Le Monde illustré (1857)
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Le Monde illustré (1857). 1898/01-1898/06. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisationcommerciale@bnf.fr.
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Mines et métallurgie. — 2. Fils, tissus, vêtements.
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3. Education, enseignement. —
EXPOSITION DE1900.—LES
4. Génie civil, moyens de transport.
— 5.
Château d'eau, Palais de l'Electricité.
NOUVEAUX PALAIS DU CIIÀMI>-DI-:-MARS. 1
COURRIER DE PARIS Autres temps, autres mots. L'interview est en train de céder la place à la rencontre. Vous ne pouvez, en effet, ouvrirun journal sans y trouver ces lignes souvent plusieurs fois répétées : député X., avec qui nous avons — Rencontré le échangé cette conversation. ***, avec qui nous — Rencontré hier le peintre avons causé de. de l'af— Rencontré l'avocat Z., qui, à propos faire Zola. —Rencontré Mme la baronne de K., une de nos plus notables chauffeuses, au moment où elle descendait de son automobile. Et ainsi de suite. Si toutes ces rencontres-là sont l'effet du hasard, il faut avouer que le hasard fait bien les choses mais il parait plus probable que les intéressés s'arrangent de façon à se trouver sur le passage de ceux dont ils veulent sonder les intentions. Au fond, c'est encore de l'interview, mais de l'interview en plein air. En été, c'est d'à-propos. Inutile de vous dire que les renconlrnurs ont surtout opéré, ces jours-ci. sur la personne des ministrables. Quelle langue ou arrive à parler, Ùmon Dieu! Le sujet est inépuisable de fécondité. Quel est celui de nos députés, si inconnu qu'il puisse être, qui ne se croie pas capable de détenir un portefeuille, qui ne se figure même pas qu'il est supérieur à tous ceux qui ont gouverné et qui gouverneront la France Si l'on veut s'en convaincre, il suffit, à l'heureoù un cabinet est en formation, de se transporter dans les parages du Palais-Bourbon. Au dehors comme au dedans, on ne rencontre que gens qui se promènent en jetant autour d'eux un coup d'œil investigateur, qui s'arrêtent de temps en temps pour consulter l'horizon où ils croient toujours apercevoir la silhouette de celui qui doit leur apporter les propositions de l'Elysée. La comédie est vraiment drôle. Ellenesejoue pas, d'ailleurs, qu'au théâtre du quai d'Orsay elle a ses succursales à domicile. Dans l'intimité de la vie de famille, combien d'ambitieux inconnus ou méconnus ont tressailli ces jours-ci, chaque fois qu'ils entendaient le trot d'un cheval N'étaient-ils pas persuadés que ce cheval-là était monté par un garde municipal que M. Félix Faure avait chargé d'apporter la sommation ministérielle débutant par ces mots —Venez vite Nous avons besoin de vous. De tout cela, que sort-il invariablement Du provisoire, encore du provisoire, toujours du provisoire. Je n'insisterai donc pas. Les grands journaux vous auront renseignés, d'ailleurs, lorsque paraîtra ce Courrier, et le thème, franchement, ne comporte pas d'assez réjouissantes variations pour que j'éprouve le besoin de faire double emploi. Aussi bien, on va partir, on part, et la question du déplacement annuel ne tardera pas à primer la question des déplacements politiques. Déjà même les prospectus casinotants ont commencé à pleuvoir. Ils annoncent avec solennité que, dans telle localité, on entendra tel opéra ou tel opéra-comique, qu'ailleurs c'est la comédie qui triomphera. Et, à la suite, une nomenclature dans laquelle on retrouve tous les ouvrages chantés ou joués à Paris. La seule différence, c'est qu'en général ils sont interprétés extra muros par des doublures, exception faite de quelques sanctuaires spéciaux. Mais les doublures même semblent prendre un attrait particulier pour le public ambulant. A Paris, on ne se dérangerait pas pour aller entendre la très inconnue Mlle Ducabot mais, dès qu'on a quitté la capitale, on devient ultra accommodant en matière de badauderie. Ce serait même un sujet d'observation curieux pour un philosophe. Comment quelques tours de roue suffisent-ils pour modifier ainsi le tempérament et les exigences des plus blasés? Car ceux qui, dans les casinos, font preuve de cette voracité étrange ne sont pas des déshérités que
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la privation pousse à se précipiter sur la première pâture venue ; vous retrouvez là les grands mondains et les grandes mondaines, les habitués et habituées de nos scènes d'ordre, — bref, toute une collection de gens qui devraient être blasés, archiblasés. Ils le sont à Paris, ils cessent de l'être aussitôt qu'ils ont franchi les fortifications. C'est tout de même une bizarre anomalie. Oh oui, bizarre. Au fond, le monde select ne veut pas s'avouer qu'il est esclave de la routine et de l'habitude autant que M. Prudhomme en personne.
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Et ils commenceront à passer leur petite revue. — Oh ! celui-ci est encore plus épatant que les autres. Ce doit être un mort illustre. Attends un la, peu que j'épelle son nom D.e de,
c.Mais r.o. i. x. croix.
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le gardien interviendra en voyant cet homme champêtre promener ses doigts sur le socle et lui criera Ah ! çà, que faites-vous là-bas, vous autres? — Mais, monsieur le gardien du cimetière. — Qu'est-ce que vous me chantez? Vous êtes ici au Luxembourg. — Pas possible — Allons, filez, et ne vous moquez pas de moi,
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—~ Pendant ce temps-là, dans la capitale s'essaient les intérimaires, de mode plus récente. sinon. Depuis trois ou quatre ans, une coutume va se Pardon, monsieur le garde Vous avouerez propageant. Aussitôt qu'un théâtre a fermé ses por- qu'il y a de quoi s'y tromper. tes, survient un directeur momentané qui les rouEt il y aura de quoi, en effet. vre le lendemain. l.e double emploi ne me parait pas riant, et l'on Ce qui rend la chose un peu troublante, c'est que devrait bien, pendant qu'il en est temps encore, se dont intérimaires changent les com- dire Arrêtons-nous ici. nous parlons plètement de genre en général. D'où l'ahurissement du provincial venu ici pour quelques jours avec sa —— Ce qui ne semble pas vouloir s'arrêter, c'est famille. la dévastation des Champs-Elysées, les pauvres Il dit à son épouse : Chaque semaine apporte son petit projet destrucde rire. besoin Je Chère amie. en voyage on a — te mènerai demain au théâtre des Folies-Casca- teur. Savez-vous ce que quelques ingénieux ont imaginé pour embellir deuses. — car c'est toujours pour embellir, à les entendre — la promenade dont il ne ! oui. on s'amusera. Oh — Le lendemain, le ménage se met en roule, prend reste plus que de rares tronçons? Ils voudraient raser les arbres entre l'avenue des billets au bureau sans même s'inquiéter de contrôler l'affiche. Ne s'en fie-t-il pas à la ré- Marigny et le rond-point des Champs-Elysées. Par putation passée et aux antécédents lointains de la la même occasion, on jetterait par terre et pêlemêle le Cirque d'Eté, les chevaux de bois, les Guiscène qu'il a choisie Mais patatras Quelle n'est pas la surprise des gnols, les restaurants adjacents. Et pourquoi ces destructions folles? fourvoyés, quand, au lien des calembredaines Pour ressusciter en cet endroit l'Hippodrome déexubérantes et des refrains égrillards sur lesquels il comptait, ils entendent soudain vibrer à leurs funt. Le plus simple bon sens montre l'absurdité d'une oreilles les tonitruantes tirades ou même les vers combinaison semblable. On a reconnu de tout pathétiques d'un drame ou d'une tragédie Cela vient tout simplement de ce que la salle des temps la nécessité de mettre les Hippodromes en Folies-Cascadeuses a passé sous la gestion d'un dehorsdu mouvement parisien qu'ils encombreraient. D'abord, on éleva le premier sur les terrains impresario provisoire, à l'émotion outrancière. Ailleurs, la musique se met à régner à l'im- vagues qui avoisinaient l'Arc-de-Triomphe. Le seproviste. Non plus la musique entraînante etoffen- cond occupa les terrains non moins vagues de la bachique, mais la musique sans mélodie et wagné- place d'Eylau. qui était un désert alors. Le dernier se logea au bout du pont de l'Alma, dans des rérisante. gions mornes et silencieuses à l'époque où on le C'est à rendre fou, ces confusions. Je me demande, d'ailleurs, quel bénéfice peu- construisit. Et c'est maintenant, quand il nous reste à peine vent tirer de ces substitutions soudaines ceux qui entreprennent une tâche aussi périlleuse. Passe un petit fragment de cette exquise promenade qu'on ramènerait l'Hippodrome à la rescousse pour encore, lorsqu'il s'agit d'un auteur qui loue une salle pour faire jouer lui-même sa propre littéra- compléter la mutilation ? Non, c'est impossible. Si accoutumés que nous ture dont personne n'avait voulu. Celui-là est dans soyons aux insanités, celle-ci dépasserait les bornes le cas de périlleuse, mais légitime défense. Quant aux autres, comprends pas. Mais ilya du vraisemblable. tant de choses incompréhensibles dans le méli-mélo Rebroussons chemin dans la direction du contemporain 1 Palais de Justice. On vient de juger en dernier ressort, devant la —— Autre genre de spectacle, dont il faut toujours reparler, puisqu'il se reproduit toujours. Cour de cassation, un procès qui intéresse à la fois On a inauguré, au Luxembourg, le buste de la critique et l'art dramatique. On sait que M. DuSainte-Beuve. bout, l'auteur peu fêté de Frédégonde, prétendit Savez-vous que ce pauvre Luxembourg, en dépit forcer une revue à insérer une interminable apodes protestations et doléances, continue à se nécro- logie de son œuvre. poliser lugubrement Le ministère public s'est rangé à son opinion. Un jour viendra, et prochainement,ma foi, si M. l'avocat général Puech, non sans un certain cela continue, où cette surabondance de socles et regret, lui a répliqué que la loi était la loi; que le piédestaux à l'aspect funèbre donnera lieu à un droit de réponse est général, absolu, illimité; qu'il quiproquo du genre de celui que j'entrevois à l'ho- appartient à tout le monde, aussi bien au simple rizon. particulier attaqué dans sa considération qu'à La scène se passera. si vous voulez, dans dix l'homme politique critiqué dans sa conduite, qu'à ans. Un estimable paysan, accompagné de sa l'écrivain discuté dans son talent. moitié et débarqué par la gare Montparnasse, se Et voilà où nous en sommes. mettra à zigzaguer à travers les rues voisines, C'est tout simplement la suppression complète de regardant de tous ses yeux. l'indépendance des critiques. ne dis pas que la Soudain l'épouse, sursautant loi ne justifie pas les affirmations ci-dessus, mais Qu'est-ce que c'est que ce grand alors c'est cette loi qu'il faut réformer, et bien vite, — Tiens jardin-là car elle est absurde. Ce doit être le cimetière Montparnasse, réA moins que. Il y aurait peut-être un autre — pondra le mari. Entrons. procédé beaucoup plus pratique et beaucoup plus Ils entreront et apercevront la silhouette des efficace. Celui-là consisterait en une entente de tous statues et bustes commémoratifs qui auront pul- les journaux pour abolir le compte rendu des pièces lulé. jusqu'à ce que le législateur se soit décidé à interJe te disais bien c'est le cimetière. venir comme nous le demandons. Matin il est grand. Hélas! l'entente cordiale est une formule qu Vois-tu il y a les noms des décédés sur sonne agréablement à l'oreille, mais qui se réalise chaque tombeau. bien rarement à notre époque.
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Voyez plutôt ce qui se passe dans le monde de la parle de concenpolitique. Perpétuellement,on tration, de groupements, et la division n'en règne que plus sûrement entre touscesprétendusfusionnés. De même dans la presse, est impossible de prendre une résolution qui rallie toutes les adhésions et surtout qui soit universellement respectée
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LESSALONS DE 1898
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dans la pratique. ,' Je retire donc mon premier projet et j'y substitue un amendement transitoire. Aux termes de cet amendement, les feuilles publiques ne parleraient d'une pièce nouvelle qu'à condition que l'auteur aurait, huit jours avant la représentation,déposé à la direction du théâtre un engagement par lequel il renoncerait formellement au droit d'ëreinter à son tour ceux qui ne le trouveraient pas sublime et n'admireraient pas sans réserve son œuvre géniale. A ceux qui refuseraient de délivrer à la presse ce bon à tirer préalable, on riposterait par le mutisme dont je parlais plus haut et qui, dans ces conditions-là ne pourrait rencontrer que des adhérents. Ce qu'il y a de certain, c'est que, d'une façon ou d'une autre, on ne peut laisser s'établir l'usage de l'élogeforcé,pendant de la carte forcée. Qu'on avise donc —— On annonce — ceci est plus gai — quenous allons être prochainement en possession d'une nouvelle société d'embonpoint. Tout compte fait, il paraît que les Cent-Kilos trouvent des émules qui font fi de leur volumineuse bedaine et qui se sont écriés Cent kilos, labelle affaire!Nous allons, nous, fonder l'Association Espérons que l'on ne s'entiendrapas là et que tour à tour on.montera à 150, puis à 200. Là, par exemple, je crois qu'il faudra s'arrêter, si l'on ne veut pas s'exposer à voir, dèsle premier banquet, la moitié des. kilomanes tomber foudroyés par l'indigestion apoplectique. Mais ce qu'il y a de certain, c'est qu'il faut un fier courage à ces surenchérisseurspour rireainsi à leurs propres J'ai, dans ma tendrejeunesse,connu une héroïne des fêtes parisiennes. On l'appelaitlabelle Elisa. 0 cruelle ironie! La malheureuse pesait au juste 423 livres. Elle se montraitdans une baraque qu'accompagnait une roulotte spécialementconstruite pour cette destination exceptionnelle sans quoi, il lui aurait été impossible de respirer la nuit. développement extraordinaire du Mais, malgré logis ambulant, la pauvreElisa,— qualification qui lui convenaitbeaucoupplus que l'autre, —était une véritable martyre. Sonbarrium,quand il était en veine d'expansion, racontait volontiersles lamentables épreuves par lesquelles passait son héroïne. La nuit, elle ne pouvait dormirqu'assise; lejour, elle ne pouvait prendre dé la nourriture que bouchée à bouchée et en mettant un intervalle d'au moins une heure entre chaque absorption. Le reste à l'avenant. Et dansces conditions, il fallait que l'infortunée vînt sourire pour deux sous aux visiteurs, leur adresser de gracieuses paroles, faire en un mot tout ce qui concernait son abominable profession. Je me suis toujours rappelécette belle Elisa, qui mourut foudroyée par la suffocation, un jour qu'elle invitait, ô dérision trois ou quatre badauds à tâter
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C'est, pourquoi jamais je n'aurai' envie de rire quand il sera question de ces phénoménalités qui sont des supplices, de cessurcroîts kilos qui soumettent à de féroces ..:.- Surles marches de la Bourse. Passe un spéculateur malheureux qui vient de purger une petite condamnation à trois mois de
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angoisses.
prison.
Deux habitués dû temple de Plutus sont en train de causer au seuil de la colonnade. Le revenant _ut&—âon-chapeau en passant.Politesse qui ne lui est rendue que parun des causeurs. L'autre, au contraire Comment! tu salues cet n'as donc pas vu sa mine .— Mon cher, déconfite. En pareille circonstance, ce n'est plus : un salut, cela devientune aumône.
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homme-là? .,
PIERRE VÉRON.
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LA SOCIÉTÉ DESARTISTES FRANÇAIS
J. Breton continue à nous intéresser aux gens de la campagne sans se croire obligé de les flatter, enlaid, ou de les déformer par des grâces citadines. Lavérité tout unie lui suffit. C'est ce qui le sépare des fabricants vulgaires de paysanneries. Il expose une Glaneuse, forte fille brune, née avec quelque beauté, dont la pluie, le vent, le soleil, les rudes besognps en toutes saisons ont hâlé et durci la peau. Elle s'est assise dans le champ, une poignée d'épis dans son giron, ramassés un à un, et nous regarde, ni fiere de sa robuste jeunesse, ni honteuse au cas où elle aurait eu des malheurs. Tableau bien simple, n'est-ce pas ? réduit ainsi à une seule figure dans l'ombre s'enlevant sur une nappe de blé mur éclairée du soleil, mais d'un dessin sans tache, d'un coloris sans erreurs, et peint avec la plus ferme sobriété, marque .certaine des talents achevés et signature habituelle des maitres. M. Breton est encore au Salon avec une Rue de Village qui s'enfonce dans la toile entre des logis et de grands arbres, aux clartés dorées du soir, motif tranquille, familier à nos yeux, auquel l'artiste a donné le charme de l'imprévu depuis qu'il y mis la marque de son observation personnelle et de son goût. On ne s'ennuie pas à regarder le Lavoir de M. Delacroix. Oh ! non.. Des filles diligentes et debonne humeur, une douzaine, lavent, battent, rincent, ramassent le linge, éparpillées autour d'ungrand bassin carré, creusé dans une cour, tout ça dans l'ombre, ombre claire, transparente, reflétée, les maisons qui bordent la cour frappées d'aplomb par le soleil, éblouissantes de lumière., Pardessus un petit mur, à gauche, s'aperçoit la campagne montagneuse, très loin. On n'avait pas vu M. Delacroix peindre avec cette légèreté, cetteanimation, cet esprit. On connaît de lui des toiles plus savantes, si l'on veut, et pas une où les divers problèmes de la bonne peinture soient aussi heureusement résolus. Je n'ai point rencontré encore,elle ne m'échappera pas toujours,la Liseuse de Mme Delacroix-Garnier; mais l'autre tableau de l'intelligente artiste m'a arrêté et il y a vraiment plaisir à regarder cebelenfant nu sur les genoux de sa mère. Même, des deux figures, c'est la meilleure lepetit bras gauche,étendu, mon gré. Surtout la tête, sont de fort bons morceaux de dessin, de couleur, de facture, et sous l'épiderme doux et fin circule en même temps que la vie, comme un souvenir de Rubens, le peintre admirable des chairs fraîches,et saines. De son côté, M. Maxence imagine des tableaux où J1 trouvel'occasion'de montrer sa prédilection pour un certire un parti curieux, et tain genre de pittoresque dont à lui, circonstance à considérer. Ainsi, trois anges auréolés. L'un,en dalmatique ponceau et or, les ailes éployées bleues' etrouges, tient à deux mains, devant lui,une cassolettequi laisse, échapper des ondes de fumée grise; l'autre est à côté, sa dalmatique argentée; apparait dèrrière le visage du troisième et le tout se détache d'un fond de feuillage approximatif. Ne me demandez pas pourquoi cela s'appelle l'Ame de laforêt au- catalogue. Et M, Maxence est tellement féru de cettefaçon deparler au public qu'ayant à peindre les portraits de deux garçonnets, MM. il les a figurés sur la même toile, dans une chapelle, celui-ci la main posée sur un vieil antiphohaire, celui-là portant ungros cierge, et, comme les anges ci-dessus, retêtus de dalmatiques. Les auréoles n'ont point été omises: Du moins, au fond, les arcades du lieu, scintillantes de vitraux, encadrant les têtes, donnent la sensation de l'attribut auquel se reconnaissent les saints personnages. Ce n'est pas la première fois que l'artiste use du procédé. Au précédentSalon il nous l'avait déjà fait connaître: Il lui dut même un signalé succès dont TIPI ne fut surpris, je pense. Cette almée, il expose aux Dessins,l'an dernier il exposait, aussiaux Dessins, quelques têtes non moins auréolées. J'en vu d'autres encore, ailleurs. A présent qu'il est sorti du rang, avec ses qualités de métier formelles désormais, avec son instinct des colorations de choix, la distinction de ses recherches, sa vision particulière de l'art, il devra, pour l'accomplissement heureux de sa carrière, aviser d'autres caprices, aborder des idées plus diverses, en réaliser déplus hi\ites.' Mme Dupont-Binard expose ùne agréable effigie de fillette — M. de Winter, une vénérable religieuse assise, un livre dans les mains, peinture large et solide, en belle pâte, d'un riche et fort coloris — M. V. Gilbert, un tout petit portrait en pied, très délicat, très fin, de habillée d'une robe verte; —M. Galliac, resMme semblance frappante de M. Sorrien — M. BrunetHouard, un ancien que l'avancement n'a point gâté, Dragons faisant le fourrage, dont voici le bilan agencement clair, coloris vrai, peinture franche et spiriM.
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—M.Berthelon,
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une Grande Marée où les flots
sedémènent end'effrayants paquets
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teau, un lapin mort, souhaitpour la gibelote, une marmite tout contre, des oignons, de la verdure, je ne sais quoi de plus le tout bien observé, bien peint, fait un tableau d'une couleur sobre et chaude. — Etles poissons de M. D. Rozier sont-ils assez réjouissants,, et appétissants et d'un beau pinceau Mais en fait de nature morte d'un autre style celle de M. Laureaux est à signaler, car ce grand livre ouvert, cevase de faïence àlarge panse sur un tapis ponceau, méritent certainement qu'on en félicite le peintre. Ayant publié la gravure de l'un des tableaux de M. Corbineau, intitulé Ecoute on n'aura pas à le décrire. Seulement dirai-je comme les visages expriment avec finesse,celui de la jeune mère, — ou de la grande sœur, — la tendresse saunante, celui du bon gros bébé la surprise fraiche et amusée. C'est plaisant à regarder d'autant que l'exécution est d'une main qui sait tenir un pinceau suffisamment expert, accoutumé à prendre ses précautions. Dans laPrésentation, tel le titre de l'autre cadre de M. Corbineau, une élégante jeune femme présente une gentille perruche à un chien assisdevant elle, non sans recommander la sagesse aux bêtes. Coups de crocs et coups de bec seraient si vite échangés La scène se passe dans un atelier d'artiste, celui du peintre, sans doute, prétexte à bibelots inconnus aux intérieurs bourgeois. Est-il besoin d'ajouter qu'il y a beaucoup d'esprit dans ce petit cadre ingénieusement conçu et joliment traité Tous les paysages ne se font pas apercevoir dans le tumulte des Salons. S'il a été parlé déjà de plusieurs en ces articles, en voici d'autres qu'il est juste aussi de tirer de la cohue. Par exemple celui de M. P.Bertrand, grand terrain devant, au fond. une ville, d'une tonalité un peu mince, se recommande de l'étendue, de la profondeur du site. '— Bords de l'Orne de M. L. Leroux accuse de l'habileté à défaut d'impression vraiment personnelle.— Pins et tamaris de M. Yarz, toile aveuglante de lumière méridionale. A gauche un long mur d'un blanc invraisemblable au-dessus déborde la masse épaisse et haute des tamaris et des pins dont la cime se découpe sur le ciel d'un bleu torride, et dans une atmosphère dont on sent la chaleur trois dames se promènent abritées d'omprelles. Jamais, le peintre n'a fait ! mieux. J'ai signalé l'autre jour la Seine à Lavacourt de M. Joubert, non laSeine à Velheuil du même, le village à gauche éclatant desoleil, la rivière devant, un gros massif d'arbres à droite. Le faire ne va pas, je crois, sans quelque pesanteur, mais l'ensemble est d'aplomb sur ses bases, la suécession des plans' habilement exprimée, et chaque partie dénote de l'étude et du goût. M. Petitjean sollicite différemment l'attention. Les puisle tentent point, non plus les vastes sants ombrages plaines, -ni les horizons lointains. Il expose son contingent accoutumé, deux toiles. Dans l'une, Gudmont, village dela Haute-Marne,étage, entasse sur le hord très escarpé d'une rivière, ses maisons,,ses masures que domine l'église, cet amalgame de murailles frustes et de toits rouges, parsemé par-ci par-là de verdures étroites, et qui reçoit -en plein les gais rayons du soleil, est d'un effet et d'un arttout à fait pittoresques et amusants. La seconde toile de M. Petitjean chante la gamme contraire. Elle a pour titre Un grain dans un bassin ci Dunkerque. Adroite, untrois-mâts à quai, un autre en couple, plus loinun troisième et un vapeur des navires de moindre importance à gauche ap premier plan deux canots amarrés à une bouée, secoués par la rafale. La pluie commencera bientôt à rayer le site, obliquement, tombant de nuages gris et bas. Cette fois le peintre a exprimé nettement, avec dextérité, une sensation froide, humide et triste. Avec son - tableau représentant un coin du parc de Versailles et un autre A la côte d'azur, M. Zuber a une belle exposition. Un immense bassin se prolonge dans la- toile, diagonalement, vu par un de se3 angles où trône un colosse de bronze, quelque fleuve, peut-être, Neptune si on le préfère, et dans l'eau unie comme une glace se reflètent le ciel d'un soir d'automne et les arbres du fond dépouillés parl'approche de l'hiver. Et tout bien d'aplomb, juste d'effet,. peint d'une main appliquée, donne une chose intéressante et de prix, à laquelle je préfère la Côte d'azur, pourtant. Là, trois oliviers énormes remplissent la toile de leurs troncs, rudes et hautains, de leurs branches tourmentées, de leur feuillage mobile, gris et baigné d'air, qui projette sur le sol une grande ombre molle. Plus loin d'autres oliviers tors et des logis; le terrain tire au fond une ligne droite sur toute la largeur du cadre, la mer bleue une autre un peu au-dessus. Rien de plus. Mais cet ensemble, fort et nerveuxpar l'assiette et le dessin, ferme et tendre par le coloris, a été exécuté d'aprèsune vision exacte dela réalité, avec le soin, la raison et l'ordred'un peintre qui vraiment la religion de son art.
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OLIVIER MERSON.
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suivre.)
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i. Contre-amiral' Cervera.
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2. Don Antonio Eulate, commandant la
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4. Don Juan Lazaga, commandant l'
LA GUERRE HISPANO-AMÉRICAINE.
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Amiral-Oquendo '>J.
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Emilio Diaz Moreu, commandant le « Christobal-Colon ». Don Victor Goucas,.commandant l' « Infante-Maria-Teresa ». ».
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LES COMMANDANTS DES CUIRASSÉS DE L'ESCADRE ESPAGNOLE DE SANTIAGO SUR LA PASSERELLE
DE L' « INFANTE-MARIA-TERESA
». — (Dessin de M. FOUQUERAY.)
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PYLÔNE.
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LE PORT. — DU
TUNISIE.
ET BIZERTE
DE
PYLONES.
GÉNÉRALE
DES VUE UN — D'ATTERRISSEMENT.
POINT
quil'abandonnerait son cirque, ses clowns et ses recettes
pour braver les dangers d'une campagne à Cuba accompagné de ses fidèles « cowboys et Indiens. » Il y a encore M. William J. Bryan, le célèbre candidat argentiste, figure très sympathique malgré hérésies ses économiques, qui a saisi l'occasion, pour affirmer son dévouement au pays, en enrôlant un régiment de milices à
Lincoln'Nebraska. On prétend que le Gouvernement de Washington a envisagé cette « manœuvre » d'un mauvais œil, estimant qu'il s'agissait là plutôt d'une réclame électorale visant la prochaine lutte présidentielle que d'un acte de patriotisme. Un autre personnage du monde politique qui n'a pu résister à la tentation de partir pour « the front »,
c'est M. Roosevelt, le sous-ministre de la marine, devenu lieutenant-colonel du régiment des « Rough-Riders ou chevaux-légers « ». La presse jaune n'a épargné ses quolibets ni vis-à-vis de M. Roosevelt ni de ses hommes, qu'elle appelle ironiquement « Teddy's Terrors ». Le fait est que M. Roosevelt, tout excentrique, tout chauviniste qu'il est, a fait preuve de qualités très supérieures et
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comme chef de la commission policière de New-York et comme substitut du ministère de la marine; et entre ses titres à la gratitude de ses concitoyens figure au premier rang sa flétrissure publique des procédés de MM.Pulit zer et Hearst, propriétaires du World et du Journal, Voilà pourquoi ces journaux s'efforcent par tous les moyens de jeter le ridicule sur son entreprise. M. Astor dont nous avons déjà parlé ne s'est pas
perdaient de vue l'ennemi imaginaire, pour suivre de leurs yeux les manœuvres du citoyen « Chuck qui se comportait, involontairement soit dit,en clown de cirque. Finalement le commandant perdit patience et renvoya Chuck dans ses foyers. « C'est alors que celui-ci eut un mot assez réussi. « Mes amis, s'écria-t-il dans un barroom entouré d'admirateurs, c'est fini, j'ai eu ma leçon. Puisque l'armée
«
»
PLAN DE LA BAIE DE GUANTANAMO.
plutôt du « tenement » des pauvres, cette énorme bâtisse à six étages si commune dans les grandes villes où sont entassées les unes sur les autres des familles innombrables. C'est certainement d'un.tenement qu'est sorti Conners, sans parler de ses acole citoyen «Chuck lytes, le distihgué « Sulky Me. Partland, « Growler 0' Brien et « Noisy Dan» Mike » Brennan, « Blink Haley dont on peut juger la fière contenance à la gravure ci-jointe. Le citoyen « Chuck Conners et ses amis sont des habituésdu classique Bowery de New-York. Conners lui-même est au moins aussi célèbre dans toute l'étendue du pays que Buffalo Bill et non moins populaire auprès des lecteurs de la presse jaune, auxquels il débite ses bordées dans un argot qui serait incompréhensible aux abonnésde tout journal sérieux. Conners, ensomme,passe pour être le représentantdu gavroche de New-York, et ses saillies narquoises soigneusement recueillies, par certains reporters font le tour du pays. En plus, il est l'inventeur d'une danse « tough » ou voyou, très à la mode dans le monde du bas-sporting. Malgré tous ses titres à- la gloire, ce pauvre « Chuck » a fini par se faire congédier du camp Black. Toutardent que fut son patriotisme, on a trouvé que tant qu'il faisait partie du régiment la discipline était impossible. A l'appel, son nom invoquait des bouffées de rire tout le long de la ligne. Aux évolutions, les soldats
» » » »
liÉr.isALAPRISOND'ALLER.
MAX
(Photographie
LEROUX.)
àla
borné, à mettre ses services personnels disposition du Gouvernement. Il a encore équipé une batterie do campagne à ses propres frais, composée de canons du système Hotchkiss, fabriqués en France. Mais si la fièvre belliqueuse a régné et règne encore dans les palais des riches, en Amérique elle est loin d'être bannie des chaumières des pauvres, ou di ons
AFRIQUE. — LES
LEMONUMENTDESAINTE-BEUVEAULUXEMBOURG, (PLIotogr.'lpl1io(iAILLARD.)
(lesEtats-Unisneveutpasdemoi,
je m'enrôle dans l'armée du Salut. Chez les salutistes, il parait, plus le public se moque de vous, plus vite cela vous avance en grade. Du train qu'on rit de moi de nos jours, je remplacerai le général Booth au bout de trois mois! Donc, mes amis, encore une tournée!»
FRONTIÈRES ANGLO-FRANÇAISESD'APRÈS LA CONVENTION DITE DU NIGER
V.GRIBAYÉDOFF.
Au pays des Ba-Rotsi (IIAUT-ZAMBÈZE) VOYAGE D'EXPLORATION DE M. ALFRED BERTRAND M. Alfred Bertrand, de Genève,
vient de terminer le récit du voyage qu'il a accompli de 1895 à 1896, dans l'Afrique australe et centrale, du Cap à Léalouyi sur le Zambèze, parleBéchuanaland, le désert du Kalahari, le pays des Ba-Rotsi, avec retour par le Matébéléland, le Transvaal et le Natal. Tous ces pays ont, depuis quelques années, attiré l'attention du public. La découverte des mines d'or du Transvaal, la fondation de Johannesburg, la marche en avant de la colonisation britannique, la naissance de cités prospères dans le pays des Matébélés, livré encore il y a six ans à la barbarie, autant de faits d'une importance capitale dans l'histoire de cette partie de l'Afrique, et qui donnent un intérêt particulier à cet ouvrage. M. Bertrand, qui s'était déjà préparé par un grand voyage autour du monde ainsi que par un (Dessin de J. LAVEE, d'aprésunephotographiedel'auteur.) LES RAPIDES DE KALÉ. le dans Cachemire l'Himalaya, difficile — et voyage au métier d'explorateur, partit avec trois compagnons, quinzaine d'années et qui, triomphant de l'hostilité des indigènes et de l'insalubrité de Maféking, à ce moment le terminus du chemin de fer qui atteint aujourd'hui Boulouvayo. — En soixante-:quatre jours, la caravane traversa péniblement soit en chariots du climat, a réussi à fonder une mission florissante. Quittant Léalouyi, M. Bert grandes fatigues et de grandes souffrances, il arriva dans le Matébéléland, séjourna quelque temps à Boulouwayo, d'où ilse rendit au Transvaal en coach. En pénétrant dans le territoire de cette république, il semblait en avoir fini avec la partie dramatique de son voyage. Sa bonne étoile voulut pourtant qu'après avoir visité Pretoria, il se trouvât à Johannesburg au moment du raid de Jameson. Il a pu noter, sur le vif, les épisodes de cette révolution avortée et cette déposition d'un témoin oculaire est un document de premier ordre. Du Transvaal, M. Bertrand se rendit au Natal, où il eut l'occasion de visiter des plantations de thé, et s'embarqua pour revenir en Europe par East-London, PortLE ROI LEWANIKA. Elisabeth et Capetown. CAPTURE D'UN CROCODILE.— (Dessin de THIRIAT, d'après une phot. de l'auteur.) (D'après une phot. de M. COILLARD.) On voit quel est l'attrait de ce voyage, accompli à à bœufs, soit à cheval, le Béchuanaland, le désert de Kalahari et arriva au Zambèze. l'une des périodes les plus intéressantes de l'histoire de l'Afrique australe. Les amaA partir de ce fleuve, il fallait abandonner les chameaux et se priver même du teurs d'aventures et de chasses dramatiques aux lions et aux buffles trouveront service des chevaux de d'ailleurs de quoi se selle dans le pays des satisfaire. Les périls Ba-Rotsi on entrait de toute nature n'ont bientôt en pays inmanqué à cette pas connu. Avec deux de exploration, et l'onadM. Berses compagnons, mirera l'énergie que trand remonta ju qu'à M. Bertrand a mise à sa source le cours de la les surmonter. rivièreMachili, affluent L'auteur a ajouté au duZambèze, qui n'était récit de son voyage, tracé que par conjecluxueusement édité par ture sur les cartes. Puis la maison Hachette abandonnant ses cometCie, deux appendices, blancs qui depagnons destinés aux lecteurs vaient suivre un itinéqui s'intéressent plus raire différent, M. Berspécialement aux rétrand se dirigea,escorté sultats scientifique de vingt-cinq indigènes, d'une exploration. Le surLéalouyi, la capitale premier contient une duroiLéwanika. La étude détaillée du pays région ainsi traversée des Ba-Rotsi et de ses du pays des Ba-Rotsi habitants. Le second est était en partie inexla relation proprement plorée, et la routede géographique de l'exla caravane passait à ploration. travers d'affreux maréC'en est assez pour la où cages, vase atteiassurer un vrai succès à gnait parfois jusqu'à la ce volume, Au pays des ceinture. Après bien Ba-Rotsi,Haut-Zambèze des difficultés, M. Berillustré de cent quatre trand atteignit enfin belles gravures. la pluLéalouyi. part faites d'après les Il y fut l'hôte du photographies de l'aumissionnaire français teur, accompagné de Coillard, qui, venudu deux cartes, imprimé venu du Basutoland, avec soin et relié avec s'est établi il y a une une sobre élégance. UNI-: PARTIE DES CHUTES YrCFmIA. (Dessin de G. VUILLIER, d'après une photographie de l'auteur.)
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L'Exposition internationale de véhicules automobiles qui se tient aux Tuileries obtient depuis son ouverture — Ji) juin— succès considérable et tout fait présumer qu'il se maintiendra jusqu'à sa fermeture — a juillet. Le Monde Illustré a cru bon de mettre sous les yeux de ses lecteurs la reproduction de quelques modèles de voitures exposées, choisis parmi les plus intéressants, ainsi que la description sommaire de leurs moteurs. Inutile d'ajouter que fidéle à notre ligne de conduite et toujours soucieux de rester libre de nos appréciations, les maisons citées ci-dessous le sont à titre absolument désintéressé. Ceci dit. parcourons les stands.
un
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Elmaintenant, si
vous voulez une Panhard pour l'Exposition de 1900, dépêchez-vous de la commander il en sort8o par mois des ateliers, il en sortira bientôt le double, ce qui n'empêche qu'on ne livre que 18 mois après la commande. Delahaye : Très esthétiques sont les voitures exposées. Quant au moteur il parait excellent. Composé de deux cylindres horizontaux: chaque piston actionne une manivelle calée à 180 degrés par rapport à la manivelle voisine. Il résulte de cette disposition que les pièces en mouvement sont complètement équilibrées par elles-mêmes, d'où absence de trépidation. Allumage électrique et carburateur automatique, on le règle avant de partir et c'est fini pour toute l'étape. Le refroidissement des cylindres est obtenu par une circulation d'eau produite par une petite pompe centrifuge. Cette eau au sortir de l'enveloppe des cylindres passe dans une série de tubes placés à l'avant du véhicule
LaPaulinedeDion.
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DeDion Un des rois dèl'exposition jetons un coup d'oeilsur son stand. Voici d'abord le motocycle, le célèbre tricycle à pétrole que tout le monde s'arrache et qui est aujourd'hui universellement connu. Voici, à côté — le géant prés du pygmée — l'énorme pauline à vapeur, véritable locomotive capable de transporter en bonne vitesse 30 ou 40 personnes. Et puis à côté encore le tracteur appelé dans un temps donné à remplacer les robustes percherons des grandes exploitations agricoles. Enfin, n'oublions pas de mentionner l'exposition rétrospective de Dion le premier tri à pétrole construitet la première voiturette à vapeur établie en 1885. Que de chemin parcouru depuis
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vement placé transversalement à l'axe de la voiture pour éviter les trépidations. La transmission du mou-
Voiture Gauthier-Werhlé.
vement est faite aux roues par une boite d'engrenage à. trois vitesses avec marche avant et arrière. Suppression des chaines. Le carburateur est tout petit, construit avec une grande précision et permet d'utiliser l'essence en totalité. Allumage par incandescence. Th. Cambicr : Un véhicule très intéressant chez Cambier. Une pompe à incendie automobile avec moteur de 18 chevaux capable de lancer à 40 mètres 1,000 litres d'eau à la minute. Les pompiers ouvrent la porte Un sinistre éclate-t-il de la remise, mettent le moteur eu mouvement et filent vers l'incendie à une vitesse de 22 à 25 kilomètres à l'heure. 80 secondes après l'appel ils peuvent être en route. Parvenus, sans arrêter lemoteur, la pompe est mise en action. Gageons qu'avant peu les pompes automobiles fonctionneront à
?
DucDelahaye. où elle se condense. Ce moyen permet de refroidir les
cylindres avec une quantité d'eau très faible. Société continentale d'automobiles Un grand choix de voitures de toutes formes actionnées par un même genre de moteur horizontal du système Gauthier-Wehrlé, a deux cylindres opposés, mou-
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Panhard et Levassor Le stand de la Société anonyme des anciens établissements Panhard et Levassor est certainement le plus entouré de l'exposition. Le public se montre là les fameuses voitures connues de tous aujourd'hui les phaétons, les charrettes anglaises, les omnibus de famille, les
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Voiture de course Panhard. breacks, les ducs, lesvictorias, enfin la voiture (le course de M. René de Knyffqui gagna le critériumdes entraineurs de Bordeaux-Paris et dont nous donnons cidessus la reproduction.
et
Pompe à vapeur Cambier.
Paris.
MONDE ILLUSTRÉ LE f *
f EN BATEAU. — Aquarelle par J. GIRARDET.
Decauville : Une des plus jolies voitures de l'Exposition, la Decauville. Toute construite en tubes d'acier cette coiturelle —c'est son nom de baptême quelques kilos avec — ne pèse que 200 et un moteur de 3 chevaux capable de lui donner une vitesse de 35 kil à l'heure en palier et de lui faire avaler les cttes'ies plus raides à une allure très suffisante. Ce moteur à gazoline est à deux cylindres et est fixé sur un carter en aluminium. Le refroidissement se fait par ailettes. Les manivelles, calées à 180°, agissent sur un seul volant. L'allumage électrique est fourni par une pile ou un accumulateur et deux bobines il est indéréglable, car, par une ingénieuse combinaison, l'avance à l'allumage et l'inflammation, dans chacun des deux cylindres, sont obtenues par une seule came. La transmission sur l'arbre se fait par pignons d'angle et deux changements de vitesse permettent de faire varier la marche. La longueur totale de la voiturelle est de 2m30, et la largeur, hors moyeux, de 1m24, ce qui permet de la remiser très facilement; gros avantage, à Paris surtout. Darracq : Une toute petite voiturette à deux places, ne pesant que 130 kilos, remisable partout et pouvant donner, avec ses deux chevaux de force, une vitesse de 3) kilomètres à l'heure. Le moteur a de grandes analogies avec le moteur de motocycle, ce qui n'empêche que la mise en marche se
voitures dépassant400kilos,lamaison construit un bandage spécial de 16 millimètres d'épaisseur sur la partie roulante, capable, parait-il. de résister aux pointes les plus acérées. Rochet et Schneider Nombreuses et très jolies voitures à ce stand. Le moteur Rochet et Schneider horizontal et monocylindrique est disposé dans le sens longidudinal de la voiture et toutes ses pièces sont équilibrées pour éviter la trépidation. Sa vitesse de rotation est très réduite pour assurer une longue conservation aux parlies frottantes. L'allumage se fait par l'électricité. Ajoutons que le carburateur à niveau constantest très simple et qu'il permet l'emploi des essences de commerce de densité supérieure de 700°.
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: grand stand
Léon Bollée Un
moteur à le temps, horizontal, à allumage électrique. Les soupapes employées dans ces différents moteurs
et de nombreuses voiturettes'à une, à deux et à trois places. Tous nos lecteurs connaissent déjà de nom tout au moins la voiturette Bollée, probablement le plus vite des véhicules à pétrole. N'a-t-on pas vu, en effet, dans la course Périgueux-Mussidan une Bollée faire
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la Maison
Parisienne. sont de trois types placéesverticalement dans le prolongement l'une de l'autre, elles sont refroidies par la Voiture de
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plus de.">7 kilomètres à l'heure? Et M. Léon Bollée, luimême, n'affirme-t-il pas qu'il peut faire 100 kilomètres circulationd'eau. en 100 minutes exactement le jour où il ne craindra pas L'attumeur se compose d'un bloc de porcelaine tra- de. se rompre les os? versé par deuxfils de platine à l'extrémité desquels A remarquer aussi dans ce stand lavoiturettede livraijaillit une étincelle d'induction. L'allumage est réglé par coffre sur le devant, très utile pour une avec un son un distributeur qui, dans lé moteur à un seulcylindre, livraison pressée ou pour le commis-voyageurforcé d'emamene le courant àl'instantvoulu, et qui, dans le mo- porter avec lui de nombreux échantillons. teur à deux cylindres,règle également dans l'un ou Diligeon, Hurtu et Cie: l'autre cylindre. On sait quels sont les inconvénients des moteurs sans Peugeot: eau, au point de vue du refroidissement, inconvénients qui Tous les goûts trouveront satisfaction au stand de VoituretteDarracq. ne permettent pas de dépasser une force assez restreinte 1, Il Peugeot parmi les 10 voitures exposées voitures à d'autant plus que lorsqu'ils se trouvent êtresuffisants en fait comme dans une grande voilure par unemanivelle. deux places,vis-à-vis, phaéton,breack, Victoria, omni- palier, par conséquent en pleine vitesse, ils se trouvent jusqu'au Le moteur étant en mouvement, on monte sur la voiture bus et wagonnette, rien n'y manque fiacre qui, être absolument défectueux en côte, à petite allure. onembraye, dernier au concours, revenait régulièrement premier au Les établissements Hurtu présentent une voiture commodique — Voilà un tout petit véhicule d'un prix 2.500 point initial battant tous ses concurrents dans les 60 ki- portant moteur de 10 chevaux établi spécialement avec un francs et qui fera le bonheur de nombreuses per- lomètres quotidiens. -> ailettes tournantes faisant office de ventilateur et refroiLe moteur Peugeot horizontal est à 2 cylindres paralsonnes. dissant par conséquent avec une énergie dont seule l'exlèles d'une force de chevau. périence peut donner une idée. oblenu par Le refroidissement du moteur est une cirIl y a là, croyons-nous, une voie nouvelle qui nous Jolies voitures et deux systèmes de moteurs intéresculation d'eau dans les tubes du bâti, n'ajoute, par parait des plus intéressantes. conséquent, aucun poids à lavoiture. Le carburateur, 1° Pétrole, 6 chevaux. Voiturettes-remorque Ce moteur comporte 4 cyspécialement chargé de distribuer aux cylindres l'essence Après avoir rapidement examiné les véhicules à moteur transformée en gaz, est, dans le moteur Peugeo', d'une de toutes formes et de toutes forces exposés, il serait, simplicité enfantine; et c'est justement cette simplicité injuste de passer sous silence les petites voiturettesqui assure son bon fonctionnequi fait sa robustesse nouvelles venues sur le marché automobile ment. Ici, plus de gaz carburés imparfaitement brûlés et remorques, et destinées à être attelées aux tricycles à pétrole. répandant au dehors une odeur insupporlable! Le carNombreuses sont les maisons de carrosserie qui faburateur n'envoie dans les cylindres que la quantité de briquent aujourd'hui la voiturette-remorque. Les unes nécessaire chaque explosion, la combustion à et gaz sont construites en acajou, comme les Belvalettes, les s'opère ainsi d'une manière ponctuelle et parfaite. autres en tôle, comme la Philippon. D'autres même sont Ajoutons que les changements de vitessesont au osier, comme la Fugier de Valence. Cette dernière en nombre de quatre et qui la carrosserie est aussi soignée construction nous parait pratique par sa simplicité et le moteur. que surtout par sa légèreté très grande. Elle a aussil'avanChase: tage d'être d'un prix relativement modéré. Nombreux sont les pneumatiques pour voituresautoLa voiturette-remorque est appelée au plus grand sucmobiles exposés auxTuileries, mais la plupart restent dans cés. -N'est-il pas bien agréable, en effet, pour le propriéVoiture Mors. la catégorieordinaire, à savoir : une chambre à air et lindres inclinés àfô", deux par deux. Deux pistons sont Unhillldage fixé lajante par un moyen quelconque. placés l'un en face de l'autre et agissent sur une même manivelle, les deux autres sur une seconde manivelle calée à 180° de la première. Avantage : équilibre parfait. 2° Pétrole, 8 chevaux. —Deux cylindres verticaux, les deux pistons agissant chacun sur une manivelle.En somme, moteur excessivement simple. L'allumage a lieu par l'électricité dans les deux moteurs, qui s'adaptent sur les caisses de toutes formes dog-cars. phaétons, breaks, coupés, etc.
: sants.
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:
Maison Parisienne Une des rares maisons qui puisse livrer ses voitures
presque à lettre vue. Très intéressant le stand avec tous ses types de voitures, depuis l'Eclair — la voiturette légère à 2 places — jusqu'aux fortes voitures de 4, 6 et 8 places. Deux mots sur le moteur : Le Benz employé par la Maison Parisienne est un
PneumatiqueChase. Chase, par contre, nous a paru intéressant; c'est le single-tube, — si cher aux Américains — construit spécialement pour l'automobileavec cinq et six épaisseurs de toile pour le motocycles et les voiturettes. Pour les Le
Voiturette-remorqncFugier.
à
taire d'untri à pétrole,de fairepartager safamilleou à ses amis les charmes d'uneexcursion par nos belles roules deFrance
AUliUSTKWlMILLK. ?
BAUDE.)
M.
de (Gravure
— PATTEIN.
CÉSAR
de Tableau
— PORTRAIT.
i\10J\
FAIT
A IL CHAMPS,
AUX
— BEAUX-ARTS.
LA SEMAINE SCIENTIFIQUE
elle est de
le
Wydts et Rochefort sont parvenus à augmenter rendement, à diminuer le prix et lé poids, à accroitre MM.
.-.
ET INDUSTRIELLE
: :
: elle est coûteuse, elle est pesante, complexion délicate.
maire
La science Un nouveau transformateur d'énergie électrila bobine Wydts-Rochefort : grand rendement à que faible poids : applications à la production des rayons Rœntgen, à l'éclairage électrique, etc. — Le voltmètreampèremètre Ju!es Le Noble deux appareils en un seul. Un progrès dans la traction par cheLes applications vaux diminution de la charge par un angle de tirage convenable. — Une selle de bicyclette-hamac.
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: :
Il y a entre la science et l'invention une différenceprofonde dont on ne se rend pas en général parfaitement compte. Le savant cherche surtout à déduire de principes connus des conséquences nouvelles et à faire rentrer dans des cadres tracés d'avance un monde nouveau de phénomènes. L'inventeur se préoccupe moins des principes : il cherche à atteindre un but pratique par une voie queldu moins conque sans chercher à expliquer ses moyens la déduction scientifiquen'est pour lui qu'un accessoire, très utile certes, mais non indispensable. C'est pourquoi tant d'inventionsremarquables, comme le téléphone, étaient estimées impossibles par des savants autorisés et présentent encore maintenant des difficultés théoriques considérables. Il y a entre la science et l'invention échange de bonsprocédés pour le plus grand profit de chacune : mais ce sont deux mondes bien distincts et qu'il serait fâcheux de voir se confondre l'un dans l'autre. Ces réflexions nous venaient à l'esprit lors de la récente présentation que lVIM, Wydts et Octave Rochefort
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Fig. 1. — Le transformateur Wydts-Roçhefort. (46, boulevard Haussmann) ont faite d'une nouvelle bobine d'induction, bien supérieure à labobine de Rumkhorff employée jusqu'ici dans tous lescabinets de physique et utilisée spécialement pour produire les rayons Rœntgen applicationqui valu à cet appareil des perfectionnements et une notoriété imprévue. La bobine d'induction est essentiellement un transfor-
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Nous trouvons dans le journal anglais Invention deux progrès intéressant chacun un chapitre de la mécanique appliquée. La patente de Brigg est une sérieuse amélioration dans la traction par cheval elle consiste à faire varier l'angle de traction du véhicule, suivant la charge et le coup de collier que le cheval doit donner. Quand le fardeau est
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Fig.
Interrupteur, genre Foucault, du nouveau transformateur Wydts-Rochcfort.
2. —
considérablement la solidité..Dans le transformateur, dont notre première figure représente la coupe, Pl n sont les pôles du circuit primaire, p', n' sont les pôles du secondaire : l'inducteur est, comme dans la bobine de Rumkhorff, un noyau de fer doux autour duquel s'enroule une double couche de grosfil de cuivre, isolé de l'induit par le tube f. Ce qui constitue la grande originalité de la nouvelle bobine, c'est l'induit composé d'une seule bobine g ne comportant que 600 grammes de fil de cuivre et placée dans la région médiane de l'inducteur c'est aussi l'isolant pâteux dans lequelles inventeurs noient le tout. Ils obtiennent ainsi des étincelles de 20 à 22 centimètres avec une énergie électrique de 20 watts (6 volts et 3 ampères, 3). Il faudrait environ 120 watts et5 à 6 kilogs de fil induit pour obtenir le même résultat avec la bobine ordinaire. Nous-figurons ci-contre l'interrupteur, genre Foucault, qui sert àrégler les fréquences du courant inducteur c'est une petite machine dynamo-électrique très bien comprise, alimentée par les accumulateurs qui actionnent la bobine. Ce remarquable appareil sera un sujet de méditations difficiles et fécondes pour les physiciens qui voudront en faire la théorie. Les inventeurs ne sont parvenus à l'établir qu'après de longues et minutieusesrecherches que l'on ne saurait trop admirer. C'est une révolution dans la construction des transformateurs. Nous espérons voir paraître prochainement, construits sur ce même modèle, de nouveaux transformateurs industriels pour l'éclairage électrique et pour la plus rapide extension des courants à haute fréquence, de la télégraphie sansfil, de la fabrication de l'ozone, etc.
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<' mateur d'énergie électrique. Considérons une conduite d'eau donnant un certain débit à la'seconde on peut avoir intérêt, par exemple dans le cas d'irrigation, à recueillir beaucoup d'eau à la fois et sans pression ou bien, par exemple, s'il s'agit d'actionner un moteur hydraulique, à recueillir relativement peud'eau mais à emmagasiner de grandes pressions une pompe dans ce cas suffit à résoudre leproblème. En électricité, un problème analogue se pose. Les générateurs d'électricité (piles,accumulateurs, dynamos) fournissent le courant avec unecertaine force électro-motrice, quantité analogue à la pression ou avec une certaine intensité, quantité analogue au débit. S'il s'agit de décomposer des électrolytes, de l'eau par exemple, un grand débit est nécessaire dans ce cas, si la résistance au passage du courant est très faible, pas n'est besoin d'un grande force électro-motrice. Si au contraire il s'agit de faire jaillir des étincellesdansunmilieu résistant comme l'air, une grande force électro-motrice est nécessaire le débit importe peu. La bobine d'induction transforme encourants de force électro-motrice considérable et d'intensité faible des courants d'intensité moyenne et de force électro-motrice faible. Elle est constituée d'un noyau de fer doux recouvert de quelques hélices d'un gros fil de cuivre bien isolé (circuit primaire) parcouru par un courant périodiquement interrompu sur ce circuit et bien isolé par un tube d'ébonite est enroulé un fil fin, de grande longueur (120 kilomètres pour des étincelles de 45 centimètres aux pôles) ce circuitest le secondaire. Quand on.vetit obtenir la transformation inverse, le circuit primaire est constitué de fil fin, le secondaire de gros fil. La bobine de Rumkhorff à malheureusement un mauvais rendement : l'énergierecueillie aux bornes du secondaire ne repréFig. 3. — a. L'ampèremètre-voltmètredu vicomte sente guère que les 20 0/0 de l'énergie fournie au pri- Jules Le Noble. — 'b. Détail de l'équipage mobile.
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LES APPLICATIONS
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à
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LA SCIENCE
a
Puisque nous sommes dans le domaine de l'électricité, signalons aux amateurs et aux professionnels le galvanomètre -à chemin de ferdeM. le vicomte Jules Le Noble, galvanomètre qui peut la fois servir de voltmètre. Ce petit instrument constitue une économie de 50 0/0 sur l'achat des deux appareils classiques : il permet de mesurer non seulement des intensités, mais aussi des forces électromotrices avec un attirail très peu encombrant. Suivant qu'il s'agit des premières ou des secondes quantités, on fait passer le courant dans une bobine à gros fil ou dans une bobine à fil fin : ce passage détermine un champ magnétique lequel provoque le déplacement d'un équipage mobile, armature de fer doux soumise à l'action d'un aimant permanent, comme dans tous les galvanomètres de ce type. Notre figure 3 adonne la vue d'ensemble de l'appareil entre les branches de l'aimant est un cadre sur lequel sont enroulées successivement et sans communiquer entre elles les deux bobines d'abord la bobine à fil gros et court, puis la bobine à fil finet long l'équipage mobile figuré en 3 bpeut être descendu dans le champ de la première ou de la seconde d'où le nom de chemin de fer donné à l'appareil. Les girations de l'armature sont indiquées par un index qui, suivant le cas, se promène sur l'échelle des volts, V ou sur l'échelle des ampères, A.
Fig. 4. — Le nouveau mode de traction par chevaux.
lourd, le cheval tire fort et soulève, en mrrnc temps qu'il le fait avancer, le devantde la voiture : ceci grâce à un levier dont on voit sur notre figure le bras le point d'application. La selle de Pedersen pour bicyclettes (Dursley, Gloucestershire) est une sorte de petit hamac, suspendu,
4
et
Fig. 5. — La selle hamac pour bicyclettes. ainsi que l'indiquent nos figures 5 et 6, et formé de cordes inégalement tendues, destinées à répartir également le poids du cycliste. En tout cas, cette selle tient le record de la légèreté 112 grammes au lieu des 1200 que pèsent les selles les plus lègères. La selle est une des parties de la bicyclette les moins perfectionnées encore, quoique apparemment des plus étudiées l'on en juge par le nombre des modèles ; c'est à la selle que s'adres-
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si
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Fig. 6.
-, La selle hamac pour bicyclettes
(Détail).
sentles reproches que l'on fait d'ordinaire à la bicyclette. Nous devions signaler à nos lectrices cette nouveauté c'est une expérience à tenter, qui, si le résultat est favorable, vaudra à l'inventeur beaucoup de livres sterling et degracieuses bénédictions.
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Dr. SERVET DE BONNIÈRES,
L'EXPOSITION DE 1900
la traversée de la nef Santa-Maria, cette reconstitution festants. Ceux-ci redescendirent alors en ville, où leur des caravelles de Christophe Colomb,que l'Espagne en- cortège se disloqua. La prison s'est ouverte le 13 juin à midi, sur un ordre voya à New-York, lors des fêtes de la commémoration de la découverte de l'Amérique. télégraphique de M. le Ministre de l'Intérieur. MM.MaxRégis,Philippi Le commandant don Antonio Eulate est l'un des plus les autres condamnés furent M. Boucher, ministre du Commerce, a remis, il y a, quelques jours, au Président de la République un rap- braves et des plus énergiques officiers de la marine espa- mis en liberté. Aux abords de la prison civile stationnait une foule port détaillé sur l'état actuel des travaux de l'Exposition gnole. Sa renommée est aujourd'hui immense dans la nombreuse, Péninsule, en raison d'un fait qui date des premiers maintenue difficilement par des détacheUniverselle de 1900. la jours du conflit hispano-américain, et que nous rapporte ments de zouaves, de gendarmes et de chasseurs. Les Palais des Beaux-Arts avancent rapidement La foule a escorté la voiture où avait pris place le dimaçonnerie du rez-de-chaussée est presque entièrement un de de nos correspondants. La Viscaya que don Eulate commandait avait été recteur de l'Antijuif, en sortant de la prison. Le corterminée on va commencer lapose des planches du premier étage et des grandes fermes métalliques qui chargée par le gouvernement espagnol de se rendre à tège a fait le tour de la ville avant de se rendre à MusNew-York après l'explosion du Maine à la Havane. tapha, et la manifestation n'a pris fin qu'à trois heures. doivent abriter la nef du Grand Palais. Comme elle quittait le port américain après l'accomDes couronnes ont été offertes au directeur de l'AntiTout fait espérer que la couverture sera achevée au 1er janvier 1899 comme le stipule le cahier des charges plissement de sa mission, la foule qui stationnait sur les juif, parmi lesquelles une en fleurs naturelles, au nom quais se mit à siffler et à crier, insultant le drapeau des députés antijuifs. dressé par le Directeur général des travaux. La ville a repris son calme habituel. Les architectes auront donc encore plus d'une année espagnol qui flottait à l'arrière du croiseur. Don Antonio Eulate fait alors stopper, prend son pour terminer les sculptures extérieures et faire toute la revolver et, appelant son second, lui remet le commandedécoration intérieure. Le nouveau pont transbordeur de Bizerte. Ceux Le Grand Palais des Beaux-Arts appelé à remplacer le ment en lui disant qui aiment le pittoresque, et qui n'apprécient que très hasard seul si descends Je à et, terre vous enl'Industrie expositions multiples par Palais de « pour toutes les le style d'architecture dont la Tour Eiffel, la Galerie peu feu sur New-York détonation, faites bruit tendez le d'une s'y succèdent, qui si diverses cependant déet aura une des Machines, ou la Grande Roue qui se monte en vue Songez à notre honneur national et oubliez-moi. » coration intérieure beaucoup plus luxueuse. Quelques minutes après, il débarquait sur les quais, de l'Exposition de 1900 sont les plus beaux échantillons, Il possédera en outre une immense salle de concert manqueront pas sans doute de se lamenter en apdont l'utilité s'impose à la Ville de Paris si riche en imposant silence par la courageuse attitude que son pa- ne que l'Orient lui-même, le pays de la couleur, de théâtres de toute sorte mais n'ayant, pourl'audition des triotisme lui avait dictée, et le soir même, sans autre prenant l'azur et du rêve, est en proie comme notre vieille Europe grands concerts si à la mode aujourd'hui, que la salle incident, les couleurs hautes, la Viscaya sortait du aux hardis ingénieurs du fer. du Trocadéro dont l'acoustique est déplorable et dont port de New-York. Les photographies que nous transmet un correspondifficile de éloignement l'accès est à cause du centre son dant de Tunisie, nous montrent la vieille ville de Bizerte, Paris. de la cité aux an'iques murailles, au port profond, plein de M. Louvet, architecte de cette nouvelle salle, s'occupe goëlettes et de balancelles, transformée par l'établisseGRAVURES NOS également de la décoration d'un immense escalier en ment d'un colossal pont transbordeur en fer, qui, certes, fer et marbre, d'un art tout moderne et qui fait le plus est une merveille de construction métallique, mais qui, grand honneur à son auteur. dirait un artiste, gâte quelque peu le paysage. FigurezChamp-de-Mars, les constructions loin Au d'être sont L'inauguration du buste de Sainte-Beuve.— Diman- vous.mais peut-être est-il préférable de ne point se aussi avancées qu'aux chantiers des Champs-Elysées: che 19 juin a eu lieu au jardin du Luxembourg, l'inau- lancer dans descriplion qui semblerait peut-être une c'est à peine si les fondations de quelques Palais sortent guration du buste de Sainte-Beuve. Le président du insuffisante aux techniciens. Les photographies que nous de terre. Comité, M. François Coppée, MM. Vandal, Henry Hous- reproduisons donnent de si vivants aspects du pont giMM. Varcollier, Blavette, Hermant et Sortais sont saye, Gaston Paris, J. Claretie, Gréard et Boissier, de gantesque, qu'elles nous dispensent de plus de détails. chargés des palais formant les côtés latéraux du Champ- l'Académie française, M. le docteur Cabanès, secrétaire La vue générale du port militaire en construction, le de-Mars. du Comité, MM. Louis Depret, le sculpteur Denys Puech, Kléber de la Compagnie transatlantique, passant avec M. Henart doit édifier le Palais de l'Electricité parallèle auteur du buste de Sainte-Beuve, Henri Lavedan, pren- ses mâts dressés, sous l'arche de fer, l'aspect d'un des à la Galerie de Machines, seul vestige de l'Exposition nent place sur la tribune ou dans l'enceinte réservée. pylônes et du point d'atterrissement, celui enfin d'une des Universelle de 1889 n'ayant pas disparu sous la pioche Le monument est encore enveloppé d'un voile. rotules d'acier sur lesquelles repose toute l'armature des démolisseurs. Deux heures sonnent. suffisent à montrer, aussi complètement que possible, Ce palais sera masqué en partie par un Château d'Eau dit l'auteur du Passant. quel est le mécanisme du pont transbordeur et quelles — La séance est ouverte, de proportions gigantesques qui s'étagera en un merveilLe voile tombe. Sur un socle de pierre, sculpté par l'ar- sont ses colossales dimensions. leux décor au milieu du Champ-de-Mars et en fermera chitecte Mouré, se dresse un buste de marbre, très belle la perspective. figure qui vit si bien qu'elle a tout à fait le bon sourire Beaux-Arts Aux champs. Les grandes eaux qui jailliront de cet immense arc de du poète des Consolations. — Pour peu que vous vous triomphe seront colorées par des faisceaux électriques et Entre le buste et la stèle, une plume et une palme. soyez adonné à la peinture en plein air, vous connaissez le rappelleront les fontaines lumineuses dont le succès en Dans un modeste encadrement, ces mots « A Sainte- désagrément de voir groupés autour de votre chevalet, et 1889 n'a pu être oublié. Beuve, de l'Académie française, 1804-1869, ses admira- vous interceptant la vue «du motif tous les gamins du L'œuvre de M. Paulin sera donc un des clous de l'Ex- teurs et ses amis. » Plus bas, dans un cartouche, les pays, émerveillés de la boite pleine de tubes, du grand position prochaine. Les travaux des Invalides beaucoup mots qu'aimait à répéter le critique: « Le vrai. le vrai parasol, de la palette chargée de couleurs. Pour se débarrasser de ces gêneurs, les professionnels ont un truc : moins importants ne sont pas encore entrés dans la pé- seul » riode active. M. Gustave Larroumet prononce un court discours très — Va donc te poser, là-bas, là-bas, disent-ils aux plus La Compagnie de l'Ouest, qui a défoncé une grande applaudi après lui parlent M. François Coppée dont les encombrants, et n'en bouge pas avant que j'aie fini, je te partie de l'Esplanade pour la construction de la gare éloquentes paroles sont acclamées, M. Albert Vandal et mettrai dans mon tableau. Le galopin obéit, ravi, se tient immobile tant que dure terminus de la ligne des Moulineaux, n'a pas encore M. Gaston Boissier. l'étude et n'ose cligner de l'œil que lorsqu'il voit l'arcommencé la construction du pont gigantesque qui doit A la fin de la cérémonie, M. Larroumet a donné lecrecouvrir toute la partie centrale des voies et servir de ture d'une lettre deM. le Ministre de l'Instruction publi- tiste replier bagage. C'est là certainement l'aventure advenue à cette petite base aux Palais de l'Exposition. que conférant à M. Denys Puech, la rosette d'officier de La Compagnie a été avertie de pousser activement ses la Légion d'honneur. paysanne qui, désignant un peintre qui s'éloigne, dit fièrement à sa compagne Il a fait mon portrait. La comtravaux pour permettre aux architectes de prendre posposition de M. César Pattein est des plus agréables et session dans le plus bref délai de leurs emplacements a été très l'exposition respectifs. remarquée à de la Société des ArtisRégis pendant le Max M. Régis. M. Max a connu — tes français. Bien que vingt-deux mois nous séparent seulement de les de s'écouler tous avantages et aussi l'ouverture de l'Exposition, le rapport du ministre con- mois qui vient inconvénients de la popularité. En bateau. Une large et limpide rivière dans un parc des quelques-uns actuels clut que les travaux présentent comparativement Il est inutile de rappeler les incidents de la campagne aux profondes futaies, une barque légère, des femmes de plusieurs mois il fait à ceux de 1889 une avance res- antijuive entreprise en Algérie par M. Drumont. A la rieuses en claires toilettes du temps deLouis XVI, tels sont sortir que de toutes les constructions qui doivent orner suite des troubles d'Alger, dont nous avons, en février les gracieux éléments de l'artistique aquarelle de M.Jules le Champ-de-Mars et l'Esplanade des Invalides, aucune avril, reproduit les principaux incidents, M.Max Girardet que nos lecteurs trouveront en supplément dans et en comparée point de saurait des difficultés être au vue ne condamné à la prison. ce numéro. Le peintre a su rendre, avec un charme très matérielles au dôme central et surtout à la Galerie des Régis avait été démarche du La première groupe des députés antisé- attachant, cette scène de la vie de château au siècle Machines dont les fermes de lin mètres de portée sont mites, dès l'installation de la Chambre des députés, fut dernier, alors que les grandes dames, qui, sous l'inrestées le type le plus hardi de la construction métalli- de demander M. le garde des à sceaux, la mise en liberté fluence de Rousseau, s'étaient subitement révélées amouque. des condamnés d'Alger. reuses de la simple nature, ne dédaignaient point d'en goûter les plaisirs champêtres en chapeaux mousquetaiM. Milliard a répondu en confirmant la décision prise par le Gouvernement, sur l'avis du gouverneur général res et en jupes de soie, pour la plus grande joie des de l'Algérie, d'accueillir favorablement les recours en peintres qui, vous le voyez, trouvent dans ce constraste, La les éléments d'une composition des plus attrayantes grâce formés par ces condamnés. Quand la nouvelle de la libération prochaine de M. Max et des plus gracieuses. Régis est parvenue à Alger, une certaine détente s'est produite dans l'effervescence qui se manifestait depuis Les événements qui se prolongent aux Antilles donnent Un de nos collaborateurs, dont on se souvient peut-être. un vif intérêt au groupe des officiers supérieurs de la quelques jours dans la ville. A l'issue d'un concours de musique, organisé à l'ocmarine espagnole que nous reproduisons dans ce numéro, et qui à diverses reprises a fait paraître des articles ayant officiers dont les noms reviennent fréquemment dans les casion de la foire, plusieurs sociétés, suivies d'une foule trait aux questions géographiques et coloniales, M. Eudépêches émanant du théâtre de la guerre. énorme, ont parcouru les principales rues de la ville en gène Gallois, membre de la Société de Géographie, est Autour de l'amiral Cervera dont nous avons déjà publié jouant des refrains antijuifs et sont ensuite montées à la l'auteur d'une brochure récemment parue, en vente à la un portrait isolé, se trouvent réunis les commandants de prison civile dans l'intention de donner une aubade à Librairie Nouvelle du boulevard des Italiens, sur l'île de vaisseaux don Antonio Eulate, du navire Don-Antonio, M. Max Régis. Java, qu'il a visitée l'hiver dernier et dont il a rapporté La prison était gardée par une centaine d'artilleurs. de nombreuses notes, croquis, photographies et cartes. Juan Lazava, commandant lecuirassé Oquendo, Emilio Diaz Moreu, député aux Cortès et commandant du Cristo- Ils ont été aussitôt renforcés par une compagnie de Nous nous permettons d'attirer l'attention de nos lecteurs bal-Colon, Victor Concas, commandant le bateau amiral zouaves, arrivée au pas gymnastique. Néanmoins, la sur cette brochure qui donnera aux amateurs de voyages Infanta-Maria-Teresa; ce dernier officier dirigea naguère troupe ne réussit que difficilement à refouler les mani- une idée des beautés multiples de cette île sans pareille,
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Guerre hispano-américaine
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MADAME LA RECEVEUSE (Illustration de Dedina.)
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Madame Foucault,
Il y a six mois à peine, c'était encore une petite fille. Elle était en pension à Cahors, aux Dames blanches. Elle
avait des robes presque courtes et portait la natte longue, tombant au milieu du dos et ingénument agrémentée d'un ruban blanc. Elle aimait jouer à la corde, sauter et riait d'un rire naïf, clair. Même, parfois, malgré les dixsept ans proches, elle s'oubliait jusqu'à jouer, en cachette, grave et persuadée, à la poupée. On l'appelait Jeannette. Et voici qu'elle était sortie de pension. On l'avait mariée avec M. le Receveur des hypothèques de Gourdon et Jeannette était devenue Mme la Receveuse. MADAME LA RECEVEUSE Tout le monde l'appelle ainsi et cela lui fait plaisir. Ces trois mots lui sonnent bien et grand comme un titre de noblesse. Or, Mme la Receveuse ne pouvant être incontestablement qu'une personne distinguée, sérieuse, grave, Mme la Receveuse essaye d'être une personne distinguée, sérieuse, grave. Rien n'est plus délicieusement divertissant que de la voir se promener, vers le soir, au soleil incertain, sur le Tour de Ville, en nombreuse et choisie compagnie avec Mrac la Sous-Préfète, Mme la Présidente, Mme de Vieillèsclape, de haute noblesse et d'autres dames, toutes de tenue, toutes majestueuses, incomparablement respectables et respectées. A pas lents, sages, sa robe discrètement, sobrement relevée de ses doigts gantés elle va. Elle porte la tête haute, parfois se tourne raide de tout le corps, mais un petit seulement, vers une de ces dames et regarde imposante et dédaigneuse, les passants obliquement. Mais Mme la Receveuse n'a pas du tou t l'air grave et majestueux qu'elle voudrait avoir ses joues sont trop fraîches, ses yeux brillent trop, et ses cheveux, blonds et frisés, viennent folichonner sur les tempes, ne voulant pas rester sages Mme la Receveuse a l'air d'une enfant fouettée; on dirait qu'elle boude.
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** Dans le demi-jour de l'église le calme est grand. Des vitraux, bleue, rouge, or, la lumière discrète s'épand doucement. Dans un coin, empilées, en ordre, les grosses chaises en bois blanc dorment le bénitier, coupe démesurément grande, au fond de l'église dort; les tableaux de saints et de martyrs, tout vieillots, tout fanés, tout ratatinés, imprécis des ans nombreux, les tableaux dorment et là-haut dans le chœur, devant l'autel aux nappes blanches, aux cierges maigres, au-dessus dugrand tapis poussiéreux la veilleuse doucement sommeille. Mais une petite porte, latérale au grand portail de l'église, grince aigre sur ses gonds et se referme lourd en un sonore choc de bois dur. Vers la voûte, grave et plein, le bruit s'élève roulant jusqu'au chœur, pour aller se perdre enfin dans les petites chapelles de côté en échos longs, affaiblis, mourants. C'est h marguiller, le vieux et tremblottant Jeannot qui vient pour la messe du matin. Il a enfoncé sa grosse casquette de drap marron sur les oreilles, car aujourd'hui il pique dur dehors. La terre a gelé partout. Même c'est cela qui a fait Jeannot un peu en retard, car il glissait fort par la ville et le pauvre vieux, à la crainte de risquer ses jambes peu sûres, en avait sagement prudemment ralenti sa marche. Jeannot vite défait sa casquette, lapose sur une chaise met son bâton à côté, esquisse un signe de croix inattentif, machinal de l'habitude et s'en va à la sacristie, réveillant l'église du bruit de ses lourds sabots de bois. Mais Jeannot s'est dégourdi à sonner l'office. Il a tout préparé pour M. le Curé qui vient d'arriver. Trois ou quatre dames fidèles de chaque matin sont là tout emmitouflées, avec leur chaufferette sous les pieds et leur livre de messe à la main, recueillies et pelotonnées de chaleur et de piété. Suivi de son enfant de chœur en blouse de gros coutil bleu (la robe rouge et le surplis blanc nese mettant qu'aux jours de grandes fêtes) suivi de son enfant de chœur, M. le Curé sort de la sacristie, monte à l'autel ces dames en un discret remuement de chaises se mettent à genoux et la messe commence.
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** D'un pas menu, menu, marchant sur la pointe des pieds, en un frou-frou de robe, Mme la Receveuse vient d'entrer. Elle est bien un peu émue d'avoir attiré l'attention de ces dames qui se sont retournées au bruit, inhabituées. Mais qu'importe Elle est contente tout de même. Oh ! bien contente car voici la première fois qu'elle se rend à la messe de semaine. C'est hier seulement qu'elle a eu l'idée d'y venir et ce matin malgré le ,
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VARIÉTÉ
froid dur, s'écrivant sur les vitres, malgré la douce tiéOh ! Mme de Vieillèsclape se met à rire, à rire et dit deur du lit et les supplications de Monsieur, elle s'est bien haut: « C'est inouï Comment Mme la Recelevée bravement, gaillardement et, toute rose de l'air vif, veuse Mais c'est Jeannette, Mme la Receveuse C'est elle est venue. Jeannette qui hier encore jouait aux osselets et à la Un précurseur de Vacher. Elle se place dans un coin, ne voulant pas avoir l'air corde Vous ne savez pas cela donc C'est une gamine. de venir pour se faire remarquer de ces dames qui l'ont Elle a quinze ans et vous voulez lui donner un poste de On aimerait à se figurer que des cas de bestialité tels déjà vue. Elle s'agenouille un instant, disant du bout des confiance et recherché et tellement honorant. Non ! lèvres une priere rapide, puis s'assied, tenant son livre Vraiment, non que celui du sinistre berger lyonnais, sont des anomaIl faut lui donner une poupée. une l'histoire de la criminalité et qu'un semblable ouvert et essayant de suivre la messe. grosse poupée qui dira: papa. maman. Oui qui dira lies dans monstre est un être « inédit » n'ayant jamais eu de prévraiment, c'est une bonne idée qu'a eue Mme papa. maman. » Oh elle regrette bien de ne l'avoir pas eue la Receveuse Et Mme de Vieillèsclape rit d'un gros rire, inconvenant, décesseurs et ne devant pas avoir de copistes. C'est là une illusion dont il faut revenir, et un vieux plus tôt. Venir à la messe de semaine Mais de ces dames, déconcertant oh! mon Dieu ! ! elle semet à danser dossier, découvert en 1837, par Tachereau, au cabinet Mme de Vieillesclape, Mme Lampère, présidente des dapar l'église. Et Mme la Receveuse est toute surprise à l'impassibi- des manuscrits de la bibliothèque royale, établit de mes de charité et Mme la Présidente, seules y assistent. C'est comme un certificat à une inviolable et établie litéde ces dames, très étonnée de voir qu'elles ne en façon péremptoire, que Vacher n'est pas, dans les annales de l'assassinat, une figure isolée. Même il a considération. Et sûrement, de cela elle sera plus consi- étonnent pas. dérée et de tout le monde. Songez donc Mme la SousMais, ayant aspiré vigoureusement une prise de tabac trouvé son maitre, attendu que le paysan dont ces parPréfete, elle-même, cependant distinguée et du monde et (car elle prise) Mme la Présidente allonge son bras et chemins du XVIe siècle nous content la macabre odyssée, ne se contentait pas de tuer ses victimes. il.les manjeune, n'a pu arriver à faire le sacrifice et ce n'est que dans sa main est emprisonnée sa tabatière d'argent. rarement, en été, et quand M. le Sous-Préfet est en Elle parle d'une voix lente, et doctorale. Les mots tom- geait ! N'allez pas croire, au reste, que les faits.se soient tournée qu'elle vient à la messe tellement matinale. bants mesurés, graves passés en pays sauvage; non, c'est en France, à quelEt à la vérité, c'est être de mérite que de se lever à dit-elle, Les assertions Vieillèsclape, de sont Mme « pareille et par un temps si froid! Mme la Rece- exactes, certes, scrupuleusement, méticuleusement, exac- ques lieues de Besançon, que vécut ce vampire, et son une heure veuse se sent contente d'elle, se félicite, très émue, at- tement exactes. Mais.., car il y a un mais. un grand histoire est tout au long extraite des registres du greffe tendrie, à son courage. Même elle se surprend ayant mais, un mais extraordinairement atténuant et restrictif. du parlement de Dôle, pour le mois de janvier 1573. Le titre du morceau est, à lui seul, plein de pittolaissé tomber son livre de messe sur les genoux, à se Mais Mme la Receveuse, et vous l'avez vu, vient à la frotter les mains de satisfaction, nerveuse, vite,vite, messe de semaine. Des jeunes dames de notre ville elle resque : En la cause de M. Henri Camus, docteur ès droits, seule. C.-la est à conest la seule. Entendez-vous? comme une gamine. Elle reprend son livre etsa gravité, un brin fâchée et se retirant presque les félicitations, sidérer, est même un argumsnt irréfutable et la désigne conseiller du roi, notre sire, en sa cour souveraine de qu'en son intime monologue, tout à l'heure, trop enthou- incontestablement, irrévocablement comme méritant d'être parlement de Dôle et son procureur général en icelle, siaste, elle s'est prodiguées. nommée Vice-Présidente des dames de charité, quels que impétreur et demandeur en matière d'homicide commis Voilà ce que c'est que les mauvaises habitudes Elle soient et les honneurs et la considération attachés à ces aux personnes de plusieurs enfants, dévorement de la était restée trop longtemps une enfant, ne connaissant de hautes fonctions ou plutôt, en raison même de cela. N'est- chair d'iceux, sous forme de loups-garous, et autres crimes et délits d'une part, la vie que le jeu des osselets, lecolin-maillart et les tar- ce pas, Mesdames ? » Et Gilles Garnier, natif de Lyon, détenu prisonnier tines de confiture. approuve Mme Lampère, et Mine « Cela est très vrai de Vieillèsclape elle-même qui, sans doute fatiguée de ses en la Conciergerie de Dôle, défendeur, d'autre part. Et Mme la Receveuse se rappelle les Dames blanches Ce Gilles Garnier habitait avec sa femme Appolline, inexplicables gambades, est venue s'asseoir à sa place est ses amies et ses maîtresses. Saint-Bonnet, près d'Amange ;il avait dans Et la sœur Sainte-Claire qui faisait des pas. des pas. bien forcée, à l'évidence de dire aussi, mais bien bas, si l'hermitage le pays mauvaise réputation: on disait que le diable lui grands. grands.ayant toujours l'air d'enjamber ou de bas qu'on l'entend à peine «C'est vrai ». Vice-Présidente des dames dé charité On va la nom- avait donné le choix de devenir, quand il voudrait, loup, passer un ruisseau. EtMme la Supérieure avec ses grosses lion ou léopard. Garnier avait choisi l'état de loup. Mme la Receveuse ne sait qu'en lunettes, son menton copieux et ses mots lents, cherchés. mer Vice-Présidente Or, quelques jours après la Saint-Michel de l'an lo72, Et la petite Kli-Kliqui voulaittoujours jouer à saute- croire et elle se demande si elle rêve. Ah comme elle est bien récompensée d'avoir su sacrifier quelques heures il se glissa dans une vigne voisine du bois de la Herse, mouton, le vilain garçon! Et la grosse Rose qui avait toujours l'air de pleurer de cette fade fainéantise que certains (les méprisables !) au lieu dit Es-Gorges, vignoble de Chastenoye, à un quart de lieue de Dôle. « Là, dit le procès-verbal, après avoir avec ses gros vilains yeux rouges et qui faisait le discours appellent un doux, un délicieux repos Comme elle est à Monseigneur quand il venait visiter le pensionnat. contente de l'honneur grand! Et elle songe qu'elle peut pris une jeune fille de l'âge d'environ dix ou douze ans Et les autres. Et les autres. être fière désormais. Certes le titre deMme la Vice-Prési- et illic l'avoir tuée et occise tant avec ses mains, semblant pattes, qu'avec ses dents, et, après l'avoir traînée Comme c'est loin tout cela! Et comme Mme la Rece- dente sonne autrement bien à l'oreille que celui de Mme la veuse trouve niaise cette Jeannette qu'elle a été autre- Receveuse. Et puis, en somme, Mme la Receveuse, cela avec lesdites mains et dents jusqu'auprès dudit bois de la fois. Et elle sourit à ce souvenir et dans ce sourire est une indiquait simplement qu'elle était la femme de M. le Re- Herse, l'avoir dépouillée et avoir mangé la chair de ses pitié immense. ceveur.Tandis que c'est bien elle, elle, qui est Mme la bras et de ses cuisses et en avoir gardé pourtant afin de porter le reste à Appolline, sa femme. » Maintenant, à la vérité, elle est occupée et attentive à Vice-Présidente. Huit jours après la Toussaint de la même année, trois Ce titre lui appartient. Il ne lui a été donné par aucun des choses bien autrementimportantes que les pas de qui passaient en plein midi au pré de la Ruppe, sœur Sainte-Claire et les gambades de Kli-Kli. Elle a dans hasard. C'est par un choix libre et intelligent qu'on l'a paysans la ville une place respectable. Elle est Mme la Receveuse. investie de ses fonctions. Ses mérites et ses vertus, seuls, entre Anthume et Chastenoye, entendirent des hurlements GarMais voilà. n'est-ce pas?. elle doit. elle doit. et pour l'ont faite cela. Ce titre est à elle, ce titre est elle. Et d'épouvante dans un champ voisin. Ils y coururent cela. Oh! mon Dieu, comme cela fait lourd aux yeux Mme laVice-Présidente, souverainement méprise Mme la nier qu'ils reconnurent « bien qu'il fût semblablement en forme de loup » tenait à la gorge et commençait à déchices deux petites chandelles qui tremblottent à l'autel, Receveuse. rer à belles dents une enfant du même âge à la vue rendant l'église plus obscure. Elles semblent entourées Oh comme bien des personnes vont être étonnées, et sautillent. Cela danse. cela danse. quelques-unes vexées et jalouses Mais qu'importe? Se des paysans il lâcha sa proie et se sauva dans les vignes d'une gloire. des gestes lents. lents. mesurés. sa voix vexera qui voudra. Et elle écrira à tout le monde la oÙ l'on n'osa le poursuivre. M. le Curé La semaine n'était pas écoulée qu'on trouva dans un est grave. monotone. creuse. Et tout cela vous en- Grande Nouvelle. Et il lui revient, en nombre, des noms dormirait bien. et des adresses d'amies et de connaissances délaissées, vignoble « entre Grédisaud et Menoté » le corps d'un jeune garçon de dix ans, auquel il manquait une jambe En un frisson, s'efforçant,Mme la Receveuse lutte contre oubliées le ventre avait été dévoré. Des gens affirmèrent avoir je ne sais quelengourdissement envahissant. Elle regarde, vu Garnier rôder, sous forme de loup, aux environs, et très attentive, s'attachant obstinément, les vitraux tout * ce nouveau crime fut porté à son actif. violets de couleurs mêlées, fondues, vagues. Dans les Une observation est ici nécessaire lorsque, dans les descendent, d es lumière qui doucement de choses. rayons enquêtes de ce genre, les témoins déposaient sous la foi comme des poussieres. remuent. Et cela fatigue les Pardon, Madame, fait Jeannot, en frappant sur l'é- du serment « que l'accusé avait pris la forme de loup, ils oh! oui. oh! oui. cela fatigue. fatigue. on. paule de Mme la Receveuse, doucement, la yeux. est finie n'entendaient point par là que son corps s'était transmesse mi. on. do. depuis longtemps » Et Jeannot est très étonné, formé en celui d'un quadrupède à poils fauves. C'est Mais Mme la Receveuse entend ces dames qui parient, Receveuse Mme la s'étant réveillée en sursaut, de la voir loup-garou qu'ils voulaient dire. C'est-à-dire que sous qui parlent, à grand bruit et cela vraiment l'étonne, car s'en aller brusquement, sans le remercier, sans rien l'influence du mauvais esprit, l'homme devenait une il n'est guère convenable en le Saint-Lieu et ces dames dire, renversant seulement une chaise qui se trouvait sur bête fauve, une brute quant à son aspect physique il connaissent les convenances. son passage et qui tombe à grand bruit. Et le pauvre n'en était pas changé les loups-garous, d'après une traCurieuse et audacieuse, Mme la Receveuse, à petits pas, Jeannot n'en revient pas et il reste là un moment, les dition vieille le monde, portant, ainsi que chacun comme et portant sa chaise, s'approche pour entendre. Et elle bras tombants, la bouche ouverte, les yeux grands, sans sait, le poil dedans. en point fait de bruit. Même elle est surprise, à se sentir songer à remettre la chaise à sa place. ne Notons en outre que ce mot garou vient de ferox ou va, d'un tout Ah! c'est que Mme la Receveuse n'est pas contente. coup légère, légère elle ses pieds ne touCes lettres f, v et g étaient souvent confondues chant pas les larges dalles de l'église. Il lui semble Pensez donc sûrement ces dames ont vu et elles racon- vorax. dans l'ancien langage; en Picardie, par exemple, on écriqu'elle marche dans l'air, qu'elle glisse dans l'air, sans teront ce qu'elles ont vu. Et l'on se moquera peut-être vait Willaume Guillaume, Warnier pour Garnier, pour efforts et sans fatigue. d'elle. Et on lui en voudra peut-être et on la considérera pour garou on disait même garouche pour fawarou Derrière ces dames, sans éveiller leur attention, elle moins, du scandale. Mon Dieu mon Dieu quelle mau- rouche. s'est placée. Tiens On parle d'elle. Retenant sa respi- vaise inspiration elle a eue de venir à cette messe! ! ! Au commencement de décembre, unvendredi, Garnier ration, intriguée, très émue, elle écoute entra dans un verger, voisin d'un bois, au village de Pervouse. « Il prit sous un gros poirier, un jeune garçon « Oui, dit Mme Lampère, -"Ime la Receveuse est très * distinguée, très correcte, très digne peut-être un peu de douze à treize ans, l'emporta et le traîna dedans jeune, l'œil un peu vif et la lèvre un peu rouge, mais ledit bois, où il l'étrangla comme les autres enfants cielle se tient bien. Elle est grave, d'ailleurs, et sérieuse et dessus mentionnés, en intention d'en manger. Ce qu'il Mme la Receveuse rentre chez elle, en colère, bien en je crois qu'on ne saurait mieux choisir. » eût fait, n'eût été qu'il vint tôt après des gens pour le Mme de Vieillèsclape sourit, d'un sourire aigre, mé- colère contre tout et contre tout le monde. Elle fait secourir, mais l'enfant était déjà mort. » chant. Elle est laide, laide et sous sa lèvre supérieure claquer les portes dur. Elle est furieuse vraiment, si Une étrange question de procédure fut soulevée à furieuse que, pour la première fois, elle gronde sa l'occasion dece dernier forfait. Il s'agissait de savoir si une dent sort démesurément et longue, longue, descend jusqu'au menton. Mme la Receveuse trouve cela très ex- bonne. Garnier ense préparant à faire un repas gras, un jour traordinaire, se demandant comment elle ne l'a pas jusde vendredi,était responsable de cet acte, qui, d'après la qu'ici remarqué. JULES LAFFORGUE. législation locale en vigueur, aggravait singulièrement
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son cas. S'il avait agi en loup, il n'y avait rien à dire, les animaux n'étant pas tenus à l'abstinence si au contraire, il jouissait, à l'instant du crime, de sa qualité d'homme, il avait aj outé à son assassinat un manquement aux ordonnances ecclésiastiques, et dame ça gâtait son affaire. On entendit bien des témoins dont les dépositions furent contradictoires. Garnier, sans fausse honte, tirales juges d'embarras en reconnaissant que « lors de l'incident, il était en forme d'homme et non de loup, en laquelle forme il eût mangé de la chair dudit garçon, si l'on n'était venu à son secours, nonobstant qu'il fût jour de vendredi, selon qu'il a, par réitérées fois, confessé ». D'ailleurs le criminel, arrêté et conduit à la prison de Dole, ne se fit pas prier pour avouer ses crimes. On n'eut pas besoin de le mettre à la question » ; il raconta spontanément tout ce qu'on voulut, reconnaissant que tantôt il agissait en loup, tantôt en homme, et acceptant la responsabilité de ses actes. Dans ces conditions les préliminaires du jugement furent courts : sur ces aveux Garnier fut condamné à mort, conduit à la justice de Dôle et brûlé vif par les soins du bourreau on jeta au vent les cendres du misérable et sa maison fut rasée. Ah ! dans ce temps-là, on n'y mettait pas tant de façons on croyait au diable, ce qui simplifiait grandement les procédures lorsqu'il s'agissait d'un: de ces crimes où l'assassin n'a pour mobile que le besoin sauvage de verser le sang, on disait de cette brute il est possédé du démon, et on en débarrassait sans retard la société. Ce n'était déjà pas si bète de nos jours on aurait confié Garnier à quatre médecins, qui, après une année de minutieuses observations et de méditations savantes, se seraient mis d'accord sur ce point, qu'un tel homme, s'il n'était pas complètement fou, pourrait bien avoir quelque chose de dérangé dans la cervelle, qu'en conséquence ils le recommandaient à la pitié des juges. Et voilà pourquoi grandit chaque jour le nombre de bons esprits qui regrettent qu'on ne croie plus au diable.
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G. LENOTRE.
LA VIE SOUS LES ARMES saurait toujours parler de la guerre hispanoaméricaine. Il se tire des coups de fusil de tous les côtés. En d'autres moments nous nous serions passionné pour les troubles d'Italie, déjà oubliés, et les fusillades du roi Milan qui demande à son peuple la bourse ou la vie, nous auraient fait frémir, mais notre attention reste fixée sur les Antilles et les Philippines. C'est avec une curiosité jamais lassée que nous nous précipitons sur les journaux qui, eux non plus, ne se lassent pas de dramatiser des nouvelles suffisamment dramatiques d'ellesmêmes ou mystérieuses, incertaines, contradictoires, fantastiques. On nous accable de télégrammes énervants, et nous n'avons d'yeux et d'oreilles que pour cette guerre qui, évidemment, n'est pas qu'une chasse aux canards. Mais enfin il ne faut pas s'en exagérer l'importance. et se laisser hypnotiser par un seul objectif. Nous pourrions détourner nos regards de Cuba et observer ce qui se passe à Gibraltar, ce serait plus sage. Nos bons amis les Anglais y font des travaux considérables, et ne tolèrent pas que ces malheureux Espagnols, qui voulaient renforcer leurs moyens de défense contre de si dangereux voisins, continuent les redoutes commencées en avant de la rade d'Algésiras. En revanche, l'Angleterre, qui, depuis qu'elle occupe Gibraltar, a tout fait pour y établir une place de guerre formidable, redouble de soins et d'efforts, comme si elle s'attendait à être assaillie d'un instantàl'autre. Dix mille ouvriers travaillent à la construction de fortifications nouvelles et au prolongement des deux jetées du port. C'est par centaines que les millions sont mis en danse. A la pointe d'Europe on installe des pièces du poids de 120 tonnes; et sur la hauteur qui domine la rade du Trocadéro on met en place une batterie à coupole d'une puissance sans pareille. Et Gibraltar n'était déjà qu'une masse de roc, d'acier et de poudre. Où les Anglais veulent-ils en venir? Pourquoi de si fiévreux préparatifs Pourquoi ce voyage, dont on se souvient, de M. Goschen et du lord civil de l'Amirauté, à Gibraltar, le mois dernier, voyage hâtif, mprévu et qui a mis tout le monde en éveil?. Oh ! pas longtemps. Nous n'y pensons déjà plus. Et les opérations de l'empereur d'Allemagne à Metz Il n'en est plus question. Les nouveaux forts décidés, la bonhomie de Guillaume II en pays lorrain, l'impératrice allant en petite bourgeoise faire des emplettes dans les magasins de Metz, tout cela passe inaperçu. Nous ne mesurons pas ce qu'il y a de danger pour nous dans les actes de l'empereur d'Allemagne, profonde et claire intelligence. Il est vrai que si la plaie est de ce côté, le véritable péril est ailleurs. L'Allemagne est un adversaire, l'AnOn ne
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gleterre est un ennemi. Ily a. une nuance. A tout prendre, les discours de tel rhéteur, qu'il n'en sortirait pas une nous ne sommes pas fâchés de voirles Allemands ins- phrase où il y ait autant d'honneur et de gloire que tallés à Kiao-Tchéou, en Asie Orientale. dans la moindre virgule de ces six lignes-là. Notez avec quelle fermeté l'Allemagne a su agir LIEUTENANT Z. deux les Chinois tuent missionnaires allemands. Aussitôt un cuirassé et deux croiseurs de la flotte impériale prennent possession de Kiao-Tchéou dans le but d'obtenir satisfaction du meurtre de ces deux prêtres et, finalement, l'Allemagne garde un territoire d'environ THKATIIK CLUNY : Reprise de Les Trente millions de Gla50 kilomètres carrés et gagne un port de refuge qui diator, comédie-vaudeville en cinq actes, de Labiche et double la puissance de sa flotte dans ces parages où Philippe Gille. — THÉATRE DE LA RÉPUBLIQUE Reprise dé la succession de l'empire chinois est ouverte. AuparaLes Orphelins du pont Notre-Dame, drame en cinq actes et huit tableaux, d'Anicet Bourgeois Michel Masson. vant l'Allemagne étaitàla merci des gouvernements étrangers pour se réapprovisionner et réparer ses avaries. Les nouveautés deviennent rares en cette fin de saison; La mainmise sur Kiao-Tchéou change les choses de les théâtres qui restent ouverts malgré la chaleur (dont on face. peut enfin se plaindre depuis quelques jours!) se conCette acquisition n'est pas pour plaire aux Anglais, tentent de reprendre les vieux succès. Celui qu'onarepris à Cluny,c'est Les Trente millions furieux autrement que nous de l'extension maritime et de Gladiator, l'énorme farce de Labiche et Philippe Gille, coloniale de l'Allemagne. qui nous: fittant rire il y a près d'un quart de siècle (déjà!). Guillaume II ne parait pas s'en émouvoir et triomphe Le public d'aujourd'hui parait s'amuser encore aux éblouisLa économique sérénité. situation l'Allemagne de avec santes prodigalités du richissime exotique, aux roueries est excellente. La dette reste à deux milliards — elle galantes de Suzanne de la Bondrée, et aux bouffonneries est en France de 32 milliards — et les élections se sent sentimentales du garçon apothicaire Eusèbe Potasse. Mais faites là-bas au doigt et à l'œil. L'empereur ordonne etle il me semble bien pourtant que le rire n'est plus aussi aussi débridé qu'autrefois. Les drôleries comiques pays obéit. Assurément, la liberté dans le sens où nous franc, l'entendons en France et le régime parlementaire ne s'usent vite lorsqu'elles ne valent que par la fantaisie de l'invention; il a que l'observation vraie qui leur assure sont que de vains mots de l'autre côté des Vosges mais de la durée. Orn'y il faut bien reconnaitre que si l'observation l'Allemagne ne parait s'en porter que mieux. Alors? n'est pas tout à fait absente des Trente millions de Gia. diator, — elle ne l'est jamais complètement chez Labiche * * * — elle y est du moins plus rare et plus superficielle que Je sors,je crois, de mon domaine. La politique n'existe dans la plupart des autres comédies du joyeux vaudevilliste. La pièce est très convenablement interprétée par la pas pour les soldats. Nous n'avons qu'une pensée aimer et défendre la patrie. Cette pensée doit nous suffire et bonne troupe de Cluny. Mme Emma Bonnet est surtout charmante dans le personnage de la cocotte Suzanne de nous suffit. Ils n'en avaient pas d'autre, nos vaillants camarades la Bondrée. Gallet, de l'infanterie de ligne, et Loury, de l'infanterie .Au théâtre de la République on a repris Les Orphelins de marine, détachés tous deux de l'état-major du lieute- du pont Notre-Dame, drame en cinq actes ethuit tableaux, Michel Masson. nant-gouverneur du Soudan, et tombés sous les balles, d'Anicet Bourgeois L'émotion des spectateurs qui aiment le mélodrame est devant Sikasso. La prise de la capitale du Kénidougou par le colonel toujours très intense à suivre les péripéties de cette drahistoire de deux enfants abandonnésrecueillis par Audéoud nous a coûté cher 200 hommes atteints, dont matique Vincent de Paul et confondus si bien que les deux mères, 0 officiers, et, sur ce chiffre, 80 morts. Mais l'honneur la grande dame et la pauvresse, les confondent aussi dans l'exigeaient l'intérêt du il fallait prendre Sikasso. et pays leur tendresse, n'osant choisir entre eux de peur de se Quinze cents hommes et quelque artillerie en sont venus tromper! à bout. Il y avait là 12.000 nègres, une véritable ville et La troupe de M. Lemonnier, dont le travail est toujours de solides fortifications, sans parler de l'appui m ral de si régulier et si consciencieux, joue avec un ensemble nos bons amis les Anglais, toujours prêts à semer sous excellent le drame d'Anicet Bourgeois et Michel Masson. nos pas les embûches et les armes, dans cette boucle du Il convient pourtant de citer à part Mlle Renée Cogé, très Niger où ils ne peuvent nous sentir. Rien n'y a fait. Le remarquable dans le rôle de l'une des mères, la femme colonel Audéoud a été vainqueur, et notre prestige est à du peuple, Catherine. nouveau fortifié dans le Soudan. Cette affaire de Sikasso a eu un grand retentissement. Chronique devons fiers. Nous Certainement nos conquêtes en être coloniales nous coûtent de l'or et du sang,mais elles conservent notre énergie et nos qualités militaires. Sans Temps très agréable, dimanche, malgré le ciel coules colonies nous nous anémierions totalement. assistance considérable, des plus éléL'armée se réjouit de la croisade que prêche le cou- vert, etpersonnalités mondaines composée gantes et de nombreux officiers explorateur Bonvalot. Elle voit venir le jour où de toutes armes. rageux elle ne sera pas seule, avéc un ramassis de fonctionnaires, M. Beynaguet a monté le vainqueur du prix de aigris et ignorants pour la plupart, à représenter la France, Feuillage, et M. Lafond le vainqueur du France dans ses possessions. Elle y verra des colons qui steeple-chase militaire, Little Bob. Le cavalier du gane seront ni des Allemands, ni des Anglais, ni des Ita- gnant appartient au13e dragons c'est un véritable sucgrosse cavalerie qui comptait dans la course liens. Les choses seront bien changées. Mais toute l'édu- ces pour cation de la France est à faire avant d'en arriver là, et beaucoup moins de représentants que les hussards et les' chasseurs. M. Jules n'est d'hommes Lemaitre trop ce pas comme Les couleurs du marquis de Tracy ont triomphé avec pour convaincre les incrédules de cette nécessité. Tamango, dansleprixdelaChristinière; le poulain a C'est du temps bien employé que celui occupé à prê- mené et n'a jamais été rejoint ou menacé. cher la colonisation.Mieux vaut le passer à cela que A l'arrivée du prix des Fossés, Engoulevent a mis faire des phrases sur le rôle éducateur de l'armée et de d'accord les deux favoris, Longueval et Vaucouleurs en l'officier. L'armée ne saurait être qu'une école d'honneur l'emportant d'une encolure sur le cheval du baron Finot ;' et de courage. Il est insensé de parler de transformer ce dernier a été, il est vrai, très gêné à l'entrée de la les casernes en collèges, ainsi que le font des publicistes ligne droite, où il est venu en collision avec Longueval. Sur les six partants du prix de France, deux, M. d'Aldont le moindre défaut est d'ignorer le temps nécessaire lonville et L'Aurore 11, n'ont joué aucun rôle dans l'afà l'instruction d'un pointeur, d'un cavalier ou d'un faire; le poulain est tombé au mur, la pouliche ne suisimple patrouilleur. vait plus le train entre les rivières de la pelouse. A cet Heureusement qu'ils parlent et autant en emporte le endroit du parcours, Météore, leader depuis le départ, vent. Nous avons sous notre légéreté de race un fond avait encore l'avance sur Ermeric, Cartouche 11 et Feuild'esprit et de bon sens qui, tôt ou tard, nous sauve des lage. Le cheval de M. de Castellane était battu à l'entrée erreurs et des folies. Nous sommes, Dieu merci! un de la ligne droite; Feuillage, Météore et Cartouche II ont peuple brave par essence et, quoi qu'en pensent MM. les sauté ensemble la haie finale, mais Feuillage s'est détaintellectuels, ces eunuques du cœur, petit bonhomme vit ché sur le terrain plat et a gagné facilement de deux longueurs. encore. Dans le military, Little Bob a attendu au milieu du pePour en être certain, il n'y a qu'à lire les admirables' loton et fini battre très sûrement Binsted et Cricket. a par ordres du jour du général Galliéni et à songer à la mort Le Lys, piqué par une mouche, n'a pu courir son enhéroïque du capitaine Flayelle et du lieutenant Monta- gagement du prix de Pau, et cette épreuve a été une gnole. promenade pour Fragoletto. Boon, beaucoup plus en confiance sur Petit-Père que J'extrais des citations à l'ordre, relatives à l'affaire où succombèrent ces deux enfants de France, six lignes jeudi dernier, a fait gagner au cheval belge le handicap final devant Catapan, Fanfaron, Mai et Jaspe. seulement ARCHIDUC. « GRISEUR, soldat de première classe, ordonnance de M. le capitaine Flayelle : « se trouvant en dehors de la lignedu feu est allé sous les balles ramasser le corps de AUX CHAMPS COMME A LA MLR capitaine mortellement frappé, est revenu ensuite son Quand la blancheur du teint sous le soleil s'altère, chercher le corps du lieutenant Montagnole, puis est Quand le hàle marin imprègne dans la peau, retourné au feu. » C'est encore et toujours le lait pur du Congo Qui rend à nos attraits leur fraîcheur printanière. Relisez bien ces six lignes. Vous presseriez toute l'œuvre de tel romancier, tous Lisette Blémont au savonnier Victor Vaissier.
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23CprFéch 2AC7FR 25Cpr 26FprC 27P3FR 28CACR 29R2FR(h) 30C3R 31R3CR 32 TD 1 FD 33PATR
23R2D(g)
1 25C5FR 26TprF 27R3FD 28T5D 29F5FD 30T7Déch
P
35 R A
composés de voitures-couloirs de toutes classes, avec lavabos et water-closets,d'un salon et d'un wagon-restaurant, et que la tentative faite par les chemins de fer de l'Etat pour mettre les trains rapides à la portée de toutes les bourses a été la première de ce genre. Elle a été, d'ailleurs couronnée d'unplein succès.
2ATR FR
31F7R 32 P5FD 33P6FD
PCR
CHRONIQUE SPORTIVE
3APprP 35 R li FD
ShPpr
Par M. Buchmann.
18P3TR 19D3R 20PprD 21FiD 22FprC
36R5D 36R5CR 37T1CD 37CACR 38TprP(i) 38Rpr 39F6Déch 39 1'1'T A0TiiRecli A0FprTéch hlRôD Al.PprF A2RprT A2Tp Péch A3T7CD L C6FR AATprP A:.PACR A5T7TR A5PTR A6 PATD A6P6TR A7TprP 1.7P7TR(f) A8Rpr A8P5TD h9P6TD A9P5CR 50P7TD 50P6CR 51P81'0faitD 51P7CR 52 P 8 CR fait D 52 D2 TD éch 53D7CR Lesnoirsabandonnent(k).
NOIRS
P l'
i
VÉLOCIPÉDIE
,
•
»
T
NOTES Les blancs jouent et font mat en trois coups.
SOLUTION DU PROBLÈME No 1716.
1,
SDJtDéch 2 D # D éch 3C6TDmat
C
PATD(ou
1
AB
D)
2R22 FD. Si2RRpr C Si pl'C
3D7Dmat
3C6TDmat
pl'
D
cela 1
SDA.FR
(B)
RAR
2Rpr D pl' D
3C3Dmat
(C)
11Dpr F pl' F 2,Rpl' 2,R prCC à112RR Si2RprCàilFD
2D8CDéch
3D8FRmat 3' 3DDA# CD CDmat mat
23 D8 8CD - ni (D)
•-
dans le tournoi international à Vienne, entre MM. Marco et Tschigorine.
~Jouée récemment
BLANCS
NOIR:,
M. Marco.
M. Tschigorine.
pÀP,
2C3FD 3P3TD(a) APACD(b) 56CFpr 2CD e) P 7RprF
8R1R
9D2R
10PUFD 11C3FR 12P5CD 13D3R(d) l'AF2R(e) 15 D1CR 16CATR 17P3GR
17DACR
Position après le
17e coup des
NOIRS
estévident que
si 19 — D
et
pr C gagnent)
suivi de D pr D T 1 D 21 P 4 CR C 2 CR 20 D pr F 22 D pr P éch etc. et gagnent. (g) Si 23 — R 2 R 24 F 3 R—P FD 25 F FD etc. et gagnent. (h) Nous aurions préféré 29 P 3CD — T 7 D 30 C 3 R suivi de TD 1 D etc, et ga-
5
gnent. pr
Partie Lopez.
3
TR (si 18 — F pr C 19 C6D éch — R 1 FR 20 F pr F etc. et gagnent) 19 C 4 R —
5
PARTIEN°690.
12 F
3
-
y
3F5CD AFATD 5F3CD GPAD 7FprPéch 80prPéch UDprC 10Roq 11D3FD 12C2D 13D3CR 1ACdé5Rà3FR 15C5CR 16P5R
! cette
3 FD
4
C (il 20 C 6 D éch
libiadtulibitum D FRad mat
R 2C3FR
;
R 11 P 4 D — P
CR etc. mieux
F pr
1RprG-
1P1.
2
8 2
-2RprD 2 R
FD — CD
pour la suite de variante, voir nos analyses précédemment données sur le début surnommé la défense de deux cavaliers) D R—F D 9 Roq — Roq 10 C 3 FD etc. mieux. (d) Si 13 —1 C 4 TR 14 D 4 CR — D pr C IJ C 3 FR — D 3 R 16 D prCéch — P 3 CR 17 D 5 R — D pr D18 C pr D etc. mieux. (e) Ilest évident que si 14 — C pr P 15 C pr C — F pr C! 16C 5CR — D 2 R 17 T1 R — P D 18 P 3 FR etc. et gagnent. (f) Nous aurions préféré 18 C 4 FD — P 5
D8CD.éch1RR2FD FD
4 7
l 3
(A)
2
3 P
5 3 6 5
NOIRS
BLANCS
1F2CR
l'avons dit à plusieurs reprises le coup juste est — C 3 FR 3 TD etc. 4 Roq — C pr P 5 P 4 D — (b) Faible, même ici 4 — C 3 FR etc. valait mieux. (c)Si —C FR G CR —P D P pr P — C 4 TD (si 7. — C pr P 8 Cpr PF — R pr C 9 D 3 FR éch — R 3 R 10 C (a) Ainsi que nous
BLANCS
-
P (i) 38 — T 7 CD 39 R T de 1 CD pr PF 40 T pr T — T pr T suivi de F 6 D
éch valait mieux. (j) Si 47 C 5 TR — T 7 CD 48 P 7 TR — T 1 CD 49 C 6 FR — T1 TR etc. (k) Les noirs ne peuvent plus sauver la partie, si 53 — D 1 CD54 D CR éch — R 5 D 55 D 1 CR éch — R 6 D 56D 1D éch 6CD 58 R 6 CR — R 6 R 57D 6 D — D suivi de R 7 FR etc. et gagnent.
3
S. ROSENTHAL.
noirs.
En présence des résultats du train rapide qui, pendant la saison d'été de 1897, a, pour la première fois, circulé chaque
sémaine entre Paris (Montparnasse) et Royan, l'administration des chemins de fer de l'Etat a décidé de'réduire à 8 heures la durée du trajet de ce train qui était de 9 heures, et de le mettre en marche trois fois par semaine à partir du 13 juillet prochain. En outre, en vue de faciliter les relations de Paris avec d'autres plages également très-fréquentées de son réseau, elle a créé les trains rapides suivants qui auront lieu unefois par semaine.. 1° A partir du 23 juillet, entre Paris et les Sables-d'Olonne. Durée du trajet : 7heures. 2° A partir du 19 juillet, entre Paris, La Rochelle, Châtelaillon, Fouras. Durée du
:
trajet 7et8heures.
BLANCS
L'été, nous disent les astronomes, a commencé mardi à 10 h. 16 m. du matin. Cyclistes, oubliez le printemps humide, chantez un hymne au soleil, fourbissez vos « bécanes et aimez la route; la grande route qui vivifie. Oui, mais voilà! Est-ce que Madame Pluie parlera comme moi? Osons l'espérer, mais ne l'escomptons pas. En attendant, nous avons toujours eu dimanche dernier une jolie journée qui a fait le bonheur de l' « Avaleur de kilomètres », de l' « Homme des bornes », de celui qui toute une semaine entière ne rêve que du nombre.de ces bornes kilométriques qu'il fera défiler devant sa pédale le dimanche venu, pour le lendemain en exprimer le nombre à ses camarades ébahis :« Tu sais, hier, j'ai fait 195 kilos». En l'occurrence kilos veut dire 1,000 mètres — du grec Chilioi. Mais plaisanterie à part, sur 50 kilos nous avons eu au Vélodrome de la Seine un match intéressant avec Cordang et Champion pour adversaires. Le petit Français partait en tête au départ et à tel train qu'il battait le record du monde de 2 kilomètres. Malheureusement il n'a pu soutenir cette allure jusqu'à la fin et le terrible stayer hollandais a une fois de plus ajouté à son actif une victoire, laissant le « petit prodige français » à un tour et demi derrière lui, couvrant la distance en 59' 58" 1/5, et se montrant ainsi aussi bon sur 50 et100 kilomètres que sur 24 heures. Un vrai prodige celui-là, un prodiged'énergie et de travail soutenu Bravo Cordang!
Rappelons que ces divers trains sont
!
* *
*
Le Grand Prix de
:
Paris est enfin dé-
cidé, complètement décidé, et ses dates fixées aux 24, 28.et 31 juillet. Morin, attention
!
tion de la productiondu cheval de guerre. (Henri Ch. Lavauzelle.) *
**
Louis de Gastyne, l'auteur d'Àpôli-e, des Amours d'Hélain Pisan, et de tant d'autres livres fort remarqués, nous donne sous ce titre Filles d'Orient, une sériede récits orientaux d'une saveur tout à fait M.
:
originale.
Dans la jolie préface qu'il consacre à ce volume d'un art subtil, sur les pages duquel Edouard Zier et René Lelong ont semé des illustrations exquises, le maitre Armand Silvestre loue comme il convient cette délicieuse série de nouvelles, ces récits qui, selon son expression, « portent en eux un élément parabolique auquel l'esprit s'obstine malgré soi », ces poèmes ayantpour cadre « les pays où l'amour du rythme et dq caprice a gardédes droits». L'œuvre nouvelle de M. de Gastyne est au niveau de cet éloge si compétent et son succès est assuré auprès de tous les lecteurs délicats. (E. Flammarion.)
:
même librairie Sacré Léoncepar Pierre Wolff, l'auteur du Boulet ; un roman gai s'il en fut, fourmillant de types originaux pris sur le vif, et absolumentdésopilants. Les Briseurs de Chaînes par Edouard de Perrodil, termine la série si brillamment commencée, avec Vélo, Toro, A Vol de Vélo, et A travers les Cactus. C'est le parcours à bicyclette de Parisà Milan, avec une traversée des Alpes qui a inspiré à nos confrères, de fort belles pages. * A la
.II
Une jolie couverture illustrée et de fidèles portraits de musiciens de José Engel ornent le nouveau recueil des amusantes
et précieuses lettres de l'ouvreuse intitulé cette fois Accords perdus. Est-il besoin de rappeler à nos lecteurs que notrebrillant confrère Willy a semé à chaque page l'esprit le plus pétillant, et que sa prestigieuse fantaisie déguise aimablement une des plus sérieuses techniques modernes. (H. Simonis-Empis.)
:
même librairie, Paul Acker, un tout nouveau dans le monde des lettres,débute de la façon la plus originale avec Le Dispensé de l'article 23. Le type deM. de Graffin, restera, comme Lidoire ou l'adjudant Flick. A la
* *
AUTOMOBILISTE.
Nous donnons d'autre part le compte rendu de l'Exposition d'automobiles des Tuileries. Nous reviendrons la semaine. prochaine sur quelques nouveautésnon décrites, cette fois, faute de place. * * * L'Automobile Club de Belgique, sous la
présidence d'honneurde S. A. R. Monseigneur le prince Albert de Belgique, organise de grandes fêtes à Spa les 27, 28, 29 juin et 3 juillet 1898 commesuite à un concours de voitures automobiles qui aura lieu les 25 et 26 courant de Bruxelles à Spa.
AUGUSTEWIMILLE.
*
Matelot, le touchant récit de Pierre Loti, est l'histoire d'une vocation, avec tout le mirage de ces appels souvent trompeurs et perfides du destin. Lemaître écrivain s'est surpassé dans ces pages émues et vibrantes car il s'est laissé guider par ses souvenirs et il a merveilleusement résumé la destinée à la fois mélancolique et grandiose d'un de ces héros obscurs, voués à tous les hasards de la vie maritime et qui souvent vont dormir leur dernier sommeil au fond de l'Océan. (Calmann-Lévy.)
,
librairie, citons encore parmi
A la même
:
les plus attrayantes nouveautés, le charmant roman de Mme Caro Pas à pas Sans merci, par Albert Delpit; Mauricette, par Simon-Boubée, et Thilda, par Louis
;
Létang.
BIBLIOGRAPHIE M. Foache nous donne une très intéressante étude, surtout pour mondespécial des éleveurs, avec ses Notes sur l'Elevage
le
austro-hongrois. Il conte en même temps lesétapes d'unvoyagepittoresque en ces régions encore assez peu connues, et ces pages, accompagnées de 34 photogravures dans le texte, offrirontun réel attrait pour les lecteurs. L'ouvrage de M. Foache sera justement apprécié de tous, et notamment de ceux que préoccupe l'importante ques-
*
** Très pratique, et très précieux pourles touristes cyclistes, leGuide routierde la France sera égalementrecherché par les amateurs de locomotion automobile. Il indique les distances, avec annotations, et contient la nomenclature,générale desroutes quirelient tous les chefs-lieux de département etd'arrondissement. Tous ceux de nos lecteursqui auraient l'intention de pédaler sur nos belles routes françaises devront se munir de ce précieux vade mecum. (Firmin-Didot et Cie,)