Pages de gloire Source gallica.bnf.fr / BDIC
Pages de gloire. 1917/10/28.
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UNE DRAGUEUSEAMÉRICAINE SERVANT A CREUSER LES TRANCHÉES
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KfciiisUf l'CTbisut!,5n^KUiyu^s^Aj^uiiî» l"aft--:t.T'-' RÉGIMENT DE MARCHE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE En Artois, le 9 mai 1915, le régiment de marche du 1tr étranger faisait partie des premières troupes d'assaut. L'enthousiasme était au comble, on allait enfin sortir des tranchées et tomber en plein jour, en plein champ, sur l'ennemi.
En cinquante minutes le régiment enfonçait les lignes ennemies sur 5 kilomètres de profondeur, enlevant les ouvrages Blancs, atteignant la cote 140, et dépassant les objectifs malgré les pertes effroyables subies du fait des mitrailleuses. L'élan avait été tel que le régiment se trouva seul, en pointe. Le commandement n'avait pas cru à la possibilité d'une pareille avance et n'avait aucune réserve pour soutenir les vaillantes troupes et leur permettre de continuer. C'est la rage au cœur, que dès le 9 au soir et le 10, ceux qui tenaient les points avancés, et qui avaient circulé librement dans Souchez et Carency, durent reculer pour se trouver en liaison avec les renforts qui commençaient seulement à
arriver.
En Champagne 1915, les régiments de marche des I(.r et 2e étranger opérèrent d'abord chacun pour son compte, versés dans des divisions différentes, puis furent réunis. Le régiment de marche du 1er étranger montra le 25 septembre, et surtout le 28 septembre, ce qu'une admirable discipline et un esprit militaire superbe animant chefs et soldats peuventdonner dans un moment critiqueoù l'on doit avancer quand même pour sauver une situation difficile, sachant avant le départ que l'on marche sûrement à la mort. Il fallait à tout prix enlever une position fortement organisée, dont les mitrailleuses fauchaient tous ceux qui s'approchaient, et dont les fils de fer, intacts pour la plupart, défendaient l'accès. Sans hésiter, chefs de bataillon en tête (les trois y resté rent) le régiment partit. Et malgré les chefs tombés, les , rangs éclaircis, sans s'arrêter, sans regarder en arrière, il atteignit la position, en chassa l'ennemi et s'y établit, empêchant celui-ci d'y jamais revenir. De son côté, le régiment de marche du 2e étranger avait le 25, dans un seul élan, enlevé de fortes positions, faisant de nombreux prisonniers et prenant des mitrailleuses et
ne dormant pas et réduits à des effectifs impossibles, Ie® hommes durent lutter sans merci, avec un courage et une endurance absolument admirables, tenant à cœur,malgré une fatigue qui touchait à l'épuisement, de ne pas être étéassigne relevés
avant d'avoir atteint l'objectif qui avait régiment. au Le régiment a donné là la preuve absolue de l'esprit admirable de patriotisme et de sacrifice qui l'anime, cl combattant victorieusement, malgré les difficultés inouie5 pour le ravitaillement en vivres et en munitions, contre n" ennemi trois fois supérieur en nombre, fortement retranche et résolu à se faire tuer plutôt que de se rendre. Lieutenant-colonel ROLLET,
Texte des quatre citations à l'ordre de l'armât Ordre de la Xe ARMÉE, n° 10?, du 8 septembre
191*
Chargé le 9 mai, sous les ordres du lieutenant-colonelCot d'enlever àla baïonnette une position allemande très Jortement retranchée, s'est élancé à l'attaque, officiers en tête, avec un entrain superbe gagnant d'un seul bond plusieurs kiï°' mètres de terrain, malgré une très vive résistance de et le feu violent de ses mitrailleuses ».
:
Signé
/M~
D'URBAL.
Ordre de la IVe ARMÉE, n° 478, du 30 janvier 2e de marche du 1er étranger.
1916
«Pendantles opérationsdu20septembre au 17 octobre 191.Í' fa
sous le commandement du lieutenant-colonel Cot, a preuve des plus belles qualités de courage, d'entrain et d'ends rance. Le 28 septembre, avec un admirable esprit de sacf fice, s'est élancé à l'assaut d'une position qu'ilfallait enlevé à tout prix et, malgré le feu extrêmement dense des mitraH' leuses ennemies, est parvenu jusque dans les t"a(hffj
allemandes ».
2e
de marche du
2e
étranger.
une batterie de 77. « Le 25 septembre 1915, s'est élancé à l'assaut des Pos" Jusqu'au 17octobre, les deux régiments durent ensuite tions ennemies avec un entrain et un élan superbes, faisait tenir le front et résister aux nombreuses contre-attaques de nombreux prisonniers et s'emparant de plusieurs mitrail-
:
ennemies, fournissant avec des effectifs excessivement leuses». Signé GOURAUP. diminués un effort qui dura vingt-sept jours et où les pertes furent telles qu'au retour il fallut des deux régiments Ordre de la VIe ARMÉE, n" 385, du 27 août 1916 en faire un seul qui s'appela « Régiment de Marche de la Légion étrangère ». « Sous l'énergique commandement de son chef, le lieutenantBelloy-en-Santerre (4 juillet 1916) est une des plus colonel Cot, le régiment de marche de la Légion étrangère, glorieuses pages de l'histoire du régiment de marche de la d'enlever un village fortement occupe Légion étrangère. Ce village, fortement organisé, occupé chargé, le 4juillet 1916, l'ennemi, s'est élancé à l'attaque avec une vigueur et u* par un ennemi intact et n'ayant reçu comme préparation par remarquables, a conquis le village à la baïonnette que quelques salves de 75, fut complètement enlevé en entrain brisant la résistance acharnée des Allemands et s'opposa deux heures Si la résistance dura dans la nuit du 4 au 5, c'est que ensuite énergiquement à toutes les contre-attaques de ref/' dans la nuit du 4 au 5 juillet 1916. l'obscurité empêchait de bien s'y reconnaître, mais le fortsAamenés fait 750 prisonniers, dont 15 officiers,et pris des mitra* « village était à nous et, le 5 au lever du jour, l'ennemi Signé: FAYOLLE. pouvait essayer, mais en vain, d'y revenir, — plus de dix leuses». contre-attaquesvinrent se briser contre la ligne infranchis7 mai 1911 sable des légionnaires échelonnés le long des routes, des Ordre de la IVe ARMÉE, n° 809, du talus, dans des maisons et n'ayant pas une tranchée ou un «Merveilleux régiment qu'animent lahaine del'ennemiet boyau pour se garer du bombardement intense de l'ennemi. Sept cent cinquante prisonniers, du matériel, des maga- l'esprit de sacrifice le plus élevé. 1 «Le17 avril 1917, sous les ordres du lieutenant-colO!",t sins et une forte position enlevée à l'ennemi, tel fut le bilan averti d'une fin de journée où tous, légionnaires et officiers, dans Duriez, s'est lancé à l'attaque contre un ennemi lignes.Arr*. le même élan, baïonnette en avant, revolver au poing, fortement retranché et lui a enlevé ses premières par des mitrailleuses et malgré la disparition de son ç avaient rivalisé d'entrain et d'enthousiasme. Ceux qui ont participé effectivement à cela ne l'oublie- mortellement touché, a continuél'opération, sous les ordres el jour , ront jamais et sont fiers de dire à tous leurs camarades: de chef de bataillon Deville, par un combat incessantCombatde.! de nuit jusqu'à ce que le but assigné fut atteint. » « J'étais à Belloy lottfo'( de En Champagne, le 17 avril 1917, d'après lesinstructions corps à corps pendant cinq jours, et malgré ravitaillemento du commandement, l'objectif devait être atteint en quel- pertes et des difficultés considérables de de terra le.! ques heures, mais dès le début l'élan habituel des troupes enlevé à l'ennemi plus de 2 kilomètres carréscontinue, ii était arrêté par un effroyable barrage de mitrailleuses qui A forcé, par la vigueur de cette progression organlSden) Allemands à évacuer un village fortement venait modifier totalement les conditions du combat. de# Pendant cinq jours et cinq nuits, pied à pied, à la gre- s'étaient brisées toutes nos attaques depuis plus de nade, établissant, au fur et à mesure de l'avance, des bar- ans ». ANTHOINE Signé rages de sauts, privés de chefs, mal ravitaillés, sans eau,
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!
:
LES MYSTÈRES DE LA COUR DE
BERLIN
Vie et Aventures de
L'INSPECTEUR TONY
1bruckbach,
ÉSt:MÉ DES CHAPITRES PRÉCÉDENTS. Tony, le célèbre du contre-espionnage français, réussit—à se faire passer pourun agent.secret prussien auprès du prince de TannenIre¡sentI un véritable espion allemand, celui-là. par le prince à Guillaume II, Tony l'assiste dans ses tXfipUxscientifiques le kaiser s'imagine qu'il a perfectionné un prüfll français, la tréfusite, alors qu il n'en connaît même f01rmu^e' puisque c'est Tony qui la détient, après avoir e", G qu'elle tombât aux mains des Allemands. Gliillaunie II convoque une commission de chimistes spécialistes àà une e.rPérience secrète de 4 l'explosif de son invention ». En ku Ignorant chimie, il a laissé Tony travailler à sa guise. y*périence en l'assistant a lieu et réussit. L'explosif s'avère formidable. pQjrf.f'»»* de l'empereur, c'est-à-dire Tony, a disparu. II acquiert la convictionque son assistant a été Par l'explosion. Or, la formule remise par l'empereur in spécialistes invités est une formule connue, sans rapport Les chimistes se demandent si le kaiser ne se yuepas d'eux. Auvrai, c'est ny moqué de tous. l( qui a
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explosifs. j. s'est prÚlce
e Il i, ais rereeelbach
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de
qu'au prince de Tannnbruck-Hérzenbach ici présent. excellente raison que « Je ne suis pas Tony. pour cette dévoués serviteurs de Votre Majesté.. je suis un des plus « J'appartiens au service secret allemand et, si modeste que soit ma personnalité, j'ose croire que mon numéro et mon nom ont parfois attiré l'attention de l'empe
reur.
Je suis l'agent no 12 et je me nomme Grossmuller — Ce n'est pas vrai, sire! intervint le prince. «
«Cet homme paie d'audace. « Mais l'extravagance même de son audace le dénonce. «Tony seul, dans sa situation, est capable de vouloir en imposer de la sorte. de Tahnenbruck-Herzenbach, dit Gross— Monsieurn'êtes muller, vous pas seulement un sot vous êtes un
:
fou. «
J'en appelle au témoignage de
M. le
comte de Rau-
berfeld, qui a eu l'occasion de me venirvoir en Alsace pour certaine communication non ignorée de Sa Majesté, et qu connaît mon visage dépourvu de fard — tel qu'il est actuellement, — et le son de ma voix — non déguisée, telle qu'elle résonne en ce moment aux oreilles de Sa Majesté. «Monsieur le comte de Rauberfeld, suis-je, oui ou non,
?
Grossmuller
Je dois à la vérité de dire, fit le comte Hermann, que cet homme estbienGrossmuller, connudans Je service secret comme étant l'agent numéro r.>. L'empereur navait pas —
encore parlé. Les premiers mots furent pour interpeller assez dure-
Tannenbruck
:-
vient annoncer
Ú a qu'il réussi à terribleagent le
ment le comte Hermann m'avez Tony". L'empereur, — Pourquoi ne plus iCOlnpagné tôt vous pas informé prince et du comte >jrnann deduRauberfeld. de cette substitution, vous? se rend lapropriétéoù Ton T'o — C'est moi-même, sire enfermé Or, le soi-disant dit Grossmuller, qui en avais Tonyn'est autre que l'espion prié M. le comte de Rauber"tond Grossmuller. feld, car cela importait à la plus complète confusion du prince de Tannenbruck CHAPITRE LXXX Herzenbach, laquelleimporte au bon et loyal service dû a L'ITERROGATOIRE Votre Majesté. DU KAISER. « Maintenant i'empereur va connaître la vérité tout Bie!l entière. qu'il fût escortépar le 11 paraissait Plu¡¡gé dans une profonde mt'd¡Lallu/¡. Prince, par le comte et « Oui, & l'heure actuelle, Par Ochsmann. h. Tony devrait être pris, et, et que cha(- des trois hommes tint à la main un revolver armé, s'il ne l'est pas, la faute en est au prince qui, lourdement ru II n'était pas très rassuré lorsqu'il pénétra et bêtement, s'est mis en travers de mes opérations". ns'aume la cave où était enfermé le prétendu Tony. Mais., voulut dire le prince. ^hsmann avait rapporté le flambeau qui avait servi Taisez-vous ! fit l'empereur. au — Qerossmuller Hermann. Et Grossmuller put continuer avait passé son veston et, assis sur une des maison de Berlin, ^u — J'avais attiré Tony dans une * chaises dont il disposait, il paraissait plongé dans j'allais le prendre comme dans un filet, lorsque le prince rofonde méditation, le visage presque entièrement de Tannenbruck-Herzenbach m'a assailli par traîtrise et par une de ses mains. a fait manquer la réussite d'un plan qui eûtété, j'ose le dire, le couronnement de ma carrière. ce PriUl fit pas un mouvement lors de l'entrée des visiteurs, « Votre Majesté objectera peut-être qu'un homme tel "Ce ne fut pas sans déconcerter un peu l'empereur et le que moi est impardonnable de s'être laissé prendre, même UjN^ant à Hermann, il pensait bien Grossmuller avait par traîtrise, par un. spécialiste de la force du prince. que ipt en affectant cette attitude. « Il n'eût tenu qu'à moi de lui échapper — c'est, du el y eut un silence aussi gênant que prolongé. reste, ce que j'eusse fait si Votre Majesté eût tardé davan:i;tnt fut le prince qui se décida à le rompre en interpeltage à me rendre visite mais la visite de l'empereur étant prévue par moi, je ne—voulais pas priver mon auguste "son captif». \"isi; Tony, lui dit-il, vous avez été prévenu tantôt de la souverain du spectacle de la confusion méritée de ce mauite qui vous est faite. vais élève qui s'est cru passé maître. iittit rue semble « Je n'ai pas besoin de dire que je tiens à la disposition de que vous pourriez l'accueillir avec une de Votre Majesté toutes les preuves et toutes les précidéférente et que. » le prince ne put en dire davantage. D'un mouve- sions qu'elle désirera touchant la véracité de mes dires. » t Jusque, L'empereur était visiblement impressionné par les le du Grossmuller s'était levé et, dardant sur kaiser un regard étincelant de colère, il paroles de Grossmuller, qui avait débité son récit adroitement adapté aux circonstances avec une tranquille assuAhça tltier blen pour qui me prenez-vous donc?. rance, sans forfanterie ni fausse modestie, comme un ti,er avez-vous l'outrecuidante prétention demys- homme qui ne redoute aucune contradiction. ^a Majesté Quant au prince, tout d'abord littéralement affolé, il l'empereur?. » It\leu' adressant à Guillaume II sur un ton aussi respec- se ressaisissait peu à peu. Il parvint enfin à dire que son apostrophe au prince avait été âpre et Cet homme ment et il ne me sera pas difficile de le — tait Sire, vélblqUe dit-il, je suis profondément contristé du prouver. v*biplégèreté; l'on vous ait amené jusqu'ici avec une inconce« J'ai un témoin. mais Votre Majesté ne peut s'en prendre « Votre Majesté se souvient, sans doute, de ce que je lui £ Pturer
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ai dit en l'informant de ma capture, à savoir qu'une seule personne en avait connaissance, celle-là même qui m'a aidé à l'effectuer. » Grossmuller fit entendre un léger ricanement. Il était bien tranquille quant à la production d'un pareil témoignage, puisque c'était celui duvrai Tony et que le vrai Tony avait dû depuis longtemps mettre la frontière
entre l'empereur et lui. Mais il prêta l'oreille lorsqu'il entendit le prince dire
:
encore — Ce témoin, Votre Majesté
ne
peut le révoquer en doute, car il lui a donné des preuves d'intelligence et de dévouement que l'empereur a prisées très « Ce témoin, c'est l'homme remarquable dont, sur ma recommandation, Votre Majesté a daigné accepter la collaboration compétente et assidue. » « Quoi ! pensa Grossmuller, Tony aurait réussi, en se servant de ce fantoche de prince, à devenir le collaborateur familier du kaiser » Décidément sa hardiesse dépassait toutes les conceptions de Grossmuller lui-même. Or, à ce moment, Grossmuller, qui ne cessait, en dépit de l'activité de sa pensée, d'observer l'empereur, constata une étrange altération de ses traits.
haut.*
!
Guillaume II avait pâli. Sa bouches'était contractée. Grossmuller vit qu'il cherchait de la main un meuble
pour s'appuyer. De tous les assistants, seul le comte Hermann pouvait deviner la cause du trouble du kaiser, puisque seul, il savait que le collaborateur de son maître avait péri du fait de l'expérience de la tréfusite, broyé sous les décombres de la voûte du passage souterrain par lequel on accédait aux tourelles. Le prince reprit — L'homme dont je parle n'aura pas de peine à confondre celui qui essaie de se sauver par l'impudence. « Sire, je conjure Votre Majesté de mander en hâte
:
Frédéric. « Je gage qu'il aura tôt fait de remettre les choses au point et d'édifier l'empereur.
Ne persistez donc pas, interrompit violemment — Grossmuller, dans l'absurdité « N'affectez pas de douter plus longtemps de ma personnalité je suis bien Grossmuller, ne vous en déplaise. « Vous auriez mieux fait de vous assurer de la person. nalité de l'homme que vous avez eu l'inconscience coupable de recommanderà Sa Majesté et de faire admettre dans sa familiarité, car c'est cet homme-là, et nul autre, qui est Tony !. Le kaiser poussa un cri étouffé. Tony L'homme de la tréfusite ne serait autre que
!
:
Tony
!. !.
Et ce serait Tony qui aurait péri du fait de l'expérience organisée par ses soins ! Les idées tourbillonnaient dans la cervelle de l'empereur. Il n'arrivait pas à concilier la réussite de l'expérience avec le fait que son assistant eût pu être Tony. Si ç'avait été lui, l'expérience aurait manqué. C'était
clair. C'était évident.
;
Jusqu'alors Guillaume II avait cru aux parolesde Grossmuller par un retour logique, il se prit à accorder quelque crédit à la thèse du prince. Et, au même moment, un incident se produisit, qui n'était pas fait pour renforcer les arguments de Grossmuller. Le prince de Tannenbruck-Herzenbach, qui, depuis quelques minutes, regardait avec insistance les mains de Grossmuller, se précipita sur lui à l'improviste et, lui saisissant les poignets, les amena vivement à la lumière du flambeau.
— Voyez, Sire ! dit-il avec un accent de triomphe. Sur chacune des mains del'agent numéro 12, GuillaumeII put lire, tatoué en caractères indélébiles, ce nom presti-
:
! Grossmuller avait poussé un cri de rage.
gieux
Tony
:
Rien ne pouvait lui être plus sensible que cette humiliation suprême être exhibé devant l'empereur, marqué au
nom de son ennemi ! Et puis, Grossmuller avait beau être certain de pouvoir tôt ou tard prouver qu'il était bien lui-même, son tatouage pouvait faire illusion et déterminer l'empereur
parfaite^11,1 l'empereur/
à user de rigueur àson égard ; sans compter que s'il le prenait décidément pour Tony, était capable de le faire supprimer. Grossmuller fit appel à toutes les ressources de sa volotl pour paraître calme. Il y réussit. Se dégageant habilement et vigoureusementde l'étreints du prince, qui eut beaucoup de peine à garder son éq libre, il dit posément à l'empereur à ce que je porte sur C* — Qu'y a-t-il de surprenant propres mains le nom de l'adversaire que j'ai résolu
:
d'a
tre?.
«Ce nom, c'est moi-même qui l'ai inscrit sur mes mains. qe « C'est à la fois une suggestion et un reproche tant je n'ai pas réussi dans mon entreprise. « Ce sera une inscription glorieuse quand j'aurai vainc" à l'oreJl' — Sire, dit le comte Hermann en se penchantGrosse^ du kaiser, je vous atteste que cet homme est bien ler. po,, « Le prince ne sait ce qu'il dit, et je suis moi-même à croire que l'homme tué par l'explosion d'hier était bt Tony.» Tiraillé par tant d'indices et de paroles contradictoire Guillaume II, maintenant, setaisait, hésitant sur le pa qu'il avait à prendre. Grossmuller mit à profit sa perplexité pour essayer reprendre l'avantage C demande qu'une grâce Sire, dit-il, je ne vous de — m'autoriser à démasquer votre assistant, ce prêtera Frédéric dont le prince a parlé tantôt, car, pour moi, il11. a pas de doute que cet homme ne soit Tony. vos services pour ce — Hé ! je n'ai nul besoin dehumeur. tâche, s'exclama l'empereur avec « L'homme dont vous parlez a été tué hier. » l'exf Le prince, qui ne savait rien des résultats de rience, poussa un léger cri. Grossmuller, lui, demeura sceptique et demanda tueusement des éclaircissements, que le comte Hermao: avec l'assentiment de l'empereur, donna en
j
:
:
'- -.
res
:
que
mots. Le prince était atterré. el Grossmuller, lui, dit sentencieusement "j une opinion avant t| — Il est impossible de se faire savoir ce que vaut exactement la formule laissée, avan de disparaître, par l'assistant de Sa Majesté.
•s
de
Lorsque l'empereur et ses compagnons sortirent seCe,,i maison des Lilien, le prince, disgracié, avait reçu son souverain, l'ordre de ne plus se mêler du service t&y à quelque titre que ce fût Grossmuller avait reçu de sion de tirer au clair toute cette ténébreuse intriguekairj tréfusite et de savoir si le mystérieux assistant du était, oui ou non, Tony; quant au comte Hermann, était ravi que l'aventure se fût provisoirement dénoin sans autres horions pour lui. Au moment où l'empereur allait quitter le domaine Lilien, Ochsmann demanda ce qu'il devait faire de «l'atfW
;
j
».
captive
Grosf,, — J'allais oublier cette infortunée Gerda, dit muller. V lî de Et il expliqua le rôle muet — et pour cause — Poméranienne. Il fut convenu qu'une voiture viendrait prendre au matin pour la ramener à Berlin et que le pI1. rna,
I
de Tannenbruck-Herzenbachlui donneraitdeux mille à titre de dédommagement, ce qui fit réfléchir Ochsrna il mille marks de dot. et muette par-dessus — Deux marché, murmurait-il en refermant la poterne. Je vai.sle proposer de l'épouser avant qu'elle ne retourne à ™
lin.
CHAPITRE LXXXI GROSSMULLER A L'ŒUVRE, 4^1
Le premier soin de Grossmuller fut de faire en sorte l'empereur exigeât immédiatement l'avis de sa contfo, sion technique concernant la valeur de la formule lai9** par Tony. cri 01 ses Mis en demeure de se prononcer, Pimperheim et rappor lègues durent dire que la formule n'avait aucun avec aucun explosif.
DANS LES RUINES
-
L'ouvrage pris aux Boches près de Bischoote. 2. Etat actuel de l'église deCraonude Pompadour, fortin bétonné 3. Curieuxdéchiquetage d'un arbre éprouvé par le bombardement. On aperçoit à gauche un obus non explose.
Et la notice contenue dans la lettre remise au kaiser après l'expérience s'avéra aussi peu sérieuse. L'empereur avait été supérieurement mystifié par son assistant. Quand il fut bien convaincu du fait, Guillaume II entra naturellement dans une violente colère. — Mais j'ai au moins, s'écria-t-il, la satisfaction d'avoir contribué à supprimer ce bandit endonnant l'ordre de faire sauter les tourelles Grossmuller n'était pas aussi convaincu que le kaiser de la mort de son assistant mais il se garda de détromper le souverain, puisque là certitude d'avoir «aidé à tuer» Tony semblait le soulager. ce dont je veux douter — Et puis, disait l'empereur, encore, cet homme était vraiment Tony, j'aurais rendu à ma couronne et à l'Allemagne un très important service — Sire, dit Grossmuller, je demande un mois à Votre
!.
;
si,
!
Majesté pour lui fournir la preuve que l'individu en que tion était bien Tony. Le même soir, l'agent numéro 12, après avoir tenu de la maison naguère habitée par Juanita un conciliabulep longé avec le commissaire du château impérial Wutl, mann, prenait place dans un compartiment de preflU'j classe du train express qui devait le conduire le plusradement à la frontière helvétique, aussi près que poSSl du canton de Le lendemain après-midi, sur la grande place de la de Schaffhouse, Grossmuller faisait marché avec un turier, et, peu après, une calèche démodée l'emportai WunderIt13 s. la route au bord de laquelle, à quelques kilomètres, propd vait la maison isolée qui lui appartenait en toute et où Juanita avait dû être conduite par
Schaffhouse.,
(A
suivre.)
PIERRE DE CHANTENAY
:
nouveau la curiosité — une curiosité plus dévorante que jamais,me fitm'écrier — Dites-moi tout, toute la vérité !. Il hésita. J'entendis des gens chuchoter. Alors je m'accrochai à lui, je me mis à le supplier avec une espèce de fureur. L'impatience revint sur sa face, ses gros yeux luirent de colère. m'écarta, criant — Allez-vous me laisser, à la fin Je ne sais ce que je criai, une injure, je crois, et il en devint rouge, les tempes gonflées. Vous avez six mois à vivre ! cria-t-il. —-Sixmois! Je chancelai, je balbutiai, puis je partis brusquement, presque en courant, ne voulant pas attendre une ordonnance. J'allais inerte, dans une demi-anesthésie. Ce n'est qu'à la rue que je repris possession de moi-même, dans la terreur infinie. Pareil à l'assassin, à l'être immonde que la société vomit à l'échafaud, j'avais entendu l'arrêt de ma mort. Un homme, mon semblable, avait eu l'étrange férocité de me dire ma condamnation. Désormais le monde devenait a cellule lugubre où j'attendais l'heure fatale. Désormais, j'allais compter les mois, les jours, les heures, les minutes qui me séparaient du sépulcre. Désormais. hélas ! et je regardai autour de moi, et je trouvai la vie si belle. Les ombres longues de l'après-midi, les jeunes femmes claires, les promeneurs, tout fut d'une splendeur exquise et implacable. Tout promettait à tous le divin bonheur de l'incertitude. Moi seul savais, moi seul connaissais la vérité abominable. Le plus vil mendiant, le plus misérable des artisans pouvaient s'accrocher à l'espérance, à l'avenir, au vague. Ces sentiments, monsieur, ne me quittèrent plus un seul instant ils furent de mon sommeil comme de mes veilles. De ce moment la mort fut perpétuellement présente à ma pensée. mais surtout l'heure où il fallait essayer de dormir. Ah ! horreur d'être seul avec soi-même. horreur de voir son être se contempler en soi, d'avoir là QUELQU'UN qui vous regarde mourir. quelqu'un qui vous est étranger et qui est pourtant vous-même de
:
Il
!.
-
;
à
!.
Le prévenu s'interrompit. Il haletait. Ses yeux
s'étaient
;
encore cadavérisés; ils se cristallisaient sinistrement. sur le vide. La sueur lourde continuait à jaunir ses tempes ses cheveux étaient huilés. Il reprit d'une voix plus basse, mais
:
d'autant plus pénétrante
Tout d'abord. je veux dire pendant un mois environ, — je ne mêlai pas beaucoup la pensée du docteur Haller à mon désespoir. Il m'arrivait certes de songer à lui, mais d'une façon brève ou lointaine. Il n'en fut plus ainsi quand la colère et la haine se mêlèrent à mon désespoir, quand à ma terreur de la mort se joignirent des sentiments de revanche, je ne sais quel besoin de me venger de tout et de tous. J'exécrai d'abord mes proches, mes héritiers, dont l'hypocrite assiduité, dont les paroles flatteuses et pleines de sollicitude cachaient mall'hypocrite espérance, l'ignoble chasse à ma petite succession. Puis j'exécrai les voisins, les passants, tous ceux qui me frôlaient, tous ceux dont l'insolente confiance de vivre semblait insulter à ma misère. J'exécrai jusqu'aux animaux, jusqu'à ces petits oiseaux des jardins publics auxquels des mains amies jettent le pain quotidien. Dans cette période, je songeai plus longuement, Plus fixement au docteur Haller. Son action me parut horrible, et chaque jour plus horrible. Il fut de plus en plus mon bourreau, le tyran immonde qui avait abusé de sa science comme d'autres, jadis, avaient abusé de leur puissance il seigneuriale. Il m'avait lâchement condamné à mort
^Vait
osé.
osé
semblait devoir à la justice,aussi bien pour moi-même que pour d'autres infortunés qui naîtraient après moi, qui seraient de même menacés du verdict infâme d'un médecin sans entrailles, il me semblait devoir exécuter le docteur
Haller. Ne croyez pas que j'accueillis cette idée sans résistance. Bien au contraire, j'accumulais les raisons pour excuser le docteur, je me répétais à satiété que moi-même avais supplié, exigé la fatale réponse. Rien n'y fit. Ma raison —oui, oui, ma raison, pas mon sentiment ! me convainquit chaque jour davantage qu'il avait outrepassé ses droits, que rien ne justifiait, chez un homme investi de l'auguste fonction d'' combattre la maladie, un semblable abus de force. Et une suggestion invincible me poussait de plus en plus à commettre mon acte. Un matin, je me décidai, j'achetai un revolver. Je mis toutes mes affaires en ordre, car j'avais vaguement l'intention d'en finir aussi avec moi-même. Je me rendis cette fois, non plus à l'hôpital, mais chez le docteur lui-même, à sa consultation privée. J'attendis assez longtemps, et je dois avouer que cette attente n'affaiblit pas une minute ma résolution. Il n'en fut pas de même lorsque j'arrivai en présence de mon bourreau. J'eus un moment de doute, d'hésitation. Lui, de ses gros yeux noirs, me scrutait, me pénétrait jusqu'au fond de l'âme. — Oui, oui, pensai-je. tu me trouves plus près de la tombe encore. peut-être es-tu prêt à me répéter tes féroces
-
paroles.
:
Mon cœur se mit à battre, la fureur me revint, tandis
qu'il demandait
— Vous désirez, monsieur? — Misérable ! m'écriai-je. ne me reconnais-tu pas?. Je suis celui que tu as condamné à mort. et ce n'est pas en patient que j'arrive. c'est en justicier. Il pâlit un peu, il recula. Mais, comme c'était un homme violent, bien vite la crainte fit place à la fureur. Ses yeux
: Sortez à l'instant,
luirent, il cria
ou je vous fais jeter à la porte. — — Il poussa un bouton, j'entendis un timbre retentir dans une chambre proche. Je compris que j'avais une demiminute à peine. D'un élan, je revis toutes les raisons que j'avais de le tuer, je pesai tous les arguments, comme, dit-on, un homme asphyxiéaperçoit toute sa vie. Et quoique je fusse pressé par le temps, quoique mes mouvements fussent hâtifs et fiévreux, je mentirais en disant que je n'avais pas conscience de mes actes. C'est froidement que je levai mon arme, froidement que j'ajustai Haller. Et lorsqu'il tomba, frappé de trois balles, lorsque je vis son cadavre immobile, je jugeai que mon acte était juste, je n'en eus aucun regret. Dans le désordre qui suivit, personne ne songea à m'arrêter; j'aurais pu fuir, du moins aurais-je pu le tenter. Vous savez que je suis venu spontanément me livrer à la justice.
J.-H.
ROSNY.
;
!. osé CELA ! songeant
Et mon cœur bouillait en y et s'épuisait de fureur contre le lâche meurtrier. Son crime finit par m'apparaître lnexpiable. Toute autre haine fut mesquine en comparaison de celle je lui vouai. Il fut le principe du mal, le Satan, ennemique de toute vie. Dans mes insomnies, couvert d'une 8Ueur d'angoisse et de rage, je murmurais à satiété Quoi ! étais devant lui, faible et désarmé. tu allais lui confier tu ton pauvre être souffrant, plein de terreur. Il te voyait pâle et tremblant. Il savait qu'il ne pouvait en ce monde que te rester un peu d'espérance. il le savait et a Prononcé ta condamnation, il t'a jeté dans l'enfer d'une agonie perpétuelle, alors qu'il était si facile de te tromper,de te donner la douce, l'adorable illusion de la guérison possible. j?/11 ah — Cettestatistique est formlle! On ne boit pas plus de vin ! il a OSÉ brutaliser ta pauvre âme. il a OSÉ te dire maintenant qu'avant la guerre. Autant, mais pas plus: vous l'infâme vérité. ila OSÉ bien que le goût du pinard ne s'est pas développé. Je me retournais fiévreusement sur ma couchetrempée. Il voyez Ben! mon vieux savant, vendez du Pinard à 10 sous le litre. Ina semblait impossible de mourir sans vengeance il me et — vous verrez si lé goût du pinard n'augmente Pas !
:
-
il
!
;
L'AMÉRIQUE
(
LA GUERRE
rempla cé 0 tribuneofficielle,-0~-441t% - d'où -
il.assj!if'1,,:11detroupe.pourlaFrance. 7.Ledéfiledestroupes. 1.Lesfemmes électrique. 2.TroisAméricaines américaines travail,manoeuvmnt locomotive Silil iOl jeunes qui ont c %tiehargésde l'entretien dansla familledupaysanau de la ménagerie-, au CentralPark,à New-York. 3.Chez français. 4.Chezeux:une Réception Ch. nous: dejeunes le""Idataméricain oofficiers Hiciers à l'écolenmúlitafre hospitalisé noua: lesoldat ilitairede West-Point, n. S.Lesecrétaire D.Bakeret le generalliughL. Scott, le 194 d Cai. deguerreNewton quiprésidaient la cérémonie.- 6.Le 8.Un américain camp France; tnagcmentdu camp. P amencam en France cn 5aQ au premierplan,prisonnieraallemands
trtf
-
RÉDACTION DANS LA JOURNÉE
Le Têlé-Blague
Sous l'Arc de Triomphe de l'Étoile. A partir de
: il"
23 heures
Ppont-Neuf, rive droite
:
archt).
DIRECTION NORD-SUD
-
De l'utilisation des éléphants.
savant. M. Xavier Bouffy, pour ne le point nommer, ayant été douché d'importancelundi dernier au Jardin des Plantes par Un
illustre
un éléphant facétieux, s est aisément consolé de ce traitement hydrothérapique imprévu en se disant que ces intelligents pachydermes pouvaient rendre sur le front d'incontestables services et qu'ils étaient tout désignés pour arroser de liquides enflammés les troupes boches d'assaut. Aussitôt rentré chez lui, l'honorable savant, sans prendre le temps de se rechanger, s'est mis d'emblée àla besogne et vient de trouver un procédé très simple pour garantir contre les brûlures du liquide les parois intérieures etsi sensibles de la trompe de
l'éléphant. Il les garnit tout simplement d'un revêtement d'amiante. Ces nouveaux et puissants auxiliaires feront bientôt parler d'eux en rendant aux Boches incendiaires la monnaie de leur pièce.
Dans un autre ordre d'idées, Babouin, le zoologiste bien connu, a dressé des orangsoutangs, des chimpanzés, des gorilles et des macaques dans l'art de lancer la grenade. M.
Empressons-nousd'ajouter
qu'il a obtenu des résultats merveilleux. Les agiles quadrumanes, lestés respectivement d'une sacoche remplie d'engins, se sont montrés, pour leurs débuts, d'une adresse prodigieuse, et ce aux dépens des Boches épouvantés dont ils ont fait un impressionnant massacre.,Les distinctions honorifiques les plus flatteuses et les plus méritées ont récompensé l'ingénieux dresseur de son innovation. La S. P. D. A. (Société Protectrice des Animaux) ne voyait point cettemobilisation simiesque d'un bon œil et a formulé à ce sujet des protestations
291e ANNÉE.
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N"
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Adresse télégraphique Pilcouface.
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Seul quotidien paraissant une fois par semaine.
Chez le
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devintducoin.
ABONNEMENT:
Let manuscrits non insérés ne sont pas rendus;étantdonnée la crise du papier, ils sont vendus au poids.
dont on n'a pas tenu le moindre compte. Elle s'est vengée de cet insuccès en décernant sa grande médaille d'honneur à un autre ami des bêtes, M. Urbain Clebs, docte vétérinaire qui vient d'inventer un soutiengorge destiné aux chiennes du genre basset se trouvant dans
-
France: 8 francs. Berlin: 8.000 francs.
(à
Pour la publicité, adresser à M. CHARLES (au fond, droite).
spéculateurs ,-
ÉCHOS
-
Le cadeau de Tommy. Dans la Somme, une patrouille anglaise s'approche en tapinois d'un poste boche et surprend la conversation de l'ennemi. «Ach ! grommelait un feldwebel, Bertha m'avait dit « Quand tu reviendras en perme « à Cologne, n'oublie pas de me «rapporter des dentelles!.» Mais nos officiers ont tout pris il n'y a plus rien à gratter. » Au même instant, les Tommies
:
une position intéressante. Pour terminer, signalons le réchaud-casque, la pratique invention d'un quincaillier de Grenelle. Ce réchaud s'adapte exactement à la coiffure du font irruption dans le poste et poilu. Il en épouse la forme. A l'un d'eux, swing bien par ses heures deloisir, le vaillant placé, mettant un le museau du guerrier, dans son casque feldwebel en compote, transformé, suivant les circons- Tiens, le Boche, voici ajoute pour ta tances, en marmite, casserole «Bertha, du poingd'Angleterre !» ou cafetière, peut faire cuire sa soupe, réchauffer son rata et *** préparer son jus. Il a de l'eau chaude à sa disposition pour Générosité incomprise. — Tilui Le chauffé casque popo, le souverain des Iles se raser. tient chaud à la tête pendant Sandwich, voulant témoigner l'hiver et le préserve des efficacement sa sympathie et rhumes de cerveau. En un mot, son dévouement à la cause c'est pour le poilu le dernier des Alliés, estima qu'un cadeau cri du confortable. en ravitaillement ne pouvait manquer d'être favorablement accueilli. En conséquence, par PETITE CORRESPONDANCE sa flottille de pirogues, bravant MmeTroupeau, rue des Vinai- le blocus sous-marin, il nous fit griers. — Rassurez-vous, chère parvenir cinq mille bottes de madame, le veau que vous conserves dont le contenu, faites revenir dans son jus affirmait-il, était bien supérieur n'est aucunement visé par au «singe ». Quelques poilus, l'impôt sur le revenu. en ayant goûté, furent pris de violentes coliques. On envoya * quelques-unes de ces boîtes au ** Une gourmande. -- Evidem- Laboratoire municipal où il ment, les jours sans pâtisserie fut reconnu, après examen, qu'elles renfermeraient de la vous pouvez vous offrir impu- viande humaine.Tipopo n'avait nément un gâteux à la crème, mais, en agissant ainsi, vous rien trouvé de mieux que de risquez de vous faire remar- faire débiter en salaisons les colons boches peuplant son quer. archipel. On l'a prié de ne * ** point renouveler son envoi et il s'en est montré très surpris, Un mélomane gourmet. Allez-y hardiment, cher neutre, sinon vexé. et sans craindre que l'on siffle au disque, si la musique vous FAITS DIVERS chante, remontez votre phonoLa vie chère.— On ne saugraphe et offrez-vous une rait assez vigoureusementsévir tranche de Pathé.
;
:
-
contre certains cyniques qui mettent à profit une calamité publique pour réaliser de scandaleuses fortunes. Aussi applaudissonsnous sans réserve à l'arrestation d'un sieur K. W. qui avait! fait fabriquer un ascenseut de son invention pour favoriser la hausse des fromages. • **
Petit scandale au restaurant Y. — Mlle Z. la talentueuse artiste de la , Comédie-Française, interpellantà haute voix le garçon, lui a fait observer
qu'étant sociétaire à part entière, elle ne pouvait se conten-
ter de la demi-ration.
ANNONCES Location. — Dans un but humanitaire, qui n'est pas la conséquence d'un cheveu. M. Lebain de Virage, photographe d'art, est disposé à louer dans de bonnes conditions une chambre noire confortable et en très bon état à toute personne sujette à passer les nuits blanches. Se présenter, 84, rue Portefoin, de 10 heures à 4 heures, muni des
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Bar franco-serbe. — Consommations de premier choix. Aqua Simplex à discrétion. On reçoit les belles-mères en consigne, ainsi que tous les autres ballots d'une même famille.
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Canaque. — Muka-Foutu, cannibale néo-calédonien,dematide à échangermissionnaire coriace et décortiqué contre Gretchen blonde et entrelardée. ,
LA SEMAINESATIRIQUE
LA VOIX DU VENTRE — A quelle époque aurais-tu vouluvivrre, F,dz? à l'époque — Mein gott de la Restauration 1 d~e
!.
!
IL Y EN AURA !ÊME POUR LES ACCAPAREURS — Surtout, n'oublie pas de réclamer notre carte de
charbon.
EMPRUNT ANGLAIS — Weil !ça me fait pense* qu'il faudra que je verse t 7e
SANGLANT
AMOUR
je n'ai rien àajouter à ce — Sire, que je viens de vous dire, répliquat-elle. Quant à nous briser. Sa pensée s'acheva sous un rictus de
trouble précédent l'eût repris, et très
perplexe, il réfléchissait. je ne peux pas. je ne dois — Non, pas. déclara-t-il enfin, Majesté, vous comprenez?. Cette bâtarde, dans les veines de laquelle coule du sang fran çais, il est impossible que, par une circonstance quelconque, elle vienneréclamer et mon nom et une place à mon foyer. Elle n'est pas de notre race et nepourra jamais l'être. Je l'ai abandonnée, afin que personne ne sache ni qui elle est ni d'où elle est sortie. Cette métisse de Welche est aussi bien la souillure à mon honneur d'officier prussien et de patriote qu'à celui de notre
défi.
par
Jean SENTE Puylignan a rompu ses fiançailles avec Josika de Pobia. hicz; il est devenu l'amant une fois de Marguerite, dont le père naturel, qui l'a reconnue d'ailleurs, le major boche baron de Goldburg, exècre la France. Josika, reine des Bohémiens, ne convoitait que les millions de Puylignan. Marguerite met au monde une fille. Hiéronyme, soudoyé par Goldburg, poignardeEudes Qui- est emporté chez Josika. Goldburg abandonne l'enfant de Marguerite dans le bois de la Grurie où une femme et un gamin la recueillent,puis il donne à lire à sa fille les journauxqui relatentl'assassinatde Puylignan. Passavant, l'ordonnance de celui-ci, manifeste une sourdehostilité contre Josika. Il a des doutes invincibles. Par reconnaissance, Le lieutenant Eudes de
Eudes épouse Mlle de Pobianicz.Mais son pas}!é d'amour obsède son cœur. Pour tacher
d'oublier, ilpari en Chine avec Passavant. Dans les bureaux du grand état-major boche,
Josika essaye d'arracher des rensei-
gnements à Goldburg. Le kaiser intervient. Goldburg, affolé, lui raconte tout. Guillaume, après quelques minutes de réflexion, rappelle
Josika, c'est-à-dire Sarah-Quâtsch.
XXIII UN DÉSIR IMPÉRIAL
A l'injonction du kaiser, la gitane
reprit-elle avec une — D'ailleurs, hauteur qui tranchait d'égale à égal, n'avez-vous pas besoin de nous, si nous avons besoin devous.Je vous rappelle les paroles que vous prononciez tout à l'heure donnant, donnant. Nos services contre un territoire. Le reste ne regarde que des intérêts particuliers. Toutefois, sire, laissez-moi, yous marquer mon profond étonnement: on dirait, que vous cherchez à couvrirun crime, d'autant plus lâche qu'il a été
:
plusgrande Allemagne. Et c'est pour cela qu'il ne faut pas qu'il lui reste
l'œuvre d'un stipendié. Guillaume, cinglé, se mordit. les lèvres. Il comprit qu'au lieu de parler, comme il l'avait fait, en.despote arbitraire, il aurait dû agir avec plus de c'est qu'il le diplomatie. Parbleu connaissait bien mal le tempérament ardent et vindicatif de son interlocutrice I Mais sa dignité lui imposait de ne pas s'abaisser. —Parfaitement, reprit-il entre ses dents serrées, répète mon expression précédente donnant, donnant. En ton nom et au nom de ceux qui savent, fais-moi le serment, sur les os de ta mère, d'un silence éternel,ouje t'envoie passer ce qui te reste de jours à vivre
cette chanceque quelqu'un la trouve et lui apprennel'odieux mystère de sa
!
:
je
!.
Permettez-moi de ne pas répondre, l'impérial infirme, — Parbleu reprit Mais qui encore, peutle La Bohémienne secoua la tête. — N'insistez pas, Majesté. J'ai promis, moi-même, -le secret. Un éclair de colore flamba dans les yeux du monarque, car il n'était pas (Jupe du mensongeinvoqué par son interlocutrice. Son front se plissa. dé rides mauvaises. Eh quoi cette femme, reine, soit, mais issue d'unerace de vagabonds, de miséreux, osait résister sa volonté de demi-dieu !. Quâtsch — Prends garde, la brutalement. gronda-t-il, tutoyant Tu es en mon pouvoir. Je pourrais, les non seulement, te briser toi tiens, mais encore vousfaire briser par
!
à
!.
la
Et, maintenant, assez. intervint
l'empereur. Allez-vous-en, madame. La Bohémienne s'inclina plusieurs fois, puis, faisant demi-tour, se dirigea vers la porte, de sa démarche ondu-
et
d'autres. Josika ne broncha pas. Sespau-
leuse de tigresse royale. Jusqu'à ce-quel'huis se fût refermé sur elle, Guil-
-
la poussière sacrée de celle qui m'a mise au monde que ceux de mon entourage qui connaissent ce secret ne le trahiront jamais, non plus que moi. Guillaume eut un hochement de tête mi-persuadé, mi-incrédule. engagement soit rigou— Que cet reusement respecté, murmura-t-il; ou, encoreune fois, prends garde. Songeste sec montra la porte. Vous êtes libre, madame. ajouta—
toi!:
Josika ne bougea pas. le silence, sire, — Je vous ai juré
reprit-elle; mais, en échange, puis-je — agacé.
de
le kaiser,
— Veut-ilme dire ce qu'est devenue pières n'eurent même pas le plus léger l'enfant de sa fille?. Le commandant, à cette question, cillement en face des yeux irrités qui Plongeaient jusqu'au fond des siens. ne réponditpas tout désuite. RasséAu contraire, elle parut se cabrer, réné depuis l'heureuse vconclusion de l'plllretien ci-dessus, il semblaitque son \;j,!nw si elle était prête à la révolte.
!.
D'un signe, il rappela auprès de lui ses officiers d'étàt-major. Mais quelqu'un, toutefois, manquait déjà à son. entourage. Et ce quelqu'un, c'était le kronprinz; Profitant du brouhaha qui avait ramené généraux, obersts et majors devant son père, il s'était éclipsé subrepticement. Arrivé dans lecouloir, et sans souci de sa dignité, il s'était mis à courir, ne prenant même pas le temps de répondre. aux saluts. automatiques de l'escorte impériale. L'instant d'après, il dégringolait l'escalier de toute la vitessede ses longues jambes maigres. Il atteignit Josika sur les dernières marches. Et. frémissant, les doigts-fébriles; les yeux luisants, en reître qui se croit tout permis il la saisit par le menton. Tu es belle comme une démone. lui—souffla-t-il dans levisage, Et si tu voulais. si tu voulais. Les prunelles glaciales de la gitane
: Je jure sur
Goldburg?. Lequel?. grommela
!
affaires.
geste solennel
M.
regard.
laume II la suivit du Une rude femme, baron. mur mura-t-il. Elle ('st vraiment digne d'être la reine de ses bandes. Ah il ne doit pas faire bon l'avoir commeennemie Il faudra demander à notre service de contre-espionnage de la surveiller habilement. L'intérêt qu'elle semble porter à cette bâtarde, comme vous dites, me paraît louche. Mais reprenons nos-
serment. Et le voici, Elle étendit les deux mains dans un
solliciter un renseignement de
:
—
qui
- sire.! meurtrier. être?.
a
était vivante.
au fond du plus sombre des in pace. Cette fois, une ombre inquiète traversa les prunelles de Josika; mais ce fut une nuée si fugitive que le kaiser ne l'aperçut pas. Le baron de
s'avança. pas par quatre che— Je n'irai lui écoutait toute cette mins avec vous, dit Guillaume d'une Goldburg, voix étouffée, mais terriblement impé- conversation, en suait d'angoisse. Qui rieuse, et de façon que, seuls, son mâterait l'autre?. L'empereur réduifils et le baron entendissent ses paroles. rait-il enfin cette enragée femelle qui J'exige un mutisme de tombe.Vous tenait son sortau bout de sa langue?. me comprenez?. Ce que nous savons Ce fut la Bohémienne qui capitula. des malheurs intimes et de la ven— Vousne m'avez pas laissé achever, geance particulière de M. de Goldburg sire, continua-t-elle d'une voix toute doit rester un éternel secret entre changée. Loin de moi la pensée de personnes contrecarrer le plus infime de vos désirs; nous. Existe-t-il d'autrescela?. Sans car — et je vous l'avoué en toute sincéqui soient au courant de doute. Qui?. rité — ce que j'attends de vous, c'estJosika, malgré la menace qu'elle à-dire le territoire promis à mon peuple, sentait percer sous l'interrogation m'est aussi précieux que la vie même. tranchante de l'empereur, n'eut pas fa Donc, sire, j'allais vous le faire ce moindre hésitation
à
disparu jamais. La gitane ouvrit la bouche pour insister; mais le kaiser, d'un geste, avait approuvé les paroles du comman dant, Fort de la muette adhésion impériale, celui-ci n'eut qu'un mot. bref, sec, qui disait toute son inébranlable volonté de garder son secret Non — Eh bien !je me contenterais de ce — simple renseignement, s'obstina Josika. Est-elle morte ou vivante?. — Quand je l'abandonnai, répondit de Goldburg après une hésitation, elle
naissance. Elle
;
l'arrêtèrent subitement; elle esquissa
,
même un mouvement de recul toutefois,cette attitude de nette répulsion n'eut que la durée d'un éclair déjà, elle souriait sous ses larges regards
-adoucis.. "'C Un pareil hommage
;
de votre
-
que je serais enchanté qu'elle aboutit. Il regarda le père de Marguerite. — De quelle année datent vos
part, Altesse, fit-elle, me touche plus que je ne saurais l'exprimer.
! à minuit. Eh
bien
je t'attendrai ce soir,
;
Josika secoua la tête mais ses yeux magnifiques se faisaient aguicheurs, prometteurs, ensorceleurs. L'autre' en
haletait, affolé.
— Ni ce soir, ni demain, ni je ne sais
quand, reprit la Bohémienne d'une voix qui insinuait tous les consentements, car j'ai à m'occuper de choses urgentes. Cependant, Altesse, si vous ne voulez pas oublier ma beauté, peut-être, un jour, viendra-t-elle vous offrir tout ce que vous attendez d'elle. Seulement, vous me permettrez alors, en retour, de solliciter. — Tout. tout ce que tu demanderas, je te l'accorderai. bégaya
lettres d'anoblissement, M. de Goldburg?. lui demanda-t-il. — De 1525, Majesté. répliqua celui-ci dont un émoi irrésistible avait fait ciller les paupières. —Vous entendez? monsieur deSchubelbach, poursuivit Guillaume. Voilà des origines aristocratiques qui, pour n'être pas aussi anciennes que les vôtres, n'en comptent pas moins dix ou douze quartiers de noblesse. — Quatorze, sire, sur la tête de ma fille. jeta orgueilleusement le major. Et est-elle jolie, baron, MlleMar— guerite? continua 1.. kaiser.
mande une chose, pourtant. Ménagezla, le cas échéant, à cause des précieux services qu'elle rend à notre pays. sur moi, — Vous pouvez compter sire. Les intérêts de la patrie ont toujours primé les miens. Guillaume se tourna vers le junker de la garde reprit-il en — M. de Schubelbach, souriant, c'est avec la fille du baron de Goldburg que je veux vous marier. Que voulez-vous, ajouta-t-il, affablement bonhomme, j'aime à m'intéresser à l'existence intime de mes officiers dont je reconnais les loyaux services et l'absolu dévouement. Vous êtes, tous deux, de ceux-là. — Je suis à vos ordres, sire, s'inclina le hobereau, flatté. à mes ordres, encore — Non pas bon plaisir, corrigea le moins à mon kaiser car, je vous le répète, je vous laisse entièrement libre d'accepter ou de refuser ma proposition. Cependant, je dois vous dire, en toute sincérité,
:
;
r,
r,.nij
i»rv«
t.
;
sempiternelles recommandations df rigoureuse surveillance, se retirait aussitôt. De temps en temps, ce pendant, il ajoutait une brève ques'
tion :
— A-t-elle exprimé le désir me voir?.
de
Elle
de Goldburg : il était seul avec un oberleutnant de sa garde.
mieux. Je vous recom-
corps, ses membres n'ayant pas moindre geste, ses lèvres même le plus infime frémissement, — qu'aussi bien dans son lit que dans le grand fauteuil où elle passait ses nuits et ses journées, elle semblait une apparition irréelle yeu* une créature immatérielle dont lesd'une seuls conservaient encore le reflet existence incertaine.
ses nouvelles au gardien du pontlevis et, après avoir répété ses
enlisant que Josika avait déjà disparu que l'héritier des Hohenzollern en chancelait encore. Pouah! murmura-t-elle,arrivée — dans la rue, en crachant de dégoût. Mais celui-là me servira à l'occasion. Ma beauté de démone tient.. Et ricanant d'un glapissement de chacal, elle arrêta un fiacre qui passait à vide. Un quart d'heure après, elle prenait à la gare un billet pour Lunéville. Cinq ou six jours plus tard, dans le palais impérial même, à Berlin, le kaiser recevait le major
— Ah ! tant
si muette, — son le
baron, maintenant, et depuis mais, qu'une fois par semaine sansdoute,redoutait-il une entrevue avec sa fille, car il ne montait plus la voir. Il se bornait à demander de
Ce baiser fut si puissant, si
que vous posait Sarah Quâtsch, il y a quelques jours?. -- -le comrépondit — Peut-être, sire.sourire de demimandant avec un certitude. Elle me tient; mais si mes suppositions sont justes, et cela m'étonnerait fort que je me trompasse tout à fait, je la tiens aussi, moi.
rait, si prostrée,
jue
fit la gitane, — Eh bien! tiens. le tutoyant comme si déjà elle était sa maîtresse. Et elle tendit sa bouche rouge aux lèvres blêmes de son interlocu-
— Eh bien ! baron, demanda-t-il au père de Marguerite, êtes-vous nfin parvenu à déchiffrer le mot de l'énigme, c'est-à-dire à démêler le pourquoi des étranges questions
;
longtemps, ne venait plus au manoir
lekronprinz.
teur.
midable, de la chair puissante de celuici qu'était faite sa chair blanche. au* muscles et aux nerfs d'acier fin 1. Elle vivait donc, affreusement lasse, tout le cœur replié, recroquevillé comme une feuille desséchée au fond de sa poitrine épuisée. Elle vivait mais si indifférente à tout ce qui l'entou
Un oberleulnant de notre magnifique\-arde-. comte
Christian Schubelbach.
Je
— le crois, Majesté, quoiqu'elle soit un peu souffrante en ce moment, répondit le commandant en proie à une espérance éperdue. le mieux. — Tout est donc pourmonsieur de Maintenant, écoutez-moi Schubelbach si ce mariage se fait, je dépose dans la corbeille de noces deux
:
cent cinquante mille marks.
sire. sire. bégaya le major, — Oh ! bonheur. abruti de suis à vos ordres, Majesté, — Jel'oberleutnant dont les yeux répéta flamboyaient de cupidité. —Non pas. non pas. rectifia mais aux à nouveau l'empereur ordres votre cœur, lorsque vous aurez vu Mlle de Goldburg.
de
;
Les mois, des mois horribles, avaient aussi coulé pour la blonde séquestrée. Dans sa chambre du vieux burg soli. taire, elle avait vidé la coupe de toutes les douleurshumaines. Et elle n'en était pas morte, ainsi que tant de fois, au milieu de ses crises de désespoirs fous, elle l'avait souhaité Sous l'apparence extérieure d'un fragile organisme, Marguerite abritait une résistance vitale qu'elle-même n'eût jamais soupçonnée. Ah! certes, oui, elle était bien la fille du colossal major roux! Et c'était bien de la vigueur for-
!.
— Non, monsieur le baron. ne demande rien de rien, d'ailleurs, c'est à croire qu'elle a perdu l'usage de la parole. A cette réponse, toujours la même, le major grognait quelques jurons entre ses dents serrées et n'insistait pas. Il regagnait sa voiture. laquelle,bientôt, disparaissait paru" la nuit des sapinières. Or, un soir, ce fut d'une VOl) plus forte, toute changée, presque joyeuse, que, de l'autre côté d" fossé, il héla le vieux portier afi" que ce dernier abaissât le pont-levis. pensa le gardien en — Tiens ! d'obéir s'empressant on dirait qlJ l'accent du baron n'est pas celui d'habitude. Y aurait-il du nouveau Et sous les ténèbres argentées de lune, regardant l'officier franchir d'un pas rapide et léger la passerelle, >' ajouta à part lui Oui, il y a sûrement du nouveau
;
-
?.
:
Ses suppositionsse précisèrentencore lorsque le major, passant devant lUi Jr sans s'arrêter, jeta ces mots enjam« monte. » et quand, à grandes d'arribées, qui semblaient impatientes ver, ille vit traverser la cour intérieurele et s'engouffrer dans le trou noir de porte de l'escalier. ça" — Ma femme me racontera manœuconclut-il, intrigué, tout en vrant le treuil pour remonter le pont-
:
levis. Pendant
ce temps, le
commandant
gravissait les degrés de pierre, séclql, Parvenu rant de quelques allumettes. étage, ce dans le couloir du deuxième fut en martelant le parquet d'un talOr bruyant, comme s'il voulait annonhe,i son arrivée, qu'il poursuivit sa marche. Arrêté devant la chambre de sa lJJI" il posait la main sur le bouton de mons»,e^.(. porte, lorsque celle-ci — J'ai reconnu votre pas, s'nC|t., le baron, murmura la vieille en nant en refermant l'huis derrière visiteur.
i
s'ouvrit.
et
Le major s'était avancéau milieu de la pièce, à demi noyée d'ombre, carl'abat-
jourdelalampe était baissétrès bas, mais déJà ses regards fixaient sa fille, assise dans son grand fauteuil. Celle-ci avait tourné les siens vers son père. Quelques secondes de silence s'écoulèrent. Tout à coup, la martyre se leva et, len qu'elle chancelât, resta debout. Que lisait-elle dans les yeux de son
bourreau?.
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Vous ne me considérez pas, dirait-on, balbutia-t-elle, aussi inexorablement qu'autrefois. D'un geste bref, Goldburg avait ordonné à la garde de relever l'abatjour. Quand ce fut fait, celle-ci remar-
qua également que les prunelles bleu clair du commandant, d'habitude si dures, si glaciales, contenaient comme il y avait une étrange bienveillance même un sourire mielleux sous sa moustache rousse. Pourquoi?. reprit Marguerite. — il se Le baron ne répondait pas fouillait. D'une des poches intérieures de sa tunique, il sortit un large carton glacé, aux bords dorés, qu'il déposa sur la table, en pleine lumière. Puis, toujours sans un mot, il invita sa fille à s'approcher et à le contempler. Celle-ci obéit elle s'avança de deux pas et vitle portrait d'un jeune officier allemand. Ses yeux tristes, un
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peu étonnés, revinrent vers son père. — Un oberleutnant de la garde.
murmura-t-elle. Pourquoi m'apportez-
vous?.
oberleutnant de la garde, oui, — Un l'interrompit le commandant avec une
affabilité insinuante. Un oberleutnant de notre magnifique garde. Le comte Christian de Schubelbach. Puis, marquant un temps comme pour mieux ménager son effet, il ajouta d'une voix qui tremblait d'orgueil et d'inquiétude — Le comte Christian de Schubelbach, le futur mari que t'a choisi luimême notre empereur et roi.
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(A suivre.)
JEAN SENTE.
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étaient rouges, sans corail son cou était blanc et bleu, sans bleu el
Quel brave petit cœur était le soldat Gabriel Mailhot. Il apparlenait à cette race dauphinoise si alerte, si franche, si courageuse qui a donné à la France des milliers de héros. Son régiment occupait le secteur de la Harazée, en Argonne, dans ce coin de la France où il s'est dépensé tant de courage, tant de vaillance !. Le pays est pittoresque, mais maintenant les bois de la Gruerie qui entourent le petit village ne présentent plus que des squelettes d'arbres, tellement les obus de gros calibres ont fauché les branches. Un matin, alors que la compagnie à laquelle appartenait le fantassin grenoblois occupait les tranchées, un sergent accourut — Ceux de la 3e section, en avant ! Les Boches venaient de lancer une attaque et il s'agissait de repousser les ennemis. Le premier, Gabriel Mailhot répondit à l'appel du sousofficier. La tranchée occupait un saillant dans la direction ,de Binarville. Les torpilles, les crapouillots tombaient non seulement en avant, mais encore de gauche et de droite. Une poussière intense provenant de la démolition des Parapets empêchait de voir. Tout à coup, Mailhot entendit Une formidable détonation en même temps qu'il ressentait une vive douleur àla main droite. C'était une torpille qui venait de tomber à deux mètres de lui et dont un des éclats l'avait atteint. Le blessé crut que son bras était emporté. Du sang coulant de ses doigts tombait sur sa capote. Il voulut demeurer àson poste, continuer la lutte. Mais la douleur était la plus forte. Des camarades l'entraînèrent au poste de secours. Un médecin-maior lui fit un pansement sommaire, puis il fut évacué sur Chau-
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mont-en-Bassigny. Ah l combien lui parut doux l'hôpital après les rudes fatigues de la campagne. Combien il lui fut délicieux de s'étendre, enfin ! — dans un lit bien blanc et de ne plus — Percevoir le bruit incessant du canon. Sa blessure le faisait souffrir. Et pourtant il oubliait ses souffrances dans la douceur des draps. Il redevenait enfant, ne songeant plus à rien qu'à la tranquillité morale dont il jouissait. Et le lendemain ue son arrivée à l'hôpital, il crut rêver en voyant à son chevet infirmière de la Croix-Rouge. Elle était belle, fine, une et d'une distinction si naturelle que Gabriel Mailhot, qui aVil des lettres, se rappela immédiatementle portrait qu'un r^'ivain du XVIIIe siècle avait fait de Mlle de Coulanges, la favorite de Louis XV. Elle avait deux yeux parfaitement égaux en douceur Ils étaient fendus en amande, et bordés de paupières blondes très longues paupières formaient une petite ombre sur 8.\ joues; cescesjouesétaient roses,sans rouge; ses lèvres
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sans blanc; sa taille, faite en guêpe, était à tenir dans la main d'une fille de douze ans. En effet, Germaine Baget — tel était son nom — n'avait sur ses joues duvetées comme une pêche ni fard ni poudre de riz. Son teint n'était pas le résultat d'un savant maquillage. Tout en elle était naturel, simplicité exquise. Et notre héros, qui avait vécu pendant des mois et des mois avec des hommes, sans apercevoir le moindre minois féminin, regarda d'une façon presque extatique la jeune fille en songeant — Il y avait donc des êtres si ravissants sur terre.Je
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l'avais oublié!. Mlle Baget apportait ses soins à chaque malade, ne montrant de préférence ni pour l'un ni pour l'autre. Elle n'était pas de ces infirmières qui aiment mieux soigner un lettré qu'un illettré, un malade ayant une situation sociale qu'un humble cultivateur. Elle était pareillement douce,pareillement dévouée, accomplissant les besognes les plus pénibles sans jamais montrer le moindre mouvement d'humeur ou de lassitude. Et cette attitude, au lieu de plaire à Gabriel Mailhot, faisait naître chez lui un mouvement de jalousie. Peu à peu l'amour était entré dans son cœur. Pas un de ces amours fugaces qui ne durent que l'espace d'un matin et qui disparaissent aussi vite qu'ils sont venu !. Comme l'a dit un fin psychologue « L'amour est une tendre folie pour laquelle les hommes perdent leur bon sens. En commençant à aimer, on devient malade d'une douce maladie. » Et le brave poilu de l'Argonne était plus souffrant de crttt
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maladie-là que de sa blessure. Incapable de se servir de sa main, c'était son infirmière qui avait écrit sous sa dictée toutes ses lettres. Pour l'avoir plus longtemps à ses côtés, il se complaisait à donner à ses missives le plus de longueur possible, cherchant avec quels amis il pourrait bien correspondre. Docilement, la jeune fille écrivait et, la besogne accomplie, se rendait auprès du lit d'un autre, faire un pansement ou préparer un remède prescrit par le major. Et peu à peu Gabriel Mailhot se sentit très malheureux. Les heures où il ne voyait pas Germaine lui semblaient durer cent vingt minutes. Il ne vivait que dans l'attente de son arrivée. Il n'osait pas lui avouer son amour, cet aveu lui paraissant impossible à formuler. Il sentait bien que dès les premiers mots il balbutierait et exprimerait d'une façon maladroite ce qu'il sentait pourtant si net, si précis, si enthousiaste dans son esprit. Mais si l'amour rend timide, il rend également ingénieux. Un matin, alors que la jeune infirmière lui demandait: — Et vous, 33 (car l'on n'appelle les blessés que par le numéro de leurs lits), vous n'avez pas de lettres à écrire ?
! ; position. — Je n'ai Si
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rien de pressé à faire, je suis à votre entière dis-
-C'est que. C'est
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que?
— La lettre que j'ai à faire est toute confidentielle. — Croyez-moi. Je n'irai pas en répéter les termes par toute la ville, dit-elle en souriant gracieusement. ! ce n'est pas cela que je crains. — Oh — Quoi donc? — Que vous ne vouliez pas l'écrire. 1 — Pour quelle raison? je parler d'amour. Parce que veux y — Elle rougit légèrement et, avec un peu de sévérité dans la voix, elle demanda
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— D'amour honnête, j'espère. — Oh 1 mademoiselle, tout ce qu'il y a de plus honnête. heure. — A la bonne Elle prit un sous-main et, trempant sa plume dans l'encrier, elle fit, en s'installant au chevet du blessé
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— Commencez. —Attendez.C'est la premièrephrase qui est la plus difficile. C'était au tour de Gabriel Mailhot de rougir. C'était si
hardi ce qu'il allait faire. Comment Germaine allait-elle prendre la chose?Si elle se fâchait ou si elle feignait de ne pas comprendre? Quel crève-cœur ! Toutefois il était trop tard
pour reculer. — Eh bien, y êtes-vous? interrogea la jolie infirmière, commençant à être intriguée et trouvant bizarre l'attitude du 33!. — Oui. C'est à une jeune fille que j'aime et que je voudrais épouser que cette lettre est destinée. Je n'ai pas osé jusqu'à maintenant lui faire l'aveu de mon amour. Mais je vais bientôt guérir. Je serai dans les tranchées dans trois ou quatre mois. et je ne veux pas
mourir, non,je ne veux pas mourir sans savoir si son cœur est
indifférent.
paroles avaient été prononcées avec une espèce de farouche énergie, en même temps que Germaine pâlissait et que sa main tremblait légèrement. Elle leva ses grands yeux sur le soldat, puis, tout son sang revenu à ses joues, elle murmura Ces
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ÉCHOS LE GÉNÉRAL AMÉRICAIN
ET LES AVIONS ALLEMANDS Vers les derniers jours du mois de juillet, un général américain, que diverses missions appelaient à Paris, était descendu dans un hôtel de la rue d'Alger.
Homme simple et affable, il faisait l'admiration de ses voisins de table d'hôte, par sa modestie. On savait en effet que le général arrivait du Mexique où il avait déployé d'extraordinaires qualités de courage. Lorsqu'eut lieu le raid manqué des avions allemands sur la capitale, il fut le premier, dès que le! sirènes retentirent, à se mettre à la fenêtre pour voir quelque chose. Il attendit et ne voyant rien venir. comme sœur Anne, il alla trouver le patron de l'hôtel et lui demanda le chemin le plus pratique pour se rendre sur
Dictez.
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! la
belle, l'éloquente, la passionnée lettre d'amour. Comme s'il écrivait à une amie lointaine, de son pays natal. Gabriel Mailhot parlait desa tendresse. Il le faisait en des termes harmonieux comme si ces mots avaient été le chant Ah
d'un cœur adorant. Penchée sur la fouille de papier, Germaine écrivait, mais ses doigts avaient peine à tenir le porte-plume.A un moment, une larme vint perler au bord de ses cils, larme qu'elle ne put retenir et qui vint tomber sur le papier. Le fantassin vit cette larme et il sentit son cœur battre plus que l'ordinaire mesure !. Ainsi l'amour qu'il décrivait remplissait de chagrin l'esprit de son infirmière. Elle ne devinait donc pas que c'était d'elle qu'il s'agissait, que c'était à elle qu'allaient f tous ces mots précieux, empreints d'une infinie tendresse! | Alors, sous le coup de l'émotion, notre ami se mit à parler plus directement, à donner des précisions, à proclamer toute l'admiration qu'il ressentait pour celle qui l'avait si admira< blement soigné !. Tout d'un coup Germaine s'arrêta d'écrire. Avait-elle deviné ou était-elle le sujet d'une hallucination? Et le blessé, la voyant toute troublée et perplexe,s'enhardit jusqu'à dire — Que croyez-vous que répondra la jeune fille à qui j'adresse cette lettre? Alors, comme dans une sorte de geste instinctif, elle pritune feuille de papier et traça un mot, un seul Oui, qui disait «Oui, aimez-moi,oui, mon cœur est à vous comme le vôtre est à moi; oui, j'ai compris, j'ai deviné maintenant; oui, je vous aime, je vous aime.» Et toutes ces choses, Gabriel Mailhot sut les lire en ce simple mot, car sa figure prit aussitôt une expression d'intense bonheur, de rêve réalisé, comme doit être le visage de ceux qui, ayant souhaité le Paradis, en aperçoivent soudain les délices à la portée de leur main.
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ALIN
ministère de la Guerre vint s'arrêter devant l'hôtel. Le général y monta et fut transporté à toute vitesse* au Bourget. Il ne vit encore aucun combat et fut désolé. Le lendemain, au ministère de la Guerre, où il s'était rendu, un haut fonctionnaire du cabinet de M. Painlevé enregistra ses doléances, et ne put que lui dire mon général, puisque vous — Eh bien, voulez voir des luttes d'avions, qu'à cela ne tienne, nous allons vous en montrer. Quelques jours plus tard, on le conduisit au front dans un parc d'aviation militaire et il eut la chance peu commune de voir notre «as national Guynemer
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» abattre son cinquantième adversaire.
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par s'installer à califourchon sur une cheminée. Il fumait tranquillement sa pipe et inspectait le ciel sillonné par des avions. Il espérait assister à un combat aérien. Mais les minutes s'écoulaient et les appareils boches ne se décidaient pas à faire leur apparition. Le général, bourra unedeuxième pipe, l'alluma, la fuma jusqu'au bout, puis une troisième, puis une quatrième,puis
une cinquième. On sonna la « berloque ». L'alerte était terminée.L'officier américain, un peu désappointé, quitta son observatoire et regagna sa chambre. Le lendemain matin, à la première heure, il était au ministère de la Guerre. Il avait appris, chemin faisant, que des combats avaient eu lieu, la nuit précédente, en grande banlieue, et il était fort mécontent. Une autre fois, dit-il, je veux qu'on — vienne me chercher. Il faut absolument que je me rende compte de visu. Le soir même eut lieu la deuxième alerte utomobile du et, dix minutes après
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4. Le trio Biffe, avec le môme Bibi sur les talons, pénétra dans le restaurant la mode. Mais tandis que les nouveaux riches cherchaient une table àleur un camelotquiose pénétrer ici? Joseph! la porte!—Mais,j'viens becqueter!» convenance, le ~irant avisait l'invité et glapissait: « Kekçekça protesta même Bibi Iln'eut pas le temps de s'expliquerdavantage et fut expulsé avant même que les Biffe se fussent aperçu de sa disparition?Instalcoupes !— Etdedes fruits. haricots Letoutarrosé rouges?» ajouta Biffe. Faute lés, les Biffe virent arriver le maître d'hôtel pour la rédaction du irimiu. «Vous avez du boudin ?questionna Ulalie d'un cerse contentèrent d'une dinde truffée, d'un filet sauce madère, d'une langouste, d'huîtres et de ça ils tain petit ~omard, « Oh !les chouettes coquilles! s'extasiait Biffe devant les huîtres. Faut pas laisser perdre ça. » Et il enfouissait les coquilles dans ICs Poches de sonpardessus!
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f~"- Sûr! pasune Ulalie, on a beauêtre au pognon,c'est approuvait raisori«pour gâcher 1 manchon! côté dans son de Et elle mettait les os 1,Otor. poches! Ledéjeului, préférait les petites cuillers dans ses régler mettre fltr Ingloüt,, note. En Biffe sortit un billet de cinq cents, pour inégatl chouette le » oh 1 temps qu'il le tendait, il s'exclama «
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6. Et, sur le tapis, il ramassa un londres peine entamé. A la sortie, Totor—se précipitapourouvrir la portière des clients qui montaientdans leur auto. Il récolta deux sous «Totor, lui dit son père, tu oublies que Que qu'tu veux. p'pa. c'est la nous sommes presque millionnaires ! force de I"habiuide expliqua Totor, mais ça s'passera! »
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LESJAUNES AU TRAVAIL -
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La main-d'œuvre chinoise sur le front britannique. — 1. Ne pouvant s'habituer à notre pain, les jaunes le préparent a JI mode de leur pays. — 2. Les Célestes sont employés à la réfection des routes de ravitaillement.