Recueil de chansons de circonstance, chants nationaux, chants populaires, chants militaires et diverses anciennes [...]
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Mallet de Trumilly, Antoine (Baron). Recueil de chansons de circonstance, chants nationaux, chants populaires, chants militaires et diverses anciennes chansons, tombées à tort dans l'oubli et qu'il importe d'en tirer, par Mallet de Trumilly,.... 1848. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisationcommerciale@bnf.fr.
RECUEIL
DE CHANSONS DE CIRCONSTANCE.
POITIERS. — IMP. DE COIGNARD ET BERNARD.
RECUEIL
DE CHANSONS DE CIRCONSTANCE. CHANTS NATIONAUX, CHANTS POPULAIRES, CHANTS MILITAIRES, ET
Diverses anciennes Chansons tombées à tort dans t'oubli, et qu'if importe d'en tirer,
POITIERS, CHEZ CLER, LIBRAIRE, PRÈS ST-PORCHAIRE.
J848.
1849
Je crois faire preuve de civisme en publiant une collection de chansons populaires et patriotiques. Plus les temps sont tristes, plus il importe d'y faire diversion, car la mélancolie abat le courage et mine les plus forts tempéraments, tandis que la gaîté est mère de la santé. Trêve donc quelquefois à la satanée politique, qui enterré notre caractère naa presque entièrement tional. Nos pères chantaient, et ne s'en portaient, ne s'en battaient que mieux. MALLET DE TRUMILLY.
Poitiers, octobre 1848.
RECUEIL IDIm
®HL^ïîroiTO DE CIRCONSTANCE. <13QCT
IMPROMPTU A MM. LES ÉLECTEURS ET AUX BONS ENFANTS DE POITIERS.
:
Air
La bonne aventure!
Loyaux Électeurs, courez, L'honneur vousappelle Plus tôt vous expulserez , L'infâme sequelle En France allant tout gâchant, Plus tôt nous irons chantant La bonne aventure 0gué La bonne aventure
!
!
Mes braves
! !
;
réveillez-vous,
Plus de somnolence De ce tas de grippe-sous Délivrez la France Partout on vous bénira Et gaîment l'on chantera La bonne aventure ! 0gué La bonne aventure!
:,
!
Bis.
: Bis.
,
Chaque jour
on les a vus,
A leurAngleterre,
Tous ces lâches malotrus Tendre le derrière. Et recevoir humblement Un cordial compliment De la botte anglaise 0gué De la botte anglaise
! !
!
Bis.
Peut-on supporter enfin Tant d'ignominie??? Français serrons-nous la main Le nom de PATRIE Ralliera tous ses enfants, Tous chantant, en braves gens, Leur mère commune! 0gué Leur mère commune
!
,
!
!
Bis.
Par votre intime union, Électeurs de France, Contre la corruption Contre l'arrogance De ce plat pédant Guizot (1), Pour consigne ayez ce mot Le lâche, à la porte ! «
,
:
0gué!
!
Lelâche, à la porte
Bis. »
monsieur, pour faire peur, (Quelle impertinence) !
Ce
gracieux compliment est au moins le cent et unième que j'ai eu l'honneur d'adresser à son excellence dans divers journaux. (1) Ce
Va prédisant la
terreur
Et l'émeute en France. Si l'on ne se soumet pas A ses docteurs des Débats. Que le diable emporte 0gué Que le diable emporte
! !
!
Bis.
S'il ont pris pour des enfants Les Français crédules, Électeurs de ces pédants Brisez les férules Que sous les coups triomphants
,
:
De loyaux représentants, Tombe leur système
! 0gué! Tombe leur système! Infâme système! 0gué! Infâme système!
Bis.
Ter.
Poiligi-s (Vienne), 11 juillet 1846.
DEDANS ET DEHORS.
:
Air
(PAUVRE
!!! )
FRANCE
Peuple Français, peuple de frères.
,
DEDANS.
Dedans, déception misère. Courbé sous le poids du budget, Le peuple hait le ministère Et le système de Juillet
:
Universelleméfiance Surgit au nom descharlatans Exploitant en commun la France Pour vendre leurs orviétans.
Bis.
Dedans, tous ces gens de génie Par maint et maint.jobard vantés, Molé Thiers, Guizot Broglie, Nous ont-ils assez molestés ??? Lois oppressives de la presse Corruption des députés Chacun a fait preuve d'adresse
,
,
, ;
Bis.
Pour nous ravir nos libertés.
,
,
Dedans, à la race corsaire Aux agioteurs l'argent! l'or Ainsi qu'au patron (4), leur compère Les étayant près du trésor Prohibition à l'entrée Des produits des peuples voisins , Car, alors on vend sa denrée
!
,
:
,
Et double et triple aux citoyens.
Bis.
DEHORS.
Dehors, bassesse,
platitude.
0 Français qu'a-t-on fait de 1
?
nous
Quelle humiliante attitude On nous impose aux yeux de tous Une paix perfide qui tue Sans bruit, les loyaux commerçants
,
,
!
;
diable! ne connaît pas ce grand saint-là? Sa Majesté Rothschild grand-prêtre du Veau d'Or Roi de la finance! Empereur des gros sous etc. (1) Qui
!
!
Qui consacre et qui perpétue Le monopole des traitants.
Bis.
,
Dehors, marins, soldats de terre Sont vilipandés tour-à-tour Par nos bons amis d'Angleterre Plus exigeants de jour en jour Messieurs, voilà donc l'héritage Que vous réservez à nos fils ; Notre France mise au pillage. Notre antique honneur compromis.
:
Bis.
Mais, Dehors, les peuples s'entendent. Et, respectant le nom français, Impatients, tous, ils attendent De nos longs efforts le succès Sachant bien que leur délivrance De la nôtre résultera Le jour où, lasse enfin, la France Bis. D'un souffle vous renversera.
;
Baume-les-Dames, 10 décembre 1844. — Réimprimée à Poitiers en juillet 1846, cette chanson n'a rien perdu de sa nouveauté.
LE VOEU PATRIOTIQUE ET SENTIMENTAL A L'ENDROIT D'UN CITOYEN ANGLAIS BIEN CONNU, QUI S'EST
TROMPÉ EN NAISSANT EN FRANCE.
:
Air
!
Ah! le cœur à la danse Un rigodon, Zig-zag, dondon, etc.
Quand donc sera-t-il dégoté Ce fameux politique
Qui conquit par sa lâcheté L'amour léopardique ? Quand donc (l'Anglais le pleurant) Dirons-nous tous en chantant le cœur à la danse, Ah
!
:
Un rigodon,
Zig-zag, dondon, Vive la joie en France Quand s'afflige Albion.
!
Bis.
Bien qu'il fasse encore son fendant L'aigle du ministère, qu'il a peur en ce moment Oh Mons de la Guizotière ! ! ! voitlecapon Car, certes, Qu'un beau jour la nation Va lui donner sa danse
!
:
il
Un rigodon,
,
Zigzag, dondon, Et venger son offense Sur l'homme d'Albion.
,
!
le mignon Pour sortir de l'ornière, Beau faire humble soumission A sa chère Angleterre Dès qu'il fera patatra. Son deprofundis sera danse la le Ah à cœur « IlUn rigodon, Et qu'en ballon » l'excellence de Le corps ) Albion. Valse vers » » Il a beau faire
Bis.
:
!
:,
Bis.
Oui, qu'à Pritchard il soit livré Pour être mis en terre Ce grand saint par lui révéré,
:
Braillera sur sa bière Une funèbre oraison En style de mission AIJrs cœur à la danse, Un rigodon, Zig-zag, dondon, Nous serons quitte en France De l'homme d'Albion.
!
Bis.
,
LE SILO ALGÉRIEN
OU LES BIENFAITS DE LA CHARTE-VÉRITÉ.
:
Air
Vanita, vanitatum et omnia vanitas.
Peuple Français, peuple de Frères.
!
0 ma tant glorieuse France
!
Héros triomphants de juillet Charte, si riche en espérance! A qu'elle épreuve l'on vous met? France! on t'insulte, on te provoque, On t'immole à l'orgueil anglais, Et partout de toi l'on se moque, On ne croit plus à tes hauts faits.
Bis.
!
0 chers vainqueurs des Trois Journées
!
Qu'on vous abusa finement 0 que d'illusions mort-nées N'ont fait que vous luire un moment Adieu 1 beaux discours et revues, Adieu doux serrements de main,
!
!
!
si tendres
entrevues Du peuple et du roi-citoyen Adieu
Bis.
:
Restoit l'honneur de nos armées 0 France! on le met à néant. Vois tes légions opprimées
Subir un joug humiliant. Le silo fosse meurtrière Par mille tourments inouis, Avilit la race guerrière (4) De tes nobles et vaillants fils.
,
,
Bis.
Sous nos rois, sous la République, Le directoire et l'empereur, De ce système despotique La France aurait frémi d'horreur. Et dans votre démence impie Vous osez ainsi la flétrir! tremblez. bientôt la patrie, Ah
!
!
Infâmes
saura vous punir.
Bis.
Poitiers, aoùt 1846. Quand un soldat a manqué gravement à la discipline par insubordination, par des voies de fait envers ses chefs, ou qu'il a déserté à l'ennemi, on le passe par les armes c'est une nécessité, mais on ne le met pas à la crapaudine Honte à l'inventeur. (1)
, !
COUPLETS TOUJOURS DE CIRCONSTANCE DEPUIS UNE QUINZAINE
D'ANNÉES.
:
!
Air Oui,jesuissoldai,moi
diable! tous les Guizot, Thiers, Molé, Broglie
Au
Et leur incessant complot
:!
Tramé de compagnie Oui, je suis Français, moi J'aime ma patrie Je veux la Charte et le Roi Mais point de tricherie.
;
,
Voyez ces vils intrigants, Avec leur froid cinysme Vernis de beaux sentiments Faire du despotisme.
,
Oui, etc. Constamment, voyez-les tous Déshonorant la France, Hélas! parler à genoux A la moindre puissance!
Oui, etc.
Voyez comme à bon marché
Ils gouvernent la France, Et comme ils ont retranché Au peuple sa pitance! !! Oui, etc. Voyez ce fin protestant,
Dont l'Anglais tant se loue, Avec le pape, riant De Rossi, qu'on bafoue.. Oui, etc. Voyez Thiers, mes amis, Qu'il est d'humeur gentille! C'est qu'il trace Paris
Encore une Oui, etc.
pour
Bastille.
Bis.
!
quand donc finira L'absurde comédie??? Quand donc le ciel châtiera Cette infâme rouerie??? Oui,etc.
Morbleu
,
,
croyez-nous, Car la France trahie Pourrait finir avec vous Par quelque tragédie. Oui, je suis Français moi J'aime ma patrie Je veux la Charte et le Roi, Mais point de tricherie.
Assez
messieurs
,;
Poitiers,
!
4 août 1846.
LES INCENDIES L'INTÉRIEUR ET DE DE MINISTRE DU COEUR BON OU LE TOUT LE CONSEIL DES MINISTRES.
:
Air
La faridondaine, la faridondon ,
Ministre de l'intérieur, Adorant ma patrie, J'apprends par certaine rumeur Qu'en France l'incendie Ruine maint et maint canton La faridondaine, la faridondon , Et mon cœur en est attendri, Biribi A la façon de Barbarie mon ami.
,
!
,
!
ces dévastations Vont désolant la France
Hélas
:
Bis.
!
Tant pis mais nos élections Exigent surveillance. Pleurons sur la destruction, La faridondaine, la faridondon Le ministère est attendri, Biribi A la façon de Barbarie, mon ami.
:! ,
De nos fonds secrets les millions
Notre gendarmerie, De Guizot les instructions, Tout devant l'incendie, Est vain. mais tout est au mieux La faridondaine la faridondon ; , Le ministère est attendri, Biribi A la façon de Barbarie mon ami.
,
,
bon
!
!
Car enfin bientôt nous aurons De forts une série L'armement, les dotations, Une chambre pourrie. Et si Paris fait le luron La faridondaine la faridondon , , Nous lui ferons un feu suivi Biribi A la façon de Barbarie, mon ami
,
,
Poitiers,
6
,
!
!
août 1846.
GRAND ET MÉMORABLE
DISCOURS D'OUVERTURE DES CHAMBRES DU 17 AOUT DE L'AN DE GRACE 1846.
:
Air
Vous m'entendez bien.
De vous voir de près le plaisir Est depuis longtemps mon désir,
:
Mes chers vontrus de France
Eh bien! En vous j'ai confiance. Vous m'entendez bien.
je débite à présent, Autant en emporte le vent Guizot fait la prose, Ehbien Qui ne dit pas grand'chose. Vous m'entendez bien. Ce que
:
a
!
Ne trouvez pas inconvenant Qu'on vous enlève en ce moment A vos travaux rustiques
,
Eh bien 1 Vous si grands politiques!. Vous m'entendez bien. Notre ministre du trésor A des sacoches pleines d'or Pour les frais de voyage Eh bien! De tout député sage. Vous m'entendez bien. N'ayez aucun souci, restez A Paris, mangez et buvez Croquez-y la fillette, Eh bien La police est discrète. Vous m'entendez bien.
:
!
Je vous connais trop bons vivants, Trop ferrés sur le droit des
,
gens
Pour parler d'Angleterre,
!
Eh bien Messieurs, laissons-la faire. Vous m'entendez bien.
!
,
de la paix à tout prix Comme moi, vous êtes ravis: De mon règne l'histoire Bravo
!
Eh bien En redira la gloire Vous m'entendez bien.
,
!
Lorsque, tous de corruption Vous aurez fait provision Partez, messagers dignes Eh bien Porteurs de nos consignes. Vous m'entendez bien.
!
,!
Vers Noël ou bien vers les Rois,
Pour manigancer quelques lois, Grimpez en diligence, Eh bien Pour des lois importance Vous m'entendez bien.
!
!.
Nous comptons sur votre concours A cette époque des grands jours Nous vous payons pour mordre, Eh bien
:
!
Et pour hurler à l'ordre « Vous m'entendez bien.
»
Tous, à belles dents, en bons chiens, Mordez, mordez-moi ces vauriens,
Eux qui rien ne respectent, Eh bien! De bornes qui vous traitent. Vous m'entendez bien.
,
:
Marchez, Marchez vers le grand but Décrétez pour notre salut L'armement des bastilles, Eh bien Comme avis à ces drilles. Vous m'entendez bien.
!
, !
Alors, en toute sûreté Admirable majorité Avec mes ministères, Eh bien Nous ferons nos affaires. Vous m'entendez bien,
!
,
,
J'ai beaucoup
beaucoup de millions Mais de grosses dotations Il me faut abondance, Eh bien Assez riche est la France. Vous m'entendez bien.
!
D'un gourvernement paternel J'ai fait le serment solennel. Mais sachez me comprendre, Eh bien L'argent est bon à prendre. Vous m'entendez bien.
!
,
Des financiers le roi puissant, Rothschild ce juif intéressant
,
Est un modèle à suivre Eh bien Il nous apprend à vivre. Vous m'entendez bien.
!
Dans ce siècle calculateur, Nous avons enterré l'honneur
Notre patriotisme Eh bien S'intitule égoïsme. Vous m'entendez bien.
!
, ,
On ira tant que l'on pourra Et plus tard qui vivra, verra
:
S'il survient du grabuge Eh bien Après moi le déluge. Vous m'entendez bien.
!
:
Air
De prendre femme unjour dit-on.
C'est ainsi que te font parler Les vils intrigants qui t'entourent. Philippe! ils ont su t'isoler. Mais les bons députés accourent. Du grand peuple apportant les vœux, Ils vont te peindre sa misère. Philippe enfin, ouvre les yeux, Chasse ton lâche ministère.
!
,
De l'honneur de la loyauté Accueille le noble langage Ta dynastie, en sûreté, De ton trône aura l'héritage. Mais si, repoussant leurs avis,
:
Bis.
,
Poitiers
Persévérant dans l'injustice. Tu conserves tes faux amis Tu marches sur un précipice.
,
22 août 1846.
LE JEU NE VAUT PAS LA CHANDELLE. AUX EXAGÉRÉS DE TOUTES COULEURS.
Air: Femme, voulez-vous éprouver?.
Pour vivre, ici-bas, quelques jours, Dont si peu sont exempts d'orage, Pourquoi se déchirer toujours, Mes amis, avec tant de rage? Pour tel ou tel gouvernement, On crie à perdre la cervelle, Et tout calculé, franchement, Lejeu ne vautpas la chandelle,
En quatre-vingt-treize on devait Comme des rois faire bombance! Mais, tous, à la queue il fallait Mendier sa mince pitance; Au diable! de telles douceurs A la guillotine cruelle Prodiguer son sang ou ses pleurs. Le jeu ne vaut pas la chandelle.
:
Sous le plus fameux conquérant, Se distinguer dans cent batailles,
Terminer ce drame sanglant Par les pompeuses funérailles De cent mille braves soldats
Bis
Gisants sous la neige éternelle Du plus meurtrier des climats. Lejeu ne vaut pas la chandelle. D'un trône, à peine relevé, Que protégeait seule une charte Se trouver en trois jours privé En s'escrimant de tierce et quarte Pour asservir les Francs, courbés Au joug de la noire sequelle De quelques douzaines d'abbés Le jeu ne vaut pas la chandelle.
,, !
,
Mais sous un roi cher aux Français Dont la puissance tutélaire Réprime en père les excès, En nous laissant la charte entière (1), Se montrer toujours, mes amis, A nos lois, au trône fidèle
,
,
:
C'est travailler pour son pays Le jeu vaut cent fois la chandelle.
lies, octobre 1831.
Charo
Couplet ajouté en 1846
—
Même air.
Hélas! combien je fus dupé! Pauvre sot! ainsi que tant d'autres. Mais, bientôt je fus détrompé Sur tous messieurs ces bons apôtres Oui, ces grands hommes à grands mots,
:
,
postérieure de 15 années. Ceux qui lui conseillent de la morceler de l'escamoter. loin d'être ses amis, comme ilsle disent, se conduisent, en effet, comme s'ils étaient les plus cruels ennemis de sa personne et de sa dynastie. (1) Note
Qui promettaient tant de merveilles, En lâchété, rouerie, impôts
,
Nous font voir de fières chandelles !
Poitiers, 28août 1846.
LE GOUVERNEMENT BUREAUCRATIQUE, OU LE RÉVEIL DES ILLUSIONS.
)
1834. — Couplets composés après le siège d'Anvers.
Charolles (Saône-el-Loire
:
Air
A voyager passant sa vie.
! pauvres dupes que nous
Ah
,
sommes
Nous a-t-on lestement bernés? Grâce à tous nos petits grands hommes, Avons-nous un beau pied-de-nez? On va rivant nos lourdes chaînes Avec la charte-vérité, Et l'on se bat l'œil de nos peines En nous bourrant d'égalité! Bis.
L'égalité! vous voulez rire. Quand l'intrigueaccapare tout, Quand le mérite qu'on déchire, , Aux abois est réduit partout — Mais qu'au moins cela vous console Devant la loi l'on est égaux — Egaux luttez donc sur parole, Contre un sous-chef, mes chers badauds
!
! recule.
Siècle des progrès
,
: :
,
!
!
des lumières Où tout où tout est nuit. Où cent fats, gâchant nos affaires
,
Bis.
Ventent notre bonheur détruit. Où l'honneur du pays sa gloire Prostitués à des commis, Ne comptent plus que pour mémoire. Bis. Est-ce là ce que tu promis???
,
,
Fameux Anvers, dont on s'engoue, Tu vis prodiguer notre sang, Et là, bien que vainqueurs, échoue La dignité de notre rang Sacrifier l'or et nos braves Pour rentrer chez nous l'arme au bras. D'un honteux protocole esclaves Au diable! alors siège et combats. Bis.
:
,
,
:
Mais à tort, c'est vouloir se plaindre Des ventrus lisez les discours; Les seuls biens qu'on pouvait atteindre, Nous les conquérons tous les jours Si le roi, chambres et ministres Pour le bon droit ne peuvent rien Tout bouffis, des bureaux les cuistres Ont plein pouvoir. pour notre bien. Bis.
; ,
!!!
VIVE LA LIBERTÉ BUREAUCRATIQUE
P. S.
,
la chanson précédente (douze ans après) les abus croissant, toujours de plus fort en plus fort.
A
Poitiers, août 1846. Même air
,
Vous servîtes votre patrie Un demi-siècle, avec honneur ,
L'arrogante Bureaucratie Sur vous s'acharne avec fureur.
!
0 mystérieuse puissance
L'iniquité seule te plaît; En fait d'astuce, ta science Au grand Guizot en revendrait.
Bis
!
Luttez avec vos longs services Oui, luttez, mes braves Français, Contre l'esprit et les malices. De quelques bureaucrates épais Vingt députés, vingt pairs de France Pour vous réclameront en vain D'un chétif sous-chef l'influence Saura leur barrer le chemin.
;
!
Ça se conçoit, mes camarades, Quand tous les rôles sont changés. Quand des commis, de rebuffades Criblent, à leurs portes rangés, Et pairs et députés de France
,
,
Qui devant eux se font petits Et souffrent leur impertinence Pour accrocher quelques débits(d)
!
MORALE. bureaucratie qui dispose de 50,000 débits de tabac, peut faire élernuer à volonté la très-grande majorité de messieurs les membres des deux chambres, on leur disant : Dieu vous bénisse! vous êtes à moi. (1) Une
CORRESPONDANCE ENTRE DEUX FRÈRES,
-J:AUTItE
L'UN CURÉ EN FRANCE,
:
Air
OFFICIER EN AFRIQUE.
Voulez-vous savoir les on dit? LE CUHÉ.
frère, j'ai
lu dernièrement De l'Isly la bataille
Et que tu fus fait lieutenant En bravant la mitraille Tes parents ravis, Tes nombreux amis Jouissent de ta gloire Moins heureux que toi, Dans mon saint emploi, Je fais mon purgatoire.
:
;
:
Air
Bis.
Il faut des époux assortis.
! pauvre innocent que j'étais!
Ah
Quand on me mit au séminaire, Croyant servir Dieu j'espérais En paix parcourir ma carrière Hélas que je m'abusais Devenu curé, l'esclavage Est mon triste sort Loyola Tient tous les prêtres en servage,
!
là.
:
:
:
Air
Bis.
L'OFFICIER.
Du pas redoublé de l'infanterie.
Bah! bah! mon camarade, allons, Ne perds pas l'espérance Un beau jour nous expulserons Cette maudite engeance; La France se réveillera On en a chassé d'autres. Et bientôt nous crierons houra Sur tous ces bons apôtres. Crois-moi, l'astucieux Guizot, Laffidé d'Angleterre, Cejésuitique parpaillot (1) (1)Parpaillol,Dom injurieux donnéaux calvinistes
,
,
civiles de la France.
Bis.
lors des guerres
!
Nous prônant le Saint-Père La France le renversera Avec l'infâme clique Qui sur tous les tons célébra Sa làche politique.
:
Air
LE CURE. A
voyager pendant sa vie.
!
Que Dien t'entende, mon cher frère Mais tous les sots dans ce pays Vantent l'habile ministère Achetant la paix à toutprix De plus pour notre grand-vicaire Un curé, qui raisonne un peu Est un franc révolutionnaire Qu'on doit expulser du saint lieu.
;
,
,
:
De prendre femme un
Air
Bis.
jour , dit-on.
, ,
Prêchez l'amour pour le prochain La concorde, la tolérance Vous passez pour mauvais chrétien Et l'on punit votre indulgence Mais, d'un plat jésuitisme empreint, Qu'on se montre esclave de Rome Ravignan passe pour un saint Montalembert pour un grand homme.
:
,
Bis.
Au nom do plusieurs respectables curés gallicans du département du Doubs.
,3
Baume-les-Dames
Novembre 1844.
L'ORDRE. HOMMAGE A LA GARDE NATIONALE
(i).
Chanson à l'ordre du jour et de rigueur danstousles banquets de soldats-citoyens.
:
Air
à la danse, Un rigodon, etc.
Ah!
le cœur
!
notre devise buvons Sans jamais en démordre. Avant tout, ce que nous voulons , C'est l'ordre, l'ordre, l'ordre. Adieu l'ordre, adieul'honneur, Le repos et le bonheur D'une horde sauvage Le Français envierait le sort Bis. S'il n'avait en partage Que la loi du plus fort. A
!
Oui,
, ,
,
mes amis buvons Mais sans casser les verres. Soyons en révolutions Plus sages que nos pères. Tout aussi bons soldats qu'eux Sachons être plus heureux Ah ! sur l'ordre sans cesse Réglons toutes nos actions Car l'ordre est la richesse Des grandes nations. buvons
, !
,
Garde Nationale, sous l'égide de laquelle a été placée la Charte de 1830 Garde Nationale que les caprices ministériels ont si , souvent et si légèrement dissoute dans tant de villes, et qae , contrairement aux lois on n'a pas réorganisée dans l'espace d'une année. (1) La
,
,
L'astre qui donne les beaux jours Qui féconde la terre Avecordre poursuit son cours Dans sa vaste carrière. Par l'ordonnateur divin Tout fut fait pour une fin Quand Dieu par sa puissance D'un mot dissipa le chaos, Il créa notre France Pour l'ordre et les héros.
,
,
;
,
De la douce Fraternité
Proclamons le mérite; Elle est avec l'égalité Des systèmes l'élite
!
:
la liberté buvons Au diableles factions Vive! la République, Dont Lamartine est créateur. Celle démocratique Celle des gens d'honneur. A
;
!
Poitiers,
2
Septembre 1846.
IMPROMPTU SENTIMENTAL pour la réception d'un Ventru (n'importe où) après la glorieuse session de 1846. Même air.
Qu'avec fracas soit célébré, Dans notre heureuse ville, De
,
Guizot, Pritchard, Pomaré Le défenseur habile
!
Que le vaillant député Soit splendidement fété Qu'on lui donne l'étrenne D'un bon bâton
!
Zig-zag, dondon, Afin qu'il se souvienne De la réception. De casseroles, de chaudrons
Qu'une musique aimable Tympanise sur tous les tons L'esclave détestable, Le misérable ventru Nous vantant son malotru L'aigle du ministère. Qu'un bon bâton, Zig-zag, dondon Soit son digne salaire Pour sa réception.
, ,
,
!
Aux lâches malédiction La France n'est, pas morte. Quelque beau jour la nation Les campant à la porte, Tous les braves s'armeront. Les anglomanes fuiront Vers leur chère Angleterre, Sous le bâton,
,
,
Zig-zag, dondon Avec leur cher compère Lord Guizot d'Albion. Pas accéléré, marche! Poitiers, juillet 1846, lors de l'Ordonnance royale de la dissolution de la Chambre des Députés.
IMPROMPTU MINISTÈRE.
SUR LES PROMESSES DU
:
Air
,
Va-l-en voirs'ils viennent, Jean!
pour l'Anglais Pleins de complaisance, Eux penser aux intérêts Du peuple de France. Va-t'en voir s'ils viennent, Jean Va-t'en voir s'ils viennent. Ces ministres
!
!
1 modérer les impôts
Eux
,, :
,
Sur les vins, les bières Etles cents tarifs si hauts Qu'on paye aux barrières Va-t'en voir, etc.
! régir,
Eux
, ,
Avec bienveillance, Le bon peuple souverain Disent-ils de France.
,
Va-t'en voir, etc. On nous promet des commis Pleins de gentillesse, Des chefs de bureau polis, Boursy sans rudesse.
Va-t'en voir, etc.
,
,
la Charte en main
,
Ils ont juré mes amis (Nous devons les croire), Qu'ils garderaient du pays L'honneur et la gloire. Va-t'en voir, etc.
Alger bravement conquis (Sous la branche aînée) Nous vaut de fameux produits D'année en année ! Va-t'envoir,etc.
!
On ne fait plus de nos jours De ces pairs serviles De ces députés toujours Bornes immobiles
!
Va-t'en voir, etc.
!
On ne construit plus de forts, D'énormes bastilles
,
:
Bugeaud
ses états-majors, Sont tous de bons drilles
Va-t'en voir, etc.
!
De riches dotations,.
(Pour tel pauvre prince Qui n'a que quelques millions) Guizot plus n'en pince. Va-t'en voir, etc.
, Cunin-Gridaine, peuple pourra S'emplir : Va-t'en voir, A bon marché l'on vivra
Dit Le
Gaulois la bedaine
etc.
On aura la poule au pot
Par Henri promise, Et le dimanche un gigot Ou la perdrix grise. Va-t'en voir, etc.
!
!
!
,
bientôt nous ferons Bombance complète: On nous promet dons sur dons Et fête sur fête: Va-t'envoir, etc. Enfin
5 Septembre 1846.
Poitiers,
LA BATAILLE ELECTORALE A
S.
DÉDIÉE A
POITIERS,
E. Mgr GUIZOT DE LA GUIZOTIÈRE,
MINISTRE DE FRANCE ET D'ANGLETERRE,
ET PETITE INSTRUCTION POUR SON DÉPUTÉ.
:
Air
Malgré la bataille.
Vive la bataille Qu'on livre à Poitiers Contre la racaille De tes estaffiers ! Guizot, ta rouerie Au grand jour luira,
Et ta fourberie A jamais vivra. Oui. malgré l'intrigue, La corruption Que sa main prodigue. Répand à foison,
,
Ce jour dans l'histoire, A vos descendants
Dira votre gloire, Braves habitants! Au franc mandataire Qui porte des coups,
Bis
(L'injure est trop claire),
:
Frappe aussi sur vous Vous, qu'honneur anime Vous, Français loyaux, Vous, à l'unanime Renommerez Drault.
,
! qu'on voudrait être
Ah
,
Alors dans ta peau Quand l'insolent maître Du plus vil troupeau Sonnant ses trompettes Sous lui rangera
,,
Pantins, marionnettes Pour son
!!!
opéra
Ces budgétivores,
Tu les combattras, Comme ces pécores Faisant grand fracas En beuglant à l'ordre!» Pour nous assourdir. Avec toi les mordre , Pour nous quel plaisir t !1
«
Dans la grande lutte De la session, Que rien ne rebute Ton zèle, et que non Aux messieurs qu'on paie Soit ton seul discours; Que le centre braie Réponds non toujours.
!
Dans un cas unique
Montre le danger Du système inique Suivi pour régner. Signale la route Où tombe, à présent, Tout roi qui n'écoute Qu'un vil intrigant. Mais que ton silence,
Quetonfroid dédain
Prouvent que la France Ne se mêle en rien De leur tripotage. Et queprotester Est le seul langage Qu'on doit leur jeter. Poitiers,
24
septembre 1846.
CHANTS DE VICTOIRE. IMPROMPTUS SUR IMPROMPTUS.
:
Air
! vive l'amour!
Vive le vin
Poitiers, tout brave électeur À mérité la croix d'honneur Fier et sensible à votre insulte, Son cœur fut son jurisconsulte. Ministres, partout en ces lieux,
:
De
Chacun repousse un système odieux Et du Veau-d'Or l'infâme culte. Du Français si spirituel
Faire un être
matériel.
Bis.
,
Ne saurait séduire
personne. Pour vous c'est fâcheux on raisonne. On aime mieux rester chrétien Que s'abrutir en happant, comme un chien
L'os qu'on jette au député-borne.
:
,
Air
0 (llii
et filiœ.
grâce aux élections, Les ventrus ont leurs nez si longs Qu'on les prend pour des saucissons Alléluia alléluia ! alléluia Enfin
!
!
,!!
!
Ils pensaient traiter les Français Comme des Russes. des Anglais. Chez nous ça ne prendra jamais.
!
Alléluia
etc. Courage braves Poitevins Ils mettront de l'eau dans leurs vins, Tous ces tyranneaux Guizotins. Alleluia! etc.
!
;
Qu'ils fassent peur, ces maltôtiers, A leurs valets, à leurs croupiers Mais nous nous sommes vieux troupiers.
!!
Alléluia
:
etc.
Et tous nos vaillants jeunes gens Doux espoir d'un plus heuroux temps
(
!
Ne sont pas non plus Alléluia etc.
endurants.
!
)
Sont-ils farceurs tous ces pédants Vouloir nous traiter en enfants!!! Prouvons-leur que nous sommes grands. Alléluia etc.
!
Ou leur système changera, Ou du grabuge l'on verra Lord Guizot fera patatra.
;
!
Alléluia
etc.
Le commencement de la fin A présent ne peut être On le sent sans être malin. Alléluia Alléluia Alléluia
loin.
!
!
:
Air
!
Quand on vous fil.
Quand on les fit, grands des trois grandes journées, Quand on les fit, Ah que de choses l'on promit ! ! Que de prospères destinées Devaient embellir nos années, Quand on les fit ! ! !
S !
!,
:
Air
A
voyager passant sa vie.
!
Au lieu de cela, pauvre France On te courbe sous mille lois Avec un degré d'insolence Qu'on ne vit jamais dans nos rois On te fait du franc despotisme Avec la charte-vérité En ombrageant un froid cynisme Du drapeau de la liberté.
:
!
Poitiers, 4 octobre 1846.
LE MINISTÈRE, LES VENTRUS ET LES CAMPAGNARDS.
:
Air
La boulangère a des écus.
Ces bons
ventrus ont des écus Qui ne leur coûtent guère Oui, tous ils en sont cousus, Et par le ministère Repus, Peuple! de ta misère. Ces gaillards, avec ton argent,
,
Bis.
Bis.
Au pays de cocagne! Vont les abus réformant
En sablant le champagne Gaîment Et le kéres d'Espagne,
,
Toi, pour sûr, brave campagnard Tu ne te doutes guère Avec quel soin, quel égard, Messieurs du ministère Pillard Empiffrent maint compère. toi l'épaisse soupe aux choux Et les pommes de terre, Mais sans lard ni sans saindoux, Car, grâce au ministère A
Si
doux,
,
La viande est si chère! Il a besoin de tes gros sous Pour donner un carosse
l'Espagnole, à l'époux Dont Palmerston, féroce Jaloux, Décommande la noce. Guizot fera ce que voudra L'entente cordiale; A genoux déchirera La promesse royale, A
,
:
Dira
-
«
Bien d'autres j'en
avale.
«
Mais,enfin, quand doncfinira Une telle insolence —Parbleu dès que l'on voudra; Aussitôt que la France Criera C'est assez de souffrance. Alors aux armes l'on courra, Et dans la France entière Partout l'on répétera a A bas le ministère Houra Sur l'homme d'Angleterre )
?
!
:
:!
!.
Air: Femmes, voulez-vous éprouver? Nous ravir l'honneur. notre rang. C'est cent fois nous ôter la vie Le Français prodigue son sang Pour la gloire et pour sa patrie. Mais être la dérision De l'Europe qui nous outrage. Guizot, dans son abjection, Peut seul en avoir le courage Bis.
!
!!!
Poitiers,
4octobre 1846.
:
Air
PETIT P.-S. — 6 OCTOBRE. De prendre femme, un jour, dit-on.
Lord Normanby brutalement Contre le fameux mariage A protesté formellement, Et l'entente est fort à l'orage. Vous connaissez peu le patron!!! — Cette Guizotière excellence!!! Ça se courbe sous le bâton Comme un chien plein d'obéissance. —
Bis.
PETITES ÉTRENNES POUR 1847, A
CES MESSIEURS QUI JETTENT DES DATONS DANS MES
ROUES.
Air du Mariage de Figaro. Jeanjeannot!jaloux risible!
Maint ventru budgétivore Et, je crois,certain Journal, Faisant son fier matamore, Tout bas me traitent fort mal. Bravo! redoublez encore; Morbleu parlez sans détour — Moi, bientôt j'aurai mon tour. De marcher sur vos brisées Aux cent diables le dessein Car vos sublimes pensées Ne me conviennent en rien. A vous donc les odyssées, L'encens pour votre Guizot ! ! — Parler franc sera mon lot
!
;
!
!
Bis.
,
,
amant de la concorde Je vous propose la paix Donc quepersonne ne morde. Des ministres les hauts faits!!! Chantez-les, je vous l'accorde Gardez votre vieux terrain , Un nouveau sera le mien. Mais
;
tout nouveau couplet à l'adresse de personnes qui se reconnaîtront, — de ces gens habiles qui vont publier un journal d'opposition comprise à leur façon!!! 4e et
D'une opinion tranchée certain parti fièrement Nous invite à lapréchée D'un journal intéressant la feuille rabachée. Bon Sur un ton noble et disert, Prêchera dans le désert.
:
- !
fi
« «
,
Restituons-nous donc les uns aux autres la place la liberté, le respect qui nous appartiennent à tous la terre est assez vaste pour que chaque opinion puisse se produire sans se heurter et se haïr. » (Etudes Politiques.) LAMARTINE. «
:
Poitiers, décembre 1846.
LA GRANDE POLITIQUE OU LE GRAND CHEMIN DE CHERBOURG.
:
Air
A
voyager passant sa vie.
Vive la grande politique Du roi ci-devant citoyen Sa tendance archidespotique
!
:
L'entraîne à l'abîme. c'est bien En reniant son origine Le sot orgueilleux ne sent pas Que chaque jour, vers sa ruine, Le voit s'avancer à grand pas.
Bis.
Par la grâce des barricades, Il fut nommé roi des Français, Et sans ses plates mascarades, Non il ne l'eût été jamais
Bis.
,
:
?
—Vous croyez que ça le contente —Ah! bien oui, le roi-citoyen (Dites-nous quel démon le tente?) Revêt l'uniforme autrichien I !
!
,
Sur la garde nationale Est-il simple s'il compte encor Elle battra la générale Et tout son brave état-major Officiers, soldats tous au poste Malgré le fier-à-bras Bugeaud Seront fermes à la riposte, Et je dis qu'il y fera chaud
Bis.
!
,,
,
!
,
,
,
Bis
Si, dans votre démence impie
Devos pauvres forts les canons Osent tirer cette infamie
:
,
En courroux mettant nos lurons Sur vos bastilles à la course Tous à l'assaut s'élanceront. Alors, pour dernière ressource, Vos voitures s'attéleront.
,
,
En route. et vite, et bon voyage A toi système à tes jongleurs
:
Bis.
! qu'il sera lourd ton bagage
Oh
,
!
,
S'il contient tous les corrupteurs Mais enfin
tour,
A ton
! !
on t'embarque ô lâche. à Cherbourg.
système
!
Que le vent chasse, au loin ta barque ! ! Nous célébrerons ce beau jour. Bis. Poitiers,15 janvier 1848.
COMMENT CELA FINIRAT-IL?
:
Air
Voulez-vous savoir les on dit.
—Français!
comment finira-t-il Cet odieux système, Qui, frêle comme un brin de fil, Pousse tout à l'extrême? Un souffle de vent Très-incessamment Le campera par terre. Et nous saurons bien Trouver le moyen Bis. De nous tirer d'affaire.
-
,
plus de roi,citoyen , C'est une duperie Les plus beaux serrements de main Sont charlatanerie : Notre président,
D'abord
,
Juste, bienveillant,
,
Veillera sur la France En se rappelant Que tout gouvernant fient d'elle sa puissance.
Bis.
Ça finira. qu'un beau matin, A maint pair plat compère
,
,
Qui se vend au roi-citoyen Le grand peuple, en colère, Dira décampez laissez » Et morbleu » Place aux braves de France « Depuis trop longtemps, ) Lâches Fainéants Vous mangez leur pitance. » »
«
!
:
!
Bis.
Quant à cette majorité Qui sous Guizot manœuvre A tel infâme député De bassesse chef-d'oeuvre Pour toute façon A coups de bâton Et la botte au derrière, On le chassera Puis on le fera Valser vers la rivière (1).
,
Bis.
Mais quant à ce monstre infernal De la bureaucratie,
Frappons, frappons sur l'animal Jusqu'à son agonie
:
Même après sa mort,
Frappons, frappons fort, Et, qu'à grands coups de botte Le vil animal, Qui fit tant de mal, Soit roulé dans la crotte.. Seine qui borde le repaire où siègent tous ces misérables budgétivores qui ruinent et déshonorent la France. (1) La
RÉSUMÉ.
Si la France a pu tolérer Le joug, avec la gloire,
Elle ne saurait digérer Des lâches le grimoire D'honneur elle vit, Cela lui suffit, Mais sa haine est extrême Contre un tas de gueux, Tant chrétiens qu'Hébreux Seuls soutiens du système,
:
Poitiers, 24 janvier 1848.
LA MARSEILLAISE PARISIENNE.
:
Air
Allons enfants de la patrie.
Valeureux enfants de Lutèce, Pouvez-vous donc voir sans rougir Cette désolante faiblesse Sous laquelle on nous fait languir? Bis. De vous avec impatience, L'univers attend le signal D'un gouvernement déloyal, Délivrez enfin notre France.
!
:
Aux armes! Parisiens, accourez dans vos rangs, Il en est temps, Sans plus tarder expulsons nos tyrans. Bis. Vous n'avez pas perdu la trace De vos héroïques aïeux
:
Perpétuez leur noble race, Soyez énergiques comme eux Avec empressement la France Secondera le mouvement, L'Europe avec étonnement Contemple votre somnolence. Aux armes, etc.
;
Bis.
Oui, c'est à vous (car c'est la tète Qui donne au corps l'impulsion)
:
Que nous redevrons la conquête De la régénération Bis. Mais, bien plus sages que nos pères, Plus de sang. plusd'excès honteux. Et pour mériter d'être heureux Doucement réglons nos affaires. Aux armes etc.
,
t
Chacun, muni de sa bonne arme, Vite a rejoint son bataillon Chacun se moquant du gendarme bas la corruption Bis. Crie « à La France repousse un système » Qui foule aux pieds toutes les lois. » Elle chasse les lâches rois » Telle est sa volonté suprême. > » Aux armes, etc.
,:
,
, ! ,
Voyez, cernant les Tuileries Cinquante mille citoyens, De ce séjour des fourberies, Sans bruit, chasser les Autrichiens Déjà, sont prêtes les voiturea , Le roi parjure et sa maison
:
Bis.
,
S'en vont à Vienne, en garnison Y montrer leurs sottes figures. Aux armes, etc.
,
Poitiers
8 février 1848.
PUISQU'IL FAUT EN FINIR, FINISSONS-EN! PLUTOT AUJOURD'HUI QUE DEMAIN.
:
,
Oui, je suis soldat, moi. Oui, je suis Français moi Tout à ma patrie, Pour l'honneur, la bonne foi, Prêt â donner ma vie. Voyez ce roi-citoyen Si plein de bonhomie! Plat valet de l'Autrichien Air
!
Bis.
Et flattant la Russie. Oui, je suis, etc. Lorsque l'insurrection Peut sauver la patrie (1), Sans nulle hésitation Frappons la tyrannie. Oui, je suis etc.
,
Mais j'entends un guizotier
(C'est-à-dire une bête) De son centre me crier « Blasphémateur, arrête! Oui, je suis, etc.
:
,
(1) L'insurrection dit LAFAYETTB.
,
dans ce cas-là
est le plus saint des devoirs, a
«
»
Vous êtes contre ce roi, » Père de la patrie, Et moi, parfait ventru moi Je l'aimeà folie! » » Oui, suis, etc.
je
,
la
! contre lui,
Moi
,
non
!
ma foi!
C'est lui, tout au contraire, Qui se range contre moi, A Metternich pour plaire. Oui, je suis etc.
!
,
:
contre lui ! Non c'est vous, Ses conseillers perfides, Qui le perdez, malgré nous, Oh ! les habiles guides!!! Oui, je suis, etc. Nous
,:
Dedans, la corruption Une arrogance altière Dehors, la soumission A la ligue étrangère. Oui, je suis etc.
,
Metternich, à deux genoux (Pour vos sots mariages), Vous a vus: il est pour vous
;?
Que donnerez-vous en gages Oui, je suis, etc. Vous lui donnez notre rang, La Suisse, l'Italie Toute la Pologne en sang. Est-ce assez d'infainie Oui, je suis, etc.
,
CONCLUSION.
Il est donc temps d'en finir, C'est trop d'ignominie. Aux armes! sachons mourir, Ou sauvons la patrie. Oui, je suis Français, moi ! Tout à ma patrie, Pour l'honneur, la bonne foi, Prêt à donner ma vie.
Bis.
Poitiers, 17 février 1848.
LES TENDRES REGRETS DE CERTAINS RÉPUBLICAINS BONS PATRIOTES QUAND MÈltIE.
:
Air
Va-t-en voir s'ils viennent, Jean!
Hélas! quand reviendra-t-il Ce grand politique, Ce diplomate subtil Ce roi pacifique? Va donc voir s'il revient, Jean Pour Dieu qu'il revienne!
,
!
Tudieu! qu'en corruption Il était habile C'était l'admiration D'ia cour de la ville! Va donc voir, etc.
!
!
Le lâche, aux tyrans voisins
Bis.
Tendait le
derrière.
Mais sa bassesse et ses soins Conjuraient la guerre. Va donc voir, etc.
Comme il savait d'maint impôt Écraser la France, Mais nous, soutiens d'son Guizot, Nous faisions bombance. Va donc voir, etc.
S'il était avaricieux, Nous avions l'ouvrage De piller tout en tous lieux C'est fini; j'enrage. Va donc voir, etc.
:
,
Il fut trop chiche il eut tort, Tirant à mitraille. Il eut dû sangler plus fort Paris, ta canaille. Va donc voir, etc. Mais si Dieu permet enfin Qu'un jour il revienne Faudra que le Parisien De lui se souvienne!!! Va donc voir s'il revient, Jean S'il revient de Vienne (1).
!
!
(1) Où
l'on assure qu'il est caché.
Bis.
:
Air
contre les chagrins de la vie. (Du petit matelot.
)
,
Voilà donc, au fond, ce que pense Certain vieux endurci coquin Se parant avec arrogance Du costume républicain Veillons au salut de la France, Veillons au maintien de nos lois, Méfions-nous de l'Apparence, Nous fûmes trompés tant de fois!1!
:
,
Mais que la paix et la concorde Règnent constamment parmi nous A nos vieux tyrans la discorde Entre eux, laissons hurler les loups N'oublions pas que la richesse Des plus puissantes nations, C'est l'ordre, l'union sans cesse A bas l'émeute, mes garçons.
Bis.
Bis.
: ,
:
:
!
Vive la République
Bis.
Bis.
la liberté et l'ordre!
Poitiers, 24 mars 1848.
IMPBOMPTU. CONFIANCE ET DÉFIANCE. Air: Jeanjeannot, jaloux risible. (du Mariage de Figaro.
Amis, pleine confiance Dans le grand peuple français, Mais soyons en défiance Contre ces mauvais cadets
)
Qui, dès que tourne la
Vous offrent des dévoûments Hier encore aux tyrans.
,
,
chance ,
Bis.
Hier avec arrogance Tel lâche osait soutenir De ce roi dans la démence Le règne du bon plaisir Aujourd'hui, plein d'impudence, Couvert du sang des Français. Dans nos rangs demande accès. Bis. Aux égarés indulgence, Au vrai repentir pardon. Mais soyons en défiance De mainte conversion, Surtout des gens de finance, Bons patriotes vraiment Pour conserver leur argent Bis.
, ;
î
Qu'as-tu fait, mon camarade, Tel ou tel jour, réponds net? Où siégeait ta barricade Marchais-tu vers le banquet ? Faisais-tu l'arquebusade Avec maint coupe-jarret Tu te tais on te connaît.
Bis.
Repoussons ces alarmistes Qui voudraient nous faire peur Des ligues absolutistes Qu'ils désirent de tout cœur On connaît ces monarchistes. Tel se dit républicain, Serait pour un roi demain.
Bis.
?
:
!
!
Ces gens promettent merveilles
Dans mille pompeux récits, Ce sont frelons aux abeilles Voulant dérober le prix De leurs travaux, de leurs veilles. Ayons donc les yeux ouverts, Défions-nous des pervers. Bis.
A MONSEIGNEUR L'ÉVÉQUE
D'AUT.
ET A SES CONFRÈRES ULTRAMONTAINS.
Air: Petite tableréveille,
etc.
De Fanchon la Vieilleuse.
Humble vêtement signale
d'église, dis-tu,
L'homme
Et ta riche cathédrale Te voit de pourpre vêtu!!!
,
(1)
Somptueux
Orgueilleux, Crois-le bien, va tu n'abuses Que les aveugles, les buses Le Français a de bons yeux.
!
;
Bis.
Tu nous prêches l'abstinence Dans des sermons foudroyants, Quand tu t'es bourré la panse De truffes et d'ortolans Ce
penchant,
:
Peu décent, Pour des gens vivant à peine
( (1) Les
apôtres étaient vêtus de bure et portaient une croix de bois.
),
De pain toute la semaine
Devrait te rendre indulgent.
Bis.
Tu vantes la continence, Mais qu'une jeune beauté Reluque ton éminence, Au diable ta chasteté 0 cafard D'un regard Ta faible chair s'émoustille. Le feu de luxure brille Dans tes yeux de Papelard.
!
!
Bis.
Messieurs, vous avez beau faire, Crier et vous regimber, Beau remuer ciel et terre Sous le joug pour nous courber
:
!
Halte-là Loyola Ne peut plus tromper personne, Et le Peuple, qu'on rançonne, Bis. Va bientôt vous camper là.
notre classe ouvrière, Extorquez son dernier sou Mendiez dans la chaumière Pour saint Ignace et saint Loup A
,
!
0 lurons
:
!
Fins larrons Congréganisez nos filles Et cloîtrez les plus gentilles Pour vos récréations. Messieurs les trouble-ménage,
Bis.
,
Ecoutez un bon avis, Partez tous, c'est le plus sage, Pour Rome (1) votre pays. Nos
curés,
Délivrés De votre odieuse engeance Près de certaine Eminence Bis. Ne seront plus dénigrés (2) Baume-les-Dames (Doubs>5 décembre 1844.
,
IMPROMPTU AUX SOI-DISANT RÉPUBLICAINS DU JOURNAL L'ABEILLE ET Cie,
qui voudraient qu'on fixât le siège de l'assemblée constituante à Poitiers, Bourges ou à QuimpercorantinUl
:
Un jour, il est Agriculteur. (Du vaudeville de M. Guillaume.) Air
!
Vouloir décapiterParis On le voit cette idée est née Au sein des absurdes partis, Surtout de la race acharnée Au maintien de tous les abus, De la race anti-fraternelle, Aux sots rabâchant les vertus, En accaparant tout pour elle.
Bis.
Rome, alors sous le joug sanguinaire de Grégoire XVI, était pour les Jésuites un vrai pays de cocagne. (2) Qui ignore que dans beaucoup de diocèses, MM. les curés et desservants les plus vertueux, les plus charitables sont en butte à mille tracasseries, à mille odieuses vexations de la part de leurs archevêques et évêques, pour peu qu'ils soient soupçonnés de ne pas accueillir, en toute docilité, les prétentions ultramontaines. (1)
!
Quelle sublime invention Oh que ces gens ont de génie De notre grande nation, De notre admirable patrie, Elle veut briser les ressorts, La faction que rien n'arrête. Pour mieux faire marcher le corps, Elle veut lui couper latételll
!
!
Bis.
Mais nous avons les yeux ouverts, Nous saurons déjouer l'intrigue Des orgueilleux et des pervers Composant cette pauvre ligue. Le peuple toujours généreux
: ,
Laissera ces gens-là tranquilles En repos s'ils restent chez eux Aux lois s'ils se montrent dociles.
Bis
Poitiers, 13 avril 1848.
A LA GARDE NATIONALE DE
POITIERS.
NI L'UN NI L'AUTRE.
:( !
Air
Le
Du pas redoublé de VInfanterie. Français le bal va se rouvrir.)
Frédéric.
!
le Ferdinand
Se disputant l'Empire
! !
Ces vieux marchands d'orviétan Nous font pouffer de rire !
!
!
Chacun d'eux parle en vrai Trajan Et fait son bon apôtre Mais l'Allemand n'est pas si Jean Ne veut ni l'un ni l'autre.
;
!
Bis.
S'ils ne nageaient pas dans le sang Des Polonais, nos frères, On aurait pu croire au semblant De leurs douces manières Il n'est plus temps. Assez causé,
:
présent c'est le nôtre; Le peuple enfin désabusé Ne veut ni l'un ni l'autre. A
Bis.
Quant à toi, pauvre Nicolas! Type des autocrates, De tes Cosaques, vil ramas De soldats automates, Nous nous fichons comme de toi Et d'ailleurs tes affaires Chez toi te retiendront bien coi, Ou gare à tes derrières
;
!
0 peuples! encore six mois, Partout la République Aura raison de tous les Rois A la crise critique Succéderont dans l'univers Habitants de la terre Vos fraternels et doux concerts Fêtant la nouvelle ère!
!
!
Poitiers, 8 avril 1848.
IMPROMPTU POUR LE BANQUET OFFERT AUX VOLONTAIRES DE CIVRAY, GENÇAY, ETC., ETC.
Air: Peuple français, peupledefrères!
!
Au diable l'infernale clique De tous ces enragés coquins
Ressuscitant la République Des sanguinaires Jacobins. Mais, tas de brigands, notre France De vous saura se garantir, En exterminant votre engeance Jusqu'au dernier pour en finir.
Bis.
Cavaignac et toute l'armée Et les gardes nationaux Soustraieront la France opprimée A vos coups ô lâches bourreaux. La République triomphante Celle d'un peuple plein d'honneur, Sous ses pieds foulera mourante La vôtre à jamais en horreur.
,
,
Poitiers, 27 juin, soir,1848.
LES LENTIBERNIERS (1). POT-POURRI SENTIMENTAL.
Air: Voulez-vous savoir lesondit.
Pour chanter des Lentiberniers Toutes les cagnardises, (t) Pour une nouvelle variété d'une certaine plante vénéneuse
:
Il me faudrait vingt gros cahiers Et de ces balourdises
Dont Thiers-Barrot Forment un ballot
,
Pour revenir en place, Un âne cent fois, Sous un si lourd poids, Se romprait la carcasse.
Bis.
tous ces impôts écrasants Qui pèsent sur la France Nos augustes représentants Mettent peu d'importance Ils perdent le temps Ces honnêtes gens En maint sot commérage Et le ventre plein On dit : « à demain Le reste de l'ouvrage. » A
:
; Bis.
C'est un véritable sabbat La maudite assemblée Qui s'imagine être un sénat!!! Elle est bariolée De toute couleur, Dont une fait peur (Rappelant la montagne)
,
qui pullule en France, depuis le régne de ce roi, illustre fils de Philippe-Egalité il a fallu nécessairement créer un mot nouveau. Nous prions M. Alexandre Dumas de le faire insérer dans le dictionnaire de l'Académie. Lentibernier dérive de Lentiberne, mot qui exprime admirablement cette lenteur, cette nonchalance, cet amour du statu quo avec lesquels on berne la nation depuis 18 ans.
maint gros trembleur Qui manque de cœur Peut-on être si cagne! A
:
:
Air
A
voyager pendant sa vie.
Ah! quand ces cris à leur oreille Retentissent, < lepeuple faim a
:
»
La chambre sur ses bancs sommeille, Les cris retentissent en vain.
Quand, parfois, la vérité perce Signalant la France aux abois. Une majorité perverse En tumulte étouffe sa voix.
:
Air
Bis.
Voulez-vous savoir les on dit.
Dans cette grande question De la paix, de la guerre De notre grande nation On ne s'occupe guère On va tâtonnant, Ambitionnant A Palmerston de plaire.
,
:
De poltrons un
tas,
Même à Nicolas
Bis.
Feraient tout pour complaire..
:
Air
Princesse,
le
roi mon maître.
!
Partout, ô ma pauvre France
, :
Tes nobles bras sont liés Par leur lâche insouciance Tu perds tous tes alliés L'Italie en vain demande De tes armes le concours
,
Mais l'assemblée appréhende. Et temporise toujours,..
! de votre politique,
Ah
,
Bis.
,
Sous peu recevant le prix Craignez que la République S'écrie ils nous ont trahis. Quand il en est temps encore, Cédez aux vœux des Français Un peuple qu'on déshonore, Ne le pardonne jamais.
:
:
: Oui, Messieurs,
Peuple Français, peuple de Frères.
Air
la guerre civile Ou bien la guerre à l'étranger Mais celle-ci l'autre annihile, Et ça doit vous encourager Sinon, vont gronder les tempêtes, Votre inviolabilité N'en garantira pas vos têtes. Ah ! craignez un peuple irrité
:
:
, :
Poitiers
Bis.
24 août1848.
Que Messieurs les Lentiberniers prennent note de la date de cette chanson pas si chanson. Ils le verront.
LE DÉSESPOIR D'UN VIEUX SOLDAT.
:
Air
Du myrlhe frais ou du triste olivier.
Bien que servant mon pays de tout cœur, Je vous le dis, camarades, j'enrage Quand, hélas! je vois de l'honneur Nos chefs oublier le langage
:
!
oser nous parler haut. Et le Gouvernement de France Accepte une telle insolence. Bis S'endort dans un lâche repos.
Un Autrichien
! c'est trop fort. Qui jamais nous eut dit
Ah
Qu'une assemblée, à nos yeux grande et pure, Du déshonneur à notre habit Imprimerait la flétrissure.. Dans aucun temps soit Empereur ou Roi A nous, soldats de notre France Aucun n'aurait eu la démence De dicter cette honteuse loi!!!.
,
,
Quoi! seronsnous toujours en garnison Dans ce Paris pour faire des patrouilles, Ou bien sans cesse en faction Y bâillant en vrais niquedouilles ? Nous faudra-t-il, sans cesse, nous guerriers Pour une cagne d'assemblée Au bord d'un abîme acculée, Voir flétrir nos mille lauriers???
,
!
Ils restent sourds. quand, Vandales nouveaux, Depuis trois mois inondant l'Italie, De la Pologne les bourreaux D'une seconde tragédie, Donnent au monde un spectacle sanglant. Mais Thiers pérore et discute Et nouveau Don Quichotte lutte Avec quelques moulins à vent
!
De l'Autrichien, du Russe, de l'Anglais Ah ! laissons-les mendier l'alliance
deux genoux. mais nous, Français! Nous n'obéissons qu'à la France Nous leur crions à ces représentants Coupables de cette infamie A-bas traîtres à la patrie. » A-bas! grenaille de tyrans. » A
:
!
:,
Sans plus tarder, armé de ton drapeau, L'honneur te crie en avant noble France Assez d'un coupable repos. En-avant à la délivrance Des nations il faut marcher. marchons. De cet instant, en paix la France Abjure toute méfiance, Meurent toutes les factions. Poitiers,26août1848.
!
!
!
DANS LE SIÈCLE DES LUMIÈRES, ON ADORE LES CHANDELLES ET L'ON FINIRA PAR LES MANGER.
:
Air
Enivré du brillantpeste.
En fabriquant des chandelles Parce qu'on gagne des sous Se supposer des merveilles Et s'estimer plus que nous C'est le fait d'un imbécile, On mérite une chanson Qu'on chantera dans la ville En l'honneur du sieur BussoN (1).
, ;
(1)
Paris.
Bis.
Fameux fabricant de chandelIps, faubourg Saint-Germain, à
Ces bonnes gens-là sont fières
D'avoir un vieux tape-cul, Où se donne des manières Deprince, un sot malotru Sur une rosse efflanquée, Il frappe à grands coups de fouet, Et madame', requinquée, Prend son petit air coquet.
:
Sur des chaises retenues On se rend au Sacré-Cœur : Pour fêter leurs bienvenues Chacunleur rend maint honneur; On les salue à la porte, Et l'eau bénite, à foison, Tombe sur la femme accorte Et sur l'orgueilleux BUSSON. En pompe à la promenade Au Luxembourg se rend-t-on Madame, en grande parade Tortille du croupion; Avec un air de duchesse, On lorgne un joli garçon, Qui dit tout bas « La bigresse » Sent la graisse de mouton. » Armé de sa longue pipe, A la conversation, Monsieur, parfois participe En se frottant le menton Assis sur un banc de pierre, On se croit du meilleur ton, En y buvant de la bière Et croquant un macaron.
,
:
;
Mais, chacun a sa manie, On passerait là-dessus, Si certain dogue en furie Dans la baraque reclus Ne faisait un tel tapage, Qu'on ne peut ni jour ni nuit , Dormir, se mettre à l'ouvrage, Tant cet animal rugit.
,
:
,
Bis.
,
Ce dogue, le voisinage S'en plaint De plus un marteau
Que tout venant, au passage Tape sur quelque air nouveau, Pour que la chandellerie Finisse enfin par s'ouvrir Et de voir sa seigneurie Qu'on savoure le plaisir.
,
Ici, la chandellerie
Bis.
,
Est un redouté pouvoir Et BussoN et compagnie Boivent la goutte le soir Avec les sergents de ville, Du commissaire on se Toute plainte est inutile, Tant le suif est en crédit!!
;
rit.
!
Bis.
Au nom de tout le quartier que le dogue et le marteau empêchent de dormir. Un voisin plus que patient. Paris, août 1848.
LE RÉVEIL DU PEUPLE, EN 4847.
:
Air
Peuple français, peuple de frères.
!
Peuple français ! peuple crédule Comment peux-tu voir sans dégoût, La corruption, la crapule Depuis seize ans envahir tout? Tu souffres qu'une race avide Nargue tes généreux efforts Et te laisse le ventre vide B' Bis En remplissant ses coffre-forts!
,
Tous enrichis par le pillage, Ils n'osent fuir tes oppresseurs 1 Craignant qu'on ne fasse en voyage Enfin justice des voleurs. Lâches rassurez-vous, la France D'un sang vil ne se souille pas. Fuyez pour unique vengeance Un froid mépris suivra vos pas.
,
!
,
,
1
!
Bis.
D'infortunés ô foule immense Dont la faim creusa les tombeaux, Victimes de l'imprévoyance D'arrogants rhéteurs, vos bourreaux! Nous prions Dieu sur votre tombe, De venger tous leurs attentats. Que sa foudre céleste tombe Sur ces traîtres en mille éclats Bis.
,
!
Et vous à l'infâme système Assurant la majorité, Vous députés qu'un Guizot aime
:
Et paie à tant par lâcheté Suivez le cours de la rivière Jusqu'à Saint-Cloud dont les filets (i) Termineront votre carrière Si fertile en tant de hauts faits!!!
,
Bis.
Poitiers, juin 1847. CANTIQUE POUR LA COMMUNAUTÉ DU SAINT-SACREMENT DE
POITIERS.
:
Air
!
Te bien
aimer, ô divine Marie!
nous, dans ton sanctuaire, Où, jour et nuit, notre adoration Va t'implorant, vois notre foi sincère Bénis toujours, protège (a maison. Bis.
Saint-Sacrement
,
:
Verse, en nos cœurs, cette grâce divine L'homme, ici-bas, sans elle ne peut rien, Mais il peut tout quand la grâce l'anime; S'il a la foi, le ciel est son soutien.
Bis.
!
Religion ! ô source sainte et pure Bien malheureux qui repousse tes lois! Il suit, toujours, celles de la nature, Beligion l'homme écoutant ta voix.
!
Bis.
La charité, qu'elle nous recommande, Est le lien de la fraternité
;
deSainl-Cloud, où tant de désespoirs payent journellement leur funèbre tribut: effet immanquable de notre admi(1) Les filets
rable ordre social, du système incomparable de tous les gouvernements qui se succèdent.
charité!.
mais elle nous demanda De ne jamais blesser l'égalité La
Bis.
, :
Oui, devamt Dieu
nous, tous tant que noussommes, Sommes égaux Oui, le plus méritant Est ses yeux, parmi nous, faibles hommes ! Le pluschrétien, donc le plus bienfaisant. Bis.
à
,
t
Qui fait le bien ô céleste espérance! Dieu l'a promis, ne craint rien ici-bas Pour sûr, là-haut, aura sa récompense, Lors, d'un œil ferme il sourit au trépas.
,
:
! ,
Bis.
dans ton sanctuaire, Où, jour et nuit, notre adoration Va t'implorant, vois notre foi sincère, Bis. Bénis toujours protège la maison. Saint-Sacrement
nous
,
Poitiers, 24 mai 1848.
Combien de personnes lisent sans attention les vers les mieux sentis Qui les sait? Pitié de notre siècle l'intérêt
!
!
matériel a tout flétri. J'ai retrouvé avec bonheur la chanson admirable qui suit; j'avais oublié les paroles, en voici l'air, que M. de Lamartine ne donne pas dans son œuvre, son chefd'œuvre (1). M. de Montjourdain adressa, la veille de sa mort, les strophes suivantes à la jeune femme qu'il allait quitter.
)
(Historique.
:
Air
Vieillard qui d'amour est épris.
,
L'heure approche où je vais mourir L'heure sonne et la mort m'appelle; (1) Les
Girondins, liv. 57, tom. 8, pag. 132.
Je n'ai point de lâche soupir, Je ne fuirai point devant elle. Demain mes yeux inanimés Ne s'ouvriront plus sur tes charmes, Tes beaux yeux à l'amour fermés Demain seront baignés de larmes. Si dix ans j'ai fait ton bonheur, Garde de briser mon ouvrage, Donne un moment à la douleur, Consacre au bonheur ton jeune âge. Qu'un heureux époux à son tour Vienne rendre à ma douce amie Des jours de paix des nuits d'amour Je ne regrette plus la vie.
,
Bis.
Bis.
Si le coup qui m'attend demain N'enlève pas ma pauvre mère, Si l'âge, l'ennui, le chagrin.
N'accablent pas mon pauvre père, Ne les fuis pas dans ta douleur, Reste à leur sort toujours unie; Qu'ils me retrouvent dans ton cœur, Ils aimeront encor la vie.
Bis.
UTRE COUPLET, Même air,
Par un
officier de dragons, traîné à la guillotine dans la fatale charrette, chanté par lui-même, en s'adressant aux misérables
qui l'insultaient.
,
Quand au milieu de tout Paris, Par ordre de Fouquet-Tinville On me roule à travers les cris
Du peuple étourdi de la ville, Il croit que de sa liberté Ma mort assure la conquête Que peut y faire, en vérité, Pauvres bêtas ma pauvre tête
:
!
?.
Bis.
LES DRAGONS.
IMPROMPTU. A MONSIEUR RIBOUD, CAPITAINE AD
:
Air
1er DRAGONS.
Aussitôt que la lumière.
Requis par madame Rique, Tout chaud de componction Je fis naguère un cantique Qu'eût envié Massillon.
,
Aujourd'hui, d'humeur guerrière, Je vais chanter les dragons, Et pour sûr je saurai plaire Bis. Si je peins bien ces démons.
,
En amour comme à la guerre Le dragon impatient, Sur le Russe ou la bergère Se précipite en chantant. Il faut lui rendre les armes Tant il tape en bon garçon, Tant on lui trouve de charmes Avec son air sans façon.
!
En avant ce mot, en France, Aux belles comme aux guerriers Donne toute confiance,
Bis.
Et ces sots Lentiberniers Qui demeurent en arrière. N'auront jamais de succès, Pas plus en amour qu'en guerre Car ils ne sont pas Français.
,
Buvons donc tous à pleins verres Au brave Premier Dragon, Au chef à belles manières Aux officiers à bon ton Il en faut pour tout le monde, Et, dans Poitiers, tout tendron La grisette brune ou blonde, A chacune son dragon.
!
!
,
Ce qui n'empêche pas les blés de pousser.
Poitiers, 8 août 1848.
CHANSON
Et air, que presque personne ne connaît. Si vous voulez être discret, Je vous confierai mon secret, Mais n'en dites rien à personne C'est à ce prix que je le donne Et si vous manquez à ce point De grâce ne me nommez point. Etre indiscret, n'est pas mon caractère, Et ce que je sais, je sais fort bien le taire Et ce que je sais, je sais le taire.
,:
,
,
,
Lise demeure dans ma maison Elle a bon air, bon tour, bon ton
:
bis.
Un jour, je lui dis, ma voisine, Avec aussi piquante mine, Avec un air aussi charmant,
Vous avez sans doute un amant. Etre indiscret, etc., etc.
La belle, d'un air sérieux , Me dit Monsieur est curieux, Puis, se retournant, d'un pas ferme Ouvre la porte, entre, la ferme Surpris de ce ton singulier Je lui criai sur l'escalier, Etre indiscret, etc., etc.
:
:
Sur les minuit, rentrant chez moi, Poussé par un je ne sais quoi Je vis la clef dessus la porte, Le diable ou l'amour me transporte Je tourne la clef lestement, J'ouvre la porte doucement. Etre indiscret, etc., etc.
,
,
Dans son antichambre à tàton , J'entre sans poser le talon Bouche ouverte, oreille attentive, Cœur palpitant, sur le qui-vive, Tremblant de crainte et de plaisir, Mais inspiré par le désir. Etre indiscret, etc. etc.
,
Au fond de son appartement Mon œil aperçoit justement Une cloison assez mal jointe , M'élevant un peu sur la pointe En clignant l'œil, je pouvais voir
,
qu'on faisait dans le boudoir. Etre indiscret, etc., etc. Ce
,
Femme charmante à son miroir (Sa glace doublait mon espoir) , Son ondulente chevelure Flottait autour de sa ceinture, Je jugeai par son embonpoint De ce que je ne voyais point. Etre indiscret, etc., etc. Labelle se déshabillait,
,
A chaque épingle qu'elle ôtait De plaisir je versais des larmes Je me disais ah ! que de charmes
:
Sont cachés sous ce vêtement. J'aspirais au dernier moment. Etre indiscret, etc., etc.
! ,
Grand Dieu Ses beaux
en croirai-je mes yeux, ses superbes cheveux
N'étaient qu'une perruque blonde. Et cette belle forme ronde Devait tout au fichu menteur. En elle, tout était trompeur. Etre indiscret, etc., etc. Les faux appas de ma Lison Me rendirent à la raison, Mon cœur, de feu devint de glace, Sans dire mot quittant la place, Je m'en fus tout déconcerté De rien je ne me suis vanté.
;
Etre indiscret, etc., etc.
IMPROMPTU. A MONSIEUR LIMOUSIN, COMMISSAIRE DE
:
,
Air
POLICE.
Du pas redoublé de l'infanterie.
!
je suis resté vainqueur Les maudites chandelles, Le marteau le dogue en fureur Enfin
,
Ne seront plus rébelles Aux ordres précis de nos lois Un brave commissaire
:
Enfin sauvegarde mes droits Dans mon lit solitaire.
Bis.
Enfin, je pourrai donc dormir, Rêver couleur de rose. Ah dans nos jours, un tel plaisir Est une rare chose Tant de nuages rembrunis D'insipides mensonges A Poitiers tout cemme à Paris Font qu'on ne vit qu'en songes.
!
:
! !
Bis.
Quand donc, enfin, un bras puissant, De la fade éloquence De maint bavard représentant Purgera-t-il la France Il lui faut pour législateurs Des hommes d'énergie Et non d'un ramas de rhéteurs La verbeuse manie (1). Bis.
?
(1) Auteur d'une ode à l'Assemblée nationale, enavril dernier, qui
témoigne de mon respect; j'ai le droit d'exprimer toute mon indignation contre les membres qui la déshonorent.
Alors, pour conquérir la paix, Une paix honorable, Partout notre drapeau français Flottera, secourable A nos vieux frères polonais, A la noble Italie, Et sans le concours des Anglais Vaincra la tyrannie.
,
Poitiers
9
septembre 1848.
IMPROMPTU.
,
A MONSIEUR PENOT
:
Air
CURÉ DE BIARD.
Contre les chagrins de
lavie.
Dans une occasion récente J'ai chanté le Premier Dragon En ce jour ma muse décente D'un bon apôtre prend le ton Ici, les vertus, la sagesse. Jointes à maint et maint talent Me font trop sentir ma faiblesse Néanmoins, allons en avant
, :
, !
Bis.
Bis
Penot mérite, à plus d'un titre, Pour le moins un archiprêtré, De son sort si j'étais l'arbitre
:
Vous le verriez, bientôt, milré, Il est aimé dans sa commune Ainsi que dans tous les cantons
Bis.
,
Et c'est une bonne fortune Quand il parcourt les environs.
Bis.
Donc, à la santé de notre hôte Messieurs et Mesdames buvons, Et que chacun de sa poche ôte, A ses pauvres pour faire dons, Deux beaux sous en bonne monnoie; En buvant, aider son prochain Toujours rend plus douce la joie Et fait trouver meilleur le vin.
Bis.
,
Bis.
22 août 1848.
LESIiRÉPUBLICAINS DE LA RUE DE POITIERS, A PARIS.
: Jeanjeannot,
Air
joloux risible.
Cefier
généralissime Du fameux club-réacteur, Suant le patriotisme Mons Thiers le bastilleur. Chaud de républicanisme !!! Est de Philippe l'agent. Il gagne bien son argent.
,
Bis.
Général en second ordre Le grand citoyen Barrot Voudrait bien nous faire mordre A la régence. Le sot1 De l'élément de désordre, Du roitelet de Paris. Qui diable en veut mes amis
!
Le Napoléon cosaque, Confident de Nicolas,
Tournerait vite casaque,
?
Bis.
:
Aussi, ne le croit-on pas Son doux style élégiaque Nous vante la liberté!!! C'est être trop effronté.
Bis.
,
Et Dumas, le romantique, Chamarré de maint cordon Va prônant la République Qu'il entend à sa façon République despotique Où dominerait l'orgueil,
,
S'il occupait le
fauteuil.
Quant à la clique insolente De ces pauvresmirmidons Semant, partout, l'épouvante En rallumant les brandons De l'émeute encor saignante. La France les déjouera Et le mépris la suivra.
Bis.
,
Gavaignac (et Lamartine Sur la scène revenu) , De leur souterraine mine Mettront les traces à Et Messieurs de la rapine Avec leur corruption Nous montreront le talonAinsi-soit-il.
Bis.
nu.
Poitiers, 23 juillet1848.
Bis.
AUSSITOT QUE LA LUMIÈRE.
Par maître Adam (menuisier
de
Nevers).
Chanson complète et non morcelée comme dans tant de recueils
Aussitôt que la lumière A redoré nos coteaux Je commence ma carrière Par visiter mes tonneaux. Ravi de revoir l'aurore, Le verre en main je lui dis « Vois-tu sur la rive more Plus qu'à mon nez de rubis.
,
,
:
Le plus grand roi de la terre Quand je suis dans un repas, S'il me déclarait la guerre, Ne m'épouvanterait pas. A table rien ne m'étonne Et je pense quand je boi Si là-haut Jupiter tonne Que c'est qu'il a peur de moi.
Bis
,t
,
Si quelque jour, étant ivre,
La mort arrêtait mes pas, Je ne voudrais pas revivre Pour changer ce grand trépas. Je m'en irais dans l'Averne , Faire enivrer Alecton Et planter une taverne, Dans la chambre de Pluton.
,
Par ce nectar délectable
Bis.
,
Les démons étant vaincus Je ferais chanter au diable Les louanges de Bacchus. J'apaiserais de Tantale
La grande altération Et passant l'onde infernale, Je ferais boire Ixion.
,
,
De tous les dieux que la fable A mis dans son Panthéon
Il n'en est qu'un véritable Qui soit digne de ce nom. C'est Bacchus que je veux dire, Pour les autres immortels, Je crois qu'un buveur peut rire, Même aux pieds de leurs autels.
-
Au bout de ma quarantaine, Cent ivrognes m'ont promis De venir, la tasse pleine, Au gîte où l'on m'aura mis. Pour me faire une hécatombe Qui signale mon destin Ils arroseront ma tombe De plus de cent brocs de vin.
,
,
De marbre ni de porphyre Qu'on ne fasse mon tombeau
Pour cercueil je ne désire Que le contour d'un tonneau Et veux qu'on peigne ma trogne
,
Avec ces vers à l'entour, Ci-gît le plus grand ivrogne « «
Qui jamais ait vu le jour.
mort, que l'on m'enterre Dans la cave où est le vin, Le dos à plat sur la terre, Dans ma bouche le robin; Dans ma gorge qu'on l'enfonce, A ma
je boive à gosier plein
Que
!
Si la futaille défonce
Je nagerai dans le vin.
LE RÉVEIL DU LUXEMBOURG. sous LOUIS-PHILIPPE.
:
Air
Peuple français! peupte de frères!
,
Enfin nos vieux de la pairie Trouvent qu'ils ont dormi longtemps Les voyez-vous, pleins de furie Crier « guerre à mort aux tyrans; » Applaudissons et laissons faire, Car toujours les gens les plus doux, Quand ils se mettent en colère Ont un redoutable courroux.
:
,
!
Les enragés oh ! quelle séance. Ont-ils assez vexé Guizot! Qui, d'un ton plein de suffisance, Leur débitait maint lourd fagot Chez son patron dans la soirée, qu'il a dû paraître sot1 Ah Va traître à ta clique abhorrée, On n'a pas dit le dernier mot.
! !
,
:
!
Guizot, dans ta chambre vendue,
Bis.
,
Se trouvent des cœurs généreux Et la France n'est point déchue Au point de souscrire à tes vœux;
Malgré ta ligue despotique, Ton Metternich, ton Nicolas, Crois-nous, ta lâche politique, Traître ne réussira pas.
!
Oui, patience, à la tribune Bientôt, on entendra tonner, Pour toi, l'éloquence importune Qui saura bien te détrôner; Par l'inspiration divine Le plus admirable orateur Toujours si puissant, Lamartine Brisera l'homme Poitiers,
EN
15
, !
de
malheur.
janvier 1848.
24
,
HEURES
RÉACTION A LA CHAMBRE DES PAIRS.
Même air.
Sur cette poltronne pairie C'était compter trop bonnement. Echo de la jésuiterie, De Polignac digne pendant, Montalembert, le rétrograde, Sur lui se calque imprudemment, Et vous verrez que sa bravade Aura le même dénoûment.
,
Poitiers
(Ce qui n'a pas manqué. ) 6
janvier 1848.
Bis.
Observation en septembre 1848. — Pourquoi faut-il
que lesgens d'esprit soient privés du sens commun le plus vulgaire? Pourquoi faut-il que le ci-devant pair de France, Monsieur de Montalembert, actuellement membre de notre auguste assemblée nationale, soit du nombre de ces honnêtes gens qui s'acharnent constamment à retomber dans la même faute? Son opinion tranchée (1) a contribué pour beaucoup, sous Louis-Philippe, à accélérer la chute de ce roi qui avait une si belle partie à jouer, s'il se fût montré fidèle à son origine fidèle à la charte. Maintenant, le ci-devant pairIgnacien ne rabat rien de ses prétentionsultramontaines, tout en proclamant comme toujours (ce qui est de rigueur) la liberté de l'enseigne, ment! 0cher Escobar Comme toujours, aussi, le citoyen de Montalembert opine pour l'éducation entre les mains des ordres religieux, et surtout, entre celles de ces bons pères, auteurs de tous les maux qui ont pesé, qui pèsent et péseront encore longtemps sur notre chère France. Mais où cet orateur excelle où personne ne peut lui être comparé c'est quand il verse l'injure à pleins bords à l'Université. Cependant, cette antique institution a formé, forme encore des hommes remarquables, des bons français, tandis que l'éducation monacale, et surtout celle des jésuites, n'a jamais su que créer des hypocrites et de mauvais citoyens. (Voir la séance de l'assemblée nationale dui9septembre). Et je prédis encore que l'assemblée aura le même sort que Louis-Philippe, si elle écoute les Montalembert et compagnie.
,
!
,
,
,
Opinion de MM. les rédacteurs du journal l'Abeille de Poitiers, journal dans lequel, avec infiniment d'esprit, ces messieurs sont toujours à côté de la question. (1)
,
Dernier avertissement cordial en octobre 1848. Messieurs les réactionnaires de toutes couleurs les opinions sont li-
bres, dites-vous?-Oui libres, mais, entendons-nous bien, tant qu'elles ne sont pas nuisibles, en les propageant, parmi les masses des populations que vous flattez d'espérance dont la réalisation est impossible. En politique, je vous l'ai dit cent fois, on ne raisonne pas avec des impossibilités, avec des désirs. Vous avez trop d'instruction pour ne pas le sentir vous-mêmes, mais égarés par vos passions les uns par l'orgueil et l'esprit de domination les autres par l'égoïsme l'avarice, vous répandez journellement les mensonges, les nouvelles alarmantes avec une ténacité, une apparence pleine de bonne foi parmi les populations, en général, plongées encore dans la plus complète ignorance, ignorance superstitieuse qu'entretient, d'accord avec vous, une partie du clergé. Ah Messieurs, veuillez m'en croire, je ne tiens à aucune coterie et le bien que je vous souhaite m'autorise à vous parler franc. Que de maux vous nous préparez encore, et cependant que de bien vous pourriez faire à notre pays si, au lieu d'être toujours hostiles à la République, vous usiez de l'ascendant que vous donnent vos possessions territoriales et le souvenir des anciens services rendus à la France par vos pères et vos glorieux ancêtres, depuis des siècles, sur tant de champs de bataille si vous usiez de ce puissant ascendant, pour éclairer, pour rallier au gouvernement tous ces braves gens, sur lesquels vos relations journalières vous donnent tant de crédit, au lieu de les pousser à la révolte, à la guerre civile qui ne peut avoir pour résultat que de faire couler encore des torrents de sang, ruiner entièrement le commerce et nous attirer, enfin, une nouvelle révolution, dont vous et vos alliés laïques et ecclésiastiques seriez les premières victimes. à dessein
, ,
,
!
;
;
,
Messieurs, loin de m'en vouloir dema franchise, suivez mes conseils vous vous en trouverez bien.— Je n'ai pas fait, toute ma vie, que des chansons croyez-en donc ma vieille expérience.
,
LA MARSEILLAISE CONTRE LES ANGLAIS.
perfides insulaires Qui voudraient flétrir nos lauriers, A ceslâches folliculaires, bis. A ces milords et boutiquiers Sans plus tarder, France guerrière, Montre enfin tes vaillants soldats; Que tous ces faiseurs d'embarras Sentent le poids de ta colère Jeunes et vieux guerriers, formez vos bataillons, Marchez, marchons, Sans plus tarder, réveillons-nous, marchons. Bis. A ces
,
;
,
Que cette odieuse cabale Des Guizot et des Palmerston Que leur entente cordiale Ayant abusé maint oison. Bis. Que ces lâchetés, ces bassesses Dont on rougit depuis dix ans, Ces droits de visite insultants. Ce fatras de notes traîtresses ; Cetédifice honteux tombe sous nos canons, Marchez, marchons, Sans plus tarder, réveillons-nous, marchons. Bis. Laisserons-nous le Doctrinaire Compromettre nos libertés?
,
Par Pritchard le missionnaire, Des soldats français insultés!! Bis. Guizot et Pritchard, triste engeance! Serez-vous toujours triomphants? Et le règne des intrigants Doit-il donc avilir la France?. Aux armes! sans tarder, formez vos bataillons, Marchez, marchons, Bis. Tous, à l'envi, sur ces forbans frappons.
!
Oui, nous voulons la paix du monde, Mais la paix en hommes de cœur, La paix sur la terre et sur l'onde, La paix, compagne de l'honneur. Bis. Mais sous la férule classique D'un pédagogue astucieux, De ses chers Anglais amoureux! Nous, subir le joug despotique!1! Oh non, braves Français sur les Anglais tombons Marchez, marchons, Bis. Tous, à l'envi, sur ces forbans frappons.
,
!
!
Baume-les-Dames (Doubs), 4 septembre 1844.
NOËL.
:
Air
Tous les bourgeois de Charires.
Le poupon de Marie Fait grand bruit au château
;
En fort propre écurie Se voit un beau berceau De fin bois d'acajou, bien garni de dentelles, Et le charmant petit fanfan
Sourit à sa jeune maman, La reine des pucelles.
Bis.
Notre bon roi de France En galant troubadour S'y rend en diligence Escorté de sa cour Sur un air de noël il fredonne un cantique Et, dans sa barbe ricanant, A la vierge il donne en passant Le salut angélique.
;
Le brave d'Angoulême Penchant un peu le corps,
,
L'air dévot, le teint blême, L'œil baissé le cou tors Près de l'enfant Jésus humblement s'agenouille, Et, grave comme un magister, Lui roucoule un joli Pater Qui, Dieu sait, le chatouille. L'héroïque duchesse Pieuse fièrement, Regarde son hôtesse Assez négligemment, Car, à son grand regret, à ce fameux mystère Elle ajoute fort peu de foi, Pensant qu'un fils de bon aloi Veut un vigoureux père. Sans se casser la tête De cet amphigouri, Assiste à cette fête La jeune de Berri,
:
Et son œil éveillé dit avec éloquence Ah Dieu comme on m'en a conté « Quand à Naples on m'a vanté » Les plaisirs de la France. JI »
!
Avec l'air militaire Monseigneur de Bordeaux
:
«
Considère la mère, Semblant dire « Je vaux Sur mon honneur autant que votre géniture; Prince d'un peuple de héros, » Je peux, de pair avec l'agneau, » Courir toute aventure. » »
Quant à Mademoiselle, Son petit compliment A la brune pucelle Peint de l'étonnement Quoi! vous êtes maman. et puis vous êtes vierge. Si jamais j'en peux faire autant, » A ma paroisse assurément » » Je promets un beau cierge. »
:
«
Au milieu de l'étable Villèle s'avançant, Vous prend son air capable, Son air de trois pour cent; En style des bureaux à Marie il s'informe De tout ce qu'en Judée on dit De ses talents, de son esprit, De son génie énorme. Malgré l'air hébraïque
,
Du ministre gascon
panégyrique La Vierge ne répond, Le doux Jésus aussi garde un morne silence, Mais l'àne et le bœuf à l'instant Du duo le plus discordant Saluent son éloquence. A ce
L'irascible Excellence Dont Corbière est le nom, Pour venger cette offense Faite à son fier patron, Du ton d'un avocat qui braille à l'audience S'escrime en argot du Pont-Neuf: 0 prodige et l'âne et le bœuf Sont réduits au silence.
!
Profitant de ce calme, Messire Peyronnet Se haussant d'une palme, D'un air doux et discret En orateur de Bourges défile son antienne Et dit : « Je suis garde des sceaux » Et le protecteur né des sots De la France chrétienne. » » De la France
chrétienne J'inculque aux régiments La gloire autrichienne, L'amour des Musulmans, Dit avec dignité mons de Clermont-Tonnerre, Car les Turcs sont gens fort polis En mœurs, en beaux arts bien appris, Et l'honneur de la terre.
,
,
C'est surtout la marine
!
Dit Chabrol, qu'il faut voir Manœuvre et discipline, Sans me faire valoir, Parlent assez pour moi de Dunkerque à Minorque Mais pour faire la course au loin, Notre amil'Anglais, au besoin, Nous prend à la remorque.
,
Étranger aux affaires, Étrange événement Affaires étrangères Sont mon département, Dit le noble Damas, modestement ignare Mais enfin je suis très-dévot Et j'en sais tout autant qu'il faut, Villèle le déclare.
!
,
D'humeur un peu coquette Monseigneur Frayssinous, En robe violette, Dit J'en sais plus qu'eux tous; « Aussi j'ai, dessous moi, l'instruction publique Chez nous on apprend à prier » ) Et surtout à s'extasier Devant l'art jésuitique. » »
:
»
Le plus doux ministère Grâce au ciel est mon lot Et de la bonne chère Je suis le vrai suppôt Répète avec orgueil monseigneur Doudauville, Oui je peux offrir à Jésus Les vins, les coulis et les jus Les meilleurs de la ville.
:
discours raisonnable Plaît au grand aumônier, Qui, pour se mettre à table, .Toujours prêt à prier, Donne bénignement, de sa dextre légère, A tous la bénédiction, En proclamant la session Complète et régulière. Ce
«
!
Tout le monde défile, Et Jésus soupirant, A cette longue file Redit moëlleusement : messieurs, au récit de votre politique, J'ai manqué périr en bâillant, » Faites-moi grâce l'an suivant » De votre rhétorique. » »
!
leur dit Marie, Adieu leur dit Joseph, Avec galanterie, En inclinant chef, disent en chœur le bœuf ainsi que l'âne Et, si de vous revoir ailleur Nous devions avoir le malheur, Que plutôt Dieu nous damne!
Ah
!!
Adieu
Adieu
le
,
La séance levée,
Dieu, saint, Vierge, animal, Tout reprend sa volée Vers le palais royal, Après une ribote aux frais de la police La Vierge grimpe lestement
,
A son quatrième, en De Cythère l'office.
chantant
Jésus à l'estrapade (t) Retourne tristement Joindre maint camarade Orphelin en naissant; L'âne paisiblement remonte à son Montmartre, Et le pauvre bœuf innocent Chez son maître boucher se rend Il l'attend pour l'abattre.
:
Regagnant son église De Germain-l'Auxerrois Joseph, au coin se grise Pour s'affermir la voix, A Monsieur son curé, ce brave chantre ensuite, Remet maint beau rouleau bien lourd Heureux ! qui revient de la cour Avec telle eau bénite.
,
;
Indulgences plénières sont accordées à tous ceux et celles qui chanteront ce pieux cantique trois fois de suite sans reprendre haleine. NOTA. — Il a été fait fort à l'avance de la solemnité de Noël, pour que le plus possible de personnes dévotes fussent à même de le savoir par cœur et de le chanter couramment à cette époque. Composé et savamment versifié par un vieux soldat très-religieux et très-royaliste quand c'est-à-dire religieux sans jésuimême tisme, et royalistecommeJean-Bart, sans courtisannerie, bassesse et flatteriequi perdent les rois.
;
Charolles, septembre 1826. (1) Aux enfants
trouvés.
LE DÉNOUMENT. Couplets composés par l'abbé Plouvier, à l'occasion de mon premier mariage
:
Air
(t).
La pipe de tabac.
Messieurs, le jour qu'on se marie, Est un jour de félicité Ici comme à la comédie Tout vous invite à la gaîté Parmi vous il est une belle Dont le cœur bat en ce moment, Et qui, dans la pièce nouvelle, Doit figurer au dénoûment.
,
,:
Bis.
Bis.
,
Augustine est jeune et gentille, Brillante de mille agréments Elle tient beaucoup de famille Bis. Pour la beauté des sentiments Permettez-moi donc de le dire, Dans les mains d'un homme à talent, Ce sujet charmant doit produire Bis. Un des plusjolis dénoùments.
:
Jeunes amants, dans cette affaire, Comme le cas est délicat,
,
:
(I) Ce brave abbé de l'ancien régime avait un cœur d'or et un esprit d'ange ruiné par la Révolution il entourait sa vieille mère des soins les plus touchants de la piété filiale; nous nous aimions beaucoup. C'est lui qui, le premier, encouragea mes débuts en littérature, où j'aurais pu réussir, si le sort ne m'avait pas lancé dans l'infernale carrière financière de toutes celles qu'un mortel peut parcourir la plus bêtement absorbante et la plus antipathique à tous sentiments généreux.
,
:
On va d'abord chez le notaire Qui rédige votre contrat
Bis.
C'est un garant de vos promesses,
Voussavez,
qu'en se mariant, Il faut avoir toutes ses pièces Pour arriver au dénoùment.
Le jour de la cérémonie Vous irez tous deux à l'autel Et devant bonne compagnie Vous jurer amour éternel Ne craignez pas de vous soumettre Aux demandes du célébrant, Car c'estlui qui doit vous permettre De procéder au dénoùment.
:
Tous vos amis prendront la lyre En l'honneur de cet heureux jour, Le soir, ils iront vous conduire Au lit où vous attend l'amour Alors, chacun à la bergère
:
mon enfant, Nous allons nous mettre en prière Pour le succès du dénoûment. »
Dira « »
!
:
«
Bis.
Bis.
Bis.
Bis.
courage
Allez, pèlerins de Cythère, A la source du vrai bonheur, Dans cette brillante carrière Méritez un brevet d'honneur Lorsque vous serez en présence Montrez l'accord le plus touchant, Défaut de bonne intelligence Ferait manquer le dénoûment.
:
Bis.
Bis.
Bis.
Maintenant, aimable Augustine, Reçois nos adieux, nos regrets, Ma muse légère et badine Se souvièndra de tes attraits
,
: ,
Bis.
Et vous qu'un doux hymen engage
Volez près d'elle époux charmant, (d) Mais songez qu'il faut à votre àge Bis. Se signaler (2) au dénoûment.
chanson, que je voudrais avoir faite, est une des deux ou trois de ce Recueil qui ne soit pas de NOTA. Cette
moi. Saint-Germain en Laye, 1802.
LES CENT RIMES EN ON DE L'EXTREME OPPOSITION.
Pièce de circonstance à l'ouverture de la session de 1833-1834.
De par la Révolution
Je me déclare champion De l'ardente opposition Mettant tout en combustion. Pour le bon droit, le droit-canon. Incline mon opinion. Des peuples l'indécision Réclame l'intervention De la Propagande-Union. Des français la Race-Mouton, Que chacun si doctement tond
!
,
(1) Charmant affaire de rime, mon cher abté. (2) Quant à cet article, soyez tranquille, à 26
signalera.
ans, on se
Subira sans rémission Cette régénération Qu'attend la grande nation. D'abord, plus de religion, Plus de Roi plus d'oppression. Item plus d'imposition Plus de château, plus de donjon. Nobles et décoration Seront en réprobation. Pour les banquiers aversion Pillage de maint Ducaton. Aux épiciers sommation De faire aux voisins livraison De sucre, chandelle et savon Suivant le maximun fécond De l'auguste convention Aux paysans injonction Par douce réquisition De fournir blé, fourrage son, Chevaux, bœufs gras et gras cochon Pour la représentation De maint grand homme en mission. Aux traiteurs invitation D'assouvir l'appétit glouton, D'abreuver en beaune et mâcon L'estomac de tout biberon Enflammé de vocation Pour le saint culte du flacon Et pour celui de la raison. Pour ce dernier, chaque canton Nous fournira provision De maint et maint jeune tendron A l'air fringant, à l'œil fripon
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,
!
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,
En blanc corset, en court jupon. Pour notre prédication Paille, tapis ou vert gazon, Lit, table, chaise ou guéridon Tout sera doux, tout sera bon. Femme aux grands airs, fille sans ton, Duchesse ou grosse margoton Ont droits égaux, et, sans façon, Seront de la communion De tout citoyen bon garçon. Des terres la possession Est une abomination. Et par égale portion Chacun aura sa fraction. Enfin, plus de conscription Plus de soldats, de garnison Où si bêtement se morfond Maint beau jeune homme si profond Si quelque coalition Avait encor l'ambition Chez nous de faire irruption Alors notre indignation Ferait marcher un million De défenseurs sur le rayon Où se ferait l'invasion. Il est vrai, plus de bataillon Plus de place à gros bastion, Gens à pique, à grossier juron A moustaches en tortillon, En désordre, à l'occasion, Aux brutaux cosaques du Don Lestement tournant le talon
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!
!
:
,
,
7
,
Des héros porteurs de bâton Des Francs la constitution.
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!
Voilà, ma foi rimés en on , Des arguments pleins d'onction Méritant l'approbation De tout homme sans passion.
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,
Amants de la perfection Toute amélioration Veut beaucoup de réflexion On peut réparer la maison Sans camper la construction A bas par irritation. Ayez donc plus d'invention Et plus de modération. D'honneur, la situation De l'État sans comparaison, Vaut mieux, malgré tous les dit-on Que sous la congrégation Ou bien que sdtos Joseph-le-Bon! ! N'embrouillez pas la question Oui, la moindre innovation Veut de la circonspection. Allez le roi sait sa leçon.
:
,
:
!
HOROSCOPE DE MON NEVEU. (Auguste, frère d'Éléonore, pauvre petit Trumilly, qui n'a pas vécu. )
:
Air
J'étais bon chasseur autrefois.
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Petit Auguste, cher enfant, Ju veux tirer ton horoscope
Né sous un signe bienfaisant,
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Tu seras juste et philanthrope De ton père voilà les yeux Et le grand nez de bon présage Tu lui ressembleras tant mieux Nous t'en aimerons davantage.
,
;,
Ta bouche nous montre aisément Un grand ennemi du silence, Peut-on se taire quand on sent Le doux charme de l'éloquence Tu seras un peu babillard, N'y vois pas un désavantage, Ton père est un fameux bavard, Mais il n'en plait que davantage.
:
Je lis encore dans tes yeux Que tu seras distrait sans cesse, Auguste c'est vraiment fâcheux, Ça chagrine trop la tendresse : De ton père c'est le défaut, Cent fois chaque jour, j'en enrage Malgré cela je sens qu'il faut Tous les jours l'aimer davantage.
,
;
,
,
Ainsi que ton père à ton tour, Tu seras bon fils, tendre frère, A la vertu joint par l'amour Ton épouse te sera chère Mais imite ton père en tout, Sois un peu fou quelquefois sage, Et je t'assure que partout On t'en aimera davantage.
:
,
A
l'époque de ton printemps
Bis.
,
Si tu faisais quelques folies
Car le démon de traits puissants Arma tant de filles jolies Sois en amourettes fripon En amitié jamais volage, C'est, crois-moi, la seule façon D'être heureux toujours davantage.
,
!
,
,
Faisons bien ce que nous faisons Voilà le précepte du sage, Alexandrine à ses leçons Se montra docile en ménage On dit, en voyant son garçon, Ah qu'elle eût de cœur à l'ouvrage » Un jour, pour prix de la façon Il l'en aimera davantage.
:
!
,
:
Petit Auguste, cher enfant, Tu ne peux pas encore m'entendre, Suce avec un lait bienfaisant Pour nous tous l'amour le plus tendre Et quand te luira la raison Que tu liras mon badinage, Tu me payeras bien ma chanson, Si tu m'en aimes davantage.
,
: ;'J
)
LE RIDICULE DU MOMENT, COMPOSÉ EN SEPTEMBRE
1830,
RIDICULE TOUT CHAUD, ENCORE EN 1834, 40,
46,47,48,
Et jusqu'à la consommation des siècles. A
nos seigneurs, nos très-honorables et très-puissants jeunes gens, seigneurs! nos seigneurs! les élèvesdel'écolepolytechnique, droit, médecine, athénées, lycées, prytanées,colléges, pensions, etc., petits, doctes, ignares, beaux et laids, et incomparables grands garçons du royaume de France et de la République française.
et
:
Air
,
Voulez-vous savoir les ondit.
Jeunes Gens, Nous surchargeons la terre, Tout homme âgé de quarante ans Doit commander sa bière La barbe au menton N'est plus de saison; Il faut un teint de rose, Vingt ans, tout au plus, Et force Phébus Pour valoir quelque chose. A vous entendre
:
L'Expérience. (invention La plus sotte du monde) N'est pour votre Erudition Qu'une vieille qni Qui sait son BEZOUT, Doit primer partout, N'a plus besoin d'apprendre,
gronde.
L'imberbe docteur A maint professeur Peut sur tout en revendre.
Bis.
,
Des bons vieillards les cheveux blancs De tout temps chez nos pères,
Brillaient révérés, triomphans Sur leurs têtes si chères Quand un vieux parlait, Chacun lui montrait Respect et bienveillance. Et nos blancs cheveux Egaient les jeux Des blancs-becs de la France.
:
Vivre vite est l'essentiel, (Si vivre n'est un crime Il parait fort rationnel Et très-digne d'estime D'être, dès dix ans, Papa des enfans De fillette fringante, A vingt, député
:)
,
trente, éreinté, Mis en terre, à quarante. A
!
Vous prîtes le château. bravo Nous prîmes la bastille
:
Pourquoi nous réduire à zéro En nous cherchant Castille? Eh vi vons unis, Mes pauvres amis, A tout âge on succombe A à cent On presse les rangs Dans la nuit de la tombe.
!
vingt.
!
ans.
Naguère encore on chansonnait
La gérontomanie , A présent, si l'on préférait La bambinomanie, Ceserait,mafoi, Unbiensotemploi De toutes nos lumières Pour des enfants C'est un contresens Qui ne séduira guères.
chefs.
:
!!!
Messieurs, l'auteur de ces couplets Est votre ami sincère Et répondrait de vos succès En paix comme à la guerre Mais laissez, pour Dieu! Vivre encore un peu Les vétérans de France Vous grisonnerez Et vous rabattrez De votre pétulance.
:
;
L'AMBASSADE DE M. DE BOUFLEURS
Près de la princesse de Vaudement, abbesse de Remiremont. Louis XV, ayant vu le portrait de cette abbesse, en tomba amoureux. M. de Boufleuçs qui avait fait les choses grandement et qui ne reçut que 120 fr. pour frais de voyage, raconte son ambassade en chantant, ce qui eut, dans le temps, un succès mirobolant à la cour et à la ville.
Enivré du brillant poste Que j'occupe récemment, Dans une chaise de poste
Je m'embarque fièrement, Et je vais en ambassade, Au nomde mon souverain, Dire que je suis malade Et que lui se porte bien. Avec une joue enflée,
je débarque tout honteux, La princesse boursoufllée , Au lieu d'une en avait deux, Et son altesse sauvage, Sans doute a trouvé mauvais Que j'eusse sur mon visage, La moitié de ses attraits, « »
» »
» »
»
»
!
Princesse
le roi, mon maître,
Pour ambassadeur m'a pris, Voulant vous faire connaître Que de vous il est épris, Et dans son fougueux délire, Il donnerait, m'a-t-il dit, La moitié de son empire Pour celle de votre lit. »
La princesse, à son pupitre, Compose un remercîment, Elle me donne une épître, Que j'emporte lestement, Et je descends dans la rue Très-satisfait d'ajouter Au bonheur de l'avoir vue Le plaisir de la quitter.
,
De ce pays en
revenant,
Bis.
Je quitte l'excellence, Et je reçois pour traitement Cent vingt livres de France!!! LA CHANSON DES MOINES.
,
Nous sommes de l'ordre de Saint-Bernardin Nous nous couchons tard et nous levons matin, Pour aller à matine et vider maint flacon,
! bon,
bon, Voilà qu'est bon,
Eh
bon
,
Oui voilà la vie La vie, vie, La vie suivie Que les moines font.
la
Bis.
notre déjeûner Des petits pâtés Du bon chocolat Et aussi du café, Andouillelle grasse, La tranche de jambon Eh bon bon bon, etc. A
!
!
, ,
A notre dîner De bons chapons gras
Qui trempent la soupe Comme au mardi-gras, La pièce tremblante Le gigot de mouton,
Eh! bon, bon, bon, etc. A notre goûter Des marrons de Lyon
,
Latartesucrée, Et du vieux Màcon De fines liqueurs
:
Qui donnent du ton Eh ! bon, bon bon, etc. , A notre souper Des petits oiseaux
,
Que l'on nomme cailles, Bécasses, perdreaux Lapin de garenne Sentant la venaison, Eh ! bon bon bon etc.
, , ,
,
notre coucher Dans de beaux draps blancs Le reste à l'ordinaire prochain. A
etc.
Le moine (compositeur de ces couplets très-chantants), dont j'ignore le nom, n'était pas fort sur la rime, mais il savait bien vivre, ce qui vaut toutes les règles de la versification.
LA JÉSUITICO-BUREAUCRATIE. DIX-SEPTIÈME POLITESSE
à tous les braves gens qui se reconnaîtront.
:
Air
La bonne aventure, ô gué!
Vivent! tous les érudits Qui pleuvent en France Ils n'ont jamais rien appris Mais leur assurance Ne doute sur aucun point,
,,
,
Et pour eux naquit à point La bureaucratie
0gué!
Bis.
La bureaucratie. Des arts le plus éminent
La bureaucratie N'est qu'un ballon plein de vent, Frotté d'argutie Pour complaire à quelques sots Ce qu'on peut dire en deux mots Exige un volume!
:
,
0 gué!
!
Exige un volume
Savoir avec agrément Mettre sa cravatte,
quelque chef important Bien graisser la patte, Avec l'humble postulant Etre butor, insolent C'est le bureaucrate, 0 gué! Ces le bureaucrate. A
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Tartufe et Caméléon Le vrai bureaucrate Fut, suivant l'occasion, Fougueux démocrate (i). J'ai eu l'avantage de connaître certains Messieurs qui suivaient en 1826, les missions, assistaient trés-dévotieusementaux processions, lesquels portaient un cierge de cire blanche de 5 kilogrammes bien pesés lesquels, la tête ornée d'un joli bonnet rouge et une longue pique à la main, se prosternaient humblement devant jupon court d'une déesse de la Raison dans le bon temps. (1)
;
,
,le
Voyez-le patelinant Et de zèle tout bouillant Pour le jésuitisme, 0gué Pour le jésuitisme.
!
,à
,
Le matin
sans croire à Dieu Aller la Messe. En sortant d'un mauvais lieu Faire avec adresse Le soir, en cercle dévot, L'Eloge de maint cagot C'est le bureaucrate,
:
0 gué! C'est le bureaucrate.
jaser. !
Si Lise voulait Ah! quelle lumière Quelle matière à gloser Sur certain bon père Avec son teint safrané Dieux qu'il est passionné Le bon hypocrite,
!
!
0
!
!
gué
Le bon hypocrite! Déesse de la raison Sous la République, A
présent, Lise est,dit-on, Du corps jésuitique (1).
L'auteur pense et a toujours pensé qu'on ne saurait se décorer du titre de vrai royaliste, quand on a aimé, qu'and on aime encore les Jésuites car ce sont eux, comme chacun sait, qui ont précipité , dans l'abîme les princes de la branche aînée, laquelle (sans dire du (1)
Et par sa dévotion Émeut la componction De cette frocaille,
0gué!
De cette frocaille.
Quand ce jeu finira-t-il? On ne peut le dire, Mais un système aussi vil De lui-même Le siècle est trop clairvoyant Et le Français, en chantant, Les enverra paître, 0gué Les enverra paître.
expire.
!
Les braves, les gens d'esprit S'entendront, j'espère Tel (1) qui dans l'exil languit, Reverra la terre D'où le bannirent les chiens Qui se disent bons chrétiens. Chrétiens (2) de Turquie
;
!
0 gué
,
Chrétiens de Turquie. Vils intrigants, plats Gascons
Et race bigote mal de la cadette) se distinguait par le double mérite d'une grande , générosité et de la légitimité. (1) Tel, comme moi par exemple, qui n'avais pas eul'honneur de plaire à ces bons messieurs, dépeints dans la note d'autre part.
Charolles était mon lieu d'exil. (2) A cette époque le gouvernement soutenait les Turcs contre les Grecs.
!
Quel bonheur quand nous pourrons Vous voir dans la crotte Détalant sur les chemins, Bien fessés soir et matin Enfin tous au diable,
,
!
0
gué
Enfin tous au diable.
Alors, nos vaillants soldats, Non d'une bamboche! Ne marqueront plus le pas Au son de la cloche La trompette des héros (1) Les tirera du repos, Aux chants de la France,
:
0 gué!
!
Aux chants de la France Charolles,
17
août 1826.
!
FRANÇAIS
:
Air
!
LE BAL VA SE ROUVRIR.
Dupas redoublé de l'infanterie.
le bal va se rouvrir Et vous aimez la danse, L'allemande vient de finir, Mais l'Anglaise commence Français
:
trompette des héros a retenti en Afrique, quand par hasard ces bons Anglais ont bien voulu permettre à nos bons ministres d'y. brûler quelques cartouches, je suis donc bien revenu de cette illusion que partageaient avec moi 30 millions de braves gens. L'attitude de la France, dont on se plaignait sous la branche ainée, était comparativement beaucoup plus digne que celle de la cadette. (1) La
!
D'y figurer tous les Français Seront, parbleu bien aises, Car s'ils n'aiment pas les Anglais, Ilsaiment Anglaises.
les
Bis.
D'abord, par le Pas-de-Calais, On doit entrer en danse Le son des instruments français Marquera la cadence, Et comme l'Anglais ne saura Que danser les anglaises Bonaparte lui montrera Les figures françaises.
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,
!
,
mes amis, le grand rond En avant, quatre à quatre Français, là-bas, restez d'aplomb t A Londre il faut s'ébattre Allons
:
;
Vous, monsieur Pitt, un balancé, Suivez la chaîne anglaise, Pas de côté, croisé, chassé C'est la danse française.
,
Composée lors du camp de Boulogne.
:
Oh! le bon temps la France était respectée alors. A présent. Taisons-nous, il y aurait trop à dire. Patience, encore un peu, nous sommes aucommencement de
!
la fin. Amen
:
Air
LA MÈRE A TOUS! Mes bons amis, unissez-vous.
! connaissez-vous mon bijou?
Oh
Vous connaissez ÉLÉONORE, -'-
Tout Sommières la nomme encore Le vrai phénix du beau Poitou Moi, tant sa bonne âme est aimante Je l'appelle la mère à tous Comme ses enfants, voyez-vous, Choyant son vieux oncle et sa tante.
:
;
, Bis.
COUPLETS POUR LA NAISSANCE DE CLOTILDE TRUMILLY.
;
Air
Unjour, il est agriculteur.
Ombragez de fleurs le berceau Du doux fruit de votre tendresse, Prêtez à ce jeune arbrisseau L'appui qu'exige sa faiblesse Bientôt il comblera vos vœux Et sa juste reconnaissance En vous rendant toujours heureux Payera la dette de l'enfance.
:
, ,
,
Donnant les soins les plus touchants A son père à sa tendre mère, Votre Clotilde, en tous les temps Embellira votre carrière Quand l'hiver glacera vos sens, Au milieu de votre famille, Vous retrouverez le printemps En renaissant dans votre fille.
, :
,
Senlis, 1810.
Bis.
L'AMOUR DE LA PATRIE. HISTORIQUE ET DESCRIPTION.
,
Le jour de la fédération de 1790, de grand matin, un père entre dans la chambre de son fils, qu'il trouve encore endormi et le réveille en lui adressant les paroles suivantes
:
!
!
Eh quoi peux-tu dormir encore N'entends-tu pas ces cris d'amour? Réveille-toi! voici l'aurore, Monfils, voilà ton plus beau jour. C'est à l'autel de la patrie Qu'il faut porter tes premiers pas Cours à cette mère chérie Qui t'appelle et t'ouvre les bras.
:
Bis.
:
Descendus dans la rue, il continue en ces termes
Mon fils, vois-tu ce peuple immense, Comme il accourt de toutes parts? De ces guerriers chers à la France Vois-tu flotter les étendards? Tous à l'autel de la patrie Unis d'un môme sentiment, Vont à cette mère chérie -
,
,
,
Renouveler leur doux serment. Arrivés au Champ-de-Mars, il lui fait la morale suivante, et le révérend péreLoriquet de Loyola n'en a jamais prêché de meilleure.
Si d'une femme honnête et sage Un jour tu sais te faire aimer, Le nœud sacré du mariage
Est le seul que tu dois former. Vite à l'autel de la patrie Courez tous les deux vous unir
, :
Que jamais votre foi trahie N'ordonne au ciel de vous punir. Dans cette chaîne fortunée, Si tu deviens père à ton tour, Pour premier don si l'Hyménée Accorde un fils à ton amour Porte à l'autel de la patrie Ce fruit si doux de ton lien Dans ton cœur c'est elle qui crie Qu'il est son fils coirme le tien.
:
;
Le prenant par la main et le conduisant au bord du fossé qui entoure l'autel de la patrie :
Quand le temps, qui marche en silence, Par d'imperceptibles efforts, Aura miné mon existence Et décomposé ses ressorts. C'est sous l'autel de la patrie Que tu creuseras mon tombeau Est-ce perdre en entier la vie Que de rentrer dans son berceau?
:
DIVERS IMPROMPTUS A DES PERSONNES AIMABLES. SUR DIFFÉRENTS AIRS.
A mademoiselle Joséphine Maury.
Vous n'habitez donc plus votre joli salon Où l'on pouvait d'un mot de conversation Obtenir la faveur, avec vous la maîtresse Qui régnez en ces lieux croyez-le, la tristesse
!
Des regrets bien sentis et l'ennui, tour à
tour,
Quand on ne vous voit pas, désolent ce séjour. A Monsieur Maury, lejour de sa féte.
,
au profond savoir, Il sait joindre la modestie, Et, magistrat, son habit noir Nous cache une muse jolie Partout, on l'estime et l'on aime Le bon père et l'homme de bien En ce jour, sans faire un long thème, Je bois, à lui, mon verre plein. Bis. A Madame Roy. Au mérite
:
,
:
Modeste, belle et bonne et redoutant l'éclat, Affable, prévenante on la respecte, on l'aime Honorant sa famille, honorant son état, Qui l'a vue une fois, la voit toujours la même.
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,
A Mademoiselle Angèle Roy
qui chante si bien 1
Pour chanter tous vos attraits Je connais ma faiblesse, Dessiner vos jolis traits Exige trop d'adresse Esprit, beauté, timbre charmant! Le vrai talent de plaire; Un tel portrait est séduisant, Bis. Que ne puis-je le faire?
:
LA MARSEILLAISE SUISSE.
:
Air
Allonsenfants de
lapatrie.
,
Attentif, l'univers contemple La lutte avec nos ennemis
La Suisse servira d'exemple A tous les peuples endormis. Bis. Le jour de leur indépendance Ne peut tarder. car les tyrans Toujours, pour approuver leurs plans, N'auront pas les Guizot de France. Aux armes citoyens, formez vos bataillons, Marchez, marchons Qu'un sang impur abreuve nos sillons.
,
!
cette horde fanatique Et de Jésuites et de sots A cru pouvoir, France héroïque1 T'associer à ses complots La devise honneur et patrie S'effacerait de tes drapeaux Si tes soldats étaient bourreaux De leurs vieux frères d'Hélvétie Aux armes! etc. Quoi
,
:
:
Bis.
,
!
Purgeons, enfin, notre patrie De ces apôtres turbulents, Qu'ils aillent tous en Sibérie Y congréganiser les gens
Bis.
L'autocrate de la Russie Accueillera ces Ignaciens, Car, partout, ils sont les soutiens Les plus chers à la tyrannie. Aux armes etc.
!
Le fanatisme sanguinaire Combat pour la dernière fois Méprisons sa vaine colère Et l'intervention des rois
,
:
Bis.
,
,
Du vrai Dieu des hommes le père Il fait le type des tyrans, Il foule à ses pieds nos enfants Dont sa rage a jonché la terre. Aux armes etc.
,
Poitiers
,
!
14 novembre 1847.
Nota: J'ai adressé, à cette époque, cet hymne au président de la Diète helvétique. Les habiles de Poitiers ( ne me l'ont pas dit), mais m'ont traité de bête. Trois mois après, en février 1848, ils ont pu voir que je l'étais un peu moins qu'eux. A présent, en octobre 1848, j'ai l'honneur de leur prédire que si le gouvernement, perdant toute pudeur, continue à se déshonorer en ne secourant pas l'Italie et l'Allemagnp., que malgré les Thiers les Montalembert, les Curzon et tous les rédacteurs de l'Abeille nous aurons la guerre civile en France, en février 1849. Puissé-je me tromper
, ,
!
LES CAPUCINS, COUPLETS DÉVOTS PAR LE SIEUR PRÈT-A-BOIRE, CAPORAL DE GRENADIERS.
(Ces couplets ont été composés en sortant de la grand'messe le jour
,
,
,
de l'assomption 1828, lequel jour un amateur très-dislingué de la congrégation dans des contorsions vraiment archangéliques jeta trois fois mon chapeau à terre, et par ses soupirs du plus grand style, manqua vingt fois de métouffer. Ouf) !
:
Air
Le point du jour.
Des capucins
:
Le monde entier admire la parure
Leurs frocs, capuchons et longs crins Produisent des effets divins Tout célèbre dans la nature Les capucins!!!
Bis.
Sans capucins, Tout périrait dans notre belle France, Nos enfants seraient des vauriens, Nos femmes n'auraient pas de freins Sans la séraphique assistance Des capucins
Bis.
!
De capucins
Vingt régiments de fiers soldats d'élite Aux doigts crochus, soirs et matins, Dans tous les ménages voisins Viennent écumer la marmite En capucins
!!!
,
Bis.
Aux capucins, Jeunes beautés pour faire pénitence, Immolez vos petits cousins Immolez vos attraits divins. Capucinez. qu'il pleuve en France
,
!!!
Des capucins
Bis.
Vraiscapucins, Que nos soldats perdent l'humeur guerrière Vaillants comme des arlequins, Parlent du nez soient des malins Tout haut récitant la rosaire
,
!!!
Des capucins
D'un capucin Ah ! si jamais ma moustache chérie
Bis.
,
Caresse le sale grouin
,
Qu'on me prenne pour nn câlin Que je n'avale, de ma vie, Uncoupdevin
!
!!
Bis.
Honni soit! qui mal y pense,
:
Car
,
Je suis loin d'attaquer la religion sainte Dont le ciel en nos cœurs grava l'auguste empreinte Mais un masque hideux n'est pas la piété Qui toujours fut aimable en sa simplicité. Vivent
s
bons vieux curés !
no
Charolles, 15août1838.
COUPLETS POUR LA NAISSANCE DE MON PETIT NEVEU DE VAREILLES-
SOMMtÈREJ
:
Air
(
ANDRÉ-GABRIEL-MARIE ).
Un jour il est agriculteur, ou de prendre femme un jour dit-on.
!
Adorable Maternité Qui nous dira tes doux mystères? Trésors, dont le ciel a doté La sollicitude des mères. Quant à toi, cher petit fanfan , Viens au monde en toute assurance, Car nous aimons tant ta maman Que nous t'aimâmes à l'avance.
,
Prends des forces, petit fanfan, Grandis sous les yeux de ta mère De ton brave père si franc
,
, ,
Bis.
:
:
Ais le cœur et le caractère Aime-les en les imitant Ton bonheur durable se fonde Sois bon c'est, crois-moi, le D'être chéri de tout le monde.
;
,
talent
D'être aimable apprends le secret Près d'une parente bien chère Vrai modèle d'un ton parfait, Prends pour exemple ta grand'mère : De l'honneur la tradition La délicatesse en affaire Se conservent dans sa maison Maison, comme on n'en voit plus guère.
Bis.
,
,
,
3is.
,
Aime tes frères et tes sœurs Qui te le rendront en tendresse, Et dans ses vieux jours radoteurs , (Quand brilleras de jeunesse), Au grand oncle qui t'a chanté, Lorsque tu ne pouvais l'entendre Prouve, alors avec équité Que ton cœur a su le comprendre.
tu
,
, , Bis.
Poitiers, 3juin 1846. IMPROMPTU POUR UN BARON, BON GARÇON, MAÎTRE DE LA MAISON.
:
Air
Contre les chagrins de la vie.
! qu'on avait d'impatience,
Oh
Mon cher neveu de vous revoir, Oui, chez vous, de votre Excellence On parlait du matin au soir
:
Bis.
Votre compagne, si gentille, S'occupait de vous constamment Ainsi que toute la famille, Je vous le dis sans compliment.
Bis.
Votre blonde et votre brunette Causaient de vous en chiffonnant. Armand, faisant sa pirouette, Y songeait en espadonnant Gabriel dressait son oreille, Quand le mot « papa le frappait; Dorine, des chiens la merveille, Au nom de son maître, jappait.
:
:
:
Air
A
Bis.
»
Bis.
voyager passant sa vie.
Quant à moi, tous ceux que j'estime, Sont sûrs de mon attachement Et le sentiment qui m'anime, Dans mes yeux se lit franchement Ainsi donc remplissons les verres Buvons à la prospérité Du vrai modèle des bons pères Et, trois fois, portons sa santé. Bis.
:
,
:
Air
,
A ce
piquant langage.
Mais des Sables-d'Olonne
Il arrive avec lui Mainte aimable personne Et notre cher Henri, Puis sa sœur et sa nièce ô douce matinée ! Sachons, tous, bien en profiter, Bis. Faisons durer le déjeûner Toute cette journée.
:
:
Air
A
voyager pendant sa vie.
Mais la maudite diligence Va nous enlever le plaisir, Utilisons donc la séance, Et, pour bravement la finir, Remplissons de nouveau les verres En faisant, pour chaque partant, Du fond du cœur des vœux sincères Que Dieu nous rassemble souvent.
LES QUATRE AGES DE LA FEMME.
(Fillette, fille, femme, femme hors d'âge),
:
Air
Du petit homme gris. Toto Carabo.
,
Fillette.
la fillette, Sautille, c'est l'oiseau Carabo, En cage qui becquette De rage le barreau Carabo, Et chante, c'est l'a Et chante, c'est l'a Et chante, c'est l'amour, Là, que l'amour Bis me brûle nuit et jour. Fille. Est-elle un peu plus grande, Elle rompt le barreau Jeunette
,
,
Carabo
,
Du doux plaisir friande
Bis.
tout homme un peu beau Carabo, La coquette sou La coquette sou La coquette sourit, Son regard dit Bis donnez moi de l'esprit. A
:
Femme.
:
Mais son esprit se forme A l'instar de Paris, Mes amis
,
D'un mari l'on s'informe, Point jaloux, bien appris; Il est pris! La friponne s'en La friponne s'en La friponne s'en rit; Il est coiffé Bis d'un fier bonnet de nuit. Femme hors d'âge.
Quant la beauté s'envole, On prend un vieil abbé,
curé, Un lourd maître d'école De plat latin bourré, Mais carré; On joue à l'écar On joue à l'écar On joue à l'écarté, Dévotement Bis en toute sûreté. Un
(
J
Ahkireh Haut-Rhin), 837.
LE FAMEUX COMPTOIR!!! ou L'OBLIGEANTE
:
CAISSE D'ESCOMPTE DE POITIERS.
Nous sommes de l'otdre de Saint-Bernardin.
Air
,
A nous, gros banquiers et vrais grippe-sous, A nous du bien d'autrui, tous si jaloux,
Nous donner mission Pour tel ou tel oison, Pauvre penaillon! De faire l'escompte, ah ! morbleu
! ,, :
,
,
cent fois non
Et non, non non, non non Chez nous mieux on compte et c'est là le bon ton. On fait de l'usure. et bon bon bon bon Ah ! voilà la vie la vie, La vie suivie Bis. Que les banquiers font (1).
! ! ! ,
:
Air
!
La belle Bourbonnaise, maitresse de Blaise.
Aucune signature N'est jamais assez sûre, Pour notre garniture De six banquiers bêtas,
Bis.
!ah!ah!ah!ah!ah!
Ah
Entourant une table, Avec un air capable: Tout billet acceptable, Nous, nous n'en voulons pas.
! ! ah ! !
Ah
ah
!
ah
ah
!
ah
Point de règle sans exception; des banquiers, j'en ai connu de lres-honorables, cntr'autres, Mallel, chaussée d'Antin, etc. (1)
vaille.
Un bourgeois, rien qui
Ouvrier, rien, canaille. Militaire, qu'il piaille. Il nous faut des colas Ah! ah! ah ah! ah! ah! Vendant chiffonnerie,
3is.
!
Etcalicoterie, Et vieille friperie; Parlez-nous de cela Ah ah ! ah ah ah ! ah!
!
Pcitlsra,
1er
! !
!
septembre 1848.
A MADAME LA COMTESSE DUSSAILLANT, NÉE PRINCESSE DE BERGNES-St-VINOX.
)
(Sur l'arrivée de son piano.
:
Air
Français
le
bal va se rouvrir.
! vite pour un piano
Eh
Faut remonter ma lyre , Messire Erard, bravo bravo D'honneur, c'est un délire.
!
!
Son éloge et le vôtre enfin Vole de bouche en bouche, Car c'est un instrument divin Sous la main qui le touche.
Lorsque chantant Mars et l'amour. La tendresse et la guerre, Sa voix flexible tour à tour, Est touchante, est altière; Par un prestige plus qu'humain
Bis.
De ce double délire,
Le guerrier s'enflamme soudain Et la beauté soupire. Unir à cet art enchanteur Le vrai talent de plaire
,
Mille agréments esprit, douceur, Les vertus d'une mère Ce croquis sans doute est charmant Mais que d'écueils à craindre.
:
Quant au portrait, un plus savant Tâchera de le peindre. Chez messieurs les Westphaliens Dans un palais immense, Joindre à la candeur des Germains Les grâces de la France Modeste et simple au premier rang On la révère, on l'aime
,
:
Quiconque connait Dussaillant La voit toujours la même. NOTA. Le comte Dussaillant, chambellan de l'empereur,
préfet du département de la Lippe (Westphalie), ancien colonel de hussards, avait un caractère qui sympathisait avec le mien et me recevait avec la plus grande cordialité. Sa femme était pleine d'esprit. Point de bonnes fêtes sans que j'en fusse.
TABLE.
dehors. sentimental 11 algérien. à les
Impromptu
et
Dedans
MM
Électeurs
PagM.
7
9
Le vœu patriotique et
LeSilo
Incendies.
Couplelstoujoursdecirconstance.
13 14
Les Grand et mémorable discours d'ouverture des chambres
16
dui7aoûtderandegrâcel846. Le Jeu ne vaut pas la LeGouvernementbureaucratique
chandelle.
frères L'Ordre. Correspondance entre deux
sentimental. ministere.
Impromptu Impromptu sur les promesses du La bataille électorale à Chants de Le Ministère, les Ventrus et les Campagnards. Petites étrennes pour La Grande Comment cela La Marseillaise Puisqu'il faut en finir, Les Tendres regrets de certains
Poitiers. victoire
1847. politique. finira-t-il.
! Impromptu parisienne. finissons-en
Cie.
républicains
A
d'Aut.
Monseigneurl'évêque
Impromptu aux soi-disant républicains du journal l'Abeille et A la Garde Nationale de Impromptu pour le banquet offert aux volontaires de Civray,Gençay,etc.,
17 22 24 26 29 30 32 34 36 39 41 42 44
46 48 50 52 54
Poitiers..
56 57
etc.
59
Pages.