Le Monde illustré (1857)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Le Monde illustré (1857). 1892/11/19. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisationcommerciale@bnf.fr.
BELGltjUE. —
MANIFESTATIONS DE BRUXELLES.
(Dessin de
M. ROMBERG,
— LE
ROI REVENANT DE LA CHAMBRE.
notre correspondant.)
saint Martin, quine s'attendait guère sans doute figurer comme plat du soir dans les raouts. à COURRIER DE PARIS La scène se passait dans une abbaye. Unmoine commençait par lire à haute voix les principaux épisodes de la vie du grand saint, commentés en Vous ne serez peut-être pas fâchés de savoir une série des vitraux mobiles. comment certains novateurs s'y prennent pour Là j'ai un peu perdu le fil du récit, et je ne affirmer le progrès. saurais vous expliquer comment la légende a Ils essayent tout simplement de nous ramener soudainement tourné à la pantomime, ni comaux pratiques chères au moyen âge. ment cette pantomime s'est terminée par la danse Vous n'êtes pas sans avoir entendu parler de serpentine. Était-ce le manteau classique de saint l'eoûtement. Les romans de jadis exploitaient Martin qui servait aux ondulations pittoresques volontiers cette aimable légende, et Dumas lui- de ladite danse? Je manque de renseignements même s'en est servi non sans agrément. L'envoû- suffisants pour éclaircir la question. Mais ce qu'il y a de bien certain, c'est que l'étement consistait à prendre une statuette de cire à l'effigie d'une personne contre laquelle on avait preuve tentée chez M. Charcot permet d'entrevoir une dent. On plantait une pointe de stylet dans des horizons aussi vastes que variés. La comédie de salon était devenue terribleun endroit quelconque de la figurine, et avec l'aide de certaines conjurations dont les sorciers- ment monotone. Le proverbe à deux ou trois pervendaient la recette le plus cher possible, on sonnages, immuablement roucoulé par une veuve réussissait communiquer à l'objet de son res- minaudière et un insupportable tourtereau, avait sentiment la blessure faite au pantin. Et même lassé la patience des plus tolérants On en avait on arrivait, assure-t-on, à faire ainsi passer ses par-dessus la tête du mariage final, des flirtages ennemis dans un monde meilleur. avec ou sans rimes, de toutes les rengaines maNous fûmes accoutumés tous, dès notre prime drigalantes et bien vêtues qui se débitent dans les jeunesse, à hausser les épaules quand nous li- salons depuis vingt-cinq ans. Si l'on se met à y faire intervenir les vieux sions ces calembredaines mystiques. Mais il ne s'agit plus de plaisanteraujourd'hui. Les envoû- mystères, si les gens du monde se mettent à repréteurs contemporains rouleraient des yeux terri- senter tous les saints du calendrier, et les jolies bles si vous vous permettiez de rire au lieu de femmes toutes les saintes, il y a évidemment là trembler; car voici qu'on renouvelle les cocasses un inépuisable élément de renouveau pour les expériences en les modernisant à l'aide de quel- plaisirs mondains. Surtout en adjoignant à ces trop austères évocations des intermèdes choréques variantes. On substitue, par exemple, à la figurine, qui graphiques. est trop vieux jeu, une épreuve photographique ou, de préférence, un cliché. Sur ce cliché, touSemaine très mouvementée, d'ailleurs, et WVA jours à l'aide d'une pointe, on simule une écor- particulièrement féconde. chure, et, prétendent les suggestionnistes en tout Le Paris qui s'amuse s'estdécidément retrouvé. genre, immédiatement une lésion se produit sur A l'Opéra, pour la répétition générale de Sanle collole corps de la personne représentée par son et Dalila, la salle avait tout à fait son aspect dion avarié. grands soirs. des Je ne sais pas ce que vous pensez de ces petites Sanson et Dalila! expériences intimes.J'estime, moi, que si elles Je me rappelais, en écoutant la partition, l'efétaient vraies, le premier devoir serait, pour la police, de les interdire absolument. Mais il y a fort mal récompensé de ce pauvre M. Verdhurt, pourquoi diable les suggestionnistes, imprésario bien intentionné, mais éphémère. Cela mieux parmi lesquels figurent quelques médecins, pa- ne remonte pas très haut, et cependant combien raissent-ils travailler exclusivement dans les dé- de gens l'ont oublié M. Verdhurt, épris d'art, avait commencé par tériorations? Que n'emploient-ils plutôt leurs petits talents à simplifier, en le perfectionnant, vouloir faire de Rouen un petit Paris. Successivement, et non sans succès, il avait convoqué la l'art de la guérison, si peu pratiqué par eux? Prenons, pour un moment, que l'histoire de la presse à diverses représentations données en Norsympathie photographique soit vraie et que les mandie. On l'avait fortement loué. Il crut que transmissions s 'opèrent ainsi que le racontent l'avenir était à lui. Capable de toutes les audaces, il loua la salle de l'Eden, précurseur de Porel le les candides. Pourquoi emploierait-on ces transmissions à la Grand. Très curieuse fut la séance. production deplaies artificielles, au lieu de les On avait tant bien que mal simulé, dans le vaste utiliser pour cicatriser les plaies réelles? Ce serait si charmant, cette médecine à dis- vaisseau, des loges momentanées à l'aide de cloitance sons dont les disjointures laissaient s'en aller les Un monsieur serait atteint, par exemple, d'une airs de la scène et entrer les airs du dehors. Une fluxion de poitrine. On ne le torturerait plus selon troupe recrutée parmi les disponibilités du passé, les formules connues. On prendrait son portrait. et qui avait comme protagonistes Talazac ainsi On collerait délicatement sur ledit portrait un que M110 Bloch, chanta consciencieusementla parvésicatoire gros comme une lentille, correspon- tition de M. Saint-Saëns. On applaudit avec biendant à l'endroit où le monsieur aurait sa petite veillance. Dans la baignoire d'avant-scène, ce congestion pulmonaire, et, crac voilà qu'il se pauvre M. Verdhurt, entouré de sa famille, était sentirait soulagé aussitôt sans avoir besoin de se radieux. Trois semaines après, on fermait, avec un fort faire ronger la peau .par la cantharide. Parlez-moi de cette application suggestion- déficit. nelle, et je me déclare prêt à m'enrôler dans les Il avait certainement fait un effort méritant, rangs des fanatiques. Mais, tant qu'ils borneront celui que la malechançe accablait, et aujourd'hui leurs services à me faire pousser, au commande- que voilà Sanson avec Dalila solennellement insment, des anthrax sur l'épiderme, je leur tire ma tallé sur les augustes planches de l'Académie de révérence. musique, il m'a semblé qu'il y avait justice à évoquer le souvenir de celui qui, convaincu, mais malComme autre tentative rétrospective et heureux, avait eu le premier l'idée de cette acclimatation périlleuse. sans sortir du domaine médical, puisque l'initiateur ne fut autre que le docteur Charcot, le célèA la Comédie-Française on devait avoir bre névroculteur, disons un mot de l'expérience ---dramatique qui eut lieu l'autre soir dans le cabi- Jean Darlol. Ajourné. Ce n'est que partie remise à lundi. net de l'éminent praticien. Il ne s'agissait ni de médeAu commencement des saisons, les solennités Ne pas confondre cine, ni de chirurgie, cette fois, mais simplement de ce genre ont une vibration particulière. On d'offrir aux invités du docteur une récréation n'est pas encore blasé par une longue série de moins banale que les menus des soirées ordi- soins laborieux, puis chacun exécute sa petite naires. On leur a servi, en efl'et, la légende de variation sur l'air du Bonheur de se revoir. La
à
:
!
!
!
--
:
villégiature, la mer, les eaux avaient comme toujours opéré la dispersion annuelle, prolongée cette e~d%a-s choléra-a On fois par le eliolér 0 n ~8 strouve, et l'on a un des tas de choses à se conter, dans le froufrou des. loges comme dans le tohu-bohu des cou'oirs. c'est vous, mon cher? Où avez-vous — Tiens passé Pété? — En Savoie. — Rien de Saint-Gervais, j'espère? — Comme vous voyez.
!
:
Ou bien — Avez-vous vu la comtesse de gauche — Oui.
?
C.,
là-bas à
— Est-ce que vous ne trouvez pas qu'elle a vieilli de dix ans en quatre mois — Ne m'en parlez pas Et les jabotages, les papotages de se poursuivre jusqu'au grincement de la sonnette électrique annonçant la fin de l'entr'acte. Quel dommage que le chroniqueur ne puisse pas avoir un phonographe dans sa poche pour enregistrer tous ces vains, mais accaparants propos, et vous en offrir ensuite une gerbe choisie Quant à la pièce elle-même, étant donnée la badauderie qui sévit tout aussi bien en haut qu'en bas, elle a particulièrement affriolé par les divulgations préalables qui ont annoncé une œuvre d'un actualisme immédiat. Elles ont même fait entrevoir, les divulgations, comme une pointe de naturalisme dans l'affaire, en contant qu'on verrait une comédienne de l'auguste maison installée en vendeuse foraine dans un kiosque à journaux, et que M. Worms lui-même porterait dans la pièce la blouse comme un simple Thivrier. Il n'en faut pas davantage pour surexciter le Tout-Paris. Lundi il donnera avec entrain.
?
!
!
n'a pas de transition à chercher entre le théâtre et le cimetière Montmartre, où j'assistais, l'autre jour, à l'inauguration du pauvre cher On
Feyin-Perrin. C'était, en effet, comme un spectacle que savouraient un tas d'indifférents juchés là-haut sur le pont qui traverse si malencontreusement la nécropole. Comment a-t-on pu avoir l'idée d'exproprier ainsi les morts en une ville qui se pique toujours d'avoir pour eux un respect exagéré Ces malheureuses tombes cachées derrière les piliers de fonte sont navrantes à voir. On entend rouler au-dessus le fiacre qui mène la cascadeuse au Moulin de la Galette, et glapir la chanson du pâle voyou qui s'en va en fredonnant un refrain d'Yvette Guilbert. De temps en temps tombe sur les défunts quelque vieux bout de cigare jeté de là-haut et qui s'en va ironiquement se loger dans le creux d'une larme. Ils doivent s'estimer heureux, les défunts, si quelque hommage plus malpropre ne leur est pas dédié par un pochard titubant. Je vous assure, toute déclamation à part, que c'est écœurant au possible. Et partout ainsi la vie, de plus en plus envahissante et insoucieuse, passe sans cérémonie sur ou à traversles cadavres. Au cimetière Montparnasse, ce sont des tas de rues qui mettent en morceaux le jardin funèbre. On en verra bien d'autres C'est, je vous le disais, à l'inauguration du monument de Peyen-Perrin, que je subis, l'autre jour, ces impressions douloureuses. La cérémonie, d'ailleurs, fut, autant qu'elle le pouvait dans un semblable cadre, simple et touchante. On sentait surtout qu'elle n'avait rien d'officiel ni, par conséquent, de factice. Armand Silvestre était bien venu y représenter le ministère des Beaux-Arts au nom de ses fonctions nouvelles d'inspecteur mais, Dieu merci, il n'a pas parlé en fonctionnaire, il a parlé en ami. Et en ami tout tremblant d'une tendre émotion. Il a dit la touchante vérité sur le compte du peintre exquis, au talent indépendant, au fier caractère. Il a apprécié à sa valeur la charmante statue de Guilbert, semant d'une main pieuse les fleurs sur ce poète de la palette.
?
;
L'intéressant, c'est que tousceux qui étaient là, sauf les badauds suspendus, étaient venus non par devoir et par corvée,comme cela arrive trop souvent, mais parce qu'ils avaient gardé le culte du souvenir pour l'ami regretté, pour l'artiste original. Tous les cœurs sympathisaient dans une douleur commune. Cette constatation est le plus bel hommage qu'on puisse rendre à la mémoire de celui qui n'est plus.
-
NOS GRAVURES
-
point de ravttaillement pour lacolonne, et qui a été convenablement fortifié. On a établi l'ambulance et le pont flottant d'artillerie qui sont défendus par deux compagnies. C'est ensuite un épisode du débarquement des compagnies dela légion étrangère, au bivouac de Fanvié, sur les rives del'Ouémé.
y
Les manifestations de Bruxelles. — Noire dessin représente le roi Léopold regagnant le Palais-Royal, après la séance d'ouverture des Chambres. Le roi est à cheval, suivi du prince Albert et accompagné par son état-major, et le défilé a lieu entre deux haies de troupes gardes civiques et carabiniers. Nous empruntons à la lettre de notre correspondant les quelques notes servant de commentaire à son dessin. En prévision des manifestations en faveur du suffrage universel, le parcours suivi par le roi était partiellement protégé par des barrières, tandis que la troupe barrait le reste. Le parc avait été fermé mais une bande de manifestants s'y était laissé enfermer, et tandis que le roi en longeait les grilles, soit à l'aller, soit au retour de la séance, les manifestants poussaient le cri de « vive le suffrage universel», et agitaient des drapeaux blancs et d'autres insignes sur lesquels étaient inscrits en grosses lettres ces mots « Suffrage universel ». Des pierres furent jetées en outre par-dessus la grille, et dans l'air volaient des papiers lancés à poignées, et portant également les mots «Suffrage universel ». Un ouvrier socialiste avait imaginé d'attacher une banderole rouge à la queue d'un pigeon noir qu'il lâcha au moment du passage du roi dans la rue Ducale. Le roi, peu habitué pourtant à l'enthousiasme du peuple, semblait particulièrement affecté de cette manifestation à rebours. Toute une compagnie de la garde civique a poussé le cri séditieux à l'instigation de son capitaine, qui naturellement a dû donner sa démission.
:
Les obsèques de M. Massicault, à Tunis. Elles — ont eu lieu le 8 novembre et ont été célébrées avec un grand éclat. A neuf heures, le bey est arrivé, suivi de la cour, de tous les ministres, de sa maison militaire, et accompagné de son frère Taïeb-Bey. Un après, a eu lieu la levée du corps qui avait été peu l'incongruité l'heure signalais Je tout à - ,," exposé dans une chapelle ardente installée à la réside l'invasion des cimetières. Un correspondant dence. Elle a été faite par Mgr Gazaniol, le clergé, quand m'écrit lui, pour me demander on mettra le R. P. Delatre et les moines Carthage. fin à l'absurdité d'une situation qui fait un désert Le char sur lequel a été placé le cercueil, était d'un des coins jadis les plus vivants de Paris. traîné par huit chevaux tenus en main par des soldats du train, et suivi d'une prolonge d'artillerie surIl s'agit de cette pauvre rue Vivienne, que la chargée de couronnes. Sur tout le parcours du corgrande bête du palissade installée tout le long,le tège se rendant à la cathédrale, les chasseurs dAfrique long des démolitions de la Bibliothèque, rend vériet les zouaves formaient la haie. Dans les rues, les tablement lugubre et horrible. Notre corresponbecs de gaz étaient recouverts d'un crêpe et toutes dant nous prie de protester. Ah! nous ne demanles boutiques françaises, arabes, juives ou autres, dons pas mieux. étaient fermées en signe de deuil. La cathédrale, remplie dès avant l'arrivée du cortège, par les délé« L'administration, nous dit-il, aurait-elle un gations de chaque corps, était tendue de noir et culte spécial pour les ruines et les planches? On le somptueusement décorée. Un dais avait été disposé croirait, à voir avec quelle piété elle conserve les pour S. E. le cardinal Lavigerie, malade. Le prince sinistres détritus de la Cour des comptes, le Taïeb-Bey, frère du bey, a remplacé celui-ci pendant macabre désert de la place Favart, et enfin les toute la durée du service funèbre. de la Vivienne. steppes rue On estime à huit mille le nombre des personnes dela colonie qui assistaient aux obsèques, et à vingt « Notez, monsieur, qu'il ne s'agit pas seulemille le nombre des indigènes. ment ici de pittoresque. Rue Vivienne, l'état des Au cimetière européen, où. le corps a été déposé choses actuel ruine tout un monde de commerjusqu'au moment du transport en France, des disçants, car cet ignoble vis-à-vis fait de plus en cours ont été prononcés par M. Blondel, chargé d'afplus le vide. » faires à la résidence; par le colonel Courtiel; par Tout cela est vrai, trop vrai, implacablement Au Dahomey. — La prise de Kana, à la date du M. Ventre, président de la chambre de commerce, et vrai. Mais mon correspondant oublie qu'une rai- 9 novembre, est l'indice du prochain dénouement Mahomed-Kl-Asphouri, président de la municipapar son capitale veut qu'il en soit ainsi. Quand on est de notre campagne. Pour en activer l'achèvement, lité, qui s'est exprimé en arabe. La cérémonie a pris sur le point de convaincre un ministre et de l'ame- on a décidé d'envoyer d'importants renforts au géné- fin à midi et demi. Pendant les quatre jours qui ont suivi les obsèques ner à des sentiments meilleurs, crac! ce ministre ral Dodds, et l'on est en mesure d'affirmer d'ores et déjà que, quoi qu'il arrive, la campagne touche à sa de notre résident, le bey a, ordonné des prières dans tombe. Tout est à recommencer. les mosquées, et il a fait offrir des sacrifices d'aniCe petit jeu de Pénélope peut durer indéfini- fin. Si les Dahoméens, à bout de forces, sollicitent la maux dont la chair a été ensuite distribuée aux paument. paix, voici à quelles conditions elle leur sera accor- vres. Selon le Coran, ces sacrifices sont pratiqués dée pour conjurer les maléfices. 1° Abandon des points de la côte parles Dahoméens vxxx Nous avons aussi une question des timbres-poste. C'est l'honorable M. Mesureur qui l'a au profit de la France à Beaux-Arts 2° Installation de résidents français à Abomey La Part de pche, tableau de Renouf. soulevée. Kana avec des garnisons françaises La partie est rudement engagée, et énergiquement — L'honorable M. Mesureur estime qu'il est anti3° Construction des routes indiquées par les résidéfendue, entre les deux marins que le peintre a mis moderniste de montrer toujours sur les timbres dents; en présence, assis à la table du cabaret. des figures mythologiques. Il ne veut plus enLa physionomie de l'un, le geste de l'autre, tout 4° Abolition des coutumes dahoméennes, telles que indique que le coup décisif approche, et que d'un instendre parler ni de Minerve ni de Mercure il de- les sacrifices humains. En attendant, et grâce aux envois de M. Abel Ti- tant à l'autre le sort va désigner le gagnant. C'est un mande une effigie de la République qui soit sugnayre, notre envoyé spécial, qui suit pas à pas drame intime qui se joue sur cette curieuse toile, gestive à point. la marche du corps expéditionnaire, nous con- drame sans décor et sans figuration, drame silenSi j'osais donner mon avis à messieurs nos ho- tinuons la série très intéressante commencée dans cieux et sans grandes péripéties, mais qui, pour l'œil norables qui vont être saisis du projet, je leur nos colonnes depuis plusieurs semaines, avec deux de l'observateur, emprunte un intense relief à la soufflerais l'idée d'apporter dans la fabrication illustrations fort pittoresques. façon magistrale dont M. Renouf a su le comprendre des timbres une variété qui ferait l'agrément du C'est d'abord le fort Faurax, à Dogba, qui est resté et l'interpréter.
;
:
:
de
:
;
;
et
:
;
regard. Pourquoi ne chargerait-on donc pas des artistes habiles de composer toute une gamme de timbres allégoriques correspondant aux diverses espèces de lettres qui s'expédient tous les jours? Pour une invitation à dîner, quelque aimable composition représentant une jeune personne versant rasade. Pour une invitation à un bal, une jolie femme exécutant la danse serpentine. Pour une lettre d'amour, soit un bouquet symbolique de myosotis et de pensées, soit une allégorique figure envoyant un baiser dans l'espace. Pour les correspondances entre hommes politiques, une scène de boxe. Et ainsi de suite. L'ennui naquit un jour de l'uniformité. Par conséquent, de cette diversité naîtrait un incontestable agrément. Croyezmoi, monsieur Mesureur, c'est à creuser. Si vous daignez vous rallier à mon amendement, la postérité reconnaissante sera capable de vous élever une statue. Vous me direz peut-être que c'est bien usé, cet bommage-là; mais pas de manières. Ça fait toujours plaisir. PIERRE VÉRON.
LES
CONVALESCENTS DU CORPS EXPÉDITIONNAIRE DU
DAHOMEY
SUR LA
DUNETTE DU
Tibet.
MARSEILLE. — LE Tibet
ACCOSTE AU MÔLE.
de notre correspondant, photographie (D'après une —
L'arrivée du Tibet à Marseille.
Un premier convoi de blessés et de malades convalescents, provenant du corps expéditionnaire du Dahomey, est arrivé la semaine dernière à Marseille par le Tibet, capitaine Litardi, de la Com-
pagnie Fraissinet. Parti le 18 octobre de Kotonou avec trois cent vingt et un passagers, le Tibet laissa cent trentetrois Sénégalais à Dakar, n'amenant à Marseille que l'élément francais de son convoi, soit cent soixante et un sous-officiers, quartiers-maîtres, marins et soldats de l'infanterie de marine, de l'artillerie et des spahis. L'aspect des rapatriés n'était point ce qu'on pouvait supposer. Il n'y avait aucun amputé parmi eux, aucun portant le bras en écharpe, aucun se servant de béquilles. Quelques-uns avaient des éraflures de recu balles, mais la plupart avaient souffert du climat et revenaient épuisés, anémiés tels que nous avons l'habitude de voir ici les soldats rapatriés du Tonkin. Il faut dire que les militaires arrivés par le T.ibet sont des convalescents et que ceux qui ont le plus souffert de la campagne se trouvent à bord du Mytho ou dans les hôpitaux du Sénégal. Cependant un vif intérêt s'attachait naturellement à l'arrivée de ce premier convoi de blessés et de malades du Dahomey, et une foule nombreuse KOTONOU.
-
TRANSPORT DES SOLDATS CONVALESCENTS A BORD DU
M. B. FOCR:'\IEH.)
se pressait sur le quai du
môle C ment.
à
leur débarque-
C'était une opération difficile et délicate que le transbordement à bord du Tibet des blessés et des maladesprovenant du Mytho.EnradedeKotonou la mer est presque toujours houleuse, et elle l'était beaucoup le jour de l'embarquement de nos soldats. Le Tibet ne pouvait s'approcher du wharf sans s'exposer à se briser ou à se faire lui-même des avaries, et l'on ne pouvait utiliser les échelles du bord que les vagues recouvraient et laissaient alternativement à une grande hauteur. Dans ces conditions- le commandant Litardi eut l'ingénieuse idée de fixer à un câble passant à l'extrémité d'un mât de charge, une sorte de grand panier en sparlerie pouvant contenir deux hommes. Les malades et les blessés étaient amenés du Mytho dans des pirogues, le long du bord. La on saisissait le moment propice pour placer deux hommes dans le panier quiétaient aussitôt hissés sur le pont. L'opération a été un peulongue, mais elle s'est effectuée sans le moindre accident, et c'est decette façon que le commandantLitardiavait
débarqué quelques jours auparavant cent cinquante tirailleurs sénégalais et femmes quarante-sept provenant de Dakar. B. FOURNIER.
d'après une photographie Tibet. 1't b et. — (Dessin de M. L. TINAYRE,
prise du navire.)
TINAYRE.)
ABEL
M. spécial,
envoyé
notre
de croquis
le d'après
TINAYRE,
L. M.
de (Dessin
— FAURAX.
FORT
LE — DAHOMEY.
;
VARIÉTÉ secret de
;
le beau militaire se trouvait dans la salle il vint saluer Mme Manson dans sa loge, se montra galant, s'offrit pour reconduire la dame jusqu'à-sa demeure. Le lendemain plusieurs personnes de Rodez, dontMmo Manson, faisaient une partie de campagne l'officier en fut; bref, il lia si bien connaissance avec la jeune femme, que, trois jours après, il lui rendit une première visite. On parla du crime, tout Rodez vivait depuis deux mois sur cet événement. — Mme Manson, qu'une curiosité malsaine avait poussée à en rechercher tous les détails, raconta la scène du meurtre, la mima même. M. Clémendot, — c'était plaisanta un peu « On croile nom de l'officier, — rait que vous y étiez, dit-il. — Sans doute, j'y étais, reprit Mme Manson, en riant: n'avez-vous point entendu parler d'une femme voilée, qui, du fond d'une.cachette, assistait au drame? — Point du tout. — Eh bien! cette femme voilée existe et c'est moi. » Puis, cédant au besoin de romanesque qui dirigeait toutes ses actions, croyant qu'elle se rendait intéressante, pensant se poser en héroïne de roman, elle ajouta desdétails, et comment elle était sortie, habillée en homme, et comment elle avait été poussée par un inconnu dans la maison Bancal et le reste. M. Clémendot était devenu très froid il sortit, un peu troublé de la singulière tournure d'esprit de cette femme étrange; il confia l'aventure à un camarade, celui-ci n'en rit point, trouva le cas grave, si bien que le soir même M. Clémendot allait tout conter au procureur du roi. Le lendemain Mme Manson était mandée au palais de justice d'un mot elle pouvait tout terminer; elle s'en garda bien. Pensez donc, toute la ville ne parlait que d'elle! Elle était devenue subitemeut un personnage; aussi usa-t-elle de réticences plus ou moins adroites, s'évanouit à propos, s'écria qu'elle était la -plus malheureuse des femmes, qu'elle voulait mouLe magistrat la conjura de dire la vérité, lui assurantqu'elle ne pouvait être inquiétée; alors elle avoua avoir dit ceci, avoir appris cela, ne pouvoir dévoiler d'où elle tenait telle chose, pleura, cria, eut une attaque de nerfs, s'évanouit encore. Dans la soirée elle alla au théâtre et jouit profondément de son triomphe en voyant tous les yeux tournés vers elle, en se sentant le sujet de toutes les conversations. La folle voulut faire durer le plaisir et elle y réussit : bientôt elle eut une cour de journalistes venus de Paris et d'ailleurs; on lui demandait des vers, des autographes; elle écrivit des Mémoires qu'elle vendit à l'éditeur. Pillet pour 2,400 francs et un châle en dentelle. A Paris, les journaux redisaient ses moindres actions Curtius plaçait son effigie dans son musée de cire; même elle avait entrepris un ouvrage destiné à l'éducation de la jeunesse et qui devait porter le titre d'Encyclopédie du malheur Quand le procès se plaida, pour la seconde fois, à Albi, Mme Manson fit dans la ville une entrée à sensation, dans une amazone sombre, à cheval à côté du général commandant la place; tous les habitants théâtre
;
Manson A quoi, pourtant, tient la renommée! Il a suffi qu'un écrivain, à l'occasion du jour des Morts et des traditionnelles visites aux cimetières, dévoilât le lieu, jusqu'à présent inconnu, où se trouve la tombe de Mme Manson, pour qu'aussitôt la curiosité se réveillât et qu'on se remît à chercher le mot de l'étonnante énigme que cette femme étrange a posée. il y après de 80 ans. Mme Manson? Ce nom ne vous dit rien peut-être. En 1817 il était connu du monde entier. Mais la gloire est chose éphémère, et peut-être est-il utile, avant de chercher à débrouiller le mystère, d'en rappeler en quelques mots la légende. Le 19 mars 1817, on trouvait dans l'Aveyron, tout près de Rodez, le corps d'un homme assassiné qu'on reconnut pour être celui de M. Fualdès, propriétaire important du pays, ancien magistrat, qui avait joué un rôle à l'époque révolutionnaire; il avait même fait partie du jury qui avait condamné à mort lareine Marie-Antoinette. L'émoi fut grand dans la ville, on suivit les traces des meurtriers et l'on reconnut que le crime avait été commis dans une auberge mal famée de l'étroite rue des Hebdomadiers, au cœur de la ville. On fit une enquête qui aboutit bientôt àl'arrestation du sieur Bancal et de sa femme,propriétaires de la maison, d'un certain Bastide et du nommé M. Jausion. Il n'y a pas d'histoire plus connue que celle-là; on en a fait une complainte classique, à laquelle M. Thiers lui-même a collaboré,dit-on etle drame judiciaire qu'on a taillé dans cette cause célèbre fait encore les beaux dimanches de certains théârir. tres de province. Mais ne voilà-t-il pas que, trois mois après le crime, au moment où l'instruction languissait, le bruit se répandit dans Rodez qu'une jeune femme delasoGiété, épouse séparée d'un officier, fille d'un magistrat distingué, Mma Clarisse Manson, née Enjalrand, avait assisté par hasard à l'égorgement de Fualdès. Cette dame avouait et déclarait, sous la foi du serment, que s'étant, par caprice, déguisée en homme, le soir du 19 mars, elle était allée par les rues, dans l'intention d'épierquelqu'un — notez ce trait digne de Molincliard. — Ayant traversé la place de la Cité et la rue Ferrai, elle s'enfonça dans la ruelle sombre des Hebdomadiers; là, ayant aperçu un homme qui venait jetée dans l'allée d'une vers elle, Mme Manson s'était maison dont la porte était ouverte. L'homme l'avait suivie, l'avait prise à la gorge et poussée dans une sorte de cave en lui criant Tais-toi, ou tu es morte. De cette cachette, la malheureuse avait assisté à tout le drame; elle avait vu amener M. Fualdès, elle avait vu ses bourreaux l'étendre sur une table, l'égorger, recueillir son sang dans un baquet, et n'ayant pu retenir un cri de terreur, elle avait ainsi étaient sur leurs portes; quelques maisons furent dénoncé sa présence aux assassins. Ceux-ci, pour illuminées. MmeManson, détenue d'abord à la prison de Saintese débarrasser d'un témoin plus que gênant, étaient sur le point de la tuer à son tour; mais, sur la Cécile, fut acquittée. Que devint-elle par la suite On proposition de l'un d'eux, ils s'étaient bornés à lui la retrouve vendant elle-même ses plaidoyers et ses faire jurer devant le cadavre encore palpitant mémoires, dans un appartement de l'hôtel de Nantes, qu'elle ne dévoilerait jamais à personne la scène à cette haute et vieille masure qui occupa si longtemps laquelle elle avait assisté, et à la menacer d'une mort le milieu de la place du Carrousel ses prospectus certaine si elle parlait. Tel est le récit que fitMme Man- ajoutaient, pour surcroit d'allèchement, que les son au préfet dudépartement, au magistrat instruc- acheteurs jouiraient en même temps de l'avantage teur, au procureur général elle comparut aux assises de faire connaissance avec l'auteur. Toutes ses récomme témoin; mais la surprise fut grande quand on clames ne l'avaient pas enrichie elle se fit dame de l'entendit, àl'audience, assurer que toute sa déposition comptoir dans un des plus brillants cafés du quartier n'était qu'une fable de son invention, qu'elle n'avait de la Bourse, tint plus tard, pour son compte un obsjamais franchi le seuilde la maison Bancal, et qu'elle cur estaminet, rue Copeau, derrière le Jardin des avait passé la nuit du crime chez elle, bien tranquil- Plantes, puis disparut. lement, sans se douter du drame qui se passait dans Les uns prétendent qu'elle mourut vers 1830, penun autre quartier de la ville. Le procès ayant été sionnée par le duc Decazes d'autres assurent qu'elle cassé, revint à la session suivante devant les assises vécut jusqu'à un âge avancé, épouse du journaliste d'Albi; Mme Manson persista à soutenir qu'elle n'avait Latouche, qui l'avait aidée à rédiger ses mémoires. rien vu; qu'elle ne savait rien. et quand on lui obPeu importe! ce qu'on peut assurer, c'est que le jectait ses premières dépositions, elle répondait d'un secret daM-e Manson tout entier dans sa coquetair insouciant Oui, j'ai dit ça; mais ça n'est pas vrai. terie. On n'en sut jamais plus; on ne sut pasdavantage, G. LENoTRE. soit dit en passant, dans quel but avait été assassiné Fualdès; toujours est-il que cinq des accusés — il y LÉGENDES DE PARTOUT en avait huit — furent condamnés à mort. Eh bien! je ne crois pas qu'il soit aujourd'hui impossible de donner le mot du problème; et tout d'abord il faut se représenter ce qu'était au moral cette dame L'ANE DAMNÉ Manson, beauté de province, vicieuse, détraquée, hystérique peut-être. Ses Mémoires évoquent la silhouette d'une Bovary rêveuse et incomprise; elle appelait son Au docteur M. petit garçon Allah, et écrivait des choses prétentieuÇ'avait été, ce samedi de février 1723, jour habituel ses. émaillées de fautes d'orthographe. Voilà la note. Or, un jour qu'elle -était à sa fenêtre, — c'était de marché à la ville d'Eu, le chef-lieu de l'ancien en mai 1817, deux mois après le crime, — elle aper- comté, plus célèbre de nos jours que de ce temps. çut, passant dans la rue, un jeune officier qui s'arrêta Le froid piquait ferme. Passant par-dessus les pour la saluer. Quelques jours après elle allait au falaises crayeuses dont elle avait séché l'herbe rousse Le
Mme
-
:
la
;
;
:
;
;
!
?
:
:
;
;
:
est
;
courbant vers les Flandres la cime des peupliers qui, dans les terres, vers Rambures, bordent les routes, une brise de sud-ouest, soufflant du large, faisait voleter dans l'air — telles des libellules blanches — les étoiles du givre qui couvrantes champs. ténu quatre heures. A peine si le marché avait Sans délai, voyant le temps mauvais et les rues désertes, le héraut du seigneur comte avait déclaré fermé le hangar ouvert à tous les vents où se ravitaillaient les citadins eudois aux denrées qu'apportaient les gens de campagne. Le temps n'était point propice à la flânerie ni aux commérages. Sous, les cinglées de la bise, les yeux pleuraient, les doigts devenaient gourds; le jour était gris de cendre, - comme le ciel d'où il s'épandait. Et la vente à peine terminée, chacun s'empressait à préparer le retour la marchande à la ferme, la marchandeuse au logis.
:
*
*
+
Sur la route qui s'amorce au pied de la falaise, en - amont du Tréport escalade la côte en lacets et aboutit, deux journées de marche plus loin, au port sableux de Saint-Valery-sur-Somme, cheminaient, le dos courbé sous la froidure, deux chemineux de mine mal courtoise, couverts plutôt que vêtusdeguenilIons raboutés entre eux à la Dieu-vat, sans souci de leurs trames diverses ni de leurs couleurs contraires. Leurs besaces battaient, toiles collées, sur leurs échines osseuses, et leurs gourdes, devenues couleur de brique sous l'action des ans, sonnaient comme des grelots sans grelotons. Ils allaient, de cette allure traînante et lasse, propre aux chemineux, loqueteux, besoigneux, truands de hameaux et déserteurs de compagnies franches, dont la faim tenaille les entrailles les paupières battantes voilant le regard louche qui, de droite et de gauche, fouille l'horizon, en quête d'inconnu pain, vol ou sang. Cependant, avec la nuit qui jetait sur toutes choses — la mer à gauche, la campagne devant, les villes à droite et derrière — son voile gris, les rafales du vent devenaient plus violentes, et les cinglées du froid plus âpres. Les chemineux, parvenus presque au sommet de la montée, s'étaient arrêtés, puis blottis au bord du chemin creux, à l'abri d'un tassement de terre, l'un tout contre l'autre, pour donner morns de jeu au froid. Durant plusieurs minutes, ils se tinrent cois tous deux, mi-gelés et tout haletants. Enfin, le plus jeune dit à voix basse — Pourquoi m'as-tu proposé, puisque tu ne me connais pas, de mettre en mariage nos misères, et de gagner Saint-Valéry, une ville de faim où les marins eux-mêmes languissent de vivre? — J'ai un plan que je ne saurais réaliser seul répondit l'autre, un vieux tout blanc de poil, racorni et parcheminé par les autans. — Moi, on me nomme Le Huon, du nom d'un bourg où je suis né — Dieu m'en eût gardé! — voici bien longtemps. Jeune, j'ai mal vécu au pays breton depuis que l'âge m'est venu, par pire chance, je ne peux guère plus vivre. Mais, mourir pour mourir, ne le voudrais pas, mon petit, sans avoir au moins une dernière fois mangé à ma faim, bu à ma soif et dormi à mon contentement. Et toi, ton nom — On m'a sobriqueté Jambière, à cause que je suis Lorrain et que je jargonnais ainsi mon nom JeanPierre et puis aussi, à cause que depuis un coup que j'ai reçu, je ne saurais marcher plus jamais, Oui, sans avoir la jambe bandelettée d'une Jambiète. Et bien que je n'aie pas encore le poil blanc comme toi, j'en ai vu aussi, moi, du malheur! — demanda le vieux. — As-tu à manger Non, rien.
;
:
:
-
;
je
?
:
;
toile.
-Et àboire? -—Si
?
—
Non plus; pas même d'eau. As-tu faim? faim qu'avec ce couteau-là, vois-tu, j'aurai à
manger, quitte à être pendu après. — Bien. A nous deux, Jambière, nous ferons fortune. Ecoute. Péniblement, avec des craquements dans ses vieux os, Le Huon se mâta debout, fouilla deses regards de chouette les lacets de la route qui dévalait vers la ville et étendant le bras ça qui monte vers nous? — Aperçois-tu, mon petit, bête. — Oui, un homme et une pèreMagloirePataud et sa bourrique. — C'est le Ecoute bien ce que veux faire, et si cette nuit tu te plains, vrai, de ta part ce sera gourmandise. Le père Magloire est un ancien, il rentre à sa ferme dont tu vois les feux par au delà de ce vallonnement. Faudrait pas le mettre à mal; le connais son cœur
:
je
je
;
n'est pas dur, et il n'a jamais sa bourse dans sa sacoche. Mais ce n'est pas une forte tête, et d'aucuns se vantent, en toute vérité, de.l'avoiramiunotë souventes fois par des calembredaines. Le tout est de savoir s'y prendre. Laisse-moi faire et ne L'occupe que de prendre la bourrique. Tu la mèneras, tout courant, à la ville d'Eu où je te retrouverai, ce tantôt, à l'enseigne du Corbeau blanc. *
* *
Ainsi fut dit. Fut fait ainsi. Le père Magloire. mal confiant dans sa bourrique, plus têtue qu'à souhait et peu friande de gelée, montait la côte à pied, la bride à l'épaule, remorquant le rousssin qui suivait en rechignant, les naseaux au ciel, les oreilles sur le cou, la queue collée sur la
croupière. Et rechignant, lui aussi, de trainer l'âne, le père Magloire bougonnait, arrondissant le dos, les yeux à terre par crainte de buter, car la nuit se faisait plus noire. Le Huon guettait. D'un tour de main, quand le père Magloire le dépassa, il débrida l'âne, s'attacha au col le mors et le bridon, et continua de suivre le vieux, en place de l'âne, se laissant traîner comme lui et rechignant pareillement. Jambière avait pris la bourrique par une oreille et l'emmenait au rebours, au Corbeau blanc. Mais, sur la route plate, le père Magloire s'étonna enfin que le roussin, si fainéant qu'il soit, fut tant rétif à la rentrée, et il se retourna, décidé à lui frotter les côtes de son gourdin. En place de l'âne, Le Huon! un vieil homme au lieu de la bourrique! Mi-mort de frayeur, le bonhomme demeurait ahuri, et Le Huon, mors au nez, licou au col, œillères aux joues, riait sous cape. Tout de même, notre maître — dit Le Huon — — vous n'avez pas fait, en m'achetant, profitable marché, puisque si âne je fus, âne ne suis plus. quelle sorcellerie de mal sort — demanda — Et par Magloire qui se croyait fou — ce miracle fut-il fait? vais vous le dire, notre maître. Voici quinze — Je ans, j'ai commis un gros péché. un péché mortel qui, sans les prières et les neuvaines des Bénédictines de Fécamp, m'eût bel et bien voué pour des éternités aux flammes de l'enfer. Je m'en suis tiré, mais le bon Dieu ou messire Diable, je ne sais trop, m'a condamné à vivre quinze années dans le corps d'un âne. J'ai expié durement ma faute, notre maître. Ma peine a fini ce soir et j'ai quitté ma peau de bourrique pour reprendre ma peau de vieille bête. Est-ce Dieu possible! Est-ce Dieu possible! — — s'exclamait le père Magloire. Quinze ans dans la peau d'un âne! Et pour un seul péché mortel! Fallait-il qu'il fût gros, bonne sainte Vierge!! petit, j'aurais étéltne moins longplus Pour un — temps. Dieu possible! Quand je pense que, moi — Est-ce aussi, je pourrais devenir âne Ah! mon pauvre vieux, quand je me rappelle les coups que je t'ai donnés, sans savoir que tu n'étais pas une vraie bourrique!. Tu ne m'en as pas gardé rancune? Puisque vous ne saviez pas, notre maître. — Et où vas-tu, maintenant, mon pauvre homme loin, au delà de Fécamp, retrouver bien Loin, — les miens, s'ils sont encore du monde. entreprends ce voyage à pied? — Et tu --.Faut bien. Au métier d'âne, on amasse plus de coups que d'écus. Viens manger et coucher à la ferme. Grand merci, notre maître. Je suis si content de ne plus être âne que je retourne au pays tout de suite. En route, le bon Dieu pourvoira à mes besoins. Avec un soupir — car il est toujours pénible de se séparer de son argent — le père Magloire remit deux écus au Huon, tout fier de cette nouvelle victoire, et il continua son chemin après lui avoir souhaité bonne chance. En route, il songeait que s'il est coûteux de perdre, du même coup, un âne et deux écus, il en doit coûter plus encore, pour un péché mortel, de vivre quinze années dans la peau d'une bourrique, et il priait son patron qu'il ne lui en advienne pas autant.
!
!
-
--
*
* *
Dès le lendemain, après avoir mangé à leur faim, bu à leur soif, dormi à leur contentement, partagé les deux écus et vendu l'âne, Le Huon et Jambière quittèrent la ville, se dirigeant par des chemins de traverse vers Saint-Valery-sur-Somme, où le vieux avait souhaité finir sa vie. Le samedi suivant, le père Magloire refit le voyage à la ville d'Eu, en quête d'une bourrique, pour remplacer celle qui avait si miraculeusement disparu.
Mais voilà que, tout à coup, dans le lot des ânes
mis en vente, le père Magloire en aperçoit un qui ressemblait furieusenent au sien. Même poil, même taille; à n'en pas douter, c'était bien son roussin. Le vieux de la semaine passée, pour un nouveau péclié mortel, aurait donc été, une fois encore, transformé en bête ? Le père Magloire n'y tint plus et, sous Je prétexte de le mieux examiner, cependant que le marchand faisait valoir ses qualités, il s'approcha de l'âne et lui chuchota dans l'oreille: mon pauvre vieux, tu as donc commis — Eh bien un péché mortel, que je te retrouve derechef sous la peau d'un âne ? Mais le roussin, à qui le père Magloire soufflait dans l'oreille, désagréablement chatouillé, secoua la tête de droite et de gauche, négativement. — Ouais, ouais — répondit le père Magloire. —Tu as beau dire non; je ne m'y fie guère. Si tu n'avais pas de-nouveau fauté, tu n'en serais pas où tu en Je ne veux plus de toi. Qui te connaît ne
!
es,. t'achète.
Et pour plus de sûreté, le père Magloire fit emplette d'une ânesse, pour ce que, disait-il — à chacun sa pensée — les femmes n'étant guère mortellement pécheresses, il avait moins de chance d'acquérir une bourrique qui pourrait, un jour àvenir, quitter sa
peau.
ALEXANDRE DUCHEMIN.
L'ÉTUI DE NACRE Par
ANATOLE FRANCE
Anatole France occupe une place bien à part parmi les littérateurs, et quand je le lis, je me demande ce qui se passe dans son cerveau. Il y a là, alors que la psychologie est si fort à la mode, un phénomène très curieux à observer, et d'autant plus curieux et attachant qu'alors que les psychologues sont obscurs et ennuyeux, il est, lui, clair, limpide et amusant. M. France a un faible pour ce qui est mystique et quelque peu surnaturel. Il sait l'histoire, mais il lui préfère les légendes qui, ainsi que l'a si bien démontré M. John Lemoinne, en forment la parure. Je ne l'ai pas questionné, maisj'aurais donné beaucoup pour savoir dans quelles extases de savant et de lettré a dû le plonger la lecture de la Tentation de saint Antoine et de la Légende de saint Julien l'Hospitalier, ces deux chefs-d'œuvre de Gustave Flaubert. Il adû se sentir heureux dans ces milieux vagues qui le conduisaient entre le ciel et laterre, entre l'illusion et la réalité, pour lui faire savourer des jouissances qui pourraient bien être celles du paradis que d'autres moins difficiles et moins dilettanti croient trouver dans l'opium et la morphine. Mais n'insistons pas et ne devenons pas psychologue nous-même. Cette école est fermée pour nous, nous n'y entrerons jamais: pour notre esprit borné les idées suggestives qui font voir tant de choses à ceux doués de cerveaux les sécrétant ne sont pas. Cette infériorité nous chagrine fort, et nous privera infailliblement de ce qu'on est convenu d'appeler certains états d'âme si chers à ceux qui les ont inventés. On ne peut pas feuilleter maintenant un peu de littérature nouvelle sans croiser cet adjectif suggestif inconnu des écrivains du xviii, siècle qui compta pourtant quelques écrivains. , de naJ'aime mieux en venir tout de suite à l'Etui cre de M. Anatole France. Ce volume contient seize histoires, contes et légendes qui gisaient épars dans les journaux et revues où ils avaient été publiés et qui, parleur valeur littéraire, méritaient de n'être pas oubliés. M. France, en procédant ainsi, ne fait d'ailleurs qu'imiter ce qu'ont toujours fait les écrivains. La génération littéraire de 1830 n'y avait pas manqué. Dumas, Méry, Soulié, Léon Gozlan ont eu bien soinde réunir en volumes une foule de petits articles qui furent lus avec autant d'empressement que ces romans en cent ou deux centsfeuilletons qui vinrent encombrer les devantures de libraires. Parmi ces seize chapitres, le lecteur n'aura que l'embarras du choix. Mais il lira tout, l'auteur peut en être sûr, et arrivé au bout, ce lecteur aura trouvé le livre trop court. C'est bien de M. France qu'on peut dire qu'il est doué d'une patience de bénédictin, car tous les manuscrits, tous les grimoires dans lesquels il est allé chercher les légendes qu'il nous a si bien racontées ne sont pas à la portée de tout le monde; il a fallu M.
pour se les procurer fouiller les bibliothèques, les vieilles abbayes abandonnées, les églises, les couvents. Sa curiosité s'est étendue partout. On dirait qu'il a suivi dans le désert les ermites qui y ont vécu. Après le désert, il est rentré dans les villes pour y découvrir d'autres légendes. Ses descriptions sont d'un pittoresque charmant, il rend la vie à ces anachorètes perdus au milieu des forêts visitées par les rares passants qui approchent de leur cabane et auxquels des paysans d'alentour, comme dans l'opéra-comique de Joconde, apportent ce qu'il faut pour suffire à leur frugal repas. Tous ces récits font sourire dédaigneusement les sceptiques qui ne voient là que des contes defée. bons tout au plus à endormir les enfants, mais qui n'en sont pas moins exquis et supérieurs à ce que les conteurs savent inventer à présent. La messe des ombres, qu'on trouve dans VÉlui de nacre, est un récit que M. France tient d'un sacristain de 1église Sainte-Eulalie à Neuville-d'Aumont et qui lui-même les tenait de son père, lequel était très gai d'humeur, quoique fossoyeur de son état. L'héroïne de l'histoire est Mlle Catherine de Fontaine, qui habitait une vieille tourelle adossée à l'église de la par.oisse. Sur le mur de cette tourelle, un vénérable curé avait écrit que l'amour est plus fort que la mort, l'amour divin s'entend. Catherine Fontaine était pauvre. Elle avait des cheveux blancs. On disait qu'à dix-huit ans, alors qu'elle était belle, elle avait aimé le chevalier d'AumontCléry à qui elle avait été secrètement fiancée. Elle avait plutôt l'air d'une dame que d'une ouvrière. Elle portait au doigt une de ces bagues sur lesquelles l'orfèvre avait mis deux petites mains unies et qu'on avait coutume, dans l'ancien temps, d'échanger pour les fiançailles. Catherine Fontaine vivait saintement et allait tous les matins à la messe de six heures. Or, une nuit de décembre, elle fut réveillée par le son des cloches. Elle s'habilla et courut à l'église qu'elle trouva inondée de lumière et remplie d'une foule composée de seigneurs couverts de beaux habits et de riches armures, puis de dames parées de robes de cour. La messe commença. C'était une messe silencieuse. Catherine se sentit sous l'influence de son voisin dans lequel elle reconnut le jeune chevalier d'Aumont-Cléry qui l'avait aimée et qui était mort depuis quarante-cinq ans. Il éiait vêtu de l'habit de chasse rouge qu'il portait le jour où, l'ayant rencontrée dans un bois, il lui avait demandé à boire et pris un baiser. Catherine avoua au chevalier qu'elle ne se repentait pas d'avoir aimé, et de lui avoir donné jadis ce qu'une fille a de plus précieux. Elle demanda au chevalier quelle était cette foule mise à la mode du vieux temps qui assistait à cette messe silencieuse. « — Catherine (ici c'est M. France que je cite), ces « hommes et ces femmes sont des âmes du purga«toire qui ont offensé Dieu en péchant comme nous «par l'amour des créatures, mais qui ne sont point «pour cela retranchées de Dieu, parce que leur péché «fut, comme le nôtre, sans malice. « Tandis que, séparés de ce qu'ils aimaient sur la «terre, ils se purifient dans le feu lustral du purga«toire, ils souffrent les maux de l'absence, et cette «souffrance est pour eux la plus cruelle. Ils sont si «malheureux qu'un ange du ciel prend pitié de leur «peine d'amour. Avec la permission de Dieu, il «réunit chaque année, pendant une heure de nuit, « l'ami à l'amie dans leur église paroissiale, où il leur «est permis d'entendre la messe des ombres en se «tenant par la main. Telle est la vérité. S'il m'est «donné de te voir ici avant ta mort, Catherine, c'est «une chose qui ne s'est pas accomplie sans la per«mission de Dieu. Fontaine lui répondit « Et Catherine voudrais bien mourir pour redevenir belle « — Je ««donnai comme aux jours, mon défunt seigneur, où je te à boire dans la forêt. » 11 y a, dans ce volume de l'Etui de nacre, d'autres petites légendes racontées avec le même charme et la même grâce. C'est là un genre spécial dans lequel M; France est passé maître. On ne manqueraitpas de dire que,pour lui, toutes ces choses-là sont vécues, car c'est à croire qu'illes a vues et qu'il a conversé avec tous les personnages qu'il met en scène. Il aura ce mérite d'avoir disputé à l'oubli une foule de contes et de choses qui devaient survivre. Sa réputation d'écrivain est faite depuis longtemps. L'Académie adécerné'son grandprix àun de ses livres, le Crime de Sylvestre Bonnard, en attendant qu'elle lui donne un fauteuil.
la
:
GUSTAVE CLAUDIN.
TINAYRE.)
ABEL
M. spécial,
envoyé
notre
de croquis
le d'après
GÉRARDIN,
M.
de (Dessin
— ÉTRANGÈRE.
LÉGION
LA DE TROUPES
DES
DÉBARQUEMENT
—
FANVIÉ.
DE BIVOUAC
—
DAHOMEY.
LA
MISSION DU
CAPITAINE
hande très étroitê est- sablonneux et presque aride, mais des qu'on entre dans les lagunes, l'aspect change derrière les palétuviers s'étagent en gradins les cimes d'arbres d'essences diverses. Cette épaisse végétation cache à l'œil le plus exercé le relief du terrain et les villages qui pourraient se trouver derrière; au delà c'est l'inconnu, la forêt vierge, l'imposante végétation tropicale, où il est presque impossible de circuler. Il existe bien des sentiers; ce sont des pistes à peine frayées et tortueuses"au travers desquelles viennent s'enchevêtrer les immenses racines d'arbres gigantesques. Souvent les basses branches ne commencent qu'à 10 ou 15 mètres du sol, et la couronne de l'arbre se perd dans les cieux. Aux branches sont suspendues d'énormes lianes qui atteignent souvent 10 à 15 centimètres de diamètre. Cette belle et imposante forêt s'étend sur une profondeur variant de 300 à 000 kilomètres; les peuplades qui l'habitent sont feicliistes. Naturellement riches, parles nombreux produits qu'ils trouvent, sins travailler, dans la forêt, ces gens sont indolents et mous, leurs culLures ne leur donnent aucun souci quelques milliers de bananiers, deux ou trois clairières où les jemmes cultivent du maïs, du manioc ou
:
MMER
Illustrations d'après lès photographies obtenues avec l'appareil le Photosphère et coyàtîîunigtiéespai, la Compagnie française dephotographie. Au retour dé sonvoyage à la Côte-d'Ivoire et au pays de Kong, le capitaine Binger a rapporté une très belle collection de jthotographies que, grâce à la construction métallique du Photosphère, M. Marcel
Monnier apu exécuter au cours delamission. A partir du 25 novembre, ces photographiesseront exposées dans la salle de l'Ecole des Beaux-Arts, quai Malaquais. C'est donc une intéressante primeur que le Monde Illustré -offre à ses lecteurs, en reproduisant quelques-unes de ces curieuses épreuves accompagnées d'un captivant récit de son exploration,-que, sur notre demande, M. le capitaine Binger bien voulu résumer à notre intention
:
a
La mission dont le gouvernement venait de me confier le commandement avait pour but de délimiter, de concert avec le représentant du gouvernement anglais, nos possessions de la Côte-d'Ivoire des possessions anglaises de Gold-Coast. La mission devait en outre revoir les divers souverains avec lesquels j'avais traité au cours de mon premier voyage en 1887-89. La région que la mission a à parcourir o'ffre des aspects bien variés. Le littoral de la mer sur une
;
MÉTIER SOUELANIEN.
ASSINIE.
INDIGÈNES PRÉPARANT LEUR
REPAS.,
-
1
PORTEURS PRENANT LEUR REPAS.
CAMPEMENT DE LA MISSION A AFFORENOU.
INDIGÈNES AU BORD DE LA
LAGUNE
(FRAMBO).
BONDOUKOU.
DE MARCHÉ
en général surélevées au-dessus dusol, tant à cause de l'humidité que pour éviter les animaux dangereux, scorpions noirs ou serpents qu'on trouve assez souvent dans les terrains boisés. Quelques cases sont ornementées par des colonnades torses, d'autres par des dessins en relief que nos écoliers de 10 à 12 ans feraient certainement avec beaucoup plus de goût. Les villages s'élèvent dans de toutes petites clairières; les indigènes ont débroussaillé juste ce qu'il faut pour construire leurs cases; tout à Fenlour c'est l'immense forêt, dans laquelle règne une partie de la journée une sorte de buée qui donne au paysage un charme tout particulier, et auquel l'œil de l'Européen arrive difficilement à se familia-
des ignames, suffisent à nourrir un village d'une centaine d'habitants. A certaines époques de l'année, une partie des habitants s'occupe de l'extraction et du lavage de l'or, qui est très abondant dans la région; la poudre d'or y sert exclusivement de monnaie; dès qu'un achat se fait, ne serait-il que de 10 ou 15 centimes, vendeur et acheteur sortent leur balance pour peser l'or. A part l'exploitation aurifère que rhomme dirige ou surveille, il ne s'occupe guère que de récolter le vin de palme, cette boisson rafraichissanle qui fait les délices des Européens. Le vin de palme est récolté de deux manières : ou bien l'arbre est abattu et mis en perce comme un tonneau, ou bien on se borne à y faire une incision an sommet et à y suspendre un récipient destiné à récolter la sève. Le vin de palme frais est très agréacontrairement à ce qu'ont ble à boire avancé souvent les Européens, il ne procure pas l'ivresse; il faudrait en boire plusieurs litres pour se griser. Les palmiers qui fournissent le vin sont de deux sortes : le rafia vinifcra et Ychra UllillCCl/sis ou palmier à
riser.
;
;
;
;
l'huile. Les habitations des peuples vivant dans
la forêt sont rectangulaires, la charpente e;t constituée par une cage en branchages, qui est revêtue extérieurement et intérieurement d'une couche de terre glaise; les cases sont
Cette épaisse végétation absorbe beaucoup d'air respirable; la moindre petite colline est difficile à franchir on est souvent essoufflé après la première heure de marche en revanche on ne craint pas le. soleil et il y a de l'eau courante partout. Au fur et à mesure qu'on s'avance vers le bientôt nord, les clairières se multiplient on entre dans la plaine; là se trouve une végétation de transition, dans laquelle domine le rônier (nomsus flabcllif'ormis). Aux abords des villages à cases rondes, on rencontre de beaux troupeaux de bœufs; dans
MAISON DE KOFI, CUEF D'ABENGOUROU (INDINIÉ).
VILLAGE D'ANNIBILEKROU (ABRON).
niLions, monnaies d'échange, etc. Sous le rapport de la nourriture, on peut se procurer tousles jours de la viande de boucherie fraiche, du lait, du beurre frais,
le village circulent, pêle-mêle avec lavolaille, chèvres et mou-
tons. Encore quelques étapes, et 1 on atteint les peuplades musulmanes de Bondoukou et de Kong. On rencontre de très gros villages et même des villes avec des maisons en briques séchées au soleil, des ruelles plus ou moins tortueuses menant vers des places où se tiennent des marchés. où formille une population mieux vêtue, plus turbulente, plus active que celle de la forêt. On peut dire qu'à Bondoukou (7 à 8,000 habitants) et à Kong (10 à 12,000 habitants), l'Européen peut se procurer à peu près tout ce dont il a besoin. A-t-il à organiser une expédition, son hôte lui procurera chevaux, ânes, bœufs, porteurs, etc.,rarmes, niu-
des œufs, de la volaille, poules,
canards, pigeons, pintades, etc., du miel, des légumes secs ou verts, et même quelques friandises fabriquées dans le pays. On se rend compte de suite que l'on a allaire à une population excessivement laborieuse, âpre au glin, avide de faire des affaires. Elle a liàte de venir jusqu'à la côte, pour s'y procurer dans nos comptoirs tout ce dont elle a besoin. L. -G. BINGER.
(it suivre.) —o— INDIGÈNES PESANT DE L'OR.
MERITTE.)
M. correspondant,
notre
de photographie
la (D'après
— GÉNÉRAL.
RÉSIDENT
MASSICAULT,
M. DE FUNÉRAILLES
— TCIS.
Par exemple, les compositions pour le second tome des Travailleurs de la mer, dans lesquelles Duez a magistralement exprimé sa manière faite de vérité, heureusement rendu la nature marine dont il connaît à fond la poésie, la saine grandeur et les harmonies superbes. Ainsi, les dessins de Delort, pour l'Homme qui rit, d'un autre goût que ceux de Duez, travaillés avec une louable persévérance. Sans dire prenez -celles-ci, laissez celles-là, je note pourtant, parmi mes préférées, les pièces inscrites sous les numéros 54 et 41 du catalogue et ces autres Abandonné, Dea, la Nudité. On pourrait en "citer davantage, assurément. Il y a encore, dans l'illustration de Quatre-vingttreize par Bourgain, des morceaux particulièrement bien tenus : la Cour rnattiale, Cimourdain et Gauvain, A Machecoul, la Queue, surtout le Crieur public. Je regrette de n'en point dire plus long. Il faut se borner à nommer les autres illustrateurs de l' «Edition nationale », qui exposent cette fois, Fritel, Moreau de Tours, Métivet, Buland, Dupray, Merwart, Geoffroy, Gualdry, Schommer. Quant à la part de Maurice Leloir, chez Petit, importante et applaudie, elle comprend en six grandes aquarelles l'illustration de Tartuffe, de l'Avare, de Mélicerte, de Georges Dandin, d'Amphitryon, du Sicilien, plus les titres, faux-titres, en-têtes, lettrines, culs-de-lampe, assortissant. Leloir poursuit avec un -succès soutenu, — on ne saurait lui adresser plus bel éloge, — l'œuvre commencée par Jacques Léman, avec tant de goût etde 'zèle, d'expression archaïque et de connaissances Dans le Chevalier de Maison-Roùge, Le Blant retrouve son grand succès des Chouans. Nul n'est mieux renseigné sur l'époque, nul ne sait aussi bien évoquer les gens de ce temps-là, leurs types, leurs allures, leurs gestes, leurs costumes. Cinquante-sept dessins de Le Blant, rue de Sèze. Examinez les numéros 346, 356, 358, 337, et puis l'Enfant royal, ou la Reine au Temple, et puis les autres, un à un, excellents, très documentés, d'une facture alerte, vivante, familière et précise. Ce Chevalier de Maison-Rouge se recommande aux artistes, aux bibliophiles et aux archéologues à la fois. EtlaFamille Cardinal1 Ah! on ne s'ennuie guère à regarder les images de Léandre Comme cela est finement observé et délicatement exprimé Quel sens curieux, profond, imprévu de la vérité actuelle, élégante ou grotesque, raffinée, exquise ou nettement, outrageusement caricaturale Quelle silhouette amusante parce qu'elle est exacte de notre fin de siècle Et quel charme d'art répandu partout Mais il faut finir, et je termine en remerciant M. Testard de nous avoir fait connaître ces belles choses en le félicitant aussi d'avoir su recruter, pour l'honneur de la librairie contemporaine, une telle pléiade d'artistes ingénieux et fort experts, les premiers en leur genre, remarquablement munis, tous, de savoir et d'esprit.
:
:
LE
COMMANDANT
MONTEIL.
Chef de la mission du Soudan Central.
-(Phot. Derre:.-)
Le commandant Monteil.
Emule des Barth, des Rohlfs et des Nachtigal qui, déjà, avaient exploré les mêmes régions, le capitaine Monteil, parti de Francele20septembre 1890, afranchi le Niger pour s'engager dans les États musulmans du Soudan central. L'accueil qu'il a reçu à Kano, l'une des capitales du Sokoto, donnait à penser déjà que la mission réussirait. Grâce au sultan dont il sut conquérir la sympathie, il gagna Kouka, capitale du Bornou, et y résida quatre mois. Sa présence y aura été fort utile pour les intérêts de la France au Soudan. Le retour de Bornou s'est fait par la route des caravanes de la Tripolitaine, et à Mourzouk, capitale du Fezzan, le voyageur s'est trouvé sous la protection des autorités ayant ordre de lui faire le meilleur accueil. Lorsque le vaillant explorateur avait entrepris ce long et périlleux voyage, dont l'importance a un intérêt énorme pour le monde colonial et géographique, on estimait, — et les feuilles anglaises l'avaient déclaré, — qu'il n'en reviendrait pas. L'événement a démenti ce fâcheux pronostic. Lorsqu'on a appris l'arrivée du commandant Monteil à Kano, le gouvernement lui a accordé la croix d'officier de la Légion d'honneur. L'opinion publique a ratifié cette distinction si bien méritée.
CHRONIQUE DES BEàUX-ARTS Exposition de dessins, peintures, aquarelles et gravures, par l'éditeur Testard, galerie Petit, 8, rue de Sèze.
On se rappelle l'empressement des amateurs et du public à visiter, l'année dernière, à la galerie Petit, l'exposition de dessins, d'aquarelles, de peintures ayant servi à illustrerune partie de « l'Edition nationale des œuvres de Victor Hugo ». On vit alors quantité de pièces d'un ordre tout à fait supérieur, que les enchères ont dispersées depuis. Ce fut même un des gros succès de la saison. M. Testard, le libraire avisé et actif de «l'Édition nationale », qui avait dirigé l'entreprise, la recommence aujourd'hui, avec des éléments nouveaux, c'està-dire avec la suite de l'illustration des œuvres de Victor Hugo, ce qui eût suffi déjà à intéresser les foules, augmentée cependant, largement, d'aquarelles, de dessins pour une édition de Molière, pour la Famille Cardinal et le Chevalier de Maison-Rouge. Le tout forme un ensemble, à coup sûr respectable et alléchant, de quatre cent quatre-vingt-quatorze ouvrages très divers; et je ne parle pas de cent vingtcent sept cadres contenant, bien comptées, quatre-vingt-trois estampes, en premières épreuves. Mais en art surtout, le nombre ne fait rien à l'affaire. Or, ici, comme l'an passé, nous avons le nombre et le choix en même temps.
trois
dessus de la sienne. Myrmidon était second devant Sado. Treize chevaux surquatorze se sontprésentés dans le prix de Montgomery, le clou de la réunion d'hier. La distance est exactement même que celle du Grand Steeple, soit 6.000. Les faveurs du ring se portaientsur Surcouf, Mondeville et Doucette; de fait, ces trois chevaux ont tous trois remarquablement bien couru. Au second passage de la rivière, Mondeville et Doucette étaient en tête, serrés de près par Surcouf; Gi-ion, Eudor et Old Bridge étaient battus. A la rivière du huit, Napoléon tombait, Sans-Peur s'arrêtait. Mondeville prenait alors la tête et gagnait de trois longueurs malgré un rush vigoureux de Surcouf qui prenait la seconde place devant Whiste et Badine. Saint-Grégoire n'a pu rendre quinze livres à Sélim 11 qui se révèle comme une excellente recrue. Actioné, monté par son propriétaire, M. Rivière, a battu Haras du Pin et Bannière dans le prix des gentlemen. Enfin, Cligne-Musette a fait ce qu'elle a voulu dans le prix des Horizons, qu'elle a gagné sur quatre médiocres concurrents.
la
_
ARCIIIDUC.
BIBLIOGRAPHIE
réfléchies
!
! ! !
!
;
OLIVIER MERSON.
CHRONIQUE DU SPORT
Toutes les jeunes femmes voudront lire Mon chevalier, un livre exquis dans les pages émues duquel Gabriel Franay a évoqué, avec une rare poésie, le souvenir des délicieuses et éphémères impressions des jours de bonheur trop vite passés. (Armand Colin"et CiÇ,) -
Les mœurs du temps, un nouveau volume de notre confrère Ernest Daudet, se compose de vingt récits constituant chacun un épisode de la vie parisienne contempo-
raine. Ce recueil présente l'intérêt d'un document de première main et l'attrait d'une œuvre d'imagination. (E. Flammarion.)
Dans VAlmanach pour 1893, l'abbé Fortin ne s'est pas borné à nous donner le résultat de ses observations et de ses découvertes. Il a dressé des Tableaux mensuels du temps qu'il feraVan prochain. Il y a pour les industriels, las commerçants, les propriétaires et les agriculteurs, un énorme intérêt à posséder cet élégant volume orné de nombreuses gravures. (Bodard, éditeur.) Le livret Chaix des Environs de Paris est, en même temps qu'un élégant petit volume, le guide le plus commode pour les promenades dans la banlieue. Les personnes qui visitent les environs de la capitale ou qui vont passer le dimanche à la campagne ne doivent pas s'en séparer. (Librairie Chaix.)
:
Sous ce titre Trois mystères, le charmant poète Maurice Bouchor vient de publier Tobie. Noël et Sainte-Cécile, gracieux triptyque emprunté à la Bible, au Nouveau Testament et à la Légende chrétienne. Ces délicats ouvrages vont retrouver, .sous cette forme nouvelle, le succès si flatteur qui les a accueillis lorsqu'ils ont été représentés. (Ernest Kolb.) Edmond Hippeau, après avoir publié une remarquable étude sur Berlioz intime, nous donne aujourd'hui, avec Berlioz et son temps, des pages du plus haut intérêt. Ce livre original et sincère sera certainement discuté en raison de la rare indépendance avec laquelle il est écrit et qui n'en constitue pas le moindre attrait. (Ollendorff.) M.
L'attrait de son programme très intéressant, la création d'une épreuve sensationnelle, un steeplechase international de 50.000 francs, une température très douce pour la saison expliquent suffisamment le monde fou qui est venu hier à Auteuil. Rarement il nous a été donné, à pareille saison, de voir une si prodigieuse assistance. La recette a -été l'une des plus fortes qu'on ait encaissées. Dans la la grandetribune du comité, nous remarquons duchesse Vladimir, en élégante toilette de satin noir avec casaquin de loutre; la duchesse de Leuchtenberg, en robe de drap marron avec mantelet mastic recouvert de fourrures, puis, çà et là, la marquise de la Rochefontenilles, la marquise de Gallifet, Mme du Bosc, Porgès, Ratisbonne, Legrand, Pécoul, la comtesse de Meffray, Mme Alexandre Lambert de Sainte-Croix, etc., etc. Les courses ont présenté un réel intérêt; les champs étaient bien fournis et les concurrents tous de très bon ordre. Malgré le terrain assez lourd, il n'y a eu aucune chute grave à signaler. Nip-Nip, malgré les quinze livres qu'il rendait à tous ses concurrents, a gagné d'une encolure le prix Marius sur Olifant et Sancerre. Arrogant a très mal couru. Poivrade a confirmé sa victoire du prix de la Bièvre en gagnant au petit galop le prix de Meulan, où il rencontrait des chevaux d'une formation au-
:
Dans un cadre champêtre, un jeune écrivain de talent, M. Georges Beaume, évoque des êtres simples et forts, touchant aux émotions, aux idées les plus profondes. Une Race, c'est ainsi qu'il intitule son livre, est un drame de famille poignant en même temps qu'une captivante
histoire d'amour. Paul Adam nous donne avec les Cœurs utiles un très curieux roman appelé à un grand succès. L'auteur des Volontés merveilleuses, de l'Epoque et des Princesses byzantines, révèle sous une forme nouvelle son talent si souple et si varié. (Ernest Kolb.) -
Une œuvre très émouvante, un des succès de cette fin
d'année, c'est Crime d'aieux, un drame passionnel sous la Terreur. Auteur: M. André Godard. Aventures amoureuses, artistiques et financières, pages où l'âme moderne respire, analyse très aiguisée et style remarquable, telles sont les qualités que l'on relève dans le Stenka Bazin de M. E. Hinzelin, un roman d'une rare intensité. (Ollendorff.)
secrets. Il s'est révélé entièrement, avec une impudeur parfaite, et elle l'accepte TKL. Mon Dieu ce sujet-là en valait un autre; il n'était pas banal au moins, mais il demandait, pour être traité victorieusemont, une délicatesse de inain et une adresse que M. Le Lorrain ne me semble pas posséder à un degré suffisant. Son homme fort, à la fois très artiste et très.pratique, est un « gendelettre » de la plus détestable espèce, d'une fatuité et d'une impertinence insupportables. Il nous avait tellement agacé pendant les trois quarts de la pièce qu'il a fallu toute l'autorité et tout le talent de M. Mayer, qui jouait le rôle, pour nous faire écouter la scène finale, la seule vraiment intéressante de l'œuvre. Elle aune réelle valeur, cette scène; elle est vigoureusement et franchement écrite. Mais l'effet en est fort diminué par la bassesse morale du personnage dont la snobisme est décidément trop dépourvu d'élégance. Ses vues sur la vie luxueuse, raffinée, par où il prétend justifier ses ambitions de fortune ne dépassent guère l'idéal d'un épicier -enrichi 11 est plus cynique que Trissotin, mais il n'est guère moins cuistre.
**
Le Grand-Théâtre de M. Porel a enfin ouvert ses portes. La salle est vaste et superbement décorée,
LA NOUVELLE SALLE DU GRAND-THÉATRE.
THÉATRES (matinées du jeudi) : La Fêlure, drame en un acte, de M. Martin Laya. — Tel, comédie en trois actes, de M. Jacques Le Lorrain. — GRAND-THÉATRE : Sapho, comédie en cinq actes en prose, de MM. Alphonse Daudet et Adolphe Belot.
VAUDEVILLE
La semaine dernière, a eu lieu, au Vaudeville, la réouverture des matinées du jeudi, dont le succès littéraire fait si grand honneur à l'initiative du vaillant directeur de ce théâtre, M. AlberLCarré. La première matinée était consacrée à la représentation de deux ouvrages inédits la Fêlure, drame en un acte, de M. Martin Laya, et Tel, comédie en trois actes, de M. Jacques Le Lorrain — précédés d'une reprise d'Un Bon Ami, le spirituel petit acte de notre confrère Adolphe Aderer, dont nous avons donné, en son temps, un compte rendu détaillé. Le drame de M. Martin Laya, la Fêlure, est émouvant, mais d'une émotion particulière, de cette émotion nerveuse que suscite en nous la vue de la souffrance physique. Ce n'est point là sans doute le seul effet pathétique cherché par l'auteur. Il me semble bien que M. Martin Laya a voulu aussi nous intéresser à un drame plus intellectuel, plus général et en même temps plus intime, au drame éternel de 1 implacable fatalité intervenant brutalement dans les destinées humaines, et détruisant sans pitié nos plus chères espérances de bonheur. Mais l'action extérieure, par la violence et surtout par la spécialité du cas présenté, accapare en quelque sorte l'intérêt, le localise et le détourne de toute généralisation. L'effet scénique immédiat en est peut-être plus puissant, mais la signification philosophique de l'œuvre disparaît à peu près complètement. Un jeune homme, Georges, va épouser une jeune fille, Marie, qu'il aime depuis longtemps et dont il est aimé. Georges est orphelin de père et de mère. Il n'a pas connu son père; mais il avait déjà une quinzaine d'années lorsqu'un jour on lui rapporta le corps de sa mère tuée dans la rue par un accident. Depuis ce tragique événement qui lui causa une secousse terrible, il est resté mélancolique, vivant à l'écart, éloigné des compagnons et des plaisirs de son âge. L'amour qu'il a pour Marie est la seule douceur de sa vie. Mais avant de donner son consentement définitif au mariage, le futur beau-père exige que Georges passe la visite du médecin. Or, le médecin est l'oncle même de Marie. A peine a-t-il commencé d'examiner Georges, qu'il reconnaît, à des mâchures caractéristiques à l'intérieur des joues, que le malheureux fiancé est atteint d'épilepsie. Il lui déclare avec mé-
:
nagement qu'il doit renoncer au mariage. Mais Georges le presse et apprend l'horrible vérité. C'est l'effondrement de tous ses rêves. Il se révolte, il s'exaspère, et sa fureur détermine en quelque sorte son premier accès. Puis il se rend compte de l'affreuse situation où la fatalité lecondamne, il comprend qu'il doit renoncer aux joies du mariage et de la paternité, et c'est lui-même qui refuse le sacrifice de la généreuse Marie lorsque, mise au courant, elle persiste malgré tout, dans la sincérité de son amour, à vouloir associer sa vie à la sienne. Le drame douloureux de M. Martin Laya a été fort bien interprété surtout par M. Grand, qui a réalisé avec une intensité de vie extraordinaire le personnage de l'infortuné Georges, ce moderne Oreste, cette innocente victime de l'aveugle nature ou, ce qui revient au même, de l'antique fatalité. ,"JI"
*
*
La comédie en trois actes de M. Jacques Le Lorrain, Tel, m'a paru, pendant deux actes et demi, d'une obscurité irritante. C'est à la fin seulement quej'ai cru comprendre la pensée de l'auteur. Il me semble qu'il a voulu faire une satire de certains préjugés mondains dont nous sommes dupes, selon lui, au théâtre et même dans la vie et qui consistent à jeter le mépris sur un homme qui ose mêler ouvertement les questions d'intérêt aux choses de l'amour, alors, dit-il, que chacun, dans son particulier, sait très bien faire entrer à la fois l'argent et le sentiment dans ses petits calculs personnels M. Le Lorrain va même plus loin. Il prétend que les fanfarons de générosité cheva-
leresque qui acceptent d'épouser une héritière ruinée sous prétexte qu'ils l'aiment, agissent le plus souvent par respect humain, par vanité niaise, par badauderie bien plutôt que par la conscience réelle de leur devoir. Son héros, lui, — je veux dire son personnage principal, — refuse cyniquement d'épouser sans dot, parce que c'est un homme avisé, réfléchi, qui ne se paie pas de mots, qui se connaît, qui voit la vie comme elle est et qui se juge aussi incapable de rendre une femme heureuse, que d'être heureux luimême dans ces conditions-là. Sa pleutrerie apparente serait, en somme, de la pure honnêteté. Et il me semble bien que tel est l'avis de l'auteur, puisqu'il nous montre une jeune fille charmante, de goûts distingués et d'esprit libre, qui paraît convaincue par les raisonnements de ce monsieur et toute disposée à devenir sa femme. Il faut ajouter que l'histoire de la ruine était un moyen de comédie renouvelé des Femmes Savantes, et que la jeune fille en question n'a point cessé d'être millionnaire. Elle épousera donc son fiancé en pleine connaissance de cause, sans arrière-pensée sur ses sentiments les plus
mais d'une architecture mieux appropriée, il me semble, aux grands spectacles lyriques qu'à la représentation des comédies ou des drames intimes, la communication entre les acteurs et le public n'étant point assez directe, à cause de l'établissement d'une seconde rangée d'avant-scènes entre colonnes, qui recule démesurément l'hémicycle des balcons et des loges. M. Porel a fait son inauguration avec une très brillante reprise de Sapho, et nous devons lui en être reconnaissants,car il nous a permis de revoir et d'applaudir une des plus belles œuvres de M. Alphonse Daudet, remise à la scène avec un soin très artistique et dans l'éclat d'une interprétation de tout premier ordre. Il me suffira, je pense, de rappeler les principaux épisodes de cette mélancolique histoire de Sapho, très certainement connue de nos lecteurs, au moins par l'admirable-roman d'où la pièce a été tirée. C'est un nouveau chapitre des « Liaisons dangereuses » dédié par M. Alphonse Daudet « à ses fils quand ils auront vingt ans ». Jean Gaussin d'Armandy, issu d'une vieille famille provençale, termine à Paris ses études de droit. Il a été élevé par sa tante, vaillante paysanne à l'esprit droit et au cœur tendre, qui craint pour son neveu les séductions de la grande ville et qui est venue 1installer elle-même. Elle ne le quitte qu'après force recommandations sur les mauvaises connaissances. Mais Jean est jeune, beau, ardent; il n'a pas su résister à l'amour qu'il inspire à Sapho. Sapho, c'est Fanny Legrand, une fille de MoiiLmartre ou de Belleville, précoce, intelligente, iniliée de bonne heure au vice dans les promiscuités du ruisseau; pas jolie, mais pire, Parisienne, c'est-à-dire instinctivement artiste et perverse. Elle a débuté dans les ateliers de peintres et de sculpteurs, modèle à tout faire. Elle a posé la Sapho du grand Caoudal, le statuaire membre de l'Institut; le nom lui est resté, un nom prédestiné, car Fanny est en effet une amoureuse, l'amoureuse née, l'amoureuse Iype, supérieurement organisée pour l'amour; un clavier où il ne manque pas une touche, dit Caoudal. toute la lyre! fait vibrer,cette lyre! La liste de ses Et ce qu'on amants est interminable tous des artistes, aujourd'hui presque tous célèbres, dans le nombre, un graveur qui a contrefait des billets de banque pour satisfaire ses caprices et qui est maintenant au bagne, tristement célèbre celui-là. Jean est le dernier. C'est la candeurj la droiture, la jeunesse de Jean Gaussin qu'aime la pauvre Sapho, un peu vieillie et dégoûtée des amours compliquées des artistes. Et elle s'empare de lui autant par sa tendresse sincère et dévouée que par sa beauté. Tout à coup Jean apprend le passé de Fanny. Il veut rompre, mais il n'en a pas le courage, et alors commence la vie dégradante des liaisons de ce genre avec les concessions progressives, démoralisantes, l'abandon de toute dignité dans l'abaissement continu du milieu. Et toujours la jalousie de cet odieux passé qui torture Jean. A la fin il n'y tient plus. La scène de rupture a lieu violente, en apparence définitive. Jean a fui, en Provence, près de la vieille tante oiil'attend une douce fiancée. Sapho vient l'y relancer, douloureuse, pitoyable, se cramponnant comme une désespérée à ce dernier lambeau d'amour qui lui échappe. Jean résiste, soutenu par les siens, et Sapho s'éloigne, décidée à mourir. Cette idée hante le cerveau de Jean. On a vu des femmes se tuer par amour, tout
l'a
:
"récemment encore, une grisette qu'il connaissait. Il retourne à Paris éperdu. Il arrive au moment où Sapho allait quitter leur nid désolé. Mais Sapho n'est plus la même. C'est que le forçat est revenu, cet homme qui a brisé sa vie pour elle,et Sapho l'a revu. Jean lui arrache la promesse de renoncer à ce misérable. MaisSapho comprend que c'est à Jean qu'elle
doit renoncer. Fini l'amour. Le cœur est mort. Fanny, en bonne fille, consacrera son existence à ce déclassé" qu'elle a inconsciemment poussé au crime. J'ai dit que l'interprétation de Sapho parles artistes du Grand-Théâtre avaitété supérieure. Encore faut-il tirer tout à fait hors de pair Mme Réjane, qui a composé une figure de Sapho absolument inoubliable.
LE PLAFOND
THEATRE ILLUSTRÉ. —
!.
PAR M.
G. CLAIRIN.
0.SAUNIER.
)
Marquet, avec son jeu sobre etfranc, son excellente diction et sa voix d'un timbre si sympathique, prête au personnage de Jean Gaussin une physionomie à peu près irréprochable. Il faut aussi mentionner au premier plan M. Guitry, qui a dit le récit de la mort de la grisette avec un art parfait. Son succès personnel a été très considérable. M.
;
DU FOYER DU GRAND-TLLÉATRE PEINT
(Dessin de M.
sanglots qui donnent la sensation aiguë d'une douleur vivante, et elle joue le cinquième acte avec une mélancolie profonde d'un effet pathétique extraordinaire. Oui, c'est bien là la Sapho du poète. MmcRéjane a remporté peut-être Toute la lyre l'autre soir le plus beau, au moins le plus complet des nombreux succès de sa carrière d'artiste.
Elle a fait vivre cette conception d'art, si complexe, si variée, si multiple et pourtant si humaine en sa merveilleuse synthèse, avec une puissance d'expression incomparable. Aux plumiers actes elle est trépidante de gaieté, de verve, avedes câlineries exquises et des trendresses franches, d'une émotion délicieuse au quatrième acte, elle a des larmes et des
Citons également M. Calmettes, très bon comédien dans le rôle du sculpteur Caoudal; Mm0 Tessandier, qui dessine, avec une sûreté et un relief très remarquables, la silhouette de la tante Divonne; enfin MM. Montbars, Montcavrel et Mmes Kesly, Leriche, Aimée Martial, Claudia et Parys. HIPPOLYTE LEMAIRE.
BAUDE.)
M.
de (Gravure
— REOCF.
M.
de Tableau
—
ptClIE.
1>E
PAUT
LA
— BEAUX-ARTS.
LA PARFUMERIE DU COKGO Nous rappelons à nos lectrices que la Poudre Congolane est la seule bien adhérente, invisible et saine; que l'Extrait du Congo pour le linge et le mouchoir est le plus délicieux des parfums connus. En vente, 4, place de l'Opéra en province, chez vos fournisseurs ordinaires.
;
CHOSES ET AUTRES
?
Vingt mille mètres dans les airs. — Quo non ascendam Capazza, l'aéronaute bien — Voilà une dévise que bientôt M.
connu, pourra emprunter au surintendant Fouquet, auquel d'ailleurs elle n'avait guère porté chance. M. Louis Capazza a signalé à l'Académie des sciences un procédé permettant de recueillir des indications scientifiques à vingt mille mètres de hauteur. à grande hauteur, dit-il, l'aéro« Dans une ascension naute, vers 8,000 mètres, s'endort ou meurt et ne peut plus participer aux suites de l'expérience seuls, les appareils enregistreurs continuent à travailler. Qu'on se souvienne de l'ascension du Zénith. « Avec mon sauveteur aérien, on pourrait lancer tous les appareils de précision connus à n'importe quelle hauteur, dans un gros ballon dont lanacelle imperméable serait remplie d'eau rendue incongélable, qui se déverserait automatiquement par un robinet. avoir atteint son maximum de « Cet aérostat, après hauteur, qui peut être 20,000 mètres, se mettrait en descente,sans oscillation, grâce au parachute qui déposerait tout le matériel, à terre doucement, comme l'a démontré mon expérience du 12 juillet dernier. On pourrait alors, en lisant'les diagrammes des enregistreurs, être fixé sur la hauteur et sur la constitution de l'atmosphère, à des régions où l'homme ne peut vivre. faudrait -faire une série de ces ascensions, sans « Il aéronaute. On en exécuterait de nocturnes, et il serait curieux de voir des photographies du ciel prises automatiquement à des hauteurs où l'air est pur. » M. Capazza a déclaré qu'il suivrait lui-même dans un autre aérostat et jusqu'à la plus grande hauteur possible, l'ascension du ballon libre, de façon à prévoir la direction de son atterrissage.
;
!
;
*
*»
** * ,
L'envoûtement. — Qu'est-ce que l'envoûtement? Une opération magique, une pratique de sorcellerie, qui eut cours il y a quelques siècles et de laquelle on rirait aujourd'hui. Il s'agit bien de rire. Songez que le colonel Rochas, à la suite de curieuses expériences, est arrivé à moderniser la chose au moyen de la photographie. Autrefois, on fabriquait une figurine de cire, à l'image de la personne que l'on voulait envoûter, et en la piquant ou en la déchirant en certains endroits, on était assuré de faire ressentir à la personne visée tous les maux les plus pénibles et les plus désagréables. A présent, si vous en voulez à quelqu'un, vous n'avez qu'à vous procurer sa photographie, et en la piquant au cœur, vous avez bien des chances pour tuer l'original. Vous vous récriez, et vous avéz raison, car cela ne suffirait pas tout à fait, puisque pour réussir à molester efficacement un individu, il faut que la plaque ayant servi à faire l'épreuve ait été « chargée de la sensibilité du sujet avant d'être placée dans l'appareil ». c'est Cela complique l'opération de façon singulière, tant mieux, car ce serait trop commode, en vérité, pour les gens vindicatifs.
Paris-Londres Cinq services rapides quotidiens dans chaque sens. Trajet en 7 h. 30. — Traversée en 1 h. 15. Tous les trains, sauf le Clilb-Train, comportent des
classes. En outre, les trains de malle de nuit partant de Paris pour Londres à 8 h. 25 du soir et de Londres pour Paris à 8 h.15 du soir prennent les voyageurs munis de billets de 3e classe.
2e
::
Plantations de
e
> t ¡:j )1
K^perfumes
[
82
PARFUMS
8e
LOXOTIS-OPOPONAX l| < FR-ANGIPANNI PSIDIUM CHEZTOUS
S 4 rd
AU SELES TROUVENT PARFUMEURS TOUS LES PARFUMEURS ET
~V
,.
£ oo fil >
Œ rn
y$g SG
t'R .4 p
parfumer|£
^^AVON.EXTRAIT.EAUÛETOILETTÏ.POUDRE.HUILL^^I
15
DE
II
ti)
VIAL 1
VIN
St-James,sevend exclusivement en bouteilles carrées.
0D 'CJ)-V#
h.
:
::
DdE a_C~E_L.EBRF-9 -
D
3
Départs de Londres Via Douvres-Calais 8 h., 11 h. du matin, 3 h. (ClubTrain) et 8 h. 15 soir. Via Folkestonc-Boulogne 10 h. du matin. Les voyageurs munis de billets de lrc classe sont admis sans supplément dans la voiture de lre classe ajoutée au Club-Train entre Paris et Calais. De Calais à Londres, supplément de 12 fr. 50.
ST-JAMES S
wRHUM
:
-
AU QUINÀ, SUC
CHEMINS DE FER DE L'OUEST
Service quotidien rapide entre Paris
de VIANDE et PHOSPHATE de CHAUX
plus
jour à heures fixes entre Londres et Paris, par Dieppe et Newhaven, est supprimé depuis le1er novembre. Quant au service de nuit entre les mêmes points. toujours par Dieppe et Newhaven, il est maintenu, comme d'usage, pendant l'hiver. De Paris à Londres lre,2e et 30 classe Départ deParis-Saint-Lazare,8h.50 départ deDieppe, 1 h. matin. Arrivée à Londres soir Gare de London-Bridge, 7 h. 40 matin; Gare de Victoria, 7 h. 50 matin. De Londres à Paris Départ de Londres Gare de Victoria, 8h. 50. soir; gare de London-Bridge, 9 h. soir. Départ de Newhaven, 11 h. soir. Arrivée à Paris-Saint-Lazare, 8 h. matin. Prix des billets « Billets simples, valables pendant 7 jours ixe classe, 41 fr. 25; 2e classe. 30 fr.; 3e classe, 21 fr. 25, plus 2fr. par billet pour droits de port à Dieppe et à Newhaven. Billets d'aller et retour, valables pendant un mois lrc classe, 68 fr. 75 2eclasse, 4.8 fr. 75; 3e classe, 37 fr.50, plus 4 fr. par billet pour droits de port à Dieppe et à
;
:
:
Newhaven. Ces billets donnent le droit de s'arrêter à Rouen, Dieppe, Newhaven et Brighton. Le service de jour sera repris, à heures fixes, au printemps prochain.
:
KLEIN
It
Le Cœur d'Yvette, égale Fraises au Champagne.
DENTIFRICEA
PÂTE
I
T
GLYCÉRINE S'en servir uue fois c'estVadopteA
SELLÉtes
n
IVE1-%T
7,'Avenuedel'Opéra~<~
it«.L'aliment uni aux toniques les plus reparatrs FERRUGINEUX AROUD et aux principes solubles de la
:
:
:
;
^VIANDE,FER QIJINA
QUiNA
:
:
:
Le plus ÉNERGIQUE et le COMPLET des RECONSTITUANTS N VIAL, 14, rue Victor-Hugo; LYON, et toutes Pharmacies.
au
etLondres
Le service de
CHEMIN DE FER DU NORD
Départs de Paris : YiàCalais-Douvres 8 h., 11 h. 30 du matin, (Club-Train) 8 h. 23 soir. Via Boulogne-Folkestone 10 h. 20 du matin.
1.892
Excursions aux stations thermales ethivernales des Pyrénées et du golfe de Gascogne, Arcachon, Biarritz, Da.x, Pau, Salies-de-Béarn. Tarif spécial G. V. N° 106 (Orléans). Des billets d'aller et retour, avec réduction de 25 0/0 en lro classe et de 20 0/0 en2e et 30 classes sur les prix calculés au tarif général d'après l'itinéraire effectivement suivi, sont délivrés toute l'année, à toutes les stations 'du réseau de la Compagnie d'Orléans, pour les stations hivernales et thermales du réseau du Midi, et notamment pour i Arcachon, Biarritz, Dax, Guéthary (halte),Hendaye,Pau, Saint-Jean-de-Luz, Salies-de-Béarn, etc. Durée de validité 15 jours non compris les jours de départ et d'arrivée Tout billet d'aller et retour délivré au départ d'une gare située à 500 kilomètres au moins de la station thermale ou hivernale, donne droit, pour le porteur, à un arrêt en route à l'aller comme au retour. Toutefois, la durée de validité du billet ne sera pas augmentée du fait de ces arrêts. La période de validité des billets d'aller et retour peut, sur la demande du voyageur, être prolongée deux fois de dix jours, moyennant le payement aux administrations, pour chaque fraction indivisible de 10 jours, d'un supplément de 10 0/0 du prix total du billet aller et retour. Avis.' — La demande de ces billets doit être faite trois jours au moins avant le jour du départ.
et
LE S f uM
calculateur Inaudi. — Sait-on combien de chiffres Inaudi peut retenir et répéter dans l'ordre,' après les avoir entendu énumérer une seule fois? Les prouesses du
Hiver
:
*** L'Exposition de 1900. — Depuis longtemps on en parle, et déjà on s'occupe de l'organiser. La commission préparatoire s'est réunie ces jours derniers au ministère du commerce sous la présidence de M. Jules Roche. M. Picard, vice-président de la commission, a développé les points principaux dont il y a lieu de s'occuper dès à présent. Après un échange de vues entre différents membres de la commission, celle-ci s'est partagée entre trois souscommissions. La première s'occupera des questions de l'emplacement de l'exposition et des moyens de transport; la seconde, du groupement général et de la classification des produits la troisième, de la partie financière.
CHEMIN DE FER D'ORLÉANS
Quarante-deux chiffres L'expérience a été faite récemment au laboratoire de psychologie. Jusqu'ici les gens doués de la plus prodigieuse mémoire n'avaient pu dépasser 8. 10, ou 12 chiffres. Mais quarante-deux chiffres, voilà qui laisse loin les tours de force les plus extraordinaires en ce genre. Lorsqu'il calcule de tête, Inaudi ne voit pas les chiffres dans son esprit, comme si les opérations s'effectuaient sur un tableau noir idéal il les entend sonner à son oreille comme lorsqu'il les apprenait. Cette voix qui les lui répète n'est d'ailleurs pas une voix quelconque, c'est sa voix à lui, celle avec laquelle il répète les chiffres tranche par tranche, après celui qui les lui énumère; car, son procédé pour retrouver les chiffres retenus, est la reproduction de ce qu'il a fait pour les retenir. Ainsi il ne visualise pas, il entend.
~]~~
PAR.IS
Exposition M~rse!!e ParIs 1889
VIANDE
RÉGÉNÉRATEUR DU SANG
HORS
B Guérit sûrement Chlorose, Flueurs bPdnches; Ípuisements. AppauvrissentouAltérationduSang, 5fr.—DépôtG'1:J.FERRÉ,sucrdeAroud. r
CONCOURS
:
102, rue Richelieu. et toutes pharmarJies.
¡
~iN~., f i
-
MHVMAT no,"a" MIWIOW YIHNMATI
MALLES
¡¡.
LE VIN DE G. SÉGUIN ¡¡ l'appétit et facilite les
;
estletoniquepar
excellence, il réveille digestions il convient à tous les tempéraments affaiblis. Paris, 378, rue Saint-Honoré.
|
FEES
la jeunesse perpétuelle EAUDES DES P EEI9 pour duCheveute. BAtkU
43,RUERICHEI
SACS BARIlS
TROUSSES
fH" franco du CitttoM Monrt 6.PIsm4aTfcéair»DUnuhÉHiiiiferBiÉa' buMN CIIIà.
-
à
NIFROID raulU
AIRparles porles et-croisées, pose NI 111 Ain de BOURRELETS INVISIBLES
et de PLINTHES. Jaccoux, 37, rue de l'Echiquier.
I
REGARD épaissitet s&YtSouRoi MAG ËT191 LiÈRx REGARD MAGNETIQUE par laqui
4
POUDRE OPHÉLIA
t. du
Ninon,ZI, brunit cils etsourcils. Parfum.
4-Septembre.
GRESHAM à Paris, Il RENTES VIAGÈRES
VÉRITABLE EX"rR*Al«r E!r VIANDE
j ~$~ Tjm0°S
1
il DISPENSABLE
et garantit les
Exiger
DANS
jÊSHÊWff
la signature LIEBIG surl'étiquette t
équipements militaires, sacs dc v,,,age et tous articles en cwr
KODAK
En Yente Partout,
Eviter les (mitations.
23,
E ^s
-tr\x « Is S
llMN"
I
85
S
9
CO LU
==
Ctm »
^Z y"*ïïïï
5
ui
SBTTXi produit expérimenté par lei sommités médicales du entier, ayant, SEUL, tontesles garanties de pureté.
= m
s8 TROUva DAMS TOUTIUI LU PHARMACIES (Consulter le Médecin pour les doaea à prendre)
1
|
------ --------
ppiUUW
de
----..----
U JË* BENEDICTINS
de l'Abbayecle Soulac (Gironde)
I
Inventé
L' usage journalier de YElixir Dentifrice des RR PP. Bénédictins, prévient et guérit la carie des dents qu'il blanchit et consolide en fortifiant et assai-
lU~ l H
«
Vente en
IL
H
<
I
àprendre
I |
LA " l/Pi «vAlITINP H
-
TAMARtrèsagréable contre
CONSTIPATION
I Xanqued'appétit, Manqued'appétit, et intestinal, migraine punniliL| nu enpz-Dvenant. ) LUIl M Hémorrhoïdes, Bile, M IO IP" ICIII I 1^1
IBE
S3,nieerammant.Pazie PSA
M
Paris 9, rud Gràmmonii i 2.60. Botte
L'un des Gérants :
MOUCHOIR, ESS-ORIZA-BOUQUET.LYMPlAarfumerl-,tfEG::'ï:delaladeleine.
Cléry, à Marseille
Fruit laxatif rafraîchissant
H1HB
POunLE
n
DR
CON8TIPATtON. DIARRHÉE.— 1 ir. 30UBoit*.
H
MAISON FONDÉE EN DÉTAIL: Dans toutes les bonnes Parfumeries, Pharmacies et Drogueries. 9:2 Il irls IL2
Médailles argent, or et hors concours Indication gratis franco.
GRAINEDEUNTARINPMBM&Ë03
WHflj
1
Cent mille francs
GouttesLivonieflnes bronchites,etc.
WSLJilWÊ
'H
Récompenses
t)M
Écrire au
Gros:SEGUIN,BORDEAUX.
dentaires».
usa
~~M~ Ç'~j
1807H
C'est un véritable service à rendre, de signaler cette antique et utile âlVréparati0n' le meilleur curatif et le seul préservatif des affections H
Itj
à l'instant même
l
Bruxelles 1880, Londres, 1884. LES PLUS HAUTES RÉCOMPENSES en l'an par le prieur PIERRE BOURSAUD
MÉDAILLES D'OR
«
®PLK?ASTHME
I^||ji| Hpj»| : 1373 ~t Mi| H I tN!~ nissantparfaitementlesgencives. H II ^T|
Dom MAGUELONNE, Prieur
IHTI
t*N
nHH|l|
à ~t~ :
RHUMATISMES, GU~RL~
RHUMES, IRRITATIONS POITRINE, DOULEURS, LUMBAGO,ENGELURES,BLESSURES, PLAIES. — Topiqueexcellent contre tORS. OEILS-DE-PERDRIX. — 1 fr. dans les Pharmacies
oh
<s
IEI:%-
LEMEÇILLÀ'
l
I ^ç, |s
A
t ; U,Èi,-.8-POUR
H
- ---------'-S DEMAUXDEDEIV-RS RR. PP.
2
du DOCTEUR SUOBB Fatorioniée à. CREIL (Oise) IPtCIFIQUE MIG'RAI NESElNEVRALGIES DES monde CEATMN
|k L'ÉLIXIR, & DENTIFRICES POUDRE PATE tt DES
RI
Antipyrine
x
fcj
p , <j
CD
PAR L'EMPLOI DE
H
en CUIR JAUNE demanderle
ROCHESTER, N. Y.
£
!
PourlesChaussuresetHarnais» IICTBCHflCPIlIflTC LUO lit IBUJbUTI 11
4, PLACE VENDOME, F-A-ms
H
PU
Pour Chaussures de Dames, Gants de Peau, Maroquinerie,
Ecrivez-nous et vous recevrez aussiMt, gratis et franco, tous nos manuels et catalogues illusti~és. THE EASTMAN PHOTOGRAPHIC MATERIALS C1 L'
U.
I)ÉPÔT CENTRAL: rUB d'flaiiteville, Paris.
HErilPlfIMSUCZARrKrEPOMSH
dans la 'chamhre noire.
-g
--
L,MËÊÈÈ^MBAIMORALGLOSS
Les Kodaks s'emploient avec la pellicule transparente, en bobine ou coupée, ou avec des glaces sèches. Ils permettent de faire jusqu'à cent négatives sans rentrer
LONDRES, 115, Oxford Street.
----
Pourchaussuref,,harnais, sans
BONNECUISINE
1 70 CoIL w f ySjj|
^Bwt
I
---._*-------S'EMPLOIE
-----
Sans aucune notion de la photographie, tout le monde peut se servir avec succès du KODAK.
BBSMgiBi
^fl§Bggalr
ÉPANOUISSEMENTDESTRAITS recouverts d'une blancheur éblouissante par la Fleur de Pèche, poudre de riz spéciale de la Parfumerie Exotique, 35, rue du 4-Septembre. Eviter les contrefaçons.
SEMEFIERDESIMITATIONS
Cie d'Assurances surlaVie Établie en 1854, 30, Rue de Provence. Traite toutes les Opérations d'ASSURANCES et de
Risques de Guerre, Voyages, Duel, Suicide. Prospectus et renseignements envoyés gratis et franco.
Mfajj
19, Faub.St-Hocoré.
KOUBMAHT,
HENRI QUENTIN.
Paris. — Imprimerie Henri Quentin,13, quai Voltaire
détruit l^Cdlifli«AhIv 10Pourles bras, SSEB employerle ^> £ /ÏUO»"e.DUSSER,1,rueJ.-J.-Roussealh DU ATOBC/fcl™ EWivHBBV w^mW moustache, Sécurité,Efficacitégaranties-50 de (Pourlabarbe,2Gfr.;1/2boite,spécialep'la
PATE PIL
Me Bozon,
il
, àf.
2 Susceptible d'un revenu net
DE MM. LES OFFICIERS MINISTÉRIELS
Banque PETITJEAN, 12, rue Montmartre, 40e année. Très bonne tlUlILIllIuliJ Maison COULEURS Brosserie, quartier SainlLazare. Clientèle an^cienne. Pas de crédit Prix22,000 fr. Aff.33,000 Bélléf. 10,000 fr. (Occasion pour travailleur.)
de
fr.
Plus de connu.Fabrication 1EL millionsd'affaires.
INDUSTB
et ventA d'une spécialiué. Propre d'usines très importantes. Demande commandite de 200oude600,000. (Extension forcée Sécurité absolue. Conditions à déterminer. Pour tous renseignements complémentaires et détails s'adresser à la Banque PETITJEAN, 12, rue Montmartre, 40' année.
d'environ 19,000 fr. Mise à prix 300,000 fr. S'adresser au susnommé el à M. G. Robin, notaire, bd Sébastúpnl, 62.
Rev. MAISON b. 15,043 b. 1 fie PARIS,quai
Hev.
f.
i5,043
àp.225,000fr.Aadj.s.1cnch.ch.not.Paris, 6déc.92.S'tfd.àM°Marc,not.,38,ruedeBondy. M.
Ans
Succès
'CH' LEe AVPOTOKB~-^PÉC,ALî m^Èk Prip.e
avoué à Paris, avenue Victoria, 18. Vente le10 heures déc. iflICjAlU à PARIS, rue du Rocher 30. Conten. 263 m. 09. 1892,à
Et. de
ANNONCES
)
FV
les poils follets disgracieux sur le visage des Dames, san3 aucun inconvénient pour la peau
au
Etude de
BI8XIJrB parCfetoBFAY,parfumeur, ru©de
9,
Norgeot, avoué à Paris, 64, rue Tiquetonne. Palais de Justice, à Paris, le mercredi VENTE 23 novembre 1892, à deux heures, d'une MAISON SISE A PARIS 56, rue du Faubourg-tru-Temple. Revenu brut 12,120 francs environ. Miseàprix 100,000 francs. S'adresser à M" Norgeot, Manceau et Thorel, avoués à Paris W. Uazin, notaire à Paris, 27, avenue d" l'Opéra etM. Imbrrt, administrateur judiciaire àParis, 17, rue Bonaparte.
; ;
Mo
::
265 m. if iinnii]àParis, rue Sl-Ferdiuand, 20. JMluUJV s. 1eneb.ch. d. not. Paris,29 nov. 92 S'ad. aux adj. Rev. b. 10,860 f. M. à p. 100.000 f. Anot.
1h. Elude 2G nov. 02,Neuilly NEUIILLIJMeAdj' IiIjLiLLI lînaCult, not., (S.).2L mrains
M"Michelez,50,av,WagnuIl;Gaslaldi,10,pLdela Bourse et Duplan, U, r. Pyramides: dép. de l'ench.
r. SabLonville, 50 et 52 et Ouest, 2. M. à p. (125 f.le m.) 1erlot, 318»89 39,861 f.25;2e lof, 145° 18,125 fr.
Ce
:
:
I
laFaix,Pari»
lu.llljUll M lieAIT à PARIS,,rue (jllincampoix, n° 44. Rev. brut 8,055fr. Mise à prix: 90,000fr.
6
ench. ch. des not., le décembre 1892. S'ad. à Me Fav, notaire, 11, rue Saint-Florentin.
A adj. s.
1
etHaxn,114.C"
M11(1AATruerïeBc'Jevillo,299, MAISON
519 m. Rev. br. 7,025. M à p. 40,000 fr.
A adj. s. 1 ench. ch. des not. de Paris, 29 novemb. 92. S'ad. à Me Tandeau de Marsac, n., 23, pl. Dauphine.
au
à Paris, r. Montcalm, 37, av. Terrain à M IN JuAIuvii bâtir,fa<;. sur 3 rues. C8275®.R.b.3,920 M, à p. 50,000 f. A aJj. s. I èncll. ch. not. Paris, 6 déc.
f.
à
1892.S'ad. MePolelnicli,not.,116, fgSt Honoré,
Ies annonces et insertions sont.reçues
chez' MM. AUDBOURG et Cie, 10, place de la Bourse
et dans les bureaux du journal.
TUNIS. —
ÉCHECS K"
PROBLÈME No 1429
Silvera Ci'ncabessa.
-
Noms
;;
;les
1425.—MM. Ch.Erhart
;
;;
à
;
à
;;
;
;
; ;
; ;; ; ;
;
Ganibit Ecossais. Blancs
ShiJak.
Noirs
Blancs
M. Weismann.
M.Shidak.
1P.4R 2C.3FD 3P.prP
Noirs M.
Weismann.
5F.3-R 5D.3F 6P.3FD. 6CR.2R 7P.4FR(c) 7D.3CR(d)
4F.4F(b)
8
Position après le
C. 2 D
8° coup
;
Si4F4FI)
(a)
des blancs.
—
o Fca-e.3T6DD P5TR — 2 TR — 2 10 — P. P. 4 FR — 3 FD 11P.1) Fil — Roq TD 12 P FR D 13P prP-Dpr PiléCprPF-C prC15Tpr C-D etc.etgagnent) P P FD-P prP égale etsi5G Roq — C. 4 R
—
8
3 C
3
9
F
3
D 6
F
1
G
CR
—
3 D 6
3
6
(les noirs peuvent également jouer avec avantage — F 5 CR etc., voir la suite de cette variante dans nos analyses précédemment données sur ce début) 7 D 3 CD— 2D CprP— 4 TD suivi de GprFetc.
D.
G.
8
(b) Le coup du texte est une excellente défense, cependant nous aurions préféré 4 — CprC Dpr — 1). 3 FR 6 P 5 R — D 3 CD 7F 3 R — D pr D 8 F pr D — P 3 FR etc. au moins partie égale. (G)Les blancs ont ici cinq autres attaques FD (si 1° 7 D 2 D — F pr C 8 P pr F — P. 4 D 9 C 3 R — D 3 C suivi de F 4 FR etc. mieux) 9 P — F 3 R' 10P1)R D etc. mieux; 2°7C 2 F—F F F Roq etc. aumoins
5
5
- 3Cpr
jF
4 FD —
4 9P
-D
4
C
•
-
8 epr partie égale; 3° 7 F2 R — P 4 D 8 F3 FR — P pr CprC10PprC — F. égale
NOIRS
Il 7
D
G
mieux.
Jouée par correspondance dans le deuxième tournoi international du Monde Illustré entre MM. Shidak et Weismann.
1P.4R 2C.3FR 3P.4D 4C.prP(a)
notre correspondant.)
F4FD5Roq(si5P3FD—C3 FR6PprP—F.5Céch7F2D—FprFéch8CD à prF—CprP9CprG — P. 4 0aumoins partie
PARTIE No 423
M.
M. MÉRITTE,
NOTES
Amateurs du Grand Café, à Chambéry Louis Plambock, à Genève; lus Amateurs duGrand Café desAllées, à Cannes; E. Renard, à Méz:ères Henri Richcr A. Berthault, Ajaccio GrandcaféGlacier, Aljjer Ch.LeChirpentier, Elampes Léon Guinet, Lyon les Amateurs du Café de la Régence; les Amateurs du Grand Café de la Gaîté Montparnasse ; les Amateurs du grand Cercle des échecs de Paris ; Gaze; Mlll Munoz Dez H. Reinach ; Cercle conservateur, à l'Isle-sur-le-Doubs ; le commandant Bell, à Saint-Malo A. Bregas, à Marseille Bourdin, à Nantes Cercle des Echecs, à Reims Louis de Bellerive, à Montauban Corner, à Barcelone ; Wallet, à Bourges Thionville de Madrazzo ; A. Bourguet A. Gouyer G.-T. D., a Verdun Emile Frau, à Lyon; Simon et Etienne, à Préaux Gaston, à Bcaurais Ernest Singer; Croze, à Marseille.
;
solutions et toutes communicationsrelatives aux échers, à M. ROSENTHAL, avenue du Roule, villa du Roule, 12, Neuilly (Seine). -
M.
;
1424 et
(D'après la photographie de
SOLUTIONS JUSTES
à
dadresser les
AVIS IMPORTANT. — Nous prions MM. les amaleurs
Par
-
LA nÉIDEXCE, PALAIS DU MINISTRE DE FpAXCE.
3 D
P
9
F pr P —
etc. au moins partie
F 3 C (si 8 F 3 D — D 3 CR Roq—P D etc. mieux) Roq— — D. 3 CR D 10 P pr P — F 6 TR etc. mieux; 5°7 F 5 CD — Roq 8 C pr C — PC pr C 9 F pr F— P pr F suivi de P 3 D au moins partie égale. (d) Nous aurions préféré 7 — F pr C 8 P pr F — P D 5R 3C suivi de F 4 FR et C 5 CD
9
BLAÎÎCS
-
Les blancs jouent et font mat en deux coups. SOLUTION
1D.8TR 2D.1TRmat 2P.3FRmat
Noirs
2D.8TDmat
1R.6F Si R.5D Si1P.5D Si1P. 6 F
2D.4TRmat
Si1P.3C
2
C. 5 CR mat
i
C 4 R 8
8P.4D(e) 9P.prP(f) 9C.prP 10F.prC 10D.3F HC.prF 11F.prF 12 C.5C 12 P. pr C 13Roq 13R.2F 14T.1D 14C.4F
BLANCS
15P.3TD 16F.3D 17F.prF 18C.3R 19D.prC 20 R. 3 C (g) 21D.3F
Les blancs abandonnent (h).
15C.7F 16F. 4F 17b.prF 18C.prC 19û.7Féch 20T.3D 21T.3Céch
9
-'
P4
mieux. (c) Très bien joué, le coup du texte ferait rentrer la position dans la variante citée dans la note précédente. (f)Si9PbR—Fpr 10Ppr — C 5CD etc. mieux. (g) Si 20 R 3 F — T. 1 R 21 D 2 F — D 3 F éch 22 R 4 C — T. 3 R etc. et gagnent. (h) Il est évident que les noirs gagnent facilement la partie si 22 R 3 T — D pr PCD 2'3 TD 1 CD — Dpr PD 24 D pr P — T 3 T éch 25 R 3 C — D 6 R éch 26 D3 FR— T 3 C éch 27 R 3 T — D pr D éch etc. et gagnent.
G
DU PROBLÈME No 1425
Blancs
4° 7
F
S. ROSENTHAL.