Journal officiel de Madagascar et dÊpendances Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Interuniversitaire Cujas
Madagascar. Journal officiel de Madagascar et dépendances. 1897/10/09.
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SOMMAIRE PartieOfficielle ARRÊTÉ — ARRÊTÉ
—
rapatriant un indigent. portant augmentation du traitement d'un employé de l'Imprimerie officielle de Tananarive.
ORDRE PARTICULIER 315.
commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, Le Général
Vu les 1891,
il
décrets des
décembre 1895 et
30
juillet
:
Partie non Officielle
Arrête
-
MILINOUVELLES ET INFORMATIONS. — TERRITOIRES TAIRES.
PARTIE OFFICIELLE GOUVERNEMENT GÉNÉRAL
:
ARRÊTÉ 1010 rapatriant un indigent.
ART. I. — Le
traitement de
Bailly, typo-
M.
graphe, chef de composition à l'Imprimerie officielle, est porté, a compter du 1er octobre, de trois mille à trois mille six cents francs par an (solde d'Europe, 1.800 fr.) l'Impril'Administrateur de ART. II. M. — merie officielle est chargé d'assurer l'exécution du présent arrêté.
:
Fait à Tananarive, le 7 Octobre 1897. GALLIENI.
Vu chef du Corps commandant Le Général en Le Directeur des Finances Général de Madad'occupation et Gouverneur du Contrôle, et Dépendances, gascar et HOMBERG.
les décrets des
il
décembre 1895 et
-
30 juillet
; Vu la demande de rapatriement formée par le
Vu
1891
nommé Ramadan Abdallah, ancien interprète au service de la compagnie des mines d'or de Suber-
; Considérant
r
ETATMAJOR
ORDRE PARTICULIER 315
commandant en chef du Corps que le requérant est dans un état d'occupation et Gouverneur Général de Madacomplet d'indigence et qu'il y a lieu de le rapatrier, gascar et Dépendances, biéville
:
Le Général
Sur la proposition de M. le chef de bataillon commandant le cercle d'Anjozorobé,
Arrête
:
Ramadan Abdallah sera nommé Le — rapatrié de Tamatave à Alger, son pays d'oriART. I.
gine.
-
imputée sur le budget du Gouvernement Général de l'Algérie, Ministère de l'Intérieur, conformément aux instructions de M. le Ministre des Colonies, en datedu 9 juillet 1896. réquisition de passage à la ART. III. Une 6e catégorie,—à bord du paquebot des Messageries Maritimes passant à Tamatave le 19 octobre prochain, sera délivrée au nommé Ramadan Abdallah parM.l'Administrateur de Tamatave. Général en terriART. IV. Secrétaire le M. — toire civil est chargé de l'exécution du présent arrêté. Fait à Tananarive, le 1 Octobre 1897. ART. IL
La dépense sera
: Le Directeurdes Finances
GALL1ENI.
Vu
el du Contrôle, BOMBERG.
!
ARRÊTÉ 1011 de triomphe ont été dressés, portant tous deux portant augmentation du l'inscription « Vive la France ». La route, traitement d'un employé de 1Impri- après avoir quitté Ramainandro, traverse sur un élégant pont rustique un affluent du Kitsamby merie officielle de Tananarive.
GOUVERNEMENT GÉNÉRAL
Nomme
compter du 1er octobre 1897, M. le lieutenant Montoya, de la 2e compagnie du 1er régiment 4e tirailleursmalgaches, officier de renseignements du cercle d'Anjozorobé, en remplacement de M. le lieutenant AupetitDurand, rapatriable pour fin de séjour colonial. Au Quartier Général A
Tananarive, le
PARTIE NON OFFICIELLE LE VOYAGE DU
(iftlYFJiWU
Le Gouverneur Général a
:
Par le Gouverneur Général Le Secrétaire Général en territoire civil, JosEru FRANÇOIS,
Octobre 1897. GALLIENI.
6
GÉNÉRAL
trouvé, à la sortie du
village de llamainandro, la mêmeaffluence que la veille. Les habitants paraissaient, toutefois, les Malgaches n'aiencore un peu endormis ment pas se lever de bonne heure. Deux arcs
;
;
non loin de la (20 minutes environ), se trouvent les eaux ferrugineuses, alcalines, gazeuses, de Ramainandro, dont l'analyse n'a pas encore été faite, mais dont le goùt rappelle absolument la source Badoit. Puis, la vallée ne tarde pas à s'élargir, couvertes de rizières, de manioc, de maïs et d'arbres fruitiers, pêchers, nèfliers du Japon, etc.; elle est semée de nombreux hameaux. La foule se porte en avant du cortège. On retrouve l'orchestre de la veille, les miliciens, les partisans et les sagayeurs, lesquels gagnent du terrain, puis exécutent, aux commandements rauques de leur chef, des exercices variés avec un ensemble parfait, frappant en cadence leurs boucliers, menaçant, envoyant des coups lancés successivement sur les quatre faces, etc. Le Gouverneur Général, ainsi escorté par plusieurs milliers d'indigènes, avance sur la route qui longe à flanc de côteau la vallée du Kitsamby (rive droite). Ce cours d'eau coule maintenant silencieusement sur un lit de sable peu profond. Peu après, on traverse à gué le Kitsamby du Nord, à environ cent mètres de son confluent avec le précédent. Le Kitsamby du Nord, qui coule sur un fond de vase, n'a actuellement que 0m 40 de profondeur, mais son cours est plus rapide et son débit plus considérable. A environ 400 mètres en amont de son confluent avec celui du Sud, il se grossit de l'Ampitamby (rive gauche), dont le nom signifie « au grand gué », rivière curieuse par soncours souterrainde près de deux kilomètres. Les eaux du Kitsamby du Nord sont troubles, non-seulement à cause de la nature de son lit, mais surtout par suite du traitement que subissent les alluvions aurifères de son thalweg. C'est surtout à Antsiriry (littéralement là où il y a des sarcelles) que se fait l'exploitation du métal précieux. D'aucuns prétendent même, d'après certains indices, que-le fameux Rif se » trouverait dans cette région. Après avoir franchi le Kitsamby du Nord, la route en lacets gravit par des pentes assez raimontagne des l'Ambohibato (littéralement des pierres), puis ensuite la crête dépassant à gauche le sommet noirâtre du Bemasoandro (littéralement au grand soleil), en arrière duquel on aperçoit dans le lointain l'Ampanamanana, cime très élevée où avait été établi un poste optique. On remarque quelques essences, assez maigres d'ailleurs, notamment beaucoup
:
:
:
de tsitoavinas et quelques alemponas. Ce dernier arbre fournit le seul bois de construction du pays. Quant au tsitoavina, il nourrit le ver à soie. Il convient de remarquer que l'industrie de la soie n'existe pas dans la contrée. Le peu de soie produite n'est l'objet d'aucun commerce; les habitants se bornent, comme dans beaucoup d'endroits, a tisser des lambas pour
t
leurs morts.
:
On s'élève ensuite sur le Taikovato (littéralement pierre effritée), d'où le panorama est
très beau, dédale de montagnes, de ravins, de vallées avec les eaux bleues du lac Itasy (littéralement: cuvette, bas-fond) au dernier plan. Quelques bois et un peu de neige lui donneraient l'illusion d'un paysage suisse. Mais toutes ces montagnes sont malheureusement dénudées. La route passe très près de l'ancien poste optique, qu'elle laisse à gauche, puis descend rapidement pour entrer dans le sousgouvernement d'Amboniriana. La population de Ramainandro et de ses environs a suivi jusqu'à la limite du secteur. A l'entrée du sous-gouvernement, s'élèvent deux arcs de triomphe aux inscriptions d'une touchante simplicité sur le premier, on lit:
;
BON VOYAGE, MON GÉNÉRAL
Au REVOIR.
:
Sur le deuxième, en malgache PORTE DE M. LE GÉNÉRAL GALLIENI,
CERCLE-
ANNEXE D'ARIVONIMAYO, SOUS-GOUVERNENENTD'AIBONIRIANA.
Cinq ou six mille indigènes sont réunis là, formant la haie. On est tout surpris d'une telle affluence, car c'est à peine si l'on aperçoit deux ou trois petits villages de quelques cases seu-
lement.
Vers 10 heures, on atteint Mandrosoa (18 kil. de Ramainandro). La route est kilométrée jusqu'à ce point, qu'on quitte à 11 h. 45. Le capitaine Flayelle prend congé du Général, qui le félicite des excellents résultats obtenus dans son secteur, en le priant de continuer à surveiller la région mal famée de l'Ankaratra et d'apporter tous ses soins au reboisement. Grâce aux dispositions prises par cet officier, aux petits postes qui tiennent les principaux points du pays, cette région, de tout temps repaire et refuge de nombreux malfaiteurs, jouit aujourd'hui d'une sécurité qu'elle n'avait jamais connue. Il importe, néanmoins, de continuer à exercer sur ce massif une surveillance toute particulière c'est pourquoi le Général a décidé que le secteur de l'Ankaratra ne comprendra plus le sous-secteur d'Ambatolampy et jouira de l'autonomie financière prévue par une récente circulaire. A partir de Mandrosoa, le pays forme une plaine ou plutôt une succession de mamelons aplatis, incultes et presque inhabités, ne présentant que quelques maigres cultures dans les creux. A midi et demi, on franchit la limite du cercle de Miarinarivo dans une dépression où sont réunis un grand nombre d'habitants, qui ont dressé deux arcs de triomphe. Peu après, le Gouverneur Général trouve, en tête d'une nombreuse affluence d'indigènes, le lieutenant-colonel Reynes, commandant le cercle de Miarinarivo, le docteur Rocheblave, le lieutenant Quinet et le lieutenant Génie, commandant le secteur de Soavinandriana. Puis, on redescend sur un vaste plateau où l'on remarque des plantations de diverses esssences. A l'entrée du village d'Andravatrakana,les habitants formant
;
la haie acclament le Gouverneur Général et jettent des bouquets de fleurs sur son passage. La route traverse peu après un terrain volcanique, dont la terre noirâtre et les pierres calcinées rappellent les cratères reconnus entre Antsirabe et Betafo. On rencontre encore les habitantsdedeux ou trois villages, puis l'on franchit un petit cours d'eau, dont la vallée verdoyante renferme de nombreuses rizières etd'assez beaux pâturages. Aussi, aperçoit-on plusieurs troupeaux de bœufs. Enfin, i'on atteint, peu après trois heures, le village de Soavinandriana. Les indigènes, accourus en grand nombre des environs, forment la haie sur le passage du Général, applaudissant, lançant des fleurs, chantant la Marseillaise. Plusieurs arcs de triomphe ont été élevés à l'entrée du village, qui est entièrement pavoisé. Un détachement de tirailleurs algériens et de miliciens rend les honneurs, en même temps que les partisans présentent les armes. Quelques instants après son arrivée, le Général visite les écoles. Ils se rend d'abord à l'école normale de MM. Sims et Wilson, de la F. F. M. A. Les élèves interrogés répondent avec aisance; ils font preuve d'une certaine connaissance de notre langue. Le Général se retire satisfait, après avoir distribué des gratifications et adressé quelques mots aux élèves. Il se rend ensuite à l'école catholique dirigée par un instituteur malgache dépendant du R. P. Gardes, d'Ambatolampy. Le lieutenant-colonel Rcynes signale au chef de la Colonie cet instituteur comme ayant combattu les Sakalaves dans nos rangs. Le Général le félicite d'avoir ainsi prouvé son attachement à la France. Ses élèves, garçons et filles, répondent d'une façon fort satisfaisante aux interrogations et reçoivent plusieurs gratifications. Le Général quitte Soavinandriana le lendemain, 4octobre, à 6h.1/2 du matin. Dela coliine de Soavinandriana, la route descend sur le village de Miadamanjaka; elle gravit ensuite l'Ambohitrimanjaka (ait. 1835m), laissant à. gauche un ancien cratère nettement dessiné et d'une régularité frappante ; de là, on tombe, par un chemin médiocre, dans une dépression dont le fond est occupé par le petit lac Mahafakassi. Depuis Hamainandro, l'altitude moyenne du pays semble avoir sensiblement diminué. La route se dirige ensuite sur l'Ambasis, longeant à droite le Sahadiny. En avant et sur la gauche, se dresse le Kasige. Le Sahadiny une fois dépassé, on entre dans l'Ambohidrano. La route descend alors vers le lac Itasy et débouche sur ses bords au pied de l'Ambohitrinilahy, dôme bien caractérisé. Le paysage est assez joli. Légèrement ridées par la brise, les eaux miroitent au soleil dans le fond du tableau, l'Ambohimiangara (1640m). Les bords du lac, marécageux, présentent quelques bouquets d'arbres, mais à peine trois ou quatre villages sans importance. Pourtant, ils fournissent quelques beaux pâ turages et les eaux sont très poissonneuses. Mais cette région a été ruinée l'année dernière par les fahavalos et, quoique les habitants rentrés en grand nombre aient commencé à relever les cases, beaucoup de ruines restent encore. La route, poudreuse, laisse à droite le village de Moratsiazo puis longe une baie assez verte où canards, tourterelles et aigrettes prennent leurs ébats. Un hôte moins agréable de ces parages est le caïman, qu;.on rencontre en très grand nombre. La route s'engage ensuite dans un fourré de hautes herbessèches et de cactus,
;
au sortir duquel les habitants d'un village voisin ont dressé un arc de triomphe et forment la haie. Puis, l'on s'écarte des bords du lac pour passer de nouveau entre une double haie d'indigènes chantant la Marseillaise. Peu après, on laisse à droite le joli lac Kafdaka et l'on atteint le Lily, cours d'eau qui sert de déversoir au lac Itasy et que l'on passe en pirogue. D'un pont de pierres qui existait autrefois et qui a été emporté par le courant, il ne reste plus qu'une seule arche d'un assez beau travail. Il est neuf heures lorsqu'on arrive, presque immédiatement après le passage, à Ambohitrakanga, village récemment reconstruit au pied d'une hauteur où est établi un poste de quelques miliciens, sous le commandement d'un sergent de tirailleurs algériens. A onze heures, on se remet en route pour entrer maintenant dans le Mamolakazo (littéralement qui courbe les arbres, sans doute en raison du vent violent qui y souffle constamment). La route laisse à gauche le lac llempona qui, plus élevé, déverse ses eaux dans le lac Itasy. Ce dernier est, en cet endroit, bordé de joncs et de roseaux, ressource précieuse pour la reconstruction des cases elle remonte ensuite sur une croupe pour se diriger sur l'Ambohimiangara (1540), dos d'âne pelé c'est cette montagne qui fut, aux derniers jours de l'année 1896, le centre de la résistance des fahavalos de la région. Bientôt on la laisse à gauche pour descendre; par les pentes très raides de l'Itamanomby (littéralement: où les bœufs se chauffent au soleil), dans la vallée. Au village d'Anivorano, les indigènes sont accourus en très grand nombre pour saluer le Gouverneur Général; ce village possède beaucoup d'arbres fruitiers, notamment un joli bois de manguiers et de néfliers. Un peu plus loin, on trouve les gens de Férana les partisans présentent les armes, les jeunes filles jettent des bouquets de lilas sur le passage du Général, pendant que les enfants chantent la
:
;
;
;
Marseillaise.
:
Au village suivant, c'est avec la chanson de
«Frère Jacques, sonnez
les matines» que le Gouverneur Général est accueilli. Mais bientôt la route s'élève de nouveau, le pays devient de plus en plus sauvage, montagnes escarpées aux gorges profondes, tourmentées, crevassées, falaises à pic que couronnent quelques vestiges d'habitations, arbres tordus par la violence du vent; et, dans ce dédale, çà et là, des villages en ruines, des décombres noircis par le feu, des pans de muraille à demi-écroulés. Partout des champs en friche et des rizières abandonnées. La révolte a passé par là. Tout a été ruiné, dévasté par les fahavalos en décembre 1896. D'immenses taches noires provenant de l'incendie des herbes ajoutent encore à la désolation. Pourtant, quelques rares maisons sont de- ; meuréesdebout sur l'emplacement où se trouvait autrefois un village florissant de nom- * breuses cases se reconstruisent. Il eût semblé, cependant, qu'avec ce fossé d'enceinte large, profond comme un ravin et souvent double, cette entrée, étroite comme un passage de pont-levis, fermée, de plus, par une immense pierre circulaire roulée entre deux massifs de granit, les habitants eussent pu se croire à l'abri des coups de la révolte. Il n'en a rien : été la ruine et le feu ont passé partout, c'est à peine si l'on trouve, par instants, quelques rares?: hameaux perdus à la cime d'un roc inabor- !
;
;
dable, véritables nids d'aigles défiant toute
attaque.
;
Dans cette partie du Mamolakazo, l'accueil des habitants est plus réservé ils sont moins démonstratifs et paraissent éprouver une certaine gêne leur regard, moins franc, semble trahir quelque inquiétude. De plus, à la vue de cette population clairsemée dans une région autrefois assez peuplée, il est permis de se demander si tous les indigènes qui manquent aujourd'hui à l'appel sont bien morts. La grande majorité des rizières est inculte. En résumé, la nature du pays, son voisinage de la frontière sakalave, les bouleversements auxquels il a été livré exigent qu'il soit surveillé, tenu et que, par des postes nombreux, nous lui fassions sentir quelque temps encore l'action de notre présence et de notre force. Il ne faut pas oublier, en effet, l'acharnement avec lequel la rébellion nous a disputé ce terrain, ni les efforts énergiques que nos troupes ont du faire pour vaincre, dans ce dernier réduit de l'Ambohimiangara, résistance suprême des révoltés. Trop profond a été le bouleversement, trop sanglante a été la lutte, pour que le calme actuel soit accepté sans réserve, pour qu'il soit permis de s'endormir dans une confiance absolue, pour que la lutte de la veille, en un mot, n'exige pas quelques précautions pour l'avenir et surtout pour le présent. Mais déjà l'on quitte cette région dévastée et, du sommet de la montagne où la route s'est élevée péniblement, on aperçoit, dans un bouquet d'arbres, Miarinarivo. Peu après, le Général rencontre MM. les lieutenants Durand et Récamier et le docteur Verse, venus au devant de lui pour le saluer avec une nombreuse foule d'indigènes chantant et battant des mains. Près d'un kilomètre avant d'arriver à Miarinarivo, la population du village et des environs forme la haie, acclamant le Gouverneur Général et jetant des fleurs sur son passage. Plusieurs arcs de triomphe ont été dressés, les musiques jouent la Marseillaise, que chantent les enfants. Miarinarivo, gros bourg, piqué de bouquets d'arbres, est entouré d'un fossé large et profond. Centre de peu d'importance, il possède du moins de clairs ruisseaux d'une eau excellente, qui a permis la création de beaux jardins potagers. Le Général reçoit une députation de Sakalaves venus pour le saluer et protester de leur attachement à la France. , Le chef de la Colonie les remercie de leurs démarches et les engage à faire comprendre k leurs compatriotes que leur intérêt est d'accepter franchement notre autorité et de servir désormais fidèlement la France, leur nouvelle
;
la
patrie. Le chef de la députation répond en promettant de servir toujours fidèlement la causefrançaise et de faire connaître aux peuplades voisines tous les avantages que leur assureront notre protection et notre administration. Le Général visite ensuite l'infirmerie-ambulance, où sont traités un très petit nombre de malades pour des affections diverses, toutes sans gravité. Il y a lieu de signaler, comme produits du cercle, des gisements importants de calcaires dont il a déjà été fait mention dans YOfficiel, et les eaux de Mahatsinjo, gazeuses et surtout ferrugineuses, d'une saveur agréable. L'analyse de ces eaux, dont le débit est assez considérable et qui constituent d'excellentes eaux de table, n'a pas encore été faite. taSoctobre, à 6 h. 1/2 du matin, le Gou-
verneur Général quitte Miarinarivo sans y avoir ressenti la moindre secousse de tremblement de terre, fait assez rare. La route remonte d'abord la montagne descendue la veille; à 7 heures, on atteint le poste optique d'Ambohidray, perdu dans le brouillard; le temps est froid le vent, heureusement, ne s'est point encore levé. On descend ensuite brusquement pour retrouver quelques cultures et de petits champs d'ambrevade, arbuste dont la feuille nourrit le ver à soie et dont la graine, sorte de lentille, entre dans l'alimentation des indigènes. Çà et là reparaissent quelques villages, mais aussi des ruines. Puis, l'aspect du pays se modifie sensiblement. L'horizon s'élargit beaucoup dans le lointain, se dresse la masse imposante de l'Ankaratra, bleuâtre au soleil du matin ; les ruines deviennent plus rares, les villages plus nombreux; déjà reparaissent les maisons blanchies au kaolin, teinte qui, mêlée au vert de quelques cultures, carrés d'ambrevade, bouquets de tritoavinas, donnent au paysage une note plus gaie. En même temps, de larges croupes formant de véritables plateaux ont succédé à la montagne. Dans les fonds, reparaissent des rizières,cultivées cette fois; la route devient très bonne, les habitants plus nombreux avec des visages plus avenants, que ne contracte plus l'inquiétude. A neuf heures et quart, on arrive à Soamahamanina, gai village couronné d'un superbe bouquet de sycomores et de ficus séculaires, mais aussi véritable forteresse avec son double fossé et sa monumentale porte circulaire. Les habitants, en très grand nombre, sont rangés sur les deux côtés de la route et chantant, applaudissant, font un accueil enthousiaste au chef dela Colonie. Pendant tout le temps qu'il s'arrête au milieu d'eux, ce ne sont que chants, danses, concerts. Les habitants, qui avaient des premiers abandonné leur village à l'approche des fahavalos, sont heureux devoir aujourd'hui l'ordre rétabli et leur tranquillité assurée. On quitte Soamahamanina à11 heures. La route, excellente surtout à partir du village et déjà empierrée sur une longueur d'un kilomètre environ, atteint rapidement la Kalariana, qui forme limite entre les deux cercles de Miarinarivo et d'Arivonimamo. En congédiant M. le lieutenant-colonel Reynes, le Générallui exprime la satisfaction qu'il éprouve à la vue de ce qui a déjà été fait dans son cercle pour réparer les ruines causées par l'insurrection et remettre en culture les terrains laissés en friche et le félicite sur la construction de la route parcourue. Il l'engage en même temps à compléter ces résultats en faisant travailler le plus tôt possible aux rizières encore abandonnées et en donnant ses soins à la si importante question du reboisement par des essences de forêt ou par l'eucalyptus, d'une croissance si rapide. Au pont de la Kalariana, un superbe arc de triomphe a été dressé, portant l'inscription mal-
;
;
:
gache
Ho ELA
VELONA FRANCE
GÉNÉRAL GALLIENI
Une foule considérable forme la haie à l'entrée du cercle-annexe d'Arivonimamo. Il y là plusieurs milliers d'indigènes et une vraie forêt de drapeaux tricolores. Une musique très complète attaque la Marseillaise, en même temps qu'éclatent de toutes parts les acclamations les plus enthousiastes. M. le capitaine Schœfter,
a
commandant le cercle, et
M.
le lieutenant Po-
marède, son adjoint, saluent le Gouverneur Général pendant qu'un détachement de milice rend les honneurs. On est maintenant en plaine et la vue découvreleposte optique d'Ambohimahavony, établi à 4 kilom. environ d'Arivonimamo. Les villages paraissent assez nombreux et la campagne relativement verte. Déjà se distinguent quelques bouquets de tapias, commencement d'un bois un peu clair, mais assez étendu. Sur un affluent de l'Irihitry, premier pont qui se termine par un nouvel arc de triomphe, avec l'inscription
:
VIVE LE GÉNÉRAL Ho ELA VELONA FRANCE
Là encore, une foule nombreuse accueille par des acclamations et des chants le chef de la Colonie. La haie s'étend jusqu'au deuxième pont très bien construit sur l'Irihitry, elle se continue même aii delà, jusqu'au haut de la colline. Toute cette foule, une fois dépassée, escorte le Général. On gagne ainsi un plateau d'où la route se dirige sur la chaîne rocheuse de l'Ambohimpanempo. A gauche apparaît le petit village de Ialamalaza, à droite le poste optique de Ambohimahavony. Ces deux points forment les extrémités de la base qui a serv aux R. Pères Roblet et Colin pour la triangu latiôn de l'Emyrne.
heures et quart, on atteint l'Onibe, que l'on franchit sur un très beau pont à trois piles. Il est intéressant de noter, en passant, que ces ponts, construits avec soin et suivant toutes les règles de l'art, ont été faits entièrement et exclusivement par les indigènes du cercle, sous la direction de nos officiers. Il y a là plus de dix mille indigènes formant la haie, chantant, battant des mains. Tout ce monde est vêtu très proprement,lambas blancs comme neige, robeb aux couleurs variées, et tousles visages sont rayonnants; c'est une joie franche, sans arrière-pensée. Tout cela vit, est animé et contraste avec la solitude désolée de la région du Mamolakazo, traversée hier. Un sous-gouverneur en habit noir salue avec les gouverneurs madinika de son district sur le passage du Général, quiest l'objet des acclamations les plus enthousiastes, surtout de la part des anciens esclaves. Puis, la route débouche sur un vaste plateau qui conviendrait parfaitement à l'établissement de périmètres de colonisation. Un vent de grande violence y souffle souvent; mais aujourd'hui, par bonheur, ce vent a fait trêve. Malgré l'affluence énorme qui escorte déjà le Général, on aperçoit sur le plateau une haie immense d'indigènes s'étendant jusqu'à Arivonimamo,surune longueur de plus de 2 kilomètres. A cette distance, le coup d'œil est superbe. Sur ce fond de terre rose, cette longue traînée de robes et de lambas bien blancs semée de toilettes mauves, lilas, violettes, roses, rouges, jaunes, vertes, produit un effet merveilleux, augmenté encore par !e grand nombre dedrapeaux tricolores qui flottent au vent. Dès que le Général paraît, tout s'anime, les applaudissements éclatent de toutes parts, les acclamations, les cris d'enthousiasme, remplissent l'air, les bouquets volent, les drapeaux s'agitent, les musiques jouent. Et, à mesure que le chef de la Colonie avance dans cette foule, du pas rapide des bourjanes, tous ces cris, toutes ces démonstrations redoublent. Un brouhaha immense, fait. des ciis. de A deux
tout un peuple, des sons de dix musiques et de la voix puissante et sonore des cloches, s'élève d'Arivonimamo, au milieu de l'air embaumé de mille fleurs. Il est trois heures et demie, le Gouverneur Général arrive aux premières maisons. Un superbe arc de triomphe portant comme inscription
:
VIVE LK GÉNÉRAL GALLIENI
marque l'entrée de lagracieuse petite cité. Toutes les maisons sont ornées d'une profusion de drapeaux, les rues et les places bondées de monde. Un deuxième arc de triomphe porte une inscription malgache, qui peut se traduire par
:
:
ARRIVEZ EN BONNE SANTÉ.
(sous-entendu au terme de votre voyage). troisième, lit; Sur un
on
VIVE LA FRANCE.
:
avec un écusson au chiffre G. Sur un quatrième VIVE LA FRANCE.
Sur un cinquième: VIVE LE GÉNÉRAL.
Sur tout le parcours, le Général est l'objet d'acclamations frénétiques, d'ovations enthousiastes. La foule, énorme, peut être évaluée à plus de quarante mille indigènes. Mais, malgré cette animation, ce délire, aucun désordre ne se produit. Pas une ombre au tableau, pas un nuage au ciel, pas une note discordante dans cet accueil triomphal fait au représentant de la France. Cependant si, du sein de cette foule aussi sincère que bruyante dans ses démonstrations, vous détournez la tête, vous voyez se dresser à quelques centaines de mètres à peine d'Arivonimamoles ruines des maisons détruites au commencement de 1896 par les insurgés. Les ruines subsistent, il est vrai, memento pour l'avenir, mais combien grand est le changement survenu depuis lors1 Quel contraste entre hier et aujourd'hui! Et il est permisd'espérer que la répression prompte et sévère qui a suivi la révolte aura assagi ce peuple pour
l'avenir.
Quetques instants après son arrivée, le Général, sur l'instance des autorités indigènes, adresse quelques paroles à la foule rassemblée. Une foule considérable, vingt mille indigènes au moins, s'est rassemblée pour le kabary à la sortie Nord d'Arivonimamo. Le Général, dont le discours est interprété par M. Jullien, remercie d'abord les habitants d'être venus en aussi grand nombre et les félicite de n'avoir pas, l'année dernière, écouté les mauvais conseils des fauteurs de désordre qui voulaient soulever le pays. Ils peuvent apprécier aujourd'hui le résultat de leur sagesse. L'ordre, la sécurité, la prospérité et l'abondance régnent dans leur pays, tandis que les populations, qui dans un fol aveuglement, ont levé l'étendard de la révolte, souffrent cruellement par leur faute de la disette, après avoir été réduites à implorer leur pardon. Mais, il ajoute que, mieux que les arcs de triomphe et les acclamations, il apprécie la sagesse et la soumission des populations qui, seules, peuvent lui donner confiance dans l'avenir et dans la sincérité des démonstrations des habitants à l'égard du représentant du gouvernement de la République. Il leur témoigne en terminant sa satisfaction pour tout ce qu'ils ont fait et les exhorte à obéir toujours ainsi à leurs officiers, qu'ils
ont appréciés et qui, mieux que personne, comprennent leurs véritables intérêts Il tient, en finissant, à adresser ses éloges au prince Ramahatra et au gouverneur général Rainianjalay, du cercle d'Arivonimamo, qui ont prêté le concours le plus empressé aux autorités françaises pour cette œuvre de pacification et d'apaisement. Ce discours produit sur les indigènes une impression profonde, qu'il est facile de lire sur les visages. Les paroles du Gouverneur Général sont accueillies par des applaudissements unanimes et prolongés, Le gouverneur général du cercle-annexe, Rainianjalay, avec sa belle tête à cheveux blancs, énergique, avec une certaine expression de bonté, d'ailleurs l'un des anciens et des meilleurs généraux de l'armée hova, et qui nous a combattus en plusieurs rencontres, notamment à Tsarasotra, répond au nom de la population du cercle. Dans un discours plein de chaleur et d'enthousiasme, et débité avec une ardeur toute juvénile, il remercie la France et son leprésentant et proteste de l'attachement de tous à leur nouvelle patrie. Le Général visite ensuite l'école de M. John Sims fait remettre quelques gratifications aux élèves qui répondent en français, d'une façon satisfaisante, aux questions qui leur sont posées. Il se rend ensuite à l'école du Révérend Père Gardes, ancien aumônier de la colonne légère. Une petite fête, organisée par ce missionnaire en l'honneur du Gouverneur Général, a très bien réussi. Le programme comprenait, entre autres matières, un dialogue de trois petites filles réunissant dans leurs costumes les trois couleurs nationales, puis une pièce très bien déclamée par un groupe de petits garçons vêtus, eux aussi, aux couleurs françaises, bérets bleus, ceintures rouges, culottes et chemises blanches. Le Général s'est montré surtout enchanté de la façon dont ces écoliers ont répondu aux interrogations et échangé même quelques phrases de conversation, le tout avecbeaucoup d'assurance. Là, comme ailleurs, les petites filles se sont montrées plus timides, «menatra» et aussi moins avancées dans l'étude de notre langue. Dans les intermèdes, la jeune fanfare:orgaiiisée et conduite par le R. P. Laboucarie a joué, avec beaucoup d'ensemble, plusieurs morceaux. Cette fanfare était venue tout exprès d'Ambohibeloma, où le R. Père Laboucarie, qui ne compte pas moins de 26 ans de séjour à Madagascar, dirige une école de 230 élèves. Après avoir fait distribuer de nombreuses gratifications, le Gouverneur Général a tenu à féliciter publiquement le R. Père Gardes du grand nombre d'écoles qu'il a créées (96) et des résultats qu'il a déjà obtenus dans l'enseignement de notre langue, contribuant ainsi au développement de l'influence française dans la grande île. Le Général a visité ensuite les travaux de l'école normale, que cet infatigable missionnaire fait exécuter. Il n'a pu, faute de temps, inspecter la prison, belle construction récemment élevée. Plusieurs musiques se sont fait entendre pendant toute la soirée, en même temps que des danses malgaches avaient lieu sur les
et
places.
Le Gouverneur Général a quitté Arivonimamo le mercredi, 6 octobre, à 6h. du matin. Cette fin du voyage, jusqu'à Tananarive, a eu lieu au mi-
lieu d'un immense concours d'indigènes, par
un temps superbe. A une demi-heure d'Arivonimamo, premier arc de triomphe avec l'inscription
:
Ho
ELA VELONA FRANCE
!
VIVE LE GÉNÉRAL.
Dix mille indigènes au moins forment la haie avec une forêt de drapeaux. Tout ce monde bat des mains et acclame avec frénésie le représentant de la France, puis se joint au cortège à 7h. 1/4, on atteint l'Ombifotsy, quel'on traverse
;
pont. Nouvel arc: beau sur un Au
GÉNÉRAL GALLIENI,
LE PEUPLE MALGACHE RECONNAISSANT.
Sur les côtés sont suspendus des fruits et des racines de manioc; nouvelle haie formée d'une affluence considérable, qui vient encore s'ajouter au cortège. le Général est acclaLa foule est énorme les jeunes filles, couronnées mé de nouveau de roses, lui jettent des fleurs. On remarque beaucoup d'hommes et de jeunes gens habillés à l'européenne. On est dans le district d'Imerintsiatosika, particulièrementbien tenu. Bientôt, l'on atteint le village de Mangabé, laissant à droite le rocher boisé d'Antongona, au sommet duquel est perché un hameau. Au pied, nouvel arc de triomphe portant, en malgache, l'inscription
; ;
:
ARRIVEZ EN BONNE SANTÉ.
La route carrossable, en excellent état, a été
plantée de manguiers et autres arbres. Quelques instants après avoir dépassé le Sabotsy d'Antongona, on aperçoit à l'horizon, dans une échancrure de montagne, Tananarive. Les bourjanes alors poussent des cris de joie frénétiques, filant avec une telle rapidité que la foule immense a peine à les suivre. On se pousse, on se bouscule. Les chutes, nombreuses, sont accueillies par des exclamations, des quolibets. Toute ce monde ne se connaît plus, emporté dans une course folle afin de mieux voir le Général. Nouvel arc de triomphe portant, en
:
malgache
AVANCEZ MONSIEUR.
;
Puis on traverse le village de Bonga, laissant à gauche celui de Fenomana on pénètre dans la riche région de Mampiteny. Enfin, on atteint Tsiafafarana vers 10 heures. L'affluence y est considérable, toutes les maisons pavoisées. Le Général y pénètre en franchissant un arc de triomphe portant, en malgache, l'inscription
:
PÉNÉTREZ MONSIEUR
Il est salué, à son entrée, par de frénétiques «akora». A midi moins un quart, on continue sur Tananarive; le Général est toujours escorté par une foule considérable. Au pied du village
:
d'Ambatsimiraika s'élève encore un arc de
triomphe
Au GÉNÉRAL GALLIKNI,
;
LE PEUPLE MALGACHE RECONNAISSANT.
Dailleurs, à partir de ce point, jusqu'à l'Ikopa, plus de la foule va sans cesse en augmentant vingt mille indigènes font escorte au chef de la Colonie, chantant, applaudissant, en même temps que plusieurs musiques jouent la Marseillaise. Au passage de la Katsaoka, le gouverneur avec les gouverneurs madinika en habit noirdansent reculons devant leGénéral, tandis que des «akora» assourdissants se font entendre. L'enthousiasme ne connaît plus de borne, c'est un véritabledélire. Cette immense proces-
à
sion traverse une succession d'arcs de triomphe « Tout récemment, vous avez voyage autour et arrive ainsi sur le 3e territoire, où le Général «de cette île, où demeurent désormais des est salué par M. le capitaine Brun, au nom du «enfants de la France, pour vous rendrecompte colonel commandant le territoire et gouver- «par vous-même de tout ce qui peut être neur militaire de Tananarive, ainsi que par M. «susceptible d'accroître leur prospérité. A peile lieutenant d'artillerie Smet, commandant le «ne de retour, vous vous êtes mis de nouveau secteur. Bientôt, le Général fait son entrée à < en route pour la province du Betsiléo, afin Fenoarivo, dont la population l'accueille avec « de poursuivre la réalisation du noble but organispr le non moins de démonstrations et lui offre des « que vous vous êtes proposé présents ; il y est salué par le R. Père Cherval- « pays et rendre le peuple heureux. lier, auquel il exprime le regret de ne pouvoir « Je n'hésite pas à vous dire, mon Général, visiter son école, et par M. Lemaire, représen- « au nom de tous les habitants de l'Imerina, tant de la maison Ricco. A remarquer une «la reconnaissance que leur inspirent les mebannière portant l'inscription «sures que vous avez prises pour rétablir la tranquillité générales la « paix grâce à et LES ÉLÈVES HONORENT LEUR CHER PÈRE, «elles, chacun vit en paixsur sa terre, au milieu LE GÉNÉRAL GALLIENI. « des siens et confiant dans l'avenir. et, parmi les nombreux arcs de triomphe « Tous s'unissent à moi poursaluer votre biensouhaiter une longue vie et un vous venue, « Nos HOMMAGES AU GÉNÉRAL. la tâche si importante « succès complet dans VIVE LE GÉNÉRAL GALLIENI. «que vous accomplissez à Madagascar. Le lieutenant-colonel Sucillon, commandant « Puissiez-vous demeurer longtemps parmi le 2e territoire militaire, et le capitaine Shaef- «nous, pour y continuer cette belle œuvre de fer, commandant le cercle-annexe d'Arivoni- «civilisation que vous avez entreprise mamo, prennent alors congé du Gouverneur « Chacun de nous voit combien vous enGénéral, qui leur exprime sa vive satisfaction, «couragez, et les travaux d'intérêt général, et non-seulement pour l'accueil magnifique qui « les entreprises des particuliers, afin de prolui a été fait dans tout le 2° territoire militaire, à tous une source de richesse, car « curer .mais surtout pour les travaux importants qui « jamais vous ne perdez de vue le bien du y ont été exécutés et, notamment, pour les bel- «peuple, le bien de chacun. les routes qu'il vient de suivre. Il les remerassistons à la construction de routes, Nous « cie en appelant leur attention sur le reboise« de ponts, de canaux d'irrigation toutes les ment de la région. « industries locales se développent, les ouA l'entrée de la digue, autre bannière avec «vriers gagnent de bons salaires qui leur perl'inscription «mettent de vivre dans une honnête aisance «de nombreuses écoles ont été fondées, où «ADIEU NOTRE CHER GÉNÉRAL ». enfants se perfectionneront dans la connos « Mais ce n'est pas fini. De tous côtés, on apernaissance de la langue française, des indus« çoit de longues traînées blanches qui couvrent «tries, de la science et des arts français. Ainsi les digues et les chemins. Il est difficile d'évase répandront, dans tout le pays, les bienfaits luer le nombre des indigènes qui accourent de « civilisation dont nous a dotés la « de cette tous les points au devant du chef de la Colonie. « France et qui doit assurer désormais notre De toutes parts s'élèvent d'immenses acclabonheur. « mations; de nombreuses musiques emplissent « Enfin, mon Général, nous vous prions de l'air de leurs concerts, les fleurs volent, les «recevoir l'assurance de notre soumission ét mains applaudissent, tous les visages respirent «de notre obéissance envers la France, comla joie et, sous ce beau soleil des tropiques, la «plètes aujourd'hui, grâce à la sagesse et à la fête est magnifique. bonté que vous avez apportées dans votre « Enfin, une dernière digue plantée de lilas et Ce n'est pas le vain plaisir de parler « œuvre. de bananiers conduit au bord del'Ikopa, que le « qui nous fait dire ces choses, c'est le sentiGénéral passe sur trois pirogues réunies, tandes nombreux bienfaits dont nous ment « dis que des deux rives s'élèvent descris enthoujouissons aujourd'hui, grâce à la sollicitude « siastes auxquelles répondent les piroguiers. «maternelle de la France, qui s'efforce de nous Il est quatre heures, lorsque le Gouverneur «procurer bonheur et prospérité, comme nous Général quitte le village d'Ambaniala «leconstatonschaque jour dans l'œuvre de son pour traverser le fleuve. «représentant, dans votre œuvre, mon GénéLe colonel gouverneur militaire de Tanana- «ral. Nos actes viendront appuyer nos parorive, le sous-chef d'Etat-Major, un grand «les et témoigner-de leur franchise. nombre de fonctionnaires civils, d'officiers et Vive la France l « de colons ainsi le gouverneur général de que Française l » « Vive la République l'Emyrne et les gouverneurs indigènes de Tananarive et des environs se sont portés à sa Le Gouverneur Général remercie M. Rasanjy rencontre et l'attendent sur la rive droite des paroles qu'il vient de lui adresser. Il ajoul'Ikopa. te qu'au cours de son voyage il a constaté M. le colonel Houry s'entretient quelques avec satisfaction que, grâce au zèle des foncinstants avec le Général, puis, M. Rasanjy lui tionnaires indigènes et au bon esprit de la Présente les fonctionnaires indigènes et lui population de l'Emyrne, des progrès sensibles dresse le discours suivant ont été réalisés depuis plusieurs mois dans l'organisation administrative des régions qu'il « Mon Général, a traversées. Des routes praticables construites « Vous voyez en ce jour tous vos enfants depuis peu, même dans les contrées les moins cc réunis pour vous recevoir et vous souhaiter peuplées, relient actuellement les principaux cc la bienvenue, à votre heureux retour dans centres et les habitants continuent à fournir w la capitale. Quelle joie de vous avec empressement la main-d'œuvre nécessaire pour nous * retrouver en parfaite santé à leur amélioration. Enfin, il a rappelé qu'il
:
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!
:
!
demande avant tout, aux autorités indigènes, d'apporter le concours le plus énergique et le plus complet à nos colons dans leursentreprises agricoles, industrielles ou commerciales. Après quelques mots de remerciemênt du gouverneur général de l'Emyrne, le cortège, suivi d'une foule qui grossit sans cesse, se remet en route en suivant le chemin qui longe la rive droite de l'Ikopa et arrive au village d'Andohatapenaka, où aboutit la grande digue qui conduit au faubourg d'Isotry. La musique indigène est groupée à la croisée des chemins et joue la Marseillaise à l'arrivée du Général elle prend ensuite la tête du cortège, quicontinue sa route sur Tananarive, accompagné par toute la population des environs. Des arcs de triomphe échelonnés sur tout le parcours portent l'inscription «Au Général Gallieni, le peuple malgache reconnaissantH. Au faubourg d'Isotry, les gouverneurs de la basse ville se sont rassemblés et sont présentés par M. Rasanjy, qui adresse en leur nom quelques paroles au chef de la Colonie. Le Général répond que le zèle et le dévouement des gouverneurs du quartier d'Isotry lui ont été signalés à diverses reprises par le gouverneur militaire et le maire de Tananarive. Il ajoute qu'il est heureux de saisir cette occasion pour leur témoigner sa satisfaction et il leur fait remettre des brevets leur conférant des honneurs. Enfin, il fait distribuer séance tenante à 25 habitants du quartier appartenant aux familles les plus nécessiteuses une somme de cinquante piastres et vingt-cinq pièces de toile. Le cortège continue ensuite sa route précédé de la gendarmerie et suivi de l'escorte de spahis qui l'attendaient au faubourg d'Isotry. Sur le parcours, toutes les maisons sont pavoisées et la population indigène témoigne sa sympathie au Gouverneur Général par de vives démonstrations. Un peu partout, des appareils photographiques sont braqués et prennent des instantanés du défilé. Le cortège arrive bientôt sur la place Jean Laborde, qui a été complètement transformée depuis la veille et où l'on n'aperçoit plus que de distance en distance les tranchées des égouts en construction. La musique et les clairons du fae régiment d'infanterie de marine ainsi qu'une compagnie de ce régiment et un détachement de milice forment la haie, depuis l'entrée de la rue du Colonel Gillon jusqu'à l'hôtel du Quartier Général Au moment où la tête du cortège arrive à hauteur du bâtiment du Trésor, la musique joue la Marseillaise et les troupes rendent les honneurs. Le Gouverneur Général, suivi d'une foule qui n'a cessé de s'augmenter, rentre à cinq heures au Quartier Général, où l'attendent un grand nombre d'officiers, de fonctionnaires, de colons et de représentants des divers cultes, au nombre desquels se trouvent Mgr Cazet, M. le pasteur Meyer et le frère Norbert, Directeur des écoles chrétiennes. Le Général s'entretient quelques instants avec les personnes présentes et prend congé d'elles, après les avoir [remerciées de l'accueil qu'elles lui ont fait à sa rentrée à Taainarive.
;
;
Nouvelles et Informations Falconnet,conducteur principal des pontset-chaussées, qui a été chargé de déterminer jusqu'à Moramanga le tracé de la route directe de Tamatave est rentré à Tananarive et a fait parvenir les renseignements suivants sur l'exécution de sa mission. Le tracé utilise la partie de route qui a été construite entre Ambanidia et Ambohipo; il passe ensuite à Ambohipeno, Ambohimangakely et suit la vallée de ce nom jusqu'au village de Sonarivo. A partir de ce point, il abandonne la vallée de l'Ambohimangakely et emprunte une ligne de hauteurs qui conduit à proximité du village d'Ambohimasina. De là, la route se dirigera vers Ambatomena ; elle longera ensuite les villages d'Ambohitrandraina etd'Ambohidratrimo et pénétrera dans la forêt, qu'elle traversera sur une longueur de douze kilomètres environ pour aboutir à la rivière d'Andranobé (Sahanjanjona). Dans la forêt, le débroussaillement a déjà été fait sur une largeur de quatre mètres; de fort beaux arbres, qu'on rencontre en grande quantité entre l'Andranobé et l'Ankerana permettront, sur une longueur d'environ cinquante kilomètres, de construire tous les ouvrages nécessaires, dans d'excellentes conditions de solidité. A la sortie de la forêt, la route se dirigera vers le confluent de la rivière d'Isahafatra pour longer ensuite, avec des pentes qui ne dépasseront pas 0m04 par mètre, la rive gauche de l'Andranobé. Le tracé projeté pour le chemin de fer suit la rive droite de cette dernière rivière. A peu de distance d'Ampasimpotsy, le tracé de la route traverse celui du chemin de fer et s'en écarte sensiblement jusqu'à Moramanga, qu'il atteint sans difficulté après avoir contourné le village d'Ambohipasina. Le piquetage et le figuré des courbes sont complètement terminés des jalons placés près de chaque piquet permettent, dès maintenant, de suivre le tracé sur toute sa longueur. Un plan d'ensemble et un nivellement ont été établis. Pour terminer complètement les études, il suffira d'une dernière reconnaissance, qui aura pour objet de déterminer exactement les emplacements et l'importance des ouvrages d'art à exécuter.
TERRITOIRES MILITAIRES
FIANARANTSCA
-
M.
; *
*»
Une dépêche de M. le commandant d'armes de Béforona signale que huit dames-jeannes de vin, dont deux à l'adresse « P. H. Golaz Tananarive ont été abandonnées par leurs porteurs sur la route d'étapes et sont actuellement en dépôt au poste d'Ampasimbé.
»,
»*
l'Administrateur en chef de Majunga a accordé, conformément aux dispositions de l'arrêté du 2 novembre i896, des titres d'occupation provisoire de concessions domaniales à M.
MM.
Damelet (Alexandre), employé de commerce, domicilié à Majunga. 15 hect. Arnal (Amand), commerçant, demeurant à 13 hect. Montreuil (Augustin), distributeur auxiliaire au Commissariat colonial à Majunga 12 hect.
Majunga.
Iblidongy.
le
a
lieutenant Hondschoëte, chancelier à Midongy, fait parvenir les renseignements ci-après sur l'organisation administrative et la situation actuelle de sa circonscription. Le poste de Midongy a été créé le 5 août 1897. Le nom de Midongy est bien celui adopté par les indigènes originaires de la région. L'orthographe Modongy, marquée sur la carte, est celle qui avait été employée par les gouverneurs hovas. La circonscription actuelle comprend les gouvernements de Midongy, de Janjina et de Malaimbandy. En outre, M. l'Administrateur en chef de Fianarantsoa y a rattaché le sousgouvernement de Tremo (sauf le canton d'Ambato-Finandrahana, qui relève du chancelier d'Ambositra) et le village de Fitampito. Le gouverneur de Midongy, Rajaroela, est de race betsiléo ; à Janjina et à Malaimbandy, les gouverneurs hovas sont restés provisoirement en fonctions en attendant qu'ils puissent être remplacés par des chefs du pays présentant les aptitudes nécessaires. Dans toute la contrée, les Hovas avaient établi une administration régulière qui relevait d'un gouverneur général résidant à Janjina, et il est juste de reconnaître que cette première organisation du pays a facilité celle, plus complète, qui se poursuit aujourd'hui. La nouvelle circonscription de Midongy s'étendra bien au delà des limites de l'ancien gouvernement hova. Bien que rien de définitif n'ait encore été arrêté à ce sujet, il est probable qu'elle se reliera vers le Sud au cours du Mangoky, au Nord et à l'Est au cercle de Bétafo et au territoire de M.
Mahabo. Les habitants de Midongy se montrent très
reconnaissants à l'autorité française du remplacement de l'ancien gouverneur hova par un gouverneur betsiléo. Ils paraissent dociles et paisibles ce sont eux qui, dès l'arrivée du lieutenant-chancelier, lui ont dénoncé les exactions du chef sakalave Raohalka et ont contribué à son arrestation. Le Journal Officiel du 4 septembre dernier a relaté les circonstances dans lesquelles ce chef de bande a été appréhendé et mis en jugement. Janjina. — Janjina est une ancienne colonie fondée par Radama Ior et qui comprend encore aujourd'hui une dizaine de familles hovas. La position de Janjina est assez mal choisie. Juché sur le bord d'une falaise presque à pic et d'environ 1000 mètres de hauteur, le village est bâti sur un sol de sable sans consistance et dont la couche superficielle a une profondeur telle qu'il n'est pas possible d'asseoir en terrain solide des fondations en maçonnerie. L'absence de matériaux de construction à proximité contribue à donner aux cases un aspect assez misérable; toutefois, le tracé régulier du village lui donne un cachet spécial et accuse l'intervention de l'autorité hova. Janjina est un des points les plus insalubres les fièvres y sont fréquentes de la région et ont contribué grandement à diminuer la population, qui était primitivement beaucoup
;
;
plus nombreuse. A part les dix familles hovas de l'ancienne colonie et trois ou quatre familles sakalaves, les habitants sont presque tous de race betsiléo. Jusqu'à ces derniers temps, 200 Baras environ habitaient aussi Janjina, mais ils ont quitté le village depuis quelques mois pour aller s'établir à Ambatolahy, qui est situé à un jour et demi de marche au Sud-Ouest. En émigrant, les Baras ont cherché à se soustraire à l'obligation de payer l'impôt et de libérer leurs esclaves; il est inutile d'ajouter que cet expédient ne leur a servi de rien et que dès l'arrivée du lieutenant-chancelier, le village d'Ambatolahy a été soumis à la loi commune. Le gouverneur hova de Janjina, Rainivodihazo, 11 honneurs, est intelligent et a rendu des services mais, très éprouvé par le climat, il a demandé lui-même a être rappelé. Malaimbandy.- Malaimbandy estunvillage important situé à environ 80 kilomètres au N. O. de Midongy dans une position dominante assez bien choisie, entre deux affluents du Sakeny. La population, qui comprend, comme celle de Janjina, quelques familles hovas, paraît également ne demander qu'à vivre en paix. Un gouverneur hova administre depuis longtemps cette contrée. Son grand âge le rend aujourd'hui impropre à ces fonctions et il sera remplacé aussitôt que possible par un gouverneur du pays. Fitampito. — Fitampito est un grand village betsiléo dont le chef, nommé Andriambeandro, a joui jusqu'à ce jour d'une certaine indépendance et s'est attribué le titre de roi. La population de Fitampito, qui a reconnu sans difficulté notre autorité, est de caractère mais elle a été, jusqu'à ces derniers pacifique temps, très divisée au point de vuereligieux, par suite des discussions personnelles des représentants indigènes des différents cultes. Le lieutenant-chancelier a pris des mesures pour mettre un terme à cette situation et apaiser les esprits il faut reconnaître, d'ailleurs, qu'avant son arrivée, le chef du pays avait témoigné de son grand esprit de tolérance en faisant suivre un culte différent à chaquemoitié de sa famille et en déclarant qu'il entendait, pour son compte, se tenir à l'écart de toute religion. Très obéi et très respecté dans son village, ce roi n'a malheureusement *pas une grande influence au delà des cactus qui entourent Fitampito. D'après une tradition ancienne du pays, les deux villages d'Isalajea et de Vahibasiano doivent reconnaître son autorité, mais elle y a été souvent contestée et chacune de ces localités s'est choisie, il y a quelques ann ées, un chef particulier. Il résulte de ce qui précède que cette contrée est à organiser entièrement. Une étude plus complète de l'état d'esprit des populations et des aptitudes du chef actuel de Fitampito permettra de décider s'il y a lieu de faire dépendre effectivement de ce dernier les autres chefs de la région. M. le lieutenant Hondschoët e adressera prochainement des propositions à ce suje t. Dès que cette première organisation sera établie, le lieutenant-chancelier de Midongy pourra aisément étendre son action administrative dans la région du Mangoky. On sait, d'autre part, que des détachements des troupes de l'Ouest, sous les ordres de M. le commandant Gerard, doivent prochainement parcourt
;
;
;
cette dernière contrée et y faire reconnaître rive), aux dates et aux conditions ci-après, à notre autorité par les tribus encore insou- l'adjudication publique, sur soumissions cachetées, de la lourniiure de la viande fraîche mises qui l'habitent. de bœuf, du tafia, du sel, et du sucre blanc nécessaires au Service des Subsistances militaires à Tananarive pendant l'année 1898 et IDE livrables dans cette place
AVIS
:
VENTE
Le Lundi Il Octobre 1897, à 9 heures du matin, il sera procédé par le Receveur des Domaines de Tananarive, dans une des salles du palais de l'ex-Premier Ministre, à la vente
aux enchères publiques des effets réformés
provenant du
13e
Marine.
Régiment d'Infanterie de
Tananarive, le
"I RÉQUISITIONN°320
Suivant réquisition du 22 septembre 1897,1° veuve Randanary; 2° Razaimanana, veuve de Raharinoa; 3° Rasoamananera, épouse de Randrianabo, toutes trois domiciliées à Tananarive, quartier Ambohitsoa, place Jean Laborde, ont demandé l'immatriculation, en qualité- de propriétaires indivises, d'une propriété à laquelle elles ont déclaré vouloir donner le nom de ccla Boétie», consistant en une grande maison en briques couverte en tuiles, une autre maison en bois et une maisonnette couvertes en chaume, dépendances et cour situées à Tananarive, quartier Ambohitsoa. Cette propriété, occupant une superficie de 1 are 80 centiares, est limitée Au Nord, par un sentier public la séparant de la propriété des héritiers de Ramakarivo ; A l'Est, par la propriété de Razafimandimby Au Sud, par les propriétés de Rambolamanana
:
Octobre 1891, Le Receveur des Domaines, FIQUET. 8
;
;
et Rakoto
A l'Ouest,
par les propriétés de Rahanety et Razafy. Les requérantes déclarent qu'à leur connaissance il n'existe, sur ladite propriété, aucune charge ni aucun droit réel immobilier actuel ou éventuel. Le Conservateur de la Propriété Foncière
Insinue ittinépnent MnMerieie Marine PROGRAMME
BARTHOLOMÉ.
FANGATAHANA N° 320
DU DIMANCHE 10 OCTOBRE Place Jean-Laborde, de
5
vi-
à 6 heures
(Allegro).
Ké-son 2° Le Diamant de la Comtesse 1°
Noho ny fangatahana tamy ny 22 septembre 1897, 1° Randanary mpitondra-tena; 2° Razaimanana
(Ouverture).
3°LeChantdesFleurs(Valse)
taisie). (Polka).
nadin-dRaharmoa; 3° Rasoamananera vadin-dRandrianabo, izy telo vavy ireo, monina ao Antananarivo, fari-tanin' Ambohitsoa, place Jean Laborde niara-nangataka ny anoratana amy ny Rejistry ny Fanjakana, fa izy ireo no samy tompon' ny fananana tany izay nambarany sy tiany nomena anarana hoe ,,1.0 Hoetie.), misy trano biriky iray lehibe tafo tanimanga, trano hazo irav sy trano kely iray samy tafo herana, sy ny momba azy ary tokotany ao Antananarivo fari-tanin' Ambohitsoa. Izany fananana tany izany, dia misy 1 are 80 centiares ny habeny, ary izao no faritra aminy: — Ny avaralra, dia ny lalan-kely mampisaraka azy amy ny tokotanin' ny'mpandova an-dRamakarivo; atsinanana, dia ny tokotanin-dRazafimandim-
BIDEGAIN.
:
MULLOT. MÉTRA.
4° La Fille du Régiment (Fan5° Bella-Bocca
DONIZETTI.
y bby
WALDTEUFELL.
Le Chef de Musique,
Razafy..
diany tokotanin-dRambolamanana dR b 1 Ny atsimo, d' sy
M.LAMY.
Rakoto
— EGALITÉ — FRATERNITÉ
Année 1897
MINISTÈRE DES COLONIES
Serviece Administratifs militaires ADJUDICATIONPUBLIQUB sera procédé, dans le Cabinet du Chef des Services Administratifs, à Analakely (TananaIJ
Chaquefourniture sera adjugée en un seullot. Ne seront admis à prendre part à l'adjudication que les soumissionnaires de nationalité
;
andrefana, dia ny tokotanin-dRahanety sy Ireo mpangataka manambara fa araka ny fahafantarany amm' ireo fananana tany voalaza ireo dia tsy misy natao anto-javatr' olona, ary tsy ananan' olon-kafa, na ankelntriny na amy ny ho avy. Ny Mpitahiry ny amy ny Fananana Tany, Ny
république française LIBERTÉ
k.
;
BARTHOLOMÉ.
française. AVIS DE BORNAGE PROVISOIRE. S'adresser, pour tous renseignements, au détail des approvisionnements à Tananarive et Réquisition N° 30? au bureau des Chargés du Service AdministraPropriété dite La Jeanne, sise à Tamatave. tif à Tamatave, Majunga et Diégo-Suarez, où Requérant M. Duponsel Paul, mandataire exemplaire cahier du des charges relatives de M. Loumeau Louis. un à chaque fourniture est à la disposition du Le bornage provisoire est fixé au 29 octobre public. 1897, à 7 heures du matin. Tananarive, le 14 Septembre 1897. Le Chef du Service Topographique.
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