LÀ CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE. 1921

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CARICATURE

ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE • Préface et Notes par

FRÉDÉRIC RÉGAMEY

mxmmm^a^I

L'^IdQo ^.

BERGER-LEVRAULT, ÉDITEURS NANCY. PARIS. STRASBOURG

QQ,


AVERTISSEMENT présentons au public, la guerre, fut interrompu par ordre de la censure, qui crut préférable d'empêcher la diffusion de cette masse d'injures d'une grossièreté si germanique, prodiguées à nos poilus, à notre population civile, à nos femmes. Les objections d'autrefois n'ont plus aujourd'hui de raison d'être et il est au contraire de la plus grande importance, de la plus pressante urgence, de montrer ce qu'est la véritable âme allemande, cette douce âme poétique et rêveuse que depuis un siècle nos germanophiles nous peignaient sous les couleurs les plus magnifiques, les plus tendres. On la verra se manifester sans masque, sans camouflage, dans les légendes et dessins des caricaturistes, dans cette vaste collection des satiriques allemands formant une véritable histoire de la plus effroyable conflagration des temps modernes, histoire qui commence avec les préliminaires, les déclarations de guerre à la Serbie, à la Russie, à la France, sonne l'hallali pendant l'envahissement de la Belgique, la ruée sur Paris ; aff"ecte un indifl'érent mépris pour l'Italie, le Japon, la Roumanie ; célèbre les trahisons balkaniques de Ferdinand, de Constantin, les « victoires sur victoires » de l'Autriche, de la Turquie; clame sans relâche « Dieu punisse l'Angleterre qui va perdre ses colonies et tremble devant le sou-

L'ouvrage que

nous

commencé au premier temps de

:

lèvement de l'Islamisme, de l'Inde. » Les nombreux chapitres de notre ouvrage grouperont dans leur ordre chronologique les événements, les faits, les épisodes de la « guerre mondiale », car la caricature allemande n'oublie rien ; elle nous montre les Allemands s'empiff"rant des victuailles les plus variées en se moquant du blocus autant que de la « grande off"ensive », que des batailles sur la Somme, dans les Flandres, que de notre victoire de la Marne qu'elle transforme en une déroute. Verdun même lui est occasion d'exalter le génie militaire du Kronprinz, et elle s'attendrit sur la Pologne arrachée au servage moscovite, rendue à la vie, à l'indépendance par la magnanimité des Hohenzollern. En même temps, la gouaille teutonne s'amuse des bombardements de villes ouvertes, applaudit aux exploits des sous-marins coulant des paquebots pleins de femmes, d'enfants, brave Tindignation universelle soulevée par les horreurs de la guerre à l'allemande, raille le Tsar et sa famille martyrisés, massacrés, s'abîmant dans les ténèbres d'une tragédie encore mystérieuse. Naturellement elle outrage tous les chefs d'États, les gé-

néraux, les gouvernants de l'Entente, et continue ainsi jusqu'à l'armistice auquel l'Allemagne, quoique se proclamant invincible et victorieuse sur tous les fronts, daigne consentir par pitié pour les soufl"rances de l'humanité. Alors, muselée momentanément, réduite à l'impuissance militaire, elle renonce à la revanche immédiate, mais non à ses rêves de domination mondiale. Repliée sur elle-même, l'Allemagne reprend avec son acharnement sournois sa lutte de louches intrigues, de chicanes, de trahisons, refuse de réparer a signée ses crimes. La Paix de Versailles qu'elle de papier sans est à son tour traitée de chifi'on valeur ; les nombreux pays que sa défaite libéra et sont des rebelles qui devront être châtiés reprendre leur place parmi ses terres de colonisation ; et elle se prépare dans l'ombre à proqui ne pourront fiter des circonstances favorables pour se croit-elle, produire, se de manquer pas précipiter de nouveau sur l'Europe. La France, cette incorrigible oublieuse, se

lassera

vite de

porter son armure défensive et, comme jadis, prêtera de nouveau l'oreille aux mêmes illusionnistes qui lui prêchèrent, avant 1914 déjà, la politique de la réconciliation, des mains fraternelles toujours tendues, des cœurs toujours off'erts.

Tout

cela était

prévu de ceux qui apprirent à

connaître le Germain de tous les temps, mais est trop ignoré du grand public, auquel on ne doit pas se lasser de fournir des documents authentiques à méditer. Aux sombres jours des anxiétés, lorsque, malgré la foi absolue dans la victoire finale, de cruelles angoisses patriotiques poignaient les cœurs, cette lourde insolence nous frappait au visage comme un soufflet. Aujourd'hui, au contraire, devant l'effondrement de l'implacable ennemi qui nous avait promis le sort de ses nègres du Cameroun, c'est avec un sourire

de soulagement ironique que se parcourt l'énorme collection d'injures et de menaces. Tout au long des années 1914-15-16-17-18-19, on pourra suivre maintenant avec sérénité les convulsions de cette

haine dressée non seulement contre nous et nos alliés, mais aussi contre les neutres qui osèrent ne pas nous être hostiles. C'est donc avec la conviction de faire œuvre .utile sans blesser aucune susceptibilité légitime que nous avons réuni et coordonné cette quantité de légendes et de dessins si instructifs, choix forcément restreint, mais qui suffira amplement à convaincre ceux que n'aveugle pas l'esprit de parti.




U07

LA

CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE



h^-sSc *

LA

CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

PREFACE ET NOTES PAR FREDERIC REGAMEY

PARIS BERGER-LEVRAULT, LIBRAIRES-ÉDITEURS J,

RUE DES BEAUX-ARTS igai

(6')



LA GUERRE (Der Floh [La Puce], ij

juillei

igi^.)

Journal satirique autrichien. Vienne.



PREFACE

dans son œuvre caricaturale que se trahit

C'est plus le

imprudemment

le

plus sûrement

l'âme véritable d'une nation. L'indis-

pensable concision de la légende, la simplicité expressive de l'image la

découvrent sans

de tribune, des

du crayon

traits

Aussi

la

des phraséologies, des amplifications de la

style,

contribuera-t-elle pour

belliqueuse

fut-il

seconde moitié du

la

d'intellectuels

le

vernis scientifique dissimulait

la

peu

peaux de

ses

l'an-

bêtes, des invasions barbares ?

vaine satisfaction de critiquer tant d'éminentes personnalités,

coupables de funestes réussir à

illusions,

mais pour qu'on ne puisse plus à l'avenir

nous imposer à nouveau

et s'intitulera

pareille mystification.

Ce

travail sera fait

L'Envoûtement allemand.

Oui, un véritable envoûtement dont furent victimes des

on ne peut soupçonner citer

si

de brute sournoise, indélébiles caractéristiques de

faudra que cette stupéfiante erreur soit étudiée et bien comprise,

non pour

ne

s'appli-

xviii*^ siècle.

possible de tromper Fopinion publique sur la menta-

cêtre germain, vêtu de Il

faire enfin connaître- la véri-

qu'une certaine catégorie

moralité d'une race dont

instincts ataviques

synthétisée dans les quel-

texte.

allemande de ces dernières années

une large part à nous

celle

quaient à nous cacher depuis

Comment

comme

mots du

et les quelques

caricature

table Allemagne,

lité, la

Dépouillée des oripeaux de l'éloquence

pensée profonde apparaît

littérature, la

ques

de

artifices

voiles.

la

sincérité,

comme

hommes dont

Victor Hugo, Michelet, pour

que ceux-là, mais qui inconsciemment n'en contribuèrent pas moins

à faciliter la besogne d'un petit

nombre de

malfaiteurs.


PREFACE

Dès et

les

premiers jours de leur histoire,

devaient toujours être

qu'ils

épouvantable guerre,

veut

Un

qu'ils soient.

Paterculus, écrivant

ils

et,

pendant

Germains

les

les

se montrèrent tels

quatre années de la dernière

furent ce qu'ils avaient été, ce que la nature

général romain du

un ouvrage sur

siècle

i'^''

après J.-C, Velleius

Allemands de son temps, en

les

fait

ce portrait dont personne aujourd'hui ne croirait plus devoir adoucir les traits

:

«

Rusés dans

Nombreux

le

pour

le

mensonge.

»

sont les jugements aussi sévères qui stigmatisèrent les Ger-

mains au cours des Mais, vers

la férocité, nés

le

siècles.

milieu du xiii% la Germanie cesse d'être un danger pour

monde. Le Saint-Empire romain

Othon, des

qui, sous les dynasties des

Henri, des Hohenstauffen, de Saxe, de Franconie, de Souabe, se dressait

en maître de l'Europe, succombe enfin épuisé par ses exactions. Les Allemagnes, morcelées en une multitude de petites et grandes principautés divisées, rivales et

même

ennemies, recommencent à se battre entre

elles,

impuissantes à faire le mal au dehors.

Alors une sorte de pitié méprisante vint tempérer

de

la sévérité

la

vieille sentence.

Sur

la large face

des vandales déchus, on s'habitua petit à petit à

prendre pour une niaise et un peu épaisse bonhomie amollissant les rudes traits de ces reîtres dégénérés. quer,

embusqué sous

proie, l'accent

la

lourde paupière,

le petit

de cruauté qui parfois, dans

le

la placidité

On ne

d'emprunt

voulut pas remar-

œil de fauve guettant sa

regard bénin,

brillait

en un

furtif éclair vite éteint.

Les AUemagnes

repliées sur elles-mêmes devinrent l'imprécise contrée

des doux poètes, des rêvasseurs, chevaucheurs de chimères, ignorants des vulgaires réalités de ce bas

myopie,

la fatale

monde. Et

incompréhension de

Puis Bismarck surgit. Par

lui,

cela peut excuser et expliquer la

la plupart

de nos germanophiles.

de nouvelles guerres bouleversèrent l'Eu-

rope. Brusquement, l'Allemand de convention, ridicule joueur de clarinette, rejetant sa robe de chambre, apparut ce qu'il était réellement

:

le

digne

descendant des brigands ancestraux, rendu plus odieux encore par ce

qu'il

appelle sa Kuïtur. Autrefois, dans les temps antiques, les Allemands massacraient et détruisaient pour le plaisir de triompher sur des ruines. ((

le

hors,

Devenus

peuple élu de Dieu, moralement et intellectuellement supérieur à tous,

de pair

», ils

ne bombardent et ne brûlent que ce

qu'ils

ne peuvent


PRÉFACE

DANS LA CHARMILLE POLITIQUK I>e

meilleur no peut vivre en paix quand cela ne plaît pas au méchant voisin. {Kladderadatsch, 22 mars 1914.)


PRÉFACE

10

pas voler, et aussi autant qu'il faut pour

terrifier les

populations à con-

quérir et à dépouiller.

y a dans notre peuple une profonde

« Il

mondiale et

aspiration vers la puissance

von Bernhardi,

les actes virils », écrivait le général

fesseur Ostwald, lauréat

du prix Nobel,

ajoutait

«

:

et le pro-

L'Allemagne veut orga-

niser l'Europe, car l'Europe jusqu'ici n'a pas été organisée. »

Grâce à cette

((

ce peuple, depuis ses plus lointaines origines,

virilité »,

mettait son idéal dans les conquêtes et les rapines; c'est le seul qui ait ((

son gigantesque brigandage, non seulement militairement,

organisé »

administrativement, mais aussi philosophiquement et

même,

ce qui semblait

impossible, religieusement.

Toutes

les

énormes forces de cette

race, toutes les volontés farouches

de ces millions de Germains enragés d'orgueil s'unirent en 1914 dans un unanime, dans un gigantesque avaient

effort

de travail assidu et méthodique, ((

guerre fraîche et joyeuse

Il

monde.

Ils

»,

qu'ils partirent

avec enthousiasme pour

la

absolument certains d'arriver facilement à

une seule ruée.

s'en fallut

en

effet

de bien peu, et

c'est

pourquoi nous échappâmes à l'anéantissement chose de bête chez l'Allemand leva tous

», dit-il

monde avec

Pour apprendre à connaître

masques

un

Napoléon « Il

:

y

h""

qui nous révèle

a toujours quelque

jour. C'est cette bêtise qui sou-

peuples de la terre contre la frénésie germanique;

les

bêtise qui nous sauva, et le

il

c'est cette

nous.

le véritable

et se défendre contre ses

brutales et soudaines attaques,

Germain sous

ses différents

complots lentement combinés, suivis de

faudra d'abord que ceux à qui incombe

charge des destinées de notre pays se souviennent toujours que

la lourde

notre ennemi héréditaire,

né pour

le

bien pris leurs mesures, préparé leur coup depuis quarante ans

si

Paris en

pour exploiter, asservir

mensonge

le

parce qu'

(c

il

»,

si

redoutable parce que « rusé dans

la férocité,

peut heureusement être victorieusement combattu,

y a toujours en

lui

quelque chose de bête

».

C'est ce quelque chose de bête qu'il faut surprendre et utiliser, et,

dans l'énorme collection de leurs journaux satiriques,

de bête qui frappera dans presque toutes souvent d'une réelle valeur

mensonge

Du

et

de

artistique.

les

c'est ce

quelque chose

légendes de ces caricatures

C'est en

même temps

le

goût du

la férocité.

haut en bas de

l'échelle sociale, depuis « tout à fait le plus

haut


PRÉFACE

celui-ci

comme on

)),

11

désigne le souverain, jusqu'au dernier paysan, en

passant par le Herr Professer et •peuple allemand tout entier se

Kamarade de

la sozial-démocratie,

le

montre dans sa caricature comme dans

le

le

miroir le plus fidèle. Féroce avec une sorte de délectation et une lourde gouaillerie, arrogant et sans pitié envers les faibles et les vaincus,

fondre humble et lamentable devant

le fort

il

s'ef-

qui le domine et le tient à la

gorge. C'est surtout pour lui français

:

«

Oignez

vilain,

Madame apparaîtra

vous poindra

il

Clio la

que semble avoir été inventé

:

;

poignez vilain,

Otons ce noble masque de lion

brute vulgaire (sur

le tigre est écrit

:

!

alors-

Angleterre).

{Lustige Blàtter, lo août 1914.)

le il

vieux dicton

vous oindra.

»


I.

AMANT INSATJABLK

Prends l'argent où tu voudras, Marianne, je m'en Iwan Mais devant ces trois-là, tu vas m'aider à faire bonne figure. :

DER FLOH

fiche.

{LA PUCE)

Journal satirique autrichien. Vienne. (Dessin de couverture de la livraison du 13 juillet 191

4.)


Fréliminaires

LA

race germanique est la seule

pour suprême idéal

la

et l'exploitation

toujours eut

implacable des peuples

étrangers ses voisins.

En 1914, son lourd Danois,

du continent européen, qui

conquête

les

talon s'appesantissait sur les Tchèques, les

Français d" Alsace-Lorraine, les Silésiens, les Polonais, les Yougo-Slaves...

Allemands accomplirent leurs brigandages brutalement, sans ver un jour ils comprirent la nécessité de les justifier par des mensonges ; politiques et plus tard par des mensonges philosophiques. C'est Nietzsche, dans son Par delà le bien et le mal, qui ajouta cette touche si Longtemps,

gogne

les

puis

-n__'^^

f^yrrr^^^ La vendange

a été en général très maiseulement de l'autre côté du Rhin le a mousseux de la victoire » a, comme toujours, bien réussi. gre,

{Kladderadatsch, 4 janvier 1914.)

juste au portrait

que

firent

Il

y eut de grandes plaintes dans

russe et française au «

prussification »

la presse

de la prétendue du beau panorama de la sujet

Corne 'd'Or, (Kladderadatsch, 4 janvier 1914.)

de l'Allemand ceux qui le connaissaient bien « Cette avenante et sans arrière-pensée, est aujourd'hui peut-

honnêteté allemande, candide,

:


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

14

être le

déguisement

mand. Un peuple

le

plus dangereux et le plus habile que puisse prendre l'Alle-

quand

est très habile

enfant, honnête, sans astuce... Enfin

il

pas en vain Teutsche Volk, Tâusclie-Volk,

Frédéric le

premier

le

plus grand et

II, le

donne pour maladroit, profond, bon honneur à son nom on ne s'appelle

se

il

fait le

:

peuple qui trompe.

»

plus cynique éducateur des Allemands, éprouva

le

besoin de se concilier l'opinion publique. Dans sa correspondance

— Pourquoi promènes-tu toujours Marianne ma mon La France — Mais, Iwan,

Iwan

:

triste liydrocépliale,

petite

il

petit

c'est

:

naissances,

faut bien

que je

et partout ce

?

le

excédent de

montre au monde

stupéfait.

{Kladderadatsch, 12 juillet 1914.)

politique

si

pleine de pages honteuses, on trouve des dépêches dans le genre de

celles qu'il adressait à son ministre

de guerre

les

Etats de Marie-Thérèse

C'est la vôtre.

donnés.

»

Podwils au

(7

Il

est

temps d'y

:

«

moment

L'article

d'envahir sans déclaration

de droit

est l'affaire des ministres.

travailler en secret, car les ordres

novembre lyéo.)

«

Je vous en

prie, faites bien

aux troupes sont

mon

charlatan et

du bon or pour dorer vos pilules. » (8 novembre lyéo.) « Nos affaires vont bien ici, et si votre galbanum se débite bien d'un autre côté, vous pourrez compter que l'affaire est faite. » (31 décembre lyéo.)

prenez du meilleur orviétan

et

Et enfin plus tard, vieux, couvert de

mouvementée,

faite

de crimes

et

lauriers,

de trahisons,

il

philosophant après son existence

écrivait

:

« Il

faut toujours tenter


PRÉLIMINAIRES

et

que tout vous revient.

convaincu

bien

être

naïvement vos prétentions et

laissez-leur le soin

entretint des

temps.

le

et surtout nourrissez à

de vous

hommes

justifier.

chargés de

le

peloton des thuriféraires

devint l'armée qui, à Frédéric

le

«

15

la veille

Grand

Ce

»

Mais gardez -vous

n'est pas

justifier.

d'afficher

votre cour des liomnies éloquents

Ce

seulement à sa cour qu'il

fut aussi à Paris et, depuis ce

augmentant chaque jour,

de l'Allemagne,

de i9i4, nous prêchait

l'oubli et la réconciliation.

ce génial bandit, est

»,

politiquement le véritable créateur de l'Empire^ngermaniste dans lequel se solidifièrent sières

allemandes du

pous-

les

Moyen Age.

C'est dans ses actes et ses écrits

que

les intel-

lectuels d'outre-Rhin trouvèrent leurs inspirations

directives. C'est sa

et leurs

leur, et leur

que

le «

morale qui devint

Salomon du Nord

»

la

maxime

conduite se régla sur cette

ne craignit pas d'écrire

dans son Exposé du Gouvernement prussien

«

:

C'est

une attitude nécessaire de cacher autant qu'on peut

d'ambition et,

ses desseins

réveiller l'envie

si

le

de

l'on peut,

de l'Europe contre d'autres puis-

sances, à la faveur de quoi l'on frappe son coup.

»

Attribuer ses desseins d'ambition à ceux préI.A

cisément qu'on veut asservir, leur reprocher avec indignation

les

sentiments de cruauté, de perfidie,

de rapacité dont on

est

FIN DE LA COMMISSION DE

siégea

sur la table,

que l'Allemand,

fidèle à ses plus vieilles traditions,

ployèrent à cotte besogne avec

le

et

:

fini,

Il

cavalier).

(Kladderadatsch, i5 mars iqié.)

plus grand zèle, la plus naïve impudence, mais

Toutes

les

nations de l'Entente, c'est-à-dire l'an-

nouveau monde, furent traînées dans la boue. En face d'elles, l'honnête, sainte Allemagne se dressait, seule désintéressée et soucieuse des lois de l'honneur du bonheur de l'humanité.

cien et et

comme

Reuter (Reiter

ne cessa de faire pendant cette longue guerre. Tous les journaux satiriques de P.Vllemagne s'emaussi la plus nationale lourdeur.

on ne ne resta presse-papier, qu'un

Et lorsque le Carnaval fut pas plus longtemps.

soi-même animé, voilà ce

SAVERNE

Il

le

serait aussi puéril

de s'en étonner que de s'en indigner, mais

plus grande imprudence de ne pas tenir sera toujours celui Il

est juste

de

la

compte de

il

serait

de

la

cet état d'esprit qui fut et qui

race germanique.

cependant de reconnaître que

à s'être laissé envahir par cette

démence

les

Allemands ont quelques excuses

orgueilleuse qui devait les perdre.

De

partout, de France d'abord, hélas! s'élevait l'encens d'admirations agenouillées.* Puis, en France encore, la situation politique intérieure était bien faite

convaincre de

notre décadence

anarchistes et des sans-patrie, sectaires et

de malfaiteurs,

CAR. ALIi.

le

irrémédiable.

Sous

les

efforts

pour

inlassables

les

des

menés aux combats électoraux par un état-major de pays semblait ouvert à l'ultime invasion. Depuis de


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

16

longues années,

le

épouvantés par

les

Au nom

problème de

M.

dépopulation s'imposait à tous

d'un humanitarisme mal compris, on prêchait

l'armée, la haine et

ment, par

la

les

bons

esprits,

progrès du malthusianisme.

le

mépris des

Barthou, de la

1,E

loi

«

de

brutes galonnées». trois ans, avait

La

suppression de

la

présentation au Parle-

donné prétexte aux plus déso-

I-IEUTENANT VON SCHIERSTAEDT

— Nous vous enverrons à Cayenne. En France, nous ne connaissons détention honorable — Vous ne connaissez pas non plus l'honneur. »

la «

pas

!

{Simplicissimus, 13 avril 191 5.)

lantes manifestations dans certains milieux politiques, dans et

même

dans l'Université et

le

beaucoup de journaux,

corps enseignant. Puis des meneurs,

abondamment

pourvus d'argent, avaient provoqué de graves séditions militaires dans plusieurs garnisons de France, particulièrement dans les centres défensifs de la frontière :

Toul, Nancy, Belfort, Châlons. Le Manuel du Soldat du patronné par

la

C. G. T.,

publications, de tracts

meurtre des

le

«

camarade

chant haineux de V Internationale

édités avec quel argent ?

et

prêchaient

»

Yvetot, édité,

une multitude de la

désertion et le

officiers.

Le nombre des

déserteurs recherchés par la gendarmerie, qui était de 63.337

en 1909, s'élevait à 76.723 en 1911. Tous les journaux d'outre-Rhin

se réjouissaient. « Il

devient fastidieux d'en-


PRÉLIMINAIRES

registrer les manifestations militaires qui se répètent

breuses localités. «

»

17

journellement dans de nom-

(Gazette de Voss.)

Les événements de Tout sont un symptôme.

On

doit songer que les garni-

sons de l'Est sont constituées par les meilleurs soldats de France. Les combats politiques ont relâché en France les

Rhin

et «

liens

de

la discipline militaire. » [Gazette

du

de Westphalie.)

Nous avons vu à quel degré de décomposition

était arrivée la

France

lorsque les adversaires de la loi (de trois ans) n'ont pas craint, pour la faire échouer,

-^n>

rQ

ffiâ

Pt^W'^^^!,^?


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

18

Cette loi, votée par

de

loi

dite

d'une

«

la supériorité

I-A

(La Unssic

MaiianiK^ ta

volonté

:

est

Allemands de nous accuser de les proloi du commencement de mars 1913, fortunes un impôt qui produisait un trésor de

1

les

en hommes, une

fois », prélevait sur les

guerre liquide de Prêts

Reichstag presque sans discussion, bien avant notre

ne devait pas empêcher

trois ans,

voquer. Ayant

le

milliard 25o.ooo francs.

matériellement, nos

ennemis

ne

EES

PETITE CATHERINE DE FRANCE <l(niaiule

;'i

la

France

le service

de trois ans.)

moralement.

ARMFMENTS DANS

I,

EST

— bien, mon gros, n'entreras-tu pas bientôt en danse — Je n'ai pas encore tout à ma Eli

— Mon noble seigneur, quoiqu'il m'en coûte, pour moi

moins

pas

l'étaient

le

avec Michel

?

fait fini

royaume des cieux.

toilette.

{Klàdderadatsch , i5 mars 191

(Khidderadatsch, juillet i9i4.)

L'année 1913 avait vu une suite de fêtes patriotiques de tout genre où, dans tout l'Empire, se célébrait la chute de Napoléon P"". L'exaltation du chauvinisme ger-

manique avait

atteint les dernières limites sous l'influence

du

parti militaire, des

de toutes catégories, des professeurs d'Université, de tous les maîtres d'école. Philosophes et hommes d'État affirmaient la légitimité de la guerre, « instrument de progrès, facteur de civilisation ». Tous s'appuyaient sur Hegel, affirmant que « l'État, représentant la force, peut et doit user de la force pour intellectuels

se

maintenir et s'agrandir. Toutes

justes ».

les

guerres qui ont en

vue

l'intérêt

de l'Etat sont

1.)


PRÉLIMINAIRES

Le répugnant scandale provoqué

19

à Saverne par le lieutenant Forstner souleva

bien quelques protestations au Reichstag, mais vite calmées

par

la

volonté générale de ne pas amoindrir l'autorité des

oflBciers.

Le

lieutenant, acquitté par le

Conseil de guerre, devint une sorte de

héros

du pangermanisme.

Au

dehors, l'Allemagne consoli-

dait son alliance déclarée, officielle, avec

l'Autriche, secrète encore avec la Bul-

le

von Sanders devenait

le

garie et la Turquie,

général

Liman

véritable chef

de l'armée. Alors, le i4 juillet i9i4, le sénateur capitaine

Humbert prononçait au

Sénat un discours... étrange dans lequel il

étalait

l'état

avec toute sorte

de détails

lamentable de l'armée et celui aussi

triste

de

pu-

l'esprit

blic

en France.

M.

Messimy,

ministre de la

Guerre, obligé LA TRIPLE ENTENTE ET LA MISSION MILITAIRE ALLEMANDE Le Russe un qui

voilà

:

finira

Prenez garde, mes enfants, en par guérir le Turc.

{Kladderadatsch, 4 janvier 191 4.)

de reconnaître

la gravité

de notre

tuation, s'excusait en disant:

si-

«Le Gou-

vernement ne peut être responsable de ce fait qu'au début du xx*' siècle, ce pays s'est laissé prendre à la chi-

mère de l'idéalisme, à

la

chimère de

la pacification universelle. »

Tout

était prêt

pour l'écrasante

attaque brusquée à laquelle s'était décidé Guillaume IL croyant s'être enfin assuré toutes les chances de succès.

Fidèle à sa tactique LE CONFESSIONNAL DU L IMPOT DE GUERRE

— il

Mon

te sera

fils, si tu as beaucoup pardonné pourvu que

filouté jusqu'à présent,

tu

donnes maintenant.

{Kladderadatsch, 9 février 1914.)

simulation au

son coup

))

,

immuable de

moment de

«

dis-

frapper

l'Allemagne protestait

vertueusement de

la

pureté de ses


20

LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

intentions par les

nombreux

quelques lignes de

l'officieuse Gazette de Silésie

articles

de sa presse qui peuvent :

«

se

résumer dans ces

Ceux qui en France préparent

la

guerre de revanche se permettent de nous suspecter, de nous calomnier et de nous insulter,

en nous prêtant des intentions agressives. C'est

doute, cela est bien français, mais ce n'est pas correct.

la pire hypocrisie

;

sans

»

1014 3Î?4T

JUGEND (JEUNESSE) Journal satirique bavarois. Munich. (Dessin de couverture de la livraison du 16 novembre igi^.


Il

De

Vassassinat de Varchiduc

François-Ferdinand à

la

déclaration de guerre à la Serbie igi4 au 26

(du 28 juin

CE

n'est pas ici le lieu d'exposer

191 4)

de haut brigan-

ses détails l'entreprise

dage qui provoqua l'effondrement de l'empire d'Allemagne. crime, sur tant de crimes triomphants,

il

Fondé

ne pouvait échapper

sur le

à l'éternelle

crime jusqu'à l'ultime expiation. différentes reprises, la bête germanique, ramassée sur ses jarrets, prête à bondir, loi

A

dans

juillet

qui veut que

le

crime engendre

le

L'ALLEMAGNE EN VACANCES

Le président de police voii Jagow fait de la peinture de

Falkenhayn étudie

plein air.

tion

{Simplicissimus, 6 juillet 1914.)

d'en faire rééditer les plaisan-

Le ministre de du

teries,

la guerre la

Le président du Reichstag

von

Kâmpf

collec-

Simplicissimus,

tion

afin

sièges les

par ce journal satirique,

le

dans un esprit gouvernemen-

une invende leurs socialistes pendant

travaille à

pour

Hoch

faire lever

à l'empereur. (6 juillet 1914.)

tal.

{Simplicissimus, 6 juillet 1914.)

se

retint.

Elle s'apercevait

que quelques chances

lui

manquaient encore

et

les


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

22

voulait toutes, afin (|ue

« le

coup

réussît à merveille », suivant le

Bismarck, racontant joyeusement son faux de

Le

28 juin,

d'Autriche et sa enfin trouvé

Serbie.

!

la

deux jeunes Austro-Hongrois

femme

fameux mot de

dépêche d'Ems. assassinent l'héritier de la couronne

Le prétexte est donné de rendre responsable la

à Serajevo, en territoire austro-hongrois.

Immédiatement,

le

mot d'ordre

est

Plusieurs fois déjà, l'Autriche, impatiente, avait voulu l'attaquer, mais

l'Allemagne, ne se sentant pas encore suffisamment prête, l'avait calmée. Mainte-

LE PERIL SLAVE (Simplicissimus, 3 juillet igii.)

nant, elle la lance à la curée, l'excite, lui reprochant sa

«

mollesse

», lui

disant

qu'elle doit se « réhabiliter ».

Pourtant, fidèle à sa séculaire fourberie, coulisse, se rappelant les leçons

de son

«

elle se tient

grand

»

soigneusement dans

la

Frédéric et sa façon de faire

manœuvrer les Russes au moment du partage de la Pologne. « De cette façon aussi,quand les Russes se commettront ouvertement avec les Polonais, ce sera sur eux que tout ce qu'il y aura de l'odieux de ces procédés retombera. » (Lettre de Frédéric à son conseiller Benoît, 12 octobre 1766.)


.

U ARCHIDUC

ASSASSINAT DE

FRANÇOIS-FERDINAND

Les ministres de Berlin assurent aux ambassadeurs de l'Entente tout, et Guillaume alibi

qui

même

la

lui

M.

naviguant dans

comme

permettra plus tard,

le

Simplicissimus

il

le fera

qu'ils ignorent

norvégiens, essaie de se créer un

en

effet

après sa chute, d'affirmer

du

6 juillet 1914, dans quelques dessins idylliques,

nous

ministre Falkenhayn, le directeur de la police, le président

Kiimpf, s'oubliant dans

pêtres.

les fjords

ignorance.

Le montre

II.

23

Pendant

les

du Reichstag, innocentes de quelques villégiatures cham-

les joies

premiers jours de

viennois et allemands

juillet, caricaturistes

emplissent leurs journaux de dessins montrant des femmes en costume de bains de

mer, audacieusement décolletées, accentués de légendes grivoises. Seul, le Floh (la

Puce) de Vienne publie un portrait

de l'archiduc François -Ferdinand, ac-

compagné d'une pièce de vers indignés «

Hissez tristement

les

drapeaux noirs

:

! . .

Mais quand la première douleur sera apaisée, nous songerons à notre ennemi.. » .

En même temps, chiens,

comme

les ministres autri-

leurs collègues

de Berlin,

protestent de leurs dispositions

conci-

calmer

les in-

liantes et s'appliquent à

quiétudes

des

Mais

chancelleries.

journaux quotidiens des deux pays

fameux

forcent au contraire d'exciter le «

furor teutonicus

»

en

articles

les s'ef-

des plus

violents. « Belgrade peut enregistrer

une UN SIGNE DE VIE

première victoire, et cela parce que nous

avons omis d'enfumer à temps

le

repaire

de Belgrade d'où l'on empeste tout le sudouest de notre monarchie et d'où sortent tous les espions et tous les assassins

quel

moment

le

coup

est-il

porté

;

guide vit sur un pic inaccessible errer un homme. On pense généralement que c'est le chancelier disparu. Des sociétés de sauvetage sont en route. {Simplicissimus, 27 juillet 1914.)

et à

au

?

Un

moment où

la

Russie est prête à

la guerre...

L'assassinat de notre archiduc héritier est

pour nous le signe que la onzième heure douzième. » {Reichspost de Vienne, 29 juin.)

Nous attendons le coup de la Les journaux allemands mettent en cause

a sonné.

Puis, les ferments

comme

de haine

et

« la

nationalité serbe tout entière ».

de vengeance étant semés,

le

ton agressif de la

un mot d'ordre, s'adoucit (7 juillet). Dans le journal satirique viennois Der Floh du 27 juillet, nous trouvons cette note « A nos Lecteurs. La presse,

sur

:

censure ne nous permet pas de prendre position en face des événements d'habitude. Nous y rendons attentifs nos honorables lecteurs. »

Vainement,

que

le litige soit

comme

diplomatiques de l'Entente se multiplient pour obtenir soumis à une conférence qui chercherait une solution amiable,

les efforts


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

24

capable d'éviter

horreurs d'une conflagration générale. Vienne élude

les

continue à soutenir qu'il ne

sait rien,

absolument

rien,

mais

;

Berlin

qu'il soutiendra les

APRES LE SUCCÈS

— Ne nous montrerons-nous pas au public — Non, drames européens paraissent sous ?

les

l'anonymat.

(Simplicissimus, ao juillet 1914.)

prétentions autrichiennes, quoiqu'il ne les connaisse pas.

Au

surplus, le conflit est

purement local, affirme M. de Jagow, sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères de Berlin, et il ne s'agit pas d'une guerre, mais d'une « exécution locale », d'une simple mesure de police. « le

Aucun

Etat civilisé n'avait

le droit d'arrêter

bras de l'Autriche et de soustraire les Serbes à leur juste

châtiment.

La fois

»

tactique allemande était simple.

encore,

d'obtenir la neutralité que,

Il

s'agissait, cette

dans son impré-

voyance, l'Europe avait accordée à Bismarck en i864, 1866 et

l'oncle serbe

Dois -je continuer a régner ou me retirer? Souvent je me gratte la tête en réfléchissant, mais le pou reste muet.

1870. Les Balkans subjugués, on eût passé aux autres actes

du drame Ferdinand,

Le

arrêté entre le 12

Guillaume

Berchtold, président

du

Conseil autrichien,

tuation sensiblement améliorée. les

François-

21 juillet, les chancelleries, trompées par le

Le comte

{Lustige Blâtter, 22 juillet 1914.)

II et l'archiduc

juin précédent, au château de Konopitch.

conditions à poser à la Serbie

«

comte

croient la

leur a affirmé

si-

que

permettent de compter sur


ASSASSINAT DE UARCHIDUC FRANÇOIS-FERDINAND

25

un dénouement pacifique », qu'elles seront «des plus acceptables». Et brusquement, un ultimatum est remis à Belgrade, imposant une longue suite de conditions humiliantes, dépassant en brutalité tout ce qu'on pouvait craindre. Le délai fixé pour la réponse est de quarante-huit heures. En Autriche, on espérait que la Serbie ne pourrait se résigner à la soumission.

«

Jamais, déclare Sir

Edward Grey,

ministre

BERCHTOLD ET HϕZENDORF

— Deux comme

nous.

{Der Floh, 27

juillet igié.)

des Affaires étrangères d'Angleterre, jamais auparavant, je n'avais

vu un

Etat

un autre État un document d'un caractère aussi formidable. » L'ultimatum lancé, le comte Berchtold quitte Vienne, disparaît. Aux ambas-

adresser à

sadeurs qui essaient encore d'intervenir, son secrétaire général,

le

baron Macchio,

comme on s'étonne de procédés aussi contraires à la courrépond que l'intérêt dispense parfois d'être courtois. Quelques jours plus tard, M. de Bethmann-Hollweg dira que ce même intérêt dispense l'Allemagne de tenir sa parole. Cependant, le désir des puissances de maintenir la paix est si grand qu'elles

déclare ne rien savoir, et toisie internationale,

il


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

26

obtiennent que

la

Serbie s'humilie et accepte toutes les conditions imposées, sauf

deux.

Un

quart d'heure après

Belgrade déclare

les relations

la

remise de

la

note serbe,

ministre d'Autriche à

le

diplomatiques rompues et quitte

la Serbie.

Grand enthousiasme en Autriche, en Allemagne manifestations populaires on acclame ceux qui doibelliqueuses. On évoque la grande ombre de Bismarck vent continuer son œuvre et se couvrir de gloire le comte Berchtold, chancelier ;

;

:

maréchal Hœtzendorf, chef de l'État-major autrichien. Le Neues Wiener Tagblatt, exprimant la joie générale, écrit, le 26 juillet « En

de l'empire d'Autriche,

le

:

L'Empereur nous appelle. L'armée qui, deux fois, dans son obéissance muette, a remis au fourreau l'épée à moitié dégainée, répond avec allégresse au cri de son maître En avant » Le 29 juillet, l'empereur d'Autriche déclare la guerre à la Serbie et, dans une proclamation à son peuple, le sinistre vieillard ose dire « Tout examiné, tout considéré, c'est avec une conscience sereine que j'entre dans la voie que le devoir

avant!

les

dés de fer ont roulé

!

:

!

:

m'indique.

»

tvfcro» !'

-' "

l'homme au gouvernail

:

bethmann-hollweg

Ainsi nous devons décidément gouverner suivant le cours Bismarck. Eh bien, voyons ce que nous pouvons faire !

(Kladderadatsch, 13 juillet igi^.)


III

Déclaration de guerre à à

et

France

la

août igi4)

(j

GUILLAUME

décidé à la guerre depuis la

II était

Russie

la

fin

de 1913.

«

On

verra

ce que c'est qu'une armée, dit-il en apprenant l'assassinat de l'archiduc,

un moment d'abattement. Les armées napoléoniennes

après

n'étaient

rien en comparaison de ce qu'est aujourd'hui l'armée allemande.

Les circonstances pouvaient en

entendu,

était

ne

fallait

le

prouvait surabondamment.

cependant pas

temps

lui laisser le

de renforcer son armée par l'application de loi

de

En outre, M.

trois ans.

»

La France, bien

en pleine décomposition. Le

procès Caillaux Il

effet lui paraitre excellentes.

la

Poincaré, accom-

pagné de M. Viviani, président d'un ministère nettement pacifiste, se trouvait en Russie.

Embarras dont

il

fallait profiter.

L'Angleterre, sans armée, était menacée

d'une insurrection irlandaise. Mais

elle était

sur le point d'instituer le service militaire obligatoire.

aussi,

il

ne

De même pour

fallait

la

pas attendre.

Belgique, à la veille

d'appliquer une nouvelle

1.E

loi

sur le

Saint-Pétersbourg, des émeutes ou-

vrières éclataient inopinément,

montrer que

(Ea

l'an d'Edouard.)

militaire.

A

COMMENCEMENT BE LA TRIPLE ENTENTE

service

la

Russie,

cultés intérieures,

serait

comme pour

en proie aux incapable

N'admettrons- nous pas tout de même Guillaume dans l'Entente ? Il faut pourtant que nous ayons une armée. (Lustige Blâtter, 22 août 1914.)

diffi-

d'avoir

une politique étrangère énergique.


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

28

LES DEUX TSARS

Notre alliance est vraiment bien cimentée depuis que ne se soucie de la volonté du peuple.

j'ai

vu avec

satisfaction qu'en France

non plus on

{Simplicissimus, 13 juillet 1914.)

Partout l'Allemand voyait la nécessité de ne plus perdre de temps pour jeter le «

masque

et « frapper son

coup

».

L'instant nous est encore favorable, écrivait la Militârische RundschaUy le


DÉCLARATION DE GUERRE A LA RUSSIE ET A LAtFRANCE

i4

nous ne nous décidons pas à

juillet. Si

dans un à

la guerre, celle

29

que nous devrons

foire

ans au plus tard s'engagera

trois

dans des circonstances moins propices. Ac-

nous qu'appartient

tuellement,

c'est à

tiative

Russie n'est pas prête;

la

:

bon

l'ini-

les

fac-

pour nous, de même que la force. Puisqu'un jour, nous devrons accepter la lutte, provoquons-la tout teurs

de

moraux

et le

droit sont

suite. «

Dès

21

le

commençant

des troupes sur

frontières

les

Russie, de Belgique

;

allemande

l'armée

juillet,

mobilisation

sa

secrète

,

masse

de France, de

gares et chemins de fer

sont gardés militairement, sous prétexte des

manœuvres d'automne

prochaines sont

barrées

qu'avec un permis. La France, pelle ses

le

gares le

Ce même

26

juillet,

arme

2 S,

routes

circulent

elle,

ne rap-

occupe militairement

ses places

Nicolas tend à son peuple le calice des

fortes le 30.

douleurs.

jour,

couverture frontière,

les

permissionnaires et ses officiers en

congé que les

;

automobiles ne

les

;

elle

10

à afin

de

retire

ses

troupes

kilomètres le long

bien

L'Autriche déclare

montrer la

sa

de

de

{Lustige Blàtter, 22 août 1914.)

sa

volonté de ne

guerre à la Serbie

pas attaquer la

première.

2 g juillet, sans s'inquiéter

le

de

la

Russie qui, croit-elle jusqu'au dernier

moment, ne « tiendra pas Le même jour, quelques

le

coup

».

patrouilles

allemandes pénètrent en France.

Le 30 juillet, les armées allemandes et autrichiennes sont mobilisées. Le 31 juillet, le Kriegsgefahrzustand

ou

état

«

est décrété

La Russie Autrefois le monde craignait les| plumes des diplomates ; aujourd'hui, pour son plus grand tourment, maint général manie la plume. {Kladderadatsch, 26 avril 1914.)

mobilisation

laume

II,

de danger de guerre

»

en Allemagne. riposte par l'ordre de

générale,

et

alors

Guil-

sortant de la coulisse d'où

avait tout surveillé, tout dirigé,

il

somme

la Russie de démobiliser dans les vingtde Schœn, son ambassadeur à Paris, demande à M. Viviani, qui vient de rentrer de Russie en même temps que M. Poincaré, quelle sera l'atti-

quatre heures.

tude de

la

M.

France en cas de

Le I"

août,

la

conflit.

Russie n'ayant pas obéi à

la

sommation de démobiliser,


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE*

30

reçoit

du comte de

Poiirtalès,

ambassadeur

à Saint-Pétersbourg, la déclaration

de

guerre de l'Allemagne.

Le lenLuxembourg parce que les Français, Q disent-ils, pouvaient avoir l'intention de le faire. En même temps, ils violent notre frontière sur plusieurs points. Un officier allemand assassine un de nos soldats, Peu-

La France

demain

décrète la mobilisation générale à 3''4o de l'après-midi.

août, les Allemands envahissent le

La

P'rancc

:

Poui' l'Iionneur?

Non, pour

{.fugerid, 4

geot.

Le

sous

le

M.

3

l'argent!

août 191I.)

août, c'est la Belgique qui est envahie

même

prétexte

de Schœn déclare

que la

le

Luxembourg.

guerre à

la

prétendant que nos aviateurs ont jeté des

France,

bombes

chemin de fer de Nuremberg à Carlsruhe. C'est un mensonge de plus à ajouter à tant d'autres, ainsi que cela devait être reconnu plus tard par les autorités municipales de Nuremberg. sur le

ENTHOUSIASME GUERRIER EN RUSSIE

— Du

•^

pain, petit père

!

Donne-nous du

pain {Simplicissiinus, 20 juillet 1914.)

Constamment, l'Autriche, commandée par l'Allemagne, puis l'Allemagne ouvertement prirent l'initiative des attaques militaires ou diplomatiques

;

constamment

les

deux États usèrent


nRCLARATION DE GUERRE A LA RUSSIE ET A LA FRANCE

de

31

plus insigne mauvaise foi, acculant systématiquement l'Entente à une guerre

la

qu'elle ne voulait pas. Si la Russie avait laissé conquérir les Balkans, les

Germains,

dans leur force augmentée, n'auraient pas tardé à l'attaquer, démoralisée, aflaiblie. Si

alors la

France, avait trahi son alliée,

son

tour fût venu

immédiatement.

Déshonorée, inférieure en force, elle eût été rapide-

ment subjuguée de

et forcée

s'unir à ses vainqueurs

pour accabler enfin l'Anarmée,

gleterre qui, sans

pu

n'aurait

résister,

Berlin

croyait

après

par égoïsme, en-

s'être,

fermée en une prudente

imprévoyante Si,

trois

et

neutralité.

au contraire,

les

nations de l'Entente

faisaient leur devoir, l'Al-

lemagne, dans un orgueil hypertrophié folie,

se

jusqu'à

la

croyait sûre de

triompher d'un seul coup et ainsi plus

rapidement.

Les Allemands partirent

donc avec

le

plus

gr^d

enthousiasme pour

la

guerre

«

joyeuse sion

»,

du

fraîche

et

suivant l'expres-

Kronprinz.

Le

REVEIL A TEMPS

plan, aussi simple que perfide,

avait

croyaient

les

tout

{Ber Floh, 37

Machiavels de Berlin.

la faiblesse, la lâcheté, le

Ils

ne

se

trompaient que sur quelques points

manque d'honneur de

l'Entente.

LE GRAND COUP Poiucaré contre

le

poing blindé.

{Lustige Blâtter, 29 août 1914.) CAR. AU,.

juillet 1914.)

prévu, ;


^tabî)craî)atf(^

«OOOLFMOSSE

«ari«n2»=

.îtl..|>a»

n^)! ânftBIi». jgjinr

aiKtrI

ifl

A'yzcioCNPnei?

t4)on jicraiiigcf.ara!-

,,^_,f^

_

. ,

,:\

LA X'ARTIE DE LUGE MONDIALE Marianne

:

Cela

n'esl-il

pas inquiétant, John

?

Voilà Albert qui

a déjà dégringolé.

KLADDERADATSCH

(mot de

fantaisie)

Journal satirique prussien, lîerlin. (Dessin de couverture de

la

livraison

du

17 janvier igiS.)


IV

Violation de la neutralité belge

Au

commencement de novembre 1913, dans une conférence tenue

entre

l'Empereur allemand, accompagné de son chef d'état-major, le général de Moltke, et le roi des Belges, Guillaume II demanda à ce dernier :

Dans

la

guerre probable avec la France, que feriez-vous

troupes entraient en Belgique

?

Je ferais

mon

si

devoir, répondit Albert

mes

P^

Les manœuvres d'automne de cette année ont lieu en France. {Lustige Blàtter, lo août i9i4.)

Ce

n'était pas

de ce moment que

la violation

de

la neutralité

belge était


34

LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUFIRRE

décidée par l'Allemagne. Cette félonie entrait depuis longtemps dans

grand État-major. Dès 1S95, Guillaume

II fait

installer

les

un énorme camp

plans

du

à la fron-

liOMHARDKMKNT ANCI.AIS {./ugeiid,

tière belge, à

Elsenborn, en face de Liège.

Une

ligne de

M.

MAYKR OKFUIT

DES ARTICLES DK

La

printemps

et

en automne igii.

{Lustige Blcitter, 7

novembre

1914.)

igiS.)

fer spéciale le

vaste contrée que

METAL ALLEMAND

A ANVERS

Au

iii;ii

chemin de

dessert, s'ajoutant à d'autres qui se dirigent sur la Belgique.

COMMENT

28


riOLATIOX DE LA NKVTRAUTÉ BKLGK

couvre cet établissement

était

presque déserte à cause de son insalubrité. C'est

aménage à grands gravement la France menace à travers la Belgique. Frédéric le Grand, écrivant en 1770 un plan d'invasion de

cependant ce

sol désolé

que

35

l'on choisit et

frais,

la

parce qu'il

France,

faisait

LE FRANC-TIREUR

La Croix de Genève

moderne,

elle

est bien le meilleur

nous protège mieux que toutes

les

instrument de guerre plaques blindées dans

notre travail de bouchers.

(Jugend,

déjà passer une de ses armées par

qui traça la

le

plan d'invasion de

la

la

1" septembre

Belgique, et c'est

France par

la

le

i9i4.)

vieux Moltke de 1870

Belgique, plan qu'exécuta jusqu'à

Marne son neveu, le chef d'État-major général de Moltke. Tout était donc bien arrêté dans la volonté allemande quand,

adressée au roi Albert la

sommation de

sous peine d'être traité en ennemi.

laisser passer

le 2

août, fut

librement l'armée d'invasion,


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

3G

Le

du

3

M. Davignon, président Le Gouvernement belge, en acceptant

août 1914, repoussant l'ultimatum allemand,

Conseil des ministres belge, déclare

;

«

les

propositions qui lui sont faites, sa-

crifierait

temps

l'honneur de

la

même

nation en

qu'il trahirait ses devoirs vis-à-vis

de l'Europe.

»

Un

M.

des ministres,

Hel-

leputte, résume ainsi l'opinion commune «

11

s'agit

uniquement de savoir

Belgique veut se déshonorer.

de doute que

le

mieux

La

périr. »

Il

si

:

la

est hors

peuple belge aimera neutralité de la Bel-

gique avait été garantie dans

trois traités

signés en 1831 et 183g par les grandes

puissances européennes, la Prusse comprise.

Ce sont que

celier «

ces

engagements solennels

M. de Bethmann-Hollweg, de l'Empire allemand,

chiffons de papier » le

chan-

de 4 août 1914, traite

répondant a l'ambassadeur d'Angleterre qui proteste contre l'envahissement déjà

BOMBARDEMENT NOCTURNE D'ANVERS Ç/ugend,

2

janvier igiS.)

commencé. Le même jour, au Reichstag, M. de Bethmann-Hollweg disait « Nous nous :

trouvons en état de légitime défense et nécessité ne connaît

pas de

déjà la Belgique. Cela

loi.

'Nos ti'oupes ont occupé

est contraire

le

Luxembourg

et peut-être

au droit des gens, mais nous savions que

la

France

ALBERT LE TRES HONORE Après que

la

France

et le

Japon eurent

des insulaires des îles Fidji

une massue d'honneur,

de

offert

chacun un sabre d'honneur au

Monaco

une roulette d'honneur,

roi de Belgique,

de la Serbie

une bombe d'honneur,

il

reçut encore

du Tsar une parole d'honneur. {Jugend, 83 décembre 1914.)

était prête à l'attaque.

La France pouvait

attendre.

Nous

pas... C'est ainsi

que nous


VIOLATION DE LA NEUTRALITÉ BELGE

Le peuple

civilise belge

emploie

dans

la

lutte contre la barbarie

congolaise du roi Léopold.

37

alliiuaiule la

bonne

vieille tactique

{Jugend, 18 août i9i4.)

— Bonjour, Albert, qu'y — Premièrement, George,

a-t-il ?

LES DOCUMENTS SECRETS DE BELGIQUE

— Et maintenant. Messieurs, vous admettrez bien que concerté d'avance.

c'était

un jeu

it ^ m-^x a » 1 4 v {Lustige Blatter, a4 octobre igié.)

je voulais te remercier de ta protection ; et deuxièmement, je voulais te demander as-tu été bien effrayé à :

cause d'Anvers?

{Lustige Blàtter, 17 oct. 1914.)


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

38

avons dû passer outre aux protestations justifiées du Luxembourg et de la Belgique. Nous réparerons ce tort dès que nous aurons atteint notre but militaire. Quand on

menacé comme nous le sommes, s^en tire comme on peut. aveu cynique.

est

suprême, on

Plus tard, le

i5 octobre

l'opinion, les Allemands, en

et »

quand on combat comme nous pour le bien Le Reiclistag applaudit frénétiquement cet

1914, incjuiets, malgré leur arrogant mépris de

voyant l'indignation provoquée partout par cet acte criminel, prétendirent avoir trouvé

dans

archives

les

ment belge gique

la

s'était

du Gouverne-

preuve que

la

mise d'accord

Bel-

avec

RAMASSEUR DE MIETTES

France

:

!..

un

La Belgique

est terminée.

Au

tour de

— Eh

la

fauteuil présidentiel.

bien, cher

payer

ine

King Albert, que vas-tu pour

comme dédommagement

t'avoir entraîné à ta perte ?

{Jugend, 13 octobre 1914.)

{Lustige Bliitter, 17 octobre i(ji4.)

l'Entente pour attacjuer traîtreusement l'Allemagne. C'était encore Il s'agissait

simplement d'entretiens du ministre de

militaire anglais,

Belgique

si

pour

établir

un mensonge.

Guerre belge avec l'attaché

la

dans quelle mesure l'Angleterre pourrait secourir

sa neutralité était violée par l'Allemagne

et précautions bien légitimes et

que devait

justifier

si

la

ou par la France. Craintes douloureusement un pro-

chain avenir. Sitôt entrés en Belgique, les leurs

abominables théories sur

la

Allemands s'empressent de mettre en pratique

guerre à l'allemande,

la

guerre implacable, féroce,


VIOLATION DE LA NEUTRALITE BELGE

qui doit

popu-

les

terrifier

men-

lations et les obliger à

dier la paix.

de

39

Les incendies

villes, les assassinats indi-

viduels ou collectifs, les massacres se multiplient. Dinant,

Louvain,

d'autres

et

villes

La

cla-

meur d'indignation qui

s'é-

villages sont détruits.

lève dans le

monde

trouble pas

la

entier ne

soldatesque,

verve

mais semble glacer

la

des

Pendant

caricaturistes.

des semaines, cois,

ils

se tiennent

cherchant leur voie.

Le 18 août seulement, la Jiigend a une inspiration du plus pur germanisme. Un de ses dessins déclare que ce

sont

les

sent les

Belges qui martyri-

doux Allemands.

Ensuite revient piternel

sem-

le

leitmotiv de

l'An-

glais sacrifiant à sa politique la

Belgique et toutes

tres

nations.

les

au-

On montre

Le roi Albert conquiert à la tétc de son peuple une place sur vapeur à destination de l'Angleterre. {Lustige Blàtlcr,

'^(j

même reux

le

août 1914.)

malheu-

de

fugitifs se sau-

vant devant

bardement Mais

le

bom-

anglais.

à la ra-

reté des dessins,

on

sent que les caricaturistes

manquent

d'entrain.

Après avoir fait allusion

au

soi-

disant accord anglo-

belge et essayé, avec

une générosité bien allemande, de ridiAMITIE EN FLANDRE un aviateur ennemi, Madeleine ? Non, Fritz, nix ennemi, c'est un allemand. (Simplicissimus, 18 ma; 1915.)

culiser

la

douleur,

Est-ce

la

détresse

du

roi


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

40

Albert dont

ils

sont

de passer à d'antres

La de

neutralité

si

incapables de comprendre l'héroïque noblesse,

ils

se hâtent

sujets.

du grand-duché de Luxembourg avait

la Belgique. Celle-là, Içs caricaturistes

allemands font

été violée

comme

s'ils

comme

celle

n'en avaient

jamais entendu parler.

La

vaillante petite

armée belge savait

le sort

qui l'attendait en résistant à des

héroïquement sous la conduite de son roi. Mais cette résistance désespérée, en retardant pendant une vingtaine de jours la marche des Allemands, sauva la France et le monde. forces dix fois supérieures. Elle se sacrifia

BONAPARTE ET EDOUARD

et

J'ai voulu faire un empire universel français, maintenant il va y en avoir un allemand.

{Liistige Blâtter, 5

toi,

un anglais,

septembre igi^.)


V Déclaration de guerre de^

r Angleterre à V Allemagne

« bêtise » que Napoléon trouvait chez l'Allemand et qui aura été pour beaucoup dans sa honteuse défaite, s'est particulièrement manifestée chez les diplomates berlinois. Parmi tant d'erreurs graves qu'ils commirent,

LA

la plus

tement dans son

grave peut-être fut de croire que l'Angleterre se confinerait égoïssplendide isolement ».

«

Ce ne furent pourtant pas les avertissements qui lui manquèrent. L'ambassadeur allemand à Londres, prince Lichnowski, dans une brochure célèbre, expose tous les efforts qu'il fit pour éviter à son pays la catastrophe qu'il

LE NEGOCIANT DE LA TAMISE Lord Grey

;

— Mon

compte

est-il juste,

UN CAMP DE CONCENTRATION ANGLAIS

cette fois-ci ?

(Jugend, 27 octobre 1914.)

(Jugend, 11 août 1914.)

voyait certaine. Les pires injures et

Le prince ne

se

la disgrâce

récompensèrent sa clairvoyance.

trompait pas. L'Allemagne avait à Londres de sérieux amis, |


i2

LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

surtout dans

le parti libéral.

alliance, mais

Le

non d'une

ministre Asquitli, pacifique, partisan

d'un accord avec l'Allemagne, souhaitait un rapprochement entre

la

Triple Alliance

et la

Triple Entente.

Une

mission dans

ce but,

confiée à lord Haldane,

échoua par

la faute

des

prétentions allemandes.

Quoique désireux

d'une entente avec l'Allemagne, tère

le

minis-

Asquith ne pous-

germanophi-

sait

pas

lie

jusqu'à

la

permettre

l'anéantissement de

France. Sir LES SEMAILI.KS DU ROI

EDOUARD I.EVKNT

la

Edward

sous - secrétaire Grey d'État aux Affaires qui partageait complètement ces ,

{Simplirissimits, 27 octobre ii)i4.)

étrangères, idées,

NOTRE ALBUM DE Winston

les

plus grands efforts pour mairi-

NOTRE ALBUM DE CRIMINELS

CRIMINEI-S

Herbert Harry Asquith, faussaire.

Cluircliill, pirate.

(SimpHcissimus, 13 octobre 191 4.)

tenir la paix, de concert avec

fit

{SimpHcissimus, 30 octobre i<}i4.)

M.

Sazonoff", ministre des Affaires étrangères

de


DÉCLARATION DE GUERRE DE L'ANGLETERRE A L'ALLEMAGNE

43

LE GARDIEN DU DROIT DES GENS Lord Grey

:

— I^

guerre est une affaire

comme une

autre.

(Simplicissimus, 89 septembre igi^.)


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

44

Russie. Puis, la guerre déclarée par l'Allemagne, le Cabinet Asquith s'inquiéta de la neutralité belge. La France s'engagea à la respecter.

M. de Bethmann-Hollweg

déclara à l'ambassadeur d'Angleterre à Berlin,

E.

que l'Allemagne obligée de faire passer ses

était

troupes à travers

mais qu'aucun

Belgique,

la

dommage ne

que son

serait fait et

lui

intégrité,

après la guerre, était assurée, elle

sir

Goschen,

ne

rangeait pas

se

du

si

côté

des ennemis de l'Allemagne.

Le

chancelier, avec toutes sortes de

protestations d'amitié pour l'An-

ajouta

gleterre,

que son

d'une entente avec

grand

elle

désir

était

si

qu*il était i)rêt à lui faire

dans

sa part

les

bénéfices de la

guerre.

Le 30 reçu

le

deur,

après avoir

rapport ^e son ambassa-

sir

Edward Grey

repoussait

de l'Allemagne

les offres

serait

juillet,

:

«

Ce

une honte pour nous que

de passer ce marché avec l'Alle-

magne aux dépens de

la

France,

une honte de laquelle la bonne renoumiée de ce pays ne se remettrait

jamais.

Le

chancelier

nous demande aussi de trafiquer de tous les engagements ou intérêts

quelconques que nous puis-

sions avoir en ce qui concerne la MAI-ADIE ANGLAISE

— il

Il

vraiment

est

ne veut

même

de lui apprendre quelque chose Votes for women.

neutralité de la Belgique.

Nous

difficile

pas dire

:

{Lustige Blàtter, 22 juillet 1914.)

ne pouvons en aucune façon accueillir ce

La

marché...

»

stupéfaction, la décep-

Allemands furent si grandes en voyant leur maquignonnage malhonnête repoussé par l'Angleterre que M. de Bethmann-Hollweg, dans l'entretien qu'il eut tion des

alors les

avec l'ambassadeur d'Angleterre,

se laissa entraîner à manifester les

sentiments

déplora

la terrible

plus extraordinaires.

Très agité, en une harangue d'environ vingt minutes,

mesure prise par

le

Gouvernement britannique.

il


DÉCLARATION DE GUERRE DE L'ANGLETERRE A L'ALLEMAGNE

45

— neutralité —

un mot dont, en temps de guerre, on n'avait si souvent tenu aucun compte, comment, pour un chiffon de papier, la Grande-Bretagne allait faire la guerre à une nation à elle apparentée, qui ne désirait rien tant que d'être son amie! Ce que vous avez fait est inconcevable! C'est comme si vous frappiez par derrière un homme au moment où il défend sa vie contre deux assaillants. La (irande-Bretagne sera responsable de tous les événements «

Comment, pour un mot,

terribles qui «

pourront en résulter.

L'attitude de

M. de Bethmann-Hollweg

ajoute dans son rapport

La guerre recueil des

»

sir

était celle

d'un

homme

effondré

»,

Goschen, qui demanda ses passeports.

était déclarée entre l'Angleterre et

mots historiques qui

se

quelques paroles honteuses qui devaient Elle n'en continua pas

l'Allemagne

le

4 août,

et le

transmettent d'âge en âge était augmenté de

moins à

flétrir à

jamais l'Allemagne.

se prétendre la seule nation

digne de respect, d'admiration, et pour cela

même

en butte à

l'univers.

DANS LES CACHOTS ANGLAIS La Pudeur

:

— Je

les gênais.

{Lustige Bliitter, 8i

novembre

1914.)

la

honnête, loyale,

haine envieuse de


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John allié

Jîull

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LA LUNE QUI RÉGLERA L^ANNÉE igi5 devenu lunatique, parce

riiouime qui est dans

qu'il

voudrait avoir pour

la lune.

LE KIKKIUKI

!

Journal satirique autricliien. Vienne. (Dessin de couverture de la livraison du 3 janvier 191 5,)


VI

Les premiers jours du

f

au 3i août igi4

dirigeants de LORSQUE suprême partie, tous les

la

depuis

le

de la guerre

moment venu de jouer Allemands partent avec enthousiasme, tous,

Berlin croient enfin le les

plus haut placé jusqu'au plus bas.

Tous rêvent de gigantesques

pillages, d'interminables ripailles et ivrogneries.

Depuis un demi-siècle, à

l'école,

au régiment, dans leur multitude de sociétés

on leur prêche le mépris de tout ce qui n'est pas allemand. Rien ne résister aux guerriers germains; ils ont la force, l'organisation, des chefs saurait incomparables et l'unité de commandement devant des ennemis divisés. En outre, les pangermanistes ont eu l'habileté de « jeter sur le monde un vaste filet de culture allemande ». Chez tous les peuples, ils disposent d'un état-major d'intellecpatriotiques,

tuels

eux

à l'esprit libéré »

«

mettent

aussi,

«

qui,

l'Allema-

gne au-dessus de tout dans le monde » et traitent du haut de leur transcendant dédain

i

n,^—«(ysy^ '

^"

ceux

appellent des patriotes.

qu'ils

Berlin a jeté aussi le vaste filet

de

Partout turiers

la

corruption allemande.

il

de

dispose de ces avenla

politique et

journalisme qui, pour de

du l'ar-

gent, sont prêts à faire toutes les

besognes. Internationalisme, pacifisme, antimilitarisme ont été

COUP D OEIL AU LOIN

— Croyez-vous, baron, qu'on puisse un jour — Pourquoi pas Avec des cadeaux pour nos ?

(Lustige Blâtter, 7

aller à

Nice

troupes

!

novembre 1914.)


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

48

prêches avec un croit

tous sés,

tel succès,

outre - Rhin

on

-

que

,

démorali-

peuples,

les

en pleine déca-

avilis,

dence, s'effondreront au pre-

mier choc. Il suffira

choc cela,

soit

que ce premier et pour

terrible,

on peut

se fier

aux géné-

raux allemands.

Depuis longtemps, condés

par

professeurs,

peuple et guerre

et

dressent

le

pour

la

ils

l'armée

implacable,

rapide

ble,

se-

philosophes

et

inexora-

sans

pitié.

L'Allemand est guerrier, mais commerçant aussi, et il veut triompher vite, car c'est

le

temps,

de l'argent. Très nombreux sont

ouvrages grands et gnés par des

les

petits, si-

ou des peuvent se

civils

militaires, et qui

résumer en cette phrase

:

«

La

véritable humanité consiste à

PÉTERSBOURG- LONDON - PARIS

Ce qu'il y a de bon dans cette guerre, c'est que maintenant nous n'avons plus à mentir qu'à notre propre peuple. (Simplicissimus, 25 août 1914.)

faire la guerre

horreurs.

impitoyable, afin d'en abréger

les

»

En 1902, l'État-major de l'armée mande publie un manuel intitulé Les Lois :

alle-

de la

Guerre moderne. C'est une sorte de codification officielle

de toutes

conformé à

les

barbaries militaristes ima-

moment. Le manuel

dit

«

la tradition héréditaire »

de

la race

ginées jusqu'à ce

s'être

germanique.

La théorie de l'épouvante étant posée, l'armée allemande ne perd pas une minute pour la

l'attaque

_

Malédiction

!

Le

gaillard s'est éveillé trop tôt.

{Lustige Blâtter, 10 août 1914.)


LES PREMIERS JOURS DE LA GUERRE

LA CHASSE SAUVAGE DE l'aNGUBTERRE

—

Corne ou,

Tommy,

ce n'est pas un sport pour les Anglais. (Simplicissimus, s* septembre 1914.)

49


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

50

mettre en pratique. Dès

les

premiers pas en Belgique,

les

crimes

les

plus abomi-

monde, encore plus stupéfait qu'indigné, constate que dans la « guerre à l'allemande », l'art purement militaire n'est que secondaire. Les victoires des armées ne sont plus que des moyens d'occuper la plus grande étendue

nables se succèdent, et le

L

ENTENTE DES ECLOPES

Maintenant nous allons

les

battre avec nos fléaux. (Guillaume II,

h:

jour de l'ouverture du Reiclistag.) (Lustige BIfitter, i5 août igi-l.)

de pouvoir infliger aux populations conquises la plus grande suspension charges imposées par le logement des troupes somme de mobiliers, des déménagement vols, pillages, échanges; des transports et des ruine de usines, destruction des l'outillage, des machines industrielles et agricoles ; de pays possible,

afin

de douleurs

tous les biens villages

;

;

;

:

rasement des

forêts, des arbres fruitiers

;

incendies des villes, des

affamement des populations torturées de mille manières

;

assassinats indi-

viduels ou collectifs...

L'Allemand

croit ainsi terrifier les parties

du pays non encore

envahies, les


LES PREMIERS JOURS' DE LA GUERRE

^WlCr^ 5

-.

I

>

jt»<<i(

Je ne ferai pas de prisonniers. J'ai déjà à la maison deux cochons à l'engrais. (Simplicissiinus, 25

août i9i4.)

51


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

52

pousser à obliger leur gouver-

nement à

faire la

paix à n'im-

porte quelles conditions.

Tout cela est maintenant connu du monde entier, et les récits, de jour en jour plus nombreux, des actes horribles commis par

les

armées allemandes,

formeront une immense bibliographie, en toutes langues, pour la

honte éternelle du

nom

alle-

mand. Mais ce

qu'il

importera de

bien établir, c'est que ces mé-

thodes bien allemandes ne sont

LE POINT DE VUE ANGLAIS

— Pourquoi vous battez-vous donc,

si

vous ne recevez pas d'argent pour ça? (Simplicissimus, 25 août 1914.)

pas nouvelles. Bismarck, en les avait

1870,

déjà exigées

en d'incessantes instructions.

Le docteur Moritz Busch, son

secrétaire

dans son livre

particulier

si

intéressant

Le Comte de Bismarck suite

pendant

France,

i8yo

la - i

guerre

8y i

quantité de paroles

ment d'elles

gouailleuses.

donnera

et

,

sa

de cite

,

féroce-

L'une

l'idée

de

LE PARTI DES GRANDS-DUCS

Continue

représentation.

,

petit père,

nous avons déjà encaissé

la

recette de

{Simplicissimus, 17 août 1914.)

la


LES PREMIERS JOURS DE LA GUERRE

}q^

53


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

34

toutes les autres

:

Nous ne devons pas perdre de vue le but de la guerre, à savoir le nombre de Français maj traités, plus ils

«

une paix avantageuse. Plus grand sera

désireront vivement la paix, quelles que soient les conditions que nous imposerons.

»

Mais Bismarck lui-même n'avait déric

II,

dit le

Grand. Ce

fait

que

s'inspirer

roi des philosophes, ce «

des principes de Fré-

Salomon du Nord», dans ^

sa

7.KRIEGSNUMMER LUSTIGE BlATTER

DERNIERES RESERVES DE LA GRANDE ARMEE Pour

la civilisation

correspondance, dans ses Mémoires, des Allemands. le 5

le

De

mai 1742, en

pays

est

lui aussi,

lui

peu, vous l'en verrez

Nous sommes telles ».

Mais Frédéric

tel état

sortir.

montre

aussi

odieux que peut

nous ne citerons qu'une phrase.

annonçant

mis dans un

se

contre la barbarie.

qu'il est obligé d'évacuer la

que l'ennemi ne

saurait

y

A

l'être le pire

son ministre Jordan,

Moravie

:

«

D'ailleurs,

subsister et que, dans

»

bien loin de II, lui aussi,

la

guerre à

n'était

que

la française, le

de

la «

guerre en den-

continuateur des Allemands de

l'épouvantable guerre de Trente ans, lesquels à leur tour furent

les

dignes des-


LES PREMIERS JOURS DE LA GUERRE

55

E^

— Ouaiul œillet;

il

nous avons quitte la vilK-, de fières jeunes filles nous regardaient. L'une d'elles m'a donné un mais ses deux yeux l)ruMS brillent toujours devant moi dans le sang des batailles.

fut bientôt flétri;

{Simplicissimus, 23

mars igiS.)


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

56

cendants des aïeux de tous gines.

en remontant jusqu'aux plus lointaines

les siècles,

Ne nous étonnons donc plus En août 1914, les Allemands

et agissons

ori-

en conséquence.

sont en guerre contre

les

Serbes, les Russes, les

NOS SEPT ENNEMIS

Que voulez-vous

tous, misérables

marionnettes

?

Il

y a

assez

longtemps que vous m'exaspérez. (Simplicissimus, i^r septembre igié.)

Français, les Belges, les Anglais, puis le 12 août, avec le le

Japon.

De

mépris pour

les

ces sept adversaires,

ils

ne veulent

faire

Monténégro

et le 23

avec

A

leur

qu'une bouchée.

Anglais s'ajoute une haine furieuse qu'exprime bien Guillaume

II,

NOS SEPT ENNEMIS

— Aïe barde

donc

suffit

!

Voilà comment

fait

l'Allemand. Votre longue halle-

tout juste pour sept. {Simplicissimus,

dans son ordre du jour du 19 août

:

«

C'est

i'"'

septembre 1914.)

mon commandement

impérial et royal

que vous concentriez vos énergies pour le présent dans la poursuite d'un but unique, à savoir que vous mettiez votre habileté et toute la valeur de vos soldats


LES PREMIERS JOURS DE LA GUERRE

'

57

%A^ LA CANAILLE N"

7

{Lustige BUitter, 22 août 191 4.)

I.A

HMNli: BELGE

Un

brave guerrier allemand se repose-t-il quelque part dans une maison que Dieu le protège à jamais l'assassinat le guette à la porte. Un héros allemand, blessé à mort, est-il étendu dans les champs que Dieu l'aide à succomber sans retard, avant qu'un gredin de Belge le découvre. Sur ce paj'S planera désormais la houte éternelle! Il n'y aura désormais pas de pire injure : être un Belge ; cela suffira {Simplicùsimus, 25 août 1914.)

BEVANT KIAO-TCHEOU

— C'est vrai, sous

le rapport de l'armée, de l'indusde la science, nous devons à peu près tout aux Allemands; mais pour l'effronterie et le vol, nos amis les Anglais sont encore de meilleurs professeurs. trie et

!

(Jugend, 25 août igié.)


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

58

LE DERNIER ACTE DU TSAR DE LA PAIX {Lustige Blàtter, la août 19 14.)

Croyez-moi, Général, les Prussiens tremblent de nous voir rejoindre l'armée française ; autrement ils ne nous refuseraient pas le passage à travers l'Alle-

magne. {Lustige Blàtter,

2a

août 1914.)

l'ami anglais

LE DANGEREUX ADVERSAIRE

— que

Tiens, Cousin, c'est toi! je croyais c'était

un moustique.

{Lustige Blàtter, 29 août 1914.)

Jl n'y a plus grand'chose à eu elle a déjà été tirer, de celle-là, assez complètement déshabillée \idv le

Russe

!

{Jugend, novembre I9i4.)


LES PREMIERS JOURS DE LA GUERRE

pour exterminer d'abord l'Anglais félon général French.

» Il

et annihiler la

faudra bien aussi châtier

incompréhensibles rancunes, se font

les

les

59

méprisable petite armée du

Français qui, pour assouvir leurs

mercenaires des égoïstes et perfides Anglais,

mais combien on plaint leur aveuglement

!

Les Russes sont grotesques et

dont

existent à peine, mais tous sont des bandits

la

haine n'est

faite

les autres

que d'envie

impuissante et de basse jalousie. .Quant à leur façon criminelle de faire la guerre, contraire à toutes

de l'honneur

et

de l'humanité,

elle fait

les lois

bouillonner dans l'âme pure des nobles

Allemands une horreur, une indignation que duire avec une inlassable monotonie.

les caricaturistes

ne cesseront de

CHAUDES JOURNEES Voyez, mes enfants, nous y arrivons sans vous. (^Lustige Bldtter, 89 août 1914.

tra-


\


VII

La Ruée

LA

caricature

de Bavière,

le

germanique

sur Paris

suivit avec enthousiasme la ruée sur Paris. Sa

lourde joie distribua impartialement l'insulte à nos soldats

généraux, sans oublier nos

Le ig

comme

à nos

alliés.

août, les Lustige Blâtter montrent le kronprinz de Prusse, celui

prince de

Wurtemberg

chargeant, au galop furieux de leurs chevaux,

une cohue de pantalons rouges fuyant. « Trois princes entrent en France par sace, la Belgique, le Luxembourg. Ils chevaucomme les chent comme un tourbillon. Ah

l'Al-

!

Français couraient!

A

même

»

un autre dessin montre un de nos boulevards envahi par notre armée en déroute. « Grands dieux, soldats, que faites-vous ici ? Nous avons remporté une grande victoire la

date,

en Lorraine

;

toute l'armée vient l'annoncer.

»

Cela continue ainsi pendant septembre et octobre. «

Pourquoi avez- vous violé

mande un

et pillé? de-

colonel français à ses soldats.

— Mon

colonel, c'est la seule façon possible de nous

donner l'illusion de la victoire. » Dans un camp de prisonniers en Allemagne, un lignard cause avec un de ses gardiens « Les

PATROUILLE

:

Dans la prochaine guerre, nous ferons déclarer d'avance que tous coups allemands sont

les

terribles.

— Mes

enfants,

bon chemin

;

nous sommes dans

le

je connais le pays.

{Lustige Blâtter, 12 août i9i4.)

postérieurs français sont terrains neutres. » Officiers et soldats français

ont naturellement des physionomies d'alcooliques

crapuleux. Freintes et loqueteux,

un Anglais

et

un Français conversent

camarade, avez- vous déjà reçu vos coups aujourd'hui

? »

:

«

Entre nous,


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

62

Triomphe était chose certaine. Le 5 sepMarne les Lusiige Blâtter montrent des tour Eiffel « Nous voilà de nouveau à Paris

L'entrée triomphale sous l'Arc de

tembre,

la

de

veille

la

de

bataille

la

,

Allemands regardant à l'horizon la Combien de fois faudra- t-il donc que nous prenions ce nid à poux. » Et cette autre « Nos héros. Et la tour Eiffel ira en Allemagne... mais d'abord on en fera des croix de fer. » :

!

:

Aucun doute Les doux

et terribles guerriers

!

allemands connaissent

si

bien

le

LES DEUX MOI.TKE Adieu,

mon

oncle, nous y arriverons.

(Lwitigc Blâtter, 12 août i()i4.)

chemin! Déjà, aux temps antiques,

ils

en foule de leurs forêts marécageuses,

l'avaient fait à maintes reprises, surgissant ils

franchissaient le

et massacrer les Gaulois déjà riches et civilisés.

dont

ils

ne

se guériront jamais.

Croyons-en Tacite, qui dans son

piller

est restée et

IV** livre

des

nous donne un avertissement qui devra toujours rester présent devant

Histoires

nos yeux pour régler notre conduite « Il

envahir

Rhin pour venir

Chère habitude qui leur

y

les

a,

il

:

y aura toujours de

Gaules.

pareils motifs

pour exciter

les

Germains à

C'est la concupiscence, la cupidité, le désir de changer de

place, de quitter leurs marécages et leurs solitudes, de s'emparer d'un sol fertile et

de

ses habitants. Ils parlent

aujourd'hui de liberté, de belles choses qu'ils parent


LA RUÉE SUR PARIS

Marianne

— Tais

:

— Au

secours, Ivan,

ta g..., fille,

nous avons

John di'-jà

6S

!...

arrêté tes souteneurs.

{Luxtige Blâtter, 5 septembre igi4.)

de beaux noms soi la

;

mais, oui

!

les

gens qui veulent pour autrui l'esclavage

domination ne manquent jamais

d'utiliser

de ces mots-là!

«

et

pour


64

m

LA CARICATURK ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE


LA RUÉE SUR PARIS

— Je

G5

MUNICH-PARIS n'aurais jamais cru que je

me

promènerais en France avec deux porteurs de

colis.

(Simplicissimus, 8 septembre 1914.)

PARIS

Utilisons notre mobilier

ne pourra pas

le saisir.

comme

S

ARME

barricade. Ainsi,

il

servira à la patrie et, de plus, l'huissier {Simplidssimus, 13 octobre igi*.)


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

66

LES SENSATIONS DE LA SAISON

J'ai assisté

au procès Caillaux,

j'ai été

dans

les trancliées, ce serait

charmant

si je

pouvais voir

encore la prise de Paris. {Simplicissiinus, a4

décembre 1914.)


LA RUEE SUR PARIS

Pendant

le

dernier siècle,

ils

(i7

souillèrent Paris à trois reprises.

Le chef qui

y conduire cette fois encore avait, à cause de son nom, cté choisi expresGuillaume II, et les Allemands escomptaient, pleins de confiance, les par sément bénéfices fabuleux qu'ils retireraient de l'opération. Le coup manqua, et le héros de devait

les

la veille Il

disparut, entraînant dans sa disgrâce son collaborateur falhit

décembre, plus.

trois

elle

mois à

la caricature

allemande pour

se

von Kluck.

résigner.

Encore en

essaya de revivre son beau rêve. Alors seulement elle n'en parla

Mais pendant ce temps,

elle avait

exprimé libéralement tout ce que, depuis

deux mille ans, l'àme allemande couve de haine

et

de hautain mépris contre nous

tous, Français, Françaises, et contre la France.

LA QUESTION LA PLUS DIFFICILK

le

Russe

doit-il

pomper maintenant

'

(Siinplicissiinus,

27 octobre 1914.)


i

n

lis

:::

LES AMIS

Goddam 11 est grand temps que nous battions ces damnés Germains, autrement mes chers amis me dévoreront tout vivant, malgré mon caleçon de bain américain Le

lion britannique (à part)

:

!

!

FLIEGENDE BLÂTTER (FEUILLES VOLANTES) Journal satirique bavarois. Munich. (Dessin de couverture de la livraison du 16 juillet 191 5.)


,

»

VIII

à Bordeaux

Le Goiwernement français

du 3 septembre au lo décembre igi4

France a quelques jours de grande joie en apprenant l'entrée victorieuse de nos armées en Alsace. Le ii août. Mulhouse est occupé,

LA

le

1

S,

nos patrouilles pénètrent dans Colmar.

Mais la perte de la bataille de Charleroiî(2 0-24 août), forçant notre armée à battre en retraite vers le sud, nous oblige à ramener en France nos troupes d'Alsace, ne laissant que l'indispensable pour garder les sommets des Vosges, depuis

Belfort jus-

ALARME A ORLEANS

— Jeannette, viens donc nous aider les

nous.

Merci, Poincaré, ces gens-là sont trop grossiers !

(Jugend,

qu'au

col

l

armées anglaises combattent avec

i''^

septembre 1914.)

'

du

Bonhomme. Les

Alle-

mands, ayant poussé vigou-

reuseme I,a t<nir F.iiïel

quitte Paris et sr rend à

Bordeaux. (Jugend, 20 octobre 1914.)

leurs

n

parviennent 6

t

succès le

septembre

jusque près de Paris. Paris s'attend à l'attaque, résolu k se défendre

comme

en 1870, plein de con-

fiance dans son gouverneur, le général Gallieni.

Des

travaux de défense ont été rapidement exécutés, sur les ordres de celui-ci, dans les environs de la capitale.

A PARIS

— Messieurs,

regardez donc par la vous prie, pour que les Allemands ne nous surprennent pas pendant nos emballages.

fenêtre,

je

{Jugend,

1" septembre

i9i4.)


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

70

le

3

Tout à coup; on apprend, septembre, que le Gou-

vernement français quitte Paris pour se rendre à Bordeaux... Après un moment d'anxiété,

on comprend que sa place n'est pas dans une ville assiégée et que, pour rendre les services qu'on attend de garder

la liberté

lui,

de

il

doit

mou-

ses

vements.

Quant aux allemands,

ils

caricaturistes se

réjouissent

lourdement.

Comment tis

LES Seiitez-vous aussi

intentions

HEURKUX RESCAPES ci-

cliatoiiillemcnt au cou, cliurs collègues

1

ont-ils été aver-

une semaine à l'avance des

Toujours

du Gouvernement est-il

que

la

?

Jugend

{Jugend, S septembre i9i4.)

du

1^''

sejDtembre nous montre

hommes

en un petit cro(|uis nos

d'État et l'ambassadeur de Russie

en train de préparer leurs malles, puis le

8

septembre,

journal représente rescapés

»,

échappé à

les

le «

se réjouissant d'avoir la

corde qui

les

balancés tout en haut de Eilîel,

même

heureux

transformée en

«

la

eut

tour

kolossale

»

potence. Plus tard, en décembre, une

de bohémiens, accompagnée de pauvres hères dégueroulotte

marchant tristement sous

nillés,

la pluie,

symbolisera

le

retour à

Paris.

Des

plaisanteries

sur

nos

noyant leurs anxiétés vin de Bordeaux, auront

ministres,

dans suffi,

les

le

dans l'intervalle, à égayer

gens d'outre-Rhin.

Poincaré noie son chagrin dans

le

vin de Bordeaux.

{LiLStige Blâtter, 12 septembi-e 1914.)


LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS A BORDEAUX

71


DE BORDEAUX A PARIS Le Gouvernement

français est

devenu un métier

liabitué

déplacements. (Simplicissimus, 5 janvier 191 5.)

aux


IX

Le Pacte

PAR

de

Londres du 4 septembre igi4

ce pacte, la France, la Russie et l'Angleterre s'engagent à ne pas signer

de paix séparément. Les journaux satiriques allemands jugent cet incident si dénué d'intérêt qu'ils renoncent à en parler à leurs lecteurs. Seules, les Lustige Blàtter y font allusion, dans deux uniques dessins,

du

12 et

du ig septembre.

— Vous ne voulez pas de paix séparée? Bien, alors tous trois ensemble

;

c'est

moi qui

écrivez

dicte.

{Lustige Blàtter, is septembre 1914.)


LE GRAND GESTE

Du courage, mes amis, du courage Cela fera une impression énorme, si aucun de nous ne marche séparcmeni, !

{Luslige

lilâtter,

19 septembre 1914.)


X

Bataille de la

Marne

du 6 au i4 septembre igi4

Kpuis quelques jours, jour, le

de

ils

On

la

nuit et

se bat à

même

parfois

le

quelques kilomètres

ap-

Alle-

les

mands obliquent gauche vers

Parisiens entendent,

Paris.

Puis

prennent que

les

bruit sourd de la canonnade.

à

con-

l'Est,

tinuant à obéir au vieux plan d'invasion du maréchal de Moltke. Ils

veulent donner

coup de grâce à

mée du général qu'ils

Joffre

croient démora-

lisée et

faire

le

l'ar-

hors d'état de

une résistance

sérieuse, la

prendre en

un coup de filet pour ensuite revenir sur Paris et

y

entrer l'arme

sur l'épaule.

Alors, en ces mêmes Champs CatalaunL(jues où jadis leurs prédécesseurs, les

Huns

d'Attila, s'étaient

déjà

fait

gage

la

écraser, s'en-

grande bataille

— Au nom du Frcnch, — Nous n'avons plus qu'un ciel, M''

Marne. Les Allemands battus fuient,

de

la

où sout vos réserves ? nous le gardons

seul régiment et

i

our l'entrée

{Simplidssiinus, 6 octobre 1914.)


76

LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

— Par ma lorgnette, vois — Prenez ma lorgnette, mylord, je

que les colonnes qui se retirent sont des Français. vous verrez que ce sont des Anglais.

très bien, général, et

(Simplicissimus, 29 septembre 1914.)


BATAILLE DE LA MARNE

77

n'échappant à un complet désastre que grâce à l'épuisement de nos munitions d'artillerie,

au surmenage de notre cavalerie.

de TAisne, au nord de Reims. La France,

le

Ils

ne s'arrêteront que de l'autre côté

monde

sont sauvés.

Cette défaite n'était pas faite pour inspirer agréablement

mands.

Un

seul,

mais après plusieurs jours de réflexion,

de dessin qui surprendra ceux

les satiriques alle-

par trouver un sujet

finit

ont encore des illusions sur

la façon allemande Pour ce caricaturiste ingénieux, cette semaine de combats se réduit à une fuite éperdue des Anglais et des Français. Pourtant, la semaine suivante, le Siniplicissimus se décide à faire une allusion discrète au fâcheux épisode. Il montre un groupe de buveurs de bière, attendant à (jui

d'écrire l'histoire.

la brasserie le

journal qui leur apportera, avec

les

dernières nouvelles

du

soir, le

bulletin des victoires quotidiennes. Les heures passent, les bocks s'ajoutent

bocks; rien ne vient, pas encore de victoire... La grande, et

il

ne sera plus jamais question de

riques d'outre-Rhin,

stupéfaction

la bataille

que dans deux dessins en octobre,

LKS

— J'en

suis à

COMBATTANTS A

mon

I.A

sixième bock, et

de

et

la

Marne, chez

de façon

MAISON

{)as

encore de victoire

Hier, elle était arrivée au quatrième. (Sirnplicissimus, G octobre 1914.')

!

aux

des buveurs est

très

les sati-

vague.


ajlOn^en, 20. OtfoBec 1914

<i>n.î::; îSflr^vfn,

lO.'ài'ifjrnmia'ÔtinS '

1

6i0*

3 ?nr, eo

Wn

itûnW !!cn^«rf'^a«n uttb tîïj.'SJir^om*

MTarfrfjaa ^fucE

«MII8.H Ollrtm

* J;!;;^.^^;,TÊr^^


XI

La du

IE .

-^

août igi4 au z3 mal igi5

,^

g août 1913, l'Autriche ayant proposé à l'Italie d'attaquer la Serbie et le

Monténégro,

devait lienne.

casus fœderis

le

M.

de la Consulta, refusa, ainsi qu'il décembre igié, à la Chambre des Députés itaque, personne ne songeant à attaquer l'Autriche, le Giolitti, président

déclarer, le 5

estimait

Il

ne pouvait être invoqué. Aussi,

igié,

lorsqu'en

neutralité de Vltalie

l'Allemagne et

l'Autriche

eurent décidé la guerre, crurent-elles prudent

de ne pas mettre un dans Sûres

allié aussi

peu

discipliné

confidence de leur projet d'agression.

la

du

succès, elles se réservaient, au jour

du triomphe, un prétexte pour faire payer à l'Italie

ce qu'elles considéraient

comme une

désertion.

En fuse de

guerre déclarée,

l'Italie

re-

prendre part à une entreprise à

la-

effet, la

quelle on prétend l'associer sans l'avoir consultée. Elle se déclare neutre.

Malgré le grand mépris pour l'Italien que l'Allemand ne parvenait pas à dissimuler suifisamment, malgré

ne

la

lui cachait pas, tous

haine que l'Autriche

deux, après

la défaite

de la Marne, comprennent le danger qu'est pour eux cette neutralité annonçant une probable hostilité déclarée. Laissant

les

journaux

et les satiri(pies continuer à ridiculiser

d'An-

nunzio qui prêche

les

la

guerre sainte et

BON VOYAGE Salandni est certainement un excellent marin, mais le meilleur capitaine prend à son bord dans les eaux dangereuses un pilote sûr (le pilote est Biilow).

{Lustige

Bh'itter,

\i

décembre

igi-l.)

Garibaldiens venus en France pour se


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

80

battre, Berlin charge le prince de

Rome un

quignonner à

Bûlow de ma-

arrangement assurant

tout au moins la neutralité de

l'Italie

(19 dé-

u'annunzio a la main puke Evviva I.e coclicr

Mars

:

Partons-nous,

scigni-iirs ?

{Lustige Blàtter, 12 août i9i4.)

cembre i9i4). La France vaincue

Trois

îo.ooo

nouvelles

lires,

ferait

semaines

la guerra

!

Seuls les sentiments

plus chastes et les plus nobles me pous(Jugend, s inai igiS.) sent à ce cri.

les

naturellement

d'amabilités envers la

les frais

de ce marché,

France, cela

Monsieur Barrère. {Simplidssimus, «4

novembre 1914.)

fait

et


LA NEUTRALITÉ DE VITALIE

SERVICE OBLIGATOIRE

?

SOTTISE

81

!

trouve toujours des sots qu/ vendent leur peau pour moi, et des (Jugend, 28 mai igiS.) fripouilles qui se font acheter. Il

se

aussi l'Autriche, bien qu'elle refuse

toute rectification de frontière au projet d'un accord avec

déclare,

l'Italie et

la Neue du ai fé-

par l'organe de

Freie Presse de Vienne, vrier igi5

:

«

Pas un pouce de

notre territoire ne doit être perdu.

»

Mais le prince de Bûlow persiste, le 12 mars encore, à offrir à l'Italie des morceaux du cher « brilUn nouveau

LES GARIBALDIENS EN FRANCE malheur menace les Français : les garibaldiens

accourent à leur secours.

{Lustige Blâtter,

(j

sept. 1914.)

lant second

»

qui

finit

par consentir

enfin quelques sacrifices, à condi-


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

82

tion de ne s'exécuter qu'une ibis

Tisza, au Parlement hongrois,

En octobre 191G,

guerre terminée.

que

les

gagner du temps. Cette mauvaise

foi

territo-

bien germanique était trop bien connue des

d'Etat italiens. Aussi se contentent-ils de prendre acte d'offres

naissent la légitimité de l'irrédentisme italien et

avec plus d'énergie

comte

le

de compensations

offi-es

par l'Autriche n'étaient pas sérieuses et avaient pour but de

riales faites à l'Italie

hommes

la

affirmera

ses intrigues et ses

M.

laissent

ils

recon-

(pii

de Bûlow continuer

dépenses de millions dont l'Allemagne aura été partout

prodigue avant et pendant

si

la guerre.

Beaucoup de journaux sont

acquis,

fondés ou ressuscites par ses soins, entre autres, les

journaux

illustrés

ou

satiriques.

UAvanti, organe des socialistes révolutiondéplorant,

naires,

6

le

avril

191 5,

la neutralité.

Le

quelques grèves éclatent aux

cris

énergiquement

les

prêche

an ti- allemandes,

manifestations

21 avril,

de

«

:

A

Nouvel effort des sociabas la guerre listes de Milan poiu- provoquer une grève )>

!

générale, ce qui fait écrire au Secolo, le

M. de Bûlow essaie de doGouvernement italien par les

i5 mai, que

miner

le

moyens emplov^és

jusciu'ici

k Constanti-

nople et à Téhéran. Le 20 mai, PEINK l'KRDUK

Oh

j,ours,

mon

d'une guerre nationale.

clame Salandra

{Kladderadatsrh, i4 mars 191 5.)

par 367 voix Sénat, le président,

pour

le

M.

Manfredi, déclare

droit et la civilisation.

L'ambassadeur

La

d'accabler les bandits

«

L'Italie sait

de

le

ac-

54,

qu'au

tandis

on

(juel côté

se bat

»

mai,

l'Italie

déclare la

caricature allemande, alors démuselée, ne cessera plus

italiens des

pour poignarder dans

plus ignobles injures.

dos l'innocente Autriche et

paie aussi Salandra, Sonnino et sable famille de

:

et le

La Chambre

Roi, vote le projet

contre

d'Italie est insulté à Berlin et, le 23

guerre à l'Autriche.

Salan-

projet de loi pour faire face aux dépenses

Dieu, viens donc enfin avec nous. Le mot fidélité est encore une de ces grossières inventions des barbares allemands. !

M.

du Conseil depuis cinq présente au Parlement italien un

président

flra,

même

la famille

mendiants prêts pour tous

les

la

L'Angleterre

les

paie

vertueuse Allemagne. Elle

royale qui devient une mépri-

mauvais coups.

«

Les

Italiens, écrit

ont oublié que déjà leur neutralité constituait un manqueque nous observons scrupuleusement, et qu'il ne lui restait qu'à

la Frankfurter Zeitimg,

ment éhonté aux

traités

se faire petite et à essayer

de

faire oublier sa petite félonie , »

M. de Bethmanu-IIoUweg.

faisant

au Reichstag,

le

28 mai, l'historique des


LA NEUTRALITE DE L'ITALIE

négociations avec

l'Italie et

énumérant

les oifres faites

craint pas d'ajouter, lui, V homme au chiffon de papier sa parole

que

les

83

pour obtenir sa neutralité, ne L'Allemagne garantissait de

«

:

concessions seraient exécutées. // n'y avait donc aucun motif de se

méfier. »

Le de plus

!

8 mai, la Deutsche Tageszeitung avait écrit

:

«

Des cavernes des Abruzzes, des maquis de

Peuple allemand, un ennemi la Sicile et

de

la

Sardaigne,

des bois de la Calabre, des ruelles de Chiala et de Margelina, une armée de vaga-

bonds, de forbans, de joueurs de mandoline,

se

prépare à marcher contre toi

LE GANT DE DEFI DE L ITALIE {Kladderadatsch, 6 juin igiS.)

!

»


J.ES

SUCCES DE KITCHENER

Sa Seigneurie a réussi, pendant une excursion en Australie, à entraîner les

Kangourous boxeurs dans

LA DERNIERE LEVEE DE LA CULTURE

[la

la « lutte

pour

culture et la liberté ».

{Jugend, 20 novembre i()i5.)

{Jugend, i5 septembre 1914.)

LE CREPUSCULE DES RUSSES

ETUDE DIFFICILE

uous pourrions encore loger des prisonniers

— Oue Songe donc Mackcnsen, Linsingen, Pflanzer — Et pire prépare pour

russes ?

proche de Hindenburg.

— Tu

faire ?

cherches sans doute un endroit où

{Simplicissimus, 16

mars 191 5.)

:

!...

le

se

toi

:

l'ap-

{Simplicissimus, 29 juin I9i5.)


XII

La

des DEPUIS régner

»,

Serbie triomphante

siècles, les

Turcs, fidèles à la

vieille

maxime

«

diviser

pour

entretenaient, aggravaient les rivalités fratricides parmi leurs

populations balkaniques.

Turcs en mai 1913, Bulgares, Serbes et Grecs, unis momentanément, redeviennent ennemis lorsqu'il s'agit de partager les territoires libérés. Les Bulgares, sans déclaration de guerre, se préci-

Après leur guerre victorieuse contre

les

pitent sur les Serbes (27 juin 1913). Mais, repoussés, battus, puis écrasés lorsque les Roumains se joignent aux Serbes, leur tsar Ferdinand est obligé de signer le traité de

A partir de ce moment, devenu un instrument dans la main de Guillaume II, il attend une occasion de se venger. Bucarest (août 1913).

L'article principal

Grecs

et les Serbes, le

d'un

signé entre les

traité

30 mai 1913,

stipulait

:

«

En

de guerre entre l'une des parties contractantes une tierce puissance, ou bien au cas où des forces armées bulgares deux divisions au moins cas

et

— attaqueraient l'armée grecque ou la

et

serbe, la Grèce

prennent l'engagement réciproque que

et la Serbie

Serbie aidera la Grèce de toutes ses forces armées

que

forces

la

de

Grèce aidera

terre et

Malgré

de mer.

la clarté

la

Serbie avec toutes ses

»

de ce texte,

le roi

de Grèce

Constantin ne tient pas ses engagements en 1913, et ne les tient pas davantage en août 1914, lorsque l'Autriche attaque la Serbie.

Guillaume

II,

trouve, lui aussi, que ces traités

il

ne sont que des

Époux d'une sœur de

«

chiffons de papier

» et,

persuadé

Pierre Nous, Serbes, nous combattrons jusqu'à la dernière goutte de sang. :

(Lustige Blàtter, 4 décembre 1915.)


86

LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

de l'écrasement des Serbes, leurs dépouilles.

Mais

les

il

se

prépare à obtenir de son beau-frère une part de

Serbes sont vainqueurs dans plusieurs rencontres. Coupée

en deux, l'armée autrichienne

fuit

en désordre, laissant, â la

entre les mains des Serbes Si.ooo prisonniers, 191 canons, 70.000

— Et où dois-je maintenant — Aux sombres pays où as envoyé en aller

fin

de décembre,

fusils,

3.900 voi-

?

tu

avant

le spectre

d'Alexandre

de Serbie. {Lustige Blâttcr, 12 août icji4.)

une grande quantité de munitions et d'approvisionnements de toute sorte. La caricature allemande s'était beaucoup amusée aux dépens du Roi et du prince héritier Alexandre; brusquement, sa verve se tarit. Pendant plusieurs tures et

semaines, entre la Serbie et l'Autriche une sorte d'entr'acte s'établit, troublé par des

menaces, des rumeurs hostiles, surtout par des chicanes et agressions de bandes bulgares.

même

par quelques


LA SERBIE TRIOMPHANTE

Si

NOUS a'eufermez pas votre chien enragé,

il

faudra que je

le

87

mette hors d'état de nuire. (Lustige Blàtter, 88 juillet i9i4.)


LA CARICATURE ALLEMANDE PENDANT LA GUERRE

se tromper. En 1913, elle avait cru au triomphe deS Turcs, puis, à celui de Ferdinand de Bulgarie attaquant

L'Autriche n'avait cessé de

traîtreusement la Serbie. L'Italie n'ayant pas finir

avait

'

voulu

se joindre à elle

pour en

avec ce petit pays, elle

dû attendre

la catas-

trophe de 1914. Alors, rageusement, elle se précipitait et, battue, était

i^lk

bl/lIMATL.M

Mars

:

— Je j

tenant

vais

je

regardée assez

t'ai

punaise

longtemps

me

serbe.

Main-

lever et tu vas

saigner.

{Lusdge BlâUer, 12 août 1914.)

encore forcée de remettre à plus tard l'assouvissement de sa haine.

La Russie absorbait toutes ses forces, et bientôt l'Italie lui

déclarant la guerre,

elle allait être

nouveaux

AUTRICHE ET SERBIE

Profitant

_Tu feras mieux de ne pas t'en mêler, ami Russe. Mon gourdin peut servir pour deux. (Jugend, 28 juillet 1914.)

pour

obligée à de

efforts.

de ce

répit

se réorganiser, la Serbie

tendait toutes ses énergies en

vue du prochain triomphe.

assaut.

La première année de

la

guerre venait de s'achever sur son


1

TABLE DES MATIÈRES

Page»

Préface

I.

II.

III.

7

Préliminaires

i3

De l'assassiaat de l'archiduc François-Ferdinand à la déclaration de guerre à la Serbie.

2

Déclaration de guerre à la Russie et à la France

27

IV. Violation de

la neutralité

belge

33

V. Déclaration de guerre de l'Angleterre à l'Allemagne VI. Les premiers jours de

la guerre,

du 1" an

3i

ao(^|-

4i

igi4

4^

VII. La ruée sur Paris

61

VIII. Le Gouvernement français à Bordeaux, du 3 septembre au 10 décembre 1914

IX.

Le pacte de Londres du 4 septembre

X. Bataille de

XL

La

la

Marne, du

neutralité de l'Italie,

6

1914

au i4 septembre 1914

du

2

août 1914 au 23 mai 1915

XII. La Serbie triomphante

IMPHlMjLRIJi

.

.

6g 73

75

79 85

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BERGER- LEVRAULT, LIBRAIRES -ÉDITEURS NANCY

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LES CHEFS-D'ŒUVRE

DE LA PROPAGANDE

ALLEMANDE Un volume

1920.

in-8 de 280 pages, avec 8 planches hors texte, broché

12

A'^-;.

fr.

Les Monuments français

de'truits par l'Allemagne. Enquête entreprise par ordre de M. Albert Dalimier, sous-secrétaire d'htat des Beaux-Arts, par Arsène Alexandre, inspecteur général des musées. 1918. Volume in-4, avec 242 photographies sur 47 planches hors texte 30 fr. La Guerre et les Monuments. Cadrédrah de Reims, Ypres, Louvaiii, Arras, par Lucien Magne,

....

inspecteur général des

monuments, historiques. Avec 32

Les Allemands en Belgique. Louuain Grondijs, ancien professeur

L'Allemagne

Aerschot.

et

à l'Institut

illustrations. 1915. Vol. in-12.

Notes

technique de Dordrecht.

et le Droit des gens, d'après

les

sources allemandes

par Jacques de Dampierre, archiviste-paléographe. 191 vures (vues, portraits, fac-similés de documents) et 15 cartes çais,

Deuxième

livre

jaune français. Lille 1916. Conduite

des départements français occupés

d'un témoin

1915. Vol.

in-12.

.

1

.

par

hollandais,

60

.

fr.

L.-H. c.

archives du Gouvernement franVolume in-4 ^cu, avec 103 gra-

et les

5.

9

fr.

des autorités allemandes à l'égard des populations

par l'ennemi. Préface de H. Welschinger, de

75

l'Institut.

c.

Les Dévastations allemandes dans les de'partements envahis. Mars-avril 1917. Préface de Henri Welschinger, de l'Institut de France. Volume in-12, avec 4 photographies .... 1 fr. 25

Les Violations des

lois

de

la

guerre par l'Allemagne (Publication faite par les soins du ministère Volume grand in-8, avec de nombreuses photographies. 1 fr. 5.

des Affiiires étrangères). 191

Êtes-vous neutres devant le crime? par Un Pacifiste logique, Paul-Hvacinthe LoYSON. Avec une lettre de Emile Verhahren. 1916. Volume grand in-8, couverture illustrée par' Louis Raemaekers 5 fr. 75

Leurs Crimes,

Gouvernements français et belge, par L. Mirman, et G. Keller, maire de Lunéville. patronage des maires de 25 villes mart\'risées. 1916. Vol. in-12 60 c.

d'après

les

rapports officiels

préfet de Meurthe-et-Moselle, G.

Publié sous

le

des

Simon, maire de Nancv,

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