COMMANDEMENT DI VI SIO N
DE
LA
LEGION
RAYO N N EMEN T
E T
ETRANGERE
P A T R I M O I N E
www.legion-etrangere.com
TABLE
DES
MATIERES
Activités de la Légion étrangère autour du 14 juillet
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Edito du général commandant la Légion étrangère
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La Légion étrangère aujourd’hui
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Les unités défilantes du 14 juillet 2015
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L’actualité de la Légion étrangère
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Histoire et traditions de la Légion étrangère
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Camerone, fête de la Légion
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Contacts
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ACTIVITES
DE
LA
LEGION
ETRANGERE
Du jeudi 09 juillet au samedi 11 juillet 2015 Répétitions sur le site de Nexter Systems à Satory (78) de 14h00 à 17h30. Répétition le 10 juillet sur les Champs Elysées à Paris de 06h15 à 07h00.
Le dimanche 12 juillet Répétition générale sur le site de Nexter Systems à Satory (78) de 08h00 à 12h45.
Le lundi 13 juillet e
Prise d’armes de la Légion étrangère au Sénat – Jardin du Luxembourg (Paris 6 ), à 11h, en présence de M. Gérard Larcher, président du Sénat.
Le mardi 14 juillet Défilé sur les Champs-Elysées, de 09h20 à 12h00.
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« L’EPOPEE 2015 »
HEROÏQUE
DE
LA
LEGION :
1915-1945-
Depuis sa création, la Légion étrangère a participé à tous les conflits majeurs dans lesquels la France a été engagée. ère
La 1 guerre mondiale verra la naissance du Régiment de Marche de la Légion étrangère (RMLE) qui se couvrira de gloire à partir de 1915 jusqu’à l’Armistice. 42 883 engagés volontaires pour la durée de la guerre (EVDG) passeront dans les rangs de la Légion, appartenant à plus de 50 nations étrangères dont plus de 35 000 furent tués, blessés ou portés disparus. En 1945, la Légion compte alors près de 49 000 engagés (chiffre jamais dépassé). Au sein ère de la 1 Armée française du général de Lattre de Tassigny, deux groupes d’unités de e er Légion étrangère sont engagés : la 13 DBLE, et les 1 REC et RMLE. Plus de 9 000 légionnaires iront jusqu’au sacrifice ultime pour la libération de la France et de l’Europe. Aujourd’hui en 2015, les légionnaires continuent à être partout engagés en opération et nos unités se sont illustrées en Afghanistan, au Mali ou plus récemment en Centrafrique tandis que des légionnaires continuent, More majorum, à payer de leur vie leur engagement sous le fanion vert et rouge. En allant au bout de leur engagement, tous ces soldats ont parfaitement illustré ce que signifie le mot « servir ». Leur sacrifice marque une nouvelle fois l’engagement sans faille des légionnaires au service de leur pays d’adoption depuis 1831. Néanmoins, si la Légion ne pleure ni n’oublie ses morts, elle les honore et le sacrifice des héros de Camerone et des actes glorieux de nos campagnes passées et récentes nous invitent à entretenir ce devoir de mémoire collectif, par le souvenir, le recueillement et la réflexion, attachés à notre devise : Honneur et Fidélité. Nous souhaitons rendre hommage à ces légionnaires anonymes de la première et de la seconde guerre mondiale ainsi que ceux d’aujourd’hui venus librement servir la France car ils sont l’expression tangible d’un choix politique exceptionnel fait par la nation et ses représentants qu’encadre précisément le décret de 2008 sur le statut des militaires servant à titre étranger. Ce statut à titre étranger fondamental permet à la Légion étrangère, aujourd’hui comme hier, de demeurer : - Une force combattante reconnue et respectée au service de la France où la priorité de chacun d’entre nous est de s’entraîner inlassablement au combat pour vaincre là où la France nous engagera. - Une communauté humaine militaire unique au monde dont la cohérence d’ensemble résulte du travail de fond mené par tous les régiments des forces et du socle sans jamais oublier que l’excellence n’est pas un statut mais un objectif et un défi quotidien. - Une exception bien comprise au sein de nos armées du fait de sa seule spécificité : celle d’être autorisée par la loi à recruter, dès le temps de paix, des étrangers pour porter les armes de la France mais en conservant présent à l’esprit que le succès n’arrive que s’il est précédé par l’effort et le dépassement de soi. La Légion étrangère doit continuer à œuvrer pour demeurer cette force combattante d’exception sur laquelle la France sait pouvoir compter. Les défis ne manqueront pas. Une seule certitude, demain comme hier, la mission demeurera sacrée. Vive la Légion étrangère ! Général de division Jean Maurin, commandant la Légion étrangère .
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LA LEGION
ETRANGERE
AUJOURD
’HUI
Force et esprit de combat
Une formation de combat : L’engagement opérationnel est la finalité première de la Légion étrangère qui ne compte que des unités de combat. Par son histoire, elle est culturellement habituée aux engagements difficiles et en entretient les savoir-faire en permanence par un entraînement rigoureux et exigeant. Par la nature de son recrutement et son fort taux de célibataires (85% des militaires), elle constitue une force disponible en tous temps et en tous lieux.
Un recrutement mondial : La réputation d’excellence de la Légion étrangère a largement franchi les frontières de l’hexagone puisqu‘aujourd’hui on vient du monde entier pour tenter l’aventure de la Légion étrangère. Ainsi chaque année, plus de 8.000 candidats (dont 90% d’étrangers) poussent les portes des postes de recrutement. Avec près de 150 nationalités représentées, la Légion étrangère constitue une force particulièrement moderne à l’heure de la mondialisation. De fait, il n’est pas exagéré de dire que la véritable richesse de la Légion étrangère provient de l’extrême diversité des hommes qui la composent. La Légion étrangère n’a pas le monopole de l’esprit de corps militaire. Néanmoins, par la spécificité de son recrutement, qui fait de la Légion étrangère une formidable mosaïque humaine, il a une dimension hors normes. Il s’appuie notamment sur des valeurs de solidarité et de fraternité d’armes uniques en leurs genres. Maintenir à un haut niveau de préparation opérationnelle des hommes venant des cinq continents représente un défi permanent à relever de façon quotidienne. C’est que rendre cohérent et soudé un ensemble à la base hétérogène est pour la Légion étrangère non seulement un objectif majeur mais aussi un enjeu primordial. Il s’agit en effet d’apprendre à des hommes du monde entier à vivre, travailler et in fine combattre ensemble.
Un commandement français : La Légion étrangère fait partie intégrante de l’armée de Terre dont elle représente 6% de l’effectif. Elle utilise les mêmes matériels et équipements, met en œuvre les mêmes doctrines et applique les mêmes règlements que ceux en vigueur dans le reste des forces armées. Seul le type de recrutement, dit à titre étranger, la distingue du reste des forces françaises. Cette spécificité est à l’origine de dispositions particulières cadrées par la loi qui régissent l’ensemble du fonctionnement de la Légion étrangère. Dans le cadre des opérations extérieures auxquelles participe la France, la Légion étrangère apporte une véritable plus-value grâce notamment à la présence de légionnaires originaires du théâtre ou de pays alliés à la France. Elle met ainsi à la disposition de l’armée de Terre des capacités qui peuvent compléter son action (langue, connaissance des cultures, facilités d’engagement) contribuant ainsi à son niveau au rayonnement de la France.
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ORGANISATION
GENERALE
La Légion étrangère est une formation combattante, composée d’étrangers placés sous commandement français. Elle résulte d’un véritable choix politique consistant à confier à des étrangers l’exercice d’une mission régalienne et ce, dès le temps de paix. En 2015, la Légion étrangère compte 6 900 hommes. Elle est articulée en dix régiments et un groupement : 7 régiments et un groupement en métropole et 3 régiments hors métropole. Tous les régiments projetables de métropole sont intégrés à des brigades placées sous commandement du CFT (Commandement des forces terrestres). Les huit régiments de combat, qu’ils soient stationnés en métropole, hors métropole ou à l’étranger, sont la raison d’être de la Légion étrangère. Les formations du dépôt commun (Maison-mère, instruction, recrutement) n’ont d’autre vocation que d’aligner les unités de combat sur leurs effectifs avec des cadres et des légionnaires qualifiés, compétents et motivés.
Les régiments des forces stationnés en métropole. La Légion étrangère fournit cinq régiments projetables à l'armée de Terre. Ces régiments dépendent pour emploi du Commandement des forces terrestres (CFT) par l'intermédiaire de leur brigade. La brigade est le cadre normal de l'entraînement et peut être aussi celui de l'engagement, mais la plupart du temps les régiments en opérations extérieures (OPEX) agissent aux ordres d'un PC fourni par les états-majors de forces (EMF). e
Trois régiments appartiennent à la 6 Brigade légère blindée : er le 1 Régiment étranger de cavalerie, stationné à Carpiagne (13), er le 1 Régiment étranger de génie, stationné à Laudun (30), e le 2 Régiment étranger d’infanterie, stationné à Nîmes (30), e
Un à la 11 Brigade parachutiste : e le 2 Régiment étranger de parachutistes, stationné à Calvi, e
Un à la 27 Brigade d’infanterie de montagne : e le 2 Régiment étranger de génie, stationné à Saint-Christol, sur le plateau d’Albion (84). Ces régiments participent aux opérations extérieures (OPEX), soit en unité constituée soit en détachant une ou plusieurs de leurs unités élémentaires, et aux missions de courte durée outre-mer (MCD de quatre mois), dans le cadre des cycles fixés à leur brigade par le Commandement des forces terrestres. e e e Le 2 REI et le 2 REP fournissent la compagnie d’infanterie en mission courte durée (MCD) de la 13 DBLE à Abu Dhabi (EAU). Les régiments de Légion sont également concernés, comme le reste de l’armée de Terre, par les opérations de projection intérieure (MISSINT) : participation au plan Vigipirate (opération Sentinelle), qui est la mission la plus courante et dont le déploiement s’est amplifié récemment, ou aide aux populations sinistrées, sur réquisitions préfectorales, dans le cadre des états-majors interarmées de zone de défense (EMIAZD).
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Les formations stationnées outre-mer et à l’étranger. La Légion étrangère compte trois formations stationnées hors métropole : e le 3 Régiment étranger d’infanterie, à Kourou, en Guyane française, aux ordres du Commandement supérieur des forces armées en Guyane (FAG), e e la 13 Demi-brigade de Légion étrangère (13 DBLE), à Abu Dhabi, aux ordres du Commandement des forces françaises aux Emirats Arabes Unis (FFEAU). le Détachement de Légion étrangère de Mayotte (DLEM), à Dzaoudzi, aux ordres du Commandement supérieur des forces armées dans la zone Sud de l’Océan indien (FAZSOI). Toutes ces formations fonctionnent selon le système adopté désormais par l'armée de Terre pour ses forces stationnées hors métropole. Une partie de l'effectif est formée par du personnel dit « permanent », effectuant un séjour de trois ans, le reste de l'effectif de la formation est fourni par des unités en mission de courte durée, issues de régiments de Légion ou non, pour une durée de quatre mois. Ce modèle s’applique aussi à l'ensemble des unités stationnées outre-mer, ce qui vaut aux unités élémentaires des régiments étrangers de métropole de pouvoir effectuer des séjours au sein de ces différentes formations prépositionnées outre-mer (Sénégal, Côte d'Ivoire, Gabon, Nouvelle Calédonie, Djibouti...)
Les formations du dépôt commun. Le général commandant la Légion étrangère dispose d'un état-major stationné à Aubagne, et de trois formations à vocation spécifique, qui lui sont directement subordonnées : er - le 1 Régiment étranger, à Aubagne, assure l’administration centrale de la Légion étrangère, e - le 4 Régiment étranger, à Castelnaudary, est le régiment d’instruction et de formation de la Légion étrangère, - le Groupement de recrutement de la Légion étrangère, à Fontenay-sous-Bois, est en charge du recrutement des candidats à l’engagement. Ces trois formations travaillent au profit de l'ensemble de l’Institution et forment ce que l'on appelle le dépôt commun de la Légion étrangère. Ils n'ont pas vocation à être projetés, mais fournissent régulièrement des renforts individuels, spécialistes ou combattants.
Subordination. Le général commandant la Légion étrangère exerce son autorité sur l’ensemble des régiments de Légion dans les domaines de la gestion et de l’administration du personnel, de la formation et de l’instruction, de la protection et de la sécurité du personnel servant à titre étranger et enfin dans les domaines du moral, du patrimoine, des traditions et de l’action sociale. Pour l’entraînement et la conduite des opérations, les formations appartenant aux forces dépendent de leur brigade pour celles qui sont stationnées en métropole ou des commandements supérieurs pour celles qui sont stationnées outre-mer et à l’étranger. Dans les domaines relevant de la vie courante (budget, infrastructure, matériel…), les régiments de métropole et hors métropole, dépendent des Bases de Défense de rattachement.
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LE
RECRUTEMENT
A
TITRE
ETRANGER
Exception française par la spécificité de son recrutement, elle occupe une place particulière au sein de l’armée française dont elle fait néanmoins partie intégrante. Son histoire faite d’actes de bravoure et de sacrifice, son efficacité au combat, le mystère qui, à tort ou à raison, continue toujours à entourer le passé de ses hommes, lui valent l'incontestable attachement de la Nation. Cette flatteuse réputation a manifestement dépassé les plus lointaines des frontières puisque des volontaires viennent aujourd'hui du bout du monde pour porter le képi blanc. Si la Légion a une forte personnalité, c’est qu’il y règne un puissant esprit de corps, fondé sur l'adhésion profonde à un système de valeurs militaires traditionnelles. Le recrutement d’étrangers issus des cinq continents implique une organisation particulière, mais aussi un esprit et un style de vie, propres à garantir une parfaite intégration des étrangers volontaires pour servir au sein de l'armée française.
Le statut à titre étranger. L’unique spécificité de la Légion étrangère repose sur sa capacité, reconnue par la loi précitée, à recruter, dès le temps de paix, des étrangers à qui l'on va confier les armes de la France. Ce statut particulier a pour objet d'encadrer cette extraordinaire capacité résultant de ce choix politique. Le 16 septembre 2008 a été publié au Journal Officiel de la République Française, le décret relatif aux militaires servant à titre étranger. Il abroge les deux décrets de 1977 qui l’auront régi pendant les trente dernières années. De ce corpus de textes, que complète l'instruction ministérielle relative à l'organisation du Commandement de la Légion étrangère, on peut dégager quatre points essentiels qui fixent les caractéristiques actuelles de la Légion étrangère et qui la distinguent du reste de l'armée de Terre : le recrutement à titre étranger, le statut à titre étranger, la fidélité à la parole donnée, le devoir de solidarité.
Tout militaire à titre étranger sert au sein d’une unité de Légion étrangère. Ce principe est absolument fondamental et prévoit que le légionnaire sert sous commandement d’officiers de Légion étrangère. A titre exceptionnel et sur décision du général commandant la Légion étrangère, il peut être employé auprès d’autres formations.
Le candidat peut être engagé sur simple déclaration d’identité. Cette atypie, exclusivement offerte au recrutement des volontaires à la Légion étrangère, trouve sa source dans le chapitre de loi de 2005, spécifique aux militaires servant à titre étranger. Cette disposition offre une deuxième chance à tous ceux qui veulent tourner une page et qui ont besoin ou envie de prendre un nouveau départ. Aujourd’hui, la plupart des candidats viennent à la Légion, avec le seul désir d'y servir, voire d'y faire carrière.
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LE
LEGIONNAIRE
Le profil du jeune engagé d’aujourd’hui. La moyenne d'âge des engagés est de vingt-trois ans. La Légion recrute donc des hommes jeunes mais qui ont déjà une certaine maturité et une certaine expérience, parfois militaire. Le niveau général est supérieur à la moyenne de ce que l'on attend d'un engagé, ce qui est justifié par le fait que se trouvent parmi les jeunes engagés les futurs sous-officiers de la Légion. S’il n’est pas nécessaire de parler français lors de l’engagement, il est toutefois essentiel que le candidat à l’engagement dispose de la capacité à apprendre la langue française, seule langue utilisée à la Légion étrangère. Pour 90% d’entre eux, ils sont étrangers. La Légion compte aujourd'hui près de 150 nationalités dans ses rangs, ce qui fait d’elle la formation la plus hétéroclite au monde. Les francophones, essentiellement des Français, représentent près de 16% du recrutement. La présence d'un minimum de francophones dans la troupe est indispensable au bon fonctionnement de la Légion car elle permet, par capillarité, aux étrangers de s'adapter et de s'intégrer plus facilement à la culture française. La Légion recrutera cette année 1700 hommes parmi les milliers de candidats qui se présenteront à la porte de ses postes de recrutement. Pour les étrangers, cela veut dire qu’ils ont obtenu un visa pour sortir de leur pays et qu’ils ont financé leur voyage vers la France, ce qui est déjà en soi un gage de la solidité de leur motivation.
Parcours professionnel et encadrement. Le contrat initial est de cinq ans. Il comprend une période probatoire de six mois renouvelable une fois. La carrière se poursuit ensuite par rengagements successifs. Pour postuler à l’engagement, il faut avoir dix-sept ans au moins, quarante ans au plus et être physiquement apte au service en tous lieux. Sur le plan administratif, le recrutement à titre étranger impose certaines contraintes sociales au légionnaire tant qu’il n’a pas attesté de sa véritable identité par la fourniture de documents d’état civil. La procédure dite de « régularisation de situation militaire » (RSM) établit la concordance entre l’identité et l’état civil permettant au légionnaire de servir définitivement sous son identité véritable et donc de récupérer l’ensemble des droits afférents. Par décision de l’autorité militaire, la RSM intervient le plus rapidement possible. A partir de trois ans de service, les étrangers qui le désirent peuvent demander leur naturalisation.
Tout militaire à titre étranger sert sous contrat, quel que soit son grade. Cette disposition vaut aussi quelle que soit la catégorie de grade : officiers, sous-officiers ou militaires du rang. Il n’existe donc pas la possibilité pour un sous-officier de Légion d’obtenir un statut de carrière en servant à titre étranger. Le choix délibéré du commandement de la Légion étrangère de recourir au seul contrat comme lien d'engagement entre la Légion et le volontaire étranger trouve son fondement, d'une part dans la nécessité pour la France de renouveler régulièrement sa confiance à l'étranger et, d'autre part, dans l'acceptation réitérée pour cet étranger d'exécuter la mission confiée, si besoin au péril de sa vie.
La troupe est l’unique vivier dans lequel sont sélectionnés les cadres. Les sous-officiers sont tous issus des rangs des légionnaires. La formule a fait ses preuves depuis longtemps à la Légion et elle participe à la cohésion de l'Institution, en forgeant un passé commun à chaque légionnaire. Mais elle exige aussi de faire vivre un système de détection des élites destiné à satisfaire, sans apport extérieur, en qualité et en quantité, aux besoins d'encadrement des formations. Lorsque les circonstances le commandent, la Légion peut toutefois faire appel à des « cadres blancs », qui sont des sous-officiers du régime général, pour honorer certains postes techniques ou administratifs. Le taux d’encadrement de la Légion est d’un sous-officier pour trois militaires du rang. Cela veut dire que sur quatre légionnaires qui s’engagent aujourd’hui, un sera sélectionné pour devenir sous-officier. Les soldes sont les mêmes que dans les unités du régime général.
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SELECTION
,
FORMATION
ET
GESTION
DES
LEGIONNAIRES La singularité de la Légion procède directement du particularisme de son recrutement. La responsabilité du personnel servant à titre étranger lui impose d’animer, depuis le recrutement jusqu’à la fin de contrat, un système centralisé de sélection, de formation, de gestion et enfin d’entraide.
Le dispositif de recrutement. La Légion étrangère possède un dispositif de recrutement et de sélection spécifique en lien avec la direction des ressources humaines de l’armée de terre. Intégré au sein du Groupement de recrutement de la Légion étrangère, ce dispositif s’articule en deux composantes. Au niveau local, il s’appuie sur un maillage national de 10 postes d’information (PILE), commandés par des sousofficiers. Ces postes sont répartis en deux grandes zones géographiques, placées chacune sous la responsabilité d’un Centre de présélection. Au niveau central se trouve la deuxième composante qui est le centre de sélection et d’incorporation (CSI) à Aubagne. Le système fonctionne en continu toute l’année, sans aucune interruption pour le candidat, depuis sa présentation dans un poste de recrutement jusqu’au démarrage de son instruction. Il fonctionne par filtres successifs visant au départ à trier sommairement les candidats puis à écarter au fur et à mesure ceux qui ne présentent pas le profil souhaité par le commandement ou qui préfèrent ne pas poursuivre le processus. La durée moyenne du cycle de recrutement-sélection est d’environ 15 jours. Elle est variable d’un candidat à l’autre car les étapes de la sélection peuvent être plus ou moins longues en fonction du profil présenté. Les épreuves de sélection à Aubagne, comportent : • une visite médicale approfondie, • des tests sportifs, • des tests psychotechniques, • des entretiens de sécurité et de motivation. En fin de circuit, le dossier du candidat est présenté devant la commission hebdomadaire de sélection, présidée par le chef d’état-major du COMLE. La qualité du vivier de recrutement permet à la commission de sélection de choisir les meilleurs profils. La sécurité est un paramètre important pour le choix du candidat et relève du travail de la division sécurité et protection de la Légion étrangère, antenne DPSD de la Légion. Cet organisme dispose de tous les linguistes habilités à mener des entretiens avec les candidats.
La formation initiale et le 4e Régiment étranger. e
Régiment d’instruction pour l’ensemble de la Légion étrangère, le 4 Régiment étranger, implanté à Castelnaudary, est au cœur du dispositif de formation et de sélection des futurs cadres. Là encore, le système est fortement centralisé. C’est un héritage historique qui reprend les traditions de l’instruction centralisée telle qu’elle était pratiquée à Sidi-bel-Abbès, à Saïda ou, plus récemment, à Corte. C’est surtout une nécessité car la Légion a besoin d’un cadre unique pour construire une troupe professionnelle du plus haut niveau de cohésion et d’efficacité à partir d’individus aux motivations parfois incertaines et aux origines très hétérogènes. Besoin d’un cadre unique également parce que le contrat prévoit que chaque légionnaire puisse servir indifféremment dans n’importe lequel des régiments de la Légion, régiment d’infanterie, de génie ou de cavalerie. La formation des jeunes engagés volontaires recouvre deux volets : l’instruction du soldat, relativement classique, telle qu’on la pratique dans n’importe quelle armée, dès lors que l’on veut former un fantassin rustique et endurant, et l’éducation du légionnaire, qui procède d’une démarche plus originale.
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La formation du légionnaire se fait donc sur la base la plus exigeante, celle du combat d’infanterie, qui est la plus propice à développer l’esprit « troupe d’assaut » que la Légion attend de ses hommes, quels que soient leurs métiers, leurs spécialités ou leurs affectations futures, et qui demeure le fondement de la culture de la Légion. Il s’agit également de faciliter l’intégration des engagés volontaires avec la double priorité de l’apprentissage de la langue française et de celui de la vie en collectivité. Mais il s’agit surtout d’inculquer à l’engagé volontaire, à force de patience et d’exigence, toutes les valeurs que l’on attend d’un légionnaire : • Honneur et Fidélité • Valeur et discipline • Amour du travail bien fait • Sens de la solidarité • Esprit de sacrifice Ces valeurs sont formalisées dans le « code d’honneur du légionnaire », le référentiel permanent du comportement, pour la vie courante comme pour le combat. C’est l’adhésion de tous à ce code d’honneur qui fonde l’esprit de corps de la Légion et c’est dans cet esprit de corps très fort que la Légion puise une partie de la force qu’elle ne saurait tirer de sources plus classiques telles que le patriotisme ou le sentiment de citoyenneté.
La sélection et la formation des cadres. Le système de l’instruction centralisée permet également, dans une deuxième phase, de détecter et d’étalonner selon un référentiel commun les futurs cadres de la Légion. Les régiments envoient les meilleurs de leurs légionnaires à Castelnaudary pour en faire des caporaux. Tous se retrouvent au peloton, en position de compétition, mais à égalité de chance. e
Les meilleurs des caporaux reviendront ensuite au 4 RE pour y suivre le peloton de sous-officier. La désignation pour suivre un stage ne se fait pas sur la base du niveau scolaire ou universitaire. Il faut faire ses preuves en régiment et confirmer ensuite au peloton. Fondé sur le principe du respect de l’égalité des chances, ce système, que l’on appelle l’avancement au mérite, a fait ses preuves et fournit à la Légion des petits gradés et des chefs d’une qualité reconnue.
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La gestion des militaires. Le général commandant la Légion étrangère est responsable de la gestion de l'ensemble des militaires servant à titre étranger. Le système de gestion de la ressource humaine est centralisé à partir d'Aubagne par la direction des ressources humaines de la Légion étrangère (DRHLE) et relayé au niveau local par les cellules des ressources humaines des régiments. Dans l'enveloppe globale des droits qui lui sont attribués par l'armée de Terre, la DRHLE assure tous les actes de l'administration individuelle et collective du personnel. Elle prépare, entre autres, le plan annuel de mutation et les propositions pour les différents tableaux de nomination et d'avancement. Elle a en outre la responsabilité de la reconversion. Au-delà du travail technique propre au domaine de la gestion du personnel, la Légion étrangère accorde une grande importance au suivi de carrière de chaque légionnaire. Le suivi de carrière est essentiellement une responsabilité de commandement. En bout de chaîne, c’est aux colonels et aux capitaines qu’il revient de préciser aux sous-officiers et aux légionnaires des objectifs de carrière à horizon visible et de s’assurer que ces objectifs soient bien atteints.
Après la fin des services. Le bureau des anciens de la Légion étrangère (BALE) a la charge importante, sur le plan pratique comme sur le plan moral, de gérer tout le personnel servant à titre étranger rayé des contrôles. Il est le correspondant désigné des anciens qui veulent faire valoir leurs droits pour reconstituer des carrières, valider des services ou obtenir des décorations.
Un dispositif de suivi social. La Légion étrangère dispose d'un système d'action sociale propre et complémentaire de celui des armées. Il est adapté aux spécificités d’une population de légionnaires étrangers en service ou rendus à la vie civile. Le dispositif s'adresse aussi bien au personnel d'active, avec le Centre des convalescents et permissionnaires de la Légion étrangère Malmousque (CCPLEM), implanté dans le quartier de la Malmousque à Marseille et le Centre d'hébergement et d’accueil de la Légion étrangère (CHALE) à La Ciotat, qu'aux anciens avec un dispositif dont le fleuron est l'Institution des invalides de la Légion étrangère (IILE), à Puyloubier à quelques kilomètres d’Aix-enProvence. Ces différents centres sont l'expression de la solidarité que la Légion étrangère témoigne à ceux qui ont servi dans ses rangs avec Honneur et Fidélité.
Un système en permanente évolution : le Conseil de la Légion étrangère. Instance consultative, le conseil de la Légion étrangère est chargé de fournir au chef d'état-major de l'armée de Terre (CEMAT) et au commandant de la Légion étrangère (COMLE) les éléments d'appréciation sur la situation générale de la Légion étrangère. Il permet de donner un avis au CEMAT avant une décision d'ordre général pouvant avoir un impact sur la Légion étrangère. Enfin, il permet de donner un avis au COMLE pour les décisions d'ordre particulier portant notamment sur la mise en œuvre des normes et directives dérivant du statut relatif aux personnels servant à titre étranger et sur les conditions particulières du service à titre étranger. Chaque réunion du conseil donne lieu à l'établissement d'un compte-rendu de séance. À l'occasion de chaque séance, le conseil se fait présenter les suites qui ont été données aux avis et recommandations précédents.
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DOSSIER
LES
DE
PRESSE
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JUILLET
2015
UNITES DEFILANTES
COMMANDEMENT DI VI SIO N
DE
LA
LEGION
R A Y O N N E M E N T
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ETRANGERE
P A T R I M O I N E
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LE 1ER REGIMENT
ETRANGER
er
e
C réé en 1841, le 1 Régiment étranger est, avec le 2 RE, le régiment le plus ancien de la Légion er étrangère. Implanté à Sidi-bel-Abbès (Algérie) jusqu’en 1962, le 1 RE a été ensuite transféré à Aubagne, près de Marseille où il est encore aujourd’hui stationné. er
E n 2015, 538 légionnaires, sous-officiers et officiers servent dans les rangs du 1 étranger, sous le commandement du lieutenant-colonel (ta) Rémy Rousseau.
Régiment
er
L e 14 juillet, deux unités du 1 Régiment étranger défilent traditionnellement sur les Champs-Elysées : les pionniers et la Musique de la Légion étrangère.
Les pionniers. L es pionniers illustrent la tradition du légionnaire « soldat-bâtisseur » car de tout temps, le légionnaire, une fois le combat terminé, posait son fusil pour prendre la pelle ou la pioche. Ainsi, les compagnies de sapeurspionniers ont contribué à la pacification du Maroc et, plus près de nous, les unités de pionniers ont tracé la route de l'Est, au cœur de la forêt amazonienne. D ans chaque régiment subsiste aujourd’hui une section de pionniers. Chargés de l’entretien du casernement, les pionniers prennent également part à des missions opérationnelles. er
L es pionniers qui défilent le 14 juillet 2015 aux ordres de l’adjudant Somny, chef de la section pionniers du 1 RE, se distinguent des autres légionnaires notamment par le port de la hache, du tablier de buffle et des gants à crispins.
La Musique de la Légion étrangère. L a Musique de la Légion étrangère maintient la tradition des formations musicales, musiques, cliques et fanfares, autrefois nombreuses à la Légion. Héritière de la Musique principale de la Légion étrangère, la MLE est aujourd'hui la seule musique de la Légion étrangère, les régiments n'ayant conservé que des clairons pour assurer les sonneries règlementaires qui rythment la journée des légionnaires. L a Musique de la Légion étrangère reçoit pour mission de contribuer au rayonnement de la Légion étrangère en France et à l’étranger et de concourir au maintien des traditions légionnaires. Sollicitée aussi bien dans les festivals civils que pour des prestations militaires, la Musique de la Légion étrangère contribue au recrutement des futurs légionnaires. Son disque HEROS, sous le label Deutsche Gramophon, est Disque d’Or depuis le 14 juillet 2013, fait unique dans l’histoire des musiques militaires. Les musiciens légionnaires défilent le 14 juillet 2015 à la cadence de 88 pas par minute (contre 120 dans le reste des armées françaises), rythmés par la canne de l’adjudant-chef Jérôme Dumont, tambour-major, aux ordres du chef de musique hors classe Emile Lardeux.
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LE 3E REGIMENT
ETRANGER
D
’INFANTERIE
Devise : « Legio patria nostra » Lieu d’implantation : Kourou (Guyane française). Autorité défilant en tête : Colonel Alain Walter. Effectif défilant : 85. Historique. e
Le 3 REI est l’héritier des régiments de Marche de la Légion étrangère des deux guerres mondiales. Il s’est particulièrement illustré dès 1915 sous les ordres du Colonel Rollet. Engagé par la suite dans la campagne de France puis en Indochine, il s’illustre au Tonkin et à DienBien-Phu. 1955 voit son retour en Algérie. Il prend garnison à Madagascar en 1962 puis s’implante en 1973 en Guyane. Aux activités opérationnelles s’ajoute une mission d’instruction confiée centre d’entraînement en forêt équatoriale (CEFE) de Régina. Le CEFE fait référence en matière de mise au point et de maintien des savoir-faire techniques et tactiques liés à la vie, à la survie et au combat en forêt équatoriale. Ses instructeurs sont tous instructeurs des techniques commandos et ont effectué des stages dans des centres d’instruction jungle au Brésil, en Colombie ou en Equateur. Le stage aguerrissement du CEFE fait partie de la formation des élèves officiers des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. Les armées étrangères y envoient de nombreux stagiaires et le stage Jaguar international se positionne désormais comme la référence européenne de la formation au combat en jungle. e
Le drapeau du 3 Régiment étranger d’infanterie est l’un des deux drapeaux les plus décorés de l’armée française et le drapeau le plus décoré de la Légion étrangère.
Missions et opérations récentes. e
Le 3 REI constitue une réserve de projection de forces dans la zone, entraînée au combat en jungle. Fort de ses deux compagnies d’infanterie en mission de longue durée, il participe à toutes les missions de souveraineté des Forces Armées en Guyane. Les Légionnaires passent en moyenne 180 jours par an en opérations en jungle. La mission TITAN : e La protection externe du Centre Spatial Guyanais incombe principalement au 3 REI qui déploie de une à trois compagnies d’infanterie et des moyens antiaériens. Il s’agit d’une mission de contrôle de zone sur 900km². La mission HARPIE. e Fort de sa connaissance du terrain et de sa capacité à durer en jungle, le 3 REI est un acteur majeur de la lutte contre l’orpaillage clandestin, en appui des forces de police et de gendarmerie.
Composition. e
Le 3 REI se compose de 636 cadres et légionnaires, dont 132 étant en mission de courte durée.
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L’ACTUALITE LEGION ETRANGERE
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(Mois de mai et juin 2015)
Guyane e er 3 REI et 1 REG
Emirats Arabes Unis e 13 DBLE e 2 REI e 2 REG
Opération TITAN Protection permanente du Centre Spatial Guyanais Opération HARPIE Lutte contre l’orpaillage clandestin et les activités illégales
France er 1 RE er 1 REC er 1 REG e 2 REG e 2 REI e 2 REP Opération Sentinelle Plan Vigipirate
Côte d’Ivoire e 2 REI
Bande sahélosaharienne er 1 REC er 1 REG e 2 REP e 2 REG
République Centrafrique er 1 REG e 2 REI er 1 REC e 2 REG
Mayotte DLEM Mission de souveraineté
Opération Sangaris Opération Barkhane
Opération Prévention / protection / coopération
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IN MEMORIAM Depuis le 14 juillet 2014, un sous-officier de la Légion étrangère est mort dans l’accomplissement de sa mission au Mali. L’adjudant-chef Nikolic Dejvid (1er REG) Né le 16 mai 1969 à BEOGRAD (Belgrade - YOUGOSLAVIE), l’adjudant-chef (ADC) Dejvid NIKOLIC aura servi la France durant plus de 25 ans. Engagé au titre de la Légion étrangère le 7 novembre 1988 à l’âge de 19 ans, il choisit de rejoindre le 15 mars 1989, à l’issue de son e e instruction, le 2 régiment étranger d’infanterie (2 REI) stationné à Nîmes. S’appuyant sur une forte motivation et un goût prononcé pour le métier des armes, il participe, en 1991, à la Formation générale élémentaire (FGE) où il obtient d’excellents résultats et se révèle un jeune gradé d’encadrement de grande valeur. e e En juin 1992, il rejoint la 13 demi-brigade de la Légion étrangère (13 DBLE) à DJIBOUTI où il occupe les fonctions de chef d’équipe er er d’infanterie. A son retour de séjour en septembre 1994, il est affecté au 1 régiment étranger (1 RE) d’Aubagne er er où il est promu au grade de caporal-chef le 1 août 1996, puis sergent le 1 septembre 1996. En 1997, il se porte volontaire pour être réorienté vers le domaine « combat du génie ». Son ardeur au travail et er sa volonté de réussir lui permettent de réussir le Certificat technique du 1 degré correspondant, ce qui lui permet er er d’être affecté le 12 janvier 1998 au 1 régiment étranger de génie (1 REG) à Laudun-l’Ardoise, régiment qu’il ne quittera plus. Employé comme chef de groupe puis comme sous-officier adjoint à partir de 1999, il se révèle comme un sousofficier humble et efficace. Après avoir obtenu son Brevet supérieur de technicien de l'armée de Terre (BSTAT) en 2002, il devient chef de section de 2002 à 2004. Son exemplarité et ses qualités en font un modèle à suivre et son excellente manière de servir lui permet de gravir rapidement les échelons : il est promu sergent-chef en 2000, puis adjudant en 2004. A l’issue de son temps de chef de section, il est affecté au groupe d’intervention NEDEX (neutralisation, er enlèvement, destruction des explosifs) qu’il rejoint le 1 septembre 2005. Son intégration au sein de l’équipe se fait naturellement, grâce notamment à ses réussites à l’ensemble des stages auxquels il est inscrit et à sa capacité à travailler en groupe. Il devient alors au fil des années une référence au sein du régiment. Il est promu adjudantchef en 2009. Sous-officier expérimenté, il a participé à de nombreuses missions à l’étranger : l’opération REQUIN au TCHAD en 1990 en tant que jeune légionnaire, trois missions de courte durée (DJIBOUTI en 2002 et 2008, NOUVELLE CALEDONIE en 2009) et six opérations extérieures (OPEX) : 3 en AFGHANISTAN (2005 – 2006 – 2010), 1 en EXYOUGOSLAVIE (2007), 1 au LIBAN en 2012 – 2013, avant d’être désigné en 2014 pour l’opération SERVAL au MALI. L’adjudant-chef NIKOLIC était projeté au MALI depuis le 23 avril en qualité de chef de groupe EOD (Explosive ordnance disposal). Le 14 juillet, en fin d’après-midi, il était engagé dans une opération de contrôle de zone à une centaine de kilomètres au nord de Gao lorsqu’un véhicule suicide a attaqué des éléments de la force SERVAL. Sept militaires ont été touchés par l’explosion, dont trois grièvement. Evacué par hélicoptère vers l’hôpital militaire de campagne de Gao, l’adjudant-chef NIKOLIC est décédé dans la soirée des suites de ses blessures. Il est le neuvième soldat français mort au combat depuis le lancement de l’opération SERVAL au MALI. L’ajudant-chef NIKOLIC était titulaire de la médaille d’or de la défense nationale et de la médaille outre-mer agrafes LIBAN, AFGHANISTAN et TCHAD. Il était chargé de famille. Agé de 45 ans, il est mort pour la France.
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PRESSE
LA LEGION HISTOIRE
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ET TRADITIONS
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REPERES
HISTORIQUES
Avant la Légion : 1346 – 1830 1 3 4 6 . Après la défaite de Crécy, des arbalétriers génois sont regroupés et deviennent les premiers militaires étrangers au service de la France. Jusqu’en 1815, plusieurs centaines de milliers d’étrangers vont servir au sein de quatre cent régiments étrangers au service de la France, illustrant les propos du duc de CHOISEUL: « le soldat étranger vaut trois soldats à lui seul : un enlevé à l’ennemi, un gagné pour l’armée française, un français épargné ».
La première Légion, un laboratoire inachevé : 1831 – 1838 er
L e 9 mars 1831, le roi Louis-Philippe 1 décide la création d’une unité portant l’appellation de « Légion étrangère ». L’Algérie va devenir son terrain d’évolution privilégié mais auparavant, en 1835, cette Légion est « cédée » à l’Espagne qui affronte une guerre civile. L’amalgame des nationalités est alors introduit au sein des unités. C’est ce système qui constitue encore aujourd’hui une des clés de la force et de la solidarité de la Légion. En 1838, les 249 derniers légionnaires survivants de cette épopée espagnole tragique, affamés, couverts de haillons, rentrent en France.
Légionnaires et bâtisseurs, l’Algérie : 1835 – 1853 E ntre temps, une deuxième Légion étrangère avait été mise sur pied dès la fin 1835. En 1842, sur le site d’un marabout anodin, les légionnaires font, à la sueur de leur front, sortir de terre un camp, qui deviendra plus tard une ville de 120 000 habitants, leur ville : Sidi-bel-Abbès.
Les aventures napoléoniennes, Crimée, Italie, Mexique : 1854 – 1867 E n 1854, les légionnaires sont engagés en Crimée, sur l’Alma, puis à Sébastopol. Quatre ans plus tard, en 1859, ils sont en Italie et se battent pour l’indépendance de ce peuple transalpin contre l’Autriche-Hongrie. En février 1863, le Régiment étranger embarque pour le Mexique, après avoir défilé pour la première fois sur un hymne qui fera le tour du monde, « le Boudin ». L e 29 avril 1863, le capitaine Danjou, avec quelques dizaines de légionnaires, se porte au devant d’un fort détachement mexicain menaçant un convoi militaire français. Le 30 avril, il rencontre l’ennemi à Camaron de Tejeda et fait le serment de se battre jusqu’à la mort. Ce sera le dramatique et célèbre combat de Camerone, magnifié depuis lors par toutes les formations de la Légion étrangère, pour le sacrifice librement consenti de leurs anciens.
De la défaite à la revanche : 1870 – 1918 A près les désastres de Sedan et de Metz en 1870, les légionnaires sont rappelés d’Algérie et viennent mourir devant Orléans, Arthenay et Belfort. Leur sacrifice ne parviendra pas à sauver la Patrie. L a France est alors engagée dans de nombreuses campagnes coloniales. Aux soldats étrangers de la Légion est confiée la mission de conquête puis d’occupation des terres intérieures, au Tonkin, à Son Tay, Bac Ninh et Hong Hoa. Ils sont aussi à la peine en Afrique, partout où l’on sait l’ennemi redoutable, au Dahomey, au Soudan... E n 1895, lors de la conquête de Madagascar, le général Gallieni demande à être renforcé « d’un bataillon de Légion pour mourir honorablement si le cas était. ». Ce sont encore eux, légionnaires étrangers, qui sillonnent le sud oranais, inscrivant leurs combats en lettres de sang dans l’histoire, à El Moungar, à Beni Ounif et ailleurs, au Maroc puis en Mauritanie. E n août 1914, 12 000 légionnaires renforcés par près de 10 000 étrangers, jeunes et moins jeunes, « engagés volontaires pour la durée de la guerre » (EVDG), accourent pour se battre. Après un an de guerre, leurs rangs sont tellement éclaircis que les survivants sont regroupés au sein d’un régiment unique, le Régiment de marche
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de la Légion étrangère (RMLE). Son emblème sera, à l’armistice de 1918, le Drapeau le plus décoré de l’armée française. M onsieur Lazare Ponticelli, décédé le 12 mars 2008, engagé volontaire en août 1914, demeurera dans l’Histoire comme le dernier poilu de la première Guerre Mondiale.
L’âge d’or de la Légion : 1919 – 1939 L a révolte du Djebel Druze, la guerre du Rif et la soumission de la révolte marocaine, qui ne prendra fin qu’en 1934, sont l’occasion pour les képis blancs de s’illustrer une nouvelle fois au djebel Sagho, ou sur la route du Ziz où ils percent au pic et à la pioche un tunnel à Foum Zabel : « La montagne leur barrait la route, ordre fut donné de passer quand même, la Légion l’exécuta » L e colonel Rollet, qui fut en son temps l’un des chefs de corps du RMLE, devient le premier inspecteur de la Légion étrangère. A ce poste, il met toute son énergie pour poser les bases des traditions, de la solidarité et de l’identité légionnaire. Son engagement hors norme au service de la cause lui vaut l’appellation affectueuse de « Père de la Légion ».
Trente années de sueur, de larmes et de sang : 1940 – 1971 E n 1939, les 23 000 légionnaires d’Afrique, du Levant et du Tonkin, amalgament 20 000 nouveaux EVDG, comme leurs anciens de 14. Six régiments étrangers sont créés en France. Ces régiments vont disparaître dans e la fournaise de mai 1940. Seuls, les bérets kakis de la 13 Demi-brigade la Légion étrangère, vainqueurs à Bjervik et Narvik en Norvège, échappent à la destruction. R egroupés à Londres, ils font le choix de poursuivre le combat aux côtés du général de Gaulle. Leur périple passe par Dakar, Douala, Libreville, Keren, Massaoua et Damas, Bir Hakeim, conduits par un chef prestigieux, un prince géorgien nommé Amilakvari qui tombera à son tour comme bon nombre de ses hommes lors du combat de l’El Himeimat. A partir de la fin 1942, les Képis blancs intégrés à l’armée française de la Libération se battent en Tunisie, dans le sud de la France, en Alsace, en Lorraine, sur le Danube, en Bavière. A l’armistice, on les trouve en Autriche. D ès mars 1946, c’est la reconquête de l’Indochine. Les légionnaires vont se battre (et pour beaucoup d’entre eux mourir) sur la route coloniale numéro 4, où plusieurs bataillons étrangers prestigieux sont encerclés et décimés dans la jungle. Ils seront aussi à Vinh Yen, Mao Khe, Na San, et enfin dans le camp retranché de Dien Bien Phu, où huit bataillons de Légion seront engloutis. A u bilan, entre 1945 et 1954, près de 11 000 légionnaires sur les 73 000 engagés ont été tués sur cette terre indochinoise. er 1 novembre 1954, l’insurrection touche l’Algérie. Les képis blancs vont se battre pour cette terre qu’ils ont tout particulièrement contribué à mettre en valeur. Dans les djebels ou dans les villes, l’armée française d’Algérie vient à bout de la révolte. Mais la décision politique est prise et le retrait d’Algérie est décidé. De 1962 à 1968, ce sont six années de dissolutions, de restructurations et de redéploiement des régiments : Djibouti, Madagascar, Le Pacifique. Pour la première fois, des unités de Légion sont stationnées en métropole, à Aubagne, Orange et Calvi.
A la pointe de l’armée de Terre : 1972 – 2015 A près un engagement réussi au Tchad à la fin des années 70, les opérations menées à Kolwezi, en 1978, puis à Beyrouth en 1983 confirment l’aptitude à la projection opérationnelle commune à tous les légionnaires. Cette aptitude se renforce avec l’engagement des légionnaires au sein de la division Daguet dont ils constituent les deux tiers des effectifs lors de la guerre du Golfe en 1990 – 1991, puis en Bosnie, en Macédoine, au Kosovo et, beaucoup plus près de nous, en Côte d’Ivoire, au Tchad, au Liban, en Haïti ou encore en Afghanistan en 2009 – 2014, ainsi qu’au Mali et en République de Centrafrique depuis 2013, et dans la bande sahélosaharienne depuis 2014. D epuis 1997, l’Etat français a fait le choix de l’armée de métier. Le légionnaire devient alors une référence professionnelle. Relevant tous les défis de la modernité, les légionnaires d’aujourd’hui, fidèles au passé et exemples pour l’avenir, ont à cœur de se montrer dignes de leurs anciens qui ont servi la France avec « honneur et fidélité »… depuis plus de 180 ans.
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CAMERONE :
FETE
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LA
LEGION
« Ils furent ici moins de soixante, opposés à toute une armée. Sa masse les écrasa. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats français, le 30 avril 1863. »
L e 30 avril 1863, dans l’hacienda de Camerone, 3 officiers et les 62 légionnaires placés sous les ordres du capitaine Danjou ont résisté pendant toute une journée à 2 000 Mexicains. Au soir de cette lutte épique, les trois derniers combattants, tous blessés, ont été capturés après une ultime charge à la baïonnette. A llant au bout de leur serment commun, les officiers et les légionnaires ont ainsi rempli leur mission au prix de leur sang et de leur vie. Ce combat est resté comme le symbole de la fidélité à la parole donnée, de la mission remplie quel qu’en soit le coût. Le symbole du devoir et du sacrifice, de l’honneur et de la fidélité portés à leur niveau le plus accompli. L e 30 avril est devenu la fête traditionnelle de la Légion et, ce jour là, toutes les unités et toutes les amicales d’anciens légionnaires, où qu’elles soient, se regroupent pour écouter le récit de ce combat et ainsi rendre hommage aux 40 000 légionnaires morts au service de la France. A Aubagne, cette cérémonie prend une dimension particulière. Suite à une blessure ancienne, le capitaine Danjou portait une prothèse de main articulée en bois. Celle-ci fut retrouvée sur place et ramenée à Sidi-BelAbbès, Maison mère de la Légion étrangère en Algérie à cette époque. Elle est aujourd’hui conservée à Aubagne, dans la crypte du Musée de la Légion étrangère. Chaque 30 avril, cette main est présentée devant le front des troupes, portée par un ancien valeureux que la Légion souhaite tout particulièrement mettre à l’honneur. Au travers du porteur, ce sont tous les anciens, et en particulier ceux morts au combat ou en service commandé, qui sont honorés. L a cérémonie de Camerone 2015 à Aubagne a été présidée par le général d’armée Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, rehaussée par la présence du général Bradshaw, adjoint au commandant suprême des forces de l’OTAN et le général de corps d’armée Arnaud Sainte-Claire Deville, commandant des Forces terrestres.
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CONTACTS
Contact presse 14 juillet :
Lieutenant-colonel Pierre Ansseau Chef de la division Rayonnement et Patrimoine de la Légion étrangère. Tel : 06.37.01.71.55
Lieutenant Olivier Rochard Officier relation médias du Commandement de la Légion étrangère. Tel : 06.30.62.82.53 Courriel : officier.presse@legion-etrangere.com Secrétariat/fax : 04.42.18.12.11
Informations complémentaires : www.legion-etrangere.com
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