L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc
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L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc. 1907-1939. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisationcommerciale@bnf.fr.
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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTRÉE
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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTRÉE
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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTRÉE
9 AOÛT I9I3
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Prix du Numéro:
95
centimes.
SAMEDI
9
AOUT
1913
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Année. — N° 243.
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTRÉE
LAFR10UE DU NORD ILLUSTREE
CHRONIQUE DE LA SEMAINE EN MER
Le bateau tangue mollement en une cadence lente et monotone. On aperçoit, au-dessus du pont, le noir nuage de fumée qui s'envole rapide, emporté par une fraîche brise d'Est. Le Ckarl.es-IUm.i- a quitté Alger à midi et demi et, depuis (rois heures environ, il fend les Ilots écumeux, laissant derrière lui un large sillage blanc. La brume dans laquelle Alger s'est voilée, pour disparaître ensuite à l'horizon, s'est évanouie. C'est partout l'immensité de l'eau qui entoure le navire et que les machines frémissantes semblent écarter sous la forte poussée de la vapeur. Sur le pont, où des voyageurs se promènent, des chaises longues ont été adossées le long des cloisons. Sur celles-là reposent quelques personnes enveloppées dans de légers pardessus ou dans de jolis manteaux de mousseline légère. Prostrées dans une immobilité absolue, elles semblent avoir perdu toute apparence humaine pour revêtir l'aspect des choses. Quelques rares promeneurs arpentent le pont supérieur du navire. Ils aspirent à pleins poumons l'air pur qui les enveloppe, jetant au vent, de temps à autre, une boull'ée de fumée qui s'échappe de leurs lèvres. Sur la partie qui se trouve au devant de la cabine du capitaine, une famille, le père, la mère et une jeune tille, s'est installée là, semblant vouloir s'isoler. Instinctivement mes regards se portent sur ce groupe. Le père et la mère échangent quelques rares paroles, tandis que la jeune tille, une ravissante blonde, laisse voir dans ses grands yeux qui rêvent toute la fatigue et l'ennui qu'a fait naître chez elle ce voyage d'un jour. Harmonieusement drapée dans un voile de mousseline, elle oll're son visage à la brise légère qui l'ait voltiger autour de son front quelques frisettes d'or. De temps à autre, le père ou la mère se penche vers elle pour s'inl'ormer de sa santé. Quelques monosyllabes s'échappent alors de ses lèvres. ICI h; sou lire <lu mal de mer et, dans l'abandon que provoquent chez elle ces heures de douleurs, elle semble vouloir chercher un sommeil qui la fuit. Accoudé au bastingage, je regarde passer les petites vagues furieuses que l'ait naître le déplacement du navire ; elles ondulent vivement sur la surface de l'eau pour aller si; perdre plus calmes et presque invisibles dans le lointain. Le soleil est déjà bien bas quand mon regard inspecte à nouveau l'horizon, .le me suis moimême endormi et mon sommeil a duré plus d'une heure. C'est le coucher du soleil. Le navire llamboie maintenant inondé d'uni! lumière ardente. Depuis les mâts jusqu'aux moindres objets qui ornent le pont, tout est noyé dans une lueur muge et brillante. La mer elle-même semble un vasle lac rellélant un ciel de feu. Le groupe des voyageurs ne s'est pas modifié, il esl toujours là, à quelques mètres de moi, lige dans une immobilité absolue. Seule, la jeune tille, la lèlo appuyée sur le dossier do sa chaise, s'est endormie. Son merveilleux visage, magniliqucmcnl éclairé, semble entouré d'une auréole de lumière et de Unièmes. Avec
son air calme et serein, elle semble une évocation d'une splendide toile de Greuze, où l'artiste se serait surpassé. Un sourire indéfinissable s'est ajouté maintenant au charme incomparable de son visage enfantin. A quelques mètres de moi, un homme d'un certain âge s'est arrêté, séduit par l'impressionnante vision qui s'offre à ses regards. Comme moi, il admire d'une part, le tableau de rêve et de féerie qui s'étale à l'infini sur la mer et dans le ciel, et de l'autre, la beauté magnifique de cette femme de vingt ans qui l'a fasciné malgré lui. Longtemps il reste ainsi immobile, mais nos regards se sont rencontrés, il s'aperçoit que je le regarde et, lentement, il détourne la tête pour se diriger vers la poupe du navire. Avec les premières ténèbres de la nuit la vitesse du navire semble s'accélérer. L'hélice tourne maintenant au milieu d'une mousse d'or entremêlée d'argent. Le gong retentit ; c'est l'heure du souper. .le jette un dernier regard sur tout ce qui m'émerveille encore et je descends dans la salle à manger où se trouvent déjà bon nombre de voyageurs. A MARSEILLE
Le lendemain, le soleil qui fait jouer un rayon de lumière sur mon visage au travers du hublot me réveille. H est fort fard, neuf heures et demie. Lorsque je monte sur le pont, ce dernier a l'air d'un miniscule boulevard d'Alger envahi par une foule île promeneurs plutôt qu'un pont de navire. Les gens s'y promènent, de l'avant à l'arrière, causant, discutant et n'ayant pas le moins du monde l'apparence de se trouver en pleine mer. La mer est en ell'ef très calme ; de petites vagues rident légèrement sa surface. Les voyageurs ont repris maintenant leur allure de parfaits hommes du monde, et les femmes, qui ont oublié les souH'rances de la veille, ont retrouvé leur jolie coquetterie. La tenue de voyage, dont elles ont su tirer un merveilleux parti, ajoute à leur grâce. Enfin, on commence à distinguera l'horizon une ligne blanche. C'est Marseille et ses alentours qui apparaissent. Tour à four et par groupe, les gens se penchent et regardent dans le lointain la ferre qui s'annonce prochaine et l'on distingue dans leurs yeux un bonheur infini. Le C.lutrlcs-lloiu; franchit maintenant la passe- ; majestueux, il l'ail, son entrée très lente dans le, port. Déjà les deux remorqueurs ont pris les cordes qui ont été lancées de l'avant et de l'arrière ; rapidement le navire fourni! ; c'est, enfin, machine eu arrière et l'accostage au pont de chalands. L'échelle a été mise avec, une sage lenteur, tandis que le Ilot des voyageurs se presse et se bouscule près île la sortie. Quelle lièvre après ces vingt-quatre heures de, calme et de
résignation
!
Enfin, on peut passer. Rapidement, un à un, les mains encombrées de colis, les voyageurs dévalent le long de l'échelle qui a été appuyée au transatlantique. Le Ilot s'écoule pour s'arrêter encore à quelques mètres plus loin. C'est la douane. Là, des agents de l'administration, conlraireinenf aux habitudes des employés d'Ela! français toujours polis et courtois, se montrent vexants et fastidieux à seule lin d'ennuyer les pauvres voyageurs que la longueur de la traversée a quelque peu l'alignés. Il faut ouvrir malle, valise, sac à main et, tandis que les douaniers, peu versés aux
choses de la coquetterie féminine, mélangent le noir des yeux, le rouge des lèvres et la poudre de riz en un amalgame impossible, on entend les nombreuses protestations des suppliciées. Mais les douaniers, comme les gendarmes, sont sans pitié et ne s'arrêtent pas à ces démonstrations pacifiques. Les mains noires encore de choses inconnues, ils se mettent à fouiller au travers des dentelles, des robes de soie, du linge fin et blanc tout orné de rubans, toujours à la recherche d'une fraude imaginaire. Enfin, l'inspection a été passée, les voyageurs quittent le hall de la douane avec des soupirs de soulagement. Les voilà sur les quais de Marseille, mais, à peine ont-ils fait quelques mètres qu'ils sont assaillis par des hommes à mines patibulaires : ce sont des douaniers en civil qui se disposent à passer une deuxième inspection, fis visitent surtout les objets ou manteaux que les voyageurs portent sur leurs bras ou dans leurs mains. On récrimine mais il faut s'exécuter. Avec une adresse de pickpocket, ils l'ont l'inventaire, au toucher simplement, de ce qui peut garnir vos poches ou de ce que renferme votre pardessus ou sac à main. Libres enfin les voyageurs s'en vont, heureux de pouvoir désormais profiter de cette liberté. !
DANS LA CITÉ DU RÊVE
pénible voyage en chemin de fer, s'entasser pêle-mêle au milieu de gens qui maugréent et qui pesceux qui les dérangent, on arrive à la ville d'eau, par excellence, qui attire, chaque année, des milliers d'Algériens. C'est Vichy ou Aix-les-Bains, les deux reines des stations estivales qui se disputent et se partagent la plus grande partie des esfiveurs. Le choix de l'hôtel est l'ait; bien que d'un prix modeste, relativement à ceux qui comptent parmi leurs pensionnaires les personnages les plus huppés, il n'en est pas moins fort coûteux et l'objet de sacrifices durement consentis. Mais enfin on a accepté, et il ne faut plus songer maintenant qu'à s'amuser font en soignant une santé fortement ébranlée. Concerts, théâtres, casinos, salles de jeux, jardins, promenades, fout ce que peut rêver l'esprit humain pour engendrer la gaieté ou dissiper l'ennui a été merveilleusement préparé pour agir ellicacemenf sur ceux qui ne savent comment employer leurs loisirs. Le soir, alors que les jardins sont parsemés de blanches lumières, que le grand casino oll're sa façade illuminée d'une auréole éclatante, la l'unie pénètre dans les vastes salles magnifiquement décorées, où l'on entend les croupiers répéter, de leur voix monotone : « Faites vos jeux, messieurs ». Insensiblement, on se rapproche du « tapis vert », où la boule impassible tourne au gré de sa fantaisie. Grisés par les monceaux de louis d'or qui étalent leur face jaunâtre sous lès reliefs rutilants de la lumière éblouissante des lustres, ils jettent eux aussi quelques louis sur le tapis de mousse verte. « Rien ne va plus », a prononcé le croupier, (if d'une voix qu'il essaie de rendre moins chantante : « le huit ». La longue raquette l'ail, maintenant la cueillette. D'un geste agile et expert, le caissier attire à lui tout l'or dont le tapis esl, couvert. Et le modeste voyageur qui voit partir ainsi un peu de sa petite fortune murmure'à voix basse : « (C'est ma saison qui s'en va ».
Après un où il faut d'une foule tent contre
!
F.
SAIIOIC.
•
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
LÉGION ÉTRANGÈRE LA
Bel-Abbôs. — Vue de la caserne du 1" Étranger. L'Anuguii ni; Noiin itemml publier nu. article documenté sur lu l.ctjion étrun</érc. la Direction s'adressa, à M. (leiser. le pholoijritplte bien connu îles Alijérois. (jui possède lapins belle collection de clichés se rapportant à celle orme. M. liciser. avec beaucoup d'amabilité, /il parnenir aux bureaux du journal de nombreux- documents dont lions tic reproduisons i/n'unc petite partie et la lettre ci-jointe que lions nous /disons un pltn'sir de publier. Alger, le .r> août 1013.
Monsieur, le .Directeur de l'Afri-'/ui' du Nord. Illustrée, r J'ai le plaisir de vous adresser mes documents coneornanl la Légion élrangére, alin de vous permettre d'illusIre.r 1'arlicle qui doil, paraître dans voire prochain numéro. En qualité de correspondant de ril.lunLrali.on, j'ell'ecluais, en juin cl. juillet l!lLI,un voyage dans la province d'Oran el l'ExIrèinc-Sud Oranais, pour 'prendre une série de pholographies relatives à la Légion élrangére; grâce à l'a Habilité de M. le général IBailloud, commandant le I!)" corps d'arnr.'ie, j'obtenais les recommandations nécessaires alin île nie présenter dans les casernoinonls des deux régiments, à Uel-Abbès el. à Saïda, sans oublier les dépôts de i'ExIrénie-Siuii Oranais. Ma lâche était donc facililée. .le dois dire loul d'abord que l'accueil fui coi'dial parloul. Les colonels donnèrent, des ordres el je pus ainsi pénétrer dans Ions les locaux el prendre dé 1res nombreuses photographies. Au cours ito mes visites, j'ai étudié le moral de ces merveilleux soldats, leur étal, d'esprit, de même que leur bien-èlre. Toutes les mesures d'hygiène sont priel soignée, el il sufses: la nourriture esl abondanle fi! pour s'en convaincre, île voir leur menu de chaque jour ; bien des civils se conlenlcraienl d'une pareille nourriture. An point, do vue distractions, chaque régimenl a sa coopérative où les légionnaires peuvent prendre du Ihé, du café, etc. ; il s'y Irouve fous les jeux nécessaires pour récréer les hommes, voire même un graphophone. Un petit théâtre, 1res bien organisé, dont les arlisles sont recru lés parmi les légionnaires, distrait fréquemnii.'iil les nombreux amalenrs du casernement. La discipline, quoique rigoureuse, esl palernelle ; aussi faul-il qu'un homme cominelle une faute grave pour qu'un lui en tienne rigueur. Les officiers sonl généralement,aimés de leurs hommes, el, dans bien des cas, ils l'onl prouvé. (Voir l'affaire d'AlloiianaA l'arlanl moi-même l'allemand, j'eus l'occasion de questionner des légionnaires de nalionalilé allemande, la pluparl, pour ne pas dire Ions, répondail d'une façon aflirmalive aux questions que je leur posais, soil en ce qui concerne le service, la nourriture ou l'engageinenl qu'ils avaient eonlraclé. Il y a cerlaineiuenl des exceptions, je veux dire des forlcs-lèles, des incorrigibles. Ceux-là -ne sonl jamais conlenls, maison ne saurail en lenir compte car ils ne le seraient pas ailleurs. En juin dernier, muni d'une recommandation de M. Etienne, minisire de la Ouerre, je pus parcourir loul. le Maroc Oriental; je reçus le meilleur accueil des généraux Alix el (îirardol qui nie facilitèrent mes opérations, siirloul an poïnl de vue Irauspnrls. .le recueillis, à Méraila, des documenls précieux dans le vasle camp (ii; la colonne. A lix. Le IX juin l!ll:i, le hasard me lil assister à une lou-
but. Ces troupes, très courageuses, conquirent l'estime des rois qui les lirenl; entrer dans leur garde particulière. Elles étaient 1res attachées au .souverain, respectueuses des ordres donnés, et chacun connaît l'héroïque défense que la
cha nie cérémonie. Le balaillon, au complet, de la Légion se trouvai! devant le cimeliôre de Mérada ; on devait, déposer des couronnes sur les lombes des légionnaires lues à l'ennemi. La cérémonie avail revêtu
la mer dans le même
un caractère d'une solennité louchante. Le commandant prononçai) quelques paroles émolionnunles au milieu du recueillement des hommes impressionnés, fuis, c'était le tour d'un des leurs de saluer les disparus.. Les clairons sonnaient alors au champ, tandis que les troupes défilaient comme pour une parade d'honneur. Chacun dos légionnaires présents se rendait compte que, même dans la mort, ils 'n'étaient, pas oubliés. Persuadé, Monsieur le Directeur, que Vous vomirez, bien donner à ce numéro loule l'importance possible, la Légion élrangére étant à l'ordre du jour, je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments les meilleurs. .1. (luisuit.
Beni-Ounif.
—
garde, suisse de la Bastille opposa à la Révolution naissant.!;. La Convention, lorsqu'elle eut décrété la Patrie en danger, .(Rappel, pour la défendre, à toutes les bonnes volontés et. quatre Légions étrangères furent, formées : batave, allobroge, italique et polonaise. En Egypte, Bonaparte a des Mameluks, et, devenu empereur, il crée de nombreux régiments suisses,
Une compagnie du 1" Étranger rentrant de l'exercice.
recrutement, do, soldats servant dans les armées étrangères remonte, à la plus liante antiquité et il nous faudrait chorejie.r Lien loin dans l'histoire pour retrouver l'origine. <\o.< mercenaires. Rome, lorsqu'elle eut conquis le inonde, se servit, pour la défense do ses frontières trop lointaines, de soldats qui ignoraient, la patrie qu'ils servaient, mais qui étaient entièrement dévoués au général qui les payait. Sous notre royauté, beaucoup de Suisses descendaient ili', leurs montagnes neigeuses, des Flamands laissaient leurs plaines llcurics pour venir en France s'enrôler dans dos régiments formés spécialement d'étrangers. Des Anglais, des Irlandais traversaient. Le.
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haiiovriens, polonais, espagnols, irlandais, portugais, grecs, prussiens où l'on incorpore ions les étrangers volontaires que la gloire de noire pays attire, et émerveille. Des débris de ces régiments, licenciés à la cbuie de l'Empire, Louis XVIII forme un régiment colonial étrange.:'. Les huit régiments éirangers créés par Napoléon pendant les Cenl-.lonrs sont remplacés par une Légion royale, étrangère bientôt dissolue. Après les journées do Juillet, la franco, plus libérale, allire chez elle une foule de proscrits que. le gouvernenieni de leur pays tourmentait. Ces hommes
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
arrêtés là
leur nouvelle patrie, ils ont promené nos (rois couleurs autour Ils ne se sont pas
et,, lier* de
du mondeLa Légion comprend deux régiments comptant cha-
A la caserne, — Mesure d'hygiène.
étaient jeunes, énergiques, formés par l'infortune'; .ils arrivaient chez nous pensant trouver un gîte,.un travail. Le plus souvent ils n'y trouvaient rien,--et ces désoeuvrés, capables de belles choses, restaient inactifs,' laissant vagabonder leurs pensées vers des actions mauvaises. Le gouvernement pensa à les utiliser, et la
par nationalité,-s'embarquèrent la même année pour l'Algérie qu'ils devaient contribuer à conquérir. Ce n'était pas une troupe ordinaire de mercenaires payés. Tous ces. proscrits politiques étaient venus à nous parce qu'ils.connaissaientnos idées accueillantes, larges, compatibles à l'infortune, qu'ils espéraient
cun 2G compagnies: soit 6 bataillons à 4 compagnies et 2 compagnies de dépôt qui tiennent garnison à Sidi-bel-Abbès pour le Pr Etranger, à Saïda pour le 2'' Etranger. L'une; la compagnie des recrues, reçoit les engagés et les instruit avant de les répartir dans les autres compagnies ; l'autre accueille à leur refour des colonies les légionnaires qui ont besoin de repos avant de reprendre du service actif. Deux compagnies par régiment sont; montées, les gradés ont chacun un mulet:, les hommes, une monture pour deux. Ces deux régiments étrangers ne se recrutent que par voie d'engagements el de rengagements. Français et étrangers servent tous au titre étranger. Le Ministre de la Guerre peut, par des décisions spéciales, autoriser les jeunes gens français n'ayant, pas encore servi; à s'engager à la légion au titre français et les engagés au titre étranger à passer au titre français. Les étrangers peuvent être naturalisés au cours de leur engagement et, de ce jour, servir au titre français. Un décret Ldu 7 août P.1.10 a étendu, à la; Légion étrangère les dispositions de la loi du 21 mars. PJ05, quanta la haute paye à partir delà troisième année de service et à la solde mensuelle'pour les sous-olliciers servant depuis plus de cinq ans. En application des dispositions delà loi du 18 mars I88U, les militaires français ou naturalisés servant an titre étranger ont droit à une retraite proportionnelle après quinze ans de service. Les formalités de l'engagement sont très simples : l'homme indique un nom, un âge, une profession,-un lieu de naissance et; il s'est; créé ainsi un'nouvel élai. civil- Les renseignements donnés par lui ne sont pas contrôlés. La répartition entre les régiments se l'ait; à Oran, où se trouve un dépôt des isolés commandé par un ollicier de la Légion. Celui-ci classe les-engagés d'après les instructions ministérielles fixant les effectifs de chaque régiment, et d'après les pertes subies par ces mêmes régiments. Les hommes sonl, envoyés à Saïda ou HeLAbbès et all'ecfés à la compagnie des recrues. On les instruit pendant six semaines, sauf ceux qui peuvent prouver leur instruction militaire. Ils passentalors un examen et sont all'ecfés à. nue compagnie d'Algérie où les hommes sont, inscrits sur la liste dii four colonial. Ils ont appris à parler français pendant, les six semaines de leur instruction au dépôt .
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Une chambrée de la Légion..
fut volée par les Chambres, prescrivant la formation d'une Légion étrangère. Ces nouvelles, troupes devaient servir hors de la France continentale, c'est-à-dire aux colonies. Les sept bataillons étrangers, où Suisses, Allemands, Polonais, Belges, Hollandais, Espagnols, Italiens, répartis
loi du
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mai
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trouver auprès de nous une consolation, un bannie à leurs blessures. La France leur offrait d'aller se battre pour elle, et ils parlaient contents pour cette ferre ensoleillée d'Algérie qu'ils ont arrosée de leur sang, et'où ils espéraient trouver l'oubli de leurs malheurs passés ou la mort.
Toutes les professions sont représentéesà la Légion. Combien de déclarations mensongères pourtant".' Ce n'est que plus fard, à une. minute où l'homme irrésistiblement a besoin de s'épancher, d'ouvrir son coeur à un ami, que le chef apprendra la vie passée de tel légionnaire. El, l'ouvrier aura été un chef d'usine, le manoeuvre un ingénieur plein d'avenir ; on trouve ainsi dans le rang d'anciens ollieiers, des' avocats, des ecclésiastiques dont, la vie reste une énigme. Parquets chemins ont-ils passé avant, d'entrer à la Légion '.' Quel serrement de coeur n'onf-ils pas eu en abandonnant, leur pays, la ville où ils avaient vécu dans l'estime de tons pour venir;.oubliés "et perdus dans la masse, se refaire une nouvelle existence. El, sitôt, entré, le caractère social s'ellaee, rempreinie disparaît, on ne trouve plus que le légionnaire, sanglé ; en sa longue capote bleutée, cercléede la large ceinture bleue des troupes d'Afrique que l'on porte, à la Légion, par dessus la capote, peut-être par coquetterie. Si beaucoup viennent là pour, se refaire une vie, beaucoup aussi y viennent parce qu'ils espèrent •'trouver une existence d'aventures faite des larges horizons qu'ils ont n:\t'< dans leur petit village, familial. Une grosse partie sont d'anciens soldats allemands qui oui fui les, mauvais traitements (pie leur faisaient sjihir. leurs ollieiers. Des lils d'Alsaciens-Lorrains n'ayant rien oublié, viennent servir la France à l'ombre du drapeau de la Légion. Il en vient d'Italie, d'Espagne, de Grèce, rie tous les pays, de Cuba même. Ils arrivent par convoi et, vêtus en légionnaire-par le sergent. .préposé à l'habillement, ils si! fondent dans la masse. Que vont-ils trouver'? Une immense caserne avec ses longs bâtiments aux mille fenêtres carrées, encadrant, uni! immense cour où ohaquojour les rassemblements se font et s(> défont. Dans une aile, une pefile salle aux murs recouverts de drapeaux, de, panoplies, disparaissant, sous les ins.
'•
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Dans les cuisines. — La distribution du repps.
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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
cripi.ions glorieuses, Mexique, Tonkin, c'est l'histoire du régiment, écrite par quelque artiste, les seuls souvenirs que garde la grande famille des légion-
naires. Pour les intellectuels, une grande bibliothèque, avec ses fables d'écoliers, des livres y ont, été accumulés, choisis judicieusement,. Les chambrées sont grandes, aérées; les paquetages courent, symétriques, le long des murs blanchis a la chaux ; les lits sont carrés, faits par des mains habituées à être soigneuses môme dans les plus petits détails. Le chef cuisinier esl, impeccable dans la blancheur de son tablier et de sa toque, et les cuivres brillent sous le gai rayon de soleil qui entre par les larges baies des fenêtres. Dans la cour, une compagnie se forme pour le départ à la manoeuvre. Tout est propre à la caserne et surtout, les légionnaires. Doivent-ils cela à la présence parmi eux de nombreux Hollandais? Les boutons de la tunique ou de la capote brillent, sous la veste la chemise, et sous la chemise les peaux sont laiteuses de blancheur, Le soldat de la légion ne peut vivre sans eau, et elle se renouvelle sans cesse dans les grands lavoirs, au fond de la cour. Il a. soin de son visage aussi bien que de ses effets et deux fois par semaine le coiffeur de la compagnie reçoit sa. visite. Le nouvel engagé trouve, à Sidi-bel-Abbès ou à Saïda, à côté de ce genre de vie, des ollieiers qui le comprennent. Une véritable sympathie unifie légionnaire à ses supérieurs. Tout inférieur est prêt à la mort pour sauver le corps de son chef. Pour ramener le corps de son sergent mort à l'ennemi, un simple soldat reçoit trois blessures qui lui valent la médaille militaire et de tels faits ne sont pas rares, ils passent môme quelquefois inaperçus dans la foule des belles actions qui constituent, l'histoire de la Légion. Le dévouement est; du reste réciproque et relatons en passant la mort du lieutenant Pillot qui, pour sauver un de ses hommes, se noie dans le port de
Le salon de coiffure.
tales et imprévues. Un homme"très gai, parfaitement sain, devient sombre tout à coup et fait, une bêtise; généralement il « tire une' bombe », c'est-à-dire quitte la caserne et ne rentré que deux ou trois jours après. Le cafard s'explique aussi par l'abus de l'alcool. Dans une crise, le légionnaire, tout en gardant conscience de ses actes et sachant à quelles sanctions il s'expose, est capable des pires bêtises. Tantôt il vend sa'ceinture de laine pour quelques sous, tantôt ce
Le pseudo-lieutenant de l'ai revendique pour lui seul toute la responsabilité des faits, veut en suppor-
ter tout le poids
:
Je suis, dit-il, seul coupable et responsable, mais ce n'est; pas une raison pour qu'on m'ait traité de misérable, de lâche, d'aventurier sans honneur et sans conscience. Si telle était l'opinion des ollieiers qui me jugent, elle serait; injuste, car s'il est vrai que j'ai trompé les hommes qui m'écoutaienf dans la réunion du cimetière, il est non moins vrai que je, leur ai re«
Casablanca. Il faut, de la part des ollieiers, pour mener cette foule hétérogène, beaucoup de tact et de doigté. Dans le câline de leur garnison, ces ollieiers se replient, sur •eux-mêmes, apprennent, dans ta méditation à connaître l'homme et-, le connaissant mieux, à le mener plus
sûrement. Je veux rapporter un l'ait cité par Georges d'Esparbès dans son livre sur la Légion : « Un capitaine, ex-fourrier de la Garde, blessé au Bourget en 1870, grand, maigre, blond, bivouaque aux environs de S... avec sa compagnie. Ce jour-là, on avait l'ait quelques propositions pour le grade décaperai. L'étal, est; signé et le sergent major le recopie, mais en y ajoutant quelques noms. Le capitaine l'apprend, fait entrer le sergent-major dans sa case : « Je « ne veux pas, lui dit-il, qualilier l'acte que vous avez « coin mis en abusant; de ma signature ; vous avez trompé désormais à quoi m'en tenir « ma confiance, je saurai « sur votre compte : allez. » Le sous-ollicier recule, blême, et, va boire un plein quart d'anisetle d'Espagne, Ivresse frénétique, empoisonnement, instantané. Fou, il saisit, son revolver chargé, galope dans le camp el. crie : « Où est, le capitaine'? Il faut que je le tue! » Le bruit, fait, sortir l'oHicier. 'trois hommes accourent : « Le .sergent-major est ivre, il a son revolver, il veuf « vous tuer, il le fera ; l'entrez ! » Le capitaine les écarte, s'approche du furieux, et, très calme : « Vous voulez me, tuer, paraît-il ; eh bien, vous allez regagner <i « votre gourbi, et, pour vous montrer que je ne vous « crains pas, je pusse devant., vous me tuerez par derrière, si vous en avez le courage. » Ils vont fous deux, ii l'un suivant l'autre. Terreur dans le camp.'Une l'ois arrivé : « Pose/, là voire revolver.» Le sergent-major obéit. L'ollicier retire les cartouches : « Maintenant, « ajoul.e-f-il, comme il ne faut, pas que les légionnaires i' vous voient dans ce déplorable état, reposez-vous « du us nui. casa. » « Le sergent-major va passer au conseil de guerre », disaient les hommes, le lendemain. Du font, le sergent-major avait fait ses preuves de bravoure, el, le capitaine pardonna. » Pour tons <-(\^ hommes qui étaient, venus chercher, les uns l'oubli, les autres la vie d'aventures, la vie de garnison, calme el, paisible, ne vaut rien. Les légionnaires en général n'apprécient que peu cette existence. Le désoeuvrement, souvent les chagrins, les soucis sont cause que les légionnaires s'enivrent C'est un péché sur lequel il faut savoir fermer les yeux. Du reste, il est rare, qu'un légionnaire ivre soit indiscipliné, ses camarades l'accompagnent au quartier, le couchent et, loin se termine là. Une maladie propre, au légionnaire en garnison est, le » cafard », maladie, inexplicable, aux aiioinl.es bru-
Une compagnie montée de la Légion en manoeuvre dans les montagnes. sera, sa baïonnette pour vingt sous et. à l'ollicier qui le l'ail, mettre en cellule il dit : « C'est vrai, mon capitaine, j'ai tort, je pouvais en demander quinze
francs.
»
Qui ne se souvient de l'équipée fantastique de ce,
légionnaire allemand, cle Pal. Il réunit quelques-uns de ses compatriotes de la légion, s'habille en lieutenant, et les entraîne avec, lui fout, armés. Et les voilà parfis dans le Sud oranais, vivant, en faisant, des réquisitions chez l'habitant. Ils arrêtent même un train et l'aflaiie se dénoue devant le Conseil de guerre d'Oran.
commandé de s'abstenir défont acte de désordre ou do violence, de respecter les femmes et les enfants, de ne commettre aucune déprédation. Pour moi, je n'ai tiré aucun profit personnel des faits dont je suis accusé. Il est. vrai que j'ai commis des escroqueries, mais à moins de ramener mes hommes à Aïn-el-lladjai'd, ce, qui était impossible, on de les laisser mourir de faim, avais-je un autre moyen que celui que j'ai employé "? « Il était facile à cinquante hommes armés de se faire livrer par la force les victuailles que nous avions
Les écoles à feu
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
sous les yeux. Je n'ai rien demandé (pie le strict nécessaire. Ce n'est pas la façon d'agir d'un misérable ou d'un brigand. J'ai commis el l'ail commettre un acte d'indiscipline, c'est entendu : mais on ne peut pas dire que, dans cette .situation illégale, nous n'ayons pas gardé une attitude militaire qui ne peut pas faire honte à la légion. Cela prouve que la discipline des Allemands estime bonne discipline, lis se sont correctement conduits, et, moi-même, je n'ai jamais perdu la conscience morale : c'est pourquoi je demande les circonstances atténuantes.. » Un moment de «cafard » vaut vingt ans de travaux forcés à de Pal, mais le caractère, du légionnaire est droit, s'il commet une faute, il sait très bien à quoi i) s'expose, il ne cherche pas à se disculper comme un enfant,, il est. un homme apte à se conduire lui-même, il avoue sa faute sans fatuité et; accepte la sanction. Georges d'Esparbès extrait encore d'un numéro du Petit Marseillais de janvier 1893 Je récit suivant : « Le général Casiagny venait de s'emparer de quelques petites villes mexicaines. Les habitants, terri liés, refusèrent de vendre des vivres à notre Intendance. « —Messieurs, dit le général à son état-major, il est
La théorie sur le service des placés.
politique de modifier l'impression que nous avons produite. Cette ville est fort attachée à la religion ; elle aura meilleure idée de nous si elle nous voit la respecter. Demain, dimanche, nous assisterons donc, solennellement, en grande tenue, à la messe.
Le lendemain, en effet, les soldats disposent l'église pour donner le plus de pompe possible à la cérémonie. Us vont cueillir des palmes et des Heurs dont ils ornent l'autel. Les tambours et les clairons se placent dans la nef pour battre au champ à l'élévation. Mais le curé de la paroisse a disparu... On le cherche, il est introuvable; il a craint sans doute de mauvais .
«
traitements.... « Que faire? On va frapper à la porte d'un couvent voisin. Les moines, barricadés, ne répondent; pas. Le général y met de l'amour-propre : la messe doit être dite. Mais il va être forcé de renoncer en lin à son projet, quand, tout à coup, le factionnaire à la porte de l'église s'avance respectueusement et présente les armes : « — Mon général, si vous ne trouvez personne, je dirai bien la messe, moi... je sais comment ou s'y prend. « «
Une pause au cours de l'exercice.
.Convoi de légionnaires en route vers le Sud.
Un campement, de légiopnaires.
— Toi '.' — Moi, répond le soldat de la Légion. Avant
d'être
militaire, j'étais évêque. général eut un moment d'étonnemenf assez (i Le naturel. Puis, réfléchissant qu'il fallait, avant loul,, qu'il tînt sa promesse : ! « — Eli bien, soit camarade, revêt « Le légionnaire donne son fusil à un l'aube et l'éfole dans la sacristie, et;, assisté d'un lieu-
Un détachement du 2" Etranger part pour le Tonkin.
.
tenant, qui lui servait d'enfant de choeur, célèbre la messe, avec une parfaite dignité. Dans l'oxorde au général, après l'offertoire, il lui demanda s'il était utilede prononcer un sermon. Le général l'en dispensa. Mais après la lecture de l'Evangile, quant il eut quitté l'habit ecclésiastique, le soldat, reçut une forte gratification. « L'c.llct salutaire attendu avait été produit. La population se rassura, jugeant que les Français n'étaient pas <\r< diables, puisqu'ils allaient à la messe. L'ancien évèque continua d'ailleurs à se battre el. à se, bien battre, car il reçut, au cours de celte campagne, la médaille militaire. » On ne, peut mieux raconter que Georges d'Esparbès, l'aventure tragique do. ce cousin de l'Empereur d'Allemagne (pli vint achever ses jours à la Légion. « Albreehl. Friedoriek, lils de, Friedericl; et de Friedericka Norneniann, né le Hï octobre IS7I, s'engage en I8'J7 au ir Etranger. Gel homme de vingt-six ans,-las et gravi?, supporiera-l.-il les l'alignes di'.< premiers mois de caserne'.' Il s'est présenlé un soir, n'a dit que son nom, doucement, ceux de son père et, de sa mère, el.
.L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
s'est tu ensuite, mélancolique. A-l-il menti '? On ne sait. 11 a des mains longues, .de race, et il salue haut, Mais, se ressaisissant, familier, il souri!, s'installe près des camarades, écoute leurs histoires, y prend part, même, de temps à autre, d'un mot, qui résonne, étrange, comme un son- de verre de Bohème très ancien... Et puis son sourire s'ellace, il. rêve jusqu'à la'nuif. mais le Lebel est pesant. « L'inconnu sait.manoeuvrer, Long et mince* il s'enroule dans les couvertures de son modeste lit de fer, comme ces grands chiens de rois, efflanqués, qui somnolent sur les tapis des palais. Des choses somptueuses délitent dans la petite larme suspendue au bord de son oeil; il ne vit, pas* il s'ennuie ou s'amuse à revivre des temps qui sont morts, et il frissonne de langueur. Pitoyable, un conseil annule son engagement, et. le major J'envoie à l'hôpital militaire. H n'a pas dix mois de présence au corps. Mais c'est trop tard. Malade depuis son arrivée, à Géryville, où il attendait son l'établissement pour être renvoyé en congé, il meurt grave, sans dire un mot — et voici que, à la stupéfaction du régiment, un navire, trois jours après, entre en rade pour chercher son corps. C'est une ambassade qui, le 21 novembre, vient réclamer les dépouilles du « nommé » Albrecbt Fi'iedèrick,!' cousin.germain du prince Henri de Prusse, cousin, par conséquent, de Guillaume 11, empereur d'Allemagne ». Et le grand bateau en deuil s'en retourne vers Hambourg. » C'est encore du livre de Georges d'Esparbès que nous tirons l'anecdote suivante : c'est l'anarchiste Van IL.., « Un autre type de déçu, expulsé de Hollande : fêle étroite, en pain de sucre, cli.-u.ive, longue barbe, oeil vif, noir, brillant. Puni de prison, il est commandé pour une corvée : « Le travail'est dû par l'homme libre, dit-il à son capitaine; du moment que je suis puni-de prison, je ne suis plus homme libre, et, je ne dois pas travailler. » Refus d'obéissance: Conseil de guerre. Un ollicier, bon garçon, plaide la folie et; le sauve. On le ramène. Van II... entre dans la caserne sur un entrechat. Il y a en magasin, outre des effets « neufs », des effets i bons », c'est-à-dire encore en visage ; on lui en donne, il les refuse. L'ollicier lui explique qu'on procède avec lui comme avec les meilleurs soldats, qu'on' épuise, les ellefs bons avant les neufs, et que ces ellefs neufs, du reste, sont réparfis entre tous les hommes, lorsque le moment est opportun. — « 'la! ta ta ! fait le Hollandais, je suis acquitté, donc je suis innocent, donc, je dois avoir des effets neufs. » L'ollicier lui inllige une punition, mais sans colère. Le colonel se dit, (pie puisqu'on a plaidé la. démence pour une première faute, il convient, avant de le punir, de le mettre en observation. Rentier de l'inlirmcrie, Van II..., que chacun croit fou, arrange, sa vie, veille à. ses besoins, soigne sa personne; pique, lèche, buvaille dans tous les coins. Cet homme qui- passe pour idiot, sait fort bien dire : « J'ai droit à ça ; l'homme libre, etc.. » Les inliriniers sont, sur les dents ; il les harcèle, les tance, les l'ait courir, et, s'ils ne se pressent pas, les appelle Crotte » ! Rloll'és par ce sang« les Carabiniers de la froid, ils obéissent an l'on. Mais cela prend lin. An lieu de l'insensé se dévoile l'homme déçu par la garnison, une sorte de comédien superbe, un type admirable de dominateur. Ramené à Bel-Abbès pour purger sa punition, il essaie sa. vieille tirade : Le travail n'est dû, etc., etc.. » Cette lois, on en a assez. Conseil di! guerre : Un an de prison. Il tresse à présent des savates d'alfa, (il, si! souvient, non sans rire, qu'il amusa douze mille hommes pendant un mois avec ses. blagues sur Vlioiiinu: libre. » Voici une. autre anecdote qui prouve (pie ces soldats ne manquent pas d'esprit: Un légionnaire, Revoir, esl surpris en train d'aider un de ses camarades à dévaliser une. inlinnerie-anibulance. Il emporte, pour les vendre, des couvertures (pie le principal coupable lui l'ail passer par la fenêtre. 'fous deux sont surpris el Revoir, un ancien ollicier de la garde civique de Gand, de faire constater par l'oHicier qu'il n'est que complice. Il n'a l'ail, (pie recevoir les couvertures (pie lui passait, son camarade. Il n'y a eu de sa pari ni ell'raetion, ni escalade, puisqu'il n'est, jamais entré dans l'infirmerie. Quant au vol don!, il s'est, rendu coupable, il faut le mettre sur le, compte de la cleptomanie. Il est. malade el. raconte, (pie, foui jeune, à Gand, son amusement était de dérober un .mouchoir ou un porte-monnaie à un iuoll'ensif bourgeois en promenade. El.il conclut en s'adressant. au lieutenant (pli l'a surpris : Si nous restons encore dix minutes ensemble, immanquablement. et, à voire insu, je vous subtiliserai voire poile-inon|
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Le poste d'Aïn-Taforalt (Maroc).
légionnaires en éclaireurs.
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Merada.
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Arrivée d'un blessé à l'infirmerie militaire.
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liait!. »
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Prisonnii rs marocains amenés au camp ite Merada.
L'AFRIQUE
DU NORD
Le légionnaire suisse Habertnur, aveuglé à la suite d'une blessure, est décoré de la Légion d'honneur, Ce Revoir,
très ferré sur le Code, ne'discute pas
s:i
culpabilité, il met simplement, les choses au point, établit les chefs dont on peut l'accuser et plaide la responsabilité très atténuée. 11 est, un'malade qui a besoin de quelques mois d'inlirmerie efjqui n'a pas mérité la prison.
ILLUSTREE
Oudjda. — Le sergent Hërmann et les cinq rescapés de l'affaire d'Alouana. OW.otiiis sur plaques « As (lu Trèfle»
par une période plus longue] de troubles etf d'agitations. Qu'importe les difficultés si'souvenf angoissantes qui l'attendent;- n'est-il pas revenu des précédentes campagnes .joyeux et heureux, surtout d'avoir pu se griser de cette'demi-liberté dont il bénéficiait dans la vie de plein air.
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Aïn-Sefra.
—
Pendant de terribles inondations qui dévastèrent le village, les légionnaires se firent remarquer par leur dévouement.
Le légionnaire aime la vie libre, mais il ne lui
est pos-
sible d'en goûter les charmes qu'en service en colonne.. A! peine est-il rentré -d'une équipée lointaine qu'il aspire déjà à repartir. C'est qu'il a un désir constant de voir du nouveau, de vivre une existence d'aventures, d'oublier la monotonie de son séjour à la caserne
centre à créer ou le poste à établir, le légionnaire retrouve sa lionne gaîté ipii lui met le rniur on fête. Il faut voir du pays ; on marche, on se bat, peu importe, le légionnaire est coulent. La vie en colonne est une existence de liberté, Dès la première étape vers le
A
Méraila.
—
Le cimetière de la Légion.
j
d'aventures. Que lui réserve le lendemain ? Il l'ignore et veut l'ignorer. C'est l'imprévu, les difficultés soudaines qui charmeront son long voyage, à travers une contrée déserte. En marche, le légionnaire pense ou chante selon le tempérament qu'il a ou la nation à laquelle il appartient. Les chansons, sont surtout allemandes. Ce sont: de longues mélopées qui lui rappellent un amour déçu, ou d'es airs connus qui illustrent un l'ait d'armes ou exaltent la beauté d'une femme. Parfois la marche est silencieuse, quoique toujours d un pas égal et soutenu. Chacun rêve aux choses du passé, mais personne ne songe à l'avenir. Quelques Français seuls discutent, les autres écoutent d'une oreille, distraite, mais leur esprit est ailleurs. Ils regardent devant eux la mer de sable qui moutonne à l'inlini et dans ce lointain horizon, où le sol se confond avec le ciel, ils cherchent les souvenirs qui leur sont chers. Le soleil brûle maintenant la campagne, et.'de cette fournaise ardente où l'air lui-même semble bouillir dans une atmosphère de' l'eu, monte une chaleur suffocante que le légionnaire supporte avec son insouciance habituelle. On est; arrivé enlin au but du voyage. Le camp est rapidement, monté el. dans les meilleures conditions possibles. Tout le monde travaillé. Le légionnaire. n'admet pas le flâneur ; il l'ail, du reste lui-même sa police, mais c'est chose inutile, car chacun sait qu'il lui faut contribuer à préparer un cantonnement.agréable. Si on installe un camp où le. séjour doit être très long, c'est, alors un travail plus minutieux, plus soigné, (pti succède aux constructions provisoires. Le légionnaire aime l'architecture el, il a donné, déjà maintes preuves de son savoir faire on élevant <\us fours et en construisant des forfiiicafions qui défendent maintenant nombre de, postes perdus dans le. Sud. I. Afrique dit Xortl Illustrée a publié, dans un de ses p-é-édents numéros, un cliché de la tour de Guereif (pii esl, une (ouvre vraiment, remarquable si l'on tient compte des moyens dont disposaient les constructeurs. Grâce à l'initiative, à l'activité débordante des légion-
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTRÉE
naires, une ville sort déterre avec une rapidité qui fient, du prodige. Cependant, malgré les travaux auxquels il est astreint à se livrer, le légionnaire montre une hygiène et une propreté qui lui font honneur. Il a surtout un soin tout particulier de son visage et met aussi quelque coquetterie à se vêtir avec goût. C'est surtout dans le combat; que té légionnaire se révèle et montre les qualités merveilleuses qui ont. fait de lui l'un .des premiers soldats de L'Europe. Calme, posé, n'agissant que sur l'ordre de ses chefs quand ceux-ci V-onuiiandent, ou faisant preuve d'initiative lorsqu'il, est livré à lui-même-, il est; admirable de courage et de sang-froid. Le légionnaire n'aime pas le bruit pour rien, aussi évite-t-il de brûler des cartouches.. lorsqu'il juge que l'effet serait nul. Pendant la marche en avant,/aussi bien qu'en battant en retraite,.' il conserve cette attitude impassible, et. digne-qui en impose a.ses adversaires. -. Durant l'action, il n'est plus Je, gamin gouailleur, à la plaisanterie facile, c'est l'homme qui joue sa Vie avec prudence, mais sans y tenir au!renient. Sa vie, il la donne volontiers, niais il entend la défendre avec une énergie d'autant plus forte qu'elle est. plus froide et plus,raisonné^,. Le courage est chose banale à la Légion et il n'est, pas de soldat qui n'ait donné des. preuves: indubitables de son profond mépris de lamoi-t.Du reste, la mort lui paraît une chose foute simple, une scène qui termine la vie et qu'il faut subir s;.;lis y prêter trop d'attention. Le légionnaire n'a pas de, défaillance, il se conduit toujours en héros sans pourtant y mettre d'emphase. * Vieux soldat, ayant généralement participé à plusieurs actions souvent Tort; pénibles, il a le tempérament du vieux grognard enclin, à. discuter les ordres qu'il reçoit; et s'autorise même parfois à des critiques fort judicieuses. Cependant, quelles que soient les instructions données, il les exécute à la lettre, esclave docile de la consignealors qu'il juge la situation grave. C'est en campagne que l'on récolte ce que J'pn a 'semé, et à la Légion plus qu'ailleurs encore ce proverbe se jusfilic. Si le légionnaire a contiance dans son chef, s'il lui reconnaît une valeur militaire suffisante, lin caractère ferme et loyal, une boulé sans faiblesse, il se sacrilierai volontiers pour celui qui doit diriger les opérations. ' Il lui la lit avoir'la foi et alors il ira de l'avant, sans songer aux pires choses qui l'attendent. D'une, endurance admirable, il supporte avec phi' l'oso'pliie les privations- les plus grandes. En colonne, quand la dure nécessité'l'oblige" à- ne prendre que de bien 'maigres repas, le légionnaire conserve sa. belle'assurance,, sa gaieté et son entrain. La guerre le grandit;, car dans l'attaque comme dans la défense, il fait, preuve d'une crànerie et d'un sang-froid tels "qu'ils lui ont valu l'admiration de ses chefs et de tous ceux (pii ont été à même do l'observer dans de pareils moments. Les distractions,, quoique, d'une ampleur modeste, n'en sont pas moins fort nombreuses. Le. légionnaire a l'imagination fertile et il sait, lui-même créer ses plaisirs. Parmi ceux-ci, il en est un qui laisse en lui les souvenirs les plus agréables, qui lui rappelle, les jours heureux de jadis. Le..théâtre, en ellet, est, considéré comme la grande joie des légionnaires. Dès que l'autorisation a été accordée; chacun se met, au travail avec une activité liévrense. D'anciens menuisiers Clouent les planches, un peintre brosse les décors. Les acteurs sont trouvés facilement, Fuira, été jeune premier à la Monnaie, l'autre basse chantante, quelquefois un auteur dramatique se révèle et, la pièce jouée est. une véritable première. La Légion possède uni! musique excellente, dont le 'répertoire varie à l'inlini. Ce sonl tantôt des marches 'militaires, dont les accents vibrants entraînent les soldats, .tantôt, de vieux airs alsaciens (pie le légionnaire écoute tout ému en reconnaissant dans le chant, (pli guide sa marche le lied. dont, on le berçait, encore enfant,.. ."Partout où il se trouvera des concerts pourront , être organisés, dos fêtes de toutes sortes improvisées. Le. légionnaire élève (k'.^ chiens qui marcheront, en tête (lu régiment, (levant la « clique », lorsqu'il partira aux maïKcuvres, des chats qui ronronneront, suites couvertures crises de la. chambrée pendant les heures de sieste, uni! souris blanche, dos oiseaux rares ramenés des colonies, un singe. Une, autre distraction, plus sainte celle-là, esl. le, culte que les légionnaires gardent pour leurs ramarades disparus. Les lombes s'alignent, simples, au milieu de la blancheur des graviers, rumine les lits bas el, gris d'une, chambrée. L'herbe est. soigneusement
Merada'. ^- Touchante cérémonie: dés couronnes;sont déposées sur les tombes des soldats morts à l'ennemi-.
arrachée par des mains pieuses et, tout est, propre dans ce coin du cimetière. Quelques Heurs éparsesmême y ajoutent leur bote gaie. Ce sont celles que le légionnaire entretient avec un saint respect, convaincu qu'elles apportent quelque joie-à. famé de ceux qui ne sont; plus.
soir on m'en-- cômpte£plus" que 30, Tesjvutrés ont été tués. La. Légtoir rèprlfne|la;j;evolte de Kabylie. en 187J. Elle, est à Madagascar, ;uiVÏonl<in, au DahomeyAau Maroc, partout où la France a besoin de courage et de dévouement,.,,Les plis de sesxlrapeatix sontjtissés
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Taourirt. — Un théâtre improvisé au camp des légionnaires. '
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Et la Légion s'est promenée à travers.le monde. Soti histoire est celle des guerres de la. France. Nous trouvons la Légion au Mexique ; à Orléans en -fS'iO, 1,500 légionnaires, combattent depuis le matin el, le
Saïda.
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de souvenirs glorieux :. Sébastopol, Magenta, Camcron. Cameron, où'^Oti héros ,de la Légionjsout.inrentjin c.oinbatjneurfrier contre, des lorcesj.iien supérieures en nombre ! Nous, sommes, au Mexique, au mois de mai I8ti:.î. Le
La salle d'honneur du
2"
Etranger.
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
1(1
Types de légionnaires en différentes tenues. .JSL^i
refuse et l'ait promettre à ses hommes de se défendre jusqu'à la'dernièro extrémité. Presque aussilot une. balle mexicaine Je couche mortellement fi-appé. Le sous-lieufenant Vilain prend le commandement, de la petite troupe et la fusillade continue opiniâtre dos deux côtés. Un espoir pour les légionnaires : \QVA midi, dans le bruit des balles qui silllent, on distingue des roule-
général mexicain Milan avais dressé une embuscade sur la route que devait: suivre un convoi de :i millions de francs et «le munitions'. Il disposait de 1,000 fantassins et 700 cavaliers. Le capitaine d'Anjou, avec une petite compagnie de légionnaires, avait quitté le poste de Cliiqtiihniie pour éclairer les environs. Il se disposait à camper vers sept heures du matin,
L'ennemi alors incendie les hangars voisins et la chaleur redouble, mais toujours à l'inférieur de l'hacienda, les légionnaires valides combattent.' A a heures, le général .Milan harangue ses hommes. La résistance désespérée de la petite poignée de légionnaires est; une honte. Il veuf en linir et ordonne l'assaut qui commence aussitôt. l'u seul légionnaire qui tiraillait à la porte principale est enlevé par les Mexicains qui envahissent la cour. Le sous-lieufenant Maudef se réfugie avec quatre hommes dans les ruines d'un hangar. Il se bat encore un quart d'heure, el, brûle ses dernières cartouches. Il va l'aire charger à la baïonnette, il- sort de son refuge, fous les fusils sont braqués sur lui, un des ses hommes lui l'ait un rempart de son corps el; tombe foudroyé. Blessé mortellement, Maudet est l'ail, prisonnier avec quelques survivants. Les Mexicains avaient admiré le courage, des légionnaires. Ils traitèrent avec humanité leurs quelques prisonniers et rendirent les honneurs militaires à la dépouille du sous-lieutenant Maudef. L'anniversaire de Cameron est aujourd'hui une fête pour les deux régiments de la Légion. El; les actions d'éclat du même genre sont nombreuses dans leur histoire.
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comprend l'envie -que nous portent les nations étrangères qui n'ont pas su prolifer de ces forces qui nous viennent; de chez elles. Ou a tout dit contre la Légion. (In a même prétendu qu'elle était une institution contraire au droit des gens. Pourtant tout individu n'a-f-il pas le droit de servir où bon lui semble à notre époque de liberté '? IJtii beue ibi pulrin. Du reste ta. France n'est pas la seule puissance qui ait songé, à utiliser ces forces qui s'offrent à elle. La Hollande aussi a sa Légion étrangère ipii tient garnison à Sumatra. Personne n'en parle. Peut-être est-elle moins brillante que la nôtre el, al.fire-f-elle moins les regards envieux '! On n'accepte à la Légion (pie."des engagés el, des rengagés, dès son premier congé, le légionnaire devient ainsi un soldat, de méfier, endurci par les campagnes qu'il a faites aux colonies. Il s'est engagé pour courir le, monde, le mouvement l'ait sa joie : « C'est un oul.ltnv, disait le colonel de Villehois Mareuil, qui a sauté par dessus les barrières d'une société OI'I il se, sentait mal à l'aise, quia soif de risques mortels, pour y jouer sa vie, seul bien qui lui reste et dont il fait bon marché. Si l'émulation et les circonstances développent, en lui un admirable élan, il répond à la monotonie de la caserne par une indiflérence dédaïgnouse des perfectionnements d'instruction, la volonté arrêtée de ne pas perdre une peine, inutile, el, le, sentiment non dissimulé qu'il n'est pas soldat pour les besognes du temps de paix. » Nous avons essayé de montrer dans cet article un peu hâtif ce qu'est le légionnaire, soldat, posé, comprenant son devoir, respectueux i\v^ ordres donnés quoique les discutant. Nous l'avons vu à la caserne menant la vie que mène tout soldat français, poussé à faire parfois « i\o^ bêtises > parce que l'inaction ne lui vaut rien, mais admirable au feu el. plein d'iniliai.ivc. C'est lui (pli a écrit avec- son sang la longue, épopée qu'est l'histoire de la 'Légion. C'est, un di:< meilleurs soldats du monde (il. le maréchal Caiirobert, qui les admirait, ne put s'empêcher d(! crier, à la bataille, dis l'Aima : d'exemple aux autres, braves légionnaires ». i. ^ovxt'7. Ces paroles ne pouvaient mieux exprimer la valeur de (•!•< soldais d'élite. En s'engageant, le légionnaire renonce à son pays el ne songe plus qu'à celui auquel il se donne. En paraphant son engagement qui le, lie. inainlenani à un sort nouveau, il signe un pacte d'honneur. Seule, dans l'avenir, sa nouvelle patrie d'adoption conservera sa lidélilé. l.'Ai'iitoi ni: Noitn. On
Le drapeau du
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quand des éelaireurs mexicains lui sont signalés. D'Anjou, dont les forces sont peu importantes, juge prudent de. se replier vor^ un petit village du nom de l'.aineron. La compagnie va presque y entrer quand subitement, un millier do cavaliers mexicains Fe.nvoloppeni. La compagnie, avec ordre, se forme en carré et soutien! le choc puis elle réussit à percer la ligne •ennemie el à atteindre, le village. Le capitaine d'Anjou se barricade d ins une maison. Il esl. sommé do se. ren-
Régiment Étranger. I
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ments de tambour, des sonneries de clairons ; les Français, peut-être '.' Ce sont trois bataillons mexicains qui viennent apporter un nouvel appui aux assiégeants. La chaleur est accablante, les hommes sont à jeun, ils n'ont pas d'eau, les blessés soulTrent. horriblement. Le sous-lieutenant Maudet, remplace, à la fête de la petite troupe, son collègue Vilain (pli vient d'être tué. On le somme à nouveau de se rendre. Il refuse.
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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTRÉE
VOLTERRA Si l'esprit moderne est monté jamais jusqu'à Yolferra, il n'a pas dû y rester longtemps, car il y a laissé peu de traces. Celte petite ville, située tout entière, avec sa forteresse des premiers âges, sur la cime d'une montagne, toujours entourée ue ses antiques fortifications encore en excellent état, offre, avec ses rues tortueuses, pavées de larges et épais morceaux de rochers et bordées de hautes maisons de grès noir ou- de briques, aux petites fenêtres de plein cintre ou avec colonnette et doublement cintrées, l'aspect d'une ville d'un autre temps. On se croirait ramené à plusieurs siècles en arrière et sa population a l'ait peu d'efforts pour vous tirer de celte illusion. La place surtout, formée irrégulièrement par cinq ou six édifices fort anciens et dont un au moins remonte au xiit" siècle, avec sa façade toute recouverte des écussons d'anciens seigneurs, donne cette illusion du passé. C'était fête hier, tu août: la place était couverte de monde, et cette foule oisive, de ht, Ville et des environs, causant indifféremment de ses affaires ou de rien, ne devait pas, sauf quelques changements de •costume, différer sensiblement de celle de l'ancien temps. Beaucoup de maisons ont été restaurées, d'autres refaites; mais elles enlèvent peu de chose au cachet particulier de l'ensemble. Une des portes, la plus curieuse, il est vrai, remonte, sans avoir été jamais retouchée, aux temps étrusques. Les pierres de taille dont elle est formée rappellent les énormes blocs du Colisée de Rome. Sur un mur d'église, j'ai lu la date de sa dernière restauration : 1403. A côté de la maison des Prieurs (la mairie), sur la place, formant sur ce point, une espèce d'encoignure, on a ouvert, dans un mur, une porte très simple : •c'est, l'entrée do la cathédrale. Celle-ci lait pour ainsi •dire corps avec la mairie. Pour utiliser la forteresse, échantillon intéressant des constructions seigneuriales du xiv" siècle, on en a fait una, maison de réclusion. C'est un moyen pratique, fréquemment employé en Italie, de conserver ce monument historique. Du haut de cette montagne de Yolferra, d'un très •dillicile accès, la vite est, superbe sur les montagnes. el, les vallées environnantes. Les cafés sont peu nombreux, sans doute à cause de leur rare clientèle, et aménagés sommairement, sans aucune installation somptueuse. Une petite boutique, généralement sombre, quelques tables, le comptoir .au fond ; c'est, tout. Le lait est très rare. Je n'ai pu m'en procurer une Lisse. Je n'ai pas vu une seule pâtisserie. Les enfants ne •doivent pas être gourmands. Lu cependant, à la devanture de plusieurs coiffeurs, parmi d'autres annonces :
Tea room ». L'air est ici exceptionnellement pur et, sans aucun doute on viendrait de fort, loin passer l'été à Yolferra, n'était la dilliculfé d'y parvenir et, aussi peut-être la monotonie de l'existence. Pourtant, à peine arrivé, j'appris par de larges alli.i
ches placardées sur les murs, une nouvelle surprenantes. Des courses aux chevaux devaient, avoir lieu l'après-midi. Des courses à Yolferra, m'écriai-je ! Sur la pointe —• d'un rocher ! Il doit, y avoir erreur. Les (-ourses doivent avoir lieu en bas, dans la plaine. El. alors, il faudra remonter... Je m'informai. 11 n'y avait pas erreur. Les courses devaient bien avoir lieu à Yolferra. 11 y a, au sortir d'une porte et tout contre les fortifications, du côté Nord, les ruines assez bien conservées d'un ancien amphithéâtre ou cirque. L'espace .anciennement affecté au spectacle est, comme dans tons ces genres de monument, en forme d'ellipse, sa plus grandi! longueur peut, être d'une centaine de mètres au plus, sa largeur de 70 à 80, soif 210 mètres environ de tour. Les courses se donnaient dans cet, amphithéâtre. La piste, (in dedans dos gradins, bien entendu, avait six mètres de large. Les spectateurs se tenaient, tout autour, sur les gradins de l'arène. On avait ainsi l'avantage d'avoir toujours les chevaux sous les yeux, de ne point les perdre de vue el. de n'avoir point besoin de lorgnettes'pour bis suivre dans les endroits dilliciles. 'trois prix devaient être disputés : le premier, de 00 francs ; le deuxième, de -Va, et le troisième, de :i"> francs. Nous sommes loin des :i00,00ll francs du ("ii-.ind Prix de Paris. Cependant, l'intérêt paraissait aussi grand. Ainsi, tons les gens de. Yollerra et des (invirons étaient
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certainement présents. Les gradins antiques, quatre ou cinq rangs superposés, étaient 'complètement occupés par des gens assis. La partie affectée aux anciens spectacles, appelée pelouse en France et ici l'ialea, était toute recouverte de personnes debout. Le prix d'entrée était le même partout : vingt centimes uniformément. 11 y avait, bien plusieurs milliers de personnes. La musique municipale était au milieu. Vers six heures et demie, les jockeys firent, leur apparition, vêtus comme chez nous de tissus aux couleurs éclatantes, casaque rouge, manches bleues, toque jaune ;.casaque jaune, manches rouges, etc., puis les chevaux. Ils étaient, quatre et comment accoutrés Sur les quatre, un seul avait une selle et des éfriers ; les autres n'avaient rien, pas même une couverture. Je voudrais voir le résultat de cette façon, de monter au Grand Prix de Longchamp. Après la première course, le gagnant fut mis hors concours et les trois autres recommencèrent la course, puis les deux derniers. De dette façon, trois chevaux sur quatre rapportèrent quelque chose à la maison. 11 y a aussi un théâtre à-Yollerra, ancien système bien entendu. Le rez-de-chaussée, vaste espace libre, entre des murs hauts.et droits, contenant des fauteuils, puis des chaises et des bancs. Tout autour, les murs s'élèvent rigides et sans ornements d'aucune sorte, percés de quatre rangs d'ouvertures formant loges, chaque loge paraissant un large trou noir dans le mur. Le prix d'entrée est uniforme. Seulement, le payement de ce prix ne donne droit à rien ou à peu de choses. Une fois dedans, on doit payer en outre le prix de la place désirée : loge, fauteuil, chaise, etc. Toutefois ces prix réunis sont sensiblementau-dessous de ceux de nos théâtres. Pits de placeuses, ni d'ouvreuses, cette plaie honteuse et coûteuse de nos théâtres parisiens. On commence tard, à dix heures, pour finir vers une heure. Il y a deux hôtels dans la ville. Mais l'un d'eux est, je crois, seulement pour, la forme ; du reste, les étrangers sont rares. J'oubliais l'eau : elle est excellente et, fraîche. On la puise à un puits communal, creusé sur une petite place, non loin de. là maison des Prieurs. !
L. FOUCADE.
L'ORIGINE DE L'EVENTAIL Quelqu'un a dit. : « L'éventail d'une belle est le sceptre du monde ». Que de choses ont été dites, badines, frivoles, charmantes, à propos de cet; exquis bibelot, le plus délicieux des accessoires de la coquetterie, de l'élégance et de la beauté ! Les académiciens, qui n'y entendent rien, ont, doctement allirmé que c'est, « un petit, meuble » qui sert à
éventer.
préféré déclarer (pie c'est. « une sorte de petit, écran portatif » avec lequel les daines s'éveillent. Richo.lef, Furetière croient, que c'est, « un instrument... ! » Meuble, instrument, sorte d'écran, pouah ! que (Mis mots sont, vilains, qu'ils sonl, audacieux d'oser entrer dans la définition d'une si jolie chose. Absolument fausses, d'ailleurs, ces définitions ; les dictionnaires sont d'affreux pédants qui ne, peuvent comprendre la grâce d'une chose aussi légère. Connue si jamais une seule femme au monde avait, pris un éventail pour faire du vent, pour rafraîchir l'air? Que les gens doctes sont; donc naïfs, qui s'imaginent que Célhnène joue de. l'éventail parce qu'elle, a trop Lift.ré. a
chaud ! Alors que, dès le berceau, la plus simple fillette sait, que l'éventail n'est qu'un moyen de motiver des mouvements gracieux et qu'il sert, à exprimer ce que les mots ne sauraient, dire, et, ce que les regards ne diraient pas assez clairement ; qu'elle sait d'instinct (pie, toutes les ruses de la femme et fous les pièges de l'amour, toute la grâce des « oui », des « non » et, des blottis dans les plis d'un éventail « peut-être » sont qui, langoureusement,ondule, déferle, se ferme lentement on d'un coup sec, ou encore, masque un sourire, ou un bâillement ! 'foule femme digne de, l'être, .c'est-à-dire qui a ce charme inné des mouvements harmonieux qui constitue la plus grande, des forces'féminines, sait jouer de l'éventail qui, entre ses mains, devient, une arme offensive el. défensive redoutable, un sceptre expressif salis égal, (il, point ne lui est besoin d'être une beauté andalonso pour être virtuose de l'éventail, foule femme coquette à ci! point de vue. esl espagnole (il, déploie de. la grâce quand elle déploie son éventail. « Une, dame, espagnole, dit, lîeiijainin Disraeli, dans Coiiturini Fle-
miiiy, ferai! honte avec d'une troupe de cavaliers. la lenteur pompeuse et la l'oiseau de .lunon, tantôt,
son éventail à Ja tactique Tantôt; elle le déploie avec
consciencieuse élégance de elle l'agite, ou, avec une morbidesse nonchalante, ou avec une attrayante vivacité : tantôt l'éventail se referme avec un frémissement; qui ressemble au battement, d'ailes d'un oiseau et vous fait tressaillir. Psst ! au milieu de votre confusion, l'éventail de Dolorès vous touche le coude; vous vous retournez pour écouter et, celui de Catalina vient vous piquer au flanc. Instrument magique! Dans ce pays, il parle une langue particulière ; Ja, galanterie n'a besoin que de ce délicat bijou pour exprimer ses plus subtiles conceptions ou ses plus- déraisonnables exigences ». On ne peut savoir quand a été inventé l'éventail : il semble avoir existé de tous temps, et je ne serai pas surpris qu'un des premiers soucis d'Eve ait été de cueillir une large feuille à un arbre du Paradis terrestre pour s'en l'aire un éventail. Les Chinois racontent ainsi la découverte de ce précieux ami de la jolie femme : Un soir, la belle La-m-Si, fille d'un puissant seigneur,'assistait à une grande fête éclairée par des milliers de lanternes. La chaleur qui était terrible la força à retirer son masque, cependant, comme elle ne pouvait sans impudeur laisser les regards profanes des curieux admirer son délicat visage, elle tint son masque près de sa ligure en l'agitant rapidement, de telle manière que le masque ainsi vibrant devant ses traits n'en laissait distinguer nettement aucun détail à la multitude. Les femmes aussitôt imitèrent cette innovation charmante e thardie : l'éventail était trouvé. Les petits poètes badins du xvm" siècle, époque où, plus qu'à toute autre, régna la femme et ses charmantes frivolités, ont cherché à dire en des vers légers la naissance divine de l'éventail, dans le style mythologique un peu fade dont on raffolait alors. Gay, poète anglais, raconte que Sfreplion ne pouvant réussir à se faire aimer de Corinne, s'adresse à Vénus ; il demande à cette déesse un bijou qui puisse fixer les regards de celle qu'il aime et l'arrêter dans sa fuite. Vénus écoule sa prière, se rend à Cythère ot'i les amours travaillent ; les uns forgent les traits dont, ils nous blessent, les autres préparent « ces colifichets qui, donnés par les amants, doivent prouver leurs tendres soins ». Vénus leur demande de fabriquer un bijou qui imite la queue du paon, oiseau de .lunon, et qui, comme elle, se déploie et se referme. Les amours fendent les bois de leurs flèches el; en l'ont les branches du premier éventail. Dans le Fond du Sac, de Nogaref, qui est, un poème charmant, l'origine de l'éventail- est expliquée différemment, : Flora était la fendre amante de Zêphire. Un jour qu'il partait en voyage, elle lui demanda un gage de son amour, et; le jeune dieu lui répondit; : des belles, « Voici mes ;»îles ; coupez, rognez, belle otez-en tant; qu'il vous plaira ». Il part ; elle a lié ensemble les belles plumes dorées des ailes de l'époux adoré et souvent, regarde ce souvenir précieux ; un jour, sans y penser, elle agite ces plumes... 0 surprise: c'est Zéphire lui-même qui la caresse de la fraîcheur de son souille ! Sans ce plmnitija caressant Flora, désormais ne peut rii;re, File entretient le vent badin. Qui la fuit croire en lu présence Du dieu ipti caressait son sein... Pourquoi ne pas croire à cette légende puisqu'elle esl. jolie"? Il me choquerait, pour ma part, de penser que l'éventail aurait, été. inventé par quelque artisan, et, avec le charmant, poète de cette époque; futile, pimpante et. musquée, je redis que Un érenlitil, pour un esprit borné, N'estiiultii.iïiorcuaiid'ivoire, ttn la/felasomé D'une peinture inanimée : Tandis qu'au-v, dames destiné, Ce bijou, d'un V.éphir, tient rame eu fermée. JKAN Di;i>iiii:.i..
LE MONDE ET LA MODE SIMPLICITE
C'est,dans la simplicité extrêmement recherchée et soignée, qu'une femme sans fnrnine peut le, mieux se distinguer (il, si! faire apprécier même si elle se, montre aux côlés des l'omines très parées. Ceux; saison, la robe de lingerie élégante a le plus souvent pour base, le, tulle d'Aleiieoi) en colon, an réseau à la fois ténu
L'AFRIOUE DU NORD ILLUSTREE
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et solide: dans ce fonds arachnéen viennent s'incruster des filets anciens, les entre-deux de Cluny, de Venise et d'Irlande, les dentelles de Yalencienncs ou de Rruxelles, tout cela brodé et rebrodé, soutaché et même alourdi de macramé. Le luxe d'une robe de lingerie dépend beaucoup de la variété des matériaux employés, plus la mosaïque de points est compliquée, plus la robe est élégante et reeliêrehée. Dans cette mosaïque fouillée, on taille une'fobe de forme simple, car il ne faut point, surtout pour les tissus lavables, épaissir la silhouette par des retroussés inutiles. ; Bien que nous n'ayons pas cîe-préférence marquée pour les volants vieillots, les robes de dentelle ont presque toutes l'air de s'apparenter, ampleur en moins, à certaines robes de^ belles du second Empire. Les volants enroulés en spirales, faisant à la fois jupe et corsage avec une ceinture un peu haute, étroitement ajustée, ont un chic très particulier qui rappelle, en beaucoup plus souple, l'élégance d'un Wint.liei'harter. Sans autre prétention, voici les petits crépons et voiles de coton aux impressions fleuries qu'on souhaiterait parfois un peu plus estompées, car elles sont souvent, cet-été. malencontreusement inlluencées par les broderies bulgares dont, on abuse un peu. Dans les coloris pasteilisés, on fait de petites robes Louis NAM absolument seyantes, que compléteront des capelines de tulle ou d'Italie. Depuis que l'on .met, l'après-midi, de petites robes d'étoffes légères ou des costumes de soie, dont; les vestes, les paletots, les jaquettes sont d'une ligne amusante: on ne voit guère les costumes tailleur de lainage qu'au Bois, le matin, et, l'après-midi ils sont peu nombreux. Mais s'ils sont rares, ils sont particulièrement recherchés et chacun nous apporte une idée neuve, une ligne originale, une combinaison de couleurs qu'on n'avait, pas encore vue : pour les décrire plus aisément,, classons-les d'après la forme des jaquettes, les unes ouvertes, les autres croisées ; celles-ci sont aussi nombreuses que celles-là, bien qu'elles paraissent, en somme, moins faites pour l'été. Les jaquettes croisées, les plus nouvelles, découvrent un joli'arrangement d'encolure, un plastron de guipure ou de dentelle souvent enjolivé de lins plissés'detulle ou de » tuyaux » de nansouk, ourlés à jours, et qui sonl à la mode. L'une des basques vient croiser sur l'autre en pointe très accusée. Parfois, celle de gauche est plus longue (pie celle de droite : elle descend dix ou quinze centimètres plus bas. Il semble qu'on se soif habillé négligemment et qu'on ait boutonné la jaquette sans se soucier des boutonnières el. des boutons qui devraient se trouver en face les uns dos autres. Les jaquettes ouvertes son! prétexte à mille arrangements de gilets el de ceintures : gilets de drognel, à rayures de ions anciens, gilets de soie, gilets de tulle ; ceintures de rubans eu ris. ceintures de velours robrolla : ceintures de soie coupées, à la pièce et drapées souplement hautes et. larges : ceintures qui descendent en dessous des hanches connue les ceintures persanes ou hindoues. Par la description ci-dessous, vous pouvez juger de la grâce d'une de ces ceintures drapées. Le, modèle est en tussor souple beige assez foncé. La ceinture, le col el les revers sonl du même iissn imprimé de fleurs vieux bleu. La jupe, qui est drapée, esl, fout aussi jolie coupée à droit lil el. simplement froncée derrière. Les manches longues MUII bordées d'un plissé, de tulle cpli se retrouve amour de l'intérieur du corsage. Souvetu le gilel s'arrête à la ceinture. Parfois il reparait au-dessous. Il esl a basque ouverte ou croisée, il garde une ligne qui doit, s'allier agréablemenl à celle de la laquelle, linne qu'on modifie à l'essayage pour mettre en valeur le vêtement el. la taille.
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