Mémoires d'un Sous-Officier. 1905

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Mémoires d'un sousofficier : mes campagnes en Afrique et en Asie de 1889 à 1899 / par le sergent Bolis Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Bolis, Ernest (1870-19..). Mémoires d'un sous-officier : mes campagnes en Afrique et en Asie de 1889 à 1899 / par le sergent Bolis. 1905.

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M茅moire d'un

jSou~Officier

Mes

Can)pagneS en ~r;que de t8&9

e~ en ~S)e

t么99 par

le

BOLIS

Sergent

CHALOn-SUR-SAOnE Imprimerie

du

Courrier

1905

~Sa&M-et--Loir;


t~R~res ~n

Sous-Officier

MES CAMPAGHES En AFRIQUE ET En AStE ~!&&9

<t

Mes premières

!Ô99

années

Né au pays annexé, j'eus dès ma plus tendre enfance l'idée de servir la mon ancien pays, France. Dès l'âge de dix-huit ans, je quittai la Lorraine à Marbache, pour venir m'établir où, comme tant d'autres, j'aurais pu, pour me faire attendre un âge suffisamment avancé, naturaliser, me soustrayant ainsi aux exigences de mon pays de protection. Mais cette idée de vivre dans un servi me répugnait et me pays sans l'avoir souverainement paraissait injuste. donc Le 24 décembre 1889, je m'engageai à Saïda. pour cinq ans au 2* régiment étranger nuit à la caserne Carnot Je passai ma première du 86° de ligne à Nancy, et le lendemain je pris le train pour Marseille, où j'arrivai à huit heures du soir.

Sitôt

descendu

du train,

je fus conduit,


4 avec

quelques où

Saint-Jean, La

journées. faite pour soufuant ouvriers tenir,

je

deux

passai

en effet, n'était, pas à mon aise. Le mistral, chassait tout devant lui; les

en tempête, des quais eux-mêmes, abandonnaient leurs

sifflements

au fort route, bien mauvaises

température mettre bien

me

de

pluies mâtures des

accompagné les quer Tous

de

compagnons

n'y pouvant travaux. Ce

torrentielles, bateaux

vent, faisait cra-

et

mêlait

au cri strident des lugubres ces bruits sinistres me rendaient

à la pensée de traverser peu songeur ainsi mais rien ne pouvait démontée, mon ni déranger la moindre courage, combinaisons. arrive

Enfin

du

l'heure

quement

fut

venaient

s'abtmer

plus

départ. du soir,

ses

sirènes. bien

un

une

mer

abattre de

mes

L'embar-

à 8 heures le <S<MHtrapide à bord jM~te~, duquel j'avais plis place, prenait le large. La pluie tombait si drue et si intense étions dans une obscurité que nous complète des le vent, gonflées vagues énormes, par tantôt

qui, poussé se balançait Peu

Quelques

matelots,

côté

de

tous

déjà

nous

fait

notre

et tantôt

afin voyageurs, étaient descendus

avaient .vagues vomissaient en ments,

d'un

flancs

au gré des flots. à une vie aussi habitués

aux spéciale tous malades.

secoués,

aux

d'un

autre,

mouvementée à vrai

étions, d'être dans

leur

navire;

un

la câle,

entrée sourds

de poussant en proie au désagréable

peu

et dire, moins où

les

d'autres gémissemal de mer.


s Toutes une

les

odeur

J'étais passagers. madriers

de ces

éjections

insupportable. resté sur le Nous

malades avec

pont

nous

ne pas pour qui nous mouillaient

un

nous peu plus calme, peu de repos. la nuit ait été Quoique jour pour contempler du jour, inondant les flots miroiter

à travers

couleurs

de

l'arc-en-ciel.

ranimait

un

peu

les dangers on après,

oublier Peu Nous

regardions

d'empressement, nous fatiguait

nos

trois à

des

par les à la tête.

pieds nous

restâmes

le jusqu'après devenant mer, de prendre

permit

un

très

de ses rayons lumineux, les vagues les brillantes Cette

image féerique faisant en nous

cœurs

de la veille. signala de leur mais

tellement

à distinguer

peine

ou

tout le mauvaise, fut sur pied à la pointe du le lever du soleil. L'astre

cependant,

faisait

deux

cramponnions être emportés

des vagues, Ne pouvant pas nous abriter, dans cette fâcheuse position du golfe de Lion, où la passage

monde,

répandaient

le

les

côtes

côté

avec

beaucoup très vif,

devenu

soleil, la vue

les points

d'Espagne.

que

nous

avions

saillants

les plus

du

rivage. les Après table soupir que Le

les côtes fort

rendre, Enfin, Le

dangers courus, de satisfaction d'Afrique

ce fut

avec

que nous venaient d'être

Sainte-Marguerite, se dessinait nettement

le péril était passé n'avait Sotnt-JttKeM

un vériapprîmes

signalées. devais me

je à l'horizon.

nous pas

étions

sauvés.

encore

stoppé


6 bande d'Arabes et de noirs du Maroc qu'une avec impatience notre arrivée attendaient pour de notre navire. Ce fut opérer le déchargement étonnement que de voir ces pour moi un grand aussi noirs que de l'ébène, rouler preshommes que hors de leurs orbites leurs gros yeux blancs. à les voir gesticuler Je m'intéressai beaucoup Ils poussaient à tue-tête des cris entre eux. laissant leurs belles inintelligibles, apercevoir dents

blanches.

à les regarder, car nous Je n'eus pas longtemps au fort fûmes emmenés, moi et mes camarades, ce petit trajet nous Durant Sainte-Marguerite. de marchands d'oranune quantité rencontrions qui en remplissaient ges, de ngues et de dattes, somme de trente nos chapeaux pour la modeste centimes. dans ce restés Nous sommes quatre jours camade nouveaux fort, faisant la connaissance nous comme pour le 2e régiengagés rades, Sur une trentaine ment étranger. que nous étions,

toutes

les

nationalités la majeure

mais représentées, comme moi, des pays annexés. donc pour Nous partîmes au dépôt fûmes placés pour

se partie

rochers

venait,

Saïda

et là nous

notre

instruction

militaire, qui fut assez pénible. sorties furent tout Les premières d'aller explorer nous étions heureux et les

trouvaient

à fait gaies;, les montala entourent

qui abrupts à ce La température, Il faisait bon sortir. au mois de janvier, était en moment de l'année,

gnes ville.


7 effet

très

douce

et

la

végétation

commençait à visiter aussi

J'aimais déjà à renaître. beaucoup les villages de quelques maiarabes, composés sons en pierres sans plâtre, une toiture en bois recouverte

de

terre

et

une

porte aérant ils offraient le plus bizarre aspect. était des plus modestes. Il ne se

l'intérieur; L'ameublement

composait généralement de lits, et un foyer sur

des

faisaient

le couscouss

et

trouvais

délicieux.

De temps

en temps

au village de Nazareth, su relever qui avaient construisant abritées bres

de

que

la

servant

où les Arabes maure

avec

des

par beauté

des

je

que camarades

Espagnols, du pays en y à un étage;,

maisonnettes

du soleil rigueurs tout à l'entour.

plantés

nattes

pierres, le café

j'allais habité

de jolies des

seule

par

de beaux

ar-

Je

encore dans cette passai quelques jours ville de Saida,où heureux à ravir, je me trouvais avec un et, sitôt mes classes terminées, je partis Il y avait six jours de détachement pour Thiaret. marche

et

les

étaient

étapes

de

25

à 28

kilo-

de étions que nous obligés très dure, car nous avions me paraissait porter tous nos effets, les tentes plus que l'on montait à volonté dans la plaine pour y prendre quelque mètres.

La

charge

repos.

Les

peine

perdue Aucun

pain.

Espagnols

vivres pour

nous

nous

boulanger savaient faire

eux. Nous pour que chercher dans la iorêt

défaut

faisaient

que de aux étapes

chercher

des

du

les seuls, n'en avaient

le pain, mais réduits en étions voisine

et c'était

glands

à

aller doux,


8 cuire dans les cendres du foyer. que nous faisions Parfois nous avions la chance de rencontrer un berger,

qui nous

lequel

nous

vendait

du

nous

jetions

avec

ces journées Après tant d'incidents, nous de jours après,je avec une bonne La

nature

rait

beaucoup. mes loisirs à pour pour bords

moyenne

des

ruisseaux

même,

Cette mois

vie de

troupes

de plaisirs

engin,

récoltes nous

Peu

caporal. m~atti-

soit

dans

hérissons

les

de

buissons

ou encore

aux j'allais

tortues; jusqu'à

déloger

terriers.

mai, époque à travers la

les

de

et je fus reçu

pour être élève de ce pays nouveau

des attraper sur les rochers,

criquets, qui faisaient donc Je partis avec téger

et remplies à Thiaret.

le moindre j'employais soit sous les lauriers-roses

grimpant chacals de leurs

les

sur

avidité.

un examen

aller, plus à l'aise, la chasse aux

y lire y faire

de mouton

si pénibles arrivâmes

passai

sauvage Aussi

lait

de

avions

dura

champêtres à laquelle

jusqu'au des envoya

on

plaine pour la désolation

y détruire des colons.

les

ma

compagnie pour prola ferme Guelbat. Comme toile

une

d'un

mètre

de

aux troupes hauteur, qui, grâce qui procédaient à la même se prolongeait à une destruction, A l'intérieur les indéfinie. des tentes, longueur soldats

avaient

creusé

des

fossés

de

4 mètres

carrés. sur la tente, s'abattaient criquets munis chacun d'un bâton frappaient

les

Lorsque les hommes derrière fossés,

la où

toile les

pour Arabes

faire

tomber

n'avaient

plus

les

dans

les

qu'à

les


9 écraser

en trois

près

les

A chaque nous partir, les

perches, vanter les

retournés à

à l'aide

vignes, où, nous faisions

à Thiaret, les colons

aider

dura

bout

de criquatsque pour mission

nuage avions

ailes,

voyions de nous rendre de ferrailles

où chaque

sommes

nous soldat

la

et de

fin d'épou-

à seule

terminé,

pour

à peu les cri-

nous

du bruit

criquets. fois ce travail

Une

travail

desquelles se servant de leurs

quets métamorphosés, s'envolèrent par nuées.

dans

Ce

piétinant. au semaines,

était

récolte

occupé de leurs

moissons. Au mois d'une village d'une

forêt.

épaisse d'Arabes ne Espagnols. fermes des

aider

les

très

des

légère,

généralement de la tête, qui

les

points d'étoile

dans

en

forme de

que

centaine

importance

six

ou

cinq aux

grosses

fûmes

milieu

les uns

occupés, les caserne,

leurs voisins.

sac

de

travaux.

venir je voyais Habillés d'étoffé surmonté

ils fusil, et s'en allaient les

derrière

dodelinant moukères

ci portaient en et un point Les

d'un

montaient

Celles joues du front.

à

autres

différents

leur

un âne, en chantant

accompagnaient. noirs sur les au

d'une

de Frindha,

douars

armés

burnous,

guère

d'une

au marché

Arabes

Frindha, petit pour d'un coteau au milieu village

nous

colons

Souvent

un détachement

environs.

ce village construction

à la

Le

compte H doit son

Dans

les

avec

d'août, je partis, trentaine d'hommes, assis sur les flancs

bébés

deux forme étaient


–10– sur le dos leurs tandis portés par mères, que ceux les suivaient, qui pouvaient déjà marcher accrochés leurs misérables haillons. Du après dernier des enfants tous avaient père jusqu'au un

teint

sale

Souvent

et sentaient aussi

les

très

mauvais.

Arabes

se rassemblaient

à

Frindha

pour la fantasia. Armés de leurs fusils, dont ils ne se séparent les cavaliers leurs armes en lançaient jamais, faisant le coup sans ralentir la vitesse de partir leurs

coursiers, qui cependant Tout en exécutant ces

allure.

ils poussaient des de comprendre. possible

donnés, pas

d'un

L'Arabe, constitution

teint

couraient

à toute

mouvements

désor-

cris

qu'il

mat, est Il laisse

robuste.

en

ne nous

général

était

d'une

toute pousser courts. L'intelligence

sa

et porte les cheveux est bien supérieure à la moyenne, mais malheun'est reusement pour lui, cette intelligence pas

barbe

cultivée. L'été, chaud, de leur

côté,

dans

le

lorsque les Arabes

les

soleil

partent et se couchent

gourbi,

douars, toile très

foyer. Mais

assez

abrités

sur

un

bande

en

sous

les

peu trop ou chacun arbres

seulement

par à la fumée

noircie

épaisse

parlé

devient

l'Arabe,

je continue

ou leur du

mon

récit. Le 20 novembre, mon détachement jours velle

de marche résidence.

donc Frindha je quittai aller à Géryville. pour de cette nous séparaient Les

routes

étaient

pierreuses

avec Dix nouet


-H– difficiles

marcher.

pour

meaux

pour

ou trois

nos

porter

avions

vivres.

ne vois

oùje

étapes,

Nous

Nous

des

rien

cha-

fîmes

deux

de bien

saillant

à signaler suivante fut Saïda que puis l'étape de revoir, je fus content car c'est là qu'avait dé buté ma carrière militaire. Le lendemain, nous la direction prîmes dernier d'Imeladiard, village de cette plaine. touffes

avant

contrée,

de nous

la

ce pays, en effet, quelques en temps, des mirages, et, de temps ne se présenta à nos yeux. C'était un

Après d'alfa

plus rien véritable

désert.

Heureusement touffes

dans

engager à part

d'alfa

nous

nous le et les pour thym servirent pour faire cuire nos

alimenta. A l'étape suivante se trouvait destiné à abriter pèce de hangar, passage. Ce borge sa

fille,

d'épicerie, de pouvoir Leur

vie

était

gardé s'étaient

qui où

chacun

adjoint de nous

renouveler s'écoulait d'au

un

par

ses

borge,

es-

les

troupes

de

et Espagnol un commerce

fut tout

petites

bien

moins

un

tristement, 30 kilomètres

heureux

provisions. car ils étaient de

toute

de Français

que

les

pes de passage. Une encore à signaler étape où se trouvaient Sfissifa-les-Saules,

fut

celle

un

détache-

ment

hommes

éloignés bitation

et ne voyaient

de

légionnaires

l'administration, passage. Là, avec de tentes

et

quelques ravitaillaient et du

trou-

de de

les troupes de de petites sous

qui nous couchions l'alfa

ha-

thym

pour

matelas.


-i2– Je dormis vais

très

ne me doutant bien, pas du maudevait me jouer le thym. Je me que en effet, le lendemain matin avec un

tour

réveillai, violent

mal

de tête.

Le

soir, nous arrivâmes avions l'eau et le bois

à Ben-Etap, à discrétion.

nous

l'alfa

pour

servions-nous faire

des

de

feux

de joie,

et

encore

vertes

de

fertile.

Il faut

chaume.

donnaient Le

dire

même

bataillon

partie, mulets. à nous signal. rement gnoles. chercher

avait

du

du

ne

thym que nécessaires

froid.

Enfin, haimportant,

peu et qui, cependant, à 300 Arabes et Israélites, dans des recoubaraques

250

chichement

Aussi

rendus

par les premières apparitions on arrive à Géryville, village bité par quelques Espagnols, compte vivant

où nous

Le

terrain

aussi

n'était

pas

les

que

pas la peine de légionnaires,

ne se

Espagnols de le cultiver. dont

très

je faisais avec des

une

montée compagnie Nous étions sur le pied de guerre, prêts d'un à un autre au premier porter point des vivres Le service nous était régulièassuré

de

Saïda

par des voitures espamontés allaient souvent

Les

légionnaires du bois dans

une

forêt

distante

de

de 16 kilomètres. C'est alors que beauGéryville n'étant se coup d'entre nous, pas bons cavaliers, laissèrent à la des désarçonner grande joie camarades

qui

avaient

selle.

Malheureusement, excessif et la plaine

à bien

réussi le se

froid

se tenir

devint

recouvrit

d'un

en

bientôt épais

manteau

de neige. Le 2 janvier, on demanda

des

volontaires

pour


13 le Tonkin.

Vous

joie je ressentis bientôt suivie le docteur

à cette d'une

me

tenir

ainsi

partir. Mon rêve

allait

expédition. mais brisés, tant

jeune

pour

projets Tous.mes je ne voulais pas

la clémence

de mes

de me

décidèrent

donc

A la visite,

déception. effet trop

en

laisser

se réaliser. nous

1891,

arrivions

et chacun

imaginer quelle Mon illusion fut

113 hommes partîmes Saïda. Le quatrième jour, pour dont j'ai parlé plus haut, au borge

Le 20 janvier et 3 officiers nous

amère

là. J'implorai que ceux-ci

supérieurs

vous

nouvelle.

trouva

à cette

prendre part se trouvaient m'en

ne sauriez

de

se

nous

chez

précipita

l'Espagnol Mais quelle

ses renouveler provisions. pour en ne voyant fut notre que plus stupéfaction du malheureux murs et le cadavre les quatre à leur à peine était reconnaissable, car, qui tour, les chacals Ce revendeur

n'avaient avait

d'une

bande

enlevée

ces

plus

par aucune

trace.

barie

Enfin,

deux

Saïda, où l'on Cette opération Oran.

laissé être

La fille

d'Arabes.

car

inhumains,

après, jours nous distribua terminée,

que le squelette. de la barvictime on n'en nous

trouvait

arrivions

on se mit en route

en tête, musique zouaves, au quartier conduire nous pour été dressées, avaient des tentes

part

dû être

nos meilleurs

Les

La municipalité d'Oran, fit envoyer nous à la fête,

recevoir.

avait

nous

à

effets. pour

attendaient

où d'artillerie, à nous prêtes voulant prendre du tabac, du


-14– à cigarettes

papier

Le lendemain, revue du général

bronzées

petites

le

quai, commandant

cérémonie, soldats qui

vieux ces

sur

la

rant

et quelques

par

j'admirais se trouvaient le soleil,

nous

douceurs.

le d9" corps. avec plaisir parmi

amaigries

la

passions

Dules

fanous, par les fati-

à l'aspect un peu sauvage même. gues, rude, lis avaient cet air martial, admirablement guerrier notre belle armée sous qui caractérise d'Afrique, leurs

usés recouvrant des faces à grandes képis avec leur front barré du pli menaçant barbes, des sourcils à se froncer habitués en face du

Leurs comme péril. yeux flamboyants, remplis du reflet de quelque lointain semblaient mirage, avoir une et un éclat emprunté profondeur aux

étranges contemplées. sait serrer toujours ques

avec

force

longuement instinctif leur fai-

leurs

à se servir

armes

dont

habitude

par

ils sont atta-

des

imprévues. attitude

à braver

était la mort

celle

et aux

accoutu-

les champs de bataille, donne jointe l'intrépidité de ceux qui ont dompté leur

corps

à la disette

fatigues.

Aussitôt par s'effectua

d'hommes

sur

l'assurance ayant que à la stoïque indifférence en façonnant la souffrance

mes

avaient

qu'ils Un mouvement

prêts

Leur més

solitudes

après

eut

lieu

la répartition

hom-

des

dix, caporal compris. L'embarquement de suite sur le Cornorain et, tandis

nous la musique des zouaves niers nous adieux, prenions

ses

envoyait déjà

nos

que der-

places


15 la cale,

dans

où nos

couchettes

étaient

super-

les unes aux autres. posées Le CoMtoroM~, marchant à toute héiice, longea un instant les côtes d'Afrique, mais la nuit tombait

déjà

et nous

La Méditerranée de fortes

de les

empêchait était

agitée à notre navire.

secousses

distinguer. et occasionnait

beauAussi, nous furent-ils coup d'entre pris du mal de mer; arriva l'heure du repas, dédaiquand beaucoup de se lever, ce qui permit aux passagers gnèrent de faire

valides La

copieux

passagers, se penchaient d'estomac, couchettes pour vomir plus

Le spectacle était La pluie tomba de

obligea

déjeuner. en proie

des

plupart liraillements de leurs

un

vraiment toute dans

rester

un air insupportable. pirions avait hâte de voir réapparaître la haute contempler et les les clairons heures, le branle-bas page sonnèrent voir

Tout

le monde

pont,

où,

du

fut vite

sur

moins,

on

à l'aise.

ce

qui nous où nous res-

nuit,

notre

au-dessus

commun.

peu la

à de cruels

cale, Chacun

de

nous

le jour pour poumer. vers 6 Enfin, tambours dans pied

de l'équiles batteries.

et monta

sur

le

l'air

pouvait respirer Après les distributions

de pur à pleins poumons. au nettoyage café et de tafia, l'équipage procéda avait son travail escouade du bâtiment. Chaque défini.

Telle

lavait

escouade

le pont,

Les

uns

détritus

les

loch

de la machine, calculaient à quelle

vitesse

lavait

les batteries.

Tous

les matins,

après

jetaient autres

telle

autre

à la mer

au moyen nous filions.

ces diverses

opérations

les du


–16–

police et le capitaine de vaisseau nous passait en revue. A partir de ce moment nous étions aussi en profilibres, tions-nous pour nous livrer à des jeux de toutes sortes. on changeait

la

de

garde

Chaque fois que la mer étions obligés d'aller nous Quand

était mauvaise, nous coucher à 5 heures.

la mer était plus belle, nous restions sur le soleil se couchant dans pour admirer

le pont les flots derrière

l'horizon

enflammé.

était attirée par Souvent, aussi, notre attention à l'affût les marsouins et les requins qui, toujours d'une nouvelle dans notre proie, nous suivaient marche. Par les temps d'épais brouillard, nous lancions des feux de bengale, pendant que la sirène, aux cris aigus, avertissait les autres navires de notre présence. arComme, parmi nous, il y avait quelques où tistes, nous avions monté un théâtre-concert, une petite tous les deux jours nous faisions là c'était soirée. notre départ d'Oran, Depuis notre

vraie

seule

de passer midi.

sans

distraction trop

d'ennuis

et l'unique nos longs

moyen après-

de quart l'officier Un matin, vers 11 heures, Tout le monde de se signala les côtes d'Egypte. sur le pont pour mieux voir. Au preprécipiter comme couvertes mier abord, elles nous parurent de neige, tellement elles étaient dénuées de toute verdure. blancs,

que rochers partout le moindre indice d'habitation.

Ce n'était sans

tout


–17–

Peu et

le

on finit par distinguer après, faîte des maisons d'une ville

(Port-Saïd)

qui, Nous

consignée.

les

égyptienne nous était

malheureusement, apercevions

déjà

quelques à coup

de

barques

phares

pêcheurs qui dénotaient, du port, nous vîmes un sûr, l'approche quand venir nous chercher nous petit vapeur pour dans la rade. guider A peine le Como'cttM tjtait-ii arrêté qu'une foule

de camelots, envahissant cherchaient à écouler parmi chandises

de

toutes

mais sortes, de fruits tels que

principalement bananes, vendaient

mandarines, des aussi à

dénommaient goum de la

tue-tête et

bijouterie avec égyptienne

se

composant noix de coco,

etc. Ils nous dattes, de gomme qu'ils <c ratagoum! rata-

figues, boites

», de nombreux

voire

coquii~ges, de

des

jolis

à raison

de

même en

peignoirs

franges

Ce que nous préférions aussi fin que des tabac, vendaient

le pont du navire, nous leurs mar-

toile

métalliques. leur

acheter,

c'était

du

nous qu'ils la grosse

cheveux, deux sous

poignée. le pont, nous Depuis mener tranquillement passagers Le service fait, tous

faire

visiter

des

voitures

car

une

les

principaux des passagers.

quement

vingtaine

L'approvisionnement Comorain reprit,

les agents se provoyions sur le quai, envoyant les Ieur« bagages à la douane. avait

d'être

très

bien

de celles-ci, représentant attendaient le débarhôtels, de

sa

l'air

marche

charbon pour

fini, traverser

le le


–18– canal

de

où à chaque Suez, de se garer pour laisser venant en sens inverse.

obligé navires

instant libre

l'on

était

passage

aux

De chaque vaste côté, ce n'était qu'une plaine de sable, où pas un arbre, touffe pas la moindre d'herben'osaient affronter les chaleursexcessives du soleil. fer

A notre

de Suez

la

droite,

à Port-Saïd,

sa longueur. 36 heures Après

du

ligne

qui

longe

chemin

de

le

canal

le

CotKo'a~t

dans

toute

arrriva

à

Suez

de

traversée, nuit tombante

à la

et

mais doublant de vitesse, s'arrêter, la mer Rouge. Au fur et à mesure que nous nous dans cette se faisait mer, la chaleur plus sentir. le costume

Aussi

nous

eûmes

d'été.

Nous

restâmes

vite

là, il entra

dans

pénétrions de plus en

fait une

sans

d'adopter huitaine de

entre le ciel et l'eau. jours La première escale fut Obock, où le ContorouK renouvela son charbon. A peine étions-nous signalés devant

bande

qu'une de nous

à la nage dire de leur

ce qui voulait Vivement intéressés leur

négrillons en criant

vinrent

au-

« A la mé!

»

jeter un sou à la mer. ces gamins, nous par tous sous un plongeon que, par

des

jetions ils rapide, mettre dans

de

avaient

vite

fait

de

et

d'attraper

leur

leur de bouche, portemonnaie circonstance. Nous ne descendîmes pas à Obock se faisait en effet par l'interl'approvisionnement médiaire Le cette

des

chalands.

CoMw<M?t mer,

continua la chaleur

sa devint

course

à

si excessive

travers que


–i9–

l'on

fut obligé, de le recouvrir et de prendre C'est dans que

nous

Cette

rester pouvoir toile constamment

de temps en temps cette traversée de

eûmes

mes naires, suite portés obsèques. la planche

pour d'une

à déplorer

deux

dont camarades, à l'amphithéâtre Ce fut vite

fait.

sur

des la

les corps

n'avait

duré

écartant

le souvenir de ce lugubre esprit Nous restâmes encore une huitaine Par

deux

qu'un filions

nous

notre

et l'eau.

ou

pête,

à

flottant

la

qui, probablement, était venu s'abîmer

peuplent

cette

les

dérive,

trois

débris

poussé sur les

de

spectacle. de jours

nous aperçûmes dans le lointain cependant, rencontre. navires notre qui saluaient ces moments-là aussi que Ce fut dans vîmes, vaisseau

aux

sur corps, placés dans les flots. précipités

furent fatale, triste cérémonie

ciel

de légionfurent de

Les

sans nous arrêter, et, presque de nouveau sur cette mer maudite,

le

Rouge

procéder

instant

entre

douches. mer

décès

pour

le pont, mouillée

fois, des nous d'un

par la temrécifs qui

mer.

ces longues de mélancolie, journées Après tout heureux nous fûmes d'apprendre que nous où nous devions de Colombo, faire approchions escale. Il était

environ

7 heures

du

matin

la quand sa beauté.

nous dans toute apparut anglaise et perdue dans d'une colline au pied Bâtie se fait remarquer la ville de Colombo verdure, cité

par la grande tation. Comme

de propreté en la plupart

ses des

maisons villes

la

d'habibâties

par


–20les maisons

les colons, leurs

balcons

jolis

entourée

Chacune

est

protègent Au sud

des

rayons de l'arsenal

suspendus de beaux

aux

trop chauds de Colombo

du

un

des

de là, se trouvait

kilomètres, sites des

toutes

se ressemblent

avec

fenêtres.

arbres

la

qui

soleil. à 3

et

plus

4

ou beaux

environs.

distinct un faubourg village qu'un plutôt bordée La route de Colombo. qui y conduisait, d'une belle de chaque côté rangée d'arbres, forêt et des entre une était enclavée épaisse C'était

rochers clairières

surplombant on apercevait

maîtres

semblaient

la mer.

Ça

quelques s'être retirés

et

villas là pour

dans

les

dont

les

y vivre

la plus complète. admirablement journée, des souvenirs d'enfance,

la solitude

dans

Cette

rappelait nous aimions,

par les belles dans nos ébats

nous passée, où gamins, de prinmatinées

la verdure pliant temps, prendre de la rosée. sous le poids de regrets nous Avec quittâmes beaucoup sur l'Océan et le Contoreun Colombo, s'engagea Indien. Quoique l'horizon, que nous C'était

le

la chaleur

hublots Ces

et l'on

précautions

car les vagues,

d'air.

littéralement

manquions de facile

Le vent préparait. avec mit à souffler les

derrière déjà disparu si accablante encore était

eût

soleil

prévoir grossissant rage. Vers cargua furent

enflant

les

se tempête qu'une de plus en plus se 11 heures, on ferma voiles.

à temps, juste prises de plus en plus, s'élevaient


-âidéjà à des hauteurs dement sur le pont, à

pieds debout

retombant effrayantes, où elles nous inondaient

la

même tête, sur la passerelle,

l'officier

lourdes

de

quart, la commandait

qui ma-

nœuvre. Tous

les

objets qui n'avaient pas été attachés dansaient d'un bout à l'autre du pont. Les éclairs se succédaient sans et le tonnerre interruption faisait

retentir

ses

Le

grondements. un lion en furie, rugissait les mâts pliait jusqu'à

comme

vent, les travers briser.

sinistres

cordages,

à les

Les

enlevaient le CotKOt'tWt vagues comme un fétu de paille et le laissaient ensuite retomber à pic dans le gouffre. A chaque éclair il nous semblait sur une mer de feu. naviguer Etendus

sur

nos

couchettes, aux cramponner

obligés ne pas

de

nous

parfois sorties

si violentes de l'eau

notre

à terre.

tomber

nous

étions pour étaient

planches secousses

Les

que les hélices tournaient à vide,

complètement ce qui retardait

marche.

dura jusqu'à 2 heures périlleuse du matin. A partir de ce moment, les vagues devinrent moins le vent s'apaisa petit à grosses, 10 mars, dans le calme jusqu'au petit et tout rentra Cette

date

de

s'arrêtant chandises, de terie ressemble

situation

notre

arrivée

pour nous marine plus

à

débarquer allâmes qui, à un

Le Saïgon. et charger à la

CoMtOt'am

caserne

des

mar-

d'infan-

au

d'œil, coup premier une château qu'à petit

caserne. C'était

un grand

bâtiment

aux

couleurs

rouge


-?et bleue, entouré d'une magnifique où véranda, les soldats se promener sans crainte pouvaient des rayons du soleil. Le premier de la même étage disposé façon avait en outre de beaux que le rez-de-chaussée, balcons, peints Les chambres brique vernie.

en bleu étaient

à toutes

les fenêtres. carrelées avec de

Une grande cour, remplie donnaient un peu d'ombrage caserne.

d'arbres élevés, et de fraîcheur

la qui à la

A cette époque de l'année, le soleil est très chaud et dessèche jusqu'au moindre brin d'herbe. Pendant notre à la caserne, on avait séjour bien voulu mettre l'appareil de douche à notre C'était le seul moyen de se procurer disposition. un peu de fraîcheur durant ces brûlants aprèsmidi. Nous allions par groupes faire des promenades dans Saigon. Notre endroit favori était le jardin des plantes, bien assorti en fauves et oiséaux de toutes Chose les arbres espèces. étonnante, verdissaient alors toujours que les moindres touffes d'herbes étaient desséchées jusque dans leurs racines. La ville avec ses files de maisons à deux ou trois étages très régulières un assez bel présentait Toutes les rues étaient bordées d'une aspect. rangée de beaux arbres correctement alignés. On remarquait cafés-concerts où, au quelques milieu de la salle de spectacle, se trouvait un grand

panca

pour

éventer

les consommateurs.


-?Le

une

est

panca

la salle, mû par D'autres naturels vous

éventer

la somme les

enfin, bagatelle dement

des

un

indigène. s'offrir pour

la soirée

s'offraient, à faire le

deux

s'acclimatent

A Hué, marchandises L'arrêt devant

la

une

très

rapibien

baie

mer

des

pour de France.

le soir

firent

à vapeur

aucun bien

des

déposer

même

où nous Dalon, les rochers qui

à

pour contiLe voyage plus calmes.

s'arrêta

apportées fut court, car

tellement entrer, sont dangereux. Des chaloupes remontant

plus

soin de ne faire ayant ne sortir se garantissant qu'en du soleil.

sur jours le CotKo'aMt

la

pour

de la ville.

Le 14 mars, nous nous embarquions nuer notre route dans la mer de Chine. dura

de

plafond

moyennant 3 ou 4 centimes. D'autres

le tour

Européens mais en

ardeurs

toute

pousse-pousse, de 25 centimes,

Saïgon, excès et de

au

que tire du pays venaient

pendant ridicule de

possible

Les

fixée

planche une corde

nous

étions

ne

pûmes affleurent le

pas l'eau

service

les

vivres fleuves, transportèrent à leurs différentes destinations.

voyageurs Le détachement

et et

descenje faisais partie la nuit et le lendedait à Haïpong pour y passer où il fut main à l'aube, Hon-Goa, pour repartait à Hon-Goa. contrées. Je restai en quatre réparti Deux

jours

dont

entiers

personnelle propreté le lendemain nous l'ennemi.

furent et étions

consacrés

à notre prêts

à notre

et équipement, à faire face à


-34On

ne

laissa

à la compagnie que quelques et les hommes employés qui, par trop fatigués du voyage, avaient été exemptés de tout service. Tout le reste était commandé de garde et la faction à l'intérieur prenait de la citadelle, sur les remparts ou les miradores. Pendant mais le jour tout allait pour le mieux, dans les ténèbres de la nuit, les mouches à feu venaient nous inquiéter. N'étant toujours pas habitués à ces vilaines bêtes, il arriva à plus d'un d'entre briller dans nous, en voyant ces insectes la nuit, de taire feu, croyant les yeux apercevoir d'un fauve. nos heures de faction Fréquemment, pendant nous étions les rebelles, attaqués par qui, de l'obscurité des nuits, s'approchaient profitant des murs de l'enceinte et tiraient sur nos casques aussi nous fit-on le képi, le blancs; adopter casque fut réservé pour la journée. Le 28 mars, un convoi de blessés et de malades nous arriva de la colonne de Song-Jion. Comme il fallait remplacer les manquants, nous dix partîmes 20 tirailleurs, rejoindre marche.

de grand cœur, avec légionnaires, le convoi de vivres et escorter la colonne. Il nous fallut deux jours de

à étaient quinze jours, trois colonnes la poursuite retirés dans des pirates, qui s'étaient leurs repaires situés tout en haut d'une montagne Depuis

boisée. Les brigands avaient des tranchées recouvertes garnies

de piquets

eu soin de creuser

empoisonnés.

de

palissades Le tout

et était


-?recouvert

de

dissimuler

la vue.

Parmi

cette

du

poste résident.

de

qu'un hommes

sergent étaient

bagages. De nos

de sous

leurs

voisins, fatiguées, d'attendre

ordres

que le riz. A notre arrivée

quelques armes et

formées

étaient

avaient

en respect pirates communications

d'autres

le

de

de marine;

se je faisais partie, et se et de légionnaires de M. le commandant

Les colonnes

permettant de prendre

avec

de l'infanterie

tirailleurs les

avec

à l'ennemi

dont

celle

miliciens

assassiné

clairon

deux

en

au juste le pas seulement savait

on

traîtres, et un

pour

des

d'être

connaissait

colonnes, et de soldats

Bergougniaus. les de tenir toutes

venait

passés

troisième,

composait trouvait

trois

tirailleurs la

ces

branchages

se trouvaient

bande

Tho-Bo, On ne

nombre

et de

feuilles

ainsi un aliments

et surtout

à

pour mission et de couper avec les pays

nos

repos

déjà troupes, et bien mérité confortables

plus à celle

de nos

muni-

Nos troupes fûmes les bienvenus. nous tions, le pain délicieux. trouvaient mais dé faire la soupe, On ne prit pas le temps à boire on fit du café, que nous nous apprêtions vive avidité, lorsqu'une milieu de nous, nous fit tout avec neuf formés.

heures Une

du balle

nette, qui tournoya De là commença

arrivant au fusillade, II était abandonner.

les faisceaux matin, une vint même frapper une comme en l'air réellement

la guerre,

étaient baïonflèche.

à laquelle

3


M je devais vite sur au

l'ordre feu

prendre part. la défensive clairon

les le

sonna

tromper, l'on n'en

mais

courut

le

commandant

continua

pas la nuit

le

traître,

ruse

de

coups

le

engagement. Le lendemain, la même

moins

vite

à tirer

le

reconnue

et

de plus belle fin au combat. sur

l'ennemi.

tirèrent

il n'y

mais

au petit jour, que la veille.

ardeur

donna

à passé ». pour nous

feu

fut bien

fusil,

et

clairon

ce que vint mettre jusqu'à Nous avions du terrain déjà gagné Pendant la nuit les sentinelles quelques

armes

colonnes.

autres

« Cessez cette

aux

« Commencez

de sonner

)) pour prévenir C'est alors que

l'ennemi,

On

eut

bien aucun

avec

reprit

la lutte

Les

balles de fusils-remparts sifflaient grosses mais nous allions au-dessus de nos têtes; toujours de l'avant. de canon, On amena des pièces qui à démirent bientôt les tranchées ennemies couvert. ils

Quand

leur

virent

les

se mirent pirates mais ils n'en gardaient

positions. A chaque pour

moins

pas

dégager considérablement

de

notre

gênaient La journée l'idée -dans

de quel

mais, pour tête lourde

ainsi

mon

se

trouvaient

compte et n'entendais

cris

des pour

affolés, cela leurs

place qui

tir.

se passa sans que nous un biscùit. même manger état

déjouée,

de changions ces broussailles

nous

instant,

nous

supercherie à pousser

mes

personnel, plus rien

eussions

eu

ne

sais

Je

camarades, la j'avais du tout. Mes


-27cheveux

se

dressaient

suaient

tempes

à

gouttes.

grosses Mon

cœur

battait

à se rompre,

non

pas que mais c'était

je n'ai jamais tremblé, fois que je faisais le coup

j'eusse peur, la première Aussi

et mes

de

feu.

cette

beaujournée m'impressionna-t-elle et me laissa un triste souvenir des cruautés

coup de la guerre. Ainsi

la veille, et nous

que

adversaires, des derrière

l'obscurité

vint

les séparer la nuit abrités

passâmes

rochers.

La garde ne signala aucun incident fut que vers trois heures le lendemain la fusillade jours Par s'étant

aussi

recommença

avant charge rochers

un

fâcheux

abattu

sur

à

les

que que les

en

de nos

faisant

sauter nous

il nous combat, de cent mètres de nos

clairons

opérations.

sonnèrent tous

de

pas sautant

des

Là nous

servîmes

nous

en

au

broussailles, bord jusqu'au

de

tranchées de la

un passage, fusils pour nous frayer au loin les piquets empoisonnés. mieux

avancions, les bords

dépassant les chapeaux

brouillard

les

rochers

crosse

le

élançâmes

travers

adversaires.

pirates vaient

matin

violente

contre-temps, le terrain du

l'après-midi, et nous nous

de nos

Plus

ne

ce

précédents.

fut impossible de voir à plus ce qui gênait énormément nous, Dans

et

et

qui, surpris de tous côtés

nous

supérieurs

les

grandes d'une telle

en hurlant

distinguions, des tranchées,

chevelures charge, x Sales

des se

Français

sau-


–28– qualification ardeur.

ne

qui être

Après

faisait

entrés

redoubler

que

nous-mêmes

nous avons trouvé positions, ce que nos ennemis n'avaient

notre

dans

dans

le

leurs tout

camp

dans pu emporter fuite leur leurs leurs leurs morts, blessés, armes blanches et leurs arbalètes empoisonnées. En près

continuant d'une

démolis un chival jambe. Nous

de leur

la chasse, les murs étaient

lamentablement

un

d'enlever

auquel

obus

sur

son

venait

aussi

dos

un

bébé

La

femme était pauvre ne put nous fournir qu'elle sur la fuite de l'ennemi. On

on passa à moitié

dont pagode près de là se démenait

rencontrâmes

portant ans.

faire

trouva

une

baïa

(femme) âgé de trois

à peine

tellement aucun le

également

êmotionnée renseignement de la

clairon

et le doï (sergent) qui n'était que blessé, deux balles dans le bas-ventre. reçues ce moment qu'il se passa un fait pénible ler.

Un

d'envie

sergent la pour et

scalpa dépouille. Si ce

se

fut

d'infanterie belle

sauva

de

chevelure en

une

marine, de ce

emportant

sa

milice mort

de

Ce fut

à

à signapris doï, le lugubre

une

coûta journée qui beaucoup d'hommes à l'ennemi, nous aussi, de notre côté, nous eûmes des blessures bien et la à regretter mort

de deux

d'entre

deux

victimes

Ces Tourreau,

de l'infanterie

à déplorer.

nous du

devoir,

de marine,

le

caporal et un tirail-


-29furent enterrées railleur, à l'endroit même où de balles

percée Le

soir

nous

nous

sur le champ ils

d'honneur, la poitrine

tombèrent,

ennemies.

même

de

cette

établissions

mémorable

dans

un

journée, abanvillage

donné. Tout

de là passait un petit ruisseau, où près fut heureux d'aller se nettoyer. Il faut

chacun dire

aussi

étions

du nécessaire, nous manquant les uns que les autres. soir se passa tranquillement, les différentes retraçant péripé-

que, noirs

plus

du repas de nous chacun Le

ties

de la bataille. M'étant

assis

sur

l'herbe

pour

un

y prendre

de peu de froid une

il me sembla chose repos, que quelque me coulait le long de la jambe. Craignant de mauvais piqûre insecte, je descendis au petit

immédiatement quand je Une balle trou elle

ruisseau, c'était que

m'aperçus m'avait traversera

elle par lequel ressortie était

pantalon.

Un petit

ma jambe, descendant c'est ce qui m'avait froid.

avait

pour me laver, blessure. une

jambe gauche. et celui par pénétré

étaient

marqués filet de sang coulait j usque donné

dansma cette

Comme nous je

passé

nous

n'avions

et que le mal ne me à personne, n'en parlai

pas

de

mon

le long

de

chaussure sensation

de

d'émotion par tant pas journée, que je ne me rappelais où je reçus ma blessure. J'avais

sur

Le

dans

cette

le moment

docteur

avec

pas grand, paraissait de me contentant


-30fortement

m'envelopper j'étais

prêt

Après

pour trois jours

à Hong-Hoa, nos effets

mouchoir.

la plaie était cicatrisée après, de nouvelles escarmouches.

jours

Quelques

mon

avec

de fut

l'on

de obligé la vermine

détruire

pour

nous

marche,

et

arrivâmes brûler

tous

qui

était

s'y

amassée. Pour dans

comble

nos

rangs sans pitié

frappa qui furent

de malechance,lanèvre terrible et, plus

les balles, que de mes camarades, d'Hanoï. sur l'hôpital

beaucoup

aussitôt

se déclara

dirigés

avec la moisuivant, je partis au poste de Jen-Lang tié de la compagnie pour de de l'infanterie les soldats malades relever Au

de mai

mois

marine.

étions

Nous

40

de la légion

hommes

et

30 miliciens. Dès

notre

allions

dans

piliers l'autre

la

moitié

moitié

ques

très étions

les

hommes

pénible, à bout

Perchés

sur

environnés d'herbe pays, plètement Cette beaucoup

était

brûlée, desséchée.

précaution d'insectes

qui,

suivant

en-

étions

d'une

espèce du les habitudes

sagement

venimeux,

rendait

nous

l'été

lorsque était

après quelPar sa forces.

de

mamelon, petit broussailles et

grande,

toute

aussi

un

de très

contre

nous

à construire le poste position, core le travail plus difficile.

Nous

et les poutres travaillaient et

ceux-ci

gardaient

nous

jours

chercher des

de pirates. attaque était Le travail

le poste.

on construisit

arrivée, les bois

l'avait

prise, même voire

comcar de


–3i reptiles dangereux, De plus, les fauves cher

avec

disparaissaient

l'herbe.

n'ayant plus rien pour se cad'aller chercher un gite obligés

étaient

ailleurs. les

Néanmoins, droits boisés. A l'ouest de

terre

les

rizières

cause

indigènes

du

s'étendait

poste, mouvante. d'où

C'est

une

s'échappaient des maladies

première

les en-

respectaient

petite plaine se trouvaient

que des gaz délétères, de nos soldats.

la déveine nous suivait Décidément, c'est ainsi qu'au bout d'une quinzaine minée et la dysenterie, par la fièvre de notre

petite

Dans de les

évacuer

étaient des

très

avaient En

350

sans

que

sur

l'on

mes

ca-

ait eu le temps accès de fièvre

Les l'hôpital. et c'est à peine si les malapernicieux le temps de se voir mourir. des

prévision

se déclarer, sur un petit

la moitié

était indisponible. troupe de huit jours, trois de

l'espace sont morts

marades

partout de jours,

on avait

épidémies construit

mamelon

situé

qui auraient pu une petite cabane au nord, à environ

mètres

du poste. les cadaLà, on déposait vres afin de sauver la vie 24 heures, pendant des autres soldats, plus qui tous se trouvaient ou moins atteints de la terrible maladie du choléra. Pendant cette

hutte,

la nuit, pour

on montait veiller

la garde à côté de à ce que les fauves ne se

repussent pas des cadavres Nous n'étions que deux pour faction.

de nos prendre

camarades. cette

triste


–3:– Comme autres,

malade je n'étais pas aussi que les ainsi qu'un de mes camaje fus désigné, la hutte. pour aller garder

rades, Je m'ennuyais de garde, où,

beaucoup

quoi penser. baïonnette du

complètement A chaque côté

du

de moi, car procher voir surgir des hautes

ces

pendant

heures

je ne savais je croisais

isolé, instant

à la

bruit

qui paraissait s'apà je m'attendais toujours soit un fauve, soit herbes,

un rebelle. Le

3 juillet, d'entre nous renforcer opérer

on pour

le

des plus valides triage aller en reconnaissance et

venant une;colonne contre la bande de

amenait sait-il, munitions. Un

grand détachement On

un

grand

de Hong-Hoa Bac-Ki qui,

village

nous dans

venait

qui

pour

paraisde vivres et de

convoi

de marche jour de Hong-Hoa. la première nuit

passa au milieu d'un des

fit

séparait

du

la

montagne, d'être la proie

flammes. Comme

le ruisseau

à environ

passait

600 mètres

de là, nous étions obligés, pour avoir de l'eau, de faire escorter les porteurs une escouade par tellement ils avaient end'hommes, peur d'être levés

par les pillards. Le soir de ce même

la faction jour, je prenais au-dessus de nos têtes. La

creva orage lorsqu'un à torrents, pluie tombait d'illuminer le ciel, quand, soldat,

de

jaillissement

faction d'éclair,

avec

les

éclairs

tout

ne cessaient

à coup, crut voir,

moi, la silhouette

d'un

un

jeune dans un rebelle.


–33– son arme, il déchargea donnant ainsi à notre alerte une fausse dont les petite troupe à calmer l'effroi et à retenir chefs avaient peine Aussitôt

saisis d'épouvante. porteurs incident. Le lendeLa nuit se passa sans autre main nous reprenions notre marche et ce fut peu

les

temps détachement

après que nous fîmes de Hong-Hoa. la colonne, forma aussitôt

la

L'on

où j'occupais communication entre

de

rencontre

de d'homme place éclaireurs et le gros de la troupe. On arriva bientôt du village auprès d'assaut. Plusieurs devions prendre Au

Au

bout

vrîmes

d'une

la les

que nous sentiers y clairon je

de langue du coup suivi dans un de ces sentiers, m'engageai hommes de l'avant-garde. ment de quelques accédaient.

du

seule-

de mètres, nous découvenant a notre ennemis

dizaine

plusieurs à une

allure aussi rapide que la nôtre. rencontre, la ils placèrent nous Sitôt qu'ils aperçurent, et de armes sur leur crosse de leurs poitrine se cachèrent les yeux libre bras resté l'autre par nos baïonnettes. pour ne pas se voir enfiler fut l'affaire d'un instant. d'eux Se débarrasser On

les

désarma,

cartouches

qu'ils de moitié

ne

leur

portaient la colonne

laissant

que à la ceinture.

quelques

le dans déjà à les portes hommes Les enfonçant village. les huttes, dans de crosse pénétrèrent coups mais ne découvrirent personne. le laissant tous enfuis, s'étaient Les habitants et s'étaient sur la table, encore tout fumant repas La

était


–34– retirés

dans

les rochers

qui domi-

imprenables

la montagne. Après avoir en vain fouillé

naient

une grande halte, qui nous procurait

tout

le pays, on fit de la bonne aubaine profitant un bon repas aux frais de nos

ennemis. Le résultat que quelques Tristement

était

médiocre

nous

n'avions

fait

prisonniers. désappointée, devant groupe

la colonne

se dislo-

son poste. le détafranchi un petit ruisseau, de Hong-Hoa nous quitta pour prendre, chement où il la direction de Doug-Van, à notre gauche, devait s'arrêter pendant le plus fort de la chaleur. qua,

chaque Après avoir

rejoindre

notre petite troupe avait Depuis la dislocation, de marche. Je fus placé a repris sa formation les coolies emsurveiller l'arrière-garde pour nos bagages. un peu de temps pour passer le Ayant perdu de ce fait un peu en ruisseau, je me trouvai De plus le sentier que arrière du détachement. herbes de hautes suivions était rempli nous

ployés

rendant Nous

à porter

notre

marche

plus difficile. les flancs de la de longer se trouvaient de laquelle encore

étions forcés au sommet montagne les rebelles. arrivait L'avant-garde

à peine au bas de leurs la recevait retranchements par que l'ennemi une fusillade des mieux nourries. mais le nous surprit, Cette attaque inopinée moment de stupeur passé, nous procépremier dâmes

aux feux de salves.


:15Aux s'étaient

se cachaient Grâce

la tête

l'herbe.

l'ennemi stratagème, entendant les toujours de nos têtes, on courut

au-dessus prévenir vint à

dans

à ce

mais

voir,

notre

secours

nous

Au-dessus

de nos

en face

de

bizarre

les

de sortir

têtes

porte voix. Ces commandements plus

tenant

effet

de ce

se trouvaient

ainsi et

que

savamment

à nos

bambous

étaient

du

à une

plutôt

les embûches de bambous, et de poudre.

dissimulée

reliait

ces

ennemis.

A notre mèche

enne-

ordres.

nous suivions, ne manquaient pas. Il était obstrué de ferrailles garnis préalablement mèche

dangereux les

donnés

ressemblaient

des

complainte qu'à Dans lesentier

Une

en

rebelles

sur une petite nous, montagne, chef donnant les ordres dans un

leur

posté

et

permit

ne put nous balles siffler

à Dong-Yan de Hong-Hoa. Celui-ci

le détachement

respect, défilé.

mis était

de fusil, nos coups porteurs de chaque côté des bagages et

premiers couchés

ceux-ci

passage et c'étaient

mettaient

le feu à la

des explosions à n'en plus finir. Par bonheur, nous causaient ces engins plus de peur que de mal. un rencontrâmes Un nous loin, peu plus rebelle d'un

blotti arbre.

fabriquer refusa de nemi.

construite sa cabane, était tranquillement

dans Il

des

cartouches.

donner

On le fusilla

des sur

au haut à

occupé

il

Fait

prisonnier, sur renseignements le champ.

l'en-


–36– Comme

il

de pirates notre route Il

était

de

impossible

leurs

nous rochers, à travers la forêt.

était

bien

sortit lorsqu'on Il faisait un soleil ne venait Mes camarades

J'étais

obligé

de faire

cartouches

de

l'après-midi

de ce dangereux de plomb et pas

atténuer

zéphyr blante.

poursuivimes

heures

quatre enSn

les

déloger

cette

passage. le moindre

chaleur

ne pouvaient leurs porter

acca-

plus avancer. fusils et leurs

par les coolies. d'entre eux

Plusieurs

d'insolations frappés comme des mouches. tombèrent On les portait à bras. Tant bien nous arrivâmes à la que mal, tombée de la nuit dans un village. Il était temps, nous

ne

demandions

Quelques-uns extraordinaire,ne se mirent Ceux-là les

camarades Pendant n'avions quelques La nuit les

cependant, se trouvaient

reposer. doués d'une pas

trop

de prodiguer nécessitait leur

que la fusillade

force fatigués. à leurs

en devoir

soins

toute eu

nous

qu'à

état.

de l'après-midi les blessures que

à

nous de

déplorer tirailleurs tonkinois. Nous

tomba.

sentinelles

de

fûmes

manière

obligés qu'il

péen avec un tirailleur. Le pays rempli de fauves des feux à l'entour allumer

y eût

nous

collines. me

un

du

à

du tigre. Je un tirailleur, au

bord

Le camarade

passa.

Euro-

contraignait cantonnement

visites les dangereuses pour éviter double avec fus placé en sentinelle dans de grandes dissimulé herbes, entre deux ruisseau, venais de remplacer.

de renforcer

les

d'un

que je et consignes


-37m'invita

à me

du

de

côté

bruit

défier

l'eau.

se renouvela

d'un Vers

bruit 11

et mon

par une interjection encore inconnue

insolite

heures

du

compagnon sa langue,

dans

entendu le soir, m'avertit m'était

qui

Yen-naYen-na-Koua-houm, ce qui voulait dire « le tigre Koua-houm, »f En effet, un rugissement formidable se fit entendre bouleversa. De saisissement qui nous nos cheveux se dressèrent sur nos têtes et l'effroi nos

de moyens instant. Bientôt

paralysa un court assurance

en face

Le

mais pendant défense, nous notre reprîmes

du péril. un animal

est terrible. Nul ne tigre fuir quand, la crinière la lèvre peut hérissée, contractée il vous tient par un rictus menaçant, sous

son

œil

même gènes, le rugissement

et

s'apprête

à bondir.

les plus braves, quand du tigre, ne sortent

A ce moment

cabanes. les

sentinelles, l'ennemi.

car

on pouvait il n'y avait rien

Le rugissement est comme le roulement il suit

une

impétueux;

Les

ils entendent pas de leurs même retirer à craindre

sourd

et profond lointain d'une

ascendante gamme le souffle comme

indi-

de

au début cataracte;

de sons du

et rauques vent dans une

du tonnerre, il éclate avec le fracas tourmente, de note en note comme puis il va en s'affaiblissant une

détonation

écho.

Tous

sentir

la terre

Dans aussi

un

peuplé

d'artillerie ceux

qui trembler.

en qui se perd d'écho ce cri croient entendent

aussi étrange que le Tonkin, pays infesté de tigres de bêtes, surtout,


38 l'homme

est

l'ennemi

en face

la griffe d'un fauve ou de la dent du tigre et, chose constatée, en campagne les sentinelles sont très exposées à être assaillies veillent sur pendant qu'elles sont

Elles

sont

de

négligé

du

fauve

victimes soldats

s'assurer

sont si,

glissait pas un fauve. on partit Le lendemain de ne pas être incommodés pour comme

de

d'elles.

maints

attentives;

victime

victimes

elles

derrière,

trop

souvent

qui vient par de leurs gardes morts

derrière très

pour

avoir

eux,

ne se

bonne

heure

la

chaleur

par

la veille.

bien le trajet. se passa Arrivés pendant de vivres. à Yen-Lang, on ne put pas trouver Il à quinze kilomètres de fallut aller les chercher le fleuve On ne trouva là en descendant Rouge. Tout

pas

assez

de

volontaires

l'escorte compléta A notre arrivée quête

de

l'après-midi A partir

par à

cette pour dix tirailleurs. Foug-Voug, On passa

porteurs. dans le village. de ce moment-là,

aise

et fus

on

se

en

presque

mit

tout

mal je me sentis violent mal de tête.

pris d'un au poste Dès notre retour atteint des premiers coucher, un peu de fièvre. Espérant mon

on

corvée,

je fus

obligé

à

de me

de la symptômes fraîcheur soupour

de voir le temps se mon mal, je fus content lager en tomba à l'orage. Une pluie diluvienne mettre deux d'un effet jours, accompagnée pendant àtout d'emmoment vent terrible, qui menaçait porter

la toiture

de notre

baraque.

Pour

obvier


? à cet

inconvénient

ment

les

il nous

de la toiture

poutres cette

Après dardant

ses

fallut

véritable

terre

d'épaisses mauvaises odeurs,

d'où

vapeurs

solide-

les

après

inondation, fit rayons,

chauds

plus

attacher

piliers.

le sortir

soleil, de la

s'exhalaient

de notre

encore

qui aggravaient

mal. Pour

je ne

moi,

l'insolation

me

attrapée

pas bien portais chercher en allant

depuis nos

vivres. dont

l'énergie m'aliter

mes

en

J'espérais

je

le 3 juillet avec trois

d'Hanoï

mais

forces,

fis

je preuve, et de descendre du

camarades

toute malgré fus obligé de à l'hôpital même poste

moi.

que

d'eux

L'un

vée, l'autre Je restai proie lever,

succomba trois

à un

violent

juillet. Les

sœurs, donnèrent une

jours

son

après

arri-

le 11 juillet. sans connaissance jours de la fièvre,

admirables

de

nourriture

légère, aliments

des

s'accentuait,

en à me

Je ne commençai

délire.

la dissipation

après

le mieux

deux

mourut

que

le 14 me

dévouement, puis, de

comme plus

plus fortifiants. du matin, le repas Le 14 juillet, pendant à un coup de tonnerre, bruit sec, semblable autour de nous. tout trembler Un nous

moment enfuir

ahuris, qu'au

premier

ne

bonheur,

la secousse

un fit

à pensâmes du bâticraquement

nous

ment. Par

en

de

ce

tremblement


40 de terre

ne dura

sionner

de sérieux

Comme

ma

six

que

sans

secondes,

dégâts.

santé

s'améliorait

au docteur je demandai qui me fut accordé.

de

tous

me

avec

ravitaillait Ce

et le caporal aller à la pour

je flis désigné des discipline régiments étrangers se trouvait à That-Ké. époque,

qui, à cette Je descendis

mois, Son.

en

Hanoi. Je chaloupe jusqu'à le convoi régulier qui, tous les les postes de la région de Langétait

convoi

mené

de l'artillerie

par

marine

distant

par kilomètres.

ce de

tombe

village, soldats

nous

les droits nous, A Kep, on procéda tures traînées par des comme

Un

docteur,

tirailleurs nous

Je fus

morts de leur

et légionnaires

de

25

tous

visiter

en

défendant,

la

pays.

à l'organisation buffles et des

de

voi-

indigènes.

ainsi

sergent,

accompagnèrent. se trouvait être

troupe au poste leurs;

un

allâmes

français

de

il continuait

Phu-Lang-Thuong,où jusqu'à de fer jusqu'à chemin Kep,

Dans

poste service.

mon

mois

de

remontai

jours, ce sortir,

à mon

jours après, je repartais de Hong-Hoa, où je repris aussitôt Le d~ septembre, je fus nommé section

les

laisser

Quelques

15 du même

occa-

que plusieurs se rendant à Lang-Son, Le chef de cette petite

un

lieutenant,

se rendant

de Don-Ké. comme placé mes camarades

côté des voitures. chaque De nombreux paysans

éclaireur

avec

furent

profitèrent

deux

échelonnés

tirailde

de la sécu-


-4irité

que leur marchandises heure

Une j'entendis

offrait

la troupe pour porter au marché de Bac-Khlé.

« Hop de suite le convoi

faire, j'arrêtai mes camarades

le convoi

garder

qui allait les

Malheureusement, réussi à dérober plusieurs d'effroi.

les

femmes,

de revenir

rendre

peu de retard me prévenir

vers

nos

sur de

attaqué. avaient pillards

déjà et à enlever

marchandises qui

retrouver

être

des

poussaient

On s'élança à leur poursuite, tard. N'entendant en effet plus la trace de ces bandits. bientôt donc

et vins

un qui avaient le docteur accourut

mais

moi,

du matin, fait le repas » Croyant bien hop

avoir

après crier

leurs

cris

trop mais, hélas! de cris, on perdit fut Force nous sans

voitures,

avoir

pu

les

à leurs et amis, qui parents disparues s'arrachaient les cheveux de désespoir. On conla route où les voitinua jusqu'à Bac-Khlé, tures

furent

à cet

effet. ensuite

J'allai les

deux

tait

à faire Je

fis

rades, reposer Nous fusillade immense

dans

placées faire

jours d'arriver avant distribution

qui, après de leurs

un

repas

vint lueur,

destinée

de vivres qu'il

pour nous res-

à Lang-Son. des vivres à mes sommaire,

cama-

allèrent

se

fatigues.

à peine endormis le réveil. nous sonner

étions

fit comprendre coins quatre

enceinte

la provision de marche

autres la

une

embrasant que

tout

le feu venait

du village.

qu'une Aussitôt

vive une

nous l'horizon, mis aux d'être


–43–

Les

habitants

vaient

de tous

Les

côtés

au

secours

comme

des

et

se

sau-

fous.

ennemis

nous

de cette panique profitèrent pour de balles. La petite était distroupe des voitures, pendant que le poste de marine, de son mieux, ripostant

cribler

posée près de l'infanterie

des

reconnaissances

restâmes

ainsi

envoyait l'ennemi. Nous trois

heures.

chef

du

aller

criaient

pour

sur

N'entendant

le

repousser vive

qui

durant

lieutenant, plus rien,le deux volontaires pour

demanda convoi, en reconnaissance dans

le village

réduit

en

cendres. Au débris,

cours notre

de

cette

attention

perquisition fut attirée

à par

travers

les

des

cris

semblant sortir d'un grand hangar. plaintifs à la lueur d'une torche Ce que nous'vimes à la renverse. Des faillit nous faire tomber paysans proie ment blessés

été la là pour se cacher avaient rétugiés affreusedes flammes. Leurs étaient corps à plaindre, carbonisés. D'autres non moins par

les

balles

par la chute se dans leur sang, les uns aux autres.

trelles, baignaient nant rageusement saient des hurlements compagnon mettait la leurs

d'infortune, sur main

et

pou-

cramponIls pous-

un douleur, quand de se soulever, essayant ainsi leurs ravivant plaies,

de

souffrances.

Les

de tempsperdu ils des habitants, les avec eux toutes

n'avaient pas pillards en effet du trouble Profitant s'étaient

des

enfuis, emportant marchandises qu'ils avaient

pu

trouver.


–M–

de

ce terrible nous quitter spectacle, notre route sur Lang-Son. Durant rien ne vint arrêter notre et marche,

Obligés continuâmes deux nous

jours, arrivâmes

(frontière fortable Un

dans

de Chine), soldat qu'un

ce

de la frontière. ensuite pays.

sur On

jusqu'à That-Ké, devait aller jusqu'à J'étais

campée

je quittai Lao-Khan.

abritée un

ensuite

par mes mon arrivée.

sur

On y passa Kho-Cham.

remonta

attendu

joyeusement La discipline, et

chinois

Dong-Dang, village où l'on trouva tout

le con-

souhaiter. puisse d'infanterie de marine se trouvait

poste

proximité se diriger

à

camarades, sous

petit à deux

se trouvait rizières, de That-Khé, sur la route

le

la nuit On

fit le

convoi,

à

pour halte fleuve qui

qui fêtèrent

de

tentes grandes mamelon entouré de kilomètres

du poste

de Kao-Ban.

sous de grandes nous n'avions Logés tentes, literie de riz. Outre pour toute que de la paille mal couchés, les moustiques ne que nous étions nous permirent l'œil de la nuit. pas de fermer



1&92

au nombre

Les

disciplinaires, commencèrent les Ke.

les

Pour

d'une

vingtaine, de la route de Don-

travaux

le cadre

garder,

2 sergents, 4 caporaux Nous allions à tour

se

de composait de 1~ classe.

et -t<) soldats de

rôle

les

tra-

la fin de mars. vaux, qui durèrent jusqu'à A cette époque on se rendit sur la frontière barrer les gués Chine, près de By-Gni pour

de

fleuve.

Nous

d'arbres

et de piquets pas le niveau

passant Nous Dao, d'un

fort

Ainsi

Un

en

terre

au moyen et ne dé-

de l'eau. du poste de Binet à 3 ou 4 kilomètres

le

Soug-Shaï, poste chinois.

avec

de

toute

baraques de l'herbe

quatre

jour, j'allais tirailleurs

partis

sur

qu'auprès

fichés

travail

du

à 20 kilomètres

éloignés dans des

gions truites

à ce

procédions

étions

sur

surveiller

et des

faire et

nous lohabitation, consque nous avions mottes

le marché

deux

aides

un sampan et descendis du fort chinois.

de terre.

en Chine cuisiniers. le fleuve

avec Je jus-


–46les

Là,

hommes

mes

poser n'est

de

armes

et condition

cette

qu'à

le village Pendant

de By-Gni. mon tour

suivaient

bouche

à dém'obligèrent Ce de mon escorte.

garde celles

de

bée

je pus

que

me

dans

Chinois

me

dévisageaient. tandis jambes,

Les

marché

et

entrer

les

à toutes que s'enfuyaient blanet à barbe aux longues tresses les vieillards à me causer che cherchaient par l'intermédiaire enfants

tirailleurs, qui connaissaient Mes provisions faites, je partis armes. Les hommes dre mes des

courtois

avec

à mon

et arrivai

de jours

Peu vres

français moi

Je remontai sans

poste

Nous le service

de douaniers.

d'une

contre

Ceux-ci, ne voulurent mais

pas ils réussirent

Arrivé That-Ké, deux

les

emmenant chercher, et deux cuisiniers.

trois

à l'endroit

j'envoyai et cuisiniers

barque

et

qui faisaient

soldats

du

par

on leur la berge

fleuve

chercher

les

ballots

d'une

ren-

d'usage, tira

dessus,

à la nage,

le plus proche les vivres par

hommes quatre voisin. un village

crainte

la

sommations

à gagner ballots.

dans réquisitionnés on ficela A leur retour, la

des

s'arrêter;

leurs

vi-

que des à That Ké.

fîmes nous le fleuve, de contrebandiers. barque

après

abandonnant

furent garde dans le sampan incident.

de

les

j'allai

un

remontant

langue. au fort repren-

avisa

d'arriver

Européen le bateau prîmes

En

autre

on nous

après, venaient

même

Le soir avec

nous.

leur

les

j'avais

que au

de

fond

vengeance,

de on


–47– décida

d'un

le fleuve,

commun

accord

un

dans

d'aller

endroit

assez

coucher

sur

de tout

éloigné

village. Cette

fut

précaution

sagement

trebandiers

faisaient,

parfaitement nous nuit,

organisée, qui, dans les chercha

bords

du

en euet,

les conprise; d'une bande partie la

sur

les

et

croyant

sans

fleuve.

Ils tiraillèrent

de tous

côtés,

Cachés

le

sur

du

bord

doute

ainsi

allions et espérant que nous riposter retraite. Mais leur ruse couvrir notre effet.

toute

pendant herbes

fut nous

fleuve,

désans nous

à faire feu en gardes, prêts était des cas de besoin. Notre situation plus nous à espérer, Aucun secours périlleuses. du poste à plus de 24 kilomètres de étions tenions

bien

sur

nos

Bin-Dao. nuit cette Après poste sans encombre.

blanche,

se passèrent Quelques jours vaux des gués, puis l'on retourna De

là, on

en

repartit

arrivâmes

nous

encore

aux

au

tra-

à That-Ké. du

reconnaissance

côté

le passage du Dé-Tham,chef venait d'être le fortin pris dans se retirer. où il devait

de Bangkok,barrer de bande, dont le Yen-Thé, Trois

colonnes, devaient

directions, Celle frontière

partant par se rejoindre

dont

je faisais

de Chine,

Bin-Dao, Après broussaille. Nous

de

à Bangkok.

partie passait près de By-Gni.

la colonne n'avions

différentes

par

Bin-Dao,

dans la s'engagea souvent chepour


48 min

des

que

cions

ruisseaux

vaseux,

nous

enfon-

jusqu'aux

genoux. Par malheur, notre s'étant on guide trompé, fut obligé de passer deux nuits en pleill air au lieu d'une. Le lendemain, de grand même matin, erreur

de chemin.

chinois

vint

bonne

voie.

deux

grandes

Mais, cette à notre rencontre

ce

suivi

devions

ne savaient pays de la Chine ou du

faire

daient Aussi

notre

chef

douanier remit

pendant et dévalant les d'un portes Les habitants

halte.

même

s'ils

pas

dut-il

entrer

en

pourparlers faire faire demi-

ne pas être Un officier

de nous obligé chinois venant

faites

nous

la permission de suivre le territoire chinois.

sur passant Nous arrivâmes

min

dépen-

Tonkin.

pour tour.

donna

en

ce sentier

escaladant heures, nous aux arrivâmes

montagnes, où nous village de

avoir

Après

fois, un et nous

sur

ces

entrele che-

d'une au pied montagne, sommet de laquelle se trouvait un poste chinois. de ce poste nous arrêtèrent, Les sentinelles mais lorsquenous laissèrent vinrent Nous chinoise, la nuit. Sans trouilles montagnes perdue, Après

au

nous

eûmes

Tous passer. même nous voir

fait connaître, les soldats

elles de

de

la

l'on forma temps, se poster sur la qui allèrent scruter les alentours. pour

être

restés

frontière

à la tombée

de

les rebelles

ce poste

défiler.

éloignant rapidement à Bangkok l'on arriva

perdre

nous

des cime

de

pades Peine

s'étaient une

dispersés. dizaine de jours

à Bang-


-49ne kok, de porc,

nous

que de riz et de viande nous nous vîmes dans de l'obligation avec la douleur de ne pas avoir brûlé

repartir une seule

nourrissant

cartouche.

On revint

à That-Ké, où l'on vaux de la route de Kao-Phong de Phumi. Tous une

ces différents

colonne

notre

et

colonne passage

de légionnaires quarantaine de canon. La première on nuit, Idfomètres du village de Ban-Dan. Le lendemain, tion de discipline le chef

de

le poste furent

colonne sur

seignements

de

et

des

de l'autre

que

aperçus, vinrent nous

leur

La section la

que

pour

deux

That-Kë

pièces à quatre

et la sec-

en éclaireurs envoyés recueillir des renpour

l'ennemi gens du village, côté de la montagne au nous trouvions.

donnaient à leur

eu ayons canardèrent

tre, nous le gros de tions.

on forma

campa

nous pied de laquelle En effet, nous avions à peine de la colline que les sentinelles ayant belles

col

l'ennemi.

les dires

D'après se trouvait

du

That-Ké le 20 avril. A quitta à Lang-Son, on recruta encore

une

par

celle

terminés, Mao-Son.

à

les tra-

ainsi je faisais partie That-Ké furent designées

de

compagnie partir. La

aller

pour dont

de discipline

travaux

continua

la moitié

ennemies, l'alarme. D'auti

secours le

gravi

nous es re-

même et, avant de nous reconnaî-

temps tout à loisir, contournait troupe

pendant nos

que posi3


–50– Le chef

de

notre

détachement

petit

plusieurs la colonne

indigènes prévenir de ce qui se passait. et voyant la nuit réponse

cune

envoya le commandant de Ne recevant

son

prenant An cas l'arme

contre

lui-même

tortures

que

lui capitaine, revolver chargé. tourner

aux échapper font endurer

pour barbares

ces

ca-

le

lui remit son fusil, il aurait été pris, il devait

cruelles

notre

arriver,

un caporal. pitaine envoya Avant de le laisser partir,

au-

à leurs

prisonniers. Heureusement Peu

port. notre

après,

le les

était

messager de

pièces

arrivé

venant

canon,

nos

secours, délogèrent rapidement mis de leurs positions. Nous avions en tout huit tués et une de blessés. Bord côtés Des

les tués

et le caporal du capitaine.

Rissert, ne

blessés, je et Tournier,

Rosies leur

Parmi

section

dernier

fut

Plusieurs toujours

jusqu'à

grandes

citerai

que restèrent

qui la fin

par militaires.

enne-

tombés

les à

été blessé, son

aux

sergents la tête de

de l'engagement. la Légion d'honneur.

proposé pour fois déjà, il avait remarquer

deux

à

quinzaine le sergent

se trouvaient tous

à bon

courage

Le

se faisant et

ses

qualités cette escarmouche, nous nous rendîmes Après où nous fûmes au village de Ban-Dan, heureux de faire un petit Tout à pouvoir repas tranquille. le feu dans aperçumes de quitter. C'était que nous venions le feu à la montagne, mettait après coup,

nous

les

positions l'ennemi qui

avoir

eu soin


-M de dépouiller Un

des

suite

et de torturer

les blessés.

suivre n'ayant par pu nous à se traîner avait réussi blessures,

nôtres,

de ses dans

jusque a~reuse des

les morts

ainsi à une rizière, échappant le lendemain Il fut retrouvé par

une

mort.

partisans. Dans

autres

les

la nuit

qui suivit, étaient allées

de

fractions

au-dessus des se poster l'ennemi de grand surprendre

la colonne

montagnes pour matin. C'est ce qui arriva.

A la première escarmouche, fut blessé. A côté plinaire le fusil d'un tenant major, fut blessé dans de singulières Une fusil

balle

Mais

ne

bien

tour

couler

avait

les

vinrent

éclats

Parfois, d'une le

tirer quand

les

uns

nous

excavation, des rochers,

leurs trois

nuits,

soleil

de son

la hausse

frapper la balle

long que les camarades forces. Nous passâmes

corde

sergentla veille,

circonstances.

pas riposter. pouvions à avancer. de la peine

de nous

obligés mains.

disci-

du

détaché

le blesser

poitrine.

Nous déjà

dont

la hausse,

en pleine

un lui, homme tué de

en effet

et ricocha.

canon

le

vint

soldat

un

supportant tantôt brûlant,

avions

Nous

étions

autres

ne pouvions nous nous retenaient ainsi les

fraîcheurs

par

les

pas faire laissions par une de toutes

soutenus

tantôt les

les

Nous

jours et d'un ardeurs trois

d'une

nuit

glaciale. Voyant tance, les

résisne vaincraient pas notre qu'ils la fuite et se dirigèrent rebelles prirent


-5~la frontière

vers fûmes

chinoise, où, cette de battre en retraite.

forcés

Les

hommes

de notre

harassés petite troupe, et mal nourris, étaient dans

de fatigue, mal vêtus un état pitoyable. La colonne

retourna

dislocation.

Il ne

le capitaine

Bedbois

à Ban-Dan,

nous On

les

premiers

que dans

avoir

Après

la

lieu

des

bien

de humains, Tout était rongé

débris

eus

lugubres les jambes du leurs

fouillé

délaissés

de combat.

de chair.

toutes

intactes

camarades

jours que

Parmi

on ne reconnut restées

nos

lambeaux

vers.

des

eut

de M. que la compagnie et la section de discipline, à désignées pour aller cher-

ne retrouvait

lamentables

resta

laquelle j'appartenais, cher les cadavres de par

nous

fois,

recherches,

sergent houseaux.

tous

encore humide du montagne tous on rassembla les débris

Bord,

les

de cette replis des victimes, sang humains sur des

nattes

sur un petit monticule, que l'on transporta où on les ensevelit. Ce petit tertre au se trouvait nord-est de l'emplacement choisi la conspour truction à proximité d'un du village de poste Ban-Dan. Ce fut restes

une

de nos

qui avaient une émotion fit verser A

bien

partir construction

triste

camarades

cérémonie. que

nous

A la vue avions

des

aimés,

nos joies et nos souffrances, partagé indicible de nous et nous s'empara des larmes de regret bien sincères. de du

cette

on travailla époque, Les disciplinaires poste.

à firent

la


-S3le terrassement

et

la

cupa de la charpente. Pour un moment, tous ouvriers. rang,

Bedbois

compagnie nous

étions

A vrai

tous

dire

s'oc-

au

nous

même n'étions

plus soldats. Pour ne

à même sur la terre, pas coucher avait fait ses planches chacun de châlit on nous remit de grands sacs que nous de remplissions paille de riz. Le 6 juillet, nous sance. Le premier fatigues quents passions retenaient

jour les

à l'aide

d'une

fortement

moyen cours d'eau

de

Nos

en les effets

tranquille, bonne heure arrivâmes

pris sous

cachant

encore

à l'étape. Après nous reprenions

fermées. avaient

des qui mit plusieurs L'obscurité complète retraite l'on

et de

nous

la nuit, passa A la pointe du

traverser. des

que

Nous hommes

soin

d'abriter

leurs

casques.

mouillés

nous quand une nuit passé

avoir notre

surprendre d'un près

pour à la nuit

étaient portes en éclaireurs,

à

fré-

si profond que nous étions fusils au-dessus de nos têtes.

étaient

arrivâmes

de

C'était chaque berge. au courant. L'un de

résister

de tenir nos obligés Les fumeurs avaient articles

reconnais-

beaucoup ruisseaux étant

corde sur

était

en

déjà on eut

à supporter, et assez difficiles

le seul ces

partions

de

l'ennemi. village

très Nous

dont

les

marchant partisans, une vive fusillade, essuyé leurs hors de combat. Les

nous

réfugier dévorés jour

route

leurs

à battre obligea sur une colline, par les moustiques.

on prit

ses

dispositions

en où


-34le village. Peine les rebelles pour cerner inutile, s'étaient enfuis.On leur donna la chasse aussitôt, mais ce ne fut guère huit heures que vers que nous

les sentinelles

aperçûmes

d'une

Vite

montagne. petit mamelon.

un

on nous

L'ennemi

ennemies

en haut

fit abriter ne

derrière

nous

avait

vus.On

pas avant t

en profita froid pour faire un repas la bataille à deux d'engager qui commença après, kilomètres de distance. Peu

à peu nous approchions, tâchant le sommet des collines où les différentes de la troupe Du haut

nos

nous apercevions positions rebelles avaient abandonné,

que les une grande nous servirent

village laissant qui Je

fus

chargé et une

cuisiniers des

vivres Le

fus

dans

deuxième

obligé

de

petit mamelon, laient depuis Bientôt vivants.

la nuit.

passèrent de

de riz

provision

le nous

et de bétail,

beaucoup. d'aller

dans

dizaine tous jour,

le village

de porteurs

avec

pour

les

porter

les postes. la

transporter en arrière

colonne mes des

s'avançant, sur cuisines

postes,

qui

je un

tirail-

le matin.

il ne resta Je les

d'occuper fractions

plus fis abattre

que deux bœufs et dépouiller

encore le

pour

mieux. Les toute l'arrivée pièces ennemis

amusèrent ainsi postes la journée, attendant

l'ennemi à

chaque

pendant instant

de Lang-Son de la troupe qui, avec de le soir même délogea canon, de leur fortin, que l'on prit d'assaut.

ses les


–ss– La colonne emmenant La

colonne le

quitta

de

Anémié

par tant arrivée.

notre

de mes

camarades, lit et n'ayant

mon

Mais,

dont Ban-Dan, à une heure

village ses cantonnements,

regagner 13 juillet.

sitôt

de Lang-Son retourna à son avec elle tous les prisonniers.

partie

pour arriva le

elle

de surmenage, je dus m'aliter Je passai, ainsi que beaucoup la Fête nationale, anéanti sur pas

n'ayant pas des rigueurs

garantir fûmes contraints,

je faisais du matin

poste,

le moindre le moindre de

appétit. g]te

nous

pour

la

nous

température, tout, de construire

malgré

le

poste. Heureusement rivaient

assez

nous

les

délicieux; un peu de

sortaient

nous

vivres

de Lang-Son.

régulièrement

semblait

mets

nous

pour

L'eau

n'était

bouillir

badiane, d'absinthe Au

rendre Son.

du

commencement

mois

la discipline reçut lui en chef général

mandant nant

pas'buvable. de café du marc

de

du

au fort pour

Nous

les ainsi

Ces

mets

boa

suffit

la faisions

et quelques grains un petit ce qui lui donnait goût de nous ne dédaignait. qu'aucun

avec

de

Tout

parfois cependant l'ordinaire. C'est

du serpent boa. qu'un jour je mangeai très avantageux. Un seul sont en outre de cent hommes. pour le repas

ar-

de Brière-de-l'Isle,

y prendre

De Ban-Dan

un

à Lang-Son

repos

le comd'août, émaun ordre enjoignant

de se

près de Langbien mérité.

il y avait

25

à 26 ki-


56 loihètres.

Je ne

me

tellement

faire, Mes

jambes, plus me

vaient

Néanmoins sant

mes

moitié l'étape. Dès

porter. je m'armai

dernières

de

forces, mes

par

la

pas

faible. j'étais démesurément

soutenu

le

sentais

force

de les

ne

enflées,

pou-

et réunis-

courage moitié

marchant, fis

je

camarades,

à l'hôpital, où je j'entrais restai huit jours, contraint d'en sortir pour laisser la place à des camarades encore plus malades que moi. lendemain,

les

bien cependant matins je me rendais

dre

les

J'étais

loin

d'être

guéri.

Tous

à l'hôpital pour y prenm'avait orque le docteur

médicaments

donnés. Pendant fut

ma

envoyée des tirailleurs belles

maladie,

la section

de discipline pour renforcer

au poste de Na-Cham les qui harcelaient

sur signalées commandant

la frontière

bandes

de

re-

de Chine.

fit venir du 2e supérieur de Yen-Bay une compagnie de marche étrangers à nous aider en cas de besoin. prête donc la compagnie Je réintégrai qui _se trouLe

ancien J'aurais mon régiment. appartenir car le predû être remplacé depuis longtemps, succédé avait été tué mier caporal qui m'avait vait

de près malheur

de perdre

capitaine Je me

Charpentier. retrouvai avec

qui tous

Bac-Eé.

Cotte

me félicitèrent

compagnie le commandant mes de mon

anciens retour

avait

eu le

Bonnot

et le

camarades, eux. parmi


57

Le

à la pointe du jour, nous nous lendemain, sur That-Ké le poste dirigions pour débloquer nous la route de Déo-Kat, après quoi prenions situé sur les bords d'un fleuve. On petit village fit la sieste les trois heures de l'aprèset,vers en marche à travers des chemidi, on se remit mins rocheux et difficiles. La pièce de canon que nous avions était chargée sur un mulet, qui avait tenir debout. La pauvre bête ne faisait En passant le fleuve, !e muiat tomba reusement

la pièce

que

de

canon

avec peine

nous à se

que buter. si malheu-

culbuta

dans

l'eau. Le mulet, ne se sentit de rien. par bonheur, H n'en fut pas de même de la culasse du canon, les sampaniers de que commandant la colonne, à retrouver. peine La

nuit

de

travaillant surprit cette culasse. Trompés

il nous

fut

avait plus, l'ennemi et les avait emmêlés Enfin,

eurent

nous

recherche curité,

M. le colonel

nous

très

les coupé au beau

arrivâmes

sur

difficile

terminé,

impatience réveil à nos patrouilles s'étaient

de

encore

à la

par d'avancer.

l'obsDe

fils télégraphiques milieu du chemin.

de la montagne, nos positions prendre envahi parles rebelles.

put. Ce pénible nous attendîmes le jour avec à coups de canon sonner le

pour ennemis. vinrent

sauvés

beaucoup

au pied

nous devions laquelle un village pour bombarder On monta la pièce comme travail

Servière,

vers

l'on

les Mais, comme toujours, nous avertir que les rebelles la frontière

de Chine.


58 A l'annonce That-Ké

nous

de cette

nouvelle,

ravitailler

pour

à partîmes la pour-

nous continuer

suite

de ces brigands. Nos ennemis s'étaient

vations

de

faire

sortir.

rochers, Le seul

était

de les

assiéger.

On plaça repaires.

de

moyen

plusieurs On passa

sales appeler Français d'autres insultes de ce genre un

pris une

convoi

centaine

passèrent d'autres. Tous dans

les les

saires

soirs bas

nous

lente

jours de coups

dans fusil.

que pour nous lancer

ou pour dans leur

langage. leur avait

Kao-Bang et de munitions

et fait

de petits nos empêcher

détachions

fonds

pour

un

soir

sentiers.

traverser

un

avec

quatre nous

Pour cours

cou. Ce jusqu'au un refroidissement valut

de l'eau me

de leurs

se et

postes adver-

de s'évader.

partis de ces

fallut

de

de vivres

capituler

autour

guère

Jes

de prisonniers. jours Quelques sans aucun de part changement

Je un

venant

faire

excade

quelques

nous

colonne

des

difficile

les

tout

postes ainsi

ne tirant l'attente, que quelques Nos ennemis ne se montraient

Une

dans

réfugiés il était d'où

barrer

hommes

y rendre, où nous d'eau, fâcheux contre

il nous avions

temps d'une vio-

suivi

dysenterie.

les la vigilance de nos sentinelles, Trompant à s'évader vers les 2 heures rebelles réussirent du

La nuit

matin.

de tirer cartouches.

sur

les

était

nôtres,

si obscure on ne brûla

que, que

craignant quelques


–39Parmi

les blessés

M. le lieutenant N'ayant chaque cendis

l'ordonnance

de

Belin. rien

plus colonne

donc

se trouvait à faire

dans

son rejoignit avec ma compagnie

ces

parages, Je redes-

poste.

Langla co-

jusqu'à

où après avoir séjourné deux jours, se dirigea sur Yen-Bay. Malade de la dysenterie à l'hôpital, je restai où les docteurs de me sauver. désespérèrent Son, lonne

Pendant

consécutifs je ne prononçai cinq jours même seule pas une parole, je n'avais pas la force d'ouvrir les yeux. Des soins énergiques me

à la vie.

rappelèrent Peu à peu,

dont aux soins grâce forces. de nouvelles

touré, je repris Je fus assez moment niers

de

terre, partie

guerre.

nos non

J'assistai,

fus

en-

au de l'hôpital derniers prisonsans

à

émotion,

spectacle.

condamné, avait les du

mains

jointes

en

un

fiché piquet derrière le dos.

La

le cimeterre était porter du patient les cheveux rasée; sur la face.

où devait

cou

existait

à

attaché

complètement étaient ramenés Il

sortir

pour de

de l'exécution

ce triste Le

valide

je

des

degrés,

même

dans

qu'on étaient

leur

der-

le

nier

supplice. du la gravité D'après les rebelles prisonniers

avoir

la tête

tranchée

fait

d'un

imputait, condamnés

ou de plusieurs

à

coups

de cimeterre. Les

bourreaux

Houyen-Phu

étaient (chef

de

toujours

des

soldats

canton)

qui

tous

du por-


60 taient

le

Avant lisait Les même elles

(grand soldat un

coupe-coupe l'exécution

à la foule

les

femmes façon. subissaient

motifs

le

pas

envoyait

animal, telligent spécialement la sait sa lourde patte sur la réduisait en bouillie.

De là, Bay,

je

retournai

où je passai

un

à mois

effilé).

du

de

exécutées à

la où

Hung-Yen,

L'inde l'éléphant. à cela, podressé et tête de la victime

supplice

Le 16 novembre, je pris à Hanoï. descendait

bien

Houyen-Phu de la condamnation.

n'étaient On les

sabre

le convoi ma

régulier

qui

à

Yen-

compagnie à me reposer.


!ô93

Je

repartis d'un composé autant

ensuite

sergent, de tirailleurs.

pour de

le poste d'Hao-Gia, dix légionnaires et

Ce poste était spécialement de la surchargé veillance de 60 prisonniers de guerre l'on que faire les terrassements de la route utilisait pour à Quan-Chau. de Yen-Bay avoir passé 27 mois si loin de ma patrie Après et après avoir couru tant de dangers, j'appris rentrer en France avec plaisir que je devais incessamment. Je m'embarquai en effet sur le Sc/tamfo~ d'Along,

le 20 mars

dans

la baie

où je retrouvai

quel-

de mes camarades. ques-uns nous à notre arrivée, Sur 116 que nous étions à demandé 17. Six avaient ne revenions que Tous les autres au Tonkin. leur séjour prolonger en Algérie avaient dû être renvoyés pour cause étaient de maladie. morts, Beaucoup cependant soit ou la dysenterie, soit minés par la fièvre glorieusement

tués

par

les

balles

ennemies.


-62Pendant

28 jours entiers, la traversée fut des calmes. On eut cependant à déplorer la de trois dans la traversée de la passagers

plus mort mer

Rouge. le 20 mars, Partis nous débarquions à Alger, où une foule de curieux, les quais, nous fit une ovation des siastes.

Pendant

La population breux vivats,

deux

la ville

jours

le 22 avril encombrant enthou-

plus fut

en

fête.

ses nompar de revoir ses

algérienne prouva, son contentement

valeureux

légionnaires. A Saïda, la réception fut aussi La musique nous attendait Alger. la traversée de la ville, pendant étourdis qui mains.

les acclamations

par venaient

Suivant

nous

une

serrer

vieille

chambres

chable.

étaient

d'une

venu, mollement

nous

soir

Le

nous

étendre

si

contents faits, que nous n'avions

bien

Le lendemain, les uns docteur,

de

se

permettant

faire

ainsi

Malheureusement~ comme étaient, moi,

préparé.

nos

lits

si doux

et

nous

pas

se faire une

un petit

repas, à la

propreté irréproétions heureux de de nos séparer durant toute quittés

on se rendit

pour délivrer

paysans les

un copieux nous attendait

sur

effets, la traversée.

pour

bons

chaleureusement

coutume,

qu'à

à la gare et, nous étions

par la cantinière, Tout avait été soigneusement

préparé caserne. Les

des

cordiale

tous

à la visite

du

la plupart soigner, convalescence leur

séjour

en France.

de légionnaires beaucoup du pays annexé, et, n'ayant


–63– de

plus rester

en

famille

au régiment. nous. pour

égards chambre

à part. et abondante.

saine

furent

France, On eut On

nous

cependant nous installa

donnant

un détachement temps, du Dahomey. l'expédition Je demandai aussitôt à en mes instances, malgré pas me laisser partir, ma

les

quelques dans une

une

Entre

de

obligés

nourriture

se forma faire

partie, mais, ne voulurent

docteurs

le faible

prétextant

pour

état

de

santé. Je

restai tard,

plus

à Saïda, avec partis

donc je

mais un

trois

semaines de

détachement

commandé occuper 30 hommes, par un adjudant, de de Sfissifa-les-Saules, à trois le poste jours sur la route dp Géryville. marche de Saïda, l'insurCe poste avait été créé pour empêcher raviet surtout aussi rection des Arabes pour tailler d'une tion

les

de

troupes

grande plaine, aux caravanes

route

de

GéryviHe.

passage. ce poste

Situé

au

devait

milieu protecsur la

s'acheminaient qui de La plaine était couverte à faire cuire nous employions

et d'alfa, que thym A 4 kilomètres nos aliments. un lac

de sel,

qui

nous

du poste se trouvait les illudonnait souvent

du mirage. trompeuses étaient nous Nos vivres

sions

fournis

par contrée.

un

juif,

dans cette vivant Européen du bœuf que les jours de Nous ne mangions nous n'étions de troupes. que les Quand passage du mouton nous hommes du poste, mangions des douars le fournisseur nous envoyait que seul


6& voisins. taient

Souvent le produit

la gazelle. Souvent

de

leur

nous aussi, des caravanes

nous

chaque

chasse,

en

plutôt une compagne. il faut qu'elle

labour, dition

occasion

de

voir

qui

étrange considérée comme Elle

une

trouvions que comme à remplir

devoirs tous

de

les

soins

du

le

broie qu'elle le champ. C'est un la bête de somme telle

c'est

soit

arabe

esclave

a de durs

s'occupe tisse,

qu'elle cultive

qu'elle

appornotamment de

nous l'habitude, la femme que

ayions

fois

ménage,

nous

du voisiprofitaient source pour y venir faire provision abreuver leur nombreux bétail. Bien

et

que

Arabes

avions

au poste nage de notre d'eau

les

aussi,

grain, cheval de la con-

est

chez les' Cependant, pauvres. de les chefs de riches douars, musulmans, est fait par les négresses le gros ouvrage tribus, sont honorées des caprices esclaves qui, souvent c'est la plus Dans leur du maitre. sérail, âgée qui

chez

préside

les

à l'organisation toutes, sauf entre

partage fait absolument

Les

rien.

Voici pourquoi jalouses. la nlle est nubile et se enlaidie

des

fatigues

ardeurs

du

climat,

sitions

du

de leur

le

et

plus jolie, qui ne sont autres n'en pas à 10 ans, en Algérie, la

A 50

marie.

du mariage sans compter féminin

tempérament

labeur

ans,

elle

est

et des brûlantes les le

prédispoplus facile

se faner. Depuis vieillesse, lui laisse

lors, sans une

sa vie

n'est

désir, dont seule pensée

plus

qu'une

la résignation décider son

longue fataliste seigneur

à


-65et

maître

ble

afin

à prendre de répartir de bras

nombre

le plus de compagnes le travail sur un plus féminins.

possigrand

nous trouvions aussi de que curieux, à y assisles repas. Nous prenions c'étaient plaisir Si ter en Algérie, on ne connaît pas la cuiller. Ce

avec il mange les que soit un homme, ainsi. A côté de en usait Abd-el-Kader doigts. une éducation attestent certains usages qui bizarre. Il entraîne des celui-là raffinée, paraît riche

on ne importance qui ont leur D'autre les brûlants. part, plats est une on ne sauce comme pas le pain (qui il en résulte sans levain), que les ragoûts galette Mais si la cuisine arabe est inconnus. sont et la confielle est excellente du moins simple,

conséquences servir peut

serie

est

Quant mité du

faite aux

supérieurement. nomades qui

s'installaient

à proxinous récolte,

de pour une saison poste leurs dont l'intérieur visiter gourbis, pouvions le même un divan qui sert de lit et est toujours On s'y assied en s'accroupisde siège principal. et l'on y dort tout habillé. sant à la mod3 turque nattes A terre, quelques ameublement. tout comme du

dehors

l'obscurité

que règne. a-t-on

A peine au milieu trouve térieuses déflorées. vage

et ses

par

haillons.

Le tout porte

C'est

ne prend vue celle-ci close,

se le village que l'on quitté et mysde solitudes profondes encore n'a la civilisation pas

que La nature grâces

'~ne

des

et

virginales.

sauaspect de est saturé

son

a conservé L'air


--66– l'acre

des fleurs le parfum tropicales, sous l'azur d'un ciel d'une plendit à nos climats inconnue brumeux. En

on

Algérie 5 ou pendant chaleur dans

est le

écrasante mais

pleuvra pas Sans la doute,

les soldats

apparence,

même

le monde les

en

car,

la

de

la

et

passer

effets.

En de

plomb,

de fournaise

qui

ouvriers.

température tandis que

Algérie, suit qu'on

la sieste, les soldats et de la effet, à ce moment

observe

le soleil

journée,

en marche

les

des maisons, disposition l'hygiène les coutumes adoptées permettent canicule sans trop en ressentir les Tout

limpidité

sur une villes, elle est plus supporlieues, Cette assertion est paradoxale

58

en

au

res-

ne

qu'il moins.

pour dans

France.

simplement

sûr

6 mois

Sud, de

profondeur table qu'en

est

soleil

dans

est

les intérieurs

il en résulte

une

énerve on

et fatigue< un air respire

frais. Aujourd'hui

des

colons

sérieux

sont

il est vrai, mais trop petit nombre, ment à enrichir réussi ce beau

en venus, ils ont pleinepays,

maintenant Les très

en pleine production. et surtout les Européens,

est

qui

grand

nombre

et

Catalans, une forment

sont

de la colonisation. importante dura et de tranquillité Cette vie de solitude à Saïda. au bout desquels mois, je retournai A la fin de novembre, de mes camarades, un Frindha, de leur

pour peine,

ramener venant

je fus

envoyé et un

avec

en

classe

trois trois

à adjudant sergent des disciplinaires graciés d'Ellou-Sem.


–67– A

Frindha, vendant aux bibelots

ils

se

firent

quelque

les

Espagnols

poignards à la discipline.

en argent et autres

par eux Ils profitèrent de leur liberté, depuis longtemps se livrer à des orgies sans nom. perdue, pour Ivres comme des brutes, ils ne connaissaient plus avec

fabriqués

personne, tous ceux

Le maille

brigadier à partir

par la celui-ci

se

battant

à coups de couteau tombaient sous la main.

qui leur de gendarmerie avec ils eux,

vengeance, la avec

allèrent, la frapper

jusqu'à dernière

déjà

ayant

eu

poussés de femme

On eut sauvagerie. maîtriser et à les faire

de peine à les beaucoup rentrer dans l'enceinte de la petite caserne. les trois les Pendant suivirent, jours qui de la boisson ils étaient s'étant vapeurs dissipées, redevenus

raisonnables

un profond repentir Tout se passa bien

et manifestaient du mal jusqu'à

qu'ils notre

avaient retour

même fait. à Saïda.



109~

A partir ma libération de ce moment, j'attendis Je partis pour Oran, qui eut lieu le 16 décembre. à bord du Saint-Julien où je m'embarquai pour Marseille. A mon arrivée

à Nancy, le froid m'incommoda à une indisposition Croyant passagère de janvier, mois pensant jusqu'au

beaucoup. j'attendis

me

toujours

forces

mes

Mais, j'allai

refaire

voir

qu'il n'y colonies.

des

avait Mon

supporter pas de température.

au climat. diminuant

médecins

qu'un

seul

qui remède

de me

jour

en jour,

répondirent aux retourner

anémié ne pouvait tempérament ce changement brusque trop



L&95

Sur pour

leurs

conseils,

2° régiment où l'air vif de la mer

le

Brest, rature

de Bretagne soldat Redevenu

nommé

caporal Je fis les

1895.

]e 11 février, à de marine

je rengageai d'infanterie et

la douce

tempémes forces.

ravivèrent

un peu de l" classe, je fus de nouveau le 21 mars de cette même année manœuvres

d'automne

où je fus nommé sergent. Brest, je fus désigné pour servir soudanais.

De

Vosges,

Dans avertit

d'adieux,

dangers dans ces

que

des

affronter nous

réunion

une

accorda

vivement

à ne

une pas

dans retour

aux

notre

les

tirailleurs

colonel

nous

avoir

à

pays

A tous

il

partir

engageant revoir nos

nous

allions

tropicaux. nous permission, sans

aller

familles. La permission à Brest jusqu'au

à

me souriait moment

peu,

aussi

du départ. à la pensée

de joie et de contentement ensoleillés revoir ces pays désirés.

que

je restai Je débordais que j'allais

j'ai

toujours


–72– Le !<

nous

60 sous-officiers, partîmes du Soudan. Une foule compacte

octobre, à destination

tous se

aux alentours de la gare, mêlant ses pressait ovations aux accents de la musique du joyeux Les quais de la gare étaient eux aussi régiment. de

remplis

curieux,

venaient

qui

nous

offrir

des

bouquets. mettant

Enfin, de

le joie, Marseillaise

un

train que

terme

à ces

s'ébranla

aux

nous

chantions

démonstrations accents tous

de

la

en chœur.

A Nantes,

à La Rochelle, enfin où nous partout de nombreux se pressaient patriotes des gares nous serrer les quais pour

passions, sur les mains

et nous

nous A qui

faire

offrir

tout

ce qu'ils

pouvaient

pour

plaisir.

Bordeaux, fut employé

nous

fimes

à visiter

un arrêt

d'un

jour

l'exposition.

Nous

de Pauillac sur de petits vapeurs partîmes nous menèrent à bord du P(M'<u~. Sur

qui ce paquebot pour

beaucoup

d'émigrants

l'Amérique.

Nous nuit,

quittâmes une par

la côte mer

faire

le moindre

leurs

fourneaux. six

Après à Lisbonne, rades, Nous

de France

tellement

à la

Tout

ne pouvant se renversait

jours de pleine mer, nous arrivions où je visitai la ville avec deux cama-

Ringvoald eûmes

bouillon.

le soir

les agitée que de se nourrir exclu-

jours on fut obligé de conserves, les cuisiniers

premiers sivement pas sur

se trouvaient

et de Clairveaux. beaucoup

de peine

à écouler

notre


–73– monnaie pas

les

française,

l'accepter. En rentrant

trâmes

à bord

restaurateurs

du

portèrent car fiers,

très moins

les

armes, ne nous

nous

nous

Po)'<n~, de soldats

un détachement

nous

ne voulaient rencon-

portugais qui ce dont nous fûmes y attendions

le

pas

du monde.

Pour service

passer avaient

laissaient

à bord

du Portugal, une passerelle

établi

la moyennant mesure Cette

que passer centimes.

cinquante

discussions

des engendra le commandant

de les agents et ne nous de

somme vexatoire

mais

à n'en

intervint

et

plus finir, tout rentra

dans

l'ordre. Après

de

deux

jours fimes où nous

mer,

ce

insondables de sable Dans

trajet

creusé

des

tourbillons

pour tout v~nt, le la vitesse du train.

gros arbres les habitants

grottes de saNe.

pour

forêts

des

traversions

nous

pour que nous -quittions de vue. à perte s'étendant nous apercevions ces plaines

de baobabs, tronc desquels

faire

pour provisions de fer. en chemin

du Cayore Il faisait un soleil de plomb; d'air produit faible courant par

des

plaines

beaucoup dans le sans feuillage avaient des alentours des à l'abri se mettre où

à Saint-Louis, nous arrivions A 8 heures, dans les différents l'on nous caserna quartiers des spahis, la ville. Je fus placé au quartier les

bords

rafraîchir

du

fleuve, à mon aise.

à

arrivions

nos

Dakar, la traversée

Dans

nous

j'étais

heureux

de sur

de 4

me


-74Après

un

court

remonta

le

taillâmes

à Podor

si basses nos

fleuve

chaloupes barques. les soirs

fleuve.

Nous

blessé

sur campions amusions parfois qui

grand autres

Les dans

retournaient Au

nous

singes,

notre

fuite.

pour

nous

sur

fleuve, nombreux

mais

nos

les

notre

arrivée

funèbre

d'un

le

caïmans balles

marine, ardeur.

ce

Les

huit

la portion centrale dans nous Kaye, de qui

jours

bords

ne

de

du à du

à tirer

d'en

blesser

jamais

il

ne

emportant a autre ils

le se

grimaces. nous sable, sur lesquels réussissaient

dans l'eau. qu'à les faire rentrer Nous arrivâmes enfin le 1er novembre où se trouvait

étaient

beaucoup les forêts

l'adresse

De temps faire d'affreuses

du de

eaux

peuplent nous exercions

étonnement, se sauvaient

leur

milieu

apercevions nous tirions,

les

ravi-

d'abandonner obligés continuer notre route sur

nous Parfois, mais si nous avions

dessus;

on

Saint-Louis, Nous nous

fûmes

nous

les

Sénégal. à un, tombait.

Sénégal. et à Bakel. Là

pour

petites Tous

regarder

le

nous

que

à

séjour

à Kaye,

du régiment. A vîmes le convoi

nos

de l'infanterie de collègues refroidit un peu notre première

qui

suivirent

furent

employés

à

dans les postes. organisation Chaque jour à amenait de nouveaux Nous restions départs. à Kaye la ûèvre une vingtaine quand peine

notre

dans nos rangs, à faire son apparition commença tous à gagner où nous forçant l'hôpital, presque un des derniers. je restai


-75A ma

avec quatre autres sortie, je fus désigné, sous-officiers à Kaye à la compagnie, pour rester tous les futurs gradés du régiment. pour instruire M. le colonel de Trentinian, du gouverneur Soudan, m'envoya, l'école des fils de

à

de

peu

temps après, où je fus relativement

chefs,

bien. Cette nait

école, environ

leur

degré

dirigée

par

cinquante

M. Cordelier, élèves répartis, en trois

d'instruction, se trouvait

divisions

la

de

M. le

les

ordres

la deuxième j'avais était chargé de la troisième. Ce avait obtenu Sénégalais

et. un

Sénégalais

son

certificat

première

sous

compresuivant

Directeur,

d'études travail

Il

primaires. par un autre

était Sénégalais,

qui

primaire

pour

de l'école spécialement gens de la localité. Tous

les jeudis

les

Sénégalais élèves.

effet, gré

vie tranquille, ces énormément;

respectueux de l'instruction

dans

parmi derniers

envers que

les

noirs,

son

s'occupait les jeunes

et les dimanches, j'étais surveillant la promenade

Cette sait

secondé

libre, des me

plaien

se montraient, nous et nous savaient

nous

leur

donnions.



1&96

J'avais

aussi

une

promenade billement laissait

le

bonheur

de faire

à cheval.

tous

les soirs

M. le lieutenant

sa monture

Tout

d'ha

à ma disposition. mois jusqu'au

se passa à merveille de malade. Mon estomac était j uillet, où je retombais d'une faiblesse extrême et je dus, à partir de ce me nourrir d'œufs et de lait moment, qui m'étaient apportés par deux jeunes négresses, toubabou m'appelaient (français). mon réveil ou l'arrivée de mon jusqu'à qui

s'amusaient les

cris Les

quinze famille airs

à donner

rois.

de distinction

illustre

naissance.

portaient un superbe

qu'un torse

Depuis ordonnance

mon un

Elles

noir,

du lait à ma perruche vite fait de me réveiller.

avaient aigus deux n'avaient négresses ans. Elles appartenaient de

Le matin,

avaient

elles dont

guère plus de à une ancienne conservé

certains

chez elles leur qui dénotaient tout vêtement, eUes ne Pour d'où émergeait simple péplum l'ébène. noir comme arrivée noir

à qui

Kaye, m'était

j'avais très

pour fidèle


78

Mama-Dou

était

son

nom.

sans

Mama-Dou bornes, à mes Toujours côtés, un signe. S'il m'arrivait avec

table

mes

D'un

devinait

fut

surtout

son compris La dysenterie devenu ma

ordres. sur

s'éloignait que de m'attarder parfois

patiemment dont j'avais besoin. Ce

mes

il ne

camarades, à la porte,

dait

dévouement

pendant attachement

à

Mama-Dou

m'atten-

m'apportant

tout

ce

ma

que

je

maladie moi.

pour

à nouveau, j'étais Tant que dura maigreur effrayante. Mama Dou ne m'abandonna pas. m'ayant

d'une

maladie,

pris

de me gêner il Ayant peur par ses ronflements, ne voulut consentir à coucher dans ma jamais chambre. I! se tenait derrière la porte, accroupi accourant Tous dans

au moindre

bruit.

à 9 heures, sous l'asile,

les

soirs, la cour de

le frais

je prenais un grand

coton-

nier. restais

J'y

mes

paupières. rentrait tout

appesantir Mama-Dou l'heure mon

tardive déjeuner

Un jour,

à laquelle se trouvait

grosses dévoué serviteur. me

répondit que voudrait bien me

pauvre effet.sa

le

le sommeil vînt' que Sitôt que je partais, chez et, maigre moi, il allait se reposer,

prêt à mon réveil. de 10 heures, soupe je vis de mon briller aux yeux

la après larmes

de

'retrouvai

ce

jusqu'à

l'avoir Après son grand frère

soir

nègre

s'était

sœur,

dont

voir. au

Sur sortir

mal

mon de

il

questionné, était malade invitation, ma pension.

exprimé. la figure était

et je le Le

Il m'amena toute

décom-

en


–79– à laquelle

et

posée mieux. Tous

deux

fis

je

vivaient

en

l'aumône

effet

de

bien

mon

chichement

des

à tringuelles (pourboires) que je donnai Mama-Dou. m'avait de lui Mama-Dou demandé

ses gages, à seule fin de pouvoir un jour garder ou l'autre s'acheter une femme, ce qu'il fit du sitôt mon entrée à l'hôpital. reste, Là, il vint me

souvent sans

voir

et

ne

de

s'inquiéter

ma

passa santé

un

pas

seul

jour infir-

des

auprès

miers

indigènes. Dans une de

ses

visites, économies

je

lui

son

réglai l'avertis

et lui remis ses mois, qu'il à venir, la n'aurait plus que je partais pour à s'en de peine conFrance. Il eut beaucoup mais quand il se fut bien rendu vaincre, compte il se mit à pleurer à chaudes larmes. de la vérité, Il

me

mal

faisait

comme

un

et

demandait

me

serais

enfant.

Il

cœur ne

de

voulait

dans

combien

le

voir

pleurer

pas me quitter de temps je

de retour.

Ces noirs très

en général dans confiance de

leur servant soldats, Ils savent procurer livrée

très

sont

grande ce sont pagne,

où,

au

et ont

une

les Français.

En

auxiliaires

pour

nos

de guides, à une colonne,

etc.

précieux

d'interprètes, des vivres

à elle-même, de faim.

actifs

cette

colonne

cam-

mourrait

peut-être du Sur le Sénégal, les noirs nous procuraient de tabac et de la toile de Guinée, sel, des feuilles que tous villages

échangions à proximité

contre du

des

fleuve.

vivres Dans

dans le

les

Haut-


–80– ils se servent Niger, sont la seule monnaie Le

couscouss

noirs.

une

l'écrasement constitue

creusés

nègres dans

milliers

de

générations un C'est des

espèce mil.

du

une se

servent

des

troncs

tout bras, de femmes

n'a

obtenue

L'écrasement

de

cela

pour d'arbres

de

mortiers

très de

durs.

pour

Des

des bracelets, à ce travail. que ce bruit sur la graine. sûr l'approche

à coup ainsi obtenue

qui saveur.

aucune

par cette

industrie.

épouvantable lourdement

La farine village. formée en une bouillie

des

farine

s'épuisent

d'un

ropéens Dans

de

garnis

vacarme

qui

de l'alimentation

véritable

retombant pilons loin ce bruit dénote

De

(coquillages), de la région.

courante

est la base

C'est

graine Les

de cories

est

nous

trans-

autres

Eu-

la civilisadu Soudan, pays reculés à désirer. tion laisse encore C'est beaucoup à l'encontre de nos pays, ainsi que la femme, Elle est plutôt conn'est de l'homme. pas l'égale sa comsidérée comme son esclave que comme ces

pagne. La

ainsi bête de somme, femme, qu'une et achetée vendue plusieurs fois dans sa vie; de son âge et de sa beauté. prix dépend Des des

arrivent

caravanes

esclaves

avantageusement au milieu s'installent d'arbres,

avec

parts

des

assez

planté

toutes

son

des plumes d'autruches, volailles et des fruits quelques Les marchands se débarrassent

noires,

de fauves, peaux de toutes sortes.

de

est

où l'on

du d'un voit

bétail

humain. terrain

immense la foule

Ils

la

plus

bi-


–M garrée

soit

qui

ter, crier, même. Les

au monde

les

les ânes, vacarme.

font les, les gens sourdissant au milieu sous

un

se

battre les mu-

chameaux, C'est un

d'une

soleil

bruit

poussière vous étoune.

de plomb qui de pastèques Là, des monceaux Plus par un dromadaire qui s'abat.

as-

épaisse

sont loin

aplatis c'est une

tente

qui

chand, Mais

des cris qui pousse ce qu'il y a surtout ce sont les d'étrange, du marché où se tient des l'exposition

coins

se

se heur-

mouvoir, débattre et

se

gesticuler,

chevaux,

se

nues. car

mentir, pas et

leur

d'ailleurs

plètement. Comme de

Dire

fruits

sur

dire

j'allais est vrai.

esclaves, las le mot moitié

renverse

d'un l'étalage de désespoir.

des

Elles

femelles sont

là,

sans

esclaves

galettes. étanchent leur

les sources boisson, Les repas des noirs, achevé. Toute comique

en la

à voile, ce serait

permet la pudeur com-

ignorent

ces nourriture, et de quelques

hé-

car,

qu'elles rougissent, teint d'ébène ne le leur elles

mar-

général, famille

se contentent Quant

à

la

soif. sont est

d'un

accrou-

d'une autour énorme calebasse. pie par terre Tous pêchent à même dans la bouillie avec leurs mains. Et pendant leur repas ce ne sont que et à rendre des cris, grimaces espiègleries à

points chiens pent

des

ouistitis.

viennent ~leur

inquiétés

aussi

museau pour

cela.

De

temps leur

à

autre

les

part et tremprendre dans la calebasse sans être


–82– L'homme plètement mèches

femme ne

ont

les

conservant

cheveux que

com-

quelques

à n'importe gardent qu'ils quelle place. vêtement ils portent le pagne bien serré des reins. Par dessus ils mettent un bon-

autour

carré

grand

de toile

une

blanche, ayant et retombant forme

la

rasés,

Comme

bou,

et

de

Guinée

bleue

et

ouverture

la tête pour passer dessous des genoux en

jusqu'au

de péplum.

Leurs

se

parures

neaux

de larges composent au poignets et aux

rivés d'argent Ils portent au

villes.

cou

triple de morceaux

entremêlés

coquillages, de pépites

d'or.

Leur

contredit,

l'huile

de

parfum

seraient

s'en

Les leur

reparu

dans

nègres ils âge,

ne

Souvent

nouvelles. sances

se

nocturnes.

donnent Ils

ils

organisent Hommes et

à cœur-joie rassemblent sur le

plus

favorable

sans une

elles

les

n'au-

années les

ni

lunes

des

réjouisfemmes s'en

durant la

et

car

pas les de fêter

comptent contentent

de

est, font

interdites,

et jamais parés le commerce.

alors se

endroit

étaient

che-

rangée d'ambre

préféré dont ils

palme,

consommation. respectable Les pièces en or nous nègres raient

une

an-

toute

place à leurs

la nuit.

du

village, divertisse-

ments. Les des autour elles, agitent

réjouissances feux de joie. du

commencent Les

femmes

toujours s'assoient

par tout

les hommes, debout derrière feu, font un vacarme Les uns épouvantable. des les autres des ferrailles, grattent


–83– espèces cornes

de violon; et le reste

d'autres

soufflent

de la foule

dans à pleins

hurle

des pou-

mons. Les lement

femmes

battant

des

mains

balancent

mol-

au son de la musique. corps Les villages sont assez bien entretenus; faites cases sont avec qui les composent terre

leur

recouverte

généralement que la porte.

de la

chaume.

forme

Elles

ronde

A l'intérieur

lit de camp servant pour fait avec de la terre. également ces pays, il n'y et l'hiver. Cet dernier, trois mois que pendant des pendant lesquels Dans

le pays. Au mois de

a que

autre

trouve toute

large

deux

la

issue

le

taras, et la famille

saisons

l'été ne

rigoureux,

peu

de

affectent

sans se

les

dure

octobre, désolent

août, septembre, trombes d'eau

tout

sa renvoyer reste de l'année, Dans nuages.

le soleil novembre, bienfaisante. chaleur

commence

à

Pendant

le

sans toujours de chaleur,

le ciel est presque moments les forts

l'imnous autres Français, ressentions, dit un du soleil. On aurait douloureuse pression nous comautour des tempes, étau qui, passant

nous

primait sives

la

fortement

tête.

Ces

chaleurs

exces-

et ma bientôt ma fièvre augmentèrent à rentrer en France. et m'obligèrent dysenterie donc le .Bo)-~MsLe 3 août je pris 1896, le 12 du même à Dakar Des~o'des, qui arriva à Dakar arrêt de mon mois. Je profitai pour ce aller voir un de mes amis dans l'île de Gorée, qui

me

procura

une

promenade

très

agréable.


–84– Le

à lendemain, j'embarquai, soir, sur le Portugal, qui me ramena à Bordeaux. le 26 août. J'y arrivai d'y attendre convalescence passer Je J'étais

une

des

pièces le 30,

et, convalescence

m'amusais faible. trop ne pouvait

peu

nécessaires je partis de trois

ces pendant Mon estomac,

délicat, supporter œufs. aux Néanmoins, grâce aux soins dont je fus entouré, à peu de et, à l'expiration

8

heures

du

directement Je fus

obligé ma pour

pour mois.

Nancy

trois

mois.

devenu

très

que du lait et des mille précautions et je me rétablis peu ma convalescence,

à Brest, d'où je partis j'allai rejoindre pour avec un détachement hommes. de trente

Paris


1&97

le fort

Malgré rer,

j'ai

foule

compacte marsouins

service

assuque nous devions bon souvenir de mon

toujours gardé dans la capitale. Mon séjour passage y fut d'autant plus mémorable moi que j'eus l'honpour neur d'être décoré de la médaille coloniale, place du Cbâteau-d'Eau~ au milieu des ovations d'une les

de toutes J'eus

parts. aussi l'honneur

cessivement guerre

de curieux, qui criaient » ou envoyaient des

et des

à l'Élysée, Snances,

à l'hôtel

des

etc. J'étais de France, les jours de séance. Je Le service était fatigant. trop de nouveau Je retombai supporter. passer J'en Martin. saison

d'eau

guérison. Le docteur

bouquets

sucde prendre la garde aux de la ministères

de Banque Palais-Bourbon

allai

« Vivent

Postes,

à la

piquet

au

ne

le

pus malade

et

à l'hôpital Sainttemps quelque aller faire une sortis le 3 juin pour ma à Vichy et achever complètement me conseiUa

de prendre

à nouveau


-86une

convalescence

de nouvelles Je

retournai

ensuite

à

se trouvait

qui

le

Décidément, encore moins de

deux

pour

me

faire

je

ma rejoindre au fort de Sucy-

de nos

celui

que

Paris alors

climat

décembre,

des ne

pays

fus

me

pays

valait

chauds.

pas

Au

en surpris aller conti-

désigné que j'étais pour services au 2e tirailleurs tonkinois.

apprenant nuer mes A

Marseille, je anciens camarades ment

mois

forces.

compagnie, en-Brie.

mois

de

fêté

notre

retrouvai

plusieurs nous avons

et tous

de

mes

joyeuse-

départ.

Le paquebot,

été mal avisé du nombre ayant de passagers, eut un jour de retard. Nous ce jour à faire nos derniers employâmes et à nous

préparatifs

amuser

de notre

mieux.

aux eut lieu le 3 décembre, L'embarquement du 144e régiment d'infanaccents de la musique terie. Le départ du CachenMt'e fut bien mouvementé nous. Mais la d'entre et triste beaucoup pour la mélandes uns eut vite fait de dissiper gaieté nous nous livrâmes et tous autres, Port-Saïd. sur le pont à des jeux divers jusqu'à obtinrent la Les officiers et les sous-officiers

colie

des

permission nous -tents, trouvait

descendre

nous

rendîmes

à terre, et, très conà l'Eldorado, où se

Nous des chevaux. y petits jeu de la nuit. une bonne partie à travers les rues de la notre promenade le

passâmes Dans ville,

de

les

camelots

nous

assiégeaient

de

toutes

e


87

Ils parts. souvenirs Cette

vendaient

surtout

du

tabac

et

des

de Suez.

ville

a une

militaire position commerce assez consi-

égyptienne centre d'un

importante;

bâtie à flanc de coteau coquettement sur les bords de la mer, elle est animée par le va-et-vient Dans les d'une active population. dérable,

rues

se heurtent

s'entrecroisent,

tous

les pays juifs aux

des veste

des Catalans traînantes, des Maures au turban

types divers. Cette

a un

ville

séduit

noire

air

large, étincelants

de

devant

soi

les

plus

costumes

et provoquant belliqueux sous elle est pittoresque; ses d'un soleil ardent,

du joyeusement et de la masse bleu de la mer qui les baigne les flancs dont elle escalade des falaises se détachent

maisons

blanches fond

et les

à la

burnous.

majestueux on voit défiler

du

rayons

les

aux

minutes, les plus variés

les

qui les

robes

Arabes

de

nations

gens

des

de toutes

matelots

et des

chamarrée,

cachemire, En quelques

des

abrupts. A Colombo, café avec des

à toutes

nous

caserne, caserne la Fête Après

invitèrent où tout

était

était

pavoisée,

dans

rencontrâmes

et des

soldats

qui voulurent chose. Ils

nous

nous

sous-officiers

forces

nous

même

à aller

en

fête.

comme

anglais

offrir

C'était chez

un

quelque

visiter

leur La

Noël. nous

pour

nationale. nous

avoir

bien

divertis,

les sous-officiers


ocaa vinrent

anglais

nous

pont du Cachemire. Rentrés à bord notre

reconduire

du navire,

nous

route

jusqu'à Singapour, dans la mer de Chine.

engager J'étais trouvais

heureux

de

revoir

si

et

beaux

sur

jusque

le

continuâmes de là

pour ces

nous

que

je tant

faire

le

pays j'avais

pourtant

souffert. Je me

faisais

un

de mes

guide

voyage. Le soir

grandes du

de

voulu

ayant

moi,

le

cette

même

fêter

Cachemire

jusque craindre couler poudre Grâce

flammes.

de

tonnes

vingts. Le lendemain, nous déchargions dises, qui, le Cachemire

fut une

bien

ces

la veille, et nous

un

tel

les secousses

flambloyant, était Tout

pétrole. venait

en

loin

arrivions

effet

de de

tout Chacun

pour étouffer de quatreprès à Tourane, où marchan-

dangereuses avaient failli engloutir

à

barils

des

légionnaires, vite écarté.

ainsi

se

le rhum,

que

couverture

en brûla nous

encore

des

dévouement

On

Mais

couler,

brûlant liquide à fond. de cale, non et de dynamite.

d'explosion danger se précipitait sur les

et vint

le

au

pas faire

les matelots journée, de avaient fait chauffer

si fortes

feu

me

de

de rhum.

étaient prit des

près

bonheur

la Noël

casserolées

renversant,

de plaisir qui n'avaient

camarades

comme

eu,

secret

faire tous

sauter dans

les

d'Along

et

Qots. Nous

arrivâmes

bientôt

à la baie


89 de là, parles

nous vapeurs, où se trouvait

Sept-Pagodes, Je fus désigné

Dans

chaque les chefs

sentir,

d'une

singulière façon. le besoin s'en quand

région, de canton,

réunissent

taire,

les

sous

l'autorité

chets

de village certain nombre

à fournir un gent nombre toujours proportionné des différentes localités. Tous mais

les

font

appelés

il arrive

que, homme

de leur

taille

roulent

qu'ils autour

de

d'une

portent

couche

lits

en

de

camp matelas

pour Ils ont

une

de laque habillés. Ils se

bambou, et une seule

l'importance de

service,

le compléter obligé de faire

est de un mètre

soigneusement leur tête. Ils se

épaisse constamment

obli-

d'hommes,

ans

pour est

longue dans

vingt

chevelure, un linge

couvrent

les

noire.

Ils

dents restent

sur

reposent

n'ayant couverture.

fait mili-

et les

à

cinq

parfois même

un contingent, deux ou trois congés. La moyenne centimètres.Tous

jusqu'à

le gros du régiment. à Sept-Pagodes rentrer dont le jeunes soldats,

pour des

l'instruction pour recrutement s'opère

remontâmes

qu'une

des natte

les pieds nus et se les lavent toujours et le visage le soir avant de ainsi que les mains l'emse coucher. Ils ne connaissent pas encore ploi du savon. Le sac, chez eux, est remplacé par leur où se trouve caisse, paquetage sous placent Ils prennent

leur

sont

Pour

mariés.

lit de camp. chez l'habitant. pension les

uns

et

une

petite

et

qu'ils

Beaucoup

les autres,

quand


90 ils sont

de service leur

ou

sont

on punis, Leur instruction

qu'ils

leur

au camp. se on y arrive difficilement; cependant, aux caporaux et sergents grâce indigènes, qui donnent les explications dans les deux langues. apporte fait très

repas

le

Pendant

nous

Pagodes, Nous

avions

l'ennui

est

vivant

être

un

un

quelquefois heureux au

nous

d'abord, dans nos

autorisait

galop

mêlions

savait

avions

sachant

que soldat

du faire

que

pour

de

liberté

incon-

France.

Il

à chasser, avec nous.

se

de

une de

régiments à avoir un cheval,

cerf..Lorsque nous faisions pensions Pour

qui, ennemis

agréable.

Tout nue

beaucoup colonel

des

à Septpassai de distractions.

je

que

pires de sa patrie, ne

loin

nous

temps avions

et venait Il

promener voir nous traverser

bois

nos

poursuite

nous un

à la

montures avions

fait bonne

plaisir

d'en

offrir

Européens. varier encore

nos

plaisirs,

nous

et

était

futaies d'un

nous chasse, aux différentes

des

ces

chasses

de

nous lesquelles organisions des courses à cheval; le jeu notre récréation favorite.

nous

entre-

fêtes dans petites des tirs à la cible, de balle était surtout


1Ô9&

Le

10 janvier, on envoya les jeunes soldats dans les postes les anciens, pour remplacer qui devaient l'île Kaï-Nam. Mais ce partir pour n'eut

départ maintint

pas

dans

juillet. A cette

vu le calme relatif lieu, qui cette contrée mois jusqu'au nous

époque,

fûmes

à

afin

pour l'Annam, partir Cette fois insurrection. ne

ment Saïgon révolte, l'attente

partit

part nous

à Sept-Pagodes. de cette vie Dégoûté dans un poste. partir Ma demande

fut

de

encore, Ce furent

pas.

qui prirent tandis que

de nouveau

non la

traversâmes

sans baie

se

prêts une

les

de troupes à la répression de cette restions dans toujours

d'inaction,

acceptée

je demandai

et, quelque avec deux

la baie

d'Along

à

temps de mes

en chaloupe, Les eaux de

de grands dangers. trouvaient tellement agitées

courir

de

réprimer notre détache-

je partais pour Din-Lap après, à destination de Mon-Caï. camarades Nous

se

par

les


–92– moussons

notre

que

rochers,

dut

pilote hôtes de

dangereux

ces

aborder

les

parages,

pour

y stopper. Heureusement ne

pour

dura

pas bientôt

reprit Le

chef

voulu jusqu'à nouveau

longtemps sa course

de

mon

à

tomber

au départ trois jours

une

Néanmoins, ramener un

petite comme

convoi

du

drapeau, nous rendit

vivres, nous

occupés haute

plusieurs ou trois

Le

toutes

drapeau

de

La

poste. nos

et

hommes du

qui étaient

après, nous

encore

Bâti sur poste. dominait tous

poste Ils étaient,

fertile,

vue

fatigues, marchant de

camarades,

peu

que

bas-fonds

courage et, heures deux arrivions,

pays,

les

montagnes, tricolore flottant

du baraquements où se termineraient

les époque, à la construction

décidai

ruisseaux, en torrents.

des

peu

pas. aussi

les

transformés

ce montagne, des alentours,

villages clairsemés.

me

eûmes

à traverser

nous belle, nos nouveaux parmi de leur mieux. reçurent cette

je

loin

un

durant

devait

qui escorte

au

plus

A

ainsi

de mon

mon de

le

remis

ne vint

avoir dans Après passé avoir contourné deux j'aperçus au-dessus

je

mise

accalmie

tout à partir. malgré Pendant deux jours, du monde peines les pluies avaient

s'étant

force, J'attendis

lendemain.

vapeur

avait bien poste et une escorte

pluie

avec

temps

petit Thien-Yen.

cheval

La

mauvais

notre

jusqu'à nouveau

un

m'envoyer Thien-Yen.

le

nous, et

une les

assez du reste, était surtout


–93– et

montagneux de repaires Les ils ne

de

habitants

avaient

récoltaient

fournir

il s'y

boisé fauves.

de terrain

peu

même

trouvait

assez

pas

quantité

à cultiver; de riz pour

le poste. ils avaient

Souvent, vers matin,

les trois

Un à se plaindre du tigre. nous fûmes réveillés heures,

de nos chiens et les cris des par les aboiements habitants. Un tigre venait en effet de pénétrer d'un dans l'étable d'un Chinois et de s'emparer cochon.

superbe

la pauvre bête à on retrouva lendemain, et le cou 300 mètres du village, les reins brisés crocs de part en part traversé par les terribles de son agresseur. Le

Peu

à Thienje fus envoyé du poste. Je et les vivres de Pho-Cou, où, la tentation

de

temps après, la solde chercher

Yen, fis halte

au village sur moi, l'emportant très important. un

Il faisait le devant

sur filer

Après hommes, de hâte Quand ron deux le

beau de leurs

de la soie.

de vers

à soie, avoir

soleil

le pays,

Les font

la richesse les

touché

à je revins finir la tâche les

mois

après,

de Bac-Xa

furent

à

remplies pays.

et la solde

où Din-Lap, qui lui avait

travaux

tous

assises

occupées

de ces

vivres

est

qui

et les femmes

étaient portes forêts avoisinantes,

commandement

le poste

je visitai

chacun été

terminés,

des avait

imposée. envi-

pour prendre je fus désigné du poste de Baï-Bo, reliant à la Compagnie.



tô99

J'étais

seul

d'Européen,

30

j'employai le poste

tirailleurs, que routes et à entretenir comme

Là,

voisin. pour brisant une chèvre

Souvent

aussi, éveiller

Tous aspect. d'être brûlé Chine

construire

en bon

des

état.

tenais je laquelle beaucoup. rôdant il venait autour du poste, ses rugissements par affreux, sentinelles se qui, cependant, de

protégées

ses

griffes

de piquets. garnie palissade les alentours présentaient Ce pays, déjà pauvre,

double

ordres

à

mes

effrayant trouvaient

à

mes

à Din-Lap, nous avions le tigre Une ce dangereux nuit, ennemi, enceinte de bambou, vint m'enlever

une

nous

sous

ayant

dévasté

les

par

avaient les villages, tous les habitants

le plus triste venait encore

rebelles

qui,

emmené

avoir après avec eux en

avaient

qu'ils

une

par

pu

faire

prisonniers.

pillage

au seulement avaient villages échappé BanC'étaient de ces bandits. Ban-Thiaï,

Mouk,

Ban-Méao

Quatre

et

Baï-Co.

Ce

dernier

n'était


-96du éloigné avait donné

de

poste que son nom.

kilomètres

deux

et lui

Ils

chacun dix fusils Gras possédaient pour soutenir une moment jusqu'au pouvoir attaque où je leur aurais du renfort les envoyé pour secourir. la

Depuis ayant breuses

construction

les rebelles poste, le pays, de nom-

du

évacué complètement vinrent me familles

sation

de

cendres

l'autori-

leur

réduit en village à nouveau leurs rizières

reconstruire

et de

demander

cultiver

en friches. Les familles de

venant

exempts reconstruction

les

habitants

d'impôts jusqu'à de leurs cabanes.

la

complète

De

d'être

Heureux étaient

tous

Mon-Caï.

lurent

des secours

recevaient

nombreuses

plus,

libres, de leur

contents

ces sort.

gens leur

pauvres

Cependant, et leurs misérables

saleté de repoussante à peine leur nudité, recouvrant haillons, des enfants de deux pitié. Souvent, aspect

ans,

de

mourant

de riz. régaler Ils se plaisaient frances en temps surtout

avaient

Toutes

faim,

à me raconter de captivité.

été

particulièrement encore de profondes

portaient de la brutalité provenant les Toutes semaines, partais ment

de leurs au

moins

au

et

se

poste

leurs Les

trois

souffemmes

maltraitées. cicatrices bourreaux. une

fois, je seule-

escorté cheval, les villages visiter hommes, du poste. Quand je ne je le pouvais,

au galop de quelques

dépendant

venaient

faisaient

de

mon


~0~ h-v ù, du riz aux habitants. manquais pas d'apporter Au cours de l'une de ces visites, je rencontrai une femme d'un âge avancé et qui me raconta ses malheurs. Elle avait par

les

captivité, d'infanterie avait

L'une été

marine

ses

que

était

d'elles

avait

de

encore

ainsi

enlevée

pillards. l'autre

avait qu'elle le village de i.

été

deux encore

par des reconnaissance.

sauvée en

les

filles en

soldats Elle

des coups profondes habitait vieille pauvre

marques Cette reçus.

à environ 4 kilomètres Ban-Thiaï, du poste, où elle était venue reprendre possession de sa propriété. fait construire Elle s'était une nouvelle le soin

de

rizières.

Elle

cagna et partageait ses volailles et la élevait

son temps entre culture de ses

deux

aussi

paires

de jolis

buffles. sans venir une semaine rarement passait ses informe trouver au poste et me raconter tunes. Elle fondait en larmes en parlant de sa nlle captive et livrée à des êtres aussi pauvre Elle

inhumains. Afin

y

l'achat

de faciliter

des

vivres

mes

pour

établi un marché en obligeant j'avais à y envoyer chefs de village les habitants, de tous les vivres possibles. porteurs Tout d'abord, les paysans amenèrent quantité surtout les provide marchandises, comprenant

~tirailleurs, les ~tous

nssions ~vëc N~ien dérable

de bouche; eux tout que

ce dans

mais, ce

marché la

peu

qu'ils prit

à peu,ils

apportèrent

si imaginer, pouvaient consiune importance

regiondS~~haLveBaieQt

jusque 5


-98des

frontières

de Chine

y acheter

pour

des

che-

vaux. De temps me rendre et

à autre,

Tous

ans, faisaient de

Parmi

leur eux

Ceux-là

la permission la montagne. de

pièce faire

gibier, choisir les

de ces

bonnes des

Je savais

bien

ils

(facteur)

porteur morceau

superbe Tous tière

les de

mois

Ba-Xa

convoi ses

trouvait

juste

ils avaient meilleurs

bons

un

français.

assez

beau

festin

de roi.

pour

Rien

voyant

le

train

gigot

ou

d'un

de cert. fronposte avec un à Din-Lap vivres et la solde de du

sous-officier

descendait

à moitié

me

soumoi, ils étaient Aussi entraientmets.

joie en énorme

de filet

de

et de Bac-Na.

Din-Lap

comme

grande d'un

soin

Je profitais à mes, en envoyer

pour de

postes

qui infesune belle

toujours morceaux.

les halte

à mon

chemin

(26 contenais

Ces jours-là, je ne me occasions car c'étaient les seules causer

tireurs.

le tigre, abattaient

ils

Quand

y chercher Il faisait

pour hommes.

d'adroits

de chasser

que, d'aussi

privés dans la plus

pour armes

tous la profession presque Souvent ils venaient me deman-

occasions

camarades vent

village. se trouvaient

exerçaient

de braconniers.

villages de leurs

munitions. pas leurs ils avaient des exercices de tir, du poste, sous la direction près

les

se qui du chef

tait

les

compte s'ils ne gaspillaient

voir

der

je visitais de l'entretien

qui

poste

se

kilomètres). pas de joie,

moi d& pour assez bien, ne me semblait

le recevoir.

Je

faisais

un

,=;

vra~:

&f?.~ ;& ~S


99 le repas, ou cinq

Après jusqu'à

je l'accompagnais six kilomètres

fois

chaque du

poste,

fait construire une j'avais cagna exprès pour faire une petite avant de nous pause séparer. J'avais soin de faire apporter divers rafraîchissements

par mes coolies. mon camarade

d'adieu, dis que

de

moi,

profitant les villages

les visiter A mon arrivée

Les

contre.

Les

vieillards

et, lorsque la tête de un

sa

cette

plus

proches. c'était

m'apercevaient, jambes en poussant d'un sou suffisait

cris

des

à venaient

Les

mon em-

enfants

me

Dès plus réservé. à toutes sauvaient de frayeur. à calmer

cependant

une

à ma ren-

s'agenouillaient

beaucoup ils se

qu'ils

tanj'allais

sortie,

je m'arrêtais, mon cheval.

accueil

verre

route

chaque pays, notabilités venaient

fête.

faisaient

dernier

dans

véritable

passage brasser

v

un Après continuait

La leur

vue effa-

rement. Les beaux

habitants et plus

m'offraient utiles

les uns

Ma

tournée première d'un incident marquée vie. Nous descendions sentier

étroit

certain par ~~qui bés ~cinq

endroit,

les pluies m'entraîna dans

un

mètres.

ne fusse jtà je ~~par la bride.

que dans

qui une

plus

les autres. ces

faillit

villages me coûter

fut la

montagne par un Arrivés à un raviné.

et fortement le

cadeaux

des

sol

détrempé complètement céda sous le poids de mon cheval, dans sa chute. Nous étions tômtrou La

d'une chance

profondeur voulut qu'à

pas à cheval. Mon cheval

Je tenais se

releva

d'au

moins

ce momentma monture sans

aucun


MO à moi, couvert d'égratiquoique aussi sain et sauf. Il ne restait gnures, j'étais de cette fâcheuse plus qu'à sortir position. Mes tirailleurs eurent vite fait de me remonter mal

quant

sur

le sentier, ma

pour servir

monture.

des de mon

bête,

tant

moi me par

de

revolver

fut

nos

hisser

cette

au-dessus

mal,

précautions, avoir à sans

même

de nous obligés fusils et de la cour-

pour

que

de

pas

fûmes

on parvint

mille

regretter

pauvre du

préci-

à regagner d'autres inci-

fâcheux. il n'y

comme

temps,

premiers

avait

que Pour

beaucoup. m'ennuyais un petit chien élevé distraire, j'avais qui, en me faisait le temps ses caresses, prendre je

d'Européen,

patience. J'élevais lait

du

n'en

Nous

bien

le poste dents aussi Les

il

bretelles

roie

pice. Avec

mais

aussi

aux

des

hommes

chèvres du

nourriture, peu notre de la charcuterie avec

poste.

Puis, je m'étais

un

cela. pour Tous les matins,

fournissaient

qui

des

porcs

pour mis que

varier à faire

j'engrais-

sais

au réveil,

je partais

faire

une

à pied avec mon chien. Je m'amupromenade sais à lui lancer des pierres qu'il était heureux au poste, je red'aller me chercher. De retour à cheval. faire une promenade partais aussitôt et de ses bien loin de ma patrie Quoique plaisirs d'ermite. Pendant

variés,

je me fis assez

la saison

des pluies,

vite

à cetteviû;~

le temps

nouage 'K''


–IM bien paraissait nous entendions un

avec

Enfermé? dans le poste, long. l'eau des rochers dégringoler de tonnerre, renversant tout sur

bruit

son

I1 nous était passage. impossible l'eau envahissait les chemins et impraticables. Au mois

de février,

avec

lui

vers

la montagne.

Les

les longues

le beau promenades

de sortir les

rendait

revenait et temps à cheval à tra-

défoncé les ayant complètement exécuter les corvées de presje faisais Nous étions souvent par les habitants.

pluies

chemins, tations obligés sauter

de les

recourir

à

rochers

que durèrent

Ces travaux

la

faire dynamite pour l'eau avait mis à nu. jusqu'à la plus

dans ce pays, est qui, l'année. Elle correspond un peu l'an, sauf qu'elle peut facilement retardée les

de

deux

ou

trois

mois.

la fête

du fête

de

jour avancée

de

grande à notre être

Thêt

Pendant

ou

cette

habitants

du chien mangent qui, pour le mets le plus exquis. eux, constitue Souvent à causer avec les chefs je m'attardais de village, de tous les qui me rendaient compte fête,

faits

de la contrée

et jusque

dans

leurs

moindres

détails. Dans aaissanc3s

ces

il n'existe de pays, pas de registre et de décès à la mairie. Ces registres

tenus

dans

sont

toutes

les enfants familles; portent te nom du père et, comme portent prénoms, S~tous numéros ont les etc. Les familles 1, 2,3,4,5, ~~jes ~~bombes de leurs dans leur proches propriété. S~

sont

~~Sties ?

,?

les

numérotées.


–i02– De même du

ces

mariage. La jeune

fille

indigènes est

jeunes gens, qui en marchandises, hommes

sont

femmes

libres

lui

tramée pour seraient

fait

Il est

les

ou

plusieurs leur semble.

Elle est ensuite cangue. dans du village les rues aux autres femmes qui

d'exemple tentées de faire

sûrement

soit

bon quand c'est la femme le qui déserte elle est ramenée par la police on lui coupe les cheveux et

la porter des agents

par servir

les

par

parents De plus,

espèces. d'acheter une

y a lieu, elle est le chef de son village, et abandonnée radeau

de lui

aux

en

de même.

S'il

doit

achetée

et de les chasser

Si, au contraire, domicile conjugal, si elle recommence, on

simplement le prix payent soit

l'institution

ignorent

trouver

ensuite à être au gré la mort. défendu

expressément secours porter

sous

condamnée, attachée sur des

par un

elle

à qui que ce d'encourir peine

soit

flots,

le

même

supplice. Dans une famille

reviennent parents, filles n'ont droit qu'à les denrées. Toutes

la mort des après aux garçons les toujours la première récolte de toutes

les

biens,

filles travaillent jeunes là leur seul métier jusqu'à l'époque achetées au bénéBce des parents.

c'est sont

les

haie

sont généralement villages fort épaisse et ne contenant

trois

issues,

Les

par

de solides

où se trouvent

des

la

où elles;

entourés que portes

terre,

d'une deux ou.

soutenues~

supports. ;<

:~Ë~


103 maisons

Les

Les murs

ne présentent aucun en torchis, recouverts

sont

la

est

charpente malléable très faiblement

en bois

mobilier

on la terre, lit de camp,

est des remarque où couchent

Ce lit est

famille. moins

recouvert

peine entassés

la pas encore de la des côtés à même coin

les

pêle-mêle

près

du

remplaçaient

~T

prendre

la

cuiller

et

la

de Celuitrois

constamla

heures

de

famille

man-

mais servaient

plus de

émaillée) baguettes

fourchette

pour

le riz. fument

Es

et

le

chiquent

grimpant,

~SpOlvner ~~dans

ou

plus

de

en terre de soucoupes et de deux l'assiette

(forme

remplaçant

de la

foyer.

composait bouillait

lieu à toutes avaient repas d'une Tous les membres journée. dans la même marmitte, geaient ils se les nègres, que propres

$~

vaste

ustensiles

Les

qui

un

natte

les

à distinguer

plus

~~kébattes

sur

membres

d'une

se rustiques, sur lesquelles grosses pierres de riz. ment une marmite des

ci,

que une

rarement

plus simples dans un tous

trouve

se

de chacun les moyens de couverture et de matelas.

On avait cuisine

bois bambou, de construction.

suivant

épaisse, à la fois

il sert

du

(ils ne connaissent s-t-slle sur l'un

se hasard vitre) cabane. Le

avec

apte à ce genre de ces cagnas ne aéré une porte par

L'intérieur

ffnêtre

faite

alignement. de chaume;

qui

se

bétel, rencontre

espèce

de

beaucoup

leur Leur

pays. costume

est

à la fois

des

plus

simples

et


104 des

Il ne varie

bizarres.

plus

de l'année époque veston et d'un pantalon très large ne et dont les coutures qu'à mi-jambes

quelle petit bant faites

tous

dans

les

Tous,

couvrent

manteau

de leur

des

une

pleine faut trois

marchands

des

des

fruits; kébatte ou

quarantaine La nourriture

dont

mais

lacets,

feuilles.

surtout

et dansles

souvent

bétel,

des

un un

Ils

pour

C;

se

voyager

la terre.

et pour cultiver Sur les routes

du

sont

la pluie, portent de latanier et

en feuilles chapeau les mêmes fait avec

grand manteau

tout

ou par

le soleil

par

tom-

de hautes portent chaussent des

Quelques-uns aux orteils retenues par nus. vont pieds

la plupart

trions

Ils

sens.

en toile.

jambières sandales

(Il une

à n'importe jamais et se compose d'un

de

renconvendant

etc. Ils donnaient' œufs, thé pour trois sapèques. et en cuivre sapèques

quatre en plomb de

nous villages ambulants

ces

pour habitants

un

faire

sou). sur-

consiste

volailles et quelques en riz, poisson, fruits ne me reviennent les noms pas à la mé-

moire. Ils années

chée, puis

paysans

vase,

et

bonnes

est

celle-ci

quand ils coupent l'étendent

décorticage. en faisant

la

ils font jusqu'à trois ils laissent de la cueillette,

sont

Au moment rizière;

dans

le riz

cultivent

le riz sur

Cette piétiner profitent

et

une

quand

récoltes. sécher la,

suffisamment le

kéfenne,

w f?

desséen

mettent

les

se

gerbe, fait ~Ie-

dernière

opération s'obtient~~ des le riz par bûmes..Les~g~cela d'une journée pour de~~ 's~'

=


iOS ce qui leur vent, simplifie beaucoup le vent emportant au loin tous les détriouvrage, tus impropres à la consommation. grand

La meilleure ou

mise

en

partie réserve

du riz

est

dans

ensuite

vendue

trous

creusés

des

dans la terre. Le reste sert pour profondément nourrir le bétail (paty). Ils font aussi de grandes récoltes de maïs, et de canne de tabac à sucre. Leur

est des plus incompréhensibles. religion Ils adorent un peu tout ce qui présente un cade grandeur ractère et de méchanceté. C'est ainsi

adorent tous les qu'ils le tigre, la panthère, etc. Tous les ans, ces différents

reptiles,

caricature

la

l'éléphant,

animaux

ont

leur

grande

fête

du

cette fête pendant parfois se livrant à toutes sortes

des

à

représentée

Thêt. Us prolongent semaines entières, jeux

A la fin

d'argent.

complètement tout ce qu'ils

~J~~

Les

~r

.plusieurs ~-Chinois,

ils

dépourvus,

peuvent. de ces habitants races

dont

le Mhu-Ong, Chinois est très

difEcilement Le

~S~est ~nent ~ocbers..On

Mbu-Ong, un excellent les villages est

aux

trouvant et

pillent

volent

contrées

à

appartiennent sont principales

les

le Mann

il est pas la terre, D'un caractère pays.

~met

se

fêtes,

le

et l'Annamite.

commerçant, ainsi dire pour

Le jS~ces

de ces

de

il ne cultive le citadin

de

il se sou-

orgueilleux, lois

françaises. homme trapu

petit tirailleur.

Il

bâtis

dans

obligé

de

les se-

et

robuste,

habite

généraledes excavations

servir

d'échelles


–<<?– dans sa demeure. pour entrer construit un balcon en bambou mités

sont

Une bien

soutenues

fois

le

dont

il devant, les extré-

par des pieux. au Français, il accepte

habitué

très

sa domination.

Le

Mann

vateurs. costume plaine Ils ont celles

et le Thos D'une

rare

ou du Mhu-Ong ne vendent leurs filles un

mari

est en

délicat.

Il obéit

croyant est des

bien

supérieures

plus

bornées, tout

noyée

les,s

Son

l'œil, voir

la verdepuis dans les mar-

des

paysans

dans

très

frappe Il faut

abrités

une

les

que

c'est

étalages d'un vacarme

fait

sont

petit

mais

les

ci renferment

avoir

intelligence un travailleur

parmi milieu

maisons

leur

à lui.

gens. échantillons de toutes

villages avec

que ainsi

plus

Chinois, Boses, etc., de costumes bariolés,

Les

de produire.

qu'après

mites, chaos

torse

la

tempérament aux autres races,

facilement

infatigable. Dans ce pays, dure jusqu'aux

appels nu.

habitent

comprises Chinois. C'est

de beaucoup outre d'un

Il est

des

Ils

sérieux.

autres.

les

culticourageux ils revêtent un

susceptibles bien mieux

mœurs

L'Annamite

chés

de

propreté, bleu.

généralement ou la montagne des

sont

du

qu'ils trouvé

et

Sur

du

les

Anna-

races,

s'agiter

w_

dans

un;

i

courir aller, venir, le chaume, par au des idiomes mélange et

composés

des de

porteurs

au

cagnas

ou

=

ou plusieurs

généralement des la fumée

pagodes cellesla statue de Bouddba~ d'eacehs baguettes qu~a~

>

"J ~-¡. y~kf;.


107 Les

l'entourent. offrandes

qui varient sollicite. Si

qu'on

l'on

demande

une

un poulet, enterrements

etc. se

Les spéciales. ans demeurent

tumes vingt

font

jeunes

airs

des d'après gens au-dessous leur

dans

exposés durant vingt jours, à coups de musique

'pendant

lamentable

personnes au bruyamment on place, kébattes

deux

contient

côté

provisions,

de ces

(eau-de-vie d'en accoutumés

de tani-tam à leur

la hauteur rocs

~~Les S~~ormant

Quant c'est ~agne,

On

du riz. un

joue

après dernière

leur

âge,

une

qui

plainte

de riz) pour boire.

et

ceux

d'étrange

ne peuvent

égaler

d'assemblage.

enchevêtrés, mêlés, et d'ombres.

contournés, de lignes un fouillis et, dans

étaient

qui

de la baie.d'Along,

la bizarrerie

tout

à outre, de choum-

Rien

sont

au paysage, l'herbe

en

met

cruchon

Le pays est aussi pittoresque. comme ces montagnes voir de France que les montagnes

pour

on

moins sont enterrées âgées de quelques Sur la bout jours. au-dessus de la tête du défunt, dont superposées (assiettes),

l'inférieure

cboum

jS~

de

et monotone.

Les

tombe,

cou-

famille

lesquels

ils sont accompagnés quoi, de demeure par des compagnons en miaulant des drapeaux agitent

à

bonne

un plat de riz, de maïs, de apportera à sucre ou bien, si l'on désire, par exemla guérison d'un animal on domestique,

Les

des

à ses pieds des apportent avec la nature des biens

on

récolte, canne ple, offrira

fidèles

est

vert.

la plaine,

Sur

la

mon-

ce sont

les


108 rizières.

On

traîner

la

jusqu'aux

voit

dans

ces

charrue

en

naseaux.

Ailleurs,

rizières

enfonçant ce

des dans

buffles la vase

sont

les

nah-

le riz et le maïs, et quets (paysans), qui piquent leur kon-gaï habillées d'am(femmes), qui sont multicolores et font voir leurs dents ples tuniques laquées Les leur

de

noir.

chasseurs

donner peuvent et exercer leur adresse

passion

animaux, depuis par le tigre.

la caille

libre sur

à l'éléphant

tous

de me trouver dans mon gnant bloqué dus à mon grand Ban-Co. regret quitter

mes

camarades

également fait passer

me tant

que j'étais désigné vendis mon cheval

instants.

jusCrai-

poste, je Revena pour renà. on de

dix piastres; moyennant de mon chien, défaire qui de bons

les

en passant

la racine du riz des marais Enfin, depuis lotus du latanier, tout est intéressant. qu'au des grandes eaux s'approchait. L'époque

à Din-Lap, j'appris trer en France. Je

à

cours

je dus m'avait

=


Mon retour

en France

le 2 mars

J'embarquai

1899

à bord

et j'arrivai le 18 avril assez bonne. Peu de

à Toulon.

rentrant

Un

en

fanterie

de

de la mer de laisser

est

marine,

Nous Rouge. un légionnaire

La traversée

seul, mort avons

été

à l'hôpital sommes allés

Le

18 avril, nous mais fut mon grand bagages, restés apprenant que les miens, à Marseille. partis Je m'y rendis de suite

C/io'o~ fut

les soldats parmi un caporal d'inla traversée dans

malades

France.

du

aussi obligés de Suez. chercher

nos

étonnement

en

sur

le

Cholon,

étaient

toutes

mes

malles

Le lendemain,

et trouvai

en bon après

heureusement

état.

avcir

fêté

notre

retour

en

Brest. Je n'eus pas la France, je partis pour Extéseule traite. d'une force de faire le voyage à Rennes, où je me nué de fatigue, je descendis deux

reposai A ~entant ~~ceace

jours. à Brest, mon arrivée faible trop pour de trois

mois

sans

j'entrai

me à l'hôpital, une convales-

passer aucun soin.


–no– Je reçus ensuite l'ordre de rejoindre fort le 3e régiment d'infanterie de !e 6 septembre à destination partis nouveau

régiment,

je restai

à Rochemarine. de

Je mon

29 juin

jusqu'au

1900. Entre j'avais

temps, demandé

ligne. Je fus prévenu ma permutation

sur

de vingt 56e de ligne, deux

hivers

conseil

à permuter

des

médecins, l'infanterie de

avec

par dépêche m'était accordée

du major Périeau, A cette occasion sion

le

56e de ligne. une j'obtins

ministérielle avec

mes

le sergent-

nouvelle

jours après lesquels à Chalon-sur-Saône, à rassembler

que

je

permis-

le rejoignis où je passai

notes

à

et

com-

ce petit livre. poser Avant et durant mes

débuts au régipremiers étant jeune et séparé de la France, ment, j'avais désiré devenir afin de jouir toujours Français, des mêmes droits les habitants de cette que nation

glorieuse

citoyen. Je m'engageai à mon

et pour

avoir

à la Légion entouré par

arrivée,

qui se trouvaient à la mienne.

patriotes,

les

mérites

d'un

étrangère, où je fus, comde nombreux dans

une

situation

analogue La nos d'avoir la Lorraine, pensée quitté familles et nos amis, le chagrin du départ que nous a cause de l'afflicressentions doublement tion

de

nous la

nos

serait

frontière

proches, désormais que

nous

enfin

le

sentiment

de impossible laissions derrière

qu'il franchir nous,


ili autant

étaient

de causes

qui nous

un visage mélancolique. Notre restait imagination

à

composaient

tous

au monde, distraire. commençai le nom des

à sentir victoires

à peu, m'envahit triotiques désorientée volonté à atteindre.

je venais

de

notre

battre

mon

en

cœur.

lisant

nos ancêtres par de mes devoirs paet, dans mon âme vide, ma avait désormais sentit qu'elle

gagnées le sentiment

peu

un but

lieu

de plus cher ce que nous avions parmi nous en et rien ne semblait pouvoir vue du drapeau, je Mais, à la première

naissance

et,

au

J'avais

d'entrer

dans

quitté ma une autre

famille, famille

mais

plus la Patrie,

tout entier à qui je me sacrifiai grande Mon esprit, De ce moment, je fus transformé. dans les regrets du passé, se au lieu de s'égarer dans

concentra

une

et lui rendre pays Il me semblait que de plaisir pour moi. même

à travers

crainte

d'une

les mort

idée le

fixe

plus la terre

être de services ne

devait

Mon ambition plus

utile

grands n'était

à mon

possible. plus avoir

fut de marcher dangers,

sans

qu'un jeu. détached'apprendre qu'un Aussi, je fus charmé au Tonkin. ment allait se former pour partir être mes chefs pour Immédiatement, j'implorai les volontaires. en expédition parmi envoyé qui

plus

aux vieilles disciplinées troupes J'appartenais dans les rangs de laquelle de l'armée d'Afrique et les nations de toutes on trouvait des hommes de tous cins, dont

des les

les

métiers.

infirmiers, services

On des furent

y comptait

des

ecclésiastiques appréciés

en

médemême, maintes


H2 et je tiens à rendre hommage ces dévouements. Il m'est doux

circonstances, même à tous déclarer

de braves j'eus ni leur fatigue, même leur vie, pour

que marchandaient

camarades

je dirai Le souvenir

me

hé)as

camarades

des

du

près

le

fauves, au

restés

dans

maladies

des

ces

sournoises

nombre grand d'honneur. Je

plus

champ funérailles modestes

de la colonne

inhumés

sont

victimes

glorieusement encore les

revois

souffrance, venir en aide.

les assurer pour reconnaissance.

yeux d'éternelle

combien

pays, ou de la dent

morts

ne

qui

ni leur

à leurs

sentiments

Mais, lointains

de

de ces compagnons d'armes m'est et ce serait un bonheur moi pour

cher toujours si ce livre venait de mes

ici

de

nos

de Mao-Ton, qui furent. de Ban-Dan. Durant cette

poste

divers senticérémonie, j'étais agité par les larmes tandis amenait que la tristesse ments intérieureau bord de mes paupières, je formais triste

Ment vie.

des

vœux sans

Mais

pour doute

finir je

aussi n'avais

ma

noblement pas

mérité

cet

honneur. Je songeais

aussi

à la douleur

les

pauvres parents la désolante nant adressé

les lettres

pagnons

d'armes

d'amitié

dernière

de ces nouvelle.

qu'éprouveraient. en appreinfortunés Nous

de condoléances

leur de leurs

avions com-

l'espoir que ce témoignage de l'amertume adoucir pourrait

dans

Mais je crois que s'il est une chose regrets. ce fut de leur chagrin, qui dut atténuer penser~ la France. morts étaient enfants pour que leurs le temps) qui comble Et, plus tard, quand petit

leurs

`.

&~v~ "M~


-H3–

la profondeur des plus grands sentiments, ils diront avec fait son œuvre. peut-être

petit aura Pierre

Loti

séniles

où tout

mains chés

« Oh

dans

médiocres et temps et où les lendeva en dérision

s'en

heureux

épouvantent, heureux debout,

et

jeunes, pour Patrie et d'Honneur

nos

ceux

qui

sont

fau-

ceux

candides qui tombent, adorables de vieux rêves

les

enveemporte et d'un humble tricolore loppés petit drapeau avec des paroles que l'on salue en soldats simples qui

font Voilà

et

» pleurer! enfin racontée

mes lecteurs Asie; leur présenter un pas eu l'intention sur criptions suis contenté

les

l'on

que

ma

vie

voudront récit de pays

simplement telles que je les ai vues sont passés devant mes

aussi donner que

en Afrique et bien m'excuser modeste. de

nouvelles

Je

en de n'ai des-

Je me j'ai traversés. les choses de raconter

et les

faits

tB~~u~rs-~e

yeux.

~t\

ERNEST~~ÏSK


CHALON-S-SAテ年E,

IMP.

DU

COURRIER

DE

SAテ年E-ET-LOIRE.


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