Histoire militaire de l'Indochine française des débuts à nos jours (juillet 1930). Établie par des officiers de [...] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Histoire militaire de l'Indochine française des débuts à nos jours (juillet 1930). Établie par des officiers de l'état-major du général de division Aubert, commandant supérieur des troupes du groupe de l'Indochine, M. Pier.... 1930.
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des
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(1891-1896)
TROISIÈME
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TERRITOIRES
(1891-1896).
MILITAIRES
août 1891, était défectueuse. Les du Tonkin en régions, telle qu' elle existait jusqu'en L'organisation sauf quelques rares exceptions, commandants de région exerçaient, uniquement des pouvoirs militaires et devaient avec les résidents s'entendre, pour les relations avec les autorités indigènes et pour toute opération militaire, à leur région. Il n'y avait pas unité dans la répression; aussi, l'acdes provinces administratives correspondant ni rapide, ni efficace. tion de l'autorité n'était-elle de postes en des points impor Les troubles renaissaient après le passage des colonnes et l'installation maîtres du pays. La méthode ne rendait pas, la pacification tants ne nous rendait pas, comme on l'espérait, n'avançait pas. Pour remédier à ce fâcheux état de choses, M. DE LANESSAN, Gouverneur général de l'Indochine, prit, le 6 août 1891, un arrêté mettant sous le régime militaire les territoires montagneux qui entourent le delta sans les amoindrir, les attribudu Tonkin. Cet arrêté, qui créait de véritables confins militaires, allégeait, Il créait une organisation moins coûteuse et s'adaptant mieux à la sitions du résident supérieur au Tonkin. et militaire des hautes régions, tout en permettant leur mise en valeur. Il concentrait désormais tuation politique aux mains d'une seule autorité les pouvoirs civils et militaires. Le même homme allait pouvoir mettre en œuvre de territoire devenait et administrative appuyée de la force armée. Le rôle du commandant l'action politique de un rôle de protection des populations paisibles et laborieuses du riche delta tonkinois contre les perturbateurs toute nature, en particulier contre les bandes chinoises qui les exploitaient depuis si longtemps. systématiquement mais délicates missions, confiées à des hommes comme le colonel GALLIÉNI, le coloCes intéressantes, résultats et amener progressinel SERVIÈRE et le lieutenant-colonel PENNEQUIN, devaient donner d'excellents des populations, à la sage politique suivie et à l'intervention vement la pacification désirée, grâce à l'armement opportune de la force armée. Ces résultats furent obtenus par la construction d'une forte barrière de postes solides, judicieusement placés sur des voies de communication importantes et en des points sensibles. Cette barrière était ensuite portée en se dispersaient et repassaient avant, refoulant d'une manière continue les bandes qui, lassées, se soumettaient, un travail simultané d'organisation : la frontière. A ce travail militaire s'ajoutait postes définitifs installés, et la répression. routes tracées et faites pour faciliter les communications marchés construits, trouLa pacification était ainsi conduite de proche en proche à partir de sa base; on n'abordait une région blée qu'après en avoir fini avec la précédente. dans la suite, avec tant de C'était la fameuse méthode de la « tache d huile » qu'on a vu appliquer et par le maréchal LYAUTEY au Maroc. L'expérience a succès, par le maréchal GALLIÉNI à Madagascar, montré du reste que, chaque fois qu'on enfreignait cette règle dans l'espoir d'aller plus vite, on se préparait de très gros ennuis et de sérieux déboires. nous voyant faire du définitif, comprenant que nous nous installions au Tonkin pour Quoi qu'il en soit, toujours,
les habitants
faisaient
peu à peu cause commune
avec nous.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
10
Une des deux Kouang et du Yunnan. Les mêmes principes étaient appliqués le long de la frontière des postes solides, en maçonnerie, placés barrière du même genre, mais fixe et définitive, était constituée par aux postes chinois d'en face. généralement reliés par des blockhaus, correspondant sur les voies de pénétration, latents des bandes pirates de leur race, étaient surveilDe la sorte, les mandarins militaires chinois, complices lés et hésitaient à intervenir. général est entrée en vigueur à partir du 15 septembre. La nouvelle organisation arrêtée par le Gouverneur dans les conditions suivantes de l'arrêté du 6 août qui a constitué L'objet de cette organisation est indiqué les territoires militaires : « La région montagneuse qui entoure le delta ne se prête, ni par ses caractères physiques qui la rendent ni par les conditions dans lesquelles vivent ses habitants, à l'applipresque partout très difficilement accessible, administratif que le delta. cation du mêmerégime « Tous les bandits du Tonkin et des pays voisins y trouvent un refuge d'où ils descendent pour piller les villages du delta. « Les populations y sont très disséminées et peu nombreuses, et le produit des impôts y est insuffisant pour subvenir aux besoins d'une administration analogue à celle du delta. de doter cette région d'un régime administratif spécial et très écoil est indispensable « Par conséquent, nomique. « Cette
la protection naturelle militaire du delta contre une invasion étrangère, et il est région constitue à la des forces militaires suffisantes pour s'opposer indispensable d'y entretenir d'une manière permanente pénétration des bandits étrangers, protéger les abords du delta et empêcher les bandes de se fixer, comme elles le font aujourd 'hui où elles vont jusqu'à se fortifier. « D'après les expériences déjà faites, ces résultats ne pourront être atteints que grâce à une organisation et militaires seront concentrés dans les mêmes mains. dans laquelle les pouvoirs civils « En conséquence, la région montagneuse du Tonkin est constituée à l'état de territoires militaires, et les commandants de ces territoires exerceront les pouvoirs militaires sous les ordres du général commandant en chef sous la haute autorité du Gouverneur général ». du résident supérieur au Tonkin, et tous les pouvoirs civils L'étendue des territoires a été sujette à des variations fréquentes qui ne pourront ici être suivies en détail. militaire au 1er octobre 1891 est la suivante: L'organisation 1RE BRIGADE (Bac-Ninh) : /er territoire
militaire
général
(Sept-Pagodes) : lieutenant-colonel
VOYRON TERRILLON
(1. M.) Cercle de
Postes
de Mon-Cay :
Mon-Cay, Tiên-Yên.
Dinh-Lap,
Cercle Postes
(1).
Hoan-Mo,
de Sept-Pagodes:
de
Bac-Lê, Déo-Gia, Da-Bac,
Lam, Sept-Pagodes, An-Chau, Biên-Dong, Mai-Xu, Lang-Trua, Dong-Triêu.
Cercle de Thai-Nguyên : Postes
de
Thai-Nguyên, Nha-Nam, Luoc-Ha,
Moi, Ha, Cho-Trang. (I) Infanterie de marine.
ChoBo-
P lanche I
(Clic/ledu Gouvernement général) PARTISANSDANSLA MONTAGNE
'.Cliché du Gouvernement général) GROUPEDE PARTIi'(LANG-SON'
(Clichéda Gouvernement i/ittural: POSTE DE PARTISANS(NAM-QUAN)
IClirhéan Gouvernement oen< rut* — THANH-MOI ROUTEDE LANG-SON
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
2° Cercle
territoire
militaire
colonel
(Lang-Son):
de Lang-Son : That-Khê.
Postes de Lang-Son, Binh-Gia.
Na-Cham,
HaSoc-Giang, Phu-Trung-Khan, Phuc-Hoa, Tra-Linh, Dong-Khê, Nguyên-
Cercle Cercle
de Cao-Bang:
Postes
de Cho-Ra,
Ngan-Son.
Cao-Bang
Lac,
(Nam-
3° territoire
Postes An-Chau, Luong,
Trai-Hutt, Van-Ban,
Ngoi-Tié, Ngoi-Lao,
Vinh-Thuy.
4" territoire 1
Cercle
de Van-Bu:
Commandant
FoUQUET. Lieutenant-colonel PENNEQUIN à partir du 20 novembre 1S91.
(I) Infanterie de marine.
de Lao-Kay: Ba-Xat,
Cercle
de Tuyên-Quang :
Postes
de Tuyên-Quang,
militaire (Son-La) Annexe Postes .Ngê-Lo. Van-Yên,
Bao-
:
(Yên-Bay)
Postes de Lao-Kay, Lu, Bao-Ha. LucYên-
Bac-Mê,
BOILÈVE
Cercle
DE BEYLIÉ (1. M.).
de Yên-Bay, Cam-Khé,
de Ha-Giang, Bac-Quan, Chiem-Hoa. Bac-Kem,
colonel
militaire
de Yên-Bay:
Lieutenant-colonel
de Ha-Giang:
Postes
2° BRIGADE (Son-Tay) :
Cercle
(1).
Mo-Xat,
Nang), Lang, Binh.
Pho-
SERVIÈRE
1|
Phong-Tho,
Dong-Chau.
Pho-
Phu-Doan.
: de Lai-Chau: de
Lai-Chau. Son-La, Djên-Biên-Phu, Dai-Lich, Tu-Lê, Ca-Vinh, Xai-Luong, Yên-Lang.
1891-1892
CAMPAGNE
Le 27 avril 1892, le colonel PERNOT prend cement du colonel BRACCINI, rapatrié.
de Cochinchine,
en rempla-
pendant la période. Pour supprimer complètement Les effectifs disponibles ne le permettent pas.
les bandes,
le commandement
de la brigade
lor TERRITOIRE MILITAIRE. — SEPT-PAGODES Le 1or territoire militaire a été très troublé il faudrait les pourchasser toutes en même temps.
*** — Une des plus grandes entreprises commerciales de piraterie, sinon la plus Cercle des Sept-Pagodes. est installée dans la chaîne montagneuse qui borne au nord la vallée du Song-Ky. grande, celle de Luu-KY, Cette région très accidentée avait été choisie par le fameux chef pirate après ses échecs du Bao-Day et du Deo-Gia (août 1889 et avril 1890). Des opérations avaient été entreprises contre ses bandes en décembre 1890 (colonne RAFFENEL) sans aboutir à un résultat décisif. De nouvelles opérations sont jugées nécessaires. TERRILLON (novembre 1891-févrierUne importante colonie est formée sous les ordres du lieutenant-colonel 1892). A la suite des opérations de cette colonne et des reconnaissances nombreuses exécutées par les postes du cercle, la bande de Luu-Kv est dissociée. Une partie passe avec Luu-Kv dans le Bao-Day. En juillet 1892, Luu-K V est tué au cours d'une attaque faite par lui contre un convoi, sur la route de Lang-Son. La colonne TERRILLON et les reconnaissances qui l'ont suivie, ont ramené le calme dans la plaine, la partie montagneuse du cercle restant encore inquiétante. **k — BA-Kv, qui avait fait des offres de soumission, pille encore en octobre Cercle de Thai-Nguyên. 1891. Le 31, une de nos reconnaissances lui tue 4 hommes et lui fait 8 prisonniers. Sa soumission est acceptée le 27 mai 1892. BA-KY doit rendre ses armes au poste de Cho-Moi et fournir des travailleurs pour faire certaines routes. Il est autorisé à conserver 50 partisans. Sa soumission paraît peu sincère. Il fournit en juin 1892 des armes aux pirates du Yên-Thê Le 18 juin, une de ses bandes, ayant attaqué un village et ayant été repoussée, laisse sur le terrain 7 cadavres de Chinois, dont celui d'un de ses principaux lieutenants. BA-Ky soumis, il ne reste plus qu'un centre de piraterie, mais il est important: c'est celui du Yên-Thê. Une série d'opérations sont engagées contre lui, en particulier la colonne VOYRON (mars-avril 1892) qui détruit les principaux repaires de l'ennemi. A la suite de ces opérations, de nombreux pirates font leur soumission et, si la question Yên-Thê n'est pas définitivement réglée, elle est grandement améliorée. * Cercle de Moncay. — La situation de cette région est troublée. La vallée du la région Song Tiên-Yên, de Dam-Ha et les environs mêmes de Mon-Cay sont infestés de pirates. Les autorités chinoises, dont l'attitude est plus hostile que jamais, favorisent cette agitation.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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En juin 1892, la bande de LUONG-PHUC ravage le canton de Hoan-Mo dont les habitants se réfugient dans les montagnes après avoir résisté Des contingents importants de Chinois, venant en particulongtemps. viennent renforcer cette bande qui se divise en 3 groupes, installés à Hoan-Mo, lier de Quang-Si, Aolo et à proximité des débouchés Ten-Moho, qui conduisent dans les riches plaines de la côte. En juillet 1892, les bandes se font précéder de proclamations au nom de l'ex-roi HAM-NGHI, invitant les habitants se soumettre.
à une soumission
immédiate.
Le canton
de Hoan-Mo,
après une longue résistance,
est obligé
de
** * OPÉRATIONS MILITAIRES CONTRE LES BANDES DU DONG-TRIÊU. — Colonne du lieutenant-colonel TerrilIon. — Les cercles des Sept-Pagodes et de Mon-Cay sont le théâtre d'opérations d'ensemble entreprises dans le mois de novembre 1891 contre les fortes bandes qui occupent la région de Dong- T riêu. du Rung-Tung, du Nui Da-Bo et toute la Cette région comprend les massifs des Trais, du Nui Yên-Tu, chaîne montagneuse qui borde au nord la vallée du Song Ky. Les bandes de LIJU-KY y ont établi leurs reil s'agit de les isoler, en leur barrant surtout les routes de la Chine par lesquelles paires et leurs entrepôts; elles écoulent leur butin et se ravitaillent. d'une part, dans une sorte de blocus de la région Les dispositions prises pour atteindre ce but consistent: au nord, le Loch-Nam et le Thai-Binh à l'ouest, la ligne formée montagneuse comprise entre le Loch-Nam le Song Gia et le Song Da-Bach au sud, la ligne du Song Liep le Song Kinh-Tai, par le Song Kinh-Mong, et de la rivière de Vilvai à l'Est, et d'autre part dans une attaque directe des positions occupées ordinaireà disperser les gros rassemblements et livrer ainsi ment par les bandes de façon à briser la résistance principale, les bandes, déjà entamées et réduites, aux coups des troupes stationnées sur la ligne de blocus. des postes, les reconnaissances Les mouvements de troupes nécessités par la création ou le renforcement les opérations entreprises par le groupe faites tant par les garnisons des postes que par les colonnes volantes, principal et la colonne de Dong- T riêu donnent lieu dans le courant du mois de novembre à quelques engagements exposés ci-après : Du 5 au 8 novembre, le capitaine Tm- le poste RION, du 2" tonkinois, commandant de Bien-Dong, parcourt la région Biên-Dong, Chu-Nam-Diên avec une colonne Kep-Ha, formée de détachements tirés des postes de Lam et Sept-PagoAn-Chau, Biên-Dong, des. Le 8, rentrant à Biên-Dong avec un souslieutenant et 35 européens du 1De de marine, il se trouve et 103tirailleurs du 2" tonkinois, en présence d'une bande de 100 pirates chide ce nois en position à 4 kilomètres environ poste, sur la rive gauche du Loch-Nam. les Chinois sont Après un court engagement, débusqués de leurs positions et prennent la fuite en laissant sur le terrain 5 cadavres et un fusil Le 11 novembre, la colonnequi s'était installée les travaux, va, sous le commandement du capitaine à 9 kilomètres environ au nord paire de Chua-Kap, le matériel incendié. Le 25 novembre, un détachement du poste de
Winchester. à Bên-Chau
depuis le 27 octobre, à l'effet d'en protéger la position du reBAILLY, du 1ei tonkinois, reconnaître du poste, trouve ce village évacué par les bandes et tout
Bên-Chau, composé de 15 hommes du 10e de marine les positions et 50 tirailleurs du 2e tonkinois, sous le commandement du lieutenant LETARDIF, va reconnaître des bandes sur le Nui Dong-Son et les sentiers conduiant sur ces hauteurs, et constate la présence de pirates nombreux.
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HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
A partir du 24 novembre, les détachements du capitaine MESSIER DE SAINT-JAMES, du 2e tonkinois, commandant la colonne volante de Na-Péo, remportent coup sur coup plusieurs succès sur les bandes cherchant à gagner la frontière. tendue au débouché du défilé tombe dans l'embuscade Le même jour, un parti de 200 Chinois environ, de Dong-Qui, par le lieutenant PEUTHIER, du 2e tonkinois. Les pirates, vivement attaqués, laissent 96 femmes et sont dispersés dans le plus grand désordre. qu'ils emmenaient en Chine Dans la nuit du 25 au 26 novembre, une autre bande chinoise, qui se heurte au détachement du lieutenant mise en déroute en abandonnant 25 femmes et enfants. SAVY, est complètement Poursuivie avec vigueur pendant toute la journée du 26 novembre par le lieutenant TOURATIER, elle laisse son riz, ses marmites, ses effets et de nombreux blessés. Ces affaires habilement préparées et conduites avec entrain ne nous avaient coûté aucune perte. Le 27 novembre, la colonne volante de Kep-Ha, composée de 100 hommes du 9e de marine (capitaine VANDENBROCK), sous les ordres du commandant BÉCOURT) et de 200 hommes du 3e tonkinois (capitaine GUYONNET, du 3e tonkinois, rencontre une bande de 100 Chinois, cantonnée sur la rive gauche du Lochdélivre 3 femmes, 2 enfants. Nam, à l'est de la boucle de Lang-Xa, En même temps que ces opérations ont lieu, le groupe des forces principales destinées à opérer directement le 25 novembre, et, de concert avec 200 hommes contre les positions pirates, est réuni en entier à Luc-Nam, du 2" tonkinois venant de Dong-Triêu, se porte sur Dong-Lat (à 8 kilomètres au sud) où une forte bande pirate s'est rassemblée. Le lieutenant-colonel TERRILLON répartit ensuite ses forces en 4 colonnes volantes commandées respectivement par les commandants TANE, DUFOUR, MoREL et le capitaine LEMOINE, et fait fouiller jusqu'au 30 le massif des Trai, circonscrit entre les postes de Da-Bac, et Luc-Ngam. Mai-Xu, Gang-Quinh La colonne principale, dont la mission est de chasser les bandes des positions qu'elles occupent dans la TERRILLON. région de Dong- T riêu, continue ses opérations sous le commandement du lieutenant-colonel Le 1er décembre, elle quitte la vallée du Song Bo où elle a cantonné, et parcourt pendant les journées des 2 et 3 décembre les massifs du Nui U-Bo et du Nui Da-Bo. Le 3 décembre, elle se concentre à CongLuoc après avoir brûlé un campement pirate composé de 54 cases. Le même jour, la colonne mobile de Quan-La (50 hommes du 10e de marine, lieutenant BÉTHOUART, 135 hommes du 2e tonkinois, capitaine JOBARD), sous les ordres du commandant ToURNIER, du 1De de maLe 4, elle se heurte dans la vallée du Song Huong à une rine, quitte ce poste, se dirigeant sur Huong-By. bande pirate établie sur de fortes positions, dont elle s'empare après un combat assez vif. elle continue sa route. Soudain, elle Après avoir brûlé quelques cases renfermant des approvisionnements, est assaillie de tous côtés à la fois par un feu violent qui lui fait éprouver des pertes sérieuses. Ne pouvant forcer le passage dangereux, en raison de la nature du terrain et de la supériorité numérique de l'ennemi, elle bat en retraite sous la protection d'une arrière-garde avec laquelle le capitaine JOBARD et le lieutenant BÉTHOUART soutiennent une lutte corps à corps qui leur fait le plus grand honneur. Cette affaire nous a coûté 17 tués (12 tirailleurs et 5 européens) et 18 blessés (13 tirailleurs et 5 européens) dont le lieutenant BÉTHOUART, blessé légèrement. Le 4 et le 5 décembre, les fractions de la colonne du lieutenant-colonel TERRILLON parcourent le Nui U-Bo, pendant que la colonne DUFOUR bat les environs de Lang-Trua. Le 6 décembre, le groupe TANE regagne Lam pendant que les colonnes MOREL et LEMOINE se rendent à Dong-Triêu par Mai-Xu et Da-Bac. Le 9 décembre, la colonne DUFOUR quitte Lang-Trua et se rend à Ben-Chau, où elle arrive le 12, après avoir contourné à l'est le massif du Nui-Yên-Tu. Le 10 décembre, la colonne volante de Vi-Loai, sous les ordres du capitaine BAILLY, du 1CI tonkinois, surprend entre Lang-Nac et Lang-Ca une bande de 100 Chinois armés de Winchester, escortant un convoi. Les pirates sont mis en déroute, abandonnant 4 tués, plusieurs blessés, des vivres et des munitions; 26 femmes sont délivrées. La colonne ne subit aucune perte. Le 15 décembre, la colonne principale renforcée de 200 hommes prélevés sur les garnisons des postes de Dong-Triêu et de Ben-Chau, où elle a été concentrée le 14, pour se diriger sur le masquitte Mê-Son, sif du Nui-Co-Bang. L'artillerie, portée sur la hauteur au prix des plus grands efforts, ouvre son feu sur
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9 les troupes sont lancées à l'assaut de la position qu elles enlèles pirates. Après une préparation suffisante, vent à la baïonnette. où ils tentent de battent en retraite jusqu'au col de Cai-Tram, Les Chinois, qui ont attendu l'attaque, résister encore. Mais ils ne peuvent tenir devant l'élan des troupes et ils prennent la fuite dans la direction de Nam-Mau. Cette affaire nous a coûté 2 tués dont un européen, et 7 blessés, dont le lieutenant LAMEY, mort le 17 des suites de ses blessures. elle cantonne Après un jour de repos accordé aux troupes, la colonne continue de parcourir la région ; le 21 à Quan-La, avec la colonne mobile de le 19 à Huong-By, après avoir fait sa jonction à Dê-Than le 22, à Hoan-Bo. Quan-La, le 23 à Elle se porte ensuite dans la région de Hon-Gay, qui est sillonnée par les bandes, bivouaque renfermant des considérables, approvisionnements Bang, le 25 à Lang- Thu, où elle détruit un campement où les pluies persistantes à séjourner pendant 3 jours. et arrive le 27 à Hon-Gay l'obligent la colonne divisée en 2 groupes se porte en suivant les Le 31 décembre, Les Chinois qui occupent en force de Kê-Man, situé au Nord de Hon-Gay. par la vallée, y ont accumulé les obstacles. Surpris de voir nos troupes arriver pas de résister et se dispersent dans la forêt, poursuivis par les feux plongeants la majeure partie du butin qu'ils sieurs cadavres sur le terrain, et abandonnent
chemins de crête sur le repaire la position, attendant l'attaque par les hauteurs, ils n'essaient Ils laissent des colonnes. ont fait le jour précédent
pludans
les villages de la région. Une fraction importante des bandes du Nui-Co- Bang ayant franchi le Loch-Nam et gagné le Bao-Day, à l'est de Kep, les colonnes mobiles de Lam et de Kep-Ha, réunis sous les ordres du commandant TANE. sont immédiatement formé de 200 hommes du lre envoyées à sa poursuite. En même temps un détachement étranger, arrivé par le Colombo et 80 tirailleurs du 3e tonkinois, sous les ordres du commandant TOURNIER, du 10" de marine, partant de Phu-Lang- Thuong, doit fouiller le Bao-Day et marcher à la rencontre de la colonne TANE. Le 21 décembre, la colonne TANE rencontre entre To-Vu et Lang-Nap la bande signalée, surprend ses et les met en fuite en lui prenant ses vivres et ses bagages ; 2 cadavres chinois sont trouvés sur avant-postes le terrain. Les deux colonnes parcourent le Bao-Day du 21 au 28 décembre, sans rien rencontrer que des campements abandonnés. du repaire de Kê-Man le 31 décembre et la dispersion de la bande dans les forêts Après l'enlèvement au nord de ce point, la colonne du lieutenant-colonel TERRILLON, qui ne pouvait demeurer plus longtemps hors de son territoire, est ramenée par voie fluviale à Dông-Triêu, où elle débarque le 3 et le 4 janvier 1892. Elle reste là quelques jours, afin de faire reposer les hommes en attendant de reprendre les opérations. Pendant ce séjour, diverses reconnaissances sont faites : La compagnie GALLÉ, du 1er tonkinois, est envoyée à Chin-Gai, dont elle fouille les environs. Le 7 janvier, elle s'empare d'un petit repaire à Yên-Mo, où elle trouve 2 femmes, des papiers et le cachet d'un chef. Le même jour, le capitaine LASALLE, avec 78 tonkinois de sa compagnie et 30 hommes de la compaà 30 Chinois venus de Trai-Loc, les surprend et les gnie DUMOULIN, du 9" de marine, tend une embuscade met en fuite. Le 9 et le 10, les nouvelles qui jusque-là avaient signalé l'occupation du massif et de la vallée du des principaux de Song-Ky en plusieurs points par de fortes bandes, font connaître d'une part l'évacuation ces points et d'autre part l'arrivée d'une bande de 200 Chinois dans le même massif de Choi-Xuân, que la colonne avait fouillé dans les derniers jours de novembre et où elle avait brûlé et détruit le 26 novembre, un grand repaire sans trouver de résistance. Pour
vérifier immédiatement tenant-colonel TERRILLON envoie opération faite le 26 novembre. bande se trouverait réellement en
ce renseignement et savoir s'il fallait porter les opérations de ce côté, le lieude commandant la même MoREL, avec 400 hommes, pour recommencer En même temps et pour assurer tout le succès possible dans le cas où une ce point, la compagnie GALLÉ renforcée par 20 hommes d'infanterie de
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16
*
et 50 hommes de la .garnison de Luc-Nam (2 tonkinois), en tout marine de la garnison des Sept-Pagodes L' opération combinée ainsi fut fixee au 12 janvier. 250 fusils était dirig ée par Quinh sur Choi-Xuân. CORTIAL (9 de marine), de la compagnie LELa colonne MoREL était composée de la compagnie de 50 hommes du T tonkinois, et de la compagnie LASSALLE, .u MOINE (100 tirailleurs du 2' tonkinois), 1"' tonkinois. domine Da-Bac et après sêtre ardu matin, heures du matin, lala pente pic qu' qui dom*ne pente àà pic Cette colonne Da-Bac et après s"^tre grav it le 12, àà 44 heures gravit côté et qui mène au repaire, de l'autre descend rêtée sur le sommet pour serrer, s'engage dans le ravin qui de toute nature. par un sentier encombré d'obstacles est assaillie à bout portant par un feu rapide des Chinois embusTout à coup, la pointe d'avant-garde le capitaine LEMOINE et le lieutenant ESTER5 tirailleurs sont tués, 3 blessés ; qués sur le bord du chemin; les deux à la fois. Le comHAZZY, du 2e tonkinois, qui se trouvaient en tête, sont frappés mortellement tous et repousmandant MOREL fait réoccuper le mamelon où la colonne avait serré quelques instants auparavant, se, de là, les Chinois qui s'étaient lancés à la poursuite de notre avant-garde. Tandis que le lieutenant BONNI, officier topographe de la colonne, se porte en avant pour ramener les de Quinh devant le repaire. Après un engacorps des tués, la compagnie GALLÉ débouche par le chemin MoREL. Nous avons gement très vif, cette colonne repousse les Chinois et fait sa jonction avec la colonne perdu dans cette affaire, outre le capitaine LEMOINE et le lieutenant EsTERHAZZY, un européen et 5 tirailleurs tués, 4 européens et 8 tirailleurs blessés. concentre toutes les troupes disponibles pour le commandant-colonel A la nouvelle de cet engagement, La colonne du commandant GuYONNET, qui jusque-là avait opéré autour de Kep-Ha recommencer l'attaque. de marine BÉCOURT et de la compagnie VANDENBROCK, et qui se composait de la compagnie d'infanterie du 3" tonkinois, est appelée en ligne à son tour le 17 janvier ; le massif est abordé de nouveau dans les deux La colonne partie de Da-Bac était sous les ordres du lieutenant-colodirections de Quinh et de Da-Bac. GuYONNET. Mais cette fois, les Chinois ne nel en personne, et celle de Quinh sous ceux du commandant tiennent pas et évacuent sans résistance le repaire, qui est détruit de nouveau. Deux
et espérant l'empêcher, jours avant l'attaque LUU-KY qui commandait la bande de Choi-Xuân, avait envoyé faire des propositions de soumission. A partir de ce moment, le lieutenant-colonel TERRILLON fait deux fois déjà la navette entre les acquit la certitude que, pour échapper à sa colonne, LUU-KYavait deux massifs de Quinh et du Song-Ky; il conçut alors le projet de lui fermer à la fois ces deux massifs par des postes armés de canon qui en tiendraient les débouchés. La colonne commença immédiatement les travaux d'un nouveau poste sur la hauteur dominant Choi-Xuân et y laissa une garnison. Puis elle se reporta vers le Song-Ky, afin de prévenir le retour de LUU-KY dans ces parages. Le 20, elle arrive sur les hauteurs dominant le col de Na-Mau, près duquel elle détruit trois grands repaires qui venaient d'être évacués et avaient été occupés par une bande annamite très nombreuse. Cette bande se joignait à celle de Luu-Ky du côté de Dong-Tnêu, mais ne l'accompagnait pas dans ses mouvements dans le massif de Quinh. Dans l'après-midi du 20, les troupes commencent les travaux d'un nouveau poste au-dessus de Na-Mau et la colonne y séjourne le 21 pour le mettre en état de défense. Le 22, elle se reporte dans la plaine du Song D a-Bach. Les bandes chassées des repaires de Na-Mau lui ayant été signalées dans les environs, elle séjourne les 23 et 24 janvier à son bivouac près de Tiên-Yên, fouillant le pays par des reconnaissances. Celle du 24 amène la découverte dans le col du Nui-Ken-An de deux campements pirates, où sont retrouvés un grand nombre d effets ayant appartenu à nos soldats tués le 4 décembre 1890 à Dong- Tian. Les Annamites qui occupaient ce repaire, surpris par les obus et les feux de salve dirigés sur eux des hauteurs dominantes, se sont enfuis sans riposter. Le 25, le lieutenant-colonel TERRILLON retourne à Dong- T riêu. Tous les renseignements reçus dans l'intervalle confirmaient la présence de Luu- Ky dans la partie est du massif de Quinh, où il avait été forcé de rester par suite du mouvement de la colonne sur le Song-Ky. Aussi, le commandant GUYONNET avait-il été dirigé de ce côté dès le 21 pour y prendre position et préserver les riches villages de la plaine. La colonne principale y est dirigée à son tour et va par eau de DongTnêu à Lam le 26 et le 27.
HISTOIRE MILITAIREDE L'INDOCHINE
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Elle repart de ce dernier point le 29 pour combiner ses mouvements avec ceux du commandant Gules deux colonnes se conYONNET, placé à Lang-Djoum. Après une reconnaissance du côté de Vu-Ba, centrent à Lang-Djoum le 30 et, le 31, elles marchent par deux chemins différents sur le repaire d' Ho établie sur les hauteurs dominant le repaire, ouvre le feu sur les ChiThuoi, où était LUU-KY.L'artillerie, nois qui se dispersent aussitôt. La poursuite incessante de la bande de Luu-KY a mis ce chef pirate dans la situation la plus précaire. dans les deux centres montagneux qui renferde deux postes à Choi-Xuân et à Na- Mau, L'établissement la bande, traquée de tous les côtés, à va obliger probablement maient les principaux repaires de Luu-Ky, évacuer son théâtre habituel d'opérations et à se réfugier dans une autre région qu'elle ne connaîtra pas aussi bien et où elle ne sera pas soutenue par les habitants. TERRILLON de continuer ses opérations Des dispositions sont prises pour permettre au lieutenant-colonel de manière à affirmer les résultats obtenus et pendant tout le mois de février dans le cercle des Sept-Pagodes, à les rendre durables. Après la prise du repaire de Ho-Thuoi le 31 janvier et la fuite de la bande de Luu-Ky dans la direction de l'est, une partie de la colonne principale a été envoyée à Mai-Xu pour y construire une bonne route de Mai-Xu à Da-Bac et relier ainsi ces deux points, en achevant de fermer À Luu-Ky le massif de Qluinh, déjà tenu au centre par le nouveau poste de Choi-Xuln. Une bande de 150 fusils ayant été signalée au pic Balagny et à Nam-Diên, les troupes de la colonne, divisées en trois détachements, partent le 11 février de Lam, de Mai-Xu et de Kep-Ha, pour une attaque combinée. Cette opération amène la destruction d'un grand repaire de 33 cases et de nombreux petits, cachés dans la forêt, où l'on trouve des, approvisionnements, quelques armes et des munitions. Une jeune fille est dé livrée et un Chinois tué. Mais le gros de la bande a pu se dérober à temps. Le lendemain 12, le détachement de Kep-Ha, rejoignant son poste, retrouve en fouillant le bois au nord du pic Balagny, la bande chassée la veille, et, après un petit engagement, la met en fuite en lui infligeant des pertes sensibles. De notre côté, il y a un européen tué, un autre blessé et un tirailleur blessé. Le même jour, le détachement du commandant TANE parcourt la rive gauche du Loch-Nam. Le 13, il fouille le massif entre Nam-Diên et le pic Balagny, trouve et détruit un nouveau repaire. Le 14, il a un engagement avec une petite bande sur le versant ouest du pic Balagny. En s'enfuyant, celle-ci abandonne divers objets prouvant la présence de Luu-Ky au milieu d'elle. Le 16, on apprend que Luu-Ky, évacuant cette forêt, se dirige sur Déo-Gia. Le commandant TANE le poursuit le 17. Le commandant GUYONNET se porte vers Da-Bac pour lui barrer la route au sud. Mais devant cette poursuite, Luu-Ky passe le Loc-Nam dans la nuit du 16 au 17 et se dirige vers Tam-Ra. La colonne, après avoir fouillé DéoGia, se rabat alors sur Lam le 20 et se porte du côté où Luu-Ky est signalé. Le 21, la colonne GuYONNET est en position pour barrer les routes de Bao-Loc et Yên-Tiên vers le nord; la colonne TANE s'établit dans la forêt de Yên- Tiên, au nord de Tam-Ra. Le même jour, le lieutenant-colonel TERRILLON arrive à Lang-Manh avec une colonne venant de Luc-Nam. Un détachement de 150 fusils, tiré des garnisons de Phu-Lang- Thuong et Kep pour donner la main au commandant GUYONNET, marche le 21 sur Voi et le 22 sur Lang- Than, pendant que la colonne GUYONNET arrive à Thuong-Lam, après avoir parcouru la partie est du Bao-Day. Seule, la colonne TANE se perd dans la forêt et ne peut rejoindre. Le TERRILLON dirige les divers détachements de manière à attaquer lieutenant-colonel le 23 la forêt de Bao-Loc où s'est réfugié Luu-Ky. A l'heure dite, le 23, nos troupes débouchent devant le repaire de Bao-Loc; les pirates, surpris par des feux convergents partant des crêtes entourant le repaire à l'est et au nord, fuient, sans opposer de lésistance, poursuivis par nos obus. Les troupes qui n' ont pu accéder au repaire qu'après une heure de marche, y trouvent un grand nombre d'objets de toute sorte, délivrent 2 femmes et s'emparent du troupeau de la bande. A près cette dispersion complète de la bande, le lieutenant-colonel TERRILLON ramène la colonne sur la rive gauche du Loc-Nam et la répartit en cantonnements dans les plus riches villages, afin d'empêcher tout ravitaillement des pirates. La poursuite des bandes de Luu-Ky qui s'est continuée pendant tout le mois de février a à peu près achevé le nettoiement de la région de Dong-Triêu, * 1
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HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
dans le Dong- T riêu, auparavant la partie la plus troublée Depuis 4 mois que les opérations ont commencé Cette région peut donc être considérée comme débarrassée des bandu Tonkin, aucun village n'a été attaqué. sont réléguées dans les parties montagneuses et détruites, et qui, sans être entièrement des qui l'infestaient vers les stériles où elles sont maintenues par les nouveaux postes qui leur ferment les passages principaux plaines.
* *
font de fréquentes sorties Poursuite des bandes. — Les garnisons des postes du cercle des Sept-Pagodes de la région. pendant le mois d' avril à la poursuite des bandes disloquées sous le commandement du capitaine des garnisons de Lam, Biên-Dong et An-Chau, Une reconnaissance est Mai-Xu et Déo-Gia, DAGNEAUD, du 2e tonkinois, après avoir parcouru tout le terrain entre Loch-Nam, de concert avec elle, une colonne formée portée le 6 avril sur Lam. Le même jour, arrive à Kep pour agir distraites d'une compagnie du 9° de marine, une compagnie du 1er tonkinois et 2 pièces de la 4e batterie-bis, GUYONNET, du 3e tonkinois. du Yên-Thê et commandées par le commandant TERRILLON dans le Bao-Day où des fractions Ces deux colonnes sont dirigées par le lieutenant-colonel chercher à se réunir. de la bande du VUONG-NHU et de celle du LIJU-KYparaissent Le 8, la colonne DAGNEAUD atteint la position de Ho-Tié où elle brûle un grand repaire de 200 cases, et, le 9, le commandant GuYONNET enlève le repaire de Cot-Coi où il prend 4 pirates et quantité d'objets. Les deux colonnes continuent ensuite de fouiller le Bao-Day. Devant cette poursuite, les pirates du Bao-Day ont dû se retirer du côté de Lang-Son. Les colonnes du 1er territoire sont alors ramenées sur Lam, où la colonne GuYONNET est arrivée le 26 et la colonne DAGNEAUD le 29. * * Petites opérations préliminaires. Le 5 octobre OPÉRATIONS MILITAIRES DANS LE YÊN-THÊ. le cercle de Thai-Nguyên, est dirigée par le commandant 1891, une reconnaissance BÉRARD, commandant sur les positions occupées par les bandes du Yên-Thê, près de Ngao- Thuong, pour en déterminer exactement l'emplacement, qui n'était connu que par des renseignements fournis par des prisonniers. Le lieutenant DELEUZE, du 1er étranger, officier de renseignements du cercle, parvient à découvrir une position qui domine entièrement les forts pirates et permet ainsi d'en déterminer l' emplacement précis. Le 17 octobre le capitaine PLESSIER, du 1891, 1er étranger, commandant le poste de Nha-Nam, surprend une petite bande pirate dans une embuscade et lui tue 2 hommes. Le 12 octobre 1891, le lieutenant DETREZ, du 39 le poste de Cao- Thuong, revetonkinois, commandant nait de Bo-Ha avec un détachement du 2e tonkinois, lorsqu'à hauteur de Luc-Liên (14 kilomètres à l'est de Cao- Thuong), il iencontre un parti d'une quinzaine de pirates chinois qui s'enfuient à son approche. Le 14 octobre, le capitaine PLESSIER, commandant le poste de Nha-Nam, à la tête de 20 légionnaires et 20 tirailleurs, surprend, à la pointe du jour, une bande de pirates dans le village de Lang- Thuong, à 6 kilomètres environ au nord de Nha-Nam, leur tue 2 hommes et en fait 3 prisonniers. Le 31 décembre 1891, un petit détachement sorti du poste de Cao- Thuong se dirige sur le village de 4 5 kilomètres du poste, sur la route de et parvient à s'emparer Phu-Lang- Thuong, Lang-Cao, par surprise du DE- 1 HIAO, chef pirate important des bandes du Yên-Thê. 6
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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Les nombreux
engagements qui ont eu lieu dans le mois de décembre avec les partis pirates venus du YenThê, démontrent que de ce côté nous avons affaire à un ennemi audacieux, bien armé et ayant quelque connaissance de la guerre. Les
forêts inextricables
qui lui servent de refuge, les forts qu'il y a construits et d'où il s'élance pour constituent un foyer de troubles permanents. Il importe de débarrasser de Delta piller les plaines environnantes, de ce dangereux un effort décisif est devenu nécessaire dans le Yên-Thê. voisinage;
* ** POSITION DES BANDES. — Les bandes du Yên-Thê, s'attendant à une attaque par Colonne Voyron : le sud, s'étaient fortifiées sur une ligne dirigée de l'est à l' ouest et perpendiculaire à la direction Luoc-Ha, suivie par la colonne de 1891. Ho-Thuê,
La position se composait d'un retranchement de 3 kilomètres de développement, en crémaillère appuyé à l'ouest au fort de DÊ-DZUONG, et à l'est au groupe des forts du DÊ-NAM, comprenant 5 ouvrages fortement fortifiés surveillaient la route Dinh-Têp-Yên-Thê, et enfin un ouvrage solide situé organisés. Des avant-postes au nord de la ligne principale constituait une sorte de réduit et servait de refuge à Ba-Phuc, le chef de toutes les bandes de la région.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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PLAN D'OPÉRATION.
— Le plan d'opération
est le suivant :
adopté
en plaçant des Investir les positions pirates et surveiller les lignes de retraite dans toutes les directions, à l'ouest à Quinhau nord à Mo- Trang avec un poste à Trai-Son, colonnes volantes à l'est à Cho-Phong, Faire une démonstration par le sud en partant de NhaLau, et en tenant au sud la route Bo-Ha-Nha-Nam. décisive sur une position reconnue à l'avance au Porter la colonne chargée de l'attaque Nam et de Luoc-Ha. sur un mamelon dominant les ouvrages à 2.000 de campagne du fort du DÊ-NAM, installer l'artillerie N.-E. mètres de distance et appelé le point A. COMPOSITION était la suivante :
DES COLONNES.
—
La
des colonnes
composition
appelées
à prendre
part aux opérations
1 peloton de la 3e compagnie du 2° batailcommandant COUROT, du 2" tonkinois; Cho-Phong : lon étranger; 1 peloton de la 3e compagnie du 2e tonkinois. commandant Colonne Mo-Trang : BÉRARD, du 2" bataillon étranger; 4e compagnie du 2e bataillon étranger; 7 compagnie du 3° tonkinois. Colonne Quinh-Lau : capitaine RONGER, du 2e bataillon étranger; 2e compagnie du 2e bataillon étranger; du 3e tirailleurs tonkinois. 1 peloton de tirailleurs fourni par les 6e et 8e compagnies Colonne
Colonne
du sud:
colonel
le 9° de marine :
BOUGUIÉ, commandant
Compagnie de marche du 4 bataillon étranger i îdu tonkinois l)e. iIer 1 4 e compagnie 4e compagnie du 1Pr bataillon du ge de er marine 7e -je com i 1• tonkinois• ï compagnie p a g nie du el' 3° compagnie du 11or bataillon ine du ge 9e de mar marine bataillon 3e ge compagnie du j Qe t. oni kinois 4e batterie-bis, 6 pièces de 80 de montagne Section de mortiers, 1" batterie-bis
cr comman d,ant <ki- nois. duu 1 1el' ton tonkinois. j D„ERTIN, d, commandiant
)
) ) ?
commandant
HENRY,
duu V di ge ne die de marine.
V ANDENBROCK,
du
1
el'
tonkinois.
Section du génie. Colonne
chargée
de l'attaque
décisive:
1" 2" 1
lieutenant-colonel
du 11e de marine compagnie du 2e bataillon compagnie du 2' bataillon du 11° de marine peloton de la 3 compagnie du 9° de marine de marche du 3" bataillon Compagnie 6e compagnie udu 11er ton kkinoi 6' inoiss )j étranger 5' batterie-bis (4 pièces de 80 de montagne) "1' 1 batterie-bis 2 pièces (4 pièces de 80 de campagne, de 95) .,..,.,.:. section 2" batterie-bis, Section du génie
j
GEIL,
commandant
commandant
le 2e tonkinois:
, BAUJEUX, du 11e de marine.
] ° d ant GUYONNET, comman G
commandant
d 3" du 3e tonkinois ton kinoi
LEFOURNIER.
de mortiers
Toutes les troupes sont sous les ordres du la Ie brigade, général VOYRON, commandant chargé de la direction des opérations. Le 11 mars 1892, la colonne COUROT arrive à C et la colonne BÉRARD au camp des piratea ho-Trang de Le 13, la colonne RONGER arrive à près Mona-Luong. Le 15, la colonne BÉRARD en marche Quinh-Lau. de la Dalle sur Mo- Trang, rencontre les pirates en position. Elle les repousse jusqu' au Song Soi; un européen et un tirailleur sont blessés grièvement, 4 tirailleurs légèrement. Le 17, une petite bande des environs de 200 habitants Lang- Mac fait sa soumission et livre 13 fusils; du même endroit se rendent au en même temps que cette bande. poste du Luoc-Ha Le 19, les troupes du colonel BoUGUIÉ sont réunies à Nha-Nam et Langpour marcher sur Dinh-Têp Le Thuong. général VOYRON arrive à Nha-Nam.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
21
sur Lang-Hom et repousse un parti pirate. Le 21, la colonne RONGER marche de Quinh-Lau Am-Donh (groupe HENRY) Lang-Thuong Le colonel BOUGUIÉ occupe sans incident le front Dnh-Têp, (groupe VANDENBROCK). GEIL occupe le point A et reconnaît le fort de DÊ-NAM. Une partie de Le 23, le lieutenant-colonel sa colonne marche au-devant de la colonne BÉRARD, qui a délogé les pirates de très fortes positions sur les deux rives du Song Mo-Trang et a eu dans cet engagement un européen et 2 tirailleurs tués et un tirailleur blessé. Les deux colonnes font leur jonction dans l'après-midi. Le colonel BOUGUIÉ pousse à 2.800 mètres de Dinh-Têp sans rencontrer l'ennemi. Le groupe HENRY s'empare d'une pagode fortifiée au N.-O. de Yên-Thê et d'un fortin récemment construit près de cette pagode. Le 24, la journée est occupée à rendre praticable à l'artillerie de campagne la route de Bo-Ha au sur le fort du DÊ-NAM découvre un fortin avancé couvrant ce fort. point A. Le 23, une reconnaissance dirigée Le commandant HENRY livre un assaut meurtrier contre le fort de DÊ-DZUONG qu'il tente d'enlever de l'intervention du groupe BERTIN est nécessaire pour dégager la compagnie d'infanterie de mavive force; Dans cette malheurine BOUVIER qui avait été jetée à l'assaut sans attendre la préparation de l'artillerie. nos troupes ont fait des pertes sensibles : tués: 3 ofreuse affaire, qui a été engagée trop précipitamment, ficiers, les lieutenants HOLSTEIN. du 1er tonkinois, VIGNERON, du 9e de marine, et BECQUET, de l'artille-
rie de marine ; 10 européens, 7 du 9" de marine, 2 de la compagnie de marche du régiment étranger, 1 2 officiers, le capitaine BOUVIER et le lieutenant LEsous-officier du 1er tonkinois et 9 tirailleurs ; blessés : CLERC, du ge de marine, et 30 hommes plus ou moins grièvement.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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du point A cherche à régler son tir sur le fort du DÊ-NAM, mais la brume empêche Le 2b, l'artillerie le feu pendant que l' mLe 27, elle ouvre de de voir où portent les coups et force à cesser le feu. nouveau de ce fort Le fortin situé au S.-E. fanterie chemine vers les saillants S. -E. et nord du fort du DÊ-NAM. est enlevé. 3 légionnaires sont tués, 8 autres sont blessés, ainsi que 3 tirailleurs. et met en batterie 4 La colonne COUROT se retranche à 80 mètres de la face est du fort du DÊ-NAM 200 coups sur canons de montagne et 2 mortiers pour y faire brèche. Le 26, les pièces de campagne tirent du commandant COUROT tila partie N. -O. du fort du DÊ-NAM, les mortiers et les canons de campagne la nuit du 27 au 28, l'évacuation pendant rent sur le saillant S. -E. Les pirates, qui avaient commencé d'en venir aux mains se portent vivement sur sous ce feu. Nos îroupes impatientes l'achèvent précipitamment les ouvrages qui sont abandonnés. Le 29, on y trouve près de 1 5.000 kilogrammes de riz et autant de paddy que les pirates n'avaient pas eu On découvre ensuite dans le fort du DÊ-NAM une vingtaine de cadavres qui avaient été le temps d'emporter. enterrés précipitamment. et la colonne BÉPendant que le gros des troupes est maintenu sur la ligne Ma-Huong, Lang-Bang la colonne BoUGUIÉ est dirigée sur le fort de DÊ-DZUONG où le groupe HENRY a subi RARD à Mo-Trang, son échec le 25 et qu'elle trouve évacué. Le 30, la colonne GEIL entre dans le fort de BA-PHUC. Tous les ouvrages pirates sont ainsi entre nos mains. L'opération peut dès lors être considu Yên-Thê choisis dérée comme terminée. Le fort de BA-PHUC, le point A et le camp des pirates près de Mona-Luong, pour être conservés, reçoivent une garnison. c est-à-dire vers le N.-E. Les pirates se sont enfuis dans la vallée de Ma-Huong, et la dispaL'événement capital qui a marqué le mois de mars a été la prise des ouvrages du Yên-Thê rition complète de ce centre de rebellion et de piraterie qui bravait nos efforts depuis deux ans. L'effet moral entièrement la croyance des de cette victoire est immense sur les populations environnantes, qui partageaient pirates que nous ne pourrions jamais les forcer, et qui ont été stupéfaites d'un succès aussi prompt. —
Le 31 mars 1892, nos troupes étaient entrées dans les derniers ouvrages du Yên-Thê. Le jour même, la poursuite commence par plusieurs colonnes lancées sur les principales lignes de retraite. L'une d'elles, commandée l'arrièrepar le capitaine BONNABAUD, du 2e bataillon étranger, rejoint garde du convoi principal le soir du 31, attaque ce convoi le 2 avril et prend 11 femmes, 3 chevaux, 4 de riz, des sceaux et papiers de chef, des sabres de commandement, buffles, un fort approvisionnement 2 fusils, une quantité d'objets divers, sans éprouver de son côté aucune perte. A ce moment, les bandes paraissent encore groupées,. mais elles ne tardent pas à se disloquer devant POURSUITE.
nos reconnaissances. Le 4 avril, le capitaine BETBOY, du 1er étranger, retrouve les traces d'un groupe de 60 à 80 pirates, le poursuit et le met en déroute près du col de Dao-I nh. Mais les autres détachements ne peuvent atteindre les groupes qu'ils ont devant eux; ceux-ci se sont réfugiés dans les villages au sud du Yên-Thê, où ils paraissent avoir de nombreux complices chez les habitants. Il en résulte quelques petites affaires entre ces groupes peu nombreux et les postes de la ligne Nha-Nam — Bo-Ha. Le 7 avril, une reconnaissance du poste de Cao-Thuong parvient à cerner une petite bande dans le village de Son-Qua, mais celle-ci se dérobe à la faveur de l'obscurité. Le 12, une reconnaissance de 30 tirailleurs du même poste, commandée une autre petite par le sergent RoUAULT, du 3° tonkinois, surprend à Hoa-Moc bande et délivre un enfant et 2 femmes. Le sergent TAFANELLI, du poste de Bi-Noi, après avoir poursuivi pendant toute une nuit une troisième le 20, au village de Lang-Tiêu bande, l'accule, dans une pagode en briques crénelée ; mal(gré un renfort cette pagode est attaquée envoyé avec de l'artillerie, 2 tirailpendant 3 heures sans pouvoir être enlevée ; leurs sont tués, 2 européens et un tirailleur blessés, et le manque de vivres oblige la reconnaissance à se re plier sur Bo-Ha. Mais ces résistances paraissent isolées et de colonnes sillonnant le pays en tous sens, grâce à l'activité une partie des gens du Yen-The renonce bientôt à la lutte, et les soumissions ne tardent pas à arriver.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
23
SOUMISSION DES PIRATES. — Dès le 12 avril, le successeur du DÊ-NAM, le DÊ-SAT, qui tenait le le poste de Cao-Thuong, avec second rang après BA-PHUC, se soumet au capitaine BRODIEZ, commandant 50 de ses partisans dont plusieurs petits chefs, et rend 48 armes à feu dont 35 à tir rapide, ne demandant dont il était originaire. Le lendecomme condition que de pouvoir relever et habiter le village de Lang-Sat, main, le DÊ-ToUAN, lieutenant du DÊ-SAT, A la date du 21 chefs de bandes et 81
second
lieutenant du DÊ-SAT, se présente; enfin, le DÊ-KIÊu, du poste avril, le commandant de leurs partisans. Il lui est remis
fait sa soumission au même officier; le 16, le premier le 20, le DÊ-SAT se rend. de Cao- Thuong a reçu à lui seul la soumission de 4 par eux, au total, 74 armes à feu et 1.500 cartou-
ches. la même période, le lieutenant-commandant et le commandant VANDENBROCK celle d'un chef. Le 20, un petit chef se rend au commandant du
GEIL a reçu la soumission
Dans
poste de Bi-Noi;
le 21,
de 2 autres chefs (14 avril) un autre
au commandant
du
poste de Dmh-Têp. Toutes ces soumissions offertes et reçues, sans autre condition que la vie sauve, paraissent témoigner d'un véritable désir de renoncer à la lutte. En mai, de nouvelles soumissions se font: le 4 au poste de Bo-Ha, le 5 et le 8 à Nha-Nam, les, 8, 14 et 15 à Bi-Noi, le 18 à Cao- Thuong, etc. En résumé pendant le mois de mai, 70 pirater se sont soumis; 53 fusils, dont 37 à tir rapide, et 7 on arrive au 1er juin pistolets, ont été remis entre nos mains. En ajoutant ces résultats à ceux du mois d'avril, à un total de: 193 pirates soumis, ayant livré 144 fusils, dont 93 à tir rapide, et 21 pistolets. Les soumissions et les livraisons d'armes continuent pendant les mois de juin et juillet. Un des chefs soumissionnaires, le DÊ-TIÊN, qui n'avait livré que des armes se chargeant par la bouche. est dénoncé comme en conservant de meilleures pour reprendre la campagne. Le 23 juillet, une perquisition opérée dans sa maison amène la découverte de 9 fusils à tir rapide en bon état et de 250 cartouches. En présence
de cet acte de trahison,
il est exécuté
le 28.
* **
de juin par des prisonniers, il résulte fournis au commencement Colonne Bérard. — Des renseignements et de coolies, et ar150 hommes et autant de femmes, d'enfants que la bande de BA-PHUC, comprenant mée d'une centaine de fusils, est établie dans une enceinte retranchée et paliadée près du poste de Moest chargé d'enlever cette poTrang. Le chef de bataillon BÉRARD, commandant du cercle de Thai-Nguyên, sition. Le 9, trois colonnes mixtes de légionnaires et de tirailleurs, commandées par les capitaines DAVAL et sur le ORLANDUCCI, du 3" tonkinois, et WATRIN, du 1"* étranger, se portent par une marche concentrique point désigné. Après avoir dans cette journée, dans cel le du 10 et dans la nuit du 10 au 11, échangé avec les pirates quelques coups de fusil, nos troupes entrent le 11 dans deux repaires retranchés qui venaient d'être de deux nouveaux ouvrages entourés d'un fossé palissadé. Les pirates, découévacués. Le 11, elles s'emparent affaiblis par le manque de munitions, ont pris la fuite sans tenter une nouragés par cette chasse continuelle, vel le résistance. Le matin du même jour, un convoi de la bande est enlevé par nos partisans. Le 15, les colonnes étaient rentrées dans leurs garnisons.
* **
SITUATION EN JUILLET 1892. — La situation sur la route de Lang-Son ne cesse de Lang-Son : chassée des massifs de la région de Dông-Triêu, est La bande de LuuKy, définitivement de s'aggraver. elle présente sur ce point un noyau autour duquel se groupent les autres bandes installée dans le Bao-Day; Route
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24
aux et les Chinois amenés par centaines dans cette région pour participer les attaques sur la route sont-elles de plus en plus fréquentes* et violentes.
travaux
du
chemin
de fer.
Aussi
d'armes et de muniAFFAIRE DE BAC-LÊ. — Ayant eu connaissance qu'un convoi de ravitaillement se plaça, le 9 juillet pour l'arrêter, et Lang-Son, LUU-KY tions devait avoir lieu entre Phu-Lang- Thuong à 4 kilomètres de ce dernier poste, sur les mamelons boisés qui dominent la route et Bac-Lê, entre Song-Hoa mais c'est le convoi ordinaire de Lang-Son, et le pont Eiffel. Un convoi part en effet de Bac-Lê ce jour-là, et auquel s'étaient BONNAUD, du 2' tonkinois, et joints le commandant qui comprend 46 hommes d'escorte Le lieutenant VALde marine, qui ralliaient leur poste à Lang-Son. le capitaine CHARPENTIER, de l'artillerie TON, du 2' tonkinois, chef du convoi, commandait l'arrière-garde. L'escorte est assaillie à la fois sur tous l'attaque. Luu-Ky, croyant avoir affaire au convoi d'armes, les points par 4 groupes chinois embusqués au bord de la route. Le commandant BONNAUD, le capitaine CHARLes survivants, tombent aux premiers coups, mortellement frappés. PENTIER et presque toute l'avant-garde VALTON, maintenus avec la plus grande énergie, d'abord par le sergent LAFOND, ensuite par le lieutenant qu'ils forcent les Chinois à se retirer. Nos qui organise la défense de tout le convoi, luttent si vigoureusement et 12 indigènes, et à 8 blessés dont 3 européens et pertes s'élèvent à 23 tués, dont 2 officiers, 9 européens 5 indigènes. En outre, 22 fusils tombent aux mains des pirates. Dans le cours du combat, LUU-KY a été blessé mortellement. été prises; le convoi était protégé à de sécurité avaient Dans cette circonstance, les mesures habituelles les Mais la nature particulièrement difficile du terrain, distance par une avant-garde et une arrière-garde. couverts impénétrables pas à la petite colonne de se couvrir sur ses flancs que traverse la route, ne permettaient et,
par suite,
d'éviter
l'embuscade.
COLONNE MOBILE DE SURVEILLANCE. — Après la mort du capitaine PERRIN, le 14 juin (voir 2e terriet le commandement de la colonne mobile organisée la surveillance de la route de Lang-Son toire militaire), sont confiés au capitaine ANDRÉ, du 2" tonkinois. pour assurer la protection de cette voie de communication, Cette colonne se-compose, à la date du 161 juillet, d'un peloton de la compagnie ANDRÉ et des tirailleurs de la garnison de Bac-Lê, remplacés dans ce poste par les recrues de la même compagnie et par les hommes faticolonne mobile. gués de l'ancienne Les travaux de la voie ferrée Phu-Lang- Thuong à Lang-Son sont poussés activement. Il est de toute nécessité de les protéger. Afin de permettre au capitaine ANDRÉ de disposer pour les opérations actives de tous les tirailleurs de la colonne mobile et des garnisons des postes de Sui-Ganh et Song-Hoa, un détachement de 100 gardes civils est envoyé dans la région et réparti entre Song-Hoa et Sui-Ganh des pour fournir la garde des habitations européens employés aux travaux, celle des chantiers et les escortes. Mais l'affaire de Bac-Lê nécessite l'envoi de forces encore plus importantes sur cette route devenue si Tous les postes et détachements sont alors placés sous le commandangereuse. depuis Kep jusqu'à Thanh-Moi dement du chef de bataillon GUYONNET, du 3e tonkinois, qui, à la date du 17 juillet, dispose de 500 fusils. Ces forces paraissent suffisantes pour garder la toute de Kep à Lang-Nac et escorter les convois, bien que le mauvais état de la route occasionné par les pluies incessantes de cet été, rende la marche des convois excessivement pénible et lente. Mais e lles ne sont pas suffisantes pour aller attaquer les pirates dans les montagnes. Aussi, cette dernière action qui est devenue indispensable doit-elle être confiée ultérieurement à une colonne que commandera le colonel SERVIÈRE. ENLÈVEMENT DE M. VÉZIN. — Le 1ER juillet, à 8 h. 30 du matin, M. VÉZIN, l'un des principaux du chemin de est enlevé au milieu de ses chantiers par une bande de Chinois armés, parmi entrepreneurs fer, lesquels se trouvent plusieurs de ses propres ouvriers. Cet industriel, prévenu depuis longtemps qu'il devait être enlevé, n'avait pris aucune précaution pour échapper à cet acte de violence. Une fois aux mains des pirates, M. VÉZIN est conduit dans le et livré à la bande de Luu-Ky Bao-Day qui ne lui rend la liberté qu'au prix d'une rançon de 25.000 piastres (31 juillet).
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
25
Petites opérations et piraterie. — Le 18 septembre, le lieutenant MILLOT, du 2e tonkinois, commandant des pirates qui venaient de piller le village près de son poste, délivre les prile poste de Biên-Dong, rejoint sonniers qu'ils emmenaient et prend des armes et des munitions. Le 27 septembre, le lieutenant PALISSE, du 10" de marine, commandant le poste de Mai-Xu, surprend et disperse une petite bande de pirates qui était venue s'établir quelques jours auparavant dans les bois aux environs de son poste. Le 28 septembre, le capitaine LEMOINE,du 2e tonkinois, commandant le poste de Dong-Triêu, ayant avec lui 30 hommes d'infanterie de marine, et 50 tirailleurs, a, non loin de son poste, un engagement fort chaud avec une bande de 3 à 400 pirates. Au bout de 3 heures, il les force à la retraite et leur tue ou blesse une trentaine d'hommes. Le 13 octobre, ce même officier, faisant une reconnaissance sur Biên-Chau, surprend et enlève un petit poste pirate. Chu et Kep-Ha le Lang-Kett est attaqué par 200 pirates le 14 octobre, et Tam-Ra le lendemain 15; sont tous les deux le 22. Le groupe qui attaquait Kep-Ha est rencontré par un détachement du poste de BiênDong, qui le met en déroute et sauve le village. Dans la nuit du 20 octobre, la compagnie du capitaine GASSE (10° de marine), allant relever la garnison d'An-Chau, est attaquée sans succès par une bande, à 4 heures de Biên-Dong. La même bande, au nombre de 3 à 400 Chinois, a un engagement le 25 octobre à Cam-Dau, à mi-chemin entre Biên-Dong et avec un détachement du poste de Biên-Dong, devant lequel elle bat en retraite après une longue An-Chau, fusillade. Novembre 1891. — Une bande d'une centaine de pirates chinois s'était installée à Hung-Giao, à 44 kilomètres environ à l'est de Thai-Nguyên, ravageant les villages de la région. Le commandant du cercle de envoie contre elle le 1er novembre un détachement commandé par le capitaine BONNABAUD,comThai-Nguyên prenant le lieutenant DELEUZE, officier de renseignements du cercle, 30 hommes du 2' bataillon étranger et 70 hommes de 3" tonkinois. Le huyên de Vu-Nhai, avec quelques hommes, renforce le détachement. Cette reconnaissance arrive vers 4 heures du soir en vue de Hung-Giao, après avoir marché toute la journée des 1 ', 2 et 3 novembre, et attaque aussitôt les pirates. Après un feu assez vif de part et d'autre, le lieutenant DELEUZE escalade les rochers à la tête d'un détachement, pénètre dans la grotte où se trouve l' ennemi et emporte cette forte position sans éprouver aucune perte. Les pirates, de leur côté, ont eu 4 tués et de nombreux blessés. On leur a pris en outre des fusils, des munitions, le drapeau, le tam-tam et le grand sceau du chef, des papiers importants, etc. ; 8 prisonniers ont été délivrés. Décembre reconnaissances.
1891. — Le 10, le 11 et le 13, de petits groupes de pirates ont eu des engagements
avec nos
Le 23, le lieutenant LABARSOUQUE, du 3e tonkinois, commandant le poste de Ca-Song-Thuong, à la tête d'un détachement comprenant 1 sergent européen et 25 tirailleurs du 3 tonkinois, se porte sur le village de Phu-My, où une bande lui était signalée; attaqués vigoureusement, les pirates se défendent pied à pied; un mouvement tournant décide de leur retraite; deux des leurs sont tués et un troisième pris. De notre côté, personne n'a été atteint. Le 25, un détachement mandant le poste de Bi-Noi, Chum, N.-O. de Bi-Noi.
de 25 tirailleurs à un engagement
sous les ordres du sergent TAFANELLI, du 3e tonkinois, comavec une petite bande venue du Yên-Thê, au village de Lang-
Le 27, une bande est signalée à Long-Kiêm, entre Dap-Cau et Phu-Lang- Thuong. Un détachement, tiré des garnisons de Bac-Ninh et de Dap-Cau avec un canon, sous les ordres du capitaine MORONI, du 3e tonkinois, se porte sur ce point. Le village, bombardé le 27, est évacué par les Chinois dans la nuit du 27 au 28. La colonne MORONI poursuit les Chinois dans la direction de Bi-Noi, les attaque le 29 au Nui Mo- T o et les disperse. Les débris de la bande s'enfuient, partie dans la S.-E. vers Cao-Thuong, partie vers NaCham sur le Song Cau.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
26
Le capitaine JOBARD, une bande menant un convoi à la tête de de Biên-Dong, un poste près de Gia-Liêm,
du en 13 de
le poste de Quan-La, 2° tonkinois, commandant disperse le 4 janvier 1892, Chine et délivre 7 femmes. Le 22 janvier, le lieutenant TRUPTIL, du poste de marine et de 50 tirailleurs, attaque dans une pagode, hommes d'infanterie pirates, le déloge et le met en fuite en délivrant 10 femmes et enfants. * **
A la fin du mois de mars, la bande de LUONGcontre la bande de Luong-Phuc. Opérations de la colonne TERRILLON, avait passé dans les PHUC, rejetée dans la région des mines par les opérations environs de Tiên-Yên où elle cherchait à se maintenir. Le capitaine MESSIER DE SAINT-JAMES, commanle 15. Il l'attaque de nouveau le 19 à Lang-Ra, dant une colonne, a avec elle un premier engagement 5 cadavres sur le terrain, des fusils et des munitions ; enlève ce village et met en fuite des Chinois qui laissent 32 femmes et 8 enfants sont délivrés. avec la garnison du poste de Le 3 mai, la même bande se dirigeant vers la Chine, a un engagement Na-Péo. Le capitaine DE SAINT-JAMES, ayant rassemblé 70 européens et 200 tirailleurs des postes de la réIl reste en observation sur les lieux gion, se met à sa poursuite. Il l'atteint le 11 et la force à se disperser. très fatigués. Quant aux jusqu'au 26, date à laquelle il disloque sa colonne dont les hommes sont d'ailleurs ils repassent en Chine. pirates, après avoir cherché vainement à enlever le village de Hoan-Mo, Dans le courant du mois de juin, dans la région des Mines, des embuscades sont tendues avec succès et de petites opérations se font heureusement contre la bande du DÊ-HIA et du Doc-BAM. Le 14 juin, le lieutenant LANDEROIN enlève un village défendu par 20 pirates; il a un tirailleur blessé. Mais le 21., un détachement de 28 tirailleurs du poste de Bi-Noi, en attaquant un village où l'on ne croyait trouver- que 6 pirates, est accueilli par le feu d'une quarantaine d'hommes. Un tirailleur est tué, 1 sergent et 1 tirailleur sont blessés. Avant l'arrivée du renfort demandé au poste, les pirates abandonnent le village et disparaissent. Le 22 juin, une escorte composée d'un caï et de 9 tirailleurs de la 110 compagnie du 3e tonkinois, rentrant de Bac-Lê à Sui-Ganh, est attaquée par une cinquantaine de Chinois embusqués le lone de la route. Al' arrivée des troupes du poste, les Chinois prennent la fuite.
*
2° TERRITOIRE MILITAIRE. — Le 2 territoire
a été très
troublé
pendant la période,
LANG-SON
à l'exception
du cercle de Ha-Giang.
Cercle de Lang-Son. Le territoire du cercle de Lang-Son donne asile à un certain nombre de bandes : 0 1 Des pirates chinois venant du et y retournant après pillage ; Quang-Si 2 Les bandes chassées du Yên-Thê et du Dong-Triêu par les colonnes VOYRON et TERRILLON (voir PI' 1 territoire). Une partie de ces bandes est installée au masatf Des débris de celle montagneux du Mau-Son. de LUU-KYoccupent la région de Cai-Hiêm: 30 Les coolies employés à la construction de la ligne ferrée, dont un grand nombre ont été introduits frauduleusement au Tonkin et se transforment facilement en pirates. Ces bandes sont toutes très actives et la route de a perdu toute sécurité. Lang-Son Les habitants du cercle nous sont complètement dévoués et nous donnent, dans notre lutte, toute leur aide.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
27
Un certain nombre d'opérations, de moyenne et petite importance, ont été entreprises pour à Kéo-Co dans le but de situation de cette région. Un nouveau poste est établi en décembre 1891 surveillance de la route Tiên- Y ên-Lang-Son. La soumission du chef chinois A-coc-THUONG est acceptée en avril 1892. Mais ce chef ses engagements. Les délégués qui devaient rester comme otages à Lang-Son jusqu'à ce que le ses armes ait commencé, s'évadent en juin 1892.
améliorer
la
compléter
la
ne tient
pas versement de
** * MILITAIRES. — Le 7 janvier une bande de 200 pirates attaque le village de Chi-Lang, et après l'avoir pillé complètement, près du poste de Thanh-Moi, prend la fuite. Une reconnaissance, partie aussitôt du poste sous le commandement du sergent BONNEFOUS, du 2° tonkinois, ne peut les atteindre, mais, s'étant remise en marche le surlendemain 9, elle les surprend dans leur repaire. Cette petite troupe, qui ne comprenait que 10 hommes du 1ERétranger et 30 tirailleurs du 2° tonkinois, ne peut poursuivre son premier succès; les Chinois, très nombreux, se reforment, et la reconnaissance doit se retirer. Le capitaine BETROY, du 1 étranger, retourné sur le même point le 14 janvier avec 48 hommes du 1 étranger et 60 tirailleurs du 2" tonkinois, trouve un nouveau repaire à 2 kilomètres plus loin et au sud de ChiLang. Il disperse cette fois la bande et la met en fuite dans le plus grand désordre. La route de Lang-Son entre Bac-Lê et Thanh-Moi étant en butte à des incursions continuelles, la colonne du commandant COUROT est dirigée sur Bac-Lê et Pho-Cam Le 15 janvier, le pour y établir l'ordre. commandant COUROT arrive à Song Hoa. Une embuscade placée près de la route met en fuite pendant la nuit une bande de 50 pirates paraissant venir du Yên-Thê. Le 17, deux reconnaissances combinées sont exécutées dans OPÉRATIONS
la direction de Pho-Cam : le capitaine BETBOYvenant de Thanh-Moi sa rencontre de Bac-Lê par Sông Hoa. Mais on ne peut retrouver de Une reconnaissance du poste de Kéo-Co, forte de 12 hommes commandée par le lieutenant ROUYER, du 1er étranger, a, le 15 mars, , une bande évacuant un convoi en Chine par le Mau-Son. Les pirates vent faire filer dominée,
leur convoi et se retirer
eux-mêmes
et le commandant traces de la bande
COUROT se portant à attaquée le 14. du 1er étranger et de 50 tirailleurs, et un engagement avec auprès de Chi-Ma, établis en force sur tous les sommets peusans que la reconnaissance, trop faible et dans une position
puisse s'y opposer. * **
Opérations contre la bande de Mau-Son. eu lieu contre les villages, entre Thanh-Moi et Lang-Son, et une bande de 300 pirates, venant sans doute de la région du Loc-Nam, était si-
— Dès les premiers jours d'avril,
de nombreuses
attaques
avaient
cette
place
où le 5 gnalée dans le Mau-Son, déjà elle avait pillé plusieurs villages. Il était urgent de l'empêcher de s'établir dans la contrée. Le colonel SERVIÈRE, commàndans le 2e territoire, s' entend avec le général chinois Sou, commandant les forces militaires du Quang-Si, qui promet de disposer ses troupes de façon à s' opposer au passage en Chine de ces pirates et de leurs convois. Le commandant
du 2e territoire dirige ensuite toute la partie disponible des garnisons voisines sur le Mau-Son, de légionnaires tandis qu'un détachement le 14 avril pour renforcer
les troupes
arrivant
d'opérations.
de France,
formé à Phu-Lang-Thuong,
quitte
28
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
commandé de 104 hommes du 1ERétranger, par le capitaine CHABROL, ayant Le 22, un détachement se voit tout à coup assailli par les bandes qui occupent en grand nombre les sommets pénétré dans le Mau-Son, 8 légionnaires tués et 20 blessés, et il faut pour le dégager l'inIl éprouve des pertes sérieuses: des hauteurs. tervention du colonel SERVIERE qui organise alors le blocus du massif. Dans la nuit du 23 au 24, la bande qui cherche à remonter dans la partie sud du Mau-Son est arrêtée par nos partisans qui lui tuent 3 hommes, dont un chef important. avait été chargée de netPendant ce temps, la colonne du commandant COUROT, détachée du Yên-Thê, à 10 où une centaine de pirates étaient signalés à Lang-Hoa, toyer le pays montagneux au sud de Thanh-Moi, kilomètres S. -E. de Thanh-Moi. Le capitaine BETBOY, chargé de maintenir les bandes, est attaqué par elles les pirates prennent COUROT vient à son secours avec 250 fusils et 2 canons; le 16, mais le commandant du capitaine MAGNEN, du poste de Biên-Dong, la fuite. Le 21, la compagnie BETBOY et le détachement parviennent à rejo ndre les pirates, les attaquent et les mettent en déroute. Après l'affaire du 22 avril le colonel SERVIÈRE appelle la colonne COUROT qui opérait près de ThanhMoi, soit 63 légionnaires et 95 tirailleurs, qui le rejoignent le 30 avril et le 1ERmai. Il forme alors plusieurs Le 4, après divers mouvements et engagedétachements et les dir ge de manière à cerner la position ennemie. ments partiels, il force les pirates à abandonner Khuoi- Luong et à se disperser dans les bois vers l'est. Cette aux abords même de Langbande, s'étant reformée, attaque dans la nuit du 15 au 16 le village de Ky-Lua, le frère de LUU-KY Son. Les pirates, au nombre de 150, sont dirigés par Luu-NHI, enlèvent 81 habi; ils le 30 mai elle est signalée dans ce massif près tants. Après ce coup de main, la bande regagne le Mau-Son, et de la frontière au nombre de 250 hommes, attendant d'autres bandes importantes qui se réunissent en Chine de nouveau Ky-Lua. pour essayer d'attaquer * ** — Sur la plainte des entrepreneurs du chemin de fer dont les traOpérations de la route de Lang-Son. vaux sont de plus en plus troublés par les attaques des. pirates chinois mêlés aux ouvriers, une colonne est du capitaine PERRIN, du 3" tonkinois, en vue de protéger la route de Langorganisée sous le commandement Son et les chantiers du chemin de fer. Elle comprend 150 fusils, dont 50 hommes du 1' étranger. Le 24 mai où elle ne trouve rien de suspect. Le 27, elle est appelé à 1892, elle arrive a Bac-Lê, et le 25 à Song-Hoa, Lang-Son pour protéger les environs de cette ville qui paraissent menacés. AFFAIRE DE LANG-DAY. — chinois qui travaillaient réellement
En raison des exactions continuelles dont ils sont victimes, les quelques à la voie du chemin de fer se retirent et rentrent en Chine.
coolies
Cette exploitation régulière des chantiers est faite par une bande de 300 Chinois venus du Mau-Son et établis au pied du Cai-Kinh, à 3 heures de Song-Hoa. Installée fortement dans le repaire près de Thanh-Moi, de Lang-Day, elle en sort pour rançonner les chantiers et ravager la région de Cho-Bai où, le 20 juin, elle a déjà pillé plus de 20 villages. Le 7 juin, une reconnaissance du poste de Pho-Binh-Gia découvre le campement de Lang-Day, mais ne à cause des difficultés d'accès. peut l'attaquer Pendant la nuit, la bande quitte Lang-Day pour aller tendre une embuscade à la reconnaissance, qui rentre le 9 à Pho-Binh-Gia par un autre chemin. Une opération combinée est alors dirigée entre cette bande. Le capitaine PERRIN, de Thanhpartant Moi avec 96 tirailleurs, et le capitaine PECHILLOT partant de Lang-Son avec 140 tirailleurs, doivent attaquer ensemble le repaire. Le 14, le capitaine PECHILLOT arrive à Cho-Bai, mais le même jour, le capitaine PERRIN atteint le repaire et 1 attaque sans attendre l'autre colonne. Cette attaque est repoussée. Le capitaine PERRIN, un sergent français, un sergent indigène et 5 tirailleurs sont tués; 3 hommes sont blessés, parmi lesquels le sergent MAILLARD qui reçoit 5 blessures en cherchant à emporter le corps de son capitaine. La petite colonne de battre en retraite devant un mouvement offensif des Chinois. Le est obligée 15, le capitaine PECHILLOT arrive -à son tour devant le repaire de et essaye vainement de l'enlever. Lang-Day Après trois tentatives in-
Planche II
0Clichéibi Gouvernement rlènfral) RÉGIONDE LANG-SON
(Cliché duGouvernement gênêrc.1) pdvr a LANG-SON— LE SO-CONG
général)
Gouvernement, du (Cliché THOS
MONTAGNARD
Général)
Gouvernement dit (Cliché MÉO MAN
FEMME ET
HOMME
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
29
les chemins sont trop mauvais pdur amener rapidement fructueuses, il se borne à le bloquer. Malheureusement, du canon, sans lequel il serait inutile de renouveler l'attaque. Le 20, le capitaine PECHILLOT rentre à LangSon. Le 28 juin, une reconnaissance de 30 légionnaires et 60 tirailleurs, commandée par le capitaine BETBOY, va dégager un village attaqué par les Chinois, à 3 heures au nord de Lang-Son. Elle attaque par trois côtés la bande forte d'une soixantaine d'hommes, qui s'enfuit en emportant ses blessés. AFFAIRE DE BAN-ROI. — Dès le 25 juin, le commandant du cercle est avisé qu'une bande de 300 pirates, partie du Mau-Son en passant par la Chine, va s'installer au nord de Lang-Son, près de Ban-Roi. Le 1" juillet, 35 linh-co envoyés avec un pho-quan de Lang-Son pour occuper le village de Ban-Dai, où les femmes et enfants des environs se sont réfugiés, ont un engagement avec la bande. Le pho-quan est tué, ainsi qu'un doï et un linh. Cependant, les pirates, qui ont subi de fortes pertes dans ce combat à bout portant, ne poursuivent pas leur succès. Le colonel SERVIÈRE fait alors marcher trois colonnes contre cette bande: le capitaine PECHILLOT avec 30 légionnaires et 60 tirailleurs, le capitaine CHABROL avec les troupes de That-Khê, et le capitaine BETBOY avec 45 légionnaires et 10 tirailleurs. Le colonel lui-même se joint à la colonne et lui amène un canon. Le groupe BETBOY prend le premier contact avec l'ennemi. Il occupe, le 9, une position devant laquelle les pirates, forcés de défiler sous le feu de la colonne, subissent des pertes sérieuses. Le 10, les trois groupes se rejoignent à Ban-Roi. Mais le convoi de la bande, dirigé vers la Chine, y pénètre sans que les réguliers qui garnissent la frontière, drapeaux déployés, essayent de l'arrêter. Quoique les abords de Lang-Son soient dégagés, le résultat de cette colonne n'est que momentané; grâce à la complicité des autorités chinoises qui ne prennent plus même la peine de dissimuler, la bande rentre bientôt au Tonkin. AFFAIRE DE BAN-DUOC ET DE NAM-GOA. — Le 16 juillet, le capitaine CHABROL avec une colonne composée de 65 hommes du 1er étranger et 50 hommes du 2e tonkinois, attaque à Ban-Duoc une bande chinoise qui pillait les environs, et la rejette hors de son repaire. De notre côté, le sous-lieutenant de réserve ABADIE est grièvement blessé. Le 28, le capitaine CHABROL a une nouvelle affaire à Nam-Goa, où il se rend au secours de plusieurs familles réfugiées dans des grottes. La bande en retraite s'arrête sur un mamelon adossé aux fortifications chinoises. Malheureusement, le capitaine CHABROL est arrivé trop tard pour pouvoir sauver les habitants qui comptaient sur son intervention. Lorsque ceux-ci eureht épuisé leurs munitions,ils furent enfermés dans la grotte où ils périrent tous. Ce massacre eut lieu à l'instigation des autorités chinoises qui voulaient punir les villages avoisinant la frontière d'avoir revendiqué leur nationalité annamite au passage de la commission de délimitation. * * sont pillés aux environs de Dong-Song Piraterie. — Le 11 et le 12 décembre 1891, pl usieurs villages à et de Pho-Bam par une bande d'une cinquantaine de Chinois. Dans la nuit du 17, le village de Dong-Tao, sur la route mandarine, est également pillé. La garnison du poste sort 40 minutes sud du poste de Thanh-Moi, aussitôt, mais ne peut atteindre les assaillants qui s'en fuient précipitamment à son approche. Le 22, une bande, forte de 50 Chinois environ, attaque le convoi allant de Thanh-Moi à Bac-Lê, à 600 mètres du premier poste. accourt et disperse les pirates qui se réfugient Un détachement d'une trentaine de fusils, sorti de Thanh-Moi, dans le massif de Cai-Kinh. Un convoi parti le 30 juillet 1892 de Lang-Son pour That-Khê, avec une escorte de 60 tirailleurs, est atLe capitaine CHABROL, du poste de Thattaqué le 31 par une bande pirate, entre Dong-Dang et Na-Cham. Khê, qui avait reçu ordre de venir au devant du convoi, le rejoint avec 50 hommes au moment de l'attaque. Les Chinois cherchent alors à l'entourer, mais 40 tirai lleurs partis à midi du poste de Dong-Dang arrivent sur les derrières de l'ennemi
et le mettent en fuite.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
30
— La situation de cette région est plus satisfaisante de Cao-Bang. un certain nombre de bandes exercent leurs méfaits sur cette Néanmoins,
Cercle Son.
que celle du cercle de Lang région. Parmi ces bandes, on
distingue : Celles de la frontière, qui ont l'appui des autorités chinoises. C'est ainsi que, le 29 mai 1892, le géfait venir auprès de lui les chefs MAC-CUOC-ANH et DANG-Anéral To, commandant à l'est de Cao-Bang, et leur fait donner à chacun 15 fusils HOP et plusieurs autres, leur conseille de lever de nouveaux partisans et des munitions ; 2" Les bandes du massif de Tap-Na qui, à la suite des opérations entreprises contre elles, font en partie leur soumission et nous aident même à disperser et à rejeter en Chine les bandes dissidentes ; 1
3° Les bandes du sud de la province, encouragées et soutenues par LUONG-TAM-Ky. résister aux pirates. Les habitants nous sont dévoués, mais ne peuvent, faute d'armes, leurs villages sont pillés et le butin emmené en Chine. approche;
Ils s'enfuient
à leur
* ** OPÉRATIONS MILITAIRES. — Le 14 septembre 1891, le sergent RAVOT, du 101 étranger, commandant le poste volant de Konbi, près de Ngan-Son, poursuit une bande qui avait pillé un village des environs et délivre. deux femmes volées. Le 23 septembre, forte de 23 soldats de 1er étranger et de 22 tirailleurs, et placée une reconnaissance sous les ordres du lieutenant FRANCO, commandant le poste de Ngan-Son, surprend au petit jour, après une marche forcée de 16 heures, le repaire de Chu-Bo situé sur la route de Cho-Moi à la Chine. Les pirates s'enfuient en désordre; 2 prisonniers sont délivrés et des aimes et munitions prises. Le repaire est détruit avec tous ses approvisionnements. Cette bande était le trait d'union de LUONG-TAM-Ky et de BA-Ky avec la Chine. A la suite d'un acte de pillage commis le 27 septembre par les bandes réunies de MAC-CUOC-ANH et de celles-ci sont poursuivies par le capitaine BACHELIER, du 1er étranger, commandant le poste de DANC-A-Hop, Cet officier, à la tête de 14 hommes du 1er étranger et de 22 tirailleurs, les rejoint et les T rung-Khan-Phu. chasse successivement de trois positions en leur infligeant des pertes sensibles et en leur reprenant la moitié de leur butin. Le 2 octobre, ces mêmes bandes ayant attaqué de nouveau un village près d'An-Chau, des reconnaissances partent simultanément le 3 octobre des postes de Ha-Lang, de Trung-Khan-Phu et de Phuc-Hoa, ne peut être rejointe, mais celle de pour leur couper la retraite du côté de la Chine. Celle de DANG-A-HOP commandés par les sergents MAC-CUOC-ANH, obligée de passer près des postes annexes de celui de Ha-Lang, GOUTTE, du 1er étranger, et CHINH, du 3e tonkinois, est assaillie par ces braves sous-officiers et par leurs petites garnisons. Malgré leur faible effectif (en tout 4 hommes du 1ei étranger et 16 tirailleurs du 3e tonkinois) elles la forcent à se disperser. Le 16 novembre, le lieutenant FRANCO, commandant le poste de Tra-Linh, à la tête d'un détachement comprenant 15 légionnaires et 3.0 indigènes, étant en marche pour aller installer un poste à Tam-Bo, rencontre une forte bande de pirates en position sur des hauteurs boisées et inaccessibles. Accueilli par une vive fusillade et ne pouvant tourner la position, il rallie son poste après un engagement qui a duré 4 heures. La bande a perdu 3 tués; de notre côté, nous avons un caporal européen tué, un légionnaire et 2 tirailleurs blessés. Le capitaine VIRCITTI, à la tête de 28 hommes du 1er bataillon étranger, 40 hommes du 3e tonkinois, 12 du poste de Tra-Linh, légionnaires et 30 tirailleurs tirés se porte le 21 décembre sur Tam-Bo par Tra-Linh, et Lung-Ri, tandis que le capitaine BARTHEUL, à la tête de 10 légionnaires et 38 tirailleurs, marDong-Cot che directement de Soc-Giang sur le même point. Le détachement du capitaine VlRGITTI éprouve une légère résistance près de Dong-Cot où il enlève une barricade après un petit combat. La reconnaissance, fait sans difficulté sa jonction avec partie de Soc-Giang, le détachement de Tam-Bo, VIRCITTI, et l'occupation où un poste volant est installé, s'effectue sans incident. Le 5 décembre, le sergent KARL, commandant le poste volant de Y-Cong, à la tête d'un détachement composé de 2 légionnaires et de 13 tirailleurs, et la met en fuite. surprend une petite bande au col de Cao-Phong
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOÇHINE
Le
17,
une reconnaissance
bataillon
commandée étranger, repaire du chef pirate SON-HI, Le 18, une reconnaissance
31
du poste de Ngan-Son, composée de 49 indigènes et 29 européens du sans aucune perte RONDONY, du 3e tonkinois, par le capitaine s'empare à 20 kilomètres sud de Ngan-Son. près de l'ancien Mo-Xat,
1edu
détruit
le repaire de Luong- V ai, appartenant au chinois A-LY, négociant à ses partisans, au nombre Long- T chéou, venu depuis peu dans le pays pour faire le commerce de l'opium; d'une vingtaine, sont mis en fuite et deux d'entre eux sont tués. On ramasse un riche butin. les soumissions arrivent de tous côtés de la part des chefs pirates qui comA la suite de ces opérations, mencent enfin à croire à notre installation définitive dans le pays. La mort de MAC-BINH-GIANG a rompu les liens créés par lui entre les bandes du massif de Tap-Na, sont maintenant livrées à elles-mêmes. De son côté, THI-THIEN-Duc, qui occupe le massif de Lung-Sung, des offres de soumission. également
qui fait
Le capitaine MAGNENOT, commandant le poste de Trung-Khan-Phu, attaque le 3 février, avec 17 hommes le repaire de Coc-Khié, du 1er étranger et 25 tirailleurs de sa compagnie, situé dans une grotte où on ne poul'entrée qu'il croyait non gardée, mais il vait parvenir que par un escalier de pierre. Il pensait en surprendre trouve une centaine de pirates en position; les bandes de MAC-CUOC-ANH et de DANG-A-Hop, prévenues de son attaque,
s'étaient
réunies pour défendre ce repaire. Il attaque néanmoins et parvient jusqu'à 30 mètres des derrière des abatis. Mais là, il est blessé mortellement et plusieurs hommes tombent également; pirates abrités il faut battre en retraite. Malgré la poursuite des Chinois, quatre fois supérieurs en nombre, et quoique le lieutenant GUILLEMOT qui avait pris le commandement, soit blessé lui-même, cet officier parvient à ramener le capitaine et tous les blessés. Pendant près de trois quarts d'heure le lieutenant GUILLEMOT, le sergent GOUTTE et le sergent LINEZ, n'ayant à moins de 50 mètres.
plus à l'arrière-garde
En mars, une bande venant de Chine à Cao-Bang. Le qui montait de Phuc-Hoa sont massacrés après une résistance acharnée. tout secours. Ce n'est que le lendemain que Une reconnaissance, envoyée aussitôt de ce
que 5 légionnaires
dans attaque, caporal et les Les pirates des bateliers poste,
fouille
et 6 tirailleurs,
maintiennent
les pirates
un rapide du Sông Bang-Giang, la jonque de guerre 6 hommes du 1er étranger qui montaient cette jonque étaient plus de 100, et les légionnaires étaient loin de échappés peuvent prévenir le poste de Phuc-Hoa. tous les environs
sans pouvoir
rattraper
la bande
qui
avait déjà repassé la frontière. une opération combinée est dirigée contre le massif de Tap-Na, où une Dans les premiers jours d'avril, à Tap-Na, le 3 au bande importante était signalée. Le détachement, soutient, envoyé de Nguyên-Binh un combat très vif, qui n'est interrompu que par la soir, contre les pirates retranchés au village de Kho-Dam le lendemain matin par la bande, qui a fui dans les rochers. Mais une reconnuit. Le village est abandonné naissance du poste de Mo-Xat, commandée par le capitaine DE PORT-ZAMPARC, du 3e tonkinois, arrivée le 4 par un autre chemin, rencontre les pirates en retraite et leur fait éprouver des pertes sensibles. Dans ces se sont bien comportés et nous ont été utiles. deux affaires, les chefs soumissionnaires se sont rejoints ensuite au centre du massif et, après l'avoir fouillé et en avoir Les différents détachements constaté obtenus
ont commencé la construction évacuation, et de soutenir les populations ralliées. l'entière
poste à Tap-Na,
la poursuite et attaquent après le combat du 4; ils tuent le chef ainsi que 6 de ses partisans, tière du côté de Bao-Lac. Les chefs soumissionnaires
continuent
d'un
afin de maintenir
les résultats
qui s'était réfugié dans un cirque et dispersent les autres, qui repassent la fron-
l'ennemi
Le 20,
le poste de Tap-Na est créé. Le sergent LAISSAC, commandant le poste volant de Ha-Tinh, surprend le 3 juin le petit repaire de LungOu (Déo-Luong), y tue 3 pirates et détruit le repaire. une bande et de Yên-Lac Le 28 juin, des reconnaissances combinées des postes de Ngan-Son attaquent se dérobent du côté de TongMais, dans la nuit, les pirates pirate postée sur des rochers au sud de Ngan-Son. Ils sont poursuivis par nos reconnaissances sans pouvoir être rejoints. Hoa-Phu. Sur plusieurs points rizières, des détachements
du cercle, les habitants ayant demandé notre protection pour pouvoir ensemencer leurs de nos postes se sont rendus à leur appel et leur ont permis de faire leurs travaux
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
32
le poste de Ngan-Son, attaque de nouveau la bande RONDONY, commandant le capitaine et la disperse après un vif combat où il a eu 4 tirailleurs légèrement pirate qu'il avait mise en fuite le 28 juin blessés. * ** Le 27 juillet,
— La situation est la suivante : bonne autour de nos postes et dans leur rayon imd'Ha-Giang. toute entière aux mains des pirates. dans la région entre la Rivière Claire et le Song-Gam, médiat, mauvaise de LUONG-TAM-KY, ils émettent mais, là l'exemple Un certain nombre de chefs demandent à se soumettre, des postes français, l'exemption demande l'abandon A-COC-THUONG d'impôts exorbitantes. des prétentions 1.200 hommes. Il obtient sa pendant 3 ans sur une grande étendue de territoire, et une solde régulière pour soumission dans des conditions infiniment réduites, puis il reprend la brousse. Les opérations militaires sont très peu nombreuses et se bornent à de simples et rares reconnaissances. l'est de Bac à 10 kilomètres environ Une bande de 250 pirates ayant été signalée au village de Na-Rê, ce poste, part à la tête d'un détachement POLLACCHI, commandant comprenant 11 légionKan, le capitaine Cercle
1891 dans des chemins très naires et 46 tirailleurs. Après avoir marché toute la nuit du 19 au 20 septembre atteint les pirates à la pointe du jour, au moment où ils quittent le village de Na-Rê, difficiles, le détachement hors de combat, dont 5 tués. Nous délivrons 3 prisonniers. et leur met un certain nombre d'hommes le poste de Bao-Lac, Du 19 au 20 avril 1892, le lieutenant MARIE, du 2e étranger, commandant dirige une opération qui a le plus heureux succès. contre une bande de 150 pirates établie à Nam-Thiêt, Le 13 juin 1892, une embuscade du poste de Bac-Mê, dirigée par le lieutenant MARTIN, du 3e tonkiDes fusils, nois, surprend un convoi pirate. 3, 1 Chinois, dont 22 morts, restent sur le théâtre de l'engagement. des munitions et tous les bagages de la bande tombent entre nos mains. * ** 3
TERRITOIRE
MILITAIRE. —
YÊN-BAY
Cercle de Yên-Bay. Le cercle de Yên-Bay continue à être infesté par les bandes du grand chef HoANG-THAN-Loi qui tiennent tout le pays compris entre le Fleuve Rouge et le Song-Chay. D'autre part, le point forà 16 tifié de Muong-Chum, kilomètres environ de Luc-Anun repaire Ch au, est devenu important d'où les pirates s'édans la région avoisilancent nante de Luc-An-Chau, soit pour attaquer le poste de BacPhat, soit pour piller les villages. Une
colonne importante est dirigée contre ces bandes, sous le commandement du co; lonel DE BEYLIÉ. Ces opérasérie de tions, suivies d'une reconnaissances faites dans la même région, ont ramené le
HOANG-SU-PHI. De ce côté, les Mans (une des nombreuses sont mis à combattre les Chinois.
races
montagnardes)
calme dans le cercle de YênBav. HOANP-THAN-LOI a été obligé de se retirer du côté de ont pris parti pour nous et se
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
33
Dans les derniers jours de décembre 1891, des fusils distribués aux différents villages des environs de YênBay permettent aux habitants de résister jusqu'à l'arrivée des secours que nous pouvons leur envoyer. Cette distribution d'armes a un heureux effet; les habitants reprennent confiance et commencent à refuser l'impôt aux pirates.
* **
OPÉRATIONS MILITAIRES. — Colonne du haut Fleuve Rouge (lieutenant colonel DE BEYLIÉ): colonne permît pas d'entreprendre à la fois plune principale. — Çtaoique l'effectif des troupes du corps d'occupation il devenait ind spensable d'agir contre les bandes du haut Fleuve Rouge, devesieurs opérations importantes, Une opération est donc décidée à la fin du mois de décembre 1891, et deux colonnes nues très entreprenantes. avec un canon sont formées à Yên-Bay et Phu-Yên-Binh. DE BEYLIÉ, commandant le 3" territoire, doivent marcher Ces 2 colonnes, dirigées par le lieutenant-colonel et rejeter les grandes de concert contre les repaires de la région comprise entre Fleuve Ruge et le Song-Chay bandes sur la rive gauche gauche du Song-Chay. de 400
hommes chacune
La composition
de ces deux colonnes
est la suivante :
DE BEYLIÉ; 25 hommes du 2 étranger et 25 tirailleurs du lieutenant-colonel 100 hommes de Yên-Bay (2" étranger); 150 tirailleurs de Yên-Bay (1" tonki3 tonkinois, de Tuyên-Quang; une pièce de 80 de la 5" nois); 100 tirailleurs des postes de Cam-Khê, Ngoi-Lao, Yên-Luong, Ngoi-Tié; batterie-bis; 2" Colonne de Phu-Yên-Binh : commandant hommes du 9" de marine; MONNIOT, du 9 de Marine; 150 de 80 de montagne de la 5' batterie-bis. 225 tirailleurs du 101 tonkinois, une pièce 1
Colonne
de Yên-Bay:
Le 20 janvier 1892, ces deux colonnes sont concentrées à Yên-Bay et Phu-Yên-Binh et, le 21, elles se mettent en route. Elles doivent se rencontrer le 24 au matin au hameau de Dong-Khê, près du repaire de MoVio, en suivant: la première, la rive gauche du Fleuve Rouge puis le Nnoi- Tiang, et la seconde, la rive droite du Song-Chay. à 10 heures du matin, la colonne du commandant MONNIOT, par suite d'une erreur de guides, dépasse Dong-Khê et arrive toute seule devant la position de Mo- Vio. Croyant n'avoir affaire qu'à un poste à s' en emparer. La avancé, elle l'attaque sans attendre l'autre colonne. Malgré un feu très vif, elle parvient arrive à colonne de BEYLIÉ, qui avait été retardée par 2.000 mètres de petits piquets au col du Ngoi-Tiang, 11 heures à Dong-Khê; mais, entendant l'engagement qui se livrait à Mo- Vio, elle se porte rapidement de ce MONNOT dans la position. Le repaire de Mo-Vio côté; elle trouve les Chinois déjà en fuite et le commandant Le 24 janvier,
pouvait contenir 800 hommes. La défense en était organisée très fortement par des tranchées casematées, de sorte qu' elles ne furent d'aucun appui pour les Chinois qu'on disposées toutes sur la route de Bao-Hai, quait par le côté opposé.
mais atta-
aux environs de Nui-Mo- Vio. Celle Les journées des 25, 26 et 27 sont employées à des reconnaissances du 27, sous les ordres du capitaine DE LA LOGE découvre le réduit où une partie de la bande de Mo- Vio s'était réfugiée pendant le le combat du 24 et le détruit. On apprend que la bande s'était retirée sur Lang-Chap, qui sert de poste avancé au grand repaire de NgoiLe 30, le 29 à Tuc-Lan. Cai. La colonne est alors dirigée sur ce point. Le 28, elle couche à Lang-Van, elle marche sur le repaire de Lang-Chap, qui est attaqué de deux côtés à la fois; le capitaine DE LA LOGE avec 125 hommes marchant par le sentier tracé qui y mène, et le capitaine CANIVET avec 200 hommes par les crêtes et sur la ligne de retraite. Malgré la difficulté extrême du terrain, grâce à l'énergie déployée par cette dernière DE BEYLIÉ marchait lui-même, elle arrive sur les derrières du repaire fraction avec laquelle le lieutenant-colonel en même temps que le capitaine DE LA LOGE sur le devant, Chinois, complètement surpris se sauvent sans résistance.
et les deux attaques
peuvent
être simultanées.
Les
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
34
La colonne bivouaque sur la position où elle séjourne encore le 31. Elle se porte ensuite sur Ngoi-Cai, à s'établir sur les hauteurs dominant les signalé comme le centre principal des pirates. Nos troupes parviennent Cette attaque soudaine les met sur elles avant que les Chinois les aperçoivent. cases et à ouvrir le feu d'artillerie en fuite. MONNIOTest et Pho-Rang, Le 5 février 1892, la colonne du commandant dirigée sur Lang-Chap pour en fouillant de nouveau tous les repaires déjà visités. Le colonne de et Lang-Gian, revenir sur le Song-Chay de 200 hommes sous les ordres du capitaine et, de là, envoie un détachement Yên-Bay se rend à Trai-Hutt Le 8, une partie des troupes qui venaient d'opérer sur le haut Fleuve Rouge DE LA LOGE dans le Phong-Du. reçoit l'ordre de se diriger sur Hung-Hoa pour faire partie de la colonne que le colonel BOILÈVE organisait contre
le Doc-Ncu (voir territoire civil). Pendant ce temps, le détachement du capitaine DE LA LOGE parcourait du 7 au 12 février le Phong-Du, où il tuait 2 Chinois dans leurs cases, prenait Le 10, il pénétrait par surprise dans le repaire de Khhê-Hot, 8 fusils, des cartouches, délivrait 2 prisonniers et brûlait 5 grands magasins de paddy. OPÉRATIONS SECONDAIRES. — Après le départ du gros des troupes pour Hung-Hoa (8 février), de petites colonnes continuent à sillonner le pays pour y empêcher toute nouvelle installation des bandes. Le capitaine du poste de Luc-An-Chau, avec 10 hommes du 23 étranger et 60 tirailleurs du l"r METZ, une bande de Chinois. de Lang-Gian tonkinois, chasse le 13 février du village Le 14 février, le chef pirate LANH-QUAN, lieutenant de DE-MAC, et 5 de ses partisans, sont pris à HuongAn par une reconnaissance du poste de Ngoi-Lao. Le 16, le capitaine BERNAMONTI brûle le repaire de DAC-NHO, beau-frère de LANH-QUAN. Dans la nuit du 17 au 18, le lieutenant HIT AR, commandant le poste de Van-Ban, surprend la bande de chef très redouté, dans son repaire de Ho-Nha, et la disperse. QUYEN-Ao, Dans la matinée du 28 février, le capitaine ROUSTANenlève le repaire de Qui-Nham déjà pris une fois en décembre, mais qui avait été réoccupé en décembre par les Chinois. NETTOYAGE. — Une nouvelle colonne de 200 hommes, dont 80 européens, tirés des garnisons de Yênest formée à Phu-Yên-Binh, Bay et de Tuyên-Quang, la région parcourue par le pour battre méthodiquement lieutenant-colonel DE BEYLIÉ aux mois de janvier et février précédents. Le capitaine DE LA LOGE, qui en a le commence ses opérations le 14 mars 1892. Le 16, il fouille Phu-Tan commandement, et Lang-Bang, et le 17 les repaires de Mo- Vio. Aucun de ces points n'est réoccupé, et partout les habitants viennent se présenter à lui. Cette colonne est dirigée ensuite sur Trai-Hutt où elle arrive le 23 mars et de là, sur le Than-Hoa-Dao pour y participer aux opérations entamées de ce côté par le lieutenant-colonel PENNEQUIN (voir 4e territoire). Grâce à cette action des colonnes volantes, les bandes de HoANG-THAN-Loi et de NGUYEN-TRJEU- TRONe. DE BEYLIÉ, n'ont pu regagner le terrain perdu. disloquées par le lieutenant-colonel
*** OPÉRATIONS ET PIRATERIE. — Un village ayant été pillé le 11 septembre 1891, non loin de Yên-Bay, un détachement de 22 hommes du 96 de marine et 40 tirailleurs, commandé par le lieutenant CAUTENET, est envoyé à la poursuite de la bande. Les pirates sont surpris au repos; 5 d'entre eux, dont le chef, sont tués. Du 23 au 30 septembre, le capitaine SCHNEIDER, commandant le poste de Cam-Khê, exécute vers XomMa, avec 25 hommes du 96 de marine, 8 hommes du 2° étranger et 122 tirailleurs, une reconnaissance au cours de laquelle il engage une affaire le 27 septembre avec une forte partie des bandes du Doc-Neu. en Celles-ci, position dans des tranchées, soutiennent un combat très meurtrier. Le capitaine SCHNEIDER leur inflige des pertes sensibles et les force à abandonner leurs positions. Le 6 octobre, une reconnaissance forte de 4 sergents européens et de 140 tirailleurs du 26 tonkinois, sous le commandement du sous-lieutenant GIFFARD, du 1or tonkinois, arrive en présence d'un fortin occupé par PETITES
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
une bande
35
très nombreuse
Le feu commence aussitôt. Bientôt le sous-lieutenant GIFprès de Muong-Chong. FARD est blessé très grièvement, ainsi qu'un des sergents européens. Le sergent GESCHWIND, du 1er tonkide donner l'assaut à cause de la hauteur du fortin nois, prend alors le commandement et, devant l'impossibilité donne l'ordre de la retraite. Les Chinois, et des petits piquets qui en défendaient les approches, il qui de leur côté ont eu de grosses pertes,
n'osent
pas poursuivre
la reconnaissance.
Un groupe de pirates ayant été signalé dans le hameau de Ngoi-Goi, à 12 heures de marche environ de et 31 tirailleurs Phu-Yên-Binh, un détachement 17 légionnaires comprenant part de ce poste le 3 novembre à 6 heures du soir, sous les ordres du lieutenant COLLIN, surprend les pirates à la pointe du jour et les met en fuite,
après
leur avoir tué 3 hommes
et fait deux autres
prisonniers.
situé à 3 kilomètres environ Ayant été prévenu qu'une bande venait de piller le village de Khuong-Tong, au N. -E. de Luc-An-Chau, le lieutenant COLOMBET, du 1er tonkinois, part aussitôt le 8 novembre avec un détachement de 15 légionnaires et 45 tirailleurs. Après une heure de marche, il se heurte, à l'entrée de la vallée du Ngoi-Mun, à une forte bande embusquée sur le front et sur les flancs de la route qu'il suit. En présence de la force des positions et de la supériorité et rentre au poste.
numérique
qui menace
ses derrières,
le détachement
se retire
s'était établie à Kê-Phuc, Ayant appris qu'une bande de pirates venant de Ngoi-Huong village situé aux sources du Ngoi-Hop, le commandant du 3e territoire envoie un détachement pour l' en chasser. Ce détachement, soit au total 114 placé sous les ordres du lieutenant DE MONTROND, comprend 32 légionnaires et 82 tirailleurs, fusils. Il part de Yên-Bay le 9 au matin et arrive le 11, à la pointe du jour, en face du repaire. Les pirates sont surpris et complètement dispersés. Le convoi de sampans hebdomadaire montant à Lao-Kay est attaqué le 26 novembre à hauteur de Langet Bao-Ha, Nhu, entre Trai-Hutt par des pirates chinois embusqués dans un arroyo, qui concentrent tous leurs efforts sur un sampan échoué sur la rive droite. Les pontonniers qui le montent ripostent vigoureusement ; ils sont sécourus par l'escorte du convoi qui se jette à l'eau et force par un feu nourri les pirates à la retraite. Le 22 décembre, le capitaine DE BECHEVEL, du 1er tonkinois, de passage à Luc-An-Chau, se porte en brûle les abris et en détruit les défenses. Le 26, avec un fort détachement sur le repaire de Muong-Chung, il enlève le repaire de Qui-Nham, très bien fortifié. Le chef de bande DOC-LY fait sa soumission le 5 janvier 1892, avec 48 Chinois et 17 fusils, au poste de Vinh-Thuy. Mais quand, le lendemain, on veut le conduire avec ses partisans à Tuyên-Quang pour les extoute la bande s'enfuit. L'escorte pédier sur Hanoi, à un signal donné par Doc-L Y, peut tuer 6 Chinois et en ramène
au poste 3 vivants.
Le 8, le capitaine DE BECHEVEL, commandant le poste de Phu-Yên-Binh, avec un détachement de tirailleurs renforcé de 150 fusils de Yên-Bay, à Lang-Day 100 pirates surprend à moitié chemin de Yên-Bay chinois venus de Ngoi-Huong. Il leur prend des fusils à tir rapide, des munitions, et délivre 6 prisonniers. Une reconnaissance
le 6 janvier, sous les ordres du lieutenant DHERS, du 3e tonpartie de Vinh-Thuy kinois, surprend le 11 une bande pirate en train de faire son repas, la met en déroute en lui tuant 5 hommes, puis, comme elle se reformait et revenait sur lui, la repousse de nouveau et la poursuit jusqu'à la nuit. en face du poste de ce nom, est repoussée Le 2 février, une attaque dirigée sur le village de Trai-Hutt, par la jonque de guerre du poste placée sur la rive droite du Fleuve Rouge. et comprenant 8 tirailleurs et un caï Un petit poste établi provisollement à Lang-My, près de Dai-Lich, du
1er tonkinois, avec 10 miliciens, est enlevé par-surprise An-Xao. Des reconnaissances envoyées aussitôt de Dai-Lich, la bande.
le 18 février par une bande et de Nhê-Lo de Yên-Luong
de pirates venue de ne peuvent retrouver
et de Pho-Rang amène Une série de coups de main heureux combinés entre les postes de Luc-An-Chau la destruction successive des repaires de Yap-Tiên, Ba-Luong et Lang-Nhu (celui-ci enlevé le 23 mars). Le gros des bandes est ainsi refoulé au nord jusque vers Yên-Binh.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
36
ils alliés des Chinois, se sont tournés contre eux. Près de Trai-Hutt, D'autre part, les Mans, jusqu'alors Le lendemain, une reconnaissance, partie de Trai-Hutt pour enlèvent le 23 mars le repaire pirate de Kê-Man. A la suite pour nous, parcourt pendant 3 jours la vallée du Ngoi-Hutt. appuyer ce mouvement si avantageux le 28 mars faire leur soumission à Trai-Hutt. Ce moules Mans du Ngoi-Kai viennent de cette reconnaissance, sur la rive droite du Fleuve Rouge. vement se propage dans le Phong-Du, sous les ordres du lieutenant LABAT, et forte Du 19 au 21 mars, une reconnaissance partie de Ngoi-Tié, de Yên-Bay, et Traiet 50 tirailleurs tirés des garnisons de 100 hommes, dont 50 légionnaires Ngoi-Tié à Xum-Tra, à 4 kilomètres ouest du poste, de deux petits repaires occupés par une Hutt, réussit à s'emparer centaine de pirates. est attaqué, mais devant la résistance de la Le 2 mai, le poste optique de Vické, près de Vinh-Thuy, petite garnison, les assaillants sont forcés de se retirer. Le 3 mai, 300 Mans poursuivis par les Chinois se réLe 18 mai, les habitants des villages des environs du poste fugient sous la protection du poste de Vinh-1 huy. de Vickê, attaqués à leur tour, se réfugient autour de ce poste et s'y établissent. le poste de Dong-Lam, sur 15 mai, le capitaine DE BECHEVEL, commandant surprend à Lang-Muc, Le 20 mai, le mêmeofficier enlève le petit le Sông Chay, une bande de 100 pirates; 9 prisonniers sont délivrés. il enlève un autre village pirate. le lendemain, repaire de Lang-Go-Coi ; et Ngoi-Lao Du 9 au 12 juin, les postes de Yên-Bay, Phu-Yên-Binh, Phu-Doan, Yên-Luong dirigent La des reconnaissances combinées dans le huyên de Ha-Hoa contre le repaire du chef LANH-TANHà Dai-Pham. reconnaissance sous les ordres de l'adjudant LHOMME, du 1er tonkinois, se heurte le 11 partie de Yên-Luong à une forte position solidement occupée par 150 Chinois; se trouvant trop faible, elle se replie sans pousser Le
à fond. l'engagement et Ngoi-Lao, Du 17 au 20, des reconnaissances plus fortes partent de Yên-Bay, Yên-Luong pour attade ces détachements, le chef LANH-TANH évacue Dai-Pham. quer le repaire. Mais, à l'approche Le 26 juillet, le sous-lieutenant de réserve FIERARD, commandant le poste de Dong-Lan, à la tête d'un détachement de 9 légionnaires et 41 tirailleurs, au S.-O. de Dong-Van, une bande d'une' attaque à Phu-Tan, soixantaine de Chinois qu'il disperse en lui infligeant des pertes sérieuses.
*
— Le cercle de Lao-Kay Cercle de Lao-Kay. est toujours parcouru par des bandes de pirates et de réguliers chinois qui viennent du Yunnan renforcer les bandes de HoANG-THAN-Loi, entre le Fleuve Rouge et le Sông Chay, ainsi que par les pillards qui vont en Chine écouler le produit de leurs rapines. Les-autorités chinoises de la frontière montrent à ce sujet la plus grande complaisance et aucun doute ne saurait plus être conservé sur leurs dispositions manifestement hostiles. Le village de Son,7-Phong, en face de Lao-Kay, est tout particulièrement signalé comme un c ntre de ralliement et de recrutement où les bandes trouvent à volonté hommes, armes et munitions, et d'où elles pénètrent ensuite sur notre territoire, sous l'œil bienveillant des mandarins. Le général chinois de Khai-Hoa se l.vre égalemeent au commerce des armes. D'après des renseignements fournis par le Quan-Dao de Lao-Kay, ce haut mandarin aurait vendu récemment au chef pirate NGUYÊN-TRIÊUTRONG 48 fusils et 39 caisses de cartouches.
section et * * OPÉRATIONSET PIRATERIE. — Le 19 décembre, une reconnaissance composée d'une demie PETITES du 4e bataillon étranger et de 2 sections de tirailleurs du 1" tonkinos, sous les ordres du capitaine BAUse MANN, porte contre le repaire de l' une des bandes de HoANG-THAN-Loi, situé sur les bords du Ngoi-Cai,
Planche III
:Clichédu Gouvernement qênfraC LE FLEUVEROUGEA HANOIA L'ÉPOQUE DES BASSES EAUX
(Clichédu Gouvernement général, LA RIVIÈRECLAIREW.*lJYEN-OUANG
(ClichéAéronautill/Le) BAC-KAN
(Clichédu Gouvernement Général) LA RIVIÈRECLAIREA HA-GIANG
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
37
au nord de Trai-Hutt. Les pirates, abordés en même temps de front et de flanc, se dispersent dans leur repaire une certaine quantité de munitions. Revenus de leur surprise, de tous les côtés, abandonnant ils essayent un retour offensif, à la suite duquel ils sont repoussés. à 16 kilomètres
Les Chinois ayant, dans les derniers jours d'avril, licencié un certain nombre de soldats de leurs garnisons de Ba-Ngo et Ba-Xat à Song-Phong, centre de receux-ci, (chinois), après être venus s'organiser crutement de la contrée, viennent piller un village au nord de Ba-Xat tous les malfaiteurs le (français) 28 avril. Puis, le 14 mai, contournant Lao-Kay, ils passent le Fleuve Rouge à quelques kilomètres en aval. et une autre, partie de Bao-Ha, Une reconnaissance les forcent à se jeter dans envoyée le 15 mai de Lao-Kay les montagnes et à repasser le Fleuve près de Lao-Kay. le poste de Bao-Ha, Le 28 juillet, le capitaine ECORSSE, commandant attaque met en fuite en leur tuant 6 ou 7 hommes. Mac, occupé par des pirates chinois qu'il
le village
de Muong-
* **
— La situation, satisfaisante au début de la période, Cercle de Tuyên-Quang. D'autres se forment. vers la fin. Des bandes, restées calmes, reprennent de l'activité. A Cai-Vong,
sur le Song Day,
la bande
de LuGNGTAM-Co
qui s'accroît
commence
à s'assombrir
On signale :
de tous les malfaiteurs
du Tam-
Dao; Sur la rive gauche de la Rivière la bande de LA-KHAI-KHAN.
Claire,
les bandes
de HoANG-TAN
et de DANG-SAN-SIÊU;
à Yên-Muc,
le 14 avril, et met à mort un européen, M. de LUONG-TAM-CO surprend, à Luong-Viên, MALLEN, qui s'était aventuré dans ces parages. Le 9 novembre 1891, à la pointe du jour, le lieutenant COUZINEAU, du 1" tonkinois, part de Phu-Yên60 tirailleurs et 40 légionnaires, surprend le vilBinh à huit heures du soir, à la tête d'un détachement comprenant situé sur le Song Chai, à 10 heures de marche environ au nord. Les pirates, qui s'y lage de Çho-Nguoc, La bande
dès la veille en vue de rançonner les marchands chinois, à s' éch apper. d' entr' eux sur cinquante parvient Une vingtaine trouvaient
sont -surpris et décimés
par notre fusillade.
de 27 tirailleurs, dont 1 13 novembre, le sergent CHAMBON, du Vr tonkinois, avec un détachement à 18 kilomètres environ au sud-ouest de Tuyên-Quang, sergent et 2 caporaux indigènes, étant à Lang-Ngoi. dans le but de protéger les récoltes, met en fuite 2 groupes d'une cinquantaine de pillards, en leur enlevant 17 prisonniers annamites, hommes, femmes et enfants. Le
1892, à 6 kilomètres en amont de Bac-Muc, quelques Chinois et Mans tirent sur le convoi où la 2e brigade, en tournée d'inspection. Mais 10 hommes de l'esse trouve le colonel BOILÈVE, commandant suffisent corte descendus à terre avec le lieutenant BELS, officier de renseignements du cercle de Tuyên-Quang, pour mettre ces agresseurs en fuite; personne n'est atteint. Le
11 mai
BELS dirige du 26 au 27 mai, vers Ninh-Gi, constate la complicité des habitants avec des pirates se dirigeant village coupable et ramène prisonniers 20 habitants. Le lieutenant
une reconnaissance au cours de laquelle de Yên-Muc sur Tuyên-Quang. Il brûle
il le
faire sa soumission à Tuyên-Quang. Juin. — Le 30 juin, un petit chef, du nom de QUAN-THA,vient Cette soumission est la suite de l'échec que, le 6 juin, nos partisans ont fait éprouver à sa bande. exécute du 23 au 26 juin, avec 12 léle poste de Phu-Doan, Le lieutenant CLÉMENT, commandant dans le massif de Nui-Kha. Le 18 tirailleurs, une reconnaissance 12 hommes du 9e de marine et gionnaires, des effets 23, il rencontre et attaque une petite bande, qui s'en fuit après une vive fusillade en abandonnant et des provisions.
38
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
4E TERRITOIRE
MILITAIRE.
—
Son-La.
et le DÊ-KIÊu règnent en maîtres, néoù le Doc-Ncu La situation troublée de la région d'Hung-Hoa, du territoire peu après sa création. Le 10 mars 1892, le centre du territoire est transcessite une réorganisation féré de Van-Bu à Hung-Hoa. et La province d' Hung-Hoa tout en la région de Cho-Bo, restant territoire civil, passent sous la direction politique et militaire du commandant du 4e territoire, ainsi que les huyêns et de Cam-Khê, les d'An-Cap et Daipostes de Ca-Vinh Lich,
du 3e territoire.
Le
lieutenant-colonel PENNEQUIN, commandant le 4" territoire, dès sa prise de comest passé aussitôt mandement, à l'action ; le peu de moyens mis à sa disposition étant compensé par sa claire compréhension de la mentalité des races Annamites du delta et Muongs
de son territoire. Les bandes du Doc-Ncu étaient composées de deux éléments: de la haute région, ceux-là ayant toujours été les oppresseurs de ceux-ci, ceux-ci n'étant passés dans les bandes pirates que par mécontentement. les Muongs, en les délivrant de l'oppression des manLe lieutenant-colonel PENNEQUIN réussit à s'attacher Cela lui permit d'entreprendre contre le Doc-Ncu darins annamites et en leur rendant leurs chefs naturels. des opérations importantes où l'aide des Muongs, habitués aux parcours les plus pénibles de la haute région, lui fut très précieuse. en moins d'un mois le Doc-NGU, établi sur la Rivière Le résultat des premières opérations fut décisif: Noire depuis plus de 5 ans, fut forcé d'évacuer le 4° territoire et de se réfugier dans le Thanh-Hoa.
ce brillant succès fut compromis quand le lieutenant-colonel Malheureusement, PENNEQUIN dut poursuivre le Doc-NGU hors du 46 territoire, avec des renseignements insuffisants et à la veille de la mauvaise saison. du lieutenant-colonel PENNEQUIN donne rapidement d'execellents Malgré tout, l'application des principes résultats. Les populations de chefs de leur race, s' atmontagnardes, groupées en chaus sous le commandement tachent de plus en plus à nous, et coopèrent à la pacification du territoire en nous fournissant des émissaires et des partisans. Les Muongs, incorporés dans les bandes, désertent. Le 7 août 1892, le Doc-NGU est assassiné par ses celle du DÊ-KIÊu a lieu le 3 décembre 1892, celle du QuANpartisans muongs. Les soumissions se succèdent : Ao (son beau-frère) le 20 décembre 1892. — Le lieutenant-colonel PREMIÈRES OPÉRATIONS CONTRE LE Doc-NGu. PENNEQUIN, dès son arrivée à Hung-Hoa, en suppléant à l'insuffisance de nos troupes dans cette entreprend la lutte contre le Doc-NGU de nombreux irréguliers, facile à trouver dans la population région par la levée et l'armement des chaus de la Rivière Noire qui, appartenant à une race différente des pirates du delta, n'a avec eux aucun lien. Il y avait à mener de front deux opérations : la première consistait à nettoyer la région de Trung-BangLa, où une partie des forces du Doc-Ncu était passée après la colonne du colonel BOILÈVE (voir territoire civil). A cet effet, une colonne commandée et forte de 150 hommes dont 20 par le capitaine OPPENHEIM, 50 miliciens et 20 linh-co, est dirigée de Hung-Hoa européens, 60 tirailleurs, le 21 mars vers Trung-Bang-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
39
que la colonne du capitaine DE LA LOGE (200 hommes) après avoir descendu le fleuve en bateau à Yên-Luong et être passée sur la rive droite, se dirigeait sur le même point par le nord, en passant par Dai-Lich. Les deux colonnes arrivent le 29 sur la position signalée près de Trung-Bang-La, mais la trouvent abandonnée; elles fouillent vainement le pays pendant la journée du 30. Le 31, les colonnes se séparent pour rentrer dans leurs garnisons. La deuxième opération, qui devait être menée en même temps que la première, consistait d'abord à préserver contre les incursions du Doc-NGU, le Phu-Yên et les chaus de la Rivière Noire, Cho-Bo, puis à La, pendant de Trai-Hutt
attaquer ce chef lui-même. A cet effet, le lieutenant à Van-Yên avec 150 fusils. Bu, s'établit
THIRION, du 2e tonkinois,
commandant
du cercle de Van-
* **
Une seconde
colonne
venant de Van-Bu, sous le commandement du lieutenant TRALBOUX, du 1er tonkià Mo-Cha s'établit où elle fçrme le nois, et formée des milices du cercle avec un noyau de 50 tirailleurs, seul chemin conduisant vers les chaus du centre. de la garde civile de Cho-Bo et forte de 50 Enfin, une troisième colonne, commandée par l'inspecteur armés de fusils 1874 et 100 irréguliers armés de fusils 1842, remonte la rive gauche miliciens, 100 linh-co de la Rivière Noire en amont de Cho-Bo, se dirigeant sur Moc-Chau et couvrant en même temps Cho-Bo où restaient d'ailleurs 40 miliciens et 50 linh-co. Les irréguliers muongs gardaient la route de Mai-Cau à Su- Y ut. Les seuls chemins par où le Doc-NGU pouvait passer vers le nord, l'est ou l'ouest, soit pour aller se ravila rive gauche de la Rivière Noire étant ainsi gardés, ce chef est forcé d'évacuer tailler, soit pour s'enfuir, où il manquait
de vivres. Le 29 mars, il est avec 300 pirates
à Moc-Ha.
*
DEUXIÈME SÉRIE D'OPÉRATIONS CONTRE LE DOC-NGU. — Pour empêcher le Doc-NGU de repasser la Rivière Noire et garantir les chaus de la haute vallée, le lieutenant-colonel PENNEQUIN dispose de la manière suivante les troupes et les chefs partisans placés sous ses ordres : L'accès de la haute Rivière Noire est barrée par les détachements du lieutenant TRALBOUX (150 fusils), du lieutenant DESTRE (100 fusils) et du capitaine COLEIN (1 50 fusils) qui gardent tous les chemins passant entre la Rivière Noire et la route de Son-La. Van- Y ên est gardé par 80 hommes. Les forces de Cho-Bo occupent la rive gauche avec 250 fusils 74 et 250 Muongs irréguliers, sous les ordres d'un inspecteur de la garde civile et du dê-doc DINH-To, qui passe à son tour la Rivière Noire pour prendre le contact avec le Doc-NGU sur la rive droite. Pendant ce temps, le lieutenant-colonel PENNEQUIN prend ses dispositions pour marcher directement contre Il arrive le 14 à Muongce chef avec les partisans du dê-doc et la colonne qu'il amène de Hung-Hoa. avec 200 fusils 74 et 200 irréguliers. En même temps, les détacheCua et il se porte le 15 sur Muong-Cau ments du blocus reçoivent l'ordre d'avancer et de prendre de nouvelles positions. cherche-t-il à repasser sur la rive gauche en remontant dans la vallée, il est obligé En vain le Doc-Ncu de se rabattre en arrière et, après avoir erré quelques jours, il se décide à marcher vers le sud. Le 18, il arrive sur le Thanh-Hoa à Son-Nia, par Phu-Lê. La bande, à ce moment, était encore de 300 paraissant se diriger fusils à tir rapide, moitié annamite, moitié muongs. Le 19 au soir, le commandant du 4e territoire, forçant sa marche, arrive au même point de Son-Nia avec La poursuite continue avec la même vivacité. Le 23, à 2 heures du soir, le 300 fusils 74 et 200 irréguliers. Doc-NGu, après avoir encore cherché inutilement à remonter vers le nord du côté de Su- Y ut, franchit le Ma près de Ban-Moi; 3 heures après, le lieutenant-colonel PENNEQUIN arrive troupes étaient à la limite du 4e territoire. Un système de surveillance est alors organisé de le repasser. le Doc-NGU d'empêcher Song
au même point. Nos sur le Song Ma afin
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
40
rentre à Cho-Bo du 4e territoire, revenant alors en arrière avec les troupes régulières, Le commandant et le rocher Notre-Dame, occupé par le chef pirate la région entre Dong-Son le 26, après avoir parcouru montant les convois décadaires soumission, pillait régulièrement CHANH-HUY. Celui-ci, malgré sa prétendue tué 4 hommes et blessé 10 barques du dernier convoi commercial, dévalisé il avait notamment à Cho-Bo; les villages habités par ses partisans sont brûlés, et plusieurs plusieurs autres. Il fallait faire un exemple. Tous notables, parmi lesquels le père de CHANH-HUY, sont emmenés à Hung-Hoa. * ** — Après avoir expulsé le Doc-NGU du 46 TROISIÈME SÉRIE D'OPÉRATIONS CONTRE LE Doc-Ncu. le lieutenant-colonel PENNEQUIN était revenu à territoire et l'avoir forcé à se réfugier dans le Thanh-Hoa, demande fort inquiet de l'arrivée de la bande du Doc-Ncu, Mais le Résident de Thanh-Hoa, Hung-Hoa. PENNESur l'ordre du Gouverneur des opérations. instamment la continuation général, le lieutenant-colonel QUIN reprend les opérations avec une compagnie de marche formée de 150 tirailleurs des 13e et 14e compagnies de 1er tonkinois. le 15 à La-Hang sur le Song-Ma, traverse il arrive le 11 à Cho-Bo, Parti le 8 mai de Hung-Hoa, avec 100 hommes seulement, ce fleuve et recherche les traces du Doc-NGu. Apprenant qu'il est à Can-Tri de 1 72 gardes civils du Thanh-Hoa il se dirige sur ce point où il donne rendez-vous à un détachement qui ont été mis à sa disposition. et découvre les pirates en position et fortifiés. Il les arrive à Niên-Ky Le 18 mai, le lieutenant-colonel attaque en 2 colonnes, mais un feu très violent et très nourri accueille la colonne de gauche commandée par le capitaine OPPENHEIM. Le lieutenant HuAS, qui avait pénétré avec 3 tirailleurs dans un bois sur le flanc. ne reparaît plus. Le capitaine OPPENHEIM est blessé, 2 sergents français et 5 tirailleurs sont tués. Cette colonne est forcée de rétrograder et de rejoindre le lieutenant-colonel qui, de son côté, a eu affaire à un groupe nombreux de pirates. La retraite se fait pendant la nuit. Nous perdons dans cette affaire 9 tués (2 sergents français et 7 tirailleurs), 11 blessés (le capitaine OPHUAS et 3 tirailleurs). Des renPENHEIM, 1 sergent français et 9 tirailleurs) et 4 disparus (le lieutenant HUAS qui a été reconnu par des habiseignements ultérieurs donnent comme certaine la mort du lieutenant tants, ainsi que les deux sergents européens tués dans cette affaire. Les igardes civils qui devaient attaquer en même temps que la colonne PENNEQUIN n'ariivent que le 19 à Niên-Ky, qu'ils trouvent évacué par les pirates. Le 20, le lieutenant-colonel Le 22, il concentre à La-Hang les miliciens et les repasse le Song-Ma. 340 fusils. Le 23, il part de ce point à la poursuite du Doc-NGu; mais celui-ci, irréguliers et réunit ainsi le 23, traverse la Rivière Noire à qui s'est retiré sur Phu-Lê et a continué vers le Nord, arrive à Mo-Cha Ba- T ao et rejoint ses campements du Than-Son le 28. A la fin du mois de mai, sa bande était divisée en différents groupes pour surveiller la rentrée des moissons, sur la rive droite de la Rivière Noire (forêt de Rung-Dai) et sur la rive gauche de Kha-Cuu à XuânDai. Le fruit de la campagne d'avril était perdu. à Kha-Cuu, il n'est pas possible, vu l'état avanMalgré tous les inconvénients du retour du Doc-NGU cé de la saison, de continuer les opérations contre ce chef de bande. opérations et piraterie. — Une bande de 50 pirates chinois et mans, tombe à l'improviste le 20 novembre au soir sur le village de Lang-Tu, (Phong-Du), de Gia-Hoi et enlève 15 femmes et enfants. Une partie de cette bande s'étant retirée ce coup de main, y est surprise et dispersée par un détachement de 25 tirailleurs, sous CAMPANA. Dans la nuit du 25 au 26 avril, une bande de 2 à 300 pirates traverse la Rivière poste de garde civile de Bao- Yên, sur lequel elle jette des matières incendiaires. Au d'heure, de leurs efforts, les pirates se retirent du côté de Dong-Van. voyant l'inutilité Petites
venant
de Giao-Sin à 1 kilomètre N.-E. à Lang-Thêp après les ordres du sergent Noire et attaque le bout de trois quarts
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Une
du poste de Thanh-Ba, commandée par le sergent MARTIN, du une petite bande sur la rive gauche du fleuve, et fait prisonnier un petit
reconnaissance
prend le 3 juin, dans les environs. Le
41
11
Tr tonkinois, surchef très redouté
commandant le poste de Ca-Vinh, dans une reNoGUÉS, du 1CTtonkinois, de ce poste, surprend et disperse la bande. contre un repaire établi au N.-E. connaissance dirigée Le 22 juin, le capitaine BATAILLE, du l"r tonkinois, commandant le poste de Cam-Khé, enlève et détruit un poste de la bande du QUYÊN-Ao, établi près du lac de Tiên-Dong. juin,
le lieutenant
TERRITOIRE Le territoire civil
est, dans son ensemble,
très troublé
y séjournent et y multiplient leurs exactions. ° et du DÊ-KIÊu. 1 Bandes du Doc-NGU Ces bandes tiennent sous leur domination le pays Les habitants, des pirates, par crainte des représailles s'enfuient de nos reconnaissances. pas à l'approche A la suite de l'enlèvement est envoyée cette région
contre le Doc-NGu. est incorporée au 4
du poste de Yên-Lang, Les pirates s' enfuient territoire
CIVIL pendant
la période.
Un certain
nombre
de bandes
et la Rivière Noire. compris entre le Fleuve-Rouge ne nous donnent aucun renseignement, quand ils ne une devant
colonne
commandée
la colonne
par le colonel C'est (février 1892).
BOILÈVE alors
que
militaire.
— Les attaques sur la route mandarine sont le fait de Chinois emBandes de route de Lang-Son. de sont d'anciens ployés comme coolies aux travaux du chemin de fer, et dont beaucoup pirates déseiteurs sur 3 coolies chinois, l'un travaille, un second joue et fula bande de Luu-Ky. De l'avis des entrepreneurs, me l'opium, le troisième fait le pirate. 2
du roi du Tonkin. — Une nouvelle bande s'est installée au Tam-Dao. Son chef s'annonce aux sous le nom de « roi du Tonkm ». crédules et superstitieux montagnards chassées du Yên-Thê 4" Bandes par nos opérations et bandes diverses plus ou moins éphémères. aussi bien en territoire civil qu'en Les effectifs disponibles limitent le nombre des opérations importantes, territoire militaire. C'est donc le plus souvent par la seule activité des postes que peuvent s' exercer la répres3" Bande
sion des méfaits
et la protection
des populations. *
de Yén-Lang et colonne du colonel Boilève. Tout le pays OPÉRATIONS MILITAIRES. — Enlèvement à l'ouest de la ligne Cho-Bo, Son- Tay, Hung-Hoa, est de plus en plus troublé. Les chefs DÊYên-Bay leur force et leur audace s'accroissent tous les jours à cause KIÊu et Doc-Ncu en sont les maîtres absolus; de l'impossibilité où nous sommes de porter à la fois nos efforts sur tous les points du Tonkin et de la nécessité, de nos effectifs, de concentrer nos forces disponibles sur certaines régions en ne laisimposée par l'insuffisance sant dans les autres que les garnisons des postes. C'est ainsi que l'œuvre de pacification en exécution dans le dans le Yên-Thê obligent à laisser un certain répit aux bandes du Docet celle en préparation Dong-Triêu NGU. Celui-ci en profite; dans la soirée du 5 février 1892, il surprend le poste de Y ên-Lang, où la surveilen mauvais état, était en réparations sur plulance était d'ailleurs faiblement organisée, et dont la palissade, sieurs points. Favorisé par une nuit noire, il y entre par plusieurs portes à la fois à la tête de 2 à 300 pirates en renversant les palissades et tuant les sentinelles. Sur les 90 tirailleurs qui formaient la garnison, 20 étaient en escorte, 45 étaient à manger dans le village; 25 hommes à peine restaient au poste. le poste, est tué avant d'avoir pu se défendre; la Le capitaine POULIGO, du 1er tonkinois, commandant surprise
fut si grande
que les sous-officiers
européens
en train de prendre
leur repas,
reçurent
des feux de salve
42
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
tirés à quelques pas par le fenêtre de leur salle à manger. Blessés pour la plupart, seuls et sans armes, ils ne à rallier 8 tirailleurs du piquet et se purent opposer aucune résistance. Un seul, le sergent WARTEL,réussit donnant ainsi le temps aux autres de sortir du poste et de se retirer défendit avec eux pendant une demi-heure, sur Tu- V u où ils furent rejoints peu après par les tirailleurs qui étaient dans le village au moment de la surprise, et n'avaient pu rentrer au poste. Outre le capitaine POULIGO, nous perdîmes le sergent SECONG, mort des un sergent indigène et 4 tirailleurs tués; le sergent-major et 2 sergents européens furent suites de ses blessures, de tout le matériel et des approenfin un caï et 13 tirailleurs s'emparèrent blessés; disparurent. Lespirates cartouches. visionnements du poste, de 50 fusils et de 35.000 la nécessité d'une action de ménager les troupes en vue des opérations du Yên-Thê, Malgré l'importance Une colonne composée de 2 compagnies du 116 d'infanterie immédiate s'imposait après un pareil événement. du comde marine et d'une compagnie du 1or tonkinois est envoyée aussitôt de Hanoi, sous le commandement mandant BEAUJEUX pour réoccuper et reconstruire le poste, que les pirates avaient brûlé en s'en allant. Partie de Hanoi le 8, elle arrive à Yên-Lang le 10, trouve encore sur place les cadavres du capitaine et des 5 tirailleurs de garde tués à leur poste, et commence aussitôt les travaux de reconstruction. En même temps, une colonne de 500 hommes environ est formée avec une partie des troupes qui veet avec celles de la 29 naient d'opérer sur le haut Fleuve Rouge, et qui sont dirigées aussitôt sur Hung-Hoa, aux opérations Le colonel BOILÈVE, commandant la 2e brigade, prend le brigade destinées du Yên-Thê. commandement de cette colonne, divisée en 4 compagnies mixtes d'infanterie de marine ou du régiment étranger une ambulance et un convoi, et de tirailleurs, fortes de 100 à 150 hommes chacune avec 2 pièces d'artillerie, au total 540 hommes, et part de Hung-Hoa le 18 février pour marcher sur le repaire du Doc-NGU à Kha-Cuu. mais aussi sans recueillir aucun renseignement, tout Après avoir traversé sans trouver aucune résistance, le pays où domine le Doc-NGU, il arrive le 25 février à Xom-Ruong, dernier hameau de la région de KhaCuu et résidence habituelle du Doc-NGu. Mais ce chef, refusant tout combat, abandonne ses campements en où elle arrive le 27, et de là regagne Hanoi et y mettant le feu. La colonne se porte alors sur Yên-Lang Son-T ay. **, — Le contre-coup Colonne de police du capitaine Bataille. des succès du Doc-NGU sur la Rivière Noire en février a amené dans la région au nord de Hung-Hoa, sur la rive gauche du Fleuve Rouge, un redoublement de piraterie. Nos faibles moyens d'action n'ont pu empêcher ce mouvement de s'étendre. Dans le phu de Lam-Tao, les habitants des villages sur la route de Viétri à Thanh-Ba, ont été réduits à se retirer la nuit avec leurs troupeaux sur les mamelons et dans les bois voisins. Il a fallu alors envoyer de une colonne de police qui s'est heurtée le 4 mars à 300 pirates retranchés dans le village de Hung-Hoa Nam-Phu et qui, malgré le secours que lui a prêté le poste de Ngoc- T ap, a été repoussée et a dû rétrograder avec des pertes assez sensibles. Le détachement du poste de Ngoc- T ap, qui a pris part à l'engagement, a eu 2 tirailleurs blessés. A la suite de cette affaire, une colonne est organisée et disperser pour parcourir le phu de Lam-Tao, cette bande qui, encouragée par son succès sur les miliciens, commence à menacer les petites garnisons des postes de Ngoc-Tap et Thanh-Ba. Le capitaine BATAILLE, du 1 r tonkinois, prend le commandement de cette colonne, formée de 90 eurosur les garnisons de Cam-Khê péens et 90 tonkinois, prélevés et Viétri. Le 8 mars, il attaque le village de où était établie la bande, en même temps que le lieutenant CROUZILLARD, du Yên-Lang poste de Thanh-Ba, la prend à revers avec 30 tonkinois. Après un assez vif, mais de courte durée, les pirates s' enengagement fuient, laissant 2 hommes sur le terrain. Du 9 au 13 mars, la colonne parcourt les environs sans pouvoir retrouver les traces de la bande qui, favorisée par les habitants, se dérobe à toutes ses recherches. PIRATERIE ET PETITES OPÉRATIONS. — Le 28 1891 le lieutenant LAHIRE, du 9° de maseptembre le poste de NGOC-TAP, surprend rine, commandant loin de là une petite bande, qu'il met en fuite en non s emparant d un grand nombre d'armes. Le 11 et le 13 octobre, la garnison de ce poste disperse encore de petites bandes de pillards à qui elle enlève des armes et des munitions.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
43
Le capitaine GANEVAL, du 3 tonkinois, commandant le poste de Lien-Son, ayant appris qu'un rassemblement de 200 pirates avait lieu au S.-E. de son poste, part le 11 septembre à leur recherche avec 22 il hommes du 9" d'infanterie de marine et 43 hommes du 3° tonkinois. Le soir même, près de Diên-Tru, tombe sur la position des pirates qui, rangés sur une hauteur parallèle à la route, le reçoivent par une rive fusil larde. Il riposte par des feux de salve, repousse un mouvement tournant tenté sur ses derrières et force enfin la bande à la retraite. Le lieutenant BRU, du ge de marine, a été blessé légèrement, un soldat d' infanterie de marine et un tirailleur ont été blessés grièvement, mais les pirates ont perdu une vingtaine des leurs. Dans la nuit du 12 au 13 septembre, la jonque du poste de Lien-Son qui remontait de Viétri où elle de pirates de la bande du Docavait déposé les blessés de Diên- T ru, est attaquée par une cinquantaine KHOAT. L'escorte composée de 2 soldats du 9° d'infanterie de marine, d'un caporal et de 4 tirailleurs, ne se tire de cette embuscade qu'à force de courage et d'énergie. Du 17 au 19 septembre le capitaine GANEVAL dirige une nouvelle reconnaissance pour tâcher de rejoindre les bandes qui l'avaient attaqué le 11 à Diên- T ru, mais il ne peut les retrouver. Le rassemblement s'est dispersé et les habitants de cette région qui sont entièrement dévoués aux pirates ne veulent donner aucun renseignement. la route de Lang-Son La région comprise entre la rive gauche du Song-Thuong, Les postes de Phu-Lang-Thuong, est l'objet d'incursions de petites bandes de pillards Ho-Ha ont reçu des ordres pour que des reconnaissances multiexercent pliées une surveillance active sur la zone inquiétée. Dans la matinée du II novembre, le lieutenant
de Kep à Sui-Ganh Kep, Sui-Ganh et
HIRTZ11P de
MAN,du officier marine, de renseignements de la brigade, en tournée topographique dans les environs de Bich-Dai, surprend à Yên-Ha, à mi-chemin entre Lien-Son et Viétri, la bande du THUAN-BOUN, et la met en déroute. Prévenu de la présence à Ca-Dinh de la bande du DÊ-THAM, le lieutenant GROUZILLARD, commandant le poste de Thanh-Ba, part le 26 novembre à 8 heures du soir avec un sergent européen, 2 gradés indigènes et 23 tirailleurs, dans l'intention de la surprendre. Après une marche de nuit des plus pénibles, le détachement arrive au petit jour en face d'une pagode occupée par les pirates. Cette position est emportée aussitôt. Le lieutenant CROUZILLARD qui s'est élancé en avant de ses hommes, tombe frappé d'un coup de lance en arrivant sur le seuil de la pagode. * **
Le 12 décembre, le capitaine MoNFEUGA, du 3e tonkinois, commandant le poste de Cao- Thuong, cerne Un une bande venue du Yên-Thê. dans la pagode de Ba-Lam, à 2 heures au nord de Phu-Lang-Thuong, détachement accouru de cette dernière place et comprenant 42 tirailleurs et 4 légionnaires, complète 1 inves-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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est tué et 2 tiraild'artillerie dans lequel un maréchal-des-logis tissement. A la suite d'un court engagement, leurs blessés, les pirates s'enfuient pendant la nuit. de Phu-Lang- Thuong, au sud de la route de à 4 kilomètres de Pho-Cam, Le 14 au soir, le village moitié chinoise, est aux trois quarts incendié moitié annamite, attaqué par une nombreuse bande, Dap-Cau, et disperse les pirates. et moitié pillé. Le piquet du poste part immédiatement
*
une petite colonne placée sous les ordres du capitaine MORONI et comprenant 80 mar27 décembre, part de Bac-Ninh pour s'opposer à une bande de 400 souins, 65 tirailleurs et une pièce de 80 de montagne, à Phu-Lang- Thuong. au nord de la route de Dap-Cau fusils venue du Yên-Thê, qui exerçait ses déprédations où ils sont déjà aux prises avec la garde civile du poste de Les pirates sont atteints au village de Ka-Ly, de front, menacés sur leur ligne de retraite, ils se retirent après une lutte attaqués Nhu-Tiêt. Vigoureusement pied à pied. Le
* **
fait le 28 janvier une perquisition dans le village CROUZILLARD, du poste de Thanh-Ba, d'un chef pirate et de plusieurs habitants complices des bandes, et de Phuong-Nam, qui amène l'arrestation Le chef pirate est tué en essayant la prise de fusils à tir rapide avec des cartouches et des armes blanches. de s'enfuir. est toujours inquiétée. Le 14 février, une escorte de 6 tiLa route de Phu-Lang- Thuong à Lang-Son à Bac-Lê est attaquée par une centaine de Chinois. Un tirailleur est tué et railleurs retournant de Sui-Ganh Le
lieutenant
3 blessés. Les Chinois se retirent dans le Bao-Day. est attaqué entre Song-Hoa Le 24 février, un convoi venant de Lang-Son et Bac-Lê par une cmquan taine de Chinois embusqués des deux rôtés de la route et ne se dégage que grâce à la vigueur du capitaine LAMEY et du lieutenant RENARD, qui faisaient partie du convoi à titre de passagers, et aux bonnes disposices officiers qui se mettent à la tête de l'escorte tions que prennent immédiatement et repoussent les Chinois en les prenant le flanc. Le 23 février, le capitaine BERGELOT, du 1" tonkinois, commandant le poste de Llên-Son, s'empare, dans une reconnaissance, au village de Lam-Chi, de 7 pirates dont un doï, en tue en outre 2 et prend la femme d'un chef, un troupeau de 6 buffles, des armes blanches et des effets. Il n'y a aucune perte de notre côté. Le 14 mars, 200 hommes de la bande du Doc KHOAT, armés de fusils à tir rapide, rencontrent dans le huyên de Yen-Lac les 1 nh-co du phu et les repoussent; puis, dans la nuit du 14 au 15, ils se portent sur les bords du Song-Ca-Lo. Le même jour, une autre bande de 300 pirates chinois, annamites et thos, armés de 200 fusils à tir rapide est signalée non loin de Yên Lang. Dans la nuit du 23 au 24 mars, un village situé à 1.200 mètres à l'ouest du camp de Phu-Xa à Sonn'ont voulu donner aucun renTay, est pillé par une bande, sur la retraite de laquelle les habitants terrorisés seignement au détachement envoyé de la place à leur secours. débris des bandes échappées du Yên-Thê sont signalées Quelques pendant le mois d'avril aux environs de Bac-Ninh. L'une d'elles a pu être rejointe le 11 par la garde civile de Bac-Ninh dans un village du phu de Tuân- Tan, mais, pendant que les miliciens attendent le secours de l'artillerie demandée qu'ils avaient pour forcer le village, les pirates se retirent et s'enferment dans le village retranché de Biket. Le 12, le lieutenant GAUMARD, de l'artillerie de marine, arrive sur ce point avec une pièce de 80 soutenue par un petit détachement d'infanterie de marine. Il fait tirer sur le réduit du village, mais les pirates repoussent l'assaut des miliciens et il faut attendre des renforts en se contentant de les cerner. Profitant de la bande se jette sur la ligne du blocus et parvient à la franchir en laissant sur le terrain 8 cal'obscurité, davres dont celui de son chef.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
45
Les pillages et les attaques n'ont pas discontinué pendant le mois d'avril sur la route de Lang-Son, iux environs des chantiers du chemin de fèr. Le 3 avril, le sergent MAURICE, commandant une escorte retournant de Sui-Ganh à Bac-Lê, surprend et met en fuite une trentaine de Chinois qui laissent sur le terrain 2 morts. L'un de ces deux pirates est recon nu pour un caï des ouvriers du chemin de fer. de Chinois armés de fusils, de coupe-coupe Dans la nuit du 4 au 5, une bande d'une trentaine et de révolvers, est venue piller le village de Bac-Lê. 9 d'entre eux sont pris le lendemain et exécutés. Les environs immédiats de Son- Tay ont encore, pendant le mois d'avril, été le théâtre de fréquents actes de pillage. La même petite bande qui avait tenté un coup de main dans la nuit du 24 mars aux environs de Sonà 4 kilomètres de cette ville. Tay, pille encore le 3 avril le village de Nghia-La, la nuit du 12 au 13, un groupe de partisans du Doc-NGU, fort de 100 fusils à tir rapide, attasitué à 13 kilomètres N.-O. de Son-Tay, enlève 30 buffles, brûle 50 que et pille le village de Yên-Bo, Il se retire enfin vers le Rung-Dai, maisons et repousse la tgarde civile des environs qui cherchait à l'arrêter. où nos reconnaissances ne peuvent le rejoindre. Dans le commencement du mois d'avril, la situation du pays au nord de Son-Tay (phu de Vinh-Yen) Les 5 bandes qui s'étaient successivement si troublée déjà à la fin du mois de mars, s'est encore aggravée. Dans
formées dans cette région ont gagné en importance. un Le 2 avril, le capitaine BERGELOT, du 1"' tonkinois, livre devant le village fortifié de Lang-Chi et son sercombat des plus sérieux où il a 2 sergents français et un sergent indigène tués, son sergent-major avec lequel ce village était défendu, le gent indigène blessés grièvement. Malgré ces pertes et l'acharnement capitaine BERGELOT l'enlève et met les défenseurs en déroute. Ce coup de force fait la plus grande impression sur les bandes; c'est à l'énergie déployée dans cette circonstance par le capitaine BERGELOT que l'on doit le calme qui a régné pendant
le reste
du mois dans le phu de Vinh-Yên.
* *
A la fin de février déjà, une nouvelle bande s'était installée dans les montagnes aux environs du poste de Lien-Son. Son chef s'annonçait aux montagnards sous le nom de « Roi du Tonkin ». Il avait choisi pour résidence la pagode de Tai-Tiêu, sur le versant oriental du Tam-Dao. le 26 avril, le nouveau Le 20 avril, un des chefs de cette bande se présente au poste de Lien-Son; de ce poste d'avoir à le ravitailler en argent et en vivres. Le 26 mai, le pseudoroi prévient le commandant roi du Tam-Dao écrit de nouveau au commandant du poste de Liên-Son pour le sommer de le ravitailler, sous peine d'être attaqué dans un délai de 10 jours. Le 15 en effet, une bande de 3 à 400 pirates vient attaquer le poste. Les Mans du Tam-Dao marchent en tête; ils se ruent sur la porte, mais, arrivés à quelques pas, le feu nourri des défenseurs jette à terre les 6 premiers. La panique s'empare alors du gros de la bande, qui s' enfuit poursuivie par des feux de salve. tirées de la garnison de Bac-Ninh ne cessent de parcourir Pendant le mois de juin, des reconnaissances la reconstitution dans cette région des bandes chassées du Yênles environs de la place, afin d'empêcher de les soustraire militaires ont encore pour but de rassurer les populations indigènes, Thê. Ces démonstrations au sol qu'elles occupent. Aussi, sur plusieurs points, on à l'influence des pirates et de les fixer définitivement constate
que les habitants
recommencent
à cultiver
des rizières
depuis
longtemps
abandonnées.
CAMPAGNE
1892-1893
— Par arrêté du 20 octobre 1892, la province de Thai-Nguyên Nouvelle organisation. et la délimitation des 2\ du 20 février 1893 modifie la constitution torité civile. L'arrêté militaires. Le 2 territoire perd le cercle d' Ha-Giang, qui est rattaché au 3" territoire.
est rendue à l'au3e et 4e territoires
* ** MUTATIONS 5 août remplacement
DANS LE COMMANDEMENT
CLAMORGAN est nommé commandant 1892. — le lieutenant-colonel TERRILLON qui rentre en France. du lieutenant-colonel
11 octobre 1892. — mandement du 3° tonkinois. 8 novembre 1892. provisoire des troupes. 15 novembre en remplacement
-
colonel
GALLIÉNI
Le général
1892. du général
28 décembre.
Le
RESTE
Le colonel VOYRON.
— Suppression
remplace
le général
provisoirement
15 avril Cochinchine, 24
avril
1893.
—
le commandement
—
Suppression
Le
de la
lle brigade,
de la 2e brigade.
des brigades.
Le général
1893. — Le lieutenant-colonel THOMASSET en remplacement du général PERNOT. 1893.
le commandement
VOYRON prend
8 janvier 1893. — Le général de brigade DUCHEMIN est nommé commandant des 1er et 2e territoires militaires. le général VOYRON prend le commandement 12 mars
en
militaire,
WINCKEL-MAYER au com-
le lieutenant-colonel
rentre en France;
GALLIÉNI prend
du 1er territoire
général
PERNOT
prend
VOYRON
prend
rentre
en chef.
en France.
le commandement
le commandement
provisoire
des postes en territoire
3 juin 1893. — Le lieutenant-colonel THOMASSET, remplacé dans la Cochinchine par le colonel JORNA DE LACALE, est nommé commandant DE MoNSEGUR. placement du lieutenant-colonel
A la même date,
des troupes
de
civil au Tonkin.
le commandement des troupes de du 3e territoire militaire, en rem-
* ** La
création des territoires militaires fut le premier pas sérieux vers la pacification. Pour que cette organisation portât ses fruits, il fallait une collaboration complète entre l'autorité civile et l' autorité militaire. Il fallait des chefs imbus du seul souci de l'intérêt général, tout sentiprêts à lui sacrifier tout intérêt particulier, ment de faux amour-propre. Ces chefs, la France les a trouvés. Ce sont M. DE LANESSAN et le général DuCHEMIN.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
47
Il serait superflu de rappeler les services rendus à la France et à l'Indochine par le Gouverneur général DE LANESSAN. Sa gloire est consacrée comme elle est méritée. M. DE LANESSAN, avec une vision claire de la situation, n'a pas hésité à réunir dans les mêmes maiiis des mains militaires — le commandement civil, militaire, administratif et politique des régions frontières. Le rôle du général DUCHEMIN — rôle considérable — est moins connu du grand public. Il paraît donc utile de faire connaître l' œuvre accomplie par ce général en chef. Voici comment l'apprécie un connaisseur, le maréchal LYAUTEY, dans ses Lettres du Tonkin et de Madagascar (1894-1899). « Le général DUCHEMIN. — C'est vendredi (1) que le général DUCHEMIN quitte l'Indochine après 40 mois de commandement en chef. « A l'heure de ce départ, tous les Tonkinois, ceux même chez qui les polémiques, ce mal constitutionnel de la vie, ont momentanément troublé les sentiments d'équité, seront unanimes à rendre hommage au chef qui vient de consacrer à la colonie un si long effort. « Il suffit du reste de se reporter par le souvenir à l'heure de son arrivée. Il héritait de la situation la plus délicate et la plus pénible. Par suite de malentendus dont il est superflu de chercher les causes, la colod'un nie française était coupée en deux. Civils et militaires en étaient arrivés à un véritable état de guerre: camp à l'autre, plus de relations ; il semblait vraiment qu' on eut quitté la Mèrel Patrie, non pas pour accomplir à l'ombre du Drapeau l' œuvre commune, mais pour se soupçonner, se discréditer et se combattre. Aucun de ceux qui ont été témoins de ces heures douloureuses ne trouvera le tableau chargé. « Pour constater aujourd'hui le changement, il n'est besoin que d'ouvrir les yeux: les endroits publics, les réunions de plaisir, les intérieurs privés, les œuvres de bienfaisance, tout témoigne de la fusion qui s'est opérée, l' union des Français du Tonkin en toutes circonstances, dans la joie, dans l'épreuve, dans le travail, dans le péril. « Cette œuvre, le général DUCHEMIN s' y est consacré dès le premier jour, discrètement, patiemment, sans compromettre un seul des grands intérêts dont il avait la garde, sans rien concéder de la dignité du corps dont il avait le commandement, il a su se dégager de tout caporalisme intransigeant, et, en amenant les uns et les autres à se rendre justice, en détruisant les préventions, il a rapproché les mains faites pour s'unir. « Cette œuvre s.ule, si simplement et efficacement patriotique, suffirait à lui garantir la gratitude de tous les cœurs français et à marquer sa place dans l'histoire de la colonie. (( Son œuvre militaire et professionnelle n'est certes pas moindre: il existe une carte de la piraterie imprimée en 1892, qui est ben le document le plus éloquent à consulter. On y voit autour du delta et jusqu'à la frontière une ceinture de bandes pirates ; contre ces bandes, nos troupes s'épuisaient en des efforts incessants et stériles, parce que leur destruction était le seul objectif qu'on s'était proposé et non l'occupation rationnelle du pays qu' elles avaient usurpé; et toujours les mêmes efforts étaient à recommencer. « Formé à l'esprit de méthode tenace et patiente dans les hautes fonctions qu'il avait précédemment exercées, le général DUCHEMIN comprit qu'ici encore cette même méthode était la plus efficace à pratiquer. D'accord avec M. DE LANESSAN pour réserver certaines régions, soit en tolérant momentanément les soumissionnaires, soit en se résignant à laisser provisoirement le champ libre aux moins redoutables, il comprit qu'il « fallait commencer par un bout» ou plutôt par deux bouts; et dès lors, simultanément à l'est et à l'ouest, il entreprit l' œuvre d'occupation méthodique, d'organisation de la frontière, de reconstitution des centres de à l'ouest, de la Rivière Noipopulation que nous avons vu depuis trois ans se développer mathématiquement, re au Fleuve Rouge, à l'Est, de Moncay à Cao-Bang Diplomatique, administrative autant que militaire, cette méthode emporte avec elle évidemment moins d'éclat que celle des colonnes à grand orchestre, mais laisse derrière elle des résultats autrement sérieux. « C'est la méthode des postes militaires rationnellement établis, poussés un à un dans un but d'occupation définitive, sur le terrain même qui vient d'être conquis; de l'officier transformé immédiatement en administrateur, en constructeur sur le sol où il a planté le Drapeau, jusqu'à ce que la tranquillité assurée et la pacification solidement établie permettent la remise de ce terrain à l'administration normale.
(I) 24avril 1896.
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HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
de ces noyaux « On a pu critiquer la dispersion des forces qui en résulte, mais aujourd 'hui l'efficacité les rizières renaissantes à l'a de reconstitution de la haute région n'est plus contestée ; les villages restaurés, armés et confiants suffiront à leur propre défense, bri du poste appelé à disparaître le jour où les habitants c'est celle, par exemple, du moyen. C'est la méthode de colonisation militaire ; témoignent de l'excellence des Russes dans le Turkestan ; grâce à elle, on peut prévoir la fin de cette piraterie sans cesse pourchasmais pour cela, il faut continuer patiemment l' œuvre sée et sans cesse renaissante et qui semblait éternelle; entreprise et ne rien compromettre. à l'ouest le colonel « Pour cette œuvre, le général DUCHEMIN a trouvé des collaborateurs éminents; PENNEQUIN, à l'est le colonel SERVIÈREd'abord, puis le colonel GALLIÉNI, qui lui a apporté pendant 3 VALLIÈRE. ans le concours le plus brillant et le plus fécond; au centre le lieutenant-colonel discerner les hommes et laisser à leurs aptitudes « Ici encore, il a eu ce grand et rare mérite du chef: C'est à eux qu'il faut s'adresser pour savoir quelle large initiative il leur laissait dès qu'ils leur libre emploi. avaient acquis sa confiance, reçu sa direction générale et compris l'esprit de sa méthode. A l'inverse de tant d'autres chefs, jamais il ne s'est offusqué du rôle actif et glorieusement utile que cette liberté leur permettait de jouer et du légitime honneur qui leur en revenait. Et c'est là un trait de caractère bon à mettre en relief, parce qu'il est rare et d'autant plus louable. « On a pu voir du reste, à propos des évènements du Siam, que le général en chef n'eût pas cédé à un autre l' honneur d'intervenir directement, au cas où un déploiement de forces plus considérable eût été nécessaire confirmant celle de et son attitude pour faire respecter les droits de la France; énergique à cette occasion, notre marine, n'a pas peu contribué à la solution rapide de la crise sur le Mékong. « Ce n'est pas le lieu de rechercher ici l'explication des raisons politiques qui n'ont pas permis de recueillir tous les fruits de notre intervention armée et de notre fermeté. « Enfin, nous n'aurions pas complètement examiné l' œuvre politique et militaire du général DUCHEMIN si nous ne disions un mot des relations étroites qu'il a su nouer avec le général Sou, et que le dernier voyage de Lang-Son a confirmées d'une façon si éclatante; ces relations rendront non seulement plus facile la police de nos frontières, ce qui n'est pas un mincerésultat, comme on a pu en juger par des évènements trop récents sans doute prochainement notre pénétration pour qu'il soit nécessaire de les rappeler, mais elles permettront commerciale dans ces provinces des deux Kouang, jadis si fermées et si hostiles. « Ainsi, pour être féconde, l'action militaire en Indochine doit être étroitement liée à l'action civile; poursuivant le même but par des moyens différents, elles doivent, en définitive, se fondre en une œuvre unique : l' œuvre française. C'est ce que le général DUCHEMIN a hautement compris en restant, de M. DE LANESSAN comme de M. ROUSSEAU, le plus ferme et le plus dévoué collaborateur. « Mais après avoir rappelé les services du chef, nous oublierions un trait, si nous ne rendions pas hommage à l'hôte aimable et courtois. Pendant trois ans, le Quartier Général a été un lieu de concorde où le même accueil cordial attendait fonctionnaires, colons et officiers, oublieux des dissensions passées. Là encore, le général a largement tenu sa place et les Tonkinoises ne seront pas les dernières à s'associer à ce témoignage. « Après avoir été si longtemps séparé des siens, le général DUCHEMIN va trouver en France les joies de la famille et goûter le repos qu'il a si bien gagné; nos chaudes sympathies l'accompagnent, et aussi nos vœux pour que toute justice soit rendue à l'œuvre considérable qu'il a remplie et pour qu'une récompense, trop longtemps attendue déjà, vienne enfin la sanctionner ».
* ** 1
TERRITOIRE MILITAIRE
Cercle de Sept-Pagodes. La situation est bonne dans son ensemble. Quelques tentatives de reconstitution de bandes échouent devant l'activité de nos postes qui Partout les vilmultiplient leurs reconnaissances. lages se reforment. A Lam même, où depuis plus de 3 ans on ne récoltait plus de riz, les rizières sont labourées et ensemencées.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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Quelques groupes très restreints de pirates effectuent des pillages isolés. En particulier, quelques petites bandes se sont maintenues dans la région montagneuse de Rung-Bang et de Gioc-Mit, quoique continuellement poursuivies par nos troupes et repoussées avec énergie par les villages. Le commandant du territoire a ordes blockhaus dans les villages de la route Chin-Gai-Dong-Triêu donné la reconstruction situés devant les différents débouchés de la montagne, et a distribué 10 fusils à chaque centre habité. La
défense
locale,
au moyen des habitants
et des
partisans,
s'organise
ainsi
dans
toute
l'étendue
du
cercle. La région minière, assez troublée au début de la campagne par les bandes de LANH-PHA et TlÊN-Duc, grossies par les malandrins chinois qui se sont joints aux coolies embauchés aux mines, est redevenue calme à le 28 novembre la suite de la dispersion de la bande principale de Cam-Pha 1892 (colonne CLAMORGAN) et l'enlèvement du repaire de Ha-Voi (30 novembre 1892). Cam-Pha et Kê-Bao, et postes de Thac-Hat, Cette région mnière (territoires de Hon-Gay, Lang-Hui, Vu-Hoai et Cam-Pha) est remise à l'autorité civile (province de Quang-Yên) par arrêté du 19 décembre 1892. *
OPÉRATIONS MILITAIRES ET ÉVÉNEMENTS DIVERS. — Une bande pirate ayant été signalée près de Chin-Gai et Sept-Pagodes exécute une marune reconnaissance combinée des postes de Luc-Nam, Co-Manh, abandonnant un grand nombre che de nuit et la surprend le 10, au point du jour. Les pirates se dispersent, Le repaire bâti pour 120 hommes est détruit. Aucune perte de notre côté. d'objets. Le calme renaît dans le Bao-Day par suite de la disparition des bandes qui s'y étaient concentrées pendant les deux mois précédents. l' autre de Lam, vers Ca-Hiêm, centre des repaiLe 31 août, deux colonnes dirigées, l'une de Bac-Lê, trouvent ce point, ainsi que les autres repaires des environs, entièrement évacués et constares du Bao-Day, tent la disparition des bandes. Le chef des par Doctisans, XUYÊT, par les
guidé indica-
tions d'un
Chinois serviteur de Luu-KY, découvre le tombeau de ce chef pirate et fait exhumer son cad-v-e qu'il reconnaît. si les Mais, grosses bandes se sont écartées de de la route celleLang-Son, ci n'en reste pas moins le théâtre isolées et fréquentes commises par les Chinois employés aux travaux du chemin de fer. Cepend'attaques dant, quand une escorte militaire passe à proximité d' un chantier, tout y paraît tranquille et les mêmes Chi. nois qui viennent d'attaquer les indigènes désavmés nous présentent des papiers réguliers d ouvriers de l'entre prise.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
50
le poste de Huong-Bi, s'empale lieutenant GILLMANN, du 2" tonkinois, commandant Le 5 septembre, de cette re du chef d'une petite bande qui opère aux environs de son poste ; puis, le 10, il attaque le repaire bande dans les rochers de Lac- Than. Après avoir été blessé et avoir failli tomber entre les mains des pidu repaire. à mettre la bande en fuite et à s'emparer rates, il parvient cependant tédu mois, quelques actes de pillage dans la région à l'est des Sept-Pagodes Dans les premiers jours Cette bande, probad'une bande, reformée dans les montagnes du Dong-Triêu. moignent de la réapparition de 100 tirailleurs des blement commandée par LANH-PHA, a son centre à Gioc-Mit. Une reconnaissance de Dong- T riêu, commandée par le capitaine BRUNET, du 2" tonkinois, est dirigée contre postes de Ch n-Gai et est découvert à ChocSon campement, elle le 25 septembre. comprenant 2 groupes de cases très importantes, dans une position très forte, et détruit. Mais la bande l'avait déChai, au milieu de la forêt de Gioc-Mit, de ce posau nord de Dong- T riêu. Une reconnaissance dans les montagnes jà évacué et était allée s'installer du capitaine Dude marine et de 50 tirailleurs, sous le commandement te, forte de 23 hommes d'infanterie dans les gorges de Cua-Phu-Rungde pénétrer Vang, qui LIN, du 10° de marine, essaie, 'le 28 septembre, est assaillie par une fusillade violente mènent à ce nouveau repaire. L'avant-garde qui part de rochers à pic est obligée de se replier. et contre laquelle elle peut difficilement riposter; la reconnaissance Le 25, le capitaine DAGNEAUD, du poste de Lam, avec 150 fusils, attaque une bande de 60 Chinois de toutes sortes et détruit son campem-nt. La dans une forêt à l'est de Lam, prend des approvisionnements bande
s'enfuit
vers Déo-Gia.
la ligne Kep-Song-Hoa, le capitaine Le 22 septembre, ANDRÉ, commandant d:r:.ge contre une bande chinoise de 80 fusils, installée à Yên-Binh, une reconnaissance qui a pour résultat la prise et la destruction ainsi que la délivrance de tous les prisonnirrs annamites du repaire et des approvisionnements qu'il contenait, au nombre de 14 femmes et enfants. Dans Lang-Son, la sécurité.
une brigade de 500 gardes civils, créée pour la protection de la route de le courant de septembre, est installée dans de petits postes le long de cette route, dont elle va contribuer déso:mais à assurer
Le 7, le capitaine DAGNEAUD, du poste de Lam, atteint deux fois à Lang-Biên et au Nui U-Bo, une bande de 100 Chinois; il en tue 2, en blesse plusieurs et délivre une femme et un enfant. La bande en retraite, dans la nuit du 8 au 9, est attaquée par les partisans du poste de Chu. ayant essayé de passer de Loch-Nam Des détachements des garnisons de Dong- T riêu, Bên-Chau et Chin-Gai, commandés par le chef de bataillon LOUVEL, du 2 tonknois, V ang, qui avait forcé à la attaquent le 10 la bande de Cua-Phu-Rungune reconnaissance de Dong- T riêu. Le repaire est trouvé évacué et brûlé. Le comretraite, le mois précédent, mandant LOUVEL, traversant la forêt de Gioc-Mit, mais là aussi passe alors dans la région de Co-Manh, les pirates se dispersent sans résistance. Le 11, le capitaine JOBARD, commandant le poste 9e Quan-La, s'emle poste de BiênMAGNEN, commandant pare d'un petit chef de la bande LANH-PHA. Le 13, le capitaine Dong, enlève et détruit le repaire du chef CoT, à Thât-Nam. Le
d'armes à Lam, découvre à Ho-Nên, au sud de 21, le commandant ToURNIER, commandant Il tue un Chinois, prend une grande quantité de riz et délivre Tranh, le repaire d'une bande et l'enlève. femme et 5 enfants. la bande, ravitaillée Néanmoins, par un village près de Lam, qui échange contre vivres les objets volés, reste dans la région. Après s'être déplacée tout les jours pendant quelques temps, revient à Ho-Nên où elle rebâtit son campement. Le 26, elle attaque le riche village de Quinh. Le elle est repoussée dans une nouvelle tentative sur Lang-Djoum.
Voune des elle 29,
Le repaire de Ho-Nên est alors attaqué de nouveau par des détachements des postes de Choi-Xuân, LucNam et Lam, sous le commandement du lieutenant-colonel du 1or territoire miliCLAMORGAN, commandant taire. La bande, surprise le 30, est obligée d'abandonner, et le repour s'enfuir, tous ses approvisionnements, paire est de nouveau détruit. Cette chasse continuelle rend difficile l'établissement à demeure de ces bandes chinoises, qui cherchent à Elle encourage en même temps les habitants qui, en se voyant ainsi soutenus, défenréoccuper le Dong-Triêu. dent énergiquement leurs villages et nous signalent tous les mouvements des pirates. Seuls, ceux de quelques centres habités entre Dong-Triêu et Chin-Gai portent encore des vivres dans les repaires.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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la nuit du 24 au 25 octobre, une trentaine de pirates chinois tentent un coup de main sur le huyên de Quan-Bac, au pied du poste de Thac-Hat. Le huyên peut s'enfuir, mais le lieutenant JEANPERRIN, du sortie aussitôt ne peut que ramener au poste 2e tonkinois, qui se trouvait chez lui, est tué. Une reconnaissance le corps de l'officier. Dans
*
mi l itaire,surprend commanle d 1antPl' le territoire 1"' territoire surpren d et Le 1 Pl' novembre, le lieutenant-colonel CLAMORGAN, commandant militaire, enlève après une marche de nuit, le repaire chinois de la forêt de Gioc-Mit, au sud-ouest de Vu-Ba. Cependant les Chinois persistent à se maintenir dans ces parages et, dans la nuit du 7 au 8, ils attaquent au nombre Mais les habitants cette attaque. d'une trentaine le village de Lang-Djoum. armés repoussent énergiquement Le 6, le pho-quan des linh-co de Lam attaque 12 Chinois route de Biên-Dong. Un Chinois est tué, une femme et 2 Une bande d'une quinzaine de Chinois ayant construit le poste de Mai-Xu, les attaque RUELLAND, commandant Le 24, une reconnaissance commandée par le même ofï cier
à Nui-Bop les voyageurs de la qui rançonnaient enfants des pirates sont faits prisonniers. un repaire aux environs de Nam-Diên, le lieutenant
le 13, les disperse et délivre 4 femmes et un enfant. détruit un autre petit campement. Le 25, cette reconnaissance chasse de Lang-Biên les anciens habitants encore insoumis qui étaient revenus sur ce point. Le dans la forêt, au nord de 28, 15 partisans commandés par DOC-XUYÊT, huyên de Luc-Nam, attaquent Vo- T ranh près de Gang, et dispersent une petite bande chinoise et annamite.
* Le 7 novembre, le capitaine commandant le poste de Thac-Hat étant en reconnaissance, les pirates profitent de son absence pour essayer de s'introduire dans le poste. Mais la garnison les repousse. du mois de novembre, les mines d'Hon-Gay sont menacées sérieusement Depuis le commencement par une bande qui s'est reformée peu à peu avec des débris de toute provenance et qui, réunissant de 2 à 400 minière. Son but est d'enlever fusils, près de Cam-Pha, pousse des incursions jusqu'au milieu de l'exploitation des européens et de piller des villages de mineurs. Le 12, Nagotna est mis au pillage et brûlé. Toute la partie disponible de la garnison d'Haiphong (50 européens et 48 tirailleurs) est envoyée aussitôt au secours des mnés, et arrive à Hon-Gay le 15. Le 22, une action militaire est décidée contre la bande de Cam-Pha. 500 fusils (100 européens et 400 indigènes) et un canon sont concentrés à Quang-Yên et à Hon-Gay le 25 et forment 2 colonnes dont l'une doit marcher à l'attaque de Cam-Pha en débouchant de Ha-Tou d l'autre en débouchant de Hon-Gay. 2 canonnières prêtent leur concours à cette opération. Le 28 au matin, après avoir marché toute la nuit, les deux colonnes font leur jonction devant le repaire de Van-Hoa, près de Le repaire fortifié est enlevé sans pertes. De grands approviCam-Pha. Les canonnières préparent l'attaque. sionnements de vivres et de munitions y sont pris. 2 femmes sont délivrées. Une partie des troupes rentre à Hon-Gay pour rallier ensuite ses garnisons, pendant que l'autre partie dont les mines sont également menacées. Un poste de 10 européens et 48 tirailpasse dans l'île de Kê-Bao, leurs est laissé à Cam-Pha pour empêcher le retour des pirates et couper leur ligne de parcours entre Tiên-Yên et Hon-Ga y La bande qui menaçait les mines de Kê-Bao est une des anciennes bandes de Luu-K Y, commandée Son repaire, situé à Ha- V oc, à l'ouest de Kê-Bao, est attaqué le 30 novembre et enlevé avec par LANH-HI. le plus grand entrain. Le sous-lieutenant BOUTELOUP. du 1"r tonkinois, entre le premier à la tête de sa section dans le repaire. Les pirates se réfugient en partie dans les montagnes au nord de l'île et en partie de l'autre côté du détroit, vers le Song Ba-Chê. Une partie des pirates chassés de la région des mines par la colonne CLAMORGAN en novembre et est signalée au commencement vers le Loch-Nam de décembre à Kéro, où elle renforce la bande de Hai-Nan avec quelques partisans, tombe déjà établie dans le pays. Le 6, le huyên de Yên-Bac,
remonte chinoise près de
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HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
dans une embuscade tendue par cette bande. Il est tué, ainsi que 5 de ses partisans. Un détacheLang-Trua recueille les partisans, mais ne peut rejoindre la bande. ment envoyé aussitôt du poste d' An-Chau Le capitaine DULIN, commandant le poste de Dong-Triêu, apprenant qu'une bande de 50 pirates, commandée par LANH-PHA, DÊ-HAI, Doc-BAM et DÊ-Qui était installée dans un petit ravin boisé à l'ouest de combinée avec les postes de une opération Cua-Phu-RungVang, dirige contre elle du 14 au 17 décembre, de vive force qui échoue le 15, le repaire est cerné. Chin-Gai et Bên-Chau. Après une tentative d'attaque sur le terrain 8 des leurs, Les pirates parviennent cependant à s'échapper pendant la nuit, mais ils laissent dont un petit chef. des mines de Kê-Bao. Cette attaque, éventée par Le 21 décembre, une bande pirate se porte à l'attaque le poste de garde, échoue. un engagement avec 15 Chinois et Le 2 janvier 1893, une troupe de nos partisans a, près de Nam-Diên, et de Choi-Xuân enlève après une en tue 3. Le 11, une reconnaissance combinée des postes de Chin-Gai courte résistance le repaire de Da-Vat, près de l'ancien poste de Da-Bac, défendu par 40 Chinois. Ceux-ci, Le Tuon-Manh de ce dernier village, qui avait chassés de ce repaire, circulent entre Thanh-Mai et Gioc-Mit. tenu la campagne pendant longtemps avec les bandes de LUU-KY, envoie faire des offres de soumission à Lam. V ang continue à se signaler par quelques pillages de La bande qui occupe les gorges de Cua-Phu-Rungvillages isolés dans la plaine de Dong- T riêu. Elle possède 100 fusils et se divise en deux groupes pour ses opérations. Un arrêté du Gouverneur général, en date du 19 décembre 1892, ayant rattaché à la province de Cam-Pha e. Kê-Bao, et les postes lefi Territoires de Hon-Gay, Quang- Y ên la rêlgion minière qui ccmpiend de Thac-Hat, et Cam-Pha, ceux-ci sont remis à l'autorité civile le 18 janvier 1893. Lang-Hui, Vu-Hoai Quelques pillages ayant eu lieu dans la région de Luc-Nam du 3 au 7 février, le massif de Thanh-Mai est fouillé par 4 colonnes légères fournies par les postes de Sept-Pagodes, Chin-Gai, Choi-Xuân, Lam, LucNam et Mai-Xu, et commandées par le chef de bataillon ToURNIER, du 10° de marine. La colonne de Lam seule rencontre l'ennemi. Le 4, elle surprend et enlève le repaire de Tac, au N.-O. de Da-Bac; le mauvais temps empêche de poursuivre la bande en fuite. Du 27 février au 161 mars, le capitaine LAGARRUE, du 2° tonkinois, commandant le poste de Chin-Gai, Il parcourt la plaine de Yên-Mo dont les villages sont pillés par une bande de 40 Chinois et Annamites. suit les traces des pirates jusqu'à leur repaire de Da- V ac, à' l'ouest di Choi-Xuân, qu'il trouve le 28 occupé seulement par 20 Chinois. Il l'enlève après une courte résistance. Le 2 mars, le lieutenant GILLMANN, commandant le poste de Huong-Bi, disperse ou coule des sampans 8 pirates sont tués ou noyés; 4 prisonniers sont délivrés. Le 15, nos partisans pirates dans le Song Da-Bach. tuent un Chinois et délivrent 3 femmes. attaquent un repaire chinois près de An-Chau, le capitaine Quelques villages ayant été pillés dans la région Sept-Pagodes-Chin-Gai, OLIVE, du 2e cette région du 14 au 17 mars. Le 14, il rencontre tonkinois, fouille une des trois petites bandes qui sillonnent le pays, et s' mpare d'une partie du butin enlevé la veille. Le 15, le repaire de cette bande est découvert dans le col de Tac, mais les pirates prévenus se sont enfuis. Dans la nuit du 19 au 20, la bande Mais le capitaine LAGARRUE, commandant reparaît dans la plaine et pille le village de Lang-Quoué. le poste de Ch.n-Gai, prévenu à temps, se lance à sa poursute et, dans la nuit suivante, la fait tomber dans une embuscade où il lui reprend une partie de son butin. Le lendemain, il surprend et enlève le nouveau campement de la bande près de Trai-Giao. Du 15 au 22, une petite colonne commandée par le chef de bataillon ToURNIER, traverse le Bao-Dav et explore les environs de la route de Lang-Son. Le 18, elle attaque à 1.800 mètres de Bac-Lê, un repaire occupé par 50 Chinois et délivre 2 femmes. Vers la fin de mars, la piraterie fluviale fait sa réapparition sur la limite du cercle des Sept-Pagodes. 80 en face des rapides. Le 26, des sampans pirates sont vus pirates occupent le 25 une île du Song Kinh-Monh, de nouveau dans le Song Da-Bach. Le 1er avril, une reconnaissance du poste de Luc-Nam surprend un repaire au nord de Co-Manh, occupé une de Le chef par quarantaine pirates. pirate HAI-HAN, qui terrorisait la région d'An-Chau dont il avait assassiné successivement les deux quan-huyên, est tué dans la nuit du 14 avril par le maire de Quê-Son,
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Cette mort constitue un événement important village près d'An-Chau. qui avaient beaucoup à souffrir des exactions de ce bandit. Le 10, le minière, réduit à la plus grand e misère par les colonnes qui l'avaient au résident de Quang-Yên avec 8 partisans. Dans la nuit du 4 au 5 juin, une bande d'une trentaine de pirates
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aux yeux des populations de ce pays, chef pirate LANH-PHA, de la région fait sa soumission traqué tout l'hiver,
ayant attaqué le village de Binh-Bac et enlevé du bétail, le capitaine LAGARRUE se met à sa recherche le 7 avec un détachement de renfort de SeptIl pénètre dans le Cua Phu-Rung- V ang et surprend les pirates occupée à fumer l'opium. Il les met Pagodes. en fuite après une vive fusillade, les poursuit, les rejoint une seconde fois et les disperse encore. Le 6, à 11 heures du soir, le village au pied du poste de Huong-Bi est attaqué par une bande de 40 La garnison du poste fait une sortie et met les agrespirates qui tue le chef de canton et blesse 4 habitants. seurs en fuite. Le 14, une opération combinée entre ce poste, celui de Na-Mau et une canonnière, a lieu la bande qui s'est réfugiée dans les rochers jours, on fouille les rochers. Les pirates, prévenus Le 10, le capitaine LAGARRUE, ayant appris dans le massif de Choi-Xuân, repart de Chin-Gai par les pirates et y pénètre après un court combat.
mais c'est en vain que pendant deux Da-Bach; à temps, ont disparu. que 20 pirates formant la bande de QUAN-BAO se tenaient avec 75 fusils. Il réussit à surprendre les cases occupées Une femme est délivrée.
11 juillet, une reconnaissance pe de Chinois près de Cao- Nhat.
par
contre
Le
commandée
duSong
le capitaine
DAGNEAUD attaque
et met en fuite un grou-
* **
le cercle de Thai-Nguyên, à la fin d'août 1892, la forêt au nord de la ligne Bo-Ha-Nha-Nam est complètement évacuée par les bandes. Dans presque tout le Yên-Thê, les habitants sont revenus dans leurs villages et ont mis en culture une grande paitie des terres. 40 kilomètres de routes praticables aux charrettes ont été construits sans frais pour relier les points principaux de la forêt. La situation va encore en s'améliorant Dans
les mois suivants. Par arrêté du 10 octobre
1892,
la province
de Thai-Nguyên
est rendue
à l'autorité
civile.
*
OPÉRATIONS ET ÉVÉNEMENTS DIVERS. La garnison de nos postes et les partisans nuent à harceler sans répit les débris des bandes du Yên-Thê. Le 15, DÊ-RouÉ, chef pirate important, fait sa soumission à Nha-Nam. Ce chef a été pendant dê-doc dans la bande du DÊ-NAM et du DÊ-SAT. Il déclare que la vie misérable qu'il est forcé de le seul des lieutenants du DÊ-SAT qui restât encore en C'était dans les forêts l'a poussé à se soumettre. PETITES
Le 22, 7 pirates soumissionnaires avec 6 pirates fait sa soumission au même poste. Toutes ces prises ou livraisons d'armes portent bés entre nos mains depuis le 161avril 1892. dans le Yên-Thê.
rendent à 287
des fusils et des munitions. le total
Le 24,
conti4 ans mener armes
un petit chef
des fusils et à 43 celui des pistolets
tom-
* *-k
Le chef BA-Ky, après avoir joué pendant trois mois la comédie de la soumission, adresse le 11 août au commandant du poste de Cho-Moi une lettre par laquelle il déclare que ses hommes ont besoin de leurs fusils il ne peut exécuter la remise de ces armes, qui était la première encore pendant 3 ans et qu'en conséquence, au Proteccondition de sa soumission. En même temps, il demande à emprunter quelques milliers de piastres à LUONG-TAM-KY lui servent de prétexte pour agir ainsi, et il prétend être torat. Les conditions accordées traité
sur le même pied.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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Le 9 octobre, le commandant du poste de Bi-Noi a un engagement avec la bande du DÊ-THAM, dans le bois de Lang- Thuong. Le 10, le commandant du poste de Cao- Thuong attaque le bois où les pirates ont construit un fortin; celui-ci est enlevé. Une femme est délivrée. Le chef HoANG-CAN-CAN est tué. C'est le dernier essai de résistance que tentent les débris des bandes du Yên-Thê qui, dès lors, sont réduites à changer d'emplacement chaque nuit, et qui ne se nourrissent plus qu'avec la plus grande difficulté. Le 12, un de leurs fait sa soumission à Bac-Ninh. Le 17, un de cette vie misérable, petits chefs, le LiNH-THUOC,fatigué autre petit chef se soumet à Cao- Thuong.
trou b lée au début de la période, s am é liore ra le Cercle de Mon-Cay. La situation, très troublée p é rio d e, s'améliore rapidep id e* * des postes et aux mesures judicieuses prises par ment, grâce aux opérations militaires entreprises, à l'activité le Commandement. sur notre sol aussiAvec la connivence des autorités chinoises, les bandes, chassées en Chine, reviennent tôt le départ de nos colonnes. Dès le mois d'août 1892, une bande forte d'un millier d'hommes, presque tous armés de fusils à tir dans les villages des proclamations au nom du roi HAM-NGHI rapide, est concentrée à Binh-Ho. Elle envoie sommant les habitants d'avoir à faire leur soumission. Une opération est entreprise contre cette bande en août 1892 (commandant COUROT) sans résultat décisif. Cette bande se renforce en octobre des chefs TlÊN-Duc et LUONG-PHUC, ce dernier, ancien commandant de la bande qu'il avait momentanément abandonnée pour soigner ses blessures, amenant avec lui un renfort de 70 fusils. Une nouvelle colonne est envoyée contre cette bande en novembre (lieutenant-colonel COUROT). Cette opération a un plein succès. A Vai-Kai des bandes, et Thai-Ky, comprenant en tout 250 fusils, sont concentrées sous le commandement de Ll-A-TCHONG et Vu-ONG-BAO. L'activité de nos postes, la création d'un poste à Ly-Sai, l'armement des habitants, la construction de blockhaus sur la frontière découragent les bandes et leurs complices chinois. Les bandes repassent la frontière en décembre 1892. Il ne reste plus que quelques groupes de pirates qui, n'osant plus s'attaquer aux villages armés, s'en prennent aux hameaux ou fermes isolés. Dans
* ** OPÉRATIONS MILITAIRES. — Première colonne Courot (Bande de Binh-Ho). La colonne formée sous les ordres du chef de bataillon COUROT, commandant ie cercle de Mon-Cay, se concentre à Tien-Yen dans les premiers jours d'août 1892. Elle comprend 360 fusils, dont 150 européens et une pièce de canon. Le caavec 110 fusils, pour contenir les pitaine DE SAINT-JAMES, du 2" tonkinois, est d'abord envoyé à Dam-Ha pirates de front; avec le reste de la colonne, le commandant COUROT part de Tiên-Yên, le 8, pour remonter la vallée du Sông Tiên-Yên et prendre Binh-Ho à revers. Mais le 11, arrivé près de Y ên-Mo-Ho, il rencontre de telles difficultés dans la continuât on de la maiche qu'il est obligé de renoncer à l'attaque de ce côté. Le lendemain 12, il revient sur Tiên-Yên, et, le 14, rejoint le capitaine DE SAINT-JAMES pour partide front. Cet officier avait eu le 10 un petit engagement. ciper avec lui à l'attaque Le 16, la colonne réunie Mais le gros de la bande n'avait pas osé attendre l'attaque; attaque le repaire de Binh-Ho. elle n'avait laissé d'une centaine d' hommes, qui fut dispersée après une résistance d' une heure. Les pirates qu'une arrière-garde s étant retirés vers la frontière, et la saison rendant une longue poursuite la colonne est ramenée à impraticable, Ha-Coi et disloquée les 20 et 21 août. A la fin du mois, la bande avait reçu de nouveaux renforts et se tenait en et partie du côté d'Hoan-Mo * en partie au nord de Cuong-Dai et Cuoc-Doflg, dont elle menace la riche plaine. De nouvelles opérations sont entreprises contre elle.
Planche IV
(Clichétlu Gouvernement général) RÉGIONDE VINH-YEN
:Clichedu Gouvernement génèrlll) RÉGIONDE PHU-THO — LE CON-VOI(MONTAGNE DE L'ÉLÉPHANT)
(Cliché:Aéronautique iCliché téronuntique) ) EN BAIE D'ALONG
(ClichéAéronautique) JONQUESDANS LA BAIE DE FAI-TSI-LONG
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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colonne comprenant 150 Europ é ens, Deuxième -- Cette comprenant 150 Européens, Deuxième colonne colonne Couroi Courot (Bande (Bande de de Binh-Ho). Binh-Ho). Cette colonne railleurs et une pièce de canon, se concentre dans les premiers jours du mois de septembre à Ha-Coi et sur Binh-Ho elle est formée de 3 groupes destinés à marcher concentriquement en partant te-Pagode ; Péo (capitaine de SAINT-JAMES, 120 fusils), de Dam-Ha (capitaine FREYSTATTER, 120 fusils) et de COUROT et commandant LAMARY). Cette dernière colonne, qui est la plus importante (lieutenant-colonel
300 tià Poinde NaHa-Coi
et qui Ha-Coi le 9
de de 100 Européens, et marche sur Bo- Top. Le même jour, dans ce repaire. Le 10 septembre, attaqué des deux côtés à la fois. La
100 tirailleurs et de 100 partisans avec une pièce, quitte le capitaine sur Ly-Sai et pénètre FREYSTATTER se dirige de Dam-Ha à Bo- Top. Le 11, le repaire de Binh-Ho la colonne principale arrive est Les pirates s'enfuient sans résistance, laissant 5 surprise est complète. cadavres sur le terrain; la réserve de cartouches de la bande est détruite dans l'incendie du repaire. 'Des paet attestent que presque tous les piers importants sont trouvés dans la case du chef de la bande, VU-A-THAI, villages du cercle paient l'impôt aux pirates. le ravitaillement. A 3 heures de l'après-midi, le groupe du Le 12, les troupes se reposent en attendant est attaqué par les pirates qui cherchent à commandant LAMARY, installé sur un mamelon au sud de Ly-Sai, a un effectif
ils sont repoussés. Le 13, le lieutenant-colonel COUROT rejoint Ly-Sai. Les reconnaissanrevenir à Binh-Ho; où il est très difficile ces du cirque de Binh-Ho confirment le départ des pirates du côté de la forêt de Na-Pa, Le lieutenant-colonel COUROT crée un poste à Ly-Sai et retourne avec le reste des troupes de les poursuivre. et sur Pac-Si. Pendant ce temps, la colonne SAINT-JAMES, arrià Ha-Coi, et de là, le 17, sur Thanh-Mai avait surpris le 14 et mis en fuite la bande qui cherchait à s'y établir, puis était rentrée vée le 13 à Hoan-Mo, le 15 à Tiên-Yên. Le 25, cette colonne est envoyée à Binh-Liêu pour y créer un poste destiné à surveiller la haute vallée du Song Tiên-Yên. Ces divers mouvements dégagent la vallée du Song Tiên-Yên est évacué par la bande de LY-A-TcHONG, de Vai-Kai qui recule de nos troupes sur tous les passages de la cuation et de l'apparition à Ha-Coi. Le 26, on apprend la-région qui s'étend de Mon-Cay la porte
de Dai-Nam
pour rentrer
et les environs de Thanh-Mai. Le repaire vers la frontière. Par suite de cette évaest ramenée dans frontière, la tranquillité que le gros des pirates a remonté jusqu'à
en Chine. * **
ET PETITES OPÉRATIONS. — Le 2 septembre, le hameau de Cuoc-Dong, depuis longest pillé ; 10 hatemps menacé par les pirates et qui n'avait pu être secouru faute de troupes disponibles, bitants sont massacrés, 41 femmes et enfants sont pris Le 3, 60 pirates attaquent le village de Ma-Thê, et enlèvent 18 femmes et enfants. Le 18, une reconnaissance du poste de Damprès de la mine d'antimoine, avec une bande pirate qui cherchait à piller le village du même nom. Le 25, un Ha a un petit engagement PIRATERIE
est attaqué à deux reprises. Quelques femmes et des buffles sont enlevés. Chavillage situé près de Mon-Cay que fois les pirat s passent ouvertement la frontière pour vendre leur butin à Tong-Hing. Le 27, le sergent MOREAU et 3 soldats de marine, formant l'escorte d'une jonque qui porte des vivres mais à la garnison de Dam-Ha, sont attaqués près de la côte par un sampan pirate. Ils ripostent vivement, et couvrent la jonque d'une grêle de balles. Un des soldats dix autres sampans sortent alors des palétuviers du premier sampan, dont les défenseurs se sont enfuis, et le sergent MOREAU s'empare est tué. Néanmoins, rentre à Dam-Ha avec cette capture. est enlevé Le 13 octobre, M. PICCINELLI, surveillant européen de la mine française près de Thanh-Mai, les pirates (M. PICCIpar la bande de Vai-Kai. Une reconnaissance partie de Thanh-Mai ne peut rejoindre NELLI fut rendu le 23 janvier 1893 contre le paiement d'une rançon). même à 30 Le 24 octobre, est attaqué par 100 pirates. Une fraction s'approche le poste d'Ha-Coi mètres de l'angle nord. Cette attaque est repoussée, mais, un peu plus tard, une autre bande, qui devait évi demment se combiner avec la première, est s;gnalée au sud du poste, et une troisième, commandée par TIÊNDuc chée
en personne et transportée dans les sampans, cherche à remonter combinée des 3 bandes échoue ainsi. par la marée. L'attaque
la rivière vers le poste;
elle en est empê-
HISTOIRE
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MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Mis en fuite, ils situé en face du poste de Tiên-Yên. pirates viennent attaquer un village du poste qui leur tue 2 hommes et en blesse 3. Néanmoins, ils peuvent sont poursuivis par le commandant dans la nuit du 31 octobre, le poste de Thanhenlever une femme, deux enfants et quelques buffles. Enfin, Une fraction pirate se jette à l'assaut de la palissade et la brise en pluMai est assailli par une forte bande. commandée DuRRIVE, fait face de tous côtés et, par l'adjudant sieurs endroits. La éneiquement garnison, est met les assaillants en fuite. Au matin, une reconnaissance ininterrompu, après 45 minutes d'un combat les pirates étaient rentrés dans leurs repaires de Vaimais elle ne peut les rejoindre; lancée à leur poursuite, Kai et Thai-Ky. où elle enlève 6 femmes et Hoan-Mo, une bande commandée Le 7 décembre, attaque par Lo-M AN Le 29,
100
30 buffles, puis elle se retire sur le village les habitants du village. Ceux-ci parviennent est de nouveau menacé Le 13, Hoan-Mo Mais bientôt les pirates se tion à Ly-Sai. de dans tout le cercle qu'une quarantaine
de Lang-Dong, poste chinois du territoire contesté, poursuivie par le lendemain et reprennent une partie du butin. à la rejoindre par une bande qui s'avance entre le village et le poste en construcretirent dans les montagnes et, vers la fin du mois, il ne reste plus le capitaine fusils à Na-Pa. Le 30 décembre, DELAVAL, du rr
évacué. Toutes les bandes du cercle pénètre dans ce dernier repaire et constate qu'il vient d'être commandée Le 27, la bande de LUONG--PHUC, vers Bac-Cuong-Ai. par MU-HA-SAI et forte de et se dirige vers Chi-Ma-Ai 250 hommes, pour passer, de là, dans le T territoire miquitte Bac-cuong-Ai mais elle est repoussée par les habitants et forcée de repasser en litaire. Elle attaque le village de Ban-Phuc, le 27 décembre. Chine par la porte de Chi-Ma-Ai,
tonkinois, se retirent
du lieutenant du poste d'Ha-Coi, sous le commandement 13 janvier 1893, un détachement JACQUELIN, du 2° tonkinois, rencontre et disperse un groupe chinois de 20 pirates près de son poste. du poste de Pointe-Pagode Dans la période du 28 février au 8 mars, le commandant reçoit la soumission de 282 pirates, livrant seulement 72 armes, dont 29 à tir rapide. Mais la revue de ces soumissionnaires, du cercle avec l'aide des autorités annamites, fait connaître certain qu'un nompassée par le commandant bre d' entre eux, débris des bandes traquées par nos postes et réduites à la dernière misère ne sont venus se préLe
soumissionnaires avaient été très bien reçus par le service des Dousenter que sur le bruit que de précédents anes et engagés même avec une solde supérieure à celle des tirailleurs. Avant de faire leur soumission, ces en augpirates avaient recruté des gens du pays ou des coolies sans travail, afin de se donner de l'importance mentant leur nombre. Au premier examen, 83 de ces soi-disant pirates sont simplement renvoyés chez eux ; 50 autres, qui paraissent de vrais pirates sont embarqués à par le service des Douanes pour être transportés Hai-Nan sont reconduits par terre jusqu'en ; les autres, ayant refusé de se livrer à un traval quelconque, Chine. Le
6 avril, le village de Na-Luan, est délivré par une reconnaisattaqué par une bande nombreuse, sance de la garnison de Dinh-Lap. Le 14, le village de Phat-Mê est envahi par une bande venant d'AnChau et oui rentre en Chine en traversant la région de Tiên-Yên. 4 habitants sont tués, 22 femmes et enfants Les garnisons de Na-Péo enlevés. et Dinh-Lap sur le haut Song Ki-Kong, portent aussitôt des détachements Du 15 au 18, le lieutenant BRUNET, commandant le signalé comme point de rentrée en Chine de la band. fouille la région de Ban-Phuc. Le 16, il surprend à Ban-Co un convoi comprenant 100 poste de Dinh-Lap, à 120 femmes et près de 100 porteurs. Mais les pirates qui l'escortent et qui sont armés d'une centaine de fusils, engagent avec notre reconnaissance voi peut se dérober.
un combat
qui
dure une heure et demie,
et à la faveur duquel
le con-
Pendant tout le mois, on travaille avec activité dans le cercle à construire des blockhaus sur la frontière et à achever l'armement des habitants. Une compagnie de 150 linh-co, créée par arrêté du Gouverneur général du 13 avril, formera la garnison d'une partie des ouvrages en construction. * Un rassemblement de pirates essayant de se former dans l'ancien (cercle de Monrepaire de Vai-Ky Cay) , le sous-lieutenant RUBY, du 2e tonkinois, avec un détachement des postes de Ha-Coi et de ThanhMai, se dirige sur ce point le 12 mai et trouve en effet près de Vai-Ky un campement occupé. Quelques coups de fusils sont échangés avec les pirates qui s'enfuient en toute hâte. L'un d'eux est pris les armes à la main et le repaire est détruit. Le capitaine le poste d'Ha-Coi, du 10e de marine, commandant CHIEUSSE,
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prévenu qu'une partie de la bande de LY-A-TCHONG, juin et enlève ce repaire après un court engagement. Ha-Coi, disparaît de la contrée.
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a réoccupé l'ancien repaire de Vai-Ky, l'attaque le 7 La bande, qui avait commencé à piller les environs de
* ** 2' TERRITOIRE MILITAIRE La situation, grave en août 1892, devient alarmante en septembre. Des bandes nouvelles font irruption occupent celui de Déo-Cat qu'on avait dû évacuer, coupent partout à la fois, bloquent le poste de That-Khê, toutes les communications de Lang-Son à Cao-Bang et menacent Lang-Son même. Des renforts permettent de former une colonne et de débloquer That-Khê. Une série d'opérations sont entreprises dans le massif du Cai-Kinh qui sert de refuge aux bandes. D'autre part, l'activité de nos postes ne laisse aucun répit aux pirates. Aussi, dès le mois de février 1893, la situation s'améliore; elle devient satisfaisante à la fin de la période. En juillet 1892, un convoi de ravitaillement est arrivé à Lang-Son par la nouvelle route de Tiên-Yên, et Dinh-Lap, a été consaprès avoir passé partout librement. La orute de Lang-Son à Tiên-Yên par Loc-Binh truite par l'autorité militaire. Des postes ont été créés pour couper toutes les pistes qui, des massifs du Baode Hon-Gay, allaient vers la Chine, et entraver ainsi la trate des Jaunes du Tonkin Day, du Dong-Triêu, vers le Quang-T oung. * *3*5 Opérations contre la bande du Cai-Kinh (août 1892). — Une forte bande de pirates commandée par THANAN s'installe dans le Cai-Kinh, où elle espère échapper à notre surveillance et asseoir son autorité sur les cantons de cette région. Dès que la présence de cette bande est signalée, une opération est immédiatement entreprise. La colonne formée pour cette opération comprend 500 fusils (200 européens et 300 indigènes) 2 canons. Les européens sont fournis par la compagnie WATRIN, du 2e bataillon étranger, par 50 hommes du 1er étranet par 50 hommes de la compagnie DAVID, du 9° de ger déjà appelés auparavant sur la route de Lang-Son, marine. Les tirailleurs sont fournis par la compagnie RONGET, du 3e tonkinois, et par une compagnie proet commandée par le capitaine PECHILLOT, du 3e tonkinois. La visoire formée de diverses fractions d'unités est terminée le 5 août. Le 2, le colonel SERVIÈRE, en passant concentration de cette colonne à Thanh-Moi à Lang-Nac pour aller prendre le commandement des Iroupes, surprend une bande en train de brûler un village à 300 mètres de Lang-Nac. le commanLes opérations commencent le 6 août. Une partie des bandes s'étant portée vers Van-Quan, dant GUYONNÉT est dirigé sur ce point avec 200 fusils et un canon. Le groupe pirate qu'il a pour objectif est exclusivement chinois, et paraît vouloir faire passer en Chine la rançon de M. VÉZIN en se reliant avec les bandes entre Dong-Dang et Na-Cham. Des détachements des garnisons de Dong-Dang et de Lang-Son postés sur la rive droite du Song Ki-Kong doivent interdire le passage de cette rivière. Une autre bande étant partie vers Tri-Lê, le capitaine RoNGET est envoyé de ce côté. Le 9, le commandant GUYONNET atteint à VanMu la bande qu'il poursuivait. Il la met en fuite après un combat assez vif. Le 11, le colonel SERVIÈRE, arrivé à Yên-Lao, est forcé de renvoyer son artillerie à cause de la difficulté de parcours dans cette région hérissée de rochers. II apprend que les deux principales bandes sont concentrées à Lur^-Con (près de Ban-Du) et à Ban-Sê (ouest de Cho-Moi). Il se dirige alors le 12 sur le cirque de Lung-Con et l'attaque simultanément par les deux issues. Les pirates se dispersent dans les bois des sommets rocheux, et le cirque est occupé. Après cette affaire, la colonne revient à Tri-Lê pour se réapprovisionner pendant que le commandant GUYONNET est rappelé sur Ban-Du le 13. Les deux colonnes sont réunies pour attaquer ensemble Ban-Sê, mais leur attaque est retardée par l'impossibilité un pays ravagé par les pirates. Elle ne peut s'effectuer que le 17.
de se procurer du riz dans
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par le commandant A cette date, Ban-Sê est attaqué au nord par le colonel SERVIÈRE, et à l'ouest un combat de plusieurs heures. Ils ont 20 tués et de nombreux GUYONNET. Les pirates ne s'enfuient qu'après WATRIN, de la légion, le lieutenant BILLOIR, du 3° tonblessés, mais nos pertes sont sensibles. Le capitaine kinois, 4 légionnaires et 6 tirailleurs sont tués. A la suite de ce combat, les bandes se portent au nord de Cho. et, de la route de Lang-Son qui est ainsi dégagée. Le 21, la colonne rentre à Thanh-Moi s'éloignant Trang, de là, les différents groupes rejoignent leurs garnisons. * ** devient de plus en plus accenle mouvement d' invasion du côté de That-Khê ces opérations, Pendant le cercle de Lang-Son, semblent se concentrer en août tué. Les bandes qui, dès la fin de juillet, menaçaient et en vouloir même à ce poste. Le 8, une bande de 250 Chinois pille et incendie aux environs de That-Khê sorti aussitôt ne peut rejoindre les p rates. Le 9, un vilmètres du poste. Un détachement un village à 2.500 Le 13, 300 pirates, dont la plupart réguliers chinois, s'établissent au nord est attaqué. lage près de Déo-Cat de That-Khê. Renforcés quelques jours après de 200 autres, ils commencent à s'étendre autour du poste. Le 28, That-Khê est entouré par 800 hommes qui occupent par des petits postes toutes les hauteurs environnantes. et que des renforts successifs font de ces rassemblements, qui ont leur centre à Phu-My L'importance du poste à se maintenir sur la défensive. Il monter vers le 30 août à 1.500 hommes, force le commandant de Phu-My est réduit à la triste nécessité de laisser sans secours les habitants qui lui font dire que, bloqués dans les grottes où ils se sont réfugiés, ils vont manquer d'eau et tomber aux mains des pirates. Mais la garl s, né ne peut courir les risques d' nison qui ne dispose pour une sortie que de 100 fusi d'une une attaque contre des forfusils, nison qui ne dispose ces tellement supérieures. La bande de Phu-My est en effet formée de la îéunion de toutes les bandes précédemment signalées, et notamment de celles qui infestaient le sud du cercle de Cao-Bang, grossies encore par une quantité de vagaen 1885, bonds qu' arment les mandarins de la frontière. Elle est commandée par l'ancien chef de That-Khê son territoire. Tous les habitants accusent les mandarins et surtout le général MA de qui prétend reconquérir la complicité confirment eux-mêmes du général diriger le mouvement actuel. Les notables chinois de Ky-Lua MA. Le poste de Déo-Cat, est évacué, et la garnison en est repliée trop exposé dans de pareilles circonstances, sur That-Khê. * ** Le 2 septembre, le colonel SERVIÈRE, commandant du 2' territoire, insiste sur la nécessité d'une intervention de notre Légation à Pékin auprès de Tsong-Ly- Yamen, afin que le général Sou, commandant militaire du Quang-Si, formel de faire respecter les traités par les mandarins de la frontière. Le reçoive l'ordre 5, le colonel SERVIÈRE envoie une nouvelle dépêche pour rendre compte qu'il n'a plus à Lang-Son 50 hommes susceptibles de marcher, que deux bandes sont signalées, l'une à 4 kilomètres, l'autre 6 kilomètres au sud de Lang-Son, sur la route mandarine. II termine en réclamant l'envoi immédiat d'une compagnie de la légion Cette demande pressante peut être satisfaite en quelques jours, parce que dès la qui lui avait été annoncée. fin d'août, le général commandant en chef, jugeant la gravité de la situation dans le 2e territoire, avait donné l'ordre de diriger sur Lang-Son et une compagnie indigène. Les renseignequatre compagnies européennes ments envoyés d'autre la complicité du général MA dans le part le 5 par le colonel SERVIÈREconfirment mouvement de piraterie. Le 7, les nouvelles de Long- T chéou font connaître que les pirates inondent le pays entre Ping-Siang et Dong-Dang. *•
* ït Je
Entrevue du colonel Serviere et du général Ma. ——Cependant, le général Sou avait demandé une entrevue au colonel SERVIÈRE à la porte de Nam-Quan. Grâce à l'arrivée des troupes de renfort, cet officier
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après avoir fait nettoyer la route de Na-Cham à Dongsupérieur peut se présenter avec des forces respectables, Dang et rétablir la ligne télégraphique jusqu'à Na-Cham. L'entrevenue a lieu le 10 septembre. Le général Sou proteste de son désir de nous aider contre la piraterie. Mais il reconnaît que ses ordres ne sont pas exécutés par les mandarins de la frontière. Cette entrevue semble avoir eu une certaine influence sur l'attitude des mandarins chinois, qui se modifie subitement. Les émissaires revenus de Chine quelques jours après lendent compte que les rassemblements de réguliers chinois signalés auparavant entre Nam-Quan et Pinh-Siang n'existent plus, et que le général Sou a prescrit de ne plus laisser franchir la frontière à aucun pillard. — Le 14 Marche sur That-Khê. septembre, ayant formé une colonne avec la compagnie CoRRE, la suivi d'un compagnie DE LA LOGE et la compagnie BETBOY, le colonel SERVIÈRE marche sur That-Khê, convoi de vivres et de munitions pour ravitailler ce poste. Un grand nombre d'habitants du pays, auxquels des fusils ont été distribués quelques semaines auparavant, lui servent d'éclaireurs et fouillent partout le pays pour le débarrasser des petits groupes de pirates isolés. ne fait gu1 empirer. Le 6, les pirates étaient descenPendant ce temps, la situation autour de That-Khê dus dans la plaine et avaient ouvert le feu sur le poste. La marche de la colonne de Lang-Son vient enfin et dégage complètement le poste. Déoterminer cette crise. Le 17, le colonel SERVIÈRE arrive à That-Khê Cat est réoccupé et la ligne télégraphique rétablie. Le 19, les habitants de Phu-My, cernés par les pirates dans les grottes depuis le commencement du mois, sont débloqués par une reconnaissance du capitaine BETBOY, aidée de nombreux partisans. Le même va jusqu'à Na-Lan et ne trouve plus de jour, le capitaine RONDONY, commandant le poste de Dong-Khê, à laquelle ont eu affaire le lieutenant GINALHAC et pirates. La bande campée entre Phuc-Hoa et Dong-Khê, le capitaine DAVID les 18 et 23 août, est rentrée en Chine dès le 15. Mais une partie de cette bande est restée en arrière dans le cirque de Lung-Xa. Aussitôt, le capitaine RONDONY va occuper les issues du cirque du côté de la frontière et coupe ainsi toute cette arrière-garde. A cette nouvelle, la colonne du colonel SERVIÈRE se rapproche de Lung-Xa et, le 23, elle coupe 4es communications de la bande vers le sud-est et l'est, tandis que le capitaine RONDONY, rejoint par les troupes de Cao-Bang avec le commandant FAMIN, ferme les voies vers le nord et l'ouest. Le 21, ces dernières troupes intercep'ent un convoi pirate venant de Chine. Le 23, les pirates essaient de forcer le blocus, mais ils sont repoussés. Le blocus et le bombardement continuent les 1" et 2 octobre. Les pirates au nombre de 4 à 500 avec 250 fusils, sont cernés de tous côtés et manquent de vivres. Mais le 2, à 10 heures du soir, dissimulés par une brousse épaisse et favorisés par une nuit noire, ils font une sortie brusque, forçent un des passages, et gagnent la forêt au sud de Po-Ma. Le lendemain, les troupes de Cao-Bang traversent et fouillent la position de Lung-Xa et font leur liaison avec celle de Lang-Son. Des colonnes légères, sous le commandement des capitaines CHABROL et BETBOY, du 101 étranger, sont lancées à la poursuite de la bande. Le 6, la colonne CHABROL arrive à Binh-Dao sans incident. Elle pousse ensuite jusqu'aux villages de la frontière, où les pirates se sont arrêtés; mais ceux-ci passent en Chine. Piraterie. — La tranquillité est ramenée momentanément dans cette partie du cercle, mais les autres régions continuent à être infestées par la piraterie. Une forte bande est signalée le 10 octobre près de Pho-BinhGia. Ce sont probablement les dissidents de Hoarig-Nhi qui ont quitté Kê-Thuong le 8. Le 13 octobre, le convoi régulier de That-Khê est attaqué sur le Song-Ki-Kong, entre Na-Cham et Déo-Cat, par une petite bande qu'il repousse sans subir de pertes. Le 27, le commandant du poste de Déo-Cat met en fuite 40 à 50 pirates, commandés par TA-YA-BAO, et leur reprend trois femqui tentaient de passer le Song-Ki-Kong, mes et six enfants. La bande du chef LIEN-AN ayant, dans la nuit du 6 au 7 novembre, pillé des villages aux environs de Yên-Lac, le lieutenant MoURIN, commandant ce poste, se met à sa poursuite le 7 avec 30 fusils, la rejoint, l'attaque
vivement et la force à abandonner
la plus grande partie de son butin,
dont 30 femmes et enfants.
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pirate, le lieutenant MOURIN repart et rejoint Le 9, les habitants ayant retrouvé les traces du reste du convoi de nouveau la bande, à laquelle il tue quatre hommes laissés sur le terrain et reprend les cinq femmes qu'elle et Kéo-Co, Une troupe de partisans rencontre entre Dong-But avait conservées après la première attaque. femmes et enfants volés. Ils les attaquent, tuent quatre pirates, en prennent six, ei: déli18 pirates conduisant 15 vrent tous les prisonniers sauf un. — Dans la région du Cai-Kinh, entre Thanh-Moi et Lang-Nac, 400 dans le Cai-Kinh. dès le 14 octobre, attaquent les villages et, chassant devant eux les habitants, finissent par les pirates, signalés cerner dans des grottes où ils manquent de vivres. A cette nouvelle, le capitaine PECHILLOT est envoyé le 27 sous le commandement de Lang-Son pour les débloquer. Une autre colonne est formée le 28 à Thanh-Moi, un peloton de la compagnie ARNOUX. du capitaine ANDRÉ, avec un peloton de la garnison de Bac-Lê, et une pièce. L'autre peloton de la compagnie ARNOUX part le 30 pour rejoindre le capitaine PECHILLOT les deux colonnes, fortes en tout de 370 fusils et possédant chacune un canon vers Cho-Mo.. Le 31 octobre, Opérations
se mettent en marche. Elles ont pour premier objectif Phai-Lang. évacué le matin Le 1" novembre, le capitaine PECHILLOT arrive à Phai-Lang, que les pirates avaient et la plus grande partie (200) sur Lung-Dai. Le 2 a lieu même, se retirant les uns (une centaine) vers Cho-Moi, offensive est faite sur Lung-Dai. Les mamelons et les la jonction des deux colonnes. Le 3, une reconnaissance cols en avant du repaire sont trouvés fortement occupés. Les pirates évacuent Lung-Dai le 5. Le chef de canton de Binh-Mac et ses partisans, cernés depuis plusieurs jours, sont débloqués. Le 8, un autre repaire à Nho-To est enlevé. Le 11, les 2 colonnes arrivent à Cho-Moi qu'elles trouvent abandonné. La bande, chassée de Lung-Dai et de Cho-Moi, remonte vers le Nord. Le lieutenant BERTRAND, commandant le poste de Na-Cham, en rencontre une fraction le 29 et la disperse. Mais la bande se reforme, pendant: la nuit sur la route Dong-Dang-Na-Cham et, le 30, le lieutenant BERTRAND qu l' attaque la route. La compagnie d'infanterie malgré un combat de 6 heures, lui faire abandonner et une pièce sont alors envoyées de Lang-Son pour faire passer le convoi de Cao-Ban.g.
de nouveau, ne peut, de marine ARNOUX
* Je* Violation de la frontière par les pirates. — Le 26 novembre, le capitaine BETBOY, du 1er étranger, en reconnaissance trouve une bande pirate installée sur les hauteurs à 200 mètres près du poste de Banh-Danh, au-delà de la frontière, près de la porte d'Ai-Loa. Le capitaine BETBOY est obligé, pour pouvoir suivre son itinéraire qui longe la frontière, de répondre au feu qu'il subit, et une fusillade s'engage ainsi de part et d'autre de la frontière. Le 25, la même bande avait déjà tiré sur la reconnaissance, mais de beaucoup plus loin. Le Tao-Tai de Long- T chéou et le général Sou, commandant en chef dans le Quang-Si, auxquels cette violation de la frontière par les pirates est signalée, semblent vouloir insinuer dans leur réponse qu'il y a eu erreur de la part de nos officiers sur les positions occupées par les pirates.
* ** du commandant Opération Herbin et du capitaine Betboy. — Le capitaine ARNOUX, du 9° de marine. à la suite de l'affaire Ju 30 novembre attaque envoyé de Lang-Son pour dégager la routo de Dong-Dang le I" décembre les pirates installés à Po-Mou. Mais il ne peut les déloger et doit se contenter d'occuper blockhaus de Pack-Luong. La compagnie BETBOY est envoyée pour le renforcer et le commandant HERBIN, du 10 de marne, de cette petite colonne. Le 10, il bloque la bande dans le cirque prend le commandemen; de Lung-Coi, mais, 3 jours après, le gros de la bande s'échappe. Une partie se dirige à l'est, vers Ban-Roi, et l'autre vers Van-Quan. Le 14, le capitaine BETBOY, avec une colonne légère, se met à la poursuite de ceux qui ont fui vers Ban-Roi. Le 17, ils sont attaqués et chassés de plusieurs positions qu'ils essayaient de tenir; finalement, ils sont rejetés au-delà de la frontière avec des pertes sérieuses.
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Le capitaine BETBOY rentre à Lang-Son le 20, mais, aussitôt la poursuite cessée, les pirates rentrent au Tonkin à hauteur de Na-Cham et, le 23, ils occupent un village près de ce poste. Dans la nuit du 26, ils se dirigent sur fri-Lê et grognent la rive gauche du Song Ki-Kong. passent entre Pac-Luong et Na-Cham, Le capitaine Le 28, ils occupent un cirque d'un abord très difficile, près de l'ancien repaire de Lung-Dai. BETBOY se met de nouveau à leur poursuite et, le 30 décembre, pendant qu'ils attaquent les grottes de BanDu entre Pho-Binh-Gia et hommes. La colonne
Tn-Lê,
où s'étaient
BETBOY rentre à Lang-Son
réfugiés
les habitants,
le 8 janvier *
il les disperse en leur tuant ou blessant
14
1893.
*
,
dans la brigade de garde civile chargée de la protection de la route Malgré l'augmentation des effectifs de Lang-Son, la tranquillité n'a pu être encore ramenée complètement sur cette voie de communication. Le Le 2, Thanh-Moi est attaqué 19 janvier, une forte bande attaque, pille et brûle le village de Sui-Ganh. est pillé près de Sui-Ganh. Le 5 janvier, une bande pirate enlève à son tour. Le 28, un convoi d'indigènes 64 buffles et 15 chèvres dans un village près de Kéo-Co. Les partisans la poursuivent et lui tuent et blessent plusieurs hommes. Le 8, 20 Chinois attaquent un village au N.-E. de Bo-Ha, tuent un homme et prennent est attaqué par la bande de Na-Bo, commandée par le chef quatre femmes. Le 9, le village de Thac-Huyên ATCHIU. Les habitants se réfugient dans le blockhaus récemment installé et résistent avec la plus grande énergie. 30 pirates sont tués ou blessés. Cependant quatre habitants sont emmenés par la bande en retraite. Le 6 février, le poste de milice de Sui-Ganh est attaqué par une bande chinoise. Les pirates sont reun village près de Kqp. Elle est poussés, mais le garde principal est blessé. Le 24, la même bande. attaque repoussée par les habitants. Le 16, le sergent POULET, du 2° tonkinois, commandant le poste de Déo-Cat, en voulant secourir avec un détachement de 20 tirailleurs un convoi menacé, tombe dans une embuscade où il a 2 tirailleurs tués et 3 blessés. Le 2 avril, près de Binh-Dao, le lieutenant FROC, du 1ER étranger, commandant ce poste, rejoint les pirates qui venaient de piller un village des environs, les met en fuite après un engagement de 4 heures et leur reprend sept femmes. Le 4, le lieutenant MOURIN, du 2° tonkinois, commandant le poste de Yên-Lac, se dirige aussitôt de ce côté et, après l'avoir atteinte, à qui une bande était signalée sur la route de Cho-Moi, la met en fuite complète. Les entrepreneurs du chemin de fer se décident enfin à se débarrasser des coolies chinois qui restent encore sur les chantiers, et qui ne cessent de porter le trouble dans les d fférents groupes de travailleurs. Le 16; le poste de Bac-Lê pour être. de là, dirigés sous escorte les 150 derniers Chinois sont cernés, puis enfermés dans de cette expulsion, une petite bande des environs de Sui-Ganh enlève dans ce vilsur la Chine. En représailles lage, pendant la nuit suivante, un surveillant indigèn-, des entrepreneurs, trois femmes, et tue un coolie annamite. Le 29, le lieutenant VAUTIER, du 10" de marine, ayant avec lui 21 tirailleurs du 1er tonkinois, est attaau N.-O. de Ban-Roi, par plus de 100 pirates armés de fusils à tir rapide, formant la qué à Con-Uyên, bande d'ATCHIU. Le combat dure toute la journée sans que les pirates, toujours tenus en respect par nos feux, se décident à donner l'assaut. Enfin, vers 9 heures du soir, ils se retirent. Ils ont 14 tués dans cette affaire, où nous perdons un seul tirailleur. Cette bande d'ATCHIU, nouvellement réorganisée, est ainsi arrêtée à sa première tentative de rentrée au Tonkin. Le capitaine BETBOY, du 1r étranger, envoyé à Lang-Son avec 100 fusils au secours du lieutenant VAUTIER, ne peut que constater la disparition des pirates. Le capitaine VERREAUX, du 1or étranger, chargé de protéger l'établissement d'un blockhaus sur le PoMou, dans un massif occupé par une bande de 150 à 200 pirates, exécute cette opération du 8 au 19 mai, avec un succès complet. II réussit après six jours de lutte continuelle à faire évacuer le massif, tout en faisant construire le blockhaus pendant ce temps. Les pirates, chassés de leur dernière position, pass nt la frontière en devant nos troupes. Mais ils rentrent bientôt au se couvrant des drapeaux que les soldats chinois déploient Tonkin par un autre point et, dès le 23, pillent un village entre Pac-Lung et Dong-Dang. Le 29, ils pillent entre Pac-Lung et Na-Cham un convoi dp**t ils emmènent les bœufs en Chine par la porte de Khuy-Da.
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le poste de Yên-Lac, atteint deux fois une Le 27, le lieutenant MOURIN, du 2' tonkinois, commandant forte bande qui avait pillé un village aux environs de son poste, la rejette chaque fois de sa position et lui inflige de foites peites. Les habitants se défen Dans la nuit du 30 au 31, 40 pirates essayent de piller le village de Chi-Lang. dent et le poste de milice sLué auprès, disperse la bande qui se réfugie dans le Cai-Kinh. est attaqué et pillé par 15 à 20 pirates de la le tram de Lang-Son Le 10 juin, près de Dong-Dang, commandée mais l'escorte frontière. Le lendemain 11, la même bande attaque le convoi de That-Khê, par la frontière. Là, comme toula met en fuite et la poursuit jusqu'à le lieutenant LANGELOT, du 1 1 étranger, jours, les réguliers chinois laissent entrer librement les pirates, et aussitôt après hissent leurs drapeaux pour ém. pêcher nos hommes de passer outre. à faire sa soumission le mois précédent, en même temps Le 20, le chef TAY-A-BAO, qui avait demandé les rompt enfin et reprend la mais qui depuis traînait en longueur les pourparlers, que son frère TAY-A-VINH, est attaqué par une bande venue de la fronDans la nuit du 22 au 23, le poste de Ban-Danh campagne. du chemin de fer VÉZIN se heurte entre Bac-Lê et Song-Hoa à des pirates qui tière. Le 24, l'entrepreneur fuient devant
son escorte.
— Pendant du poste de Pho-Binh-Gia. tout le mois de juin, la partie ouest du cercle de LangAttaque nécessitées par le siège mis devant le poste de Pho-Binh-Gia Son est le théâtre d'opérations par les pirates de Cette bande, qui, depuis deux ou trois mois, ne faisait plus parler d'elle et avait même fait quel Hung-Lat. se rassemble tout à coup au commencement de juin et se porte le 10 devant Phoques offres de soumission, dont 3 à 400 armés de fusils. au nombre de 500 hommes, Binh-Gia, Ce poste, commandé par le lieutenant DUCONGÉ, du 2 tonkinois, n'avait pour garnison que 40 tirailleurs le poste et, du haut des rochers avec le sergent français HAAS. Le 11, les pirates entourent complètement qui le dominent à quelques centaines de mètres, ils font pleuvoir une grêle de balles sur la garnison. Le sergent HAAS est blessé dès les premiers coups. Dans la nuit, l'assaut est donné. Une centaine de Chinois arla palissade, rivent jusque sur les petits piquets qui précèdent mais ils sont repoussés. Le 12, le 13 et le 14, le combat
de mousqueterie continue avec violence. il est égaLe 15, les pirates donnent un nouvel assaut ; de la colonne de secours, lement repoussé. Le 17, l'action qui arrivait par le nord, se fait sentir, et les Chinois commencent à se désintéresser de l'attaque du poste pour tenir tête aux troupes de renfort. de l'investissement, le 12, le capitaine BRULARD, du 1" étranger, avait été Dès la première nouvelle avec 74 fusils au s:cours de Pho-Bnh-Gia. Le 14, il arrive par une marche forcée envoyé de Lang-Son, de Na-Ban à l'est du poste, où il se renforce de 56 fusils que lui amenait de Tri-Lê le et de Van-Linh lieutenant Mais tous les passages du côté de l'est sont fortement COLOMBAT, du 1" étranger. occupés Après avoir, le 14, tâté les positions pirates sans pouvoir passer, le capitaine BRULARD se replie le 15 sur NaBan. Par un grand détour à l'est du poste, il se porte le 17 devant Dao- T am, croupe au nord de Pho-BinhDès lors, la colonne de secours est à portée du poste, et c'est contre elle qu'il enlève vigour usement. tous leurs efforts. Arrêtée le 18 par la plue et un brou llard intense, elle continue que les pirates dirigent son mouvement le 19, s'empare de la position de Lung- Noi, où se tenait le chef même de la bande, THAINGAN, et dégage le poste. Gia,
Pendant ces opérations, un second détachement, formé de 50 hommes et d'une pièce de canon, et destiné à renforcer le capita ne BRULARD, était parti de Lang-Son le 18. Un autre détachement avait été envoyé de That-Khê. Tous deux arrivent devant Pho-Binh-Gia le 21, avec le chef de bataillon BARRE, commandant le 2 bataillon toutes ces troupes. La nouvelle de l'arrivée de ces difféétranger, désigné pour commander rents secours et du canon avait fortement contribué à accélérer la retraite des pirates. Le gros de la bande retourne prendre position à Hung-Lat. La prise de ce repaire presque inaccessible de grands efforts et une opération de longue haleine que la saison rendait impossible. Aussi le aurait exigé commandant BARRE doit-il se contenter de faire exécuter dans pendant quelques jours des reconnaissances toutes les directions autour de Pho-Binh-Gia des pirates, pour bien affirmer notre succès et l'échec qui s'étaient vantés d'enlever le poste, ainsi que pour rassurer et ramener les hab'tants réfugiés dans les bois. Le 29, la colonne est disloquée et les troupes sont renvoyées dans leurs garnisons.
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Le 28 juillet, M. RoTTY, employé de la maison DANIEL, est enlevé sur les chantiers du chemin de fer, près de Song-Hoa, par une cinquantaine de pirat s qui l'emmènent dans le Cai-Kinh (M. ROTTY sera délivré plus tard au prix d'une rançon, et par l'intermédiaire d'un chef pirate soumissionnaire). Diverses dispositions sont prises en juillet pour l'organisation définitive et générale de la protection de la route de Lang-Son. Par arrêté du 14, la route et le chemin de fer de Lang-Son sont formés en commandement distinct exercé par un chef de bataillon résidant à Bac-Lê sous l'autorité supérieure du commandant du 2 territoire militaire. La surveillance et la garde de la route, jusqu' à présent exercées par pl usieurs autorités différentes, sont ainsi concentrées entre les mains d'un seul officier. Par arrêté du même jour, deux brigades de garde civile, à l'effectif de 400 hommes chacune, sont créées pour la police du chemin de fer. *
OPÉRATIONS MILITAIRES. - Reconnaissances dans les Ba-Chau (août 1892). — Le 14 août 1892, le tram de Cao-Bang à Dong-Khê est attaqué par les pirates et pillé à Ha-Pha, au sud de Dong-Khê. Le village d'Ha-Pha lui-même est attaqué, mais les habitants repoussent les assaillants. Le 15, deux hameaux près de Dong-Khê ayant été pillés, les habitants poursuivent la bande et lui tuent 7 hommes. le renforcement subit des bandes qui s'était produit auMais bien ôt se manifeste du côté de Dong-Khê La bande repoussée de Ha-Pha est rapidement portée paravant dans les cercles de Mon-Cay et de Lang-Son. à 300 fusils et s'établit près de Dong-Khê. Une bande d'égale force est signalée à Na-Lan, au sud de Le 17, une reconnaissance de ce poste, commandée par le 1 eutenant GINALHAC, du 2 tonkinois, Phuc-Hoa. et composée de 10 hommes du 1" bataillon étranger et de 15tirailleurs du 2" tonkinois, part pour fouiller Na Lan. Elle attaque les pirates qui occupent ce cirque, et, après s'être rendue compte de la supériorité notable de leur effectif, se replie. Mais au retour, le 18, elle tombe dans une embuscade établie par la bande sur le bord du Song-Bang-Giang, en face de Bac-Phiet. Le lieutenant, 6 européens et 7 tirailleurs sont tués ou noyés. Les survivants, parmi lesquels 2 européens et un tirailleur blessés, parviennent avec la plus grande peine, soit à rejoindre Phuc-Hoa, soit à se réfugier dans le poste chinois de la frontière, à Thuy-Khau, d'où ils sont ramenés à Phuc-Hoa. A cette nouvelle, un renfort de 30 légionnaires et de 60 tirailleurs est envoyé de CaoBang à Phuc-Hoa pour renforcer ce poste, dont le capitaine DAVID prend le commandement. Le 21, le capitaine RIVAL, commandant le poste de Dong-Khê, marche sur Na-Lan avec 29 hommes il est repoussé. Le 23, le du 1 étranger et 37 tirailleurs du 2e tonkinois, et essaye d'enlever la position; capitaine DAVID, à son tour, en cherchant à reconnaître la bande avec 31 légionnaires et 63 tirailleurs, se trouve en présence de 800 à 1 .000 pirates, dont un tiers de réguliers chinois, qui l'entourent dans le fond du est coupée et le gros, après avoir vainement essayé de la dégager pendant cirque de Na-Lan. L'arrière-garde en un combat de deux heures, est cerné lui-même. Il ne lui reste pour retraite qu'un chemin conduisant Chine. Le capitaine DAVID se dirige alors sur le poste chinois de Bo-Cup, où sa troupe est recueillie par le commandant du poste. Le 24, la reconnaissance rejoint Thuy-Khan, et le 25 Phuc-Hoa, où les blessés au nombre de 13 arrivent également le 26. Nous avons dans cette malheureuse affaire 8 européens et 17 tirailleurs tués ou disparus, 6 européens, dont le capitaine DAVID et 8 tirailleurs blessés, au total 1 officier et 38 hommes hors de combat. A la suite de cet engagement, la bande de Na-Lan quitte les environs de BoCup et descend vers le sud se joindre à celle de Phu-My et cerner le poste de That-Khê. de ces échecs, qui dénotant un accroissement considérable des bandes dans une région où nos reconnaissances n' avaient eu que des succès depuis 2 ou 3 ans, se répand dans le cercle et cause aux populations une grande inquiétude que les mandarins chinois augmentent encore par les menaces ou' ils font courir. Le rend compte, le 28 août, que les autorités chinoises en face de son capitaine commandant le poste d'Ha-Lang poste annoncent la rupture des relations amicales de la Chine avec nous et nous menacent d'une guerre d'extermination. Le commandant du cercle signale également que depuis plus d'un mois l'ancien phu de Nuoc-Hai engage ouvertement à Bing-Mang tous les coolies qui se présentent et, après leur avoir donné un fusil avec des cartouches et une solde mensuelle de 6 piastres, les dirige par groupes sur Bo-Cup et Dong-Dang. A la faveur de La nouvelle
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les anciennes bandes reprennent courage. Le 20, celles de MAC-CUOC-ANH et DANG-A-Hop ce mouvement, d'où elles avaient été chassées en mars. réunies réoccupent leur repaire de Coc-Chié, du mois de septembre, tous les villages menacés de la province de Cao-Bang sont Dès le commencement Encouragés par la présence du commandant du cercle qui groupés sous la surveillance et la direction d'officiers. parcourt le pays, les populations résistent aux sommations des pirates et s'organisent pour la défense. Cependant, qui près de la frontière, la peur que causent les bruits d'invasion du pays se fait sentir. Le poste de Phuc-Hoa, des villages en 24 heures pouvait réunir 3 à 400 coolies, n'en trouve que 40 du 30 au 31 août, les habitants voisins s'étant tous en fuis. du poste de Dong-Khê une reconnaissance rencontre une bande de 200 pirates occuLe 11 septembre, pés à piller les villages du cirque au nord du poste, après avoir déjà incendié 4 autres localités, tué ou blessé 11 habitants, enlevé 12 femmes et enfants et 16 chevaux avec un grand nombre de buffles. Les pirates se dispersent Une autre bande de 200 pirates vient, le 17 septembre, s'installer dans le Luc-Khu. devant la reconnaissance. de cette région ne paraissent Les chefs soumissionnaires pas très sûrs. Ils sont travaillés par les émissaires chinois. du cirque de Lung-Xa (cercle de Lang-Son) terminée, le commandant FAMIN rentre à Cao-Bang L'opération Le 18 octobre, le lieutenant SzARVAS, du 1pr étranger, le 9 octobre par Na-Lan, Phuc-Hoa et Quang-Huyên. tue 3 Chinois commandant le poste de Nguyên-Binh, surprend le repaire du chef LAN-LUNG, à Hoai-Khan, et de vivres; il délivre également 3 femmes et 4 enet en blesse plusieurs, s'empare d'armes, de munitions fants volés près de Nguyên-Binh quelques jours auparavant et dont les pirates demandai nt 280 pirates en rançon. rencontre 200 pirates installés La colonne du commandant dans un cirque VIRGITTI, du 1pr étranger, Il les attaque et les rejette hors de la route de Luc-Khu près de Dong-Da. qu'ils voulaient gagner. Mais nos pertes dans cette affaire sont sérieuses: 8 légionnaires et un sergent français du 3e tonkinois sont tués, 5 légionnaires et 3 tirailleurs sont blessés. Les capitaines BETBOY et RONDONY, réunissant 165 fusils, sont dirigés de Phuc-Hoa sur Quang-Huyên pour rejeter cette bande vers la frontière. Le 22, les pirates enfument dans une grotte près de Quang-Huyên 80 femmes et femmes. Le 23, le capitaine RONDONY arrive aux gorges de Thai-Hinh occupées par les pirates, et s'en empare. Mais la moitié de la bande a pu s'enfuir vers Tra-Linh et l'autre moitié s'est dirigée avec son butin, comprenant de nombreux habitants et 150 buffles, vers Thuy-Khan pour rentrer en Chine. Le 26, 250 pirates, sous les ordres de Luc-A-SUNG, venant du repaire de Luc-Noi, au nord de Tong-Huê, attaquent un village près du poste de Trung-Khan-Phu. Une reconnaissance de ce poste a avec eux un engagement assez vif à la suite duouel elle les force à s'enfuir avec de fortes pertes. Le 27, une reconnaissance du même poste de Trung-Khan-Phu a affaire de nouveau à cette bande et est obligée de se retirer. *** — Le chef de bataillon Colonne Famin dans les Ba-Chau. du cercle, reçoit alors FAMIN, commandant la direction des opérations. Il part de Cao-Bang le 13 novembre, et rejoint avec la colonne du capitaine RoNDONY et un canon le commandant VIRGITTI, qui vient d'avoir en engagement assez vif entre Trung-KhanPhu et Tong-Huê. Le 17, il donne l'attaque aux postes avancés de Lung-Noi avec 3 colonnes fortes chacune de 120 fusils, sans compter les partisans, la première (capitaine BACHELIER) venant de Trung-Khan-Phu, la deuxième (capitaine RIVIÈRE) venant de Tong-Huê, et la troisième (capitaine RONDONY) venant de QuinLes positions ennemies sont enlevées et les pirates Quang. Le 18, la colonne BACHErejetés dans Lung-Noi. LIER, en rejoignant Trung-Khan-Phu, dont les environs étaient menacés, est vivement attaquée par une bande venant de Chine. La colonne RIVIÈRE se porte à son secours et aide à la Dans la lutte violente dégager. à laquelle donne lieu cette rencontre, nous avons un officier blessé mortellement (sous-lieutenant DUCHIER, du 1e étranger, mort le 22 des suites de un officier blessé (lieutenant FRANCO, du même corps), un ses blessures), 6 Européens et 2 tirailleurs blessés et 2 tirailleurs tués, au total: 1 officier et 2 hommes tués, 1 offiadjudant, cier et 9 hommes de troupes blessés. Les 3 colonnes sont alors réunies dans la vallée de Tong-Huê pour bloquer Lung-Noi.
Pianche V
(Clichédu Gouvernement général) ROUTEDE QUANG-UYEN A CAO-BANG, VUEDUDÉOMA-PHUC
(Clichéda Gouvernement générai) ROUTEDE CAO-BANG A NGUYEN-BINH
général)
Gouvernement du (Cliché MAN-COC FEMME
général)
Gouvernement du (Cliché
THAÏS
FEMMES
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Le 20, le chef Luc-A-SUNG, avec toute sa bande, essaie de passer dans la vallée de Nuoc-Hai. Repoussé par un poste laissé à Tu-Coi, il se porte sur Qaang-Huyên et, le 22 au soir, il attaque ce huyên que défendent 20 tirailleurs. Après 2 heures de combat, les pirates pénètrent jusque dans la cour du huyên, grâce à la trahison d'un Doi-Lé. Ils sont néanmoins repoussés avec de fortes pertes. alors avec DANG-A-BAO 300 fusils, prend position au croisement des routes de Quang-Huyên à Trung-Khan-Phu et de Tra-Linh à Tong-Huê, pour couper la ligne de ravitaillement du commandant FAMIN. Deux fortes reconnaissances parties de Tong-Huè le 26 et le 27 rebroussent chemin devant la force de cette position. Le commandant FAMIN est obligé de diriger contre elle presque toutes ses forces. 3 colonnes venant de Tong-Huê, et Quinh-Quang, se portent de front contre les pirates, Quang-Huyên pendant que le QUAN-MA avec ses partisans occupe les cols sur leurs derrières. Le combat s'engage le 30 et dure de 10 heures du matin à 4 heures du soir. Nos troupes remportent un succès complet. Les pirates s' enfuient vers An-Chau avec des pertes considérables. Les routes de Trung-Khan-Phu et de Quang-Huyên sont dégagées. Le commandant FAMIN reprend dès le lendemain le blocus de Lung-Noi. Luc-A-SUNG,
réunissant
Le 8, le gros de la bande parvient à sortir du cirque, et les autres s'échappent ensuite par petits troupes. Le 10, le commandant FAMIN pénètre dans Lung-Noi où il trouve des abris construits pour 600 hommes. Deux colonnes volantes et une centaine de partisans sont aussitôt lancés à la poursuite des pirates. A ce moment, la bande de TRUNG-CAT-NHI est en Chine, celles de Luc-A-BAO et de MAC-CUOC-ANH sont réunies au N.-E. de Trung-Khan-Phu vers Lung-Piac, et DANG-A-HÓP est à Coc-Chié. TRUNG-CATNHI ne fait que franchir la frontière, et rentre au Tonkin après s'être réapprovisionné en munitions et avoir et à 5 kilomètres du point occupé évacué ses blessés. Il s'installe à 2 heures au nord de Trung-Khan-Phu Nos troupes se portent aussitôt à l'attaque de cette position, mais dans la par Luc-A-SUNG et Luc-A-BAO. nuit du 12 TRUNG-CAT-NHI réussit à forcer notre ligne en abandonnant tous ses bagages. Le capitaine RoN3 légionnaires et un tirailleur sont blessés dans ce combat de nuit. DONY, du 3e tonkinois, Le 20, le commandant FAMIN accule entre la frontière et le Song Ki-Kongles pirates, qui ne peuvent s'enfuir que vers l'est. Il se dirige alors le 26 en 3 colonnes sur Coc-Chié et arrive le 28 au soir à Ha-Lang. TRUNG-CAT-NHI, complètement surpris à Lang-Da et à Déo-Méo, éprouve de fortes pertes. Le 28, LucA-SUNG se réfugie à Na-Lan, sur la frontière, avec 300 hommes et 200 fusils et, le 30, il passe en Chine
* * Le 4 janvier 1893, le convoi montant à Cao-Bang est surpris à Binh-Lac en amont de Phuc-Hoa, par 150 Chinois, pendant que l'escorte commandée par le lieutenant GUILLEMENOT, du 3° tonkinois, est au repos l'escorte bat en retraite et le convoi tombe aux près de la rive du fleuve. Devant la violence de l'attaque, mains de la bande, qui commence à le piller. Mais, épouvantée par l'explosion d'un sampan chargé de dynamite, qui saute avec les pillards qui l'ont abordé, la bande n'achève pas la destruction du convoi et se diperse. 5 jonques encore chargées peuvent se réfugier à Phuc-Hoa. Le 18, la colonne volante de Phuc-Hoa culbute un groupe de la bande de Luc-A-SUNG. Mais, le lendemain 19, le sous-lieutenant BOLOT, du 1er étranger, rentrant à Phuc-Hoa avec 40 hommes dont 23 légionnaires et 17 tirailleurs, est attaqué près de Quang-Huyên par la bande entière, forte de 200 fusils. Le lieutenant BELLION, commandant le poste de Quang-Huyên, prévenu, accourt aussitôt sur le lieu de l'action; les pirates sont mis en fuite avec des pertes sérieuses, après un engagement de 3 heures. dans le LuuA la fin de janvier, 300 pirates avec 180 fusils de la bande de TRUNG-CAT-NHI, S installent Khu, menaçant Nuoc-Hai. Les chefs réclament de l'argent et du riz aux habitants sous peine de les piller avant 4 jours. En effet, dès le 24, ils attaquent le village de Tam-Bo. 3 partisans sont tués, 20 habitants enlevés. Une action combinée entre Cao-Bang, Mo-Xat et Tra-Linh est alors décidée contre cette bande: du 27 janvier au 11 février, le commandant VIRGITTI, avec 76 légionnaires et 153 tirailleurs, parcourt tout le massif de LuuKhu. Le 1 février, les pirates surpris sont dispersés. Mais ils cherchent ensuite à prendre plusieurs positions dans les rochers de ce massif difficile. Après des attaques successives exécutées sous la protection de l'artillerie pen-
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HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
est enlevée le 6 février; ils évacuent dant les journées du 3 au 6 février, leur dernière position à Kéo-Quyên et repassent la frontière. le Luu-Khu du poste de Phuc-Hoa, composée de 20 Européens et de 20 tirailleurs, Le 1r mars, une reconnaissance à peu de distance de ce poste. Le sous-lieutenant BoLOT, chef de la reconnaistombe dans une embuscade, sance, et 5 hommes sont blessés dès les premiers coups. Néanmoins, grâce à l'énergie de l'officier et de l'adjudant MORICE, du 3' tonkinois, nos soldats peuvent traverser à gué la rivière de Cao-Bang et repousser l'attavient à leur secours et contribue à faire lâcher prise du poste de Phuc-Hoa que des pirates. Un détachement aux pirates. Le 13 mars, une bande forte de 100 pirates se présente pour demander des vivres dans les villages près de Mais les habitants, armés de fusils et logés dans les grottes, les repoussent par des feux et, la garnison Tra-Linh. Le 19, une autre bande essaye vainement aussi du poste étant accourue à leur secours, les pirates s'enfuient. Arrêtés par des postes de partisans placés sur des hauteurs et que rende pénétrer dans la plaine d'Ha-Lang. force la garnison du poste, ces pirates sont dispersés. tente une incursion dans les cantons de Trung-Khan-Phu et de Dans le même temps, le chef Luc-A-SUNG à Kéo-Yên et, après LAMARY l'attaque un engagement qui dure presque une Le 23, le commandant Ha-Lang. la bande. Le capitaine CHABROL, du 1or étranger, avec une colonne volante journée, repousse complètement formé e à Quang-Uyên, qui repasse en Chine, mais qui reparaît ensuite le 26 à Catpoursuit Luc-A-SUNG le force à redescendre vers le sud et, à la fin du mois, il se trouve Linh. Une petite colonne réunie à Phuc-Hoa le phu de That-Khê. de la place de Cao-Bang, commandée par le lieutenant BOULANGER, du, Le 10 avril, une reconnaissance 4" bataillon étranger, s'empare par surprise de 29 pirates occupés à fêter le mariage du chef NGUYÊN-VANHoaLINH; ce dernier réussit à prendre la fuite. Vers la fin du mois, les chefs de la bande de Luu-Khu, et Trung-A-Kung, font leur soumission, moyennant des premières mises en argent et la cesYên, Luc-Ki-Son sion qu' on leur fait des terres qu'ils occupent et qu'ils promettent de cultiver. dans
chefs pirates des environs de That-Khê, demanLe 27 avril, TA-YA-BAO et son frère TA-YA-VINH, dent à faire leur soumission. des armes et des cartouches. TA-YA-VINH se présente avec 60 Chinois et livre Sa soumission est acceptée et il s'établit près de That-Khê pour faire de la culture, mais TA-YA-BAOrefuse les mêmes conditions et reste en armes. de Lung-Giao, Le 2 mai, PHU-NHI, chef soumissionnaire se présente au poste de Nguyên-Binh pour réclamer sa subvention mensuelle. Comme il proférait insolemment des menaces de reprendre la campagne si on ne lui donnait 50 piastres et 50 buffles, le commandant du poste (lieutenant GARNIER, du 2e tonkinois) le fait arrêter avec ses deux compagnons. Cet officier se porte ensuite vivement sur Lung-Giao, y surprend les partisans de PHU-NHI assemblés et s'empare d'eux. PHU-NHI et 18 pirates, avec 7 fusils et 280 cartouches, tombent ainsi entre nos mains. Ils sont conduits à Cao-Bang pour y être jugés. offre sa soumission au commandant du cercle et, le 27, il livre tous Le 8, le chef pirate DANG-A-Hop ses fusils. Il reçoit en échange 20 buffles et 200 piastres, et s'engage à cultiver avec ses partisans les terres demandent à se soumettre en conservant une partie qu'on lui laissera. Le 21, les chefs de bande de Luu-Khu de leur armement pour leur défense personnelle et moyennant une première mise en argent. Le 23, l'un d'eux, se rend dans ces conditions. Il reçoit pour première mise 150 piastres. THUNG-A-KHOM, Les bandes d'A-Coc-THUONG et de FAY-Coc-LY-SAM, réunies au nombre de 600 hommes, menacent le canton de Ha-Hiêu à la fin du mois. Mais les troupes rassemblées aussitôt dans ce poste, à Ngan-Son et à ChoRa, arrêtent ces tentatives dès le 31 mai, et les partisans de BA-Ky se mettent à la poursuite de la bande d'ACoc-THUONG qui remonte vers le nord. Le 11 juin, à Ban- Youm, près de Ngan-Son, le sergent BoURGARY, du 3e tonkinois, à la tête d'une reconnaissance de 13 légionnaires et de 50 tirailleurs, attaque une bande d'une centaine de Chinois. Quoique établie dans une bonne position, il réussit à la déloger, et après avoir repoussé deux retours offensifs, il la met en déroute par une charge à la baïonnette. Les villages des environs de Ngan-Son que cette bande se préparait à piller, sont ainsi préservés. Le 17, le lieutenant FAGNEUX, du 2' étranger, avec une reconnaissance du poste de Cho-Ra, surprend et met en fuite dans un village voisin du poste, une bande de pirates.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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Le cercle de Ha-Giang est entièrement aux mains des pirates, et la faiblesse des effectifs ne nous permet des postes. pas de dépasser le rayon immédiat d'action Le capitaine CANEVAL, du 3" tonkinois, commandant le poste de Bac-Kêm, enlève le 26 octobre le poste pirate de Lang-Muong (canton de Bang-Hanh) occupé par 80 Chinois. 5 cadavres chinois restent sur le terrain; 7 prisonniers sont délivrés. On apprend le 10 novembre à Ha-Giang que les chefs chinois de la frontière du Yunnan ont envoyé des émissaires dans les huyêns de Vinh-Thuy et de Vi-Xuyên pour porter aux chefs muongs l'ordre d'avoir à préparer du riz et à fournir des hommes valides pour l'arrivée prochaine des Chinois. Mais ces menaces ne sont suivies d'aucun effet. son échec de Lang-Ghi, le 27 novembre (cercle de Tuyên-Quang), la bande d'HOANG-CAN se retire jusqu'à une journée et demie au nord de Chiêm-Hoa. Mais bientôt l'impossibilité pour nous de soutenir une action de ce côté avec des forces suffisantes rend courage aux pirates. Ils se reforment dans de nouvelles commencent le pillage positions fortifiées et, renforcés par 200 hommes que leur envoie A-Coc-THUONG, ils tout le pays entre Bac-Kêm et Chiêm-Hoa, sur la rive droite méthodique de la contrée. A la fin de décembre, Les habitants de Sông Gam, est ravagé, et les détachements pirates apparaissent même au sud de Chiêm-Hoa. des environs se réfugient autour du poste avec leurs troupeaux. Tous les jours, des maires de village viennent rendre compté de nouveaux pillages, incendies et enlèvements d'habitants; enfin, l'audace de la bande s' accroît au point d'attaquer le poste même. Dans la nuit du 31 décembre au ]r janvier, Chiêm-Hoa est l'objet d'une attaque très vive qui est repoussée. Après
Un détachement de 65 fusils du poste de Ha-Giang, commandé par le capitaine BOURQUIN, du 2E étranger, étant allé le 15 février reconnaître une bande pirate signalée à 5 heures de ce poste, est attaqué en route et forcé de rentrer à Ha-Giang après avoir eu un tirailleur tué et 3 blessés. Le cercle
de Ha-Giang
est rattaché
au 3° territoire
militaire.
***
3E TERRITOIRE MILITAIRE Cercle de Yên-Bay. — Le 30 juillet, une colonne forte de 60 légionnaires et 170 tirailleurs, sous le commandement du capitaine METZ, du 1r tonkinois, commandant du poste du Luc-An-Chau, attaque de deux côtés à la fois le plateau de Cao-Canh occupé par 200 Chinois qui s'y étaient fortifiés. Après deux heures de combat violent, la position est emportée, mais nous perdons deux sergents européens et 3 tirailleurs tués; en outre, rentre à un officier, le lieutenant TREILLE, du 1'r tonkinois, et 3 tirailleurs sont blessés. La reconnaissance le poste de Luc-An-Chau le 4 août. Le 10 août, le lieutenant DUMESTRE, du 1" tonkinois, commandant avec 27 hommes du 2E étranger et 36 tirailleurs du 1or tonkinois, attaque une bande de 60 ChiNgoi-Tié, et la débusque sans aucune nois établie dans une position très forte en face de son poste, à Mo-Ha, perte de notre côté. Cette bande de Mo-Ha est formée de débris de bandes chinoises dispersées par la colonne du lieutenant-colonel DE BEYLIÉ en janvier, et tous les habitants de Mo-Xa sont les complices des pirates qui en font partie. Les postes de Dong-Lan et Phu-Yên-Binh ayant fait connaître que de nombreux mouvements de bandes avaient lieu sur les deux rives du Song Chay et que des villages avaient été pillés dans les environs le 4 et le 5 Une reconnaisreçoivent l'ordre de dégager les régions placées sous leur protection immédiate. septembre, de réserve FIERARD, du 2e étranger, rencontre, le 5, un détachesance commandée par le sous-lieutenant lui blesse quelques hommes, enlève son campement et ses approvisionnement de la bande de Cao-Khanh, ments et délivre plusieurs prisonniers. Du 6 au 7, cet o fficier, continuant sa marche, chasse des détachements de la même bande occupés à faire la récolte du rk dans les villages au nord du poste. Du 13 au 18 seple 18 septembre à un petit tembre, les postes précités organisent encore des reconnaissances qui aboutissent où un groupe de pirates est dispersé avec des pertes sérieuses. Le 20, un des vilengagement à Minh-Quan, est pillé. Un poste volant est envoyé pour protéger ce riche canton; le 26 septembre, le lages de Bao-Dap
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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CHAUVIN, du 1" tonkinois, met en fuite une bande de 35 Chide ce poste, le sous-lieutenant où il trouve de nombreuses provisions. surprend dans leur repaire et s'empare du refuge nois qu'il de la garnison de Yên-Bay se porte au secours d'un village des une petite reconnaissance Le 3 octobre, du plateau de Caoenvirons attaqué par les pirates et met ceux-ci en fuite. Le 6, 150 Mans descendent De là, ils sont envoyés à TuyênKhanh, où les piraies sont établis à demeure, et se réfugient à Phu-Yên-Binh. bande venant de Ngoi-Biêt, passe le Song Chay pour Quang où on leur donne des terres. Le 10, une petite et se réinstaller dans cet ancien repaire. 100 Chinois de la bande de Hoang-Cau se diriger sur le Lang-Huong La réoccupation de Lang-Huong, et 200 de celle de MEUC-XUYA prennent part à ce mouvement. qui menace la rive droite du Song Chay des mêmes ravages qu'a déjà subis la rive gauche, se fait dans le courant formés de ce côté par les fractions des bandes de la rive gauche Les importants rassemblements d'octobre. commandant
bande du Nui-Con- V oj sont commandés par NGUYÊN-TRIÊU-TRONG, premier jointes aux débris de l'ancienne lieutenant de HoANG-THAN-Loi. et Trai-Hutt combinée entre les postes de Ngoi-Tié une reconnaissance Le 1" décembre, surprend à de parun détachement Lang- Yang 30 Chinois, en tue 2 et en prend un. Dans la nuit du 1or au 2 décembre, le lieutenant un groupe de 10 Chinois et en tue 3. Du 2 au 3 décembre, tisans attaque près de Phu-Than une reconnaissance au cours fait vers Xom- T ra et Lang-Buc le poste de Ngoi-Tié, DUMESTRE, commandant de laquelle il est très bien secondé par les Mans. Le repaire de Xom- T ra est enlevé. Les 50 Chinois armés Les mais reviennent dans la nuit du 3 au 4 pour attaquer la reconnaissance. de fusils qui l'occupent s'enfuient, : Mans les repoussent et les dispersent dans la forêt. Le lendemain, ils les poursuiqui forment les avant-postes entre les habitants armés et les pirates. vent et en tuent 9. Le 10, une rencontre a lieu sur le Ngoi-Huong Plusieurs pirates sont tués et une femme délivrée. PI' Le 11 décembre, le capitaine DE BECHEVEL, du 1 dans le repaire dé Hon-Kun tonkinois, pénètre il le trouve évacué depuis la veille; les Chinois se sont retirés vers Truc-Lau. Le capi(Ngoi-Thêu), mais taine DE BECHEVEL passe la journée du 12 sur la position et, les jours suivants, il bat la région entre Song Phu-Yên-Binh et NgoiChay et Fleuve Rouge avec le concours des postes de Luc-An-Chau, Dong-Lang, Tié. Les habitants, en tuent 3. qui avaient poursuivi les pirates fuyant du Ngoi-Tié, Sur la rive gauche du Song Chay, le plateau de Cao-Khanh et les repaires de Lang-Chang et de NamChan, qui étaient encore fortement occupés à la fin de novembre, sont évacués par les pirates à la fin de décembre. Un mouvement de concentration des bandes paraît se faire vers le Song Gam, où le chau de ChiêmHoa doit supporter tous leurs efforts. Lang-Chang est occupé sans coup férir par un poste man. Un autre mouvement rivière,
de concentration après l'abandon
semblable se produit vers le haut Song Chay. des repaires du Ngoi-Thêu el du Ngoi-Huong
Les bandes rejoignent
de la rive droite de cette le chef MEUC-XUYA à
Coun-Lang. Le 2 janvier, nos partisans mans surprennent vers Co-Cok, une bande de 20 Chiprès de Trai-Hutt, nois et en tuent 5. Une reconnaissance parcourt le haut Ngoi-Thêu, qui avait été occupé jusqu'en décembre ruiné. La seule bande existant encore sur le par les pirates, et trouve le pays évacué, mais presque entièrement bas Song Chay est celle de Yên-Muc. Cette bande qui, 12 janvier, ne comptait plus que 80 fusils, est renforcée quelques jours après par 100 fusils venant de la rive gauche de la Rivière Claire. Les populations effrayées se réfugient à Dong-Lan. Le 23 février, le lieutenant de la garnison de RÉVÉRONY, du 9e de marine, avec un détachement La bande, forte d'une trentaine Yên-Bay, surprend le refuge du chef pirate Doc-THUC, près de Son-Nhao. d'hommes, s'enfuit sans résistance. 3 grands magasins à riz qu'elle avait formés dans ce repaire sont détruits. au 4° territoire militaire. Le cercle de Yên-Bay passe
de Lao-Kay. le poste de Pho-Rang, met en fuite, le 25 GERARD, commandant L'adjudant juillet, des groupes chinois qui menaçaient le poste man de Diêu-Quan. Le 23 août, le courrier de Lao-Kay est enlevé par les pirates entre Bao-Ha et Pho-J u. Les rôdeurs de Song Phong circulent toujours entre PhoCercle
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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Le général WEI, mandarin militaire chinois, commandant des postes de Song-Phong, notre Lu et Pho-Rang. ennemi et l'instigateur de la piraterie du Fleuve Rouge, est déplacé sur les instances de notre consul de MongtSon zé, M. ROCHER. Il n'avait jamais voulu avoir des relations avec les autorités françaises de Lao-Kay. faire une visite au commandant du cercle, qui successeur nommé LING, vient au contraire, dès sa nomination, la lui rend
le lendemain
et a ainsi avec
lui deux
entrevues
très courtoises.
Dans les premiers jours d'octobre, la partie du cercle de Lao- Kay, située sur la rive dioite du Fleuve est troublée par des mouvements de bandes dont le manque de postes et de renseigne(chau de Chiêu-Tan), On ne tarde pas cependant à s'apercevoir ments dans cette région fait d'abord exagérer l'importance. que ces et établis auparavant en amont de incursions ne sont que le fait de la bande des rôdeurs venus de Song-Phong Ba-Xat et dans la vallée du Long-Po, qui cherchent à s'étendre vers le sud. Vers le 15 octobre, ils sont signaet Binh-Lu. lés à Tam-Duong sont envoyés à Phong-Tho; Dès le 4 octobre, 50 hommes détachés de Lao-Kay cette garnison ainsi renforcée se porte sur les derrières des pirates pendant que les habitants réunis par les autorités indigènes prennent les armes et attaquent de front la bande. Les Chinois sont rejetés vers le nord après des engagements partiels traînards se réfugient dans les montagnes où ils sont traqués où les habitants en tuent une vingtaine. Quelques la masse de la bande revient vers le Long-Po. A la fin par les habitants qui en tuent encore une douzaine; Le détachement envoyé à Phong-Tho est revenue entière vers Binh-Lu et Tam-Duong. la tranquillité d'octobre, en poste provisoire, pour empêcher le renouvellement à une marche de Ba-Xat, est établi alors à Muong-Hum, d'une
tentative
de cette
sorte.
Le 4 novembre, le lieutenant ROTTÉE, du 2e étranger, pour assurer la sécurité du poste qu'il est chargé de créer à Muong-Hum, attaque une bande établie aux environs de ce point et la débusque. Les gens du pays est ramenée aussitôt jusfont la poursuite et rapportent en quelques jours 13 têtes de Chinois. La tranquillité alors à Muong-Hum avec 40 hommes pour surveiller de et le lieutenant ROTTÉE s'établit qu'à Phong-Tho, dans les derniers jours de novembre, passent entre Muong-Hum et le Mais ceux-ci, là les pirates du Long-Po. Fleuve
l'ordre
reçoit
en donnant la main aux Chinois Kanh-Yên, de décembre. contre eux dès le commencement
et vont menacer d'agir
du
Phong-Du.
La
garnison
de Bao-Ha
de KanhLe 9 décembre, les pirates arrivent au nombre de 100 à 120 à Vo-Lao, puis se rapprochent du 48 bataillon étranger, avec 25 de réserve DE LA CHEYSSERIE, Yên. Le 10 décembre, le sous-lieutenant 36 tirailleurs et 10 miliciens du Pho-Quan Dao, part de Lao-Kay pour se mettre à la poursuite légionnaires, Le capitaine commandant le poste de Bao-Ha, se EcORSSE, des pirates et renforcer la garnison de Bao-Ha. marche le 15 décembre contre et d'une partie de la garnison de Bao-Ha, à la tête de ce détachement au S.-E. de Kanh-Yên. Les avant-postes les Chinois. Il les rencontre dans une forte position à Lang-Coua, 130 fusils à tir rapide, oppose une résistance mais le gros de la bande, comprenant sont enlevés facilement, isolée éprouve de fortes très grande. Tous les auxiliaires et partisans ayant pris la fuite, notre avant-garde mettant
le sous-lieutenant de réserve CASTANG, DE LA CHEYSSERIE est blessé mortellement, pertes. Le sous-lieutenant est blessé, un sergent français et 5 indigènes dont un sergent sont tués; 4 Européens du 4" bataillon étranger, au total 16 tués ou blessés dont 2 officiers. et 4 tirailleurs sont blessés: le capitaine ECORSSE parvient à faire tomber la ligne ennemie en la tournant, et les pirates Cependant, le capitaine ECORSSE rentre le 19 à faute de partisans, Ne pouvant les poursuivre s'enfuient en désordre. de nouveau Kanh-Yên menacent Biên-Hoa. Les pirates, renforcés et soutenus par les mans du Phong-Du, Mais nos forces et envoient acheter des munitions à Song-Phong. dès le 23. Ils parlent de reprendre l'attaque sont suffisantes pour faire face à cette éven100 hommes dont 20 légionnaires, à Kanh-Yên, qui comprennent tualité. au-devant du colonel SERVIÈRE et de la Le 14 janvier, une escorte envoyée par le poste de Bao-Ha est attaquée près de Ngoi-Thiêp du Yunnan qui montent à Lao-Kay, commission d'abornement par une petite bande chinoise qui, après un premier mouvement de retraite, revient à la charge et n'est repoussée définitivement qu'après un combat assez vif. En février,
le cercle
de Lao-Kay
passe au 4e territoire
militaire.
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HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
— La situation du cercle est très troublée au début de la période. Les bandes Cercle de Tuyên-Quang. et elles inquiètent le de HOANG-CAU et de MEUC-XUYA sont installées sur la rive gauche du Song Chay comme celui de Yên-Bay. cercle de Tuyên-Quang Des opérations sont exécutées avec succès en novembre contre la bande de HoANG-CAU. les diverses opérations des postes, entreprises tant dans le 3e territoire que dans les régions L'activité dans les bandes. Les chefs tâchent de réaliser au le découragement des partisans apportent voisines, l'action de leurs bandes et offrent, sous des conditions parfois inaccepmieux de leurs intérêts la dissolution inévitable de faire leur soumission. une bande venant de Phu-Tan près attaque le village de Pho-Cat, Dans la nuit du 2 au 3 novembre, commandée par le lieutenant HONDSCHOETE, du 1er tonkiet au nord de Phu-Yên-Binh. Une reconnaissance s'enfuient en abannois, se met aussitôt à la poursuite des pirates qui, surpris par cette prompte intervention, donnant le produit de leur pillage. Un homme, 3 femmes et 3 enfants sont délivrés. combinée entre Tuyên-Quang et Phule lieutenant LEGRAND, dans une reconnaissance Le 8 novembre, lieutenant du Doc-THUC (bande de Tan-Rat). Doan, s'empare du Quan-Hao, est toujours agité. Les habitants du huyên de Son-Duong paient Le sud de la province de Tuyên-Quang et qui signe avec un cachet officiel du huyên de l'impôt au chef chinois TUAN-DAT, installé à Cai-Vong Le huyên annamite est obligé de passer sur la rive droite pour se mettre sous la protection du Son-Duong. visite ce huyên du 11 au 17 novembre du cercle de Tuyên-Quang Le commandant poste de milice de Le-My. de bandes nouvelles en formation, entre auet constate l'inquiétude que répand parmi les habitants le voisinage tres celle du chef LUONG-VAN-SAN. tables,
* ** — Le coup de main du capitaine GANEVAL, le 26 octobre, contre la bande de Hoang-Cau. a un grand retentissement dans la région. Le chef de Bang-Hanh (cercle de Ha-Giang), le HOANG-CAU, avec 300 Chinois dont une partie lui est prêtée par le chef LA-THAI-CHAN, quitte Yên-Muc en publiant 1or novembre et se dirige sur Chiêm-Hoa qu'il va brûler tous les villages qu'a traversés le casont soupçonnés d'avoir favorisé sa marche. pitaine GANEVAL et dont les habitants avec 14 hommes du 2e étranger du poste de Chiêm-Hoa, Le lieutenant DE Vos, parti en reconnaissance dans une embuscade et 98 tirailleurs, tombe, le 17 novembre à Lang-Ghi, que lui tend la bande d'HoNGla retraite avec le dernier échelon formé par les légionnaires; il il est forcé de se retirer en protégeant CAU ; sans guide et sans vivres. Il parvient cependant à se est lui-même cerné un jour et une nuit dans la montagne, dérober à la poursuite des pirates et rentre au poste le 20, ramenant tous ses blessés. Cette affaire nous coûte Opérations dans le canton
le commandant 3 Européens tués, 4 Européens et 5 indigènes blessés. A cette nouvelle, BERTRAND, du 2e le 21 avec 210 fusils et se porte commandant du cercle de Tuyên-Quang, étranger, quitte Tuyên-Quang Les avant-postes à Chiêm-Hoa. Le 27, il attaque la position de Lang-Ghi. occupés par 50 Chinois sont rede fusillade, la colonne arrive ensuite sur la position principale qui est fortifiée poussés après une demi-heure et occupée par 300 Chinois. Elle l'enlève après une heure de combat et au prix de pertes sérieuses. Mais la bande est mise en complète déroute et se réfugie à une journée de marche au nord. Le commandant BERle 30 novembre. TRAND, après avoir campé sur la position, rentre à Chiêm-Hoa à Tuyên-Quang 200 Mans du Cao-Kanh, le 1er décembre, fuyant les pirates, viennent s'établir portant ainsi à 350 le nombre des habitants réfugiés autour de cette place. Du 10 au 12, une reconnaissance du poste du Phu-Yên-Binh du repaire de Lang-Phang. Le 9, la colonne du commandant BERTRAND, reves'empare rencontre près de Bac-Muc un convoi de buffles escorté par 20 Chinois armés, qui attanant de Lang-Ghi, Les Chinois sont mis en fuite. D'après ce convoi se diles renseignements quent son avant-garde. recueillis, rigeait vers Cho-Chu DHERS, du 3e tonkinois, pour être vendu à LUONG-TAM-KY.Le lieutenant rejoignant avec un convoi fluvial, est attaqué à 15 ki lomètres au nord de Bac-Muc par une bande pirate. Les Vinh-Thuy Chinois sont repoussés et le convoi arrive à Vinh-Thuy le 26. Du 26 au 28 décembre, un détachement du sur Son-Nhao, poste de Phu-Yên-Binh, en reconnaissance surprend un poste de pirates, en blesse 2 et tue le Doi-TiCH, fils adoptif et lieutenant du chef Doc-THUC.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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Le
2 février, le sergent LACOSTE, du 3e tonkinois, à la tête de 10 tirailleurs du poste de Vinh-Thuy, sur le tersurprend et disperse une bande de plus de 100 Chinois et Muongs qui s'enfuient en abandonnant rain 30 fusils. Dans la nuit du 2 au 3 février, CHAU-Doc-LY, chef important de la bande de HOANG-CAU, d'un village man près du poste. Cette mort arrivée est tué à l'attaque qui ravage les environs de Chiêm-Hoa, les pirates qui rompent aussitôt le combat et se retirent. au début de l'attaque, décourage L'opération projetée contre la bande de de février. Le chef de bataillon BERTRAND cercles de Tuyên-Quang et Yên-Bay, formant tre le repaire situé à Lang-Cuoc- Thiêu, près
est exécutée dès les premiers jours LA-KAI-TANH à Yên-Muc, des garnisons des dirige sur ce repaire plusieurs détachements un total de 390 fusils. Le 6 février, ces troupes convergent conde Yên-Muc. La colonne principale tourne la position, débouet l'enlève après une courte fusillade. La bande de 70 à 80 Chi-
che par les hauteurs sur Lang-Cuoc- Thiêu nois qui occupait ce repaire l'avait quitté la veille en n'y laissant qu'une arrière-garde. Deux postes militaires sont installés à Bac-Muc et à Dong-Chap, près de Yên-Muc BERTRAND rentre à Tuyên-Quang tour des pirates dans cette région, et le commandant
pour empêcher le rele 13 février. Les les petits groupes chinois qui
partisans, sous les ordres de chefs dévoués à notre cause, achèvent de disperser se cachent encore dans le pays. effets dans la vallée du Song Day, sillonnée L'installation d'un poste à Cai-Vong produit d'excellents et DOC-GIANG. Ces deux derniers chefs ont fait leur auparavant par les bandes de THUAN-DAT, Doc-KHOAT d'entamer à son tour des pourparlers avec le commandant du poste de Caisoumission, et THUAN-DATvient Vong. avec 50 fusils de la garnison de Tuyên-Quang, met Le 24, le capitaine AMBROSINI, du 3e tonkinois, en fuite un groupe de la bande de Phu-Loan sur le Song Cam, à un qui avait cherché à s'établir à Luc-Khan, jour en amont de Tuyên-Quang. la tranquillité est rendue au chau de Chiêm-Hoa Au commencement d'avril, par le départ de la bande et de là, le 18, vers Ha-Giang. Les habitants prétendent que d'HoANG-CAU, qui se dirige vers Bang-Hanh cette bande est rappelée par l'ancien huyên de Vi-Xuyên, aujourd'hui chef de pirates, que les Chinois aude la région de Ha-Giang. investi du commandement commandant le poste de Vinh-Thuy, Le capitaine BOUTROIS, du 3e tonkinois, profite du passage de la relève de la Légion pour aller incendier et détruire le 9 avril le poste pirate de Trinh- Trang. le poste de Luc-An-Chau, Le capitaine METZ, du 1er tonkinois, commandant qui coopère avec une colonne de 200 fusils, dont 70 légionnaires et 130 tirailleurs, aux opérations du lieutenant-colonel PENNEQUIN (4e territoire), surprend, le 19 avril, une petite bande chinoise au bivouac et lui tue 4 hommes. Les Chinois s' enfuient dans le plus grand désordre. Malgré ce petit succès, la situation n'est pas bonne dans la vallée du Song redescend de ce côté et paraît vouloir se réinstaller dans le Nui-Con- V oi Chay. La bande d'HoANG-THAN-Loi pour y attendre la récolte du riz. Ce massif offre en effet les deux avantages les plus recherchés par les pirates, à petite portée de plaines riches. La bande à savoir: des repaires très difficiles et des débouchés nombreux raient
de MEUC-XUYA
suit celle
d'HoANG-THAN-Loi
dans
son mouvement.
* **
Cercle de Tuyén-Quang territoire militaire.
et d'Ha-Giang.
— Le
cercle
d'Ha-Giang
est rattaché
en février
1893
au 3e
a fait cause commune avec les pirates. Il empêche les autorités locales de Le tri-huyên de Vi-Xuyên est complètement avec son successeur, de sorte que notre autorité dans le cercle d'Ha-Giang communiquer méconnue. et lie, L'arrivée de la bande de HOANG-CAU a doublé le nombre des pirates de la région d Ha-Giang pendant quelques temps, l'histoire de ce cercle avec celle du cercle de Tuyên-Quang. Le départ de la bande de HOANG-CAU ramène, à la fin de la période, un peu de calme dans le cercle d'Ha-Giang.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
72
Dans la nuit du 2 au 3 mai, 100 pirates de la bande de vière Claire et attaquent un village défendu par nos partisans. des capitaine BOURQUIN, du 2' étranger, se porte au secours de prévenue la repassait. Le combat s'engage d'une rive à nant une partie de leur butin. Le 18, le chef de cette bande, Il cultiver des terres, et signe une suspension d'hostilités mes sont dans le plus grand
dénuement.
C'est
traversent Lung-Man (au nord de Ha-Giang) Une reconnaissance de 50 fusils commandée
la Ri-
par le partisans et arrive sur la Rivière au moment où la banles pirates finissent par s' enfmr en abandonl'autre; demande là faire sa soumission et à LÊ-CHI-TuAN, déclare avoir 150 hommes et 70 fusils, mais ses hom-
ce qui explique
son entrée en pourparlers.
et composé de 11 le 1er mai à destination d'Ha-Giang, Le 25, le convoi bi-mensuel parti de Tuyên-Quang Les pirates, au nombre de plus de de That-Ken par la bande de Hoang-Cau. sampans, est attaqué au rapide 150, occupent une position très forte, barrant la rivière à un endroit où elle n'a que 50 mètres de large. L'escorte commandée par le capitaine CROUZILLARD et le lieutenant PHILIPPE, du 3e tonkinois, ne comprend que 36 fusils, dont 13 européens et 23 tirailleurs. Après une lutte acharnée qui dure jusqu'au soir, et bien que les pila bande, désespérant rates soient arrivés jusqu'aux sampans où 3 d'entre eux sont tués à coups de baïonnette, et se met en retraite. Au même moment, arrivent de venir à bout de cette poignée de braves, abandonne l'attaque La nuit se passe sur place et le capitaine CROUZILLARD, repartant le lende40 fusils de renfort de Ha-Giang. le 28. main, amène le convoi intact et en bon ordre à Ha-Giang, avec les bandes. Les négociations n'aboutissent Le mois de juin se passe tout entier en pourparlers qu'avec le chef MAC ou MEUC-XUYA, dont la bande occupe la vallée du Song-Con et qui s'engage, s'il est autorisé à et Hoang-Su-Phi, à nous aider contre les garder ses armes et à construire un village fortifié entre Vmh-Thuy à se livrer au commerce des bestiaux et à en approvisionner autres bandes, à faire un chemin jusqu'à Vinh-Thuy, militaire et mises à exécution par MAC dès la fin de Ces conditions sont acceptées par l'autorité Vinh-Thuy. juin. Le chef HOANG-CAU, après avoir écrit à Ha-Giang évacue la région an sud de Ha-Giang, ceptables, qu'il vers le 20 juin.
pour sa soumission à laquelle il met des conditions inacavait dévastée, et se rabat sur le canton de Bang-Hauh
Le chef LÊ-CHI-TUAN, de la bande de Lung-Man. au nord de Ha-Giang, aussi fait après avoir d'abord des propositions inadmissibles et refusé de livrer ses armes, revient à composition pressé par la faim et, le 24, il livre à Ha-Giang 9 fusils en échange desquels le commandant du cercle lui délivre 120 kilos de riz. La bande d'A-Coc-THUONG, aux prises avec celle laisse nos postes complètement tranquilles.
de BA-Ky
du côté des Ba-Bêet
absorbée
par cette lutte,
La bande
de HOANG-CAU, qui a quitté le huyên de Vi-Xuyên établie pour celui de Vinh-Thuy, s'est à Lung-Kiêm, sur le Song-Con, à la fin de juin. Le lieutenant MoREAU, du 3e tonkinois, en reconnaissance avec 53 fusils, a eu un engagement avec elle le 10 juillet. Bien qu'au nombre de 100 pirates, il l'a chassée du village qu elle mais a dû renoncer à la poursuivre sur la hauteur voisine où elle s'était retranoccupait, chée. Après cet engagement, le soin de poursuivre HOANG-CAU est confié à nos partisans. Le chef soumissionnaire avec une partie de la bande de MAC et le chef population contre HOANG-CAU qu'ils réunissent à cerner le blocus. CO-BON,
de partisans mans DoNG-VAN-ToN, soulèvent toute la dans sa position de Lung-Kiêm. Mais les pirates forcent
Dans le cercle de Ha-Giang, le même déplacement de la bande de HOANG-CAU a amélioré la situation du et en particulier celle du canton de Phu-Linh, huyên de Vi-Xuyên au sud de Ha-Giang, qui était le centre choisi par les pirates. Les habitants, d opération qui s'étaient enfuis dans les forêts, rentrent dans leurs villade la bande de Lung-Man, ges. Le chef LÊ-CHI-TuAN, au nord de Ha-Giang, continuant le versement d'armes qu'il avait commencé en juin pour recevoir du riz, livre le 20 du cercle de Hajuillet, au commandant Giang, 22 fusils, dont 6 à tir rapide, et 4 pistolets, et reçoit en échange 240 kilogrammes de riz. Depuis le mois de mai, il n'a pas recommencé les hostilités et semble disposé à offrir des conditions de soumission plus modérées que les premières qu'il a faites.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
73
4" TERRITOIRE MILITAIRE La politique du lieutenant-colonel PENNEQUIN a été couronnée d'un succès complet. Le calme a été ramené dans toute l'étendue du territoire, avec l'aide des races montagnardes ennemies des Annamites que le lieutenant-colonel De très importantes colonnes n'auraient PENNEQUIN a su nous attacher. pu nous débarrasser au pays et à son climat, combattant dans leur élément des bandes pirates. Il fallait des partisans hab tués et avec leurs procédés
propres,
vivant de peu,
comme
sachant,
— Le cercle de Hong-Hoa, Cercle de Hong-Hoa. du 4e territoire politique et militaire du commandant
les pirates,
tout en restant militaire.
se rendre invisibles et agir par ruse. territoire civil,
est sous la direction
* **
est marqué, dans le cercle de Hong-Hoa, par un événement d'une grande importance. La politique de division entre les bandes de races différentes et naturellement antipathiques qu'ont inaudu 4" territoire et le commissaire du Gouvernement à Cho-Bo, n'a pas tardé à porter ses gurée le commandant fruits. Le mois d'août
La longue poursuite de deux la portion annamite des bandes; le gneuses. De retour à Kha-Cuu, trentaine de soldats et une dizaine
mois faite
au Doc-NGU
en avril et mai avait rendu indisponible presque toute les Annamites, en effet, supportent mal les fatigues dans les régions montaDoc-NGU est forcé de les évacuer sur le delta, ne conservant avec lui qu'une de chefs.
Les chefs muongs se concertent alors et conviennent de massacrer le Doc-NGU et tout ce qui reste d'Annamites avec lui. Ce projet est exécuté le 7 août. La plus grande partie des soldats est massacrée près de et une dizaine de chefs, ses lieutenants sont égorgés à où ils allaient chercher du riz, le Doc-Ncu Yên-Lang, de ces faits résulte de ce que les Muongs, décidés à se rallier à nous, sont restés Kha-Cuu même. L'importance Les refuges du Tanh-Son et les ressources considérables maîtres du pays et en ont expulsé les pirates annamites. en hommes qui venaient grossir les bandes sont ainsi enlevés à la rébellion. avec 60 tirailleurs du Le commandant du 4" territoire, aussitôt après cette nouvelle, quitte Hong-Hoa Il rassure les le chef rebelle. 1" tonkinois, et fait une tournée dans tout le pays qui reconnaissait auparavant Il passe chefs indigènes et leur promet l' amn:stie entière pour tous les faits antérieurs à la mort du Doc-Ncu. ancien centre du Doc-NGU, et confirme par sa présence le grand changeCho-Bo et Kha-Cuu, par Yên-Lang, ment survenu dans la situation. Pour achever la dissolution des bandes rebelles, des petites colonnes de troupes et quAN-CHU. Dans le nord le pays et traquent les bandes secondaires de Doi-Duc et de milice parcourent le 6- août, le lieutenant HITAR, commandant le poste de Van-Ban, fait une reconnaisdu cercle de Hong-Hoa, sance pour protéger et assurer la soumission d'une fraction de la bande de QuYÊN-Ao, que ce chef rebelle de donner traquait pour l'empêcher armes à feu et des munitions.
suite
à son intention
de se rendre;
8 pirates
se soumettent
et livrent
11
Du 31 août au 2 septembre, les reconnaissances de la garnison de Hong-Hoa parcourent le pays entre le Song-Mua et la Rivière Noire et constatent partout la dispersion des bandes. Pour rendre définitive cette paà Van-Bu. Le 16 cification, un poste est créé à Dong-Van, point très important sur la route de Hong-Hoa et célèbre avec le lieutenant-colonel PENNEQUIN convoque tous les notables du ch au de Tanh-Son septembre, eux la fête de la délivrance des pirates. Les chefs qui ont servi sous le DOC-NGU et qui avaient pris part à le vœu est organisé en chau avec un chef héréditaire suivant son exécution s'y préspntent tous. Le Thanh-Son des populations muongs et les coutumes féodales de ce pays. Le lieutenant BARFETY, commandant le poste de Cu-Donq, entre Hong-Hoa et Cho-Bo, dirige le 8 et le une petite opération au cours de laquelle il tue un doï et 9 octobre, contre le Doc-NGU et le Doc-DzUNG, Il poursuit ensuite cette bande le 1(3 avec le concours des postes de Baoun lettré de la bande du Doc-Ncu.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
74
Le 9, le grand chef TONG-Duy-TAN, mais sans pouvoir l'atteindre. Yên et de Dong-Van, qui est pris au moment où il fomentait un mouvement général dans le bellion dans le Thanh-Hoa, la province de Cho-Bo. le poste de Dong-Van, Le capitaine DE BECHEVEL, du 1er tonkinois, commandant opère des bandes du DÊ-KIÊU. Le les emplacements ques jours au nord de ce poste pour reconnaître sans une position défendue par 80 pirates armés de fusils, qui s'enfuient au sud de Rung-Gia
dirigeait la ré Thanh-Hoa et pendant quel17, il attaque tenter de résis-
tance. Le 24, le Doc-Duc offre sa soumission à Hong-Hoa. le lieutenant-colonel le poste de Dai-Lich, exécute Du 30 octobre au Lr novembre, LADOS, commandant le chef Doideux' coups de main contre des petits chefs qui lui étaient signalés aux environs. Le 4 novembre, du Doc-NGU, avec 12 partisans et leurs armes. Le LANH-KHUÊ, ex-lieutenant est Duc se rend à Hong-Hoa qui apportent le 7 au poste la tête du chef. pris et tué avec un de ses partisans par les Muongs de Dong-Van, enlève à Gia-Diêm le repaire du le poste de Ngoi-Lao, Le 6, le capitaine BERNAMONTI, commandant de la rive droite du Fleuve Rouge. Celui-ci n'a que le chef TAN-RAT, commandant une bande importante renfermant de grands approvisionnements, tombe entre nos mains. Le tout son campement, temps de s'enfuir ; le poste de Gia-Hoi, 16, le lieutenant DODEY, commandant attaque un campement de 80 Chinois. Il met les il est blessé dans cette affaire. pirates en fuite et délivre une femme; de suivre en personne les progrès de la pacification, remonte militaires à Cam-Khê, où il installe le 20 le Tuân-Phu d'Hong-Hoa, pour achever ce que les reconnaissances ont commencé et amener par une action de police la soumission du DÊ-KlÊU. Cette soumission est imminente, Le 28, le tuân-phu se rend à Rungle DÊ-KlÊU se rendant compte que toute résistance devient impossible. Le lieutenant-colonel
PENNEQUIN, continuant
Gia
pour suivre de plus près les négociations. Le Tanh-Hoa-Dao et le Phong-Du sont toujours troublés par les incursions des Chinois, mais les Mans de cette région commencent à entrer vigoureusement en lutte avec eux. Le 27 novembre, près de Lang-Yang, les Mans Sungs du Ngoi-Tié ont un petit engagement avec une bande d'une soixantaine de Chinois qui se retirent devant eux. Le 29, ils la rejoignent et l'attaquent encore. Le 30, ils la poursuivent jusqu'à Xom-Tra, blessent plusieurs pirates et en tuent deux. Pour appuyer ce mouvement des populations, le lieutenant-colonel revenant de Van-Bu, PENNEQUIN profite de la colonne du capitaine DE BECHEVEL, qui reçoit l'ordre' de fouiller le Phong-Du. Le 1er décembre, cette colonne arrive à Trai-Hutt. Le
10 décembre, la petite bande de LANH-DA est surprise par le capitaine BERNAMONTI, commandant le poste de Ngoi-Lao. Le LANH-DA et une dizaine de ses partisans, qui essayent de traverser le Fleuve Rouge dans un panier, sont tués ou noyés. La mort de ce chef prépare la pacification du Ha-Hoa. Les importantes- soumissions prévenues dès le mois de novembre s'effectuent en décembre, et la politique du lieutenant-colonel le 4° territoire, obtient dans le huyên de Cam-Khê les mêmes PENNEQUIN, commandant résultats que dans le ch au de Thanh-Son. Le 3 décembre, 2 lieutenants et cinq partisans du DÊ-KlÊU, enLe DÊ-KlÊU se présente lui-même à Hongvoyés par ce chef, viennent présenter leur soumission à Cam-Khê. Hoa, le 19, avec le reste de ses partisans et fait sa soumission au lieutenant-colonel PENNEQUIN. Le lendemain 20, le QUYÊN-Ao, beau père du DÊ-KIÊU, se rend au lieutenant HITAR, du 1er tonkinois, commandant le poste de Van-Ban. Ces
suivant de si près la mort du Doc-NGU, constituent le plus grand succès que nous Dans le seul mois de décembre, ayons remporté depuis des années au Tonkin. les rebelles ont livré à HongHoa 129 fusils, dont 95 à tir rapide, 19 pistolets ou revolvers et 5.000 cartouches. Tout le vaste pays qui s'étend sur la rive droite du Fleuve Rouge, depuis la basse Rivière Noire jusqu'au et était si troublé un an auparavant à l'arrivée du lieutenant-colonel Ngoi-Lao, qui PENNEQUIN est maintenant pacifié. Les Muongs d'An-Lap et de Cam-Khê, suivant l'exemple de ceux du Tanh-Son, ont abandonné ou livré les pirates annamites réfugiés et la pacification de cette région s'est effectuée presque sans dans la montagne, coup férir. Le 10 janvier 1893, le lieutenant LADOS, du 1er tonkinois, commandant le poste de Dai-Lich, surprend la bande chinoise de Truong-Bang-La et là disperse en lui tuant 3 hommes. Le 17, le chef muong LANHévénements,
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
75
KlÊM, avec 40 partisans, surprend la même bande et enlève. son repaire de Kéré, près de Truong-Bang-La, va à Ban- T udémoralisée, occupé par 30 Chinois; il en tue 10 dont le chef. Cette bande, complètement de Tu-Lê, dans les hauts massifs montagneux San, au S.-O. occupés par les Méos. Elle comprend encore 60 Chinois armés de fusils à tir rapide et 40 Mans armés de vieux fusils. Le lieutenant-colonel PENNEQUIN didu 1er tonkinois, et arrive sans rige de ce côté la compagnie DELEVAL, qui part le 9 janvier de Hong-Hoa résistance à Ban- Tu-San le 31, les Chinois ayant passé dans le Kanh- Y ên. Le 25 janvier, le chef pirate KHOA se présente au poste de Van-Ban. Il faisait partie des compagnons fait sa soumission à Hong-Hoa. Cet ancien mandarin, de PHAM-VAN-DICH. Le 31, PHAM-VAN-DICH qui restait dans l'ombre, était le chef secret de la rébellion du Fleuve Rouge, et le DÊ-KIÊN lui-même recevait Sa soumission, quoique toute personnel le, a donc une grande importance et achève la pacificacomme bandes annamites, que les deux petits groupes tion du pays. Il ne reste plus dans tout le 4e territoire, dans le huyên de Ha-Hoa, sur la rive gauche. du DÊ-MAC et du LANH-TANH,qui opèrent ses instructions.
une Du 24 janvier au 12 février, le lieutenant-colonel PENNEQUIN dirige contre les Chinois du Phong-Du les poursuit dans les cercolonne qui, après avoir entamé les opérations dans le nord du cercle de Hong-Hoa, Les Chinois sont atteints deux fois, à Ban-Tu-San cles de Yên-Bay et de Lao-Kay, jusque vers Kanh-Yên. le 29 janvier et à Lang-Kum le 4 février. A la première affaire, ils sont mis en fuite par le capitaine NoËL, du la lisière d'un bois, sont également dé2e tonkinois; à la deuxième une quarantaine défendant d'entr'eux, dans ce dernier combat monLes partisans qui forment notre avant-garde busqués après une faible résistance. d'entrain. Les Chinois se retirent trent beaucoup partie vers Tu-Lê dans les montagnes et partie vers la Chine. Le 12, la colonne est disloquée et le lieutenant-colonel PENNEQUIN commence à organiser le pays en cherchant à détacher les habitants des pirates. Le 21 février, la partie de cette bande chinoise qui s'était retirée vers Tu-Lê est de nouveau de notre côté.
attaquée
près de ce poste
par
le capitaine
NoËL,
qui la disperse.
Aucune
perte
les efforts constants du capitaine du huyên de Ha-Hoa; Le mois de mars amène l'entière pacification Le 15 mars, les sont enfin couronnés d'un succès complet. le poste de Ngoi-Lao, BERNAMONTI, commandant sont détruits. chefs LANH-TANH et DÊ-MAC sont surpris et chassés de leur repaire; leurs approvisionnements Le 19, le refuge des chefs TAN-RAT et LANH-DAN est découvert également et enlevé après un léger engageBERNAMONTI. Le 22, ce même sous-officier s'empare d'un ment par l'adjudant BICHERON, de la compagnie Ce repaire est attaqué dès le lendepirate et de 2 femmes qui indiquent la nouvelle demeure de TAN-RAT. fils adoptif de TAN-RAT, est pris. main 23. Le petit poste avancé est surpris; un pirate, et son fils LANH-DAN, font leur soumission à chef le plus important du HA-HOA, TAN-RAT, Le 27, le DÊ-MAC vient se présenter. Enfin le 30, Cette soumission en provoque aussitôt d'autres. Ngoi-Lao. de la contrée, se soumettent à leur tour. les deux derniers chefs importants LANH-TANH et Doc-Tuc, Le
25,
*
PENNEQUIN, s'étant dispersés par le lieutenant-colonel à la fin de féest redevenu tranquille de Lao-Kay
— Les Chinois du Phong-Du, de Lao-Kay. le sud du cercle retirés en Chine ou du côté de Tu-Lê, Cercle
vrier. *
— Vers le milieu du mois de mars, on apprend Affaire de Muong-May. et NGUYEN-TRIÊU-TKONG, dont commandée par les chefs HoANG-THAN-Loi longtemps, avait envahi la région au nord de Pho-Rang. Le 20, elle enlève Ba-Ha et continue ensuite son mouvement cherchent à la retarder autant que possible.
vers
qu'une très forte bande chinoise, on n'entendait plus parler depuis
Muong-May,
bien
que
les habitants
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
76
Dès la première nouvelle de cette incursion, tous les renforts nécessaires sont expédiés vers la région menacée. Le poste de Muong-May est porté à l' affectif de 40 tirailleurs et 40 partisans et commandé par le où ils anivent le 25 120 tirailleurs et un canon sont dirigés sur Bao-Ha, lieutenant PÉRIGNON. 30 légionnaires, une colonne de 200 fusils dont le commandement et où ils forment, avec la partie disponible de la garnison, et repousse est donné au capitaine CANIVET, du 1" tonkinois. Le 28, cette colonne se porte sur Ngoi-Van En outre le 29, 11 officiers, 102 légionnaires et chinoise qui essayait de passer le Ngoi-Nho. l'avant-garde commandés 180 tirailleurs, par le chef de bataillon PRETET, du 2" étranger, commandant du cercle de YênLe lieutenant-colonel PENNEQUIN, commandant du 4" territoire, marche Bay, partent de Yên-Bay pour Bao-Ha. avec cette colonne qui arrive le 30 à Ngoi-Tié. descendent qui ont un effectif de 500 à 800 hommes, après s'être concentrées vers Bao-Ngai, le poste de Muong-May, à l'ouest de Pho-Rang, com30 mars, elles cernent et attaquent En 48 heures, 4 assauts sont donnés successivemandé par le lieutenant PÉRIGNON, du 4" bataillon étranger. au secours de ment: les Chinois sont lepoussés. Le Capitaine CANIVET, du 1 tonkinois, accourt de Van-Ban sur les assaillants qu'il met en déroute complète. et, le 1 1 avril au soir, il tombe à l' imRcoviste Muong-May Les bandes, vers le sud. Le
Le même Le
jour le lieutenant-colonel il est à Pho-Rang, lendemain,
PENNEQUIN, avec les renforts et le 3 à Muong-May.
qu'il
amène de Yên-Bay,
arrive à Bao-Ha.
Le reste, hommes) avec NGUYÊN-TRIÊU-TRONG, se retire sur Bao-Ngai. du chef QUAN-VAN, se dirige vers Cho-Kuê pour se joindre sur ce point avec les forces de Bao-Ha, pirates de la rive droite. Mais le commandant PRETET, s'oppose au passage de de front, les forcent à remonter le Fleuve Rouge derniers sur la rive gauche, et nos partisans, les attaquant Vu-Lao. Le commandant Là, ils cherchent à rejoindre une centaine de Chinois venus de Song Phoag. Le gros des bandes (400 hommes sous le commandement
150 aux ces vers Su-
du cercle de Lao-Kay, se place à Pho-Lu avec la compagnie CANIVET pour empêcher CILLON, commandant cette jonction. En même temps, le lieutenant-colonel PENNEQUIN, avec la compagnie DELAVAL et la compaet s'oppose à tout mouvement des pirates de Khan-Yen. gnie DIGUET, occupe la ligne Bao-Ha, Luong-Qui Vu-Lao vers le sud. Le 10, il dirige la compagnie DlGUET (150 tirailleurs) avec 30 légionnaires sur VuLao.
La compagnie
compagnie
DELAVAL
CANIVET (120 (150 tirailleurs)
hommes) est envoyée arrivée à Bao-Ha
sur le même point en partant de Pho-Lu, et enfin la le 1I, y forme réserve avec 26 légionnaires.
la bande de QUAN-VAN, vers Cho-Kuê et n'avait pu y passer le Fleuve, Cependant, qui avait marché remonte vers Go-Coc pour se joindre à celle de Meuc (200 hommes) qui occupe la rive droite du Song-Chay. Un détachement de cette dernière bande attaque le 11 le village de Pho-Rang. La garnison du poste est aussitôt augmentée de 24 tirailleurs et 20 légionnaires. Les pirates, renforcés par une partie de ceux de Baoau nombre de 400 hommes. Ngai, se rassemblent alors vers le Ngoi-Mac Sur la rive droite du Fleuve
Rouge,
le commandant
SUCILLON marche
sur Gia-Phu
pour attaquer les banCANIVET continue à
des venant du Vu-Lao, qui se réfugient dans le massif au S.-O. de Gia-Phu. Le capitaine les suivre jusque dans le massif de Muong-Bo. Le 27 cependant, cette bande parvient à faire sa jonction avec celle de Song Phong et, après s' être ravitaillée en munitions, reprend son mouvement et se dirige au sud de Vu-Lao, La compagnie CANIVET, renforcée par la garnison de Lao-Kay, la suit menaçant Duong-Qui. encore dans cette direction. Les
bandes
du Song-Chay, de leur position du Ngoi-Mac, menacent Pho-Rang. Mais 250 fusils de renfort sont arrivés à Luc-An-Chau du 15 au 16, et le lieutenant-colonel le 17 PENNEQUIN part de Bao-Ha avec 400 hommes et un canon, se dirigeant vers le Ngoi-Mac. Le capitaine METZ, du 1" tonkinois, commandant le poste de Luc-An-Chau, marche à sa rencontre avec 200 fusils. Le 21, le lieutenant-colonel PENNEQUIN enlève les positions du haut Ngoi-Mac. Lés pirates se dispersent en petits groupes qui se retirent vers BaoNgai. Ils semblent alors renoncer à agir en grosses bandes, se dérobent devant nos colonnes et se divisent pour vivre, la bande de NGUYÊN-TRIÊU-TRONG allant veis le massif à l'ouest de Muong-May, et celle de MEUC dans la vallée du Ngoi- Van, au sud de Luc-An-Chau.
Planche VI
yénérah (Clic/II;du Gouvernement LAO-KAY— CONFLUENTDUFLEUVEROUGEET DU NAM-TI
(Clichédu Gouvernement rjénérol) LE POSTE DE P AKHA
général)
Gouvernement du (Cliché LOLO
FEMMES DE TYPES
général)
Gouvernement du (Cliché
PEU-MÉO
FEMMES
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
77
— Le cercle de Van-Bu, Cercle de Van-Bu et annexe de Lai-Chau. depuis si longtemps tranquille, est mis en alerte au commencement d'octobre par des renseignements DÉO-VAN-TRI, envoyés par le chef de Lai-Chau, qui signale, le 7 octobre, une bande de 700 pirates chinois envahissant le pays au nord de Bac-T an-Trai et se l'un de la garnison de Van-Bu et l'autre de celle de Diên-Biên, sont dirigeant sur Lai. Deux détachements, aussitôt envoyés pour renforcer Lai. Le 14, TAYANG, point de passage de la Rivière Noire, ayant paru menacé aussi le lieutenant JACOB, avec 20 tirailleurs et 50 hommes des milices du cercle, y est envoyé. Arrivé à Lai le 17 avec le détachement de Van-Bu, NOEL apprend que les bandes annoncées n'ont pas paru le capitaine dans le voisinage. En réalité, cette irruption était le fait des pirates du Long-Po (cercle de Lao-Kay) ; pendant qu'on organise la défense de la Rivière Noire contre eux, ils sont arrêtés et battus à Binh-Lu et Tam-Duong par les habitants du chau de Chiêu-Tan. Ils sont ainsi rejetés vers leur point de départ du Long-Po avant d'avoir pu atteindre le sol du cercle de Van-Bu. Mais cet événement permet de constater la rapidité avec laquelle les populations de la Rivière Noire se sont armées èt mobilisées, et par suite l'efficacité de l'appui que nous sommes assurés de trouver en elles dans le cas de danger sérieux. Un arrêté du Gouverneur a organisé à Lai-Chau une milice de 300 homgénéral en date du 9 décembre, mes sous les ordres de DÉO-VAN-TRI, pho-quan de Lai-Chau, et chef des Thais Blancs de la haute Rivière Noire. A la suite d'opérations combinées avec le poste de Phu-Doan, le chef pirate DÊ-THUONG fait sa souachève la pacification mission le 18 à Yên-Ky, du Ha-Hoa et de Caprès de Ca-Dinh. Cette soumission Dinh, LANH-TUNG et DOC-TONG, les deux autres chefs de cette région ayant été tués quelque temps auparavant. mais il paraît qu'au-delà de notre frontière les Siamois ont mobiRien à signaler sur la Rivière Noire, lisé leurs troupes,
renforcé
leurs anciens
postes et en ont créé de nouveaux
sur le Mékong.
* **
TERRITOIRE
CIVIL
—
continuent leurs încursioas jusqu'aux abords En amont de 1892, les bandes du Tam-Dao Le 1er août une dizaine de Chinois armés de fusils attaquent et pillent un immédiats du poste de Liên-Son. d'un détachement sorti pour les repousser. Le lenvillage à 2 kilomètres du poste; ils se retirent à l'approche demain, le même groupe vient pour piller un hameau à 7 ou 800 mètres du poste. Cette fois, il peut être lancé à sa poursuite. atteint par le détachement Lien-Son.
* ** Le 16 septembre au soir, sur la demande du résident Bac-Ninh, Phu-Lang- Thuong, Kep. est envoyé avec 80 tirailleurs et le poste de Cao- Thuong, le capitaine BRODIEZ, commandant de Bac-Ninh, Mais un canon contre cette bande de 100 pirates poursuivie par la garde civile dans le huyên de Yên-Duong. sous les cette bande se disperse sans pouvoir être rejointe. Elle est formée de quelques groupes du Yên-Thê, chefs TONG-LUAN, DÊ-DUNG et TONG-TRU. A la suite de cette opération, des pirates fatigués par ces fuites Hanoi,
se soumettent le 19 à Thai-Nguyên. continuelles, le 18 octobre, que le chef VUONG-NHU a Le commandant d'armes de Phu-Lang- Thuong fait connaître, à qui il refusait de donner sa part de la rançon de été tué à son tour de Chine par LEO-NHI, son V lieutenant, avait commandé pendant tout l'hiver une forte bande M. VÉZIN. Ce chef, le plus important après Luu-KHY, une nouvelle sur le Loc-Nam. Après le transport en Chine de la rançon de M. VÉZIN, il ramenait au Tonkin s'établissait au nord de Lam. Une bande de 150 bande très nombreuse qui, au commencement d'octobre, Le chef de batailétant signalée à 3 ou 4 kilomètres en amont de Sui-Ganh. Chinois sous le chef Luu-NGI,
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renforce de 50 hommes prélevés sur la garnison de d'armes de Phu-Lang- Thuong, Ion TANE, commandant d'un convoi que menace cette bande. Après avoir mené le convoi en sûreté jusqu'à Kep, cette place l'escorte sans perte. Les pirates se réfugient dans le il attaque le 9 novembre le campement de la bande et l'enlève Bao-Day.
* anun en face de Le 11 octobre, Viétri, sergent indigène du 1er tonkinois s'empare du Doc-DONG, cien chef de bande renommé, et d'un autre pirate, tous deux pourvoyeurs d'armes et de munitions des bandes mais tant que la bande chinoise de Cai-Vong ne sera pas détruite, Cette prise est importante, du Tam-Dao. l'ordre ne pourra être rétabli dans cette partie du delta où elle entretient la piraterie par les armes et munitions qu'elle y fait sans cesse affluer, et qu'elle échange contre les femmes et les buffles volés. Cette bande, est le trait d'union entre ce chef et les bandes annamites aux alentours de qui dépend de LUONG-TAM-KY, Son-Tay. Le 17 décembre, le capitaine BERGELOT, du 161 tonkinois, commandant le poste de Liên-Son. attaque au nord de Lien-Son, et l'enlève malgré une vive résistance. le repaire fortifié du Doc-KHOAT à Phan-Lang, Le 21, le chef Tu-HuYNH envoie son lieutenant faire sa soumission à la résidence de Son- T ay. Lui-même, se prétendant malade, se tient toujours dans la forêt de Quang-Ngoai avec 4 ou 5 partisans, mais promet de se présenter bientôt. * **
— Le 19 janvier 1893, le Doc-GlANG se rend au commandant d'armes de Viétri avec 15 de ses partisans. Cette soumission marque un progrès dans la pacification du Vinh-Yên. La bande du Doc-KHOAT, forte de 70 hommes dont 40 armés de fusils, venant de Son-Duong, passe à Viétri le 24 février, se rendant à Son-Tay pour y faire sa soumission. en janvier et février, le chef pirate ONGMalgré la soumission des chefs Doc-GIANG et Doc-KHOAT NAM persiste à tenir la campagne et pille le bas Son-Duong et le haut Lap- T ach. Il ne lui reste cependant qu'une trentaine de fusils. Viétri.
*
— Le DE-THAM, un des Yen-Thé. fait le principaux chefs qui restent encore en armes dans le Yên-Thé, 3 novembre des offres de soumission au Quan- Dao du Yên-Thé, promettant de se rendre avec 45 partisans, tous ses fusils, et d'amener en outre avec lui les trois autres chefs, BAC-PHUC, TONG-LAM et TONG-TRUC. Mais il demande un délai de quelques jours pour se présenter. Un délai lui est d'abord accordé jusqu'au 19; sur une nouvelle demande, il est prolongé jusqu'au 29. Mais en même temps, et en raison des doutes que font naître ces atermoiements, des ordres sont donnés pour cerner le village de Ban-Cuc, à 3 kilomètres de Bi-Noi, où se tient ce chef, et pour s'emparer de lui le lendemain du jour où expire le délai. Le DE-THAM ne s'étant pas présenté le 29, Ban-Cuc est cerné dans la nuit du 29 au 30 par une colonne de 370 hommes, commandés par le chef de bataillon BARRE, du 2e bataillon étranger. L'attaque a lieu le 30 au matin. Après une courte nos troupes se lancent à l'assaut. Mais les pirates s'enfuient préparation par l'artillerie, après nous avoir fait éprouver des pertes sensibles. sans résultat. Après ce combat, de nombreuses reconnaissances sont faites par les postes du Yên-Thé, mais La bande a rejoint les autres chefs TONG-LUAN et TONG-TRUC. Le 20 décembre, le village de Binh-Dong, où était signalé le DE-THAM, est vainement fouillé et est trouvé inoccupé, quoique les traces du passage y soient constatées. Dans la nuit du 7 au 8 février, le DE-THAM s'empare de DE-SAT, ancien chef principal du Yên-Thé, qui avait fait sa soumission depuis de ses partisans. Il pille le 10 un village près d'un an avec une quarantaine
-
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Le capitaine VERREAUX, du 1or étranger, près de Nha-Nam où il tue 3 habitants. porte aussitôt contre les pirates et les rejoint dans leur campement au milieu des bois. an fourré inextricable où on ne peut faire aucun prisonnier. Le 27 février, la bande - dans un nouveau Le capitaine VERREAUX attaque ce repaire au nord de Nha-Nam. avec
fossé et enceinte
commandant
ce poste, se Mais ils se dispersent dans du DE-THAM est signalée
repaire, formé d'un fortin sans aucune perte; mais les pirates
il s'en empare grâce au bon emploi de l'artillerie, parviennent encore à s'échapper. Le DE-THAM reparaît en juin 1893 aux environs de Nha-Nam. II a avec lui 30 fusils à répétition. Dans entre Bac-Ninh et Hanoi,, et ne peut la nuit du 19 juin, il va piller un village jusque près de Phu- Tu-Son, être rejoint par un détachement envoyé à sa poursuite. en juillet, aux environs du fortifiés dans le Yen-Thé sont signalés, Des essais de reconstitution de villages sans autorisation, fortifiées sous prétexte de se s'entourent, d'enceintes Plusieurs villages poste de Nha-Nam. d'ailleurs très bien et qu'ils ne dénoncent jamais. défendre contre les pirates, avec lesquels ils s'entendent et,
Une petite bande du Yen-Thé ayant été reconnue le 27 dans un village à 2 heures de Dap-Cau, y est Mais celle-ci perd deux tués et un blessé et ne peut attaquée par la garde civile de la province de Bac-Ninh. forcer les défenses des pirates. Le résident de Bac-Ninh demande alors le secours d'une pièce de canon qui lui avec 36 européens et 15 hommes d'infanterie de marine; arest envoyée de Dap-Cau quand ce détachement le village. rive, les pirates ont abandonné — Dès le mois de décembre 1892, le chef soumissionnaire BA-KY Thai-Nguyên. cantonnées sur son territoire était menacé. par les bandes d'A-COC-THUONG, jusqu'alors abandonner Song Gam. Ne pouvant résister à cette irruption, BA-KY dut successivement A-coc-THUONG la fin de décembre, était maître de Cho-Diên, premier poste important lieutenant du premier de ces deux et s'y établissait. En janvier 1893, MAI-TAI-XU,
avait rendu compte que la Rivière Claire et le ses postes avancés. A de BA-KYvers chefs,
le nord, avec 400
attaque est pris également situé à une demi-journée au sud du Cho-Diên. hommes le poste de Dong-Viên, Dong-Viên menacent de se porter encore plus au sud, vers Kê-Thuong. Le -et, de ce point, les bandes d'A-COC-THUONG à une journée seulement de Cho-Moi; 150 Chinois de BA-KY défen31 janvier, elles sont devant Mai-Cap, ont reconnu son autorité et dent ce point. Une partie des habitants des territoires envahis par A-coc-THUONG lui paient l'impôt. D'autres se sont réfugiés près de LUONG-TAM-Ky.
DU
OCCUPATION
MEKONG
de 106 hommes de la de Strung- Treng. — Dans la nuit du 25 au 26 mars, un détachement sous le commandement du capitaine du régiment de tirailleurs annamites, THOREUX, quitte 10' compagnie les postes siamois de Strung-Treng et avec mission d'occuper Sadec sur un vapeur des Messageries Fluviales, Transbordé à Thund-Réa, ce détachement continue sa route dans des pirogues sur le haut Mékong. Khône, et, le 1eravril à 4 heures du soir, il occupe sans coup férir le poste de Strung- T reng; les soldats siamois s'étant retirés sur l'invitation qui leur en a été faite par M. DE COULGEANS, résident de France, chargé par le GouverA la même date, un détachement de 53 hommes neur général de faire procéder à cette partie de l'occupation. pour renforcer celui du capitaine THOREUX. du même régiment part de My-Tho Occupation
*
de Khône.
—
La colonne du capitaine THOREUX, laissant 30 hommes de garnison à Strung. sa marche en remontant le fleuve. Le 4 avril, elle atteint Khône, d'où le commissaire et les Treng, poursuit soldats siamois se retirent sans essayer de résister, et qui est aussitôt occupé. Le reste du mois d'avril se passe à mettre en état de défense nos trois nouveaux postes du Mékong: et Khône. Thonng-Kla, Strung-Treng Occupation
de face pendant affaires sur Mékong changent le mois de mai. Les Siamois avaient naturellement sur leur territoire, mais ils se sont remis ensuite à organiser la été surpris par notre entrée subite et inattendue résistance. Le 4 mai, le capitaine à Khône THOREUX, des tirailleurs annamites, qui menait de Strung-Treng un convoi de vivres et qui avait commis l'imprudence de ne pas se faire accompagner par une escorte, est arrêté Les
et fait prisonnier par les Siamois qui l'emmènent à Khong et s'emparent également du convoi. Dès le lendemain annamites de la com5, ils investissent et bloquent notre poste de Khône où ne se trouvent que 100 tirailleurs du lieutenant POURCHOT. pagnie THOREUX, sous le commandement Cet événement est connu le 10 à Saigon. Le général commandant en chef, d'accord avec le Gouverneur ordonne les dispositions suivantes pour protéger Strung-Treng et secourir Khône : 2 compagnies d'ingénéral, fanterie de marine et 3 compagnies de tirailleurs sont mises sur le pied de guerre (3 officiers et 150 hommes). Un détachement d'artillerie comprenant 2 officiers et 40 tirailleurs, servant 4 pièces de canon, et 20 ouvriers d'artillerie, est généralement préparé. Le premier échelon de ces troupes, comprenant la compagnie de tirailleurs SIMON, 50 hommes du 11" de commandés DE PUYSÉGUR, une demi-section marine, d'artillerie avec une pièce, est empar le lieutenant barqué le soir même du 10. Le capitaine ADAM DE VILLIERS, des tirailleurs annamites, reçoit le commandement de cette avant-garde avec la mission de se porter sans arrêt sur Khône de délivrer et réapprovisionner ce poste. Le second échelon, formé des compagnies de tirailleurs NABAT et JEANMAIRE, de la compagnie du 11e LEPAGE et d'une demi-section suit le premier aussi rapidement d'artillerie, que le permet la nécessité de se munir de vivras pour former un grand dépôt à Kratié, point terminus de la navigation des Messageries Fluviales dans cette saison. arrive à Kratié le 14, à Sambor le 15 et se met en route le 16 pour Strung- T reng, suivie L'avant-garde à quelques jours par la compagnie NABAT, qui part de Kratié le 16et de Sambor le 19. La compagnie JEANMAIRE s'arrête à Kratié pour y installer un dépôt de vivres et munitions et une ambulance. La compagnie LEPAGE est maintenue à Phnom-penh en réserve.
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Le 22 au soir, l'avant-garde arrive au sud de l'île de Khône. Le fort siamois de Ka-Sdan et celui du sud de l'île ayant ouvert le feu sur nos éclaireurs, le capitaine ADAM DE VILLIERS débarque la colonne sur la rive droite et fait répondre aux forts par l'artillerie. Sous la protection de ce feu, le convoi remonte le fleuve et peut aborder dans l'île par le côté ouest. Khône est ainsi débloqué et ravitaillé aussitôt. La défense soutenue
de ce poste avait été avec la plus grande ténale lieutenant POURCHOT,
cité par mais il était
temps que du secours lui arrivât. Bien que la ration ait été réduite des deux tiers, il ne restait plus dans le poste de vivres que pour Dès le 7, 500 miliciens un jour. siamois
et laotiens
avait
donné
une
Le ils 11, attaque. renouvelée, pendant que 7 à 800 hommes de contingents laotiens rassemblés sur les deux rives coupaient toutes les communications. première l'avaient
Les jours suivants, 4 autres attaques avaient encore été tentées. Toutes ces tentatives avaient été repoussées, mais nous avons des blessés et des le malades qui diminuaient d'autant nombre des défenseurs, exténués par ces alertes continuelles oui duraient deouis 18 iours, Le 23, le fort construit par les Siamois en face du poste de l'île et français, celui du ud toute l'île sont occupés par nos trounes oui refoulent les Siamois dans les 11e entra Khône et la rive ÇIu,..he. la situation de nos Le 31 ml. trounes sur le Mékonq est la suivante : A Khône, f10 hommes du 11" de manne avec 1° lieutenant DE PuYSEGUR, la compagnie de tirailleurs SIMON (150 hommes), 50 tirailleurs de la compagnie Na-Bat; une demisection d'artillerie avec un canon et un hotchkiss et cuelques ouvriers d'artillerie au (soit 24 artilleurs) ; total 275 hommes, dont 75 européens.
ADAM DE VILLIERS commande à Khône et s'occupe Le capitaine d'en organiser la défense et d'y accumuler les vivres et les munitions. La compagnie THOREUX, excessivement fatiguée par les opérations d'avril et par la défense de Khône est renvoyée dans ses garnisons en Cochinchine. Elle quitte Khône le 1erjuin. A Strung- T reng: le gros de la compagnie NABAT (100 tirailleurs) arrivée depuis le 27 et une demi-section d'artillerie A Kratié: avec une pièce et un hotchkiss (14 artilleurs). la compagnie de tirailleurs arrivée depuis le 16, plus 25 tirailleurs de la compagnie MoRIN. Ces JEANMAIRE(150 tirailleurs) troupes
forment réserve en ce point,
protègent
les convois et surveillent
la construction
et l'établissement
des maga-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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de marine : LEPAGE (100 hommes) arrivée la compagnie d'infanterie A Phnom-Penh: sins et de l'ambulance. 660 hommes, dont 170 européens et 470 indigènes. Mais il depuis le 13. Il y a donc sur le théâtre des opérations dans cet effectif, mai et juin étant précisément la saison plus y a lieu de craindre de nombreuses indisponibilités malsaine de l'année. leurs forces sur Khong. Le bruit ayant couru à Saigon, dans les premiers concentrer Les Siamois paraissent la ville, le colonel commandant la jours du mois de mai, que deux croiseurs siamois allaient venir bombarder et d accord avec le lieutenant-colonel commandant l'artillerie, brigade, sur la demande du lieutenant-gouverneur fait établir une batterie de 6 pièces de 80 de campagne au cap S'-J acques, une autre de 2 pièces de 80 de cam2 canons de 14, 1 canon de 10 et 1 canon de 90 sont disposés sur des pagne dans la baie de Ganh-Ray; chalands au confluent du Donnaï et de la Rivière de Saigon. Ces précautions, ayant pour but surtout de rassurer en chef, devaient être et ont et pour ce motif ayant été approuvées par le général commandant la population été inutiles. hostilités ne continuent pas avec la même vivacité en juin. Ce mois est employé de part et d'autre à se préparer à une lutte plus sérieuse. Les S:amois, qui occupent encore les îles voisines de celle de Khône, s'y ainsi qu'à Khong où, dans le courant de juin, arrivent par Bassac des renforts nombreux envoyés fortifient, Don-Son et les îles intermédiaires même. Dong-Than, sont occupées par de fortes garnisons armées de Bang-Kok de canons, qui s' installent dans les positions organisées définitivement. * i à Khône exigeant l'occupation des La sécurité de notre établissement desîles îlesentre et la rive r ve gauc h e, entrececepoint nt po et gauche, cette opération est décidée, mais seulement pour le mois de juillet en raison de la quantité de troupes accude Cochinchine mulées de ce côté par les Siamois et de la nécessité d'attendre les renforts qui doivent rétablir des forces. Ceux-ci se composent de 50 tirailleurs annamites de la compagnie JEANMAIRE, avec le l'équilibre Les
lieutenant
LEDOUX, de la 8 compagnie de tirailleurs annamites, commandée par le capitaine MUSQUÈRE, et d'une demi-section de 80 de campagne. Le détachement LEDOUX, partant de Kratié, peut arriver à Khône et embarquée à My-Tho le 25 le 1r juillet, mais la compagnie MUSQUÈRE, venant de Ben- T ré et Tra-Vinh, avec l'artillerie, ne peut arriver à Khone que vers le 7 juillet à cause des basses eaux qui ne permettent que l'emploi des pircr,ues depuis Kratié. la crainte cas de fièvre typhoïde s'étant produits dans la compagnie LEPAGE, du 11, à Phnom-penh, d'une épidémie oblige à faire descendre La situation sanicette compagnie le 18 et à la renvoyer à My-Tho. taire est du reste en général mauvaise, cette saison étant la plus malsaine de l'année. Sur le faible effectif de 220 hommes réunis à Khone, il y a 40 malades par jour à la fin de juin. Le 15, le capitaine ADAM DE VILLIERS somme le général siamois de se retirer de l'île Don- Than, de celle de Don-Son et des îlots intermédiaires. Le 17, le lieutenant DE PUYSÉGUR, envoyé avec 25 hommes pour du poste de Don-Son, est reçu à coups de fusil et de canon, et ne peut entrer porter une lettre au commandant en pourparlers. Le 19, le capitaine ADAM DE VILLIERS, dans une reconnaissance des positions siamoises exécutée en pirogues, est reçu par le fort de Don-Son à coups de canon et de fusil. Ses ba'eaux sont transpercés, Deux
mais nous n'avons Le
rives à la est qui,
ni tué ni blessé.
général des Siamois, répond à notre sommation du 15, en disant que les deux du Mékong appartiennent au Siam depus 20 millions d'années et que, les Français venant s'en emparer les défendront façon des pirates, Siamois et Laotiens jusqu'à la mort. Le 27, la garnison de Don- Than encore renforcée par des Siamois armés de fusils à tir rapide. Le 28 juin, le Conseil privé de Cochinchine décide l' augmentation du régiment de tirailleurs annamites de 1.800 hommes, doit être porté au chiffre de 2.200 et u ltérieurement au chiffre à 2.400, c'est-à-dire 22,
le Pri-da-Prachar,
qu'il avait au 1" janvier, avant que le 1 cenciement de 600 tirailleurs n'eût été effectué. Le premier des appels successifs ordonnés à cet effet se fera en juillet Les renforts nécessaires à l'enlèvement des îles voisinant Khône arrivent dans ce poste plus tôt qu'on ne La 8* compagnie de tirailleurs pouvait annamites (capitaine MUSQUÈRE) et la demi-section d'artill'espérer. lerie de montagne débarquent dès le 2 juillet à la pointe sud de Khône. Les effectifs de la colonne sont alors suffisants pour l'opérat'on projetée. Ils se montent à 50 européens du H" de marine, 400 tirailleurs, une section d'artillerie de 80 de montagne et 2 hotchkiss. L'attaque, retardée
Planche VII
(Clic/lédu Gouvernement jiénénil) KHONE— CHUTESDU MÉKONG
;r:lic/¡édu Gouvernement générait KHONE— UNCOIN DE RIVIÈRE
genernt)
Gouvernement du (Cliché
MÉOS
FEMMES — LAOS
général)
Gouvernement KHA du FEMME (Cliché ET
HOMME — PAKSÉ DE RÉGION
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
83
par la nécessité de se procurer les 50 pirogues nécesaires au passage du fleuve, est enfin fixée au 14 juillet. Le le feu de Don-Son, et se diriger sur Don- Than, puis gros des troupes doit passer pendant la nuit, afin d'éviter de manière à se prolonger sur h flanc gauche de Don-Son. 50 tirailleurs établis à la pointe nord sur Taphoum, de l'île Don-Det couvriront Khône et feront en même temps une diversion en bombardant Don-Son. Enfin la compagnie de tirailleurs SIMON remonera la rive gauche et attaquera le fort d'A-Ki-Khoai. Ces mouvements s'exécutent comme ils avaient été conçus. Le 14 juillet, la colonne commence le passage à une heure du matin. Il lui faut jusqu'à 11 heures pour être en ligne, par suite de la violence du courant; néande marine enlève Don- Than après un combat très vif et, à 4 heures, la commoins à 2 heures du soir, l'infanterie A 5 heures, la jonction est faite avec lc\ compagnie SIMON qui, dès pagnie MUSQUÈRE s'empare de Taphoum. Dans le moment de cette jonction, les Siamois prononcent un 9 heures, avait enlevé le fort d'A-Ki-Khoai. retour offensif contre la compagnie SIMON, mais celL-ci, soutenue par les feux de l'artillerie, les repousse vivement. Ces différentes affaires nous coûtent 1 tirailleur tué et 5 blessés. Nous y faisons 33 prisonniers et prenons 50 fusils de divers modèles, dont 30 à pierre et un petit canon de fer. Le captaine ADAM DE VILLIERS fait occuper par la compagnie SIMON et une partie de l'infanterie de marine un point sur les derrières de Don-Son permettant de tirer sur les barques qui descendent de Khong pour ravitailler les Siamois. 40 hommes et 1 officier restent à Don- Than pour garder la ligne de retraite sur Khône. de Don-Son, renouvellent la nuit du 14 au 15, les Siamois, soutenus par le feu d'artillerie 3 fois ils sont repoussés par nos troupes, abritées derrière les palanques de forts conquis. Le 15, la leurs attaques; le capitaine SIMON repousse compagnie MUSQUÈRE débarque dans les îles Tamec et Tastok, et s'en empare; une nouvelle attaque des Siamois. Nous occupons alors, outre le fort d'A-Ki-Khoai, sur la rive gauche, toutes les îles entre Don-Det et la rive gauche, à savoir : Don- Than, et Tastok, et nous entourons Taphoum, Tamec Don-Son à l'est en coupant sa communication avec Khong. Par cette position de notre colonne, Don-Son est tourné et devra tomber naturellement, tandis que la Dans
force de ses ouvrages et sa garnison de 1.200 hommes auraient opposé de grandes difficultés à une attaque de front. Il n'y a pour atteindre ce but qu'à continuer les jours suivants le mouvement tournant si bien commencé. Le 16 et le 17 sont occupés par les troupes à se reposer, à s'abriter et à se retrancher, car elles sont exténuées de ne cesse pas son feu Le fort de Don-Son fatigue et sans abri depuis 3 jours par une pluie torrentielle. pendant ce temps. Au moindre mouvement dans nos lignes, Don-Son les couvre de projectiles. Le 17, à 2 heures, le PREA-PITCHA, commandant à Don-Son, fait hisser un drapeau blanc et envoie un parlementaire pour nous demander de cesser le feu, le roi de Siam ayant fait connaître que les hostilités étaient finies. Le capitaine ADAM DE VILLIERS lui répond que s'il voulait que nous cessions le feu, il n'avait nous remettre
et les forts de la rive gauche. Le 19, le mouvement tournant continue. Le capitaine ADAM DE VILLIERS chasse les Siamois des îles de du S.-O. au N.-E. de sorte que toutes les îles qui entourent Don-Son, Don-Dua, Don-Thon, Don-Whiang, sont alors en notre pouvoir, et que les Siamois sont cernés dans Don-Son. Le feu est ensuite ouvert sur leurs oude 2 heures, le cavrages et dure de 2 à 5 heures. Le lendemain 20, il est repris et, après un bombardement la première, pénètre sans L'infanterie de marine, débarquée pitaine ADAM DE VILLIERS ordonne l'attaque. résistance dans le fort à 10 heures du matin. L'ennemi, après une défense très molle, lâche pied au moment de qu'à
l'assaut
sans attendre
Don-Son
le choc.
Les ouvrages de Don-Son formant 3 groupes séparés sont occupés successivement par nos troupes. Les défenses en étaient très fortes. Le fort principal de Don-Son avait une étendue de 900 mètres de crête avec palanque double à l'épreuve du canon, magasins et abris casematés pour les hommes. Les deux forts secondaires avaient environ 900 mètres de front. Au moment de la prise de Don-Son, le lieutenant POURCHOT, laissé sur la rive gauche avec 50 homLes feux de mes, est vivement attaqué par une nombreuses bande siamoise venant du fort de Son-La-Viang. ces assaillants prennent à revers Ta-Phum, Tamec Une partie des occupants de Don-Son et même Don-Son. y fait face et le lieutenant POURCHOT de son côté, résiste vigoureusement. Après 2 heures de combat, l'attaque est repoussée.
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Ce retour offensif est le dernier effort des Siamois. La îles toyage complet et la prise de possession de toutes les nent demander l' autorisation de reconstruire leurs villages. canons de Don-Son sur Khong dès le 19, à la suite de la
colonne ADAM DE VILLIERS a terminé ainsi le netentre Khône et Khong. Le 21, 300 Laotiens vienIls font connaître que les Siamois avaient évacué leurs mort du commandant du poste, tué par un projectile
d'artillerie. Le 22, le capitaine ADAM DE VILLIERS fait en baeau sur la rive gauche du bord du fleuve. Ce fort ouvre le feu taine THOREUX, fait prisonnier le 6 mai, et revenant de avec les 3 tirailleurs et l'interprète à Phnom-Penh pris en disponibles en Cochinchine sont acheminées vers le Mékong. a déjà quitté Saigon le 8 et arrive à Khône le 24.
la reconnaissance
du fort de Son-La-Viang, situé sur la reconnaissance, qui se retire. Le 24, le capiBattambang, où il avait été mené en captivité, arrive même temps que lui. Cependant toutes les troupes la brigade, Le colonel THOMASSET,commandant
(150 hommes), et 2 pièces de 80 de campagne avec le compagnie d' infanterie de marine MARTINEAU DE BEAUQUESNE avec la 3e capitaine ALLIOU et 24 ^artilleurs, quittent Saigon le 20; le lieutenant-colonel le 22 à REY) et une troisième pièce de campagne s'embarque compagnie de tirailleurs annamites (cap taine le lieutenant-colonel DE BEAUQUESNE prend destination de Khône. Ces renforts arrivent le 28 à destination ; La
le commandement
de la colonne, dont le capitaine ADAM DE VILLIERS est nommé major. Les troupes de Khône se composent alors d'une compagnie et d'une section d'infanterie de marine, de 2 compagnies de tirailleurs et d'une batterie d'artillerie à 3 pièces de 80 de campagne et 3 pièces de 80 de montagne. Le
colonel
commandant
la brigade quitte Khône le 29 et rentre à Saigon le 1(T août. Le 27, un accdent se produit. Une pirogue laotienne, montée par le lieutenant DE PllYSÉGUR et 14 hommes regrettable d'infanterie de marine, chavire dans un rapide près de Khône. Le lieutenant, un sous-officier et 8 hommes se noient. Le
30 juillet, 2 compagnies d'infanterie de marine, capitaines SEIGNIEZ (134 hommes) et TESTUT (130 à Saihommes), ainsi que la 7" compagnie de tirailleurs hommes), capitaine CASTANIER, s'embarquent (150 avec le chef de bataillon NEUVILLE, des tirailleurs annamites. Le 31, la 12 compagnie gon pour Phnom-Penh des tirailleurs, capitaine MILLET (150 hommes) est embarquée à son tour pour Phnom-Penh. Cette place, qui est le pivot naturel des opérations et du ravitaillement du Mékong, se trouve ainsi avoir, le 31, 2 compagnies d'infanterie
de marine
et 2 compagnies
de tirailleurs
formant
réserve.
Pour tenir en Cochinchine la place de ces troupes dirigées sur le Mékong, 2 compagnies du 9", stationnées au Tonkin, au total 6 officiers et 300 hommes, et une batterie à 3 officiers et 80 hommes, en garnison à Hanoi, sont désignées pour s embarquer sur le Colombo à destination de Saigon. Cet embarquement a lieu le 31 juillet à Haiphong et le L août en baie d'Along. Le général DuCHEMIN, commandant en chef les troupes de l'Indochine, quitte Hanoi en même temps que ces troupes pour aller en Cochinchine suivre de plus près les opérations du Mékong. Pendant ces différents mouvemeni:s, la question siamoise se règle à Bang-Kok même entre notre ministère des Affaires Etrangères et la Cour de Siam. Le 22 juillet, un ultimatum avait été signifié au roi de Siam. Sa réle consul général de France, M. PAVIE, quitte Bang-Kok le 25, avec les ponse ayant été jugée inacceptable, canonnières de l'escadre de l'Extrême-Orient, qui avaient forcé l'entrée de la passe de Me:-Nam le 14 juillet. Le 26, le blocus des côtes du Siam est notifié au Gouvernement siamois, et il est mis à exécution aussitôt par les bâtiments de l'escadre réunis dans le golfe du Siam. Les opérations sur le Mékong restent stationnaires après la prise des îles de Khône et dans l'attente de 1issue des négociations avec la Cour de Bang-Kok. dans une reconnaissance, le 4 août, le capiCependant, taine ADAM DE VILLIERS, ayant été reçu à coups de fusils par le fort siamois de Banh-seat, dont on ne connaissait pas l'existence, aussitôt et s'en empara sans résistance. l'attaque Le 5, le Gouverneur général reçoit un télégramme du sous-secrétaire des Colonies s'informant que le roi de Siam a accepté sans réserve, le 30 juillet, l'ultimatum du 20, s'engageant ainsi à évacuer la rive gauche du Mékong dans le délai d'un mois, à ne tenir aucune garnison à Battambang et Angkor, à n'avoir aucun poste
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fortifié à moins de 25 kilomètres de la rive droite du Mékong, ni aucun bateau armé sur les lacs. Comme gage et jusqu'à complète exécu-Ïon de l'ultimatum, Cnantaboum sera occupé par une compagnie de tirailleurs annamites. Cette nouvelle parvient le 15 au lieutenant-colone l DE BEAUQUESNE, commandant la colonne expéditionnaire du Mékong, qui envoie aussitôt le lieutenant CAILLENS en parlementaire porter au commandant siamois Mais cet officier est accueilli à coups de fusl et ne peut de Don-Sang le texte de l'acceptation de l'ultimatum. se sauver qu'en se jetant à la nage et retournant à la rive. En représailles, le Leutenant-colonel DE BEAUQUESNE fait le lendemain bombarder Don-Sang, qui est évacué par les Siamois. Le 23,
le commandant siamois de Khong reçoit du roi de Siam la notification du traité et l'ordre d' évaDE cuer Khong, ainsi que les autres points du fleuve; il communique ces renseignements au lieutenant-colonel BEAUQUESNE en lui demandant de cesser les hostilités. Celu-ci y consent. Le reste du mois se passe en pourparlers interminables avec les Siamois, qui inventent mille prétextes pour retarder l'évacuation de Khong et pour se donner ainsi le temps de faire disparaître jusqu'aux habitants mêmes des territoires qu'ils sont contraints de nous céder, annonçant d'ailleurs qu'ils ne nous en laisseront que le sol. Enfin, le dernier délai leur est fixé pour le 10 septembre et, dès le 25 aoû, toutes les mesures sont prises à Khône pour pouvoir procéder sans retard à l'occupation de Khong. A cet effet, une colonne est formée avec 80 hommes du 11 de marine, 150 tirailleurs et une section d'artillerie. Le général commandant en chef, dont la présence à portée du théâtre des opérations est devenue inutile survenu avec le Siam, s' em barque à Saigon le 5 septerrbre et rentre à Hanoi le 11 par suite de l'arrangement d'artillerie de marine qui La 4" compagnie, un peloton de la 3" du 9" de marine et la 1" batterie-bis étaient arrivés à Saigon avec le général en chef, se réembarquent à leur tour le 25 pour rentrer au Tonkm. L' aure peloton de la 3" compagnie du 9", qui était allé à Chania boum (Siam), y est relevé par un peloton du 11" et revient à Saigon le 30 septembre pour être ramené aussi au Tonkin. Le 12 et le 18 août, avait débarqué à Saigon en deux échelons un bataillon provisoire, formé par le 2" régiment étranger pour renforcer les troupes en opérations contre le Sr-im. Ce bataillon, commandé par le chef de bataillon TOURNIER, comprend 20 officiers et 695 hommes de troupe. Le 12 septembre, 2 compagnies de ce bataillon partent de Saigon avec le chef de bataillon TOURNIER pour aller former la gainison des hauts postes du Mékong. le 14 septembre et débarque dans l'île La colonne formée pour l'occupation de Khong quitte A-Ki-Khoai de Khong le 15 sans incident. Les forts, la ville et toutes les îles sans exception sont trouvés évacués par les Siamois qui se sont retirés à Oubône, mais non sans piller avant leur départ tout ce que les habitants n'ont laotien exprime au lieutenant-colonel DE pas pu leur dérober en le cachant dans les forêts. Le Gouverneur BEAUQUESNE, commandant la colonne, le bonheur de son peuple de voir arriver les Français qui les délivrent DE BEAUQUESNE rcme le commandement enfin de la dure servitude des Siamois. Le 27, le lieutenant-colonel des troupes du Mékong au commandant TOURNIER. Khône: 2 compagnies du régiment de tirailleurs anA la date du 30, ces troupes sont ainsi réparties : 1 compagnie : 1 peloton de la légion,, une pièce de 80 et un canon revolver; Khong: namites ; A-Ki-Khoai de légion, 1 compagnie de tirailleurs annamites et 1 section d'artillerie.
CAMPAGNE
1893-1894
MUTATIONS DANS LE COMMANDEMENT.— 9 septembre 1893. — Le colonel SERVIÈRE reprend le commandement du 2" territoire militaire. des troupes d'An-. 19 novembre 1893. — Le chef de bataillon EUVIGNIER prend le commandement du chef de bataillon MARTIN, appelé à continuer ses services à Hanoi. nam, en remplacement 25 novembre 1893. — Le colonel SERVIÈRE est nommé commandant du 4° territoire militaire, en remplacement du lieutenant-colonel PENNEQUIN, rentrant en France. Le colonel GALLIÉNI prend provisoirement le commandement des 1 et 2" territoires militaires réunis. CLAMORGAN prend le commandement des troupes en territoire 23 mars 1894. — Le lieutenant-colonel civil, en remplacement du général PERNOT, rapatriable. iv 10 avril 1894. — Le lieutenant CHAPELET est nommé au commandement du 1" territoire, et le colonel GALLIÉNI à celui du 2e. 4 mai 1894. — Le lieutenant-colonel territoire civil par le général CORONNAT. 11 mai 1894. — Le lieutenant-colonel
CLAMORGAN est remplacé
dans le commandement
DUMONT est nommé commandant
des troupes en
du 1" territoire militaire.
*
Un nom domine dans l'histoire du Tonkin pendant la période 1893-1896, c'est celui du colonel GALLIÉNI, grand organisateur autant que brillant guerrier, homme aux vues claires et à l'esprit prompt. Les méthodes du colonel GALLIÉNI ont subi l'épreuve du temps. Appliquées par lui, elles ont réussi dans deux grands pays, au Tonkin et Madagascar. Elles ont formé de brillants élèves, dignes du maître. En ce qui concerne son action au Tonkin, il convient de citer un extrait du brillant discours prononcé à St-Raphaël par le général MANGIN, devant le monument de GALLIÉNI : « En 1892, il part pour le Tonkin, et le commandement du 1 territoire militaire lui permet d'acquérir la connaissance du pays. « Quand, l'année suivante, l'état très troublé du 2° territoire lui en fait confier le commandement, sa documentation est faite. Il connaît l'ennemi et la façon d'en venir à bout. L'ennemi, c'est le pirate, annamite ou chinois, laissé dans la région par les Pavillons Noirs après leurs défaites, ou suscité par leurs exemples; il vit aux dépens du pays qu'il exploite et terrorise; sa force n'est faite que de notre longanimité. Le mouvement n'a rien d'une insurrection nationale; le peuple annamite, et encore moins les populations montagnardes de la haute Il faut leur démontrer que nous sommes plus forts que les pirates, région, n'ont pour nous aucune antipathie. et, en même temps, que notre domination est bienfaisante. Ces deux démonstrations simultanées exigent un accord parfait de l'action militaire et de l'action politique. Mais l'action militaire exige avant tout l'unité de commandement. Or, les services administratifs — on a peine à le croire aujourd'hui — dépendaient à cette époque de l'autorité
civile dont les fonctionnaires
étaient
secondés par des négociants,
improvisés entrepreneurs
de trans-
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ports. Le colonel GALLIÉNI signale le vice de ce système — maintenant disparu —; il déclare ne pouvoir prendre le commandement des opérations avant d'être assuré de son approvisionnement en vivres et en munitions. Or, le Gouverneur général, qui, seul, peut trancher la question, est en tournée à Saigon. Le colonel GALLIÉNI termine ainsi un long télégramme : « Premières bases du ravitaillement de la colonne sont vides de vivres. En résumé, pénurie, désordre et confusion sont à leur comble. avec impatience GouJ'attends débarquement verneur général pour le faire informer que je demande à quitter immédiatement mon commandement ». Il obtint gain de cause, mais après avoir perdu un mois. « Je ne vous rappellerai comment le colonel GALLIÉNI mena ses opérations du Cai-Kinh, pas, Messieurs, du Haut Sông Cau et du Yen-Thé; de la frontière de Chine qui dure encore; ses néquelle fut l'organisation son organigociations avec le maréchal Sou; je ne m'étendrai pas sur sa méthode des colonnes concentriques, sation des groupes mixtes, et les soins minutieux et paternels pour l'alimentation de ses hommes et pour leur tels qu'il les a exposés lui-même, après les hygiène. Mais il me faut bien vous dire les principes de pacification avoir appliqués au Soudan, au Tonkin et à Madagascar. « Il établit
d'abord :
« 1 L'organisation administrative d'un de ses habitants et du but qu'on se propose ; « 2°
Toute
organisation
administrative
pays doit être parfaitement doit
en rapport
avec la nature de ce pays,
suivre le pays dans son développement
naturel.
« Donc, il n'existe pas de formule générale, et la méthode doit varier selon les pays et selon les événements. La guerre a pour but la paix': l'officier colonial qui est obligé d'opérer ne doit pas perdre de vue que son pr mier soin, la soumission des habitants obtenue, sera un marché, et d'y ouvrir une école. Il doit donc éviter avec village, d'y créer immédiatement
dans chaque pays contre un village de reconstruire le le plus grand soin
toute
destruction inutile ». « L'action politique est de beaucoup la plus importante ». Et il va jusqu'à dire: « Un officier, qui a est bien près d'en réussi à dresser une carte ethnographique suffisamment exacte du territoire qu'il commande, Son conavoir obtenu la pacification complète, suivie bientôt de l'organisation qui lui conviendra le mieux». « Frapper à la tête et rassurer la masse égarée par des conseils reste à méditer: seil, dans les périodes troublées, Il inditout le secret de la pacification est dans ces deux termes ». perfides ou des affirmations calomnieuses, les chefs indigènes malgré leurs défaut et la façon d'en tirer parti. que nettement la nécessité d'employer de la force: « Tout mouvement de troupes en avant doit avoir pour sanction l'occupation Sur l'action du effective du terrain conquis. Le principe est absolu. Il préconise la méthode de la tache d'huile, l'occupation de proche en proche. L'action vive, celle des colonnes militaires, doit être pays lentement préparée à l'avance, elles doivent avoir un objectif bien net, irréductible par les moyens politiques. l'exception; du pays, la paci« La combinaison de l'action militaire et de l'action politique ayant amené l'occupation et moraux de la civilisation. Il faut encourager et alors commencent les progrès matériels et des fermes écoles modèles, encourager la reprise créer des écoles professionnelles et le commerce, l'agriculture des industries nationales, ouvrir des marchés, multiplier les routes. territoriaux devront comprendre leur rôle administratif de la façon la moins formaliste. « Les commandants fication
s'affirme
ne posent jamais que des formules générales. surtout aux colonies et en matière économique, Les règlements, au nom du bon sens, les intérêts qui leur sont confiés, et non Nos administrateurs et officiers doivent défendre Voici la colonisation militaire les combattre au nom du règlement ». avec, pour base, qui commence, le secteur (en pratique de la compagnie) : « Le soldat se montre d'abord soldat, emblème de la force nécessaire encore insoumises, puis, la paix obtenue, il dépose les armes; il devient adpour en imposer aux populations se trouve au milieu de populations non encore franchement ralsans perdre de vue toutefois qu'il ministrateur, liées et qu'il a pour devoir strict de les surveiller étroitement, utilisant, à ce point de vue, le prestige moral que lui a procuré le succèsde la conquête. « Ces fonctions administratives semblent incompatib les avec l'idée qu'on se fait du militaire dans certains mile véritable rôle de l'officier colonial et de ses dévoués et intelligents collaboralieux. C'est là, cependant, Car détruire n'est rien, reconstruire est plus difficile », teurs, les sous-officiers et des soldats qu'il commande.
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un autre sur le danger d'instaurer le régime Mot profond, de toutes les latitudes. En voici prématurément civil: « Le conquérant seul est assez fort pour se permettre des actes de clémence que le peuple ne prendra pas pour de la faiblesse et qui le rallieront à nous ». et il donne au simple soldat un rôle capital Le général GALLIÉNI veut faire appel , toutes les initiatives dans sa colonisation à la BUGEAUD. Surveillant de travaux, instituteur, ouvrier d'art, chef de petit poste, il l'a toujours trouvé à hauteur de sa tâche. C'est sa méthode qui a fait ses preuves au Soudan, au Tonkin, à Madu dernier « celle qui sait tirer le meilleur parti des qualités de chacun et sait exciter l'amour-propre dagascar, des soldats,
auquel elle confie une tâche et laisse une responsabilité ».
t- P a g odes.
TERRITOIRE *
déjà satis faisaiite au début de la p é rio d e, bien que à s'améliorer. est dûde pour une grande Cercle Sept-Pagodes. - La situation cercle, déjà satisfaisaJlLeCe résultat au début la période, bien partie que quelques de petites bandes y subsistent toujours, ducontinue à l'organisation défensive b:en raisonnée du territoire, se lon la méthode du colonel GALLIÉNI. Cette organisation consiste dans la division des cercles en autant de secteurs qu'il y a de postes militaires importants et dans le groupement autour de chacun de ces postes principaux, pour une action commune, des postes secondaires ou provisoires, des blockhaus et des villages des environs fortifiés et armés. Ainsi se trouve résolue la question de la lutte contre la piraterie où, l'attaque pouvant se porter partout, la résistance doit aussi pouvoir être offerte partout. Les villages, mis en état de défense, résistent d'abord à l'attaque et sont aussitôt secourus par les garnisons des postes militaires voisins, qui forment pour eux une réserve toujours prête et à portée. Pendant ce temps, les blockhaus de partisans, avertis par la fusillade, disposent sur les chemins de retraite des pirates des embuscades qui leur reprennent généralement tout ce qu' ils ont pu réussir à enlever de butin. du terrain et les habitants, complètement rassurés par cette orAussi, les cultures gagnent continuellement ganisation défensive, par les distributions d'armes et les avances d'argent qui leur sont faites, ne donnent presreçoit de que plus de prise aux pirates. Seule, la vallée du Loc-Nam, par suite du voisinage du Bao-Day, temps en temps la visite de quelques petites bandes chassées du Cai-Kinh. Nos poyles et les partisans les pourchassent. Cercle
de Sepl-Pagodes.
La situation
du cercle,
*
PIRATERIE ET PETITES OPÉRATIONS. — Les paitisans de Dong-Lat, soutenus par un détachement de tirailleurs de Luc-Nam, poursuivent vainement les Chinois qui avaient assassiné le 27 juillet, 8 habitants de ce village. 150 partisans du cercle sont alors réunis; soutenus par des linh-co et une section de tirailleurs et diriofficier de renseignements du cercle, ils fouillent pendant les gés par le capitaine ROBERT, du 2° étranger, premiers jours du mois le massif de Quinh et la forêt de Gioc-Mit. Mais la bande reste insaisissable. Le 20 août, un détachement de 10 hommes du 10* de marine et de 10 tirailleurs, sous le commandement du lieutenant LEROUVILLOIS, du 10' de marine, escortant de Mai-Xu à Lam un convoi de malades et de munitions, rencontre des Chinois embusqués près du chemin. Le sergent LANTUCCI, commandant l'avant-garde, à de leur présence et fait ouvrir le feu. Au bout d'un court engagement, les pirates s'enfuient s'aperçoit temps laissant 2 morts sur le terrain. Le repaire de cette bande ayant été découvert le lendemain, le lieutenant LAGARRUE, du 2' tonkinois, commandant le poste de Chin-Gai, est chargé de l'attaquer le 23. Mais il ne peut forcer un barrage de petits piquets. Une nouvelle reconnaissance, formée de détachements de Sept-Pagodes, Chin-Gai et Mai-Xu, est alors envoyée le 27. Elle trouve et brûle 3 repaires, et rentre le 31 sans toutefois avoir pu prendre le contact avec ces pirates. Le 20 septembre, un chef de canton des Sept-Pagodes, grâce aux renseignements d'un pirate qu'il a pris sur le Song Gia, surprend et tue le chef pirate DOC-BOM, et met la main sur les a mes de sa bande. Il apporte au poste des mines la tête du chef et 19 fusils à tir rapide avec des cartouches. QuAN-Bo, chef de la bande
-
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chinoise et annamite
et Gioc-Mit, demande à faire sa soumission; mais ses prétenqui circule entre Thanh-Mai tions et sa mauvaise foi font rompre les négociations. contre lui du 27 ou 30 septemUne opération est dirigée bre par le lieutenant-colonel le 2" tonkinois, qui fouille les massifs avec 200 fusils, sans DUMONT, commandant pouvoir le rejoindre. Une nouvelle bande chinoise, chassée du Nui-Dong-Nai BARRE, est par les opérations du commandant encore signalée du côté de Cao-Nhat vers le 20 octobre. Elle pille le 23 le village de Giao-Liêm, près de Le lieutenant-colonel LE CAMUS, commandant le groupe de Lam, reçoit l'ordre de former une Biên-Dong. colonne avec les garnisons de Lam, Biên-Dong, Cao-Nhat et An-Chau, et d'attaquer cette bande. Il l'atteint le 25 et la déloge de Giao-Liêm, et avec l'aide d'un groupe commandé par le puis la poursuit le lendemain, capitaine MAGNEN, la rejette vers le N.-E. Des bandes chinoises dépendant de celles du Cai-Kinh sont signalées encore au commencement de novembre dans la partie nord du cercle de Sept-Pagodes. Une d'elles, poursuivie par le capitaine BRODIEZ, du 2e tonse réfugie dans une forêt près de Xa-Ly,. entre Cao-Nhat et Na-Duong. De là, elle kinois, à la fin d'octobre, envoie des détachements l' un d'eux, le 6, dans l'attaque d'un village près de Cao-Nhat, pour se rav/tailler ; quoique repoussé, peut enlever dans les rizières 24 buffles et 6 enfants. Le capitaine BRODIEZ se porte alors avec 80 fusls
dans cette direction
50 Chinois, et, le 9 au petit jour, il surprend ce détachement qui, comprenant était camp da os in ravin, près de Sui-Kan. Il le met en fuite. La bande principale étant venue au secours de son détachement, l'engagement reprend et se prolonge jusqu' à midi; les pirates sont enfin repoussés grâce à l'arle poste de Cao-Nhat, rivée du capitaine LÉGER, du 2° tonkinois, commandant qui renforce avec 80 fusils le La bande s'était dicapitaine BRODIEZ. Le 10, les deux petites colonnes continuent la poursuite vers Xa-Ly. et l'autre vers Xa-Ly. visée en 2 groupes dont l'un était parti vers Cap-Méo Plusieurs petits engagements sont livrés pendant les journées du 10 et du 11 ; ensuite, le capitaine LÉGER reste à Soui-Mo et le capitaine BRODIEZ rentre
à Dong-Son le 13. le poste de Bên-Chau, Le 15, le lieutenant GADEL, du 2° tonkinois, commandant surprend une petite Le 23, que, sans subir aucune perte, il la force de fuir précipitamment. bande avec tant de succès et d'habileté le poste de Huong-Bi, réussit à obtenir la soumission de le lieutenant GILLMANN, du 2e tonkinois, commandant avec lesquels il était allé traiter seul dans leur repaire. 2 chefs pirates ; Doc-TONG et Doc-NGE, continuellement contre les pirates. C'est Les habitants se montrent de plus en plus dévoués et s'enhardissent ainsi que, dans la nuit du 6 au 7 novembre, pillent les convois et en tuent le chef.
nos partisans
d'An-Chau
surprennent
un groupe
de Chinois
qui
* **
— Les mêmes mesures qui ont amené la tranquillité dans le cercle de Sept-Pagodes, de Mon-Cay. n'ont pas produit les mêmes effets dans le cercle de Mon- Cay. C'est que le voisinage de la frontière chinoise intervient ici comme facteur principal de la situation. les Chinois à venir piller nos villages. D' aure part, D'une part, la misère qui règne au Quang Toung incite des soldats chinois et de leurs chefs les porte à favoriser le petit jeu des bandes en leur livrant le l'hostilité militaires importantes pen il n'y a pas eu d'opérations passage de la frontière dans les deux sens. Toutefois, Cercle
dant la période. *
— Les opérations de la Commission d'abornement du cercle de Mon-Cay, préest 1893. Le territoire contesté à l'est d'Hoan-Mo le 7 novembre commencent de sorte que toutes le; difficultés sont réglées dès le 15. Le 27, les deux comdes blockhaus qui doivent tenir les différents points définitivepour fixer l'emplacement
Commission d'abornement. sidée par le colonel GALLIÉNI, définitivement cédé à la Chine, missions quittent Pac-Si ment laissés au Tonkin.
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OPÉRATIONS ET PIRATERIE. — Dans la nuit du 2 au 3 août, une embuscade de 10 tirailleurs tendue par 4 tirailleurs sont est elle-même surprise par la ban de de Lo-Man venant de Vai-Kai. le poste de Nam-S tués et 3 blessés. Le sergent commandant le poste, accouru à leur secours, ne peut que ramener les morts et de l'emplacement les blessés. Cette surprise est due à la trahison des Chnois de Nam-Si, qui avaient indiqué en juillet. Renforcée d'une quinzaine de La bande de Vai-Cai, l'embuscade. qui a fait ce coup, s'est reformée Chinois reçus comme soumissionnaires par la Douane et qui ont ensuite déserté, elle étend chaque jour le cercle de ses pillages. Dans la nuit du 8 au 9, un petit groupe de cette bande vient en face de la Douane de Mon-Cay enlever 2 hommes, une femme et 2 enfants, et s'enfuit aussitôt. Le poste de Douane ne peut emdans une maisonisolée et tire seulement quelques salves sur les fuyards. Dans la même nuit, une autre pêcher ce coup de main rapide ferme près de Dam-Ha, dont les habitants avaient négligé de prendre les précautions de surveillance habituel2 maisons sont brûlées, 12 femmes et enfants, 16 buffles sont les, est attaquée par 30 pirates de Vai-Kai; enlevés, 7 habitants tués ou blessés. Une colonne de 300 fusils est formée alors avec des détachements des postes de Mon-Cay, Tiên-Yên, et Pho-Ba-Ché. Réunie à Ha-Coi, sous le commandement du chef de bataillon AMAR, comPointe-Pagode Le 15 au matin, les troupes abordent le repaire par 3 côtés à la mandant du cercle, elle se dirige sur Vai-Kai. et s'était dispersée dans la forêt. Les troupes brûlent de nouveau les fois. Mais la bande s'était enfuie la veille cases qui avaient été reconstruites après l'attaque du 7 juin. Les pirates, réfugiés d'abord sur le territoire contesté, se sont remis presque aussitôt en mouvement et ont repassé la frontière dès les premiers jours de septembre. Le 5, le sergent BoYRIE, du 2e tonkinois, avec une de marine et 5 tirailleurs, est attaqué à Nam-Si par 40 à 50 piescorte de 2 hommes du 10" d'infanterie rates qui le prennent entre deux feux. Il résiste jusqu'à l'arrivée d'un détachement du poste de Bac-Phong-Sinh, devant lequel les pirates rentrent en Chine sous les yeux des réguliers du poste chinois voisin. Ceux-ci non seulement avaient arrêté le messager qu'envoyait le sergent pour demander du secours et l'avaient dépouillé et attaché mais encore ils avaient battu le tam-tam pour prévenir les pirates de l'arrivée du secours. Le 8, la bande de LO-MAN réoccupe Vai-Kai avec 60 fusils et, de là, elle se porte sur Na-Pa. Le 22, elle revient sur la frontière et attaque à Nam-Si l'escorte d'un convoi formée de 7 européens et de 20 tirailleurs allant de Pac-Si à Bac-Phong-Sinh. Le sergent-major CoLLINET, du 2" tonkinois, chef d'escorte, 1 caporal et 2 soldats du 10" de marine sont blessés. Les réguliers du poste chinois de Tan-San, en face de Nam-Si, feignant de tirer sur les pirates, envoient deux feux de salve sur les troupes françaises. Le commandant du poste de Bac-Phong-Sinh, accouru à la fusillade avec 28 hommes, peut cependant ramener le convoi et les blessés. La bande, parmi laquelle il y avait plusieurs hommes porteurs d'uniformes chinois, se retire devant ce renfort. Ces diverses attaques indiquent que les pirates se préparent à recommencer le même mouvement que l'année précédente. En raison de la persistance qu'ils paraissent mettre à couper à Nam-Si la communication entre BacPhong-Sinh et Mon-Cay, et de la complicité des poste chinois de la frontière, l'envoi de renforts est décidé dans cette région. Une compagnie d'infanterie de marine des Sept-Pagodes et 2 sections de tirailleurs du 2e tonkinois (total 150 européens et 150 tirailleurs) sont dirigées aussitôt sur Mon-Cay pour occuper en force la frontière, et mener rapidement la construction du blockhaus à Nam-Si et à Ly-Lao, qui avait dû être interrompue. Dès l'arrivée de ces renforts le 29, le commandant du cercle part de Mon-Cay à leur tête. Le'2 octobre, il arrive à Pac-Si, puis se porte à Nam-Si où il fait commencer le blockhaus qui est muni d'un canon. Cette augmentation de nos forces de ce côté permet de garnir solidement la vallée du Sông Kalong-Ho; des Mans y sont attirés pour y former des villages. Des fusils et de l'argent leur sont distribués et, dans le plan du commandant du 1er territoire militaire, cette race énergique, bien armée, établie à portée des blockhaus qu'elle garde et soutenue par nos postes, doit constituer de ce côté une sorte de confins militaires. Un grand nombre de Chinois, poussés par la famine qui règne dans le Quang-T ong, se sont établis sur tout le territoire contesté. Ils s'organisent en bandes avec la plus grande facilité, à Na-Luong et aux autres marchés chinois des environs, où les armes se vendent à très bon compte; l'espoir du butin à faire dans les riches plaines d'Ha-Coi et de Dam-Ha les pousse sans cesse vers la côte. Le mois d'octobre est rempli dans ce cercle de nombreuses mais vaines attaques contre nos postes; les plus importantes
sont les suivantes ;
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Le
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lor, dans
la nuit, le poste de Ly-Sai est attaqué, mais les pirates se retirent devant les feux de la garnison, n'ayant pu enlever qu'une femme de tirailleur. Dans la nuit du 15 au 16, Ly-Sai est attaqué de nouveau. Les pirates incendient les bâtiments autour du poste et soutiennent avec les défenseurs une fusillade qui dure 2 heures. Dans la même nuit, le blockhaus de Ly-Hao est attaqué aussi, mais cette attaque cesse après une courte fusillade. Le 29 au soir, le blockhaus de Loc-Phu pirates enlèvent 2 femmes.. Le 30, la même audacieuses et continuelles sont exécutées par me elles restent toutes à peu près sans effet, et gênent la piraterie. Il se forme d'ailleurs à mesure,
sont fortifiés
est assailli
vainement par une bande de 40 à 50 Chinois; les bande revient brûler 2 cases à 800 mètres du poste. Ces attaques deux bandes dont l'une est à Vai-Kai et l'autre à Na-Pa. Comcela prouve combien nos nouveaux postes et blockhaus sont utiles tous les jours autour de nos blockhaus de nouveaux villages qui,
et armés.
Le lor novembre, le village de Ban-Uyên est attaqué par des pirates qui enlèvent 2 habitants et 24 bufLe lieutenant BILLÉS, du 2° tonkinois, parti à la poursuite de la bande, le fles, puis se retirent vers Ban-Phuc. 2, avec 35 fusils, la rencontre, postée dans Ban-Phuc et, après une demi-heure de combat, lui fait abandonner le terrain. Dans une reconnaissance faite du 6 au 10 novembre, le commandant du poste de Pointe-Pagode apprend et ont été repoussés par les partisans et habitants que les pirates ont fait une incursion dans la plaine de Dam-Ha armés. Ceux-ci, au nombre de 200, sous la direction d'un chef indigène, le Bam-Biên de Dam-Ha, les suivent brûlent le village de ce nom qui leur sert de campement, et tuent 3 pirates. La jusque dans la forêt de Na-Pa, surprise est si complète que le chef chinois n'échappe que par hasard. Le 24, l'escorte du convoi de Pac-Si est attaquée par des réguliers chinois, embusqués derrière un talus, en fuite. Le qui ouvrent le feu à bout portant sur elle. L'escorte riposte vivement et met les combattants le village de Coc-Duong est attaqué par 100 pirates de Vai-Kai. Les habitants se défendent vigoureusement; après 2 heures de lutte, ils prennent l'offensive et poursuivent les pirates. Les partisans des villages voise joignent à eux. Quatre pirates sont tués. sins, accourus au bruit de la fusillade, 30,
En résumé, les bandes de Na-Pa et de Vai-Kai donnent bien toujours signe de vie, mais leurs tentatives, resont de plus en plus infructueuses et ne peuvent que d minuer çues avec la plus grande vigueur par les habitants, au contraire, la confiance de nos partisans et des habitants s'accroît d'autant, et ils chaque jour leur audace; le sentiment de leur supériorité. acquièrent chaque jour davantage Une compagnie février.
de 50 linh-co
chinois
est créée à titre d'essai
dans le cercle de Mon-Cay
par arrêté du 13
du 2° tonkinois, est reconnu et arrêté le 21 février, près de Hoan-Mo. Ayant il donne des renseignements circonstanciés sur fait partie pendant plus d'un an de la bande du chef LO-MAN, ce sont eux qui les font la complicité des mandarins de la frontière avec ce chef et avec les autres bandes; avant et après les incursions nourrir par leurs soins dans les villages chinois qui servent de point de ralliement, et le pillage du village de Na-Lang, au Tonkin. Notamment l'incendie près de la frontière, dans la nuit du 15 au 16 décembre 1893, où 1 3 habitants ont été massacrés ou brûlés et 15 femmes enlevées, ont été exécutés à l'insUn ex-tirailleur,
déserteur
qui a fait un cadeau au chef pirate LO-MAN après l'affaire. tigation d'un mandarin chinois de Tuong-Nhi, une inLes incursions de frontière prennent pendant les mois d'avril et mai, dans le cercle de Mon-Cay, Les trams même doivent être escortés. tensité plus grande que d'habitude. du cercle, le chef Lo-MAN, (Chine) est entré au Tonkin quittant son refuge de Trung-Nhi avec une autre bande commandans les premiers jours d'avril et a fait sa jonction, dans le massif de Vai-Kai, dée par un nommé Lo-SAM. De nombreux actes de pillage résultant de cette alliance sont signalés pendant toute étant devenu nécessaire, Un nettoyage du massif du Vai-Kai la première quinzaine dans les environs d'Ha-Coi. une petite colonne composée de 100 fusils de Ly-Lao et de 100 fusils de Ha-Coi est confiée, dans ce but, au A l'intérieur
le 23 à Than- V an et le 24 capitaine MULLER, du 2e tonkinois. Les troupes des deux postes se concentrent détruisent le repaire de Kéo-Zo après une action assez chaude qui nous coûte un sergent français et un linh-co tués, 5 tirailleurs et 2 linh-co blessés.
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pas le massif de Vai-Kai. Il s'est au contraire renforce de Malgré cette destruction, LO-MAN n'abandonne et de munitions est signalé à plusieurs reprises pendant la bande de LY-CAP et un va-et-vient d'hommes armés le mois de mai entre Trung-Nhi (son refuge habi,uel en Chine) et le Vai-Kai. tonkinois un solide LO-MAN a installé en territoire repaire dans un ravin situé sur un des flancs du MaDau-Son. II a sous ses ordres la plupart des mêmes bandes du pays, parmi lesquelles celle de LY-CAP, celle de LAOU-SAN, et enfin celle de LY-A-TCHUNG qui vient se joindre à lui dans le courant du mois de juin. Le capitaine BUAT, commandant le poste de Ly-Sai, sort au bruit 18 juillet, attaque de Vom-Lam. un engagement au cours duquel 10 de la fusillade, met en fuite les pirates et a avec eux, a Yung-Luc-Liang, pirates sont tués. Le
2" TERRITOIRE MILITAIRE. — Lang-Son. de la période, le 2" territoire militaire est dans une situation franchement mauvaise. En dehors des incursions des bandes produites par la famine qui règne en Chine, il existe un mouvement organisé par les mandarins de la frontière pour faire impression sur les autorités françaises et faire trancher en faveur de la Chine la question toujours pendante des territoires contestés. Au début
D'autre part, chacun des cercles de Lang-Son cercle et y commettant de nombreuses exactions.
et de Cao-Bang
a ses bandes propres, vivant à l'intérieur
du
opérations sont donc nécessaires. Mais ici, on se heurte à un obstacle: la mauvaise organiD'importantes sation du service de ravitaillement. Ce service jouit d'une indépendance absolue vis-à-vis du commandement; les le commissariat, ainsi que le corps de santé, du ministère de la troupes dépendent du ministère des Colonies; marine. Les conséquences de cette organisation sont graves surtout au Tonkin, où non seulement il ne peut approvisionner en vivres, en effets, en argent, les postes de la région de Cao-Bang, mais où encore ses agents ne parviennent pas à réunir, aux portes du delta, sur la voie ferrée, les coolies et les approvisionnements de vivres nécessaires aux opérations projetées. Pour venir à bout de cette situation, il fallait un homme colonel SERVIÈRE et le colonel GALLIÉNI.
de haute
valeur.
Il s'en
est présenté
deux:
le
*
— Les travaux de la Commission commencés le 28 octobre 1893 se termiCommission d'abornement. nent le 19 juin 1894 par le traité d'abornement signé à Long- T chéou. Pendant les travaux de la commission d'abornement sur la frontière du Quang-Si, les membres de la commission française ont eu d' excellentes relations, entretenues d'une manière suivie, avec les mandarins chinois de sérieusement Long- T chéou et particulièrement avec le maréchal Sou. Nous avons obtenu qu'ils interviennent dans la question de la piraterie en arrêtant et faisant exécuter un certain nombre de chefs pirates plus ou moins imet en mettant les autres en demeure de faire leur soumission (Lucportants (LAM-SI, WEI-LAN-CHAM, etc.) MA-MAN qui, seul, tient encore la campagne en juillet 1894, est poursuivi avec de A-SUNG, HO-SEN, etc.). la plus grande énergie et déjà plus d'une douzaine de ses partisans, tombés entre les mains du maréchal Sou, ont été décapités à Liên-Tching. Le maréchal Sou, pour nous remercier de nos concessions dans la question du Déo-Luong, s'est engagé à nous aider efficacement dans la répression de la piraterie. La frontière es '- parfaitement gardée; tous les pirates qui cherchent à la franchir sont arrêtés et exécutés. Le mandarin HoANG, commandant les troupes de Bi-Nhi, accusé d'être trop faible à l'égard des pirates, a été envoyé en disgrâce à Lung-Ban. Ho-SEN et LUC-ASUNG, avec 300 hommes armés de 200 fusils, ont fait, en mai 1894, leur soumission au maréchal Sou, qui leur a fixé Quei-Chum comme résidence.
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organisation du service de ravitaillement. — La carence du service de ravitaillement ayant été dûment constatée, le général DUCHEMIN, commandant en chef, propose d'appliquer dans le 2" territoire le sys, tème déjà mis en essai dans le 1", qui consiste principalement dans la prise en charge du ravitaillement, des magasins et des transports par les officiers commandants de postes et par des sous-officiers gérants des subsistances, et en second lieu, dans le remplacement des rations, que l'administration n'a plus à fournir et des transports qu'elle ne fait plus, par des indemnités journalières en argent. Afin de permettre l'application uniforme de ce système dans les 2 premiers territoires, le général en chef propose de réunir provisoirement ces deux territoires sous le commandement du colonel GALLIÉNI, qui a commencé l'essai dans le I01. Le Gouverneur général DE LANESSAN approuve cette mesure. Son arrêté du 25 novembre 1893 place provisoirement les 1or et 2° territoires sous le commandement du colonel GALLIÉNI, dont la résidence est transet Moncay subsistent avec un commandant particulier portée à Lang-Son. Les deux cercles des Sept-Pagodes pour chacun d'eux. L'ancien cercle de Lang-Son est subdivisé en un cercle qui garde le nom de cercle de LangSon et deux cercles annexes à That-Khê et à Bac-Lê. Ce dernier n'est que le nouveau nom du commandement de la route de Lang-Son à Bac-Lê, institué par arrêté du 14 juillet 1893. Nouvelle
Organisation politique et militaire. — Le plan d'organisation générale du 2° territoire contre les incursions des pirates de la frontière, établi par le colonel GALLIÉNI et proposé par le général en chef au Gouverneur général, est approuvé par celui-ci et doit entrer en exécution à partir de février 1894. Ce plan consiste dans: ° 1 L'occupation de la frontière par une ligne de blockhaus de maçonnerie placés aussi près que possible les uns des autres et fermant tous les passages suivis d'habitude par les bandes à leur entrée ou à leur sortie. Ces blockhaus seront occupés par des linh-co et plus tard par des partisans, à mesure que le nombre de ceux-ci le permettra ; 2" Le groupement des troupes régulières dans des postes importants situés en arrière de la ligne de blockhaus. où elles seront toujours prêtes à marcher en force contre les bandes qui auraient passé à travers cette ligne et à les empêcher de se fixer, de créer des repaires et d'étendre le cercle de leurs pillages ; défensive du pays entier en fortifiant les enceintes des villages, aimant les habitants, 3° L'organisation formant des groupes de partisans, enfin en établissant partout des routes pour permettre l'arrivée rapide des secours et la facilité des communications. * ** — Par arrêté du 12 janvier 1894, rendu sur la proposition du général en chef, le Organisation politique. cercle annexe de Bac-Lê, constitué le 25 novembre 1893, est supprimé, et la route ainsi que le chemin de fer de Lang-Son sont placés sous le commandement direct du colonel GALLIÉNI, commandant les deux territoires provisoirement réunis. Les deux brigades de garde civile, créées par arrêté du 14 juillet, sont réunies en unp seule et placées aussi sous les ordres du colonel GALLIÉNI. * * Cercle de Lang-Son. — Les nombreuses exactions commises pendant la période sont le fait de deux sortes de bandes: ° 1 La bande commandée par HoANG-DAI-NHAN, qui a ses repaires dans le Cai-Kinh et qui exerce son action sur la route de Lang-Son. Elle a à son actif une multitude d'attaques et de pillages et des enlèvements d'européens qui, tous, sont conduits au repaire de Lên-Dai. M. ROTY est enlevé le 28 juillet 1893. Le 5 septembre, deux autres agents de l'entreprise du chemin de fer, MM. PIGANIOL jeune et BOUYER, se rendant sur les chantiers sans escorte, mais précédés à 400 mètres vers Sông Hoa, par une centaine de pilpar 10 miliciens, sont assaillis à 2 kilomètres de Thanh-Moi,
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et M. BoUYER est enlevé. Le poste de lards embusqués dans la brousse. M. PlGANIOL est blessé mortellement mais ne peuvent que ramener M. PIGANIOL. Un milice de garde aux chantiers et les 10 miliciens accourent, où se trouve déjà M. RoTY. M. BOYER est conduit par les pirates à Lên-Dai, milicien est blessé grièvement. des coups de feu sont encore tirés sur un surveillant du chemin de fer. Le lendemain, est enlevé, sur la voie même, entre Kep et Bac-Lê, M. Fritz HuMBERT-DROZ 11 octobre, par une Le poste de milice de Sui-Ganh dans le Bao-Day. accourt en vain à son de pirates qui l'emmènent tendues par les postes de la ligne. Dans la secours et ne peut rejoindre la bande qui échappe aux embuscades où elle amène son prinuit du 13 au 14, elle réussi: même à repasser au travers et regagne le Nui-Dang-Nai, sonnier dans le cirque de Lên-Dai, auprès des deux autres.
Le trentaine
A la suite des nombreux pillages commis par cette bande, une sorte de blocus du Cai-Kinh est effectué du 3" européen, une colonne est dirigée contre la bande et poursuit en septembre 1893. Après l'enlèvement 1893. Le repaire de Lên-Dai est enlevé. Les pirates se réfugient ses opérations du 19 octobre au 30 décembre dans le repaire de Lung-Lat. Une opération sité de reconstituer
était préparée depuis décembre 1893 par le colonel GALLIÉNI. La nécesplus importante ou plutôt de créer le service du ravitaillement en ajourne l'exécution au 14 janvier 1894. Cette opération aboutit à la prise du repaire de Lung-Lat. Elle est suivie de la poursuite des bandes et de du Cai-Kmh l'organisation qui est désormais pacifié; 2" Bandes de la frontière. Deux opérations en octobre 1893 (colonel SERVIÈRE) et colonne
sont effectuées du Khau-Khu
contre ces bandes: colonne du Sông Ki-Kong en mars 1894 (lieutenant-colonel CHAPELET).
*
— A la suite des nombreux méfaits exercés OPÉRATIONS DANS LE CAI-KINH: Blocus du Cai-Kinh. par la bande du Cai-Kinh et dont le dernier est l'enlèvement de M. BOUYER, le colonel SERVIÈRE, commandant le 2" territoire, donne l'ordre de faire occuper tous les débouchés du Cai-Kinh, d'y construire partout des blockhaus et de débroussailler les environs. Le 7 septembre, la compagnie BETBOY, du 1" étranger, arrive de LangSon à Thanh-Moi et renforce les troupes qui se trouvent déjà sur la route. Le 10, les principaux passages sont gardés par des postes qui doivent tirer sur tout ce qui se présentera, pendant que les garnisons de Cho- Trang et Van-Linh gardent les cols intérieurs. Le 12, le capitaine BETBOY occupe près de Tha" i-Moi les rochers qui surveillent les cols de Lang-Ri, la nuit, il et Lung-Kéo et la plaine du chemin de fer. Pendant Lung-Giao des embuscades place à ces 3 cols, au Déo-Cut et au Déo-Ka, qui signalent presque aussitôt la venue des piaux premiers coups de feu. Le 14, le général commandant en chef décide que la brigade de garde civile du chemin de fer formera une troupe de 200 à 250 hommes, bien encadrée, du service des reconnaissanpour être chargée spécialement ces, pendant que le reste ne fournira que la garde des chantiers et des escortes. Les troupes régulières agiront sur les flancs de la route et occuperont les blockhaus qu'on y construit. Le 17 septembre, tous les cols entre Déo-Ben et Déo-Kéo sont occupés et les pirates n'ont plus aucun débouché sur la route. Des blockhaus sont et Déo-Lua. entrepris à Déo-Mo-Phiêu rates;
ceux-ci
se retirent
*
— Le blocus du Cai-Kinh de Lên-Day. n'a pas eu toute l'efficacité attendue. Les attaques et L'enlèvement d'un nouvel européen (M. HuMBERT-DROZ), le troisième depuis trois mois, pillages continuent. indique clairement que les bandes nourrissent le projet de transformer ces captures, suivies de rançons, en industrie réglée. Aussi, le général en chef, d'accord avec le Gouverneur général, décide-t-il qu'on passera outre cette fois et que, dans l'intérêt on attaquera la bande sans tenir compte de ce qui pourra advenir général, aux trois prisonniers. Colonne
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Le 12 octobre 1893, il envoie l'ordre au chef de bataillon BARRE, commandant la route de Lang-Son, de former une colonne avec la compagnie DELAUNAY, du 9 de marine (100 hommes), la compagnie LE HEIGET, du 3" tonkinois, qu'il lui envoie à ce effet de Bac-Ninh et de Phu-Lang-Thuong, avec toutes les et vigoureusement le repaire de Lên-Dai. troupes dont il dispose déjà, et d'attaquer rapidement Le commandant Lên-Dai BARRE, jugeant qu'il n'est pas possible d'aborder sans grandes pertes par les brèches du Cai-Kinh donnant accès sur la route de Lang-Son, et que les pirates ont encombrées de défenses accessoires de toute espèce, forme le projet d'aller à revers par le plateau de l'ouest, tout en mainl'attaquer tenant le long de la route le blocus le plus strict. Van-Linh doit servir le pivot à cette opération. En conséquence, ayant réuni 50 européens et 180 tirailleurs distraits des troupes du blocus et qui doivent être remle commandant BARRE se porte le 13 à placés le 19 par 160 gardes civils envoyés de Phu-Lang- Thuong, et le 14 à Thanh-Moi, où il attend les renforts annoncés et d'où, à partir du 16, il les fait filer Song-Hoa sur Van-Linh successifs à mesure de leur arrivée, de façon à avoir toutes ses troupes conpar détachements centrées le 18. est fixée au matin du 19 octobre, la marche sur le repaire devant avoir lieu de nuit, afin de L'attaque produire un effet de surprise. Le 19, à 6 heures du matin, après avoir marché toute la nuit du 18 au 19, la colonne du commandant BARRE arrive devant Lên-Dai, occupé par 200 ou 250 pirates. Elle s'en empare mais les pirates, qui se sont enfuis dans des rochers après une lutte assez violente qui dure toute la matinée; abrupts où ils ont transporté dès le début leurs prisonniers, nous empêchent par le feu de rester dans le cirque et les troupes doivent être ramenées sur les crêtes. Dans le même temps, le groupe de garde civile (150 fusils) commandé par l'inspecteur BOUDON, pénètre dans le Déo-Ko et en occupe le sommet du côté de Lên-Dai. Il y est attaqué presque aussitôt par une partie de la bande chassée du cirque et qui tâche de percer vers la route. Après une résistance énergique où sont blessés 4 gardes civils, l'inspecteur est obligé, faute d'eau, de revenir en arrière; il ne réoccupe ses positions matin. que le lendemain La journée du 20 est employée à fouiller le cirque de Lên-Dai et à en détruire les campements. Les séparé de Lên-Dai par un pirates se retirent vers les montagnes du côté de leur second repaire de Lên-Chau, massif rocheux. Le 21, les voies d'accès des Lên-Dai vers la route de Lang-Son sont reconnues. On y trouve quelques cadavres chinois et de nombreuses défenses (petits piquets, abatis, barricades de rochers) que les p rates avaient accumulées dans les gorges par où ils s'attendaient à être attaqués, mais que l'attaque par le plateau avait rendu inutiles. Le 22, le capitaine REMOND enlève le village de Quan-Dat après un court engagement. Les pirates qui Le 23, on en petit nombre s'enfuient en y laissant de grands approvisionnements. l'occupent précipitamment achève de fouiller les cols menant du repaire à la route en les explorant dans les deux sens. Le capitaine GENTY, du 9" de marine, chargé de cette partie du blocus, les remonte jusqu'au sommet, depuis la route. On ne trouve plus de trace des bandes qui paraissent bien avoir abandonné la région. Des femmes prisonnières défont connaître que les pirates projetaient le pillage d'un train entier et la destruction de la livrées, interrogées, voie ferrée, et qu'ils allaient l'effectuer, quand leur repaire a été enlevé. Le 25, une bande de 100 fusils étant signalée comme passée dans le Bao-Day vers Dong-Song, le capitaine BRODIEZ est chargé d'aller opérer contre elle avec 50 européens et 50 tirailleurs détachés de la colonne avec le comBARRE et de dégager ainsi l'autre côté de la route. Le reste de la colonne demeure à Van-Linh et achever de nettoyer la contrée, pendant que le mandant BARRE pour continuer les opérations sur Lên-Chau groupe GENTY gardera les cols avec la garde civile. Le 26, le capitaine BRODIEZ se met en route pour Dong-Song et le commandant BARRE occupe Mo-Cai, nœud de chemins très important et point de passage obligé des bandes pour revenir sur le chemin de fer de des émissaires, qui lui permettront Il s'y installe pour attendre les renseignements On apprend poursuite. Le 28, il fait commencer la construction d'un blockhaus à Mo-Cai. la bande est rentrée dans le cirque de Lung-Lat, principal repaire de toute la région, et que BARRE envoie alors une colonne volante de 250 Le commandant dirigée vers Thai-Nguyên. et Mo-Trang. Le 30, cette colonne revient sans avoir le terrain entre Mo-Cai, Hou-Lên Lang-Son.
elle a pu protéger la rentrée de la récolte jusqu'à trois marches de la route.
par les habitants
et constater
la tranquillité
de reprendre
la
qu'une partie de l'autre partie s'est fusils pour fouiller
rien trouvé, mais qui règne maintenant
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HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Le commandant BARRE apprend, le premier, que les bandes chassées de Lên-Dai après de nombreuses marse sont bien fixées dans le repaire de Lên-Chau, au centre du massif montagneux, entre ches et contremarches, Mo-Cai, Huu-Lên et Ban-So. Cet officier supérieur s'occupe en conséquence de réunir les approvisionnements le bon état sanitaire de la colonne ne se maintient pas. pour opérer contre ce repaire. Malheureusement, à Tri-Lê avec 40 pirates Le 1er novembre, les partisans ont un engagement sur la route de Van-Linh Ceux-ci sont repoussés. Le 2, un détachement envoyé pour protéger les venus du grand repaire de Lung-Lat. récoltes contre les razzias des pirates, a avec eux un court engagement et les met en fuite. Le 10, ont encore lieu quelques engagements sans importance entre nos reconnaissances et des groupes pirates cherchant à s' approvisionner et qui sont refoulés vers leur repaire. Dans toutes ces petites affaires, les Chinois sont forcés chaque fois de s'enfuir sans pouvoir emporter aucun butin. *
— Le 14 novembre, la colonne du commandant BARRE est cencentrée à Mo-Cay Colonne de Lên-Chau. Une partie marche directement de Mo-Cay sur et le 15, elle commence ses opérations contre Lên-Chau. d'autres fractions vont prendre position à Na-Noc et Huu-Lên pour garder les lignes de retraite Lên-Chau, des pirates. Après une marche difficile, la colonne BARRE pénètre le 16 dans Lên-Chau sans coup férir. Les pirates abandonnent toutes leurs positions à mesure des progrès de notre marche, sans essayer la moindre résistance. Ils sont refoulés vers Na-Noc et Huu-Lên et paraissent n'avoir d'autre préoccupation, en se retirant, que de conserver leurs prisonniers. Le 17, on apprend que les trois prisonniers européens, avec une garde spéciale, scnt dans une grotte entre Ban-So et Hoang-Mo; mais peu après, prévenue de notre approche, cette bande quitte sa grotte et se réfugie vers Hoang-Mo. La poursuite continue vers Tran- Y ên, les pirates étant resserrés de plus en plus vers le nord et coupés de leurs lignes de ravitaillement vers le sud. Le 17, la colonne est renforcée par le détachement BRODIEZ, devenu inutile au sud de la route de Lang-Son, la bande qu'il combattait ayant gagné le 16 une forêt près de Chi-Lang pour, de là, rejoindre le Cai-Kinh. Après un petit engagement le 19, le commandant BARRE occupe le 20 Tran- Yên et Na-Né, ayant rejeté les Chinois dans leur repaire principal de Lung-Lat. Ce repaire est trop solidement organisé pour pouvoir être attaqué par les seules troupes du commandant BARRE; il faut réunir à cet effet plusieurs colonnes. Aussi, cet officier où il reste supérieur s' arrête-t-il sur la ligne Tran-Yên-Na-Né, en observation et se tient à portée de concourir à tout mouvement de troupes qui sera fait d'ensemble contre En attendant, il surveille de très près le repaire. Le groupe qui détient les prisonniers est dans Lung-Lat. les rochers entre Tran- Y ên et Huu-Lên; il cherche à ne pas se laisser rejeter sur Lung-Lat pour n'être pas forcé de partager avec toute la bande la rançon qu'il espère toujours obtenir. * ** — Le 6 décembre, le Affaire de Tran-Yên. capitaine DELAUNAY, du 10e de marine, conduisant avec 30 fusils un petit convoi de Huu-Lên à Tran-Yên, est assailli à mi-chemin par une centaine de pirates. Il est tué à la première décharge ainsi qu'un légionnaire et 2 tirailleurs. Encouragés par ce succès, les pirates se portent contre le groupe du capitaine BRODIEZ, qui occupe Tran-Yên avec 75 européens et 165 tirailleurs, et l'attaquent le 8, maisils n'osent donner l'assaut et se contentent, le lendemain, de cerner Tran- Y ên et de tirer continuellement sur nos soldats immobilisés sur place par l'ordre de garder Tran-Yên. Le 11, le détachement est complètement cerné et se trouve privé de toutes communications avec les postes de Tri-Lê et de Van-Linh. Le capitaine BRODIEZ, manquant absolument de vivres, se décide alors à quitter sa position. Le 14, avant le jorr, il parvient a trav rser la ligne de blocus sans être aperçu. Ce n'est qu'au bout de auelques heures que les Chinois se mettent à sa poursuite. Ils rejoignent l'arrière-garde et, dans l'engagement qui suit, nous avons un européen et 3 tirailleurs tués: tous les bagages sont pris. Cependant la colonne se dégage et à 5 heures du soir, elle arrive à Tri-Lê après 12 heures de marche, les hommes n'ayant rien mangé depuis 36 heures.
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Le
lieutenant-colonel commandant le 3° tonkinois et le cercle de Lang-Son, CHAPELET, part le 18 de avec 50 tirailleurs de renfort pour prendre le commandement de la colonne BARRE et la concentrer Lang-Son à Huu-Lên. De là, elle poussera des reconnaissances vers Lung-Lat pour garder le contact et maintenir les pide Van-Linh est organisé. Une force mobile rates jusqu'à l'arrivée des deux autres colonnes. Le ravitaillement sous le commandement du huyên composée de 100 linh-co et de 100 partisans est constituée dans le Bao-Day, de Luc-Nam, pour empêcher le passage dans ce massif des groupes échappés du Cai-Kinh. dans cette position d'expectative. De part et d'autre, on s'attaque surtout Le mois de décembre s'achève aux convois,
ce qui donne lieu à quelques
escarmouches. * **
— La vraie protection de la route de Lang-Son ne peut être cherchée que Galliéni (Lung-Lat). se préoccupe d'obdu Cai-Kinh. Le colonel GALLIÉNI, dès sa prise de commandement, dans l'occupation du service de ravitaillement tenir ce résultat. Le mois de décembre 1893 se passe dans l'organisation qui ne en vivres et en coolies les colonnes opérant dans le Cai-Kinh. pouvait suffire à approvisionner Colonne
Les opérations
commencent
le 14
les troupes du fer protégé par lieutenantjanvier trois colonnes : pédition comprend de
L .-Jusq pHA^EEET ette
date, les pirates sont contenus et le chemin et Van-Linh. L exa Huu-Lên concentrées
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de l'infanterie de marine) composée de troupes du delta et forte d'enLRE colonne (commandant FAMIN, 200 européens et une vingtaine de partisans) et d'une pièce de 80 de montaviron 500 fusils (280 tirailleurs, de marche sur le cirque de Lung-Lat par Bogne, se concentre à Phu-Lang- Thuong et se porte en huit jours Bac-Bai et Vu-Lang ; Déo-In, Vu-Nhai, Ha, Mo-Trang, 2E colonne: CHAPELET, du 3° tonkinois) comprenant les troupes de l'ancienne colonne (lieutenant-colonel BARRE; forte d'environ 600 hommes (320 tirailleurs, 270 européens et quelques partisans) et d'une pièce-que elle se porte sur Lung-Lat par Tran-Yên et Mo-Nhai; doit lui passer la 3' colonne à Mo-Nhai, colonne: (colonel GALLIÉNI) comprenant des troupes du 2e territoire, forte d'environ 500 hommes (140 européens, 350 tirailleurs et un nombre assez considérable de partisans), de deux pièces de 80 (dont une doit être passée à la 2° colonne à Mo-Nhai) et d'un mortier, se concentre à Pho-Binh-Gia par le Déo-Xu-Con, et la plaine de Tranh-Lang. le Déo-Thanh-Canh et En outre, un groupe spécial comprenant 50 légionnaires et 50 tirailleurs pris aux postes de That-Khê de Na-Cham et placé sous les ordres du capitaine VERREAUX (1ER étranger) a pour mission de surveiller la réy
gion située au N.-E. de Pho-Binh-Gia. Les trois colonnes se trouvent le 18 au soir: la 1rn à Vu-Lang, la 2' à Mo-Nhai, la 3" à Tranh-Lang; Les opérations effectives contre le repaire de Lung-Lat commencent le 19. Dans la nuit du 19 au 20, une partie de la bande sort du cirque par des passages qui n'avaient pas été signalés aux colonnes. Une partie des fuyards vient se buter aux postes de la 1ro colonne, qui leur tue quatre hommes, leur en blesse une vingtaine, leur prend une partie du butin et délivre quelques femmes et enfants. Le 20 janvier, les troupes pénètrent dans le repaire, dont l'évacuation complète est constatée. Les opérations ne consistent plus dès lors qu'en poursuites isolées. Les partisans du pays, hésitants d'abord, nous secondent très franchement à partir du 20; ils poursuivent et traquent les pirates en fuite, leur tendent des embuscades et leur font subir'des pertes sensibles. Le 31 janvier, le total, tant des cadavres trouvés sur le terrain que des têtes rapportées, s'élève à 51 ; parmi les morts, on trouve le chef principal de la bande, HOANGTHAI-NAM. Le résultat matériel de cette opération est un des plus importants que nous ayons obtenus depuis longtemps. Nous l'avons obtenu par la simple manœuvre, exécutée par les trois fractions de la colonne avec une et consistant à occuper simultanément les différentes lignes de retraite de l'ennemi. précision remarquable, Quant au résultat moral, il est plus considérable encore. Cette région du Cai-Kinh était depuis plus de les habitants leur deux ans sous la domination complète des pirates; c'était leur véritable camp retranché; étaient absolument acquis; les uns et les autres étaient convaincus que de fortes colonnes avec du canon, ne pourraient pas s'y aventurer. Le succès de notre manœuvre les a complètement désorientés, nous a ramené les habitants et inspiré de salutaires réflexions aux chefs pirates des régions voisines, déjà soumis ou en instance de soumission. Dès le 20, le colonel GALLIÉNI consacre l'occupation du pays par la création des postes de Chu-Vu et de Mo-Nhi, des blockhaus de Trang-Lan, Ban-So. Ces postes, joints aux anciens Tran-Yên, Vu-Lang, Van-Linh et Cho- Trang, seront réunis en un seul commandement Huu-Lên, postes de Pho-Binh-Gia, qui formera le cercle du Cai-Kinh. La bande sortie de Lung-Lat s'est désagrégée; le groupe principal, commandé par THAI-NHAN, était de Lung-Lat). Une autre fraction s'est signalé vers la fin de janvier vers Tam-Tri (trois marches au N.-O. enfuie vers le Bao-Day, où elle est pourchassée par une colonne partie de Lam sous le commandement du lieutenant-colonel LE CAMUS, et comprenant deux groupes de 130 fusils, plus un fort groupe de partisans commandé par Doc-XUYET. *** — La colonne du Cai-Kinh est suivie aussitôt de du pays. Les 13 cantons Organisation. l'organisation de cette région, habités par des Thôs, sont formés en un cercle, qui prend le nom de cercle du Cai-Kinh et qui est commandé par un chef de bataillon, sous l'autorité supérieure du commandant du 28 territoire. Un chef, élu par les 13 cantons, et un conseil de notables forment l'administration indigène de ce nouveau cercle, où
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le colonel GALLIÉNI commence ainsi l'application du même principe posé par le lieutenant-colonel PENNEQUIN dans le 4e territoire, c'est-à-dire l' indépendance donné; à chaque race, la restauration des chefs naturels et l'exclusion des mandarins annamites de tous les pays qui ne sont pas peuplés par des Annamites. Cette organisation est approuvée par le Gouverneur général par arrêté du 6 février 1894. *
La pacification du Cai-Kinh marche à grands pas. Dès le commencement de février 1894, la tranquillité être comme assurée. Les peut regardée prisonniers européens sont remis en liberté après paiement des rançons demandées. Les quelques Chinois restés en arrière après l'évacuation du repaire de Lung-Lat sont traqués et massacrés par les habitants, revenus à nous dès qu'ils nous ont vus les plus forts. * ** OPÉRATIONS SUR LE SONG KI-KONG. — Les opérations rendues nécessaires sur la frontière par les attaques continuelles et violentes dont nos convois sont l'objet, sont commencées le 5 octobre par le colonel SERVIÈRE, qui dispose à cet effet des troupes mobiles de son territoire et de la compagnie de tirailleurs MORONI, du 3e tonkinois, qui lui a été envoyée de Bac-Ninh en septembre. Mais, avant d'entrer en opérations, il a, le 4, une entrevue à Nam-Qfjan avec le général Sou, commandant du Quang-Si. Celui-ci, comme en 1892, déclare sans fondement les bruits qui circulent sur l'attitude des mandarins à notre égard, et il promet de venir lui-même sur la frontière pour diriger les troupes qui doivent en fermer les passages aux bandes contre lesquelles le colonel SERVIÈRE va opérer. 1 Le plan des opérations consiste à nettoyer les abords de la route de Lang-Son à That-Khê, en allant du sud au nord, le long de la frontière. Trois groupes sont formés avec les troupes disponibles, sous le commandement des capitaines BETBOY, MORONI et BRULARD. La première rencontre a lieu le 11 octobre. Le 3e groupe, commandé par le capitaine BRULARD (110 fusils), chargé de rabattre les pirates par le nord sur les deux autres groupes, est attaqué à l'est de Na-Cham par une bande nombreuse qu'il repousse. A la même heure, un détachement de renfort de 29 fusils, qui le reest attaqué par une autre bande entre Na-Cham et Po-Ché, mais il joignait avec un convoi de ravitaillement, peut passer néanmoins sans pertes et amène son convoi intact au capitaine BRULARD. Le 2" groupe (capitaine MORONI, 132 fusils et un canon), avec lequel marche le colonel, occupe les hauteurs de Po-Mou. Le 1er groupe, commandé par le capitaine BETBOY (115 fusils) occupe les rochers au sud de Po-Mou, de la frontière à la route de Dong-Dang. barre les passages du fleuve, de That-Khê à la frontière. La garnison de That-Khê On aperçoit même les troupes chinoises qui, conformément aux promesses du général Sou, garnissent tous les sommets de la frontière entre Dong-Dang et Na-Cham. D'après ces dispositions, les pirates doivent être cernés et pris dans leur repaire. Le 12, le 3" groupe, en position à Po-Ché, est encore attaqué sans succès. Le 13, ce groupe est renforcé par un détachement commandé par le capitaine MASSAROLI. Le 17, les bandes refoulées par les 1er et 2e groupes s'échappent par la forêt, le long de la frontière, en passant entre les postes du 3" groupe. Elles se dirigent vers Bi-Nhi. Le 3 groupe est porté alors vers BinhDao et le 1er remonte droit vers le nord, pendant que le 2e reste en position de Dong-Dang à Na-Cham pour achever de nettoyer cette partie. Le 18, les pirates se réfugient dans une forêt au S.-E. de Binh-Dao. Les 1er et 3° groupes arrivent au sud et à l'ouest de cette forêt et le 2e s' avance jusqu'à Pac-Luong pour empêcher les pirates de forcer par là. Ceux-ci essayent vainement le 17 et le 18, de passer le Song Ki-Kong sur des radeaux. Le 19, le capitaine VERREAUX, du 1er étranger, chargé de la garde des passages du Song Ki-Kong, et le groupe BRULARD font leur jonction, mais on ne peut reprendre le contact avec les pirates qui ont franchi le Song Ki-Kong vers Bi-Nhi, en territoire chinois, sans en être empêchés aucunement par les soldats du maréchal Sou.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
100
Le colonel SERVIÈRE, sur l'ordre du général en chef, laisse alors la direction des opérations au capitaine la question de l'abornement de la frontière. BETBOY et part pour Long- T chéou, afin de traiter avec le Tao-Tai on apprend que les pirates sont Les groupes VERREAUX et BETBOY se mettent d'armes de That-Khê. commandant étranger, dégarnie de troupes. Le capitaine complètement pour empêcher le retour des bandes de ce côté. Le
22,
rentrés sur le territoire tonkinois dans le canton de My-Diên. alors à la disposition du chef de bataillon COVILLE, du 1er Le capitaine BRULARD rentre ensuite à Lang-Son, place qui est et Dong-Dang, MORONI reste sur la frontière entre Na-Cham Les partisans occupent un blockhaus dans le Khau-Khu.
la route, et la lutte avec les bandes continue autour Ces opérations ne font que dégager momentanément le poste de Ban-Roi, à la tête de tous les postes de la frontière. Le 20, le lieutenant DEHOVE, commandant 80 chinois qui venaient de pénétrer au Tonkin. de 15 tirailleurs et 30 partisans, surprend près de Ban-Roi Des hauteurs dominant leur bivouac, il ouvre sur eux un feu si soudain et si bien dirigé qu'il leur tue une dizaine d'hommes et les disperse sans subir lui-même aucune perte. Le 23, le blockhaus de Na-Pha, occupé par un sergent et 14 tirailleurs, est attaqué à 3 heures du matin par une centaine de pirates qui se retirent devant la résistance
de la garnison.
du poste de Dong-Dang, est attaqué de Na-Han, Enfin, dans la nuit du 27, le blockhaus dépendant à son tour. Le lieutenant LANCROGNET, du 2e tonkinois, commandant ce poste, est tué dès les premiers coups de feu, mais les pirates sont repoussés. A la fin du mois d'octobre, les groupes VERREAUX et BETBOY, avec le commandant COVILLE, entrent dans le canton de My-Diên pour y poursuivre les pirates. Mais ils apprennent que la moitié des bandes est repassée en Chine et que l'autre moitié est à Na-Lan, dans le cercle de Cao Bang. * **
sont signalés tout le long de la frontière entre DongColonne du Khau-Khu. -, Des rassemblements sur le Song Ki-Kong, en aval de Binh-Dao, et enfin Dang et Phuc-Hoa, spécialement près du Khau-Khu, dans le canton de My-Diên. Le 3 mars 1894, le lieutenant DÉTRIE, du 2" bataillon étranger, nouvellement nommé membre de la commission d'abornement du Quang-Si, et en route par eau sur Long-Tchéou, est attaqué au gué de Na-Man, à 1.500 ou 2.000 mètres en amont de Bi-Nhi. Abandonné par la plus grande partie de ses sampaniers, il ne peut tenir avec sa petite escorte contre un ennemi beaucoup est obligé plus nombreux; de laisser au milieu du fleuve son embarcation ainsi que ses bagages et de se réfugier au poste de Binh-Dao. Le 5, le lieutenant LEMMEL, du 2e bataillon ce poste, dirige contre ces pirates une reétranger, commandant il engage une action qui a pour effet de forcer les pirates à s'éloigner à Na-Man. Une colonne connaissance ; est organisée
pour nettoyer
toute
cette partie
de la frontière.
Le commandement en est confié au lieutenant-colonel elle se compose de troupes de LangCHAPELET; de That-Khê et Dong-Khê. Son, Na-Cham, Elle est dite colonne du Khau-Khu. Le lieutenant-colonel CHAPELET part de Lang-Son le 12 mars et, en suivant la frontière, il arrive à Na-Man sans avoir rencontré aucun ennemi. A Binh-Dao, il apprend que celui-ci s'est concentré dans le canton de My-Diên, vers BangCao. Il l'attaque le 20 à Bang-Cao et Po-Sing; les pirates, au nombre de 400, sont repoussés et s'enfuient vers Khouei-Noi, où ils tombent sur le capitaine BRULARD, du 2e bataillon étranger, qui, parti de Dong-Khê, se portait à la rencontre de la colonne par Po-La. Après ces deux échecs les pirates passent en Chine.
*
-
Avant
et pendant les colonnes relatées ci-dessus, un nombre d'actes de piraterie furent commis et des eurent lieu, souvent en relations intimes avec les grandes; les trams passent difficilement, petites opérations les convois sont attaqués, Les faits les plus importants sont les suivants: etc.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
101
Le
a, le 5 août, un petit engagement mais capitaine BRODIEZ, du 3" tonkinois, près de Dong-Son; les pirates sont forcés de se retirer et les environs de Dong-Son sont dégagés. Le 3, dans la nuit, et le lendemain, des pirates, croyant le lieutenant RoUYER, commandant le poste de Banh-Danh, absent, attaquent ce poste sans aucun succès. Le chent
le poste de Déo-Kéo, septembre, vainement à atteindre la route sur laquelle 28
fourni par la garde civile, est attaqué passe un convoi de vivres.
par 1 50 pirates,
qui cher-
Le
à That-Khê, 24, le convoi régulier de Lang-Son composé de 4 voitures portant 25.000 piastres et d'une voiture d'effets, et escordé par 6 légionnaires et 30 tirailleurs du 3e tonkinois, sous la conduite du du V tonkinois, est assailli dans le cercle de Khuy-Da par 150 à 200 Chinois qui ouvrent sergent DuPETIT, le feu à bout portant. A la première décharge, le sergent est blessé, le convoyeur européen, 3 légionnaires et un tirailleur sont tués. Une centaine de ces pirates sortant de leur embuscade, se jettent sur les voitures. La de Dong-Dang petite troupe allait succomber, quand un renfort de tous les hommes disponibles (c'est-à-dire 25 légionnaires et 5 tirailleurs), commandé BoUERLE, du 1er étranger, accouru à la fusillade, par l'adjudant arrive sur le terrain de l'attaque et tombe sur les pirates occupés à vider les voitures. Le convoi reformé est ramené à Dong-Dang avec les deux tiers de son chargement. Les pirates emportent 9.000 piastres, et se retirent sous la protection des réguliers chinois du poste voisin qui, établis drapeaux déployés à 200 mètres de la route, simulent la frontière, en plein territoire tonkinois, pour empêcher la poursuite. Le 4 octobre, le lieutenant ROUYER, du 1" étranger, commandant à la tête de le poste de Ban-Danh, 27 hommes de troupe et de 50 partisans armés, attaque la bande qui, depuis six mois, fait la navette le long de la frontière en face de son poste. Il l'attaque par les crêtes en prenant si bien ses avantages qu'il n'éprouve aucune perte et qu'il tue ou blesse au contraire un grand nombre de pirates. la nuit du 2 au 3 décembre, une nouvelle tentative a lieu sur le poste de Na-Han. Ces attaques montrent combien le poste de Na-Han est utile. Il gêne en effet par sa situation le commerce de Bo-Sa, ville et de recel du butin pris dans toute la région de Lang-Son. Aussi du Quang-Si, qui est le centre d'échange Na-Han est-il renforcé par 30 hommes. Dans
contre les chantiers; le poste de Thanh-Moi est renforcé Sur la voie ferrée, les attaques se multiplient de marine. Dans la nuit du 18 au 19 janvier, une bande ayant attaqué un village par 30 hommes d'infanterie à 500 mètres du poste de That-Khê, un fort détachement envoyé de ce poste livre aux pirates un combat et les force à la retraite. et la fronVERREAUX, du 1" étranger, parcourt du 6 au 13 février le pays entre That-Khê Il lui fait subir de fortes pertes dans un une bande qui cherche à s'y établir à demeure. tière, pourchassant et la réduit enfin à repasser la frontière. combat livré le 9 d'une rive à l'autre du Song Ki-Kong, à l'est du Mau-Son. Le 21 mars, une partie, Dès le 28 février, une forte bande est signalée vers Na-Mai, Le capitaine
avec le capitaine FELDMANN, du 2" tonet probablement même la totalité de cette bande, a un engagement Le 20, cet officier, en arrivant à Na-Bo, apprend que les pirates du poste de Ban-Danh. kinois, commandant matin pour reconnaître leur position. Il part le lendemain sont installés sur la route entre ce point et Ai-Loa. Mais les pirates, très supérieurs en nombre (150 à 170 fusils contre 50 dont 20 partisans), le forcent bientôt à se replier. Cette affaire nous coûte 6 blessés, dont le capitaine FELDMANN et le sergent GARNIER. Le jour même, le sous-lieutenant TALAY, du 2e tonkinois, qui remplaçait le capitaine FELDMANN au poste de Ban-Danh, ayant appris vaguement par les signaux des villages, qu'il y avait eu à Na-Bo un engagement il se porte à le soir à Na-Bo. Le lendemain, malheureux, part avec toutes les forces disponibles et arrive la rencontre des pirates et, par une manœuvre très habile, malgré la faiblesse de son effectif, les refoule en Chine sans éprouver de perte, effaçant ainsi le mauvais effet de l'échec de la veille. CHAPELET, la bande siMalgré la colonne faite tout le long de la frontière par le lieutenant-colonel Le 3, des sampans appartecontinue à exploiter la navigation du Song Ki-Kong. gnalée en mars à Na-Man nant à l'entrepreneur des transports sont rançonnés au même point de Na-Man, où la création d'un poste est alors décidée.
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102
— Le 21, se produit un événement plus regrettable. Malgré le voisinage européen. M. CARRÈRE, employé de la Douane, est attaqué, blessé des troupes qui construisent le poste de Na-Man, Cet employé se rendait de Pacà 5 ou 6 kilomètres en amont de Na-Man. et enlevé au gué de Kon-Luong, à Na-Man il avait été escorté jusqu'à Na-Man à That-Khê; Lam (poste des Douanes) par 12 douaniers; Le colonel GALLIÉNI avertit de les renvoyer en partie, n'en il avait commis l'imprudence gardant que deux. le mandarin militaire SON-KONG-PAO, qui lui promet de faire son possible pour faire aussitôt de l'événement s'il était en Chine. retrouver et délivrer le prisonnier, Enlèvement
d'un
du douanier CLAMORGAN, envoyée à la recherche MA-MAN le long de la frontière. 15 jours de marches infructueuses avec l'espoir vers le repaire de BA-KY, où il amène son prisonnier, à Chu-Bo, à Ang-Mo, jours du mois il a été successivement signalé La
colonne
où il était le 1'" juillet
Hoa-Phu,
avec une trentaine
CARRÈRE, est disloquée le 9 juin, après lui a glissé entre les mains et s'est dirigé d'en tirer argent. Pendant les derniers sur le Song
Bang-Giang,
puis à Tong-
d'hommes.
— La situation du cercle de Cao-Bang est l'image de Cao-Bang. vant laquelle s'est toujours trouvé le corps d occupation depuis la conquête : bandes pirates. Cercle
la plus nette de la situation Peu de troupes et beaucoup
dede
des plans d'opérations, de préparer à l'avance, faute d'effectifs, il a fallu courir au l'impossibilité de pacification, Flus pressé. De là, un décousu dans la suite des opérations qui ont presque toujours été commandées par les événements ; d'où l'obligation, de raconter les faits au jour le jour, sans pour l'historien, d'autre lien apparent que ceux du temps et de l'espace. Dans
Le
10 août,
le lieutenant
le poste de Ngan-Son, à la tête de FROC, du 1 r bataillon étranger, commandant à 60 fusils, attaque et chasse de sa position une bande pirate de force égale dépendant d'A-COC-THUONG, Il empêche, le pillage des villages riches de laquelle il blesse ou tue 13 hommes. par cette action vigoureuse, la plaine de Ngan-Son, à attaquer. que les pirates se préparaient Le chef TI-TIÊN-Duc, renforcé par les Chinois, ayant célébré, cède toute expédition et menacé les habitants du cantonde Mo-Xat,
le 20 juillet, la fête des drapeaux qui préles chefs de Luu-Khu faisant des menaces
le chef de bataillon LAMARY, commandant du cercle, forme une colonne de 175 fusils, dont 50 analogues, du 3e ton kinois, et une pièce de canon. Il part le 15 de Caolégionnaires du I1 étranger et 125 tirailleurs où doivent le rejoindre des détachements des postes de Mo-Xat et SocBang, se dirigeant vers le Luu-Khu, Giang. Il trouve les chefs HOA-YÊN et LÊN-KI-SON à Lung-Tai et attaque cette position le 18. Il l'enlève le 19 en tuant 5 pirates. La bande en fuite se partage ; un groupe avec HoA-YÊN gagne la grotte de Lung- T om Dès le 21, nos troupes arrivent devant cette grotte et, le 24, la fermeture des issues est complète. Les pirates sont entièrement cernés, nos postes sont à 15 mètres des entrées. Dans le même temps, la grotte de Lung-Ri, où s'était réfugiée l'autre partie de la bande, est attaquée et canonnée et les pirates l'évacuent en abandonnant tout le bétail volé qui est repris. Le 26, une tentative de sortie des pirates de Lung- T om échoue. 15 d'entre eux avec le chef HOA-YÊN sont pris et exécutés ; 62 femmes et enfants volés sont délivrés. Il ne reste plus dans la grotte que 5 pirates et 15 femmes et enfants. Le 29, nos partisans y pénètrent, tuent deux des défenseurs et enlèvent les derniers prisonniers. En octobre, les bandes pénètrent dans le cercle de Cao-Bang de tous les côtés à la fois et la série cidessous des principaux actes de piraterie, dont il est rendu compte au commandant du cercle, pendant le mois et qui s'exécutent de nos troupes, malgré les efforts et les marches continuelles donne l'idée de l'état de ce cercle : 4 octobre; tentative sur Kinh-Ranh Pillage de Bo-Man, et attaque du marché de Tra-Linh, 13 ; pillage de Na-Han, 16 ; pillage de Phu-La, 12 ; pillage de Lung-Man, 17 ; attaque du poste de Lung-Kim, 19 ; pillage de Lung-Gi, Tap-Na, 17 ; pillage du cirque de Tap-Na, 20 ; réquisitions dans les environs de Na-Lan, Lung-Mo, Coc-Tié, 21 ; pillage de Kem-Mon, pillage de Lung-Gioum, Lung- Van, Lung-Cap, Tac-Tê, tentative sur Trung-Tang, Ling-Oanh, 25 ; pillage de Coc-Lai et de Lung-Quan, 30.
Planche VIII
(Clichédu Gouvernementgénéral) — VALLEEDU BA-NOUM RÉGIONDE NGUYEN-BINH
(Clichédu Gouvernement général) r « RÉGIONDE CAO-BANG— Rcfeg^E TINH-TUC
{C/¡filedu Gouvernement général) GROUPEDE SORCIERSTHOS
(Clichédu Gouvernement général) GROUPEDE MAN-COC
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
103
Le commandant
LAMARY, que la faiblesse de nos effectifs empêche de faire face partout, s'attache d'abord à la bande importante de Luc-A-SuNG et 200 hommes) qui lui est signalée le 16 comme arrivée (150 fusils aux environs de Dong-Da. Deux petites colonnes commandées par le capitaine PoURRAT, du 3e tonkinois, et par le lieutenant BERTRAND, du 1er étrang r, sont envoyées à sa rencontre et se dirigent par deux chemins différents sur Dong-Da pendant que des détachements et de Phuc-Hoa. gardent les routes de Quang-Uyên de Tap-Na reprennent Mais, pendant ce temps, les chefs soumissionnaires la campagne et commencent à Ces chefs, travaillés depuis longtemps par la Chine et par A-COCpiller les villages du cirque de Tap-Na. THUONG, avaient déjà l'année dernière été sur le point de reprendre la campagne, lorsque les premiers succès de la colonne du commandant FAMIN les avaient fait réfléchir. Depuis, ils s'étaient montrés souvent insolents, et, en mai, il avait fallu faire exécuter l'un d'eux (PHU-NHI) avec 18 de ses partisans. Le mouvement général des bandes organisé par les mandarins de la frontière leur avait donné enfin l'occasion qu'ils attendaient ils avaient même devancé le mouvement général. et, appelant à eux les pirates du cercle de Ha-Giang, Profitant
de l'absence
du capitaine CORNUEL, commandant le poste de Tap-Na et d'un autre détachement de ce poste parti sous le commandement du lieutenant CALMON, du lr étranger, pour arrêter une bande les ex-soumissionnaires chinoise, qui marchait de la frontière sur Tap-Na, attaquent le poste dans la nuit du 19 au 20. Ils sont repoussés, et le capitaine Mais le lieuCORNUEL parvient à rentrer dans la même nuit à Tap-Na. tenant CALMON,qui cherche à y rentrer aussi, est attaqué deux fois en chemin et forcé de s'arrêter. Le commandant du cercle lui donne l'ordre de regagner Nguyên-Binh et de se mettre à la disposition du commandant de ce poste pour agir ensemble vers Lung-Giao, occupé par le gros de la bande. On apprend en même temps d' A-coc- THUONG, a fait sa jonction avec les chefs de Tap-Na. que LY-SAM,lieutenant de tirailleurs. Des euroLAMARY, demande alors l'envoi immédiat de deux compagnes les services administratifs péens lui seraient sans doute fort utiles aussi, mais il ne peut songer à en demander, des vivres qui vont manquer complètement et le convoi fluvial destiné n'avant pas pu pourvoir au remplacement à Cao-Bang venant A peine de quitter Na-Cham. Le commandant du territoire, à ces nouvelles, fait acheminer sur Cao-Bang un convoi supplémentaire par et fait relever dans les postes de That-Khê et de Dongvoie de terre pour permettre d'attendre le convoi fluvial, Khê, par la compagnie MASSAROLI, la compagnie de tirailleurs AMBROSINI pour pouvoir l'envoyer au sede 228 hommes, se met en route le 23 pour Caoà l'effectif cours de Cao-Bang. Cette dernière compagnie, Le commandant
Bang et doit
être peu après renforcée
A la date du 23 octobre,
par un peloton
la situation
du cercle
de la compagnie
MORONI.
est la suivante :
0
la colonne SERVIÈRE, sont venus dans le cirque de Les pirates, chassés du cercle de Lang-Son par Na-Lan, et il faut envoyer le lieutenant BERTRAND avec 60 hommes renforcer la garnison de Dong-Khê pour cette bande de pénétrer dans le de concert avec la garnison de Phuc-Hoa, mettre celle-ci en état d'empêcher, 1
Quang-Uvên. 2° La colonne volante du capitaine Dong-Da et à se retirer sur la frontière, LUC-A-SUNG de rentrer au Tonkin.
POURRAT a forcé la bande de LUC-A-SUNG à quitter le massif de mais il faut encore maintenir cette colonne sur place pour empêcher
dans son repaire de Coc-Chié où il attend 2 à 300 30 DANG-A-Hop réunit de gros approvisionnements détachent et de Ha-Lang les postes de Trung-Khan-Phu hommes de Chine. Afin de prévenir ce. mouvement, s'en emparer et en détruire les approvisionnechacun 100 hommes pour marcher sur le repaire de Coc-Chié, ments. Mais ce mouvement combiné ne peut avoir lieu, la bande attendue par DANG-A-HOP ayant débouché ce poste, à se porter au-devant commandant sur Ha-Lang et forcé le capitaine VANNIER, du 1" étranger, d'elle
avec 90
fusils.
4° Le capitaine CORNUEL est bloqué dans Tap-N a. avec 100 fusils tirés de voyé à son secours de Cao-Bang tenant à la garnison de Tap-Na et coupés de leur poste tré dans le massif, mais n'a pu encore dégager Tap-Na. THUONG avec les ex-soumissionnaires a réuni plus de 500
Le capitaine MICHARD, du 3e tonkinois, a été enCALMON apparcette place, 40 fusils du lieutenant Cette colonne a pénéet 50 fusils de Nguyên-Binh. La jonction de LY-SAM et des renforts d A-COCfusils autour de Tap-Na.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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25 légionnaires et 16 que 50 tirailleurs, 5" Il ne reste à Cao-Bang pour faire face à une pareille situation LAMARY a fait armer comme dernière ressource. Il est évident que malades de l'ambulance que le commandant est attaqué, il faudra abandonner les postes extérieurs pour pouvoir si Cao-Bang dans de pareilles conditions, et il ne reste que 300 piastres dans la caisse du cercle il n'y a plus de farine à Cao-Bang le secourir. Enfin, attendu n'a pas encore dépassé That-Khê. Le convoi fluvial part, il n'y a plus de doute à avoir au sujet de la complicité des mandarins dans le mouvement d'invas'on des bandes, et par conséquent dans la gravité de celui-ci. Elles obéissent à un mot d'ordre général entre Lang-Son et la communication dont le plan consiste à couper à That-Khê et à une direction d'ensemble et un mandarin une conversation entre Tl-TIÊN-Duc et à ravager ensuite à loisir ce cercle. D'après Cao-Bang, de Tap-Na serait trouvée prématurée par les mandarins. chinois, surprise au marché de Binh-Mang, l'attaque et TRUNG-CAT-NHIauraient Elle ne devait avoir lieu que lorsque HO-SAP-NHI attaqué avec succès That-Khê. D'autre
en effet de manière que toutes agissent en même temps, au sur Lang-Son. La bande de TRUNGde That-Khê et la rupture des communications jour marqué pour l'attaque La bande et se dirigeant vers l'est et vers That-Khê. CAT-NHI est signalée comme venant de Tong-Hoa-Phu et qui menace Ha-Lang arrive le 24 à Lung-Mo. qui est entrée au Tonkin par Na-Pai le 24 octobre, le capitaine AMBROSINI a un engagement Dès son entrée dans le cercle de Cao-Bang, dans le cirque de Lung-Lau. Il fait deux prisonniers, avec les pirates sur lesquels il tombe inopinément prend Les mouvements
des bandes
étaient
combinés
et n'a qu'un sergent français blessé. Malheureusement, trois drapeaux, qui avait dû quitter la colonne pour cause de fatigue et retourner groupe pirate et tué.
GALLE, l'adjudant au poste de Dông-Khê
de
sa
compagnie, est surpris par un
à l'incendier, mais ils sont repoussés. La bande des du cercle étant obligé d'attendre les renforts qu'il environs a demandés pour se porter de ce côté. Le 26, le capitaine MICHARD surprend un petit poste, s'empare de neuf mais il ne peut encore arriver jusqu'à Tap- Na. Le 27, la compagnie AMBROSINI a un nouvel enhommes, avec une bande vêtue d'uniformes de réguliers. Déjà dans l'affaire du gagement dans le cirque de Lung-Xa 24, deux des Chinois tués portaient cet uniforme. Le même jour, le capitaine MlCHARD réussit enfin à atteindre le col de Tap-Na sur la route de Mo-Xat, et à faire entrer dans le poste le détachement CALMON. Il s'ocLe
cherchent 25, les pirates qui entourent Tap-Na de Ha-Lang s'augmente toujours, le commandant
bien oue la le plus d'approvisionnements possible, et de les diriger sur Tap-Na, présence des bandes qui n'ont pas abandonné toutes leurs positions soit encore à craindre. Vers Ha-Lang. les pirates se fortifient et s'organisent dans la position de Lung-Mo, qui semble être le point de réumon des bandes chassées de Lang-Son et de celles venues directement de Chine. Le 28, le capitaine POURRA T et le canitaine RIVIÈRE, oui gardent touiours la frontière, sont raopelés en arrière pour secoucupe
de réunir
à Mo-Xat
rir An-Chau.
qui paraissait menacée, maisils n'y trouvent pas de traces propriété du huyên de Ouang-Uuvên, de pirates. Le capitaine AMBROSINI s'empare du repaire de Lung-Giat où il saisit une volumineuse correspondance entre le chef pirate Ho-Sl. les autres chefs pirates et les mandarins de la frontière. De l'examen de cette correspondance, il résulte que les chefs pirates ont des relations continuelles avec les mandarins de la frontière
et même
avec
le général Sou. Ils leur fournissent des femmes, des enfants volés au Tonkin, et en rede l' onium. Dans beaucoup de villages, les habitants sont pour eux parçoivent de l' argent, des cartouches, ce qu'ils paient tout ce qu'ils prennent. Plusieurs des lettres saisies prouvent oue le général Sou est au courant de ce oui se passe sur la frontière et, notamment, nu il l'était de l' attaoue du 24 septembre sur le convoi de Lang-Son. Dans une autre lettre émanant de BA-KY. ce chef prétendu soumissionnaire promet à HoSI de payer l'opium fourni par celui-ci dès qu'il aura touché lui-même du résident de les sommes Thai-Nguyên qu'il en attend. Il demande en même temps si ceux de ses hommes ou' il a mis sous ses ordres lui obéissent bien. Le
LE HEIGET, 28, la compagnie du 3e tonkinois, qui avait fait partie de la colonne du commandant et qui est jugée plus nécessaire du côté de la frontière, est rassemblée à Thanh-Moi et dirigée de là sur le poste de Dong-Khê pour y relever la peloton MORONI,qui y tient garnison et rendre cette dernière compagnie toute entière disponible pour renforcer les troupes du cercle de Cao-Bang.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
105
A la fin du mois, les pirates sont à peu près répartis ainsi dans le cercle : un fort rassemblement est une bande est près d'entrer dans le Luu-Khu. près de Na-Lan, un autre retour de Ha-Lang et à Lung-Mo; Tl-TIÊN-Duc qui jusque-là a rusé pour tâcher d'avoir encore son secours habituel et qui, tout en commenveut rester tranquille, va reprendre la campaçant à lever des impôts, cherche toujours à faire croire qu il renforcés par la bande d'A-COC-THUONG, sont en pleine révolte gne. Les chefs soumissionnaires de Tap-Na, et ont fait courir de grands dangers au poste. Enfin, une bande menace nos communications entre Dong-Khê La bande de Luc-A-SuNG seule, pourchassée pendant tout le mois dans les Ba-Chau par la et That-Khê. colonne mobile POURRAT et RIVIÈRE, a abandonné le cercle et s'est momentanément retirée en Chine. Le 3 novembre, le commandant LAMARY, commandant le cercle de Cao-Bang, n'avait encore reçu que 130 hommes de renfort sur les 500 qui lui étaient envoyés. Cependant, pour ne pas laisser empirer la situation ce massif, où le poste du côté des ex-soumissionnaires révoltés de Tap-Na et pour dégager complètement même de Tap-Na avait couru de grands dangers, il se décide à opérer sans délai contre ce rassemblement. Il part en conséquence de Cao-Bang, le 3, avec toutes ses troupes disponibles, c'est-à-dire 65 européens, 70 le 5, il arrive au col au-dessus de Tap-Na où il fait sa jonction avec le tirailleurs, 1 canon et 1 mortier ; détachement MICHARD, du 3° tonkinois. La veille, le capitaine RIGAUD, du de Ngan-Son et de Chora, de protéger le flanc tachements de Nguyên-Binh, tits engagements. le Les différentes petites colonnes ayant été réunies près de Tap-Na, quatre groupes sous le commandement des capitaines CORNUEL (48 hommes), GRÉES DU Lou (85 hommes) et RIGAUD (104 hommes) pour attaquer le 6 cipal centre des bandes situé à l'est de Tap-Na.
101étranger, chargé, avec les déde la colonne, avait eu deux pecommandant LAMARY en forme MICHARD (119 hommes), DESle repaire de Gia-Héo, le prin-
Mais les pirates menaçant de tous côtés, le commandant LAMARY est obligé de disposer une partie du 2e groupe pour se garder dans la direction de Trung- Tang, le 4" pour se garder vers Nguyên-Binh et enfin le 1er vers Tap-Na. de sorte qu'il ne dispose que du 3" groupe. Néanmoins, les positions avancées pour l'attaque de Gia-Héo sont enlevées de nuit, le 6, par le capitaine DESGRÉES DU Lou et, au jour, le col est occupé de vive force avec l'appui de l'artillerie par le même groupe et une partie de cel ui du capitaine MICHARD. La fusillade dure toute la journée et toute la nuit. Gia-Héo est brûlé, mais l'ennemi continue à résister. Le 7, Les pirates reculant peu à peu, se notre mouvement en avant par les crêtes s'accentue. l'attaque continue; qui massent dans la partie est du cirque. Le 8, l'artillerie arrête un mouvement des pirates de Lung-Hoan, venaient au secours de ceux de Gia-Héo. Ceux-ci, le jour même, abandonnent enfin leur position. Le 9, le cirnue est fouillé. les défenses en sont détruites. La colonne est rassemblée à Tap-Na et, le cirqu de LungIl s'v rend le 10 et v Hoan ayant été évacué aussi, le commandant décide alors de se porter vers Ta-Tong. entre sans résistance. Les pirates se retirent vers Tinh- T uc, abandonnant ainsi tout le massif de Tap-Na. Le 11, sont détruites. Une colonne volante destinée à battre le pavs entre Nguyên-Binh et les défendes de Ta-Tong Ngan-Son ; le commandement en est donné Tap-Na est formée de détachements de Tap-Na, Nguyên-Binh, au capitaine CORNUEL. avant, par cette action vigoureuse, ramené la conLe 14, le commandant LAMARY rentre à Cao-Ban:, fiance dans la partie Ouest du cercle et s'étant donné ainsi du répit pour attaquer les bandes de la frontière. Le Chef soumissionnaire Tl-TIÊN-Duc, qui avait élé sur le point de se révolter comme les autres, effrayé par l'arrivée rapide des troupes, était resté tranquille. Dans l'intervalle, la comprime MASSAROLI, retenue jusqu' au That-Khê pour l' opération que le commandant du cercle avait d'abord projetée contre Na-Lam, avait rejoint Cao-Bang. Le commandant
° 1 pour faire face à la grande bande du cercle se trouve donc avoir assez de forces: n'avait pu être maintenue que de Lung-Mo, au S.-O. de Ha-Lang, qui, pendant les opérations sur Tap-Na, par une colonne volante ; 20 pour protéger contre la bande de Na-Lan le grand convoifluvial parti de Longle 4 novembre. Tchéou le 29 octobre et qui était arrivé à Thuy-Khan avec le capitaine DESGRÉES DU Lou et un Le commandant LAMARY se porte, le 16, sur Phuc-Hoa, canon, en se faisant rejoindre par les troupes de That-Khê, qui sont mises à sa disposition pour cette opération.
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avec les pirates de Lung-Mo. Le 14, 200 pirates, sérieusement ce temps, la lutte s'engageait Pendant Le cavenant de ce cirque, avaient cherché à attaquer un poste du huyên de Quang-Uyên, qui avait résisté. avait combattu la bande dans la plaine de Co-Chié et l'avait mise en fuite après pitaine PoURRAT,prévenu, un combat de 3 heures. Le 16, le capitaine VANNIER, du 1 étranger, pénétrait dans Lung-Mo qu'il trouvait Mais le 15, le capitaine PoURRAT et le capitaine RIVIÈRE réunis, avaient eu de évacué et qu'il incendiait. nouveau affaire avec la bande qui avait quitté Lung-Mo et, dans une rencontre très chaude entre Na-Luong et tué et 1 blessé et 3 tirailleurs blessés. Le 16, la même colonne avait avaient perdu 1 légionnaire Ban-Hoc, et Lang-Muong, entre Lang-Kha pendant que la colonne AMBROSINI attaquait le gros engagement et de Ban- Tich. Ces combats livrés à la fois de la bande campé sur les crêtes dans la direction de Dong-Da à l'attaque du convoi fluvial, nous contre les différents groupes de la bande de Lung-Mo, qui se portaient coûtaient 3 tués et 10 blessés, dont 5 européens. un second
Malgré les succès de nos troupes, le grand nombre des pirates et leurs menaces avaient effrayé tellement les sampaniers du convoi fluvial que ceux-ci avaient tous déserté, le 22, et le convoi était resté en détresse à Thuy-Khan. dans une situation d'apparence si mauvaise et malgré les pertes subies dans ces combats meurCependant, le plus grand danger paraît écarté à la fin triers qu'il faut continuellement livrer dans le cercle de Cao-Bang, du mois. Le
3 décembre, une bande de 150 pirates, venant de la province de Thai-Nguyên, s'avance jusqu'à 4 heures de marche de Cao-Bang où elle est repoussée par des habitants armés. Une partie de la garnison de Caole 4, et renforce les habitants et ceux-ci parviennent à rejoindre l'arrière-garde Bang, envoyée à sa poursuite, lui tuent 4 hommes. La bande rentre dans la province de Thai-Nguyên. Le 7, le lieutenant VACHER, du 38 tombe sur une bande en position qui le reçoit par des feux violents et lui tonkinois, venant du poste de Cho-Ra, tue 2 hommes, dont un sergent français. Renforcé par le lieutenant FROC, du 1er étranger, il peut rentrer à Ngan-Son
sans autres
pertes. le convoi fluvial
de Cao-Bang, arrêté depuis le 25 octobre entre Long-Tchéou et la porte deCependant, Chine, n'avait pas encore repris son mouvement le 18 décembre, tenant depuis tout ce temps sur pied le commandant du cercle avec 500 hommes et 2 canons pour protéger son entrée au Tonkin. Le 9, les pirates de NaLan ont averti les bateliers qu'ils seraient tous massacrés là leur entrée en Chine. Aussi n'en trouve-t-on plus pour rester au convoi. Le 20, une forte bande de réguliers chinois armés de fusils Mannlicher et Winchester, pille et brûle plusieurs villages des environs de Tra-Linh dans la nuit, elle tire même sur le poste en essayant d'y mettre le feu. Elle est repoussée par la garnison qui, au matin, trouve parmi les tués 3 réguliers en uniforme. Dans un hameau du village de Tra-Linh, 69 habitants réfugiés dans une grotte y sont brûlés ou tués. Le 21 dans la nuit, un marché de Tra-Linh. Le capitaine RIVIÈRE, du 3e tonkinois, le repousse groupe pirate vient encore jusqu'au en lui tuant un homme. Une autre bande de 200 pirates menace Dong-Da. Le Luu-Khu, où le chef Luc-ASUNG a reparu, est encore plus en danger. Ces nouvelles
forcent le commandant LAMARY à quitter momentanément sa position devant la porte de Chine, pour chercher à ramener un peu de tranquillité de ce côté. Il forme trois colonnes avec les garnisons de et Mo-Xat, et part le 22 pour le Luu-Khu. Le 27, le lieutenant RIVET, du 3° Trung-Khan-Phu, Soc-Giang commandant le poste de Soc-Giang, tonkinois, a un engagement au village tonkinois de Dinh-Hoai, voisin de la porte frontière de Co-Mat. Au bruit de la fusillade, des réguliers chinois du poste de Co-Mat franchissent la frontière et viennent occuper un mamelon sur notre territoire. Le lieutenant RIVET, les voyant se joindre aussi ouvertement aux pirates, les attaque à leurs tours et les déloge à coups de fusil de leur position. Ils se retirent à la 30 reprise du feu, laissant un des leur sur le terrain. Le lendemain, le chef de la porte de Co-Mat envoie une lettre d'excuses, d'un village chinois par les partisans d'un foncprétendant qu'il avait cru à l'attaque tionnaire annamite. Au commencement une colonne Khan-Phu,
de janvier, les Chinois ayant de nouveau fait irruption marche sur Lung-Nam et attaque part de Cao-Bang,
dans la région au nord de Trungce repaire le 3. Les pirates s'en-
Planche IX
((.'lit ht' itnOoiivt'rnrment général) GROUPEDE MÉOSDAMS
général) (Clichédu Gouvernement GROUPEDE FEMMESMAN
genéral)
Gouvernement du (Cliché ,
OU-N1 DE TYPES
général)
Gouvernement du (Cliché
NUNG
FEMME
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fuient en Chine, mais reparaissent après le départ de la colonne qui est rentrée le 9 à Ca-Bang. Cependant, les reconnaissances à empêcher de nouveaux pillages. Dans le Luu-Khu, fréquentes de nos postes parviennent de nombreuses petites bandes sont contenues aussi par une colonne mobile. Trouvant ainsi nos troupes partout présentes, les pirates se dispersent par petits groupes, qui s'attaquent surtout aux gens allant au marché et aux hameaux sans défense. Une vingtaine de petites attaques de ce génie sont dénoncées au commandant du cercle pendant Le 19 janvier, une reconnaissance du poste de du 3 tonkinois, met en fuite après un combat fort virons. Grâce aux bonnes dispositions prises par le
ce
mois.
par le sergent CHAUVELOT, de pirates qui avait pillé un village des enservent CHAUVELOT, cette petite troupe ne subit aucune Le 20 janvier, le CAI-BOUN, petit chef pirate, déserperte et en inflige au contraire de sérieuses aux pirates. teur du 3" régiment de tirailleurs de mal depuis deux ans, est tué tonkinois, qui nous avait fait beaucoup dans une embuscade par les partisans du poste de Quang- Uyên. Le 1" février, une reconnaissance de 25 fusils du poste de Tra-Linh se croise avec une bande de 50 piraTrung-Khan-Phu, long une bande
commandée
tes qui se dirigeait vers la frontière. Le combat s'engage aussitôt, et dure jusqu'à l'arrivée d'un renfort du poste au S.-E. SIMON, du 3 tonkinois, surprend à Nam-Ho, qui détermine la retraite des pirates. Le 8, le lieutenant Il l'attaque avec tant de rapidité et de vigueur qu'il la bouscule sans lui de Cho-Ra, une bande au campement. laisser un instant pour se reconnaître, et la force à s'en fuir dans le plus grand désordre en abandonnant un prisonnier, 8 cadavres sur le terrain; 9 femmes et enfants sont délivrés. mais elle est poursuivie par Le 13, une bande entre dans le cercle près de Ha- Lang et enlève 2 habitants; de pirates sont signalés cmme se les partisans qui lui tuent 2 hommes. Du 15 au 20, de petits rassemblements reformant à la fois dans le S.-O. du cercle, vers Ngan-Son, et dans le S.-E. vers Dong-Khê et Phuc-Hoa. D'autres pirates se réunissent le long de la frontière vers Le 22, la garnison BI-Nhi, Bo-Cup et Thuy-Khan. de pirates commandés Le 24, la de Tra-Linh a un engagement avec une cinquantaine par le chef A-KHI. bande du chef A-LINH fait irruption dans le canton de Quang-Uyên et y enlève 46 habitants qu'elle emmèneaussitôt
en Chine.
Cependant,
les partisans
peuvent
rejoindre
l'arrière-garde
et tuer deux pirates.
* **
Une colonne volante de 120 fusils environ, sous les ordres du lieutenant RIVET, parcourt le Luu-Khu pen de mars. Le 27 février, cette petite colonne a, avec la dant la dernière partie de février et le commencement 100 fusils, un engagement heureux à Lung-Ai. A la suite de bande du chef LY-TRUNG-NHI,forte d'environ la bande, cet engagement, après avoir perdu 16 tués ou blessés, dont deux laissés sur le terrain, rentre en Chine. à Phuc-Hoa, est attaqué dans les premiers jours de Le village de Ban-Boun, sur la route de Ha-Lang Deux rassemblements sont signalés : l'un à Cong mars par une bande, est maintenue. qui heureusement de Tra-Linh), l'autre plus important, Khéo, près de Ky-Trung (sur la frontière, à 5 ou 6 kilomètres au N.-E. à Na-Lan
(une douzaine de kilomètres à l'Est de Dong-Khê). ordonne vers la fin du mois la mise en mouvement Le colonel GALLIÉNI, commandant du territoire, contre le second d'une colonne plus contre le premier rassemblement d'une petite colonne prise à Tra-Linh. et Cao-Bang. Les bandes considérable Phuc-Hoa, Quang-Uyên prélevée sur les garnisons de Dong-Khé, rentrent en Chine. La fin du mois est marquée par des offres de soumission faites par le chef LAY-COC-LY-SAM,offres qui du LUNG-LI-CHINH-LoI, faite sans condition sont refusées en raison de leurs exigences, et par la soumission lieutenant
de Luc-A-SUNG.
une petite opération, menée surtout avec des partisans, est dirigée par le capitaine CHARTIER. sur le repaire de Lung-Cam, commandant le poste de Cho-Ra, occupé par le chef LO-HOALe repaire, surpris de nuit, est enlevé et détruit. DUNG, dépendant de A-COC-THUONG. Le 2 avril, du 3e tonkinois,
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La situation du 2''territoire militaire est, pendant le mois de mai, plus calme qu'elle ne l'a jamais été Le chef LA-HOA-DUNG fait sa soumission sans autre condition qu'une avance de riz. Le seul mouvement de troupe à signaler dans ce territoire pendant le mois de mai est celui de la colonne CLAMORGAN envoyée le long de la frontière entre Bi-Nhi et Na-Lan pour tâcher, sans y réussir, de reenlevé le 21 avril. joindre la bande de MA-MAN qui détient le douanier CARRÈRE, * 3" TERRITOIRE MILITAIRE. —
Tuyên-Quang.
pendant la période découle des facteurs suivants : 1 Présence d'un certain nombre de chefs soumissionnaires qui disposent de partisans. Quelques-uns de ces chefs ne sont ralliés qu'en apparence à notre cause et, loin de nous aider dans l' œuvre de pacification, se livrent à des intrigues pour nous susciter des embarras. Le plus important de ces personnages est LUONG-TAM-Ky crée des bandes et des chefs nouveaux qui, dans le but d'obtenir un agrandissement de son fief de Cho-Chu, dans l'espoir que la soumission de ces chefs sera acceptée par nous dans des conditions profitables pour luimême. Vient ensuite BA-Ky, ennemi d'A-coc-THCONG, qui ne se trouve à nos côtés que contre ce dernier La situation du Vterritoire militaire
chef dont il a peur, mais qui n'en reste pas moins notre ennemi. D'autres chefs soumissionnaires nous soutiennent dans nos opérations contre les pirates avec plus ou moins mais n'hésitent pas à se faire pirates eux-mêmes pour augmenter leurs revenus. De ce nombre sont d'énergie, MEUC et MAC-QUÊ-AN. de plusieurs bandes pirates importantes et commandés par des chefs énergiques. 3" Excellentes dispositions des habitants armés, qui luttent de toutes leurs forces contre les pirates.
2" Présence
qui ne nous permet pas d' appporter à nos partisans toute l'aide désirable. résulte un ensemble d'intrigues des chefs, de mouvements De la combinaison de tous ces facteurs, il de nos postes et de nos partisans ne peut qu'enrayer. bandes, de pillages que l'action limitée 4" Pénurie
des effectifs,
des
Le tableau des bandes pirates établies dans ce territoire à la date du 31 décembre 1893 donne un total d'environ 3.800 pirates possédant plus de 3.000 fusils, et divisés en quatre grandes bandes à peu près indépendantes et quatre bandes dépendant directement de LUONG-TAM-KY. Les quatre premières sont : ° 1 Celle de HoANG-THAN-Loi, NGUYÊN-TRIÊU-TRONG et HoANG-MAN (8 à 900 hommes) dans le canton de Tu-Long et vers Nghé-Do ; 2
Celle de MAC (400 hommes) soi-disant soumissionnaire, mais qui pressure plus que jamais les habitants de Tnnh-Thuong. Elle ne s'est rapprochée de nous que dans l'espérance de nous voir faire quelque mal à son ennemi particulier HOANG-CAU, que pour son compte elle n'ose pas attaquer, et qu'elle se borne à observer d'une rive à l'autre de la Rivière Claire. 3" Celle d'HoANG-CAU bande suivante. 4°
Celle
(6 à 700 hommes) dans le canton de Bang-Hanh,
d A-C0C-THU0NG
et le Song Gam, jusqu'à Bac-Mê, d'A-COC-THUONG est à Phia-Ma.
opérant
de concert avec la
(1 .000 hommes) occupant tout le pays entre la frontière, la Rivière Claire et ensuite la vallée du Song Cam jusqu'à Bac-Kem. Le repaire particulier
Les quatre bandes dépendant de LUONG-TAM-KY sont: 1 Celle de LO-SET, établie au N.-O. du territoire de LUONG-TAM-Ky; 2° celle de CAO-TAI-Loi, établie autour de Chiêm-Hoa; 3 (J celle de QUAN-BAO et THUAN-DAT, dans le huyên de Son-Dzuong, qui fait surtout la traite des femmes; 4", enfin celle de LUONG-TAM-CO, dont le centre est à Van-Lang, et qui écume la Rivière Claire entre Phu-Doan et Dia. Ces deux dernières bandes, que les habitants favorisent, sont insaisissables. Elles opèrent exclusivement pour LUONG-TAM-KY et tout leur butin est expédié par Van-Lang sur Cho-Chu et de là en Chine.
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— En août, la bande PIRATERIE ET PETITES OPÉRATIONS : Cercles de Tuyên-Quang et d'Ha-Giang. de Yên-Lung, commandée par le chef TAU-NHI-GIAN et renforcée par des gens de LUONG-TAM-KY, sous le de son lieutenant CAo-TAi-Loi, commandement est venue piller un village du canton de Son-Do, à 3 heures de Une reconnaissance Tuyên-Quang. (80 légionnaires et 5e compagnie du 1er tonkinois) commandée par le cacelle-ci se dérobe, et l'inondapitaine RABIER, du 3° bataillon étranger, part le 4 à la poursuite de la bande ; tion qui découvre tous les chemins force la reconnaissance à rentrer le 8 à Tuyên-Quang. Peu de temps après, le 20, cette même bande pille un autre village du Canton de Son-Do et un village près de Bac-Muc, sans que l'inondation Ainsi, en mons de 20 jours, les partisans de notre prépermette encore de l'atteindre. tendu allié LUONG-TAM-KY ont mis deux fois au pillage les environs de Tuyên-Quang. Le 26, un détachement du poste de Bac-Muc, commandé BOUTELOUPT, du 1e par le sous-lieutenant tonkinois, rejoint un groupe de pirates qui s'était emparé de 3 femmes, en tue un, en blesse un autre et délivre les femmes. Dans le cercle
de Ha-Giang, à offrir des conditions
le chef LÊ-CHI-TuAN, qui continue à ne vivre que par nos distributions, s'est décidé de soumission plus acceptables. Il se contente de demander maintenant l'autorisation de s'établir à Lung-Man en toute propriété pour y faire de la culture, sous la réserve de ne la prochaine récolte. Cette soumission est acpas payer d'impôts pendant cinq ans et d'être nourri jusqu'à ceptée le 5 septembre. Le
8 septembre,
le sous-lieutenant
le poste de Dong-Chau, avec 14 tirailleurs MOLL, commandant et 11 partisans, surprend un repaire pirate et disperse la bande. Le 12, une reconnaissance commandée par le sous-lieutenant rencontre 50 pirates, les met en fuite, puis les BOUTELOUPT, du poste de Bac-Muc, rejoint et les disperse une seconde fois. Le 31 août, une colonne commandée BOUTROIS, du 3 tonkinois, et forte de par le chef de bataillon 120 fusils, un canon, 100 partisans et 200 Chinois de la bande soumissionnaire de MAC, se concentre près de Long-Kiêm, sur le Song Con, repaire de HOANG-CAU qui y a été maintenu bloqué par les partisans de juillet. Le 2 septembre, d'une heure, l'attaque est donnée, mais depuis le mois après un bombardement le repaire est trouvé évacué. Les trois campements que les tisans se mettent à la poursuite de la bande, aidés des gens cette circonstance. Traqué par eux, HOANG-CAU repasse la sitions du canton de Bang-Hanh Les (huyên de Vi-Xuyên).
pirates y avaient installés sont brûlés. Les parde MAC, qui se montrent fidèles alliés dans Rivière Claire et rentre dans ses anciennes pose prépetites bandes du canton de Phu-Linh Pour la première fois depuis 1890, les Mans, Nungs et les Méos de ce canton écriparent à le rejoindre. vent au commandant du cercle d'Ha-Giang des pirates, et depour se plaindre des impôts insupportables mandent des fusils pour se débarrasser entièrement d'eux. la faiblesse de nos effectifs, là Malheureusement, comme partout, ne nous permet pas de soutenir le mouvement d'affranchissement que tentent les populations. Le
se le sous-lieutenant BOUTELOUPT, ayant eu un tram tué par la bande de Yên-Lung, met à la poursuite de celle-ci et enlève un village occupé par un groupe de ces pirates. Une bande de 300 à 400 Chinois, commandée sortant du territoire de LUONGpar CAo-TAI-Loi, 18 octobre,
à Lang-Ba, non loin de Chiêm-Hoa, et offre sa soumission au commandant du posTAM-KY, vient s'établir ce chef ne semble faire traîner les pourparlers que pour se donner le te, mais à des conditions inacceptables ; temps de faire la récolte du riz sans être troublé. avec 300 fusils. Dans le huyên de Vinh-Thuy, HOANG-CAU réoccupe ses anciens emplacements chassé du 4" territoire, se rétablit aussi dans son ancien campele N.-O. du cercle, HoANG-THAN-Loi, venir prendre possession des cantons de Tu-Long ment de Hoang-Su-Phi, avec 2 à 300 fusils, et déclare Dans le huyên de Vi-Xuyên, les petites bandes de Phu-Linh, et de Phung-Do au nom de l'armée française. Dans
Le chef de la police du tentent de piller les villages mans de Long-Chang. par A-COC-THUONG, le 28 un sérieux échec. En même temps, le ly-truong de Da-Miên, huyên, avec 200 partisans, leur inflige avec 40 partisans, bat une bande de 70 Chinois venue pour piller son village qui avait refusé l'impôt. A est débarrassé des la suite de ces vigoureuses affaires, menées par les habitants seuls, le canton de Phu-Linh renforcées
pirates.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
110
A-COC-THUONG étant rentré dans le phu de Tuong- Y ên, les habitants de Dong-Quan rendent compte cette année. Aussi veulent-ils se révolter que ses exigences en riz et en argent sont devenues insupportables nous ne sommes pas en et chasser les pirates, et ils demandent l'appui de nos troupes. Malheureusement, état de les secourir. * ** entre la Rivière Claire et le Song Day, le lieutenant Dans une reconnaissance du 11 au 15 novembre, ANDRÉ, du 1" tonkinois, surprend le repaire du chef TuAN-DAT. La surprise est si soudaine que les pirates ripostent à peine et s'enfuient dans le plus grand désordre. Quatre prisonniers sont délivrés. Le lendemain d'autres groupes sont encore surpris. Les habitants, complices de la bande, sont arrêtés. Le 14, un chef man de Luc-An-Chau a, avec des pirates chinois qui avaient incendié son village, un, engagement où il leur tue 3 hommes. Ces Chinois, cantonnés à Nhê-Do, étaient trop loin pour que la garnison de Luc-An-Chau pût aller les attaquer, mais le chef man s'en chargea seul avec 50 partisans armés de ce qui prouve que la confiance inspirée aux habitants dans le 4" terfusils à mèche et réussit complètement; ritoire commençait à gagner les régions du 3e territoire voisines du 4' Le 20, le colonel THOMASSET, commandant le 38 territoire, part de Tuyên-Quang pour aller installer sur le Song Con, avec 60 légionnaires et 150 tirailleurs du 1" tonkinois qui, augun poste à Yên-Binh-Xa, forment une colonne de 300 hommes. mentés en route des détachements de Dong-Lan et de Luc-An-Chau, en force, n'offre aucun incident. Elle a lieu le 25 et la construcL'occupation de Yên-Binh-Xa, faite ainsi tion du poste commence aussitôt. Du côté du poste de Chiêm-Hoa, tout le mois de novembre se passe en négociations avec un chef du nom de CAO-TAI-LOI, qui était apparu subitement au sud de ce poste en septembre, avec un bande forte d'abord de 80 Chinois seulement, puis portée à 4 ou 500 hommes. Ce chef demande à faire sa soumission et à s'établir à Pho-Trinh, au sud du poste, en touchant une solde pour ses hommes. Des pourparlers entre ce avoir formé chef et le commandant du poste de Chiêm-Hoa, il ressort que c'est LUONG-TAM-KY qui, après et avoir armé la bande de CAO-TAI-LOI, l'a de ses propres partisans et de bandits appelés du Quang-Si dans l'espérance qu'elle serait autorisée à s'établir sur les envoyée faire des offres de soumission à Chiêm-Hoa, confins de son territoire qu'elle étendrat ainsi tout en le débarrassant de son excédent de troupes. Il comptait et en vue qu'elle vivrait facilement au moyen de la solde qu'il faisait demander pour tous les hommesarmés, de laquelle il avait porté son effectif à 4 ou 500 hommes. Une soumission dans des conditions aussi dangereuses et onéreuses ne pouvait qu'être refusée ; la remise des armes est exigée avant toute acceptation. LUONGb re. TAM-KY, ayant manqué son but, fait rompre les négociations par CAO le 21 novem novembre. TAM-KY, ayant
manqué son but,
fut
les
négociations
**
Le 25 octobre, une députation des habitants du canton de Tu-Long vient rendre compte de l'installation de HoANG-THAN-Loi à HOANG-SU-PHI, dont il est venu prendre possession au nom de l'Annam avec 300 fusils. On apprend ensuite que, le 3 novembre, HoANG-THAN-Loi a battu les Chinois, les a mis en fuite et leur a fait subir des pertes sérieuses. Malgré les demandes pressantes que nous adressent les habitants pour nous amener à les secourir, nous sommes obligés de laisser HoANG-THAN-Lois'établir librement dans ce canton puisqu'il a été cédé par le traité CONSTANS à la Chine, et que nous n'y rétablirions par conséquent l'ordre que pour nos voisins du Céleste Empire. * .* * Le colonel THOMASSET,commandant du territoire, après avoir construit, fortifié et approvisionné le poste de Yên-Binh-Xa, y laisse une garnison de 100 tirailleurs et le quitte le 5 décembre pour rentrer à Tuyên-
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Quang. Là, il reçoit la visite du chef MAC qui s'engage à continuer HOANG-CAU ; mais dès le départ de la colonne, MAC ne s'occupe tants.
111
à vivre tranquille et à nous aider contre plus qu'à prélever des impôts sur les habi-
La bande d'HoANG-CAU, qui est ent ée dans le canton de Bang-Hanh à la nouvelle de la marche sur Yên-Binh-Xa et qui s'est réinstallée dans ses anciens repaires de ce canton, rayonne de là dans le chau de Chiêm-Hoa et dans le huyên de Vi-Xuyên, où elle répand la terreur. Mais bientôt, A-COC-THUONG l'appelle à son aide. Ce chef prend sa revanche des échecs que lui ont infligés les partisans et les habitants en octobre et novembre. Réunissant, avec les partisans d'HOANG-CAU, avec le détachement qu'il rappelle de Tap-Na et avec un autre que lui prête LUONG-TAM-KY, plus de 1.000 fusils, il rentre le 12 décembre dans les et de Phu-Linh. cantons de Bac-Ngoc-Xa Il refoule devant lui nos partisans qui sont trop faibles pour résister à une pareille bande et que nos troupes sont hors d'état de soutenir; puis il commence à ravager les vilet Ha-Giang lages de Phu-Linh, en menaçant du même sort ceux de Dong-Quan et des environs de Ha-Gang, à qui deux postes sont enlevés, se retire vers Ha-Giang. même. Le huyên de Vi-Xuyên, Dans le canton de Tu-Long, où est arrivé le général MA avec 1.000 hommes, HoANG-THAN-Loi ne peut soutenir ses succès précédents. Le 8 décembre, il est attaqué dans Hoang-su-Phi, perd beaucoup de monà Hoang-su-Phi, o de, et est obligé de se retirer vers le sud. Les réguliers chinois se réinstallent pendant qu'un détachement de HoANG-THAN-Loi retourne vers Nghê-Do. la bande de CAO-TAI-Loi avait commencé en décembre à rentrer par peDans le ch au de Chiêm-Hoa, sur l'ordre de LUONG-TAM-KY. Mais elle ne tarde pas à reprendre la camtits groupes dans le Thai-Nguyên un riche village où elle enlève 27 habitants; le 15, pagne. Le 8, elle pille à 4 kilomètres de Tuyên-Quang Le 13, le capitaine MEHOUAS, commandant le poste de Chiêm-Hoa, a avec cette banelle brûle Pho-Trinh. de, au S. -E. de son poste, un engagement où il est blessé. Après cette affaire, CAO s'établit sur les deux riet coupe les communications du poste en menaçant les ves du Song-Gam, en amont et en aval de Chiêm-Hoa, convois qui suivent cette rivière. Le 25, 200 hommes de cette bande passent dans le canton de Yên-Lung où ils se joignent à l'ancienne bande de Yên-Muc commandée par LA-KHAI-TANH, la Riviàre Claire, entre Bac-Muc et Tuyên-Quang.
qui opère sur les bords de
Le 31, un petit Le 22 décembre, 50 linh-co sont créés pour occuper les postes de Dia et de Lang-Noi. amenant avec lui 58 partisans. Mais cette soumission est un fait inchef fait sa soumission à Phu-Yên-Binh, dividuel ; la piraterie en général a augmenté en décembre dans le 3e territoire.
* **
Le 3 janvier, le convoi de Bac-Kan à Cho-Ra, escorté par 40 tirailleurs et commandée par le sergent BASà 5 kilomètres de Bac-Kan par un parti de pirates qui, heureusement, n'atTAT, du 3e tonkinois, est assailli de sorte que, pendant que ce lle-ci soutient la lutte, le gros du convoi peut filer. Le taque que l'arrière-garde, avec l'autre partie de l'escorte, met les assaillants sergent BASTAT, accourant au secours de l'arrière-garde, à Bac-Kan, commandé par le lieutenant LE CARDIen fuite. Le 12 janvier, le convoi fluvial de Chiêm-Hoa NAL, du 3e tonkinois, est attaqué pendant le passage d'un rapide par des pirates embusqués dans les rochers de la néanmoins, le convoi parvient à franchir le rapide et continue sa route sans rive. Un sergent français est blessé ; à Ch emencombre. Le 22, les partisans accompagnant l'escorte régulière du convoi fluvial de Tuyên-Quang Hoa ont à leur tour un engagement qui se termine à l'arrivée de l'escorte du convoi. Ces diverses attaques, qui de la bande de CAO-TAI-Loi et par conségênent beaucoup les communications sur le Song Gam, sont le fait tous les jours. Une lettre saisie quent des gens de LUONG-TAM-KY. Les preuves contre ce chef s'accumulent n'est qu'un des lieutenants de LUONG-TAM-KY, à qui il adressur un émissaire de HOANG-CAU fait voir qu'il se des compte-rendus réguliers et qui le met en relations avec les chefs de bandes avoisinantes.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
112
avec une reconnaissance de 36 fusils du poste du 3" tonkinois, 5 janvier, le lieutenant PHILIPPE, assiégé dans une grotte par une forte bande pirate qui dégage le chef de canton de Yên-Dinh, d'Ha-Giang, de nos hommes. s'enfuit à l'approche entre les habitants et la les principales Comme en décembre, opérations dans ce cercle se poursuivent: d'autre part. Au d'une part, entre les Chinois et la bande d'HoANG-THAN-Loi bande d'A-Coc-THUONG de janvier, commencement A-COC-THUONG, grâce aux renforts envoyés par LUONG-TAM-KY et par le chef était redevenu maître du canton de Dong-Quan, et son lieutenant TRANde Cao-Bang, BAy-Coc-Ly-SAM, Mais penCHI-TU se tenait avec une forte partie de la bande au sud de la route de Bac-Mê, Ha-Giang. A-COC-THUONG est battu, TRAN-CHI-TU et un dant le courant du mois, les habitants regagnent du terrain. dans le Yên-Dinh, autre chef sont tués et nos partisans, vainqueurs pénètrent de nouveau dans Dong-Quan, des pirates, se joignent à eux. où les Méos, las de l'oppression la situation ne s'est pas améliorée. Les pirates se sont Dans le Phu-Linh, et surtout dans le Bang-Hanh, Le
fortifiés à Bac-Ngoc-Xa, et HOANG-CAU paraît fort peu craindre les entreprises de notre allié MAC-XUYA, bien que celui-ci ait fait passer une partie de ses gens sur la rive gauche de la Rivière Claire et manifesté ainsi l'intention de l'attaquer. la lutte a continué avec des alternatives diverses entre les pidans le canton de Tu-Long, Cependant, rates et les réguliers chinois du général MA. de décembre, le général MA a un nouvel engagement le 18 où il Après son succès du commencement et depuis ce temps les réguliers et les pirates sont restés dans leurs posiest blessé. Il rentre alors à Khai-Hoa mutuellement et s'entendant à s'inquiéter même pour l'exploitation et le pillage du pays. tions, renonçant La difficulté les mandarins chinois du canton de Tu-Long, qu'ils ont trouvée dans cette lutte a dégoûté sur nous du soin d'y rétablir l'ordre en nous le rendant. Ils ont en et leur a inspiré le désir de se décharger leurs réguliers à Xuidemandé avec instance l'occupation par nos troupes des postes qu'occupent conséquence Man,
Hoang-Su-Phi L'occupation
et Mong-Thuong. du canton de Tu-Long
est décidée fin février
1894.
** * A la fin de janvier, A-COC-THUONG, ne laissant qu'un lieutenant avec 80 fusils du côté de Bac-Chang, concentre tous ses efforts contre le canton de Dong-Quan. Deux chefs secondaires qui avaient offert leur soumission en janvier se joignent de nouveau à A-Coc-THUONG et attaquent avec lui le poste de partisans de Ce poste, occupé seulement mal armés, se défend pourtant Gian-Liêc, près de Ban-Dich. par 50 habitants 14 jours et repousse enfin les pirates par une sortie générale le 24 février. A la fin du mois, pirates pendant et habitants sont encore face à face dans leurs positions respectives; les premiers sur la route de Luong-Cam et les partisans à Giam-Liêc. La bande de NGUYÊN-TRIÊU- TRONG commençant où elle à s'étendre au sud du canton de Tu-Long, était confinée auparavant, le commandant du 3e territoire crée un poste de partisans à Bang-Giang, sur la route de Bac-Quang à Hoang-Su-Phi, pour fermer aux pirates cette voie d'accès vers son territoire. Dans la partie médiane du territoire, le chef soumissionnaire est poussé contre le chef MAC-QUÊ-AN HOANG-CAU et le bat à deux reprises différentes. Au nord, nos partisans sont moins heureux; la lutte engacontinue et les habitants du canton de Dong-Quang gée depuis le mois de décembre entre A-Coc-THUONG sur le terrain de ce canton qu'A-Coc-THUONG a envahi. Malheureusement, cette lutte qui, au début, avait été tout à l'avantage de nos partisans, leur devient défavorable en mars. Réduits à leurs seules ressources à deux jours et demi de marche par suite de notre inaction forcée, ils se retirent sur le plateau de Quan-Ba, au nord d'Ha-Giang. restée fidèle des environs sont cernés au poste Vingt d'entre eux et toute la population de Gian-Liêc Ils y sont (à quelques kilomètres de la frontière et à peu près sur le méridien de Ha-Giang). entourés par un ennemi vingt fois supérieur en nombre et bloqués. Une lettre datée du 14 et envoyée par eux au huyên de Vi-Xuyên rend compte de leur situation désespérée. A deux reprises différentes, les partisans de Quan-Ba
essayent
de les dégager, mais ils
échouent
et sont obligés
de battre
en retraite.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
113
Enfin, dans la nuit du 20 au 21, se voyant à bout de ressources, les défendeurs de Gian-Liêc se déle poste en suivant la route de Chine, cident à abandonner la seule que les pirates n'aient pas étroitement Bien que pourgardée, pensant que de ce côté, ils seraient arrêtés par le chef militaire chinois de Bac-Bo. à se dérober et, après avoir cheminé en Chine pendant un certain temps, ils arrivent à suivis, ils réussissent atteindre,
sans
avoir
perdu
de
fusils,
le
plateau
de
Quan-Ba.
La fin du mois de mars avait été marquée dans le cercle de Tuyên-Quang par la lutte engagée contre HOANG-CAU et notre allié MAC-QUÊ-AN. Afin de soutenir ce dernier et les partisans qui marchent avec lui, une petite colonne placée sous le commandement du lieutenant sort de DUBOIS, du 3 bataillon étranger, Chiêm-Hoa et se dirige vers le Bang-Hanh. HOANG-CAU qui, pendant tout le mois, a été ravitaillé en munitions dans le territoire Malheureusement, de la bande DANG-SAM-SUN, expulsée de Tu-Long de LUONG-TAM-KY,est renforcé par nos troupes. Malla colonne DUBOIS, celle-ci n'en est pas moins gré un échec qu'inflige à ce dernier le 23, à Lung-Dat, à une grande circonspection obligée, en face de ces forces nouvelles, qui retarde ses mouvements. d une nouvelle bande commandée Enfin, à la fin du mois, l'apparition par un nommé CAU-NHI et provenant du territoire de LUONG-TAM-KY oblige la colonne à suspendre complètement les opérations et à rentrer à Chiêm-Hoa, qui se trouve presque bloqué par les nouveaux venus.
* **
d'Ha-CIang, A-Coc-THUONG remporte de nouveaux succès. Nos malheureux partisans, s étaient concentrés au mois de mais sur le plateau de Quanque nous ne pouvons soutenir faute de troupes, l' offensive, mais ils sont écrasés; le plus Le 16 avril, ils essayent de reprendre Ba, au nord de Ha-Giang. est tué; il en résulte parmi toute la population Ncu-VAN-LONG, énergique et le plus influent de leurs chefs, un petit détachement de troupes réune panique que l'on est obligé de calmer en envoyant vers Quan-Ba 2.000 de nos soldats, Sous la protection individus, hommes, femmes et enfants, avec leurs buffles gulières. se réfugient à Ha-Giang. et tout ce qu'ils peuvent emporter, les événements de Quan-Ba, un petit succès est remporté sur une ramification Pendant que se déroulent Le 6, après dans la vallée du haut Song Gam, par la garnison de Bac-Kan. de la bande d'A-Coc-THUONG Dans
une marche incendie.
le cercle
difficile,
le sous-lieutenant
CROTTE
arrive
de nuit sur le repaire
de Nam-Moc
qu'il
surprend
et
nouvellement de HOANG-SU-PHI, occupé par nos troupes, est érigé en cercle de Tu-Nham militaire. par arrêté du 24 mai 1894 et rattaché au 3" territoire font ressortir une manœuvre à laquelle viennent de se livrer, inutidu mois de juillet Les renseignements Dans les derniers mois de l'année 1893, un chef inconnu lement du reste, les hommes de LUONG-TAM-Ky. dans les environs du poste de Chiêm-Hoa, fit son apparition qu'il inquiéta penjusqu' alors, CAO-TAI-LOI, ne fut pas actellement exorbitantes à des conditions qu'elle dant quelque temps, puis offrit sa soumission vers la fin d'avril une nouvelle bande apparut ceptée. La bande de CAO disparut, mais quelque temps après, des offres de soumisau même endroit sous les ordres d'un nouveau chef appelé CAN-NHI et fit également De même que la bande de CAO, celle de CAN-NHI vient sion qui eurent le même sort que les précédentes. par un chef également inconnu, nomde disparaître. Or, de mai à juillet, une troisième bande commandée de soumission qui n'ont des pourparlers a ouvert avec le poste de Dong-Chau, mé HOANG-DINH- THUONG, pas abouti. les trois bandes n'en constituerait qu'une seule et unique formée des ces divers renseignements, D'après est confirmée par leurs allées et venues entre Cho-Chu, provenance gens de LUONG-TAM-KY.Cette dernière et les points où ils se sont montrés. Leur intention était, sous prétexte de soumission, d' extorquer Lanh-Danh Le territoire
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
114
français. Après avoir échoué avec l'officier qui commandait Chiêm-Hoa une bonne somme au Gouvernement en décembre 1893, ils ont renouvelé leur tentative avec son successeur; après avoir échoué deux fois à Chiêmchangeant chaque fois de raison sociale en prenant un chef Hoa, ils ont tenté la fortune à Dong-Chau, différent. 4 TERRITOIRE MILITAIRE. — Hung-Hoa. Cercle de Van-Bu. — Après avoir continué leurs armements dans le territoire des Opans jusque vers la fin d'août, sous prétexte de résister à une invasion française ou chinoise, les Siamois, ne pouvant plus faire vivre les milices laotiennes qu'ils avaient levées, avaient dû les licencier. Peu après leur arrivait l' ordre de Le mouvement commence le 14 seples réguliers eux-mêmes. Bang-Kok de faire rentrer à Luang-Prabang une députation qui se présente le 30 à Van-Bu et tembre 1893 et les habitants des Opans envoient aussitôt demande la protection française « car le pays ne sait plus à qui obéir», La création d'un cercle annexe dans ce est décidée. pays, dont le siège sera à Muong-Hett, les Siamois occupant Luang-Prabang le 23 septembre, reçoivent là leur tour de Bang-Kok Cependant, l'ordre d'évacuer. Ils y obéissent aussitôt et remettent eux-mêmes la direction des affaires à l'agent consulaire assure ce fonctionnaire de sa fidélité et du bon accueil que français, M. Lugan. Le roi de Luang-Prabang nous réserve le pays. Par la suite, le cercle de Muong- Hett est supprimé. Le pays des Opans est réuni à où est envoyé un commissaire du Gouvernement. Luang-Prabang, Le cercle de Van-Bu est calme pendant toute la période.
** Cercle de Lao-Kay. bre de bandes :
— Au début de la période,
le cercle
de Lao-Kay
est au pouvoir d'un certain nom-
Celle de HoANG-THAN-Loi et NGUYÊN-TRIÊU-TRONG, forte de 400 hommes dont 200 bien armés. et Luc-An-Chau, s'est dirigée, après la rupture des négociations Cette bande, d'abord établie à Pa-Kha pour la soumission de NGUYÊN-TRIÊU-TRONG, vers le nord du cercle, ravageant tout le pays; 2" Deux bandes annexes de la précédente, disposant ensemble de 350 hommes; 3" La bande de HOANG-MAN, forte de 350 hommes bien armés qui s'est fortifiée à Ta-Si-Co, au nord 1
de Muong-Houm. avec une partie de la T bande, se rend dans le canton de Tu-Long, En septembre, HoANG-THAN-Loi, attribué à la Chine. Il se prétend envoyé par l'autorité française, et se porte à l'attaque des réguliers chinois les défait complètement, leur prend des armes et des munid'HoANG-SU-PHI. Après 5 engagements sérieux, il tions et devient le maître du pays. Le général MA-YOU-KI, commandant à Muongtsé, est alors envoyé le 17 octobre 1893 à Kai-Hoa par le vice-roi du Yunnan pour y rassembler des troupes en vue de combattre HoANG-THAN-Loi. Il demande l'aide Le lieutenant-colonel du lieutenant-colonel PENNEQUIN accepte, à PENNEQUIN, commandant le 4° territoire. condition que le général chinois s'engage à purger Son-Phong, centre unique de la piraterie au Yunnan. Les pirates de Son-Phong sont tous des gens du Quang-Si et du Quang- Tong. Le général MA, qui est Yunnanais, et qui déteste les Cantonnais, fait sur-le-champ évacuer Son-Phong par tous les bandits qui y étaient établis depuis longtemps, et qu'il expulse avec leur famille. Pendant ce temps, NGUYÊN-TRIÊU-TRONG, appelé au secours de HoANGTHAN-Loi, s'était rapproché d'abord de Son-Phong pour y recruter des pirates. N'ayant pu trouver de nouveaux partisans, en raison de l'évacuation de Son-Phong, il se résoud à se rendre à Tu-Long avec ses seules ressources. Le lieutenant-colonel PENNEQUIN le laisse partir sans l'inquiéter, sur la promesse qu'aucun pillage ne serait commis par la bande pendant son voyage (promesse qui fut d'ailleurs exécutée) Pareille tolérance est accordée dans les mêmes conditions à HoANG-MAN qui, le 9 novembre 1893, abandonne ses positions formidables de Ta-Si-Co, pour se rendre à Tu-Long.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
115
Ainsi, grâce à la diplomatie du lieutenant-colonel PENNEQUIN, le cercle de Lao-Kay, est, en novembre, complètement purgé de toutes ses bandes, qui se sont transportées dans le canton de Tu-Long. Le lieutenant-colonel PENNEQUIN fait occuper sur-le-champ et organiser le pays à mesure que les pirates l'évacuent. Pa-Kha est occupé le 3 novembre et pourvu le 16 d'une garnison de 150 hommes; 15 fusils y sont est évacué par le détachement chargé d'observer Ta-si-Co. Le envoyés pour armer les partisans. Muong-Houm peloton de Ba-Xat est ramené à Lao-Kay. Un blockhaus est construit à Ban-Phiêc. * ** Le pays est tranquille pendant quelques mois. Mais en février 1894 le vice-roi du Yunnan, qui ne peut arriver à bout des pirates de Tu-Long, demande à nous remettre ce canton. Une colonne est formée fin février dans le but de l'occuper. Les opérations de cette colonne seront relatées plus loin. Les pirates sont chassés de Tu-Long. Des mesures sont prises pour les empêcher de traverser le Fleuve Rouge. Deux jonques de guerre croisent entre Pho-Lu et Yên-Bay. En avril quelques engagements ont lieu avec les bandes, plus ou moins dissociées et qui essayent de se reformer. Une d'elles, commandée par DANC-SAM-SUN, passe la Rivière Claire vers le 10 avril et va rejoindre HOANG-CAU dans le Bang- Hanh (3 territoire). Les bandes de HoANG-MAN sont Celle de NGUYÊN-TRIÊU-TRONG descend rassemblées à Tong-Hinh, vis-ià-vis de Lao-Kay. le Song-Chay en radeau, subit le 11 avril un échec à Dong-Quan (capitaine LEGROS), remon'e vers le nord et, le 5 mai, rejoint HOANG-MAN à Tong-Hinh. Il se produit alors dans les bandes présentes à Tong-Hmh une sorte de remaniement à la suite duquel une fraction minime des hommes armés restent en Chine avec NGUYÊN-TRIÊU-TRONG ; une deuxième fraction paraît avoir été enrôlée par le vice-roi du Yunnan en vue de la répression d'un révolte qui vient d'éclater dans cette et le reste du groupe sous les ordres de HOANG-MAN, s'apprête à passer sur la rive droite du Fleuve province Rouge. Pour s'opposer à ce passage, trois postes provisoires sont établis le long de la rive droite à Nhat-Son, qui, joints aux trois postes permanents de Ban-Qua, Ba-Xat et Trinh-Tuong exisBan-Chiang, Muong-Vi tant déjà, portent à six leur nombre total. Mais, vers le milieu de mai, HOANG-CAU réussit à passer à trasera désormais celle de la lutte contre HOANG-CAU. vers ce cordon de postes. L'histoire du 4Eterritoire *
— Le 101février 1894, le colonel SERVIÈRE, commandant le 4e territoire, Occupation de Tu-Long. en chef, que le vice-roi du Yunnan désire vivement refait connaître par dépêche au général commandant tirer ses troupes du canton de Tu-Long où elles ont fort à faire avec les pirates et qu'il tient à faire remettre entre nos mains, avant la fin de février, les postes qu elles occupent dans le canton et dont les principaux et Muong- Thong où se trouvent 500 réguliers chinois. Le colonel SERVIÈRE sont Xin-Man, Hoang-Su-Phi demande donc 500 hommes de troupe pour aller relever les garnisons. Comme il n'est pas possible de prélever un pareil effectif sur les garnisons des 3° et 4° territoires, le un appel de 500 recrues pour les renforcer et leur permettre de Gouverneur général autorise, le 10 février, fournir les hommes nécessaires. reçoit l'ordre de rasLe 11, le chef de bataillon GOUTTENÈGRE, commandant le cercle de Lao-Kay, sembler une colonne de 350 fusils (dont 70 légionnaires) pour aller occuper Xin-Man. A la fin de février, cette colonne est rassemblée à Pa-Kha ; elle doit être dirigée sur Xin-Man au commencement de mars. Le TaoTai (préfet chinois) de Mongtzé part, le 25 février, pour aller sur la frontière surveiller la remise des postes entre nos mains. le commandant GOUTTENÈGRE apprend que les pirates, retranchés dans des positions Arrivé à Pa-Kha, très fortes, sont beaucoup plus nombreux qu'on ne le supposait tout d'abord ; ne voulant pas s'exposer à un
HISTOIRE
116
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
pour notre prestige dans une région où nous péqui aurait eu, en effet, les plus funestes conséquences et demande un renfort de 200 hommes, dont 100 Euronétrions pour la première fois, il s'arrête à Pa-Kha arrivait à Hanoi un télégramme du Gouverneur gépéens et un canon. En même temps que cette demande du Ministre de France à Pékin, la prompte occupation du pays de Tu-Long. néral demandant, sur l'invitation le 19 mars à Pho-Lu (56 légionnaires, 36 tirailleurs et une des renforts, qui parviennent En conséquence sous les ordres GoUTTENÈGRE : en même temps, une deuxième colonne, pièce), sont envoyés au commandant échec
du commandant CHENAGON, du 1el' tonkinois, de tirailleurs stationnées à Son-Tay, un peloton de Hoang-Su-Phi. mission spéciale l'occupation
se concentre de tirailleurs
à Yên-Binh-Xa; elle comprend et une compagnie de légion. Cette
la compagnie colonne a pour
GOUTTENÈGRE entre sans coup férir à Xin-Man le que cette colonne se forme, le commandant Mais ce mouvement n'a pas eu pour effet 16, après avoir tourné par le nord la position de Tai-Ngan-Chai. l'évacuation de cette position, qui continue à êlre occupée. Pendant
Le 28 mars, le colonel SERVIÈRE a rejoint les troupes d' opérations et a pris le commandement des deux colonnes qui se tiennent : la colonne GOUTTENÈGRE à l'est des positions des pirates, et la colonne CHENAGON au sud; ces positions sont constituées par Tai-Ngan-Chai, Ho- Tan. En même temps qu'il Ngan-Chin, rend compte de cette situation, le colonel SERVIÈRE demande un nouveau renfort de deux compagnies de tirailleurs. Ce renfort lui est nécessaire pour aborder les positions et les gros effectifs des bandes, et pour barrer le Fleuve Rouge aux pirates qui ont l'intention de se réinstaller Ces deux compagnies, dans le 4° territo re. prises sur les garnisons de Hanoi et de Tuyên-Qbang, reçoivent le 29 l'ordre de se mettre en marche ; de Tuyên-Quang est remplacée d'infanterie de marine de Hanoi. par une compagnie Par suite de ce nouveau départ de renforts, il ne reste à la réserve de Hanoi que deux compagnies fanterie de marine et pas une seule de tirailleurs.
celle d'in-
A la fin de mars 1894: 1° les pirates 2° la colonne Ho-Tan; occupent Tai-Ngan-Chai, Ngan-Chin, GOUTTENÈGRE est à Hoang-Su-Phi et Xin-Man; 3° la colonne CHENAGON est à Long-Colum. leurs positions, Voyant qu'ils vont être serrés de près par les troupes, les pirates évacuent successivement au fur et à mesure. que les troupes de la colonne GOUTTENÈGRE occupent Le 8, le commandant GOUTTENÈGRE qui, par suite de la dissémination de ses unités, se trouve dès lors sans commandement, afin de se mettre à la tête des troupes qui sont parties vers la fin part pour Pho-Lu de mars de Hanoi et Tuyên-Quang et qui viennent d'arriver à Yên-Bay. Il prend le commandement des opérations entreprises les bandes de traverser le Fleuve Rouge et, le 19 avril, il a un petit engapour empêcher gement avec une fraction de la bande NGUYÊN-TRIÊU-TRONG.
* *+ contre Hoang-M an. — Ayant réussi, après l'occupation Opérations de Tu-Long, à passer à travers le cordon de nos postes, HOANG-MAN a, le 22 mai, un premier avec le lieutenant MARCAJOUR", engagement commandant le poste de Nhat-Son. Ce poste est aussitôt renforcé et placé sous le commandement du capitaine LE RAY, du 4 bataillon au N.-O. étranger. Les pirates se sont installés à Ma-Dinh (massif montagneux de Nhat-Son) ; le capitaine LE RAY les en déloge le 23 après leur avoir tué 5 hommes et leur en avoir blessé 13. De notre côté, l'affaire de Ma-Dinh nous coûte 3 tués, dont 2 Européens, et 5 blessés, parmi lesquels le lieutenant MARCAJOUR. Après son échec de Ma-Dinh, HOANG-MAN descend vers Cha-Pa et s'installe à Ta-Phin, où une nouvelle colonne sous les ordres du capitaine GESLAND, du vient l'attaquer le 30 mai. La colonne I" tonkinois, se heurte à une position formidable, constituée par une sorte de tenaille rocheuse. Au bout d'une heure et demie d engagement, le capitaine GESLAND se voit obligé de rompre le combat, après avoir eu un tirailleur tué et 15 blessés, dont le lieutenant PARIS DE LA BOLLARDIÈRE. Il se replie sur Cha-Pa. HOANG-MAN descend vers le sud. Une co!onne sortie de Bao-Ha où lui coupe la route sur Kanh-Yên l'on installe un poste provisoire Il se rabat alors sur Tanh-Huyên, ainsi qu'à Vu-Lao. qui est le nœud des com-
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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munications
entre le moyen Fleuve Rouge et la moyenne Rivière Noire, et d'où l'on peut se porter sur TraiCha-Pa et Lao-Kay, Hutt, Bao-Ha, Van-Bu. Lai-Chau, Le capitaine DIGUET, commandant du cercle de Van-Bu, qui ne dispose que d'une compagnie de tirailleurs, se contente, le 1" juillet 1894, de barrer les routes de Tanh-Huyên et de Tu-Lé sur Van-Bu par deux détachements établis l'un à Than-Qui ABA(capitaine BULLIER), l'autre sur le Nam-Kin (sergent-fourrier le quan-dao DIÊU-VAN-TRI occupe avec ses miliciens les principaux points de DIE). Vers le nord et le N.-O., et du Song Ma (Lai-Chau, Batpassage de la Rivière Noire (Pa-Houn, Muong-Dzonne, Bac-Tan, Nam-Ha) Bao,
Muong-La, Pu-Phang). Vers la fin de la première
HOANG-MAN s'étant porté par Co-Vai à Nga- Y an- Tai, quinzaine de juillet, le commandant BERTIN résolut d'aller à sa rencontre. Il quitte Van-Bu avec 60 tirailleurs et à peu près autant se fait renforcer d'une partie de la garnison de Tu-Lé, renforcée elle-même par Nghia-Lo, d'auxiliaires, et s'installe à Poung-Loung le 18. Les jours suivants, il fait serrer ses troupes sur Nga- V an- Tai; Kim-Noi Kinh-Khoa Han-Ton, ; commandant BERTIN, Che-Coi, nant CATTELIN (garnison de Tu-Lé), Lang-QMa-Ho.
le 23, elles occupent: capitaine ; le fourrier ABADIE, Ta-Ngan
BULLIER, ; lieute-
la soirée du 23 juillet, ayant appris que les pirates avaient quitté Nga- Y an-Tai pour se porter vers le commandant BERTIN se porte sur Kim-Noi le 24, p ndant que le lieutenant CATTELIN va occuper le S.-O., le repaire supposé évacué. Mais les pirates, profitant de l'isolement et de la faiblesse du détachement BULLIER, le 24 et le forcent à redes( ous indigènes) l'attaquent qui ne comprend que 50 hommes de troupes régulières cendre à Nam-Kin, après un combat au cours duquel il perd 2 tirailleurs et 2 partisans tués, 4 tirailleurs et 3 Dans
le capitaine BuLLIER, craignant d'être coupé, se replie Le jour suivant, partisans blessés, 1 tirailleur disparu. où il arrive le 29 et où il se fortifie. Le commandan' BERsur Than-Qui, puis sur Ban-Têch et Hiêu-Trai, TIN se replie de son côté sur le haut Nam-Kin et de là sur Van-Bu. réfugiés d'abord dans les rochers, compte de 250 à 300 fusils. Les habitants, faute de vivres suffisants, mais ont laissé leurs familles dans les villages méos situés sur les en sont redescendus sommets; ils ont payé tribut aux pirates. La bande
de HoANG-MAN
* **
TERRITOIRE
CIVIL
ne furent pas heureuses. M. dans le Yen-Thé Au cours de cette période, les opérations Yen-Thé. pensa pouvoir mener à bien, seul et avec ses propres moyens, une expédiMuSELIER, résident de Bac-Ninh, tion contre
le DÊ-THAM.
Et cependant une partie de la région où eurent lhu tion d'un homme qui avait déjà fait ses preuves comme
et la direcétait sous le commandement les opérations, le colonel GALLIÉNI. chef et administrateur :
des pirates. — Dès son apparition sur les à prendre la prédominance et le courage, la ruse, la ténacité et Devenu le maître, il appelle à lui les débris des bandes du Cai-Kinh. Il fortifie ses repaires, s'assure l'appui des
le DÊ-THAM travaille à augmenter sa dans le Yen-Thé, autres chefs. Il a les qualités d'un excellent chef de l' ambitjon. Il arrive vite à supplanter le vieux BA-PHUC. en particulier les Chinois dissociées par nos opérations,
Organisation bande, à l'armer, bandes: l'énergie
se sent battu; violent, il se fait rusé. Sa méfiance sa ruse. Toutes sont déjouées par lui.
le met
habitants. à l'abri
il sait se faire humble quand il Orgueilleux, de toutes les tentatives que peut nous inspirer
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
118
avec 40 fusils à 10 kilomètres au nord de Nha-Nam, où il le DÊ-THAM s'établit 12 septembre, dans la nuit même, il enlève tout près de ce refuge 5 habitants. Le 17, la garde construit un repaire fortifié ; commandée par le résident BOULLOCHE, a avec cette bande, sur la route de Phu-Langcivile de Bac-Ninh, où elle perd un tué et un blessé. un engagement Thuong, Le
*
1893 au soir, un groupe de la bande du DÊ-THAM, installé près de Nha-Nam, Le 31 décembre ayant ou enlève plusieurs habitants et se retire en faisant feu sur le poste. pénétré dans le village de ce nom, y blesse Les patrouilles envoyées à sa poursuite ne peuvent d m la nuit retrouver ses traces. A la suite de ces atfont dans la journée du 8 janvier des reconnaissances et Bo-Ha Mo-Trang taques, les postes de Nha-Nam, dans Celle du poste de Nha-Nam combinées. (60 fusils) rencontre deux fois en 6 heures des pirates installés La première avec son faible deux endroits différents. fois, elle les juge trop nombreux pour les attaquer à l'improviste, mais les pirates s'enfuient aussitôt la deuxième fois elle est attaquée elle-même effectif ; après leur première décharge. Dans la nuit du 12 février, 40 à 50 hommes de la bande du DÊ-THAM attaquent un hameau de la rive et son frère qui, depuis longtemps, s'était gauche du Song Thuong où ils enlèvent un chef soumissionnaire opposé avec ses gens à tout passage de cette rivière par les bandes. A mi-distance enLe 161 juillet, un petit convoi de vivres rentrant de Bo-Ha, regagnait Mo-Trang. un peu loin de l'escorte sont tous enlevés par les gens du DÊ-THAM, revenus viron, les coolies qui marchaient sont capturés du poste Le 17, deux pirates envoyés en réquisition dans le Yên-Thê. par le commandant le DÊ-THAM et TONG-LUAN élèvent des forles renseignements qui leur sont arrachés, D'après Le 22, une escorte de 8 tirailleurs, commantifications sur le Song Cho, dans les environs de Lang-Nua. un changement du riz, se heurte au col de Can-Ré dée par un caporal indigène et ramenant à Mo-Trang à une bande très supérieure en nombre qui suit en sens inverse le même sentier. La petite troupe, malgré une tient bravement tête à l'ennemi, sous la conduite du tirailinfériorité considérable d'effectif et de position, son caporal ayant été tué; elle parvient à se leur de 11e classe LE-VAN-TE, qui a pris le commandement, retirer du combat en bon ordre, après avoir eu toutefois deux tués et deux blessés. de Bo-Ha.
*
de Bac-Ninh, commandant une colonne de police dirigée contre Colonne de police. — Le Tong-Doc dans le Yên-Thê, commence ses opérations le DÊ-THAM et contre les bandes qui tentent de se reconstituer en octobre avec 200 gardes civils et 600 linh-co. En vue de ces opérations, un groupe provisoire est formé avec les postes militaires de Mo-Na-Luong, et Nha-Nam, et mis sous les Bo-Ha, Mo-Trang, Thai-Nguyên commandant d'armes de Phu-Lang- Thuong. Ces ordres du chef de bataillon VALLANCE, du 3e tonkinois, commandant la colonne de police, enle Tong-Doc, troupes n'eurent pas à intervenir car, fin janvier 1894, trait
en négociations avec la bande du DÊ-THAM. Celui-ci s'engage à se soumettre au Têt (1" de l'an annamite correspondant, cette année, au 7 février). Le vieux BA-PHUC, depuis longtemps hors d'état de tenir la campagne, consent seul à se soumettre avec quelques sa nomination comme second serviteurs, moyennant mandarin du Yên-Thê, et celle de son professeur comme premier mandarin. aux autres chefs DÊQuant de Bac-Ninh THAM, TONG-LUONG, TONG-TRU, encouragés par les avances que leur a faites le Tong-Doc et par l'attitude en vue de ne pas passive ordonnée depuis la fin de janvier aux garnisons du Yên-Thê entraver les négociations, renforcés d'ailleurs ils refusent de livrer par une partie des fuyards de Lung-Lat, leurs fusils et mettent à leur soumission des conditions outrées à dessein, telle que l'évacuation de tous les postes par nos troupes, etc. Les négociations se poursuivent en mars et avril. Pendant ce temps, les pirates profitent de l'inaction imleur organisation. En mai 1894, M. MUSELIER, résident de Bacposée à nos troupes pour perfectionner
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Nmh, reconnaissant longueur, se décide
que, dans les négociations, à recourir à la force.
le DÊ-THAMn'a
d'autre
119
but
que de traîner
les choses
en
A la fin du mois d'avril, les points occupés par les pirates sont, comme en décembre 1890,' Lang-Léo, Le DÊ-THAM fait reconstruire Hu-Thué, le fort de Huu-Thué Lang-Mac, Lang-Nua, Lang-Van. pris et démantelé en janvier 1891 par le colonel FREY.
* ** — Conformément de Lang-Léo et Lang-Mac. au plan adopté, les troupes du résident ocOccupation et Lang-Mac. Ces deux villages sont ceux que citent à cupent, le 17 mai, les deux villages de Lang-Léo à trois reprises successives sur le même terrain en dédes opérations exécutées chaque instant les rapports cembre 1890 et janvier 1891 ; ils constituent la base d'opérations obligée de toute attaque menée par le S. -O. Les 9, 11 et 22 décembre contre l'ouvrage de Hu-Thué. le capitaine le commandant 1890, FLESSIER, sans coup férir; en janvier suivant, le coTANE et le lieutenant-colonel WLNCKEL-MAYER, les occupèrent alors qu'il avait en face de lui un millier d'hommes, FREY s'y installa tout aussi facilement, et il y apsur l'ouvrage de Huu- Thué, le commandant que dirigea, puya la première parallèle des deux cheminements le génie et l'artillerie de l' expédition. Les pirates n'ont du reste pas l'habitude RÉGIS, commandant d'occuper fortement leurs avant-lignes, et quand ils sont résolus à défendre une position, c'est dans le cœur même de lonel
cette
dernière
qu'ils
concentrent
tous
leurs
efforts.
* **
Attaque conséquence soit autorisé
— M. MUSELIER désirait avoir à sa colonne un peu d'artillerie. Il adresse en de Huu-Thué. tendant à ce que le poste de Nha-Nam militaire une demande à l'autorité qui possède un canon à lui prêter son concours.
le général DUCHEMIN, commandant en chef, des colonnes de 1890-1891, Après les résultats malheureux avec des partisans commandés seulement par leurs chefs inune entreprise consistant, trouvait fort téméraire avaient échoué 3 colonnes de à aborder une position contre laquelle successivement digènes et des miliciens, troupes
régulières.
un malheur, sans vouloir cependant enQuoi qu'il en soit, afin, dans la limite de ses pouvoirs, d'éviter chance de réussir, le général commandant en traver de parti pris les projets en cours s'ils avaient quelque d'armes de Phu-Lang- Thuong le télégramme suivant : chef envoya dans la soirée même du 18 au commandant Prenez en passant Bo-Ha 50 fusils mixtes, autant à Nha-Nam « Partez demain matin pour Nha-Nam. de M. MUSELIER, exécutez avec ces forces une recon« avec un canon, et après avoir pris renseignements cherchez si possible enlever fort DÊ-THAM en prenant sous votre commande« naissance et d'après résultat, de la colonne de police du résident. Prévenez par tram 450fusilsfusi ré gu liè res, lesles450 «(( ment, avec avec lesles troupes troupes régulières, de vos opérations ». et rendez compte journellement « cette nuit poste Na-Cham ce qu'il voulait en agisil entreprit d'obtenir le résident de Bac-Ninh Malheureusement, s'impatientait; les côtés favorables de la situation et enfin lui Il lui présenta sur l'officier de Nha-Nam. sant directement donna comme tellement certaine la mort du DÊ-THAM que l'officier en fit mention dans un télégramme officiel. dans la colonie et n'exerçait que depuis Le capitaine ToQUENNE, du 9" de marine, qui venait d'arriver se laissa convaincre et, sans attendre la réponse du poste de Nha-Nam, peu de temps le commandement se joignit à la colonne du résident avec sa pièce et 50 fusils. demandées, aux instructions qu'il avait elle est la réédition presque identique des affaires PLESSIER, TANE et a lieu le 18 mai; L'affaire Pendant que la pièce tire sans grand effet sur un but que la broussaille rend invisible, la WINCKEL-MAYER. à travers le dédale et le fouillis des lianes, vers l'ouvrage première ligne composée de miliciens est lancée
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
120
elle avance ainsi jusqu'à centaines de mètres des forêts vierges du Yên-Thê; bien caractéristique quelques et le garde principal, ses trois seuls et voit tomber sous un feu rapide le résident, des palissades l'inspecteur en chef se produit alors: les linhs, qui ne sont Ce qu'avait chefs européens. prévu le général commandant s'arrêtent. L'ennemi sort alors de ses retranchede leurs cadres européens, arrivés jusque-là que sous l'impulsion du 18 mai sur Huu-Thuê nous coûte la retraite. L'échec ments et prononce un retour offensif qui détermine et 12 miliciens blessés. Les 8 Européens blessés sont un garde principal et 2 miliciens tués, 8 Européens de la garde civile, 3 artilleurs et 3 soldats d'infanterie un inspecteur M. MUSELIER, résident de Bac-Ninh, de marine.
* **
du 3e tonkinois, sous le commandement commandant VALLANCE, duquel sont groupées les troupes des opérations. En même temps est dirigé sur Nhadu Yên-Thê, prend, à partir du 20 mai, la direction de réserve dans le delta, doit être prélevé sur Nam un renfort de 100 tirailleurs qui, étant donnée l'absence et la ligne du chemin de fer. les troupes qui occupent le cercle de Mou-Hai Le
armés de 80 fusils. Le DÊreste occupé jusqu'au 21 par une centaine d'hommes VALLANCE THAM, qui passait pour mort, en est toujours le chef. Le 22, on rend compte au commandant et ses lieutenants au sujet de la conduite d'une discussion assez vive survenue entre le DÊ-THAM lui-même de 1890-1891 ultérieure à tenir: le DÊ-THAM aurait voulu rester dans l'ouvrage et renouveler l'aventure ; ses Le
fort du Huu-Thuê
opérer dans la brousse. Ce dernier avis dut prévafut évacué et occupé par les partisans du tong-doc. loir, car. dans la nuit du 21 au 22. Huu-Thué le commandant VALLANCE apprend enfin, le 31 mai au Après être resté 10 jours sans renseignements, de Huu-Thuê se sont retirés au N.-E. de Long-Nua, où ils ont construit sous soir, que les anciens défenseurs bois deux nouveaux fortins. Il les attaque le 161 juin. Celui de droite est enlevé sans perte, mais la fusillalieutenants
sont au contraire
de a
l'éveil
donné
aux
d'avis
défenseurs
de l'évacuer
et d'aller
de celui de gauche, qui repoussent après nous avoir tué un Européen
assaut, que devant un deuxième dont le capitaine ToQUENNE et un tirailleur.
la première attaque et ne cèdent la place et un tirailleur et blessé 5 Européens
* **
,
de la puissance du Dê-Tham. Vers le commencement du mois de septembre 1894, un nommé BANG-KINH, riche propriétaire de terrains situés à hauteur de Voi, entre la voie ferrée et le Song des relations suspectes avec le DÊ-THAM, se voit conThuong, après avoir pendant quelque temps entretenu il prend alors ouvertement la campagne avec une cinquantaine fisquer ses biens par l'autorité française; Accroissement
d'hommes
aguerris et bien armés, et se joint à ce chef de bande. De nouvelles recrues thôs et chinoises viennent encore grossir l'effectif de la bande qui compte à la fin du même mois un total de 200 hommes armés, répartis entre 4 chefs: DÊ-THAM BANG(chef supérieur), KINH, DIÊU-KHÊ, au S.-O. de l'ancien DÊ-HUYN, et occupent deux fortins construits, l'un (À une demi-heure fort Dê-Nam, l'autre au bord du Song Soi, au N.-E. de l'ancien fort de Huu-Thué. Le 9 septembre, le capitaine GRIMAUD, du 3" tonkinois, commandant le poste de Bo-Ha, sorti pour tâcher de
recueillir
bien
des
sur l'emplacement du premier de ces deux forts, est attaqué un peu au nord renseignements de Lang- Thuong, un combat très vif, au cours duquel le capitaine dut par les hommes de BANG-KINH. Ap ès mettre le fusil à la main et perdit 2 tués, dont un de ses sergents français, et 3 blessés, la petite troupe française resta maîtresse du terrain et rentra à Nha-Nam. A peu près au même moment, le DÊ-THAM pillait le gros à 6 kilomètres au sud de Bo-Ha, village de Nguyên-Thuong,
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
121
— Le 17 et Logiou. 1894, M. CHESNAY, directeur du jourseptembre nal 1 Avenir du Tonkin et de débroussaillement de la voie ferrée, surveillait ce dernier travail entrepreneur avec un employé nommé LOGIOU. Il avait commis l'imprudence de s'aventurer sans escorte sur une partie de la ligne connue cependant comme dangereuse, entre Sui-Ganh et Bac-Lê. Les 2 Européens furent enlevés par la bande de BANG-KINH et transportés au fort du DÊ-THAM. Le même jour, les mêmes pirates attaquaient le Enlèvement
de MM.
Chesnay
train descendant
la voie, au moyen de tas de pierres et de troncs d'arbres. renversa la vapeur et put ainsi sauver le train et le ramener à Bac-Lê.
Le
mécanicien
fut tué;
le chauffeur
* **
Soumission
du DÊ-THAM.
—
Avec
de l'autorité civile, Mgr VELASCO, évêque espagnol l'acquiescement la délivrance de MM. CHESNAY et LOGIOU. Le DÊ-THAM en profite
de Bac-Ninh, s'est chargé de négocier en octobre 1894. Les deux prisonniers qui avaient été internés pour traiter de sa soumission qu est acceptée sont libérés le 25 octobre. Le DÊ-THAM conserve l'adminispar le DÊ-THAM dans son fort de Lang-Thuong Yên-Lê et Huu-Thuong, sous la surveillance d'un fonctionnnaire tration des cantons de Mue-Son, Nha-Nam, français. Il lui est fait abandon pendant 3 ans des impôts à prélever sur ces 4 cantons.
commandant en chef un rapport adressé au ministre, au début de novembre 1894, le général ait été trop loin. Les précédents BA-KY et LUONG-TAM-Ky « craint que, dans la circonstance, l'autorité civile « démontrent tout le danger qui existe à avoir au cœur même du Tonkin des sortes de fiefs plus ou moins mettent « indépendants, qui constituent pour les bandes actives des repaires inviolables où elles se ravitaillent, Dans
« en sûreté le produit de leurs vols et enfin se réfugient quand elles sont serrées de trop près. Le domaine que (< l'on vient de constituer au DÊ-THAM est d'autant plus dangereux qu'il se trouve tout près de la voie ferrée, ont déjà songé ». « à l'exploitation de laquelle les pira'es de toutes catégories Comme
suite à une demande du colonel du tronçon de ligne de Phu-Lang-
la responsabilité des affaires du Yên-Thé et surtout est enlevée à l' armée régul ère. Par arrêté Thuong-Robinson, Point A et Kep sont passés à la garde Mo-Trang, Mona-Luong, GALLrÉNI,
de la garde du 2 décembre 1894, les postes de Bo-Ha, on crée en revanche est supprimé: le cercle de Bo-Ha civile; bouchent la voie d'accès du Song Rong sur la voie ferrée.
les postes
de Cho-Phuong
et Cho-Trang
qui
* **
— Les soupçons que l'on concevait depuis des longtemps au sujet de la complicité Phu-Lang- Thuong. s'étant confirmés, l'arle long de la route de Lang-Son chinois établis pirates avec la plupart des marchands 1893 à Phu-Lang- Thuong. restation de 57 Chinois (chefs de maison ou employés) est opérée le 15 septembre Nha-Nam et Kep, et conduits à Hanoi ainsi que les pre14 autres sont arrêtés à la fin du mois à Bac-Lê, mlers. civil, il résulte que le pillage des convois de la route du Tribunal faite par le Parquet De l'enquête le commerce des principales maisons chinoises établies à Phu-Langde Lang-Son alimente presque uniquement Les pirates, avertis par leurs compatriotes marchands des départs et de la Thuong, Kep, Bac-Lê et Song-Hoa. à coup sûr, portent ensuite dans ces maisons les les attaquent contenance des convois envoyés sur Lang-Son, caisses volées et reçoivent en échange de l' arigenf, du riz, et tout ce dont ils ont besoin. Le pillage des convois chinois et ceux-ci oui le refrançais fait vivre ainst à la fois les pirates oui cèdent leur butin aux marchands pour leur propre compte vendent sur place ou dans le delta. Les convois eue les maisons chinoises organsent ils sont signalés par un signe visible,, soit une bande bleue sur sont toujours respectés par les pirates, auxqu ls la bâche des voitures, soit une glace qu'un coolie, placé en tête du convoi, fait miroiter aux rayons du soleil.
CAMPAGNE
Mutations dans le commandement. ment de la brigade de Cochinchine. Le
colonel
SERVIÈRE
15 mars 1895.
— M.
19 mai 1895.
—
est promu ROUSSEAU,
Le colonel
1894-1895
— Le 2 "janvier
général
le général
1895,
CORONNAT prend
le commande-
de brigade.
Gouverneur
géénéral,
POYEN-BELLISLE
prend
arrive
à Saigon.
le commandement
de r artillerie
en Indochine.
* **
— A la fin de la période précédente, la situation de la région frontière était alarSituation générale. rassemblés dans plusieurs territoires militaires concordaient pour annoncer l'invasion mante. Des renseignements Ce mouvement était dirigé par TUYÊT, qui décernait des bre.. prochaine du Tonkin par trois points différents. HAM-NGHI. De gros déplacements de bandes signalés en Chine semvets de généraux au nom de l'ex-roi Ils étaient, en réalité, causés par les appels faits en vue de la guerre sinoblaient corroborer ces renseignements. JaponaIse. Les embarras de la Chine, la crainte intrigues de TUYÊT.
de courir une aventure
au Tonkin,
rédu sir nt
à néant les effets des
Une fois de plus, l'histoire de la période est le récit des luttes contre les bandes pirates, dont quelquesunes sont fortement organisées, et des progrès de l'organisation des territoires militaires. Les difficultés sont encore nombreuses; elles surgissent à chaque instant, soit du fait de la présence de prisonniers européens chez les pirates, soit de la mauvaise foi des autorités chinoises. Le maréchal
LYAUTEY qui à cette époque remplissait, avec le grade de chef d'escadrons, les fonctions de sous-chef d'Etat-Major, fut amené à prendre le commandement d une colonne. Il expose très clairement 1es difficultés de l'époque dans ses « Lettres du Tonkin et de Madagascar, 1894-1899 ».
* **
R
TERRITOIRE
MILITAIRE. —
SEPT-PAGODES
— La tranquillité Cercle de Sept-Pagodes. du cercle n'est troublée 70 Chinois et 10 Thos armés de 50 fusils et commandés par ToNG-GlÉ.
que par
l'irruption
d'une
bande
de
Cette bande, est entrée en août sur le territoire du Tonkin, aux environs fragment de celle de Luu-KY, des sources du Song Ki-Kong. Descendue vers le sud, elle a contourné à l' est le poste d'An-Chau et est venue, le 4 août 1894, piller le village de Lung-Bay.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
123
Le lendemain de ce pillage (5 août), le sous-lieutenant BRETON, du 2" tonkinois, parti d'An-Chau avec 26 tirailleurs et 16 partisans, surprend la bande au bivouac en un point de la forêt appelé Khé-Rung, à michemin entre Lang-Trua et Da-Bo. Les pirates fuient avec précipitation en abondonnanl sur le terrain 4 cadavres et en relâchant 7 prisonniers. Deux colonnes de linh-co et de partisans sont alors organisées. La première, comprenant 135 fusils. commandée par le Quan-An des Sept-Pagodes, part de Chin-Gai le 18 août et aborde le massif par son versant sud. Le deuxième, forte de 100 fusils, sous les ordres du Doc-XuYÊT, part de Lam le 19 août et l'aborde par son versant nord. Le 21 août DOC-XUYÊT surprend à Daou-T chéou une petite fraction qui prend la fuite vers DongTriêu. Pendant ce temps, le Quan-An, revenu vers ce même point de Daou- T chéou, inflige dans la nuit du 22 au 23 un échec sérieux à la bande, qui a plusieurs blessés et perd la presque totalité de ses provisions. Enfin, dans la nuit du 26 ou 27, le DOC-XUYÊT a, dans les environs de Gang, un nouveau petit engagement de nouveaux approvisionnements appartenant aux pirates tombent pendant lequel 5 prisonniers sont délivrés; entre les mains de nos alliés. A la suite de ces échecs réitérés, la bande pourchassée par la population et manquant de tout, se fractionne par petits troupes. En dehors de cette bande, il n'y a à signaler que quelques bandes de pillards venant des provinces de BacNinh et d'Haiduong (territoire civil) qui ont, à plusieurs reprises, traversé le Thai-Binh et essayé de débarquer en particulier à Phao- T an (3 kilomètres sud du poste de Sept-Pasur le territoire du cercle de Sept-Pagodes, godes) le 27 avril. Repoussées de toutes parts par les villages armés, elles sont rentrées dans le territoire civil. Néanmoins, pour éviter leur retour, le Gouverneur général, sur la demande du général en chef, prescrit, à la fin du mois, l'envoi de la canonnière Moulun avec l'ordre de croiser dans les parages de l'île des Deux Sông, le Thai-Binh et à l'embouchure du Canal des Rapides.
*k
Cercle de Mon-Cay. — La période est marquée par deux événements graves: LEY et celui de la famille LYAUDET.
l'enlèvement
de Mmp CHAIL-
ENLÈVEMENT DE Mme CHAILLEY. — Dans la nuit du 26 au 27 août 1894, une fraction d'environ 100 se rapproche de la ville française en individus appartenant à la bande de LO-MAN, quitte le Ma-Dau-Son, faisant un circuit en Chine, pénètre sur le terà ritoire français, non loin de Tong-Hing, quelques kilomètres au nord de Moncay. Ils s'approchent de la ville, brisent les palissades de la face nord sans être éventés, pénètrent jusqu'au milieu des habitations, attaquent la maison du contrôleur de douane CHAILLEY, enlèvent sa femme et sa petite fille et blessent mortellement cet employé qui se lançait à leur poursuite avec son poste de douaniers. Le coup de main a été exécuté en quelques minutes, 7 ou 8 coups de fusil seulement ont été tirés, et quand la garnison arrive sur les lieux, les pirates ont disparu avec leurs prisonniers. La bande regagne la Chine par le même itinéraire et emmène les deux femmes au repaire de Kéo-Zo; ce repaire avait été enlevé et brûlé dans la journée du 24 avril par le capitaine MULLER et le lieutenant RUBY. Après de longues négociations entamées avec LO-MAN par les Pères GRANPIERRE et FRAYSSINET, des Missions de Chine, Mill" CHAILLEIY et sa fille sont remises en liberté le 17 décembre, près de Than- Van, a
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
124
une heure de marche des repaires, contre payement d'une rançon, en présence de la bande et d'une fraction de SEPTANS. Une trêve de 10 jours est accordée à LO-MAN. commandée l'escorte par le commandant d'observation avaient été placés tout autour du Ma-DauAprès cette trêve, pendant laquelle des postes Son pour surveiller tous les mouvements des pirates, une grosse colonne est formée sous les ordres du colonel le massif et d'en chasser les pirates. Cette colonne se met en route le 30 CHAPELET avec mission d'occuper SEPTANS et MoNFEUGA. Elle occupe et sous les ordres des commandants décembre 1894 en deux groupes, Deux menus incidents marquent seuls cette occupation. organise le massif du Ma-Dau-Son. Dans la nuit du 3 au 4 janvier 1895, une petite bande qui essaye de réoccuper ses anciens emplacements de 12 européens et 10 tirailleurs commandés par l'adjudant au col de Ly-Quan par un détachement BARDY. Après un combat d'un quart d'heure qui nous coûte un tirailleur tué et 2 tirailleurs blessés, cette bande est refoulée en Chine. Le 17 janvier, une autre bande réussit à pénétrer jusqu'au village de Luc-Na entre Binhmais elle est refoulée par les partisans. Liêu et Hoang-Mo, est arrêtée
*
ENLÈVEMENT DE LA FAMILLE LYAUDET. — Le 24 avril 1895, à 11 heures du soir, un employé de la Société des Mines de Ké-Bao M. LYAUDET,ainsi que sa femme et sa petite fille, sont enlevés dans leur haà Port-Wallut territoire civil). Ce coup a été exécuté avec une grande audace et bitation, (île de Ké-Bao, d'habileté par des pirates chinois venus sur des jonques de mer et repartis de même. beaucoup Les plus actives recherches faites sur-le-champ dans les îles, baies et criques avoisinantes, par les chasampans à vapeur, restent sans résultats. Le 25 au matin seulement, on sait par des renloupes, canonnières, sur le continent, près de seignements, peu précis encore, que les pirates avec leurs prisonniers ont débarqué et gagné des repaires dans le massif de la Grande Mamelle. territoire militaire) Duong-Hoa (1 la bande s'était scindée en deux groupes: l'un resté à proximité dans le massif Après ce débarquement, de la Grande Mamelle, et l'autre emmenant les prisonniers et ga-' pour dépister et occuper nos reconnaissances, le massif du Co-Nam-Chau. gnant, par le col de Lang-Tu, Une colonne volante formée à Ha-Coi, sous les ordres du colonel CHAUMONT, se met, fin avril, à la poursuite des pirates, mais ne peut les joindre. La bande passe en Chine avec ses prisonniers et s'établit à PacLan sans être inquiétée. les pirates et augmentent au système des rançons, qui encouragent leurs moyens, M. ROUSRenonçant l'autorisation SEAU, Gouverneur général, demande, par la voie diplomatique, pour nos troupes de poursuivre les pirates sur le territoire cninois. Cette autorisation ayant été refusée, M. ROUSSEAU insiste pour que le Gouvernement chinois fasse cesser la captivité de nos concitoyens et inflige un châtiment exemplaire aux coupables. Devant l'inertie du Gouvernement chinois, une co lonne de police fait alors mine de se diriger contre les de ceux-ci abandonnent la plaine, se retirent avec les prisonniers dans les montagnes. pirates; quelques-uns D'autres repassent au Tonkin par petits paquets pour essayer de faire croire au retour sur notre territoire de la famille LYAUDET. Mais ces petits groupes pirates sont dépistés dans toutes les directions et il est constaté cun d'eux ne détenait les prisonniers français qui, à la fin du mois de mai, sont toujours en Chine.
qu' au-
— Fin juin 1895, la famille LYAUDET, toujours prisonnière, Chaumont. avait été transférée au Pa-Nai, massif montagneux situé à 18 kilomètres au nord d'Ha-Coi. En raison de fa tournure donnée aux démarches et de la pression exercée par nous sur les diplomatiques autorités chinoises en vue de la délivrance de nos compatriotes, il est décidé que le nouveau repaire sera l'objet d'une opération militaire. Des renforts pris aux 2° et 4" territoires militaires sont immédiatement envoyés au colonel CHAUMONT, commandant le 1' territoire militaire. Le 9 juillet, le lieutenant SÉNÈQUE parvient, en suivant la partie occidentale de la crête, à s'approcher à 600 mètres du fort principal et rapporte de sa reconnaissance de précieux renseignements, après un petit engagement qui se termine sans pertes pour nous. Le 24, la bande prononce sur un détachement placé au S.-O. une Colonne
attaque en force qui est repoussée, tirailleurs et un linh-co chinois.
mais qui nous coûte 9 blessés,
dont
le lieutenant
ANGELI,
3 européens,
4
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
125
Les opérations proprement dites commencent le 26 juillet ; deux colonnes parties colonel RIOU) et Pack-Lieu (commandant MONDON) suivent les deux sentiers menant CHAUMONT ayant jugé le sentier trop mauvais pour qu'il soit possible d'adjoindre aux et en un avait placé cette dernière en dehors en deux postes fixes, au Tap-Nhi-Nha, signe sous le nom de cote 150 (6 ou 700 mètres ouest de Pack-Lieu).
de Po-Hen
(lieutenantLe colonel
au repaire. colonnes de l'artillerie, point que le rapport dé-
La colonne
doit rétrograder MONDON, tombée dans une embuscade, à Pack-Lieu après avoir eu 3 tués, dont un européen, 20 blessés, dont le commandant MONDON, le capitaine DUPIN et 7 européens. La colonne RIOU réussit à prendre position sur la crête occidentale, après avoir eu 10 tirailleurs blessés. Laissant en place la colonne RIOU, le colonel CHAUMONT décide d'abandonner comme ligne d'attaque le sentier suivi tout d'abord il par la première colonne et, ne laissant au sud que les postes fixes d'artillerie, afin d'attaquer porte cette colonne à Nam-Si, par le nord. Le 30 juillet, la première colonne occupe sans pertes les postes du Mai-Lu-Lang; le même jour, le lieutenant-colonel RIOU lance de la crête qu'il occupe sur la position ennemie deux colonnes d'assaut commande l'Ltat-Major, l'autre par le lieutenant BRISACH, du 4" bataillon dées, l'une par le lieutenant CHASLES, la colonne BRISACH Malgré les difficultés de terrain, augmentées de défenses accessoires nombreuses, mais ne peut aller plus loin et doit se replier, soutenue par l'autre colonne; arrive jusqu' au pied du parapet, cet assaut malheureux nous coûte 2 légionnaires tués et 12 blessés, dont 5 légionnaires et le lieutenant BRISACH, mort le lendemain des suites de ses blessures. Le 28, une embuscade amène la mort du chef LY-A-CAP, sur lequel on saisit d'importants papiers. Certains de ces papiers n'étaient pas autre chose que le contrat de partage anticipé de la rançon que les pirates étranger.
aux termes du conretirer des LYAUDET ; comptaient de la future recette étaient réservés aux trat, 2/10 autorités chinoises qui avaient favorisé l'entreprise. Le 1" août 1895, la situation au Pa-Nai est la sui- vante: la 1" colonne occupe la crête ouest avec sa réserve à Po-Hen, la 2° colonne est au Moi-Luu-Lanh et Le blocus est au col du Ballon, appuyée sur Nam-Si. resserré peu à peu; des embuscades tendues sur les chemins venant de Chine gênent beaucoup le ravitaillement de la bande dont une partie repasse la frontière avec la famille
LYAUDET. Le 6, un parti de linh-co soutenu par de male lieutenant OLIVIER-HENRY, de l'infanterie rine, coupe un convoi à Dai-Dong- Vien. Les opérations sont retardées par le mauvais temps et le manque de l'assaut général est donné; une 1r<>colonne, sous Le 21, après une longue préparation par l'artillerie, de marine, et DUBOIS DE SAINT-VINCENT, de la légion de l'infanterie les ordres du lieutenant VoRMÈZE, avec acharnement. Le lieutenant enlève le fortin 635, clef de la position que les pirates défendent étrangère, DE SAINT-VINCENT entraîne son monde un instant VoRMÈZE est tué à la tête de ses hommes; le lieutenant ébranlé et couronne la position. A la 2° colonne, un coup de main des linh-co échoue le matin contre le fortin devant une nouabandonnent 690, mais à 4 heures la chute du 635 entraîne celle du 690 que ses défenseurs velle tentative des linh-co. La position est immédiatement occupée par 100 fusils; les pirates s'enfuient dans coolies.
toutes
les directions.
La famille
LYAUDET sera enfin délivrée
au mois d'octobre
suivant.
*• **
PIRATERIE ET PETITES OPÉRATIONS. — Le 7 octobre un petit poste lé, nommé NGUYEN-XUAN-THAC, commandant linh-co et de quelques partisans un coup de maintrès brillant. de 20 individus qui fuit en désordre laissant sur le terrain
médail1894, à 8 heures, un vieux sergent indigène exécute à la tête de 6 détaché à Chuc-Phai-San, Il réussit à surprendre dans un bas-fond une bande Un petit et des cartouches. 4 tués, 2 Winchester
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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fait d'armes par le sergent FLORENTIN, du 2' tonkinois, avec 5 tirailanalogue est exécuté près de Loc-Phu il surprend de nuit un convoi, lui tue plusieurs hommes et prend un certain stock de munileurs et 9 linh-co; tions et d' objets divers. de v^ueur par 30 linh-co chinois du cercle. Le A signal r enfin une petite affaire menée avec beaucoup pour y arrêter un individu suspect. A leur arrivée, ils 29, ceux-ci avaient été envoyés au village de Cuoc-Doai les attaquent résolument et les mettent en fuite après un engade Kéo-Zo; ils y trouvèrent installés 40 pirates gement pendant lequel les pirates ont 2 blessés. les autres parties du cercle sont Il n'y a que le voisinage de la frontière qui soit en butte aux rapines; souvent avec pertes, les petites les partisans et les habitants armés suffisent à repousser, absolument calmes; bandes
de pillards.
— Le 27, les pirates débarquent à Tra-Co et attaquent un hameau; 7 sont tués et 3 sont faits prisonniers par les partisans, qui prennent en outre 4 fusils Mauser et délivrent une femme et un enfant pris la veille à l'île de l'Aréquier. Janvier
1895.
2° TERRITOIRE MILITAIRE. du 2' territoire L'historique progrès faits dans l'établissement de notre influence vers l'ouest.
Lang-Son.
0 1 nos pendant la période peut se classer en deux parties bien distinctes: de la barrière opposée à la piraterie de frontière; 2° la marche progressive
les embarras du Tsong-Ly- Y amen, les instructions conciliantes données fort proLa guerre sino-japonaise, de la pirabablement en conséquence aux autorités chinoises de la frontière, et enfin un changement d'orientation terie chinoise, ont amené des modifications sensibles dans la politique de nos voisins. La piraterie de frontière procède de deux causes: d'abord, l'existence dans le Quang- Tong et le QuangSi de dépôts de rélégation dont les libérés et les évadés cherchent à vivre en pillant, et ensuite l'existence dans les deux mêmes provinces de gros centres militaires à effectifs variables, dont les soldats sont, en temps de chômage, licenciés provisoirement avec armes et bagages pour cause d'économie (économies faites du reste Les moyens d'existence au bénéfice personnel des mandarins militaires). de ces hommes de guerre libérés, sam autre solde de non-activité et ce que le fusil qu'on leur laisse, ne peuvent être évidemment que le pillage; sont eux qui encadrent et conduisent les précédents. Cet état de choses, qui n'a jusqu'à ce jour été nuisible qu'aux intérêts de nos protégés tonkinois, n'avait de leurs outlaws, il avait car, tout en les débarrassant jamais gêné nos voisins; il leur était même avantageux, de leurs soldats en disponibilité et de leur créer en même pour effet de mettre à la charge du Tonkin l'entretien une précieuse troupe d'avant-garde. pour le cas de conflit franco-chinois, de nos populations de la frontière, cet état de choses tend à se modifier. Le métier de Depuis l'armement et comme il faut que tous ces gens sans feu ni lieu pirate est devenu au Tonkin moins lucratif et plus périlleux, vivent, ils commencent à tourner les yeux sur leurs compatriotes qui sont devenus une proie plus facile. Nos pomunies maintenant de bons fusils et se sentant soutenues efficacement, montrent les dents; les banpulations, des hésitent à venir les mettre à contribution; il s'en faut même de peu que l'on assiste au revirement complet, et que l'on voie à leur tour, nos Thos et nos Mans piller en Chine. temps,
C'est ce que semble démontrer un fait survenu le 19 septembre 1894 au nord de Tra-Linh (cercle de CaoBang). Une bande commandée par un chef connu s'était concentrée à Han-Denh, prête à pénétrer sur le territoire du chau du Thuong-Lang. Les habitants s'étant réunis, prennent l'offensive et attaquent à Han-Denh la bande à laquelle ils infligent un échec assez sérieux. Malgré tous les droits qu'ont les gens de se défendre, même par l' offensive, nous ne pouvons songer évidemment à tolérer de pareils faits, et les coupables sont punis il n'en est pas moins vrai que l'affaire de Han-Denh est caractéristique et concluante. sévèrement; Elle démontre que la situation qui nous est faite jusqu'alors le long de nos frontières septentrionales est peut-être bien près de changer.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
127
La répression de la piraterie est sur le point de devenir une question dont la Chine se préoccupera au même titre que nous. Ce fait, joint aux autres raisons que le Céleste iimpire a en ce moment d'être bien av-c nous, explique peut-être l'attitude nouvelle du général Sou, qui nous fait tout aussi bonne figure qu'en 1892 et qu'en 1893, mais qui cette fois tient ses promesses et agit. Plusieurs chefs ont été incarcérés par son ordre et exécutés; d'autres tels que DONG-A-HOP, Luc-ASUNG (1) et Ho-Sl, plus importants et plus difficiles à éliminer, ont été pourvus de grades militaires. Cette dernière façon de faire, tout étrange qu'elle puisse paraîtie, ne doit pas nous étonner et ce recrutement des officiers, malgré tout le danger qu'il peut avoir pour nous, comme pour les Chinois eux-mêmes, est assez répandu dans les troupes de la frontière. Malgré cette tendance au déplacement vers la Chine de la piraterie de la frontière, les I1 et 2" territoires militaires restent toujours dangereux pour la liberté des particuliers et pour la sécurité des convois, y compris ceux de la voie ferrée. L'accroissement des risques courus en venant pirater au Tonkin doit en effet avoir pour conséquence logique le désir de n'y pénétrer que pour y faire de gros coups; or, parmi ces derniers, ce sont certainement les pillages de convois d'armes et d'argent, et surtout les rapts d'européens, qui constituent les opérations les plus fructueuses. Du côté de l'ouest, notre influence pacificatrice progresse. Les troupes du Cai-Kinh procèdent à la manœuvre employée avec tant de succès dans le 4° territoire par le lieutenant-colonel PENNEQUIN. Elles gagnent du terrain, abandonnant peu à peu aux populations armées le terrain pacifié derrière elles. Un obstacle, BA-KY, les a obligées à se diviser en deux tronçons, dont l'un a pour objectif Vu-Nhai et a pour Cuc-Duong, et pour mission accessoire l'interposition entre BA-KY et les pirates du Yên-Thê; l'autre et pour mission spéciale l'interposition entre BA-KY et la Chine. objectif Tong-Hoa-Phu le 5 novembre et Ces deux objectifs sont atteints par l' occupation, sans coup férir, de Tong-Hoa-Phu de Cuc-Duong le 10 novembre 1894. Ces deux centres stratégiques importants étant occupés, il ne restait plus - qu'à supprimer l'obstacle lui-même, c'est-à-dire à occuper le territoire de BA-KY. Ce résultat est acquis par la colonne (2) du colonel GALLIÉNI en avril 1895, au cours de laquelle le télégraphiste SABOT, capturé en février près de Thai-Nguyên, est délivré. devoir nous donner des preuves de sa croit Effrayé par la sévère leçon donnée à BA-KY, LUGNG-TAM-KY bonne volonté et fait remettre en liberté, le 19 juin, le douanier CARRÈRE capturé par MA-MAN le 21 avril 1894. Dans le cercle de Cao-Bang, une action est engagée contre le chef soumissionnaire TI-TIEN-Duc, qui ne tenait pas ses engagements. Une autre (2) est faite contre A-coc-THUONG et aboutit à l'occupation du repaire de Phia-Ma. * ** soumissionnaire, qui Principaux chefs pirates. — Les trois chefs les plus importants sont LUONG-TAM-KY, se tient dans son fief de Cho-Chu. Il dispose de ban des vassales, qui agissent pour son compte et dont il moBA-KY, soumissionnaire dont le fief est situé dans le difie, selon les besoins, la composition et l'encadrement; haut Song Cau et qui agit ouvertement en ennemi; A-COC-THUONG, qui occupe en septembre 1894 le repaire de Phia-Ma. Ces chefs ont des sous-ordres, chefs des bandes vassales. C'est ainsi que LUONG-TAM-KY a sous ses ordres son frère LUONG-VAN-SON (ou LUONG-TAM-CO), chef pirate de Van-Lang. Ils ont souvent entre eux des démêlés qui les mettent aux prises, les amoindrissent, mais dont souffrent LUONG-TAM-KY : surtout les populations. Un premier exemple en est donné par BA-KY et A-COC-THUONG avait toujours eu de bons rapports avec BA-KY. Cependant, en mai 1894, LUONG-VAN-SON ou LLJONG-TAM-
devenu maréchal, était Gouverneurmilitaire du Quang-si. (1) En 1921, LUC-A-SUNG, (2) Ces opérations sont relatées plus loin.
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HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
frère de LUONG-TAM-KY, le chef pirate de Van-Lang, généré en une guerre ouverte. Un premier combat a eu lieu pillage d'un certain nombre de villages relevant de BA-KY, ment, le théâtre de la lutte s'est transporté au nord, autour le plus important de lonnent cette région, centre stratégique Co,
a eu avec BA-KY des démêlés
qui ont depuis déau sud de Cho-Moi et a été suivi du
à Bang-Ninh, ce change puis, sans qu'on puisse trop s'expliquer de Bac-Kan, nœud de toutes les routes qui silla haute vallée du Song Cau. s'est installé à Bac-Kan, tous Annamites, BA-KY, avec 300 hommes seulement, gardant les points de Cho-Lon et Phu- Tong-Hoa. Dong-Viên, passage des routes de Linh-Dam, LUONG-VAN-SON, qui commandait une des bandes vassales de LUONG-TAM-Ky, avait agi sans l'assentiment de son frère et chef, qui était disposé à le désavouer; mais des émissaires envoyés par lui dans ce but à BA-KY à Linh-Dam) et cet événement modifia furent reçus à coups de fusils au col de Khan- Ja (route de Bac-Kan ses intentions pacifiques, car les hostilités continuèrent. probablement LUONG-VAN-SON se porta au nord de Bac-Kan, CAT-NHI et PAY-COC-LY-SAM et marcha sur Bac-Kan ;
s'unit
avec les deux autres bandes chinoises de TRUNGmais BA-KY avait placé, sur la route suivie, une embuscade dans laquelle tomba la bande de PAY-COC-LY-SAM, qui devait marcher en tête. Après cet échec., LUONG-VAN-SON se retira à Phienig-Mo et Lung- Tao. et concentra autour de sa bande toutes les bandes de la région, à savoir : TRUNG-CAT-NTHT et PAY-COC-LY-SAM, qui marchaient déjà avec lui; MA-MAN, et PHA-NHI. est descendu de Phia-Ma dans la première quinzaine Ce PHA-NHI, qui est un homme d'A-COC-THUONG, entre nos deux postes de Cho-Ra et Ha-Hiêu, de septembre, puis il s'est joint à LUONG passant audacieusement VAN-SON. La région Phieng-Mo, c'est, dans ses lignes générales Lung- T ao est située à l'ouest de Tong-Hoa-Phu; et à l'ouest par la chaîne de Phia-Boch, du moins, une sorte de grand cirque bmité au nord, au N.-O. qui décrit à cet endroit une courbe en changeant de direction à angle droit. De cette région partent les sentiers qui mènent à Cho-Len et Ha-Hiêu et à Mo-Xat par le par le col de Lung- Tao, à Cho-Ra par le Déo-Ngoa C'est près de Déo-Mi-Vy, à un endroit qui porte le nom de Phia-Boch, Déo-Mi-Vi. qu'est établi un des deux repaires de PAY-COC-LY-SAM (un autre existerait à Lung- Tao). *
— Une opération d'une certaine importance est entreprise contre OPÉRATIONS CONTRE TI-TIEN-Duc. Tl-TIEN-Duc. de 1891, était des plus suspectes, et l'attitude de ce chef, soumissionnaire Depuis longtemps, le 18 septembre 1894 ses gens s'étaient battus à Bo-Gia avec une petite colonne commandée par le lieutenant RIVET, du 3' tonkinois. Ayant eu 2 tués, la bande regagne le repaire de Lung-Sung. Une opération est conduite par le lieutenant-colonel VALLIÈRE, du 3" tonkinois, commandant le cercle de elle consiste en une action convergente sur le repaire de Lung-Sung de trois colonnes parties: la I1' Cao-Bang; la 2" (capitaine POURRAT, du 3" tonkinois) de Ban-Lap; la (capitaine MÉRAY, du 3° tonkinois) de Soc-Giang; 3" (commandant Un: 4% composée d'un noyau de 25 légionnaires et de NOUVEL, du 1" étranger) de Bo-Gia. tous les partisans de la région, sous les ordres du lieutenant FROC, du 101 bataillon étranger, surveille les débouchés du repaire vers le sud. Les deux premières colonnes sont placées sous les ordres du commandant LE NY; le lieutenant-colonel commandant les opérations marche avec la 3". Le 20 octobre 1894 au matin, les trois colonnes débouchent dans le cirque de Lung-Sung avec beaucoup d ensemble. Les positions ennemis sont canonnées et enlevées méthodiquement. Cette affaire, malgré l'âpreté du terrain, ne nous coûte que trois partisans blessés, dont un grièvement. Le 21, les colonnes sont disloquées et le lieutenant RIVET, avec un détachement et de l'empêléger, est laissé sur place afin de poursuivre Tl-TIEN-Duc cher de se réinstaller dans son ancien repaire. Le 4 novembre, les partisans du lieutenant RIVET ont un engagement avec les pirates à Lung- Toc; 4 .pirates sont tués, le fils et la première femme du chef sont capturés, ainsi que 2 autres femmes. Tl-TIEN-Duc s'enfuit à Nam-Ninh (Chine).
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
J 29
— OCCUPATION DE CUC-DUONG ET DE TONG-HOA-PHU. situé au nord de Mo-Na-Luong, Cuc-Duong, un poste est installé près du village chinois, dont le chef, TRUONG-KHI-TRAM, a fait est occupé sans incident; de Tong-Hoa-Phu, sa soumission. L'occupation au nord de Cho-Moi, se fait également sans coup férir devant notre gros déploiement de troupes (5 novembre 1894). les pirates n'avaient point pour cela abandonné les régions avoisinanMais, pour avoir quitté Tong-Hoa-Phu, tes:
le Phuong-Linh et le Havi. PAY-COC-LY-SAM et TRUNG-CAT-NHI, pienant position à l'ouest, dans le massif s'étaient fortifiés dans les repaires de Lung- Tao et de Phia-Boc (près de Déo-Mi-Vi) du Phia-Boc, e'. de là ils donnaient facilement la main à PHA-NHI, PHAM-TAI(lieutenants installés à Phinh-Monh d'A-COC-THUONG), et Cok-Tem, à LUONG-VAN-SON, LAM-SI (lieutenants de LUONG-TAM-KY) installés à Piêng-Mo, ainsi qu'à MONCK-TONG-YÉ (ex-envoyé du général Sou, devenu lieutenant de MA-MAN et installé à Lang- Tao même). Ces renseignements sont fournis par les habitants qui accueillent nos soldats comme des libérateurs. Profile commandant ToURNIER les engage à nous aider à construire le nouveau poste et à tant de cet empressement, il distribue des armes et des munitions aux habitants installer eux-mêmes leur village à proximité; de PhuongLinh et du Havi. se compose de 5 officiers, 40 européens, 240 tirailleurs et une pièce garnison de Tong-Hoa-Phu d'artillerie de campagne; en outre, le détachement du lieutenant VACHER (50 tirailleurs, 25 partisans), qui le premier avait occupé Tong-Hoa-Phu, lui est adjoint à titre de renfort provisoire. Pour donner de l'air à sa petite troupe et ne pas laisser aux pirates le temps de réunir leurs efforts et de La
se fortifier dans le difficile massif du Phia-Boc, de son repaire de Lung- Tao. Mais auparavant,
le commandant il fait exécuter
TOURNIER décide plusieurs
de chasser PAY-COC-LY-SAM reconnaissances chargées de vérifier les
renseignements des habitants. le capitaine BULLEUX, du 3" tonkinois, rencontre le 15 Au cours d'une de ces reconnaissances, la bande de LAM-SI. Un tirailleur est blessé, mais après une heure et demie de combat à Na-Ma s'enfuit, partie vers Coc- Tên pour garder Lung- Tao. Dans la partie dans les bois de Kao-Kiêm, de 9 buffles provenant du pillage de Ban- V ên, près Bac-Kan le capitaine BlILLEUX s'empare (30
novembre la bande
poursuite octobre). des fugitifs, dé-
de la bande, fait prisonnier le lendemain 16 par les partisans lancés à la poursuite clare que LAM-Sl a eu dans le combat 8 hommes tués et 3 ou 4 gravement blessés. le commandant ToURNIER avait adressé au pirate soi-disant soumisA son arrivée à Tong-Hoa-Phu, sionnaire PAY-COC-LY-SAM une lettre pour l'inviter à se présenter au poste, ce qu'il s'est bien gardé de faire. mais le commandant TOURNIER MONCK-TONG-YÉ à son tour, fait des offres de soumission le 17 novembre, Un Chinois
ne connaît que le général Sou; il enles repousse en répondant qu'il ne connaît pas MONCK-TONG-YÉ,qu'il voie en même temps une seconde lettre à PAY-COC-LY-SAM pour l'inviter à abandonner Lung- T ao et à déposer les armes, ou sinon il va marcher contre lui. PAY-COC-LY-SAM ne répond pas. Le commandant ToURNIER, dont toutes les dispositions sont prises, se décide alors à attaquer Lung-T ao. les pirates se sont enfuis penLe 19 novembre, nos troupes se présentent devant la position; elle est abandonnée, dant la nuit. Une reconnaissance diiigée par le capitaine FAMIN est lancée sur leurs traces; elle les chasse et de Bac-Kan. dans la direction de Dong-Viên Le commandant ToURNIER, voyant que les d fférentes bandes ont une tendance à se grouper autour du décide de leur barrer la route vers Tong-Hoa-Phu, le Havi et le centre important de Bac-Kan (territoire civil) le 23 novembre à Bo-Ha (à une heure à cet effet, la section du lieutenant CLOAREC s'installe Phuong-Linh; l'intention d' atoù MA-MA a, paraît-il, au nord de Bac- Kan). On occupe également le village de Xinh-Binh taquer
les convois de Yen-Lac
sur Tong-Hoa-Phu
et où
le 24 novembre,
une embuscade
de partisans
tue 2
pirates. PHA-NHI et les pirates sont tenus à distance respectueuse: Le 30 novembre, la situation s'est éclaircie ; et à PAY-COC-LY-SAM LAM-SI est rentré à Cho-Chu. PHAM-TAI sont remontés vers Phia-Ma ; Quant sur la limite des cantons de Dong-Viên sont à 2 jours de marche de Tong-Hoa-Phu, MONGK-TONG-YÉ,ils ToURNIER d'occuper leur et de Nong- Thuong (territoire civil) dont les chefs sont venus supplier le commandant pays.
HISTOIRE
130
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
— Depuis la fin du mois de novembre, le colonel VaLde Phia-Ma. Cercle de Cao-Bag: Occupation autour du repaire de Phia-Ma un blocus aussi étroit que LE Ny d'établir LIÈRE avait prescrit au commandant LE Ny fait dégager par de nombreuses reconnaispossible et de le resserrer de plus en plus. Le commandant le terrain et les routes d'accès. Le colonel VALLIÈRE, ameet étudie avec soin sances les environs de Phia-Ma des troupes. nant un renfort avec le commandant NOUVEL, vient ensuite en personne prendre le commandement LE Ny et NOUVEL sont chargées de le 8 décembre; les deux colonnes des commandants Il part de Cho-Ra directe, pendant que la colonne FERRANDI, par un mouvement tournant assez long, doit se placer sur la l'attaque nos troupes entrent dans Phia-Ma qui est évacué aussitôt. Cette ligne de retraite des pirates. Le 10 décembre, affaire ne nous a coûté qu'un seul partisan blessé.
Y* ¥
Affaire
de
Cao- Tinh.
—
Le
même
jour,
le lieutenant
le poste de Bao-Kêm COTTES, commandant était presque inoccupé, dirige contre lui une attafeux de salve, le repaire et tout le butin qu'il
appris que le repaire de Cao-Tinh (annexe de Phia-Ma) que heureuse qui fait tomber en son pouvoir, après quelques contenait. de Phia-Ma, les bandes avancées d A-COC-THUONG se sont successivement réunies, Après l'occupation puis dispersées par suite de la famine. En janvier 1895, elles se sont groupées à Phiên-Luong. Par arrêté du 27 mars, le Gouverneur général avait remis à l'autorité militaire (2 territoire) le territoire de BA-Ky (région du haut Song Cau). A l' effet de procéder à l'occupation ayant
de ce territoire, le général DuCHEMIN, commandant en chef, 0 donna au colonel GALLIÉNI les instructions suivantes: 1 Or2" ganisation de plusieurs colonnes; Enlever Ké-Thuong, enlevé, occuper la repaire de BA-KY; 3" Puis, Ké-Thuong vallée du Song Cau, de Bac-Kan à Cho-Moi ; 4° Recon naître et occuper la ligne Bac-Kan, Yên-Tinh, Dong-Viên, Dai- Thi, ligne de liaison avec le 3" territoire militaire, région n'avait inconnue, qu'aucune française complètement troupe encore parcourue. La base d'opérations était tout indiquée à Cho-Moi où on constitua rapidement des magasins. Néanmoins, cette base ne devait devenir générale qu'au moment où les colonnes de l'est et du nord pourraient se reher avec elle ; jusqu'à ce moment, chacune
de ces colonnes
devait
avoir son magasin
particulier
sur ses derrières. Telles
sont les instructions d'ensemble chef donne au colonel GALLIÉNI, jointes commandations
que le général en à diverses autres re-
d'ordre
des règles bien technique constituant ne jamais attaquer une position fortifiée établies aujourd'hui : d'un seul côté, mais l'investir à grande distance par plusieurs colonnes convergeant sur l'objectif; se méfier des chercher à les éventer et dans tous les cas constituer sa troupe de façon à en annuler autant que embuscades, de leurs feux, possible les effets; le contact pris, progresser lentement par échelons se soutenant alternativement etc. Les voies d'accès à Ké-Thuong la pa forétant au nombre de 3, il est constitué trois colonnes d'attaque : mée avec les troupes du delta se concentra les T et 3°. formées avec les troupes du 2" territoire à Dap-Cau ; se réuniront à Ban-Tinh et à Nari. Une colonne d'observat on (4° colonne), forme avec les troupes du cercle de de Bac-Kan nœud de communications Cao-Bang, reçoit comme mission de venir s'installer près de l'important
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Les trois colonnes
d'attaque
ont l'ordre
de régler
leurs mouvements
131
de façon
à attaquer
le 24 avril.
Les opérations comprennent trois périodes : 0 1 Une période de préparation pendant laquelle la colonne installe la base d' opérations de Cho-Moi (juset Déo-Tham qu'au 18 avril), enlève les deux postes avancés de Thac-Thai (19 avril), installe et ravitaille fortifié à Deo- Tham (20 et 21 avril), enlève le repaire avancé de Lang- Than (22 avril) et un poste-magasin occupe la position qui lui était assignée pour le 24 au matin. Les 2" et 3 colonnes installent leur base d'opérations à Ban-Tinh et Nari et se portent sur particulières le point qu'elles doivent occuper le 24 au matin, la 2" par Ban-Na et Hin-Sap. la 3 Na- T ack et Tai-Lo (jusqu'au 23). La 4° colonne occupe Bac-Kan, 200 habisurprend à Kéo-Quan (22 avril) un fort parti ennemi, délivre tants prisonniers et 60 buffles, et prend position le 23 au soir au point de passage du Nam-Kain. Les autres troupes du cercle de Cao-Bang doivent faire face à une véritable poussée générale de la piratede l'opération sur Ké-Thuong et qu'enraie brillamment le lieuterie, qui sent évidemment toute l'importance nant-colonel VALLIÈRE (affaires de Lung-Ket, 5 et 13 avril), de Coc- T em (du 30 mars au 2 avril) contre les bandes de Cho-Chu qui étaient montées vers le nord, tant pour aller à l' avance d'un convoi de munitions que de la 4° colonne. pour inquiéter les communications 2° Une période d'exécution des trois colonnes (2e et 3°, rôle
est enlevé par l'action combinée pendant laquelle le repaire de Ké-Thuong 24 avril). actif : 1ro rôle démonsratif; et Hoa-Muc), délivrance 3° Une période complémentaire qui comprend la poursuite (affaires de Cao-Ky du télégraphiste SABOT; l'occupation ; la par les troupes de la 2. colonne, de la ligne de Cho-Moi-Bac-Kan reconnaissance et l'occupation de la ligne Bac-Kan, Yên-Tinh, par les troupes de la 2e colonne, sous la protection de la 1re, qui est rentrée dans le delta par Chiêm-Hoa et Tuyên-Quang le 30 (départ de Bac-Kan avril), arrivée à Hanoi le 13 mai. des opérations L'ensemble nous coûte 13 tués, 18 blessés, dont le lieutenant VACHER, blessé très légèrement à la première affaire de LungKet. On peut évaluer les pertes de l'ennemi à 120 tués ou blessés, pertes si l'on ajoutait foi aux bruits qui seraient beaucoup plus considérables locaux; ceux-ci ont été jusqu'à produire un chiffre total de 370, exagécar elle est un indice de l' effet moral ration certaine, mais caractéristique cependant, des que sur les habitants par la destruction du repaire de Ké-Thuong.
produit
tant sur les ban-
* **
- — Exode des pirales vers le nord. — Après le départ des troupes de la colonne du de Tien-Ngu. le cercle de Pho-Binh-Gia, continue à procéder GÉRARD, commandant colonel GALLIÉNI, le chef de bataillon et Nong-Ha, en armant des partisans et doublant nos à l'occupation des cantons de Nong- Thuong, Dong-Vien postes par des villages fortifiés, de façon à interdire le retour dans ces cantons des bandes qui s'étaient réfuoù elles se trouvaient en outre Ban-Mon (territoire de LUONG-TAM-Ky), giées dans la région de Linh-Dam, Yên- Tinh, Dahiti. de postes sur la ligne Bac-Kan, Cho-Don, étroitement circonscrites par l'installation Combat
façon de faire ne tarde pas à porter ses fruits. Du côté du Sông Cau, de nombreux Chinois qui est capturée le 14 la mère de BA-KY elle-même essayaient de passer entre nos l'gnes sont faits prisonniers; mai près de Cao-Ky. ont avec un groupe armés que depuis trois jours, Le 24, des partisans de Nong-Thuong, qui n'étaient au cours duquel ils tuent un frère de BA-Ky. Cette affaire prouve la confiance que prend chinois un engagement Cette
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
132
en nous la population, sont encore tués dans dant GÉRARD.
timidement soumise au joug des pirates quelques jours avant. Le 30 mai enfin, six Chinois une embuscade tendue à Thiamouc par des partisans, suivant les instructions du comman-
Du côté de la ligne Bac-Kan-Dahiti, à le franchir. cherchent également d'eux, d'un véritable exode.
les pirates, trop Mais de ce côté,
à l'étroit dans le cercle que nous formions autour cela se fait par grosses bandes et avec le caractère
Dès le 5 mai, une forte bande, avec un convoi de femmes volées, essaye de passer à Tiên-Ngu, près de Yên-Tinh. Elle est refoulée sur Bon-Mon par le capitaine DENIEL, du 3" tonkinois, après un vif combat qui fait tomber entre nos mains une grande partie du butin. Quelques jours après, une bande, peut-être la même, réussit et à gagner par Dong-Lac et Bac-Sam le repaire de Cao-Tinh. cette fois à passer à l'ouest de Yên-Tinh Certa;ns renseignements font supD'autres bandes encore prennent pendant le reste du mois la même direction. poser que BA-KY lui-même a suivi cette voie, mais il n'en est rien.
*
Le pays de Cao- Tinh mis à contribution depuis longtemps déjà, et bien limité à l'est par le secteur défensif de Cho-Ra, ne peut fournir aux bandes venant de Thai-Nguyên des moyens de subsstance. Les bandes de dû abandonner, la région de Phiêng-Luong, HOANC-CAU, en effet, ont elles-mêmes après l'avoir dévastée, située plus au nord, pour chercher vers l'est une meilleure proie. Leur ligne de communication avec A-COCTHUONG est maintenant établie par la vallée du Sôn ce qui intercepte les communications entre nos Bac-Nhu, postes de Bac-Mé et Bao-Lac. son départ, près de Giang-Chi,
Plusieurs un assez
de nos partisans fort engagement
venus de Bac-Kem qui leur a coûté
ont eu avec cette 2 tués et 4 blessés.
bande,
avant
* **
Les bandes
du Sông Cau. Le mouvement de retraite se fait Dan-Boun (passage du Sông Nang), Kéomat, Cao- Tinh, LaoBac-San, par l' ouest de Yên-Tinh, Don^-Lan, comme pendant le mo:s précédent et s'arrête au phu de Thuong-Yên. Des embuscades placées Tho, Na-Neu, en observation tout le long de leur route, en particulier à Bac-Sam (2 juin) au gué de Bac-Boun et à Kéo-Mac leur ont fait subir des pertes assez sensibles. Vers
chinoises
continuent
à évacuer
la haute
vallée
l' ouest
se retirent plus spécialement les Chinois inféodés à LUONG-VAN-SON, le chef résidant à VanLang. Mais de ce côté le mouvement n'est pas suivi avec autant de précision que vers le nord. De fortes reconnaissances envoyées du 3' territoire ne peuvent prendre le contact avec ces bandes qui n'ont pas encore quitté le territoire de la province de Thai-Nguyen. *
PIRATERIE ET PETITES OPÉRATIONS : Haut Sông Cau. — Pendant la nuit du 10 au 11 octobre, les bandes de Phiêng-Mo, probablement pour se ravitailler, attaquent le village de Pu-Ché, qui venait de recevoir 15 fusils et qui repousse vaillamment les assaillants ; le maire, 3 habitants (dont une femme) sont tués, 6 autres habitants sont blessés. Les pirates ont de leur côté 15 tués et 5 blessés, en comp'ant les pertes qu'ils éprouvent dans une embuscade de Trong-Ma. Le lieutenant VACHER, du 3P que leur avait tendue le village voisin tonkinois, part aussitôt de Cho-Ra pour protéger le pays et prévenir de nouvelles attaques. Le 19, le lieutenant du côté de Bac-Kern, a avec une des bandes de LUONGSIMON, en reconnaissance VAN-SON, un engagement leur blessés.
heureux
qui nous coûte un légionnaire
et un partisan
tués, un légionnaire
et un tirail-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Affaire de Lung-Zi le mois de mars.
(10 mars).
— La tranquillité
du cercle de Cao-Bang
133
est légèrement
troublée
pendant
De gros rassemblements, ainsi qu'entre le Déo-Luong et la porte de BI-Nhi. signalés dans le Luu-Khu, ne tardent pas à signaler leur présence par de fortes incursions en territoire tonkinois. Le 14 mars, le commandant NOUVEL se rend à la porte de Cat-Ma-Khu pour régler avec un mandarin, envoyé tout spécialement à cet effet par le maréchal Sou, un incident de frontière survenu en cet endroit. Arrivé il au poste de Nam-Nhung, apprend que sa route était coupée par une bande qui avait fait irruption au Tonkin et avec laquelle le lieutenant ce poste, était aux prises à quelques kilomètres au nord, vers Lung-Zi. Le lieutenant BERNARD, commandant RIVET s'était déjà porté au secours du lieutenant BERNARD, maisils n'avaient pu réussir encore à refouler la bande en Chine. Le commandant
NOUVEL se dirige de leur côté et vient prendre le commandement des trois détachements réunis. Après une fusillarde longue et nourrie de part et d'autre qui blesse de notre côté 2 sergents, un caporal et un soldat européens, et dure toute la journée du 14, le commandant NOUVEL peut continuer sa route sur CatNa-Khu, en laissant en observation le lieutenant RIVET. Il règle rapidement le différend de Cat-Ma-Khu avec l'envoyé du général Sou à qui il fait, sans succès des remontrances au sujet de l'événement d'ailleurs, qui venait de se passer, puis rejoint le lieutenant RIVET le 16. Dans l'intervalle les pirates s'étaient retirés en Chine dans leur repaire de Lung-Zi. Un peu plus au sud et quelques jours après (le 20 mars), un rassemblement de bandes (sans doute les mêmes) est signalé du côté de La-Hoi. Elles pénètrent au Tonkin le 25 et pillent le village de Ban-Xat. Les réguliers chinois de la porte de Linh-Ninh arrêtent nos partisans qui s'étaient mis à la poursuite des pillards. Le 20, les soldats de Ban-Kinh avaient construit la leur fait évacuer. SAROLI, du y tonkinois,
une palissade
en territoire
tonkinois;
le capitaine
MAS-
* * * — Le 12 mars, un convoi de piastres se rendant de Kim-Hi à Phu-Topg, Région de Phu-Tong-Hoa. sous la protection d'une escorte commandée par le sergent ROUX, du 9' de marine, est attaqué près de VuMonh. Un soldat du 9e est tué. Le 3 avril, une bande pirate qui essayait de faire passer du Tonkin en Ch'ne, entre That-Khé et Dongsous les ordres du sergent-major Khé, un convoi de femmes volées, est poursuivie par un détachement JOUY, qui la disperse à Cai-Son et Pac-Sec et délivre les femmes prisonnières. Au Pia-Ouen (cercle de Cao-Bang) bande qui était venue voler des femmes;
donne la chasse à une petite FOUGÈRE, du 3 tonkinois, l'adjudant il réussit à reprendre 5 prisonnières et à blesser deux pirates (14 juin).
* * *
3
TERRITOIRE
MILITAIRE. —
T uyén-Quang.
Faute d'effectifs, il n'a pas été possible d entreest analogue à celle de la période précédente. il faut surtout De nombreuses bandes sillonnent le territoire. Pour les' combatte, prendre de grandes opérations. compter sur les habitants armés par nos soins, sur nos partisans commandés par d'anciens chefs puâtes, qui ont fait leur soumission et sont devenus nos alliés. La situation
*+*
— En août 1894, HoANG-CAU est toujours aux prises avec nos deux alliés MACde Hoang-Cau. Il s'est allié avec DANG-VAN-SUN. Après un léger QUE-AN et LÊ-CHI-TUAN dans le canton de Bang-Hanh. et Dom-Ba. recul de HOANG-CAU, nos partisans prennent possession des deux repaires de Lang-Khuong Bande
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
134
DANG-VAN-SUN se sépare de HOANG-CAU. Sa bande se divise en deux tronçons: l'un, comqui doit gagner le Fleuve Rouge en passant par la Chine et rejoindre HoANG-MAN dans mandé par Co-Yoc, le 4" territoire, l'autre, sous son commandement, qui se porte à Na-Coc (Song Gam, entre Bao-Kem et BaoMé) à la solde d'A-coc-THUONG. Le situation de HOANG-CAU devient d; plus en plus précaire. Un voyage qu' il a entrepris à Cho-Chu pour a rapportés à son nousolliciter des secours de LUONG-TAM-KY ne lui a val u qu'une quinzaine de fusils qu'il est enlevé par nos alliés le 20 décembre Ce repaire, après investissement, veau repaire de Lang-Luong. 1894. La bande d'HoANG-CAU s'enfuit, partie vers Na-Coc, partie vers le canton de Dong-Quan. En octobre,
* +* — Ce chef, qui dispose d'un certain nombre de bandes, a établi sa suzeraineté Bandes d'A-COC-THUONG. sur le canton de Dong-Quan qu'il occupe au début de la période. Une de ces bandes, commandée par HA COC-HUNG et qui opère dans le Tong-Ba-Xa, est renforcée en octobre 1894 par DANG-SAM-SUN qui a abandonné HOANe-CAU. A la suite des pillages de cette bande, la chasse lui est faite par une reconnaissance de commandée par le capitaine VACHE et nos partisans commandés par LUONG-VAN-To. Les pirates Ha-Giang, se retirent alors à Bu- Tao-Ca, où ils se fortifient, et de là continuent leurs incursions. De Khau-Coc, où il s'est installé, le capitaine VACHE dirige contre eux de petites reconnaissances pour les harceler. L'une de ces reconnaissances, commandée par l'adjudant HELLEN, du 4 bataillon étranger, est le capitaine VACHE réussit à la dégager et à repousser l'assaillant, qui se retire dans attaquée le 4 novembre; son repaire de Bu-Tao-Ca. Mais, le 19, le repaire est évacué à cause de la famine et aussi par suite d'une diversion faite par notre allié HUONG-VAN-THO dans le Quan-Ba, où sont les familles et le butin des pirates, ce qui les oblige à se retirer au nord du Quan-Ba. Bu- Tao-Ca est alors occupé par nos partisans et le TongBa-Xa recouvre sa tranquillité. Une seconde bande, commandée par LAO-PHAM, est venue le 4 décembre 1894 inquiéter le poste de. Bac-Mé. le lieutenant MoREL, commandant le poste, qui avait tenté une sortie, doit se replier devant le nombre, après avoir failli être enveloppé à Lang-Thin. Dans Enfin, des bandes avancées d'A-COC-THUONG se tiennent fin 1894 dans la région de Phiên-Luong. la nuit du 29 au 30 janvier 1895, ces bandes attaquent sans succès le poste de Bac-Mé et tuent un partisan. En février, la bande du Dong-Quan (bande principale), reprend l'offensive. Elle bat les 2, 3 et 4 notre chef de partisans, THUONG-V du plateau de Quan-Ba nord de Ha-Giang. Elle en est AN- THO, et s'empare chassée en mars par les habitants et les partisans commandés par THUONG-VAN-THO. En avril des bandes de se portent du côté de Cho-Ra, où nous les avons trouvées dans le 2" territoire. La bande de DongPhiên-Long Quan est chassée de Tiên-Miên le 9 avril par THUONG-VAN-THO qui lui tue 8 hommes. En revanche, un groupe appartenant à cette bande trouble de nouveau les environs de Bac-Mé et, par une embuscade tendue le 25 avril, tue 2 hommes et en blesse 2 autres d'une escorte commandée par le lieutenant MOREL. En juin 1895, THUONG-VANTHO continue sa lutte contre A-coc-THUONG avec des alternatives de revers et de succès. Le 18 juin, il a à Lang-Hoai, près de Ban-Mick, un engagement assez sérieux où il a 4 hommes blessés, mais l'avantage lui reste après avoir tué ou blessé à A-COC-THUONG une dizaine d'hommes. * — Une bande nouvelle fait son Bande de Can-Nhi. apparition en octobre dans la région de Chiêm-Hoa. Elle est formée par la réunion des bandes de CAO-TAI-Loi, de CAN-NHI et de LO-SET. Elle se concentre à et se met en route le 1" novembre 1894 sans que l'éveil soit donné. Elle traLung-Ma (est de Chiêm-Hoa) verse le Song Gam. Le 2 novembre, elle assaille un train de bambous qui descend la Rivière Claire à Hunget Bac-Muc, conduit par un sergent indigène et 8 tirailleurs. Tous les tirailleurs Nung, entre Tuyên-Quang sont tués, sauf un qui peut s'échapper à la nage et va donner l'alarme au poste de Bac-Muc.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
]
35
Le 6 novembre à 1 heure du matin, la bande attaque le poste de Bac-Mue. La petite garnison (30 hommes commandés par le sergent MARCOU, du 3" tonkinois) résiste de son mieux; 1 tirailleur est blessé. La bande s'éloigne enfin sous le feu du canon revolver. Après avoir pillé et brûlé les villages de Bac-Muc et de PhapCoum, elle se dirige vers Yên-Muc qu'elle occupe et s'installe dans le massif du Nui Bao-Tao, interceptant Son intention semble être de se ravitailler à Yên-Muc, les communications entre Bac-Muc et Dong-Chap. ou sur Dong-Lam pour traverser le Song Chay et gagner le Fleuve Rouge. puis de marcher sur Luc-An-Chau Le colonel THOMASSET, commandant le territoire, part de Tuyên-Quang le 9 novembre, avec une colonne de 80 européens, 170 tirailleurs et 20 linh-co; les garnisons de Bac-Muc et de Dong-Chap sont renforcées; le 4" territoire reçoit l'ordre d'envoyer de Yên-Bay des troupes sur le Song Chay pour s'opposer au le 14 novembre. passage de cette rivière; le commandant MONNIOT part de Trai-Hutt Pendant ce temps, CAN-NHI ne reste pas inactif; il s'installe au repaire de Bang-Coc, dans le massif du Mui-Bao- T ao; le 8, il tient tête dans Y ên-Muc à une reconnaissance partie du poste de Dong-Chap, sous les ordres du sous-lieutenant GRESSARD, du 1er tonkinois, qu'il oblige après deux heures de combat à se replier; le 10, à 3 heures du matin, il attaque le poste de partisans de Lang-Bac (vallée du Ngoi-Birgt) et réussit à l'enlever après une. énergique résistance des partisans qui ne lâchent pied qu'après avoir épuisé leurs CAI-THUONC, de munitions; quatre partisans sont tués, dont le chef du poste, vieux serviteur médaillé, arrive le 11 à 10 heures du matin à Lang-Bac, qu'elle Ngoc-Son. Une reconnaissance, partie de Dong-Lam, et Bang-Coc. trouve évacué; les pirates se sont retirés vers Yên-Muc le 9, arrive à Bac-Muc le 11, en repart le 12 pour La colonne THOMASSET, partie de Tuyên-Quang en passant par Yên-Muc; là, elle apprend que les établir les communications entre ce poste et Dong-Chap, dans une solide position; elle fait demi tour, rentre à Bao-Muc, et de là, pirates se sont fortifiés à Bang-Coc, se dirige sur Lao-Son, de façon à arriver par derrière sur Bang-Coc par un col qui domine la position ennemie; Le 13, à 9 heures du matin, ce mouvement est terminé, mais Bang-Coc est vide, les pirates se sont naturellement échappés de l'autre côté. Ils regagnent la Rivière Claire qu'ils traversent à Dong-Ben et restent chez eux où ils se tiennent tranquilles pendant le reste du mois. La colonne THOMASSET est de retour à Tuyên-Quang le 19.
***
— LUONe-TAM-Ky a Bandes de Luong-tam-Ky. l'art de nous susciter sans arrêt des ennuis sans encourir nos représailles. LUONG-TAM-CO, son frère, établi à commet ses exacVan-Lang (province de Thai-Nguyên) tions sur le Song Day. Il pille les villages, rançonne les pirogues, enlève les trams. Les postes de Cai- V ong font bonne garde, mais les pirates et de Dong-Chau de Thaiayant la facilité de se retirer dans la province Nguyên (territoire civil) ont trop beau jeu. Le 31 octobre, une petite reconnaissance partie de un parDong-Chau, rencontre les pirates à Kiêm-Lung; tisan est blessé grièvement. Le 5 novembre, une reconnaissance combinée de Dong-Chau et de Cai- V ong enune femme et un lève le village pirate de Luc-Ra; à enfant sont délivrés. Le 12, le tram de Cai-Vong Dong-Chau est enlevé par les pirates. Le 15, le village est fortifié de Tiên-Kié (3 kilomètres de Cai-Vong) le ly-truon,g est tué. attaqué, pillé et brûlé ; les postes de CaiA la suite de ces brigandages, Vong et de Dong-Chau entreprennent une reconnaissance sur le village de Dong-Lao. de CAO-TAIUne autre bande provenant de Cho-Chu sort du territoire civil le 4 décembre, sous les ordres construit des radeaux et descend la rivière, parLoi, parvient au confluent du Ngoc-Cham et du Song Gam, y
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
136
Elle débarque à hauteur du village fortifié de Ngoi-La, qu'elle pille dans la lant d'attaquer Tuyên-Quang. SET envoie contre elle deux colonnes sous les ordres du nuit du 9 au 10 (un partisan tué). Le colonel THOMAS Elles réussissent à et du capitaine BONIFACY, du 3' tonkinois. capitaine ALIX, du 2 e régiment étranger, fuite et les attaquent à Lung-Giau, puis les chassent devant elles jusrattraper les pirates qui avaient pris la où elles reprennent le contact de la bande qui réussit pourtant à traverser la Rivière Claire qu'au Ngoi-Lu, grâce à la nuit. **
•
* * le convoi régulier de Bac-Kern à Cho-Ra, Le 30 décembre, qui venait à peine de quitter le poste de de l'escorte, commandée par tombe dans une embuscade tendue près de Bao-Sam. L'avant-garde Bac-Kem, le sergent BASTAT, du 3" tonkinois, comprenait un sergent et un caporal indigènes et 19 tirailleurs. Dès les premiers coups de feu, le sergent BASTAT et 2 tirailleurs sont tués, 8 tirailleurs blessés, 11 disparus. L'arrivée d'un renfort venu de Bac-Kem détermine les pirates a se retirer sans pouvoir s'emparer complètement du convoi; néanmoins, tous les chevaux porteurs ont été tués ou pris, ainsi que 40 charges sur 143. Le capitaine PIERSON, accouru, recueille les morts, les blessés et le restant du convoi. Quelques jours plus tard, il retrouve les cadavres de 9 tirailleurs, ce qui met les pertes totales de cette affaire à un sergent européen tué, 14 tirailleurs tués, 6 blessés et un disparu. La bande était, paraît-il commandée par un fils de LUONG-TAM-Ky. appelé LUONG-TAM-LOI, et composée surtout de gens venant de Cho-Chu; il y avait probablement aussi avec elle des gens d'A-coc-THUONG. *
En refoulant à la frontière une bande de Chinois Incident de frontière. Région de Bao-Lac. se heurtent à la porte de Tha-Ku. qui étaient venus piller leur village, des habitants du phu de Thuong-Yên à des réguliers chinois. Ceux-ci ayant ouvert le feu, nos partisans qui se trouvent dans le cas de légitime défense, ripostent et tuent 2 soldats chinois. Cet incident donne lieu à une réclamation des autorités yunnanaises du consul de Mongtzé. par l'intermédiaire * ** 4p TERRITOIRE MILITAIRE. — L'histoire a déjà
rempli
du 4e territoire pendant la période précédente.
la période
1894-1895
Yên-Bay.
est celle de la lutte contre HoANG-MAN,
qui
*
Installation de la bande dans le haut Nam-Duong (août 1894). — Après l'affaire du 24 juillet 1894, la bande a séjourné quelque temps à Kim-Noi puis s'est retirée à Na-Pan, où elle était le 6 août, dans la direction et à deux jours de Muong-Cong. Dans les premiers jours d'août, le lieutenant-colonel RABIER, du 1er tonkinois, commandant le cercle de est envoyé avec un renfort prendre la direction des opérations, le commandant BERTIN ayant reçu Yên-Bay, l'ordre de rentrer à Van-Bu. La mission du colonel est défensive. Dès son arrivée à Nghia-Lo, il s'aperçoit que pour remplir cette mission il n'a pas besoin de toutes les troupes de ren fort qu'il avait amenées et qui étaient fort difficiles à ravitailler. La compagnie MAGUIN, qui occupait le cercle de Don- V ang, remplacée dans ses postes par la garde civile, avait été mise à sa disposition; il la garde, mais renvoie la compagnie BRETON (légion étrangère) ainsi que les 100 miliciens muongs que le capitaine MAGUIN avait amenés avçc lui.
HISTOIRE
Mais le 20, de Mongtsé, le de la compagnie Pendant le
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
137
la bande quittant Na-Pan se porte à Muong-Khanh. Sur l'ordre du colonel SERVIÈRE, rentré lieutenant-colonel RABIER va s'installer au poste provisoire de Duong-Qui avec 100 hommes MAGUIN, les 100 autres ayant été laissés à Nghia-Lo. mois de septembre, HoANG-MAN quitte la vallée de Tanh-Huyên pour remonter vers le nord.
Le 13, il est signalé Il attend du renfort, (DANG-SAM-SU). Le Kay, de la conduite
à Ta-Phinh, sur le Nam-Duong, à 15 kilomètres à l'ouest de Pho-Lu. puis va s'installer soit de Tong-Pinh (ancienne bande de NGUYÊN-TRIÊU-TRONG), soit de la Rivière Claire colonel SERVIÈREcharge le commandant GOUTTENÈGRE, commandant le cercle de Laodes opérations,
et met sous ses ordres
les troupes
de Pho-Lu.
*
de la bande en deux fractions. — Vers le 15 octobre, la bande se divise en deux fractions, l'une et à la poursuite de laquelle se livrent, sous les ordres du capiqui prend la direction du col d'O-Qui-Ho, taine GILLOT, les deux groupes de Muong-Bo et de Chapa. être resté quelAprès ques jours sans nouvelles du 2e tronçon, le commanDivision
dant dans
GOUTTENÈGRE reçoit la journée du 18 des
assez précis renseignements pour lui permettre de l'attaquer. Il se porte à sa rencontre le 19 octobre, le surprend et le disperse à PaChé.
Les pirates abandonnent sur le terrain des cadavres, des armes, des munitions et tous leurs bagages. Mais ce succès nous coûte 2 et un tirailleur légionnaires tués, un légionnaire et 2 tirailleurs blessés. Le
commandant GOUTTENÈGRE, avec le groupe commandait directequ'il ment et le groupe LHERMITTE, continue les opérations contre le tronçon de Le commanNam-Duong. dant d' AUBIGNOSC, du 4" bataillon étranger, est envoyé HERMET et BULLIER, chargés d'opérer contre le tronçon
prendre le commandement du Nam-Mé.
des trois groupes
GILLOT,
*
la bande trouve — Après avoir franchi le col d'O-Qui-Ho, Opérations contre la fraction du Nam-Mé. la haute vallée du Nam-Mé barrée par le capitaine BULLIER, et doit s'arrêter à Lang-Nam ; puis quelques jours de Binh-Lu, descendant où le capitaine GILLOT, après, elle s'installe à Nam-Cong (région du Chêu-Tan), elle reste encore quelque temps l'attaque le 3 novembre et lui fait subir des pertes assez sérieuses. Néanmoins, où elle construit un repaire. en position à Nam-Cong, puis vient s'installer à Kan-Ho,
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
138
où ils sont arrêtés le Le 10, les pirates y sont attaqués et cherchent à s' enfuir vers le sud par Ban-Hu-Mit, sont contraints de rentrer à Kan-Ho et de chercher une retraite vers l'est. Ils maisils 11, puis par Vo-Lum; réussissent au prix des plus grands efforts à s'échapper sous bois et au milieu des rochers en passant entre Banils s'installent dans le massif boisé au nord du col de Kao-Co, vers Nam-Tu. Hu-Mit et Po-Lao ; Le commandant D'AUBIGNOSC, avec sa colonne, vient s'installer à Minh-Luong au sud, tandis qu'au nord se trouvent le lieutenant HATTON à Muong-Bo, avec des partisans, et le lieutenant CHANARON à Bam-Kat, avec des renforts
venus de Bao-Ha.
de près par les troupes du commandant D'AUBIGNOSC, poussée par la faim, la bande tente de s'échapper à deux reprises différentes, le 7 par Nam-Con et le 12 vers Ban- Koun, mais elle est repoussée par le capitaine HERMET, du 1er tonkinois, qui commande un des groupes des colonnes D'AUBIGNOSC. Enfin, dans la nuit du 14 au 15, la bande réussit à la faveur du brouillard, à passer à côté de Nam-Chay, mais elle rencontre deux fois de suite sur la route de Vu-Lao le détachement du lieutenant PETEAU, qui la repousse dans le massif au nord de Nam-Hon (16 et 19); les pirates tentent alors le 31 décembre de passer du côté de MuongIls sont de nouveau arrêtés en ce point par le capitaine HERMET, après un combat très vif. Bo par Nam-Khang. 4 pirates sont tués et un est fait prisonnier. Cette bande était donc aux abois lorsque entre en ligne le renfort Serrée
appelé du Song Gam par HOANG-MAN. Nous verrons plus loin la marche de ce renfort signalé déjà au chapitre du 3e territoire militaire. Les opérations effectuées contre la nouvelle bande ont dégarni de troupes toute la région, ce qui a permis à la bande du Nam-Mé de s'échapper vers Song Phong en janvier 1895.
* **
La bande a réussi à gagner en novembre Song Phong Opérations contre la fraction du Nam-Duong. et Tong-Ping, mais ne s'y tient pas en repos. Les pirates font de nombreuses incursions sur la rive gauche du et dans la région de Ké-Chau-Muong-Khuong, où ils commettent de nomFleuve Rouge dans le Phong-Viên sans au marché de Nam- T chai, à Tu-Pom, etc. breux actes de pillage à Tuc-Ma, Can-Len, Dang-Kao, que nos reconnaissances puissent les atteindre. Cependant le 20 novembre, une reconnaissance partie de Muong-Khuong sous les ordres du sergent MARTIN, du 1er tonkinois, attaque une de ces petites bandes entre Sin-Tiên et Ma-Lu (3 kilomètres au nord de la rejette en Chine, lui tue 2 hommes, en blesse 7, et délivre une femme. Muong-Khoung),
* **
- En octobre, HoANG-MAN qui, de Tong-Ping, dirigeait ses bandes, Nouvelle bande de Hoang-Man. appelle à son aide son lieutenant Co-Yoc qui, sous les ordres de DANG-SAM-Su, opérait dans le 3e territoire venant du haut Song Gam par la Chine, militaire pour le compte de HOANG-CAU. La bande de Co-Yoc, et de Tu-Nhan réussit à gagner le cercle de Lao-Kay. Son passage est signalé par les cercles de Ha-Giang où les Chinois l'auraient, successivement à Tu-Long, Siou-Pa, Muong-Xa et Mack-Hao, paraît-il, attaquée et lui auraient tué une dizaine d'hommes. Elle vient s'installer dans le massif de Muong-Lum vers le 10 décembre. Des forces qui s'élèvent à 350 fusils, sous le commandement du commandant GoUTTENÈGRE, du 1B1 tonkinois, sont envoyées contre elle pendant que quelques jonques armées en guerre sont disposées sur le Fleuve Rouge aux différents points de passage. Le 1er janvier, cette bande, commandée par HOANG-MAN en personne, quitte ses emplacements, se porte par une marche rapide vers le Fleuve Rouge qu'elle traverse dans la nuit du 3 au 4 janvier, en amont de ThaiNiên. Son but est de rejoindre la fraction du Nam-Mé qui, à cette époque, est étroitement enserrée par les troupes du commandant d'AUBIGNOSC.,
HISTOIRE MILITAIREDE L'INDOCHINE
La bande se dirige ensuite sur Khan-Yen un détachement de 20 janvier, à Lang-Nhone, GNOSC, qui ignorait que la bande eût traversé à sergent indigène qui se rendait de Da-Than partie détruit après une belle résistance (6 tués,
139
elle surprend le 5 par Son-Giao et Vu-Lao. Cheminfaisant, tirailleurs appartenant à la colonne du commandant d'AUBIle Fleuve Rouge. Ce petit détachement, commandé par un Vu-Lao pour les besoins des opérations de la colonne, est en 3 blessés, dont un partisan guide, 2 disparus, dont un est rentré
quelques jours plus tard). Le commandant GOUTTENÈGRE traverse le Fleuve gagner de vitesse, il descend par eau jusqu'à Bao-Ha et Khan-Yen et Duong-Qui et à barrer la route du sud. commandant l'attaque le 11 et d'où il la débusque après gionnaires, et 24 blessés, dont 3 officiers et 10 hommes
Rouge derrière la bande, mais, voyant qu'il ne peut la se porte sur la rive droite du Fleuve, de façon à couvrir Mais la bande arrive avant eux à Lang-Bay, où le un combat meurtrier qui nous coûte 9 tués, dont 4 léde troupes européens.
Les pirates battent en retraite vers le sud par Ngai-Tho et de là, ils se portent dans l'ouest, mais le 16 janvierils tombent sans s'en douter sur la colonne d'AUBIGNOSC qui arrivait à Minh-Luong et dont l'avantDe là, ils gagnent Hoi-Pao (3 garde, commandée par le capitaine BRANLIÈRE, les re foule sur Ngai-Tho. kilomètres N. -E. de Tu-Lé) où ils se fortifient. Combats de Xan-Cun et de Lang-Bui. — Au commencement de février 1895, la bande de HOANGMAN était encore installée à Hoi-Pao (3 kilomètres N.- E. de Tu-Lê). Le général SERVIÈRE la fait harceler et l'oblige à remonter vers le nord. Le 12 février, elle se dirige sur Sung-Man, puis, poussée par nos troupes venant du sud, attachées à ses pas, elle se heurte le 15 à Xan-Cun au capitaine BAILLY et tombe dans une embuscade tendue par le lieutenant HATTON. Le 16, nouvel engagement avec le capitaine BAILLY qui la rejette plus au nord. Elle se sépare alors en deux parties : l'une descend la vallée du Ngoi-Hut, poursuivie par le capitaine BRANLIÈRE, l'autre se dirige sur Bang-Coc poursuivie par le capitaine BAILLY. Le 20, le capitaine BAILLY la rejoint à Lang-Bui et la refoule dans la direction de Lang-Nuoc, après un engagement dans lequel le capitaine GILLOT est blessé. Se trouvant prise entre le capitaine BAILLY et le capitaine BRANLIÈRE à Cho-Kuê, elle renonce à installé son intention de passer le Fleuve Rouge et prend le 27 la direction du N. -O. vers Vu-Lao, Song-Giao. Elle se replie successivement de Lang-Nhuoc sur Ban-Nam, puis Nam-Ma, où elle est rejointe par le commandant MONNIOT, du 1e' tonkinois, le 5 mars. Après un engagement au cours duquel il y a de notre côté un légionnaire et un tirailleur tués, 2 tirailleurs et un ad judant du 1er tonkinois blessés, les pirates se retirent vers Van-Ngên, toujours poursuivis par le capitaine BAILLY, du 1Pr tonkinois. Ils franchissent le Ngoi-Bo entre Da-Than et Gia-Phu, et successivement à Lêu-Xang. passent à Lang- Thuong, à Xo-Pho, Le capitaine BAILLY les chasse de Lang-Xan-Trai le 17 mars, puis de Lang-Si le 23, et les oblige le lendemain à franchir le Fleuve Rouge entre Ba-Xat et Trinh- Thuong.
*
l'l' Une soixantaine d'hommes de la bande avaient réussi vers le 1 mars, à passer sur la rive gauche du Fleuve Rouge, en aval de Pho-Lu. Une centaine d'autres pirates de la bande de NGUYÊN-TRIÊU-TRONG, venus fait quelques ravages dans de Chine, étaient allés au-devant d'eux vers le 15, avaient traversé le Phong-Niên, la vallée du Song Chay, vers Diêm-Quan, et donné de l'inquiétude aux postes de Nhé-Do et Pho-Rang; mais vers le 30 mars, sont signalés au passage par ils ne séjournent pas dans cette région, repassent le Phong-Nien le poste de Ké-Chau et doivent aller s'établir, après un détour en territoire chinois, entre Phu-Long et TuLong (Chine). A la fin de mars, la vallée du Fleuve Rouge était donc débarrassée de toutes ses bandes pirates, auxquelles nos troupes faisaient depuis plus de 10 mois une chasse des plus pénibles et sans repos. Les différentes colonnes sont disloquées et le lieutenant-colonel VIMARD, nouvellement appelé au commandement du 4E territoire, prend ses dispositions pour continuer l'organisation du pays.
140
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Exode des bandes. — Depuis le passage du Fleuve Rouge par la dernière bande (23 mars), le 4e territoire a joui de la tranquillité la plus parfaite. De la vallée du Fleuve Rouge, les pirates se sont dirigés vers le Khai-Hoa et le cercle de Tu-Long (3e territoire) à travers le territoire chinois, surveillés simplement par une reconnaissance du poste de Muong-Khuong Au commencement du mois, ils qui resta en observation pendant quelque temps entre Sin-Tiên et Pha-Long. avec l'intention sans doute de réoccuper leurs anciens emplacements arrivent à Mo-Lung où ils s'installent d'où les avaient chassés l'année précédente les colonnes GOUTTENÈGRE et CHENAGON du cercle de Tu-Nham, (mai-juin 1894). Effectivement, le 17 avril, la bande de Mo-Lvng attaque le poste de Xin-Man, pendant la nuit, par un brouillard intense. Grâce à une habile défense et à l'énergie du lieutenant LÉVEILLÉ, commandant du poste, les pirates se replient sur Mo-Lung, en laissant entre nos mains 3 tués et un prisonnier; de notre côté, nous avions 3 tués et 5 blessés. Malgré cet échec, la bande de Mo-Lung reste pendant tout le mois une menace constante qui jouissait pourtant depuis quelque temps d'une prospérité relative, et où les Chipour le cercle de Tu-Nham, nois venaient de reconnaître nos droits sur le poste de Man-May, qu'ils avaient remis entre les mains du commandant du cercle, le chef de bataillon CHENAGON, le 4 avril. ** * TERRITOIRE CIVIL Le 27 octobre au soir, le poste de douaniers de Luc-Quan (province de Nam-Dinh) est attaqué; le préposé LAFARGUE et un douanier indigène sont tués, trois autres douaniers indigènes blessés, les armes et les munitions enlevées. Les miliciens de Ngoc-Tinh, aussitôt accourus, dégagent les survivants et sauvent la caisse de recette. En février 1895, à une quinzaine de kilomètres au nord de Thai-Nguyên, deux télégraphistes européens, MM. SABOT et HIRLEY, occupés à installer la ligne télégraphique de Thai-Nguyên à Cho-Moi, sous la protection d'une petite escorte de miliciens, sont attaqués par la bande de DÊ-NGUYÊN dépendant de BA-KY. Après une courte lutte, M. HIRLEY est tué et M. SABOT capturé. *
BA-KY, à la suite de ce coup de main, ayant reçu un ultimatum du Gouverneur général p. i. lui enjoiet s' y fortifie. gnant de relâcher M. SABOT, se réfugie dans son repaire de Ké-Thuong Devant l'attitude de BA-KY, le Gouverneur général ROUSSEAU, nouvellement arrivé dans la colonie, des cantons de Dong-Viên, décide, par arrêté du 27 mars, la remise à l'autorité militaire (2e territoire) et Nong-Ha, Nong-Thuong qui composaient le territoire de BA-KY et forment la vallée du haut Song Cau. Une opération ayant pour objet de procéder à l'occupation de ces cantons est entreprise avec un plein succès en avril (voir 2e territoire militaire). * ** Le 30 avril, à 11 heures du soir, une bande d'une douzaine d'individus annamites, habillés en miliciens et armés de fusils à tir rapide, pénètre sans être signalée dans Bac-Ninh et pille la maison d'un commerçant chinois, au centre de la ville. Entendant du bruit, un gendarme et un préposé des Douanes se dirigent de ce côté; ils sont tués à bout portant par des pirates aux aguets embusqués dans l'ombre, tandis que les autres pillent à l'intérieur de la maison. Le maréchal-des-Iogis de gendarmerie JEAN, ayant entendu les coups de feu, se porte, en toute hâte, de ce côté; il est tué à son tour. Quelques Européens qui le suivaient à distance courent aussitôt donner l' alarme à la citadelle toute proche, mais les bandits s'en fuient sans qu'on puisse les rejoindre ni retrouver leurs traces.
CAMPAGNE
4 janvier 2 avril
1896. 1896.
— Le Yên-Thê devient — Le général
1895-1896
un cercle
DUCHEMIN quitte
militaire,
dont le chef est le commandant
le commandement
en chef
pour
RONDONY.
le remettre
au général
DODDS. 24 avril 1896. — Le général CHEVALLIER prend du général CORONNAT, rapatrié. gon, en remplacement 27 juin 1896.
— Mort
du général
le commandement
BRIÈRE DE L'ISLE
de la brigade
de Cochinchine
à Sai-
à Paris.
* **
Nous commençons, dès maintenant, à être maîtres de la situation. Tout un programme d'opérations souNos territoires militaires sont parfaitement mis au Gouverneur général est approuvé. organisés, l'autorité y est concentrée dans les mains d'un même chef ; on procèd e à l'occupation systématique des territoires évacués par les rebelles. Les populations reçoivent des armes et peuvent ainsi se défendre contre les incursions des pirates.
* **
1" TERRITOIRE
MILITAIRE
en Chine. — Dans toutes les opérations qui ont lieu sur cette partie de la frontière de Chine, chinois. Les demandes et observations du Gouverneur nous relevons la complicité de fonctionnaires général sont à Pékin. Il réussit à faire envoyer le marésans effet. Le ministre de France en Chine est obligé d'intervenir chal Sou au Quang- Tong pour nous faire rendre sans rançon la famille LYAUDET, et poursuivre sur la frontière la destruction de la piraterie. Afin que nous puissions juger de ses efforts, le maréchal Sou demande que des officiers français soient placés près de lui. Une mission composée du lieutenant CHARLES, de l'infanterie de marine, du médecin de 1" classe CLAVEL et de l'interprète BADUEL, le rejoignent en conséquence Situation
le 17 septembre 1895. Pendant que le maréchal Sou opère dans le Quang- Tong, une partie des troupes ayant pris part aux opédu lieutenant-colonel rations de la colonne CHAUMONT, sont placées sous les ordres RIOU, pour rester en observation en face de la Chine et se tenir prêtes à se porter sur n'importe quel point. Les troupes chinoises commencent à exécuter une série de reconnaissances qui restent infructueuses et, vers les pirates, entre en pourparlers avec le maréchal la fin du mois de septembre, Sou, renonçant à combattre à la délivrance des eux, considérant cette façon de faire comme un moyen plus sûr et plus rapide pour arriver prisonniers français. de la famille LYAUDET et la soumission d'une partie des bandes Ces pourparlers amènent la délivrance attendant le mot d'ordre du Quang-Si. L'autre partie se retire à Na-Luong, chinoises qui s'enrôle dans l'armée du mandarin militaire PHONG, notre ennemi mortel. La famille LYAUDET est remise à la mission française dédu haut mandarin du Quang-Si avait tachée près du maréchal Sou. L'intervention porté tous les fruits qu'on était en droit d'attendre. Il n'y a qu'à se louer de cette intervention.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
142
RIOU est alors dissoute. La colonne d'observation à revenir et les cultures à reprendre. Le habitants commencent Sur la frontière de Chine, les anciens absolue. Un seul acte de piraterie est à signaler. cercle de Mon-Cay jouit d'une tranquillité Une bande de 15 pirates attaque dans la nuit du 6 au 7 août, un peu après minuit, le poste avancé la surprise échoue et le petit Grâce à la vigilance d'une des sentinelles, dans la position 690, du Pan-Ai. repousse les pirates qui s'enfuient dans la direction de Namposte, composé d'un caporal et de 6 tirailleurs, de réguliers chinois licenciés, qui avaient déjà pillé des vilSi. Cette petite bande se composait vraisemblablement par les autorités chinoises. Conlages en Chine et dont la présence sur notre frontière nous avait été signalée à la faveur de la nuit, les tirailleurs de garde, elle espérait surprendre, duite par un ancien pirate du Pan-Ai, et repasse ensuite en Chine. de leurs armes et munitions, s'emparer certains chefs pirates qui ont été obligés autrefois de se réfugier en Chine, sont Du côté de Lang-Son, à la région comprise entre nos postes de venus se fixer sur la partie de la frontière chinoise correspondant une nouvelle bande dans le massif montagneux du KongIls s'efforcent de reconstituer et Hoan-Mo. Dong-Dang à la limite des deux Kouang. Mong-Chau, est exercée par nos postes frontières. Sur la frontière du Quang- Tong, le La plus grande surveillance fonctionnement de la police frontière, retardé au début par la mauvaise volonté du général chinois PHONG, commence à porter ses fruits: 4 pirates connus, qui avaient été signalés par notre poste de Bac-Phong-Sinh comme s'étant réfugiés en Chine, sont arrêtés par les autorités chinoises. Les meilleurs rapports se sont établis entre les autorités françaises du cercle de Mon-Cay (colonel CHAUMONT) et les autorités chinoises du Quang- Tong (général LAN). Par suite de cet accord, la prospérité revient dans
le pays. 2" TERRITOIRE
MILITAIRE. — Lang-Son.
Pendant
la période de juillet 1895 à décembre 1896, la frontière du 2" territoire avec la Chine est tranles bandes du haut Song Cau et du haut Song Gam sont en mouvement du territoire, quille. A l'intérieur et Lung-Cam. entre Cho-Chu, Cao- Tinh, Phiên-Luong La situation du chef soumissionnaire est très embarrassée. Il est harcelé LUONG-TAM-KY, de Cho-Chu, LUONG-VAN-SON et MONCK-TONG-GIÉ. de par les exigences de ses ex-lieutenants qu'il s'efforce d'éloigner son domaine, au point qu'il nous offre de se réfugier avec sa famille à Thai-Nguyên ou à Hanoi. Il accepte le contrôle immédiat de ses linhs et de ses fusils par les autorités civiles de Thai-Nguyên. Il réussit cepenet l'exode des bandes vers Cao-Tinh, à la fin de la période, dant à éloigner ses anciens compagnons peut être considérée comme terminée;. un des derniers convois pirates est attaqué le 29 par la garnison de Yênet rejoint le DÉ-KHONG, se reliant avec Tinh, qui lui tue 2 hommes. Une autre bande gagne le Tam-Dao les bandes annamites du Yên-Thê où est signalée la présence de Chinois. Néanmoins, malgré ces bonnes dispositions, quelques incidents, tels que pillages de courriers, attaques de font supposer que l'attitude de LUONG-TAM-KYn'est villages, de convois, etc. pas toujours absolument nette et que la plupart des méfaits ci-dessus signalés peuvent lui être imputés. En mars 1896, le général commandant en chef se rend à Lang-Son.
* **
Le général DuCHEMIN, commandant en chef, avoir une entrevue d'adieux avec le maréchal Sou, nous a été si précieux.
sur le point commandant
de quitter la colonie, ne veut pas partir sans de la frontière du Quang-Si, dont le concours
le général DUCHEMIN demande au maréchal Sou de Prenant pour prétexte l'imminence de son départ, à la visite d'un si grand mandarin dans la venir le rencontrer à Lang-Son, attribuant une grande importance mais le maréchal Sou ayant répondu capitale du 2e territoire; que, malgré son désir, il ne pouvait aller à sans y être autorisé par son Gouvernement, le Gouverneur Lang-Son général fait demander cette autorisation à la Cour de Pékin par notre ministre en Chine, et cette autorisation est accordée. m
1 HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
143
(1) a lieu le 5 avril 1896; elle s est faite avec tout le cérémonial possible: escorte d' honneur à cheval, coups de canon, troupes formant la haie, visite de la ville de Lang-Son, du chemin de fer, repas d'apparat suivi de réception générale. Le chemin de fer étonne particulièrement le maréchal Sou, qui se fait donner des renseignements pratiques pour la prochaine construction des chemins de fer chinois. Une promenade de 3 kilomètres en wagon lui permet de constater la prospérité des abords de la voie ferrée où se sont reconstitués des villages entourés de superbes cultures. Au cours de la conversation, le maréchal Sou déclare qu'il continuera à seconder le successeur du général DUCHEMIN avec le mêmezèle et la même cordialité. L'entrevue
* * Sur la demande du général en chef, le Gouverneur de général de l'Indochine télégraphie au ministre France à Pékin pour que le Gouvernement chinois surveille de près les agissements de l'ancien chef de bandes Luu- VINH-PHUOC qui, après avoir pris du service dans l'armée chinoise, a cessé ses fonctions pour reprendre la campagne contre nous de concert avec notre ennemi juré, le général PHONG. *
En octobre 1895, l'investissement du Yên-Thê est décidé. Dès le passage du haut Yên-Thê sous l'autorité militaire, le colonel GALLIÉNI fait procéder à l'occupation méthodique du pays, tout en conservant avec le DÊ-THAM des relations courtoises; son intention est d'isoler le territoire du chef soumissionnaire d'avec le reste du pays. Cette première phase est marquée par quelques engagements sans importance de la garde civile et de nos partisans avec de petites bandes pillant pour le compte du DÊ-THAM. Toutes les négociations étant lestées infructueuses, le soin de résoudre la question du DÊ-THAM est laissé au général GALLIÉNI. Les opérations contre ce chef pirate sont relatées plus loin au chapitre « territoire civil ». * ** 3' TERRITOIRE MILITAIRE. — Ha-Giang. En septembre, il y a lieu de signaler la situation embarrassée du cercle d' Ha-Giang, qui a dû subir, en y faisant face le mieux possible, une reprise d' offensive des gens d' A-Coc- THUONe et la défection des deux chefs soumissionnaires LÊ-CHI-TUAN et MAC-QUÊ-AN. Ces deux derniers entraînés par le courant recrudescent de piraterie dans la région, se sont retirés dans l'ancien repane de LÊ-CHI- TUAN, à Lang-Man. Colonne BRIQUELOT. — Les chefs MAC-QUE-AN et LE-CHI-TUAN se sont installés dans le solide repaire et la haute Rivière Claire. Une colonne de 200 hommes, sous de Dang-Chi, d'où ils menacent Ha-Giang renforcer le.; troupes du cercle. Après une reconles ordres du commandant BRIQUELOT, vient de Bac-Quang naissance sur la rive droite de la Rivière Claire, la colonne passe sur la rive gauche et occupe la plaine de Langbarrant aux pirates les chemins du sud, rendant Man, au pied du massif où est construit le réduit de Dang-Chi, leur ravitaillement très difficile et ne leur laissant comme ligne de retraite que les chemins du Dong-Quang. Cette occupation a donné lieu à deux engagements de reconnaissance où nous avons perdu un tirailleur et deux partisans tués, un tirailleur et un partisan blessés. Sitôt en position, le commandant de la colonne se retranche solidement et commence un bombardement lent des fortins pirates.
(1) Relatée dans tous ses détails dans les Lettres du général LYAUTEY
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
1^4
l'envoi de nouvelles troupes dans le nord. Le commandant les opérations du Yen-Thé empêchent de patrouilles a quelques engagements ou de reconnaisBRIQUELOT, bien que gardant un rôle d'observation, chasse les pirates d'un fortin avancé. sances. Le 29 octobre, le capitaine VACHE, du 1" tonkinois, Les pirates réussissent à se ravitailler par Biên-Bao (Chine); il devient difficile de les réduire par l'expeclaissant dans le repaire un les chefs MAC-QUE-AN et LE-CHI-TUAN, à la fin de décembre, tative. Toutefois, se retirent en Chine dans les postes de Biên-Pao et de Pa- T chéou- Tong, qui leur certain nombre d'hommes, Mais
ont été cédés purement Le 24 décembre,
et simplement par la garnison chinoise elle-même. le commandant BRIQUELOT attaque de nouveau cette bande
à Ban-Lê
et la refoule
sur
Tong-Ba-Xa. * ** Les bandes d'A-C0C-THU0NG, viennent se heurter Bandes du Dong-Quan. pressées par la disette, contre THUONG-VAN-THO, et ses récoldeux fois sans résultat à Tam-Nghê-Ha, qui garde le Tiên-Miên-Xa et s'établit à Luu-Kinh, se jette alors sur le Tong-Ba-Xa tes. LY-PHUC-THUONG bloquant les postes de parest impuissant à secourir. et de Nam-Giê, tisans de Khau-Coc que le cercle de Ha-Giang Les bandes d'A-COC-THUONG passant par la Chine, à Na-Cho-Cai
ont continué en décembre à progresser au Dong-Quan. L'une d'elles, de frontière qui a fait l'objet d'une réclamation diplomatique) - (violation à évacuer le village de oblige le chef de partisans THUONG-VAN-1HO Elle s'est avancée ensuite, après avoir pris Lang-Danh, Tam-Nghê-Ha. reliant ensuite la bande du Tong-Ba-Xa, où LYjusque vers Ban-Mick, des postes de partisans de Khau-Coc et de NamPHLIC-THUONG s'emparait et menaçant à peu de distance Ha-Giang. Giê, à celle de Dan-Chi, Le 21 novembre, en effet, avec une audace inouïe, une bande est venue sous les murs de Ha-Giang, piller et incendier le village de Yen-Bien. Le poste de partisans de Ban-Mick, cerné, résiste avec l'aide des partisans disponibles qui essayent des diversions. La bande de HOANG-CAU, qui occupait à l'est de Ha-Giang le Tongla ligne Ha-Giang-Bac-Mê, est descendue plus au sud, débordant Ba-Xa,
reste installée dans la haute mandant BRIQUELOT défend
qui avait marqué jusqu'alors la limite de l'influence pirate de ce côté. Le 14 elle pille le village de Lang-Lac et enlève aux partisans le poste décembre, de Ngoi-Rau en leur tuant 2 hommes. Une reconnaissance de 80 fusils, descendue d'Ha-Giang en embarcation pour barrer la route à cette bande, l'arrête après un combat assez dur le 15 à Lang-Chang, où nous avons eu 2 tués et 9 blessés. La bande décembre, vallée du Ngoi-Rau, à déboucher sur la Rivière Claire, dont le comcheichant l'accès
de la rive droite. le 20 décembre, Néanmoins, un convoi escortant le capitaine DE CERTEAUX et le lieutenant PÉROUX, qui montaient à Ha-Giang, reçoit des coups de fusil en passant au lieu dit « la tombe du pontonnier », près du confluent du Ngoi-Rau. *
Constitution de colonnes. — La fin des opérations il du Yên-Thé ayant rendu des troupes disponibles est enfin possible d'organiser des colonnes et de les diriger vers le cercle de Ha-Giang, où il devenait urgent de parer à une situation chaque jour plus difficile. En décembre 1895, une colonne sous les ordres du commandant ROGET, et forte de 600 fusils, avait été dirigée du Yên-Thé vers le haut Sông Gam, en passant par le Tam-Dao, pour poursuivre la bande du DE-THAM. Ayant trouvé le pays évacué par les pirates, elle s'était rendue à Bac-Kem à la disposition du lieutenant-colonel le 3° territoire militaire, qui de son côté, avec les forces disponiVALLIÈRE, commandant
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
145
avait concentré en ce point une colonne de 450 fusils. D'autre part, le lieubles du cercle de Tuyên-Quang, tenant-colonel AUDEOUD, commandant le cercle de Cao-Bang, avait reçu l'ordre de constituer une colonne de 650 fusils et de la concentrer à Phia-Ma. Ces différentes colonnes avaient commeobjectif le refoulement des bandes installées au sud de la ligne Ha-Giang, Bac-Mê, Bao-Lac, et l'organisation en zone militaire de cette ligne, avec direction générale pour la colonne VALLIÈRE, le Sông Gam, le Tong-Ba-Xa et Ha-Giang, et pour la colonne AUDEOUD, Bac-Mê, le haut Sông Gam et Bao-Lac. Elleg doivent être prêtes à marcher dans les premiers jours de janvier 1896. *
Combat de Tam-Khy. — Trois colonnes, commandées respectivement par le lieutenant-colonel AUDEOUD, du 3° tonkinois, le commandant NOUVEL, du 101 bataillon étranger, le commandant BETBOY, du 3" bataillon étranger (cette dernière constituée par des troupes prélevées sur le 3" territoire militaire) et formées pendant le mois précédent, sont placées sous les ordres du lieutenant-colonel VALLIÈRE, commandant le 3E territoire militaire. La colonne du Yên-Thé, en retardant l'accomplissement du programme de la campagne d'hiver, approuvé par le Gouverneur général, avait permis aux bandes de s'établir dans les environs immédiats de nos nos du Tong-Ba-Xa, etc. postes militaires. Nos partisans avaient été chassés successivement du Quan-Ba, Bac-Mê, Bao-Lac, postes de Ha-Giang, coupés de leurs communications, se trouvaient menacés malgré les efforts soutenus que les uns et les autres opposaient aux bandes. Au courant sans doute de la marche des colonnes VALLIÈRE qui remontaient la vallée du Sông Gam, un parti pirate, conduit par le chef HoANG-CAU, accentue dans les premiers jours de janvier 1896, un mouvement vers le sud et envoie des coureurs sur la rive droite de la Rivière Claire dans les environs de Bac-Quang, où ils pillent le village de Long- V ang et attaquent un petit convoi à Lang-Chu. La poursuite de cette bande la situation des environs de Haeût entraîné le commandant BRIQUELOT en dehors de son rayon d'action, Giang ne lui permettant pas de s'en éloigner. Le chef de bataillon BRENOT, commandant le cercle de Bac-Quang, entreprend alors de dégager les Dans ce but, il dirige le 5 janvier, le capitaine BÉRANGER abords de la Rivière Claire, au nord de Bac-Quang. d'où il déloge l'ennemi. vers le massif de Nui-Kên et la position de Lang-Vang, En même temps, le gros de la bande de HOANC.-CAU continue sa marche vers le sud et s'installe à Langà proximité de la Rivière Claire, sillonnée alors par les nomentre Bac-Muc et Vinh-Thuy Muong-Tho, breux convois des colonnes du nord. Le commandant BRENOT, voulant dégager les communications de ces colonnes, se met à la tête d'une reconnaissance de 120 à 130 fusils et attaque les pirates établis dans la très forte Il est forcé de se replier après un combat des plus violents, qui nous coûte 3 tués, position de Tham-Khy. 3 disparus et 15 blessés dont le lieudont le capitaine BÉRANGER, du 3e bataillon étranger, et 2 européens; tenant PAUVREHOMME, du Y tonkinois, et 5 européens. en chef prescrit au lieutenant-colonel VIMARD, A la suite de cet engagement, le général commandant et Bac-Muc une colonne volante de 200 fucommandant le 4" territoire militaire, de diriger sur Vinh-Thuy sils, sous les ordres du chef de bataillon BAILLY. Telle est la situation, lorsque le lieutenant-colonel VALLIÈRE, avec les trois colonnes AUDEOUD, NOUVEL et BETBOY, débouche le 20 janvier de la vallée du Sông Gam dans la région de Tong-Ba-Xa.
Combats de VALLIÈRE, à la AUDEOUD, tandis che en avant, a
Khau-Coc (21, 22 et 23 janvier 1896). — * sans difficulté tête de la colonne NOUVEL, fait qu'à sa gauche il était flanqué par la colonne un engagement qui lui près de Lung-Chiang
Du côté du Sông Gam, le lieutenant-colonel à droite sa jonction avec le lieutenant-colonel BETBOY. Cette dernière, au cours de sa marcoûte un européen tué et un autre blessé.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
146
à Bac-Mê, sur la route de Ha-Giang le lieutenant-colonel Dès son arrivée à Na-Can, VALLIÈRE décide de se porter avec ses trois colonnes sur la région de Tong-Ba-Xa et d'obli(un jour au N.-E. d'Ha-Giang) en s'emparant de la position de Khau-Coc qui en est la clé. Pays riche, grenier ger les pirates à l'évacuer, le Tong-Ba-Xa en outre, toutes les routes qui permettent de toute région, commande, de descendre vers le sud entre la Rivière Claire et le Sông Gam, sans avoir besoin de traverser l'une ou l'autre de ces deux rivières. L'occupation du Tong-Ba-Xa enlèverait aux pirates un de leurs principaux centres de ravitaillement, l'accès des voies de pénétration faciles vers le sud et leur porterait en même temps un coup leur interdirait funeste en dispersant les 600 bons fusils qui occupent Khau-Coc, sous les ordres d'un chef énergique, LUONCVAN-SON, frère de LUONC-TAM-Ky, chassé par nous de la région de Cho-Chu. Le
21 janvier, les colonnes AUDEOUD et NOUVEL se mettent en mouvement pour attaquer Khau-Coc, des plus difficiles et réputée comme imprenable dans le pays. La colonne AUDEOUD position montagneuse est chargée de l'attaque directe par le sud pendant que la colonne NOUVEL doit exécuter une démonstration par l'ouest. La colonne
AUDEOUD, égarée par son guide et retardée par les difficultés considérables du terrain, n'ayant au cours de cellepas pu accentuer son mouvement offensif, la colonne NOUVEL exécute l'attaque principale; ci, elle est rejointe par la colonne AUDEOUD. Les Chinois se défendent avec acharnement et la nuit arrive sans au qu'ils aient pu être débusqués de leur forte position; mais les colonnes AUDEOUD et NOUVEL s'accrochent terrain conquis, prêtes à reprendre l'attaque le lendemain. Cette première journée nous coûte 2 européens tués, dont
le lieutenant
FÉNARD, du 2" tonkinois,
un tirailleur
tué et 12 blessés,
dont 9 européens.
En présence de la résistance de l'ennemi, le lieutenant-colonel VALLIÈRE attend pour recommencer son l'arrivée de la colonne BETBOY, restée à une journée de marche en arrière; le 22 janvier, le capiattaque, taine BULLEUX, du 3" tonkinois, en fouillant les abords du Khau-Coc, d'où l'on découvre un emplacement a des vua6 sur les positions pirates et le fait aussitôt occuper.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
147
Le 23,
l' attaque est reprise; après une longue préparation par l'artillerie, qui lance 190 projectiles sur la position, la colonne NOUVEL donne l'assaut et s'en empare à 1 heure du soir. Cette deuxième journée nous 4 1 coûte tués dont européen, et 18 blessés dont 8 européens, parmi lesquels le capitaine BULLEUX, du 3A tonkinois, et le lieutenant GARELLY, du 1ERrégiment étranger. 40 cadavres pirates sont trouvés sur le terrain.
* **
— La prise de Khau-Coc Retraite de la bande de Tam-Khi. donne les résultats que le commandement pouvait en attendre. A la suite de cette brillante affaire, les bandes se retirent vers le nord, et le 25 janvier, le lieutenant-colonel VALLIÈRE débloque sans coup férir le poste de partisans de Ban-Mick, investi depuis plus de trois mois. Presque en même temps, la bande à laquelle avait eu affaire le commandant BRENOT, le 13 janvier à remontait isolément vers le nord. Tam-Khi, Profitant
de son succès, le lieutenant-colonel VALLIÈRE commence aussitôt à organiser le pays. La zone de terrain laissée à la piraterie se trouve désormais réduite au seul canton de Dong-Quang. En résumé,
l'objectif
de la campagne
d'hiver
est complètement
atteint.
les 21, 22 et 23 janvier le noyau des bandes de LUONG-VAN-SON et d'A. Après avoir battu à Khau-Coc les colonnes, se met en devoir d'élever aussitôt, .coc-- THUONG, le lieutenant-colonel VALLIÈRE, commandant d'après les instructions du général en chef, une barrière contre les incursions des pirates chinois et leur infiltration vers le sud. Il y procède de la manière suivante : 1" Tout plus tard,
le canton
quand
de Dong-Quan restera provisoirement le permettront; les circonstances
2" Une première ligne de défense est constituée par Bao-Lac, par les postes de première ligne de Quan-Ba, Pan; 3
abandonné
à A-coc-
THUONG;
on l'occupera
les trois postes de réserve de Ha-Giang, Bac-Mê, CocBan-Mick, Khau-Coc, Ban-Van, Bac-Lam,
ligne de protection en voie de création sera constituée par les postes de Hoang-Su-Phi, Cao- Tinh, Bac-Muc, Cho-Ra; Bac-Kan, Hoang-Hanh, Lang-Bay,
Une deuxième
Bac-Giang,
4" Enfin, défensive.
entre ces deux
lignes,
un certain
nombre
de petits
postes
de liaison
complètera
l'organisation
le lieutenant-colonel VALTout en procédant à l'établissement de cette organisation et pour y contribuer, LIÈRE fait rayonner successivement, contre les diverses agglomérations pirates qui subsistent encore, les colonnes AUDEOUD, BRIQUELOT et NOUVEL. *
*
AUDEOUD. — Le 3 février, la colonne AUDEOUD enlève sans coup férir les positions de Coc-Rau, où se trouvaient rassemblées les bandes du sud et en particulier la bande de HoANG-CAU, qui avait livré comvers le Sông s'enfuient Les pirates, démoralisés, BRENOT le -13 janvier, à Lang-Muong. bat au commandant Gam et s'échappent vers le nord. La colonne AUDEOUD remonte alors à Ha-Giang, puis est dirigée sur Bac-Mê, cette partie de la ligne de défense et de déloger les pirates des positions de Bao-Lac, avec mission d'organiser Ban-Van et de Lung-Men où ils étaient encore signalés. Colonne
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la position de Ban-Van tombe entre nos mains sans difficulté et est aussitôt occupée; puis Le 13 février, la colonne AUDEOUD, continuant à progresser vers Bao-Lac, attaque le 24 février l'énorme massif du LungMen; l'artillerie, hissée au prix des plus grands efforts sur ces sommets, canonne les ouvrages pirates qui tombent successivement entre nos mains après trois jours de combat, les 24, 25, 26 février. AUDEOUD occupe aussitôt avec les troupes régulières les postes de Pac-Lam, CocLe lieutenant-colonel Pan, et avec les partisans ceux de Van- V ai, de Ngan-Sai et de Lung-Men. Colonne BRIQUELOT. — La bande du chef LÊ-CHI-TUAN qui, quelques jours avait évacué sa position de Dan-Chi, située au avant notre succès à Khâu-Coc, dont elle tenait la garnison sur le qui-vive depuis plus de quanord de Ha-Giang, tre mois, était passée sur la rive droite de la Rivière Claire, avait pillé quelques localités du canton de Phuong-Do et s'était installée dans le massif difficile du NuiKen. sous les ordres du commandant BRIQUEUne colonne, envoyée de Ha-Giang, les LOT, auquel était adjoint le commandant LYAUTEY, sous-chef d'Etat-Major, y attaque, tandis que la colonne du commandant BAILLY leur barre la route vers le sud. Après trois jours de combat (9, 10 et 11 février), la bande de LÊ-CHI-TUAN, qui avait résisté avec acharnement, est délogée de ses positions. Poursuivis par nos la plupart des pirates se retirent par petits groupes vers le Nord reconnaissances, pour entrer en Chine. Quelques jours avant que le chef LÊ-CHI-TUANn' évacue son repaire de Dan-Chi, un de ses lieutenants, MAC-QUÊ-AN, ancien chef soumissionnaire, reprend la campagne avec quelques fusils. Fasant par la Chine un énorme détour sans être inquiété, ce chef pénètre au Tonkin au nord de Lao-Kay (4" terr.toire militaire) dans les premiers jours de février; sa bande, qui s'est grossie à Song-Chong d'une grande partie de celle de 300 fusils environ. NGUYÊN-TRIÊU-TRONG, compte alors Après avoir erré pendant quelques jours autour du massif de Muong-Loum, pourchassée par une petite colonne commandée par le chef de bataillon ROUVILLAIN-SAGUEZ, MAC-QUE-AN traverse le Sông Chay, passe entre les postes de Nhê-Do et de Pa-Kha avec les partisans duquel il a un petit engagement, et vient attaquer le petit poste de Lang-Co-Loum, situé dans la haute vallée du Sông Con, région où MAC-QUE-AN était installé lors de sa soumission (1894). Le poste de Lang-Co-Loum, réduit comme tous les postes de cette région, à la garnison minimum par l'emploi de la majorité des effectifs aux colonnes du colonel VALLIÈRE, ne comDUBOIS, du 3e tonkinois. Néanmoins, il reprenait que 28 tirailleurs, sous le commandement de l'adjudant pousse l'assaut que les pirates lui donnent le 17 février. Devant l'opiniâtreté de la résistance, les pirates établissent autour de Lang-Co-Loum un blocus étroit. * Colonne BAILLY. — Aussitôt après l'enlèvement du Nui-Ken par la colonne BRIQUELOT, le général DUCHEMIN, commandant en chef, donne l'ordre à la co lonne BAILLY, dont la présence n'était plus nécessaire de ce côté, de se porter dans la haute vallée du Sông Con. A la nouvelle de l'attaque de Lang-Co-Loum, le commandant BAILLY, forçant sa marche pour gagner ce poste, se heurte le 20 février, aux premières positions des pirates. Il les en déloge après un vif combat au col de Ma-Qui. Ce succès nous coûte 10 tués dont un européen et 7 blessés dont 3 européens, parmi lesquels les lieutenants PALISSE (mort de ses blessures) et CARTIGNY, du 1er tonkinois. Le 21, le commandant BAILLY arrive en vue et à proximité du poste de Lang-Co-Loum, sans avoir toutefois forcé complètement les lignes d'investissement des pirates, mais il réussit à faire pénétrer de nuit un petit renfort européen et quelques vivres au poste assiégé et il établit sa colonne dans une position permettant d' exécuter des feux de mousqueterie à grande distance. Après un nouvel assaut sans résultat tenté dans la nuit du 23, la bande de MAC-QUE-AN, gênée par les feux de nos fusils, abandonne le terrain dans la nuit du 28 au 29 février.
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Elle
se disperse sur la rive gauche et sur la rive droite du Sông Con, observée par la colonne du commandant BAILLY, établie à Yên-Binh-Xa, et prête à se porter sur tout point où serait tenté un commencement d'installation. Mais, pendant ce temps, une nouvelle bande, composée de 200 hommes, sous les ordres de HoANG-MAN, PI' entre au Tonkin le 1 mars, au nord de Lao-Kay, comme la bande de MAC-QUE-AN, un mois auparavant, et comme celle-ci tournoie pendant quelques jours dans le massif de Luong-Lum. Elle se dirige ensuite sur le entre Sông Chay et Fleuve Rouge, semblant avoir pour objectif Phong-Niên de franchir le Sông Chay pour se réunir à MAC-QUE-AN. Des troupes sont disposées aux principaux Gopoints de passage de cette rivière, à Nam-Luc, Diên-Quan, Coc et Muong-Muy. En même temps, les dispositions sont prises pour assurer la sécurité de la rive droite du Fleuve Rouge. * ** de Diêu- Van. — Le 9 mars, le capitaine BENOIT-DUPORTAIL, du I" à Diêu-Quan, surprend les pirates à Diêu- Van, mais sans pouvoir les refouler; il est européen et un tirailleur. Devant le progrès de HOANG-MAN, le général commandant en chef prescrit de la colonne BAILLY que la dislocation des colonnes VALLIÈRE, qui vient d'avoir lieu, Combat
tonkinois, qui se trouvait blessé ainsi qu'un sergent
porter sur le Sông Chay permet de remplacer dans la vallée du Sông Con par la colonne BETBOY. Le capitaine BAILLY arrive à Luc-An-Chau le 13 mars. Pendant ce temps, HOANG-MAN qui s'avançait toujours entre Sông Chay et Fleuve Rouge était contenu par le à Muong-Muy. capitaine MAURANDY, installé de plusieurs jours dans la montagne, HOANG-MAN commence à rétrograder à partir Après une expectative du 16 mars, en tâtant tous les points de passage du Sông Chay qu'une partie de sa bande, la moitié environ, réussit à traverser le 20 mars, près de Nam-Luc, tandis que l'autre moitié rentre rapidement en Chine, chargée sans doute de butin. La rive droite du Sông Chay se trouvant dégagée, la colonne BAILLY est disloquée. La colonne BETBOY, 300 hommes, avec une pièce de canon de montagne, reste seule en présence comprenant un effectif d'environ des bandes de MAC-QUE-AN, NGUYEN-TRIEU-TRONC et HOANG-MAN, plus ou moins dispersées entre Sông Con et Sông Chay. *** — Le commandant d'une Combat de Ly-Kum. BETBOY,ayant appris la présence d'une agglomération centaine de pirates à Ly-Kum de Yên-Binh-Xa) le 24 mars, la déloge le 25, puis la chasse (S.-O. l'attaque à nouveau. encore de Ban-Kut le 29, où elle venait s'installer les pirates se dispersent Après cette poursuite, par petits groupes de 25 à 30 hommes répartis le long de dans la région, esNos partisans, la ligne Nhé-Do, Pho-Rang. peu nombreux malheureusement Xuân-Ky, des renforts sont arrivés à la fin du mois aux bandes et font pressentir un sayent vainement de les traquer; en avant de celles-ci. nouveau mouvement tenait en Yên-Binh-Xa, Luc-An-Chau, A la fin de mars, la colonne BETBOY, établie suivant la ligne et Phoen petits groupes entre Nhé-Do dispersées respect les bandes de MAC-QUÊ-AN et HOANG-MAN, un mouvement en avant des pirates qui s' avanRang. A ce moment, des renforts venus de Chine déterminent cent jusque près des lignes du commandant BETBOY, battant nos partisans à Ban- Tai le 30 mars, et les le 31. surprennent à Muong-Chang en chef fait former, sous les ordres le général commandant Afin d'activer le refoulement de ces bandes, le 300 fusils. Cette colonne, colonne d'environ du commandant partie de Bao-Ha BAILLY, une deuxième 8 avril, se porte sur le Song Chay le 14, afin de prêter son concours à la colonne BETBOY. Le 22 avril, le des deux coprendre le commandement général DUCHEMIN prescrit en outre au colonel DE BADENS d'aller lonnes.
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au contact même des lignes de la colonne BETBOY, ce temps, les pirates s'étaient installés Pendant et 16, combats de Coun-Co faites pour les en empêcher: 15 (partisans de Luc-Anmalgré les tentatives du capitaine DAMBIERMONT) de Muong-Chang 16, combat ; 17, (reconnaissance attaque d' un convoi Chau); à Lang-Chang GUITTET). (lieutenant les bandes avaient fini par se du colonel DE BADENS (alors promu général), Le 28 avril, à l'arrivée ancien repaire de MAC-QUÊ-AN en 1891-1892, alors que ce chef grouper sur la position de Muong-Chuan, dans la région. Le général DE BADENS fait attaquer le 28 avril cette position par les tenait déjà campagne suffit pour déloger les pirates BAILLY (sud) et BETBOY (nord). La préparation par l'artillerie vers l'ouest, poursuivis par les partisans qui s'enfuient à leurs pas et ne leur laisse Le général DE BADENS, avec les colonnes BAILLY et BETBOY, s'attache deux
colonnes
à Ban- T at. Le 4 mai, il les déloge le temps de s'installer nulle part. Le 2 mai, il les suit de Muong-Chuan de Nam-Puoc, après un combat assez vif qui nous coûte un tirailleur indigène tué et 5 européens blessés, dont les capitaines BELS et DUBOIS DE SAINT VINCENT. Du 5 au 15 mai, il nettoie les environs de Nam-Puoc et Bo-Lam, où ils s'installent et suit les pirates à Nam-Cuong, sur la rive Lang-Co, Kiên-Quan, Lang-Vui gauche du Ngoi- Tau. A cette date, le lieutenant-colonel voir
des
renforts
le cercle de Lao-Kay, VIMARD, commandant voyant les pirates receet se rapprocher du 4" territone, vient avec une colonne volante donner
de
Song-Phong DE BADENS.
la main au général Le 16 mai, ce dernier
envoie
la colonne
BETBOY
faire
un mouvement
tournant
à grande envergure par s'enfuient sans résistance et
et attaque la position de Bo-Lam avec la colonne BAILLY. Les pirates sur la colonne BETBOY qui les met en déroute. vont tomber le 18 près de Ngoi-Xom suivant les instruc:ions du général commandant en chef, le général DE BADENS La saison était avancée; laissant la direction des opérations au disloque alors la colonne BETBOY et rentre lui-même à Tuyên-Quang, lieutenant-colonel VIMARD. le N. -O.
25 mai la poursuite des pirates en retraite sur Lung-Mo, le lieutenantAprès avoir continué jusqu'au colonel VIMARD disloque les détachements et ne laisse en préeuropéens de ses colonnes, rentre à Lao-Kay sence des bandes pirates que les troupes indigènes. Dans colonel
l'ouest
du 3'
VIMARD) ayant
territoire, la situation est moins nette. Les colonnes (général DE BADENS, lieutenantété disloquées à la fin de mai, à cause de la mauvaise saison, les bandes de MACNGUYÊN-TRIÊU-TRONG sont revenues s'installer QUÊ-AN, HOANC-MAN, dans la région du Song Con d'où nos troupes les avaient chassées en mars et avril.
De ce fait, la vallée
du Song Chay est dégagée. Ne pouvant rester groupées pour vivre, les bandes se dispersent dans la basse vallée du Song Con par petits paquets. Quelques-uns de ces groupes s' établissent à Phu-Ty, à l'est de la route de Y ên-Binh-Xa à Luc-AnChau
et poussent jusqu'à 2 kilomètres du poste de Vinh-Thuy ; d'autres, et Hungayant traversé le Song Con (21 juin) s'avancent jusqu'à Lung-Kum No pour piller le riche canton de Tnnh- Thuong ; mais ils ne peuvent s'y installer devant l'attitude énergique de nos partisans, soutenus par quelques sorties des postes de Vinh-Thuy, et Bacpetites reconnaissances Bac-Quang Xao (22, 23 juin). Ils repassent le Song Con (24 juin) et s'établissent dans la basse vall-ée sur la rive droite, à Con-Buong, d'où ils rayonnent sur les et de la rive droite pour se procurer des vivres.
voisins de la rive gauche Puis, vers le 20 juillet, devant quelques reconnaissances et des postes de Bac-Quang et de Vinh-Thuy l'installation d'un poste volant de tirailleurs à Lang-Quan, des resen raison sans doute aussi de l'épuisement sources du canton de Trinh- Thuong, les bandes de MAC abandonnent leur campement de Con-Buong. Le 22 juillet, elles sont à Lang-Chang et, le 29, on les signa le à Ban-Tek et Nalong, puis à Lang-Ay, se dirigeant vers la riche vallée du Ngoi-Biet et se rapprochant du Song Chay. villages
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Le 2 août,
se dirige entre le Song Chay et le Fleuve Rouge, MAC-QUÊ-AN pendant que HoANG-MAN quitte également le canton de Tinh-Yen et Cui-Dap. Le 6 août, il laisse en pour venir occuper Ngoi-Chum ces deux points V AN-co-HINH, envoie une centaine de fusils dans le Déo-Nhé-Do et, avec 60 pirates, il retourne dans le Tinh-Yên. Le 22 août, l'adjudant commandant le poste de Tien-Yen a avec la bande de V AN-co-HINH un engagement de 6 h. 30 à 10 heures du matin à Lung-Tien, hameau voisin du poste de Tiên- Yên. Le chef du canton de Tiên-Yên, blessé. qui marchait avec nous, est mortellement Le 6 septembre, toute la bande de MAC se porte à Lang-Tinh, à 16 kilomètres ouest de Yên-Binh-Xa, au nord de la route de ce poste à Nhê-Do. Le 8 septembre, la bande quitte Lang-Tinh et commence un mouvement de retraite vers l'ouest, dans la direction générale de Pa-Kha, se rapprochant de la frontière chinoise. Successivement, elle occupe le 8 Lang-Man, le 9 Lang-Huc. Le 12, elle est à Lang-Vé, à 5 heures de marche ouest de Lang-Co-Loum. A partir du 13 septembre, sous les ordres de V AN-co-HINH, elle dessine un brusque mouvement vers le nord, dans la direction de Lang-Quang, village à mi-route Le 13 au matin, elle quitte Lang-Vé et arrive le soir à Lang-Quang. Le alors en deux groupes: l'un pousse jusqu'à sud de Xin-Man, Ta-Nin, au geant vers Bang-Giang, parvient jusqu' à Ho-Tao. A la fin du mois de septembre, le chef pirate MAC-QUÊ-AN est NGUYÊN-TRIÊU-TRONC. Sa bande, fortement réduite au cours des petits mois de septembre, est sous les ordres de VAN-CO-HINH, à Lang- Ve (4
de Lang-Co-Loum à Hoang-Su-Phi. 14 septembre, les pirates se divisent fort de 100 fusils, se diril'autre,
de sa personne à Song-Phong, chez combats et des marches incessantes du kilomètres N.-O. de Lang-Co-Loum, qu'elle se fortifie. Un poste détaché oc-
sur la route de ce poste à Pa-Kha) où tous les renseignements signalent à une heure de marche au N.-O. de Lang-Vé. cupe le village de Na-Bo, Le 10 octobre au soir, VAN-CO-HiNH avec toute sa bande, brûle son camp et se retire quitte Lang-Vé vers le S.-O. Le 12 octobre, il occupe Xa-Man, Le 16 village à 4 heures de marche au sud de Ban-Diên. octobre, il franchit le Song Chay non loin de Lang-Co. La présence du chef pirate sur la rive droite du Song Chay fait redouter qu'il ne cherche avec sa bande à passer sur la rive droite du Fleuve Rouge pour y rejoindre HOANG-MAN. Des ordres sont donnés pour s' opet une surveillance active est organisée sur le Fleuve Rouge. poser à ce mouvement, non loin de notre ancien poste de Le 18 octobre, la présence des pirates est signalée à Lang-Chang, le Phong-Niên Dans la nuit du 22 au 23 octobre, la bande de VAN-CO-HiNH (4" Territoire). la frontière à Pa-Kié et rentre en Chine. Les pirates, la fin du mois, elle ne fait aucune tentative pour rentrer au Tonkin. Depuis lors, jusqu'à ne sont pas inquiétés par les autorités chinoises de cette localité. cantonnés dans les environs de Song Phong, Xa-Ho, franchit
dans
* **
AUDEOUD procède à Pendant de Quan-Ba. que le lieutenant-colonel Nouvel; Occupation VALLIÈRE s' occup e le lieutenant-colonel Bao-Lac, Bac-Mê, l'installation de la défense de la ligne Ha-Giang, de celle de la ligne Ha-Giang, Ban-Mick, Quan-Ba. VALLIÈRE les fait suivre, le 21 février, d une petite Poussant nos partisans en avant, le lieutenant-colonel les V AN- THO, ils refoulent NOUVEL. Conduits par leur chef THUONCcolonne sous les ordres du commandant de Quan-Ba ce qui facilite l'occupation à Bach-Bich, par la colonne NOUVEL pirates après un petit engagement de Na-Cho-Cai. qui, de là, continue sa marche vers le nord jusqu'à la frontière et gagne la porte chinoise VALLIÈRE (5 du lieutenant-colonel des colonnes placées sous le commandement Après la dislocation Nos partisans, mis en condes postes nouvellement mars 1896), les travaux d'installation occupés continuent. une vigoureuse offensive; ils réussissent le 15 mars à les chasser fiance, mènent contre les pirates du Dong-Quan, D'autre et à les re fouler vers Lung-Cam. part, les débris de la de Du-Gia, de Qué-Boc, de Dong- Thuong, à se réinstaller au Tonkin, sont refoulés en Chine à trois reprises diffébande de LÊ-CHI-TUAN qui cherchaient Colonne
rentes. Douze
pirates
sont tués dans ces rencontres.
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ce temps, des tentatives sont faites pour entrer en relations avec les autorités chinoises du QuangGrâce au maréchal Sou, qui cette fois encore, s'est empressé de satisfaire à nos desiderata, Si et du Yunnan. le commandant du côté du Quang-Si; en les relations sont vite établies LYAUTEY, sous-chef d'Etat-Major mission, se rencontre à la porte de Na-Bo avec le mandarin HOANG-VAN-CAO, délégué du maréchal Sou, et arrête avec lui les dispositions pour la répression en commun de la piraterie. Du côté du Yunnan, nous trouvons beaucoup moins de bonne volonté; ce n'est qu'après plusieurs demandes que le chef de bataillon NOUVEL, comPendant
le poste de Quan-Ba, peut avoir une entrevue avec le insignifiante du reste comme résultat, et à la suite de laquelle le Il est et remplacé par un officier, autrefois chef pirate, paraît-il. cherchent qu'à nous susciter des difficultés. Dans le couloir entre Song Gam et Rivière Claire, il reste mandant
CAU, dispersée depuis l' affaire de Coc-Rau (février). de Bai-Chap). Thê-Hoa-Tong (S.-O. En résumé, la situation est bonne de ce côté, même
chef du poste chinois PHAM-THI-HoA, entrevue chef chinois en question est relevé de son poste clair que les autorités chinoises du Yunnan ne
encore quelques débris de la bande de HoANGNos partisans les délogent le 28 mars de la position de depuis
le départ
des colonnes
VALLIÈRE.
* ** — Deux aggloBao-Lac. Bac-Mê, Expulsion des dernières bandes restant au sud de la ligne Ha-Giang, encore au sud de la ligne Ha-Giang, mérations pirates d'une certaine importance restaient Bac-Mê, Bao-Lac; à cheval sur la Rivière Claire, l'autre entre la Rivière du côté de Phong-Du, l'une, celle de LÊ-CHI-TuAN, Claire et le Song Gam, dans le O-Xa- Tong. Le chef de bataillon NOUVEL, commandant le cercle de Ha-Giang, après avoir fait parcourir le Phongréussit lui-même à rejeter définitivement LÊ-CHI-TUAN en Chine le 3 Du par de nombreuses reconnaissances, avril après l'avoir délogé de la position de Lung- Than, où un poste militaire est établi. le 28 mars, remonte vers le nord, harcelée par les La bande du O-Xa- Tong, chassée de Thê-Hoa-Tong Ban- Van, etc. partisans et poussée successivement par les garnisons de Bai-Chap, jusque dans le canton de Dong-Quan. Les partisans
continuent
à progresser jusqu'au cœur de ce canton, en particulier du côté de Bao-Lac. Appuyés par les troupes de ce secteur, ils réussissent à chasser les pirates du point important de Méo- V ac et s' y installent à leur place, après avoir repoussé trois retours offensifs. Méo- V ac est fortement organisé sous la protection d'un détachement de 100 hommes de troupes régulières qui rallieront leur garnison aussitôt l'installation terminée. dans le De Méo- V ac, les partisans de Bao-Lac continuent à progresser avec la plus grande persévérance Le 30 avril, ils s'emparent de Nam-Bai, d'où ils chassent la bande du chef pirate LY-TAP-NHI, Dong-Quan. qu'ils cernent ensuite dans la position de Lung-Tinh. Des renforts pirates essayent en vain dans deux combats très vifs, les 12 et 13 mai, de débloquer LungPendant cette retraite, un vif combat Tmh; les assiégés évacuent ce point le 16 et se replient sur Lung-Gam. commandée par le chef LY-PHU-THUONG, s'engage à leur arrière-garde, qui est blessé. Poursuivant leur succès, les partisans s'emparent le 30 mai de Dong-Van, une des plus fortes positions, située en plein centre du domaine d' A-coc-THUONG. Du côté de l'ouest, les partisans de THUONG-VAN-THOavançaient aussi; après divers combats douteux livrés au commencement THUONG-VAN-THO réussit à s'emparer, du mois à Ban-Van-Ton, etc. Nuong-Tong, le 17 mai, de Mo-Kuê avait été renforcé par un groupe commandé qui huit jours auparavant par A-COCTHUONG en personne. Les pirates s'enfuient vers Lung-Gam. Ce combat nous coûte 9 partisans tués et un blessé. Plus de la moitié du canton de Dong-Quan est réoccupée, et A-COC-THUONGconfiné dans l'étroit triangle où se trouve son antique repaire de Lung-Gam y est déjà assiégé. Les partisans de Bao-Lac, aidés des aborigènes du Dong-Quan se maintiennent dans de fortes positions tout autour
du repaire de Lung-Gam, en face des emplacements pirates. Malgré quelques luttes assez vives, au cours desquelles 20 pirates sont restés sur le terrain, nos partisans n'ont pas cessé de tenir bloqué le dernier
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refuge du chef pirate, lui interdisant toute communication avec l'intérieur et gênant considérablement ses ravitaillements de toute nature. Le 2 juillet 1896, les partisans de Morué et de Nhiên-Son échouent dans une tentative pour s'emparer du blockhaus de Pho-Ban, et de retraite d'A-COC-THUONG vers la Chine; gardant la ligne de ravitaillement 5 d'entre eux sont tués et 2 blessés. Quelques jours après, le 19 juillet, les partisans de Bao-Lac attaquent un convoi destiné aux rebelles et venant de Chine avec l'aide ou tout au moins l'assentiment des autorités chinoises. Après une lutte assez vive, au cours de laquelle deux partisans sont tués et un blessé, le convoi peut entrer à Lung-Gam. A la suite de cette affaire, les partisans reçoivent l'ordre de se contenter d'investir Lung-Gam. Notre situation reste très bonne néanmoins, d'une façon générale, tandis que celle d'A-coc-THUONG, pris à la fois entre nos partisans et les autorités chinoises, qui veulent bien l'aider mais ne veulent pas le laisser s'installer en Chine, est de plus en plus critique. A-COC-THUONG est obligé, le 19 août, d'évacuer sans combat Lung-Gam, la dernière position qu'il occupait sur le territoire tonkinois. sont Le 2 août, nos partisans qui, sous la direction du phu de Thuong-Yên, bloquaient A-coc-THUONG, Ces derniers sont repoussés et poursuivis attaqués dans leurs positions par 300 pirates sortis de Lung-Gam. avec vigueur par les partisans, qui réussissent à s'emparer d'un des fortins au nord de Lung-Gam. La position d'A-COC-THUONG, dont la ligne de retraite se trouvait dès lors menacée, devient tout à fait intenable. Le 19 août, le chef pirate se décide à évacuer son repaire et à passer en Chine avec toute sa bande. D'après les renseignements fournis par nos émissaires, les autorités du Yunnan lui auraient offert une situation dans l'armée chinoise et il aurait accepté. immédiate à Lung-Gam d'une garnison de troupes Des ordres sont donnés le 25 août pour l'installation régulières. Cet heureux événement dégage notre frontière nord et nous en permet l'occupation effective, de MonCay à Lao-Kay. Une petite colonne mobile sous les ordres du commandant NOUVEL installe près de la frontière différents et Ban-Dyck, destinés à empêcher tout retour offensif d A-COCLung-Gam postes, notamment à Xin-Man, THUONG. Au cours de cette organisation, le commandant NOUVEL a une entrevue avec les mandarins militaires de la frontière du Yunnan; ceux-ci paraissent animés de bonnes intentions. Le 27 septembre 1896, le commandant NOUVEL, avec une petite colonne et les partisans du phu de Baocentre de la réLac, quitte Dong-Van, où il venait de créer un poste, et arrive le lendemain 28 à Tiên-Phong, Il y trouve un poste chinois installé au centre du cirque de gion contestée de ce nom, qu'il a ordre d'occuper. avec trois petits fortins occupant les hauteurs voisines. Les partisans de Bao-Lac qui le précéTiên-Phong daient, avaient été accueillis par quelques coups de feu. Une entrevue a lieu entre le commandant NOUVEL et le mandarin chinois commandant le poste de Tiên-Phong, qui se refuse à l'évacuer. Un poste provisoire français est alors installé sur Une croupe, en face du poste chinois et le dominant. Une garnison de 100 fusils y est laissée. Le 3 novembre, A-COC-THUONG, réfugié en Chine avec sa bande à l'est de notre poste de Tiên-Phong, LY-TAP-NHI, avec 300 fusils environ, reste fait sa soumission au maréchal SOU. Seul un de ses lieutenants, dans la partie orientale du Yunnan, décidé à continuer la campagne pour son propre compte. La bande soumissionnaire d'A-COC-THUONG nous est alors signalée comme ayant été enrôlée dans les troupes du Quang-Si. Les émissaires du quan-phu de Bao-Lac racontent que la bande de LY-AP-NHI aurait été et dispersée. attaquée par le mandarin chinois HUU-TONG-LING, battue à deux reprises différentes le 3" territoire se repeuple et la confiance renaît. Après la disparition des bandes d'A-COC-THUONG, * ** 4" TERRITOIRE MILITAIRE. — Lao-Kay. Agitation plète pendant
sur la frontière les mois d'août,
du cercle de Lao-Kay- — Le 4° territoire jouit de la tranquillité la plus comnovembre et décembre 1895, sauf dans le cercle de Laoseptembre, octobre,
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Kay, le long de la frontière. Ls hommes de HoANG-MAN, NCUYÊN-TRIÊU-TRONCj WANG-SAM, etc. s'agitent, tournent, vont et viennent dans l'angle formé par le Fleuve Rouge et la frontière et dont le sommet est à SongPhong (Chine). Leur agitation se manifeste par des allées et venues pour ainsi dire incessantes entre Song-Phong et Lu-Long et des incursions contre des villages limitrophes de la frontière, dans lesquels parfoisils s'installent au gîte et en maîtres. C'est ainsi que le 26 septembre le capitaine MOLLARD, du I'1 tonkinois, surprend une de ces petites bandes, forte d'environ une trentaine d'hommes, installée à Xi-Ma- Tong, et lui tue 6 hommes. En octobre 1895, le Gouverneur général décide que les cercles de Van-Bu et de Lai-Chau seront cédés à l'autorité civile. Au point de vue politique, il faut noter la visite officielle faite à Lao-Kay par le préfet de Khai-Hoa à la fin du mois de mai 1896 et l'installation à Song-Phong d'un mandarin chargé des affa res extérieures. C'est La un progrès de bonne augure auquel le Yunnan avait été jusqu'ici réfractaire. — Le 3 août 1895, HOANG-MAN qui, à la fin du mois de Région entre Song Chay et le Fleuve Rouge. quitte ce canton et, descendant la vallée du Nam-Luc, gagne la rive droite juillet, se trouvait dans le Tinh-Yên, du Song Chay. A partir du 5 août, il occupe dans le 4' territoire, le pays compris entre le Song Chay et le Bao-Ha. Fleuve Rouge, limité au sud par la ligne Pho-Rang, Nos efforts ont alors pour objet d'empêcher ce chef de passer au sud de cette ligne; il en résulte une succession de petites affaires entre nos troupes et la bande de HOANG-MAN. non loin et au S.-E. de PaLe 3 août, nos partisans de Nhé-Do ont un engagement près de Lang-Dam, Kha, avec une bande de 50 pirates. Le 10 août, le capitaine MAURANDY reste engagé à Sun-Qua (7 kilomètres S. -E. de Xa-Ho) de 7 heures du soir à minuit avec la bande de HoANG-MAN, venue pour brûler ce village Le 17 août, le capitaine COLONNA D'ISTRIA réussit à surprendre la bande de HOANC-MAN qui occupait le village de Lang-Nha-Bo Les pirates se sauvent dans la montagne. Le 21 août, après (1 kilomètre nord de Lung-Co-Ai). une marche pénible par les crêtes, le capitaine MAURANDY, parti de Lang-Co-Ai, surprend à 5 h. 30 du soir un Les pirates, après avoir fort parti pirate qui cantonnait à Lang-Chang (2 kilomètres S. -E. de Lang-Co-Ai). riposté par un feu nourri, mais inefficace, s'enfuient vers le nord. de HOANG-MAN essaye de passer au sud de la ligne Bao-Ha-Pho-Rang. est vigoureusement repoussée par les détachements des lieutenants DUMAS et DE BOSREDON et obligée retirer vers le Nord. Le 23 août, la bande
Elle de se
HOANG-MAN fait une nouvelle tentative le 28 août pour passer au sud de la ligne Bao-Ha-Pho-Rang, A 8 heures du matin, il se heurte au gros des essayant cette fois de la franchir dans les environs de Pho-Rang. forces du capitaine COLONNA D'ISTRIA. Après 45 minutes de combat, les pirates se retirent de nouveau vers le nord. Pendant ces opérations, un convoi de ravitaillement destiné à MAC-QUÊ-AN et HOANG-MAN, comprenant une centame d'hommes armés et 30 coolies, se formait en Chine sous les ordres du chef CHE-A-TONG. Ce convoi venant de Coc-Chat et de Song-Phong arrive le 14 août à Bik-Chi, sur notre frontière. Un cordon de troupes ayant été immédiatement établi entre Na-Qbinh et Na-Lou, il reste cinq jours à Bik-Chi, n'osant forcer en un seul bloc le passage. Il se fractionne alors en petits groupes escortés de 20 à 30 individus. Dans la nuit du 25 au 26 août, deux de ces groupes réussissent à franchir la frontière, et sont acheminés par le Phong-Nien vers le Song Chay. Le 29 août, une de ces bandes est surprise à 5 h. 30 du matin dans le village de Lang-Cum (4 kilomètres du poste de Lan!g-Do) par le sous-liutenant ABIANI, commandant le poste de Lang-Do. Les pirates sont mis en fuite, abandonnant sur le terrain des armes et des munitions. La bande
de HOANC-MAN s'est installée dans le massif de Nui Ma-Yên-Son.
Le 3 septembre 1896, la 2° compagnie du 161 tonkinois, sous les ordres du capitaine COLONNA D'IsTRIA, du col de Ma-Yên-Son, débouche à 6 heures du matin sur les hauteurs du S.-E. surprend les pirates au N.-O. de Lang-Chum, et ouvre le feu sur une bande de pirates au repos. Celle-ci, surprise, s'enfuit dans la direction de Lang-May. Le 7 septembre, la bande de HOANG-MAN, 350 fusils environ, quitte le Nui-Ma-Yên-Son et se dirige sur Lang-Chum, avec l'intention probable de franchir dans cette région du Fleuve Rouge. Le 8 septembre, elle arrive
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
155
et Lang-Len, à 3 heures de marche S.-E. à Lang-Chum de Lang-Do, où elle séjourne du 8 au 11. Pendant ces journées des 8, 9 et 10, HOANG-MAN dirige des reconnaissances vers le Fleuve Rouge dans l'espoir d' y surprendre un passage entre les confluents du Ngoi-Mi et du Ngoi-Liên. HOANG-MAN, renfonçant à franchir le Fleuve Rouge, se décide à remonter vers le nord et à rentrer en Chine. Le 11, sa bande quitte Lang-Len, se dirige sur A-Duong. et, tournant à l'est le poste de Lang-Do, En même temps, un convoi et un renfort de 30 pirates venant de Co-Chat, déjà arrivés près de Na-Lou, rebroussent chemin. Continuant sa marche le 12 septembre vers la frontière de Chine, la bande passe au sud et en dehors de la elle se disperse en plusieurs groupes qui, passant entre les postes zone d'action du poste de Ban-Coum; puis, réussissent à franchir la frontière vers Na-Lou. Cette bande dont l'effectif total du Ban-Coum et de Na-Quinh, était de 250 à 400 fusils, se cantonne depuis en Chine, à Ban-Lu, Nam- T chi, Ban-Muoi et Ta-Ko. Les partisans de NGUYÊN-TRIÊU-TRONG, au nombre de 200 environ, sont également dans les environs de Song-Phong. Malgré l'avis qui en est donné au commissaire chinois chargé de la police de la frontière, les autorités chinoises de cette région n'inquiètent en rien ces différents groupes pirates. une partie de la bande de Après une première tentative infructueuse dans la nuit du 29 au 30 septembre, a franchi le Fleuve Rouge entre Long-Hang et Ban-Qua et HOANG-MAN, venant de Nam- T chi, en Chine, Cette bande était forte d'environ s'est dirigée sur le village de Ban-Mang. 160 fusils commandés par un nommé A-NHUC. Une petite colonne mixte de 70 tirailleurs et 30 légionnaires est immédiatement formée à Lao-Kay, sous les ordres
du commandant
VIRCITTI.
Elle
se lance
sur les traces
de cette bande.
En même temps, la compal'ordre de se porter par Vu-Lao, sur le Ngoireçoit télégraphiquement gnie COLONNA D'ISTRIA, à Bao-Ha, Bo, vers Da- Than, de façon à s'opposer à la marche de la bande de A-NHUC vers Muong-Bo, Don-Qui, recevait pour mission de se porter vers tandis qu'un peloton de la 7" compagnie qui se trouvait à Lao-Kay ainsi les chemins menant vers l'est sur la Rivière Noire. Chapa, et intercepter et les attaque imLe 4, à 9 heures du matin, le commandant VlRGITTI atteint les pirates à Ban-Thuong à 11 heures sur le terrain du combat de la colonne COLONNA D'IsTRIA, venant de médiatement. L'arrivée Dans la matinée du 7 octobre, la colonne du commanDa- Than, force les pirates à se retirer vers Pao-Kong. dant VlRGITTI attaque les pirates retranchés à Pao- Kong et les force à s'enfuir dans la direction de l'ouest. La bande de A-NHUC, serrée de très près, se retire dans le massif montagneux du Nui-Muong, Xum. Le contact dans cette région très difficile est perdu du 8 au 11 octobre. VlRGITTI Le 13, le capitaine COLONNA D'ISTRIA, qui avglt remplacé le commandant av c la bande de A-NHUC,au-desssus de Co-Chiêm-Xum. de la colonne, a un engagement
vers le Co-Chiêm-
au commandement Le 19, il apprend il se au-dessus de Co-Chiêm-Xum et se sont dirigés vers Nam-Xi; à Lang-Pid le massif de Muong-Bo, ne laissant qu'un détachement
que les pirates ont quitté leurs positions porte sur Da- Than dans le but d'observer et pour assurer les ravitaillements. pour surveiller les abords de Co-Chiêm-Xum la colonne, prévenue que les pirates sont retranchés à Le 29, après plusieurs marches, et contre-marches, se porte vers cette position et y arrive le 30 à midi. Un détachement est dans le massif de Muong-Bo, Nam-Xi, pirates. Le 31, envoyé dans la nuit construire des tranchées couvertes à environ 500 mètres de retranchements abandonnent Nam-Xi et se réfugient dans les rochers au-dessus de à la suite d'une violente fusillade, les pirates ce village. Le 14 novembre, tetiient à Tong-Xen.
après deux jours de combat,
les pirates
évacuent
leurs positions
autour de Nam-Xi
et se
du capitaine KoLB, quitte Lao-Kay et se dirige sur mixte, sous le commandement 16, un détachement le 19; ces dermes se Il oblige les pirates à évacuer Tong-Xen Une pièce de 80 lui est adjointe. Tong-Xen. sur la bande se replie successivement Le 21, attaquée de nouveau par la colonne KoLB, retirent à Tha-Lê. serrée de près par nos troupes. Ta-Si-Co, Xung-Banh, Ban-Giang, Lung-Si, toujours Le 29, elle est à Pin-Ngan- T chai, où elle se retranche fortement. Le même jour, la colonne KOLB l' atà 5 heures du soir. Le 30, les taque et la culbute après un combat acharné qui dure de 8 h. 30 du matin et des émissaires sont les hauteurs de Pin-Ngan- T chai. Des patrouilles abandonné pirates ont complètement envoyés pour découvrir la route qu'ils ont prise. Le
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
156
TERRITOIRE CIVIL. sont troublées par les bandes annamites chassées de Kêde Bac-Ninh certain temps chez LUONG-TAM-Ky, ancien rebelle chinois, elles destraquées par les brigades de garde civile des trois provinces de Son-Tay, par les soumissionnaires de même race installés au Yên-Thê sous le DÊvers cette dernière région et sont signalées, à la fin du mois d'août 1895, aux environs de
et Les provinces de Thai-Nguyên Thuong en mai. Après avoir séjourné un où elles sont cendent dans le Tam-Dao Bac-Ninh et Thai-Nguyên ; puis, attirées THAM, elles se dirigent
Duc-Thang. son attitude en apparence correcte vis-à-vis des autorités françaises de Thai-Nguyên. LUONG-TAM-KYgarde l'ancien domaine de LUONG-VAN-SON et établi C'est avec son aide que la garde civile a occupé Van-Lang, la liaison entre la province civile de Thai-Nguyên et le 3e territoire au sud du pays de Cho-Chu militaire. la garde Dans le massif du Tam-Dao, quelques troupes du DÊ-NGUYÊN, venues de Kê-Thuong, occupent au Yên-Thê, la situation s'est compliquée; le gros des bandes du civile de la province de Thai-Nguyên; continuant sa marche sur l'est, réussit, malgré les efforts de la garde civile de la province de BacTam-Dao, Ninh, à se réfugier au Yên-Thê, près du DÊ-THAM. La soumission du DÊ-THAM avait été acceptée l'année précédente par le Gouverneur général p. i. CHAtrès pénibles: constitution d'un fief indépendant pour le DÊ-THAM, rançon prix de conditions afin de sauver la tête de des postes du Yên-Thê évacuation piastres, par nos troupes, etc., MM. CHANAY et LOGIOU. prisonniers. chez lui. Cette installation les gens du DÊ-NGUYÊN s'installer Malgré toutes ces faveurs, ce chef laisse est suivie du pillage du village de Ngoc-Cu (3 septembre) puis de celui de Phuong-Dao (15 septembre) à 5 sont tués ou blessés. Devant cette attitude, kilomètres de Phu-Lang- Thuong, où une vingtaine d habitants Il fait alors passer en terride l'autorité militaire. le Gouverneur l'intervention général ROUSSEAU demande VASSIEUX, de 15.000
au
le pays du DÊ-THAM et en décide l' occupaton par les troupes du 2" territoire. le long de la ligne du chemin de fer; le massif Dès le début, les mesures de sécurité sont augmentées où l'on pouvait craindre de voir passer des bandes du Yên-Thê, est placé sous la surveillance du Bao-Day, des partisans de DOC-XUYet d'une troupe d'observation tenue prête à toute éventualité à Lam. le Gouverneur La situation générale étant bonne du côté de Sept-Pagodes, général décide, le 10 octobre civile de ce cercle, moins trois cantons du huyên de Luc-Nam qui sont donnés au 1895, le passage à l'autorité toire militaire
territoire militaire pour assurer la garde du chemin de fer. Les abords du delta, avec la région montagneuse et le Yên-Thê, sont particulièrement troublés. Les bandes du Tam-Dao et de la province de Bac-Ninh, tout en conservant des relations avec le Of" le Tam-Dao, le Bao-Day et le DôngTHAM, ont fini par se grouper plus ou moins en trois régions distinctes : d'où elles rayonnent, bataillant avec les habitants, les colonnes de police et la garde civile. Triêu, — Ces bandes se signalent Bandes du Tam-Dao ; Dèo-Nghê. par les petites affaires du Nui-Sou -Dao, de Ki-Manh, du Dèo-Nghê, le pillage des villages de Nong-Vu, de Lang-Ma, de Lang-Ban, etc Les chefs sont : THUONG-LAM. DÊ-KONG, etc. DÊ-NGUYÊN, principaux 2
Une partie des troupes en opération dans le Yên-Thê devaient être dirigées vers le Song-Gam pour y dans la haute vallée de cette rivière, la campagne d'hiver mener, contre les bandes ramassées et accumulées avec urgence et qui n'avait été retardée d'ailleurs du qui s'imposait que par les événements malencontreux Yên-Thê. Le général DuCHEMIN, commandant les troupes qu'il destien chef, prescrit en conséquence d'acheminer nait au haut
Song Gam, en les faisant passer par la province de Thai-Nguyên pour y fouiller le pays. Le commandant de cette colonne qui, en passant par ThaiROGET, du 3 tonkinois, reçoit le commandement Cho-Moi, doit aboutir à Bac-Ken, sur le Song-Cam, où le chef de bataillon Nguyên, Bac-Kan, Cho-Don, le 18 décembre. NOUVEL, du 1tl étranger, en prendra le commandement Elle trouve évacués les repaires du Doc-NGHÊ et du Tam-Dao et les détruit. Son passage à travers toute cette région troublée y produit toutefois l'effet le plus salutaire. Bandes du Dong- Triêu. — Les autres bandes démembrement de l'ancien cercle des Sept-Pagodes
du Doc-THU, du LANH-THU), (bandes profitant du entre les provinces de Quang Y ên, Bac-Giang et Hai-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
et de Gioc-Mit Duong, s'installent dans les forêts du Yen-Tien communs aux deux dernières provinces, et passent alternativement unité d'action qui eût été beaucoup plus dangereuse pour elles : de Kin-Giap, de Yên-Mo (lieutenant Yên-Lai, de Chung-Pha, de Ngoc- Than (Inspecteur de naire indigène de Sept-Pagodes),
157
tout à proximité des confins (Dong-Triêu), de l'une dans l'autre, échappant ainsi à une pillage du village de Vê-Xa (chrétienté), de DEANE, 9 novembre), de Vu-Ba (fonctionmilice BRICOURT, tué) de Dong-Lat (fonc-
tionnaire indigène de Sept-Pagodes). Il devenait nécessaire d'en finir avec les petites bandes. Un groupe de 300 fusils, avec de l'artillerie, est avec le lieutenant-colonel RIOU pour fouiller le pays et disperser ces bandes. Après envoyé du Yên-Thê RLOU constitue avec la partie la plus mobile de ses troupes une quelques allées et venues, le lieutenant-colonel colonne légère, tandis que l'autre partie restait en position d'attente à Lam. Avec la colonne légère, le lieutenant-colonel RIOU réussit à rejoindre la bande de Doc- THU dans le massif montagneux du Hinh-Miên, près de Bai-Tao, et l'en déloge le 18 après un combat d'artillerie qui lui de Sept-Pagodes, inflige des pertes. Traquée ensuite par les partisans commandés par le mandarin indigène qui, dans une embuscade, tue le NCHÊ-TIÊU, frère du DÊ-THAM, cette bande est, à la fin du mois, fort disséminée. — Pendant ce du Yên-Thê. le colonel GALLIÉNI resserrait l'invertisOccupation temps, au Yên-Thê, sement autour du DÊ-THAM, assurait la sécurité du Song- Thuong entre Luc-Lieu et Bo-Ha, à l'aide de chaloupes et de sampans armés, protégeait la voie ferrée de Lang-Son et complétait les approvisionnements de toute nature. Le 8 novembre, il a une entrevue avec un envoyé du DÊ-THAM, à Nha-Nam. Des protestations vagues sont faites par cet envoyé, sans résultat. Le 23 novembre, les positions des trois colonnes d'opération sont les suivantes: 1" colonne (commandant ; 2" colonne (commandant RONDONY) sur la ligne de Bo-Ha, BOBLINGRE) sur la ligne de Mo- Tran-Bo-Ha 3° colonne (commandant ROGET) sur la ligne de Nha-Nam, Mo-Trang. Nha-Nam; Le 25 novembre, ses dernières dispositions étant prises, le colonel GALLIÉNI envoie au DÊ-THAM un ultimatum de soumission immédiate, sans conditions. Le DÊ-THAM répond par deux lettres vagues, cherchant à gagner du temps et annonçant sa visite très prochaine. Devant cette attitude, le colonel GALLIÉNI reçoit l'ordre du général en chef de prendre ses dispositions définitives, si le 29 novembre, le DÊ-THAM ne s'est pas encore présenté, et de prononcer le matin de ce jour l'attaque des positions. Le 29 novembre, le DÊ-THAM ne s'étant pas présenté, la marche concentrique en avant commence ; à 10 heures le groupe REMOND (capitaine. 3e tonkinois) de la 3e colonne, se heurte à son tour au fortin de LimRu et a 3 tirailleurs blessés ; à midi, le groupe ÀDELINE (capitaine, 10° de marine), de la 2° colonne, se heurte à son tour au fortin de Bay-Met et a un européen tué et 3 tirailleurs blessés; la 1re colonne, qui se trouvait, dès le début, en contact direct avec les forts de Bay-Met et de Ho-Koi sur un terrain reconnu er depuis longtemps par le capitaine GRANDMAISON, du 1 étranger, pousse jusqu'à 50 mètres des ouvrages une reconnaissance, sous la conduite de cet officier. Vu l'heure avancée de la iournée. les trois colonnes sont maintenues sur place pendant la nuit, l'attaque devant être reprise le lendemain matin. — Le 30, la 3 colonne s'empare du fort auquel s'était heurté le groupe REMONI) Fuite du Dê-Tham. les la veille, et la 2° colonne occupe le fort central. A midi, glissant au travers des lignes d'investissement, pirates s'enfuient par un ravin boisé entre le Song-Soi et la pagode de Vické. Les bo:s sont fouillés en tous sens par les colonnes et le terrain occupé. Des colonnes de police et des colonnes militaires légères tenues toutes prêtes, sont mises aussitôt à la recherche des fuyards, tant en territoire civil qu'en territoire militaire ; cette communauté d'actions et d'efforts entre administrations civile et militaire amène pendant le courant du mois de décembre de nombreuses captures d'hommes et de fusils, captures qui, faites en détail, n'en constituent pas moins un gros résultat d'ensemble. Le colonel GALLIÉNI s'occupe d orau 2° territoire militaire, et à le faire occuper solidement par de nouganiser en cercle le Yên-Thê, rattaché veaux postes. Le 24 décembre, un arrêté du Gouverneur général p. i. organisait la région du Yên-Thê en cercle militaire, et en donnait le commandement au chef de bataillon RONDONY, du 3° tonkinois.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
158
avaient les petites bandes des environs et le DÊ-THAMlui-même chassé du Yên-Thê, La tâche des colonnes de police dirigées par les autorités indigènes annamites était, point d'appui. perdu leur en quelques jours, 449 fusils de did'excellents donnent-elles résultats ; de ce fait, rendue plus facile; aussi DlÊNun certain nombre de petits chefs, les nommés Doc-Tuc, vers modèles sont rendus par les rebelles ; font leur soumission sans conditions. AN, Doc-Hi au maximum, restées grouTrois ou quatre petites bandes d'une quinzaine ou d'une trentaine d'hommes ont quelques engagements avec Doc-KHÊ, Doc-HAU, pées sous les ordres du DÊ-THAM ou de ses lieutenants Le DÊ-THAM
étant
en passant successivement de l'une de Bac-Giang, Bac-Ninh, les gardes civils des provinces Thai-Nguyên, des soumissions ont lieu en assez grand nombre. dans l'autre de ces provinces. A la suite de ces engagements, Au Yên-Thê même, les petites bandes signalées plus haut essayent de reprendre pied sur le territoire avec 39 fusils près de Long-Van, dans le haut réussit le 6 janvier, à s'installer militaire. Celle du Doc-KHÊ des habitants des villages voisins à la complicité qui lui fournissent des vivres. Mais le lendeYên-Thê, grâce du cercle, et mise en fuite. main 7, elle est attaquée par le chef de bataillon RONDONY, commandant la population est toujours sous la dépendance morale du DÊ. Dans cette partie du cercle du Yên-Thê, à nous, soit à cause de leurs liens de d'habitants n'osant pas encore se rallier entièrement THAM, beaucoup de ces derniers. famille avec les rebelles, soit par crainte de représailles la première quinzaine de février 1896, les reconnaissances à fouiller le terrain formant la limite du cercle du Yên-Thê
Dans tinuent
où le DÊ-THAM Thai-Nguyên, tiennent toujours la campagne.
et ses lieutenants,
THUONG-LUAN,
militaires et les colonnes de police conavec les provinces de Bac-Giang et de Doc-HAU, THUONG-TRU, Doc-KHÊ,
dont la principale est celle de Suide police donnent lieu à de nombreuses escarmouches, Cau (un inspecteur tué, un garde principal blessé, 2 miliciens tués). en particulier du 6 au 8 février, diverses renconLes reconnaissances de leur côté, amènent, militaires, tres dans le massif de Phu-Do. Des vivres et des munitions sont enlevés aux pirates, ainsi que quelques femla famille du Doc-HAU et 16 femmes des principaux partisans du mes, dont la femme préférée du Doc-KHÊ, Doc-KHÊ. La prise de ces otages produit le meilleur effet; le DÊ-THAM fait des offres de soumission; quelet le Doc-HAU se soumettent sans conditions, le 16 février, au résident de ques jours après, le Doc-KHÊ Les colonnes
avec 22 de leurs partisans, et remettent leurs armes. Bac-Giang, cel ui-ci rompt les pourparlers La soumission du DÊ-THAMn'aboutit pas; de ses lieutenants et reprend la campagne. prématurée
à la nouvelle
de la défection
21 février), dans le Bac-Giang et dans le Doc-Nghê (affaire de Trai-Trê, le DÊ-THAMréussit (province de Thai-Nguyên), quand même à se dérober dans la région avec ses deux autres lieutenants THUONG-LUAN et THUONG- TRU, grâce à la connivence à lui fournir des habitants qui continuent vivres et subsides. Une dizaine de soumissions ont encore lieu dans le courant du mois de mars. Pourchassé
dans
Le calme
revient
le Yên-Thê
peu à peu ;
le DÊ-THAM
et quelques
Leurs
points de refuge principaux semblent être le Dôc-Nghê petite bande peut facilement se dissimuler dans ces énormes LUONG-TAM-KY. Une
soumission
importante
a lieu
au commencement
partisans qui lui restent se cachent prudemment. et le Tam-Dao La (province de Thai-Nguyên). territoires de massifs qui s'étendent jusqu'aux
d'avril :
celle
de LINH-TIÊU,
lieutenant
du DÊ-
THAM. le cercle reste calme et tous les renseignements s'accordent Depuis cette époque, pour signaler que le DÊ-THAM avec les lieutenants qui lui restent encore, THUONG-LuAN, THUONG-TRU, DÊ-CONG, QUAN-DINH, etc. au total environ 150 fusils, est réfugié dans le massif du Tam-Dao d'où il est en relations faciès avec LUONG-TAM-KY. Yên-Thê
et ses abords.
—
La
soumission
de deux
lieutenants
du
THUONG-LUAN et LINHDÊ-THAM, TIÊU, qui s'effectue du résident de Bac-Giang, diminue d'autant le nombre des partisans par l'intermédiaire du DÊ-THAM qui se tient toujours dans le massif du Tam-Dao où les gardes civils de la province de ThaiNguyên lui font la chasse.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
159
Le DÊ-THAM, devant l'impossibilité de rentrer au Yên-Thê, semble décidé à s'établir dans la région du Tam-Dao et à grouper autour de lui les divers petits chefs de la contrée, en particulier DÊ-CONG et MADon-Du et du Yên-Trach. MAN, installés dans les environs de Cho-Lap, La liaison avec LUONG-TAM-KY serait ainsi matériellement et déjà on signale l'intention accomplie, des hommes de LUONG-TAM-KY de servir désormais sous les ordres du DÊ-THAM. quelques-uns
de
En attendant, ce dernier continue à tenir toujours tête aux gardes indigènes de Thai-Nguyên, qui ont avec lui plusieurs engagements, en particulier au N.-E. de Huong-Son le 24 juillet 1896. de la garde civile de la province de Thai-Nguyên Le 4 août, un détachement a, avec une petite bande commandée par le DÊ-THAM en personne, un engagement dans le huyên de Pho-Yên. Le DÊ-THAM
du manque profite notamment appartient aux provinces de Bac-Ninh, Son-Tay, pointes dans l'une ou l'autre de ces provinces.
d'unité
dans le commandement
Thai-Nguyên
et Bac-Giang
territorial
de cette région qui des pour pousser alternativement
Le 8 septembre, la garde civile a un engagement aux environs de Pho-Ro-Hung avec une petite bande sous les ordres de LANG-Tuc, fils adoptif du DÊ-THAM ; les deux inspecteurs européens sont blessés. Le 15 septembre, la petite bande de LANG-Tuc surprend, au N.-O. de près du village de Tiên-Dzuc, la concession d'un Français, la province de Bac-Ninh, M. GoBERT. Un garde principal de la milice et le res'établit solidement dans présentant de M. GOBERT sont tués. A la suite de ce coup de main, LANG-Tuc le huyên de Kim-Anh, près de Phu-Da-Phuc. Le 2 octobre, sur la demande du résident de Phu-Lang- Thuong, le capitaine LAURENT, avec 70 homdu cercle du Yên-Thê mes, est envoyé par le commandant pour renforcer une colonne de 100 miliciens et du 3 octobre, ce village Dans l'après-midi opérer contre le DÊ-THAM qui occupait le village de Lang-Quat. est enlevé. La bande du DÊ-THAM se réfugie de nouveau dans le Tam-Dao. Trois soumissions de petits chefs pirates se produisent pendant le mois de novembre.
PARTIE
QUATRIÈME
De
1896
à 1930.
PARTIE
QUATRIÈME
De
CAMPAGNES
Le
1896
à
1930.
1896-1897
ET
1898-1899.
1"1' septembre
du 3" territoire militaire, et le 1896, le général DE BADENS est nommé commandant colonel CHAUMONT, commandant du territoire civil de Bac-Ninh. Le 25 septembre 1896, le général en chef DODDS rentre en France et est remplacé par le général de division BICHOT. :; 10 décembre
—
1896
Mort
du Gouverneur
général
ROUSSEAU.
11 juillet 1897. — Mort du général DE BADENS qui se noie dans la Rivière Claire, entraînée dans une des 3° et 4 territoires militaires par le colonel PENNEQUIN. crue. Il est remplacé dans le commandement 8 octobre
—
1897.
ARCHINARD est nommé 25
mai
1898.
—
en chef. Il est chargé, places et postes. 11 janvier BORDES.
1899.
général CHEVALLIER est appelé à continuer de Cochinchine. au commandement de la brigade Le
ses services au Tonkin.
Le général
général FREY arrive à Hanoi et prend les fonctions de général adjoint au général de toutes les troupes, sous la direction du général en chef, de l'inspection permanente Le
-
Départ
pour
France
du général
BICHOT,
remplacé
par le général
BORGNIS-DES-
1" brigade, Hanoi : sont réparties en 3 brigades : Les troupes d'Indochine 17 février 1899. 3" brigade, : général DUMAS ral FREY ; T brigade, ; Saigon : général ARCHINARD. Haiphong 1899. — Le général ARCHINARD rentre en France. Le général FREY prend de la P brigade. de la 3e brigade. Le colonel CHAUMONT prend le commandement 14 mars
géné-
le commandement
* *
ANNÉE 1897. La situation proprement
militaire
au 1ei janvier 1897, peut se résumer de la façon suivante : nord du Fleuve Rouge et ceux de Yên-Thê, Ses abords au tranquille.
au Tonkin,
dit est absolument
le delta notam-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
164
continuent à être troublés Bac-Ninh et Bac-Giang, ment dans les provinces de Thai-Nguyên, des bandes du DÊ-THAM et d'autres petits chefs qui reçoivent son inspiration et ses ordres. Des
de police constituées
colonnes
par les miliciens
des trois provinces précitées
opèrent
par les incursions contre ces bandes
pirates. dans son esclave
Le chef LUONG-TAM-KY reste tranquille tes réguliers et par ceux de la milice.
de Cho-Chu,
serré de très près par nos pos-
Abords actes
du delta.
de piraterie
dans
— Pendant la province
t
T
*
* le mois de janvier, les partisans notamment : de Thai-Nguyên,
du DÊ-THAM
commettent
de nombreux -,
descendant de Cho-Moi est attaqué près de Minh-Ly par une bande 10 janvier, le convoi régulier commandée peut arripar MA-MAN. Le convoi, grâce à l'énergie du heutenant MATIVAT qui le commande, ver sans encombre à Thai-Nguyên ; 1° Le
du lieutenant LABARRIÈRE, chargé 2" Le 30 janvier, la même bande attaque le campement elle est vigoureusement truction de la route de Cho-Moi à Bac-Kan; repoussée ;
de la cons-
un engagement avec un de nos février, la bande du DÊ-THAM a, près du village de Lang-Quan, Rosous les ordres de l'adjudant ROBINOT, commandant le poste de Mona-Luong. détachements, L'adjudant BINOT ne peut enlever la position, mais elle est évacuée par les pirates pendant la nuit suivante. Nous avons Le 25
dans cette affaire
de pirates Dans
le mois d avril
et cinq tirailleurs
tués
et 7 tirailleurs
blessés.
se produisent entre la milice et les bandes du DÊ-THAM et de tombe dans une embuscade Le 2 juin, le garde principal BEAUVAIS, du poste de Duc-Thang, et est tué à bout portant avec un de ses hommes. Un autre est grièvement blessé.
Pendant MA-MAN.
un sous-officier
des escarmouches
les premiers jours de milice indigène,
inspecteur gion où se tient habituellement
de police indigène, placée sous les ordres d'un au Tonkin et par ordre du rés dent supérieur envoyée dans la rédu DÊ-THAM pour tâcher d'en finir avec ce chef pirate.
de septembre, est constituée la bande
une forte
colonne
Sur la demande
qui lui en est faite par le résident supérieur, le général en chef BICHOT donne des ordres pour que le concours le plus complet soit donné à cette colonne par nos postes limitrophes du territoire civil. Une reconnaissance se heurte
inopinément sans laisser de traces. Les
poursuites
du cercle du Yên-Thê, composée de tirailleurs sous les ordres du 1 eutenant MoURET, le 22 septembre à la bande du DÊ-THAM, près de Binh- Tram. La bande peut s'enfuir
contre
le DÊ-THAM
continuent
activement
pendant
le mois d'octobre
et le mois de no-
vembre. Vers dans
le milieu de novembre, de nouveaux pourpar lers sont engagés avec les premiers jours de décembre, la soumission de ce chef de pirate.
Dans
le DÊ-THAM
et amènent
enfin.
la région de Lao-Kay, le village de Thac-Dong est attaqué par une bande de 50 Chinois. A proximité de ce village, se trouvait le campement du garde d'artillerie MARQUEZ, chargé de la réfection de la route de Thai-Niên à Lao-Kay. Cet officier était escorté par 20 tirailleurs, commandés par le sergent PETIT. Celui-ci se porte avec son détachement au secours du village et met les pillards en fuite. Parmi la population, les pertes sont de 4 morts, 3 blessés, 12 personnes enlevées.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
165
ANNÉE 1898. En février,
la région de Thai-Nguyên, des petites bandes rebelles sont signalées. Il y a également le DÊ-THAM se rend coupable de quelques vols de bétail. quelques soumissions. Dans le cercle du Yên-Thê, Dans le cercle de Lang-Son, une bande de 20 fusils est signalée dans la forêt de Kên-Duong (Cho-Chu). Dans
dans
le cercle
reconnaissance doit s'installer.
de Bac-Kan,
armée de 12 fusils est signalée comme venant de Cho-Chu. Une de 2 sergents européens et 35 tirailleurs va reconnaître le massif de Déo-Po-Bo, où la bande Les recherches restent sans résultat.
Les mois suivants le cercle Bac-Kan)
une bande
sont sans intérêt
de Bao-Lac, des femmes chinois ; des commeiçants
en ce qui concerne la grande piraterie. Quelques vols sont signalés dans de miliciens sont pillées sur la route de Cho-Chu à Cho-Moi (région de sont assaillis par des maraudeurs dans la même région.
* **
ANNÉE 1899. Rien
de particulier en ce qui concerne la piraterie. Une colonne est formée pour marcher sur Mongtzé
Occupation (Yunnan)
de Qjang- T chéou- W an. où les Douanes et le Consulat
ont été pillés.
* * *
de Port-Arthur de Quaqg- T chéou- Wan. — A la suite de l'occupation Occupation par les Rucses, du la France ne pouvait rester inactive. Wei-Hai-Wei par les Anglais, de Kiao- Tchéou par les Allemands, DE BEAUMONT, qui empêcha en 1895 le conflit entre la Russie et le Japon, est très bien renseigné sur L'amiral Il conseille vivement la France de s'emparer de cette baie. la valeur maritime de Quang- T chéou- Wan. adressé le 4 octobre L' expédition est décidée et prescrite par un câblogramme de 1 Extême-Orient. Marine au vice-amiral commandant en chef l'escadre
1898
par le ministre
de la
de marine sont mobilisées En octobre 1898, deux compagnies d'infanterie pour être envoyées à Naoen remplacement des marins français qui occupaient cette île depuis juilTchéou où elles tiendront garnison, du détroit de Hai-Nan. let 1897, en vue d'études sur les moyens de navigation Ces deux compagnies (2' et 6") sont prises au 9" de marine. est amené par le Vauban. La remise du service moins une section laissée à Hilphong, Ce détachement, le Vauban. et l'occupation des forts ont lieu aussitôt. Les marins regagnent immédiatement Notre
situation
connue par la Chine. Le 3 novembre
est délicate;
nous sommes
installés
à Quang- T chéou,
mais notre
possession
n'est
pas re-
s' emde la 6 compa gnie, laissée à Haiphong et une section d'artillerie le 12 novembre. Le chef de bataillon Elles arrivent à Fort-Bayard sur le Jean-Bart. barquent en baie d'Along RONGET, arrivé en même temps, prend le titre de commandant supérieur. Jusqu' en février 1899, Fort-Bayard, Hoi-Téou et Nau- T chéou furent les seuls points occupés par nos troupes. Peu de temps après, nous occupons Cette occupation inquiète le Sin-Tché. Moun- Tao, Pé-Sé, sans grandes difficultés les villages de Tan-Hai, vice-roi de Canton qui se demande jusqu'où nous allons étendre nos positions. sont donnés par lui aux mandarins des environs de Quang-T chéou. Il fait remplacer Des ordres belliqueux Dès lors, les affaires prenxénophobes. les mandarins qui nous avaient été favorables par des fonctionnaires et des jonques amenant des armes les actes de piraterie deviennent nent une mauvaise tournure; plus nombreux, et des munitions sont trouvées dans la rivière Mat-She. 1898,
la section
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
166
de révolte pour étouffer l'esprit l'autorité supérieure prend les mesures nécessaires de l'été. d' inf anterie de marine sont envoyées à Quang- T chéou au commencement Deux nouvelles compagnies 15 et 16. Elles portent à quatre le nombre d s batailLes quatre compagnies présentes prennent les nos 13, 14, lons du 10" de marine. Devant
ces faits,
Le
5 octobre
1899, le MAITRER, de l' in-
capitaine fanterie
de marin commandant le poste de Pé-Sé, reçoit des ordres lui prescrivant de faire des reconnaissances
autour
de
Tsé-
Kam. C'est alors qu'ont lieu les combats de Ma-Moun, et Vong-Lich. Mat-Shiang Dans ces combats, nous n'avons
eu affaire
qu'à des miliciens chinois; ils se terminèrent: à notre avantage. Nous n'eûmes que quelques blessés. Le contre-amiral
corn-
mandant en chef, décidé à en finir, ordonne la mise en marche de nouvelles reconnaissances
aux
environs
de
Pé-Sé. Elles ont lieu du 3 au 7 novembre. Les 13", 15" et 16" compagnies d'infan erie de marine prennent part à ces reconnaissances, ainsi que la section d'artil.. lerie de 80 de marne et l' ar tillerie
de la flotte.
Dans la matinée du 4 novembre, une reconnaissance d'artillerie est exécutée dans la direction
de Lont-:-SouiiSau. Cette reconnaissance. sa mission, quand elle est attaquée par une troupe de marine terminait appuyée par trois sections d'infanterie sortie du village de Ma-Shiang. Grâce aux habiles dispositions du capitaine HENRY, de l'infantenombreuse, rie de marine, la reconnaissance peut se retirer sans être autrement inquiétée. Le 5 novembre, à en chef arrive au poste de Pé-Sé et prescrit à 7 h. 20, le contre-amiral commandant 7 h. 30 de se mettre en route après avoir donné les dernières instructions suivan'es au commandant supérieur des troupes : et grououvrir le feu sur les détachements « Occuper les positions au-delà de l'arroyo de Tché-Kam, « pes, ainsi que sur la ville de Ma-Tchiang ne pas fractionner la colonne, pas d éparou les villages voisins; « pillement ; rentrer au fort à 4 h. 30 ». à 8 h. 35 sans avoir été jharrive sur la position reconnue au nord de Long-Souia-Sau L'avant-garde quiétée.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
167
ce temps, la 4* section de la 15" compagnie va reconnaître et garder les débouchés d'un pont situé sur la route de Ma-Tchiang à Hoi- T éou, à environ 500 mètres sur la gauche de la position de l'artillerie ; elle est accueillie par des coups de feu partis du pont; elle riposte et débusque le petit poste chinois qui ensuite sur une hauteur qui commande ce passage et le village de Long-Souiaoccupait le pont; elle s'établit Soui à petite distance. Pendant
Sous la protection de l'avant-garde, le gros de la colonne arrivait avec lenteur; les pièces de 65 sur un travail considérable des matelots; le passage du village de Tenroues, traînées à bras d'hommes, exigeaient Sou-Kia ainsi que des deux ravins qui le suivent avant l'arrivée au village de Tan-Kop-Soi maloccasionnèrent, de longs temps d'arrêt pour la colonne; le second ravin ne put même être franchi gré toute l'énergie déployée, de marine; aussi le gros de la colonne ne débouchait qu'à 9 h. 20 du qu'avec l'aide des soldats d'infanterie sur la position. village de Tan-Kop-Soi Les Chinois, à ce moment, entretenaient un feu tant sur la compagnie d'avant-garde, distance. Toutefois, un groupe placé dans un ravin descendant du N.-O. sur le ruisseau tir plus ajusté qui paraissait pouvoir devenir gênant.
mais à assez grande de Tché-Kam avait un
15° compagnie est laissée pour garder le flanc droit de la position, défendre le ruisseau de Tché-Kam et prendre d'enfilade le ravin qui y débouche. Une autre compagnie est placée en réserve à la sortie de Tande garder les issues du village. Kop-Soi avec mission Dans l'après-midi, des Chinois, par petites troupes de 10 à 20 hommes, viennent de la direction de du ravin; de là, très bien abrités par le terrain, ils entretiennent Vong-Lioc grossir le nombre des défenseurs La
un feu constant
sur notre
droite.
A ce moment, l'ordre de retour arrive; le repli commence à 1 h. 15. Aussitôt les Chinois ouvrent le feu avec intensité sur toute la ligne; à 1 h. 25, l'artillerie de marine quitte la position et les Chinois se rapprointervient sal ves pour arrêter leur progression. chent. La 15" compagnie par quelques de marine, est grièvement atPendant ce mouvement, le sergent HAUVUY, de la 13° compagnie d'infanterie teint au bras droit. La colonne d'abord
rentre
un échelon
le terrain,
ses cantonnements
de Pé-Sé,
sous la protection
de la 16* compagnie
qui forme
de retraite,
Dans cette affaire, à 500 hommes armés, ciens et leur
dans
armement
à 1.000
ou
puis l'arrière-garde. le chef de bataillon commandant tout au plus. Il n'a vu aucun entièrement paraissait 1.200 mètres environ
supérieur des troupes estime avoir eu devant lui 400 l'uniforme des milirégulier; tous les Chinois portaient composé de fusils Snider, dont les balles arrivaient mortes sur du tireur.
utilisé le terrain et se sont bien tenues; il aurait été nécessaire Les troupes chinoises ont parfaitement pour cela, il aurait fallu dépasser pour s'en débarrasser de prononcer un mouvement en iivant; malheureusement le ruisseau de Tché-Kam, assigné comme limite à l'opération. 1899, il fut décidé que le corps d'occupation de marine. d'artillerie de marine et une batterie
Le 9 novembre d'infanterie
serait porté à l'effectif
de trois bataillons
Sa composition devint la suivante : du 9" de marine: lieutenant-colonel 2" bataillon chef de du corps d'occupation : MAROT ; Commandant bataillon LEBLOIS ; 2* bataillon du 10e de marine: chef de bataillon POIRRIER ; 4" bataillon du 10" de marine: de marine : de l'artillerie chef de bataillon RONGET; 49 batterie-rer capitaine JACQUOT. sont Deux officiers de marine, les enseignes de vaisseau CTOURLAGUEN et KOUN, en mission topographique, dans la rivière de Mat-Shé. lâchement assassinés le 9 novembre, et garde Devant ces faits l'amiral COURREJOLLES fait saisir la canonnière qui porte le préfet d'Hai-Nan MAROT, commandant ce fonctionnaire comme otage. Puis il confie au lieutenant-colonel supérieur des trou. pes, récemment arrivé, le soin de venger nos compatriotes. Ce dernier une colonne
dont
décide
une reconnaissance
offensive
la composition est indiquée
dans
ci-après :
la direction
de Ma-Tchiang 1
et, à cet effet, constitue
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
168
LANMAROT;officier adjoint: capitaine de la colonne. — Commandant: lieutenant-colonel Etat-Major de l'artillerie : capitaine JACQUOT. GLOIS; commandant officier adjoint: lieutenant STIÉchef de bataillon LEBLOIS; commandant : Groupe. — Etat-Major : chinois: de la 4° MAILLARD;section adjudant GLITZ; médecin de 2e classe VIALET; section de tirailleurs du 9e régi13" compagnie du 10" régiment: lieutenant PoL; batterie-fer : capitaine MAITRET; 5" compagnie CHAUVETEAU. 10" compagnie du 9° régiment : capitaine ROCOBLAVE; ment: capitaine chef de bataillon commandant: RoNGET; 2" Groupe. — Etat-Major: officier adjoint: capitaine CAP16" compagnie ; médecin de 1" classe: RECOULES. Section de la 4 batterie-tis : lieutenant BARRACHIN BOSQ ; du 10" régiment: capitaine LACOUR. capitaine LALUBIN ; 6" compagnie du 10" régiment: LAUGELOT. 7" compagnie du 10" régiment: Réserve: capitaine Au total: 27 officiers, 934 hommes de troupe. — Après étude du terrain, et pour éviter les fortifications faites en avant de MaCombat de Vong-Liokle mouvement offensif directement sur le commandant la colonne décide d'exécuter Tchian, le lieutenant-colonel village de Vong-Lick. l'infanterie de maà 7 h. 20 du matin et va cantonner: Le 15 novembre, le 2e groupe quitte Hoi-Téou l'artillerie de marine au poste de Pé-Sé. rine à Wan-Po, Le 16 novembre, le 2e groupe, privé de son artillerie groupée en une seule masse avec celle du 1" grouà 6 h. 30 du matin et entre dans la colonne à la suite du 1" groupe. pe, quitte ses cantonnements et va prendre une formation de rassemblement .*u La colonne longe la lisière est de la ville de Tché-Kam nord du village de Pho-Kien, où est massé le 1" groupe. est enlevé dans un brillant assaut et très difficile, le village de Vong-Lick Après une marche d'approche brûlé le 16 novembre 1899. Pertes subies par nos troupes: 1 européen tué et 5 blessés. C'est
la clôture des opérations: les troupes sont disloquées et réparties dans le territoire. Quang- T chéou- W an est concédé à la France par traité signé le 15 novembre 1899 entre l'amiral COUR* REJOLLES et le maréchal Sou. Les négociations commencèrent, après de longs mois de pourparlers et de tergiversations sans nombre. Sur les instances de M. PICHON, ministre de France à Pékin, la Chine désigne un plénipotentiaire chargé de délimiter le territoire de la nouvelle possession française, de concert avec l'amiral en COURREJOLLES, commandant chef à Quang- T chéou- W an. Le Gouvernement chinois envoie le maréchal Sou pour le représenter. Un territoire militaire est mmédiatement formé sur les mêmes bases oue ceux du Tonkin. Le lieutenantcolonel MAROT en prend le commandement. Ce territoire rit divisé en deux cercles- cdul de Tsi-Kang sous les ordres du commandant LEBLOIS. et celui de Po-Tao sous les ordres du commandait PoNGET. Ce territoire fut placé sous l'autorité civile en 1Q00. Le gouverneur général M. DOUMER, accomoagné du vénérai PORCNIS-DESBORDES, commandant en chef les troupes de l'Indochine et des délégués des divers services, vint ln;~même, en HVfle 19°0. ^s'aller M. ALBY comme administrateur en chef. M. ALBY fixa sa résidence à T<=i-Kqnq. * +* du Yunnan. — Le 24 juin 1899, le gouveneur général est prévenu que les habitants de Mongtzé et de Kuo-Chin ont brûlé les douanes et le consulat français. Le chef de bataillon DITTE est immédiatement mis à la tête d'une colonne composée de deux compagnies de légion stationnées à Lao-Kay. Ordre lui est donné de se rendre à Long-Po et d'y attendre de nouveaux ordres, Le 29 juin, le consul de Mongtzé télégraphie que tous les européens de la ville sont en sûreté et demande, en outre, que la colonne ne pénètre à aucun prix sur le territoire chinois, aifn d'éviter une excitation dangereuse, dont ils seraient les victimes. Ceci met fin à la colonne; la frontière n'est pas franchie et une compagnie de légion reste à Long-Po. Colonne
ANNEE
Au début de 1900, le corps d'occupation, trois brigades et des éléments non embrigadés :
l"e
brigade CHAUMONT
(Hanoi)
sous les ordres
régiment general générai
2" 10"
(Saigon)
2'
I 1 ] (
BORGNIS-DESBORDES,
de
marine
à
4
bataillons,
,.. et BEAUJEUX; tonkinois av 4 bataillons, D MAROT régiments et BETBOY; bataillon du 1P1 régimen' étranger, commandant
8 batteries 6 batteries 1 escadron esca d ron 1 compagnie
du Commissariat,
Services de l'Artillerie,
d'infanterie
d'infanterie de marine 11" régiment YTASSE; 11"1' ré{!iment de tirai tirailleurs lleurs annamites régiment de ADAM DE VILLERS; (
général
Lnlie/mcnt. erncnts s non em L briga • es d, b.
général
comprend
GlRARDOT;
9"
3e brigade FREY
du
colonel DE PELACOT; régiment d' infanterie de marine à 3 bataillons, 1" et 4° régiments tonkinois à 3 bataillons, colonels BELIN et CONARD; 3e et 4' bataillons du 2 commandants d'HARCOURT et étranger,
général
nga d e (H' alph ong 2e b. ) DUMAS
1900
mixtes au Tonkin ; mixtes en Cochinchine; , , ede c h asseurs annamites chasseurs annamItes du génie.
lieutenant-colonel lIeutenants-colonels VANDENBERG;
à
3
bataillons,
lieutenant-colonel
à
3
batai bataillons, llons,
lieutenant-colonel lieutenant-co lone l
(" cree
e, le leI" j• anvier ;1900) ,le
de la Santé.
Le 9" régiment détache un bataillon à Hué, en Annam. Les forces d'occupation du territoire de Quangdeux bataillon? du 10° régiment, Tchéou- \Van, qui comprenaient fin 1899 un bataillon du 9e régiment, une batterie de janvier à mai 1900, à six compagnies d'infanmixte, sont ramenés progressivement, du 1 0" régiment terie et une batterie mixte. Les six compagnies d' infanterie comprennent cinq compagnies et une compagnie de tirailleurs chinois créée à Mon-Cay au 2" régiment de tirailleurs tonkinois, en remplacement du lieutenant-colonel GOLDSCHOEN d'une compagnie de race annamite. Elles sont placées sous le commandement le 6 août
1900.
Le 1er août 1900, Le 15 septembre DESBORDES, décédé.
les batteries 1900,
d'artillerie
le général
du Tonkin
DODDS remplace
et de Cochinchine comme
forment
commandant
un régiment
supérieur
d'artillerie.
le général
BORGNIS-
Le 23 octobre, le général DE LA FoLLYE DE JOUX remplace le général CHAUMONT dans le commandede la 3' briment de la 110 brigade, et le général BERTIN remplace le général FREY dans le commandement gade. dans le commandement 31 octobre, le colonel BERTIN est remplacé de la 2P brigade BoYER. Ce dernier, nommé général, prend le commandement de l'artillerie. DE NAYS-CANDAU prend le 30 novembre le commandement Le
de l'artillerie par le colonel le 28 décembre. Le colonel
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
170
de vue territorial,
Au point au Tonkin :
militaire
l'autorité
1ERterritoire LYE DE JOUX);
(Lang-Son)
comprenant
les cercles
2e territoire
(Cao-Bang)
comprenant
les cercles
3° territoire GONARD) ; 4" territoire
(Tuyên-Quang)
comprenant
dispose
des pouvoirs civils dans quatre
de Lang-Son,
Van-Linh,
de Cao-Bang, Bao-Lac, les cercles de Tuyên-Quang,
Mon-Cay Bac-Kan Ha-Giang,
territoires
DE LA FOL-
(colonel (colonel
militaires
Riou) ;
Vinh-Thuy
(colonel
Yên-Bay (lieutenant-colonel LOUVEL). (Lao-Kay) comprenant les cercles de Lao-Kay, chaque cercle est commandé Chaque territoire a, en principe, à sa tête, un co lonel ou lieutenant-colonel ; par un chef de bataillon ou d' escadron. Le cercle com prend un certain nombre de secteurs (3 ou 4) commandés par des capitaines. En outre, le 16 janvier 1900, le territoire de Quang- T chéouWan est rattaché à l'Indochine, et le lieutenant-colonel commandant les troupes y exerce les pouvoirs civils, sous l'autorité du Gouverneur général de l'Indochine. Les arrêtés des 1 1 avril et 15 novembre 1900, portant organisation administrative et financière des territoires militaires, donnent au général commandant en chef. les attributions dévolues aux résidents supérieurs en ce qui concerdes territoires ne l'administration et la police frontière. Le budget par le général en chef qui en assure l'exécution. administratives Un arrêté du 11 avril 1900 enlève un certain nombre de circonscriptions et constituer les provinces de Bac-Kan, pour les placer sous le régime de l'administration civile à Ha-Giang. et Yên-Bay. Le siège du 3° territoire passe alors de Tuyên-Quang
des territoires
militaires
est établi
aux
territoires
Tuyên-Quang
* **
Situation militaire en 1900. — Depuis la soumission du DÊ-THAM en 1897, la piraterie n' avait cessé de décroître en Indochine. Elle semblait disparue complètement en 1899, et le pays jouissait au début de 1900 d'une tranquillité absolue dans son ensemble. Mais, si le calme régnait à l'intérieur de nos frontières, la situation était des plus troublées en Chine. Dès le milieu de l'année 1899, nous avions connaissance qu'un mouvement général se préparait contre les étrangers et les chrétiens, à l'instigation des sociétés secrètes (dont la plus active était celle des Boxeurs), avec l'approbation tacite du Gouvernement de l'impératrice douanière qui, par deux le 22 septembre 1898 et le 23 janvier coups d'Etat, affaires au nom du parti conservateur. Toute la situation militaire allait être dominée
1900,
avait
en 1900
déposé
en Indochine
l'empereur
et pris la d rection
des
par les événements de Chine. Dès le mois de mai, des contingents alliés avaient dû être envoyés à Pékin pour la garde des légations. Le commandés par le lieutenant de vaisseau contingent français comprenait 75 marins du croiseur d' Entrecasteaux, DARCY.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
171
Le 7 juin, la voie ferrée était coupée entre Pékin et Tiên-Tsin, et, le 20 juin, les légations étaient assiégées dans la capitale chinoise. Vers la même époque, M. FRANÇOiS, notre consul à Yunnanfou, était insulté par les Chinois qui le retenaient prisonnier dans le consulat avec tous les Français qui se trouvaient à ce moment au Yunnan pour les études du chemin de fer. M.
DOUMER, gouverneur et le général BORGNIS-DESBORDES, commandant en général de l'Indochine, d'une expédition de secours visant la délivrance chef, se mirent d'accord pour préparer l'envoi à Yunnanfou de nos nationaux. Les forces nécessaires furent réunies dans le 4" territoire militaire, ou tenues prêtes à partir d'Hanoi pour Lao-Kay. 1 Elles comprenaient un bataillon de légion et un bataillon du 1 régiment de tirailleurs tonkinois rassemblés dans le 4" territoire militaire, un bataillon du 9" régiment d'infanterie de marine et une batterie à Hanoi. Le colonel DE PELACOT était désigné pour prendre le commandement de ces forces. faits furent inutiles car, réussissant à surmonter nombre de difficultés, notre consul et tous Les préparatifs et de Mongtzé atteignaient les Français de Yunnanfou dans les premiers jours de juillet. Lao-Kay Sur ces entrefaites, les affaires se compliquaient dans la province de Pé-Tché-Li, où la colonne internationale de l'amiral anglais SEYMOUR venait de subir un échec retentissant en se portant de Tiên-Tsin à Pékin. Elle
avait dû rétrograder sur Tiên- Tsin, attaquée par les Chinois; s'étaient mis d'accord pour l'envoi en Chine de forces suffisantes action sur Pékin. Il fallait
agir vite, aussi le Gouverneur général en chef de la division COURREJOLLES, commandant sur les troupes de l'Indochine.
les Gouvernements pour
mener
des grandes puissances et avec succès une rapidement
de l'Indochine au contre-amiral reçut l'ordre d'envoyer navale d'Extrême-Orient, un premier contingent prélevé
Le 20 juin, le 1 bataillon du II régiment d'infanterie de marine et la 12° batterie de montagne s' embarde Takou, sous les ordres du lieutenant-colonel YTASSE. quent à Saigon à destination Le 24 juin, le 2" bataillon du 1Ie régiment et la 13 batterie quittent également Saigon. le commandement des A la même date, le colonel DE PELACOTest désigné pour prendre provisoirement le 27 juin à Haiphong dans le Pé-Tchi-Li. avec un bataillon du forces françaises débarquées Il s'embarque 9" régiment. Le 18 juillet, la 6" batterie de Son-Tay est également dirigée sur Takou. de la 3" brigade, s'embarque à Saison avec la 14 batterie. Le 19 juillet, le général FREY, commandant le colonel DE PELACOT prend le commandement du corps expéditionnaire Il prendra à Tiên-Tsin de Chine; de marine, constitué avec les deux bataillons du 11 régiment le commandement du 16 régiment d'infanterie et le bataillon
du 9" régiment. le corps d' occupation d'Indochine Dans le courant du mois d'août, dirige encore sur Takou sept compaun peloton de chasseurs annamites, des deux batteries (dont celle de Quang- T chéou- Wan), gnies d'infanterie, d'ouvriers d'artillerie. un détachement d'artillerie et des conducteurs, auxiliaires indigènes En outre,
du 9e régiment et une batterie sont dirigés sur Shanghai. un bataillon de tirailleurs ces pertes, la métropole dirigeait sur l'Indochine deux bataillons de légion et six batteries. légère d'Afrique,
un bataillon
Pour compenser bataillon d' Infanterie
algér'ens,
un
d' I ndochine fut sérieusereste pas moins que, pendant pl usieurs semaines, le corps d'occupation et il est fort heureux que nous n'ayons pas eu la blanches et en artillerie, ment appauvri en unités d'infanterie ou sur notre frontière du nord. petite difficulté à l'intérieur la formation d'une colonne expéditionnaire chef étudiait du commandant ayant pour preL'Etat-Major Il n'en
mierobjectif
Mongtzé.
prirent une part glorieuse aux combat? Expédition de Chine. — Les troupes françaises venues d'Indochine de Tiên-Tsin de marine apporta une aide décisive à l' attaque russe du 13 juillet (11 et 13 juillet). L'artillerie le 5 août. et contribua au succès des Japonais à Pei-Tsang
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
172
entrait à Pékin et dégageait les légations; le 16, des éléments français, Le 14 août, l'armée internationale russes et anglais allaient délivrer le détachement de la mission française du Pé-Tang. le corps expéditionnaire français, ayant A partir de septembre, reçu des renforts de la métropole, se trouIl prit part à une série d'opérations de de marine et 3 groupes d'artillerie. vait porté à 4 régiments d'infanterie colonnes dans le Pétchili, dans le Chansi. Le général VOYRON avait pris police: occupation de Pao-Ting-Fou, Le maréchal allemand VON WALDERSEE commandait des forces françaises le 21 septembre. le commandement les forces interalliées
depuis le 21 septembre. fut réduit à 3 régiments et 3 batteries. En 1901, le corps expéditionnaire Le 8 août, le général de brigade SUCILLON en prit le commandement en remplacement
du général VOYRON.
*
le Parlement franque les événements de Chine absorbaient l'attention des militaires de l'Indochine, des troupes coloniales. çais votait, le 7 juillet 1900, la loi d'organisation Les anciennes troupes de la marine sont rattachées au ministère de la Guerre, tout en conservant leur autoTandis
nomie et leur budget propre. la 8" d rection, située Une direction spéciale, cerne le personnel, l'instruction et le commandement
au ministère de la Guerre, est chargée de tout ce qui conde l' ensemble des troupes coloniales. Dans chaque colonie ou groupe de colonies, le gouverneur ou gouverneur général a sous sa haute autorité le commandant supérieur des troupes qui est responsable vis-à-vis de lui de la préparation des opérations militaires, de leur conduite et de tout ce qui est relatif à la défense de la colonie. Le ministre de la guerre peut recourir à la légion étrangère, aux bataillons d'infanterie légère d'Afrique et aux régiments de tirailleurs algériens pour les faire coopérer au service colonial. Le recrutement des troupes indigènes continue à être assuré d' après les relies en vigueur pour chacune d'elles. Suivant
les circonstances locales particulières à chaque colonie, le ministre de la guerre pourra, sur l'avis du ministre des colonies et après entente avec lui, procéder à l'organisation des réserves indigènes (1). Les milices ind gènes, soldées par les budgets locaux, sont organisées par décrets. Les Gouverneurs ne pourront utiliser ces troupes en dehors des opérations de police intérieure. En cas d'opérations militaires, les milices des autorités militaires. passent sous le commandement La loi du 7 juillet 1900 devait entrer en vigueur le 1" janvier 1901. A cette date, et d'artillerie de marine prennent la dénomination d'in fanterie et artillerie coloniales.
les troupes d'infanterie
(I) Depuis 1899, 5 circonscriptions territoriales conespondant aux besoins de recrutement des 5 régiments indigènes de l'Indochine ont été créées. Tous les tirailleurs libérés après le temps de service normal doivent 8 années de service dans les réserves Ce temps de seivice est réduit à 5 années pour les tirailleurs rengagés.
Planche X
(ClichéduGouvernemcnt général) FORT-BAYARD (VUE PRISE DE LA MER)
(Clichéila Gouvernement qeneral) — LE MURD ENCEINTE YUNNANFOU
(Clichédn Gouvernement général) TYPES DE CHINOIS
f
général) (Clichédu Gouvernement MANDARINS ET PARTISANSCHINOIS
ANNEE
Le 25 mai, le général
PIEL
prend
1901
le commandement
de la 1" brigade.
* **
des effectifs du Pé-Tchi-Li et constitution d'une réserve au Tonkin. — La situation dans le Pé-Tchi-Li s'étant le ministre de la Guerre prit des mesures pour réduire le corps expéditionna améliorée, re de Chine. Le 28 août 1901, les ordres étaient donnés pour diminuer ces forces et ne maintenir en Chine que: Réduction
Le
16" régiment à trois bataillons (2 au Pé-Tchi-Li et 1 à Shanghai); le 1 r régiment à deux bataillons batteries (2 au Pé-Tchi-Li, 1 à Shanghai); deux pelotons de cavalerie (au Pé-Tchi-Li). (au Pé-Tchi-Li) ; trois Le reste des unités devait être dirigé, soit sur France, soit sur l'Indochine, où une réserve de Chine serait constituée, tout d'abord avec le 18e régiment à trois bataillons et un bataillon du 17" régiment, et un groupe de trois batteries. Dès septembre s' exécutent. Les batteries sont dirigées sur la Cochinchme 1901, les premiers mouvements et les troupes d'infanterie sur le Tonkin. D'autre part, les effectifs des régiments d'Indochine ayant été reconsle bataillon d'infanterie et deux bataillons de létitués, le bataillon de tirailleurs légère d'Afrique algériens, du nord. gion sont rapatriés dans l'Afrique En octobre 1901, est créée en Indochine la Section de Télégraphistes le 29 décembre, les trois militaires; bataillons de légion sont groupés en un régiment de marche. Dans le courant de 1902, la réserve de Chine achève de se constituer au Tonkin. Le reste du 17' régiment et les forces de la réserve de Chine, groupées en une et une nouvelle batterie reviennent du Pé- T chi-Li, se concentrent dans le delta du Tonkin, du ministre de brigade de réserve de Chine, passant sous l'autorité la guerre. Le 17e régiment est transformé 5° régiment de tirailleurs tonkinois. Le 5 septembre
1902,
la composition
en un régiment
de la brigade
indigène
à deux bataillons,
de réserve de Chine
sous la dénomination
était définitivement
de
fixée comme
suit: Colonel
BEAUJEUX, commandant
18 régiment d'infanterie Wan à la place d'un bataillon
la br gade,
coloniale du
(colonel
à Haiphong. à ruatre
PoURRAT),
bataillons
Services
administratifs
un à Quang-Tchéou-
10" régiment);
5" régiment de tirailleurs tonkinois (lieutenant-colonel WEBER) à deux bataillons de tirailleurs de la compagnie Tchéou- W an en remplacement chinois) ; MELO. Artillerie : lieutenant-colonel 1 groupe de deux batteries 1 groupe de trois batteries
(dont
de 80 de campagne; de 80 de montagne
(dont
(avec une compagnie
une à Quang- T chéou- Wan,
venue
à Quang-
de Shanghai);
et de Santé ;
1 détachement Dans niaux.
télégraphique. le courant de la même
année
est créé en Indochine
le détachement
de secrétaires
d'Etat-Major
colo-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
174
Un bataillon du 2e régiment de tirailleurs tonkinois et une compagnie crutés dans le 1er territoire militaire, en compagnie de tirailleurs cambodgiens.
est transformé en bataillon de tirailleurs chinois redu régiment de tirailleurs annamites est transformée
* **
donné naisOPÉRATIONS DANS LE 2e TERRITOIRE MILITAIRE. — La situation troublée de la Chine avait sance à de nombreuses bandes de pirates, notamment dans les provinces voisines du Tonkin. Le passage de ces bandes en territoire tonkinois donne lieu en 1901 à des opérations militaires dans le 2e territoire. 1901, le maréchal Sou, commissaire chinois pour la police frontière dans la province du en chef les troupes de l'Indochine, par l'entremise de M. BERenvoyait au général commandant Quang-Si, un télégramme annonçant qu'il avait commencé, en partant de Pé-Sé, un mouTRAND, son ingénieur-conseil, vement vers le sud tendant à refouler les bandes pirates qui infestaient la région (environ 3.000 hommes), sur entre Dong-Van et Binh- M ang. la frontière sino-tonkinoise, Le 24 mars
un certam nombre de mesures; entre autres, le général commanCe télégramme provoqua immédiatement dant en chef fit renforcer les troupes du 2" territoire par la 7" compagnie de légion et les 4e, 8e et 14e compaBac-Kan et Bac-Ninh. Ngan-Son, gnies du 3e tonkinois stationnées à Thât-Khê, Le commandant des troupes réunies LAMOTTE, du 3e tonkinois, prenait à Soc-Giang le commandement dans les secteurs de Soc-Giang et Nguyên-Binh. Le colonel RIOU, commandant le territoire, adressait aux chets de bataillon commandant les cercles de et au commandant LAMOTTE, ses instructions en ce qui concernait la conduite à Bao-Lac et de Cao-Bang, des bandes sur notre territoire. tenir en cas d'irruption les troupes régulières chinoises pouvaient passer la frontière à la suite Par suite des accords intervenus, d'une bande pour continuer à garder le contact en attendant l'arrivée de nos troupes. Il importait que la présence des troupes chinoises sur le territoire annamite fut aussi peu prolongée que possible. Le chef des premières fractions françaises arrivées au contact devait se concerter avec le commandant des forces chinoises pour les dispositions à prendre ou les opérations à faire en commun, en attendant l'entrée en ligne d'unités françaises suffisantes
pour n'avoir
plus besoin du concours
des troupes
chinoises.
* **
Le 7 avril, une bande est signalée à Nam-Bo venant de Pé-Sé. Le 8, le tn-phu du Bao-Lac signale 9.000 pirates au voisinage de la frontière. Le 9, une reconnaissance signalait que 500 pirates avaient pénétré au Tonkin et pillé un village. Le 12 avril, un sergent interprète de la 15" compagnie du 3" tonkinois, envoyé au marché de Binh-Mang, rendait compte que de grands rassemblements à Yênmenaçaient toute la frontière du territoire, de Ta-Lung Le 16 avril, des renseignements venus de Dong-Van faisaient Minh, avec comme but la prise de Cao-Bang. connaître que 300 hommes pillaient les villages chinois voisins de la frontière en face de Lung-Lan, et qu'une reconnaissance du lieutenant DEBAIN, commandant du poste de Lung-Lan, suivait leurs mouvements. du cercle de Bao-Lac prescrivait de renforcer de 60 Craignant une incursion des pirates, le commandant tirailleurs le poste de Lung-Lan de 150 fusils avec et envoyait de Bao-Lac sur Coc-Pan une reconnaissance mission de prononcer contre les rebelles une attaque de flanc, tandis que le lieutenant DEBAIN les contiendrait de front. Le 16 avril au matin, les pirates franchissaient la frontière et cernaient bientôt le poste de Lung-Lan. La la 7e garnison n avait pu être renforcée que de 20 hommes envoyés par le capitaine TRIOREAU, commandant compagnie du 3e tonkinois à Dong-Van.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
175
Un premier assaut tenté à 10 heures du matin est repoussé aisément par la petite garnison. Jusqu'à 4 h. 30 du soir toutes les tentatives des Chinois sont sans succès, mais non sans pertes sanglantes pour eux. A 5 heures, et les pirates incendient le poste provisoire. la garnison se rassemble dans le blockhaus La situation devenait critique, car le feu pouvait se communiquer à la toiture du blockhaus faite en paillottes. De 8 heures du soir à 3 heures du matin, les pirates font des tentatives individuelles pour incendier cette de longs bambous. toiture à l'aide de bottillons de paille enflammée fixés à l'extrémité transformant le poste en fournaise. Le 17 avril, à 3 heures du matin, la toiture prend feu et s'effondre, la pagode du village Réunissant ses hommes, le lieutenant DEBAIN leur donne comme point de rassemblement individuelle du poste, qu'il de Lung-Lan, qu'il supposait non occupée par les pirates, puis ordonne l'évacuation quitte le dernier, son casque flambant sur sa tête. Deux femmes de tirailleurs et un enfant restaient asphyxiés dans le blockhaus. font leur apparition hors du poste, ils sont accueillis par une vive fusilDès que les premiers défenseurs Le lieutenant DEBAIN donne tête baissée dans un groupe de pilade, puis la chasse à l' homme commence. de son agresseur et gagner la brousse. rates. Saisi par le cou, il peut se débarrasser
les tirailleurs s'égaillent. Après avoir erré avec deux tirailleurs toute La pagode du village étant occupée, à la journée du 17, tentant de rallier ses hommes, le lieutenant DEBAIN arrive à la nuit à Méo- V ac et le 18 au cou et aux mains. Les Dong- Van, épuisé de faim et de fatigue, blessé à la jambe et brûlé profondément sauf trois. tirailleurs rejoignent ensuite isolément, un officier et un sous-officier L'affaire nous coûtait 5 tués, 9 blessés et 3 disparus parmi les tirailleurs, sérieuses. européens blessés. De leur côté, nos partisans avaient éprouvé des pertes
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
176
et dès qu'on en eut connaissance, les postes de Tandis que ces événements se déroulaient à Lung-Lan, étaient renforcés et une reconnaissance de 150 fusils envoyée d'urgence de Coc-Pan Dong- V an et Nam-Quett sous les ordres du capitaine DEREIX. En outre, deux sections de la 6e compagnie du 3" tonkinois étaient appelées de Cho-Ra à Bao-Lac. part, le capitaine TRIOREAU, se met en route de Dong-Van à Lung-Lan, il dispose de 77 tirailleurs et s'engage à 1 et lente et pénible par suite de l'obscurité D'autre
le 16, à 7 h. 30 du soir, de l'attaque de prévenu télégraphiquement 8 h. 30. Après prélèvement de quelques hommes à Chang-Poung, h. 30 du matin, le 17, sur la route de Lung-Lan. La marche est de l'état de la route défoncée à la suite d'orages.
Vers 9 heures du matin, la petite troupe arrive en vue de Lung-Lan et signale sa présence par des feux de salve. Le capitaine TRIOREAU ne peut qu'agir avec la plus extrême prudence en attendant l'arrivée du caque le 18 avril. pitaine DEREIX qui ne pouvait être à Lung-Lan Bientôt, la fusillade dirigée sur sa troupe ne laisse au capitaine TRIOREAU aucun doute sur la prise du poste par les pirates. Le 18, vers 4 heures du matin, ces derniers évacuent la région et rentrent en Chine. Laissant un sergent et 30 hommes pour enterrer les morts de Lung-Lan et rallier les tirailleurs encore égaillés, le le 18, à 10 h. 30 du soir. capitaine TRIOREAU regagne Chang-Poung l'enlèvement de Lung-Lan le 17 avril, et apprenant en même temps que les pirates cherchaient Apprenant à gagner vers l'est avec l'intention possible d'attaquer Coc-Pan ou Nam-Quett, le capitaine DEREIX reste à CocPan en attendant des renseignements plus précis sur les mouvements de la bande.
* **
— Dès qu'il apprit la triste événement de Lung-Lan, Mesures prises à la suite de l'affaire de Lung-Lan. le colonel commandant le territoire prit les dispositions suivantes : ° 1 Constitution à Bao-Lac d'une colonne formée par prélèvement sur les 6", 8e et 14" compagnies du 3fc tonkinois et renforcée par un peloton du bataillon d'Afrique venu de Ha-Giang et un peloton de la 6° compagnie de légion venu de Cao-Bang ; 2° Constitution vers Soc-Giang d'une petite nois, sous les ordres du commandant LAMOTTE ; 3° Ordre à la 7e compagnie de légion, de rallier Cao-Bang. nois, à Dong-Khê, D'autre
part,
le dê-doc
Le 21 avril,
le colonel
colonne
à That-Khê,
des 4" et 15" compagnies
du 3" tonki-
et à une section de la 5e compagnie
du 3e tonki-
composée
de la province, avec ses partisans, quitte Cao-Bang pour aller battre l'estrade entre et Nam-Nhung, tenir la route reliant ces deux points et renseigner sur les mouvements des bandes. Soc-Giang La situation semblait se gâter aussi du côté de Binh-Mang. Les renseignements venus de Soc-Giang anceux reçus de Bao-Lac indiquaient que nonçaient l'invasion imminente de la haute vallée du Song Bang-Giang ; la bande qui avait attaqué Lung-Lan s'installait dans le massif de Lung-Men, envoyant des reconnaissances dans la plaine, coupant les lignes télégraphiques et s' avançant même jusqu'à 2 heures de marche de Bao-Lac. RIOU, commandant le territoire, se disposait à gagner Bao-Lac, lorsqu'il reçut un télégramme annonçant que les pirates avaient évacué le Lung-Men, fait leur jonction avec une autre bande et semblaient se diriger sur Soc-Giang. Les dispositions suivantes sont immédiatement le capitaine BoNNELET, avec un peloton de la 6e prises: le commandant BERNARD, comsur Bo-Gai par Nguyên-Binh; compagnie de légion, est dirigé de Cao-Bang mandant les troupes concentrées à Bao-Lac, le commandant longera la frontière par Dong-Nui et Lung-Matt; LAMOTTE se rendra à Bo-Gai et y prendra le commandement des forces réunies. Le colonel RIOU se porte lui-même sur Soc-Giang dans le but d'essayer d'avoir une entrevue maréchal Sou pour être fixé sur ses intentions et renseigné d'une façon plus précise sur les bandes.
avec le
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
177
Opérations autour de Nuoc-H ai. — Le 21 au soir, le colonel arrive à Nuoc-Hai avec une petite escorte et apprend du commandant à Binh-Mang devait franchir la frontière au LAMOTTE, qu'une bande cantonnée cours de la nuit. Le 22 avril au matin, le colonel RLOU quitte Nuoc-Hai et, en arrivant à 8 heures à Mo-Xat, apprend se dirigeant sur Mo-Xat, qu'une bande, forte de plus de 500 hommes, avait franchi la frontière à Hoa-Moc, Nuoc-Hai et Cao-Bang. Le sergent commandant le poste de Mo-Xat rendait compte en outre qu' un renfort de 15 hommes, que le commandant LAMOTTE lui avait envoyé au cours de la nuit, avait reçu des coups de et Mo-Xat. fusil entre Soc-Giang Vers 9 h. 30, un nouveau renfort arrivait de Soc-Giang, constitué par un du 3" tonkinois, avec le capitaine FLAMENT et 15 partisans. peloton de la 15" compagnie Le colonel envoie alors en reconnaissance le sergent commandant le poste de Mo-Xat. Des renseignements fournis par lui, il résulte que Mo-Xat la bande se dirigeant sur Nuoc-Hai. ne sera pas attaqué, Ordre est donné au capitaine BoNNELET de se rabattre sur Nuoc-Hai ; au peloton de la 7" compagnie de légion (capitaine FOREY) à Cao-Bang de venir renforcer la garnison de Nuoc-Hai. Le 23 au jour, le colonel RLOU quitte lui-même Mo-Xat avec le peloton du capitaine FLAMENT (50 tirailleurs), 30 tirailleurs de la LÉOTARD qui avait suivi la bande dans la journée du 22, 15 1" compagnie du 3 tonkinois, avec l'adjudant et une section d' ambulance linh-co à cheval, 60 partisans du tri-chau de Soc-Giang (docteur LEJONNE). le colonel apprenait que le poste avait été attaqué le 22 et le 23 la soirée à Nuoc-Hai, les Chinois laissant 33 cadavres sur le terrain, alors au matin, mais, que tous les assauts avaient été repoussés, de légion du capitaine FoREY, parti de Cao-Bang le 22, que la garnison n'avait aucune perte. Le détachement à 5 heures du soir, arrivait à Nuoc-Hai à 6 h. 30 du matin le 23, après avoir essuyé dans l'obscurité le feu des pirates. Un légionnaire avait été tué, un autre blessé ainsi que le capitaine FOREY lui-même. Un peloton En arrivant
dans
dans la matinée du 23. de la 8° compagnie de légion (lieutenant BELOUIN) arrivait également à Nuoc-Hai à cet effet, il tente de franchir le L'intention du colonel est d'infliger un échec à la bande démoralisée; à la tombée de la nuit. Mais une fusillade intempestive engagée par les partisans ne permet Song Bang-Giang était manquée. L'opération pas de réaliser l'effet de surprise cherché. le colonel RIOU apprenait que la bande de Lung-Lan garnissait Rentré le 24 avril au matin à Nuoc-Hai, se disposant à la franchir. En même temps, il recevait l'avis de l'envoi de renforts : la frontière vers Bo-Gai, les 9" et 12" compagnies de légion, les 7" et 8" compagnies du 2" tonkinois dirigées d'artillerie, six sections des 3r et 6" compagnies du 4° tonkinois et une compagnie du bataillon d'Afrique sur Cao-Bang; Il devenait alors possible d'organiser une colonne sérieuse sans dégarnir les postes. dirigées sur Bao-Lac. Le 24 avril, on est avisé également qu'une nouvelle bande de 300 fusils, venue de Chine, se dirige vers Le 25, le poste de Nguyên-Binh signale que cette bande avait attaqué et pris le poste de partiTrung-Trang. Le colonel RLOU rentre immésans de Tap-Na et qu'une autre bande était depuis la veille au soir à Lung-Giao. deux
sections
diatement
à Cao-Bang
pour
prendre
toutes
les mesures
nécessaires.
* ** sur les bandes étant imprécis, il y avait lieu Roux. Les renseignements Opérations du commandant A cet effet, le sérieuses de troupes régulières. le contact par des reconnaissances de faire prendre d'urgence des le commandement le cercle de Cao-Bang, devait prendre à Nguyên-Binh commandant ROUX, commandant 8" compagnie de légion, une section de la 5" compagnie du 3" tonkinois, une section d'ambuunités suivantes : s'installer. où les pirates semblaient dans la vallée du Dzé-Rao lance, et pousser une reconnaissance des 8" et De plus, deux autres fractions partant, l'une de Bo-Gai (capitaine GÉRARD avec 150 tirailleurs 13e compagnies du 3° tonkinois), l'autre de Mo-Xat (capitaine FLAMENT avec 100 tirailleurs de la 15" comdevaient barrer aux pirates la sortie, soit vers pagnie du 3° tonkinois et 20 légionnaires de la 7" compagnie) avait ordre de faire garder Le commandant du cercle de Bao-Lac la Chine, soit vers le Song Bang-Giang. par des partisans ou des tirailleurs les routes de Dong-Mu et Nam-Quett. Le cercle se fermait ainsi autour des pirates, et l'arrivée à Cao-Bang de disposer des forces nécessaires pour attaquer les bandes.
des renforts
annoncés
allait
peimettre
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
178
ROUX est concentré à Nguyên-Binh. Les émissaires 30 avril, le groupe du commandant Une reconnaissance 200 pirates environ se trouvaient dans la matinée entre 1 ap-Na et Trung-Trang. ROUX quitte tement dirigée sur Tap-Na, qui est trouvé évacué. Le I" mai, le commandant Il y apprend que les pirates battent en retraite vers le nord, qu'ils ont évacué pour Tap-Na. le 30 dans la soirée et attaqué Bo-Gai dans la nuit. Le
signalent que est immédiaNguyên-Binh Trung- Trang
Le 2 mai, la bande, forte de 4 à 500 fusils, essaie de forcer le passage au sud pour quitter le Lung-Sung. du commandant ROUX et se replie vers Bo-Gai, abandonnant Elle se heurte au détachement sur le terrain De notre côté, nous avions 9 blessés. du combat de Na-Thom 11 cadavres. Le 28 avril, le colonel RlOU a une entrevue aux pirates toutes les routes de Chine. Le 29,
arrive à Cao-Bang
le lieutenant-colonel
à Binh-Mang
avec le maréchal
BETBOY, du 3
tonkinois,
Sou qui s'engage
à interdire
mis à la disposition
du colonel
Rlou. * *
Opérations 1 pelotons tillerie ;
dans le Lung-Sung.
— Le colonel
prend
alors les dispositions
suivantes :
Le lieutenant-colonel BETBOY se portera à Bao-Lac pour y organiser une colonne mobile avec deux du bataillon d'Afrique, sept sections des 3° et 6" compagnies du 4" tonkinois, une section d' ar-
2" Le commandant FARRET, avec un peloton de la 9" compagnie de légion, la 7" compagnie du 2 tonkinois et une section d'ambulance, se portera sur Soc-Giang et Bo-Gai, pour prendre le contact avec les bandes opérant de ce côté; 3"
Le capitaine FISCH, avec une section de la 12" compagnie de légion, un peloton du 2" tonkinois, est dirigé sur Mo-Xat pour surveiller les débouchés est du Lung-Sung.
de la 8" compagnie
Le 4 mai, le groupe FARRET arrive à Soc-Giang avec le colonel RlOU qui apprend que la route de BoGai à Soc-Giang était libre et que 600 réguliers chinois avaient, sur l'ordre du maréchal Sou, franchi notre frontière pour pouvoir tenir efficacement les débouchés nord et nord-est du Lung-Sung où se trouvait l'une des bandes. Le colonel RIOU adopte alors le plan suivant: Le groupe FISCH gardera les débouchés est et sud du tandis que les groupes ROUX et GÉRARD tiendront les débouchés ouest et les réguliers chinois les Lung-Sung, débouchés nord. Après reconnaissance exacte de l'emplacement occupé par les pirates, le groupe FARRET pénétrera dans le Lung-Sung pour les attaquer. Toutes les dispositions étaient ainsi prises pour l'exécution de ce mouvement le 6 mai, lorsque, le 4, le colonel reçoit avis qu'une nouvelle bande avait pénétré au Tonkin vers Ban-Gioc et se trouvait au sud de BanCra menaçant, soit Trung-Khanh-Phu, soit Ha-Lang, soit Quang-Uyên. Le groupe FARRET est immédiatement tandis que la garnison de Quang-Uyên est renforcée. dirigé sur Cao-Bang, Le commandant ROUX, renforcé des 120 fusils du capitaine DEREIX, prend la direction des opérations dans le Lung-Sung en attendant l'arrivée du lieutenant-colonel BETBOY, qui a reçu l'ordre de se porter sur le Lung-Sung par Dong-Mu. Arrivé à Cao-Bang le 5 mai, à 7 heures du soir, le colonel RlOU apprend que la bande signalée près de était rentrée en Chine après un petit engagement avec l'une de nos reconnaissances. Ha-Lang Le 6 mai, le colonel, a près avoir dirigé le commandant FARRET sur Quang-Uyên, se porte sur Mo-Xat avec un nouveau groupe comprenant, sous les ordres du capitaine BoNNELET, la 6* compagnie de légion et la 7" le 7 mai; le commandant ROUX a maintenu le contact avec compagnie du 2" tonkinois. Il arrive à Mo-Xat hs pirates par des reconnaissances ; mais, après une tentative de fuite infructueuse le 6 mai, les pirates réussissent, dans la nuit du 7 au 8, à quitter le Lung-Sung par petits paquets pour gagner le Luu-Khu.
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
179
— Le colonel marche aussitôt Opérations autour de Na-Giang. Ordres sont donnés au commandant Roux et au capitaine FISCH de que le commandant FARRET ira à Tra-Linh pour barrer la route aux Le 8 mai, ceux-ci pillent le marché de Na-Giang où arrivent, LET. On apprend qu'une section de tirailleurs et 30 partisans, sous
sur Na-Giang avec le groupe BoNNELET. se porter également sur Na-Giang, tandis pirates. le 9, le colonel et le détachement BONNEles ordres du lieutenant DUBOIS, sont au contact de la bande. Parti de Nam-Nhung en reconnaissance, cet officier s'était heurté à celle-ci, qui lui avait tué 3 hommes et blessé 5 au col de Khanh-Piai, près de Na-Giang. Le
10 mai, le capitaine la 7" compagnie du 2" tonkinois fait connaître que la bande IBOS, commandant se dirige vers la Chine par Tra-Linh et qu'il est à sa poursuite. Il rejoint une fraction de la bande à San-Siên et lui tue 13 hommes. Ses pertes étaient de 1 tué et 7 blessés. Le commandant FaRRET débouchés du côté chinois.
s'avance
également
sur Tra-Linh
et le maréchai
Sou annonce
qu'il
garde tous les
11 mai, les habitants de Lung- T uong signalent que la bande, surprise à San-Siên, s'est dispersée. Les partisans sont à ses trousses. Le capitaine IBOS apprend d'autre part. à 11 heures du matin, du chef du poste chinois de Na-Lan que les réguliers ont pris le contact avec les pirates qui cherchent à se retirer vers r est. où il arrive à 3 heures du soir. Une action sérieuse était engagée entre réguliers Il se porte alors sur Dong-Co, Le soir, la bande est complètement mise en déroute. Les chinois et partisans d'une part, et les pirates de l'autre. Le
perdu 16 tués et 22 blessés. Tous les pirates 12 commence la chasse à l'homme. jours, le maréchal Sou fait tomber en Chine de 70 à 80 têtes. Nuoc-Hai n'existent plus. réguliers Le
avaient
exécutés. pris sont immédiatement Les bandes qui avaient attaqué
En quelques et Lung-Lan
et le 13, la colonne se porte sur Nam-Nhung, 12 mai, le colonel RIOU arrive à Dong-Co puis sur où le colonel a une entrevue avec le maréchal Sou. Le 18 mai, il rentre à Cao-Bang. Tra-Linh, La série des opérations avait été si rapide depuis le 7 mai que la était partout rétablie. La tranquillité BETBOY n'eut pas le temps d'intervenir. colonne du lieutenant-colonel Le
du 1er au 15 mai 1901 présentent une Les opérations militaires dans la haute vallée du Song Bang-Giang du fait de l'action combinée des troupes françaises et des réguliers chinois. En barrant physionomie particulière des bandes avec la dernière énergie, les troupes chinoises les routes de Chine, puis en poursuivant les débris avaient donné aux pirates le coup de grâce, et l'effet moral produit par cette entente fut considérable les deux à rendre durable le calme revenu dans la région. contribuant côtés de la frontière,
ANNEE
1902
de la 3" brigade. Le 5 juin, le général GEIL prend le commandement Le 12 septembre, le général CORONNAT remplace le général DODDS comme commandant est placé à la tête de la 2" brigade. Le 25 septembre, le général WINCKEL-MAYER M. BEAU est nommé Gouverneur Le 15 octobre, général de l'Indochine.
supérieur.
* ** OPÉRATIONS
MILITAIRES. —
En
1902,
le calme
n' y eut que quelques petites incursions de pillards, la légion étrangère, tué en février 1902.
ne cessa de régner sur notre frontière du Tonkin. dont l'une coûta la vie au lieutenant WEISBERGER,
Il de
* ** Troubles au Siam et au Laos en 1902. — Par contre, dès le début de 1902, les confins siamois et laotiens Le 7 avril 1902, M. KLOBUKOWSKI, ministre de France à Bangkok, télégraphie donnaient de l'inquiétude. au Gouverneur de 1 Indochine général pour signaler grave agitation qu'une règne dans la province siamoise d'Oubône. Un millier d'insurgés, qui avaient déjà pris la ville d'Oubône. Pour assurer Kemmarat, menaçaient éventuellement la sécurité de notre consulat et de notre frontière laotienne, le ministre demande que des mesures Le Gousoient prises d'accord avec le consul d'Oubône. vernement siamois, de son côté, demande notre concours des insurgés à notre frontière. pour l'arrestation Le 11 avril, les mesures suivantes sont prises à cet effet: une section d'infanterie coloniale de Phnom-Penh et la 9 compagnie de tirailleurs annamites de VinhLong, sous les à Phnom-Penh là sur Stung - T Oubône en cas
ordres
du capitaine GAY, se concentreront pour être dirigées le 14 sur Kratié, et de reng, puis Bassac, prêtes à se porter sur de besoin. Entre temps, la situation allait en s'aggravant sur la rive droite d Mékong. Le 22 avril, M. KLOBUKOWSKI télégraphie que le consul de France à Battambang signale plusieurs tentatives de meurtre sur des plantons du consulat et demande que 300 hommes soient tenus prêts à être dirigés sur la frontière, du côté de Battambang. Satisfaction est donnée à notre ministre à Bangkok. La 6" compagnie de tirailleurs annamites de My-Tho et un peloton d'infanterie coloniale de Saigon, sous les ordres du commandant BAUDOIN sont dirigés sur Pursat, où ils arrivent le 4 mai.
le 26 avril,
Planche Xi
(Clichéilu Gouvernement j'cru:rui) HANOI— LE PONT DOUMER
1 r,énèrnl) ((Uii lir d" Goueernetnrti \:" « ROUTEDE HUÉ — LA PORTE DU COL DES NUAGES
(Clichédu Gouvernement général) — RADEAU VIEN-TIANE PASSANTUN RAPIDE
(ClichéAéronautique) — LA RIVE DROITEDU MÉKONG RÉGIONDE LUANG-PRABANG
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
181
Le 101 mai, le détachement du Laos était arrivé à Bassac, et le capitaine GAYrendait compte que la situation était très troublée sur les deux rives du Mékong. Le consul d'Oubône se repliait sur Bassac. La ligne sur Savannakhet et Vientiane était coupée par les insurgés qui avaient attaqué Savannakhet télégraphique le 21 avril, sans succès. De forces de garde indigène opéraient contre ceux d' entre eux passés sur la rive gauch e du Fleuve. A la même date, le ministre de France au Siam demandait le renforcement de la garnison de Chantaboun, en raison de mouvements de troupes siamoises dans le bassin du Mékong. Leur apparition dans la zone d'influence en effet des inconvénients fâcheux pour le maintien de française et dans la zone neutre présentait notre prestige. A cette époque, Chantaboun.
Paknam.
—
françaises
de Chantaboun
1 section
-
la 8e compagnie
mite;
les garnisons
de la 9e compagnie du 1 section d'artillerie. annamite ;
1 section
de la 9" compagnie
du
et Paknam
11" colonial ;
11" colonial ;
comprenaient 1 peloton
1 peloton
:
de la 7e compagnie
de la 7° compagnie
anna-
annamite.
1 sur général, le général commandant Après ent-nte avec le Gouverneur supérieur prescrit de diriger ; sur Chantaboun, le peloton de la 7" compagnie anPaknam, la section du 11* régiment de Chantaboun ; 2 namite de Paknam ; 3° une compagnie du 1Ie colonia l de Saigon sur Chantaboun ; 4" une compagnie de tirailleurs annamites de Saigon sur Paknam. Le commandant
du général commandant BRUCHET, de l'Etat-Major supérieur, est désigné pour prendre le commandement des troupes à Chantaboun, et éventuellement la direction de l'administration de cette province siamoise. Il s'embarque le 16 à Haiphong pour être à Saigon le 21 mai. coloniale est envoyé de Saigon sur Pursat, et le détachement D'autre BAUpart, un peloton d'infanterie DOIN porté de Pursat à Svaidoukéo, à 70 kilomètres environ de Battambang, sur la poste milice frontière, le 16 mai. demande du consul de France de ce poste. Il arrive à Svaidoukéo de la situation mr 18 mai, le Gouverneur annonçant une amélioration général reçoit un télégramme en chef que le ministre des la rive-gauche du Mékong. D'autre part, il fait connaître au général commandant de troupes dans la province contestée de Battambang ou dans Colonies interdit formellement tout mouvement les détachements de Bassac et Svaidoukéo ne peuvent agir que sur réla zone réservée. Dans ces conditions, leur seule présence conD'ailleurs, quisition formelle de nos consuls et pour assurer leur sécurité personnelle. Le
dans les régions voisines. le peloton d'infanterie coloniale de Svaidoukéo est Le 4 juin, en ra son des difficultés du ravitaillement, et Pakman sont exécutés et le comramené à Pursat. Le 6 juin, tous les mouvements prévus sur Chantaboun des troupes à Chantaboun. mandant BRUCHET prend le commandement tribue d'une
façon manifeste
à ramener
le calme
le détachement calme revenait d'ailleurs peu à peu dans toute la zone troublée; où il arrive le 5 août. Le 20 octobre enfin, le détachement ritgé le 29 juillet sur Pnom-penh l'ordre de regagner la Cochmchine. Le
BAUDOIN est dide Bassac
reçoit
1903
ANNEE
Evénements ganisation 1900. Le tillerie
—
survenus.
de nos forces
Si l' année
s'améliorer
est pauvre
1903
par application
progressive
1" janvier 1903, le régiment d'art 11erie d'indochine et le 5" régiment coloniale à huit batteries au Tonkin
En outre,
d'ouvriers
une compagnie
Le général
PIEL
est nommé
militaires, elle voit, par contre, l'ordes mesures découlant de la loi du 7 juillet
en événements
est dédoublé
pour former le 4 à sept batteries en Cochinchine.
régiment
d' ar-
est créée à la même date au Tonkin.
d'artillerie
de l'artillerie
au commandement
en Indochine.
des forces militaires aux colon.es. Le 26 mai 1903, paraît le décret portant organisation du groupement dénomination de « troupes du groupe de l'IndoLes troupes stationnées en Indochine sont réunies sous la sous le commandement d'un général de division portant le titre de commandant chine », supérieur. Les forces stationnées
dans
le groupe
de l'Indochine
comprendront
en infanterie
coloniale
et infanterie
indigène : Au
TONKIN :
Les 9e et 10 Les
1",
3
d'infanterie
régiments
et 4" régiments
Le 2" régiment Un bataillon
de tirailleurs
à trois bataillons
coloniale
de tirailleurs tonkinois
de tirailleurs-frontière
tonkinois
à quatre
bataillons ;
à cinq bataillons ;
chinois à deux
compagnies.
EN COCHINCHINE : Le
H régiment
d'infanterie
coloniale
à trois bataillons ;
Le
12" régiment
d'infanterie
colon aie
à deux
Les Ie1 et 2e régiments Un bataillon
de tirailleurs
de tirailleurs
annamites
cambodgiens
bataillons ; à trois bataillons ;
à deux
compagnies.
En exécution de ce décret, un bataillon est supprimé le 7 juillet au 10" régiment d'infanterie coloniale les 12e régiment d'infanterie coloniale et 2e régiment de tirailleurs annamites sont créés en Cochinchine. Le
1ei mai,
est créée
la section
mixte
d'infirmiers
coloniaux
et
d'Indochine.
Par décret du 19 septembre 1903, les régiments d'artillerie coloniale sont portés : celui du Tonkin à dix batteries mixtes (4 montées, 4 de montagne, 2 à pied) ; celui de Cochinchine à douze batteries mixtes (4 montées, 3 de montagne et 5 à pied). Une Le devient
d'ouvriers
compagnie 10 décembre
« escadron
d'artillerie
est créée
en Cochinchine.
1903, un nouveau décret fixe la composition de l'Indochine », et crée un peloton de cavaliers
de l'escadron de remonte
de chasseurs à Hanoi.
annamites
qui
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Cette
même
année
attribué
Jacques,
voit la création
au général
commandant
du commandement du point d'appui la 3" brigade en Cochinchine.
Toutes touché
ces modifications ne visaient que les troupes à la composition de la réserve de Chine dépendant
En novembre
un nouveau
1903,
183
bataillon
de la flotte de Saigon-Cap-Saint-
du ministère des Colonies. Il n'était dépendant du ministre de la Guerre. toujours directement
de légion
arrive au Tonkin,
portant
pas
ainsi à 4 le nombre de ces
bataillons. Le
5
février,
Le 2 juin, Sécurité que deux
le
général
le général
DE
est nommé
CLAMORGAN prend
intérieure
rencontres
BEYLIÉ
de l'Indochine avec des bandes
en 1903.
au commandement
le commandement — L'année
de la 1 1903
de la 3" brigade. brigade.
est calme
en Indochine.
Il n'y a à signaler
pirates :
1" En mars, près de Ha-Giang, un détachement de 16 légionnaires et de 20 tirailleurs affaire avec une bande de 21 pirates venant de Cho-Chu et cherchant à gagner la Chine ; 2" Le 27 avril, une bande d'une dans le cercle de Mon-Cay. L'attaque
soixantaine de pirates tente est facilement repoussée.
de s'emparer
Ju poste
a une petite
de Bac-Phong-Sinh
Le Tonkin doit sa tranquillité intérieure à la solide organisation des territoires militaires. Il suffit de constater en effet l'état troublé des provinces chinoises à notre frontière pour se rendre compte que, sans la surveillance incessante sans les nombreuses exercée par nos partisans, reconnaissances de nos troupes et surtout sans les puissants moyens d action que donne à nos officiers la réunion dans leurs mains des pouvoirs civils et militaires, les bandes de pillards chinois ne tarderaient pas à quitter les provinces désolées de l'autre côté de la frontière pour se précipiter sur les régions beaucoup plus riches de Mon-Cay, Lang-Son et Cao-Bang.
ANNEES
1904
à 1907
intérieure de l'Indochine de 1904 à 1907. De temps fait grave n'est venu troubler la tranquilité à autre quelques assassinats, quelques vols à main armée furent signalés, mais ces actes ne furent accomplis que par quelques pillards aussitôt poursuivis, pris ou dispersés par les partisans sans que, le plus souvent, les troupes aient eu à intervenir. dans le Sud-Annam. Un -Au début de 1904, une légère effervescence se manifesta administrateur, fut assassiné par des tribus Khas. Une colonne moM. ODENDHAL, au cours d'une exploration scientifique, Aucun
bile, constituée
uniquement
de gardes
indigènes,
pour châtier
suffit
les rebelles.
* Le 15 février 1904, les Gouvernements du 15 février 1904. franco-siamoise français et le territoire de Kratt était mis à notre disposition à siamois signaient une convention aux termes de laquelle 1904. De notre côté, nous devions évacuer les villes de Chantaboun et Paknam. Cette compter du 30 décembre évacuation avait lieu les 5 et 8 janvier 1905. Le 10 janvier, nous prenions possession du territoire de Kratt, où une compagnie de tirailleurs annamites venait tenir garnison. Aux termes de la même convention, des forces de police locales devaient être organisées par une mission Convention
d'ofifciers
coloniale, français dans la province siamoise de Battam bang. Le colonel GoULLET, de l'infanterie était chargé de cette organisation. Le 15 mai 1905, au cours d'une petite opération de police dans la province de Biên-Hoa, en Cochind'un groupe de 40 indigènes porteurs d'armes blanches, un déta chine, opération ayant pour but l'arrestation chement de tirailleurs dut faire usage de ses armes. commandant le détachement. Dans Cam-Ranh,
le courant du mois d'avril, l'escadre sur la côte d'Annam, avant d'aller
Nous
eûmes un tirailleur
tué et 3 blessés,
russe de l'amiral rencontrer
RoDJEVSENSKI séjourne l'escadre japonaise à Tsoushima.
dont le capitaine dans
la
baie
de
* des Territoires militaires en 1905 et 1906. — Le calme semblant bien établi dans les confins sino-tonkinois, les provinces de Mon-Cay, et Lao-Kay furent rendues à l'autorité Yên-Bay Lang-Son, civile en 1905 et 1906. Les seuls territoires militaires restants furent ceux de Cao-Bang et d'Ha-Giang, réduits aux anciens cercl 's de Cao-Bang, A la tête de chacun de ces territoires était Bao-Lac et Ha-Giang. ils étaient divisés, dans l'ensemble, en huit délégaplacé un officier supérieur. Au point de vue administratif, tions, à la tête desquelles étaient placés des capitaines ou des lieutenants. D'autre des pouvoirs de résident supérieur au général part, la pratique ayant fait ressortir que l'attribution Réduction
commandant supérieur vement à la Résidence
inconvénients, présentait certains supérieure au Tonkin.
les territoires
militaires
furent
rattachés
administrati-
*** de l'Empereur dont d'A nnam. — Le 30 juillet 1907, l'empereur d'Annam THANH-THAI, le loyalisme paraissait suspect et qui ne semblait pas jouir de la plénitude de ses facultés mentales, fut interné dans son Palais, à Hué. Le 5 septembre de la même année, il abdiquait en faveur de son jeune fils DUY-TAN sans que le changement de souverain donnât lieu au moindre trouble en Annam. Déposition
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Modifications apportées de 1904 à 1907 à l'organisation les mesures résultant de la nouvelle 1905 voient s'achever
185
militaire
de l'Indochine. des troupes organisation
— Les années
CORONNAT, commandant
1'" brigade
(Hanoi) :
2
brigade
(Bac-Nmh)
2
division (Saigon):
colonel
4"
brigade
colonel
t\
d' in fanterie régimentré?iment "1' d'infanterie 1 régiment de tirailleurs
CLAMORGAN ;
co lonia l e; coloniale; annamites.
12" régiment d'infanterie coloniale régiment de tirailleurs annamites ; de tirailleurs cambodgiens. 2" f Bataillon
D'ALBIGNAC
chinois
et la brigade
de réserve de Chine continuent
à dépendre
directement
du
supérieur ;
Le 5 novembre 1904, l'autre en Cochinchine.
deux
Le
15 décembre 1904, du général CORONNAT. Le
la Co-
, 10" coloniale; régiment d'infanterie L et „ 3d < O,. Z \WV/ LNCKEL-MI\/I r AYER • d,de tirailleurs coloniale ton kinois. régiments
DE BEYLIÉ général 1 DE BEYLIE 11
Le bataillon de tirailleurs général commandant
: général
pour
PENNEQUIN;
général
(Mytho):
(Hanoi)
l'autre
d'infanterie coloniale; 1°' et 4" régiments de tirailleurs tonkinois; de marche étranger. 9" Régiment régiment
RIOU
, : général
3" brigade 3,' b. d (S' aigon. ).
1re division
supérieur:
et
coloniales.
En mai 1904, deux divisions sont créés en Indochine, l'une pour l' Annam- Tonkin, L' organisation nouvelle qui en résulte est la suivante : chinchine et le Cambodge. Général
1904
compagnies
le général
du génie sont créées
indigènes
CHEVALLIER
est nommé
en Indochine,
commandant
supérieur,
l'une
au Tonkin,
en remplacement
le 12" régiment d'infanterie coloniale est porté à trois bataillons. Le 24 mai 1905, les bataillons de légion sont répartis en un régiment de marche du 1" étranger à deux formant corps du 2" étran ger. bataillons, et deux bataillons sont encore créées en Le 1" janvier 1906, quatre batteries de 75 (2 au Tonkin et 2 en Cochinchine) Indochine. Le 10 août, le corps du commissariat des troupes coloniales est transformé en corps de l'intendance. 22
avril
1905,
*
du corps d'occupation. Le 3 mai 1907, arrivent les ordres de dissolution de la brigade de réserve de Chine. et le 5" régiment de tirailleurs tonkinois formeront la réduit de quatre à deux bataillons Le 18" colonial, 4" brigade, rattachée à la 11'" division. et passent au 4 régiment d'artillerie Deux batteries de montagne de la réserve de Chine sont maintenues qui cède au 5' régiment ses deux batteries à pied. coloniale et du 12" régiment d'infanterie en Cochinchine disparaît par dissolution L'ancienne 4" brigade du 2" régiment de tirailleurs annamites. En 1907,
commence
l'ère
des réductions
12. 18e régiment prend alors le n Le Il" régiment colonial et le 11 annamites sont portés de trois à quatre bataillons. ainsi que le dépôt de remonte de Hanoi. chinois est supprimé, Le bataillon de tirailleurs-frontière des troupes de l' InLe 30 décembre 1906, le général PIEL remplace le général CHEVALLIER à la tête Le
dochine.
ANNEES
Les en 1908 colonial,
1908
à
1910
réductions effectuées par le Parlement sur les crédits destinés à la défense des colonies vont entraîner de nouvelles réductions dans le corps d'occupation. Les divisions sont supprimées ainsi que le 18" le 5" tonkinois, et l'escadron de cavalerie.
Le nombre
des bataillons
Un bataillon Les
dans les régiments
de tirailleurs
tonkinois
est ramené
uniformément
à 3.
de légion est supprimé. d'artillerie
régiments
voient
le nombre
de leurs batteries
ramené à 5 pour le 4" régiment,
à 14 pour
le 5" régiment. A la place
de l'escadron
de cavalerie
dissous, un peloton
la section mixte de commis
La même année est créée
de cavaliers
et ouvriers
de remonte est constitué.
d'administration
du service
de l'inten-
dance. qui en résulte
L'organisation Général
PIEL,
commandant
pour l'ensemble
des troupes
de l'Indochine
est la suivante :
supérieur ;
i j
coloniale à trois bataillons dont régiment d'infanterie un en Annam; 1" et 4" régiments de tirailleurs tonkinois à trois ba-
j {
taillons; Deux bataillons
9 Il," brigade,
Hanoi,
général
HOURY
formant
corps du 2" étianger.
10
2" brigade,
colonel
Bac-Ninh,
BATAILLE. régiment 3 brigade, Commandant
d'infanterie genera l DE DEYLIE
aigon,
l'artillerie :
,. 44'> reglment d, arr~/ene erie Il reg~men~ darti
5'
régiment
général
régiment d'infanterie coloniale à trois bataillons dont une compagnie à Quang- T chéou- W an; et 3' régiments de tirailleurs tonkinois à trois bataillons ; 2" Un bataillon formant corps du 1 étranger. î
Deux batteries de 75; bat.t.eries dj L de 80 ddje montagne. roIST.
<
f (
de cavaliers
à quatre bataillons; annamites à 'Il quatre bbataillons.
DE NAYS-CANDAU.
d'artillerie.
Un peloton
coloniale • 'Il d,e tirailleurs Régiment
Quatre batteries montées (2 de 75, 2 de 80); Trois batteries de 80 de montagne (dont une en Annam). Sept batteries à pied.
de remonte;
Deux
compagnies
indigènes
Deux
compagnies
d'ouvriers
du génie; d'artillerie;
Détachements des sections de télégraphistes mis et ouvriers d'administration.
coloniaux,
de secrétaires
d'Etat-Major,
d'infirmiers,
de com-
HISTOIRE
Cette
organisation subsistera jusqu'à changement y sera apporté en 1912 par sion (général LOMBARD). Le 24 décembre le général 1908,
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
187
la veille de 1a guerre de 1914-1918 contre l'Allemagne. Un seul la réunion des 1" et 2" brigades sous l'autorité d'un général de diviGEIL
succède
au général
PIEL comme
commandant
supérieur.
* en 1908. — Depuis Opérations de police en Indochine l'Indochine avait pu se développer dans le 1901, calme. Comme nous l'avons vu, la piraterie semblait avoir disparu et la situation troublée de la Chine n'avait eu aucune répercussion au Tonkin. L'année 1908 voit le réveil des opérations de police exécutées par l' autorité jmhtaire. Pour des raisons diverses, nos troupes vont avoir à opérer au Cambodge, en Annam et au Tonkin. OPÉRATIONS DANS LES PROVINCES RÉTROCÉDÉES PAR LE SIAM AU CAMBODGE. — Le traité francosiamois du 23 mars 1907 comportait, d'une part, la restitution au Siam des territoires de Dan-Sai, au nord, et de Kratt, au sud, et d'autre au Cambodge des provinces de Siem-Réap, part, la rétrocession Sisophon et Battambang. Le Gouverneur de ces trois provinces, lésé dans ses intérêts PHYA-KAI ATHORN, se trouvait profondément du fait de cette rétrocession au Cambodge. En effet, moyennant un tribut rituel à la Cour de Bangkok, il administrait plus en son nom personnel qu'au nom de ro de Siam et matgré que, dans la prise de possession, on se fût particulièrement attaché à ménager son en lui garantissant d'autre amour-propre part ses et une rente annuelle de propriétés personnelles 80.000 piastres, il voua aux Français une haine ardente. Le 2 juillet 1907, veille du jour où nous il prîmes officiellement possession de Battambang, quitta la province pour se réfugier au Siam. Etabli à Péchien, près de la frontière, il employa désormais ses ressources à tenter de reconquérir par la force ce que la diplomatie lui avait ravi. Dès la fin de 1907, il était évident que des allaient Les habitants de complications surgir. nombreux villages passaient au Siam à l'appel de PHYA-KATATHORN et, sous le couvert de la cause politique qui soulevait surtout le nord du pays, la menapiraterie prit dans le sud des proportions çantes. Les forces dont l'autorité locale disposait pour maintenir le calme dans la région, comprenaient : 1 Une compagnie de tirailleurs cambodgiens du régiment (12' compagnie annamite), répartie entre Sisophon, Thuot et MongkolSvaichek, Borey ; 2" Environ
Battamoccupant et Muong-Russey ; bang, Siem-Réap 3" Enfin un détachement de la 14e compagnie à Battamdu régiment annamite qui vint s'établir 250
miliciens
bang. la constitution d'une bande de révolTALIN D'EYZAC, voulant empêcher Le 28 janvier, le lieutenant le calme règne dans l'ensemble A part cette échauffourée, tés, est blessé, ainsi que 3 tirailleurs à Bassebao. jusqu'au milieu d'avril.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
188
A partir de ce moment un changement brusque se produit dans la situation, coïncidant avec la fin des Les bandes pirates se multiplient, entre le Siam et le Cambodge. travaux de la commission de délimitation des habitants vers le Siam reprend de plus belle. attaquent nos postes, nos convois. L'émigration est attaqué par 300 hommes, qui sont mis en fuite par le lieuLe 23 avril, le poste de Monkol-Borey tenant BASSE-BRIOULE parti de Sisophon avec 18 tirailleurs. Le lendemain, le lieutenant SIDO se met à la poursuite d'une bande qui a également tenté d'enlever son Il continue cependant ses poste. Il la rejoint près de Svaichek, tue 28 pirates, mais est blessé dans l'action. opérations dans la région des passes ouest des Monts de Dang-Regk. le lieutenant POCHELU opère contre des bandes qu'il atteint Au sud dans la province de Muong-Russey, à plusieurs reprises, notamment le 31 mai à An-Long- T reng. En juin et juillet, des détachements parcourent tout le pays à l'ouest de la ligne Sisophon-BattambangMuong, retirent les armes aux habitants, mais n'ont aucun contact sérieux avec les pirates. Un autre détachement bat l'estrade à l'est et au nord de Sisophon. et se porte dans la région de Phai-LinEn août, le lieutenant BASSE-BRIOULE quitte Mongkol-Borey Treng où il conduit pendant plus de quatre mois une série de reconnaissances et de coups de main heureux. Il signale la présence dans la région de cinq bandes comportant au total 500 hommes. La plus importante, forte de 120 fusils, est commandée de Muong, un ancien Gouverneur par VIsÈs-NHON, ayant conservé beaucoup d'intelligences parmi ses anciens administrés Les opérations conduites par le lieutenant BASSE-BRIOULE contraignent VIsÈs-NHON à se réfugier au Siam, d'où il repart en février 1909 pour rev nir dans la province de Muong. Deux détachements sont formés pour opérer contre lui sous le commandement des lieut nants BASSEBRIOULE et THIMONIER. Le
14 mars
sergent européen hommes.
1909, ce dernier officier tombe dans et 6 tirailleurs sont blessés. Il avait fu
une embuscade où il est tué avec 3 tirailleurs. Un affaire à la bande de VlsÈs-NHON, forte de 90
Le lieutenant BASSE-BRIOULE, la 14" compagnie annamite, puis le capitaine LEMOINE, commandant se mettent à la poursuite de la bande qui, traquée sans répit, passe au Siam. Le 29 mars, VIsÈs-NHON est ScHANN. Avec sa capture, le calme renaît dans les provinces rétrocédées, qui capturé par le général siamois sont occupées par le 12e et 14" compagnies annamites réparties en 8 postes.
*** TROUBLES EN ANNAM EN 1908. — Depuis la fin de la guerre russo-japonaise, un certain nombre d'Annamites réfugiés au Japon, dont le prince CUONG-DÊ, prétendant au trône d'Annam, et l'agitateur PHANBOI-CHAU, cherchaient à exploiter les succès des Japonais pour fomenter en Indochine, et principalement en Annam, un mouvement nationaliste en vue de l'expulsion des Français. Pour avoir une chance de réussite dans leur propagande, ils faisaient entrevoir aux Annamites un avenir meilleur et leur promettaient l'aide des Japonais. Dans les premiers jours de 1908, l'agitation était arrivée en Annam à son maximum d'intensité. Des sociétés prétendues commerciales dans les villages, des souscriptions étaient ouvertes, des confés'organisaient rences publiques organisées le goût du commerce, de l'agriculture et de où, sous le prétexte de développer sous le couvert d'enseignements de morale civique ou générale, on attaquait des mandarins, on cril'industrie, du protectorat, on dénaturait ses actes et ses intentions. tiquait d'administration Dans le nord-Annam, où s'exerçait plus directement de PHAN-BOI-CHAU et de ses amis, la l'influence était moins catégorique au sujet des réformes. On insistait surtout sur l'affranchissement du pays propagande armée du Japon. La propagande s'adressait à une popar tous les moyens, et notamment grâce à l'intervention et le mouvement tendait à la révolte brutale. Cette forme violente du mouvepulation énergique et batailleuse,
Planche XII
(Clic/lédu GouvernementgéllérLlI) — PHNOM-PENH MONUMENT DE S. M SISOWATH (Les provinces de Battambang, Siem-Réap et Sisophon font retour au Cambodge)
(Cliché duGouvernement général) — DANSLACOURDE LA PREMIÈREENCEINTE ANGKOR-VAT
(ClichéduGouvernement général) — FAÇADE ANGKOR-VAT EXTÉRIEURE
(Clichéthi Gouvernement général) — LE TAKÉO ANGKOR-THOM
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
j g9
ment eut pour effet de neutraliser, en même temps qu'elle la terrorisait, la grande masse de la population calme et honnête qui, instinctivement, se rangea au parti de l'ordre, c'est-à-dire à celui de l'administration du protectorat. Dans le centre et le sud-Annam, au contraire, en raison du tempérament même des populations et sous l'influence de chefs qui, restés dans le pays, étaient plus directement en communication avec elles, l'agitation prit le caractère d'un mouvement réformiste dont les tendances nationalistes étaient à peine accusées. C'étaient les questions fiscales qui étaient exploitées principalement des pour entraîner le peuple, c'était l'administration mandarins, ses excès, sa vénalité, qui étaient critiqués pour provoquer les ressentiments et les colères, pour déterminer les protestations collectives. dans tous les villages et on portait les habiOn faisait des conférences tants à des manifestations en masse qui devaient rester pacifiques et impressionner par le nombre seul des manifestants. L'administration du protectorat de l'Annam suivant très attentivement le processus du mouvement, elle ne fut pas surprise
lorsque
les premières
manifestations
se produisirent. * *
Celles-ci débutèrent au Quang-Nam le 9 mars 1908, à la suite de l'arrestation de trois individus susséditieuse. Le 11 mars, 300 personnes se présentaient devant la résidence de Fai-F oo, répectés de propagande clamant la suppression des corvées et le dégrèvement de Elles refusèrent de se disperser avant l'impôt personnel. d'avoir obtenu satisfaction. Le 13, leur nombre augmentant, leur attitude devint plus arrogante. Les manifestations furent alors repoussées par des miliciens armés de rotins. Dans se multiplièrent toute la province, les manifestations devant des résidences
des mandarins
indigènes. L'arrestation des principaux les mesures énermeneurs, de la province, firent bientôt giques prises par le résident cesser les manifestations et le L' avril, l'ordre était définitivement rétabli à peu près partout. La garde indigène n'avait eu qu'une seule fois à faire usage de ses armes. * ** Le 31 mars, les mêmes troubles se produisirent au QuangNgai, mais se localisèrent autour de la citadelle de Quangrépétées du Ngai. Le 12 avril, cédant aux exhortations aux autorités l' autorésident, les manifestants demandaient risation de les saluer, désirant retourner dans leurs villages. Le mouvement semblait terminé, lorsque le bruit se réétaient soulevés et le Thua-Thiên pandit que le Binh-Dinh et que des concessions avaient été faites aux protestataires. vinrent à nouveau A cette nouvelle, un millier d'individus assiéger la citadelle. Des scènes de désordre se produisirent. A plusieurs reprises, la garde indigène dut faire usage de ses armes. Devant l'attitude énergique de l'autorité provinciale,
le calme se rétablit. * * *
Ce jour-là, des bandes furent signalées dans les Dès le 9 avril, l'effervescence gagnait le Thua-Thiên. coloniale. Il en un peloton d'infanterie on dut réquisitionner environs de Hué. Pour disperser les manifestants, fut de même le 12 avril.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
190
16 avril, plusieurs milliers de protestataires se rassemblèrent devant la citadelle de Binh-Dinh, mais dans la province revêtirent les leur nombre décrut les jours suivants pour tomber à 400. Les manifestations mêmes formes que dans les autres provinces : protestations en général pacifiques autour de la citadelle, scèenlèvements de chefs de canton ou de notables suspects de tiédeur nes isolées de désordres dans l'intérieur, envers le mouvement, fermiers de marchés molestés, collecteurs de taxes maltraités. Les troubles durèrent jusLe
que vers le milieu de mai. ** * Au moment où éclatèrent les troubles, les troupes stationnées en Intervention des troupes régulières. Annam comprenaient le 3e bataillon du 9e colonial, avec trois compagnies à Hué et une compagnie à Tourane. En outre, la 5e batterie du 4° régiment était à Tourane. Pour parer aux premiers troubles, le résident supérieur en Annam, M. LÉVECQUE, avait dû prélever sur les provinces non menacées ou sur la brigade de Hué les effectifs de garde indigène nécessaires pour ren—
de demander le concours forcer les brigades jugées de force insuffisante. Il se vit bientôt dans l'obligation des troupes régulières pour assurer le maintien de l'ordre. Le 10 avril le Gouverneur général p. i., M. BONHOURE, et le général PIEL, commandant supérieur, fixaient les bases de cette coopération. Pour éviter autant que possible l'usage des armes à feu contre des bandes parfois très nombreuses, mais non armées de fusils, il ne devait être fait appel en cas d'opération qu'à des effectifs assez importants pour en imposer par leur seule présence. D'autre part, il ne fallait en aucun cas, dégarnir Hué de troupes européennes. Par suite, les troupes à mettre en mouvement devaient être prises tout d'abord au Tonkin, dans les limites où il était possible de dégarnir ce pays, déjà menacé sur sa frontière nord par l'agitation réformiste chinoise. Si le mouvement se propageait dans les provinces du sud-Annam, ou si les prélèvements successifs effectués au Tonkin ne pouvaient être continués sans ccmpromettre la sécurité intérieure de la colonie, il serait fait appel aux garnisons de Cochinchine. A la suite de cet accord, les 1re et 2" compagnies du lel bataillon du 9e colonial, venant de Hanoi, sous les ordres du commandant GRIMAUD, furent dirigées sur Qui-Nhon ; la 1" compagnie du 1er tonkinois fut di; la 4e compagnie du 48 tonkinois fut dirigée sur Tourane. rigée sur Quang-Ngai Ces unités rejoignirent leurs points de destination sans incident, mais leurs emplacements fiés sur réquisition du résident supérieur ou des résidants de province : La 1r" compagnie du 9e colonial fut maintenue à Qbi-Nhon ; La 2e compagnie La 1rc compagnie Son fut ensuite dirigée
fut dirigée
sur Binh-Dinh
furent
modi-
;
du rr
tonkinois occupa Quang-Ngai sur Binh-Dinh ;
La 4° compagnie du 4° tonkinois envoya un peloton dans le nord-Annam. dirigé sur Ha-Tinh,
et Bong-Son
à Song
par moitié.
Cau ; l'autre
Une section de Bong-
peloton
fut ultérieurement
Dans la région de Hué, le rôle de la troupe se borna à contribuer au service d'ordre. Dans la région de la troupe releva les postes de garde indigène. D'ailleurs, Qilang-Ngai, après les premières manifestations, vite réprimées par l'autorité locale, la province resta calme. Dans la région de Qui-Nhon, les troupes, après avoir débloqué les européens réfugiés dans la citadelle de Binh-Dinh, restèrent sur place jusqu'au 26 avril. A partir de cette date, l'administration décide de prendre l'offensive contre les manifestants toujours concentrés à Binh-Dinh. Les 26, 27, et 30 avril, la 2e compagnie du 9° colonial disperse des attroupements de 2.000 manifestants et arrête plusieurs meneurs. Le 5 mai, nouvelle opération du même genre, au cours de laquelle la garde indigène doit faire usage de ses armes.
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
191
Jusqu' au 19 mai, le calme semble revenir, mais à cette date une manifestation a lieu de nouveau à Binhse produit. De nombreux manifestants sont tués. Dinh, au cours de laquelle une échauffourée Le peloton de la lle compagnie du 1' tonkinois à Bong-Son, sous les ordres du capitaine DELCLOS, Un tirailleur est blessé d'un coup de lance et la troupe doit faite est assailli le 9 mai par des manifestants. Plusieurs manifestants sont tués. usage de ses armes pour se dégager. A partir du milieu de mai, l'agitahon cesse à peu près partout et le concours de la troupe n'est plus desauf dans la province du Nghê-An mandé pour le maintien de l'ordre, du 4" tonkinois ; la 2e compagnie est dirigée de Nam-Dinh sur Vinh le 2 juin. Bientôt on envisage le retour au Tonkin des unités détachées en Annam. Les deux compagnies du 9 colonial s'embarquent les premières à Qlui-Nhon le 14 juin à destination de Haiphong. A cette date, la situation des troupes maintenues est la suivante : à Vinh : deux compagnies du 4 ton: un peloton de la 4 compagnie du 4 tonkinois ; à Song-Cau kinois; à Ha-Tinh : l'autre peloton de cette à Qui-Nhon : un peloton de la pe compagnie du 1' tonkinois ; à Binh-Dinh ; une section de compagnie ; la 1" compagnie du 1er tonkinois ; à Bong-Son Le 30 juin, embarquent à Qui-Nhon pour Le 17 juillet le peloton de Ha-Tinh Qui-Nhon.
de la même compagnie. le peloton de Song-Cau, ainsi que le peloton de Haiphong l'Annam Il en est de pour le Tonkin. quitte également même le 26 juillet pour les sections de Binh-Dinh à Qui-Nhon. La 2° compaet Bong-Son qui s'embarquent le 5 août 1908. gnie du 4' tonkinois rallie Nam-Dinh Grâce plètement
à la présence de troupes régulières, échoué, sans grande effusion de sang.
: une section
le mouvement
CONTRE LES RÉFORMISTES * * Les succès remportés par la race jaune sur la race blanche la Chine. particulièrement puissamment le monde asiatique,
nationaliste
PÉRATIONS
dans
ou réformiste
annamite
avait
com-
Le mouvement ré f ormiste en Chine. * la campagne de Mandchoure remuèrent
le déde s'être vue morcelée par les puissances européennes L'humiliaLon après la guerre sino-japonaise, des richesses naturelles de son sol, le désir de pit de se sentir frustée par de puissantes sociétés étrangères à une agitation connue sous le nom de « mouvement s'élever au niveau du Japon donnèrent naissance en Chine réformiste-» en Amérique, au Japon, mesurant la profondeur Des intellectuels ayant fait leurs études en Europe, de Pékin avait plongé le pays, osèrent parler de réformes nécessaires. Ils surent où le Gouvernement d'ignorance à La Cour de Pékin montrant de la répugnance gagner à leurs idées une partie de la presse et de l'opinion. les plus impatients des réformistes cherchèrent à donner au mouvement un cadans le sud de la Chine, d'un mouvement séparatiste et révose doublant, SuN-YAT-SEN. lutionnaire sous l'influence du docteur C'est dans les provinces en bordure de la frontière du Tonkin que la rébellion prit naissance. Le mouvedes proment ne pouvait, en effet, avoir chance de réussir qu'en choisissant pour ses premières manifestations central disposait de moyens d'action suffisants pour étoufdu Pé-tchi-li, où le Gouvernement vinces éloignées fer dans l' œuf toute agitation naissante. SuNles provinces voisines du Tonkin, D'autre part, en choisissant comme berceau du réformiste actif de la réserve imposée par les se départirait YAT-SEN se berça peut-être de l'illusion que l'autorité française accords diplomatiques en faveur des réformistes obligés de chercher refuge en territoire tonkinois au cours des péripéties de leur lutte avec les troupes régulières. 1907 les rebelles se bornès'était révélée en décembre 1906, mais pendant toute l'année L'agitation et aguerrir leur recrues. A la fin de norent à de petits coups de main en vue d'assurer leur ravitaillement canons, ils se remirent en campagne vembre 1907, considérablement renforcés et pourvus même de quelaues des ouvrages fortifiés qui barrent la trouée de Langensemble avec le projet hardi d'enlever au (\lang-Si]' la garnison des forts de NamLe 2 décembre, Son (camp retranché de Ping-Siang et forts de Nàm-Quan). entrer dans la voie des réformes, ractère nettement antidynastique,
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
192
Ce coup de main, exécuté à quelques centaines de mètres Quan passait aux rebelles avec armes et munitions. et au Tonkin. de la frontière, produisit une impression énorme au Quang-Si conserver leurs gains, et le 9 décembre ils devaient évacuer les forts. Les réformistes ne purent d'ailleurs une partie franque le gros de la bande effectuait une retraite pénible vers les « Cent Mille Monts», elle fut désarmée et internée- Ce fut la première intrusion aux poursuivants; chit la frontière pour échapper des ré formistes chinois au Tonkin. Tandis
En Tout
internant
soldat
les réformistes
ou rebelle
chinois
la frontière, on se conformait aux instiuctions désarmé surpris sur notre territoire devait être immédiatement ayant
franchi
reçues de Paris. et interné.
ces mesures, sans incident, eussent exigé la présence le Malheureusement, pour pouvoir être appliquées d'effectifs bien supérieurs à ceux qu'on y avait laissés après les réductions délong de la frontière tonkinoise, cidées par la loi de finances du 31 décembre 1907. ne pouvaient satisfaire, ni les réformistes, ni les autorités chinoises. Celles-ci prod'ailleurs, testèrent contre l'asile offert aux rebelles et invoquèrent le règlement de police frontière de 1895, qui obligeait les parties contractantes à se prêter un mutuel appui pour maintenir la tranquillité dans les régions-front ère troublées par des band :s pirates. Ces
mesures
De leur côté, égard,
ayant
les réformistes
escompté
Ces sentiments tion de l'attitude
un accueil
estimèrent
à peu de prix le caractère plus favorable.
humanitaire
divers devaient créer, pour le Gouvernement de t Indochine, prise ne permettait guère de prévoir.
des dispositions des difficultés
prises à leur que la correc-
* **
Les rebelles, chassés surrection au Yunnan.
du Quang-Si
comme
ils l'avaient
été du Quang- Tong,
ils s'emparent en face de Lao-Kay, d'Ho-Kéou, et menacés d'être pris entre deux feux, les réformistes se jettent vers l'est, kinoise, qu'ils atteignent le 29 mai.
résolurent
de transporter
l'in-
Le 30 avril
1908,
Ils demandent
alors au capitaine DE MARQUESSAC, commandant le poste de Muong-Khong, l'autorisaen armes le territoire tonkinos en Chine. Cette autorisation leur pour rentrer éventuellement
tion
de traverser est re fusée.
puis se dirigent sur Mongtzé. Battus dans la direction de la frontière ton-
Le
2 juin, les rebelles, franchissent la frontière tout en combattant, attaqués par des forces supérieures, suivis par les régul ers. La lutte continue en territoire tonkinois. Ce fut le prélude de nos difficultés avec les réformistes.
***
Mesures
prises à la frontière par l' autor té militaire. après la réduction des effectifs comprenaient
—
Les
laissées
dans
la province de tirailleurs. Lorsque
de quatre compagnies les événements de Ho-Kéou, où il était d'assurer le résident de la province reconnut l'impossibilité avec ces forces, le cas échéant, l'exécution des consignes qui lui avaient été transmises pour le cas où les franchiraient la frontière. Il provoqua auprès du général PIEL, commandant une augbelligérants supérieur, mentation des forces régulières stationnées dans la province. L'envoi à Lao-Kay d'une compagnie de légion Lao-Kay survinrent
et de deux
compagnies
de tirailleurs
lui donna
seulement
forces régulières
satisfaction.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
A la date
du 2 juin,
les troupes
barrant
toutes
les voies d'accès
193
de Chine
dans
la province,
sont ainsi
réparties : A
Lao-Kay: compagnie du 2° ba9° taillon étranger; 9' compagnie et un peloton de la 12" compagnie du I'r tirailleurs tonkinois ; A
Ban-Phiec
et
Ban-Lao:
5 compagnie du 1 tonkinois A Kê-Chau: 6" du ll ton-
compagnie kinois;
A Muong-Khong : trois sections de la 10e compagnie et un de
peloton
la
12
du 101ton-
compagnie kinois;
A Pha-Long : section de la
une 1(T
compagnie. * ** Affaire
de Pha-
Long (2 juin 1908). — Le lieutenant com- l, WEYGAND, mandant le poste de la fusillade, se rapprochait de la fronaverti par les indigènes que le combat, don. ;1 percevait Pha-Long, tière et que celle-ci allait être franchie, se porte en avant dans cette direction avec une trentaine d'hommes, faire cesser le feu et désarmer les réformistes. entre les combattants, pour s'interposer Il s'arrête
au village
de Lao-Kha,
à environ
un kilomètre
courant tout près et les premiers fuyards apparaissent, ses tirailleurs sont pour eux le salut. Ils s'empressent sent docilement enfermer dans une case, sous la garde s'étaient
ainsi
de la frontière.
Bientôt, le combat fait rage vers les masons du village. Le lieutenant WEYGAND et de remettre les armes qu'on leur demandait et se laisdes tirailleurs.
En
quelques
minutes,
80
réformistes
rendus.
Le lieutenant était en Du côté des réguliers chinois, aucun incident ne semblait devoir être envisagé. droit de penser qu'il lui suffirait de se monirer à eux et de faire obzerver à leurs chefs qu'ils ne se trouvaient plus Il va à leur rencontre avec son caporal interprète et fait sur leur territoire, pour les voir effectuer leur retraite. crier de cesser le feu. et les réguliers chinois, dévalant les pentes en courant, injures lui répondent, se met à l'abri avec quelques hommes dans la case la dirigent une grêle de balles sur le village. L'officier le village et les les réguliers envahissent tout en défendant à ses tirailleurs de tirer. Cependant, plus voisine, leurs armes sur eux et les couchent à déchargent premiers arrivés, apercevant le lieutenant et ses hommes Des
cris de
fureur
et des
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
194
terre. Les autres criblent les cases de balles et incendient celles occupées par les réformistes et leur garde de tirailleurs. et le petit détachement de tirailleurs, impuissant à arrêter la fusillade, ayant Les réformistes s'échappent, perdu le tiers de son effectif, s'égaille pour rentrer au poste. en est tout entière imputable aux réguliers chinois. Tel fut l'incident de Pha-Long. La responsabilité La surexcitation était telle chez les réguliers que le meurtre du lieutenant WEYGAND ne suffit pas à les calà Pha-Long avec un peloton de tirailleurs, à la mer. Le capitaine DE MARQUESSAC, accouru de Muong-Khong et parti vers Lao-Kha pour ramener les corps des victimes, est accueilli par première nouvelle de l'événement, des coups de fusil et doit reculer devant l' attitude menaçante de 700 à 800 forcenés qui le suivent jusqu'à Pha-Long et tirent même sur le poste. les détachements de Ban-Phiec, BanUn moment, on craignit une attaque. Prévenus télégraphiquement, Mais lorsqu'ils y parvinrent, les réguLao et Kê-Chau se mirent en route à marches forcées sur Pha-Long. liers étaient rentrés en Chine. fut que, le 4 juin, les trois compagnies et demie qui Le résultat du mouvement général sur Pha-Long avaient été échelonnées le long de la frontière se trouvèrent réunies en ce point, où elles n'avaient rien à faire, et que tout le reste de la frontière se trouva dégarni de troupes. Les nombreux réformistes, qui avaient quitté les rangs avant le combat du 2, et qui étaient restés cachés aux abords de la frontière dans l'attente d'une occasion favorable pour la franchir, eurent beau jeu dès lors pour passer. D'autre part, l'émotion causée par le meurtre du lieutenant WEYGAND détournait momentanément l' atAfin de protention du gros de la bande qui, dispersée après le combat, se reconstituait au sud de Pha-Long. céder en paix à celte opération, elle répandait le bruit qu'elle se d sposait à rentrer en Chine par Tu-Long. à ces déclarations et, au lieu de constituer, avec les forces réunies à PhaOn ajouta foi, à Lao-Kay, Long, un groupe destiné à rejoindre immédiatement le rassemblement réformiste pour obtenir la remise des armes, on crut devoir rappeler les 5e et 6e compagnies de tirailleurs, en laissant ainsi les rebelles maîtres de leurs mouvements.
Ce fut une erreur. *
On peut distinguer plusieurs phases dans la lutte menée alors contre les bandes réformistes réfugiés au Tonkin: la première va du 4 juin 1908 au 20 du même mois. Elle est caractérisée par le manque d'unité dans les opérations et a pour conséquence que deux jeunes officiers avertis de la proximité de la bande, se laissent entraîner par leur ardeur à courir droit sur elle et paient leur imprudence de leur vie. C'est le guet-apens de BanMang (19 juin 1908). s'étend du 21 juin au 10 octobre. Elle embrasse les opérations qui ont lieu dans La deuxième période et la province de Lao-Kay et le 3E territoire militaire, sous les ordres des chefs de bataillon LECREUX MULLER. Poursuivies d'après un plan d'ensemble, les bandes sont débusquées, de leur repaire successif et s'émiettent. Une partie des rebelles rentre en Chine. L'autre quitte la région et s'oriente vers le cirque de Cho-Chu où l'atLUONG-TAM-KY. tire, comme un aimant, la présence de l'ancien chef pirate soum ssionnaire La troisième période voit la fin du mouvement. Les réformistes, passés en territoire civil, cherchent vainementlà gagner Cho-Chu. Traqués sans relâche par les groupes des lieutenants JUCHEREAU DE St-DENYS et Les deux groupes sont alors réunis DESDOUIS, ils cherchent une refuge dans les forêts du massif du Tam-Dao. sous le commandement du colonel BATAILLE et les opérations, poursuivies avec méthode, aboutissent b entôt à la destruction
en détail de la bande. * **
Le délégué de Pa-Kha, qui avait organisé un service de renseignements très complet, rendait compte de l'infiltration au Tonkin de nombreux solés rejognant par petits groupes le gros de la bande installée au nord de Pa-Kha.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
195
D'autre de l' assurance à mesure que leur nombre grossissait, se mettaient part, les réformistes, reprenant à émettre des prétentions brutales vis-à-vis des habitants et déclaraient hautement qu'ils ne rentreraient pas en Chine et qu'ils resteraient au Tonkin pour aller rejoindre leurs compatriotes établis dans la région de ChoChu. Evitant
les réformistes Pa-Kha, parmi les anciens pirates.
s'acheminent
dans
la direction de Luc-An-Chau, où ils ont de nombreuses Deux compagnies de tirailleurs tonkinois sont dirigées l'une sur Pa-Kha intelligences sur les pas de la bande, et Ban-Lieu l'autre par Nhé-Do en travers de sa route de marche. En outre, un diset la garde indigène s'échelonne le long du Fleuve Rouge, positif de petits postes fournis par les tirailleurs de Pho-Lu à Luc-An-Chau et sur la route de Pho-Lu à Pa-Kha. pour arrêter les petites fractions qui auau désarmement. raient essayé d'échapper D'autre
part, les chefs des provinces voisines des réformistes sur leur territoire, de s'empressent cas échéant. Cela consista, pour chacun d'eux, à de leurs circonscriptions sur les voies respectives,
et Tuyên-Quang), (Yên-Bay peu soucieux d'une intrusion leurs dispositions afin de s'y opposer le prendre également des détachements réquisitionner qu'ils formèrent, à la limite d'accès qui eussent pu tenter la bande.
De son côté, le commandant du 3e territo re fait barrer la route de Bac-Quang à Yên-Binh-Xa et prescrit au commandant du poste de Xin-Mên de diriger une reconnaissance vers Lan-Co-Loum, pour fermer celle de Hoang-Su-Phi. Ces divers mouvements aboutissent en définitive à disséminer environ quatre compagnies et demie de tirailleurs et deux compagnies de légion, réparties en multiples détachements opérant chacun pour leur compte.
A — La 5e compagnie de Ban-Mang. du 1" tonkinois (capitaine DUDILLIEN) dirigée sur BacGuet-apens le ravitaillement avec Pa-Kha, un peLiêu, y arrive le 17 juin. Tandis que le capitaine s'occupe d'organiser dans la direction prise par la bande réformiste. A Naloton (lieutenant EYMARD) est poussé jusqu'à Na-Sinh, la reconnaissance EYMARD fait sa jonction avec le lieutenant Sinh, le lieutenant REYNAUD, commandant (un peloton de la 10° compagnie du 4° tonkinois). partie de Xin-Mên Les rapports des habitants faisaient connaître que les réformistes venaient de quitter le cirque de DamLes deux officiers, craignant de voir la bande échapper à Dam, se dirigeant vers le cirque de Ban-Mang. de Ban-Lieu et de Nhé-Do, décident de pousser de l'avant pour la rejoinl'action combinée des compagnies Ils arrivent à Ban-Mang le lendemain 18 juin à 6 heures dre et lui signifier les mesures prises à son égard. le village se laisse désarmer du soir, après une marche pénible. Un petit groupe de réformistes qui occupait entourant le cirque. Son chef vient à l'appel sans résistance. Le gros de la bande campait sur les mamelons des officiers et la discussion s'engage assez vive, les réformistes refusant de rendre leurs armes. La soirée se passe sans que l'entente ait pu se faire. Dans la nuit, le chef chinois fait réclamer aux lieutenants les fusils enlevés dans le village. Il lui est opposé un refus catégorique. 19 juin, au petit jour, alors que les tirailleurs, harassés, étaient encore plongés dans le sommeil, les Les deux officiers sont tués, et avec eux 2 La surprise est complète. réformistes les assaillent brusquement. sont blessés et 19 disparus. 31 tirailleurs sous-officiers européens et 23 tirailleurs; Le
chinois, n'avait pas modifié l'opinion imputable aux réguliers Pha-Long, uniquement dessille cruellement les yeux. le guet-apens de Ban-Mang aux réformistes, assez favorable générale, jusque-là de troupes mis en présence de Le Gouvernement retire les instructions données et décide que tout détachement la bande réformiste devra faire usage de ses armes. d'une d'rection D'autre frappé du danger que l'absence supérieur, part, le général PIEL, commandant Si
l'incident
de
des efforts présentait réquisitionnés le manque de coordination pour les multiples détachements supérieure et détachements sous le commanpar les chefs de province, avait, dès le 14 juin, placé de sa propre autorité ces le 3* territoire militaire. dement unique du chef de bataillon LECREUX, commandant
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
1%
LECREUX se porte, le 18 juin, de sa personne, à Yên-Binh-Xa, position qui commande et le Song Chay, l'autre à l'est par deux voies de pénétration intérieure, l'une au sud par Luc-An-Chau et la Rivière Claire. Il s'occupe activement d' y concentrer les détachements épars dans les environs. Vinh-Thuy Le 21, il reçoit la nouvelle du et est guet-apens de Ban-Mang avisé que (la bande marche sur Il disposait alors Yên-Binh-Xa. de 350 fusils des 1er et 4e tonkiLe commandant
nois. Le 21, les pirates paraissent en effet devant le poste au nombre de 7 a 800 et ouvrent le feu. Ils sont accueillis par une fusillade terrible, et leur surprise est telle qu'ils se débandent et rentrent précipitamment en forêt; ils se rallient difficilement en deux groupes qui ne peuvent se rejoindre et qui suivent, dès lors, des destinées différentes. Le plus important, évalué à environ 500 fusils, reprend seul la direct;on première de marche vers Luc-An-Chau. L'autre, fort de 2 à 300 hommes, s'élève au nord de Yên-Binh-Xa et gagne le Poumassif boisé et diffiNam-Khan, cile oui s'étend entre Bac-Quaiv et Hoang-Su-Phi.
l'un placé d'opérations, l'autre Pou-Nam-Khan;
Cette sciss'on amène la constitution dp deux détachements sous les ordres du commandant LECREUX et chargé d'opérer contre le groupe de confié au commandant MuLLER, de la légion, avec comme objectif le groupe du
Song Chay. *
Opérations du commandant LECREUX. — Le commandant LECREUX se constitue un groupe de manœuvre formé de trois compagnies et demie: 11e et 12e compagnies du 4' tonkinois (cap taines CASTAÎNG et WERHLE), 7e compagnie (lieutenant DÈZE) et un peloton de la 8" compagnie du 1ei étranger (capitaine CUINARD). Il disposait en outre des partisans mans de la région, dont il sut tirer le meilleur parti. Les partisans sont lancés dans le massif à la poursuite directe des pirates. Des détachements de forces régulières appuient leur action en tenant les points de passage importants. Dans la nuit du 1erjuillet, la bande, continuellement harcelée, cherchant à s'échapper, se scinde à son tour en deux groupes dont l'un, d'une centaine de fusils, reste dans le Pou-Nam-Khan pour donner le change, tandis que l'autre, plus fort d'un tiers au moins, va chercher refuge dans le massif du Cao-Mot, au sud de Bac-Quang. Eventés par les Mans, ce groupe perd en quelques jours une vingtaine d'hommes. Le 7 juillet, il essaie de quitter le massif, mais se heurte à un détachement mixte, et en quelques instants perd 13 tués et 4 prison-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
197
mers. Rejetés en forêt, les réformistes tombent dans une embuscade de partisans et, démoralisés, se rendent au nombre de 61. Le reste de la bande s'échappe par infiltration et erre dans la région où les partisans les fusillent chaque jour isolément. Il ne restait plus à réduire que le groupe resté dans le Pou-Nam-K.han. Pourchassés sans trêve ni repos pales partisans, voyant leur effectif fondre par suite des pertes continuelles subies, menacés d'être cernés par les détachements réguliers, les pirates se décident à repasser en Chine par le col de Tiên-Tsong le 27 juillet. Les opérations avaient duré un mois et avaient amené la destruction de la bande sans qu'il nous en coûtât aucune perte. *
du commandant MULLER. Opérations et 14, 15e comprenaient six compagnies: TILLARD, MATHIEU), un peloton de la 5e du 2" bataillon étranger (capitaine GuiNARD) pagnie du 4" tonkinois (capitaine FLEURY).
—
Les troupes mises à la disposition du commandant MULLER 16e compagnies du 4" bataillon étranger (capitaines DUVILLARD, compagnie (lieutenant EsCALLE) et un peloton de la 8e compagnie , la 6e compagnie du 1' tonkinois (capitaine BASTIEN) et la T com-
MULLER se trouva aux prises avec des difficultés que ne conle commandant Opérant en territoire civil, d'autre nut par le commandant LECREUX dans le 3e territoire militaire. Les réformistes, part, ayant de nomle secret des mouvements dichinoise de la région de Luc-An-Chau, breuses intelligences parmi la population au commandant complètement rigés contre eux ne put être gardé. Enfin, le concours des partisans manqua MULLER.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
198
et s'était avait franchi le Song Chay sans encom bre, grâce à la complicité de la population, Prévenue de l'approche de nos troupes, elle gagne le massif du arrêtée à Truc-Lau, près de Luc-An-Chau. Con- V oi, entre les vallées parallèles du Song Chay et du Fleuve Rouge et s' y disperse par petits groupes, afin de trouver plus facilement sa subsistance. Cette situation augmentait encore les difficultés d'une pourLa bande
suite directe à travers le massif. Le commandant MuLLER borne son action à bloquer la bande dans le Con- V oi et à la réduire par la famine. Bientôt à bout de vivres, les pirates cherchent à rompre le 8 juillet le dispositif qui les enserre. Ils sont rudement repoussés. Le 20 juillet, leurs ressources complètement épuisées, ils se dispersent sur toute la périphérie et filent de au nuit dans la brousse, à travers les mailles du filet tendu, pour aller se reformer dans la forêt de Lang-Chap, nord du Con- V oi. forêt ne présentant pas les mêmes difficultés que le Con- V oi, le commandant MULLER se décide à diriger une attaque directe sur le repaire. Les troupes chargées de 1 opération sont: le groupe du capitaine Buy (6 compagnie du 9e colonial, de Bao-Ha) établi à Pho-Rang (une section de la 6" compagnie du 9 colonial, un peloton de la 5" compagnie du 1ERtonkinois) ; le groupe du capitaine FLEURY à Truc-Lau (3 sections); La
le groupe
du capitaine
Le mouvement Lang-Chi-No.
TILLARD à Co-Coc
(un peloton
le 30 juillet. Le soir, Les pirates sont signalés entre ces deux commence
mixte). le groupe BUY atteint Lang-Diên
et le groupe FLEURY
points.
Le 31, à la première heure, les groupes Buy et FLEURY reprennent leur marche. Vers 7 heures, le capitaine FLEURY arrive au contact de la bande. Une fusillade terrible éclate. Le capitaine et le lieutenant sont tués. Le sergent-major MEUNIER, de la r compagnie du 4" tonkinois, prend le commandement et se replie sur Truc-Lau. * Le capitaine BUY atteint la position vers 9 heures. Les pirates sont descendus jusqu au village de Lan:gNu. Ils y sont violemment attaqués et se réfugient sous bois pour regagner leur position principale. Le capitaine BUY avait été blessé au début de l'action. Le lieutenant ABADIE essaie d'enlever le repaire devant lequel on voit les têtes du capitaine FLEURY et du lieutenant DELATTRE. Au bout de deux heures de lutte, l'épuisement des munitions oblige le détachement à se retirer sur Pho-Rang, où il arrive à 9 heures du soir. Nous avions perdu dans ceLe journée: 2 officiers, 2 légionnaires, 4 tirailleurs tués; 1 officier, 2 marsouins, 8 tirailleurs blessés. Le groupe du capitaine
TILLARD, immobilisé par une crue du Song Chay,
n'avait
pu intervenir.
*
Passage de la bande dans le 3" territoire. — Les pirates, craignant une nouvelle attaque, se décident à Ne pouvant se porter sur Luc-An-Chau, ni descendre la vallée du Song Chay, quitter la forêt de Lang-Chap. ils remontent vers le nord avec l'intention de reprendre ensuite la direction de leur objectif: Cho-Chu. Le 7 août, la bande est signalée près de Nhé-Do. A ce moment, sur les instances de deux fonctionnaires révoqués: HOANG-VAN-QUAN et HoANG-VAN-DoNG. les pirates ajournent leur mouvement sur Cho-Chu pour gagner la région de Ban-Koa (3' territoire), où HoANG-VAN-QuAN devait se joindre à eux à la tête d'un renfort de 200 fusils recrutés parmi les Méos et les conduire à du poste de Hoang-Su-Phi, tenu l'attaque par une faible garnison. L'évacuation mettent
de la province civile fin à la mission du commandant
de Lao-Kay par la bande et son passage dans le 3" territoire militaire MuLLER. Le commandant LECREUX prend à nouveau la direction des
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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< Il rassemble rapidement un groupe de manœuvre de 400 fusils à Yên-Binh-Xa et opérations sur son territoire. se porte sur les traces de la bande qui, après un léger engagement le 22 août, à Po-Ha, avec une reconnaissance du poste de Xin-Mên, avait rallié les 200 bandits de HoANG-VAN-QuAN et s'était portée le 23 août avec eux à l'attaque
du
poste
de Hoang-Su-Phi.
La
BONNET qui, avec 80 tirailleurs, vigoureuse résistance opposée par le capitaine repoussa trois jours durant toutes les attaques, donna le temps au commandant LECREUX d'arriver et d'obliger les pirates à la retraite. Leurs attaques infructueuses leur avaient coûté une trentaine de tués et autant de blessés. La garnison avait eu 2 tués et 4 blessés. Conduite
et HOANG-VAN-DONG, la bande HoANG-VAN-QuAN les villages de Ban-Koa, sur lesquels l'autorité des deux frères s'exerçait chent solidement en vue d'une attaque qu'ils sentaient prochaine. par
se replie à l'est de Hoang-Su-Phi vers sans conteste. Les pirates s'y retran-
Le 30 août, en effet, le commandant LECREUX se porte à l'attaque de la position. Mais l'élan des trousans artillerie. Nous avions 2 tués et 5 blespes se brise sur une série de tranchées qu'il est impossib le d'enlever sés dont un officier (lieutenant BONNARD). Les troupes sont ramenées en attendant l'arrivée à Hoang-Su-Phi d'une section de montagne envoyée de Dap-Cau. à 3 heures du matin, les troupes marchent de nouveau à l'attaque Le 14 septembre, du repaire avec l'apd' obus, les Chinois évacuent en désordre la position sans pui de l'artillerie. Impressionnés par les éclatements attendre l'assaut. Nos pertes se bornent à un légionnaire tué. La bande se partage alors en deux groupes. Le commandant poussé
LECREUX
vers la frontière
Débarrassé
se place entre les deux et se met à la poursuite du groupe nord, qui se trouve chinoise sans pouvoir se dégager. Il franchit la frontière au nord de Man-Mei.
LECREUX se tourne vers le groupe sud qui avait repartie de la bande, le commandant Le 22 septembre, les pirates sont atteints une première fois à Nam-Kic au sud pris son mouvement vers Cho-Chu. de Ban-Koa, alors qu'ils avaient repris la direction du massif de Tsin-Con-Lin, qu'ils puis le 23 à Ban-Yêng, rendant finissent par regagner et dans lequel ils se dispersent, toute poursuite immédiate impossible. d'une
Bientôt 9 octobre
traqués de repaire au bac de Ban-My,
vers la Rivière Claire, qu'ils franchissent le en repaire, les pirates s'enfuient dans la direction pour marcher ensuite à travers la province de Tuyên-Quang,
de Cho-Chu. de fusils qui s'était un parti d'une soixantaine au gros de la bande et au sud, marchait et de Nam-Kic. Il traconstitué au sud de Ban-Koa des fuyards échappés de Ban,Koa par le groupement se dirigeant vers Cho-Chu, conduit verse la Rivière Claire à Vinh-Thuy le P octobre, également par Parallèlement
deux
émissaires
de LuONG-TAM-KY.
militaire. Un nouveau groupe de manœuvre plus de bande organisée dans le 3° territoire sous la direction du commandant est alors constitué dans la province de Tuyên-Quarî\g, JUCHEREAU DE SAINTla route. DENYS, de la légion étrangère, avec mission de continuer Il ne restait
* *
Opérations commandement.
en territoire Il dispose
fournis par la garde tisans.
civil. environ
—
Le
400
indigène des provinces
10 octobre,
hommes
le commandant
de troupes
de Thai-Nguyên
JUCHEREAU DE St.-DENYS de (légion et tirailleurs),
régulières et de Tuyên-Quang,
et d'une
prend son 120 fusils
centaine
de par-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
200
date, la petite bande chinoise passée à Vinh-Thuy Elle est réduite à une cinquantaine le massif du Nui-Ba-Xu.
A cette mentée,
0 avait atteint,
après une poursuite mouved'individus, qui se dispersent et gagnent isolément, soit soit la Cho-Chu, forêt de Nha-Ta, où ils se cachent jusqu'à l'arrivée de la bande principale dans la région. Le commandant JUCHEREAU DE St.de DENYSs'occupe faire fouiller le NuiBa-Xu par ses détachements, quand la nouvelle du passée de la Rivière Claire par le gros des pirates et de son arrivée sur le Song Gam l'amène à diriger rapidement des vers Chotroupes
Don pour barrer la route de Cho-Chu. La bande était suivie pas à pas, la Rivière depuis Claire, par un détachement du 3 territoire, sous les ordres du capitaine passe le 21 octobre sous les ordres du commandant JUCHEREAU DE
GUÉRIN du 2" étranger; ce détachement SL-DENYS. Assaillis dans la traversée du massif du Pou-Ca-Po par les partisans du Qlian-an de Bac-Kan le 21 octobre, les pirates sont contraints de changer de direction et se portent droit sur Cho-Chu, tandis que nos troupes, tromles cherchent vainement au nord de Yên-Tinh. pées par de faux renseignements, Le 26, la présence des pirates est signalée à Na-Lai. La 4" compagnie du 3° tonkinois (capitaine CHAUMONT), dirigée aussitôt de ce côté, est égarée par ses guides et ne parvient à Na-Lai qu'après le départ de la bande, prévenue à temps. Le 28, celle-ci passe à Kouei-Lei qu'elle pille. Le 30, tandis que les pirates prenaient leur repas dans la forêt, un de nos détachements mixtes, surgi d'entre les arbres, ouvre brusquement le feu, à moins de 60 mè'res. La bande se disperse de tous côtés dans un affolement indescriptible, abandonne 5 tués, de nombreux blessés, des fusils, des munitions. Quand elle reprend, le lendemain, sa marche vers le sud, elle ne compte plus qu'une centaine d'hommes. Le contact est repris avec la bande qui se rejette vers l'ouest, dans la massif du Pou-Kouei-Hai. Le commandant DE St.-DENYS prend alors des mesures en vue d'investir le massif et détruire les pirates par l'action de colonnes mobiles. Les pirates, conseillés par LUONG-TAM-KY, leur cause perdue, dequi jugeait mandent à faire leur soumission avec l' autorisation de résider à Cho-Chu. Leurs propositions sont repoussées. Sur un faux renseignement, le blocus du massif est levé et les pirates s'enfuient. La bande réduite à 80 fusils, s'est cependant augmentée dans la forêt de Nha-Ta des débris de la petite bande qui s'y tenait cachée.
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les pirates recourent de nouveau aux bons offices de LUONG-TAM-KY Rejoints le 8 novembre, pour solliciter un armistice de trois jours, qui est accordé par le délégué de Cho-Chu, Les pirates en profitent pour s'échapper. Le 14 novembre, ils pillent le village de Ha-Luong, et le lendemain, ils se rejettent vers le sud-ouest pour gagner le massif à peu près impénétrable du Tam-Dao. Ils comptaient passer du Tam-Dao dans le Yên-Thê pour rejoindre le DE-THAM. En raison des difficultés de pénétration et de l'étendue du massif du Tam-Dao, un deuxième groupe de manoeuvre est organisé sous le commandement du chef de bataillon DESDOUIS. Celui-ci est chargé de poursuivre directement la bande avec trois compagnies et demie et un détachement de la garde indigène de ThaiDE St.-DENYS tiendra la ligne du Day à l'ouest. Nguyên, tandis que le commandant
* **k
Le
17 novembre, le détachement de garde indigène et les partisans du commandant DESDOUIS tombent dans une embuscade et battent en retraite après avoir perdu 6 tués et plusieurs blessés. Le général commandant supérieur augmente alors les moyens mis en œuvre et donne la direction des opérations au colonel BATAILLE, commandant la 2e brigade. Cet officier supérieur dispose des deux colonnes DE St.-DENYS et DESDOUIS, viennent s'ajouter deux compagnies et demi de tirailleurs. auxquelles Le colonel
répartit
chacune
Colonne
du
Colonne
du Day : groupes
Sông
Cong:
de ces colonnes groupes
BELLON,
COLOMBAT,
en quatre
groupes
LACOSTE,
LIBERSART,
de manœuvre
COLLOT,
GRENES,
de 150 à 200
fusils chacun :
BARBASSAT;
PoiLEVEY
(inspecteur
de la garde
indi-
gène) Deux d'entre eux sont chargés de garder les issues du massif du Tam-Dao, ceux de la colonne DESDOUIS sur le versant du Sông Công, ceux de la colonne DE St.-DENYS sur celui du Day. Les deux autres groupes de devront pourchasser la bande. Chacun des groupes pris isolément compte un nomchaque colonne se relayant, de sorte qu'il ne peut y avoir aucun doute sur l'issue bre de- fusils supérieur à celui dont dispose la bande, fatale. tactique habile porte bientôt ses fruits. rapidement en un essaim de fuyards démoralisés, les vembre, le fameux Ly-Loc, qui conduisait achève de désagréger la bande. Des 700 à 800
Les pirates affaiblis dans des rencontres journalières s'émiettent que nos partisans traquent et détruisent peu à peu. Le 27 noest tué, et sa mort réformistes depuis leur entrée au Tonkin, réformistes de qui avaient pénétré au Tonkin après l'incident il ne restait plus çà et là que quelques rares individus isolés qui se présentaient aux portes des villaPha-Long, ges pour solliciter la vie sauve en échange de leurs armes et de leur liberté. La question réformiste au Tonkin avait vécu. Cette
Le 20 février 1909, le général commandant laissées à la disposition du colonel BATAILLE.
supérieur
donne
l'ordre
de dislocation
des dernières
troupes
A
— En même temps que des troubles étaient fomentés en Annam en 1908, comme Complot d' Hanoi. nous l'avons vu, un mouvement qui aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves se fomentait à Hanoi. recevait une lettre anonyme émal'artillerie, Le 24 juin 1908, le général DE NAYS-CANDAU, commandant en outre de la d'un plan de conjuration, nant d'indigènes, dans laquelle on lui signalait l'existence englobant, civile, les miliciens et les militaires indigènes des différents corps de la garnison; cette lettre désipopulation et un brigadier indigène d'artillerie d'ouvriers gnait, parmi les meneurs, surtout des indigènes de la compagnie du 4' régiment d'artillerie.
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HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
En même temps que la lettre précédente, une autre information émanant du lieutenant DELMONT-BEBET, commandant la compagnie d'ouvriers, attirait l'attention du commandement sur les allures louches d'un marétous deux déjà expressément chal-des-logis indigène de cette compagnie et d'un brigadier du 4" d'artillerie, désignés dans la première lettre. En présence de ces faits, M. MOREL, résident supérieur au Tonkin, est immédiatement avisé, et une enquête ouverte. Avant qu'elle ait pu donner des résultats, les événements se précipitent, les meneurs devant s'être aperçus de la défiance dont ils étaient l'objet. Le 27 juin, à 8 heures du soir, le major de garnison est prévenu, par l'intermédiaire de la Mission Catholique, qu'un coup de main sera tenté au cours de la nuit même. A la même heure, le général PIEL, commandan avait été dirigée à la Citadelle contre les européens du 4 supérieur, est avisé qu'une tentative d'empoisonnement régiment d'artillerie et du 9 régiment d'infanterie coloniale. Quelques instants plus tard, le résident supérieur vient informer le général commandant supérieur de la présence de rassemblements suspects dans les environs immédiats de la ville. Les mesures propres à la répression de tout mouvement insurrectionnel sont aussitôt prescrites; grâce aux la nuit s'achève sans autre incident. dispositions prises, Grâce aux soins prodigués par le personnel médical, les hommes intoxiqués sont rapidement hors de danger. Il fut établi que le poison dont s'étaient servi les cuisiniers indigènes était le datura. Tous les individus signalés le 24 juin, ainsi que les cuisiniers et autres individus suspects d'avoir participé à la préparation ou à l'exécution du complot, sont l'objet d'ordres d'incarcération qui sont en général exécutés. En présence de la gravité du mouvement préparé, tous les inculpés sont déférés à la Commission Criminelle prévue pour connaître des crimes visant la sécurité de 1 Indochine. Les principaux meneurs sont condamnés à mort, les complices aux travaux forcés. Les déclarations des accusés permirent de reconstituer la genèse de l'affaire : une première tentative de réavait été fixée au 15 novembre 1907. Les compter refusèrent de marcher au dernier moment, conde tentative était prévue pour le 16 mai 1908. la compagnie d'ouvriers, chef du mouvement, qui favorables. Le 27 juin enfin, l'arrestation des principaux bellion
tirailleurs tonkinois sur lesquels les conjurés croyaient pouvoir prétextant qu'ils n'avaient pas assez de cartouches. La sede Cette fois, c'est l'un des maréchaux-des-logis indigènes les présages n'étant pas exigea l'ajournement de l'attaque,
chefs militaires du complot jeta le désarroi parmi les organisateurs qui, surpris, désemparés, ne songèrent plus qu'à se sauver. Le plan prévu pour chaque tentative avait peu varié. Chaque fois, un groupe de 200 hommes environ, rassemblé vers l' abattoir, devait attaquer la concession, et un autre groupe, rassemblé dans des sampans près de la manufacture des tabacs, la citadelle, par la porte nord, tandis qu'un troisième groupe, rassemblé vers le mirador, et soutenu par une bande importante venue de Son- Tay, devait arriver par l'ouest. Chaque fois, ces bandes étaient à leur poste à l' heure fixée, se cachant par petits groupes dans des cases annamites, et attendant les trois coups de canon que devaient tirer les meneurs militaires pour donner le signal de l'attaque. Chaque fois aussi, les bandes furent prévenues vers 9 heures du soir que l'attaque n'aurait pas lieu. révéla la participation du DÊ-THAM à chacune de ces tentatives, surtout à la dernière, mais si L enquête la participation du vieux chef au complot fut démontrée, l'enquête prouva d'une façon irréfutable qu'il n'en était pas l'instigateur. Les vrais chefs du mouvement étaient les agitateurs annamites réfugiés au Japon et en liaison constante avec les sociétés secrètes d'Indochine. La rigueur montrée par la Commission criminelle dans la répression de ce mouvement insurrectionnel, tout à fait local d'ailleurs, ramena le calme parmi la population. * Opérations contre le DÊ-THAM. — Depuis sa soumission en 1897, l'ancien chef pirate HOANG-HOATHAM, dit HF-THAM, s'était officiellement tenu tranquille tout en continuant à être le chef occulte de tous
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les mécontents. à lui. Il aurait
et ses domaines donnaient asile à tous les malfaiteurs ou réfugiés politiques qui venaient s'adresser pu continuer longtemps à jouer son double jeu, si les enquêtes menées en 1908, à la suite des troubles d'Annam et du complot d' Hanoi, n'avaient prouvé qu'il avait partie liée avec les instigateurs de ces Son prestige, mouvements. fait beaucoup de notre faiblesse envers lui et de notre curieuse persistance à le considérer comme une puissance, avait permis d'attirer dans ces deux tentatives d'insurrection bon nombre militaires ou civils, jusqu'alors bons serviteurs de la France. d'Annamites, Il fallait
mettre
un terme
à ce dangereux état de choses; aussi, dès que l'heureux achèvement des opérations engagées dans le Tam-Dao eût permis de disposer des troupes nécessaires, le gouverneur général, M. et d'y rétablir le régime du droit commun. KLOBUKOWSKI, résolut-il de faire occuper la région du Yên-Thê Une certaine indécision régnait sur les moyens de résistance que pourrait nous opposer le DÊ-THAM. Les car son prestige les aveuglait sur sa puissance renseignements fournis par les indigènes étaient sujets à caution, par ailleurs, aucune colonne n'avait été dirigée contre lui depuis plus de 10 ans. Il disposait en réalité 200 bandits. Ce nombre relativement (comme on le sut par la suite) d'environ peu élevé était compensé par leur bravoure à toute épreuve, leur connaissance approfondie du pays et leur fidélité à un chef intrép de. L'armement consistait en majorité en fusils 1874, mais aussi en armes tirant la cartouche 1886. Ils avaient d' abondantes réserves de munitions. effective;
Le DÊ-THAM
avait. choisi
ses principaux lieutenants parmi ses proches, de façon que la communauté d'inC'étaient son fils CA-TRONC, ses fils adoptifs CA-RINH térêts les retint plus volontiers sous son commandement. et enfin l'un de ses plus vieux partisans, LY-THU, dit LY-GIA, dit DÊet CA-HUYNH, son favori BA-BIÊu BAO. Les opérations engagées contre le DÊ-THAM en 1909 et 1910 englobent deux séries d'opérations distinctes: la première va du 29 janvier au L1 mai (colonel BATAILLE), la seconde va du 5 juillet 1909 au 28 février 1910 (colonnes CHOFFLET et BONIFACY). la 2" brigade, fut chargé de la Opérations de la colonne BATAILLE. — Le colonel BATAILLE, commandant contre le DÊ-THAM. La date du début des hostilités fut fixée au 29 janvier direction des opérations dirigées favorable car, pendant plusieurs mois encore, les troupes n'auraient Ce moment était particulièrement pas trop à souffrir de la chaleur; de plus, c'était au lendemain des fêtes du Têt et, selon la coutume annamite, le DÊ-THAM riz de la nouvelle récolte, et ses gens devaient avoir épuisé leurs réserves de riz de l'année écoulée, alors que le et utilisable en cas de fuite dans la forêt. restait dififcilement non décortiqué, transportable de colonne (capitaine un Etat-Major Les forces mises à la disposition du colonel BATAILLE comprenaient : et demie d'infanterie coloniale, avec une section de mitrailTEISSIER. chef d'Etat-Major), quatre compagnies un peloton de légion, une batterie montée de 75, une batterie de 80 leuses, cinq compagnies de tirailleurs, un pelo'on de cavaliers du dépôt de remonte, services de l'intendance de montagne, une compagnie du génie, de garde indigène et les partisans des provinces de Bac-Giang, et de Santé; en outre, les différents détachements et Thai-Nguyên. Phuc-Yên **
Le premier but à atteindre était de prendre l'offensive contre le DÊ-THAM dans le plus grand secret et de réunir d'autres moyens de résistance que ceux avec une rapidité su ffisante pour le mettre dans l'impossibilité dont il disposait habituellement. à cette offensive, pendant qu'une autre fraction des troupes consDeux groupes mobiles devaient participer tituerait autour de la région des opérations un réseau de postes ayant pour but d'assurer la tranquillité du pays, et à leur ravitaillement. de s'opposer au passage des rebelles fuyant le Yên-Thê la 8 compagnie du 10e co100 partisans, Le premier groupe mobile MAYER) comprenant (commandant la 6' compagnie du 3 tonkinois, une section de 80 de montagne, une demie lonial et une section de mitrailleuses, second sur Nha-Nam pour y être concentré le 29 janvier, tandis que le compagnie du génie, part de Dap-Cau
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HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
100 partisans, la 9 compagnie du 10" colonial, la 110 groupe mobile (commandant LE CANU) comprenant compagnie du 2" tonkinois, une section de 80 de montagne, une demie compagnie du génie, se porte de PhuLang- Thuong et de Kep sur Bo-Ha (point de concentration). Les troupes de la 2" fraction sont réparties, à la date du 29 janvier, dans les différents secteurs constitués autour du Yên-Thê :
SECTEUR DE LA VOIE FERRÉE (Bac-Lê) sous le commandement du capitaine VINCENT, avec les postes de Thanh-Moi (1 peloton de légion), Ba-Dan (1 section de tirailleurs), Sông Hoa (1 section de tirailleurs et 30 gardes indigènes), Bac-Lê (1 section d'européens et 1 section de tirailleurs), Sui-Ngang (1 section de tirailleurs), Kep (1 section de tirailleurs). Le commandant du secteur a comme mission d'assurer la sécurité de la voie ferrée et de la circulation des trains de Kep à Thanh-Moi. SECTEUR DE Mo-TRANG (capitaine BARBASSAT) avec les postes de Mo-Trang (1 section de tirailleurs, 20 européens et 30 gardes indigènes), Mo-Na-Luong (1 section de tirailleurs et 10 européens). SECTEUR DE CHO-PHONG (lieutenant LAMY) avec les postes de Cho-Phong (1 peloton de tirailleurs) et Lang-Met (garde indigène). SECTEUR DE HA-CHAU (capitaine PAGES) 7" compagnie du 10' colonial, 1 section de 80 de montagne (lieutenant GAY) et garde indigène des postes de Ha-Chau, Tra-Xa, Phu-Da-Phuc, Phuong-Do, Dui-Thang, Dong-Lo et Cao- Thuong. La mission du commandant de ces trois derniers secteurs était d'assurer la tranquillité du pays et de s' op poser, le cas échéant, au passage des rebelles fuyant le Yên-Thê. COMMANDEMENT D'ARMES DE PHU-LANG-THUONG (capitaine ScHWARTZ) : trois sections de la 6e compagnie du 10" colonial, trois sections de la 1re compagnie du 1er tonkinois.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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La batterie
montée de 75, dirigée de Hanoi sur Dap-Cau, fut renvoyée dans sa garnison le 11 février, devant l'impossibilité de l'utiliser au Yên-Thê. La préparation des opérations s'était accomplie dans le plus grand secret; les troupes parties de directions diverses, sans connaître elles-mêmes leur destination exacte, arrivèrent toutes à l'heure prévue aux points de la Garde indigène engagée le 29 au matin, sur l'initiative du fixés; mais une attaque inopportune délégué de et suivie d'un échec complet, Nha-Nam, la brousprévint le DE-THAM de nos intentions. Il prit immédiatement les groupes MAYER et LE CANU entraient sans difficultés dans les se; le 30 janvier, et repaires de Cho-Go, Le colonel BATAILLE établit son poste de commandement Am-Dong. le jour même à Cho-Go, dans la résidence du DE-THAM. Le premier but — l'occupation — était atteint, mais nous ne des principaux centres du Yên-Thê pouvions nous y établir d'une façon stable sans avoir enlevé aux bandes la possibilité de nous nuire. Faute de renseignements dans un pays très difficile et presque vide d'habitants, nous dûmes marcher un peu à l'aveuglette au cours de nos reconnaissances. Le 101 février un détachement composé d'une partie du groupe LE CANU se dirige sur un ancien repaire du à Rung-T rê, au nord de Dinh-Thêp. Le est accueilli et ne par une vive fusillade s'empare qu'à la nuit du repaire, évacué par les pirates à la faveur de l'obscurité. Nous avions eu affaire à la bande même du DE-THAM.
DE-THAM, détachement
le grouinfructueuses, Après plusieurs reconnaissances aux pe iMAYER se heurte, le 11 février, à Dong-Dang, bandes de CA-RINH, CA-HUYNH, BA-BlEU et LY-THU réunies. Après un combat qui dure de 1 heure à 6 heures du soir, les pirates s' enfuient en abandonnant plusieurs cadavres sur le terrain. De notre côté, nous avions 5 tués, dont 2 sous-officiers et 11 blessés. européens, Ce même jour, à Son-Qua, dans le secteur de HaChau, le repaire occupé par une petite bande est enlevé grâce à l'appui de la section de 80 de montagne. A la suite du combat de Dong-Dang, CA-HUYNH se On savait que CA-RINH, sépare du reste des bandes. BA-BlEU et LY-THUs'étaient retirés dans la direction de la cote 208, au nord de Dong- V ong. Une reconnaissance combinée des groupes MAYER et LE CANU se heurte le 21 février, à Don-Dên, à des retranchements solidement occupés. Les difficultés du terrain arrêtent longtemps l'élan de nos troupes et nos pertes sont sévères 5 tués et 13 blessés dont 2 officiers (capitaine TEISSIER et lieutenant BENEYTON). Les bandits se dispersent alors dans la brousse par petits groupes. CA-RINH et BA-BlEU gagnent la région de Mo-Na-Luong. D'autre part, on savait le DE-THAM et son fils CA-TRONG dans la région de Rung- Trê. L'ensemble des forces pirates était donc morcelé, et chaque fraction n'était pas assez importanle pour nous inau dire des émissaires et des prisonniers. De plus, le moral des rebelles était ébranlé, quiéter sérieusement. * Jejfc à la période offensive une période d'occupation. Le Gouverneur général prescrit alors de faire succéder Fidèles à la tradition des campagnes coloniales, marsouins et tirailleurs prennent la pelle et la pioche, les offides postes à efciers s'improvisent architectes, et, en quelques jours, surgissent sur tous les points du Yên-Thê afin d'y isoler le DE-THAM. fectif variant de 25 à 75 hommes, entourant toute la région de la Rung-Phê,
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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Des petits groupes ayant été Les pirates éprouvent dès lors les plus grandes difficultés pour se ravitailler. le lieutenant COURRIER, commandant ce poste, obtient l'autorisation d'aller signalés près de Mo-Na-Luong, au sud de son poste. Le 161 mars, au cours de sa marche, avec une trentaine d'hommes tendre une embuscade il se heurte aux bandes, momentanément réunies, du DE-THAM, de CA-RINH et BA-BIEU. Il est obligé de se d'enlever une position organisée par un adversaire supérieur. replier, devant l'impossibilité autour des postes se multiplient dans le courant de Les coups de main de partisans, les reconnaissances mars, décimant peu à peu les bandes et amenant des soumissions. Le fils du DE-THAM, CA-TRONG, est tué au Le DE-THAM, découragé, écrit au colonel BATAILLE pour protester de son décours d'un petit engagement. La pacification est donc en bonne voie et il paraît possible de réduire vouement au Gouvernement. du Yên-Thê les effectifs. du génie rejoignent Le peloton de cavaliers de remonte, une section de 80 et une demie compagnie leurs d'où il continue à diriger les opérations à partir du 1er garnisons. Le colonel BATAILLE rentre à Bac-Ninh, avril. * **
A la date du 1" avril, un secteur de Cho-Go du 10 colonial. commandant VAUTRAVERS, Il n'y eut plus, dès lors, aucun engagement région comprise La bande combat
est constitué sérieux,
et Phu-Lang-Thuong. de CA-HUYNH, et bousculée pourchassée
avec les troupes
si ce n'est
dans
du Yên-Thê,
le secteur
sous les ordres
de Ha-Chau
et dans
du la
enlrè Nha-Nam
de My-Tho. A la date du
à Lang-Cau,
est anéantie
en partie,
le 16 avril,
au
comme virtuellement les résultats où les opérations furent considérées terminées, et 15 prisonniers. 44 pirates tués, 26 soumissionnaires suivants étaient acquis: De notre côté, nous avions eu 29 tués, (dont 7 européens) et 74 blessés (dont 5 officiers et 24 hommes de trou- 1er mai
pes européens). ,
-
*
série d'opérations contre le DÊ-THAM. Des petites bandes pirates infestaient presque consDeuxième au nord de la voie ferrée Phuc-Yên et la partie de la province de Bac-Ninh tamment les provinces de Vinh-Yên, elles échappaient facide Lang-Son. Grâce à leur mobilité, à la complicité bienveillante ou forcée des hab tants, lement aux forces de police des trois provinces. La principale de ces bandes au début de 1909 était celle de HAÏ-NOM. Vers le début de mars, apparurent au Phuc-Yên, BA-BIÊU,
d'abord
CAI-SON,
puis (qui quitta le DÊ-THAM après le combat du 11 février à Dong-Dang), le DÊ-THAMaprès l' afïa re du 1" mars avec la garnison de qui abandonnèrent
CA-HUYNH CA-RINH,
Mo-Na-Luong. De mars à juin, la garde indigène se heurte en de nombreux points aux bandes, mais non sans éprouver des pertes sensibles. appréciable, les bandes semblent quitter momentanément le Phuc-Yên Durant le mois d'avril, Le 16, la bande de CA-HUYNHest détruite partie sud de la prov nce de Bac-Giang. blessé
le 15 mars, était resté caché dans un village du Phuc-Yên). grièvement Phuc-Yên et se joint à HAÏ-NOM. Le 24 juin, la présence du DÊ-THAM lui-même est signalée à 4 kilomètres pirate rassemblait ses bandes à moins de 15 kilomètres de Hanoi.
sans obtenir
de résultat
pour se porter dans la à Mo-Tho (CA-HUYNH Fin avril, CA-RINH revient au de Phu-Lo.
Le
vieux
chef
Le 5 juillet, un européen, M, VOISIN, est enlevé sur la route de Thai-Nguyên. Le DÊ-THAM reparaissait aussi fort qu' au début de janvier, ayant auprès de lui, à côté de ses fidèles lieutenants CA-RINH, CAI-SON et BA-BIÊU, les chefs de bandes du Phuc- Y ên, et notamment allait lui être précieux HAÏ-NOM, dont l'appui dans un pays qu'ils connaissaient si bien et où ils avaient de nombreuses complicités.
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
207
Le prestige de DÊ-THAM, si réduit et chancelant rétabli brusquement et s'était après le 21 février, s'était accru par la capture d'un européen. Aux yeux des annamites, se confirmait une fois de plus la légende représentant le vieux chef comme invulnérable et insaisissable. La pirat rie avait quitté le Yên-Thê, sur le Phuc-Yên, région pauvre, pour s'abattre province riche et peuplée.
Opérations de la colonne CHOFFLET. — M. KLOBUKOWSKI, gouverneur général, après entente avec le général PlEIcommandant supérieur, décidait aussitôt l' envoi d'une colonne contre le DÊ-THAM, dans le but d' obtenir la dél. vr,.Hce de M. VOISIN et d'aboutir à la destruction des bandes pirates. Le
une colonne forte de deux compagnies d'infanterie coloniale (5V et 7" du 9" régiment, capi10 juillet, de tirailleurs taines PEUTUIS et GREMILLET), deux compagnies (4 et 7" du 1" tonkinois, capitaine CHASTELIER et SAILLENS), un demi peloton de cavaliers, sous les ordres du commandant CHOFFLET, du 9" colonial, est groupée à Phuc-Yên, prête à entrer en opérations. le
12 juillet, la colonne, constituée en quatre groupements mixtes, rompt de Phuc-Yên en trois colonnes, du Tam-Dao. Le 13, les groupes empruntant les trois cols qui traversent la partie sud de l'arête montagneuse arrivent au sud de Lang-Lan, où le DÊ-THAM avait été signalé avec son prisonnier et sont immédiatement réde la localité déjà en partie assuré par la garde indigène, un détapaitis de façon à compléter l'investissement chement d'une section du 10" colonial et une section d'artillerie de 80 de montagne laissés en réquisition à HaChau depuis la fin des opérations de la colonne BATAILLE. Le 14, au point du jour, les reconnaissances constatent de la bande. l'évacuation du village Les reconnaissances ne donnant aucun indice sur la d rection prise par le DÊ-THAM, le commandant CHOFFLET porte la colonne à Da-Phuc, point où il peut agir facilement sur l'une ou l'autre rive du Song Cau ou sur l'un ou l'autre versant du Tam-Dao. de Lap-Chi, ce temps avait lieu l'affaire heureusement Pendant BOUFFE, dirigée par le lieutenant commandant un peloton de légion de Viétn, en réquisition depuis le 12 juillet pour assurer la sécurité du cheflieu de la province de Phuc- Y ên. Cet officier, avisé le 19 dans la nuit de la présence de 8 à 10 pirates à part le 20 à 2 heures du matin, rallie en route 50 gardes indigènes et pénètre dans la localité, où Lap-Chi, il est bientôt accueilli par une décharge qui lui blesse 4 hommes. Voulant éviter les risques d'un assaut, le lieutenant BOUFFE ceine le repaire sur lequel il fait jeter de la paille enflammée. L'incendie éteint, on trouve 5 cadavres de pirates. Nous avions un tué et 4 blessés. Le 22 juillet à 7 heures du matin, le commandant CHOFFLET apprend à Da-Phuc la présence d'une bande à Xuân-La Il y porte deux groupes renforcés de la section de 80 et de son soutien. Le village est rapidement CHOFLe comnandant investi, mais les tentatives d'assaut entreprises en terrain découvert et inondé échouent. les deux autres groupes, qui n'arrivent qu'à 7 heures et 11 heures du soir. LVtaque FLET appelle de Da-Phuc est remise au lendemain
mais pendant la nuit les pirates trompent la surveillance et évacuent la localité. Le 25 juillet au matin, la bande, sans doute gênée dans ses mouvements par la présence de M. VOISIN, Avisés de ce fait, arrivent successivement abandonne son prisonnier à Kim-Anh et se porte sur Hiên-Luong. devant le village le lieutenant de garde indigène et, à 3 heures de l'après-midi, le BOUFFE, un détacherrent commandant CHOFFLET avec le groupe PERTUIS et l'artillerie. Le commandant décide d'attaquer immédiatement. A 4 heures, le capitaine PERTUIS réussit à pénétrer dans le village, mais est brusquement arrêté par une ligne de mares et de haies de bambous, d'où part un feu très vif qui nous tue 3 hommes et en blesse 5. Afin de matin,
tourner cette ligne, le capitaine PERTUIS ramène son point. En quelques minutes, nous éprouvons des pertes A l'approche de la nuit, les morts et les blessés ne aux troupes épuisées de se replier. Le lendemain, tués et 20 blessés,
tous européens,
sauf
groupe hors du village pour aborder celui-ci sur un autre cruelles : 9 tués (dont le capitaine PERTUIS) et 14 blessés CHOFFLET ordonpeuvent être retirés, et le commandant le village est trouvé évacué. Nos pertes étaient de 13
un garde indigène
blessé.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
208
Le lendemain, une reconnaissance forte d'un peloton mixte, fouillant la contrée, surprend à Ninh-Bach une le village et parbande pirate. Le groupe du capitaine CHASTELIER vient renforcer la reconna'ssance, fouille vient à refouler les pirates dans un réduit près de la lisière. Ce réduit est parfaitement investi et battu par l'arà s'échapper (parmi eux aurait été le DÊtillerie, mais une quinzaine de pirates, vêtus de kaki, parviennent THAM), car on les prend pour des tirailleurs qui se replient. L'erreur reconnue, une vive fusillade est dirigée sur eux et en tue un, mais les autres peuvent s'enfuir. Le reste de la bande résiste toujours dans son repaire. A la nuit, le commandant CHOFFLET, ne voulant pas courir les risques d'un assaut, fait replier les troupes. Nous avions 5 tirailleurs tués, un européen blessé. Les pirates avaient laissé 6 tués et 3 prisonniers. Persuadé que les pirates, très alourdis par leurs blessés des journées des 25 et 26 juillet, oiitr de Phuc-Yên, le commandant CHOFFET répartit ses troupes entre Phu-Lo et Trach-Loi.
n'ont pu s'éloi-
* :k du khâm-soi LÊ-HOAN. — Dans le but de soulager les troupes opérant dans la période des fortes chaleurs, et pour agir plus efficacement sur la population indigène, souvent de connivence avec les pirates, le gouverneur général décide l'intervention d'un haut mandarin auquel des moyens de répression spéciaux, empruntés à la législation annamite, permettront de modifier l'attitude des indigènes. Le 30 juillet, à Phuc- Y ên, le tông-dôc de Hai-Duong LÊ-HOAN, est intronisé Khâm-sai, c' est-à-dire déléIl a avec lui 400 partisans, dont le rôle est de rechercher le contact des gué spécial de i empereur d'Annam. Nominaiion
pirales et le conserver jusqu'à l'arrivée des troupes régulières. LÊ-HOAN apparaissait tout désigné pour cette mission, car, en 1891, il avait déjà été employé dans des conditions analogues dans les régions du Bao-Dai et de Ban-San; en 1892, comme tong-doc de Hung-Hoa, lancé par le colonel PENNEQUIN, commandant le 4" territoire militaire, contre le DÊ-KlÊU, le dernier des grands chefs de la rébellion, il avait avec ses partisans prêté aux forces régulières une aide intelligente et énergique. Jusqu'au mlieu d'août, la colonne CHOFFLET reste à Phu-Lo et Thach-Loi, faisant des reconnaissances qui ne donnent aucun résultat. Cependant des émissaires personnels du commandant CHOFFLET signalent avec persisau nord dans le massif du Nui-Lang. tance la présence du DÊ-THAM plus* et enfin le comLe 13 août, le lieutenant BOUFFE à Phuc- Y ên, le capitaine GREMILLET à Thach-Loi, mandant CHOFFLET à Phu-Lo sont successivement avisés de la présence des pirates à Bach-Da. Deux groupes sont dirigés sur le village. L'attaque est prononcée immédiatement, sans résultat, le point d'attaque étant mal choisi. Le commandant CHOFFLET prescrit alors l'investissement du village qui sera attaqué le lendemain sur un autre point. Pendant la nuit, les pirates parviennent encore à s'enfuir. Nos pertes étaient de 1 tué et 3 blessés dont un officier, le lieutenant BRAUN. Le 16, à 7 heures Après Bach-Da, le commandant CHOFFLET groupe sa colonne auprès de Thach-Loi. du matin, il y apprend la présence de la bande de BA-BIÊu à Thuong-Yên. La colonne est poitée sur ce point. La chaleur est accablante, beaucoup d'hommes tomberi; en route. Les pirates sont investis à la tombée de la nuit dans leur repaire, rrais les part sans du khâm-sai n'ayant pas occupé le poste qui leur était assigné, la bande en profite pour s'enfuir. Elle avait eu 6 tués, dont BA-BIÊU et 8 blessés. De notre côté, nous avions 3 tués et 6 blessés, dont un officier (lieutenant TERRAZ). Des conflits d'attribution s'étant élevés entre le commandant CHOFFLET, le résident de Phuc- Yên, M. Coafin de consever à la direction des opérations RANDY, et le khâm-sai, le général commandant supérieur décida, l'unité de vues ind:spensable, de rappeler le commandan' CHOFFLET. Il estima nécessaire, d'autre part, de relever les deux compagnies du 9e colonial, en opérations depuis deux mois au cours d'un été exceptionnellement chaud et orageux. * Opérations de la colonne BoNIFACY. — A la date du 30 août, le commandant mandement de la colonne composée "de quatre groupes mixtes (un peloton d'européens, un demi-peloton de cavaliers et une section de 80 de montagne. 0 -
le comBoNIFACYprend un peloton de tirailleurs).
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
209
Le commandant BONIFACY porte, le 31 août, la colonne à Thach-Loi et environs. Les renseignements existant alors sur le DE-THAM étaient ceux réunis par le commandant CHOFFLET signalant le chef pirate dans la et Nui-Bao. région des massifs de Nui-Lang Le 6 septembre, village de Thai-Lai.
le commandant
BONIFACY est averti que des pirates ont essayé de s'introduire dans le Il s'y porte avec la colonne. Les pirates n'avaient pu pénétrer dans le village, devant l'attitude hostile des habitants; mais, vers 3 heures de l'après-midi, ils signalaient leur présence par l'incendie du village de Yên-Lo, situé sur l'autre rive du Sông Ca-Lo. Les quatre groupes de la colonne sont dirigés sur ce point. Au début, les pirates occupent la lisière du village, mais se retirent bientôt dans un réduit formidable, où ils attendent nos troupes pour les fusiller à bout portant. La nuit arrivant, le commandant fait donner l'assaut. avec des pertes sensibles: 4 tués et 10 Malgré une fusillade très vive, la position est enlevée à la baïonnette blessés, dont un officier, le capitaine FONTAINE. Dans une tranchée prise on trouve les cadavres de 7 pirates. L'effet moral fut tel, que les débris de bandes qui se trouvaient encore dans le Phuc-Yên vinrent faire leur soumission entre les mains du Khâm-Sai. Dès lors, nous pouvions considérer cette province comme purgée des bandes qui l'infestaient. Des postes de garde indigène sont créés pour continuer l' œuvre de pacification par l'occupation du pays, et l'action de la colonne proprement orientée vers la recherche du DE-THAM. dite peut être entièrement Des renseignements, venant en confirmer d'autres précédemment reçus, signalent la présence de celui-ci dans la région du Nui-Lang, sur la rive gauche de la Rivière Claire. Aux côtés du chef rebelle, sont tous ses plus fidèles lieutenants, dont CA-RINH et CAY-SON, ainsi que sa troisième femme, réputée chez les indigènes pour sa bravoure et sa haine des Français. La bande compte encore une quarantaine de fusils. Elle a organisé dans la région plusieurs repaires en plein massif montagneux et boisé. Le commandant BONIFACY décide de contourner le massif du Nui-Lang par l'est et le nord, de façon à barrer à la bande du DE-THAM la route du nord vers les massifs du Nui-Bao et du Nui-Lich, tandis que, vers le sud, les partisans du Khâm-Sai sont chargés de couper leur fuite possible vers le Fleuve Rouge. A peine le commandant BONIFACY a-t-il pris ces dispositions, que le Khâm-Sai signale la présence effective du DE-THAM dans le massif du Nui-Lang, à l'ouest de la côte 305. * ** au S.-O. de Nui-Lang. Le commandant décide COMBAT DE NUI-LANG. — La colonne vient se concentrer la bande le 5 octobre, pendant que les partisans du Kham-Sai garderont les passages. Il appelle à lui d'attaquer un petit détachement mixte de légionnaires et de tirailleurs qui gardait la boucle de Tu-Da de la Rivière Claire. Un détachement de gardes indigènes connaissant bien la région est chargé de couper la retraite des pirates vers l'ouest. Dans la nuit du 4 au 5, une reconnaissance SALEL parlégère conduite par le lieutenant mètres du vient, sans être éventée, à quelques repaire. A 11 h. 30 du matin, la colonne guidée par le lieutenant SALEL est en mesure d'attaquer. Les pirates occupent quatre tranchées cachées dans un fouillis de lianes, d'arbres épineux et de hautes herbes. Les tranchées se command'un dent et sont disposées de part et d'autre petit torrent. Bien que pouvant être utilisées dans toutes les directions, elles étaient manifestement disposées pour résister à une attaque venant du N. -Q. en remontant le lit du torrent.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
210
La colonne se fractionne en deux la tranchée située au N.-O. ; le restant sud et l'est. Le combat commence à 1 h. 45 courbés et en rampant dans un fouillis
(les tranchées de la colonne,
sont à peine à 400 mètres) : une fraction doit attaquer comprenant les trois quarts des forces, attaquera par le
et dure jusqu'à 7 heures du soir. Les hommes ne peuvent avancer que de lianes inextricable.
Les pirates, dissimulés dans leurs tranchées, à une trentaine de mètres à peine, tirent à coup sûr et déciment nos troupes qui, enlevées par leurs chefs, se portent bravement à l'assaut. Chaque mètre de terrain conquis est payé chèrement. L'artillerie place une de ses pièces en batterie à 45 mètres de la tranchée A et tire efficacement, malgré un feu intense des pirates. Marsouins et tirailleurs, profitant de l' effet matériel et moral produit par les obus, s'élancent à l'assaut et enlèvent la première tranchée (A). La seconde tranchée (B), devant laquelle on se bat depuis le début de l'action, est prise à 5 h. 30 du soir. Un peu avant l'assaut final, quelques pirates réunissent à s'enfuir pour passer dans celle dominant le ravin et située à une quinzaine de mètres. Le DE-THAM était parmi eux. Les deux dernières tranchées (C et D) tiennent jusqu'à la nuit. A 7 h. 30, le dernier coup de fusil est tiré; nos troupes couchent sur place. De nombreux blessés, des morts, restent introuvables dans la brousse. L'obscurité est complète. Bientôt la pluie se met à tomber, augmentant la fièvre et les souffrances des blessés. Suivant leur tactique habituelle, les pirates profitent de la nuit et de la pluie pour s'enfuir. A 3 heures du matin, les dernières tranchées sont trouvées inoccupées. Si les résultats matériels du combat furent peu importants (on ne trouva que 7 cadavres de pirates), son Le DÊ-THAM ne s'attendait pas être attaqué avec une telle vigueur, effet moral, par contre, fut considérable. étant données les difficultés de toutes sortes qu'avait à vaincre la colonne. Son moral s'en ressentit et dès lors il borna à fuir sans se fortifier sur ses positions. Les soumissions se produisirent nombreuses à partir de ce morrent. 17 tués, dont 7 européens, et 35 blessés, dont un officier (lieutenant Nos pertes avaient été lourdes: GRESSIN) et 15 hommes de troupe européens. déployée par tous fut admirable. Les journées qui suivent sont employées à de longues et rapides marches pour couper la route des pirates vers le nord et vers l'est. La colonne se porte dans la région du Tam-Dao en franchissant le Day. du DÊ-THAM, constamment traqué par nos reconnaissances Le 24 octobre, CA-RINH, le principal lieutenant vient faire sa soumission au khâm-sai avce 8 de ses partisans. et blessé à Nui-Lang, A cette même date, le commandant BONIFACY apprend que la bande du DÊ-THAM est passée dans la réLa bravoure
dans la vallée de Cat-Nê. Il dirige alors sa colonne, sur le versant N.-E. du Tam-Dao, gion de Thai-Nguyên, le 30 octobre, vers Thai-Nguyên. Jusqu'au 17 novembre, toute la région est fouillée par des reconnaissances. Parfois nos détachements talonnent le DÊ-THAM qui n'a que 2 ou 3 heures d'avance mais le pays est très coupé, la brousse est épaisse. Les traces se perdent dans les rizières et, chaque fois, la petite bande nous échappe. son Des renseignements arrivent de plus en plus précis, signalant que le DÊ-THAM est dans le Yên-Thê, Canhancien fief. Le 17 novembre, la colonne toute entière est dans le haut Yên-Thê, entre Mo-Na-Luong-et Nau. si, malgré les marches continuelles, nos troupes n'ont pu surprendre le DÊ-THAM et le forcer à combattre, elles ont du moins obtenu des résultats qui se traduisent par de nouvelles défections dans la bande. Le 20 novem9 de ses fidèles et sa troisième bre, CAY-SON fait sa soumission avec 3 pirates. Il ne reste plus au DÊ-THAMque femme. Dans la nuit du 21 au 22 novembre, un petit engagement a lieu entre des partisans du Yên-Thê et la bande, mais sans résultat. près de Phong-Xuong, Le commandant BONIFACY fait multiplier les petites reconnaissances. Les garnisons des postes de Cho-Go, Mo-Trang et Nha-Nam prêtent un concours précieux grâce à leur connaissance de la région. Tout
le triangle Mo-Trang, où le DÊ-THAM est signalé, est fouillé méthodiquement Cho-Go, Dinh-Thêp, à partir du 1" décembre. Ce jour même, une reconnaissance de Cho-Go capture la troisième femme du DÊ-
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l'HAM, découverte tapie dans un buisson. Dans la nuit du 1" au 2, la bande du DÊ-THAM, errant probablement à la recherche de cette femme, tombe sur une de nos embuscades. Un pirate est tué à bout poitant. Le DÊ-THAM, cet homme, n'échappe que par hasard à la mort. qui précédait immédiatement Le 5 décembre, la colonne reprend ses cantonnements. L' effet moral a été produit: 4 pirates font leur soumission le 6. D' après eux, le DÊ-THAM reste seul avec 2 partisans. La bande du DÊ-THAM étant détruite, la colonne du commandant BONIFACY est dissoute le 9 décembre. Restent dans le pays pour l'occuper encore quelque temps : une compagnie de tirailleurs et une section d' infanterie coloniale, sous les ordres du commandant BoNIFACY. La garde indigène de Bac-Giang, qui a continue à prêter son concours ainsi que les postes militaires de la région. coopéré aux dernières opérations, Au mois de janvier, une soixantaine de pirates soumis, auxquels on avait promis la vie sauve et qui avaient été laissés dans un état de demi-liberté, pour servir d' amorce vis-à-vis des partisans du DÊ-THAM, sont ramassés par nos troupes : ils seront déportés à Poulo-Condore ou à la Guyane. Le 26 janvier, une reconnaissance du poste de Cho-Go prend des fusils et le révolver du DÊ-THAM. Le
tombe
sur les derniers
rebelles,
tue
un pirate,
28
janvier, à 9 heures du soir, des partisans surprennent le DÊ-THAM et son dernier serviteur, qui blessé un partisan. peuvent s'enfuir après avoir La capture du vieux pirate ne pouvant plus être le fait que d'un hasard heureux, la présence de troupes Les garnisons de la région et la garde indigène sont suffinombreuses n'est plus nécessaire dans le Yên-Thê. santes pour continuer le système des embuscades et des reconnaissances destinées à empêcher recruter de nouveaux partisans. Le 28 février, les derniers éléments de la colonne BONIFACYrejoignent leurs garnisons. Khâm-sai rentrent à Hanoi. Un district autonome du haut Yên-Thê est créé provisoirement
le DÊ-THAM
de
Les partisans du sous la direction
du commandant BoNIFACY. Les opérations dirigées contre le DÊ-THAM, commencées par le colonel BATAILLE le 29 janvier 1909, ont fait preuve de belles qualités de dévouecnt duré 13 mois. Les troupes régulières et la garde indigène et de bravoure au cours d' opérations souvent sanglantes dans des régions difficiles et malgré ment, d'entrain un climat pénible à supporter. Le prestige du DÊ-THAM était évanoui, mais, bien que sa tête eût été mise à prix dès le début de 1909, marché de Nha-Nam, ce n'est qu'en février 1913 qu'elle apportée par deux Chinois qui, put être exposée au alléchés par la prime promise, avaient réussi à gagner la confiance du vieux chef pour pouvoir l'assassiner sans risques. La mort du DÊ-THAM ramena définitivement le calme dans une région où la craints empêchait jusqueaux travaux de la terre. là les habitants de se livrer paisiblement
-
*
A la suite du mouvement réformiste de 1907 et de el le Dong- Triêu. dans le Luc-Nam vinrent sans aveu, dont le pillage avait été jusque-là le seul moyen d'existence, 1908, beaucoup d'individus d'où ils pouvaient gagner la Chine et du Luc-Nam, chercher asile au Tonkin. Les montagnes du Dong-Triêu la proximité des riches provinces du delta leur peren quelques étapes, leur offraient des repaires inaccessibles ; étaient siPar ailleurs, nos troupes, dont les moindres déplacements mettait de vivre sur le pays sans difficulté. accidenté et dont gnalés aux pirates par leurs émissaires, ne circulaient qu'à grand' peine dans un terrain touffu, les bandits avaient Dans ces conditions, les bas- fonds en marécages. les pluies les plus faibles transforment beau jeu, d'autant plus qu'en raison des colonnes organisées contre les réformistes et contre le DÊ-THAM, nous n'avions à leur opposer, en dehors de la Garde indigène, que des forces très restreintes. Lam, Sept-Pagodes, Les garnisons des postes de Dong-Triêu, Loc-Binh, Kep, Bac-Lê, Dinh-Lap, effectuèrent des marches pénibles et n'eurent presque jamais la maintes fois réquisitionnées par l'autorité civile, satisfaction de se mesurer avec un adversaire habile à se dérober. C'est ainsi que la 5 compagnie du 2" tonkiOpérations
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
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1908 à mai 1909, 34 reconnaissances dont la durée totale fut de 113 jours, et nois, de Lam, exécuta d'août elle ne put atteindre les bandes rebelles que deux fois. cependant se prodigua tout autant. Le 24 avril, au combat de Vu-Ba, La section du 10* colonial de Dong-Tnêu elle perdit un tué et un blessé. Ces En mai
et contre-marches, si rarement une soixantaine de pirates avaient
marches 1909,
suivies d'un résultat immédiat, ne furent cependant pas inutiles. fait leur soumission et le calme était revenu dans la région.
— Le 3 août 1909, alors dans la région de Hoa-Binh. Opérations que et de Ninh-Bach (25 et 26 juillet), par les sanglantes affaires de Hiên-Luong le DÊ-THAM,n'était pas encore atténuée, parvenait à Hanoi la nouvelle que le dans la nuit précédente, Binh venait d'être attaqué, par des pirates muongs. complétaient: autres étaient pillés;
150
la douloureuse
impression
causée
au cours de nos opérations contre chef-lieu de la province de HoaPeu à peu, les renseignements se
de Garde indigène CHAIGNEAU avait été massacré, ainsi que 5 de ses hommes. l'inspecteur le Trésor et la Douane avaient blessés; 40 prisonniers de droit commun avaient été délivrés; fusils 1874 ou mousquetons cartouches avaient été dérobés. 1892, 35.000
16 été
Le coup avait été dirigé par le chef du village de Mong-Hoa, un nommé KIÊM, qui cherchait à constituer et à armer une forte bande pour assouvir une vieille haine contre un mandarin indigène. entre le résident supérieur au Tonkin et le général commandant Des mesures sont aussitôt prises, d'accord supérieur, pour rechercher la bande et la désarmer. Le 4 août arrivent à Hoa-Binh 80 légionnaires, étant en cours entre les autorités civiles pourparlers
aux ordres du capitaine MATHIEU, venant de Viétri. Des et les pirates réfugiés à Mong-Hoa, le capitaine MATHIEU lui permettre de résister avec une faible garnison, au cas où la petite
fait organiser le poste de Hoa-Binh pour colonne serait appelée à agir à l'extérieur. Le même jour, le lieutenant LÉONARD, avec 50 tirailleurs du 1' tonkinois, se porte à Ha-Dong (12 mètres S. -O. de Hanoi) pour protéger ce chef -lieu contre un coup de main éventuel. Le 10 août, les pourparlers ayant échoué, la nécessité d'une offensive vigoureuse est reconnue. détachements doivent y coopérer: celui du capitaine MATHIEU renforcé, celui du lieutenant LÉONARD Pl' peloton de 50 tirailleurs du 1 tonkinois (lieutenant Une crue GARETS), venu de Son-Tay à Yên-Lê.
kiloTrois et un DES anor-
male
de la Rivière Noire retarde l'opération jusqu'au le capitaine 14, date à laquelle MATHIEU avec 115 100 miliciens et partisans, se porte sur légionnaires, Mong-Hoa, qui est trouvé évacué, puis sur Xom-Denh, où il rejoint le lieutenant LÉONARD ; pendant trois jours, des reconnaissances parcourent sans résultats le massif du Nui Vien-Man, où les pirates, au nombre de 120, se
sont réfugiés. démontrait Cette opération que les pirates, grâce à leur connaissance du pays et à la complicité certaine des aussi habitants, toujours à nos troupes; échapperaient systématique de toute la région est-elle dél'occupation de gêner la population, cidée dans le but d'intimider des pirates et d'inciter à la soumission ceux d'entre eux — et c'est la majorité — qui se sont joints à la bande à la suite des menaces de KlÊM. Fin Hoa-Binh, août, les points suivants sont tenus: Donget Mong-Thom. Hoa-Muc Bên, Yên-Lê, Hoa-Lac, Des reconnaissances en 3 ou 4 bandes journalières sont dirigées par chaque poste, mais les pirates, répartis signalées aux points les plus divers, sont insaisissables; pourtant, le lieutenant DES GARETS, dans un petit enle 24 août, leur tue ou blesse 5 hommes. Une nouvelle opération d'ensemble est progagement à Xom-Giu, le ravitaillement
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mais les pirates, peut-être prévenus, attaquent le 27 au matin le jetée pour le 28 septembre, poste de garde intuent 4 hommes et en blessent 5. La poursuite que leur donne le digène de Hoa-Lac, capitaine MATHIEU reste sans résultat. Au milieu d'octobre, le lieutenant LÉONARD vient s'établir à Xom-Denh, propre village de KIÊM. remplacé à Mong- Thom par de la milice. L investissement du Nui Vien-Nam contraint bientôt les pirates à évacuer ce massif et à se reporter Bavi, puis sur la rive gauche de la Rivière Noire, dans une région difficile que KIÊM connaît à fond, y Le capitaine MATHIEU, rendu à Tu- V u dès opéré autrefois contre nous, sous les ordres du Doc-Ncu.
Il est sur le
ayant le 31 la nuit du 29 au
octobre, se porte contre eux. Le mois de novembre se passe sans résultats appréciables. Dans une embuscade est tendue à la bande, qui y tombe et a 2 tués, dont le principal lieutenant 30, à Xam-Phéo, de KIÊM. Les pirates repassent le Fleuve, mais, traqués sans cesse par les reconnaissances des postes de la périne pouvant plus se ravitailler, ils se soumettent peu à peu. phérie du Nui Viên-Nam,
A la date du 20 janvier 1910, les pirates ont perdu 102 hommes: 8 tués, 17 prisonniers, 84 soumissionla totalité des armes volées à Hoa-Binh est reprise. naires, dont KIÊM lui-même; La poursuite de ce résultat n' avait pas demandé, comme la lutte con're le DÊ-THAM, de sacrifices sanglants, mais elle n en avait pas moins exigé des troupes de longs mois d'efforts et des marches forcées dans une malsaine, avec, au début, des chaleurs excessives. région accidentée, La population, plus encore peut-être qu au Phuc- Y ên, était acquise aux pirates par suite du lien féodal au lieu de nous rendre des services, furent une véritable qui attache les Muongs à leurs chefs; les partisans, de complicité avec les pirates, qu'ils prévenaient de nos gêne pour les troupes, pas quand ils n'étaient mouvements et qu'ils ravitaillaient. * ** — Fin décembre 1909, les opérations contre le DÊ-THAM étaient Opérations dans la région de Lao-Kay. la bande de KIÊM se réduisait de jour en jour; on pouvirtuellement terminées; dans la région de Hoa-Binh, du Tonkin depuis le printemps vait escompter que c'était la fin du gros effort fourni par le corps d'occupation à la poursuite des réformistes chinois, à la lutte contre les pilde 1908 pour faire face aux troubles d'Annam, les bandes du DÊ-THAM et de KIÊM. Mais tout à coup, un brusque incident nécessita lards du Dong-Triêu, dans la région de Lao-Kay. de nouvelles opérations au nord du Tonkin, armés de Mausers, après avoir massacré Le 28 décembre, 120 réguliers chinois du poste de Ma-Si-Peu, à Ban-Lao, à moins de 20 kilomètres de leurs officiers, franchissaient la frontière tonkinoise et s'établissaient Lao-Kay. La garnison
de cette place, qui était en manœuvres vers Longdu ramenée à Lao-Kay sur réquisition Po, fut immédiatement résident de la province: le chef de bataillon MOURIN, commandant la subdivision de Lao-Kay, prit aussitôt les dispositions en Chine ou pour les les déserteurs nécessaires pour refouler désarmer. avec 40 hommes Le 30 décembre, il se porte sur Ban-Phiêc de la 14° compagnie du t" étranger et 100 tirailleurs des 8 , tonkinois. Sachant qu'un détache9 et 12" compagnies du t ment de 40 légionnaires de la garnison de Yên-Bay et 60 tiraildu capitaine Duleurs du 1M tonkinois, sous le commandement la 13" compagnie de légion, envoyés VILLARD, commandant le 3 janvier, de Hanoi par voie ferrée, devaient venir occuper, de suivre la les déserteurs Bao-Npav. - --- - r,--.1 de 1. 'J' .Jfaçon à empêcher des réformistes de 1908, le commandant vallée du Song Chay à l'imitation moment où le commandant les pourparlers entrepris avec les Chinois jusqu'au drait les passages
du sud.
MOURIN décide de faire traîner d'Hanoi tiendu détachement
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HISTOIRE MILITAIREDE L'INDOCHINE
Les négociations, même celles entreprises par le préfet de Mongtsé, venu sur les lieux, ayant échoué, se porte le 4 janvier sur les le commandant MoURIN, renforcé de 60 tirailleurs du poste de Muong-Khong, traces de la bande qu'il atteint à 2 heures de l' après-midi dans une clairière voisine du village de Coc- T oum. contraint rapidement la majorité des Chinois à abandonner les cases qu' ils de l'avant-garde L'engagement occupaient et à chercher un refuge, tant dans un fourré limitant la clairière au sud que sur un mamelon cultivé en rizières de montagne, qui la bornait à l'est. L'avant-garde s'empare facilement des cases, malgré le feu de flanc venant du fourré sud; mais, durant ce temps, le capitaine MoSSE, adjoint du commandant MOURIN, qui se trouvait à côté de ce dernier, tombe frappé d'une balle en plein front, et le lieutenant Z VEISS est blessé à la nuque. Pour venir à bout de la fraction établie dans la rizière de montagne, d'où elle dirigeait un feu remarquablement discipliné et ajusté sur nos troupes, le commandant MOURIN envoie 60 tirailleurs tourner la droite ennemie. Le mouvement, rendu très lent par l'épaisseur de la brousse, n'est achevé qu'à 5 h. 30 du soir. Les Chinois évacuent alors leur position. Ils avaient essuyé des pertes s'élevant à 9 tués et 17 blessés. De notre côté, nous avions 2 tués (dont un capitaine) et 5 blessés (dont un lieutenant). Le lendemain, 5 janvier, les déserteurs se heurtent à Xa-Ho au détachement d'Hanoi et se reje.tent vers le nord, en se partageant en petites bandes très mobiles. Le 6, la principale d'entre elles est repoussée alors qu'elle tentait de franchir à Trung-Do le par le lieutenant LETOUZÉ, commandant le poste de Pa-Kha, Song Chay. Elle perd 10 hommes dans cet engagement. Nous n'avions qu'un tirailleur blessé. Le 8, le commandant MOURIN s'occupe à faire tenir les gués du Song Chay pour empêcher les déserteurs de pénétrer dans l'intérieur du Tonkin. Le 10, il porte le gros de la colonne sur le gué de La-Hê, le plus au nord et le plus important. Ayant acquis la certitude que les Chinois étaient tous entre la frontière et le Song Chay, il résolut de restreindre cette zone, pour réduire les déserteurs à se soumettre ou à passer en Chine. A cet effet, les différents détachements progressent de l'est à l'ouest; les partisans fouillent le pays entre les itinéraires suivis par les troupes régulières. Le 15 au soir, la zone était restreinte à l'étroite bande de terrain s'étendant entre la routede Lao-Kay, et la frontière; les reconnaissances continuent et bientôt donnent la Ban-Lao, Muong-Khong certitude que tous les déserteurs ont disparu: tués, prisonniers ou réfugiés en Chine. Le 20 janvier, la colonne rentre à Lao-Kay. Ces opérations, très rapidement et très brillamment conduites, ont donné un résultat complet.
ANNEE
Le
12 janvier 1911, le général PENNEQUIN prend placement du général GEIL. Le 11 mars, le général COLONNA DE GIOVELLINA cement du général VIMARD. Le 25 mai, le général GOSSET tillerie. Le
1" juin,
M.
remplace
SARRAUT est nommé
le général
Gouverneur
1911
le commandement prend
des troupes
le commandement
de l'Indochine,
de la 1' brigade,
en remen rempla-
GIRARD DU DEMAINE dans le commandement général
de
de l'ar-
l'Indochine.
* * *
MILITAIRES EN 1911. Pendant une année, le calme avait régné d'une façon complète en Indochine et on pouvait l'espérer durable, début de 1911, le 3 territoire militaire vit se deslorsqu'au siner un mouvement d'agitation des forces régulières. parmi les Méos, mouvement oui nécessita l'intervention OPÉRATIONS
* * *
Le
du lieutenant-colonel le 3" territoire mili1911, un télégramme MORTREUIL, commandant taire à Ha-Giang, adressé au général commandant méos supérieur, signalait la formation de rassemblements Bao-Lac. Ces rassemblements suspects dans le Dong-Quang, région située au nord de la ligne Ha-Giang, étaient la conséquence d'exactions commises par les chefs de race tho à l'égard des populations méos. Le mouvement ayant pris une certaine extension, le général PENNEQUIN, commandant supérieur, qui connaissait admirablement la région, part dans les premiers jours de mars pour Cao-Bang et Bao-Lac, afin de se rendre compte sur place des mesures à prendre pour ramener le calme dans le Dong-Quang. 17 février
La région troublée comprend deux parties : 1 Le Dong-Quang, plateau d'une altitude moyenne de 1.200 mètres, limité au sud par la vallée du Song Nhiem, à l'est, au nord et à l'ouest, par les provinces chinoises du Quang-Si et du Yunnan. L'ensemble du plateau couvert d'énormes rochers déchiquetés, séparés par des criques de faible étendue communiquant entre eux par des seuils élevés et étroits, constitue un pays pauvre, difficile, où l'eau est rare et où n'existent que quelques maigres cultures ; 2" Une partie méridionale, un peu plus fertile, très accidentée aussi et bien arrosée. Elle est assez netteà Thanh-Thuy ment délimitée au sud par la vallée du haut Song Gam et la route de Thuong-Lam par HaGiang. aux races tho, méo, lolo, nung, man. On y rencontre, en outre, Les habitants de ces régions appartiennent quelques commerçants chinois et annamites. sont installés depuis des siècles. Ils possèdent Les Thos peuplent toute la haute région tonkinoise, où ils les meilleures rizières et les champs de maïs ou de pavot les plus fertiles. Ils se sont laissé imposeï naturellement à leur mentalité. en l'adaptant administrative annamite, l'organisation
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
216
le payement de redevances, les Thos ont laissé s'installer à côté d'eux, ou plus exactement Moyennant « au-dessus » d'eux, des familles man, lolo, nung et méo, venues à partir du XVI' siècle des provinces chidu Sze-Tchouen. noises du Yunnan, du Kouei-Tchéou, Les Méos sont les derniers venus, et leur migration tion. Ils ont pris les parties du sol cultivables laissées Ils vivent là par cirques montagneux du Dong-Quang. plusieurs groupes de hameaux et aux fonctionnaires de canton, etc. De tout temps, dépendants,
des difficultés
superstitieux
au Tonkin se continue depuis notre occupade Chine par les autres races et occupent surtout les hauteurs et les familles obéissant à des chanh-quan-méo, chefs de race tho:
quan-dao
de Bao-Lac,
tri-chaus,
chefs
de
ont existé entre Thos plus civilisés et maîtres du sol, et les Méos, très in-
et ignorants.
Les Méos ayant une prépondérance numérique très marquée et formant un groupe ethnique, compact et uni, on comprend qu'ils aient fini par être las d'être les bêtes de somme des Thos, et qu'ils aient manifesté un peu vivement le désir de s'administrer eux-mêmes. * **
Les chefs thos et quelques chefs méos, créatures du quan-dao de Bao-Lac, sentant que le mouvement signalé en février était dirigé contre eux, mirent d'abord peu d'empressement à renseigner le délégué de Dongse rendant comp'e de l'affolement de la population méo Van, le lieutenant LÉONARD. Celui-ci, impatienté, décide d'aller assister, le 11 février, à un rasparmi laquelle circulaient les bruits les plus invraisemblables, Il s'y rend, accompagné d'un seul interprète. semblement de 400 Méos, qui devait avoir lieu à Ngai-Ban-Sui. Les doléances des manifestants se résument en ceci: « Nous sommes Méos, nous voulons bien obéir à des méos, mais nous ne voulons plus de chefs thos ». Ils se montrent prêts à soutenir leurs revendications les armes à la main, renforcés par des Méos venus de Chine. Le lieutenant LÉONARD engage les Méos au calme et leur promet de transmettre aussitôt leurs doléances au colonel MORTREUIL, commandant du territoire à Ha-Giang. Celui-ci ques chefs;
vint à Dong-Van le 27 février pour avoir une entrevue avec les Méos; aucun révolté ne se présenta.
mais il n' y vit que quel-
Au cours de son voyage de Ha-Giang à Dong-Van, le colonel MORTREUIL obtint quelques ments complémentaires sur les causes secondaires du mouvement.
renseigne-
Les pauvres et les gens sans aveu auraient voulu voir rétablir le pouvoir qu'avait une cinquantaine d'années dans la région de Duong-Thuong, un Méo du nom de SIOUNG-TA, qui, voleur et bandit, s'était auparavant, fait roi et vivait de rapines avec ses sujets. A sa mort, ses deux fils adoptifs lui avaient succédé, mais sans avoir la même autorité. L'un d'eux fut tué par les Chinois, l'autre perdit rapidement son prestige et vécut ignoré près de Méo- V ac jusqu'à ce que le mouvement de rébellion rappelât son existence. Il reçut à Méo- V ac, et appuya de son autorité renaissante, un jeune sorcier méo qui se proclama roi sous le nom de CHIONG-NUITCHANG. Le nouveau
roi, immédiatement entouré de pillards et de gens sans aveu, accéléra le mouvement d'effervescence, excita la population et la poussa à attaquer et incendier des villages et marchés sur le territoire tonMo-Rué et Loung-Can le 26 fé vrier, Muong-Cha le 28 et Loung-Phin le 1'>1'mars. Les kinois: Vinh-Thon, bandes insurgées avaient même menacé l'important marché de Tong-Ba, à 12 kilomètres au N.-E. de HaGiang. En même temps, les postes chinois de Ma-Lin et Heu-Tong (14 et 16 kilomètres au N. -O. de DongVan) étaient pris par les Méos révoltés le 27 février. Un petit poste chinois voisin de Tiên-Phong, poste conétait également enlevé par surprise le 3 mars. jugué du poste français de Chang-Poung,
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
217
Ces derniers
faits prouvaient que l'effervescence régnait également parmi les Méos de Chine. Le mouvement chez ceux-ci avait les mêmes causes qu' au Tonkin, mais en outre avait pour objet la libre circulation du sel et la liberté de cultiver le pavot.
avait pris Des enquêtes faites tant dans le 3Pterritoire qu'au Yunnan démontrèrent que le mouvement du zèle intempestif d'un mandarin chinois qui fit arracher des pieds de pavot par naissance en Chine par suite Les Méos habitant notre territoire se joignirent aux Méos de Chine par solidarité. des soldats réquisitionnés. * * *
La répression demment.
du
mouvement
insurrectionnel
s' imposait;
il fallait
disperser
les rebelles,
mais agir
pru-
d'une du 1" du 4" tonkinois, du 3 territoire disposait de cinq compagnies Le commandant compagnie à maintenir La garde des divers postes du territoire l'obligeait étranger et d'une brigade de garde indigène. au total: 7 sections de tirailleurs prélevées sur sur place la majeure partie de ces forces. Restaient disponibles la compagnie de légion et une section de garde indigène Bao-Lac, les garnisons de Ha-Giang, Bac-Quang, de Ha-Giang. deux compagnies Après entente avec l'autorité civile, un groupe de 25 légionnaires et un peloton du 3 An-Chau, furent dirigés sur le 3' territoire.
du 1" tonkinois en garnison à Yên-Bay et Lucdans la région de Cao-Bang tonkinois prélevés
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
2)8
Les rebelles étaient répartis en six groupes : n 1 Groupe de Dong- Thuong, évalué par les indigènes à 800 ou 900 individus, nombre de fusils inconnu; 2"
Groupe
3° Groupe 40 Groupe montagne ;
de Xin-Cai,
comprenant
de Mo-Xoi,
comprenant 150 de Méo- Vac, très nombreux.
50 Groupe
de Loung-Phm;
6°
de Mai-Lo,
Groupe
70
fusils; fusils: Le
nouveau
aucun renseignement
évalué
à
roi méo était
avec ce groupe,
caché
dans la
précis sur son effectif;
100 hommes.
* **
OPÉRATIONS CONTRE LES DIFFÉRENTS GROUPES REBELLES : Groupe de Duong- Thuong. - Le groupe de Duong- Thuong étant le plus menaçant, le plus nombreux et le plus rapproché de Ha-Giang, les premiers efforts sont dirigés contre lui. Un groupe mixte composé d'une section de légion et deux sections de tirailleurs, sous les ordres du capitaine ROGUIN, est dirigé le 27 février de Ha-Giang sur Yên-Minh, et suivi le 4 mars par un deuxième groupe mixte d'une section de légion et deux sections de tirailleurs, sous les ordres du capitaine MAUPIN. Le groupe ROGUIN devait attaquer la position de Duong- Thuong par le nord, tandis qu' un troisième groupe mixte placé sous les ordres du capitaine COT, parti de Ha-Giang le 4 mars, et comprenant une section de légion, une section de tirailleurs, une section de gardes indigènes, devait attaquer la même position par le sud. Les commandants de groupes avaient reçu l'ordre de toujours chercher à entrer en relation avec les Méos, d'entendre leurs demandes, de leur conseiller de rentrer dans leurs villages et de ne se servir de leurs armes que s'ils étaient attaqués. Le 10 mars, le lieutenant-colonel MORTREUIL, parti prendre la direction des opérations, rend compte que la plus grande partie du groupe rebelle s'est dispersée dans les montagnes après deux rencontres sans gravité avec nos troupes. Deux postes provisoires sont établis le 9 mars à Duong- Thuong, et le 13 mars à Muong-Cha. Des reconnaissances parcourent la région pendant la deuxième quinzaine de mars. Les rebelles se dispersent devant elles pour se reformer en partie après leur passage. Au début d'avril, les Méos rebelles occupaient le massif de Nam-La (N.-O. de Duong- Thuong) et les Ils étaient en relations avec les commandants de ces montagnes situées entre Duong- Thuong et Muong-Cha. postes, mais ne semblaient nullement disposés à rentrer dans leurs villages. Le 11 avril au soir, un petit détachement avec un sergent européen est envoyé de Duong- Thuong pour tenter de s'emparer de huit rebelles armés signalés dans un hameau voisin. Les partisans, pris de peur, tirent Le coup était manqué. Nous avions perdu un tirailleur qui fut retrouvé mutilé trop tôt et donnent l'alarme. le lendemain matin. Son fusil et ses cartouches avaient disparu. Fin avril, la région de Duong-Thuong est encore troublée, plus exactement terrorisée par une cinquantaine de pillards réfugiés près de Xa-Loung. * * - Parti le 8 mars de Yên-Minh, le groupe MAUPIN devait parcourir et apaiser la Groupe de Xin-Cai. dans laquelle deux attroupements rebelles étaient signalés. Ces attroupements se dispersent région de Xin-Cai, et passent en Chine. Deux postes provisoires sont établis à Xin-Cai et Tsoun-Tai. Grâce aux reconnaissances exécutées par ces postes et la présence dans la région, les 13 et 14 avril, du lieutenant-colonel MORTREUlL, qui reçoit plusieurs soumissions, le calme est complètement rétabli fin avril.
HISTOIRE--MILITAIRE DE L'INDOCHINE
219
— Le passage du général PENNEQUIN et les visites faites Groupe de Mo-Xoi. par le lieutenant-colonel commandant le territoire aux habitants de Phu-Cao une grande partie de la bande, détermiqui constituaient nent les rebelles à rentrer dans leurs villages. Les irréductibles, se portent vers l'est, grossis peu nombreux, d'autres groupements. Fin avril, tous les villages sont réoccupés.
* * *
Groupe de Méo- Vac. — Le général commandant mars, les engage à rentrer chez eux, leur faisant connaître traient de suite. Le
19 mars,
aucun
soumissionnaire
supérieur entre que le pardon
en relations serait
avec
les rebelles
le 11
à ceux qui se soumet-
accordé
ne s'était
Le groupe CoT, arrivé à Dong-Van présenté. par YênMinh et Pho-Bang le 13 mars, s'installe à Méo- V ac le 22, puis, au cours d'une reconnaissance aux environs. Le s'empare de plusieurs rebelles dont le père, la mère et la sœur du jeune roi méo CHIONG-NUI-TCHANG. groupe se disperse et le calme revient peu à peu. Le 8 avril,
le jeune
roi est signalé
presque
abandonné
à Loung-Co,
le point
le plus
septentrional
du
Tonkin.
* **
Groupe de Luong-Phin. naissance partie de Yên-Minh les rebelles
première reconen relation avec
qui se cachent.
Une seconde s'étaient
— Ce groupe occupait une région très difficile d'accès. Une rentre le 22 sans avoir pu entrer le 20 mars pour Loung-Phin
dispersés.
le 27 mars, trouve évacué le repaire reconnaissance, le 31 mars. rentre à Ha-Giang La reconnaissance
qu'on
lui avait
signale.
Les
rebelles
et y est très bien A la même date, le groupe COT venant de l'est, arrive dans la région de Loung-Phin leurs champs. reçu par les habitants qui travaillaient sont massacrées par les rebelles. le 26 avril, 15 personnes d'un village près de Ta-Ping Cependant,
* **
Groupe
de Mai-Lo.
—
Ce
groupe,
peu nombreux,
se disperse
de lui-même.
* **
— Après la prise rebelle près de Chang-Poung. par les Méos du petit poste groupement de Chang-Poung. à un kilomètre au N.-O. L'adju200 rebelles vinrent s'installer chinois voisin de Tiên-Phong, dant BECHADE, commandant de ce poste, n'ayant pas un effectif suffisant pour marcher contre eux, va les trouver seul avec un interprète et les engage à se disperser. Il est écouté et le groupement disparaît. Dispersion
d'un
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
220
En résumé, les Méos ont toujours évité d'entrer en conflit avec nos troupes, disparaissant à leur approche, se reformant après leur départ: une seule affaire regrettable, celle du 11 avril, au cours de laquelle un tirailleur trouva la mort. Fin avril, la rébellion est à peu près terminée, où se trouvent encore quelques irréductibles.
sauf dans la région de Loung-Phin
et de Duong-Thuong,
A la suite de nombreux assassinats, incendies et vols commis fin 1911 dans la région de Pho-Bang et donne l'ordre au attribués à la bande de CHIONG-NUI-TCHANG, le capitaine THOMAS, délégué de Dong-Van, Il prévient en même temps le mandarin chinois de Tong-Kam de ses intentions; de l'attaquer. chanh-quan-méo ce dernier lui fait part qu'il ne verrait aucun inconvénient à ce que les partisans, attaquant le roi des Méos, continuassent la poursuite de la bande en territoire chinois en cas de besoin. Le 29 janvier 1912, CHIONG-NUI-TCHANG est attaqué à Ma-La. Ses fidèles, pris de peur devant la soudaineté de l'attaque, s'enfuient en Chine. Les deux femmes et le jeune fils du roi des Méos sont trouvés parmi les cadavres restés sur le terrain. Cette
affaire fut le coup de grâce de la rébellion. CHIONG-NUI-TCHANG se vit abandonné de tous et le 22 avril 1912, le commandant du 3" territoire pouvait annoncer son arrestation effectuée par nos partisans thos Le mouvement
méo était définitivement
maté dans
le 3" territoire.
ANNEES
1912-1913
à l'organisation militaire en 1912. — Nous avons vu précédemment Modifications qu'à la suite du vote de la loi de Finances de décembre 1907, des diminutions de crédits avaient amené une nouvelle organisation des forces militaires de l'Indochine et que cette réorganisation effectuée en 1908 devait subsister jusqu'à la grande guerre. en 1912, en raison de la situation très troublée de la Chine, à la suite de la révolution qui Toutefois, avait fait une république de l'ancien situation pouvant donner des inquiétudes au point de vue de la empire, sécurité de nos régions-frontières voisines des provinces du Quang- Tong, Quang-Si et du Yunnan, deux mesures également furent prises, l'une par le Gouvernement de la métropole, l'autre par le Gouimportantes vernement général de l'Indochine. La première fut le rétablissement de l'ancienne 1" division sous le nom de division d'Annam-Tonkin. Cette mesure groupait sous un même chef toutes les troupes des régions-frontières de Mon-Cay à Lao-Kay, aux deux brigades. Le général LOMBARD prit le commandement de cette division le 23 troupes appartenant mars 1912. Le seconde fut le rétablissement du 1er territoire militaire, formé de la province de Hai-Ninh (Mon-Cay). La police frontière continue à relever du général commandant sous supérieur, de l'autorité général. Les partisans de toutes les provinces frontières dépendent la frontière. Toutes les délégations des provinces civiles de Lang-Son et Lao-Kay afin que ceux-ci puissent avoir à tous moments l'action la plus directe et la plus
le contrôle du Gouverneur militaire pour la défense de sont confiées à des officiers, étendue sur les partisans de
leurs circonscriptions. *
en 1912 et 1913. — Le 20 mars 1912, le colonel Mutations survenues dans les divers commandements de la 1" brigade. Il est lui-même remBOUDONNET succède au général DE GlOVELLINA dans le commandement placé par le colonel DlGUET le 26 mars 1913. le général DAIN succède au général LEBLOIS à la tête de la 3 brigade. Le 30 octobre 1912, Le 19 décembre 1912, le général ARLABOSSE remplace le colonel RONDONY à la tête de la 2" brigade. succ ède au général PENNEQUIN comme commandant Le 5 février 1913, le général LEFÈVRE supérieur des troupes de l'Indochine. Le 11 juin 1913, le général
BARRAND prend
le commandement
de l'artillerie.
* **
— Des Annamites CUONGen relation avec le prétendant au trône d'Annam, Complot de Saigon-Cholon. et au Cambodge une association occulte destinée à fomenter des DÊ, avaient réussi à former en Cochinchine troubles en Cochinchine pour provoquer ensuite une insurrection. Le 24 mars au matin, des engins suspects, au nombre de 8, furent trouvés dans les quartiers centraux de Saigon, à proximité des bâtiments publics. où il était question de la restauration d'un Dans la nuit du 23 au 24 mars, de très nombreux libelles, de Saigon et dans les principaux chefs-lieux de province. empereur, étaient répandus sur les voies publiques
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
222
Le 28 mars, une manifestation de paysans annamites, au nombre de plusieurs centaines, Lon. Les manifestants étaient sans armes et furent dispersés facilement.
se porta sur Cho-
Selon le plan de PHAN-PHAT-SANH, chef du mouvement au nom de CuONG-DÊ, cette manifestation devait se produire le jour même où les bombes trouvées dans les rues de Saigon seraient lancées contre les bâtiments publics; mais, par un heureux hasard, PHAN-PHAT-SANH avait été arrêté à Phan-Tiêt deux jours avant la date fixée pour les attentats. D'autre part, un des chefs les plus déterminés du complot avait été également arrêté le 19 mars à Kompot, au Cambodge, au moment où il allait rallier Cho-Lon. Le nombre des arrestations opérées à la suite de la découverte du complot fut de 104, et 34 condamnations furent prononcées. Le principal accusé, PHAN-PHAT-SANH, fut condamné aux travaux forcés à perpétuité; vu l'état de guerre, il ne put être envoyé à la Guyane et fut incarcéré à la prison centrale de Saison. * **
Jets de bombes au Tonkin. — Le 12 avril 1913, bombe.
le tuân-phu de Thai-Binh était assassiné
au moyen d'une
Le 26 avril, à 7 h. 30 du soir, une nouvelle bombe, lancée à la terrasse de Hanoi-Hôtel, dans la rue la plus fréquentée de Hanoi, tuait les commandants CHAPUIS et MONGRAND, ainsi qu'un annamite, et blessait une douzaine d'européens et d'annamites. On se trouvait
évidemment
en présence d'un
nouveau
complot
politique.
A la suite d'enquêtes et de recherches très serrées, 254 indigènes furent arrêtés. L'instruction montra qu'il fallait encore voir la main de CUONG-DÊ dans cette nouvelle affaire. 64 inculpés dont les auteurs des attentats de Thai-Binh et de Hanoi, arrêtés le 7 mai, furent traduits devant la Commission criminelle. Un grand
nombre
de condamnations
furent
prononcées,
D'autre part, les chefs du mouvement révolutionnaire mace, 6 d'entre eux à la peine de mort (dont le prétendant
dont 7 à la peine capitale.
réfugiés en Chine, furent condamnés CUONG-DÊ et PHAN-BOI-CHAU).
par contu-
ANNEES
1914
à 1918
de la grande guerre sur l'organisation — Rien ne vint troubler la Répercussion du corps d' occupation. de guerre de l'Allemagne à la France, au début d' août 1914. tranquillité de l'Indochine jusqu'à la déclaration L'effort fourni par l'Indochine sa contribution à la défense de la Mère-Patrie fut conpour apporter sidérable et fait l'objet d'un chapitre spécial de cet ouvrage. Nous
ne rappellerons
tion du corps
ici succinctement
que
les modifications
que cette
contribution
apporta
à l'organisa-
d'occupation.
*
ANNÉE 1914. Le 13 avril, le général SUCILLON remplace le général LEFÈVRE comme commandant supérieur. Le 28 juin, le général GOSSOT prend le commandement de la division de l' Annam-Tonkin. Le 5 août, M. VAN VOLLENHOVEN est nommé Gouverneur général de l'Indochine. Le 13 décembre, le colonel HÉRISSON remplace le colonel DI GUET à la tête de la 1" brigade.
* ** — Conformément d'unités. Suppression les unités suivantes sont supprimées : Infanterie :
9
régiment:
une compagnie;
aux arrêtés
du Gouverneur
10" régiment:
deux
général
compagnies;
en date du 27 octobre
11
,. régiment:
1914.
trois compa-
gnies. Légion
étrangère :
2" bataillon
du 2" étranger;
une compagnie
1 nois:
tonkinois: une compagnie ; 2" tonkinois: une compagnie; deux compagnies; trois compagnies. régiment annamite:
Artillerie:
4" régiment:
deux
batteries;
5" régiment:
du 4 3
bataillon
tonkinois:
du 1
étranger.
une compagnie;
4e tonki-
dix batteries.
En vue de combler les vides créés au Tonkin par l'envoi de deux compagnies de tirailleurs au Laos, et en date du 14 décembre un arrêté du Gouverneur 1914, général, pour renforcer certains postes frontières, au 1" tonkinois et la création d'un troisième peloton dans prescrit la création de deux nouvelles compagnies de tirailleurs. quatre compagnies alors qu un recrutement inde tirailleurs, On peut s'étonner à première vue de la suppression d'unités au contraire le nombre de ces unités tensif et le rappel de réservistes auraient permis, semble-t-il, d'augmenter nécessitée par l'envoi en France d' hommes nécessaires à pour compenser la réduction des unités européennes la défense du territoire. cadre considérable, ont un cadre d'européens il ne faut pas oublier que les compagnies indigènes la plus grande prudence, si l'on veut conserver à nos compagnies de tirailleurs qui ne peut être réduit qu'avec le nomleur valeur militaire. Le déficit de cadres résultant de rapatriements ne permettait pas d'augmenter accrus. bre des unités de nos régiments indigènes, dont les effectifs pouvaient être par contre considérablement Mais
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
224
1914 le 10 régiment d'Infanterie Le 31 décembre tés de ce régiment existant encore après la suppression colonial, qui comprend alors quatre bataillons à quatre
coloniale est supprimé en tant que régiment. Les unide trois compagnies le 22 décembre sont versées au 9" et cinq sections de mitrailleuses. compagnies *
— Le
à quatre compagnies (dont deux nouvelles) avec 16 janvier 1915, un 4" bataillon une section de mitrailleuses est créé au 1" tonkinois pour tenir garnison dans le 4e territoire militaire, formé avec la province de Lai-Chau DUSSAULT). (chef de bataillon Deux compagnies sont supprimées à la même date au 9" régiment colonial. de la 1" brigade. Le 21 janvier, le colonel FRIQUEGNON prend le commandement Le 26 janvier, M. ROUME est nommé Gouverneur général de l'Indochine. ANNÉE
1915.
Le 2 février
unités
1915, les d'Infanterie
suivantes
sont supprimées:
9° régiment coloniale: trois compagnies; 1ei tonkinois: une compagnie; 2' tonkinois: deux une compagnie; 3" tonkinois: trois compagnies; 4e tonkinois: 11' régiment d'infanterie colocompagnies; niale: deux compagnies; deux compagnies; 4" régiment d'artillerie: une batterie. régiment annamite: Par contre, huit autres compagnies de tirailleurs reçoivent un 3" peloton. le 5" bataillon du 2" étranger est dissous, et le 4" bataillon du 1" étranger est porté Le 29 avril 1915, de trois à six compagnies. Le 6 mai 1915, est créé un bataillon de tirailleurs tonkinois formant corps, destiné au corps d' occupation de Chine et rentrant dans la composition du 16" colonial. Fin
la composition
1915,
Général
9 1
'1
4'
commandant
SUCILLON,
1"" brigade
(Hanoi)
du corps d'occupation
: colonel
régiment
d'infanterie
tonkinois
à quatre
tonkinois
à trois bataillons
2" brigade
en infanterie
FRIQUEGNON : à quatre
bataillons
(14
bataillons
(11
compagnies
et 5 sections
et 4 sections de mitrailleuses)
compagnies
bataillon
du 1
2
tonkinois
à trois bataillons
(9 compagnies
et 3 sections de mitrailleuses) ;
3
tonkinois
à trois bataillons
(8 compagnies
et 3 sections
3"
brigade
11
régiment
: général
d'infanterie
Commandement
(6 compagnies
annamites
de l'artillerie
et 2 sections de mitrailleuses)
à deux
bataillons
à trois bataillons
(Hanoi) :
général
d'artillerie
coloniale
à trois
batteries :
5e régiment
d'artillerie
coloniale
à trois
batteries.
est créé dans
1915,
de mitrailleuses).
le Haut-Laos
(7 compagnies
(11 compagnies
et 2 sections
de mitrailleuses) ;
et 3 sections de mitrailleuses)
BARRAND :
4e régiment
En
;
DAIN:
coloniale
de tirailleurs
Régiment
;
ARLABOSSE:
4"
(Saigon)
de mitrailleuses);
et 3 sections de mitrailleuses).
(9 compagnies
général
étranger
et artillerie:
supérieur ;
coloniale
(Bac-Ninh) :
est la suivante
le 5° territoire
militaire
(chef-lieu :
Phong-Saly).
* ** ANNÉE
1916.
9" colonial:
— Le
1"
une compagnie;
février sont supprimées: 11" colonial:
deux
compagnies;
5" régiment
d'artillerie:
une batterie.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
225
A la même date sont créés quatre dépôts d'isolés des troupes coloniales à Saigon, Tourane et Haiphong des bataillons Indochinois envoyés dans la métropole. (2 dépôts) pour le rattachement Le 14 mars, est supprimée une compagnie du 4 bataillon étranger. Le 10 avril 1916, deux compagnies formées de réservistes, sont créées à Pondichéry et rattachées au 11' régiment colonial. En avril et mai, sont supprimées deux compagnies au 1 tonkinois; une compagnie est créée au 3 tonkinois, une autre au 4" tonkinois. Le 9 juillet, le général LOMBARD remplace- le général SUCILLON comme commandant supérieur. Le 9 août, le général MICHARD prend le commandement de la 2' brigade. Dans le courant du mois d'août arrive au Tonkin un bataillon de zouaves à quatre compagnies, 1916, destiné à relever le 4" bataillon du 1 étranger. il est créé avec les éléments laissés sur place une compagnie de légion Après le départ de ce bataillon, formant corps. Le 18 septembre, une compagnie du 3" tonkinois est supprimée, une compagnie est créée au 2" tonkinois. Le 7 octobre 1916, un 5" dépôi des isolés est créé à Haiphong. Le 7 novembre, M. SARRAUT est nommé pour la seconde fois Gouverneur général de l'Indochine. Au courant Le Tchi-Li. Fin
du même
mois, le colonel DIGUET est mis à la tête de la 3 brigade à Saigon. du 1" tonkiiiois est supprimée, 1916, une compagnie après embarquement
14 décembre-
la composition
1916,
Général
du corps d'occupation
LOMBARD, commandant
/r" brigade (Hanoi)
: colonel
9"
colonial
à trois bataillons
1'
tonkinois
à quatre
4"
tonkinois
à trois bataillons
Bataillon
de zouaves
Une compagnie 2" brigade
bataillons
(1 1 compagnies (10 compagnies compagnies
de mitrailleuses);
ei 4 sections et 3 sections
et trois sections
de mitrailleuses)
;
de mitrailleuses,;
de mitrailleuses).
du 1er étranger. général
MlCHARD:
(10 compagnies
3" tonkinois
à trois bataillons
(8 compagnies
Régiment
et 9 sections
(10 compagnies
à trois bataillons
(Saigon):
colonial
et artillerie:
FRIQUEGNON:
2" tonkinois
11
en infanterie
supérieur.
à quatre
(Bac-Ninh) :
3" brigade
est la suivante
pour le Pé-
général
à deux bataillons
annamite
de ce régiment
Commandement
de l'artillerie :
de mitrailleuses);
et 3 sections
de mitrailleuses).
et 4 sections
de mitrailleuses) ;
DlGUET: (5 compagnies
à trois bataillons
Le 3" bataillon
et 3 sections
(1 1 compagnies
occupe général
4" régiment
d'artillerie
(3 batteries) ;
5" régiment
d'artillerie
(2 batteries).
le 5" territoire
et 3 sections de mitrailleuses) créé au Laos au voisinage
; du 4" territoire.
BARRAND :
** * — Vers le milieu de janvier 1916, en Cochinchine. tenus dans certaines régions des sociétés secrètes et des conciliabules en diverses provinces de Cochinchine. Troubles
une recrudescence par des individus
marquée de l'activité suspects, était signalée
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
226
Les perquisitions opérées amenaient la découverte complot révolutionnaire. Dans le courant de janvier, en plusieurs endroits, opérations du recrutement. Divers actes de pillage Cochinchine.
et des attaques
de bombes
et permettaient
des bandes
d'indigènes
d'établir
cherchaient
l'existence
d'un
à s'opposer
aux
à main armée étaient signalés en janvier et février dans toute la
Dans la nuit du 14 au 15 février, vers 3 heures du matin, 300 indigènes environ armés d'armes blande jonques et de sampans à l'embouchure de l'arroyo chinois dans la rivière de Saigon. ches, débarquaient Ils se rassemblaient immédiatement en trois groupes et se mettaient en marche vers l'intérieur de Saigon. L'un des groupes attaquait une automobile européenne aux cris de « Mort aux Français» et blessait l'un des occupants. Il se heurtait ensuite à une patrouille de police qui lui tuait deux hommes. Les groupes se portent alors sur la prison centrale qui lade nourrie du poste de garde, qui avait pu se barricader sés, les rebelles s'enfuient en désordre vers leurs sam pans. Une soixantaine d'entre eux se dirigeant sur Cho-Lon, lieutenant VERMEREN. Après avoir perdu quatre hommes à certain nombre d'entre eux peuvent être arrêtés.
est immédiatement
attaquée. Reçus par une fusilderrière la porte après avoir eu trois hommes bles-
sont attaqués par des gendarmes conduits par le la première décharge, les rebelles s'égaillent. Un
Nous nous trouvions en présence d'une tentative de soulèvement général qui échoua rapidement. breuses arrestations furent faites et des condamnations sévères prononcées.
De nom-
** * Troubles du Centre-A nnam. Les menées des révolutionnaires annamites soutenus par les agents allemands s'étendirent jusqu'à la Cour d'Annam DUY-TAN, lui-même, avait cru pouvoir participer L'empereur à l'élaboration d'un complot destiné à nous chasser de l'Annam. Le complot fut décojvert le 3 mai, et l'empereur arrêté le 6, au moment où il regagnait son Palais qu'il avait quitté dans la nuit du 3 au 4 pour se mettre à la tête de l'insurrection. DUY-TAN fut immédiatement
déposé et remplacé
par l'empereur
KHAI-DINH.
* **
ANNÉE 1917. Le 1ei juillet,
— Le 16 mars, une batterie de montagne est créée au 4" régiment. le colonel MAILLARD prend le commandement de la I e brigade.
* **
ANNÉE 1918. — Le 9 août, le général LEBLOIS, commandant supérieur depuis le 14 juillet, voulant rattacher au Tonkin les unités stationnées dans le Haut-Laos, et supprime le 3e bataillon du régiment annamite, une compagnie de ce bataillon stationnée dans fe 5" territoire militaire. Il crée à la même date un 5" bataillon et une compagnie au 1er tonkinois. Le
7 octobre, une compagnie est supprimée au 4" tonkinois, pour être passée au 1 tonkinois. A la date du 1" novembre sont supprimées deux compagnies du 9e colonial et une compagnie ves, envoyées en Sibérie.
de zoua-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
227
— Nous venons de voir les transformations Opérations en Indochine pendant la guerre 1914-1918. subies la tâche qui incomba à nos forces pendant la guerre. Nous allons voir parallèlement par le corps d'occupation militaires pour assurer la sécurité intérieure de la colonie pendant la même période. Profitant de la réduction des effectifs et de la difficulté que nous poueuropéens du corps d'occupation vions éprouver à les renforcer en temps utile, les agitateurs annamites réfugiés à l'étranger crurent le moment venu pour agir contre nous. Soutenus pécuniairement et moralement ils recrutèrent par des agents allemands, soit à l'intérieur. des hommes pour agir soit sur nos frontières, A la frontière de Chine, ils ne purent obtenir le moindre succès contre nos postes de Ta-Lung, attade Dong-Van, le 3 mars 1917; de attaqué le 8 août 1916; qué le 13 mars 1915; de Ba-Xat, attaqué de Pha-Long, Muong-Khuong, attaqué le 7 février 1918; attaqué le 9 juillet 1918; de Coc-Pan, attaqué les bandes le 4 septembre 1918. Chaque fois, le plus souvent par des Annamites et comchinoises, dirigées furent contraintes de repasser en Chine dans les 24 heures après avoir prenant plusieurs centaines d'hommes, subi des pertes sérieuses. A l'intérieur
de nos frontières
et malgré l'échec de la tentative d'enlèvement du poste de en janvier 1915, et la découverte à la même époque du complot de Mon-Cay de la garnison de ce poste, nous éprouvâmes des difficultés plus sérieuses, et nos
Phu-Tho
par 150 annamites ayant pour but l'enlèvement troupes eurent à exécuter plusieurs
par
contre,
opérations,
soit au Tonkin,
soit au Laos.
*
— Pendant dans le Haut-Laos. l'automne en relation avec 1914, des agitateurs annamites, Opérations les allemands et réfugiés au Siam, parvinrent, en traversant le plateau du Tran-Ninh, expulsés d'Indochine à attiser le mécontentement des populations, en grande partie des descendants des bandes de Luucomposées VINH-PHUOC. Le 10 novembre Neua
le commissaire le feu aux bâtiments
1914
au soir, du Gouvernement, de l'administration
trente
hommes
armés de deux fusils et de revolvers assassinent M. LAMBERT, cherchent en vain le douanier qui était absent, de 100.000 de 120 fusils et d'une et s'emparent piastres,
à Sammettent grande
quantité de munitions. Le 23 novembre, tons de garde indigène
TUYAA envoyé contre eux avec deux peloils tuent dans une embuscade l'inspecteur Ils se donnent un chef, et, se voyant maîtres de la situation, ils songent à s'organiser. à l' argent ont volé, ils recrutent une qu'ils LEANG-BAO-DINH, un des assassins de M. LAMBERT; grâce les mandarins indigènes du pays, proclabande forte de plus de 100 hommes bien armés. Puis, ils convoquent dans laquelle chaque race s'administrera désormais ellement l'indépendance des 'diverses régions de l'Indochine, même, annoncent la fin du règne de la France en Indochine et l'entrée des allemands à Paris. la bande part pour faire des concuêtes nouvelles. Elle se dirige sur Son-La, tue au passage l'entrée de la province, prend de nouveaux fusils et à défendre ses partisans, cherchait se sont réfugiés. où tous les fonctionnaires français et indigènes vient mettre le siège devant la résidence, du 1er tonkinois, sous les ordres du chef de Cependant, après la mort de M. TuYAA, deux compagnies sur Sam-Neua. A la nouvelle du siège de Son-La, un été dirigées de Cho-Bo bataillon SoURISSEAU,avaient au secours de la ville. Le lieutenant MONCEAUX, qui le peloton du même régiment est envoyé de Yên-Bay Ceux-ci se retirent dans la dile 22 décembre. les assiégeants est assez heureux pour surprendre commandait, et a avec les suit. Il les rejoint le 11 janvier 1915, à Sop-Nao, où le lieutenant rection de Diên-Biên-Phu, Le 11 décembre, un tri-chau qui, avec
heureux qui dure deux heures et qui coûte la vie eux un engagement se retirent vers indigènes. Mais les pirates, fort éprouvés eux-mêmes, Houng. trouve Le lieutenant MONCEAUX, en rentrant à Diên-Biên-Phu, Il avait reçu l'ordre d'établir Sam-Neua avec une de ses compagnies. ritoire militaire. Une nouvelle compagnie est formée dans ce poste avec forts amenés par le capitaine BARJOU.
au sergent BESSON et à deux adjudants le nord, près de Muong-Houn-Xiêngle commandant
SOURISSEAU, venu de le centre d'un 4e terà Diên-Biên-Phu le peloton MONCEAUX et avec des ren-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
228
suivie d'un convoi de 800 coolies qui Le 16 février, la compagnie BARJOU part pour Muong-Ou-Neua, lui porte pour trois mois de vivres, n'ayant sur la topographie de la région que des renseignements très vagues, possédant des cartes incomplètes ou fausses, mais sachant de source certaine que les pirates occupaient déjà le pays qu'elle devait traverser. -
Le
13 mars,
à quelques
kilomètres
au sud de Muong-Ou- Tai,
cette compagnie a un engagement malheureux avec les pirates. Le capitaine est blessé, les coolies s'enfuient en abandonnant le matériel qu'ils portaient. Le lieutenant MONCEAUX prend le commandement et ramène ses hommes à Boun-Neua, ayant perdu tous ses bagages et ses approvisionnements, mais ayant pu faire évacuer tous ses blessés, Il est suivi par les pirates qui mettent le siège autour de son camp. Au cours de plusieurs MONsorties, le lieutenant CEAUX leur inflige dé sérieuses à la nouvelle qu'une pertes ; compagnie de secours arrive sur le Nam-Ou, les pirates se retirent vers Muong-Ou- Tai. cette Lorsque compagnie à PARIS) arrive (capitaine
le capitaine BOCHOT, nommé au commandement de la compagnie BARJOU, qui l'accompagne, Boun-Neua, se rend compte que l'approche de la mauvaise saison empêche de se lancer désormais à la poursuite des sur le Nampirates. Les deux compagnies s'installent pour l'été à Boun-Neua et à Muong-Houn-Xiêng-Houng, Ou. Pendant
les mois de mai et de juin, la région est tranquille. Le 12 juillet, les rebelles reprennent brusDe là, quement l'offensive vers le sud. Ils font irruption à Muong-Va, qu'ils pillent et où"ils s'installent. ils se répandent sur le Nam-Ngai, faisant une propagande active auprès des indigènes, annonçant l'arrivée d importants renforts venus de Chine, rançonnant et pillant les villages qui ne veulent pas se soumettre de bon gré. Le 3 août, ils entrent brusquement à Phong-Saly, le nœud des routes qui traversent la région. fortifient aussitôt. Le 7 août, ils occupent Ban-Nam-Poung et Ban-Pou-Soum, d'où ils in'erceptent mais toute communication entre Boun-Neua et Muong-Houn-Xiêng-Houng. La compagnie
PARIS, ayant épuisé ses vivres, a dû abandonner
Boun-Neua,
Ils s'y désor-
que les pirates occupent après
elle. Maîtres
de Boun-Neua, les pirates envoient leur avant-garde dans la région de Moc-Pha, très forte et Muong-Khoua. position qui commande le cours du Nam-Ou entre Muong-Houn-Xiêng-Huong Le capitaine BOCHOT veut gagner de vitesse les pirates en occupant Moc-Pha avant eux. Le 26 août, en arrivant à Sop-Ban, où la route de Moc-Pha rejoint le Fleuve, il apprend que la position est, depuis la veille, tenue par l'adversaire. Il s'installe alors avec sa compagnie à Muong-Khoua, où il compte rester en attendant l'arrivée des renforts qu'il demande.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
229
— L'évacuation de la colonne Friquegnon. de Boun-Neua, Opérations l'abandon de Muong-Houn-Xiêngl' arrivée des pirates à Moc-Pha, n'avaient Huong, avait pu pas été sans émouvoir l' autorité qui, jusque-là, considérer sans trop d'inquiétude les événements survenus dans le 4' territoire militaire. Considérant qu'il fallait une bonne fois faire un effort sérieux pour ramener la paix dans la région troublée, le Gouverneur du 28 août 1915, la formation d'une général ROUME décide au conseil de Gouvernement colonne co lonne qui partirait, sitôt la saison des ppluies luies termin-' des bandes qui l'infesterminée, pour libérer le Haut-Laos taient. Cette
colonne
du colonel FRIQUEGNON, huit compagnies du T tonkicomprit, sous le commandement trois compagnies nois, deux compagnies de tirailleurs annamites, de garde indigène mobilisée, une section d'artillerie de montagne, une ambulance, des détachements du génie, de conducteurs, de télégraphistes et de commis et ouvriers d'administration. Au total: 42 officiers, 106 sous-officiers et 21 caporaux ou soldats européens, 2.544 indigènes. Des renseignements du général à la fin LOMBARD, commandant que possédait l'Etat-Major supérieur, d'août rebelle dans le Haut-Laos 1915, il semblait résulter que le véritable centre de l' organisation se trouvait à Muong-Ou-Neua ; aussi le plan primitif des opérations devait-il consister à marcher à l'attaque de ce point avec la plus grande partie des forces mises à la disposition du colonel. Cette marche devait se faire en au sud et Lai-Chau au nord. partant de deux bases: Muong-Khoua Ce plan dut subir quelques modifications Les pirates après l'arrivée du colonel FRIQUEGNON à Lai-Chau. en effet, abandonné leur repaire. Dans ces conditions, les opérations semblaient devoir avaient, principales avec les compagnies se dérouler dans le sud. Le colonel s'y porta lui-même de tirailleurs tonkinois dont il il confia le commandement des troupes laissées à Lai-Chau au chef de bataillon DUSSAULT, pouvait disposer ; à la place du commandant SOURISSEAU évacué récemment nommé commandant du 4" territoire militaire, après
un accident Par
dans
furent
suite, les effectifs
1" groupe Trois
nord:
compagnies
du Nam-Ou.
un rapide
comme
répartis
chef de bataillon de tirailleurs
suit entre
les théâtres
d' opérations
nord
et sud:
DUSSAULT :
tonkinois,
deux
compagnies
de garde
indigène,
une demi-section
d' artille-
rie de montagne. 2"
groupe
sud:
colonel
FRIQUEGNON: de tirailleurs
une compagnie tonkinois, Cinq compagnies de tirailleurs d'artillerie de montagne. taine BOCHOT, une demi-section En de garde
réserve
à Luang-Prabang
et
Muong-Sai :
une compagnie
annamites,
de tirailleurs
sous les ordres du capi-
annamites
et une compagnie
indigène.
Il faut signaler, en outre, que si les forces du groupe nord purent marcher groupées jusqu'à Muong-Oudu groupe sud, à cause de la configuration géograDUSSAULT,celles Neua, sous les ordres du commandant durent au contraire être fractionnées en trois grouphique du pays et des positions occupées par l'adversaire, pes entre lesquels la liaison fut assurée par des émissaires et des partisans : 1" A l' ouest, 2"
Au centre:
3"
A
l'est,
parallèlement le capitaine le long
à la frontière:
MARLATS et deux
le capitaine
compagnies;
BOCHOT et trois compagnies ;
du Nam-Ou
(ligne
de ravitaillement
du groupe
sud):
le capitaine
MOlsy
et une
compagnie. * * *
de la région Aperçu géographique et la muraille rocheuse entre Lai-Chau
des opérations. séparant la vallée
partie nord du théâtre des opérations comprise de celles du Nam-Ma et du Namdu Nam-Khang La
9 HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
230
Elle est habitée par des Thaïs Blancs, soumis à l'autorité au bassin de la Rivière Noire. Nhié, appartient est peu fils de DÉO-VAN-TRI. Cette partie du 4" territoire militaire héréditaire de Lai-Chau, du quan-dao presque déserte et stérile. peuplée, affluent de gauche du Mé-Khong, du Nam-Ou, auquel il apporte les eaux des territoires situés chinois et les Sip-Song-Chauthai, fait partie du royaume de Luang-Prabang. entre les Sip-Song-Pa-Na Cepenlaotien au nord de Muong-Khoua dant, l'élément disparaît de plus en plus pour céder la place aux Khas, soit les races autochtones, soit les plus anciennement installées dans Yaos, Lus, Méos, Hounis représentant, le pays, soit même aux Hos, venus de Chine, dont ils ont gardé la langue, le costume, les usages. Le bassin
d'où partit le groupe sud pour cette région, depuis les sources du Nam-Ou Nam-Pak, jusqu'au les opérations, est une contrée singulièrement faite d'un amas de montagnes elevées, commencer mouvementée, sans ordre apparent, de crêtes dont on cherche en vain l'alignement général, de vallées profondes juxtaposées à et sinueuses que suivent des cours d'eau guéables à la saison sèche, transformés en torrents infranchissables la saison des pluies. Elle est la continuation vers le sud du puissant plateau du Yunnan, dont elle a l'allure Toute
générale sans en atteindre la hauteur, mais son altitude moyenne n'est pas inférieure à 1.500 mètres qui borde à l'est le voisinage du Nam-Ou jusqu'à la chaîne haute de 1.800 à 2.000 à Muong-Sai. vanière de Ou-Neua
mètres, depuis la route cara-
l'étroitesse et la profondeur de ses vallées, toute cette région est Etant donné son aspect désordonné, Les gros villages d'une centaine de cases existent seulement sur les bords du Nam-Ou ou de ses peu habitée. dont les vallées plus ou moins ouvertes ont permis la création des rizières nécessaires à la vie des affluents, On les retrouve aussi en bordure de la frontière, le long de la route caravanière mettant en compopulations. munication
avec Luang-Prabang, Ou-Tai, Boun-Neua, par Muong-Ou-Neua, Ngay-Neua, Longest dispersée dans un grand nombre de petits villages de quelques maiNay. Partout ailleurs, la population l'hiver de sons, bâtis aux flancs des collines ou perchés sur les sommets les plus élevés, environnés pendant brumes épaisses que le soleil ne parvient à percer que pendant quelques heures de la journée. La
Sze-Mao
de Ou-Neua à Luang-Prabang est la grande artère du pays. Elle est relatila route vement facile. Trois autres voies qui lui sont perpendiculaires sont encore assez aisément praticables : de Ou-Neua à Muong-Nhié, suivie par le groupe nord, la route reliant Boun-Neua et Boun- Tai à Muonget la route de Muong-Sing à Diên-Biên-Phu et Long-Nai. En dehors de Houn-Xiêng-Huong par Moc-Pha ces routes, des sentiers de chèvres sillonnent la brousse, franchissant les crêtes par la ligne de plus grande pente,
route
courant
caravanière
sur les sommets
les plus
élevés,
descendant
à pic dans .le fond des vallées
dont ils suivent le
thalweg dans le lit même des arroyos. Les difficultés de marche qui devaient résulter de cet état de choses avaient été prévues avant le départ de la colonne; il avait fallu, en outre, résoudre le problème difficile qui se posait pour le ravitaillement des troupes en opérations. La faible densité de la population de la région ne permettait pas, en effet, de faire vivre la troupe sur le pays et rendait fort aléatoire le recrutement sur place des coolies en nombre suffisant pour constituer les convois. Aussi, d'une part, 840 animaux de bât, mulets du Yunnan ou chevaux du pays, avaient été achetés être constitués en et, d'autre part, des dépôts de vivres importants devaient par le service de ravitaillement différents points, aussi voisins que possible de la zone d'opérations Lai-Chau, : Luang-Prabang, MuongNhié, Muong-Khoua et, ultérieurement, Muong-Houn-Xiêng-Huong. les dépôts de vivres ne purent tous être constitués en temps Malheureusement, pour des causes diverses, voulu et les animaux de bât donnèrent de sérieux mécomptes. Par
ailleurs, la nécessité de poursuivre les pirates obligea à modifier sans cesse le plan de campagne, en sorte que les convois ne purent que rarement rejoindre les unités. C'est ainsi que les troupes de la colonne ne retrouvèrent le 1" décembre, BOCHOT, parties de Muong-Khoua que le 25 le convoi qui leur avait été affecté. Il en résulta que la question de l'alimentation des hommes devint la principale source de préoccupation du commandement qui ne put assurer à ses troupes, la plupart du temps, ni la quantité ni la qualité de nourriture dont elles avaient besoin. Les hommes marchèrent sans murmurer et le résultat cherché cependant fut atteint; mais si les hostilités avaient pu être conduites sans autre considération que celle provenant des né-
Planche XIII
(Clichéiln Gouvernementjiénéral) RÉGIONDE PHONG-THO
(Clichéilu Gouvernementuéncnih PONT EN ROTIN
(Cliché (I n
Gouvernementgénéral)
GARDE.INDIGÈNEEN RECONNAISSANCE
(Cliché du Gouvernement général) UNERIVIÈRE TIRAILLEURS TRAVERSANT
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
cessités purement militaires, les pirates, traqués dès la fin de janvier 1916, dans l'impossibilité à cette époque.
231
sans re lâche et ne pouvant se refaire, auraient peut-être été mis, de reprendre les hostilités qui parurent un instant terminées
* **
du groupe du groupe
sud. Le 1 sud occupaient
décembre 1915, les emplacements
BOCHOT):
Muong-Khoua,
Sop-Ban
des opérations Développement les opérations, les divers éléments Colonne
du centre
Colonne
de l'ouest
Colonne
de
Les
objectifs
l'est
(capitaine (capitaine (capitaine
assignés
furent
MARLATs): Moisy) :
au moment
où commencèrent
suivants :
et Kok-Phao;
Muong-Ngin; Sop-Nao. Moc-Pha,
respectivement :
et
Ban-Long-Nai
Muong-Houn-Xiêng-Huong.
* ** —
avait été préparée de Moc-Pha avec un soin tout particulier par le dans les derniers jours de novembre 1915. son séjour à Muong-Khoua colonel FRIQUEGNON pendant sur Ban-Nam-Mak, le 28 novembre, une comL'ennemi est trompé par une marche que fait ostensiblement Moc-Pha; pendant ce temps, la colonne BOCHOT pagnie de tonkinois, suivie d'un gros convoi. Il dégarnit et le colonel FRIQUEGNON se portaient dans le plus grand secret de Kok-Phao. Colonne
du centre.
L'affaire
Le 3 décembre, le capitaine EERNARD quitte Sop-Ban par la route de Ma-La-Sa. L'arrivée simultanée du colonel et de la compagnie BERNARD devant Moc-Pha avait été fixée au 7 décembre dans la matinée. Mais, dès le 6 décembre au soir, la compagnie BERNARD, avec laquelle les pirates avaient gardé le contact depuis deux jours, bivouaquait au pied de la position. Pendant ce temps, la garnison du aux deux autres qui permit, le lendemain, repaire se préparait à recevoir son attaque et c'est cette circonstance vers midi jusqu'aux abords immédiats de la position de Moc-Pha d'arriver compagnies venant de Kok-Phao, sans avoir été éventées. Cette position était constituée Un village fortifié construit
par : à l' extrémité d'une sauf vers le N.-O.,
les profondes vallées adjacentes, très raide ; Un blockhaus entouré de fossés, de talus, plus de 50 mètres le village situé à 400 mètres ; les abords Des ouvrages avancés défendant
dont les pentes abruptes dominent croupe, où un contrefort assez étroit est emprunté
protégé du fortin
par des palissades vers l'est
et des petits
et prenant
d'enfilade
piquets,
de tous côtés par un sentier dominant de
la route de Ma-La-
Sa. de l'avant-garde MoNcommence à 14 h. 15 par l'engagement 7 décembre, (lieutenant l'attaque accueillis par une grêle de balles, de front et de flanc. Le CEAUX). Les autres éléments se portent à l'assaut, Trois obus explosifs tirés sur le fortin, au milieu colonel réussit à mettre en position une pièce d'artillerie. les occupants se sauvent en abandonnant duquel-ils. éclatent, jettent la panique dans la garnison de l'ouvrage; Le
tout leur matériel du village qui sont Le capitaine GriMALDI enlève alors ses hommes d' un seul élan jusqu'aux palissades avec les sapeurs du génie du sergent NOUVEL. confondus aba'tucs à coups de coupe-coupe par les tirailleurs, Le village est enlevé. Tandis qu'il cherche à obtenir des renseigneon perd la trace des rebelles. Après la prise de Moc-Pha, du capitaine un compte-rendu MARLATS, commanments, le colonel FRIQUEGNON reçoit, le 8 décembre, de la position pirate Ban-Longil a échoué dans l'attaque dant la colonne ouest, disant que le 3 décembre Nai et qu'il
s'est
replié
un peu plus au sud.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
232
Le colonel décide de se porter sur Ban-Long-Nai, mais, obligé de se ravitailler en vivres et munitions, il de Ban-Long-Nai, des ne peut partir que le 11 décembre. Deux jours après, en arrivant à une demi-étape émissaires lui apportent la nouvelle des graves événements qui se sont produits depuis le 4 décembre: attaque du bivouac par les pirates, mort du capitaine MARLATS, riposte du capitaine ABADIE et son entrée, la veille 11 décembre dans le fort de Long-Nai. Cette affaire nous coûtait au total 9 tués, dont un capitaine, et 23 blessés. * **
Poursuite des rebelles. — Le 13 décembre, au soir, la plus grande partie des forces du groupe sud se trouvait réunie à Ban-Long-Nai. Seule, la compagnie MoiSY restait sur le Nam-Ou et d'autre part un pedont il s'était emparé le 7 décembre. loton de la compagnie GRIMALDI, avec le capitaine, tenait Moc-Pha, d'obtenir des renseignements Quant aux pirates leurs traces étaient de nouveau perdues. La nécessité oblige le colonel FRIQUEGNON à s' arrêter à Ban-Long- Nai. Il en profite pour assurer le ravitaillement de ses les européens en pain, vin, conserves, etc. Ils se mettent tous au igrdupes. Mais il est impossible de ravitailler régime du riz, y compris le colonel. Le 18 décemLes pirates sont bientôt signalés à Boun- Tai et Muong- Y o, se dirigeant sur Boun-Neua. bre, le colonel FRIQUEGNON porte sa colonne (3 compagnies tonkinoises, une compagnie annamite, l' artillerie sur ce dernier point. Il détache à sa droite la compagnie BERNARD envoyée à Moc-Pha. et l'ambulance) pirates se dérobent constamment devant la colonne, se tenant à une journée en avant d'elle et la surveillant sans cesse. Chaque matin, au moment où la ligne des avant-postes est franchie par l'avant-garde, un coup de feu prévient nos adversaires que la poursuite recommence. Les
Le 18, la colonne est à Boun- T ai ; le 20, elle arrive à Boun-Neua. Le colonel y apprend que les bandesIl se portera donc contre elles après de Ban-Long-Nai et de Moc-Pha ont opéré leur jonction à Phong-Saly. avoir regroupé ses forces. Il fixe en conséquence un rendez-vous à la garnison de Moc-Pha, qu'il porte en avant, assure sa ligne de retraite en installant la 11° compagnie annamite à Boun-Neua, et reprend sa marche vers le N.-E. par les chemins épouvantables de la région. Le 22 décembre, à Ban-Nam-Poung, les renseignements se précisent : près de 600 pirates sont retranchés dans la forte position de Phong-Saly, mais toute la région au sud de ce point a été évacuée par eux. Le 24 décembre, la situation se modifie: les pirates ayant appris le départ des compagnies MOISY et BERNARD, ont évacué Phong-Saly. Ils se sont retirés vers le N.-E. à Ngai-Tai, d'après les émissaires. On peut supposer qu'ils songent à se replier dans la direction du Tonkin, vers la Rivière Noire, d'où ils proviennent en partie. Le capitaine MOISY est dirigé en toute hâte sur Muong- Va pour tenir les gués du Nam-Ou, et le détachement BERNARD est appelé à Ban-Nam-Poung. Le 28 décembre, la colonne traverse Phong-Saly, dont elle brûle les fortificat:ons élevées par les pirates, et bivouaque le soir sur l'emplacement du village brûlé de Koun-Souk. Le 2 janver 1916, le colonel arrive à Ngai-Néua avec ses troupes; les pirates en étaient partis la veille dans la direction du nord. En même tempsarrivait à Ngai-Neua un courrier envoyé par le commandant Dusle groupe nord, annonçant les affaires heureuses de Sin-Tsin, de Si-Niou-Ho, de MaSAULT, commandant Lin- T ao, où le commandant avait repoussé les bandes qui lui étaTenl opposées, son entrée à Mucng-Ou-Neua. et la retraite vers le sud des bandes qu'il avait battues. Jusqu' au 6 janvier, la colonne se met en route pour Sop-Pong, où sait pouvoir prendre enfin les pirates saires sont encore une fois partis vers traînant
de nombreux
dut stationner à Ngai-Nf ua pour se ravitailler sur le pays. rendez-vous avait été donné au commandant DUSSAULT, entre les deux groupes. Mais, le 10 janvier, on apprend le nord, dans la direction de Ta-Li- Tsin, démoralisés, blessés à leur suite et cherchant, selon toute vraisemblance, à passer en
Ce jour-là, elle et où l'on penque nos adversans munitions, Chine.
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
233
— Les de Lai-Chau. de Chine le 18 janvier, pirates avaient franchi la frontière mais, quelques jours plus tard, ils rentrent au Tonkin et descendent la vallée de la Rivière Noire. Le 23 janvier, ils atteignent Muong-Boum, dont le poste était occupé par le sous-lieutenant de réserve QUESNEL et 90 gardes de la F compagnie de garde indigène. Or, le 20 janvier, le colonel FRIQUEGNON, informé du départ des pirates hors du territoire de la colonie, Opérations
au nord
avait quitté Muong-Ha-Hin emmenant avec lui les compagnies du groupe sud. Aussi, le pour Muong-Khoua, 26 janvier, lorsque la nouvelle du retour offensif des pirates dans la direction de Lai-Chau lui parvient, toutes les unités du groupe sud sont échelonnées le long du Nam-Ou, tandis que le groupe nord se dirige par étapes et Lai-Chau. Il ne reste donc sur la Rivière Noire, vers Muong-Nhié pour s'opposer à la marche des bandes, que la garnison de Muong-Boum, qu'elles assiègent. Il était impossible au colonel d'imposer une parad e immédiate au danger qui venait de naître : il devait s'en remettre de ce soin à l'initiative de ses subordonnés, que ses ordres ne pouvaient atteindre avant 72 heures environ, et prendre ses dépositions pour être en mesure de leur porter, dans le plus bref délai possible, le secours dont ils pourraient avoir besoin. Le 31 janvier, le colonel arrivant à Diên-Biên-Phu, y apprend que les pirates, ayant assiégé le lieutenant QUESNEL à Muong-Boum depuis le 23 janvier et ayant perdu 33 des leurs, avaient disparu de la. région le 27, à l'annonce de l'arrivée d'une colonne de secours conduite par le capitaine NICOLLE. Il y trouve le commandant Le 5 février, le colonel est de retour à Lai-Chau. DUSSAULT,trois compadu groupe nord. Il apprend en même temps que le capitaine gnies de tonkinois et la demi section d'artillerie NICOLLE avait poursuivi les pirates depuis Mubng- Boum, qu'il les avait talonnés jusqu'à la frontière et que, se voyant acculés à un nouveau les bandes Quittaient le Tonkin.
combat,
ces derniers
étaient
de nouveau
passés en Chine.
Pour
la seconde
fois,
le colonel fait surveilfausse sortie et craignant de les voir reparaître, au capitaine NICOLLE qui installe des postes de Muong-Boum, Bande son côté, est alertée et envoyée en reLa garnison du poste de Phong-Tho, Na-Tiat et Bac-Tan-Trai. connaissance vers Pou- To et vers Ban-Nam-Coum. Le 20 février, le retour des pirates est, en effet, signalé dans la région de Hoang- T a-Meun, tout près de Le commandant DUSSAULT est chargé entre Bac-T an-Trai et Ban-Nam-Coum. la frontière, à égale distance d'aller les attaquer. leur position et, dans la nuit du 23 au 24 février, ils cherchent A son approche, les pirates abandonnent vers Phong- Tho, du Tonkin, à se retirer dans l'intérieur espérant gagner ensuite la moyenne Rivière Noire, Cependant, ler la frontière.
d'où
ils étaient
redoutant Il expédie
venus
pour
une nouvelle des renforts
la plupart.
à Pou- T o, au peloton du lieutenant BERNARDI (de ils se heurtent, de deux heures, qui leur coûte 3 tués et 4 blessés, ils se replient sur Mais
et, après un engagement Phong-Tho) leur position de départ. et ayant été rejoint par toutes ses compagnies. Le colonel, désirant terminer une bonne fois les opérations, se battre. résolut de se porter lui-même sur le théâtre où l'on devait En cours de route, il apprend que les pirates, après un simulacre de comLe 1" mars, il quitte Lai-Chau. Cette nouvelle lui est bat pour sauver la face, avaient rendu leurs armes au chef du poste chinois de Na-Pha. du commandant DUSSAULT. au poste de commandement bien réellement terminées de la colonne du Haut-Laos On pouvait supposer, cette fois, les opérations pendant quelques jours. Le reste des troupes fut diUne seule compagnie fut laissée sur place en observation pour regagner le delta, ou renvoyé à Lai-Chau. rigé sur Phon-Tho confirmée
le 4 mars,
lors de son arrivée
— Le 30 août 1917, dans la soirée, les miliciens de la contre les rebelles de Thai-Nguyên. Opérations ouvraient les portes du pénitencier situé en pleine ville et l'béraient brigade de garde indigène de Thai-Nguyên ils pillaient les détenus, puis, dirigés par des gradés de la garde indigène et quelques prisonniers intelligents, dont l'inspecteur de milice la ville à sac après avoir tué plusieurs européens, le magasin d'armes et mettaient creusaient des tranchées dans les enviet le gardien de la prison. Ils se fortifiaient alors dans Thai-Nguyên, nos troupes. rons de la ville et attendaient
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
234
elles devaient mettre quatre jours avant de pouCelles-ci arrivaient le lendemain de Hanoi et de Dap-Cau; voir donner la main à un détachement de 40 hommes du 9e colonial qui résistait, enfermé dans sa caserne, aux attaques des rebelles depuis le début de la révolte. Les révoltés, déduction faite des tués et de ceux qui restèrent cachés dans la ville avec l'intention de se rendre, prirent alors la brousse au nombre de 250 hommes bien armés, bien approvisionnés en munitions et largement munis d'argent après le pillage de la caisse du Trésor. Leur chef, le doï (sergent) CAM, de la garde indigène, intelligent et énergique, les avait bien dans la main. Dès le début de la révolte il n'avait pas hésité à faire décapiter ceux qui ne manifestaient aucun enthousiasme à le suivre dans son aventure. la bande de CAM se En quittant Thai-Nguyên, elle entra dans la Cat-Nê, et franchissant le Tam-Dao, D'abord poursuivie dans les environs immédiats de cette ville, elle l'avait été ensuite par des détachements Quanig et de Viétri, légionnaires de Yên-Bay, tirailleurs
descendant la vallée de dirigea sur Huong-son, puis, province de Vinh-Yên. Thai-Nguyên par les troupes ayant fait le siège de zouaves de Tuyênpris dans les garnisons voisines: de Hanoi.
Sur réquisition de M. LE GALLEN, résident supérieur p. i. au Tonkin, le général LOMBARD, commandant supérieur, prescrit la formation d'une colonne de police qui, sous les ordres du colonel MAILLARD, commandant la 1" brigade, est formée le 19 septembre 1917 avec les éléments suivants: ° 1 Un détachement de 90 lég.onnaires, sous les ordres du capitaine DEVILLER à Huong-Lai ; 2° Un détachement de zouaves de Viétri et une section de ; HlERHOLTZ, à Cho-Khoang
mitrailleuses,
sous les
ordres du
lieutenant
3° La 4e compagnie et une section de mitrailleuses du 101tonkinois, sous les ordres du capitaine BoREL, à Cho-Khoang ; 4" Un peloton et une section de mitrailleuses du 9" colonial, sous les ordres du capitaine PEYROUX, à ; Thai-Nguyên 5° La
5e compagnie et une section de mitrailleuses du 3e tonkinois, sous les ordres du sous-1 eutenant CHARLE, à Huong-Son ; 6" Le détachement de garde indigène VELASQUEZ (60 hommes) à Huong-Lai, et le détachement de garde indigène VINCENT (47 hommes) à Bac-Ninh ; 70 Une section de 80 de montagne; 8°
Une
quinzaine
d'automobiles
fournies par l' autorité civile.
En outre,
le colonel MAILLARD pouvait disposer au besoin : D'un peloton de zouaves et d'une section de mitrailleuses de la garnison ; Dong-Chau D'une section de zouaves de la même garnison détachée à Phu-Doan; Enfin,
il pouvait
actionner
également
les ganrsons
de Viétri,
Tuyên-Quang
de Tuyên-Quang,
détachés
à
et Thai-Nguyên.
Le premier soin du colonel MAILLARD est de rassembler les éléments mis à sa disposition et de les orga niser en quatre groupes mixtes : Groupe DEVILLER : 45 légionnaires, 100 tirai lleurs, une section de mitrailleuses ; 100 tirailleurs, 45 légionnaires, une section de mitrailleuses ; Groupe BOREL: PEYROUX : 50 hommes du 9° colonial, 90 tirailleurs, deux sections de mitrailleuses ; de mitrailleuses. Groupe HlERHOLTZ : 70 zouaves, 100 gardes indigènes, une section Une demi section de 20 hommes du 9° colonial est affectée en soutien de la section d'artillerie Groupe
montagne. Le service des renseignements, dirigé par le capitaine SALEL, assisté d'un soigneusement organisé. La colonne est formée le 20 septembre aux environs de Vinh-Yên.
haut mandarin
de 80 de
annamite,
est
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Les opérations peuvent se diviser en trois phases : u 1 Du 20 septembre au 16 octobre 1917, phase armés, est réduite, aprè s prend au début 165 rebelles 45 armés ; 2c
Du
235
des combats; en moins d' un mois, 10 combats, dont 7 très meurtriers,
la bande
qui comà 51 rebelles dont
17 octobre
au 7 décembre 191 7 ; et le pendant cette période, la bande se terre dans le Vu-Nhai avec la complicité des habitants. Phu-Binh, lassés de la poursuite incessante de nos troupes: qui, Toutefois, sans pouvoir les accrocher, les obligent à se déplacer constamment, ils se scindent en deux groupes pour regagner le Vinh-Yên; 3"
Du 8 décembre 1917 au 20 janvier 1918; la bande, réduite est gagnée de vitesse par nos troupes et ne peut atteindre le Tam-Dao. Nui-Phao où son chef trouvera la mort et d'où elle ne parviendra plus Lorsque
la colonne
sera
dissoute
le 20
il ne restera
janvier,
à 32 hommes à la suite de soumissions. Elle va finalcment se perdre dans le à sortir.
plus que
12 hommes
errant
dans
la mon-
tagne. * ** le colonel MAILLARD apprend que la bande rebelle se phase. — A peine arrivé à Vinh-Yên, trouve à Dong- T am (à 15 kilomètres au S. -O. de Vinh-Yên). Il porte sa colonne sur ce point le 21 septembre dans la soirée. Première
à 2 heures du matin, en arrivant à hauteur Dong- T am se dirigeant vers le Song Ca-Lo.
Le 22, ont quitté
le colonel est averti que les pirates de Long-Xuyên, Ils sont bientôt signalés à Thuong- Thon.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
236
sont dirigés sur ce village, précédés les groupes BOREL et DEVILLER, avec l'artillerie, Immédiatement, transportés dans les autos disponibles. légionnaires, par 55 16 h. 30. Depuis 15 Le contact est bientôt pris. Le combat dure jusqu'à heures, un orage violent fait rage. Quand nous pénétrons dans le village, nous constatons que les pirates en ont profité pour s'enfuir. Leurs pertes étaient de 7 tués, les nôtres de un tué et 4 blessés. se réfugier dans l'île de Van-Coc, habitée par des pillards de rivière, le de la rive droite du Fleuve Rouge par un détachement de Son- Tay et la surveill'occupation lance du Fleuve lui-même par deux bateaux armés. le contact est maintenu avec la bande. D'une manière générale, les rebelles A partir du 22 septembre, par des digues occupent et organisent des villages formant îlots au milieu des rizières, accessibles seulement les pirates disparaissent très étroites. pendant la nuit, réussissant toujours à Après une vigoureuse résistance, franchir le cercle d'investissement. Le 23 septembre, la bande est accrochée à Lien- Tri et à Thuong-Lê. Le contact est maintenu toute 1a Craignant colonel prescrit
de voir les rebelles
journée du 24. la situation est favorable pour en finir d'un coup avec les A ce moment, une occasion unique se présente; rebelles qui sont tous groupés dans le village. Il s'agit de les encercler, de les maintenir assez longtemps pour permettre l'arrivée et une action générale de tous les groupes. Les ordres sont donnés en conséquence pour orcontinue autour du village à moins de 150 mètres de la lisière et ganiser une première ligne d'investissement les fuyards ayant pu franchir la première ligne. ligne de petits postes plus en arrière, pour arrêter Mais, par suite de la fatigue des troupes après une marche de nuit pénible, par suite d'erreurs d'orientation et de la difficulté des liaisons entre les groupes, par suite aussi de l'inexécution des ordres donnés au groupe du capitaine DEVILLER (cet officier fut remplacé à la suite de cette affaire par le capitaine MONCEAUX), le secteur nord ne fut pas gardé; dans la nuit du 24 au 25, le gros des rebelles disparut par un arroyo. Le 25 au matin, une section de 75, venue de Hanoi, entre en action, mais à ce moment, il ne restait plus qu'une dizaine de rebelles qui purent d'ailleurs échapper aux fouilles faites dans le village. Nos pertes étaient une seconde
de 2 sous-officiers dans le village. La poursuite
européens
tués, de 5 européens
et 7 indigènes
blessés.
6 cadavres
de
pirates
furent
trouvés
16 rebelles, est accrochée à Noi-Dong, est reprise. Une partie de la bande, comprenant mais nous éprouvons des pertes importantes dues au mélange des détachements la nuit: 6 miliciens pendant tués et 8 blessés, dont un garde principal. Le gros de la bande passe à Co-Bai, dans la nuit du 25 au 26, suivi par un groupe transporté en autos. dans la région montagneuse où il disparaît. du Tam-Dao, puis file sur Ha-Dat, Le contact est perdu jusqu'au 3 octobre; seule, une petite fraction dissidente est accrochée le 30 septembre à Xuân-Phat. Le 4 octobre, les rebelles son'- signalés vers Déo-Nua, dans un repaire organisé au sommet d'un contrefort boisé du Tam-Dao. Ils y sont attaqués la bande se réfugie dans la le 6 par le groupe BoREL; après une forte résistance, forêt d'un parcours très difficile. Le colonel MAILLARD organise alors une ligne d'embuscades commandant tous les débouchés et fait occuper tous les points où la bande pourrait se ravitailler. La bande qui ne compte 12 octobre; les reconnaissances très actives ne paiviennent plus que 80 rebelles, reste terrée en forêt jusqu'au qu'à faire déplacer les rebelles sans les découvrir. Le 12, leurs traces sont retrouvées et un engagement se produit à Lai-Son (14 octobre), mais les pirates s'enfuient. Le 15, ils sont encore accrochés au No-Luc-Dinh, à dans le Tam-Dao, et le 16, s'enferment de miliciens, qui n' avaient Xom-Doi, après avoir passé dans la matinée à moins de 500 mètres d'un détachement se trouver en présence d'une troupe répas tiré, croyant, en raison des uniformes kaki portés par les rebelles, gulière. Le village de Xom-Doi est attaqué, les rebelles s'enfuient la nuit. Une mitrailmais, comme d'habitude, dissimulée et qui était restée silencieuse, leuse, habilement surprend les rebelles et leur fait éprouver des pertes sérieuses. Ce combat leur coûtait 19 tués ou blessés. De notre côté, nous avions 7 tués, dont 6 européens, et 18 blessés, dont 8 européens.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Après le combat de Xom-Doi, modifier sa manière de faire.
la bande,
réduite
à 51 fusils,
passe dans une autre
237
région,
où elle va
* ** phase. — Dans cette nouvelle phase, les rebelles, démoralisés, en particulier par le combat de Xom-Doi, qui fut particulièrement sanglant pour eux, refusent tout combat et cherchent une région de forêts m soit plus possible pour nous. privée de routes, où l'emploi de l' automobile Ils franchissent le Song Cau et se dirigent vers l' est, dans la région très boisée de Phu-Binh, limitrophe Deuxième
Parmi les pirates, se trouvent d'anciens partisans du DÊ-THAM, hôtes du pénitencier de Thaidu Yên-Thê. le pays. De plus, un certain nombre d'entre eux sont Nguyên, libérés par CAM, qui connaissent admirablement originaires de cette région, où ils seront aidés par les habitants. Dans ces conditions, le colonel MAILLARD devra se borner à multiplier les reconnaissances et à empêcher tout ravitaillement en faisant garder tous les lieux habités et en tendant des embuscades. De leur côté, les rebelles vont se scinder en plusieurs fractions, le gros restant terré en forêt et de petits Les alertes fréquentes provoquées par l' apgroupes de 10 à 20 hommes sortant pour aller au ravitaillement. parition soudaine de ces petits groupes causent à nos troupes de grosses fatigues sans résultai apparent. Du 20 au 30 octobre, le colonel MAILLARD opère dans le massif du Bo-Cou. Grâce à la complicité des descend vers le S. - E. et se réfugie dans les forêts du Yên-Thê; mais là, n'étant habitants, la bande s'échappe, des déplacements elle essaie une continuels, plus aidée par les habitants, traquée sans cesse, obligée à fraction diversion par l'envoi vers le sud d'une qui ne réussit pas à tromper nos troupes; elle se décide alors et se réfugier dans une à revenir vers l' ouest, dans le but de repasser le Song Cau, refranchir le Tam-Dao en abandonnant la fraction de 18 rebelles lancée vers le sud. région boisée du Vinh-Yên, continuant à être poursuivie par un de nos groupes, fera sa soumission le 15 décembre, dans sans chercher à rejoindre le gros des pirates. Phu-Lang- Thuong,
Cette dernière, les environs de
*
est lancé en autoTroisième phase. — La fuite du gros de la bande vers l'ouest connue, un détachement tandis qu'un autre détachement est envoyé sur Cho-Anh mobile de Nha-Nam pour y tendre une embuscade, sur Ninh-Son pour surveiller le gué du Song Cau à Lu- Yên. de Thai-Nguyên et continuent leur marche vers Les rebelles passent le Song Cau au nord des points gardés, à Lang-Dam, l'ouest. franchir pour gagner le Tam-Dao. Ils sont devancés par nous sur le Song Cong, qu'ils doivent ils le trouvent occupé par nous. Ignorant la voulant entrer dans le village "de Bo-Ra, Le 14 décembre, présence de nos troupes et. croyant n'avoir affaire qu'à des partisans, ils font plusieurs tentatives pour y pésur les lieux, du groupe MONCEAUX, vers minuit, met la L'arrivée nétrer, mais sont chaque fois repoussés. bande en fuite. sont rejoints dans la forêt, tandis qu'ils prenaient leur repas. Complètement surpris, ils fuient Poursuivis, ils sur place des vivres, des armes, des cartouches et 200 piastres. Nous perdons bientôt hâtivement en laissant leurs traces. le capitaine le 15 décembre, près de Phu-Lang-Thuong, Après la soumission de la bande dissidente, reçoit l'ordre de rejoindre le gros de GRANIER, resté avec son groupe à Nha-Nam pour fouiller le Yên-Thê, la colonne. Ils ont été vus au passage à Le contact avec les rebelles est repris dans la nuit du 20 au 21 décembre. Les groupes étant encore à grande distance, un détachement est Cu- V an et ne seraient plus qu'une trentaine. constitué avec la garnison de Thai-Nguyên par le colonel MAILLARD, qui y a son poste de immédiatement est dirigé en auto sur Cu-Van. Ce détachement commandement.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
238
le doi CAM est très grièvement blessé. Son Un violent combat s'engage le 21 dans la forêt du Nui-Phao; de la bande, sur promesse de vie sauve qui lui est faite par premier lieutenant se rend avec tout l'argent sa femme, envoyée par nous auprès de lui. Le reste des rebelles, démoralisé, continue à être harcelé sans trêve; poussés par la faim,ils se décident sont réà sortir du Nui-Phao, mais, à la suite de deux nouveaux engagements les 8 et 10 janvier 1918, ils errant dans la montagne. est terminée. Les rebelles auront tenu pendant cinq mois contre les efforts de nos troupes. L'action militaire Le 11 janvier, on apprend la mort du doi CAM qui, mortellement blessé, a préféré se suicider plutôt que de tomber vivant entre nos mains. duits à une dizaine d'isolés
A* Opérations contre les rebelles de Binh-Liêu. — C'est la dernière opération dans laquelle on peut voir l'influence des agents allemands pour provoquer un mouvement insurrectionnel en Indochine. Dans la nuit du 14 au 15 novembre 1918, le chef de bataillon AVERLANT, commandant le 1er terriétait avisé télégraphiquement toire militaire, par le lieutenant commandant le poste de Dinh-Lap, qu'une révolte était imminente chez les tirailleurs chinois de Binh-Liêu, Hoan-Mo, Tiên-Yên, Ha-Coi, et les miliciens de Dam-Ha. Le complot avait été éventé, grâce à l'adjudant PHONG-Ou-HENG, qui en avait rendu compte immédiatement à son lieutenant, en lui apportant à l'appui de ses dires les lettres et télégrammes reçus de son neveu, le cal'un des instigateurs du mouvement qui avait pour but de poral PHONG-LAI-PAN, en garnison à Binh-Liêu, nous chasser du pays. * ** Causes du mouvement.
— Elles sont de deux sortes,
les unes intérieures,
les autres extérieures :
intérieures. — Un arrêté du 16 mai 1916 avait porté de 2 à 4 le nombre des unités chinoises du 2° régiment de tirailleurs tonkinois. Il en résulta un large appel aux engagements pour la durée de la guerre et, par suite, l'incorporation de Chinois qui n'offraient pas, comme en temps de paix, toutes les garanties de fidélité désirables. Causes
D'autre part, par suite des circonstances, un certain nombre d'officiers métropolitains, blessés de guerre, ignorant tout des indigènes, furent placés à la tête d'unités ou de postes ne comprenant que des tirailleurs. C'est ainsi que le poste de Binh-Liêu était commandé par le-lieutenant BAYOURTE, qui, s'il ne maltraitait pas ses hommes, les méprisait parce qu'il ne les comprenait pas. Nos tirailleurs chinois étaient prêts à écouter les propositions venant de tout agent extérieur qui saurait exploiter la situation. Causes extérieures. — Le principal instigateur semble avoir été le Chinois TAM-KAM-SAY,condamné à mort par contumace pour sa participation à un complot découvert contre nous à Mon-Cay en 1915. Il est vraisemblable qu'il reçut des encouragements et des subsides de la part d' agents allemands et de révolutionnaires annamites désireux de nous créer des difficultés. L'occasion était d'ailleurs favorable. D'une part, nos réserves en troupes françaises étaient à peu près nulles. D'autre part, nos compagnies annamites, mal encadrées, ne semblaient pas bien redoutables et il n'y en avait pas une seule à portée, le 1er territoire formant une sorte d'île avec laquelle on ne peut communiquer -1 A que par mer. dont le servit TAM-KAM-SAYfut le caporal PHONG-LAI-PAN, qui venait souvent chez lui L'intermédiaire pour jouer, et par qui il connut l'état d'esprit de la garnison de Binh-Liêu.
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
239
de la rébellion. d'incarcérer le caporal
Début
Dès le reçu du télégramme de Dinh-Lâp, le chef de bataillon AVERLANT donne l'ordre PHONG. Cette mesure prématurée met le feu aux poudres. Se voyant perdus, les tirailleurs se révoltent le 15 novembre, s'emparent du poste de Binh-Liêu, blessent le lieutenant BAYOURTE qui le commande, tuent le ser gent LANGEAIS, s'emparent des armes et des munitions, et partent au nombre de 80, sous les ordres des sergents LO-SAP-GIAT et SAM-SOT-GIANG dans la direction de Hoan-Mo, un caporal et 16tirailleurs chinois. Ils s'en rendent maîtres poste occupé par un sergent français, aisément, après avoir tué le sergent CHOISEL. Ils se saisissent également des armes et des munitions des partisans. Des mesures sont immédiatement d'étendre son mouveprises pour agir contre la bande et l'empêcher ment de rébellion. Les opérations entreprises contre elle peuvent être divisées en trois périodes : 1 Du 16 novembre 1918 au 15 janvier 1919. Les opérations sont dirigées par le chef de bataillon AVERle 1C1 territoire militaire, LANT, commandant active, le commandant auquel est adjoint, pour leur conduite des troupes de l'Indochine. MASSE, sous-chef d'Etat-Major 2" Du 16 janvier au 28 février 1919. Le commandant MASSE ayant été rappelé à Hanoi pour les besoins du service, les opérations sont confiées au colonel VÉRON, commandant le 2" tonkinois. 3 Du 1" mars au 15 juin 1919. Les opérations se déroulent à la fois dans le 1" territoire militaire et dans la province de Quang-Yên. Le général NOGUÈS, commandant la 2" brigade, en dirige l'ensemble, ayant sous ses ordres au 1"r territoire militaire, le commandant PLAILLY, successeur du commandant AVERLANT, et dans
la province
de Qang-Yên
le commandant
PELUD.
Grâcesurprise à la trahison ce Chuc-Phai-San, enlèvent dernier, ils Le 19 novembre, bande, de forte enlève par le postede de dont le le chef, un sergent laindigène milice, dese 100 joint fusils, aux rebelles. où ils massacrent 5 miliciens de race annamite qui avaient résisté. Le chef de même jour le poste de Dam-Ha, la bande rayonne et pille dans toute la région. De Dam-Ha, poste réussit à s'enfuir. A la date du 21 novembre, disposait des troupes suivantes : 4", 6e et 7e compagnies
le chef
de bataillon
du 9" colonial
AVERLANT,
avec une section
commandant
Ces
du 4e tonkinois
unités sont réparties
entre
et une section les postes
Than-Van, Than-Poun, Mon-Cay, Liêu, Na- Thuoc et Dinh-Lap. Le commandant du territoire dispose
1 "r territoire
militaire,
de mitrailleuses;
7e compagnie du 101 tonkinois; et un peloton de la 8" compagnie du 2° tonkinois, 5", 6", 7" compagnies (l'autre peloton de la 8° compagnie était celui de Binh-Liêu) ; 6° compagnie
le
de mitrailleuses
; une section
avec une section de mitrailleuses de 80 de montagne.
de :
Thanh-Mai,
Ha-Coi,
Pointe-Pagode,
Tiên-Yên,
Hoan-Mo,
Binh-
entre les postes de en outre, d'une brigade de garde indigène répartie et Mon-Cay. Than- Van, .Mui-Ngoc Dam-Ha, Thanh-Mai, Pointe-Pagode, embarla 5° compagnie du 3" tonkinois avec une section de mitrailleuses, D'autre part, le 22 novembre, arrivait à Tiên- Yên. quée à Haiphong, AVERLANT le commandant aux ordres reçus du général LEBLOIS, commandant Conformément supérieur, français, et réoccuper avait fait d'abord assurer la sécurité de ses postes à garnison chinoise par des détachements Binh-Liêu
et Hoan-Mo.
des forces mobiles en opérations dans MASSE prend le commandement le commandant Le 24 novembre, FÉLIX, PEYROUX et MÉVEL). De son arrivée date le début le 1 territoire (3 groupes mixtes: capitaines des opérations réelles contre les bandes de révoltés.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
240
entravées seront longtemps opérations ouverte ou tacite des habitants de la complicité crainte de leurs représailles. Ces
par l'absence de la région,
d'un service sérieux de renseignements, soit par sympathie pour les rebelles,
par suite soit par
Une partie du une oartie des révoltés est signalée vers le col du Lang- Tu et Py-Lao. Le 28 novembre, où se trouve déjà arrêté le groupe mais est arrêtée à Coc-Ly, groupe MÉVEL est dirigée sur le Lang-Tu, en attendant l' arrivée d' une section d'artillerie. FÉLIX dirigé sur Py-Lao,
pour couper la retraite aux révoltés. Le 30, le capitaine MÉVEL est dirigé sur Hoang-Van-Mi-Hao Les rebelles prévenus, cherchent à gagner Le 1°' décembre, le groupe FÉLIX est dirigé sur Py-Lao. où ils se heurtent au capitaine MÉVEL. Ils réussissent c pendant à franchir Chine par Hoang- V an-Mi-Hao frontière, après un engagement qui nous coûte 3 blessés. MASSE est renforcé à Ha-Coi par la I e compagnie du 3' tonkinois Le 3 décembre, le commandant une
section
section
de mitrailleuses, de 80 de montagne.
une
de
compagnie
zouaves
avec deux
sections
de mitrailleuses
la la et
et une seconde
14 décembre, aucun événement. La bande, qui a eu un engagement avec les réguliers chinois, ne Jusqu'au semble pas vouloir rentrer au Tonkin. On parle de renvo. des troupes du delta, et le commandant MASSE songe à rentrer à Hanoi. d'où elle descend 15, la bande est signalée au Pai-Chy-Mai, les convois de solde qui doivent circuler à cette épodans l'intention de piller par la vallée du Song-Tiên-Yên que du mois. Le 16, les rebelles se heurtent à l'un de nos groupes et se dispersent. Le contact est de nouveau Le calme
perdu.
devait
être de courte
durée.
Le
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
241
Le 19, les rebelles sont siignalés à Na-Heck. Les groupes MÉVEL, BUREAU et BATUT (ces deux derniers, anciens groupes FÉLIX et PEYROUX) sont immédiatement actionnés. Le 20, le capitaine BUREAU attaque à Na-Heck la bande qui, après un court combat, disparait pour aller se réfugier dans la région de Pinh-Ho, où le commandant MASSE tente de l'investir le 22 décembre; mais les difficultés de terrain permettent aux révoltés, qui ont éprouvé des pertes sensibles, de se dégager vers leurs pillages que, mal renseignées, nos troupes ne peu.le sud et de gagner la zone maritime, où ils multiplient vent empêcher. Le 3 janvier, kinois, est désigné Le
le commandant
MASSE rentre à Ha-Coi. Le 7, le colonel VERON, commandant la direction des opérations de police dans le 1"" territoire. pour prendre 11 janvier, il arrivait à Ha-Coi.
le 2" ton-
* * * A cette date, les rebelles sont depuis quelques jours dans un repaire au sud de Na-Pa, et SAM-SOT-CIANG, est en train de requi était passé en Chine avec 12 tirailleurs révoltés à la suite de démêlés avec LO-SAP-GIAT, former un nouveau groupe de l'autre côté de la frontière. Nos troupes sont réparties comme suit: groupe n" 1 (MÉVEL) à Ha-Coi; groupe n" 2 (BUREAU) à Binhavec un détachement Liêu; groupe n 3 (BATUT) à Ha-Coi (lieutenant SCHWOB) à Lang-Ngang; groupe n" 4 Un nouveau groupe (n" 5, capitaine BROCARD) est en formation à Chuc-Phai(lieutenant KEMMEL) à Ban-Co. San. La frontière est gardée par les postes provisoires de Py-Lao, Po-Hen, Thanh-Van, Hoang-Van-Mi-Hao, Lang-Tu et Chuc-Phai-San. Contre un ennemi aussi mobile que l'est la bande de rebelles, nous perdons l'avantage du nombre et celui de nos canons
et mitrailleuses.
Il devenait nécessaire aux révoltés des éléments légers qui, s'adaptant mieux que nos groupes d'opposer mixtes à la guerre en forêt, auraient pour mission de harceler l'adversaire sans répit en lui tendant des embus cades et en luttant de vitesse avec lui. A cet effet, le colonel VÉRON organise deux pelotons francs composés chacun de 50 tirailleurs volontaires, HENG (de race chinoise), le second (peloton annamite) le premier (peloton chinois) est commandé par l'adjudant est commandé par le sergent métis THIBAUT. Faisant en outre appel aux partisans, le colonel par le chef man HIÊP-VAN-LY. Grâce
à ces dispositions, les rebelles sont Le 20 février, HENG surprend la bande à du colonel VÉRON. tes les forces disponibles les rebelles n'évitent leur enveloppement Phi-An, munitions, ils Durant Yên.
Une
VÉRON
forme un peloton
franc de volontaires,
commandé
sans répit. et se lance à sa poursuite, appuyé bientôt par touDzung-Hoa sur les hauteurs qui dominent au sud le col de ChucRetranchés manquant de qu'au prix de pertes sensibles; puis, découragés,
talonnés
repassent en Chine. à Cam-Pha dans cette même période, une bande signalait sa presence autre opérait de fréquents pillages le long de la frontière du 1 territoire.
la
province
de
Quang-
* * * une opération sur mer en vue, soit de surprendre un poste TAM-KAM-SAY organisait des renforts sur le littoral. côtier, soit de débarquer La côte du Kouang- Tong fourmille de ports, de jonques et de pirates. Il faut, pour comprendre la situades pirates tion de ces régions, se reporter à trois ou quatre siècles en arrière dans notre histoire. Les exploits sont d actualité en Chine. Les dans la Méditerranée, de mer de jadis dans l'océan, des corsaires barbaresques dans les eaux du Tonkin (à la CacCelles qui viennent pêcher jonques de commerce ne voyagent qu'armées: leurs armes pour la campagne de pêche et les rembarquent pour renBa) arrivent armées en guerre, débarquent trer en Chine. Pendant
ce temps,
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
242
deux torpilleurs, de notre flottille (contre-torpilleur la surveillance Roosevelt, quatre chaloupes Trompant cette bande armées de la douane) une jonque chinoise, portant 80 hommes environ, débarque successivement par surprise dans l'île de Vinh-Thuc, puis dans l'île de Gou- T ou le 6 février. Là, elle tente d'enlever le garde principal GUILLON réussit à la le poste de garde indigène. Mais, après une résistance acharnée, en hâte, puis se divise en trois détachements elle s'embarque fort éprouvée, qui vont débarquer, repousser; et le troisième en Chine. l'autre vers Dam-Ha, l'un à Tai-Xa (pointe sud de l'île de Ké-Bao),
* itr*
radicale du service du territoire, chef de bataillon
La réforme dant
du 1 territoire accomplie des renseignements par ses heureux effets. PLAILLY, fait aussitôt sentir
le nouveau
comman-
Dès le forte de 200 fusils environ, est signalée dans la région de Nam-Si. 8 mars, une bande, SCHWOB (zouaHENG prend contact avec elle, appuyé bientôt par les détachements 10, dans la matinée, encore en repassant la frontière. les pirates d'échapper qui tentent d'empêcher ves) et BROCARD (tirailleurs) Mais, à la faveur de la nuit, la bande réussit à faire passer en Chine son convoi et ses blessés, pendant où nos détachements tentent de l'entourer (12 mars). se jette dans le massif du Mai-Loc-Shan, qu'elle-même Le
se heurte à Tsi-Li-Ou-Pu à deux convois de raencore, la bande s'enfuit vers le S.-O., S'échappant commandée vitaillement dont l'escorte, par le sergent MAI-TAM, se défend courageusement, jusqu'au moment les pirates qui s'enfuient où nos détachements accourus à la fusillade bousculent par groupes, poursuivis par nos pelotons francs. est contrainte 16 mars, la bande de Lo-SAP-GlAT, après après avoir perdu une trentaine d'hommes, à leur tour, lui infligeant de nouvelles pertes. Dès où les réguliers chinois interviennent de repasser en Chine, se dissocie et ne reparaîtra démoralisée, lors, cette bande, plus (1). complètement Dans la province de Quang- Y ên, la bande signa lée en février s'est installée dans la région de Phoelle tient en échec les détachements de garde indigène envoyés contre elle. Ba-Che, où, percevant l'impôt, Le
Telle la direction
est la situation des opérations
à l'arrivée dans
le
du général NOGUÈS, commandant la 2" et la province de Quang- Y ên. 1" territoire
brigade,
qui
vient
prendre
Son plan est le suivant : Faire bonne garde sur les côtes et la frontière chinoise pendant que le gros de nos forces agira contre la bande de Quang-Yên; intervenir auprès du général PHONG, commissaire chinois de la police frontière, en des troupes régulières chinoises une gaide plus attentive de la frontière; obtenir enfin des auvue d'obtenir torités indigènes au Tonkin leur concours absolu. et interdit à la naque la flottille surveille nos côtes, fouille les archipels de la baie d'Along voie de ravitaillement de la bande, le commandant PÉLUD prend vigation indigène le chenal de Cam-Pha, ses dispositions pour pourchasser et détruire la bande signalée à Pac-Phit tout en l'empêchant, d'une part, de où elle avait manifesté l'intention de se rendre en vue d'y piller une concession, et, gagner le Dông-Tnêu, d'autre Cette jonction ne peut part, de faire sa jonction avec les renforts que doit lui amener Lo-SAP-GlAT. être empêchée et se fait le 28 mars vers Luong-Mong. cependant Tandis
Le
30 au matin, la bande est attaquée par les détachements des lieutenants POLI et MARRON. Le combat dure jusqu'au lendemain et se termine vers 10 heures par une brusque retraite de l'ennemi vers l'est. Le
contact
massif à peu ment impossible. .—
est perdu, mais ce combat a coûté des pertes sérieuses à la bande, qui va se terrer dans le du Nui-Kê-Tê, dont l'investissement est reconnu bientôt comme matérielleprès impénétrable
#
tomba (1) Après avoir pratiqué la piraterie pendant plusieurs années, LO-SAP-CIAT prèsde Than-Poiin.
entre les mains de nos partisans le 14 mai 1929
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
243
Le
général NOGuÈs fait surveiller le repaire de l'ennemi et en même temps fait garder les routes menant vers l'ouest, en vue d'interdire à la bande de se rendre dans le Dông-Triêu, si elle en a gardé l'intention. Les pirates réussissent cependant à déjouer toutes les mesures prises et, le 12 avril, ils sont à Huong-Thuong, en marche vers le Dông-Triêu. les détachements du commandant PÉLUD ne peuvent lutter de vitesse avec les pirates. Par Harassés, ordre du général LEBLOIS, le poste de Dông-Triêu est occupé le 15 par une section de tirailleurs. En même du 4" tonkinois, est dirigée sur ce poste, mais les communicatemps, la 2' compagnie prise à Nam-Dinh, tions fluviales sont si lentes qu'elles ne permettent de cette compagnie que le 16 dans la nuit. Elle l'arrivée arrive trop tard pour empêcher les pirates de faire leur coup de main projeté sur une concession de la région où les habitants se sont obstinés à rester malgré les avertissements des autorités civiles et militaires. Le 16 au matin, ils pénètrent dans LlEBRECHT, et regagnent
la concession PIVET, emmènent le massif de Nam-Man.
avec eux deux colons
sur trois,
Mme PIVET
et M.
de la 2° compagnie la bande s'enfuit vers le par le détachement qui vient de débarquer, à travers la forêt et se reconstitue dans la région de Trai- Than. N.-E., s'égaille Le général NoGUÈS décide de l'y bloquer en faisant évacuer totalement les villages voisins, de manière à lui supprimer toute source de ravitaillement. Poursuivie
Les pirates proposent de leurs l'échange à l'action militaire, va commencer une action général. légué du Gouvernement
contre 50.000 piastres. C'est alors que, parallèlement politique confiée à M. ARNOUX, inspecteur de la sûreté, déotages
man s'étant résolument mise de notre côté, la bande de pirates se voit peu à peu réduite ARNOUX obtient enfin la livraison des otages sans rançon (12 juin 1919). en munitions, Entre temps, les rebelles avaient eu la déception de voir tarir la source de leur ravitaillement car les dépôts qu'ils avaient constitué au moment de la prise du magasin de Binh-Liêu sont découverts et toute leur réserve tombe entre nos mains. La
population à la famine, et M.
Les derniers débris de la bande disparaissent frontière sans esprit de retour. rétabli Le 15 juin, le calme était entièrement nisons.
peu à peu,
et tout ce qui en reste passe définitivement
et la colonne
dissoute.
Les troupes
regagnent
leurs
la
gar-
CONTRIBUTION
DE
L'INDOCHINE
A LA
GRANDE
GUERRE
avait été envisagé, en vue d'un conflit européen. Le général PENNEQUIN pensait que les forces ainsi expédiées outre-mer pourraient atteindre 20.000 hommes. Les événements en effet, non seulement presque Cette opinion parut alors exagérée. prouvèrent le contraire: toutes les troupes françaises purent regagner le front français, mais près de 100.000 indigènes furent enrôlés et vinrent prendre leur place en France, sans que l'Indochine ait cessé, dans son ensemble, de garder un calme complet. Dès
l'envoi
1912,
des troupes
en France
indochinoises
Indochinois donnèrent toute satisfaction et tous les faits Bien encadrés, les l "", 2", 7" et 21" bataillons relatés sont demeurés à l'honneur de leur discipline et de leur courage. la presque totalité des Indochinois Toutefois, envoyés en France fut employée à des travaux militaires ou d'utilisation nationale. Leur tâche fut donc moins héroïque et plus modeste que celle des autres combattants mais indigènes; elle fut utile, indispensable les moyens même, puisque dans les combats modernes la préparation matérielle, de communications et de transport, le matériel lui-même, sont des condit ons essentielles du succès. La
et l'exactitude
patience
En résumé, zone des armées
dans
ils ont accompli et à l'intérieur.
le travail
des Indochinois,
consciencieusement
les tâches
fut qui
particulièrement remarquée. leur ont été confiées, au front,
dans
la
* **
Pendant
la guerre de 1914-1918, d'une triple manière: Concours
ni festée
l'aide militaire apportée en hommes, en matériel 1
Ce
concours
s'est
traduit
1
Militaires
2
Français
mobilisés
3
Indigènes
recrutés
français
s'est
ma-
CONCOURS EN HOMMES
sous les formes
de carrière
à la Mère-Patrie par l'Indochine de guerre, en matières premières.
suivantes :
en service
outre-mer
ramcnés dans la Mère-Patrie ; progressivement à la colonie et utilisés sur place ou envoyés dans la métropole ; en nombre croissant et constituant à leur arrivée en France de nombreux bataillons
indigènes ; 4"
Travailleurs
coloniaux
dirigés
sur la métropole
pour parer
au déficit
de la main-d' œuvre.
* **
1
La
RENVOI
DANS LA MÉTROPOLE DES MILITAIRES DE CARRIÈRE DES TROUPES EN SERVICE A LA COLONIE
et le loya lisme de nos protégés ont permis tranquillité générale de l'Indochine déclaration de guerre, la presque totalité des militaires de carrière servant en Indochine, officiers et hommes de troupe.
COLONIALES
de renvoyer, soit environ
dès la 6.000
Planche XIV
(C.liclifdu Gouvernementgénéral) THAI-NGUYEN
(Clichédu Gouvernement général) HONGAY— VUESURLA MÔNTAGNE
(Cliché'lu Gouvernement général) GUERRE AUXMORTSDE LA GRANDE HANOI— LE MONUMENT
(Cliché au Gouvernement général) HANOI— LE MONUMENT DE VANVOLLENHOVEN
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
245 «
2"
FRANÇAIS
MOBILISÉS
SUR PLACE OU ENVOYÉS
DANS LA MÉTROPOLE
Le nombre des Français mobilisés en Indochine fut de 2.333 dont 1.309 envoyés niers suivant l'exemple de leurs camarades de l'armée active eurent les mêmes élans, des nécessités de la terrible guerre. danger et la même expérience 1.024
Français
services indispensables
mobilisés sur place assurèrent, avec à l'administration de la colonie.
le plus
grand
en France. Ces derle même mépris du le
dévouemènt,
fonctionnement
des
*
3°
RECRUTEMENT MILITAIRE INDIGÈNE EN INDOCHINE ET ENVOI DES CONTINGENTS EN FRANCE
L'effort le plus considérable a été le recrutement accompli par l'Indochine indigène. Un essai fut d'abord tenté sur un faible contingent, ne comprenant que des infirmiers; cet essai donna de si bons résultats qu'on décida de pratiquer un recrutement intensif. Il était en effet nécessaire de créer, derrière les armées, les nombreux organes qui travailleraient pour les faire vivre et leur donner, à l'heure nécessaires au combat. voulue, les moyens matériels les retranchements La nouvelle guerre a révélé que seule la puissance matérielle pouvait détruire qui millions d'hommes une autre s'opposent à la marche des armées, et il a fallu pour une armée de plusieurs armée
de soldats-travailleurs, immédiatement derrière la zone de bataille qui établissaient les routes, les pistes, les ponts, les transports de toutes les champs d'aviation, hôpitaux, la stratégie moderne. bataillons Cette armée de soldats-travailleurs, fut constituée en appelée d'étapes, chinois. des années 1916-1917-1918 donna, pour toute l'Indochine, un total Le recrutement
indigènes
4 bataillons
ont
par
des Indo-
de 43.430
indigènes
partie
formé :
de
combattants 15 bataillons d'étapes. Infirmiers coloniaux Ouvriers
natures
d'administration
)
hommes ) 9.019
coloniaux
5.339 43.430
5.000
ferrées, les nécessaires à
dans la Métropole.
qui furent transportés Ces
les voies
automobilistes
environ
furent
prélevés
sur les bataillons
d'étapes
et utilisés
dans
hommes la zone des ar-
mées. soldes largement calculées, les mesures prises au moment du jcrutement, primes d'engageEn Indochine, des populations; les opéet de contenter l'ensemble de tranquilliser aux familles, achevèrent ment, allocations dans le plus grand ordre. rations du recrutement s'opérèrent
*
BATAILLONS
COMBATTANTS
— La première compagnie annamite end'étapes). Reprise de Douaumont (1916) (soldats du 6" bataillon du 6P bataillon d'étapes. gagée sur le front français fut la 4 compagnie les officiers, prélevés sur les cadres du régiment d'infanterie Elle fut formée le 28 août 1916 à Stainville ; coloniale du Maroc furent les suivants :
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
246
Le
capitaine
CHARLET,
le sous-lieutenant
BALZAQUE, le sous-lieutenant
MON, l'adjudant JAMET. Les hommes de troupe européens et indigènes exécutait des travaux à Beauzée-sur-Aire.
furent
fournis
par le 6
le sous-lieutenant
LoRANS, bataillon
SAL-
Indochinois d'étapes
qui
Le 29
la compagnie reçoit 1 ordre de gagner Verdun. Le 1" octobre, elle est mise à septembre 1916, la disposition du génie et exécute des parallèles de départ sur le champ de bataille. est donné de rejoindre Nançay- T rouville où la compaLe 8 octobre, les travaux sont terminés et l'ordre gnie est adjointe au 2' bataillon du 4' régiment de marche de zouaves. Le 1' peloton est joint au 1C1peloton de la 3" compagnie du bataillon (capitaine DE CLERMONT-TONNERREJ; le 2" peloton, avec le capitaine CHARLET, au 2" peloton de la compagnie CLERMONT-TONNERRE. Le 21 octobre, à 4 heures du matin, tout le régiment (8 tirailleurs Le 22 au soir, il monte en ligne pour l' ataque; le bataillon comprenant de première ligne qui attaque avec deux compagnies fort d'un bataillon pagnies
sur Haudremont
algériens) est embarqué pour Verdun. les deux compagnies mixtes, est rensur Douaumont à droite et deux com-
à gauche. doit se déclancher à 1 heure du matin. A 23 L'attaque heures en allant prendre position, la compagnie CHARLET est violemment notamment au ravin des carbombardée, rières; le capitaine CHARLET est tué, le lieutenant SERAU a le bras droit arraché, fourrier et 2 tirailleurs
3 tirailleurs sont tués, le sergentsont blessés. Le sous-lieutenant en le commandement et le mouvement
LORANS
prend avant continue par bonds et par petites fractions. La compagnie gagne, ainsi l' endroit qui lui est
assigné
pour l'attaque. Celle-ci est reportée à onze heures du matin. Les tirailleurs conservent un bon moral. Un brouillard intense succède, par bonheur, à la nuit. A 11 heures, l' at-
A
13 heures, le brouillard ennemies de la Côte du Poivre. terrent dans les entonnoirs. A
14 h. 30,
les carrières
avec une violence inouïe: le barrage taque se déclanche roulant exécuté par 800 pièces de canon ébranle le sol et l'air. Les compagnies d'assaut on progressent facilement, ne voit rien à deux pas devant soi. se lève et les untés sont prises en terrain découvert sous le feu des batteries Elles sont disloquées et séparées des compagnies les hommes se d'assaut, d'Haudremont
Malgré les pertes, le moral ler dans les tranchées allemandes. Pendant
reste parfait :
18 heures le bombardement
sont entre nos mains. zouaves
continue sans
et tirailleurs
tonkinois
rivalisent
d'entrain
pour s'instal-
discontinuer.
A 23 heures,
la compagnie est relevée et regagns Verdun, puis le bois des Sartelles. n a été enregistrée. Les tirailleurs se sont bien comportés et aucune défaillance Pertes: SENICAL, sergent LOISEL, 1 sergent indigène, 1 capoCHARLET, sergent-fourrier tués, capitaine ral ind Irène, 11 tirailleurs; blessés, sergents ADAM et PARIS, 1 sergent indigène, 1 caporal indigène, 1 clairon, 17 tirailleurs ; disparus, 12 tirailleurs. En France, les seuls bataillons indochinois combattants furent les Ie et 2Y bataillons, les 1cr et 2e bataillons en Orient. Ces troupes, amalgamées à d' autres troupes françaises, se sont comportées avec courage. Le 7" bataillon Indochinois fut formé à Sept -Pa g,,,l de 1.000 hommes le 1 h M. fTonkin) à l'effectif vrier
1916, sous le commandement en août de la même année.
du chef
de bataillon
DEZ;
300
engagés
volontaires
vinrent
le renforcer
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
247
Ce bataillon à Marseille fut dirigé sur le camp de Fréjus où il fut entraîné et sélectionné débarqué jusqu'en avril 1917. Le 10 avril 1917, ce bataillon arrivé aux armées fut affecté à la 12 division, puis ses unités furent réainsi suit : parties qu'il La 1re compagnie fut rattachée au 54' régiment d'infanterie la 2" compagnie au 67" à Sept-Monts; la 3 compagnie régiment d infanterie à Ambrief ; au 350" régiment d'infanterie à Sept-Monts et la 5" comde la 12" Division à Rozières. pagnie au dépôt divisionnaire Les 4" compagnie, S. H. R. et C. M. restèrent à Montrambœuf sous le commandement du chef de bataillon DEZ. * ** Chemin
des Dames (2" bataille de l'Aisne). Ce bataillon est engagé avec la 12° division à la 2" bataille de l'Aisne les 5, 6 et 7 mai, au nord de Soupir. Ses compagnies suivent dans l'attaque les régiments auxquels elles sont rattachées et participent, soit au ravitaillement, soit au nettoyage des tranchées, soit à l'organisation du terrain conquis. Les tirailleurs se font remarquer par leur belle conduite et leur mépris du danger. Les pertes
de ces trois jours
sont les suivantes : tués.
Européens Indigènes
2 21
blessds.
disparns.
9 95
2 67
Le 9 mai, le bataillon passe au 67" régiment les opérations et la discipline. pour l'instruction, en remplacement du commandant DEZ, évacué.
d'infanterie Le
12 juin,
le capitaine
DEFERT
prend
le commandement
*
en gare de Maries et débarque à Bruyères (Vosges) le 15 juin. s'embarque Vosges. — Le bataillon à Senonnes. Le 10 octobre, Il entre en secteur vers Combrimont (1" compagnie) (C. M.), à la Chapelotte, et rejoint l'arrière à Moyen-Moutiers est rassemblé le bataillon Gérardmer). (St-Dié, lui adresse, le 10 octobre, l'ordre suivant: la 12" division, Le géhéral PENET, commandant 1917. Le général comindochinois « Le 7" bataillon quitte la 12° division à la date du 11 octobre mandant la division ne veut pas laisser partir cette unité sans exprimer à son chef toute sa satisfaction pour les qualités militaires dont elle a fait preuve, aussi bien dans les opérations du Chemin des Dames et du secoù sa tenue a toujours été brillante. teur de St-Dié que dans le cantonnement lui sera rendu et retrouvera à la 12" division ce beau bataillon Le général espère que, l'hiver terminé, la place qu'il y a si bien tenue ». Dès le 1er juin 1918, le bataillon Vosges) où reprend les tranchées dans le secteur Anould (Gérardmer, il reste jusqu'au 22 juin. Il y repousse une attaque ennemie, reprend encore les tranchées du 24 au 27 juin B du secteur au sous-secteur du 1"" au Il juillet de Munster), au centre de résistance Clové (au-dessus du 31 août au 10 septembre, du Anould (21° division), du 16 au 30 juillet au centre de résistance Collet; Noirmont (S. O. Orbey). 12 au 18 octobre et du 27 au 1" novembre au centre de résistance se produisent, le 29 et le 30 et de gaz asphyxiants de bombardement Deux attaques, accompagnées octobre;
elles
sont repoussées
victorieusement.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
248
11 novembre, l'armistice est signé, au moment où le bataillon recevait l'ordre de gagner Lunéville en vue d'une attaque en forêt de Parroy. Pendant l'armistice, ce bataillon est stationné en Lorraine, puis est embarqué à Marseille le 15 février à destination de Haiphong et dissous à la même date. Le
* -k 21" BATAILLON INDOCHINOIS fut formé au camp de St-Raphaël (Var). Cette formation eut lieu à la date du 101 décembre 1916; le bataillon comprit: 1 compagnie de mitrailleuses; 1 S. H. R. 4 compagnies de marche; 1 compagnie de dépôt; Le chef de bataillon JENOT en prit-le commandement le 12 décembre. L'effectif était de 21 officiers, 241 européens et 1.200 indigènes. Le
21
bataillon
indochinois
*
Région de l'A isne. — Le 5 avril, ce bataillon part pour la zone des armées; non endivisionnés du 1 corps d'armée colonial. Il est employé à la réfection des routes, à la garde des terrains d'atterrissage, sainissement du champ de bataille.
il est affecté aux éléments puis à des travaux
d'as-
Le 23, le bataillon est rattaché au 171" régiment d'infanterie; les unités travaillent à la réfection et à l'achèvement de boyaux et tranchées. Au cours d'un bombardement violent avec gaz ont lieu les premières pertes (23 mai au 1er juin, région de Vailly). Le 14 juillet, le bataillon entre en secteur (secteur de St-Dié); les bombardements occasionnent des pertes
presque journalières. Le 4 octobre, les unités sont relevées. Le 8 octobre, BOCHOT prend le commandement du bataillon.
le commandant JENOT
est évacué et le capitaine
Retiré
du front pendant l'hiver, le bataillon travaille dans la zone des armées (service forestier, travaux de position, voies ferrées étroites). A la date du 1eravril 1918, il prend le nom de 21 bataillon de marche Indochinois; cette dénomination sert à le distinguer des bataillons d'étapes. * **
Vosges. — Le 28 mai 1918, le bataillon transporté taillon du 290e régiment d'infanterie. Les bombardements coups de main ennemis sont repoussés.
à Gérardmer, entre en ligne et relève le 6' bacausent journellement des pertes. Le 161 juin, des
Le général LECOMTE, commandant le 33 corps d'armée, taillon BOCHOT la lettre de félicitations suivante :
adresse
le 161 août
1918
au chef de ba-
« Du 24 mai au 29 juillet, le 21e bataillon de marche indochinois affecté au secteur vosgien a tenu sans prendre de repos les centres de résistance du Sattel, de la Lude et de la Tête de Faux. « Au moment où il quitte le secteur, je tiens à vous exprimer mon entière satisfaction pour la manière dont il s' est comporté, tant au point de vue attitude devant l'ennemi qu'au point de vue discipline ».
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Reims. — Le 17 août, le bataillon de la Neuvillette et Pont-Saint- Thierry. résistance de la Neuvillette (1ro compagnie) Le 24 août le bataillon
est transporté à Reims Le 21 août un violent est repoussé.
249
en auto et occupe les centres de résistance, coup de main sur les lignes du centre de
est relevé. * **
du 21 au 30 septembre, il relève deux baVosges. — Le 31 août, le bataillon regagne Gérardmer; taillons du 1 4 régiment d'infanterie sur ses positions du centre de résistance de Montigny. le bataillon est dirigé sur Strasbourg; il prend part à l'entrée solennelle dans cette Après l'armistice, ville du maréchal PÉTAIN (25 novembre 1918). le 211 bataillon de marche Indochinois s'embarque Dirigé le 20 février sur Marseille, du Tonkin et est dissous à compter de ce jour. Ponty, le 18 avril, à destination
à bord de Y Amiral
La 4" compagnie du 21" bataillon de marche avait mérité la citation suivante : « Ordre général n" 232 de la 21° division en date du 7 juillet 1918. « Sous le commandement du capitaine SERRA, a résisté à deux attaques violentes de l'ennemi et malgré les toxiques répandus par l'ennemi de un tiers de la compagnie, a, gardant un qui causaient l'évacuation moral élevé, conservé ses positions et fait échouer toutes les tentatives ennemies ».
k** — Les 1 et 2" bataillons Indochinois, en Macédoine, En Macédoine. prirent le service aux tranchées Partout on releva chez les tirailleurs une grande bonne volonté et furent engagés dans de petites opérations. et un courage tranquille. * A*
1"1' BATAILLON le 23 février 1916, sous les ordres du comde l'armée d'Orient à destination sur le Mossoul, Embarqué à Salonique le 10 mai de la même année. mandant SOUBRAN, le 11 bataillon débarque 1.000 hommes indigènes. deux sous-lieutenants, un commandant, Effectif : quatre lieutenants, est dirigé sur Topsin à 22 kilomètres au nord de Salonique. Le 16 mai ce bataillon à la date du 27 octobre. En janvier 1917, le bataillon Le commandant FIERARD prend le commandement Kozani (où il séjourne), Servia et Larissa, qui est quitte le camp retranché et par voie de terre gagne Véria, Trikala. ka la. et le 14 juillet, il occu occupe p e le district de Tri occupée. Le 14 juin il arrive à Larissa-Tymaros
Vers Monastir. voie ferrée Boemica.
mis à la disposition de la 122" division, 11 août 1917, le bataillon, De là il se dirige sur Droveno où il prend les lignes, en relevant 1 bataillon
-
Le
rejoint par hellénique.
* k -k
Lac Okrida. nista (groupement
— Le 17 septembre de Malik).
1917,
le bataillon
gagne
Florina, Biklista
et prend
le secteur du Udu-
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
250
Le
19 et le 20 octobre,
le bataillon
le Lac
attaque entre
Malik
et le Lac
Okrida
avec le 175" régiment
de ligne. Pertes:
tués:
deux adjudants européens, huit tirailleurs; blessés : un sergent européen, 28 tirailleurs disparus : trois tirailleurs Les objectifs ne peuvent être atteints; mais dans la nuit du 23 au 24 octobre la 4 compagnie, sur les pentes nord du Démédé, ennemis. repousse une attaque à la grenade d'éléments Pertes du bataillon : tués: un tirailleur ; blessés: trois sous-of12 tirailleurs. ficiers, 14 tirailleurs; disparus: Nouveaux engagements et nouvelles pertes légères du bataillon jusqu'au 9 novembre, date à laquelle il est relevé du front et mis en réserve à Pirsé. *
relève le 1917, le bataillon (Col de Krusova). — Le 28 novembre lon sénégalais dans le sous-secteur du Selce, puis un bataillon du 372" de ligne dans le secteur du Le 31 juillet 1918, les 2", 3" compagnies et la C. M. sont portées par marches forcées aux La première compagnie repousse avec pour faire face à une attaque autrichienne (région de Criba). violente attaque autrichienne sur le front Porocani-Sirerme. Sous-secteur
du Selce
Le 3 août l'ennemi Le 6 août, hauteur et 58u
est de nouveau
49'
batail-
Kamia. avant-postes succès une
repoussé.
une nouvelle
est dirigée par les Autrichiens contre la ligne : attaque précédée de bombardement ouest de Géré — Col de Vina — Hauteur nord de Géré-Porocani-Sirerme (1" bataillon Indochinois de chasseurs à pied). Les Autrichiens sont rejetés sur leurs positions de départ. bataillon
* ** du Lisec. — Le 23 août, le bataillon est au Lisec. Le 25 août, un mouvement de repli des Italiens l'oblige à se retirer sur le groupe de Griba (Quartier du Fortit) et sur l'arête est de Mécan, où la 4' compagnie repousse trois attaques Buïtgares (28 et 29 août). Le 9 octobre, le bataillon quitte le secteur de Gora-Top et fait mouvement sur Struga, puis est chargé d' asQuartier
surer la couverture
dans la zone comprise entre la rivière passant par Belica et la route Strunga-Droda incluse. Bukovo, Pork, Kontza, Monastir, le bataillon est ramené au Après les étapes Okrida, Struga, Radolita, de l'armée d' Orient (note 1690/1 du 6/12/18). type des bataillons d'étapes
* ** — Le 30 janvier 1919, le bataillon arrive à Salonique ; il est embarqué sur le vapeur Austria à destination de Fiume, où il débarque le 6 février. Ultérieurement la 4° compagnie est dirigée sur Zagreb, la 3" compagnie sur Belgrade; reste l'Etat-Major à Zagreb (Agram). Fiume.
*
2e BATAILLON DE MARCHE INDOCHINOIS Le
2e bataillon
fut formé
le 1er janvier
1916
à Dap-Cau,
avec des tirailleurs
instruits du 3e tonkinois.
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
251
Il embarque à Haiphong le 17 janvier 1916, sur 1 Athos à destination de Dj.bouti, où il débarque le 6 février. Le 7 mai 1916, le bataillon, sous les ordres du commandant à destination de Suez, KOECHLY, embarque où il est embarqué sur le croiseur auxiliaire Lutétia à destination puis emprunte la voie ferrée jusqu'à Port-Saïd, de l'armée d'Orient. Débarqué à Salonique le 17 mai 1916, il relève le 21e régiment du camp realgérien sur les positions tranché de Salonique. En août 1916, le bataillon est dirigé sur Marian, de la pour entrer dans la composition du détachement Struma, avec les 4" et 8" chasseurs d'Afrique et une batterie à cheval, sous le commandement du colonel DESCOINS et la direction du général commandant le 16" corps d'armée britannique.
* **
Sur la Struma. Le 23 septembre sous les ordres du sous1916, trois sections de la 1" compagnie, lieutenant GOUILLARD et de l'adjudant du 8" chasseurs d'Afrique, un déPOGGI, forment, avec l'escadron tachement mixte chargé d'aller faire une reconnaissance sur la rive gauche de la Struma. Ce détachement s'empare d'une tranchée bulgare et fait 15 prisonniers. J ***
Albanie sur l'Albanie
— Le 12 novembre 1916, (Koritza). où il arrive fin novembre. Cantonnement
le bataillon à Svesda, du bal'Etat-Major
est relevé
du secteur
de la Struma
et dirigé
et au monastère de Semjras; Podgondje taillon à Zemlack. Le 23 décembre, un détachement composé de la 2" compagnie GUÉRIN), trois sections de la 4" compagnie (lieu(sous-lieutenant tenant MONIS), un peloton de la 3' compagnie (adjudant GAUKOECHLY, quitte DEC), sous les ordres du chef de bataillon du village de Visavec, au nord du Zemlack pour s'emparer Lac
Malic,
L'attaque d'artillerie
et quelques Autrichiens. occupé par des Comitadjis avec l'aide d'une section commencée à 9 heures, est terminée à 10 heures 15' de montagne,
* *Jfc
Attaque
et prise du village
de Véliterna.
de la Il' compagnie, sous les ordres du capitaine FOREY 1917, deux reconnaissances 1er janvier et occupent le village de Véliterna. Pertes: 8 POGGI), attaquent (lieutenant GoUILLARD et adjudant-chef tués et 12 blessés indigènes. PAPONNET prend le commandement du bataillon. Le 22 février 1917, le chef de bataillon cesse de relever de la direction de l'arrière et dépend du corps d'armée Le 10 mars 1917, le 2" bataillon l'armée au même titre que les unités acdu général commandant française d'Orient allié, par l'intermédiaire Le
Il cesse par suite d'être d'étapes. qualifié bataillon le chef de bataillon reçoit l'ordre Le 17 avril 1917, qui paraissent viser Koritza. tives.
de reconnaître
et d' observer
les mouvements
ennemis
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
252
sous les ordres du chef de 169 indigènes, Polena et fait occuper la cote 1555. Il bataillon, procède de contre-attaquer les forces ennemies qui se sont avancées sur Lavdar; après avoir bousculé reçoit l'ordre albanais sur le front Gjergjevica-Gjokestiras, la reconnaissance, les avant-postes partant du village de Polena, la cote 1650 (sous-lieutenant LAMOLLE et adjudant-chef 12 COLLIGNON). Pertes: occupe malgré l'ennemi Un détachement
tirailleurs
tués,
de 4 officiers, 8 sous-officiers à la reconnaissance des hauteurs
3 européens
blessés
(dont
et européens qui entourent
2 moururent),
20 tirailleurs
blessés
(dont
2 moururent).
*
Secteur sud-ouest : ouest de Polena.
Polena.
—
Le
23
juillet,
le bataillon
change
de secteur
et prend
le secteur
sud-
Le 23 septembre 1917, le bataillon reçoit l'ordre de couvrir les mouvements de la division qui va tenter d'enlever Le fait le plus brillant fut la destruction d'un pont autrichien par un détachement indoPogradec. chinois sous la conduite du sous-lieutenant LAMOLLE. Cette action brillante fut l'objet de belles citations pour les cadres et les indigènes. le bataillon Odefait une série de reconnaissances sur les villages de Goro, Pounémira, novembre, bombarde les villages de L'artillerie nas, Ossoya, Lavdari, Poulaha, Mali-Oukid, Liougates, Djerdzevitza. Poulaha et Lavdari. Pestan, Vrotopapa, Le 29
Pertes:
1 tué,
11 blessés,
10 disparus (tous indigènes). Le 23 avril 1918, coup de main de Devoli. Le 14 mai, en prévision d'une action offensive dans la le bataillon est porté dans la région de Moskopole. Au cours de cette action, menée région de l'Ostrovica, à cette unité, COLLIGNON, détaché du bataillon par le 58" bataillon de chasseurs à pied, le sous-lieutenant est tué. En juillet 1918, le bataillon résultat la prise de Cafa-Gjarpent
des troupes l'attaque (région de Pogradec).
appuie
de
la
57"
division
d'infanterie,
qui
a pour
**
Région de Lesnica. banista, en remplacement
-
Le bataillon du 5" bataillon
* est porté sur Lesnica (région de Devoli) du 371" régiment d'infanterie.
et prend
le sous-secteur
Lju-
* ** Offensive victorieuse de septembre 1918. — Pendant l' offensive victorieuse qui décida du sort de l'armée dans les boucles de la Cerna (Prilep, Uskub), afin le 2" bataillon fut porté dans la région d'Okrida, bulgare, de participer à l'action générale qui eut lieu entre les deux lacs.
*** et Veles. — Les hostilités sont suspendues depuis la demande d'armistice de l'armée Le bataillon se porte sur Prilep-Velès et retourne à Varos (2 kilomètres ouest de Prilep), bulgare (30 septembre). où il est transformé à nouveau en bataillon d'étapes. Le 27 décembre, il reçoit l' ordre de se tenir prêt à emMARIN prend le commandement du bata lion. Celui-ci barquer pour être dirigé sur Sofia. Le chef de bataillon est dirigé sur Vodena et Yenitzé, puis transporté à Sofia (28 février 1919). Marche
sur Prilep
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
-1
BATAILLONS
253
D'ÉTAPES
Les quinze bataillons d étapes furent employés immédiatement derrière les armées pour assurer les communications et le ravitaillement. Ils construisirent des chemins de fer à voie étroite, des routes, des hôpitaux d' éva111 r 1111 cuation, travaillant parfois sous des bombardements assez meurtriers. Tel bataillon dans Vailly, bombardé
perdit des tués et des blessés nuit et jour; tels autres, moins toutefois les obus et subirent quel-
proches, entendirent ques bombes d'avions. Armés du casque et du fusil, malgré leur taille minuscule ils firent bonne figure dans la petite zone qui leur était tracée. Leur attitude et leur discipline furent excellentes et plus d'une fois remarquées, tant par le commandement que par les populations. En tous cas les services rendus furent appréciables. Notre armée soulagée de soucis multiples put se consacrer uniquement cantonnements de repos furent aménagés, gularité.
à sa tâche. Les les voies ferrées construites,
les ravitaillements
opérés avec vitesse et ré-
*
D'ailleurs nulle guerre n'a peut-être mieux montré que le travail consciencieux et calculé allégeait d'autant les souffrances et les pertes. De ces bataillons d'étapes furent tirés 5.000 automobilistes environ; les Annamites montrèrent les plus heureuses dispositions pour la conduite des camions lourds automobiles. Leur app:entissage fut très rapide et plus d'un officier chargé de les instruire affirma qu'en moins d'une semaine tous pouvaient s'acquitter convenablement de leur tâche. Les ravitaillements
prouvèrent le courage de ces mêmes automobilistes. donnèrent aussi un très Les autres combattants, infirmiers et commis et ouvriers d'administration coloniaux, la tenue de leurs cadres et de leurs chefs. bon rendement. Toutes ces troupes d'ailleurs eurent l' âme, l'énergie, Elles ne témoignèrent qui suppléa à tout ce pas d'un caractère spécial, mais plutôt d'une heureuse discipline, sous le bombardement
qui leur manquait. Voici à titre d'exemple l'emploi d' une des compagnies fin septembre 1916. Elle stationne à Compiègne A Ressons-sur-Matz
du
17 bataillon
Indochinois;
pour exécuter : travaux
(Septembre
1916 à avril
à l'hôpital d'évacuation; de repos; Des cantonnements ,DesDes Adrian, en vue de l'offensive baraques 1917 sur Lassigny et Roye ;
1917)
..r[ A Vauxcéré
(avril-mai
1917)
L'installation Construction
.|
A Ciry-Salsogne
, (juillet
1917)
1
d'une
au commencement
de
auto chirurgicale ; voie ferrée normale
de voies ferrées étroites des ponts sur 1 Aisne ; Aménagement des caves et déblaiement Aménagement ou blessés par l'artillerie ennemie; par gaz); d'une voie ferrée; Construction Construction ons ruc IOn dee pon ponts s eet ponceaux. Construction
!
d'une
préparée
(premiers bombardements); en position ; pour l'artillerie (cette compagnie a eu plusieurs tués elle a subi plusieurs bombardements
1 254
A Louâtre
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Coupes de bois; fabrication de charbon de bois en vue .de l'hiver. Construction de voie ferrée étroite.
(août 1917)
- A Vieil-Arcy (septembre 1917) Cette compagnie a reçu les félicitations du général MORDACQ, commandant le et son habileté au travail (note n° 1273 du 11 février 1917),
la 120" division, pour son zè-
Le bataillon tout entier ayant été versé dans le service automobile, l aide-major chargé de la direction de l'arrière a cité à l'ordre de la direction de l'arrière la réserve automobile n 1 dans les termes suivants: « Formation d'élite qui depuis le début de 1915 a participé à tous les grands transports de troupes en Artois, en Champagne, à Verdun, sur l'Aisne, en Picardie; de mars à juin 1918 notamment a donné l'exemple, sous les ordres du commandant STENBOCK, de l' endurance et du sang-froid en assurant sur la ligne de feu même dans un ordre parfait les débarquements de l' in fanterie de plus de 20 divisions ». Aux arm'es, armées, le 26 juin Juin 1918.
Aux
Signé:
CH. PAYOT.
* ** RECRUTEMENT DES TRAVAILLEURS INDIGÈNES ET ENVOI DANS LA MÉTROPOLE Il fallait de la main-d' œuvre pour les usines à munitions. Il en fallait aussi pour les travaux des champs. faute de quoi l'alimentation de l'armée et de la France n'était plus assurée. Pour parer à ces besoins urgents, dès la fin de 1915, la seule solution parut être, au général GALLIÉdes troupes coloniales, dans l'appel aux travailleurs coloniaux. NI, alors ministre, et au général FAMIN,directeur En même temps que le recrutement militaire indigène, on décida donc de poursuivre un recrutement de travailleurs coloniaux de toute sorte. Il eut une intensité remarquable. Le tableau suivant, communiqué par la direction des troupes coloniales, résume l'effort qui fut accompli : Nombre
de travailleurs
débarqués
en France: VENANT D'INDOCHINE
Année 1915 1916 1917 1918 — 1919
4.631 26.098 11.719 5.806 727 Total
Ces travailleurs
48.981
en plus des 43.000
furent administrés en France par le service des travailleurs
cités plus haut.
coloniaux (5° bureau de la 8° di-
rection).. Ils furent organisés en bataillons de travailleurs et devinrent les O. N. S., O.-S. (ouvriers non spécialistes, ouvriers spécialistes), tous militarisés. à ces travaux de l'usine qu'ils n'avaient jamais connus auparavant. Beaucoup s'habituèrent difficilement Le froid et la nostalgie causèrent quelques épidémies; l'épreuve fut, en beaucoup de points, plus rude que les apparences ne le laissent supposer. Enfin après l'armistice de nombreux tirailleurs des bataillons d'étapes et de nombreux travailleurs furent mis à la disposition des régions libérées ; ils servirent surtout à déblayer les champs, rendus impossible à cultiver par les tranchées, les entonnoirs, ou l'amas de fils de fer enchevêtrés, de pierres, de trous, de débris de toute sorte. L'exactitude, la patience, le soin méticuleux de ces travailleurs furent appréciés à juste titre, et il est hors de doute que cet emploi des Indochinois, tout limité qu'il fût, dans les régions libérées, a contribué à rendre plus vite celles-ci à leur vie normale.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
255
CONCLUSION Le total des indigènes
envoyés 4.800
en France
24.272 9.019
appartenant infirmiers coloniaux; ouvriers d'administration
5.339
appartenant
48.981 tirailleurs 92.411
fut donc
de :
aux 4 bataillons aux 15 bataillons
combattants; d'étapes;
coloniaux;
militaires.
au total.
Ces chiffres, donnés par la direction des troupes coloniales dans la D. M. 16595 1/8 en date du 2 août 1919, concordent avec le total des troupes décomptées au moment de leur embarquement à Saigon pour la France. Les autres calculs sont entachés d'erreurs; en particulier, à Haiphong beaucoup d'indigènes embarqués furent laissés à Hué ou à Saigon. Ces travailleurs et tirailleurs, au retour dans leurs villages, reprirent la chaîne de leurs traditions séculaires. En France, la faiblesse fit craindre souvent qu'il ne fût absolument bon à rien; physique de l'Annamite sans force musculaire, timide, abattu par la moindre épreuve, d'une taille minuscule et d'une apparence d'enet même des Malgaches. fant, il faisait petite figure à côté des Sénégalais Mais il a montré par ses efforts et les résultats obtenus au front, dans la zone des armées, et à l'arrière l'amour que l'esprit de discipline, propre de sa tâche et la bonne volonté suppléaient peu à peu à tout ce qui lui manquait. * CONCOURS EN MATÉRIEL DE GUERRE L'état
de sécurité de notre colonie a permis de renvoyer en France une partie importante du matériel de des guerre, comprenant des mortiers, des canons de tous calibres et des affûts ainsi que des obus correspondant, armes et des munitions. Ce matériel fut renvoyé au moment où la France faisait flèche de tout bois, où la question matériel devenait primordiale. Il convient 481 54 53 44 56 11 530 8.491 Tonnage Provenant
à ce matériel d'ajouter harnais divers tonnes de poudre en vrac tonnes d'acétone
de guerre :
tonnes tonnes tonnes
de méthylène. de résidus de bois en bille. kilos de maquettes caisses en cuivre global:
10.000
tonnes;
de l' Annam-Tonkin
12.000 2.000
bambous
D'autre
part,
maquettes
Provenant rrovenant
valeur
furent
a expédié
3.000 6.800
couvertures;
5.000 5.000
équipements complets; outils de campement:
havres-sacs;
15
millions.
expédiés :
pour hampes de lances; de fusil en bich-tyang;
l'intendance
approximative:
dee Ila dj la nCochinchine. t^ochLincLhm*e.
60.000 1 .860
les effets d'habillement 5.000 2.000 13.550 3.000
maquettes de fusil en goï; kilos de bronze en résidus. énumérés
ci-dessous :
plats de campement; tentes complètes; paires de brodequins; nattes en jonc.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
256
dérable
qui montrent comment le matériel de guerre la France et venir prendre sa place sur le front.
sont les chiffres
Tels
regagner
de l'Indochine
put en quantité
consi-
* **
CONCOURS EN MATIÈRES PREMIÈRES Enfin à 1918
des matières
les quantités 72
tonnes
premières furent expédiées suivantes ont été relevées:
de cuirs;
112
—
de déchets
17
—
126
—
de kapok; de thé;
54 2.704 268
hectos
visionnements
85
de tabac ;
7.200
coton;
320
et
pour
les indigènes;
graisses (ricin);
laque;
de ravitaillement
de toute nature.
par le Service
41
d' eau-de-vie
tonnes d'huiles — de gomme
Le service
de
à la métropole
de l'Indochine
24 3.009 17
a également
tonnes —
de haricots;
—
de riz;
hectos
de l'Intendance.
De
1914
de nuoc-mam ;
tonnes d'alimentation (divers) ; — de paddy; — de champignons secs. envoyé de nombreuses
tonnes de riz et des appro-
ANNEES
Mutations ANNÉE
-
1919.
Le
17 juillet, Le 21 juillet,
1919
à 1921
dans le commandement.
Le 1'" mars,
le général NoGUÈS prend le commandement HIRTZMAN prend celui de la 3" brigade. de l'artillerie. JACQUET devient commandant
le général le général
de la 2" brigade.
La division d' Annam- Tonkin est rétablie le 15 septembre 1919, à l'arrivée du général de division PEYRÈGNE (depuis juin 1916, elle avait été supprimée, en fait, au départ du général GOSSOT). 1920. — Le 7 janvier, le général le général PETITDEMANGE remplace
Année Le 9 août, Année
—
1921.
Le 20 mars, le général MAYER prend le commandement SICRE prend celui de la division d'Annam-Tonkin.
le général
novembre,
PUYPÉROUX prend le commandement du corps d'occupation. le général MAILLARD à la 1re brigade. -
de la 2" brigade.
Le
16
***
— En juillet du corps d'occupation. Réorganisation dochine en infanterie et artillerie est la suivante : Général
commandant
LEBLOIS,
Lieutenan'ï-colonel
MAILLES,
1919,
la composition
du corps d' occupation
de l'In-
supérieur; chef d'Etat-Major;
(Hanoi): général MAILLARD; à trois bataillons (10 compagnies, 7 sections de mitrailleuses); coloniale régiment d'infanterie 10 sections de mitrailleuses); tonkinois à cinq bataillons (13 compagnies, régiment de tirailleurs 5 sections de mitrailleuses). (9 compagnies, régiment de tirailleurs tonkinois à deux bataillons brigade
9" 1r 4"
formant
Compagnie 2é
corps du
1
étranger.
(Bac-Ninh) général NOGUÈS; 2" régiment de tirailleurs tonkinois à trois bataillons tonkinois à trois bataillons 3" régiment de tirailleurs brigade
3" brigade régiment
(Saigon): d'infanterie
Régiment
de tirailleurs
Commandement 4'
régiment:
5" régiment:
général DIGUET; coloniale à deux annamites
de l'artillerie : cinq batteries deux batteries
bataillons
à deux
bataillons
(12 compagnies, (12 compagnies,
6 sections de mitrailleuses) ; 6 sections de mitrailleuses) , compagnies,
(5 compagnies, (12
8 sections de mitrailleuses); 6 sections de mitrailleuses).
; général BARRAND (1 de 75 et 4 de 80 de montagne); 1 à pied). v (1 de 65 de montagne,
HISTOIRE MILITAIREDE L'INDOCHINE
258
Une
dépêche ministérielle du 7 juillet 1919 fixe les conditions dans lesquelles doit être réorganisé prodans la mesure des ressources en personnel et matériel. L'organisation gressivement le corps d'occupation prévue par cette dépêche ne doit être que provisoire, en attendant qu'une mesure définitive soit prise sur le alors à l'étude. projet d'organisation Les mesures provisoires prescrites doivent tendre à : 1" Reconstituer le commandement, les Etats-Majors et services sur la base de 1914; ,¡ 2 Reconstituer à trois bataillons les 9" et 11' régiments coloniaux; 3
le bataillon de zouaves, supprimé, par un bataillon de légion; Remplacer 4" Reconstituer les quatre régiments de tirailleurs tonkinois à trois bataillons de quatre compagnies, et le régiment de tirailleurs annamites à quatre bataillons de quatre compagnies; 5" Reconstituer le 10' colonial à deux bataillons, ces deux bataillons étant provisoirement les 7° et 21e bataillons indochinois rapatriés de la métropole et qui, devant être licenciés dans un délai de six mois, seront remplacés par deux bataillons européens envoyés de France; 6"
Reconstituer
le 4" régiment
d'artillerie
coloniale
à sept batteries
montagne) ; 7" Reconstituer le 5' régiment d'artillerie 65 de montagne et 3 batteries à pied).
coloniale
à huit batteries
(2 de 75 montées, (3 batteries
de 75,
5 de 65
de
2 batteries
de
La réalisation
de ces mesures fut immédiatement entamée suivant les possibilités du moment. La reprise de la relève coloniale pour les cadres des troupes coloniales permit de réaliser assez rapidement la réorganisation de nos unités indigènes d'infanterie, où rengagèrent nombreux les Annamites ayant servi en Europe, soit dans les bataillons de marche, soit comme ouvriers. Par contre, il ne fut pas possible, faute d'un recrutement suffisant en France pour les troupes coloniales, de reconstituer le 1 0" colonial. Il en fut de même de l'augmentation du nombre des batteries dans les régiments d'artillerie. Aviation. — Un arrêté du 13 juillet 1917 avait créé au Tonkin une escadrille d'aviation, escadrille d'études ne dépendant que du Gouverneur général. Le 6 avril 1918, un service de l'aviation est créé par le Gouverneur général; ce service civil, placé sous la direction du chef du bureau militaire du Gouverneur, comprendra, avec l'escadrille existant au Tonkin, une escadrille à créer en Cochinchine. Ces escadrilles sont confiées à un personnel militaire placé hors cadres. A la suite d une conférence tenue au ministère des Colonies le 14 février 1919, il est décidé de créer en Indochine une aviation militaire, comprenant un Etat-Major et deux escadrilles mixtes d' avions :t hydravions, l'une au Tonkin, l'autre en Cochinchine. L'aviation civile indochinoise disparaît.
*
Année 1920. — Cette organisation est réalisée par décret du 19 janvier 1920. Le chef de bataillon GLAIZE est nommé au commandement de l' aéronautique indochinoise, le lieutenant CASSÉ au commandement de l'escadrille du Tonkin, et le capitaine GUYOMAR à celui de la 2' escadrille en Cochinchine. de combat. — Une mission d'études, com prenant cinq chars légers RENAULT et un personnel restreint, est envoyée fin 1919 en Indochine, sous le commandement du capitane DE CuVERVILLE. A la suite des expériences concluantes faites au Tonkin, cinq chars provenant de Sibérie sont envoyés au début de 1920 en Cochinchine et passent sous le commandement du lieutenant BARRIÈRE. Chars
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
259
En
1920 arrivent au Tonkin l'Etat-Major et trois compagnies, septembre dont une de mitrailleuses, du 4' bataillon du 1" étranger. La compagnie formant corps de la 1" brigade est rattachée à ce bataillon. Les régiments d'artillerie de 65 de montagne, destiné à remplacer le 80 de monreçoivent du matériel tagne. Une batterie de 75 porté est créée à Saigon le 1er janvier 1921. Une batterie de 58 est formée à Saigon le 1er avril, une à Hanoi le 101 mai. ENVOI DE BATAILLONS INDOCHINOIS EN SYRIE 1920 sont constitués deux bataillons de marche Indochinois, destinés à l'armée du Levant. ChaLes cadres étaient que régiment de tirailleurs tonkinois fournit une compagnie pour chacun de ces bataillons. des troupes du groupe. prélevés sur l'ensemble Les deux bataillons l'Indochine en août 1920. Le 1" était commandé par le chef de bataillon quittèrent ScHMOLL. A l'arrivée à Beyrouth, les quatrièmes compagnies fuPETITJEAN, le 2e par le chef de bataillon rent transformées en compagnies de mitrailleuses. En juillet
Le
181 bataillon
fut d' abord
Alexandrette. En employé à tenir des postes sur la voie ferrée d'Adana à En mars, il prit part à la colonne DERIGOIN et assista au sanjanvier 1921, il opéra dans la vallée de l'Oronte. glant combat de. T atal-Ouchagui. Il resta ensuite dans la vallée du Kara-Sou et dans la région de Kirik-Khan. Le 2e bataillon opéra dans le territoire des Alaouites. un régiment mixte Indochinois. En 1922, les deux bataillons avec un bataillon formèrent, européen, En 1923, les Indochinois restant à former des bataillons de mitrailleurs.
encore
au Levant
furent
dirigés
sur la métropole
où ils contribuèrent
* ** — Dans les provinces du OPÉRATIONS EN INDOCHINE AU COURS DES ANNÉES 1919-1920-1921. au cours des hivers un mouvement méo, tout à fait local, a donné lieu à trois séries d'opérations Haut-Laos, contre les bandes du sorcier méo BATCHAI. 1919-1920 et 1920-1921 1918-1919,
*** Dès le début de 1918, on signalait parmi les Méos du en 1918-1919. contre Batehai Opérations fauteurs de révolte, poussés due sans doute à quelques Chinois, une effervescence, 4" territoire (Lai-Chau) avait on ne sait par quels motifs. Un jeune Méo, nommé BATCHAI, originaire des environs de Diên-Biên-Phu, et dénoncé comme se livrant été amené aux autorités françaises par des Méos de Chapa (près de Lao-Kay) de Lao-Kay, il en profita pour se Laissé en liberté par l'administrateur à une propagande dangereuse. il fit de nombreux se livrant à des pratiques de sorcellerie, Epileptique, impunité. targuer d'une miraculeuse comme envoyé d'un ancien roi méo, et entra définitilança des tracts, dans lesquels il s'annonçait adeptes, vement en rébellion contre nous. dans la région de Taphin (4e territoire miL'effervescence provoquée chez les Méos, calmée rapidement où les partisans de BATCHAI selitaire) en juillet 1918, avait gagné, fin octobre, la région de Diên-Biên-Phu, thaï. maient la terreur dans la population le 4e territoire, fut chargé de disperser la bande, forte de 80 Le chef de bataillons DEZ, commandant à 120 hommes, mais dont le nombre de fusils ne dépassait pas 50. sous les ordres de cet officier supérieur. Elle comune petite colonne est constituée Le 14 novembre, au total 52 hommes de la 6e comet un renfort venu de Yên-Bay, prend les troupes disponibles du territoire de 29 sapeurs du 17 hommes de la 10" compagnie du même régiment, un détachement pagnie du Fr tonkinois, génie, 48 gardes indigènes et 58 partisans méos et thais
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
260
à Muong-Phong, cette colonne est fractionnée en quatre groupes, dont les deux prinAprès concentration GAUTIER. cipaux sont sous les ordres du capitaine VINET et du sous-lieutenant les Méos révoltés attaquent un convoi, puis attirent à leur promesse de soumission immédiate, Manquant dans une embuscade le 4 décembre, à Ban-Nam-Ngan. Les divers groupes sont portés un de nos détachements la colonne enlève le village où s'étaient retranchés les Méos. Les partisans sur ce point et, le 12 décembre, de BATCHAIs'enfuient de la province de Son-La, pour aller chercher refuge dans les massifs montagneux poursuivis
par
le détachement
de sous-lieutenant
GAUTIER.
Une
marche rapide permet à cet officier de surprendre les Méos le 3 janvier à Ban-Lan, puis le 8 ensuite le repaire où s'était réfugié BATCHAI sur les contreforts du masjanvier à Xuon- Y êng, et d'enlever sif de Long-Hé. à la bande de BATCHAI se joint celle des Malgré cette action énergique, le mouvement méo s 'amplifie : Méos de la région de Lonig-Hé commandés par le sorcier CAM-XU. C'est alors que, le 10 janvier, sur réquisition de l'autorité civile, le capitaine CHATRY, qui a remplacé le commandant DEZ à la tête du 4 territoire, de toutes les forces réunies contre les prend le commandement Méos. Le 16 janvier à Ba-La-Vieng, le 17 à Ba-Xuc il livre de et le 21 en plein massif de Long-Hé, durs combats, enlève des repaires méos opiniâtrement cause des pertes sensibles aux rebelles qu'il défendus, disperse. Dès lors, les soumiss ons se font chaque jour plus nombreuses; le calme revient peu à peu dans la région et, le 22 février, les opérations sont terminées.
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Au cours des combats livrés, nous avons éprouvé les pertes suivantes: 6 blessés (dont le sous-lieutenant GAUTIER et un sergent européen).
261
7 tués (dont un caporal
européen).
* ** contre BATCHAI en 1919-1920. Opérations le calme semblait revenu; mais, au cours de l'été successivement : 1
Vers
l'ouest :
liser jusqu'en octobre ; 2" Vers le nord: Vers le sud:
les rives du Nam-Ou la région
les provinces
— A la suite des opérations dirigées par le capitaine CHATRY, de 1919, BATCHAI voit son influence renaître pour gagner
(affluent
de gauche
du Mé-Khong)
où elle semble
devoir se loca-
de Diên-Biên-Phu ; de Sam-Neua et de Tran-Ninh.
Ces régions, occupées uniquement de garde indigène, sont encore très peu par de faibles détachements récente. connues, en raison de leur pénétration Leur caractère général est le suivant: très accidentées, elles sont recouvertes en maint endroit de forêts inextricables. Leur pauvreté est excessive et accentuée encore par le pillage. Privées de voies de communication, elles ne présentent que de rares sentiers à peine accessibles aux troupes. A ces difficultés s'ajoutent celles considérable des garnisons de Cochinchine et du Tonkin. Pendant la saison sèche, provenant de l'éloignement il faut, en effet, compter à pour une troupe un minimum de dix jours pour se rendre de Luang-Prabang 15 jours pour se rendre de Hanoi à Xiêng-Khouang ; 12 jours pour se rendre de Hanoi à SamXiêng-Khouang ; Neua. Pendant la saison des pluies, kin et du bassin du Mé-Khong. Par ailleurs, le service local longs mois, les nouvelles parvenues
les crues des cours d'eau
isolent à peu près complètement
le Laos du Ton-
des renseignements Aussi, pendant de s'y trouvait à peu près inexistant. concernant la révolte furent-elles très imprécises, souvent même contradic-
toires. On peut résumer les opérations en deux phases bien distinctes : 1919 au 15 janvier 1920, 1" phase: du 1er septembre
**
phase. — Cette période débute par l' échec par le commissaire phon, dans la haute vallée du Nam-Ou, de miliciens et de partisans, d'un détachement auquel une sur le Nam-Ou, du régiment annamite, partie de Muong-Ngoi, DISTANTI tué, trop faible et privée de ses chefs (lieutenant Première
contrainte
d'une opération dirigée contre le repaire de Senoà la tête du Gouvernement de Luang-Prabang, reconnaissance de tirailleurs de la 1 T compagnie prête son appui. Tombant dans une embuscade, un sergent français blessé) cette reconnaissance est
de se replier (21 septembre). le capitaine est confiée à l'autorité militaire; A la suite de cet insuccès, la direction des opérations la 116 compagnie annamite et les forces irrégulières de la province de Luang-Prabang, BOUREL, commandant l'ordre de n'engager aucune action avant d'avoir situé exacsupérieur, reçoit du général LEBLOIS, commandant de ses forces. tement l'ennemi et évalué l'importance les Méos attaquent nécessaires, Au moment où cet officier est sur le point de terminer les reconnaissances annamites et de miliciens mixte de tirailleurs en force le poste de Muong-Heup, occupé par un détachement (r novembre). de garde indigène partent de Muong une section de tirailleurs et un détachement Des renforts comprenant pour se porter au secours de Muong-Heup. Ngoi et de Hat-Sa
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
262
car après une résistance de quatre jours et cinq nuits, qui lui coûte trop tard pour intervenir, et gagné Hat-Sa. un sergent européen tué et 7 indigènes blessés, la garnison a rompu l'investissement Pendant ce temps, une certaine effervescence se manifeste à la frontière siamoise de la province du Hautde Sam-Neua et de Xiêng-Khouang signalent, à l'ouest de leur province, une et les administrateurs Mé-Khong, Ils arrivent
jour grandissante. tend à perdre son caractère local et semble vouloir embrasser les groupements méos répartis sur l'ensemble du Haut-Laos. de forces régulières plus importantes ne peut être différée Estimant que dans ces conditions l'intervention le Général commandant l'autorité civile réquisitionne davantage, supérieur pour enrayer et réprimer la révolte. agitation chaque La révolte
En même temps, elle met à sa disposition les forces de garde indigène du Laos stationnées et celles du Tonkm qui les avaient renforcées (31 octobre). de tirailleurs sont aussitôt d ngées sur le Haut-Laos : Trois compagnies A destination 2" A destination 1
3
A destination
Les renforts
dans la zone troublée
2e compagnie du 4" tonkinois et une section de mitrailleuses ; de Xiêng-Khouang : de Sam-Neua: 9e compagnie du 2" tonkinois et une section de mitrailleuses; du Haut-Mékhong : 4e compagnie du régiment annamite et une section de mitrailleuses.
du Tonkin
sont placés sous les ordres avec mission :
est dirigé sur Xiêng-Khouang 1 D'engager des pourparlers
du chef de bataillon
avec les Méos en vue de déterminer
du 2e tonkinois,
PRÉVOST,
si la pacification
du Haut-Laos
qui
ne peut
pas s'obtenir autant 2 D'examiner kin et celles
par la politique que par les armes; si, malgré les difficultés naturelles et l'immensité de la zone troublée, les troupes du Tonde Cochinchine peuvent opérer en liaison et être, de ce fait, placées sous un même commande-
ment. Le
26 novembre, cet officier supérieur signale que cette coordination lui paraît possible. Il importe donc de placer toutes les troupes en opérations sous un même commandement. Le choix du le 9" colonial. général LEBLOIS se porte sur le colonel ANGELI, commandant Les lenseignements reçus pendant le mois de décembre signalent une recrudescence marquée de l'activité des rebelles dans les régions de Diên-Biên-Phu et Sam-Neua et dans la zone qui s'étend à l'est de Xiêngoù l'escorte envoyée à la rencontre du colonel ANGELI avait trouvé la route de Xiêng-Khouang à Khouang, Cua-Rao barrée par les Méos; d'où nécessité pour le colonel ANGELI de s'arrêter momentanément i Muongde la 6" compagnie l'arrivée du 4 tonkinois (capitaine PESQUIDOUS), une des deux comSen, en attendant la 6£ compagnie de dégager la route Xiêng-Khouang, et l'autre pagnies nouvelles de tirailleurs chargées, du 1"' tonkinois capitaine BLOCHET) de renforcer l'occupation de la province de Sam-Neua. (7° compagnie Fin décembre, le chef bataillon BOCHOT est affecté au commandement du secteur de Diên-Biên-Phu qu'il connaissait tout particulièrement. *
Deuxième phase. — A son arrivée en Indochine, aux mesures prises : BLOIS, donne son approbation Sous
le commandement
du colonel 1 I1
Groupement mitr-ailleuses (commandant Laroupement Xiêng Aviea
-
su d,
l
ANGELI,
le général
les troupes
PUYPÉROUX,
de la colonne
successeur
du Haut-Laos
du général
comprenaient :
2" compagnie du 4e tonkinois et une section de mitrailleuses • /, 6" compagnie dju 4" tonkinois ton kinois et, une section sect,i.on cje de -n
sud Pr-, , REVOST'/ *0 compagnie, di u 4 a- t^du onkinois et une section Z tonkinois et une sectiondî dee [ \Kegion de Xieng-fvhouang 9 compagme Khouang. , lJ f -.. ng-fi^vhi ouans.mitrailleuses mitrain lleuses tRégion de Sam- N eut. I[ 7/ du lIai - „ com_pagnie dju ( mitiailleuses tonkinois et une section d, e L/j Rné, gi.on de Sam-Neua.
LE-
Planche XV
!/:Ii"¡/I;iln hwivrnti'nu'nt ;/<:inr'n//i — LES BORDSDU NAM-KHAN LUANG-PRABANG
(C.liihé'lu (.'tmvcincmfiil ni'iirrut) TRAN-NINH -
1 ral~ ":J" MAISONDES PASSAGERSDÉTRUITEPAR lMÉOS
EN 1919
général)
Gouvernement du BROUSSE (Cliché DE COIN UN —
XIENG-KHOU
général)
Gouvernement du VILLAGE LE (Cliché
TRAVERSANT ROUTE —
PHU-THO
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
it
(comman d ant LOCHET. mitraill Diên-Biên-Phu. Groupement nord
Les
directives
suivantes
compagnie leuses
annamite
et une section
263
de mitrailS de i
11" compagnie du 1" tonkinois et une section mitraU euses euses .,. < 4 annamite et une section de compagnie mi ; t. railM leuses y - uong, 1] d' détachement h d 5' du 5'. territoire furent
adressées
au colonel
len- lenDien-Bni.en-Pnihu, u, H„eup, Muonguong- H Luang-rrab i ang, g, oua. M uong K-houa.
ANGELI:
Au point de vue militaire : éviter l'action des petits paquets; manœuvrer de manière à inquiéter les bandes et à les forcer à dans leurs repaires, qui seront attaqués qu'après mise en œuvre de tous les moyens; se retirer ne employer la garde indigène surtout comme troupe d'étapes. Au point de vue politique : baser l'action politique sur la politique de races, conformément aux directives données par le Résident supérieur au Laos; ne laisser à aucun subordonné la faculté d'ordonner des représailles. à ces directives, le colonel ANGELI entreprend Conformément la tâche difficile de réduire une révolte qui s'étend sur 40.000 kilomètres carrés environ. Au centre (région de Sop-Sang et Muong-Son), les bandes commandées par BATCHAI en personne sont complètement organisées. Leur défense s'appuie sur les différents repaires du Pou-Loi et du Pou-Phan- T rung. les bandes sont Dans la zone périphérique du Tran-Ninh et de Luang-Prabang) (provinces de Sam-Neua, les bandes du encore en période d'organisation. En outre, la vallée du Nam-Khan isole presque complètement Tran-Ninh
des autres
Ces considérations
groupements. le colonel
amènent
1" Dissocier
les bandes
2"
le groupement
Attaquer
ANGELI à arrêter
le plan suivant : avant que leur organisation
de la zone
périphérique de la zone centrale et réduire
soit terminée;
les repaires.
* ** — Au nord, le commandant dès le 4 février, BOCHOT réussit à réoccuper, de la périphérie. Pacification tiennent en haleine les groupetandis que, faisant diversion, plusieurs reconnaissances le poste de Muong-Heup, Ban-Sai. ments méos de la région de Muong-Nha, ramène la confiance chez les Laotiens et entraîne chez les Méos un mouLe succès remporté à Muong-Heup vement de soumission qui ira ensuite en s'accentuant. ses forces en deux groupes : PRÉVOST avait réparti Au sud, le 6 janvier, le commandant un peloton de la 4" compagnie annamite) ; Groupe THOMAS (2" et 6" compagnies du 4" tonkinois, du 2" tonkinois et 7 compagnie du 1" tonkinois). Groupe ROUSSEL (9" compagnie coupées entre Xiêng-Khou^ng Au groupe THOMAS revient la mission de rétablir d'abord les communications et Cua-Rao, puis de pacifier le Tran-Ninh. la 6 compagnie le capitaine PESQUIDOUS, commandant où se distingue particulièrement Ces opérations, à bonne fin. du 4" tonkinois, sont menées rapidement et le colonel ANGELI quittait Muong-Sen pour gaétait dégagée Le 12 janvier, la route du Tran-Ninh pacifiée. Les soumissions se font Plus au sud, la région de Muong- Than est rapidement gner Xiêng-Khouang. le groupe ROUSSEL réduit les Pendant ce temps, danla province de Sam-Neua, chaque jour plus nombreuses. à se dissocier ou à déposer les armes. et Muong-Hieu groupements méos de Muong-Son
*
#<:
— La direction des opérations dans la zone centrale est confiée au comde la zone centrale. Pacification ROUSSEL, renforcé de la compagnie PESQUIDOUS. Le commandant mandant PRÉVOST, qui dispose du groupe
HISTOIRE MILITAIRE DE L'iNDOCHINE
264
BOCHOT a pour mission de faciliter la tâche du groupe PRÉVOST en inquiétant ei: en fixant les bandes qui au" nord et à l'ouest, d'entraver l'action principale. tenteraient, La réduction du Pou-Loi, massif entre les hauts Nam-Seng et Sông Ca s'opère sans difficultés sérieuses. Le 9 mars le gros centre de rébellion de Ban-Pho-Deng est enlevé par le groupe ROUSSEL après un sérieux combat. Pendant ce temps, le commandant BOCHOT inflige aux rebelles deux échecs successifs dans la région de Pou-Fa-Sa et de Ban-T ao-T ang. Au cours d'un de ces engagements, le sorcier BATCHAI est blessé et mis en fuite (1B1avril). Les soumissions
affluent de tous côtés. Cependant, un centre de résistance s'était organisé dans la région de Pa-Kha et du Pou-F a-Deum (25 kilomètres N. -E. de Xiêng-Khouang). Dès son retour au Tran-Nmh avec la compagnie PESQUIDOUS, le commandant PRÉVOST est chargé de nettoyer cette région. Il y réussit pleinement après trois jours de combats livrés les 29, 30 et 31 mars au Pou-F a-Deum, au cours desquels les pertes des rebelles s'élèvent à une trentaine de tués. Dès lors, la révolte peut être considérée, dans l'ensemble, comme virtuellement terminée. Nos pertes, de septembre 1919 à avril 1920, étaient de: Tués: 2 européens (dont un officier, lieutenant DLSTANTL), 30 indigènes; 5 européens (dont un officier), 86 indigènes. Blessés: au chef de bataillon BOCHOT à Luang-Prabang, Après avoir, le 1 mai, passé le commandement nel ANGFLI rejoint Hanoi. Les dispositions prises pour la période d'hivernage annamite: sont les suivantes: 4 compagnie Prabang et Pak-Seng (capitaine FREZOULS); 11" compagnie
annamite:
I 10 compagnie
du
9° compagnie
Luang-
Muong-Heup ;
161 tonkinois:
du 2"
le colo-
tonkinois:
Diên-Biên-Phu : Sam-Neua ;
6" compagnie du 4" tonkinois: Xieng-Khouang Les autres unités regagnent leurs garnisons.
;
* * — A la suite des opérations exposées ci-dessus, le calme semconbe Batchai en 1920-1921. Opérations blait être revenu définitivement dans la région troublée, et la presque totalité des Méos dissidents avait abandonné la cause de BATCHAI pour retourner aux travaux des champs. Les quelques Méos encore fidèles au sorcier ne constituaient d'importance trop plus que des groupements faible
pour justifier leur poursuite pendant la période d'été. Il avait donc paru suffisant de maintenir momentanément au Laos quelques unités, groupées dans les centres les plus importants, pour constituer par leur seule présence une garantie pour la sécurité des populations paisibles. de BATCHAI Dans le courant de septembre 1920, le commandant BOCHOT signalait une reprise d'activité d'effervescence et chez les Méos un commencement qui laissait supposer que, la récolte finie, de nouvelles bandes groupées
autour
du sorcier rebelle
reprendraient
leurs actes de violence
et de pillage.
une perpétuelle finir au plus tôt avec le sorcier, dont la présence constituait et d'accord avec M. Bosc, résident menace d'extension d'un mouvement de révolte dans le Haut-Laos, de son côté une action immédiate contre le foyer toujours en activité supérieur de Vientiane, qui demandait de M. LONG, le général PUYPÉROUX soumettant le 23 septembre 1920 à l'approbation et toujours menaçant, Gouverneur général, le plan d'opérations suivant : n et Muong-Heup autour du massif 1 Concentration des compagnies de Luang-Prabang, Xieng-Khouang où BATCHAI et ses bandes s'étaient réfugiés, en vue de les montagneux Pou-Chom-Chick, Pou-Chom-Chang, capturer ou de les déloger ; Pénétré
de la nécessité
d'en
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
265
2" Maintien en observation bandes vers le nord ou vers l'est
des compagnies de Diên-Biên-Phu et Sam-Neua, pour empêcher la fuite des et participer, au besoin, à leur poursuifte; 3 Maintien à Xlêng-Khouang de la section de mitrailleuses et de 20 hommes de la 6" compagnie du 4S tonkinois pour la sécurité du centre du Tran-Ninh ; 4" Coopération des forces de -la garde indigène de la région des forces qui seraient mises sous opérations, les ordres du commandant des opérations. Des dispositions complémentaires étaient prévues pour le cas improbable d'une fuite des bandes vers le sud-est. La fuite vers le sud-ouest n'était pas à envisager, en raison de la nature du pays (territoires dépeuplés et inconnus de BATCHAI). Pour des raisons de ravitaillement s'accordant avec la question de la viabilité des sentiers, le général PUYPÉROUX estimait que les opérations ne pouvaient commencer avant la mi-novembre (époque des récoltes), l'action vers le 20 décembre. proprement dite commençant Approuvant
ces propositions,
Préparation des opérations. du Laos, en le mettant à même
le Gouverneur
général
décidait,
** * — Dès le 9 octobre 1920, de reprendre la campagne.
le 23 octobre
le général
1920,
la reprise des opérations.
PUYPÉROUX réorganisait
le détachement
Les troupes mises à la disposition du commandant du détachement comprenaient : 1 La 4e compagnie annamite et une section de mitrailleuses, à Luang-Prabang et Sop-Sang ; 2" La ir annamite à Muong-Heup et Het-Sa ; compagnie 3 La 9U compagnie du 2e tonkinois à Sam-N sua et Muong-Son; 4 La 6 compagnie à Xiêng-Khouang et Nong-Het du 4e tonkinois et une section de mitrailleuses "l' 5" La 11 compagnie du 1 tonkinois à Diên-Biên-Phu ; 6 Une section de la 11" compagnie du 2" tonkinois à Muong-Khoua.
;
Le
commandant BOCHOT, dont un long avait gravement alséjour dans le Haut-Laos téré la santé, est remplacé en octobre, dans le commandement du détachement du Laos, par le chef de bataillon DOREY, du 9 colonial. L'Etat-major du détachement quitte Hanoi le 25 octobre el arrive au poste de de Muong-Ngoi le 14 nocommandement vembre
1920.
établi par le comLe plan d'opérations mandant DOREY prévoyait : de barrages au nord et 1 L'établissement Les unités à l'est de la région d'opérations. affectées à cette mission devaient, par des interdire tout moureconnaissances actives, la zone de barrage. de la 146 compaA cet effet, la section gnie du 2" tonkinois se portait à Tay-Chang ; ('1' e la 11 compagnie du 1 tonkinois se portait vement méo à travers
et Muong-Nha ; à Ban-Ko-Hè gnie du 2" tonkinois se portait et Lang-Kut ; 2 Une 2"
action
N.-E. tion S.-O., et la 6° compagnie
la 96 compaà Houei-Hang
men ée dans la direcet PouC hom- C hang, menée Pou-Chom-Chang, Pou- Chom-Chick de force dans les massifs du Pou.Chom-Chick les massifs du la 4" compagnie annamite annamite partant de la base de Sen-Chita; la 11' compagnie par du 4" tonkinois partant de la base de Muong-Ngoi.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
266
3"
une poursuite Eventuellement, sans être dissociés.
barrage En toute de nettoyage.
hypothèse,
deux
entamée
compagnies
par trois compagnies,
devaient
occuper
si les-rebelles
les massifs après l'attaque
parvenaient
à franchir
et y poursuivre
le
l'action
* ** — La nécessité d'attendre la fin de la récolte encore sur pied pour permettre le recruteConcentration. ment des coolies indispensables de certaines unités (20 jours de marche pour la et, d'autre part, l'éloignement amenèrent la fixation au 19 décembre de la date de la concentration des unités. compagnie de Xieng-Khouang) L'action de vive force devait commencer le lendemain. sans incident, sauf pour les 4" et 1 1 compagnies annamites. La 4" compagnie sur Muong-Ngoi, dut nettoyer le massif du Pouannamite, dirigée de Luang-Prabang entre Nam-Ou et Nam-Seng. Il était nécessaire, en effet, de montrer notre force dans ce massif Khi-Pheung, Cette opération, ne rencontra que peu de résistance. La conduite, rapidement occupé par des Méos pillards. compagnie essuya quelques coups de feu sans subir de pertes. Son passage eut pour résultat de ramener la conLes mouvements
des compagnies
s'exécutèrent
fiance dans
les populations laotiennes et khas du Nam-Ou et du Nam-Seng, et d'empêcher nos troupes d'être du Pou-Chom-Chick et du Pou-Chom-Chang. inquiétées sur leurs derrières pendant l'attaque A peine arrivé et couvert par un léger reLa 11e compagnie annamite devait se concentrer à Sen-Chita. le 8 déle premier échelon (sous-lieutenant tranchement, PADRE avec 40 hommes), y fut attaqué furieusement, de fusils dont quelques-uns à tir rapide. par une bande de Méos révoltés, évaluée à une soixantaine se prolongea pendant une heure et demie, et ne prit fin que lorsque l'officier, malgré la faiblesse de L'attaque son effectif, fit exécuter une sortie sur le groupe le plus audacieux. Les habitants Le détachement n'avait que trois blessés. Les pertes des rebelles ne purent être évaluées. de Sen-Chita virent de loin emporter plusieurs cadavres et de nombreux blessés. cembre,
Entre
temps,
le commandant
du détachement
un camp à Muong-Ngoi, avec infirmerie et supérieur au Laos, une action politique était entreprise Mais aux ordres de soumission, de paiement de l' im-
faisait
établir
tandis que, d'accord avec le résident salle d'opérations, pour amener la soumission volontaire des Méos rebelles. pôt et de livraison des armes, il n'était fait que des réponses
dilatoires
ou ironiques.
*
—
Les opérations peuvent être divisées en trois phases : La première, celle des opérations proprement dites, allant du 20 décembre au 12 janvier, comprend la de contact et les premiers combats, la période de nettoyage et l' enlèvement du dernier repaire période de prise Opérations.
rebelle
Van. Sung-Quan-LaoLa seconde, celle de la recherche tion de ses éléments les plus dangereux Enfin, la phase des reconnaissances
des débris de la bande de BATCHAI par les compagnies par les Méos fidèles eux-mêmes. à caractère
administratif
et de la destruc-
et de pacification.
*
faites dans la région de Sen-Chita du 8 Première phase. — De plusieurs reconnaissances après l'attaque le commandant DoREY avait pu conclure que celle-ci n'était qu'une diversion et que le groupe prindécembre, Sung-Quan-Laocipal des rebelles devait se trouver beaucoup plus à l'est, couvrant les villages de Ban-Batchai, etc. Van, Lao-Kou,
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
En conséquence, les dispositions suivantes furent adoptées : 1 A la I 1 compagnie annamite est affecté le secteur d'attaque
267
compris
entre
Nam-Heup
et Nam-
Bong; 2 A la 6" compagnie du 4 tonkinois et à la 4 compagnie annamite, constituées en un détachement unidu capitaine PESQUlDOUS, est affecté le secteur d'attaque que sous le commandement à l'est du Nam-Bong avec le village de Sung-Quan-LaoV an, foyer de la rébellion et résidence probable de BATCHAI, comme objectif principal. Le 20 décembre, le détachement le 22 à 15 h. à 2 kilomètres PESQUIDOUS quitte Muong-Ngoi; arrive de l'important est accueillie par les feux violents d'un fortin tracé en Là, son avant-garde village de Phya-Cham. et dont les flancs étaient protégés à droite et à gauche par une série d'éléments demi-redoute, de tranchées, tous d'où partait une fusillade nourrie. occupés, Bien abrités par des parapets solides, les rebelles, dont le nombre dépassait une centaine de fusils, empêchent toute attaque de vive force. Toute la nuit du 22 au 23 et une partie de la matinée du 23 sont employées à l'exécution, d'un large mouvement tournant afin de dominer les défenses repar un peloton de la 4" compagnie, belles, puis de menacer le village. A 8 heures, se voyant tournés, les défenseurs du fortin prennent la fuite sur l'unique sentier conduisant au des fusiliers-mitrailleurs tirant à vue, ils subisvillage. Mais, pris sous le feu de nos tirailleurs et notamment sent des pertes élevées. La défense méo se concentre alors autour du village, solidcment organisé. L' ennemi monire en cette circonstance une remarquable 24 dans la matinée. La 4" compagnie ténacité, et tient dans ses tranchées jusqu'au son mouvement, où le nomannamite, continuant malgré des difficultés sans nombre, arrive à dominer le village, bre des défenseurs semblait diminuer peu à peu. Vers 9 heures, 2 sections de la 6" compagnie du 4" tonkinois donnent l'assaut sur le village, où il ne restait plus qu'une trentaine de Méos; ceux-ci prennent la fuite, poursuivis par le feu de nos tirailleurs. Nous avions 4 tués et 18 blessés, dont un sergent européen. Pendant les jours suivants, le détachement harcelé par de petits groupes méos, procède au nettoyage des villages voisins. PESQUIDOUS, continuellement *
à Pong-Thong, n'est mise en La compagnie LIMOUSIN, presque à pied d'œuvre près de Sen-Chita, Elle reçoit quelques coups de feu et traverse plusieurs villages abanmouvement que le 23 décembre à l'aube. Le lendemain, une trentaine de rebelles tentent de s'opposer donnés et brûlés par les Méos eux-mêmes. des pertes dans une action qui dure près de deux à sa progression, mais doivent rétrograder après avoir subi heures en avant du village de Lao-Hou. est harcelée à chaque instant par des tirailleurs la compagnie Au cours de la marche du 26 décembre, méos, qui nous occasionnent quelques pertes. A 11 h. 30, arrivée à environ 600 mètres du village de Phuaccueillie Nhi, la 11" compagnie, par un feu intense, se voit contrainte à procéder à une attaque méthodibattent bientôt en retraite par petits groupes. Nous au nombre d'une cinquantaine, que du village. Les rebelles, PADRE. avions deux blessés légers, dont le sous-lieutenant *
Le début des opérations montrait que nous n' avions pas à lutter seulement contre une bande de 80 à 100 entière soulevée par BATCHAI. Les habitants allaient se livrer en effet a fusils, mais bien contre une population convois et courriers. une guérilla attaquant quotidienne, à la sûreté. Il va falloir procéder à un nettoyer impide l'exécution Force est donc de sacrifier la rapidité en arrière pour detoyable et systématique de toute région traversée, n' avancer qu'avec prudence, et revenir souvent
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
268
gager les lignes de communication. Beaucoup plus mobiles que nous, les rebelles restent insaisissables et le seul et la destruction de leurs cultures, surtout celles du pavot à opium. moyen de les atteindre au vif sera l'incendie Ce nouveau mode d'action, le nettoyage en surface, entre en application peu après les premiers combats. Pendant cette période de nettoyage, de petits détachements sont placés en embuscade en des points convenablement choisis, et infligent des pertes aux rebelles qui cessent bientôt de harceler nos reconnaissances et nos bivouacs. Du 26 opérations,
décembre
perdent
au 8 janvier, les détachements 4 tirailleurs tués et 4 blessés.
PESQUIDOUS et LIMOUSIN,
dans
une série
de petites
*
*
Le 6 janvier, sion à Muong-Ngoi.
un chef méo noir, important par son influence, SUNG-QUAN-SUNG, vient présenter sa soumisIl s'était contenté jusque-là de faire preuve d'une neutralité bienveillante pour les rebelles, sans porter les armes contre nous. Par lui est menée une action politique qui ne pourra porter ses fruits qu'après la défaite totale de BATCHAI. Il convenait, en effet, de ne pas perdre de vue les groupements armés des qui, disparaissant
zones nettoyées, se concentraient devant le groupe important de villages dont les principaux étaient BAN-BATCHAI, SUNG-QUAN-LAO-VAN et LAO-KOU. Le détachement PESQUIDOUS reçoit l'ordre de pousser sur ces villages, la compagnie LIMOUSIN devant si possible, à l'action PESQUIDOUS en se portant jusqu'à hauteur de Sung-Quan-LaoVan. coopérer, Le 9 janvier, l'avant-garde du détachement PESQUIDOUS est accueillie par des rafales de feux; le combat s'engage aussitôt en avant du village de Lao-Kou. Au bout de trois heures, les rebelles, dont le nombre dépasse une centaine, rompent la lutte et prennent la fuite dans la forêt. Cette journée nous coûtait dix indigènes
blessés. Le combat
de Lao-Kou
devait
Ban-Batchai
V an et les villages de Sung-Quan-Lao1 1 janvier, bien qu'organisés en vue d'une défense sérieuse. Les deux vil-
être le dernier.
Le
étaient occupés sans coup férir, lages avaient été incendiés par les Méos avant d'être évacués. Les détachements PESQUIDOUS et LIMOUSIN faisaient leur 1921.
jonction
à Sung-Quan-Lao-
V an le
11
janvier
*
à se produire. Les délégués des_villages se présentant phase. — Les soumissions commencent à Muong-Ngoi ; bien traités par nous et rassurés sur nos intentions, ils exposent le désarroi dans lequel se trouve la population et la haine qu'ils éprouvent pour BATCHAI et SUNG-QUAN-LAO-VAN, qui les ont grossièrement trompés. Mais, malgré les soumissions, il est impossible d' avoir un renseignement précis sur la direction prise par Deuxième
la bande
la situent entre Muong-Heup et Muong-Nha. quelques vagues indications Maintenant le détachement dans PESQUIDOUS sur place avec ordre de faire rayonner ses reconnaissances la région, le commandant DOREY porte la compagnie LIMOUSIN à Muong-Heup, puis prescrit à la compagnie de Diên-Biên-Phu CADIOU, maintenue au S.-E. depuis le début des opérations, de se joindre à la 118 compaet Muong-Heup, en vue d'opérer contre BATCHAI sous les gnie annamite vers Soung- Tia, entre Muong-Nha ordres
de BATCHAI.Seules
du capitaine LIMOUSIN. Après de nombreuses péripéties,
tenant à notre ignorance absolue de la région, au manque de guide et au mauvais état des sentiers, la jonction des deux compagnies peut s'effectuer le 2 février 1921, à Lo-Cao. Entre temps, le chef de bataillon DOREY faisait organiser à Muong-Heup par son officier adjoint, le capitaine CARBONI, un service de renseignements, En effet, les Méos en même temps que la tguerre de partisans. la soumis commençaient de BATCHAI, et on venait apporter à Muong-Ngoi à se rendre compte de l'impuissance tête de son premier
lieutenant.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
269
A partir de ce moment, nombreuses sont les têtes apportées par nos partisans méos pourchassant les rebelles, autant par envie d'être débarrassés de ceux qui les terrorisaient qu'alléchés par l' appât des primes accordées pour chaque tête identifiée. C'est ainsi que, le 7 février, est apportée la tête du meurtrier du capitaine VINET, tué à l'est de Diên-Biên-Phu en 1919. Bientôt
les partisans ralentissent leur action et déclarent qu'ils ne trouvent plus de rebelles dans cependant, la région. D'autre part, nos reconnaissances parcourent le pays sans résultat. Les derniers partisans de BATCHAI se sont fondus dans la population ou vivent dans la forêt.
* **
Troisième rité civile.
phase.
Dans ce but, nistratif.
—
La
région paraissait
le commandant
pacifiée
DOREY fait exécuter
et il convenait
d'envisager
la remise du pays à l'auto-
une série de reconnaissances
à but politique
et admi-
Les commandants de ces reconnaissances à remplir pour tout village rencontré. reçoivent des questionnaires Ces renseignements doivent servir de base à l'assiette de l'impôt et à l'organisation administrative et judiciaire. Pour couronner l'action des reconnaissances, le commandant DOREY parcourt avec une faible escorte et en compagnie de M. BARELLES, commissaire du Gouvernement à Luang-Prabang, toute la région des opérations. Leur tournée s'exécute sans le moindre incident. En deux points choisis, ils convoquent tous les Méos Ceux-ci viennent nombreux avec leurs chefs soumissionnaires. Il est alors pouvant répondre à ces convocations. procédé à l'élection des chefs de villages et de groupes de villages, ainsi qu'à celle de huit chefs de canton. Des instructions sont données à ces nouveaux chefs pour et la justice. visoire est adopté pour l'administration
la perception
de l'impôt.
Un modus
vivendi pro-
***
Fin des opérations. nés pour la dislocation La
11e compagnie
— La tâche du détachement de la colonne. du
1Pr tonkinois
rentrait
du Laos était terminée.
Le 21 mars,
les ordres sont don-
à Diên-Biên-Phu ;
9" compagnie du 2" tonkinois était dirigée sur le delta tonkinois ; annamite était dirigée sur le 5" territoire La 11' compagnie du régiment compagnie du 2e tonkinois qui devait être dissoute ; La 6 e compagnie du 4 tonkinois retournait à Xiêng-Khouang ; La
14
Enfin la 4" compagnie annamite Muong-Heup postes de Muong-Ngoi, garnison de Luang-Prabang.
y remplacer
la
dans la zone des opérations, était maintenue provisoirement occupant le jour prochain où elle pourrait regagner et Hat-Sa, en attendant
les sa
à la dislocation de la colonne, le rebelle Postérieurement nord de Diên-Biên-Phu ainsi que son frère et son oncle. Traqué par nos partisans, BATCHAI fut tué fin 1922.
SUAN-LAO-VAN
militaire
fut pris
pour
par
nos partisans
au
*-k
dans la région de Lang-Son, Opérations troupes du Quang- T oung en 1921, l'anarchie lice frontière disparut du côté chinois.
Cao-Bang. la plus complète
la suite de l'invasion du Quang-Si par les s'étendit dans la province de Quang-Si, et la poA
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
270
Les chefs réformistes
annamites
réfugiés en Chine jugèrent le moment favorable pour provoquer un mouvement au Tonkin. Leurs agents recruteurs, et parmi eux le DOI-AN, ex-sergent de la garde indigène du Tondans les derniers mois de l'année 1921 de nombreuses tournées dans les villages tonkinois des kin, effectuèrent régions frontières pour gagner à leur cause les habitants nungs et thos. La dissolution de l'armée du Quang-Si fournit aux chefs réformistes les troupes nécessaires à leurs projets. Au début d'octobre, des rassemblements suspects étaient signalés à proximité de la frontière. Une compagnie de tirailleurs avec une section de mitrailleuses, et une sectoin de légion, furent dirigées sur That-Khé, en mesure de renforcer, soit les troupes de la province de Lang-Son, soit celles du 2e territoire militaire. Dans la nuit du 8 ou 9 octobre, les Chinois franchissaient objectif, une autre bande se portant sur Dong-Dang. Une petite
la frontière,
une bande
prenant Lang-Son pour sur le blockhaus de Pacfraction se dirigeait entre Dong-Dang et Na. Luong, Cham, pour couper les communications entre ces deux postes. La
bande se dirigeant sur LangSon passa la frontière le 8 octobre vers 18 heures, à hauteur du village de Ban-Cham. Elle comptait, en arrivant devant Lang-Son le 9 octobre de 1.000 à 1.500 hommes, dont 300 armés environ. Ceux-ci étaient d' anciens réguliers du Quang-Si, traînant avec eux 3 canons de débarquement Krupp de 40 mm. ; les autres étaient des Nungs et Thos des villages des deux côtés de la frontière, attirés par l'espoir du pillage. Les chefs étaient un nommé NGUYÊN-THUONG-CAN et le DoiAN. A 5 h. 40 la bande parvenait, sans avoir été éventée, au blockhaus de Ky-Lua. Elle traversait le village du même nom et, parvenue aux lisières sud, ouvrait le feu sur le casernement
de la garde indigène. GIRARD, commanL'inspecteur dant la brigade, fait immédiatement sonner la générale et se met en mesure de répondre au feu adverse. Le chef de bataillon PAUL, commandant d'armes, alerte immédiatement la garnison, qui prend ses positions de combat. Le groupe mobile de la place, sous les ordres du capitaine CASTINETTI, comprenant deux sections de tirailleurs, une section de légion, une section de mitrailleuses et une section de 80 de montagne, se porte à hauteur de la garde indigène face de Ky-Lua, tandis qu'une pièce de 95 du fort Brière de l'Isle ouvre le feu sur le Blockhaus de Ky-Lua et la lisière sud du village.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
271
ayant manqué 1 effet de surprise qu'il escomptait, semblait hésiter. Le groupe CASTINETTI en profita pour se porter en avant et, a 8 h. 20, les chinois battaient en retraite, abandonnant sur le terrain six et des munitions d'artillerie. cadavres, ainsi que deux canons Nos pertes se réduisaient à un garde indigène mortellement blessé. La poursuite fut interrompue, la capitaine CASTINETTI ayant reçu l'ordre de se porter au secours de Dong-Dang. L'adversaire,
* ** le lieutenant MICOLLON, commandant le poste de Dong-Dang, Depuis le 3 octobre, (un peloton de 55 à être attaqué. Il avait fait renforcer les postes de surveillance le long de la frontière; sur tirailleurs) s'attendait sa demande le commandant de la subdivision lui envoyait, le 5, un renfort de 15 tirailleurs avec une mitrailleuse de position. Le 9 octobre, à 5 h. 40, le poste recevait des coups de fusil des hauteurs environnantes, et les communications étaient coupées avec Lang-Son et Na-Cham. Le détachement de sortie du poste se portait immédiatement à l'extérieur et contraignait bientôt la bande, forte de 300 à 400 hommes dont 150 armés environ, à battre en retraite. A 11 heures, la liaison télégraphique était rétablie avec Lang-Son, et vers 15 heures arrivaient à Dong-Dang les premiers éléments du groupe CASTINETTI. La petite bande d'une trentaine d'individus les commuqui s'était dirigée sur Pac-Luong avait intercepté nications avec Na-Cham de Lang-Son, et tué le tuân-phu en reconnaissance dans la région, ainsi que ses deux linh-lés d'escorte. Des renforts furent le jour même dirigés sur Lang-Son (une compagnie et une section de mitrailleuses du V R. T. T., un peloton de légion avec une section de mitrailleuses, un atelier radiotélégraphique) avec le lieutenant-colonel le 3e R. T. T., désigné pour prendre la direction éventuelle des LE BOULANGER, commandant et le 2e territoire militaire. opérations dans la province de Lang-Son
* **
Le
10 octobre,
vers 3 heures, dès l'intervention
une nouvelle tentative sur Dong-Dang; les Chinois faisaient de la section de 80 de montagne du groupe CASTINETTI. blessés. et 1 tirailleur grièvement
rapidement repoussés Nos pertes étaient de 1 caporal Une dernière attaque sur Dong-Dang cès que les précédentes.
était
exécutée
dans la nuit du 12 au 13 octobre,
ils furent
sans plus de suc-
un réseau de surveillance serré tout le long de Le premier soin du directeur des opérations fut d'établir des groupes mobiles dans toutes les régions menacées, les mouvements la frontière, et de multiplier pour détourner les bandes de leurs velleités de pénétrer en territoire tonkinois. Quelques jours plus tard, le Doi-VAN fut capturé par nos partisans.
* **
Les bandes
chinoises constituées risquer une incursion
vouloir d'abord, toire tonkinois sans intention étaient livrés).
hostile,
dans les régions voisines du 2" territoire militaire ne semblèrent pas, tout du Quang-Si, de ce côté. De nombreux ex-réguliers pénétrant en terrifurent désarmés et internés, (en quelques jours, plus de 500 fusils nous
d'une bande commandée par un de Long-Chéou), On signala la présence dans le Déo-Luong (nord-ouest le titre de général en chef et prétendant opéannamite, nommé NONG-PHUC-SIEN, individu d'origine s'arrogeant annamite ». de la République rer pour le compte de NGUYÊN-THUONG-CAN, « président
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
272
Le
vers 3 heures, la bande, forte de 150 à 200 individus dont la moitié armés, franchisdu poste de partisans de Bi-Ha; ce poste put être dégagé le sait la frontière, pillait un village et s'emparait même jour par nos tirailleurs ; la bande s'enfuit en Chine. Le 14, la même bande pénétrait de nouveau au Tonkin, mais repassait la frontière à l'arrivée du groupe mobile de Quang-Uyên. 11 octobre,
Le
16 octobre, la lieutenant-colonel le 2e territoire, était avisé qu'une bande BARBASSAT, commandant d'une soixantaine d'hommes venait de s'installer à Lung-Sung Il fit (à 6 kilomètres au sud-ouest du Soc-Giang). investir par quatre détachements la zone occupée par la bande. à Le 22 au matin, nos groupes se portaient du repaire; la bande réussit à s'échapper et au retard de l' un des détachem nts. l'attaque grâce au brouillard arrêté devant un col fortifié. Nous avions 3 tirailleurs blessés. La poursuite immédiatement entreprise permit aux partisans de tuer 4 isolés dont le chef de la bande. Le 20 novembre, la mission confiée au lieutenant-colonel LE BOULANGER prenait pédiés du delta étaient successivement ramenés dans leurs garnisons normales. L'arrivée subdivisions
d'un
second
de Lang-Son
bataillon
de légion
au Tonkin
(24 décembre)
permit
fin, et les renforts
de renforcer
les troupes
exdes.
et de Cao-Bang.
* **
afin de renavait été occupé temporairement poste de Tien-Hoi (9 kilomètres nord de Dong-Dang) sous les ordres du sergent de la frontière. L'effectif de ce poste était de 30 tirailleurs, forcer la surveillance DOTTORI. Le 5 janvier 1922, vers 14 heures, une bande d'une centaine de fusils passait la frontière dans les et venait échanger des coups de feu avec la garnison du environs de Na-Duc (2 km. 500 sud de Tien-Hoi) immédiatement des d'armes de Dong-Dang et de Na-Cham, prévenus, envoyaient poste. Les commandants Le
de secours. Le 6, le commandant de la subdivision de Lang-Son donnait l'ordre au capitaine détachements THOMAS de partir avec 50 légionnaires et une pièce de 65 de montagne à Ban-Trang, d'y prendre le comdes groupes envoyés par Na-Cham et de chasser les pirates. mandement et Dong-Dang, Le 6 au soir, le capitaine THOMAS disposait à Ban- Trang de 110 légionnaires et de 10 tirailleurs. En un détachement de 35 tirailleurs occupait Lieu-Cao. l'action à 6 h. 30. Sous la Le 7 au matin, l'ensemble du groupe se portait sur Ban-Than; s'engageait menace d'un enveloppement, les réformistes laissant sur le terrain le cadavre de leur chef, le s'enfuirent, nommé LUONG-VANH-LANG. A 11 h. 30, la bande avait repassé la frontière. Quelques incursions de pillards eurent lieu encore en février; puis le calme revint dans la région. outre,
Planche XVI
(U;I'II(;Aéronautique) FORT DE l.ANG-SON
'Clichéi/'i fiourerriement qérieral) PONT FRONTIÈREENTREMONCAYET TONG-HING
(Cliehédu Gouvernementgénéral) CANONDE 75 REMORQUÉ PAR UN TRACTEURAGRICOLE
<ClichéAéronautique) HYDRAVION SURLE GRAND-LAC (HANOl)
ANNEES
1922
A
1926
De
1922 à 1926, la tranquillité de l'Indochine n est troublée que par de petites incursions de bandes chinoises, qui sont facilement refoulées par nos partisans et nos groupes mobiles. Cependant le désordre et l' anarchie qui règnent dans les provinces du sud de la Chine font peser une menace permanente sur la frontière. La composition du corps d'occupation et la répartition des troupes ne subissent que des modifications de détail. L'Indochine doit fournir des effectifs importants pour entretenir des troupes indigènes dans la métropole. La relève extérieure devient une lourde charge pour le corps d'occupation.
A
Année
1922.
— Le
101 avril,
le général
BLONDLAT remplace
le général
d'occupation. Le 19 mai, le général JANNOT prend le commandement de la 3° brigade. Le 28 août, le général DELBECQ prend le commandement de l'artillerie. Une section d'autos-mitrailleuses est créée le 101avril à Hanoi (rattachée 75 porté est créée le 1er juillet au 4e R. A. C.
PUYPÉROUX à la tête du corps
à l'artillerie).
Une batterie
de
*
Opérations militaires. — Dans la nuit du 7 au 8 février, une bande de 500 hommes (dont 200 armés) venant De petits postes d'une de la région de Lang-Dong (Chine) passe la frontière et se porte sur Bac-Phong-Sinh. de Nam-Si et Pohen et le col de Hoang- V ay-My-Hao, trentaine d'hommes les blockhaus tenant occupent ainsi toutes les routes qui conduisent à Bac-Phong-Smh. averti de la présence des piVers 7 heures 30 le sergent DELLAC, chef du poste de Bac-Phong-Sinh, de combat. La fusillade éclate de toutes parts; les pirates se portent à l'atrates, fait occuper les emplacements les arrête et les force à l'est, à 100 mètres du poste. Mais le feu d'un fusil-mitrailleur taque et parviennent, bientôt à se replier. Le lieutenant TÊTARD, commandant Sinh; il déloge les pirates du blockhaus au petit jour refoule partie de Than-Mai
se porte avec 25 tirailleurs sur Bac-Phongle poste de Than-Poun, de Nam-Si, Une reconnaissance puis du village de Tai-Thong-Tinh. les groupes qui tenaient le blockhaus de Pohen. Le poste est entière-
ment dégagé. de Hakoi, sous les ordres du lieutenant NICOLAS, marche sur le Dans la nuit du 8 au 9, le détachement Il se heurte à 2 heures à un groupe de pirates. Menacé d'être tourné et enlevé dans col de Hoang- V ay-My-Lao. et gagne Than-Mai. se replie à travers une forêt inextricable le détachement l'obscurité, la bande se disperse et rentre en ChiPoursuivie le 9 par les groupes qui avaient dégagé Bac-Phong-Sinh, Nous avions un sergent indigène et 2 tirailleurs légèrene. Elle avait perdu 4 tués, 4 blessés, 3 prisonniers. ment blessés. Le 25 mai, de Quang- Y ên). voie de mer.
une bande Poursuivie
d'une par
vingtaine d'individus nos groupes mobiles,
attaquait la bande
le village gagna l'île
de Nga-Hai (40 kilomètres nord de Kébao et rentra en Chine par
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
274
fut envoyé à Fort-Bayard. Quang- T chéou- W an paraissant menacé par des bandes chinoises, l'Espadon La fin de l'année fut tranquille. La désorganisation chinoise laissait le champ libre aux pirates, et le bridevenu le refuge de tous les indésirables des provinces voisines. gandage à main armée sévissait au Quang-Si, Mais la surveillance active exercée par nos troupes et nos partisans empêcha les bandes de pillards de pénétrer en territoire tonkinois.
La tentative la plus importante eut lieu fin novembre. Une bande de 300 hommes dont 160 armés, formée dans la région des cent mille monts (Quang-Si) passa au Quang- T oung et se disposa à attaquer un des postes du 1 territoire militaire. Le 26 une partie de la bande pénétrait dans le village frontière de novembre, Le 2e, le gros Ly-Quan. de la bande tentait de pénétrer dans le massif de Cong-Nam-Chau, mais trouvait tous les passages gardés. Le 2 décembre dans la nuit, les pirates tentaient le passage de la frontière sur divers points; une partie d'entre eux cherchaient à gagner la route de Than-Mai par Pohen. Se heurtant partout aux embuscades et aux détachements de garde, ils se réfugièrent en s'égaillant dans le Cong-Nam-Chau, d'où ils regagnèrent la Chine le 4 et le 5 décembre. * Année
1923.
Le 16 juillet,
— Le 12 avril, le général PERNOT prend le commandement le général SALLES prend celui de la 110 brigade.
de la 2' brigade.
* ** conhnila dans la région d'Ay-Diem L agitation où des bandes (Quang-Si), Mais elles n' osèrent passer à l'exécution. parer à une agression contre le Tonkin. 1
chinoises
paraissaient
se pré-
général)
Gouvernement du (Clirhé
D'ALERTE GONG LE
général)
Gouvernement ilu .'liilié
PARTISAN UN
(Cliché</ii Gouvernement général) ENTRÉESOUTERRAINE D'UNBLOCKHAUS
'CÂiehér!u Gouvernement général) LA DÉFENSEDU BLOCKHAUS
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Dans
le 1
el'
275
territoire
le groupe mobile de Than-Poun militaire, surprit le 4 avril une petite bande de pillards et la dispersa. Une autre bande fut refoulée le 28 avril par les partisans de Loc-Phu. Le mois de juillet vit une recrudescence de la piraterie par mer. Les bandes formées au Quang-Si et au Quang- T oung comprenaient un certain nombre d'indésirables annamites, de déserteurs et même de réguliers chinois las de ne pas être payés. Le 15 septembre, 1 agitateur TAM-CAM-SAY (mêlé à la révolte de Binh-Lieu en 1928) rejoignait les bandes près de Pak-Lam. Sa présence parut augmenter l'activité des pirates. Le 29 septembre, une bande pénétrait au Tonkin jusqu'au col de Lang- Tu, mais se repliait devant nos partisans. Une deuxième bande passait la frontière dans la nuit du 1 au 2 octobre; attaquée par le groupe mobile de Than-Poun, elle rentrait en Chine le 4. Le 19 novembre, une quinzaine de pirates, poursuivis par les réguliers chinois du poste de se Na-Luong, Poursuivis par le groupe mobile de Than-Poun, ils repassaient la frontière et se fairéfugiaient au Tonkin. saient capturer.. Une propagande était menée dans la région de Long-T chéou par le chinois Tam-Cam-Say anti-française et l'annamite DANG-TU-MAN. Cette propagande, active en face de la région de That-Khé particulièrement et de Halang, de fiches d'afifliation, de brevets, d'appels à la rebellion. comportait la distribution Vers la fin de l'année, la situation s' étant améliorée au Quang-Si, cette agitation paraissait se calmer.
* **
Année
1924.
—
Le 22 décembre,
Le
général ANDLAUER prend le 30 août le commandement le général BENOIT prend celui de la division d' Annam-Tonkin.
du corps d' occupation.
* *
Quelques
tentatives
de pillage
ont
lieu à la frontière
du
1er territoire
militaire
en février.
Elles
sont re-
poussées par les partisans. Dans la nuit du 5 au 6 mars, une bande de pirates attaque le village et le camp des tirailleurs mariés de Na- Thuoc. Un tirailleur et un habitant sont tués; un caporal, un tirailleur et un habitant blessé; 4 femmes sont enlevées. Le groupe mobile (tirailleurs et paitisans) aux ordres du capitaine Lupy, rejoint la bande le 7 au matin près de la frontière et tue 4 pirates. La Le 9 mars, une incursion a lieu contre le village de Ban-Khuoi (4 kilomètres nord de Na- Thuoc). du groupe LUPY, laisse 3 morts sur le terrain. bande, rejointe par l'avant-garde D'autres petites incursions (les 14, 19, 27 avril) sont repoussées par les partisans. dans la région du Kéo-Bo le 12 mai, nos troupes rencontrent une bande Au cours d'une reconnaissance quinzaine de pirates et lui tuent un homme. nous obligent à une surveillance incessante. La région Le désordre et l'insécurité qui régnent au Quang-Si est un foyer actif de formation des bandes et un tefuge assuré pour en particulier, frontière des deux Quangs, e lles. elles. une petite bande chinoise pénèDans la province de Lao-Kay, sévit également au Yunnan. Le brigandage abande Phong-Tho). Poursuivis par les partisans, les bandits tre dans le village de Ma-Li-Tiay (délégation donnent leur butin, et laissent deux des leurs sur le terrain (mars). d'une bande, vient chersous la menace d'attaque la garnison chinoise de Siao-Pao-Tzé, Au mois d'août, cher refuge au poste français de Pha-Long. nécessite un redoublement de surla situation de plus en plus troublée du Quang-Si A la fin de l'année, le passage éventuel au il faut empêcher et la province de Lang-Son ; veillance dans le 2° territoire militaire Tonkin de troupes battues ou de groupes non armés venant y chercher un refuge. d'une
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
276
1924 voit la première intervention de l'aviation pour la répression d'un soulèvement. A la suite de troubles dans la province de Kontum, le résident supérieur en Annam fait venir deux avions pour appuyer l'action de la garde indigène. Les 11 et 18 avril, les deux équipages bombardent le village moï de Kon-Kroi et font subir aux rebelles des pertes qui provoquent leur soumission. L'année
*
Année Le
1925.
—
11 septembre,
Le 18 février, le général ROUSSEL prend le commandement le général MLÉNECK prend le commandement de l'artillerie.
de la lrt brigade.
* ** de 11 février, le sergent MALANDIN, à la tête d'une reconnaissance, surprend à Ban- Khuoi (région Na- Thuoc) une petite bande de pirates armés, en capture un, en blesse un autre. les 7 mars, 9 mars (2 pirates capturés), 30 mars; au Des incursions ont lieu dans la région de Hoan-Mo de Dinh-Lap et a deux blessés. Le 20 avril, cours de cette dernière, la bande est surprise par un détachement est dispersée par la garnison de ce poste. à 500 mètres du poste de Hoan-Mo, une bande attaquant Dong-Mo, Le
chacun tentent de piller Ban-Méo et Hoan-Mo En juin, de petits groupes d'une dizaine d'hommes (5 et Sông Lon (7 juin). Poursuivis avec énergie, les pirates ont, au cours de ces affaires, 3 juin), Long-Quan tués et de nombreux blessés. Le 10 juillet, une bande attaque le village de Na-Kéo, enlève 9 femmes, tue ou blesse 5 habitants. Pourleur butin. suivis par les partisans de Loc-Binh et de Na- Thuong, les pirates abandonnent Une dizaine de déserteurs chinois passent la frontière près de Bac-Phong-Sinh dans la nuit du 25 au 26 ayant perdu un homme, ils restent en Chine. juillet. Traqués par nos détachements, Dans la deuxième quinzaine de septembre, 3 petites bandes (10 à 20 hommes) pillent des villages du 21 territoire
militaire.
des réformistes tiennent des réunions où ils annoncent la lutte conDans les différents centres de Quang-Si, tre la France et s'efforcent de provoquer des enrôlements. annamites venant de Canton s'efforcent Des révolutionnaires de pénétrer au Tonkin pour y fomenter des troubles. TAM-CAM-SAY a pris le titre de « maréchal DAM-HIEP des armées de terre et de mer pour l'indépendance
de l'Annam Ses proclamations appellent le peuple aux armes et mettent à prix les démocratique ». têtes des officiers et soldats français. de tirailleurs LO-SAP-GIAT, l'un des révoltés de Binh-Liêu, est signalé à Tong-Hing. Sur L'ex-sergent les autorités chinoises le forcent à s'éloigner. nos représentations, les 1" et 2" territoires militaires sont l'objet de petites incursions de pillards, En novembre et décembre, qui donnent lieu à plusieurs escarmouches entre ceux-ci et les partisans. à Tnnh-Truong Le 25 décembre, une cinquantaine de pirates enlèvent des (4 kilomètres de Hoan-Mo) femmes
et des buffles.
Poursuivis
par les tirailleurs
et les partisans,
les pirates
ont 1 tué et 7 blessés.
* en Chine. — En janvier 1925, le consul de France à Shanghai avait demandé l'envoi de troupes pour protéger la concession française. Pl' La 3" compagnie du 1 R. T. T., à effectif renforcé (4 officiers et environ 200 hommes de troupes) fut une section de 65 de montagne était enen baie d'Along le 2 février à destination de Shanghai; embarquée voyée de Saigon. il n'eut pas à intervenir. Il fut renvoyé en IndoCe détachement resta à Shanghai presque toute l'année; chine le 19 décembre. Envoi
de troupes
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Unautre détachement 22 indigènes, fut envoyé comprenant un officier, 17 européens, cembre. Trois mois plus tard, il fut relevé par des marins et rentra en Indochine.
277
à Canton
le 10 dé-
* **
S. M. le prince
KHAI-DINH,
VINM-THUY,
empereur d'Annam, qui faisait ses études
fidèle ami de la France, mourut le 6 novembre 1925. en France, lui succéda sous le nom de BAO-DAI.
Son fils,
*
Année 1926. — Le 10 mars, le général DlICARRE prend le commandement de la 3" brigade. Le 10 août, le lieutenant-colonel LEBLANC prend le command ment de l'aéronautique. Le 13 octobre, ie général MANGEOT prend le commandement de la 2' brigade. Le 1PI' août l'effectif de l'aéronautique est augmenté d'une demi escadrille rattachée à (provisoirement l'escadrille du Tonkin). * **
Une recrudescence de piraterie est signalée après ie Têt. Des pillages ont lieu dans le 2" territoire militaire, à Lang-Nom les 12 et 10 janvier, à Kéo-Duc le 20 janvier. est attaqué le 26 janvier. Dans le 1 territoire militaire, le village de Ban-Quay Le 2 mars, 72 réguliers du Quang-Toung, en terpressés par des troupes du parti ennemi, se réfugient ritoire français et sont désarmés par le groupe mobile de Than-Poun. de 15 hommes, aux ordres du sergent DENOUEL, avait été enPour couvrir l'opération, une patrouille Cette patrouille fut accueillie voyée à un gué distant de 3 kilomètres. par le feu de soldats chinois (adverde l'autre rive. Puis ces chinois, franchissant la rivière, se saires des premiers) postés sur les hauteurs de front et de flanc. à attaquer la patrouille disposèrent balle au front. le sergent fut tué d'une En retraitant sur Than-Poun, en butte au feu adverse, avait pris position pour recueillir lui-même Le détachement de Than-Poun, réussit finalement à faire cesser le feu et à entrer la patrouille. Le capitaine LuPY, qui arrivait de Ha-Coi, en relations avec un officier chinois, qui déclara que l'incident était né d'un malentendu (1). un convoi de 73 fusils Mauser. mobile de Bac-Phong-Sinh saisissait Le 3 mars un détachement armés pillait Soc-Nam (région de Soc-Giang) une bande de 26 :ndividus Dans le 2" territoire militaire, tuant 1 pirate, en blessant 4 et reprenant tout le butin. la bande, le 7 avril. Les partisans poursuivirent de Trung-KhanDans la nuit du 5 au 6 mai, 200 chinois (dont la moitié armés) attaquaient le village de tirailleurs commandé par un sergent eurod'un détachement de jeu. L'arrivée Phu et pillaient la maison tué et 1 blessé et emporta 5 autres blessés (doni un mort péen mit en fuite la bande, qui laissa sur le terrain 1 depuis) de l'ex-sergent Lo-SAPsous le commandement de déserteurs chinois, Le 22 juin, une cinquantaine Mis en fuite par les partisans, pourGIAT tente de piller le village de Cohon (6 km. 500 est de Hoan-Mo). les Chinois ont 3 blessés. suivis par le groupe mobile de Hoan-Mo,
(1) A la suite de longues négociations, le gouvernement chinois accorda une indemnité de 10.000 piastres à la famille du sergent DENOUEL.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
278
Dans
le territoire
détachement mortellement
de Quang- T chéou- W an, une rencontre a lieu en juin entre une bande de pirates et un de la garde indigène appuyé par des partisans. Trois pirates sont tués; de notre côté, un garde est blessé.
A la fin de l'année, quelques pillages ont lieu dans le 2" territoire militaire. Le 16 novembre, une centaine de pirates, guidés par des indigènes du pays, viennent piller le village de Trung-Trang (région de SocHarcelés les pirates abandonnent un prisonnier et une partie du butin. Giang). par 7 partisans, En décembre, des manœuvres assez importantes se déroulent dans la région de Lang-Son.
* **
Les Indochinois au Maroc (1925-1926). Au moment de la guerre du Riff, on forma, avec des éléments tirés des bataillons de mitrailleurs Indochinois de la métropole, deux bataillons de marche destinés à combattre le 536 bataillon commandé par le chef de bataillon GUILLOT, le 55e commandé par au Maroc: le lieutenant-colonel
FRECH.
Ces bataillons
de marche, arrivés au Maroc en août 1925, furent aussitôt engagés sur le front nord. Le 53 prit part aux opérations de la haute vallée de l'Ouergha, en août, septembre et octobre 1925; puis il tint les avancées du mont Bibane; de mars à juin 1926, il fut engagé dans la région d' Issoual, Sidi Reddouane Son chef de corps, le commandant GuiLLOT, y fut tué le 16 avril. (nord-est d'Ouezzan). Le
55" bataillon
opéra dans la région d'Ain-Aicha (nord-ouest de Fez). Son chef de corps, le lieutenant-colonel FRECH, y fut blessé. Les pertes par le feu furent peu importantes dans la troupe, mais les rigueurs du climat, les fatigues et les privations amenèrent de nombreuses évacuations au cours de l'hiver. Le
53'
bataillon
son tour en septembre.
fut dissous
en juillet 1926; *ses éléments furent versés au 55°. Les Indochinois rentrèrent dans la métropole.
Celui-ci fut dissous
* **
Situation Fin
1926,
Général Colonel
la situation
du corps
de l'Indochine
d'occupation
est la suivante:
ANDLAUER, commandant supérieur; BONNET, chef d'Etat-Major.
— Général d'A nnam- Tonkin (Hanoi). — Général lrn brigade (Hanoi). ROUSSEL.
Division
9e
régiment
d'infanterie
1 4e
régiment
de tirailleurs
tonkinois:
4 bataillons,
régiment
de tirailleurs
3 bataillons,
2e
brigade
tonkinois: — Général
coloniale:
3 bataillons,
tonkinois:
3 bataillons,
tonkinois:
3 bataillons,
BENOIT.
12 compagnies, 15
compagnies.
11 compagnies.
MANGEOT;
3°
(Bac-Ninh). régiment de tirailleurs régiment de tirailleurs
4e
bataillon
formant
corps
du
1
étranger.
9°
bataillon
formant
corps
du
1
étranger.
2"
1926.
fin
12 compagnies. 14 compagnies.
une section
de chars.
à
Planche X VIII
'CIid,éAcronanli'/iii') HUÉ — TOMBEAU DE KHAI-DINH
[Clichrila (•'mirmirnii'iilj/i'iirrnl ) GARDEINDIGÈNE AULAOS
général)
Gouvernement du (Cliché MOI TYPE —
SUD-ANNAM
général)
Gouvernement du (Cliché RHADÉS
FEMMES —
SUD-ANNAM
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Artillerie
divisionnaire.
-
3° brigade (Saigon). — I 10 régiment d'infanterie de tirailleurs Régiment 5° régiment d'artillerie
Aéronautique.
4° régiment Général
coloniale :
— Lieutenant-colonel
coloniale :
2 groupes
(7 batteries).
DUCARRE.
coloniale :
annamites:
d'artillerie
279
2 bataillons, 3 bataillons,
2 groupes,
8 compagnies,
une section
de chars.
12
compagnies. 6 batteries.
LEBLANC — 2 escadrilles
et demie,
Il existe, en outre, une compagnie télégraphique détachement (Hanoi; comme au Tonkin, une section d'autos-mitrailleuses, une compagnie du génie un détachement des formations des services. d'artillerie, automobile,
un établissement
technique. en Cochinchine
à Saigon) et, (1), une compagnie
d'ouvriers
Les événements de Syrie et du Maroc ont fait suspendre la reLa situation des effectifs est déficitaire. cette relève vient seulement d'être reprise. D'autre lève des européens en juillet 1925; part, par suite des il a été prescrit de faire subir aux effectifs un incomplet budgétaire difficultés financières de la métropole, 6 (12 pour les indigènes, pour les européens). La relève extérieure constitue une lourde charge pour les régiments indigènes. En 1926, l'Indochine a et au corps d'occupation en. Chine. dû fournir plus de 3.500 hommes aux troupes de la métropole Les nombreuses mutations que ces moments et à leur instruction. D'autre Lorsqu'ils
part,
reviennent
entraînent
(surtout
dans les unités du delta)
les Indochinois
nuisent à la cohésion
servant à l'extérieur sont, pour les trois quarts, comme combattants. à la colonie, ils ne sont pas utilisables
employés
des troupes
dans les services.
* **
diminuées en nombre et se trouvent, Les troupes du groupe de l'Indochine par suite des circonstances, tant à l'intérieur en valeur. Or, le danger augmente, qu'à l'extérieur. ne semblent pas étrangers, agite, dans la pluUn vaste mouvement xénophobe, auquel les bolcheviques et des ouvriers. En 1926, l'influence soviétique part des grands centres de la Chine, le monde des étudiants se développe, surtout dans les provinces du sud A Canton, BORODINE travaille à la réorganisation de l'armée. des avions, des armes. Des navires russes apportent révolutionnaire Des sociétés à esprit communiste
sont fondées
en territoire
chinois.
des réformistes annamites préparent ouvertement une agression contre le Tonkin. Ils rassemQuang-Si, des brevets de grade, font de la propagande des bandes de pirates et de soldats déserteurs, distribuent
Au blent
anti-française. approuvés Des préparatifs analogues ont lieu au Quang-T oung, tolérés et implicitement chinoises. A l'occasion des incidents de frontière ou des incursions de pirates, ces autorités preuve d'inertie ou de mauvaise foi. chinois le 31 octobre. Une bande de 500 Un grave incident se produit en territoire M. CADET, consul de France à Long- T chéou et la route de Long- T chéou à Lang-Son, emmené par les pirates, est finalement M. ROBERT. Celui-ci est tué; M. CADET, d'abord
; (1) La compagnie du génie du Tonkin s'est distinguée au cours des inondations de 1926 194 personnes en danger de se noyer.
par les autorités font constamment fusils attaque, sur son prédécesseur relâché.
le 30 juillet notamment, elle sauvait
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
280
La
exercée à l'intérieur de l'Indochine anti-française provoque de l'agitation propagande centres. Les révolutionnaires, qui n'ignorent pas la faiblesse des effectifs européens, déclarent sera facile de venir à bout d'une « armée squelettique de peu de valeur ». clamations qu'il
dans les grands dans leurs pro-
*
Par ailleurs, le Siam travaille activement depuis quelques années à développer sa puissance militaire. Il a réussi à doter son armée d'une organisation et d'un armement modernes, à se constituer une aviation importante (munie d'appareils français). Bien que les relations entre la France et le Siam restent bonnes, les progrès rapides de l'armée siamoise méritent de retenir l'attention.
* **
En résumé, la situation en Indochine peut devenir critique à bref délai. Il faut en particulier prévoir le cas d'une attaque sur la frontière nord par des forces chinoises importantes et organisées, attaque qui pourrait être conjuguée avec des troubles intérieurs. Il devient
nécessaire
Ce renforcement
de renforcer
va être réalisé
le corps d'occupation et de le mettre en état de parer au danger nouveau. au cours des années suivantes. progressivement
ANNEES
1927
A
1930
La période de 1927 à 1930 est caractérisée par le renforcement De progressif du corps d'occupation. nouvelles unités d'infanterie, d'artillerie, sont constituées. d'aéronautique, L'armement est modernisé, en munitions est augmenté. l'approvisionnement Les troupes stationnées hors des territoires militaires et provinces frontières sont regroupées (par bataillons d'infanterie ou par groupes d'artillerie) en vue d'améliorer leur instruction, leur cohésion et de d'augmenter faciliter leur mobilisation éventuelle. La menace chinoise continue en effet à peser sur la frontière du Tonkin.
*
Année Tonkin.
1927.
-
Le 3 juillet,
le général
L'Indochine reçoit de la métropole Orient) qui est rattaché au 9 régiment Un escadron d'autos-mitrailleuses 1 peloton de voitures Peugeot). White, renforcée d'une demie escadrille, ce qui La situation des effectifs s'améliore, Mais Shanghaï
l'Indochine doit envoyer un important détachement.
FRANCERIES prend
le commandement
de la division d'Annam-
un bataillon d'infanterie coloniale (1 0e bataillon de marche d'Extrêmed'infanterie coloniale (19 juin). de cavalerie est créé au Tonkin le 13 août (2 pelotons de voitures Il est rattaché au 4e régiment d'artillerie coloniale. L'aviation est permet de créer à Hanoi, à la date du 1er novembre, l'escadrille n" 3. normal de la relève européenne ayant été repris en juillet. le régime
à l'extérieur
(France
et Chine)
plus
de
3.500
indigènes,
et constituer
à
* ** des prisonniers de Lai-Chau militaires. — L'année 1927 est marquée par un soulèvement Opérations et par des incursions de bandes assez importantes au Tonkin. Des manifestations dirigées contre les Chinois à Haiphong provoquent une agression sérieuse contre le 101 territoire militaire. sur des chantiers à quelques kilomètres de LaiLe 24 janvier, plusieurs groupes de prisonniers travaillant et se portent à l'attaque de la Chau se révoltent, désarment les gardes indigènes chargés de leur surveillance où ils s'emparent d'armes et de ville. Ils enlèvent le poste de police de la caserne de la garde indigène, tué deux européens, le sergent LEONETTI munitions, mais échouent contre la résidence, après avoir cependant et M. MESSAGE, chef de poste de T. S. F. de fusils. Ils s'enfuient alors, au nombre de 71, munis d'une quarantaine le 4" territoire, Le chef de bataillon ROUX, commandant partait le 25 à la poursuite des évadés, avec une section de tirailleurs, 30 gardes indigènes et 20 partisans méos (tous montés sur des chevaux de réquisiLe même jour, le lieutenant MOSSAZ, à la tête d'un détachement tion); il poussait jusqu'à Cheng-Chan. Les partisans signalèrent la présence de la bande dans la vallée analogue, fouillait la vallée de la Rivière Noire. Il fit barrer les passages du Nam-Na par des groupes de décida de l'encercler. du Nam-Na; le commandant MOSSAZ, et occuper par le détachement partisans appuyés de miliciens, fit garder le confluent du Nam-Dong et Cheng Nua par des groupes de tirailleurs. les villages de Hong-Ngai
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
282
avait été renforcée par une section de tirailleurs venue de Lao-Kay. Le comgarnison de Lai-Chau mandant Roux arma de nouveaux partisans méos et les lança à la poursuite des évadés, réfugiés dans le massif du Pu-Dao. La
Cette
poursuite donna lieu tués. Le 2 février notamment, Le réseau de surveillance tous les évadés furent repris ou lorsque
les opérations
à une série de rencontres
au cours desquelles plusieurs rebelles furent pris ou CAI-CAO, instigateur de la révolte, resta sur le terrain; la bande se dispersa. établi entre le Nam-Ti et le Nam-Sap se resserrait de jour en jour. Presque 13 seulement manquaient morts de faim ou de blessures) tués; (probablement
furent closes (19 février).
**
De
* de pirates rôdaient le long de la frontière du 1" territoire militaire. Une troupe révolutionnaires chinois et tonkinois arriva le 4 février à Pac-Lam. Les postes de la frontière aussitôt alertés et renforcés, les partisans placés en observations.
nombreuses
bandes
de 800 à 1.000 tonkinoise furent Le 8 février, vers 6 heures, une partie du groupement chinois franchissait Les pirates, refoulant les partisans, allaient piller les dirigeait vers Coc-Ly. Van. Le groupe mobile du secteur, prévenu par signaux, se portait aussitôt sur lieutenant BORDES. A 7 h. 45 il prenait contact avec les pirates dans la vallée Les Chinois opposèrent une vive résistance, vigoureusement. malgré les pertes détermina leur retraite; ajustés du groupe mobile. Une menace d'encerclement
la
et se frontière à Py-Lao et Dongvillages de Na-Bo les lieux, sous les ordres du et les attaquait de Dong-Van les feux que leur infligeaient le gros de la bande
avait re-
Planche XIX
r:lid/l; 1,1 ';"111"1/1'/11 r/rurnih HANOI— LA CRUEDU FLEUVEEN 1926
.C'lie!',(Ill li'mit'rrnriiiriituriurnl/ PHONG-THO— PARTISANS
VUEGÉNÉRALE DE LAI-CHAt:
(ClichéAéronulIlifjue)
(ClichéAéronautique) RÉGIONMONTAGNEUSE AU NORDDE LAI-CHAU
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
283
la frontière Tien- Yen,
avant midi; mais le combat dura jusqu'à 15 heures, car il fallut nettoyer les abords du dont les couverts broussailleux offraient des emplacements Song de tir particulièrement propices aux Chinois disséminés le long de la rive. Dans la même matinée, un autre groupe de Chinois avait pris position en face du poste de Hoan-Mo, et avait tiré quelques salves avaient suffi pour disperser ce rassemblement. coups de fusil. Quelques L'affaire ne nous avait causé aucune perte; les Chinois avaient perdu une trentaine de tués et autant de blessés. Les pirates paraissant se porter en face du secteur Bac-Phong-Sinh, le groupe mobile de Than-Poun, Ha-Coi alla occuper Nam-Si. Il fut renforcé par un détachement venu de Mon-Cay en camionnettes. Mais les jours suivants, sous la pression de la population chinoise qui lui était devenue hostile, la bande se désagrégea. passé
* Une autre agression eut lieu dans le 4" territoire militaire. Dans la nuit du 12 au 13 avril, une bande d'environ 90 fusils attaquait le poste de garde indigène de Muong-Nhié et y tuait deux gardes. Repoussée et poursuivie Le chef de.bataillon par le groupe mobile du poste, la bande prit la direction de Pou-Fang. BETsCH, commandant le 5" territoire, essaya de couper la retraite aux pirates en se portant avec 60 tirailleurs et 40 partisans sur Apatiai. Mais la bande était déjà rentrée en Chine; le groupe mobile regagna Ou-Neua.
Le 17 août, des troubles graves se produisirent Des boutiques chinoises furent saccagées et pillées. malgré l'arrivée de renforts de la garde indigène. l'autorité civile fit appel vince de Klên-An, fut envoyée de Hanoi à Haiphong (21 août); de ses armes.
à Haiphong. Des Annamites manifestèrent contre les Chinois. Manifestations et pillages continuèrent les jours suivants, s'étendant à la banlieue de la ville et à la proL'agitation aux trou pes régulières. Une compagnie d'infanterie coloniale sa présence mit fin à l' efferverscence sans qu'elle eût à faire usage
Le bilan des troubles était de 11 tués (2 annamites et 9 chinois), une centaine de blessés, 30 maisons chinoises pillées, 8 incendiées, plusieurs jonques coulées. Ces incidents, et déformés dans un but de propagande xénophobe, malveillants, grossis par des informateurs Les ré formistes en profitèrent pour reprendre leur propagande firent naître en Chine des désirs de vengeance. Il procédait à une bande dans la région de Pak-Lam. En septembre, anti-française. TAM-CAM-SAY organisait des collectes parmi les populations chinoises et à l'émission de faux billets Indochinois. celui de Monmobile de Ha-Coi fut porté dans la région de Bac-Phong-Sinh, Le détachement Nam-Si; Mais la bande de TAM-CAM-SAY fut dispersée par les réguliers chinois, et son chef se Cay sur Than-Poun. Il revenait cependant en octobre avec Lo-SAP-GlAT retira à Packhoi. (ancien sergent révolté de Binh-Lieu), Les postes de .'a frontière étaient aussitôt renforcés. et s'établissait au nord de Hoan-Mo. fut attaqué par une centaine le village de Traco (est de Mon-Cay) Dans la nuit du 14 au 15 novembre, mobile de Mon-Cay les du détachement de pirates venus par mer, qui enlevèrent un prêtre indigène. L'arrivée mit en fuite. le 1 territoire militaire, reçut un renseiLe 18 novembre, le lieutenant-colonel GOIGOUX, commandant de TAM-CAM-SAY. Le 19 au matin, ceux-ci frangnement annonçant une attaque imminente des réformistes au nombre de 900 environ. Le chissaient en effet la frontière dans la région de Nam-Si, commandant le détachement mobile de Bac-Phong-Sinh (70 hommes), qui avait passé la nuit Profitant de la supériorité de son armement (fusils-mitrailleurs), portait aussitôt à l'attaque. en ligne gresser par bonds malgré une fusillade intense. Il dut mettre presque toutes ses forces droite et de parer à une menace de débordement par le sud.
lieutenant BOUJU, se en embuscade, il réussit à prosa afin d'étendre
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
284
Vers 10 heures, les pirates se dirigeaient vers la frontière, lorsqu'ils se heurtèrent au détachement mobile de Than-Poun, commandé par le lieutenant GRAILLE, qui les attaqua à son tour par l'est. A 11 heures, toute la bande avait repassé la frontière en complète déroute.
Elle avait perdu environ 20 tués et 30 blessés, et laissé un drapeau entre nos mains. Nous avions perdu un tirailleur tué. A la suite de cette affaire, TAM-CAM-SAYfut abandonné par la plupart de ses partisans. *
Une
bande d'une douzaine de pirates, qui avait attaqué un village près de Binh-Liêu le 17 décembre, en quelques jours 6 tués et 1 prisonnier. poursuivie par les partisans, perdit Le 5 décembre, une autre bande attaquait entre Hoan-Mo le sergent KERDRAON et et Bac-Phong-Sinh un tirailleur qui surveillaient les travaux de route. Légèrement blessés, le sous-officier et le tirailleur purent cependant échapper aux pirates. *
De grandes manœuvres avaient eu lieu en Annam en mars et avril, dans un but politique. Il s'agissait de montrer dans les provinces de Nghê-An et de Quang-Nam des forces militaires suffisantes pour impressionner les populations. Des manœuvres très importantes se déroulèrent en décembre dans la région de Lang-Son. Les moyens de combat modernes (chars, aviation), qui y furent mis en œuvre, contribuèrent à enlever aux chinois tout désir de nouvelle agression contre le Tonkin.
Planche XX
(Clichédu Gouvernementtjênèml) HAIPHONG— JONQUESCHINOISES
M'.lichêihi (iom-rrnemnit jtrnrrul) ARTILLERIECHINOISEA YUNNANFOU
(ClichéduGouvernement général) MANŒUVRES EN MONTAGNE
:Clichédu Gouvernementgéitéral) AVECCHARSDE COMBAT MANŒUVRES
HISTOIRE
MILITAIRE DE L'INDOCHINE
285
Détachement de Shanghai. En Chine, dans la vallée du Yang-Tsé, la situation des étrangers était devenue critique. Sur la demande du ministre de France à Pékin, une compagnie de tirailleurs, prélevée sur les troupes de l' Indochine, fut envoyée à Shanghai en janvier 1927; elle était mise à la disposition du consul de France comme renfort de police. Une deuxième la rejoignit en mars. compagnie L'Indochine
dut avec
fournir
encore un bataillon 1 compagnie européen (2 compagnies de fusiliers-voltigeurs, de mitrailleuses) une section de 65 de montagne, et une section de mitrailpuis une compagnie indigène de bataillon leuses, enfin un état-major formant corps, une compagnie européenne et deux compagnies indigènes, une section de chars. Le colonel LANDAIS, arrivant à Shanghai le 12 avril avec ce dernier détachement, prit le commandement des troupes. Les unités indigènes avaient été constituées les gradés avaient été par le rappel de tirailleurs en congé; des troupes du groupe. L'Indochine avait envoyé en tout à Shanghai 35 officiers. 731 prélevés sur l'ensemble européens et 951 indigènes. Le 27 juillet, l'ensemble de ces unités reçut le nom de détachement français de Shanghai (103e et 104' bataillons indochinois de marche d'Extrême-Orient). Ces troupes furent ratlachées au corps d'occupation de Chine. Le détachement assura la garde de ia concession française: il n'eut pas à faire usage français de Shanghai de ses armes. * Tk*
S. M. SISOWATH, roi du Cambodge, ci a fait ses études militaires en France).
Année
1928.
—
Le
7 mars,
le général
mourut
le 9 août
de division
1927.
Son fils MONIVONG lui succéda.
AUBERT prend
le commandement
(Celui
du corps d'occu-
pation. Le 26 mars, le général CAMBAY prend le commandement de la 1" brigade. Le 22 avril, le colonel TlXIER prend le commandement de l'artillerie. de la 3 brigade. Le 26 décembre, le général PHILIPPOT prend le commandement renforcé au cours de l'année 1928. Le corps d'occupation est notablement Le 11' R. I. C. est porté à 3 bataillons (janvier). à Ban-Mé- Thuot (16 avril). moïs est créée dans le Sud-Annam, Une compagnie de montagnards tout d'abord au 4 R. T. T. le 21 mai, et rattachées 3 compagnies indigènes sont créées à Nui-Déo le 16 juin. est transformée en compagnie indigène La compagnie mixte qui tenait garnison à Fort-Bayard du 3 bataillon du 9' R. I. C. Le bataillon mixte d'Annam est créé le 8 novembre, par transformation le 21 décembre. venant de Chine, arrive de marche d'infanterie 100" bataillon coloniale, Les unités de légion sont ramenées dans le L'infanterie est presque entièrement regroupée par bataillons. modèle 1924. de fusils mitrailleurs delta. L'armement est amélioré par l'arrivée Le 4 R. A. C. est augmenté d'un groupe de L'artillerie reçoit du matériel de montagne Schneider. sa batterie de 58 T est transformée le 16 septembre, montagne (2 batteries de 75, 1 de 105) le 1 février; Le
en batterie de 75 de montagne. de 58 T. est supprimée). un groupe de montagne (sa batterie Le 5e R. A. C. reçoit également du Tonkin esi de télégraphistes Une compagnie de chars est créée au Tonkin le 1 mars. La compagnie "1' le 1 avril. en Cochinchme est formée et une deuxième compagnie de télégraphistes augmentée de 2 sections, du général comman Le 4e R. A. C. cesse d'être endivisionné le 4 juillet; il relève désormais directement de cavalerie. dant l'artillerie. Il en est de même des chars et des autos-mitrailleuses
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
286
durant l'année 1928. Opérations militaires. — Le calme régne sur le territoire de l'Indochine Seules sont à signaler des incursions de pirates venant piller des villages sur la frontière sino-tonkinoise. refoulées par nos partisans ou nos détachements mobiles. Les bandes sont facilement Le 5 janvier, le détachement mobile de Binh-Liêu (1" territoire) tend une embuscade à une bande d'une vingtaine de pirates, en tue 3 et fait 3 prisonniers. Le
10 février, une petite bande pille Long-Ping (province de Lao-Kay). Le détachement mobile de Pakha, averti trop tard, ne peut la rejoindre. Le 8 février, 200 pirates pénètrent dans le 2° territoire militaire, coupent les fils télégraphiques reliant Banet Lang-Nuoc. Cra et Trung-Khanh-Phu, Vigoureusement pillent les villages de Bang-Gioc attaquée par les partisans, cette bande laisse sur le terrain 5 tués et 12 blessés. Le 10 février, une autre bande prend la fuite à l'arrivée du groupe mobile de Trung-Khanh-Phu. le poste de Trung-Khanh-Phu, Le 4 avril le capitaine HARDY, commandant était averti qu'une bande chinoise d'environ 150 hommes projetait de piller le vil lage de Dong-Sy. Il se porta immédiatement sur ce point avec son groupe mobile. Après une courte fusillade les pillards s'enfuirent dans la montagne. un village près de Xin-Man Dans la nuit du 29 au 30 avril, des pirates chinois attaquent (3e territoire mobile du poste arrête le pillage et l'incendie, et force les pirates à repasser en Chine. militaire). Le détachement d'Ha-Coi est mise en fuite par le Le 19 octobre, une bande qui projetait de dévaliser les commerçants détachement
mobile de Than-Poun. le 2" territoire militaire,
pille le village de Lung-Thoang (8 novembre), puis celui de tuent un pirate et reprennent le butin. Nam-Rang (10 novembre). Les partisans lui tendent une embuscade, Le 26 novembre, une bande d'une centaine de pirates armés, composée d'anciens réguliers, attaque le de Ba-Xat) sur les bords du Long-Po. Elle tue 4 hommes, s'emparent de village de Ta-Lui-Cau (délégation 7 fusils, 7 chevaux et 300 piastres. Les habitants des villages de Thung-Sang et de Bac-Ta les rattrapent du Fleuve Rouge et en tuent 5. assaillants lors du franchissement Le groupe mobile de Ba-Xat se porte le 16 décembre à Long-Po-Ho, en prévision d'un retour offensif. Dans
Mais il n'a
de la bande.
une bande
pas l'occasion
d'intervenir.
* **
La
relève
extérieure
a été particulièrement
519 en Chine. France, de réservistes Des convocations
indigènes
importante
en 1928:
l'Indochine
ont eu lieu en Cochinchine
a envoyé 4.400
hommes
en
et au Tonkin.
* **
Année 1orjuillet, La
division
La
brigade division
La Le Le Le Cambodge.
—
de l'Indochine. modifications Le sont apportées à l'organisation militaire D'importantes directement du général commandant il est constitué trois grands groupements dépendant supérieur : 1929.
d'Annam-Tonkin..
de Tong. de Cochinchine-Cambodge. le commandement de !a brigade de Tong le 1er juillet. général CAMBAY prend le général DEBAILLEUL prend le commandement de la 20 brigade. 14 juillet, de la division de Cochinchine6 août, le général PAULET prend le commandement de l'infanterie
Planche XXI
t.'lirhrilu (;OIlI'I'{'I/IIII',,' j<,'iirr<il j RÉGIONDE LANG-SON— PANORAMA DE MONTAGNES
(;Ii('h.:Acroiuiuliiiui') HANOt AVIATION — LE CAMPDH-MAI
(ClichéAéronalltiqlle) ARTILLERIEDE CAMPAGNE
(ClichéAéronautique) EN BATTERIE CANONDE MONTAGNE
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Le 25
287
le général JANNOT remplace à la tête de la division d'Annam-Tonkin le général FRANCERIES, qui prend le commandement de la division de Cochinchine-Cambodge ; le général PHILIPPOT prend le commandement de la 1 brigade. Le 9 juillet, le lieutenant-colonel DE PRÉMOREL prend le commandement de l'aéronautique. Le 1 janvier 1929, une batterie de 75 de montagne et une batterie de 105 sont créées à Tong, constituant avec la batterie de 75 M. formée l'année précédente le 4 groupe du 4 régiment d'artillerie coloniale. Le 1CI avril, ce régiment est augmenté d'une batterie à pied, et le détachement automobile du Tonkin devient compagnie automobile. Les compagnies du 4" R. T. T. formées à Nui-Déo sont transférées à Phu-Lang- Thuong et y constituent le 4e bataillon du 2e R. T. T. août,
Le 8 avril, le 55" bataillon de Chine, est dissous. Ses éléments servent à augmenter Indochinois, rapatrie de deux compagnies indigènes le bataillon mixte d'Annam (1" mai). Le 100e bataillon de marche d'infanterie coloniale, qui comptait 2 compagnies de F. V. et 1 C. M., est constitué sur le type normal par création d'une compagnie supplémentaire. Le P1 août, les 2e et 4" régiments de tirailleurs tonkinois sont augmentés chacun d'une compagnie. Une 26 compagnie de montagnards moïs est constituée à Ban-Mé- Thuot. Le 18 août, un état-major de groupe d'aviation est constitué à Hanoi. Le
161 octobre, un bataillon entièrement thô, 4' du 3' R. T. T.) montagnard (bataillon d'abord à 3 compagnies; une 4e compagnie est créée le 1er décembre. Lang-Son, Le 161 octobre également, un bataillon cambodgien formant corps est constitué à Phnom-Penh bang, avec des éléments du régiment de tirailleurs annamites.
est formé à et Battam-
Il ne comprend tout d'abord et une compagnie de mitrailleuses. que deux compagnies de fusiliers-voltigeurs de fusiliers-voltigeurs sont formées à l'état de compagnies cadres). (Deux autres compagnies A la suite de ces remaniements et de ces créationss d'unités, les troupes du groupe de l' I ndochine ont la composition suivante (fin 1929) : Général commandant général de division AUBERT. supérieur : Chef d'Etat-Major : colonel breveté NoËL. Division d'A nnam- Tonkin (Hanoi), général JANNOT. — général PHILIPPOT. 11P brigade (Haiphong) 2 compagnies Bataillon mixte d'Annam (formant corps) : 4 compagnies européennes, indigènes. coloniale (formant corps). 100e bataillon de marche d'infanterie 17 compagnies, 4 sections de mitrailleuses sur bâts). 2e régiment de tirailleurs tonkinois (4 bataillons, — Général DEBAILLEUL. 2" brigade (Bac-Ninh). coloniale 9' régiment d'infanterie (3 bataillons). tonkinois (4 bataillons, 16 3° régiment de tirailleurs 7" bataillon formant corps du 1 régiment étranger.
compagnies,
Hanoi). — Général CAMBAY. Brigade de Tong (provisoirement 14 compagnies, tonkinois (4 bataillons, 1er régiment de tirailleurs 12 compagnies, tonkinois (3 bataillons, 4" régiment de tirailleurs formant corps du 1 régiment 4e bataillon étranger ; 9e bataillon formant corps du 1 régiment étranger. — Général TIXIER. de l'artillerie Commandement (Hanoi). coloniale mixte indochinoise 4' régiment d'artillerie (4 groupes, Escadron d'A. M. C. de l'Annam-Tonkin. de chars légers de l' Annam- Tonkin (4 sections). Compagnie Division de Cochinchine-Cambodge (Saigon). — Général — Général PAULET. Infanterie divisionnaire (Saigon). coloniale (3 bataillons). 11e régiment d'infanterie
4 sections
de mitrailleuses
4 sections de mitrailleuses 3 sections de mitrailleuses
13 batteries).
FRANCERIES.
sur bâts).
sur bâts). sur bâts).
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
288
12 compagnies de fusiliers-voltigeurs, y compris les 2 comRégiment de tirailleurs annamites (3 bataillons, 1 section de mitrailleuses sur bâts); pagnies moïs), 2 compagnies de mitrailleuses, Bataillon de tirailleurs 1 compagnie de mitrailleuses). cambodgiens (4 compagnies de fusiliers-voltigeurs, Artillerie divisionnaire. — 5e régiment d'artillerie 1 peloton d'A. M. C., une section de chars.
coloniale
mixte indochinoise
(3 groupes, 8 batteries).
— Les directions d'artillerie d' Annam- Tonkin et de Directions d'artillerie. comCochinchine-Cambodge prennent chacune une compagnie du génie, une compagnie d'ouvriers; celle du Tonkin comprend une compacelle de Cochmchine un détachement de transport. gnie mixte de transport automobile; de PRÉMOREL. Aéronautique (Hanoi). — Lieutenant-colonel Un Etat-Major de groupe et 3 escadrilles au Tonkin; Une escadrille en Cochinchine; Une section d'ouvriers d'aéronautique au Tonkin. — Une Télégraphie. compagnie mixte de télégraphistes coloniaux au Tonkin (4 sections); une compagnie en Cochinchine (2 sections). Il existe en outre d' importantes formations des grands services (intendance, santé) et d'autres éléments divers (secrétaires d'Etat-Major coloniaux, détachement de cavaliers de remonte, dépôt de transition, sections de recrutement, écoles d'enfants de troupe, détachements de gendarmerie).
* ** militaires. — La persistance des troubles politiques en Chine et la fréquence des désertions dans les troupes chinoises engendrent une agitation incessante à la frontière et les incidents divers. Le 17 janvier, une bande pille le village de Neu-PiTchai (subdivision de Lao-Kay). Nos partisans refoulent les pirates et capturent l'un d'eux. Le 11 février, 30 pirates franchissent la frontière dans le secteur de Muong-Té (4" territoire militaire), et pillent des villages. Le groupe mobile, prévenu trop tard, ne peut intervenir. Le 13 mars, une bande attaque un village dans le secteur de Man-Mei (3° territoire militaire). Le groupe mobile, secondé par les partisans, se met à la poursuite des pirates qui abandonnent leur butin avant de repasser la frontière. Le 22 mars, pillage et incendie du village de KhJay-Quay. Le 17 avril, une quinzaine de pirates pillent la maison d'un colon au village de Nao-Bo (2e terrile blessent grièvement et regagnent immédiatement la Chine. toire militaire), Le 14 mai, les partisans de Than-Poün (pr territoire militaire) réussissent à capturer LO-SAT-GIAT, dit SANG Doi, instigateur de la révolte de Binh-Liêu en 1918. Opérations
Le 12 juin, une bande de 60 pirates fait une incursion dans la région de Nam-Sam (3e territoire milià repasser la frontière. taire). Les partisans l'obligent En raison de la présence de nombreuses bandes armées dans la région ouest de Long- T chéou, le secteur de Talung (2° territoire militaire) est quelque peu troublé en décembre. Le 20 décembre vers 14 h. 30, le sergent SIMONI, de surveillance au poste de Na-Lam, entendait des au poste un groupe de partisans, il se coups de fusil à proximité du village tonkinois de Thoc- V oang. Laissant
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
289
à coups de fusil, il ouvrait le feu sur le blockhaus portait à la frontière avec le reste de ses hommes. Accueilli de Bo-Cup (Chine) d'où semblaient venir les coups. Dès les premières balles, les pirates s'enfuirent; ils avaient Il n'y eut perdu une vingtaine d'hommes. aucune perte de notre côté. Le 22 décembre, des pirates attaquent près de Ma-Luong-Ka une patrouille de (3 territoire militaire), partisans tue un homme. Les partisans repoussent leurs agresseurs en Chine, après leur avoir tué un homme et pris un fusil. * * *
Au mois de mars 1929, l'aviation prend part à la répression de troubles au Kontum (Annam). Deux avions mis à la disposition du résident de France bombardent le 19 mars le village de Kou-Bar; le 20, 5 autres villages une action de la garde indigène. rebelles, en vue d'appuyer De nouveaux bombardements sont exécutés les 24 et 26 mars. Cette intervention se montre très efficace et vaut à l'aviation les félicitations du résident supérieur en Annam et du gouverneur général.
* **
une reconnaissance Année 1930. — Dans la province frontière de Lao-Kay, commandée par l'adjudant-chef STEPHAN met en fuite le 10 janvier à San-La-Ho une bande d'une quarantaine de pirates. En février, le parti nationaliste annamite tente de déclencher un mouvement insurrectionnel au Tonkin. En même temps apparaît du côté de Quang-Si une sérieuse menace d'agression qui oblige le commandement à prendre des mesures de précautions sur la frontière de la province de Lang-Son. était menée par le Viêt Nam Quôc Dân Dang anti-française Depuis plusieurs mois, une vive propagande (V. N. Q. D. D.), parti nationaliste annamite, à la tête duquel se trouvait NGUYÊN-THAI-Hoc. Ce parti prépara une insurrect.on, dont le but était l' expulson des occidentaux. Des dépôts de bombes tracts annonçaient le soulèvement et d'armes blanches étaient constitués en divers points; de nombreux prochain. décidèrent de frapper leur premier coup dans un centre dépourvu de garnison euroLes révolutionnaires dont la garnison était péenne, et assez éloigné des grandes villes, trop bien protégées; ils choisirent Yên-Bay, constituée par le 2e bataillon du 4" régiment de tirailleurs tonkinois. La rebellion fut préparée par une propagande active auprès de certains gradés et tira.lleurs indigènes du bataillon. Dans
la journée du 9 février, 50 ou 60 civils affiliés au complot, et venant surtout de la région de PhuTho, gagnèrent Yên-Bay par le train. Ils se tinrent cachés jusqu'au soir. A la nuit les conjurés (civils et militaires) se réunirent dans une forêt voisine. Au cours de cette réunion furent distribués des insignes (brassards) et des armes (grenades et coupes-coupes). déclenchaient Dès le Le 10 février, vers 1 heure, les affiliés civils et les tirailleurs l'attaque. complices à coups les officiers et sous-officiers européens dans leurs logements, début, les révolutionnaires attaquaient des armes, des munitions et des effets d'habilde révol ver, de grenade et de coupe-coupe. Ils s 'emparaient Ils contraignaient à les suivre les tirailleurs de lement de la caserne du bas (où logaient les 56 et 6e compagnies). de la section spéciale. cette caserne, affolés ou indécis, libéraient et armaient les disciplinaires du bataillon, n'avait pas été attaqué Le fort où étaient casernées les 76 et 86 compagnies, avec l'Etat-Major tout d'abord. Les révoltés essayèrent à plusieurs reprises de s'en approcher, mais, accueillis par le feu des éléments restés fidèles et hâtivement rassemblés par les officiers et gradés européens, ils ne poussèrent pas à fond leurs tentatives. La 7r compagnie était cependant immobilisée par quelques gradés rebelles, et des coups de feu étaient tirés contre plusieurs officiers.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
290
Au petit jour, le chef de bataillon LE TACON lançait une attaque contre la caserne occupée par les rebelles, sur laquelle flottait le drapeau nationaliste. Les révolutionnaires n'essayèrent pas de résister; ils s' échappèrent avant l'encerclement de la caserne. Deux officiers et trois sous-officiers européens avaient été assassinés au cours de la nuit: le capitaine JoURDAN, le lieutenant
ROBERT,
l' adjudant
CuNEO, les sergents CHEVALIER et DAMOUR; deux officiers et trois sous-officiers avaient été blessés : le GAINZA, capitaine TROTOUX (qui mourut le lieutenant REUL, l'adjudant-chef de ses blessures quelques jours après), le sergent-chef BOUHIER et le sergent RENAUDET. Un caporal indigène avait été tué par les rebelles. Parmi ceux-ci, 5 militaires et 2 civils avaient été tués, plusieurs autres blessés. Le même jour, vers 4 heures, une cinquantaine d'indise présenvidus, armés de grenades et de coupes-coupes, taient devant le poste de la garde indigène de Hung-Hoa à déserter. Reçus à coups de fusil, et exhortaient les linhs ils se retirèrent. Quelques heures après, les rebelles attaquaient le poste du phu de Lam- Thao et y mettait le feu. La nouvelle de l'insurrection parvenait à Hanoi à 6 heures. Les troupes étaient aussitôt alertées. A midi, 2 coloniale étaient compagnies du 9° régiment d'infanterie dirigées par voie ferrée sur la région troublée. Une compagnie gagnait Yên-Bay, une autre occupait Viétri et PhuTho. Un détachement du 4" bataillon du 1P! étranger était et Phu-Tho. dirigé de Tong sur Hung-Hoa Le même jour à Hanoi, le brigadier de police SAINTGENIS était blessé au Pont Doumer par un révolutionnaire. Le soir des bombes étaient lancées contre plusieurs établissements d'Hanoi par cinq élèves de l'école professionnelle.
Cas attentats
provoquèrent la mise en place du dispositif d'alerte. nèrent immédiatement le calme.
Des patrouilles
d'autos-mitrailleuses
rame-
Le lendemain, la garnison d'Hanoi était renforcée par une compagnie du 100e bataillon de marche d'infanterie coloniale, venue de Quang- Y ên; les détachements du 9e d'infanterie coloniale qui tenaient Viétri et Phu-Tho, relevés par la région, rentraient à Hanoi. Le 13 février, une reconnaissance effectuée dans la région de Hung-Hoa par un détachement de la garde indigène appuyé de légionnaires ramena une vingtaine de prisonniers et saisit un dépôt de bombes. NGUYÊN-THAI-Hoc se tenait dans la province de Hai-Duong, prêt à donner le signal du soulèvement Mais, dès le 13 au soir, des dégénéral. Une attaque devait être exécutée le 18 février contre Sept-Pagodes. à Sept-Pagodes et Phu-Langtachements du 7e bataillon du 1 étranger avaient été envoyés de Dap-Cau Thuong. D'autres éléments de légion, prélevés sur le 9e bataillon (de Tuyên-Quang) furent dirigés sur les mêmes points dans la journée du 15. sur Nam-Dinh. Un Une compagnie du Il oe bataillon de marche d'infanterie coloniale avait été dirigée de la compagnie du même bataillon venue à Hanoi fut dirigé sur Hai-Duong. Ces mesures, ainsi que l'arrestation de nombreux militaires indigènes suspects, démontrèrent à NGUYÊNLes révoltés se replièrent sur le huyên de VinhTHAI-Hoc l'impossibilité de poursuivre son plan d'attaque. Bao. Dans la nuit du 15 au 16 février, ils s'emparèrent du poste du huyên de Phu-Duc, tuèrent le tri-huyên de Vinh-Bao et gagnèrent le repaire de Co-Am. Le 16, vers 15 heures, sur la demande des autorités civiles, 4 avions bombardèrent le village de Co-Am, détachement
lançant une cinquantaine
de bombes;
la garde indigène
occupa
le village aussitôt
après.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
29,
Le détachement
de Hai-Duong fut renforcé, et une fraction fut dirigée sur Ninh-Giang. Le 18 février, la compagnie d'infanterie coloniale qui avait été envoyée le 10 à Yên-Bay la et rejoignait par légion étrangère (9l bataillon) Hanoi.
était relevée
Le 22 février, NGUYÊN-THAI-HOC,blessé, était arrêté par des paysans annamites (1). A la fin du mois, de troupes euroune partie des troupes déplacées rejoignirent leurs garnisons normales. Mais des détachements péennes furent maintenus auprès de toutes les unités indigènes stationnées dans le delta. D'autre
part,
des mesures
d'épuration
étaient
prises
pour débarrasser
les troupes
des militaires
suspects.
***
à la même époque. Le parti communiste chinois s'était De graves événements avaient lieu au Quang-Si avait pillé la ville, molesté et chassé, le consul de France et d'autres européens. emparé de Long-Tchéou, et de Hoidans la région de Ping-Siang Des bandes se concentrèrent (30 kilomètres nord de Lang-Son) menacer la province de Lang-Son. Wen (25 kilomètres sud-est de Ning-Minh-Tchéou), paraissant
(1) Condamné à mort, il fut exécuté le 17 juin. ainsi que plusieurs de ses complices.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
292
Le
27
des coups de fusil avec un petit détachement février, des pirates échangeaient français Long (région de Bi-Nhi). Le renforcement du poste chinois de Nam-Quan faisant prévoir une attaque sur Dong-Dang, les sons des postes frontières sont alertées le 2 mars; 3 avions sont envoyés à Lang-Son pour exécuter des naissances sur la région, et éventuellement des missions de combat contre les rassemblements importants çant le territoire Une bande de 600
tonkinois. de 1.000
hommes
armés
est signalée
a Phong-Tach (30 kilomètres
nord de Na-Lang)
à Na-
garm. reconmenaune
hommes
à Ha- T ach (est de Ping-Siang). Le 4 mars, la garnison de Lang-Son est renforcée coloniale et une par une compagnie du 96 d'infanterie section de 75 porté, venues de Hanoi, une compagnie et une section de mitrailleuses du 3° régiment de t railleurs et un train blindé. D' autres troupes du delta sont alertées, prêtes à être transtonkinois, venues de Bac-Ninh, de marche d'infanterie vient de portées dans la région frontière. Une compagnie du 100e bataillon coloniale à Hanoi. Haiphong Le général DEBAILLEUL, commandant des forces qui y sont rassemblées.
la 2e brigade
est envoyé
à Lang-Son
et prend
le commandement
Des détachements
mixtes (infanterie coloniale, tirailleurs, Na-Lang partisans) circulent dans la région de Ban-Xon, (nord de Lang-Son) pour surveiller la frontière et rassurer les populations. Des nellement.
aériennes sont exécutées jourreconna-ssances Au cours de l'une d'elles, le 6 mars, un avion tombe en descendu en parachute, prend feu et l'équipage, territoire chinois. Le capitaine BARONNA est tué, le capitaine AUCLAIR est capturé
par des Chinois
de la région de
Ning-Minh-Tchéou (1). La menace paraissant taire, les groupes mobiles
s'étendre au 1"' territoire milide ce territoire effectuent, le 10 sur la frontière vers Baxa et le col mars, une démonstration de Faichemai. Des reconnaissances aériennes sont exécutées sur la région. La situation générale paraissant s'améliorer. les unités du 3e régiment de tirailleurs venues de Bac-Ninh et la section de 75 rejoignent leurs garnisons normales le 12 mars; le train blindé est ramené à Gia-Lam. une bande ouvre le feu sur un détachement de partisans Le 13 à midi, à Bô-Nhung, près de Na-Lang et de gardes indigènes appuyé par un groupe de combat européen (50 hommes en tout). Ce détachement riposun de nos partisans te immédiatement, et met bientôt en fuite les pirates, qui laissent un tué sur le terrain ; est légèrement blessé. Les bandes Le 20 mars, Long- T chéou est repris sur les communistes par des réguliers du Quang-Si. Le 23 mars, dans le secteur de Na-Cham, de Yu- T so- Y u essaient de se réfugier au Tonkin. communistes Les partisans l' attaune bande d'une cinquantaine d'hommes passe la frontière près du village de Ba-Chi. les pirates laissent deux tués sur le terrain. quent et la refoulent en Chine ; Le 27 mars, apprend qu'une Chi-Choi.
vers 20 heures,
troupe
importante
le poste de Tung-Khang-Phu, le capitaine BOUCABEILLE, commandant a pénétré au Tonkin près de la borne 62 et occupe le blockhaus et le pont de
fut rendu le 27 (1) Il fut restitué contre rançon le 15 mars, après de laborieuses négociations. Le corps du capitaine BARONNA avril.
Planche XXII
(Cliché I éronantiquc) HANOI(VUEPRISE DU SUD-EST)
«.'liciteI t'ronaitliiinc) AUTOS-MITRAILLEUSES EN RECONNAISSANCE
Aéronautique ) (ClichéMrorlllil/Íf/ue) AVIONSEN RECONNAISSANCE
((MielléduGouvernement général) LE BATAILLONTHO A LANG-SON
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
Il se porte aussitôt à la rencontre de la bande avec couvert par des partisans. gradés et tirailleurs indigènes) Le détachement atteint à 21 h. 50 le pont de Chi-Choi, il se porte sur le blocque les partisans ont déjà dégagé;
son groupe
mobile
293
(3 sous-officiers
européens
35
khaus en deux groupes, par les rizières à droite et à gauche de la piste. Le feu d'un fusil mitrailleur et l'arrivée de obus V. B. mettent en fuite l'ennemi qui abanquelques donne de nombreuses charges de matérie l ainsi que des chevaux. La
nuit
étant
très obscure, le détachement mobile ne Au petit jour, il se porta en avant, refouquelques groupes de pirates restés en ob-
put poursuivre. lant en Chine servation. Il avait eu affaire à un parti de 600 réguliers rouges environ, qui avaient essayé de traverser le territoire tonkinois pour se réfugier au Yunnan. Fin mars, la situation étant redevenue normale, la compagnie d'infanterie coloniale et les avions qui avaient été détachés à Lang-Son rentraient à Hanoi. Le 25 juin, une bande de pirates enlevait un troupeau près de Chi-Choi. EMOURGEON, L'adjudant-chef à la tête d'un groupe de tirailleurs, la bande, lui tuait 3 hommes et la forçait à abandonner son poursuivait butin.
é nements de QuangLe événements monencouragé é par les év Quang-Si,S i, se MO-1* parti communiste (Dong-Duong-Cong-San-Dang) ** ) encourag trait actif au Tonkin et en Annam. Des précautions furent prises en vue d incidents Le possibles le Ie mai. à Hanoi le 28 avril. Une section européenne (de la 2' bataillon du 9° R. I. C. fut transféré de Haiphong fut dirigée le 26 avril sur Hongay pour maintenir l'ordre parmi coloniale de Moncay) compagnie d'infanterie les travailleurs des mines. Elle n'eut pas à intervenir, et regagna Moncay le 7 mai. le 13 mars; ce détachement Une section d'infanterie coloniale avait été envoyée à Tourane fut porté à une compagnie le 2 mai. le l" mai. A Vinh notamment, une section de la dans le nord-Annam Divers incidents se produisirent dut faire usage de ses aigarde indigène, menacée d'être débordée par plusieurs centaines de manifestants, mes, tuant et blessant plusieurs émeutiers. Une section d'infanterie sous les ordres du lieutenant CONSTANTIN, fut transportée en camioncoloniale, nette de Huê à Vinh. contre deux villages Ju Cette section prit part, avec la garde indigène, à une opération de répression de Vinh) dont la population avait 50 kilomètres nord-ouest huyên de Than- Thuong (canton de Cat-Ngam, pillé une concession. Le 5 mai, au moment où la force armée venait d'arrêter les notables du village de Hanhles manifestants Lam, les habitants essayèrent de barrer le passage à la colonne. La troupe dut faire feu; laissant sur le terrain 20 morts et 20 blessés. s'écartèrent, à Vinh par précaution. fut maintenue La section d'infanterie européenne dans les proavaient eu lieu en Cochinchine, et caodaïstes De nombreuses manifestations communistes et de Sadec, et jusqu' aux abord s de Cholon. vinces de Long-Xuyên dont certains fin mai et au début de juin. Des groupes De véritables émeutes éclatèrent d'indigènes, se heurtèrent à la police et à la gendarmerie. comprenant plus d'un millier de personnes, le 4 juin dans les faubourgs A plusieurs reprises, notamment le 27 mai dans la région de Long-Xuyên, furent tués ou blessés. de Cholon, la force armée dut faire usage de ses armes, et plusieurs manifestants
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
294
Sur
la demande
de l'autorité
civile,
des manœuvres
furent
effectuées
dans
les
régions
troublées ;
des
troupes de toutes armes y prirent part. Les places de Vinh-Long et Soc-Trang de troupes régulières. ont été réoccupées par des détachements Le 2e bataillon du 11e R. I. C., stationné au Cap Saint-Jacques, a été transféré à Thu-Dau-Mot (par et Tay-Ninh. permutation avec le 2e bataillon du R. T. A.), d'où il détache des éléments à Biên-Hoa Il surveille ainsi la nombreuse population ouvrière (en majorité tonkinoise) qui travaille sur les plantations au nord de Thu-Dau-Mot. Un quatrième bataillon de légion étrangère, fin août. Il forme avec les trois autres bataillons
formé en Algérie, a été envoyé en Indochine, où il est arrivé de légion le 5e régiment étranger (créé le 1 septembre 1930).
* **
Le général de l'Indochine.
de division
BlLLOTTE
a pris, le 6 septembre
1930,
le commandement
des troupes
du groupe
L'ORGANISATION
MILITAIRE
DE
L'INDOCHINE
En étudiant les modifications à l'organisation militaire de l' Indochine apportées depuis 1900, on a pu avant la guerre 1914-1918, une évolution tendant d'abord constater, à l'accroissement, puis à la diminution de nos forces en Extrême-Orient. Au moment de la réorganisation de l' armée coloniale en 1900, en effet, nous étions encore en France sous le coup de la blessure d'amour-propre et nous pouvions reçue à Fachoda, craindre une guerre avec l'Angleterre, un peu plus tard, le japon semblait devoir participer guerre à laquelle, comme allié de l'Empire britannique. Dans ces conditions, il fallait envisager l'isolement de nos colonies en cas de conflit, donc les mettre à même d'effectuer une résistance aussi prolongée que possible. Il fallait d'autre part assurer à nos escadres des points d'appui dans le monde. Nous
les forces militaires de l'Indochine; en même temps un voyons donc augmenter progressivement point d'appui de la flotte est créé à Saigon-Cap-St. - J acques. cordiale. Nous n'avions plus à redouter de conflit avec l'Angleterre. Un accord était, Puis, naît l'entente d'autre part, conclu avec le japon pour le maintien du statu quo en Extrême-Orient. Dans ces conditions, il n'était plus besoin d'assumer des charges considérables en Extrême-Orient un organisme milipour maintenir taire hors de proportion avec la tâche qui devait lui incomber. à l'intérieur et faire face à l'extérieur Il suffisait de posséder les forces nécessaires pour maintenir l'ordre à la nôtre. La mer, d'ailleurs, restait lià des voisins ne possédant pas une organisation militaire comparable bre pour l'envoi de renforts. furent ramenées aux efde crédits en 1907, nos forces militaires en Indochine fectifs jugés suffisants pour ces missions plus modestes. disLe sort de nos colonies se jouait sur notre territoire. L'Indochine Puis vint la guerre de 1914-1918. de ses effectifs et de son matériel dans une mesure qu'on n'aurait pu soup posait, en faveur de la Métropole, intérieure était maintenue. çonner en 1914. Malgré cela, avec des moyens réduits à l'extrême, la sécurité ne put être reconstitué immédiatement, par suite de la pénurie des Après la guerre, le corps d'occupation Mais tout danger extérieur financières de la métropole. effectifs des troupes coloniales et surtout des difficultés (1922), par lequel les grandes puissances navales se garantisparaissait écarté depuis le traité de Washington et en Extrême-Orient. leurs possessions dans le Pacifique saient mutuellement Il fallut, à un danger sérieux sur la frontière du Tonkin. L'anarchie régnant en Chine fît apparaître et moderniser leur matériel, afin de les mettre partir de 1926, renforcer les troupes du groupe de l'Indochine bien armées. et relativement contre des forces nombreuses en état de lutter éventuellement Par
Puis
voie de réductions
un danger
intérieur
L'organisation militaire besoins du moment.
s'est doit
révélé, exigeant des mesures nouvelles. sans cesse, pour s'adapter se transformer
aux circonstances
et répondre
aux
CONCLUSIONS
et les quelques opérations conduites condans son ensemble, est pacifiée depuis longtemps, L'Indochine, tre des bandes de rebelles ou de pirates chinois ou annamites n'ont jamais ralenti un instant son développeaussi bien que social. Les populations jouissent d'une tranquillité et d'une prosment dans l'ordre économique périté qu'elles n'avaient jamais connues avant notre occupation. Nos
nos topographes, nos prospecteurs, nos colons ont parcouru et parcourent encore toutes géodèses, les régions sans le moindre risque. Nul n'y est inquiété. Tous trouvent près des habitants de toute race l'aide désirable. le paysan annamite a pu étendre ses cultures, que les grands travaux d'irrigaGrâce à cette tranquillité, ; la montagne a pu livrer ses secrets, et la richesse minière du Tonkin, chaque jour davantage est apparue dépassant tous les espoirs. De toutes parts, des mines sont ouvertes depuis longtemps soupçonnée, à l'exploitation ; charbon et minerai sont exportés en quantités de plus en plus considérables, amenés à la mer livrent leurs bois précieux. Les routes sont sillonnées par voie d'eau ou par voie ferrée. Les forêts explorées dans le Sud-Annam, Tam-Dao et enfin Chapa, d'autos. Des sanatoria (Dalat, sur le plateau de Lang-Bian tion
facilitent
près de Lao-Kay)
aux européens d'échapper aux rigueurs des durs mois d'été. Hanoi, Haiphong. les plus élégantes de nos villes monuments théâtres, Saigon peuvent métropolitaines : palais, enfouies dans la verdure, bordent, de publics, lycées, écoles, maisons particulières coquettes et confortables, d'une façon frappante, aux yeux des étrangers qui viennent vilarge avenues bien ombragées et manifestent, la puissance colonisatrice de la France. siter les beautés naturelles ou artistiques de l'Indochine, permettent rivaliser avec
* ** La
lecture
de cet historique aura pu paraître longue et fastidieuse, mais le français, fier à juste titre de la prospérité d'un pays due au génie de sa race, de même que l'indigène qui a vu se substituer la justice à l'arbitraire, la sécurité au vol et au pillage, l'instruction à l'ignorance, l'aisance à la misère, y puiseront des sentiments de reconnaissance et de respect pour les soldats glorieux, dont les tombes français et annamites, rencontrées courageux,
à chaque pas sont un témoignage sous le dur soleil des tropiques.
constant
de l'âpreté
des luttes
soutenues
contre
des adversaires
* un langage empreint du plus noble respect, le maréchal LYAUTEY,le jour de sa réception à l' Académie française, fit l'éloge des rares qualités qui distinguent de ceux l'héroïsme du soldat colonial français, sans souci des fatigues et du danger, sacrifient les plus belles années de leur ardente qui, sans arrière-pensée, Dans
jeunesse. * ** Discours
du Maréchal 8108"
« C'est
par là que,
(1) Albert de MUN.
malgré
LYAUTEY à l'Académie
Française,
le 8 juillet
1920.
,
¡¡. tant de différences
de nature,
il (1) rejoignait
Eugène-Melchior
DE VOGUÉ
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
297
en qui se réalisait à un tel degré l'union de la vieille France et de la nouvelle. De lui aussi, l'éloge a été fait, ici et ailleurs. Mais son vasie esprit, dans sa constante et anxieuse recherche, embrassa tant de sujets, que l'étude de son oeuvre est loin, bien loin d'être épuisée. Ccrinait-on assez ses admirables essais où, avec une il touche à la plupart des questions qui sont aujourd'hui encore de la plus palpiprescience incomparable, tante actualité ? C'était vraiment un voyant. Et nulle vision ne s'imposait à lui avec plus d'anxiété que celle de la menace grandissante qui nous venait de l'Est, j' en eus si souvent le témoignage : « Mais
là où sa clairvoyance se manifesta avec le plus de force, c'est dans la prévision qu'il patriotique eut des ressources inappréciables notre empire colonial et dans la sollicitude vigilante que pourrait nous offrir avec laquelle il en suivit et en seconda le développement. Et c'est pourquoi, en dehors de toute amitié personnelle, nous l'aimions tant, nous les coloniaux. « Il avait compris, alors qu'en France bien peu comprenaient. Sa pensée allait à tous ceux qui depuis colonial de la France. quarante ans ont édifié pièce à pièce l'empire « Certes, il n'y a pas eu d' œuvre plus méconnue ni plus décriée. A-t-elle assez trouvé créance, la légende la déperdition des forces, des atteintes portées aux ressources indispensables de de l'aventure coloniale, à la défense nationale. C'est presque à l'insu de la métropole, en s'en défendant comme d'une œuvre à peine avouable, que les grands coloniaux ont donné à leur pays cet admirable empire d'outre-mer. le bénéfice, « Pour en apprécier aujourd'hui rappelons simplement les fats. Ai-jç à redire la situation ne disposait alors tragique où nous trouva, en 1914, le début de la guerre. Nous étions seuls: l'Angleterre n'était encore que spectatrice. l'Italie Fut-il alors négligeable, imque d'une poignée d'hommes, l'appoint dont chaque jour débarquaient dans nos médiat de ces tirailleurs tunisiens, sénégalais, marocains, algériens, et entraînées, dans la fournaise? Puis vinrent les Malgajetées immédiatement ports les divisions compactes Ce furent encore et toujours Je Et, pendant cinq années, l'afflux ches, les Indochinois. continua sans répt. se sacrifiant sans compter, autant de vies françaises. nouveaux bataillons ménageant ainsi « Or, un tel effort ne fut possible que parce que des générations d'officiers et de soldats s'étaient, pensacrifiées dans un labeur patient et obscur, parce que des générations avaient sans relâdant un demi-siècle, che mené la vie rude du bled, de tous les bleds, depuis la frontière de Chine jusqu'aux confins du Sahara. « Et ce n'est pas seulement un appoint matériel d' hommes et de denrées que nos colonies apportèrent assez ressassée la léC'est surtout l'incomparable à la Patrie. appoint de valeurs plus hautes. Oh ! l'a-t-on perdu la guerre de 1870. Je pense que justice en est faite. Les noms gende des généraux d'Afrique qui avaient d'autant plus de liberté pour le dire que je n'y parlent. Sur tant de ceux que la guerre a mis en vedette (j'ai étais pas), je ne nommerai que le plus grand, celui que mon plus haut titre d'honneur est d'avoir eu comme chef et comme ami: GALLIÉNI. ce « Poilu », dès longtemps les coloniaux le connaisEt, si la guerre a révélé à la France le « Poilu », Je les revois au Tonkin. J'y arrivais après vingt ans de vie militaire en France, partageant l'ignorance, pour cette armée de parents pauvres dont nous méconnaissions peut-être le dédain, de l'armée métropolitaine sur la frontière de Chine, avec ces rudes gars, mâles trop la rude vie. Je me souviens de mon premier contact, et austères, pionniers de la plus grande France, tout à leur devoir, sans le moindre souci qu on s'occupât d eux où GALLIÉNI me jetait, à peine débarou non. Et je me souviens encore, trois ans plus tard, à Madagascar, et dans la nuit il qué, au front le plus proche. Le soir même, j'avais lejoint mon poste de commandement, fallut partir en reconnaissance avec une poignée de marsouins. Ce n'est qu'à la première halte, au petit jour, que Ils étaient en guenilles, sans souliers, portant sur leurs visages les stigje vis les hommes que je commandais. souffrant de blessures récentes à peine pansées ; mates du paludisme, les traces des privations, quelques-uns mais tous avec le sourire, les yeux ardents et clairs, ces yeux de Français où le chef peut lire jusqu'au fond. saient.
que le peuple ds France devait connaître vingt ans plus tard ! le contraste entre les deux « Et c'est aussi dans notre guerre coloniale qu'apparaît avec le plus d'éclat et la française. l'allemande conceptions de la guerre : Partout où ils sont pas« Leur guerre, vous savez tous ce qu'elle laissera derrière elle: la destruction. les monuments la sève, les usines détruites, sacrés, témoins de sés, ce sont des terres ravagées, taries jusqu'à Ah
! c'étaient
notre histoire,
bien les mêmes
ruinés sans merci.
poilus
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
298
« Partout
où aux colonies, nous avons planté notre drapeau, c'est la résurrection, le retour à la vie nourricière des terres laissées en friche depuis l'origine des temps, les populations accourant se mettre à l'abri de nos couleurs, sachant qu'elles les libèrent de l' anarchie et leur rapportent la paix et la protection. « Qui peut mieux en témoigner que le sultan loyal, auprès de qui je sers la France, amitié a tenu à m'honorer aujourd'hui par la présence de son plus haut représentant. si méconnue, « Oui, cette guerre coloniale, est par excellence une guerre constructrice,
et dont
l'auguste
une œuvre de paix
et de civilisation, et il fallait que cela fût dit. « Et aux souffrances coutumières de la guerre, rent au cours de cinq années, ceux que le devoir
souffrance morale que subifaut-il ajouter l'incomparable retenait aux avant-postes lointains ? C'était il y a 4 ans. Un officier, grièvement blessé au front de France était revenu au Maroc. A peine était-il remis que je lui confiai le commandement de celui de nos avant-postes exigeant le plus d'énergie physique et morale, celui sur qui reposait le maintien de notre fragile armature. Constamment investi, attaqué chaque jour, il était séparé du reste du monde auquel ne le rattachait que la colonne qui, tous les quatre mois, lui apportait son ravitaillement et. son courrier. Sans nouvelles du grand front où se jouaient nos destinées, il fallait là, pendant des mois plus longs que des années, maintenir le moral de tous et tenir bon. Au bout d'un an, l'officier demanda à aller revoir les siens en France, pendant quelques jours. A son retour, quand il se présenta devant moi, il demanda d'une voix étranglée à ne pas rejoindre son poste et à retourner en France. — « Comment ? lui dis-je. — Ah ! c'est que c'est trop dur. J' ai voulu aller revoir les camarades, ceux au milieu desquels j'avais « Tiens, combattu et j'avais été blessé. Dès le premier poste de commandement, à la première tranchée : d'où venez-vous ? Du Maroc. — Ah ! vous êtes embusqué ? — Non, c'est trop dur, laissez-moi repartir ! » Je lui rappelai son devoir et il retourna à son poste avancé, le cœur brisé. Voilà le sacrifice, le grand sacrifice. Le devoir accompli, obscur, ingrat, loin du grand souffle qui vous soulevait tous ici d'un tel élan, loin des encouragements loin du sol maternel ravagé, — le devoir dans toute son abnégation reliquotidiens, gieuse, la « servitude militaire » dans sa sublime grandeur, mais aussi dans sa plus cruelle sévérité. Permettez au vieux chef qui les a si longtemps commandés, ce témoignage à ceux qui a connu leur souffrance, d'apporter qui ont peiné, à ceux qui se sont fait tuer là où cela ne comptait pas. « Je vous disais en débutant qu'il me semblait n'avoir plus qualité pour parler au nom de celte armée avec des titres tellement que d' autres repréientent plus glorieux, mais si ! il reste un motif pour que je sois vous, c'est que j' y représente cette armée coloniale que vous avez voulu honorer en moi. « Son petit soldat, quelle que soit la couleur de sa peau, c'est le petit soldat de France, celui que comprirent et glorifièrent Albert DE MUN, Eugène Melchior DE VOGUÉ, et certes, ils se seraient associés à cette parole d'Henry HOUSSAYE, une des dernières qu'il ait prononcées. A quelqu'un qui lui rappelait la Grèce « Ah ! oui, la Grèce, mais voyez-vous, mon ami, la grande beauté, savez-vous où on la trouve ? C'est dans l'âme d'un soldat, d'un soldat qui, avec un sou par jour, se fait casser la tête pour la France ». parmi
* colonial.
- Ce serait o fifcier co colonial lonia l un rôle singu lièrement réduit que de à assigner à l'l'officier singulièrement Le role de l'officier s imaginer des sciences appropriées à l'art militaire. qu'il consiste uniquement en une connaissance La science militaire est indispensable, elle est l'objet principal, la raison d'être de l'officier, mais il faut convenir que cette science est insuffisante pour amener la pacification, et la mise en valeur l'organisation d'un pays et enfin s'attacher des populations nouvelles. Dès
colonial change son fusil d'épaule et deque la conquête militaire d'un pays est terminée, l'officier vient immédiatement administrateur du pays occupé. Il a deux méthodes à sa disposition : celle de la menace et de la terreur; l'autre plus appropriée à son caractère : celle de la raison. Elle consiste à traiter le vaincu avec bonté. ple,
La pacification par la terreur a eu ses partisans chez certains peuples européens.. C'est la méthode simla volonté du vainqueur ne se expéditive et énergique. Elle veut que le blanc soit obéi sans résistance;
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
discute
pas, et les moindres ramper devant les nouveaux belles.
299
essais de résistance sont brisés par de telles représailles qu 'il faut se soumettre et maîtres. Par le fer et par le feu, le plus fort peut toujours dompter les tribus le-
La méthode que nous avons employée est moins brutale, elle est dictée par les droits de l'homme, la fraternité et l'émancipation des peuples. Elle paraît inadmissible, à beaucoup de conquérants. invraisemblable, L'idée de donner aux indigènes les droits civils d'un citoyen de la Métropole ne pouvait germer que dans un cerveau français. Nous avons accordé ces droits avec une générosité extrême. Nous avons respecté les coutumes et les croyances, le Gouvernement local des peuples que nous avons élevés jusqu'à nous, poussé la condescendance jusqu'à permettre à nos protégés de couleur de nous coudoyer dans la rue, de monter dans nos wagons, de manger à notre table dans les restaurants. Nous lui avons même donné la possibilité de s' élever par le mérite et parfois aussi, chose énorme, un droit de commandement sur les sujets français de race d'un territoire peut se faire par la seule force de la blanche, persuadés que nous étions que la pacification bonté et de l'intelligence. la justice et Alors, peu à peu, les populations comprirent que nous représentions elles nous en furent reconnaissantes. FAIDHERBE était persuadé qu'une bonne route et des écoles font plus pour la pacification qu'une armée entière. de cette méthode pacifique et débonnaire est une question de doigté et de tact; l'officier L'application avec beaucoup d'élégance français paraît avoir été créé pour elle. Elle est développée par le maréchal LYAU>). Ses résultats sont le Sénégal, le Tonkin, Madagascar, TEY dans ses « Lettres du Tonkin et de Madagascar le Maroc, l'Algérie. a son chemin tout tracé, les grands exemples font les grandes vertus, et La jeune génération d'officiers de l'idéal et de la grandeur de la de la semence des GALLIÉNI et des LYAUTEY sortira le développement non peur une oeuvre de destruction, mais bien au conFrance. Le jeune officier se souviendra qu'il conquiert, et plus riche que l' ancien. En se livrant chaque traire pour élever après sa victoire un pays moins belliqueux jour, corps et âme, à sa nouvelle tâche, il préparera la noble mission d'amener des peuples déshérités à une vie meilleure, et sa gloire sera d'avoir su faire aimer et vénérer la France.
LISTE des commandants
en chef,
commandants
CHRONOLOGIQUE et gouverneurs
de l'Union
de
la Cochinchine,
(jusqu'à
Vorganisation
indochinoise).
NOMS
DATES
MM. RIGAULTDE GENOUILLY vice-amiral, commandant en chef de !a division 1 navale des mers de Chipe et du corps expéditionnaire Ier septembre 1858 au Ier novembre 1859. JAIJRÉGUIBERRY, capitaine de frégate, commandant à Saigon, d'abord sous les ordres du vice-amira l RIGAULT DE GENOUILLY, puis sous ceux du contre-amiral PAGE mars 1859 au 1er avril 1860. PAGE, contre-amiral, nommé commandant en chef de la division navale et du corps expéditionnaire dans les mers de Chine 12 mars 1859. Chargé de la direction des affaires en Cochinchine
DARIES, capitaine de vaisseau, commandant! supérieur à Saigon
l'r novembre 1859 au mois de 1860. L'R
mars
avril 1860 au 7 février 1861.
CHARNER,vice-amiral, commandant en chef des forces navales dans les mers de Chine.
7 février 1861 au 30 novembre 1861.
BoNARD,contre-amiral, nommé commandant en chef en Cochinchine par décret du
8 août 1861.
Entré en fonctions le
30 novembre 1861.
DE LA GRANDIÈRE,contre-amiral, gouverneur et commandant en chef p. Í. 28 janvier 1863. Entré en fonctions le 1ERmai 1863. t te Nommé titulaire le
16 octobre 1863.
Parti pour France en mission le
31 mars 1865.
ROZE, contre-amiral, commandant en chef de la division navale des mers de Ch'ne et du Japon, gouverneur p. i Il Entré en fonctions le DE LA GRANDIÈRE,vice-amiral, gouverneur et commandant en chef Parti pour France en congé le
mai
)
863.
i décembre 1865. 1er avril 1865. 28 novembre
1865.
4 avril 1868.
OHIER, contreramiral, commandant en chef de la division navale des mers de Chine et du Japon. Gouverneur p. i 10 décembre 1867. Entré en fonctions le
5 avril 1868.
Parti pour France le
Il décembre 1869.
Il FARON, général de brigade d'infanterie de marine, gouverneur p. i. contre-amiral, commandant en chef de la division CORNULIER-LUCINIÈRE, neur p. navale 1 des d mers de d Chine Ch'. ett du d Japon, J. gouverneur P i Entré en fonctions le
décembre 1869 au 8 janvier 1870. octobre 1869. octobre 8 janvier 1870.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
3Qf
NOMS
DATES
MM. DuPRÉ, contre-amiral, gouverneur et commandant en chef Entré en fonctions le
15 janvier 1871. 1"' avril
Parti pour France en congé le D'ARBAUD, général de brigade d'infanterie
4 mars 1872. de marine, gouverneur p. i.
DUPRÉ, contre-amiral, gouverneur e commandant en chef
4 mars au 16 décembre 1872. 16 décembre 1872 au 16 mars 1874.
KRANTZ, contre-amiral, commandant en chef de la division navale des mers de Chine et nu Japon. Gouverneur p. i 14 Entré en fonctions le
mars 1874. 16 mars 1874.
DUPERRÉ(baron), contre-amiral, gouverneur et commandant en chef
30 septembre 1874.
Entré en fonctions le
l'r décembre
Parti en mission en France le
31 janvier 1876. 1('1'février au 16 juillet 1876. '~6.
BOSSANT, général de brigade d'infanterie de marine, gouverneur p. i.
1874.
DUPERRÉ(baron), contre-amiral, gouverneur et commandant en chef, rentré de mssion ,
7 juillet 1876.
L d. en chef h f LAFONT, contre-amira l1, gouverneur et commandant
5 juillet 1877. 16 octobre 1877.
Entré en fonctions le LE MYREDE VLLERS,
13 mai 1879.
gouverneur
Entré en fonctions le
7jui))et)879.
Parti en mission en France le
4 mars 1881.
, 'd' de marine, gouverneur p. i. d b' d d' d"inffanterie O TRENTINIAN, DE T brigade général1 de
7 novembre novembre 1882.
1h pHOMSON 1 (Charles),) gouverneur
12 janvier 1883.
Entré en fonctions le Parti pour France en mission BÉGIN, général de brigade, gouverneur p. i
4 mars au 31 octobre 1881. novembre bre 1881. 1¡or novem
d mission LE 1\ L MYRE 1 DE VlLERS, V gouverneur, rentré de
l'
1871.
le
27
juillet
1885. 2/ juillet 1833 au 19 ju.n 1886. 4 mars 1886.
FILIPPINI, gouverneur Entré en fonctions le ..,. Décédé le
20 juin 1886.
PARDON,gouverneur p. i
23 octobre 1887 au 2 novembre 1887
PIQUET, gouverneur p. i
22 octobre 1887.
3 novembre au 15 novembre 1887.
LISTE des résidents
CHRONOLOGIQUE
et des gouverneurs
généraux
généraux
de l'Indochine.
NOMS
DATES
MM. LEMAIRE,ministre plénipotentiaire, résident
général
octobre 1884 au 21 décembre 1884.
1er
ROUSSEL DE COURCY,général commandant en chef le corps expéditionnaire ! 31 mai 1885 au 26 janvier 1886. du Tonkin, résident général. WARNET, général commandant en chef le corps expéditionnaire du Tonkin, résident général p.
27 janvier 1886 au 7 avril 1886.
BERT (Paul), résident général.
8 avril 1886 au 11 novembre 1886.
VIAL (Paulin), résident général p. i.
12 novembre 1886 au 28 janvier 1887.
BIHOURD, ministre plénipotentiaire, résident
29 janvier au 11 septembre 1887.
général.
BERGER,secrétaire général, résident général p. i.
Il septembre au 27 octobre 1887.
BIHOURD,ministre plénipotentiaire, résident
27 octobre au 17 novembre 1887.
général.
général p. i.
17 novembre 1887 au 25 juin 1888.
CONSTANS,gouverneur général à titre provisoire
16 novembre 1887 au 21 avril 1888.
BERGER,secrétaire général, résident
novembre 1887.
RICHAUD, résident général RtCHAUD, résident généra) en Annam et 9
avri 11lRoRoR°-
y
RICHAUD,résident résident général général PARREAU, p. i en Annam et au25 Tonkin,
gouverneur
général
23 juin 1888 à mai 1889.
RHEINART, résident général RICHAUD, gouverneur général titulaire PARREAU,résident général p. , d', d du PIQUET gouverneur général,1 nommé par décret PlQUET,
au 822 septembre 1888. juin p. 1. avril 1888.
8
1888.
septembre mai 1889.
10
mai
1
Entré en fonctions le
10 mai 1889 loMoRO';31
mai 1889.
BIDEAU,gouverneur général p. i
13 avril au 25 juin 1891.
DE LANESSAN,gouverneur général, nommé par décret du
21 avril 1891.
Entré en fonctions le
26 juin 1891.
CHAVASSIEUX,résident supérieur au Tonkin, gouverneur général p. i
10 mars au 26
RoDIER, résident supérieur au Tonkin, gouverneur général p. i
30 décembre 1894 au 30 mars 1895.
ROUSSEAU(Armand), gouverneur général du
29 décembre 1894.
Entré en fonctions le
15 mars 1895.
octobre 1894.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
303 -- nn-_.nn_--_---
I---------
--------------
--_-__n NOMS
MM.FOURÈS, secrétaire général de l'Indochine,
--
---¡
--n---------_n-
DATES
gouverneur général p. i
21 octobre 1895
au 14 mars 1896.
FOURÈS, résident supérieur au Tonkin, gouverneur général p. i
10 décembre 1896 au 12 février 1897
DOUMER,gouverneur général
j3 fevrier 1897.
FOURÈS, résident supérieur au Tonkin, gouverneur général p.
29 septembre 1898 au 24 janvier 1899
BRONI,directeur des affaires civiles de l'Indochine, gouverneur général p. i.
16 février au 20 août 1901.
BRONI,directeur des affaires civiles de l'Indochine, gouverneur général p. i.
14 mars au 14 octobre 1902.
BEAU, gouverneur général.
15 octobre 1902.
BRONI, secrétaire général de l'Indochine,
gouverneur général p. i
juillet au 6 décembre 1905.
101
BRONI, secrétaire général de l'Indochine, gouverneur général p. i
28 juillet 1906 au 2 janvier 1907.
BONHOURE,lieutenant-gouverneur de la Cochinchine, gouverneur général p. i. 28 février au 23 septembre 1908. KLOBUKOWSKI,gouverneur général, nommé par décret du Entré en fonctions le
26 juin 1908. 24 septembre 1908.
PICQUIÉ(Albert), inspecteur général de lro classe des colonies, conseiller d'Etat, délégué dans les fonctions de gouverneur général janvier LUCE, résident supérieur au Cambodge, gouverneur général p. i , , S d, dl du SARRAUT,dd", éputé, nommé gouverneur général1 par décret
au 11 juin 1910. 17 février au 14 novembre 1911. el' juin 1911 1911.
ÎU'N
15 novembre 1911.
Entré en fonctions le VAN VOLLENHOVEN,secrétaire général du gouvernement général de l'Indochine, chargé de l'expédition des affaires courantes du gouvernement général.
4 janvier au 4 août 1914.
VAN VOLLENHOVEN,délégué dans les fonctions de gouverneur général de l' Indochine 5 août ROUME, nommé gouverneur général de l'Indochine. Entré en fonctions le
26 janvier 1915. 5 mars 191 5. 23 mai 1916 au 21 janvier 1917.
CHARLES, résident supérieur en Annam, gouverneur général p. i.
7 novembre 1916.
SARRAUT,député, nommé gouverneur général de l'Indochine Entré en fonctions le MONGUILLOT,secrétaire général du gouvernement général de l'Indochine, gouverneur général p. i LONG, député, nommé gouverneur général de 1 Indochine Entré en fonctions le
1914.
22
janvier 1917. évrier 1920. ~iu 19 ffévrier 22 mai 1919 au
1919. 10 décembre 20 février 1920.
LE GALLEN, gouverneur de la Cochinchine, gouverneur général p. !'
18 novembre 1920 au 31 mars 1921.
LONG, député, gouverneur général
1avril
BAUDOIN,résident supérieur au Cambodge, gouverneur général p. i
15 avril 1922 au 9 août 1923.
1921.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
304
-
DATES
NOMS
MM. MERLIN, nommé gouverneur général par décret du
20 février 1923.
Entré en fonctions le
10 août 1923.
MONGUILLOT,résident supérieur au Tonkin, gouverneur général p. i
23 avril au 17 novembre 1925,
VARENNE,député, nommé gouverneur général par décret du
28 juillet 1925.
Entré en fonctions le
18 novembre 1925.
PASQUIER,résident supérieur en Annam, gouverneur général p. i.
4 octobre 1926 au 16 mai 1927.
VARENNE, député, gouverneur général.
17 mai 1927.
MONGUILLOT,secrétaire général du gouvernement général de l'Indochine, gouverneur général p. i
I01 novembre 1927.
ROBIN, résident supérieur du Tonkin, gouverneur général p. i PaSQUIER, résident décret du Entré
------__----
7 août au 26 décembre 1928.
supérieur de 1re classe, nommé gouverneur général par 23 août 1928. en
fonctions
-_-
le
---------
décembre 1928. 26 décembre
LISTE
CHRONOLOGIQUE
des officiers généraux et supérieurs ayant exercé les fonctions de commandant supérieur et de chef d'Etat-Major des troupes de l'Indochine à compter de 1882.
DATE DE PRISE DE SERVICE
7 7 10 27 12 16
juin 1883. juin 1883. septembre 1883. octobre 1883. février 1884. février 1884. 8 septembre 1884. 9 septembre 1884. I'" juin 1885. 14 juin 1885. 5 janvier 1886. 5 janvier 1886. 22 avril 1886. 22 avril 1886. 8 novembre 1886. 8 décembre 1886. 3 janvier 1888. 26 janvier 1888. 11 mars 1889. 24 mars 1889. 18 juin 1889. 31 mars 1890. 23 avril 1890. !4 décembre 1890. r juillet 1891. 18 avril 1892. 8 janvier 1893. 5 mai 1893. 16 août 1894. 27 mars 1895. 1895. 27juillet 3 janvier 1896. RRmai 1896. 8 octobre 1896. 8 octobre 1896. 5 mars 1897. Il juillet 1897. 25 janvier 1899.
GENERAL
COMMANDANT SUPERIEUR
CHEF D'ÉTAT-MAJOR
Général BOUET. Chef de bataillon CORONNAT,breveté. Lieutenant-colonel BADENS, breveté. Vice-amiral COURBET. Général MILLOT. Lieutenant-colonel GUERRIER,breveté. Général BRIÈREDE L'ISLE. Chef de bataillon CRÉTIN, breveté. Général DE CoURCY.
I Général WARNET.
Général WARNET. Colonel MOURLAN,breveté. Général JAMONT. Colonel KESSLER, breveté. Général MUNIER. Lieutenant-colonel GILET. breveté. Général BÉGIN. Colonel CRETIN, breveté. Chef de bataillon GRÉGOIRE,breveté, intérimaire. Général BICHOT. Lieutenant-colonel SEVER. breveté. Chef de bataillon DE BEYLIÉ, breveté, intérimaire. Lieutenant-colonel DE LORME, breveté. Général GODIN. Général RESTE. Chef de bataillon PERREAUX,breveté. Général DuCHEMIN. Chef de bataillon SUCILLON,breveté. Lieutenanl-colonel MOUREY, breveté. Lieutenant-colonel PERREAUX,breveté. Chef d'escadrons LYAUTEY, breveté, intérimaire. Lieutenant-colonel PERREAUX, breveté. Général DODDS. Général BICHOT. Chef de bataillon LOMBARD,breveté, Colonel LEFÈVRE, breveté. intérimaire. Lieutenant-colonel COMTE, breveté. Général BORGNIS-DESBORDES.
HISTOIRE MILITAIRE DE L'INDOCHINE
306
DATE DE PRISE DE SERVICE
3 février 1899. 15 septembre 1900. 30 octobre 1900. 24 novembre 1901. 12 septembre 1902. 19 novembre 1902. 15 décembre 1904. 1er janvier 1905. 26 mai 1906. 17 octobre 1906. 30 décembre 1906. 29 juin 1907. I01 novembre 1907. 24 décembre 1908. 21 janvier 1909. 12 janvier 1911. Ier février 1911. 5 février 1913. 22 février 1913. 13 avril 1914. 3 septembre 1914. 28 novembre 1914. 9 février 1916. 10 février 1916. 14 juillet 1918. 1er septembre 1918. 14 mai 1919. 15 décembre 1919. 7 janvier 1920. 16 janvier 1920. Ier avril 1922. 9 avril 1922. 30 août 1924. 15 mars 1925. 15 avril 1927. 7 mars 1928. 26 septembre 1929. 6 septembre 1930. ——_——— ---
SUPÉRIEUR GÉNÉRALCOMMANDANT
--1
CHEF D'ÉTAT-MAJOR
Colonel AMAR, breveté. Général DODDS. Colonel GONARD, breveté. Colonel SEPTANS, brevelé. Général CORONNAT. Colonel BATAILLE. Général CHEVALLIER. Colonel PRIVÉ, breveté. Lieutenant-colonel STAUP, intérimaire. Colonel HOCQUART,breveté. Général PIEL. Lieutenant-colonel STAUP, intérimaire. Colonel HOCQUART,breveté. Général GEIL. Lieutenant-colonel
PUYPÉROUX, breveté.
Lieutenant-colonel
GUÉRIN, breveté.
Général PENNEQUIN. Général LEFÈVRE. Co lone l MlLLOT,breveté. Général SUCILLON. Co lonel DESSORT, breveté. Chef d'escadron COLENO. Général LOMBARD. Lieutenant-colonel
MoREL.
Général LEBLOIS. Colonel JANNOT, breveté. Lieuenant-colonel MAILLES. Chef de bataillon MASSE, intérimaire. Général PUYPÉROUX. Colonel PlERLOT, breveté. Général BLONDLAT. Colonel DEBAILLEUL,breveté. Général ANDLAUER. Colonel BONNET, breveté. Colonel EHRET, breveté. Général AuBERT. Co lonel NOËL, breveté. Général BlLLOTTE. ---_--------- .-----------------_-
~M'------
-_--------------_ ———.——. ————-
-
-
- __--_ - -------
TABLE
DES Ta
MATIÈRES ME
II
y PARTIE. — L'expulsion
Création des territoires Campagne
1891-1892
Campagne
1892-1893
des pirates (1891-1896)
Pages 9
militaires
12
Campagne
1893-1894
Campagne
1894-1895
Campagne
1895-1896
Pages 86 ]
22
122
46
Occupation du Mékong
80
141
*
4' PARTIE. Campagne 1896-1897 et 1898-1899 Année 1900 Année 1901
]
-
De
1896
à 1930.
Années
163
1912-1913
Années 1914à
69
221
1918
223
173
Contribution de l'Indochine à la Grande Guerre.
244
180
Années 1919 à 1921
257
182
Années 1922 à 1926
Années 1904 à 1907
184
Années 1927 à 1930
Années 1908 à 1910
186
L'organisationmilitaire
Année
215
Année
1902
Année
1903
1911
*
Conclusions
.,.
-.
273 281
de l'Indochine.
295 296
* ** Liste chronologique des ofifciers généraux et supéListe chronologique des commandants en chef, commandants et gouverneurs de la Cochinchine (jusr eurs ayant exercé les fonctions de commandant v rieurs ayant exerce , , les f, onctions d, e command,ant d' E ~at-major des troupes supérieur et de chef qu 'à l'organisation de résidents généraux et des dochine à des 1882 compter de supérieur et de ; chef Etat-major troupes - supérieur d et de chef d'Etat-major des troupes 303 Liste chronologique des résidents généraux et des 1 ex
ERRATA
PAGE 16, ligne 19. — Au lieu de : commandant-colonel,lire: lieutenant-colonel.
PAGE184. ligne 21. — Au
PAGE 32, 4e ligne en remontant. — Au lieu de : HOANP-THANLOI, lire: HOANG-THAN-LOI.
PAGE 191, 9°
PAGE 38, ligne 32. — Au lieu de : execellents, lire: excellents.
PAGE246 ligne 7. — Au lieu de : Nançay-Trouville, lire: Nançay-Tronville.
PAGE 41, ligne 18. — Au lieu de : Bandes de route, lire : Bandes de la route. PAGE 43, ligne 5. — Au lieu de : fusillarde, lire: PAGE 53, ligne 14. — Après : le 10, ajouter: PAGE 57, ligne 13. — Au lieu de : orute, lire: PAGE104, ligne 33. — Au
ligneen
fusillade. PAGE270. ligne 7. — Au lieu de : stctoin, lire: PAGE283, ligne 21. — Au
route.
Ca-Bang, lire:
Mou-Hai, lire:
lieu de: efferverscence. lire: effervescence.
1 — PAGE 290, croquis. Au lieu de : Echelle ——————————— , 10.000 1 ————————— lire : Echelle 20.000
Caoligne 17. -
PAGE120, ligne 12. — Au lieu de: Cay.
section.
juillet.
lieu de: Ouang-Uuyen, lire: Quang-Uyen.
lieu de: Bang.
remontant. — Au lieu de: réformiste, lire : réformisme.
PAGE255, ligne 7. — Au lieu de : tirailleurs militaires, lire: travailleurs militaires.
PAGEK)6, 5E ligne en remontant, — Au lieu de : leur, lire: leurs. PAGE107, ligne 1. — Au
lieu de: lire: RODJEVSENSKI, RODJEDVENSKI.
Au lieu de : mettait, lire:
mettaient.
Mon-
PAGE179, avant-dernière ligne. — Au lieu de : les deux, lire: des deux.
ligne 41. — Au lieu de : i 10", Iire: 100*'. PAGE298, 5" ligne en remontant. — Après: ter: l'une.
disposition, ajou-
TABLE DES MATIÈRES 3e PARTIE. - L'expulsion des pirates (1891 -1896) Pages Création des territoires militaires Campagne 1891-1892 Campagne 1892-1893 Occupation du Mékong Campagne 1893-1894 Campagne 1894-1895 Campagne 1895-1896 e 4 PARTIE. - De 1896 à 1930. Campagne 1896-1897 et 1898-1899 Année 1900 Année 1901 Année 1902 Année 1903 Années 1904 à 1907 Années 1908 à 1910 Année 1911 Années 1912-1913 Années 1914 à 1918 Contribution de l' à la Grande Guerre Années 1919 à 1921 Années 1922 à 1926 Années 1927 à 1930 L'organisation militaire de l' Conclusions Liste chronologique des commandants en chef, commandants et gouverneurs de la (jusqu'à l'organisation de l'Union indochinoise) Liste chronologique des résidents généraux et des gouverneurs généraux de l' Liste chronologique des officiers généraux et supérieurs ayant exercé les fonctions de commandant supérieur et de chef d'État-major des troupes de l' à compter de 1882