Le Monde illustré (1857)
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Le Monde illustré (1857). 1888/11/17. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisationcommerciale@bnf.fr.
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Ordre des wagons du train impérial, en allant de gauche à droite i. Locomotive Zighel. — 2. Locomotive Stmuvé. — 3. Wagon aux bagageis. 4. Wagon-atelier. — 5. Wagon Passiette. — 6. Wagon des gens de service. — 7. Wagon salle à manger. — 8. Wagon desgrands-ducs. 9. Wagon de l'Empereur. — 10. Wagon du grand-duc héritier. — 11. Wagon cuisine au bas du tains.
RUSSIE. — LA (Dessins de M.
GÉRARDIN,
CATASTROPHE DE
BORKI.
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LES DhBRIS
d'après les photographies communiquées pat M.
DU
TRAIN
JOSEPH MARTIN,
IMPÉ.
notre correspondant en Russie.)
De grâce, monsieur le préfet, que vos bonnes intentions ne s'arrêtent pas en route!
SOMMAIRE
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Courrier de Paris, par Pierre Véron. — Pages de la vie, par Paul Hrvieu. — Nos gravures : Les explosions de dynamite; M. Félix Platel; M. Ferdinandus; Chef elle, tableau de G. Courtois; Russie L'accident du train impérial; L'arrière-saison à Brighton; Le président des États-Unis; Théâtre L'affaire Prado. — La illustré OJéon : Caligula. Le jardin, poésie. — légion étrangère, nouvelle. Une femme savante, nouvelle par Auguste Lepage. Echecs, par — Théâtres, par Hippolyte [Lemaire. — S. Roscnthal. — Bibliographie. — Récréations de la famille. — Rébus. GRAVURES Russie La catastrophe de Borki; Les débris du train impérial. — Saint-Pétersbourg Ovation à l'empereur et à ri_npératrice de Russie. Félix Platel. — Ferdinandus. — Chef elle, tableau de M. Gustave Courtois. — Les explosions de dynamite à Paris. La légion étrangr. — Arrière-saison à Brighton Les « Minstrelî » sur La plage. — M. Harrison, nouveau président des États-Unis. — Le theàtre illustré Caligula. — L'affaire Prado. — Echecs, par Récréations de la famille. — Rébus. S. Rosenthal. TEXTE
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COURRIER DE PARIS peu plus et je me faisais Ligueur, moi aussi. Car vous savez que c'est une des manies du jour. Il se fonde actuellement à Paris à peu près une demi-douzaine de Ligues nouvelles parsemaine. Cela a commencé sérieusement par des associations qui poursuivaient un but pratique et souvent philanthropique. C'est tombé maintenant dans l'infime fantaisie. Il y a une Ligue pour Vextension du canotage, une Ligue contre l'abusdesfarineux, une Ligue. Histoire de donner une importance quelconque à ceux qui combinent ces coalitions anodines et chimériques. Que voulez-vous? A notre époque, quand on n'est pas quelqu'un, on éprouve un besoin irrésistible de devenir quelque chose. Comme le mot Égalité a été gravé ou badigeonné sur tous nos murs, c'est le moment que la vanité a choisi pour courir avec plus d'acharnement après les qualifications honorifiques. On veut absolument avoir un titre meublant à mettre sur sa carte de visite. Et c'est d'un effet imposant X., membre de la Liguepour lapropagation de laflanelle! D'où la rapidité avec laquelle pullulent ces associations enfantines. Eh bien! au risque de tomber moi-même dans l'enfantillage, j'ai senti, comme j'avais l'honneur de vous le dire, que j'étais sur le point de me faire Ligueur à mon tour. Ligueur contre les abus du carnaval perpétuel. Dénomination ronflante et trop justifiée, N
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hélas1 Mais il paraît que M. le préfet de police a bien voulu s'apercevoir — deux ou trois ans trop tard
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que Paris tournait à la charentonade. Bien obligé, monsieur le préfet! Pourvu que la nouvelle ne soit pas un canard 1 Aux approches de l'Exposition, quand on va venir des quatre points cardinaux nous regarder sous le nez, il importe que nous ne fassions pas trop ridicule figure. Quand les mascarades étaient limitées au huis-clos des brasseries interlopes, elles avaient encore un semblant d'excuse dans le Charbonnier est maître chef soi. Mais maintenant qu'elles ont envahi les trottoirs, l'abus est devenu intolérable, l'ineptie excessive. A chaque encoignure, on est arrêté par quelque bras rouge, jaune ou vert, qui vous tend un papier. Ce bras appartient à un homme d'armes, à un moine, à un Arabe, à un arlequin qui vous présente le prospectus d'un tailleur, d'un pédicure, d'une maison de bains, d'un dentiste. Nous avons l'air d'être une nation de pantins.
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Je ne serais pas non plus très éloigné de m'associer à une Ligue pour la suppression des circonstances atténuantes. L'usage qu'en font généralement les jurys est bon pour en dégoûter à jamais. Presque toujours c'est le triomphe de l'illogisme, le nec plus ultra de l'incohérence. Je n'en veux pour preuve que cette affaire Chambige qui vient de se terminer par un si inexplicable verdict, après avoir presque divisé l'opinion en deux camps, comme aux beaux jours du procès Lafarge. Pourquoi diable des circonstances atténuantes, quand l'éminent défenseur de l'accusé, Mo Durier, — un esprit net et droit, celui-là, — avait formellement déclaré que Chambige n'en voulait
pas? J'ai eu beau tourner et retourner dans tous les sens cette interrogation, il m'a été impossible d'y trouver une réponse qui eût le sens commun. Deux.hypothèses étaient en présence le double
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tait pas, afin de mettre la capitale à l'abri d'un coup de main, toujours possible, quoi qu'on en dise, avec les forts éloignés. Un ministre de la guerre viendrait certainement qui déclarerait — Messieurs, le projet de loi que je dépose, en réclamant l'urgence, est vital, j'ose l'affirmer. La première ligne de défense parisienne permet, par une surprise, une pointe hardie entre deux des forteresses qui nous protègent. Afin d'enlever à l'ennemi toute velléité de tenter ce coup de main, il faut immédiatement nous garantir par une muraille en arrière. Ce seront des millions bien employés, messieurs, et je compte sur votre patriotisme pour obtenir l'unanimité
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de vos votes. Ainsi s'exprimerait, j'en suis convaincu, un successeur de M. de Freycinet, ou peut-être M. de Freycinet lui-même, si les fortifications n'étaient pas. Elles sont, on veut les jeter par terre. Et le même M. de Freycinet se montre hésitant, suivant son usage. Ah! quels drôles de spectacles nous voyons défiler sous nos yeux 1
suicide ou l'assassinat. C'est l'assassinat qui a été admis. Alors tout devenait, au contraire, aggravvw C'est comme pour le Jardin des Plantes, vant, tout, car il y avait eu, par surcroît, guet- dont la presse a parlé, ces jours-ci, par-le plus grand des hasards. apens odieux, calomnie infâme. Et voilà ce que messieurs les jurés qualifient Il nous fait honte. C'est une manière de d'atténuation Voilà ce qui les pousse à l'indul- cloaque dans lequel de pauvres animaux pataugent jusqu'aux genoux et se rhumatisent jusqu'à gence in extremis! Neuf fois sur dix les circonstances atté- concurrence de décès. Quand on est allé à Anvers ou à Amsterdam, nuantes sont pratiquées avec ce discernementlà. Elles ne servent qu'à multiplier les capitula- on rougit pour nous de la comparaison. tions de conscience et les dénis de justice. Elles Il arrive cependant, un beau matin, qu'on donnent au juré la faculté d'être pusillanime, s'occupe de ce lamentable statu quo. On d'abriter son insouciance derrière un prétexte reconnaît qu'il est indispensable d'ajouter une trop commode. S'il savait que son oui ira jus- annexe aux serres grotesques dans lesquelles qu'au bout des conséquences terribles, il se don- les plantes sont empilées comme des chemises nerait la peine d'avoir une opinion à lui, une dans un sac de nuit. Indispensable aussi d'édifier opinion raisonnée, au lieu de se dire, comme il une construction pour loger les collections du arrive trop fréquemment Muséum d'histoire naturelle, qui pourrissent dans une ignoble baraque dont les murs s'effonBah! je fera mal taillée. Si cote me ça une — trompe, il n'y aura toujours pas mort d'homme. dreront à la première occasion. Et la serre estconstruite, et le bâtiment Nous avons fait pas mal de révolutions pour revendiquer des droits. Il faudrait, en revanche, s'élève. Il est même fort laid, fort lourd, et pratiquer rigoureusement les devoirs que ces orné, comme décoration principale, d'une dame droits imposent. tenant du papier à la main et assise sur une L'admission des circonstances atténuantes, chaise dont la destination ferait rêver un natudans tous les cas, devrait être comme un con- raliste. Enfin Goût artistique à part, on avait un trôle exercé sur le verdict du premier jury par peu de place pour installer plantes et bocaux. Tout portait à croire qu'on se serait dépêché un jury d'appel ou par le tribunal lui-même. Mais il y aurait tant de choses, hélas1 à réfor- bien vite de procéder à cette installation. Mais nos lenteurs administratives et bureaucratiques mer pour que la justice devînt juste!. ne l'entendent point ainsi. Il y a trois ans de feuille dans la serre, pas un cela, et une pas pas à ces campagnes utiles animal empaillé dans les galeries! On attend v\v\ Et ce n'est qu'on s'acharne. Quand on s'opiniâtre, c'est en peut-être, servir, qu'elles se lézardent s'en pour général en faveur des mauvaises causes. tour. Voici, par exemple, que les adversaires des à leur Encore de quoi faire rire, l'année prochaine, fortifications de Paris reviennent à la charge à nos dépens, les étrangers solennellement avec leur étonnant Delenda Carthago. Il n'y a vraiment pas deux pays comme le conviés. nôtre. Une question est posée qui intéresse le salut même du pays. On assemble la commisOn s'occupe dans le monde artistique sion supérieure de la guerre pour lui demander de la prochaine élection académique. Qu'en pensez-vous? Elle répond Pour le fauteuilvacant, deux candidats nou— Je pense que le maintien des fortifications veaux se présentent, briguant la succession de de Paris est absolument nécessaire à la défense M. Boulanger (rien du général). nationale. Le premier de ces candidats est M. Gustave La chose se passait il y a quelques mois. Moreau; le second, M. Jules Lefebvre. Je m'imaginais, et vous vous imaginiez comme M. Gustave Moreau a le mérite de représenter moi sans doute, qu'on se le tiendrait pour dit et un art très spécial. Il en est, je crois, la seule que l'opinion d'une commission qui se qualifie incarnation aujourd'hui. elle-même desupérieure ne saurait être consiIl s'est tout entier donné au tableau archéolodérée comme nulle et non avenue à si courte gique, érudit, surchargé de détails rétrospectifs. distance. Pas du tout. C'est à recommencer, et Cette peinture minutieuse, documentaire, a l'on invite naïvement les mêmes commissaires des défauts, qu'il n'est pas même besoin de à se déjuger en déclarant que, la première fois, signaler, car ils sautent aux yeux. Elle pourrait ils ont pris une décision qui n'avait pas le sens devenir un fléau, si elle se généralisait. Mais, à commun. l'état de singularité exceptionnelle, elle a sa Comment voulez-vous qu'avec de telles pra- raison d'être et son intérêt. tiques il subsiste, dans notre chère France, trace Si l'Académie a la prétention d'être la repréde respect et de discipline? sentation de toutes les formes de l'art, M. GusPour en revenir à l'affaire elle-même, l'intérêt tave Moreau y tiendrait sa place. public ne se discute même pas. Veut-on donc la M. Jules Lefebvre, lui, est de plein droit sacrifier à l'intérêt privé Cette enceinte conti- académissable. Il semble même qu'il ait fait de nue, qui est toute bâtie, qui ne coûte plus rien, cet honneur suprême le but et la règle de toute je gage que vous la construiriez, si elle n'exis- sa vie. -
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Classique il fut dès ses débuts, classique il est resté, mais non dans le sens étroit du mot. Il en a, au contraire, élargi la signification, en peignant, d'un pinceau qui avait la liberté dans la correction, des œuvres souvent magistrales. A qui la timbale? On ne peut que se réjouir de voir, en pareille circonstance, l'Académie arrêtée par l'embarras du choix.
trouve bien juste atteint dans la cérémonie annuelle où les Quarante convient l'opinion. Après le rapport d'hier, remontez la suite de ceux qui ont été présentés à l'Institut, sur le même sujet, durant ces derniers temps; lisez le rapport de M. Alexandre Dumas qui eut jadis tant de succès, lisez celui de M. Édouard Pailleron, où cet esprit complet avait si délicatement uni sa tendresse qui n'est jamais dupe à la saine Beaucoup de livres en ce moment. causticité de sa verve eh bien, vous verrez consC'est la saison. On se dépêche de paraître avant tamment que les obstacles révoltants, les soufque la concurrence des étrennes vienne acca- frances injustes, l'isolement sénile et la misère définitive sont le lot des êtres d'élite qui ont culparer les étalages. Entre toutes ces publications il en est deux tivé le bien. Quand on remarque, en outre, que les titulaires que je vous recommanderai exceptionnellement des vertus couronnées ont, pour la plupart, parce qu'elles en valent la peine. La première est à outrance le roman de Qua- dépassé la quatre-viugtaine, on ne peut se trelles, un ami de la maison. Un récit d'une défendre d'un sentiment pénible en réfléchisrare vigueur qui vous prend et ne vous lâche sant que, si leur apostolat n'avait pas duré plus plus. Vous le lirez et vous serez empoignés de soixante-dix-neuf ans, la gloire en eùt été sincèrement. ensevelie avec eux dans le secret de la tombe. La seconde est un volume de poésie. Ne Ces constatations pompeuses des malheurs reculez pas il y a vers et vers. Ceux-là sont réservés à la vertu ne finissent-elles point par d'un maître, je vous en réponds. Il a nom être propres à dégoûter de celle-ci les âmes fraÉdouard Pailleron. Le volume s'intitule giles, les bonnes volontés qui chancellent? ComAmours et Haines. Un fier titre, de tout point ment espère-t-on accroître le nombre des conjustifié; car tour à tour Pailleron fait vibrer la currents aux prixMontyon, en étalant, à renfort corde d'airain et la corde attendrie; tour à tour de réclames, toutes les infirmités répugnantes et l'inspiration est émue, implacable — ou rail- toutes les maladies contagieuses qu'il faut avoir leuse, comme dans ce fragment de dialogue, soulagées, avant de pouvoir ambitionner une qui résume en quelques mots notre siècle tardive et mesquine récompense de la société.
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Est-ce toujours plus ticde amour Je la palrk: D'accord, mais quels progrès a faits l'artillerie! Et cette universelle et navrante torpeur: Mais l'électricité, mon cher! n'ayez pas peur. Et ce luxe enragé? — C'est vrai, mais la vapeur! Et la corruption: — C'est vrai, mais l'industrie
** * !.
Je voudrais pouvoir citer encore, mais ce serait déflorer le plaisir que vous aurez à passer quelques bonnes soirées de cet hiver avec ces pages si.pleines de pensée, de cœur et d'esprit.
w^v Je ne saurais mieux terminer que par-un
mot de Me Durier, l'éloquent bâtonnier de l'ordre des avocats, dont je vous parlais au début et que le procès Chambige vient de mettre en vedette sur l'affiche de l'actualité. Mc Duriern'est pas seulement un grand talent, c'est aussi une conscience. Avec cela une finesse de répartie très aiguisée. A preuve. Il y a quelques mois, un monsieur vient un matin chez l'éminent avocat. C'est un financier interlope, accusé — et fort justement — de tripotages suspects. Il commence parse nommer, puis déclare son intention de payer un très haut prix la plaidoirie qu'il demande. Enfin -il expose son affaire, dont il dissimule tant bien que mal le côté véreux. Mc Durier l'écoute. Quand il a fini — Monsieur, je ne saurais accepter de vous défendre, malgré vos offres brillantes. Et pourrait-on savoir. Pour une raison bien simple. Si j'avais confiance en vous, je ne mériterais pas que vous eussiez confiance en moi.
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PIERRE V ÉRON.
PAGES DE LA VIE L'ACADÉMIE OU LES MALHEURS DE LA
YElnU
Sully-Prudhomme, le noble, grand et subtil poète qui a si mélancoliquement chanté le Bonheur, s'est chargé de prononcer, en la séance publique de l'Académie Française, le discours sur les prix de vertu. Nulle mieux que cette parole charmante et généreuse n'était douée pour enguirlander les lauréats de palmes neuves et de fleurs oratoires dans tout l'éclat d'une première éclosion. Ce que je me permettrai seulement de demander, c'est si le but visé par M. de Montyon, qui apparemment est d'encourager à la vertu, se ETTE année, M.
L'Académie n'accomplirait-elle pas une tâche, sinon plus morale, du moins plus pratique, en décernant, chaque année, avec le même luxe de documents et une semblable solennité d'apparat, quelques prix au vice persévérant et mal-
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heureux?
Effectivement, l'exemple du vice qui frappe, d'ordinaire, les yeux de la jeunesse est celui du vice radieux et triomphant. C'est ce coupable impuni, qui défile au grand trot d'équipages payés par les tricheries de la Bourse et du tripot, qui dresse les plus somptueux pignons sur les trottoirs faméliquement arpentés naguère. C'est encore lui, peut-être, qui se vautre, le front insolent et le ventre gonflé, dans ces fauteuils de la Commission du Budget, vers lesquels M. Numa Gilly tend actuellement son poing plein de menaces; ou qui s'étale dans les avantscènes, empanaché de plumes, tatoué de diamants et d'émeraudes, les seins, comme des cailles grasses, bardés de dentelle et de satin. Mais l'autre vice, le vice sordide et calamiteux, qui traîne désespérément ses jours près de leur terme, dans les noirs taudis, sur la vermine des galetas, voilà celui qu'une institution d'Etat devrait faire rechercher, proclamer. Les personnifications en seraient, je crois, utilement soumises à la contemplation des foules. Ah 1 la consolante et fructueuse séance que celle où le délégué des Quarante retracerait les déboires et la triste fin des carrières vouées au mal! * * *
L'assistance, agglomérée sous la coupole, écouterait d'abord la poignante histoire d'un vieil homme politique qui aurait été parjure à toutes les constitutions, depuis celle de l'an VIII. Malgré son expérience politique, malgré sa soumission à n'importe quel programme, aucun collège électoral ne voudrait plus de lui. Sourd, aveugle, idiot, sans ressources, sans un dernier pot-de-vin pour se désaltérer, privé de son ancien droit à circuler gratuitement sur les chemins de fer, ce vétéran du parlementarisme serait venu à pied, de loin, pour partager un médiocre prix de vice avec quelque comptable épuisé, dont la main sénile ne réussirait plus à passer avec assez de prestesse les écritures fausses, et qu'un patron impitoyable aurait impitoyablement jeté dehors. Ensuite ce serait le tour d'une courtisane, édentée et chauve, qui serait tombée dans une lugubre indigence, sans avoir à se reprocher
aucune paresse, aucune faiblesse du cœur. Autrefois elle aurait possédé des voitures, des villas, des mères superbes et de rechange. Tout cela serait parti avec la jeunesse; non pas qu'elle se fût fait faute de tenter laborieusement les plus divers métiers du chantage, des lettres anonymes, des menaces de vitriol. Rien ne lui aurait servi de lutter contre l'adversité, durant cinquante années de complaisances quotidiennes qui ne distinguaient pas entre les races blanches, jaunes ou noires. Ce serait pitié maintenant de l'apercevoir hâve, décharnée,ramassant des bouts de cigares au seuil des restaurants qu'elle avait peuplés de messieurs très bien. Or, la docte compagnie ne pourrait mieux faire que d'illustrer cette infortune par la délivrance d'une somme assez ronde pour éveiller des sympathies intimes chez quelque représentant de la maison Pranzini, Prado, Jack-the-Riper et Cie; ce qui préparerait l'épilogue d'une moralité bien en situation, que l'on devine. Puis viendrait un récidiviste dont le poids des ans aurait courbé l'imposante stature et lamentablement allongé la belle barbe blanche. Cet archi-centenaire, que je suppose, pourrait, enprenant place parmi l'auditoire, dire au bon et complaisant M. Chevreul, le « — jeune homme, ne vous dérangez pas! » du duc Job. Parvenu au delà de son droit à la vie, chargé de famille, infirme, sans asile, ce nouveau lauréat aurait purgé toutes ses condamnations, avec une si scrupuleuse exactitude, que désormais il serait expulsé de sa dernière maison centrale. N'écoutant que l'ardeur de son activité, il se serait ponctuellement assujetti, depuis sa plus tendre enfance, à pratiquer le vol à la tire, au rendezmoi, au bonjour, à la broquille, au poivrier: et tour à tour carreur, roulotier, carroubleur, cambrioleur, il aurait vu peu à peu disparaître ses dernières économies. Le coup du père François, le coup fameux dont les journaux parlent continuellement, ce serait ce modeste vieillard qui l'aurait inventé. Très estimé dans sa partie, obligeant pour ses confrères, sa devise de pickpocket semblerait toujours avoir été « Vas-y de tes doigts, t'arrête qui pourra M Tracassé tous les ans par la police correctionnelle, ce vénérable aurait augmenté de constance avec les épreuves, montrant autant d'entrain pour la confection des corbeilles d'osier que pour celle des chaussons de lisière, ne boudant jamais, égayant les camarades d'atelier avec son argot de l'époque romantique et ses anecdotes sur le petit Dubosc, celui qui est allé à Lieursaint. Selon mon vœu, l'Académie devrait alors accorder un secours important à ce débris de la rupture de ban, auquel il ne resterait plus que le rare et maigre bénéfice des recels pour subvenir aux exigences de trois ou quatre générations d'enfants rnaturels qui le battraienn de l'obliger à mendier.
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** Et, avant la fin de cette séance imaginaire, le
bienveillant rapporteur délivrerait encore une certaine quantité de primes, pour prolonger l'existence de ces vivants témoignages, à une catégorie confuse degredins, dont le dénuement lamentable et la détresse ignoble arracheraient des cris d'horreur à tout le monde. Est-ce que cette leçon ne serait point faite pour profiter aux adolescents qu'éblouit, devant les chapelleries des boulevards extérieurs, le prestige des casquettes à trois ponts, aux ambitieux qui se laissent arracher par une députation précaire à leurs braves professions, et aux fillettes imprudentes qui sont prêtes à vendre leur âme pour la première fleur de strass qu'elles se piqueront dans les cheveux? En touLias, la propagation d'un rapport, contenant les éléments que je me suis permis de développer, ferait peut-être plus réfléchir lagent pécheresse que les majestueux discours où il est rendu dommage à des dévouements dont la sublimité échappe surtout à ceux qui auraient précisément le plus besoin de les mériter. PAUL
HERVIEU.
f-AINT-PÉTERSBOURG.
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OVATION
(Croquis original de M.
Laccident du train impérial
à Borki.
fer auquel le tzar et la famille impériale viennent d'échapper comme par miracle. L'empereur revenait du Caucase où il avait été brillamment reçu. Le train dans lequel il se trouvait, avait quitté Taramowka le 29 octobre à midi. C'est entre cette localité et Borki, à un endroit où la voie passe dans des ravins assez profonds, que le déraillement a eu lieu. A ce moment, le tzar, la tzarine, toute leur famille et toute leur suite déjeunaient dans le wagon salle à
FÉLIX PLATEL (IGNOTUS1,
au
rédacteur
A
LEMPEREURET SOFANOFF,
A
L'IMPÉRATRICE
A
LEUR SORTIE DE LA CATHEDRALE.
notre artiste spécial à Saint-Pétersbourg.)
manger. Un clioc terrible se produisit,leswagons furent projetés des deux côtes de la voie; le wagon salle à manger resta sur la voie, mais fut déformé complètement. Le plancher et les roues furent brisés, les parois aplaties. Le plafond qui s'était renversé protégeait les voyageurs, et les souverains sont sortis sains et saufs d'un amas de débris. La destruction des autres parties du rain a malheureusement occasionné -différents accidents, et nombre de voyageurs ont été tués sur le coup ou grièvement blessés. L'empereur et l'impératrice ont, sur l'heure, pris l'initiative de l'organisation des premiers secours. Le tzar ne s'est décidé à monter dans le train de réserve que lorsque le dernier blessé a été placé dans le train
Figaro.
Mort à Saint-Philbert, le 9 novembre. — (Photographie MORGAN.)
e.
sanitaii
Les blesses ont été trjn.-.portes à Kharkof. LesIlInrts été amenés à Saint-Pctersbourg 1empereur a ordonné que des secours soient procurés
S
et
àleursfamilles.
Le train portant la familleimpériale est revenu jusqu Losowayé. A cette station, une messe des morts tut célebrée, par ordre de l'empereur, pour les victimes, et un service extraordinaire fut ordonné pour remercier Dieu dusalut providentiel ocuxqui armentéchappé an péril. A Saint-Pétersbourg, relllrereur et l'impératrice ont reçu les témoignages les plus enthousiastes de sympathie, particulièrement à la sortie du service de la ca-
à
(le
thédrale. On peut répeter avec le peuple russe tout entier Dieu protège le Tzar!
FERDINANDUS,
Mort à Paris, le
ont
:
dessinateur du Monde illustré.
novembre.
—
(
D'après une étude de M.
SAIN.
)
BAUDE.)
M.
de (Gravure
— COURTOIS.
GUSTAVE
M.
de Tableau
— ELLE.
CHEZ
dumatin,danslamaisonportant lenc4,et où setrouve bureau
le de placement des garçons limonadiers, connu sousle nom
d'Administration DcfficllX. La été brisée et évendevanture trée en diverses parties. Toute l'installation étébouleversée, lesmursontétélézardés les portes des étages ont joué, tandis que les vitres brisées ont jonché le sol des débris de verre. Quelques minutes après ce premier sinistre, une forte détonation se produisit rue Française, dans la partie comprise entre rueTurbigo rue Tiquetonne. C'était encore un bureau de placement qui venait de sauter, au rez-de-chaussée. La maison qui porte len°
a
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et
la
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19aétéebranlée de
labase
au sommet. La devanture du l'intérieur bureau a été brisée bouleversé. La maison portant le n° 12, située de l'autre côté de la rue, justeen face du 19, a été détériorée également par une énorme barre de fer provenant de l'explosion. On a saisi rue Boucher un engin de fonte dont la forme rudimentaire et surtout dont l'effet relativement faible dénotent des criminels peu familiers avec maniementde dynamite. De nombreuses arrestations ont été déjà pratiquées, et i'enquête se poursuit avec la plus grande énergie.
et
L'EXPLOSION DE LA
RUB
s explosions de dynamite.
L:
se souvient de l'explosion qui s'est prodllit. de il y quelques semaines, rue Chénier, l'émotion causée par cet événement. malfaiteurs ont renouCes joursderniers, veléleurcriminelle tentative en deux endroits rue Boucher et rue Française. située entre la rue de Rivoli et La rue Boucher la rue du Pont-Neuf. L'explosion a eu lieu à une heure N
et
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les
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:
BOUCIIER.
Félix Platel. ÉLIX PLATEL, conseiller général conservateur du département de laLoire-Inférieure, vient de mourir dans sa propriété du Grand-Clavier, située à quelques kilomètres de Saint-Philbert. débuta dans la carrière littéraire, à la Revue 11 anecdotique, et, sous le pseudonyme dVgnolus, il avait acquis au Figaro une haute réputation d'écrivain. Dans la biographie qu'il lui a consacrée, notre contrere, Georges Bastard appréciait ainsi sontalent Ses premiers articles, qui furenttrès admirés des lecteurs assidus du Figaro, continuèrent leur vogue croissante parmi le public, où la tournure originale de son esprit, et la richesse de sesfigures, assignant par droit de conquête une place dans l'opinion, lui ont valu une clientèle dévouée D'un mo', défi-lit une idée, personnifie un homme, esquisse uneattitude, peint une silhouette ou présente une situation, et toute note qu'il md dans son tableau est un éclair qui jaillit, une lueur qui illuminel'œuvre. Mais, sa véritable gloire s'attache aux portraits, qu'il a su peindre avec une maëstria re-
:
lui il
marquable. Les physionomies les plus différentes se coudoient dans cette galerie de tabljauxqui sont destinés perpétuer les grandes physionomies de notre temps. Dans l'article qu'il a consacré à Ignotus au lendemain de sa mort, dans les colonnes duFigaro,M.Saint-Genesttraçait son tour en quelques mots le portrait de l'écrivain regretté En résumé, c'était un honnête homme et un gentilhomme, — gentilhomme de lettres qui un a été un honneur pour le journal, une gloire pour la presse, un
à
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:
et
LES EFFETS
DE L'EXCLUSION DE LA RUK FRANÇWSI-
Ferdinandus.
dessinateur d'un réel talent, dont on remarquait, dans les différents journaux illustrés, les fantaisies pleines de verve et d'originalité, vient de succomber aux suites d'une longue et douloureuse maladie qui l'a emporté, à l'âge de trente-huit ans, laissant sa veuve et ses trois enfants sans appui. Ferdinandus a fourni bien souvent sa collaboration au Monde illllstré, et nos lecteurs, en feuilletant notre collection, retrouveront maintes pages sous sa signature. traitées avec ce chic spirituel et cette légèreté d'allurc manière. qui caractérisaient L'artiste regretté a illustré en outre beaucoup de volumes en y semant d'élégantes compositions. Nous tenons à exprimer ici notre profonde sympathie àsafamille. N
sa
Chez elle! est le titre quedonne M. GustaveCourtois à la charmante petite toile qu'il nous permet de reproduire. Dans un intérieur luxueux, sur de doux sofas, vêtue de riches étoffes japonaises, la mondaine, chez elle, se repose du dernier bal en attendant la nouvelle fête. Elle sait qu'elle est bell, on le lui a dit souvent, mais le suffrage de son miroir lui semble plus sincère que celui de tous ses admirateurs. Nos lecteurs en grossiront le nombre et féliciteront M. Gustave Courtois d'avoir fait passer sous leurs yeux ce type de beauté dans la gracieuse et naturelle attitude de celles qui ne se croient pas regardées. L'artiste, qui excelle dans les portraits de femme du monde, a eu rarement un plus aimable modèle pour son pinceau fin et délicat. EL
la
le
LES EFFETS DE
M.
poète inoffensif doux, qui vient de s'éteindre sans avoir >'<>nnuun ennemi.
L'arrière-saison à Brighton. LES « MINSTRFLS ».
plage d'arrière-saison en Angleterre. Elle est en plein midi et sans un arbre. On y grille en juillet tt août. On revient de l'île de Wight où se passent ces deux mois dans le high-life, pour rester septembre et tout octobre à Brighton. Quelquefois une bonne partie de novembre. Cette ville, à deux ou trois heures de Londres, est le Dieppe des Londoniens. On y vient en foule. Sur la plage, comme sur toutes les plages anglaises, ce qui frappe le plus l'étranger, ce sont ces étranges RIGHTON est
la
minstrels ». Les « minstrels » sont les pifferrari de l'Angleterre; ce sont nos Jianteurs des rues, mais dans l'esprit anglais, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas l'indolence et l'efféminement des pifferrari chantant quelque canzonetta napolitaine; pas plus que l'allure sentimentale ou patriotique de nos chanteurs des rues, suivant qu'ils chantent le « Temps des cerises ou bien « En ,.'venant d'la revue ». Ils ont l'allure raide, le geste automatique de l'Anglais et semblent plutôt se battre avec Lur guitare nègre, à coups de poings, que « pincer de la guitare » suivant notre expression populaire. Tout barbouillés de suie ils représentent de faux nègres ce qui amuse fort les Anglais. Ils changent de costumes souvent et se promènent avec le chapska polonais des pupils des Universités anglaises, ou la culotte à raies rouges de l'oncle Tom. Le grand agrément, c'est de les voir sur la plage entourés de centaines d'enfants de tous les âges. Ils gagnent, parait-il, de belles journées. Cinq pas plusloin, sur la même plage, on rencontre, en plein vent, c'est le cas de le dire, toutes les sectes protestantes entourant leurs prédicateurs, dont les plus comiques sont les forcenés de la « Salvation Army » (l'Armée du Salut) qui hurlent littéralement au brave promeneur: « Convertis-toi, sans quoi le diable t'attend ». L'hiver, les minstrels rentrent à Londres où ils peuplent, par centaines, les cafes-chantants. «
»
,
Le
président des États-Unis.
nouveau président des Etats-Unis est élu. C'est legénéral Hirrissoi. Agé de cinquantetrois ans, sa est né dans l'Etatd'Ohio famille, d'origine anglaise, a émigré après la condamnation d'un de ses membres qui avait participe à l'exécution de Charles I". Son ancêtre, Benjamin Harrisson, fut, en 1776, l'un des signataires de la Déclaraélu,en 1841. tion de l'indépendance, et son grand-père neuvième président des Etats-Unis, mais mourut un mois après. La légende assure qu'un Harrisson épousa une squan< tille d'un chef des PeauxRouges de la Virginie orientale.
;
E
il
fut
président exerçait, à Indianopolis, les fonctions d'avocat consultant. Il a été quelque temps sénateur. Pendant la guerre de Sécession, il a combattu dans les armées du Nord et a reçu, en récompense, le titre de général. M. Lévy-Morton, qui vient d'être nommé vice-président, a été longtemps ambassadeur des Ktats-Unis à Paris. Il y a laissé le meilleur souvenir. M. Lévy-Morton préside de droit le Srnat américain. Avec un portrait des deux nouveaux élus, nous donnons un aspect de la Maison-Blanche, résidence ordinaire des présidents, ainsi qu'une vue du Capitole où les membres du parlement se réunissent à Washington pour leurs séances. Le nouveau
Théâtre illustré. —
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ODÉON
Caligula.
'EST le merveilleux décor du prologue de la tragédie d'Alexandre Dumas, qui a fourni à M. Adrien Marie le sujet de son beau dessin. Daas le cadre imposant de la Rome impériale, en plein rorum,au milieu du tumultueux grouillement d'une foule compacte, le cortège triomphal s'avance, et Caligula, le front ceint de lauriers, parait sur un char, traîné par les vaincus. Droite au haut des marches d'un arc de triomphe, Messaline vêtue en victoire, casquée d'or et la palme à la main, vient rendre hommage à César, aux applaudissements des consuls, des sénateurs, des tribuns, des citoyens de tout rang. Puis comme opposition à cette scène magnfique en son solennel et pompeux déploiement, on voit passer lentement, venant dans le sens opposé du char de l'empereur, une civière funèbre, sur laquelle on emporte un jeune Romain qui a raillé l'empereur, et qui est mort victime de cette audace. L'ensemble de cette scène forme l'une des plus curieuses restitutions de la vie romaine, que l'on ait encore essayées jusqu'à ce jour — et l'honneur du succès revient au directeur de l'Odéon qui a entouré la reprise de Caligula d'un luxe éblouissant.
LA LÉGION ÉTRANGÈRE Récits militaires par M. HOGER DE BEAUVOIR. Illustrations de M. DOLDIER.
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L'affaire Prado.
au nombre des actualités, nous pensons intéresser nos lecteurs en publiant des croquis pris à l'audience, et grâce auxquels ils auront sous les yeux l'image exacte du criminel en vedette, et celle des principaux témoins cités à la barre. Voici le portrait de Prado, tel que le trace notre confrère dans le Temps. Prado, brun, petit, les traits vulgaires, les cheveux « courts et déjà grisonnants, n'a rien du noble hidalgo, émule de don Juan, que pourraient faire supposer ses conquêtes féminines assez nombreuses, et ses récits. ,(C'est même plutôt le contrebandier espagnol capable au besoin de faire feu avec les douaniers de la frontière française que le rastaquouère ayant rapporté de ses fréquentations dans tous les mondes un vernis d'élégance et de distinction. jusqu'à la coupe de sa jaquette noire un « Il n'est pas peu râpee qui n'éloigne toute idée de ressemblance avec l'aventurier séducteur. » Dans l'acte d'accusation dressé par M. l'avocat général Falcimaigne nous trouvons outre le récit de l'arrestation, quelques détails sur l'accusé. dernier, à dix heures du soir, sur la « Le 28 novembre berge de la Seine, à la hauteur du quai de la Conférence, un individu était arrêté à la suite d'un vol audacieux et après avoir blessé d'un coup de revolver l'un des agents qui l'avaient poursuivi. C'était l'accusé Linska de Castillon. s'appelerPradoyRido ce nom était « Il déclara alors faux, comme ceux de Mendoza, de Haro, de Grasset, qu'il avait pris successivement dans sa préoccupation constante de dissimuler son identité véritable, laquelle ne paraît pas encore établie, du reste, avec certitude. Le nom de Linska de Castillon, qu'il prétend être sien, figure, il est vrai, dans l'acte de son dernier mariage dressé à Madrid le icr novembre 1879* et dans l'acte de naissance de l'enfant né à Bordeaux de ses relations avec la fille Couronneau; mais lui-même explique dans une lettre que son mariage a été célébré sur la production de pièces fausses et qu'il pourrait, pour ce motif, être annulé. Son état civil et ses anteesdents sont
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inconnus. » Les teuilles quotidiennes ayant fourni sur Prado tous les détails nécessaires, nous ne répéterons pas ce qu'on précéa lu partout, et nous nous bornerons aux lignes dentes, qui suffisent au commentaire de notre gravure.
Un entre autres Pendant le siège de Puebla, une compagnie du régiment étranger, forte de trois officiers et de soixantedeux hommes, sous les ordres du capitaine Danjou, est commandée pour aller à Palo-Verdc au-devant de
deux convois venant de la Vera-Cruz, l'un porteur de trois millions, l'autre composé de l'artillerie destinée au siège. Le détachement s'arrête à Palo-Verde pour y faire le café, quand des cavaliers mexicains sont signalés du côté de Chiquihuite. Aussitôt, le capitaine Danjou ordonne à ses hommes de renverser les marmites, de charger le campement sur les mulets, de rappeler l'escouade laissée à la garde de l'eau et de se diriger sur le village de Camerone.
ARRIÈRE-SAISON
AtBRIGHTON.
— LES
«
MINSTRELS
PLAGE.
—
Etude peinte de M.
RAFFAËLLI. —
Gravure de M.
DOCHY.
peine la petite colonne a-t-elle dépassé les dernières maisons de ce village, que tout à coup elle se trouve en présence de nombreux cavaliers qui l'assaillent de toutes parts. C'est l'avant-garde du corps mexicain commandée par le colonel Milan, au nombre de trois cent cinquante guérilleros, trois bataillons d'infanterie, représentant en tout douze cents fantassins et huit cent cinquante cavaliers. capitaine Danjou. Et ne — Formez le carré! crie le tirez qu'au commandement! Il laisse approcher l'ennemi à cinquante pas, et alors des feux de salve font une brèche énorme dans la masse profonde des cavaliers mexicains qui, épouvantés, vont se reformer à l'abri de la fusillade. Danjou profite de ce moment de répit, charge à la parvient à gagner une baïonnette, s'ouvre un passage maison située au sud de la route. Cette habitation est connue sous le nom de Camerone, et elle fut le théâtre d'une défense si opiniâtre, si extraordinaire, si héroïque, que le nom de Camerone, par décision impériale, dut être inscrit sur le drapeau de la légion, comme celui d'une grande victoire. géants! » dit de cette journée le « Une lutte de maréchal Forey. La maison où s'était réfugiée la compagnie du capitaine Danjou, déjà éprouvée par le feu des Mexicains, a derrière elle une cour entourée sur trois côtés de hangars ouverts. Le capitaine fait occuper la cour et une chambre située au nord-ouest. Pendant ce temps, l'ennemi prend possession de la chambre de l'angle oppose de la même maison, laquelle chambre a une fenêtre donnant sur la cour. Et le feu commence. A neuf heures et demie, l'officier français est sommé de se rendre. A
et
Jamais! - onze heures, A
il était évident pour tous que la résis-
tance de cette poignée d'hommes devait ere tôt épuisée. Eh bien! on mourra, mais on ne se rendra pas. Tous prêtent le serment de lutter jusqu'à la mort. Danjou, à ce moment même, tombe foudroyé, une balle l'a atteint au cœur. Le sous-lieutenant Vilain prend le commandement et dirige la défense avec la même opiniâtreté. Un bruit de tambours; des sonneries de clairons!. Cest du secours; c'est un bataillon français envoyé pour les délivrer! l'espérance renaît et le feu redouble d'intensité. Hélas! ce sont trois bataillons mexicains, qui viennent s'ajouter à ce millier de soldats acharnés contre une trentaine de braves, non encore atteints. La chaleur est suffocante! Les hommes n'ont pas mangé depuis la veille, ni bu depuis le matin. Le martyre des blessés est horrible; quelques-uns boivent leur sang et même leur urine. A deux heures, le sous-lieutenant Vilain est tué. Le commandement passe alors au seul officier qui reste, au porte-drapeau Maudet. Les Mexicains, decimés par cette poignée de héros et désespérant de les réduire, entassent des fagots, des broussailles autour des hangars extérieurs et y mettent le Teu. Bientôt toute la cour disparaît dans une masse opaque de fumée. Et malgré tout, malgré les flammés et la suffocation, les enragés sont toujours aux créneaux et le feu ne discontinue pas! A cinq heures, l'attaque est suspendue, le colonel Milan place, ses troupes à l'abri d'une maison voisine, et, là, harangue ses deux mille hommes avant de les lancer sur les vingt-cinq survivants. finir avec cette poignée d'hommes — Il faut en épuisés!s'écrie-t-il. Un légionnaire, de nationalité espagnole, entend ces paroles et les traduitàses camarades. — Non, mille fois non, ne nous rendons pas! Alors, l'ennemi fait ce grand effort de se ruer par toutes les ouvertures précédemment pratiquées. A la il est pris. porte principale, il reste encore un homme Quatre soldats qui défendent la brèche sont enveloppés et entraînés. Le sous lieutenant Maudet, barricadé avec quatre hommes dans les débris d'un vieux hangar, s'y aéfend héroïquement quelque temps encore, puis donne l'ordre de charger à la baïonnette, mais, à sa sortie, tous les fusils sont braqués sur lui;un des légionnaires lui fait un rempart de son corps et tombe foudroyé; luimême est grièvement blessé par deux balles et renversé à terre. Enfin, les Mexicains se précipitent sur les quelques survivants et ont la gloire de faire prisonniers les dix-neufhommes que le feu avait épargnés. Il était six heures du soir. La lutte durait depuis dix longues heures. Deux officiers étaient tués, le troisième mortellement blessé; vingt sous-officiers et soldats avaient été tués, vingt-trois blesses, parmi lesquels sept moururent de leurs blessures; les autres furent faits prisonniers à l'exception d'un tambour, laissé pour mort et qui, recueilli le lendemain par une reconnaissance du régiment étranger, donna les premiers détails sur l'attaque et la défense de Camerone.
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Les Mexicains avaient perdu trois cents hommes, dont deux cents morts. Grâce à la sublime résistance de cette compagnie de la légion, le colonel Milan rétrograda avec sa colonne et laissa passer les convois sans lçs inquiéter. Du reste, on doit cette justice à l'ennemi qu'il traita avec humanité ses prisonniers, s'honorant lui-même par les égards dont il entoura les vaincus. Quand le sous-lieutenant Maudet mourut de ses blessures, les Mexicains lui rendirent les honneurs militaires. (A suivre.)
'EST un heureux auteur que M. Édouard Pailleron, on reprend toutes ses pièces en attendant les nouvelles, on réédite ses ouvrages éouisés. Nous venons de recevoir un charmant volume de poésies du sympathique académicien réimprimé chez Calmann-Lévy avec un soin minutieux qui donne un charme de plus à l'ouvrage. Pour ceux de nos lecteurs qui n'ont pas lu dans la Revue des Deux-Mondes ces vers exquis, nous les leur signalons. Amours et Haines, tel est le titre de l'ouvrage auquel nous empruntons un des plus jolis morceaux
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LE JARDIN A Ernest Legouvé.
Je passais, — j'entendis, de la route poudreuse, Que derrière le mur on riait aux éclats, Et je poussai la porte. — A travers les lilas, Voici ce que je vis dans la maison heureuse
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Un tout petit enfant essayait au jardin, Au doux enchantement de sa mère ravie, Dans le parterre en fleur et sur le gazon fin, Ses pas, les premiers pas qu'il eût faits de sa vie. Cher amour! il allait tout tremblant, il allait, Avançant au hasard son pied mignon et frêle, Hésitant et penché, si faible, qu'il semblait Que le papillon dût le renverser de l'aile.
Impatient pourtant, égratignant le sol De son pas inquiet, avec l'ardeur étrange Et les trémoussements d'oiseau qui prend son vol. Dans les petits enfants il reste encor de l'ange. Et lui, se pâmant d'aise en ce monde inconnu, Suivait l'oiseau qui vole ou parlait à la rose, Et, tout en gazouillant quelque charmante chose, Ouvrait toujours plus grand son grand œil ingénu; Et l'on voyait alors les splendeurs de l'espace, Et les candeurs du ciel et les gaîtés de l'air, Et luire ce qui luit et passer ce qui passe Dans le tout petit ciel de cet œil pur et clair. Parfois il s'arrêtait^ tournait un peu la tête Vers sa mère orgueilleuse et toute à l'admirer, Et repartait avec de grands rires de fête, Ces rires si joyeux qu'ils vous en font pleurer. Oh! la mère, elle était à ne pouvoir décrire Avec son geste avide, anxieux, étonné Et de tout son amour couvrant son nouveau-né, Et marchant de son pas et riant de son rire. Elle tenait ses bras étendus vers l'enfant Ainsi qu'on tend les bras vers le fruit que l'on cueille. Le défendant de mal comme un rosier défend Le bouton de sa rose avec ses mains de feuille. Elle suivait ainsi, courbée et pas à pas, Regardant par instants, dans un muet délire, Un homme assis plus loin et qui feignait de lire Et souriait, — croyant qu'on ne le voyait pas. Peut-être le mari, mais à coup sûr le père, Qui tâchait de porter l'ivresse dignement, Et dont les doux regards allaient furtivement De la mère à l'enfant, de l'enfant à la mère. Et, par ce beau soleil, flottait sur tout cela Je ne sais quoi d'ému que le printemps apporte; J'entendis le Bonheur murmurer cc Je suis là.. » Et je sortis rêveur — en fermant b.en la porte.
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UNE FEMME SAVANTE Imité de l'Anglais, par
AUGUSTE LEPAGE.
III (Suite.) Je me tournai vers ma malade à cette question et reçus pour réponse un léger signe de tête et un faible — Oui.
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Je regardai encore la servante sa figure était affreuse dans sa pâleur et sa poitrine se soulevait, haletante, comme si elle avait été en proie à une grande anxiété. Mon tempérament n'est ni froid ni dur, et je suis sûre que, dans des circonstances ordinaires, ou avec une autre femme, j'aurais été émue de pitié à la vue d'une si grande détresse; mais quelque
chose d'antipathique à ma nature, dans cette personne, quelque chose d'indéfini et de vaguement senti endurcit mon cœur, et j'aurais désiré une réponse négative lorsque je lui demandai brièvement — Maintenant, décidez-vous une bonne fois Voulez-vous venir avec nous ou non Oui ou non? Elle répondit avec fermeté, mais avec des lèvres livides
::
?.
-
:J'irai.
— Alors faites les paquets et ne perdez pas de
temps. Je sonnai et demandai une voiture, puis je dis au garçon, étonné, de me donner la note de lady Pomeroy et la mienne le plus vite possible; et tout en donnant ces ordres, je pressais Clara, car, selon mes pressentiments, elle aurait certainement prolongé son ouvrage jusqu'au retour du docteur Pomeroy. En peu de temps, tous mes ordres furent exécutés à la lettre, et la limite des deux heures de grâce finissait seulement, que nous filions d'une manière très satisfaisante loin de la petite ville d'Allemagne qui avait été choisie par mon néfaste comfrère comme une place très convenable pour ensevelir l'infortunée victime de son avarice. Je m'étais aperçue qu'au moment de notre départ, quand lady Pomeroy et moi étions en sûreté dans la voiture et sur le point de partir, Clara m'ayant entendue donner l'adresse au cocher, s'aperçut tout à coup qu'elle avait oublié quelque chose qu'il lui était nécessaire d'aller chercher; alors elle descendit rapidement de la voiture et s'élança dans l'hôtel, d'où, en moins de deux minutes, elle revint avec son précieux trésor, et sans plus de difficultés nous quittâmes la station. Je dois dire qu'avant ce léger incident, j'avais eu certains soupçons sur Clara, et il me sembla que son empressement à rentrer seule à l'hôtel au dernier moment, immédiatement après avoir entendu le nom de la ville vers laquelle nous nous dirigions, pouvait bien n'être pas pour rechercher un objet oublié, mais plutôt pour laisser un message verbal ou écrit indiquant notre lieu de destination au docteur Pomeroy. Agissant d'après ces soupçons, je pris des billets, non pour l'endroit qu'elle m'avait entendue nommer, mais pour une ville plus éloignée, sur une route différente de celle que j'avais précédemment choisie. Je n'aurais rien dit de ce changement d'itinéraire si Clara ne m'avait demandé si ce serait long d'arri ver à l'endroit qu'elle avait entendu désigner. — Nous n'allons pas là, dis-je, mais à Stuttgart, où je pense que nous trouverons un hôtel plus confortable que partout ailleurs. — A Suttgart, répéta-t-elle avec consternation — Pourquoi pas, dis-je froidement Elle se mordit les lèvres, fit un geste d'impatience et resta silencieuse.
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IV Certaine de ne m'être pas trompée à l'égard de Clara, je la surveillai tout le temps du voyage; je ne fus pas longtemps à m'apercevoir qu'elle portait dans son corsage un certain petit paquet, sur la sécurité duquel elle semblait très inquiète. Vingt minutes avant d'atteindre Stuttgart je la vis s'agiter nerveusement et presser son talisman contre elle, sans doute pour essayer de le faire glisser dans la doublure de sa robe mais, au moment de le saisir, elle rencontra mon regard et occupa ses mains à autre chose. Ces observations me convainquirent que le paquet en question contenait quelque chose de particulièrement précieux ou important pour elle, puisqu'elle trouvait si nécessaire de me le cacher. Si c'eût été sa bourse ou quelque colifichet, tant de précautions n'eussent pas été nécessaires. Je cherchais à deviner quel pouvait être le contenu de ce paquet, et je finis par croire que, pour la sûreté de la convalescence de ma malade, il était nécessaire qu'il vînt en ma possession à la première occasion. Dans ce but, je préparai mon plan avec toute la sagacité dont je suis capable, et en arrivant à l'hôtel que j'avais choisi à Stuttgart, je demandai un appartement consistant en trois chambres à coucher communiquant toutes entre elles. La chambre du milieu me fut réservée. Je donnai celle de droite à lady Pomeroy et celle de gauche à la servante, de sorte que cette dernière ne pouvait sortir de sa chambre ni de celle de sa maîtresse sans être vue par moi. Ces arrangements terminés, je pris dans mon nécessaire de voyage une feuille de papier sur laquelle je fis une ordonnance pour avoir une boutelle de chloroforme, et j'envoyai une servante de l'hôtel la chercher chez le plus proche pharmacien. Il me semblait imprudent, vu les circonstances, d'y aller moi-même et de courir le risque de laisser ensemble la poule et le renard. Le chloroforme me fut apporté en dix minutes, et je l'enfermai dans mon nécessaire, puis j'allai dans la chambre de lady Pomeroy pour l'aider dans les préparatifs de son
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coucher dont elle avait tant besoin. Elle avait supporté le voyage avec beaucoup de courage. L'espoir et la confiance se lisaient dans le regard avec lequel elle reçut mon sourire d'encouragement, et quand je la quittai bien paisiblement endormie sous les rideaux blancs de son lit, je vis que, grâce au ciel, je lui avais rendu la vie. A dix heures, je congédiai la servante et je restai dans ma chambre, occupée avec mes livres et ma correspondancejusqu'à minuit passé. Le bruit régulier de la respiration de Clara m'apprit qu'elle dormait, le moment était arrivé de trouver le précieux paquet qu'elle cachait dans sa robe tout le temps de notre voyage à Stuttgart. Après avoir retiré mes pantoufles, dont le léger bruit aurait pu la réveiller, j'ouvris doucement la porte qui donnait dans sa chambre, et m'approchai lentement de son lit. La lumière que je tenais à la main me permit de voir au premier coup d'œil que mes recherches ne seraient pas longues. Les mains de Clara, croisées sur sa poitrine, tenaient étroitement serrée une petite bourse rouge que, vu l'importance que semblait y attacher la dormeuse, je supposai ne devoir être rien autre que le précieux trésor qu'elle avait si soigneusement surveillé toute la journée. Posant doucement la lumière sur la table près de son lit, je me penchai sur elle dans l'intention de détacher la bourse d'entre ses doigts, mais au moment d'y toucher, mon regard tomba sur une petite chaîne de métal qui faisait le tour de son cou et à laquelle la bourse était attachée. J'examinai si la position de la dormeuse me permettait de détacher le fermoir, sans être obligée de soulever la tête de l'oreiller, ce qui l'aurait certainement réveillée, mais ce fut en vain. Comme j'étais à côté d'elle, irrésolue, ma main effleura les siennes; elle remua, poussa un profond soupir et serra convulsivement son cher trésor, comme si, même endormie, ses pensées et ses émotions étaient concentrées sur lui. Cet incident me décida; je vis qu'elle dormait légèrement, et qu'un seul essai, pour détacher la bourse, la réveillerait infailliblement. A cela, j'étais préparée, et, retournant dans ma chambre, je pris ma bouteille de chloroforme et un mouchoir de batiste sur lequel je versai quelques gouttes; je le laissai quelque temps sur la bouche et sous le nez de la dormeuse et j'attendis l'effet de mon œuvre. La froideur du liquide et le contact du mouchoir humide la gênèrent un peu, elle remua impatientée et tourna la tête légèrement; j'ajoutai un peu de chloroforme et j'eus la satisfaction de voir mon désir accompli; ses mains se détendirent, sa tête pesa davantage, et en passant mes doigts sur ses paupières, je vis qu'elle était complètement insensible. Sans perdre de temps, je la soulevai sur l'oreiller, glissai la chaîne sur la tête et la tirai avec la bourse rouge d'entre ses mains. Emportant mon trophée d'une main, la bougie de l'autre, je retournai immédiatement dans ma chambre, je fermai la porte, et avec un tremblement nerveux et un léger sentiment insurmontable de remords, car ce que j'avais fait ressemblait d'une façon désagréable à un vol avec violence, je m'assis pour examiner le contenu de la bourse. Elle ne contenait, comme je l'ai déjà dit, ni argent ni bijoux, rien qu'une petite note soigneusement pliée et cachetée; l'état dans laquelle elle se trouvait indiquait pleinement qu'elle était faite depuis un temps considérable. Il n'y avait ni suscription ni adresse, mais le cachet portait l'empreinte d'une bague sur laquelle étaient cette gravées les armes et la devise de Pomeroy bague, je me rappelais l'avoir vue, un jour à table d'hôte, au doigt du docteur George Pomeroy. Je brisai le cachet sans nulle hésitation, j'étendis le papier sur mes genoux et lus ces mots écrits d'une main qui était sûrement celle d'un homme d'une bonne éducation Newbung, comté de « Moi, George Pomeroy, de Berk, promets solennellement d'épouser Clara Fletcher, vivant aujourd'hui dans la condition de domestique dans le même comté, aussitôt que l'objet, pour lequel elle et moi travaillons, sera accompli heureusement, et je m'engage à ce que le mariage soit célébré trois mois, au plus tard, après le décès de la veuve de mon frère, lady Ada Pomeroy.
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M.-D. » Je ne fatiguerai pas le lecteur en lui disant quelles pensées prirent possession de mon esprit à la lecture de ce document. Pour le moment, il suffit de dire que je le replaçai dans la bourse, l'enroulai dans la chaîne, et enfermai le tout dans mon nécessaire. Je pris alors le même moyen pour m'assurer de la domestique, en fermant la porte entre sa chambre et la mienne, le seul mode de communication avec le corridor pour les deux chambres étant la chambre au centre que j'occupais. Ayant ainsi pris mes précautions afin qu'elle ne s'échappât pas pendant le reste de la nuit, il était déjà une heure et demie, je me jetai sur mon lit, désirant plutôt qu'attendant le sommeil. « GEORGE POMEROY,
Contrairement à ce que je pensais, et peut-être à cause des émanations du chloroforme, mon sommeil, contrairement à l'habitude, fut excessivement lourd, et quand je m'éveillai, il était déjà tard; ma montre marquait huit heures. Je sautai à bas de mon lit et allai écouter à la porte de Clara si quelque bruit ou quelque mouvement m'annonçait qu'elle fût levée. Je n'entendis rien tout était calme et silencieux. Il vaut mieux qu'il en soit ainsi, pensai-je; elle est encore sous l'influence du chloroforme. Je nevoulus point risquer de la réveiller, et je m'habillai aussi doucement que possible, laissant la porte fermée, et, à huit heures et demie, j'étais complètement habillée, en costume de voyage, prête à partir immédiatement si cela devenait nécessaire. Alors, je frappai légèrement à la porte de lady Pomeroy et entrai aussi doucement que les talons de mes bottines de voyage me le permettaient, puis je souhaitai un bonjour amical à ma pauvre malade. Elle était assise sur son lit, tout à fait éveillée, et montrant par ses regards que ces dix-huit heures d'absence de poison avaient fait un bien immense à une organisation aussi délicate et aussi susceptible-que la sienne. (A suivre.)
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THEATRES Caligida, tragéJie en cinq actes, en vers, précédée d'un prologue par Alexandre Dumas.
THÉATRF. NATIONAL DE L'ODÉON :
été reprise et elle n'était guère connue, avant l'affiche de l'Odéon, que des lettrés ou des amateurs de
importants, n'ont pas trouvé la place pour se développer. Par exemple le rôle de Messaline. Il s'annonce dès le prologue comme étant capital et rien n'est plus juste, car, enfin, le sujet de la pièce, c'est la mort de Caligula, amenée par la conspiration ourdie par la femme de Claude. C'est Messaline qui conduit toute l'intrigue et qui la dénoue. Eh bien, elle apparaît à peine dans le cours de la pièce et seulement par coups de théâtre, pour dire quelques mots. Son rôle semble absolument insignifiant. Il est vrai qu'à l'Odéon, je ne sais pour quelle cause, on a singulièrement accentué cette impression en supprimant toute la tirade de Messaline du deuxième acte, dont voici les premiers vers. Par Vénus! Contre lui César même conspire, Et le peuple est-tout prêt pour un autre. Oh l'empire, L'empire à qui Le monde apporte ses tributs, Avec un empereur pareil à"C!auJius, C'est-à-dire un manteau pour voiler notre épaule, C'est-à-dire un acteur chargé d'un mauvais rôle, Qui nousJaisse fouiller, selon notre vouloir, Dans cette mine d'or qu'on nomme le pouvoir Oh! malheur., etc., Les vers n? sont pas excellents, j'en conviens; mais ils ont au moins le mérite d'expliquer le personnage et de poser la situation. Puisqu'on admettait le systèmedescoupures, il me semble qu'on en aurait pu pratiquer de plus heureuses. Mlle. Tessandier est très belle en Messaline blonde aux yeux noirs. Elle a dit avec une langueur passionnée la seule scène^le son rôle, celle où la femme de Claude, voulant faire entrer son amant Cherea dans la conspiration, lui promet toute une vie d'amour, de voluptés et de délices à partir du jour où César sera mort. Mme Segond-Weber qui représente Stella, la vierge chrétienne martyrisée par César, a certainement de grandes qualités. Elle sait à peu près tout ce qu'on peut savoir. Elle sait dire, elle sait vibrer, elle sait les longs gestes amples et harmonieux, elle sait les jeux de physionomie et les regards inattendus, elle sait même aussi déjà quelques-uns des trucs du métier, à l'aide desquels on augmente les effets. Elle sait trop de choses. Ah! que j'aimerais mieux lui voir un peu moins de science et un peu plus d'émotion vraie! Et combien je préfère le jeu emballé de Paul Mounet, même avec l'exagération de ses éclats de voix et de ses mouvements de sauvage indompté ! Il est sincère au moins celui-là, et il se dépense sans compter, avec toute l'ardeur de son tempérament. C'est d'ailleurs Paul Mounet qui a décidé le succès de la soirée. Il a donné à la figure du Gaulois Aquila une allure énergique etfarouche d'un effet superbe. Il a ainsi réveillé l'intérêt qui languissait au quatrième acte et forcé, à une heure très avancée, les applaudissements d'un public presque aussi fatigué que les artistes. M. Philippe Garnier joue Caïus Caligula. M. Garnier a le masque des Césars, c'est une véritable tête de médaille romaine, voilà qui est entendu. Mais ce n'est pas suffisant pour jouer Caligula. Se fiant trop aux éloges plastiques dont on lui rebattait les oreilles aux répétitions, M. Garnier a sans doute négligé l'étude approfondie du rôle qui lui était confié. Il a eu tort. S'il est assez bon dans quelques scènes, il y en l'ai trouvé à peine passable. a beaucoup La figure de Caligula est très complexe. M. Garnier n'en a pas su rendre tous les aspects ni toutes les nuances --il joue trop gros. Sa diction même est loin d'être toujours irréprochable. Il y a un moment dans la-pièce où César raconte une discussion qu'il a eue avec l'histrion Apelle sur le point de savoir Si l'on doit au théâtre, Chanter le vers tragique ou seulement le dire. M. Garnier adopte trop souvent une troisième manière
!
!
théâtre. M. Porel a monté cet ouvrage comme s'il s'était agi de faire revivre, pour la génération présente, un grand succès consacré, classique. Il a fait magnifiquement les choses, et, dans le spectacle qu'il offre aujourd'hui au public, la mise en scène et les décors méritent, à eux seuls, d'exciter la curiosité et l'intérêt. C'est là sans doute un acte de courage, presque de témérité. Tout en l'admirant comme il convient, je' me demande si le brillant directeur de l'Odéon n'eût pas été mieux inspiré en choisissant une autre occasion de satisfaire ses goûts dispendieux de grand luxe artistique. Elle est bien longue, cette tragédie en six actes1 Certainement elle contient des scènes fort belles, largement traitées où l'on reconnaît l'instinct dramatique et la main puissante du maître ouvrier qui a bâti tant d'oeuvres solides au théâtre. Il y à même quelques beaux vers, comme dans toutes les tragédies. Mais la pièce est confuse dans son ensemble, bien que chaque développement en soit très clair. C'est un panorama d'épisodes curieux, habilement présentés; mais ces épisodes sont indépendants ou mal reliés entre eux, ce qui fait que l'intérêt s'égare, se dissémine, s'affaiblit et ne suffit plus à nous dissimuler la longueur matérielle du spectacle qui semble interminable. En écrivant Caligula, Dumas avait cru pouvoir évoquer d'un seul coup cette immense Rome des Césars, capital de l'empire et centre du monde, qui comptait près de cinq millions d'habitants et qui bruit à la surface de la terre « faisait un si grand que l'on n'entendait pas même le murmure des autres villes». Alors, dans la tumultueuse imagination du robuste poète, les idées se sont présentées en foule, naissant lebredouille. du moindre document. Ne pouvant se résoudre à Un des épisodes les plus intéressants est celui de choisir entre elles, l'auteur a voulu les faire toutes la mort de Lépidus, le jeune seigaeuruomairi qui a moindre la sacrifier note, cadre, dans entrer sans son la vengeance du tyran pour quelques paroles encouru pittoni mot trait de ni un moeurs, sans omettre un imprudentes et qui s'y dérobe par le suicide alors recueilli lectures dans détail typique ni ses resque, un à la mode, en s'ouvrant les veines dans un bain parclassiques, dans ses compilations historiques, ou fumé. C'est M. Dumény qui joue Lépidus. Il a fourni par les impressions personnelles de son voyage détaillé tout ce joli rôle avec beaucoup d'intelligence à Pompéï. de charme et il en a su faire valoir les moindres Cette tâche était impossible, faite pour décourager et parties. 11 y est excellent. D'ailleurs, les vers que le tout autre qu'un athlète comme Dumas. Il y a échoué, pode mis dans la bouche de Lépidus sont en malgré le travail prodigieux dont son œuvre porte la générala faciles et bien venus. On a fort applaudi la trace. tirade dernière aujourD'ordinaire changés! les Que temps sont d'hui, dansles œuvres contemporaines, c'est la pénurie Laissez-mfl¡ donc mourir, mes frères, ilest temps, du fond qui apparaît d'abord et nuit au talent de la C'est un bienfait des Dieux de mourir à vingt ans forme. Ici c'est la fécondité, c'est l'exubérance qui Et de ne pas sentir de nos jeune., années envahit tout et submerge l'intérêt. Il y a dans Caligula Se sécher à nos fronts les çouronnes tanées. la matière de trois ou quatre tragédies. L'erreur de La murt n'a point de prix aux esprits résolus Dumas est de n'avoir pas su faire un choix et Je suis, elle n'est p;is elle est, je ne suis plus. ensemble. traiter toutes d'avoir voulu les HIPPOLYTF-LEMAIRE. fi en résulte que des rôles entiers, et des plus
d'autrje
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M. IIARRISSON,
NOUVEAU PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS.
-
M. LÉVY-MORTON, VICE-PRÉSIDENT.
MARIE.)
ADRIEN
M.
de (Dessin
— PROLOGUE.
Le — L'ODÉON.
A REPRÉSENTÉE
DUMAS,
D'ALEXANDRE
TRAGÉDIE
CALIGULA,
— ILLUSTRÉ.
THÉATRE
LE
NOTES
ECHECS Nous prions MM. les amateurs d'atingser les solutions et toutes communications relatives aux échecs à M. ROSVTHAL. 231, boulevard Pereire. AVIS IMPORTANT. —
PROBLÈME N* 1822 Par M. J. DUTBTÎIX, à Limogess.
(a) Faible, le coup juste était 2 -- C. 3 FD. P. D. 3 FR 4 P. 4 D (b) Bienjoué, si 3 C pr P F. 4 FR parlie 3 D 5 C. 4 FD — P pr P 6 C. 3 FD égale. P pr P 4 C pr P — D. 4 C (si 4 — P. 4 D Si 3 5 D. 5 T éch — P. 3 C 6 C pr P etc., et gagnent) 5 C. 7 F — D pr PC 8 T. i FR — P. 4 D 9 C pr T — P pr F 10 D. 5 T éch — P. 3 G 11 D pr PT — F. 3 H 12 D pr PC éch et gagnent. (d) Si 4 — C. 3 FR 5 C. FD — P pr PR (si 5 — P pr PD 6 C pr P — P pr P 7 F. 5 CR mieux) 6 CR pr P 4 D (si 6 — C pr C 7 P pr C et g-ag.lnt) 7 C pr P — P — C pr C 8 D. 5 T éch — P. 3 CR 9 C pr P — C. 3 FR (si 9 — P pr G 10 D pr PC éch — R. 2 D 11 F pr C 1). 2 R 12 F. o CR et gagncnt) 10 F. 7 FR éch — R — FR éch R 12 D. pr F 11 C. 5 R éch double — R.C. 3 FD mat) 13 P. 4CR 4 (si 12 — R. 3 D 13 FR 4 R. —
-
-
(c)
-
Je tente un pauvre faméliqu Ou plein de trivialité, Si j'éconduisune supplique, Le quémandeur fort irrité Peut faire un nez en vérité. Très long. 1368. —
3
NOIRS
CnAHADE,
parMadame Tallien, it
la plus pciilu
maind'Âuteuil.
Sur mon second près de l'abîme Vol<! mon premier qui s'incline, En faisant fléchir mon entier! LAVANN
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inat.
est évident que si PC pr C 7 D. 5 TR (e) Il
gagnent.
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-
D.
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1
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F. 5 CR et
(g) Si 13 — C. 2 R 14 T. 1 R suivi de F. 5 CR etc. (h) Très bien joué. Le coup du texte brise forcément
il
le pion du centre et en même temps l'affaiblit. (i) Si 17 — P. 4 TR18 P. 3 TR — P pr PC 19 P pr PC — T. 5TR seul moyeu pour regagner le P., alors les blancs jouent 20 T pr C éch suivi de F. 5 C éch et
gagnent. (j) Très bien joué, le coup du texte ne laisse aucune ressource aux noirs. (k) Si 25 F. 3 F 26 F pr PCD et gagnent, et si 25 R T. C. 26 7 FD — F. 3 F 27 F. 6 D et gilgnent. 2 — (l) Très bipn joué, coup décisif qui termine immédiatement la paitie. (m) Il est évident que si 27 — P pr F 28 T pr F éch R 29 T pr P et gagnent. — C. 2 (n) Si 31 T pr T — P pr T et malgré leurs deux pions en plus les blancs auront «lesdit'hcult^s à g'gner à cause des fous de différentes couleurs. F pr P 48 T 8 T éch et (o"i II est évident que si 47 — lIlal et si 47 fait D et gagnent. — R pr T 48 P. 8 FR Nous faisons nos compliments à M. de BalascllOfl do la manière brillante dont il a terminé cette partie.
-
BLANCS
LM BUnoi
jouât et font mat en deux oeups.
SOLUTION DU PROBLÈME N* 1218. Blanoa
1FprF
1F.8CD 2TprPmat
noirs
si 1F. 3 C
2C.7Rmat 20prOmat 2C.4CDmat 2DprCmac 2P.7Réolidéc 2C.5Rmat 2DprPmât si1F.2TR etsi1D.1D
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coup.
N* 221
GAMBIT en second.
sHOPF.
Blan
Noirs
M.BALASCHOFF.
démoli par
1
C. 2 R
et n°
9
est trop facile.
M.WALD.
M.BALAS<
Noirs
1\1.WALD.
14F. 2D 14F.4FR 1 P. 4 R TR. 1 R éch 15 R.2F 2 P. 4 FR(a) 15 23C. 3 FR F.4FD(b)3C.3FD(c) lfiP.4FD(A)16C.2R 17TR.1H.(i) P.4CR 18 45CPpr prPD(d) 17 4P.4D C.1FD 18F.7FD C(e) 5CprP 19RprT 19TprT 6 D.2R 6DprC 20PprP PprP 7D.4FD(J) 20 7C.3FD 21 P.4 CD 21P.3TD SFprD 8DprD 22T.1liéc'j 2tR.1F 9F.3CD 9C.51) 23T.3T 23P.4FR 10P.3FD 10PprP 24R.2F 24F.5R IIPprC 11CprF 25T.1FD(j)25T.3FD(k) 12P.4D 12Roq 26T.3T 13P.3TR(g) 25T.-1D 13F.3D
Position après le
23*
RÉCRÉATIONS DE LA FAMILLE
-
Prière d'adresser les solutions et envois à M. LAYAUD, 36, rue de Verneuil. Les solutions doivent lui parvenir au plus tard le deuxième mardi qui suit chaque publication. AVIS IMPORTANT.
Jouée dans le tournoi international par corraspondance di Monl; illustré entre MM. Balaschoff et Gustave Wald.
1P.4R
La vie militaire sous le premier Empire fut publiée autrefois par un officier de la grande armée, E. BI.AZE,
si1Fde8Ta'rtrecoup.
PARTIE
Blancs
M. Ch. SS, à Constantinople. — Nous n'avons pas rpç.u votre premier envoi, votre problème n° 8 est
S. ROSEVTHAL
1F.4Diln'yapasdematau 2ecoup. 1R.4Diln'yapasdematau
Donner les numéros d'ordre 1364 et 1363 aux problèmes publiés le 1" novembre. EnRATUM. —
1366. — DAMES,
par M.Bouvet.
Malgré l'originalité de la position ce problème est bien posé. NOIBS
Le livre du centenaire de 178g, du docteur L.-C. PAX renferme dans ses deux cents pages, une encyclopédie complète de droit civil et administratif et mérite de figurer dans toutes les bibliothèques publiques ou privées. (Ghio.)
Les blancs jouent et gagnent.
38T.7Déch38R.1R 39P.4TR 39T.7TR 40TprPT 40T.7R 41F.3C 41P.6FR 42T.8TRéch42R.2F 43F.5R 32T.8Féch 43F.3F 44F.7Céch 44P.5FR 33T.7Féch 4"1F.4D 45R.3C 34F.3F 35T.7Oech 40T.7Téch46R.1C 47P.7FRéch 35F.6FR
C
P F
32Fpr 33R.2 34R.3C 35F.5R 36R.3TR 37T.3D
37F.5R
Lesnoirsabandonnent(o).
L'édition définitive des Œuvres complètes de Victor Hugo, d'après les manuscrits originaux, va paraître dans le format in-I8. Elle comprendra 70 volumes. La publication commence par les Misérables, que jamais l'acheteur n'a pu se procurer sous une forme aussi élégante et à si bas prix. (J. Hetzel et Cia.)
:
BLAN.CS
(i)
1870-1871. — Souvenirs de Frédéric III. Examen critique et commentaire, par DICK DE LONLAY et H. GALLI. — Souscetitre, viennent de paraître les souvenirs de Frédéric III, sur la campagne de France en 1870*1871. Deux auteurs de talent se sont occupés de l'examen critique et commenté de ces Mémoires. M. H. Galli au point de vue politique, et M. Dick de Lonlay au point de vue militaire. Nous sommes assurés que le public fera un excellent accueil à cet ouvrage. (Garnier frères.)
:
ftoml
27C.2R(m) 27F.4R 28 F pr PD éch28 C pr F 29F.3F 29Tpr 30F. 1R 30T.6D 31T.8D(n) 31T.3FD
au lendemain même de ses campagnes. La Librairie illustrée nous en offre une édition nouvelle, avec d'intéressants dessins de Job. On retrouve dans ce livre un tableau très saisissant des guerres de l'Empire.
Sous ce titre San/lets insolents, M. DE BRINN' GAUBAST Nous signalerons, entre a écrit un véritable poème. Triste vérité, Pour faire rire,Art et autres pièces Nature, les Reines de Hongrie.. Esto vir, etc., etc.
coup des Noirs.
BLANCS
Renaissance physique, par PHILIPPE DARYL, est un chaud plaidoyer pour la gymnastique; nous ne doutons pas qu'il ne parvienne à la remettre en honneur S'il est un livre arrivant à son heure, c'est certes celui-là. (J. Hetzel et Cie.)
CORRESPONDANCE
s'lFde8Tà4D
-
Notre confrère BERTOL-GRAIVIL qui fit pour l'Écho de Paris et pour l'Estafette tous les voyages de M. Carnor, a calculé qu'ils avaient duré juste 28 jours. Aussi cela lui a-t-il donné 1 idée de rassembler toutes ses notes et d'en faire un volume sous ce titre: Les vingt-huit jours du Président de la République. La Librairie Illustrée s'est chargée de la confection de cet ouvrage, et a décidé d'en faire un véritable volume de luxe. hlle s'est adressée aux meilleurs illustrateurs, à MM. Felix Régamey,. Tinayre, Moulinié, Fraipont, etc., et elle a presque terminé cet ouvrage qui, fort de 400 pages, in-octavo jésus, ne sera tiré qu'à mille exemplaires numérotés.
Londres, croquis réalistes, par JULES DEGRÉGNY. — Ceux qui aiment à voyager au coin de leur feu passeront une bonne soirée d'hiver à parcourir ces pages où l'auteur a dessiné tout ce que Londres contient de beau et d'horrible. (Libiairiemoderne.)
si1Cde8Fà5C si10de8Fà5.D si1Cde1FprP
BIBLIOGRAPHIE
1:161. — ENIGME.Rondeau, par H.
Lenormalld.
Très long instrument de musique Je suis legsdel'antiquité Et sœur du chalumeau rustique, Dont Virgile le Bucolique A chanté la célébrité, Pourtant par un vin magnifique, Mon corps est souvent habité Même en ce cas l'on me fabrique Très long
Le livre de piété reprend aujourd'hui la première place; c'est celui sur lequel se portent les plus grands efforts. Le volume de littérature illustré n'est plus l'objet de frais considérables; et, sauf quelques ouvrages entrepris pour la gloire d'une maison, la production moyenne de la librairie actuelle est celle du luxe douteux, du bon marché. Tout autre est le livre de messe, qui devient le plus beau cadeau de librairie que l'on puisse offrir. La maison Sanchez s'est entièrement consacrée à ce d'artistes dont genre d'ouvrages, après s'être entourée la réputation est attachée aux plus belles productions
modernes. Nous avons sous les yeux les deux derniers volumes le Missel de parus Le Missel de N. D. de France, et N. D. du Rosaire; nous feuilletons ces pages, toutes ornées de cadres différents, d'une exécution parfaite, d'un sentiment profond, respectueux du texte; si profond même, que ces magnifiques illustrations ajoutent quand les yeux s'égarent au recueillement de l'âme sur les marges du livre, ils y retrouvent la même pensée, le même récit, la même prière.
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LES NOUVEAUX COLLABORATEURS
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La nouvelle rédaction de l'Écho de Paris, jointe à l'ancienne, déjà si brillante et si aimée, forme le plus magnifique groupe de conteurs, de poètes, de chroniqueurs et de critiques, qui puisse être constitué à l'heure actuelle. Nous donnons aujourd'hui en supplément les portraits de tous les rédacteurs de ce journal, en les accompagnant de quelques lignes de chacun deux, sur la manière dont ils entendent leur collaboration à l'Echo de Paris. A M. Valentin Simond,
Directeur de l'Écho de Paris.
Mon cher Directeur,
En entrant dans votre journal, si épris d'art et de modernité, je me suis tout de suite senti chez moi puisque j'y retrouvais tant d'anciens amis, et d'excellents amis nouveaux. J'y suis tout à fait à l'aise, car, à ce que je crois, le système de l'Écho de Paris est exactement le mien, qui consiste à ne pas avoir de système. Aimer, chercher, louer tout ce qui est beau, et négliger le reste avec une indifférence profonde, ce n'est rien de plus ni de moins que le simple devoir. Un journal où tous les écrivains veulent travailler de leur mieux, avec une ardeur toujours pareille, et où le Directeur leur met la bride sur le cou et les laisse parfaitement libres, tel est celui que je comprends, et que réalise très heureusement l'Echo de Paris. Croyez, mon cher Directeur, à mes sentiments les plus dévoués. THÉODORE DE BANVILLE.
Être gai! Rouvrir, s'il se peut, en pleine mélancolie contemporaine, la veine du large rire, où coulait. avec le vin de nos vignes françaises, le sang de nos pères gaulois! Défendre, comme un lambeau de la terre maternelle, ce trésor de belle humeur qui nous fut, à travers les temps, une suprême ressource contre la défaite. Reprendre l'œuvre interrompue des amuseurs anciens qui écrivaient leurs farces en bon style, sans oublier jamais le respect dû aux choses sacrées de la Patrie et de l'Amour. Tel est le programme que je vous ai proposé, mon cher Directeur, celui que vous acceptez, celui auquel je resterai fidèle à l'ËcllO de Paris. Vous savez que j'ai tout quitté pour y venir, quand vous en avez fait si vaillamment le rendezvous des conteurs et des poètes qui sont, à mon avis, la plus honnête compagnie du monde. ARMAND SILVESTRE.
Ce quy je ferai à l'Écho de
Paris, mon cher Directeur ? d'assez médiocre littérature sans doute
:
; chi-
mais voici ce que je rêverais d'y faire par la mère d'un conte tendre ou galant, donner aux autres, quelquefois, l'oubli, et le donner à moimême, des amers travaux de la vie, des noirs soucis réels. Quoi! n'avons-nous point le droit, en nos misères, de nous en divertir? Les plus magnifiques poètes que tourmenta jalousement l'ambition des œuvres hautaines et des gloires augustes, n'ont-ils pas consenti, presque tous, à la futilité de quelque ouvrage plaisant ou joli? Je les imite en cela, ne pouvant les imiter en d'autres points et, quels que soient mes intimes songes, peut-être grandioses, je n'éprouve aucun désenchantement ni aucun regret si, après une frivole page écrite, il m'est permis d'espérer qu'elle fera naitre un sourire sur les lèvres d'une jeune femme naguère mélancolique.
;
CATULLE MENDÈS.
Je suis entré dans le journalisme, il y a trente ans — car je marche à grands pas, hélas 1 vers le doyennat de ma profession -- à l'heure où s'accomplissait, dans la presse, une révolution. L'en;rée en scène de la Chronique renouvelée rompait les moules étroits, faisait disparaître les distinctions de genres qui gênaient la pensée et souvent le talent de nos prédécesseurs. La Chronique a conquis cette liberté admirable et utile qu'on peut y parler d'un problème de morale à propos d'un chien écrase, car elle se saisit de l'actualité sous toutes les formes et en fait le prétexte de discussions sur tout ce qui peut préoccuper l'esprit. Cette révolution du journalisme, j'y ai un peu aidé, j'en ai sur-
tout beaucoup profité. Je In'entends faire autre chose à l'ÉchodeParis, libre maison ouverte aux bonnes volontés, que de continuer sur toutes choses mes « Essais », à qui manquent malheureusement le génie et la langue du grand chroniqueur Montaigne, mais pour lesquels j'ai l'orgueil de revendiquer, comme, lui le premier des mérites de l'écrivain la bonne foi.
:
NESTOR.
Ce que sera ma collaboration à l'Écho de Paris et quelle campagne je mènerai dans ce journal, ceux qui ont lu deux lignes de moi le savent déjà,
» est l'expression d'une philosophie très nette, très simple et très
et par avance. Ma
«
chronique
française, et c'est par l'ironie qu'elle se gare du pessimisme. Toutefois ceux qui me tiennent pour un gai « se méprennent et confondent mon art avec ma pensée. Je ne suis pas un gai sérieux, et je m'en vante! Ce siècle finit mal. Entre le dégoût du passé et l'anxiété du futur, il s'abandonne aux augustuleries politiques et morales. Homme de sang latin et de race gauloise, j'oppose, intrépide et chétif, à l'invasion des hordes imbéciles, ta politesse suprême du style et l'Ave Cœsar de la raillerie.
«
EMILE BERGERAT.
On me demande comment j'entends ma collaboration à l'Echo de Paris : nos anciens lecteurs feraient peut-être,mieux que moi,'la réponse; quant aux nouveaux, que répondre pour eux Un journaliste peut-il même vraiment définir son travail, fugitif comme l'eau courante, variable comme le baromètre, uniforme seulement par sa régularité? Un article, mais c'est l'histoire d'un cigare. Mauvais on le rejette, passable on le mâchonne, excellent on le savoure, si l'on n'a rien de mieux à faire, et pendant un court instant, au bout duquel il ne reste qu'un peu de fumée qui s'envole et de cendre qui tombe. Mettons cependant notre honneur à ne confectionner que des puros, — si nouspouvons.
?
ED. LEPELLBTIER:
La passion de l'article, — le besoin de dire tout vif son sentiment sur l'événement d'aujourd'hui, d'hier, de demain, qu'il passe sur le grand Guignol de la rue, le tréteau du salon, le sol mouvant de l'alcôve, le dessus et le dessous du théâtre, — le baptême sur la sempiternelle grimace toujours changeante et toujours la même, — l'essai d'une moralité philosophique, surtout humaine, tirée de notre géhenne, de nos illusions, de nos folies Et voilà pour moi L.\ CHRONIQUE. Tout voir, tout entendre, tout souffrir entre huit heures et minuit, — au sortir du théâtre, exprimer nettement, clairement, sincèrement son sentiment et sa vision, — rappeler souvent aux comédiens divins qu'ils sont des hommes, —oublier quel'actrice est parfois une jolie femme, — au-dessus des relations, de la camaraderie, placer le droit du lecteur à la vérité, combattre encore et sans trêve pour la liberté, l'audace de l'art et de la littérature : C'est ce que j'entends par LA CRITIQUE.
:
-
HENRY BAUER.
«Regardez cette tleurl C'est délicieux. N'est-ce petite robe Louis XV. qu'elle ressemble à une Toute l'émotion, toute la tendresse, toute la grâce, tout l'esprit d'une mole, d'une époque, tout cela vient de cette petite flejr, dont une femme, un jour en passant, aura envié la parure. Les cathédrales gothiques sont nées du regard d'amour qu'un homme, en cheminant, a jeté sur les grandes allées de nos forêts. » pas
OCTAVE MIRBEAU.
Mon chenT>îrecteur, L'amour de la Patrie n'est pas le privilège des honmes graves ou qui affectent de l'être. A ceux qui lisent l' Écho de Paris pour le plaisir d'y trouver, chaque jour, les Chroniques des maîtres en l'art d'écrire, j'apporterai un écho fidèle de ce qu'on pense de la France à l'Étranger et de ce qu'on y prépare contre elle. Je suis sûr que le sourire éclos à la lecture de la première page n'empêchera pas, en voyant la France menacée, nos lecteurs de se préparer à faire assaut d'abnégation avec les plus graves. Qu'importe la forme pourvu qu'au fond on ne nourrisse aucune illusion dangereuse et qu'on soit décidé à faire tout son devoir. L'héroïsme, en France, n'est point forcément triste et l'on peut en
riant, aussi bien qu'en geignant, travailler, combattre, triompher ou mourir pour la Patrie. Votie vieil et fidèle collaborateur et ami, A. SAISSY.
On me demande parfois si Colombine est un homme ouune femme Eh mon portrait peut laisser des doutes, car s'il est d'une femme, elle n'est pas jolie, la pauvre Colombine est des deux sexes. Une femme, qui a tellement peur de passer pour un bas-bleu qu'elle ne met pas toujours très bien l'orthographe, y dicte sa pensée à son humble secrétaire, qui la sait un peu mieux qu'elle. Une femme, qui s'occupe avec passion de ce qui touche les femmes, voilà la raison d'être de Colombine. Et ce qu'elle veut pour ses sœurs, ce n'est pas qu'elles soient bachelières, diplômées, électeurs, éligibles, porteuses de culottes Elle les voudrait un peu plus heureuses, ce qui est bien plus difficile à obtenir
!
? !
!
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COLOMBINE.
Mon cher monsieur Simond, Vous insistez pour que je vous fasse ma profession de foi. Bien que les journalistes passent généralement pour n'avoir ni foi ni profession, je serai tout prêt à vous répondre si je n'étais bien convaincu que le seul moyen qu'un journaliste de ma force ait de tenir ses promesses, c'est d'éviter soigneusement d'en faire. Croyez-moi bien vôtre. ALBERT DUCRUJKAUD.
;
Le talent seul ne sauve pas, en effet il ne constitue que le côté moindre de l'originalité, chez l'artiste. Il faut, pour la compléter et la rendre sou-
veraine cette faculté maîtresse qui est l'àme.
CAMILLE LEMONNIER.
Le journaliste, au sens absolu du mot, n'a pas deux manières de comprendre sa collaboration à un
journal. Collaborer, c'est tenter un continuel effort sur sa fantaisie, remporter une quotidienne victoire sur ses goûts et ses tendances propres. C'est vouloir faire le sacrifice de sa personnalité au maître suprême, le public. C'est, à chaque ligne, se dire qu'on écrit pour lui, non pour soi; envisager le plaisir du lecteur, non le sien; tendre, en un mot; à se substituer dans l'esprit commun du lendemain, se juger d'avance et tâcher d'être absous. MONTJOYEUX.
Salut à tui, brillant Écho Qui, sans allures solennelles, As le pétillant du Clicquut Et fais rougir même les colonelles. De Pétersbourg à Mexicu, On connaît la maison amie Où chacun se livre ex cvquo Sans jamais viser à l'éco-
nomie. Oui, tou pour pjyer leur écot, Dans des veilles confraternelles. Travaillent kif kif bourrico, A l'heure où sommeillent les coccinelles. Mendès, en pourpoint abricot, Prèsde Banville nous fascine Silvestre y parfume l'écho, Et l'on y voit danser les Colombine.
;
Tout cela ne se trouve qu'au Journal dont la gaieté m'cnchanle. Vive l'alcool! Foin du coco! Donc, de Paris place à l'Écho Qui chante
!
RAOUL TCCHÉ.
Notre constante préoccupation, à nous autres reporters, doit être de sceller une union solide entre la chronique et l'information. Il y a incompatibilité entre la littérature et le reportage, a-t-on dit, au moment où celui-ci n'apparaissait qu'à travers les brumes épaisses de la Manche ou au delà des espaces immenses de l'Atlantique. Dès lors que l'ère des tà'.onnements touche à sa fin, on commence à comprendre que le reportage peut et doit être, dans ce siècle de la vapeur et de l'électricité, un des rouages considérables du journal. On daigne enfin admettre qu'il ne faut pas que de l'estomac et des jambes pour faire un bon re-
porter, et que les lettres ne nuisent pas. Le reporter moderne doit chercher le premier à se persuader de cette vérité, afin d'en mieux persuader les autres. FERNAND XAU.
Pour le reste, mon cher Directeur, comptez sur ma bien sincère amitié et mon entier dévouement au journal. Bien amicalement, PAUL LORDON.
aspirer à avoir sa part, sinon du gâteau, du moins de la « galette». D'un mien ami, nommé Jacques Profit (un des plus éminents financiers de ce temps, monsieur!) telle est l'opinion. Je la partage. CH. FRIEDLANDER.
Mon cher Directeur, Comment j'entends collaboration à l'Écho de
Paris
D'une façon bien simple : regarder les hommes et tàcher d'en rire. La chose ne s 'ra pas facile au républicain que je suis. Nous allons avoir la grande bataille des appétits contre le droit. Il va falloir en découdre. Nous attendions mieux, n'est-ce pas? des luttes que notre parti a soutenues autrefois, et dont nous étions, vous et moi. Malgré tout, nos ennemis sont visibles. Je suis bien décidé à ne leur trouver ni talent, ni vertu, ni patriotisme, ni sens commun. Nos amis, par contre, ont tous les talents et toutes les vertus. Que n'ontils pas toujours du sens commun 1 ABEL PEYROUTON.
Mon cher Directeur, Ma façon de comprendre la Causerie parlementaire se résume en deuxmots : COURTE — BONNE
Croyez-moi votre très dévoué, E. GRAIVIL. Les gens de chez nous, en Anjou, disent, avec ce bon sourire rabelaisien qu'on leur reproche quelquefois, lorsqu'on leur parle d'un cas difficile, (et la politique rentre dans cette catégorie:)« faut bien connaître!» Étant de cette terre gauloise, je cherche « à connaître et à expliquer en termes clairs et sans pédantisme même les obscurités de la politique contemporaine.
»
C'est l'honneur de la République d'avoir fondu dans l'armée toutes les classes sociales. Cette cohésion des forces vives de la nation s'entretient et se développe par la sympathie que leur accorde la femme française. Lecteurs et lectrices de l'Écho de Paris m'en voudraient de ne pas leur faire suivre les efforts de nos régiments. On y travaille sans défaillance et, le soir vjnu, on s'y amuse de bon cœur. PAUL RENARD.
EDMOND DESCHAUMES.
Il était une fois un comédien, le moins spirituel et le plus vaniteux de tous (cherchez ?), lequel crut pouvoir me dire, à propos d'un article du Figaro: savaient l'indifférence que — Si les journalistes m'inspirent leurs attaques, ils y renonceraient bien-
tôt.
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Le personnage se vantait, étant plus sensible que tout autre à la moindre critique. Cependant, sans prendre la peine de-discuter le côté personnel de la question, je me contentai de lui répondre poliment ceci "'-. Apprenez;cher monsieur, que les journalistes écrivent pour leur public et non pour les individualités dont ils ont à l'entretenir; votre opinion n'est que celle d'un lecteur sur cinq ou six millions, représentant chaque jour la clientèle dela presse parisienne.
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N'est-ce point ici l'occasion de rééditer une profession de foi qui, pour n'avoir été nullement préparée, n'en est pas moins rationnelle. Tout pour et par le public! C'est lui, lui seul que nous devons guider, divertir, convaincre, amuser, satisfaire, sans souci des nigauds, des orgueilleux ou des intrigants q.ue la belle humeur inquiète, que la vérité offense, que la discussion gêne, que les révélations compromettent. Se bien garder cependant de tout montrer sous un aspect tragique; ne s'indigner que contre les choses et les gens qui en valent la peine; mettre enfin plus de gaieté que d'amertume dans la raillerie en s'appropriant, par à peu près, le sage et fameux précepte
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Pique{, mortels, n'appuyez pas! MAXIME BOUCHERON.
Mon cher Directeur, Profondément dévoué à l'Écho de Paris, dont je suis le secrétaire de la rédaction depuis sa fondation, j'ai vu avec joie sa magnifique transformation avec sa nouvelle phalange de collaborateurs éminents qui ont assuré à notre journal un succès si éclatant. Affectueuse poignée de main, J. ROSATI. Mon cher Directeur, Je suis un des plus anciens rédacteurs de YÉcho de Paris. C'est vous dire comment je lui suis attaché. Le journal s'est transformé, le Diablotin de jadis également. Sous l'égide de son excellent ami et collaborateur Montjoyeux — qui s'y entend — il est devenu le Diable amo ureux. Croyez qu'il fera l'impossible pour justifier cette nouvelle incarnation.
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A.POSSIEN.
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Il
O. MONPROFIT.
Je tiens pour bonne une chronique qui démontre la sottise d'un préjugé, démasque une canaille, soufflète un lâche, perce la baudruche d'un grotesque, oa fait connaître une œuvre utile, une belle action, un grand artiste. L'histoire de ce siècle, de ses lâchetés, de ses bassesses, de sa corruption ne sera peut-être reconstituée que par les pages de journalistes qui n'auront pas mieux valu que leurs concitoyens, mais qui auront eu le mérite d'avoir été indignés et honnêtes en tenant la plume.
Mon cher Directeur, Vous me demandez comment je comprends la modeste collaboration que je dois apporter au nouvel Écho de Paris. Ma réponse sera simple et conforme aux traditions du journal. Toujours premier aux renseignements
Pour faire de bons tribunaux, il faut de bons procès. Que messieurs les assassins commencent! EDGARD TROIMAUX.
Les exercices physiques et en particulier les qui comprennent plus spécialement le « armes fleuret, l'épée et le pistolet n'ont jamais-été plus en faveur qu'à l'heure actuelle. Nombre de Parisiens s'en occupent peu ou prou, les uns pcTur" pouvoir mieux défendre leur vie, le cas échéant, les autres pour conserver ou recouvrer la santé par un « entraînement bienfaisant. Il n'y a guère que quelques années qu'on s'est mis chroniquer avec suite sur ces matières mais on s'est rattrapé et les journaux rendent compte aujourd'hui d'un grand assaut avec autant de soin quë d'une « première » courue. Décrire fidèlement, sans excès de technique, les séances d'escrime dignes d'intérêt, relater les brillantes passes d'armes, croquer le maître d'armes en vedette, l'amateur renommé, commenter le duel à sensation d'hier, s'il y a lieu, examiner et résoudre, si faire se peut, les mille questions délicates qui s'y rattachent— tel est mon but. Satisfaire les initiés, solliciter la curiosité des profanes en leur donnant le désir de pratiquer le plus noble, le plus utiledes exercices — telle est mon ambition. Ne suis-je pas plus qu'un autre ténu de toucher mes lecteurs?
«
»
à
:
ADOLPHE
TAVERNIER.
Mon chërCJirecteur, Vous me demandez de quelle façon j'entends ma collaboration à l'Écho de Paris. C'est bien simple. Elle consistera à savoir tout ce qui se dit dans le monde parlementaire, tout ce qui se fait ou se prépare dans le monde politique; à rentrer au journal, le soir, pour faire ma cuisine et, comme vos lecteurs sont forcément des délicats, à ne jamais rien leur servir qui sente le canard. Cordialement à vous,
:
E.
L'ÉCHO DE PARIS NOUVELLE RÉDACTION
THÉODORE DE BANVILLE
ÉMILE BERGERAT
CAMILLE LEMONNIER COLOMBINE — GAVROCHE CATULLE MENDÈS — OCTAVE MIRBEAU MONTJOYEUX — NESTOR — ARMAND SILVESTRE RAOUL TOCHÉ A. TAVERNIER
—
:
VIOLETTE — FERNAND XAU
jointe à l'ancienne rédaction
HENRY BAUER — MAXIME BOUCHERON HECTOR DEPASSE — EDMOND DESCHAUMES ALBERT DUBRUJEAUD — EDMOND LEPELLETIER PAUL LORDON — MAIRESSE MONPROFIT — ABEL PEYROUTON — J. ROSATI A. SAISSY — ÉMILE SECOND, ETC.
forme le plus magnifique groupe de conteurs, de chroniqueurs, de poètes, de critiques, qui puisse être constitué à lheure actuelle. Les Échos sont rédigés par le DIABLE AMOUREUX LA GRANDE ACTUALITÉ est rédigée par FERNAND XAU. L'ÉCHO DE PARIS, le plus littéraire, le plus vivajit, le plus mondain de tous les journaux français, publie chaque semaine plus de vingt Chroniques inédites. Le choix des romans inédits est l'une des plus grandes préoccupations de l'Écho de Paris il publie
;
UN COVPLE, roman nouveau, par J. MADELEINE. UÉch0 de Paris é»mnera ensuite des romans
inédits de MM. Théodore de Banville, Émile Bergerat, Camille Lemonnier, Edmond Lepelletier, Guy de Maupassant, Octave Mirbeau, Catulle Mendès, Jean Richepin, Armand Silvestre, Émile Zola,etc. Voici comment se distribue la collaboration des chroniqueurs anciens et nouveaux de l'Écho de Paris: F
Lundi.
|
THÉODORE DE BANVILL:
ALBERT DUBRUJEAUD. CAMILLE LEMONNIER. GAVROCHE.
CATULLE MENDÈS.
Mardi.
]
EDMOND LEPELLETIER.
(
Mercredi.
-
Jeudt.
ABEL PEYROUTON. ¡! NESTOR. ARMAND SILVESTRE. MONTJOYEUX. I ÉMILE BERGERAT. HENRY BAUER. RAOUL TOCHÉ. F VIOLETTE. [ EDMOND LEPELLETIER.
dij
Vd.
Vendredi,
[
OCTAVE XIRBEAU.
PERNAND XAU. MAXIME BOUCHERON.
ARMAND SILVESTRE. ] EDMOND DESCHAUMES. ( GAVROCHE. I
Samedi.
1
HENRY BAUER.
e; Pariset Seine-et-Oise
Dimanch, D-~. M~C~.
MAIRESSE.
J
COLOMBINE. MAXIME BOUCHERON. ÉMILE SECOND.
::
10 centimes le numéro. 15 centimes. Départements
1
Le rastaquouérisme,voilà l'ennemi Nous sommes envahis par un tas de fricoteurs interloptionaux qui proposent, et font accepter parfois à notre épargne une foule d'affaires plus étranges et plus étrangères les unes que les autres; on sorte que le public, par rapport à ces messieurs, est placé le plus souvent comme un Christ moderne entre deux barons financiers. Voilà ce qu'il faut s'évertuer à dire le plus gaiement que faire se pourr.i. Ça n'empêchera pas lesdits fricoteurs de gagner beaucoup d'argent, mais le public, connaissant le dessous des cartes, pourra
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