Revue de Madagascar (Paris) Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Comité de Madagascar. Revue de Madagascar (Paris). 1904/05/10.
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LE CARACTÈRE DELA
MISE EN VALEUR DE MADAGASCAR
Nous beaucoup trop portés à considérer les théosommes les et les pratiques coloniales d'un gouverneur de notre l'ern PS5 même éminent, l'expression d'un caprice percomme sonnel: rarement, il nous entre dans l'esprit qu'un a d minisrateur de colonies ait pu méditer, de très loin dans le nos pasé, les mesures qu'il juge à propos de prendre dans le Nous répugnons à imaginer qu'un homme d'action toiSe s'imprégner à un tel degré de la philosophie de l'hisIOIre, sa conduite soit comme la solution logique d'un ng que sérieux * examen. Je voudrais (1), en examinant ici le colonisation qu' a adopté le général Gallieni, tenter prouver qu'il n'est pas seulement bon en lui-même .P°ur le présent, mais qu'il s'inspire des plus lointaines alsons du passé et prépare pour l'avenir les solutions les plus tavorablesà
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la France.
extraitedarquable extraiteHU
étude de M. Marcel Dubois que nous publions ici est compte rendu sténographique de la conférence faite à Amiens par à la Sorbonne. le 16 mars dernier.
prOfesseur
1
Pour apprécier les conditions dans lesquelles se doit faire la mise en valeur de Madagascar, il faut donc s'imprégner d'e .-p.'H.. d'évolution historique et comprendre comment, dans chaque période, les procédés d'exploitation ont varié. En effet, ce serait une grave erreur de croire que Madagascar est restée à travers les siècles une stable et même valeur de colonisation, L'Ile, en elle-même, vaut assurément ce qu'elle valait, mais, d'une part, d'autres pays coloniaux se sont développés depuis les premières tentatives de colonisation de Madagascar, dont l'activité a réagi sur la valeur même de l'lie; et d'autre part, au cours des siècles, les grands chemins du commerce international ont singulièrement varié. Il est intéressant de montrer par quelles étapes ont passé l'œuvre de la colonisation de Madagascar et l'opinion des peuples -ç^ilisés. Quand on expose devant un public français vraiment ins: truit des conditions géographiques de l'Ile de Madagascar, les desseins et les actes du Gouverneur général actuel, qui incarne tous les espoirs de notre nation dans ce pays lointain, on est .-4t)Üsé aux reproches d'optimisme. « Eh quoi, pensent les esprits critiques qui considèrent la condition actuelle de Madagascar comme une condition naturelle, comment nourrir l'espoir qu'un pays aussi mal peuplé et dont l'insuffisant peuplement atteste l'insuffisante richesse, pourra jamais devenir le lieu de résidence d'une colonie nombreuse de Français de la métropole, de la Réunion ou de frères de races de l'île
?»
Maurice
Je voudrais combattre cette objection en essayant de montrer que la conditionmédiocre de Madagascar, sous sa forme actuelle, n'est point, à vrai dire, une condition naturelle, mais une condition résultant de l'histoire d'isolement de l'Ile de Madagascar qui s'est trouvée comme neutralisée entre les courants de navigation et de commerce qui passaient à distance de ses côtes. -
II
Quand les Portugais touchent à Madagascar au commencement du XVIe siècle, après avoir doublé le necap de sperance, cette Ile apour eux un fort médiocre intérêt. Le Pays qu'ils visent, c'est l'Inde et le des îles Malaises, groupe îles des Épiceset, au-delà, tous les pays décrits par Marco Les Portugais touchent la côte d'Afrique et, de là, vont vers l'Inde ou directement vers l'archipel Malais. ODlent l'Ile de Madagascar, dans laquelle ils trouvaient ne Point l'or, et qui leur offrait pas immédiatement d'autres ne Jets de trafic, exemple par ceux qui sont dérivés des cultures, aurait-elle attiré leur attention, quand ils trouvaient tant à 8agner dans les pays d'Extrême-Orient où ils avaient supplanté h ands arabes? IPuand les Hollandais succèdent aux Portugais qu'ils r nidans l'océan Indien, ils ont encore beaucoup soin que leurs prédécesseurs de relâcher à Madagascar ddans leur marche vers l'Inde et les îles d'Extrême-Orient. En eet, ils montent des navires de meilleure tenue à la rtfer, de Hue plus solide, de tonnage plus considérable, de votlr^e complexe. Donc, quand ils ont relâché au cap de BonneFrance ppur refaire des provisions d'eau et de vivres, ils droit vers l'Inde ou vers les îles plus tard, ils choiComme relâche, en cas de besoin, l'île Maurice qui a avantage de ne les point mettre en contact avec des indi6S dangereux. Madagascar, cette fois encore, reste en de h ors des grandes voies du commerce et de la colonisation. Quand c'est le tour des Français d'entrer dans la lice de la grande marine et de la colonisation lointaine, les maximes ne Sont plus les chez de petits peuples essentiellemêmes que Ulp-Ilt marins et commerçants comme les Arabes, les Portugais ou les hollandais. On sait avec quel esprit imprégné de bon gens, comme l'esprit devrait toujours être, nos ancêtres du XVIeetduXVIIe siècle se moquèrent des Espagnols et des PorgaIS qui ne colonisaient que pour rechercher des métaux
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précieux. Dès qu'il fut question en France de conquérir et de mettre en valeur des terres lointaines, le tempérament agriculteur de la nation se marqua dans les desseins des politiques et dans les actes des colonisateurs. Ainsi Madagascar, qui ne paraissait ni aux Portugais, ni aux Hollandais, digne d'arrêter leurs navires sur le chemin de l'Inde, plut immédiatement aux Français, gens d'un peuple nombreux et habitué à mettre la terre en valeur et que séduisait précisément la qualité de terre riche et mal peuplée de Madagascar. N'était-ce pas là qu'on pouvait « provigner de nouvelles Frances », comme dit un économiste du XVIe siècle? Ce caractère de conquête dela terre opposé au caractère de commerce et de navigation qui passe, se marque bien dans les tentatives de Pronis et de Flacourt. Mais gardons-nous d'isoler l'histoire de la colonisation de Madagascar de l'histoire des autres efforts coloniaux de la France au xvne siècle. Il paraît manifeste que le peuple auquel semblaient échoir pour toujours les admirables pays du Canada et de la Louisiane pouvait, sans être taxé de faiblesse et de contradiction, renoncer aux perspectives beaucoup moins avantageuses de Madagascar. C'est ce que nous ne comprenons pas, parce que nous nous obstinons à juger isolément l'histoire de Pronis et de Flacourt, sans penser à ce que faisaient d'autres Français à la même époque et dans d'autres parages. D'ailleurs, la politique coloniale française du XVIIe siècle ayant trouvé sa satisfaction de peuplement dans les régions américaines, ne tarda pas à évoluer, du jour où elle fut servie par une marine de commerce digne de celle de la Hollande et de l'Angleterre, sinon supérieure. Cette marine qui devenait un instrument de colonisation dont Colbert se voulait servir sans relâche, comme le bon commerçant qui tient en main un instrument de premier ordre, imposa bientôt à la colonisation elle-même de notre pays un certain virement. Et il y paraît, à l'ardeur avec laquelle l'admirable ministre s'efforced'implanter le commerce français dans l'Inde, par le mécanisme des grandes compagnies de commerce. Le dessein, auquel il attachait grande importance, d'un établissement dans les pays tempérés de l'Afrique australe, prouve à lui seul que Mada-
gascar n'était plus préoccupation principale de la poliune que royale. Une fois de plus, Madagascar trouvait un se pOInt neutre au milieu des courants maritimes et coloniaux du Inonde. Il fallait bien aux navires français des escales, mais ces escales préférées étaient l'île de France et Bourbon, où il yavait des bois, de l'eau douce, des vivres de qualité fraîche. etOÙl'on risquait aucune mauvaise aventure en compagnie ne Igènes de mœurs sauvages. peut donc dire que la période de colonisation des parages et malgaches au XVIIe siècle fut une période de tenà peu près exclusivement françaises sur Mad agascar. Ourquoi les Français sont-ils conduits en cette occurrence se atreent que les Anglais? On trouverait apparemment l'excab de cette anomalie dans le caractère de colonisation de peuplement que nos ancêtres du XVIIe siècle tendaient a donner à leurs entreprises. Notre pays de labourage et de oufaSe » ne négligeait point, toutes les« fois que l'occasion 11 était offerte, d'occuper et de peupler dans la mesure du les bonnes terres qui se trouvaient sur le passage 1eseXpéditions de commerce. C'est ce que semblent signifier les expéditions de Pronis et de Flacourt à Madagascar. Mais dès que Colbert eut nettement orienté la politique coloniale française de l'océan Indien vers le commerce des Indes et eut eCldé davoir recours au mécanisme des Sociétés de comet de colonisation, Madagascar fut délaissée. Quand nous passons en revue l'histoire de la colonisation française f à Madagascar, nous commettons facilement l'erreur de considérer sujet comme capital pour la seule raison que nous ISOons dans un chapitre, ce qui est toujours une grande fauted'histoire. Si l'on veut savoir quelle importance cette Ile avaitdans la pensée coloniale de Colbert et de Louis XIV, il faut exarniner les autres éléments contemporains de coloni'ntion.Au lieu de déclarer que l'effort fut beaucoup trop faib que cette faiblesse fut déplorable, ne ferait-on pas mieux dedire tout de suite que Madagascar, dans le jeu des onlaux rançalS, une positionsecondaire, et que Pour une position secondaire on ne fit naturellement que des sacrifices de médiocre importance. Mais cette prudence
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dictée par l'esprit comparatif qui doit être justement l'esprit de l'historien me semble avoir toujours été extrêmement rare quand on a parlé de Madagascar. Concluons donc que Madagascar ne fut pas un des grands soucis de la politique coloniale du XVIIe siècle; et d'ailleurs, on ne sauraitblâmer les politiques qui, ayant à choisir entre la pénible tentative de peuplement d'une grande île et les profits immédiats du commerce de l'Inde, ont choisi pour leur pays ces profits immédiats. Il faut remarquer, du reste, que nos ancêtres du XVIIe siècle abordèrent Madagascar dans sa région la moins favorable et la plus pauvre, de beaucoup. Je sais bien que Flacourt eut connaissance des meilleurs pays qu'il y avait à l'intérieur de l'Ile il n'en était pas moins condamné, par la position même des premiers établissements français, à échouer, tant il était loin des régions où des colons français eussent pu se fixer. On n'était pas encore à l'époque où les hommes raisonnaient scientifiquement sur les avantages et les inconvénients des climats d'une grande étendue de terre comme Madagascar. Les hardis marins, une fois le cap de Bonne-Espérance doublé, essayaient tout simplement de toucher l'Ile le plus tôt possible et de commencer leurs opérations dans le havre où le vent les avait amenés tout d'abord. En somme, la Grande Ile n'eut jamais qu'une importance très secondaire pour les plus anciens dominateurs maritimes de ces parages, je veux dire pour les Arabes. Ce qui attirait les navigateurs arabes, et on le comprend sans peine, c'étaient les richesses commerciales de l'Inde, de l'archipel Malais, ou bien le commerce des esclaves à destination de tous les pays de civilisation musulmane sur la côte d'Afrique. Madagascar ne fut pour eux qu'une annexe de Zanzibar, marché de traite et de commerce. Quand les Portugais doublent le cap de Bonne-Espérance et arrivent à la portée dé la Grande Ile, ils ne font qu'y passer, tant ilssont pressés eux-mêmes d'exploiter les pays qui jusque-là rapportaient le plus aux Arabes. Eux aussi pensent à l'Inde et aux îles des Epices. Même préoccupation chez les Hollandais, quand ils dépo-
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les Portugais du commerce de l'Inde et de la Malaisie. yaiit de bons points de relâche Sud de l'Afrique, dans des au régions tempérées, l'Inde sur ils n'ont besoin, gagner pour leurs robustes vaisseaux, que d'un lieu de relâche et non d'une du cap de Bonne-Espérance vers l'Tne' Moisissent-ils Maurice. Comme les comme escale l'bes comme les Portugais, les Hollandais, enfants d'un peuple d'un petit pays, étaient des rouliers des mers, des commissionnaires marchandises qui songeaient beauen moins à peupler et à coloniser qu'à prendre les car g aison là où ilsles trouvaient abondance, c'est-à-diredans des en pays de population nombreuse et de civilisation déjà assez n comme l'Inde. Ils tentaient la culture dans des que ne bions la main-d'œuvre était nombreuse et affinée, comme a .J aVa mais non à Ma da g ascar où iln' y avaitqu'aventures à COUrIr et coups à recevoir pendant longtemps avant de tirer du pays moindre cargaison utile.
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Au A XVIIIe siècle, Madagascar préoccupe beaucoup moins encorequ'au l'opinion
des Français qui s'intéressaient à En effet, nous sommes alors en pleine période de colonisation commerciale. Il suffit de lire les écrivains ce siècle de philosophie très haute, beaucoup trop haute quelquefois, rendre compte de la préférence que, suipour se vanj. une doctrine, j'allais dire une mode anglaise, nous accord'Arfaiïl aux entreprises de commerce pur et simple. La doctrine Smith a pénétré notre société d'illusionnistes et Idéologues, et notre politique est dirigée par ces dangetendances d'esprit comme le prouve le honteux traité earls de 1763, les résultats de l'idéologie politique sont car oUJours des désastres, et c'est la récompense assurée des peuples naïfs qui ont cru à la fraternité du genre humain!. Quand Voltaire faisait un trait d'esprit en se moquant des arPen^s de neige du Canada et croyait faire une affaire en plaçant son argent sur la Compagnie des XVIIe lacoloniatin.
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Indes, son esprit traduisait bien un état général de l'opinion de son temps. Il n'est donc pas étonnant qu'au XVIIIe siècle, nos compatriotes n'aient guère pensé à Madagascar et que l'entreprise de l'aventurier Beniowski se soit déroulée au milieu de l'indifférence la plus générale. A en juger par la mollesse avec laquelle nos gouvernants considéraient les affaires de l'Inde, on peut comprendre de quel dédain ils étaient animés quand on leur parlait de Madagascar. Donc, au XVIIIe siècle, en dépit de tentatives isolées, et qui n'attestent point l'effort vigoureux et conscient du gouvernement français, c'est toujours, jusqu'à la perte de l'Inde, le commerce de la riche et populeuse péninsule qui préoccupe nos hommes politiques et nos commerçants. La grande, inculte et mal peuplée Madagascar semble terrain d'aventures qui n'a rien de favorable à l'intérêt du commerce. N'est-ce pas au XVIIIe siècle que se développe de plus en plus chez nous la théorie et aussi la pratique de la colonisation commerciale,tandis que l'on perd le goût des fameux « arpents de neige du Canada, et que l'on se désintéresse des entreprises de la Louisiane? Pendant ce siècle de commerce, qui fut aussi pour nous un siècle de désastres coloniaux, les grandes opérations de la marine française se font surtout dans l'Atlantique, où l'on transporte des cargaisons de noirs d'Afrique pour les Antilles afin de ramener des cargaisons de produits de la culture de ces régions en France. C'est à peine si la perte de l'Inde, perte à laquelle ne se résigna point vite l'opinion publique, comme le prouve l'âpreté de la campagne navale dans l'océan Indien pendant la guerre d'indépendance d'Amérique, c'est à peine si la perte de l'Inde, dis-je, attire de nouveau l'attention sur Madagascar. De l'Inde, la préoccupation se porte vers l'Indo-Chine où l'on espère une Inde nouvelle pour le commerce français, et c'est justement ce qu'atteste la fameuse aventure de l'ambassade de l'empereur d'Annam à la cour de France et la mission de l'évêque d'Adran. Notre colonie de Madagascar redevint, au cours des guerres de la Révolution et de l'Empire, précieuse à l'intérêt français,
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mais seulement à titre de base d'opérations contre les Indes. ans le grand projet de Napoléon Ier, dirigé contre la colonie anglaise, Madagascar joue le rôle de base de ravitaillement Pour les opérations préparées à Bourbon et à Maurice contre les possessions britanniques. Déjà, avant que ces opérations engagées, des commissaires envoyés par les assemlees politiques françaises avaient apprécié la valeur de l'Ile, Par exemple le fameux Lescalier dont la relation est si intéressante. C'est dans l'intervalle des guerres qui nous que, avaient fait perdre l'Inde et des mémorables actions de la Période révolutionnaire, Bourbon et l'Ile-de-France avaient grandement gagné en population et en richesse, de telle sorte que leurs habitants avaient graduellement fait connaître les ressources de Madagascar et modifié l'opinion de la métroPole. Enfin, l'occupation de la colonie hollandaise du Cap par Anglais rendait nécessaire à la France l'acquisitiond'un Poste qui lui permît de lutter dans l'océan Indien et de garantir ses possessions comme de préparerl'avenir. Dès cette epoque, on sait Madagascar peut jouer le rôle de pourque oyeuse en bétail et vivres en pour les petites îles et pour les qui viendraient s'y abriter. peut donc dire que l'importance de Madagascar comme entre de ravitaillement des forces françaises chargées de l'Ile-de-France et Bourbon, se révéla surtout pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire. Là est la tradition d'intérêt bien compris, quoique la tradition de prise de posession diplomatique date de beaucoup plus loin. Madagascar 'tlV.aIt été jusque là un champ de colonisation que son propriétaire ne voyait aucun intérêt à cultiver, mais dont il sentait Iportance assez grande pour ne point laisser périmer son d'Oit.L'aiguillon de l'intérêt vint alors et l'on saitcomment. politiquesqui signalent premiers, ce sont les comttiisslres de assemblées de la Révolution qui, très sagenos Ment,Inoitrent de faire moindre la ne résistance u.e Mauricel'impossibilité Réunion, s'assure d'a bord sil'on
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la Grande Ile voisine.
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la déposition du commissaire que je viens de tout à fait catégorique. Les missions de ces suc-
cesseurs, jusqu'au jour où le général Decaen fut chargé de la
défense des colonies françaises de l'océan Indien et même de l'attaque contre l'Inde, visent toutes au même but. IV
Cette notion nouvelle de l'intérêt économique de Madagascar se fait jour de mieux en mieux en Angleterre comme en France. Aussi, lorsque les hostilités cessent en 1814, puis -en 1815, entre les deux pays, c'est à qui recherchera la possession de la Grande Ile. Les Français ont apprécié les services qu'elle avait rendus pendant les opérations du général Decaen. Les Anglais sentaient aussi tout le danger d'une terre française interposée entre leur colonie du Cap et l'Inde et qui neutraliserait l'île Maurice, si la France en prenait vraiment possession. C'est cette idée qui ressort de l'àpreté des négociations engagées entré les gouvernements français et anglais, ,au cours desquelles le gouverneur anglais sirRobert Farquhar et Sylvain Roux se distinguèrent, le premier par sa subtile mauvaise foi et le second par sa patriotique obstination. Sir Robert Farquhar affirmait que Madagascar était une dépendance de l'île Maurice et s'il avait tort à ne consulter que la foi des traités, il avait raison dans l'intérêt anglais, car l'acquisition de Madagascar par les Français devenait l'annulation des avantages de cette île Maurice dont l'acquisition contre Decaen avait coûté tant de peine. A cette époque où les marines à voiles transportaient lentement troupes et approvisionnements, et où les Anglais n'avaient pas encore pu apprécier la valeur des régions élevées de l'Inde du Nord pour la conservation de la santé des troupes anglaises, il paraissait utile d'avoir, outre le Cap dont les ressources étaient encore mal mises en valeur, une autre terre de ravitaillement en provisions diverses. Et puis, pourquoi ne pas le dire tout simplement, les Anglais voulaient être les maîtres absolus de l'océan Indien, et ils étaient tout uniquement gênés par l'idée que la France y conserverait quelque chose Madagascar aux mains -des Français, n'était-ce pas l'émigration assurée des Mauri-
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ciens restés Français? C'est bien sur quoi comptaient les nôtres instruits l'expérience des Français de Bourbon et par de Maurice, qui, dès le commencement du XVIIIe siècle, voyaientdans Madagascar leur bien et leur terre d'expansion. QUI aurait la Grande Ile, serait en réalité maître des archipels. Donc il entre dans les raisonnements de sir Robert arquhar, comme dans les raisonnements de tout homme anglais qui a de la race, toute une part de considérations
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d'ordre économique. Alors commence, dans tout le du XIXe siècle, cette cours curieuse rivalité de la France et de l'Angleterre, tantôt verte, tantôt dissimulée et l'on peut bien dire que si la Grande-Bretagne n'a fin de compte, mis une opposition pas, en formelle au protectorat, puis à l'annexion de la France, c'est qu'en vérité agents l'avaient renseignée sur la très inégale ses valeur des diverses parties de Madagascar.
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V Ce qu'il est
intéressant d'observer, c'est le progrès de la connaissance et par conséquent de l'appréciation de l'un et peuple au cours du XIXe siècle. Dès que les missionet les agents d'affaires des deux pays eurent pénétré à ananarive et visité l'Imerina, ils eurent une idée générale, à eu près saine, de la valeur de Madagascar. Seulement, chacun , deux peuples interpréta les faits trouvaient en présence desquels se ses représentants, suivant la propension particulière de son tempérament national. Les Anglais comprirent vite que ce n'était là assurer qu'un marché second aire, maisqu'ilimportait de pour avoir une sorte de monopole des transports dans oCén Indien. Les Français, tenaces comme des agriculteurs, Se Irllrent bien vite dans l'esprit que si le pays ne produisait Pas beaucoup,c'estparcequ'ilétaitmal cultivé, et nourrirent. OuP, c'est parce qu'i l était ma l elilti*vé, nourrirent 1» Poir obstiné d'en faire un vrai pays d'agriculture, ce qui f la fut préoccupation constante d'un grand nombre de nos coloniauUnx à la Bugeaud, pendant la première moitié du XIXesiècle, D' alleurs le général Gallieni n'a-t-il pas, pourson plus grand honneur, repris une partie des traditions de Bugeaud?
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Et peu à peu se révélaient des parties nouvelles de Madagascar. Sous Louis-Philippe, les Français prenaient contact plus directement avec le pays sakalave. Enfin, en 1870, M. Grandidier posait les termes exacts de la connaissance scientifique de la Grande Ile. Mais, dans l'intervalle, entre cette mise au point scientifique et la première période de colonisation par culture, chère aux officiers d'Afrique, un fait important s'était produit dans la politique économique de la France. L'empereur Napoléon III s'était laissé endoctriner par l'école libre-échangiste anglaise, et s'il devait y avoir une réaction après la chute de l'Empire, du moins les mœurs de la nation restaient encore singulièrement empreintes de l'esprit mercantile développé à la suite du mouvement de prospérité qu'avaient déterminé les traités de commerce de 1860. Si le tempérament français était resté essentiellement agriculteur, la modification que la politique économique du second Empire avait produite chez nous n'était autre que la création d'une classe d'hommes d'affaires entreprenants par là, l'idée coloniale s'était elle-même transformée et la colonisation par capitaux et par commerce avait gagné beaucoup de faveur chez nous. Aussi, quand recommence, sous la troisième République, la propagande en faveur d'une action de la France à Madagascar, on voit vanter deux sortes d'avantages devant le public enthousiaste des conférences de nos sociétés de géographie. Tantôt, on parle de la facilité qu'il y aura pour la France à peupler avec ses colons de l'île de la Réunion, qui se trouvent sur place, les parties salubres de Madagascar; tantôt, on excite les espérances et les convoitises commerciales en parlant beaucoup de l'or, du charbon, du caoutchouc et de cette immense forêt qui, imaginée par les Hovas pour nous faire peur en cas de marche vers Tananarive, était devenue pour les Français comme le signe de l'extrême richesse de Madagascar. L'attention de la France avait été détournée de l'Ile de Madagascar par les multiples et graves incidents de la conquête de l'Algérie. Pendant toute la période d'acquisition et de mise en état de discipline de notre grande colonie tempérée de
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l'Afrique du Nord, on comprend le mieux du monde que les esprits même aventureux matière coloniale soient se un peu détournés de Madagascar.enAu reste, tant que le commerce du sucre de canne et toutes les cultures riches prospérèrent à la Réunion, nos colons de l'océan Indien étaient eux-mêmes assez peu portés faveur de l'île malgache. Pendant longen temps, Français et Anglais s'y disputèrent l'influence, par leurs missionnaires, à peu près comme dans les îles de l'Océanie : et quelle que fût l'âpreté des incidents graves ou médiocres dont Madagascar était le théâtre, jamais, semblet-ll, la France ni la Grande-Bretagne n'attachèrent une imporance capitale à la propagande réciproque de leurs sujets. Une intervention militaire en commun atteste même qu'il y avait accord entre les maîtres de Bourbon et de Maurice pour ceux fairela police dans la Grande Ile voisine. Toutefois, même de cette période et des autres cours au périodes d'« entente cordiale entre Français et Anglais, ou dl' moins entre leurs gouvernements, ce qui n'est pas la même chose, la France adopta une politique d'action contre les Hovas en faveur des Sakalaves ou autres peuplades des plaines de la périphérie, tandis que la Grande-Bretagne Portait l'effort de ses missions laïques ou religieuses vers le pays hova. ne veux pas refaire l'histoire bien connue de la politique ,l faible du second Empire à Madagascar. Pour quelle raison l'empereur Napoléon III prit-il le parti de reconnaître la reine des Hovas reine de Madagascar? On en connaît plucomme sieurs. Il voyait sans doute là une de ces « nationalités au respect et au développement desquelles il avait voué sa sentimenalité impériale. Et puis, comment pouvait-on avoir grand souci d'une politique coloniale vraiment stricte en matière d'intérêt français, quand on partageait les convictions de école libre-échangiste. qui est une des formes de l'entente ce cordiale avec l'Angleterre, et l'une de celles auxquelles on est le plus sensible Angleterre chez un étranger. L'emen pereur, très épris d'idées et de formules de ce genre libre expansion des nationalités, libre échange des marchandises, n'était pas porté à des acquisitions nettes de colonies, puis-
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qu'il entrevoyait dans un avenir idéal, qu'il croyait un avenir prochain, la libre disposition des colonies de chacun par tous. Donc, nous étions dans une lamentable situation, au lendemain du sacrifice de nos droits traditionnels, lorsque l'ouverture du canal de Suez rendit tout à coup à l'Afrique orientale et à Madagascar une importance de premier ordre. Par bonheur, la mauvaise foi des Hovas nous dispensa du soin de tenir notre parole et déchira tous les traités pour notre plus grand bien. VI Aussi, je n'hésite pas à dire que la raison majeure de la diminution de l'empressement anglais dans ces parages tient encore à d'autres causes qu'à la découverte de la valeur propre de Madagascar. Du jour où le canal de Suez fut ouvert (1869) Madagascar n'était plus pour la Grande-Bretagne une étape du chemin des Indes: vrai chemin des Indes c'était le canal de Suez, et par conséquent c'est la question d'Egypte qui revenait au premier rang des préoccupations britanniques. Madagascar perdait aussi de sa valeur aux yeux des politiques anglais à mesure que se révélaient les ressources de la région africaine des grands lacs et les avantages de l'entrepôt commercial de Zanzibar. Jadis, ils avaient pu craindre que Madagascar eût la force d'attraction nécessaire pour annihiler et absorber Maurice désormais ils avaient l'espoir que le marché du continent africain voisin exercerait sur Madagascar une attraction telle que la Grande Ile ne serait plus qu'une dépendance et que son commerce serait annexé à celui de Zanzibar. Ces raisons furent singulièrement renforcées le jour où l'Egypte devint anglaise de fait, le jour surtout où il n'y eut plus d'indépendance Boer en Afrique australe. Avec la possession de l'Egypte, celle de l'Inde et de l'Indo-Chinc d'une part, de l'Afrique australe et de l'Est africain anglais de l'autre, Madagascar était encerclée et pour ainsi dire annulée; désormais on pouvait laisser les Français s'en emparer sans inconvénient grave. Certaines particularités de l'exploitation de l'Afrique australe contribuaient à fortifier cette
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opinion. Le merveilleux enrichissement bétail de cette en Afrique australe anglaise, en dépit des ravages de la dernière guerre, devait laisser nécessairement Anglais l'espoir de aux avoir plus aucun besoin du malgache. Quand le Natal, pays leeBasouto, le Transvaal et l'Orange auront l'élevage de que permettent d'espérer leurs richesses naturelles, la lesme.sakalave ne sera plus une menace d'importation pour colonies anglaises d'Afrique occidentale. Voilà donc un pays dont la valeur a singulièrement perdu aux yeux des Anglais, mais qui, pour cette raison, est devenu précieux pour l'intérêt français. Une France coloniale gênée l'annexion anglaise de l'Egypte qui ne laisse par plus au canal de Suez qu'une liberté précaire bien que consacrée par les traités, une Afrique australe devenue exclusiTeinent britannique, c'était là pour notre politique navale ans l'océan Indien une condamnation irrémédiable. En dépit de Djibouti, si nous n'avions pas possédé la rad e de Diegonous serions hors d'état d'assurer l'entretien d'une dIVIsIon navale dans l'océan Indien. Qui sait si le haut pays de Madagascar, tout aussi bien que Diego-Suarez, ne deviendra pas le lieu de stationnement de troupes en nombre suffiSant pour prêter la main à nos contingents d'Indo-Chine en b struction du canal de Suez? Asi, tout qu'avait perdu Madagascar dans l'appréciation ce d l'intérêtanglais de devenaitraison de nous y tenir nous pour etde nous fortifier. y Toutefois, nombre de politiques anglais refusèrent de reconntre l'atténation du danger français à Madagascar, et » « aIrrnèrent l'ouverture du canal de Suez rendait de nouque très âpres les rapports des conquérants européens dans le OIIna,ge de Madagascar et à Madagascar même. « Pour la prailde-Bretagne, maîtresse d'Aden, de l'Afrique australe l'tableinstallât s'installât Madagascar, Madagascar,gênant gênantains ainsilesrelationsdérabl "Afrique i les relations entre australe et l'Inde, menaçant Aden par sa pointe annulant Maurice par la valeur de ses ressources. » Pour la France, mer complètementau contraire, l'océan Indien aurait été une III bridée par l'Angleterre, si nous n'avions.
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aj outé à notre petite île de la Réunion une possession de
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yIl N'oublions pas que dans la période contemporaine de nos expansions coloniales, nous avons acquis un grand nombre de nos colonies tropicales et que, par là, le rôle de Madagascar peut être limité dans une certaine mesure et spécialisé; car une colonie vaut par elle-même dans une grande communauté nationale, mais elle vaut aussi, plus ou moins, suivant la nature des autres éléments que compte cette communauté. Or, l'Afrique occidentale française d'une part, l'Indo-Chine de l'autre, ont pris une telle expansion et de telles facultés productives des denrées de la zone tropicale dont notre indus-
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besoin, qu on essayerait en vain d'y rechercher les mêmes emplois du sol. occidentale française est plus proche, exempte de la servitudedu péage de Suez qui renchérit les marchandises, donc destinée à nous fournir meilleur marché beaucoup de dont on tenterait sans succès la production dans la Grande lIe. L'Indo-Chine, quoique plus lointaine, a de si merUses aptitudes à produire et une main-d'œuvre déjà si habile et si ca pa b le de d er nos desseins, qu'en dépit de secon oignement elle aura, pour toutes sortes de produits, un Iorrne,1avantage Ile de Océan sur Madagascar. Il faut envisager que notre Indien, entre nos deux groupes principaux de 1 Co Onles tropicales, se trouve pour ainsi dire déjaugée dans esernble commerce entre la France et ses colonies. E.j.~C^ dé^SP°jr?une raison de renoncement, de découragement, de Non assurément, car Madagascar est absolument nécessaire a la sécurité de Indo-Chine; sa position vaut infiniment.Elle même notre est un rclaioù l'on pourra faire staalonnrdes troupes européennes quand une voie ferrée aura les communications entre Majunga, Tananarive et Tarrwave'C'est réserve précieuse pour la grandeur future une de l, rance, Cette pensée dicte dans une certaine mesure aSascar son rôle économique. Si c'est une sentinelle vjU il n'est inutile, il est indispensable même d'y Ca faire pas bonet assezrapide raplde peuplement. Quand onaura Quan d lement. on aura peu p campé quelques assez centaines de mille de Français, dont une partie Peut être terres du reprise sans difficulté à l'île Maurice, sur les hautes centre où l'on peut vivre sainement, l'indépendance de la rnce dans 1cean et celle du monde auront gagné quelque chose de général Indien. Admirons donc la politique clairvoyante Gallieni et soyons heureux que la force économique ait été justement appréciée par un militaire Capabl saieret de subordonner culture, industrie et commerce à supérieur Sain à Madagascar,des destinées françaises. Avoir un pays reuxcapables un groupe compact de nationaux vigoud'initiative, c'est travailler très directement àla randeur du pays, à la sécurité de l'Indo-Chine, à l'expansio future du pavillon français sur toute la surface de
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l'océan Indien. Voilà, si je ne me trompe, pourquoi l'on fait du peuplement à Madagascar et pourquoi l'on a raison d'en faire. Ces conditions contemporaines définissent à merveille le rôle que doit jouer Madagascar. En face des domaines continentaux de la Grande-Bretagne qui détient, par les traités ou par la force, une section continue de l'Afrique orientale, du Cap au Caire; en face de l'Allemagne qui a entrepris dans une partie riche de l'Afrique orientale, une œuvre de colonisation qu'il ne faut pas dédaigner, Madagascar est, ou doit devenir, une garantie de notre sécurité, une garantie de la liberté des mers pour les navires de pavillon français. On ne sait ce que l'avenir nous réserve mais il est impossible de ne se point préoccuper avec vigilance de ce qui nous arriverait le jour où, engagés dans une grande guerre coloniale ou navale, nous aurions à redouter une occlusion accidentelle du canal de Suez et une surveillance normale du Cap. Ce serait la mort certaine pour notre domaine d'Indo-Chine, si nous n'avions dans l'océan Indien à la fois une citadelle et une réserve d'hommes. Ainsi le plan de colonisation du général Gallieni n'est que l'aboutissement logique d'une évolution bien étudiée de l'histoire de Madagascar. Il ne s'agit pas de faire à Madagascar tout ou n'importe quoi en même temps, mais d'orienter ses destinées vers un dessein qui puisse bien servir la France. Il semble que la disposition naturelle de l'Ile se prête d'ailleurs à l'application des idées maîtresses que l'on sent sous-entendues dans l'œuvre du général Gallieni et que l'histoire nous manifeste avec une clarté aveuglante. C'est bien à propos de Madagascar que se pose ce problème, d'ailleurs insoluble, d'une définition par les termes de « colonie de peuplement » ou de « colonie d'exploitation ». Je dis que ce problème est insoluble, et je n'ai pour le prouver qu'à citer le témoignage des faiseurs authentiques de belles classifications, qui, ayant tout d'abord dûment opposé le peuplement à l'exploitation, concluent avec une aisance merveilleuse qu'il y a aussi des colonies mixtes. J'inclinerais pour ma part à croire que toutes les colonies sont des colonies mixtes, vu
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que pour exploiter, il faut bien peupler si soit, et peu que ce que si 1on peuple beaucoup, l'on n'exploite que mieux. Seucomme nous vivons toujours dans l'hypnotisme des appréciations purement commerciales et que nous jugeons la d'une colonie d'après les chiffres des importations et exportations (que d'ailleurs tantôt l'on réunit, et tantôt oppose), ce critérium commercial nous a fermé les yeux à toutes les autres considérations. Est-il donc nécessaire, pour que la France ait le profit d'une colonie lointaine, que les denrées de cette colonie fassent le voyage jusqu'en France, est-à-dire soient renchéries d'autant, et n'est-il pas permis 1 ) estimer auelle que l'exportation desFrançais dans une colonie, a souvent pour résultat la restriction du commerce, squ vit avec plus d'intensité sur place, est une opération quiapport vaut bien celle de la nutrition des Français dans le pays des denrées coloniales admire beaucoup —c'est une forme d'admiration partiUhère, laquelle on ne se méprendra pas sur ionisation, qui — les docteurs prêchent à la fois la colonisation vous crnrnerciale énornènes en masse et l'expatriation en multitude. Les deux ne sont pas au début contradictoires, mais à la il ne faut pas s'étonner que des colonies comme ge'(!Ie et la Tunisie, quand elles auront beaucoup d'habinourrir, moins le commerce métropohtain. Après nourrissent un peu tout, l'idéal du bonheur — et la colonisation est arec erche du bonheur pour un peuple, tantôt sous forme de place plus libre, tantôt sous forme de richesse, n'est-il — pasque les humains, particulier ces humains qui nous et en SOn Particulièrementchers,lesFrançais,trouvent meill eur COrnptecequ'îlleurfautpour
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avait plus d'air à respirer, plus de champ à parcourir, où les enfants de France n'étaient pas empilés dans
des usines, mais répartis dans des campagnes? c'est la colonisation qui le peut donner, à condition qu'onne croie pas que toute colonisation mesure son succès à du commerce.
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Si les partisans de la colonisation purement commerciale étaient véritablement logiques, ils devraient conseiller au gouvernement des lois qui empêchent ou restreignent le peuplement des colonies, afin que les denrées de ces colonies restent toujours disponibles et en quantité croissante pour les wagons de chemins de fer et pour les cales de paquebots. Mais l'humanité les a rendus fort heureusement illogiques. Le commerce, dans lequel ils voient une fin, n'est véritablement qu'un moyen, n'est qu'un appât pour la prise de possession graduelle des pays d'outre-mer. L'histoire des colonies où le peuplement est possible, comme Madagascar, ressemblera nécessairement à l'histoire d'un grand pays comme les ÉtatsUnis d'Amérique, toutes proportions gardées. Il y aura tout d'abord, là-bas, un nombre de colons insuffisant et qui aura peine à vivre, puis un nombre suffisant pour une mise en valeur qui rendra sur place la vie agréable et facile et permettra la vente au dehors de produits nombreux. Viendra ensuite le temps où les hommes, plus serrés et plus nombreux dans la colonie, consommeront davantage sur place et auront cet ensemble de besoins et de facultés qui attestent que l'œuvre coloniale a enfin réussi dans son dessein final qui est la constitution d'une société née viable, robuste et résistante. Nous en sommes très loin, mais après tout le Far-West américain a été savane, comme la plaine sakalave, avant
d'être pays d'élevage, et pays d'élevage avant d'être pays de culture. Pour organiser pratiquement le présent, il faut envisager philosophiquement le passé. VIII
Connaissons-nous, dans l'ensemble des pays civilisés du globe, une région dont l'histoire lointaine nous puisse rappeler ce qu'est actuellement Madagascar? Si l'on veut entrer dans cette voie des comparaisons, il faut de toute nécessité choisir nos exemples dans des conditions de climat, de relief, de ressources naturelles qui rappellent un peu ce qu'est actuellement notre colonie encore rudimentaire. Nombreux
sont les parages où les Européens ont dû d'abord prendre possession de la citadelle salubre d'un haut plateau pour gagner ensuite, de proche proche, les plaines du pourtour en Ouetalent les richesses à créer ou à exploiter. Ne sait-on pas que les Espagnols du Mexique, de l'Amérique centrale, des provinces de l'Amérique andine ont commencé par 1Vre une vie de hacienda isolés et éloignés les uns des « aUres, dans les régions de montagnes où leur santé ne soufpoint. C'est ce que leur ont vivement reproché quelques oriens de la colonisation, qui n'étaient point assez géographes et qui ont flétri à tort et à travers, surtout à tort, 1" agissements de ces colonisateurs superficiels qui Fonçaient par se camper fièrement dans la montagne, où ils se portaient bien, au lieu de s'aller faire mourir, pour bienducommerce,danslesplaines commerceaura i t 1 fini, faute de commerçants. Ces excellents Castillans, sans consulter des docteurs en colonisation, avaient tout simpris le chemin de la montagne dès qu'ils s'étaient sentis atteints de la fièvre dans la plaine, et c'est pourquoi touvents, châteaux et maisons sous le ciel bleu t. clair de la montagne et se dressaient non sur les bords empestés et des fleuvesde la plaine. Seulement, après des siècles d'hadation dans la montagne, d'abord aux grandes altitudes, sur les pentes moyennes, nos Espagnols et descendants d'E spagnols acclimatés graduellement et d'autant sont se qu les autres populations c'est métissaient se avec ainsi que se sont formés des peuples espagnols nouveaux, dans les plaines de l'Orénoque, de la Magdalena et de tant fleuves qui, à l'origine, n'étaient guère fréquentés par je premiers colons. Et voilà comment de jeunes et vigoureux peuples du Venezuela, de la Colombie, de l'Équateur, du sont peu à peu acclimatés dans leur milieu et ont gagné, de siècle en siècle, de forêt en forêt, de colline en colline, tous les pays que leurs premiers ancêtres, les conquérants, n'avaient pu contempler que d'un egardlointain de convoitise. Yjexique a été tout à fait de même de la colonisation du et de l'Amérique centrale. Les premiers colons d'Eu-
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rope ont souffert dans la région côtière, comme souffrent puis ils ont pris le encore aujourd'hui les nouveaux venus chemin du haut plateau et de la montagne, où ils se sont après quoi, par retrempés et préparés pour l'acclimatement des séries de transitions qui ont modifié leur santé au contact de l'air ou au contact des anciennes races du pays, ils sont redescendus vers ces parages qui leur avaient été si cruellement funestes à l'origine. Leur long séjour, leur accoutumance dans le haut pays leur fut une excellente école, comme le séjour de l'Imerina et du Betsileo peut être pour nos colons une discipline qui les rendra aptes à fréquenter l'Ile toute entière et à la mettre en valeur. Nous connaissons, jusque dans nos pays d'Europe ou des bords de la Méditerranée, des régions bien étudiées où se présente cette opposition d'un haut pays salubre et habitable et d'une plaine dangereuse par sa richesse même. Il n'est pas. besoin d'être un savant historien de la colonisation moderne, il suffit au contraire d'êtreun simple amateur des études d'antiquité pour savoir que longtemps âpres et fortes populations de l'Apennin, Toscans et Romains, souffrirent de la fréquentation des maremmes et des bas pays. Les Castillans ne sont point tellement à l'aise quand ils descendent en Andalousie ou dans les huertas des bords de la Méditerranée. Le Kabyle, si résistant, a pendant longtemps hésité à descendre vers la Métidja, où cependant était la richesse, et cette vallée de la Métidja, qui est aujourd'hui une des merveilles de la France agricole d'Algérie, s'appela longtemps le « cimetière des Français». Après tout, la question pose à peu près dans ces termes, que je simplifie volontairement et d'une manière outrée « Aimez-vous mieux habiter la plaine en vous « réfugiant quelques mois de l'année dans des sanatoria du « haut pays ou prendre tout de suite le parti de vous déve« lopper en force et en nombre dans le haut pays, pour être en « mesure de descendre à la plaine, quand sera utile votre « intérêt? » Et cela me fait penser au vieux proverbe, qu'il vaut mieux prévenir les maladies que les guérir. Il y a donc à Madagascar l'occasion de profiter à merveille des leçons de
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l'expérience observées chez nombre d'autres peuples, sous nombre d'autres climats. Un autre pays qui ressemble à Madagascar, c'estl'Afrique australe anglaise. Elle les bords de l'océan Indien, à a, sur l'abri de ses montagnes qui font ruisseler l'humidité à l'Est et l'Interceptentpour les plaines de l'Ouest, une étendue de terres propres aux cultures de la tropicale. Puis, de l'autre côté zone de l'escarpe montagneuse, ce sont des plateaux analogues, avecquelques différences, à l'Imerina et au plateau Betsileo. La plaine de l'extrême Ouest se fait remarquer par sa sécheresse et aboutit même à des régions désertiques. Seulement, la différence essentielle réside dans le développement à l'extrême Sud de régions beaucoup plus tempérées et accessibles au peuement européen les que celles de Madagascar. On peut dire que plateaux et les régions subdésertiques ont été colonisés parce que la force de colonisation s'était aisément agglomérée et concentrée dans les pays tempérés du Sud. Au contraire, le pourtour de Madagascar est précisément qu'il ce y a de moins accessible au peuplement français. Il en résulte d'assez curieuses différences dans l'agencement de la mise en valeur de Dans la colonie du Cap, ou plutôt d'une manière ^ra^6 dans l'Afrique australe anglaise, les débouchés maritimes des produits de l'intérieur sont en terres accessibles aux colons d'Europe. A Madagascar, les terres accessibles sont u centre et les pays de peuplement difficile sur la périphérie. la colonisation française tend-elle à s'établir sur les hauts plateaux du centre où elle détermine une attraction, par conséquentoù elle travaille, par sa présence même, à diminuer la force d'attirance des ports et la valeur du commerce. en raison de cette position centrale que nos colons sont amenés à rechercher beaucoup plus l'aisance de la vie encore Sur place que la richesse du mouvement commercial. C'est doute aussi la raison qui rendu les Hovas insociables a e si rebelles influences du dehors; c'est un peuple conaux quérant qui toujours vécu dans la terreur de ce qui pouvait a se tramer sur le pourtour de son domaine et qui s'est trouvé de leosne heure les étrangers entouré de peuples dont l'intérêt était d'appeler pour déloger leurs maîtres du plateau central.
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Les hauts plateaux de Madagascar sont juchés là comme l'Arcadie au centre du Péloponèsé, comme la Castille au milieu de l'Espagne, comme la Bolivie au cœur de l'Amérique du Sud. Les Castillans ont joué et jouent encore un grand rôle mais c'est une exception d'énergie qui leur fait en Espagne grand honneur. Le plus souvent, un peuple ainsi blotti et bloqué à l'intérieur n'est pas dans le cas de déterminer une expansion commerciale du pays qu'il occupe. Seulement, le général Gallieni, qui semble avoir pris nettement conscience de cette antinomie, n'a pas tardé à rechercher et à appliquer le remède: nous ne sommes plus au temps où la position géographique d'une nation etd'une province commandait rigoureusement sa destinée. Le plateau central de Madagascar, au temps des Hovas où il n'y avait point de routes, à peine des sentiers, était un lieu d'isolement et de domination politique il ne pouvait être en aucune façon un centre de rayonnement commercial il agissait même surtout comme lieu d'attraction de toutes les ressources du pourtour et c'est pourquoi les Hovas faisaient le vide autour d'eux. Aujourd'hui, avec une voie ferrée gagnant Majunga, une autre aboutissant à Tamatave, les maîtres du plateau central peuvent devenir aussi les exploitants des plaines de l'Ouest et de l'Est. Avec une voie ferrée transversale Majunga- TananariveTamatave et des lignes de cabotage périphériques, les occupants du haut pays de Madagascar ont la faculté d'organiser l'exploitation du reste du pays. J'ai voulu montrer, par ces observations historiques que domine la géographie, combien notre rôle à Madagascar était délicat et difficile. On ne devine pas les ressources majeures de cette Ile comme on devine et développe celles de l'IndoChine où la nature a tout écrit en caractères d'une clarté indubitable. On imagine les scrupules de conscience, les hésitations et les atermoiements d'un homme même admirablement doué et laborieux quand il se trouve en présence d'un jeu de ressources extrêmement diverses et dont aucune n'est absolument dominante. En faveur de quelle exploitation marquera-t-il sa préférence? Qu'imaginera-t-il pour modifier l'état de choses
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? Comment organisera-t-il les débouchés? Quelle part era-t-ilà naturel
la colonisation familiale sur les hauts plateaux, à la colonisation de commerciale fondée surles cultures dans la plaine 1Est, à l'élevage dans la plaine de l'Ouest? Comment unira-t-il tant de ressources différentes et dont aucune ne
au point de conseiller l'abandon des autres? C'est direque peu d'œuvres coloniales ont été plus difficiles et plus ehcates celle dont le général Gallieni s'est chargé à que Madagascar. IX
Je concluerai donc qu'il y Manière
a un parfait accord entre la de Madagascar, la répartition de
d'être particulière ses montagnes et de plaines, de ses pays continentaux ou ses arlhmes, d'une part, et de l'autre, les desseins de la polifrançaise dans l'océan Indien. Sans vouloir démontrer tout est pour le mieux et vraiment providentiel, sans aller Hu dire que l'effondrement auquel croient les géologues fe ^U1 fait, d'un gigantesque continent, l'Ile de Madagascar a du plan des « Gesta Dei per Francos », on ne peut anquer d'observer la parfaite concordance qu'il y a entre la disposition des lieux à coloniser et la nature du grand dessein Comme les Hovas, et mieux qu'eux, avec plus dabileté plus d'humanité, nous camperons une colonie de bon uand ilset solides Français sur les hauts plateaux du centre. seront là quelques centaines de mille, Français purs ouFran^s métissés, car nous sommes de joyeux enfants de la terre qUI ne proclamons pas doctoralement notre pureté de dace, les assaillants qui voudront se livrer à leur fantaisie dans lesplaines sur les bords de la mer pouront a leur aise du pourtour oul'histoire des Maures d'Andarecommencer fusie en face des Espagnols de Castille. Quand cette colonie française se sera vraiment constituée avec force, suivant le plan génial du général Gallieni et de ses collaborateurs, nous mOIns émus de la présence d'une Afrique australe forernent peuplée d'Anglo-Saxons et plus assurés de faire, le
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cas échéant, de la besogne utile, sur les chemins qui séparent la France de son Indo-Chine et de l'Extrême-Orient. Il est fort beau d'organiser à Diego-Suarez un point d'appui de la flotte française, un arsenal, des bassins de radoub, des forts et des batteries. Mais tout ceteffort risquerait d'être assez vain si nous ne considérions dès maintenant que l'œuvre capitale est la prise de possession par des Français ou des assimilés dignes d'entrer dans notre communauté, de la citadelle des hauts plateaux du centre. C'est, après tout, une disposition assez heureuse et favorable, que celle de ce haut plateau central malgache qui se dresse au cœur de l'Ile comme un réduit central ou une tourelle sur un navire cuirassé. On a comparé, avec quelque injustice d'ailleurs, le Tonkin, l'Annam et la Cochinchine à deux sacs de riz attachés aux deux bouts d'un bâton l'Annam est loin d'être un bâton si la Cochinchine et le Tonkin sont bien en réalité deux sacs de riz. Pour Madagascar, je tiendrais assez à la comparaison que j'ai empruntée au génie maritime. Du haut de la tourelle ou de la passerelle des plateaux du centre, le commandant peut suivre toutes les opérations de guerre ou de commerce qui se font dans les parties basses du bâtiment, répartir ses ordres, disposer ses forces, et il le fera d'autant mieux qu'un plus grand nombre de routes et de voies ferrées rattacheront le centre à la périphérie. J'ajoute que c'est pour les provinces du pourtour, réparties comme un collier autour des hautes terres du centre, comme les bas pays d'Espagne autour du plateau castillan, un grand avantage que d'être pris entre deux courants d'activité, celui qui vient du centre montagneux et celui qui vient de la lisière maritime. Belle organisation de toile d'araignée, avec ses fils tendus dans tous les sens, son réduit central, ses bords dentelés et prenants. Il est à peine besoin de dire que si l'on veut constituer à Madagascar, au vrai sens du mot, une nouvelle France, capable de bien représenter l'ancienne et de conjurer les destinées que font peser sur nous l'anglicisation de l'Afrique australe et l'occupation anglaise de l'Egypte, les Français de Madagascar ne doivent pas être seulement des terriens, mais également des
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Eianns. Au reste, on ne conçoit pas un solide établissement de la France à Madagascar, sans que nos compatriotes soient Maîtres à la fois de la haute citadelle des plateaux et des Points essentiels de la lisière maritime. L'ennemi trop au jeu, même si le point d'appui de Diego-Suarezaurait était une cieile formidable, à nouer des ententes avec les peuplades de1a plaine périphérique, contre les maîtres des hautes terres du centre. Or, ce n'est ni à Majunga, ni à Tamatave, qu'il peut se grouper une population maritime française vivant et se perpetuant sur place. Ce n'est pas même à Diego-Suarez, ou plutôt n'est ce seulement à Diego-Suarez. Nous vivons un pas peu trop, quand envisageons cette face du problème, du nous ,souvenir des premiers et malheureux établissements français ort-Dauphin et à Sainte-Luce. Si nos ancêtres n'y ont pOInt réussi, ce n'est pas que le climat y fût particulièrement tIllauvais: c'est parce que les précautions hygiéniquesfaisaient aienient défaut. Mettons même que Sainte-Luce et Fort. auphin ne soient pas les places rêvées dans un établissement 11116 français il n'en reste moins Diego-Suarez, pas que très Icace pour guetter la route de grand commerce qui débouche de la mer Rouge pour aller vers l'Inde et vers l'IndoChine Ou Zanzibar, ne suffit pas, et qu'une position bien ch OISle, vers à 1.700 kilomètres plus Sud ne serait pas inutile, un au Pour le cas où du canal de Suez accident rationnel « nous obligerait à penser à la route du cap de Bonne- E sp érance. e n'est pas Diego-Suarez pourraitt recevoir les S uarez quipourrai e gona le passage du Cap, mais Fort-Dauphin, Saintecce ouaprès la baie de Saint-Augustin. Il est dans la nature des ch oses, ou pour mieux dire dans la nature de l'esprit humain, que nos d'appui pensions seulement aujourd'hui à un seul point de la flotte pour la seule colonie de Madagascar : cela t'assez avec nos idées systématiques et administratives qui ne sont pas des idées, mais du verbalisme à peine Où dignité d'idée. Le temps ne tard era pas à se produirg Madagascar révèlera ses avantages, quand l'Afrique rintale et l'Afrique australe auront mieux révélé leurs ricdesses Madagascar, ce moment il y aura, nous l'espérons bien, à autant et plus de Français qu'à Maurice et à la
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Réunion considérés ensemble, et cette population française, Maurice et la Réunion contribueront à nous la donner. Du jour où la colonie sera plus précieuse et plus puissante du fait de la présence d'un groupe notable de Français, le raisonnement qui a induit nos hommes de mer à penser que Toulon, Bonifacio et Bizerte n'étaient pas trop sur une même ligne, nous fera comprendre que la position de Diego-Suarez, un peu en l'air (je ne veux pas dire un peu au Nord, étant géographe), devra avoirunappui correspondant sur les mers du Sud et à portée de cette Afrique australe qui, si elle devient anglosaxonne, sera en face de Madagascar comme l'Italie en face de notre Corse. Je conclus qu'il faut envisager dès maintenant la perspective d'un rayonnement maritime de l'Ile de Madagascar. Une France, dans la mer close qu'est aujourd'hui l'océanIndien, doit être à la fois terrienne et maritime, ou elle ne sera rien d'important. Maritime elle doit être pour décourager d'avance toute tentative de l'étranger pour capter la confiance des populations de la plaine. Maritime elle doit être aussi, pour mettre courtoisement l'Inde et l'Indo-Chine anglaise entre deux colonies françaises de complexion maritime, comme courtoisement notre Madagascar se trouve encadrée entre l'Inde et l'Afrique australe anglaise. Qu'on n'oublie pas combien, pour cette Grande Ile dont les ressources intérieures sont de valeurs si inégales, la pèche maritime peut être un précieux appoint. Il y a de pauvres terroirs à Madagascar, notamment dans le Sud-Ouest qui est si sec. C'est le cas de se rappeler que nos Bretons de France ont compensé la pauvreté de leur terroir en labourant la mer de leurs nombreuses embarcations et en prenant à l'eau la nourriture que la terre leur refusait. En Indo-Chine, le gouverneur Paul Doumer compris que c'était une œuvre éminemment patriotique que de susciter une marine coloniale, marine métropolitaine et pourtant soutien etcomplémentde l'Indo-Chine pourrait vivre et prospérer sans ce surcroît de richesse. A Madagascar, où les conditions de fertilité sont beaucoup plus inégales, l'addition des richesses tirées de la mer et de l'exploitation commerciale par navire s'impose plus
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encore qu'en Indo-Chine. Enfin, la position de cette grande regate française isolée sur l'océan Indien exige qu'il y ait sur tout le pourtour de son pont de bonnes et nombreuses vigies. Ce que je propose là, pour un avenir qui sera prochain Ou suivant notre vigilance, n'est pas du roman historIque et géographique. Ne sait-on pas que les parages de no îles Saint-Paul et Amsterdam sont extrêmement riches en sons? métropole est un peu loin pour y faire des exp , d' de pêche, mais si ce sont des Français de Madak qui mettent valeur cette richesse, les pauvres îlots en acheront par un cable d'intérêt d'une singulière solidité à ja Grande Ile du Nord. Quand nous aurons en main cette et une cohésion assurée par mer entre Madagascar et tout ce qui gravite autour d'elle, nous risquerons moins dans IiaVbenir une nouvelle édition des amusantes théories de Sir Farquhar sur les rapports de dépendance plus ou grands de Madagascar et de ses environs. le rôle de Madagascar, matière économique, parait donc aomlné de beaucoup en par le rôle politique que l'Ile peut être sppelée à jouer. On est enclin, au temps où nous sommes, à se moquer peu du nom pompeux de « France équinoxiale que "os IleIV°USancêtres du xviie siècle avaient donné à la Grande tellementimbus du préjugé de la colonisation sommes r:[Illent et uniquement commerciale, nous avons tant de fois Ptéque les colonies sont faites pour mettre en valeur les Ou pour être mises en valeur par eux, que nous perPOéns quelquefois de vue le dessein essentiel d'une politique M et à longue échéance. agascar est loin de la France Diego-Suarez se trouve
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porte un solide noyau de Français. Les épreuves que nous , dù central plateau le avons supporter gagner pour P nous installer dans les régions où les familles françaises et prospérer, un ennemi qui vien d rait nous y
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attaquer devrait les subir à son tour. C'est pourquoi le peuplement en assez grand nombre s'impose tout d'abord à Madagascar. Il faut que cette Ile ne soit pas seulement un lieu de passage, une escale de commerce, mais une province de France peuplée de beaucoup d'hommes de notre race et de notre langue. L'utilité économique de la colonie dérivera de son utilité politique. Les pays riches de la périphérie prendront d'autant plus de valeur, que leur exploitation sera rendue nécessaire à la fois par l'appel des colonies françaises du centre et par l'attrait du commerce de la région des côtes. Assurément il faudra une plus longue période de préparation et d'organisation, pour faire sortir du jeu de cesdeuxinfluences un stimulant d'action qui détermine au labeur les populations des plaines. Mais l'intérêt fera graduellement cette conversion, si l'on veut bien hâter un peu le mouvement d'émigration française vers les régions de bon peuplement de Madagascar. MARCEL DUBOIS.
LE
CHEMIN DE FER DE MADAGASCAR
!o;,es travaux du chemin de fer de Madagascar ont été pousde
avec la plus grande activité depuis l'époque où la Revue ecteur le urs 9ascar leur a consacré un fascicul e spécial (1). Ses pourront s'en rendre compte par les nouvelles reproonsphotographiques que nous mettons aujourd h ui sous yeux. 1Uus allons entreprise. essayer d'indiquer brièvement où en est arrivée ~,,
î
urs
a distance entre Brickaville, point de départ de la et et
ligne, vanlovana, qui est l'objectif à atteindre actuellement, est kilomètres en chiffres ronds. qInfrastructure est les 65 premiers kilomètres, terminée sur ntOpennen le tunnel Gallieni, d'une longueur de 800 ni res. Elle doit être achevée mai en sur les 20 kilomètres sur les 15 derniers. Le rail atteindra Famovana en octobre au plus tard, aniOVana est relié à Ambavaniasy, sur la route de l'Est, pMUu par tronçon carrossable, d'ores et déjà livré à l'exploitation. unan Vana et voyageurs arriveront donc bientôt jusqu'à la voie ferrée et, de là, jusqu'à Tananarive, en par N*.Ol•t«ure ou en automobile.
0
•'611ouseptembre, p
(l)
es
Supplément illustré
de la Revue de Madagascar, 1903.
Ce sera un grand progrès réalisé. chantiers est particulièrement intéres« Une visite sur les sante », nous écrit-on de Tananarive vallée, à travers lequel le chemin de fer se « Le flanc de la fraie son passage, est escarpé et rocheux; tous les cent mètres, un ravin l'entaille profondément, séparé du suivant par une croupe aiguë. Le passage de chacun de ces ravins exige la
:
Gared'Aniverano
endroits, sur le lit de la torrentueuse Sahantandra, et toujours percé par un aqueduc, de section plus ou moins grande, mais le plus souvent très long et organisé en gradins, de façon à se plier à la pente du ravin. « La traversée de chaque croupe donne lieu à une tranchée profonde, parfois à un tunnel. Dans leur partie supérieure, les tranchées sont creusées au travers d'un terrain détritique souvent parsemé de gros blocs de rocher isolés. Leur partie inférieure entame toujours la roche gneissique compacte. \< Un tel chemin de fer serait long et difficile à construire en n'importe quel pays. « Ces difficultés provenant de la nature et des formes du
r
e,rrain, sont, ici, aggravées climat débilitant et palupar un een qui diminue le rendement du personnel et dont les pluies Incessantes, tombant souvent trombes, font perdre un par emPs précieux et enlèvent tout qui n'a pas été parouvrage lement soigné. « A cela il convient d'ajouter que la région où s'exécutent 1 es travaux était déserte et dépourvue de ressources, et qu'il a allu par suite la remplir la ravitailler. et
Le pont et le remblai perrayé de Vohipeno
difEn nieme temps que l'esprit du visiteur est frappé par les j-opUItes
de l'œuvre en cours de s'accomplir, la constatation moyens mis en le rassure. œuvre « Une activité de fourmilière règne sur les 35 kilomètres 0' s achève où la plateforme. Les chantiers sont abondamment pQuUS desurveillants, de travailleurs des diverses catéTout SIY passe avec le plus grand ordre. A rVe ,,"n'(Itive à Famovana, le vis i teur ne doute plus que la la atteigne ce point dans un délai très rapproché, avant fin de l'année certainement, en octobre probablement, e" août peut-être.
çj0
«
à
Or, l'arrivée de la locomotive Famovana marque, pour ainsi dire, l'achèvement du chemin de fer jusqu'au Man«
goro.»
:
Les 66 kilomètres qui séparent Famovana du Mangoro com-
:
prennent en effet 1° Le tronçon Famovana Analamazaotra s'étendant sur -
Entrée Est du tunnel Gallieni pendant le percement
20 kilomètres dans la grande forêt où
laplateforme
est ter-
minée. La traversée de la grande forêt formait le plus gros obstacle que la construction du chemin de fer eût à surmonter. Le terrain y est plus difficile que partout ailleurs, les pluies aussi abondantes, le climat aussi malsain. Les travaux y furent entrepris aussitôt après la mise en train des chantiers d'Aniverano. Cette façon d'attaquer la ligne par le milieu, contrairement à la théoriede la conduite des travaux par la méthode dite à l'avancement, a été, semble.,t-il, très critiquée.
Ce fut pourtant une opération parfaitement rationnelle et dont
les résultats sont des plus heureux. Rationnelle, les considérations qui, dans les parce que chemins de fer coloniaux, imposent ordinairement l'obligation Ade pousser les travaux de l'avant à l'arrière, n'avaient ici pas leur application, et que bien au Contraire,lescir-
constanceslocales indiquaient Une autre méthode. Ce
tronçon aboutit,eneffet, par son extrémité occidentale, à laroute carrossable de l'Est, ce qui déjà le tait dans metdes conditions bien différentes de eellesoùsetrouVent habituelleInent les diffé-
rentes parties d'un
i
chemin de
Letunnelterminé Le Général arrivant à la tête Ouest après la traversée
dutunnel
-Penétration, qui ne peuvent tirer leur ravitaillement que peIarrière. ,.
fi,
d
Le ravitaillement Preso exclusivement d'outils,
des chantiers se compose de vivres, et de chaux. IJIIstockconsidérable d'outils existait déjà dans la région ojj il avait été Précédemmentamené route pour la construction de
carrossable. Le livres consistentà Madagascar Inerlna fournit en abondance.
en riz et en bœufs que
En ce qui concerne la chaux, il s'est trouvé que cette substance n'était utile que pour cinq ponts, de sorte que l'ajournement de ces ouvrages jusqu'au jour où la chaux pourra être amenée économiquement de l'arrière n'a pas empêché d'exécuter lapresque totalité des déblais que comportait l'établissement de la plateforme. Enfin, la vallée du Mangoro est habitée par des peuplades Sihanaka— ne se seraient pas volontiers — Bezanozano
et
qui
PontdelaMentona
rendues dans la région d'Aniverano pour y travailler et qui ont, au contraire, fourni une excellente main-d'œuvre aux chantiers de la forêt. Ces chantiers ont été ouverts en avril 1902 et ce n'est qu'en avril 1904 qu'il est devenu possible d'en licencier le personnel; les travaux d'infrastructure auront donc duré deux ans. Sans doute, il eût été possible d'aller plus vite, mais il eût été difficile de consacrer moins d'une année à ces travaux. Dès lors, même dans cette hypothèse très optimiste, la locomotive, en arrivant à Famovana, aurait trouvé devant elle l'obstacle de la forêt, obstacle qu'elle n'aurait pu franchir avant la fin de
l'année 1905. Or trois mois suffiront pour finir les quelques — Ouvrages laissés le tronçon Famovanaen suspens sur Analamazaotra et poser la voie. Linitiative qui été prise d'attaquer a ce tronçon était donc rationnelle. Elle été heureuse. La méthode à l'avancement, a aVec laquelle eût été, dans l'espèce, la méthode on a rompu, du
retard. 20 Le tronçon Analamazaotra-Moramanga (30 kilomètres),
pendant été
Aqueduc de Sahaningita
26 kilomètres, par la route carrossable qui tracée de façon à pouvoir servir de plateforme à lavoie rree et, pendant 4 kilomètres (les plus voisins de Moraatnga), par tronçon qu'un entrepreneur est train d'exéun en qui comporte un tunnel de 90 mètres. Aux termes du h
Ch"
tter
^inés le 1er novembre prochain. u° Le tronçon Moramanga-Mangoro (16 kilomètres), dont l' exécution j, n'exige qu'un cubeinsignifiant. ce rapide exposé, il résulte que dans quatre ou cinq ln OIS, tous les obstacles que la nature a dressés devant la
e
construction du chemin de fer de Brickaville au Mangoro seront surmontés. Mais cela n'aura pas été sans peine, ni sans de grandes dépenses. Les difficultés techniques ont surgi à chaque pas, les prévisions, — dans ce pays si tourmenté, dont la nature du sol était si peu connue, souvent pas — ne se sont réalisées, les calculs les plus serrés ont été pris en défaut. Les pluies durant ladernière saison ont été, de plus, parti-
culièrement
abondantes beaucoup
de. travaux ont été
détériorés,d'autres ont dû être entièrement refaits jusqu'à deux et trois si fois, tant bien que les sommes mises à ladisposition du Gouverneur général, pour la construction Le chantier de Sahanimona dupremierchemin de fer à Madagascar se sont trouvées insuffisantes. Les ingénieurs les plus expérimentés se trompent en Europe dans leurs évaluations de grands travaux il n'est pas surprenant, étant donné les conditions toutes spéciales dans lesquelles ils se trouvaient, que les officiers très distingués qui ont étudié ceux à effectuer dans là Grande Ile soient tombés dans de pareils errements. Le général Gallieni s'est donc vu dans la nécessité de
et
:
-
etnander
au Ministère de lui procurer de nouveaux subsides. On se rappelle la Colonie a été autorisée par une loi du que 14 avril 1900, à emprunter 60 millions pour la construction de son chemin de fer, dont 39 millions furent réalisés en vertu uçuecrets dans
--
ecours desan-
néesl901-1902. La loi du 5 Juillet 1903, a Permis de réaliser le
:
reliquat de l'emprunt 8
millions ont été affectés à
achèvement de la première
fectiondeBrickavilleauMan-
fro et 13 à la
deuxième section Mangoro-
aiïanarive. Maisces
"plions
13
sont éservés et ne P°!lrron être affeclésauxtra-
t
Vaux
que lorsUne tranchée rocheuse (Ambalahoraka) nouveau -..çet aura autorisé l'ouverture de la deuxième section. ho> nous l'avons dit, les 8 millions dont dispose actuellement colonie ne suffisent pas pour l'achèvement de la de ICaVI angoro,qUIeXIgera demillions. encore une dizaine pouy ont ces dixmillions qu'il s'agissait de trouver. On ne VauvaItsoner, en effet, à arrêter, ni même ralentir les traSe.)(, carces deux mesures eussent été l'une et l'autre non Uernent déplorables au point de vue de l'effet produit, mais
Un r,
la
e-
auraient entraîné encore d'importantes dépenses de réfections et de réorganisation lors de la réouverture des chantiers. Il aurait fallu licencier tout ou partie du personnel dirigeant dont le rassemblement ultérieur ne se serait pas opéré sans de grands frais, ou bien le garder et alors conserver un chiffre de dépenses générales hors de proportion avec la quantité des travaux journellement exécutés. Nous ne parlerons pas des sommes considérables qui seraient nécessaires pour refaire les installations de toutes sortes et réparer les dégâts au moment où les travaux auraient été repris. Enfin, ce serait la continuation de la crise commerciale dont souffre le commerce de Madagascar et qui ne peut cesser que par l'intervention de la voie ferrée. Il ne fallait pas davantage songer à demander au budget local un supplément de dépenses aussi considérable. Cette solution aurait eu pour résultat de retarder de plusieurs années l'arrivée du chemin de fer au fleuve. Il importait donc, avant tout et à tout prix, que les travaux si bien commencés fussent achevés et cela le plus promptement possible. Deux solutions se présentaient pour obtenir ce résultat. On pouvait prendre sur les 13 millions réservés pour la seconde section Mangoro-Tananarive, la somme de 10 millions nécessaire pour achever le premier tronçon Brickaville-Mangoro, et cette solution avait un avantage, celui de la rapidité. Un simple décret la réalisait. Les travaux ne subissaient aucun temps d'arrêt. Le chemin de fer parvenu au Mangoro, il serait resté 3 millions sur le crédit total. A cette somme viendraient s'ajouter environ 2 millions de matériaux de toute sorte provenant des approvisionnements constitués sur les fonds de la section Brickavillle-Mangoro. Il aurait donc manqué 8 à 9 millions pour compléter le total de 13 à 14 millions que les ingénieurs et entrepreneurs considèrent comme devant être le prix de revient de la partie Mangoro-Tananarive. Quelques-uns avaient pensé qu'en s'y prenant dès maintenant et en faisant un large appel à la caisse de réserve, la
Colonie pourrait économiser suffisamment sur les divers exercices qui nous séparent encore de l'année 1908, date — normale de l'arrivée du rail à Tananarive pour parfaire — cette somme. La seconde solution consistait à demander Parlement au autorisation de faire nouvel emprunt destiné à combler le un
TunnelAntanifotsy après l'achèvement
éficit: C'est celle qui Colonies.
a prévalu aux yeux du ministre des
Le Gouvernement les suppléments évaluant largement très d
on
des difficultés considérables la construction rencontre que du chemin de fer, a demandé aux Chambres d'autoriser la co 1 onie à emprunter une nouvelle somme de 15 millions, qui :raaffecté' exclusivement à la construction de la voie ferrée Tananaflve à la Côte orientale. Toutefois, la réalisation de cet emprunt ne serait effectuée que Progressivement et au fur et à mesure des besoins
dûment justifiés. Les chantiers seront répartis au moins en six sections, dont trois pour la première partie et trois pour la seconde, afin de permettre au Gouvernement de suivie de près l'exécution des travaux et l'emploi des ressources. La commission des Affaires Extérieures, des Protectorats et des Colonies a approuvé cette proposition et a confié à M. Chaumet, qui avait été déjà rapporteur de 1903, le soin de rapporter le nouveau projet. M. Chaumet a déposé son rapport et il est fâcheux que les vacances de Pâques aient empêché les Chambres de le discuter avant de se séparer. Il est à regretter aussi que les vacances, cette année, soient particulièrement longues, à cause des élections municipales. Or toute perte de temps est préjudiciable aux intérêts de la Colonie. Mais il faut espérer que, dès la rentrée, cette question sera favorablement résolue et que la grande œuvre à laquelle le général Gallieni et le colonel Roques ont attaché leur nom, pourra être rapidement terminée et rendre les services en vue desquels elle a été conçue. C. DELHORBE.
SOUVENIRS D'UN
SOLDAT D'AVANT-GARDE
(1)
(1895)
CHAPITRE XVI L JJRE LE
ANTSIAFABOSITRA. D'UN HOSPITALISÉ.
--
LE
CAMP DE LA CASCADE.
OCCUPATION DU PAYS D'ANDRIBA. EXPLOITS DES VOITURES LEFEBVRE. — MUTINERIE ET DÉSERTION DES KABYLES. L U REQUÊTE DES JOURNALISTES. CAMPS DE LA PIERHE-LEVÉE — ETDAMBODIAMONTANA. — LA FIN DES TRAVAUX DE ROUTE.
EBNIERS
E
DU
ANDRIBA-MANGASOAVINA. ORDRE — GÉNÉRAL DÉPART DE LA COLONNE LÉGÈRE. EN CHEF.
—
fabOS
que deux jours au campement d'Antsiasltraneetpassons nous repartons pour le camp de la Cascade, où
devions rester du 20 août 2 septembre. au 0ndévouéValin, l'ordonnance j'avais laissé à l'hôpique ta de Suberbieville, m'écrit cette lettre dont je respecte la eneur et la facture
:
Suberbieville, le 12 août 1895. Mon Lieutenant,
Je profitede ce que les forces me sont un peu revenues Pour vous donner des nouvelles de mon état à l'hôpital où Je mmyennui*e à mort; je • puis encore en sortir, ayant ne tOUjours la dysenterie. me demande quand elle voudra mequitter; je préférerais être avec vous en avant et me porter peuprès.
Je
(1
à
\IJ Voir la Revue
du
10 janvier
et suivantes.
:
Mais maintenant, mon Lieutenant, je suis bien faible et, dès que je marche, les jambes me fléchissent je crains bien de rester en route et je suis tellementfrappé de voir tant de morts transportés tous les jours, que je finiraipar me rendre plus malade malgré que j'ai été bien soigné par le médecin-major « que»vous m'avezrecommandé. Tenez, il y a huit jours, je crois, c'était pitié une voiture Lefebvre est arrivée de l'avant avec des malades et le Kabyle est allétoutdroitaucimetière; comme l'officier d'administration lui criait après, pour les inscrire, il a dit Mon lieutenant, tu sais, c'estpas lapeine, y sontcrevés » « Quand donc que nous aurons fini, et dans l'espoir de vous rejoindre bientôt, mon Lieutenant, je vous présente mes sentiments respectueux, Votreserviteur tout dévoué, Eugène Valin.
:
!
:
:
La situation n'est pas rose les effectifs diminuent presque à vue d'œil, ils « fondent au soleil ». La 2e brigade a pris la tête de la marche et vient de rencontrer les Hovas. Ceux-ci occupaient, au nombre d'environ 5.000, sous le commandement de Rainianjalahy, une ligne de crêtes s'étendant entre le pic d'Andriba et le mont Iandrareza dont ils avaient fortifié les pentes avec des ouvrages en terre et de l'artillerie. Le 21 août, les troupes du général Voyron s'avancèrent dans la vallée du Kamolandy (affluent de droite de l'Ikopa) jusqu'au village d'Ambodiamontana où elles furent accueillies par une courte mais vive fusillade; la position fut enlevée et l'avant-garde se porta d'un bond à trois kilomètres plus loin, au village d'Ambontona, malgré quelques obus à balles des canons houves. Les batteries des Hovas établies au col ainsi que sur le mont Iandrareza firent alors converger leurs feux sur Ambontona : un Anglais, le major Graves, a repéré les distances de nos positions et lui-même, paraît-il, dirigeait le tir. La 9° batterie de marine, saluée de plusieurs projectiles
:
Percutants qui blessèrent trois hommes, riposta à la mélinite avant qu'une cinquantaine de coups eussent été tirés, les pièces ennemies furent réduites au silence. 11 était trop tard pour pousser plus loin d'ailleurs, les troupes étaient fatiguées par une escalade incessante de hauteurs. Le22 au petitjour,legénéralVoyron remettait en marche; vers 9 heures du matin, il trouvait toutes les positions houves abandonnées. Pendant temps et plus arrière, la 1re brigade piochait ce en toujours, sans hâte, avec une sorte de lassitude, et elle ajoutait à la route de nouveaux kilomètres de lacets. Cet allongement incessant éparpillé les convois d'approa visionnement qu'il est devenu plus difficile de surveiller et amener à bonne destination il faudrait un don d'ubiquité et des forces surhumaines aux cadres de conduite pour veiller au tournants, à chaque descente peu brusque, à un chaque ravin et sur chacun des Kabyles. Ceux-ci forment une troupe de miséreux, un véritable raniassis de ce que les administrateurs civils ont trouvé de rebuts en Algérie, et auxquels — bons ou mauvais — on a 0ré la pilule pour les envoyer à Madagascar. Ils voient arnver le terme de leur engagement sans aucun espoir de s'en aller. Surmenés, aussi, pâles, déguenillés, grelottants sous la eux lse , des nuits, traités durement, car la moindre concession serait notre perte, ils n'obéissent plus à leurs caporaux indigènes ni à nos officiers on sent fermenter chez eux comme Un levain de rancunes et un âpre besoin de vengeance (1). Aussi, un beau jour, les conducteurs se sont mutinés dans Plusieurs échelons une voiture Lefebvre est si facile à verser, grâce à ses tendances naturelles, que les Kabyles ont aidé le rnovement: ils ont poussé voitures et mulets dans les ravins où eux-mêmes sesontcachés.
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se
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Vèt(l) Il
faut avouer, à la décharge des Kabyles, qu'il n'ont eu longtemps ni dernnts chauds, ni chaussures; qu'ilsétaient nourris d'une maigre galette
de
;
auxTmalades ettravaillée et, partant, indigeste enfin, que les soins donnés aux fiévreux étaient illusoires. D-i ces conditions, ont été remarquables. les résultats obtenus, le « rendement » des Kabyles,
S
Les sacs de sucre et de café sont éventrés, les tonnes de vin et de tafia se vident, le pain de guerre est pillé, la farine jetée au vent et nos précieuses ressources sont gaspillées. La gendarmerie du grand prévôt, commandant Gaudelette, a été mise en campagne, mais elle n'a ramené que quelques pouilleux; toutefois, la crainte des exécutions capitales a fini par faire rentrer la plupart des mutins qu'un redoublement de surveillance a empêché de se révolter à nouveau. Nous devons à la fermeté du colonel Palle, directeur des transports, d'avoir vu le mal à peu près réparé; grâce à son énergie, les vivres continuèrent à nous suivre. Il n'en fut pas de même des journalistes que nous avions laissés en panne ils avaient demandé l'autorisation de nous rejoindre à Andriba et de monter jusqu'à Tananarive mais ils ne sont pas supérieurement équipés, comme l'explorateur Wolf, et ils ne disposent pas non plus des influences du représentant du Comptoir National d'Escompte; aussi, le Général en chefleur a-t-il fait répondre qu'ils rejoindraient « quand la route serait librement ouverte aux voyageurs! » Il est vrai que l'on ne pouvait leur donner des mulets de bât pour leurs bagages — les bâts même nécessaires manquaient l'offre gracieuse d'une Lefebvre eût été comme si on — et Voulezleur avait posé à brûle-pourpoint cette question « vous, oui ou non, faire un tour dans les ravins?» Atteints dans leurs œuvres-vives, nos aimables compagnons de Suberbieville sont partis, nous a-t-on dit, pour faire un
:
;
:
à Et des tombes
la Réunion se creusent chaque jour nombreuses sur la route, pour en jalonner les distances. Le 2 septembre, la brigade Metzinger arrive au camp de la Pierre-Levée (1), sur une hauteur au bas de laquelle coule le voyage
;
Kamolandy.
le temps devient lourd, orageux comme à la mauvaise saison et, le 5 septembre, nous recevons une furieuse averse qui fait monter l'eau des rivières. Pourvu que nous ne Il pleut
soyions pas surpris par les pluies, car nous n'arriverions pas! (1)
Pierre marquant l'emplacement d'un tombeau sakalave.
Nous traversons à gué le Kamolandy aller camper à pour Ambodiamontana. Enfin, le 7 septembre, parvenons dans la plainemamenous lonnée du marché d'Andriba les deux brigades vont se ras: sembler un peu plus au sud, près du village de Mangasoavina, Sur les bords du Mamokomita, sous-affluent de droite de l'lkopa.
:
On a donné les derniers coups de pioche il était urgent que cela finisse, car nombre de soldats des troupes blanches y auraient encore laissé leur os.
Pendant sept jours, les voitures Lefebvre vont déverser 1 ntement Mangasoavina environ 250 tonnes de vivres et sur d'approvisionnements de toute sorte. Un conseil de guerre s'est réuni il a décidé de la marche en avant. Le général chef a lancé son fameux ordre N° 68 : nous en allons partir en colonne légère. Cet ordre général est ainsi conçu
:
:
Officiers, sous-officiers, caporaux, soldats et marins. Les éléments mobiles du Corps expéditionnaire viennent, grâce àd'énergiques etpersévérantsefforts, refoulant l'enen nemi partout où celui-ci tenté de les arrêter, d'atteindre l'exa trémité sud de la plaine d'Andriba. J'ai décidé de ne pas pousser plus loin le travailde construction de la route carrosSQble qui s'imposait jusqu'ici, comme une conséquence inévitble du mode de constitution de nos convois, et depoursuivre opérations contre Tananarive avec une colonne légère, dotéed'effectifs et demoyens de transportréduits. Wquante lieues deFrance à peine séparent de Tananous narive. environ narWe Vingt-cinq V. , , traversent encore une zOne monta¡n,euse et à trèscultivée,peu près déserte; le reste est en Emyrne, province lesressources très peuplée, où sont concentrées presque toutes de l'Ile. Si donc la premièrepartie de la marche nous Prépare encore des difficultés matérielles et des privalOns, nous pouvons espérer dans la seconde des facilités et quelque complément de bien-être. Quoiqu en soit, là France compte sur nous pour mener à
l
il
bien la tâche commencée, au succès de laquelle ses intérêts et son honneur sont engagés, comme les nôtres; elle continue à nous suivre avec une sympathie passionnée, dont les télégrammes du Gouvernementmapportentpresque journellement preuve. Vous élèverez vos cœurs à la hauteur des nécessités d'une situation qui n'exige plus que quelques semaines d'énergie physique et morale, au terme desquelles vous aurez, outre la satisfaction d'un grand devoir simplement et laborieusement rempli, celle d'avoir accompli une tâche que la nature dupays rendaitplus difficile qu'on n'eût pu l'attendre; celle aussi d'avoir ajouté une bellepage à nos annales militaires et de vous êtrepréparé de glorieux et impérissables souvenirs personnels. La nécessitédeproportionner ce dernier effort à nos moyens matériels, celle aussi de maintenir la chaîne des transports, si péniblement créée et entretenue, entre Majunga Andriba,, m'obligent à laisser, ici et en arrière, beaucoup de vous qui aspiraient aussi à l'honneur d'être montés de haute lutte à Tananarive. Je partage le regret qu'ils en éprouvent. J'apprécie très haut les services que nous ont déjà rendus et continuent à nous rendre tous ceux qu'un austère devoir retient, à des titres divers, sur cette longue ligne d'étapes. Je connais leurs énergiques et persévérants efforts qui, seuls, nous permettent d'entreprendre la marche accélérée qui va nous mener en Emyrne, et je compte que tous sauront les poursuivre. les uns ni les autres, en faisant connaître Je n'oublierai au Gouvernement auprix dequel dévouement, de quels efforts, de quels sacrifices nous aurons mené à bien notre mission, et la France les confondra dans un même sentiment d'estime et de
la
et
ni
gratitude. Fait au quartier général de Mangasoavina, le 8 septembre 1895. Le général commandant en chef,
Signé:
Pourampliation. Le Chef d'Etat-major, TORCY.
CH. DUCHESNE.
De Majunga à Suberbieville, dit un auteur anonyme, on avait perdu le cinquième de l'effectif, et pendant le temps que l'on mit à gagner Andriba, les deux cinquièmes périrent ou allèrent encombrer les hôpitaux si bien qu'à Andriba, lorsque le Général en chef, pressé par la saison des pluies, fit l'appel des hommes valides en vue d'un coup de main décisif à tenter, «
:
Il
constata avec une bien cruelle amertume qu'en faisant flèche de tout bois, il ne pouvait pas compter former une colonne de plus de 4.000 fusils. Et on était en septembre, c'est-à-dire qu'on n'avait plus devant soi que deux mois de saison sèche et propice pour s'emparer de la capitale hova donton était encore séparé par un immense territoire. (( Placé ainsi en l'air à près de 350 kilomètres de sa première base d'opérations, avec une longue traînée de malades Ou de mourants dispersés sur ses derrières; n'ayant, pour se
-
Présenter devant Tananarive, qu'une maigre colonne; obligé avec ces faibles forces de marcher la capitale ennemie au sur risque de se faire écraser, pour peu que le peuple hova fît preuve de quelque virilité, bien de faire, aux yeux de la ou France indignée et de l'Europe satisfaite, un public aveu d'imPuissance repliant sur la côte tel était le terrible en se tdIlennne, l'impasse sans issue auxquels le Général en chef se trouvait acculé. « La situation était, contredit, une des plus graves et sans es d plus critiques dans lesquelles un chef militaire puisse se tr'Ouver, et c'est une justice à rendre au général Duchesne qu'il Il n'hésita seul instant à prendre le seul parti digne pas un de lui et de ses troupes. Il résolut de marcher sur Tananarive et de risquer le tout pour le tout. » colonne légère est divisée en trois échelons: avant-garde, formée du Metzinger et du Quartier groupe gènèral, , constitue l'échelon principal de combat afin de lui nner plus de mobilité en cas de besoin, il n'est suivi que d'un petit convoi de mulets porteurs de vivres. Le gros delacolonne, les ordres du général Voyron, sous estchargé de la protection du grand convoi. es rations sont réduites pour tout le monde, et cependant onne peut emporter que vingt-deux jours de vivres, environ
:
L
:
140
cartouches par homme et un millier de projectiles pour douze pièces de 80 de montagne huit de la Marine et quatre : dela Guerre, chaque batterie réduite à deux sections. — Enfin, le troisième échelon forme la réserve, sous le commandement du colonel de Lorme, de l'infanterie de marine.
:
En tout
237 officiers et leurs chevaux; 4.000 hommes de troupe;
;
1.500conducteurs 2.800mulets debât. Chacun s'est débrouillé pour prendre part à l'assaut final: Je suis affecté au troisième échelon, avec les camarades de Montredon, Peltier, de Cointet, et un colonial légendaire, le capitaine lraçabal, du train des équipages. Je me dispose à boucler cantine (oh elle n'est pas ma 1 nrde!) à serrer mon ceinturon et à partir sur le sentier malgache, jusqu'à Tananarive.
!
CHAPITRE XVII N ROUTE POUR TANANARIVE.
—
COMBAT DE L'AVANT-GARDE
TSINAINONDRY. LES ESCARPEMENTS DU PLATEAU DE TAFOFO. P PASSAGE GRANDS AMBOHIMENA ET DE L'ANKARAHARA ENTRÉEDES MONTS DANS LTMEHINA. — ASPECT DES VILLAGES HOUVES. LES TRACES DU COLONEL SHERVINTON. LES HOVAS SUIVENT L'ARRIÈRE-GARDE A BABAY. LES MÉFAITS DE LA FIÈVRE. A
Notre séjour Mangasoavina à fut une période de calme, de prépration méthodique, en vue del'effort accomplir toute la vitalitédu corps expéditionnaire sembla concentrée dans echelons de ravitaillement dont les obscurs travailleurs, es. ces coureurs antiques du poète, se passaient de main en ili'lin nos approvisionnements. Alidriba, plaine mamelonnée », ne présentait plus trace d'habitation (( seuls, quelques pans de murs, des traînées régulièrees eres de braises éteintes » et ddes cendres éparses dessinaient l' emplacement d'un village.
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Par une bonne fortune providentielle, on découvrit dans le sol de nombreux silos remplis de paddy, et la nourriture de nos animaux se trouva ainsi assurée pendant quelque temps. Les jours s'écoulèrent, monotones, dans l'impatience du départ. L'avant-dernièrejournée, nos entretiens avec ceux qui devaient rester en arrière furent empreints d'une certaine gravité. Je vois encore, après une promenade aux environs du cantonnement, mon regretté camarade Ilabererme souhaitant bon voyage. Il me montrait un arbuste isolé, aux tiges verdoyantes « Tiens,me disait-il, voilà un fanafody (1) précieux en attendant que tu goûtes aux goyaves parfumées, cueille une poignée de feuilles leur infusion est renommée, chez les Malgaches, pour guérir les malades de la dysenterie, et il est bon de trouver le remède à côté du mal. » Enfin, l'heure du départ a sonné. Le 14 septembre, l'avant-garde de la colonne légère quitte
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Mangasoavina. Elle est renforcée, dès le lendemain, par le bataillon malgache du commandant Ganeval, afin d'attaquer les Hovas retranchés au delà du plateau rocheux de Tafofo; des demilunes armées de grosse mousqueterie s'étageaient sur les hauteurs. Plus en arrière, à l'endroit où le sentier s'enfonce dans un qui étranglement profond, sorte de « boyau de mouton donne son nom au village de Tsinainondry, l'ennemi avait barré la vallée du Firingalava avec des abatis, des palissades et des tranchées. Les Tirailleurs algériens et la Légion eurent à supporter pendant quelque temps le feu des canons houves deux hommes furent grièvement blessés. L'artillerie de marine réussit à mettre ses huit pièces en batterie et bombarda chacun des ouvrages opposés, pendant que le commandant Ganeval, avec un entrain superbe, attaquait l'ennemi sur la gauche et menaçait ses communications. Les Hovas, sur le point d'être tournés, abandonnèrent leurs positions;puis, de crainte d'être poursuivis dans la vallée, ils gagnèrent en toute hâte les lignes de crête du Kiangara.
»
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(1)
Médicament
Le 16, le premier échelon de la colonne campe au pied du
Passif des monts Grands Ambohimena. Le 17, notre échelon se met en marche à son tour. Nous suivons la route d'Andriba à Ampotaka le haut par pateau de Tafofo une piste à peine muletière court en corniche au bord des failles ou bien s'enlise au passage des rivières.
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Devant dresse une formidable succession de haunous se teurs basaltiques, entièrement dénudées, entre lesquelles se fissent le Mamokomita, le Firingalava, ainsi qu'une quantité de torrents dont le lit empierré ou vaseux retarde la marche des animaux. Une vingtaine de mulets morts, disséminés sur la route, représentent les victimes des deux échelons qui nous pré-
èdent; d'autres, paralysés, traînent leur carcasse jusqu'à
obstacle où ils vont butter et mourir. Le spectacle est atroce; les d'une décomposition rapide gaz 1Jallonnent les cadavres et la sur peau tendue à éclater,visqueuse déjà, une nuée de mouches brillantes s'est abattue, ^couvrant d'un étrange manteau d'émeraudes cette charogne pestilentielle: Un
Les humeurs cependant fermentent dans son sein.
0 surprise, ô merveille, un innombrable essaim Dans ses flancs échauffés tout à coup vient d'éclore! (1)
-
Mais où sont les abeilles du doux Virgile? A. défaut de la vue, l'odorat signale les morts à distance,
et toutes
on
ces épaves aux senteurs pénétrantes donnent la send'un voyage à l'arrière, aux beaux jours des voi tures efebvre.
Nos animaux sont épuisés, leur marche est vacillante; les h c rgeinents ballottent sur des dos amaigris et le bât tourne d un ventre vide qui fuit les sangles. Les officiers multiplient, plus encore que les gradés 1S U alternes qui se sont, hélas, en trop petit nombre; ils lèvent les
L
sacs et refont les arrimages, non sans distribuer force horions aux convoyeurs. (1)GéorYù/ues,Lih.IV.
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Il n'estcertes pas commode de mener 400 mulets quand on dispose de moins de 150 conducteurs le Kabyle, fataliste autant que négligent, commet fautes sur fautes et il pousse à bout plus robuste patience: se produit-il, par exemple, un à-coup dans la colonne, y a-t-il un ralentissement ou un arrêt, aussitôt l'homme se couche, allume une cigarette et se prélasse, pendant que son mulet se roule avec le chargement. On excuse alors la main qui s'abat sur une brute en apparence aussi inconsciente: Comme compensation s'il en était une, et si l'on avait le temps de s'arrêter au pittoresque, on pourrait admirer, à deux endroits de notre passage, la chute de Mamokomita et celle de l'un de ses affluents: la rivière roule avec des grondements tumultueux sur une longue paroi de roches inclinées, tandis que le ruisseau se précite d'une hauteur decent mètres jusqu'au fond d'une petite vallée où devaient paître les zébus d'un poste hova. A côté, un pli de terrain apparaît fraîchement piétiné par les bœufs que maintenaient captifs deux hautes murailles de granit et une solide barrière de branches de crotons. Nous voici arrivés à la première étape, en haut du plateau chemin faisant, nous avons tourné à droite et à de Tafofo gauche les positions escarpées où les Hovas avaient élevé leursouvrages de défense. La route a été tellement dure que nous nous couchons de bonne heure, brisés de fatigue. Le 18 septembre, nous redescendons des hauteurs de Tafofo, en fileindienne, sur une pente excessivement raide, au bas de laquelle croupit l'eau dormante d'un ruisseau encaissé. Au bout du fossé, la culbute! J'arrive au fatal passage par des lacets tortueux qui longent la rive avant de franchir le précipice, je crie de « découpler », car les mulets sont reliés par deux ou trois au moyen de la chaîne de licol passée dans l'anneau de dossière du bât précédent. Mais le kabyle, ô fatalité, s'engage sur la berge sans vouloir obéir: à ce moment, le mulet de tête, descendant au fond du marigot, tire tant qu'il peut sur le cou du mulet de derrière l'animal perd pied et tombe àl'eau, entraînant le premier mulet et le conducteur Ma pauvre cantine et mon lit Picot font le
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plongeon, en même temps que la précieuse caisse de popote enfonce dans la boue. J'aurais dû avoir le pressentiment, en car une mule gisait là, ensevelie déjà sous la vase. Une grande demi-heure à relever les bêtes ainsi que se passe le chargement tout trempé. Je patauge dans le bouillon, à la pêche de quatre boîtes de bœuf de conserve et de trois paquets de légumes. Il fallait voir la couleur dela julienne Autant de ruisseaux que l'on traverse, avant de cadavres de mulets. Enfin, après quinze kilomètres de chevauchée pénible, nous voici au gué d'Ampotaka, sur le Firingalava. Ici, pas
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d'accident. A
droite et en avant du village de ce nom se trouve un tarais aux eaux bleues, d'un coloris profond, sur lequel tranche le vert tendre de jeunes bananiers. Ampotaka avait des maisons en terre dont il ne reste plus que les murs calcinés, centre d'une haie de cactus; c'est au tout ce que j'en ai vu, tellement j'étais fiévreux et fatigué la Sonlptueuse Bagdad des khalifes, m'eût pas fait faire un ne Pasen dehors de la route. Le 19, allons d'Ampotaka à Ambohinoro, par la vallée nous étroite et fangeuse de Firingalava, dont les petits ruisseaux affluents sont tous à traverser, — c'est dire que l'étape n'est Pas des plus rassurantes. Ainsi qu'on, l'a vu, la vallée a été arrée par l'ennemi qui occupait les défilés au-dessus de nous s'étendent les huttes chaume d'une forte troupe en hova.
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Aprèsmille difficultés et la chute des caisses du Trésor ans un bourbier, à Ambohinoro qui brûle nous campons encore Ilfait très froid, à 900 et 1.100 mètres d'altitude: nuit, on grelotte Le20,sous le manteau. d'Ambohinoro c'est encore le .1 jour des nous doublons le pic de cours d'eau dix fois de suite, nous (rersonspassages à gué chacun des méandres de la Beandrarezina (a/ias Firingalava) mais, par extraordinaire, cette rivière ne fran6 pas d'accidents pareils à ceux des torrents précédemment ranChIS;
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Nous nous élevons ensuite sur les hauteurs qui conduisent au col du Kiangara. De ce point, on a une vue très étendue sur les monts Grands Ambohimena qui nous séparent de l'Imerne. La pente est rapide pour redescendre dans la vallée du Manankazo, où s'aperçoivent de loin des villages en paillotte groupés autour des rizières parvenus à Antanetibé-Kinajy, nous nous arrêtons afin d'y faire séjour le lendemain. Pendant cette halte d'attente, les deux colonnes du général Metzinger et du général Voyron avaient forcé le passage des Ambohimena sans y rencontrer la résistance qu'il eût fallu pour nous tenir longtemps en arrêt cette chaîne de montagnes quartzeuses ne mesure pas moins de quatre à cinq kilomètres d'épaisseur et l'accès de ses pitons accolés les uns aux autres constituait à lui seul un gros obstacle. Les Hovas avaient hérissé les crêtes d'ouvrages en terre, de demi-lunes, d'abris pour tirailleurs, de batteries et de canons. Malgré cet ensemble de sérieuses défenses, le courage leur a manqué dès les premiers coups de fusil, il se sont enfuis en incendiant les villages qu'ils abandonnaient derrière eux. Les troupes du général Voyronpoursuivirent l'ennemi à 45 kilomètres plus au sud, dans le massif de l'Ankarahara, mais déjà il avait décampé pour s'établir sur les pentes les plus élevées du Lohavohitra, à l'Est de la piste conduisant Tananarive. Le22, nous escaladons à notre tour les monts Ambohimena, par un sentier de chèvres où pas un chargement ne reste en détresse, ce qui est fort étonnant. Une déception irraisonnée nous attend au sommet, car nous nous imaginons voir apparaître, au pied de ces Alpes malgaches, les fertiles campagnes d'une nouvelle Lombardie. Trompeuse illusion! Les arêtes de ce vaste soulèvement s'étendent encore à perte de vue, au milieu d'une immensité désolée; pas un bruit ne monte dans l'azurlimpide dont le silence n'est troublé que par le vol strident du voromahery, l'épervier royal de Madagascar (1).
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(1)
Falco communis.
Pourtant, après quelques heures de descente, nous nous apercevons d'un léger changement: les pentes deviennent plus douces, les fonds de vallées s'élargissent et sont cultivés en rizières: enfin, des habitations attirent le regard. Avant cinq heures du soir, nous sommes devant les bâtisses en pisé du petit village fortifié de Maharidaza. Toutes les maisons ont été brûlées: il ne reste plus que le mur du rouve entouré d'un ravin et d'un épais fourré de cactus. Le cactus, lorsqu'il est très développé, constitue dans le pays une bonne défense des villages. Pour en garnir une enceinte n'y a qu'à couper les feuilles au niveau d'un anglement et à les repiquer:ces raquettes charnues donent naissance à autant de rameaux épineux, comme autrefois 6s dents du dragon que Jason semait en terre et dont il sort,lit des guerriers
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Semina mollit humus, valido prætincta veneno, Etcrescunt, fiuntque sati nova corpora dentes.
Sur l'emplacement de Maharidaza, découvrons dans nous 1 le sol une quantité de silos dont la cavité fait songer à l'outre onstrueuse des compagnons d'Ali-Baba. Les parois sont Passées de longs bottillons de paille de riz bien sèche, et une pierre plate l'on recouvre de terre bouche l'orifice que sUPérieur.
6 mesure l'un de ces silos, qui a plus de deux mètres en los sens: c'est aussi bien, dit-on, grenier d'abondance
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un engraisser le bœuf de la fête du Fandroana : on descend l'animal maigre, on le bourre d'herbes choisies, de aInes cuites, et, quand il est point, démolit prison. on sa tale rouve possède une double enceinte en terre dont les p sont séparés par un chemin de ronde d'étroits passages Percés dans le extérieur donnent accès sur la campagne, mur qaIS on ne pénètre dans la place, à travers l'autre enceinte, que par une seule ouverture. Trois énormes pierres, superdOstes à la façon de dominos gigantesques, encadrent l'orifice de 1 porte devant lequel des bras vigoureux roulent une eu immense, à la tombée de la nuit. dU unecellule
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En furetant dans un couloir, nous avons trouvé des caisses d'obus abandonnées; sur un des côtés, on pouvait lire: COLONEL SHERVINTON VATOMANDRY
Voilà encore un aventurier qui a dû être payé pour nous jouer un vilain tour Le 23, nous bivouaquons à Ankazobé, bourgade assez importante où, cette fois, l'ennemi n'a pas mis le feu. parce que nous sommes en Imerne les Hovas ne veulent plus, sans doute, être chez eux les victimes d'une destruction sauvage dont ils ont reconnu ailleurs l'inefficacité. A partir d'Ankazobé, les rizières deviennent plus étendues, les villages se rapprochent les uns des autres quelques maisons, mieux construites, ont une façade en briques séchées au soleil et elles se distinguent par une recherche architecturale un peu gauche qui cependant fait plaisir. L'extérieur singe les habitations européennes il y a même sur les toits des cheminées, quoiqu'elles ne descendent pas au dessous une varangue, c'est-à-dire un large balcon de bois abrité par une avancée de la toiture, entoure l'unique étage. L'intérieur est d'une saleté repoussante il n'y a souvent pas de plancher, les cochons voisinent avec leurs maîtres, lafumée s'échappe par des fenêtres sans boiseries, et, pour peu que l'on se hasarde à une visite domiciliaire, on est assailli par une légion de puces affamées. Dans la plupart des hameaux il y une église ou bien un temple — quelquefois les deux—suivant le degré d'influences locales dont disposent les Français oules Anglais; dans certains centres populeux, l'église est surmontée d'un pignon aux allures de clocher. Ce qui manque, pour donner un peu de pittoresque à ces habitations, c'est une couleur différente de celle du sol un peu de blanc les ferait ressortir davantage. Auprès de chaque ferme ou des agglomérations, les cultures sont prospères le moindre filet d'eau a été capté et il retombe dans les rizières ou dans les champs disposés en gradins comme les marches d'un escalier titanesque. Des plants
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daloès sont l'indiced'un tissage industrieux et des bordures
d'ananas enclosent de petits potagers. Au loin s'étendent des pâturages déjà verdissants, car les Premières pluies sont tombées. Voici la saison du renouveau ; les cactus se dorent et s'épanouissent; des haies, couvertes de petites fleurs rouges (1), ressemblent à des buissons ardents; la campagne se revêt de mille couleurs et l'air reste embaulné du parfum pénétrant et pimenté des lilas. Des Hovas sont venus nous offrir des œufs, des poulets et un cochon. Nous avons acheté le tout deux poulets et trois œufs pourquinze sous le porc valaitcinq francs. Ce sont là, paraît-il, des prix chers, des prix de bains de mer, mais qu'importe! Serait-ce le commencement du bonheur et de l'abondance? Le 24, à Antobimpihaonana (ou Fihaonana), nous sommes ans le massif de l'Ankarahara. Pendant la journée du 25, nous longeons les monts Lohayohitra, pour aller coucher le soir au pied du village de Babay, établi sur un piton isolé. L'ennemi décidément changé de tactique a en battant en retraite il ne brûle plus une seule maison,,mais les habitants tous Hovas semblent se rejeter sur les côtés de notre — longue colonne. Il est à craindre qu'une fois l'avant-garde passée, des parsans t' résolus ne redescendent dans ces villages sifaciles à rendre et n'attaquent le convoi, notre suprême ressource. est pourquoi le Général en chef fait serrer les. deux dernières colonnes le troisième échelon reste réserve, à quelques : en kilomètres de distance. La précaution était bonne, car le 26, au matin, notre arrièreardevnait de quitter le campement de Babay et la longue des mulets portant les vivres ne s'était pas plutôt déployée que déjà, sur nos flancs, des bandes de Hovas tiraient des coups de fusil nous inquiéter. pour Le commandant fait les retardataires, mais ils ont presser d la de peine à se traîner sur leurs jambes tuméfiées; enfin, il ne paraît plus avoir personne arrière. Tout d'un des coup, en y Criss'élèvent parmi les Kabyles les deux derniers mulets sont tombés avec leurs charges.
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Il) Songo-songo, Euphorbia
splendida.
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Je reviens en queue du convoi et j'entends des gémissements à vingt pas plus loin un jeune sergent d'infanterie de marine est étendu sur le sol. Le malheureux, atteint de dysenterie depuis Andriba, venait de s'enfoncer par trois fois sa baïonnette dans le ventre; les yeux restaient à demi-fermés, et de sa bouche crispée s'échappaient avec la vie des paroles incohérentes. Les derniers devoirs sont vite rendus en colonne d'ailleurs, le temps pressait un seau d'eau pour laver le corps, une de mes deux chemises propres en guise de linceul, au lieu de la loque maculée et puante qu'il pourrissait, un peu de terre par dessus, puis, en route sans plus tarder. Dans la poche de sa capote se trouvaient une grosse montre de famille, toute bossuée, une petite bague et une lettre. La lettre avait été griffonnée la veille au soir, dans les affres de la souffrance et de la fièvre : le sergent ne voulait pas mourir comme les aul1'es, terrassé par une mort trop lente, et, désespérant de se faire tuer, il s'accusait faussement d'avoir frappé un officier, — lui, le soldat discipliné et bon enfant! Il ajoutait « Je vais être passé par les armes. » Dans quel épouvantable délire avait-il été chercher cette déshonorante invention? Quand Tananarive fut prise, l'un de nous écrivit à la mère du sergent ces simples lignes, plus généreuses que la brutale formule dont on s'est tant de fois servi
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:
Madame,
J'ai
: sergent
de
le regret une vous envoyer ces deux seuls objets montre et une bague, en souvenir de votre fils, le mort malheureusement de dysenteriedevant Babay, le 26 septembre 1895.
)
Asuivre.
ANDRIAMENA.
LE
SERVICE VÉTÉRINAIRE ET LES
EXPORTATIONS DE BOEUFS
Les lecteurs de la Revue n'ont pas oublié que le Gouvernegénéral a pris à diverses reprises, notamment en 1903,
ent erses
destinées à favoriser l'élevageetl'exportamesures on du bétail qui est en une des conséquences les plus favoà la prospérité générale de la Colonie. Parmi ces Mesures, la plus importante fut la création d'un service vétéIlnaIre, dont il été parlé a en son temps. Madagascar a été de Sorte divisé en circonscriptions placées sous la surveillance detérinaire d'un spécialiste et la direction du service a été confiée à M. le en premier Rey, à qui un long séjourdans l'Ile a donné expérience très appréciée de toutes les quest ions nant une élevage sous ses formes les plus diverses. es le début du fonctionnement de l'organisation nouvelle, bM ev se préoccupa d'étudier les conditions d'existence des Sud de Madagascar auxquels des rapports nomk^Ux etdu concordants non moins que le voisinage du marché prlaln donnaient une importance particulière. Toute la qate de la Grande Ile comprise au-dessous de la ligne idéale quijoindrait l'embouchure du Mangoky à Fianarantsoa et se prongerait jusqu'à l'océan Indien, pénétrée et connue assez nrient,s'était révélée, au fur et à mesure d'une occupation
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plus complète, pourvue d'une population bovine extrêmement élevée. Les officiers, les fonctionnaires et les explorateurs — au premier rang de ceux-ci, il convient de placer M. Guillaume Gran'didier, dont chacun a encore présent à l'esprit l'instructif voyage de 1901 dans la région méridionale — avaient insisté avec ensemble sur lesressources considérables qu'offraient les pays Bara, Antanosy, Antandroy et Mahafaly à l'élevage et à l'exportation. Le sérieux mouvement de sortie qui s'était produit en 1902 vers le Cap, le Natal, le Transvaal -et la colonie de Mozambique avait contribué à attirer sur cette région l'attention des pouvoirs publics. Depuis lors, la connaissance plus approfondie du Sud a révélé que les troupeaux qui y vivent ne sont pas absolument indemnes de toute maladie et que certaines affections, sans menacer d'aucune façon dans sa source cette fortune inappréciable, risquaient tout au moins de nuire à l'excellente opinion qu'il convient que les acheteurs des possessions étrangères voisines aient des animaux fournis par Madagascar. On peut même dire que la connaissance de ces maux, dont le danger fut exagéré par ignorance ou à dessein, mais dont la réalité et la généralitéparurent confirmées, malheureusement, par des livraisons trop souvent peu consciencieuses, eut, dans une certaine mesure, une répercussion regrettable sur les sorties de la dernière année. Un des reproches adressés aux marchands de bœufs de Madagascar — c'est sans nul doute le plus important—portesur la fréquence de la fourniture à leurs clients d'animaux qui, par leur aspect, ne justifiaient que trop la sévérité des mesures prises par les autorités anglaises et portugaises au nom de la police sanitaire et de l'hygiène publique; le Bulletin Économique du 4e trimestre de 1903 en fait foi quand il conseille aux exportateurs un choix sérieux de bœufs bien portants en vue de l'approvisionnement du marché sudafricain. Ce n'est pas quand la concurrence australienne et argentine devient de plus en plus active, de plus en plus industrieuse, qu'il est possible de négliger de satisfaire l'acheteur, alors qu'en toute circonstance et sans même que la crainte d'un rival soit un rappel à la conscience, ce souci de ne livrer qu'une marchandise de qualité supérieure devrait être
un impérieux devoir. Les risques d'une traversée rendent encore plus urgente la nécessité d'une sélection si l'on veut amener à Beira, à Lourenço-Marquès ou au Cap des bœufs qUI, par leur qualité, servent de réclame à leurs frères
malgaches. Le service vétérinaire voulu le choix des commerçants a que fût rendu plus sûr et plus facile et il a entrepris, en vue de es faire disparaître par des soins appropriés,l'étude des affections qui, à croire certains bruits, pouvaient nous en ferner quelque jour les ports africains. Parmi elles, onplaçait en tête la tuberculose bovine, en réalité assez répandue comlIle on put s'en convaincre rapidement, et les dangers sur e laquelle de récents et scientifiques débats ont attiré l'attenhon sans apporter de conclusion définitive on parlait aussi de Maladies meurtrières dont les manifestations, dénaassez turées par les récits des indigènes, méritaient d'être observées Par des hommes de l'art. 11 convenait de se rendre compte SUr place de la situation sanitaire exacte des troupeaux du Sud de l'Ile, de déterminer les zones les plus atteintes et de chercher les causes d'affections en même temps que les moyens prophylactiques à préconiser et à mettre Il ne en œuvre. Sagissait seulement, du reste, de rendre un signalé serpas VIce à l'élevage et au commerce malgaches; M. Rey et ses collaborateurs allaient apporter leurs travaux une collapar cation notable recherches les maladies du bétail qui sur aux ont poursuivies un peu partout, à l'heure présente, tant dans s'efforçant pays riches en quadrupèdes que dans les laboratoires en de déterminer les dangers de caractère inconnu que couraient, dire des indigènes, les bœufs de la région au méridionale, vétérinaires pouvaient fournir un important nos tribut de renseignements aux savants qui se consacrent à la protection, vie des animaux utiles à la de la science, par hOrnIIle, Tandis que dans les ports les précautions étaient prises pour seconder les exportateurs, l'épreuve de la tuberque culine était mise à la portée de l'usage public, que des convenIOns favorables commerçants étaient passées par les nos gouvernements des colonies étrangères voisines, que les
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vétérinaires présents dans le Sud se livraient sur le territoire confié à leurs soins à des investigations attentives, l'un d'eux, M. le vétérinaire en second Grandmougin, recevait la mission spéciale d'étudier de la façon la plus scientifique et la plus approfondie les diverses maladies signalées. M. Grandmougin, qui a mis à profit un récent congé passé en France pour acquérir dans un grand laboratoire des connaissances étendues sur la science bactériologique, était pleinement qualifié pour remplir le rôle dont il futchargé. Les résultats de ses recherches, poursuivies avec une méthode rationnelle, mai s non encore terminées, sont déjà fort intéressantes comme on va pouvoir s'en convaincre en parcourant le résumé rapide qui est donné ci-dessous d'un rapport récemment adressé à Tananarive. M. Grandmougin a étudié la tuberculose bovine avec un soin tout particulier en raison des dangers que peut présenter cette affection dont Madagascar n'est pas seul, du reste, à subir les inconvénients, puisque, ainsi que l'ont prouvé de récents travaux dont le retentissement a été considérable, la plupart des régions d'élevage en connaissent les atteintes. Il conclut de ses observations que cette maladie, bien que très répandue dans le Sud de l'Ile, ne peut pas être un obstacle sérieux pour l'exportation en vue de l'alimentation, car en observant certaines règles d'hygiène élémentaire, il est aisé de retirer aux animaux frappés les causes de dangers qu'ils présentent, pourvu, bien entendu, qu'on ait pris soin de choisir les moins atteints. Il est certain, en effet, que tous ceux qui consomment du bœuf tuberculeux ne le deviennent pas eux-mêmes; le fait est prouvé journellement dans le Sud où les indigènes mangent jusqu'aux animaux morts, sans inconvénient. En admettant même que cet exemple, qui prouve, comme le dit M. Grandmougin, que « les Malgaches ont du cœur et de l'estomac ne se généralise pas, on ne va à l'encontre d'aucune donnée expérimentale et même scientifique en disant que la tuberculose, à un degré moyen, ne doit pas faire reculer les acheteurs s'il ne s'agit pas de bœufs de travail On l'a si bien compris, du reste, au-delà du canal de Mozambique que les autorités anglaises ont récemment laissé péné-
»,
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trer sans peine des convois d'animaux destinés exclusivement a la boucherie et parmi lesquels s'en trouvaient de tuberculeux. Mieux vaut pourtant éviter, si possible, cette affection et tenter d'en réduire l'extension. M. Grandmougin constaté a ue la question de l'alimentation et des soins avait une Ilhportance capitale à ce point de vue et devait même être Considérée comme le principal facteur de la lutte contre latuberculose. Dans le Sud, comme partout ailleurs à Madagascar, les indigènes, bien qu'ils mettent leur amour-propre a posséder de nombreux troupeaux, ne sont pas prodigues de oins envers ceux-ci. L'éleveur ne suit aucune des règles Si bien bœufs, vaches, du dernier paysan français connues aureaux vivent en groupe, un peu au hasard, exposés aux pires intempéries les mâles les femelles et ne sont pas séparés comme il convient, les veaux et génisses viennent et poussent cornule ils peuvent et, parmi la mort s'en donne à son eux, aise. Rien d'étonnant à ce que la tuberculose trouve là un rain merveilleusement préparé et frappe à coups redoublés. 1 1on pense, outre, en que pendant plusieurs mois, chaque année, la sécheresse est telle que les animaux les plus vigoueux maigrissent d'effrayante façon et qu'il faut chercher, Parfois très loin, des pâturages insuffisants, on comprendra qUe la race bovine ne soit nullement à l'abri d'une affection appelée tout naturellement à les orgaravages ses sur exercer niSmes en état de déchéance physiologique. Ce qu'il faut donc, c'est apprendre indigènes les notions aux d M evage; des exemples rassurants ont prouvé que les dalgaches suivraient très docilement les conseils qu'on leur tonnerait à ce propos, mais il faut néanmoins beaucoup de avant que cet enseignement ait pénétré partout et porté seess fruits. L'alimentation doit faire l'objet de soins tout spéclau; en raison de la richesse très inégale des pâturages, il onVIent de diviser les troupeaux petits groupes qui troupar neront beaucoup mieux leur nourriture des bandes trop que r^Uses mais surtout, il est nécessaire d'introduire dans cettreSlon des plantes alimentaires susceptibles de fournir en fltoue saison de la pâture fraîche ou un bon fourrage. nln, Il faut à tout prix éviter d'essayer la transplantation
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d'animaux d'une contrée à l'autre, fût-ce de l'Androy aux pays antanosy; les conditions de vie n'y sont pas les mêmes et on ne trouve pas réunis, la plupart du temps, dans un pays voisin, les mêmes caractères naturels auxquels les bovidés sont accoutumés. Il n'est rien, en effet, de .variable comme le Sud aussi vaut-il mieux, où les régions diffèrent énormément si l'on veut éviter les déchets, prendre pour l'exportation en vue du travail, des animaux jeunes et d'une constitution absolument parfaite. De cette manière, les bœufs malgaches ne perdront aucune des qualités remarquables qui ont fait leur réputation et dont la rusticité et la résistance sont les prin-
;
cipales. entrepris des études sur les maladies, probablement microbiennes, qui, de temps à autres, frappent les troupeaux. Les recherches qui ont porté sur le et sur les maladies attribuées à la pré« belio ou bearika sence du piroplasme ne sont pas encore complètes; il faut espérer qu'elles produiront ce double effet heureux d'apporter quelque élément nouveau aux travaux en cours sur les affections parasitaires et de chasser de l'esprit des malgaches les fâcheuses idées, fondées sur' l'ignorance et la superstition, qu'ils se font à l'ordinaire. En résumé, la situation sanitaire de la population bovine du Sud de l'Ile subit surtout les effets de l'apathie des indigènes; mais les symptômes alarmants que l'on avait signalés avec une hâte excessive n'existent pas. Peu à peu, on parviendra à convaincre les Bara, les Antandroy, les Antanosy et les Mahafaly que leur intérêt exige plus d'attention dans les soins à donner à leurs troupeaux et l'on pourra, dans l'immense quantité de têtes de bétail que nourrit cette région, trouver autant d'animaux vigoureux et en parfaite santé qu'en peut exiger l'exportation. Seulement, l'amélioration des méthodes d'élevage ne servira guère si les exportateurs ne se font un véritable scrupule de ne fournir à leurs clients que des bœufs en excellent état; ils gagneront ainsi la confiance du marché sud-africain, qui n'a pas été jusqu'alors si profondément ébranlée qu'on ne puisse, peutE. CH. être, rapidement la reconquérir tout entière. M. Grandmougin a aussi
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documents et Informations MADAGASCAR Correspondance Au
— Le téléphone à Tananarive. fête des sous-officiers.— Décès de
DU MOIS DE MARS.
eercJe de l'Union. — La M. Comte.
Tananarive, lé
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15
mars 1904.
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3 mars 1 tons
dernier, le Gouverneur général a visité les instaldu service téléphonique de Tananarive et l'école de télégraphie pevenIr où sont formés de jeunes indigènes destinés à de précieux auxiliaires pour les agents européens des ostes. Le réseau téléphonique de la capitale, dont l'installation eQiOQteà 1896, pris, depuis cette époque, undéveloppement a osIdérable
Il
que justifie la difficulté des communicationsordidans une ville aussi montueuse. On compte actuellement 103 Postes urbains et 10 postes suburbains qui mettent en ePJeorts isés bon nombre de particuliers et socIétés les divers services, commerciales et même des localités aussi fQ^eSAmbohimanga, Ambatolampy et Arivonimamo. Mai la limitée multiplication des conducteurs se trouva bientôt dans Tananarive par la dispositionsinueuse des rues et le peu de solidité des maisons, incapables pour la plupart de b pporter 80 b le réseau charge de lourds potelets en fer et des filsdu télégraphique et téléphonique, l'argile dont elles sont fai.tesn'qffrant pas une résistance suffisante.
d
élo'
la
Pour parer à cet inconvénient, M. l'ingénieur Couzy,alors chef du service des postes, aujourd'hui décédé, et, après lui, son successeur intérimaire, M. l'inspecteur Abelhauser, proposèrent l'établissement d'un réseau mixte souterrain et aérien qui allégerait considérablement les lignes existantes. Ce projet, à la fois pratique et économique, offrait encore l'avantage inappréciable de rendre les communications possibles même par les temps d'orage, qui sont ici d'une fréquence extrême il fut adopté. On acheta en France, à la maison Grammont, de Pont-de-Chéruy (Rhône), 4.000 mètres de câble sous plomb renfermant 29 paires de conducteurs formées de fils de bronze d'un millimètre de diamètre, qu'enveloppe et isole un ruban de papier spécial enroulé tout autour. L'installation du nouveau réseau revintàM. l'inspecteur Poiraton, chef actuel du service, qui, secondé par le chef surveillant Courtadon, le mécanicien Digout, 3 surveillants européens et 18 ouvriers indigènes, accomplitunvéritable tour de force. En dix-sept jours, quinze bobines de 250 mètres chacune, soit en tout 3.750 mètres de câble pesant environ treize tonnes, furent posés dans les différentes rues dont la circulation ne s'interrompit pas un seul instant, non plus que les communicationstéléphoniques. Dans le sol de pierre qui sert d'assises à la ville fut creusé un fossé de 0m50 de profondeur sur On,30 de largeur que l'on garnit d'un lit de terre et câble repose aujourd'hui surce lit, protégé de sable tamisés par un grillage en fer que recouvre à son tour une autre couche de terre solidement damée. Pour relier ensemble tous les fils dans toutes les directions, on ne dut pas procéder à moins de 464 soudures et à 8 raccords de câbles. Chacun fut surpris, un beau matin, de ne plus apercevoir au-dessus de sa tête qu'un petit nombre de conducteurs les autres avaient disparu comme par enchantement. Un central téléphonique pourvu d'un matériel aussi perfectionné qu'on peut le trouver Paris, et trois postes secondaires, avaientétédisposés, en même temps, dans différents quartiers de la ville et, de la sorte, les communications se trouvèrent drainées sans qu'il y parût. Le service fonctionne maintenant dans les meilleures conditions et comme il est assuré par un personnel sur lequel le
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;
à
plus malicieux de nos révuistes ne saurait trouver la moindre occasion d'exercer sa verve, nous pouvons correspondre presque par tous les temps d'un bout à l'autre de Tananarive. en détail l'installation du Le Gouverneur général visité a reseau, s'est assuré de la parfaite régularité deson usage et a, fin de compte, chaudement félicité M. Poiraton et laborateurs. ses col-
n
Lécole de télégraphie lui procuré moins de satisne a pas faction. Il y a trouvé 16 jeunes hova choisis après concours Parmi 250 candidats et qui constituent une élite possédant une Onde instruction primaire le français, notamment, leur est à tous familier. Leur éducation professionnelle a été confiée à ^dier, commis métropolitain des postes, qui obtient d'eux donnants résultats. Patient et fidèle à la méthode expérimentale, il est arrivé, en moins d'un mois, à leur inculquer de solides principes et, à la fin de leur stage, ces élèves feront sans aucun doute des agents capables de rendre aussitôt les erVices qu'on attend d'eux. Le chef de la Colonie s'est plu à e constater et témoigné son contentement à M.Adier, à a UIIl a recommandé de faire, avanttout, des Malgaches confiés d Ses soins, des manipulants plutôt que des théoriciens.
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dimanche dernier, 13 lieu à Tananarive une mars, a eu armante h réunion mondaine qui a fait ressortir l'excellence es relations existantes, entre les membres de la colonie eUropéenne de notre ville il s'agissait d'une sorte de réouertre du Cercle de l'Union, aux destinées duquel préside depuis peu une commission nouvelle dirigée par le sympalque M. Jully, chef du service des bâtiments civils. Cette ornrnission, dont font partie MM. le lieutenant-colonel Grosran, vice-président, le lieutenant Doyen, secrétaire, Ch. Marln; directeur du Comptoir national d'Escompte, trésorier, et pUl comprend aussi, en qualité de membres, MM. Boureau, nrereneur, Bourdariat, représentant de la Compagnie dOonlale, le capitaine Didier, l'administrateur Guyon, chef ecabinet du Gouverneur général, Marchand, administra-
:
leur-adjoint, Poiraton, chef duservice des postes, Savaron, colon, et Théodore,commissaire des colonies, avait voulu Li solennité. véritable prise de fonctions marquer sa par une gérance du cercle Ma été confiée à Paul Martel, qui fois a trouvé une de plusl'occasion de se surpasser et cette a donné à petite fête un éclnt tout particulier. Lemagnifique immeuble de la place
-
Jean Laborde,
avait été décore par lui avec un goût sobre el parfaitetchacun manifesta sa satisfaction de se trouver dans un milieu élégant où les heures passèrent agréables et rapides. 1;1 Ce n'est pas là, dureste, le seul événement mondain quinzaine. Le 5 mars, les sousofficiersdelagarAquileneveu?(acteII) °Dt' glJtlhf .7 droite:Rostain-,Spann,Saillard.Kniudii-r. Tissier ci Kriftaut
de
nisonavaientor-
ganisé au profil de l'Union des Femmes de France et de la Croix-Verte
Française,
une
grande représentation qui a attiré au théâtre municipal une foule Hostaing Ruftet ltumdierYuucheret Les Marquises de la Fourchette empressée de se distraire et departiciper à une bonne œuvre. Le programme comprenait deux amusantes comédies Les Marquises de la Théodore Fourchette, de Labiche, et A qui le Neveu?
:
de
Botrel, encadrées par deux parties de concert fort variées. Les amateurs qui se sont fait entendre dans les différents Numéros ont apporté dans leurs interprétations un feu, un naturel, une variété auxquels les
spectateurs ne
pouvaient guère s'attendre, mais u'ils ont appréciés comme il con-
vient par des
applaudissements chaleureux et réPétés. En particulier, les deux
pièces furent
marquablement
*
Vaucheret
Rostaing
Buffet
Les Marquises de la Fourchette
jouées, sans hésitation et avec un brio qui est bien près de la perfection. Le chef de la Colonie et sa famille honoraient de leur présence cette soirée dont le produit fructueux sera consacré à soulager maintes infortunes et à améliorer le sort de 1l0mbTeux soldats de l'infanterie coloniale.
Jetermineraiicimachroniq
iu
Je terminerai ici envonant un enenvoyant un dernier ue en ma chronique à un mort nouveau, M. Conte, commis de trésorerie, décédé le 9 courant à Diego-Suarez, où il laisse le souvenir Un agent zélé, capable, et d'un homme commerce au l d armant. Sa -. disparition inattendue creuse un vide sensible ans le personnel de la trésorerie d'Algérie. E. CHAMlER.
la — Distinctions. — Ouverture de route d'Ambavaniasy auMangoro. — L'Annuaire de 1904.
Une Union professionnelle malgache.
le30mars1904
Tananarive,
Il vient d'être créé à Tananarive, par arrêté du 17 mars, une Union professionnelle malgache qui réunira, sous la direction d'un groupe de Français choisis, les ouvriers, les artisans, les industriels indigènes sortis de l'école professionnelle et ceux appartenant aux anciennes corporations malgaches. C'est le Gouverneur général lui-même qui a pris l'initiative de cette création dont le but est de parfaire l'œuvre poursuivie ici depuis sept ans en vue du développement de l'industrie indigène. Ce n'est pas la première fois que la Revue est appelée à signaler les étapes de cette œuvre qui reçoit aujourd'hui sa consécration. Le général Gallieni s'est rendu compte, à l'épreuve de ses précédentes institutions, que ce n'était pas tout d'instruire les Malgaches et de leur mettre en main un métier lucratif; la tendance naturelle de ces derniers, contre laquelle on lutte pourtant avec succès, à ne travailler que par boutades et quand le besoin s'en fait sentir, ne peut satisfaire aux exigences d'un commerce suivi, ni encourager la création de grandes industries. C'est pourquoi les artisans ne sont pas parvenus jusqu'à présent à se servir des connaissances intelligemment apprises à l'école professionnelle pour donner à l'industrie locale tout le développement qu'on est en droit d'espérer; c'est pourquoi aussi, et comme conséquence naturelle de cet état de choses, le commerce des produits fabriqués sur place est resté hésitant. Il fallait, pour empêcher un stationnement contraire au progrès, donner aux Malgaches une impulsion qui leur permette de tirer profit de l'habileté qu'ils ont acquise et que leur intérêt même n'eût, de longtemps du moins, pas suffi à leur faire désirer, tant est grand chez eux l'amour de la tranquillité. évidemment, le travail libre est, en matière d'activité économique, l'idéal qu'il faut poursuivre, mais encore faut-il
que l'ouvrier soit en mesure d'en comprendre la valeur : ce n' est pas le cas ici, puisque l'indigène n'entend par là que le travail non suivi auquel il n'a besoin de se livrer quand pas les exigences de la vie ou celles de l'impôt ne l'exigent pas. Les conséquences d'un tel procédé eussent été à Madagascar Particulièrement fâcheuses, l'artisan ne cherchant en aucune façon à améliorer méthode par un travail soutenu, et la sa Colonie en eût été pour ses sacrifices et ses tentatives d'éducation. Le Gouverneur général pensé que ce fâcheux état a de choses n'avait que trop duré, et il a créé l'Union professionnelle, qui remplira, dans certaine mesure, l'effet une d un excitant en poussant ses membres vers une activité soutenue et en leur assurant un enseignement mutuel utile à exercice de leur profession. Son institution repose sur une idée juste qui trouve elle-même sa genèse dans le passé. On Salt, en effet, les artisans malgaches, anciens élèves de que Jean Laborde et de quelques autres Européens, restèrent jusqu'en 1895 groupés en corporations diverses, parfois b izarres, constituées, il est vrai, pour la plupart, dans le but unique de satisfaire aux caprices ou aux besoins des souverains, mais qui eurent comme heureux effets de maintenir en quelque sorte les traditions professionnelles importées par des étrangers. Ceci prouvait que les Malgaches possèdent la aculté d'association, et que l'on pouvait faire fond sur l'existence de tels groupements et sur leurs résultats pour amener Ulîe production, faire naître, enfin, mouvement commerun cial d'une réelle importance.
L'Union professionnelle dont feront sans nul doute partie ous les artisans sortis de l'école professionnelle et les embres des anciennes corporations, coordonnera les efforts :Ols, infusera le progrès technique et le perfectionnement
t
l'outillage, excitera utilementl'émulation, préparera l'écloSIOn des d d es in d ustries. Sa S caisse lui 1. permettra en même gran temps d'être une œuvre de secours, puisqu'elle pourra venir aide, par des faites, sous forme de prêts tempoavances aiIes'dont l'éc h éance n'excéd six mois et portant era pas térêt à 3 0/0 par an, aux artisans, membres de l'associaIon, en vue de l'exécution d'un travail déterminé, et spécialee
•
d.
ment pour l'achat de matières premières et d'outillage. Elle servira également à assurer à ses membres, victimes d'un accident du travail, les soins médicaux et, en cas de décès de l'un d'eux, à fournir des secours à sa famille. Ainsi en a décidé l'article 3 de l'arrêté du 17 mars. L'article 4 règle la composition du Conseil d'administration permanent chargé de la diriger. Il comprendra - Le directeur des Travaux publics, président; Le président de la Chambre consultative de Tananarive Le chef de cabinet du Gouverneur général, délégué du Gouverneur général; L'administrateur-mairedeTananarive; Un notable commerçant français de Tananarive; Un notable industriel français de Tananarive Le chef du service des bâtiments civils; Le chef du service des Ponts et Chaussées;
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;
Le chef du service de l'enseignement Le sous-directeur de l'école professionnelle. Il est permis de fonder grand espoir sur les résultats qu'obtiendra l'Union professionnelle son bureau est, en tout cas, choisi de telle sorte que l'œuvre naissante ne peut, en réussissant, que servir les intérêts économiques de la Colonie.
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** *
L'Annuaire de Madagascar pour 1904, vient de paraître. Comme ses devancières, cette publication.est conçue dans un esprit bien différent de celui qui préside au plan de la plupart des ouvrages, similaires des possessions françaises. C'est un guide, en même temps qu'un annuaire, un guide dans lequel l'agriculteur, l'éleveur, l'industriel, le commerçant, legéographe, l'historien, l'homme de science, l'officier, le fonctionnaire, le voyageur de toute catégorie peut faire une ample et utile moisson. On y trouve des notices très complètes sur chacune des circonscriptions administratives, les renseignements les plus variés sur la colonisation, enfin, une série de < monographies dues pour la plupart à des spécialistes qui traitent de sujets très divers et constituent une série docu- 2 mentaire singulièrement instructive. C'est ce qui faitl'origina1
à
lité de l'Annuaire; il doit cette disposition d'être non seulement unouvrage utile à consulter pour trouver une adresse ou un détail administratif,mais d'être un précieux organe de vulgarisation. Ceux qui ne connaissent pas Madagascar y puiseront autre chose que des idées générales ceux pour qui la Grande Ile est devenue une seconde patrie seront heureux de posséder sur elle un livre susceptible d'avoir une valeur plus que passagère et qui rassemble toutes les indications dont ils peuvent avoir besoin. Aussi, n'est-il pas douteux que le Guide-Annuaire de 1904, rencontrera ici comme en France (1), le succès que ceux quil'ontpréparé se sont efforcés de lui assurer; son édition soignée, due à l'Imprimerie officielle de Tananarive,contrihuera aussi à lesfaire apprécier de ses lecteurs.
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Le chefde la Colonie vient de prendre une mesure appelée attirer l'attention du monde colonial, et plus particulièrement de tous ceux qui suivent la progression constante des travaux du chemin de fer. Par arrêté du 12 il a déclaré ouvert à mars, la circulation des voitures la section de route d'Ambavaniasy au Mangoro,c'est-à-dire le tronçon qui mène de la grande voie de l'Est à l'une des principales étapes de la ligne ferrée sur la route du Mangoro et de Tananarive. Deux jours plus tard, Une décision autorisait la chefferie du chemin de fer à.consentir des transports de personnes entre Brickaville et Famovana, soit sur un parcours de 102 kilomètres. On appréciera toute l'importance de cette mesure, non pas tant au point de Vue des voyageurs que de l'état d'avancement de l'œuvre actuellement en cours. Elle a été enregistrée avec faveur, ca elle témoigne de l'activité que l'on apporte à une entreprsedont est aujourd'hui superflu de redire l'intérêt et la
il nécessité.
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On a appris réel plaisir la distinction accoravec un ci dée M. Maigrot, consul général d'Italie à Tamatave, qui
à
Il) En vente aux bureaux de la Revue. ")
été promu au grade d'officier de la Légion d'honneur.C'est là une récompense méritée, qui s'adresse aussi bien à l'homme privé qu'au distingué représentant d'une puissance amie. Depuis longtemps déjà, à Madagascar, M. Maigrot a témoigné à la France une sympathie que le gouvernement s'est plu à maintes reprises à reconnaître. Personne n'a oublié ici que son autorité personnelle, son tact et sa fermeté, furent les causes de nombreux engagements d'ouvriers italiens sur les chantiers du chemin de fer et évitèrent, en 1901, lors de circonstances difficiles, que le mécontentement passager de quelques-uns de ces artisans ne causât des troubles fâcheux. On se souvient aussi encore que, l'an dernier, le consul général trouva dans la venue à Paris des souverains italiens une circonstance qui lui permit, ainsi qu'à ses nationaux, de donner la preuve éclatante de la cordialité des relail organisa tions existantes entre les Italiens et les Français à Tamatave une brillante manifestation au cours de laquelle se dégagea, tout comme à Paris, l'amitié qui unit les deux grandes sœurs latines. M. Maigrot est encore un colon très méritoire. Son activité s'est tournée vers l'agriculture et l'industrie, et il a pleinement réussi. Sur la rive droite du Rianila, dans le district de Fetraomby, il possèdeunevasteconcessionplantée devanille, de café, de cacaoyer et de giroflier, qui témoigne de la fertilité de la région comme de la compétence spéciale de son propriétaire. Dans la province de Maroantsetra, il fait exploiter habilement une concession forestière dont les produits sont, en quantité importante, transportés à la Réunion ou à Tamatave. a
:
** Le Ministre de l'Agriculture vient de reconnaître, par une promotion dans l'ordre du Mérite agricole, les efforts publics et privés qui, en ce qui concerne la mise en valeur du sol, tendent à conduireMadagascar vers des destinées prospères. je Le Gouverneur général a reçu la cravate de commandeur n'ai pas besoin de dire pour quels motifs elle lui est conférée. M. Naturelle, contremaître d'agriculture, est nommé officier;
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i
enfin, le grade de chevalier est octroyé à une catégorie de personnes qui, chacune dans leur sphère, ont servi la cause de l'agriculture ou de l'élevage. me contente de donner les noms des nouveaux promus, dont la participation à l'œuvre agricole est ici bien connue MM. Guyon, administrateur des colonies, chef de cabinet du Gouverneur général. Legras, propriétaire-agriculteur Nosi-Be. Fournier, administrateur des colonies, chef du bureau de la colonisation au gouvernement général. Deville de Sardelys, planteur à Mahanoro. Vergely,administrateur-adjoint des colonies. Deslandes, sous-inspecteur d'agriculture, directeur de jardins d'essais.
Je
:
à
Lecomte, planteur à Farafangana. Chapponnière, planteur à Mananjary. Lagriffoul, administrateur des Colonies. Bensch, président de la Chambre d'agriculture de Madagascar. Castel-Dugenet, planteur à Tamatave. Georger, éleveur à Antsirabe. Trigaloux, conducteur des Travaux publics. Kempf, planteur à Sainte-Marie. Lobez, lieutenant de cavalerie, officier d'ordonnance du Gouverneur général, précédemment chargé de la remonte. Charles Roux, lieutenant de cavalerie, directeur de la ferme hippique de l'Iboaka (province de Fianarantsoa). La liste des promotions sera close quand je vous aurai dit que le général Gallieni a été élevé à la dignité de GrandCroix de l'ordre du Dragon de l'Annam, et que M. le gouverneUr Lepreux vient d'être nommé grand officier de l'ordre d'Anjouan d' <J • des Comores. *
*»
Je suis persuadé que je vais froisser une modestie, mais je
ens
néanmoins à signaler à mon tour, dans cette correspondance, bien qu'il ait été précédemment question dans en la Revue, le nouveau livre de M. l'administrateurJulien,
:
actuellement chargé de cours à l'Ecole Coloniale et à l'Ecole Ferry intitulé Précis théorique etpratique de la « Jules langue malgache pour faciliter l'usage du hova, chef des autres dialectes. C'est rendre service à tous ceux qui, par goùt ou par nécessité, veulent connaître l'idiome de nos sujets que de leur indiquer le moyen de s'éviter bien des difficultés et de se livrer à l'étude fructueuse d'un dialecte étranger. Dix-sept ans de séjour à Madagascar, sept ans de professorat à Tananarive,, une connaissance approfondie et scientifique de la langue qualifiaient particulièrement M. Julien pour se faire le guide des Européens dans un apprentissage pour lequel il est indispensable d'être. doué de ténacité. La méthode du précis, sa clarté, le souci qu'on y retrouve à chaque page d'instruire l'étudiant non seulement des règles grammaticales mais même des coutumes indigènes, de l'histoire de la Grande Ile, des formules de politesse ou commerciales, enfin de la bibliographie malgache, recommandent suffisamment cet ouvrage pour justifier la faveur qu'on lui a témoigné dès l'annonce de sa publication. Ce qui en indique bien la valeur, c'est la présence, au début, d'une élogieuse préface de M. Alfred Grandidier, membre de l'Institut, qui le place sous son patronage; une telle référence dispense de plus longs discours.
»,
E.
CHAMIER.
* 4
Affectations et mutations.
*
— Les derniers journaux officiels de
:
la Colonie indiquent lesaffectations et mutations ci-après M. Garnier-Moutonremplace M. Deville comme chef de la pro-
vince d'Ambositra. 1 M. Bénévent reprend la direction de la province de Farafangana. désigné pour diriger la province de VatomanM. Cardeneau dry-Mahanoro, en remplacement de M. Compagnon. M. Deltel est chargé de l'intérim de la direction du 3e bureau pendant l'absence de M. Fournier, en mission en France. M. Demarsy remplace M. Roméas au cabinet civil du gouverneur
est
général.
L'Union des Femmes de France à Tananarive a récemment modifié la composition de son bureau directeur. Ont été élues
:
1
;
;
Vimard, présidente; de Pélacot, vice-présidente Roques, secrétaire Fontoynont,trésorière Grosjean et Eggly, assesseurs.
;
Mmes
Modifications à l'horaire des courriers de France. La — Compagnie des Messageries Maritimes apporté à l'horaire et à a l'itinéraire de ses courriers les modifications ci-après Le courrier qui part de Marseille le 10 de chaque mois demeure41 heures au lieu de 24 en rade de Tamatave; en revanche, il abrègeson séjour à Majunga, à Nosi-Be et à Diego. A son retour de Maullce, ce même courrier s'arrête à Sainte-Marie où il séjourne 7 heures après avoir passé 24 à Tamatave. en Par contre, le paquebot du 25, ne fait escale à Sainte-Marie qu'à 1, aller etplus au retour, ce qui lui permet d'augmenter de 2 heures Son séjour à Tamatave et de 3 heures celui qu'il fait à Diego-
:
Suarez.
Un dépôt d'étalons vient d'être créé à Tamatavedans le but d'encourager et de développer l'élevage de la race chevaline dans cette région. Les deux étalons affectés à ce nouveau dépôt seront prélevés Sur ceux du haras d'Ampasika.
Les Européens à Madagascar. — Le nouveau recensement d& a Population de Madagascar, effectué sur les ordres du Gouverneur général, à la fin de 1903, fait ressortir les intéressants résultats vivants Population européenne, compris les militaires et les foncnon ltonnaires 9,310, dont 6,880 Français, 1,271 sujets britanniques, : 459 Grecs, 212 Italiens, 110 Norvégiens, 97 Anglais,52 Allemands, et le reste de nationalités diverses. Cette population répartit entre les diversesprofessions, parmi' se Jlesquelles le commerce comprend 1.190 chefs et employés de grands établissements, 514 épiciers, 322 débitants, 66 hôteliers et pestaurateurs, 82 commissionnaires marchandises. L'agriculture en rnprend 429 personnes; les industries du bâtiment comptent 150 maçons et tailleurs de pierres, 203 menuisiers et charpentiers,
:
:
45entrepreneurs,
147
prospecteurs.
De plus, la presque totalité des commerçants et agriculteurs S, occupent
aussi d'industries aurifères, concurremment avec le cOmerce et l'exploitation agricole. 259 ouvriers travaillent lefer, 80lt comme mécaniciens, soit comme forgerons. On compte, en utre, 45 horlogers et bijoutiers, 76 pâtissiers et boulangers, 65 taileUrs, couturiers et modistes, 46 professeurs libres et 40 entrepreneUrs de transports.
On voit que sept ans à peine après la conquête, la race européenne, qui, en 1896, comptait environ 1,000 individus, est parvenue à s'implanter fortement et que les Français forment la grosse majorité. Le rendement du café Liberia à Fort-Dauphin. — M. Delgove, agent de culture chargé de la station d'essais de Fort-Dauphin, s'est livré à d'intéressantes expériences sur le poids des baies du caséier Liberia, et a cherché à déterminer exactement le rendement en café marchand d'une quantité donnée de cerises. Il résulte de ses essais, qu'avec 10 kilos de cerises de grosseur moyenne, contenant 2.100 cerises, dont 1.200 à deux grains, on obtient 800 grammes de café marchand; il faut donc compter, en moyenne, 12 kil. 1/2 de cerises pour produire 1 kilo de café commercial.
FRANCE Nominations. — Nous sommes heureux de relever sur le Journal
Officielles promotions suivantes et de féliciter ceux qui en sont
:
l'objet M. le général de brigade Marmier est nommé divisionnaire. Tout le monde sait quelle part brillante le général Marmier a prise à l'expédition de Madagascar comme Directeur du génie. Les colonels Gaudelette et Audéoud sont promus généraux de
brigade. Le général Gaudelette avait rempli une mission dans la Grande lie avant la conquête, puis il a été le chef de la prévôté du corps expéditionnaire, auquel il a rendu d'inappréciables services grâce à la connaissance qu'il avait du pays. Quant au général Audéoud, il a été un des principaux collaborateurs du général Gallieni dans son œuvre de pacification et d'organisation de Madagascar. Le chef de bataillon Toquenne est nommé lieutenant-colonel lui aussi a coopéré à l'administration et à la mise en valeur de notre nouvelle colonie; principalement dans le commandement qu'il a si heureusement exercé dans le Sud de l'Ile. Le commandant Berthoulat, chef d'état-major du corps d'occupation, est élevé au même grade. Le capitaine Marchaisse est fait chef de bataillon.
:
Le docteur Beigneux, médecin-major de 2e classe, est élevé à la 1re classe de son grade. Depuis des années, le docteur Beigneux Prodique ses soins aux Malgaches il a puissamment aidé le général Gallieni dans l'œuvre d'assimilation de nos nouveaux sujets qu'il Poursuit. Il a été dans le Betsileo l'organisateur de l'assurance médicale auprès des indigènes. M. Villiaume, officier d'administration de lre classe d'artillerie coloniale, est promu officier d'administration principal. Officier
:
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savant que laborieux, M. Villiaume s'est depuis longtemps fait connaître par ses travaux minéralogiques. Il accomplit, en ce moment, une importante mission de recherches dans le Nord-Ouest dA l'Ile.
Mort de M. l'Administrateur Raybaud. Un câblogramme — nous apprend au moment de mettre sous presse, la douloureuse nouvelle de la mort d'un des meilleurs et des plus fidèles amis du Comité, M. Raybaud, administrateur de 2e classe des Colonies, chef e la province de Tananarive. M. Raybaud a succombé aux suites de la diphtérie qu'il avait contractée au cours d'une tournée d'inspection dans une région où a terrible maladie sévissait à l'état d'épidémie. Arrivé très jeune à Madagascar comme élève interprète, M. Raybaud avait plus tard SUlvi la colonne expéditionnaire en qualité d'interprète militaire du général Voyron. Appelé, en 1900, par le général Gallieni à diriger dans des circonstances difficiles, les provinces d'Ambositra et de Miarinal'IVO, il avait fait preuve, dans ces deux postes de choix, de telles jUali:és administratives qu'il fut mis, l'année dernière, à la tête l'importante province de Tananarive. C'est là qu'il est mort Peine, âgé seulement de 34 ans, victime, on peut le dire, de son et de ce dévouement infatigable qu'il n'avait cessé de témoigner our tout ce qui pouvait contribuer à la grandeur et à la prospérité Madagascar.
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Bastard, administrateur-adjoint des Colonies, dont on n'a pas
intéressantes explorations dans le Sud de Madagascar, les tribus Mahafaly notamment, avant son entrée dans le. cadre eZ administrateurs, vient d'être promu Officier de l'Instruction Clique.
Nous
-
adressons à notre collègue, qui est en même temps un dèlecollaborateur de votre Revue, nos plus sincères félicita-
t, tions.
Les télégraphistes coloniaux. — Une circulaire ministérielle vient de régler le recrutement et le fonctionnement de la section des télégraphistes coloniaux employés aux colonies. La section des télégraphistes coloniaux comprend un dépôt en France et des détachements aux colonies. La portion détachée à Madagascar se compose de 1 lieutenant et 43 hommes de troupe; au total, pour toutes les colonies, 4 officiers et 217 hommes de troupe. La section des télégraphistes coloniaux se recrute au moyen d'engagements volontaires que pourront contracter, dans les conditions prévues par les décrets et instructions en vigueur sur le recrutement des troupes coloniales, les jeunes gens pourvus d'un certificat d'aptitude délivré par une commission d'examen, et les anciens agents des postes et télégraphes.
L'oligocène à Madagascar. — M. Paul Lemoine, qui fut chargé en 1902 et 1903 de missions géologiques officielles dans le Nord de la Colonie, a fait récemment à l'Académie des Sciences une savante communication sur la présence de l'oligocène à Madagascar, notamment dans la presqu'île de Bobaomby, au Nord de DiegoSuarez, où il a découvert des couches qu'il croit être indubitablement de l'âge oligocène, des Lepidocyclina, principalement, formes caractéristiques de l'oligocène supérieur. La Saison théâtrale à Madagascar. — Le Comité de Madagascar chargé par la Colonie de nommer le directeur des théâtres municipaux de Tananarive et Tamatave pour la saison 1904, a porté son choix sur M. Maurice Dupuis, qui avait, en dernier lieu, dirigé avec beaucoup de succès le théâtre de l'Exposition de HanoïLa troupe que M. Dupuis a recruté à Paris comprend trente personnes parmi lesquelles d'excellents artistes qui ont fait leurs preuves sur les meilleures scènes de province et même de Paris. Elle devait s'embarquer à Marseille le 25 avril afin de pouvoir commencer la saison théâtrale le 20 mai àTamatave, mais la grève des officiers et mécaniciens de la marine marchande a empêché le Natal de partir à sa date réglementaire; directeur et artistes attendent donc à Marseille 1« fin de la grève pour se rendre à Madagascar.
L'Annuaire de Madagascar pour 1904 vient de paraître. Notre correspondantde Tananarive en dit plus haut tout le bien qu'il
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bornons-nous donc à annoncer que ce précieux Guide est en vente aux bureaux du Comité au prix de 12 francs.
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CHRONIQUE COMMERCIALE, INDUSTRIELLE ET AGRICOLE
tabac,ch Note sur la culture du M. Bensch dans la vallée de Ivoloina (près Tamatave). —Natureezdusol. —Autant possible que î!' Bensch choisit egères pour faire ses plantations de tabac les alluvions des bords de la rivière il estime qu'il est inutile d"irriguer Oll le climat de Tamatave et est plutôt disposé à croire que le binage s'impose. Lexamen minutieux de toutes lesterres d'alluvions non cultivées. de la vallée de l'Ivoloina et notamment celles qui sont encore en lche à la Station d'Essais, m'a amené à penser comme lui que le esom de drainage doit souvent s'y faire sentir; il est en effet Clirieux de voir les sols cultivés, se couvrir d'une foule de non petits Cyperus, indication certaine d'une acidité relative, due très probablement à un excès d'humidité. Préparation du sol. Jusqu'à présent M. Bensch avait dû se ntnter de faire labourer ses terres à tabac à l'angadypar des b ourjanes ce travail est tellement long et tellement coûteux, que , extension des cultures a nécessité l'emploi de la charrue. Les euts ont été difficiles, mais grâce à une louable persévérance on est arrivé, à Cyran ces animaux J, à dresser trois paires de bœufs v,^ai^ent maintenant sans interruption au défrichement de nousurfaces plantées au prochain hivernage. On donne seront oil.nairement deux labours, l'un 2 ou 3 mois avant la plantation, y la précède de quelquesjours seulement. & premièncannée de culture on ne fume pas le sol c'est seulement ti 1tdeuXièmeannée plan quelques tempsavant gOn.line dose de 25qu'on lui incorpore à :O.OOO k de fumier de ferme à l'hectare. Les les semis faits pépinières époques à toutes sont en année, la meilleure époque est celle qui s'écoule de la fin
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d'août à la mi-octobre. Après la levée, les plants sont éclaircis; ils sont mis en place lorsqu'ils ont 4 ou 5 feuilles. C'est deux mois et demi après le semis que cet état est atteint. La mise en place se fait par une journée brumeuse, les jeunes tabacs sont plantés sur des lignes distantes de 0m90. On réserve un intervalle de 70 à 75 centimètres entre eux sur les lignes. Quelque temps après la mise en place, les plants sont butés légèrement; enfin, pendant toute la végétation, le sol est maintenu propre par desbinages et des sarclages donnés à la main. M. Bensch butte quelquefois une seconde fois il dit que cette précaution est indispensable, car il a remarqué qu'il était très utile de maintenir constamment un cube de terre très meuble autour du pied des plants de tabac. Dès que les bourgeons floraux apparaissent, on étête la plante, à laquelle on laisse 8 à 12 feuilles, suivant sa force.
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Sortes cultivées. — Le tabac que cultive M. Bensch est, paraît-il, une variété de Havane provenant du jardin d'Essais de la Béunion il a également, en moindre quantité, une autre forme connue à Bourbon sous le nom de «Valentin». La Direction de l'Agriculture a en outre remis à M. Bensch plusieurs espèces de graines de tabac originaires d'Extrême Orient et récoltées sur des plants sélectionnés à la Station d'Essais de Nanisana, près Tananarive.
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Récolte. — Dès que les feuilles sont mûres, ce que l'on reconnaît à ce qu'elles s'infléchissent vers le sol, elles sont coupées une par une et soumises à un léger fanage (il va sans dire que la récolte doit être faite par beau temps) après lequel elles sont suspendues en guirlandes dans les séchoirs. Ces séchoirs sontde grands hangars de 20 mètres de longueur sur 10 mètres de largeur, fermés sur les côtés par des claies mobiles que l'on peut enlever à volonté pour augmenter ou diminuer la ventilation à l'intérieur du bâtiment. La dessication des feuilles se produit en 25 ou 30 jours suivant que le temps est plus ou moins sec. Au sortir des séchoirs, les feuilles subissènt un triage et sont classées par catégories d'après leur grandeur et leur taille; elles sont ensuite mises en manoques ou paquets de 25 à 30, que l'on porte dans la chambre de fermentation où on les met en gros tas. La fermentation est l'opération la plus délicate qui demande une attention et une surveillance très soutenues. On suit cette impor-
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tante phase de la préparation du tabac, grâce à un thermomètre dont le réservoir plonge au sein de la masse. Après avoir été remuées 2 ou 3 fois pour rendre plus uniforme l'action des ferments, les feuilles atteignent une température de 60°, on remue alors le tas, les manoques se ressuient, on trie encore les feuilles, puis on les passe à la presse et on les porte au magasin de dépôt. M. Bensch n'a pas encore exporté ses produits, il fabrique des cigares qui sont appréciés sur la place de Tamatave, et il commencé dernièrement la préparation de tabac coupé pour la pipe et la cigarette. Au moment où j'ai visité Cyrano (18 octobre), M. Bensch possédait 7 hectares de plantations dont quelques-unes produisaient leur deuxième récolte, car le tabac rabattu aussitôt après la cueillette des feuilles, donne un rejet qui porte, quelques mois plus tard, de très belles feuilles. Dans ses propriétés de Chantecaille, de Cyrano et de Tivoli, sur lesquelles on travaille activement, ce planteur espère pouvoir, au prochain hivernage, planter 15 hectares en tabac. A Cyrano, il a déjà commencé à faire des installations définitives; des magasins en maçonnerie sont actuellement enconstruction,et une pompe Filter, mue par un aéromoteur, été installée dans les premiers mois de l'année. Elle fournit l'eau nécessaire au besoin de la ferme, car M. Bensch, outre ses bœufs de labour, entretient encore un important poulailler, un clapier qui donne asile à un grand nombre de lapins, et 2 ou 3 vaches françaises. La main-d'œuvre nécessaire aux cultures est fournie par les gens de la région; les cigares sont fabriqués par deux Malabars venus de Maurice, et la surveillance générale de cette intéressante plantation est assurée par trois Européens. Je dois ajouter que Cyrano, en outre de ses plantations de tabac, possède une cacaoyère, une caféière de Liberia et une toute Petite vanillerie. Des plants de caféiers hybrides, des arbres fruitiers venus de France et quelques exemplaires d'autres espèces économiques (Hang-Hang, etc.) provenant en partie de la Station d Essais de l'Ivoloina ont été plantés autour de la maison d'habitation par le propriétaire actuel, qui eu la chance de trouver sur a cette propriété, lorsqu'il en a fait l'acquisition, un très beau lot de splendides litchis, qui fructifient abondamment, et un groupe de cocotiers renfermant au moins 5 ou 6 variétés distinctes, qui Paraissent fort intéressantes.
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T.
FAUCHÈRE.
Bulletin du Comité de Madagascar
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Avis. -N'oils prions instammenttous nos collègues de l'oulo,'r bien ne pasomettre denous indiquer,lecas échéant, leurs changements d'adresse; le service de la Revue devientforcément irrégulier, sinon impossible, quand nous ignorons l'adresse exacte à laquelle nous devons le faire, et donne lieuildes réclamations qui sont peu justifiées. Nous serions jJUr/iculièremenlreconnaissants à nos collègues de Madagascar, qui rentrent en France ou qui retournent dans la Colonie après avoir passé quelque temps dans la métropole, de tenir compte de notre prière. avril, le secrétaire général du Comité, M. Clément Delhorbe, a l'ait à Montigny-les-Cormeilles une conférence, avec projections sur l'œU\TC de la France à Madagascar.M. Douglas-Read, maire de Montigny, qui présidait la réunion, a rappelé avec beaucoup d'à-propos les excellenls résultats de la méthode colonisatrice du général Gallieni. Cette conférence avait attiré une nombreuse assistance et a obtenu unvif succès; elle avait été organisée par les soins de M. Lucien Gallonédee. délégué delàSociétérépublicaine des Conférences populaires à Montignyles-Cormeilles. Le 5 mai, dans l'après-midi,M.Delhorbe, répondant à l'aimable invitation de M. Dybowski, rail à Nogent-sur-Marne, dans l'amphithéâtre de l'Ecolesupérieure d'agriculture coloniale, une seconde conférence sur le développement économique de Madagascar. De nombreuses projections accompagnaient tidèle exposé de la situationaçtuelle de la Grande Ile,qui a paru vivement intéresser les --jeunes auditeurs de i'Ecole.
Conférences. — Le samedi
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OFFRES ET DEMANDES Monteur mécanicien, ancien quartier-maître de la marine a Madagascar, très aucourant du travail du fer et de l'industrie des Machines, demande emploi de son métier Madagascar. 4° Un de nos collègues ayant habité longtemps Madagascar, bien acclimaté, très au courant des usages du pays et de la langue, désire trouver soit un commanditaire, soit un associé, pouvant disposer de 25.000 francs de capital, pour entreprendre, dans la Province de Majunga de préférence, une exploitation agricole, dont l'élevage des bœufs sera la base. S'adresser pour plusample informé, pour les références etlesconditions, à la Rédaction de la Revue. 6° Comptable expertdemande installation de comptabilité, tenue de livres, vérification, mise à jour, inventaire, surveillance, etc. Prix modérés. S'adresser à M. Corneloux, 12, rue Mansart, Paris (IXe). Méférences de premier ordre. Recommandé par le Comité. 8° Propriété de 4 hectares à vendre, sise dans la baie d'Antongil, province de Maroantsetra; 17.000 pieds de vanille, 1.500 caféiers arabica, 200 jeunes cocotiers, 3.000 bananiers; deux cases malgaches; close par haie naturelle. Sur rivière navigable et accessible aux navires ne dépassant pas 60 tonneaux. Occasion exceptionnelle. Ecrireau Comité. 90 M. C. B., ancien élève de l'Ecole de Grignon, très au courant des affaires, ayant été longtemps représentant d'une maison américaine (matériaux' de traction électrique), excellentes références, demande emploi commercial agricole à Madagascar. ou 10° Propriété à vendre située près d'Antalaha, province de ohemar, 60 hectares en partie exploités. Vanille 16.000 pieds. Café arabica 16.000 pieds. Rapport cette année. Maison avec dépendances. Route de Vohemar à Maroantsetra. Rivière navigable avec pirogues, conduisant au port d'Antalaha. S'adresser au Comité. 130 Célibataire, 33 bachelier ès-sciences, deux ans de séjour ans, à, Madagascar côte Est comme industriel, demande emploi dans entreprise culture coloniale ou comptoir. Ecrire au Comité. 140 Jeune homme, bonnes références, très actif, vingt-six ans, connaissant le commerce, désire place d'agent commercial à Madagascar. 3°
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15. MM. Colas, mécanicien, et Monet, tourneur en métaux,
venant de faire leur service militaire dans l'artillerie, désirent trouver emploi de leur profession à Madagascar. Très recommandés au point de vue de la moralité, de la conduite et du travail. 16° Jeune homme, libéré du service militaire, douze ans de pratique agricole, connaissant la comptabilité, demande emploi de comptable, contremaître ou régisseur dans une entreprise de colonisation à Madagascar. Bonnes références. 17° Jeune homme, excellentes références, connaissant la comptabilité, 25 ans, serait désireux d'être engagé dans une exploitation agricole ou industrielle à Madagascar. Ecrire à M.Paul Pichereau, 8, rue Nicolle, Paris. 18° Commerçant techno-chimique, ancienindustriel de la branche textile, acheteur de laine brute au Caucase, connaissant le français, l'allemand, le russe, le polonais et un peu l'anglais, possédant un petit capital, demande emploi à Madagascar comme agent commercial, représentant, etc. Ecrire à M. Louis A. tyc, n° 25 Krakowska, à Gestochowà (Pologne russe). 19° Homme marié, 42 ans, ayant fait 4 ans service comme marin de l'État, possédant aptitudes pour gérer exploitations forestières et scieries à vapeur pour le débitdes bois, ameublement, charpente, menuiserie, etc., désirerait trouver emploi à Madagascar. S'adresser au Comité. • 20° Agriculteur, 31 ans, 3 diplômes agricoles (agriculture, laiterie, aviculture), excellentes références, ayant occupé emploi chef de culture à Madagascar (côte Ouest) demande emploi analogue de surveillant aux colonies, de préférence à Madagascar. S'adresser à M. Alphonse Massin, à Fayl-Billot (Haute-Marne). ON CÈDERAIT : Superbe installation forestière et'agricole. Scierie à vapeur 36 chevaux, munie des derniers perfectionnements au milieu d'une vaste concession forestière, bois de construction et d'ébénisterie. Plantations de cocotiers, vanilles en plein rapport, etc. Nombreuses dépendances. Pour plus amples renseignements, s'adresser au bureau de la Revue.
INDUSTRIEL très au courant des entreprises de cordonnerie demande commanditaires ou associés pour créer une fabrique de chaussures à Madagascar. S'adresser aux bureaux de la Revue.
BIBLIOGRAPHIE
La Main-dŒuvre locale à Madagascar, par LÉONCE JACQUlEH, ancien élève breveté de l'école Coloniale, administrateur stagiaire des Colonies, docteur en droit. — Chez Henri Jouve, 15, rue Racine, Paris, 1904. Encore une thèse qui vient à son heure et jette un jour particulièrement clair sur la question si délicate, si ardue, de la maindœuvre à Madagascar. Les éléments en ont été recueillis sur place Par l'auteur, qui est un des plus brillants fonctionnaires coloniaux de la nouvelle génération les textes qu'il a eu, sans doute, à appliquer lui-même sur place, lui ont donc révélé leurs points faibles, leurs imperfections, toutes choses qui ne se décèlent qu'à l'épreuve de la pratique. Aussi, est-ce de main de maître que M. Jacquier traite son sujet. Il montre à quel point la question du travail était difficile à solutionner à l'époque où l'administration française, expérience sans bien grande des choses de Madagascar, dut l'aborder. C'était à une Période complètementtroublée et hostile, où les circonstances exceptionnelles dictaient des mesures également exceptionnelles telles q.uc 1obligation tous du travail et une sanction pénale pour la pour Slrnple rupture des engagements. Mais, au milieu de la tourmente dans laquelle le général Gallieni est obligé de mener prudemment Sa barque, toute mesure prise pour obvier à un inconvénient pasSager appelle presque immédiatement après une autre mesure pour en aplanir un nouveau, et c'est ainsi que, logiquement, se produira cette évolution qui, à mesure que la pacification des esprits et la
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sécurité rendent les populations à leur vie normale, l'ait passer le régime - du travail des premières dispositions draconiennes et en quelque sorte coercitives, à une sorte de liberté du travail sagement tempérée par un système d'impôt de capitation, obligation indirecte mais nécessaire au travail. Et c'est bien là, croyons-nous, l'aboutissement le plus conforme aux véritables intérêts du pays, des populations autochtones comme de la colonisation. La main-d'œuvre, simplement régie par la loi de l'offre et de la demande, quoique non surabondante, satisfait à tous les besoins actuels les chantiers publics comme les entreprises privées peuvent, sans trop de gêne, mener de front leurs travaux et l'achèvement des grandes voies de communication, en donnant aux producteurs et commerçants des moyens rapides et économiques d'écoulement pour leurs produitsmarchands, rendre à l'agriculture, à l'industrie, à la colonisation, un nombre considérable de bras que M. Jacquier estime à40.000 environ. Mais l'auteur ne s'est pas borné à faire de la réglementation du travail à Madagascar un commentaiie juridique d'une incontestable valeur, il s'est aussi placé sur un terrain philosophique élevé et a donné ainsi la preuve d'une parfaite compréhension de la psychologie malgache en même temps que des vues éminemment prévoyantes et préservatrices qui ont dicté toutes les dispositions législatives économiques ou autres qu'il a étudiées. On constate que, dans chacune d'elles, domine invariablement le souci du relèvement matériel et moral de l'indigène par le travail et sa régénération numérique et ethnique par des institutions d'une haute portée humanitaire où figuraient au premier plan, la protection de l'enfance, la consolidation des liens familiaux, l'assistance gratuite aux malades et une active surveillance de l'hygiène publique. Ces mesures ont donné des résultats si encourageants, dit M. Jacquier, qu'il n'est pas de sacrifices ni d'efforts qu'on doive marchander pour persister dans l'excellente voie où l'on se trouve engagé; et il terminesur ces mots que nous tenons à reproduire « Cette belle œuvre de l'assistance indigène prouve, une fois de plus, que, de toutes les méthodes de colonisation, lameilleureestencore celle oùles principes humanitaires tiennent la plus large place. » La thèse de M. Jacquier est plus qu'une œuvre de doctrine, c'est une page de belle littérature, saine et instructive, à ajouter à la bibliographie de Madagascar. Le plaisir que nous avons éprouvé à la lire nous est un garant de son succès, et l'analyse que nous avions eu tout d'abord l'intention d'en faire, chapitre par chapitre, devient
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parce fait mêmeinutile. Nous nous bornons donc à donner une impression d'ensemble sur La main.;.d'œuvl'e locale à Madagascar elle est, sans réserve, tout à l'honneur de son auteur, et, ajoutonsle, du corps qui compte dans ses rangs des fonctionnaires tels que M- Jacquier. G. JULIEN Au Pays de la Fièvre (Impressions de la campagne de Madagascar), par Jean DARRICARRÈRE, ex-aide-major du régiment d'Algérie. Stock, éditeur, 27, rue de Richelieu. 3 fr. 50.. — Cet ouvrage, paru en janvier, est l'œuvre d'un témoin de la camPagne. Il en a rapporté des impressions plutôt tristes, ayant été appelé, non point à guerroyer, mais à soigner les innombrables Malades du corps expéditionnaire. De là, ce titre horrifiant de Au pays de \a fièvre et ce navrant exergue « 14 tués, 97 blessés, « 8.000 morts au moins, tel est le prixde l'expédition de 1895 » Dans sa préface, M. Darricarrère dit que « parfois la rage trop (f forte et l'excitation de la fièvre lui ont durement fait apprécier les gens et leurs œuvres; chacun, ajoute-t-il, jugera suivant son (( esprit, estimera suivant son cœur, devant des faits et des récits
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jurés indéniables, même dans leurs détails». JOURNAUX
(Février - Mars) Le Temps. 24février. « A Diego-Suarez ». Note sur le — bataillon sénégalais campé à Orangéa.
la Dépêche coloniale. — 12 février. — e'l()nial onialde Madagascar» Madagascar par J., J. Moret. Moret.. »
17 février.
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Le régime douanier et
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de divorce entre Malgaches par procédure La — ,NI Me fiHotureau-Launay, t d'après un arrêt de la Cour de Tananarive, c est le tribunal indigène du 2e degréqui est seul compétent pour connaître des divorces entre indigènes.. 18 février. livre de langue malgache par « Un nouveau P d'Horel, article justement élogieux sur le remarquable ouvrage notre collègue M. Julien. « La gomme copal à Madagascar 21 février. de Madagascar », extrait d'un article « La défense — d e la Dépêche deMadagascar. 2 mars. — Correspondance de Tananarive.
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».
5 mars. — « Les travaux géodésiques, topographiques et cartographies à Madagascar en 1903 » par Marcel Lefranc. 10 mars. « Le paludisme à Madagascar», compte rendu de la
séance de l'Académie des Sciences dont nous avons parlé précédemment. 17 mars. — « Inauguration de l'usine Suberbie à Tendro. » « Les cultures vivrières à Madagascar » par M. Pierre Mot. 21 mars. — « Les exploitations agricoles du N.-O. de l'Ile », compte rendu du dernier voyage de M. Prudhomme dans cette région. 22 mars. « La prophylaxie du paludisme » par le Dr Kermorgant. 25-26 mars. — Compte rendu détaillé de la conférence de notre collègue M. l'administrateur Julien sur Madagascar, à l'Ecole coloniale, par M. Moret. 27 février. — « Le Théâtre à MadaLa Politique coloniale. gascar » par Header, au sujet des pièces de théâtre composées par des indigènes sur des sujets indigènes. 18 mars. — « Echo de Madagascar » lettre de Tananarive sur le chemin de fer. L'auteur critique le choix de Brickaville comme tète de ligne et lui préférerait Andavakamenarana, d'où la voie ferrée pourrait être aisément continuée parallèlement au canal des Pangalanes. 20 el 30 mars. — « Menus propos malgaches par Pierre de Lantenac. « L'or à Madagascar » statistiques comparées des dernières exportations d'or. 26, 27 et 28 mars. — « Une histoire de brigands » par Lucien Saignes, à propos du domaine de Croix-Vallon. LeVoltaire. —27février. — « Le théâtre de Madagascar. » L'Indépendance vosgienne. — 11 février. — « Pour les Malgaches » par S. M., reproduction de la lettre de Mme Gallieni sur l'œuvre des dispensaires et des maternités à Madagascar, publiée par notre Revue, suivie d'un commentaire très bienveillant pour le comité de Madagascar.
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J.
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ACTES OFFICIELS Journal Officiel de la République Française ")
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janvier 1904. M. Duchesne, général de division, membre du Conseil supérieur de la Guerre, grand croix de la Légion d'honneur, est décoré de la médaille militaire. M. Papuchon, général de division, et M. de Beylié, général de brigade, ont été promus au grade de commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur. 2 janvier. Rapport suivi d'un décret et de décision portant règlement sur la solde et les accessoires de solde des troupes: coloniales à la charge, du département des Colonies. 3 et 4 janvier. Rapport approuvé par le Président de la République, portant fixation des allocations de la masse individuelledes troupes sénégalaises de l'Afrique occidentale et de Mada-
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gascar.
M.
Lallier du Coudray, commissaire principal de lre classe de& troupes coloniales, chef du service colonial à Marseille, est promu officier dans l'ordre national de la Légion d'honneur (titremilitaire). MM. Péan et Penel, administrateurs en chef des colonies, sont nommés chevaliers dans l'ordre national de la Légion d'honneur (titre civil). M. le capitaine Giorgio, en service à Madagascar, est nommé officier d'Académie. Janvier. Corps. de santé des troupes coloniales — été affectés à Madagascar M. Béland, pharmacien major de 1re classe, et M. Peltier, médecin aide-major de 1re classe.
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Rapport au Président de 'la République, suivi d'un décret relatif au tour de service colonial des officiers et assimilés des troupescoloniales. 1J janvier. Infanterie coloniale. Les officiers dont les noms suivent, et qui sont passés dans la première moitié de la liste d'ancienneté, auront droit à la solde afférente à la dite moitié à partir du 31 décembre 1903 MM. les lieutenants MM. les capitaines Boin, Destoup Maillaud , Guénot,Burgeat. 13janvier. — M.le général Joffre est nommé directeur du génie au ministère de la Guerre. 15janvier. — Décret portant suppression de la compagnie de gendarmerie de Madagascar. 17janvier. Ont été nommés à l'emploi d'administrateur-adjoint 7 janvier. —
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: des Fays, Berthier, Girard, Prétrel, Roucayrol, adjoints de Colonies
MM.
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1re
classe
des affaires civiles de Madagascar. 19 janvier. M. le général de division Pennequin est nommé au commandement de la division de Cochinchine coloniales. — Corps de santé des troupes Ont été affectés à Madagascar MM. Preux, Dubois, Lamort, Bourdon, médecins-majors. 22janvier. — M. le colonel Goldschœn, du 1errégiment, est désigné pour servir à Madagascar. — M. le général de brigade Pennequin est promu divisionnaire. 23janvier. — M. le médecin principal Vaysse est chargé des fonctions de directeur du service de santé à Madagascar. MM. le chef de bataillon Cluzeau, les capitaines Marchaine, Blanc, Brousse et Lédart, les lieutenants (iauroy, Jalat, Galaveaux et Pinet, et les sous-lieutenants Maignan, Guiraud, Ferry, Guichon, Poisonnier et Doméjean, sont affectés à Madagascar. 27janvier. — MM. Deitte, Legoux, Stryenski et Lamy sont nommés administrateurs stagiaires et affectés à Madagascar. 1 février. — M. le médecin de la marine Hervé est désigné pour assurer le service médical du personnel de la marine à DiegoSuarez. Un décret crée des postes de lieutenant de juge près le tribunal de Tananarive, de juge-suppléant près le tribunal de Majunga, et des emplois de commis-greffier assermenté près les tribunaux de Diego-Suarez et de Majunga.
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M. Motais est nommé lieutenant de juge à Tananarive; M. Camo, juge suppléant à Tananarive; M. Lasocki, juge suppléant à Guyenne, est nommé à Majunga; M. Lebel, docteur en droit, est nommé attaché au parquet du procureur général de Mada-
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gascar. 10 février. Décret fixant la première mise des masses individuelles des troupes malgaches à 75 francs pour l'infanterie et à 80 francs pour l'artillerie. 11 février. — MM. Mahé, stagiaire d'artillerie à Madagascar, el Morienne, sous-officier à Diego-Suarez, sont inscrits au tableau d'avancement. Ln décret réglemente la protection de la santé publique à Madagascar. MM. le lieutenant Cautelier, les médecins-majors Renaud et Boullet, les médecins aides-majors Garnier et Bernard, sont affectés à Madagascar. 12 février. Corps de santé des troupes coloniales. — Ont été affectés à Madagascar MM, Renaud, Boullet, Garnier, Bernard, médecins-majors. 13 février. — M. Pont, breveté de l'école coloniale, est nommé - administrateur stagiaire à Madagascar. 14 février. d'infanterie — M. le lieutenant Mangin, du 5e régiment coloniale, permute avec le lieutenant Galaveaux pourservir à Madagascar, capitaine Gautier, du bataillon de la Réunion, est désigné pour continuer ses services à Madagascar. 19 février. Artillerie coloniale. Ont été affectés au groupe de l'Afrique orientale: MM. les capitaines Berthier, Charpentier, Lavarde et le lieutenant Charbonnier. 21 lévrier. M. Julien, capitaine d'artillerie hors cadre, est réintégré et affecté à la direction de Toulon. 24 février. Janvier de la MM. les lieutenants Van Rycheghem Motte ont été autorisés à prolonger leur séjour colonial d'une troisième année. février Rapport suivi d'un décret approuvant avenant à la un — convention du 6 octobre 1897 passé entre la colonie de Madagascar et la compagnie des Messageries Françaises de Madagascar, pour la construction l'exploitation du canal des Pangalanes.
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Rapport suivi d'un décret relatif à l'application de la loi du 7 juillet 1900 (troupes coloniales) portant que les engagements et rengagements spéciaux pour encourager 1rs colonisations peuvent être contractés pour la colonie de Madagascar. —Décret désignantM. Charles-Roux, ancien député, ancien délégué du ministère des Affaires étrangères à l'Exposition universelle, comme Commissaire général de l'Exposition Nationale coloniale de Marseille en 1900. Décret autorisant à Madagascar les administrateurs 5 mars. investis des fonctions de juge de paix à tenir des audiences foraines. 6 mars. — Décret portant organisation du service de l'assistance médicale et de l'hygiène publique indigènes à Madagascar. suivi d'un décret portant règlement de la médeU mars. — Rapport cine indigène et de l'exercice de la profession de sage-femme indigène à Madagascar. la pharmacie à Madagascar. — Décret sur l'exercice de 11 mars. — MM. les médecins-majors Battarel, Carmouze et Néel, sont désignés pour Madagascar. 12 mars. — Sont désignés pour embarquer sur la Nièvre, de la station navale de l'océan Indien, MM. le lieutenant de vaisseau Arnauld, les enseignes Laborde et Larras, les aspirants Dévé et Courtecuisse. Décret accordant la médaille militaire à l'adjudant 18 mars. Brunner, du 7e régiment colonial, blessé à Madagascar. 31 mars. — M. le colonel Andéoud estnommé général de brigade, commandant lre brigaded'infanterie coloniale à Cherbourg. — Sont désignés pour servir à Madagascar MM. les chefs de bataillon Meunier et Ansart; les capitaines Lagrange et Ducaud le lieutenantMarchai; les sous-lieutenants Vilbesseix, Bars et Derville. —
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Le secrétaire général du Comité de Madagascar DIRECTEUR-GÉRANT C. DELHORBE