Historique du régiment d'infanterie coloniale du Maroc (1914-1930)...

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Historique du régiment d'infanterie coloniale du Maroc (1914-1930)... [Mon régiment, 19141918 , par le lieutenant de [...] Source gallica.bnf.fr / Service historique de la Défense


Legrand, R.. Historique du régiment d'infanterie coloniale du Maroc (1914-1930)... [Mon régiment, 1914-1918 , par le lieutenant de réserve R. Legrand. En Rhénanie et au Maroc, 1918-1930, par le lieutenant-colonel R. Richard.]. [s.d.].

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DU MAROC

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1914-1930)

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HISTORIQUE

DU

RÉGIMENT

D'INFANTEIME

COLONIALE

DU

1-

MAROC

(1914-1930) ----.t.1-- -

1er

Régiment

de

France


-

TABLE

I. Il. ill.

4 —

MATIERES -

DES - * 0

Pages 5

Le Drapeau et sa cravate

6

Liste des chefs de corps Mon Régiment (1914-1918)

parle Lieutenant de Réserve R. LEGRAND.

par le IV. En Rhénanie et au Maroc (1918-1930) Lieutenant-Colonel R. RICHARD.

7

70


Régiment

du

1 - LE (premier

Coloniale

d'Infanterie Maroc

DRAPEAU Régiment est titulaire

DU

1. C. France)

R. de de

:

La Légion d'Honneur, La Médaille Militaire, Dix citations à l'ordre de l'armée, (Croix de guerre avec dix palmes), 17-12-14 — Mametz 8- 8-10 - Fleury 23-10-10 - Douaumont 15-12-10 - Louvemont 23-10-17 - La Mal maison 21- 3-18 — Plessier de Roye 18/20-7-18 - Parcy Tigny 2- 8-18 — Lombray-Gisaucourt 26- 9-18 — Butte du Mesnil 22-10-18 — Cote 202 - Olizy La Double Fourragère et rouge) (verte-rouge l'Ordre Portugais de la Tour et de l'Epée Batailles

Inscrites La Marne

au

Drapeau

1910-1918

Verdun-Douaumont 1916 La Malmaison 1917 Plessier de Roye 1918 l'Aisne-l'Ailette 1918 1918 Champagne 1918 Argonne Maroc 1925-1920

M.


—6 — II

-

Liste

Lieutenant-Colonel tembre 1914

des

Chefs

de

7 août

PERNOD,

LARROQUE, Lieutenant-Colonel 20 Octobre 1915 ;

Corps

1914 - 20 sep-

21 septembre

1914

1915 21 octobre Lieutenant-Colonel REGNIER, 14 février 1917 ; 1917 février 15 DEBAILLEUL Lieutenant-Colonel 28 février 1918 ; - 12 '1918 mars 1er MODAT, Lieutenant-Colonel août

1949; 13

août

1919

- octobre

OZIL, Lieutenant-Colonel 1919 ; - mars 1922 ; 1919 octobre MOUVEAUX, Colonel - 28 décembre 1924 ; 1922 avril DUPLAT, Colonel 1924 - 27 fé29 décembre Colonel BARBASSAT, vrier

1927 ;

15 février 1927SCHEIDHAUER, Lieutenant-colonel 15 février 1930 ; 16 féde RUPPIERRE, de BAZELAIRE Colonel vrier 1930 -


— 7 --

III

-

REGIMENT

MON »•

LE RÉGIMENT

D'INFANTERIE DU MAROC

COLONIALE

à la Parmi tous les régiments qui ont participé lutte grande guerre du droit contre la force brutale, épique où les fils de la France ont rivalisé d'héroïset me, il en est un qui brille plus particulièrement est auréolé dans nos d'une sans précédent gloire annales militaires : c'est le REGIMENT

D'INFANTERIE DU MAROC

COLONIALE

Son historique depuis août 1914, bien que peu connu du grand public, est une suite ininterrompue de prouesses qui forcent l'admiration. Aussi le Généralissime, commandant les armées arbitre indiscutable françaises, en matière de braa-t-il tenu à consacrer voure, aux solennellement yeux du monde entier les mérites de cette phalange de héros. La remise de la double aux couleurs fourragère de la Légion d'honneur et de la Croix de guerre lui a été faite le 10 décembre 1918, à Mulhouse, par le Président de la République, au cours de sa première visite à la grande cité industrielle d'Alsace. de la 2e division maAprès la revue des troupes rocaine présentée le Chef par le général Modelon, de l'Etat, de M. Clémenceau, accompagné président.


- 8

-

de du Conseil, ministre de la Guerre, des présidents et du Sénat, du général de Boissoudy, la Chambre la 2e armée, se plaça devant les tribucommandant nes. Des centaines de jeunes Alsaciennes, portant le costume traditionnel et ayant pour coiffure le grand nœud de ruban piqué de la cocarde tricolore, forles personnages maient une rampe fleurie derrière officiels. Au milieu des ovations et de l'émotion générale, Modat le glorieux le lieutenant-colonel présenta d'Infanterie Coloniale du Madrapeau du Régiment à sa hampe la Croix de la Légion d'honroc, portant neur et neuf Croix de guerre avec palmes. « Je vous apporte, dit le président de la Républiet la reconnaissance de la que, les félicitations » France. cet insigne collectif d'honneur Et pourtant déceraux corps de troupes né seulement qui ont été cités neuf fois à l'ordre de l'armée était déjà insuffisant sur la poitrine de ces poilus incompour marquer le nombre de leurs victoires. parables La

de positions redoutables conquête qui barà nos bataillons frémissants les défilés de raient où ils ont pu abattre la bête fauve aux l'Argonne abois, a en effet, donné lieu à une nouvelle récomd'Infanterie Coloniale du pense pour le Régiment Maroc (ou R. I. C. M. appellation sous laquelle il est désigné par les états-majors). A Mayence, face au Rhin, en présence de la flottille anglaise, le général la Mangin, commandant Xe armée, a accroché une dixième palme à son drapeau. Le R. I. C. M. se classe ainsi en tête de l'aravec sa grande fourragère, bien qu'en mée française raison des circonstances du moment ou par unç


—9 — omission involontaire les titres incontestables acquis de la Marne en 1914, alors qu'il par lui à la bataille appartenait à la 1re division marocaine (citée à l'ordre de l'armée), à Ypres en 1915, à Vaux en 1916, au Chemin des Dames (avril-septembre 1917), soient restés dans l'ombre et ne lui aient pas valu l'attribution des chevrons particuliers qu'il y avait mérités. # * + A l'encontre faire supposer sa de ce que pourrait le Régiment d'Infanterie Coloniale dénomination, du Maroc n'est pas composé de notre d'indigènes de l'Afrique du Nord. Il ne comprend protectorat aucun élément des anciens tabors chérifiens ou des bataillons noirs de l'Ouest africain qui ont si largement payé à la métropole le tribut de leur fidélité et de leur reconnaissance pour notre œuvre civiliest uniquement satrice. Son contingent constitué des diverses d'hommes de la originaires régions France. Bretons, Méridionaux, Parisiens, Lorrains, Corses, enfants de toutes nos Catalans, Basques, provinces y voisinent. Mais dans les poitrines un même élan d'amour de la patrie fait battre les cœurs à l'unisson. Provenant de tous les régiments de notre armée coloniale, officiers ou simples troupiers du R. I. C. M. ont spontanément la grandeur de la tâche compris qui leur était dévolue de ce fait. Héritiers du lourd héritage des traditions glorieuses des marsouins, ils se devaient à eux-mêmes de se montrer les dignes émules de leurs devanciers de la vieille infanterie de marine et de soutenir la réputation des glorieux soldats qui, depuis plus d'un ont fait flotter fièrement nos trois coudemi-siècle, leurs sous toutes les latitudes.


— 10 Ils ciers.

ont

surpassé

les

prouesses de *

Certes marsouins

*

leurs

devan-

*

la valeur de l'immense empire que les ont donné à la France avait semblé jusà bien des esprits et il a fallu la qu'ici chimérique guerre de 1914-1918 pour faire ressortir l'importance coloniaux de l'appoint de nos produits pour le rade la métropole et l'étendue vitaillement des resen hommes résultant du recrutement des sources de nos possessions. indigènes le caractère Mais précisément fabuleux de l'épola richesse des lauriers moissonnés pée coloniale, tour à tour dans les rizières de l'Indochine, la brousles savanes soudanaises, se de Madagascar, les écraou les inhospitalières résantes forêts équatoriales avaient déjà rendu populaires les gions sahariennes des marsouins épaulettes jaunes qui s'étaient jadis illustrés à Bazeilles, Inkermann et l'Aima. les qualités Reconnaissant morale d'endurance des troupes qui ont la mission de défendre les inténe devait-on rêts de la France outre-mer, pas craindre néanmoins n'eût précique cette spécialisation sément pour résultat de détourner l'armée coloniale de la préparation à la guerre européenne qui allait être déchaînée par des nations de proie ? Ses chefs, absorbés aux difficultés de par les soucis inhérents la vie matérielle sous les tropiques, par l'application des principes de colonisation dont nous sommes redevables à Bugeaud, se tenir au pouvaient-il courant des innovations dans l'armement apportées et la tactique ? Les unités éparpillées dans les postes éloignés, souvent isolées par l'absence des moyens de communication, seraient-elles de susceptibles


—11

-

avec fruit à des manœuvres participer auxquelles devaient coopérer des masses qu'aucun général n'aurait song é à commander il y a quarante ans ? Bref, les qualités que l'on se plaisait à reconnaître aux formations ayant pris part aux campagnes coloniales seraient-elles suffisantes pour leur permettre de faire bonne figure à côté des régiments aux grandes entraînés métropolitains régulièrement manœuvres annuelles ? ont surabondamment démontré Les événements morale de l'armée coque les qualités d'endurance loniale trouvaient sur les champs de leur utilisation bataille européens et que ces crainles étaient injustifiées. La pléiade des grands généraux que la guerre a révélée une notable de coloproportion comprend niaux qui ont brillamment nos armées. commandé Gallieni, Gouraud, Mangin. Humbert, etc., familiers à la lecture des noms devenus ont fait trescommuniqués qui, quatre ans durant, saillir nos âmes d'admiration et d'espoir confiant. Sous l'égide de tels chefs, ses régiments ont élevé a l'armée coloniale un monument consimpérissable titué par la liste si bien de leurs citations, copieuse qu'on se demande et leur lesquels par leur ardeur ténacité sont les plus dignes les uns des autres : les chefs ou les soldats. ** * * Sans aucun doute la vie menée par nos coloniaux dans un cane. leur avait pas permis de s'enfermer dre rigide de doctrines et de règles théoriques découlant francode l'étude de la précédente guerre de Mandchourie et des des campagnes allemande, Balkans. Joffre, sont des


- 12

Au contraire, même, ces hompar leur existence à l'indépendance mes étaient et à l'action poussés inconciliables avec la personnelle qui semblaient à la conduite de discipline générale indispensable la guerre. Mais par contre, mieux que tous autres, les coloniaux étaient imprégnés des principes de la pure dont ils pouvaient tradition militaire mefrançaise surer dans une application les mérites quotidienne et les défauts. à faire face à tous moments à des diffiObligés ils ont été cultés nouvelles surgissant inopinément, de toutes sortes, fortement trempés par des épreuves ont développé leur énergie latente et acquis la soud'adaptation qui sont plesse d'esprit et une puissance et les caractéristiques de nos meilleures l'essence qualités militaires. Les étapes parcourues d'Infantepar le Régiment du Maroc démontrent rie Coloniale que ce dressage a été en définitive d'avant-guerre pour les chefs et les soldats de l'armée coloniale une excellente préau combat moderne. paration mieux que tous autres Le R. I. C. M. synthétise, car il a été constitué en coloniale, corps, l'armée août 1914 à l'aide de bataillons déjà sur pied de guerre et détachés au Bled-el-Makhzen de nos par chacun divers coloniaux la conquête de régiments pour Chérifien, l'Empire lequel était alors le seul champ de bataille ouvert à l'activité de nos soldats. Le R. I. C. M. fut donc dès ses débuts un régiment exclusivement d'officiers et de soldats colocomposé niaux de carrière, à vivante de l'arme expression il est fier d'appartenir. laquelle Les sacrifices ultérieurement les vides imposés,


-

13 —

cruels qui en ont résulté ont amené plus tard dans son sein des éléments neufs dont les visages n'étaient des tropiques, mais les forpas hâlés par le soleil ces insufflées dans le creuset où ils étaient plongés avaient vite transformé les benjamins à tel point de les discerner de leurs qu'il n'était plus possible anciens. de transformer Quel tut le fluide qui permit ainsi des poilus semblables aux poilus des autres et de maintenir au même niveau la valeur régiments du R. I. C. M. ? L'exaltation à un degré suprême de l'esprit de devoir et de sacrifice, la vision à tous les instants du but à atteindre, le culte des morts et une fraternité de rapport? et soldats qui n'excluait entre officiers mais avait pour consépas une stricte discipline, absolue quence au combat une confiance réciproque entre le commandement et la troupe. En un mot le R. I. G. M. a puisé ses forces dans un labeur ininterrompu, dans sa conviction inébranlable en la victoire finale et dans la volonté des survivants de venger les camarades morts pour la France. Pour apprécier le rôle du R. I. C. M. an cours des hostilités, les il n'est pas nécessaire de narrer de tous les combats auxquels il a participé. péripéties Ce serait vouloir écrire l'histoire de la guerre, car partout où il y a eu à lutter, il fut de la fête et à la place la plus périlleuse. des pages héroïques écrites du Quelques-unes à mettre en sang de ses poilus suffisent largement lumière la valeur de ce corps d'élite

1 41


— 14 -Première

bataille

de

la

Marne

le Sous les ordres du lieutenant-colonel Pernod, Coloniale du Maroc débarque Régiment d'Infanterie à Cette le 17 août 1914. Avec le reste de ],a division du génémarocaine placée sous le commandement ral Humbert, il est dirigé aussitôt sur la Belgique. a modifié les plans de Charleroi Mais, la bataille du commandement et le R. I. C. M. reçoit mission en s'établissant de protéger Ja retraite commencée sur la ligne Signy-l'Abbaye-La-Fosse-à-l'Eau. n'a pas été entaL'enthousiasme des marsouins mé par les revers de notre armée en Belgique. Les hommes sont sûrs d'eux et dès le premier contact avec l'ennemi, ils révèlent des,qualités qui. les placeront au premier plan. de tactique qui, Suivant les principes appliqués en 1918, auront raison de la dernière ruée boche vers ils manœuvrent et attaquent les Compiègne, au lieu de les attendre de colonnes qui progressent, ,. pied ferme. Les officiers entraînent les sections en chantant et dans un magnifique élan le R. I. C. M. bouscule sur 1.500 mètres de profondeur le boche qui se .croyaii sûr de lui-même. Les jours suivants acharnée sur la lutte reprend les lignes successives fixées par nos généraux. Le 31 août 1914, le régiment sacrifié décimé, au salut de l'armée, ne comprend plus que l'effectif, d'un bala défense du Châtelet, taillon, lorsqu'il organise mais il n'est pas disloqué. Aussi les troupes teutonnes, malgré leurs avions et leurs patrouilles à noude uhlans, viennent-elles veau se briser sur les barricades défendues avec une


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15 -

farouche comme une mer qui déferle résistance, sur les rochers. Sous un bombardement le Châtelet est terrible, en feu. Le flot envahisseur submerge ses défenseurs. L'ordre est donné au R. I. C. M. de battre en retraite. Comment le pourrait-il, étant presque cerné ? Pour donner le change, une section sort des tranchées pilonnées par les obus et avec une abnése rue sur le boche. Pendant ce gation incroyable temps, avec calme, ce qui vit encore se retire, section par section, par l'étroit goulot encore praticable, passant aux derniers défenseurs qui vont mourir toutes les cartouches qui ne sont pas tirées. de ces Quoi de plus émouvant que la conduite héros inconnus, dignes de leurs pères à Bazeilles, qui un par un se sont sacrifiés, pour que leurs camarades blessés ne tombent pas aux mains de l'ennemi ! La journée du 4 septembre marque la fin de ce calvaire. Le R. I. C. M., jeté en avant-postes aux marais de Saint-Gond, maintient en échec les troupes imde rebrousser chepériales qui le 7 sont contraintes min. Les pertes subies, les fatigues sont oubliées à la vue du butin pris, des prisonniers faits. Les forces et les poilus sont galvanisés morales sont décuplées par le succès. commence. La poursuite implacable marocaine dont le R. I. C. M. fait La division à la suite de la partie est citée à l'ordre de l'armée, victoire de la Marne. ont achevé de tremper Ces épreuves les âmes du nécessaires petit noyau qui va infuser aux renforts à la reconstitution du R. I. C. M. le culte sacré des morts et la volonté de les venger.


—1H

; Batailles et

de

de

Lassigny

Mametz-Montauban.

ARMÉE

DE CASTELNAU

le 4e bataillon du R. I. C. M., qui avait Cependant avec la brigade Gouraud allait participer débarqué la 4e sous les ordres du colonel Savy, commandant aux opérations marocaine, engagées sur le brigade allemande Lasflanc droit de l'armée qui occupait signy. Le 22 septembre est dé1914, l'attaque générale clenchée. les poilus s'élancent Avec une fougue admirable sous un feu d'artillerie des plus violents. est dépassée, les premières La voie ferrée tranchées sont enlevées. les régiments voisins n'ayant Malheureusement du 4e bataillon la situation devient inpu progresser, 130 tués, 308 blessés, presque tenable : tous les cadres tombés tel est le bilan de l'attaque. Afin de ne pas sacrifier inutilement des vies huLeduc donne l'ordre de se maines, le commandant des à l'alignement éléments des autres reporter où le H. I. C. M. organisera unités de l'armée son secteur. La boue, les inondations, l'absence la d'abris, difficulté des relèves, un froid tout rigoureux, semble accumulé des par la nature pour dresser obstacles à l'existence des soldats habitués aux climats torrides. Bref, ce sont les souffrances stoïquesupportées ment par tous nos poilus pendant l'hiver 1914-1915. Le 27 novembre des 6e, 7e et 1914, les éléments 9e bataillons, encore après les comqui subsistaient


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bats sanglants couronnés par la victoire de la Marne, le 4e bataillon. Les 95 poilus du 7e rejoignaient étaient répartis entre les trois autres bataillons du de marche définitivement constitué. régiment En décembre d'Infanterie Co1914, le Régiment loniale du Maroc est brusquement appelé par le général de Grandmaison à renforcer la 53eD. R. dans la grande offensive sur les positions allemandes de Mametz-Montauban. D'innombrables réseaux de fils de fer, des feux nourris de mitrailleuses avaient antérieurement arrêté l'élan admirable de la 53e D. R. des troupes Le 17 décembre à 16 heures et le lendemain madu R. I. C. M. tin, 2 compagnies du 6e bataillon à l'attaque étaient enlevées successivement des tranchées du cimetière. de Mametz. En vain leurs chefs payèrent-ils de leur personne, la chair des poitrines ne peut lutter contre le fer. Arrêtées à quelques mètres des réseaux, les compagnies engagées furent réduites à creuser une tranchée sous un feu violent. Le 20, les 4e et 9e bataillons l'ordre de reçurent l'offensive reprendre par surprise sur la lisière Est de Mametz. sonBien que l'attaque fut éventée, les clairons nent la charge. Le commandant la Ayasse entraîne de la première trande tête et s'empare compagnie chée. couvrent Les mitrailleuses ennemies le terrain et causent de découvert d'une nappe de projectiles grosses pertes dans les rangs. A la cote 210, l'attaque est arrêtée par un blockhaus puissant. A 9 h. 45, l'ordre

arrive

de reprendre

l'attaque


— 18qui est préparée par un tir de nos 75. Dans un sursaut les débris des comd'énergie, Bientôt on ne voit plus que des pagnies s'élancent. isolés qui s'avancent, mais qui tombent sous un feu jusqu'au moment où le commandement impitoyable, renonce à cette offensive. Les pertes avaient été terribles : 19 officiers avaient été tués et la compagnie Boutel ne comptait plus que 20 hommes. née sur la terre Or, il est une tradition touchante, ensoleillée d'Afrique, qui veut que les marsouins n'abandonnent pas les corps de leurs chefs aux de l'ennemi. Aussi, malgré les fatigues profanations du combat et la mitraille, vit-on les vaillants poilus du 4e bataillon aller pieusement recueillir sur le champ de bataille les restes.de ceux qui les avaient conduits sur le chemin de l'honneur, leur toujours donnant cette ultime marque de respecteuse estime. Une telle précaution n'était d'ailleurs pas inutile, leur tranpuisque, lorsque les boches réoccupèrent chée, leur premier soin fut de mettre sur le parapet les blessés français qui n'avaient pu être enlevés par nous. Cette lutte épique autour de Mametz avait coûté au R. 1. C. M. 25 officiers et 745 soldats tués ou blessés et lui valut sa première citation personnelle à l'ordre de l'armée de Castelnau, citation qui a été suivie de tant d'autres, aussi glorieuses les unes que les autres.

.,.


-

19 -

YPRES. DÉTACHEMENT D'ARMÉE DE BELGIQUE GÉNÉRAL PUTZ. Au début du printemps 1915 le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc est dirigé à l'Ouest de Saint-Pol comme troupe de choc de la 152e D. I. en vue d'une Dffensive projetée à l'Est d'Arras. Mais les événements modifient les plans du commandement et ce beau régiment est envoyé à Ypres, nos alliés britanniques pour renforcer qui résistent avec courage aux attaques des armées de répétées Flandres. Ypres doit être dégagé à tout prix. Le commandant Runser et le capitaine Guérini reconnaissent le terrain de l'attaque. Ce dernier, la cuisse gauche arrachée, mortellement, frappé dicte stoïquement ses ordres et ses dernières volontés avant de se laisser emporter. A 13 heures, le 27 avril, le signal de l'attaque est donné. Les marsouins, alignés comme à la madu désir de venger leurs camanoeuvre, enflammés rades tombés, font preuve d'une bravoure qui arrache aux témoins des cris d'admiration. alors que les premières Soudain, vagues sont à de la ligne ennemie, peine à 50 mètres après un sifflement sur tout le front, un léger prolongé brouillard s'élève de la ferme Mortelje. De couleur jaune il roule lentement. Essoufflés verdâtre, par leur course, le gaz chloré et à les poilus aspirent tombent foudroyés. demi-asphyxiés Le boche, félon à toutes les clauses de la convention de La Haye, a mis à contribution ses laboratoires de chimie pour annihiler, par des procédés


-

20 —

dont il craint de barbar es et infernaux, des troupes ne pas avoir raison avec des armes loyales. les compagnies placées Malgré les souffrances, en soutien, bien que plus ou moins intoxiquées n'abandonnent de combat. pas leurs postes En dépit des tirs de barrage et des rafales de 105 et 210, l'attaque est reprise le lendemain vers les lignes de sacs à terre et les chevaux de frise l'ennemi. qui abritent Les vagues progressent par bonds, décimées par un feu très violent d'artillerie et de mousqueterie; les sur la ferme Mortelje qui trois bataillons se portent de haute lutte. est conquise Le 30 avril, presque tous les officiers sont tombés. arrose copieusement les preL'artillerie allemande « Maxii-n» qui n'ont mières lignes et les mitrailleuses la progênent considérablement pas été détruites, gression. A 18 heures, nos clairons sonnent « en avant », mais peu après nos vaillants poilus sont arrêtés par un nuage de gaz qui fait échouer l'attaque. En trois jours le R. I. C. M. a perdu en tués et blessés 1011 hommes dont 30 officiers. Ordre lui est alors donné de se replier sur la lisière Sud de la ferme Mortelje et d'y tenir le secteur. Par des attaques et qui durèpartielles répétées harcèle l'ennemi et nn: mai, le régiment rent jusqu'à lui donne l'impression offensive qu'une peut être déclenchée d'un jour à l'autre. Il retient en Flandre ainsi des régiments été utilisés sur qui eussent d'autres fronts. 'soldat de 1" dasse.'RaBsla nùit'du4 mai1915, a fait (t) LE MÉRO, preuved'extrêmebravoureet de la,plusgrande-énergie en allantenleverà 8mètresdela tranchéeallemandele corps d'un de ses camarades.A persisté dans cetteentreprisepérilleuse1usqu/à 'Í-ébsslte complète.(Citation).


-21

LOOS il participe aux combats devant En septembre, Arras. Le 25 à l'offensive de Vailly, il est au moulin de Fielleux où le Régiment subit un bombardement intense qui lui cause des pertes. Après la prise de Loos, il est envoyé brusquement dans les lignes anglaises pour tenir la zone où les boches nous disputent le double crassier ; celuici, constitué par les débris retirés des puits et des forme un monticule usines, qui domine la plaine uniforme. Dans la matinée du 8 octobre, l'ennemi exécute un violent les défenses ; il détruit bombardement et coupe toutes les communications avec accessoires l'arrière. Le terrain est littéralement labouré par des obus de gros calibre. A 16 heures, les marsouins, du combat certains résolus à se en occupent les tranchées, imminent, battre jusqu'au dernier s'il le faut. On leur a envoyé des casques, mais ceux-ci ne portent pas l'ancre, et emblème de l'armée coloniale. Ils les refusent conservent leurs képis afin que le boche soit fixé sur la qualité de ses adversaires. d'atLes troupes s'élancent sur le no taque allemandes par vagues man's land, glacis de 800 mètres de large. Certains groupes, croyant tromper les marsouins, en tête un drapeau blanc. arborent de la supériorité écrasante des effectifs En dépit de l'assaillant, se portent résolument les coloniaux à leur rencontre et tirent sans arrêt, brisant successivement six tentatives ennemies nos pour aborder lignes. de cadavres Malgré les monceaux qu'il laisse devant notre front, le boche réitère sans arrêt ses as-


sauts

-

Les muque ne contrarie pas notre artillerie. à faire défaut à la 7e Companitions commencent allemandes - en profitent gnie. Les troupes pour les tranchées Les prendre françaises. pied dans marsouins se battent à coups de pelles, de pioches de baïonnettes, dans un corps à corps acharné. A 17 heures, au prix d'efforts la surhumains, Guénot, dont le chef est tombé, parvient, compagnie sous le commandement da lieutenant Rusca, à établir de solides barrages aux* boyaux d'accès. La progression est arl'êtédéfinitiveennemie ment à coups de grenades, tandis que par une conles autres éléments du '4e batre-attaque énergique du terrain et s'y. maintiennent fànIon" reprennent -relève. la jusqu'à le régiment est alors dirigé sur Le 23 décembre, le secteur de Nieuport moment qu'il tient jusqu'au où il est engagé dans la bataille formidable dont la forteresse est l'enjeu. de Verdun Les actions d'éclat de nos troupes dressant autour de cette citadelle un mur d'airain contre lequel seront brisées les hordes du Kronprinz ont acquis à une renommée universelle. l'année française Dans cette épopée, qui restera comme un monude l'esprit de constance et d'abnégation ment qui le R. I. CM. anima nos combattants, a apporté à l'édifi'ce les pierres imposantes qui ont ,c nom : Vaux, Louvemont. Fleury, Douaumont,


— 23 — VERDUN ARMÉES

NIVELLE

ET

GUILLAUMAT

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Le 3 juin 1916, le fort de Vaux, comle chef de bataillon mandé par Raynal, est à l'agonie. Une brigade de marche, composée du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc et du 2e Zouaves, est formée pour le débloquer. Elle est transportée le 6 à Houdainvillè. Le 7 au soir, le R. I. C. M. arrive dans le secteur de Tavannes au P. C. Carrières où se trouve le général Hirschauer. La violence des tirs de contre-préparation, le sur tous les chenombre des voitures qui circulent mins font que la plupart des guides et se perdent ne rejoignent que les zouaves pas à temps. Il ii y a comme préparation d'artillerie, en dehors des tirs violents de campagne d'artillerie qui ont lieu jour et nuit, que quelques coups de 155 tirés sur le fort. des positions et allefrançaises - L'imprécision mandes ne permet pas de faire davantage. Bien que seul sur les positions, le parvenu R. I. C. M. s'engagera de suite. Le 321e R. I., qui devait être relevé le soutiendra le cas échéant. (1) Vaux.

(1) Le moraldes hommesfut superbe.Lescitationssuivantesen donnent une idée; MALVY d'artillerieet unefusillade Louis,caporal. Sous unbombardement le 8 juin1916,encriant : «En nourrie,a donnéle plusbel exempleà seshommes avant,à la baïonnette,ilfautfairevoirauxbochesquece sont les marsouinsqui montentà l'assaut. AYMÉ Georges,capitaine. Officierd'uneénergieet d'unsang-froidexceptionnels.N'a pas hésité,pour exalterlemoralde ses hommesavantun assaut,à montersur le parapetdela tranchéepour les haranguer.Le 8 juin1916,blessé de sa compagniependant grièvement,a néanmoinsconservéle commandement deuxjoursdansun élémentdetranchéeoùle ravitaillement étaitrenduimpossible et unbombardement continu. par le feudes mitrailleuses


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24 —

Le 8 juin, à 4 heures, l'attaque se déclenche. Les compagnies qui ont pour objectif le fort arrivent à la gorge et engagent la lutte à la grenade avec l'ennemi qui est dans les fossés. Mais elles sont bientôt décimées par les mitraildu fort. leuses placées sur la superstructure avec laquelle Malgré la rapidité exceptionnelle a été organisée, le R. I. C. M. est arrivé l'attaque six heures après que le commandant Raynal se fut des troupes amies dans rendu et au lieu de trouver le fort, il est en butte aux rafales des boches. Dans le bataillon du centre, sept officiers sur huit Les compagnies sont réduites à moins de tombent. 25 hommes. Il en est de même à droite et les sections doivent s'organiser sur l'emplacement où elles et un bombardesont clouées par les mitrailleuses d'une violence inouïe; ment continuel L'ennemi atavec des pertaque jour et nuit, mais est repoussé les énormes. La souffrance des défenseurs est affreuse. Les rafont presque défaut. Les lignes de trous vitaillements la piste qui conduit aux premières liindividuels, de morts. gnes sont jonchées Le 18, Jorsque le R. I. C. M. est relevé, pas un Le régiment a pouce de terrain n'a été abandonné. dont 23 officiers, mais le moperdu 1137 hommes ral de tous est resté sublime. Vaux Malgré la gloire du fait d'armes accompli, resté aux mains étant finalement le ennemies, R. I. C. M. ne put bénéficier d'une citation à l'ordre de l'armée malgré la proposition ultérieure du général Hirschauer. Il devait bientôt conquérir à une autre palme Fleury.


— 25 sans attendre l'heure à laquelle le RéToutefois, de Maud'huy giment entrera dans la lice, le général va donner aux coloniaux l'occasion de développer leur aptitude au combat. Cote 304. -- Les boches tiennent sur la pente Est de la fameuse cote 304 un observatoire d'où l'on surveille tous les mouvements de la vallée d'Esnes. de l'arracher Le bataillon Alix est chargé à l'ennemi. Le 14 juillet il i-ièr 1916, en plein engagement, lève l'infanterie françaises. qui occupe les tranchées à laquelle sont La compagnie Rusca adjoints tous les grenadiers et bombardiers du groupe franc et des volontaires, se porte sur la première ligne. le Hi, à 2 heures du matin. Elle attaquera A minuit, le lieutenant Yves part en reconnaissanee avec quelques hommes dans le secteur d'attad'assaut boque. Il se heurte soudain à des troupes ches ainsi les desseins de notre qui prévenaient Commandement. Il fait un clair de lune superbe. « A moi les marsouins ! Voilà les boches qui at! En avant ! », s'écrie ce vaillant officier. taquent A cet appel, les poilus bondissent hors des tranchées et se précipitent à la rescousse. Un combat jetant démoniaque s'engage. Les grenades explosent, des lueurs fauves sur lesquelles se profilent les ombres des combattants luttant corps à corps. Trois heures après, non seulement le boche était mais les objectifs fixés dépassés et l'obserrepoussé, vatoire entièrement en nos mains. les attaques le bochf ne renouvelées, Malgré peut en déloger les marsouins qui, mis en forme par ce succès, allaient montrer à l'ennemi la puissance de leur ardeur offensive.


— 26 — — Le village de Fleury vient d'être Fleury. pris par l'armée allemande qui menace ainsi directement. la citadelle de Verdun. Il est indispensable d'aveugler la brèche qui se for me. Le 8 août 1916, le R. I. G. M. est chargé de cette mission. aux centaines de cadavres allemands Se heurtant les trous d'obus, les marsouins traqui emplissent versent la nuit le terrain où vient de se dérouler la bataille de Souville et relèvent le 134e régiment d'infanterie au Sud-Est et à l'Est de Fleury. Deux lignes de trous d'obus à peine reliés, trois ou quatre abris, véritables constituent le charniers, seul système de défense des troupes françaises. Le ravitaillement en munitions, vivres et matéaucun boyau ne relie riaux est presque impossible, les premières lignes à l'arrière. Au milieu de ce champ de carnage les hommes à l'œuvre, sous un marse mettent vigoureusement mitage continuel. Pendant les morts pour que les uns enterrent rendre respirable les autres creusent l'aimosphère, aux jour et nuit et poussent en avant deux parallèles du village. approches des grenadiers ennemis, ,. En dépit de la résistance le terrain pied à pied, le bataillon qui disputent Doualin occupe bientôt la corne Est de Fleury. le Sur l'ordre du général Mangin, qui commande de la rive droite de la Meuse, l'assaut groupement à 18 général résolu pour le 17 août se déclenche heures. Au chant de la Marseillaise et de l'hymne de l'Infanterie de marine, les hommes s'élancent à l'assaut de la poussière de moellons seule qui des maisons subsiste.


Le commandant

27 —

Doualin

est tué sur le

parapet.

Par un sanglant combat de détail qui se prolonge très avant dans la nuit, le 4e bataillon très pénètre dans le village. profondément A gauche, les vagues d'assaut du bataillon. Alix, enlevées par le capitaine Alexandre, adjudant-major traversent un barrage d'artillerie arraformidable, chant des cris d'admiration aux observateurs du fort de Souville. le ravin de Fleury, Elles descendent irrésistibles et de F. M. la garmassacrent à coups de grenades nison boche, dépassent même l'objectif fixé et doivent être ramenées à l'arrière sur les positions prévues par le commandement. Une demi-heure après le début de l'attaque pluétaient exsieurs centaines de prisonniers allemands pédiées à l'arrière. le coin Est du village est resté entre Néanmoins les mains de l'ennemi et l'infanterie allemande qui avec acharnement, à décherchant contre-attaque border les marsouins, une base pourrait y trouver de départ. ,. Malgré les ordres du commandement, refuse alors d'être relevé pour achever

le R.J .C.M. son œuvre.

réalise cet objectif, Le 18, le 8e bataillon de haute lutte les derniers retranchements aussitôt retournés vers le Nord.

enlevant qui sont

13 officiers,

530 sol-

sont lourdes : Les pertes dats ont été tués ou blessés.

Le 21, lorsque le général Joffre passe la revue des braves du 4e bataillon, ne compte plus celui-ci que deux officiers.


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28 —

Le R. 1. C. M., cité à l'ordre de l'armée reçoit la aux couleurs delà Croix de guerre. (1) fourragère + * -le — A de Fleury, le Douaumont. peine descendu avec enthousiasme R. I. C. M., apprend qu'en raison de son héroïque le général Mangin, qui a conduite, lui réserve la tâche glorésolu de dégager Verdun, Aussitôt rieuse d'enlever le fort de Douaumont. où chacun commence une préparation minutieuse étudie son rôle. , Le combat sera mené sans répit pour l'adversair re. Les troi bataillons Modat, Croll, Nicolaï. dispose referont en sés en profondeur, successivement des coups de boutête pour asséner plus sûrement toir irrésistibles. Le 22 octobre 1916, Je régiment gagne ses posià la tête du ravin des Vignes, un tions d'attaque peu en arrière de la crête glaiseuse qui entre Thiaula ligne de départ. mont et Fleury marque Le terrain est détrempé par les pluies, les boyaux sont parsemés de et tranchées mares fangeuses où les hommes s'enlisent. Sous un ciel gris, le terrain affreusement martandis que mité offre l'aspect d'un paysage lunaire, fait rage. la canonnade saus discontinuer cessoldats : IiI Deuxcitationsdépeignent THÉPAULT Jean-Marie,soldatde 1" classeIl Vieuxsoldatdecarrière.Le 17 août1916,chargéd'unfusilmitrailleur,s'estélancéavecla premièrevagueà l'assautdu villagede Fleury.Afaitpreuved'uncourageet d'uneinitiativeremarquablësenseplaçant faceà un blokhauad'oùétaitdirigéunfeu intensesur le flanc denotreattaque.Chevalier de la Légiond'honneur. soldat. Le 17 août s'estélancébravementavecla premièrevague PINAULT, à l'assautdu villagede Fleury.S'est portéau delàde l'objectifaux côtésde son blesséet est resté pourle défendreà moinsde 30 mètres capitainegrièvement d'unetranchéeennemie.N'est rentré dansla positionorganiséequ'aprèsavoir assuréle transportdesonchef.


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Hynoptisés par la vue du fort qu'il s'agit d'arracher aux schwobs et qui apparaît dans les imposant éclaircies attendent de brume, les marsouins impatiemment l'heure de l'attaque générale. Le 24, jour fixé, un premier combat s'engage le boche pour repousser qui a pris pied dans la tranchée de première ligne, puis à 11 h. 40, au sise dresse hors des gnal de son chef, le 4e bataillon et dans le brouillard parapets glissants et s'enfonce la boue. Le spectacle est impressionnant. Au milieu du crépitement des mitrailleuses, des éclatements des silhouettes de grenades, d'hommes en files, chargeant dans la brume et apparaissent des groupes les résistances acharnées enbrisant nemis. le de plus d'un kilomètre, Après une progression 4e bataillon atteint son objectif. Les 2/5e de son effectif, 10 officiers dont le commandant Modat, sont hors de combat. A 14 heures commence la 2e phase de la manœuvré. Le 1er bataillon Croll doit contourner le fort de Douaumont à droite, le 8e bataillon Nicolaï l'aborder de front. Les patrouilles de tête arrivent sur les se où le rideau de brouillard fossés, au moment déchire. Profitant

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de l'ahurissement

de la garnison, le capitaine adjudant-major Dorey enlève la compagnie de tête du 1er bataillon et malgré le chaos du terrain du fort qu'il franchit s'établit sur les superstructures dès que le 8e bataillon est en position d'abordage. de l'artillerie au pilonnage Indifférents adverse, lance-flammes ont bientôt fait fusiliers, grenadiers, d'annihiler les nids de résistance. Un avion aux cou-


— valeurs de Douaumont, tricolores au-dessus plane consacrant la victoire. A. 19 heures commence l'attaque du sous-sol qui du commans achève à 20 heures par la reddition dant du fort et de nombreux prisonniers. La forteresse est entièrement entre les mains des marsouins et sa nouvelle garnison commandée par le commandant Nicolaï ne lâchera pas sa proie. La croix de la Légion d'honneur avec une autre du R. I. C. M. qui a palme est décernée au drapeau sa tâche sans souci des sacrifices que celaccompli le-ci a entraînés et qui se chiffrent par 852 tués ou blessés, dont 23 officiers. (1) * * — La délivrance Louvemont. des forts, bien affermi la position de Verdun, solidement qu'ayant doit cependant être complétée par l'élargissement du cercle de fer qui les entoure. L'œuvre de Mangin doit être parachevée et celuici sait que ces conceptions seront fidèlement réalisées par les coloniaux qu'il connaît de longue date. En décembre d'Infanterie Co1915, le Régiment loniale du Maroc reçoit donc l'ordre de participer à la nouvelle bataille qui va clôturer la série des combats épiques pour la défense qui se sont déroulés du principal pilier angulaire de notre ligne de résistance du front Nord-Est. (d) Le premier marsouinqui entra à Douaumontfut le caporal BAliRAGEH,André.Quant au commandantNICOL Al, Pierre, il fut l'objet de la citation suivante: Officiersupérieur d'une grande valeur et d'une remarquablebravoure personnelle.A la tète de son bataillon est entré dans le fort de Douaumontaprès une lutte opiniâtrependantlaquelleil a eu à chasser l'ennemide plusieurs positionsorganisées.Officiel'de la légion d'bonneur. Premierrommandantd'armesdu fortde Douaumont.


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Les marsouins le ravin d'Henrias attaqueront adossé à la fameuse côte du Poivre et s'empareront du village de Louvemont. est exécutée avec succès, grâce à la L'opération valeur de la troupe et des cadres Le 15, à 10 heures, les bataillons Nicolaï et Moà l'assaut dat, suivis parle bataillon Croll, s'élancent dans une boue argileuse sans se laisser arrêter par les feux de mitrailleuses. Devant le camp d'Heurias, qui ne communique avec Louvemont garni de que par un col étroit tranchées et de fils de fer, la lutte est violente. Le commandant Nicolaï y trouve la mort glorieuse digne de ce valeureux soldat. A gauche, le bataillon Modat déborde audacieusement le col et enlève au pas de course le village qui est entièrement conquis à 11 heures. A 13 heures, le bataillon Groll pousse en avant. A droite, les batteries atteintes sont détruites par une de nos compagnies, tandis qu'au Nord-Ouest une contre-attaque boche est arrêtée net. Le régiment, 765 hommes tués ou qui a perdu dont 23 officiers, a capturé, au cours du blessés, et combat, 815 prisonniers valides, 23 mitrailleuses matériel. pris ou détruit 26 canons et un nombreux Il avait bien mérité la fourragère aux couleurs de la médaille militaire qui lui fut décernée après cette victoire. Le 16 janvier 1917, le R. I. G. M. quitte l'armée des efforts désespéGuillaumat, qui avait triomphé rés de l'armée allemande en vue de faire tomber la citadelle de Verdun. Il est alors rattaché à la 6e armée commandée par le général Mangin qui, au début du printemps, va prononcer une attaque de larsur laquelle de grands ge envergure, espoirs sont fondés.


CHEMIN ARMÉE

32 — DES

DAMES

MANGIN

— Le 15 avril 1917, Ailles-Hurtebise-Cerny. le régiment passe les ponts de l'Aisne et va occuper le secteur d'Aillés au fameux Chemin des Dames. dans l'esprit du commande; Bien que destiné, de la percée, les ment, à .être utilisé à l'exploitation est circonstances font qu'un rôle moins brillant lui échu. Les

armées

du kronprinz ébranlent par des les solides positions coups répétés organisées par les Français sur la crête qui sépare l'Ailette de l'Aisne. Il est pour nous d'un intérêt majeur de déjouer les projets de l'adversaire et de conserver en nos mains ce boulevard où nos troupes pourprécieux ront trouver des places d'armes à une proprices offensive ultérieure. le R. I. C. M. s'y emploie avec les avantageusement dans notamment allemandes, troupes combats à la grenade. Malgré les pertes qu'il inflige aux marsouins, l'ennemi ne peut entamer les tranchées du plateau défendues. d'Ailles, qui sont âprement Les positions étant consolidées, le commandement demande, le 6 mai, au régiment d'enlever J'é tranperon du Monument qui menace les anciennes chées prises aux Allemands à Hurtebise. Pendant sans répit, meilleures d'incessants

trois mois, se mesurant

en plein jour de Après une marche d'approche le 1er bataillon plusieurs kilomètres, qui est chargé de l'opération arrive à 17 heures dans la parallèle de départ. Un dépôt de grenades incendiaires et offensives


— 33 causant la mort qui s'y trouve éclate en ce moment, d'une trentaine d'hommes. L'horreur du affreuse n'arrête spectacle pas les compagnies, qui, officiers sur les grenadiers en tête, se ruent de la Garde du Monument, défenseurs et les bousprussienne culent. Sans trêve, pendant trois jours, les marsouins luttent un contre quatre. du capitaine Sous le commandement Vallée, insouciants du bombardement auquel ils sont soumis, ils se maintienacharnées, par des contre-attaques les corps des nent sur Je terrain conquis, reprenant leurs tombés sous les coups des grenadiers de la Garde de leur côté des prussienne, qui subissent pertes terribles. Le mois suivant, le R. I. C. M. doit également rétablir la situation à l'Est de Cerny, compromise où nos tranchées méthodisont l'objet d'attaques Sous un bombardement inouï, ques des Stosstruppen. dans un terrain contreune brillante bouleversé, menée par la compagnie Rusca, fait payer attaque, cher aux Wurtembergeois les avantages remportés antérieurement. Ce fut au cours de ces combats que le soldat bien que blessé, mais décidé à venger ses Cauchois, se lança isolément à l'attaque. Il reprit camarades, seul à la grenade une tranchée momentanément eut la joie, en succombant, de perdue et finalement voir les coloniaux solidement établis auprès de lui. 994 tués ou blessés, dont 21 officiers, marquent l'âpreté des combats soutenus par le R. 1. C. M. au cours de cette période de défensive active qui allait être bientôt suivie d'un coup de massue formidable asséné à l'ennemi.


— 34 — LA

MALMAISON. ARMÉE

MAISTRE.

Le commandement décidé de suprême ayant mettre Soissons des entreprises à l'abri allemandes, il est fait encore appel au R. I.- C. M. pour procéder --à la des positions formidables conquête périlleuse le fort de la Malmaison qui protègent occupé par les Allemands. à l'arrière, Au cours d'une préparation qui peut être citée comme un modèle, tous les détails de l'oet chaque furent minutieusement réglés pération poilu instruit de son rôle. le Le 23 octobre 1917, jour fixé pour l'attaque, du lieutenantR. I.G. M., sous le commandement est à sa place dans les tranchées colonel Debailleul, où il subit des pertes sévères de départ, par suite de l'ennemi avisé de l'imd'un tir d'anéantissement minence du combat. Le commandant Alix est tué. Le régiment est encadré et le par le 4e zouaves 4U mixte. Il a l'ordre d'encercler les et de réduire de Bohéry, d'enlever le plateau carrières dela Malà l'Ouest du Fort, maison dans la puis d'occuper vallée de l'Ailette, la ligne: « Briqueterie de Chavi» gnon-Ferme-Many. de très grosses difficultés. L'opération présente Les carrières de Bohéry s'étendant sur 800 mètres de largeur et 300 mètres de profondeur constituent de défenses en effet uu labyrinthe qui paraissent avec leurs cavernes profondes. inexpugnables Aussi le régiment a-t-il pris un dispositif inusité pour les faire tomber. En tète les deux demi-bataillons Fillaudeau marcheront sur les carrières et les encercleront. Ils se-

1


— 35 ront débordés par la droite et la gauche par les deux demi-bataillons Alix qui les suivent ; ceux-ci doiensuite pour marcher sur le fort vent se ressouder de la Malmaison, de direction après un changement à angle droit. Le bataillon en soutien et se porCroll marchera tera ensuite sur le mont des Tombes. cette manœuLes troupes réussissent pleinement vre difficile, bien qu'ayant dû se diriger à la bouset ayant comtrès accidenté sole dans un terrain battu au début en pleine nuit. En quelques sont enlevées heures les carrières de haute lutte. Les tranchées de la Carabine, de la Danse, le boyau du fort sont pris. Une contre-attadu bois de la Gar enne est arrêtée que débouchant net. A 9 h. 15, le bataillon Croll passe à son tour en tête et franchit la crête de la tranchée de la Danse, en butte aux tirs des mitrailleuses et de l'artillerie allemande. Les officiers tombent successivement, si bien qu'aux Bois des Pilleries il ne lui reste plus son adjudant-major et que son chef de bataillon, sur 17 officiers. deux sous-lieutenants Mais l'enthousiasme et l'énergie des hommes sont tels que la marche continue sans arrêt, les mitrailleuses sont prises. Après avoir protégé le boches débouché des troupes engagées dans les bois, le 1er atteint la vallée de l'Ailette. bataillon et morale des ofGrâce à la valeur intellectuelle ficiers et des hommes, le R. I. C. M. a remporté une fois de plus un succès hors de pair. Fait remarquable dans l'histoire de la Guerre, le 1er bataillon a marché sans officiers, ceux-ci étant tombés dès le début, et cependant les hommes de


— 36 — là manœud'eux-mêmes chaque unité, comprenant vre à faire l'ont exécutée malgré tous les obstacles. C'est le plus bel éloge qu'on puisse faire d'une eux-mêmes devant troupe. Nos ennemis s'inclinèrent les prodiges accomplis. « Vous aussi vous êtes la Garde», déclara le soir de la bataille un officier de la Garde du Kaiser fait tandis qu'il montrait la fourragère prisonnier, jaune à l'épaule d'un marsouin. Plus de 700 hommes et 27 officiers avaient été tués ou blessés. En revanche, le R. 1. C. M. avait fait 950 prisonniers valides dont 14 officiers de la Garde prussienne, dont 12 de 150, 36 mitrailpris 19 pièces d'artillerie leuses et un matériel important. à l'ordre Il avait largement mérité la citatiçn de sur la proposition l'armée qui lui fut décernée du commandant le lie corps. général de Maud'huy,


— 37 — BATAILLE

DE

ARMÉE

L'OISE.

HUMBERT.

— Les suprêmes combats qui Plèssier-de-Roye. en 1918 devaient donner au Régise sont déroulés du Maroc l'occasion Coloniale de ment d'Infanterie moissonner à pleines brassées de nouveaux lauriers. est critique. Le 21 mars 1918, la situation le Sous la poussée de forces très supérieures, cède. Il faut à tout prix barrer la front des Alliés les arroute à l'envahisseur qui tâche de dissocier mées franco-britanniques. en hâte en caLe 26, le R. I. C. M. embarqué le mions autos dans la région d'Epernay, débarquait sur la route lendemain à l'Ouest du bois de Ressons, à Compiègne. d'Abbeville La ville est dévastée par les bombardements vions. Les habitants ont dû fuir. sont à la traîne, Les cuisines roulantes mes éreintés n'ont pas mangé. N'importe, commande d'aller de l'avant. Coûte que coûte, sans délai occuperont

d'a-

les homle devoir

les marsouins iront à Gury la ligne de Cany-Plessier-de-

et

Roye. Pendant prennent posique les trois bataillons lui-même se rassemble non loin de tion, l'ennemi là. Tous sont électrisés du combat. par l'approche Du côté

mais français, pas d'artillerie, presque disl'ennemi, par suite de la rapidité de sa marche, de peu de canons. pose également Et puis le marsouin ne craint personne ; il a pris vaincu la Garde prussienne au Chemin Douaumont, des Dames, il vaincra encore !


— 38 —de Le 28, un violent bombardement, précurseur commence. L'ennemi sur la rive l'attaque progresse droite de la Matz et des éléments refluent français des forces vers l'arrière. la disproportion Malgré une manœuvre audacieuse va sauver la adverses, situation. Le bataillon Fillaudeau se jette dans la lutte et sur la gauche qui est découverte juscontre-attaque qu'à Roye. Le bataillon Dorey taine van Yollenhoven la défense du village.

à Roye. Le capise précipite de prend le commandement

Le bataillon Reboul se porte au Bois du Gui. 11 était temps, car l'ennemi en masses attaque le bataillon Fillaudeau. profondes La compagnie Rusca se cramponne à la ferme Sud de CaLarroque qui est la clef des débouchés renouvellent sur attaques ny. Les Boches attaques leur point culminant le 30 au matin. qui atteignent Les vagues d'assaut succèdent aux vagues d'assaut, mais elles se brisent sur la ferme Larroque, bloc de granit, où le flot ennemi ne morvéritable dra pas. Jamais les marsouins ne lâcheront cette ferme la prequi a reçu le nom de leur colonel pendant mière bataille de Lassigny et qui symbolise pour eux le souvenir sacré d'un passé plein d'honneur. A 9 heures, l'ennemi est à quelques centaines de mètres de Gury. La confiance des poilus n'est pas ébranlée par les tirs de mitrailleuses de tout côtés, qui fauchent en avant, à droite et à gauche. « Qu'ils viennent dit par devant ou par derrière, à ce moment un marsouin, tragique que qu'est-ce


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cela fait, on tape toujours dedans. » Avec une audacieuse de conception, le rapidité lieutenant-colonel Modat décide de contre-attaquer. Le colonel a une telle confiance en ses hommes sans réserqu'il n'hésite pas à laisser ses bataillons ves ; tout le monde sera engagé sans exception, tout le monde se battra avec un entrain, un héroïsme qui n'auront jamais été égalés ! Les premiers soldats du monde vont se surpasser. Ils vaincront leurs ennemis vingt fois plus nomsur place ! breux, ou mourront Le 30 au soir, à 17 h. 30, un bataillon formé sous le commandement du chef de bataillon Reboul se lance à l'assaut avec acharnement, franchit les murs du parc de Plessier-de-Roye, envahit les sentiers et taille en pièce les Allemands qui grouillent comme des rats. minutes sont atVingt-cinq après, les objectifs se fait dans le parc teints, la nuit vient, le silence sinistre où les arbres dépouillés se dressent comme des gibets. Et à travers ce paysage de mort et les pelouses où le sang ruisselle, nos patrouilles se s'infiltrent, reliant à droite aux troupes qui ont chassé le Boche à l'autre extrémité du parc. La victoire est complète, les Allemands sont refoulés vers Lassigny où ils sont harcelés toute la nuit par les marsouins. la beauté de Les mots manquent pour exprimer cette lutte épique, aussi bien que l'ardeur et la foi patriotiques dépourvus qui ont animé ces soldats de vivres, mais fiers de leur volonté inébranlable. « C'est avec le sourire que les ordres ont été donnés, c'est avec le sourire qu'ils ont été exécutés »,


— 40 — rend compte le lieutenant-colonel Modat, commandant le régiment. La maîtrise des combattants fut telle que le 14 avril les pertes s'élevaient seulement à 160 tués ou blessés, dont 6 officiers. - Pourtant 785 prisonniers valides, 50 mitrailleuses, plus de 1.000 fusils constituèrent le trophée de cette opération du Plessier-de Roye. Encore faut-il y ajouter la délivrance de 93 solcernés le 21 mars, et les pertes considats français, de l'ennemi qui laissa plus de 400 cadavres dérables dans le parc. La fourragère au R. I. C. M., à rouge décernée la suite de cette affaire, ne pouvait être mieux placée. « Si je n'avais eu au Nord de la poche formée par l'assaut boche de vieux soldats de- cette trempe, écrivait le 30 mars le général Pellé, je ne sais si nos affaires ne se seraient pas gâtées. » (1)

(1) La bataille de Plessier-de-Royefut un succèsqui eût une grande répercussion.Officierset hommess'y conduisirent tous avec le plus beau couragedont les citations ci-dessous,choisiesau hasard, permettentd'apprécier la valeur. ALEXANDRE, Alfred,capitaine, Officierd'une bravoure légendaire. Le28 mars 1918,au cours d'une contre-attaque,a exaltéte couragedo ses troupespar son héroïqueexempleet son admirable mépris du danger. 'A entrainé magnifiquementles unités qui montaientà l'assautet les a conduites aux objectifsdésignés.Blessétrès grièvement.Officierde la Légion d'honneur SURUT,Marcel58compagnie. Soldatd'une bravoure éprouvée.Chargé.d'une missionpérilleuse en plein combatet blesséen cours de route, a dompté sa souffrancepour accomplirsa tâche. Blesséune deuxièmefois au retour, a montréun couragehéroïqueen se traînant auprès de son capitaine pour lui rendre comptede sa mission.


— 41 — MONT

DE

ARMÉE

CHOISY. HUMBERT.

L'accalmie est de courte durée. Au début de mai, le R. I. C. M. est envoyé entre Oise et Aisne en de l'attaque prévision que l'on sent imminente. Le 30 tuai, nos premières lignes abandonnent Varesnes et Pontoise. La 55e D. I., menacée d'être tournée sur son flanc, doit se replier sur la ferme s'infiltre des Loges-Nampcel et l'ennemi dans les bois de Cuts. A 23 heures, le R. I. C, M. reçoit l'ordre d'aller fermer l'intervalle Caisnes et qui s'est formé entre Le bataillon somali Nampcel. qui lui est adjoint occupe le mont de Choisy. leurs avants-postes, les bataillons Couverts par Darderine et Fillaudeau leurs emplaceprennent ments, gardant un front de près de 2 kilomètres. Au point du jour, les mitrailleuses entrent en sont le action ; le fond de Noyon, le fond Pelletan, théâtre de luttes acharnées, où les adversaires vont Hamjusqu'aux corps à corps. C'est laque l'aspirant mer succombe en forçant l'admirahéroïquement tion de l'ennemi. Bien que le colonel ait envoyé sur la ligne de feu toute sa liaison, le front est tellement tendu qu'il risque d'être percé. Deux compagnies du 4e mixte sont alors mises à la disposition du R. I. C. M. qui, pour décongestionner le bois de Nampcel, exécute une contreattaque de nuit. L'élan de l'ennemi est brisé et notre attitude agressive lui en impose. Le 2 juin, après un bombardement massif d'ex-


— 42 — et de toxiques, le bataillon somali qui ne plosifs le mont compte plus que 150 fusils doit abandonner de Choisy et se replier sur Caisnes où il est soutenu par le bataillon Dorey. Le 4 au soir, après un marmitage violent, l'assaut est donné par l'ennemi. Fauché par nos mitrailleuses, nos F. M. et le barrage précis du groupe Buchalet du 32e Régiment les stosstruppen d'Artillerie, tournoient et se replient, poursuivies par les mar4 mitrailleuses et des prisonsouins qui capturent niers. Grâce à sa ténacité, le R. I. C. M. a fermé la porte qui avait été ouverte par l'ennemi. Pendant ce temps, la compagnie Larcelet qui net le cheavait été prêtée à la 76e brigade barrait min du mont à Lagache; faisant de sanéprouver 5 mitrailglantes pertes aux Boches et leur prenant leuses et des prisonniers. (1) lf,

*

*.

-

Le 10, la bataille à l'Ouest fait Tracy-le-Val. le long de la valprogressent rage. Les Allemands lée de l'Oise et tournent la gauche de la 38e division. (1) Il sembleque la gravité de la situation ait eu pour effet direct de rehausser le moral des hommes.Onne peut que s'incliner devant les soldats qui méritèrent ces citations : NOUVEL, Pierre, sergent.u Vieuxmarsouin, guerrierde métier, modèle de bravoure. Pendantdouzeheures avecsa demi-sectiona arrêtélin filtration d'un ennemi très supérieur en nombre. ALLARD, Théodore,sergent. Sous-offleier remarquabled'audaceet de sang-froid,joignant à un splendidecourage une haute conception du devoir. Le 28 mai 1918a commandéune section de mitrailleuses, qui a infligédes pertes énormesà l'ennemi, combattantjusqu'à épuisementconiplet de ses munitionset destructionde son matériel.Refusantde se replier, encerclé,a succombéau cours d'une lutte inégale, forçant l'admiration de l'ennemi.

1

.;.' J .; ; ï


— 43 A 20 heures, le repli général est décidé sur lès lignes de Tracy-le-Val. Ce fut une stupeur sur tout le front du régiment qui devait reculer alors qu'il tenait solidement. La rage au cœur, les colonnes du R. I. C. M. s'édans la nuit après que l'artillecoulent silencieuses rie eut vidé ses dépôts ou les eut incendiés et que le génie eut fait sauter les routes minées. Pas une cartouche, pas un blessé, pas un mort à l'arrière. Deux hommes tués au ne sont laissés kilomècours du repli sont emportés sur plusieurs tres par leurs camarades déjà surchargés. Une marche rétrograde de plus de 5 kilomètres s'effectue posément sous un bombardement violent et à la barbe de l'ennemi. Le 11 au matin, celui-ci se heurte à de nouvelles lignes établies au Nord de et qu'il ne peut aborder. Tracy-le-Val des sont creusées, Nuit par nuit des tranchées le 13 réseaux de fil de fer sont plantés et, lorsque juillet suivant l'heure de la relève sonne, le R.1. C. M. remet à ses successeurs une position solide. Au cours de cette période très dure, il a perdu 7 officiers et 359 hommes tués ou blessés. (1)

(1) M. MlmCADIERsous-lieutenant au 328 Régiment d'Arlillerie. Brillant officier qui détachépendant deuxmois auprèsdu Régiment d'infanterie Colonialedu Maroc,comme officier de liaison du Groupe Buchalet (32,A. C.) n'a cesséde montrerune compréhensionde son rôle et un cran a-u-ùessus de tout éloge. Grâceà son activité personnellea pu assurer aux bataillonsen ligneet dans lescirconstancesles plus critiquesl'appui extrêmementefficaced'un groupe d'artillerie merveilleusemententraîné et remarquablementcommandé,inspirant aux fantassins qu'il appuie, la confiance1$plus absolue


— 44 — Offensive

du

18 juillet ARMÉE

à

octobre

1918.

MANGIN.

— Malgré la lassitude de la trouParcy-Tigny. pe, ces soixante jours de contact avec le Boche ne lui vaudront La machine allemande pas de repos. formidable sur le front de Champagne. s'ébranle est angoissante. L'heure Du chef au plus humble soldat, un même cri s'élève: attaquer ! d'une Le salut du pays exige de -ces hommes rare un nouvel effort surhumain trempe qui doit' changer la face de la guerre. Le général Mangin qui commande la Xe armée a secrètement une contre-offensive de flanc préparé de son et attend l'heure favorable pour l'exécution plan magistral. la nuit du 16 au 17, le régiment Dans repart et gagne la forêt de Retz. à 17, le R. 1. C. M. reçoit l'ordre d'attaquer en direction de Fère-en-Tardenois, Longpont, par Vauxcastille, Hélon, Moulins-de-VHlers, ParcyTigny. Les bataillons sont Dorey, Fillaudeau etMarcaire échelonnés en profondeur. Le

doit avoir lieu par surprise. L'attaque Le 18 juillet, à 4 h. 35, le bataillon Dorey tombe en coup de foudre sur l'ennemi stupide d'effroi. Collant au plus près du barrage il bousroulant, cule les résistances le bois du Mausolée. et traverse Les hommes, aisayant de l'eau boueuse jusqu'aux le rû de la Sayière sans se soucier selles, franchissent des tirs de plein fouet des 105 allemands et enlèvent


— 45 la voie

ferrée

située sur l'autre rive. A 5 h. 20 le premier objectif est déjà atteint, A 6 h. 41, la marche en avant est reprise. Les Scaronne et LarceLet font de nombreux compagnies dont un état-major et prend'artillerie, prisonniers, nent plusieurs canons. Moins d'une heure après, la ferme de Montrambœuf est encerclée et tombe entre les mains du 1er bataillon une fougue qui, avec une maîtrise et a accompli sa mission. incomparables, Le bataillon Fillaudeau, malgré un tir de barrage très violent qui lui a causé des pertes, s'avance alors pour franchir la ligne. Il est 8 h. 5, la compaaudace coutumière. avec'son gnie Rusca s'engage ainsi que les compagnies Dessendié et Rossi, elle est soumise à un feu de mitrailleuses terrible, ne peut s'effectuer par le plateau La progression découvert qui, est battu de tous côtés Une quinzaine de braves parviennent sur les cependant à s'infiltrer où pentes boisées au Nord du Moulin-des-Comtes, ils capturent bientôt redes mitrailleuses et sont joints par le reste de la 7e compagnie. Il est 15 heures, au marmitage boche s'ajoutent des concentrations de tir de 75 et 155 français en" avant et sur la droite. ! il faut reprendre à tout prix la marQu'importe che en avant. Le lieutenant-colonel Modat donne l'ordre au bataillon Marcaire soutenu par le bataillon Dorey de passer les lignes et de progresser sur Parcy-Tigny. Le mouvement s'effectue avec décision, en dépit des tirs d'interdiction et dès extrêmement violents invisibles dans les blés rafales des mitrailleuses mûrB.


—46

-

L'avance est lente, ear l'ennemi qui est renforcé, combat farouchement. la liaison est Néanmoins, établie avec le 4e mixte à gauche et,. lorsque la nuit tombe, le R. I. G. M. n'est plus qu'à 600 mètres du village à conquérir. des marsouins a porté ses L'opiniâtre pression fruits. une nuit sans répit pour les Allemands, la des Boches a en effet considérablement et un bataillon du 8e tirailleurs, mis à la à Parcy-Tigny du R. I.C. M., parvient disposition d'oÙ il ne peut cependant déboucher.

Après résistance diminuée

Une direction

imminente eu apparaissant contre-attaque de Tigny qui est fortement occupé parle bataillon l'ennemi, appelé à la rescousse Dorey fait face au danger, A19 h. 30, l'attaque générale reprend en direction afin de couper à l'armée allemande de Contremain la route de Château-Thierry-Soissons. Le bataillon à l'enrésolument Dorey s'accroche à céder malgré nemi et le contraint sa supériorité et la violence de plus en plus grande numérique des feux de mitrailleuses Les pertes sont cruelles. Tour à tour toutes les du 1" bataillon, auxquelles s'ajoute la compagnies A 21 heures, la Sautet, sont engagées. compagnie de l'objectif fixé est assurée, une conquête malgré déclenchée fraîches par des troupes contre-attaque massées à Hartennes et Taux. Le lendemain 20 juillet, retiré de la bataille.

le R. I. C. M. relevé

est

Il avait perdu 23 officiers et 731 hommes, capturé 825 prisonniers, 24 canons, 120, mitrailleuses,

*

f


—47

un matériel très et réalisé une avance de important S kilomètres. Enfoncé comme un coin dans l'armée ennemie, le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc a fait d'une valeur morale qui, preuve en ces journées lui valurent une jointe à ses qualités de manœuvre, nouvelle citation à l'ordre de l'armée. Les pertes éprouvées ne devaient pas l'affaiblir, car ceux des siens qui tombent ne meurent pas. Ils 1 vivent dans ceux qui restent et qui viendront Le R. I. C. M. a une vie profonde, enrichie chacontinue de sacrifices et que jour d'une -hérédité d'exemples. Inclinons-nous héros incondevant ces morts, nus et figures dont la mémoire restera impérissable, telles le capitaine van Vollenhoven, gouverneur des colonies, tombé au milieu des frères général d'armes Dessendié, qu'il a choisis, (1) le capitaine dont la noble figure de guerrier restera légendaire et tant d'autres. Leur sang est la semence des nouvelles victoires vers lesquelles va voler le R. I. C. M. -

(1) L'AfriqueFrançaisea publié un article nécrologiquerelatantl'am vre accompliepar le regrettégouverneurgénéral van Vollenhovenau cours d'une carrièretrès remplie. Sadernièrecitationà l'ordre de l'arméetémoignequ'il fut, aussibien dansl'admininislration coloniale.qu'au combat, homme du devoir et un chef dans toute l'acceptationdu terme. VANVOLLENHOVEN, JOOST,capitaine. <1Officierd'une valeur et'dll!. ne vertu antiques, incarnant les plus belleset les plus solidesqualités militaires. Mortellementfrappé le 19juillet 1918au moment où, éledrtsant la troupe par sonexemple,il enlevaitune positionopiniâtrementdéfendue. A placer au rang des Bayard et des La Tour d'Auvergneet à citer en exemple aux générationsfutures, ayant été l'un des plus brillants parmi les plus braves.


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49 -

LOMBRAY-GIZAUCOURT» ARMÉE

MANGIN.

Le Il août, le Régiment d'Infanterie Coloniale de la forêt de Laigle où il du Maroc est à proximité de l'attaque, attend le moment Marcaire et DoLe 19, ses bataillons Fillaudeau, en profondeur, sont en place et atrey, échelonnés tendent l'heure du départ sous un copieux arrosage et d'arsine. d'ypérite eux se profile nu et plat le plateau Devant qui s'étend de la Ferme des Loges au Bois des Cayenx, Au delà sont les villages de Lombray, Gizaucourt, Gournay, Bourguignon, puis les champs et bois qui à l'Ailette. conduisent mais qu'importe 1 attend l'attaque, L'ennemi et maest courue, L'affaire classique : rupture alerte, simple, qui ne s'attarde pas. nœuvre, Le R. I. C. M. s'enfoncera comme gaillardement un fer de lance dans les flancs ennemis, entraînant à travers la plaie sanglante les voisins de gauche et de droite. En un mot, avance de 14 kilomètres qui brise, et emporte tous les obstaen un tourbillon tourne cles dans la pleine lumière et sous les rayons ardents du soleil d'été. Le 20, à 7 h. 10, le 2e bataillon débouche derrière le barrage et en un clin d'œil enlève la roulant ses mitrailleuses de secligne allemande, première teur, 4 canons de 77 et balaye Le plateau. A ce moment, le capitaine Beaufrère, qui remtué glorieusement Fillaudeau, place le commandant d'une balle à la tête, oriente la manœuvre le long


— m — dés pentes boisées du bois des Cayeux qui est purgé des Boches tassés dans les creutes. et de vitesse, les compaRivalisant d'initiative au-delà de Lombray, abatgnies de tête s'infiltrent tant mitrailleurs et artilleurs sur leurs ennemis pièces. A 12 h. 15, Gizaucourt est à son tour débordé. Les éléments avancés du R. I. C. M. précèdent de 2 kilomètres les régiments voisins. sans hésitation, Cette manœuvre type, réalisée vaut au 2e bataillon d'être cité à l'ordre de l'armée sur le champ de bataille par le général Mangin. des forces, bat furieuL'ennemi, qui a regroupé sement le ravin de ses mitrailleuses et de ses canons. Le bataillon soutenu Marcaire, par le bataillon Dorey attaque à son tour. Après une marche extrêmement pénible, Gournay est atteint. Pied à pied le terrain est âprement qui disputé par les Allemands ils déroulent se montrent actifs. Entreprenants, sans trêve leurs bandes de mitrailleuses et lancent des escadrilles nos premières d'avions qui bombardent lignes. Le 21 à 16 heures, le bataillon Dorey passe à son tour en tête et franchit la ligne à la lisière Nord de Gournay. La progression est bloquée au débouché des bois dans la plaine herbeuse devant Bourqui s'étend guignon. Sur ce billard, sont les groupes qui s'infiltrent la proie des mitrailleuses ennemies. Deux épais Saint-Chamond cuirassés sont derAvec la nuit, rière, mais ils n'ont plus d'essence. nos mouvements.forcent l'adversaire à battre en retraite et le 22 au matin, le bataillon Dorey ayant


— 50

nettoie le bois de Fèves des dépassé Bourguignon groupes ennemis qui l'infestent. La liaison, parfaite entre le R. I. C. M. et l'artillerie qui l'appuie, autoalors de déclencher permet le tir de nos pièces sur la ferme de la matiquement admirablement situé qui bat blockhaus Capelle, 600 mètres de terrain découvert. Précédé de deux demi-sections en patrouille de en entier file en colonne par le bataillon combat, un à l'abri d'une rangée de pommiers qui le masque, et enlève la ferme. il convient de gaaccablante, Malgré la chaleur la destrucde vitesse pour empècher gner l'ennemi à l'Oise. tion des passages sur le canal de l'Ailette La compagnie a atteint son objectif sans Gaudeau sur l'autre rive coup férir et pousse des éléments de l'Ailette. La compagnie Brie livre un combat meurtrier, et subit un feu intense de capture 4 mitrailleuses minens qui tue son chef aux abords du canal. Le 23 août, après une avance de 14 kilomètres, le R. I. C. M. avait perdu 547 tués ou blessés, dont 16 officiers. Par contre il avait fait 1027 prisonniers valides 8 minenwerdont 24 officiers, capturé 20 canons, fers et 76 mitrailleuses, et il était cité à l'ordre de l'armée Mangin.


-

51 —

CRÉCY-AU-MONT ARMÉE

MANGIN.

Le R. I. C. M. glisse alors sur la droite pour apde la division qui puyer les deux autres régiments en direction de Crécy-au-Mont. Le 30 août attaque il bouche un trou qui s'était formé entre le 2e tirailleurs marocains et le 4e tirailleurs en les algériens soutenant vigoureusement, Enfin le 2 septembre, le bataillon Marcaire soutenu par le bataillon Dorey reçoit l'ordre de forcer le canal de l'Aisne à l'Oise, puis l'Ailette et d'occuper le bois de Monthizel à l'Ouest de la voie ferrée de Laon. commence à 16 h. 30. Sur trois pasL'opération serelles deux en mauvais état sont réparées tant bien que mal par le génie. Le canon de 37 et nos mitrailleuses musèlent tandis mitrailleuses ennemies, plusieurs que les 10e et ge compagnies vers le canal en progressent formation Elles le franchissent diluée. rapidement et enlèvent et de la Binette les bois de Monthizel bombardement d'obus toxiques. malgré un violent Les objectifs fixés aux bataillons Marcaire et Doet lorsque le lenrey sont atteints vers 21 heures il est arrêté rapidemain le Boche contre-attaque, dement sur nos premières lignes. Le 4 septembre le R. I. C. M. peut céder une place nette au 122e Régiment d'Infanterie pour aller en se livrer à de nouveaux exploits. Champagne


de

Offensive Butte

du

52 — Champagne.

Mesnil.--'

ARMÉE

Gratreuil.

GOURAUD.

d'Infanterie Le 19 septembre 1918 le Régiment du Maroc est à pied d'oeuvre dans les enColoniale virons de Yalmy. Les effectifs ont été complétés par les éléments nouveaux qui ne sont peut-être pas sufc fisamment Bah! les anciens montreront amalgamés. la route aux camarades et tous ensemble tiendront à honneur d'être dignes du glorieux Colonial mutilé l'armée de Champagne. qui commande a jadis fait venir en France le régiment: Gouraud Il connaît sa vieille le manœuvrière ; réputation la confiance R. I. C. M. justifiera a que le général placée en lui. Le morceau à enlever est important. Il s'agit de de la butte du Mesnil; de franchir la Dors'emparer le plateau de Gratreuil et de moise, de conquérir au delà de l'Alin. pousser sur le plateau deMarvaux, Les vallées de la Dormoise et de l'Alin forment de larges bandes marécageuses dues aux pluies et aux inondations artificielles. Sur le plateau le terrain est nu et découvert. C'est un lacis inextricable de tranchées et de réseaux, de toutes sur une s'étendant d'ouvrages espèces de plus de 8 kilomètres. profondeur Les organisations souterraines sont nombreuses, car le Boche s'est incrusté dans le sol depuis quatre ans. Dans la butte du Mesnil même existe un tunnel à plusieurs sorties. En outre, les troupes ennemies qui font face ont été précipitamment de la 44e division renforcées

"i


— 53 amenée car les Allemands ne veulent à d'Alsace, aucun prix lâcher leurs lignes puissantes. le régid'artillerie Après une brève préparation ment s'ébranle le 25 septembre à 5 h. 25, ses trois bataillons en profondeur. La bravoure du commandant Dorey légendaire dont le bataillon est en tête, l'impulsion qu'il a toujours su lui donner sont un sûr garant du succès. Il fait encore nuit noire, la fumée épaisse, le terrendent rain bouleversé, les tirs des mitrailleuses la progression très pénible. A 6 h. 50, le brouillard se lève peu à peu et la tranchée à 300 mètres solided'Odessa s'estompe ment défendue par le Boche. A travers les fils de fer barbelés, les explosions du barrage les colonnes par un des marallemand, souins filtrent et légères, s'étalent et se resouples ferment sur les nids de résistance, bondisrampent, sent et crèvent de les lignes ennemies, capturant nombreux prisonniers. A 6 heures, la butte du Mesnil est nettoyée et la tranchée de Perthes entre les mains du bataillon a enlevé d'un seul qui selon son habitude Dorey, élan la position ennemie. 30 mitrailleuses, 200 prisonniers valides sont entre nos mains. Le bataillon Alexandre dépasse alors le 1er bamatériel taillon, bien que n'ayant pas eu le temps de se regrouper, et il pousse résolument en avant sans se soucier des rafales de mitrailleuses. La compagnie très en pointe, colle au Rusca, roùlant et après avoir bousculé des nids de barrage fait irruption dans le Freiburger mitrailleuses Lager, où elle surprend la garnison enterrée dans des abris.


— 54-Renforcé

de liaison Potard et par le détachement le capitaine Rusca nettoie les abris payant d'audace, et capture ainsi 2 bataillons entiers avec leur étatmajor. il Après s'être fait reconnaître par nos avions, alors le hauteur de Ripoursuit nettoyage jusqu'à devant le front patrouilles pont et, laissant quelques du 2e Tirailleurs Marocains, pique à l'Ouest. du restant du 2e bataillon La progression est très Les compagnies, lente et très pénible. qui doivent filtrer homme par homme sous un feu intense de se trouvent à 16 heures au Nord de la mitrailleuses, Dormoise. les d'artillerie Après un arrosage qui pourchasse des trannids de mitrailleuses adverses, l'attaque Le capitaine Ruschées de la Limace est entreprise. est ca, en prenant pied dans la premièrè parallèle, sont faits. blessé, tandis que des prisonniers A deux heures du matin, tous les observatoires les pentes descendant vers Gratreuil qui dominent sont aux mains du bataillon Alexandre. Le 27 à 6 h. 40, le 3e bataillon, ses disprenant tances et se déployant avec une précision et un orfranchit à son tour les lignes. dre admirables, Grâce à l'extrême efficacité des tirs du groupedu 255e Régiment ment Deschamps, d'artillerie, qui se déclenchent sur les organisaautomatiquement tions successives de l'ennemi au signal des fusées lancées par les vagues d'assaut, la progression très dure et.forcément lente ne cesse pas de la journée, A 13 heures, la compagnie Carcassonne dépasse de Gratreuil le village et audacieusement gagne la de l'ancien moulin. crête à hauteur A 18 heures, l'ennemi en force contre-attaque

-

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— 55 — sur la droite sans pouvoir rejeter le baviolemment taillon Marcaire dans la vallée de Gratreuil. Le lendemain à 6 h. 35, le bataillon Alexandre se lance en avant. A peine les éléments de tête déla ligne du bataillon Marcaire passent-ils qu'ils sont accueillis par des feux extrêmement meurtriers. Les Américains ne sont pas encore parvenus à la hauteur du R. I. C. M. dont la droite est complètement en l'air. L'ennemi en profite pour déclencher une violente mais la tout d'abord, contre-attaque qui surprend Dezou se jette sur le flanc gauche du Bocompagnie che et l'oblige sur le à lâcher prise, abandonnant terrain de nombreux cadavres. Quelques heures après, la liaison est établie avec le flanc les Américains vaillamment qui dégagent droit. La progression est reprise et le bagénérale taillon Alexandre s'établit à 10 heures sur le mouvement de terrain la plaine d'Ardeuil. qui domine Le 29 au matin, un dernier effort est demandé au R. I. C. M. pour presser l'ennemi dans sa retraite. Malgré un feu violent le bataillon Dorey aborde les pentes Nord de la crête de l'ancien moulin et prend de Saint-Urbain, pied sur la crête Ouest du mamelon 10 mitrailleuses. capturant A ce moment le chef de bataillon Dorey qni conduit le mouvement avec sa maîtrise est habituelle Larcelet grièvement blessé, tandis que la compagnie se défilant. à l'Est menace hardie par une pointe dans la plaine les communications boches du bois des Biches. (1) (1)Le R.I. C.M.étaitmomentanément privé d'unde ses plus brillantsofficiersparl'évacuationdu commandant DOREY, quile 24août1918avait été l'objet dela citationsuivante : A entralnémerveilleusement le bataillonde tête du régimentà l'attaque de la premièrepositionallemandequ'ila enfoncéesuruneprofondeurde plus de 4kilomètres,capturantplusieurscentainesdeprisonniers,dix canonset plus de 50mitrailleuses.Portéenavantle lendemainpourétayerla pousséedu bataillon detête,a arrêtéunecontre-attaque allemandequiprenaitdeflancnotre première ligneet a ainsiconsolidéla progression. Cinqfoiscitéet unefoisblessé. Oflîcier de la Légiond'honneur.


— 56 — Sans perdre de temps, l'ennemi refluer voyant en masse sur le plateau de Marvaux, le capitaine Larcelet traverse vivement l'Alin, se porte à là voie ferrée qu'il dépasse et s'installe dans la tranchée des Carrières. A 15 heures, de la compagnie les patrouilles Gaudeau entrent dans le village de Vieux. Tous les objectifs sont atteints. A d'autres le soin de poursuivre le Boche ! Les marsouins dans purent dès lors contempler du désastre ennela «plaine de Monthois l'immensité des mi: de nombreux trains, d'importants convois, en retraite colonnes d'infanterie vers le s'enfuyant Nord. La fumée noire des multiples incendies attesde l'Allemagne taient le désastre s'écroulant dans la défaite. Le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc qui tués ou blessés, dont 12 avait perdu 616 hommes avait à son bilan un butin considérable : offiqiers, 934 prisonniers valides dont 17 officiers, 31 ca189 mitrailleuses et un imnons, 19 minenwerfers, portant matériel étaient tombés entre ses mains. de l'armée, le R. I. C. M. avait déCité à l'ordre droit au port de la double fourragère aux sormais et de la Croix de couleurs de la Légion d'honneur guerre.

1 '; I j


Offensive Cote

57 d'Argonne.

202.

ARMÉE

Olizy. GOURAUD

d'Infanterie Vingt jours plus tard, le Régiment Coloniale du Maroc couronnait la série de ses faits d'armes en forçant la porte des défilés de l'Argonne et en ouvrant le passage par aux troupes françaises fois saisir à la gorune dernière lequel elles allaient sur ge le fauve germanique, pour le jeter.pantelant le sol. L'arête

le ruisseau de montagneuse qui encadre au Nord-Est forme une forteBeaurepaire d'Olizy resse avancée la vallée étroite et les qui commande routes. Elle domine

et interdit les communications et la Croix-au-Bois. Grandpré

en-

tre Vouziers, à l'Est par le contrefort Cet éperon est flanqué boisé du mamelon de la cote 202, position redoutable qui est en quelque sorte la clef du bastion autour duquel pivotent les armées allemandes sous la de nos troupes. poussée méthodique Le

mamelon est inabordable, étant lui-même d'un glacis battu d'enfilade précédé par des armes et balayé de tous côtés automatiques innombrables du « quadrilatère », petit oupar les mitrailleuses entre le ruisseau et le mamelon. vrage organisé En outre, le Boche barre fortement par ses mitrailleuses de position toutes les têtes de ravin qui peuvent se prêter à notre progression. Ses flancs leuses légères des directions

en avant sont tenus par des mitraildes feux croisés dans qui fournissent bien définies.


— 58 — Tout ce système caché dans un taîliis touffu, parest invisible aux re.semé de clairières fangeusest' gards de nos troupes et est mis en action à un simdonné par un observateur perché ple signal d'alerte dans un arbre. instantanément un tir Celui-ci peut déclencher de la position d'une général qui couvre les abords les troupes assailobligeant nappe de projectiles, à la merci d'une lantes à se terrer et les mettant contre-attaque. avaient échoué tentatives contre Déjà plusieurs cette organisation défendue par des formidable, tout le prix. troupes d'élite qui en connaissent C'est au R. I. C. M., imbu au plus haut point de l'esprit offensif, qu'est dévolue la tâche de conquéoù l'ennemi rir à lui seul, cette véritable taupinière semble inexpugnable. sur des basés nouvelles. est reprise L'opération des chefs et de la troupe, La confiance réciproque sur l'habileté et le manœuvrière confiance reposant est telle que chacun est persuadé cran du soldat, du succès. Le 21 octobre, l'artillerie exécute des tirs de concentrations suivis de tirs de ratissage dans les bois, tirs dont les patrouilles vérifient les effets. de façon Le 22 au petit jour le tir est raccourci, à prendre sous son feu les fractions ennemies que les destructions de la veille ont incitées à se porter en avant. - A 6 h. 20, le 1er bataillon Labonne se lance à l'attaque. - Ses patrouilles résolues dit, recherchent prement les nids de résistance.

; mènent le combat proet abordent par surpris'e


— 59 En arrière marchent en colonnes les souples unités largement articulées qui étayent les patrouille terrain et l'occupent au fur et à les, nettoient La lutte est opiniâtre, mesure. les adversaires en viennent au corps à corps. Dans la zone ouest, l'ennemi une résistance acharnée à la compaoppose sur une crête fauchée gnie Navizet qui est arrêtée de toutes parts par les feux. Les groupes de combat des compagnies Gaudeau et Letondal néanmoins par infiltrations progressent au centre et à droite, tandis que le canon de 37 musèle plusieurs mitrailleuses au prix de gros sacrifices. A 8 h. 30, les éléments de tête prennent pied sur la crête. Les groupes de combat Potard, faisant preuve d'un cran remarquable, sont parvenus de leur côté à déborder un important centre de résistance qui en défend l'accès. A coups de fusils-mitrailleurs et de grenades, 12 mitrailleuses allemandes sont successivement Leurs défenseurs, réduites., qui luttent avec l'énergie du désespoir, se font presque tous tuer sur leurs pièces. La compagnie Navizet, qui à son tour est parvenue à l'alignement des compagnies voisines, est très et perd deux éprouvée par un violent feu d'artillerie dont son capitaine. officiers, A 9 heures, la cote 202, le mouvement de terrain le col au Nord et vers le Nord-Est, qui s'en détache au Nord-Ouest de celui-ci, sont complètel'éperon ment occupés par le R. 1. C. M. Alexandre Pendant nettoie le que le bataillon bois et le ravin de Longwe, le bataillon Labonne une pousse en avant et à 13 heures tient solidement la vallée de Longwe, ligne surveillant ligne qu'une ennemie ne peut même pas aborder. contre-attaque


-

60 —

Au cours de ces journées particulièrement pénibles, le R. I. C. M. avait sans coup férir réalisé la destruction du pivot de manœuvre de l'ennemi en au minimum les sacrifices. retraite, tout en réduisant Les pertes ne dépassèrent pas en effet 130 tués ou blessés, dont 8 officiers. Ce succès éclatant, complété par la prise de 50 2 canons et 210 prisonniers valides mitrailleuses, aux corps dont 9 officiers appartenant d'élite de met définitivement l'armée en lumière les adverse, et la valeur incomsuperbes qualités manœuvrières des marsouins. parable à l'ordre de l'armée La 10e citation dont ils ont été l'objet est une juste récompense de leurs prouesses.


— 61 — LA

VICTOIRE

Le 11 novembre, à l'heure de l'armistice, le carri lion joyeux des cloches de la Haute-Alsace célébrant notre Victoire roule d'échos en échos au-dessus des tranchées où les poilus du R. I. C. M. se tiennent des lignes enneprêts à bondir à l'attaque mies. Bientôt sur les pas de l'ennemi définitivement le Régiment d'Infanterie du Mavaincu, Coloniale s'avance vers le roc, dans sa gloire rayonnante, Rhin, défilant à travers les villages de la terre alsacienne enfin délivrés du joug prussien. démonstrations de Accueillis par les affectueuses ses frères son drapeau flotte fièrement retrouvés, sur les cimes couvertes de sapins neigeux du Sungau. Dans un recueillement ne pouvant lutreligieux, ter contre l'émotion qui les étreint, tous se remémorent les heures douloureuses les tourpassées, ments de la chair et de l'âme volontairement consentis pendant mois pour la cause cinquante-deux sacrée. d'armes manquent Certes, bien des compagnons en ce jour tant attendu par plusieurs générations, mais leur souvenir reste impérissable dans le cœur des survivants autour de qui, serrés jalousement l'emblème sacré de la Patrie, comprennent mieux que jamais la devise du R. I. C. M. Recedit Immortalis Gertamine Magno (1) Coloniale peut être fière de l'enfant et qui en douze mois vient d'enqu'elle a engendré lever à l'ennemi plus de 100 canons, 600 mitrailleuses et 5000 prisonniers valides. L'Armée

RENÉ (4) Il revientimmortelde la grande bataille.

LEGRAND.


— 62 — CITATIONS

A

L'ORDRE

DE

LJARMÉE

OBTENUES PAR LE RÉGIMENT

D'INFANTERIE

COLONIALE

DU MAROC AU

COURS

DE LA GUERRE

1914-1918.

.14'. 1° Le général la 2e armée cite à commandant l'ordre de l'armée le RÉGIMENT D'INFANTERIE DU MAROC. COLONIALE (Ordre général n° 295 du 12 janvier 1915S) * Sous. le commandement du lieutenant-colonel LARROQUE, le régiment a mené dans les journées des 17, 18 et 21 décembre 1914 de nombreuses attaques. Il s'y est conduit de la façon la plus glorieuse sans s'occuper de ses pertes. > Signé: DE CASTELNAU.

2° Le général commandant la 2e armée cite à le RÉGIMENT l'ordre de l'armée D'INFANTERIE COLONIALE DU MAROC. (Ordre général n° 356 du

25 août 1916.)

« Sous le commandement de son chef le lieutenantcolonel RÉGNIER, a conquis pied à pied puis dans un magnifique assaut les deux tiers d'un village ruiné très important pour la défense, où l'ennemi était formidablement retranché. Un pàté de maisons restait encore aux mains des Allemands, le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc qui devait être relevé, a spontanément demandé à rester sur le terrain, jusqu'à ce qu'il eût achevé son œuvre. A complété brillamment la conquête du village dans la nuit suivante. A remarquablement


—'63

-

organ.isë la défense des ruines du village -» maintenue. quête a été intégralement Signé:

Xiégion

d'Honneur

(décret

dont

la con-

NIVELLE.

du 13 novembre

1916)

30 « Le 24 octobre 1916, renforcé du 42e bataillon sésomalis, a enlevé d'un négalais et de deux compagnies admirable élan les premières tranchées allemandes ; a progressé ensuite sous l'énergique commandement du lieutenant-colonel brisant successivement RÉGNIER, les résistances de l'ennemi sur une profondeur de2 kilomètres. A inscrit une page glorieuse à son histoire en d'un élan irrésistible du fort de Douaumont s'emparant ,et conservant sa conquête malgré les contre-attaques de » l'ennemi. (J.O.

du 16 Novembre 1916),

la 4° Le général commandant l'ordre de l'armée le RÉGIMENT COLONIALE DU MAROC. (Ordre

général

2e armée cite D'INFANTERIE

à

n° 497 du 2 avilt 1917.)

« Le 15 décembre 1916, sous l'énergique commandement du lieutenant-colonel RÉGNIER, qui, blessé la veille, avait refusé de se laisser évacuer, a d'un seul et irrésistible élan enfoncé les lignes ennemies sur une de 2 kilomètres, enlevant successivement profondeur plusieurs tranchées, deux ouvrages et un village fortifié, capturant 815 prisonniers dont 20 officiers et prenant 23 mitrailleuses et 16 canons, 10 canons de tranchées, un nombreux matériel de guerre. t Signé: GUILLAUMAT.


— 64 — 5° Le général commandant la 6e armée cite à l'ordre de l'armée le RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE DU MAROC. (Ordre général n° 529 du 13 novembre 1917.) « Régiment d'élite, sous l'énergique commandement d-u lieutenant-colonel a le 23 octobre DEBAILLEUL, difficile et remar1917, par une manœuvre audacieuse, quablement exécutée, encerclé et enlevé de haute lutte les carrières de Bohéry. S'est emparé ensuite des lignes de tranchées du Chemin des Dames que la Garde prussienne avait l'ordre de défendre à tout prix, puis progressant encore sous un feu violent d'artillerie et de mitrailleuses sur une profondeur de pJus de 2 k. 1/2 malgré des pertes sensibles, a atteint avec un entrain tous les objectifs, de admirable infligeant à l'ennemi lourdes pertes, capturant 950 prisonniers dont 14 officiers, 10 canons dont 8 de gros calibre, et un nombreux matériel de guerre. i Signé: MAISTRE. 6° Le général commandant la 3e. armée cite à de l'armée le RÉGIMENT l'ordre D'INFANTERIE COLONIALE DU MAROC. (Ordre général n° 409 du 15 mai 1918.) « Régiment d'élite comptant parmi les meilleurs de l'armée française. Le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc, sous le commandement du lieutenant-coloune nouvelle nel MODAT, vient d'ajouter page à sa brillante histoire militaire en enrayant la ruée ennemie sur une partie du front d'une importance capitale ; en le 30 mars 1918, a effectué une contre-attaparticulier, réussie, qui a permis que audacieuse, magnifiquement de rétabir le front, faisant subir des pertes énormes à l'ennemi amenant la capture de 785 prisonniers, de 50 mitrailleuses et de plus de 1000 fusils. » Signé: HUMBERT.


— 65

-

7° Le général commandant la 10e armée cite à l'ordre de l'armée le RÉGIMENT D'INFANTERIE DU MAROC. COLONIALE n° 342 du 22 septembre W18.) « Splendide régiment dont la valeur et l'entrain sont Les 18, 19 et 20 juillet 1918, le Régiment légendaires. d'Infanterie Coloniale du Maroc, sous l'énergique commandement du lieutenant-colonel Modat, est parti à l'assaut avec une fougue irrésistible, refoulant l'ennemi de plus de 7 kil. malgré sa résissur une profondeur tance acharnée, et lui capturant 825 prisonniers, dont et un nom19 officiers, 24 canons, 120 mitrailleuses breux matériel. » Signé: MANGIN. (Ordre général

8° Le général commandant la 10e armée cite l'ordre de l'armée le RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE DU MAROC.

à

(Ordre général n° 347 du 1.2 octobre 1918.) « Régiment d'une bravoure légendaire qu'anime un esprit offensif hors de pair. Sous les ordres du lieutenant-colonel MODAT, vient de se distinguer au cours des combats des 20, 21, 22, 23 août 1918, en enlevant dans un magnifique assaut Ja zone de résistance enneaumie qui lui était assignée, puis par une manœuvre brillamment a occupé le village dacieuse, exécutée, constituant son premier objectif et s'y est maintenu en flèche à 2 kilomètres du restant de la ligne. Continuant sa progression et les pendant l'après-midi opiniâtre deux journées a conquis deux villages et suivantes, plusieurs bois fortement défendus. A ainsi réalisé une avance totale de 14 kilomètres, faisant 1037 prisonniers, dont 24 officiers, et capturant 20 canons, 8 minenwerfers et 76 mitrailleuses. » Signé: MANGIN.


— 66 — la 9° Le général commandant l'ordre de l'armée le RÉGIMENT DU MAROC. COLONIALE

4e armée

cite

à

D'INFANTERIE

(Ordre général n° 1445 du 10 novembre 1918.) « Au cours d'une progression victorieuse marquée le Régiment acharnés, par quatre jours de combats d'Infanterie Coloniale du Maroc, sous le commandement du lieutenant-colonel MODAT, a encore surpassé ses précédents exploits. Chargé le 26 septembre J916 de la conquête de la butte du Mesnil et du plateau de Gratreuil, le régiment a successivement engagé sous les ordres du commandant DOREY, du capitaine ALEXANDRE et du commandant MARCAIRE, ses trois bataillons qui, manœuvrant avec une extrême vigueur, ont progressé sans trêve, tenant tête aux contre-attaques furieuses de l'ennemi, lui infligeant de lourdes pertes et le repoussant au delà du village de Vieux à plus de 11 kilomètres de la base de départ. A capturé au cours dont 27 officiers, 31 cade cette avance 934 prisonniers et 189 mitrailleuses. » nons, 19 minenwerfers Signé

: GOURAUD.

10° Le général commandant la 4e armée cite à de l'armée le RÉGIMENT l'ordre D'INFANTERIE COLONIALE DU MAROC. (Ordre

général

nIl 1557 du 29 décembre 1918.)

« Chargé d'emporter une position redoutable barrant les défilés de l'Argonne, position qui jusque-là avait résisté aux assauts répétés de nos troupes, le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc, sous les ordres du lieutenant-colonel MODAT, s'est porté à l'attaque le 22 octobre 1919. Malgré un terrain extrêmement difficile et bourré de mitrailleuses et en dépit de la défense acharnée d'un ennemi résolu, disputant le terrain pied à pied, a réussi à progresser, par une série de manœu-

j

!: 1 i ni 1


— 67 vres habilement conçues et exécutées avec une maîtrise S'est emparé de l'objectif qui lui était incomparable. faisant fixé, au prix de pertes relativement minimes, 210 prisonniers dont 9 officiers et capturant 50 mitrailleuses et deux canons de tranchée. » Signé: GOURAUD,

PAR

CITATION OBTENUE LA DIVISION MAROCAINE

n° Il du 22 septembre 7914, de la Xe Armée ) « Le général commandant la IXe Armée cite à l'orla lre division du Maroc, commandée dre de l'Armée: par le général HUMBERT. pour la vaillance, l'énergie, la tenacité dont elle a fait preuve aux combats de la le 28 août et dans les journées des 6, 7, Fosse-à-l'Eau, 8 et 9 septembre à Montdement, SaintMontgivroux, Prix. Les résultats obtenus, comme aussi les pertes cruelles mais glorieuses qu'elle a subies en témoignent. Tous, zouaves, coloniaux, tirailleurs indigènes, ont fait d'une façon admirable leur devoir. » Signé: FOCH. (Ordre général


— 68 CITATIONS RÉGIMENT

OBTENUES PAR D'INFANTERIE DU MAROC

DU DES UNITÉS COLONIALE

CITATION

AU CORPS D'ARMÉE (Ordre général nU 279 du 5 juillet 1917.) Le général commandant le Xe corps d'armée cite à l'ordre du corps d'armée : (( Le 1er bataillon du R. I. C. M. sous le commandement du commandant CROLL, le 6 mai 1917, a soutenu l'attaque d'un régiment déjà engagé, a enlevé d'assaut une position importante battue de tous côtés et défendue. S'y est accroché trois jours enopiniâtrement vers et contre tous les obstacles et ne l'a quittée qu'après en avoir assuré la possession définitive. » Signé : MAUD'HUY. CITATION

A L'ORDRE

DE L'ARMÉE

général n° 456 du 27 août 1918.) Le général commandant la Xe armée cite à l'ordre de l'armée le 2e bataillon du R. I. C. M. : « Le 20 août 1918, le bataillou FILLAUDEAU du R. I. C. M. qui tient la tête du Régiment a pour mission d'attaquer les positions allemandes en avant de la Ferme des Loges et de pousser jusqu'à l'Ailette par Gizaucourt. Arrêté par de violents feux de Lombray, il néglige systématiquement le village, mitrailleuses, devant lequel il ne laisse qu'une demi-section, le déborde par la droite et la gauche, et se glisse par les ravins et les tranchées pour arriver coûte que coûte à son obLes deux compagnies de tête jectif qui est Gizaucourt. conduites par le capitaine QUILLET et le sous-lieutenant LETONDAL, isolées, triomphent complètement de toutes les résistances : une batterie tire à courte distance sur les éléments de gauche, une poignée de braves conduite par le sergent FABRE se précipite sur les (Ordre


- 69 — Le vilservants qui sont tous tués ou faits prisonniers. tourné tombe entre nos mains. Nous lage entièrement Le bataily faisons plusieurs centaines dé prisonniers. ion continue sa marche et atteint son objectif. L'habile manœuvre de cette avant-garde et son souci constant de marcher droit sur l'objectif en débordant les résistances locales, la volonté de tous de rencontrés ont permis au rédes obstacles triompher sa mission et grandegiment tie remplir complètement ment contribué au repli général de l'ennemi. » MANGIN. Signé: CITATION (Ordre

A L'ORDRE général No

DE

LA

DIVISION

1 du 17 mai 1915.)

Le général la 152e division cite à commandant l'ordre de la division : « La compagnie de mitrailleuses du Régiment sous le commandement du capitaine MARQUIZA. Au cours des combats des 26 au 30 avril a fait preuve des plus belles qualités de calme et de courage. A puissamment contribué des mouvements de par ses feux à l'arrêt l'ennemi. » Signé : JOPPÉ. CITATION

A L'ORDRE

DE

LA

DIVISION

No 1 du 17 mai 1915.) Le général la 152e division cite à commandant l'ordre de la division : « Le Groupe des Brancardiers. Dans tous les combats où le Régiment a été engagé, a assuré avec un dévouement inlassable et un courage exceptionnel le relèvement des blessés jusqu'au contact des lignes allemandes sans se laisser impressionner par la perte de ceux du groupe qui tombèrent mortellement frappés. » Signé: JOPPÉ. (Ordre général


HISTORIQUE:

DU

COLONIALE

D'INFANTERIE

RÉGIMENT

DU

MAROC

DE

1918

à

1930


-71

-

CHAPITRE 1918-1925

Séjour

1 en

Rhénanie

sur les pas Entré en Alsace, puis en Allemagne de l'ennemi vaincu, le R. I. C. M. monte de 1918 à 1925 une garde vigilante aux bords du Rhin, à Ludoù il tient garnison. wigshafen, le jeu de la démobilisation Durant cette période et des relèves coloniales renouvelle à peu près entièrement le personnel du Régiment, et catroupe dres. de l'ArMais, cimentés par la force des traditions du Corps, les éléments des jeunes me et de l'esprit solidement encadrés par les gradés et contingents, maintiennent au officiers coloniaux de carrière, R. 1. C. M. ses qualités guerrières, qui sont une fois de plus reconnues. En effet, au printemps de 1922, le Gouvernement le drapeau du Régiment de Portugais, pour honorer France au cours de la guerre le plus ayant obtenu de citations, une envoie en Rhénanie grand nombre d'officiers délégation qui, au cours d'une prise d'armes à Ludwigshafen, remet au Drapeau du R. I. C. M. les insignes et de de l'ordre fameux de la Tour l'Epée. L'occasion va d'ailleurs bientôt se présenter pour le Régiment à la guerde montrer que son aptitude re coloniale ne le cède en rien à sa valeur dans les batailles européennes. Au début

de 1925, Je R. ]. C. M, est, en effet, dédont à la demande du signé pour servir au Maroc, Maréchal le Corps d'occupation est renforLyautey, cé pour parer à la menace riffaine qui se précise.


— 72 — En février 1925 le R. I. C. M. embarque à Marseille à destination de Casablanca dans des circonstances et pour des motifs qui rappellent étroitement les événements à la suite desquels les fondateurs du R. I. C. M. étaient venus au Maroc 14 ans auparavant. CHAPITRE Les

Origines

du

II R.

1.

C.

M.

En Mai 1911, comme au printemps 1925, la péau Maroc nétration subissait une crise française redoutable. En 1911, avec la complicité du Sultan et les berbères du Riff des tabors marocains révoltés, et de l'Atlas avaient déclenché une offensive aussi contre le faible corps d'ocimprévue que vigoureuse français. cupation Dans Fez soulevé nos troupes lutfaient péniblement. La révolte menaçait de gagner la côte et d'ales résultats néantir acquis depuis 1908, au prix de tant de sang et de fatigues. fit appel aux - C'est alors que le Commandement coloniales dont la participation aux opératroupes tions marocaines avait été jusqu'alors réduite à bataillons sénégalais. quelques Dans chacun des Régiments coloniaux de France un bataillon de volontaires fut formé. Officiers, l'honneur de Sous-ofliciers et Soldats se disputèrent les camarades de l'Afrique du Nord en secourir danger. Sous le commandement

de chefs tel que Gouraud, Claudel, Mazillier, Monhoven, depuis parMangin, à la gloire militaire, venus et d'autres moins heutombés prématureux, mais non moins héroïques, tel ce chef de bataillon Prokos dont la brarément,

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1


— 73 voure

était légendaire les héros qu'il comparmi les bataillons de marche mandait, coloniaux, après avoir débloqué une part importante à Fez, prirent la délivrance de Marrakech, à la conquête du Tadla. Ensuite ils participèrent à toutes les colonnes de 1911 à 1914, ne le cédant à aucune autre troupe comme habileté manœuvrière et adapendurance, tation aux conditions locales d'existence et de comdevancer bat, pas plus qu'ils ne se laissèrent par sur les cham.ps de bataille de la Grande personne Guerre. C'est de la réunion de quatre de ces bataillons de haute valeur militaire, par de muldéjà aguerris et dont la qualité fonda-r tiples combats marocains mentale devait résister à l'épreuve de 4 ans de guerre, que le R. I. C. M. fut formé en août 1914. Ainsi lorsque le R. I. C. M. débarqua en Mai 1925 à Casablanca, il renouait la trasimplement dition du Régiment défendre le terrain à envennt la conquête ses fondateurs avaient duquel largement contribué aux heures également d'un critiques oublié. passé déjà lointain et trop facilement Il appartenait de carrière et aux aux militaires des classes 1923 et 1924 qui compojeunes soldats saient le R. I. C. M. à son retour au Maroc de démontrer coloniales par les traditions que, soutenus et l'esprit n'éde Corps, les nouvelles générations taient pas indignes de continuer l'effort, interrompu de 1911. par la Grande Guerre, des Marsouins CHAPITRE AU Le 5 mars, où le Maréchal

MAROC

III (1925)

le R. I. C. M. est rassemblé Lyautey le passe en revue.

à Rabat


— 74 A cette date le péril riffain est indéniable. La gravité de la situation est connue de tous et impressionne uns. L'allure martiale des coloquelques leurs prouesses niaux, les décorations qui attestent leur valeur présente, la prespassées et garantissent cravate de leur Drapeau, sur tigieuse produisent tous les spectateurs de cette magnifique parade line d'autant impression plus réconfortante que l'intervention du R. I. C. M., troupe française, prend une importance spéciale dans un conflit où nos forces comprennent une proportion inusitée de troupes et étrangères. indigènes cette reprise Immédiatement solennelle après de contact avec sa terre d'origine, le R. I. C. M. est dirigé sur les secteurs menacés. Alors commence qui dupour lui une campagne 18 mois et dont il rera sans interruption environ de rappeler les grandes semble opportun lignes afin du R. I. C. M. dont de tracer le cadre des opérations le détail sera exposé ensuite. A. - L'AVENTURE : Abd El RIFFAINE d'obédiencé Krim, de la tribu des Beni Ouriaghe], et de culture Européenne, Espagnole, quelque temps fonctionnaire à la solde de l'Espagne, puis disgracié, a soulevé sa tribu, puis une grosse partie des tribus voisines contre l'Espagne vers 1920. En 1921, les Riffains infligent aux Espagnols les désastres d'Anoual et du Mont Arruit. En 1924 l'insurrection les Espagnols sont Riffaine triomphe : rejetés sur leurs places côtières où ils sont étroitement bloqués. Ces succès rallient de gré ou de force à Abd El Krim tous les indigènes de la zone Espagnole, En 1925 le Chef insurgé va tenter de rejeter à la


côte

les Français

comme

75 il a fait des Espagnols.

Le Maréchal Lyautey a perçu depuis longtemps la réalité et la gravité du danger Riffain. Il a demandé en décembre 1924 des renforts qui ne lui sont Au printemps accordés. de 1925 que partiellement l'offensive' riffaine contre le Maroc Français se déclanche. Pendant les 4 mois d'avril, mai, juin, millet 1925, les effectifs insuffisants se du corps d'occupation du barrage sacrifient la continuité pour maintenir sur un front de 300 kilomètres. Grâce à cette abnéde juillet les renforts gation le front tient. A partir se déclanA l'automne arrivent. l'offensive française sur che à son tour et rejette à peu près l'ennemi ses positions de départ. Pendant l'hiver 1925-1926 les opérations sont interrompues par la mauvaise saison riffaine. la montagne qui rend impraticable Pendant

tout l'hiver un intensif travail politique désagrège la dissidence. Après quelques négociations qui n'aboutirent pas, et se voyant encerclé par l'offensive déclanchée concentrique franco-espagnole de la cote Méditerranéenne vers le sud et du HautOuergha vers l'Ouest, le Rogui Abd El Krim se rendit le 27 mai 1926 au Général Ibos, des Troupes Cola division Marocaine. commandant loniales, La guerre

du Riff était

terminée.

Des opérations de détail développées à loisir en toute la zone septen1926, 1927 et 1928 replacèrent trionale du Maroc sous le contrôle Franco-Espagnol. la colonisation envahit Aujourd'hui pacifiquement des ce riche terroir et déjà les bénéficiaires des lutexploits de nos soldats perdent le souvenir tes héroïques en 1925, luttes dont nous soutenues


— 76 — allons retracer les principaux vécus par le épisodes R, I. C. M. 1° — Période défensive. (Avril-Août 1925). Au début d'avril le R. I. C. M. placé en réserve stationne : 1er Bataillon : Meknès & Kénitra. 2e Bataillon : Fez Rabat. 3e Bataillon : Riffaine se déclanche Le 9 avril l'attaque au SudEst d'Ouezzan contre les Beni Zeroual soumis, dont le chef, le fidèle chérif Cherkaoui doit se réfugier à Fez. Le 14 avril, le 1er Bataillon est porté dans le secteur menacé. 3 compagnies à les postes occupent l'Est d'Ouezzan. 1 Compagnie renforce la garnison de Kelaa des Sless, Poste situé sur l'Ouergha, à 60 au Nord de Fez et que les'dissidents kilomètres menacent déjà de près. Le 1er Bataillon est de ce fait fractionné en deux parties qui vont vivre un temps séparées. Le P. C. du Bataillon réduit à 3 compagnies est à Teroual (20 km Sud-Est d'Ouezzan). La compagnie isolée (3e Cie) est rattachée au Groupement d'observation Ouest (Colonel Gouney) avec Kelaa des Sless comme point d'attache. Elle prend part aux opérations du Groupe mobile Colombat au Nord de l'Ouergha. Fin avril,

en raison des progrès de la dissidence les 2e et 3e Batailqui gagne au sud de l'Ouergha, lons sont à leur tour engagés. Le 28 avril le 2e Bataillon Aïn quitte Fez pour sur l'Ouergha. Aïcha, gîte d'étape et point stratégique Le 29 avril, un détachement le 2e comprenant du R. I, C. M. est formé à Aïn Aïcha pour Bataillon

4 ! -

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—77

-

renforcer le poste de Tissa, à mi-route entre JOueret base gha et Fez, déjà menacé par les dissidents, du Groupe mobile Freydenberg. En cours de route, la 5e Compagnie du R. 1. C. M. à l'arrière garde, est attaquée traîtreusement par des dissidents qui se sont fait passer pour des indigènes soumis. coûte au aussi violente L'attaque qu'imprévue 2 officiers Bataillon tués (Lieutenants et Pagnard et 40 hommes de troupes tués ou blessés. Berthet) Ce même jour 29 avril le 3e Bataillon arrive de Rabat à Fez d'où il est dirigé dans les jours suivants sur le groupe mobile Freydenberg à Tissa où il retrouve le 2e Bataillon. Mois de mai. — Au début de mai toutes les unités du R. I. C. M. sont au combat. Le 1er Bataillon tient les postes du secteur de barrant la route du Gharb entre Ouezzan Teroual, La 3e Compagnie et l'Ouergha. tient le poste de Kelaa des Sless. Les 2e et 3e Bataillons font partie du Groupe motabile Freydenberg la lourde auquel est impartie che d'interdire à la dissidence l'accès de Fez. Les caractéristiques effectués par le des travaux 1er Bataillon d'une part, par les 2e et 3e d'autre part, diffèrent donc sensiblement. La défense des postes isolés tenu par le 1er Baré. taillon mettra en relief la ténacité individuelle, inférieurs et de la des cadres nergie, l'ingéniosité dont les faibles détachements troupe perdus au milieu de la dissidence qui s'infiltre entre les postes, résisteront aussi bien à l'épreuve du blocus qu'à celui de l'assaut au contraire Les e et 3e Bataillon participeront


— 78 — mara une guerre essentiellement de mouvement, chant la nuit, combattant le jour, soit pour attaquer et ravinos postes, débloquer l'ennemi encerclant de tailler ceux-ci, soit, une fois terminée l'opération ou de ravitaillement entreprise, pour dégagement couvrir le repli du Groupe mobile. Dans ces diverses les 2e et 3e Batailopérations lons montreront d'habileles qualités d'endurance, té manœuvrière, à l'existence et à la d'adaptation les guerre marocaine, qui avaient déjà caractérisé coloniaux de Gouraud, de Mangin, de Mazillier et de Claudel. des trouDétailler au jour !e jour les opérations Il nous pes mobiJes ou des postes serait fastidieux. suffira de relater les circonstances où les unités du R. I. C. M. eurent l'occasion de se signaler. Pour les raisons exposées plus haut ces occaaccordées aux 2e et 3e Bataillon sions furent sur tout des divers à toutes les opérations qui participèrent ils furent rattachés. groupes auxquels du 5 mai au 20 juin, les 2e et 3e Successivement, Bataillon au Groupe mobile Freydenappartiennent berg qui opère dans la région de Aïn Aïcha. Ils se distinguent surtout : Le 5 mai à Bab Seltane ; le 9 mai à Aïn Mastouf ; le 13 mai à El Amzez; le 22 mai à Srima ; à partir du 22 mai à la défense de la position de Taounat. Le 20 juin le 2e Bataillon mopasse au Groupe bile Michelin dans le secteur d'Ouezzan où la situation s'aggrave et dont la défense mobile renforcée est groupée sous les ordres du Colonel Freydenet qui est remplaberg appelé pour cela à Taounat cé dans son commandement par le Colonel Noguès. Le poste de Teroual est débloqué le 23 juin. Les

!


— 79 — sont ravipostes de Bab Hoeeim et Oued Hamrim taillés, non sans pertes ni difficultés. La situation ainsi rétablie le Groupe Freydenberg est dissous. --Le 2e Bataillon demeure au Groupe Michelin dans la région de Terroual. Le 3e Bataillon resté à Taounat est intégré dans la le groupe mobile du Colonel Noguès qui prend suite du Colonel Freydenberg et débloque le poste d'Aïn Meastouf, lui-même puis est remplacé par le Colonel Lagarde, < , ¡ Sous les ordres du Colonel Lagarde, le 3e Bataillon participe à la dure affaire de Bab Tazou, massif la vallée du Leben et est montagneux qui domine occupé par les dissidents qui occupent les communications des postes de Bab Nizab et de Bou Halima. Il faut 2 jours de combat (26 et 27 juin) pour enlever les 3 massifs rocheux dont l'ensemble forme Bab Taza. De ce point le Groupe Mobile rayonne pour déles postes de: Bou Halima et bloquer ou ravitailler Bab Mizab.. Au début de juillet, la situation dans la région de Bab Taza est particulièrement La tribu critique. est toute des Tsoul, dont c'est le territoire, guerrière entière en dissidence les jour et nuit. Les postes, sont harcelés. Les pertes sont camps, les convois et s'accumulent. quotidiennes - Le 9 de Saint-Julien comjuillet le Commandant du R. 1. C. M. est tué glomandant le 3e Bataillon rieusement au cours d'une reconnaissance préparatoire à une action de son Bataillon. - Acette même date le 2e Bataillon mène dans la une lutte aussi pénible que celle région d'Ouezzan


— 80 — au Nord de Fez par le 3e Bataillon. il partiIntégré dans le Groupe Mobile Défrère, autour de Tercoual dont les discipe aux opérations sidents ont bloqué les postes ; Bab Hoceim et Oued Hamrin trop menacés sont évacués et détruits. Toutes ces opérations se développent par une chaleur accablante. a 8 cas C'est ainsi que le 31 juillet le 2e Bataillon d'insolation dont 2 mortels, au cours du ravitaillement du poste de Aïn Bou Aissa. il continue à assurer sans Quant au 1er Bataillon défaillance la défense des postes au Nord et à l'Ouest d'Ouezzan. Ses faibles effectifs, décimés par les pertes quotidiennes et à la dues au feu de l'ennemi les dangers et les maladie, supportent stoïquement fatigues d'une tâche obscure, mais essentielle. — (Août, 211. — Période : Le redressement. soutenue

Septembre, Octobre). Le 15 juillet 1925 les premiers éléments de renforts demandés le 20 décembre 1924 par le Maréchal Lyautey arrivent à Oudjda. A partir de cette date les troupes de .France affluent au Maroc. Les Groupes Mobiles sont renfornouvelles en cés, en attendant que les disponibilités et en matériel au 1Maréchal personnel permettent des opérations, de réPétain, qui dirige l'ensemble les opérations sur de nouvelles bases. organiser Abd El Krim sentant l'imminence de sa défaite de bluffer et d'obtenir une façade de sucessaiera cès qui lui permettrait de traiter d'égal à égal envers nous. Il échouera, nes compteront de la campagne.

mais ces dernières offensives riffaiau nombre des plus dures afiaires


— 81 Cette partie des opérations est caractérisée pour le R. I. C. M. par le regroupement des trois bataillons dans la région Ouest (Ouezzan-Téroual), après un repos de 10 jours accordé à Fez au 3* Bataillon sans arrêt le mois de qui est eu campagne depuis mai et dont un témoin occulaire dépeint dans les termes suivants- la situation physique : « Il ne faut pas oublier que nous avons « pendant toute cette période, demandé aux unités <( en ligne des efforts surhumains, à tel point qu'en « juin les formations sanitaires de Taza ont enregis« tré en deux jours, 300 entrées pour maladies ou « fatigues exagérées. du Bataillon Certains hommes « Saint Julien, de cet admirable Régiment d'Infante« rie Coloniale du Maroc, ne tenaient plus debout « et accusaient sans maladie apparente des tempé« ratures constante. à 380 5. Il ne faut supérieures « pas oublier que faute d'unités en nombre suffisant « pour tenir ce front de plus de 300 kilomètres les « Bataillons étaient sans cesse transportés solides « d'un point à l'autre du champ de bataille. A ce « métier les meilleures leurs s'épuisent, troupes « effectifs fondent. En fin juillet le Bataillon Saint« Julien ne comptait plus comme disponibles qu'un « Capitaine et 3 Lieutenants ; ses compagnies étaient « réduites à 2 Sections. » (1) Un autre témoin, d'autant mieux qualifié qu'il a eu cette unité sous ses ordres, présente soup un asle 2e Bataillon du R.1. C. M. qui parpect analogue les fatigues et les dangers du tagera constamment 3e Bataillon. « Le Colonel dépasse en chemin le 2e Bataillon (1) « Temps » du 5 mars 1926,cité par l' « AfriqueFrançaisede Mars 1926.)


— 82 « « « « « « « «

du R. I. C. M. Ce Bataillon Serret) est (Capitaine un de ceux qui tiennent le front depuis le début des opérations. 4 mois il n'a pas été un Depuis Les hommes, de 21 ans, jour à l'arrière. troupiers le teint terreux ; leurs vêtements de sont maigres, toile sont en loques, jamais au cours de leur odyssée ils n'ont pu, pour les échanger, toucher un magasin. dans leurs yeux et « Mais une flamme brille « c'est gaiement qu'ils répondent aux paroles qu'en « passant leur adresse le Colonel Allons, « le soldat ne change français pas et ceux-ci, les de 1925 sont les dignes cadets des « petits blédards « Poilus de la Guerre. ». (2) Ces éloges d'un chef énérgique, vieil africain exle 2e Bataillon du R. I. C. M. montra périmenté, de Sepqu'il en était digne au cours des opérations tembre dans la région d'Issoual, opérations qui d'abord l'arrêt d'une des dernières ofmarquèrent fensives de notre l'iffaines, puis le déclenchement contre-offensive en vue du dégagement définitif de la région d'Ouezzan. le 2e Bataillon Le 6 septembre le Nord attaquant du plateau d'Issoual avec l'aide des chars réoccupe les ouvrages d'Issoual Haut, enlevés précédemment par les Riffains. Le 7 Septembre il consolide de ce l'occupation de notre ligne. point important Il est relevé le 7 Septembre au soir et est placé en réserve au Djebel Ker Kor. Dès que notre occudéfie toute nouvelle ofpation du plateau d'Issoual est acheminé vers Teroual où fensive, le 2e Bataillon se trouvent déjà les 1er et 3e Bataillons. (4) GénéralVanbremellch.La dernière Offensived'Abdel Krim-Revue Militairefrançaise, 1" Juin 1928- page 312.


— 83 L'arrivée

en effet des renforts de France, permet de regrouper les unités dispersées par la force des circonstances durant la période héroïque de la lutte contre Abd El Krim. C'est ainsi que le 1er Bataillon du R. I. G. M., enfin relevé de son rôle de garnison, pst affecté à la 69e Brigade, ainsi d'ailleurs que le 3e Bataillon. Ces deux unités sont réunies à Téroual le 10 Septembre et participent à l'attaque générale du 11 Septembre en direction de Haddalinj. Le 1er Bataillon une part importante. prend, à cette oqération, Le 14 Septembre, fois, depuis pour la première le 15 mars, les 3 Bataillons sont réunis sur la position Aïn Bou Aissa Teroual. Le R. I. C. M. stationne sur cette position qu'il et sur laquelle il sera maintenu organise jusqu'au 11 Novembre. — (Hiver 1925-192(). 3e période. Stabilisation. Avec l'entrée en ligne des troupes fraîches d'une saison d'autre part, part et l'arrivée de la mauvaise une période de stabilisation comet d'organisation mence pour les forces françaises du front riffain. Le R. I. G. M. va pouvoir enfin jouir d'un repos bien mérité dans les postes de seconde ligne qu'il sous des pluies torrengagne au mois de novembre tielles par des pistes marécageuses, dans des conditions particulièrement pénibles. Dans un repos relatif, il séjourne en postes dans la région de Kelaa des Sless durant les mois de novembre et décembre ; puis est envoyé au repos comet demeure jusplet à Kénitra où il se réorganise qu'au mois de Février. 'de Février du Dans le courant les Bataillons R. I. C. M. reposés et réorganisés, gagnent succes-


— 84 — sivement la région de Bibane (Nord de Fez el Bâli) au Régiment. dont l'occupation est impartie du printemps de 1926. tant du Les opérations ne se porteront côté riffain que du coté français, lieu que pas sur cette région de Bibane où n'auront des escarmouches sans répercussions importantes. slest déplacé Le Centre de gravité des opérations et surtout l'oued à l'Est vers Taounat Sker Taberrant Keri. il pas en 1926 Aussi le R. I. C. M. ne participe-t aux opérations le 27 mai offensives qui aboutissent d'Abd El Krim. 1926 à la réddition Le Régiment et à est maintenu à l'occupation de la région de Bibane Kelaa des l'organisation Octobre 1926. Sless, jusqu'en A cette date le 1er Bataillon est mis à la disposition de la 128e Division et reste sur - louergha où il occupe des postes divers suivant les besoins du moment. Le 2e Bataillon est placé en réserve à Kénitra. Le 3e Bataillon devient Bataillon d'instruction et rejoint la P. C. à Rabat. B. — Après du Riff. 1927-1930. la campagne Une nouvelle phase de l'existence du R. I. C. M. commence mais non alors, phase moins brillante, inutile. La campagne de 1925-1926 avait durement éprouvé troupes et cadres. Elle avait ajouté encore à la du R. I. C. M. Elle avait surtout rappelé réputation fortement la nécessité absolue d'épauler par des les contingents troupes françaises indigènes ou étranà caractère national gers en cas de conflit colonial ou international, Le

recrutement

exclusivement

français

du

A j i 1 ) Á 1 1


- 85

R. 1. C. M. fait de cette unité un des éléments essentiels de la force française au Maroc et à ce titre il est particulièrement nécessaire de lui assurer une instruction et une organisation excellentes dans des conditions à l'hygiène satisfaisant indisd'existence aux troupes aux Colonies. pensable européennes Cette dernière considération à tous les simposait en 1927 avec d'autant esprits plus de force que la masse des troupiers du R. I. C. M. ayant fait la camde soldats appelés pagne 1925-1926 était composée et que dans les années qui du contingent français suivirent la campagne du Riff le Régiment fut de même recruté en grande partie avec des appelés de développement et, de ce fait physique incomplet de résistance de la guerre médiocre aux épreuves coloniale. Pour cette raison le R. 1. C. M. a été iraintenu en 1927, 1928 et 1929 dans la situation des troupes réservées. de rôle ses Bataillons, stationnés durant A tour l'hiver dans les garnisons de l'intérieur : 1er Bataillon : Sker, Ouezzan, Bou Nizer. 2e Bataillon : Kasbah Tadla, Oued Casablanca, Zem. 3e Bataillon : Rabat. ont cependant en été aux travaux de route participé ou de piste qui préparent ou accompagnent l'extension de la zone de sécurité. C'est ainsi qu'en 1928 le 3e Bataillon a occupé les du Cercle de Boujad (Kasbah Tadla) penpostes dant les opérations de l'Ade.rbo. En 1929 le 26 Bataillon a occupé les postes du Cercle de Beni Mellal pendant les travaux de piste aux environs de Ouaouizert (Oued el Abid).


— 86 — En 1930 le 3e Bataillon est à nouveau désigné vers l'Oued comme réserve pour les reconnaissances le 2e Bataillon doit également el Abid auxquelles participer. dans Pendant ce temps le 1er Bataillon spécialisé la Région Nord perfectionne de cette l'organisation en liaison avec nos voisins espagnols. zone frontière Ainsi par une alterqance d'instruction en garnison durant l'hiver et de déplacements en conditions durant l'été, le R. I. C. M. conserve et de campagne sa valeur militaire. améliore à compter de 1930 exclusivement de Composé de carrière il présente désormais au point militaires valeur physique, de vue recrutement, esprit militailes mêmes caractéristiques re et colonial que les vieux bataillons coloniaux venus au Maroc en 1911 au secours de Fez assiégé. Animé d'un puissant esprit de Corps qui vient renforcer encore l'action vivifiante des traditions à toutes les unités de l'Arme, le R. I.C.M. communes de 1930 attend en toute confiance le jour où il sera de faire appel à son courage de nouveau nécessaire _et à sa discipline. d'ailleurs Cet appel il l'attend avec certitude car une longue expérience de la vie coloniale a appris aux Marsouins de la que tôt ou tard l'intervention est inévitable aux colonies et toutroupe française jours aux heures décisives. de ces périodes Dans l'expectative de crise dont aucune coloniale ne saurait se vanter puissance d'être préservée, le R. I. C. M. entretient sa valeu r et sa force morale, afin de se montrer, le technique cas échéant, de 1911, des poilus digne des coloniaux de 1914-1918 et des blédards de 1925-1926.


ORDRE

87 —

GÉNÉRAL

582

.4'. Le Maréchal de France Commissaire Lyautey, Résident Général de France au Maroc, Commandant en Chef, cite à l'ordre des Troupes du d'Occupation l'unité dont le nom suit : Maroc, Le 3e Bataillon du R. I. C. M. du Chef de Bataillon « Sous le commandement de » SAINT-JULIEN, chef énergique, brave et d'un remar« quable esprit de décision, le 3e Bataillon du R.I.C.M. « s'est distingué daiis tous les engagements qui ont eu « lieu sur le Haut Ouergha depuis le début des opéra« tions et notamment aux combats des Ouled Bou Sol« tane, le 7 Mai, et d'Amzez le 13 Mai, où il contribua « par son irrésistible élan à enlever de fortes positions, « après des sacrifices sarglants et malgré la résistance « acharnée d'un ennemi mordant et tenace. » « A contribué ensuite dans la plus large mesure à « maintenir de Taounat et de les positions intactes « Bab Taza contre les assauts répétés de l'adversaire « prenant chaque fois la supériorité morale sur lui et « l'amenant finalement à cesser ses attaques. » de la Croix l'attribution Cette citation comporte de Guerre des T. 0. E. avec palme. Au Q. G. à Rabat, le 27 Aout 1925. Le Maréchal de France LYAUTEY, Commissaire Résident Général de France au Maroc en Chef Commandant Signé

:.LYAUTEY.


— 88 — Officiers RÉGIMENT

DU

D'INFANTERIE

COLONIALE

DU

MAROC la Campagne pendant 1925

à l'ennemi

tués

NOM

Maroc

LIEU ET DATE

S

MM. BERTHET Gaston

du

GRADE Lieutenant

Il aux Ouled Daoud le 29 Avril 1925

PAGNARD Jacques

«

aux Ouled Daoud le 29 Avril 1925

CARLIER Georges

«

à l'Oued Amzez le 13 Mai1925

GRILLOTClet-

«

àTOued Amzez le 13 mai1925

COLOMER Raymond

«

à Moulay Aïn Djenane le 21 Mai1925

BOUSCATIER Louis

«

à Médiouna le 11 Juin 1925

Chef de de St-JULIEN Jacques .v Bataillon desESSA.RTS Edouard Lieutenant d'ALRBRT • VERSINI Henri.ï LISSIGNOL Henri

à Bab Taza Je 9 Juillet 1925 à Nécbarine (près Ouemn) le 28 Juillet 1925

a

à BabMizab le 16 Aout 1925

S/Lieutenant

à Issoual le 6 Septembre 1925












TABLE DES MATIERES Pages I. Le Drapeau et sa cravate II. Liste des chefs de corps III. Mon Régiment (1914-1918) par le Lieutenant de Réserve R. LEGRAND. IV. En Rhénanie et au Maroc (1918-1930) par le Lieutenant-Colonel R. RICHARD.


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