Le Monde illustré du 26/11/1892

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Le Monde illustré (1857)

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Le Monde illustré (1857). 1892/11/26. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisationcommerciale@bnf.fr.


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DESCHAMPS-JEHIN,

CRÉATRICE :DU RÔLE DE DALILA, DANS L'OPÉRA DE M. SAINT-SAENS.

(Dessin de M. G. VUILLIER.)]


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COURRIER DE PARIS

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Nous l'avons, en dormant, madame, échappé belle

Il paraît que le monde devait finir lundi dernier en trinquant avec une comète. C'est, du moins, le bruit qui avait couru d'a-

bord. Il fut plus tard démenti par une communication d'astronomes patentés, mais ces messieurs ont si souvent fait preuve d'une incompétence d'ailleurs excusable, que le public n'avaitété rassuré qu'à demi. Nombre de gens se demandaient encore si la rencontre prédite ne devait pas ajouter un cataclysme d'ensemble aux bouleversements partiels dont nous sommes, pour l'instant, si copieusement approvisionnés. Voilà Paris tranquille de ce côté-là mais il lui reste, d'autre part, d'assez tristes gâchis à contempler. Ah! l'étrange époque En voilà une qui passe son temps à brûler ce qu'elle a adoré, à vilipender ce qu'elle a exalté Et comment imaginer une plus douloureuse antithèse que celle qui célèbre l'anniversaire de l'inauguration de l'isthme de Suez par le lancement du mandat qui doit amener Ferdinand de Lesseps devant les tribunaux? Le cœur se serre devant ce cruel spectacle. cherchons ailleurs de quoi oublier. Ah Comme réconfortant, je ne vois guère, deprime abord, que l'excellent arrêtqui est venu démentir fort opportunément cet axiome de plus en plus accrédité « La parole a été donnée au concierge pour débiner ses locataires. » Il finissait, cet axiome-là, par avoir presque force de loi, et chacun se résignait à en subir les inévitables conséquences, quand il s'est trouvé un homme d'initiative et d'audace pour réagir contre la prostration universelle. L'homme d'initiative et d'audace s'est adressé à la police correctionnelle pour lui demander son avis, et la police correctionnelle a répondu du tout! La diffamation existe tout — Mais pas aussi bien pour les concierges que pour les simples mortels. En foi de quoi elle a administré à l'un d'eux une condamnation qui fera réfléchir les autres. cinq cents francs de dommages-intérêts et cinq francs d'amende, payables au besoin par le propriétaire, ce n'est pas un avertissement négligeable. Il reste donc établi désormais que le concierge, si l'on vient lui demander des renseignements, n'a pas le droit de répondre que le monsieur du premier, du second ou du troisième, vit en état de libertinage illicite avec une aventurière, quand ledit monsieur est légalement marié avec une honnête femme, — n'a pas le droit d'insinuer que c'est un filou, quand il a un passé irréprochable. Cela va changer bien des habitudes dans certaines loges, et cela va contribuer aussi considérablement au repos public.

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Probablement celui qui mis à mal de toutes les façons l'infortuné sergent a pensé que, quand on prend de la.psychologie, on n'en saurait trop prendre, et s'estdit Eh — Ah les maris nous tuaient indûment bien mais si nous prenions notre revanche, en les tuant à notre tour? Nous saurons prochainement ce que la Cour d'assises pense de cette théorie incontestablement originale.

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ment renverser toutes les croyances établies à l'endroit des maris trompés. 0 douce légende du plus heureux des trois, qu'es-tu devenue? Le vaudeville nous avait répété sur tous les tons que l'amant était pour l'époux le plus dévoué, le plus zélé des serviteurs, le plus empressé des amis. C'était vieux jeu, cela, et un novateur a trouvé que le moment était arrivé de renverser les rôles. Non content de tromper un brave sergent de ville, il lui a logé deux balles dans le corps. Voilà de l'imprévu. Notez que cet imprévu s'est produit au moment même où les psychologues étaient en train de protester contre l'article du Code qui donne à l'époux le droit de massacrer celui qui chasse sur ses terres. Vous avez encore dans l'oreille leurs argumentations attendries divorce, de quoi se — A présent qu'il ya plaint le mari? Il n'a qu'à congédier madame et qu'à voler vers une union nouvelle.

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En fait d'originalité, je vous recommande , -. journal à ses la nouvelle prime octroyée

par un

souscripteurs. On avait vu déjà bien des combinaisons imprévues. Celle-ci mérite une mention particulière. L'abonnement au journal en question donne, en effet, droit à 52 consultations médicales par an. N'est-ce pas affriolant, et ne se sentira-t-on pas l'envie de tomber malade toutde suite pour profiter de cette précieuse faveur? Mais si Ton a le malheur d'être bien portant, qu'arrivera-t-il? Pourra-t-on faire bénéficier un parent ou un ami de l'avantage Ou bien sera-t-on tenu de contracter personnellement des indispositions et

? ?

affections diverses J'entends d'ici le souscripteur scrupuleux s'écriant deux , — Diable mon abonnement n'a plus que mois à courir, et je n'ai encore demandé que trois consultations. Il faut absolument que je me procure immédiatement quelques bons microbes qui mecommuniquent une sérieuse maladie, afin de jouir de ma prime Si l'on se met à entrer dans cette voie de la prime médicale, l'avenir nous promet un certain nombre de variations surprenantes. On lira, aux quatrièmes pages

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LA JOURNÉE PARISIENNE

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Ce qui est moins tranquillisant, c'est l'histoire de ce fantaisiste qui est venu brusque-

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Offre à ses lecteurs 3 BOUTEILLES D'HUILE DE FOIE DE MORUE POUR UN ABONNEMENT DE 3 MOIS 6 POUR 6

12

:

POUR

MOIS

UN AN

Ou bien encore L'INSTANTANÉE

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il

venir.

Que de fois je- le rencontrai flânant sous les sombres marronniers ou cherchant le soleil au bord des pelouses Il me disait un jour — Chaque fois que j'entre dans le Luxembourg, il me semble que je laisse trente ans à la

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porte..

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presque embarrassé. — Nous avons l'air, me disait-il encore, d'être bien démodés, nous autres les suiveurs de

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nuages Non, cher poète, vous ne vous démoderez pas. Je n'en veux pour preuve que l'unanimité des regrets et des hommages qui.vont saluer dimanche votre mémoire toujours présente.

., — Un monument d'autre espèce est venu rappeler hier mort également aimé.

me un J'ai reçu le second volume du Théâtre complet d'Edmond Gondinet. - Dans ce volume, il y a lq Panache, Jonathan, le Tunnel; c'est-à-dire du rire sain et fin, de la gaîté sans brutalité ni incongruité. Comme il y a longtemps déjà qu'il est parti, celui qui trouvait ces dialogues Verveux, ces subtiles drôleries !Etpourquoi n'a-t-il pas aussi son monument si tous ceux qu'il a amusés apportaient Ah leur obole Et si tous ceux qu'il a obligés ajoutaient la leur Peut-être s'en est-il allé à temps crois qu'il aurait fini par ne plus rien comprendre aux incohérences de ce goût qui aujourd'hui ne va plus qu'aux extrêmes contraires. Car — l'avez-vous même heure ne s'intéresse plus — remarqué

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UN BON GRATUIT POUR UN LAVAGE DE L'ESTOMAC

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Qui saitmême si la chirurgie n'interviendra Le comble de l'originalité serait certainepas ment d'offrir comme prime aux abonnés un coupage de jambe, et aux abonnées uneovariotomie, à titre gracieux. Il ne faut désespérer de rien avec le progrès.

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WVN Un peu de poésie ne saurait être mal venue après ces réalités prosaïques. C'est dimanche que l'on inaugure, au Luxembourg, le monument de Banville. Je m'enréjouis doublement, d'abord parce que

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c'est un légitime hommage décerné à la mémoire d'un vrai poète sincèrement épris d'idéal puis parce que je vois là une tendance à rompre heureusement avec des traditions surannées et banales. On encombrait nos jardins publics d'Hercules poncifs, de Fleuves à grande barbe, d'Apollons burlesques. Ne vaut-il pas mieux les peupler d'images rappelant ceux qui ont accru notre patrimoine de gloire? Les promenades deviendraient ainsi un cours d'histoire nationale à la fois instructif et pittoresque. Déjà, en ce même Luxembourg, on a installé Delacroix, l'artiste regretté et non remplacé. C'est le tour de Banville aujourd'hui. Combien il doit

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à l'autre, le maniérisme. Pour ceux-ci, le tord-boyaux pour ceux-là, la confiture de roses. Certains adeptes entendent n'admirer que les trivialités féroces certains autres, que les subtilités précieuses. Ici la physiologie de la prostitution empuantie, là la psychologie du boudoir à l'oppoponax.Ceux qui ne se pâment pas devant les égoutismes de MM. X. ou Y. n'ont d'enthousiasme que pour les minauderies de M. Paul Bourget. Ah oui, le Le singulier temps tout de même singuliertemps A un bout,

DONNE A TOUT SOUSCRIPTEUR

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La douce nature que c'était Comme il planait bien au-dessus des petitesses de ce siècle, homme d'un autre temps Il se sentait tellement étranger aux vilenies et convoitises d'alentour, qu'il semblait en être

la ? qu'aux outrances contradictoires.

Gazette quotidienne

OPÉRÉ PAR LE CÉLÈBRE SPÉCIALISTE

être heureux de pet honneur, si les morts savent que nous nou-s occupons encore d'eux Ce Luxembourg,oùdimanche nous serons réunispour redire son talent e,,appeler sa bonté, l'aima toute sa vie, le cherpoète. C'est là que, jeune homme, il venait, à travers les allées fleuries de la Pépinière, promener ses rêveries et ses espoirs. C'est encore là que, pendant ses dernières années, il revenait pensif entendre les merles joyeux lui redire la chanson du sou-

l'argot du trottoir

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Dans de telles conditions, les retours vers le passé sont les bienvenus. J'ai là sous les yeux une invitation qui va rappeler tout une époque. Dans le coin de l'invitation, ces deux dates 1842-1832. En tête: A l'occasion desnocesd'or artistiques de Marietta Alboni. Cela veut dire que, le lcl'décembre prochain, une des plus grandes cantatrices de notre temps recevra ses amis en son hôtel du Cours-la-Reine, parce que, le 1er décembre, il y aura cinquante ans qu'elle se fit entendre pour la première fois sur les planches d'un théâtre. Que d'évocations en ces deux lignes Tout un art disparu d'abord. Elle triomphait alors presque sans partage, cette belle école italienne qu'on se plaît aujourd'hui à rabaisser en vain, car aucune lime serpentine n'effacera jamais, du bronze où ils sontgravés, des noms comme ceux de Rossini, Donizetti, Bellini, Verdi.

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Et quelle pléiade d'étoiles alors Quel livre d'or ! En tête l'Alboni, puis Grisi, Penco, Frezzolini, Cruvelli, Persiani. Cela n'en finirait pas si l'on voulait compléter la liste. Œuvres et interprètes sont relégués dans le même dédain. Le théâtre lui-même où tant d'illustres talents firent connaître à un public d'élite des sensations non retrouvées a été désaffecté. Hier, en passant par là, j'ai vu les maçons encore une fois occupés à dénaturer les derniers vestiges de la vieille scène. C'est la Banque de France qui fait creuser les. sous-sols pour y installer des caves à millions. Puissent, en ces temps de brusques cahots, ces millions-là vivre aussi longtemps que les renoms rappelés tout à l'heure ! Ce qu'il y a de particulièrement charmant dans le cas de l'Alboni, c'est la simplicité résignée avec laquelle elle devança l'heure de la retraite et voulut quitter les bravos avant que les bravos la quittassent. Elle tint à abdiquer en plein rayonnement, au lieu de se cramponner, comme tant d'autres le font, hélas aux débris de la voix qui tombe et de l'ardeur qui s'éteint. Pour ses intimes seuls, elle voulut bien parfois redevenir Alboni la charmeuse. Oui, certes, on les fêtera de grand cœur, ces noces d'or artistiques, bien rarement célébrées dans ce monde tourbillonnant du théâtre où tout lasse, tout casse, tout passe si vite!

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Pour l'instant, l'engouement va à la danse serpentine. Autres temps, autres idoles. Qui aurait jamais prédit que les femmes du monde, voire même du noble Faubourg, viendraient aux Folies-Bergère Très curieuses, d'ailleurs, les évolutions, avec proj ections électriques, de la jeune personne à blonde perruque qui ondule voluptueusement en faisant tourbillonner autour d'elle deux cents mètres de mousselines polychromes. Cela a le mérite aussi de reposer des contorsions trivialistésqui ont envahi jusqu'au théâtre avec accompagnement de Ta ra l'a boum. Savez-vous qu'elles deviennent insupportables de monotonie, toutes les émules ou disciples de Grille-d'Egout, de la Goulue ou de Ravon-d'Or Voilà tantôt dix ans que le cancan se disloque et se désosse sans avoir trouvé une pauvre petite variante à ces désarticulations de jambes et à ces exhibitions de déssous qui ne sont même plus stimulants. Ne se trouvera-t-il pas un ingénieux pour imaginer. à l'usage des bs.ls publics en pénurie,une façon d'inconvenance inédite? Celui-là serait un bienfaiteur car, en conscience, voir pendant dix ans les mêmes idoles mûres porter arme avec leur mollet, c'est pour la patience humaine une épreuve qui ne saurait guère aller au delà. A qui le brevet de perfectionnement devenu indispensable?

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Encore quelques menus faits au pro-

gramme. L'Académie a décerné ses prix de vertu annuels; mais comme l'opération a lieu au moment même où s'impriment ces lignes, je ne saurais vous donner une impression motivée. Quant à l'institution elle-même, à en juger par tout ce qui s'écrit sur la décadence morale de l'humanité, elle n'a pas produit de bien brillants résultats, et le pauvre Montyon semble avoir placé ses millions à fonds perdus. Nous avons eu aussi le banquet des bouquinistes. Son mérite est d'avoir attesté chez les convives plus d'appétit que d'éloquence. Deux tout petits discours, pas davantage c'est d'une sobriété très appréciable, et nous remercions ces braves gens, en nous associant à l'éloge de celui qui les a appelés les amis du bohème, du rêveur, du poète, du pauvre diable qui n'a pas de quoi acheter des livres et à qui l'on permet de grappiller quelques minutes de lecture gratuite. Cela m'a rappelé un mot de Philarète Chasles, qui, habitant à l'Institut, et flânant, par conséquent, à chaque instant sur les quais, était familier avec le bouquiniste. Naïf débutant, faisant fonctions de secrétaire

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auprès du très fantaisiste érudit, je l'accompagnais une fois au Collège de France. AU DAHOMEY Et comme nous passions le long des quais, me montrant les braves gens qui, le long des cases à bouquins, feuilletaient et se délectaient L'intéressant document sommes à môme de — Voyez, me dit 'Chasles. Les bureaux de reproduire aujourd'hui, quele nous sera meilleur commentaire des bienfaisance de l'esprit curieux dessins adressés

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notre correspondant, que nous a et dont nous poursuivons la publication.

PIERRE VÉRON.

Rapport de M. de Faisigny, commandant la flotilie de l'Ouémé, sur le combat de Tohouë, 29 septembre 92.

NOS GRAVURES «

Mon colonel,

J'ai l'honneur de vous rendre compte des événements qui se sont produits pendant la reconnaissance faite par l'Opale et le Corail dans la journée du Mrao Blanche Deschamps. — Depuis l'époque où 28 septembre. pour la première fois, elle parut sur la scène de « Vos ordres me prescrivaient de reconnaître Oul'Opéra-Comique de la place Favart, dans le rôle de noumé (Tohoué) et de revenir. Je pris le devant à Charmion, d'Une nuit de Cléopâlre, Mmo Deschamps a petite vitesse, attendant lopale,qui, venant d'arriver, conquis le public parisien, et dans. la plupart des n'avait pu appareiller avant de s'être déchargée. rôles qu'elle a créés ou repris à l'Opéra-Comique de « Elle me rejoignit près de Bédé et nous fimes la place du Châtelet, elle a fait preuve de grandes et route en ligne de file à 300 mètres environ de disbelles qualités. Son entrée à 'Opéraest toute récente, tance. Au moment précis où j'arrivais devant l'enet déjà elle s'y est fait applaudir soit comme Léonorc nemi, nous reçûmes sur la rive droite une première de la Favorite, soit comme Fidùs du Prophète, soit salve suivie d'un feu très nourri. Les hommes étaient comme Amnéris d'Aida. C'est à Mme Deschamps depuis le départ aux postes de combat, la riposte fut qu'est revenu l'honneur de créer sur notre première immédiate, mais il ne m'était pas possible de me scène lyrique, le rôle de Dalila, dans la belle œuvre de retourner sous un feu pareil Je continuai donc ma Saint-Saëns, et au lendemain de la première repré- route jusqu'au coude de Tohoué. L'ennemi était sentation de Samson et Dalila, nous sommes certains rangé sur les deux berges sur un espace de 1 kilod'être agréables à nos lecteurs en leur offrant, avec le mètre 1/2 environ et armé d'artillerie. D'après les beau portrait de l'interprète, un sujet d'actualité qui traces d'obus que j'ai à bord, je pense qu'il avait des est en même temps une œuvre d'art due au poétique pièces de deux calibres dont l'un sensiblement pareil à celui de 4. Au coude de Tohoué, je me décidai à crayon du peintre G. Vuillier. virer de bord, le but de ma reconnaissance étant rempli. Je mouillai dans le coude pour laisser à l'Opale qui se trouvait derrière moi le temps de faire Beaux-Arts Intérieur arabe à Ourellal (Biskm), — son évolution et de me dégager le terrain. Dès qu'elle Tableau de Mme Lucas-Robiquet. — Avec cette pitto- eut viré, j'ai appareillé et nous avons commencé la resque composition d'une couleur très heureuse et descente. Au mouillage et pendant l'évolution, nous très juste, la jeune et intéressante artiste nous donne avons dû combattre les gens établis à Tohoué. A la l'impression d'une chose vue, et la sincérité de son descente,nous avons repassé devant la ligne des feux tableau d'une exécution si attrayante, lui prête un qui nous ont poursuivis plus bas que le pointoù s'est produite l'attaque, car au village de Bédé, j'ai eu un charme de plus. C'est une évocation de la vie arabe prise sur le légionnaire tué d'une balle dans la tête. fait, une scène intime d'une extrême saveur, dont « Dans cette affaire,j'ai eu un homme tué et quatre l'originale présentation a séduit tous ceux qui l'ont blessés dont un assez sérieusement (le sergent-fourrier admirée au dernier salon, et qui en retrouveront mort des suites de sa blessure), deux côtes cassées, avec plaisir dans le Monde Illustré la très artistique et une balle dans le côté. J'ai eu beaucoup à me louer de tout le monde très fidèle reproduction. (c aussi, je tiens, mon colonel, à vous signaler ceux qui se sont spécialement distingués. « Je commencerai par le capitaine Lombard. Le monument de Feyen-Perrin. — C'est devant de Occupé comme je l'étais de la barre, il m'a beaucoup nombreux amis du regretté Feyen-Perrin qu'a eu lieu aidé dans la direction du feu et a fait preuve du l'inauguration du monument consacré à sa mémoire, calme le plus complet. au cimetière Montmartre. L'auteur est le sculpteur « Je signalerai dans mon équipage le quartierGuilbert, qui l'avait beaucoup connu. Dans une allo- maître laptot Baccary qui, ayant reçu une balle dans cution très émue et souvent interrompue par ses lar- le cou, n'a pas voulu abandonner son canon. Je vous médaille. Il était chef de pièce. mes, Français, l'illustre doyen de nos paysagistes, a le propose pour. dit à l'artiste disparu un dernier adieu. Puis M. Ar- - « Le deuxième maître Souleyman,qui, à la barre,a mand Silvestre a parlé au nom du ministre de l'ins- fait preuve d'un sang-froid remarquable. Même protruction publique et des beaux-arts, et M. Tony Ro- position. bert Fleury au nom de la société des artistes fran« Mon sergent-fourrier blessé au porte-voix pour çais. Enfin M. de Fustec, critique d'art, a retracé, en la médaille militaire. C'est un vieux serviteur méritermes touchants, la vie si laborieuse de Feyen-Perrin, tant qui possède de beaux services. mais entourée de tant d'estime et de [tant d'affection. « Proposé déjà deux fois pour le grade de premier Remarqué dans l'assistance Henner, le prince Stir- maître. bey, Guittemet, Mariani, Ksug, Bartholdi, Henry Ha« Le premier maitre Le Bidois, mon second, qui a vard, Jean Béraud, etc., etc. Un vrai recueillement, également montré beaucoup de sang-froid en assurant devant cette tombe, enfin digne de celui qui l'habite, l'approvisionnement des pièces; pour la médaille milia montré combien était sincère l'émotion de tous les taire. assistants. « Le quartier-maître de mousqueterie Corbiu. C'est un épisode de la touchante cérémonie qui a « Enfin et avant tout l'enseigne de vaisseau Latouinspiré M. Morlon, en lui fournissant le sujet de l'in- rette qui, bien que voyant le feu pour la première fois, a manœuvré admirablement son bateau, évoluant téressante composition que nous reproduisons. dans un espace restreint sous le feu de l'ennemi. Je le propose pour la Légion d'honneur. « En passant l'inspection de mon bâtiment, j'ai trouvé le long de mon bord quatre renfoncements Côte d'Afrique. provenant d'obus divers et les traces de 100 à 150 balles. Le combat a duré une heure toutes les pièces tirant. « Je joins à ce rapport celui des officiers commanDeux de nos dessins représentent une vue prise à Grand-Popo, et des types de femmes indigènes. C'est dant le détachement et ne puis qu'approuver ce qui y est contenu, particulièrement en ce qui concerne le à Grand-Popo qu'est resté le commandant Audioud retenu par son service à ce poste, il n'a pas suivi les soldat. termine mon rapport en signalant M. Tinayre, « Je opérations de la colonne qui, comme on le sait, est entré dans Abomey et a occupé la capitale du roi Be- le correspondant du Monde Illustré, qui a fait bravement son coup de feu pendant tout le temps de l'achanzin. tion. « Siyné DE FAISIGNY, ————————— « Commandant la flottille. » «

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M. Chambon (un Vieillard).

Mme Deschamps (Dalila).

THÉATRE ILLUSTRÉ.

— SAMSON

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1ERACTE

ET

DALILA,

DANSE DES

OPÉRA

DE

M.Vergnet(Samson).

M. SAINT-SAENS, REPRÉSENTÉ A L'ACADÉMIE DE MUSIQUE.

PRÊTRESSES DE DAGON.

PARYS.) — (Dessin de M.

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VAISSEAU,

Opale. DE

L

ENSEIGNE

COMMANDANT

LATOURETTE,

M. TINAYRE.

ABEL L'OUÉMÉ.

M. spécial, DE RIVES envoyé DEUX

L'OUÉMÉ

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DROITE EMBUSQUÉS

croquis TOIIOUÉ. RIVE

les DAHOMÉENS

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DE d'après

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COMBAT

PASSE LE

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PAR

GÉRARDIN,

EXPÉDITIONNAIRE APRÈS

ATTAQUÉES

M.

de (Dessins Opale

ET

COLONNE

LA TotiouÉ.

Corail

CANONNIÈRES DE COMBAT

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— )AIIOMEY.

VAISSEAU, L'OUÉMÉ.

DE

SUR

LIEUTENANT FLOTTILLE

LA FAISIGNY, COMMANDANT

DE

M.


plus haut, vont nous montrer qu'il faut en rabattre instant; mais à peine avais-je touche le coléoptère de cette opinion. M. Hay, de Washington, ayant eu que je reçus dans l'œil un jet de liquide qui me fit LE MONDE SCIENTIFIQUE de dire que le l'occasion de se procurer un Phrynosome, le trouva pousser un cri de douleur. m'avait un jour en train de muer, c'est-à-dire de changer de Carabe, profitant de la stupeur croyant activer l'opération, il plongea l'animal plongé ce projectile inopiné, s'enfuit a toute patte peau dans l'eau et ne fut pas peu étonné de voir l'eau se et. ne reparut plus. La douleur ne disparutque très ANIMAUX A PROJECTILES couvrir de quatre vingt-dix taches vitilantes, qu'il lentement et une partie de la peau de ma paupière examina au microscope et qui se montrèrent comme tomba quinze jours après. Le jet du liquide en quesétant du sang. Il sortit l'animal du bain, le laissa tion, .est produit par des glandes anales et projetée partie postérieure du corps. Au moment où l'on n'entend plus parler que de sécher, puis l'excita vivement; il vit de suite un jet par Fréquents sont les coléoptères qui agissent de la guerre de dynamite, il peut être intéressant de de sang sortir de l'œil droit et venir ruisseler sur sa voir si" chez les animaux, onne trouve pas quelque. main. Deux cas analogues et tout aussi authenti- même façon. Tout le'monde connaît, a cet égard, le chose :d'analogue ànos engins de destruction, d'atLa- ques, ont été recueillis en Californie. Un fait cu- Bombardier (Brachinus)qui, lorsqu'on veut le saisir, que et de défense. Aussi bien cette causerie sera rieux, c'est que deux fois le jet de sang fut projeté toute d'actualité puis un journal américain vient, à dans l'œil de l'observateur qui en fut légèrement ence propos,' de nous faire 'connaître des faits curieux flammé. Est-ce un pur hasard, ou bien l'animal avaitil bien réellement visé ? S'il en était ainsi, il aurait touchant un lézard du Nouveau-Monde. Les Phrynosomes ont une aire de répartition géo- agi comme ces voleurs qui, se sentant poursuivis de graphique assez étendue on les rencontre au sud près par les gendarmes, leur jettent du poivre à la Basse-Californie, le Nouveau-Mexi- figure. Quoi qu'il en soit, il est un fait aujourd'hui des États-Unis, que, les déserts du Colorado, le Mexique, etc. La certain, c'est que les Phrynosomes peuvent faire sailforme de leur corps est des plus bizarres, comme il lir de leurs yeux un jet de sang, de plus d'une cuilleest facile d'en juger par la gravure que nous don- rée à café parfois, et que très probablement ce phénomène est un moyen de défense. Le cas que nous venons de citer est unique par la nature du liquide projeté mais il est loin d'être isolé, en ce qui concerne, la projection au loin de diverses matières, dans un but offensif ou défensif. Citons-en quelques exemples, parmi les plus remarquables. Le Toxote est un poisson des rivières de la Malaisie; on le désigne aussi sous le nom Dien signifiLE BOMBARDIER catif d'Archer ou de Poisson cracheur. Il fait sanourriture d insectes ailés, lui un être aquatique Quand il aperçoit sur les nombreuses plantes qui garnissent projette une vapeur brunâtre, analogue à.la-fumée le bord de la rivière, un insecte se reposant un ins- d'un coup de canon et qui est assez corrosive. Rien tant, il s'avance le plus prêt de sa victime, s'emplit la n'est curieux comme de retourner une pierre sous bouche d'eau et ferme ses ouïes. Aussitôt, il fait laquelle il y a de nombreux Brâchines c'est une émerger le bout de son museau à l'air et contractant véritable canonnade qui se propage de proche en proses mâchoires, il envoie sur l'insecte un long filet che, et répand, dans l'air, un nuage obscur, qui tache d'eau, une vraie douche qui, en retombant, entralne .la main en jaune. la bestiole dans la rivière, où elle ne tarde pas à être Enfin, pour ne pas trop multiplier les exemples, il dévorée. Ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans convient de citer le Fourmi-lion, cet insecte si bizarre, LEPHRYNOSOME cet acte, c'estde voir la justesse de tiré du poisson dont la femelle, dépourvue d'ailes, se construit dans qui manque très rarement son coup, A Java et dans le sable, un creux conique et se tapit à son sommet, les pays limitrophes, on conserve précieusement le nons d'une espèce mexicaine, le Phrynosome orbicu- Toxote dans les aquariums, et l'on s'amuse à lui laire.L'aspect généralpeut se ramener cependantassez donner à distance des mouches sur lesquelles il darde bien à celle d'un caméléon, mais à corps plus trapu sa douche aquatique, à la grande joie des spectaet à queue moins longue et plus épaisse. Le tronc, teurs. très aplati latéralement, est recouvert de petites Tout récemment, E. Poulton nous a fait connaître écailles cornées. Sur le dos et sur les flancs, on les mœurs de la chenille d'un papillon, le Dicranura observe de nombreuses épines tronquées, qui don- vinula. Cet animal a comme ennemi redoutable un nent à l'animal un aspect menaçant. Le fond de la hyménoptère, un Ichneumon, qui vient déposer ses couleur est terre de Sienne naturelle on distingue œufs dans son corps. Quand les jeunes larves viennent en outre sur le dos quatre taches brunes et sur les à éclore, elles dévorent toute vivante la chenille qui membres des bandes de même teinte. Les PTirynoso- n'en peut mais. Aussi quand elle aperçoit un Ichneumes sont vivipares et donnent naissance à douze mon qui s'approche d'elle avec des intention hospetits environ. tiles, elle darde sur lui un jet de liquide corrosif, LE FOURMI-LION. En captivité, ces sauriens se conservent assez bien. riche en acide formique, qui fait périr ou tout au A plusieurs reprises, on en a apporté en France; moins fuir l'ennemi. mais, épuisés par le voyage, ils se montrent complèUn jour que je revenais de la chasse aux insectes, tement avachis, restant immobiles, tapis dans un au -crépuseule, j'aperçus, traversant la route pous- invisible à la vue. Je me suis amusé souvent,dans les dunes de la Gironde, déposer sur le bord du coin de leur cage. On peut les nourrir avec des vers gouffre du Fourmi-lion une petitearaignéeou une de farine; mais ils ne reprennent jamais une vigueur bien grande; quand on les excite, ils s'enfuient pénipetite fourmi. Celle-ci, sentant le danger, fait des efforts inouïs pour remonter la partie glissante, mais blement en sautillant, un peu à la manière des crapauds. à peine le Fourmi-lion l'a-t-il aperçue qu'il projette sur elle une véritable ondée de sable qui, en retombant, Sir J. Wallace, l'émule de Darwin et le savant bestiole dont la capture entraîne au bord du cône voyageur naturaliste, avait raconté, il y a déjà plus de vingt ans, que les Phrynosomes étaient doués de ne présente, dès lors, aucune difficulté. la singulière propriété de faire jaillir du sang de leurs Comme on le voit, les animaux font souvent usage de projectiles, soit en se servant de leurs propres liyeux. « Dans certaines circonstances, dit-il, dans un quides, soit, ce qui est encore plus curieux, en embut évident de défense, le Phrynosome- fait jaillir pruntant des objets au monde extérieur, d'un de ses yeux un jet de liquide d'un rouge éclatant qui ressemble à s'y méprendre à du sang. J'ai HENRI COUPTN. constaté trois fois cet étrange phénomène sur trois animaux différents, mais j'ai vu d'autres animaux qui ne se comportaient pas ainsi; un de ces animaux fit jaillir liquide sur moi-même placé à près de GROTTE AUX CARPES LA quinze centimètres de distance de ses yeux; un autre fit sourdre du sang lorsque je brandis devant lui et à peu de distance un couteau brillant. Ce liquide doit provenir des yeux, parce que je ne sauraisimaginer NOUVELLE aucun autre endroit d où il puisse sortir. » Il est regrettable que Wallace, observateur excellent, n'ait Dans cette partie de vallée, coupée par FAveyron, pas poussé plus loin ses recherches. Aussi le doute était-il venu à l'esprit des naturalistes ce phénomène que surplombe, comme un géant penché sur un paraissait tellement extraordinaire, que. l'on mit en abîme, le vieux château de Penne, iln'est pas de plus doute les recherches du savant anglais et que le infatigable chasseur que Jean Millanet. On ne sauliquide rejeté, si tant il était vrai qu'il existât, fut rait également trouver à dix lieues à la ronde de considéré comme le produit de la glande lacrymale. pêcheur plus intrépide que lui. Ses prouesses sont Celle-ci, au lieu de sécréter des larmes incolores, LE TOXOTE. devenues légendaires dans la contrée. Il les raconte aurait bien donné un liquide rouge et pouvant être d'ordinairesans phrases, avec simplicité et bonhomie. projeté, au loin considéré ainsi, le phénomène ne Jean Millanet a de tout temps donné libre cours à présentait plus rien d'extraordinaire. Mais les obser- siéreuse,un magnifique Carabe, aux reflets argentés, ses deux passions favorites. Dernièrement il a juré de vations récentes, auxquelles nous faisions allusion métalliques. Me baisser de suite fut l'affaire d'un ne plus sacrifier à l'une d'elles. Cela le rend soucieux

Ile auelle

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peut-être; il a comme des entraves aux pieds, qu'il s'efforce pourtant de dissimuler. Au contraire, on dirait d'un bon bourgeois tranquille, alourdi, quand il est là, retiré au bas de la montagne, dans son nid de Latour, près de son fils, de sa bru et de ses petitesfilles, sans compter les fidèles compagnons dont il a peine à se séparer un instant. Ces deux camarades, Sultan et la vieille Mirza, qui ne le quittent guère de la journée, ont pris l'habitude, le soir venu, de dormir en rond au-dessous de ses jambes, tandis qu'il philosophe et digère,, la pipe aux dents, les pieds sur les chenêts, avec le dos enfoncé dans une ruine de fauteuil. Mais tout cela n'est qu'apparence.11 y a du feu qui couve sous la cendre. I.a conscience et l'esprit de Jean Millanet ne sont pas en repos. Il suffit d'une étincelledu foyer pour que tout flambe et tout éclate. Somme toute, Millanet est une âme ravagée. Intrépide pêcheur! Il semble, à dire vrai, que ces

deux mots hurlent d'être accouplés. C'est que la pêche, dans cette petite rivière de l'Aveyron, qui tantôt s'épand limpide sur un lit de cailloux et de sable fin, en retlétant le merveilleux paysage d'alentour, tantôt roule torrentueuse entre des collines abruptes, à travers des rochers qui émergent du fond et paraissent se baigner mollement en faisant le gros dos à la surface, ne ressemble en aucune façon, ni de près ni de loin, à la bonne et placide pêche de la Marne, De la Marne aux berges banales, Où Philistins et Calicots

Fontleurs siestes dominicales En enfilant des asticots (1).

coulé très bas, dans les eaux de l'Aveyron, à un endroit où la lumière du jour jette à -peine une lueur; il avait tàlé longuement avec ses mains dans une anfractuosité de roche, et, sentant un poisson, il avait voulu le saisir. Le poisson luiavait glissé entre les doigts, et, tandis que d'uu mouvement brusque il avait avancé le bras, ce bras avait été tout à coup emprisonné comme dans. un auu. Un effort violent pour le retirer; il avait perdu le sentiment, et n'avait plus eu conscience de rien. C'est à ce moment que Jean Millanet, plongeant dans le fond de la rivière, avait touché plutôt que vu le corps de son fils, lui avait enlacé la poitrine de ses deux bras musculeux, et s'arc-boutant des pieds à une saillie de rocher, avait réussi, dans son prodigieux effort, à arracher le bras de Pierre de sa tenaille, en y laissant pour compte quelques lambeaux de chair et des flots de sang. Oli! sans lui, que fût devenu ce filsL. Un cadavre perdu dans ce gouffre de l'Aveyron, que personne, , non que personne n'eût osé aller chercher si bas, Un cadavre, lenteet qu'on n'eût jamais retrouvé ment déchiqueté, avec des lambeaux de chair qui s'usent petit à petit et se fondent dans le lit de la rivière! Et il voit encore ce fils, à l'état de squelette, fixé pour toujours aux parois des roches calcaires!. Rien que d'y songer, il frissonne de la tête aux pieds! Comment, après une pareille équipée, n'avoir pas fait jurer à son fils Pierre qu'il n'approcherait plus du bord de l'eau? Et comment ne s'être pas fait à lui-même le serment de ne jamais plus tremper même le bout de ses doigts dans cette rivière traî-

!

tresse? Oui sans doute. Mais Jean Millanet n'est pas comme C'est que la pêche, telle qu'elle se fait dans cette les autres. 11 a barboté toute sa vie, depuis son petite rivière capricieuse, argentée le matin, dorée enfance, dans les eaux de l'Aveyron. De Saintau coucher du soleil, n'est point une amusette, un Antonin à Bruniquel il connaît jusqu'aux plus retits passe-temps, une fantaisie d'artiste. Elle est entourée détours,jusqu'aux moindres remous. Il sait par cœur de périls; on y risque sa peau et il n'y a que les in- le fond de sa rivière; il en ferait le dessin, comme il trépides et les vieux durs à cuire, comme Jean Milla- ferait celui de son champ, s'il lui prenait fantaisie de net, qui osent en affronter le danger. le faire. Pierre n'a été qu'un imprudent, apiès tout; Un jour, ils étaient allés, lui, Jean Millanet, son fils il n'avait qu'à se tenir tranquille. Il a voulu faire Pierre et le voisin Miquel, vers un petit coude de la une bravade, il a failli perdre la vie. Oh! si je rivière appelé le Trou aux barbillons. A peine quel- n'avais pas été là! Pauvre Pierre!. On ne se moque quescentimètres de berge creusés dans le roc; à peu pas ainsi du danger. Mais il est jeune, et il n'a peur près de quoi mettre les pieds en rasant le bord de de rien. C'est vrai qu'il n'a peur de rien! Quand l'eau; et la roche anfractueuse, plongeant à pic et se je pense qu'il a failli périr sottement au fond de cette perdant dans les profondeurs. rivière! Oh! il n'y remettra plus IÏÏS pieds! Il me l'a Ils s'étaient dévêtus, avaient glissé en douceur, sans promis, il me l'a juré. Et, quand il a promis quelque faire le moindre clapotement, dans le fond de la ri- chose, Pierre, on peut être sûr de lui, sa parole est vière, et chaque fois, en remontant à la surface, ils d'or. avaient ramené, les ouïes emprisonnées dans leurs Et puis, il a des obligations, des devoirs à remplir. mains de fer, d'énormes barbillons qu'ils prenaient Quand on est père de famille, on se doit aux siens, à juste le temps de jeter dans un filet amarré au rocher. sa femme, à ses enfants. On a charge d'âmes. On n'a Ils s'étaient piquésr à ce jeu. Le brave, l'intrépide Mi- plus le droit de commettre des imprudences. Tandis quel surtout, qui en avait vu bien d'autres du temps que moi, je ne suis plus bon à rien, je me sens qu'il était marin au service de l'Etat, ne se lassait inutile, et je pourrais bien disparaître, sans qu'on y pas. Il avait visité avec scrupule, en vieux loup de prit garde. A quoi bon me gêner, quand je veux mer, chaque anfractuosité, à deux mètres de profon- aller faire un tour dans la rivière, pour voir comment deur, et en dernier lieu il avait eu la chance d'ame- les poissons se portent? Je sens depuis quelque temps ner une si grosse pièce que, les deux mains crispées où le bât me blesse; je ne l'avoue pas, mais je peine dans les ouïes et sur le dos du poisson eussent lâché à la chasse. On a beau dire, à soixante-trois ans, c'est prise si l'on ne fût vite venu à son secours. Pierre, ne dur à grimper des montagnes de deux cents mètres, voulant pas rester battu, se glisse, seul cette fois, presque à pic, avec des gravats qui vous roulent sous dans le fond de la rivière; il descend, descend tou- les pieds, et de se mettre à la poursuite des grives jours; on le voit se perdre tout à coup dans le noir. qui passent d'une touffe de genièvre à l'autre, en Après cette disparition, quelques secondes d'at- sautillant gentiment, comme si elles se moquaient de tente; quelques autres secondes d'anxiété..; puis vous. Tandis que l'eau, ça me connaît, il me semble enfin. une angoisse déchirante, mortelle, qui étreint qu'elle me ragaillardit; j'y reprends de nouvelles le cœur de Jean Millanet et lui fait jeter aux échos forces, une vigueur sans pareille. Il n'y a pas de un sinistre hurlement de fauve, tandis que son corps, remède plus salutaire qu'un beau plongeon. Je n'ai lancé comme une flèche de haut en bas, fait un trou pas de rhumatismes, je n'en aurai jamais. Personne dans la rivière et s'engloutit dans les profondeurs de n'en a eu dans la famille des MiUanet. — Allons, l'abîme. Plus rien! Le plus formidable silence qui à quoi servent tant de manières? J'ai déniché là-bas ait jamais régné dans une solitude! Une poitrine de superbes carpes. Nous allons leur faire visite. Il y haletante qui se penche vers le gouffre et deux yeux en a une que j'ai vue hier, presque collée au talus; démesurément agrandis par l'épouvante qui en son- elle pèse au moins quinze livres; et il y en a des dent les profondeurs!. Enfin, il se fait commf un flottes. Elles prennent leurs ébats soir et matin — léger remous à la surface de l'eau, et du fond on voit dans la grande fosse, et elles vont faire une belle surgir lentement quelque chose de vague, d'indéfini. grimace quand j'irai les surprendre au milieu de Les yeux se ferment pour ne plus voir. Les eaux leurs jeux. bouillonnent et s'écartent, et, dans l'écartement des Sa conscience ainsi calmée, Jean Millanet se dirige eaux, apparaissent deux corps entrelacés, l'un, à pas lents, en faisant de multiples crochets, vers la meurtri et sanglant, celui de Pierre, l'autre, livide, grande fosse. La grande fosse est creusée dans une celui de Jean Millanet. fourche de la plus haute montagne du pays. Deux Quand ils furent déposés sur la berge étroite par saillies qui partent de son sommet comme d une clef l'unique témoin du drame, on ne sut que longtemps de voûte, et vont en s'écartant jusqu'à la base, pour après qu'il y avait encore un souffle de vie dans ces se perdre dans le lit de la rivière. Un endroit bien deux corps; et ce n'est- que bien des heuresplus tranquille pour faire une pleine eau. à l'abri des retard, que des tressaillements et des soubresauts gards. firent connaître au brave Miquel que fils et le père A.-P. DE COMBKLLE. Millanet étaient sauvés. Pierre raconta, le soir, à la veillée, qu'il avait (A suivre.)

le

Fragment de légende de M. A. Dhyot, inscrite au bas d'unpaysage de M. Ed. Yon. (1)

CHRONIQUE DES BEAUX-ARTS Exposition Eugène Clary, yalerie Petit, rue Godot-deMauroi, 42. — Exposition Degas, galerie DurandRuel, rue Laffitte. — Exposition des peintres impressionnistes et symbolistes,rue Le Peletier, 47. Connu par de fort honorables envois aux Salons du Champ-de-Mars, M. Eugène Clary expose en ce moment une cinquantaine de peintures, chez Petit. C'est un délicat paysagiste, M. Clary. Son œil ne s'arrête point aux lignes tourmentées, sa main aux formes ambitieusement robustes, sa palette aux contrastes inattendus et bruyants. Non. Il aime par-dessus tout les eaux calmes, fraîches et plates, les silhouettes paisibles, les aspects baignés de sérénité, les frissons du matin, les atmosphères argentées qui donnent de l'indécision aux formes, aux couleurs. Et quand une note un peu sonore vient jeter. son accent dans cette tranquillité, l'œuvre en reçoit aussitôt une vibration singulière et charmante. Témoin le tableau intitulé Paysage (numéro 47 du catalogue) où le vert acide du bateau amarré à la rive réveille si pilloresquement la tonalité pâle de tout le reste; témoin aussi le numéro 1. où je rencontre le même bateau, lançant la même note, à travers la même harmonie, mais dans un site différent. Je n'ai point le loisir, non plus assez d'espace ici, à un tous les ouvrages de M. Clary. pour examiner Il faut donc me borner à signaler simplement, sans le moindre détail, ceux que je mets au-dessus des autres. Par exemple, Chardons, étude poussée avec une persévérance intelligente et attentive; les Nénuphars, digne d'éloges, pour-les mêmes causes; le Château Gaillard au Petit-Andely, le Vieux Vernon, la Seine à Vernon, le Soir au Petit-Andely, Potager au Printemps, le Vieux Bateau et la Berge où sont inscrits de frustes escaliers descendant à la rivière, au premier plan, couronnée d'arbres grêles, sont aussi de bien agréables choses.

un

* *

*

Certains mènent grand bruit de l'exposition des pastels de M. Degas, à la galerie Durand-Huel; mais comme il arrive souvent à notre époque qui ne connaît guère la mesure, il y a une forte dose d'exagération dans cette fanfare. Notez que le talent de M. Degas, talent très personnel, qu'on ne saurait comparer à aucun autre, m'est particulièrement sympathique. Se désintéressant de la publicité officielle, M. Degasnefigure jamais à nos Salons; s'il expose ailleurs, c'est par hasard à des intervalles extrêmement espacés. Ce solitaire jouit malgré cela d'une incontestable et légitime renommée; ses danseuses de théâtre, à la classe, à la répétition, ou à la représentation, rendues dans leur vérité absolue, avec une vie et une illusion surprenantes, l'ont mis en pleine lumière, au premier rang de nos peintres de «modernités ». Maintenant je suis à l'aisepour dire M. Degas audessous de lui-même, chez Durand-Ruel, inspection faite des vingt-quatre paysages qu'il a réunis là. La note en est étrange, inquiète et molle. On croirait à des souvenirs très incertaills, où le vague de la pensée s'augmente du vague de l'exécution, plutôt qu'à des impressions directes, immédiates de la nature, aussitôt fixées sur le papier ou la toile. Cela posé, je ne manque pas d'y reconnaître aussi des qualités qu'on peut applaudir sans complaisance. Les meilleurs de ces pastels semblent être celui dans lequel un chemin tombe perpendiculairement des rochers du second plan surle bord du cadre, la mer tout contre, d'un effet dans les tons roux, et deux autres où le sol bouleversé et verdoyant est sillonné d'une petite route blanche.

***

Voilà. Ils s'étaient groupés une première fois, qui ne s'en souvient? autour du sar Péladan, il y a moins d'une année. Or, ledit sar Péladan, expulsé depuis de la RoseCroix, solennellement, bruyamment, par un autre sar, beaucoup plus sar, semble-t-il, on les pouvait croire dispersés. Et l'ère des expositions ouvertes aux cerveaux fêlés de l'art paraissait close en même temps. Point du tout. Allez au -numéro 47 de la rue Le Peletier. Vous les trouverez, nombreux encore, en boutique, avec un ample étalage de choses que vous ne comparerez pas, oh non, aux- bêtes affabulations d'un Baudry ou d'un Gérôme »; que dis-je? qui proclament déjà « le définitif Triomphe de l'Idée immarcescible et pure s'élançant d'un vol hardi vers l'adorable et intangible Idéal ». Vraiment, je ne pouvais mieux finir aujourd'hui qu'en empruntant au catalogue de la nouvelle exposition des peintres impressionnistes et symbolistes, un peu de son délicieux et très clair langage,

!

«

OLIVIER MERSON.


DAHOMEY.

(Dessin de

-

SUR

LE PONT DU

M. L. TINAYRE,

Corail

PENDANT LE COMBAT DE

TOHOUÉ

d'après le crdqïïis de notre envoyé spécial,

(28 septembre). M.

ABEL TINAYRE.)


LA

MISSION

DU

CAPITAINE

liiUEli

Illustrations d'après les photographies obtenues avec l'appareil le Photosphère et communiquées par la Compagnie française de photographie. (Suite et fin.)

Quand cette population pourra venir facilement dans nos factoreries, — et nous avons été heureux de voir que cela ne saurait tarder, notre commerce de de la Côte-d'Ivoire sedécuplera les peuples de Kong Bondoukou ont beaucoup plus de besoins que ceux de laforêt; ils s'habillent avec plus de recherche,, les notables s'entourent déjà d'un certain luxe qui nous permet d'espérer en faire d'excellents clients. Partout sur son parcours la mission a reçu le meilleur accueil, les chefs et souverains qui ont de 1887 à 1889 placé leurs territoires sous :noLre protectorat, nous ont assuré à nouveau de leur dévouement à la France. Les démonstrations de sympathie dont la mission a été l'objet, en disent long. On voit que le désir bien sincère de ces gens-là est de vivre en paix avec nous, de nous être dévoués et surtout de faire des transactions avec nous. Quelques-uns de ces souverains ont rectifié,le tracé des anciennes routes, supprimé les lacets, élargi les sentiers pour permettre aux marchands de venir à nos comptoirs. Ils atteignent aujourd'hui le point terminus actuel de la navigation du Comoë; de là on se sert de pirogues pour venir à la côte. Bientôt, nous l'espérons, cette voie de pénétration, qui nous met directement en relation avec les deux centres les plus importants de la bouche du Niger,- nous permettra d'expédier, par l'entremise des gens de Kong, nos produits jusque dans le Macina et le Mossi. de ne sera pas là une des moindres satisfactions (te), qui-s'intéressent à l'extension et tous nous pour de notre commerce ou Afrique.

;

et

-

.æE

LE DOCTEUR CROZAT.

J.a mission en quittant Kong se dirigea vers le sud-ouest, à l'aide des recommandations et des saurconduits délivrés par le souverain des États de Kong, la mission fut admirablement accueillie dans le Djimini-, et réussit à placer denouveaux territoires sous notre domination. Le Diummala et le territoire des Gau-nc avec lesquels je traitais sont situés dans

D'AMATÏFOU.

-

le haut bassin des rivières qui se jettent dans la lagune Ebrié, aux environs de Dabon; c'est également dans ceLLe région que l'on rencontre les premiers affluents navigables qui se jettent dans le Ban, damma ou lleuve de Lallon. L'importance commei-ciale de ces régions ne saurait échapper à personne, dès que nos routes seront

GRAND "ARBRE DES PALABRES A KRIJABO.


ouvertes par Dabon ou Lahon, nous pourrons alimenter de nos produits le Tagouano, le Ouorodougou, le Kouroudougou et y fournir nos marchandises à bien meilleur compte que Sierra Leone, puisque nous pourrons atteindre ces régions en 20 ou 25 jours de marche, tandis que la colonie anglaise en est

MARCHÉ DE

dans toutes ces régions des indigènes sachant admirablement manier les embarcations, et on a tout avantage à les utiliser; la main-d'œuvre est encore très ton marché, et certaines pirogues peuvent transporter jusqu'à 2,00) kilos de marchandises.

éloignée de plus de 90 jours. Nous pourrions, dans la s'lile mAme, réduire encore la durée du trajet en nous servant des voies naviglhlcs pour les pirogues. On aurait tort de ne pas chercher à utiliser les cours d'eau, sous 1 rétexte que les barrages et chutes y rendent la nav.gat:o:l à vap ur impossible. On trouve

EONJ.

;

I.'éqaipige d'un semblable embarcation est de 8 hommes, plus un chef de leur solde et la nourriture reviennent à environ 12 frrnés par jour au pirogue total et ils peuvent, à la montée et dans des ccnditio: normales, franchir une vingtaine-de kilomètres; à la descente, cette distance peut être doublée. Dans

s


UNE HUE DE KONG.

UNE EMPLETTE AU

MARCHÉ DE KONG.


MARCHANDE DE COTON AU MARCHÉ DE BONDOUKOU.

de semblables conditions, on peut, au moins dans les débuts, sedispenser d'organiser à grands frais des services à vapeur. Notre colonie actuelle de la Côte-d'tvoireaun développement de côtes d'environ (WO kilomètres ; elle est arrosée par une dizaine de rivières. Plusieurs d'entre elles sont navigables pour les pirogues pendant plusieurs centaines de kilomètres, il ne tient qu'à notre commerce de les utiliser. La France se trouve à la Côte-d'Ivoire dans des conditions excessivement favorables. Elle a affaire à des populations particulièrement douces, très maniables

et ne demandant qu'à faire du commerce avec nous. Celles de l'intérieur, plus actives que celles de la côte, nous réclament des voies de communication, elles veulent écouler leurs'produits et pouvoir nous acheter les nôtres. Leur désir est

INDIGÈNES DE NOUGONA.

de traliquer, c'est à nous de savoir profiter de ces heureuses dispositions et de multiplier nos établissements commerciaux dans cette région. Parallèlement à l'action de notre commerce, marcherait la civilisation. Le terrain des intérêts communs est également chez les noirs un excellent terrain d'entente. Avec le commerce, s'échangent les idées; notre civilisation pénétrera

lentement, mais sûrement. Notre vœu le plus cher serait de voir enfin nos compatriotes profiter des découvertes des explorateurs, et tirer parti des immenses régions inoccupées de notre domaine colonial. NÉGRESSE DEVANT SA CASE.

L.'G.

BJNGER.


THÉATRE ILLUSTRÉ.

-

-

JEAN DARLOT,

COMÉDIE DE M.

:

SCÈNE DU 36 ACTE

Louis

L'AVEU. —

LEGENDRE, REPRÉSENTÉE A

(Dessin de

M. PARYS.)

LA

COMÉDIE-FRANÇAISE.


VARIÉTÉ

:

Les dessous d'un philanthrope. cette époque de l'année où MM. les membres de l'Institut commencent leurs alléchantes distributions de prix variés, nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs l'étude de VAnnuaire des cinq académies où ils trouveront le programme des concours et le détail des travaux que les immortels se proposent de récompenser. Ils y verront qu'il y a 2,000 francs à gagner pour celui qui étudiera, d'après les chroniques arabes et principalement celle deTabari,- Maçoudi, etc., les causespoA

litiques, religieuses et sociales qui ont déterminé la chute de la dynastie des -Omeyyades et l'avènement des Abassides. sujet plein d'actualité, et que 3,000 francs sont promis à l'érudit qui fournira un traité de la langue berbère sous le double point de vue de la grammaire et du dictionnaire, présentée d'après les inscriptions libyques recueillies dans ces dernières années; 3,000 francs pour un dictionnaire berbère. ça n'est vraiment pas trop payé. N'ayant nulle intention de concourir à l'obtention de ces deux prix, et la syntaxe berbère m'étant aussi étrangère que Tabari, que Maçoudi, les Omeyyades ou les Libyques, je me hâte de porter à la connaissance de mes contemporains ce moyen, relativement facile, de gagner quelquesbillets de mille francs. On se figure généralement que, pour être couronné par l'Institut, défaut décrocher un des prix de vertu fondés par M. Montyon, et cela rebute bien:des gens c'est une erreur les cinq académies ont des récompenses pour-tous les genres de mérite ; les concurrents que la vertu ne tente pas peuvent étudier-le copte ou dresser la liste des copistes de manuscrits grecs, ou retrouver la tradition des guerres médiques (!), ou s'adonner à l'histoire politique et littéraire d'Edesse jusqu'à la première croisade (1\, Quel est le Copte, le Berbère ou le Mède qui corrige les compositions Ceci est un mystère; toujours est-il qu'il y a là pas mal d'argent à gagner et plus facilement, j'ose le dire, qu'avec ces fameux prix de vertu qui ne sont pas à la portée de tout le monde. ': Et pourtant eux seuls sont populaires le prix Montyon!. voilà qui séduit. Et l'on se représente le grand philanthrope comme un homme à l'âme tendre, au cœur compatissant, ayant fait le bien pendant toute sa vie, et perpétuant sa charité à l'aide de fondations pieuses. La vérité est tout autre M. de Montyon, le vrai, pas -celui de la légende, était un gros maître .des requêtes assez bourru, d'esprit froid, philosophe et ennuyeux, que ses contemporains ne rêvait, avaient surnommé le sanglierphilanthrope ne s'occupait, ne parlait d'aucune autre chose que de l'Académie française il avait dirigé sur elle toutes les fibres de son amour-propre et de son affection son principal, son unique souci était d'économiser sou par sou ses revenus qui étaient considérables, afin de pouvoir offrir à l'objet de sa passion la forte somme nécessaire à la fondation d'un nouveau prix. Il était, pour lui-même et pour les siens d'une économie que, chez tout autre, on traiterait de sordide et l'on a de lui une correspondance avec son intendant où Molière aurait puisé de quoi bâtir un second

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Harpagon.

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Je vous ai déjà mandé de vendre deux de mes chevaux à quelque prix que ce soit, écrivait-il c'est la grosse jument de Paris et la petite jument pied blanc. Les vendre à Meaux au premier marché, et,je le répète, à quelque prix que ce soit, je ne veux pas les nourrir davantage. Je ne garde que la grande jument de .brancard et le cheval; encore qu'on les «

occupe à quelque charriage, et qu'on ne leur donne que ce que j'ai réglé: deux boisseaux d'avoine et une bottede paille chacun.» Un jour il apprenaitque les passants qui voyageaient sur la route, mangeaient les cerises sur les arbresqu'il possédait en bordure du chemin Récoltez les cerises en grande hâte, et vendez-les à « quelque prix que ce soit. « L'intendant, (appelait Parrain, obéissait du mieux qu'il pouvait, car le maître n'était pas commode: « Monseigneur, écrivait le pauvre homme, il y a une vache morte de froid, et il en mourra bien d'autres, attendu qu'il n'y a pas .de planches aux étables à vaches quant à moi, je ne puis plus tenir ici, attendu que faute de feu, il y gèle l'encre et la plume. a Le philanthrope répondait: «Bah! l'hiver

autre

:

-il

;

»

passera.

.,

Je préviens Monseigneur, gémissait Parrain, que les mangeoires de l'écurie de la ferme sont dans le plus mauvais état, au point que les chevàux n'y peuvent plus manger l'avoine, ni même on ne peut «

point les attacher aux bois qui sont usés et coupés de bres de la famille de Louis xvr, et, à ce propos il toutes parts. » Et Monseigneur ordonnait sèchement: serait curieux de savoir pourquoi l'Académie, qui exécute avec une ponctualité si scrupuleuse les vo« Je ne-veux pas qu'on fasse rien à cette écurie. ». lontés testamentaires du philanthrope, n'a pas tenu la « — Je préviens Monseigneur qu'un ouvrier de la ferme vient d être atteint de -paralysie: sa famille main à ce qu'on satisfît à l'unoe ses derniers désirs. est dans la désolation. En effet, dans le testament même par lequel il instiRéglez le compte de cet homme. » tuait les nombreux prix décernés chaque année, il « — insérait un article ainsi conçu « — Monseigneur, ne pourrait-on accorder du temps employé une somme de 2,400 à à Jean Rousseau, votre débiteur?. « Je veux qu'il soit 3,000 francs pour faire une statue en marbre formant « — Si d'ici le 15 il ne paye point, remettez le marché à M.Dumont pour le faire exécuter. » un buste de Mme Elisabeth avec cette inscription Monseigneur se départit cependant quelquefois de A la vertu. Ce buste sera placé dans un lieu où il son calme, et à quelle occasion! La révolution est pourra être vu de beaucoup de monde, s'il est posvenue; M. de Montyon a émigré; il est en Suisse, loin sible à la porte de l'église Notre-Dame de Paris. Je ne des siens, loin de ses terres, de-ses amis, de ses ser- me rappelle pas j'ai jamais eu l'honneur de parler viteurs le brave Parrain lui écrit de bonnes longues à cetteprincesse, mais je désire lui payer ici un tribut lettres, pleines de détails, lui narre les événements, de respect et d'admiration. » Où est ce buste S'il a été fait et mis en place, ce le tientau courant des menus faits de la région. Mais Monseigneur fait observer qu'il ne faut pas employer dont je doute, pourquoi l'a-t-on enlevé? Il y avait, tant de papier à cause des frais de port de lettres. Le dans cette pensée touchante de M. de Montyon, un vieux serviteur, qui, malgré-tout, aimait son maître, désintéressement, un oubli de la réclame qui ne se continue à lui écrire une sorte de journal de ce qui retrouve pas toujours dans ses autresfondations, et qui n'aurait pu que le grandir aux yeux de la posse passe cette fois le philanthrope se fâche Vous faites des dissertations inutiles. répond- térité. - « — il, je vous ai déjà mandé d'économiser ces volumes G. LENOTRE. de papier !» On pourrait, à l'infini, multiplier ces traits; et l'on C ,.wz aurait tort, d'ailleurs,-d'en tirer des conclusions la psychologie de M. de Montyon semble être un pro., CHRONIQUE MUSICALE blème insoluble ilétait bon et avait le cœur dur; sa charité était parcimonieuse et réfléchie il faisait aux pauvres des distributions périodiques, proportionnant ses aumônes d'après le résultat d'une en- OPÉRA Samson et Dalila (1), opéra en trois actes, de quête préalable sur la conduite et les moyens de chaM. Ferdinand Lemaire; musique de M. Camille SaintSaëns. cun : les quémandeurs étaient fortement gourmandés et ne recevaient rien. Voilà la troisième fois, en trois ans, que nous Une anecdote qu'a contée l'un de.seshistoriens l'occasion d'entretenir nos lecteurs de cet le peint d'une façon complète c'était vers 1803, en avons qui Angleterre une dame française, fort riche avant la ouvrage dont la place était marquée à l'Opéra, et Révolution et fort malheureuse depuis qu'elle, avait pourtant, chose incroyable, a mis vingt années pour émigré, racontait, dans un cercle d'amis, qu'elle était y arriver. Soit à Rouen, au Théàtre-des-Arts (mars (Eden, novembre même assurée d'obtenir du premier consul la restitution - 1890), soit au Théâtre-Lyrique de ses biens confisqués, si elle en tentait en personne année), nous avons, en l'analysant, constaté le maisqu'elle était si pauvre qu'elle succès de cette partition si belle et si - intéressante, la démarche meilleure et la plus personnelle qu'ait n'avait pas de quoi entreprendre le voyage de France : qui restera signée M. Saint-Saëns. Chacun connaissant aujourM. de Montyon, qui se trouvait là, ne dit rien, mais d'hui et admirant les beautés de Fœuvre appelée à lendemain, dame la d'un inla recevait, de le part plus et définitivement, fois de triompher une on connu, un bon de 600 francs elle part, réussit dans l'espérait du moins, en se produisant enfin dans son tous ses projets, et revient à Londres pour terminer vrai cadre, nous n'avons pas à insister sur ce point, quelques affaires elle y rassemble tous ses amis, et, lendemain de l'apparition de Samson et Dalila au cours de là réunion, sans affectation, sans qu'elle et au de l'Opéra, nous nous bornerons à repuisse rien soupçonner, M. de Montyon lui rappelle sur la scène gretter qu'en raison de l'interprétation, aussi bien le prêt anonyme des 600 francs. que dela mise en scène, le grand effet sur lequel on cherché à lui demande-t-il, savoir, Avez-vous « — comptait n'ait pas été produit. de qui vous les avez reçus? Il en est résulté une profonde déception pour ceux dirai franchement ils Je vous que non; ne peu- qui s'attendaient à « éclatant triomphe, à un coup un m'avoir véritable envoyés été ami, vent que par un de foudre artistique dont on semble avoir cherché je de craindrais l'afpénétrant mystère, et, en ce plaisir à diminuer le retentissement. à comme fliger. les rôles ont été distribués, en vue de la Lorsque l'auriez affligé doute, si aviez vous vous « —Oui sans qui vient d'avoir lieu, -on avait déjà le représentation fussiez le restée cherché à connaître et que vous qu'en dépit de leur mérite, les artistes sentiment fortune mais retrouvé il votre vous avez pauvre à leur place dans les rôles qui n'étaient désignés pas savoir le du prêteur. faut tacher de nom échus. leur étaient m'aider à le découvrir? « — Pouvez-vous Mme Blanche Deschamps est une cantatrice qui n'a bien Vous loin pour cela ce prêteur n'irez pas « — n'est faire et plus à ce preuves, ses en rien diminuer c'est moi, et je vous redemande mes 600 francs. » grandes qualités, que de reconnaître son inaptises Il est vrai que, le lendemain, M, de Montyon don- tude dans rôle qui ne concorde pas avec son temun français prisonnier nait la somme à un pauvre ren- pérament artistique, et dont elle ne traduit pas contré dans les rues de Londres. il convient les séductionsperverses,le-s ardeurs comme La postérité s'est montrée pour lui trop élogieuse -feintes, les violences passionnées, niles charmeuses ou trop sévère il est vrai que son -indéfinissable pen- souplesses. Certes, on ne saurait mieux chanter, ni la charité, prêtait à ces deux extrêmes les plus correctement; mais, outre quetrop de chant correcun avare, représenté déshéritant l'ont comme uns tion nous éloigne encore du caractère de Dalila, rien toutesa famille, pour s'élever à soi-même un indes- - dans l'allure deMIDC Deschamps n'évoque la ressemtructible piédestal; les autres l'ont traité de Marc- blance avec la courtisane biblique. Aurèle, l'ont dépeint comme une âme antique, un Il y a, par surcroît, quelqu'un de particulièrement héros de l'âge d'or. Ce qui est certain, c'est que, s'il condamnable. C'est le costumier qui a affublé la sacrifia tout au désir de se rendre immortel l'égal chanteuse de toilettes avec lesquelles elle pourrait » « du cardinal de Richelieu et -du chancelier Séguier, se présenter à un dîner officiel ou à un bal de chaautres bienfaiteurs de l'Académie, s'il en exultait rité. Jamais, chez les Philistins, on ne vit de corsages d'orgueil sous sa grosse perruque, il eut aussi, par aussi savamment coupés, ni de jupes aussi complimoments, des accès d'indiscutable charité et de véri- quées avec des traînes si imposantes. Et. qu'est-ce table grandeur d'âme. Ainsi, lorsqu'on 1801, la fa- donc encore que cet ornement quipendille la sur mille royale, exilée et chassée de partout, dut quitter poitrine de la chanteuse, lorsqu'elle a revêtu le galant Mittau sans ressources, pour chercher un asile en et si moderne déshabillé qu'elle porte au second acte? Angleterre, onapprit que la fille de Louis XVI, afin de Cela est fort semblable aux palmes académiques. subvenir aux frais du voyage, avait vendu ses diaLes palmes, sous Samson, juge d'Israël! « Déjà? » mants et mis en gage les souvenirs qui lui venaient eût dit le pauvre Hervé. Qu'il eut été facile, pourde sa mère; aussitôt M. de Montyon écrit à la prin- tant, de montrer quelque souci d'art, en adoptant, cesse pour lui offrir toute sa fortune. Ce n'est point au lieu de ces belles robes, quelque sobre enroulelà le fait d'un homme vilainementavare la princesse ment de voiles légers, d'écharpes orientales, et de n'accepta point, d'ailleurs, et ce refus était à prévoir; s'inspirer à cet effet des compositions de Moreau et mais Montyon n'en avait pas moins été le seul à donner à ses anciens maîtres, abandonnés de tous, une preuve dè dévouement et de reconnaissance. (1) La partition de Samson et Dalila est éditée par la Il eut, du reste,toujours un culte pour les mem- maison Durand,

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de Rochegrosse, où abondent les séduisantes indica-

tions. M. Vergnet, qui a l'une des plus charmantes voix que l'on puisse entendre, a bien mis en valeur son importante partie; mais, en dépit de ses qualités si goûtées de chanteur, il n'a pas mieux réussi que Mme Deschamps à s'incarner dans son personnage. Ce n'est pas là Samson; ce n'est pas là Dalila; et cette contradiction perpétuelle entre les types rêvés et la physionomie des interprètes, constitue pour le spectateur une gêne qui confine au mécontentement. Soit qu'il ne fût pas bien disposé, soit que le personnage .du grand prêtre ne l'ait pas inspiré, M. Lassalle s'est abstenu d'y briller. Quant à M. Fournets, il ne fait guère qu'ouvrir la bouche, dans le rôle sicourt d'Abimélech, et un bon coup d'épée la lui ferme tout aussitôt. Il y a lieu de le regretter, en raison des sérieuses qualités que possède le nouveau pensionnaire de rOpéra. Nous avons dit plus haut que la mise en scène laissait à désirer, et le fait est que les quatre décors nouveaux sont des moins réussis. La place de Gaza manque absolument d'originalité, et les foules qui s'y entassent sont mal habilement groupées. La demeure de Dalila, dans la vallée de Sorec, est une sorte de « bastide » d'un aspectpeu plaisant. Quant au temple de Dagon, succédant à l'insignifiante est quelconque, grange où Samson tourne la meule, et l'écroulement final est de point en point manqué. Les colonnes se penchent symétriquement, lentement, tranquillement, et la coupole descend sans secousse, sans bruit, sans qu'une pierre se disjoigne, sans qu'un chapiteau se déplace, sans qu'un fût se rompe. Aussi, personne sur la scène ne prend-il la peine d'avoir l'air inquiet. Chacun semble se dire « Ce n'est quecela!. » Et nul ne bouge. IL est convenu que l'on ne peut obtenir de la figuration de l'Opéra aucune preuve d'intelligence mais faut-il donc aussi désespérer des décorateurs et des machinistes, et renoncer à cette illusion, que parfois, iLs pouvaient nous donner celle de la réalité, grâce à leurs habiles artifices? Même à l'Eden, où l'on ne disposait pourtant pas de grands moyens, même à Rouen, où certes on n'avait pas les mêmes ressources qu'à Paris, on voyait tomber quelques pierres, et l'on avait au moins le sentiment que s'ils ne se déplaçaient point,les acteurs et les choristes allaient recevoir une brique sur la tête. Etait-il permis à l'Opéra de se montrer inférieur à l'ancien Eden et au Théâtre-des-Arts ? Seul, l'orchestre a rempli sa tâche à la satisfaction de tous toutefois, il nous paraît que son habile chef devra faire exécuter moins discrètement le délicieux épisode de la « Danse des prêtresses de Dagon », car en voulant trop affiner ce gracieux et délicat morceau, il l'a rendu insaisissable même pour les oreilles les plus attentives. La bacchanale du troisième acte, où l'on a applaudi la toute belle Béatrice Torri, l'emportant encore en grâce et en charme sur sa partenaire Mlle Laus, a été augmentée de quelques mesures se reliant fort agréablement au reste de ce morceau si pittoresque et si mouvementé. En fin. de compte et en toute franchise, il est impossible de se déclarer satisfait de la façon dont l'amvre magistrale de M. Saint-Saëns vient d'être montée sur notre première scène lyrique mais le plus à plaindre en cette aventure, c'est assurément l'auteur, car il eût mieux valu retarder encore indéfiniment l'introduction de son œuvre au répertoire de l'Opéra, plutôt que de risquer d'en amoindrir le succès pour les motifs que nous venons de signaler.

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A. BOISARD.

THÉÂTRES

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Les Paroles restent, comédie en trois actes de VAUUEVILLE M. Paul Hervieu-.— GYMNASE : Reprise de Leurs Filles, comédie en deux actes de M. Pierre Wolff. — COMÉDIE FRAN-

Jean Darlot, pièce en trois actes de Legendre. ÇAISE

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M.

Louis

Paul Hervieu, l'auteur de la comédie en trois actes que le Vaudeville a représentée la semaine dernière sous ce titre, Les Paroles restent, est un débutant au théàtre,mais non dans la littérature. Il s'est révélé depuis une dizaine d'années par une série d'œuvres d'une originalité incontestable et d'un mérite littéraire très distingué. C'est un des jeunes écrivains qui ont poussé le plus loin l'analyse des sentiments et des passions, et il s'estsouvent égaré, tout comme les M.

antres, dans ces chemins difficiles, non frayés, mais il a su donner à ses études, d'une psychologie peutêtre un peu trop raffinée, une forme intéressante en elle-même par les qualités très personnelles de son style. Il a l'observation pénétrante, dédaigneuse des banalités superficielles, curieuse des raretés intimes et des cas très particuliers; il aime à démêler et à dévoiler les mobiles cachés, inavoués, presque inavouables, _qui déterminent en réalité les actions des hommes; etce goûtdu paradoxe psychologique l'entraîne parfois à des subtilités excessives; mais, encore qu'il ne convainc point, il charme par l'énergie singulière et parles trouvailles heureuses de l'expression. Une ironie vibrante anime sa phrase à tel point que la vie des-mots prêté en quelque sorte une apparence de vérité aux idées, et dissimule l'artifice de leur agencement. Ces qualités conviennent plutôt au livre qu'à la scène en raison même de leur délicatesse. Le grossissement de la rampe a ceci de particulier qu'il n'exagère que les effets déjà un peu violents, les tons crus, les traits appuyés, QU très nettement dessinés. Les nuances trop fines au contraire se confondent, et leurs valeurs disparaissent dans une teinte neutre, monotone, où l'œil se fatigue bientôt à les chercher. Le dessin alors se brouille rapidement et parait obscur, au moins dans la plus grande partie. C'est l'impression que j'ai ressentie à la représentation de Les Paroles~restant, et je crois que cette impression est due à la recherche extraordinaire du style de M. Paul Hervieu. Le sujet de la pièce ne peut se raconter sans quelques développements. Un officier français, le marquis de Nohan, se trouvant à Andrinople, avait remarqué Mlle Régine de Vesles, la fille de M. de Vesles. notre con-

sul en cette ville, dans le voisinage duquel il habitait. Il commençait même à s'éprendre de Mlle de Vesles lorsqu'il crut s'apercevoir qu'elle recevait la nuit un jeune diplomate étranger, le baron de Missen. Rentré en France, il eut le tort de faire là-dessus des confidences à une certainç Mme de Mandre, qui était sa maîtresse. Celle-ci, une vraie peste, ne manqua point de répéter partout ce potin scandaleux. Régine a perdu son père; elle est sans fortune. Des amis, le comte et la comtesse de Ligueil, l'ont recueillie. Elle a des goûts d'artiste et un réel talent de peintre qu'elle cultive dans l'espoir de s'en servir un jour pour assurer son indépendance. Un vieil ami de sa famille, très riche, lui avait d'abord proposé de l'épouser. Puis, sans raisons apparentes, il avait brusquement changé d'avis. Dans le monde d'ailleurs, l'accueil qu'on fait à Régine est très froid; elle sent de la part de tous une sorte d'éloignement et de défiance dont elle attribue la cause à sa pauvreté. Seul le baron de Missen se montre assidu auprès d'elle, ce qui semble encore vérifier les médisances dont elle est l'objet. Le marquis de Nohan rompu avec M™0 de Mandre, et n'a pu oublier Régine, il la retrouve dans un salon et elle lui témoigne une sympathie si vive qu'il éprouve des remords de la mauvaise action dont il s'est rendu coupable envers elle. La vue du baron de Missen réveille sa jalousie. Régine s'en aperçoit et lui donne spontanément l'explication des visites nocturnes du baron. Il s'agissait d'entrevues secrètes du diplomate avec le consul, et c'était Régine qui ouvrait la porte pour éviter les indiscrétions des domestiques Le marquis est atterré par cette révélation. Régine est innocente ! Il peut donc donner libre cours à son amour et réhabiliter la jeune fille en l'épousant. Mais avant de réparer sa faute, il veut en faire l'aveu à celle qu'il a si indignement calomniée. Il commence donc sa confession, mais il est interrompu par un incident qui augmente encore ses scrupules Mlle Régine de Vesles est devenue très riche parl'héritage du vieil amiquivoulaitl'épouser. Surlesinstances de Régine, le marquis reprend son récit. La scène est d'une émotion très délicate et d'une pudeur sentimentale exquise. La jeune fille, pleine d'indulgence pour la coupable qu'elle aime, l'encourage tendrement. A mesure qu'elle devine la gravité de l'accusationportée contre elle, sa souffrance morale augmente et trahit douloureusement les révoltes de sa chasteté. Lorsqu'elle apprend que c'est à Mme de Mandre que l'abominable confidence a été faite, ce n'est pas seulement la vierge offensée, c'est la femme amoureuse, torturée par l'affreuse pensée d'avoir été ainsi humiliée, salie devant une rivale, qui éclate en imprécations. Elle devient furieuse, exaspérée, folle de rage impuissante contre l'irréparable forfait du marquis, et comme le baron de Missen entre en cet instant, elle lui crie puisque vous êtesmonamant ! » « Défendez-moi donc, Et elle s'enfuit éperdue. Un duel a lieu entre les deux hommes. Le marquis, grièvement blessé, est soigné dans un pavillon du bois de Boulogne. Il se croit perdu; avant de mourir, il veut donner son nom à Régine par un mariage in

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extremis. La jeune fille consent, car l'amour l'emporte en elle sur les autres sentiments. Elle a tout pardonné, et pour lever les derniers scrupules du marquis, elle a renoncé à l'héritage de son bienfaiteur. La délicieuse émotion que ressent M. de Nohau en apprenant le sacrifice de Hégine, opère un miracle. Le docteur déclare le blessé définitivement sauvé. Mais un instant après, les deux fiancés cachés dans un bosquet, surprennent une conversation de Mme de Mandre et-de quelques amis, venus aux nouvelles; ignorant la renonciation de Régine, ces belles âmes concluent simplement de ce qui s'est passé que le marquis a voulu faire un riche mariage, et qu'il a tout pardonné pour les beaux yeux de la cassette. Dans un violent mouvement d'indignation, le marquis s'élance pour prolester contre cette nouvelle calomnie qui cette fois l'atteint lui-même en plein honneur. Mais l'émotion a été trop forte. Sa blessure s'est rouverte. Il tombe inanimé, étouffé par une hémorragie. Mme de Mandre murmure alors quelques mots d'excuse « Nous ne savions pas. paroles en l'air. Les paroles volent! — Non, répond un des assistants, les paroles restent! — Et elles tuent! » déclare péremptoirement le docteur. Cette analyse, que j'ai faite aussi exacte que possible, montre mieux les défauts que les qualités de la pièce de M. Hervieu. L'action y parait d'une minceur extrême, et elle l'est en effet. Les personnages de Les Paroles restent parlent et raisonnent bien plutôt qu'ils n'agissent; mais ils parlent et raisonnent avec une grande distinction. Il y aurait bien quelques réserves à faire sur certains entortillements de style où l'auteur s'est complu, volontairement sans doute, pour suivre plus exactement les méandres compliqués de sa pensée. Mais l'ouvrage reste, en somme, d'une tenue littéraire fort intéressante. C'est du Marivaux amer, pessimiste, du Marivaux d'après Schopenhauer. L'interprétation de la comédie M. Paul Hervieu a été excellente en ce qui concerne Mlle Brandès qui a joué le rôle de Régine avec une s-oiété de moyens et une puissance d'effet extrêmement remarquables. Cette création a valu un succès personnel très-grand et très mérité à la future pensionnaire dela Comédie-

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Française. J'avoue que je ne puis prendre mon parti des halètements passionnés de M. Pierre Berton. Il a de la conviction, de la chaleur, j'en conviens; mais pourquoi ce dérèglement continuel de hoquets vibratoires dans les passages même les plus insignifiants A la longue c'est absolument insupportable. Citons encore M. Candé,d'une désinvolture parfaite en commandant de Ligueil; M. Lagrange, très amusant en docteur sceptique; M. Valbel, un diplomate élégant et correct, et, dans des rôles épisodiques, Mues Nory, Verneuil et Suzanne Avril.

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** Au Gymnase on a repris Leurs Filles, la comédie de M. Pierre Wolff, jouée l'an dernier au Théâtre-Libre avec un succès très marqué. L'ouvrage n'a point perdu à cette transposition, et je crois qu'il sera fort applaudi par le grand public. La moralité en est un

peu brutale, mais inattaquable. Mlle Henriot a repris le rôle dans lequel elle avait triomphe sur la scène de M. Antoine. Elle s'y est montrée, il m'a semblé, encore supérieure à ellemême. Les autres interprètes font de leur mieux, mais leurs efforts nesontpas toujours heureux.Ils jouent trop leurs personnages, ils ne les vivent pas assez. * *

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Enfin, la Comédie-Française nous a donné mardi dernier la première représentation de Jean Darlot, pièce en trois actes de M. Louis Legendre. Le premier acte m'avait assez plu. L'exposition du sujet y est d'un dessin ferme et net, d'une réelle vigueur. C'est un tableau d'intérieur provincial, d'un réalisme sobre, mais très expressif, où l'aie et la vie circulent bien. On a la sensation d'un milieu vrai,avec l'émotion douce que l'on éprouve lorsqu'on pénètre par aventure dans l'intimité de braves gens, et que l'on croit avoir une vue rapide de ce qui se passe à l'intérieur de leurs cœurs simples et droits. Nous sommes à Abbeville. Le décor représente une boutique de papeterie-cabinet de lecture, avec sa devanture vitrée, trouée d'un guichet pour la vente des journaux. Au fond, on aperçoit la rue où les passants vont et viennent. C'est la veuve Boisset qui tient ce cabinet de lecture avec sa fille Louise. Mais les affaires ne vont pas depuis la mort du père, elles n'ont pas cessé de péricliter. Rien d'étonnant à cela d'ailleurs, car la mère

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DE.)

BAI

M.

de (Gravure

LUCAS-ROBIQUET.

Mme

de Tableau

(BISKRA).

OURELLAL

A ARABE

INTÉRIEUR

— BEAUX-AHTS.


PARIS. —

INAUGURATION DU MONUMENT DE FEYEN-PERRIN AU CIMETIÈRE MONTMARTRE. —

(Dessin de

M. MORLON.)


Boisset ne paraît guère entendue au commerce. Elle n'a d'yeux que pour saulle qu'elle a fait instruire soigneusement, mais qu'elle a ensomme fort mal élevée puisqu'elle ne luilaisse rien faire que vendre des journaux et lire des romans. Quoi qu'il en soit, le moment est critique, car le propriétaire, M.Langlois, un richard peu généreux et très débauché, réclame deuxtermes en retard, sous menace d'expulsion. Il s'amadouerait peut-être, si la belle Louise se montrait à son égard moins réservée, moins dédaigneuse. Il en parle à la mère qui comprend à demimot et repousse avec indignation ces propositions malhonnêtes, car c'est une trèsbrave femme que Mm" Boisset. Un client habituel, -le mécanicien Jean Darlot, se présente au moment où les deux fèmmes se désolent. On voit bien qu'il aime Louise, mais qu'il n'ose se déclarer, se trouvant lui-même trop, rustre pour cette exquise jeune fille élevée comme une demoiselle. Cependant, la mère Boisset ayant fait confidence de ses ennuis et de ses craintes, il saisit avouant que l'occasion et propose ses économies, mari de son plus grand bonheur serait de devenir Louise. La bonne dame, dans l'effusion de sa reconnaissance, se montre disposée à accepter ce parti qu'elle aurait jadis refusé avec"dédain, mais qui est aujourd'hui le salut. On comprend que Louise va ellemême accepter ce sacrifice, car c'en est un très grand pour elle.' Nous nous sommes très bien aperçus qu'elle aime son cousin André avec lequel elle a été élevée. Ils ne se sont pourtant rien dit. Mais on voit que leur amitié d'enfance est devenue de l'amour, tout doucement, tout simplement, à leur insu. Car André aime aussi Louise. Il l'a compris tout à l'heure en lui disant adieu pour rejoindre son régiment où il va faire ses trois ans de service. la Alors, il s'est ouvert à sa tante, suppliant d'attendre son retour pour marier Louise. La bonne dame ne lui répond qu'évasivement et s'arrange pour qu'il ne puisse faire à Louise un aveu qui empêcherait peutêtre la jeune fille d'épouser Darlot. Toutes ces scènes avaient été traitées très franchement avec une énergie sobre dans la peinture des caractères, qui faisait espérer un développement plus original. Mais dès le deuxième acte, l'intérêt languit par la banalité du drame qui se noue. Louise est mariée à Darlot, mais elle n'aime pas son mari, et elle s'ennuie de la platitude de son existence. C'est une Bovary honnête, douce et presque résignée. Mme Boisset, le premier moment de reconnaissance passé en même temps que le danger, voit son gendre tel qu'il est, très brave garçon, mais gauche, inculte et indigne de sa fille, et elle l'a pris en grippe, ce qui ne contribue pas à faire naître dans le cœur de Louise l'amour conjugal, cet amour qui vient en. conjuguant, disent les parents expérimentés et sages. C'est alors qu'André se présente, brillant maréchal des logis de dragons. Vous voyez la scène, n'est-ce pas? Reproches amers, attendrissements devant la

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fatalité, baisers. Le malheureux mécanicien n'échappe pas à la destinée des maris. imposés. Cependant Louise, malgré sa chute, dans l'affolement de" la passion, est restée loyale et honnête. Lorsque son- mari rentre, elle lui avoue tout. La scène n'est point sans grandeur, et pourtant elle n'a point de relief. Les répliques caractéristiques de la situation y sont noyées dans un flot de phrases mille fois, entendues, d'une banalité désespérante. Enfin le dénouement est aussi incohérent que brutal. Après un accès de fureur, Darlot a pardonné à demi. Puis la colère le ressaisit,l'affole et il se jette par la fenêtre. En résumé la pièce est franchement mauvaise et peu digne de la ComédieFrançaise; étant donné que l'intrigue n'offrait aucune originalité, il fallait au moins que l'intérêt jaillit de l'étude des mœurs ou du développement des caractères. Or cet intérêt disparaît dès le premier acte. Tout le reste n'est que du très mauvais Théâtre-Libre, une -sorte de contrefaçon ratée, pour gens du monde. M. Worms a pourtant obtenu un triomphe de grand artiste pour sa magnifique composition du rôle de Jean Darlot. Il a donné au personnage, par la vérité des moindres détails de son interprétation, une intensité de vie extraordinaire. On lui a fait une viritable ovation. Mmes Pauline Granger, Bartet, MM. Leloir et Lambert fils prêtent aux autres rôles le précieux concours de leur autorité et de leur talent. HIPPOLYTE LEMAIRE.

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ily avait autant de monde que lejour du Grand

pelouse

CHOSES ET AUTRES Il est temps de

trouver autre chose pour s'imposer à l'attentiondu public, et les coureurs, marcheurs, etc., auront beau multiplier les prouesses, on ne s'en préoccupera bientôt plus. C'est ainsi que l'arrivée de M. Michel de Bernoff, sur la place de la Bastille, à la date du 17 novembre, n'a pas eu le caractère d'un événement pasisien. li a fait a pied le voyage de Saint-Pétersbourg à Paris, s'arrêtant dans les villes qui se trouvaient sur son itinéraire pour les visiter. Dans ces conditions, le voyageur n'a pas eu grand mérite et n'a pas subi de grande fatigue, on en conviendra, surtout si l'on se .reporte à la date de son départ de la capitale russe, qui a eu-lieu le.21 décembre de l'année dernière. * *

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Sait-on à qui l'on doit l'importation en France des fleurs de la saison, de ces chrysanthèmes magnifiques qui sont la gloire des parterres d'automne Ce fut Pierre-Louis Blancard. 11 en apporta du Japon les premiers spécimens, au retour d'un voyage dans l'Extrême-Orient. Il y a trois ans déjà que tous les-horticulteurs d'Europe;ont célébré le centenaire de cette importation. C'est donc en 1787 que le chrysanthème fut transporté en nos climats. Que de progrès depuis lors dans la physionomiede cette fleur alors assez modeste, et qui, sous l'influence de patientes cultures, fournit à l'heure actuelle, plus de deux mille variétés L'une d'elles, s'il faut en croire une récente indication, serait comestible-et se,mangerait en salade. A nos lecteurs d'en essayer si le cœur leur en dit.

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Une invention de fraîche date et qui paraît appelée à avoir un succès réel dans les maisons où l'on ne peut installer un ascenseur, c'est le monte-escalier électrique. Cet appareil a l'avantage*de ne prendre en largeur que 0m30 environ de la marche de l'escalier, un peu moins que n'en prend une personne en montant ou en descendant, et il n'est en aucun cas un embarras. Il se compose d'un chariot roulant sur deux rails superposés et portant un siège, puis d'un treuil électrique qui actionne le chariot au moyen d'un câble en acier guidé par des galets. L'appareil est muni d'un frein, pour le cas improbable où le câble viendrait à se rompre. Le courant électrique, qui est faible, est pris à la distribution urbaine. Quant à la manoeuvre, elle est fort simple. La personne qui se sert du monte-escalier n'a qu'à déplacer un levier à portée de la main pour monter, s'arrêter ou descendre. C'est là une application des plus intéressantes comme des plus pratiques pour les moteurs électriques. * *

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Dédié aux chercheurs de souvenirs sur le vieux Paris A la place où l'on voit aujourd'hui le lycée Fénelon, qui s'augmente d'une aile, allant de la rue Saint-André-desArts à la rue du Jardinet et absorbant presque tout le côté droit de la rue de l'Eperon, s'élevait le grand hôtel de Navarre, édifié par Thibaut, comte de Champagne.Il passa ensuite à Jean le Bon et devint l'apanage de Louis d'Orléans, qui fut « meurtri rue Barbette, par Jean-Sans-Peur. Louis XII, étant duc d'Orléans, l'habita et le vendit après l'avoir morcelé en trois lots. L'un des deux lots, au coin de la rue de l'Eperon, fut acheté par M. Violle, prévôt des marchands, dont la statue est à l'hôtel de ville. Le second lot, sur l'emplacement duquel ont été bâties les maisons du dix-septième siècle aujourd'hui converties en lycée, fut acquis par Jacques Coyctier, le mire de Louis XI, qui y fit élever un somptueux manoir où il mourut en 150o. Dans un des hôtels qui furent construits sur son emplacement habita longtemps Racine, après avoir quitté la rue Chanoinesse en la Cité.

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Steeple Chasse; au pesage, nous avons reconnu l'élite de la société parisienne, représentée parles marquises de Gallifet,de BocefonteniUes, de Loys Chandieu, la duchesse deMorny, les comtesses de Meffray et de Las Cases, MM. d'Escandon, de Baitegui, Ridgway, Porgès, du Bos, Lègrand, etc., etc. programme Les champs étaient très nombreux et très richement doté. Deux,épreuves surtout attiraient l'attention. Le prix Aston Blount, la grande course de haies internationales de l'automne, que l'on disputaitpour la première fois, et le prix Moubourguet, première rencontre de la jeune génération; avec son aînée. La descendance de Saxifrage a gagné trois courses, celle de Brussc Dans la première épreuve, Saint-Grégoire a battu Sauvageonne. Huit chevaux se sont présentés dans le prix Borily. Sans.-Peur, auquel la distance convenait particulièrement, n'a pas eu de peine à battre Actéon, ,Papfik{J" mal montée par Watkins et le vieux OldBridge. Veracity et Whistétaient tombés. Comme le grand handicap de dimanche, 'le prix Aston Blount n'avait pas attiré de concurrents étrangers. Le champ s'est réduit à huit partants. Sydney, qu'on instituait favori, a répondu à la confiance de ses nombreux partisans ce cheval a gagné, battant Sado et Sylvestfe-Bonnard qu'une faute à la dernière haie a dérangé dans son action. La jeune génération s'est couverte de gloire en battant deuxdes meilleurs performers de l'année précédente. Sélim II a battu, en se jouant, Mondeville et Surcouf. Cette victoire du cheval de M. de Vésian fait de Cotentin le meilleur cheval de l'année. Il y a eu quelques chutes à. signaler dans le prix des Gentlemen. Lara, Montagnard et Bannière sont tombés et leurs cavaliers ont reçu quelques contusions assez , sérieuses. Luron agagné aisément, malgré un rushmenaçant de Baron, qui succombait d'une longueur. Il faisait nuit presque complète quand Grossmann passait le poteau, gagnant la dernière épreuve.

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BIBLIOGRAPHIE Dans sa séance publique de jeudi, l'Académie française a d'écerné un prix Montyon au Journal d'un sous-ofifcier, de M. Amédée Delorme. A cette occasion, la librairie militaire a mis en vente .un autre ouvrage du même auteur : Nouvelles militaires. Nos lecteurs retrouveront avec plaisir, dans ce recueil, un agréable récit, Jean Le Goadec qui a paru dans nos colonnes. (Lavauzelle,.)

Poursuivant sa captivante série de monographies astronomiques, M. Amédée Guillemin vient de faire paraître sous ce titre AutresMondes, un livre avec planches hors -texte, qui s'adresse aux gens du monde curieux des choses de la science. L'auteur en s'appuyant sur les résultats acquis reste sobre en fait de conclusions aventurées. (Georges Carré.)

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PROBLÈME No 1430. Par M. Erlin (Vienne).

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SOLUTION DU PROBLÈME No 1426. Noirs Blancs Noirs Blancs

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Les noirs abandonnent (j).

NOTES

que nous l'avons dit à plusieurs reprises, la meilleure continuation est 3 — C 3 FR etc. (b) Nous aurions préféré 5 — F 4 FD 6 P 3 FD — D R Roq Roq P D F C FprC PD pr (a) Ainsi

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2 7 8 4 3 9 F10CprP CprPilT1R P4FR12C2D

-

FR — P. 3 TR suivi de F 3 R etc. au moins partie égale. (c) Si 8 — Roq 9 D 2 D suivi de F 6 TR etc. mieux. (d) Nous aurions préféré 12 P 4CR suivi de C 3 C

D 3 FR 13 CD 3

etc.

Nous aurions préféré 16 — T pr T éch 17 T pr T T 1 D etc. égaliserait la partie. (f) Le coup du texte fait perdre la partie comme l'on verra par la suite, la seule continuation possible était 8 D 3 FR etc. (g) Très joli coup, sacrifice correct qui donne une

-

(e)

f-

partie avantageuse aux blancs. (h) Si 20 — P 3 FR 21 P 6 TR P pr F (si 21 — F — 1TR22P7TRéch—R F23D TRéch—R R 24 F 3 CD mat) 22 F 3 C éch — T 2 FR (si22 — R 2 T 23 P pr F éch découv. et mat le coup suivant) 23 P pr F et mat le coup suivant. Et si 20 — C 3 FR 21 P 6 TB et gagnent. (i) Bien joué; si 23 F 7 C C 3 FR etc. défendrait la partie. (j) Il est évident que les noirs ne peuvent plus sauver la partie si 28 — D 3 R 29 C 6 FR éch — R 1 F 30 D 8 T éch — R2D31 C5D éch etc. et gagnent.

2

5

3

-

S. ROSENTHAL.

Partie Lopez.

SOLUTIONS JUSTES N011424 et 1.425. MM, Ch.Erbart; Amateurs du Grand Café, à Chambéry Louis Plambock, à Genève les Amateurs du Grand Café des Allées, à Cannes; E. Renard, à Mézières Henri Richer A. Berthault, à Ajaccio Grand café Glacier, à Alger Ch. Le Charpentier, à Etampes Léon Guinet, à Lyon les Amateurs du Café de la Régence les Amateurs du Grand Café de la Gaîté Montparnasse les Amateurs du grand Cercle des échecs de Paris ; Caze ; Mue Munoz Dez; H. Reinach Cercle conservateur, à l'Isle-sur-le-Doubs le commandant Bell, ;

;

19C.prPC(g)19P.prC 20F.prP 20 F. 3 F (h) 21D.4C 21 R.2T 22F. pr F 22T.1CR 23D.4T(f) 23C.prF

;

Jouée par correspondancedans le deuxième tournoi international du Monde Illustré entre MM. Weismann et le prince Ouroussoff.

mat

les

;

; ;

PARTIE No 424

1 R.6F 2D.4FDéch 2 C.prD 3 C. 5C

-

; ; ;

;

P.3FR

;

Position après le 18e coup des noirs.

;

;

; ; ; à ;;

;

;

2 R 4 F

(C)

(A)

;; ;;

;

(B)

1P.prD

;

;

;

Les blancs jouent et font mat en trois coups.

;

M.- D'ALBECA.)

Blancs

Noirs M. Weismann. M. Ouroussoff.

F F

10C.1 11F.2 12C.3C(d) 13D.2R 14RoqTD 15P.4TR 16P.pr 17P.5T 18C.5

P

F

10

P.

4 CD

11F.2C 12T.1D 13P.4D 14Roq 15P.prP 16C.2D(e) 17P. C 18D.1R(f)

4

Nos lecteurs, et principalement tous ceux qui suivent avec un si grand intérêt la colonne d'Echecs de M. S. Rosenthal, accueilleront avec plaisir l'heureuse nouvelle que notre collaborateur vient de nous annoncer. Depuis quelques jours, sa fille, Mlle Berthe Rosenthal, est fiancée à M. Arnold Reutlinger, le

pianiste compositeur bien connu.


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