Revue de Madagascar - N° 2 - 1904

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Revue de Madagascar (Paris) Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Comité de Madagascar. Revue de Madagascar (Paris). 1904/02/10.

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LILLE.


COMMENTS'APPELLENT LES

HABITANTS DE L'IMERINA(l)

eiSOnne

n'ignoreque rienn'est moinsmalgache que les etllls par lesquels désigne la Grande Ile de l'Océan Indien Se ses habitants. on Le mot actuel de Madagascar, ainsi que Ses anciennes diverses inutile de formes qu'il et très est l'anJer ici, semble bien être le nom déformé de l'une des el'glons, ou des villes, de la côte africaine, appliqué par errUr à notre lUopeque île à l'époque où elle n'était encore connue en ral9ache, par l'intermédiaire des Arabes. Quant au mot malagasy, il est assez douteux qu'on doive le cm précédent. L'un et l'autre sont maintenant au ernployés couramment, il est vrai, par la plus grande partie deshabitants del'ile, mais c'est des Européens qu'ils les Noappris il n'y a pas plus de quelques dizaines d'années. Nos pouvons parcourir le texte des Kabary (édités par CouUn des très documents de littérature purement ïïial16 que rares nous possédions, sans rencontrer le nom de Mari agascar avant la date de 1863, à l'époque où, sous II, les coutumes européennes firent brusquement. l'orthogr Isns Imerina, et i, Emyrne, expression justifient ni

chr

sjn

ama ap

e,

non

ni la prononciation malgaches,

que ne et qui tend à disparaître.


invasion dans les hautes classes de Tananarive. Il figure à une date un peu plus reculée dans le Tantaran'ny Andriana (1), mais c'est dans le texte d'une conversation entre Ranavalona et des vazaha (p. 248, t. IV). Sans doute, des documents plus anciens nous montrent que les habitants de l'Imerina savaient bien que leur pays se trouvait au centre d'une île, nosy, mais ils ne désignaient celle-ci que par les périphrases bien connues izao tontolo izao, izao anivon'ny riakaizao; (ce tout, ce tout au milieu des flots), et ces expressions sont restées usitées couramment et avec une véritable prédilection dans les textes officiels jusqu'aux derniers jours de la dynastie qui régnait à Tananarive. Quant au mot malagasy, ou gasy, il est absent du texte des Kabary et se trouve pour la première fois, pour n'y plus reparaître, dans une curieuse conversation rapportée au tome IV du précieux recueil du P. Callet, Tantaran'nyAndriana, où Radama I, parlant au charpentier français Legros, met en opposition sa qualité de vazaha avec celle de malagasy appliquée à une des idoles alors en honneur(p. 160). Visiblement c'était là un mot nouveau depuis peu introduit dans la langue. Sans doute les vocabulaires Antambahoaka anciens, que G. Ferrand a reproduit dans son ouvrage « Les Musulmans Madagascar et aux îles Comores nous donnent les termes de Mahory (p. 38) et Bokiny (p. 48), comme désignant Madagascar,mais ces mots ne se retrouvent nullé part ailleurs et l'on sait que les indigènes des îles adjacentes n'ont jamais désigné Madagascar autrement que sous le nom encore usité de « Grande Terre». Il y a quelque chose de très frappant dans ce simple fait. Il n'en faudrait pas davantage pour nous donner le droit d'affirmer, ce que nous savons par ailleurs, que jamais les peuples de la Grande Ile n'ont pris par eux-mêmes conscience de l'unité de leur origine, de leur pays et deses destinées. Il a fallu l'unification faite par le contact, puis par le gouvernement de l'étranger pour les élever à cette notion nouvelle que représente assurément tous les jours davantage A une réalité de fait.

»

(1)

Tananariye, 1902.

à


st piug singulier encore d'avoir nlnle

à constater que le peuple qui a voulu réaliser à son profit l'unité de l'île entière, qui, en somme, y est parvenu en quelque mesure, et qui a dans cette tâche, aussi longtemps qu'il été a sous la dirAction de chefs énergiques et intelligents, de remarquables de courage et de persévérance, n'a réalité de pas en no qui le désigne, et qu'il y ait lieu de discuter sur celui qU,Ilus devons lui donner. Tel est pourtant le cas. le nom de hova, dont nous aurons à examiner le sens FrItable et la pr ^Ce' C'est valeur, qui lui est très généralement donné en celui que les récits des voyageurs, les d iscusgjo 01lques, les ouvrages de vulgarisation ont rendu opulaire populairechez cheznous,soit sous forme soit formeseanciséenous, sous sa forme indigène, soit sous la houve, que quelques auteurs ont cru devoir PréférerPour-représei-iter pro— à quelque chose près

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récemnent, quelques auteurs, et de ceux dont l'autorité est F1* plus en la matière, Grandidier, E. Gautier, d eriand, grande quelques autres à leur exemple, ont voulu introUlre COllune plus exact,pour désigner le peuple hova, les ermes 'Vel'illa, Aiitiineriiia.

t

llsfont que le mot hovane désigne pas pour les s1es valoir le peuple de l'Imerina dans son ensemble, mais deuelnent.la classe libre des roturiers dlesn(*riana

la,'la, eR.n Pue

-0

en tant que distincte

(nobles), et des esclaves andevo, olomainty, recrutés par la guerre,les sentences judiciaires

traite. n'est moins contestable. Les Malgaches n'emploient dans ce sens le mot hova, qui appliqué à une personne le a sens de libi-e,etquientreencomposition avec Cette acception dans plusieurs expressions composées bien connues telles proposésde les t^Srines Merina,Antimerinasontvraiment Siles termes que zaza h ova, hovavao, etc. Reste exami ner de Merina, Antimerina sont vraiment Cerabtes, etproposés si le changement d'une appellation déjà usitée oUraIIlIIl dans la lan gue delagéographie et de la politique sur des raisons valables en bonne critique. Pour ttous quelle que soit l'autorité qui s'attache aux noms des Proieurs de cette petite réforme, nous ne saurions le

-OU

6

t

à


penser, soit qu'on étudie l'usage de la langue parlée, soit qu'on fasse appel aux textes que nous possédons. Il faut tout d'abord, croyons-nous, écarter absolument l'expression Antimerina.Avec des allures scientifiques irréprochables, formée de la manière la plus correcte sur le modèle de mots tels que Antandroy (du nom de pays Androy); Antsihanaka (Sihanaka); Antankarana Antalaotra, ainsi que d'autres encore, elle n'a que le léger défaut d'être, pour autant que nous le savons, parfaitement inconnue de la plupart des habitants du pays, et certainement en tous cas de ceux qu'elle prétend désigner. Elle ne figure dans aucun de nos textes malgaches. Forger un motmalgache, fût-ce de la manière la plus grammaticale, expressément pour l'introduire dans notre langue, nous paraît, quant à nous, un procédé tant soit peu outré et dont on ne s'était pas avisé jusqu'à g présent(1). S'il était vraiment nécessaire de fabriquer un mot * pour appeler les habitants de l'Imerina, ne serait-il pas plus simple de faire tout bonnement un mot français avec un ; suffixe appartenant ànotre langue? A suivre cetteméthode qui est celleadoptée sans difficulté pour tant de régions, on { pourrait dire lmerinien. Et je crois bien avoir rencontré quel- < que part ce mot qui, après tout, vaudrait bien Indien, Sénégalais, Tonkinois, ainsi que mille autres de même formation qui couvrent nos cartes d'Afrique et d'Asie. : Que vaut maintenant l'expression Merinal Elle a du moins ! sur la précédente l'incontestable avantage d'exister. On la i trouve notamment assez souvent dans les pages du Tantaran nyA ndriana et, plus rarement, dans lesKabary. Il estvrai que ? dans la plupart des passages où elle se rencontre, la simple > critique verbale du texte et de l'orthographe adoptée per(1) Dans la région deVangaindrano le mot Taimery est, parait-il, employé j'

;

:

en même temps que ambaniandro. Cette expression, de forme dialectale t (absence du suffixe na) qui est certainement assez voisine du mot proposé ; Antimerina est surtout intéressante à rapprocher des mots Taisaka, Taifasij, Tanala et autres encore, employés dans ces régions, où le préfixe usuel ant se réduit à un t initial. (De même tandapa). Elle ne suffit aucunement à justifier la création artificielle du mot Antimerina. Nous ferons les mêmes réserves quant à l'expression Anliboina iBoina)


d

enttout aussi bien

de lire Imerina que Merina. Mais il y a plus. Une étude un peu attentive du sens autorise souvent à sil'auteur a voulu désigner le pays lui-même, plus ou 11101118 clairement personnifié, ou ses habitants. C hacun sait qUe, dans plusieurs des régions de Madagascar, il n' y a qu'unseul Citent et Inême nom pour le pays, et pour ceux qui l'haseulement le mot bien connu de Belsileo qui a rs. eux acceptions. De même les noms des différentes régioni de 1Imerina elle-même, Âranbdetribus et notamment celui des six (Imel'Ùla enin-toko) Avaradrano,Vakinisaony, : Uan0,> ^'inunkaratra, Marovatana et Vonizongo, sont

pns

-

11tament et indifféremment employés dans les Tantaran' t; Aîj!lQna pour désigner tantôt les habitants du pays (1), vanot le Ou lui-mênle

pays (2). D'autres fois l'incertitude et le Vague complait d'ordinaire l'expression de la pensée malf16 se laisse douteux, s'il est question de l'une ou de l'autre ou si les deux idées se sont confondues dans la pensée

auteur (3).

Al. n'en

est Meninaassez

certainement pasautrement de l'expression fréquente dans ces textes. COr Cc ordo d 0ils cependant dans quelques passages, qui se que à Un bien petit nom bre, le motMerina désigne bien sans conteste les habitants eux-mêmes, par exemple (p. 13) Enoana. Enyarnin' manary ny zanako, hianareo l'y Merina, ou p. 78 ny tang nanorenany Merina lasy. Il n'en est pas m~~ ConIna,Incontestable plus que le vocable fictif Antique, pas le mot Merinan'estactuellement usité, ni même coiin avec cette véritabi6au^0ri^enacception de ceux qui sont après tout la matière. Nous ne sommes certainePay pas le seul qui, ayant vécu plusieurs années dans le pays, causédans leur langue ditioli,n avec des gens de toute conentendu mot 1erina nais vécu avec prononcer sens cece dansce motpnsans ce sens S. avons de habilants de l' lmeÁ.¿o%:54 ,y^a manao'TanJ,— n« na Ârribodiran Merina. lay Merina — p. 63 hoy Tsimahafolsy — p. 27

san: o

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(1) jaa

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ka manao iîang

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passim. Merina et passim. Anareo ry Maina P- 59 Anctreo p. izao Merina enin-toko i:ao et passim.

Serina — p. 47 p- Ce (3) 195hau ¡.,. l^driainy Ployêde Merina sy nyfefiloha hahavoky any Merina. si loin que nous trouvons le nom même d'une ville eméVIdence \P.134 Tsu nLVoaka pour désigner non la ville, mais ses habitants Ambohimanga nitsena azy).

6

155 aty

CeprocédJa


rina, c'est assurément une forme archaïque. Seul employé dans la langue actuelle, le mot Imerina ne désigne jamais autre chose que le pays lui-même.Jamais dans les si nombreuses publications malgaches faites depuis plus de trente ans par les missions anglaises, norvégiennes, ou françaises, dues cependant à des hommes qui faisaient une étude spéciale de la langue de leur pays d'adoption, parfois même à des indigènes, le motMerina n'est employé. Faut-il donc croire que par un phénomène vraiment bien extraordinaire le nom véritable des hommes pour qui ils écrivaient, leur ait échappé? Ajoutons enfin que Merinà ne se trouve pas uneseule fois dans les textes malgaches publiés à Tananarive par l'administration française et cela par les soins d'hommes dont la compétence n'est pas discutée. Seuls y figurentles termes de malagasy pour désigner les habitants de l'île en général, et de ambaniandroquand il s'agit des populations de l'Imerina. Il y aen effet un mot, un seul, bien connu de quiconque a passé ne fût-ce que quelques mois dans le pays, par lequel les habitants de l'île et spécialement ceux de l'intérieur désignent les gens de l'Imerina pour les distinguer des autres tribus. Chose singulière, ce n'est pas en réalité un nom propre. Nousvoulons parler du motambaniandro (ceux qui sont sous le jour), ou ambanilanitra (ceux qui sont sous le ciel). M. G. Ferrand (1) a relevé dans un ancien vocabulaire Anakara le mot équivalent ambanizoma. Le même auteur (2) fait une distinction assez importante entre le sens des deux premières expressions. Ambanilanitra désignerait la totalité des habitants, par opposition à ambaniandro réservé à la population libre (hova et andriana). J'ignore sur quelles observations l'auteur fonde cette remarque, mais assurément la lecture du Tantaran y nandriana et des Kabary ne la justifie pas. Dans les passages suivants pris entre bien d'autres il nous paraît de toute évidence que l'une etl'autre expression désignent lés mêmes personnes et que seulle caprice de l'auteur, peut-être le désir de varier a pu faire préférer l'une à l'autre Tantaran'ny Andriana p. 10 Nisaolra ny ambanilanitra : faly zahay

:

(I) (2)

Ouvrage cité p. 26. Ouvrage cité p. 8 note.


48 loin

ambaniandro

et plus nl a alandro a

r.?

am b an ilanitra.

!.

encore!zeambanilanitra!. at'g !zoy faly ny ambap. 37Ifalio, ry ambaniandro

nilr, de même encore :

dianama lynyarn bà-

p. 81. nous paraît difficile de voir pourquoi les hommes libres seuls seraient dits alors que les « sous le jour esclavessont) Privilèges de avec eux, « sous le ciel ». Si c'est là un des la « franchise Madagascar, il est assurément

liau reste il

»,

et

Ȉ

tend

demanderait quelques explications. Ce qUI nous paraitrait plus intéressant, c'est l'idée qui n'est P pas nouvell e et dans laquelle nous confirmait eautorIté considérable de M. G. Julien, de voir dans cette expreSS1°n Une allusion à l'état de déboisement du haut pays de Illerlna. Les mots ambaniravina, ambaniravinkazo (ceux qui SOnt qui sontSSousles les feuilles)fréquemmentappliquésauxhabitants ous feuilles) fréquemment appliqués aux habitants coteE P^us ou moinsboiséecompriseentrel'Imerina rendent vraisemblable cette hypothèse(1). eux qe que nousapp elons les Hova seraient pour les Malgaches A hle S habitants appelons haut plateauxdu Paysdécouvert, et il faudrait croire que les de Madagascar n'ont jamais, depuis qu'ils sont habités 11,profonde par les populations actuelles, été recouverts par forêt qui habille leurs pentes orientales. L'opposition si ranchée aujourd'hui qui existe à cet égard entre ces deux reglo serait unfait extrêmement ancien. raisois d'une autre nature donnent également penA i di des vra re, ser autre nature le dÓnnent également à pen-

croy

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t- -très

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et

(2 elUelUed-

à

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égard:: en soit, aucun doute n'est possible possible à cet cetégard que dans les textes anciens, dans les proclamations et es detout enyaballllanitra genre, ce sont toujours les mots ambaniandro qui désignent les habitants de l'Imerina pris eri tOC, les n'est pas douâmes des six tribus; de même aujourd'hui ce autrement que les gens de l'imerina sont appelés,

d lêluede

adécouvt 1i de laTantar prisnny Andriana,(1Prise

° jeelra. analaaès.le misslonnaire

ravinmknazm

°

lal'éo-paysdéc Pays

- -

de Radama à Mahavelona lors de Possession françaiseDiscours ambanilanitra sy ambani« Lavintsika ry p. 132.

norvégien Bjœrtnes le motambaniandro serait Vangaindranoégalement appliqué aux Betsileos.Cela fait que les gens d'Imerina sont nombreux dans le Betsileo, ce que pays Betsileo est presque autant que l'imerina, un

le


soit au Betsileo, soit sur la côte et qu'ils s'appellent eux-mêmes. Ils emploient ce mot avec une prédilection visible. C'est qu'ils tiennent essentiellement à ne pas se confondre avec les autres populations de l'île. Ils ont conscience de la supériorité indiscutable que leur développement politique et social a donnée depuis de longues générations aux habitants des plateaux, aux «Highlanders sur les «lowlanders de la plaine, de la forêt ou de la côte, Antaimoro (na); aux patients travailleurs des régions pauvres et salubres, sur les sauvages paresseux des pays fertiles et surchauffés. « Ambaniandro aho», dit l'habitant de l'Imerina pour faire savoir d'où il est. Je ne sache pas qu'il emploié jamaisun autre mot et ce n'est pas sans une certaine fierté que le plus pauvre d'entre eux décline ainsi sa nationalité véritable. -" Il n'y a donc aucune raison théorique pour que ce mot ne prenne pas sa place, concurremment ou préférablement au mothova,dans notre terminologie malgache. Sous la forme francisée « ambaniàndre il serait d'une prononciation facile et représenterait avec une approximation très suffisante la prononciation malgache. Il est certainement regrettable que nous n'ayons pas en France et ailleurs, adopté dès le début, pour désignerles habitants de l'Imerina, le mot par lequel ils se désignent eux-mêmes. Mais, est-il encore temps de changer aujourd'hui un usage devenu à ce. point général? Le mot hova, que l'on peut d'ailleurs trouver quelquefois, avec le sens que nous lui donnons, dans les textes (1), est à présent entré dans l'usage français, c'est celui qui figure dans les nombreux ouvrages publiés chaque jour par les auteurs de toute catégorie, dans nos journaux et dans nos revues. Après tout il n'est pas si inexact qu'on veut bien le dire. Il exclut les esclaves? Mais la plupart de ceux-ci n'étaient-ils pas, en effet, des étrangers originaires d'autres régions, prisonniers de guerre, descendants de ceux-ci ou des esclaves de traite, et ne sont-ils pas aujourd'hui fondus dans la masse d'une population qui ne comprend plus que des personnes libres? Il exclut également les andriana? Sans doute, mais les andriana ne représentent

»

»,

»,

(1)

Tantararan' ny andriana, p.

103,

lasa andevon' ny Hova.


6

bien faible partie de la population totale, leur influence politique était depuis trois générations complètefentannihiléeet tendent tous les jours davantage à se ondre avec les classes supérieures de la population hova Poprernent dite. Ce sont bien les Hova qui représentent en sonie la de la population de l'imerina. Ce sont eux qui ont faitmasse la prospérité, l'hégémonie de la région centrale, q ont failli faire l'indépendance même de l'île entière. C'est à eux, non à d'autres, que nous avons eu affaire dans le CQ6rce' dans la politique et dans la guerre. Rien de plus lée-1T1Iïle,1 nous semble-t-il, que d'étendre leur nom à tout le PfuPle. Et ne saurions oublier enfin que, dès les temps les plu reculésnous qui nous soient connus à Madagascar, c'est sous le nom de Oova habitantsdu que le vieux Flacourt avait entendu parler des jj pays, resté mystérieux jusqu'au début du siècle dernie qui devaient prendre un jour le premier rôle dans l'hist0ll*e de la Grande Ile.

ils

i

ANDRÉ CHAZEL.


Études Ethnographiques

Zafimanary. —Zafimanary est le nom de la famille princière qui régnait autrefois sur tout l'Androy. Depuis cinquante ans, son pouvoir n'a cessé de diminuer et aujourd'hui ses représentants n'ont d'autorité effective que dans l'Ouest, tandis que, à quelques kilomètres au Sud d'Antanimora, à Isolapy, s'éteint doucement le vieux Mahasessy depuis longtemps ne commandant qu'à des parents ou des esclaves et irrespectueusement volé par ses anciens sujets. Andriamanafotsy, son père, possédait de nombreux vassaux, mais son caractère fier et arrogant le fit bientôt détester et un jour qu'à la suite d'un sacrifice fait à l'occasion de son entrée en convalescence, il distribuait avec le pied la part de chacun des villages, ses bourjanes n'y tenant plus se révoltèrent en masse. Les uns, Reniravé, Analavé, etc., conservèrent leurs installations bien qu'émancipés, tandis que d'autres familles fixées depuis moins longtemps dans la région n'hésitèrent pas à émigrer à nouveau et à aller habiter le pays Mahafaly où ils restèrent jusqu'à la mort d'Andriamanafotsy. A ce moment ils retournèrent aux environs d'Antanimora, se placer sous l'autorité du roi Mahasessy et s'installèrent pour la plupart dans la vallée de l'Ikonda. Mais la tyrannie du fils ne tarda pas à leur paraître aussi intolérable que celle du père. (1) Voir la Revue à partir du 10 octobre 1903.


y qui d'u

au

chaneparlalité révoltante avait semontrait épousé révoltante auprofit desgens decette race anal ave, une femme profit. des gens de cette race Chaquefoisqu'ilavait t"'t"lsles à juger une affaire de pillage. Aussi petItes familles quittant l'Ikonda, prirent à nouveau larouU leur de l'exil se dirigeant cette fois vers le Nord, pays de Pâturages, se peuplèrent les environs d'Imanombo, avec des de geng ^°U^erace Antaisomaha,Antambaninato, AntaialomdurentTanafostitivy--qui, ne pouvant se passer de maître, toutefois accepter la suzeraineté du roi Tanala Manauibila Manorotoro qui régnait à Tsivory. Lesquelques Zafimanara que l'on rencontre aujourd'hui dans le (district de Ranomâinty) sont les descendants de tt"6secteur dynastie déchue, qui, après ces deux révolutions succèsSlves> n'ayant n'a y ~-tnt plus de pouvoir pouvo i r effectif, émigrèrent en parise contentant du rôle effacé dechef de village. Itude l'ho que la gravité de leur attitude, comme des jugements leur valent encore aujourd'hui cOrnnneur profit d'être à peu près invariablement choisis arbitres par les tribus voisines. -

6

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S^°mspropres de personnes. — Les prénoms comme les chacs e, fainIlle sont inconnus de nos indigènes. De plus, chacund'GUX tout CfU.nn

ne porte qu'un nom à la fois, mais les coutumes homme peut arriver à prendre successivement six

sLIfferents. ï6^er

nom est donné à l'enfant par le sorcier, qui le choisitgénéralement

l'état du ciel au moment de sa u mnde (1). d'après Dès l'enfant commence à marcher,

cetteed

cettelolï*ination

que fait place à une autre choisie par le père Illère et qui rappelle soit l'époque de lesPllrconstances sa naissance, soit qui l'ont précédée ou suivie, soit encore et ainsi souvent les caractéristiques physiques du bébé. C'est ainsique nous trouvons celui qui a été annoncé en songe à Uniq Iliofitidi-azaiia; le dernier né, Refary; le fils ^iquee' Itsotaka; le petit merle (oiseau dont la mère a eu pendant sa grossesse), Relihoizu; celui Qui esttoujours

ou

lllere,

*

•T"lalû' Hahy, ImOw, Idamy, Isambo, Isoja, lmosy, Ialy.

A.UlS1-


dans l'eau, Idalioka; le petit, Rékida; le boulot, Ilahyvory, le sanglier, Ilambo (vigoureux); celui que nous n'avons pas voulu laisser adopter, Tsindramy;celui qui marche tard, Idéra', celui qui est né au moment où les haricots étaient en fleurs, Remandriakci. Les Antandroy s'en tiennent ordinairement à ce second nom; les Tanala au contraire, le conservent rarement et dès qu'ils sont adultes, s'en choisissent un autre qui constitue leur nom définitif à signification toujours prétentieuse, tels que les suivants celui qui ne se cache pas, Tsimivony; celui qui n'est pas mou comme l'eau, Tsii-aiio l'indéracinable, Imahavatro celui qui est fini, c'est-à-dire celui dont les formes sont irréprochables, Retoly; un que l'on ne décourage pas, Itsitalo, --:; un que l'on tue difficilement, Isarabonoy. Toutefois, malgré tout Le plaisir qu'ils auraient à le conserver, les titulaires de noms aussi pompeux sont parfois obligés de les. changer contre des appellations plus modestes au choix desquelles ils restent étrangers, par exemple en cas de maladie grave où le sorcier consulté impose entre autres choses à son client un nom à signification mystique qu'il est seul à connaître. Nous avons ainsi le talisman vivant, Ivombelo; le capteur, Imaka; la douceur, Remamy, A la longue aussi les surnoms parfois les moins flatteurs restent en dépit des efforts de ceux qu'ils stigmatisent et deviennent des noms irrévocables. Cette habitude donne naissance aux vocables puissants le fier, Reboha; le mésallié, lsalarana; le toujours sale, Havahinty; l'homme aux huit couteaux, Ikelilahyvalo celui qui se baigne souvent, Remandl'o; celui qui s'amuse avec le fruit des palmiers, lsakoko. Enfin signalons la coutume commune à toutes les tribus du secteur et qui interdit de prononcer le nom des morts. Cette traditionqui a pour cause le respect et surtout la peur des trépassés explique les habitudes que voici. Dans une famille où il existe deux homonymes, si l'un d'eux vient à décéder, l'autre change aussitôt de nom. Afin de pouvoir, sans s'exposer à les froisser, parler des morts qui par leurs fonctions, leurs vertus ont le plus intervenu dans ce passé qu'on se plait généralement à évoquer,

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etc.

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Id'ès

indigènes ont soin de leur donner, dès qu'ils ne sont plus de ce monde, un surnom flatteur et pompeux. Les rois, les "Illillisires les grands guerriers, les sorciers réputés sont ainsi aptisés et gratifiés de ceux-ci celui qui a comme noms o. enu la soumission de mille hommes, Andriamahatindriai"°:celui qui apaisé mille hommes, Andriamahatolarivo a cel qui a fait peur à mille hommes, A ndriamatahoranarivo; celuiqui a rendu la vie àmille hommes, Andriamahavelonarivo. dernière épithète est d'ailleurs la plus répandue parmi 1 surnoms posthumes que l'on donne ainsi aux bons sorciers. Remarquons terminant que le préfixe courtois Ra, en Jïïployé dans le centre de Madagascar pour précéder les noms de personnes est ici indistinctement remplacé par Re ou 1: on dit aussi bien Reboha qiïlboha.

:

;

6 le

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1Naissances.

c\ei

Il est interdit à la femme Antandroy d'accou— dans la case de son mari; sur le point d'être mère elle

SIe"éloigne donc pour n'y rentrer que lorsque l'événement a t: lieu dans un fourré voisin et avec l'aide de la sage-femme toujours \1"AVIsé appelée. du sexe de l'enfant le père fait éclater sa joie en tirant COUP de fusil, si c'est un garçon; la fille ne jouit pas de

11 tout

t.

la mère aussitôt délivrée est installée dans la cas, cas tout à côté du feu sous une espèce de paravent fait de et sur un lit à dessein très court. C'est là qu'elle doit étendre un mois sans pouvoir sort ir comme sans pouafin d'arrêter l'hémorragie (1). Ce delal passé, elle doit encore rester un mois couchée, , -aaonger à lit de dimension ordinaire où elle peut alors daient son -aise. Pendant ces deux mois elle est abonnourrie et devient, disent les Antandroy, « grasse qlllne Après un veau.. quoi, ellevaque de nouveau à ses occupations, tandis que le père désireux d'être fixé sur la destinée de son fils, (1) la l'eautiède, puisonluimetsurla langue ° naissance, lavé à l'eau ai.ssance,l'enfant langue tiède, puis l'enfantest lavé à est on lui met sur la

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es pendant ester s

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que.. ,Peu de cendres;

bout d'une semaine on enduit son corps de graisse,Un au Puis on le plonge dans une décoction d'écorce de Katsafahy, arbre


va au plus tôt consulter le sorcier. Celui-ci, après s'être fait renseigner sur le jour et l'heure de la naissance, n'est pas long à tirer son horoscope. Le même jour peut être ainsi, suivant son caprice, déclaré bon, mauvais ou très mauvaisDans ce cas l'enfant portera malheur à son père ou à sa mère Si on ne consent pas dès qu'il pourra dire « papa, maman à le tuer il faudra donc faire de grands sacrifices où, suivant le jour de la délivrance, les victimes devront être de robe spéciale. En tout cas, le sorcier donne à l'enfant son premier 9' nom qu'il portera jusqu'à ce qu'il commence à marcher. Signalons la coutume commune à toutes les tribus du secteur et qui veut qu'à la première occasion les parents, d'un nouveau-né portent au berceau véritable ou prétendu de leur race, un morceau de son cordon ombilical (fohitra). Les Antandroy portent ainsi sur les bords de l'Ikonda, et quelquefois au bout d'unanou deux, le fohitra de leurs enfants qu'ils placent sur un des grands arbres vivants bordant la rivière, considérée d'ailleurs comme point où leurs différentes tribus sont venues prendre pied en arrivant du Menabé. Les TanalaManambia Antaimahabo font de même et portent jusque dans l'Ivondro, le cordon ombilical de leurs descen-

».

, dants. Les Tanala Manambia Zafipanolahy, installés depuis une cinquantaine d'années auxenvirons de Tamo-Tamo, considèrent cette régioncomme leur second berceau et satisfont sur place à cette étrange coutume symbolisant la pérennité des liens unissant l'homme à sa patrie réelle ou d'adoption-

De l'éducation de.l'enfant. — Un peu comme chez tous les peuples non civilisés, l'enfant est ici considéré comme richesse pour ses parents. D'une façon générale, chez toutes les tribus il étend le cercle de sa famille et par suite, de sa puissance. Chez l'Antandroy en particulier, si c'est une fille, elle procurera à son père de nombreux cadeaux de boeufs; si c'est un garçon,; dès qu'il sera en âge de porter un fusil, il deviendra un appoint sérieux pour garder et défendre le troupeau du père qu'il augmentera d'ailleurs de ses prises. Aussi l'indigène cherche-t-il par tous les moyens, à aug-


entersa descendance, soit en usant largement (e la polyanlIe pour s'adjoindre successivement des femmes jeunes et condes, soit en envoyant les stériles demander conseil au

sorcier. Toutefois, allons le voir,l'Antandroy est aussi comme nous peu soucieux de l'éducation de ses enfants que des soins atériels indispensables à son jeune corps. Pour mieux dire, enfant est purement et simplement abandonné à lui-même, partir de trois mois la nourriture des adultes (1), passant laplus grande partie de la journée califourchon à sa mère, qui n'en vaque pas moins à toutes je upa ignorant le berceau autant que les langes, se developpant péniblement au milieu d'une saleté repousEntre trois et dix ans, filles et garçons gardent les veaux ensemble, abandonnés à tous les vices de leurs instincts précocpe jouant aux jeux les moins innocents, comme à ce l ui de eUnes maflés. Vers dix ans, les garçons vont aux pâtuages avec les adultes, tandis les filles aident leur mère que besognes du ménage. A peu près indifférent à ce que devenir ses filles, l'Antandroy se préoccupe un peu dUs de ses garçons, auxquels il cherche à inculquer l'amour du et le mépris du danger. Il est à la fois fier et ravi deles voir dérober dans la case de menus objets, préjugeant Par là quils auront le louable goût du vol qui enrichit les

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géant

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ent 06 Parents

L'a^ar*^°n de la barbe est pour eux le signal de l'adolese'ellee; partir de ce moment, ils pourront manger avec leur

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effet, considérés comme inconscients et en propres, frères et sœurs ont pris leurs repas ensemble,

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leur mère et avant les esclaves. L'adolescent cesse ement de coucher en commun avec les autres garçons et fill du vIllage dans une honteuse promiscuité. Devenu ilh.ablte e; 1 ne tardera pas à prendre femme et dès maintenant, il une case indépendante qu'il se construit à côté de

fît -

t cette mauvaise entInaadle

due C'est

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alimentation de l'enfant qu'est généralement connue sous le nom de carreau ou ventre de crapeàu, et rencontrée dans les villages.


celle de ses parents. Les célibataires, en effet, sont rares et comprennent uniquement les pauvres que leur lâcheté ou leur paresse rend impropres au pillage. Le père bat très rarement son fils il s'y décide cependant quand ce dernier désigné pour aller aux pâturages, n'y va pas ou s'y résigne en maugréant. En ce cas il le frappe avec la main ou avec un bâton. Ce sont en effet les seules circonstances oùl'Antandroy juge qu'il y ait lieu d'être exigeant — en dehors de là, le jeune- homme demeure libre d'agir à sa guise, au gré de ses instincts.

;

lapropriété dans

la famille. — Tant qu'il est vivant, le père Antandroy est le seul propriétaire des bœufs de la famille, et si habituellement il les répartit par parcs confiés à chacun de ses fils, c'est uniquement pour qu'ils soient mieux soignés et il ne leur en abandonne que l'usufruit, veillant soigneusement à leur bon état d'entretien et à leur conservation. Chez les Tanala au contraire et pour éviter toute contestation à sa mort, le chef de famille, sentant sa fin prochaine, a l'habitude de partager ses bœufs entre ses différents héritiers, et en favorisant l'aîné garçon ou fille, lui-même ne se réserve que quelques vaches. Les Tanosy font de même, mais conservent leurs rizières jusqu'à leur mort et avantagent ordinairement certains de leurs enfants plus respectueux ou plus affectueux. De

Conditions de la femme. — Il n'est pas de condition plus basse que celle de la femme Antandroy et on peut dire que dès qu'elle cesse d'être enfant, elle devient entre les mains de l'homme l'esclave la plus absolue. Le mariage est pour elle le commencement des épreuves nubile ou non elle est cédée le plus souvent contre ses goûts au mâle jeune ou vieux qui la demande à son père contre un cadeau. Quelle que soit la fortune de son père elle part avec une unique vache pour dot (1), livrée toute entière à la dis-

:

En cas de divorce la femme emmène sa vache si elle n'a pas d'enfants, dans le cas contraire, l'animal reste au mari avec les enfants. (1)


OsItion-de son mari, seul juge désormais de besoins et ses de ses actes et qui a sur elle droit de vie et de mort. Adultère il Peut en effet la frapper à coups de poing, de bâton ou de sans que personne puisse intervenir et le cas échéant roch er sa mort. Toutefois, elle échappe aux coups de p..reservés châtiment des l au esc aves et des c hiens, et ppseede par son mari, elle peut aller se réfugier eli son père sorte qui, d'ailleurs; ne se sert de ce prétexte que satisfaire sa cupidité et la remet à nouveau entre les de la brute dès qu'il été indemnisé (?) ; pour les autres a le mari se contente de faire des remontrances à sa

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dit que l'Antandroy considérait surtout la femme itlllne t une machine à plaisir et à reproduction. Aussi use-til al gement de la polygamie pour adjoindre successivement première femme vieille ou stérile, des compagnes jeunes, Ue^es et fécondes. Toutes portent d'ailleurs le nom de qOe y Valy, Ou femme; niais elles ne prennent rangentr'elles que»a^r^S leur ordre d'entrée dans la famille. On distingue InSl: Io laVadibe ou première femme. 2° la Valihaivo ou la femme dumilieu 3° la Valymasaly ou femme; 4 les nié/fl^ony, c'est-à-dire les dernières femmes. Cette derleel':epIthètesert effet à désigner indistinctement toutes en les felllmes autresque les trois premières. acune de ces Valy habite une maison distincte dont cement relatif dépend de leur rang. Antandroy possède ordinairement de une à cinq femj^eg' Ce dernier chiffre étant un maximum très rarement renCu11te. De même qu'il répartit ses nuits également entre chade ses femmes, l'indigène partage journée entre elles, sa successivement autant de temps chez l'une chez '-'ute que

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d' act--'a condition inférieure de la femme éclate dans tous les laissant sa vie. Dans la case elle s'accroupit au pied du lit, à son mari la place d'honneur latête; aux repas, elle a part avec les enfants, après son mari, et avant les etela-ves; il lui est d'ailleurs interdit de se servir de l'assiette et de la cuiller du chef de famille au village elle n'assiste

à

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pas au kabary, veuve ou orpheline elle est exclue de l'héri- i tage de son mari ou de son père le port des bagages, les : basses besognes du ménage sont le lot de la femme à l'exclusion absolue de l'homme en route elle suit son mari comme un chien, c'est-à-dire en marchant derrière lui; enfin morte, ; elle est enterrée à part. Même en l'absence d'héritiers, la femme n'est jamais appelée au partage des bœufs laissés par ses parents et qui sont alors répartis entre les gens du village; généralement on se contente de lui donner une vache et son veau, qui, dans l'opinion Antandroy, constituent encore un gros cadeau puisqu'elle n'a ni. pris, ni gardé, ni défendu les bœufs de sol. père ou de son mari (1). Cette considération fait également qu'il est interdit à la femme de traire les vaches, l'usufruit des bœufs étant l'apanage absolu des hommes. Ainsi s'écoule la vie de la femme, prenant la plus large part, sinon la totalité des travaux les plus pénibles, sans en excepter les travaux de culture auxquels elle contribue aux côtés de son seigneur et maître, dont elle doit subir sans mot dire les caprices et les infidélités. D'autre part, condamnée par la coutume à être partagée le cas échéant avec les frères et frères de sang de son mari, elle finit par perdre absolument la notion d'un devoir dont elle devrait seule subir les exigences. Après cela, est-il besoindédire que la femme Antandroy est loin d'être un modèle de fidélité conjugale? En réalité, au cours des absences du mari elle devient peu à peu la lemme de tous les mâles du village et même de ceux des tribus alliées, de sorte que seules restent criminelles les relations qu'elle peut avoir avec les esclaves et les ennemis de son époux. J'ai déjà dit que la femme était exclue du partage des bœufs de son mari défunt, ajoutons que, n'héritant que d'une vache avec son veau et du peu de cultures sur pied qu'il peut avoir laissées, elle est réduite au bout de très peu de temps à la plus extrême misère. Condamnée d'autre part à garder le

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1

Cependant, quoique très rarement, il arrive parfois que pour mettre leur femme ou leur fille à l'abri de la misère, un mari ou un père « qui a réfléchi beaucoup (mahihitsy) lui donne de son vivant un certain nombre de bœufs. 8 (1).

»


et e 1at

deuil et 1 ce 'l.b pendant un an, elle n'a d'autres ressources que aller Se faire nourrir chez ses enfants ou à leur défaut chpy ses propres parents (1).

daneucoup moins misérable est la condition de la femme dansleS autres races Tanala, Tanosy, Bara, quoique toujours dans Une situation très inférieure à celle de l'homme elle a, en droit d'hériter, de posséder et de tester et aucun en casson mari n'a le droit de la mettre à mort. Chezl68 Bara le mari le droit de battre deblessure a sa femme, mais en ces il' doit lui demander pardon en lui offrant Un bceuf le ;e.. ou une vache. Il en est de même s'il la frappe avec defait Ou avec ses sandales ou avec une hache. Ces voies constituent par elles-mêmes des cas de divorce si la SUclIne n'est pas indemnisée. En cas de décès de la femme, IrllnOllIbat aux suites des coups qu'elle a eu à subir de son Ce-lui-ci, acquItterconsidéré comme un criminel ordinaire, est

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,

une amende de 30 bœufs.

qu'il Æ lime Jn}en^a^0^t t'

Tout conspire pour affamer l'Antandroy : habite, avec un sol sans eau, son indolence Hativ*-1Ul envisag UI disant ou fady luiinterdisant decomme consommer souffrance animaux; b une les er le travail ses tabOuoufadyluiinterdisant deconsommer

ses

ja

animaux eondentautourde lui (tortues, lémuriens, les sangliers.)

qui et

croyances spéciales lui faisant considérer le bœuf a très peu près exclusivement réservé à la nourriture des âmes des morts. En absorbant, par nos corvées, la daIltqe ttahté de sa capacité laborieuse, comme en défendant le PIllage, nous avons mis le comble à ces conditions d'exinCe déjà précaires AntdllIanombo, par et c'est ainsi que dans le Sud du disrOysuhir exemple, nous voyons depuis deuxans nos chaque année une famine de quatre à cinq desllIe

oi: D. S°nS toutefois comment

se nourrissait l'Antandroy avant notre arrIvée. Ilprenait ordinairement trois repas par jour; le Preiïiieei tout à fait vaches et matin, après avoir trait

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PI'Ocurer 0). Elle

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fle n Peut pas, en effet, compter lûcombejamaf sur les ine-omb

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ressources que pourrait lui des biens de ses enfants mineurs, car leur tutelle ne lui


pour être, le cas échéant, en état de poursuivre et reprendre ses bœufs. Ce repas consistait en viande de bœuf, manioc ou patates que sa femme faisait cuire ou réchauffait au point du jour. Le second avait lieu sur les dix heures et ne comprenait que du lait caillé; le troisième, aussi substantielque le premier, avait la même composition et se prenait à la nuit. Rappelons que l'Antandroy mange assis ou accroupi et doit se découvrir quand il boit du lait, rendant ainsi hommage à laDivinité dispensatrice des bœufs. Le repas, qui a lieu en commun chez les Tanala et les Bara (1) est pris individuellement dans chaque famille Antandroy, dont les différents éléments mangent du reste les uns après les autres et dans l'ordre suivant père et fils adultes, femmes et enfants, esclaves. La femme évente son mari pendant qu'il mange. Les ustensiles de table (assiette, cuiller) dupère ne peuvent servir qu'à lui et à ses enfants adultes. D'une façon générale on peut dire qu'avant notre arrivée, le lait était la base de la nourriture Antandroy et que le riz leur était totalement inconnu. L'alimentation Antandroy se compose surtout et suivant la saison, de patates, manioc, pistaches de terre, melons, haricots, courges, maïs, mil; les fruits, racines ou baies sauvages qu'ilconsomme sont très nombreuses, citons au hasard les fruits du Sakoa (arbre de Cythère), du kily (tamarinier), dufandrama (pandanus), du rotra (acajou), du zaha (baobab) de la raketa (nopal), du lamoty, les tubercules appelés fangitsa, sosa, ba, fiho, anjika, kopotsy, angaloro, tana, vokoka,

:

hataza.

Il est très friand de sauterelles et de miel (2). Les poissons, anguilles, crevettes, letaurec (tandraka), pintade, la perdrix, le canard, la caille, le vampire (fany)

la

Le Bara, comme l'Antandroy, prend ses repas individuellement. Toutefois, là s'arrête le rapprochement entre les mœurs de ces deux races et, en aucun cas, chez le premier, le fils ne peut se servir des ustensiles de son père et manger avec lui. (2). En dehors du miel d'abeilles, il consomme également le « sy », ou miel produit par un diptère sans aiguillon et plus petit que la mouche ordinaire. Le « sy » passe pour être en même temps plus doux et plus rafraîchissant que le tantely. — On le trouve dans le creux des arbres. (1).

-


fady. ont pour lui

des mets ordinaires. Toutefois la sauterelle est

Parmi les animaux domestiques il classe par ordre de prédrnce, le bœuf, Indes, canards, le mouton, la chèvre, les poules. Les oies, sont très rares chez eux. Enfin on ne rencontre ni lapins. encontreni ni pores ni lapins. porcs "Pour,éloigner l'Antandroy venant sans façon régulièrement auprès de tous ceux qu'il voit manger, il suffit de dUI faire savoir que la marmite a servi la veille à faire cuire du porc ou de lui montrer le piment déjà répandu sur les i Imen et dont le goût lui répugne. En dehors du lait, avec lequel ne doit jamais êtremêlé, le sel est consomméet même reche hé. perché par Antandroy. appelons fruits la coutume veut qu'avant de toucher encore que aux de la terre, chaque indigène en porte les prémices auprêtre de la tribu qui les offre Dieu. à L'Antandroy, qui nous apparaît aujourd'hui comme un fructivore tout au plus doublé d'un végétarien, était avant notre carnivore un d urci. Sans doute, il ne prenait pas en plus l 1 ',,; qu qu' aujourd'hui aujourd'hui dans son trou is se nourrir, i r, mais troupeau se nourr ma p eau pour 1 Ile se faisait aucun scrupule de puiser largement son alillntation kùt dailleurs dans les bœufs qu'il avait volés et qu'il imporde faire disparaître au plus tôt pour rendre les rec erc h es sûrement in infructueuses. fructue-Lises. En dehors de ces animaux et comme maintenant, il ne consentait à tuer pour sa nourritur que les bêtes malades et mourantes. J'en excepte, bien u, les hétacombes de bœufs faites à la mort des parents orrlle les chairs des bœufs tués sacrifices. Les premiers en eValent comprendre, à moins d'ordres formels du défunt, tous les boeufs coupés qu'il possédait quant aux seconds, ils éependaIent uniquement du caprice de l'idole les ayant Lenles en songe, ou des prescriptions du Les moutons et les chèvres ne jouissaient pas de ces prividgesetcontribuaient d'une façon courante à l'alimentation qui s'en servait également pour bien recevoir sesanils et ses parents. Il se montrait d'ailleurs peu difficile SUr le choix des chairs et dévorait aussi gloutonnement les Ions veg t r tuberculeuses des bœufs malasy que les viandes

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sorcier.


des animaux entrés en putréfaction. Les morceaux de choix sont la culotte (vodihena) pour le bœuf et la poitrine et la tête pour le mouton. Le plus joli cadeau qu'on puisse faire à un hôte de marque est une vache stérile. L'Antandroy puise également le cas échéant sa nourriture < dans les troupeaux de bœufs sauvages (1), mais non sans avoir demandé la permission à Retsiamoky ou à son esclave Imajato. L'Antandroy a, en effet, du bœuf sauvage la même conception que le Sakalave et, comme lui, considère que ce sont simplement les produits d'animaux autrefois domestiques, propriété d'un homme mort sans héritiers., et qui, restés sans maître, sont peu à peu devenus sauvages. Ici, c'est Retsiamoky que l'on regarde comme l'ancien propriétaire de ces animaux. Retsiamoky était un riche Mahafaly brouillé avec sa famille et qui, suivi seulement de son fidèle esclave Imajato, émigra du côté de Békitro, où il mourut, laissant tous ses bœufs à Imajato, mort à son tour. Les indigènes montrent encore aujourd'hui le tombeau de Retsiamoky au pied de la montagne Béalomboro, située à l'Est de la route de Békitro-Bekily, et où il est de leur part l'objet de pèlerinages intéressés. Toutefois, quand il en est trop éloigné, celui qui doit demander à Retsiamoky l'autorisation de tuer un bœuf sauvage se contentede s'adresser àun grand arbre, auquel du reste il porte les oreilles et la queue de l'animal en cas de chasse fructueuse (2). Enfin disons que pour tromper sa faim l'Antandroy a souvent recours à un aliment, invraisemblable mixture de fruits de tamarinier et de cendres de bois, la cendre corrigeant,

:

n'existe plus actuellement à ma connaissance et dans les environs que trois troupeaux de bœufs sauvages le premier dans le quadrilatère Bekiho-Bekily-Imanombo-Antanimora, — le second est cantonné sur les flancs de la montagne Itakefy, tout à côté de Behara, et enfin le troisième habite les environs de Vohitsarivo, dans le district de Tsilamaha. (2). Au sujet des bœufs sauvages, les Bara ont destraditions un peu diffé rentes de celles des Antandroy. Pour les premiers le propriétaire des bœufs sauvages serait une femme Andriamamenofatra, morte sans héritiers et enterrée à Ivahona, à 4 heures au Sud de Bétroka. — D'autre part, ils considèrent Retsiamoky comme un chasseur de bœufs sauvages réputé et à qui ils s'adressent pour avoir l'autorisation de chasser ces animaux. (1). Il

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Paraît-il, le trop grand pouvoir laxatif de la du papilgousse onnacé, Ce véritable plat d'assiégé porte le nom de diro. Du vêtementchez l'Antandroy. L'Antandroy compte certainement parmi les peuplades les moins vêtues du globe. squ 4 5 l'enfant gambade sans aucun vêtement ou ans, et quelle que soit la partir de cet âge, on l'habille, cest-à-dire température; à qu'on lui donne un petit morceau d'étoffe Juste suffisant être noué autour des reins et pour cacher pour son sexe. QUant au lamba, il est à la fois un pardessus et un vêtenieenn de parade, c'est-à-dire même riches les indigènes en que porent rarement, se contentant de se couvrir le corps de de bœuf autant par coquetterie que par hygiène. lUeurs sachant n'avons pas cette habitude, ils que nous son^ très surpris de nous voir nous bien porter. De même que les autres races de Madagascar, l'Antandroy apporte à l'entretien de chevelure qu'il longue, porte un sa soin exagéré; pour lui c'est un luxe, une jouissance, la seule d'ailleurs à laquelle il soit sensible. Toutefois et contraireaux usages Bara et Tanala, il ne se permet jamais de tuer un bœuf pour se procurer la graisse nécessaire à sa coifOu a celle de femmes et se contente de celle qu'ilpréses lève eVe aiuia SUI' v. 1les animaux tués f> t aux v de bœuf est à l'exclusion- de toute autre emploYe pour la toilette, celle des autres animaux passant Pour faire blanchir les cheveux et flétrir prématurément les ci aIrs qque conserve au contraire l,la première. Avantt notre A , , t arri\ ee, un litre de graisse valait couramment un mouton ou Une chèvre. tem6 lalllbade temps, autant gala servant peu, dure généralement longplus que l'Antandroy en prend le plus grand sn e Se hâte de le ranger dans la calebasse qui lui sert de dès qu'ilrentre de la fête. Ce vêtement d'ailleurs a uneautre destination c'est le linceul dans lequel on enterrera lo Cette 1110rtour

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l'inhumer. coutume de préparer son suaire de son vivant et quel que soit son âge est du reste spéciale à l'Antandroy et chez


les autres races, les vieillards seuls prennentcetteprécaution. L'Antandroy met également de la coquetterie à obtenir et à entretenir le noir de ses dents. On peut même affirmer qu'un élégant ne reste pas un jour sans mâcher les feuilles de « lengo » (espèce de liane) qui ont cette propriété. Les gens distingués ont souvent l'habitude de conserver blanches les deux dents de devant. ? L'Antandroy neporte pas de turban ce détail d'accoutrement est d'autant plus caractéristique que dans tout le pays Sakalave, dont la plupart des Antandroy sont originaires, les hommes portent cette coiffure orientale. L'Antandroy en déplacement est toujours muni de sandales, toutefois il s'imagine qu'il ne saurait, sans rendre sa femme stérile, entrer chaussé dans sa case. Le tatouage devait fatalement tenter l'Antandroy, vivant à peu près sans vêtements et loin des points d'arrivée de la pacotille européenne. Pour lui le tatouage est un ornement permanent, comme un moyen de corriger les imperfections de son physique. Les boucles d'oreilles étaient assez rares avant notre arrivée, car seuls les princes et les nobles avaient le droit de les porter. Ce privilège n'a pas survécu à notre occupation et aujourd'hui chacun est libre de surcharger sa coiffure et sa tête de tous les objets qui doivent l'embellir. On trouve ainsi surla tête de l'Antandroy les ornements les plus invraisemblables, clef de boîtes de conserves, plaques de ceinturon, boucles de bretelles de fusil. sans parler detous les morceaux de bois plus ou moins ornés de signes cabalistiques que le sorcier lui enjoint de porter sous peine de mort. D'une façon générale, l'indigène n'attache qu'une valeur relative aux toiles d'importation qu'il trouve peu résistantes et qui, quels que soient leurs dessins, lui paraissent tellement ordinaires que même neuves ils les porte comme vêtements de deuil. Pour lui les plus beaux lambas sont ceux que ses femmes fabriquent avec le coton ou la soie récoltés sur place et qu'il distingue entre eux par leurs bordures ou leurs dessins. Ces étoffes tissées à la main et constituées de fils très forts de la grosseur d'une ficelle, sont en effet inusables.

:


Par ordrede

:

préférence, l'Antandroy distingue: Le tsimapvcitimo (mot le vêtement rare dans le à mot Si aiïlba moitié soie, moitié coton, avec ou sans bordures P9'118 métal. — Prix moyen, un bœuf. Le lam.bamendo, lamba en coton rayé noir et rouge avec bord11^8 de soie à chacune des extrémités. bœuf — Prix moyen, un 3° L'anttsin9lvai lamba en coton avec raies blanches et noiries très rapprochées. — Prix moyen, un bouvillon. 4o Le Varo^lo'> lamba coton, avec raies de couleurs difféen renteLe seulementprès des bords. Prix moyen, un bouvillon. 1,150 besaba en coton, lamba tout noir avec trois raies )Aj-oo I (;hes. utons Prix, un bouvillon. que tous ces lambas sont rayés dans le sens de la tu les autres dessins étant inconnus et qu'ilsconstides vètenlcnts de cérémonie et de luxe, ne pouvant être porté par l es et usés. deuil s'ils une sont personne que sa en L;salaky malgache porte ici le nom de sikotry. LAntandroy distingue: Le slho¡"ymena Prix moyen, un bœuf tout en soie.

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(bijy)IJV on Afilolz.fil'alza

; perles multien coton et brodé de petites

coton et brodé de grains de métal. en fin, disons l'Antandroy se sert uniquement de teinque uresvégétales (1), sont toujours teints gr rouge brun et que les tissus de soie jamais d'enduire de enfin qu'il ne manque Sgraisse £ de bœuf de se procurer, penqu'il vient vêtement un "allt ainsi en prolonger la durée. Logement de l'Antandroy. comprend aisément que — On pendant sept ou huit mois de l'année l'Antandroy se (1)Lerouge uge est obtenu par une dedaro daroou décoctiond'écorce d'écorcede ou de sakoa. une décoction Le Jane de vony ou fatra. — ]

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de cendres de

de feuilles d'engitsy (arbuste) ou par mojoto (euphorhiacée).


préoccupe peu de rendre confortable la case où il ne passera que l'hivernage. Habitué aux huttes improvisées des pâturages, il se contente d'un pan de toiture pour abriter les rares biens ou provisions qu'il possède. Cette situation déjà vraie pour tout Antandroy l'est-encore davantage pour nos colonies d'Antandroy toujours en camp volant et restant rarement plus de trois ou quatre ans au même endroit. Pour elles tout est motif à déplacement, épidémie, épizootie, sécheresse, éclipses, apparition de comète sont considérées comme autant de preuves d'une mauvaise installation qu'il y a lieu de corriger au plus tôt. Consulté sur les conditions d'ordre supérieur que présente un emplacement paraissant bon au point de vue exposition, proximité de l'eau, du bois, des cultures, le sorcier examine le Sikidy qui fait connaître si le nouveau village peut y être installé. Puis il indique lui-même les emplacements de la porte du village, du parc et de l'entrée du parc. Dès lors on peut commencer la construction des cases à moins toutefois qu'on soit dans l'asaraméntina, c'est-à-dire dans le septième mois pendant lequel rien ne saurait être entrepris. Puis chacun de leur côté, le prêtre (Mpisorona) et le sorcier (Ombiasy) procèdent respectivement à la mise en place de l'autel de famille hazomanga et du Dieu Terme long qui doivent étendre leur protection sur l'agglomération. C'est seulement après cette installation du hazomanga que le prêtre peut occuper sa nouvelle demeure. L'emplacement des casesn'est pas quelconque; le hazomanga en effet doit être à l'Est du village, tandis que, d'autre part, seuls le mpisorona et le talay (chef administratif) peuvent habiter l'Est du parc à bœufs, à l'entrée duquel s'installent invariablement les guerriers fanalolahy. Quant aux ouvertures, une case Antandroy comprend généralement une porte et une fenêtre; la première s'ouvre ordinairement du côté du parc à bœufs et sert à tout le monde, la seconde, placée indifféremment sur l'une quelconquedes faces, est absolument réservée au maître de la maison ou à sa femme. L'âtre est toujours placé au Nord de la case et un peu


de entrée vuY

de façon à ce qu 'un étranger ne puisse sans déposer un maléfice. La natte servant de lit trouve se auj essous de la fenêtre, toutefois l'Antandroy prend bien soin L'0U^eaSse v*^a coucher pieds à l'Est, côté de Dieu. est généralement réservé pour les eUIlees. L'Antandiroy est trop défiant pour être hospitalier et ne reçoi maIs inconnu dans sa maison, se contentant de lui Offrir quelquesun aliments sur sa porte. Quant à ses parents, Ses aamis, Seg ses frères de sang, il les héberge chez ses femmes et e ses fils ou ils passent la nuit.

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pPOliesse Antandroy.

Attitude et latigagerespectueux. four Antandroy l'attitude respectueuse consiste dans la pose accroupie.ci.estlapositionque 1

doit invariablement prendre, roi arlvant, l'esclave le sujet devant son devant maître, son dl, le bourjane devant son chef de district. Ayant à passer devant sonsupér i eur,l'indigène eux -avec avec ln Igene se coure courb e en deux Ostentation. SuperIeur,

se

pl our prendre et offrir quelque chose, il doit, le

-JeL

corps mideux mains à la fois, quelque léger ou petit deiitc,)-ilélève Pour remercier étant dans la position précésimultanément à hauteur de sa tête les deux bras ras Fléchis, rn. fié h. puis rabat ses mains en arrière sur les au enbaissant la tête. enes formules de civilité, bonjour, bonsoir, dont nous nous lelltre-saluons à la première rencontre de la journée n'existent Pash ez ^ntandroy. Le serrement des mains, l'embrassade petiton pas plus connus. Cependant le père embrasse son Petit enfant.

qe, ndre les

es

seul

avant

adolescents deux adultes qui se rencontrent, et ou U em t ou après une longue absence, échangent entre Une tapefalnilière sur l'épaule en l'accompagnant DIlloteux hosoa qui équivaut à notre bonjour ou adieu. .co eux lnconnus qui se rencontrent sur un sentier ne se Contre quittant d'u droIteou gauche un l'un et l'autre le chemin pour crochet les séparant au moins portée de sagaie. C'est plus prudent.

t ^uen

ne

à

-


Deuxconnaissancesse retrouvant entament immédiatement la conversation en demandant des nouvelles de leur famille sans la faire précéder d'aucune forme de salut. Un indigène arrivant dans un village est accueilli par la formule consacrée loy izahy, c'est-à-dire « Nous sommes ici» s à laquelleest sous-entendue la question: « Que veux-tu?»

:

-

;

Langage. Formules de politesse. L'enfant parlant à son père l'appelle papa, roaba, la femme et le mari se tutoient et s'interpellent par leur nom ou par l'épithète roualy, qui signifie époux. L'esclave s'adressant à son maître dit « roandria » c'est-à-dire roi. C'est également la formule de politesse employée par l'inférieur vis-à-vis de tout supérieur. Pour une femme on dit rakemba et quand on veut être très poli roandria ou reine. Deux hommes de même condition se servent de l'épithète: rikolahy — ami, camarade. Lemaître parlant à son esclave l'appelle affectueusement mon fils ou ma fille, mais quand il a à causer de lui et hors de sa présence, il le traite d'andaivo, c'est-à-dire d'esclave, ou de Zazamingomby, qui signifie l'enfant que j'ai échangé contre des bœufs. Parlant de nous, l'Antandroy se sert couramment du mot biby qui veut dire en même temps homme sortant de l'ordinaire et méchant. Pour lui en effet, c'est par méchanceté que bien que n'étant pas malades nous nous faisons porter en filanzana, que même pour un tout petit déplacement nous nous faisons suivre de bagages lourds et nombreux, comme si nous changions d'installation, que nous ne nous contentons pas des sentiers indigènes, et faisons faire des routes larges et fatigantes à construire. Parlant au prêtre, mpisorona,l'Antandroy l'appelle roandria ou mpisorona. Le chef administratif et militaire, lalay, est également signé sous son titre ou l'épithète ondatybe, grand persondénae. Enfin, la crainte et le respect qu'ils inspirent font qu'ordi-


1

Pnotfllimentappelés

-

,.

Pol' es guerriers naireIllent

fameux du village, fanalolahy, sont rois ou roandria.

Des

'"Mlles.(Mitera).—Inculte et ignorant, l'Antandroy POUVait Ile d'être Inanquer grossier. EnEn f1^ '^-n^U^6' m ^me ordurière, pour fai l'insult même d i ère,est luiun est pour lui r ur un argument arg ument cour qui

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sert de prélude et de prétexteàtoutes les que:|lDi individuelles et collectives. S 1Q/s—-,

tout desuite que les épithètes de menteur, voleur, qUI tibilité,non chez nous froissent si péniblement notre suscepseulement laissent l'Antandroy insensible, mais sont11101116 pour lui un hommage agréable, flattant délicatepou son pomt d'honneur. Il faut, en effet, toutes ces qualités Illeilêtre bon guerrier et l'aveu qu'en fait l'adversaire est le eloge de l'intelligence de celui qui la possède. Ts..eSkinsuItes légères qu'il emploie le plus couramment sont Tsivakatsy;Tsivanony; Tsijary; qui toutes avec des nuances rieni corresPondant à notre expression française bon à rienR-neu^endu, le;Upérié ce reproche ne peut être employé que par ou l'égal;adressées par un bourj ane au prêtre de latribu) vaut régulièrement à son auteur un bœufd'amende puislienielit les insultes graves: .1. apahin - Fil-0 hY b que les balles te traversent nY ampina, que le ciel te fou d roie; flanI p(^^,apys^l Cil' P.01ape, Pe\ quetesque cuistu fondes comme le sel; tesCUIsses brisent. i selit. s es se br CIns, autant que nous le pourrons sans trop offusqUer 0reilles du lecteur, les injures graves qui entre homT:voquent invariablement coups de sagaie. To/°n<^reny->c'est-à-dire lesméprise crâne de tes Purent Insulte ses i^ls°rona considérée comme si offensante, qu'adressée Ses elle provoque pour le coupable la la perte pertede tous chien;Bahavavy, remplaçant ici l'expresteseanb(wa des Betsileos et des Hovas Homatayny, mange eicléneiits; Misotro-amany, bois ton urine; omalagngnlange déjections chiens; Homalayny-siokaka, Lge mangeles les déjections des tortues. vont encore plus loin en laissant très loin dertibilité

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rière elles nos poissardes, avec leur vocabulaire ordurier que nous reproduisons ci-dessous et sans qu'il soit possible l d'en donner la traduction en Hasasanja; Befory Keliyhisy; HisytsioKaka Homanany

français. ; ;

oliny. f D'ailleurs chacune de ces expressions est considérée comme | une insulte tellement grave que les gestes succèdant aux ;; paroles, bientôt les adversaires en viennent aux mains, se | saisissant par les cheveux, se mordant ou se frappant du petit j couteau qu'elles ne quittent jamais et qui leur sert dans leurs | diverses occupations ménagères. 1 Des blasphèmes. — Bien que considéré comme une très grave faute, le blasphème est fréquent. Témoin ou prévenu, lempisorona impose immédiatement au coupable et sous peine d'excommunication, un bœuf d'amende qui est immolé en sacrifice purificateur. La malédiction de l'enfant contre ses parents exige également une purification immédiate, sous peine d'attirer les plus grands malheurs sur la famille. Dès qu'il en est avisé, le mpisorona oblige le coupable à demander pardon, puis avec le sang prélevé sur l'oreille d'un veau ou d'une vache, il oint le front des deux personnes en cause. Celui qui s'y refuse est d'ailleurs excommunié. De l'esclavage. — Avant notre arrivée dans le pays, les esclaves étaient nombreux et on peut affirmer qu'ils formaient au moins la moitiéde la population. Leurs origines étaient très différentes, ils comprenaient : 1° Les captifs provenant des expéditions. 2° Des femmes et des enfants vendus à leur insu, comme à l'insu respectif de leur mari ou de leurs père et mère par un parent de ces derniers abusant de leur confiance, pour entraîner au loin ces innocents, vendus contre des armes, de la poudre ou de la toile, généralement à des marchands venus de Fort-Dauphin ou de Fianarantsoa. Ce commerce était à la fois fréquent et productif. Quant aux auteurs de cesspéculations, plutôt osées, ou ils réussissaient

1

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:prix àfû aire de

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accepter celuiqu'ils aCCe^6r ce^u*(îu'^savaient avaientdépouillé dépouillé la moitié du moitié du vente,ou quittaientprécipitamment pays, c h angeantàlafois

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la le

es deraceetdenom (1). 3o malheureux sans ressources s'offrant eux-mêmes elOIIlme esclavesvolontaires lao°^°n pour faire les basses corvées, à

« ..,

d'être protégés et nourris. 4o L6S crllnlnelsIncapables de infligée pour l'amende payer ssaSSInat.

La femme et les enfants d'un individu qd' ernpOlsonneinent reconnu coupable

Ce e,procédé de Partoute

ou d'envoûtement et mis à mort en consé-

10

tnbu.

gain facile était fréquemmentpratiqué aux dé dépens des personnes riches P^ren^ personnes devenues et devenues tout coup coup sans Sans appui. Le plus souvent il épargnait les vrais

S

richeset

toutàà

sans

à Letdépoés. sorei

pour s'attsaquerainsi

desinnocentsinjustement

'e'etc!ave avait leprivilège

des besognes viles ou fatigantes, qUI allait chercher l'eau, le bois, les patates, le manioc,lesfruitssauvages,quicultivait h amps, qui gardait c bœufs, trayait les vaches, portait les charges célibatgjre Il habitait la peaporte, case de son maître, et couchait tout à côté un Peu-OLvantlesmangeant chiens. le dernier après tout le monde Marié, il se construisait une case à côté dep11ue son maître, et y vivait des récoltes de ce dernier. Désobéissant, négligeant, en un mot coupable, son maître avait droit de le frapper le pied comme les chiens, avec il arr*va^ rarement de le tuer, même en cas d'adultère avecSa propre femme. Il se contentait le plus souvent de Pl,rifierl'infidèle 011'1'1gible étaitavec lesang d'un bœuf. Toutefois,l'esclave vendu par son maître. L'esclave avait la facul té d'avoir'untroupeau~2), des l tures, d'entirernourri lio ture et cu lui revenaient après uneexpédiLes bœufs qui tion restaient sa propriété. Il pouvait se marier,

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était avant notre arrivée nl'-"t achetés marché important d'esclaves, ordiun aPlupartj1 par des indigènes commissionnaires de traitants de Fort-

e

qU'ilsSed régulièrement les écoulaient par les négriers de la Réunion. quilssedéplaçaient. ces malheureux avaient été volés dans leur village ou pendant

(2)

-

OIS

il ne devait pas le marquer autrement que son maître.


mais ses enfants étaient esclaves comme lui. Enfin, il pouvait se racheter auprix coûtant ou courant, majoré de deux ou trois bœufs. Ajoutons que chez les Tanosy où les agglomérations étaient plus importantes et les esclaves plus nombreux, dans chaque esclavesétaient groupéssous les ordres d'un groupement talaytsaraka », titre assez méprisant pour les sujets de chef celui qui le portait puisqu'il signifiait « le chef des veaux sevrés ». Enfin, disons que l'esclave était toujours enterré àpart et contraint de porter le deuil de son maître.

«

les

Circoncision: Tatoboto. — Pratiquée indistinctement par toutes les races habitant le Sud de Madagascar, la circonsiony est une des traces les moins discutables du contact musulmanElle y constitue aussi l'une des réjouissances publiques les plus appréciées. Au milieu des variantes qui à première vue semblent différencier les formes de sa célébration dans les différentes tribus, quelques principesessentiels se dégagent nettement dominant les détails et donnant à tous les rites de cette coutume la même portée superstitieuse et philosophique. Tout d'abord, en s'y soumettant, Tanala, Bara, Antandroy ont le même double but accomplir une tradition et augmenter les facultés génésiques de l'enfant. D'autre part, chez tous, cette cérémonie est précédée de sacrifices expiatoires indiqués par le sorcier (ombiasy) et destinés à purifier celui qui vient d'entrer dans la vie, de toutes les souillures de ses parents (adultère, inceste, blasphème, etc.) C'est le baptême païen. C'est le rachat du péché originel variable, il est vrai, mais toujours menaçant pour le bonheur terrestre du nouveau-né. Enfin chaque race a l'habitude de soumettre le circoncis à une épreuve particulière etde déduire de son attitude sur ces sortes de fonts baptismaux, l'avenir qui lui est réservé.. Mentionnons maintenant rapidement les détails les plus connus de ces sortes de cérémonies. La plupart des races procèdent àla circoncision des enfants

:


1es entre la première et la deuxième année. LesAntandroy,

n" contraire, soucieux d'être en nombre, attendent surtout C (Ue^*s d>£ -j,c,ime jusqu'à neuf ou dix ans (1). Toutefois en cas de variole, la circoncision est faite sans délai. L' opération

h., t d. er

pratiquée pendant l'hiver est toujours précédée dune été durant de une à troissemainessuivant la fortune des parents et pendant laquelle, au milieu des danses et des cli Souillures le sorcier de la tribu recherche à l'aide du Sikidy les dont il y a lieu de purifier le petit garçon. Après l'exélution des sacritices ainsi ordonnés (2), on procède à la onmatsnonsansaVOll' OISI un jour Jour propice, propIee, c'estc es d. dimanche, le lundi le vendredi. A signaler égaleou ^enM16 CISIOn presenaIOn allégorique qui précède immédiatement et qui pendant deux heures de la matinée les différentes phases d'une attaque de village. Groupés es deux campsopposés, invités simulent simultent opposés,parents parents etinvités il,COIn.baten tout d'abord les assaillants sont repoussés, puis ils lennenlJ à l'assaut, forcent l'entrée du village, enlèvent ls les :eufs h et se sauvent, mais dans un brusque retour offensif, lesl'pnseurs poursuivent les voleurs et reprennent le trouceaub' En mettant ainsi sous les yeux de l'enfant, l'image du es ln 1genesprétendentllnpressIOnner jeune imasa dInahon et lui dager, ainsi donner le goût des aventures et le mépris du qu'ils le demandent d'ailleurs à Dieu au milieu defoj^.C? détonations et gambades extravagantes. Ce spectacle ter^é°* procède à l'opération elle-même de la circoncisioants préparée portésou conduits par leur père, tandis que les guerlequel défilent les devant empirique par un portés ouconduits eri du par leur père, tandis que les guerj rp viHaSeviennent successivement frapper de leur el, - un taureau vigoureux, emblème de la force combat. au C'est qui sert de champ d'expériences pour augurer des ^ÎUalit es guerrières de l'enfant; tandis qu'il agonise, sa bosse,

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circoncisi.. d-Ire1 c :

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même un jeune homme paraissant âgé d'une vingtaine las d'attendre, s'est circoncis lui-même pendant qu'il était aux grand émoi de son père à la fois ravi de cet acte de courage e de sacrifices l'ayant précédé. Cbacunacrlfices faitspar bazomaneux mpisorona ne comprennent que des bœufs. -se lieu à la mise en terre de pieux pointus placés près du a l'extrémité desquels on place un morceau de la peau de °sse de anImal. Ces pieux sont appelés hazomhoto ou bois du phallus.

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découpée en morceaux pantelants, est distribuée aux jeunes garçons que l'on circoncise; si l'enfant l'avale sans trop grimacer, il sera fort et courageux; si au contraire il la rejette avec dégoût, il sera lâche et chétif. Ainsi procèdent les Antandroy, tandis que les Tanala circoncisant beaucoup plus tôt se contentent d'asseoir successivement chaque petit garçon entre les cornes du taureau solidement ligotté et maintenu. Ceux dont l'émotion n'est que liquide seront d'heureux libertins; ceux au contraire qui se laissent aller à un aveu plus complet de leur trouble seront timides, paresseux, découragés; enfin ceux qui restent « impavidi » seront des guerriers fameux. Mentionnons également la coutume qui veut que le père décharge en l'air son fusil bourré avec le prépuce de son fils, en demandant au ciel qu'il ait un jour « cent bœufs, cent enfants et qu'il soit un voleur redouté. » Puis viennent les sacrifices; chaque famille de circoncis immole ordinairement un bœuf distribué entre les parents et les invités mais dont les pieds sont réservés pour la fabrication de l'huile avec laquelle jusqu'à guérison complète on pansera la plaie de l'enfant. (A suivre)

CAPITAINÈ VACHER


SOUVENIRS u 't-:-;

SOLDAT D'AVANT-GARDE (1) (1895)

CHAPITRE VII ASPECT

L 150

EUX

DE MAJUNGA.

DEUX NUITS AUX AVANT-POSTES. DES MULETS ET DU MATÉRIEL. BATTERIE S'INSTALLE AU HOUVE. NOTRE POPOTE.

— DÉBARQUEMENT AMIS.

— DÉTAILS

MALGACHES.

— — LE

RAYON VERT.

RÉCEPTlONS OFFICIELLES.

de, la baie de

Vue OùUI

Bombetoka, Majunga est florissante de e; des manguiers s'étagent jusqu'au haut de la colline où où seIesse Se dres ununrouve (rova), liova; des c'est-à- d ire un fort hova; t,ouve (rova c'est-à-dire durdvIgoureux descendent la plage et large bor)

e e PaIétuvieïs

L

,

une vers couvre à perte de vue les deux rives du ualrede Betsiboka. Les navires mouillent au large, à' découvert dans la baie, et Seule les petites embarcations accèdent au plus près, à «apee haute, ou bien le long d'une jetée minuscule dite « aRn oulement indi roiLe Suberbie ». genes et à gauche de la ville s'étendent les faubourgs : les cases sont nieuserïlen^ IUg l'es ingéen latanier et en ra fia, et très construites, sans un clou. Voir Iar

la

(h

c°nstruites,sansunclou.

la Revue du 10

janvier.


Le noyau commerçant de Majunga, plus rapproché de la rade, se compose de bâtisses en terre argileuse et de quelques maisons plus solides, plus épaisses, qui appartiennent à des Indiens ou à des négociants européens. L'une de ces maisons porte le drapeau tricolore et le fanion du général Metzinger. Deux mois auparavant, le 14 janvier, Majunga a été bombardée par deux navires de la division navale, puis occupée sans coup férir par l'infanterie de marine et une section d'artillerie de Diégo. Mais comme il s'agissait seulement de chasser les Hovas, on avait pris la précaution de faire passer les obus à hauteur du toit du rouve, pour n'avoir rien à reconstruire et pour ne pas incendier notre future base d'opérations; aussi, dans la campagne, un baobab et des manguiers présentent leurs troncs éventrés, déchiquetés, et leurs branches gisant à terre. Un emplacement est assigné à la batterie, à trois kilomètres au Sud-Est de la ville; nous allons camper à l'avant-garde. sans fusils et sans canons, tant que tous nos mulets n'auront pas été ébarqués. On nous donne un soutien de tirailleurs algériens. du 3e bataillon, arrivé il y a une vingtaine de jours par le Shamrock. Ce campement de 15 batterie n'est que provisoire, l'artillerie de marine devant évacuer le fort houve; nous prendrons sa place après-demain dimanche : nous serons plus rapprochés de l'Arsenal et aussi de la Pointe de Sable qui s'avance en rade. C'est là où aura lieu le débarquement des munitions, vivres, etc. En attendant, les tentes se dressent le capitaine Lavail m'offre l'hospitalité, car mon lit de camp est égaré; beau début pour faire campagne! Les moustiques nous dévorent, il est impossible de fermer l'œil; hélas, au moment où nous allions goûter un peu de sommeil, vers la fin dela nuit, un orage d'une extrême violence balaye les tentes, inonde le camp transformé en marais, embourbe nos cantines, et bientôt le soleil implacable et brûlant se lève si ce désordre, tandis que le coucou moqueur

:


jette son cri étrange dans les frondaisons des manguiers (1). Le 8, je retourne à bord où j'assiste au débarquement des qui s'opère lentement; il n'y deux chalands au a que port et on nous les emprunte à chaque instant; de plus, un très rapide coïncide avec la marée montante ou desce qui complique la manœuvre. pendant que le matériel et les bagages sont portés à je VaIS explorer les environs. A part quelques reliefs accentués dans la direction de im NI evarano, le sol est plat et la perd sur un immense vue se marécage; la saison des pluies laissant le inondé, on ne pays Pourra sortir un peu loin de Majunga d'ici le milieu d'avril; on parle. pourtant d'une toute prochaine tentative vers Mia-

s

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ant ante,

in, e,

ana.

Le rouve est bâti l'escarpement du plateau ondulé où sur n°Uss°mmes Sur la grève.

campés, tandis que Majunga même est édifiée

a végétation est aussi robuste que

:

baobab, mangUIer, acajou, rafia, banian, latanier, acacia,faux jujubier et qUantitéd'autres arbres arbustes tels que ricin, croton, ou genadier, piment, bananier, papayer, etc.; des graminées eantes s'élèvent à près de deux mètres de hauteur et des Ulsbrillantes, épanouies, parées de millecouleurs, la verdure Majunga signifierait, en arabe ou en Jefaisville des fleurs. tour du plateau et j'arrive à l'observatoire Knott; c est le nom du consul anglais, l'un des plus avisés commerde la colonie où il s'est installé depuis de longues ;nnees; il fait dresser a sur un point culminant du plateau, face à la haute échafaudage en bois d'où on lui mer, un &aie1arrivée le mouvement des bateaux. La journée s'avançant, je redescends sur la plage, à , la p Pointe de Sable, où m'attendent cheval Destrier et mon mon ordn-nance je retourne au camp en portant sur le devant de variée

:

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Ilfaitde a

(prononcez fouloulwu) ou coucal de Madagascar est un bel couleurgris ardoise et à queue très longue; il fréquente les hautes rireOu les endroits marécageux de la côte Ouest. rire ou entedre, sur une gamme descendante, un cri modulé pareil à -un au sifflement d'une pierre plate lancée sur la glace. oiseau herbes

0 0 0


ma selle mon précieux lit; il était enlisé, perdu sous un tas de colis qu'on avait garés à la marée montante. Le 9 mars, la batterie s'installe au rouve, sous des tentes dressées dans la cour du fort. Cette cour en plate-forme est bordée de murs percés de petites meurtrières sur un côté sont des bâtiments abritant les provisions, les effets d'équipement, d'armement, etc. En dehors du mur d'enceinte, une petite case en rafia nous sert de popote au milieu des manguiers; et, puisque je ne suis pas encore occupé sur la plage aux corvées de déchargement, en attendant d'être envoyé en colonne, le capitaine me charge en grande partie des soins de la table; on trouve tout ce dont on a besoin à la maison de M. Garnier, un honorable commerçant français établi à Majunga depuis vingt ans et qui connaît admirablement le pays. Par surcroît de chance, je retrouve ici deux vieilles connaissances un camarade d'enfance, le vosgien Haberer, qui va faire la campagne à titre d'adjoint du Génie, et le sakalave Bénévent, basque d'origine, ancien lieutenant d'infanterie, démissionnaire pour aller aux colonies de son plein gré, présentement attaché au Service des renseignements. Tous deux ont dirigé un poste d'exploitation aurifère à la Compagnie Suberbie. Ils me pilotent en conscience. S'imaginerait-on que l'Imprimerie Nationale a édité, à notre usage, un Vocabulaire dont l'examen attentif a plongé mes amis dans une profonde stupéfaction il n'y a pas un seul mot qui soit de la langue hova c'est peut-être du javanais ou un dialecte étrange, mais, à coup sûr, ce n'est pas du malgache. Ce bouquin officiel me laisse rêveur, et je me demande si l'Itinéraire est dans le même genre on y lit plusieurs fois, à chaque page, bon campement, bonne route, et, presque à chaque ligne, « 100, 1000 mètres cubes de terre à enlever» (1)

;

:

: ; ;

!!

Dans les derniers mois de 1893, le lieutenant-colonel de Beylié, de l'infanterie de marine, avait été envoyé en mission à Madagascar pour compléter et vérifier sur place les renseignements fournis par nos officiers, nos agents, les divers explorateurs, etc. malheureusement le secret, qui était une condition indispensable de succès, ne fut pas rigoureusement observé, et les Hovas ne tardèrent pas à être exactement renseignés sur la personnalité de l'explorateur sur le but de son voyage. Cet officier supérieur n'en (1)

;

et


ion éducation est

donc à faire; je débute par des notions ,

d'histoire. Les premières traditions connues représentent les Hovas sous l'aspect d'une tribu migratrice d'origine mélano-polynél'-ne., installée sur le haut plateau central et salubre de l' Nierina. La période des conquêtes va jusqu'au XVlllC siècle, après lequel les Hovas étendent leur domination pacifique à travers l'Ile. Dans ce pays accidenté, plus grand que la France, mais Peu peuplé, l'autorité des vainqueurs devait être souvent superficielle: elle s'est cependant maintenue grâce à l'instinct de domination et à la souplesse du génie de la race conquérante; il suffit de petits postes militaires, perchés nids en aigle, et de quelques Gouverneurs diplomates pour tenir et

auiinistrerune province. Le Hova le pratique de l'autorité; il excelle dans les a sens aires de négoce et il sait manier habilement la parole tous les

:

Hovas sont beaux parleurs, beaucoup sont persuasifs, eloquents, La langue houve, agglutinante, très riche en nuances, est imagée, pittoresque, caressante comme un rayon esoleil; elle est comprise presque partout dans l'Ile, quel que soit le dialecte le patois que l'on y parle. ou Le qualificatif général de malgache désigne l'ensemble des 1 hommes et des choses de Madagascar, mais chaque région est llIIllnense autochtones. Ainsi, i par des indigènes plus ou moins Boéni où nous pénétrons a pour habitants les SakaaVes.

e

Ces derniers, d'une humeur farouche et pillarde, aussi euiuants que les bœufs sauvages de leur pays, vivent à egard des Hovas le pied d'une indépendance déguisée par sur "Il semblant de vassalité. La reine Ranavalo 1, dit-on, laisse sait voler tellement de bœufs par ses prétendus sujets qu'elle

83^as moins l'Ile entière, de

filais

Majunga à Tamatave, par Tananarive; dut accomplir sa mission ne rapporter de cette reconnaissance des renseignements Ellcompletpasetdeaussi précis qu'il eût été désirable. secrèt894, lieutenant Aubé, de la même arme, fut envoyé en mission secrèt à Madagascar et, en relevant l'itinéraire de Majunga à Tananarive dans Un temps relativement court, cet officier exécuta un travail topographjq tout à fait remarquable. (Commandant Mirepoix). la réserve et la rapidité avec laquelle il ausrmlrent

le

e


avait fini parlesnommer « gardiens » de ses troupeaux, à charge pour eux de ne pas les laisser enlever par d'autres. Nous avions entretenu de bons rapports avec les Sakalaves avant la campagne qui va commencer, afin d'en faire des auxiliaires efficaces. Seulement, à l'exception de certaines tribus qui ont fourni des recrues au bataillon des tirailleurs malgaches, ces rusés sauvages ont craint de ils ont fui, à se compromettre ou de s'asservir davantage la fois devant les Hovas qui étaient venus défendre l'accès de Majunga, et devantnous qui y étions entrés. Nosennemis se vengèrent en persuadant aux Sakalaves indécis que nous bandits, conduire des violer les tombeaux allions comme nous de leurs ancêtres, et ils les encouragèrent davantage à faire le vide autour de nous. (1) Tout en recueillant ces détails, j'arrive sur le marché oùje baragouinemes premiers mots de véritable malgache; j'achète du poisson, une langouste, des crevettes et des coquillages, puis, un peu plus loin, une volaille maigre et des fruits: oranges, citrons,' bananes etc. L'Administration nous donne la viande, dé la viande de zébu. On paie 25 à 40 francs un bœuf, le double de ce qu'il valait il y a un mois. Le zébu ou bœuf à bosse, sorte de loupe graisseuse en arrière du garrot, est fin, nerveux de membres, vif de mouvements,presquesauvage (2) ; sa chair est excellente, sans arrière goût, et elle doit faire des conserves parfaites çan'a pas été

:

;

Nous avons subi le contre-coup des fautes commises en 1884-1885; après avoir poussé ces populations contre les Hovas, en leur annonçant que nous venions les délivrer, nous les avons abandonnées par le traité de 1885. Tous ceux qui s'étaient compromis pour nous furent l'objet de cruelles représailles dont le souvenir subsistait vivace; il n'est pas étonnant, dès lors, que nous n'ayons pas trouvé de partisans (Mirepoix). (2) Les indigènes emploient les bœufs pour défoncer et piétiner le sol inondé des rizières, avant de planter le riz. Sans être dociles, ces animaux se prêtent à un servage relatif; quelquesuns, mieux domestiqués, s'emploient comme bœufs porteurs. C'est pourquoi on avait songé à utiliser le zébu pour traîner les voitures Lefebvre. Mais cet essai, commencé à Majunga, n'eut aucune suite après bien des mécomptes et des accidents, on s'aperçut qu'il était singulier de faire des expériences de conduite des voitures, avec ces animaux sauvages, aumoment d'entrer en campagne. On eût été fort embarrassé pour les nourrir convenablement. (1)

:


ecas pourcelles

la

»

Graineterie deDiégo qui ontlaissé souvenirs déplorables avant 1895. es subsistances militaires fournissent également du nous Ddln p de boulanger, du pain de guerre, du riz dela julienne, du sel, du sucre, du thé, du café, du vin et du tafia nous ne pas de faim et la santé des hommes ne laisserait à désirer si la fièvre ne faisait déjà des siennes. notre débarquement, nous prenons chaque jour une 1 dose (0 gr. 20) de quinine préventive il fait une chaleur variant entre 30 et 40 degrés, et les nuits n'apportent Une fraîcheur Insignifiante, malgré les orages qui éclatent desquerégulièrement; pour comble deplaisir, nous sommes dévoréspar les moustiques et par les fourmis. Et dire que mauvaise saison va durer pendant près d'un mois encore Nos hommes fatiguent beaucoup à marcher dans le sable l rues es ssent pas lepavé. atin ne-connai et soir, nous descendons du rouve pour travailler au déb M débarquement arquement faire i re les du matériel, savoirles nouvelles, l les, fa matériel, savoir -nouve lS1.0ns'•> rencontre presque pas d'indigènes on on ne Vu qu 'ils avaient fui devant les Hovas. Par contre, nous couyons des Sakalaves enrégimentés, des nègres coolies, des Oybétains, des Zanzibarites, des Indiens de Bombay et des "'°Uana^s Majunga est : une ville arabe et les Comoriens s'y (liSent encore volontiers chez eux. Les femmes, orle etc., métisses du Boéni, des Comores, de Saintesont drapées dans des carrés d'indienne ou de SoMulticolore formant le simbo, l'akanjo et le lamba. La deUtart portent, incrusté dans le lobe de l'oreille, un anneau de b l'Onze ou d'argent, une ou plusieurs petites dents de caïlQan, Il morceau de bois fétiche ou une autre breloque; sur de gauche s'applique un bouton métallique, une pièce de IX ciale.sous ou de dix francs, suivant la race ou la condition des

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veaTls quelques cases, il y a une machine à coudre à mani~'e De ou un accordéon; l'un et l'autre viennent de Hambourg. es Indiens, sujets anglais, tiennent de nombreuses boutiqu et qUe. servent de banquiers; une succursale du Comptoir


d'Escompte va s'établir, avec M. Duflau comme directeur; déjà la spéculation s'empare des terrains pour construire à la hâte des baraquements, des hangars, des magasins. et des cafés, comme si la colonie ne pouvait s'en passer. Les officiers se réunissent au « Cercle », à l'apéritif, entre 5 et 6 heures, dans une maison dont la terrasse domine toute la rade et d'où nous voyons arriver les bateaux. C'est aussi, chaque soir, un plaisir de voir se coucher le soleil; l'horizon s'empourpre, le bleu du ciel s'irise, verdit, et les dernières lueurs donnent l'impression d'un rayon vert qui fait la joie des coloristes et des rêveurs; puis, brusquement, sans crépuscule, la nuit tombe épaisse,noire comme de l'encre on n'y voit goutte à dix pas; on s'égarerait sans lanterne, et, sur une table, on ne trouverait pas sa gamelle. Le 17 mars, le général Metzinger venu nous inspecter; il a profité de l'occasion pour inviter tous les officiers à un punch, le soir au Cercle, où s'est fait entendre la nouba, musique des tirailleurs - algériens. L'accord est parfait entre la Guerre et la Marine, mais il faisait gros temps en rade, sans doute, et la Marine n'était pas officiellement représentée. Quelques jours après, le commandant Bienaimé a rendu la politesse, à bord du Primauguet, et on a joyeusement sablé le champagne en l'honneur de l'expédition.

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est

CHAPITRE VIII

-

MIADANA. COMMENCEMENT DES HOSTILITÉS. — MAHABO. COUP D'OEIL RÉTROSPECTIF SUR MAJUNGATROP DE MARAIS. LES POTINS DU CERCLE. — L'EXPLORATEUR WOLF. LA FIÈVBE. LE FAMEUX WHARF. — UNE RELIURE D'AMATEUR. INSTALLATION AU BORD DÉ LA MER. — UN BAIN INTERROMPU. DERNIERS JOURS DE PLUIE. LA PÊCHE AU REQUIN. — VIVE L'AVANT-GARDE!

-

Nous nous doutions un peu que le toast du général Metzinger devait être le signal d'un premier mouvement : il fallait dégager les rives de la Betsiboka en chassant l'ennemi afin de pouvoir assurer sans risques le ravitaillement des troupes d'avant-garde par les voies navigables. La voie de


,

terre ne sera praticable qu'avec une bonne piste, mais quand? Le 24 petite colonne composée de tirailleurs mars, une algérien (capitaine Rabaud), d'un détachement de sapeurs de la section d'artillerie de Guillemot s'embarque sur la Bomanche et le Boéni pour aller sur la rive gauche de la etslboka, où l'on les Sakalaves vont se joindre suppose que aux Hovas pour défendre les tombeaux des ancêtres. canonnière Gabès rejoint la Romanche au sud de la ()¡:nted'Amboanio et, le 25, elle bombarde la batterie houve de Mahabo, pendant la colonne Rabaud débarque à que kaboka

s

-

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(1).

ri1Pies^

à Ankaboka que notre ami Guillemot contracta les germes du qui devait l'emporter au milieu de la campagne. Ankabokainfectieux desvivres devint le port de débarquement du matériel, du personnel et conndant transbordés par les remorqueurs et les chalands. lion d' de lason séjour au bord de la Betsiboka,Guillemot composa, sur l'air chanson de Bruant, « Belleville-Ménilmontant, » cette élucubration Un bonze fiévreux dont voici les couplets palud1.8/"16

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2

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-

ans sa-voir où il s — do d e ré ance, La Ro - lég 44

-

A M. Cannet, second du Gabès.

MUSIQUE DE RIWANT

- - ! clc.-mi man on

al-lait, Un jour on nous —

che do ré - do - la

do

-quait Sur unbateau plein

embar do

si

savoiroù on allait, Dn jour

on nous embarquait

unbateau plein d élégance, Laoù Romanche Sans-, Sans savoir l'on était. Le lendemain Dgnsunvillage on débarquait sans appâts, A Ankaboka. (bis)

!

les adjoints, 11 ni le maire Ne vinrent Ils avaient audébarcadère;

ÎSfi Ni i

ns

!

brousse arr-Va nuitamment, le

IV

A Ankaboka. 111

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AUvainqueur

qui piquent l nez AnotrpntreeComme au vaincu, firentde la musique,

Les

!dans l'air

Ils nousaccompagnent moustiques De leur On

C'est des pays pas très sains, Ça ne vaut pas le Mont Valérien; On n'a qu'un mot sur les lèvres,

J'ai la fièvre!

Alors on prend une médecine, Quelques pilules de quinine; On ne se porte pas mieux pour cela, A Ankaboka.

Nous recevons des rois, chaque jour, Qui pour sedonner grande mine Mettent sur leurs lambas de cour

! de la blague, c'est des rois vrais,

De la vermine

cantonnement Et chacuneutsacagna,

De indigènes Des

V

fui, saisis de frousse,

Onfitdesuite

la — ré

la si

Sans Sur.

sol

interminable sepasserait de cetconcert; AAnkaboka. orphéon-là,

C'est pas Ce n'est pas comme au Châtelet; C'est beaucoup plus chic que cela, A Ankaboka.

VI Puis quand on leur z'y offre des verres, Y commencent par faire des manières;

Une fois avalé ça fait des grimaces

! N'empêche qu'ils aiment à lever le coude, De limaces

f.

Avec qui? Ça, ils s'en Pourvu qu'il y ait du tafia, A Ankaboka.


La 15e batterie a eu l'honneur de tirer ses premiers, coups de canon. Le 26, la colonne du commandant Belin, le capitaine Lavait et la section de Liron partent à leur tour, par voie de terre, pour opérer sur la rive droite, avec Miadana pour objectif et, si possible, Marovoay. Mais les difficultés de la marche sont encore accrues par la mauvaise saison dans ce pays submergé, les arêtes du sol n'ont pas de liaison; elles sont coupées par de vastes plaines marécageuses, par des affluents de la Betsiboka dont le niveau varie avec la marée, et les soulèvements alluvionnaires ou basaltiques sur lesquelson peut s'élever présentent. des pentes très escarpées. C'est à grand'peine que le Génie taille un sentier muletier sur la falaise abrupte d'Ambohilrombikely-Ambodinibatekely on retombe dans des marais où on enfonce à mi-jambe, et, à moins de s'enliser jusqu'au cou, l'expédition est obligée de rebrousser chemin en vue de Miadana! Elle laisse à Mevarano la section de la 15e batterie, de l'infanterie de marine, des tirailleurs algériens et des tirailleurs malgaches; les artilleurs sont harassés de fatigue, quelques-uns sont bien malades et l'un d'eux succombe à un accès pernicieux. J'étais resté en arrière avec la section de Pierron; pendant que nos camarades pataugent dans la boue, nous, nous faisons des corvées sur la grève ou bien — pour changer— nous rôtissons, aux heures de repos, au milieu de la cour du rouve; il est impossible de séjourner sous la tente à simple toile, sans risquer d'étouffer. Il faut se réfugier à l'ombre des man-

:

VII Là, nous avons un chic voisin,

Untrèschouettebateaumarin;

se laveles fesses,

On prend des douches,on

Surl'Gabès! Avecles marins,de vrais copains, On se tuLoie, on se serre les mains: Lavraiefraternité,lavilà! AAnkaboka. VIII Aimables autant que généreux, Nous avons pu — grâce à eux — Savourer touslesdélices

! Detroisàcinqon jettelaballe, D'un tennis

ladalle:

AuCercleensuiteonserince Il ne manque plus que l'Opéra,

AAnkaboka.

IX

: Faut plus de frontières, Les hommes sont-y pas tous des frères:

A Paris on dit

«

»

Faut plusqu'on parle à nos petits Du mot:PATRIE Mais ici, si loin de France,

C'estépatantcequ'onypense; Onsentlecœurbattreàcemot-là AAnkaboka.


gUiers, au plus fort de la chaleur, le casque toujours vissé sur la tête, le moindre soleil filtrant deux

de entre car rayon 1euIllesest une cause certaine d'insolation ou de fièvre grave; less colons nous apprennent à nous méfier même de l'ombre d'un toit ou d'un mur, comme aussi des temps couverts, des TeraIOns l'eau et les surfaces brillantes. sur outes les nuits, éclate, la pluie tombe à torrents un orage pendant des heures, jusqu'à le jour se lève en nous que ce apportant un surcroît de malaise, de moustiques et de fièvre. ussi, avons-nous pris le parti de installer au fort nous Inème, dans le bâtiment du où Ralariaka, 13e honneur, rouve eX-gouverneur de Majunga, avait appartements militaires ses unréduit auquel les portes servent de fenêtres laisser pour 611ler moins de soleil et de c h a l eur. Les hommes partagent celles des pièces du bas que le se matériel n'encombre autres, par un escalier de meupas; nous er: nous grimpons à l'étage dans une sorte de grenier où la d arine mis a son colombier. Les murs s'arrêtent à hauteur menton et laissent ainsi un espace libre au-dessous d'une toituresurélevée. Cette couverture est en tôle ondulée. Leplancher est bien un peu mûr; des planches cèdent sous hes 1 pieds, et des brèches sont béantes par places; lors du bombardement, les éclats des projectiles ont fait des trous, Rentré un pan de muraille; le toit est percé comme une écumoire, mais moins nous n'avons pas le contact de la terre, au tlbrlse marine nous arrive un peu plus fraiche sous cette tôle surchauffée nos Plombs Venise — et l'humidité ne — nous atteint plus les soirs de pluie. Ces soirs-là, nous que a b attons la pèlerine et nous tendons l'échine sous une douche sque tiède. Néanmoins on dort mieux et, comme on s'harlLue à tout, plus attention aux moustiques, ni au tintamarre on ne fait des pigeons, ni aux charges enragées, aux véria b les batteries attelées des rats qui pullulent. NOUS voilà donc installés, en attendant qu'on nous fasse rejoindre ou qu'on nous déménage; nous regardons mainteant Sans envie, à 200 mètres du fort, des superbes, en cases latanier et rafia, occupées par l'infanterie de marine et où en JadIs, Ralariaka tenait sa famille et ses gens.

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Ce Ralariaka était un brave homme; ami des Français, il expie sur la paille de la geôle, dit-on, ses sympathies trop

marquées. Il recevait à l'européenne et donnait à danser chaque mois, en l'honneur de la lune nouvelle, et toutes les fois qu'un bateau de guerre était de passage. A une occasion plus solennelle, celle de la fête annuelle et nationale du bain de la Reine, l'après-midi de la fête du Fandroana (1), le rouve se décorait des pavillons français, anglais et hova; les autorités de la colonie étaient invitées. Le Gouverneur, habillé à la vahaza (à l'étrangère), offrait le bras aux dames et ses officiers désignaient à chacun les places réservées. La Marseillaise résonnait dans des cuivres à l'arrivée du Résident de France ou bien d'un Commandant de la Division navale; le consul anglais était salué aux accents du God save, et enfin la musique jouait l'air de la Reine de Madagascar. La foule était introduite au sortir d'une réunion publique (kabary) on s'asseyait par terre, en cercle, et des danseurs indigènes rythmaient lentement des danses populaires au son des valia. A 5 heures juste, le Gouverneur disparaissait avec sa suite et, revêtu du lamba national, il se représentait devant ses invités en les priant d'assister à la cérémonie rappelant le bain de la Reine une aspersion d'eau lustrale au parfum agréable, tandis que les vieux canons du rouve tonnaient à éclater. Les Malgaches venaient alors offrir au Gouverneur, c'est-àdire à la Reine, les présents de nouvelle année, une piastre (2) ou de l'argent coupé; on mangeait du bœuf conservé depuis le dernier Fandroana, le champagne et les liqueurs fortes circulaient jusqu'au moment suprême où le pavillon hova descendait lentement sur sa drisse, au coucher du soleil; religieusement attentif, le public indigène tournait les yeux vers Tananarive.

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(1) (2)

Le 22 novembre.

Cinq francs. Cette pièce, coupée en morceaux, servait de monnaie divi-

sionnaire.


Le lendemain, grand dîner de 60 à 80 couverts, avec une Quarantaine de plats, et grand bal jusqu'à quatre heures du

ln; les Hovas connaissent toutes nos danses, valsent fort le

y

et ils n'ignorentrien des finesses du menuet. un de ces mille détails que je note au passage, mais Ce n'est rien des potins du Cercle où nous aimons fendre faireà lacôté chasse aux nouvelles, en buvant frais. Un

personnage énigmatique nous intéresse prodigieuseent; l'explorateur Wolf vient de débarquer; son petit âne hl anc se roule sous un manguier pendant qu'une équipe de Sotldes bourjanes (serviteurs) dresse sa tente auprès du Coeaudu tente aussi confortable qu'une mairouve, une — son SOn.1Je J. 1 e la d, l'ai achetée. h t, après connais d'autant mieux que je l,. , Caillpagne.

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u Physique, c'est un homme de taille moyenne, bien prise,

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Il

grand seigneur; la figure est un peu hautaine, mais rYpatluque. connait à fond l'art des voyages et des exploratioils. s'exprime en français avec aisance et il s'intitule, LCacher duBel>linel> sans doute une mission impériale, correspondant Tageblatt. J'ai eu, plusieurs fois, l'occasion de "b °r^er jusqu'à Tananarive, car c'est le seul journaliste qui ait suivi constamment nos colonnes; il m'a donné d'utiles "gnenients sur les cultures tropicales. n'unepxl :Jor; ilcorrection absolue, M. Wolf a été fêté par l'Etatrendu, avec générosité, la monnaie de nos nous a prenances dans des chroniques pleines de tact où il a fait d' ignorer, sinon les épines, du moins les déboires deCela campagne.

Il

blant

a

seul à Majunga même, paraît-il, et le feux ne va pas tout wharf buter contre premier caillou; il doit

va un par les grands paquebots aux Us basses fonds accessibles et avoir 160 mètres de longueur, au maximers 1115 mais voilà que les sondages n'ont pas été contrôlés au lieu de ne rencontrer que du sa b le ou des alluvions ten d res, fin Se heurtera, beau milieu, à un soulèvement basaltique au 0u un banc de corail. Quandilièmel'appontenient 80 mètres, seraitpresque aurait uhhsable; les navires se succéderont avec des tonnes de

plelldre les

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matériel et desvivres sans pouvoir accoster et se débarrasser de leurs marchandises; les denrées vont s'empiler sur la Pointe de Sable, à la merci des marées, et les transports feront la queue, comme au théâtre c'est un petit jeu qui coûte très cher. Voici déjà les premiers bateaux qui arrivent; l'Adour, avec 600 conducteurs somalis, je crois; le Kilwa, avec des zanzibarites, et la Ville de Metz, avec des troupes et des mulets du train. Un camarade des tirailleurs malgaches nous offre d'aller voir à l'Observatoire Knott si le courrier n'est pas en vue, et de profiter de notre promenade pour essayer de rapporter aux popotes un peu de gibier. La proposition est tentante; nous escaladons quelques rochers et nous pénétrons sous bois, par des chemins ravinés. Tout à coup, un tirailleur pousse le coude d'un de mes compagnons; il lui montre un gros serpent enroulé sous un arbre déraciné, et, répondant à une muette interrogation, il Oh, pas méchant; mon lieutenant faire feu, bon à ajoute « manger! » Mon ami Baudelaire prend le fusil du tirailleur et le coup part le sakalave se précipite, sans plus de précaution, et empoigne le serpent par le cou c'est un superbe boa, de la grosseur du bras; il a près de deux mètres et demi de longueur. Moyennant une bonne invitation à déjeuner, Baudelaire me cède sa capture dont il parait d'ailleurs embarrassé, et nous rentrons triomphants à la popote où le serpent — intactfait une apparition sensationnelle; on l'enferme dans une caisse à pommes de terre. Je le sors de sa niche, de temps à autre, pour le présenter au public. Quelques jours après, je lui ai passé une corde au cou; une fois sa peau préparée au savon arsénical, je l'ai envoyée à l'un de mes bons amis, M. Lafosse, de Dieppe. A mon retour en France, mon ami offrait à ma chère femme, en cadeau de mariage, mes lettres de Madagascar, ces Souvenirs d'un soldai d'avant-garde, reliés avec la peau du serpent de Majunga. J'avais raison de dire qu'on nous délogerait du rouve : on nous exproprie pour une raison sanitaire. Les artilleurs sont

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surmenés par les convois incessants sur cette plage où le Bailloud, présent partout montre une son sur poney, achvité inlassable; hommes sont forcés de remonter deux nos foislapar jour la côte du rouve pour manger la soupe c'est là de fatigue en trop, ajoutée à beaucoup d'autres, et la fièvre lescloue sur des lits d'hôpital. Ils ne sont pas faits pour remuer des colis ou des voitures Lefebvre il faudrait bien pourtant qu'ils soient valides partir en colonne pour Le jour de Pâques, 14 avril, après la messe militaire, le rapport du général Metzinger trois jours pour donne nous c h oisir un nouveau campement. Il n'yen a pas de meilleur que celui que nous devons quitsi insuffisant soit-il, et, le 16 avril, comme nous n'avons flen trouvé, le général donne l'ordre à l'Intendance de nous lristaller au bord de la mer : les hommes dans les baraques à parois en toile de coco treillagée de fils de fer, les officiers sous une tente Tortoise, auprès de l'atterrissement du câble de Zanzibar qui vient d'être immergé. On étouffe le jour, mais la nuit, quel bon sommeil, sans llloustiques, ni rats, ni pigeons, ni ondées le 20 et le 21, il , eu beau pleuvoir furieusement, nous n'avons pas bougé un OIgt! Quand aux hommes, ils respirent, ils sont comme des coqs en pâte après l'éreintement d'un métier de nègres, la consigne est de rien faire, jusqu'à notre départ pour Mevane ran.,Probablement sous peu. On nous donne vingt-cinq zanet somalis qui conduisent les mulets, vont à l'eau et ont Notre toutesles corvées. distraction, l'après-midi, était de faire entrer les dans la mer, puis, quard le cercle était formé, de prenbain exquis; mais le troisième ou le quatrième jour, eu une frousse sérieuse : un requin a bondi fleur eau, à moins de cent mètres de nous, donnant ainsi signal b un reploiement accéléré. Le voisinage de l'endroit où les sont abattus d'où les entrailles sont jetées à la mer du bord. squa es qui se risquent, à marée haute, assez près Un matin, à marée basse, nous avions suivi un sakalave Porteur d'une longue ligne, c'est-à-dire d'une corde munie

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d'un émerillon où était accroché un quartier de

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marée monte, noie la ligne sous quelques mètres d'eau. Brusquement, la sakalave s'arc-boute, appelle deux autres indigènes à l'aide, et nous tirons avec ensemble. Après des bonds désordonnés, un requin de 3 mètres est hâlé sur le sable on l'assomme à coups de barre et, les dernières convulsions dûment passées, le pêcheur procède à l'enlèvement des bons morceaux. La formidable mâchoire du monstre, armée de sept rangées de dents cartilagineuses en forme de scies, s'ouvre sur un gosier d'une profondeur de gouffre; nous retirons de son estomac des os, des sabots et des dents de ruminants, des chairs à demi-broyées, macérées, digérées et des boules de poils semblables à des segagropiles. Quels terribles nettoyeurs de la mer! Le 21 et le 22 avril, la pluie est tombée la nuit, abondamment, pour les deux dernières fois de la saison. Le 24, le Cachemire débarque l'état-major et le 2e bataillon, du régiment d'Algérie (colonel Oudri; lieutenant-colonel Poignard; commandant Lentonnet, etc.); puis, deux autres affrétés suivent immédiatement avec du génie, du train, des conducteurs kabyles, des mulets et une compagnie de conducteurs sénégalais. Une pareille pléthore aurait amené ce que l'on appelle, en terme d'argot militaire, une bellepagayé dans un portde débarquement encore aussi sommairement outillé que Majunga et aussi dépourvu d'eau potable il fallait à toute force pousser les troupes en avant. Le 23, un ordre du général Metzinger fixe notre départ au lendemain nous accueillons cette nouvelle avec une joie exubérante, aux cris de « Vivel'avant-garde »

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CHAPITRE IX

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ENAVANT. A

MEVARANO.—PRISE ET INCENDIE DE MIADANA. DEL'ANDRANOLAVA. LA JOURNÉE DE MAROVOAY. — MÉCHOUI DES TIRAILLEURS. — UNE BONNE SALADE. LA GARDE-ROBE DE RAMASSE-TON-BAZAR. LE COMBAT GUÉ DU TAMARINIER. — ARRIVÉE DU 40e ET DU 200e. ADIEU, MAROVOAY! PASSAGE —

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Notre point de direction est Marovoay, à 75 kilomètres au Majunga. Le général Metzinger a disposé ses troupes en trois colonnes celle de droite, venant de Mahabo, doit l'ennemi en queue; celle du centre opérera par la siboka, la direction du capitaine de vaisseau Biensous Pard i nous autres, nous rejoignons le lieutenant-colonel aides, commandant la colonne de gauche, qui attaquera de Áont par Miadana et dont une partie appuiera jusque vers AlI1parilava. La route n'est tracée nous suivons un sentier à trapas 'Versla brousse,tantôt montant et descendant les pentes escardune falaise, tantôt perdus dans les hautes herbes qui nous dépassent, et souvent enfonçant dans des marais avec !los mulets, jusqu'au ventre. Le 28 avril, nous arrivons à Mevarano où nous attendaient ele capitaine Lavail et la section de Liron : un jour de repos nécessaire. Pour ma part, j'ai commencé la longue l'le des nuits à la belle étoile sous une moustiquaire dont a1 trame est trop lâche je suis condamné bêtes et dévoré aux par une nuée d'insectes. Le avril, nous pataugeons toute la matinée au milieu des :ara!s ou des rizières inondées quand nous sommes en vue deMiadana, mettons en batterie, mais, après un court nous engagement, les Hovas s'enfuient en mettant le feu aux cases duvillage où ils ont laissé des fusils et leurs munitions. Malgré l'explosion des cartouches qui crépitaient au contact es flammes, les tirailleurs algériens ont sauté dans Madiana

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et ils ont éteint ce commencement d'incendie. Le chef du village a été fait prisonnier. Le 1er mai, nous passons la rivière Andranolava,— une rivière à caïmans et à moustiques — sur un pont formé de deux pirogues couplées les pièces, les roues,.les affûts, les munitions et les caisses sont portés à dos d'hommes par nos solides zanzibarites; nos mulets lancés à l'eau, abordent non sans peine sur l'escarpement de la rive opposée. Dans la nuit, les Hovas envoient une grèle de balles qui sifflent au-dessus des tentes; les avant-postes ont eu une alerte, et je vois le commandant Lentonnet sortir avec un falot pour faire une ronde. Une heure plus tard, autre alerte cette fois, notre pont improvisé vient d'être emporté par la marée, nos communications avec le village où était restée la section du lieutenant Augey-Dufresse sont coupées. Par bonheur, un boutre indien apporte le pain dont nous manquions et replie notre dernier échelon. Il fait encore nuit quand toute la colonne se déploie. Dès sept heures du matin se déroule chaque phase des événements de la guerre les feux de salve, les mises en batterie, les courses à travers des chemins impossibles, la fatigue heureuse au grand soleil. A dix heures, notre batterie occupe une position de crête, bombarde les redoutes houves et s'établit de façon à prendre en enfilade les immenses rizières de la plaine de Marovoay, oùles Hovasvont déboucher. En effet, l'escadrillede la marine a remonté la rivière de ,« Marovoay; son artillerie se compose de pièces de 65 et de canons revolvers. Le commandant Bienaimé débarque à la tête des fusiliers marins et de tirailleurs algériens; on entend la canonnade, puis on voit le pavillon du rouve s'abaisser. Les Hovas se débandent à travers les rizières, poussant devant eux leurs troupeaux de bœufs notre batterie tire à mitraille et change cette retraite en déroute. Nous voyons s'enfuir un européen on a supposé depuis — non sans raisons soupçonnait vice-consul anglais dont c'était le que on — complicité. Ramazombazaha, gouverneur du Boéni, commandait en per-

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la défense

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il s'est échappé en abandonnant ses vête-

ses armes et ses papiers. Une correspondance trouvée p.eu après à Mevatanana disait, en parlant du feu de notre batterIe, que les balles des tombaient comme le riz quand « canons on lesème latsakaaminay,

aiy Qmboleria ».. Ce

ny balon'tafondrotahakany

»,

11

coin du Boéni, si escarpé autour de Marovoay, était des positions formidables, judicieusement réparpar tiespardes européens, à coup sûr; aussi sommes-nous restés du succèsrapide de notre attaque. Un Panorama magnifique, avec la Betsiboka dans le loint se déroule autour des batteries où les Hovas ont hissé grosses pièces, vieux canons sans affûts de siècle avanterIer. Des champs de riz de manioc s'étendent pied des et j^cidents de terrain les plus variés la végétation,au sans être touffue, des bananiers, des rafias, des latamers est vigoureuse des cases des villages. Par auprès pressent se Places, fond d'une vallée, l'eau dormante d'un étang au disparaîtsous les fleurs. violettes des nénuphars, et des nUées d'aigrettes éclatantes de blancheur tournoient au-des-

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rizières.

arovoay

En haut divise en distincts. deux quartiers se d'un plateau escarpé sont perchés le rouve et les - cases indifenes : c'est là où nous logeons tout-à-fait dans le bas se rauve la ville indienne, aux rues étroites et aux maisons en rouge comme le sol. Les murs sont épais et les portes à battants cloisonnés, curieusement sculptés, sont bardées de fer, car les habitants craignentl'irruption des voleurs. Indiens, sujets anglais, gravement assis au seuil des JJQ°utiques, font le commerce de l'or; leurs comptoirs, restent en plein jour et regorgent de marchandisesd'échange: tonnades, pièces de toile, étoffes de soie etbimbeloteriede Nous toute espèce. n'avons pas d'eau sur le plateau : des corvées descende"t avec des seaux en toile et des tonnelets pour puiser à la une eau un peu trouble,mais buvable. Marovoay couleau pied de la ville indienne de les Crocodiliens y sont tellement nombreux qu'en malgache

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là où il y a beaucoup de

caïmans ». Les moustiques pullulent certains soirs, c'est à devenir enragé, malgré la moustiquaire et, pour comble, les fourmis montent à l'assaut — rappelant ainsi les épisodes amusants de Gulliver au pays de Lilliput pour ne pas être mangé, il faut mettre les pieds de son lit dans des boîtes à conserves remplies d'eau. Malgré cette précaution, on n'est pas encore quitte detoute invasion; parfois des mille-pattes d'une longueur inquiétante se laissent tomber du plafond des cases et courent jusque sur vos vêtements. Les serpents abondent aux environs, mais il est entendu qu'il n'y a pas un seul reptile venimeux à Madagascar. Les boutres et les pirogues ne viennent pas vite nous offrir leurs marchandises aussi les tirailleurs ont-ils chapardé un peu partout, en passant. Une aventure drôle a été la découverte de la garde-robe du gouverneur du Boéni, surnommé Ramasse-ton-bazar. Sous prétexte d'aller couper de la canne à sucre, les Zanzibarites de la batterie sont revenus de leurexpédition avec des casques de pompier, des tuniques rouges de soldats anglais et tout un attirail de jupons, de bonnets, de camisoles; c'était à mourir de rire. La volaille, scrupuleusement payée en principe, n'a pas été épargnée; aussi les popotes sont-elles dans la joie. Je suis passé chef; je dirige la cuisine et je mets la main aux plats, m'ingéniant à sortir de la longe de zébu ou du canard rôti; ma tablée n'a pas encore poussé de grognements et j'ai même vu, sur les lèvres satisfaites, passer plus d'un sourire mouillé de contentement. Mieux que cela, cheznos amis les tirailleurs, un matin nous avons mangé à la mode arabe, en arrachant les morceaux avec les doigts, le mouton rôti entier, le méchoui qu'eût pu rêver l'appétit d'un caïd. De son côté, le lieutenant de sapeurs Girod nous a accommodé à la sauce blanche et en salade la cime tendre d'un palmier; les fonds d'artichauts les plus exquis ne sont que fade verdure auprès d'un tel régal. Au dessert, on a présenté les bananes les plus parfumées et

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;


,

les plus savoureuses que nous ayons encore mangées. Vin rouge de l'Administration et, vu sa rareté, rhum Thou11192011 (1) Trois Etoiles. discrétion. avec Pendant les premiers jours, assistâmes chaque soir à nous l" l'incendie de quelque village; nous avons collé et mur au fusiilé un incendiaire, mais si les Hovas continuent ainsi à tout brûler devant la vie sur le pays deviendra difficile. nous, La 15e batterie reste à Marovoay jusqu'au 14 mai; l'air de 1la hauteur est bienfaisant, on respire malgré la chaleur, et les plus impaludés reprennent des forces de l'entrain. Un ordre et du Général me fait rester jusqu'à l'arrivée du 40e Chasseurs et du 200e de ligne dont on lui a signalé la marche difficile et les premiers avatars. Je vois partir mes camarades avec regret je n'ai ni ordonnance, ni bagage, ni lit, ni rien; mon cheval, c'est tout. Le 15 mai, entendons les coups de canon de la nous colonne Pardes à Manonga, gué du Tamarinier; l'affaire a au été chaude et intéressante, c'était la première fois que car des tirailleurs sakalaves abordaient à la baïonnette la race conquerante hova; ils se sont fort bien conduits. Nous avons pris un canon à culasse mobile, mais il y a eu 12 blessés dont le lieutenant Forestou; la crosse de son revolver a été brisée par une balle qui glissé sous la peau. a Les Hovas, complètement démoralisés cette vigoureuse par attaque, abandonnèrent position extrêmement forte à une Ambodimonti où l'on trouva des caisses de cartouches pour fusils ainsi des munitions en quantité, pour canons Krupp, que Hotchkiss et pour mitrailleuse Gartner. La Légion (colonel Oudri), venant de la rive gauche de la Betsiboka et d'Ambodimonti, rejoint Marovoay; les légionnaires marchent sansflafla et orchestre, en soldats qui sans OUventça superflu en campagne. Le 16 mai, après midi, je m'étais étendu dans une case, lIlon complet séchant au soleil, sauf la ceinture rouge et le casque; une fanfare guerrière me réveille c'est le 40e Chasseurs, assez alerte, et le 200e qui arrivent, musique en tête.

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tr

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b.

(1), Sous-intendant

tr

militaire de

lre

classe; directeur des Services admihis-


Dans ce costume extra léger, je sors sur le devant de la porte pour saluer ces braves gens qui faisaient bonne figure, malgré leur fatigue; hélas, on s'aperçut, les jours suivants, que l'ère des triomphes était passée, — ces fameux triomphes avant la bataille, à Paris, à Lyon et à Sathonay; il devint bientôt évident qu'on demandait à des troupes trop jeunes un effort au-dessus de leur tempérament et de leur aptitude coloniale. Le 19 mai, le colonel Grillon, mal portant, me remettait les plis de service, et le lendemain, à 5 heures du matin, je franchissais la rivière de Marovoay, en compagnie lieutenant de Chasseurs d'Afrique Joulié; je le quittais à la première halte, ayant hâte d'arriver; j'avais une bonne trotte à faire pour rejoindre seul le groupe Metzinger, à je ne savais combien d'étapes en avant. -

-, du

(A suivre)

ANDRIAMENA


LETTRE SUR

LES MALGACHES

Tananarive, le

15

novembre 1903.

Mon cher Secrétaire Général,

Vous me demandez des impressions, des réflexions et des documents : je viens de condenser tout ce que j'avais rapporté de l'Exposition de Hanoï, il me reste à mettre en ordre les carnets de route et ce n'est pas peu. Patientez donc quelques Seiïïaines encore je vous ai promis de la composition et vous d aurez. Il est incontestablement plus facile d'ailleurs de parler d e choses qu'on connaît mal que de celles dont l'étude a perde développer le champ. Je serai bavard l'Extrêmesur rient,c'est certain, alors que je ne puis me décider à mettre lnitivement point quelques chapitres les Malgaches. au sur d me semble les connais encore mal. Les meilleurs curnents que je leur psychologie seront donnés par leur évohon et lasurméthode comparative permettra peut-être, en \o'ant ce qu'ils deviennent, de juger ce qu'ils étaient. Nous l10us sommes les uns et les autres si souvent trompés sur leur C0lîîpte Leurs échappé de fois que ont autant nous mœurs j eur langue et l'objectif du microscope d'observation braqué

:

I

!


sur eux a bien rarement été mis au point. Toutefois leur évolution est indiscutable au dehors comme au dedans. Il est impossible d'ailleurs qu'un peuple dont les traditions morales tiennent dans une poignée de fragiles préjugés et l'histoire dans un paquet de légendes, ne s'affranchisse pas avec la plus grande désinvolture desdits préjugés aussi facilement que du vêtement le plus récemment adopté par lui l'époque où il n'en portait pas étant encore présente à sa mémoire. C'est l'impression caractéristique du voyageur qui revient de ces pays d'ancienne civilisation qu'on appelle la Chine, l'Annam, le Cambodge et les Indes. Les opulents Chinois que j'ai vus vautrés dans leurs équipages à Singapour conservent avec orgueil leur costume national, tout en donnant des livrées européennes à leurs laquais. La famille de Norodom aux courses de Pnom-Penh se prélassait en sampot de soie des bas et des souliers vernis étaient la seule concession faite aux préjugés Européens, mais de pantalon point; le sampot des ancêtres est préférable. Et dans toutes les villes sacrées de Madura, de Trichinopoly et deTanjore, l'imprudent Indien qui se serait hasardé à renier l'antique costume et à risquer un moderne complet dans le tumulte du rituel des fêtes religieuses que j'ai entrevues, eut été non seulement honni, mais vraisemblablement écharpé. Plus passionnée encore de ses traditions, est la population Sinhalaise de vieille souche et non les métis très nombreux, Hollandais, Portugais et Anglais qui visent ceux-là à l'irréprochable dandysme. A Tananarive, habits noirs, jaquettes et vestons s'étalent au grand jour sur les épaules de nos sujets pendant quelque temps encore le lamba dissimulait timidement les formes ajustées, puis il a disparu, relique d'un autre âge, bien récent d'ailleurs. Est-ce, comme l'ont prétendu certaines personnes, pour nous faire plaisir que le Malgache a pris nos modes? Jamais de la vie, c'est bien en vue de sa satisfaction personnelle, c'est-àdire par ce sentiment de vanité qui trahit son métissage, sentiment qui ferait la fortune du savon du Congo, s'il avait des pouvoirs plus énergiques. De ceci, ni le Louvre, ni la Belle

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jardinière, ne se plaindront, |et peut-être nos commerçants d'Indo-Chine ne seraient-ils plus fâchés de vendre quelques complets et plusieurs aunes d'étoffe à nos protégés annamites qUI, en dehors des ombrelles et des souliers vernis, n'achètent Pas pour dix sapèques par an de nos produits. Il est bien entendu que l'artiste sera d'un avis diamétralement opposé: mais c'est dans les pays neufs et dans la piste des explorateurs que celui-ci doit aller chercher ses impressions, Car après les explorateurs viennent les soldats et après les soldats les commerçants. Dès lors, il est trop tard pour prenne des croquis l'album et le livre-journal marchent pas ne de pair. Le rôle de la civilisation est donc de démolir, il n'y a Pas de doute, et la forme dite de protectorat n'est adoptée Par elle que devant l'irréductibilité. L'Angleterre nous l'a Prouvé aux Indes, et la révolte des Cipayes fut le signal d'une transformation de procédés on ne fait pas manger de la graisse, même dans une cartouche, à ceux dont les aïeux ne l'aimaient pas par principe. Or, le Malgache, lui, bien qu'en contact avec les Musulmans aIllle , assez la graisse l'alcool ne lui est pas antipathique. beaucoup préfèrent même celui qu'inventa Pernod. Quant au Portdes cheveux, de la barbe et des ongles, il n'a là-dessus aucun préjugé. C'est un être essentiellement réductible. Ses grands cris de matamore et ses jactances de palabre l'ont baissé tel quel au premier choc, ce à quoi il dut d'être colonisé lieu de protectoraté. Et plus rapidement que lentement, Il continue personnellement son œuvre de réduction. Bras dessus bras dessous, si vous le voulez bien, nous allons parcourir les rues de Tananarive et vous vous en rendrez compte cette enseigne bleu de ciel sur laquellese jouent des amours enguirlandés vous fait déjà loucher, mais nous en avons au moins cinq semblables « Ra. photographe artiste, groupes, vues, retouches il n'y manque plus que célérité et discrétion. Pas mauvais d'ailleurs, les photographes je ne connais que les Chinois qui leurs soient supérieurs. Bon marché aussi cinq francs les neuf photographies en carte album, devant l'inévitable toile de fond qui représente des fougères arborescentes avec une balustrade de pierre au

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».

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premier plan. 0mensonge de la photographie qui sait donner à deux bananiers des aspects de forêtvierge! Vous connaissez du reste l'un de nos praticiens qui expose chez vous en permanence : son enseigne est simple mais dénote une certaine connaissance de la valeur des mots

:

LA GRANDE PHOTOGRAPHIE ARTISTIQUE RATSIMAMANGA ET FILS Deux médailles, en 1900 et à Hanoï, en ont fait un lauréat; mais modeste, ou peu convaincu encore de l'importance des expositions quoiqu'y participant toujours, Ratsimamanga n'affiche pas ses succès. L'annonce de l'horloger Edouard est plus explicite, la voici dans sa forme compliquée :

HORLOGER, MENTION HONORABLE A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1900, PARIS. ACCORDEUR DEPIANOS RÉPARATION DE MACHINES DE TOUTES ESPÈCES EDOUARD RASOA Quelques mètres plus loin une sobre pancarte, sur un magasin décent, s'inspire de la façon de nos grands couturiers, gardiens convaincus d'une mode qui s'impose de par le monde, réserve sur les prix en plus

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la

ANDRIAMAMONJY ET FILS TAILLEURS CIVILS ET MILITAIRES PRIX MODÉRÉS

:

C'est calme et digne pas de trompe l'œil, en dehors du monsieur en habit noir qui tourne avec obstination le dos à l'officier bleu deciel.Et Andriamamonjy lui-même, le mètre en toile cirée jeté négligemment autour de son cou, sourit


dans l'encadrement de la porte au client futur, aussi digne, aussi calme que son enseigne. Mais votre œil distrait le néglige courir à cette bande pour d'étoffe , tapageuse où le bleu, le rose et le jaune se disputent lafaveur des regards. L'artiste qui la composa, bien décidé sacrifier au goût de la réclame, est resté intraitable pour la angue

à

nationale.

:

des lettresestsavant, jugez-en

Le groupement

SAKAFO DITE SY ronono MOFO SOSISY ETC.

ARY FOMBA SADY MADIO FISOTRO TSY MISY ALKOLA

N'allez

croire au moins que ce blanc reste vide entre les pas deux annonces. Un élégant plateau sur lequel se pressentune carafe, un verre, une tasse à café, une cuillère, un ananas et des petits pains, sert de trait d'union et le tout est noyé dans Une teinte framboise attirante. Les attributs vous ont déjà fixé sur la qualité du propriétaire. C'est effectivement un hôtel malgache dont le patron respecte scrupuleusement les arrêtés de notre Gouverneur, la dernière ligne nous en prévient « Boissons et comme il connaît aussi ses comsans alcool Patriotes il les rassure bienveillamment : « ils trouveront tout chez lui compris la propreté» * y Dans chaque rue et surtout aux environs d'Analakely et -de, la place du marché, des petits hôtels de ce genre se sont lnstallés. Ayant remarqué que les employés, en sortant des bureaux, et surtout les campagnards qui apportent les produits au Zoma étaient heureux de pouvoir casser. quelques grains de riz, sur le coup de onze heures, ces restaurants se sont improvisés d'abord en plein vent, puis sous un abri quelconque. Suivant enfin l'évolution complète, ils ont loué ou bâti et installé des salles, sinon spacieuses tout au moins Pourvues de chaises. L'un d'eux est venu même me confier Ses projets il fonde une société avec des amis pour assurer à sOn établissement le confortable et le chic qui lui donneront

»,

;

:


le pas sur ses confrères. Et là, autour des tables, où fume un breuvage semblable au thé comme couleur mais fait la plupart du temps avec les feuilles d'un arbre du pays, oncause et on discute les divers articles du Vaovao! Ah! Jean Carol, combien modifiée vous apparaîtrait cette psychologie malgache dans laquelle habilement vous essayiez de porter le scapel. Les replis, dans ces cerveaux puérils, sont moins profonds que vous ne le croyiez, allez; ou bien l'oubli en a rapidement comblé les sinuosités. Les préoccupations d'hier, en tout cas, ont cédé la place aux occupations, et l'appât du lucre, doublé de la vanité, est en train d'étouffer les autres passions. Aussi du restaurant, le jeune hova passe chez le coiffeur, dont l'échoppe modeste surmontée d'une enseigne microscopique synthétise la tendance - par l'emploi des deux langues

juxtaposées

COIFFEUR MALAGASY JEAN MARIE En continuant notre promenade nous trouverions des médecins annonçant leurs heures de consultation, des bijoutiers prévenant qu'ils fabriquent spécialement des montures de dents et des râteliers complets;, des forgerons sachant réparer les harmoniums, des cordonniers faisant le vieux et le neuf, des potiers experts dans l'art du vernissage où se reconnaît l'influence de l'Ecole professionnelle mais pressé, je vousramène au logis en vous faisant passer toutefois devant les magasins de nouveautés qui garnissent la rue d'Ambatonakanga. Plusieurs sont constitués aussi en sociétés anonymes,. et les caisses qui encombent le trottoir (notre maire en fait mettre partout, et il a raison) prouvent queles arrivages sont constants. Le commerçant voisin,—c'est un aimable compatriote, — nous renseignera surla vente courante de ces magasins. Extrêmement franc, il répondra à vos questions et si vous l'interrogez sur l'avenir il vous dira qu'il entrevoit le moment où le Hova de Tananarive vendra de tout, et que d'ores et déjà il prend ses dispositions pour être son intermédiaire et retarder

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--


ainsi l'époque où les commandes seront faites directement Par le concurrent indigène maisons françaises.

rvez-vous remarqué

aux grosses aussi sur toutes ces annonces l'indicaIOnRa.et dénotant un esprit d'association développé? De tout ceci, c'est le point qu'il faut retenir et le sage, en preanant parti d'une situation dont l'issue est inévitable, son doit s'en inspirer pour l'utiliser au mieux de ses intérêts. ous avons, il n'y a pas de doute, dans le Hova à MadagasCar l'équivalent des Chinois il a plus de chance de succès ce dernier expatrié, puisqu'il est chez lui. Vous rappelezous en effet qu'en 1894 je vous ai signalé l'arrivée ici d'une ande de Célestes qui ont fait leur paquet quelques semaines après, désespérant de lutter contre la concurrence Hova? Les aptitudes que les Tananariviens avaient alors, notre seule préence les eût développées, l'émancipation en a précipité éclosHon ainsi que la sécurité de l'avenir. Il faut donc accepter cette évolution progressive l'exemple d Tonkin 11 et de la Cochinchine est là d'ailleurs pour nous C:Ir: Se Dans le premier pays, nos commerçants boycottent le Minois et leurs intérêts ne s'en trouvent pas mieux. Dans le cond, nous faisons bon ménage avec le Cantonnais; il suffit e parcourir la rue Catinat pour se convaincre que l'entente est à peu près complète. A Saïgon comme à Hanoï les petits magasins de détail tenus par des Français sont rares les grosses maisons seules réussissent. Il en sera certainement ainsi à Tananarive, notre commerce a" la métropole restera le même et avec nous aurons du moins SUr nos compatriotes d'Indo-Chine, où l'Annamite ne fait commerce que de ses produits, l'avantage de voir des sujets FranaI8 profiter de l'argent qui restera totalement et intégralement dans le En ouvrant les yeux d'ailleurs au cours pays. de notre promenade, nous avons pu nous convaincre, vous et llloj, que les principaux magasins de détail ne sont pas tenus actuellement par des Français et que le progrès des commerçants indigènes doit porter atteinte surtout et exclupresque 8ement à des Grecs. L'ombre de Léonidas peut ne que s'en

fils

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Péjouir.

J.


Documents et Informations INFORMATIONS

MADAGASCAR

; -

les CHRONIQUE DU MOIS DE DÉCEMBRE. (La défense de Diego-Suarez L'industrie Un théâtre malgache. torpilleurs.

Les câbles.

dentellière.) Tananarive,

15

,

décembre1903.

arrivé, ces derniers temps, à Diego-Suarez, deux torpilleursqui contribueront désormais à la défense de cette Il est

place de guerre. La venue à Madagascar de ces petits navires a été accueillie dans la Grande Ile avec une patriotique satisfaction, car elle contribue à renforcer l'armement du point qui, en temps de guerre, serait le réduit de la Colonie. Il n'est pas un Français ici qui n'ait suivi attentivement les travaux accomplis depuis quelques années par nos officiers pour faire de Diego un imprenable camp retranché. La science approfondie déployée dans cette œuvre par le général Joffre et ses collaborateurs n'a pas seulementsoulevé les éloges des spécialistes militaires-; elle a combléd'aise tous ceux qui sont venus fonder Madagascar des entreprises durables; elle justifie aussi dans une certaine mesure les lourds sacrifices que s'impose la Colonie pour se doter d'un puissant outillage économique. Des personnes compétentes ont expliqué IfS raisons qui appelaient instamment l'attention des pouvoirs publics sur Diego-Suarez; entre autres, M. Etienne les a

-

à


;

eXposées de magistrale façon, début de la présente année au dansun article publié par Nouvelle Revue il serait donc superflu et prétentieux de part de vouloir les répéter. ma Qu'Il me suffise de dire que notre port de guerre est comme Une citadelle formidable à l'abri de laquelle chacun livre se ans

la

l'Ile

aux occupations pacifiques. Encore que l'horizon politique actuel soit loin d'être chargé de précurseurs nuages de conflits, il est hors de doute que la sécurité d'un pays est assurée, aujourd'hui encore, par des préparatifs belliqeuxque parles plus bruyantes

eux

;

démonstrations je crois même avoir lu souvent et vu Prouver que ceux-là ne sont pas sans contribuer à faire

naître Ces dernières. C'est Pourquoi nous somIlles heureux de posséder nos torpilleurs, dontle nombre s'augllltÚÜera, Lestravauxduchemindefer paraît-il, en Le Général etsasuitesur leschantiers 1904 et qui auront Cap. G1 Cap. lllêIXle Junck Girod Gallieni pour compa- Cap. Noguès Ct Ozil C1 Roques Mme Gallieni Mlle Gallieni gnons un jour l'auM.Bellier ou Dr Clarac Cap. Gruss tre, des sous-marins. N'est-ce pas là le noyau de l'escadre que nous espérons tous oIrvenir plus tard à Diego, lorsque cette place sera pourvue de tous les aménagements nécessaires pour lui servir de port d'attache? En attendant de grands et rapides croiseurs que vennent prendre possession de la rade, nous nous félicitons voir mouiller les deux torpilleurs, car ils apportent avec eux la promesse que Madagascar sera par la suite rendue inviolable, conformément au plan de défense présenté au gouvernement français par le chef de la Colonie.

y

*

De

*

*

nouveau, le Parlement s'est, au dire des cablogrammes.


préoccupé de relier la Grande Ile à La Réunion et à Maurice, au moyen de lignes télégraphiques sous-marines et cette intéressante question ne serait pas éloignée de recevoir une solution favorable. C'est là une heureuse nouvelle, mais il faut croire que, malgré les apparences, l'exécution du projet n'est pas sans présenter de réelles difficultés, car voici plusieurs fois déjà que le câble de Mozambique nous en entretient; si même dernier n'étaitaussi. matériel, on serait fondé à croire qu'il met de l'ironie. Chacun souhaite que les obstacles s'aplanissent au plus vite, afin que ne se reproduisent plus ces interruptions fâcheuses dont nous avons eu à souffrir cette année encore.

ce

y

**

LesMalgaches viennent de faire preuve d'une initiative qui

a été très diversement appréciée par les Européens de la capitale. Ils se sont mis à représenter des pièces théâtrales composéespar quelques-uns des leurs et qui ne sont pas, comme le fait s'était produit précédemment, de simples traductions ou adaptations de pièces françaises. Il s'agit d'œuvres originales, dont le sujet est puisé sur place, dont les péripétiesse déroulent conformément aux mœurs locales, dont la mise en scène, comme les paroles et la musique, sont les produits du génie de la race, où l'on retrouve singulièrement mélangées la simplicité des peuples primitifs et les complications des civilisés avec prédominance de la première. Que cette originalité ne soit que relative, la chose est certaine et nous paraît éclatante, si nous venons au théâtre malgache avec nos idées d'Européens pour qui aucune situation n'est nouvelle. Ce n'est pas d'aujourd'hui que nous savons, nous autres, que tout a été dit depuis qu'il y a des hommes. Mais si, au lieu de juger du haut de notre érudition, au lieu, surtout, de donner libre cours à une critique faite, en principal, d'ironie facile, nous voulons nous mettre à la portée de l'auditoire indigène, nous applaudirons, comme il l'a fait, chaleureusement, nous trouverons dans ces pièces des situations captivantes et des mots savoureux. Je réponds ici à des appréciations qui ont été portées sur les pièces malgaches récemment jouées et qui

-


me semblent mal fondées. J'ajoute même que plusieurs Européens et Européennes trouvaient aux représentations et se ue, sans faire abstraction de leurs connaissances de leurs ou

des

artistiques, sans abaisser leur intelligence au niveau e celle du public indigène,mais simplement perdant ne en pasde vue qu'il s'agissait d'un théâtre étranger et naissant, Y ontpris la Première un certain plaisir. Leur nombre, moins élevé à soirée qu'aux suivantes, en témoigne. miprésarios Les imprésariosontcommencéparfairejouer commencéparfairejouer un opéra opéra: ds Sepl degrésentreont la pauvreté et la suzeraineté ouHistoire ~s~ £'11 -W', jaune nue arabe; puis ce fut quatre jours après, Un drame tiré d'une j.olie légende venue du Vakinankaratra 7CS6o«deTritriva,: samedi dernier, on dOnnail un opéraCOmique: Relphie, Oa La jeune fille immolée Par l'amour. Ces productions très différentes ont obtenuUnvifetégalsucLe chemin de fer EntréeEstdutunnelGallieni Cès, dont la manirappelait l'accueil enthousiaste fait, dans des théâtres très populaires de Paris, à des pièces nele sont moins. A défaut de comprendre les paroles pas °ncees, on ne pouvait pas cependant n'être pas à la fois i 6SS^ de^ss^.0n amusé par le jeu plein d'assurance, de naturel et des acteurs, à leur aise sur la scène comme s'ils s'étaient ^vr^s livrés conversation ordinai re. CetteCette interPre'tation à la conversation la plus ordinaire. leur a valu les bravos unanimes de l'assemblée ga?e qui en appréciait la véracité. Ce 11 es^ certes pas que ces pièces soient à l'abri de toute noiIqU. Les règles de l'art scénique tel que nous le compren'y sont guère respectées il leur manque en particulier

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cette unité d'ensemble, ce plan qui permet de dégager aisément l'action des épisodes brodés sur elle ; cette dernière disparait trop souvent derrière des menus faits qui ajoutent sans doute à l'émotion des auditeurs et donnent surtout la note comique, mais qui, s'ils permettent aux amateurs de placer de belles tirades littéraires et musicales, nuisent beaucoup à la valeur générale de l'ouvrage. Avec cela, les acteurs rie peuvent s'empêcher, même dans le dialogue le plus animé, de parler exclusivement au public et de paraître s'adresser à lui au lieu d'entretenir leurs partenaires, procédé renouvelé de l'antique, qui rappelle que l'on a affaire à un peuple dans l'enfance de l'art. Mais, au résumé, l'ensemble est plaisant et mérite bien autre chose que des traits d'ironie. Ce sont, si vous le voulez, des balbutiements d'individus qui s'essaient à faire du théâtre comme des enfants à causer, balbutiements qui ne sont pas sans charme ni indignes d'être encouragés. Une fois de plus, le Malgache se révèle accessible au progrès mental indépendant de la copie servile de son modèle c'est, d'ailleurs, peut-être bien à ce titre que l'initiative dont je viens de vous parler a été ici fort discutée. ne crois pas, cependant, que la majorité voit un avantage dans le fait pour l'indigène de développer ses qualités naturelles à l'exception de ses aptitudes morales. Aussi a-t-on, en général, appl udi à cette nouveauté artistique. Nous aurons sous peu l'occasion de revoir les acteurs malgaches dans des rôles plus difficiles et pour eux moins naturels. Dans la première quinzaine du mois prochain sera donnée, en effet, au théâtre municipal, la fête annuelle du Comité de Madagascar. Déjà le bureau de la section tananarivienne apporte tous les soinsàl'élaboration du programme et je n'ai pas eu de peine àme laisser dire que le succès pourtant si brillant de la fête cfe 1903 serait au moins atteint. Il paraît qu'entre autres attractions, des indigènes joueront un acte de YAvcireàe notre Molière. en malgache. Bien que l'avarice soit un défaut-commun à toute l'humanité et non un article d'importation, on peut se demander si l'Harpagon local sera à la hauteur de son rôle et. de la réputation du personnage. Mais c'est une curieuse expérience qui se

;

Je


prépare; les gens bien informés disent qu'elle sera satisfaisant, il me suffit de savoir quels sont les organisateurs pour qlUeJe Puisse contribuera à la réussite de vous assurer qu'elle a fête. 4 *

Ce matin

*

palais *

même a été tenu, au de Manjakamiadana, un ka aux ouvrières dentellières indigènes de la région, analogue à celui que je vous ai signalé il y a quinze jours

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ayant été fait par M. l'administrateur-maire Berthier aux ouvriers chapeliers. Mais la réunion de ce matin a pris un caractère mondain tout spécial par suite de la présence - UI1 grand nombre de dames européennes au Premier rang desquelles se trouvait MDIeGallieni.Les Ienime indigènes avaient répondu avec empresseIllent à l'appel qu'on leur avait adressé,

et l'on comptait plus de qUatrè cents denLe chemin de fer — Travaux près du camp des raflas tellières venues ue., la ville et de la province de Tananarive. Les ourdleres un compte exact de la faveur dont jouit leur dernleresseetrendent du développement qu'elle a pris au cours de ces années elles ont déjà répondu par des progrès Inarqu-és dans leurs procédés de fabrication aux encouragements qu'on leur prodigue; elles commencent à suivre les Conseilséclairés des dames européennes. Mais elles apportent dlIlOIns encore dans leurs travaux et leur mode de vente esopinions qui, si elles ne disparaissaient, pourraient cauger un grrave tort à l'avenir d'une industrie dont les débuts SolltPleins de promesses. Le kabary de ce matin, fait par J^ j, administrateur Gerbinis, avait pour but d'éclairer les

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Malgaches sur l'avantage qu'elles auraient à se mettre à la portée de leur clientèle et à favoriser un mouvement d'exportation en se soumettant aux exigences très raisonnables des acheteurs qui veulent une perfection plus grande et des prix moins exorbitants que ceux actuellement en vigueur. M. Gerbinis a expliqué le but visé, successivement, aux dames européennes et aux ouvrières indigènes, en français et en malgache. Aux premières, il a montré quelle heureuse influence elles pouvaient avoir sur les progrès de l'industrie dentellière et leur a demandé de se constituer en un gracieux comité qui donnerait aux dentellières les conseils et la direction nécessaires. Aux secondes, il a fait entendre que l'administration s'intéressait vivement à leur profession et aux débouchés qu'elle pouvait faire naître, mais qu'elles devaient ellesmêmes, par leur application à suivre les enseignements qui leur seront prodigués, seconder les efforts des pouvoirs publics. Le kabary a obtenu auprès d'elles un très vif succès. M. Gerbinis leur a fait part des mesures prises ou sur le point de l'être pour perfectionner l'industrie des dentelles à Madagascar : création prochaine à l'école professionnelle de Tananarive d'un cours de dentelle dont les maîtresses seront choisies au concours parmi les Malgaches les plus habiles; ces professeurs seront tenus au courant, par le comité des dames européennes, de la mode et de ses variations; publication au TTaovao; d'après les indications du comité, d'articles d'actualité sur la dentelle, ce qui permettra aux ouvrières des campagnes de ne pas travailler au hasard publication d'un album qui contiendra mille beaux modèles do pièces diverses; exposition permanente des dentelles, ouvertç à toutes les indigènes, où elles pourront déposer les produits de leur industrie qu'elles désirent vendre. La réunion de ce matin aura sans nul doute une grande répercussion parmi le petit peuple des dentellières et nous ne tarderons pas à voir un mouvement d'exportation de dentelles le prochain concours agricole nous fixera sur ce que l'on peut attendre de l'habileté et de la docilité des ouvrières; il serait fort étonnant que celles-ci ne nous ménagent pas pour cette circonstance de très agréables surprises. E. CHAMIER.

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cOup d'oeil sur

l'année 1903. — Le rapport de M. Jully sur la participation deMadagascar à l'Exposition d'Hanoi. l'Ecole de Médecine. Distribution de prix. Tananarive, 30 décembre 1903.

-A

Au -

moment où une année nouvelle se prépare à rejeter ans le passé sa devancière, il est bien naturel de jeter un regard en arrière et, sil'onveut,de dresser le bilan des faits accomplis Madagascar pendant cette période. Au point de vue administratif, l'année 1903 apporte un tributsérieux l'édià fice antérieurement commencé; Revue a énuméré leur en tenlps les arrêtés, circulaires déciou venus sions qui sont accroître le bagage législatif de notre colonie; elle en Illênle apprécié d'or-a

à

la

dinairel'opportuni-

té. Sans, donc, Le chemin de fer — Chantier d'Analama::;..otra venir sur tous reces QLes, on peut cependant rappeler les principaux, dont quelques-uns ont fait l'objet de débats passionnés qui prouvent suffisqamment leur intérêt. L'organisation des provinces de l'Imerina, qui date du h 5juillet dernier, et la part très grande faite aux fonctionnaires indigènes dans leur administration ont été, avec raison, fort


remarquées. La confiance témoignée par le gouvernement local à ceux qui sont devenus les précieux collaborateurs des fonctionnaires européens, témoigne de la transformation radicale opérée par quelques années seulement d'exercice d'un pouvoir ferme et prévoyant. Les conditions sévères du recrutement de ces agents malgaches, le contrôle exercé sur eux, la netteté des instructions qui leur ont été données sont des garanties de succès pour une tentative de ce genre dont la réalisation n'a pas que le mérite de l'inédit, car elle procure au pays dans lequel elle est appliquée, à côté d'une économie certaine, l'avantage de voir s'adapter à l'état d'esprit de ses habitants un mode de gouverner qui n'avait pu, jusqu'alors, tenir compte de leur mentalité. Cette organisation reforme les groupements traditionnels auxquels les indigènes tenaient si fort, qui furent rompus par les circonstances de la conquête et dont le retour, en satisfaisant les aspirations populaires, nous attache davantage nos nouveaux sujets. L'enseignement a aussi été réorganisé en 1903; on peut même dire que sa transformation, opérée par l'arrêté du 15 juin, est inséparable, dans une certaine mesure, de celle dont il vient d'être parlé ci-dessus, qu'elle n'a précédée, d'ailleurs, que de quelques jours. Pour permettre au gouvernement de recruter de bons fonctionnaires indigènes, il fallait bien élaborer un programme qui préparât les Malgaches à occuper des situations exigeant autre chose que l'honnêteté et la bonne volonté. D'autre part, en façonnant l'esprit des enfants, on assied dans une colonie l'autorité de la métropole et on facilite l'application des mesures nouvelles qui, si avantageuses qu'elles soient, risquent de ne pas atteindre leur but quand les cerveaux indigènes ne sont pas aptes à en comprendre la portée. Pour ces motifs, l'arrêté du 15 juin a rendu l'instruction obligatoire de 8 à 13 ans, et créé diverses catégories d'écoles où la jeunesse malgache peut non seulement recevoir les bons principes, mais où l'élite peut, en entendant des leçons plus élevées, se disposer aux rôles divers d'instituteurs, de fonctionnaires, de médecins, etc. — qui lui sont réservés. Ajoutons que l'enseignement professionnel a étéparticuliè-


"ne-nt.favorisé

la nouvelle organisation, laquelle pourpar "itàson développement, à pratique générale dans toutes sa les ecoles erapide et sa mise en honneur dans les milieux indigènes. les récents aperçu ne serait pas complet si l'on n'ajoutait que programmes ont été mis d'accord avec les idées queIon professe aujourd'hui en France à propos de l'enseiet que les Malgaches, sans connaître les luttes engagées ans la métropole à ce sujet, ont été pourvus, déjà, de liavantage appréciable pour des parents de pouvoir faire etutilementsolidement

à

l

1' pi Rue j

fants

leurs en-

sans avoir à des suggestionsparfois étran gères à toute idée d'éducation. obéir à

-

ment J'ai tout spécialeinsisté sur ces -deux arrêtés, Parce

qu'ilssont,pour

Pente de cet 1903,

e

édificeJégislatifdontj

Parlaistoutàl'heure. Maiscombien

Le chemin de fer

Chantier de Sandrakazomena

— d'autres 1llPQh_llnPortantes s'ajoutent à celles-ci? C'est l'enseignement des enfants eurQpéens créé de toutes pièces avec souci de l'avedecesjeunesélèves,non moins de la Colonie; c'est leIllIration que les aUX réglementée de façon à éviter, au moment où sont le levier indispensable de la colonisation, de;OIllbrernent par des nouveaux venus sans ressources et chexdénouements déIgrabon à des entreprises mal assises; c'est soumise à des règles telles qu'une main-d'œuvre déjà rae ilidustries,116 peut se faire introuvable; ce sont de nouvelles la chapellerie, l'industrie des dentelles, etc., lancées telléS01^e ellesdeviendrontrapidement,sansdoute,

o

l'é

desso

p

se

profits nouveaux. Passer8018 silence

grlculture

On ne saurait non plus les encouragements donnés à l'élevage et dont des mesures diverses favorisent le déve-


loppement rapide ; les dispositions prises, notamment la création d'une école spéciale, pour faire prospérer la sériciculture et l'industrie séricicole. Citons aussi les progrès réalisés par l'assistance médicale indigène partout où elle est installée, ceux accomplis par les Malgaches, sous l'impulsion qui leur est donnée, dans la voie professionnelle enfin, l'avancement des travaux des chemins de fer qui, chaque jour, allonge davantage son rail vers Tananarive.

;

** *

Jully, le très sympathique chef du service desbâtiments civils, a publié récemment la première partie de son rapport il où la l'Exposition de Hanoï, mission qu'il remplie à sur a représentait, comme on sait, Madagascar. Ce rapport a remporté ici un vif succès; attendu avec impatience, il a justifie toutes les prévisions et toutes les espérances. Son auteur ne s'est pas borné, en Indo-Chine, à faire brillamment connaître et apprécier les produits de la Grande Ile il a tout vu, tout parcouru, beaucoup retenu. Et il veut aujourd'hui faire profiter le public de ses observations, qu'il lui soumet dans un style, que le nature sérieuse du sujet n'empêche pas d'être très agréable et d'une étonnante limpidité. De toutes choses il tire un enseignement pratique et, autant qu'il se peut, un conseil qui pour Madagascar semble bon à suivre. Jugeant et comparant avec lucidité, il donne sur une foule d'objets des leçons et des aperçus dont on peut tirer le meilleur usage. Grâce à lui, l'Exposition de Hanoï a eu pour notre Colonie un double avantage et, comme il faut savoir emprunter à autrui ses bonnes idées, nous en puiserons encore d'excellentes, j'imagine, dans la suite de ce rapport que la Revue de Madagascar ne tardera sans doute pas à publier, ainsi que l'ont annoncé les journaux locaux. M.

:

;

Le lundi 28, à 9 heures du matin, a eu lieu au palais de la Reine la distribution des prix aux élèves de l'école de médecide de Tananarive. Les élèves de cette école constituent vraiment une élite et il nous a été permis d'en juger au cours


:

de la distribution des prix

un étudiant et une élève sagesont venus lire dans un français très correct prononcé clHrement et naturellement des adresses qui ont procuré aux auditeurs agréable surprise. On ne s'attendait certes une pas trouver c hez ces jeunes indigènes autant d'instructio

feme

à

j1

générale, mais après s'être rendu compte queles apprétrès favorables des professeurs étaient encore audessous de la vérité, chacun s'est trouvé convaincu que des eudes aussi élevées celles qui conduisent à la connaisque sant ue la méaecme, n'étaient Pas d'un niveau excessif pour ces Diligences ouVertes. Il ressort de

ons

,

semblables

constatations cet-

te idée que, vraiInent, les Malgaches et en particulier les Hova

ont Perfectibles, el-qu'il

n'est pas eXagéré de comp-

Le chemin de fer — Tranchée rocheuse vue de l'Est

aucoup tt,.,. i,

-pueSeprêta sur eux pour l'avenir. Rarement terrain intellecmieux à recevoir la bonne semence que, pour leur Parties Professeurs de médecine savent fort bien faire lever et

bêtifier.

*

les enfants de Tananarive conserveront bon européens souyg o nir de la fin de cette année. Avant la fermeture des classes rtrm annonce Mme Gallieni

les vacances, le Gouverneur général et sont allés, en effet, eux-mêmes, leur distribuer des e^S Ce chacun pas besoin de dire que cette distribution a cesétrennesavec plus remarquable dejoie et que sort prop malin a octroyé malin toutes octroyétoutes ?esavec plusremarquable os.Al'écoledes filles et à l'école des garçons, une belle gerbe de fleurs a été

n a^ lé le le

le à

a


remise à Mme Gallieni par un élève qui y a ajouté un gracieux compliment. En résumé, deux fêtes charmantes qui ont valu au général et à Mme Gallieni une juste popularité parmi le petit monde des établissements scolaires laïques et qui a permis au chef de la Colonie de témoigner une fois de plus l'importance qu'il attache aux progrès de ces écoles dont la création a répondu aux désirs si souvent exprimés par les parents. Les petits métis n'ont pas non plus été oubliés. Hier matin, leurs étrennes leur ont été remises à l'école de la Société d'assistance, à Mahamasina, en présence de pne et Mlle Gallieni, de plusieurs dames et de quelques personnes qui avaient tenu à manifester leur intérêt aux enfants dont, grâce à l'initiative du docteur Fontoynont, l'avenir se trouve assuré. Après la distribution, les personnes présentes sont allées visiter un hôpital tout récemment ouvert à proximité de l'école pour recevoir en cas debesoin les jeunes métis malades, et que complète un sanatorium installé à Soavimasoandro, à une heure et demie de la ville, dans une jolie propriété acquise l'an dernier par la Société et depuistrès bien aménagée. Cet hôpital a valu au docteur Fontoynont de vives félicitations et Mlle Brisac, qui en a accepté la surveillance en même temps qu'elle dirige l'école, a récolté des compliments flatteurs mais très mérités. L'événement le plus touchant de la quinzaine, a été l'organisation, comme l'an passé, le 24 décembre, à l'hôpital d'Isoavinandriana, par le comité de Tananarive de l'Union des femmes de France, d'un arbre de Noël à l'intention des militaires malades. Avant le tirage au sort des lots, un soldat a adressé aux Dames de France un petit discours plein d'émotion et de reconnaissance pour les remercier de leur bonne pensée et dire combien les militaires coloniaux se souvenaient de leurs bienfaitrices dont la sollicitude est pour tous un baume et un encouragement. E.

CHAMIER.


-l'fananarive et ses environs. Nous signalons nos lecteurs nUmro du Jour-nal Officieldu9 décembre dernier. Il contient, Supplément, notice historique, topographique et pittoresque une gAof sur Tananariveet ses environs(avec anafIve et ses environs (avec deux deuxplans ans et la liste des rues le

à

en

rp l

qui

très intéressante et d'une lecture fort agréable.

)

G

UnlloUVel impôt.

e

Depuis le 1er janvier 1904, il est perçu, dans — provinces de l'Imerina et du Betsileo, un impôt de 15 francs par terrain cultivé en canne à sucre. Européen ou Usigene, à est dû par le propriétaire de la récolte, quelque titre qu'il détienne le terrain planté. sorlt xemptés du paiement de cet impôt, pendant deux années, Ce cfcux qui auront défriché des terrains incultes et les auront plantés les

C

1

callneàsucre.

lA.

Diego-Suarez. l4n^111^16 — Le port de Diego-Suarez possède depuis le deux 271 et 272 qui, partis de Toulon torpilleurs de 1re classe numéros propres le 1er octobre et venus par leurs propres moyen& moyens jusqu'à Suez, ont été convoyés à partir de ce port par le Gueydon, Olseur cuirassé. Latraversée, qui s'est faite par une III de mousson assez ralcle etpar trajet direct Djibouti-Mahé, a constitué une épreuve très deux pour le matériel et le personnel. ont pris leur mouillage à Diego à proximité (Jes&lStorpilleurs la marine nouvellement construits. le Pourvoyeur, établi à poste fixe à Diego et formant le centre la défense mobile été aménagé ^ioneiÛen^S a pour recevoir les approet les ateliers de chargement et de réparation des l'pl les. D'autrestorpilleursdoivent 1904. torpilleurs doivent être envoyés Die-,o dans le courant envovés à Diego de

Cr'

-LesLe Enfî 'le

6

LeLecroiseur Glleydun a quitté Diego, le 25 novembre, pour rallier l'escacire deChine. part, le ministre de la marine a reçu un cablogramme de legO-Suarez, asseuttant, lui annonçant que le Goliath, qui remorquait un était arrivé dans ce dernier port après une traversée 11e mouvementée, mais au cours de laquelle aucun incident grave L produit. Le colonel commandant le territoire de Diego-Suarez fait conmont' desoncôté, Sakagne dAmbre q116 la voie ferrée qui doit relier Antsirane à la est aujourd'hui complètement terminée jusqu'au ^akara!>soit24kilomètres sur 34, et que la traction mécanique,

s

est


par locomotive a été substituée à la traction animale sur la première partie du parcours, d'Antsirane Ú la Fontaine-Tunisienne, soit 10kilomètres.

-

La route de Fianarantsoa à Mananjary. La route de Fianarantsoa à Mananjary pourra être provisoirement utilisée par des voitures remplissant les conditions suivantes 500 kilos (chargement ou voyageurs com1° Poids maximum

:

:

pris) ; 2; 2° Nombre de roues 3° Ecartement des roues:1m20

:

:

au maximum mesuré

extérieure-

ment; 4° Longueur de l'essieu 1m50 au maximum; 5° Attelage un seul animal, ou exceptionnellementdeux animaux attelés l'un devant l'autre. Le « Fram » à Andovoranto. — Le capitaine Nadeau, qui s'est fait connaître en accomplissant avec le Nansen de nombreuses traversées entre Tamatave et Andovoranto, jusqu'aujour où ce petit navire s'échoua dans ce dernier port, vient de faire à nouveau le même trajet avec un puissant remorqueur, le Fram, et des chalands spéciaux qu'il a récemment ramenés de France. La flottille, chargée de matériel et de marchandises, est arrivée à Andovoranto le 5 décembre, à 10 heures du matin, et, en deux fois, a franchi la barre avec un succès complet en présence d'une affluence de curieux venus pour assister à cette intéressante opération qui va contribuer à accroître l'activitécommerciale régnant entre les deux ports de la côte Est.

:

-

Suppression de la taxe sur les célibataires. Le Gouvernement général avait établi naguère une taxe sur les Malgaches célibataires. L'expérience a démontré que cette taxe, sans donner les résultats qu'on en attendait au point de vue de l'augmentation de la population, avait le grave inconvénient de ne guère frapper que les indigents et les infirmes. On vient de la supprimer. Un débitant assailli par les indigènes. — Un incident, le premier de ce genre en Imerina depuis l'insurrection, vient de se produire au hameau isolé d'Ikianja, situé à deux kilomètres environ à l'Ouest d'Ambohimangakely. M. Battesti, débitant de boissons, a été frappé et blessé par un certain nombre de consommateurs malgaches qui se trouvaient réunis dans son établissement. Il aété


sportéal'hôpitalmilitaire d'Isoavinandriana et son état de sante estaussisatisfaisant possible. Une instruction judiciaire que estouverte. de faire bien comprendre aux indigènes que leurresponsab'hté

11 l'a

1est engagée par des faits semblables, et par application de

25 du décret du 9 1902, édictant que les membres des mars fok fok°û oll,> olona ol ona peuvent d collectivement et pécuniairement peuvent être rendus

ren us tSponsbles lion qui leurpar suite de leur négligence dans l'exercice des obliga-

une amende collective a été infligée au °tOnoona duincombent, faritanv d'Ambohimangakely. Les chefs indigènes

6

ointétéégalementpunis.

l'éd Gouverneur général fait étudier

en ce moment la possibilité de et même de supprimer les débits de boissons en dehors des centes placés sous la surveillance des Européens.

LeDroitdespauvres. splt de 100/0 — Le Gouverneur général a décidé qu'un

serait perçu sur le produit de la recette brute des concerts, bals publics, bals de société faits par souscriptioll, deveplus, etc., à Tananarive et à Majunga. devraSe à Majunga, tout indigène voulant organiser un tam-tam munir d'une autorisation de la mairie, et tout tam-tamsera soumis à un droit de 5 francs.

tioctacles,

ta POpulation indigène de Tananarive. COIlsement

— Il résulte du dernier colltre 6.400,que 60.300 habitants indigènes résident à Tananarive, l'an dernier, à pareille époque.

acitrationfinancière.

actiElément des

la Colonie est

— La situation financière de

plus satisfaisantes. Le I•rnPôts indigènes ont été perçus facilement partout, A la fin htPloverubre

Dj (Ju Cen^ra^

on évaluait le total des rentrées à environ 96 0/0 pour &U des provinces côtières, et à 90 0/0 en moyennepour celles Ces chiffres, quoique peu différents les uns des autres "Olitrent cependant une différence à l'avantage des prorichcoIeres; Il faut l'attribuer à ce que, dans ces régions plus rich es déhmehés plus fertiles, les produits sont plus nombreux et les plus faciles. égard on peutciter comme caractéristique l'exemple de la ProvinCe Vohémar dont la population indigène s'est enrichie de 1-800OOO francs en 1903 par l'exportation des bœufs et a pu ainsi Verser presque dans les six premiers mois de l'année, la totalité de S0li rupôt, s'élevant à 350.000 francsseulement..

la

t

cet

d


d'ailleurs certain que l'arrivéeduchemin de fer à Tananarive améliorera encore la situation économique des régions centrales etles mettra, pour le rendement de l'impôt, sur le même pied que les provinces du littoral. Il est

Les colis postaux. —Les colis postaux de 5 à 10 kilogrammes et de valeur déclarée pourront être expédiés 1° Directement de ou pour les ports de la Colonie desservis par la compagnie des Messageries Maritimes, qui sont Tamatave, Ste-Marie, Diego-Suarez, Nosi-Be,Analalava,Majunga Maintirano, Morondava, Ambohibe et Tulear; '2° Avec acheminement par voie maritime, de ou pourles ports de la Colonie desservis par la Compagnie des Chargeurs réunis, qui Vohemar, Vatomandry, Mahanoro, Mananjary, Farafangana sont

:

:

:

;

et Fort-Dauphin 3° Avec acheminement par voie terrestre, de ou pour Tananarive

exclusivement.

FRANCE

Mort de Mme Etienne. — Notre vice-président, M. Etienne, député, vient d'avoir la douleur de perdre sa mère, décédée à Marseille. Nous prenons une grande part au deuil cruel qui atteint M. Etienne dans ses plus chères affections et nous prions notre viceprésident d'agréer l'expression de notre bien vive sympathie. Le budget des Colonies au Sénat. — Nous avons dit quelques mots, dansun de nos précédents numéros, au sujet du rapport de M. Dubief, député, sur le budget des colonies pour l'année 1904. Ajoutons aujourd'hui que ce projet de budget qui a été voté rapidement par la Chambre, a été également adopté par le Sénat, fin décembre, sans longues discussions. C'est M. Saint-Germain qui avait été chargé du rapport devant la Chambre haute. Du reste, voici plusieurs années que ce rapport est confié à l'honorable sénateur de l'Algérie, dont les sentiments en faveur des colonies sont bien connus. M. Saint-Germain a combattu dans son travail plusieurs idées que, particulièrement dans la question de la main-d'œuvre indigène, qui, en général, n'avaient pas renM. Dubief avait faitsiennes contré l'assentiment du monde colonial. En ce qui concerne Madagascar, M. Saint-Germain est d'avis que la crise économique que la

et


,Colnie subit en ce moment, ne saurait durer. Il fait l'éloge du sysème d'assistance médicale qui été établi dans la Grande Ile. a

La gendarmerie —La gendarmerie de Made Madagascar. d agascar a cessé d'exister. On a considéré en haut lieu que les forcesdemilice suffisent à assurer le bon ordre du pays et que autiepart locales ne suffisaient pas à rétribuer la ressources aimerie services. Un décret en date du13 janvier ses snPPriln6 ce corps. Nominations M. le général de division et décorations. D ancien commandant en chef de l'expédition de MadaaScar, été décoré de la médaille militaire (29 décembre 1903.) a M.le général de brigade Pennequin, de l'infanterie coloniale, III du Comité technique des troupes coloniales, ancien gouVerneur.général par intérim de Madagascar, a été promu général deH"VlSl0n et nommé au commandement de la division de Cochin-

les

de

-

-, esne,

a

-

ctiine.

16

legénéral de brigade Joffre, du génie, commandantla 19ebri-

d'artillerie, rn'litairede à

Vincennes, ancien commandant du territoire ense, étéDiégo-Suarez, dont il a, comme on sait, organisé la a nommé directeur du génie au Ministère de la guerre. réjouissons vivement de ces diverses distinctions, et généraux Duchesne, Pennequin et Joffre d' d'aoeinos meilleures félicitations. sommes égalementheureux d'apprendre que M. le général debrigade Houry, qui a été luiaussil'un des collaborateurs du tecvrrneurgénéral de Madagascar, estnommé membre du Comité eellilique des troupes coloniales, en remplacement de M. le général

hoIS

r 'des G t M

nnequln. le

-,

Lacroix, professeur Sciagasca", étéélu, au Muséum, auteur, d'une Minérologie de 12 janvier, membre de l'Académie des Sciences, — qui ne pouvait guère faire un meilleurchoix. nO\!autrepart,voici nou enreistrons quelques nomminationsadministratives que k-Orrnièresi avec grand plaisir gouverneur de 3e classe, ancien administrateur en M.Nadagascar, est nommé lieutenant-gouverneur du Gaboq. ÇaisIVut"ai>d secrétaire généraldu gouvernement du Congo franheTn °LsuPPrimé), est nommé secrétaire général du gouverGabon (emploi créé).

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Bulletin du Comité de Madagascar

Avis. — Nous prions instamment tous nos collègues de vouloir bien ne pas omettre de nous indiquer, le cas écheant, leurs changements d'adresse; le service de la Revue devient forcément irrégulier, sinon impossible, quand nous ignorons l'adresse exacte à laquelle nous devons le faire, et donne lieu alors à des réclamations qui sont peu justifiées. Nous serions particulièrement reconnaissants à nos collègues de Madagascar, qui rentrent en France ou qui retournent dans la Colonie après avoir passé quelque temps dans la métropole, de tenir compte de notre prière.

Sakafo. — Le premier Sakafo de l'année a eu lieu le mercredi 27 janvier, comme de coutume au café Riche. M. Alfred Grandidier, président d'honneur, et M. le sénateur Denis assistaient à la réunion. Le prochain Sakafo aura lieu le mercredi 24 février. Dîner mensuel. — l'Union Coloniale Française etle Comité de Madagascar, qui ont actuellement, comme on sait le même président à leur tête — M. Jules Charles-Roux— ont consacré la causerie de leur dîner du 20janvier dernier à l'examen de la question des chemins de feralgériens. M. Duportal et M. Legoüez ont pris la parole. Leurs exposés ont été très appréciés des assistants. OFFRES ET DEMANDES

à

Monteur mécanicien, ancien quartier-maître de la marine Madagascar, très au courantdu travail du fer et de l'industrie des machines, demande emploi de son métier à Madagascar. 3°


lIïl re

Un de nos collègues ayant habité longtemps Madagascar, bien très au courant des usages du pays et de la langue, trouver soit un commanditaire, soit un associé, pouvant poser de 25.000 francs de capital, pour entreprendre, dans la de Majunga de préférence,une exploitation agricole, dont des bœufs sera la base. S'adresser pour plus ample inforraé, Pourles références la Revue. et les conditions, à la Rédaction 40.

lnce âge

de

*6°PmP^a^e expert demande installation de comptabilité, tenue pe,Ivres,

vérification,mise à jour, inventaire, surveillance, etc. modérés. J-déférencesS'adresser à M. Corneloux, 12, Mansart, Paris

rue de premier ordre. Recommandé par le Comité. 70 Un des plus anciens colons de Madagascar, établi à Majunga, hectares de pâturages avec pacage, etc., mettrait ntiers occUperait ressources à la disposition des commerçants en bétail. aussi, au besoin, de l'embarquement, etc. 80 Propriété de 4 hectares à vendre, sise dans la baie d'Antongil, probvincede Maroantsetra 17.000 pieds de vanille, 1.500 caféiers ghlca, 200 jeunes cocotiers, 3.000 bananiers; deux malaaces; close par haie naturelle. Sur rivière navigable etcases accessible Ilavires ne dépassant pas 60 tonneaux. Occasion exceptionnelle. Comité. , C Un colon de Madagascar recherche un associé possédant un SeibJûtments lDlmum de 30.000 francs pour une affaire d'élevage. Renau bureau du Comité. 10° Propriété à vendre située près d'Antalaha, province de Yo^Illarî 60 hectares en partie exploités. Vanille 16.000 pieds. arabIca 16.000 pieds. Rapport cette année. Maison avec dépenda^8^°U^e de Vohemar à Maroantsetra. Rivière navigable avec pirobUes, conduisant au port d'Antalaha. S'adresser au Comité. double, 33 comptabilité partie connaissant ans, prodU'ts'-himiques et pharmaceutiques, ayant séjourné en Guinée et en dune, Meilleures références, demande poste agent commercial,

Doan^ ces

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S.

Madagascar. avant * "garçonrestaurateurayant tau Paris, désirerait 120 M.

servi dans les meilleurs res~esde connaissant cuisine, place gérant ou maîtred'hôt e à Madag'ascar. 30 Célibataire, 33 ans, bachelier ès-sciences, deux ans de séjour à. Madagascar côte Est comme industriel, demande emploi, dans eUtrPH.se culture coloniale ou comptoir. Ecrire au Comité. ta

-

-


Jeune homme, bonnes références, très actif, vingt-six ans, connaissant le commerce, désire place d'agent commercial à Madagascar. 15° MM. Colas, mécanicien, et Monet, tourneur en métaux, venant de faire leur service militaire dans l'artillerie, désirent trouver emploi de leur profession à Madagascar.Très recommandés au point de vue de la moralité, de la conduite etdu travail. 16° Jeune homme, libéré du service militaire, douze ans de pratique agricole, connaissant la comptabilité, demande emploi de comptable, contre-maître ou régisseur dans une entreprise de colonisation à Madagascar. Bonnes références. 14°


BIBLIOGRAPHIE

JOURNAUX FRANÇAIS DÉCEMBRE

1903, JANVIER 1904

«

tournai

-

des Débats. — 24 décembre.— Le Passé de Madagasca-r A propos de la publication du premier volume de la « Col1(?n »' des ouvrages anciens concernant Madagascar»éditée parle C Madagascar. « Il ne s'agit de rien moins, en réalité, que dee e()nstituer co t't sorte de recueil de Scriptores rerum Madagascaune ceslm, le premier qui ait été entrepris pour une partie de l'empire c1 français. » L'article résume les vovages des premiers Portugais. ,¡

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16 ial

L'

epeche coloniale. 3 et 5 décembre. « Madagascar. Les — de port à Tamatave— L'auteur famined'abord », par Darlange. général de la rade de

pl'

le régime

Tamaoffre aux navires un mouillage relativement sûr », puis il, ^enti°nile et Ceesprojetsétudie (les deux articles sont très documentés) les difni Ivers qui ont été préconisés pour l'établissement d'un port. projets présententrend chacun des avantages et des inconvéïùents faisant,l'auteur compte aussi, au point teCI,nique, de vue des projets relatifs à la construction d'un port dans des autres rades de la côte Est. Ces projets lui paraissent inacPa"les. Du reste, il ne se fait aucune illusion, car il terainsi :rn.veio«qUI

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d-onc Laisseerrégarer du côté de Tamatave qu'il faut envisagerl'avenir.

l'opinionsur d'autres hypothèses aurait pour résultat,

-


comme on l'a dit plus haut, de paralyser les initiatives, de retarder le développement de Tamatave et de la Colonie, et cela sans aucun profit pour les rades foraines sur lesquelles la spéculation cherche - depuis quelque temps à détourner l'attention. faut se « Enfin, on ne saurait trop répéter, en terminant, qu'il garder de considérer comme prochaine, même à Tamatave, la réalisation de tel ou tel des projets examinés ci-dessus. Avant qu'on puissepasser des études àl'exécution, un long délai sera probablement nécessaire, à moins que le développement déjà très marqué de la grande cité maritime de Madagascar ne vienne à s'accentuer dans desproportions inattendues et n'arrive à justifier bientôt les travaux si importants et les dépenses si considérables qu'entraîne la construction d'un port. »

Institut Pasteur de Tananarive et parc vaccinogène de Diego-Suarez », par E. J. En 1902, 186 personnes ont été traitées et la proportion des décès n'a pas été plus élevée que celle constatée à l'Institut Pasteur de Paris. L'Institut ne fabrique pas encore de sérums, mais il reçoit périodiquement de France tous les sérums actuellement employés antipesteux, antidiphtériques, antistreptococciques, etc. Ces sérums sont distribués selon les besoins sur les différents points de l'Ile. L'Institut fournit au service vétérinaire la tuberculine nécessaire à l'épreuve des bœufs avant l'exportation. La consommation annuelle de tuberculine est évaluée à 15 kilogrammes. Enfin, l'Institut est chargé de toutes les analyses bactériologiques à faire dans la Colonie, et particulièrement des analyses d'eau. Quant au parc vaccinogène de Diégo-Suarez, il a fourni le vaccin nécessaire à 60.000 vaccinations. Les résultats obtenus avec ce vaccin,comme avec celui deTananarive, sont excellents ils varient entre 90 et 60 p. 100 de succès. 13 décembre. — « L'Or à Madagascar », par L. Duplessis. Bon résumé de la situation minière actuelle. Nos lecteurs connaissent la question; notre correspondant de Tananarive, M. Chamier, l'a lumineusement exposée dans le numéro de novembre dernier. La Revue de Madagascar est citée à plusieurs reprises dans l'article de M. Duplessis. 19 décembre. — « Diégo-Suarez », par Henri Robin. Touj ours cette question de la défense de Diégo, sur laquelle, malheureusement, nous aurons à revenir sans cesse, tant que le 11 décembre. —

«

A Madagascar.

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Ministre de la Marine ne se sera pas décidé à imiter l'exemple de son collègue des Colonies et à déléguer les crédits nécessaires pour ladéfense fixe la défense mobile est en voied'organisahon- ainsi que l'outillage du port. Un arsenal devaitêtreinstallé On n'en a pas encorejeté les bases. Un bassin de radoub devait être construit; on est malgré l'activité du commandant de la encore, farine à Diégo, à supplier de toutes parts le ministre, de commencer les travaux. Sila marine ne veut pas entreprendre travaux, qu'on adresse à l'industrie privée! Elle est toute prête, et la besogne n en sera pas moins bien faite. « N'y a-t-il pas urgence, dit M. H. Robin, à construire un bassin dradoub quand on songe que nous n'en avons aucun dans tout 1-cean Indien? Si un de nos bateaux a une réparation à subir, c'est ans les ports anglais de l'Inde, de l'Australie du Cap qu'il lui ou aul aller; heureux est-il lorsqu'il peut éviter Maurice où la encore peste ne cesse de régner. C'est d'argent et parfois de vies perte une umaines lorsqu'il s'agit de navires de commerce. C'est un danger extrêmement grave s'il s'agit de notre flotte de guerre En outre de santé d'un nombreux équipage mise en péril, c'est tout méca!soie, toute l'artillerie, tous les défauts comme toutes les qualités le nos unités de combat livrés à la curiosité de nos adversaires de demain.

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estdu plus haut intérêt national de faire cesser immédiatement Filetât de choses. » Cela est bien dit. En terminant, signale les points faibles de la défense l'auteur l terrestre du port de Diégo. 2Janvier. « L'Année coloniale 1903 ». tioCette revue de l'année comprend un copieux résumé de la situa11 politique,économique, financière de la Grande Ile. (< 11

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7ParE.janvier.— G. et 8

«

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Le mouvement des affaires à Madagascar

:

dQue nos lecteurs veuillent

se reporter à la Chronique commerciale commerciale à TamaLa situation de décembre « aVe ils » y trouveront la même exposé et les mêmes conclusions que dans ces deux articles de la Dépêche.

te notre numéro

;

° janvier. o°rgnes.

«

Un port de commerce à Tamatave », par C. des

des Orgnes estime qu'il est urgent de construire un port sur la cô' Est côte

et que — il se rencontre sur ce point avec M. Darlange,


dont nous citions les articles plus haut — seul Tamatave, étant données son importance et la qualité relative de sa rade,peut être choisi. La construction d'un port serait très, appréciée des commerçants de la ville, — je ne pense pas qu'ils s'inscrivent en faux contre cette affirmation et le commerce général de la Colonie en profiterait largement. 17janvier. — « Le budget local de Madagascar pour 1904. » Chiffres extraits des différents chapitresde recettes de dépenses. Comme nous l'avons déjà indiqué, le budget pour 1904 a été arrêté à la somme de 24.526.000francs, et il dépasse de 1.019.000 francsle budget de 1903.

et

27 janvier. — « Madagascar. Correspondance de Tananarive. )) 28 janvier. « Madagascar. Correspondance de Tananarive», par Ch. Jamin. Deux lettres sur les événements de la quinzaine.

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30 janvier. :— « Les missions à Madagascar », par J. Moret. Plusieurs confrères ayant critiqué la mesure qui a été prise par la Colonie à l'égard des Frères de la Doctrine chrétienne, la Dépêche coloniale, sous la signature de M. Moret, « remet, dit-elle, les choses au point. » Les Frères de la Doctrine chrétienne n'ont point été expulsés. Mais, comme à l'heure actuelle, la Colonie a des écoles laïques et officielles en très grandequantité, le concours de ces congréganistes ne se justifierait plus par les raisons qui l'ont fait accepter au début de notre occupation, et la Colonie a résilié le contrat qu'elle avait signé avec eux.Dorénavant, Frères ne seront plus rétribués sur les fonds du budget local. Ainsi — dit toujours la Dépêchecolonialeon évitera les récriminations des autres missions religieuses françaises qui, bien que venues après les Frères, n'en ont pas moins des droits égaux à la parfaite impartialité des pouvoirs publics. M.Moret affirme en terminant que, contrairement à ce que d'aucuns s'imaginent, toutes les missions étrangères établies à Madagascar sont animées, à l'égard de la France, d'un excellent esprit.

les

La gendarmerie aux colonies », par Jean Mira. M. Mira a peur des gendarmes coloniaux. Il trouve qu'en IndoChine, par exemple, «ils font tache d'huile. » Aussi se réjouit-il que la gendarmerie de Madagascar soit supprimée. M. Mira est sans pitié. —

«


La Politique coloniale. 2 décembre. — — gascar. Faillites et liquidations judiciaires

La situation à Mada», par N. 9 et-25 décembre. rdOuest. Etudes sur Madagascar. I. La région du N IN II. Cultures vivrières », par Pierre Mot. nteressante notice ethnographique et économique. M. Mot revient d Madagascar de où il a fait lui-même œuvre de colon et où il a Constaté' ce qui 1les cultures lt vivrières, le riz, par , concerne eXeIIlple,les colons reûce aux indigènes.européens arrivent difficilement à faire concurPourquoi? « la raison est simple et peut se résumer ainsi pour les indigènes, lp 1 laps n'a aucune valeur; il ne compte pas, parce que, ignorant les IIlOIS les années, ils n'en ont pas la notion. Pour eux, lavaleur et dunelllarchandise n'est pas déterminée par le nombre de jours ou de semaines qu'il a fallu pour la produire, du moment que. cette n'a coûté aucune fatigue; mais seulement par le fait eu à fournir un effort musculaire qui leur a causé une fatî*.?u® Physique; il leur importe peu que l'effort ait été bref, il suffit n, laIt existé. Ainsi, ils demandent relativement cher des bois qu'ils vont hercher dans la forêt, en dépit du peu de temps que prend cette enibie. Parce que le travail d'abattage estru d e et le transp ort «

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contraire, pour le riz, auquel ils consacrent, eux etleur favaiii, quatre mois de soins et de surveillance, ils ne se montrent cS-exigeants. C'est que leur paresse a su réduire les soins à l'arrach8e de quelques herbes menues, et la surveillance à un long f au bord du champ. Ils ne considèrent qu'une chose, cest vlle,sIl a fallu peiner pour aller chercher le bois, le riz lui, est b eaucoup seul, sans fatigue poureux. Aussi ne lui trouvent-ils pas plus de valeur qu'aux bananes qui pullulent dans la poussent et se repro d uisent sans soins d'aucune sorte

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Ci décembre. Taeréquisitoire, « La vérité sur Madagascar. Un réquisitoire. » c'est la lettre que la Chambre consultative de Tarnave a adressée au Gouverneur général au sujet de la situation affaires seize liquidations Tamatave,dans le courant de l'année 1903 iIllo Chambre — serait dû, consultative, à l'augmentation progressive des impôts de fer SUF l'indigène et aux réquisitions d'hommes pour le chemin

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28-29 décembre. Saignes.

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«

Madagascar-mensonge », par Lucien

25-26 janvier. — « Représailles », par Olo-Marina. A propos de l'affaire Battesti, dont nous parlons plus haut (voir aux Informations). On maltraite l'indigène, assure M. Olo-Marinai on le traite en esclave et non en « valeur sociale », c'est pour cela que, dès qu'il peut, il serévolte frappe à son tour. à L'Avenir. (Arras) 23 décembre. — Variétés « La dentelle Madagascar. » Lettre d'un Artésien qui habite la Colonie et qui connaît bien, on le voit, les questions concernant la fabrication de la dentelle. « Jusqu'à ce jour, les ouvrières malgaches ont confectionné principalement la dentelle au fuseau et, parmi les divers types de ce genre, elles ont pratiqué surtout celui des passements qui, en France, s'est à peu près localisé dans la Haute-Loire et dans les Vosges. Il n'est pas douteux, d'ailleurs, qu'elles pourront aisément et rapidement arriver à produire, en suivant au besoin les demandes de la mode, toutes les variétés de points à l'aiguille ou au fuseau qui forment les spécialités des diverses régions dentellières de France, de Belgique, d'Angleterre et d'Italie. » Pendant longtemps, les dentelles de soie, dont la matière première est fournie par le pays même, ont été les seules fabriquées et les seules en usage à Madagascar. Aujourd'hui, les conseils des Européens résidant à Madagascar ayant été écoutés, les 2.500 ou 3.000 femmes malgaches de l'Imerina et du Betsileo qui font de la dentelle, n'emploient plus guère que lefil. Certaines ont commencé à garnir leurs carreaux de divers textiles indigènes qui, employés seuls ou mêlés à d'autres fils,pourront donner un cachet original à leurs dentelles. Du reste, tout ce qui concerne la partie technique, le maniement des fuseaux, leur est très familier. Elles savent travailler, et une (( dentellière » française n'aurait rien de nouveau à leur apprendre. (L'expériencel'a prouvé, du reste.) aujourd'hui « Le seul perfectionnement susceptible d'être apporté à cette branche de l'industrie indigène, dit très justement le correspondant de l'Avenir, est la création d'un enseignementuniquement artistique, d'ordre beaucoup plus élevé que le travail d'atelier et qui, ayant pour objet de développer le goût des élèves et de leur faire connaître etapprécier les nuances et les styles, ne saurait être du ressort d'un praticien ordinaire. »

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JOURNAUX DE LA COLONIE de Madagascar. — 15 décembre. — « Le Budget

», par

Examen du budget de la Colonie 1904. L'Echo se plaint et°n,ai^ diminué les crédits du servicepour des mines de 9.951 francs qu ait augmenté ceux du service de l'agriculture de 82.789 rancs. Les mines rapportent et leur personnel est insuffisant, tandis que lepersonnel de l'agriculture est très copieux. Les crédits enseignement sont également augmentés on crée de nouvelles ecoles, on en crée beaucoup trop. « Que ferez-vous, dit l'Echo, des ferez-vous dans un an ou deux, quand vous aurez sur le pavé es centaines de jeunes gens, ayant une demi-instruction? » 29décembre. III, par Zim. La crise commerciale « — est manque d'équilibre entre les importations et les exportations 'est, n'en pas douter, la seule cause du mal dont souffre la Colonie.

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La Dépêche —16 décembre. de Madagascar. « Le Théâtre» — ParAriel. Le cahier des charges spécifie que les artistes ayant déjà fait Partie d'une troupe ancienne ne pourront revenir dans la Colonie l'assentiment des Commissions municipales. CIest bien rigoureux, dit Ariel, car à l'époque où la troupe de adagascar en France, la plupart des artistes sont déjà oëfes, pourrentre la saison d'hiver. Où le directeur trouvera-t-il du Monde, s'il lui est interdit de ramener à Madagascar les artistes IUl enviennent Il serait plus logique d'accorder la subvention Maternent après la saison, pour permettre au nouveau direcUr de composer sa troupe avant les engagementsd'octobre.

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JOURNAUX ETRANGERS de Lausanne. — 21 et 24 novembre 1903. — « A Les Malgaches et leurs nouveaux maîtres », par André

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ont vu ce nom plus haut, au bas de notre article de Chazel examine, dans ces deux articles de la Gazette de VçUSannei rapidement, mais d'une plume habile, ce que GouGernement français a fait, depuis la conquête, pour civiliser la Grande tête* M.

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beaucoup de choses, et de très bonnes, et le tout bien a USSI, parce que l'esprit des Hovas est « un esprit de soumission et


de douceur. » Presque tous les Malgaches, dit M. Chazel, sont des êtres essentiellement paisibles, et très intelligents. De plus, il en est beaucoup qui sont de véritables chrétiens. « Déjà il est possible de constater qu'à Madagascar, plus que dans nos anciennes colonies, les rapports entre indigènes et Français sont en somme des plus satisfaisants. profond « Il n'y a pas, semble-t-il, entre les deux races, un fossé et infranchissable.Elles tendent visiblement à se rapprocher par la confiance et la fidélité des classes inférieures et par les progrès intellectuels des classes supérieures, avec lesquelles les Français de toute catégorie ne craignent nullement de frayer.»

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LIBRAIRIE Principes de colonisation et de Législation coloniale. Seconde édition entièrement refondue et considérablement augmentée. A. GIRAULT. Professeur d'Economie politique à l'Université de Poitiers. Paris. Larose. 1 vol. in-12. p. XVI; 789. M. A. Girault, de l'Université de Poitiers, qui professe avec tant de distinction l'économie politique l'Université de cette ville, est en même temps un de nos spécialistes les plus compétents dans les questions coloniales. Membre de l'Institut colonial international, membre du Comité de Madagascar organisé l'an dernier à Poitiers et choisi par ses collègues pour faire partie du bureau de ce Comité où ses avis, toujours judicieux, sont fort écoutés, M. Girault fut redevable de sa première notoriété comme colonial au volume publié en 1894 sous le titre ci-dessus et dont il vient de nous donner une édition nouvelle. On peut dire de l'ouvrage qu'il a profité, durant cet espace de dix années, dans la mesure même où s'estétendu et affermi l'empire colonial de la France. Documenté très suffisamment sous sa première forme, construit suivant un plan qui rendait aisé l'abord des questions les plus complexes, rédigé dans tous ses détails avec le souci du fait exact et contrôlé aux meilleures sources, il procurait en plus la surprise de venir d'un débutant. Et ce débutant, qui n'était pas un colonial de la carrière, avait un sens très net de laréalité lointaine, il apportait des aperçus personnels dont l'expérience a presque toujours justifié la sagesse pratique. Aussi le livre fut-il adopté avec empressement, non seulement dans les Ecoles spéciales et les Facultés où un manuel complet est une ressource si commode, mais chez les coloniaux de profession qui aiment àpréciser, à contrôler, à ramener à l'unité des principes les leçons variées de l'expérience.

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ujourd'hui c'est moins une édition que nous donne l'auteur, traité entièrement, renouvelé, sous l'influence des événements rprois ont agrandi à la fois et organisé possessions coloniales

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nos : événements décisifs se sont produits. La grande île de Madagascar a été annexée et il fallu l'organiser. Une a œuvre de central'on peut croire définitive, a été accomplie en Indoque Chine.Les différentes pièces.qui composent l'Afrique occidentale française ont été soudées et réunies sous l'autorité d'un gouverneur général dont le rôle effacé début, devient aujourd'hui plus actif. au France redevenue une grande puissance coloniale, a eu cette h inouïe de trouver presque en même temps, pour les placer à a des trois grands de son nouvel empire, des gouvermorceaux neurs généraux d'une valeur exceptionnelle qui, trouvant pour ainsi ble rase et à peu près libres de faire ce qu'ils voulaient, ont une rapidité surprenante une œuvre admirable. » (Préace deavec la seconde édition.) L'auteur qui parle en ces termes excellents dela situation actuelle d de nos colonies, a su mettre enaccord avec elle les développements ^^riques les considérations juridiques qui font la substance de so OUvrage. Il n'y a pas, pour ainsi dire, un seul chapitre, qui n'ait reu des additions considérables, qui n'ait subi dans le détail des reIllaniements dont la conscience en double la valeur. Certains IIllS. de ces chapitres, celui notamment qui est consacré à et à la Tunisie, tenues en dehors du plan primitif, ceux aussi où le régime de Madagascar, postérieurement à la guerre de IOQ est caractérisé et discuté, sont entièrement nouveaux. ris dans ensemble l'ouvrage dont le deuxième volume est en son Paration (c'est pour ce volume qu'ont été réservées les questions omiques), , est sans contestation le plus nourri, le plus aisément IlaUIable de tous ceuxqui ont embrassé aussi vaste matière. une Hevable dans le détail, sous sa forme nouvelle, aux livres de .UbOlS, de Lanessan, Billiard et Leroy-Beaulieu qui ont paru 1894, il maintient tous ses droits à l'estime par la priorité yN - l'ordre du temps; il a de plus, ce qui vaut mieux, toute la étude systématique et complète, qu'un travailleur éméPouvait seul mener à bonne fin. Il est le manuel indispensable à eIcoque veut avoir sous la main, présenté par un esprit judicieux juriste et historien, le tableau de notre situation àl'aurore du XXe siècle. J. A. H.

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ACTES OFFICIELS Journal Officiel de la République Française

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novembre. — M. le capitaine Robert est affecté la Direction d'artillerie de Diego-Suarez. 8 novembre. — M. le médecin de 2e classe Gloaguen, du port de le remorqueur le Brest, est désigné pour embarquer, Goliath, qui doit se rendre à Diego-Suarez. M. Le Corvoisier, enseigne de vaisseau du port de Toulon, est désigné pour embarquer, comme officier en second, sur le remorqueur Goliath, qui doit se rendre à Diego-Suarez. t) novembre. — Ont été nommés officiers d'Académie

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d'infanterie coloniale, commissaireadjoint de Madagascar a l'Exposition d'Hanoi; Engelhard publiciste à Tananarive. 10 novembre. — M.Nicolet, lieutenant d'Infanterie hors cadres (Bataillon Etranger de Madagascar) est réintégré au 2e régiment étranger. commissaire de 2e classe Sossotte, est désigné pour servir — M. le Tananarive. commandant — M. le lieutenant de vaisseau Convers, est nommé du remorqueur le Goliath. 11 novembre. — M. Dumesnil d'Arrentière, lieutenant au 1errégiment étranger est mis hors cadres (Bataillon étrangerdeMadagascar) 12 novembre. — M. le capitaine Labat. du 13° régiment, passe à la 10ecompagnie du 2e malgaches. M. le capitaine Guillet du MM. Ducarre, capitaine

à


régiment est maintenu au 15e régiment, ayant été autorisé à accomplir une troisième année deséjour colonial. M. le lieutenant Fenodot, du 3e sénégalais, est affecté au 6e régiment. novembre. M. Bonefoux, officier d'administration de 2e classe, — du génie, provenant deMadagascar, est désigné pour être employé dans la direction de Paris. M- Groze, officier d'administration de 2e classe du génie, provenant deMadagascar,esldésigné pour être employé en Tunisie. 15e

Il

Billuart, officier d'administration de 3e classe du génie,, lapatrié deMadagascar, est désigné pour être employé dans la direction de Nantes. novef>ibre.—M. capitaineHoux, l'artillerie coloniale, de Toulon, est nommé commissaire rapporteur près le conseil de guerre d'Hanoi. M, le capitaine Borel,estaffecté la 5e batterie d'artillerie coloniale à Diégo-Suarez, novembre. MM. Sicre de Fontbrune, Pechmarty, Vivie, ont — été nommés à l'emploi d'administrateur-adjoint de 2e classenovembre. Approbation de mutations à Madagascar. — Médecins majors de 2e classe, à l'hôpital de Tananarive, M, Hotchkiss; service local (ambulance d'Andevorante), au M.Germain; l'hôpitaldeMajunga,M.Binard. M.

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l'ambulancede Morondava, M. Cartron: à l'hôpital deMajunga, M. Brisemur: au service local (à Manjakandriana), M. Bobert; à l'ambulante A

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de l'Ilot Indien,M. Le Pape. Pharmacien-major de 2e classe. Al'hôpital de Diego-Suarez, M. Mirville.

Pharmacien aide-major 1reclasse. - l'hôpital Lambert. novembre. - désignés pour servir A

de

de Majunga, M. oQui été à Madagascar (infanterie coloniale) : MM. Les capitaines Tursonnier, del'Etat-major particulier à Paris; Baud, du 1errégiment; Laulhier, du 3e régiment; Mari, d u e régiment; (u , deLescluse de Kerouara, du 6e régiment; t Bastide,du8erégiment DelortJénot, du '2f régiment Laval, du 22e régiment Boy, du 23e régiment;MM. les lieutenantsValmary, du 4e régiment; Morand, du 5erégiment; Mazin,

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du1er

régiment; Guénot, Crebessac et Gri veau, du 24e régi-

ment. — Ont été placés Au 4e régiment; M. le lieutenant-colonel Blondlat, du 2e malgaches. Au 5e régiment; M. le lieutenant Suzzoni, du3° sénégalais. M. le lieutenant Mombeig, du 3e sénégalais. Au 22e régiment — Troupes de Madagascar. M. le lieutenant-colonel Orlanducci, en service à Madagascar est placé au 15e régiment; M. le capitaine Gautheret, du 3e malgaches, passe à l'Etat-Major particulier, et est nommé commissaire rapporteur près le conseil de guerre permanent de Diego-Suarez. M. le capitaine Bruner, M. le lieutenant Janvier de la Motte, du 13erégiment, passent à la 9e compagnie du 2e malgaches. M. le lieutenant Brisbarre, du 13 régiment; passe à la 2e compagnie du 15e régiment M.le lieutenant Guillot, du 3e sénégalais, passe à la 11e compagnie. M. le capitaine Ducarre, du 1re régiment, passe à l'Etat-Major particulier. (Etat-Major du général commandant le département de la Seine). M. le capitaine Bérard, du 1er régiment; passe au 23e.

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Le secrétaire général dit Comité deMadagascar DIRECTEUR-GÉRANT

C. DELHORBE


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