Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 12/04/1898

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Journal officiel de Madagascar et dÊpendances Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Interuniversitaire Cujas


Madagascar. Journal officiel de Madagascar et dépendances. 1898/04/12.

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15. Année. -

N. S. -

No 234.

Mardi, 12 Ayril 43Ô8

OFFICIEL

JOURNAL DE

IMDItilSClR ABONNEMENTS Madagascar: an 25fr. Un mois Six 14 fr'. France et Etrancer. Un an 1- 30 fr. Un siy-mois. 16 fr.

si

DEPEHDDCES

LE JOURNAL OFFICIEL DE MADAGASCAR Paraît les Mardi, Jeudi et Samedi. à l'Imprimerie à Tananarive, Officielle. On s'abonne 0 Fr. 15 PRIX DU NUMÉRO:

chaient à l'avant-garde, tombaient mortelSOMMAIRE lement blessés. M. le lieutenant Defer prenait alors le comPartie Officielle mandement et donnait ses ordres pour l'enlèvement de la position, qui fut aussitôt effectué, 239. GÉNÉRAL ORDRE - chargeant te caissier du gouvernement grâce à un mouvement tournant vigoureuseARRÊTÉ de Tananarive d'encaisser les recettes ment conduit par M. le sous-lieutenant Garenne provenant de la perception des impôts et les et énormes difficultés du terrain malgré Tade dans le gouvernement et cercle la résistance déployée parles rebelles abrités nanarive. AA RRÊA TÉ - au sujet des livres prévus à l'article 21 derrière les retranchements qu'ils avaient du décret du il juillet 1896,concernant organisés et derrière lesquels ils laissèrent de nombreux cadavres. le commerce de l'or à Madagascar. A.RRÊs TÉ - allouant aux chefs de service en résiLe Général commandant en chef du Corps les fournitures de dence dans l'Emyrne * bureau en nature d'occupation et Gouverneur Général de Mada- nommant des avocats-défenseurs. A.RRÊTÉ gascar et Dépendances cite à l'ordre du Corps d'occupation: JJECISION 813. MUTATIONS. DOMINATIONS, M. le capitaine Flayelle, commandant la ire BLOGRAMl\IES DEPARIS. compagnie du bataillon étranger et les troupes de la province de Tulléar: Partie non Officielle «A été mortellement blessé, le 12 mars au DU NOUVELLES ET INFORMATIONS.LE VOYAGE « matin, dans la forêt du Vohingheso, en mar- TERRITOIRES GOUVERNEUR GÉNÉRAL. avec sa bravoure habituelle, à la tête « chant, MIT;\-IRES.-. - ¥ARIÉT.ÉS. « d'avant-garde ». <. ',-' M. le lieutenant Montagnole, de la ire compagnie du bataillon étranger: OFFICIELLE PARTIE « A fait preuve de beaucoup de bravoure, « le 12 mars 1898, dans le commandement de ETA-MÂJOR 239 ORDRE GÉNÉRAL « la pointe d'avant-garde, jusqu'au moment Notre extension méthodique dans la provin- « où il est tombé mortellement blessé ». e de Tulléar et dans l'ouest du cercle des Durlach, N° Mle20929, soldat de 26 classe à à diverses reprises, entravée la même compagnie: ayant été, :ras les incursions à main armée d'une bande « A montré la plus grande bravoure à l'asRar dans le massif boisé du Yohinghezo, v saut des retranchements où s'étaient embussfgé et du « du confluent Mangoka du les rebelles, assaut au cours duquel il S8,?'l'est qués « a été mortellement blessé ». 1ahQ., M. le capitaine Flayelle, commandant la province de Tulléar, fut charge » JroupesAe Griseur, N° Mle 21921, soldat de lre classe à cette bande de son repaire. sser M. le la même ordonnance de compagnie, projetée: l'opération disposait, pour Iî*i : Flayelle de capitaine de la lre compagnie un détachement « Se trouvant en dehors de la ligne de feu, sous les ordres de M. le lieutenant légion) « est allé sous les balles ramasser le corps de hommes de la 11ecompagnie du « son capitaine mortellement frappé, est revenu quelques de marine. « ensuite chercher le c.orps du lieutenant Monrégiment d'infanterie « tagnole, puis est retourné au feu ». de de la 6° batterie pièce montagne (liBUtne soldat de lr8 classea Dl enant Defer). de la 6e Vonoch, N I, MleÎ481, 1er le même du détachement compagnie al"n e. compagnie: ]Jlac « A fait preuve d'une grande bravoure dans 26 de la 8* détachement compagnie-du ï « l'assaut des retranchements du Vohinghezo, (sous-lieutenant Garenne). malgache « assaut au cours duquel il a été blessé à la de milice Tulléar détachement de u11 « l'aîne », (Mlnspecteur Charles). o Mle18220, soldat de 2e classe î111 détachement de la compagnie de.Fiana- MangaUi, la même à (M. LE garde Morel). compagnie: ra^+soa de Soaserana le le groupe quitta « S'est élancé avec impétuosité à l'assaut poste if111 dans « des retranchements du Vohinghezo et y est l'après-midi, passa le Malioet, aprèêlrs de quelques heures, se remit en « arrivé en même temps que l'officier qui comapl,esu-na repos 11 heures du soir. Il se heurta, à « mandait 44 h e ». l'attaque à des escarpements boisés du lin atin, Laos, N° Mle16063, soldat de2e classe à la les rebelles, qui accueillirent la tête Par ^eciin6' 8 : même compagnie nourri. un fei1très Au onne par « Etant blessé au coude, est resté à sa place de feu, MM.le capitaine coups AIIT.Premiers e et le lieutenant Montagnole, qui mar- « de combat jusqu'à la fin de l'action M.,

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Pugin, N° Mle14810, soldat de 2e classe à la même compagnie: « Etant à la pointe d'avant-garde etse trou« vant immédiatement derrière le lieutenant « Montagnole, qui venait d'être blessé, a conti« nué à tirer et a eu son fusil brisé par une « balle ». N° Mle14921, soldat de 2e classe Schmider, à la même compagnie: « S'est conduit brillamment pendant l'atta« que du Vohinghezo, au cours de laquelle il « a été légèrement blessé ». Courvoisier, N° Mle B 1429, 2e canonnier, conducteur à la 6° batterie de montagne: « A aidé avec beaucoup de sang-froid à la « mise en batterie de la pièce et l'a pointée « avec calme à moins de 100 mètres des re« tranchements ennemis ». Ramanarany, N° Mle 5729, tirailleur de lre classe à la 8ecompagnie du 2e régiment malga.. che: « A été mortellement blessé en s'élançant « avec bravoure à l'assaut de la position du « Vohinghezo ». Le Général adresse en ootre ses félicitations: A M. le lieutenant Defer, de la 6e batterie de montagne: « Pour le sang-froid dont il a fait preuve en « prensnt,le 12mars 1898, le commandement de « la colonne du Vohinghezo après la mise hors a de combat de M. le capitaine Flayelle, et « dans des conditions particulièrement diffici« les, et en n'hésitant pas, après les pertes « cruelles qu'avait subies la colonne dès le « début de l'action, à ordonner une vigoureuse « offensive contre l'ennemie. A M. le sous-lieutenant Garenne, de la 8e compagnie du 2e régiment malgache: « Pouravoir commandé avec beaucoup de « bravoure, le 12 mars, la troupe d'assaut qui « enleva,a la baïonnette, les retranchements « du Vohinghezo et être arrivé le premier sur « la position ». Au sergent rengagé Lelièvre, o Mle 9394, de la lrc compagnie du bataillon étranger: « Pour avoir fait preuve du plus grand sang« froid lorsque la tête de colonne fut assaillie une grêle de balles et avoir rallié ses. « par hommes sans précipitation ». Au maréchal-des-logis Grenot,N" MleB 30853, de la6e batterie d'artillerie de montagne: « Pour avoir mis sa pièce en batterie sous « le feu de l'ennemi et conduit le tir pendant « toute l'action avec le plus grand .calme M. Au soldat de2e classe Kiener, N"M18 20991, de la lrB compagnie du bataillon étranger: « Pour avoir, bien que blessé au mollet, aidé « à transporter, sous les balles, en arrière d~,


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JOURNAL OFFICIEL DE MADAGASCARET DÉPENDANCES

« la ligne de feu son, capitaine mortellement « blessé ». Au 1er canonnier servant Revel, N° Mle B 38486, de la 6e batterie de montagne: « A organisé, sous le feu de l'ennemi, une « ambulance pour panser les blessés, auxquels .«il a prodigué ses soins ». Au soldat de 2" classe Satta, N° Mle 13604, de la fre compagnie du bataillon étranger: « Pour avoir aidé, avec beaucoup de sang« froid et de dévouement, l'infirmier Revel « dans les soins donnés aux blessésx. Au soldat de 2e classe Py, de la 11e compagnie du 13erégiment d'infanterie de marine: « Pour avoir aidé à mettre la pièce en batte« rie sous le feu de l'ennemi ». Le Général commandant en chef adresse en même temps ses félicitations aux détachements des compagnies de milice de Fianarantsoa et Tulléar pour le concours dévoué qu'ils ont apporté à la colonne commandée par M. le capitaine Flayelle. Il félicite particulièrement: M. l'inspecteur de 2e classe Charles, commandant la compagnie de milice de Tulléar, son énergique attitude pendant toute « pour l'action et les mesures judicieuses qu'il prit « pour empêcher la droite d'être débordée par « les rebelles. » M. lé garde de 4e classe Morel, de la compagnie de Fianarantsoa, «pour le sang-froid qu'il « a montré dans la garde du convoi et de l'am« bulance, attaquée à plusieurs reprises par « l'ennenii.». Le caporal de milice Razafy, N° Mle 399, les miliciens Randratsirava, N° Mle 239, Raizanaka, N°Mie298, Raimitsiry, N°Mle 358, de la compagnie de Fianarantsoa, «pour s'être « particulièrement distingués dans la défense « du convoi de la colonne». Le Général décide, en outre, que les postes d'Ankazoabo, Soaserana, Vorondreoet Manera, porteront, à compter de ce jour, les noms de : poste Flayèlle, poste Montagnole, poste Durlàch, poste Ramanarany. Un exemplaire du présent ordre sera. remis à chacun des officiers et hommes de troupe qui y sont dénommés ou envoyé à leur famille. Tananarive,le 10Avril1898. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et GouverneurGénéral de Madagascar et Dépendances, GALLIENI. GOUVERNEMENTARRÊTÉ 1627 GÉNÉRAL d goule caissier du chargeant h t d'encaisser vernement de Tananarive de la perception les recettes provenant et des impôts dans le gouvernement cercle de Tananarive. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, Vu les décrets des il décembre 1895et 30 juillet 1897 ; Vu l'arrêté du 27 septembre1896,instituantl'Imerina et le Betsiléoen territoire militaire; Vu l'arrêté du 27 septembre 1896,divisantl'Imerina en cercles militaires ; Vu l'arrêté du 8 mars 1897,instituantle Gouvernement Généralde Tananariveen 3*territoiremilitaire ; Vu l'arrêté 1245,du 20décembre 1897,réorganisant les territoires militaires, , Arrête: ARTICLE UNIQUE.—Lecaissier du gouvernement de Tananarive est chargé, sous le contrôle du colonel commandant le 3e territoire militaire, et sous la surveillance et la responsabilité du gouverneur principal de Tananarive, d'encaisser les recettes provenant de la I dans le des gouvernement impôts perception

et cercle de Tananarive, non compris les perceptions effectuées par le service municipal. Fait à Tananarive, le 31 Mars 1898. GALLIENI. Vu: Le Directeur des Finances et du Contrôle, CRAYSSAC. GOUVERNEMENT ARRÊTÉ 1610 GÉNÉRAL au sujet des 1. d é livres prévus à l'article 27 du décret du 17 juillet le commerce de l'or 1896, concernant à Madagascar. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, Vu les décrets des 11 décembre 1895et 30 juillet 1897; Vule décret du 17 juillet 1896 ; Vu la décision 184, nommantune commission chargée d'étudier les mesures à prendre en ce qui concerne le commercede l'or; Vula décision217,du 3 mai 1897 ; Vu le procès-verbal de la commissionen date du 10 décembre 1897 ; En exécution des dispositions du décret du 17 ; juillet 1896 Le conseild'administrationentendu, Arrête: ART.1er.—Les livres prévus à l'article 27 du décret du 17 juillet 1896 comprendront trois registres cotés et paraphés par Je président du tribunal ou par le juge de paix à compétence étendue ou l'administrateur faisant fonctions dejuge de paix. 1° Le registre des achats. La première page portera la mention: «Registre indiquant les achats d'or, de métaux précieux et pierres précieuses faits par en vertu de la patente hors classe No.délivrée à le et renouvelée le sous le N°.». Chacune des autres pages sera conforme au modèle ci-dessous :

2° Le registre des ventes et expéditions. La première page de ce registre portera la mention: « Registre indiquantles ventes d'or, de métaux précieux et de pierres précieuses faites par en vertu de la patente hors classe ?. délivrée a. le et renouveléele sous le N" ». - Les autres pages seront conformes au modèle ci-dessous:

3° Le registre des laissez-passer. La première page de ce registre portera la mention: «Registre des laissez-passerdélivrés par M. se livrant au commerce de l'or en vertu de la délivrée à patente hors classe ?. sous le N°.». et renouvelée-le le Chacune des autres pages sera conforme au modèle ci-dessous :


JOURNAL OFFICIEL DE MADAGASCARET DÉPENDANCES ART.2. - Le premier de chaque mois, les commerçants d'or établis à l'intérieur de l'île adresseront au service des mines, et ceux établis dans les ports adresseront à la douane, un relevé des quantités rte matières achetées pendant le mois précédent et libellé ainsi: « Je soussigné d'or en vercommerçant tu de la patente ?. déclare avoir acheté provenant d'exploitav• • grammes de tions régulières ou par lesquelles le droit de grammes de. 100/o a déjà été payé et. Provenant des régions soumises au régime de la décision217, pour lesquels ce droit n'a pas été pavé. Pour ces dernières matières, je déclare vouloir payer le droit de 10 0/o (nature ou espè, .» ces), à la caisse dutrésor de ART.3. - Avec ce relevé, les commerçants adresseront toutes les pièces ayant accompagné l'or, laissez-passer, pour les matières provenant d'exploitations régulières ou d'autres ou bien certificat d'origine pour commerçants, les matières provenant des régions soumises au régime de la décision 217. ART.4. - Le service des mines ou la douane adresseront aux commerçants un ordre de et au trésor un avis de versement versement, des sommes ou matières dues. Le droit ad valorem payé en argent sera perçu en prenant 21'1,.70 pour prix du gramme d'or au titre minimum de 90 0 o. ART.5. — L'or vendu ou expédié par les commerçants d'or sera accompagné du talon extrait du registre à souche et correspondant à l'expédition ou à la vente. Ce talon devra être remis à la douane au moment où l'or sortira de l'île. Il devra indiquer le mode de s'il y a lieu, le nom de celui qui et, transport le porte. ART.6. — Les commerçants d'or qui ont des agents dans différentes localités doivent douanes au des mines ou des service indiquer les noms de ces agents, ainsi que les noms des localités dans lesquelles ils sont établis. Art. 7. - Ces agents seront soumis à une patente dont la quotité sera déterminée ultérieurement. Le commerçant devra remettre à chacun d'eux une procuration spéciale et notariée, dont les copies certifiées devront être au service des mines et au service pressées des douanes. Ces agents ne devront se livrer qu'aux achats la maison principale et à l'expédition de Our 0r pour cette maison. Ils devront tenir des livres analogues aux rIVres d'achat des commerçants. « Ils indiqtieront seulement, dans la colonne la date de l'envoi à la maisonOOh bservations », Inere de l'or acheté et des pièces justificatives. - Les commerçants d'or et leurs 8. tints devront présenter leurs livres au condésigné par l'administration trôlo Pour lesasscrmenté vérifier. auCeContrôleur devra présenter sa commission fairp berçant auà chaque vérification. Il devra service des mines son rapParvenir Por de vérification. 9" - Tous les trois mois, le service des douan service des mines lesrel .-^era parvenir an - justificatives qUeipVesdes achats et lesluipièce auront adressés, d'or ains: commerçants les rapports faits par les agents de ce ainsique service. 10. - Les infractions aux dispositions ART. rendu en exécution du arrêté, du présent juillet 1896, sont passibles des décret peinpc 17 prevucs par le dit décret. i\J^T A J MM, le Procureur Général, chef des le chef du service Judiciaire, duserv 6 et le chef du service des mines douanipes

sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté. Fait à Tananarive,le 25 Mars 1898. GALLIENI. Vu: Le Directeur des Finances et du Contrôle, CRAYSSAC. Par le Gouverneur Général : Le Procureur Général, Chefdu Service Judiciairep. i., A. DUCHESNE. GOUVERNEMENTARRÊTÉ 1618 GÉNÉRAL allouant aux chefs de serles dans l'Emyrne vice en résidence de bureau en nature. fournitures Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, Vules décrets des 11 décembre 1895et 30 juillet 1897 ; Vu la dépêche ministérielledu 21 décembre 1897, réduisant dans une proportionconsidérableles frais de bureau allouésaux différents chefs de service de la colonie; Considérant le prix élevé des fournitures de bureau à Tananarive, Arrête: ART.I. - A partir du l" avril 1898, les fournitures de bureau seront allouées en nature aux différents chefs de service en résidence dans l'Emyrne qui en feront la demande. ART.II. -- Ces fournitures seront payées en fin de mois sur factures. ART.III. - Les fournitures de bureau comles registres en blanc, prennent: les papiers, les accessoires de bureaux de toute sorte, (encre, porte-plumes, plumes, crayons, gommes, etc.) ART.IV. - Les chefs de service qui perçoivent les fournitures de bureau en nature cessent d'avoir droit à une allocation en deniers pour frais de bureau. ART.V. - Le chef du bureau des affaires civiles, ordonnateur secondaire, est chargé de l'exécution du présent arrêté. Fait à Tananarive,le 28 Mars 1898. GALLIENI. Vu: Le Directeur des Finances et du Contrôle, CRAYSSAC.

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M. Ilives (Alfred-Emile), demeurant à Majunga, est nommé agréé près les juridictions civiles et criminelles françaises et mixtes de Majunga. M. Balancourt (Emile), demeurant à DiégoSuarez, est nommé agréé près les juridictions civiles et criminelles françaises et mixtes de Diégo-Suarez. M. Clément (Louis-Lucien-Vincent-Frédéric, dit Léon), ancien greffier-notaire, ancien juge de paix à compétence étendue, demeurant à Nossi-Bé, est nommé avocat-défenseur près les juridictions civiles et criminelles françaises et mixtes de Nossi-Bé. Fait à Tananarive, le 31Mars1898. GALLIENI. Par le Gouverneur Général: Le Procureur Généralp.i., A. DUCHESNE. ETAT-MAJOR

DÉCISION 513 Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, Vu l'instructiondu 23 novembre 1896,sur le fonctionnement des infirmeriesde garnison; Vu les décisions 297, du 28 juillet 1897,créant une infirmeriede garnison à Ankavandra, et 370, du 5 novembre 1897,créant une intirmeriede garnison à Bekopaka; Considérantla possibilité de reconstituer l'infirmerie de garnison d'Ankavandra,abandonnée provisoirement en raison de la faiblesse des effectifs du personnel, médical, et de supprimerl'infirmerie de Bekopaka,devenue inutile; Sur la propositionde MM.les lieutenants-colonels commandantles 2°et 4* territoires et de M. le chef de batailloncommandant le cercle de Maintirano; Après avis de MM.le commissaire, chef des services administratifs, et de M. le médecin en chef, directeur du service de santé, Décide ART.1 - L'infirmerie de garnison de Bekopaka est supprimée et l'infirmerie d'Ankavandra reconstituee. ARTII. —L'infirmerie de garnison d'Ankavandra, rattachée, comme précédemment, an 26 régiment de tirailleurs malgaches, sera dirigée par M.le médecin de 26 classe de la marine Rapuc, actuellement médecin-chef de l'infirmerie de Bekopaka. ART.III - Cette formation sanitaire sera reconstituée, en principe, au moyen du personnel et du matériel dont disposait l'infirmerie de Bekopaka. A titre exceptionnel, et en raison du manque de crédits disponibles au service du génie, les dépenses nécessitées par sa reconstruction et sa réinstallation, autres que celles de la literie, GOUVERNEMENT r seront entièrement imputées au fonds commun 1629 GÉNÉRAL ARRÊTÉ de la masse de baraquement du 26 régiment nommant des avocats-défende tirailleurs malgaches. seurs. Les locaux nécessaires seront désignés par Le Général commandant en chef du Corps M. le commandant du 28 territoire. Les fournitures de literie seront, s'il y a lieu, d'occupation et Gouverneur Général de Madatirées du magasin administratif de Majunga. gascar et Dépendances, Les ouvriers nécessaires seront fournis par Vules décrets des 11décembre 1895et 30 juillet M. le commandant du 2" territoire et les outils 1897 ; Vu l'article 23du décret du 9 juin 1896; la cheflerie du génie de Tananarive. par Vu l'article 11 de l'arrêté du 27 avril 1897: Le matériel de casernement sera, s'il y a Vules délibérationsde la Cour d'appel de Tana- lieu, confectionné autant que possible sur narive en date des 10janvier et 3 mars 1898: Sur la propositionde M. le Procureur Général, place. IV.- Les Aur. malades actuellement en traichef du service judiciaire; tement a i uinrmcne de garnison de Bekopaka Le conseild'administrationentendu, seront évacués sur Maintirano (infirmerie de Arrête: d'Andemba), si la gravité de leur garnison M. Desveaux (Auguste), demeurant à Tama- état le nécessite et sur Ankavandra, dans le cas tave, est nommé agréé près les juridictions contraire. — ART.V. MM.les lieutenants-colonels comciviles et criminelles françaises et mixtes de mandant les 2e et 4e territoires délimiteront, Tamatave. M. Frenaud (Henri), licencié en droit, de- après entente, les régions dont les militaires meurant à Majunga, est nommé avocat-défen- malades devront être évacués, soit sur Maintiseur près les juridictions civiles et criminelles rano (infirmeriede garnison d'Andemba),soit sur Ankavandra. françaises et mixtes de Majunga.


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JOURNAL OFFICIEL DE MADAGASCAR ET DÉPENDANCES

ART.VI. - MM.le commissaire, chef du service administratif, le lieutenant-colonel commandant le 2e régiment de tirailleurs malgaches, les lieutenants-colonels commandant les 2e et 4e territoires, le médecin en chef, directeur du service de santé, le directeur du génie et le chef de bataillon commandant provisoirement le régiment colonial sont chargés, chacun en ce quile concerne, de l'exécution de la présente décision, qui entrera en vigueur le 1ermai 1898. Fait à Tananarive, le 29Mars 1898. GALLIENI.

ABLOGRAMMES DE PARIS

Paris, 9 avril, 6 h. 50' soir. Le Conseil de guerre a décidé de poursuivre Zola; il s'est porté partie civile et a émis le vœu que Zola soit rayé des cadres de la Légion d'honneur. L'affaire viendra, le 23 mai, devant la Cour d'assises de Versailles. Paris, 10 avril, 6 h. 10' soir. a accordé aux Cubains L'Espagne Par décision de M. le chef de bataillon com- l'armistice réclamé Américains. parles mandant le cercle d'Anjozorobé, en date du On croit que la guerre pourra être 17 mars: évitée. Randriansalona, 1er gouverneurmadinika du district de Mandanja, est révoqué de ses fonctions pour mollesse et insouciance. Sont nommés: PARTIE OFFICIELLENON Rafaralahy, du quartier d'Ambongabé, 1er gouverneur madinika du district de Mandanja. Rainisoavonona, du quartier d'Antsahandraet Informations mohara, 2e gouverneur madinika du district de Nouvelles Mandanja. Randriamiarana, du quartier d'Ampamoha, Un concours de français aura lieu à la fin du de Manet secrétaire du district 3e gouverneur mois d'avril, entre les différentes écoles de Tadanja. nanarive, officielles ou libres. Ce concours est fixé au 27 pour les écoles de Par décision de M. le chef de bataillon commandant le cercle d'Anjozorobé, en date du garçons et au 28 pour les écoles de filles. 2S mars: Les compositions seront faites dans l'ancienLe nommé Rainikotomanga, 1er gouverneur ne chapelle de la reine; elles seront examimadinika de Soavinarivo, a été révoqué de ses nées par un jury composé des maîtres des diffonctions pour manque d'énergie et mauvaise férentes écoles. volonté. Un prix d'honneur sera décerné à l'élève le Ont été nommés par la même décision plus méritant; des prix spéciaux seront réserRainikotoala, 1er gouverneur à Soavinarivo. vés aux groupes des écoles officielles, cathoRanaivo, 2e gouverneur à Andranomalaza. et protestantes. liques Ravalison, 3e gouverneur à Soavinarivo. ** Par décision de M. le chef de bataillon comLe comité départemental du Rhône, constimandant le cercle danjozorobé, sont nom- tué en vue de préparer la participation de cette més: région à l'Exposition universelle de'1900, se 7 honneurs : propose de rédiger un rapport où seront expoRainizafy, gouverneur madinika du district sés les efforts tentés, dans le passé et le préd'Ambohiéao (du nord); sent, par les Lyonnais, en vue de la colonisa6 honneurs : tion. fait appel au concours du Gouverneur Il a du dismadinika 2° Rainitatra, gouverneur Général pour avoir des renseignements sur les trict d'Ambohibao (du nord); Rainivoavy, 1er gouverneur madinika d'Am- entreprises commerciales, agricoles ou industrielles organisées dans la colonie par des bohitravoko; Razafindrampiasa, 1er gouverneur madinika Lyonnais ou des personnes originaires de la d'Antsapandrana, lyonnaise. région dont la cause à dévouement française pour le Général tous les Le Gouverneur pense que ils ont fait preuve et l'activité qu'ils ont mon- colons natifs du du insRhône département district. trée dans le commandement de leur tallés à Madagascar voudront bien le mettre en mesure de répondre au désir exprimé par le Par décisions de M. le capitaine comman- comité. Il sera heureux de recevoir toutes les dant le cercle-annexe d'Arivonimarno, en communications lui seront faites dans cet qui nommés : sont date du 15 mars 1898, ordre d'idées et qu'il s'empressera de faire par8 honneurs : venir à leur destination. d'Ariclasse de 3e sous-gouverneur Ranaivo, ** vonimamo. M. le Procureur Général a décidé de déféR'andriàmparany Eloi, interprète titulaire de 2e classe du cercle d'Acivonimamo. rer à la Cour criminelle plusieurs affaires de Randriampiry Paul, interprète auxiliaire du vols qualifiés et de faux commis par des indicercle-annexe d'Arivonimamo. au La de divers colons. session gènes préjudice du sousde2e classe Ralive, officier-adjoint de la Cour criminelle ouvrira dans le courant d'Amboniriana. gouvernement Ratsimba, officier-adjoint de 2e classe du du mois d'avril ou au commencement de mai. * sous-gouvernement du Vaidndrano. Rabenja, secrétaire de 2e classe du sousM. le Président de la commission de F œuvre gouvernement d'Antsahadinta. des tombes de Tananarive a rendu compte que 7 honneurs : tombes du cimetière d'Isoavinanvingt-neuf du de 2e classe sousgouRabary, secrétaire l'action des pluies, ont dû driana, dégradées par vernement d'Ambohimandry. le mois de mars; trenterefaites être pendant 2e du secrétaire de classe RainizanabeJo, trois nouvelles tombes ont, en outre, été conssous-gouvernement d.'Amboniriana.

truites et les dépenses se sont élevées, de ce chef, à 432 fr. 70. L'ouverture d'une souscription parmi les militaires du cercle d'Ankazobé a, d'autre part, produit une somme de 186 francs et élève à 3.012 fr. 55 l'encaisse au 1er avril. ** Le public est informé que les courses vélocipédiques qui devaient avoir lieu avant-hier dimanche, 10 avril, ont été remises, par suite du mauvais temps, -à dimanche prochain, 17 avril. Elles seront courues sur la place Mahamasina à 4 h. 1/2 du soir. Le programme reste le même que celui indiqué par le Journal Officiel du 9 avril. * ** Une épidémie d'influenza ayant été signalée dernièrement dans la population indigène de la région de Manjakandriana, le Gouverneur Général, sur la proposition du directeur du service de santé, a envoyé sur les lieux M. le docteur Duval, médecin-major du 431, régiment d'infanterie de marine, pour se rendre compte de la situation et prendre les mesures prophylactiques nécessaires. M. le docteur Duval a reconnu que cette épidémie, qui n'est autre chose que la grippe, est actuellement en décroissance et que, malgré quelques décès, dûs surtout à la mauvaise hygiène des habitants, elle ne présente aucun caractère de gravité. ** M. Rebut, agent de la compagnie des Char., geurs-Réunis, à Tamatave, a fait connaître au Gouverneur Général que, dans le but d'étendre ses affaires et aussi pour permettre aux produits de l'île d'arriver sur les marchés européens dans desconditions suffisammentrémunératrices, la compagnie qu'il représente vient deréduire de50p. 100 le fret des marchandises, de Tamatave à Bordeauxou au Havre, avec un surfret de 15 francs pour Marseille et Londres, par transbordement. ** Au moment de la mise en pages du dernier numéro du JournaL Officiel, un accident a amené l'interversion de deux passages dans le dernier compte-rendudu voyage du Gouverneur Général. Pour permettre la rectification, principalement dans les numéros de collection, on a encarté, dans le présent numéro, un erratum comprenant deux papillons à coller sul les passages à rectifier. —-—————————— Le Toyap du Gonyeiw

Général

Le Gouverneur Général a quitté Ambatof saorana vendredi dernier, à cinq heures < demie du matin, pour rentrer le soir à Tanaûi rive, après avoir visité Ambohimanga. A un kilomètre environ d'Ambatoifsaorattf il prend congé de M. le commandant Pourra et de ses officiers; un peu plus loin, on quilll le cercle d'Anjozorobé pour entrer dans celi d'Ankazobé, que l'itinéraire traverse dans f partie sud-est (secteur d'Ampanotokana). Une grande affluence d'indigènes s'est pcù tée à la rencontre du Gouverneur Général 4 lui fait cortège jusqu'à la limite du sected d'Ambohimanga. La région parcourue d'abord est presque d serte; elle est desservie par une route de fil J


JOURNAL OFFICIEL DE MADAGASCARET DEPENDANCES mètres établie par les soins de M. le capitaine Freystatter et qui suit l'ancien sentier malgache. Telle qu'elle est, elle facilite assurément, en raison même de sa largeur, les communications de la contrée, mais la raideur des pentes, en certains points, ne permet pas d'y faire circuler les convois de voitures. D'ailleurs, cette région est actuellement l'objet d'une étude technique dont il sera question plus loin. Vers huit heures, on arrive au village d'Amhohibao-nord, dans le voisinage duquel se trouve un poste, commandé par le caporal Piétri, de l'infanterie de marine. L'adjudant Arago, commandant le district, Présente les fonctionnaires indigènes. Le Général s'arrête quelques instants sur la route, où il rencontre le lieutenant Thiébault, de l'artillerie de marine, commandant le secteur d'Amhohimanga, et le lieutenant du génie Bailly-Maître, qui exécute en ce moment des reconnaissances topographiques dans la région. Cesétudes ont pour objet de déterminer le tracé d'une route carrossable qui reliera les deux grandes voies commerciales de Tananarive vers le nord, celle par Ankazobé et Andriba et. celle par Vohilena et Tsaratanana. D'après les prévisions actuelles, cette route s amorcera, à l'ouest, à Soavinimerina, suivra la vallée de la Moriandra, desservira Imerimandroso et rejoindra, à Ambatofisaorana, la route de Vohilena. , Après avoir interrogé les enfants des écoles dAmbohibao et adressé quelques conseils aux habitants, le Général continue sa route vers Abohimanga. Le temps est gris et le vent, qUIa soufflé sans discontinuer depuis le matin, ralentit la marche des porteurs. Bientôt, on traverse l'Andranobé, qui court dans une vallée sinueuse et dont les cascades offrent un coup d'œil des plus pittoresques. Le pays continue à être nu et inculte; cependant, de loin en loin, on aperçoit sur le lanc des mamelons quelques cases récemreconstruites et, au pied, dans le fond ment Il- la vallée avoisinante, des rizières bien cultivées; c'est un' indice que la population, Malheureusement encore trop clairsemée, a repris ses travaux et que, dans son isolement Inême, elle se sait aujourd'hui en sécurité. le lointain, on aperçoit vers l'ouest Dang 1 énorme masse de l'Andritigitra, dont le som(1660 mètres) est le plus élevé de la région. etlUsIenrs léendes assez curieuses, curièllses, se sont usieurs légendes, eees SUr l'Andringitra. Les anciens du pays I01'un prin1 aContentqu'autrefois, sous Radama ce de la caste des Zanak' Andrianas s'était abli dans une caverne au sommet de la monrendait très des oracles écoutés et par tae y les Indigènes. Bien souvent, ces prédictions corar>iaient la politique de la cour d'Emyrne. -'UUè.lIna 1erfinit par s'en inquiéter et en prendre à la suite d'une nouvelle incartade omh> du Calchas malgache, il se rendit lui-même s'assura de la personne du ne rmgltra sur pl. nceH et le fit mettre aux fers sans autre « Orme de procès. GéAla limite du secteur d'Ambohimanga., le fi nerai prend congé de M. le lieutenant-coloIl el Lyautey, qu'il félicite encore une fois de donnée a l'organisation énergique si°n , esou territoire et de l'entrain qu'il a su comrnt'rtiq'uei»à tout le pcrsonnel placé sous ses r l'es. heures, après une montée longue dix 0't Pénible, on arrive sur la crête de l'Ambo.

ittà

hitrangana, d'où on aperçoit,tout à,coup, à un rendre invulnérables, leur. ouvrir la route de détour de la piste suivie par les bourjanes, Tananarive et leur permettre de chasser les l'immense plaine de l'Emyrne parsemée d'in- Français de la grande île. A diverses reprises, le Général avait dû réprimer ces menées qui nombrables villages et de superbes rizières. Au centre, s'élève le large mamelon boisé tendaient à faire méconnaître notre autorité, l'ancienne vil- à quelques kilomètres de Tananarive, et à proque couronne Ambohimanga; le sainte émerge d'un véritable nid de feuil- longer ainsi l'insurrection. C'est ainsi que des lage et ses habitations, à l'architecture et aux mesures de rigueur ont été prises, au mois de couleurs variées, offrent, au milieu de cette décembre 1896 et au mois d'avril 1897, contre plaine un peu uniforme, le plus agréable con- certains notables d'Ambohimanga, convaincus traste et le cachet le plus original. C'est le cas d'avoir pactisé avec les rebelles et de s'être de rappeler cette ancienne et poétique apos- entremis pour faire parvenir au camp des introphe passée en proverbe dans le pays: « Voi- surgés ces « reliques» qui faisaient servir le ci Ambohimanga. semblable à une jeune fille culte des rois morts à la cause du désordre. On se souvient, en particulier, del'échauffoucouchée dans un lit de verdure ». Les habitants de toute la région se sont por- rée d'Imerimandroso (6 avril 1897), organisée tés en foule au devant du Chef de la colonie et, de concert par les lieutenants de Rabezavana en manifestant en son honneur, s'attachent à et par les andrianas de la région d'Ambohiaffirmer leurs sentiments de dévouement pour manga ; sans la vigilance de nos postes avanla France et pour ses institutions. Des arcs de cés et, surtout, sans l'initiative courageuse de verdure, gracieusement décorés et ornés d'ins- nos braves soldats du sanatorium d'Ambatohacriptions de circonstance, s'élèvent sur tout le rana, ce coup de main eût pu amener les banparcours. Des chœurs et des fanfares locales se des rebelles aux portes même de Tananarive. C'est àla suite de ces faits, et pour mettre un joignent au cortège et emplissent l'air de leurs terme à des intrigues dangereuses, que le Gébruyantes mélodies. Il est onze heures lorsque le Gouverneur néral a décidé, au commencement du mois de Général, escorté des fonctionnaires indigènes mars 1898, d'enlever à Ambohimanga son titre et d'une foule qui croît sans cesse, commence de ville sainte et de transporter à Tananarive, où ils reposent aujourd'hui, dans les tombeaux l'ascension du piton d'Ambohimanga. A mi-côte, il rencontre M. et Mme Peill, de la cour du grand Palais, les restes des anmissionnaires de la « London missionarv so- ciens souverains de l'Emyrne. Cette cérémonie a eu lieu le 13 mars i897, et avoir avec eux ciety »; après échangé quelques les assistaient en foule, ont pu indigènes, qui y il leur annonce dans compliments, qu'il ira, les égards et le respect dont la Franapprécier visiter l'école très l'après-midi, fréquentée ce même en pays de conquête, la méentoure, à Anannées qu'ils dirigent depuis plusieurs moire de ceux qui, souverains ou autres, on. au toby, pied d'Ambohimanga. Plus haut, le père Braud (remplaçant le P. mérité l'estime et la reconnaissance de leurs Thaïx empêché) présente les écoles catholi- compatriotes. Le Général profite de son passage à Ambohiil les conduit ensuite ques d'Ambohimanga; enfants sur la terrasse du rova, où le Général manga pour visiter en détail l'ancienne demeules interroge longuement. Des compliments re royale, très pittoresquement située au somrécités en français par les garçons et les filles, met du rova et dont certaines parties sont en des chœurs chantés avec beaucoup de justesse excellent état. Bien qu'elle soit construite sans et d'ensemble, des questions posées et, en par- aucune préoccupation de style, elle n'en présente pas moins un cachet tout spécial suffides soutenues conversations avecaisanticulier, ce sur divers sujets, témoignent des progrès sant pour justifier les travaux de réparation et considérables réalisés sous l'impulsion des d'entretien nécessaires pour en assurer la conmissionnaires français qui se sont succédé à' servation. Le bâtiment principal et les dépendances qui s'y rattachent sont entièrement dans ces derniers De Ambohimanga temps. nombreuses gratifications sont distribuées aux construits en bois; on y trouve quelques sculpturcs joliment travaillées et aussi des poutres élèves. A midi,le déjeuner est servi sur le belvédère d'essences précieuses, remarquables par leurs du rova, d'oii l'on découvre au loin Tananarive dimensions. Le rez-de-chaussée comprend un et toute la campagne de l'Emyrne. Dans l'inter- vaste salon de réception, et le premier étage, une salle à manger et les anciens appartements des ont divertissements été valle, organisés par les indigènes; le peuple d'Ambohimanga est en particuliers de la reine. a visité « Le Général aussi les maisons manifeste Un liesse et sa joie. bruyamment «trano où les Malgaches saintes», masina», venu de la photographe malgache, capitale, renfermaient dans des sarcophages de métal se multiplie et ne néglige aucune occasion de précieux les momies ou, pour parler plus exacclicher tous les détails intéressants dela fête. les restes de leurs souverains. En tement, L'éclat que les habitants d'Ambohimanga les corps n'étaient l'objet d'aucune prépaeffet, ont donné à la réception du Gouverneur Géné- ration on les entourait simplebalsamique ; ral mérite d'autant plus de fixer l'attention, ment de riches lambas de soie et l'ensevelissea autrefois de vieilles superstiqu'obéissant fait avec les plus grands soins, était le ment, tions et aux instigations hostiles d'anciens d'une caste spéciale. C'est à ces préprivilège personnages de la cour d'Emyrne, ils se sont cautions et probablement aussi a la nature du longtemps montrés réfractaires' à l'autorité sol qu'il faut attribuer la conservation des Corps. française. A proximité des « maisons saintes" se troule vers mois de mars même 1897, Jusque ve une pierre sacrée sur laquelle nul, hormis après l'exil de Ranavalo, Ambohimanga était le souverain régnant, ne pouvait mettre le resté un foyer d'intrigues et de complots. pied. L'infraction à cette règle était punie de Les chefs rebelles, avec la complicité des mort. principaux habitants,y envoyaient recueillir Après avoir visité les tombeaux, le Général de la « terre sainte» dans l'enceinte du tom- inspecte les bâtiments du poste-sanatorium beau des anciens rois. Ce talisman devait les d'Ambohimanga. Il interroge les militaires qui


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JOURNAL OFFICIEL DE MADAGASCAR ET DÉPENDANCES

s'y trouvent actuellement en convalescence et saisit cette occasion pour féliciter l'un d'eux, le caporal Agenet, de l'infanterie de marine, qui défendit énergiquement le poste d'Amboniloa, lors du coup de main tenté par les fahavalos sur le village d'Imerimandroso, le 6 avril i897. On s'arrête quelques instants auprès d'une pièce en bronze en batterie dans la cour de l'habitation. Cette bouche à feu, du calibre 12, dont la volée et les anses présentent quelques ciselures finement travaillées, a été fondue, à l'usine de Mantasoa, par notre compatriote Jean Laborde. Le Général descend ensuite sur la terrasse du rova, où il assiste à des danses européennes exécutées avec une parfaite correction par les jeunes gens et les jeunes filles des principales familles d'Ambohimanga. L'une de ces danses, qu'on pourrait appeler le quadrille-manège et qui dérive à la fois du quadrille ordinaire, du quadrille américain et du quadrille des lanciers, mérite une mention spéciale. - L'une des figures, particulièrement gracieuse, se danse de la façon suivante. Un servant, porteur d'un long mât, au sommet duquel sont fixés des rubans successivement bleus, blancs et rouges, vient se placer au centre des couples. Chaque danseur ou danseuse saisit un de ces rubans à l'extrémité. Au signal de l'orchestre, les couples exécutent une chaîne semblable à celle de la dernière figure des lanciers, dont le mouvement a pour effet de tisser naturellement sur le mât une sorte de cordonnet tricolore qui, la figure achevée, le recouvre complètement. A ce moment, les couples exécutent une chaîne en sens inverse, qui dévide ce qui a été fait. Les danses européennes ont été suivies d'une danse malgache des plus expressives, entremêlée' de mélopées et de récitatifs d'un réel caractère, tantôt dits, tantôt chantés par les artistes indigènes. A la suite des danses, le Gouverneur Général adresse aux habitants rassemblés une allocution de circonstance. Il rappelle la part très active que la population d'Ambohimanga a prise dans la rébellion. En novembre 1896, elle avait, pour la troisième fois, appelé les insurgés dans ses murs; un peu plus tard, en avril 1897, un certain nombre de ses plus notables habitants s'étaient encore compromis avec les auteurs du coup de main d'ïmerimandroso. Cette attitude hostile, provoquée et encouragée par les anciens ministres et familiers de la cour d'Emyrne. a obligé le Général à sévir énergique, ment contre les fauteurs de désordre et les ennemis de la France. Ces mesures étaient commandées par l'intérêt général et, cependant, un grand nombre de Malgaches, se méprenant sur le but poursuivi, l'avaient appelé « Général Mauvais ». Ils peuvent apprécier aujourd'hui l'erreur dans laquelle ils sont tombés et reconnaître que depuis qu'ils ont fait preuve de soumission et de repentir, le représentant de la France s'applique à améliorer le sort de tous et à venir en aide aux faibles et aux malheureux. Il a profité de son passage à Ambohimanga pour y apporter des étoffes qui seront distribuées aux familles les plus pauvres et des médicaments destinés aux malades de la région. Enfin, il a amené, à Ambohimanga, un médecin malgache, le docteur Ranaivo, qui est l'un des lauréats de l'école de médecine de Tananarive

et qui va parcourir tout le pays pour donner ses soins à, tous ceux qui les réclameront et, particulièrement, aux indigents. Le Général ajoute qu'il continuera à traiter avecsollicitude et bienveillance les Malgaches qui feront preuve de fidélité et de dévouement envers la France, mais que, comme par le passé, les fauteurs de troubles peuvent s'attendre à toute sa rigueur. Il termine en exhortant la population à persévérer dans la bonne attitude qu'elle a prise depuis quelques mois et à suivre, en toutes circonstances, les conseils qui lui seront donnés par le lieutenant Thiébault, commandant du poste, qui a obtenu de si heureux résultats dans l'administration de son secteur. A la suite de ces paroles, qui sont accueillies parde véritables cris de joie, le sous-gouverneur, Rainizafimboy, 12 honneurs, l'officier-adjoint, Rafaralahy,9 honneurs, et l'ancien gouverneur, Rainilaimoze, 15 honneurs, s'adressent successivement au Général pour le remercier de sa visite et lui affirmer que la population du Tsimahafotsy, regrettant ses erreurs passées, est désormais sincèrement attachée a la France, sa nouvelle patrie. La foule des Malgaches souligne d'applaudissements nourris chacune de ces allocutions. Pour terminer, le Général fait mettre en liberté trois prisonniers dont la bonne attitude et le repentir lui sont signalés par le commandant du poste; enfin, il fait procéder à la distribution des lambas et des médicaments aux familles pauvres. Le cortège s'étant ensuite reformé, le Gouverneur Général quitte le rova pour gagner la basse ville. Sur son passage, il rencontre le groupe des enfants de l'école anglicane, qui lui sont présentés par un pasteur indigène; il les interroge sur la langue française et leur distribue des gratifications. Un peu plus loin, il visite une pépinière récemment créée par le commandant du. poste et entretenue avec beaucoup d'entente par le soldat Guingand, de l'infanterie de marine. Le Général sort ensuite de l'enceinte par la porte d'Anpbohara et se rend à l'école d'Antoby (confession protestante indépendante), que dirigent M.et Mme Peill. Les élèves sont rassemblés dans la salle d'école, spacieuse, confortable, bien aérée et pourvue d'un matériel d'enseignement judicieusement choisi (tableaux, cartes murales, etc.). Après avoir présenté leurs instituteurs indigènes, M. et MmePeill exposent au Général les grandes lignes de leur méthode d'enseignement. Les interrogations faites prouvent que celle-ci a donné les meilleurs résultats; les enfants, et principalement les garçons, répondent avec assurance à toutes les questions qui leur sont posées et traduisent sans hésitation du malgache en français ou inversement. Le Général félicite M. et Mml)Peill des excellents résultats qu'ils ont obtenus; s'adressant ensuite aux enfants, il leur recommande de continuer à s'appliquer à l'étude du français et leur rappelle que la connaissance de notre langue pourra seule leur ouvrir, par la suite, les carrières administratives et les emplois que leur réservent nos colons et commerçants. Cette fête scolaire se termine par un chœur à plusieurs voix, chanté avec un certain sentiment des nuances et qui dénote, chez les élèves, un commencement de culture musicale. Le Gouverneur Général se rend ensuite à la

propriété de M. et Mme Peill, où ceux-ci ont tenu à lui offrir le thé. Vers 4 heures, il quitte Ambohimanga et prend la route de Tananarive. Presque a la sortie de la ville, les nuages qui embrument le ciel depuis le matin se résolvent en une pluie abondante, la première depuis le départ. Cependant, malgré l'ondée, les habitants des villages traversés continuent à accompagner le cortège. A Lazaïna, le Gouverneur Général prend congé du lieutenant Thiébault et le remercie pour la brillante réception que les habitants lui ont faite à Ambobimanga et pour les transformations rapides qu'il a su apporter dans le pays si troublé, il ya quelque temps encore. Il rentre à Tananarive vers 7 heures. Le colonel Houry, commandant le 3e territoire militaire, et le commandant Gérard, chef d'Etat-Major, s'étaient portés à sa rencontre à quelques kilomètres de la capitale. Le Général rapporte de cette tournée de huit jours l'impression la plus favorable. Dans toutes les régions qu'il a traversées, la question militaire semble définitivement réglée et le fait que les indigènes restent soumis à une surveillance attentive parait suffire à les maintenir dans le devoir. Au point de vue civil, l'organisation politique et administrative est sinon complète, du moins fort avancée partout; les fonctionnaires indigènes investis par les autorités françaises servent, pour la piupart, avec zèle et dévouement et quelques-uns font preuve d'une réelle intelligence des affaires. En ce qui concerne le développement de l'agriculture, du commerce et de l'industrie, des progrès considérables ont été aussi réalisés; mais, dans cette voie, le champ qui reste a parcourir est encore des plus vastes. L'impulsion donnée par les commandants de cercle et les officiers qui leur sont adjoints a déjà été féconde en résultats; toutefois, cette mise en tutelle, en quelque sorte, des populations indigènes en vue de leur assurer l'aisance et le bien-être, sera nécessaire pendant quelque temps encore pour acheminer peu à peu les Malgaches, vers le régime de la liberté économique. Dans l'intervalle, la colonisation européenne prendra son essor, et, tout en laissant aux indigènes une part équitable du sol et de ses produits, elle pourra établir dans le pays des installations solides et durables. D'autre part, le Gouverneur Général a attaché la plus grande importance a se rendre compte partout des progrès réalisés par les enfants des écoles, dans l'étude de la langue française. Cette question présente, en effet, le plus haut intérêt. C'est par la vulgarisation de notre idiome national que l'assimilation s'effectuera d'une façon complète, que nous connaîtrons les mouvements d'opinion qui se produisent dans le pays, l'état d'âme des peuples malgaches et que nous assurerons, en un mot, la stabilité de la conquête. Enfin, c'est en apportant tous nos efforts a nous attacher les enfants que nous achèverons de placer la colonie sous l'influence bienfaisante de la France. A l'occasion de son retour à Tananarive, le Gouverneur Général s'est fait, comme à ses voyages précédents, présenter les chefs des vingt familles les plus pauvres de deux quartiers dela ville (c'étaient, cette fois, les quartiers d'Ambanidia et d'Ambohipotsy) et leur a dis-


JOURNAL OFFICIEL DE MADAGASCARET DÉPENDANCES tribué des étoffes et des secours en argent. Il a accordé, en même temps, des honneurs et des augmentations de classe aux fonctionnaires indigènes de ces deux quartiers, qui lui ont été Particulièrement signalés pour leur zèle et leur dévouement. Cette distribution a eu lieu samedi dernier, à deux heures, au Quartier Général.

TERRITOIRES MILITAIRES 4e

TERRITOIRE

MILITAIRE

CERCLE D'ANXAZOBÉ M.le capitaine Granet, commandant le secteur e Vohilena, a fourni les renseignements statistiques suivants sur la quotité de l'impôt et la proportion des régions cultivées dans sa Clrconscription: 1.834 Nombre de contribuables. 35.340 fr. 55 Montant total de l'impôt. 19 fr. 25 Moyenne par contribuable. 6 fr. 00 d'habitant. tête par Moyenne r-. -. -. ,.. suriace de rizière cultivee par propriétaire : Un hectare. Surface de rizière cultivée par tête d'habitant: 0 h. 30 a 60. Cette dernière moyenne, de beaucoup supéà la moyenne générale obtenue dans rIeUre les régions centrales de l'Imerina, les plus anciennement organisées et cultivées, fait ressortir d'une façon remarquable les heureux résultats dûs à l'administration de M. le capitaine Granet. Ils sont d'autant plus à noter que les populations de la région de Vohilena, qui habitent aux confins des régions sakalaves et mettre à de étaient autrefois, loin, InarOfotsy, des relative l'activité travaux de culture leurs habitants de l'Imerina et que les progrès réalis sont dûs en entier à la vigoureuse impulSIOndu chef de la circonscription. .0 VARIÉTÉS Le droit coutumier Betsimisaraka Mariage. - Dans la plupart des cas, la consla femme de et l'homme de ?habitation ltue le mariage. Cependant, dans les classes aisées, il est condu fuLes par une de famille. fête parents sacré Ur mari se rendent au domicile de la jeune fille POU,la demander à ses père et mère. Ceux-ci, avoir accepté, accompagnent leur enfant pres la maison du futur et la cérémonie commenà Les vers tournés deux étant fiancés debout, ce. eBt,la belle-mère fait promettre à son futur oendre d'être bon pour sa fille, de ne jamais la les vêtedonner lui de de la nourrir, attre, lcuis nécessaires et de lui procurer tout le ce qui avoir promis Après possible. l?fol'table est demandé, le jeune homme donne à lua1 future belle-mère une certaine somme d'ardix .francs, et reçoit sa ordinairement ger't, de souhaits de bonsous forme heIldIction et de prospérité. l fiancée donne ensuite 1 fr. 25 (kirobo) à a belle-mère pour obtenir d'elle une future se trouve le et mariage analogue 'nedicti'on conclu. o Il n;y a pas d'âge fixé pour l'aptitude au

mariage, mais, en général, les garçons ne se marient pas avant seize ans et les jeunes filles avant douze. Le consentement des époux et des parents ne se manifeste pas autrement que dans la cérémonie que nous venons de décrire. Le mariage est interdit entre frère et sœur, entre frère et sœur de sang, entre les enfants de deux frères et les enfants de deux sœurs. Il n'est pas défendu entre les enfants d'un frère et d'une sœur. Il n'y a pas de prohibition basée sur les différences de caste, de tribu ou de rang. Il existe de très nombreux cas d'union entre deux quelconques des trois races betsimisaraka, antanala et antaimoro; de même, les indigènes qui ont toujours été libres s'allient avec les affranchis. Il n'en est pas moins vrai que la majorité des mariages se fait entre gens de même race et de même rang. Il n'existe pas de fiançailles légales. Les fiançailles à longue échéance sont très fréquentes, mais elles ne portent pas obligation ultérieure de mariage, leur rupture n'entraîne aucune peine; cependant, il est rare que les promesses échangées ne soient pas tenues de et d'autre. part Les parents n'ont aucun droit pour s'opposer au mariage de leurs enfants et il n'existe aucune sanction en cas de désobéissance; le sentiment de la famille, très développé chez les Betsimisarakas, est le seul guide des enfants en cette matière; aussi, la volonté dès parents est-elle généralement respectée. Dans le cas contraire, le mariage n'a pas lieu en tant que cérémonie, mais les jeunes gens vivent ensemble et le temps consacre leur union aussi bien que la bénédiction des mères. Le mariage peut se célébrer sans assentiment d'aucune autorité, mais, en général, le chef de village est prévenu par déférence. C'est une union très libre qui peut être rompue au gré des parties; ou elle n'a pas assez d'importance aux yeux des indigènes pour donner lieu à des cas de nullité. La femme doit fidélité et obéissance à son mari; c'est elle qui s'occupe généralement du ménage. Le mari doit à sa femme protection, aliments et habillement; il lui est interdit de la battre et de la priver de nourriture, même momentanément. Ils ont, l'un et l'autre, la même autorité sur leurs enfants et sont solidaires pour leur entretien et les soins à leur donner. Toutefois, le père est incontestablement le chef de la famille. Les biens particuliers des époux restent leur propriété personnelle; si la femme veut garder ceux qui lui appartiennent, elle est libre d'en disposer comme elle l'entend; mais, en principe, les biens sont mis en commun et le mari les gère. En cas de dissolution du mariage, le mari a droit aux deux tiers des biens acquis en commun et la femme à. un tiers. Les biens échus par succession, donation, etc., à l'un des époux pendantle mariage, lui appartiennent en propre. Le mari peut répudier sa Répudiation. femme quand bon lui semble et sans le concours d'aucune autorité. De même, la femme a toute facilité pour quitter son mari. La répudiation ne donne lieu à aucune indemnité, qu'elle soit acceptée de plein gré ou non par la femme. Le partage des biens a lieu de la même façon que dans le cas de dissolu-

1713

tion. Les enfants restent avec le père, à moins qu'il n'en soit décidé autrement après entente commune. Divorce. - Au point de vue juridique, le divorce, la séparation et la répudiation sont confondus. Dans la pratique, le divorce se produit après consentement mutuel, mais sans qu'aucune autorité soit consultée. Dans certains cas, les parents des époux cherchent à s'y opposer, mais leur intervention n'a pas force de loi. L'homme et la femme ont indifféremmentle droit de demander le divorce. Les motifs invoqués sont habituellement: l'inconduite de la femme ou les mauvais traitements que lui fait subirle mari. Le divorce rend immédiatement toute liberté aux deux parties. Les enfants suivent leur père, à moins qu'il n'en soit décidé autrement après entente à l'amiable. Comme dans le cas de dissolution du mariage ou de répudiation, chacun des époux reprend ses biens personnels et ceux qui lui sont échus en propre pendant la durée du mariage; les deux tiers des biens acquis en commun reviennent au mari et l'autre tiers à la femme. Après le divorce, les époux peuvent se remarier; ils jouissent, sous ce rapport, de la même latitude. Hien ne s'oppose à ce que des époux divorcés se remarient entre eux; il en existe de nombreux exemples. Paternité, filiation, puissance paternelle. Le père est le chef de la famille. Il exerce son autorité sans qu'elle puisse lui être contestée. Ses biens n'appartiennent à ses enfants qu'après sa mort. Il est très rare qu'il s'en défasse de son vivant à leur profit. Il peut chasser de sa maison un enfant se conduisant mal lorsque celui-ci est en âge de travailler; dans ce cas, il se rend chez le chef du village, l'informe de sa décision et lui remet un outil quelconque destiné a former le seul patrimoine de l'enfant. A la mort du père, le gouvernement de la famille revient a l'oncle paternel. L'enfant né pendant le mariage est considéré comme légitime, même quand la notoriété publique laisserait entendre le contraire. Il n'est fait aucune différence entre les enfants légitimes et les enfants naturels; leurs droits sont les mêmes. Il arrive souvent que l'époux considère comme son enfant le fils naturel que sa femme a eu avant le mariage. Dès lors, celui-ci fait partie de la famille au même titre que les enfants légitimes. Cette reconnaissance d'un genre spécial n'exige aucune formalité administrative. L'enfant naturel jouit des mêmes droits que l'enfant légitime au point de vue des biens qui peuvent lui échoir a la mort de sa mère. Majorité, minorité, tutelle. - La majorité et la minorité n'existent pas au point de vue du droit. L'enlant peut être considéré comme majeur du jour ou il subvient lui-meme à ses besoins, ou encore lorsqu'il se marie. Il n'y a pas d'âge fixé par la coulu me. A la mort du père, les biens du mineur (juge tel parce qu'il est incapable de gagner sa vie ou d'administrer ses biens) sont gérés par un oncle paternelou, à défaut, par la sœur du père; la tutelle ne passe à la branche maternelle qu'en l'absence de parents du côté paternel. Elle cesse lorsque l'enfant, arrivé à l'âge adulte, réclame sa liberté ou la libre administration de sa fortune. | Adoption. -- L'adoption est courammerç


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JOURNAL OFFICIEL DE MADAGASCARET DÉPENDANCES

pratiquée; toutefois, cette coutume périclite et semble destinée à devenir l'exception. La formalité essentielle de l'adoption consiste en une déclaration faite au gouverneur en présence de deux témoins. Le contrat est scellé par un repas et des libations. Un indigène quelconque peut, soit adopter un enfant, soit être adopté. Si l'adopté n'est pas orphelin, le consentement des parents légitimes ou de la mère, suivant le cas, est indispensable. De plus, il est de coutume que l'adopté ait moins de vingt ans; dans le cas contraire, l'adoptant peut passer outre sans qu'il en résulte aucune difficulté. Si l'adopté possède des biens, ceux-ci sont administrés par l'adoptant. L'adopté hérite de sa mère ou de son père adoptif, au même titre que les autres enfants, légitimes ou non. Si l'adoptant n'a pas d'enfants, l'adopté hérite du tout. Si l'adopté meurt avant l'adoptant, le second n'hérite pas du premier. L'adopté doit ses soins à l'adoptant, lorsque celui-ci est devenu vieux ou infirme. L'adopté ne peut se marier avec l'adoptant, parce qu'il le considère comme son père ou sa mère. Mais il peut s'allier à l'un quelconque des autres membres de la famille adoptive. Rejet. —Le père, la mère ou l'adoptant peuvent rejeter un enfant pour mauvaise conduite ou tout autre motif. En réalité, le rejet n'est pratiqué que par le père ou le père adoptif. L'adoption étant surtout une forme de la donation des biens, rejeter un enfant, dans ce dernier cas, revient à le déshériter. Le ou les parents réunissent quelques témoins et, en présence du chef de village, énumèrent les méfaits de l'enfant et déclarent qu'ils cessent de le considérer comme faisant partie de leur famille. Quelques libations closent la cérémonie. Le droit de rejet est absolu et uniquement subordonné à la volonté des parents. Personne ne peut y faire opposition. Le rejet peut être conditionnel si, au bout d'un laps de temps déterminé, l'enfanta changé de conduite,et, si les parents ont constaté, dans sa manière de vivre, des améliorations sensibles, ils peuvent le réhabiliter, en l'admettant de nouveau dans leur demeure. Le rejet sans restriction n'est prononcé que pour des fautes très graves; l'enfant qui en est l'objet est moralement déconsidéré et quitte en général son village. Il perd tout droit ultérieur à la succession de ses parents. En dehors des coutumes énumérées ci-dessus, il n'existe pas, à proprement parler, de droit betsimisaraka. Celui qu'appliquaient les gouverneurs hovas était généralement subordonné à leurs intérêts personnels et, par suite, variait selon les individus et les circonstances. AVIS DE CLOTURESDE BORNAGES N° 425 Réquisition Propriété dite: Faravohilra, sise à Tananarive. Requérant: l'Etat Français. Le bornage provisoire a eu lieu le 14 mars 1898. NQ495 Réquisition Propriété dite : Mancmara, sise cercle d'Anjozorobé. Reauérant: Service des Domaines. Le bornage provisoire a eu lieu le 14 mars (698.

M0432 Réquisition Propriété dite: Ecole des Frères de Faravohitra, sise à Tananarive. Requérant: M. Jullv, pour le compte de l'Etat français. Le bornage provisoire a eu lieu le 22 mars 1898.

M 65 Réquisition Propriété dite: Guerra, sise à Majunga, rue de l'Infanterie de Marine. Requérant: M. Mouflard Louis. Le bornage provisoire est fixé au 26 mai 1898. No 66 Réquisition Propriété dite : Bojobet, sise à Ambondro. M. Jeancler Louis. Requérant : Le bornage provisoire est fixé au 27 mai i898.

N° 430 Réquisition Propriété dite: Maison du Cercle, sise. à Tananarive, quartier d'Ambohitsoa. Requérant : l'Etat français. No 67 Réquisition Le bornage provisoire a eu lieu le 19 mars 1898. Propriété dite: La Ruche, sise à Majunga, Le dernier délai pour former les oppositions rue de l'Infanterie de Marine. aux dites réquisitions d'immatriculation est de M Jeancler Louis. deux mois à partir du jour de la présente Requérant : provisoire est fixé au 30 mai i898. Le bornage publication. Le Chefdu service lopographique, No 68 Réquisition P. BOURBIER, Propriété dite: Martingale, sise à Majunga, rue de l'Infanterie de Marine. Requérant: M. Jeancler Louis. AVIS DE BORNAGESPROVISOIRES Le bornage provisoire est fixé au 31 mai i898. Réquisition

N° 39

NI 72 Réquisition Propriété dite: Nossy-Kely, sise à Majunga, Propriété dite: Hermilage II, sise à Manamrue de l'Intendance. bonitra Requérante: Mm8Fatambo Binty Ibrahim. Requérant: M. Rainisandringa. Le bornage provisoire est fixé au 9juin 1898. Le bornage provisoire est fixéau 18avril 1898. No 40 Réquisition Propriété dite: IlermitageIII, sise à Manambonitra. Requérant: M. Zamaniporivotra. Lebornageprovisoireest fixé au 19 avril 1898.

o 93 Réquisition Propriété dite: Bevaoka, sise à Majunga, rue du Quartier Général. , Requérant: M. AbdoulIlossen. Le bornage provisoire est fixé au 10 juin 1898.

No 41 Réquisition o 74 Réquisition Propriété dite: Hermilage I V, sise à ManamPropriété dite: Ibraham, sise à Majunga, rue bonitra. de la Résidence. : M. Rainivandriana. Requérant Requérant: M. Abdoul Ilossen. * Le bornage provisoire est fixé au 20 avril 1898. Le bornage provisoire est fixe au'11 juin 1898. N° 22 Réquisition NI, 75 Propriété dite: La Marguerite, sise à MajunRéquisition ga, place du Marché. dite: Le Câble, sise à Majunga, Propriété M. Debcotc-Genou Requérant: Jacques. Bienaimé. Le bornageprovisoire est fixé au 19 mai 1898,. avenue AmiralService des domaines. Requérant: Le bornage provisoire est fixé au 13 juin No 60 Réquisition 1898. Propriété dite : Marounedah,sise à Majunga, place de la Mosquée arabe. o 76 Réquisition Requérante : MmeAminabo, Propriétévdite: La Milice, sise à Majunga. Le bornage provisoire est fixé au 20 mai 1898. Requérant: Service des domaines. Le bornage provisoire est fixé au14 juin K ca Réquisition 1898. Propriété dite: Voanitro, sise à Majunga, o 77 Réquisition place de la Mosquée arabe. Requérante : MmeVve Aminabo. Propriété dite: EspéranceII, sise à Majunga, Le bornage provisoire estfixéau 21 mai 1898. rue du Commerce. Requérant: M. Bègue Athanase. Le bornage provisoire est fixé au 15 juin N° 62 Réquisition 1898. Propriété dite: Jardin d'Essais, sise à Am(¡ borovy. .o 78 Réquisition Requérant : Service des domaines. Propriété dite: Sl-Maurice, sise à Majunga. Le bornage provisoire est fixé au23 mai 1898. Requérant : M. Thore Auguste. Le bornage provisoire est fixé au 16 juin No 33 Réquisition 1898. < Propriété dite: Camp de la Cascade, sise à o 79 Réquisition Marohogo. Requérant: Service des Domaines. dite: Faux-Départ, sise à fajunga, Propriété Le bornage provisoire est fixé au 24 mai 1898. rue Carnpan. Requérant : Service des Domaines. Le bornage provisoireest fixé au 17 juin N° 64 Réquisition 1898. Propriété dite: Harmonie, sise à Majunga. Le Chef du service topograhique« M. Moutlard Louis. Requérant: Le bornage provisoire est fixé au 25 mai 189S. r*»

A', sic

1


ANNEXE

à fixant

la

Décision l'uniforme

400,

des

en

date

fonctionnaires

du

2

Avril

1898

indigènes.

1.

* Obs.-E-cusson

Fig

et

Casque en

cuivre

dore

pour

le

casue

J broderie

en

or

pour

') 2.

Collet

Fig.

Casquette

de

dolman

3/

Gouverneurs

Principaux

i

Sous-Gouverneurs'et

Interprètes

Principaux

D. 5. Oficiers-Adjoints

et

Interprètes

Titulaires

et

Auxiliaires

Ici casquette,



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