Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 05/10/1897

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Journal officiel de Madagascar et dÊpendances Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Interuniversitaire Cujas


Madagascar. Journal officiel de Madagascar et dépendances. 1897/10/05.

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ARRÊTÉ

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l'Administrateur en chef de la province, pour SOMMAIRE couvrir les dépenses de création et d'organisation de l'enseignement officiel ci-dessus. ART. III.-M. l'Administrateur en chef du PartieOfficielle Betsiléo est chargé de l'exécution du présent créant un enseignement officiel laïque arrêté. Fait à Fianarantsoa, le 23 Septembre 1897. dansja province du Betsiléo.

: Le Directeur desFinances

IMBTIK: NON OFFUJIELE

Vu

-

ET INFORMATIONS,

NOUVELLES

TERRITOIRES MILITAIRES.—TERRITOIRES CIVILS.—TÉLÉGRAMMESREUTER.

PARTIE OFFICIELLE ARRÊTÉ 1007 GÉNERAL GÉNÉRAL créant é t un enseignementt offficiellaïque dans la province du Betsiléo. GOUVERNEMENT

Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Mada-

gascar et Dépendances, Vu les décrets des il décembre 1895 et

; Considérant qu'il

1897

30

juillet

v a lieu de créer, dans la proun enseignement officiel, indé-

vince duBetsileo, pendant de toute confession religieuse et dirigé dans un sens national, pratique et professionnel Attendu qu'un grand nombre d'habitants de la province du Betsiléo ont exprimé le désir de la création de cet enseignement officiel,

;

Arrête: ART.

1.-11 est créé, dans la province du

:

Betsiléo, un enseignement officiel laïque qui

comprendra 1° Une école normale destinée a instruire les instituteurs et les candidats aux fonctions administratives indigènes 2° Une école professionnelle qui sera une succursale de l'école déjà organisée à Tananarive et qui servira à initier les Betsiléos aux divers métiers manuels

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;

Un jardin d'essais pour apprendre aux indigènes à cultiver leurs terres et fournir de bons auxiliaires aux colons 40 Des écoles officielles dans tous les villa30

ges

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en feront la demande.

La neutralité la plus absolue sera observée dans toutes les écoles et tout le temps néces-

saire sera laissé aux élèves pour leur permettre de suivre, en dehors de l'école, la religion qu'ils ont adoptée. ART,-U. Un crédit de 15.000 francs, imputable sur les ressources générales du budget de la province du Betsiléo, est ouvert à M.

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GALLIENI.

et du Contrôle, HOMBERG.

:

Par le Résident Général Le Chefd'Etat-Major, faisant fonctionsde Secrétaire Général en territoire militaire, G;-.t/klift.

PARTIE NON OFFICIELLE LE VOYAGE DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL

Séjour à Fianarantsoa

l'achat d'un bœuf pour améliorer l'ordinaire des tirailleurs malgaches. Le soir, à 7 heures et demie, réception de la colonie européenne dans les salons de la Résidence. Ces salons s'étant trouvés trop petits pour contenir les nombreuses personnes qui étaient accourues saluer le chef de la Colonie, celui-ci a invité tout le monde à se rendre au cercle. Il a été reçu par M. Sauger, président, qui lui a adressé les paroles suivantes « Monsieur le Gouverneur Général, parmi « En vous souhaitant la bienvenue français sont « eux, les membres du cercle « profondément touchés de l'honneur que vous « leur faites en leur témoignant votre haute visites. « sympathie dans une de vos premières « Vous avez bien voulu approuver la ionda« tion de ce cercle, dont nous avons tenu essen« tiellement à faire un terrain neutre, où nous « apprenons à nous connaître, à nous estimer « et à rester unis. « Vous pourrez toujours compter sur nous « pour seconder vos efforts dans l'œuvre que « vous avez si brillamment menée à bonne « fin et qui a été l'objet de notre plus grande « admiration ». Le Général a remercié en exprimant sa satisfaction de la création de ce cercle, qui réunit militaires, fonctionnaires, colons, négociants, et en assurantlacolonieeuropéenne de tout son puis, il a prié ses représentants dévouement d'accepter une coupe de champagne pour boire à la prospérité de Manarantsoa. De la vérandah du cercle, le Gouverneur Gé-4 néral a ensuite assisté au feu d'artifice tiré sur la place du Zoma et qui a clos cette première journée. Une foule considérable n'a cessé de circuler dans les rues jusqu'à une heure fort avancée de la nuit; la, plupart des maisons étaient brillamment illuminées; une retraite aux flambeaux, exécutée par plusieurs musiques, a parcouru les différentes rues de la ville, suivie d'une foule d'indigènes dans tous les quartiers, l'animation était extraordinaire, les habitants manifestaient bruyamment leur gaieté, mais sans qu'on aiteuàregretter le moindre désordre. Dès la tombée de la nuit, des centaines de feux s'étaient allumés dans la vallée et sur les hauteurs, jusqu'à 30 kilomètres àlaronde, illumination grandiose et produisant, dans la nuit, un merveilleux effet.

:

L'après-midi du 21 a été consacrée à la visite de l'infirmerie ambulance, du camp des tirailleurs malgaches et des casernements de l'infanterie de marine. L'emplacement de l'infirmerie ambulance est très bien choisi et situé dans d'excellentes conditions hygiéniques, mais son installation dans l'ancien palais de la reine laisse'un peu à désirer, par suite de la disposition des constructions. Le Gouverneur Général a adressé quelques moté àchaque malade; il s'est particulièrement intéressé à l'état du caporal de tirailleurs malgaches Randriambelo, blessé assez grièvement à la cuisse dans un engagement près d'Ivohibé et l'a nommé sergent sur-le-champ. En même temps, il faisait remettre une gratification à sa femme. De même, il nommé à la ire classeletirailleurRatalata qui, quoiqueblessé d'une balle a l'avant-bras droit, n'avait pas abandonné le combat. En quittant l'infirmerie ambulance, le Général a donné l'ordre de faire à cette formation sanitaire un envoi important de dons des Dames dé France, afin d'améliorer et d'adoucir le sort des malades. L'infanterie de marine est casernée dans des conditions satisfaisantes et paraît se bien trou*» ver du climat de Fianarantsoa. Le programme de la journée du 22 a été comA l'issue de cette inspection, le Général a levé les punitions, accordé une ration de vin mencé par un vin d'honneur offert au Gouveraux troupes d'infanterie de marine et ordonné neur Général par la colonie européenne de

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Fianarantsoa. M. Sauger, vice-président de la Chambre consultative, a adressé les paroles ciaprès au Général « Monsieur le Gouverneur Général, Veuillez permettre au représentant des « .« colonsdu Betsiléo de vous souhaiter la bien« venue. LJe viens donc, mon Général, en cette quali1, vous exprimer toute notre reconnaissance 'url'activité que vous avez mise à pacifier dagascar, et faire les vœux les plus sinis pour que vous restiez parmi nous le tlongtemps possible. Ap;t lacolonisation s'imil faut que la mère-patrie, notre chère « pose « France, puisse retrouver tous les sacrifices « qu'elle s'est imposés en faisant la conquête « de Madagascar. Aussi, pouvez-vous compter « sur tout notre dévouement et notre zèle « pour vous seconder dans cette tâche difficile. « Nous souhaitons trouver auprès de nos « gouvernants toute la bienveillance que nous « méritons par les efforts et les sacrifices que « nous avons faits jusqu'ici pour la prospérité « de notre nouvelle colonie. « Je termine, Monsieur le Gouverneur Géné« ral, en vous exprimant tous nos sentiments de haute estime et de profonde sympathie. t(C « Vive le Général Gallieni, pacificateur de

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Madagascar 1 » Le Général a remercié les colons en les assurant qu'il ferait tous ses efforts pour compléter l'oeuvre de pacification et favoriser le développement de la colonisation, en hâtant de tout son pouvoir le moment où il pourrait remettrp la direction de la Colonie à l'autorité civile. La Chambre consultative de Fianarantsoa s'est ensuite réunie en séance et a exprimé au Gouverneur Général différents vœux, dont les principaux ont trait à l'organisationd'un service maritime de France à Mananjary,; à la création d'un poste de trésorier-payeur à Fianaà la réduction du tarif des colis posrantsoa ,taux intérieurs. En outre, sur la proposition du Gouverneur Général, la Chambre a émis le vœu que la ville de Fianarantsoa soit érigée en commune et qu'une municipalité y soit créée, ainsi que cela va avoir lieu à Tamatave et à Majunga. En ce qui concerne le lotissement des terrains de la nouvelle ville, le Général ayant invité la Chambre à émettre un avis sur le mode de cession, celle-ci s'est prononcée en faveur de cession à titre onéreux par voie d'adjudication. «

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Le Gouverneur Général a retenu à déjeuner les membres de la Chambreconsultative. L'après-midi a été consacrée à la réception des colons qui désiraient entretenir le chef de la Colonie. Le soir, illumination et feux dans toute la vallée et sur les hauteurs, comme la veille. *

Le lendemain jeudi est le jour fixé pour le kabary: La vaste place du Zoma est entièrement couverte de monde, océan de têtes noi-

de drapeaux tricolores. Il y là plus de 40.000 indigènes entassés, serrés à un tel point que les têtes semblent se toucher. Il est neuf heures le Gouverneur Général paraît, le. clairons sonnent aux champs, les troupes rendent les honneurs. Il prend place sur une tribune ornée de feuillage et décorée des couleurs nationales à ses côtés, les colons et les représentants des différentes

res d'où émerge une forêt

a

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;

confessions religieuses. Puis, le silence se fait et le Général adresse à la foule les paroles suivantes, que traduit au fur et à mesure, et phrase parphrase, M. l'Administrateuren chefBesson: « Peuple du Betsiléo, « Vous m'avez demandé de venir parmi vous. « Je suis venu. Vous avez fait au représentant « de la France l'accueil le plus enthousiaste, « témoignant ainsi de votre reconnaissance « envers la natiofi grande et généreuse dont « vous êtes désormais et à jamais les fidèles « sujets. Je vous remercie et remercie aussi M. « l'Administrateuren chefBesson, qui a su vous insérerdetels sentiïïïf-ntsdeloyalisme. C'est « grâce à ses sages avis que vous avez évité les « plus grands malheurs. Vous rappelez-vous, « Betsiléos, que l'année dernière, à pareille « époque, vous étiez indécis, vous alliez obéir « à de pernicieux conseils et vous insurger « contre vos nouveaux maîtres. Crédules, sui« vant votre habitude, vous doutiez de la « puissance de la France. Vous attendiez votre « mot d'ordre de Tananarive et de l'Emyrne, « où le vent de la révolte avait soulevé les trompées. J'arrivais à ce mo« populations « ment. Mes paroles toutes pacifiques ayant « été méprisées, je dûs aussitôt agir au nom « de la France, dont on voulait méconnaître je les « l'autorité. Il y avait des traîtres « frappais, si haut qu'ils fussent placés. Il y « avait une reine dont le nom était invoqué les chefs de la révolte je lui ordonnais « par « de descendre de son trône et de prendre le a chemin de l'exil, afin que personne ne pût qu'il n'y avait qu'un seul maître à « ignorer « Madagascar et que ce maître, c'était la insurgés, ils étaient tous « France. Quant aux « en quelques mois détruits ou contraints de « se soumettre sans conditions. Les plus Rainibetsimisaraka, Ra« fameux d'entre eux, Hevanarivo, imploraient de moi « bezavana, « leur pardon. Je leur faisais grâce pour les craignions « montrer à tous que nous ne « plus. Etes-vous persuadés, maintenant, Bet« siléos, que ceux-là qui voulaient nous En quel« résister étaient tous des insensés était rentré dans l'ordre « ques mois, tout Tananarive, comme dans toute l'Emyrne. « à l'île s'empressent main« Tous les peuples de soumission. Il a suffi « tenant de faire leur réduire ces redoutés « de quelques jours pour « Sakalaves du Betsiriry et du Ménabé, dont « les chefs, et notamment le fameux Toéra, «ont payé de leur vie la désobéissance à nos « ordres. « Mais, Betsiléos, vousavezpu voirpar vous« mêmes que si la France est forte, elle est « généreuse et bienveillante pour ses sujets. « Il y a un an à peine, votre peuple fournissait « de nombreux esclaves aux Hovas, aux Saka« laves, à toutes les nations de l'île. Ces escladélivrés et rendus à leurs familles, « ves ont été « qui les croyaient perdus à jamais. Partout, « sur mon passage, je les ai vus se presser moi, m'exprimant leur gratitude « autour de « pour ce bienfait. Ce n'est pas tout. Vous, étiez opprimés et gouvernés « Betsiléos, vous « dans votre propre pays par des Hovas. Je « leur ai ordonné de rentrer chez eux. Vous « avez été convoqués et vous avez choisi vous« mêmes librement vos chefs, de vrais BetsiDes impôts mo« léos. Est-ce cela, Betsiléos « dérés, pesant également sur tous, ont rem« placéles charges vexatoires auxquelles vous « étiez soumisautrefois. LesTompomenakely,

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«que vous subissiez avec tant de peine, ont «été supprimés. Je ne veux pas en dire plus

; déjà quelle reconnaissance

«mais vous voyez «vous devez vouer,

à

vous, Betsiléos, vosbien« faiteurs, aux Français qui vous considèrent «maintenant comme leurs propres enfants. «Vous êtes toujours des Betsiléos, mais vous «êtes en même temps des Français. Vous «devez donc apprendre la langue française ; «vous devez vous habiller avec des étoffes et «des draps français, renommés dans le monde entier pour leur bonne qualité vous de(c «vez surtout devenir les auxiliaires dévoués «de nos colons français, qui sont venus parmi «vous pour vous apporter Ja richesse et la

;

«civilisation.

Rappelez-vous que les bienfaits que je «vous signalais plus haut, c'est en grande «partie à eux que vous les devez, parce que «sans cesse, dans leurs lettres, ils parlaient de «vous, des injustices auxquelles vous étiez «soumis et des vœux que vous exprimiez. «Vous devez vous en montrer reconnaissants «en secouant vos habitudes de paresse et en «leur fournissant la main-d'œuvre dont ils «ont besoin pour transformer votre pays et «surtout l'ouvrir, vers les rivages de la mer, « par des routes commodes et rapides. Vous v avez appris, du reste, que je viens d'exempter « de prestations ceux d'entre vous qui s'enga« geraient, pour un an au moins, au service «de nos colons. Mettez-vous donc résolument à «l'œuvre et n'oubliez pas que si vous hésitez, «les Hovas, vos anciens maîtres, viendront «parmi vous, plus nombreux encore, accapa«reront le commerce, les terres etles emplois «

«de l'administration indigène.

Et maintenant, puisque je vois là, réunis «devant moi, non-seulement les habitants «de Fianarantsoa, mais encore ceux des « nombreux villages voisins, je veux encore «calmer les appréhensions que certains d'en«tre vous m'ont exprimées au sujet du main«tien de leurs mœurs et de leurs croyances «religieuses. D'ailleurs, je n'ai été nullement «satisfait de cette sorte de division qui sem«ble régner entre les habitants de vos villa«ges. Dans la plupart des localités où je suis « passé, les habitants m'attendaient, partagés d'un côté les catholiques, de « en deux camps « l'autre les protestants. Cela, je ne le veux «pas, car je n'ai pas à connaître quelle est «votre religion. Quand j'arrive dans un vil«lage, tous les habitants groupés ensemble «doivent m'attendre sous la conduite de leurs chefs. Aujourd'hui, «gouverneurs et de leurs qui sont chrétiens, «pour ceux d'entre vous « ne peut plus y avoir de différence entre «les catholiques et les protestants. Vous êtes «tous de bons Français. Vous avez, au milieu « de vous, des missionnaires et des pasteurs «qui peuvent avoir une religion différente, «mais qui sont tous Français et qui vous ins«truiront tous également dans le culte de la « France. « Du reste, je vous préviens, dès maintenant, «que je défère au désir qu'un grand nombre «d'entre vous m'ont exprimé en me deman«dant, dans une lettre couverte de signatures, « la création de l'enseignement officiel laïque «dans le Betsiléo. Aujourd'hui même, je «prends un arrêté organisant à Fianarantsoa «une école normale pour former les institu«teurs et les candidats aux fonctions adminis«tratives indigènes, une école professionnelle «pour enseigner les différentsmétiersauxquels «

;

il


vous devez être initiés, nn jardin d'essais «Mon Général, « pour vous aprendre à cultiver vos terres. Je C'est un grand honneur pour moi que de « Betsiléos, « ne pense pas que vous, vous vouliez devant paraître afinde vous exprimer, « vous rester arrière des déjà, Hovas qui à Tanaen « de tout le peuple Betsiléo, la joie au nom « narive, possèdent des écoles semblables les et « dont notre cœur déborde à l'occasion de l'ar« fréquentent assiduité remarquable. « avec une rivée dans la province de celui que nous re« Je créerai ensuite, dans tous les villages qui « gardons notre père et qui vient en comme « le demanderont, des écoles officielles laïques, t< moment nous donner une si grande preuce « ainsi Là, je l'ai fait Emyrne. dans que en « de la sollicitude dela France pour nous ve « écoles, jamais parlera de on ne vous « ces petits et grands. tous, « religion. Tous, vous pourrez vous asseoir sur « mon Général, cette sollicitude, déjà, Et catholiques « les mêmes bancs protestants, « dont de prodiguer tant de vous ne cessez « et même qui connaissent le ceux ne « que l'égard à de toutes les provinces de preuves «culte des des morts et On ancêtres. « vous l'île, n'a-t-elle pas donné les plus heureux « apprendra simplement à aimer entre « vous les fruits les plus féconds?' résultats, « à JJvo.u ÏU votfG «vous, aimer pu.,)i:) Si nous nous reportons vers le passé, nous « « a aimer surtout la France, votre nouvelle que la visite que vous «patrie, et aussi à devenir d'habiles ouvriers « devons reconnaître faites aujourd'hui dépasse nos espérannous agriculteurs. « de bons et « les Hovas, nos anciens maîtres, ne car ces, « le répète fois, BetsiJe encore une vous (c habitués à tant de solliciavaient pas nous « j'insiste point, léos, et sur ce car je neveux « traitaient, Ils contraire, avec tude. nous au te dans esprits, ait, d'équivoque qu'il vos y « pas « mépris et orgueil, et ce n'est que depuis leur Vous libres de sujet. êtes à les conserver ce « la conquête de l'île par la abaissement et « religieuses les de croyances vos « mœurs et Betsiléos se sont vus soudain les France que « jugez utile, pères, si le de pratiquer et vous « justes de traités égards. relevés et C'est avec « Vous nationales. danses toutes êtes livos « exultent, que notre. telou « pour cela que nos cœurs tel culte bres d'embrasser chrétien, « joie de et que notre esprit, visage rayonne « leçons écouter les si preférez des homvous « à espérer, envisage l'avenir reprenant se « missionnaires dévoués, ou pasteurs, « mes sérénité. confiance Nous et avec vous ..en « qui de France sont venus pour vous prê« fond du du Général remercions ô Vivez cœur, « cher doctrines; leurs enfin, propres vous « heureux, afin jours longs de que nous puis« «être libres de changer de religion, si vous sions, le plus longtemps possible, progresser « le bon. Vous n'avez, à sujet, de ce « croyez paix sous votre paternelle et habile direcen « à rendre à Je sévirai impersonne. « compte tCmédiatement contre toute autorité, tout « tion. Betsiléos? cela, (Crisunanimes Est-ce bien ô « « gouverneur, qui enfreindrait mes prescripd'assentiment). tolérance point. « religieuse tions La et sur ce « Général, saurions trop Oui, sont nous ne mon de des le principes respect « vos mœurs « exalter les bienfaits dont la France nous a le auxquels Gouvernement absolus, de la « « comblés, nous, Betsiléos, ni trop la remercier dont j'entends République, faire exécuter fi« « dans la personne de «dèlement les volontés, ne souffrira jamais « du choix qu'elle a faitle père des Betsiléos, pour M.le docteur Besson, qu'il soit porté atteinte. Je donc « pense « ici car nous l'avons toujours « la représenter « que vous m'avez bien compris à ce sujet. s'appliquer à nous administrer avec vu termine, enfants Je du Betsiléo, « enfants de « guider dans le droit chemin justice, à nous je la remercie France; « du magniencore vous « sauvegarder les intérêts et la sécurité à et fique accueil -cc fait représenque vous avez au « tous. «tant de la République. Prospérez, travaillez, «de « L'an des dernier, Hovas cherchaient pervers confiance, travaillez vienavec personne ne « les bruits les le affoler plus à abopar pays désormais dra plus troubler, « vous vous en« «Tousles Betsiléos adultes, disaientminables. lever le fruit labeurs. de « vos « devaient être massacrés dès l'arrivée ils, je « Betsiléos, ai je connais vous vus, vous « français dans la province» et soldats des cesserai « maintenant. de Je à penser vous ; ne « répandaient mille autres bruits non ils toujours « mais, reconnaissants vous, soyez « odieux. Eh bien malgré la ruse et la moins qui « noble le grand là-bas, et est pays « envers hommes, la fidélité des vrais perfidie de ces donné « au-delà qui la des libermers, vous a « restée inébranlable leur Betsiléos est et richesse, té la « qui donnera si et vous vous « la France, qu'ils chérissent affection pour efforts « voulez seconder de tous vos nos co« mère, n'a jamais cessé de d'une l'égal à « Ions, Français ces courageux que vous voyez ït malgré toutes ces manœuvres. s'accroître qui, « moi-même, auprès de moi là et comme « Général, je viens, heure, à cette Et, mon « aiment leurs enfants. propres comme « vous fidèle, ainsi que tous mes serviteur votre « salue ». « Betsiléos, je vous désormais et à tout jamais « concitoyens, Ces paroles sont accueillies par des applau- « Français, m'incliner devant vous pour jurer dissements frénétiques qui se prolongent long- « obéissance et fidélité à la France et vous temps. Les passages relatifs à l'affranchisse- « déclarer solennellement que jamais l'insurment des esclaves, au renvoi des gouver- « rection des six provinces de l'Emyrne n'a neurshovas, à la liberté religieuse et à l'autori- « rendu hésitants les vrais Betsiléos et n'a sation de se livrer aux dansesnationalesparais- « jamais porté atteinte à leur loyalisme absolu sent avoir produit une profonde impression « envers leur nouvelle patrie. sur les habitants, qui croient désormais à ces « Nous avons pu apprécier, mon Général, vérités-proclamées solennellement par le repré- « par les actes et l'administration de M. le docsentant de la France. « teur Besson, combiéndiffèrent, à notre égard, A ce discours, gouverneur général du Bet- « vos procédés de ceux des Hovas qui nousgousiléo, le prince Ratovonony, 14 hrs, répond en « vernaientjadis. Nous étions autrefois accablés ces termes, quetraduit au fur et à mesura au a parles corvées les plus. arbitraires et notre «

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que, depuis le changement de régime, il nous « serait bien long et bien difficile d'énumerer «tous les bienfaits que nous avons reçus dela «

France, tellement ils sont nombreux. « Qu'il me suffise de citer l'émancipation «des esclaves, l'accroissement considérable et «progressif de la richesse publique, la répres«sion de l'usure et de l'accaparement du riz, «le rétablissement dela sécurité. « Aussi, est-ce avec joie et bonheur que «nous protestons de notre dévouement et de « notre fidélité à la France, qui ne rechercha « ici que la paix et la prospérité de l'île ei « tière, par les voies du progrès et de la ch «.lisation. Ces sentiments sont notre sau' «gardé et nous n'imiterons jamais la folie du «vivy» (plongeon), qui compromet sa vue à CIforce de plonger et replonger sans motif, «ni celle du papillon qui, étourdiment, va se «brûler les ailes au feu de la lampe. «Vous avez vunostirailleursetnosmiliciem Betsiléos traquer au Nord et à l'Est les ban «desrebelles de Rainibetsimisaraka etde Reva «narivo, et réduire à l'obéissance, dans le Sud «les tribus insoumises et pillardes des Baras « parmi lesquelles ils ont rétabli l'ordre et 1 «paix. Et nous né nous flattons pas en celt «car nous avons fourni des preuveséclatar «, tes de ces faits, comme la femme expert «dans l'art de la danse fait éclater sontalei « par le jeu harmonieux et habile de sesbr; « et de ses « Et cette coopération fidèle, dont nou «avons déjà donné de si grandes preuves, vou «sera continuée à l'avenir, mon Général,pli «encore que par le passé, s'il est possibl «N'est-il pas vrai, chers Betsiléos (Assen « ment unanime). « En ce qui concerne, mon Général, les éc les écoles professionnelles q « les laïques et « vous venez de créer dans le Betsiléo, s «notre demande, écoles que .nous appelio «de tous nosvœux, nous ne saurionstropvo «remercier. N'étions-ll.ous pas, en effet, sar «cesse désolés par les querelles religieuse «et les incessantes contestationsdes représe indigènes des différents cultes et n'; tants « « pelions-nous pas de tous nos vœuxdes éco. «neutres, où catholiques et protestants pou « raient se coudoyer et vivre fraternelleme' « en bons et fidèles enfants de la France. « lieu de se traiter en frères ennemis ? « La création d'écoles professionnelles i «aussi faire un grand pas au développem « de l'industrie et de l'agriculture dans la p « vince. Et c'est en cela surtout, mon Géné« ral, que nous voyons une nouvelle et écla « tante preuve de votre sollicitude pour non « Que ces écoles s'édifient donc au plus tu « afin de nous permettre de rivaliser avec les « Hovas et de ne pas nous laisser trop distan« cer par eux. « L'agriculture surtout intéresse au plus « haut point tous les Betsiléos.La province, exceptionnelle (témoin ces ra« d'une fertilité cines de manioc ici sous nos yeux), devien te « dra surtout riche et prospère par l'agricultr « re. Et, ence moment même, tandisque l'I « myrne affamée expie ainsi cruellement i paysbetsiléo pourrait sa « folle rébellion, le « fire à l'alimentation générale par son mi « nioc seul, sans parler du riz, des patates, de « haricots, des arachides et de toutes lesat) denrées de la province. « très « Aussi, commegage de notre dévouées «

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\tlmi)nœd'un'NinettitJ.\ lundis Àsnotre^r^u^

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pieds, mon Général, toute notre éner«gie, toute notre bonne volonté et toutes nos « facultés physiques et intellectuelles pour « aider l'œuvre de la France en ce pays. « J'ajoute que tous les Betsiléos n'ont qu'une s'efforceront tout « voix pour proclamer qu'ils toutes leurs forces les « jours de seconder de i efforts persistants de M. l'Administrateur en « f «chef Besson, qu'ils regardent comme leur L «père.N'est-il pas vrai, Betsiléos? (Assentiments). « Et, en particulier, pour tout ce qui touche aux légitimes entreprises des colons de ce jays, nous nous déclarons tous prêts, n'est-ce chers tletSlleüs, à.les! àèCCHuCr L « efforts, de notre bonne foi et de notre travail complet achèvement. jusq 1 Nous insistons enfin, mon Général, pour « reconnaître l'heureux essor donné par le 1 docteur Besson aux affaires et à l'organisation de la province, car sans sa direction, malgré toute notre ardeur et tout notre zèle, les résultats à atteindre eussent été lents et difficiles. 1(1 Nous avons vu, pendant de trop longues années, notre province pillée et dévastée par les fahavalos Baras, en présence des Hovas ',impassibles et d'ailleurs impuissants à réprifmer le brigandage. Mais aujourd'hui, grâce iaux persistants efforts du docteur Besson, la sécurité et la prospérité nous sont enfin

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rendues. Pour terminer, mon Général, je vous dirai 'que les grandes paroles que nous venons d'entendre de votre bouche même ne seront pas perdues pour nous, mais que nous nous ferons un devoir d'en conserver toujours le précieux souvenir, surtout en ce qui concerne vos sages conseils, dans le but d'assurer lia prospérité et la tranquillité de la province ¡par le respect de la liberté de tous. N'est-il pas vrai, ô Betsiléos ?» ¡* : (Cris unanimes et prolongés d'assentiment). Ces paroles, interprétationfidèle des sentiants de la population betsiléo, sont suivies i longues démonstrations à l'adresse de la -rance et du Général et, longtemps encore Wès qu'il a quitté le Zoma, les acclamations ntinuent; leschapeaux s'agitent, les musiques lent. Ce peuple, impressionnable, craintif, nstamment inquiété, travaillé par de faux laits, se sent maintenant rassuré après avoir jtendu la voix ferme, puissante, du repréntant de la France. Avec la crédulité du Betéo, si enclin à ajouter foi aux racontars surdes, auxprésages hostiles, subversifs tae, ces kabary sont une nécessité et consle meilleur moyen de détromper les ent nlations et de leur donner confiance. A ce At de vue, la réunion de ce jour aura certainent un effet politique considérable. La vue les paroles du Gouverneur Général auront 'en outre, pour résultat de bien persuader : habitants de notre établissement définitif is l'île. )ans l'après-midi, le Général a visité lesécodirigées par la mission norwégienne et st montré très satisfaitdesprogrès réalisés par élèves dans l'étude de la langue française; • s'estrendu ensuite à la mission protestante ançaîse,où M. le pasteur Bénézech, quoique à jtnarantsoa depuis très peu de temps, a déjà à l'enseignement de notre langue i•tedonner impulsion^ De nombreuses gratifiactive

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cations ont été remises aux enfants des deux écoles. La journée s'est terminée par un bal des plus brillants offert par le Gouverneur Général à la colonie européenne et à la haute société malgache. La fête a été des mieux réussies tous les fonctionnaires, officiers, colons, négociants, s'étaient rendus à l'invitation du chef de la Colonie. Les danses, très animées, n'ont pris fin que fort tard avec ua cotillon conduit par le capitaine Lefort et Mme Blanc. Au nombre des danseuses se trouvaient Mmes Roubaud, Blanc et Melles de Chazal, Mackett, etc. La soeiété malgache a pris une part très active à la fête et dansé, avec beaucoup d'entrain, nombre de quadrilles, valses, pomas,

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Gouverneur GénéDans la matinée ral a visité la mission catholique. Il s'est montré enchanté des résultats obtenus dans l'enseignement du français. Compliment, dialogues, récits, scènes de déclamation, chœurs, exercices de conversation et d'écriture, révèlent une étude sérieuse et suivie de notre langue. Le Général a fait distribuer des gratifications aux plus méritants des élèves des frères et des sœurs et témoigné aux maîtres toute sa satisfaction. Dans l'après-midi, le Gouverneur Général a reçu deux princes tanalas, fils du roi d'Ikongo, et leurs femmes, venus pour saluer, au nom de leur père, le représentant de la France et protester de leur attachement etdeleurfidélité. Ces indigènes avaient séparé leur cause des chefs dissidents qui s'étaient réfugiés au sommet de la montagne d'Ikongo et avaient refusé, jusqu'à la fin, de faire leur soumission à M. l'Administrateur en chef Besson. Le Général s'est rendu ensuite à la propriété de Chazal, située à peu de distance de Fianarantsoa. Après en avoir parcouru et admiré les belles plantations de café, il a vivement félicité le propriétaire pour la courageuse initiative prise par lui en venant l'un des premiers s'installer dans le Betsiléo pour y créer une plantation qui promet déjà les plus belles espérances. Puis un lunch a été servi au Général, à sa suite, et à quelques invités. Madame, Mademoiselle de Chazal et Mademoiselle Mackett en faisaient les honneurs avec la plus gracieuse amabilité. Un tennis et une partie de croquet ont très agréablement terminé cette après-midi. Avant son départ deFianarantsoa, !e Général a réglé la question de notre pénétration dans le Sud de l'île. Dans la région de Midongy, un renfort de 80 miliciens permettra au lieutenant Hondschoëte, commandant ce district, de pousser en avant des postes pour se relier au 20 territoire, au territoire militaire de Morondava et même au district d'lhosy; d'ailleurs, plusieurs détachements du Ménabé, sous les ordres du commandant Gérard, serviront d'agents de liaison avec ces deux dernières régions la liaison Midongy-Ihosy sera encore facilitée par la mission confiée à M. le capitaine de Thuy dans la vallée du Mangoky. Dans la région d'Ihosy, la concentration des troupes du Ménabé et d'un peloton de tirailleurs algériens, plus une compagnie de tirailleurs malgaches, venus de Tananarive, assureront la jonction avec les troupes de Tulléar (capitaine Génin). Malgré le peu de forces dont il dispose. il est

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à espérer que M. commandant Gérard établi ra d'une façon définitive notre autorité sur les Mahafaly, les Masikoros, les Antandroys et les Antanosys, en se reliant aux troupes des capitaines Lacarrière et Brulard. La liaison de ces derniers avec Ivohibé et la province de Farafangana sera elle-même assurée par la mission du capitaine Lefort, de l'infanterie de marine. Le résultat de ces différentes mesures, complément logique des opérations du Betsiriry et du Ménabé, sera la pénétration et l'occupation effective de toute la partie de l'île située au Sud de la ligne brisée Moron-

dava—Midongy—Fianarantsoa—Farafangana. Le Général a été heureux"ue pouvoir,avant de quitter Fianarantsoa, exprimer dans deux" lettres adressées l'une à M. Eckmann, président de la Chambre consultative, l'autre à M. Sauger, président du cercle français, combien il avait été touché de l'accueil si chaleureux de la colonie européenne de Fianarantsoa et quelle excellente impression il emportait de son séjour, malheureusement trop court, au milieu d'elle.

** Général Le Gouverneur a quitté Fianarantsoa le samedi 25 septembre, à 6 h 1/2 du matin. Malgré l'heure matinale, une foule très nombreuse avec plusieurs musiques a escorté le chef de la Colonie. Plusieurs fonctionnaires, officiers, colons, négociants, ont tenu à accompagner le Général jusqu'au Matsiatra ; on remarquait notamment MM. Eckmann, président de la Chambre consultative de Fianarantsoa, Sauger; vice-président, de Floris, MM. les pasteurs Escande, Bénézech, M. le chancelier Poirée, etc. Comme à son arrivée, le Général a été l'objet de manifestations enthousiastes de la part des indigènes en même temps, le canon tonnait du haut de la colline. A son entrée à Alakamisy, une foule aussi considérable qu'à son premier passage l'a acelle est demeurée devant la maison où clamé il était descendu pendant toute la durée de son repas, quoiqu'il l'eût, à plusieurs reprises, remerciée et invitée à retourner à ses occupations. Musique, chants, danse de sagaies, ont continuéquand même pendanttout letempsque le chef de la Colonie a séjourné dans le village.. En quittant Alakamisy, le Gouverneur Général a pris congé de M. l'Administrateur en chef Besson et de M. le chef de bataillon Cléret, commandant d'armes. En donnantl'accolade chef de la province, l'aremercié de l'accueil magnifique dont il avait été l'objet et lui a témoigné combien il était satisfait de tout ce qu'il avait vu dans le pays Betsiléo, où règnent l'ordre et le calme les plus complets, où de grands travaux ont été entrepris, de belles routes construites et où le commerce et la colonisation vont prendre de l'essor, grâce à l'habile direction de l'administrateur qui, depuis plus de huit ans, se consacre tout entier à notre œuvre de civilisation dans la grande île. D'Alakamisy à Ambohimahasoa, malgré un tempspluvieux et de violentes rafales, le Général marche précédé de plus d'un millier d'indigènes qui ne cessent de pousser des cris de joie. A 4 heures et demie, arrivée à Ambohimahasoa. Les habitants, plus nombreux qu'à l'aller, forment sur une longueur de plus d'un kilomètre la haie des deux côtés de la route. Toutes les jeunes filles sont couronnées de roses, tous les habitants portent des bouquet

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vif et aussi le plus bruyant enthousiame le chef de la Colonie qui, comme à son arrivée, fait une véritable entrée triomphale dans le chef-lieu du district. Tout le reste de la soirée acclamations prolongées. Sur la place, l'en- se passe en concerts, chants, danses, etc. On thousiasme ne connaît plus de bornes; on danse, peut dire en somme que les Betsiléos, se sont montrés hautement reconnaissants des mesuon saute de joie, c'est de la frénésie. Le Général et sa suite sont accueillis par res de bienveillance prises à leur égard par le des libération delà République Gouvernement minutes, quelques pendant pluie de roses une c'est une véritable bataille de fleurs en même esclaves, autonomie de la province, fixation temps, de gracieuses fillettes lui offrenten pré- d'impôts équitables, etc., et ont tenu à reporsent des produits du district corbeilles de ter, par leur enthousiasme débordant, cette reconnaissance sur le représentant de la café, de beurre, d'œufs, d'écrevisses, etc. Le Gouverneur Général visite ensuite l'église France à Madagascar. * et le jardin de la mission, remarquable par ses GouvérneurGénéral, quittant D'Ambositra, eucalyptus: puis, il interroge les jeunes élèves dirigé le Tananarive, s'est de grande la route maître exprime leur à du R. P. Fontanié et sa route d'Antsirasatisfaction pour les progrès réalisés dans 28 sur Ambohimanjaka. Cette large l'autre, moins, moins bonne bé, et que qu'il l'étude de notre langue en même temps quelques maud'Ambositra, sortir présente, au fait remettre des gratifications aux écoliers et dire, malgré le de hâtons-nous vais passages ; l'ingé-, reçoit il M. soirée, écolières. Dans la mètres, de partout qui 2 est largeur, presque sa d'ennieur Couchou, qui dirige avec beaucoup point été faite pour les voitures, mais elle n'a agricole exploitation importante tente une servir chemin muletier, de bon seulement pour d'Ambohimasoa. dans les environs à laquelle elle satisfait sur tout son condition * Elle côtoie de belles rizières, puis *¥ parcours. Le 26 au matin, départ pour Fiadana. Sur traverse le village d'Ambohipia entouré de vertout son chemin, le Général trouve le même dure, au sortir duquel elle laisse, à droite, un concours de populations, le même enthousias- tombeau assez curieux que s'est fait construime qu'à l'aller. A Alarobia-Vohipotsy notam- re Rainimaraka, le chef du village ; elle atment, plusieurs milliers d'indigènes en habits teint ensuite Voainana, village en construction, de fête et bouquets en mains acclament le où remarquent plusieurs briqueteries. se chef de la Colonie des enfants groupés par L'entrée a été plantée de beaux bananiers écolechantent detrès beaux chœurs.Un peloton à l'occasion du passage du Gouverneur Généde tirailleurs algériens (capitaine Tahon), en ral, qui est salué à son arrivée par une marche sur Fianarantsoa, rend les honneurs. nombreuse population accourue des environs. De même, la population de Fiadana et de ses Malgré l'excentricité de cette localité, comme environs s'est portée fort loin au-devant du de celles, du reste, traversées dans cette Général au lieu d'avoir diminué, l'enthousias- journée, on trouve encore nombre de jeunes me des indigènes paraît s'être encore accru costumées à l'européenne et des enfants filles arcs de triomphe, musique, chants, fleurs, dan- en veston et culotte. Puis, tout ce monde prend ses des sagaies, rien ne manque à la fête et la tête du cortège, conduit par le chef du c'est à grand peine que l'on décide la popula- village, en chapeau haut de forme mais nution a se retirer pour permettre au Gouverneur pieds. Le sous-gouverneur d'Ambositra suit Général de prendre un peu de repos. à cheval, vêtu d'un bel habit brodé. * Vers huit heures et demie, on atteint la A son départ de Fiadana, le 27 au matin, Mania, qui coule paisiblement au fond d'un le Général retrouve l'affluence de la veille qui, cirque, où elle reçoit, comme affluent de malgré un temps froid et une pluie fine, tient gauche, le Mady. Le passage s'effectue à gué, à l'escorter. En tête, de jeunes et infatigables au confluent même des deux rivières. La Madanseurs de sagaies exécutent en marchant les nia ainsi grossie présente, en cet endroit, une pas et les figures les plus variés en même largeur d'une centaine de mètres avec une 20 environ. L'eau est froide temps que retentissent par intervalles ces profondeur de cris bizarres dont les indigènes se servent pour aussi, les bourjanes poussent-ils, en s'y enfonmarquer leur joie. Au bout d'une heure et çant, de petits cris significatifs. La vallée est demie de marche, on atteint dans une clairière couverte, en ce point, de vastes rizières. Sur de la forêt la limite du districtd'Ambositra, où la rive droite, attendent les habitants des le Gouverneur Général retrouve M. le chance- villages voisins, qui reçoivent le Gouvernenr lier Louédin, le gouvernenr indigène d'Am- Général en lui chantant un cantique. Peu bositra, ainsi qu'une très nombreuse population. après avoir franchi la Mania, la route emprunte Le temps est demeuré très froid et le vent la vallée de la Iavana, prolongée par celle du d'Est souffle avec violence. Sahatsio ce dernier, affluent de gauche de la Bien avant l'arrivée à Ambositra, commence Manandona. L'aspect du pays change sensiblement: ce ne une haie ininterrompue d'indigènes en habits de fête, lambas bien blancs ou costumes sont plus des mamelons larges, arrondis, à européens. Il y a lieu de noter la proportion pentes douces c'est la vraie montagne aux considérable d'indigènes vêtus à l'européenne, pentes raides, aux flancs dénudés semés d'ébeaucoup d'enfants et de jeunes gens et peut- normes rochers et creusés par quelques torêtre plus encore de jeunes filles. On trouve rents presque à sec en cette saison ; au fond une quantité de toilettes françaises dont le de la vallée, la Mania tranquille et limpide. port laisse peut-être encore quelque peu à La route serpente péniblement à travers ce désirer, mais dont l'adoption marque une paysage agreste, sauvage, où les habitants sont tendance qui mérite d'être signalée. A cet rares et où la végétation se réduit aux champs égard, Ambositra est en avance sur beaucoup de vero, fourrage assez apprécié. La plupart des de localités plus importantes. creux, toutefois, fournissent une eau limpide Toute cette population acclame avec le plus qui sourd au milieu d'un feuillage frais et vert, Onze arcs de triomphe ont été élevés, ornés de drapeaux, de guirlandes de fleurs et d'écussons aux initiales G.G. Le Général passe rapidement, salué par des

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heures, on atteint Alakamisy d'Ilaka, dont l'accès a été également planté d'arbres et où se font des briques sèches. Cette partie de la valléedelaJavana (ou plutôt de son affluentle Saharevo)comprend assez grand nombre de villages avec de grandes rizières et des troupeaux de bœufs. A onze heures et demie, on fait halte à Andraina, village curieux perché sur un contrefort de la montagne et entouré d'un fossé profond. Tout le village est sur pied pour recevoir le Gouverneur Général mais, néanmoins, les habitants, comme tous ceux de la région parcourue aujourd'hui, paraissent un peu plus réservés. Ils applaudissent et saluent, mais leurs visages réflètent surtout la curiosité. Ils regardent avidement le Général et les officiers ou fonctionnaires qui. raccompagnent. On sent que cette population n'est pas encore bien habituée à la vue des«Vazalias» et que nos idées, notre civilisation, n'ont que très peu pénétré dans cette région, théâtre pendant de longues années des exploits du fameux Rainibetsimisaraka. Le pays au-delà d'Andraina conserve un aspect sauvage; à droite de la route, la montagne aride et semée de rochers se dresse presque à pic; à gauche, au contraire, le massif d'Ilaka dcscendenpentesdouces et quelque peu boisées jusqu'à la rivière. Bientôt, on traverse un bois de tapia, essence la plus recherchée pour la sériciculture. Ce bois assez clairsemé rappelle, à une certaine distance, l'olivier; mais, àproximité, ce n'est pas le même aspect. Le tapia, de taille moyenne, à bois contourné, a le tronc du chêne-liège, la feuille vernissée, de teinte vert sombre, tenant du ficus et de la plante grasse. Cette dernière partie de la route est assez pittoresque, surtout avec la foule bariolée qui précède le Gouverneur Général et qui se déroule sous bois en longue procession aux sons de l'orchestre habituel flûtes, tambours et grosses-caisses. Puis la route franchit, par une altitude de 440m, la ligne de partage des eaux entre la Mania et la Manandona et, toujours sous bois, débouche brusquement dans la vallée du Sahatsio. On atteint ainsi Ambavatapia, puis à-i3 heures et demie Ambohimanjaka, terme de l'étape. Plus encore qu'Andraina, Ambohimanjaka est accroché aux flancs de la montagne. C'est une sorte de forteresse entourée d'un immense fossé et dans laquelle on pénètre par une triple porte. Au reste, le village ne présente pas le moindre confortable cases à ouvertures très étroites et à intérieur assez malpropre. Tous les habitants se sont portés au-devant du Général et, à peine est-il descendu de filanzana, que la musique groupée au fond du parc à bestiaux lui donne un concert. Le Général, après avoir remercié la population, la A onze

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congédie. matin, heures

le Général quitte Ambohimanjaka pour continuer sur Antsirabe. Au sortir du village, la vallée se resserre en une gorge étroite dont les flancs sont couverts de tapias jusqu'au confluent de la Talaviana, affluent de droite du Sahatsio. De ce point jusqu'à la Manandona, la vallée va s'élargissant, renfermant de nombreuses et riches rizières. A sept heures un quart, on atteint la Manandona, qui est passée à gué au confluent du Sahatsio ; la rivière n'a guère, en cet endroit, qu'une quarantaine de mètres de largeur avec une profondeur de lm. La Manandona sert de limite entre le district d'Ambositra et le 2* territoire militaire. De l'autre côté du coura Le 29, à 6

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d'eau, le Général est salué par le lieutenantcolonel Sucillon, le capitaine Durand, commandant le cercle-annexe de Bétafo, et les lieutenants Jacob, commandant le secteur d'Antsirabé, Billecoq et Dejoux. Encongédiant M. le chancelier Louédin, le Gouverneur Générallui exprime de nouveau la bonne impression qu'il emporte de sa visite dans son district. Un détachement de la milice de Bétafo rend les honneurs en tête, sa petite fanfare dont il a déjà été question. La route remonte maintenant la rive droite de la Manandona par des pentes assez raides et traverse Ambohimanarivo, au pied du pic d'Ibity. Avec ses arbres fruitiers, ses haies de rosiers et d'aloës, ce village a un aspect assez coquet. Cette partie de la vallée est bien cultivée on y trouve des champs de cannes à sucre, de manioc, des rizières, etc. ; les terres en friche sont couvertes de la plante fourragère appelée vero, déjà rencontrée la veille. Sur la rive gauche, paraît un nouveau bois de tapia. La route, assez bonne, présente une largeur de 3 mètres environ elle atteint bientôt un élargissement de la vallée couvert de vastes rizières et semé d'un grand nombre de petits villages. Un peu avant d'arriver à Ambohiponana, au passage d'un petit cours d'eau, le Gouverneur Général est salué et acclamé par une très nombreuse population, qui a dressé des arcs de triomphe à l'entrée et à la sortie du pont. Toutes les jeunes filles sont couronnées de roses et les garçons coiffés d'une sorte de couvre-chef blanc de leur invention, dont la forme rappelle le shako des kaiserlicks. Si la coiffure n'est pas belle, elle est du moins originale. Tout ce monde se joint à la foule qui précédait déjà le Général et, à 10 heures, au milieu des battements de mains, des chants et des acclamations d'un nombre considérable d'indigènes, le chef de la Colonie fait son entréedansAmbohiponana.Assezgentil, cevillage d'Ambohiponana, dont les maisons blanchies au kaolin s'élèvent sur une hauteur couronnée d'un bouquet d'eucalyptus. De loin, il donne un peu l'illusion d'un village de France. Cette partie de la vallée est assez peuplée et couverte de rizières. En quittant Ambohiponana, on aperçoit sur la rive gauche la maison de Rainibetsimisaraka à moitié démolie par les indigènes. C'est, en effet, cette région qui a été le berceau du fameux brigand. Au bout d'une heure de trajet, la route traverse encore une fois la Manandona sur un joli pont où ont été dressés deux arcs de triomphe, dont un entièrement recouvert de roses, après quoi elle s'élève sur le plateau d'Antsirabé, qui s'étend àpertede vue etcontraste singulièrement avec le couloir Sahavana-Sahatois, traversé les jours précédents. Quelques rares groupes de maisons, pas d'arbres, rien que cette petite herbe sèche des hautsplateauxduRanomainty. La terre, toutefois, ne paraît pas infertile et il semble même que cet immense plateay soit appelé à fournir d'excellents périmètres de colonisation. Le Général donne, à cet effet, au commandant du cercle l'ordre d'en exécuter le levé le plus tôt possible. A une distance de deux heures d'Antsirabé, le Gouverneur Général rencontre le R. P. Dupuis, MM. Georger, Malvoisin, Smisdon, négociants, accourus pour le saluer. Le R. P. Dupuis, ancien aumônier du Corps expéditionnaire, porte la croix de chevalier de la Légion d'honneur.

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trois ou quatre kilomètres avant darriver, un superbe arc de triomphe a été dressé; toute la colonie norvégienne est là. M. Borchgrevink, supérintendant de la Mission à Madagascar, en présente les membres au Gouverneur Général. Une foule considérable acclame le chef de la Colonie. Le cortège se remet alors en route la foule va sans cesse en augmentant les indigènes applaudissent, courent en criant, se précipitent, se bousculent. C'est au milieu des acclamations de plus de 20.000 indigènes que le Général atteint Antsirabé. Les coquettes maisons blanches de cette toute petite ville disparaissent sous les drapeaux, les guirlandes de feuillage et de fleurs. L'entrée du poste est gracieusement ornée. La petite garnison rend les honneurs. Dans l'après-midi, le Général visite l'école du R. P. Dupuis et celle de la mission norvégienne. L'école catholique, quoique de création récente, compte déjà un grand nombre d'élèves. Le Général se montre satisfait de leurs débuts dans l'étude du français et fait remettre plusieurs gratifications aux élèves les plus méritants. L'école de la mission norvégienne, installée depuis longtemps, donne de bons résultats que le chef de la Colonie est heureux de Constater et dont il exprime sa satisfaction à M. Borchgrewink. Après avoir interrogé un certain nombre d'élèves et leur avoir distribué des gratifications, le Général adresse quelques mots à ses jeunes auditeurs. Il les engage à appliquer tous leurs efforts à l'étude de notre langue qui, seule, leur donnera accès à toutes les carrières et leur déclare qu'il voit avec satisfaction les missionnaires norvégiens seconder à Madagascar l'œuvre des pasteurs français, à condition qu'ils ne s'immiscent en rien dans l'administration intérieure du pays et des populations et qu'ils prennent pour base de l'enseignement dans leurs écoles les méthodes françaises et l'étude de notre langue. Outre cette école, la mission norvégienne, établie depuis fort longtemps à Antsirabé, y a fondé un hôpital et une léproserie c'est dire assez que cette mission a rendu les plus grands services dans le ^ays. Antsirabé surtout leur doit beaucoup. Dans la soirée, toutes les maisons européennes étaient illuminées; quant aux indigènes, ils avaient illuminé à leur façon, c'est-à-dire en allumant d'immenses feux dans la plaine, entourant la petite cité d'un vaste cercle de flammes. Antsirabé produit du sel et de la chaux. Ce sel s'obtient en traitant la cendre d'un petit roseau appelé par les Malgaches siravondrona et se débite sous forme de petits pains d'un blanc grisâtre. Le sel ainsi obtenu est assez laxatif il contient sans doute une certaine proportion de sulfate de soude. Il est à remarquer qu'Antsirabé fait aussi le commerce du sel marin provenant de Mananjary. C'est pourquoi les éthymologistes ne sont pas d'accord sur l'origine exacte du nom Antsirabé (beaucoup de sel). Quant à la chaux, qui se fait actuellement en petite quantité, elle provient de calcaires très purs dont le gisement est voisin des sources. C'est grâce surtout à ces sources qu'Antsirabé paraît appelé à un certain avenir. Elles se trouvent à la sortie de la ville, sur la route de Bétafo; on en compte au moins une trentaine divisées en deux groupes eaux du Nord très chaudes eaux du Sud froides ou presque froides. L'analyse de ces eaux a été faite en Norwège A

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et récemment a Paris; elle a été publiée icimême, il n'y a donc pas lieu d'y revenir. Leur composition rappelle celle des eaux de Vichy, source de la Grande Grille. La concession en a été demandée par une société à la tête de laquelle se trouve M. Depret, de Paris. Au point de vue historique, Antsirabé jouit de quelque notoriété depuis le siège soutenu pendant trois jours (26, 27, 28), en mai 1896, par l'interprète Gerbinis, les missionnaires norvégiens et une trentaine de miliciens commandés par trois sous-officiers français contre plus de 1.500fahavalos. On voit encore aujourd'hui, dans le salon de la mission norvégienne, des traces de balles tirées par les rebelles. On sait que les assiégés furent délivrés par M. le Résident Alby, accouru avec M. Delagrange, quelques miliciens et les partisans de Rainijaonary. Les fahavalos laissèrent près de 300 morts sous les murs de la mission. merveild'Antsirabé, qui prête plateau Le se « leusement à l'établissement de périmètres de colonisation, paraît très propre à la culture des céréales, quoique le premier essai n'ait donné que de médiocres résultats cent kilos de blé pour 25 semés. Il paraît prouvé, en effet, que la cause de cet insuccès doit être attribuée à la gelée, au «fanaly», qui a détruit la fleur, les semailles ayant été faites à une époque intempestive. Le moment qui paraît le mieux convenir à cet effet est le commencement d'octobre, malgré la proximité des pluies. De nouveaux semis vont être faits dans ces conditions.

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D'Antsirabé à Bétafo, la distance n'est que de 20 kilomètres. Le départ a lieu le 30, à 7 heures du matin. Après avoir dépassé les sources à droite, on laisse sur sa gauche la léproserie construite par les norvégiens. Le village de ces malheureux ne compte pas moins d'une trentaine de cases, toutes pareilles, isolées, mais bien propres et entourées d'arbres, de telle sorte que l'ensemble offre un aspect plutôt gai et de nature à tempérer, chez ces incurables, l'horreur du mal dont ils sont atteints. La route est bonne mais tellement poudreuse que, pour ne pas être aveuglé, on est fréquemelle ment obligé de couper à travers champs traverse l'emplacement du marché du samedi, qui ne réunit pas moins de 3 à4.000 indigènes. De nombreux villages se remarquent en effet à proximité. On passe ensuite entre les deux lacs d'Andranobe à droite et d'Andraikiva à gauche. Ce dernier est très profond; une jolie presqu'île lui donne un aspect assez riant. A huit heures et demie, on atteint la rivière d'Andranotobaka, limite du secteur d'Antsirabé. Un arc de triomphe marque cette limite. Le Général est reçu à l'entrée du secteur de Bétafo par le lieutenant Rose, commandant ce secteur. Il congédie le lieutenant Jacob en le félicitant des résultats déjà obtenus et en l'invitant à hâter la détermination des périmètres de colonisation qu'il y aura lieu d'établir dans sa circonscription. Une foule nombreuse escorte le Révérend Père Dupuis Général. M. Georgeret prennent alors congé de lui. A l'entrée du village d'Andranotobaka, un très bel arc de triomphe porte l'inscription « Salut au Général Gallieni». Une foule considérable forme la haie, tous les enfants portent de petits drapeaux tricolores, les jeunes filles des bouquets de roses. Le Général est salué par des acclamations enthousiastes, puis toute cette foule se

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joint au cortège. Entre elle et le Général, l'escorte d'honneur, formée d'un peloton de la milice, et un orchestre assez complet de musiciens malgaches au chapeau orné d'un large ruban tricolore. La route, d'où l'on aperçoit de belles rizières, a été plantée d'arbres et de perches portant, soit un bouquet, soit un drapeau tricolore.

moment, le Révérend Père Félix, directeur de la mission catholique de Bétafo, salue le Gouverneur Général. Le pays est très peuplé et, jusqu'à Bétafo, la foule considérable qui escorte le chef de la Colonie ne fait que croître, les arcs de triomphe se succèdent avec des inscriptions diverses. Cette sorte d'acclamation particulière aux Malgaches, déjà remarquée si souvent, se fait entendre d'une façon ininterrompue. Mais tout à coup le pays change on entre dans la région des volcans, la terre noire forme une poussière légère que le vent soulève en épais tourbillons et qui aveugle porteurs et l'aspect de cette région est sauvage et portés désolé. Puis, l'on franchit un véritable cratère assez irrégulier, mais dont le sol noirâtre semé de blocs tourmentés, fouillés de mille petits creux, atteste d'une façon irrévocable son origine volcanique. Le terrain est couvert de grains brûlés, calcinés, semblables aux scories de la fonte ça et là, les taches jaunes du soufre de végétation, point seulementà droite de la route, un petit lac aux eaux bleues contrastant étrangement avec ce paysage noirci au feu souterrain. Enfin, au grand soulagement des bourjanes, on quitte cette terre de désolation et de ruine; les acclamations recommencent c'est à plus de 30.000 qu'il faut évaluer maintenant le nombre d'indigènes escortant le Gouverneur Général. La succession des arcs de triomphe continue tous sont décorés avec beaucoup de goût; devant les montants, un faisceau d'angades supporte une corbeille de fleurs, l'idée est très heureuse. On approche de Bétafo, la foule va toujours en grandissant, ses acclamations redoublent, mais la poussière aussi, hélas soulevée par la course folle de plus de trente mille indigènes et par un vent dont les rafales deviennent de plus en plus violentes. Aussi, est-ce au milieu d'un tourbillon de terre, de gens, de drapeaux, de fleurs, de chants, de musique, de cris, que le Gouverneur Général et sa suite débouchent dans la vallée de Bétafo. Tout ce monde aveuglé, crie, se heurte, se pousse, se bouscule, mais la musique et les chants n'en continuent pas moins l'air national. Un dernier arc «Au Général Gallieni, hommage des légionnaires» et l'on gravit la collinp. sur laquelle est bâtie Bétafo. La poussière diminue un peu et il est permis de faire le tour d'horizon de cette jolie vallée très peuplée, semée de belles et vastes rizières et où paissent de nombreux troupeaux de bœufs et de moutons. Bétafo, reine decette vallée fertile, est très coquettement pavoisée et ornée de feuillage et la réception qu'elle a faite en ce jour au représentant de la France a été vraiment digne de la mère, patrie. Pendant, toute la journée, la population, accourue de très loin, n'a cessé de stationner dans les différentes rues de la ville où devait passer le Général, afin de l'acclamer et de lui renouveler les ovations du matin. Dans l'après-midi, le Général a visité l'infirmerie-ambulance, les casernements de la légion étrangère. Puis il s'est rendu à la mission A ce

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catholique. La réception qui avait été préparée au chef de la Colonie fait honneur au Révérend Père Félix. Plusieurs compliments ont été débités avec beaucoup d'assurance et les élèves ont très bien répondu à toutes les questions qui leur ont été posées. Le Général a félicité le Père Félix de ce résultat et fait remettre de nombreuses gratifications aux écoliers et écolières. A la mission norvégienne, un élève d'Ambohimasina a débité très gentiment un compliment au nom de ses camarades de ce village. Tous ces enfants, filles et garçons, ont répondu d'une façon satisfaisante aux questions qui leur étaient posées. Le Général a fait distribuer des gratifications aux plus méritants. Le départ de Bétafo a eu lieu le vendredi 1er octobre, à 6 heures du matin. Le chef de la Colonie n'a pu, pendant ce trop court séjour, se rendre à la source thermale située dans les environs, dont l'eau n'a pointété encore analysée et dont la température atteint 52° centigrades. *

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En quittant Bétafo, la route descend par des pentes assez raides jusqu'àune rivière aux eaux vives et jaillissantes, dont elle longe le cours pendant un certain temps pour le traverser ensuite. Puis, la route s'élève constamment au milieu de superbes rizières en gradins, de champs de cannes à sucre et d'autres cultures, que sillonnent des canaux d'irrigation. Le pays est riche et peuplé. Près du premier village que l'on rencontre, un arc de triomphe aété dressé avec l'inscription «nos vœux les plus sincèresn. Sur tout le parcours, les habitants des villages voisins forment la haie, saluant, applaudissant, chantant et courant ensuite sereformer entête du cortège, tandis que la fanfare de la compagnie de milice et la musique malgache jouent, sans trop d'infériorité, la Marche des Volon-

taires.

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Enfin, l'on quitte les rizières pour un terrain noirâtre, semé de pierres volcaniques les villages se font plus rares, les cultures aussi certains groupes de maisons sont entourés d'un rempart de ces pierres. Puis l'on atteint un plateau légèrement incliné, inhabité, dénudé, couvert seulement de cette petite herbe déjà remarquée précédemment sur les hauts sommets. A partir de ce moment, on ne rencontre, jusqu'au modeste village de Manerinerina, qu'un seul groupe de cases et plus aucune culture. Du plateau, la route gravit, par des pentes très raides, le pic d'Amboasaro on est par 2.000 mètres d'altitude, le froid devient assez sensible et la violence du vent augmente de plus en plus. Contrairement au proverbe, une pluie légère qui survient semble encore en accroître l'intensité. Force est aux musiciens de remettre à plus tard l'air national et leurs morceaux variés. Chapeaux des bourjanes et bérets des miliciens volent et roulent sur les flancs des ravins. Les Européens s'encapuchonnent de leur mieux, chacun s'enveloppe de manteaux, de couvertures, pour échapper à ce vent glacial qui fouette de plus belle et fouettera ainsi toutelajournée. Du pic d'Amboasaro, on tombe brusquement dans un cirque au fond duquel est enfoui un misérable petit village isolé et semblant abandonné du reste du monde. De là, la route traverse une succession de plateaux irréguliers, stériles, bordés de rochers ou plutôt de blocs de pierre grisâtre arrondis

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plus d'habitants, plus de cultures, seulement quelques arbustes rabougris dans les anfracstuosités du roc. La violence du vent et le froid rendent, en effet, cette région difficilement habitable aux indigènes. Cependant, un troupeau de bœufs erre sans gardiens dans cette solitude. Enfin, l'on atteint Manerinerina (littéralement: qui domine), village pauvre situé à une altitude de plus de 2.000m, où le vent fait rage et le froid aussi en face, à l'Ouest, se dresse l'éperon du Tokotanitsara (littéralement bon endroit), qui ne justifie guère son nom. La population rassemblée reçoit le Général avec les démonstrations les plus vives, mais la violence du vent est telle qu'il est presque impossible de demeurer dehors chacun se pré, t cipite dans une case pour s'y abriter. On quitte à midi cet endroit désolé pour atteindre, au. bout d'une demi-heure de trajet, la limite du cercle-annexe de Bétafo, que marque un arc de triomphe avec l'inscription «bon voyage, bonne

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chance».A

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Le Général congédie M. le capitaine

Durand,

en lui exprimant sa satisfaction pour les travaux qui ont déjà été exécutés dans son cercle et en lui recommandant de compléter ceb-, résultats en donnant ses soins au reboisement, si nécessaire à Madagascar. Le Gouverneur Général est alors salué par M.le capitaine Schceffer, commandant le cercleannexe d'Arivonimamo, et M. le capitaineFlayele, commandant le secteur de l'Ankaratra. E outre, une nombreuse affluence d'indigèn acclame le Général, les enfants chantent la Mar-, seillaise, pendant qu'un détachement de mili-j suite. ciens rend les honneurs. Le Général et sa musi-j se remettent en marche, précédés d'une partisans détachement de d'un malgache, que armés de sagaies et d'un autre armés de fusil"La route se continue à travers une succes\ sion de plateaux déserts balayés par de furieuses rafales et limités à l'Ouest par l'arête dominante des roches éruptives du Vavavato. s Puis l'on arrive à Morafeno (1 heure), poste occupé par une demi-douzaine de légionnaires et autant de miliciens. Le Général inspecte le petit détachement, tandis que les enfants d'une école accourus sur son passage chantent la Marseillaise. De Morafeno, une descente très rapide conduit à Tsarazafy, dans la vallée de la Sahasarotra, où commencent les marais de Vi-

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naninony.

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C'est le gîte

on l'atteint à 2 heures et demie. *

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Le Gouverneur Général quitte Tsarazafy (2 octobre) à 6 h 1/2 du matin. La température est toujours basse ce n'est plus seulement de la

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fraicheur, mais une véritable sensation dei froid. Chacun s'enveloppe et s'encapuchonnede son mieux pour se soustraire à la bise glaciale,1 carle vent n'est pas tombé durant la nuit, ," Tsarazafy, village assez insignifiant d'à leurs, est sur le bord de la cuvette dont le fc est occupé parles marais de Vinany. Ces mo.' rais sont creusés par les eaux du Sahasarotra qui, en raison du défaut de pente, s'épandent au lieu de s'écouler normalement. Ils contiennent quelques rizières assez pauvres, puisqu'elles n'ont rendu, à la dernière récolte, que un et demi, stérilité qui ne saurait être attribuée qu'au froid. Par contre, le pays produit des pommes de terre en abondance. La route qui contourne le Vinanony est assez bonne et longe pendant un certain temps le

y


Sahasarotra,'qui forme de nombreuses boucles, puis le traverse dans une presqu'île. A peu de distance, s'en détache un chemin conduisant au blockhaus Zang, nom d'un sergent de tirailleur algériens tué à l'ennemi. Ce blockhaus, situé à 7 kilomètres de l'embranchement, est construit sur un plateau presque inhabitable en raison du vent froid. Au pied, se trouve le village de Mamasoiadana. La route s'engage ensuite entre l'Ambohitrakanga à droite et le massif du Bezaoona (2.289 m) à gauche. Après avoir dépassé le village de Maritampona (littéralement: dont le sommet est aplati), elle laisse ainsi à environ i2 kilomètres à l'Est le village d'Ambantondradama, tristement célèbre par l'assassinat des pasteurs français Escande etMinault, le 21 mai dernier. Le pays traversé est assez sauvage: pas de cultures, peu d'habitants, une succession de mamelons 'dénudés avec quelques sommets abrupts et

1-

les habitants doivent en avertir immédiatement l'autorité. Le Général termine en leur disant qu'il ne reviendra plus sur cet as sassinat, dont les auteurs ont été punis, qu'il sera toujours bon pour les bons, mais que s'il se présentait encore quelques fauteurs de désordre, il se montrerait pour eux plus sévère encore qu'il ne l'a été pour les lâches assassins des deux Français. En terminant, il leur annonce qu'il a décidé qu'un monument sera élevé à Ambatondradama, par les habitants du district de Faratsiho, à la mémoire des pasteurs françaisassassinés près du Zoma d'Ambatondradama. Il donne en même temps à M. le capitaine commandant le cercle les instructions nécessaires pour la construction de ce monument qui portera l'inscription suivante

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AU SOUVENIR

DES PASTEURS FRANÇAIS

rocheux.

Bientôt, l'horizon s'étend et l'on voit se dresser à l'Est le massif important de l'Ankaratra, dont les sommets détachent en ce moment ,¡assez nettement leur silhouette, la dent du mais Tsiafakafo (2.557m, littéralement qui n'est jalibre de feu), puis un palier légèrement dentelé etle géant de l'île, le Tsiafajavona, dont t ila cime est précédée de deux terrasses. Bien4tôt on descend dans la vallée de Faratsiho "t on laisse sur la gauche la route du Betsi.:ry, bon chemin muletier construit par M. le xpitaine Flayelle et se dirigeant sur Inanatojna, qui n'est qu'à 40 kilomètres. (" M. John Sims, de la «Friends Foreign Ast sociation», qui dirige plusieurs écoles de la région, s'est porté au-devant du Général pour le saluer. A son arrivée à Faratsiho, le Gouverneur Général est acclamé par une foule .ombreuse accourue de tous les points des environs. Déjà, du reste, pendant la route, les habitants des rares villages traversés avaient * formé la haie sur son passage, chantant la Marseillaise et battant des mains. A son entrée à Faratsiho, l'affluence est très grande, les applaudissements nourris. Les hommes sont en très grand nombre. Quelques visages, toutefois, paraissent un peu tsournois avec un regard faux, trahissant l'inquiétude ou la méfiance. On sait que cette région de l'Ankaratra a toujours eu une mauvaise réputation et que ses montagnes sauvages ont souvent abrité des malfaiteurs. A Faratsiho, le Général visite l'école de M. JohnSims. Beaucoup d'enfants de villages assez éloignés sont aussi accourus. Le Général en interroge plnsieurs, dont l'un d'Ambatondradama. Il se montre très satisfait de leurs réponses et fait distribuer quelques gratifications en félicitant M. Sims des résultats qu'il a déjà obtenus. Avant de partir, le chef de la Colonie adresse Quelquesmots à la population faisant allusion l'assassinat du 21 mai, il lui fait entendre 411e de tels crimes ne peuvent provenir que * de sauvages mais qu'ils sont inconnus chez des nations civilisées que, par conséquent, les Hovas, qui sont civilisés, doivent immédiatement arrêter des bandits qui commettent de pareils forfaits et les livrer à la justice que si un Européen traverse pays, tous les indigènes sans exception depuis le gouverneur général jusqu'au plus infime habitant, sont entièrement responsables de sa sûreté qu'ils répondent de sa sécurité sur leurs têtes et que si des voleurs ou des brigands se cachent dans la région, *

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B. ESCANDE ET P. MINAULT

lâchement assassinés en ce lieu le 21 Mai 1897 CE MONUMENT

a été élevé par les habitants du district de Faratsiho en témoignage de leur repentir et ae leurs regrets. Le gouverneur du cercle demande alors au

Général la permission de répondre à son allocution et lui dit que, désormais, il peut avoir confiance en eux, qu'ils déplorent le crime qui a été commis et feront tous leurs efforts pour le faire oublier. Au départ de Faratsiho (llh. i/4), une foule nombreuse fait escorte au Général. De Faratsiho a Ramainandro (15 k.), la route est très bonne elle a été kilométrée. Elle franchit, surunpont bien construit, leSahomby, qui n'est encore qu'un ruisseau, puis passe au pied du Marovitsika (1854™), qu'elle laisse à droite. Peu après, le Général est salué par un grand nombre d'indigènes qui forment la haie sur son passage. Ce sont d'abord des partisans armés de Sniders et présentant assez correctement l'arme, puis des sagayeurs munis de boucliers et exécutant, tout en formant la haie, la danse des sagaies. Leur costume blanc uniforme avec bonnet de couleur ajoute au pittoresaprès eux, les enfants battant des mains que en cadence. Bientôt, la route quitte la vallée de Faratsiho pour descendre, par des pentes assez raides, dans celle duKitsamby assez peuplée et au fond de la-

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quelle sedistingueRamainandro (littéralemen t: où il fait une chaleur torride). Cette descente rapide à la suite d'une foule considérable lancée au pas gymnastique ne manque pas d'ori ginalité. A onze heures et demie, on passe le Kitsamby (7 k 300 de Ramainandro), sur un beau pont de pierres cimentées avec cette terre rouge si liante et si résistante. A l'entrée du pont a été dressé un bel arc de triomphe. Un grand nombre d'indigènes y saluent le Général à son passage et, après des «bonjour, mon Général font entendre des applaudissements répétés en même temps que des acclamations assourdissantes. Le premier aspect de la vallée du Kitsamby est assez gai, avec ses villages fraîchement blanchis, entourés de quelques arbres, ses rizières et quelques autres cultures. Cinq kilomètres avantd'arriver Ramainandro, le Général prend une dérivation de la route qui a été construite en deux jours pour lui permettre de visiter les chutes du Kitsamby.' La vallée se resserre en une gorge assez étroite, fraîche et relativement

»,

à

verte, dont les flancs présentent de nombreux bouquets de tapias. Au fond, le Kitsamby roule ses eaux sur un lit de pierres et de rochers. Les chutes sont au nombre de trois dans la deuxième, la plus belle, les eaux se jettent en deux nappes du haut d'une falaise volcanique de 17 mètres environ, dans un joli et vaste bassin. La troisième chute, que l'on atteint après avoir traversé un peu en amont de son confluent l'Ambohitravomaso sur un très beau pont solide et élégant, comprend plusieurs nappes qui se précipitent avec fracas, s'émiettent en une poussière fine, blanche, écumante, qui retombe lentement pour disparaître dans une vasque profonde. Ces cascades représentent une force vive puissante qui pourrait être utilisée pour actionner une scierie mécanique, fournir de l'électricité, etc. Mais déjà un autre spectacleattire l'attention. Une foule immense en habits de fête forme la haie sur un parcours de près de 2 kilomètres. On est étonné tout d'abord de trouver une pareille affluence au milieu de ces gorges sauvages, courtes, resserrées, où se distingue seul le petit village de Ramainandro. Ce sont, en premier lieu, des hommes armés de sagaies et de boucliers, des enfants portant des bouquets, des jeunes filles et, sectionnant cette immense file double, une succession d'arcs de triomphe très bien décorés de feuillage, de fleurs et de pavillons multicolores. On n'en compte pas moins de huit portant les inscriptions Vive la France, Vive le Général, Liberté, Egalité, Fraternité, etc. Dès que le Général s'engage entre les deux rangées, les applaudissements éclatent, vont sans cesse en augmentant, tandis que les acclamations, gagnant comme une traînée de poudre, s'élèvent immenses et se répercutent dans les gorges profondes. Plusieurs musiques jouent la Marseillaise. Mais les bourjanes filent au pas accéléré, le pas du cheval qui sent le g gîte, et déjà l'on entre dans Ramainandro. Légionnaires et miliciens rangés sous les armes rendent les honneurs et le clairon sonne aux champs. Le Général inspecte la petite garnison, serre la main à l'adjudant Bétille, un vétéran du Tonkin, récemment proposé pour la croix de la Légion d'honneur et, après avoir exprimé au capitaine Flayelle sa satisfaction pour cette belle réception, il prie le prince Ramahatra de traduire à la population tous ses remerciements. Quelques instants après, le Gouverneur Général visitel'école anglicane du Révérend Mac Mahon et se retire enchanté de la façon dont les enfants ont répondu aux interrogations et débité deux saynètes très gentilles. Il en félicite M. Mac Mahon et le remercie en même temps du concours empressé et obligeant qu'il a toujours prêté à la cause française et aux autorités du secteur. Il fait, en outre, remettre de nombreuses gratifications aux élèves les plus méritants. Au sortir de cette petite cérémonie, le Gouverneur Général a tenu à aller saluer, avec tous les officiers et fonctionnaires de sa suite, la tombe des malheureuses victimes de l'Ankaratra. Devant ces sépulcres modestes, qui ont reçu provisoirement les restes de nos infortunés compatriotes, le Général Gallieni et sa suite se sont découverts respectueusement, touchant hommage rendu à deux Français morts pour leur patrie et leur religion.

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Dans la soirée, les habitants ont voulu donner au Gouverneur Général une sérénade accompagnée de chants, danses, déclamations, en l'honneur de sa visite. Un grand nombre de lanternes vénitiennes illuminaient le ravin, déjà si pittoresque par une nuit calme. La fête s'est terminée par une retraite aux flambeaux, Le Gouverneur Général a quitté Ramainandro le dimanche 3 octobre, à 6 heures et demie du matin, pour visiter la région du lac Itasy ; il compte rentrer à Tananarive le 6 octobre, dans la soirée.

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Nouvelles et Informations le capitaine Lefort, de l'infanterie de marine, a été désigné pour accomplir une mission dans les conditions déterminées par la circuM.

laire 228. La mission confiée à M. le capitaine Lefort consiste, d'une manière générale, à reconnaître et à lever le pays compris entre l'itinéraire lhosy, Betroky, Tsivory, Fort-Dauphin et la ligne Ambohimandroso, Ivohibé, Vangaindrano. Il devra, notamment i0 Etudier le cours inférieur de la Mananara et celui de ses affluents de droite, Oniaivo, Tomampy (carte au 1/200.0009 du service géographique, édition de 1894) et autres 2° Rechercher les communications à établir entre Betroky et Ivohibé d'une part, Betroky et Vangaindrano d'autre part, entre Tsivory et Vangaindrano, Tsivory et Manambondro, ainsi qu'une ou plusieurs transversales reliant ces communications 3° Etudier la région indiquée ci-dessus, au point de vue politique, ethnographique, géologique, ainsi qu'au point de vue des différentes tribus qui l'habitent, de la colonisation et des richesses minières.

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l'interprète Bénévent a quitté Majunga septembre avec un détachement de miliceets'est embarqué à bord d'un boutre à destination de la baie de Baly. M. Bénévent a été chargé, par M. l'Administrateur en chef Alby, d'établir la liaison avec les postes créés par M. le commandant Gérard sur la côte Ouest. En outre, il déterminera, d'après les indications de M. le commandant du détachement de l'Ouest, le tracé de la ligne frontière entre les provinces de Majunga et de Maintirano. M. Bénévent est accompagné par M. le pharmacien des colonies Prince, de la garnison de Majunga, auquel le Gouverneur Général a confié une mission d'exploration dans les mêmes régions. Pour l'accomplissement de cette mission, M. Prince s'inspirera du programme du projet d'exploration n° 3 exposé dans la circulaire 228, du 22 mai 1897. Il s'attachera à recueillir des échantillons d'histoire naturelle pouvant être utilisés, soit au point de vue purement scientifique, soit dans un but commercial ou industriel. En outre, il consignera dans un rapport toutes les observations intéressantes qu'il aura pu faire dans les pays qu'il aura traversés(géologie, botanique, zoologie, paléontologie, ethnographie, etc.) Enfin, au cours de ce voyage, MM. Bénévent et Prince visiteront les gisements de çuivre de la région du lac

M. le 25

Konkon.

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Une légère épidémie de dysenterie sévissait depuis le mois d'août sur les troupes indigènes d'Ampitalamandy et d'Ambohimilanja (région Sud du cercle d'Anosibé). M. le commandant du cercle rend compte que cette épidémie, d'un caractère bénin, est aujourd'hui terminée. Elle a été attribuée aux brusques variations de température qui se produisent dans cette région (nuits très froides et humides, pluies fréquentes). Tous les hommes qui ont été atteints sont aujourd'hui rétablis aucun décès n'a été signalé.

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ment de soumission est presque complètement 1 j, terminé. Toutefois, pendant la première quinzaine de septembre, trois petits chefs sont rentrés dans le cercle de Tsiafahy ; ils avaient, d'ailleurs, cessé la lutte depuis plusieurs mois et, bien que différant leur soumission, s'étaient tenus tranquilles dans le voisinage. Enfin, dans le cercle de Miarinarivo, 232 habitants, qui avaient été enlevés de force par les Sakalaves lors de l'insurrection, ont réussi à s'échapper et ont regagné leurs villages. Ravitaillement. A la suite de l'incendie des magasins d'Ankavandra, les approvisionnements assez importants que contenait le poste ont dû être reconstitués. Cette opération, actuellement en cours, sera prochainement terminée elle est assurée par des convois de mulets qui circulent régulièrement entre Miarinarivo eti

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V

Par décision en date du 1er septembre dernier, M. l'Administrateur en chef de Majunga a nommé membre de la Chambre consultative de cette ville M. Bérard (Charles), directeur p.i. de l'agence du Comptoir National d'EsDans les autres parties du territoire, le servi compte de Paris, en remplacement de M. ce du ravitaillement fonctionne avec régularitl Plasse, directeur de l'agence, qui a quitté et les difficultés vont en diminuant, au fur et I Maj unga. mesure de la création de nouvelles voies d( communication et de l'amélioration de cellet * qui existent. Il y a lieu de signaler, toutefois, que sur la TERRITOIRES MILITAIRES nouvelle ligne de ravitaillement MahanoroTsinjoarivo, le recrutement des bourjanes ne les bourjanes btsi, se fait qu'avec difficulté 2e TERRITOIRE MILITAIRE misarakas sont rares, paresseux et peu résistants. Pour assurer convenablement le serviEn Emyrne, la situation générale étant aussi ce, il est indispensable que les commandants , satisfaisante que possible, ne peut plus guère du secteur de Tsinjoarivo et du cercle-annexe s'améliorer qu'au point de vue de l'organisa- de Bétafo envoient un certain nombre de leur? tion administrative et de l'éducation sociale bourjanes chercher des denrées jusqu'à Mab* des habitants. Toutefois, il est caractéristique que, depuis plus d'un mois, les incursions de Des marchands betsimisarakas travers. pillards sakalaves ont complètement cessé régulièrement la forêt depuis quelque temp dans les villages du Valalafotsy situés à l'Ouest pour venir vendre leurs denrées dans le sec des postes permanents. L'envoi dans cette teur d'Andramasina, M. le capitaine comman région de la 3e Cie du 2e régiment de tirailleurs dant ce secteur a fait reconnaître les sentiers malgaches assure une surveillance plus suivis par ces indigènes et a été amené ainsi efficace de la zone frontière le service de à étudier le projet d'une route qui relierait j patrouilles qui été établi et aussi l'armement Mahanoro à Rabymatana. Ce nouveau déboud'un certain nombre de villages ont permis ché vers la côte rendrait les plus grands serà M. le lieutenant-colonel commandant le cer- vices pour le ravitaillement et pour les transac-j cle de Miarinarivo de rétablir complètement la tions commerciales. sécurité sur les confins de son territoire et de FIANAEAITTSCA rendre confiance aux populations de ces contrées. Dans le secteur d'Ankavandra, M. le capitaiIkongo. Le Journal Officiel du 7 sepne Orlanducci poursuit le désarmement des tembre a rendu compte de la première partie tribus sakalaves. d'une tournée d'exploration accomplie récemLes mouvements de troupe nécessités par ment par M. le chancelier Bertrand dans le la nouvelle répartition des garnisons dans Nord et l'Est de sa circonscription. l'Ouest et, principalement, par l'organisation Les renseignements ci-après ont été fournis du secteur du Betsiriry, sont terminés. f sur la suite de ce voyage. La construction des blockhaus qui doivent M. le chancelier Bertrand a créé à Sasihana^ jalonner la route de Tsiroanomandidy à An- ka un poste ae milice qui a été établi sur une kavandra est activement poussée. colline dominant le rova. Cette petite garnisc.J Le blockhaus Allah Sisoko ( Ankarefo), situé demandée à diverses reprises par les colo à mi-chemin des extrémités de la ligne, a été qui habitent Sasihanaka, mettra la populati terminé le 6 septembre et occupé le 7 ; le bloc- à l'abri des incursions des maraudeurs et, e khausBruneau, qui seraétabli entre le précédent assurant la sécurité complète du village, ce.. et Tsiroanomandidy, a été commencé le 9 sep- tribuera à y développer le commerce, qui y a tembre ; enfin, un autre blockhaus est en cons- pris déjà une grande extension depuis plutruction à Maroloka, dans la partie de la route sieurs 1 la plus rapprochée d'Ankavandra. Les Tanalas de Sasihanaka, mélangés de A Ankavandra même, le commandant du quelques Betsiléos et Antaimoros, sont d'un poste concentre tous les efforts de la garnison naturel paisible mais, comme beaucoup de. sur la reconstruction des locaux incendiés le 30 Malgaches, ils sont impressionnables à l'excès, août. Les nouveaux bâtiments sont en maçon- et prêtent trop facilement l'oreille aux fausses nerie. nouvelles, surtout lorsque celles-ci tendent. Soumissions. Tous les villages du terri- leur faire croire que leurs intérêts sont mentf toire étant aujourd'hui réoccupés, le mouve- cés^

Ankavandra.

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En quittant Sasihanaka, M. le chancelier Bertrand s'est dirigé sur Andakanabaky, petit village situé à l'entrée de la forêt et habité par une population pacifique et laborieuse. Les habitants exécutent avec ponctualité les ordres qui leur ont été donnés pour la construction de la route à travers la forêt des outils leur ont été distribués. Il leur a été recommandé de déboiser sur une largeur suffisante pour que la route soit partout praticable et suffisamment aérée. Le lendemain, M. Bertrand repassait à Belomoka où, quelques jours auparavant il avait fait kabary à lapopulation pour la dissuader d'obéir aux deux chefs insoumis Andriamanetona et Idanoma. Ces deux chefs, que le chancelier avait fait convoquer pour son retour, ne se sont pas présentés. D'autre part, M. Lebard, chef de la mission d'études de la route à péage, s'est plaint que les habitants se montraient hostiles à ses employés européens et avaient fait du tapage autour de leurs cases, en déclarant qu'ils àe reconnaissaient pas l'autorité des vazahas. D'après ces indications, M. Bertrand se décida à désarmer la population. Il fit cerner le village et ordonna aux habitants de lui apporter immédiatement leurs armes. 4 Ils s'exécutèrent sans difficulté et rendirent 80 sagaies, une dizaine de fusils et un sac de

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balles. * M. Bertrand tint alors un nouveau kabary, dans lequel il proclama la déchéance d'Indanona et d'Andriamanetona, qui furent déclarés ^rebelles il annonça ensuite aux indigènes -•'illeur enverrait prochainement un nouveau tverneur après s'être entendu, à ce sujet,

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le roi du pays, Ratsiandraofana. Le désarmement de Belomoka a produit le neilleur effet dans la contrée et, pendant <out le reste du trajet, les populations, qui se tenaient sur la réserve au premier passage du chancelier, se sont portées à sa rencontre pour faire acte de soumision. Les routes sont commencées dans toute la région, les indigènes se rendent compte des commodités qu'elles leur procureront et y travaillent avec empressement. j Toutefois, M. Bertrand a appris que les habide plusieurs villages, obéissant aux < tants instigations d'Andriamanetona et d'Indanona, s'étaiènt réfugiés, en signe de rébellion, sur le ,rocher d'Ikongo. i Renseignements pris, ce semblant d'effervestcence est sans gravité. Il a pour principale caudéjà ancienne entre se une rivalité politique les gouverneurs indigènes récemment nommés et les chefs de Belomoka, qui se prétendent, en vertu de la tradition locale, les héritiers directs du roi Ratsiandraofana. C'est, en quelque sorte, incidemment que les mécontents refusent de i soumettre à l'autorité française. D'ailleurs, la manifestation qui a consisté à aire l'ascension de l'Ikongo est restée, au Je

r

'oins jusqu'à ce jour, purement platonique.

',Quoi qu'il en soit, cet état de choses ne saurait se prolonger sans inconvénients. M. le ,chancelier Bertrand va faire de nouvelles ouvertures pacifiques aux mutins de l'Ikongo et, en cas d'échec de ces négociations, la force sera employée pour les réduire. I En tout cas, un poste sera installé sur l'Ikongo, pour ôter aux mécontents l'idée de hoisir ce sommet comme lieu de rassemblement et de chercher ainsi à se soustraire aux ordres de l'utQt'ité, t

J

chefs peuvent se contenter de dire au roi, a geAzamarofy, noux, maissansélever les mains raiko (ne soyez pas malade, ô mon père 1) Suivant la tradition indigène, le vice-roi de S'TULLÉAR privilège de ne pas Augustin, Revina, a seul s'agenouiller lorsque vint son tour de rendre M. l'Administrateur Estèbe a fait parvenir au hommage, il s'avança vers Bereta et lui serra Gouverneur Général le compte-rendu ci-après les deux mains. desprincipaux événements qui se sont accomLe «mifahy» terminé, les principaux chefs plis dans la province de Tulléar depuis la dé- prennent la parole pour assurer Bereta de leur chéance et la fuite de Tompomanana. fidélité et protester de leur obéissance à la Le nouveau roi indigène, Bereta, frère de France. Tompomanana, est arrivé à Manombo le 23 Avant la fin du kabary, M. Estèbe a remis à juillet avec une escorte de 300 guerriers Masi- Bereta un pavillon français. La musique de la koros. milice a rehaussé l'éclat de cette cérémonie Le lendemain, à quatre heures duoir, un elle a été suivie de danses et de chants qui très important kabary a été tenu devant le se sont prolongés très avant dans la nuit. poste de douane de Fisiteka. Bereta et les chefs M. Estèbe a quitté Manombo le lendemain Masikoros qui l'accompagnaient, Revina, vice- 25 juillet. roi de Saint-Augustin, tous les chefs du littoEn rentrant à Tulléar, il apprit qu'un officier ral et un millier environ d'indigènes y assis- betsiléo, Rajosoa, 9 honneurs, chargé de la taient, ainsi que les 15 ou 16 traitants instal- garde du camp de Belemboka, informé que lés à Manambo-Fisiteka. Behempo se trouvait à Marohala, village situé Après avoir rappelé les derniers événe- à peu de distance dans l'Est, s'était mis à sa ments, l'assassinat de M. Bligny, la destruc- poursuite, lui avait tué deux hommes et capturé tion par les rebelles du poste de milice d'An- 136 bœufs. Behempo s'est réfugié depuis à donaka et le châtiment qui a été infligé à ces deux jours de marche de Tulléar. derniers, M.l'Administrateur Estèbe a déclaré Dans les quelques jours qui ont suivi son Tompomanana déchu de tous ses droits et a arrivée, M. Estèbe a reçu la visite de tous les proclamé roi Bereta. chefs et d'un grand nombre d'indigènes qui Il a fait connaître ensnite les conditions qui sont venus faire acte de soumission illeur a sont imposées à ce)ui-ci et à son peuple confirmé les ordres déjà donnés au [sujet de 1° Bereta résidera à Tulléar auprès du Rési- l'interdiction du port du fusil, des impôts à dent ; payer, de la libération des esclaves, etc. 2° Le port de fusils ou d'armes de guerre est Pour récompenser Revina et les chefs de interdit aux indigènes S4-Augustin du concours qu'ils ont fourni au 3° La loi de l'abolition de l'esclavage sera cours des derniers événements, les terres et les mise en vigueur dans toute la province et im- quatre villages de Behempo leur ont été attrimédiatement appliquée bués au point vue administratif, - cette me4° Il sera perçu un impôt en argent sur les sure permettra de n'avoir qu'un seul chef pirogues et un impôt sur les cases ce dernier indigène pour toute la basse vallée de la impôt est provisoirement fixé à une mesure rivière de Saint-Augustin. Revina ses chefs (50 kg.) de pois du Cap, ou deux mesures de ont témoigné toute leur reconnaissance à maïs par case. Ces impôts seront exigibles pour M. Estèbe et lui ont déclaré qu'ils étaient 1897 avant la fin de l'année surtout heureux d'être définitivement débar5° Les indigènes réintégreront les villages rassés de Tompomanana et de Behempo qui, abandonnés, sauf celui de l'Andonaka, qui ne depuis longtemps, terrorisaient cette région. Le commandant de la milice, M. Laurant, sera pas reconstruit 6° Il leur est interdit de recevoir ou d'aider est rentré à Tulléar le 28 juillet. Informé en quoi que ce soit Tompomanana, Rebiby, Be- qu'un des chefs de Behempo, Raporalahy, qui hempo, ni aucun des huit chefs déclarés rebel- conduisait un troupeau de bœufs destiné aux rebelles, avait reçu l'hospitalité dans le village les en même temps que l'ancien roi. En terminant, M. Estèbe a annoncé que si de Miary, à 4 km. environ du camp de BeTompomanana, son fils Rebiby, et les autres lemboka, M. Laurant a organisé un coup de chefs rebelles venaient se soumettre dans le main, qui parfaitement réussi. délai d'un mois, il leur garantirait la vie sauve, Le 2 août, avant le jour, il a cerné le villamais qu'au contraire ils devaient s'attendre à ge de Miary et arrêté le chef Raingitra qui, toutes les rigueurs s'ils étaient pris les armes la veille encore, avait promis de refuser toute assistance Behempo et à ses partisans. Raporaa la main. Le nouveau roi Bereta a remercié le représen- ly, qui passe pour aussi hostile que Behempo, tant de la France de l'avoir désigné pour rem- a été fait prisonnier et son troupeau a été saisi. Raingitra et Raporalaby seront déférés au triplacer Tompomanana et lui a promis de se montrer fidèle serviteur. Puis, s'adressant aux bunal criminel de la province. chefs et au peuple, il a déclaré qu'il acceptait M. le capitaine Génin et son détachement les conditions qui venaient d'être imposées de 100 hommes ont été installés au rova. et que, par suite, elles étaient obligatoires pour Les reconnaissances vers l'intérieur comtous, sous peine de châtiment sévère. Il a ajou- menceront incessamment, d'après un programté que son père et son grand-père avaient été me qui sera arrêté de concert entre M. l'Adrois puissants, que lui-même était roi et qu'il ministrateur Estèbe et le commandant des saurait se faire obéir, mais aussi se faire aimer, troupes. L'arrivée des troupes a produit une très grâce aux conseils de l'Administrateur. Ensuite, aeu lieu la cérémonie du mifaly vive, impression sur la population indigène (hommage). Successivement, les chefs sont ve- des environs de Tulléar l'effet ne sera pas nus s'agenouiller devant Bereta en portant les moindre dans toute la région de l'intérieur, où deux mains au-dessus du front et inclinant la la nouvelle s'est déjà propagée à une grande ttte. silencieusementv Seuls, quelques ~rajod~ distance

TERRITOIRES CIVILS

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TÉLÉGRAMMESREUTER

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N- 310

RÉQUSITIOIN

Apportés par le « Sindh » le 3 Octobre. 14 septembre. Allemagne et Angleterre sont tombées d'accord sur propositions Salisbury pour que évacuation Thessalie ne dépende pas paiement indemnité. Traité définitivement accepté porte que Thessalie sera évacuée un mois après établissement contrôle financier sur revenus transports. Roi de Siam et Président Faure ont passé revue 60.000 hommes à St-Quentin. Grands changements dans administration française grand nombre préfets radicaux destitués. Convention abrogeant traité commercial entre Tunisie et Angleterre a été signé. Chambre grecque se réunit pour examiner traité que gouvernement déclare onéreux en ce qui concerne contrôle financier. A la suite incidents Soudan, journaux français demandent qu'expédition régulière soit organisée contre Samory. 23 septembre. Peste augmente à Bombay, plusieurs Européens atteints à Poonah. 26 septembre. Politique Coloniale dit que Russie a échangé vues avec puissances dont réponses sont si significatives qu'elles font prévoir action importante pour assurer évacuation Egypte par Angleterre. Excitation de Grèce s'apaise sentiment général est que conditions de paix, quoique onéreuses, doivent être acceptées. 29 septembre. Il transpire que la police a découvert un complot contre le tzar à l'occasion de sa récente visite Varsovie socialistes allemands avaient miné principale rue Varsovie, 420 arrestations.

Suivant réquisition du 14 septembre 1897, Raini soamiato, propriétaire, domicilié à Tananarive, quar tier Atsinanan' Anjoma, a demandé l'immatriculi tion, en qualité de propriétaire, d'une propriété laquelle il a déclaré vouloir donner le nom 4 consistant en un terrain à bâtir, vergat « î.esueur terrain cultivé et un tombeau situés à Analama hitsy, territoire du Voromahery, secteur d'Ilafy, 4 Cette propriété, occupant une superficie de ) hectares 8 ares 20 centiares, est limitée: Au Nord, par les propriétés des héritiers Àj Rasoavelonanosy ; A l'Est, par des terrains appartenant à divers Au Sud, par des rizières appartenant à Raboaa A l'Ouest, par la propriété de Ramandiaman Le requérant déclare qu'à sa connaissance. n'existe, sur ladite propriété, aucune charge 1 aucun droit réel immobilier actuel ou éventuel.; Le faisant fonctions de Conservateur de

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Propriété Foncée,

FIQUET.

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ny 14 Septembre monina Antanana

Noho ny fangatahanatamy

Rainisoamiatotompon-tany ao vo, fari-tanin' Atsinanan Anjoma nangataka f anoratana amy ny Rejistry ny Fanjakana, fa i tany izay nambarany 1 no tompon' ny fananana tiany nomena anarana hoe: Lesueur » misy tar fanorenana sy saha, ary tany voavoly sy fasar iray ao Analamahitsy, fehin' ny Voromahery, far tanin' IIafy, « Izany fananana tany izany, dia misy 5 hectare 8 ares, 20 centiares ny haDeny., ary izao no fariti aminy Ny avaratra, dia ny tanin' ny mpandova an-dRf

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Chaquefourniture sera adjugée en un seullot. Ne seront admis à prendre part à l'adjudication que les soumissionnaires de nationalité française. S'adresser, pour tous renseignements, au détail des approvisionnements à Tananarive et au bureau des Chargés du Service Administratif à Tamatave, Majunga et Diégo-Suarez, où un exemplaire du cahier des charges relatives à chaque fourniture est à la disposition du public. Tananarive, le

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

-

EGALITÉ

-

14

Septembre 1897.

AVIS

FRATERNITÉ

Année 1897

MINISTÈRE DES COLONIES

Services Administratifs militaires ADJUDICATIONPUBLIQUE

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* soavelcnanosy i. Ny atsinanana, dia tanimboly samy hafa tomp, > Ny atsimo, dia nv tanimbarih-dRaboana Nv andrefana, dia ny taniii-dramandiamanana Nv mpangataka manambara fa araka ny fahafai tarany amin' ireo fananana tany voalaza ireo d

BOUCARD.

LIBERTÉ

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FANGATAHANA N' 310

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Quelques personnes ayant élevé des doutes au sujet de l'application de la loi locale du 25 août 1896, réglementant la fabrication de l'alcool, l'administration croit devoir rappeler au public que les dispositions de cette loi n'ont été abrogées par aucun texte et qu'elles sont toujours en vigueur, notamment les articles 2 et 3, qui indiquent dans quelles localités et à quelles conditions la fabrication de l'alcool peut être autorisée (Journal Officiel du 11 septembre 1896.)

tsv misy natao anto-javatr' olona, ary tsy anana olon-kafa, na ankehitriny na amy ny hoavy. i NU Mpisolo ny raharahan' ny Mpitahiry ri \1 Fananana Tany, FIQUET.

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RÉQUISITION N° 311

Raza-

Suivant réquisition du14 septembre 1897, nadrasoa, épouse de Ramanantseheno, agissant en son nom personnel et au nom et pour le compte de sa fille mineure Rasoazananv Victoire, domicilié^ à Tananarive, quartier Amparibe, rue Gourbevra numéro 37, a demandé l'immatriculation, en qualité de propriétaires indivises, d'une propriété à laquelle elle a déclaré vouloir donner le nom de « Suffren» consistant en une grande maison en briques, quatre petites maisons, dépendances et cour situées â Tananarive, quartier Amparibe, rue Gourbeyre, numéro 37. t ara superficie propriété, de occupant 13 Cette une f 49 centiares, est limitee Au Nord, par les propriétés de la Mission Catho. lique et de Randriambelo ; i A l'Est, par les propriétés de Rainimamonjy, An driamamonjv, Rafaralahimazava et Rafara 1 Au Sud, par la rue Gourbeyre ; ono de propriété M. Duflau. A l'Ouest, par la La requérante déclare qu'à sa connaissance il n'existe, sur ladite propriété, aucune charge ni aucun droit réel immobilier actuel ou éventuel, autres que ceux résultant d'un bail consenti à M. Robert Denis pour une durée de six mois à partir du 1" septembre 1897, suivant acte s.s.p du 25 août Le faisant fonctions de Conservateur de la Propriété Foncière, à

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1 sera procédé, dans le Cabinet du Chef des FIQUET services Administratifs, à Analakely (TananaM M. les officiers, fonctionnaires et colons rive),aux ates et aux conditions ci-après, à qui désireraient faire exécuter des travaux 9 1 1adjudication publique, sur soumissions ca- de reliure, A TITRE REMBOURSABLE, pourront FANGATAHANA N0311 chetees, de la fourniture de la viande fraîche faire la demande à l'Administrateur de l'[m,en de bœuf, du tafia, du sel, et du sucre blanc primerie officielle. Noho ny fangatahana tamy ny 14 Septembre 1897, j vadin-dRamanantseheno,manao amy t nécessaires au Service des Subsistances miliRazanadrasoa Le prix de la reliure pour une collection du anaran' ny tenanv sy ho any ny zanany vavy j taires a Tananarive pendant l'année 1898 et Journal nv Officiel, ou d un document équivalent, tsy mbola mahaleo tena,Rasoazanany Victoire, molivrables dans cette place: est fixé à 1 franc 50. nina ao Antananarivo, fari-ianin' Amparibe, rue IJ

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iourbeyre, Numéro 37, nangataka ny anoratana tmy ny Rejistry ny Fanjakana, fa izy ireo no tompon' ny fananana tany tsy voazara izay nambarany sy tiany nomena anarana hoe « Sutrrcn misy jrano biriky iray lehibe, sy trano kely efatra, sy ny eomba azy ary ny tokotany ao Antananarivo, fart.anin' Amparibe, rue Gourbeyre Numéro 37. 11zany fananana tany izany, dia misy 13 ares 49 fentiarej ny habeny, ary izao no faritra aminy : Ny avaratra, dia nv tokotanin' ny Mission Cathofloue sy ny an-dRandriambelo; JNvatsinånana, dia ny tokotanin-dRainimamonjy, inariamamoniy, Rafaralahimazava sy Rafara t Ny atsimo, dia ny làlam-be rue Goubeyre , Ny andrefana, dia ny tokotaniny M. Duflau. Ny mpangataka manambara, fa araka ny fahafanlarany amin' ireo fananana tany voalaza ireo dia tsy Bisy natao anto-javatr' olona, ary tsy ananan' olonI.'fa, na ankehitriny na amy ny ho avy, afa-tsy ny 'Vamy ny fanekem-panofana nekena taminy M. tbert Dénis maharitra enim-bolana, nanomboka ny ny 1" Septembre 1897, araka ny nifanaovan1llla tamy ny 25 Aout 1897. Ny Mpisolo ny raharahan' ny Mpitahiry ny amy ny Fananana Tany 1 FIQUET.

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RÉQUISITION N° 312

Suivant réquisition du 14 septembre 1897, Rajames, ève de l'école Le Myre de Vilers, et sa sœur iindianina, propriétaire, tous deux domiciliés à manarive quartier Ambohijatovo,Avenue Labourinnais, numéro 17, ont demandé l'immatriculation, 1 qualité de propriétaires indivis, d'une propriété laquelle ils ont déclaré vouloir donner le nom de Forbin It. consistant en une grande maison en riques, couverte en tuiles, dépendances et cour tuées à Tananarive, quartier Ambohijatovo. Cette propriété, occupant une superficie de 1 are, Y centiares, est limitée Au Nord, par la propriété des héritiers de Ramam-

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l'Est, par une chapelle protestante Au Sud, par la rue Antoni ; A l'Ouest, par un sentier allant d'Ambohijatovo à lôpital militaire. Les requérants déclarent qu'à leur connaissance n'existe, sur ladite propriété, aucune charge ni oitréel immobilier actuel ou éventuel. <t Le faisant fonctions de Conservateur de la f Propriété Foncière, A

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FIQUET.

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FANGATAHANA No 312

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Nohonyfangatahanatamy 14 Septembre 1897, Rajamesmpianatra amy ny école le Myrs de Villers, y ny anabaviny Randianina tompon-tany, izy miapadahv ireo monina ao Antananarivo, fari-tanin'

Ambofiijatovo,Avence Labourdonais, numéro 17 niara-nangataka ny anoratana amy ny Rejisitry ny Fanjakana, fa izy ireo no tompon' ny fanananatany tany tsy voazara izay nambarany sy tiany nomena Anarana hoe a Forbin » misy trano biriky iray lehilie tafo tanimanga, sy ny momba azy ary tokotany ao Antananarivo fari-tanin' Ambohijatovo. * Izany fananana tany izany, dia misy are 94 centiares ny habenv, ary izao no faritra aminy : * Ny avaratra, dia ny tokotanin' ny mpandova an-

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dRamambazafy ; t Ny atsinanana, dia ny trano fiangonan' ny protes-

tantra ;

fjt Ny atsimo, dia ny làlam-be rue Antoni;

ny lalan-kely Ambohijatovo ho any amy ny trano fitsaboana miaramila, ireo mpangataka manambara faaraka ny fahafantarany amin' ireo fananana tany voalaza ireo dia tsy misy natao -anto-javatr' olona, ary tsy ananan' olon-kafa, na ankehitriny na amy ny ho avy. Ny Mpisolo ny raharahan' ny Mpitahiry ny amy ny Fananana Tany, Ny andrefana, dia

FIQUET.

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RÉQUISITION N° 313

1897, M. FiSuivant réquisition du 14 septembre des Domaines, domiquet Jean-Baptiste, Receveur cilié à Tananarive en ses bureaux, quartier Faravohitra, agissant au nom et pour le compte de l'Etat Français a, demandé l'immatriculation, en qualité de propriétaire, d'une propriété à laquelle on a léclaré vouloir donner le nom de «E.» ILOrratine»


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