Six semaines dans le Sud-Ouest - G. de Thuy Cne de la Légion étrangère

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Notes, reconnaissances et explorations (Tananavive) Source gallica.bnf.fr / CIRAD


Madagascar. Notes, reconnaissances et explorations (Tananavive). 1898.

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SIX SEMAINES DANS LE SUD-OUEST

septembre 1897, M. le capitaine de Thuy, de la légion étrangère, aété chargé, par le Gouverneur Général, d'une misssion d'études dont l'objet était de reconnaître certaines régions, presque inexplorées jusqu'alors, du sud-ouest de l'île et, plus particulièrement, les vallées du Mangoky et de quelques-uns de ses affluents. consigné, A son retour, vers la fin de novembre, M. le capitaine de Thuy dans un mémoire très intéressant, ses notes et impressions de voyage. Il y décrit les mœurs et les usages des diverses tribus qu'il a visitées, la nature physique dupays, les ressources agricoles et minières qu'on y rencontre et les débouchés qu'il pourrait présenter pour les entreprises industrielles et commerciales. Enfin, le mémoire est complété par un lever d'itinéraire très détaillé qui a permis de combler de nombreuses lacunes dans la carte de ces contrées. A ces divers titres, le récit de M. le capitaine de Thuy, que nous reproduisons ci-après in extenso, ne peut manquer d'intéresser les lecteurs de la Revue. Au mois de

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De Fianarantsoa à Vohibasiana. — Parti de Fianarantsoa le 25 septembre, le détachement, fort de 3 Européensetde25 tirailleurs malgaches, fait étape atteint, le 26, Ikalamavona, où la population lui fait une à SabotsyAntsena réception des plus chaleureuses. Le 27, il arrive à Vohitseranana et, le 28, à Fitampito. Le mission atteint Midongy le 29 et y séjourne le 30. Elle y rencontre le lieutenant-chancelier, qui arrive de Janjina, où il s'est mis en communication avec le capitaine commandant le secteur de la Tsiribihina. Le 1er octobre, le détachement reprend la direction du Mangoky, qu'il rejoint à Tsabajea, après une marche très pénible sur les morceaux de quartz qui jonchent le sol. Ici commence le pays bara. Les habitants, prévenus par le sous-gouverneur

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d'Ikalamavona, font à la mission un très bon accueil, qui n'est point, cependant, à comparer à celui que lui réservent, le lendemain, les gens de Vohibasiana. Tandis que la petite colonne franchit le fleuve à gué, les indigènes viennent à sa rencontre, précédés d'un drapeau tricolore et clamant sans discontinuer ( Ohé! Ekainay». Ils la conduisent ainsi jusqu'au village, où ils lui offrent les , présents d'usage. De Vohibasiana à Menamaty. De Vohibasiana, deux chemins condui— sent en aval, tons deux au sud du Mangoky. L'un gagne au sud la vallée d'Ambodirano, qu'arrose la Mananantana: c'est le plus long et le plus fréquenté; l'autre demeure plus près du fleuve, en traversant les montagnes qui enserrent son cours: c'est celui que prend la mission. Il est assez suivi par les indigènes, qui, de Vohibasiana ou Ikalamavona, vont faire le commerce des bœufs à Menamaty. Non seulement on rencontre les traces de leurs campements dans les lits du Belobaka et du Bekinoly, chemin, mais on en croise plusieurs groupes sur le fort étonnés de se trouver, dans cette région, face de soldats et en d'Européens. Si le

détachement n'a rien à redouter de la part des habitants, il a, en revanche, à subir un rude assaut des mokafohy qui font ici leur apparition. « Ces insupportables petites bêtes, dont les avant-coureurs se sont montrés à Fitampito. sont en telle quantité et déploient un tel acharnement qu'on pense evenir fou et que le bivouac du 3, sur Bekinoly, laissera à tous un pénible souvenir, Heureusement, ces minuscules ennemis ne dépassent pas Rabebeatra, Oil l'on trouve, le 4, un accueil empressé. Cette localité, située le Mangoky, au lieu dit Ambavarano, est le centre sur gagne, de deux on trois villages. De là, on le 5, la riante plaine de Mandronarivo, baignée par le Doty. Déjà en relation avec Midongy, la population n'a pourtant pas encore vu de troupes et son enthousiasme n'a d'égal que sa curiosité. Malgré tout, un nuage obscurcit son bonheur; elle a ouï dire que,pourprouver son attachement à la France, il fallait sacrifier la coiffure caractéristiquequi met déjàundonné diadème au front de chaque habitant; le roiLaimalaza, dans son zèle, a l'exemple. C'est donc un grand soulagement pour les habitants lorsqu'il leur est expliqué que le Gouverneur Général n'entend rien changer aux coutumesetqu'il seraitvraiment dommage de voir disparaître celle-ci, qui donne il la tribu cachet

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un particulier. Mahereza, Le 6, Laimalaza prend la direction de la marche et conduit le détachement à dans llue vallée symétrique de celle de Doty par rapport au mont Ambohibola. Là, viennent faire leur soumission, le 7 au matin, les Tanalas rfugiés à Mahajoarivo et à Ambatovory, au confluentdu Mahasoa et du Mangoky. C'est chez eux que la mission prend gtte le soir: ce sont aussi eux qui la guident, lo 6, à Menamaty, où règne Radory. La marche ne s'accomplit pas sans incident. Fatigués de suivre le lit sablonneux du Mangoky et déjà éprouvés par l'élévation de la température, les


bourjanes se concertent avec les guides et émettent la prétention de s'arrêter à mi-chemin. Si l'on entre dans cette voie, six mois ne suffiront pas pour effectuer l'exploration de la vallée. Sévèrement repris, les porteurs se remettent en route; alors, ce sont les Tanalas qui veulent être relevés par les habitants d'Ambohidrano dans leurs fonctions de guides et de porteurs des ballots des tirailleurs. Nouvel arrêt terminé par le retour des Tanalas à de meilleurs sentiments. A Menamaty, la reine paraît n'accueillir la venue des Français qu'avec peine cependant, après un kabary auquel assistent ses conseillers, elle s'humanise et accepte ce qu'elle ne peut empêcher. Son peuple, mieux disposé qu'elle, a sans doute quelque influence sur ce revirement si complet que, de son propre mouvement, la princesse met en liberté plus de cinquante esclaves. C'est presque le double du nombre de ceux qui ont été délivrés, la veille, à Mahajoarivo et qui, originaires d'Ikalamavona, se joignentau détachement pour rentreravec lui, par le chemin des écoliers, dans le pays betsileo. la La mesure prise spontanément par la reine est glorifiée dans un kabary princesse, flattée de voir que son nom sera prononcé avec reconnaissance dans les diverses tribus de l'île, fait présent au détachement d'un magnifique bœuf, immolé aussitôt. De Menamaty à Manja. — La mission fait séjour, le 9, à Menamaty. Ce jour-là, Ilalo, le chef tanala, vient faire acte de soumission. Il consent à accompagner la colonne à Volambita avec un certain nombre de ses guerriers, pour y apprendre, de la bouche du commandant des forces de l'ouest, les conditions mises à sa rentrée en grâce. Le pays de Volambita était signalé comme des plus hostiles. A Fianarantsoa, l'opinion était qu'il opposerait de la résistance si l'on ne s'y montrait pas en nombre; cependant, en entrant, le 10, à Beroroka, la mission est reçue par une population enthousiaste qui a-arboré les couleurs françaises et qui, voisine de celle de Volambita, n'en redoute pas les intentions belliqueuses. Bien plus, Ilalo, avec l'ardeur d'un néophyte, se porte garant des bonnes dispositions de cette tribu. Le 11, en l'absence de toute nouvelle des détachements de l'ouest, Ilalo est congédié. Dans la matinée du 12, pendant la traversée du mont Moha, une alerte se produit. Le cri de «Hazolava a été entendu. La panique se met parmi les esclaves libérés et les bourjanes. Les tirailleurs sont arrêtés et font face à l'ennemi menaçant. Lorsqu'il paraît, on se trouve en présence de quelques retardataires, qui,pris de peur dans ce désert, ont trouvé cet ingénieux moyen de diminuer sans fatigue la distance qui les sépare de leur précieuse escorte. ils ont été convoqués A Ambondrobe, où l'on s'arrête, les chefs sont absents à Mahabo pour porter les bagages des troupes; celles-ci sont bientôt attendues. La population est déjà en rapport indirect avec les Européens; aucun sentiment d'hostilité ne l'anime. Il en est de même de celle de Marirano, qui reçoit la

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le13, et l'accompagne à Manja le 15, après avoir bivouaqué avec elle

mi-chemin. De Manja à la mer.

— Ici, les Baras

cèdent la place aux Sakalaves. Manja est très éloigné du Mangoky, que l'on a quitté un peu avant Beroroha. Il est temps de se rapprocher du fleuve et, après une étape et un séjour à Bemafotsy, le détachement atteint Vondrove le 18. C'est là, ou plutôt à trente kilomètres en amont, que se trouvent les rapides lesquels est interceptée la communication par fluviale entre le pays bara et le pays sakalave, A Bemafotsy, les Sakalaves ont donné une preuve de leur paresse en mettant beaucoup de mauvaise grâce et d'inertie pour guider une reconnaissance aux environs; à Vondrove, leur duplicité fait jour. se Après s'être répandu en protestations d'amitié et ingurgité, avec une expansée satisfaction, une ration de tafia trop faible à son gré, le chef seretire pour Préparer les présents habituels. Au bout d'un assez long temps, trois ou quatre hommes apparaissent avec quelques enfants, portant des sobikas de manioc, unchevreau et deux trois poulets étiques, tandis ou que l'on aperçoit, à peu de dIstance, de nombreux bœufs dérobés, dit-on, aux gens de Menamaty, des grappes des maïs séchant au soleil, et que les cases recèlent sans doute d'assez grandes quantités de riz. Tout cela a les dehors d'une amère dérision; aussi, le chef se garde-t-il bien de se mettre à la tête des quelques miséreux en faveur desquels il s'est déchargé 'dP,sdevoirs de l'hospitalité. Il est impossible de laisser les choses se passer ainsi. appréhendé, attaché au poteau le plus voisin, menacé, s'il ne répare pascette injure, d'un rigoureux châtiment, le Sakalave n'hésite pas à reconnaître son tort.Ille, confesse publiquement dans lin kabary, où, comme par enchanMomeenn ,-il a réuni ses hommes; il trouve du paddy en raisonnable quantité et lnimole un bœuf convenable. Cette soumission est-elle bien sincère? Il est permis d'en douter, car l'interprète , surprend une conversation dans laquelle il n'est question de rien moins que d'assaillir le personnel de la mission et de l'égorger pendant la nuit. On fait bonne garde et ces méchants desseins demeurent à l'état de projets. Lebut de la marche du 19 est Amborovoky; le chemin abandonne le Mangoky et traverse le mont Manangalata, qui fait partie de la chaîne du Bemaraha. A neufheures et demie, le guide s'arrête devant un mince filet d'eau en pleine Pente Isee et indique approchant cet incidentque c'est là le terme de la marche. On se demande, en du projet surpris la veille, s'il n'entrait pas dans les û^entio°nS Sakalaves de le mettre à exécution la nuit suivante, dans ce fourré6 où la surprise eût étépossible. Quoi qu'il en .soit, comme aucun endroit se e moins à un campement et que tous les renseignements recueillis font connaître qu'ilsuffit d'une journée borovoky, pour se rendre de Vondrove à Ampasse outre, déroutant ainsilecomplot, s'ilenexistait un. sentierest encombré par les branches auxquelles plus d'un vêtement laisseUI* lambeau et la marche est très pénible. Vers deux heures, la forêt

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devient plus praticable; les arbres s'espacent et permettent une progression plus rapide. Il est temps; les bourjanes, privés d'eau depuis quatre heures par une température de 36°, refusent d'avancer. A force d'adjurations et de menaces, ils finissent pourtant par comprendre que l'eau ne venant pas à eux, ils doivent aller à elle. Au bout d'une demi-heure, le Sakalava leur permet d'étancher cette soif pressante, a condition, toutefois, qu'ils s'abstiennent de boire l'eau à même le ruisseau, car un mauvais génie punit de mort une telle faute. On conçoit, en effet, qu'après la dure traversée de la zone précédente, la gloutonnerie ordinaire des Malgaches produise une congestion fatale, dont ils imputent la cause à la vengeance divine. détachement, une riante clairière où des champs A4heures s'ouvre, devant de maïs, arrosés pas une eau vivifiante, servent de greniers à l'agglomération Kiliabo-Tsitindry. L'accueil est ici plus empressé qu'à Vondrove; les porteurs ont fait la leçon aux habitants, qui sont enchantés d'agir autrement que leurs voisins. Ils révèlent l'existence d'un chemin partant de Vondrove, meilleur et plus court que celui qui vient d'être suivi. Il est trop tard et la fatigue est trop grande pour pousser jusqu'à Amborovoky, dont le vieux chef Ankely, abrité derrière un splendide pavillon français et muni de certificats de civisme émanant du capitaine au long cours Pépin et ducommandant de la Surprise, fait les honneurs, le 20 au matin. Il est encore bien tôt pour s'arrêter et la mission poursuit jusqu'à Marolafy, avec le désir d'atteindre la mer le lendemain. Escorté par les gens de Marolafy jusqu'à Tampolo, puis par ceux deTampolo jusqu'à la fourche du Mangoky, près'd'Iantady, ledétachement atteint le fleuve à dix heures et demie. Une nouvelle alerte se produit à Masindrano. Les Sakalaves, qui se sont mis dans la tête de faire le convoi par relais successifs, se débarrassent des ballots des tirailleurs et prennent la fuite avant d'avoir été relevés. Leur remplacement serait difficile dans un endroit dont les habitants viennent de s'esquiver dans les bouquets de bois voisins. L'énergie du sergent Bichler déjoue fort heureusement cette tentative de désertion et la troupe passe au complet le bras d'eau douce, la principale bouche du Mangoky, à l'aide des pirogues d'Ambalabe. Cette opération à peine terminée, il faut la recommencer vers Antonga, où, par une favorable rencontre, arrivent cinq pirogues allant au ravitaillement dans l'intérieur. Tirailleurs et bagages y sont embarqués et arrivent à trois heures et demie à Andalanda. Pendant ce temps, la partie de la mission montée en filanzanes, et conduite un peu au hasard par le guide, atteint à la même heure le bras de Fangoro. Deux pirogues seulement sont disponibles; quelques mpilanzas et esclaves libérés sont laissés au point d'embarquement, où d'autres embarcations viennent les prendre le lendemain matin. Le reste atterrit avec quelque peine, en raison de la houle, à Ambohibe et reçoit, à sept heures du soir, à Andalanda, l'hospi-

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taille du capitaine Pépin, do la marine marchande, dont la famille malgache et les employés constituent seuls la population de l'île. Un séjour s'impose en ce point. Il est utilisé pour faire connaître aux résidents de Tulear et de Morondava la présence de la mission sur la côte ; puis, es observations de M. Pépin sur la navigabilité du Mangoky, les ressources du pays, l'état d'esprit des populations, sont précieuses à consigner. Par lui arrivent lcs premiers échos, amplifiés par la bouche trompeuse des indigènes, des événements d'Ambiky. Sans doute, ils sont pour beaucoup dans l'attitude défiante des Sakalaves.

Détermination de l'itinéraire du retour. — Il faut prendre un parti et l'itinéraire du retour; malgré quelques cas de fièvre survenus

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parmi les tirailleurs depuis leur entrée dans la région côtière à Vondrove, le Personnel de la mission est en très bon état et capable de fournir une course nouvelle ausi longue celle qui vient d'être effectuée. La présence des que troupes du commandant Gérard dans la vallée de la Morondava enlève une grande partie de l'intérêt de l'exploration dans le Nord il est plus séduisant de descendre jusqu'à la rivière Saint-Vincent, remonter vers les sources du Mahanomby, traverser le royaume de Raïandry et, de là, gagner Menamaty. Poser la question, c'est la résoudre. La côte n'est pas saine pour des troupes q,,i viennent d'accomplir quatre semaines de marche ininterrompue. Elle est, } al d' eurs, suffisamment connue sera un repos en même temps qu'une l'pide progression dans la direction à suivre, si l'on se rend, par mer, au point Ou cette direction aborde franchement l'intérieur. La rivière Saint-Vincent se réduit à un bras de mer ensablé. Le point de depart , qui semble le plus favorable est Morombe, où ont fait relâche, il y a ques semaines, les tirailleurs du capitaine Génin. Chez les Sakalaves Andraïvolas. — Après s'être transportée, le 23 octobre : où les ressources en chaloupes sont plus considérables qu'à Andalanda, mission fait voile, le lendemain, vers Morombe; à une heure et flomle, l'ancre est jetée devant ce port. Malgr'é lespressantes invitations d'un colon, M. Lafont, qui se livre, en ce Point du rivage, a la recherche des coquillages, les habitants montrent une excessive l'éservc, bientôt changée en hostilité lorsqu'il est question d'accompagner et de la mission vers le lac Iotry. Tous se sauvent; mais, là encore, le mo a Vondrevo fait entrer, dans le cœur du chef et dans celui de ses ordonnés, la crainte salutaire, commencement de la sagesse. La conversion est si complète que, le 26, après avoir bivouaqué la veille au h o l'tI Il e 1 fo a t '1 se font f les apôtres de la soumission auprès ddes 1habitants b. 1. t ootry(ill'Ouest du lac de ce nom), qui se sont enfuis dans la forêt dès qu'ils ont connu l'approchedu détachement. Ils se tiennent à proximité ou de l'autre traversent deux ou trois pirogues portant les retardataires. Le capitain s'étant un peu éloigné du village pour inspecter l'horizon, se trouve

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d'une trentaine d'hommes venus pour puiser au millieu d'un rassemblement de l'eau. Loin de manifester des intentions agressives, ces Sakalaves, tous porteurs de sagaies, accélèrent leur mouvement de retraite, malgré les pressants appels qui leur sont adressés. D'lotry, on a une belle vue sur le Bemaraha; au Nord, on aperçoitles monts Manangalata et Iamboboka, près de Vondrove au Sud, se détache la pyramide tronquée que les Baras appellent Vohibe et les Sakalaves,Lomboaka. Suivant toute apparence, elle doit être proche du point de divergence des eaux et si les sources du Mahanomby ne s'y trouvent pas, elles ne peuvent en être très éloignées. Il faut chercher à s'en rapprocher. Le 27, les habitants d'Iotry, enfin persuadés qu'il ne leur sera fait aucun mal, descendent de leur Mont Aventin. Ils font de belles protestations de soumission et conduisent à Bevondro la mission, qu'ils remettent aux mains des habitants de ce village, moins farouches, mais avec lesquels il faut, malgré

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tout, parlementer. Les gens de Bevondro s'empressent de se débarrasser de leur corvée en faveur de ceux d'Ampasilava, où règne Raitivoko, signalé à Morombe comme un fervent ami de la France. A peine arrivés, le 28, à sept heures du matin, ils

disparaissent aussitôt. Comme on ne peut, sans raison, terminer une marche à sept heures du matin, Raitivoko étant pour le moment introuvable, son second est prié de réunir les hommes en un kabary et de leur expliquer qu'il faut aller dans la région d'Analamahavelona (signalée comme intéressante au point de vue géologique). Tous proclament qu'on ne peut s'y rendre que par le Sud et qu'il n'y pas de chemin vers l'Est. C'est à Betsioka, chez Dova, qu'ils conduisent la mission, accomplissant exactement l'étape qu'ont parcourue, le matin même, les tirailleurs du capitaine Génin. Ils se retirent pour faire leurs préparatifs. Le temps passe ils ne reviennent pas. Le sergent Bichler, envoyé à leur recherche, les voit se diriger individuellement vers la forêt. Il essaie d'arrêter l'un d'eux mais celui-ci lève un énorme bâton et se met en devoir d'assommer le sous-officier, qui n'a malheureusement pas son arme à la main mais,.pris d'un remords subit, il prend la fuite toutes jambes. C'est le signal d'une accentuation dans le mouvement de désertion des Sakalaves et, bientôt, le détachement se trouve en présence de cases vides. Cependant, il faut quitter ce village désert. Un habitant, qui ignore la fuite de ses concitoyens, se présente. Il consent à mener à la demeure de Raitivoko, un peu plus au Nord, le détachement, qui est réorganisé de façon à se passer de tout concours étranger. Les tirailleurs prennent leurs ballots; des mpilanjas sont donnés aux malades ou remplacent aux bagages les porteurs indisponibles. Tout est prêt; on se met en route, lorsque soudain, deus ex machina, paraît Raitivoko, entre deux tirailleurs, précédé d'un drapeau français et suivi d'un certain nombre de ses guerriers sans armes. Il présente un papier quelconque, signé par un colon inconnu qui n'a eu qu'à se louer de son obligeance

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feint d'ignorer les causes du malentendu, s'engage à faire revenir les habitants dans le village et à conduire la mission à Betsioka; d'autre part, il offre deux bœufs en présent. L'un est immolé sur l'heure et partagé entre le détachement et ses gens; l'autre constitue une réserve de deux jours de viande sur pied. Il

soleil est déjà haut sur l'horizon et il ne semble pas opportun de poursuivre le jour même la marche sur Betsioka. Un billet est alors envoyé dans cette localité au capitaine Génin pour établir la relation avec lui. Le 29, au premier chant du coq, Raitivoko est fidèle au rendez-vous; il a dix hommes au lieu de trente qu'il a promis. Ses adjurations demeurent sans effet auprès de ses sujets, qui gagnent derechef la forêt. La comédie de la veille recommence. Cependant, Raitivoko paraît de bonne foi. Solidement maintenu Par le sergent Bichler et quelques tirailleurs, il va vers les dissidents. Ceux-ci, armés de nombreux fusils, entourent, au nombre d'une centaine, le roi et son escorte, à laquelle ils menacent de faire un mauvais parti. Les conseils du roi, la ferme contenance du sous-officier et, peut-être aussi, la proximité du gros dl,détachement, finissent cependant par leur faire modifier leur attitude et Peu après 6 heures, on part. Tandis que Raitivoko parlemente les siens, une légère colonne de fumée avec seleve à l'ouest dans des hameaux dépendant d'Ampasilava. Une patrouille un yest envoyée et constate le feu a pris dans une case dont les habitants que vHnnent de s'enfuir: aucun homme du détachement n'est allé de ce côté: Pourtant, il est probable les Sakalaves imputeront l'incendie aux tirailleurs, que de même qu'ils accusent ceux passés la veille de toutes sortes de méfaits. Al'arrivée à Betsioka, Doa accueille la mission les plus vives démonsations et montre triomphalement le pli envoyé laavec au capitaine Génin. e;hV0'n' pli lui est parvenu après le départ de l'officier, quiveillepoussé il deux heures a malgré les recommandations faites au messager, Doa a gardé le lIct. Une et nouvelle tentative serait probablement couronnée d'un même insuc:es. Il faut renoncer à la communication avec le capitaine Génin, d'autant plus l'e la distance s'est accrue et que, le lendemain, la marche se fera perpendiculairement à la direction de Tulear, sur la montagne de Vohibe, par le travers de aqueUe se trouve Betsioka. Une grande effervescencerègne dans cette agglomération de villages. Environ deux cents hommes s'y montrent, armés chacun d'un fusil et de deux Sa c,"aies llllition. L passage des tirailleurs de Tulear est, selon eux, la cause de cette Cependant, tous affichentles meilleures intentions au kabarv fait, d'habitude, à l'arrivée. réunit sous un énorme tamarinier, au milieu du principal village, et tousS»G'^anl leur Iere assis, le chef de la mission explique que la France, étant devenue leur mère, le chef suprême, qui la représente à Tananarive, a OISI desenvoyés pour leur porter des paroles de paix. Ils doivent vivre en Le

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amitié avec tous leurs voisins du nord, de l'est ou du sud. Ils doivent donc renoncer à leurs sentiments de haine contre Impoinimerina, leur voisin, le roi des Baras Imamonos, chez lequel ils ne se font pas faute d'exécuter des razzias. Ils seront avec lui dans les mêmes termes qu'avec Raitivoko ou Beretra qu'ils lui envoient donc une ambassade dans ce but, le capitaine la présentera et la protégera. A la vérité, ils ne comprennent pas trop ce que c'est que le Gouverneur Général mais, quand on leur a dit qu'il est cent fois plus au-dessus de leur chef que celui-ci du plus petit d'entre eux, ils sont pleins d'une respectueuse, stupeur. De Tananarive et de Madagascar ils n'ont aucune notion ; mais ils .sont frappés d'admiration lorsqu'ils apprendent qu'il a fallu cinquante jours pour arriver à eux. Ils consentent à renoncer à faire la guerre à Impoinimerina, car ils comprennent que la France, en bonne mère, châtiera sévèrement ceux qui se battront; mais ils se refusent à envoyer une ambassade et répugnent à servir de guides

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de ce côté. C'est contre leur gré qu'on prend, le 30, la direction de Vohibe. Bientôt, on d'un torrent, arrive aux premières pentes de la montagne, suivant tantôtle tantôt une ligne de crêtes; l'ascension devient plus difficile, l'eau se raréfie et les Malgaches commencent à souffrir de la soif. Tout d'un coup, vers onze heures, au moment où la colonne franchit un ravin boisé, le chef des Sakalaves pousse un cri presque tous disparaissent, abandonnant prestement leurs charges, avant que les tirailleurs qui les encadrent aient pu intervenir. Quatre d'entre eux seulement sont retenus; ils sont attachés et la marche reprend vers l'est, à la recherche d'un cours d'eau au bord duquel on puisse camper. Rien n'annonce le voisinage de l'eau; les pierres succèdent aux pierres, les mamelons aux ravins, les bourjanes se couchent; la situation est critique, lorsque, par un providentiel hasard, on aperçoit, du sommet d'un mamelon plus élevé, le filet argenté del'Ampandrano. Quoique la distance soit relativement courte, il est quatre heures lorsque le détachement est, non sans peine, rassemblé sur cette rive hospitalière. Des habitants de Betsioka partis le matin avec la mission, il reste deux vieillards. Vers le soir, l'un d'eux se décide à révéler que, non loin, peut-être une demi-journée dans l'est, se trouvent dès villages-baras il neconnaît pas le chemin, car de Betsioka on s'y rend par un sentier plus au nord ; mais, une fois sorti des montagnes, il pourra donner des renseignements plus précis. On se met donc en route le lendemain et,de crêtes en vallées, on. s'enfonce dans un vrai labyrinthe sans en atteindre l'issue. On campe donc de nouveau cette fois, c'est sur la rive du Fanjo, sous-affluent du Mangoky. Le lit du ruisseau paraît-le chemin le plus sur; mais, enserre pardehautes montagnes à pic, il est parsemé de trous profonds et, au bout dedeux heures de marche, il faut renoncer à cette voie. On gravit donc la montagne à travers

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d'impénétrables fourrés l'escarpement est, par endroits, presque vertical et l'on Passe par d'étroites cheminées qui font de cette ascension un exercice alpestre, couronné, d'ailleurs, d'un plein succès ; du sommet, on découvre la vallée du Sikily. A deux heures. (1er novembre), au plus fort d'un violent orage, la mission atteint Tanandava. Enfermés dans leurs cases, les habitants sont surpris et n'ont pas la pensée de s'enfuir leur accueil est cordial et ils conduisent ; lc détachement chez leur chef, au village voisin de Mahazoarivo, où l'on fait, le 2, un séjour bien nécessaire. Chez les Baras Imamonos. Le roi du pays est Raiandry, qui s'est surnommé Impoinimerina le programme comporte la traversée de ses états. ; "n mission se rend donc, le 4, à Ankazoabo, sa résidence, après avoir fait étape à laborotsy, Impoinimerina est parti, dit-on, le jour précédent pour Tulear. Sans l'attendre, on se remet en route vers le Mangoky par Itandrano, Beherika et Mangarano, qui est atteint le 7. Là commande en sous-ordre Tsimitindraka, frère d'Impoinimerina. Fort bien disposé en apparence, il ne refuse pas de servir de guide vers Menamaty mais il éprouve une insurmontable répugnance suivre le Mangoky ; el à conduire la mission à Fanjakana, dans le du chefInapaka, qui est, selon pays IlIi, l'ennemi de la France. Aussi, le 8, arrivé sur les bords du fleuve, il se met en devoir de le traverser pour gagner le pays de Tsivelo, son allié. Outre que le Passage à gué présente quelques difficultés, en raison de la crue consécutive aux premières pluies, ce n'est pas le chemin indiqué. Il importe de ne pas céder et Tsimitindraka est contraint de prendre la direction du mont Vohitelo. De cette hauteur, on aperçoit le paysd'Inapaka, trop loin pour être atteint cejour-là, et, après une marche de deux heures dans un épais fourré, sans la moindre trace de chemin, le détachement s'établit la nuit, à quatre heures pour dll soir, au bord de l'Ivonara.

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9, au moment du départ,

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Tsimitindraka annonce qu'il connaît un chenHn à peu de distance dans le Sud, évitant la forêt et conduisant à Fanjakana. SOIIS sa direction, on remonte le cours du Sampany pendant cinq heures au bout de ce temps, le guide ayant pris les devants crie « voilà le chemin ». lIlS, peu désireux d'accomplir dans entier le programme qui lui est imposé, son 11 Profite de son avance pour disparaître. Fort heureusement, un autre guide 0st en mesure de le remplacer. Un peu après midi, Fanjakana est denouveau tout près du Mangoky on doit être à peine à deux heures de marche mais un épais rideau de forêt cache aux regards. A ce moment, se présente un nouveau guide prétendant '"on ne prend pas le bon chemin il en connaît un qui, par un petit détour, 'Pargne la traversée des bois. L'autre se récusant, il prend la tête et s'engage dans le lit de l'Irevo, qu'il remonte. C'est une large allée sablée, bordée de chaque côté d'une végétation magnifique ; la marche y est facile, mais chaque pas éloigne du but.

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de temps en Bien qu'on avance dans le lit d'un ruisseau, l'eau manque temps, les indigènes font un trou dans le sable et se désaltèrent au moyen des quelques gouttes ainsi recueillies la colonne s'allonge et la tâche du sergent qui pousse les retardataires est des plus lourdes. Cependant, on ne peut faire halte qu'en un point où l'eau sera assez abondante pour permettre la préparation du repas et le soleil a disparu lorsqu'on y arrive enfin. On consomme les dernières poignées de riz, agrémentées de quelques racines et l'on couche dans le sable du torrent.

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L'expérience porte ses fruits et, le 10, les guides sont relégués l'arrière plan. Au fond, Fanjakana n'offre qu'unintérêt secondaire il importe, avant tout, de se bien orienter et de se diriger vers l'est. Au bout d'une heure, une clairière est atteinte, que traverse un sentier frayé et, bientôt, se dresse à l'horizon l'imposante silhouette de l'Ambohitsitoria, relevé à l'aller sur la rive gauche du Menamaty.

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neufheures et demie, le détachementfaitson entrée ChezlesBaras-Be. à Mandabe, sur l'Iseheno, et y oublie bien vite les fatigues et l'énervement des précédentes journées. Un marchand hova, venu d'Ihosy, fournit d'utiles indications sur la route à suivre jusqu'à Ambohimandroso,et la perspective de rentrer bientôt dans leur pays donne aux porteurs et aux soldats un courage nouveau. La continuité des marches et le terrain accidenté parcouru depuis la côte ont entamé les pieds de beaucoup de Malgaches l'obligation s'impose de ne pas prolonger inutilement une reconnaissance dont le but paraît déjà rempli. La route d'Ihosy à Ambohimandroso est connue ; celles qui, d'Ihosy ou de Ranohira, descendent vers le Mangoky, le seront forcément le parti le plus sage est de recouper toutes ces directions en suivant le parallèle d'Ambohimandroso.

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Toujours en paysbara, la mission arrive ainsi, le 11, à Maromiandro, sur un affluent de droite du Malio ; un détachement de miliciens de Ranohira y est annoncé pour le jour suivant le 12, à Anadabo, à l'est du Menamaty le 13, à Bchataka ; le 14, à Iaborano ; le 15, à Iamboboka, où la reine Ratory, qui a déjàvu des Européens, montre peu d'empressement à recevoir la mission. Celle-ci rentre, le 16, après une marche assez longue, en pays civilisé. Itsifohy, sur le Tsimandao, où règne le vieux roi Fangataha, a été pendant plusieurs semaines occupé par des miliciens; on y voit des cases en terre et une dizaine de partisans y font assez bonne figure.

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Après une journée de repos, on repart, le 18, pour Ambohimandroso et, de pourFianarantsoa, où détachement rentre le 20, après avoir fait étape à Andakana. Les inquiétudes que l'on a éprouvées sur son compte ont pour épilogue un accueil des plus chaleureux.

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Il PARTIE

I.

—ÉTUDE GÉOGRAPHIQUE

§

I. — Hydrographie

Le Mangoky. Ainsi que la plupart des fleuves malgaches, le Mangoky est connu sous plusieurs noms dans les diverses contrées qu'il arrose. Pour les Betsileos, c'est leMatsiatra, les Baras, depuis Isalajea jusqu'au confluent pour de la Mananantanana, c'est le Mangoky, et, depuis ce confluent jusqu'au mont Bemaratra, c'est l'Onimainty pour les Sakalaves, enfin, c'est de nouveau le Mangoky. Il est juste de dire, cependant, que les Baras connaissent aussi l'Onimainty sous ce dernier vocable et qu'on peut, en fait, l'appliquer depuis Isalajea jusqu'à la mer. Régime. Les esprits comparatifs ne manqueront pas de trouver plus — d'une analogie entre le Mangoky et la Loire. Comme le grand fleuve français, il semble devoir ouvrir une voie de pénétration depuis la côte jusqu'au cœur du pays mais, alimenté comme lui par un vaste bassin de réception, il s'enfle, àla saison des pluies, d'une masse d'eau considérable, pour se réduire, aux temps secs, à un mince ruisseau qui se fraye difficilement un passage à travers les sables pouvants dont son large lit est obstrué. Dans la partie supérieure de son cours, Il roule torrentueusement à travers les rochers et la circulation des pirogues n'y est possible que sur des sections relativement courtes. Les peuples ne l'utilisent Point pour leurs migrations et les tribus établies dans son voisinage occupent souvent ses deux rives sans le considérer comme un obstacle à leurs relations. Pays bara.— A sa sortie des montagnes du Betsileo, le Matsiatra débouche dans un large cirque fermé, au Nord, par la chaîne des monts Ambatomipofy, qui culmine à Midongy à l'Est, par le massif du Vavahova, au pied duquel se trouve ; Ikalarnavona, chef-lieu sous-gouvernement; de au Sud et remontant vers l'Ouest, parl'Angavo. Au milieu, se dresse le rocherde Vohitseranana; tel, pour continuer le Parallèle, le puy de Saint-Romain dans la combe du Forez. C'est ici l'emplacement d'un ancien lac qui recueillait, avec les eaux du Matsiatra, les débris des montagnes corrodées par les courants diluviens. Le sol est partout jonché de morceaux de quartz les de grosse dimension, resplendissent au soleil d'une uns, éblouissante blancheur; les autres, menus, aux arêtes vives, rendent la marche plus difficile aux indigènes et les obligent à porter des sandales. Pour s'ouvrir un chemin vers l'Ouest, les eaux ont dû briser une barrière qlli, du Nord au Sud, partage en deux la plaine. Sur la rive droite, Vohidavo en est "n important fragment sur la rive gauche, Vohitseranana et les traces d'arrachement très apparentes que portent les premières pentes de l'Angavo déterminent place de cette digue, à l'Ouest de laquelle s'étend le pays de Fitampito.

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Dans cetterégion, ainsi que Je nom l'indique (sept gués), le fleuve, ralenti par les pentes du Mananara, s'épanouit en formant de nombreuses îles sa largeur est d'environ 300 mètres sa profondeur, à la fin de la saison sèche, n'est coule parmi d'énormes pierres et, pendant cinq guère que de Om 85. Puis, kilomètres, c'est une série de rapides qui rend toute navigation impossible. On trouve alora Isalajea (rive gauche) rentrée du pays bara, et, comme il a été dit, le Malsiatra devient le Mangoky. A quelques kilomètres de là, sur la rive droite, Vohibasiana s'étage sur un rocher au bord du fleuve celui-ci s'engage alors dans le dédale du Bongo-Lava, où de nouveaux rapides obstruent son cours. Au Nord du mont Madinika, le Mangoky entre dans la plaine d'Ambavarano, où se trouve Rabebeaka (rive gauche), séparée, par un dos de terrain, de la riche vallée de Mandronarivo (rive droite). Abandonnant la direction générale de l'Ouest, il s'infléchit vers le Sud; deux rangées de collines l'enserrent et le dominent d'environ 200 mètres; à son confluent avec la Mananantanana au pied de Tsinjaroa, il prend la direction du Sud-Ouest. A partir de sa jonction avec le Mahasoa, où se trouve Ambatovory. rive droite), sa vallée s'élargit, les berges deviennent sablonneuses et boisées, pla'es et distantes l'une de l'autre de 500 à 700 mètres. Le Makaikely, à Ambohidrano (rive gauche), vient apporter le tribut des eaux qui fertilisent debelles vallées secondaires. AFanjakana, devant l'éperon de Vohitelo, Mangoky, grossi du Malio (rive gauche) et du Makay (rive droite), remonte un peu vers le Nord-Ouest mais bientôt il reprend son cours vers le Sud-Ouest jusqu'à sa réunion avec le Sakanavaka (rive gauche). Il fait un nouveaucoude vers le Nord-Ouest pour franchir le défilé formé par les monts Takomby et Maintirano à la traversée du Bemaraha, où des rapides barrent la route aux pirogues des Vezos. A Vandrove, aprèsavoir reçu le Sikily, il se dégage des montagnes et se dirige au Nord-Ouest jusqu'à la mer. Embouchure. — Primitivement, la rivière Saint-Vincent, aujourd'hui bras de mer sans profondeur, était, selon toute vraisemblance, la principale bouche mais le fleuve voit, chaque année, sa route encombrée par les du Mangoky sables qu'il charrie et qui, chassés par la mer et la mousson au Sud-Ouest, l'obligent constamment à chercher une issue plus au Nord. , bras de Kitambo, dontl'origine est vis-à-vis Amborovoky, C'est ainsi,que est complètement à sec de même, au Sud de celui-ci, le bras de Namakiay et le brasde mer d'Antsira, qui n'est plus qu'un marais salant.Le bras de Marofotalra n'est plus guère accessible aux pirogues et, dans celui de Fangaro, elles ne s'aventurentpas à marée basse; elles remontent, au contraire, jusqu'à sa bifurcationavec le bras d'eau douce, celui de Kilifaly mais la plus grande partie des eaux suit le Mangoky proprement dit, qui vient finir à Ankelakota. Dans ce bras, le courant assez fort pour triompher de la marée, d'où lui vient le nom de bras d'eau douce les chaloupes peuvent s'y engager.

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Mais le fleuve n'en est pas à sa dernière

transformation. M. Bastard, attaché au Muséum, a eu l'occasion de constater grand changement dans hauteur des un fonds, dans un intervalle de quinze mois. Les observations du capitaine Pépin, qui fréquentedepuisde longues années cette côte, sont encore plus concluantes. On éprouverait donc des mécomptes de plus d'une sorte, si l'on cherchait à fontder, l'embouchure du Mangoky, un établissement maritime, si minime qu'il soit. Cependant, il convient d'ajouter qu'en l'état actuel, le mouillage est assz sûr pour des navires de faible tonnage, vis-à-vis le bras d'Anketakota, où une barrière de récifs brise l'impétuosité des vagues. Le rivage est sablonneux çà et là, dans les cuvettes que forme la plage, apparaîtun fond de vase où croissent quelques herbes. Les vents sont variables il est difficile, d'après les renseignements contradictoires fournis par les habitants de la côte, de déterminer la loi à laquelle ils obéissent. Cependant, il paraît y avoir prédominance du vent du Sud. Pendant séjour de la mission à Andalanda et à Ambohibe, ce vent a soufflé pendant trois jours et celui du nord, qui l'a portée à Morambe, dans la matinée du quatrième.

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Il ne semble pas y avoir de

courants bien caractérisés en dehors de ceux céés par les moussons. En raison de la multiplicité des bouches par lesquelles le Mangoky se déverse dans la mer, le phénomène de la barre, qui se produit avec tant d'intensité sur la côte est, ne paraît pas exister ici. Affluents. La ressemblance, déjà notée, entre le Mangoky et la Loire, ,.s'affirme , une fois de plus dans l'étude de leurs affluents. Côtoyant tous deux de. trés près les montagnes de la rive droite, les deux fleuves n'ont, de ce côté, que affluents secondaires, tandis que ceux de gauche ont une grande importance. A droite, sans parler des nombreux torrents qui, dans la plaine d'Ikalamavona, amènent eaux du massif de Midongy, le Mangoky reçoit le Doty, le Mahasoa, le Makaikely, le Makay, le Marizano, l'Ianadranto et le Sakalava à gauche, le Voninarivo et de nombreux torrents issus du Bongo-Lava, puis la Mallanantanana, le Tsimandoa, le Menamaty, le Malio, leSakanavaka et le Sikily. DOTY. Le Doty traverse la fertile vallée du Mandronarivo, fermée, au nord, Par le massif de Loahandafimavo, dont les curieuses dentelures découpent se sur l'horizon quelque 300 mètres au-dessus de la plaine à l'est, par le ManisakaIllby, revers occidental du BongoLava, qui laisse entre lui et la chaîne de Loahandafimavo, une trouée au milieu de laquelle se profile au loin la montagne de Janjina, De ce côté, la vallée s'étend jusqu'au Sakeny, tributaire de la Mania. Un pli de terrain s'élevant en pente douce et finissant brusquement sur le Mansépare le Doty du fleuve à l'ouest, le mont Ambohibola, dans l'alignement oOeral des soulèvements de l'île, partage les eaux entre le Doty et le Mahasoa. Mahasoa. Tandisque le Doty coule de l'ouest à l'est, le Mahasoa se dirige — vers le sud-ouest, parallèlement au Mangoky. Une rangée de collines, prolongeantle mouvement de terrain au sud du Doty, court sur la rive gauche de la rlvlère, jusqu'àson confluent avec le fleuve à Ambatovory.

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Le Mahasoa passe à Mahajoarivo (r. d.); il reçoit un peu auparavant l'Ianakazo, qui arrose Mahereza. Makaikely. — Le Makaikely est un torrent qui vient du mont Vohidrakitra et se jette dans le Mangoky à Ambohidrany (r. d.). Makay. — Le Makay sort du massif de Vohimalaza et arrose les pays de Volambita (r. d.) et Beroroha (r. g.). Marirano. — Le Mariranocollige toutes les eaux du versant boisé qui se termine à l'est au mont Maha et, à l'ouest, à la chaîne du Bemaraha. Il arrose la clairièrede Marirano; parmi ses tributaires sont l'Itolo, qui arrose Ambondrobe, et le Belse, qui arrose Mitsinjorana. Ianandranto. — L'Ianandranto est la cuvette du fossé dont les escarpes, de Manja à Vondrove, sont formées par les monts Kiliabora et Iakomby, à l'est, Belio, Antakodara, Manangalata, Tambohoka, à l'ouest, dans l'intérieur du massif du Bemaraha. Il recueille les eaux de Befamoty et rejoint le Mangoky

à

Vondrove.

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Sakalava. de la forêt

est, dans la zone côtière,

— Le Sakalava

il fertilise la clairière de Kiliabo. Voninarivo. Le Voninarivo ne mérite d'êtrecité qu'à cause des beaux rotras qui ombragent son cours éphémère dans la plaine d'Ikalamavona. Mananantanana. — La Mananantanana est une rivière d'un débit presque égal à celui du Mangoky. Elle prend sa source non loin d'Ambohimandroso et décrit une courbe concentrique à celle du fleuve, qu'elle joint au pied du Tsinjoroa, après avoir traversé la fertile plaine d'Ambodirano. Tsimandao. — Le Tsimandao a déjà un volume respectable lorsqu'il enlace l'Ihosy double son volume, sans de ses méandres le pays d'Ambinaniroa pied du énumérer des affluents moins importants il finit dans le Mangoky, mont Tsimandao, qui le sépare du Menamaty. Menamaty. — Renonçant à décrire les majestueuses courbes des rivières précédentes, le Menamaty se dirige droit sur le Mangoky en recueillant les eaux du versant ouest de l'Isalo. Il roule impétueusement à travers les rochers pendant la première partie de son cours mais, encombré par les débris des roches qu'il a pulvérisées, il arrive languissant dans un lit sablonneux à son confluent avec le Mangoky, au milieu de l'agglomération de villages dont le chef-lieu emprunte son nom. La vallée du Menamaty est doublée, encertains endroits, par ces vallées secondaires qui s'étagent dans les combes des montagnes de la rive droite. Une des plus remarquables est celle de Fantakanadabo, au tiers du chemin de Menamaty Ihosy. Malio. — Le Malio et l'Iseheno ont d'abord des cours parallèles ils sortent du plateau qui s'étend à l'ouest de Ranohira, coulent vers le nord en côtoyant le versant ouest des monts Ilamosy et se réunissent à une journée de marche au sud du Mangoky, qu'ils rejoignent vis-à-vis le pays de Volambita, après avoir arrosé Fanjakana (rive droite).

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la rigole d'écoulement

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Sakanayaka. —Entre les monts Ilamosy et Bemaraha se développe la belle vallée du Sakanavaka, qui appartient en entier au royaume d'Impoinimerina, et celle plus étroite du Sikily, qui lui est parallèle et se termine un peu en amont

v

de Vondrove, dans le dédale des montagnes du Bemaraha. Le Sakanavaka Ankazoabo, résidence habituelle d'Impoinimerina.

arrose Zone côtière.— Entre les monts Bemaraha et la côte, le pays offre toutes les apparences d'une vallée traversée par un fleuve souterrain. De fait, un certain , nombre de torrents émanant des monts Tsarimpioka (partie ouest du Bemaraha) se perdent dans le sable leurs eaux réapparaissent en partie, soit vers Betsiaka, Pendant la saison des pluies, soit dans le lit de l'Ampasilava, qui les conduit dans le lac Iotry. Lac Iotry. — Le lac Iotry, dont la superficie peut atteindre 75 kilomètres carrés, de 30 occupe le fond d'une dépression de terrain dont l'altitude n'est que mètres au-dessus du niveau de la mer. Aux temps secs, l'eau en est sensiblement salée. Cette particularité est-elle due aux infiltrations de la mer, éloignée de quarante 0tïletres? On bien, peut-on l'attribuer à l'accumulation du sable qui, chassé par le vent, se dépose sur les bords et au fond du lac Il semble qu'il faudrait, pour modifier la nature de l'eau, un apport beaucoup plus considérable que celui, déjà important, dû à la brise de mer. suitedu Se trouve-t-on en présence d'un ancien bras de mer, isolé par relèvement de la côte Cette hypothèse est contredite par les faits, car il est demont démontré, d par de nombreuses observations, que la côte ouest est en voie de agrégation et que la mer la ronge constamment. Il est plus probable que la véritable cause du phénomène réside dans la présence, au fond du lac, de sels de magnésie. L'eau qui enest chargée, étant dl une densité plus considérable, demeure dans les couches inférieures lors des Pluies estivales, de sorte qu'à cette époque l'eau est potable, tandis qu'elle ne j.est point lors des basses eaux. D'ailleurs, le liquide puisé dans les fontaines à proximité du lac est très chargé de magnésie et possède des propriétés purgatives (lQl viennent confirmer cette explication. Navigabilité. d'eau énumérés ci-dessus, aucun n'est les De tous cours — navigable, l'exception du Mangoky et, peut-être, de la partie inférieure de la ananantanana.

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,Dans du Betsileo, on trouvequelques pirogues, destinées plu-, montagnes tôt les indigènes d'une rive à l'autre, aux hautes eaux, qu'à desrelations entre l'amont et l'aval. Il en est de même dans la région Ikalamavona-Fitampito. Les rochers au milieu du fleuve, les rapides, l'absence de toute population 0avarau0. sur les rives interdisent aux pirogues la section de Fitampito à Am-

D'Ambavarano

établir

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au confluent du Sakanavaka, le Mangoky peut porter des gués, même pendant la saison sèche profondeurmaxima, aux gués de Babebeaka,

sa d'Ambohindrano et de Menamaty, par exemple, est de

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1m20

mais


cette profondeur n'est atteinte qu'en un étroit chenal, qui doit être fréquemment déplacé par les sables. En fait, les habitants ne se servent pas du fleuve, dans sa partie moyenne, comme voie de communication. La traversée de la chaîne du Bemaraha détermine des rapides qui ne sont peut-être pas infranchissables, bien que les Sakalaves de Vondrove les considèrent comme tels. En aval de Vondrove, les pirogues ne dépassent guère Amborovoky ce sont des pirogues de la côte, pourvues d'un balancier et capables de tenir la mer. Pendant l'hivernage, les chaloupes remonteraient facilement à Vondrove. En résumé, bien que le Mangoky ne puisse pas être considéré comme une voie navigable en amont de Vondrove, il est probable que, dans le cas de la constitution de magasins au milieu de son cours, à Fanjakana ou Mcnamaty, il serait d'une précieuse utilisation, même au prix d'un portage d'une ou deux journées, dans un pays où la population est peu dense.

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— Ororaphie. — Géologie Bongo-Lava. — Dans la direction générale des soulèvements de l'île, la chaîne du Vavahova est le dernier gradin des montagnes du pays Betsileo. De l'altitude de 1400 mètres (Fianarantsoa), on tombe à 920 mètres à Ikalamavona et à 720 mètres à Fitampito. Là, s'élève, entre la Mananantanana et le Mangoky, un massif montagneux d'une épaisseur de 40 kilomètres qui, du mont Tsinjoroa (au confluent de la Mananantanana) à Midongy, dresse une série d'arêtes, pour la plupart arrondies, dont l'altitude au-dessus de la vallée varie de 100 à 300 mètres.. Les habitants ne donnent pas de nom générique à ce massif, qui n'est que le prolongement de la chaîne du Bongo-Lava. Les sommets les plus remarquables, sur le parcours de Fitampito à Rabebeaka, sont Sur la rive droite, le rocher de Vohipisaka, à l'altitude de 1180 mètres; émerge au-dessus du plateau qui s'élève en pente douce, du fleuve au pied de l'Ambohijanary (rocher de Midongy). Sur cette montagne, les strates granitiques, qui se présentent verticalement, ne sont pas l'indice d'un soulèvement, mais plutôt d'un effondrement survenu à l'époque où le lac Ikalamavona-Fitampito s'est vidé. Du sommet, le tour d'horizon est superbe: il s'étend, à l'est, par delà le Vavahova, jusqu'à la chaîne de l'Isandra, toute proche de Fianarantsoa au nord, jusqu'à Midongy; à l'ouest, surla chaîne de Loahandatimavo jusqu'à Vohidrakitra; au sud, enfin, sur l'océan montagneux qui prolonge le Bongo-Lava. rivegauche, successivement, le sommet caractéristique de Mananara, Sur avec la petite dent de Keliandrandraina, qui s'en détache et domine Isalajea l'aiguille d'Iampimbola, l'Andriambehasina, qui rappelle les ballons des Vosges, et puis, les monts Belobaka, Bekinoly, Iaboasy et Madinikamala, aux formes arrondies. Ici, l'argile fait place presque uniquement au quartz amorphe ou cristallisé et micafère. D'innombrables fragments de mica parsèment le sol de leur poudre brillante et des lames épaisses sont enfermées dans des blocs à fleur de §

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Du Madinikamala, l'œil découvre toute la vallée de Doty et, par delà le Manisakaomby, sur la rive droite du Mangoky, l'imposante silhouette du rocher de Midongy, tandis qu'au Nord-Ouest la chaîne de Loahandafimavo ferme horizon et qu'au Sud apparaissent les sommets du Tsinjoroa. Ladirection de la chaîne du Loahandafimavo -.Semble indiquer que la formation de la plaine de Mandronarivo, ainsi qu'on la vallée de Doty, est nomme due l'effondrement du plateau. Les parois de la chaîne sont, en effet, presque verticales dénudées, tandis que lu sol de la vallée est formé de terres d'alluvion et de cailloux roulés et doit à cette circonstance une incontestable fertilité. Le mont Ambolobola, à l'Ouest,est demeuré comme un témoin de cet événement de l'époque, diluvienne. Plateau entre le Bongo-Lava et le Bemaraha. Le plateau compris entre les chaînes du Bongo-Lava et du Bemaraha forme— gradin qui longe à un l'Ouest Menamaty. Aucun système n'y apparaît. L'action continuelle des eaux, qUI modifie encore sensiblement de nos jours l'aspect du sol, suffit à expliquer la formation des montagnes qui ferment les bassins du Tsimandoa, du Menamaty et du Malio, c'est-à-dire les monts Itimaoly, au Nord-Est du Tsimandoa, les monts Lomboany, entre le cours d'eau de ce nom et l'Ihosy, en avant desquels se projette, comme une sentinelle avancée, le rocher deFandana, puis, foule d'aiguilles, de une ballons etde cônes parmi lesquels on peut citer, de l'Est à l'Ouest, l'alignement Vohitsera-Fenaomby-Manja, ruine d'une grande barrière, l'Ambohibola, le Vohidroa le Vohibe, à l'Ouest de l'Ihosy; le Vohidava,où affleure le cristal .de roche la dent de Vohimalaza, qui surplombe Fanja, et la suite des monts Bemelo, Sakafatsia, Sakava, Tsimandao, qui forment le revers du gradin dont il vient d'être Largile, qui domine partout, été entraînée hors des sommets et, çà et là, a es blocs granitiques mis à indiquent l'ancien niveau des terres. Il est difficile nu d'expliquer autrement la formation de l'imposantmassif de l'Isalo entre le Manamaty n'arien de volcanique et ses roches granitiques ou et leMalio gneissiques qui se dressent à pic confirment la théorie de l'effondrement du sol PJivironnant. C'cst à la même sont dus les troncs de pyramide de Vohidrekctra cause que et de Vohimalaza (dont l'un des deux se confond probablement avec le mont Atakagû) et le massif du mont Moka, au Nord de Mangoky, ainsi que la montagne de Mananara qui ferme, au Sud, la vallée du Sakanavaka. Mont Ilamosy. — Il n'en va pas de même du mont Ilamosy, ride de lain entre le Sakanavaka et le bassin du Malio, qui a sans doute pris naissance lors del'un Tsimotaka des soulèvements auxquels l'île doit sa configuration. Les monts et Vohitelo, qui le prolongent au Nord, ont toutes les apparences d'anciens volcans des coulées de lave sont visibles au Sud-Estdu mont Tsimo-

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Bemaraha.

dernière chaîne, entre le Sikily et la plaine sakalave, est PClq-t-êlrc la plus importante par son épaisseur (30 kilom.), son relief (600 mètres) — La

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:

sa continuité. On se trouve en présence de la chaîne du Bemaraha.Les le indigènes lui donnent plusieurs noms pour les Baras Imamonos, Mandabe (grand rempart), qui devrait les garantir des incursions des Sakalaves pour ceux-ci, plus indifférents c'est la montagne d'Analamahavelona ou la chaîne de Tsarimpioka. Ce qu'il y a de certain, c'est que la chaîne présente les caractères volcaniques relevés par M. Gautier dans le Menabe. A l'Est de Befamoty, comme à l'Ouest de la montagne d'Ambohimasamitra, près de Vondrove. ainsi que sur les premières pentes à l'Est de Betsioka, affleurent, sur de grandes surfaces, des roches calcaires, d'apparence spongieuse. Elles renferment une grande quantité de cavités, de forme hémisphérique, dues l'emprisonnement de la vapeur d'eau surchauffée, et dont on peut se faire une idée en les comparant aux alvéoles qui contiennent les bolles dans les galettes de l'obus à mitraille. On remarque dans ce massif, au Nord du Mangoky, les monts Antaikoaka, Ambohibitika et Sirabeika, anciens cratères qui forment comme les avancées de la masse principale. Dans celle-ci, se détachent les monts Kiliabora et Sakomby, qui la dominent, Vakinaomby et Ranoamba, qui plongent dans le Mangoky, et, sur l'autre rive de l'Ianandranta, les monts Belio, Antakodara, Manangalata,

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etSamboboka.

Ambohimaranitra,Iamaningo

AuSuddufleuve, le Sakanavaka, le Maintirano et l'Ankatafa, qui s'élèvent tout au bord de la rive gauche, et les monts Andovoko et Vohibe, qui émergent vers le centre. L'alignement des pays d'Antsakoaroheva, Analatsoa et Mandevy, près de Betsioka, et le puy isolé de Vatanety, présentent tout à fait l'aspect des monts d'Auvergne. Au delà de la chaîne du Bemaraha, le plateau s'abaisse graduellement jusqu'à la côte. Des dunes de sable, dont le reliefn'excède pas 30 ou 40 mètres, semblables à des vagues solidifiées, empêchent l'écoulement des eaux vers la mer et les absorbent en partie, en déterminant des flaques ou des cours d'eau souterrains, ou les rejettent vers lac Iotry ou le Mangoky.

le

§

III. — Forêts

Région du Bongo-Lava. — Dans la plaine d'Ikalamavona, quelques pihas

:

rabougris sont épars çà et là ce sontde petits arbustes, qui ne dépassent guère deux ou trois mètres et ne semblent pouvoir être utilisés que comme bois de chauffage. Leur nombre diminue chaque année, car ils ne résistent pas aux feux de brousse. Ceux-ci épargnent encore un peu les beaux arbres, parmilesquels le rotradomine et qui.bordent les cours d'eau, Voninarivo, Ivaho et Matsiatra mais il est temps de prendre des mesures protectrices, si l'on ne veut voir disparaître ces derniers vestiges de la forêt. La chaîne duBongo-Lava est complètement dénudée, à part le fond des ravins, où coulent le Beloboka, la Bekinoly, l'Iaboasy, etc. Là encore, le feu opère son œuvre de destruction, car les voyageurs, qui profitent de ces ombrages pour la halte méridienne ou même pour le repos de la nuit, ne lesrespectent

;


pas beaucoup et le feu qui a préparé

leurs aliments consume souvent les basses branches de ces précieux débris. Néanmoins, on trouveencore quelques spécimens des espèces suivantes adabo, rotra, siti, lilili, sokafia, soaravina, fandrana, etc.

:

;

Au sommet de Madinikamala, on rencontre d'assez

nombreux échantillons du palmier dimako leurs troncs calcinés disent assez le sort qui les attend. Région du moyen Mangoky. C'est dans la vallée de Mandronarivo — qu'apparaissent les premiers kilys tamariniers, le taly, arbuste àramification ou horizontale rappelant celle du sapin, susceptible de croissance dans un terrain favorable, et le sakoa, qui a beaucoup de ressemblance extérieure avec le pommier, au point que cette plaine évoque le souvenir de certains coins de

la Normandie. Lorsqu'on franchi le mont Ambohibola, le nombre desarbres augmente a e, à mais la largeur de la bande boisée n'est Mahereza, on se trouve en pleine forêt pas considérable, 2 ou 3 kilomètres peut-être. Ellese continue le long du Mangoky, principalement bordure de la rive droite. On y voit le rotra, en l'adabo, tamarinier, fompohana, le sovika, l'hazondrano, le varongy, le roiboty, le beholitra, le katrafaina. Le sous-bois est très touffu et les beaux arbres ne sont pas en abondance. Lorsqu'on approche de Volambita, la forêt s'éclaircit et le massif de Maha apparaît dénudé mais, dès que l'on atteint le bassin de Marirano, on retrouve la forêt avec toutes les variétés précédentes, auxquelles viennent s'ajouter le aobab renalia, le mokoty, le palissandre et quelques ébéniers, l'hazomalanga, sorte de camphrier imputrescible, le nato, le tapina Kanga, le sohy, le varo, rchrchés pour la construction, le sandra et l'hazomena, employés, avec sieurs,des précédentes espèces, pour la confection des meubles. Dans les clairières et principalement dans celle qui s'étend de Manja à B Cfamoty, on trouve de nombreux mangaraharas, arbre très dur, utilisé dans la constructionpour les pièces qui ont plus de fatigue à supporter. Malheureusement, il est attaqué le feu de brousse et la fourmi. ennemis terribles: deux par Dieu peu sont indemnes et atteignent un mètre de circonférence. Mangoky. l'Ouest du Bemaraha, on n'aperçoit plus guère que des taches boisées jusqu'au delà du Mangoky. Là, règnent les roseaux et des qui ont l'apparence fusains. On y voit aussi des rongos, qui ressemble beaucoup au fatsolitra décrit dans les notes de M. Chapotte. Le tronc et garnis de très petites feuilles et d'innombrablesépines, font songer aux «arbres de Saturne des laboratoires de chimie. Ce bois est très léger et àla confection des pirogues des balanciers. et lrr les bords de la mer, s'étend une futaie de deux ou trois kilomètres d'; dpepalsscur, formée detanga, sorte de palétuvier employé dans la construction S cases.

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région côtière.—Au sud du Mangoky, vers Morombe, se développe une llnde

boisée qui peut avoir 30 kilomètres d'épaisseur. Les beaux arbres y sont


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moins rares que dans les massifs déjà décrits celles énumérées plus haut.

Entre Bemaraha et Tsimandao. —

les espèces sont les mêmes que

est

massif du Bemaraha tout à fait dénué de végétation dans la partie au sud du Mangôky, contrastant ainsi avec la partie voisine de Marirano, où le taillis est souvent fort épais. On ne trouve un peu de bois que dans les creux où coulent les torrents et il faut gagner la vallée du Sakanavaka pour retrouver des touffes un peu importantes. Les bords du Mangoky sont, sur l'une et l'autre rive, pourvus d'une belle bordure boisée. Entre la vallée du Sakanavaka et celle du Malio, le mont Ilamosy et le plateau qui lui fait suite supportent de nombreux bouquets qui rendent souvent la marche difficile. Plus on avance vers l'est et plus ces bouquets vont se raréfiant après avoir franchi le Menamaty, on se trouve, comme au nord du Mangoky, dans une contrée absolument privée d'arbres, sauf dans le voisinage immédiat des ruisseaux. Mesures conservatoires.—En résumé, à l'ouest du 43° jusqu'à la côte, les ressources forestières sont encore très importantes, mais il est urgent de veiller à leur conservation sans parler des nombreux arbres isolés, menacés parles feux de brousse et, par conséquent, du danger de cette déplorable coutume, il faut réagir contre le mode d'exploitation des indigènes. Pour abattre un arbre en forêt, ils mettent le feu au pied et en sacrifient ainsi une bonne partie ; en même temps, ils en détruisent une dizaine d'autres environnants, de telle sorte que la disparition complète de la forêt ne serait, en continuant de tels errements, que l'affaire de pou de temps. Le

;

;

§

IV.

Faune

gros gibier n'est guère représenté que parles sangliers. Baras et Tanalas lui font la chasse et construisent, à cet effet, dans les forêts, de petites huttes élevées d'un mètre environ au-dessus du sol, où ils s'abritent pendant l'affût. Les makes sont assez nombreux et il n'est pas rare de les voir, en bandes d'une demi-douzaine, cabrioler à travers les branches. Dans la plaine, on ne rencontre que des alouettes et des perdrix, mais, dès qu'il y quelques arbres à proximité, des groupes de pintades se montrent. La population ailée de la forêt est nombreuse et variée, mais les oiseaux de proie y tiennent une large place. Les espèces aquatiques, au bord du Mangoky et surtout sur le lac Iotry, sont largement représentées aigrettes, hérons gris, hérons blancs, flamands, ibis, canards, sarcelles, poules d'eau, etc. En certains endroits, les eaux en sont littéralement couvertes. Reptiles et sauriens.— Les caïmans abondent, soit dans le Mangoky, soit dans le lac Iotry. Les serpents sont assez nombreux dans la forêt, mais peudangereux y rencontre principalement des couleuvres.

Gibier.

— Le

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également des lézards de toutes sortes, mais il n'a été fait aucune étude des insectes dont ils se nourrissent. A citer, cependant, les grosses fourmis qui habitent de véritables monticules coniques, dont la hauteur atteint parfois un mètre ce sont elles qui font au mangaraha une guerre néfaste. Animaux domestiques. Les animaux domestiquessontreprésentéspar — les bœufs à bosse (zébus) dans toute la région, les moutons dans la partie est, les chèvres dans la partie voisine du littoral. Lespèce porcine est assez rare; on en trouve des échantillons à proximité du Betsileo ou sur la côte partout, on élève des poules et, dans quelques endroits, des dindons, des oieset des canards de Barbarie. y a

;

;

§V.

Cultures

Bien que le sol soit incontestablement plus fertile que dans

l'Imerina ou Je Betsileo, la paresse des habitants n'en tire pas le profit qu'on serait en droitd'en attendre.

Rizières.

— Dans les vallées de Doty, de Menamaty, de Makay et de Mari-. rano, il y a de fort belles rizières de plaine et de très belles prairies; les patates etle manioc viennent bien et les troupeaux prospèrent. Quand y y on pénètre dans le pays sakalave, les choses changent les rizières deviennent plus rares et certains villages voisins de la forêt, comme celui de Befamoty, vivent de tavolo, sortede tubercule de la grosseur du poing, poussant l'état sauvage. Onen retire une fécule très nourrissante, ressemblant beaucoup à l'arrow-root. Potagers. Les Ambatiandros établis à Manja ont donné le bon exemple et ont obtenu de—très beaux légumes, en particulier des oignons comparables à ceux de France. M. Lafont fait également un heureux essai de culture potagère à Maromby. a Les indigènes semblent vouloir l'imiter. Maïs. semblent avoir renoncé « — Les Sakalaves fixés au Nord du Mangoky il la culturedu riz pour se livrer à celle plus facile du maïs, dont ils possèdent des champs magnifiques, au point qu'ils peuvent en expédier dans le Fiherenana.

;

II.

à

ÉTUDE ETHNOGRAPHIQUE

:

La vallée du Mangoky est habitée trois familles distinctes par lesTanalaset Sakalaves. Il s'est produit, dans ces groupes, des

les

les Baras,

infiltrations d'autres peuplades de l'île, mais celles-ci sont peu importantes et ne modifient pas le caractère des tribus chez lesquelles elles se sont produites. §

I.

Baras - s'arrête

Aspect. La population betsileo à Fitampito, dont le roi se dit — Bara, parce qu'il est issu d'une mère ayant cette origine. De fait, il en a conservé lamarque distinctive, la chevelure enduite de graisse et de cendre agglutinée en petites boules qui forment une couronne.

et


caractère bara s'accentue chez les habitants d'Isalajea et. de Vohibasiana et s'affirme tout à fait chez ceux de Mandronarivo. .,Lacoiffure caractéristique, ci-dessus décrite, serait, d'après M. Bastard, d'origine polynésienne et la racebara serait de province océanienne ou, du moins,aurait le même berceau queles Polynésiens. Sans entrer dans la discussion d'une opinion fondée sur des études sérieuses, il suffit de constater que la race dont il est question fournit de beaux hommes, plus forts que les Bctsileos. Leur teint est moins foncé, ils ont le nez aplati, les lèvres épaisses, le front haut et carré, le regard droit, les membres robustes et bien découplés. Ils laissent pousser leur barbe, assez peu fournie, et de préférence, la barbiche ou le fer à cheval. Les femmes sont plus petites et manquentd'élégance. Le type est inférieur à celui de la femme hova ou betsileo. Hommes et femmes se noircissent les dents avec une écorce d'arbre. Habillement. — Le vêtement des hommes et des femmes se réduit à un lamba de-coton bleu les cotonniers sauvages poussent à proximité de presque tous les villages les femmes se chargent du tissage l'indigo est cultivé dans la région et fait même l'objet d'un certain commerce. Les hommes portent des colliers en verroterie auxquels ils suspendent leur talismans, analogues à ceux des Sakalaves, des bracelets formés d'un anneau brisé en argent, en étain ou en cuivre etun cône très aplati, presqueun disque en os poli qu'ils s'ajustent sur le front, pareillement à l'œil unique du dieu Wotan ;ils ont quelquefois des bracelets en perles variées au-dessus de la cheville. Les femmes portent les mêmes ornements et, de plus, sont tatouées sur la partie supérieure de la poitrine et sur les bras. Les dessins reproduisent des colliers ou des fleurs. Il ne faut pas croire que les Baras prennent indifféremment les perles qu'on leur offre. Les plus recherchées sont les perles bleues, un peu plus grosses qu'un pois des petites, ils font des assemblages réguliers et il n'est pas rare de voir des chapelets formés de perles alternées, bleues, blanches et rouges; souvent, le noir remplace le bleu on sait que les Malgaches substituent assez facilement une de ces teintes à l'autre. En raison des nombreux cailloux qui couvrent le sol, les hommes ne quittent jamais leurs villages sans se munir de sandales en cuir. Armement. — Ils ne se séparent pas volontiers de leurs armes. Chacun possède une ou deux paires de sagaies et un fusil. La plupart de ces armes sont des fusils à pierre portant la marquede la manufacture royale de Saint-Etienne; la crosse en est ornée de clous de cuivre, en harmonie avec l'équipement. Ce dernier est composé d'une large ceinture en cuir àlaquelle sont suspendus une cartouchière, une corne à poudre, un couteau et un rudimentaire nécessaire d'armes. Le tout estagrémenté de gros boutons en cuivre laboucle du ceinturon Le

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est, tantôt un simple anneau, tantôt une sorte de dé, dont les branches supérieure et inférieure portent en relief l'image fatidique du bœuf bosse. La corne à poudre est munie d'un prolongement en ivoire d'une dizaine decentimètres de longueur, formé de deux troncs de cône, assemblés par leurs petites bases.C'est pipe dans laquelle se fume le grossier tabac du pays. La poudre provient de la côte; c'est l'article français d'exportation ou un article anglais; mais, detoute façon, c'est un article d'échange des plus précieux Pour les Indiens. Les balles sont fabriquées par les indigènes eux-mêmes; tout leur est. bon comme projectile: plomb, morceaux de fer, poids malgaches et pierres à l'occasion.

à

la

Mœurs.

première vue,les mœurs des Baras ne diffèrent pas sensiblement de celles des autres peuplades de l'île que la civilisation européenne n'a pas encore atteintes. La polygamie, chez eux, n'est pratiquée que par les richs qui peuvent entretenir plusieurs femmes; il n'y guère chef, que le a dans chaque village, qui s'offre ce luxe. La généralité est monogame. Le mariage est indissoluble, sauf dans le casoù la femme est emmenée en esclavage. Les ménages se forment de bonne heure et ont un grand nombre d'enfants. Le roi Impoinimerina a vingt frères et sœurs; il est vrai que tous ne sont pas du même Les enfants s'élèvent une peu à la diable; aussi, la mortalité est-elle grande parmi eux. Habitation.—Les cases sont toutescontruitesen roseaux: on n'en peut citer qu'une en terre à Ankazoambo, capitale d'Impoinimerina, et elle a étéconstruite par un Hova qui a séjourné encet endroit. Un calfeutrage, confectionné avec un mélange de terre et de bouse de vache, donne à l'intérieur un aspect malpropre. Très petites, les cases sont orientéesNord-Sud le grand côté mesure de 3 à4 mètres, le petit de 2 à 3. La porte, de 1m 20 de hauteur, s'ouvre dans le grand côté face àl'Ouest: la fenêtre exiguë, dans la partie est du pignon Nord. Le lit n'ajamais plus de 1m80 de longueur; largeur est variable; il est appuyé sa au côté Ouest dans la partie Sud ou Nord, suivant que la porte est vers l'extrémité - Nord ou Sud. Ordinairement élevé de 0m 30 à om 40, il se réduit parfois à une Sltïlple natte reposant sur une couche d'herbe. Une étagère, placée à hauteur de la main et très souvent dans le prolongement de la porte, rend les mouvements difficiles à l'intérieur de la case. Quelques toitures sont en feuilles de latanier, mais la plupart sont en herbe. Le fourneau le milieu du pignon opposé à la porte; il se trouve occupe DcJ tantôt près de la fenêtre, tantôt à l'autre bout de la pièce. Il sè compose d un encadremont en pierre, ou même en bois dur, àl'intérieur duquel estune excavation d'une dizaine centimètres qui de sert de foyer. Trois pierres dressées supportent la marmite en terre. Les villages sont entourés d'unedoubleetquelquefois triple enceinte de cactus. ADoty, les troiscases occupées par le chef sont au centre d'un carré

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lit.

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entouré d'une enceinte spéciale. Les deux faces Nord et Sud du villageont chacune deux bastionnets.

Nourriture. —

nourriture consiste principalement en riz et en manioc. On trouve aussi des patates et des pois du Cap dans un grand nombre de village. De temps en temps, les indigènes consomment de la volaille; quant aux œufs, ils sont uniquement destinés à la reproduction, de telle sorte que, lorsqu'ils figurent dans les présents, il est bien rare d'en trouver qui puissent être mangés. Les bœufs ne servent guère qu'au travail des rizières et on n'en abat que lors descérémoniesimportantes, comme les funérailles des chefs, où il s'en fait une consommation abusive. Cette coutume est un très grand obstacle à la multiplication de l'espèce et il faudra la combattre dans l'intérêt de la colonisation. Organisation. —Impoinimerina est, dans la vallée du Sakanavaka, le roi desBaras-Imamonos; les Baras-Be forment des villages indépendants qui ont chacun leur chef. Dans certains endroits, l'autorité est aux mains d'une femme que l'on appelle, tantôt Mpanjaka et tantôt simplement Ramatoa, comme à La

Menamaty.

Région habitée. — Au Nord du Mangoky, en laissant de côté les colonies

d'Isalajea et de Vohibasiana, qui sont sous la dépendance nominale de Fitampito et réelle de Midongy, les Baras occupent les vallées de Mandronarivo et del'Ianakazo, affluent du Mahasoa. Baras-Be. — La vallée de Mandronarivo obéit tout entière à un chef nommé Laimalaza, qui a quelque action sur les gens de Mahereza. La fraction groupée à Ambavarano, sur les bords du Mangoky, reconnaît un chef particulier, résidant à Rabebeaka et qui serait tenté de revendiquer son indépendance. Ce groupe est peu nombreux; il ne compte guère que cent ou cent cinquante habitants. La vallée de Doty est plus peuplée: elle renferme une vingtaine de villages; en y joignant ceux de Mahereza, on arriverait peut-être au chiffre de deux mille habitants. Au Sud du Mangoky, le pays bara s'étend à l'Ouest des monts Itimaoly, jusqu'à la chaîne du Bemaraha. Dans la partie est de celte région habitée par les Baras-Be, les villages sont situés sur les bords des cours d'eau et, généralement, distants l'un de l'autre d'environ une journée de marche (de six à huit heures). C'est ainsi que, sur la route parcourue, on rencontre les agglomérationsd'Ambinaniroa, où règne Fangavaha et dont le chef-lieu estItsifohy, surleTsimandao; ily alàenviron mille habitants; d'laboboka, sur la Manatsara, près de son confluent avec l'Ihosy, environ 300 habitants; d'Iaborano,dans la vallée de Lohavondro, environ 200; de Behelatsa, sur la Manambaroa, avec le village voisin de Janja, environ200 d'Anadabo, dans la vallée deFantakanadabo parallèle au Menamaty, environ t!;O; do Maromiandro, avec Dangovato Ialondava, sur leMalio, environ 500 deMandabesur l'Iseheno, environ 150. Baras Imamonos. — De là, on gagne en deux fortes journées la partie Ouest,

et

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comprise entre les monts Ilamosy et Bemaraha et formant le bassin de Sakanavaka. C'est la région des Baras Imamonos. On ne doitpas êtreloin dela vérité enévaluant à 2.000 âmes le chiffrede cette population. Les Hovas n'ont laissé aucune trace de leur domination dans les différents endroits qui viennent d'être énumérés; la on ne saurait considérer comme présence d'un pasteur luthérien malgache à Itsiafahy et d'un autre, originaire d'Antsirabe, à Ankazoabo.

telle

§

II. — Masiranas

confluent du Menamaty et du Mangoky, se trouve une agglomération d'une douzaine de villages obéissant à la reine Radary. Les 5 ou 600 habitants disent appartenir à la tribu des Masiranas. Rien ne les distingue des Baras. Au

§

III. — Hovalahy ny Antaras

Dans la partie de la vallée de Mahasoa voisine du Mangoky, un groupe de Hovalahy Makay, Antaras vient de se fixer, attiré sans doute par la proximité où un certain nombre des leurs sont établis depuis trente ans. C'est une fraction de la tribu des Tanalas. Ilsse disent originaires de Tavovalo, aux environs d'Ihosy. Rien ne les distingue non plus des Baras, sinon qu'ils sont plus nomades et plus enclins pillage.

ny

du

au Ils occupent la rive doite du Mangoky, jusqu'à la chaîne du Bemaraha; le groupement de Mahajoarivo-Ambatovory ne compte guère plus de 200 âmes; Ilalo, qui habite au nord du fleuve, entre Mahajoarivo et le Makay, en a peutêtrc 300 sous ses ordres Andriamananga, qui commande à Beroroha, en a environ 400;Andrjatnanandra, le chef de Volambita, environ, 400 aussi; les divers viUap;e situés dans la région Bemaraha ne doivent entre le mont Iroha Pas compter plus de 12 à 1.500 âmes. Le plus considérable, qui se trouve à près au centre de la région, est celui de Marirano, qui en a peutêtre 500. Chez les Hovalahy ny Antaras, beaucoup de tombeaux présentent uneparticularité. Au-dessus d'un amas de pierres, en forme de parallélipipède, se dresse un tau, dont la barre supérieure supportedes objets destinés aux âmes dont les corps sont ensevelis là cruches, flacons, maisonnettes en bois, etc.. Baras, Masiranas, Hovalahy ny Antaras, se déclarent tous satisfaits d'être maintenantsoumis à la France et prêts à renoncer leurs luttes et à leurs rapines continuelles Bien plus, on a vu qu'ils ont donné un gage matériel deleur soumission rendant la liberté aux esclaves. On demeurera au-dessous de en la vérité, en évaluant à trois cents le nombre de ceux délivrés à l'occasion du passage de la mission. *

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Aspect.

--

La forme

Si". — Sakalaves de lacoiffure,crépue, bouclée,

graisse et une grande similitude dans les mœurs Approchent les Sakalaves des Baras.

et

mais exempte de la structure corporelle


Cependant, lespremiers semblent plus élancés et mieux aillés pour la course. Ils ont le front fuyant, le regard mobile, et, à première vue,n'inspirent aucune confiance. Les femmes sont grandes, quelques-unes de la taille des hommes; elles ont l'aspect viril; il se rencontre parmi elles quelques beaux types. Usages.— Les Sakalaves paraissent très riches en odys, dont certains sont de véritables bijoux en toc. Ce sont des bouts de corne debœuf ou des dents de crocodiles, autour desquels s'enroulent des rangs de perles en porcelaine ou des fils de cuivre très serrés. L'intérieur de la corne ou le creux de la dent est rempli d'une sorte de pâte (miel, argile, bouse de vache, seuls ou mélangés, etc.), variable suivant le mal qu'il s'agit de prévenir. Levoisinagede côte se traduit par une amélioration du mobilier; c'est ainsi qu'il est fait usage de marmites en fonte de provenance française, d'assiettes, de plats et de bols en faïence qui remplacent avantageusement les mêmes ustensiles en courge, en usage chez les Baras et les Tanalas. On voit aussi quelques lambas,laine et coton, de provenance étrangère; mais la majorité est fidèle au lamba en coton bleu indigène. Fourberie. — Il est un point sur lequel les Sakalaves ne le cèdent à aucune peuplade de l'île, c'est la fourberie. Doivent-ils ce défaut à leur fréquentation des Cafres, dont il ne sont séparés que par le canal de Mozambique, maisdont ils ne rappellent pas le type, ou aux tribus océaniennes avec lesquelles on prétend qu'ils ont une commune origine?La chose est sans grande importance; ce qu'il a de sûr, c'est qu'il est impossible de trouver des gens plus menteurs. Comme paresse, ils occupent aussi un rang honorable, sinon le premier. Chaque étapeest marquée par un trait de leur duplicité. AFolakandrambo, pressé par lesHovalahy nyAntarasdeporter leurplaceles bagages des tirailleurs, le chef se déclare tout prêt à ce service; il se met en peine de rassemblerson monde; mais, au bout d'une demi-heure, pas un homme n'est venu et, de guerre lasse, on se remet en route avant qu'aucun n'ait paru. A Manja, ils s'engagent à accompagner le détachement jusqu'à Befamoty, mais ils s'arrêtent à mi-chemin et ne cèdent qu'aux menaces pour dépasser Bevita. ,A Befamoty, ils prétendent n'avoir pas de riz et n'offrent, pour la nourriture des tirailleurs, que de la farine de tavolo; cependant, de belles rizières sont à proximité. A Vondrove, ils trompent sur tout: sur le nombre des habitants, sur les ressources, sur le chemin à suivre pour aller à Amborovoky, et qu'ils allongent à plaisir. A Marolafy et dans toutes les localités au bord du Mangoky traversées avant d'arriver à la côte, c'est sur distance à parcourir que portent leurs mensonges. Au sud du fleuve, c'est la même antienne. A Marombe, ilsdisent ne pas connaître le village d'Iotry, situé à une journée de marche, et avec lequel ils sont en continuelles :

la

à

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relations.


A Ampasilava, après avoir promis de guider la maison, ils s'échappent par deuxfoisau moment du départ. A Betsiaka, c'est pis encore, l'égarer, ils l'abancar après avoir cherché donnent loin de tout chemin, en pleine montagne. Vezos. Les Sakalaves de l'Ouest appartiennent à la familledesAndraïvo— las; ils se subdivisent en deux groupes : les Masikoros, qui habitent l'intérieur, et les Vezos, qui résident sur la côte. Ceux-ci sont excellents marins et ne vivent guère que du produit de leur pêche, contre lequel ils échangent les bœufs et le mais chez eux, il n'est guère question de riz. Ils montent despirogues de mer, très différentes des pirogues de rivière. Ces embarcations ont 7 à 8 mètres de longueur et 0m 60de largeur. Deux bâtons de 4mètres sont attachés transversalement, à environ un mètre de chaque. tribord, ex.tl'émiIÓ de la pirogue et reliés, à babord, par une traverse semblable, à parun gros flotteur presque aussi long que la pirogue. La barque acquiert, par cette disposition, la même stabilité que si elle avait 2 mètres de largeur. L'embarcation marche à la pagaie ou à la voile. Celle-ci est une pièce de toile d'environ 16 mètres de superficie, supportée par deux mâts de 6 mètres prenant appui, d'une part, à chacun des angles supérieurs de la voile, de l'autre, au fondde lapirogue où ils se réunissent forme de V. Au sommet de la voile, le numéro, en <ïtlc portent en France les barques de pêche est remplacé par un grossier dessin figurant des hommes, des caïmans, un bœuf à bosse, etc. Les Vezos n'aiment pas à s'aventurer dans l'intérieur et vivent en assez mauvaise harmonie avec les Masikoros. Masikoros, — Cette fraction des Andraïvolas cultive beaucoup le maïs, qui Pousse plus facilement que le riz, et élève de nombreuxtroupeaux que lui procurent ses incursions chez les Baras. Ses expéditions vont souvent fort avant dans l'Est, puisque les habitants Befamoty de sont courammentaccusés d'avoir dérobé desbœufs U à Menamaty. Cela ne veut pas dire pourtant que les Sakalaves soient très braves. Ils agisent par surprise lapeur paralyse la défense de leurs adversaires, chezlesquels Ils ontsouvent des intelligences. Ils ne connaissent quel'offensive et la guerre d'embuscade; la défensive les met dans le désarroi. Dénombrement.— qui précède suffitpour montrer la difficulté d'une évaluation approximative de cette population. Dans la région traversée, il semble qu'il peut avoir y Folakandrambo, 200 habitants àManja, 100 Ambaniandros et 400 Sakalaves; il Beviha Befamoty, 300 habitants à Vondrove. 100 ; à Amborovoky et dans tout le déll; un millierenviron à Ambohibe, 200 habitants à Morombe, 150 à Salry, 300 Bevondro Ampasilava,300 Betsioka,de 600.

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Culte.

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Les Sakalaves paraissent avoir conservé, plusque lesautres peuplades, l'usage des sacrifices. Dans chaque village, on voit de grands pieux fichés


en terre, qu'ils enduisent de graisse lorsqu'ils veulent se rendre favorables leurs dieux ou les mânes des ancêtres, et non loin un Kibanimbilo. C'est une plate-forme étroite, en roseaux, au sommet de laquelle conduisent des marches très hautes, en roseaux également, ou bien des échelles grossières, que l'on applique lorsqu'on veut y monter. On voit aussi chez eux, comme, d'ailleurs, chez les Baras etles Tanalas, des têtes de bœufs fichées dans les nids dg fourmis, en guise d'ex-voto. Dialecte. — A mesure qu'on s'avance dans l'ouest, le langage diffère davatange de celui qui est usité, soit en Imerina, soit dans le pays betsileo; mais la dissemblance s'accentue encore plus chez les Sakalaves, par suite de leur fréquentation avec les Arabes. Par exemple, le salut ne se traduit plus par la forVeloma Ladifficulté de se faire comprendre à l'aide mule mais par Salam d'un interprèteamboniandro s'augmente de la mauvaise volonté qu'ils mettent à saisir la pensée lorqu'on leur demande quelque chose qu'ils ont dans la tête de ne pas faire. Armement.—Masikoros et Vezos professent théoriquement une grande affection pour la France, qui leur fournit leurs armes. En réalité, la plupart de celles-ci sortent, en effet, de la manufacture de Saint-Etienne. Ce sont des fusils à pierre, armés comme ceux des Baras. De même, ils ont, comme ces derniers, des sagaies et un équipement orné de boutons de cuivre. En dehors des fusils à pierre, ceux du sud doivent posséder quelques armes Snider, car plusieurs cartouches de ce modèle ont été trouvées dans la brousse, près de Betsioka. La ruse des Sakalaves est peut-être égalée par leur pusillanimité et leur lenteur à prendre une décision, de sorte qu'une troupe faible effectif peut parcourir rapidement leur pays sans danger sérieux. Elle courrait, au contraire, des risques en prolongeant son séjour, car lorsque les Sakalaves sontdix contre un, la nuit ou dans une embuscade, leur ardeur au pillage les rend capables d'un mauvais coup. Caractères communs aux chefs. — Chez les Baras, les Tanalas et les Sakalaves, la royauté est héréditaire. En général, les chefs ont l'apparence très énergique ; mais cette énergie est surtout physique. Lorqu'il s'agit de prendre une décision, ils sont fort embarrassés. Ils ne brillent pas par vivacité de leur intelligence et ils sont toujours escortés d'un ou deux conseillers, souvent des vieillards, qui commentent lès discours qui leur sont tenus et les guident dans la conduite à suivre. Aussi, jamais ces rois ne décident-ils immédiatement sur ils prennent leur temps, réunissent leur conseil et renl'objet d'une demande dent réponse après un temps assezlong. Souvent, toute la population mâle est appelée au conseil. Elle se rassemble alors sous un tamarinier, au milieu ou à l'entréedu village. Isolé, cet arbre atteint des proportions très grandes et l'on ne peut souhaiter plus poétique salle de délibération.

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III.

ÉTUDE ÉCONOMIQUE

1. — Voies de communication A la base de l'étude économique d'un pays, se place l'examen des voies suivies par les populations dans leur commerce habituel. Sont-elles nombreuses et bien tracées, c'est l'indice de relations fréquentes et d'un trafic important; rares et mal frayées, elles marquent des transactions insignifiantes et un état voisin de la barbarie. On en trouve de l'une et de l'autre espèce dans la région du Mangoky. Menamaty.— A Fianarantsoa, cette région passe pour être Ikalamavona du domaine de l'inconnu l'Est peu d'habitants s'y sont hasardés, car le Nord, elle Sud offrent bien plus de facilités pour les échanges; mais, deux jours de Marche, Ikalamavona, on rencontre des gens qui ont parcouru une notable partie du pays; généralement, Menamaty est le terme de leurs pérégrinations;là, ils échangent la verroterrie oules lambas qu'ils ont apportés contre des bœufs qu'ils ramènent chez eux par Mahareza, Doty, la rive gauche du Mangoky; Vohibasiana et Fitampito. De ce dernier point à Ikalamavona, le sentier utilisé pour les communiquons de ou vers Midongy est large d'un mètre; ailleurs, il se réduit à une simple piste. Comme la route est assez fréquentée, on pourrait à la rigueur se passer d'un guide. La traversée du Bongo-Lava offre seule quelques difficultés. Suivant la coutume indigène, la piste escalade les pentes qui conduisent directement aux cols ou dévalent le long des torrents, sans qu'aucun lacet vienne atténuer leur raideur. Telle qu'elle est, elle n'est doute pas impraticable aux mulets, mais sans il faudrait quelques modifications de tracé pour en faire un bon chemin muletier. Il aurait intérêt à éviter la double traversée du Mangoky à Vohibasiana y et Ambanirano et à demeurer, entre ces deux points, sur la rivedroite. Sur la rive gauche, il doit exister un sentier de Fitampito à Isalajea. De là, On gagne Ambodirano, sur la Mananantanana. Selon toute probabilité, il y a une communication à travers la montagne entre cette vallée, celle du Tsimandao et celle du Menamaty. Dans cette hypothèse, on irait de Fianarantsoa à Menamaty sans avoir à franchir le Mangoky. Il reste à déterminer si la traversée de la Mananlanana, du Tsimandao et des monts Itimaoly et Tsimandao n'offre des pas Ifficultés contrebalançantles avantages de cette voie théoriquement plus courte. Menamaty Manja.— Si Menamaty est considéré comme le terme des migrations , des Betsileos ou le point de départ de celles des Baras vers l'Est, ftloJa est l'objectif des Tanalas et des Baras qui se dirigent, dans un but de négoce, vers la côte Ouest. A Menamaty, les habitants ne savent pas ce que c'est que la mer vaguelent, ils en ont entendu parler à Manja, mais ils n'ont poussé la curiosité pas P us loin. Ils ne s'écartent pas non plus de l'unique routepar Volambita etv §

à ;

à

à

à

;


Marirano.Celle-ci n'a qu'un inconvénient, c'est d'emprunter, pendant presque tout le parcours de Menamaty à Behara, le lit sablonneux du Mangoky. Comme la berge est peu accidentée, il sera facile de remédier à cet état de choses et l'on sera en possession d'un bon chemin accessible dès maintenant aux mulets

chargés. Menamaty Ankazoabo. — Il y a un chemin sur la rive gauche, conduisant par Vohibasiana et Fanjakana dans la vallée du Sakanavaka; mais la tribu d'Inapaka,lechefde Fanjakana, vit en mauvais termes avec ses voisins, qui évitent de passer sur son territoire. Lechemin ne traverse pas un pays très

à

accidenté, mais il est presque constamment sous bois et ne doit pas être facilement praticable aux convois, même à ceux constitués uniquement par des porteurs. Il est absolument indispensable et urgent qu'il soit mis en état d'être utilisé par les troupes. Un sentier, dénommé par les Baras chemin des fahavalos ou des Sakalaves et suivi par ceux-ci lorsdes razzias qu'ils exécutent dans la vallée du Menamaty, traverse le royaume d'Impoinimerina et aboutit au confluent du Malio et de l'Iseheno; il gagne ensuite Ankazoabo. C'est une voie de pénétration améliorer et à surveiller. Ankazoabo à Morombe. — La vallée du Sakanavaka communique à son sommetavec Ranohira et Tulear et, au delà du Mangoky. avec celle de Marirano. Les peuplades des deux rives vivent en bons termes et leurs relations paraissent fréquentes. Du Sakanavaka à Vondrove et à Befamoty, il ya certainement des chemins, Sakalaves viennent voler les Baras; mais ces relations peu aimables puisque ne doivent pas emprunter des voiesbien frayées et, là encore, il y a des travaux à entreprendre. Pour la même raison, presque tout est à créer pour établir une liaison entre Ankazoabo et lacôte, vers Morombe, par Bevondro et Iotry. Cependant, un sentier existe déjà dans cette direction, en partie suivi pour la traversée du BemarahaparM. Bastard. Si les considérations militaires n'exigeaient pas son aménagement, l'intérêt de la colonisation l'imposerait promptement on obtiendra sans trop de peine un bon profil muletier. La voie ainsi tracée serait la plus courte de Menamaty et de Fianarantsoa à la côte Ouest. Elle abouti' àun port abritédes vents du Sud et protégé contre les coups de mer par une ceinture de récifs; elle a donc des avantages, mais elle a, par contre, l'inconvénient de n'être pas suivie. Actuellement, toutle transit se fait par Manja. Manja à la côte. — L-t, sont établis quelques marchands hovas et deux Indiens qui ont avec la côte trois points de contant, savoir: Morondava, par Mahabo; c'est la voie la plus longue (six jours), mais la plus fréquentée; elle est présentement surveillée par nos troupes. Ma'seroka, ou plutôt Ankoba,que l'on gagne en deux ou trois jours par la

à

les

;


;

vallée de la Manja les marchands de sel empruntent volontiers ce chemin et il est à craindre que les contrebandiers n'en fassent autant. Ambohibe, à l'embouchure du Mangoky. Plus longue de deux jours que la précédente, cette voie, passant parVondrove, n'est guère utilisée, mais pourrait l'être pour le ravitaillement de Manja, dans le cas de la création d'un dépôt de vivres à Ambohibe. Jusqu'au fleuve, elle ne présente que de faibles pentes seule, la descente surVondrove aurait besoin d'être rectifiée pour que tout le parcours fût doté d'un profil carrossable. Quand au tracé, il y a tout à faire, puisque la route se reduit à un étroit sentier dans les parties boisées. De Vondrove, il y a tout avantage à emprunter la voie d'eau pour les transports, Le passage du mont Manangalata est ardu, non seulement à cause despentes, mais surtout par suite de l'épais fourré au milieu duquel le sentier seglisseen brusques lacets. Il devra être élargi et corrigé pour la facilité des communications par terre, qui sont ordinairement plus rapides et qui, une fois cet obstacle passé, n'offrent plus de difficultés jusqu'au sommet du delta, et même jusqu'à Iambaho, Là, il faut, de toute nécessité, seservirdespirogues, car n'existe pas de chemin réellement praticable dans le delta, vers Ambohibe. Voies à établir. Pour résumer, et en tenant compte des courants déjà — existants, il y a lieu d'organiser, dans la vallée du Mangoky, les voies suivantes au profil muletier : Midongy (qui devra être relié Ambositra et, par là, à la côte Est et à avec Tananarive), Vohibasiana, Doty Beroroha, par la rive droite, Volambita, Manja (embranchements sur Mahabo et Ankoba), Vondrove, Kiliabo, Amboro-

;

il

et

Vondrove..

voky,Iambaho.

Fitampito, Isalajea, la rive gauche, Ambodirano, Menamaty, Fanjàkana, par Mangarano, Ambohimandroso (ou Ambalavao), Itsifahy, Iamboboka,Andabo, Maromiandra,Mandabe, Ankazoabo, Bevondro, Iotry, Morombe. Ces voies seraient reliéespar des transversales déjà fréquentées et en partie améliorées sous l'impulsion des postes d'Ihosy et de Ranohira, en suivant les ces de l'Ihosy, du Menamaty avec prolongement sur la rive droite du ngokv, du Malio, du Sakanavaka et de l'Ampasilava. Voiefluviale. — L'étude hydrographique a déjà fait connaître dans quelle faible mesure est utilisée la voie fluviale quels services elle peut rendre ; pour la compléter, il est bon de préciser entre quelles limites il faut s'en assurer Usage,

et

a^° l

D'après

ïîe'

être

employée exclusivement d'Ambohibe à ce qui précède, elle doit et, à partir de ce point,jusqu'à Vondrove, pour les transports de maté-

seulement. D'où il suit qu'à Vondrove, il faut créer une petite tête d'étapes ronteoùl'on puisse opérer le débarquement, aussi bien pendant la saison quependant la saison des pluies Iambaho ne sera qu'une escale etle port ru maritimesera Ambohibe, ou plutôt la bouche de Kelifaly. Là, on disposerade


toutes les ressources du village et on surveillera ce port, dont le trafic est, par moments, assezimportant. Andalanda est dans un îlot, où l'on ne peut s'étendre et d'où l'on n'a aucune action sur l'extérieur.

§11. —Commerce Par ce qui vient d'être exposé au sujet des voies de communication, on peut inférerque le commerce n'a pas une grande intensité. Cependant, il existe à l'état rudimentaire. Echanges. — Les Betsileos d'Ikalamavona viennent acheter des bœufs à Menamaty ; ils les paient, comme il a été dit, en lambas et en verroterie, car ici il n'est pas question de monnaie. Dans les localités maritimes, on faitusage de la monnaie française, dont les commerçants indiens connaissent parfaitement la valeur dans l'intérieur, on ne fait que des échanges en nature et les besoins des habitants ne permettent pas de les faire porter sur des articles variés. On ne sort donc guère des aiguilles, des toiles, des perles en verre ou en porcelaine, et surtout des grosses perles, argentées ou dorées,en filigrane, de mauvais goût et de mauvaise qualité, que les commerçants français ont le tort de ne pas faire fabriquer et qui proviennent, pour la plupart, d'Allemagne. Les fusils, la poudre et les balles sont également des objets très recherchés, mais qui sont ou vont être prochainement prohibés. Indigo, caoutchouc. — Les gens de Doly vendent l'indigo à Mahabo ceux de Mahereza et, généralement, toutes les populations voisines de la forêt, font, par la même voie, un petit commerce de caoutchouc. Bœufs,moutons.—Dans vallée Sakanavaka, untrafic plusimportant susceptible de quelque avenir, surtout si on lui crée un débouché vers Morombe, est celui des bœufs et des moutons. Il est difficile d'évaluer les quantités annuellement exportées mais, parmi les bovidés, il y en a de remarquables rappelant, par leurs formes carrées, la race Durham, et cela, aussi bien à Ankazoabo que dans toute la région au sud du Mangoky et même dans la clairière de Marirano,

;

;

la

-

du

et

;

aunorddufleuve.

Les moutonssont moins beaux et toujours de cette espèce à large queue améliorer que l'on rencontre en Imerina ; ils ont la laine courte et il faudrait pour en obtenir un rendement lucratif. Les chèvres,qui sont en assez grande quantité sur la côte, sont, au contraire, de belle venue et, au point de vue comestible, supérieures aux moutons. Elles 1 donnent lieu à quelques transactions. Miel. — Dans le royaume d'Impoinimerina et chez les Baras-Be, on élève des abeilles le miel est consommé sur place quant à lacire, il est possible qu'elle soit récoltée et exportée vers la côte. Or. — L'or est absolument inconnu dans le paysbara ; quant aux Tanalas., ils se défendent d'en récolter la moindre pépite.

les

;

;


Salines. — Il existe à proximité de Manja, vers Ankoba probablement, des salines qui produisent un sel excellent et très beau. Il en est expédié une certaine quantité vers l'intérieur, et principalement par la voie de Mahabo ou

parMajunga,

§

III. — Industrie

Intérieur. — L'industrie n'existe pour ainsi dire pas dans la vallée du

Mangoky. Elle se réduit, en effet, au tissage du colon, qui pousse à sa guise. Il y a fort peu d'angades, letravail des rizières se faisant par les bœufs; celles qu'on trouve proviennent du Betsileo ou de la côte. Les sagaies sont, pour la Plupart, fabriquées à Zanzibar. L'industrie du fer est à peu près inconnue. La construction des cases ne demande pas de grandes connaissances en charpenterie, car l'emploi de bois en grume et de roseaux est presque exclusif. On ne peut guère citer que la case de la reine, à Menamaty, qui soit confectionnée avec des

madriers.

L'ajustage des chambranles et le dressage des portes se fait à la hache. En certains endroits, on fabrique du toky, en brûlant les fruits du sakoa du tamarinier, mais il n'y a pas là une véritable industrie et la consommation locale vite épuisé les quantités produites. a

et

Industrie maritime. — La côte présente une activité qui contraste avec l'inertie de l'intérieur.

Construction de chaloupes. À l'embouchure du Mangoky, se trouvent — deux ateliers de construction de chaloupes. L'un d'eux-est établi à Andalanda; Il est dirigé par un fils du capitaine Pépin; l'autre, à Ambohibe, appartient un créole mais, à côté de lui, les indigènes fabriquent eux-mêmes leurs pirogues de

à

;

mer. Cette branche est prospère et l'occupation de la côte, avec les transports qui en seront la conséquence, ne pourra que lui donner un plus granddéveloppement.

Pêche. Morombe paraît appelé à un certain avenir comme port d'emarquement — du bétail et aussi du bois provenant de l'exploitation prudente et

,

Méthodique de la forêt voisine. Maintenant, les habitants s'y emploient à la pêche du poisson, du homard, qui se rencontre assez abondamment dans les parages des îles voisines, et, enfin, des coquillages. Il y beaucoup d'huîtres perlières, très recherchées pour la nacre celles produisent, mais qui contiennent très rarement des perles. Un colon e" faitla récolte et les envoie à Marseille, où la vente s'opère dans des condi 10ns avantageuses. L'ostréiculture et la pêche méthodique du homard seront certainement,

a

d spécialistes, la

pour

source de rapides et larges bénéfices.


Les indigènes ramassent aussi,pourleur propre compte, des coquillages en

forme de conques, qui servent parfois de cornes d'appel. Ils les colportent dans l'intérieur et. il n'est pas rare d'en trouver chez les Baras, jusque dans la vallée du Tsimandao.

IV. —COLONISATION Etat actuel. — Après avoir étudié le pays, ses habitants, ses voies d'accès et ses productions, il convient d'examiner le parti qu'on en peut tirerau point de vue de la colonisation. Actuellement, il n'y a dans toute la région que trois colons: Pépin, capitaine de la marine marchande, qui navigue les trois quarts de l'année et se repose, pendant l'hivernage, dans une installation sommaire qu'il a crééc à Andalada, à côté du chantier de construction de chaloupes que dirige un de ses fils. M.

Par son instruction, son long séjour sur la côte, qu'il fréquente depuis cinquante ans, M. Pépin était tout désigné pour représenter l'autorité française. dans cette région et de fait, il sert d'intermédiaire obligeant entre M. Samat et le résident de Tulcar d'une part, et les chefs du pays de l'autre. Gaston, créole constructeur de chaloupes à Ambohibe; il a piloté le canot de la Surprise sur le bas Mangoky. M. L.

Lafont, établi à Morombe, où il se livre au commerce des huîtres perlières et des coquillages. Il a commencé un jardin potager etl'élevage des bœufs. M.

En somme, il n'a encore été rien entrepris de sérieux et, cependant, il y a, dans tout ce pays, de nombreuses richesses naturelles à exploiter.

Forêts. — Dans la partie voisine de

la côte, la forêt est encore assez bien conservée, grâce à l'humidité du sol, qui la défend contre les feux de brousse. Il y a place non pour de grandes affaires mais pour line exploitation restreinte, car il importe de ne pas épuiser tout d'un coup, d'abord lesespèces

précieuses, puis les arbres et lianes à caoutchouc. Morombe paraît indiqué comme centre de direction et de surveillance, ainsi que comme port d'embarquement. Dans l'intérieur, on devra s'appliquer à conserver les massifs existants co aérant les !::ous-bois). et se borner a couper les. arbres nécessaires àla consommation locale. Peut-être pourra-t-on autoriser l'exploitation partielle des bandes boiséesen bordure du Mangoky. Dans cas on tentera de se servir du fleuve pourfaireflotter jusque Ambohibe les bois abattus; mais cette exploitation exigera une grande surveillance. !¡;

ce

,


A part calcaire, qu'on peut chercher extraire Bemaraha, du du cristal roche qu'on peut tirer

Richesses minières.

de la chaîne du du Bongomica et de Lavaou du mont Vohidava, à l'est de Behelatsa, il n'y a pas grand espoir de découvrir de gisements de pierres ou de métaux précieux. le

à

obtenus

Agriculture. Dans l'agriculture réside tout l'avenir de la région. Les

résultats

sans efforts par les indigènes montrent ce qu'un colon sérieux, avec quelques capitaux, serait en droit d'espérer.

Tout le pays sakalave se prète à l'élevage, mais il y a place pour des installions grandioses, dépuis le lac Iotry jusqu'à Betsioka. On a vu que les légumes réussissent parfaitement à Manja et à Morombe les clous de girofle, les orangers, : les citronniers trouveront le même climat qu'à Stc-Marie. Le cotonnier d'Amérique peut donner.de beauxproduits.

Enfin, des essais de plantation devigne et d'oliviers seraient probablement couronnés de succès. Dans la vallée du Sakanavaka, la terre est moins riche en humus, mais promettrait encore une exploitation rémunératrice. Il

n'est pas jusqu'à la vallée de Doty qui ne puisse devenir le théâtre d'expérténces heureuses. On aura à vaincre une difficulté résultant de la rareté et de eloignement des débouchés mais, lorsque les routes seront faites, que lapopu; lation aura augmenté, les échanges pourront se faire dans de bonnes conditions.

-

Climat. Le tableau ci-après donne U:1 aperçu du climat; il est à noter Çuil se rapporte aucommencement du printemps et le soleil était, à cette que -

au zénith.

epoque,.

-

En éliminànt les températures prises aux stations de Midongy et Andakana, omplètement dehors de la région étudiée, on trouve un maximum moyen en Journalierde33°

6.

D'après M. Pépin, la saison des pluies s'établit régulièrement sur la assez ot:, du 1er décembre 1er En dehors de cette époque, il y a quelques au mars. llCs d'orage, mais celle du 10octobre paraît avoir été la première de saison. Les cyclones sont assez

fréquents pendant l'hivernage.

Les vents soufflent généralement de la côte vers l'intérieur (de l'Ouest par Sequent), jusqu'aux monts Bemaraha. A l'Est de cette chaîne, c'est la mOllSson d'est qui domine. On a déjà

noté, sur les indications, de ents du Nord et du Sud sur le littoral.

M.

Pépin, l'alternance variable des


TURE id. Isa~ea. id.

Relevé des températures à 3 heures du soir (thermomètre sec abrite) DATES

TEMPÉRA-I

1

1

ALTIDUDE

STATIONS

OBSERVATIONS

27Sept. Vohitseranana 940m25° 28—Fitampito~20m28° 29

30

— —

Midongv

l~Oct.

I.450m

1.450™ 600m 640m 620m 440m 470m 340m 300m 290m 290m

24° 24° 26° 28° 38° 34° 34° 35° 38° 36° 36°

350m 480m 430m 570m 380m

36° 38° 34° 34° 34°

12

-—Campement surle --- Ambatovorv. -- Beroroha300m35°Orageà10h.soir - Volambita. Ambondl'ombe.

13

2 3

4

5 6 7

8 9

10 11

Yohibasiana

Bekinoly

Habebeaka, Dotv Mahereza

Menamatv

- Maril'ano Orage 5h.son" Campement (Mahasoa) 340m36°340-d» soir h. soir lo Befamotv soir id. 17— -- Vonclrove. Kiliabo Briseouest Marolafy. -obs. du sud-ouest Andatanda. Non. -- id du sud Ambobibe 5m du nord , -- Morombe. Campement. -- lotry Bevondro - Ampasilava. Bctsioka -— Campement (Ampandrano) Orage 9b. soir (1"an.1a). 1erNov.Maha'joarivo720m26°Orage 1h. soir -- Iaboronlsy -- Ankazoabo Itandrano480m3G°Orageà7h.soir - Beherika soir

<14

16 16

Manja

à9h. 34°

20

75m 20m

36° 33°

21

5m

22

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23

24

25 26 27 28 29 30 31

2 3

4

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5

6 7

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----17— 8 9

10 11

12 13 14 15

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18 19

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Mangarano Campement (Ivonam). (Irevo) id.

Brise

200m 350m 540m

720m 630m 460m

28° 34° 38°

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34° 35° 35°

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50m 90ul 100m

340m 340m 350m 410m

Mandabc. Maromiandro470™ Anadabo. Behelatsa..,. , lisifohy

Non.obs.

Andakana1.080m

Non.obs.

Iaborano Jamboboka

id

Ambohimandroso

Il.

36D

27° 300 30° 28° 32° 36° 37° 38° 34° 34° 32°

5

360

340m 80m

18 19

à à 10

565m HOm 8iOm 720m 810m 810m 90om

36° 37° 36° 32° 329

33° 30° 28° 23°

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à

à

Orage

à10h.

9

Orage à h. ,oir Orage a 9 h. son


Salubrité.

;

la

Toujours d'après la même source, côte jouit d'une certaine salubrité pendant la saison sèche cependant, tousles Malgaches du détachement, originaires du Betsileo, y ont ressenti les atteintes, bénignes, il est vrai, de la fièvre. Pendant lasaison des pluies, cette maladie endémique règne en permanence. , L'intérieur passe généralement pour malsain, peut-être acause de la haute. l°rnpérature mais aucune observation sérieuse n'a encore été faite par un Européen. Il est difficile de savoir quelle valeur on peut accorder à cette opinion. —

;

V.

ORGANISATION

Dans l'immense vallée du Mangoky, la domination hova n'était point exercée ; s Populations nominalement soumises à la France ont besoin d'être surveillées de près. Trop éloignées de fianarantsoa, de Tulear et de Morondava, elles ne Peuvent pas utilement êtrerattachées àl'une de ces trois provinces;elles ne doiventpas non plus être morcelées entre toutes les trois.

Cercles du Bas-Mangoky. La limite actuelle du territoire sakalave — est formée à l'est par les monts Makaya et Bemarivo, En admettant que ces montssoient placés réellement aux points où ils sont figurés sur la carte, cette limite correspond sensiblement, sur la rive gauche du Mangoky, au dos du terrain qui borde à l'est le Menamaty, jalonné par les hauteurs de Vohibasiana et. se prolonge jusqu'au mont Isalo. Tout le terrain à l'est de cette limite est ous l'influence directe des postes de Midongy d'Ihosy et pourrait être rattaché ou alaprovince des Betsileos. l'Ouest, il n'en est plus de même. Entre l'Isalo et le Bemaraha, sont les Baras Imamonos d'Impoinimerina. action de ce roi se fait sentir au Nord du Mangoky et des relations assez fréquentes existent, ainsi qu'on l'a dit, entre Marirano et la vallée du Sakanavaka. LesHovalahynyAntaras de Marirano communiquent, de leur côté, avec Manja et, par là, avec Mahabo et Morondava, tandis qu'Impoinimcrinaprend le mot ol'dre de Tulear, dont il est séparé la chaîne departage entre le Mangoky par etl'Onilahy et,par le fait, fort éloigné. Il s'en suit que ces tribus, qui ont les mêmes intérêts, reçoivent deux impulsions distinctes il paraît rationnel de les placer sous un même chef, à portée elles et dans le même district. Au delà du Bemaraha, le pays est peuplé par les Sakalaves Andraïvolas. j,Ur eux, le fleuve, navigable depuis Vondrove, est plutôt un trait d'union barrière et l'autorité d'Andrianamanga, par exemple, s'étend au Nord COlnule au Sud du delta. Le roi Beretra déjà reçu une sorte d'investiture sur la partie du territoire a 8 k avoisine Tulear, mais son influence ne dépasse pas Betsioka. Elle muraitquiatteindre Raitivoko, le roi. d'Ampasilava, qui semble devoir être s,K u Adonné ord à Andrianamanga. A

;

une

«

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Tous les Sakalaves du bas-Mangoky et de la côte, y compris ceux de l'ancien sous-gouvernement de Manja,peuvent donc facilement être groupés sous un même chef militaire. Il est fait exception, toutefois,pour Sakalaves les plus voisins de la province de Tulear, car, dans cette race, l'esprit de nationalité n'existe pas et s'ils devaient tous êtreplacés sous le même chef, le « territoire sakalave» engloberait la banlieue même de Tulear. Au Nord du Mangoky, les communications sont, pour ainsi dire, journalières de Marirano à Manja au Sud, des sentiers existent et les relationssont possibles entre les royaumes d'Andrianamanga et d'Impoinimerina. On a vu qu'il était de l'intérêt de la colonisation de les développer mais ce qu'il importe, avant tout, de considérer, c'est que le ravitaillement se fera par la côte et que, par conséquent, le commandant supérieur du secteur de l'est devra avoir autorité sur, la base de ravitaillement située dans celui de l'Ouest. Morondava Tulear étant desservis par l'annexe des Messageries Maritimes, il sera très facile d'organiser le ravitaillement d'Ambohibe par chaloupes ou dernières, remonter jusqu'à pirogues, lesquelles pourront, tout au moins Vondrove. On trouvera sur place la viande et une certaine quantité de maïs et deriz.; mais, par suite de la paresse des habitants, qui ne cultivent guère au delà deleurs besoins, il est à prévoir que des envois complémentairesde riz seront nécessaires.

les

;

;

et

les

VI.-CONCLUSION Bien des causes ont empêché de faire aussi complète qu'elle le mérite l'exploration du Mangoky. Il n'est pas nécessaire de les énumérer; mais elles ont produit leurs effetsdans le présent travail, où l'on constatera bien des lacunes. Celles-ci ne tarderont pas à être comblées parles postesinstallés progres-

sivement dans la région. Une chose paraissaitavant tout désirable : avoir, sur une contrée absolument inconnue, un coup d'œil d'ensemble embrassant les détails les plus importants et capable de renseigner sur la direction à donner aux reconnaissances complémentaires, aux opérations ultérieures et au mouvement colonisateur. Décembre 1897. G. DE THUY, Capitaine de la légion étrangère.


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