o r i z o n étranger et s i nous y voyons poindre quelque nuage menaçant, nous l'observerons ensemble. (Ch. DES ECORRES, "Chronique de l ' é t r a n g e r " , dans La Revue Montréal, v o l . 1, no 1, f é v r i e r 1895, p . 87-97).
Nationale,
LES
ARMEES
EUROPEENNES
ARMEMENT
Il n'est pas sans intérêt de donner, à nos lecteurs, un aperçu de l'armement des armées européennes, en vue des graves conflits que font présager les événements du jour.
Tous les pays de l'Europe en ce moment
possèdent des fusils à répétition et à petit calibre, avec une poudre sans fumée de valeur diverse.
Vous savez qu'une arme à répétition est
un fusil à magasin, dans lequel on introduit un certain nombre de cartouches, qui, à l'aide d'un mécanisme spécial, entrent ensuite d'ellesmêmes dans la boîte de culasse, prêtes à être tirées.
Les Américains furent les premiers à se servir des armes à répétition, en 1862, avec les carabines Spencer Coït.
et Winchester
et les revolvers
Depuis, tous les autres pays les ont adoptées, à la suite surtout
des résultats constatés pendant la guerre turco-russe, en 1877-78, où les Turcs firent un usage si meurtrier- contre les Russes, de fusils à répétition de provenance américaine.
Mais ces armes étaient à gros calibre
et, depuis, on l'a diminué pour arriver maintenant à tirer une balle allongée à peine du diamètre d'un pois ordinaire.
L'avantage principal du petit ca-
libre est de réduire considérablement le poids de la cartouche et de permettre ainsi aux soldats d'en porter un bien plus grand nombre qu'autrefois. Avec l'ancien fusil français, l'homme avait soixante-dix-huit cartouches sur lui, maintenant il en porte cent vingt, ce qui est une différence notable.
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-k
"k
320 Tous les pays de l'Europe ont également une poudre sans fumée d'une valeur diverse, qui change la tactique en ne dévoilant pas le tireur et donne une plus grande vitesse à la balle sans encrasser l'arme. Les armées européennes ont aussi toutes des canons se chargeant par la culasse et d'une force balistique sensiblement égale, avec une certaine supériorité cependant en faveur du canon Bange-français,dont
la précision,
la justesse et la portée dépassent celles des autres pièces en usage en Et cela a été constaté dans divers concours où le Bange dépassa
Europe.
de beaucoup le Krupp allemand, *
qui vient immédiatement après. *
*
L'Allemagne possède l e f u s i l Mauser, 1 mm, c a l i b r e un peu plus p e t i t que celui du f u s i l f r a n ç a i s , qui a 8 mm, s o i t à peu près un t i e r s de pouce.
Son système à r é p é t i t i o n se compose d'un chargeur contenant
5 cartouches, qui s'adapte au-dessous de l a b o î t e de c u l a s s e . L'Autriche est armée du Mannlicher mands.
de 8 mm, avec un chargeur comme celui des A l l e -
La Russie a l e f u s i l Berdan, à p e t i t c a l i b r e 7mm 5, à r é p é t i t i o n
également.
L ' I t a l i e a aussi une arme à p e t i t c a l i b r e 7mm 5, à r é p é t i t i o n ,
l e f u s i l Vetterli-Vitalis.
Mais tous ces pays n ' o n t pas encore leur arme-
ment au complet, tandis que l a France é t a i t la première, dès 1886, à adopter l e p e t i t c a l i b r e et une poudre sans fumée.
En 1890, t o u t e l'armée
f r a n ç a i s e , réserves comprises, en é t a i t armée, et e l l e a u r a i t eu en ce sens une s u p é r i o r i t é écrasante sur les autres armées européennes s i la guerre a v a i t é t é déclarée à c e t t e époque.
*
*
*
321 Si j e vous donne maintenant quelques d é t a i l s sur l e f u s i l
fran-
ç a i s , l'armement de l ' i n f a n t e r i e , c ' e s t - à - d i r e du plus grand nombre ou de l a Reine des batailles,
comme les écrivains m i l i t a i r e s appellent l ' i n -
f a n t e r i e , vous aurez une idée de l'armement actuel de toutes les armées de l'Europe.
La France possède le f u s i l Lebel, d i t modèle 1886, à p e t i t
c a l i b r e et à magasin de h u i t cartouches dans le f û t , c ' e s t - à - d i r e sous le canon, ce q u i , avec une cartouche dans l ' a u g e t et une dans l a chambre de l'arme, met à la d i s p o s i t i o n du t i r e u r une provision rapide de dix coups de f u s i l , q u ' i l peut donner en moins de t r e n t e secondes. Ainsi l'arme est chargée, la culasse mobile e s t fermée -
la
culasse mobile e s t un verrou qui ferme le f u s i l quand la cartouche est introduite -
l ' a u g e t , au-dessous, est r a b a t t u et contient une cartouche
que l e r e s s o r t du magasin y a poussée.
Le soldat f a i t p a r t i r l e coup,
ouvre l a chambre en r e t i r a n t la culasse mobile en a r r i è r e , mouvement qui j e t t e au dehors l ' é t u i de l a b a l l e t i r é e et soulève en même temps l ' a u g e t avec sa cartouche qui se présente a i n s i face à l ' o u v e r t u r e du canon; l'homme pousse ensuite la culasse mobile en avant, ferme la chambre et l'arme e s t de nouveau p r ê t e à t i r e r .
Ce mouvement unique de pousser l a
culasse mobile en avant pour fermer l ' e n t r é e de la chambre entraîne en même temps les t r o i s opérations suivantes : 1. La cartouche est i n t r o d u i t e ; 2. L'auget e s t r a b a t t u pour recevoir une nouvelle cartouche; 3. Le chien est armé et l e f u s i l p r ê t à f a i r e feu. Le soldat n ' a plus qu'à mettre en joue, v i s e r et presser la d é t e n t e . a r r i v e a i n s i avec c e t t e arme à t i r e r dix coups en t r e n t e secondes
...
On
322
I l est assez f a c i l e de se figurer la p l u i e de b a l l e s qui inondera les champs de b a t a i l l e s , quand les troupes des deux camps feront des feux à répétition.
La cartouche e s t un v r a i bijou.
Elle e s t f i n e , allongée
et enveloppée d'une f e u i l l e b r i l l a n t e de m a i l l e c h o r t . mignonne et f l u e t t e .
La baïonnette e s t
Elle e s t à quatre faces évidées pour permettre de
la r e t i r e r plus facilement des chairs percées.
Puis e l l e est s i b r i l l a n t e ,
s i d é l i c a t e et s i pointue qu'on se surprend un peu malgré soi avec l e d é s i r de se l a i s s e r piquer par e l l e pour voir l ' e f f e t que ça p r o d u i t . La b a l l e , toute p e t i t e q u ' e l l e e s t , a une force de pénétration extraord i n a i r e . Quelques chiffres vous l e démontreront.
E l l e s'enfonce de t r o i s
pieds dans l e pin, de plus de deux pieds et demi dans le chêne, à deux cents verges.
A cent cinquante verges, e l l e t r a v e r s e cinq hommes d ' é p a i s -
seur et un cheval dans sa plus grande longueur.
L'endroit du corps où l e
p r o j e c t i l e pénètre ne présente qu'une toute p e t i t e tache b l e u â t r e ; mais, à sa s o r t i e , e l l e l a i s s e un t r o u où l ' o n peut presque mettre le poing; e t cela est dû à la r o t a t i o n v e r t i g i n e u s e dont e s t animée la b a l l e à sa s o r t i e du canon, la f a i s a n t agir comme une v r i l l e dans les chairs et les o s , q u ' e l l e met en b o u i l l i e . Ce mouvement de r o t a t i o n est causé par les rayures des armes actuelles.
Car s i une b a l l e allongée é t a i t t i r é e dans un canon à âme
l i s s e , comme les f u s i l s de chasse, e l l e c u l b u t e r a i t de s u i t e dans son t r a j e t dans l ' a i r et p e r d r a i t t o u t e sa j u s t e s s e et sa p o r t é e . Alors, pour parer à ce grave inconvénient, on a creusé à l ' i n t é r i e u r du canon de p e t i t e s r a i n u r e s en s p i r a l e s appelées rayures, et l e p r o j e c t i l e , a u s s i t ô t mis en mouvement, s'engage dans ces rayures et f i l e en roulant sur lui-même, l a
323 pointe en avant, en vertu de la force centrifuge, qui maintient une toupie en équilibre, quand elle est lancée.
Le nombre de tours que
fait la balle dans son trajet est phénoménal ...
deux mille cinq cents
fois, dans l'espace d'une seconde ... *
*
*
Maintenant, en terminant ce léger aperçu de l'armement européen, permettez-moi de m'elever contre c e r t a i n e s i d é e s , ayant cours généralement, qui consistent à affirmer q u ' i l n ' e s t pas nécessaire d ' ê t r e s o l d a t bien longtemps pour savoir t i r e r .
C'est une grave e r r e u r , car l'homme, pour
ê t r e u t i l e sur l e champ de b a t a i l l e , a besoin de manier son f u s i l t r è s souvent, matin et s o i r , pendant une année au moins, et même davantage. Plus i l maniera son arme, plus i l sera h a b i l e . . . Au début, i l est maladroit, lourd et gauche de ses mains et de ses yeux.
I l ne connaît pas encore son instrument.
Mais, p e t i t à
p e t i t , i l l u i devient f a m i l i e r , presque adhérent aux doigts sans et b i e n t ô t i l l e manie en v i r t u o s e .
effort,
Ainsi, quand i l entrera en danse e t
q u ' i l l u i faudra jouer de la musique - car sa musique à l u i , son grand concert, c ' e s t la f u s i l l a d e du champ de b a t a i l l e
i l sera ahuri par un
c h a r i v a r i infernal tout à f a i t a s s o u r d i s s a n t . Un soldat non exercé l a i s s e r a i t tomber son arme, mais l e n ô t r e , n o t r e v i r t u o s e , s'abandonnera à ses d o i g t s , bien d r e s s é s , qui feront inconsciemment leur besogne, et le pauvre soldat tuera a i n s i beaucoup d'ennemis de la France sans bien se rendre compte pourquoi ni comment.
(UN ANCIENT OFFICIER FRANÇAIS, "Les armées européennes, Armement", dans La Revue Nationale,
Montréal, v o l . 3, no 13, f é v r i e r 1896, p . 32-36).
324 CAUSERIE LE
PATRIOTISME
Le patriotisme est l'amour que chacun porte au sol qui l'a vu naître, au sol qui le nourrit, lui et les siens.
C'est donc un sentiment
noble et digne dont tout individu est d'instinct profondément pénétré. Il est aussi naturel que l'amour du père pour sa famille, que l'amour des enfants pour leurs parents.
Il découle des lois fondamentales de
la société
Il y a le patriotisme de clocher : de village à village, de ville à ville, de province à province.
Et ce sentiment, noble en lui-
même, est presque toujours exagéré dans l'action et entrave le progrès de la communauté nationale par l'étroitesse de son application, par son manque de désintéressement, par son égoïsme local.
Il est une cause de
malaise au sein de la nation, au lieu d'être un bienfait, et il crée des aigreurs qui, souvent latentes, n'en sont pas moins vives et éclatent à 1'occasion.
En face de tous ces inconvénients, nous devons, à notre époque, diviser le patriotisme en deux branches distinctes qui, cependant, doivent être maniées de front : le patriotisme sentimental et le patriotisme pratique.
Ces deux derniers mots semblent jurer un peu d'être liés ensemble,
mais aux nécessités urgentes, il faut des remèdes urgents, et même violents.
Au Canada, en thèse générale, nous n'avons cultivé jusqu'ici que le patriotisme sentimental.
Nos poètes, nos écrivains semblent avoir tourné
le dos à l'avenir pour se complaire et s'hypnotiser dans le passé inéluctable des siècles.
Au lieu d'agir comme la jeunesse qui a espoir en l'avenir
325 et s'y prépare, ils sont restés sur place, ont regardé en arrière comme les vieillards qui vivent de souvenirs. Aucun fait moderne, aucune situation présente, aucune préoccupation du futur ne paraissent les avoir impressionnés. rité infime.
Ceci était admirable à l'époque où nous étions une minoIl fallait serrer les rangs, puiser des forces dans l'exemple
de nos pères pour résister aux accaparements, pour se maintenir compact comme groupe distinct qui réclame sa part légitime de la chose publique. Mais cette minorité infime s'est maintenant transformée. imposante, forte, et avec laquelle il faut compter. les empiétements.
Elle ne craint
pas
Il faut alors nous orienter de nouveau, donner une
autre direction à nos aspirations. époque une chose à laquelle on pense parler.
Elle est devenue
Le passé pour nous doit être à notre toujours, mais dont on ne doit guère
Nous sommes des déracinés européens, transplantés ici, fortement
attachés au sol, indéracinables.
Nous y sommes solides.
Alors, il est
temps que le patriotisme sentimental fasse place au patriotisme pratique.
Actuellement, dans toutes nos réunions, au Canada comme en France, ce sont les mêmes déclamations qui reviennent toujours.
Notre jeunesse
s'imbue de toutes ces belles idées archaïques et s'y ankylose.
Toutes
les énergies se dépensent en paroles pompeuses, pleines de feu et inutiles. On s'aime, on se le dit des deux côtés de l'océan, et là s'arrête l'effort. A quoi cela sert-il ? A rien. à la bourse.
Les sentiments, malheureusement, s'éteignent
Les plus solides amitiés, les plus pures attaches de la fa-
mille ne résistent pas toujours aux brutalités de l'argent, se brisent en face du nécessaire pour la vie et du pain quotidien. n'y pouvons rien.
C'est ainsi, nous
326 Que faire alors ?
Les hommes sérieux de France et du Canada
ont résolument essayé d'enrayer ces sentimentalités vides par des entreprises utiles, par des échanges commerciaux, par des relations d'intérêts où l'amitié naturelle aurait côtoyé de près les résultats pratiques. Il en est infailliblement résulté des déboires, des déconvenues car le public, le grand public, ne secondait pas ces efforts.
L'insouciance,
l'apathie, des malentendus de part et d'autres ont tué à leur origine toutes tentatives sérieuses de rapprochements féconds et avantageux.
Un peu moins de démonstrations frénétiques quand un Français célèbre vient nous visiter, un peu moins de lyrisme délirant quand une frégate française est dans nos eaux, et un peu plus d'efforts à vider les vaisseaux de Bordeaux et du Havre des produits français qu'ils nous apportent, un peu plus d'efforts en retour de les charger avec les nôtres: voilà ce qui
serait du vrai patriotisme, moderne et pratique.
Nos avances, quelque peu obséquieuses, nous amoindrissent auprès de ceux à qui nous les faisons - on n'estime guère les flatteurs -
un peu
de froideur affectueuse, un peu de retenue digne nous rehausseraient. Les hommes de raison, des deux côtés de l'océan, abondent en ce sens et il convient de guider nos jeunes hommes dans cette voie. peler que nous sommes Canadiens
Il faut nous rap-
avant tout, que nous formons une
Nation,
que nous avons ici un vaste pays à exploiter, à consolider, à mettre en plein rapport.
A mérite égal, donnons la préférence de nos échanges à
ceux que nous aimons, car ils ont le même sang que nous : mais il faut le faire après réflexion, après avoir étudié la question, après nous être assurés que, des deux côtés, on y trouvera profit et satisfaction.
327 Les Etats-Unis, nos voisins, nous donnent un exemple frappant de patriotisme pratique.
Ils ne s'attardent guère à flatter telle ou
telle nation, à échanger des coquetteries nulles et enfantines.
Ils
sont de toutes origines, ils aiment leurs ancêtres européens, mais ils réservent leurs énergies productives pour la patrie, pour le sol qui les a vus naître et qui les nourrit.
On ne voit pas, aux Etats-Unis, de ces
conflits de plumes et de paroles basés sur les origines du citoyen. On n'y voit pas un Etat jalouser ou abaisser la nationalité du voisin. Tous sont fondus dans le même moule : ils sont Américains.
Il devrait en être
de même ici, et c'est une surprise qu'il n'en soit pas ainsi. A quoi servent nos querelles de province ? A aigrir sans résultats.
Je sais
pertinemment que le coeur ne se commande pas, mais la raison doit enfin parfois prendre le dessus. Je comprends les faiblesses du coeur, du patriotisme sentimental : j'en ai assez donné de preuves.
Mais ici, la plume
à la main, je suis froid, j'essaie de raisonner.
Faisons donc un appel à la raison.
Que nos éducateurs apprennent
à notre jeunesse de ne pas être Canadiens français seulement, mais CANADIENS surtout.
Ceci s'adresse aux hommes de toute race de notre pays, mais moi,
Canadien français, je parle plus directement aux miens. J'essaie de dire hautement ce que tous les hommes de bon sens pensent - hélas ! ils sont devenus sceptiques ! -
et ne disent pas toujours.
Et ensuite la France
nous aime et nous l'aimons également, mais nous nous aimerions encore bien davantage si on cessait de le dire si souvent et si on essayait de le prouver un peu plus par des actes, par des rapprochements sérieux plutôt que par des paroles.
328 Voilà des réflexions un peu décousues que je jette au vent du journalisme, au hasard du vol rapide de la pensée écrite au jour le jour. C'est ma part de patriotisme patriotique
que je donne de tout coeur à
ceux qui aiment le Canada comme moi, à ceux qui aiment la France comme moi, enfin à ceux qui, comme moi, désirent ardemment voir plus souvent le drapeau commercial de la France dans nos ports, au lieu d'aller écouter béatement les déclarations vides des réunions, des conférences, qui ne réussissent qu'à nous diminuer auprès de nos frères d'outre-mer en nous faisant du tort, ici, auprès de nos frères canadiens d'autres origines.
En Italie, apprend-on au Sicilien à ne pas être Italien ? Non. Au Breton, en France, à ne pas être Français ? Non. A l'Allemand, à l'Anglais, à l'Irlandais, au Suédois, aux Etats-Unis, à ne pas être Américain
? Non, mille fois non.
Eh bien ici, qu'on apprenne à nos
enfants qu'ils sont Canadiens et Canadiens seulement.
(J.-D. CHARTRAND, "Causerie, Le patriotisme", dans La Patrie, réal, 23e année, no 18, samedi 16 mars 1901, p. 16).
Mont-
329 LE
COLLEGE
MILITAIRE
ROYAL
C'est une institution nationale très importante et très utile, mais qui n'est pas assez connue et appréciée, surtout des Canadiens français, qui paraissent la négliger singulièrement.
Je veux ici donner au
grand public quelques renseignements sur cet établissement.
Son but prin-
cipal est de donner l'instruction militaire à nombre de jeunes gens pour en faire de bons officiers de milice, en même temps que des ingénieurs compétents dans toutes les branches du vaste domaine que cette profession embrasse.
Chaque année, le gouvernement impérial accorde un certain
nombre de commissions aux Cadets qui en désirent et qui les méritent. Ce nombre varie selon les besoins du service.
A mon arrivée ici, il y a
quatre ans, cinq commissions étaient données annuellement, mais la guerre sud-africaine a de beaucoup fait augmenter ce chiffre, et près de quarante élèves ont profité de cette circonstance pour entrer dans l'armée impériale. A l'avenir, au lieu de cinq commissions, l'Angleterre en accordera sept. Voilà donc un débouché pour ceux qui désirent servir dans l'armée régulière anglaise.
Mais c'est le petit nombre, et la majorité des graduésde Kingston
restent ici, au pays.
Voyons ce qui concerne l'instruction qu'on donne au R.M.C. cours complet est de trois ans.
Le
Les élèves sont admis à partir de I65 ans.
Les programmes de l'enseignement comprennent les mathématiques, le génie civil et militaire, l'arpentage, l'hydrographie, l'électricité, la physique, la chimie, la minéralogie, les langues française et anglaise, etc.
330 L'institution est entièrement soumise au régime militaire, les élèves étant formés en quatre compagnies, avec cadres complets, pris parmi eux, comme dans un bataillon de troupes régulières.
Les exercices physiques
et gymnastiques y sont excellents et forment, en trois ans, des jeunes gens vigoureux et adroits.
Le coût total des trois années de cours, en
comprenant la tenue, la pension, les instruments et les livres d'étudee, tout enfin revient de $750 à $800 au maximum.
Tous les ans, le 15 mai,
il y a concours d'admissions aux quartiers généraux de tous les districts militaires.
On admet de 35 à 40 élèves à chaque promotion.
La rentrée se fait dans les premiers jours de septembre et la clôture dans les derniers jours de juin. Voilà quelques notes sur le fonctionnement de cette institution, que je voudrais voir mieux appréciée de nos jeunes Canadiens français et en voici les raisons.
Il me fait peine de lire, chaque année, la longue liste des aspirants à l'étude des professions libérales.
Le pays est littérale-
ment encombré, que dis-je, submergé par les avocats, les médecins, les notaires, etc.
Ces professions sont attirantes assurément, mais comme
j'aimerais voir beaucoup plus des nôtres diriger leurs efforts vers les professions scientifiques !
Nos collèges classiques ne servent, en
réalité, qu'au recrutement du clergé et des professions libérales, et ces collèges abondent partout.
Et combien d'écoles polytechniques
avons-nous ? Et pourtant l'avenir est à l'ingénieur dans notre pays. Les mines, les routes, les chemins de fer- les ponts, les canaux, l'électricité, la construction maritime, l'architecture, l'hydrographie, l'arpentage, etc., ne sont pas plus à dédaigner que le code, le scalpel ou la prescription.
331 Et, cependant, c'est le petit, bien petit nombre des nôtres qui se livrent aux sciences. Ah ! la littérature, les belles-lettres, la rhétorique ! Quels attraits pour la jeunesse ! Et quelle abondance d'orateurs, de poètes, d'écrivains ! Et quel style, quelles images, quelles figures, quelles idées, quels sujets ! Toujours les mêmes, stéréotypés, passés au même moule, cotés au même poids, mesurés aux mêmes dimensions ! Absence d'originalité, absence de personnalité, absence d'idées neuves, le train-train immuable et éternel, la banalité froide et pédante !
Mais c'est si alléchant de tenir une plume, d'écrire
et de voir son travail en lettres d'imprimerie ! Et si peu de goût pour les sciences, pour les mathématiques, pour tout ce qui permet à l'homme moderne de commander et de maîtriser la nature, de triturer le roc pour en extraire les métaux, de s'enfoncer au sein de la terre pour lui arracher la richesse de ses entrailles, de construire à travers monts et vallées, lacs et rivières, des voies immenses, des artères gigantesques par où circule la vie matérielle d'un peuple, surtout d'un peuple neuf comme le nôtre, qui en est encore aux premiers essais de sa virilité !
Ces choses-là n'ont-elles pas
aussi pourtant leurs attraits ?
L'homme qui construit le pont, qui enjambe orgueilleusement les plus immenses cours d'eaux, qui bâtit le magnifique navire allant superbe, au loin, qui tranche le sol pour réunir deux océans, qui taille ou transperce les montagnes pour y incruster le réseau infini d'une voie ferrée, cet homme, dis-je, n'a-t-il pas le droit d'être aussi fier de
332 son oeuvre que celui qui sauve un misérable des griffes de la loi, que celui qui tranche un membre, que celui qui fait un contrat de vente, que celui qui arrache une dent, que celui enfin qui guérit un cheval ?
Les
professions libérales, c'est le passé, l'ingénieur, c'est l'avenir. Et quelle vaste entreprise à exploiter !
Ce n'est pas à la jeunesse seulement que je m'adresse ici, c'est surtout aux parents que je parle et à qui je conseille de diriger le goût de leurs enfants, leurs aspirations dans cette voie pleine de succès. Et, dans ce but, le Collège Royal Militaire est précisément l'institution où les familles à l'aise devraient envoyer leurs enfants.
Et ce, pour
deux raisons principales, l'une, l'éducation scientifique, l'autre, le fusionnement intellectuel des deux races importantes qui habitent notre pays. Le R. M. C. donne la plus solide culture scientifique, et en voici les causes : Dans les universités, le professeur fait son cours. L'étudiant y assiste ou non, si cela lui plaît et, aux examens, il passe ou il est bloqué.
Mais cela ne regarde en rien le professeur, dont la
mission consiste, uniquement, à faire sa conférence, le mieux possible, et à corriger les questions d'examens. l'étudiant.
Le reste, c'est l'affaire de
Au R. M. C , les professeurs veillent sur les élèves, les
forcent à travailler, même malgré eux, et au moyen de punitions au besoin, mais, coûte que coûte, il faut que les élèves travaillent.
333 Les résultats sont remarquables.
Ceux qui choisissent l'armée
s'y distinguent généralement, et un des nôtres même y a fait déjà, quoique très jeune, une carrière d'une renommée universelle.
Ceux qui restent
au pays possèdent une fondation scientifique qui leur sert de base solide pour se lancer dans n'importe quel domaine du génie civil.
Ils n'ont
besoin que d'un peu de spécialisation, qu'ils trouvent dans nos meilleures universités.
Un cours supplémentaire d'un ou de deux ans en fait des
ingénieurs capables et très instruits.
Il y a, cette anné, à McGill,
quelques anciens Cadets de Kingston qui tiennent la tête de leur promotion, et de beaucoup.
Quant au fusionnement intellectuel, il est nécessaire dans un pays mixte.
Il faut que nos jeunes hommes canadiens français apprennent
à mieux connaître leurs camarades d'autres races et à se faire apprécier. Pour cela, il faut, pour un temps, vivre leur vie et se mêler à eux. Le R.M.C.
est tout indiqué pour atteindre ce but.
Nous avons toujours
quelques Canadiens français au collège, mais pas assez.
J'en voudrais
voir dix fois plus.
Et il y a ici encore d'autres avantages, la culture physique entre autres.
C'est réellement merveilleux, le développement qui s'ac-
complit chez les élèves pendant leur première année.
Ils changent à
vue d'oeil, de timides et gauches en de solides gars, admirables à voir. L'autre jour, le bataillon de Kingston inaugurait sa nouvelle salle d'exercices et, pour l'occasion, le colonel, commandant le Collège,
334 avait permis le concours des Cadets, pour une exhibition d'exercices pyrrhiques.
C'était un spectacle unique de voir ce groupe compact de
jeunes athlètes, marchant, courant, se courbant, se tordant, agissant en tous sens, et cela avec une précision, un ensemble vraiment extraordinaire.
C'était la santé, la vigueur, l'adresse, la force, l'agilité,
un groupement de torses élastiques et de muscles souples et puissants. C'était du délire dans la salle.
Les Cadets vont à Toronto, la semaine
prochaine, pour donner une semblable exhibition au tournoi militaire, et je désirerais ardemment que pareil tournoi eût lieu à Montréal, où nos
ibis iraient conquérir votre admiration.
Et cette culture physique
a bien sa valeur pour l'avenir de nos enfants, dont la santé et la force doivent être l'une de nos plus grandes préoccupations.
En outre, le R.M.C. donne du prestige dans la vie. chose que d'être gradué du Collège Royal Militaire. monde et ça aide dans la lutte pour la vie.
C'est quelque
Ca pose dans le
Et puis les anciens élèves
ont formé une association amicale au moyen de laquelle ils se soutiennent et se protègent mutuellement.
Le colonel Girouard ne compte plus le
nombre de ses anciens camarades du R.M.C. à qui il a procuré de magnifiques situations en Egypte, en Afrique et ailleurs.
Voilà donc encore certains
avantages qui ne sont pas à dédaigner non plus.
Et c'est pour tout cela
que je souhaite vivement de voir ici dix fois plus de jeunes Canadiens français que nous en avons.
C'est un champ où ils peuvent de distinguer,
car les Canadiens français se distinguent partout, quand il sont bien dirigés au début de leur enfance et de leur jeunesse et qu'on leur donne ensuite une occasion favorable de développer leurs facultés physiques et intellectuelles.
La Presse,
(J.-D. CHARTRAND, "Causerie, Le Collège Militaire Royal", dans Montréal, samedi 20 avril 1901, p. 13).
335 NOTES
DU
JOUR
J'AI
UN
AMI
J'ai un ami qui est ministre du gouvernement de la province d'Ontario.
Il sera probablement un jour ministre à Ottawa.
C'est un
homme à l'esprit éclairé, un grand industriel qui emploie près de mille ouvriers.
Nous causions l'autre soir et sa conversation m'a beaucoup
intéressé.
Il aime les Canadiens français, car il a souvent visité
Montréal et Québec où il a des amis parmi les nôtres.
- "Vous, Canadiens français, me dit-il, vous êtes vraiment extraordinaires et même, comment dirais-je ... incompréhensibles.
En
règle générale, je n'ai jamais vu d'hommes plus vifs, plus ouverts, plus intelligents que vos compatriotes. instructive.
Leur conversation m'est toujours
Mais une chose qui m'étonne un peu, c'est de voir le nombre
relativement petit de ceux qui se lancent dans les affaires.
Que crai-
gnent-ils ? Qui les retient ? Est-ce l'absence de capitaux ? Mais tout le monde, de nos jours, avec de la conduite et de l'intelligence, amène le capital à ses pieds. Et les vôtres ont de l'intelligence à revendre. Quand ils veulent être tenaces, studieux, sérieux, sobres et appliqués, ils arrivent aux premiers postes, en tout et partout. un manque d'audace ? Ou quoi ? Je n'en sais rien.
Y a-t-il chez eux
Mais le fait est que
les vôtres n'occupent pas, dans la haute banque, les chemins de fer, le commerce et l'industrie, la place à laquelle leur donnent droit leurs aptitudes naturelles. que la nôtre. faciles.
Votre province est plus favorisée de la nature
Elle est plus près de la mer.
Vos débouchés sont plus
Vous avez à Québec des hommes remarquables à la tête des affaires,
336 un premier ministre, surtout, qui a réveillé la ville de Québec,
Ce
serait le temps de se lancer dans la construction des voies de communication, de coloniser votre beau Nord qui offre de si grandes ressources. Mais, pour cela, il faut attirer le capital, les colons et retenir les vôtres chez vous.
Il faut faire comprendre de plus en plus à vos com-
patriotes qu'ils sont forts, puissants, et qu'il leur faut marcher de l'avant.
En jetant un coup d'oeil sur votre carte, on y trouve des
lacs immenses, de splendides rivières et les mers tout près.
Partez
le mouvement, aiguillonnez tout le monde, forcez la note un peu. vous endormez pas dans la sécurité tranquille de l'inertie. pas, recule. rels que vous.
Ne
Qui n'avance
Ici, en Ontario, nous n'avons pas les mêmes avantages natuNous sommes plus loin de la mer.
Mais nous avons fait
d'immenses concessions aux grands industriels. Je ne dis pas que nous faisons mieux que vous, mais enfin, autant que je puis m'en rendre compte, il me semble que nous sommes plus libéraux dans nos relations avec le colon et le capitaliste.
J'ai failli transporter mon usine à Québec et
quelques détails techniques seuls m'en ont empêché. Je le regrette, car j'aurais beaucoup aimé à être sur place pour aider mes compatriotes canadiens français de mes efforts consciencieux dans le développement de notre immense Canada."
Voilà ce que me disait mon ami, le ministre du gouvernement de la province d'Ontario.
(J.-D. CHARTRAND, "Notes du jour, J'ai un ami ...", Patrie,
dans
La
Montréal, 23e année, no 261, jeudi 2 janvier 1902, p. 4).
337 NOTES DU JOUR LE
COURAGE
CIVIL
J'admire, que dis-je, j'ai presque de la vénération pour les hommes qui ont du courage civil. au courage civil.
Le courage militaire n'est rien comparé
Ceux qui possèdent le courage militaire ont la chance
d'être tués, mais comme cette chance est commune à tous les camarades, on y fait face en se soutenant les uns les autres par le contact des coudes.
Mais le courage civil est un don d'isolement.
de l'homme impopulaire généralement.
Il est le partage
Il va à 1'encontre des idées admises,
il heurte les susceptibilités traditionnelles, il brise les clichés légendaires, il froisse souvent les amis, il marche dans la vie, seul, ayant comme phare le but à atteindre.
Les événements lui donnent presque toujours raison à la longue. Il prétend que les vilenies, les attaques, les calomnies de toutes sortes le laissent froid.
Ne le croyez pas.
volonté domine le coeur.
Il a un coeur comme vous, mais sa
Il souffre peut-être plus que tout autre, mais
il cache tout sous un masque d'indifférence, à travers lequel l'observateur voit clairement.
Il y a une différence entre l'entêtement et le courage civil. Le premier est l'apanage d'un cerveau étroit, l'autre appartient aux esprits éclairés, à visions nettes de l'avenir.
L'histoire nous donne de
nombreux exemples de courage civil, mais nous en trouvons assez parmi nos contemporains pour nous satisfaire.
Voyez Chamberlain, en Angleterre.
338
J e c i t e Chamberlain, parce que c ' e s t l'homme du j o u r . p a r t o u t , même parmi les s i e n s . t o r t ou r a i s o n .
On l e d é t e s t e
Que m'importe à moi s i Chamberlain a
Je ne vois en l u i que l'homme, l'homme v i r i l , l'homme
à volonté de fer qui va d r o i t son chemin. q u ' i l c r o i t ê t r e l ' i n t é r ê t de son pays. ces discours qui font époque :
Rien ne l ' a r r ê t e dans ce I l v i e n t de prononcer un de
- "Ce que j ' a i d i t , j e l ' a i d i t .
ne r e t i r e r i e n , j e n'explique r i e n , j e ne défends r i e n .
Je
Tout m i n i s t r e
anglais qui f a i t son devoir e s t toujours d é t e s t é de l ' é t r a n g e r .
J e ne
veux f a i r e la leçon à personne du dehors, mais j e n'en reçois de personne"-
C'est un langage f i e r que ses a d v e r s a i r e s , même l e s acharnés, ne peuvent s'empêcher d'admirer. vertu sur laquelle j ' a u r a i s beaucoup à d i r e . jours.
plus
Le courage c i v i l e s t une J ' y reviendrai un de ces
En a t t e n d a n t , j ' a i t a n t vu, dans ma v i e , de bassesses et de
flagorneries que s i j e rencontre un homme, un HOMME-HOMME, un c a r a c t è r e , quelles que soient même ses f a u t e s , j e m'incline profondément devant l u i .
(J.-D. CHARTRAND, "Notes du j o u r , Le courage c i v i l " , dans La Montréal, 23e année, no 271, mercredi 15 j a n v i e r 1902, p . 4 ) .
Patrie,
339 NOTES PETIT DISCOURS
DU JOUR
DE
MONSIEUR
CARNEGIE
Décidément, Carnegie e s t un homme r e m a r q u a b l e . i l a s s i s t a i t à un b a n q u e t , à New-York.
Dernièrement,
I l y f a i t un p e t i t d i s c o u r s humo-
r i s t i q u e , p l e i n de bonhomie s e n s é e , s e l o n son accoutumance. - "Combien a i - j e donné de b i b l i o t h è q u e s ? trop r i e n ,
Ma f o i , j e n ' e n s a i s
Hier c e p e n d a n t , c ' é t a i t mon j o u r des b i b l i o t h è q u e s .
signé quarante dons.
Pas t r è s i m p o r t a n t s , mais a s s e z pour s a t i s f a i r e
l o c a l i t é s qui me l e s demandaient. $175,000 à Albany. j e me f a i s v i e u x .
Et j ' a i
Albany ?
Oh !
j'oubliais.
J'ai
Et c e l a n ' e s t pas t r è s i m p o r t a n t non p l u s .
donné
Voyez-vous,
J ' a i h â t e de me d é b a r r a s s e r de ma f o r t u n e q u i me p è s e .
Les gens ne s a v e n t pas me demander l ' a r g e n t q u ' i l l e u r f a u t pour leurs enfants.
les
J e s u i s en t r a i n de f a i r e un bon l i v r e q u i , j e
me s e r a payé t r è s cher par l e s é d i t e u r s .
l'espère,
Dans ce l i v r e , j e donne l a ma-
n i è r e e x a c t e de s ' y p r e n d r e pour a t t e i n d r e ma b o u r s e . . . d ' i g n o r a n c e dans ma j e u n e s s e .
instruire
J'ai
souffert
Le bon Dieu, j e c r o i s , m'a donné en n a i s s a n t
l e don du bon s e n s qui m'a s e r v i , mais l e h a s a r d m'a r e f u s é que j ' a i a c q u i s e , dans la s u i t e , de b r i c e t de b r a c .
l'instruction
Mais heureusement
pour moi que j e s a v a i s a s s e z pour m ' a d r e s s e r à un s p é c i a l i s t e , quand c e l a é t a i t nécessaire.
A i n s i , l e grand s e c r e t du s u c c è s de mes a c i é r i e s
est
l ' i m p o r t a t i o n d ' u n j e u n e s a v a n t a l l e m a n d , à l u n e t t e s , que j e p a y a i au début $1,500 p a r a n n é e .
Mes c o m p é t i t e u r s s ' e n moquaient, mais mon grand Teuton,
maigre e t e f f l a n q u é , t r a v a i l l e u r e t c o n s c i e n c i e u x , f i t des e s s a i s q u i m i r e n t mes u s i n e s en p o s t u r e d ' é c r a s e r
les a u t r e s .
Ce j e u n e Allemand e s t m a i n t e n a n t
340
assez vieux et t r è s r i c h e . comme moi.
Et j ' e s p è r e q u ' i l n ' e s t pas dyspeptique
J e vois i c i beaucoup de jeunes figures qui annoncent l a s a n t é .
J ' é c h a n g e r a i s v o l o n t i e r s mes millions contre leur estomac.
Car comment
voulez-vous que j e goûte mes r i c h e s s e s , s ' i l m'est impossible de digérer mon dîner ?"
J e ne veux pas ê t r e un C a r n e g i e l â t r e , mais j ' a f f i r m e que cet homme e s t grand, simple et bon.
(J.-D. CHARTRAND, "Notes du j o u r , P e t i t discours de monsieur Carnegie", dans La Patrie,
Montréal, 24e année, no 24, samedi 22 mars 1902, p . 12).
341 LES
DISPARUS
Noël ! C'est aujourd'hui le jour de Noël ! Une violente tempête règne au dehors à travers les branches nues de mon vieil ami, l'arbre de ma fenêtre, je vois galoper la neige le long des toits. Le vent emplit l'air d'aigus sifflements et parfois de mugissements rageurs, quand il se heurte aux angles des rues.
De brusques rafales
chassent, de ci de là, la neige contre mes vitres, qu'elle frappe comme éperdue, s'y cramponnant un instant, pour ensuite s'en détacher un larges flocons, que la tempête saisit de nouveau et disperse dans le vide.
Le tram, dont la venue s'annonce au loin par de sourds gronde-
ments, halète péniblement quand il se traîne sur les rails inclinés de ma rue.
Parfois, une voiture sonne ses clochettes et disparaît
bientôt, sous l'effort poussif d'un cheval couvert de givre. Parfois, un passant, la tête enfouie dans les épaules, le col du paletot relevé, laborieusement marche et s'évanouit au loin.
C'est le cinquantième Noël de mon existence : un demi-siècle. Je revois mon enfance, ma jeunesse, la messe de minuit, les réveillons, les fricots, les réunions de famille, les capots d'étoffe du pays, les tuques, les capuchons, les souliers de boeuf, les ceintures fléchées. J'entends les cloches de mon village : elles étaient trois en rang. J'aimais tant le son de celle du milieu.
Je me revois, toujours dans
la nuit de Noël, couché dans les fourrures du berlot, dont les patins grincent sur la neige glacée, et qu'emporte rapidement un cheval ardent, dont les fers martellent en cadence le chemin hivernal.
342
Je revois l a v i e i l l e é g l i s e qui n ' e s t p l u s , avec ses énormes poêles rouges, ses interminables tuyaux et ses rangées de bancs, remp l i s de mes vieux amis d ' a u t r e f o i s .
Je revois l ' a u t e l de l a messe de
minuit, avec ses m i l l i e r s de c i e r g e s , l ' é t o i l e b r i l l a n t e des mages dans la n u i t des routes élevées de l ' é g l i s e , l a crèche de l'EnfantDieu, l e p r ê t r e aux majestueux h a b i t s , entouré d'un blanc nuage de s u r p l i s , dans l a pénombre mystérieuse des encens. orgue
— qui n ' e s t plus
ne sont plus
—
J ' e n t e n d s le v i e i l
et la voix jeune des chanteurs
— qui
— ou qui sont maintenant vieux comme moi.
B a l l o t t é de t e r r e en t e r r e , de rivage en r i v a g e , j ' a i échoué i c i à mon d é c l i n .
Et j e pense et me souviens.
Combien des miens,
combien d'amis n ' a i - j e pas semés le long du t r a j e t ? tombés pour toujours ?
Combien sont
Combien ne r e v e r r a i - j e jamais ?
Je suis de r e t o u r au Canada depuis sept ans, e t chaque mois, chaque année m'a apporté des vides parmi les miens. monsieur l'abbé Colin,
Monseigneur Fabre,
Chapleau, Mercier, Geoffrion, Tassé, Faucher
de Saint-Maurice, Marmette,Duquet, les Déchênes, Royal, sont parmi les plus connus de ceux qui nous ont q u i t t é s pour toujours.
J ' a v a i s deux amis intimes : nous formions un t r i o i n s é p a r a b l e . L'un, l e docteur Brunelle est p a r t i en août d e r n i e r , et l ' a u t r e , Boivin, i l y a quelques jours à peine. m'a seul épargné des t r o i s .
Cette c r u e l l e année de 1902
Je revois la figure s o u r i a n t e de Brunelle,
343
r e j e t é e sur l e dos de son f a u t e u i l , la pipe de tabac canadien à la bouche.
J ' e n t e n d s sa voix t o n i t r u a n t e , lançant l'argument dans l a
conversation.
Cette bonne grosse voix qui ne parvenait jamais à
déguiser un coeur d'homme bon, sonne encore à mes o r e i l l e s . Brunelle é t a i t un t e n d r e .
I l aimait et protégeait les pauvres.
Combien l u i
doivent la v i e ?
S'en souviennent-ils ? Je revois Boivin, fumant
son é t e r n e l c i g a r e , mettant dans l a causerie le mot calme du bon sens, du s a v o i r , du coeur et de l ' e x p é r i e n c e .
Je revois ces deux
vieux amis dans l e confort du salon de Brunelle, où nous avons passé de s i bonnes s o i r é e s . donné en 1902.
Tout cela n ' e s t p l u s .
Tous deux m'ont aban-
Je pense et me souviens.
Le demi-siècle, qui pèse aujourd'hui sur mon coeur, n ' e s t pas pour me consoler des t r i s t e s s e s du passé.
Et l ' a v e n i r est un
point d ' i n t e r r o g a t i o n dans la vague qui annonce encore plus de t r i s t e s s e s , sans signaler de bonheur ni d'espérances ! . . .
(J.-D. CHARTRAND, "Les disparus", dans La Patrie, 24e année, no 259, samedi 27 décembre 1902, p . 23).
*
*
*
Montréal,
344 SAYINGS IN
AND
COMMENTS
SOMALILAND
Geographical conquests are simple thefts.
Conquests by force,
against justice, are admitted in modem times, as they were in ancient times. Nay, even more, for the more civilization progresses, the more increases the political stealing by conquest.
Strong white men, with deadly rifles,
cannons and ships, go to lands of yellow or black races, and take hold of their property.
That's civilization.
If the yellow man, or the black man
were coming over to seize lands in Europe, it would be barbarity.
Call that
anything, but it's stealing ail the same.
My neighbor bothers me; garden.
I am jealous of him for he has a fine
I tear down his fence, seize his garden, kill him and burn down
his house.
That's conquest.
The nation which takes the other nation's
lands does as I did with my neighbor.
Theft and murder in both cases.
IllĂŠgal with me, lĂŠgal with the nation.
Manchuria was in the way of Russia.
Russia took Manchuria and
thb Chinaman, who has the strength of numbers but the weakness of ignorance, said : "Ail right", and went to sleep. little at the Russian bear; main;
The Japanese fox-terrier barks a
the British lion roars somehow, and shakes his
the American eagle flutters above, threatening;
go home quietly, and the Chinaman will go on sleeping. bear will devour its prey in peace. has the right to steal.
but they will ail Then the Russian
The Russian bear is a white man.
He
345 The preliminaries of conquest are three. That's diplomacy's business.
First, find a pretext.
Second, sacrifice a few soldiers, who get
killed enough to engage the honor of the national flag. and navy's business.
That's the army
Third, a large expédition is sent which sweeps every-
thing and conquers the country.
That's the national theft.
Diplomacy is
the enemy of armies and navies.
Diplomacy is the brain, armies and navies
are the tools, the instruments. Thèse gênerai remarks apply to ail nations.
In 1880, Algeria became a civil colony, and a civil governor supplanted the military governor.
I was there.
The gênerai, whose turn next
was to be military governor, wanted to prove the weakness of the civil power.
He started a rébellion.
taxes.
An intelligence officer, a well-known brute, was detailed with four
Spahis to bring in the taxes.
The pretext was a tribe in arrears with
The chief of the tribe refused to pay, was
caned by the officer, and the officer and the four Spahis were killed by the tribesmen.
The honor of the national flag was imperilled.
went, 4,000 strong, to chastise the tribe.
Then we
We killed many rebels, we des-
troyed thousands of cattle, we burned ail the food of the enemy, and we starved them into surrender. conquered.
The honor was safe and a large territory was
We lost some five hundred officers and men, we spent millions,
but the civil power was proved to be weak, and our gênerai, as a reward, got his governorship.
In Somaliland, there was a pretext, I don't just know what it was, to chastise the Mad Mullah. ordered to go.
General Manning, with a handful of men, was
Diplomacy and Manning knew the country.
They knew the
346 invading little army was not strong enough. soldier and he obeyed. flag was imperilled.
No matter, Manning is a
His troops were massacred, and the honor of the
Now Manning is put aside as unfit, and General
Egerton, with a strong force, will harvest in glory, what Manning sowed in blood.
That's the curriculum of ail colonial conquests. Exemples,
many could be given for ail nations.
My sympathy is for General Manning, for I happened to be a soldier once.
I wish glory and success to General Egerton.
England will add a
new gem to her crown, and hundreds of brave officers and men will rot eternally in the underbrush of the Somaliland dĂŠserts. world round.
I can't help it.
Thus rolls the
Can you ?
(CAPTAIN CHARTRAND, "Sayings and Comments, In Somaliland", dans The Daily
British
Whig,
Kingston (Ontario), Friday, July 24, 1903).
347 SAYINGS
AND
COMMENTS
I hâve already said that few men think by themselves; those who do are the élite few who hâve character.
Most men catch their opinions
in the ambiant air and throw them to other men, in print or otherwise, as parts of their own stock, with bare-faced ignorance and unconsciousness. When a war is in progress, sympathies spring up either from patriotism or snobbery, mostly though from laziness of mind, which repuises mental effort, preferring to accept opinions prepared, cooked, even masticated in advance, as more digestive for their weak, intellectual powers. and patriotism is respectable.
Snobbery is odious
However, patriotism must not degenerate
into a flat toadyism to one's own country.
Countries were made great by
the freedom of speech of their sons. I am again taken to task by some of my colleagues in journalism, for my pro-Russian opinions. They kindly condescend to say, as I am in a free land I am at liberty to favor Russian despotism against English liberty.
I condescend in return to say, were I not in a free country
I would likely espress my opinions just the same.
I suffered in the past
for my outspoken utterances and I am ready to suffer again, whenever common sensé and foresight make an appeal to my mind, according to the standard of my intellectual abilities. But this does not matter to the public; what matters is what on earth has British liberty to do hère, and where does Russian despotism corne in ?
Is England at war with Russia ? She is the ally of Japan, but
not in this war.
England most likely has instigated that war.
England
wants politically a good blow to Russia, and she is rubbing her hands to see the way the little Japanese are doing her work.
That's ail very well.
348 But England begins to feel uneasy elsewhere.
Commercial and
industrial people of England are thinking hard about the outcome of the prĂŠsent war.
What will be results for Brifish trade and industry ?
In India, the political world is also uneasy.
India is overrun by Japa-
nese agents, who take contact with the natives. by the authorities.
Wealthy Indian youths, that areeducated in Japan,
are forbidden to corne back to India. political world. elsewhere.
They are closely shadowed
Uneasiness is gĂŞnerai in Indian
This is not printed in our papers, but it is written
It's already the beginning of more serious troubles for the
future. *
*
*
But I don't want to insist upon that; those who will live long enough will see. nalism. so.
I would like, though, to say a word about Canadian jour-
Are there real
independent journalists in Canada ?
I don't think
The journalists do not guide the readers, but the readers guide the
journalists, as a rule.
A paper generally reflects the opinions of its
readers and not those of the editors.
The editor's policy is to serve the
readers what the readers require and suit them.
The editor drowns his
personality in anonymous writings and woe to him if he daressay his real mind openly. In a country like ours, where every one struggle for a living there is no independence in opinions. Every man is dĂŠpendent on their next man for his bread, for his position. Stiffness of backbone is a curse that cost many their political and social life. In politics, in religion, in ail topics of fads, snobbery, current ideas and accepted or improved opinions,
349 the man who dares to speak out his mind, is a phoenix, a wonder, an anachronism in this free land of ours.
Woe to that man for he is doomed
to fall sooner or later.
(CAPTAIN CHARTRAND, "Sayings and Comments", dans The Daily Whig3
Kingston (Ontario), Saturday, July 2, 1904).
British
350
CHRONOLOGIE
1852 (23 n o v . ) : Naissance de Joseph-Damase CHARTRAND à Saint-Vincent-de-Paul. 1857-1863 : Ecole p r i m a i r e , Collège-Laval, Saint-Vincent-de-Paul. 1863-1868 : Etudes c l a s s i q u e s , Collège Masson, Terrebonne. 1868-1870 : Caporal chez les Texas
Rangers.
1872 : Lieutenant de l ' E c o l e d ' i n s t r u c t i o n m i l i t a i r e de Montréal. Campagne de l a Rivière-Rouge (Manitoba). 1876 : Capitaine au 65 b a t a i l l o n de milice des Carabiniers Mont-Royal. Soldat à l a légion étrangère d ' A l g é r i e . 1879-1882 : Campagnes du Sud-Oranais. 1881 : Naturalisation française.
"Correspondance m i l i t a i r e " dans Le Petit Colon d'Oran. "Causeries a f r i c a i n e s par un m i l i t a i r e " et "Lettres d'Afrique" dans Le Messager de Lewiston (Maine). 1882 : Etudiant à l'Ecole m i l i t a i r e d ' i n f a n t e r i e de Saint-Maixent. 1883 : Mariage à Ernestine de Latour, de Grenade (Hte-Garonne). 1884 : "Voyage autour de ma t e n t e " dans La Patrie
de Montréal.
1885 : Naissance de Paule à P h i l i p p e v i l l e . Expédition au Tonkin, de Hanoï à Hué. 1886 : Lieutenant au 3 e régiment de zouaves à Bône. "Fantaisies d'outre-monde" dans La
Patrie.
1886-1890 : Professeur à l'Ecole m i l i t a i r e de Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard). 1887 : Expéditions autour de ma tente3 Boutades militaires i P a r i s , Pion e t Cie, iv-275 pages. 1888 : Naissance de Gaston à Saint-Hippolyte-du-Fort. Saint-Maixent3 Souvenirs d'école militaire, Paris et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, v i i i - 2 5 6 pages. "Causeries" et "L'armée f r a n ç a i s e " dans La Patrie. 1889 : Membre adhérent de l a Société des gens de l e t t r e s de France. "Choses de France" et "Choses d'Europe" dans La Patrie.
351 1890 : Lieutenant au 161 e régiment d ' i n f a n t e r i e , à Nice. 1891 : Croix de chevalier de la Légion d'honneur. " L e t t r e s d'Europe" e t "Lettres de France" dans L'Electeur
de Québec.
1892 : Lieutenant au 27 e b a t a i l l o n des Chasseurs a l p i n s . Au pays des étapes, Notes d'un légionnaire, Paris et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 369 pages. 1894 : "Les armées européennes" dans La
Patrie.
Capitaine au 7 e b a t a i l l o n des Chasseurs a l p i n s . 1895 : Fondateur-directeur de La Revue Nationale 1897 : Professeur de français au Royal Military
à Montréal. Collège of Canada à Kingston.
1901 : "Notes du j o u r " et "Pages du présent et du passé" dans La
Patrie.
1902 : "Remarques" dans Les Débats de Montréal. "Sayings and Comments" dans The Daily British Whig de Kingston. 1903 : "The Events" et "Opinions" dans le News and Times de Kingston. "Les événements" dans Le Canada de Montréal. 1904 : "Events and Opinions" dans l'Ottawa 1905 : Décès à Kingston, l e 2 a v r i l .
Free
Press.
352
PSEUDONYMES DE J.-D. CHARTRAND
Charles CARTER : aux Etats-Unis, chez les Texas Rangers, X...
: dans Le Petit
Colon, Oran, 1880.
dans La Revue Nationale, X***
: dans La Revue d'infanterie,
C*
: dans Le Messager,
Montréal, 1895-1896. Paris, 1889.
Lewiston (Maine), 1880-1885.
Ch. DES ECORRES : Ch., abbréviation de Chartrand, MARION
:
dans Le Travailleur,
non de Charles, 1885.
Worcester (Mass.), 1888.
L'ADMINISTRATION
:
dans La Revue
Nationale.
LA DIRECTION
:
dans La Revue
Nationale.
LA REDACTION
: dans La Revue
Nationale.
BIBLIOPHILE
: dans La Revue
Nationale.
R. DE LA PIGNIERE : dans La Revue
Nationale.
dans La Revue
Nationale.
UN ANCIENT OFFICIER FRANÇAIS : dans La Revue
Nationale.
UN ANCIENT LEGIONNAIRE
1868-1870.
:
PATRIOTE
:
dans Le Pionnier,
Montréal, 1902.
CALIBAN
:
dans Les Débats,
Montréal, 1902.
353
REVUES ET JOURNAUX AUXQUELS
CHARTRAND
Colon,
A
COLLABORE
1.
Le Petit
Oran ( A l g é r i e ) , 1880-1882.
2.
Le Messager,
3.
La Patrie,
4.
L'Algérien,
P h i l i p p e v i l l e ( A l g é r i e ) , 1885.
5.
L'Expansion
coloniale,
6.
Le Travailleur,
7.
La Revue d'infanterie,
8.
La Vie illustrée,
9.
L'Union,
Lewiston (Maine), 1880-1882. M o n t r é a l , 1884-1902. P a r i s , 1885.
Worcester ( M a s s . ) , 1888. P a r i s , 1889. M o n t r é a l , 1889.
Lowell ( M a s s . ) , 1890.
10.
Le Canada-Français,
Québec, 1890.
11.
L'Electeur,
12.
The Sun,
New-York, 1891.
13.
Le Petit
Niçois,
14.
La Revue Nationale,
Québec, 1890-1891. N i c e , 1891. M o n t r é a l , 1895-1896.
15. La Croix du Canada, Montréal, 1895. 16.
La Presse,
17.
The Daily
18.
Le Pionnier,
19.
Le Soleil,
20.
Les Débats,
21.
Le Canada,
M o n t r é a l , 1903-1904.
22.
Le Journal
de Françoise,
23.
News and Times,
24.
Engineering
25.
Ottawa Free Press3 etc.
M o n t r é a l , 1901. British
Whig,
Kingston ( O n t a r i o ) , 1901-1904.
M o n t r é a l , 1902. Québec, 1902. M o n t r é a l , 1902. M o n t r é a l , 1903.
K i n g s t o n , 1903.
News, New-York, 1903. Ottawa, 1904.
354 INDEX (Les parenthèses réfèrent aux notes infrapaginales)
Abonnés, 237. Algérie, 21 passim.
Algêrien3
41, 353.
André, général, 110. Annonceurs, 235. Anse à Bleury, 5. Antoine, chez, 11. Ariste, 96, 248. Asselin, 0., 22. Astier, 59.
Beausoleil, C., 17, 77, 82, 203, 225, 298. Bedout, J., 22. Béliveau, 298. Bellerose, J.-H., 4. Berthelot, H., 17, 306.
Bien public3
v, 15, 17, 69, 77.
Bienvenu, J.-N., 16. Bienvenu, T., 204, 223. Biographie, 1. Bibliographie, 130 passim.
Auclair, Elie-J., 3(9), 5(18), 241, 248.
Blanchard, R., 3(11), 109, 249.
Auclair, Z., 242.
Boivin, 342, 343.
Audebrand, P., 65,
Boivin, Edmond, 245.
Audet-Lapointe, L., 9(33), 122, 248.
Boivin, L.-I., 204, 223.
Augier, E., 55.
Bornier; H. de, 65, 247.
Boivin, abbé T., 242.
Bou-Ahmema, 28, 29, 31. Baïonnette, 59, 72, 77(245), 234. Balard, J., 45.
Boulanger, G., 36, 37, 38, 39, 41, 247, 299.
Banville, T. de, 55.
Bourassa, N., 79.
Barbeau, E.-J., 83, 99, 203, 222.
Brébant, chez, 56.
Barré, Raoul, 234.
Brierly, J.S. , 97.
Barry, juge D., 85, 221.
Brodeur, Dr, 298.
Barry, R., 83, 99, 208, 220, 227.
Bruchési, Mgr P ; , 79(255), 95, 101, 126.
Barthe, U., 117, 248.
Brunelle, Dr, 342, 343.
Bastien, B., 4.
Brunet, Dame Guy (Muguette Chartrand), 58(183).
Bastien, C , 243. Bastien, T. Rocan dit, 2(5), 3. Beaugrand, H., 22, 36, 38, 39, 50, 51, 53, 74, 77, 100, 122, 128, 249, 288-289, 300. Beauregard, G. Toutant de, 11.
Buies, A., 77, 83, 88, 99, 100, 104, 126, 204, 222, 241, 287, 307, 308, 309.
355
C a b r e t t e , 122, 250.
Chartrand des Ecorres, 3(10).
Cahu, T . , 5 9 , 6 0 , 72.
Chauveau, P.-J.-0., 66.
Canada,
Chevalier, M., 99, 205, 223.
4 0 , 106, 112, 250, 353.
C a r a b i n i e r s Mont-Royal, v , 1 3 , 14, 3 3 , 247, 274, 277-278.
Chicago, 8.
C a r n e g i e , A . , 107, 114, 128, 339, 340.
Chronologie, 350-351.
C a s a u l t , L . - A . , 22.
Clapin, S. 296.
C a s g r a i n , H . - R . , 5 5 , 56, 7 9 , 97, 300.
Claretie, J., 55, 65, 300.
C a z e s , P. d e , 5 5 , 2 4 1 , 247, 298.
Collaborateurs, 202.
C e l l e s , A.-D. d e , 6 6 ( 2 1 8 ) , 206, 224, 226, 240.
Coppée, F., 55.
Ch. des E c o r r e s , 3 , 52, 58, 72. Chamberlain,
337-338.
Chapleau, J . - A . , 36, 39, 5 3 , 8 1 , 8 7 , 9 8 ( 3 1 4 ) , 204, 225, 2 4 1 , 298, 342. Chapman, W., 8 3 , 204, 229, 2 4 1 .
Christin, A., 17, 298, 306.
Colin, F.-L., 87, 342.
Courcy, général de, 49. Courier, P.-L., 32, 306. Crémazie, 0., 84, 126. Daily British Whig, vi, 104, 106, 108, 110, 261-262, 353.
Charles-Lavauzelle, H., 58, 59, 61, 68, 72, 74, 77, 247, 250.
Dandurand, Dame R., 66.
Chartrand, Azilda, 3.
David, L.-O., 17, 40, 66, 69, 77, 126, 205, 224, 225, 247, 250, 251, 295.
Dansereau, A., 83, 205, 226.
Chartrand, Ernestine de Latour (Dame J.-D. Chartrand), 41, 66, 76, 85, 88, 105, 166(357), 240.
Débats,
Chartrand, Evelina, 3, 239.
De Cazes, P., 55, 241, 247, 298.
Chartrand, Félix, 51.
De Celles, A.-D., 66(218), 206, 224, 226, 240.
Chartrand, Gaston, iii, 58, 76, 105, 106.
106, 353.
Déchênes, 342.
Chartrand, Dame Gaston, iii, 58(183).
Deguire, P., 85, 96, 221.
Chartrand, Honoré, 3, 239.
Denys de Bonaventure, 22.
Chartrand, Jean-Maurice, 58(182).
Descartes, René, 23.
Chartrand, Joseph (père), 2, 4, 7, 42.
Desève, 298.
Chartrand, Muguette, 58(183).
Desmons, 299.
Chartrand, Norbert, 3, 238.
Dessinateurs, 234.
Chartrand, Paule, 45, 46, 76, 105, 106.
Dionne, J.-F., 86.
Chartrand, Ulric, 3, 26, 238. Chartrand, Zephirin, 3, 33.
Domrémont, général, 48. Drolet, G.-A., 55, 57, 206, 228, 251, 299.
356
Dubail, A., 55.
Gagnon, A . , 209, 233, 2 4 1 .
Ducharme, M., 9 1 .
Gagnon, F . , 15.
Duchesne, c o l o n e l , 3 1 .
Garneau, F . - X . ,
Dumas, A. ( p è r e ) , 97.
Garneau, abbé F . - X . , 237, 243.
Dumont, G . - A . , 5 2 ( 1 6 1 ) , 5 9 ( 1 8 9 ) , 6 0 , 6 9 , 70, 7 7 , 122, 2 5 1 .
Garneau, H . , 8 7 , 209, 226.
D u p l e s s i s , M., 5 3 .
Geoffrion,
87.
342.
Duquet, Dr E . - E . , 8 5 , 2 2 1 , 342.
Germano, J . , 233.
8 3 , 209, 226, 227, 228,
Duquet, Dame veuve E . - E . , 238.
Girouard, juge D. , 120. Girouard, Dame Jos., 242.
Egerton, général, Electeur, Engineering Etendard,
346.
6 8 , 252, 353. News,
120, 353.
Expansion
Gohiet, F., 96, 210, 226. Gosselin, A., 66. Grant, U.S., 18.
96, 248.
Ethier-Blais, Jean, Evénement,
Girouard, P., 120.
88(284).
Grevy, J., 35.
60. coloniale,
41» 353.
Hague, J., 83, 99, 210, 223.
Eychenne, 59, 72, 7 7 ( 2 4 5 ) .
Hanoï, 49.
F a b r e , Mgr E . - C . , 9 8 ( 3 1 4 ) , 342.
Hare, J., 253.
36(115),
Hébert, L.-P., 87.
F a b r e , H . , 36, 50, 5 1 , 5 3 , 5 5 , 9 8 ( 3 1 4 ) , 298. F a b r e , Dame H . , 39.
Hébrard, M., 53. Herald,
97, 254.
Hingston, Dr W.-H., 83, 87, 211, 226.
Faucher de S a i n t - M a u r i c e , 22, 37, 54, 6 4 , 7 1 , 72, 8 3 , 9 9 , 122, 207, 232, 2 4 1 , 252, 289-290, 342.
Huard, V.-A., 79, 89, 90, 254.
Foyer
Hughes, Lieut.-Col., 110.
canadien,
7 9 - 8 0 , 259.
Hué, 49.
F r a n ç o i s e , 8 3 , 99, 208, 220, 227.
Hugo, Victor, 32, 97.
F r é c h e t t e , L . - H . , 39, 4 3 , 54, 5 5 , 56, 5 7 , 6 0 , 6 5 , 8 3 , 86, 100, 209, 230, 252, 285, 299.
Huot,
Fréchette, L.-I., Frontenac,
104.
298.
Hutton, major général, 108.
242. Journal
du Canada,
J o u r n a u x , 353.
74.
Kingston, 104 passim. Kingston, Collège militaire royal, vi, 103-121, 262, 329-334. Kleczkowski, A., 87, 247.
357
Légion d'honneur, v, 67, 247. Légion étrangère, v, 20, 21 passim, 270-271, 272-273.
Labelle, Mgr A., 300, 309. Laberge, C., 16.
LeMay, P., 74, 213, 229, 230, 242, 285-286.
Labranche, N., 13.
Lemieux, R., 108, 150(206).
Laçasse, E., 240.
Le Moine, Edouard, 241.
Laçasse, F.-X.-O., 242. Laçasse, V., 2(5), 18.
Le Moine, Roger, iii, 65(214), 122, 255.
Lachapelle, Dr S., 83, 211, 226.
Léry, F.-J.-C. de, 22.
Lacoste, H., 96, 211, 224.
Lévesque, A., 129, 255.
Laframboise, L., 17, 43, 247, 306.
Lévesque, R., 99.
Laframboise, M., 16, 18.
Lévis, maréchal de, 56.
Laillet, E., 41.
Lewiston,
Lalime, C , 15(47).
Lhomond, 32, 43.
Lamothe, de, 300.
Limoges, J.-C, 2(6, 7 ) , 4(13), 255.
Langlois, G., 113.
Lusignan, A., 40, 43, 66(218), 100, 287-288.
51, 238, 265-266.
Lapointe, L. Audet-, 9(33), 122, 248. La Rochefoucauld, 32. Latour, Ernestine de (Dame J.-D. Chartrand), 41, 66, 76, 85, 88, 105, 166(357), 240. Latour, Dame veuve Paul de, 41(127), 42, 45, 240. Laurendeau, A., 102(324). Laurier, W., 74(242), 82, 99, 103, 107, 128, 212, 225. Lavagna, 73, 74. Lavigne, E., 84, 212, 221. Laviolette, P.-G., 85, 221. Leclaire, A., 94. Leconte de l'Isle, 55. Ledieu, L., 71, 255. Legault, D., 112. Legendre, N., 66(218), 213, 228, 241.
MacDonald, J.-A., 16. Mairet, Suzanne-Berthe (Dame Gaston Chartrand), iii, 58(183).
Maisonneuve, 87, 224. Maistre, X. de, 32, 52. Manning, général, 345-346. Marchand, F.-G., 82, 213, 222, 225, 242, 285-286. Marchand, G., 213, 229, 242. Marmette, J., 39, 40, 65, 83, 85, 86, 126, 214, 221, 230, 240, 247, 256, 342. Marmier, X. de, 55, 256, 300. Marois, H., 85, 96, 221. Marsil, Dr D., 224. Martel, Dr L.-J., 26, 51, 265-266.
358 Massicotte, E.-Z., 122, 250.
Olivier, colonel, 49.
Masson, Collège de Terrebonne, v, 6-7. Masson, H., 256.
Opinion
publique,
257.
Orsonnens, L.-G. d'Odet d', 11, 55. Osborne-Smith, colonel, 11.
Masson, P,, 90, 91.
Ottawa
Mas son, R., 6. Mercier, général, 67(221), 73.
Free Press,
vi, 106, 129, 257,
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