Un an de vie d’un légionnaire.

Page 1

Un an de vie d’un légionnaire Jean REY est né le 27 juillet 1923 à Castelnau d’Aude. Il est le fils de Maximin et de Berthe Jean, pris en photo devant Saint Pierre en 1937, est âgé de 14 ans.

Ouvrier en Chaussures à Chalabre, il habite quai du Chalabreil. Engagé volontaire le 16 août 1941 pour trois ans, il s’engage volontaire pour la durée de la guerre aux FFL (forces Françaises libres) le 02/05/1943. Son signalement se compose : d’un visage ovale, de cheveux noirs, d’un front moyen, d’un nez droit et des yeux bleus. Sa taille est de 1m 60, et sa taille du masque T.O. À sa dernière année de combat, il a 22 ans et déjà quatre ans d’armée. En 1945, il est à l'hôpital du 12 octobre 1944 au 15 janvier 1945. Le lundi 15 janvier, il est sorti de l'hôpital de Besançon et a rejoint le dépôt de la première DF2.


Le mardi 16, il dit : je suis toujours au dépôt de Besançon. Le mercredi 17, il est parti du dépôt pour rejoindre la compagnie. Ils ont roulé deux jours et deux nuits. Le mardi 23 voit une offensive générale allemande sur tout le front. Il doit rejoindre la première section. Le mercredi 24, ils prennent le village de Guémar puissamment fortifiée. Ils ont pris le village en trois jours. Il y avait quatre-vingt cm de neige sur la route, et plusieurs voitures sautent sur des mines. Le jeudi 25, ils gardent le village. Les Allemands tentent de le reprendre. Ils détruisent cinq tigres. Le vendredi 26, ils sont toujours à Gaymard. Les avions allemands les bombardent toute la matinée ainsi que l'artillerie, impossible de sortir du trou. Le samedi 27, ils se trouvent en état d'alerte, suite à une violente contre-attaque de chars allemands. Leur artillerie réussit à la repousser. Il y a trois morts et quinze blessés. Le dimanche 28 est une journée sans incident. Le lundi 29, ils attendent des renforts pour la grande attaque. Le mardi 30, ils sont toujours en attente des renforts. Le mercredi 31, la 2ème DB et la 5ème DB sont arrivés pour les renforcer. Il y a des violents barrages d'artillerie allemands. Le jeudi 1er février, la grande bataille a été déclenchée à 5h du matin. Leur aviation et artillerie harcèlent l'ennemi. Ils ont pris plusieurs villages. Ils ont beaucoup de morts, mais les Allemands plus encore. Le vendredi 2, au moment d'aller prendre position dans un village, les canons de 320 de la ligne Siegfried les bombardent sans arrêt. Ils sont obligés de faire demi-tour. Il y aura quatre voitures brûlées et trois morts. Le samedi 3 février, ils ont refoulé les Allemands au-delà du Rhin. La plaine est jonchée de cadavres en uniforme vert (allemands). Tous les villages sont rasés. Le dimanche 4 février, ils sont relevés des lignes et en repos à Saint-Martin, où ils logent dans une famille. Le lundi 5, c’est le repos à Saint-Martin. Le mardi 6, une messe est donnée en l'honneur des morts de la 13ème DBLE. Jean fait une demande de permission. Le vendredi 9, Jean prend une adhésion à la société des volontaires de 40, et verse cent francs. Le samedi 10, il ne se passe rien. Le dimanche 11, ils sont allés à la chasse au sanglier avec plusieurs copains, et ont réussi à en tuer un. Le lundi 12, c’est le tir de mitrailleuse. Jean fait un très bon tir. Le mardi 13, il s’agit du tir au fusil, et Jean a gagné le premier prix de la compagnie, c’est-à-dire cent francs. Le mercredi 14, ils ont préparé le champ de tir. Le jeudi 15, c’est le tir au bazooka, et les préparatifs de départ. Le vendredi 16, se produit le départ de Saint-Martin pour Rodern. Le samedi 17, ils n'ont pas trouvé de place pour leur compagnie et sont revenus à SaintMartin.


Le dimanche 18, s’organise le grand bal à Saint-Martin. Jusqu'au mardi 27 août, ils ont remplacé les cloches de l'église que les Allemands avaient prises. Le mercredi 28, le curé leur a offert une soupe à l'honneur des cloches. Jean a perdu 800 Fr. et la montre-bracelet. Le jeudi 1er mars, c’est le départ de Saint-Martin à 9h pour Roderen. Ils arrivent à Schwobsheim (67) à 6h du soir. Les vendredi 2 et samedi 3, repos. Le dimanche 4 mars, on fait du tir au fusil. Jean fait un bon tir. Le lundi 5 mars, ils relèvent la 3ème section pour la garde du canal, le Rhône au Rhin. Le mardi 6, ils arrêtent trois Allemands qui tentaient de faire sauter un pont. Ils les ont fusillés sur place. Les mercredi 7, jeudi 8 et vendredi 9, ils montent la garde. R.A.S. Le samedi 10, c’est les préparatifs de départ. Ils reviennent à Schwobsheim. Le dimanche 11, le départ se fait à 7h du matin pour arriver à Besançon (25) à 4h. Ils visitent la ville. Le lundi 12 mars, le départ se produit de Besançon à 7h pour l’arrivée à Passins (38) à 15h. Le mardi 13, vingt-quatre heures de repos se font à Passins, suivies d'un grand bal. Le mercredi 14, le départ se réalise à 4h du matin, et l’arrivée est prévue à Cavaillon (84) à 7 h. est effectuée une visite de la ville. Le jeudi 15 mars, le départ de Cavaillon se fait à 4h du matin pour arriver à Nice à 4h du soir. Le vendredi 16, s’accomplissent les revues de bivouac. Le samedi 17, Jean a une permission pour Cannes, et visite la ville. Le dimanche 18, la permission est de vingt-quatre heures pour Nice. Le lundi 19, le légionnaire Lavallet a été condamné à mort pour avoir volé 200 Fr. Le mardi 20, Jean et sa compagnie ont rendu les honneurs au ministre de l'air (Charles Tillon) à Cannes, ce qui leur donne un dimanche de permission. Le mercredi 21, une permission de dix jours est accordée à Jean, qui touche 1100 Fr. et deux jours de vivre. Jean est parti le même jour pour Cannes, et a passé la nuit à l'hôtel des étrangers. Le jeudi 22 mars, Jean a pris le train à Cannes à 9 h 40 pour Marseille, où il est arrivé à 3h de l'après-midi. Le vendredi 23, il est parti de Marseille à 5h15 du matin pour Carcassonne, où il y est arrivé à 3h (15h). Il a pris un taxi pour Chalabre, où il y est arrivé à 7h du soir et lui en a coûté 1000 Fr. Le samedi 24 mars, Jean est en permission à Chalabre. Le dimanche 25, il demande des nouvelles de Fernandes Daudet. On lui dit qu’elle est fiancée avec un Arménien. Jean a le cœur bien lourd, car il l’aimait bien. Le dimanche 1er avril, Jean fait le goûter de Pâques avec des copains, et a vu Huguette Costes, qui ne me parle pas de Fernande. Le lundi 2 avril, sa permission de dix jours est achevée, et Jean décide de prendre encore dix jours. Tant pis pour ce qui arrivera. Le dimanche 8 avril, Jean part de Chalabre à 7h, et arrive à Carcassonne à 9h30, où il manque le train pour Marseille. Il passe vingt-quatre heures à Carcassonne avec Guy et Fournié. Le lundi 9, Jean prend le train à Carcassonne à 9h15, et arrive à 3h à Nîmes. Il y reste vingt-quatre heures. Le mardi 10, il part de Nîmes à 7h et arrive à Marseille à 10h30.


Le mercredi 11, Jean est parti de Marseille à 8h du matin pour Cannes, où il est arrivé à 6h du soir. La compagnie est partie de l'ancien emplacement. Le jeudi 12, Jean effectue des recherches de la compagnie. Le vendredi 13 avril, Jean est allé au bureau de la place, qui lui a appris que la compagnie était montée en ligne dans les Alpes à Castillon (06). Le samedi 14, il est parti le matin de Cannes et a rejoint la compagnie dans la même journée, soit environ soixante-cinq kms. Le dimanche 15 avril, il a rejoint sa section à 1850 m d'altitude. Il y a des bombardements d'aviation et d'artillerie sur un piton occupé par les Allemands. La compagnie a un litre d'eau par jour. Le lundi 16, ils sont ravitaillés par des mulets. Les Allemands les tirent avec des mortiers de 81. Le mardi 17, leur artillerie bombarde le village italien Olivetta San Michele tenu par les SS. Ils ont franchi la frontière italienne au nord-ouest de Vintimille. Le mercredi 18, ils quittent le secteur pour aller renforcer la coloniale dans un fort à 1480 m d'altitude. Trois mulets dégringolent dans le ravin et sont tués, ainsi que trois hommes. Le jeudi 19, ils sont redescendus au fort pour renforcer le 2 ème bataillon afin de prendre un piton occupé par les Allemands. Barrage de mortiers 60 et 81 ! Les Allemands défendent avec acharnement la position. Le vendredi 20, la 2ème compagnie est au PC pour ravitailler les sections en ligne, avec des mulets, dans une altitude de 1450 m. Le samedi 21, ils tiennent toujours la position. Les Allemands les arrosent avec l'artillerie. Deux soldats allemands se rendent. Ils déclarent n'avoir rien à manger et sont d'une maigreur effrayante. Le dimanche 22, pendant la nuit la compagnie a vu une lumière dans la montagne. Le matin, ils font une patrouille, et trouvent des vivres et de l’habillement allemands. Le lundi 23, la compagnie se replie des positions qu'elle occupait. Ils sont partis à 11h du soir et ont marché toute la nuit pour atteindre 2150 m d'altitude. Ils sont arrivés dans cette nouvelle position à 8h du matin. Le mardi 24, c’est une journée de repos près d’un fort à 1350 m d'altitude. Ils sont partis à 8h du matin pour aller se reposer.


Il est écrit au dos : souvenir de la compagnie des Alpes, altitude 1200m.

Le mercredi 25 avril, ils sont toujours en repos à Saint-Jean La Rivière à quarante kms au nord de Nice, et ont droit à une revue de bivouac. Le jeudi 26, Jean fait partir un colis à ses parents. Le vendredi 27, Jean a une permission de vingt-quatre heures pour Nice. Le samedi 28, sa compagnie et lui sont toujours à Saint-Jean La Rivière. Le dimanche 29, un bal est organisé à Saint-Jean. Le lundi 30, c'est la fête de la légion avec une prise d'armes et un défilé, suivi d'un grand bal. Le mardi 1er mai, Jean est en permission à Nice. Le jeudi 3 mai, le colonel doit venir nous passer une revue de matériel et d'habillement. Le vendredi 4 mai, ils passent la journée au nettoyage du matériel. Le samedi 5, le colonel est venu passer la revue. Le dimanche 6, il y a un bal à Saint-Jean La Rivière. Le lundi 7, s’opère un exercice de défilé. la paix ne devrait pas tarder à être signé. Le mardi 8 mai, la compagnie fait un autre exercice de défilé. Le mercredi 9 mai, la paix a été signée. Ils sont allés défiler à Nice, et ont eu vingtquatre heures de permission.


Le 09/05/1945 sur la promenade des anglais. Le jeudi 10, prise d'armes à Saint-Jean au monument aux morts, suivie d'un grand bal. Le vendredi 11 mai, exercice de défilé pour Paris. La compagnie est invitée à manger dans des familles. Il s'ensuit un grand bal. Le samedi 12, exercice de défilé pour Paris. Le dimanche 13 mai, quartier libre. Un bal est organisé à Saint-Jean. Le lundi 14, ils ont fait une marche de vingt-cinq kms en montagne. Le mardi 15 et mercredi 16, préparatifs de départ. Le jeudi 17, ils sont partis de Saint-Jean à 2h de l'après-midi pour Antibes (environ cinquante-cinq kms). Leur camion a tamponné un arbre. Il y a eu trois blessés. Jean n'a rien eu. Mais, ils sont arrivés à 6h du soir à Antibes. Le vendredi 18, ils logent dans une grande villa au bord de la mer. Le samedi 19, la revue de cantonnement est passée par le capitaine. Le dimanche 20, permission pour Nice (à vingt-deux kms). Le lundi 21, deux camarades sautent sur une mine en allant se baigner. Le mardi 22 mai, Jean est parti à Gênes en Italie pour aller chercher des collaborateurs. Le mercredi 23, Jean est toujours à Gênes, et en profite pour aller visiter la ville qui a beaucoup souffert des bombardements. Le jeudi 24, Jean et ses compagnons sont partis de Gênes pour aller à Nice livrer les collaborateurs. Le vendredi 25 mai, Jean a fait une demande de places dans les douanes aux colonies. Les samedi 26 et dimanche 27, s’opèrent les préparatifs de départ. Le lundi 28, ils sont partis d’Antibes à 6h du matin pour Paris, avec comme première étape Châteauneuf de Gadagne, entre Cavaillon et Avignon. Le mardi 29, ils sont partis de Châteauneuf à 6 du matin pour Charly, au sud de Lyon. Le mercredi 30, le repos se base à Charly à dix-huit kms de Lyon, où un bal y est organisé. Le jeudi 31, ils sont partis de Charly à 7h pour arriver à la Charité sur Loire, où ils se couchent dans un grand château au bord de la Loire. Le vendredi 1er juin, ils partent de la Charité à 5 h. En cours de route, trois voitures sont tombées dans un ravin. Il y a quatre morts et trois blessés. Arrivés au Gué, à Turenne à 7 h, ils logent dans une grande villa. Ils sont à cinquante kms de Paris. Le samedi 2, c’est les revues de cantonnement. Le dimanche 3 juin, Jean a eu une permission pour Paris, et a visité la capitale.


Les lundi 4, mardi 5, mercredi 6, exercices de défilé. Les jeudi 7 et vendredi 8, permission. Le samedi 9, prise d'armes pour le général Koening à douze kms de Meaux. Le dimanche 10, quartier libre. Jean est allé au bal. Le lundi 11 juin, exercice de défilé pour le 18 juin. Le mardi 12, Jean est affecté au magasin d'ordinaire. Les mercredi 13 et jeudi 14, il a une permission pour Paris de vingt-quatre heures. Le vendredi 15, préparatifs pour le 18. Idem, le samedi. Le dimanche 17, quartier libre. Le lundi 18, grand défilé à Paris en l'honneur de l'appel du général De Gaulle du 18 juin 1940. Jean est allé du côté de Montreuil pour voir s’il trouvait Fernande, puisqu’il avait eu son adresse dix minutes avant de partir au défilé. Le mardi 19 juin, permission à Paris. Jean n'a pas trouvé Fernande Daudé. Le mercredi 20, quartier libre. Visite à Sysi sur Ourq. Le jeudi 21, sa compagnie et lui sont allés défiler à Beauvais en l'honneur de trois frères de la 1 ère DFL, morts en Italie à Amyet d’Inville. Le vendredi 22, ils sont toujours à Beauvais. Il y a une grande fête toute la nuit. Le samedi 23, ils sont partis de Beauvais à 6h du matin pour le Gué à Turenne. Le dimanche 24, quartier libre. Le lundi 25, Jean et sa compagnie sont allés rendre un hommage au sultan du Maroc à Paris. Le mardi 26, rien à signaler. Le mercredi 27 est le jour de la Sainte Fernande, et Jean a un cafard formidable. Les jeudi 28 et vendredi 29, rien à signaler. Le samedi 30, une grande fête à Meaux est organisée par la 13 ème brigade de la légion étrangère. Le dimanche 1er juillet, Vinsigurra doit à Jean soixante francs et vingt francs pour les timbres. Mais il l’a remboursé. Les 2 et 3, rien à signaler. Le mercredi 4, Jean a une permission de vingt-quatre heures à Paris, et un rendez-vous avec Fernande Daudé à Berault. Ils se sont promenés dans les bois de Vincennes, et soupés chez elle. Puis effacé, on a échangé un premier baiser. Depuis trois ans d'absence, « suite ».


En souvenir du Luna Park, Serge, Solange.

Le jeudi 5 juillet est la plus belle journée de sa vie que Jean a passée. Il sent qu’il l'aime éperdument, et ne pourra plus se passer d'elle. Ils s’écriront. Le vendredi 6, Jean va écrire une lettre à Raymonde Rey. Le samedi 7, Jean doit écrire une lettre à Simone Estégiani et une à Bernard Laffond. Le dimanche 8, alignés en pain et vin jusqu'au mardi soir. Le lundi 9, viande, choux, pomme de terre et vin. Le mardi 10, préparations pour le défilé du 14 juillet 1945. Ils sont allés toucher le ravitaillement pour la compagnie pour les journées du 11 et 12. Le mercredi 11, exercice de défilé pour le 14, et distribution de vivres pour la compagnie. Le vendredi 13, popote officielle. Jean et sa compagnie touchent le pain pour deux jours, la viande, et le savon. Ils ont un nouveau commandant. Le samedi 14 juillet, défilé à Melun, et ensuite quartier libre toute la nuit. Le dimanche 15 juillet, ils vont assurer le service d'ordre à Longchamp, à l'occasion d'une démonstration de l'aviation. Le lundi 16, cafés au chocolat, achat de pains. Jean a envoyé six tablettes de chocolat, trois paquets de chewing-gums à Fernande Daudé, et donné cinquante Fr. à Philippe pour le colis. Le mardi 17, Jean acheter un stylo deux cents Fr. et donne cinquante Fr. à Pavan pour acheter du liquide pour les verrues. Le mercredi 18, alignés à vivre jusqu'au mercredi 18 juillet. Durest et Colt vont passer devant le tribunal militaire pour avoir vendu de l'essence et de l'habillement. Le jeudi 19, Jean a envoyé son colis avec les six chocolats et trois paquets de chewinggum à Fernande. Le vendredi 20 juillet, ils seront peut-être démobilisés le 5 août. Jean a reçu une lettre de Raymonde Rey de Roubaix, et a touché le pain jusqu'aux 23 et le vin jusqu'aux 24. Le samedi 21, ils touchent le ravitaillement pour une semaine. Jean a donné le ravitaillement aux officiers et au capitaine, et a touché les cigarettes et le tabac pour la compagnie. Le dimanche 22, Jean a prêté cinq francs à Deloste. Maucourant, Gonzales, Ronda vont passer le conseil de guerre. Mallet et Rousseau vont partir pour trente jours à la


discipline. C’est une journée triste pour Jean, car cela fait une semaine qu’il n’a pas reçu de lettre. Bal à Longis, Jean s’est couché à 3h. Le lundi 23, maintenus sous les drapeaux, ils subissent le sort de leurs classes. Jean a reçu une lettre de Fernande Daudé. Il est proposé pour la médaille du mérite Tunisien. Le mardi 24, tous les étrangers seront démobilisés à la fin du mois. Le mercredi 25, les étrangers passent la visite de démobilisation. Jean a reçu une lettre de Simone Astégiani. C'est aujourd'hui qu’il fait ses 22 ans. Le jeudi 26, rien à signaler. Le vendredi 27, Jean a touché le ravitaillement en pain viande et vin. Le samedi 28, ils ont reçu l'or pour embarquer le 3 août à Marseille pour l'Afrique du Nord. Ils touchent les livres pour trois jours et doivent partir du gué le 30 juillet en chemin de fer. Le dimanche 29, les étrangers sont démobilisés aujourd'hui, les préparatifs du départ et distribution des vivres. Jean doit retenir un paquet de cigarettes à Grall, Simon, Cauthures et Novakosky. Le lundi 30, ils s’embarquent dans le train en direction de Marseille. Le mardi 31 juillet, ils sont toujours dans le train. Ils sont passés par Lyon et Macon. Le mercredi 1er août, l’arrivée à Marseille est à 3h de l'après-midi. Ils se dirigent sur Toulon, et attendent pour débarquer du train, qui se fera à 11h de la nuit. Ils sont dirigés sur une caserne. Le jeudi 2, ils attendent un embarquement et ont une permission de la nuit pour Toulon. Le vendredi 3, permission à Toulon. Ils touchent deux jours de vivres. Le samedi 4, toujours en caserne. Le dimanche 5 août, quartier libre toute la journée. Mais, Jean est allé au marché acheter des tomates et du raisin pour la compagnie. Ils doivent embarquer le mardi 7. Le lundi 6, la CAC 13 fusionne avec la CCI 13. Jean est allé au marché à Toulon pour acheter des tomates pour la compagnie. Les jeeps embarquent aujourd'hui. Le mardi 7 août, ils embarquent à 3h du matin sur le porte-avion Béarn. Le mercredi 8, toujours sur le bateau. Le jeudi 9, ils partent à 12h. Le vendredi 10, ils arrivent à Alger à 6h du soir où ils débarquent et vont à la caserne d'Orléans. Le samedi 11, aux douches. Ils descendent au port pour décharger les camions. Jean est de patrouille au port et en ville. Le dimanche 12, ils partent du port à 11h du matin pour aller à la caserne d'Orléans. Le lundi 13, corvées de lavage et préparatifs de départ pour Tunis. Ils partent mardi à 5h50 du matin, et touchent des vivres pour une journée. Le mardi 14 août, ils partent d'Alger à 6h du matin, et font une étape de deux cents kms sous une chaleur torride. Ils arrivent à Bordj Bon Arridj. Le mercredi 15 août, ils partent à 7h du matin pour Constantine, et arrivent à 2h. Jean est de garde de nuit. Le jeudi 16, vingt-quatre heures de repos à Constantine. Jean a posé une permission de minuit pour visiter la ville. Pétain est condamné à mort. Le Japon se rend sans condition. La guerre mondiale prend fin. Le vendredi 17 août, ils sont partis de Constantine à 6h du matin pour arriver à 3h de l'après-midi à Tibissa. Le samedi 18, le départ est à 7h du matin pour Bizerte. En cours de route, ils volent des moutons. Ils arrivent à 9h du soir, et logent à la caserne Japy. Le dimanche 19, ils sont allés se baigner à la plage de Bizerte.


Le lundi 20, baignades à la mer. Jean a reçu deux lettres de Fernande, deux lettres de son père, deux lettres de Simone, une lettre de sa sœur, et une lettre de Joseph Maxime. Le mardi 21, ils ont vendu les camions, et font de la baignade. Le mercredi 22, la CAC13et la CCI 13 fusionne, et forme une CC13, puis baignade. Le jeudi 23, le magasin d'ordinaire de la CAC 13 est dissous. Sa compagnie et Jean mangent avec la CC 13. Le vendredi 24, ils touchent la quinzaine. Les engagés de moins de deux ans de service touche six francs par jour. Le samedi 25, c’est les revues de cantonnement et travaux de propreté. Le dimanche 26, quartier libre. Jean est allé en ville avec Rousseau. Le lundi 27, maniement d'armes. Ils attendent du renfort. Le mardi 28, nettoyage des canons, et revue passée par le commandant. Le mercredi 29, travaux de propreté, suivis d'une baignade. Le jeudi 30, instructions sur le 6 pousiden, puis baignade. Le vendredi 31, exercice de défilé ce soir à 3h et revue de détail passée par le commandant. Le samedi 1er septembre, baignade et douches. Ils ont touché la quinzaine 555 Fr. Le dimanche 2, Jean est sorti en ville avec le capitaine Jacques, et a reçu l'attestation donnant droit au port de la médaille coloniale avec agrafe Tunisienne.


Le lundi 3, instructions sur le canon de 105. Lavage des effets du magasin. Ils ont le droit de porter la fourragère de la libération. Le mardi 4, maniement d'armes école de Pièce 105 puis baignade. Le mercredi 5, écoles de Pièce 57, travaux de propreté, douche. Le jeudi 6, écoles de pièce 109, puis baignade. Le vendredi 7, école de Pièce 57, maniement d'armes, corvées de lavage, puis baignade. Le samedi 8, la revue de catégorie est menée par le colonel, et ensuite baignade. Le dimanche 9, ils sont de repos. Jean est allé se baigner avec Yung, Jacques, et Dinon. Ils ont cassé la croûte en ville. Le lundi 10, GPH, école Pièce CV, nomenclature du 105, avec exercice de visé. Le mardi 11 septembre, théorie sur le tir, puis baignade. Le mercredi 12, écoles Pièce 57, et douches. Le jeudi 13, corvées de propreté, puis baignade. Le vendredi 14, écoles Pièce 105. Jean a reçu une lettre de Fernande Daudé, qui doit aller à Chalabre voir son père et sa mère. Il a passé la journée en baignade. Le samedi 15, Jean a posé une permission de minuit avec Yung, Jacques, et sont sortis à Bizerte. La compagnie touche la quinzaine, et Jean touche la Légion d'honneur tunisienne.


Le dimanche 16, Jean a la permission de la journée, et est allé voir la tante de Fernande. Comme il n'y avait personne, il est allé à la plage et a mangé en ville. Le lundi 17, c’est le nettoyage du 105 et 57, suivi d'une baignade et théorie sur le service intérieur. Jean a reçu une lettre de ses parents. Le mardi 18, nettoyage du 105 et 57, baignades et théories sur le service intérieur. Le mercredi 19, nettoyage d'armes et travaux de propreté, puis baignade. Le jeudi 20, écoles de Pièce 105 et 57 sur les théories sur le tir. Le vendredi 21, écoles de Pièce du 105 et 57 concernant les théories sur les mitrailleuses. Jean a reçu une lettre de ses parents. Mme Daudé et Fernande sont allées voir ses parents. Le samedi 22, la revue de la douche du contingent est passée par le commandant Arnault. Pour l’exercice de défilé, la revue de détail est passée par le capitaine Pachany. Le dimanche 23, jean a quartier libre toute la journée, et patrouille en ville de nuit de 9h à 1h du matin. Le lundi 24, écoles Pièce 105. Le dimanche 30, ils sont consignés en état d'alerte. Le lundi 1er octobre, ils sont partis à 2h du matin pour la Manouba, à huit km de Tunis et attendent les élections. Le mardi 2, ils sont toujours à la Manouba. Jean a reçu une lettre de sa sœur, de Fernande, et de Thérèse Sié. Jean pense que, probablement, ils resteront ici jusqu'à la fin de la semaine. Le jeudi 4, on leur remet des souliers et de l’habillement à Tunis. Le dimanche 7 octobre, ils sont partis de la Manouba à 9h du matin et sont arrivés à Bizerte à 11h 30. Ils sont tombés en panne à douze km de Bizerte. Le lundi 8, les soldats reçoivent leur solde. Le mardi 9 octobre, deux des meilleurs copains de Jean sont libérables et attendent d'un jour à l'autre leur départ, Yung Roger, Jacques Charles. Pour lui, il n’y a rien de nouveau. Le mercredi 10 octobre, la revue de détail est passée par le colonel de l'intendance de Bizerte. Le jeudi 11, Jean a reçu la deuxième piqûre. Le vendredi 12, on s’attèle aux travaux de propreté. Le samedi 13, sont passées les revues de catégorie et la revue de détail. Le dimanche 14, c’est quartier libre toute la journée et Jean est allé voir jouer la vie privée de la reine d'Angleterre. Le lundi 15 octobre, notre compagnie réalise des exercices de tirs réels avec les 105 à sept km au nord de Bizerte. Le mardi 16, on effectue le nettoyage des canons. Le mercredi 17, les militaires ont le droit de voter. Le jeudi 18, Jean a reçu sa carte d'électeur. Le vendredi 19, des légionnaires lancent des grenades dans le local du parti communiste. Le samedi 20, le parti communiste fait paraître un article sur l'avenir pour nous faire partir à Bel - Abbès. Le dimanche 21 octobre, Jean est allé voter. Le lundi 22, le parti du général De Gaulle remporte toutes les voies. Le mardi 23 octobre, Jean est affecté au magasin. Le carnet arrête là toute écriture, et termine néanmoins avec quelques adresses. Démobilisé avant la fin de l’année, il regagna Chalabre, et travaillera, comme beaucoup de gens du canton à l’usine de chaussures, Canat.


Il se maria à Chalabre le 17 septembre 1949 avec Conception Marcos Palacios. Il décédera à Chalabre le 27 décembre 1971.

Ses campagnes : Tunisie ½ C. du 26/08/1941 au 05/09/1941 Sud Tunisien CS du 06/09/1941 au 07/11/1942 Tunisie CD : du 08/11/1942 au 11/06/1943 Lybie CD : du 12/06/1943 au 25/08/1943 Tunisie CD : du 26/08/1943 au 17/04/1944 En mer CD du 18/04/1944 au 19/04/1944 Italie CD : du 20/04/1944 au 06/08/1944 En mer CD : du 07/08/1944 AU 16/08/1944 France CD : du 17/08/1944 au 31/05/1945 France CS : du 01/06/1945 au 09/08/1945 En mer CS : du 10/08/1945 au 11/08/1945 AFN CS : du 12/08/1945





Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.