Principes généraux de la guerre coloniale - Textes - 1913

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Source gallica.bnf.fr / Service historique de la DĂŠfense


Ecole militaire de l'artillerie. Cours de tactique. Source gallica.bnf.fr / Service historique de la DĂŠfense


Principes généraux de la guerre coloniale et de la guerre Source gallica.bnf.fr / Service historique de la Défense


de [...]

Source gallica.bnf.fr / Service historique de la DĂŠfense


Ecole militaire de l'artillerie. Cours de tactique. Principes gĂŠnĂŠraux de la guerre coloniale et de la guerre de montagne. 1913/03.


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LithographierEeoïé- MilitaiFcde l'Aifilkne.



ÉCOLE MILITAIRE DE L'ARTILLERIE

COURS DE TACTIQUE

,!.

PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LA GUERRE COLONIALE ET DE LA

GUERRE DE MONTAGNE (TEXTE) PAR CH.

TRIMAILLE,

Capitaine d'Artillerie breveté.

Mars 1913

-

Lithographie de l'Ecole Militaire de l'Artillerie.


PRINCIPAUX OUVRAGES CONSULTES

GUERRE COLCNIALE.

It

- Conférences sur la guerre coloniale ( Ecole supérieure de guerre ). Lt Colonel Mordrelle Conférences sur la guerre coloniale Colonel Ditte

( Ecole supérieure de guerre).

Opérations militaires Capitaine sur Spectateur, militaire(Avril - Juin ln10 troupes coloniales(Mars ).. -

J

;

Commandant Chabrol

Marche de Lang-Son )„

Lecomte

au

Tonkin.

Tuyen-Quanc

Revue des 1919 Revue d'histoire ( Juillet P10 J. Cours de tactique de st Cyr 1910 - 1911 ( ème année). 1*Ecole d'Application de l'Artillerie Cours antérieurs-

de

et

du Génie.

GUERRE DE lfONTAGNEo

Capitaine Simon - Les principes de laguerre alpine. L Colonel Rousset Tactiqued'infanterie ( Ecole supérieure de guerre ). Général Leblond - Cours de géographie ( Ecole supérieure

t

Cours

-

antérieurs de

deguerre ). l'Ecole militaire de l'Artillerie.


1r.

!;. TABLE DES MATIERES.

Ière

PARTIE

PRINCIPES GENERAUXDE LA GUERRE COLONIALE.

INTRODUCTION L"EXPEDITION. Personnel

I

CHAPITRE

S.

I II III

PREPARATION DE

CHAPITRE

Organisation des convois port

II

-

PLAN

§.

I II III

IV

: moyens de

r Indo-Chine

CHAPITRE IV

43

44

DE COLONISATION. 54

57

NOTES ANNEXES. NOTE N°

I

,t::!5

34

- PACIFICATION - PRINCIPES

CONCLUSION

15

Nord, P6 Occidentale

- Afrique du - Afrique adagas0a -

-

5 5 11

trans-

III III--PROCEDES PROCEDESTACTIQUES.

CHAPITRE CHAPITRE

1

maritimes25 >.. D'OPERATIONS.19

- Matériel - Transports

IV -

Pages

- Exemple de marche, stationnement et combat

1


dans

(

Nord

Maroc

d'Amade de Ber-Rechid

6Février

:

II

)

1908

lAfrique du

général

)

: Marche du

sur Settat ( 5,

)

- Exemple de stationnement et de combat Combat de Doroté ( 9 Novembre 1910) au Soudan

NOTE N°

III

Pages

l V

- Exemple de combat en rase campagne en Afrique dan0 la brousse : Combat dOumbouémédi ( expédition du Dahomey - 12 Octobre 18P2 XI

ROTE 11°

NOTE N°

IV

).,

:

- Exemple d'organisation d'une forte

colcnne et d'opérations au Tonkin

Lang-Son, et délivrance NOTE N°

tes

V

:

Marche sur Tuyen-Quan Quan (1885),., de -l e Tuyen-

- Exemple dJopérâtions contre les

du Tonkin

le général

Prise

Voyron

des

forts

( Mars 1892

du De-Nam

XIII

pirapar

XXVII

IIème PARTIE.

PRINCIPES GENERAUX DE LA GUERRE DE

S.

I II III

bat.

- Généralités sur - Marches et - Com

la guerre

de

MONTAGNE

1

montagne.

1

Stationnement. !'

8 11

parties du texte indiquées par une barre marginale ainsi que les Notes Annexes ne seront pas demandées NOTA.- Les

aux

interrogations et

aux examens.


Ière

PARTIE

PRINCIPES GENERAUXDE LA GUERRE COLONIALE.

INTRODUCTION.

-

Les principes qui découlent de l'étude des

CARACTERESGENERAUXDE LA GUERRE COLONIALE"

stratégie et

tactique, Guerres Européennes, s'appliquentsurtout au cas d'une lutte entre des armées d peu près équivalentes sous le de

de

rapport du nombre, de lorganisation, de larmement et de

linstruction.

erreur de penser que la connaissance approfondie de ces guerres puisse constituer une préparation Ce

serait

une

suffisante, pour entreprendre une expédition coloniale. A vrai dire, ld comme en Europe, les grands principes de lart de la guerre doivent être respectés : il est toujours nécessaire de séolairer d'avoir un service de sûreté pour conserver sa liberté d'action ; d'assurer une parfaite économie des forces en proportionnant les moyens

;

atteindre, en discernant l'objectif principal et les objectifs secondaires de concentrer ses forces pour combattre si l'on a été obligé de s'étendre pour vivre etc.. Mais une guerre coloniale se différencie d'une guerre européenne, par un certain nombre de caractères dont les principaux sont les suivants au but d

:

- Eloignement du théâtre dopérations, ce qui exige des transports longs et coûteux ; a


- Conditions de

b

elimat,ïns/alubrité du pays

qui dimi-

nuent la force de résistance des Européens et obligent à des mesures hygiéniques spéciales ;

- Difficultés du terrain, absence de voies de commu-

o

nications ;

- Pénurie des ressources locales, au moins en ce qui concerne les troupes européennes qui sont obligées d'emporter d peu près tout ce dont elles ont besoin d

des lignes d'opérations ; f -Pénurie de renseignements sur lepays e - Longueur

les

mouvements de

l'adversaire, tandis

;

que

, les indigènes ennemi, sur

sont toujours renseignés sur nos propres mouvements avec une rapidité surprenante - Pâturé spécialede l'adversaire qui, s'il nous estgénéralement inférieur au point de vue tactique et de l'ar8

cette infériorité par le nombre, la mobile fanatisme, uneconnaissance approfondie du pays

mement, compense

lité, et

une

parfaite adaptation au climat.

SUBDIVISIOND'UNE GUERRE COLONIALEL éventualités

:

d'une

expédition coloniale se présentent sous l'une des deux for-

mes

suivantes 1°) ou bien, envoi

la

;

métropole d'un corps expéditionnaire complètement organisé c'est le cas pour une expédition importante comme celle de Madagascar, celle de ahine" 2°) ou bien, ce qui est le cas le plus général, envoi de


renforts destinés àconstituer, avec les éléments européens et surtout indigènes déjà sur place, des groupes d'opérations organisés par le commandement local selon la de

nature de la campagne à entreprendre. Dans l'un et l'autre cas une expédition coloniale peut

:

se diviser en 3 grandes phases

-La préparation qui

joue un rôle prépondérant, car les erreurs, les oublis commis sont souvent irréparables et peuvent entraîner les plus désastreuses conséquences. Il est donc indispensable de s'entourer des renseignements les plus précis et des avis les plus compétents. Les principales questions à envisager sont les suivan1°

:

tes

;

la

composition du corps expéditionnaire en combattants, c*est-à-dire le personnel à employer a b

- le matériel ( armement, approvisionnements de toute

c

- les transports maritimes jusque sur

d

- l'organisation des convois, c'est-à-dire le choix

nature) ;

opérations

des moyens de

transport par terre

L'exécution des diera 2°

:

d

le théâtre

la suite

des troupes.

opérations dans laquelle

:

des

on

étu-

plan d'opérâtions choix de la base et de la ligne d'opérations ; organisation de la ligne de communta - Le


cation ; - Les procédés tactiques à employer pour les marchesy le stationnement et le combat, procédés essentiellement b

variables suivant le pays et les populations ennemies.

;

Pacification qui a pour but d'assurerl'occupation et la sécurité du pays conquis phase souvent plus longue et plus délicate que la conquêteellea-même. 3° - La


CHAPITRE

PREPARATION DE

l-

9.

I

LEXPEDITION.

PERSONNEL.

-

AVANTAGESET INCONVENIENTS DES TROUPES EUROPEENNES. Le

climat

des régions tropicales est difficilement supporté par les Européens qui doivent etre l'objet de précautions hygiéni ques toutes spéciales. Ils ne doivent Jamais, au bivouac, coucher à meme sur le sol sans interposer au moins une cou-

verture; ils

livrer

des travaux pénibles que comportent les besoins journaliers d'une troupe en marche, en particulier ni porter le sac ni surtout re-

muer

ne peuvent se

à aucun

la terre.

L'oubli de ces précautions essentielles nous

a

coûté

cher pendant l'expédition de Madagascar, Au-début de cette campagne les troupes européennes portèrent le sac et furent

employées aux opérations de déchargement du matériel à bord, puis à la construction de la route qui devait livrer passage aux voitures Lefebvre. Au bout de quatre mois d peine, les corps européens étaient complètement décimés par la maladie avant même d'avoir vu l'ennemi. Par contre les tirailleurs algériens n'avaient perdu nue peu d'hommes et les deux bataillons haoussa et sakalave étaient à peu près indemnes

:

(1).

(1) Pertes occasionnées par la maladie pendant lexpédition de Madagascar troupes de la guerre ( hommes du contingent)50% trouves de la marine ( rengagés, soldats de carrière 24 -. troupes noires des colonies : ^>5fin

)


!

:

C'est la présence de ces deux bataillons qui permît d la colonne expéditionnaire d'atteindre son but ils furent chargés par la suite des travaux de route et de déchargement ainsi que du service de reconnaissances quene pouvaient supporter les soldats européens» On conçoit donc l'utilité d'un large emploi aux colonies des indigènes, non seulement pour les corvées et les travaux pénibles, mais aussi comme combattants. Les troupes européennes sont alors surtout destinées à fournir des cardres aux troupes indigènes, à leur servir d'appui moral i exécuter certains travaux exigeant des connaissances spéciales»

LaFrance

a

fait d'ailleurs,

même

déjà bien avant

ou

la

large emploides soldats indigènes. Aujourd'hui, sans parler de nos tirailleurs algécampagne de Madagascar, un

si glorieusement comportés aux cotés de l'armée française particulier 1870-, toutes riens qui se sont toujours

-en

en

nos colonies comptent de nombreux corps indigènes qui gardent et les défendent de concert avec nos soldats.

"Lecontinent est habité par les races les plus guerrières

'.,r!pT:'1C" INDIGENESDE L>AEEIQVE OCCIDENTALE.

;!tnoir

les

.,

du mon-

'de; elles nous fournissent une véritable pépinière de soldats admirables que nous avons séduits par notre caractèreaventureux, notre tempéramment guerrier et notre va-

lcu"Sur rmil1.1taire.,

II; ",e 0

cette terre généreuse,

t

ou

, le métier des 8e-

armes

est

sien honneur, nous avons réussi au delà de toute espéran¡ 03 l'amour des combats, ledésir de s'illustrer par de brillants faits d'armes exaltent tirailleurs, spahis et

;

artilleurs, et

ces braves gens nous suivent au fond des léserts avec un dévouement, une abnégation admirables.


"Ils supportentavec stoïcisme les plus duresprivations "et ils restent, sans se plaindre, de longs mois sans être "payés,quelquefois même sans être vêtus ilssontsoute"nus par l'espoir d'accomplir de hautes prouesses quiexal"teront leur orgueil et les signaleront à l'admiration de

;

"leurs congénères"

(Lieutenant-Colonel !.,",r,drei pareils Tandis qu'U

hommes. peut donc compter sur de y a quelques années encore, toute colonne au Soudan oomp= tait, ccomm noyau, une troupe blanche d'unentretien coûteux et dont les pertes par les maladies étaient considérables, aujourd'hui des opérations, mêmes importantes au On

, sont entreprises parnosseulestrou-

centre de l'Afrique,

pes

noire.

Il est

bon de remarquer que

les

ennemis que nous combat-

Afrique Occidentale sont aussi braves et ardents que nos tirailleurs ; nos succès, malgré la forte supério-

,tons en

rité

numérique de l'adversaire, ne sont dûs qu'ànotre tactique qui a d'ailleurs besoin, pour êtreappliquée, de cadres français qui obligent leurs soldats indigènes d la

suivre. à

Il faut

en

livrer bataille

effet luttercontre la tendance

du

noir

pour son propre compte, à rechercher les

prouesses individuelles et luiimposer une stricte discipline de combat qui assure la cohésion et la coordination des efforts.

a

(1) Le Lt-Colonel Mordrelle pu dire également: "l'Afrique, "patrie des derniers paladins est lepays des grands coups "d.l'épée et des belles rencontres" - Le Colonel Baratter c payé également, dans deux livres magnifiques (A travers l'Afrique - Epopées africaines ) un large tribut d'admiration à nos auxiliaires d'Afrique. Le dernier de ces ouvrabelles dans leur simpliges se termine par ces paroles? cité et leur style primitif,adressées à son officier par un tirailleur blessé grièvement et mourant: "Moinoir "mais comme toi y a coeur blanc".

si

!


En résumé, on

peut dire que "le

tirailleur sénégalais

été le véritable pionnier de toutes nos conquêtes en "Afrique et dans nos autres Colonies" (1). na

corpsindigènes de Madagascar n'ont pas encore le passé glorieux de nos tirailleurs de l'Afrique occidentale. Ils ont montré cependant, dans la répression des mouvementsinsurrectionnels qui se sont produits dans l'Ile, des qualités militaires qui peuvent faire bien augurer de l'avenir. Il y a lieu toutefois de remarquer que dans les populations centrales,Hovas, Betsiléos, l'agriculture et le commerce y sont plus en honneur que le métier des armes et que ces populations ont fait preuve de moins de résistance et d'aptitudes militaires que les populations de la côte, en particulier celles du Sud-Est et les Comoriens.

TROUPES INDIGENES DE MADAGASCAR.-

Les

-

colonies dExtrême-Orient nous navons pas eu affaire à des peuplades guerrières, amoureuses des combats comme en Afrique-Occidentale. L'Annamite nest pas soldat-né comme le Sénégalais. Il n'a en général qu'un penchant assez faible pour le métier des armes, par suite de son éducation datant de plusieurs milliers d'années et relativement raffinée et en raison également de sa longue tutelle sous des maître étran-

TROUPES INDIGENES D'EXTREME-ORIENT.

gers.

"Il

"en

ne

faire

"d'élever

Dans nos

suffisait

donc pas de rassembler des hommes pour des soldats, il importait d'abord de façonner, l'âme des indigènes, de leur inculquer le sentiM'en Il

(1) "Si nous avions vos tirailleurs et vos officiers,a dit dit un officier anglais au Colonel Baratier, toute l'Afrique

serait

à nous

depuis longtemps".


"de

et de leur faire comprendre toute la nométier militaire et la fierté que doit éprouver

leur dignité

"blesse du "tout homme qui porte les armes" ( Lieutenant-Colonel llor-

drelle ).

tirailleur annamite petit, léger, leste, rapide, connaissant bien le pays, fait un éclaireur de premier ordre. Il est donc tout indiqué pour entamer la lutte, amorcer le combat; mais il est timoré contre tout nouvel enneest mi qu'il rla pas encore combattu, et pour le choc bon qu'il soit appuyé par un noyau de troupes européennes, Le

il

ou

sénégalaisesplus solides.

Les régiments indigènes les régiments de France bataillons

ORGANISATIONDES TROUPES INDIGENES.

sont organisés

comme

en commandées sont par un

et compagnies. Celles-ci capitaine français assisté de 2 officiers français et, en Afrique, d'un sous-lieutenant indigènee Les cadres comprennent un certain nombre de sous-officiers blancs et de sous-officiers indigènes les caporaux et les soldats sont tous indigènes. Le nombre des sous-officiers européens varie suivant le corps une compagnie de Sénégalais peut se contenter

;

:

d'un moins grand nombre de blancs qu'une compagnie de Tonkinois.

principales troupes indigènesde nos colonies, indépendamment des troupes coloniales européennes qui y sont stationnées, comprennent : Les

AFRIQUE-OCCIDENTALE,

2 Régts de

Régiment Régiment Congo et au Tchad. 1 1

-

Tirailleurs Sénégalais à 4 bataillons, à2 bataillons, 1 bataillon à Zinder, d'infanterie indigène à 2 bataillons au


outre des escadrons de spahis-Sénégalais,

En

de conducteurs indigènes, des

batteries mixtes

de tirailleurs sénégalais

(l)compagnie 1

AFRIQUE ORIENTALE. 1 1

Régiment

Bataillon

id

3 Régiments de

des

2 Régiments de à

bataillons,

3

à

bataillon

de

Diégo-Suarez,

malgaches à 3 bataillons,

tirailleurs

annamites ( en Cochinchine)

5 Régiments de tirailleurs tonkinois 1 à 5 bataillons, 1 à 2 bataillons ), 1

bataillons,

tirailleurs

battertes mixtes

INDO-CHINE.-

à 4

tirailleurs

de

(

frontière (

2 compagnies,

bataillon de tirailleurs des batteries mixtes.

1

3 à 4

bataillons,

)

Chinois

d

cambodgiens à 2 compagnies,

:

COMPOSITIOND'UNE COLONNEEN EUROPEENS ET INDIGENESPROPORTION DES DIFFERENTESAR1ÏES. - Ainsi d'après ce qu'on

vient de voir, les colonnes peuvent être constituées

en

Afrique-Occidentale presque uniquement avec des indigènes; en Afrique-Orientale et en Indo-Chine un noyau de troupes européennes est nécessaire» Dans

l'Afrique

du Nord

elles

comprennent forcément une

majorité de troupes européennes« Quant à la proportion des différentes armes elle est

(1) Dans les batteries mixtes les Européens et les indigènes sont mélangés, les premiers s'occupant plus spécialement du

matériel, les second des

animaux.


naturellement variable suivant le but à atteindre, la nature du pays et celle de l'adversaire ( Voir plus loin )*

en

Signalonstoutefois, ce qui concerne la cavalerie, l'emploi de goums indigènes organisés avec des cavaliers auxiliaires fournis par les populations amies. Chaque goum,

placé sous les ordres d'un officier français, est divisé en plusieurs pelotons commandés par des chefs indigènes.

destinés à seconder la cavalerie régulière ( cavalerie d'Algérie, spahis sénégalais etc., ou même à la remplacer complètement lorsque celle-ci fait défaut. Ces goums sont

,)

Habitués à la région où l'on opère, cialement le service d'exploration.

-

jII

-

ils assurent plus spé-

MATERIEL

plus de leur armenent -( au Tonkin les tirailleurs indigènes, vu leur petite taille, sont armés d'une carabine d'un modèle spécial )- les soldats sont généralement munis d'un coupe-ooupe pour débroussailler. Le matériel d'artillerie employé est très variable suivant la région où l'on opère ( Voir plus loin )0 Le plus souvent ce sera du matériel de montagne Etant données les difficultés de transport aux oolonies, on doit se garder d'emporter d'Europe, sans but déterminé, du matériel trop lourd dont on ne serait pas assuré de trouver l'emploi et qui ne servirait qu'à encombrer

»

ARMEMENT En

la

base maritime. Le corps expéditionnaire de Madagascar avait été doté

d'une section de 120 C* qui ne pût être utilisée faute routes suffisantes et qui fut laissée à Suberbieville.

de


peut être employé utilement dans les régions de parcours facile, comme pendant la campagne de Le canon de 75

Chine et au Maroc.

Enfin l'emploi des mitrailleuses est appelé à se géné-

raliser de plus

en plus»

»

- dont les sapeurs ne travaillent pas certains cas spéciaux, mais servent de chefs de chantiers- peut avoir des taches nombreuLe Génie eux-mem.es sauf en

MATERIEL DU GENIE,

:

routes, ponts, télégraphie, forage des puits, fours, l'avoirs, baraquements, organisation de postes Il emporte le matériel nécessaire à lexécution des travaux

etc.

ses

que

l'on prévoit.

matériel de télégraphie doit comprendre des postes optiques, des postes électriques et des postes radiotéléLe

graphiques. Du

;

matériel daérostation

a

été utilisé

au Tonkin

et

en

1900 en Chine il en a été emporté pour lexpéàition de Madagascar qui n'a pas servi. Des avions peuvent être éga-

lement employés en

Tripolitaine.

;

Ex :

les Français

-

MATERIEL DU SERVICE DE SANTE.

au Maroc,

L'organisation

du

les Italiens service de

santé devant être un des grands soucis du commandement,le matériel emporté doit permettre non seulement d'assurer les soins aux malades et aux blessés, mais aussi de pourvoir à toutes les mesures d'hygiène nécessaires. De là souvent dépend tout

le succès dune expédition

Pendant celle de Chine, ou de très sérieuses mesures avaient été prises, le nombre des décès par suite de maladie ne fut que de 300 pour un effectif de 15000 hommes

alors que pour

un même

effectif les pertes avaient dépassé


: );

5500 pendant lexpédition de Madagascar. Le matériel du service de santé doit comprendre

Médicaments, toniques,

( quinine préventive

Cacolets, hamacs pour le transport des blessés;

; hôpitaux;

Baraques démontables, grandes tentes pour

lation

des ambulances

Navires

linstal-

;

Vêtements spéciaux, couvertures Appareils pour l'épuration de l'eau ( filtres puissants et d grand débit pour postes et camps, filtres indi-

viduels Je

-

Les ressources que l'on peut trouver sur place permettent, dans la plupart descas, de pourvoir auxbesoins des indigènes et des animaux; mais pour les Européens il est nécessaire d'apporter de la métropole la majeure partie des vivres. Ceux-ci,

MATERIEL DES SERVICES ADMINISTRATIFS.

pour assurerleur conservation, doivent être transportés dans des caisses métalliques étanches et pour les liquides dans des tonnelets métalliques ou des dames-jeannes. Le matériel doit également comprendre du campement

tentes-abris, couvertures

§.III "CJEUS DE TRAlfSPOET,,- Le

:

etc.

TRANSPORTS MARITIMES*

transport,

à

plusieurs milliers de

kilomètres de la mère patrie, d'un corps expéditionnaire avec tous ses impedimenta et le matériel indispensable est une opération des plus importantes. Les navires nécessaires appartiennent à la marine com-


merciale ; ils doivent être aménagés pour que les hommes et les chevaux voyagent dans des conditions de confort et d'hygiène suffisantes (1). Le soin de noliser ces bâtiments doit évidemment etre confié au département de la marine qui, seul, possède la compétence nécessaire. Une cormission sié-

geant au port d'embarquement et comprenant des officiers de marine, des officiersd'Etat-Major, des médecins et des

vétérinaires, doit, en dernier ressort, accepter les bateaux et diriger l'embarquement. Les chiffres suivant donnent une idée de l'importance que peuvent atteindre les transports maritimes dans une

:

expédition outre-mer

le

corps expéditionnaire de Madagascar, pour un effectif de 15000 hommes environ, plus de 7^00 mulets ou chevaux ( 641 chevaux a nécessité 30 paquebots plus 3 navispéciaux res pour le gros matériel; pour le corps expéditionnaire de Chine ( 20000 hommes environ le nombre des navires nécessaires ils étaient du plus fort tonnage - a été de 40

)

)

-Le plus» grand ordre doit présider

EMBARQUEMENT.

tions d'embarquement

aux opéra-

(1) Faute d'aérationsuffisante, certainsbâtiments, au cours d'une traversée, ont perdu plus de la moitié de leurs

péri asphyxiés surd'autres transports des installations de fortune dépourvues soque lidité, des mulets ont été projetés, par gros temps,de contre les parois du navire et ont été assommés. Ces accidents se animaux qui ont

n'ayant

sont produits, entre autres, sur 1""Adour" qui, se rendant

en Chine en 1900, a mulets sur 300

été pris par

un typhon

et

a

perdu 120


embarquer sur un mêmenavire une ou plusieurs unités complètes avec leurs animaux et leur matériel En outre, sur chaque bâtiment, le matériel de première nécessité doit être embarqué le dernier de façon à être le pre-

II faut

»

mier débarqué.

En Crimée, des

-

régiments de cavalerie durent attendre

leurs chevaux plusieurs jours, en 1900,

démunis

Dans

la

campagne de Chine

les ouvriers dArtillerie furent pendant longtemps de leur outillage embarqué sur un autre navire.

lié

choix du point de débarquement est intimeà celui de la base d'opérations ( Voir plus loin). ment L'ordre et la rapidité du débarquement dépendent évidem-

DEEABQUEl!ENT. Le

point choisi ( port plus ou moins organisé, plage complètement déserte ), Ce point doit être aménagé suivant

ment du

l'état de la

rade et il faut prévoir les moyens nécessai( res remorqueurs, chalands, construction d'appontements etCo»*)v On ne

saurait prendre pour l'ordre, tant dans l'embar-

quement que dans le débarquement, les précautions les plus minutieuses "Le jour de l'arrivée à Majunga du général "Duchesne commandant en chef, le 5 Mai 1895, deux mois "après l'arrivée de 1'avant-garde ( 1er Mars ), l'aspect "de la rade donnait plutôt l'impression d'un désastre que

*

lld"u,n

début d'expédition"

(Lieutenant-Colonel Ditte ).

>

S

IV

-

ORGANISATION DES CONVOIS : J'OYENS DE TRANSPORT.

Les moyens de

:

transports généralement utilisés dansles

expéditions coloniales sont

les voies navigables, les


voitures, les animaux de bat, les porteurs

-

ou

coolies.

rivières navigables, quand leur utilisation est possible, facilitent les ravitaillements. Elles

VOIES NAVIGABLES» Les

permettent dans certaines circonstances d'apporter aux troupes l'appoint d'une artillerie puissante ( canonnières) qu'il serait le plus souvent impossible de transporter par

d'autres

moyens. Dans beaucoup de campagnes coloniales le choix des voies dinvasion ou de pénétration se porte donc souvent de préférence sur les chemins d'accès qui côtoient un cours d'eau. Exemples : à Madagascar la Betsiboka ; au Soudan-Egyptien où

les

Anglais ont préféré

coup plus longue, à

Indo-Chine où

voie du Nil cependant beau-

toute autre ligne d'opérations ;

leréseau

été largement utilisé.

-

la

en

très dense des voies navigables

a

défaut de cours d'eau il faut avoir recours autant qu'on le peut aux transports sur roues. On emploie généralement, en outre des voitures du pays,

VOI'l'lJRES"

A

les voitures Lefebvre ou les Arabas tunisiennes, caractérisées par lalégèreté, l'étroitesse de la voie, la diminution du diamètre des roues métalliques, sont voitures Lefebvre, Lefebvre démontables, e couvercle, ridelles ou à réservoir suivant la nature

à*

Les

à à un mulet ( quelquefois du chargement Elles à ? ) et peuvent transporter environ 300 kilogs. Ces voitu-

s'attellent

res conviennent dans les terrainsplats et sablonneux,comme au Soudan

; elles ont rendu

campagne de

de bons

services pendant la

Chine

L'Araba tunisienne, entièrement en bois, est plus robuste et facilement réparable par des moyens de fortune. Ce


;

véhicula terrains

doitêtreemployé

de préférence dans les mauvais peut transporter de 400 à 700 kilogs suivant

il qu'il est attelé

e.

d P mulets. Plus d'un millier d'A-

à 1 CM

rabas ont été employées pendant

-

la

campagne de

Chine.

unité le poids moyen porté par le mulet français ou algérien' ( 100 Kgs aux colonies) la puissance moyenne des divers animaux de bât est représentée approximativement par les chiffres suivants

ANIMAUXDE BAT,

Si on prend

comme

~oMrr~co~r. t e ).

:

moyen 0,9 i ( ).1,8 -t'j1ePh>aTbyly 5

~oezz/ Cheval du Cheval

Tonkin(

aill

lm15 à lmP0

lruletord nair

0,5 0,6

1

1,P5

Chameau à une bosse ou dromaclaïre(Afriquc) 1,5 Chameau à deux bosses Asie

rl1.'h t

""r::"a yt:::5

est l'animal de bat par excellence ; il est rustique, résistant et peut passer d peu près partout. Le chameau d'Afriqueoud'Asie,,malgré sa robustesselégendaire,est de constitution délicate, d'une conduite difficile et,, s'il est surmené,il dépérit rapidement. Il ne mange qu'aux heures fraîches et il ne faut pas le laisser Le mulet

jours sans boire, Après une fatigue, il exige un temps de repos double de celui de la marche ( Ex: 8 jours de marche 15 jours de repos (1). Il est couramment utilisé dans le Sud-Algérien et dans nos possessions de l'Afrique-Occidentale,

plus de

5

)

-

L'utilisation de l'éléphant

ne

présente pas d'intérêt

(1) Faute de bien connaître ces animaux nous avons fait pendant longtemps une consommâtion effrayante de chamenux en

Algérie et

au Soudan.


pour nous, ceux que l'on trouve dans nos possessionn d'Indo-Chine étant trop peu nombreux.

)

-

( Asie ou porteur ( Afrique ) est le plus universellement employé aux le oolonies, car les ressources en animaux de bat ne sont jamais suffisantes et que, dautre part, l'emploi des voitures est limité par le défaut des voies de communication ou Le coolie (1) moyen de transport

COOLIES.

leur mauvais état. Coûteux, d'un

faible

rendement

;

le coolie a l'inconvé-

nient d'allonger considérablement les colonnes

tre il a terrains.

par con-

l'avantage d'accompagner les troupes sur tous les

La charge moyenne des ture, est de :

porteurs,

y

compris leur nourri-

)15K~gs KOS les coolies de 1Indo"Chine. P,0 J.gs Madagascar•••)20 h95Kgs pour les porteurs du Soudan.

pour

J

en plaine montagne. agne. en mon en plaine et

Kgs en montaon. pour les bourjanes de Le recrutement des coolies est parfois très difficile;

la réquisition donne fréquemment de mauvais résultats et par contre le nombre des volontaires est souvent très-limité.

généralement les coolies ne cherchent qu'à s'évader, il faut les traiter avec fermeté mais aussi avec humanité et éviter les brutalités qui auraient pour conséquence de faire le vide des bonnes volontés autour de lexpédition. Dans tous les cas il est nécessaire de veiller Comme

d

leur nourriture et

de

les payer régulièrement.

-

DE TRANSPORT. UTILISATION DES DIVERS MODES (1) Prononcez "koulî".

D'une façon géné-


rale les transports nent

,

dans une expédition coloniale

:

compren-

;

1° Les convois d la suite immédiate des troupes 9° Les transports sur la ligne d'étapes pour les ravi,.. taillements ( transports de l'arrière ). A défaut de voies fluviales le principe est d'utiliser, ligne d'étapes les condans la mesure du possible, vois sur roues, les animaux de bat. Les coolies sont réservés de prédérence pour accompagner les troupes qui sont appelées à progresser dans des terrains difficiles.

sur li

CHAPITRE

-

II.

PLAN D'OPERATIONS.

nature de l'objectif que se propose le commandant d'une colonne expéditionnaire peut se rapporter à un

OBJECTIF.

La

:

des trois cas suivants

1° L'adversaire dispose de troupes relativement nombreuses et dont l'organisation est quelque peu régulière,comme

l'armée d'Arabi-Pacha en 1882 ; comme les troupes chinoises contre lesquelles nous avons.eu à lutter au l'objectif naturel est alors l'armée ennemie Tonkin qu'il faut détruire. Cette armée mise hors de cause la conquête du pays est virtuellement faite. en Egypte

:

2° Dans

la plupart

des cas,

l'ennemi n'a pas d'armée


régulière ; on a tions, obéissant

à

lutter contre

d un

chef plus

un

peuple sans institu-

ou moins

autoritaire rési-

Il faut nécessairement marcher sur cette capitale dont la chute suffira désorganiser la ré-

dant dans une capitale

:

à

sistance en détruisant le prestige des autorités Exemples

Abomey,

Tananarive, Coumasste

ou du

chef.

dans l'expédi-

tion anglaise contre les Achantis ( 1873 ), Ulundi danscelle du Zoulouland..

Enfin l'action militaire peut avoir à s'exercer contre des peuplades sauvages, sans cohésion, sans organisation, qui n'ont ni roi pour les commander, ni capitale à défendre, ni centres de population importants. L'objectif doit être alors de s'emparer de tout ce qui peut avoir du prix aux yeux des habitants, de chercher à atteindre l'ennemi dans ses biens. Telle a été notre méthode de razzias en Algérie., 5°

-

CONCENTRATIONDES POUVOIRS CIVILS ET MILITAIRES,

Il est néces-

saire que le haut commandement soit constamment tenu au courant, par ses espions, des mouvements et des forces de l'adversaire ; qu'il soit renseigné sur l'état d'esprit des populations. doit avoir une action directe sur celles-ci pour la mise en oeuvre des ressources locales. L'administration du pays doit être assurée par lui au fur et à mesure de la conquête Laction militaire et l'action politique marchent donc de front et par suite il estnoessaire que les pouvoirs civils et militaires soient concentrés dans la même main. Toutes les fois que ce principe a été perdu de vue il en est résulté des insuccès.

Il

BASE D'OPERATIONS.- Le

timement

lié

à

choix de

la

base d'opérations est in-

celui de la ligne d'opérations.


la base n'est pas constituée par un pays déjà ocoupé, c'est-â-dire quand il faut choisir un point de débarquement, ce point est déterminé par le choix de laligne d'opérations ; inversenent, souvent c'est l'existence d'un unique point de départ qui détermine cette ligne. Dans le cas d'unebase maritime d'opérations, il est nécessaire de faire précéder le gros du corps expéditionnairepar une avant-garde quiprend pied sur le sol,orgaQuand

s'il

( construcde Warfs, magasins, baraquements etcocô) et assurela sécurité dans une certaine étendue, nise tion

est nécessaire la: rade

.d'opérations est étendue, la lorsque le théâtre la guerre est voisin

cas

base

Si

LIGNE D'OPERATIONS

c'est le

de débarquement

comme

de

,

d'un pays déjà occupé, d'une colonie par exemple, il est

:

possible d'opérer avec plusieurs colonnes concentriques ( Exemple les Anglais dans leurs campagnes d'Afghanistan )„ Cette manière de faire a 1'avantage de réduire et marche est plus par suite d'allégerles colonnes dont

facile,

de permettre une meilleurs

ces locales

et

de

la

utilisation des ressour-

simplifier les ravitaillements*

Cettedissémination des forces n'a généralement pas d'inboftvénint car l'adversaire que l'on rencontre aux colonies ne sait, le plus souvent, pas en profiter et se laisse influencer par l'apparition de plusieurs colonnes sur des pointsdifférents. Toutefois chaque colonne doit avoir un effectif suffisantpour ne pas courir le risque d'un échec sérieux.

Lorsqu'on ne possède qu'une based'opérationspeuétendue, on ne peut se mouvoir que sur une seule ligne d'opérations(1).Exemples l'expéditionduDahomey, celle

:

(l)

Ce

qui n'empêche

pasd'ailleurs,

de

partant de cette

ligne,de faire des diversions avec desen colonnes secondaires.


Madagascar ; l'expédition de Lang-Son.

seule ligne d'opérations assure une plus grande puissance offensive en permettant la concentration de tous les moyens; elle est plus méthodique et laisse moins de place à l'imprévu y par contre plus les forces sont considérables plus la colonne avance avec lenteur les ravitaillements les ressources locales en porteur et sont plus difficiles en vivres plus limitées. ligned'opéToutes les fois qu'on le peut on choisit rations le long d'une rivière navigable. Une

;

;

-

LIGNES D'ETAPES.

la

-

RAVITAILLEMENT.

En

ditionnaire n'est pas attaqué dès

général un corps expé-

son débarquement. Les

in-

digènes, pour gagner du temps - le climat et les difficultés du terrain devenant pour eux des auxiliaires précieux se retirent le plus souvent assez loin dans l'intérieur des terres. Les colonnes se trouvent donc entraînées à des distances considérables de la base d'opérations et la ligne d'opérationsqui devient généralement la ligne de communication,présente une longueur exagérée. L'organisation du ravitaillement devient alors un des problèmes les plus difficiles à résoudre car presque tous les approvisionnements nécessaires aux Européens (1)doivent

être tirés

la base d'opérations. sont entreposés le long de la ligne de

Ces approvisionnements de communication en des

gîtes d'étapes organisés défensivement et possédant des abris et des magasins» Les transports de ravitaillementexigent ainsi (1)

En

dehors, généralement, de

la

viande

un

surpied.

per-


sonnel considérable (1) et la garde de la ligne de communication absorbe une grande partie des forces de la colonne. ( Exemple : à Madagascar 5 bataillons sur 13 ). Quelques chiffres donneront une idée de l'importance que peuvent prendre l'organisation des convois derrière les

troupes d'opérations et le ravitaillement le long d'une

ligne de communication.

colonne expéditionnaire du Dahomey(l366 combattants dont 1/4 d'Européens ) comportait 1858 porteurs, Le convoi de

la

un peu plus d'un porteur par homme. Les Anglais dans leur campagne contre les Achantis(Côte de l'Or ) en 1895, pour un effectif de 1600 hommes environ

soit

dont 1/3 d'Européens avaient 10000 porteurs assurant le ravitaillement de la côte à Prashou sur une route d'étapes de 100 kilomètres à peine.

(1) Le calcul suivant permet de se rendre compte des difficultés pour ravitailler les dépôts de vivres d'une ligne de communication. Si on charge un mulet au départ de 120 Kgsde vivres, il faut chaque jour prélever pour sa nourriture 5 Kgs et pour celle deson conducteur 1 Kg ; il faut retour aussi prévoir un prélèvement égal pour le voyage de être doupeuvent étapes ( pendant lequel il est vrai, les

blées ). Le poids P de vivres disponibles certain nombre de jours N sera donc

au bout

(

d'un

)

22SiKil. jours soit 150 Kil. étape moyenne moitié. de réduite on donc la charge disponible sera 450 Au

bout de

7

seulement de suppose une ligne de communication longue Kil. il Kil. avec un va-et-vient de muletstous les 150 quantité de transport d'une faudra prévoir, la base,

à le grande vivres huit fois plus

celle nécessaire pour asde route. porteurs (charge 20 Kgs est le même Le rendement des Lefebvre(charge que celui des mulets. Celui d'une voiture 250 Kgs ) est le double.

surer les besoins

à

que la tête d'étapes

)


Dans

la

)

lieutenant-Colonel Lumbert

Marche du

(

deKankan sur Kérouané Haute région

en 189P

du Niger la colonne dont seulement 144 Européens-

comprenait 1000 combattants Labase d'opérations était à Siguiri sur

le

;

Niger

les

transports entre Siguiri et ankan s'effectuèrent au moyen de 57 pirogues puis à partir de Kankan par roo porteurs et 119 voitures.

:

Autres exemples

Marche de Lord-Roberts de Kaboul sur Zandahar : 10000 hommes, 8000 animaux. Marche des Russes en 1874 de Tachkent sur Khiva : 5500 hommes, 8000 chameaux.

-

»

COLONNES VOLAIÎTES

En

présence des difficultés qui résultent

de l'allongement de la ligne de communication, il arrive fréquemment que le commandement est obligé de sacrifier la sécurité de ses communications d la nécessité d'atteindre son objectif le plus-tôt possible, et d'employer alors, pour une expédition importante, le système des colonnes volantes qui est d'un usage courant dans la guerre coloniale pour des colonnes de faible effectif nayant qu'une mission de courte durée Les troupes emportent avec elles tout ce qui est nécessaire à leur subsistance, et abandonnent leurs communications avec C'est cette solution que le Général Duchesne adopta au cours de la campagne de Madagascar, devant les difficultés d'ouverture de la route carrossable, la saison avancée, le déchet chaque jour plus considérable des troupes parles maladies. Par ce coup d'audace 'il sauva lexpédition dont

l'arrière

le succès était

,

»

Ilforma une gravement colonne légère de 4000 compromis

combattants ( sur


15000 ) comprenant moitié d*Européens et moitié dindigèjours de vivres, 140 carnese Elle emportait avec elle touches par homme, 1100 coups environ pour lDrÎ'Ces de 80 de montagne ( P300 mulets de bat Je Le 14 Septembre elle quittait, le camp de Mangasoavina dans la plaine d'Andriba et marchait sur Tananarive nuelle atteignait le 30 Septembre après quelqueslégers combats, Le

jour

la ville se rendait :

il

même

ne

restait plus

à

colonne que 3 jours de vivres ( Voir Annexe N° III - Exemple d'organisation d'une te colonne. Expédition de Lang-Son en 1H85 )*

la

CHAPITRE

for-

»

TU

PROCEDES TACTTOIIFS"

Dans

:

les guerres coloniales,

comme

la guerre eurodesrègles

dans

péenne, on ne saurait donner en tactique absolues tout est affaire decas particuliers. Toutefois

certains procédés, suivant le climat,

lepays, les

peupla-

des ennemies sont plus spécialement applicables à des ré* 't d. donc gions déterminées, n étudiera On 1 tacd "t 1 successivement4- la + tique à employer dans nos diverses colonies en ayant toutefois bien soin de faire remarquer au préalable qu'il ne faut attribuer aux principes généraux qui seront posés

,,

aucun

caractère exclusif.


9.

:-

Les

types

A

-

Les régions nues, sans comme

;

le Sud-Algérien

- Les régions accidentées

exemple

(1K

AFRIQUE DU J'OED

théâtres d'opérations peuvent se rattacher

partout, B

I

la Kabylie.

,

A

routes mais

à deux

l'on circule

ou montagneuses comme

par

SUD-ALGERIEN

est une région de parcours facile, les transports s'y effectuent à dos de chameaux. l'eau y est rare les ressources locales nulles. La population est clairsemée : les tribus sont nomades et vivent sous la tente. Elles fournissent plus de cavaliers que de fantassins et tirent par conséquent leur principale force de leur mobilité.

CARACTERES GENERAUX. Le Sud

Les Marocains ne craignent pas

savent

utiliser le terrain pour le

-

àpied. corps; ils

le

corps combat à

ce qui précède résulte l'obligation d'emporter des approvisionnements pourune assez longue durée, souvent même de l'eau La colonne devra com-

ORGANISATION DES COLONNES.

De

prendre une notable proportion de cavalerie. Par exemple une colonne dont laforce en infanterie serait de 2 bataillons et qui enmènerait 20 jours de vivres pourrait avoir la compositionsuivante

:

(1) D'après les instructions en vigueur dans d'Armée ( Cours de st Cyr 1910 - 1911 )•

le19e

Corps


P,

bataillons,

3 escadrons 1

( plus

un goum

indigène J,

sectiond'artillerie de montagne ( artillerie tée si le terrain est favorable ),

détachement du génie, les services et le convoi;

mon-

1

ce qui correspondrait à un effectif 1900 combattants, 400 convoyeurs indigènes,

denviron

400 à 500 chevaux,

1100 chameaux. FORMATIONDE MARCHE

(

Croquis

NO

partout, la nécessité de protéger le convoi contre ennemi qui peut surgir de tous les cotés d la fois ont

mouvoir un

1).-Lapossibilité de se

conduit primitivement à adopter une formation de marche en

carré,

l'artillerie et le

rie sur les cotés, Cette formation

convoi au

centre, l'infante-

été employée dès le début de la conquête d'Algérie, mais elle est lourde et ne présente pas des conditions suffisantes de mobilité et de souplesse pour

la

manoeuvre.

a

-

Actuellement on divise cipaux :

la

colonne en deux groupes prin-

1° l'Echelon de manoeuvre ou de combat ( 1 bataillon dans le cas de l'exemple ci-dessus ) constamment disponible dans la main du chef pour s'opposer aux entreprises de l'ennemi et prendre l'offensive le cas échéant. Il se forme en carré ou sur deux lignes, les compagnies en ligne de sections par le flanc d larges intervalles ou en colonne de compagnie à double distance, ce qui permet


undéploiementrapideenavantonsur les flancs.

lrtillerte

( échelon de

que

tir) marche entre les deux

lignes avec mulets de 1 ambulance, Lfohelon de manoeuvre précède habituellement le convoi, mais ni une attaque est possible il se tient sur le coté

ticiresd'undesangles,

leplu

exposé à °0CouZCC

véritable bastion mobilePour un fort d*£tacliemcnt on peut

ainsi

formant

un

avoir plusieurs échelons de manoeuvre formant dos carrée qui se flanquent mems

mutuellement.

00leConvoi ( Train decombat,trainrégimentaire ) ambulance :1 convoiadministratif,troupeau ) qui forme un carré sous l'escorte d'une troupe d'infanterie ( par exemcolonne ci-dessus Il comprend habituellement 4 groupes ( 1° Matériel et

picunbataillon

dans

le

cas de

o° Vivres, des angles Intérieurs

bagages,Eaus dans chacun

d'infanterie

la

4° Orge et du

)

bétail placés

carré., Les compagnies

sont réparties sur les £ faces dans des formations analogues à cellesdel'échelon do manoeuvre« Lese viced'explorâtion et de sûre estconfié à un

r

iil

indigne archc de6à10kilonrtresen avant; ilest appuyé,s' est nécessaire,parznefract*onde cavalcrie rêg:-l. icre-

goum

à la âcourtedistancesur les

Lasûretérapprochéeincombe

cavalerie régulière

échelons flanosto cavaliers) ( arrière-garde Une 1 section avec quelques à suit très faible distance en arrière de la colonne ; c'est un simple détachement de police pour ramasser les traînards. La colonne marchant ainsi dans un ordre permettant de recevoir â tout instant les charges de la cavalerie arabe, il n'y a paslieu généralement de constituer un groupe claVCf,nt.garde.. qui marche en


-

;

Si on rencontre un défilé le convoi rompt son escorte se répartit se forme en colonne

DEFILE*

et

-

le carré

entre les

;

quatre groupes et sur les flancs.

forte arrière-garde couvre le passage du défilé place également des flancs-gardes fixes si la longueur

Une

on -

de ce

e

e:cîne

la sortie on arrêtela tête de colonne pour reformer le carré.Si la cavalerie ennemie est à craindre, ne pas envoyer la cavalerie amie dans le défilé avant quel'infanterie n'en ait saisi le débouché. A

-

MARCHES DE NUIT La 1-e à conserver car

nuit

la formation en carré est diffici-

les unités se mélangent On marche en plusieurs colonnes de route parallèles, d une cinquantaine de mètres

d'intervalle. Au jour

carré..

on prend

la formation en

;

-

Halte horaire toutes les 50 minutes dans la pran'arrête jamais entièrement la colonne, les fan— tique on tassinsseuls se reposent un peu pendant que le convoi continue ou serre. En principe pasde grand'halte Le départ a lieu assez tôt, en été, pour queles troupes arrivent à l'étape avant BALTES

9

Si la longueurde la marche ne le per-

heures du matin.

pas,faire un long repos pendant la grande chaleur du milieu de la journée,

met

-

BIVOUAC

Toute

la

) :

encarré l'infanterie

colonne bivouaque ( tente-abri

plus ou moins régulier suivant le terrain sur les faces, le reste de la colonne y compris

lerie

au

centre. Les

goums

ment en dehors du carré.

auxiliaires

campent

la

cava-

ordinaire-


Choisir lemplacemAPt du camp autant que possible à flanc de côteau, à une certaine distancedu lit des Oueds de manière à se préserver des fièvres ou d'une crue subite

;

le jour la cavalerie éclaire » Pendant la nuit les

SURETE EN STATION.

grande distance

l'intérieur du carré. Pour la sûreté rapprochée grand'garde ( une section

reconnaissances rentrent

à à

chaque face se couvre par une ou une fraction plus forte )poussée, de jour, à 800 mètres environ, de préférence au point qui commande

les

abords.

De

nuit les attaques à fond sont très rares les arabes n'ont d'autre but que d'enlever

:

des sentinelles, voler des armes, troubler le repos des troupes. On se garde donc à petite

distance. Les grand'-

;

gardes sont rapprochées à 500 mètres environ elles détachent enavant d'elles à 150 mètres en

postes de 4 hommes. En vue de dimichacune ces grand'gardes se subdivise en deux groupes ( Fig.. 1 ) dont un reste an milieu

Fiy.ï nuer la distance entre-elles de

la face et l'autre

fractions

aux

se place au

moyenne des

e

saillant

de

)

droite ( les

avant-postes ne dressent pas les tentes

,


Enfin sur chaque face une section est de piquet. Si des coups de feu sont tirés aux avant-postes, les troupes ne bougent pas; c'est aux grandgardes et aux fractions de piquet qu'il appartient de repousser les agresseurs. Si la fusillade augmente le commandant de la colonne fait "générale" : l'infanterie se porte aux faisceaux, sonner la cavalerie selle et bride les chevaux, les convoyeurs indigènes restent accroupis près de leurs animaux.

la

fantassins

le

cas, rien

Sud et au Maroc on peut avoir affaire à des armés de fusils à rapide. a, pour ce à ajouter aux prescriptions du règlement en ce

giquement

l'offensive.

COMBAT »

Dans

Iln'y

tir

qui concerne l'échelon de manoeuvre qui doit prendre éner-

Il est

bon de remarquer

-

toutefois

que

les indigènes

étendent leur front d'une façon exagérée et visent

d

l'en-

veloppement, d'oùnécessité d'avoir des échelons pour pro-

téger les flancs et les derrières. Ce qui suit s'appique plus particulièrement aux attaques de

cavalerie qui sont les plus fréquentes.

le

l'ennemi attaque en forces, convoi s'arrête les mulets sont tournés vers l'intérieur, les chameaux sont entravés. Les conducteurs s'accroupissent à la tête deleurs animaux avec défense de se lever ou de pousser un cri (l'escorte y veille et fait au besoin usage de la baïonnette ); Dès que

les

compagnies des

C'est surtout

à

faces se déploient. l'échelon de manoeuvre qu'incombe la

mission de tenir l'ennemi éloigné du convoi en prenant en fournissant des feux de flanc. D'ailleurs l'infanterie n'est pas forcée de conserver

l'offensive et

avec rigidité la formation en carré : une partie des faces non menacées peut converser pour augmenter la puissance de


la face attaquée.

feux de La

la protection de l'échelon de manoeuprête à l'ennemi ébranlé dès

cavalerie, sous

charger est que vre, se tient par le feu de l'injanterie. Dans la poursuite elle doit

:

-

laisser entraîner trop loin les Marocains fuientjusqu'à une crête derrière laquelle ils ont des tirailleurs cachés qui ouvrent le feu brusquement et à- bout portantsur les cavaliers. L'artillerie se tient avec l'échelon de manoeuvre ;elle ne tire qu'à bonne distance et sur des groupessuffisamment éviter

de se

compacts,

Iln'est pas sans ,[faroc; des opérations

REMARQUEAU SUJET DES OPERATIONS AU MAROC.

intérêt

de remarquerqu'au cours

en particulier dans laChaouïa,

au

on s'est écarté souvent des principes ci-dessus et que l'on a pris des dispositions à

:

peu près semblables à celles d'Europe. exploration à grande distance par des goums ,: sûreté immédiate assurée par la cavalerie régulière j gros marchant par quatre sous 1a-

protectiond'une avant-garde et de flanc-gardes; convoi ayant une escorte particulière et marchant d l'endroitle plus convenable.

I-:

(

Exemple demarche, de stationnement Voir Annexe ltO et de combat au Maroc marche du général d'Amade de BerReahtd sur Settat - Février 1908 )<> B

- Kabyles etog)

-

-

RÉGIONS N'ONTAGNEUSES.

Les populations sédentaires(Berbères, vivent dans des villagessolidement bâtis

CARACTERESGENERAUX.

sur des positions naturellement fortes; elles fournissent surtout des fantassinsd'une agilité merveilleuse et d'un


;

courage remarquable»Eau abondante

sentiers muletiers.

ou

-

ORGANISATIONDES COLONNES.-

portion d'artillerie gne

Peu de

chemins de montagne

cavalerie, plus forte pro-

principalement

artillerie

de monta-

- pour fouiller les ravins, réduire les villages, ren-

verser les retranchements que les Kabyles savent utiliser. Le convoi est organisé avec des mulets et ne comporte pas

d'eau.

Par exemple pour une colonne de 3 bataillons,

1

batterie

de montagne

soit

1

escadron,

2700 combattants emportant 8

jours de vivres, il faudra environ 1000 mulets.

MARCHES.- Se

font

considérables,

en colonnes minces avec des allongements

:

Pour les mêmes raisons que précédemment on constitue l'échelon de manoeuvre et le convoi. deux groupes

L'échelon de manoeuvre, comprenant l'artillerie, précède le convoi et forme l'avant-garde et le gros de la colonne. Certains échelons de l'avant-garde peuvent être 8Up primés, les distances sont très réduites. Le convoi a une forte escorte qui est répartie tout le

;

la cavalerie qui n'est pas service d'estafettes marche avec le convoi.

long de son développement employée au

Il faut

une

forte arrière-garde ( plusieurs

les indigènes attaquant souvent le

compagnies), convoi en queue.

Par suite des difficultés du terrain, la sûreté incombe presque uniquement à l'infanterie qui couvre la colonne par des flanc-gardes fixes ou mobilessuivant le cas. Le convoi ne doit s'engager dans un défilé dangereux que lorsque le débouché et les flancs en sont occupés. Pas de halteshoraires pour donner du repos aux hommes

;


on

profite

des arrêts nécessaires pour

faire serrer le

convoi.

s'établit comme il a été dit pourle Sud sans s'attacher à donner une forme régulière au carré qui doit s'adapter le plus possible au terrain.

BIVOUAC.- Le camp

l'in-

avant-postes, qui peuvent avoir à repousser de fanterie, sont plus fortement constitués. Les

COMBAT.- Le combat est sensiblement 11 européenne J procédés de

le

la

même que dans guerre â de montagne toutefois

la guerre si l'ennemi ne dispose encore que d'un armement à faible portée et de peu d'efficacité, les lignes de tirailleurs -

peuvent être plus denses et l'échelonnement en profondeur

plus réduit. Dans

l'offensive protéger les flancs

;

de

la troupe

qui

attaque par des échelons en arrière combiner une attaque préparer l'attaque de front avec une attaque débordante par le canon qui, de même que les mitrailleuses, ébranle

le

moral des indigènes.

moins possible le combat par le feu et passer promptement Ii une contre-attaque vigoureuse dans laquelle nos troupes ont tous les avantages. Dans

la défensive prolonger le

§.II -

AFRIQUE OCCIDENTALE

:

théâtres d'opérations se rattachent d l'une des trois régions suivantes A - Zone côtière équatoriale Les

B C

; ;

- Région du Sénégal et du Soudan - Région Saharienne.


A

-

-

ZONE COTIERE EQUATORIALE.

»

Cette région comprend la plus grande partie de nos colonies de la Guinée, de la Côte d'Ivoire,

CARACTERES GENERAUX

du Dahomey, du Congo.

Pluies abondantes, pays couvert par la forêt équatoriale qui s'étend depuis la côte jusqu'à une certaine profon-

l'intérieur.

Climat malsain pour les Européens. La mouche tsé-tsé exerce ses ravages dans toute la région: deur dans

l'élevage des bestiaux mulets n'y vivent pas.

y

;

est impossible

On ne

les

chevaux

et

peut donc compter ni sur des

animaux de boucherie, ni sur des animaux de transport. Populations nègres armées de flèches empoisonnées ou de vieux fusils de traite. Les tribus n'ont aucun lien en-

tre-elles.

les opérations il faut se résigner d prendre les villages un à un et déjouer les embuscades incesDans

santes des indigènes.

Localités rares, situées généralement dans les clairières et entourées de palissades. Chemins étroits, tortueux, constitués par de mauvaises pistes sur lesquelles on ne peut marcher qu'en file indienne,

-

ORGANISATION DES COLONNES»

Les colonnes se composent donc

uniquement d'infanterie indigène ( tirailleurs sénégalais), L'emploi de l'artillerie nest possible que si elle est

transportée à dos d'homme. Vu l'absence des ressources locales le convoi est relativement considérable ; dautre part il ne peut être organisé qu'avec des porteurs, ce qui, avec la nécessité de

marcher en

lonne.

file indienne, allonge

considérablement

la

co-


Celle-ci

ne

peut donc comprendre qu'un faible effectif,

2 compagnies, 1 bataillon au plus. les colonnes que de les avoir trop

Il

vaut mieux multiplier

lourdes.

point de vue médioal, prendre des mesures prophylactiques contre la fièvre, même avec les indigènes ( distribution de quinine préventive ). Au

colonne se fractionne en 3 éléments : avantgarde, grosy convoi. Le gros de l'avant-garde est précédé d courte distance ( 30 à 40 mètres ) par une pointe d'éclaireurs ( quelques tirailleurs ) chargés d'éventer les embuscades. Le gros suit de très près l'avant-garde. On le fractiondirine en groupes de combat ( sections ou demi-sections gés par un officier ou sous-officier européen assisté d'un

MARCHES.- La

)

gradé indigène» Leconvoi a une escorte spéciale ( 1 tirailleur pour 8 à 10 porteurs qui fournit également une arrière-garde. Il suit le gros de façon à être à l'abri de toute surprise. bon

Pas

)

de

haltes horaires, les tirailleurs ne les aiment

pas. Vitesse de marche 5 kilomètres à l'heure. La marche doit être suspendue-dans le milieu de la journée. Les marches de nuit au clair de lune - sauf privation de sommeil - ne sont pas pénibles. On peut ainsi faire des étapes journalières de 30 kilomètres.

la

-

»

STATIONNEMENT

rière,

Bivouaquer autant que possible dans une

en carré, les porteurs

clai-

coté deleurs au centre charges; débroussailler le terrain pour en chasser les insectes et les reptiles confectionner pour les hommes

;

à

des abris improvisés toujours préférables à la tente-abri et des claies surèlevées sur quatre piquets pour s'isoler


Les faisceaux ne sont pas formés, chaque soldat garde ses armes sous la main. La sûreté estassurée par un réseau de sentinelles à

du

sol.

très courte distanoe des faces et pouvant se voir réciproquement : elles débroussaillent le terrain à 10 mètres au moins en avant de leur poste de surveillance.

entretenus toute la nuit pour éclairer les abords du camp en laissant celui-ci dans l'ombre. Les officiers et sous-officiers européens font le quart à tour de rôle. Tout le monde doit être prêt à prendre les Des feux sont

armes à

la

moindre

alerte.

se passe généralement sous bois. L'avantgarde suffit le plus souvent à bousculer les petites embuscades. Si elle se heurte à une résistance sérieuse, elle se déploie en tirailleurs sans intervalle. Le commandant nombre de groupes de combat qu'il de la colonne engage juge convenable il en conserve en soutien, en réserve et pour couvrir ses flancs. Le convoi serre les porteurs se couchent à côté de leurs charges. Dès que l'ennemi fléchit, se porter à l'attaque baion-

COMBAT.- Le combat

;

nette

galats carré.

;

au canon, en

dans

désunir. Si

le

restant

leur ardeur,

0

les tirailleurs séné-

ont toujours une tendance à se

l'attaque se produit

Pour lattaque d'un concentriques

:

groupé

dans une

clairière, former le

village former plusieurs colonnes


B

-

REGION DU SENEGAL ET DU SOUDAN..

CARACTERES GENERAUX.-

Cette région s'étend du

Cap Vert

jus-

qu'au Tchad, et, du Sud au Nord, de la forêt équatoriale jusqu'à la région Saharienne. Le cours du Niger de Tombouc-

laligne d'étapes

dernier point au Tchad par Zinderenmarguentsensiblement la limite septentrionale. Climat chaud mais sec, plus sain que celui de la forêt équatoriale Leau sans être abondante ne fait pas défaut. tou à Say et

de ce

* forêts

sont rares, la brousse généralement clairsemée. Populations nombreuses, très fanatiques, au tempéramment guerrier ; il faut s'attendre de leur part à de vigoureuses

Les

offensives et

à de grands combats en

rase campagne. Souvent

des sultans, des marabouts prêchant la guerre sainte, arrivent à asseoir leur domination sur de grandes régions et

possèdent ainsi de véritables armées ( Ex : Rabah, Samory). C'est avec ces chefs qu'il faut alors compter et engager

la lutte.

a villages, les villes memes, sont nombreux, souvent entourés de murs en pisé qui en font de véritables forte-

Les

resses ( Tatas ). Toutefois les routes se réduisent à de simples pistes tortueuses, mais la région - en dehors du massif duFouta-Djalon - est moyennement accidentée et de

parcours facile.

)

Les ressources chevalines sont considérables. Les animaux de transport ( ânes, boeufs, chameaux se rencontrent d peu près partout; les troupeaux, pour le ravitaillement sont une des princien viande ( boeufs, moutons, chèvres pales richesses le pays produit du mil et du mais. Les convois de ravitaillement pourront donc être très réduits et ne comprendre qu'un jour ou deux de vivres de réserve.

;

),


-

*

ORGANISATIONDES COLONNES

On

voit donc que

colonnes n'est limitée que par 1"objeotif

l'effectif dont

on

la forcedes à

atteindre et

dispose.

d'ailleurs posséder à la fois une grande mobilité et uneforce de résistance appréciable. Avec ou à défaut de spahissénégalais, la cavalerie est constituée par des goums auxiliaires faciles à reoruter Les colonnes doivent

)

dans les populations qui nous sont soumises.

L*infanterie ( que

en

totalité

possible une compagnie ou

indigène

une

comprend

autant

section montée de

tirail

leurs sénégalais pour les missions qui exigent de la rapidité.

)

L*artillerie ( batteries à dos de mulets, quelquefois

batteries montées peut rendre degrands services surtout par son effet moral sur les indigènes et dansl'at~

même

fortifiés, est facile à organiser (

taque des villages

)

Le convoi

des chameaux

et il n'y

a

lieu

de

généralement avec

recourir

aux

porteurs

bât font réellement défaut. — que si les animaux de Tous

les

Européens

-officiers et sous-officiers sont

montés.

-La formation de marche dépend de la situation tac-

MARCHES,

tique La

file

c'est le

;

indienne permet de suivre les sentiers frayés

mode de marche

habituel des indigènes. Elle

a

l'inconvénient d'allonger démesurément les colonnes et ne peut être employée que pour des colonnes d'effectifrestreint et loin de l'ennemi. Dès qu'une rencontre est probable, on prend formation en carré, ou plus exactement en vue du carré. Par exemple l'infanterie des 4 faces peut constituer quatre- colonnes

la


marchant en losange avec le convoi au milieu, comme dans le casde la Fig,2

pour une compagnie

à

quatre sections.

Pour un bataillon on pourrait pren-

dre le dispositif indiqué par

la figu-

deux compagnies de tête et de queue en ligne de sections ; les 2ème et gème compagnies en colonne.

re 3

:

les

- pour A peut meme, comme on l'a vu Sud-Algérien, avoir avantageusement

On

le Fi«2.

un échelon de manoeuvre

pour

et

un échelon

le convoi. Lavant-gard est constituée par le goum qui éclaire en avant

et sur 1es

Ilanc.

à

L'artillerie marche lintérieur du carré, prête à prendre position sur les faces menacées, de préférence aux angles, sur laligne même

de

l'infanterie.

escorte spéciale qui fournit également une petite arrière-garde avec quelques cavaliers du Le convoi a une

Ficf.3.

le plus

goum.

Pendant Dahomey,

la

les

campagne du troupes marchaient

à

souvent possible en petites-colonnes parallèles, hauteur les unes des autres, se reliant au moyen d'appels

et de sonneries, car la brousse épaisse

pas de

leur permettait s'apercevoir mutuellement. Chacune d'elle était préne


cédée à courte distance d'une faible avant-garde,marchant soit déployée, soit en ligne d'escouades en file indienne. et était suivie de son convoi. En cas dattaque chaque colonne formait une face désignée du carré.

-

carré avec toutes les précautions déjà indiquées précédemment ( forêt équatoriale ). Entourer le camp de haies vives ( Zeribas ) construites au moyen d'épineux trouvés sur place, pour rompre l'élan de l'ennemi ou des troupeaux qu'il peut, comme il le fait parfois, lancer sur le camp.

'<:JTATIONNEMENT.Bivouac en

Le goum forme un bivouac à

dubivouac principal.

part,

à 200

mètres environ

les adversaires que l'on rencontre au Soudan combattent: les cavaliers, qui sont nombreux,avec le sabre et la lance les fantassins avec des javelots ou des flèches. Depuis quelques années l'usage des armes à

COMBAT.-

Généralement

;

perfectionnées, se répand de plus en plus. Dans tous les cas, soit à cause de la courte portée de leurs armes, soit que le terrain fourré gêne les vues (Dahomey), soit par suite du fanatisme et de l'esprit guerrier des indigènes, ils attaquent le plus souvent à courte distance et arrivent vite au corps à corps.

feu,

même

Le combat se présente généralement sous la forme d'une embuscade tendue àl'abri d'une ondulation du terrain ou d'un fourré, soit sous la forme d'un enveloppement brusque et rapide par une multitude de cavaliers et de fantassins qui courent pour

ainsi dire sans

arêt.

suffit généralement pour prévenir toute surpriet déterminer la direction de l'attaque de l'ennemi

Le Goum

se

Il

ne

doit plus alors avoir qu'une préoccupation: se


rallier

à

l'abri

du

carré et

dégager son champ de tir (figure 4 ). Le carré ouvre le feu dès que lennemi se présente à

portée ; l'artillerie surtout usage du tir à

bonne

fait

mitraille.

Dès que l'assaillant marque un mouvement de recul, le

goum

est découplé sur les fuyards qu'il attaque de flanc,

en ordre

serré,

Il est utile

de manière à leur couper la retraite. de remarquer qu'au Soudan le combat doit

toujours être poussé re

d

fond: il faut détruire l'adversai-

ou succomber soi-même

sous

le

nombre.

-

ATTAQUE D'UN VILLAGE, D'UNE POSITION FORTIFIEE.

Souvent on a

à s'emparer d'une position ou d'un village fortifié. Il faut opérer alors par colonnes concentriques, éviter de suivre les sentiers en général repérés pour le tir, préparer l'attaque par l'artillerie, au besoin faire brèche à la mine. Quelquefois il faut entreprendre un véritable siège. Ex : attaque de Sikasso ( Soudan le Mai 1898, ( Voir Annexe N° II : Exemple de stationnement et de combat au Soudan - combat de Doroté - Novembre 1910.-

)

Annexe N°

III

la brousse:

: Exemple de combat en

rase campagne dans

combat d'Oumbouémedi - Dahomey 1892 C

Parmi

2

-

)

REGION SAHARIENNE.

les diverses races

du

Sahara, les Touaregs, peu-


plades nomades et guerrières, constituent un véritable

l'Afrique en razziant les populations sédentaires des oasis et en rançonnant les caravanes. Ils se déplacent à chameau et combattent généralement à pied ils sont très

fléau

de

;

iles.

mo,b

Pour les atteindre et les attaquer on emploie les compagnies de méharistes du Soudan, qui, se rencontrant d'ailleurs périodiquement avec des détachements des compagnies

sahariennes, établissent ainsi la jonction continue entre l'Afrique Occidentale et le Sud Algérien. Le rôle des unités de méharistes n'est qu'un rôle de police, soit pour opérer une reconnaissance, soit pour protéger une caravane, soit pour châtier une horde et lui reprendre les troupeaux quelle a razziés. Les opérations sont donc toujours entreprises avec de faibles effectifs ; une soixantaine de fusils suffit le plus souvent. Par suite de l'extrême rareté de l'eau et des ressources locales on ne saurait enmener d'autres animaux que le chameau, ni opérer avec des colonnes considé-

rables.

§.

III -

MADAGASCAR

plateau central de l'île se raccorde par de vastes gradins avec les plaines du pourtour: la région Est,marécageuse, est couverte d'une forêt dense ; celle du NordOuest, humide, par des savanes; celle du Sud-Ouest, sèche, par une brousse épineuse épaisse. Toute l'île est d'un parLe

cours

difficile.

La conquête de Madagascar a été virtuellement terminée en 1895 par la prise de Tananarive.. Il ne semble donc pas


qu'elle devienne dans la suite le théâtre d'opérations militaires importantes. Toutefois il a fallu 6 années pour imposer notre autorité aux diverses populations de l'île il faut compter avec leur hostilité sourde - en particulier dans le Sud - et s'attendre encore à des soulèvements par-

tiels

comme en

1905

La tactique la plus habituelle des peuplades révoltées est de tendre des embuscades ou de résister sur des positions fortifiées,analogues aux repaires des pirates du

opère contre elles par colonnes concentriques en partant des régions pacifiées. Par suite des difficultés de parcours et de la pénurie des ressources locales, les colonnes sont de faibles effec tif. L'infanterie comprend, avec les tirailleurs malgaches, une proportion de 1f3 à la moitié d'Européens ou de SénéTonkin.

galais.

On

;

L'artillerie est nécessaire pour l'attaque des positions fortifiées elle est portée à dos de mulet ou même, dans les régions marécageuses, en filansane, sorte de litière utilisée par les bourjanes ( porteurs). Les procédés tactiques à adopter sont,suivant le cas, analogues à ceux employés pour la forêt équatoriale ( voir précédemment ) ou par la zone montagneuse du Tonkin ( voir plus loin )„

9- IV Les diverses régions de en deux catégories: A

INDO-CHINE.

l'Indo-Chine peuvent se diviser

- les régions basses d'alluvions

Rouge,

delta

du Mékong auquel on

delta du Fleuve peut rattacher le Cambodge; :


- les régions montagneuses, couvertes de forêts et qui entourent les précédentes : le Haut Tonkin et le Laos. B

Pendant

la période

de conquête du Tonkin nous avons eu

troupes régulières chinoises auxquelles il a fallu livrer de sérieux combats. Si notre domination parait définitivement assurée il faut néanmoins compter, pour l'avenir, avec le réveil des races asiatiques ( Japon,Chine, etc..) et nous pourrions avoir à nous opposer dans les deltas à des adversaires organisés à l'Européenne qui auraient réussi à envahir notre colonie soit par terre, soit par

affaire

aux

mer.

D'autre part la lutte contre la piraterte, qui sévit région montagneuse, a été la phase la plus surtoutdans

longue de

la la conquête. Qu'une complication

les puissances voisines, les actes

de

se produise avec

rébellions

ne manque-

ront pas de se produire encore. On envisagera donc successivement le cas des opérations dans les deltas, et le cas des opérations contre les pira-

tes.

A

-

OPERATIONS DANS LES DELTAS.

pays a l'aspect d'une plaine humide où s'entrecroisent les mille branches capricieuses des ri-

CARACTERESGENERAUX.- Le

vières ( arroyos) et les nombreux canaux d'irrigatiodont les rives sont couvertes d'une végétation épaisse formant rideaux d'arbres et masquant les vues. La population est excessivement dense, les villages très nombreux. Les rizières forment partout une sorte de damier dont les compartiments sont délimités par des digues assez étroites. Le fond des rizières est boueux, souvent inondé; seuls les indigènes peuvent s'y mouvoir.


)

ressources locales ( ris, buffles sont abondantes. Depuis l'oooupation française le réseau routier a été très Les

developpe.

-

»

ORGANISATION DES COLONNES

)

Les colonnes peuvent

locales ) et doivent ( adversaire éventuel constituées et comprendre les trois armes.

;

( ressources

être fortement

cavalerie qui ne peut s'écarter des grandes routes, est toutefois en proportion faible elle fournit les estafettes et assure les liaisons entre les divers éléments La

des colonnes.

L'infanterie doit

comprendre un nombre d'Européens égal

celui des indigènes. Ceux-ci passent partout, aussi bien dans les terrains fourrés que dans les marécages et les rizières. Ils constituent d'excellents éclaireurs et peuvent à

;

le combat mais au moment de l'assaut ils ont besoin d'être appuyés par des troupes blanches, surtout en face d'un adversaire employant la tactique européenne. Sous le climat déprimant de ces régions, les Européens entamer

;

ne doivent porter que besoin une couverture

leurs armes, leurs munitions et au les indigènes doivent pouvoir con-

Les bagages sont donc portés par des cooliesaffeotés à chaque unité administrative. L'artillerie peut comporter, en outre des batteries de montagne, des batteries montées de 75. Ces dernières sont forcément liées aux bonnes routes, tandis que les premières ont l'avantâge de pouvoir passer sur les digues des

server leur agilité.

rizières.

Les colonnes doivent également avoir une forte proportion de génie ( compagnies mixtes composées d'indigènes fortement encadrés d'Européens ) notamment pour préparer les passages de rivière d l'infanterie blanche et à

tillerie

l'ar-


Les convois peuvent être réduits par suite de l'abondance des ressources locales. N'employer les coolies que lorsqu'on est dans l'impossibilité d'utiliser les bonnes routes ou

les convois par jonque.

Sur les routes on marche

MARCHES.-

formation, campagne,

comme en

:

France

même

vitesse, mêmes haltes-horaires. En pleine sur les sentiers indigènes ou les digues des rimême

zières,on ne peut marcher qu'en file indienne. Il faut suspendre la marche pendant les heures les plus chaudes de la journée et éviter, d'autre part, d tout prix les marches de nuit d cause de la dyssenterie. Dans ces conditions, sauf le cas d'absolue nécessité, l'étape ne doit pas dépasser 20 kilomètres. En général la colonne est fractionnée comme il suit

:

: l'infanterie indigè-

1° Une avant-garde comprenant de rôle est de fournir la pointe et les éclaireurs ne dont le

destinés

fouiller le terrain avoisinant la direction de passant dans les bouquets de bois et les rizièl'infanterie européenne restant sur la route pour

à marche, en

;

res ; de

fournir la première résistance

lui adjoint

en cas de

de

rencontre avec

mitrailleuses. le reste de l'infanterie et toute l'artillerie. Celle-ci n'a pas besoin d'être à l'avant-garde, pour éviter les surprises très faciles dans ce pays et pour laisser au génie de lavant-garde, en raison des nombreuses coupures du sol, le temps de pré-

l'ennemi

une section 2° Le gros des troupes qui comprend on

parer les passages. 3° Des flancs-gardes, composées de tirailleurs indigè-

nes et suivant des itinéraires parallèles à la colonne Les coolies de compagnie marchent avec leur unité; ceux du convoi administratifforment une colonne spéciale qui suit le gros, mais avant l'arrière-garde


-

STATIONNEMENT.

villages étant

Les

nombreux

:

et le bivouac né-

faste aux Européens, le cantonnement est la règle affecter les maisons en briques ( habitations des riches,maisons communes, pagodes aux Européens, les cases en bambouaux indigènes.

)

;

sûreté du cantonnement est facile

:

réaliser barricader les issues tenir par des postes fournis par les indigènes les chemins et les digues aboutissant au cantonneLa

à

ment.

-

Les procédés de combat sont ceux de la guerre européenne, en les adaptant toutefois au terrain. Les engagements dans les deltas seront caractérisés par une lutte

COMBAT.

:

opiniâtre autour des villages transformés Exemple

Une

colonne marche de

droite et

vers

A

points d'appui. ; la pointe re-

passage de l'arroyo en C. Les indigènes continuent leur marche en avant, à

çoit des coups de fusil

tirailleurs

B

en

à gauche de

la

au

;

route

traversant les rizières

et se servant des digues ou des rideaux d'arbres pour s'abriter, ils reconnaissent l'ennemi et cherchent à déborder le village A par les deux ailes. L'infanterie européenne de l'avant-garde, après avoir fait réparer le pont, s'il y a lieu, franchit l'arroyo de manière à avoir des vues et points D de la figure 5 ). se retranche L'artillerie se déploie aussitôt pour appuyer l'attaque; le plus souvent elle n'a d'autres ressources que de rester à proximité de la route ou de se placer sur une digue aménagée rapidement. Les pièces verront rarement l'objectif, mais il suffit que l'officier qui règle le tir puisse l'apercevoir. Si la résistance est telle qu'elle nécessite l'engagement

(

du gros de

l'infanterie, l'artillerie remplit sa mission


habituelle du champ de bataille. Les unités du combat de front sont de préférence des compagnies européennes, les compagnies indigènes, en raison de leur aptitude à passer partout et d utiliser les couverts, étant réservées pour

les attaques débordantes.

B

-

OPERATIONS CONTRE LES PIRATES

pirates ont pu se former autre,fois.,grace d la faiblesse du pouvoir central,aussi bien

GENERALITES.- Les bandes de

»

en Chine) quen Annam, au Siam ou au Cambodge Tout récenment encore elles désolaient le Tonkin ; elles ont à peu


près disparu maintenant de notre territoire, mais au moindre relâchement dans notre surveillance elles ne tarderaient

reparaître (1). La piraterie s'exerce surtout dans les zones frontières. Les bandes organisent leurs repaires fortifiés dans les régions montagneuses,couvertes de forêts et accessibles seulement par de mauvais sentiers perdus dans la brousse ci les rochers. Le là elles rayonnent pour leurs hardis

pas

à

coups de main.

chef de pirates se voit contrarié dans , ses expéditions par une colonne française, il envoie, la plupart du temps, le gros de ses forces combattre nos soldats pendant qu'avec le reste il exécute la razzia qu'il a préparée. La bande opposée à nos troupes a pour but de gagner du Quand un

temps, de nous user, de nous infliger des pertes sans en subir elle même en tendant des embuscades, en attirant nos détachements dans une fausse direction, et finalement en

s'établissant sur

une

position fortifiéoù elle tient le

nécessaire pour obliger nos colonnes à se déployer; elles'échappe ensuite pour recommencer plus loin. La poursuite des pirates est donc très pénible. Les fortifications qu'ils élèvent sont toujours très forte?.L'art consiste surtout d cacher les ouvrages dans la brousse pour que l'ennemi ne puisse se déployer qu'une fois sur la position et sous un feu violent. Ils sont complétés par des défenses accessoires très sérieuses barrières,palissades, trous de loup avec, dans le fond, des temps

:

(1) Nonseulementces bandes rançonnaient les villages,mais elles se livraient à la contrebande de l'opium et au commerce des femmes annamites qui constituaient,naguere encore, un article d'exportation très apprécié des Chinots.


bambous

appointés et souvent empoisonnés.

;

Outre la piraterie, des foyers insurrectionnels se sont formés à plusieurs reprises dans les pays montagneux la

répression des rebelles

a

nécessité les

mêmes

efforts

que

les pirates auxquels ils sont comparables. L'effectif des bandes - rebelles ou pirates - est souvent considérable ( exemple les Pavillons Hoirs ).ïls sont généralement armés de fusils à tir rapide. ORGANISATIONDES COLONNES.-Même

proportion d'Européens,

même

proportion des 3 armes que dans les deltas. L'artillerie est indispensable pour l'attaque des positions fortifiées.Par suite des difficultés du terrain, le canon de montagne est seul utilisable, mais sa puissance est souvent insuffisante, aussi quelquefois on a fait usage de mortiers de 15 centimètres contre les repaires de

pirates (1). Le

génie doit être fortement constitué et emporter une

notable quantité d'explosifs. Les régions montagneuses où l'on opère sont dépourvues de ressources à l'exception d'un riz rouge, "riz gluant", dont les

tirailleurs

s'

:

accommodent annamites eux mêmes mal. Il faut donc emporter, outre les munitions et les vivres des Européens, les vivres des indigènes un nombre considérable de Coolies est nécessaire.

-

font en colonne, le plus souvent en file indienne Les prescriptions pour les heures de marche, les haltes,

MARCHES. Se

la

longueur de

l'étape

sont les mêmes que dans les deltas.

(1) Les officiers coloniaux désirent tous l'adoption d'un obusier léger démontable du calibre de 100 à 120millimètres»


le

fractionnement de la colonne est également même ( indigènes à la pointe d'avant-garde ). Des flancs-gardes doivent toujours s'assurer la possession des sommets qui Le

dominent

le sentier suivi.

le service de sécurité est lanécessité, pour les éclaireur

très pénible par suite de de se frayer à grand peine

Tout

un chemin.

est toujours suivi par une forte arrière-gard de crainte des surprises sur les derrières. Le convoi

terrain très couvert, on peut avantageusement fraotionner le gros de la colonne en un certain nombre d'écheEn

mètres environ. Dans le cas d'une embuscade un seul de ces échelons peut être surpris et il est facilementdégagé par ceux qui viennent en arrière.

lons se suivant

à 50

Les villages sont plus clairsemés que dans le deltas, néanmoins ne bivouaquer que lorsqu'on ne peut cantonner: aux raisons déjà données s'ajoute la crainte des

STAT:rONNElfENTo-

tigres.

COMBAT.- Dans

les opérations contre les pirates

:

ou

les rebel-

présente généralement sous l'une des deu. embuscades en cours de route, attaque formes suivantes

les, le

combat se

d'une position fortifiée. On a déjà vu certainesprécautions

à

prendre contre les

embuscades. Celles-ci

sont presque toujours

tendues dans les défilés en forme de cirques,présentant des étranglement.

successifs tels que A.B ( Fig. 6 ), très fréquen dans ces régions.


Le gros de

la colonne ne franchi le défilé

A que

lorsque

l'avant-garde atteint B qu'elle occupe et où elle attend. Pendant tout le trajet A - B, le gros laisse une une forte arrière-garde en A jusqu'à ce qu'il ait dépassé B, pour pouvoir, en cas d'échec, repasser par A s'il est assailli en tete par des forces supérieures. La plupart de nos colonnes surprises au Tonkin ont été détruites pour avoir négligé ces précautions.

-

repaires fortifiés des pirates occupent généralement un massif montagneux et boisé, dépourvu de communications intérieures, et sans que l'on puisse déterminer la positionexacte de ces repaires.On ne peut etre fixé à ce sujet que lorsqu'on est arrivé à courte distance des ouvrages, mais alors l'ennemi s'échappe après une première résistance sans attendre l'attaque d fond. Une première phase consiste donc d investir la région suspecte comme une véritable place forte, en occupant les hauteurs, les points de passage et ens'y retranchant. Dans une 2eme phase, des colonnesconcentriques, partant de cette première position, resserrent peu à peu l'investissement, mais en avançant avec précaution, par échelons prêts à appuyer par le feu à courte distance les détache-

TTAQUED'UNE POSITION FORTIFIEE.

Les

ments en avant. Sème phase, lorsque l'emplacement des Enfin dans retranchements ennemis est bien déterminé, on donne l'assaut de très près, mais seulement après une longue et énergique

la

préparation par les feux d'artillerie

etd'infanterie.

l'assaut se prémunir par des échelons et des soutiens en arrière,contre les retours offensifs que les piPour

rates exécutent

au moment où

leurs avant-lignes étant enle-

vées, on va aborder les ouvrages principaux.


fractionnement de la colonne est également le même ( indigènes à la pointe d'avant-garde ). Des flancs-gardes doivent toujours s'assurer la possession des sommets qui Le

dominent

le sentier suivi.

sécurité est la nécessité, pour les éclatreur,

très pénible par suite de de se frayer d grand peine

Tout

le service

de

un chemin.

est toujours suivi par une forte arrtère-gard de crainte des surprises sur les derrières• Le convoi

terrain très couvert,

En

on

peut avantageusement frao-

tionner le gros de la colonne en un certain nombre d'échelons sesuivant à 50 mètres environ. Dans le cas d'une embuscade un seul de ces échelons peut être surpris et il est facilementdégagé par ceux qui viennent en arrière.

-

Les villages sont plus clairsemés que dans le néanmoins ne bivouaquer que lorsqu'on ne peut canaux raisons déjà données s'ajoute la crainte des

3TATïCNNEIfnUT„

:

deltas, tonner

tigres.

COMBAT.- Dans

les, le

lesopérations contre les pirates

:

combat se

formes suivantes

ou

les rebel-

présente généralement sous l'une des deu. embuscades en cours de route, attaque

d'une position fortifiée. On a déjà vu certainesprécautions

à

prendre contre les

embuscades. Celles-ci

sont presque toujours

tendues dans les défilés en forme de cirques,présentant des étranglements

successifs tels que AoB ( Fig 6 ), très fréquen: dans ces régions.


Le gros de

la

colonne ne franchi

le défilé

A que

lorsque

l'avant-garde atteint B qu'elle occupe et où elle attend. Pendant tout le trajet A - B, gros laisse une une forte jusqu'à qu'il arrière-garde en A ait dépassé B, pour ce d'échec, pouvoir, en cas repasser par A s'il est assailli en tête par des forces supérieures. La plupart de nos colonnes surprises au Tonkin ont été détruites pour avoir négligé ces précautions.

le

-

repaires fortifiés des pirates occupent généralement un massif montagneux et boisé, dépourvu de communications intérteures, et sans que l'on puisse déterminer la positionexacte de ces repaires.On ne peut être fixé à ce sujet que lorsqu'on est arrivé à courte distance des ouvrages, mais alors l'ennemi s'échappe après une première résistance sans attendre l'attaque à fond. Une première phase consiste donc à investir larégion suspecte comme une véritable place forte, en occupant les hauteurs, les points de passage etens'y retranchant. Dans une 2ème phase, des colonnesconcentriques, partant de cette première position, resserrent peu d peu l'investissement, mais en avançant avec précaution, par échelons prêts à appuyer par le feu à courte distance les détache-

TAQUE D'UNE POSITION FORTIFIEE.

Les

ments en avant.

Enfin dans la 3èmephase, lorsque l'emplaoement des retranchements ennemis est bien déterminé, on donne l'assaut de très près, mais seulement après une longue et énergique

-

préparation par les feux

d'artillerieetd'infanterie.

l'assaut se prémunir par des échelons et des soutiens en arrière,contre les retours offensifs que les piPour

rates exécutent

au moment où

leurs avant-lignes étant enle-

vées, on va aborder les ouvrages principaux.


(

:

:

- Exemple d'organisation d'une forte colonne et d'opérations au Tonkin Marche sur LangSon et délivrance de Tuyen-Quan en 1885. Annexe N° V : Exemple d'opérations contre les pirates Prises des forts du De-Nam en 1892 ). Voir

Annexe N° IV

CHAPITRE

PACIFICATION

-

IV.

TIOli, PRINCIPES DE COLONISATION,

conquête coloniale doit être évidemment l'occupation définitive du pays conquis, mais en vue d'une amélioration matérielle et morale des indigènes. Le but n'est pas de détruire mais d'édifier. Le corps expéditionnaire doit donc se transformer auplus tôt et, si possible, dès son arrivée, en corps d'occupation. La

fin d'une

"L'occupation militaire consiste moins en une opération militaire qu'en une organisation qui marche"( Gal Lyautey). -- pacification. Après la conquête vient donc la

CONDUITE VIS-A-VIS DES INDIGENES.-

Il faut

commencer

par in-

timider les indigènes pour obtenir leur soumission. On les désarme, on prend des otages, mais en ayant soin de ne pas les exaspérer en employant mal à propos la violence. Il faut ménager le pays et les habitants et, tout en se montrant très ferme, faire comprendre aux populations que les

les

vaincus de- la veille doiventdevenir demain.

auxiliaires

du

len-


respecter les villages, les récoltes, éviter tout pillage, tout gaspillage des ressources locales. C'est d'ailleurs l'intérêt même des troupes qui auront à

Il faut

donc

s'installer dans le pays. Dès qu'on s'est emparé d'un centre habité, le premier soin, quand les habitants ont fait leur soumission est de créer un marché.

CREATION DE POSTES.- Tout mouvement

doit pays conquis

de troupes en avant

avoir pour sanction l'occupation effective du Au fur et à mesure des progrès, on installe sur la région tout un réseau de postes, autour desquels les indigènes soumis se réorganisent et cultivent en paix leurs terres. Ces postes constituent, avec les villages armés situés en arrière, un rets serré dans lequel les rebelles, les

pirates viennent se faire prendre Il faut en effet combiner dans ce but l'action politique à celle de la force. Dès que les indigènes sont en confiance, qu'on peut être assuré de leur fidélité, il faut les faire concourir au maintien de l'ordre et à la répression du brigandage, en leur confiant des armes et

des munitions. Les indigènes sont toujours très sensibles à cette marque de confiance qui est à leurs yeux la preuve la plus péremptoire nos bonnes intentions.

de

a

Quand tout danger disparu, on retire les armes pretées aux populations en se contentant de les laisser à une milice sérieusement organisée, commandée par des Européen, ce qui libère les troupes régulières. Peu d peu on supprime les postes devenus inutiles et

améliore ceux que l'on conserve ( créer des établissements en maçonnerie pour donner l'impression d'une occuon

pation définitive ).


En même temps on

établi des voies

liant les divers postes, les localités

importantes

édifie des passages sur les cours d'eau, enfin lever topographique du pays. Parallèlement

on

re-

on

fait le

toutes ces opécrée une organisation administrative. On divise

ORGANISATION ADMINISTRATIVE.-

rations

le

;

de communications

à

on pays en :

qui correspondent à l'action d'une compagnie ou d'un peloton et dont le chef, capitaine ou lieutenant, SEVTEURS,

est un

le

secteur. CEEOLES, comprenant plusieurs secteurs et Officier supérieur ( Chef de bataillon J. en meme temps

TERRITOIRES

commandant du

correspondant

à

commandés par

l'action d'un Colonel.

:

Autant que possible ces divisions doivent correspondre à des divisions administratives indigènes villages, douars Ce rôle d'administrateur est des plus délicats ; il exige beaucoup de patience, une profonde connaissance des moeurs du pays et surtout pas de formalisme. Plus d'une révolte a été provoquée uniquement par ce

etc.

fait

l'administrateur avait inconsciemment violé une tradition chère aux populattons. "Nos administrateurs et "officiers doivent défendre, au nom du bon sens9 les inté"rets qui leur sont confiés et non les combattre au nom "du règlement" ( Général Galliéni J. En résumétoute cette organisation est progressive ; c'est la méthode de la tache d'huile. Suivant l'expression du général Galliéni, le dernier poste occupé devient l'observatoire d'où le commandant du secteur examine la situation, détermine les nouveaux points à occuper, prépare un que

nouveau mouvement en avant.


-

ECOLE DU SOLDAT COLONIAL DANS LA PACIFICATION.

Pendant

la

période qui suit la conquête, les troupes n'ont plus qu'un rôle de police qui passe bientôt à des troupes de milice. Il est sage de mettre d profit les inépuisables qualités de dévouement,dingéniosité du soldat français et de relever ainsi son moral qui, s'il se conserve généralement bien pendant les périodes de marche et de combat, a toujours une tendance d sedéprimer,sous l'influence du climat et des privations, pendant les périodes d'oisiveté. Il faut employer les soldats individuellement, stimuler leur énergie et leur émulation, les mettre en face d'une responsabilité, d'une initiative, leur donner en un mot "une raison de vivre" ( général Lyautey en en faisant des instituteurs, des contre-mattres d'écoles professionnelles, des chefs de chantier, des ouvriers d'art, des

)

chefs d'exploitation agricole, des chefs de

etc. officiers coloniaux reste

petits postes,

de milice

nos se sont presque toumontrés jours non seulement des conquérants hardis, mais aussi des pacificateurs habiles. L'oeuvre du Maréchal Bugeaud en Algérie, du Général Faidherbe au Sénégal, et plus récemment du GénéralGalliéni à Madagascar en fait Du

foi.

CONCLUSION. Ce

rapide aperçu de la guerre coloniale ne saurait

évidemment

suffire

aux

officiers destinés

à

la pratiquer.

essayé, toutefois, de faire ressortir qu'à chaque pays correspondaient des procédés d'organiaation et de On a


combat

différents.

la tactique peut varier suivant les circonstances, il suffit de citer l'exemple des Anglais Pour montrer combien

qui subirent un désastre complet en 1879 au Zoulouland parce qu'ils combattaient en ordre dispersé et qui, au contraire,durent leurs défaites du Transvaal à leurs formations compactes.

Il est

toute nécessité que les officiers coloniaux étudient à fond le théâtre d'opérations où ils seront appelés à agir ; qu'ils méditent les travaux de leurs ainés dont l'expérience leur est indispensable. Uais, non seulement l'officier colonial doit acquérir une somme de connaissances étendues et variées, il doit aussi avoir le moral solidement trempé, car il ne doit compter que sur lui-même pour tenir tête victorieusement à tous les dangers qui le menacent de toutes parts, du fait de l'ennemi, de l'hostilité des habitants, de l'insalubrité du climat, du défaut de ressources de toute nature. donc de


I

NOTE N°

EXEMPLE DE MARCHE, STATIONNEMENTET COMBAT DANS L'AFRIQUE DU NORD (MAROC J.

MARCHEDU GENERAL D'AMADE Février 1908 DE BER-RECHID SUR SETTAT

(5-6

( Croquis Nos

Le 4

?

Février 1908, la "colonne

du

et

3

J.

).

Littoral" sous les

ordresdu Général d'Amade rejoint à Ber-Rechid la "colonne duTirs". Le Général d'Amade décide de se porter les jours suivants, avec les deux colonnes, sur Settat, centre de tribus turbulentes, mais en passant par Zaouïet-el~Mekki, pour affirmer que ce point,où la colonne du Tirs a soutenu

Février un combat assez violent, n'a été abandonné que de plein gré. L'ensemble des deux colonnes a la composition suivante:

le

2

COLONNEDU TIRS,

COLONNEDU LITTORAL.

8 compagnies, 1 section de mitrailleuses, 2 Escadrons de Chasseurs

d'Afrique,

Goum

6 compagnies,

2 sections de mitrailleuses, 2 Escadrons de Chasseurs

?

d'Afrique

Algérien 2 1

batteries ontées, batterie de montagne.


(

-

Février J.

Le 5 Février les 6h30 du matin pour P colonnes quittent leurs bivouacs d marcher sur Zaouïet-el-Mekki. Elles forment 2 carrés échelonnés celui du Littoral à droite et en avant (1) ),1*ar-

COMBATDE :J,AQUIET-EL-MEKKI

(

tillerie entre les

5

carrés, utilisant la piste et ayant

deux

soutien. Les trains régimentaires suivent leurs colonnes respectives ; le convoi et les sections de munitions sont laissés à Ber-Rechid. La cavalerie couvre vers le Sud-Est l'ensemble du dispositif. Après avoir refoulé quelques cavaliers marocains les 3 compagnies en

10h30, vers Zaouïet-el-Mekki en gardant,leur formation échelonnée. Des grand'gardes d'infanterie avec piquet de cavalerie sont portées au Tinguerdoux colonnes campent,

à

mity à Zaouïet-el-Mekki et d Ali-el-Harra. Des tranchées pour tireur à genoux sont construites sur toutes les faces

des bivouacs.

midi, la cavalerie signale un goum ennemi ( 300 à 400 cavaliers ) venant de Settat sur Zaouïet-el-Mekki. D'autre cavaliers et des fantassins apparaissent au loin. A

prend aussitôt les armes. Les compagnies des faces menacées se portent à 500 ou 600 mètres dans la direction On

de l'ennemi. Les autres compagnies restent sur leurs emplacements en réserve. L'artillerie prend position près d'Aliel-Earra et de Zaouïet-el-Mekki ; les trains et l'ambulance

sont abrités au pied du Tinguermit. Vers 1 heure, une batterie ouvre 3500

le feu, entre

3000

et

mètres, sur les masses ennemies marchant sur les bi-

; à 1^30 une autre batterie réduit au silence, à la (1)Ce fut la dernière fois que les troupes prirent,au sortir de leurs bivouacs, la formation en carré. A partir de ce moment elles rompirent toujours en une ou plusieurs co-

vouacs

lonnes.


4000 mètres

distance de

environ, une batterie marocaine

tire d'ailleurs sans efficacité, La cavalerie s'est rabattue sur les ailes, dégageant le champ de tir de l'infanterie. Mais l'ennemi, devant le qui

feu de l'artillerie, se tient d grande distance, n'attaque pas et finalement se replie vers le Sud-Est. Les compagnies engagées le poursuivent pendant une lieue, l'artillerie suivant par bonds successifs j elles rentrent ensuite au bivouac sans être inquiétées»

alerte

(

-

Février).

Février, après une nuit sans importanoe, les troupes françaises se

COMBATDE SIDI-DJEBLI

de mettent en marche

)

6

sur

Settat;

Le 6

en même temps une

nouvelle

colonne ( 4 oompagnies, 1 peloton de spahis, 1 section d'artillerie doit se porterde Ber-Raohid sur Settat pour couvrir le flanc-gauche. Les deux carrés de Zaouret-el-Hekki, partant à 6 heures du matin, en pleine nuit, rompent en 2 colonnes de route à 50 mètres d*intervalle, la cavalerie en arrière. Au

jour,

comme on

aperçoit les feux.d'un

camp marooain

vers Sidi-Msika, on forme comme la veille deux carrés juxtaposés ( celui du Tirs à gauche ) entre lesquels marche l'artillerie; les mitrailleuses au centre des carrés. Le goum et 1 escadron éclairent en avant versleSud,

droite. carrés continuent leur

2 escadrons d gauohe, 1 d

le camp l'ennemi, refusant l'attaque de front, s'élève rapidement sur sa droite et attaqua la face Estde la colonne du Tirs. Les Chasseurs d'Afrique doivent se replier et la face Nord du carrédoit se déployer sur le prolongement de la face Est les Chasseursforment alors la face Nord. Les deux

marocain. Vers 7^30

;

marche sur


L'artillerie vient donner son appui à la colonne du Tire, cn. tirant par dessus les troupes et par les intervalles, tant sur les premièreslignes de marocains que sur les groupesplus épais qu'on voit en arrière. Sur le reste du front la colonne est peu attaquée. continue; les premières lignes des deux carrés, déployées sur un large front, s'avancent par échelons, en réglant leur allure sur celle de la face Est, qui La marche se

la

flanc de 1*ennemi,par des feux de petites fractions échelonnées, tout en stationnant le moins possible pour ne pas retarder la marohe. cherche à enrayer Vers ah30,

manoeuvre de

l'apparition de la

colonne de Ber-Rechid oblige les Marocains à s'éloigner brusquement. A partir de ce moment la colonne principalene rencontre pour ainsi dire

plus de résistance sérieuse. Quant à ment comme

la

colonne de Ber-Rechid, elle opère parfaiteflanc-garde mobile. Ce détachement, qui marche

également en carré, est obligé de faire face aux attaques venant de lEst et du Sud. 71 réussit toutefois à s'emparer successivement des mamelons Sidi-el-Aïdi et Cote 245, qu'il fait occuper chaque fois par une compagnie en couverture face à l'Est, puisfinalement du Four-d-Chaux, tendant ainsi un réseau de feu sur le flanc gauche de la colonne principale. C'est ainsi que celle-ci pût facilement occuper

Settat.


NOTE 90

II

EXEMPLEDE STATIONNEMENTET DE COMBATAU SOUDAN.

COMBATDE DOROTE ( 9 Novembre ( Croquis N08 et 5

4

).

).

1910

Le combat de Doroté fait nettement ressortir la sité d'avoir un camp bien protégé des défenses

soires ( Zéribas ) et

par

l'utilité,même dans les

lesplusdésespérées,

nécesacces-

circonstan-

d'une offensive énergique contre les hordes sans cohésion des peuplades indigènes. ces

colonne Fiegenschuh (4 Janvier 1910 ) le lieutènant-colonel Moll, arrivé à Abécher au mois d'Octobre, avait l'ordre de marcher contre DoudmouPour venger le massacre de

la

rah-, ex-sultan du Ouadai, qui s'était réfugié dans le Massalit près du sultan Tadj-Eddine. Le Colonel Moll forma 2 colonnes : une colonne

pale,

princi-

sous ses ordres directs, devait se porter droit sur Djirdjel, capitale duMassalit ; une colonne secondaire

(

compagnie, Capitaine Arnaud) devait passer par le Dar Tama et le Dar Guimer, pour couper la retraite à Doudmou1

rah s'il cherchait à s'échapper parleNord ; la jonction des deux colonnes s'opérerait le 10 Novembre sur l'OuadiKadja. La colonne principale quitte Bir-Taouïl le 4 Novembre.

Elle

1

:

comprend

section de tirailleurs montés (

26 hommes

),


tirailleurs, section d'artillerie d dos

1 1 1

compagnie de

310

tirailleurs,

convoi de chameaux et

1

de chameau (9.1 chameaux)

troupeau ( 24 boeufs).

Soitun effectif de : 20Européens ( 10 officiers -10 sous-officiers ), chevaux,

59

58 chameaux. Avec la colonne marche un goum indigène du Ouadaï ( environ 200 cavaliers ). Le 8 Novembre, la colonne arrive aux environs de Djirdjel mais le manque d'eau l'oblige à faire un crochet vers le Sud et, à 5^30 du soir, après une marche pénible, elle établi son camp d proximité des puits de Doroté, à 1500 ou 1800 mètres au Nord de la localité. Tout ce que l'on sait

sur l'ennemi, c'est que, d'après des renseignements fournis par des prisonniers indigènes, les guerriersMassalits avec Tadj-Eddine et les partisans de Doudmourah seraient vers Sagnamé.

carré est formé sur une légère croupe de direction Sud-Nord d'où les vues s'étendent au loin sauf du coté de l'Est où elles sont masquées par une autre croupe parallèle Cinq ou six villages abandonnés et des plantations de mil entourent le camp à des distances de 600 d 9000 mètres. Les 4 sections de la compagnie occupent chacune un des angles du carré ; les 2 pièces sont l'une à l'angle N..E, Le

l'autre

Pour

à

l'angle

la nuit,

Sud-Ouest.

un

petit poste est placé

à 150

mètres en-

viron sur chaque angle et une sentinelle double à 30 ou 40 mètres sur chaque face. Fais la zériba, faute d'épineux en

quantité suffisante, ne constitue qu'une barrière médiocre. La nuit se passe sans incident sauf quelques coups de fucil qui obligent par deux fois les tirailleurs à prendre


*

leur position decombat.

: le

9^30 Le lendemain 9 Novembre, rien d'anormal jusqu'à service de sûreté est réduit à une sentidu matin nelle sur chaque face ; leshommes vont par corvées éuûcessives chercher de l'eau dumil les chameaux sont

et

;

conduits au pâturage vers le Sud-Est sous la garde de deuxescouades. LeColonel Moll,qui necroitpas à l'attaquede l'ennemi,

projette

pour porter

de se

porter dans l'après-midi sur

un grand coup à

l'adversaire, et

de

Sagnamé

sjinctal-

ler ensuite fortement dans la régionde Doroté pour y attendrela colonne Arnaud et, de là, rayonner par de nombreux coups de main. A cet effet il envoie le capitaine Chauvelot, majorde la colonne, reconnaître près du village de Doroté un emplacement de camp plus favorable,en particulier deux zértbas découvertes par une corvée (ces deuxséribas n'étaient autres que les anciens campements deTadj-Eddine et Doudmourah ). Vers 9^35 un fort nuage de poussière est signalé au - delà de la crête au Sud-Est du camp à 1 kilomètreenviron: les corvées rentrent précipitamment ; une grande partie des Ouadaïens, pris de panique, s'enfuient la garde des • chameaux sur la crête Sud-Est ouvre le feu puis se replie enpoussant ses animaux qui se précipitent sur la face Est du carré, faisant une énorme trouée dans la zéri,ba.!i A compte distance derrière les chameaux sont apparus sur lacrête 300 d 400 cavaliers Tadj-Eddine en tête reconnaissable à son costume rouge entourespar une

à

-

horde hurlante de3000 4000 fantassins. Toute cette masse se précipite "àl'allure d'un cheval au galop"

le colonel

sur

camp.

Le

Moll a donné

l'ordre d'attendre,pour ouvrir


le feu,

que l'ennemi

soit

à bonne

portée. Celui-ci n'est

plus qu'dOO mètres lorsque partent les premiers coups de fusil, C'est à ce moment que rentre, par la face Est, le capitaine Chauvelot revenant de Doroté accompagné d'unseul tirailleur.. Le lieutenant d'artillerie Joly a juste letemps

tirer deux

canon de l'angle Nord-Est et il est cloué sur sa pièce d'un coup de zagaie. Le feu n'a pu, en effet, arrêter l'élan de l'ennemi ; la de

coups à

mitraille

avec

le

face Est du carré est complètement enfoncée ; les faces Nord et Sud plient à leur tour. La situation est rapidement

très critique.

Cependant les

ques hommes

d 300

officiers parviennent

à

rassembler quel-

mètres à l'Ouest du carré et font face

:

l'ennemi. Sous les deux-- coups de mitraille du lieutenant Joly, celui-ci a été séparé en deux masses l'une, la plus importante, qui a traversé la face.Ouest, mais qui est bientôt contenue par le feu des tirailleurs de plus en plus d

l'on a pu rallier ; l'autre qui a contourné le carré par le Nord et qui, attaquant de flanc, oblige une partie de la vaillante petite troupe à lui faire face. L'ennemi est à ce moment complètement arrêté par le feu; son moral, malgré sa viotoire,est ébranlé par l'énergique contenance des tirailleurs et par la mort de Tadj-Eddine tué au moment où il pénétrait dans le carré. Les officiers, l) avec les hommes qu'ils ont sous la main ( une centaine prennent alors résolument l'offensive et marchent surle nombreux que

camp. A 11 heures du matin l'ennemi complètement repoussé est en fuite ; le maréchal des logis Dubail, quoique blessé, remet en action les deux pièces reprises à l'ennemi et achève la déroute. L'ennemi abandonne 3 étendards, environ 600 cadavres, plus de200 chevaux tués, et il enmène un nombre considéra-

ble de blessés.


rais

fensive

ce succès, qui est dû uniquement à l'esprit d'ofdes officiers qui n'ont jamais désespéré est chè-

:

rement payé 8 Européens tués

teint 2I 69

14

( 3 officiers dont le colonel blessures ), 5 blessés sur 90*

de 10

tirailleurs tués

blessés. disparus.

at-

Moll

sur 310 ( proportion1/3 )"

:

plus, la colonne est dans une triste situation le camp a été complètement bouleversé, les bagages pillés; tous les chameaux et les chevaux sont tués ou disparus ( sauf 2 chameaux et6 chevaux qu'on retrouve un peu plus tard ; le troupeau de bétail est dispersé. Néanmoins le capitaine Chauvelot, qui a pris le commandement, décide de rester sur place pour attendre la colonne De

)

et reprendre l'offensivedèsl'arrivée de ce renfort. Mais cette colonne ne vient pas Le 13, une forte reconnaissance ( PO tirailleurs, capiArnaud

)

:

;

est poussée dans la direction de Sagnamé elle inflige aux débris des bandes de guerriers Massalits taine Faure

une sanglantedéfaite

des tirailleurs»

cette victoire

remonte

le

moral

le capitaine Chauvelot, inquiet au sujet de la compagnie Arnaud dont il est sans nouvelles, voyant ses maigres ressources s'épuiser, décide de revenir à Abécher. Devant l'insuffisance des animaux de bât, les quelques chevaux que l'on a pu trouver servent au transLe 16 Novembre,

;

port des blessés à raison de 2 par animal les pièces sont traînées à bras, les munitions d'artillerie, les bats etc.,, sont portés à dos d'homme. Tout ce qui n'est pas de première nécessité est brûlé sur place.


Ce

n'est

que

le

17, que

la

colonne

fait

sa jonction avec

compagnie Arnaud, Celle-ci s'était avancée le 10 Novembre jusqu'à. 10 kilomètres au Ford de Doroté, mais trompée par des fuyards ennemis qui avaient annoncé une grande vic-

la

toiredesHassalits,elles'était repliée sur Bir-Taouïl, Ce n'est qu'à Koudry que, recevant des renseignements précis sur la situation, elle revenait en toute hâte au secours de la colonne principale.


NOTE N°

M

EXEMPLE DE CCI'BAT EN AFRIQUE DAMS LA BROUSSE

COMBATD'OUMBOUEMEDI (EXPEDITION DU DAHOMEY 12 OCTOBRE1892 Croquis 2J° 6 )»

-

(

valles

culier

les troupes

du colonel Dodds en,marche en 5 colonnes à interde 100 mètres, chacune suivie de son convoi parti( porteurs ). C'est la marche en carré. Toutes les

Le 19 Octobre au matin, 2000 hommes ) se mettent

(

).

voitures suivent la piste qui est au centre. La marche est lente et pénible, le terrain couvert de

très hautes herbes A 8 heures, les premiers

lonne

le jeu

s'arrête ci

coups de feu

éclatent, la co-

prend sa formation de combat. Bientôt

de l'ennemi est excessivement nourri et se dévelop.pe sur un front de 300 mètres environ. Les combattants ne se voient pas la brousse est si serrée, si haute que e -z.P 7" on n'aperçoit 1 fumée des "tmême d coups ennemis. pas la Les 3 groupes parfaitement soudés se déploient sur une ligne denviron 400 mètres, L'artillerie, sur la ligne de feu, couvre la position ennemie de mitraille, et linfanterie combattant sur deux rangs n'excute que des feux de

;

f

salve.

Après avoir repoussé une vigoureuse attaque des Dahoméens sur son flanc gauche, le colonelDodds porte la co-

lonne en avant.


la cohésion de la ligne pendant la marche, le colonel fait sonner les clairons, battre les tambours et indiquer le centre par le fanion de la légion. L'artillerie marche à la bricole sur la route et attelée dans la brousse. Elle suit pas à pas l'infanterie qui, la baïonnette haute, marche au pas presque cadencé. D'un seul effort la ligne s'ébranle, marche lentement 200 mètres, s'arrête, exécute quelques feux de salve et reprend la marche. Les Dahoméens ne cèdent le terrain que pied d pied Afin de conserver


IV.

NOTE N°

EXEMPLE D'ORGANISATION D'UNE FORTE COLONNEET D'OPERATIONS AU TONKIN c.

MARCHESUR LANG-SON ETSUR

( Croquis

I

8, 9, 10 Je

PREPARATION DE L'EXPEDITION »

-

-

PLAN D'OPERATIONS..

de

Nos 7,

TUYEN-QUAN.

l'Isle prit le

En Août 1884, lorsque le général Brière commandement au Tonkin, la situation

guet-apens de Bac-Lé venait d'avoir lieu ( Juin ), les troupes Chinoises dessinaient un grand mouvement d'invasion au Nord et au rcrd-Ect du

était assez embarrassée. Delta; elles s'étaient

Le

avancées au Sud de Lang-Son jusque

vers Kep et Chu.

offensive énergique sur Lang-Son devenait donc nécessaire pour repousser les troupes chinoises et s'emparer de ce point qui commande une des principales routes d'invasion du Tonkin. On commençât par protéger les abords du A temps,on prépara une Delta, reprendre Kep et Chu et,en même forte expédition qui devait avoir lieu au commencement de Une

l'année1885

Comme ligne

d'opérations le

commandement

entre les trois routes suivantes ( Croquis

avait N° 8

)

à :

hésiter


la route mandarine par Phu-Lang-Thuong,

Than-Moï ( 100 kilomètres

Bac-Lé

)_;

)

la route par Chu et Dong-Song( 30 kilomètres

2° 3°

la route par

Chu

et

;

et ffui-Bcpa

route mandarine était la moins Mauvaise, mais partir de Bac-lé elle formait un défilé de 1500 à gODe mètres de large, entre une muraille rocheuse à pic et une chaîne couverte de forêts, Les chinois avaient en outre garni le La

défilé de fortifications,

3cre route avait l'inconvénient delaisser intactes, à moins d'une journée de marche de notre base d'opérâtions ( Chu ), les troupes ennemies de Dong-Song ( 15000 hommes La

)

environ On

la

et de Bac-Lé (

choisit

donc

VOOOC hommes)"

route et Chu, sur le Looh-l.'am,

base d'opérations ; eau pouvaient remonter jusque là.

fut organisé

comme

les transports par

-

ORGANISATION NE LA BASE D'OPERATIONS, Un appontement fut créé à. Chu pour débarquement des denrées et du matériel, On réunit ainsi en ce point les munitions nécessaires à

le

;

7000 combattants

8000 Asiatiques, Les transports

40 jours de vivres pour 8000 Européens, 800 chevaux et 400 mulets.

par coolies, mulets

laligne de

;

derrière les troupes élevaient se faire ou chevaux de

communication, au fur

ceux le long de et à mesure des travaux

bat

d'amélioration de la route, par voitures Lefebvre voitures à boeufs. Plus de 6000 coolies avaient été rassemblés.

ou

par


-

;

Le convoi de vivres comprenait 4 sections de coolies portant chacune un jour de vivres les deux premières devaient partir avec la colonne, les autres un peu plus tard, Pour eliminuer les transports, le général en chef avait

VIVRES.

prescrit d'utiliser dans la plus large mesure les ressources du pays traversé, notamment les denrées (qui consis-

taient principalement en riz et en paddy (1))que l'on trouverait dans les camps chinois qui tomberaient entre nos mains. Un troupeau de boeufs devait suivre la colonne.Dans ces conditions le poids de la journée de vivres transportée ( biscuit, tafia, sel,café,thé,sucre étaitréduit à 9 tonnes et demie ( 450 à 500 coolies J.

)

-caissesateliers

fabriqué de nombreuses de dimensions réduites, transportables par les coolies. Les caisses d*artillerie comprenaient 4 coups de 80, celles d'infanterie 1950 cartouches. Chaque caisse

'UNITÏOïïS.

Les

formait la charge de de 100 coups

sur des mulets• A

coolies accouplés„

batteries emportaient

Les

ligne

9

de Hanoi avaient

la

un approvisionnement de

1ère

par pièce, dans des caisses ordincires

était

base dopérations

:

rie divisé ainsi qu'il suit

installé le parc d'artille-

a) - un 1er échelon de 100 coups par pièce, devant suivre la colonne de très près, porté par des coolies ou des animaux de

;

bat

b) - une 1ère réserve de 50 coups,

prête

à

être enlevée

(1) Kis nondécortiqué pour la nourrituredesanimaux•


;

par des voitures à boeufs jusqu'au pied des montagnes,puis ensuite par des coolies c)

àla

réserve de base d'opérations ; «

une 2ème

d) - enfin des

ateliers

ges de toutes sortes.

de lits

SERVICEDE SANTE*

50 coups

outils, ustensiles, rechan-

avec

Une ambulance

restant provisoirement

formée de 5 grandes baraques

pourvues de camp en bambou était élevée à Chu. Les malades ou blessés étaient évacués sur cette ambulance à dos de coolies ou de mulets ; de là, après quelques jours de repos, sur Hanoï par des jonques.

SERVICE DES ETAPES. - Ce

service était placé sous la direction

d'unchef d'escadron d'artillerie ayant sous ses ordres un nombreux personnel d'officiers destinés aux commandements des gîtes d'étapes, à

la conduite des convois,

travaux de route.Sur tout le parcours,des travaux considérables furent exécutés par plus de pcrc coolies. De distance en distance des gîtes d'étapes étaient créés où on élevait

,

des cabanes destinées à abriter

les

aux

Européens des postes,

les malades, les blessés, les hommes de passage. Ladéfense en était assurée par une série de petits postes retranchés* COMPOSITION DE LACOLONNE.

Réunie

à

la fin

de

Janvier 1885

aux environs de Chu, elle comprenait ? brigades: Commandant en chef - Général Brière de l'Isle; troupes non embrigadées ( 1 Compagnie du génie, un

escadron )*


1ère Brigade ( colonel Giovanninelli ) : <5 bataillons ( '-' d'infanterie de marine,

tirail? i leurs algériens, 1de tirailleurs de

ton7 "8

noi ),

P. 1

batteries ( dont

2ème

une de 4 rayé de montagne

J,

ambulance,

Brigade ( généralde l'égrier ) :

bataillons ( 5 batteriesy 7

ê

d'Européens, 1 de Tonkinois ),

1 ambulance*

Effectif total 7rO combattants environ.

-

Les hommes emportaient sur eux 4 jours de vivres de réserve. Les trains régimentaires (coolies ) ne comprenaient que les bagages dos corps et les vivres de réserve des officiers. Le ravitaillement en vivres et en munitions ne pouvait donc se faire qu'en ayant recours aux sections de vivres et de munitions qui suivaient

REPARTITTON DESCOOLIES»

la

colonne.

La

répartition des coolies était

1?00 coolies -

:

000

à peu

près la suivante:

transport des bagages et vivres de réserve des officiers dans les corps, services et états-majors*

id -

médical ( brancards des compagnies, -service matérield'ambulance),

- id, - - Matériel de télégraphie,trésor, prévoté* - id - Deux sections du convoi de vivres. 1000 id - - Transport des ? échelons mobiles du parc 400 1100

Total

-

d*artillcrie•

4500

coolies

»


II -

EXECUTION DE LA HARCRE SUR LANG-SON.

1er Février toutes les troupes de la colonne étaient réunies dans la plainede Chu, Cependant le général en chef recevait des nouvelles inquiétantes de Tuyen-Quan, occupé par une garnison de 600 hommes sous les ordres du commandant Dominé. Celui-ci faisait connaitre que l'armée chinoise du Yunnam, qui bloquait la Place depuis le milieu de Décembre, avait commencé l'attaque le 23 Janvier et qu'au 1er Février Le

les travaux d'approche n'étaient plus qu'à

la citadelle.

300 mètres de

général Brière de l'Isle estima qu'il avait le temps, à la condition d'agir avec rapidité et énergie, de refouler au delà de Lang-Son d'abord l'armée chinoise du Kouang-Si qui menaçait plus directement le Delta,puis de se retourlier contre celle du Tunnam pour délivrerTuyen-Quan. Le

Les

opérations commencèrent donc le

3Février.

Nous

n'en-

trerons pas dans le détail de celles-ci : au bout de dix jours, pendant lesquels les troupes eurent à supporter des fatigues extrêmes par le mauvais temps, et à livrer sept combats contre un ennemi très supérieur en nombre, elles entraient à Lang-Son. On donnera toutefois à titre d'exemple, le dispositif de marche de la colonne expéditionnaire le 10 Février,dans la vallée étroite au Nord de Dong-Song ( la 1ère brigade était en tête de la colonne ) :

Dispositif de marche.*


-

1

peloton de tirailleurs tonkinois en

éclaireurs,

Pointe(

1 com"pagnie

Pointe

de

tirailleurs algériens '(-(l'roté

geant, les pontonni.ers et

section ),

4k

1

legénie

une

bataillon de tirailleurs tonkinois.

I1 500 mètres 1 iv

rEtat-major de la lcre brigade, estfettesj compagnie de tirailleurs algériens,

J 1 1 1 ,? 1 A I

Tête

311I

section d'artillerie,

compagnies de

tirailleurs algériens>

section d'ambulance.

500 mètres v

1avant-garde

500

bataillon ( tirailleurs

A I I mètres

« v1 ! 1

la

Gros de

colonne

alaériens J.

?

bataillon ( infanterie de marine J, sections d'artillerie,

1 Ij 1

bataillon ( infanterie de marine J,

la le A

batterie, pcme

brigade9 convoi ( environ 5000 coolies J.

1 <

mètres

-

POO

Arrière-garde

i i

1

bataillon avec à la bricole.

une

batterie

de 4

trainée


L'avant-garde détachait, sur les pitons a droite et d gauche, des flanos-gardes fortes d'une section ou d'une demi-section qui rejoignaient la queue de la 1ere brigade après avoir été remplacées par des fractions égales de la 2ème

»

III

-

MARCHESUR TUYEU-OUAN

Aussitôt après la prise de Lang-Son, le général en chef qui, renseigné sur le siège de Tuyen-Quan, savait que la décidait de se situation de la place étaitcritique porter à son secours avec la brigade Giovanninelli, tandis

(1)

le général-de Négrier allait continuer les opérations autour de Lang-Son pour refouler les Chinois sur le Irouang-

que

Si.

avoir été ravitaillée, la brigade Giovanninelli se mettait en route le 16 Février par la route mandarine et le 22, après avoir parcouru 150 kilomètres en 7 jours, elle arrivait en face de Hanor sur la rive gauche dufleuve Après

Rouge Lee

troupesfurent transportées (croquis nqs 7et9) en canon-

la

(1) Chose admirable,de peur d'arrêter marche victorieuse des Français sur Lang-Son,le commandant Dominé s'était bien gardé de donner,dans les dépêches qu'il pouvait envoyer,la note exacte de la situation et d'appeler à son secours. Ce ne fut que lorsqu'il eut appris l'ocoupation de Lang-Son qu'on marqu'ail connaitre l'entière vérité et demanda beaucoup possible,avec chat a,,,fit délivrance plus vite le sa de monde, insistant sur les position formidables, le grand nombre des Chinois qui couvraient le siège en aval de la Place.


;

nières jusqu'à Bac-Hat,

la Rivière

Claire

de

au

confluent du Fleuve Rouge et de

là elles suivirent le sentier

qui

longe ce dernier cours d'eau pour se rendre à Phu-Doan (27 Février ) ou un détachement d'un millier d'hommes venus de Hanoi et de Sontay les avait précédées. La colonne portée

à

ainsi 1'effectif de 3500 combattants, continuait ensuite sa marche sur Tuyen-Quan. Malgré les difficultés qu'il présentait, le sentier qui longe la Rivière Claire avait étéchoisi parce que cet itinéraire permettait de faire suivre autoidescanonnières(1) par eau le convoi

et

la largeur

obligeait à marcher en file indienne, que de plus des fossés encombrés d'une végétation inextricable, le terrain couvert de hautes herbes, des mamelons escarpés et boisés à courte distance sur le flanc gauche rendaient une surprise toujourspossible, Comme

du chemin

la

colonne était fractionnéeen groupes pouvant se suffire à eux-memes. On avait ainsi l'ordre de marche suivant, tout

différent

de 1

: tirailleurs

celui donné précédemment

peloton de

S compagnies de

1er Groupe

tonkinois,

tirailleurs algériens,

Génie et pontonniers, 2 compagnies de tirailleurs algériens, 1 batterie de 80, 1 bataillon de tirailleurs algériens, 1

section d'ambulance„

pème Groupe

(1) La baisse des eaux ne permit pas à ces canonnières de dépasser Phu-Doan,et elles ne purent prendre part au

elles auraient pu être très utiles prenant d'enfilade et à revers les défenses chinoises*

combat de Hoa-Moc ou

en

4


Il bataillon dinfanterie de marine, batterie 80,

1 ,0

cme , Groupe

1 \, 1

de

bataillon d'infanterie de marine.

fp

jc<~e 3cmvC:,roupe Groupe

compagnies de tirailleurs algériens, 1 compagnie de tirailleurs tonkinois, 1 batterie de 4 traînée à la brioole, Convoi de munitions.

Ambulance

,

rr7,ore-gar e 1

< 1 1

compagnie de compagnie de compagnie de

légion étrangère, tirailleurs algériens, tirailleurs tonkinois.

La marche était d'ailleurs très pénible : c'est ainsi que le 23 Février, en partant de Phu-Doan d 1 heure du soir, onne faire que 7 kilomètres

put

»

(

3Mars)(Croquis Chinois s'étaient partagés

COFBATDF-KOA-FOC

Les

niery 5000 à 6000 hommes,

faisait

1!10,99

:

et 10

).-

le preen deux groupes le siège de Tuyen-Quan,

tandis que l'autre, 15000 réguliers et Pavillons-Noirs, avait constitué, pour couvrir les opérations du corps de siège, des camps retranchés, d Hoa-Moc dans la vallée de la Rivière Claire et à Ca-lanesur le Song-Chai, reliés par des campements fortifiés, Le 2 Mars, l'avant-garde

( tirailleurs tonkinois et tirailleurs algériens) arrive sur un mamelon boisé ( mamelon

de

l'Observatoire )

à

courte distances des tranchées enne-

la protection de cette troupe, le colonel Giovanninelli fait la reconnaissance de la position, Les couverts du terrain l'obligent d s'avancer jusqu'd une mies de Hoa-Foc. Sous


centaine de mètres des tranchées, il doit même monter dans un arbre pour voir l'ensemble de la position. Celle-ci com-

:

prend

-

une première ligne A.B.C.D., orientée Nord-Sud, formée de fortins reliés par des tranchées casematées, d'un développement de 500 mètres environ et qui bat la route de front et de flanc ( le fort A est à moins de 100 mètres de

l'observatoire du Colonel ) ; en arrière, s'étendent plusieurs lignes

:

de

fortins, sen-

B999 C999 A9B9C9D9 - A99 B" C"D" E" - A999 siblement parallèles Enfin,en se portant sur lagauche, colonel aperçoit une autre ligne de fortins M-IN*O,P ; le pays est tellement fourré que les troupes ont pu les dépasser sans les voir et sans en être aperçues. Les créneaux de tous ces ouvrages sont au ras du sol, enlevant ainsi à notre tir beaucoup d'efficacité ; de plus les Chinois n'ont débroussaillé que sur une profondeur de

50 mètreso En avant du

fort A', est

le

un

fouillis inextricable d'ar-

bres et de roseaux hauts de plus de 3 mètres où il parait impossible d'engager une troupe un peu considérable (1.). Seule, la partie de terrain situéeentre la ligneAB, l'observatoire et la route, est découverte, mais marécarivière, geuse ; âl'Est de la route le terrain,jusqu'à est couvert de bambous qui masquent les vues aussi bien aux assaillants qu'aux défenseurs. Le colonel Giovanninelli,commandant l'avant-garde,dont l'intention est de devancer l'ennemi au défilé de Yoc en le refoulant vers l'Ouest, et devant la nature du terrain

la

(1)

Ce qui

paraissait impossible

à

rait plus maintenant avec l'emploi lisé des tirailleurs tonkinois,

cette époque

ne

le se-

de plus en plus généra-


sur la gauche, prend comme objectif les fortins B et C, négligeant ainsi les ouvrages à l'Ouest de la route. Si

l'attaque réussit elle

l'avantage de faire tomber d'un seul coup toutes lesdéfenses de la 1ere ligne. Deux batteries prennent position sur la croupe R et OUa

vrent le feu sur les fortins

B

et

C que

l'on voit

mal

(1).

Enmême temps 2 compagnies de tirailleurs algériens doivent s'engager dans les bambous à droite de la route pour attaquer, couvertes sur leur gauche par une compagnie en flancgarde à l'Ouest de la route et surveillant les fortins A,M,N. Mais, comme les Chinois ne donnent pas signe de vie, le capitaine Granier, des tirailleurs tonkinois, reçoit l'ordre de s'avancer, avec 10 de ses hommes marchant un à un, jusqu'à proximité des tranchées pour obliger l'ennemi à se montrer. Sa compagnie,qui n'a pas compris l'ordre donné, suit malheureusement toute entière, et tombe brusquement, d 30 pas des tranchées, sous un feu terrible de

le

front et

flanc ; elle est presque entièrement détruite. A la suite de cet événement, deux bataillons de tirailleurs algériens sont bientôt complètement engagés dans l'angle formé par les retranchements B C et la rivière. de

troupes sont arrêtées par de formidables barricades de bambous et par des fougasses que font éclater les Chinois. Le colonel Giovanninelli fait avancer la section d'artillerie qui était en S jusque sur le mamelon de l'obCes

servatoire.

Une

seconde compagnie envoyée en flano-garde route lui donne, comme soutien, une section

l'Ouest de la placée dans les hautes herbes a

au

pied

du mamelon.

Cette

(1) Ces 2 batteries durent débroussailler le terrain les pieces étaient à quatre mètres d'intervalle et, faute de plaC1 une section dût s'établir à une centaine de mètres

en arrière

en

S*


artillerie ouvre le jeu,

sans grands résultats semble-t-il,

à peine sur le fortin ( ) sont lon infanterie à 600 mètres

de marine

Vers 5 heures du

l'artillerie de

engagés sur

-

batail

le front

B C.

le brouillard empêche tir, l'assaut est donné d

soir, alors

continuer son

C. Deux nouveaux

que

courte distance. Malgré une résistance opiniâtre des Chinois et les obstacles accumulés par eux, l'infanterie de marine, au prix de pertes énormes, pénètre dans les lignes ennemies et y reste malgré plusieurs retours offensifs. A 6, heures, l'obscurité venue, le combat cesse ; les troupes passent la nuit sur place. Le 3 Mars au matin, nos troupes s'emparent des fortins A,M,N évacués pendant la nuit, puis des fortins D'D" C" ,E"

à

de Yoc, la route gauche. A midi ledéfilé 3^30, (jui a été trouvé libre,est occupé, et, vers la colonne desecours rejointlesassiégés. qui menacent

Les opérations de cette colonne ont été menties, comme vu, avec vigueur, mais le combat de Hoa-Moc appelle on

l'a

:

quelques observations, qu'une expérience acquise depuis par 20 ans de guerre au Tonkin permet de préciser

1° La reconnaissance aussi téméraire qu'audacieuse du

colonel Giovanninelli, malgré tous les renseignements recueillis, est insuffisante à elle seule pour déterminer les dispositions de l'ennemi et le colonel "est obligé

d'en venir

parti qu'il aurait dû prendre tout d'abord troupe ( les tonkinois qui se sont d'ailleurs

au

envoyer une malengagés ) quiamène l'ennemi à se démasquer.

nait une infanterie qui est postée en l'attaquant est vrai en Europe aussi bien qu'au Tonkin J. 2°

Il n'y

a

:

pas eu d'idée de manoeuvre

On

recon-

( Ceci

quatre batail-


lons sont venus s'entasser sur un espace restreint et s'user dans une attaque de front. Comme on ne pouvait, par suite de labsence des canonnières, déborder la gauche ennemie couverte par la rivière, il eut fallu, avec une partie des forces, manoeuvrer par les hauteurs quellesquesoient

les difficultés du terrain" ( lieutenant-colonel lfordrelle): on amenait ainsi l'ennemi à diviser ses forces, on menaçait sa ligne de retraite vers l'Ouest et en même temps on couvrait le flanc-gauche de la colonne qui était très exposé.

fait,

De

un

parti

Chinois se glissant dans

jusque près de l'ambulance qui était

d'artillerie, et,pour le compagnie

il

repousser,

le fourré arriva

la position fallut renforcer la

au Sud de

d'esoorte de ? autres compagnies.

3° Dans ces terrains très couverts, et aussi, par suite du champ de tir restreint ménagé devant les ouvrages,

l'ar-

tillerie ne peut efficacement appuyer les attaques d'infanterie, le défenseur ne se découvrant que lorsque l'assaillant est à très courte portée et que 1'artillerie ne peut plus tirer.


NOTE N° V

EXEMPLE D'OPERATIONS CONTRE LES PIRATES DU TONKIN.

OPERATIONS CONTRE LES FORTS DU DE-NAM PAR LE GENERAL VOYRON( Mars 1892 J. ( Croquis Nos 11 et 12 et Croquis NO

7).

rebelles annamites renforcés par de nombreux pirates chinois s'étaient, vers 1890, réfugiés dans le Yen-Thé,pays qui n'est pas à proprement parler accidenté, mais dont le sol est recouvert d'une végétation inextricable. Une expédition avait été dirigée contre eux en 1891 qui avait réussi à s'emparer des forts de Huu-Thué. Des reconnaissances ayant permi de déterminer l'existence d'un autre repaire fortifié à De-Nam, en plein coeur de laforet, une nouvelle expédition fut organisée au commencement de l'année 1892. Les

)

retranché du De-Nam, sur le Song-Soï, comprenait et 6 autres forun fort principal ( Fort N° 1 du De-Nam tins. Ces ouvrages, souvent à plusieurs étages de feu, étaient protégés par des palissades et de nombreuses défenle débroussaillement ne s'étendait pas ses accessoires au delà des palissades. Les défenseurs avaient ainsi un court champ de tir, mais par contre ils obligeaient l'assaillant à émietter ses colonnes et rendaient très difficile la préparation de l'attaque par le feu. Le camp

;

-

PLAN D'OPERATIONS.

Le

plan d'opérationsqui comportait d'abord


:

l'investissement de la région par des colonnes multiples, était le suivant deux colonnes volantes devaient être

placées en observation sur le pourtour, pendant que des autres troupes attaqueraient directement; une colonne par le secteur de la rive droite du Song-Soi, l'autre par le secteur de la rive gauche. Un point ( dénommé point A ),qui avait des vues sur les ouvrages, ayant été découvert fortuitement quelque temps avant de se mettre en campagne, des pièces de 95 furent adjointes aux colonnes.

SITUATION LE 22 MARS.- Le 22 Mars

verses colonnes était

:

1892,

la suivante

la situation

di-

- Colonnes volantes d'observation. La 1ère colonne ( mobilisée à Lang-Son) - 1/2 compagnie A

de

des

légion,

1

compagnie de

tirailleurs

-

tonkinois

Mosat. La 2ème

laissé,

au

était

à

colonne, mobilisée à Thaï-Nguyen et qui avait passage, un poste à Monaluong, formait deux

)

groupes mixtes ( européens et indigènes 1er groupe ( 1 compagnie de légion,

:

compagnie de

1

tirailleurs ) à Quinh-Lau ; pâmegroupe ( 1 compagniede légion,

tirailleurs)àMotrang »

1

compagnie de

- Colonne d*opérâtions du secteur de la rive droite: Forte de 6 compagnies ( 3 d*européens, 3 d'indigènes ), 4 pièces de 80, deux mortiers de 15, une section du génie, elle formait trois groupes mixtes de 2 compagnies, respectivement à Lang-Thuong, Amdong et Dinh-Tep. B

-

C Colonne d'opérations du secteur de

la rive

gauche:


Cette colonne,destinée

-'

à

l'action décisiveetsurla-

quelle le général Voyron, commandant en chef, désiraitn'attirer 1*attention que le plustardpossible, était concen-

trée

à Bo-Ha,

Elle comprenait

:

compagnies (4 d'Européens,I'd'Indigènes) parties en deux groupes, 8 pièces de 80,

ré-

-5

2 2 1

pièces de 95, mortiers de 15, section du génie,

la basedopérations était installée de

ravitaillement sur

fluviale

à Bo-Ha avec

ligne

soit par la voie

Phu-Lang-Thuong

du Song-Thuong,

soit par le

chemin de

fer

de Phu-

Lang-Thuong à Kep et par une route carrossable,ouverte pour

la circonstance,deKep à Bo-Ha ; cette route carrossable fûtprolongée jusqu'au point A pour y conduire les pièces de 95.

-

La colonne dopérations du gauche se mit en marche le 23 Mars, et

OPERATIONS A PARTIR DU 23 MARS,

secteur de la rive

le

même

point

jour elle installait son centre d'opérations

au

A.

les colonnes cheminèrent versle camp retranohé, resserrant ainsi leur investissement,chaque groupe prenant peu d peu le contact avec les fortsles plus rapprochés, au fur et d mesure qu'on les découvrait, Le 25, les 2 pièces de 95 étaienthissées au sommet du point A et elles ouvraient le feu sur le fort du De-Nam, pendant que les colonnes attaquaient les divers autres A

partir

de ce moment

ouvrages. Le

fort

amenait

était enlevé le 28 Mars ; tout le campretranché.

du De-Nam

celle de

sa chute


PRISE DU FORT BP DE-NAM

bats auxquels donna

(

26

-

27 Mars

- Parmi tous les com-

).

lieu cette expédition, la prise

du

est intéressante, parce qu*ellemontre les tâtonnements successifs qui constituent la vraie façon de procéder dans ce pays qui est un véritable labyrinthe. , On avait aperçu du point A des cases semblant appartenir

fort

du De-Nam

fortin avancé situé l'Est du fort du De-Nam. à un

) rivait,

d

quelques centaines de mètres

d

reconnaissance ( 40 européens, 60 indis'engageant sur la ligne de faîte boisée D,E,F, araprès une marche pénible, au mamelon F d'où elle

Le 26 Mars, une

gènes

découvrait, d 500 mètres de distance, le petit fortin avancé. Elle rentrait ensuite au camp Le 27, une forte colonne était dirigée sur le mamelon F, qui semblait constituer une position d'artillerie favorable

pour faire brèche dans le fort du De-Nam. Cette colonne

1

:

était fractionnée ( 1

section de tirailleurs, peloton de légionnaires, section du génie.

(

peloton de

y 1

1er Groupe

1

gsme Groupe < 1 1

)

geme Groupe

en 3 groupes

t(

1 1

tirailleurs,

section de légionnaires, section d'artillerie. section de légionnaires,

:

( réserve peloton d'infanterie de marine. En arrivant au point D,les 3 groupes étaient séparés le 1er groupe continuait jusqu'en F, sans être inquiété, épaulement pour l'artillerie; groupe, avançant au coupe-coupe, marchait sous

et construisait

le

2ème

bois par

un

l'itinéraire B,

C, G

;


le

3ème

groupe, avec

en D • Dès que

l'artillerie, restait

en

réserve

lépaulement construit en F était achevé, les pièces y étaient portées et ouvraient un tir en brèche ( 9 heures du matin sur le fortin avancé qui était enlevé à midi par le premier croupe. Celui-ci était aussitôt remplacé en F par la réserve. Entre temps,le 2eme groupe se heurtait à une palissade reliant le fortin au fort principal du De-Nam ; après quel-

)

ques recherches,

l'on apercevait,

il découvrait

à 50

une

petite hauteur H d'où

mètres environ, les parapets de ce

reconnaissance envoyée sur l'ouvrage était reçue par une fusillade générale qui blessait un homme et dénonçait que le fort était sérieusement occupé. La hauteur H paraissait tout indiquée pour le tir en brèche con-

dernier.

Une

;

tre le fort des épaulements étaient aussitôt construits et les 2 pièces d'artillerie portées de F en H sous l'escorte d'une partie de la réserve ( 3ème groupe ).

le fortin et sur la ) hauteur H furent alors renforcées de 4 sections nouvelles ils devaienf tenter une attaque de vive force sur Les 1er et 2eme groupes ( dans

;

le fort

pendant qu'une partie du 3ème groupe, traversant le Song-Soi, exécuterait une démonstration sur le village chinois et le fort du De-Chung ( N° 4 ) pour attirer l'attention de l'ennemi de ce coté ( une première reconnaissance faite sur ces deux points quelque temps auparavant avait été repoussée par un feu violent ), La démonstration eût lieu mais on n'osa exécuter l'attaque de vive force sur le fort du De-Nam de crainte qu'elle ne

du De-Nam,

fût trop meurtrière. On amena au

contraire

en H deux

nouvelles pièces de


80

et

2

mortiers de 15 centimètres, puis la nuit venue

on

coucha sur les positions. Le 28 dès l'aube, le tir en brèche fût ouvert et un travail de sape dirigé sur le point contrebattu. Vers midi on constatait, depuis un mirador installé dans un arbre, que l'ouvrage était évacué. Nos troupes l'ocoupaient aus-

sitôt.


IIème PARTIE. PRINCIPES GENERAUXDE LA GUERRE DE MONTAGNE.

§.

I

-

GENERALITES SUR LA GUERRE DE MONTAGNE(1).

-

CARACTERESGENERAUXDES PAYS MONTAGNEUX. Les

terrains

de

hautes montagnes comme les Pyrénées ou les Alpes sont caractérisés par des voilées séparées par descretesélevées, escarpées, souvent abruptes, quelquefois couvertes de gla-

ciers, généralement difficilement franchissables.

;

li-

Les thalwegs des vallées constituent évidemment les de plus c'est dans le gnes de marche de moindre effort fond des vallées que la température est la moins rude, la végétation la plus riche et où, par suite, se groupent les localités. Le réseau routier se moule donc sur le réseau hydrographique grandes routes dans les vallées principales, chemins d'autant plus précaires que l'on se rapproche de la tête des cours d'eau et des crêtes. On a pu comparer l'ensemble des voies de communication d'une grande vallée de montagne à un arbre, dont le tronc est constitué par une grande artère carrossable qui longe

:

(1) Dans toute cette étude il s'agit bien entendu de la guerre dans les montagnes de parcours difficile comme par exemple les Alpes, et non de la guerre dans les régions moyennement élevées et de parcours facile comme les Vosges ou les principes de la guerre de plaine sont généralement

applicables.


cours d'eau principal, dont les branches maîtresses sont formées par les routes de moindre importance desservant les vallées secondaires, les menues branches par les chemins et les sentiers. ensemble du réseau routier pour toute une région montagneuse représente ainsi deux séries d'arbres opposés par la tête par exemple pour les Alpes françaises l'une ayant ses racines dans la plaine du Pô, l'autre dans la vallée du Rhône. Parmi ces arbres il en est qui sont entièrement isolés où ne se touchent que par des branches très fines,

le

;

;

les vallées étant encaissées entre des crêtes à peu près imperméables d'autres dont les grosses branches se touchent, lescrêtesqui séparent les vallées étant traver-

sées par des cheminements d'une certaine largeur. La même comparaison peut s'appliquer aux communications

entre deux vallées latérales voisines, c'est-d-dire au contact de deux arbres voisins dans la mêmesérie. D'une manière générale, leréseau routier relativement serré le longdesthalwegs se raréfie à mesure que l'on s'élève et devient presque nul vers les crêtes. C'est ainsi par exemple que sur un front de 250 kilomètres, 6 routes carrossables seulement traversent notre frontière des Alpes. Quant aux routes carrossables transversales elles sont plus rares encore et,pour faciliter

il fallu établir, litaire,desroutesstratégiques faisant

la

défense,

elles

deux

tantes.

;

dans un but uniquement mi-

a

vallées voisines

ou

communiquer

entre

longeant des crêtes impor-

Dautre part les fonds des vallées sont généralement étroits les espaces plats peu étendus. Partout ailleurs lasurface du sol est en pente et présente le plus souvent des pentes très fortes,difficilement praticables ou même


impraticables aux troupes en dehors des chemins. En résumé, dans une région de hautes montagnes, le terrain est parsemé d'obstacles, crêtes aigues, falaises rocheuses, ravins abrupts qui divisent le terrain praticable aux troupes en petits compartiments de grandeur variable, communiquant

difficilement entre

troits défilés.

-

eux ou seulement

par d'é-

trouve dans les montagnes des chemins de toutes largeurs et de toutes pentes depuis la route carrossable de 8 à 10 mètres de large à pente douce et régulière jusquau sentier de piéton de 25 centimètres de largeur, de pente abrupte et indiquée,quelquefois, seulement par des traces de pas dans les éboulis. Au point de vue militaire il y a lieu de distinguer les routes carrossables où peuvent passer tous les véhicules ; les chemins muletiers, impraticables aux voitures mais utilisables par les chevaux et les mulets chargés

DIVERSES CATEGORIES DES CHEMINS.

On

:

les sentiers

à

de

piéton, praticables seulement

;

aux hommes

pied.

CLIMAT

-

Les pays de montagnes sont pauoffrent d'autant moins de ressour-

RESSOURCES DU PAYS.-

vres et peu habités. Ils ces pour le stationnement et l'alimentation que l'altitude est plus élevée,cest-à-dire que les difficultés de ravitaillement sont plus grandes. Les alternatives des saisons se font sentir d'une façon très brusque et très variée. En été la chaleur est souvent accablante dans les fonds de vallée. En hiver le froid est très vif le sol se couvre d'une couche épaisse de neige; la circulation devient très difficile sinon impossible

;


pendant la belle saison il y a souvent à craindre des tourmentes de neige sur les hauts sommets. Après le dégel,

lrême

printemps, il faut redouter les avalanches. Les opérations militaires dans les hautes montagnes comme les Alpes ne sont donc possibles,pour des effectifs un peu importants,que pendant la saison d'été. au

Si barrière

CONSEQUENOESAU POINT DE VUE DE LA GUERRE DE MONTAGNE.

considère une armée qui a à franchir une montagneuse, elle va se diviser en un certain nombre de colonnes principales correspondant aux diverses grandes routes carrossables, routes qui peuvent avoir évidemment le même débit qu'en plaine. Mais il importe de remarquer que les fonds de vallées, mêmes importantes, ne sont pas suffisamment larges pour permettre le déploiement de tout l'effectif de pareilles colonnes. D'autre part les diverses colonnes, séparées par de hauts massifs montagneux, n'ont aucune liaison entre-elles. La bataille décisive ne peut donc être recherchée en montagnes. Par conséquent, lorsquune armée traverse une région de hautes montagnes, ce n'est que dans le but d'aller chercher on

l'adversaire

delà, dans la plaine, pour lui imposer la bataille toutes forces réunies. Au contraire ladversatre, au

8i1 se sent le plus faible, a tout l'assaillant dans la montagne où il

avantage à retenir

ne

peut agir que par

ses têtes de colonnes, et à lempêcher d'en sortir. Ainsi, par exemple, dans le cas d'une guerre de la France contre la Triple Alliance, il est évident que la solution décisive doit être cherchée sur le Théâtre d'opérations du Nord-Est et que nous devons nous borner à inter-

dire, aux

avec

le

minimum de

troupes italiennes

forces, la traversée des

Alpes


Lorsqu'une colonne importante s'engage dans un massif montagneux par une grande artère carrossable draînant une grande vallée, elle doit évidemment se rendre maîtresse des vallons latéraux, des sommets dominant la vallée prin-

cipale, de façon à assurer ses flancs et ses communications Elle va donc former un certain nombre de petites colonnes

latérales d'effectif d'autant plus faible que les difficultés pour le déploiement sont plus grandes, que le réseau routier est plus mauvais, c'est-à-dire que l'on s'élève si les grosses colonnes qui suivent les fonds des grandes vallées peuvent être composées de troupes de

plus haut.

Or

toutes armes comportant de besoin

de l'artillerie de

l'artillerie de

campagne, au

il

siège et de lourds équipages,

n'en est vas de même des colonnes destinées à opérer sur les flancs et les sommets, qui doivent être organisées en vue des opérations en montagnes et être entratnées et préparées dès le temps de paix à leurrôle spécial. toutes les considérations qui précèdent se déduisent les conséquences suivantes : En réaumé, de

1*

-

Le

terrain prend

grande importance.

dans

la guerre

de montagne une

Il exerce une véritable tyrannie sur

les opérations militaires

caractère tout spécial en raison du "compartimentage du terrain et qui souvent, contrairement <3 ce qui se passe en plaine, au lieu de viser l'ennemi visent tout d'abord la possession de certains points, dont l'ocoupation est indispensable pour assurer le succès, c'est-à-dire des objectifs géographiques. ( Par exemple pour le défenseur positions de barrage présentant un front abordable minimum où l'assailqui prennent un

:

lant pourra déployer le opposera à

l'attaque le

moins de monde et où le terrain plus de difficultés occupation

;


des cheminements d'accès permettant de tourner ces positions. Pour l'assaillant : positions et cheminements permettantde couvrir la marche des grosses colonnes dans les vallées,de

déborder les lignes de défense de l'adversaire J.

dès qu'il s'agit d'étendre les opérations au del des fonds des grandes vallées, d'avoir des troupes spéciales ayant pour but pour l'assaillant, de protéger, de couvrir la marche des grosses colonnes, de leur assurer le libre parcours dans 2° -

Il est nécessaire,

à

:

lesvallées ;

le défenseur, de tenir les points de passage, les cheminements, les positions par où l'ennemi pourrait déborder ou tourner les diverses lignes de défense, c'est-à-dire de jouer le véritable rôle de troupes de couverture. pour

ALPINES. C'est à ces considérations que répond, en France, l'organisation des troupes alpines. Elles comprennent :

TROUPES

1° des Troupes de couverture, spécialisées, pouvant passer d peu près partout et organisées en groupes alpins comprenant chacun un

: bataillon

une une

section

batterie

de chasseurs, de montagne,

du

génie.

constitués par des troupes de toutes armes, non spécialisées ( infanterie, artillerie, cavalerie ) mais prenant part, par roulement, chaque année aux manoeuvres alpines. Ces gros sont plus particulièrement destinés à la manoeu2° des Gros,

vre le long des grandes artères.

,


L'artillerie montée dont ils

sont dotés ne peut se mou-

voir en dehors des routes et des rares versants accessibles aux voitures; ses positions sont donc forcément situées soit au fond des vallées aux abords immédiats de la route

principale, soit sur les premiers replats Cette

ris

artillerie

joue ainsi

de

la

montagne.

le rôle d'une sorte dartille-

position ou de barrage. la cavalerie ne peut être utilisée que pour les reconnaissances dans les vallées larges ou sur lesplateaux partout ailleurs elle serait à la merci du moindre groupe d'infanterie ennemie. Elle n'est donc jamais employée en masse, mais seulement par escadrons et le plus souvent par pelotons. Appelé d mettre fréquemment pied-à-terre dansles sentiers difficiles, le cavalier doit être lui-même un bon de

;

De même

marcheur et équipé en conséquence.

dehors des rares terrains facilement praticables à la cavalerie le service des renseignements est assuré par des groupes francs comprenant quelques fantassins et poussés à grande distance en avant. Les renseignements sont En

:

transmis soit par la télégraphie optique ( chaque compagnie de chasseurs est munie d'un appareil) ; soitpar descourriers rapides ( hommes spécialement en-

tratnés jo

:

Trains et des Convois qui sont de deux sortes des colonnes muletières qui peuvent suivre les troupes à peu près partout et constituent un premier échelon de vivres et de munitions des convois sur roues suivant les vallées. 3° des

;


§.

II

-

-

MARCHES ET STATIONNEMENT.

les grandes routes du fond des vallées, la marche des grosses colonnes estréglée comme en plaine ; maisdès que les troupes entrent dans la montagne pour suivre des chemins muletiers ou des sentters,les

LONGUEURDES COLONNES*

Sur

;

doivent marcher par un. Dans ces conditions une compagnie a une longueur de 300 à 400 mètres la durée d'écoulement d'un bataillon est de 40 à 50 minutes suivant la hommes

vitesse

de marche. Ainsi par exemple une brigade mixte

forte

de 1 escadron de cavalerie, 1 bataillon alpin, 1 batterie de montagne, régiments d'infanterte avec leurs trains de combat muletiers, alors qu'elle mettrait en plaine une heure pour se concentrer sur sa tête, aura sur un chemin muletier une durée d'écoulement de P heures. brigade mixte est donc la colonne la plusforte que l'on puisse faire marcher sur un chemin muletier en conservant la faculté de la concentrer sur sa tête en un jour. L'expérience montre en outre que c'est aussi colonne plus forte que l'on puisse ravitailler couramment parl'arrière par un chemin muletier.

8

la

la

VITESSE DE MARCHE,- Dès que

l'on quitte les fonds

la

de de

vallée,

la vitesse de marche,qui dépend essentiellement la pente, se calcule non plus sur la distance horizontale parcourue mais sur ladifférenced'altitude» Les hommes chargés sélèvent en moyenne de 300 mètres d l'heure. Les hommes non chargés, les chevaux et les mulets de


400 mètres.

:

l'homme va plus vite que le une troupe sans animaux peut descendre de 500 à

Par contre,

à

la descente,

mulet 600 mètres à lheure. Le mulet chargé ne descend que de 500 mètres à l'heure.. Dans une colonne où les animaux chargés sont encadrés

par de

montée,

la

linfanterie, les les

animaux

hommes

retardent les animaux à la

retardent les

hommes à

la descente,et

colonne arrive à prendre une allure uniforme de 300 mètres de montée ou de descente à lheure. La durée moyenne d'une étape est de 5 à 6 heures de marche.

le peut, en été, on part le plus tôt possible, parfois même la nuit, de façon à atteindre le stationnement avant la chaleur.La réverbération du soleil dans les jonds,jointe à l'essoufflement,peuteneffet Toutes les fois qu'on

causerde nombreuses insolations. Les haltes sont extrêmement variables suivant la durée - de la marche; elles sont de 5 à 15 minutes et peuvent être faites toutes les 45, 30 et même 20 minutes. DISPOSITIF DE MARCHE.- Le

faible débit des

chemins,

la lon-

gueur des colonnes sont la cause d'une véritable dispersion des forces vers l'arrière qui ne permet pas l'action

profondeur. Plus on s'avance vers lacrête de partage des eaux, plus le réseau des chemins s'épanouit, mais plus les cheen

mins deviennent précaires Les colonnes de vallées sont donc Qmenées, pour se déployer rapidement, à se subdiviser en fractions séparées, de plus en plus nombreuses et de plus en plus petites,cest-à-dire à multiplier le nom-

bre des colonnes

De

plus les difficultés descommunion-


tions entre ces colonnes, par suite du compartimentage du sol, obligent souvent à donner à chacune d'elle des objec-

tifs

indépendants, en leur laissant une grande initiative.

les vallées le cantonnement peut être employé, surtout si la colonne n'est pas trop considérable;

STATIONNEMENT.-Dans

mais pour

les troupes appelées

à

se rassembler près des cols

importants, à opérer en pleine montagne, le mode normal de stationnement est le bivouac ( les troupes alpines sont mu-

nies de

latente-abri).

bivouac doit être installé à proximité d'un point d'eau, en contrebas des cols, pour être à l'abri des couUn

rantsd'air.

-

SURETEENMARCHE.

La

cavalerie accomplit son service de re-

connaissances et de sûreté dans les terrains praticables; en terrain difficile, nous avons vu que les reconnaissances sont assurées par de petits groupes d'infanterie, légers et mobiles.

est facilitée par la raideur des pentes qui peut permettre ainsi

L'action de surprise sur

à une

une colonne en marche

petite troupe dinquiéter

lonne.

impunément une

forte

co-

Généralement il existe dans la vallée suivie par une colonne ou sur ses flancs, un certain nombre de positions ( par exemple des sommets, des cols ) qu'il importe de tenir pour assurer à la colonne une marche tranquille et

continue.

heures de marche à laquelle les divers détachements de sûreté ( avant-garde, flanc-gardes ) doiLa

distance

en

vent êtrepoussés dépend surtout du temps nécessairepour gagner les positions que ces détachements doivent occuper


pour remplir leur mission. Cette distance est donc, dans une certaine mesure, indépendante de l'effectif du gros d

couvrir.

il est avantageux de substituer aux flanc-gardes fixes, de petites colonnes mobiles engagées sur les chemins tracés sur les versants de la vallée ou sur lacrete, parallèlement d la route de marche. Souvent

-

Par suite des difficultés des oommunications transversales, les avant-postes ne sauraient, comme en plaine, être organisés en secteurs sous un commandement

SURETE EN STATION.

unique.

groupes sétablissent sur les directions dangereuses, à grandes distances pendant le jour, plus près pendant la nuit ou par le brouillard. Les avant-postes sont souvent munis d'appareils optiques. Les difficultés des communications, pouvant permettre à un détachement ennemi de tourner une colonne sans être éventé, il est bon de se garder de tous côtés. De

petits

§. Deux tagne :

III

-

COIIB.4T

facteurs principaux influent sur le

le Compartimentage la Pente.

du

combat en mon-

terrain par les obstacles,

-

INFLUENCE DU COMPARTIMENT AGEDUSOL PAR LES OBSTACLES. On a découpé en terrain praticable aux troupes -.-'--' est----.--.--vu que

le

compartiments plus ou moins resserrés, dont la succession constitue des cheminements encaissés entre des iobstacles.


évident que sur chaque cheminementon ne peut déployer qu'un effectif proportionné à sa largeurmaximume Si les troupes dont on dispose sont supérieures à cet effectif, il faut, pour pouvoir les engager et leur donner un front de déploiement proportionné à leur propre effectif, leur chercher d'autreslignes d'opérations. Ce sera généralement le cas pour l'assaillant qui dispose de troupes suffisantes, puisque son but est de traverser la zone montagneuse avec des forces considérables pour attaquer en plaine Lorsque les troupes engagées sur un cheminement qu'elles ont à défendre sont suffisantes pour le garnir dans toute sa largeur, elles ont leurs ailes appuyées à des obstacles et sont pour ainsi dire comme encadrées puisqu'elles ne peuvent être attaquées que de front. Il n'enest plus de même si leur effectif est trop faible pour barrer toute la

Il est

largeur du

; dans ce cas elles ont à se préoccuper de protéger le flanc découvert. L'art pour le défenseur est donc d'occuper, sur les cheminements praticables,les étranglements, les lignes du terrainprésentant le maximum d'a-pic, d'étendue inaccessible pour avoir le minimum de front abordable. L'assailant, au contraire, disposant des forces suffisantes, dirigéra sur chaque cheminement l'effectif maximum que que

cheminement

l'on peut pourra

y

déployer sans se préoccuper de

luiopposer ledéfenseur.

l'effectif

l'autre on voit que c'est surtout plus que les dispositions de l'ennemi,

Dans un cas comme dans

le terrain qui règle

beaucoup

la répartition

des forces.

PENE.- Lorsque deux troupes sont aux prises sur une pente un peu raide, l'avantage est évidemment à

INFLUENCE DE LA

cellequi occupe la position dominante.


-

Dans

ble ;

l'attaque enmontant la

la

troupe assaillante

marche reste donc

est lente et péniplus longtemps ex-

posée au feu du défenseur ; l'énervement de la fatigue s'ajoute à celui du danger et des pertes subies. Enfin au point de vue psychologique le soldat a infiniment plus de facilité à se sauver en reculant, c'est-d-dire en desoendant,qu'à attaquer en montant. La tentation du demi-tour peutdonc très forte. D'autre part la troupe qui monte, essoufflée et fatiguée, ne se meut latéralement quavec lenteur et ne peut manoeuvrer facilement» Dans l'attaque en descendant c'est exactement linverse La troupe assaillante,entraînée pour ainsi dire par-son propre poids, court à l'assaut et reste peu exposée au feu.

etre

demi-tour est nulle, car il faudrait remonter péniblement la pente de la montagne. Enfin la troupe

La .-

tentation

du

qui descend, ni essoufflée, ni fatiguée se meut latérallement avec aisance et rapidité et manoeuvre au grédeson chef avec toute facilité»

L'influence de la pente est telle qu'un corps descendant

- peut arriver

à

suprieur.

repousser un corps montant

Il résulte de là

que

d'effectif très

toutetroupe occupant

hauteur pente qui raccorde le une

devient facilement maîtresse de la point qu'elle occupe avec le thalweg. C'est ce que Berwick exprimait en disant "Celui qui estmaîtredes hauteurs

: la

est maîtrede

vallée"

adversaires fera tous ses efforts pour prendre, par rapport à 1'autre,avant La conséquence

le

combat,

est

que chacun des deux

la situation dominante. Il

laltitude

comparable à la course à pui pour les avant-gardes en plaine. Le

aura une véritable course aux points d'apy

-.

défenseur choisira sa ligne de résistance de manière


à ce

qu'e.Zle ne puisse être abordée qu'en montant, par des

Ilplacera ses réserves assez l'assaillant

pentes raider et découvertes»

haut pour qu'elles puissent toujours devancer

sur les hauteurs et aller le contre-attaquer en descendant. L'assaillant cherchera tout dabord à faire occuper par ses avant-gardes les crêtes et les cheminements praticables lis plus élevés, de façon à se ménager la possibilité d'y faire passer ses troupes et de se porter sur le défenseur en descendant ou tout au moins de plain pied. Les deux partis seront ainsi amenés à pousser leurs troupes jusqu'à la limite supérieure dv. terrain praticable. Si la crête est large et praticable à des troupes un peu nombreuses, le gros du combat se déroulera sur le faite A de la montagne. Ceseront en tous cas les combats de même

arête qui donneront les résultats les plus décisifs. Ces principes généraux étant posés, il suffira simplement de dire quelques mots sur certains cas particuliers du combat.

position

COMBATOFFENSIF

L'offensive tactique contre

un ennemi

posté

élevée est, on vient de le voir, très difficile. L'assaillant ne s'y résout que s'il ne peut faire autrement. En général il dirigera ses principaux efforts sur les

sur une

points qui

commandent

l'ensemble de la ligne de résistance

de l'ennemi ou ses communioations. Il s'efforcera donc d'attirer l'adversaire par une diversion sur l'aile opposée et ne prononceral'attaque principale que lorsque la diversion aura produit son effet. D'autre part l'assaillant, dispose de troupes nombreuses, a intérêt à étendre son front pour forcer le défenseur à s'égrener. Il utilisera donc tous les cheminements qui permettent d'accéder sur

s'il


la position, en plaçant sur chacun d'eux autant de monde que la largeur du cheminement permet d'en déployer. Il marchera avec sa réserve sur le plus large des cheminements conduisant au point décisif. Comme les diverses colonnes ainsi formées peuvent

na-

voir aucune liaison entre-elles, le départ et la marche de ces colonnes doivent être réglées de manière que l'at-

taque démonstrative précède lattaque décisive. La colonne qui arrive la première sur laposition, tout

assurant l'occupation de celle-ci, doit, avec une partie de son effectif,aller attaquer à flanc ou à revers ou menacer sur leurs communications les troupes de défense barrant le passage aux autres colonnes assaillantes. en

adviendra ainsi souvent que c'est une colonne secondaire, parce qu'elle aura trouvé son cheminement soit mal défendu,soit inoccupé, qui déterminera la décision. Comme on le voit il s'agit en somme pour l'assaillant d'un déploiement sur idée préconçue. Il ne saurait en ef-

Il

fet

dans le combat en plaine, de reconnaissance préalable de l'ennemi par le combat de front des avant-gardes. Par suite des difficultés de parcours il faudrait en effet, pour porter le gros des forces dans la direction d'attaque reconnue par les avant-gardes,un temps

y

avoir,

comme

considérable que le défenseur.,disposant généralement d'une bonne ligne de "navettes" pour le déplacement de ses réserves, utiliserait pour modifier rapidement la disposition de ses forces.

-

COMBATDEFENSIF.

Malgré

les difficultés

que

le terrain peut

présenter pour lattaque, Za défensive passive serait vouée à un échec certain ; il faut au contraire manoeuvrer. Le défenseur choisira donc comme ligne de résistance


celle qui non seulement présente le front abordable le plus} restreint et le plus escarpé, mais ausst,en arrière et à proximité du front,la meilleure ligne de navettespour le déplacement de

sesréserves.

Il placera sur

chaque cheminement pouvant

être utilisé

par l'ennemi une avant-garde calculée d'après l'importance escarpé un du cheminement ( surun cheminement étroit petit nombre d'hommes peut contenir facilement n'importe

et

quel

effectif ),

La

mission de ces diverses avant-gardes est de retarder

l'adversaire et finalementl'arrêter sur une position reconnue d'avance et choisie en vue de rendre facile la contre-attaque de la réserve Avec le gros des réserves le défenseur ira contre-atta-

la

marche de

quer successivementten descendant, sur leur front ou sur leur flane,les diverses colonnes de l'ennemi. Quelques cas particuliers feront mieux comprendre ces indications commaires..

-

DEFENSED'UNECEETE.

Dans

ladéfense

d'un col

ou

d'une orête,

plusieurs cols séparés par des sommets, il ne faut pas qu'une fraction ennemie puisse, par quelque cheminement qu'on aurait négligé de surveiller ou qui aurait composée de

été mal défendu, gagner un de ces sommets et de là venir attaquer en descendant, de flanc ou à revers, les troupes de ladéfense. Indépendamment donc des avant-gardes poussées sur le

front

de

petits

la position

au-devant des colonnes ennemies,

de

détachements seront placés sur les divers sommets avecmission dinterdire à l'ennemi l'accès de ces sommets

et le stationnement sur les cols voisins, afin de permettre

la

réserve, momentanémentéloignées, de pouaux troupes de voir y reprendre pied sans difficulté.


DEFENSE D'UN FLANCDE VALLEE,-Lorsque

flanc

de

vallée,

on a

l'on

a à

barrer

un

intérêtàplacerlalignede défense A B

obliquement

par rapport du thalweg,

qui

l'axe

à

l'aile

sappuie

à

la

crête de la montagne étant poussée en ve

avant. La réserest placée d'a-

vance vers

la par-

tie supérieure

De

du

terrain praticable. cette façon les colonnes assaillantes peuvent être con-

tre-attaquées de flanc et

Laile

en descendante

sera protégée par son altitude même et trouvera généralement sur les crêtes,des rochers abrupts ou des

darrêt

avancée

B

ressauts très escarpésconstituantdes positions extrêmement

fortes.

BARRAGED'UN FAISOEAU DE VALLEES.-

Supposons par exemple que

vallées à défendre,La réserve générale R devra stationner autant que possible sur la chaîne qui les sépare, soit sur le faite même, soit à proximité s'il est

l'on ait

deux

abrupt, en avant d'un col C permettant des navettes faciles d'une vallée à l'autre. Lennemi ne saurait ainsi s'engager dans les vallées avant d'attaquer le défenseur sur les hauteurs,dans des conditions très défavorables. Les thalwegs et les flancs sont gardés comme il vient d'être dit précédemment ; les troupes D, E, chargées de couvrir les flancs extérieurs, étant moins directement


protégées par la réserve générale, devront être reculées en arrière afin que lennemi ne puisse les attaquer sans exposer ses communications, Pour

défiler la ligne

générale aux entreprises

tracer sur le faîte

même

de de de

ravitaillement de la réserve l'assaillant, il faudra la lachaîne sur l'aquelleest P08-

tée la réserve. L'assaillant aura dès lors de longs mouvements tournants, de longues ascensions à faire pour atteindre cette lignee


Ces

principes ont été

mis fréquemment en

pour l'organisation défensive des Alpeso

application

-

LA GUERREDE MONTAGNEAU POINT DE VUE STRATEGIQUE.

CONCLU-

SION.- Après avoir considéré la guerre de montagne au point de vue tactique, il resterait à étudier la conduite générale des opérations militaires en montagnes au point de

»

vue stratégique Les perfectionnements de larmement ayant sur la guerre influence prépondérante prise de montagne, par suite de par le terrain, une importance beaucoup moins grande que dans la grande guerre en pays peu accidenté, il ne manque pas, même dans notre histoire, d'exemples de campagnes qui, bien quanoiennepourraient servir de modèles, comme les campagnes dans les Alpes de Catinat 1692 ), de Berioick ( 1709, 1710 1711 ), comme celles de 1794 et de 1796 dans

l'

(

les Alpes-Maritimes, lune inspirée, l'autre dirigée par

-

Bonaparte. Létude, même succincte, de ces campagnes serait sortir du cadre de cet exposé sommaire. Il suffira, pour avoir des notions d'ensemble sur la stratégie en montagnes, de se reporter au cours d'histoire militaire et aux indications générales contenues dans le cours de Géographie et dans celui de Fortification au sujet de l'organisation défensivedes Alpes







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