Le Monde illustré (1857)
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Le Monde illustré (1857). 1888/11/24. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisationcommerciale@bnf.fr.
PARIS. — LES
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NOUVEAUX AVERTISSEURS EN CAS DINCENDlE. —
(DessindeM.
L.TINAYRE, d'apra leicroquisdeM.
CH.BONHEUR.)
SOMMAIRE
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Courrier de Paris, par Pierre Véron. — Au jour le jour, par Hugues Le Roux. — Nos gravures : Les nouveaux avertisseurs d'incendie; Le procès Numa Gilly; Choudens; Mgr Bougaud; Inauguration Un Vétéran; Sur la de l'insti ut Pasteur; Beaux-arts terrasse de Saint-Germain; Edmond Gondinet. — La légion étrangère, nouvelle. — Une femme savante, nouvelle par Auguste Lepage. — Théâtres, par Hippolyte Lemaire. — Chronique musicale, par Le monde financier. — Echecs, par A. Boisard. S. Rosenthal.— Chronique du sport. — Récréations Rébus. de la famille. GRAVURES Paris Les nouveaux avertisseurs en cas d'incendie; Les pompiers arrivant à l'appel des avertisseurs. — Le procès Gilly, à Nîmes. — M. Edmond Gondinet. — Mgr Bougaud. — M. de Choudens. — La légion étrangère. — L'institut Pasteur. — Un Vétérall, tableau de M. Alfred Paris. — L'été de la SaintMartin La Terrasse de Saint-Germain. — Le théâtre illustré Tartarin sur les A Ipes. — Echecs, par S. Rosenthal. — Récréations de la famille. — Rébus. TEXTE
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COURRIER DE PARIS
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'EST-CE pas, nous avons bien fait d'écrire sur la porte de ce courrier Lapolitiquen'entrepas ici! N'est-ce pas qu'il est agréable, quand cette politique maudite jette la boue à pleines mains, de trouver un petit coin où l'on puisse causer tranquillement sans craindre les éclaboussures? Quelles étonnantes et terribles scènes l'an de délations mutuelles 1888 aurait fournies à un Aristophane, — s'il en était —pour une revue Mais petite censure vit encore, et audacieuse les revues de fin d'année, dont le défilé commence, passeront à côté des scandales, ce qui n'est d'ailleurs pas à regretter. Moins nombreuses d'ailleurs les revues. Deux théâtres seulement entrent en ligne pour faire chanter à une demoiselle maigre de haute stature :
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meraye. Voilà des revers de médaille assez nombreux et qui ne donnent pas absolument tort aux puritains qui ont touj ours trouvé que faire de la vie humaine une denrée n'était pas une opération absolument inoffensive pour la morale publique. Il est bien certain que si vous proposiez aujourd'hui à quelqu'un d'assurer son existence à votre profit, ce quelqu'un vous recevrait avec des témoignages non équivoques d'une violente terreur. Je me suis, d'autre part, toujours demandé si nos sentiments de famille étaient parfaitement consolidés par toutes les combinaisons mathématiques, avec tables à l'appui basées sur l'évaluation des futurs cadavres. Par exemple, dans un ménage où la femme sait que son époux s'est assuré pour qu'elle en bénéficiât, n'arrive-t-il pas parfois — mettons, si vous voulez, seulement les jours où il y a querelle intime — que cette femme, en regardant cet époux, se dise vient de me faire une scène parce que — j'avais acheté un boa de quarante-cinq francs!. J'en aurais joliment, s'il décédait, des boas de quarante-cinq francs, avec la forte prime que je toucherais. Damel qui sait? Le médecin dit qu'il n'est pas très fort de poitrine. Je vous laisse le soin de compléter les réflexions dans lesquelles on peut s'égarer, étant donné ce point de départ-là, et à juger vousmême si la félicité conjugale doit en recevoir un bien utile renfort. Mais nous vivons à une époque où tout est de l'argent. Tous les La Rochefoucauld et tous les La Bruyère du monde n'y pourraient rien.
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Il faut avouer, d'ailleurs, afin d'être --juste, que les trucs imaginés en l'honneur de
cette chasse aux écus sont parfois originaux. Tel est le cas, par exemple, de cet employé de cercle qui, chargé du service de la table, afin qu'on n'eût pas envie de donner sa place à un autre, s'était avisé de détourner des fonds qu'on lui confiait, et d'en nourrir ultra-plantureusement les membres dudit cercle De telle sorte que ceux-ci mangeaient en réalité leurs capitaux sans le savoir, se répétant C'est moi qui suis la tour Eiffel! avec un étonnement admiratif prodigieux! On nous donne pour Et à une demoiselle grasse du plus large — C'est cent sous des dîners qui valent bien soixante décolletage francs. Je suis une Exposition C'était si prodigieux même que cela aurait dû Que vous trouverez agréable. mettre en éveil ceux qui bénéficiaient de ces Je ne pense pas non plus que Prado ait un rôle extraordinaires galas. Mais que voulez-vous on dans ces pièces de circonstance. Heureusement! ne se plaint jamais du trop bien. Ainsi le mari Les faits divers suffirent à chanter sa gloire. Ils desLionnespauvres s'extasie candidement lorsnous racontent maintenant que ce sympathique que sa femme rapporte une robe de deux cents condamné est abattu. Ils recueillent avec soin francs qu'elle dit avoir eu pour deux louis, grâce les larmes qui de temps en temps coulent senti- à une occasion exceptionnelle. Il n'en est pas moins vrai que voilà un pas mentalement sur sa joue. Ils nous apprennent que Prado rédige ses petits papiers. Comment! nouveau introduit dans la danse du panier. Pourvu que ce gérant n'aille pas faire école! lui aussil C'est donc la manie universelle? Les gredins d'autrefois s'occupaient de faire Voyez-vous d'ici une cuisinière détournant les simplement ce qui concernait leur métier. Ils soupçons d'un maître ombrageux en lui cotant, tuaient et volaient sans s'inquiéter de la galerie. sur sa note, volaille, gibier et truffes au-dessous Aujourd'hui l'assassinat se complique de caboti- du cours, mais se payant de la différence sur des nage. Un chourineur de marque dit couramment sommes chipées dans le tiroir de monsieur! Que de drôles de-péripéties dans cette pourà son juge d'instruction du billet de banque avoir une bonne presse. perpétuelle J'espère suite — Encore un écœurement ajouté à tant d'autres. Tiens! à propos, vous savez qu'il fait Mais Prado est à la veille d'une éclipse peau neuve, le billet de banque. partielle, en attendant l'éclipsé totale opérée Sa toilette, en ce moment aux içains du bon faiseur, ne tardera pas à être achevée. On assure avec concours du bourreau. Il y a un certain Hoyos commence à lui qu'elle sera fort sémillante, avec des bariolages faire concurrence. Il manque un peu de prestige au goût du jour. Il se mettra même du rouge, par lui-même, l'assassin de Chantilly. Au lieu pour mieux tirer l'œil, sans doute. d'avoir autour de lui des maîtresses pomponnées Quel sujet de méditations, s'ils étaient tant et alléchantes, il ne traîne à sa remorque qu'une soit peu philosophes, pour les braves gens qui malheureuse fille déguenillée. C'est moins sug- sont occupés à tirer les billets du nouveau gestif pour la curiosité. modèle Son cas toutefois n'est pas banal, et elle ne Ils sont là qui s'empilent, après avoir passé manque pas d'ingéniosité, cette combinaison qui sous la presse, simples chiffons de papier encore consistait en somme à hériter de soi-même, qu'une signature métamorphosera en trésors. avec la collaboration d'une compagnie d'assu- Que payeront-ils? Tour à tour ils seront l'encouragement au bien rances. Déjà nous avions vu dans l'affaire Castelnau et l'excitation au mal, la prime qui récompense l'assurance jouer un rôle original. Ce fut à elle économiquement la rosière, et la séduction qui aussi que nous dûmes les exploits de Lapom- solde sans compter la déchéance. Ils seront le
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traitement modeste, parfois même misérable, du travailleur et le bénéfice scandaleux du tripoteur. Ils achèteront le remède qui guérit, ils fabriqueront l'arme qui tue. Ils sauveront l'honneur de celui-ci, ils feront perdre l'honneur à celui-là. Et la machine tourne toujoursinsouciante. Et la pile des billets neufs grossit toujours ! Quel sera leur côté vulnérable? Car ils auront un côté vulnérable aussi. C'est un duel étrange engagé entre la science pour le bon motif et l'habileté du contrefacteur. Chaque fois que la première trouve un perfectionnement, le second fait un pas en l'honneur du faux. Et réciproquement. Comment s'y prendra-t-on pour déjouer les combinaisons et les prévisions du fabricant, qui déclare son produit infalsifiable? Bizarre point d'interrogation auquel, n'en doutez pas, les filous auront bientôt trouvé réponse. Et la machine tourne toujours, insouciante. J'en étais là de cette chronique, quand une nouvelle m'arrive qui me frappe douloureusement dans une de mes plus sincères amitiés. Si douloureusement que je n'ai plus de cœur à parler d'autre chose. Pauvre cher Gondinetl Il me semble que je le vois encore, avec son bon sourire si plein d'une bienveillante indulgence pour tous, avec son regard loyal, qui pénétrait au fond des gens en leur permettant de pénétrer aussi dans sa propre pensée. Je le revois tel qu'il était à l'heure de notre première rencontre, tout plein d'une ardeur infatigable pour ce travail du théâtre qui était sa vie, assiégé par mille sollicitations, applaudi, fêté et resté simple malgré ce grisant entourage Je le revois ensuite tel que la maladie l'avait fait en ces dernières années, se repliant sur luimême, s'affaissant comme sous le poids d'un invisible fardeau, l'œil terne et découragé, sentant venir la mort à pas lents, mais ayant conservé sa douceur dans la souffrance comme ilavait conservé sa modestie dans le triomphe.. Gondinet, à la suite de notre première entrevue, m'avait dit — Venez donc en passant me dire b.onjour. Cité Rougemont, 8. Vous me trouverei là tous les jours vers les quatre heures, après les répétitions qui me mangent le meilleur de mon temps, hélas! En passant, conformément à l'invitation, je grimpe un après-midi les trois étages qui menaient à ce qu'on pourrait appeler son appartement d'affaires. Non, jamais de ma vie je n'oublierai le spectacle étrange qui m'attendait là! Gondinet était venu m'ouvrir en personne, car il ne voulait aucun domestique dans ce piedà-terre de la- collaboration. Et, me tendant la main, il m'avait fait entrer dans son cabinet, sur ces mots — Ah1 c'est vous. Tant mieux! Cela me reposera de causer un moment. Mais à peine avions-nous commencé à causer selon son désir, que trois coups discrets étaient frappés à la porte de la même pièce, tandis qu'une voix — Gondinet, deux mots, je suis pressé. Et une tête passa, demandant — Est-ce que vous ne pensez pas qu'il vaudrait mieux faire revenir le mari au second acte? Ça nous permettrait de. La phrase en était là, lorsqu'un violent coup de sonnette retentit. Gondinet se précipita pour ouvrir, revenant avec un monsieur qu'il voulut faire entrer à gauche, mais il y avait quelqu'un, et qu'il fourra à droite. Pendant ce temps-là, deux ou trois autres portes s'étaient ouvertes, et dans l'air s'entre-croisèrent ces questions multiples : — Monsieur Gondinet, est-ce que c'est bientôt mon tour? — Dites donc, Gondinet, je viens de vous faire un monstre pour la sérénade du trois. — Edmond, tu ne pourrais pas m'expédier? Je crois que je tiens le dénouement. On suppo-
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serait que le train a déraillé, et alors il y aurait eu un échange de malles qui amènerait. C'était très drôle, cette scène intime. C'était terrible aussi. La préface de la mort que nous pleurons aujourd'hui! Gondinet succombe, en effet, pour s'être laissé écarteler le cerveau. Il ne savait pas refuser quand on sollicitait son concours. A chacun de ceux qui tendaient la main il distribuait un petit morceau de lui-même. Vous savez la fin. ~~s~ Vous connaissez aussi la longue suite d'œuvres délicates, ingénieuses, fantaisistes, qui le firent célèbre. Célébrité dont ii semblait embarrassé, lui qui n'était vraiment heureux que quand il retournait se cacher dans sa mystérieuse villa d'Athis, où il se faisait passer pour un officier en retraite. De fait, avec ses moustaches et sa barbiche grisonnantes, son aspect lassé, ses yeux usés par les veilles, il avait bien l'air d'un colonel du génie fatigué par les x. Là-bas, il avait installé un asile pour les animaux en tous genres. Il ne pouvait rencontrer sur sa route un chien errant sans le recueillir. Comme je lui disais un jour — Mais enfin, s'il était enragé? Qu'est-ce que vous voulez? Ce ne serait pas de sa faute, me répondit-il placidement. C'est à Athis aussi que toute la nuit il écrivait, après l'effroyable journée que j'ai esquissée. Ah! l'on parle sans cesse du surmenage il peut ici contempler une de ses victimes! Et ce n'était ni l'ambition ni l'intérêt qui le poussait à cette besogne surhumaine. Il avait un patrimoine indépendant quant aux honneure, il les fuyait comme un fléau. Il piochait irrésistiblement, il piochait sans préoccupation de résultat. Comme on l'invitait un jour à poser sa candidature pour un fauteuil vacant. — Je crois bien, fit-il, que l'Académie ne voudrait pas de moi,- mais je suis sûr que je neveux pas d'elle. Je le répète, simplicité et bonté résumaient l'homme. Ah! si tous ceux qui lui ont dû un service ou un encouragement se souviennent, ce doit être un grand deuil dans la littérature ! "'--- Cette bonté-là n'excluait ni 1 indignation généreuse ni la finesse des réparties. En voici deux exemples qui me reviennent à la mémoire. Quand Gondinet comniença à être sérieusement atteint, on l'envoya en Italie. Il y a de cela deux ans. Il revint indigné, etje l'entends encore s'écriant — Ah! mon ami, vous ne pouvez pas vous douter de l'impression qu'on ressent, quand on lit un journal italien insultant la France, dans un café d'où l'on voit l'ossuaire de Magenta! Mon second souvenir est relatif à un critique qui s'était fait une spécialité du bénissage, et du bénissage maladroit, car il encensait toujours de préférence les pièces tombées à plat. On en causait. — Ce brave X.. ! dit Gondinet souriant, on ne lui fera jamais comprendre qu'après le décès il devient inutile d'apporter de la paille sous les
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C'est seulement parce que je suis sûr de votre discrétion que je vous la confie. Donc Alphonse Daudet songeait à donner un pendant à son Tartarin de Tarascon. Les éditeurs l'y conviaient et au£<;i le public. Peut-être lui-même était-il satisfait de sortir encore une fois de son armoire le prodigieux chasseur de casquettes. C'était un ami d'enfance, on avait été ensemble à la peine, il semblait juste que l'on fût ensemble à l'honneur. Le hasard d'un voyage en Suisse entrepris pendant un délai de vacance, en compagnie des enfants écoliers, avait fourni au romancier cette conclusion inattendue que, si le lvlidinimois est pays de mirage et de merveilleux mensonge, la helvète atteint sournoisement des « galéjade hauteurs bien autrement prodigieuses, une différence d'Alpinettes aux quatre mille huit cent dix mètres du Mont-Blanc. Alphonse Daudet décida donc que son Tartarin voyagerait en Suisse, d'abord pour son humiliation, pour apprendre une bonne fois ce que c'est que l'exagération; ensuite pour l'édification des touristes qui jusqu'ici avaient visité la Suisse sans se douter que c'est un décor truqué par la Compagnie Cook. Mais comme l'art vit de contrastes, il convenait d'opposer à tous ces maîtres hâbleurs quelques véritables gens d'action, de ceux -qui ne parlent guère, et qui épouvantent le monde dé leurs audaces. Or, la Suisse fournissait justement au romancier quelques exemplaires admirables de ces caractères décidés. Ce n'étaient point, bien entendu, des autochtones, mais des colorr, ces jeunes gens et ces jeunes filles que le socialisme a conquis et qui, des quatre coins de la Russie européenne et asiatique, convergent en foule vers Zurich. Il serait bien piquant, songeait Alphonse — Daudet, de faire rencontrer mon Tartarin avec cette jeunesse nihiliste. Eh oui parbleu je tiens mon livre Montrez-moi seulement des nihilistes, des authentiques, pour que je les écoute parler, pour que je les voie vivre
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Mais voilà le nihiliste est un gibier encore plus difficile à chasser que le chamois. La police russe en sait quelque chose. Alphonse Daudet l'apprit à ses dépens. Il revint à Paris sans les notes dont il avait besoin. Alors, à défaut de documents humains, il voulut se rabattre sur les livres. Il demanda à tout venant des renseignements précis. Les nihilistes n'avaient pas Peines perdues eu le temps d'écrire eux-mêmes leurs biographies. Ceux qui s'en étaient chargés sans les consulter ni les connaître, avaient dépeint leurs mœurs de « chic », au petit bonheur, comme le ferait un homme d'imagination pour les habitants problématiques de la lune. Mais il existe une providence spéciale qui n'a d'autre occupation que d'accueillir et d'exaucer les souhaits des grands hommes. Cette divinité
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favorable voulut que M. Daudet exhalât, un soir, ses plaintes dans les coulisses d'un théâtre de genre où pour lors il donnait une comédie qui a croisées1 causé du scandale. C'était vrai et spirituel, cher regretté mais Comme, le rideau baissé, l'auteur de la pièce après le décès, on a, quand il s'agit d'un homme tel que vous, le droit et le devoir d'attester que se disposait à redescendre sur le boulevard, le saisit par la manche et lui murnotre art dramatique perd un rare esprit qu'il quelqu'un l'oreille. remplacera difficilement, et l'amitié un grand mura dans affaire J'ai votre 1— qu'elle cœur ne remplacera jamais. machin 1 Vous — PIERRE VÉRON. des documents encore — Je vous procurerai inédits. il» Ah! bah! — AU JOUR LE JOUR — Chut! Le nihilisme, c'est moi. L'homme qui venait de parler était un des acteurs de la maison, c'est un comédien de A PROPOS DE Tartarin sur les Alfes. beaucoup de talent. Lesclubmen l'applaudissent représentation du Tartarin sur hs tous les soirs sans se douter qu'il ait l'âme si L Alpes au théâtre de la Gaîté me. remet révolutionnaire. Je ne le désignerai pas d'une en mémoire une petite histoire « bien façon gênante pour lui en vous disant qu'il a parisienne » comme disent nos confrères joué la comédie au théàtre Michel, — le bouleles échotiers. Je veux vous la conter en grand vard est plein d'acteurs pétersbourgeois qui sont secret. Vous m'attireriez toutes sortes de désa- partis petites recrues et qu'on nous retourne gréments en la colportant de par le monde. avec leurs galons sur la manche.
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D'où vient donc que celui-là qui doit avoir reçu des mains gracieuses des souverains toute une collection de tabatières ait ainsi pactisé avec la révolution rouge? M. GuiUotvous dirait « Cherchez la femme. » Et encore une fois commepour Marchandon, comme pour Pranzini, comme pour Prado, l'événement lui donnerait raison. L'acteur en question a ramené de quelque promenade sur les bords de la Néva une charmante révolutionnaire qu'il a associée à sa destinée. Vous savez du reste que la Russie est le seul pays du monde où les révolutionnaires aient des cheveux blonds, des yeux gris bleus, un sourire éclatant et la grâce de la jeunesse? Cela suffit à expliquer la conversion toute platonique — de « l'ami des souverains •> — surtout si vous songez que c'est en somme à son audace libérale que nous devons la création de Sonia, — la plus gracieuse de toutes les vierges illuminées qui aient mérité d'aller faire pénitence-en Sibérie. Car le comédien ne s'était pas vanté; il avait de curieux documents dans sa manche.
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*% Je me souviens que quelques jours après cet entretien, un soir je rencontrai Alphonse Daudet sur le boulevard Saint-Michel. bonnes —Onvient, me dit-il, de meremettre feuilles d'un livre qui va être prochainement publié à Turin et qui est tout à fait extraordinaire. Cela s'appelle Russie souterraine. C'est l'histoire de la révolution nihiliste et de ses héros, écrite par un homme qui a pris part aux entreprises terroristes et qui se cache à l'étranger sous un pseudonyme, vous devriez traduire ce livre-là. Voulez-vous que je vous mette en rapport avec Phomme qui m'a indiqué la piste? Et il m'envoya chez son ami le comédien. Je vivrais mille ans que je n'oublierais pas cette entrevue. souverains à table avec un Je trouvai Pawi bonnet d'astrakan sur la tète, un œuf à la coque devant lui et sa blonde compagne à sa droite. -Dès les premiers mots que je prononçai, il se leva avec épouvante et, posant son doigt sur ses lèvres, m'entraîna dans son salon. craignez-vous donc? lui dis-je. Il n'y — Que avait personne sous votre table ni derrière vos rideaux. Ahl mes amis! si, comme nous le souhaitons tous, la vie du tzar n'a pas d'autres ennemis que cette brave toque d'astrakan, l'empereur Alexandre 111 finira bien en paix dans son lit une existence, s'il plaît à Dieu, très longue. J'avais en face de moi un homme affolé. dit-il, cela vous est bien — Eh! parbleu, me égal à vous qui n'irez probablement pas de sitôt en Russie! Mais moi, je puis y retourner un jour ou l'autre, et alors, à quelles représailles ne seraije point exposé? Oui, monsieur, pour vous avoir mis sur la trace d'un livre qui est l'apologie du Il y a des gens qui n'en ont pas tant terrorisme fait et qui, à cette heure, charrient la glace le long des rivières sibériennes.
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*** Depuis, le hasard m'a fait rencontrer des terroristes pour de bon, des gens que la corde attendait dans leur pays, qui probablement ne l'avaient pas volée, ils n'étaient pas si épouvantés que ce nihiliste pour rire, qui s'est levé tout à l'heure dans ma mémoire comme je regardais l'affiche de Tartarin, tel que je l'ai vu cejour-là, avec son bonnet d'astrakan et son doigt mis sur les lèvres qui me commandait le silence. Croyez-le bien, mon cher maître et ami, il n'y a pas que les Tarasconais et les Suisses qui soient dupes de leurs chimères. Vous pouvez hardiment ajouter à la liste des victimes de leurs fictions volontaires tous les amis dessouverains qu'un bonnet d'astrakan déguise en terroristes les romanciers qui écrivent de voire tous — beaux livres, et tous les amis inconnus qui les lisent. HUGUEi LE Roux.
LE PROCÈS GILLY,
(Dessins de M.
ANIMES.
CHARLES MOREL,
— L'AUDIENCE DU 17 NOVEMBRE. — LES ABORDS DU PALAIS DE JUSTICE. M. NUMA GILLY, A L'AUDIENCE.
d'après les croquis de M. G.
WEBER,
notre correspondant à Nîmes.)
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Le Panache, Le Homard, au Palais-Royal; Le Voyage d'agrément, Le Club, Tète de Linotte, Nabab, au Vaudeville; à la Clara Soleil, Comédie française, Ckristiane et Le Parisien; Le Roi l'a dit, Jean de Nivelle et Lakmé, à l'Opéra-Coinique. Depuis sa dernière comédie, Dégommé, qui a été représentée au Gymaase, Gondinet s'étai retiré à lacampagne, depuis trois mois il avait été transporté dans une villa de Neuilly. C'est là qu'il est mort entouré des soins les plus dévoués. Nous renvoyons nos lecteurs au Courrier de Paris, ou M. Pierre Vérun trace en lignes émues le portrait intime de l'auteur regretté.
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-Ji(..E CneuMNS, éditeur. Mert à Paris, le 15 novembre.
PARIS. — LE
NOUVEL INSTITUT. PASTEUR, RUE DUTOT, INAUGURÉ LE 13 NOVEMBRE.—
(D'après nature, par M. L. TINAYRE.)
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NOS GRAVURES Les nouveaux avertisseurs d'incendie. A préfecture de police fait placer en ce moment dans Paris des avertisseurs d'incendie nouveau modèle. Les nouveaux avertisseurssont des édicules se plaçant isolément soitenbordure du trottoir, à l'alignement des-candélabresrsoit.dans les carrefours ou aux angles des rues; ils sont en fonte de. fer et se composent de-la,borne ordin^.ire;du-candélabre de la ville, tût estreraplacé.par;unchapiteau supportant dont une boite carrée contenant l'appareil électrique d'avertissement. La borne est bronzée du ton des candélabres de la ville; la boîte, au contraire, est peinte de ce ton rouge vermillon, particulier à -tout ce qui regarde le service des incendies. Les soixante prerpiers avertisseurs posés seront reliés aux casernes de la rue de Château-Landon, de la rue du Cliâteau-d'Eau et de la rue de Sévigné. Avec les avertisseurs d'applique qui existaient auparavant, le public devait briser la glace protégeant le bouton d'alarme; avec le nouveau système employé il n'y a plus qu'à ouvrir une porte en faisant faire un tour à une manette fonctionnant librement. Cette porte ouverte, il suffit d'appuyer sur le bouton d'alarme placé à l'intérieur, au centre d'une plaque blanche fermant le fond de la boîte et protégeant l'appareil électrique. Ce qui distingua surtout ce nouveausystème de celui des avertisseurs d'applique, c'est que pour faire fonctionner cs derniers, ilfaut briser une glace, ce qu'un mauvais plaisajit peut faire sans attirer l'attention, tandis-qu'en ouvrant les nouveaux avertisseurs, le mouvement imprimé à la manette fermant la boite, fait retentir' une sonnerie automatique fixée à la paroi intérieurede la porte et qui fait retentir, pendant une demi-minute, un très fort timbre dont les vibrations s'entendent à une très grande distance. Le fonctionnement de cet appareil d'horlogerie, parfaitement garanti de toute atteinte, ne peut être suspendu la pofte-jane fois ouverfie ou même la sonnerie ayant Mais cette sonnerie n'a aucun rapport avec l'alarme qui ne peut être donnée que par le fonctionnement du bouton intérieur.» Prévenus par cette sonnerie, les agents ou le premier passant même, pe-uvent supposer au fonctionnement inutile de l'appareil. ,. L'une des faces latérales de la boîte possède une porte dont les pompiers possèdent la clef et qui leur permet de correspondre avec leur poste central. quelques renseignements peu- Nous pensons que ces vent intéresser nos lecteurs. Le Parisien aime sa ville et ne rèste jamais indifférent à ce qui peut la protéger. Or, il éclate en moyenne 35oo incendies par an dont la plupart s'éteindraient avec un verre d'eau jeté à temps, il est donc urgent de rechercherpar tous les moyens possibles la promptitude dessecourset ce nouveau système nous semble un réel progrès en ce sens.
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C. B.
Le procès Numa Gilly. EST le 17 novembre que cette affaire, sur laquelle l'intérêt général se concentrait depuis plusieurs semaines, s'est dénouée devant la cour de Nîmes. Nous rappellerons succinctement les faits. Dans une réunion tenue à Alais le 3 septembre dernier, M. Numa Gilly a prononcé les paroles suivantes : voit à quelles mains est confiée la for« Quand on tune de la France, quels sont les gens qui sont dans cette commission du budget, on frémit au gaspillage effréné qui préside à la distribution de cet impôt que nous avons tant de peine à payer au percepteur. On a poursuivi Wilson pure comédie, pour faire croire qu'on était plus honnête que lui; mais, sur trente-six membres de la commission du budget, vous ave{ au moins vingt Wilsolls. » L'Union des Travailleurs et le Petit Méridional ont reproduit cette virulente sortie, et telle fut l'origine de l'incident qui a pris les proportions d'un grave procès. Plusieurs membres de la commission du budget protestèrent, d'autres demandèrent à M. Gilly des explications. M. Gilly répondit lettre collective des trente-trois a Que par une membres de la commission du budget on me somme de citer des noms, d'établir des faits, d'aller jusqu'au bout, je le ferai. » La commission du budget, saisie de l'incident par quelques-uns de ses membres, refusa de se soumettre à l'exigence de M. Gilly qui persista, d'ailleurs, à ne point trouver ses imputations. Finalement, à l'avalanche de protestations et de sommations dont il était accablé, le député du Gard répondit :en déclarant qu'il
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s'expliquerait devant le jury on n'avait qu'à le traduire en cour d'assises. Dans une réunion tenue au Graid-Théâtre de Nîmes, M. Gilly pressé par ses électeurs,refusa de préciser. Il s'en tint aux généralités et fit beaucoup d'allusions. Sur ces entrefaites, M. Andrieux, comme membre de la commission du budget, demanda des poursuites contre M. Numa Gilly. Les poursuites ordonnées, l'instruction fut contiée au parquet d'Alais qui activa les choses, et par son arrêt du 5 novembre, la chambre des mises en accusation renvoyaitM.NumaGilly devant lacour d'assises duGard. La cour de Nîmes activa plus encore les choses. M. Andrieux retirant sa plainte en diffamation après les explications de l'avocat de M. Gilly, elle ne jugea pas utile d'entendre les nombreux témoins cités par ce dernier pour faire la preuve des faits avancés par lui. Le jury n'avait plus qu'à délibérer et prononçait l'acquittement du député du Gard. Ce verdict précipité provoqua dans la salle des mouvements divers et eut un grand retentissement au dehors du palais, encombré par une foule considérable. Nous donnerons avec un croquis pris à l'auJience de M. Gilly les vues intérieures et extérieures du tribunal de Nîmes.
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à la
date
novembre. Msr- Bougaud avait remplacé Mgr Mareschal, qui était mort sixmois après son installation. La perte da vénérable évque:seya un véritable deuil pour l'Église de France et nous jouions ajouter pour le monde catholique. M. l'abbé Bougaud avait été pendant de longues années un des vicaires généraux de Mer Dupanloup. Le grand -évêque l'honorait d'une estime et d'une affection toutes particulières; il le comptait parmi ses auxiliaires les plus précieux. M. l'abbé Bougaud avait publié de nombreux ouvrages qui lui avaient valu une légitime réputation. A toutes les grandes qualités d'une âme sacerdotale il joignait un profond savoir et un véritable talent d'écrivain. La récente promotion de M. l'abbé Bougaud à l'épiscopat avait été accueillie dans l'Église et hors de l'Fglise par des témoignages d'unanime approbation. Tous ceux qui ont connu Mer l'évêque de Laval garderont à ba mémoire bénie un inaltérable souvenir. 7
M. de Choudens.
'ÉDITEUR CHOUDENS qui vient de mourir dans la nuit du i5, à l'âge de soixante-trois ans, étiit l'une des plus intéressantes person: nalités du monde de la musique. Il était d'origine suisse et appartenait à la famille - des Paccini. Il commença en qualité d'employé chez son grand-père, l'éditeur Paccini, une autorité d'alors. Après s'être marié à dix-sept ans, il loua un magasin à son compte, et édita quelques compositions telles que les Canti d'Italia. Le succès n'ayant pas couronné cette tentative, Choudens passa dès lors plusieurs années à lutter courageusement avec l'existence. La fortune commença à lui sourire, le jour où ayant acquis la partition de Faust au prix de i5,ooo francs, il vit de ce fait croître sa prospérité. Choudens est le premier qui ait tenté l'édition des opéras nouveaux, et qui ait demandé aux directeurs de théâtres de province les prix surélevés. Un opéra entier, orchestre et chœurs, se louait autrefois au prix de 100 ou i5o francs; à l'heure actuelle, une œuvre se loue et se vend jusqu'à i,ooo francs. La maison qu'il a fondée est sa propre création et l'on peut bien dire de Choudens qu'il est le fils de ses œuvres. Antoine de Choudens, le bon et honnête travailleur,
fatigué par un travail incessant qu'il n'avait guère interrompu depuis cinquante ans, avait été frappé il y a un an d'une attaque de paralysie. Il est mort entre les bras de ses deux fils, Antony et Pdul de Choudens, ses associés e.t les continuateurs de son œuvre laborieuse.
Inauguration de l'Institut Pasteur. 'INAUGURATION solennelle de VInstitut Pasteur a eu lieu le mercredi 14 novembre, en présence de M. le président de la République, et au milieu d'une grandeaflfuencede savants, d'hommes politiques, d'illustrations des lettres et des sciences. C'est rue Dutot 23, non loin du boulevard de Vaugirard, que s'élève, aumilieu d'un jardin gazonné, le vaste bâtiment à larges fenêtres, fondé par une souscription cosmopolite, toujours ouverte, qui jusqu'à ce demi. L'Institut jour a produit plus de deux millions Pasteur, qu'une dénomination populaire désigne sous ce titre le Palais de la rage, est une énorme construction (t1,000 mètres carrés). Les plans en avaient été dressés
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par M. Petit que la mort a enlevé prématurément. Son successeur M. Brébant, suivant un grand exemple de désintéressement donné par son prédécesseur, a abandonné ses honoraires au profit de l'Institut. L'Institut Pasteur comprendra six services. Celui de la rage,.le plus chargé et le plus dispendieux; celui des microbes; de la microbie médicale, divisé en deux sections A. Section des méthodes — B. Section des recherches; le service de la microbie morphologique, et, enfin, celui de la microbie appliquée à l'hygiène. La cérémonie d'inauguration a été fort imposante. Cinq cents personnes se groupaient dès midi dans le grand salon de réception orné des bustes des principaux souscripteurs l'empereur de Russie, Mme Boucicaut, Mine Furtado-Heine, M. de Laubespin, etc. A 1 heure M. Pasteur, qui avait reçu le cortège officiel au bas du perron, a paru, précédant MM. Carnot, Floquet, Peytral, Pierre Legrand, Viette, ministres; Christophe, gouverneur du Crédit foncier; le général. Brugère, Herbette, le commandant Chamoin, le capitaine de frégate Cordier, officiers d'ordonnance de l'Élysée; le général Menabrea, ambassadeur d'Italie; de Brazza; Lozé, préfet de police; Poubelle, préfet de la Seine; Jules Ferry, Bourgeois, sous-secrétaire d'État à l'intérieur. Les discours ont commencé, lorsque le président de la République a pris place sur l'estrade. Tour à tour ont parlé M. Bertrand, le professeur Grancher, M. Christophe, gouverneur du Crédit foncier. M. Pastdur fils, deuxième secrétaire à l'ambassade du Quirinal, a lu l'allocution de son père qui versait de véritables larmes. Il a remercié les souverains et jusqu'aux plus humbles souscripteurs qui ont donné à l'œuvre un témoignage de sympathie effective. 11 a nommé titulaires des différents services, et a lancé d'une voix vibrante cette phrase superbe « Si la science n'a pas de patrie, l'homme de science doit en avoir une et c'est à elle qu'il doit reporter l'influence que ses travaux peuvent avoir dans le monde! w A ce moment, le spectacle était des plus émouvants une triple salve d'applaudissements a éclaté, -et tout le monde debout a acclamé le héros du jour. M. Carnot a clôturé la série des discours par la phrase suivante « M. Pasteur, toujours modeste, n'a demandé qu'une récompense, et pour l'un de ses collaborateurs M.-Grancher est fait officier de la Légion d'honneur! Il Officier également M. Duclos, professeur de biologie à l'Institut; chevalier M. Chantemesse; les palmes académiques à l'architecte, M. Brébant.
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Beaux-arts. — Peinture. Tableau de M. Paris Un vétprall. r vieux cheval, hors de service, a été mis au _lot. Libre enfin après les rudes années de travail et de peine, il peut paître tranquillement, se coucher à loisir et se reposer sur l'herbe épaisse du pré, à jamais délivré de la bride et du mors, et de l'importun attirail du lourd harnachement qui fit si longtemps ployer son échine amaigrie. Tout à coup, dans le silence des champs une fanfare a retenti, et tout au bout de la prairie, émergeant audessus de la haie qui la borde, un régiment défile au retour d'une promenade militaire. A ce bruit, le vieux cheval a dressé l'oreille, et subitement figé dans une immobilité attentive, il regarde passer cettetroupe fringante qui lui remet en mémoire un temps passé pour ne plus revenir. Et d'un hennissement sonore, le vétéran salue au passage ses anciens compagnons dont le dur sabot résonne sur la route poudreuse. 1 e peintre a traité avec beaucoup d'art cette intéressante composition fort remarquée au Salon, et dont nos lecteurs retrouvent avec plaisir l'artistique reproduction dans nos colonnes.
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Sur la terrasse de Saint-Germain. ES derniers beaux jours, durant lesquels on voit briller les pâles rayons d'un soleil près de s'eteindre pour de longs mois, ramènent 1 avec eux la courte période que l'on nomme l'été de la Saint-Martin. Les promeneurs se hâtent de profiter de ce répit suprême, et, avant de renoncer jusqu'au retour au printemps aux excursions familières, ils veulent revoir une fois encore les sites aimés, et jouir des rapides heures de clarté qui se font de plus en plus raresparces jours moroses de novembre. Le joli dessin de M. Reichan nous transporte sur la terrasse merveilleuse de Saint-Germain, où quelques admirateurs clair-semés de l'incomparable paysage sont groupés en des attitudes heureusement saisies. L'artiste, en outre, a rendu on ne peut mieux l'impress-on mélancolique du paysage si verdoyant y a quelques mois, et qui emprunte aujourd'hui un charme différent aux sévérités rêveuses de l'epoque automnale.
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Amour, à Géryville, à Figuig, travaillant aux routes, établissant des lignes télégraphiques, ravitaillant les postes ou marchant en colonne pendant de longs mois à la recherche d'un ennemi se dérobant toujours. Lorsque le 19 juillet 1870, la guerre fut déclare, le régiment étranger se trouvait donc disséminé dans la province d'Oran. Il s'attendait à ê;re dirigé sur le Rhin afin de servir devant-garde à l'armée, mais à la nouvelle que toute l'Allemagne marchait contre nous, on reconnut l'impossibilité d'envoyer la légion à la frontière. Il fallait, en effet, éviter aux Hessois, Badoi., Wurtembergeois, Bavarois, Saxons et autres appartenant au régiment étranger de se rencontrer avec leurscompatriotes. Le corps resta en Algérie, où les engagements volontaires devinrent nombreux. Après de Sedan, la délégation de Tours fit venir deux bataillons et en créa un cinquième qui reçut à Orléans le baptême du feu. Ce bataillun, composé en grande partie de recrues et d'hommes peu solides, se détendit néanmoins energiquement quand les Bavarois attaquèrent pendant la nuit du Il uctubre le faubourg Bannier. Li, fut tué raide le commandant Aragu. A Coulmiers, le régiment étranger charge les Prussiens en avant du village et les déluge de leur position. A la Croix-Briquet, sous le feu d'une artillerie formidable, son attitude est telle, qu'un officier de l'état-major du prince Frédéric-Charles, le capitaine Milson de Botte, qui avait fait l'expédition du Mexique dans les rangs du 1"régiment étranger, s'enorgueillit lui-même de la soliditéde son ancien corps. Pendant la retraite d'Orlians, les trois bataillons de la légion soutiennent des combats incessants; ils passèrent ensuite à l'année de l'Est, avec Bourblki. Depuis ce moment, jusqu'à la fin de la campagne, ce ne furent que privations et souffrances de toutes sortes; le froid et la faim firent de grands ravages dans les rangs. A peine vêtus, mal chaussés, plus mal nourr's, campJs le plus souvent sous de mauvaises petites tentes, les hommes étaient atteints de congélations
sastre
LA LÉGION ÉTRANGÈRE Récits militaires par M. H. ROGER'DE BEliJVOIR. Illustrations de M. DOLDIES. (Vuir les numéros 164.9 et 1651.) C'est encore au Mexique, à Parras, qu'une compagnie placée sous les ordres du lieutenant Bastidon se retrancha dans l'église et y fut cernée pendant trois jours. Elle résista à toutes les attaques, à toutes les sommations, et ne dut sa délivrance qu'à l'arrivée de la colonne Saussier, qui mit promptement l'ennemi en déroute. Le commandant Saussier avait alo-s trente-cinq ans On ne saurait croire les résultats qu'il obtint des légionnaires. Officier digne de pareils soldats auxquels son intrépidité faisait accomplir des prodiges. Dans une marche sur Monterey, que menaçaient les troupes du général Escobado, il avait fait faire à son bataillontrentelieuesen trente-deuxheures, et ses hommes avaient dû garder pendant presque tout ce temps le sac au dos. Rentré en Algérie, le régiment étranger reçut une ovation enthousiaste. Le commandant Saussier fut nommé lieutenant-colonel; il servait à la légion depuis dix-sept ans. De 1Ii, à 1870, le corps eut des détachements à Mascara, à Tiaret, à Djebel-
qui réduisirent considérablement PeBectif; aussi les vides furent-ils difficiles à combler. La paix vint heureusement mettre un terme à toutes ces atroces misères.
*** Aujourd'hui, la légion se compose de deuxrégiments à quatre bataillons. Avant 1870, le recrutement avait lieu par engagements de cinq ans devant un sous-intendant. Parmi ces engagés se trouvaient un grancLnombre dedéserteurs,d'insoumis ou de démissionnaires des armées étranEères, auxquels^veraient s'adjoindre âes volontaires français servant au même titre et destinés à former des cadres de suus-ofticiers. On devaitêtre âgé de dix-huit ans au moins, de quarante au plus, et produire des pièces d'identité, un certificat de bonne vie et mœurs, etc., etc., papiers Je luxe dont beaucoup négligeaient de se munir; en ce cas, le générai commandant avait le droit de décider si, malgré cet oubli, l'homme pouvait être reçu. C'était déjà très libéral. En 1881, on le devint davantage, et l'on admiIL la légion quiconque, jeune et bien portant, d'où qu'il vint,voulait contracter un engagement de cinq ans. Évidemment, ce recrutement de guerre laisse à désirer et ouvre la porte à une société un peu mêlée. Les Alsaciens-Lorrai*s, heureusement en majorité, assurent au corpsun cadre solide, énergique et honpfite. C'est leplus beau cadre permanent de sous-ofbciers de l'armée, car la plupari-se rengagent pour faire campagne Les officiers sont presque tous Français, toutefois on comnte une vingtaine d'officiers d'origine étrangère. surtout l'allemand, On entend parler toutes les langues dans cette Babel, ou plutôt le patois alsacien qui domine. Cependant, l'instruction se fait en français. La discipline y est kécessaiiement inflexible et, en campagne surtout, les moyens de répression sont plus durs que dans les autres corps, parce que là, plus que partout ailleurs, se rencontrent des natures violentes, indomptées et rebelles, qui pourraienucompromettre le salut de toute une colonne. Les punitions de rigueur exceptionnelle contre lequdles s'insurgentles humanitaires inconscients du danger que font courir les indisciplinés à la sécurité de tous, sont quelquefois indispensables, quelles que puissent être les révoltes de la charité, au cœur de ceux même à qui s'impise la cruelle nécessité d'infliger ces peines. Il y a telles contrées, — le sud oranais, entre autres — où manquent où la désertion fréquente, mettant au tous les moyens de répression habituelle et service de l'ennemi des hommes déterminés, condottieri sans scrupules, des armes perfectionnées et des renseignements, peut entraîner des détachements entiers aux embuscades, aux trahisons, à la mort et aux supplices.
à
lll'eat
(A suivre.)
TINAYRE.)
L. M. par
nature,
(D'après
— DISCOURS.
SON
PRONONCE
GRANCIIET
M. — CARNOT.
C;.rf.</t. PRÉSIDENT l'riNki',1
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M. I'aT-t.ur.
M. DE PRÉSENCE
M.
EN PASTEIR
L'INSTITUT
DE INAUGURATION
— PARIS.
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M.
de (Gravure
— PARIS.
ALFRED
M.
de TaL:cau
— VÉTÉRAN.
UN
UNE FEMME SAVANTE Imité de l'Anglais, par
AUGUSTE LEPAGE.
IV (Suite.) si reposée, me dit-elle en me tendant Je sens me — affectueusement les deux mains. Le voyage semble m'avoir fait du bien plutôt que du mal, comme Clara le craignait. Est-il tard, ou avez-vous l'habitude de sortir avant le déjeuner? Je m'assis à côté de son lit, et, après quelques minutes de causerie pendant lesquelles je consultai son pouls, je jugeai qu'elle avait assez de force pour apprendre hs nouvelles dont je voulais lui faire part. je lui dis gravement. demandez, lady Pomeroy, si je vais Vous me — sortir. Voudriez-vous savoir où j'ai l'intention d'aller? Elle remarqua le changement de ton et dit avec inquiétude plaît de me le dire. C'est, je sups'il Oui, vous — pose, quelque chose qui me concerne? je par; pour um affaire très importante, affaire qui vous intéresse très sérieusement et dune façon urgente, et je ne vois nul moyen d'éviter de vous en parler. Cela comprend la cause de votre maladie et les motifs qui m'ont déterminée à vous séparer de votre beau-frère. J'espérais vous cacher ces secrets un peu plus longtemps, jusqu'à ce que vous fussiez en meilleur état pour les savoir. Mais depuis que je vous quittai la nuit dernière, les choses ont pris un aspect auquel je ne m'attendais pas, et je craindrais, si je ne vous disais la vérité moi-même, que vous l'apprissiez d'ici une heure d'une manière brusque et terrible. Vous croyez-vous assez maîtresse de vous-même pour supporter avec calme ce que j'ai à vous dire? minute, dit-elle d'une voix émue, — Attendez une et j'essayerai. Elle se couvrit la figure de ses mains, et son attitude ainsi que le silence qui suivit ses dernières paroles me firent penser qu'élle cherchait la force et l'empire sur elle-même à une source divine. La laissant ainsi absorbée, j'allai sans bruit dans ma chambre et je revins quelques instants après tenant la bourse rouge dans ma main je la trouvai appuyée sur ses oreillers et préparée à entendre avec calme ce que j'avais à lui dire. Rapprochant mon siège de son lit, je lui dis brièvement ce que je savais des desseins de son beau-frère sur sa vie et ses biens, et les moyens qu'il avait employés pour les accomplir. Je passai sur les récents incidents de la nuit et j'ouvris la bourse rouge où se trouvait l'étrange promesse de mariage de M. Pomeroy, et je la plaçai dans ses mains. écriture? dis-je. — Reconnaissez-vous cette C'est celle de mon beau-frère. — Sans doute. qu'il dit là, alors, et voyez par vous— Lisez ce même quel fond peut être fait de son amour pour vous. Elle posa son doigt sur un passage de la lettre et le répéta d'un ton d'incrédulité en me regardant en face lequel, elle et moi, nous « Aussitôt que l'objet, pour travaillons, sera heureusement accompli » Quel est cet objet? Je vis, à l'expression avec laquelle elle me regardait, qu'elle donnait déjà aux mots la vraie signification qu'ils avaient et que ma réponse ne lui donnerait pas unnouveaucoup. — Cet objet, c'est votre mort, lady Pomeroy. Votre servante Clara a été entraînée, par cette promesse de mariage, à devenir la complice du docteur George. Sans doute qu'il trouvait impossible d'accomplir ses projets sans sa coopération, et il me semble très probab'e qu'elle doit avoir fait ce traité pour s'assurer le prix de sa trahison. Le désir de devenir une dame et la maîtresse d'une fortune telle que la vôtre a pesé d'un poids énorme dans la balance d'une femme de basse naissance et d'un esprit non élevé. L'appât d'une position assurée, si supérieure à la sienne, suffirait à corrompre plus d'une personne dans la position de Clara, pour lesquelles un présent de quelques centaines de 1 vres est quelquefois tout-puissant. Lady Pomeroy referma le papier en silence et me le rendit. Comme je le remettais dans la bourse et me levais de mon siège, elle me demanda tranquillement — Que comptez-vous faire maintenant? Allez trouver les autorités de la ville et mettre oute l'affaire entre leurs mains. Elle a pris des proportions qui la rendent trop lourde à porter plus longtemps à deux femmes seules. En attendant, pour plus de sécurité, je laisserai votre servante qui, heureusement, est encore sous l'influence du chloroforme prisonnière dans sa chambre, et pour être sûre qu'elle ne s'échappera pas pendant mon absence, je vais mettre la clef dans ma poche.
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Je mis immédiatement cette précaution en pratique, et, après avoir écouté quelque temps sans entendre aucun bruit dans la chambre de Clara, je descendis l'escalier conduisant à l'entrée de l'hôtel, j'ordonnai à une domestique de porter le déjeuner de lady Pomeroy dans sa chambre, et m'étant informée du bureau de police qui, par une heureuse chance, se trouvait tout près de là, j'allai faire ma déclaration. En moins de vingt minutes, je revins avec un individu de haute taille, au visage éveillé, à qui j'avais expliqué mon affaire et comment je m'y trouvais mêlée, puis la position présente de la servante sur laquelle le papier l'accusant, elle et le dccteur Pomeroy, avait été trouvé. Nous gravîmes l'escalier, et l'officier exprima le désir d'arrêter tout de suite ma captive sans consulter lady Pomeroy, qu'il jugeait inutile de déranger pour le moment. Je lui donnai la clef de la porte qu'il mit dans la serrure il tourna sans bruit et avec précaution, et nous entrâmes ensemble dans la chambre de Clara. Elle était déserte!. Les vêtements de nuit étaient confusément jetés sur la parquet; au milieu se trouvait le mouchoir de batiste que j'avais laissé sur la figure de la domestique, et à côté une cuvette contenant une serviette imbibée d'eau froide, et dont elle s'était sans doute servie pour chasser la torpeur causée parle chloroforme. La large fenêtre était toute grande ouverte. Mon compagnon laissa échapper une exclamation en montrant un côté du balcon à un barreau duquel était noué un drap arraché du lit. Les fenêtres de l'appartement que nous occupions donnaient sur une petite cour pavée, à la hauteur d'un tt3ge seulement. Je me souvins que j'avais demandé moi-même des chambres au premier étage, à cause de l'état de faiblesse de lady Pomeroy qui ne lui permettait pas de monter plus haut; sans cela Clara Metcher n'aurait pas pu s'échapper si facilement. Je poussai un long soupir, et mon premier sentiment fut plutôt une espèce de satisfaction qu'un désappointement. Elle avait fui certainement pour ne pas revenir, et sa disparition sauvait lady Pomeroy et moi de l'embarras de soutenir la charge contre elle, ce qui nous aurait causé de grands ennuis et de grands tourments. et pouvait devenir même, pour ma malade, une cause de péril. L'officier, ayant pris un rapide aperçu de la chambre vide, se tourna vers moi avec un haussement d'épaules significatif, et dit d'un ton de bonne humeur envolé, madame; vous voilà — Notre oiseau s'est débarrassées maintenant. Elle sait qu'elle est signalée et ne deviendra pas de si tôt s'exposer au châtiment qu'elle a mérité. Qu'en dites-vous? Désirez-vous qu'elle soit poursuivie? dis-je; dans mon opinion, les choses - Nullement, sont beaucoup mieux comme elles sont. Et comme elle sait que son précieux contrat de mariage est en notre possession, elle n'a nul motif maintenant de revenir, et ne pourra pas plus tard essayer de renouveler ses essais contre la vie de lady Pomeroy. mariage! répéta l'officier qui je — Contrat de remis le papier en question. 13ahi je vous dis, madame, qu'un document — comme celui-ci n'aurait jamais eu, pour elle, aucune valeur légale. L'homme qui a écrit cela le savait bien, allez! Supposez le crime accompli, par quel moyen cette misérable femme pouvait-elle s'en servir utilement? S'il avait manqué à sa promesse, elle n'aurait jamais pu produire un papier comme celui-là à une troisième personne. Bah lui est un coquin, un infernal coquin; et elle, n'est qu'une ignorante et pauvre folle qui s'est laissé tromper. Il hocha la tête plusieurs fois d'un air sagace, siffla, tourna sur ses talons et rentra dans ma chambre, fermant la porte derrière lui, comme pour donner à entendre que nous avions fini avec tout ce qui nous concernait ou nous intéressait de l'autre côté. n'avez plus rien à me dire, madame, — Vous demanda-t-il, restant debout et regardant autour de lui avec vivacité. Rien de plus à me communiquer relativement au docteur, par exemple? — Rien, repris-je. Heureusement que nous n'avons pas laissé notre adresse à l'hôtel que nous quittions, et je pris même la précaution de changer de route après que nous fûmes parties, afin que Clara ne pût lui donner nulle information avant de quitter Z. — Pensez-vous qu'elle n'ait fait aucun essai? — Je le pense. Et je lui racontai les particularités de 1incident qui avait éveillé mes soupçons au moment où nous allions prendre le chemin de fer. — Ainsi vous croyez, dit-il me regardant avec fixité, que le docteur n'a maintenant nulle possibilité de savoir l'endroit où vous êtes. Voulez-vous, s'il vous plaît, essayer de vous rappeler si, après votre arrivée ici, la servante de lady Pomeroy n'a pas quitté cet appartement sous aucun prétexte? — Oh non, sans doute. Nous étions ici depuis un quart d'heure quand je l'ai envoyée pour le thé.
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Croyez-vous réellement qu'elle aurait pu alors trouver les moyens de communiquer avec son complice? L'officier sourit, prit sa montre dans sa poche, la contempla quelques minutes en silence, et répondit d'un ton décisif. — Madame, en permettant à la servante de vous quitter en arrivant ici, vous auriez aussi bien pu vous éviter de changer votre route; si vous preniez le soin de questionner les domestiques de l'hôtel ou peut-être de vous informer au bureau qui est au coin de la rue, vous verriez qu'un télégramme a dû être envoyé la dernière nuit, à l'heure que vous me dites. Cela ne signifie rien qu'elle ne parle pas l'allemand; dans un établissement de ce genre, et dans une ville comme Stuttgart, il y a toujours des interprètes anglais, si, même parmi les domestiques, il n'yen a pas qui comprennent cette langue. Je savais qu'il disait la vérité, car, à notre arrivée, le propriétaire nous avait justement adressé la parole dans notre langue et Clara lui avait répondu. — Vous m'alarmez grandement, dis-je. Que pensezvous que nous puissions attendre? — Je viens de consulter ma mo'.tre, madame, et je pense que vous devez attendre 1arrivée du docteur Pomeroy dans cinq minutes il y a un train qui arrive de à neuf heures et demie; la station est à un quart de mille de cet hôtel, et il est maintenant dix heures trois minutes, j'accorde trente-cinq minutes parce que les trains sont souvent en retard, les portefaix indolents et les voitures de louage ne vont pas vite; oui, j'accorde trente-cinq minutes. Je le regardai, épouvantée, et tombai sur une chaise. Il se frotta les mains et marcha vivement vers la poite conduisant au corridor avec un air qui montrait combien il se réjouissait à l'odeur d'une fraîche victime. Il y eut un court silence qui ne dépassa pas certainement les cinq minutes qu'il avait accordées, quand mon oreille perçut, au milieu de la confusion ordinaire des voix qu'on entendait dans le salon, un son comme celui qui serait causé par l'ouverture soudaine d'une porte communiquant avec la rue. Les allées et venues et les cris des marchands de la rue se firent entendre par-dessus tout. Je me dressai sur mes pieds et courus sur le palier pour écouter, et je m'écriai — Je crois que vous avez raison, quelqu'un vient
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d'arriver. A peine ces paroles étaient-elles sorties de mes lèvres que j'entendis demander mon nom et celui de lady Pomeroy,puis la réponse du maître d'hôtel disant au domestique qui conduisait le voyageur : — Premier étage, n° 19. C'est le docteur Pomeroy, murmurai-je, effrayée, à l'officier. Il nous a sûrement suivies, comme vous l'aviez prévu.
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télégramme lui est parvenu hier soir vers onze heures, reprit mon compagnon aussi froidement que s'il avait connu d'avance toute l'affaire. Et le docteur est parti par le premier train qui passe à Z. à cinq heures du matin. Vous étiez dans votre premier sommeil quand il partit, et M"° Clara était occupée à se rafraîchir la figure. Vite, madame, suivez-moi, s'il vous plaît. Il descendit vivement à l'entresol, et je le suivis plus lentement; j'arrivai juste à temps pour le voir arrêter le docteur George accusé de tentative d'assassinat. Quoique je dusse être triomphante de cette arrestation, si habilement dirigée (t accomplie, j'étais trop femme pour rester impassible à cette scène, et je dus m'appuyer à la rampe de l'escalier, lorsque mon regard tomba sur la figure livide (t décomposée par la terreur du misérable arrêté. Un cri défaillant m'échappa; il regarda soudain dans ma direction et vociféra d'une voix furieuse Regardez où est le maître d'hôtel; il parle — anglais, et ces stupides Allemands ne comprennent rien! Ici, voyez, hôtelier, il y a un complot, une odieuse machination, et cette femme-là la dirige; c'est une personne d'un infâme caractère qu'on doit jeter à la rue, et par Dieu! elle sera mise dehors, et c'est moi qui le ferai! Tout en parlant, il faisait de violents efforts pour se dégager et aurait sans doute assouvi sa rage de violence sur ma personne, si la force musculaire de mon énorme allié ne l'eût efficacement maintenu. Au bruit de ces paroles de colère, non seulement le maître de l'hôtel, mais une douzaine d3 domestiques et autant de femmes de chambre accoururent, et l'entresol fut immédiatement rempli d'une foule de spectateurs étonnés, s'interrogeant, questionnant et répondant tous à la fois. — Le
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(A
suivre.)
THÉATRES
et
Tartarin sur les Alpes, pièce à grand spectacle, en quatre actes et treize tableaux,
THÉÂTRE DE LA GAITÉ
:
tirée du roman d'Alphonse Daudet par MM. Ch. de Courcy et H. Bocage, musique de M. E. Pessard. est, au NE pièce « à grand spectacle théâtre, ce que le livre à images est en librairie. Le fond peut en être intéressant, cela ne gâte rien; mais ce qui importe surtout, c'est la forme, c'est-à-dire les illustrations pour le livre, les décors et la mise en scène pour la pièce de théâtre. Voilà sans doute ce que se sont dit MM. Ch. de Courcy et H. Bocage, et aussi M. Debruyère, l'aimable directeur de la Gaîté, en choisissant le Tartarin sur les Alpes d'Alphonse Daudet pour en tirer la pièce grand spectacle qu'ils viennent de faire repréle à
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senter. - peu C'est bien un grand spectacle. Il est n:ême un long. Cependant on doit reconnaître qu'il laisse peu de chose à délirer au point de vue de la décoration et du pittoresque. Il présente une succession de tableaux très soignés, d'un effet agréable et dont quelques-uns même sont tout à fait remarquables, par exemple le Righi et la « tempête de neige» « lever de soleil au avec l'avalanche. L'ascension du Mont-Blanc par l'intrépide Tartarin forme un épisode curieux on voit le décor s'enfoncer à mesure que les excursionniste?, à travers les péripéties les plus émouvantes, gravissent la montagne, reliés les uns aux autres par la longue corde qui passe à la ceinture de chacun et dont les extrémités sont tenues par les guides. C'est plein de couleur locale et très ingénieusement mis en scène. Il convient également de louer sans réserves la charmante petite partition écrite par M. Émile Pessard pour Tartarin sur les Alpes. Elle ne comporte pas moins d'une vingtaine de morceaux dont on a beaucoup goûté la facture à la fois originale et facile. A citer principalement le pas redoublé, très enlevant, joué par la fanfare de Tarascon et l'hymne au soleil levant chanté par les touristes sur le plateau du Righi. Cette dernière page est composée dans un style large et simple d'un beau caractère religieux. Elle a produit très grand effet. Malgré tout cela, Tartarin sur les Alpes n'a pas réussi. Cet échec ne saurait atteindre en aucune façon la réputation littéraire d'Alphonse Daudet. Il n'est pour rien en cette affaire. Tout ce qu'on peut lui reprocher, c'est d'avoir consenti à cette adaptation et de n'en avoir pas prévu l'insuccès. Mais qui sait prévoir au théâtre? Les plus malins s'y trompent presque aussi souvent que les autres. En écrivant son Tartarin de Tarascon et son Tartarin sur les Alpes, Daudet nous adonné deux farces délicieuses dont la première surtout est un petit chefd'œuvre, une étude exquise, un peu poussée à la charge, mais pleine de verve ironique, des traits les plus amusants du caractère méridional. La seconde n'est en somme que la continuation d'une plaisanterie qui avait bien réussi. Cela faisait un excellent cadre tout trouvé qui servit de prétexte à de jolies vignettes Tartarin sur !es Alpes fut un ravissant livre à images lancé pour les étrennes. A ce titre, il était tout naturel, en vertu de l'analogie énoncée plus haut, que MM. Bocage et de Courcy eussent l'idée de choisir ce second Tartarin. plutôt que l'autre, pour le transporter à la scène avec tout le luxe qui constitue « un grand spectacle ». Mais cette opération exigeait quelques précautions que les adaptateurs semblent avoir négligées. Ils ont supposé, comme fait Daudet dans son second roman, le type de Tartarin posé d'avance et parfaitement connu. C'est une grande faute au théâtre où l'on ne parvient à intéresser le public à un personnage qu'à la condition de l'avoir campé soi-même dans l'attitude que l'on veut lui donner. C'est ce qui rend si difficile l'adaptation des romans célèbres à la scène. Vous ne pouvez plus guère imposer en quelque sorte au spectateur le type que vous lui présentez. Et, d'autre paît, si vous vous fiez à son imagination pour l'avoir évoqué de toutes pièces, après la lecture du roman, identiquement tel que vous le concevez vousmême, vous risquez fort de ne pas être d'accord, lui et vous, sur bien des points essentiels. Dès lors on ne s'entend plus et l'intérêt disparaît. Il y a quelques années, nous avons vu un effet remarquable de ce travail particulier de l'imagination de chacun sur les types créés par les poètes. Il ne s'agissait point d'un roman, mais bien d'un drame illustre. Je veux parler de la reprise du Roi s'amuse en 1882. Vous vous rappelez que c'était à la fois la deuxième représentation de l'œuvre du maître et le cinquantenaire de la première. Notre génération, grandie dans le silence imposé par la censure impériale, avait appris fiévreusement en cachette et savait
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par cœur ce Roi s'amuse, si longtemps exilé du profit de la cour. Mrae Jabotin met son mari dans la théâtre. Chacun de nous s'était forgé, dans un airain confidence du rôle qu'elle va prendre, ce mari modèle, idéal, des images grandioses des héros de Victor sans répliquer, consent à tout ce que veut sa femme. Hugo, une Blanche, un François Ier, un Triboulet, à Or, tandis que les frondeurs poursuivent et recherdes échelles variables, mais tous plus grands que chent MIld de Sivry, et fouillent à cet effet toutes nature. Combien nous étions heureux de les voir enfin les habitations parisiennes de la cave au grenier, vivre! Vint la représentation. Quelle déception! La Mme Jabotin joue par-dessous la jambe Beaufort et précision de la scène, l'exiguïté des dimensions des Mrae dvï Montbazon, et pour récompense de ses hauts incarnés personnages, par des acteurs en chair et en faits, après avoir délivré son amie et hâté la concluos, détruisirent d'un seul coup les proportions des sion de la paix, (on ne s'imagine pas à quel point cette figures évoquées par notre imagination. Ce fut un petite femme est habile) elle pourra réintégrer enfin véritable effondrement, en dépit du merveilleux talent la boutique conjugale tt goûter dans les bras de son des interprètes. docile époux les félicité; retardées du mariage, dans Dans un ordre moins élevé et sans comparaison toute leur plénitude. malséante, pareille choie devait arriver avec Tartarin Le rôle très chargé de M"' Jabotin est bien à la de Tarascon. Plus la figure était célèbre littéraire- taille de Mm" Simon-Girard et lui fournit une série de ment, plus il devenait difficile de la faire vivre sur la travestissements et d'imitations dont elle tire le meilscène. Chacun des spectateurs, même à son insu, leur parti. apportait dans son esprit un type de Tartarin, bien Tour à tour, nous la voyons en élégante campaplus complet, bien plus amusant que clui que l'acteur gnarde, en petit marchand de liqueurs, en fille d'honpouvait représenter. neurde la reine, imitant tous les accents et déployant, Ajoutons que les auteurs, en dehors de toute autre sans la ménager, sa verve habituelle. A ses clotés, considération, n'ont pas toujours été heureux dans l'amusant Gobin a retrouvé, dans le personnage de la partie purement technique de leur adaptation. Jabotin, un succès analogue à celui qu'il avait obtenu Leur pièce est mal faite. Ils ont cru devoir supprimer, dans le Bonacieux des Trois petits Mousquetaires. je ne sais trop pourquoi, l'épisode si original des nihiNous nommerons ensuite Mlle Ilbert, gracieuse listes et ils l'ont remplacé par l'invention d'une famille quoique assez incolore sous les traits de Mil.. de Sivry, anglaise composée d'un pasteur et de ses cinq fille, et Mme Riveri, une duchesse de Montbazon qui, non la livrant à industrie coupable des pick-pokecti. contente d'imiter Mlle Darcourt, porte un costume de se Cette famille cynique manque absolument de gaieté et bal bien pareil à celui que cette dernière avait arburé tient une place énorme. Il y a lacune histoire de vol si dans la Princesse Colombine, un succès fugitif des maladroitement présentée qu'elle^ccapare inutilement Nouveautés. l'intérêt, en sorte que lorsqu'elle est terminée, au M. Huguet est un duc de Beaufort élégant et soudeuxième acte, la pièce semble finie. Les grimaces riant, qui a brillé, dit-on, en province. Il ne fait point excentriques de Milo Lavigne ne parviennent même mauvaise figure sur la scène des Folies, et sa voix d'un timbre agréable a mis en valeur lei morceaux pas à égayer cette farce lugubre. Enfin l'erreur capitale est d'avoir confié à M. Dailly qui lui sont échus. le rôle de Tartarin, primitivement destiné à BertheUn ténorino, débutant comme lui, M. Larbaudière, lier. Une douloureuse nécessité, la mort de ce pauvre dans le rôle très effacé d'Horace, l'amoureux de Berthelier, a exigé cette substitution. C'est un cas de Mlle de Sivry, a recueilli des encouragements pour force majeure. Toutefois il me semble qu'on pouvait sa façon de soupirer la romance. mieux choisir le remplaçant. M. Daillyestun excellent MM. Guyon fils et Duhamel ont fait de leur mieux artiste, plein de fantaisie et de bonne humeur. Mais dans leurs rôles du commis Polycarpe et du financier il n'a rien de méridional. Avec son rire large, ses allures Dubouleall. de boutiquier en goguette, sa malice gouailleuse, il La nouvelle partition de M. Audran est d'un tour appartient au Paris des faubourgs et des boulevards facile, et l'on y relève nombre de pages agréables. extérieurs. Si on le fait sortir des fortifications, c'est Tous les couplets, airs et chansons de Mme Jabotin plutôt vers le Nord qu'il faudrait l'orienter, vers le ont été bissés, et pourtant, à parler franc, ce ne sont pays des bons flamands pansus et épanouis, grands pas là les pages les mieux venues. La phrase du terzetto du deuxième acte « Ce que buveurs de bière et grands fumeurs de pipes. A Tarascon il est dépaysé. L'accent du cru même s'em- femme veut » a de la grâce, et la chanteuse l'a dite pâte et s'alourdit entre ses vastes mandibules. Et puis avec beaucoup de charme et de finesse. quel rôle pour sa corpulence! Tartarin doit avoir de Les airs du due,de Beaufort « Merci, mes bons la rondeur, mais aussi de l'agilité et de la souplesse. amis et la « chanson du Pomard M, sont agréableCe n'est pas seulement doubla muscles qu'il a, ce ment traités. Cette chanson du Pomard, d'une pauvre Dailly, c'est encore double ventre et cela le facture agréable, rappelle d'assez pres leMaliigal de gêne terriblement. Il n'est arrivé au bout du rôle Laërtes, au deuxième acte de Migllon. qu'à grand'psine, essoufflé, hors d'haleine et triste, Elle est, au reste, fort joliment accompagnée. A noter encore le final du premier acte, très mouayant éparpillé sa gaieté naturelle tout le long de cette mélancolique et fatiguante odyssée. vementé et d'une franche allure. Les couplets de M. Gobin sont plutôt mimés que chantés par le HIPPOLYTE LEMAIRE. fantaisiste comique. Il a surtout tiré bon parti de la Chanson militaire CHRONIQUE MUSICALE qu'on lui a redemandée et qui lui fournit des effets désopilants. FOLIES-DRAMATIQUES: La Petite Fronde, opèra-comique Une mention, en terminant, à l'orchestre des Foliesen trois actes de MM,Alfred Duru et Henri Chivot, Dramatiques, qui, sous la nouvelle direction de musique de NI-EdmondAuJran. M. E. Meyronnet, s'est montré à la hauteur de la tâche M. Audran lui avait confiée. que d'une petite mariée, entravée s'agit encore L La partition de la PetiteFronde1 a été enlevée dans les béatitudes très désirées d'une nuit de et un goût qui font honneur au nouavec une verve trois laquelle mille de l'encontre et à noces complications viennent se jeter, depuis la pre- veau chef, ainsi qu'aux exécutants qu'il dirige. mière scène jusqu'à l'avantdernière. Ce sujet n'est certes pas d'une très fraîche nouFINANCIER LE MONDE puisque veauté, mais à quoi servirait de le renouveler le bon public routinier parait prendre toujours le même A situation du marché, après avoir subi les plaisir au développement de la toujours pareille avenconséquences de la lourdeurdu marcké de déjà d'années depuis et tant que ture que lui servent, Berlin, a repris ensuite un aspect beaucoup 1 plus satisfaisant. Si le lui serviront encore longtemps, c'est à craindre, les nombre d'affaires confectionneurs de livrets. n'est pas très grand, la qualité rachète la quantité. Il est question d'un certain nombre d'opérations L'action se passe au début de la Fronde. La cour vient de se retirer à Rueil à la suite de la régente financières sur lesquelles nous auruns à revenir en utile. Anne d'Autriche, et Paris organise la résistance sous temps L'emprunt russe, qu'on annonce pour une date prola direction du duc de Beaufort et de la duchesse de chaine, c'est-à-dire aussitôt après que le czar l'aura Montbazon, (rien de la Mascotte). autorisé, a eu pour effet de relever légèrement les JaboMercier placide Pourquoi la jeune femme du puis, de nouveau, la faiblesse a prévalu, et cours; tin se trouve-t-elle mêlée aux intrigues politiques, et pour le moment c'est à ce point que nous en sommes, pourquoi arrive-t-elle de Lisieux où elle s'est mariée il au lendemain d'une liquidation de quinzaine sans y a trois ou quatre jours au moins, sans que son importance comme sans incident. On commence à parler comme d'une opération mariage soit consommé. c'est ce que nous ne nous imminente de la conversion tunisienne. Le 4 o o serait chargeons point d'expliquer. en 31/200amortissable en 99 ans, avec, Lorsqu'elle arrive à Paris afin de s'installer dans le converti entendu, la garantie du gouvernement français. comptoir où son époux se réjouit de la voir trôner, bien L'opération doit laisser au gouvernement tunisien une d'une place eile tombe juste à point pour prendre la soulte de 6 millions.
:
:
»
compagne d'enfance, Mlle Lucile de Sivry, fille d'honneur de la reine, qui s'est introduite dans la ville afin de surprendre les secrets des frondeurs, au
1.
La
partition de la Petite Fronde est éditée par
Ch'Judens.
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RtucnAN.)
M.
de (Dessin
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SAINT-GERIAIN.
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TERRASSE
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SAINT-MARTIN.
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DE
L'ETÉ
-
i. Arrivée de Tartarin à l'hôtel du Righi.
LE THÉÂTRE ILLUSTRÉ.
-
-
2. Interrogatoire dans la prison de Chillon.
GAlTÉ
:
-?. La statue de Tartarin, à Tara¡;.;on. - 4. Au aommet du Mont-Blanc.
TARTARIN SUR LES ALPES,
D'après le roman de M.
ALPHONSE DAUDET. —
PIÈCB DE
(Dessin de M.
MM. CH.
DE COURCY
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..nch. ch. des not. de Paris, 11 décembre 88. CHATELAIN, nul. 37, r. Poissonnière.
Les Annonces
etInsertions sont reçues
chez MM. AUDBOURG et Gl-, iD. place de la Bouse et dans les Bureaul da: Jonrnal.
PARIS. —
LES POMPIERS ARRIVANT RUE FRANÇAISE,
CHRONIQUE DU SPORT Courses à Auteuil. ÉTÉ de la Saint-Martin se sera prolongé si
longtemps cette année qu'on se croirait revenu au meeting triomphant du printemps. i- L'assistance se montre toujours aussi empressée et la tribune des dames, ces aimancnes derniers, présentait une animation et une élégance vraiment extraordinaires. La grande-duchesse Wladimir, accompagnée de la princesse Obolinski, de la comtesse de Beauharnais et de Mme Polotsof, a fait son entrée au pesage à trois heures et demie. Son Altesse avait daigné accepter une place dans le mail-coach, très correctement attelé, du prince Tronbetskoï. Le prince de Sagan, président du comité, lui a fait les honneurs de la tribune réservée. La grande-duchesse portait une ravissante toilette loutre; le corsage garni d'une passementerie marron brodéesde même nuance, passée en sautoir. Capote marron avec touffe de violettes de Parme. A la ceinture, gros bouquet de violettes; aux oreilles deux perles de toute beauté. Nous avons remarqué encore Comtesse de Beauharnais, princesse Obolinski, marquise de Galliffet, princesse Murât, marquise de Cuadra, etc. Les épreuves ont été particulièrement intéressantes. Les favoris ont été assez bien traités, et tout le monde est parti enchanté de ces réunions qui savent attirer, grâce au zèle et à la compétence des commissaires, l'élite de nos meilleurs chevaux de steple-chasse et de haies. Parmi ceux-ci, il faut citer Rabastens, à M. Siéber qui est avec Montgeroult à M. Baresse et Fétiche à M. Ephrussi, les meilleurs steeple-chasers de l'ancienne génération; parmi les chevaux de.trois ans, il convient de noter Doria à M. Fould, le Torpilleur et VÉtourdi à M. Ledat; Pantin au baron Finot. Enfin, Manlion à M. Lavis, Intransigeant et Ambassadeur sont les jumpers dont les diverses courses n'ont été généralement que des victoires.
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ARCHIDUC.
CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON ET A LA
MÉDITERRANÉE
Hiver 1888-1889
Les trains de luxe entre Paris et Vintimille, composés de lits-salons ou sleeping-cars circuleront, tous les jours à partir du 3 novembre. Wagon-restaurant au départ de Paris, les mardi, mercredi,-vendredi et samedi. Trajet de Paris à Nice en 19 heures. Nombre de places limité. On peut se procurer des billets à l'avance
A
L'APPEL DES 'AVFRTISSEUFS. —
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moyennant payement immédiat du montant du supplément. Pour -billets et renseignements à Paris' gare, boulevard Diderot; bureau central, rue Sainte-Anne, 4, (avenue de l'Opéra); agence des wagons-lits, 3, place de l'Opéra; agence Lubin, boulevard Haussmann, 36; agence Coôk,9, rue Scribe; agence Gaze, 7, rue Scribe. Italie par le Mont-Cenis, voie la — Londres, Paris, plus rapide et la plus économique.Trajet deJaris à Milan en 19 h. 38. Départ/leParis, 9 h. o5 du soir. - Correspondance avec le train partant de Calais à 2 h. 55 du soir une voiture directe avec lits-salons entre Calais et Milan; une voiture directe de 2e classe entre Paris et Milan. Départ de Milan, 10 h. 3o du matin. Billets de ire et 2e, valables 10 jours. Billets d'aller et retour, ire et 2e, à prix réduits, pour Turin et Milan, valables 3o jours; avec faculté d'arrêts, délivrés à Paris (gare Mazas et bureaux succursales) et en Italie. -
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àitinérairefixeàprixréduits,
Voyagescirculaires
délivrés toutel'année,permettant de visiter le littoral de la Méditerranée, l'Italie, la Suisse, l'Espagne, le Portugal, avec faculté d'arrêt dans toutes les gares du parcours; délivrés séance tenante aux gares de Paris, aux bureaux de ville de la Cic P.-L.-M. et aux agences énumérées ci-dessus (trains de luxe) et moyennant demande faite 48 heures à l'avance, à toutes les gares P.-L.-M. de l'itinéraire. itinéraire au gré du voya— Voyages circulaires à geur, à prix réduits, délivrés toute l'année pour des circuits d'au moins 3oo kilomètres. Réduction de 20 à 5o 0/0; durée de validité suivant l'importance des parcours. Billetsdefamille. La Compagnie délivre de plus, toute l'année, dans toutes ses gares, des billetscollectifs (Ire, 2e et 3e classes), de voyages circulaires à itinéraire facultatif aux familles composées d'au moins quatre personnes voyageant ensemble. Le prix de cesbillets s'obtient en ajoutant au prix de trois billets circulaires, la moitié du prix d'un billet pour chaque membre dela famille au-dessus _de trois. Ces billets doivent être demandés cinq jours à l'avance à la gare de départ. Voir pour renseignements détaillés sur les voyages circulaires, etc. le Livret des voyages circulaires P.-L.-M. En vente, 3o cent., dans toutes les gares et bureaux de ville.
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RÉBUS l65l Le ballon dirigeable va-t-il enfin cesser d'être une chimère?D'après l'Américain Keeley, oui! EXPLICATION DU RÉBUS Ne
IXPLICATION SCINDÉE
Le bas long, dirige able — Vathi — l'an fin
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sept
C
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(Dessin de M.
CHARLES MOREL.)
hêtre — une chimère— DA près l'Américain, qui laid, ouil. Le gagnant de la montre Waterbury pour cette semaine estS.Nestor. Autres solutions justes. — Toinet de Dibonne; Cercle de la Jeunesse, Allais; OEil de larynx (H. C.); Titi; Maxime; l'OEriipe de Montmartre; la Sybille de Bougival; le petit UEuipe de Vauguerin {H. C.) Solutions légèrement erronées. — Anatole père et fiis; le Sphinx de Dieuviile le Figaro de l'hôtel des Colonies, à Marseille; un enfant de Delos; les abonnés de la maison Paies; J. C. du café deRohan Boula deChissay;A. Lemaire; Officine-Cluh, à Toulon; Pierre Hybord; M. Drillon; l'OEdipe du caféFlamen: L. de Sibour; Nagel; cercle de l'Union, à la Hoche-Chalais; un biffin du 165° de ligne; Harry-Cover; un abonné d'Haubourdin; Th. Caspar; Liska dit Prado de Marseille. Solutions venues trop lard pour être insérées dans le dernier numéro. — Cercle valenciennois; Marthe L'étoffé; Lerom; Alexandre, à Angers; le Petit Chat Le premier devineur du rébus no 1652 aura droit à la montre Waterbury envoyée franco. Ladite montrpesten nickel d'argent à remontoir garanti. Elle est fixe et durable. d —
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gris.