Le miroir du 04/05/1919

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Le Miroir. Publication hebdomadaire Source gallica.bnf.fr / BDIC (Bibliothèque de documentation internationale contemporaine)


Le Miroir. Publication hebdomadaire. 1919/05/04.

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--:IO{.,.4' Neuvième

année.

-Le Numéro :

N° 284.

PUBLICATION HEBDOMADAIRE, LE

MIROIR

APRÈS

LE

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n'importe

MATCH

DE

Un grand match de rugby a en présence du roi, des princes

quel

RUGBY

prix

DE

les

Dimanche

centimes.

40

18, Rue d'Enghien,

documents

photographiques

GEORGE

4 Mai

1919.

PARIS d'un

V FÉLICITE

intérêt

particulier.

FRANÇAISE L'ÊQUIPE et Une équipe française, té disputé à Twickenham par une équipe néo-zélandaise Les Néo-Zélandais ont gagné par vingt points à trois., royaux et de 50.000 personnes. TWICKENHAM,


LE

2

COMMENT

- Les

L'ALLEMAGNE

3ÎÏSOIH

de verser leur obligés Les Allemands manquant de toutes les denrées nécessaires à la vie, les alliés ont dû effectuer le ravitaillement de nos ennemis. Mais, en attendant les restitutions qui nous sont dues, on exige des Germaniques le paiement en or. La sommeest donc expédiée Allemands

sont

SON

PAYE

RAVITAILLEMENT

des vivres des Alliés. recevoir pour dans des caisses de Berlin à Rotterdam. On vcit ici des soldats écossais prenant les colis à la Banque Sud-Africaine. Ensuite, les tommies portent les précieuses caisses sur des navires anglais, qui, ans crainte des sous-marins, vogueront vers Londres. or


LE

VERS — Les deux réunions que le Irluli i 7 Comité des Ouatre a tenues ont été des plus importantes Leschefs de gouvernement out drt-idé. en Rhin serait principe. que la rive gauche duune durée de mvupée militairement pendant quinze années. Cette occupation serait confiée d abord à l'ensemble des troupes interalliées, et ensuite aux forces franco-î»el«es. Lescontin gents de l'Entente seraient progressivement retirés, au fnr et à mesure que l'AHemagne exécuteraitles obligations financières qu 'eUt.tle,Ta contracter. Ou prévoit trois étapes. Il a été arrêté également, en conformité avec les l'r()positjc'II' faites par la commission compétente. que deux plébiscites seraient institués 4K>nrle iJesvig : l'un, pour la partie septeniriouak-, aurait un caractère général; l'autre pour les districts du centre, s'opérerait par fractions. î ct:«rt<it iS avril - Il importantes délibérations ont été prises dans une séance où se trouvaient réunis, au quai d Orsay, les repré sentants des dix-huit puissances à intérêt limité qui ent déclaré la guerre à l'Allemagne l'n téléiTamme de convocation aux plénipo tentiaires aik-niaiids a été laïu^é pour le ^5. Il a été transmis par le maréchal Foch au général Nudant qui ie communiquera luimèuie aux commissions germaniques de Spa. I.e Comité des Ouatre a entendu M llymamsur les revendications belges. Cn Comité des Dix a encore siégé pour déli hérer sur le désarmement de ! Anemagne. la ratification éventuelle des préliminaires de paix et le paiement par nos ennemis des frais d'occupation. M. Llovd George, à Londres, et M. Picbon, à Paris, ont fait des déclarations sur la politique étrangère. Le gouvernement français a obtenu un vote de confiance. Samedi 19 avril. — Les Cinq se sont réunis pour envisager la rédaction du traité des préliminaires qui sera. en fait un traité de paix et

MIROIR

LA

3

PAIX

qui contiendra un millier d'articles. !1 sera l'Italie fasse des concessions en Dalmatie. MM Wilson. Clemenceau et !..Ioyd George établi en français, en anglais, en italien. mais continuent à négocier une convention non en allemand. A la suite de troubles qui se sont produits à d'alliance défensive qui nous offrirait toute* Milan, des grèves ont éclaté dans plusieurs garanties contre une nouvelle agression alie villes d'Italie, entre autres, à Turin et à mande et qui serait publiée en même temps Bologne. que le texte du pacte cie la Société des Xaboos. Brockdorff-Rantzau persiste à dire qu'il ne Les Cinq ont statué sur la révision du traité cédera pas sur la question de la Sarre cie18j relatif àla Belgique et sur le ravitaille ment des pays baltiques. L'état de siège a été proclamé dans plusieurs districts des Indes anglaises. lie maréchal Foch a fait à M. Clemenceau une longue visite. ï<a grève générale a éclaté à Brème, l'ne bataille semble imminente aux portes de Le comte Czemin a été arrêté à la frontière Municli. autrichienne. Le chefd<-s paysans bavarois. a Mardi 22 avril. - I<e ministre des Affaires été arrêté. étrangères d'Allemagne a fait savoir que son Dimanche 20 avril. — Les Quatre ont discuté gouvernement n enverrait, le*25. à Versailles, la question de Dantzig. 4lite trois délégués <te qualité secomiaire pour Le gouvernement polonais 4 obtenu un recueillir le texte des préliminaires de paix couloir entre Varsovie et la mer; Dantzig sera et le rapl'°rtt=r à Berlin une ville libre jilacée sous son contrôle. ï<es Ouatre out continué à délibérer sur la Le débat sur Fiume a commencé. question de Fiume sans aboutir encore. Ia- gouvernement italien maintient intactes Les combats ont commencé sous Munich ses prétentions. Ils ont été défavorables aux troupes du gogru nouveau télégramme a été envoyé de vernement de Bainberg. Paris au général Xudant pour être transmis On annonce qu'un accord aurait été conclu aux commissaires allemands de Spa. Il entre le gouvernement allemand et les commisdemande au gouvernement de Berlin de faire saires du peuple de Moscou connaître de façon précise le nombre et les Le George-Wtc';/'¡,igtvn,qui doit ramener le arrivé à qualités de ses envoyés à Versailles président Wilson en Amérique,est Un conflit sanglant a eu lieu à Vienne Les soviets annoncentque la cavalerie bol- Brest. le îa la suite de la nouvelle iitj'ut.elkMercredi23 avril.— A clieviste a Ot"l'upéEupatoria. en Crimée. note de l'Entente. réclamant l'envoi de pléni Les cornets ont commencé prèsde Munich à Versailles, le gouvernement potentiaires entre les communistes et les Troupes d'Hoff allemand a répondu qu'il acceptait d'agir mann. comme il lui était demandé. Ses délégués Litutii21 avr'i. — l.es Quatre ont réglé dans seront: le comtede Brockdorff-Rantzau. minissa totalité l'affaire de Dantzig. Ce port et la tre des Affaires étrangères: le docteur Lands M. Giesberts. l*r. ministre de la Justice; région de Marienwerder formeront un Etat ministre des Postes; -NI.Leinert. président de autonome sous le contrôle de la Pole. l'Assemblée nationale prussienne; le docteur I,es délibérations sur Fiume ont continué. le professeur Scbuking. l,e gouvernement italien persiste à réclamer la Melchior ; ville en laissant le faubourg de Sussak à la Les troupes gouvernementales bavaroises un1 reprisA ugsl»ourg. Serbie. Le président Wilsoninsiste ;xmr «|iu-

nous a été rendue la foire la guerre, aux fois Pour la première d'épices pains depuis Paris reprend peu à peu sa physionomie d'avant-guerre. Avec d'avions et d'automobiles, les tirs, les loteries, les baraques de les concerts militaires des jardins publics, lui a été restituée la lutteurs et de phénomènes. Les prix ont augmenté et le petit foire de la place de la Nation toujours populaire. Beaucoup de cochon de pain d'épices vaut aujourd'hui soixante centimes, mais l'affluence du public est toujours aussi grande que par le banquistes sont tombés au champ d'honneur. Les autres ont réédifié leur ville de toile et de planches. Au son joyeux des passé. Seules les ménageries manquent, car on n'a pas pu subvenir aux besoins des fauves pendant quatre ans d'hostilités. orgues nous avons revu les manèges de cochons roses,


4

LE

L'EX-EMPEREUR

- Charles

MIROIR

D'AUTRICHE

les tristesses à Wartegg La révolution bolcheviste ayant rendu dangereux son séjour en Autriche, Charles l''r s'est installé en Suisse, au château de Wartegg, dans le canton de St-Gall, proche le lac de Constance. C'est là que l'ex-empereur mène une existence toute familiale. la

oublie

ET

SA

FAMILLE

EN

SUISSE

court malheureux aussi d"un que règne Voici: Charles Ier, au premier plan, et le colonel anglais Shutt, chargé de sa garde, devant le château de Wartegg. Au millieu, les petits princes et l'empereur avec deux amis qui l'ont suivi en exil. En bas, l'ex-souverain se promène avec le colonel Shutt.


LE , L'IMPÉRIAL

RÉFUGIÉ

MIROIR

0

, D'AMERONGEN

- L'ex-Kaiser, d'un ami, accompagné Voici un instantané de Guillaume II qui nous montre celui-ci sous un aspect peu connu: le souverain devenu bourgeois. Autrefois, quand il s'habillait en civil, l'empereur restait élégant. Le voici vêtu d'un complet qui sent la confection, le ventre barré

SE

PROMÈNE

de la petite rue une ville d'une grosse chaîne. de montre, à la manière d'un commerçant cossu. Il répond, en passant, au salut d'un habitant du pays. Cette photo prouve que, contrairement à cequi aété dit jusqu'ici, il arrive au Kaiser déchu de franchir les limites de la propriétéqu'il habite. dans


LE

LA

CARRIÈRE

DU

APRÈS PARIS-MADRID,

1911

-f-

CHAMPION

GRAND

AU CIRCUIT D'ANGLFTERRE

AUX GRANDES MANŒUVRES, --

Mi Su i it

-t-

VEDRINES CONFÉRENCIER

LES DÉBRIS DE L'APPAREIL

ORATEUR A

1:'10UX,

'):

«

..,..

-

VÉDRINES

ADJUDANT SUR LE FRONT, 1915

1912

.,.. U! ?. ( a n il i duta la députâtuni: ( hnte gravi à F,pi na//-.*.-Sci ta VJ11. ( itevaherde la J.égiun d tantnrar: lJ¡"!. /',o'is-!J ( aire par < : Pjl-î. M issions \/>éeiale.s an fnaa - !!/{>-lJ ')<>. tfferri/ suran!<>;'} à Paris: tanvi-t MlJ'. Sefur dans Paris-Jîiane : avril HI/Y.

Xnissanee: Saint- Denis: dêcein hre JSSJ. Urereeld'aviateur: tléceiu hre 1010. h,,,!!-J/(m/iIl.- ausIssjf-I'oitiei's-lssif : si ères: Paris-S*a a par étapes: 19!1. Gtl!fIl(JParis-Ma drid: mai lit/1. Deuxième du (';,.,>n;t européen : 1U1J. j)t'lUit'IIU' (ht <ireait d' An gleterre: I!J1 «9»

JULES

•«. Minuit.. DERNIER PORTRAIT DE L'AVIATEUR

A S'-RAMBERT

D'ALBON

La mort glorieuse de Védrines, tcmbé en service commandé alors qu'il tentait Paris-Rome sans escale, a été ressentie avec une profonde émotion, non seulement en France, mais dans le monde entier. Aucun aviateur ne fut plus populaire, aucun peut-être ne

--

-

LE SOUS-LIEUTENANT VÉDRINES SUR SON LIT DE MORT se montra plus énergique et plus téméraire. Cet enfant de la balle qui, de petit mécanicien devint une gloire mondiale, était un travailleur, un chercheur, un Français dans toute l'acception du terme. Il avait accompli, pendant la guerre, des missions très périlleuses.


LE

LE

NAUFRAGE

Le

DE

L.U-llS"

MIROIR

7

SUR

LA

COTE

ANGLAISE

sous-marin allemand sur la plage, échoué grand devant Hastings Au cours d'une forte tempête, l'un des sous-marins allemands Longde quatre-vingts mètres, cesous-marin comporte à l'avant de grand modèle livrés récemmentà la marine britannique a quatre tubes lance-torpilles, dont deuxsont visibles sur nos photos, ses amarres et s'est échoué sur la plage d'Hastings, à et, sur le pont, un canon de ros- L'épave se trouve dans une rompu quelques centaines de. mètres des premières maisons du port. situation périlleuse et on craint de ne pas réussir à la renflouer.


LB

8

LE

CANAL

DE

PANAMA

A

RENDU

a

notamment

néo-zélandais plus

AU DOCKS DE SAN MIGUEL Des navires de commerce venant d'ExtrêmeOrient font une courte escale à San Miguel. m-

permis dans grandes

des que

de

par

les

transporter

conditions l'Océan

LA

PENDANT

SERVICES

D'IMMENSES II,

9

MIROIR

de

et de

rapidité indien

renforts

et

le canal

australiens sécurité de

SECONDE

DE

LA

GUERRE

et

beaucoup Suez.

STEAMERS DANS L'ÉCLUSE DE GATUN Les écluses de Gatun comptent parmi les plus importants ouvrages d'art du canal.

AUX ÉBOULEMENTS DE COCKROACH Un steamer passe devant l'éboulement qui jeta dans le canal une avalanche de terre. jrf»

PARTIE

UN BATEAU VIRE DANS LE CANAL Photo prise dans la tranchée de la Culebra où des éboulements se produisirent souvent.

* «fr/

CARTE MONTRANT LES DEUX ROUTES D'AUSTRALIE EN EUROPE PAR SUEZ ET PANAMA En 1915, les Turcs marchant sur l'Egypte arrivèrent jusqu'au canal de Suez. Ils ne le franchirent pas mais y placèrent des mines rendant ainsi la navigation très périlleuse. Trois routes restaient possibles pour venir d'Australie en Europe: Celle des premiers navigateurs par le cap de Bonne-Espérance, celle du cap Horn et enfin le canal de Panama. La remise en état de celui-ci a rendu à l'Entente d'inappréciables services.

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7.;¡''; --"1

DES NÉO-ZÉLANDAIS SALUENT LES AMÉRICAINS DU PONT D'UN TRANSPORT Les soldats australiens et néo-zélandais amenés en France depuis deux ans arrivèrent par le canal de Panama. En passant ils fraternisaient avec leurs camarades américains.

DU QUAI, DES SOLDATS AMÉRICAINS CAUSENT AVEC LES NÉO-ZÉLANDAIS Les Américains de Panama étaient les premiers alliés que rencontraient les Anzacs au cours de leur lonc voyage. On échangeait en manière de souvenirs des boutons d'uniforme.

le courant de l'année 1916, des éboulements formidables, beaucoup plus volumineux que D |ANS ceux qui s'étaient produits les années précéle canai Ut: complètement dentes, obstruèrent Panama. La grande voie interocéanique venait d'être inaugurée officiellement. Sans égards pour cette circonstance solennelle, la trop fameuse colline de la Culebra protestait une fois de plus contre le sans-gêne des coupeurs d'isthmes qui avaient éventré ses flancs. Cette fois, l'éboulement était compliqué par ces glissements de terrain profonds. L'énorme mass4. dont on avait détruit les assises et dérangé l'équilibre pesait de tout son poids sur une couche de terre volcAqui, sous la pression, se redressait, tel un cône friable nique, en plein milieu de l'immense tranchée, qu'elle barrait d'un chapelet d'îles. La situation était déjà tendue, à l'époque, entre l'Amérique et l'Allemagne. Les journaux d'outreRhin saisirent cette occasion de tourner en ridicule les ingénieurs américains, non sans insister sur cette conséquence que, si les Etats-Unis entraient en guerre du contre les puissances centrales, l'inutilisation canal leur causerait un grave préjudice. Dans les premiers mois de 1917, la presse américaine relata, à différentes reprises, que les glissements de terrain avaient continué, que de puissantes dragues travaillaient au déblaiement, mais qu'on ne pouvait pas prévoir quand le canal serait ouvert à la navigation. Survint l'hécatombe du « Lusitania », et, dès cette date fatidique, le silence se fie sur Panama. C'est tout juste si ce mot fut proncncé deux ou trois fois dans la presse américaine à propos dé l'expulsion des sujets ennemis établis aux abords du canal ou de l'arrestation d'espions allemands. En Amérique comme en Europe, on accepta sans hésiter ce fait brutal que la gigantesque entreprise s'était terminée par un irrémédiable insuccès, et que l'isthme, reconstitué par

la Nature, avait triomphé de l'effort de l'homme. Et ce n'est que tout récemment que la vérité s'est manifestée, nous révélant le joli tour que la censure de Washington avait jout à l'espionnage boche. Bien persuadée que le canal de Panama était bouché Tirpitz et ses lieutenants ne le firent pas entrer dans les calculs de leur plan de guerre sous-marine. Jamais ils ne soupçcnnèrent que la grande artère interocéanique avait été assez complètement débrayée dès le 15 juillet 1917 pour livrer passage d'abord à des croiseurs, puis à des paquebots de dix mille tonnes, et enfin, aux plus puissantes unités de la flotte des Etats-Unis. Ils ne se doutèrent pas davantage que les renforts d'Australie et de Nouvelle-Zélande, au lieu d'emprunter la mer Rouge ou de doubler le cap Horn, vers nos champs de bataille des s'acheminaient Flandres en passant par Panama et Colon, économisant ainsi plusieurs journées de voyage, tout en évitant les embûches de la Méditerranée orientale. Et c'est très amusant de penser aux sous-marins boches qui croquèrent un indigeste marmot dans les parages de Suez, en attendant, durant des semaines. les paquebots chargés de troupes qu'ils savaient être partis de Sydney, de Melbourne ou de Wellingcon. Que de ! >nnnrru;ltrr et de T"'lf"/ durent grommeler les commandants en inspectant, pendant des journées entières, un horizon qui s'entêtait à ne point , s'empanacher de fumée. sans regret, ,sans arrière-pensée, Réjouissons-nous de l'ouverture définitive du canal de Panama et du triomphe des ingénieurs américains. Et rendons cette justice à nos ingénieurs français qu'ils eussent très certainement mené à bonne fin leur entreprise si la science, secondée par le hasard, avait découvert cinq ou six ans plus tôt le moyen de supprimer la fièvre jaune, le formidable fléau dont la disparition permit aux Américains de rouvrir les chantiers et d'éventrer la montagne rebelle.

AMÉRICAINS RENDANT LES HONNEURS PENDANT LE "GOD SAVE THE KING" Chaque fois qu'un convoi de soldats britanniques passait par le canal de Panama, des troupes américaines les attendaient pour le saluer et on acclamait les nations de l'Entente.

ANZACS ET AMÉRICAINS FRATERNISANT SUR UN QUAI DU CANAL Pendant les escales, les soldats australiens étaient autorisés à se*rendre à terre. Parmi eux se trouvaient d'anciens combattants des Dardanelles que les Américains fêtaient gaiement.


10

LE

LE

CAMOUFLAGE

DE

MIROIR

LA

- L'atelier et la salle de de fabrication Dès Centrée en guerre des Etats-Unis, la marine américaine se préoccupa d'adopter pour tous ses navires un camouflage approprié aux exigences de la guerre moderne et bénéficiant de l'expérience acquise par les autres marines de l'Entente. Une section

MARINE

AMÉRICAINE

classement des bateaux modèles d'études fut alors créée où, sur des bateaux modèles, on essayait tous les systèmes de camouflage imaginables. Au fur et à mesure, les petits navires de bois et de carton étaient classés dans une salle spéciale, où ils constituent une collection fort curieuse.


LE -- MÏROÏR

FIGURES

D'ACTUALITE

:

CEUX

M

- DONT

-

ON

PARLE

M. ORLANDO Apres s'être alxstenu d'assis ter aux séances des Cinq relatives à la délicate (lues tion de Firme, le Président du Cmiseil d Italie a informé M. Clemenceauqu'à la suite de la déclaration écrite de M. Wilson la délégation italienne quitterait Paris.

M. SONNINO 1a." ministre des Ahai.es étrangères d'Italie a nette tuent soutenu M Orlando dans la stricte application du pacte signé à Londres en 19J5. faisant. malgré tout, les concessions qu'il jugeait passibles après les sacrifices de l'Italie durant la guerre

M. DAUSSET conseiller municipal (l<: la ville de Paris, est l'auteur d'un projet d'embellissement et d'assainissement de la capitale, projet rendu réalisable par les votes de la Chambre et (lu Sénat sur la démolitiondes fortifications. 1/estravaux vont commencer.

LE MÉCANICIEN GUILLAIN s'est tué avec Védrines, dont il était le mécanicien préféré. Grièvement blessé à la bataille <le la Marne, couime cycliste dans l'infanterie, Guillain avait été détaché aux usines Caudron. Il s'était spécialisé dans l'essai de tous les appareils nouveaux

PÉLISSIER LE CYCLISTE Après quatre annéesd'interruption forcée, l'épreuve ¡. cliste Paris-Roubaix a pu être courue. Elle comportait notamment la traversée, de l'ancienne ligne de feu. aux routes défoncées Le I rançais Henri Pélissier s'est classé premier, en 12 h. 15.

SAADPACHAZAGLOUI Président de la délégation du parti national égyptien à la Conférence de la Paix. an cicn ministre, vice-président del' Assemblée Législative. Saad Pacha Zagloui, accompagne de hauts dignitaires d'Egypte, vient soutenir les revendications de son pavs.

Ge VONLETTOW VORBECK tourmente sparta la kiste, est resté pourle peu pie allemand le héros afri cain le seul général populaire. Il organise actuellement à Wauséc une division de techniciens destinés en cas de grève à remplacer les ouvriers des grands services publics

LE COUREURVERMEULEN P11 intéressant match Key ser-Yenneulcn a eu lieu .-an le terrain de la Légion-Saint. Michel.1 5 kilomètres à pied furent couvertsen 51 1 _» 2 5' par le TourquennoisYermeti leu Gravementblessé, le gagnant a couru, portant encore son bras en écharpe


11

LES

La

LÉGIONNAIRES

L'ARRTVFF

MIROIR

LUXEMBOURGEOIS

A LA GARE DES BRAVES DE LA LÉGION

LA FOULE SUR LA GRAND'-PLACE

A

LES OFFICIELS S APPRÊTENT A RECEVOIR LES HÉROS

UAND l'agression brutale de l'Allemagne dressa la France, unanime, Q contre l'envahisseur en 1914, beaucoup d'étrangers vivant dans notre pays, et principalement à Paris, jugèrent que le meilleur moyen de reconnaître l'hospitalité française était de s'engager dans nos rangs. Parmi ces amis fidèles des mauvaises heures, il faut réserver une place à part aux Luxembourgeois, dont la sympathie n'avait jamais été douteuse. Pendant que les habitants du Duché, envahi dès le début, méritaient notre reconnaissance en secourant nos blessés et nos prisonniers, un contingent de volontaires se constituait à Paris et partait bientôt au feu. Ceux-là se sont battus en braves, suivant les traditions des légionnaires, et beaucoup sont tombés pour la justice et la liberté. Aux survivants, qui portent la fourragère rouge et de nombreuses décorations, le Luxembourg vient de faire une réception enthousiaste. C'est leur entrée dans la capitale du Duché que représentent nos photos.

LES SOLDATS DÉFILENT, ACCLAMÉS PAR LA POPULATION

LUXEMBOURG

UN AUTRE ASPECT DE LA FOULE

TOUTE LA VILLE SE PRESSE SUR LEUR PASSAGE


LE

LES

DES

ATROCITÉS

13

MIROIR

BOLCHEVIKS

EN

ESTHONIE

PROCÈS-VERBAL OFFICIEL CONCERNANT LESASSASSINATS A WALK(ESTHONIE) COMMISPAR LES BOLCHEVIKS Le Il février 1919, dans la maison (le M. Krause, se sont réunies les personnes suivantes : le représentant du gouvernement provisoire esthonien, M. Luht; le maire de la ville de Walk, I. Kerg; le représentant des autorile docteur Barth; le tés militaires, lieutenant Jobso: le directeur médecin de l'hôpital municipal (le Walk; (le la Société de Crédit Lettonienne, Peter Pakalu ; le trésorier de la l'agent (le chemin de fer Jaan Waro: Société Coopérative Lettollienne. Iwan Meesit, et le citoyen polonais L Smowits. Les personnes précitées ont examiné les cadavres déterrés des victimes assassinées par les bolcheviks entre le cimetière Luke et la ligne de chemin (le fer lernallReval et enterrés par les bolcheviks mêmes. Ou a constaté ce qui suit : De 55 cadavres déterrés il n'en reste que 37: les autres ont été pris par les parents. Les cadavres qui restent ont les blessures suivantes: 5 blessures n la tête et à la poitrine, I blessure au cou, 1f> têtes écrasées,15 blessures à la poitrine. Plusieurs ont les mains liées par derrière et de nombreuses victimes ont été dépouillées de leurs chaussures et de leurs vêtements, l'ue balle dum-dum non éclatée a été trouvée dans les vêtements d'une des victimes. l'n des cadavres a un doigt coupé. probablement parce qu'on a volé sa bague. 'fous les ca(lavres ont été photographiés, et les épreuves sont jointes au procès-verbal. Signé I-J,LTTHT,Dr LIHBET.I. KERG. Dr BARTH, Lieut Jonso, 1. MEESIT.I. WARO.P. P.\ KAT-F, LKOXARPSAMOWITS.

des

photographies prises Quelques-unes Les cadavres des victimes, déterrés par les soins de la commission d'enquête à Walk, présentaient un aspect épouvantable. qui les a Le correspondant du journal esthonien "Wabama", vus, cite un vieillard de soixante ans dont les mains étaient liées si fortement, par derrière, avec du fil de fer, que le sang sortait au bout des doigts. Les bras étaient cassés, le crâne ouvert et le ventre portait plusieurs coups de baïonnette. Près de lui, trois Chinois massacrés pour n'avoir pas voulu prendre

à Walk d'tenquête par la commission part au crime. Plus loin, une victime avait reçu un coup si terrible à la nuque, que les yeux pendaient sur les joues. A côté, le corps d'un prisonnier revenu d'Allemagne. Voici un blessé de l'hôpital dont la jambe était soigneusement pansée et qu'on a arraché de son lit pour l'assassiner. On le voit dans la fosse sur l'une de nos photos à gauche. A droite, une main dont le doigt a été coupé pour voler une bague. On cite encore Mme Hiedell, évanouie d'horreur, et enterrée vivante avec les autres victimes.


14

LE

L'AMIRAL

- Le

BEATTY

ET

MIROIR

SES

MARINS

RECUS

A

PARIS

la revue et l'amiral des Invalides décoré défilé à l'Elysée dans Paris, Paris a fait au chef de la grande flotte britannique et aux héros Berdoulat, gouverneur militaire de Paris, vont à la revue;40 l'amiral Beatty passant en revue des héros de Verdun; 5" Le général de la bataille du Jutland unp réception digne d'eux. Voici: ot l'amiral saluent; 6" M. Poincaré vient de remettre les insi1° les-marins anglais sur le pont Alexandre-III; 2" le tambourgnes de grand-croix de la Légion d'honneur à l'amiral Beatty. major en tête de la musique: 3" l'amiral Beatty et le général


LE

VEUT

L'AMÉRIQUE

- Les

de

MIROIH

A

CONTINUER

protestation annonçant Le gouvernement des Etats-Unis a décidé d'interdire à bref délai la consommation de l'alcool, du vin et de la bière. Ceux qui en ont les moyens constituent des stocks. Des commerçants avisés ont l'intention d'installer des bars sur des bateaux en vue des pancartes

11

BOIRE

DE

LA

BIÈRI

sans on cessera bière, tout travail côtes, car l'interdiction ne s'étend qu'à une certaine zone. Les travailleurs protestent au moyen d'une pancarte que l'on voit sur nos photos: "Pas de bière, pas de travail". Un joueur d'orPas de bière, pas de musique gue a trouvé une variante: que,


16

LE

MIROIR

LES SIX PLÉNIPOTENTIAIRES ALLEMANDS ENVOYÉS A VERSAILLES POUR LA CONFÉRENCE DE LA PAIX Ce sont, de gauche à droite: Comte de Brockdorff-Rantzau, minisJustice; M. Giesberts, ministre des Postes; M.Leinert, président de l'Assemblée nationale; docteur Melchior et M. Walter Schuking tre des Affaires étrangères: docteur Landsberg, ministre de la

AU SALON DES HUMORISTES: UN DESSIN DE PRÉJELAN, LES ANIMAUX DE SANDOZ, UN DESSIN DE MIARKO On a particulièrement remarqué au Salon des humoristes un très dont l'une de nos photos représentedeux modèles. A gauche:« Titinc. beau Forain etles curieux animaux de Sandoz, faits avec des brosses, nouvelle richr" de Préjeian ; à droite: Un vrai poilu do Miarko

LE MAJOR WOOD DANS SON AVION L'AVION NAUFRAGÉ EST RAMENÉ PAR UN REMORQUEUR A HOLYHEAD la mer. Ils vidèrent leur réservoir d'essence et ce volumineux Le major Wood et le capitaine Wylie qui se rendaient en Irlande, pour préparer leur traversée de l'Atlantique, sont tombés à récipient, faisant office de lfotteur, les maintint à la surface. Li' ifêrani. V):it).tEt;X„

Pari-, VKIîJjJK!:.iuipiJnwcr,

iS, me è'Ehi{-J!.


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