Volontairesetrangers1915Au Service de la France Les Volontaires Etrangers de 1914

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Les Volontaires Etrangers

1914 La France a des volontaires ~trangers, L’Atlernagne, etle, a des d~serteurs. ALBEST t)i~ Mw4.


IRJNCIPAUX OUVRAGES t~EM.-~.POINSOT

Poésie. Les Minutes Profondes.

Bomans: La Joie des Yeux. — Toute Ia Vie. — Sur le Goultre. En collaboration avec G. Normandy: L’EcheUe. — La Mortelle lmnpuissance. — La Faillite du Ttéve. — MMes. — Amours. — Le Peu pie. — Le Pastel enchanté, Art et Critique: Littétature sociale. — Esthétique Régionaliste. — Le Tempit qu’on rebâtit. — Constantin Meunier. — Petit Brévinire de ~aVie. Théfttre; Loin de Ia Rive. En collaboration avec G. Normandy: Anarchistes (3 actes). — Les Vaincucs (3 actes).

Ristoire: La Duchesse de Berry. — La Vie galante aux Tuileries sous h Second Empire. — Les Volontaires étrangers de I9i~. Anthologies: Poètes normands, — Théâtre français. — Poètes du Rire. — Poètes socisux. — Poétes patriotiques. (eu collabor.ztion).

DIJON~IMP. DATuANTIERE.


M.-C. POIN~OT ~AU SERVICE DE LA FRANCE LIES

Volontaires 1~trangers de

1914 Preface de M. Paul

DESCHANEL,

DE L’AcAr~m~MIE FRAvçAISE

Président de Ia Charnbre dot Députés

DORBON -AINE 19, BOULEVARD HAUSSMANN, 19 PARIS


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ifl TIRE DR Ct OUVIAGE:

exenaplaires sur papier des Manufactures irn/triales du Japon ntunfroiis is I 4 10.

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AUX VOLONTAIRES ETRANGERS ENRÔLES AU SEKVICE DE LA FRANCE EN ~9I4

Aux héros fraternels et glorieux qul, mélant leur sang au nôtre, C)

arrosérent les sillons d’oü jailliront La Paix et Ia Liberté définitives de lAncien Monde, Je dédie Ce tableau de leur ferveur et de leur vaillance. M.-C. PoiNsol.


LETTRE-PREFACE A L’AUTEUR

.Monsieur, Je vous retnercie de l’occasion que 00115 vou1e~ bien m’offrir de rendre hoinmage a l’cruvre palriotique accent— plie par les Amities Françaises. Par une sorte de pressentiment, c’est a Liege, a Liege dent l’hCroIque résistance a sauté Paris, que cette Association avait fail ses premiCres ar/lies. Dans le grand drame qui boulez’erse le tuonde, cue est devenue le centre de rallietnent, le foyer de bits les éiran— gers alt cceur francais, gui sent accourus pour défendre noIre sol. Le soir dii 3 cotU, 8.ooo lIchens s’engagent sons ses auspices. Ricciotti Garibaldi pious do/me ses enfants deux d’entre eux tombent en cette Argonne oi~Ia Revolution a sauvC la hiherté du monde. —


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.

arrn-PSFAcR

A

C*uraua

Partout nAmitièsPrancaisesouvrentdespenniatunas,

oh tiles aceueillent Its Polontaires & ions $ys AlsaclensLorrauns (civappant 4 Ia domination aJiensande, Slaves, Heil#.nes, tout remplis Ic sio.c communs exploits, Ottomans sccouantd’avance le joug Ic lairsgoutvrnants oublleux a ingrats, Hollandais clainrqants, Polossais, Roumains fidilesh leurs origines,Arminlens,Syriens tails 4 IaFrance depth les Crolsades, Suisses, Esfl nob, Amlricauns asseciant an cake is Washington ccliii I. Lafayette a tie Rxhambeau, Tchiqaes, Lssxemlvurgeois, Poruugais, RNsillens, Seasidinaves, eufin AnglSls, Belges a Serbes habitant Path,— je lee ciiedans rt’dn suhue oh ils soul anus, — deinandent 4 s’engager dane ems rangs. Je due airs was cdte jeunesse entlwi3iaste qui salle son gludreux sang 4 cdiii de ems flls, ofrant thai 4 la France~airs lear vie, Ia s*ompense a comme le symbole It sa magmfique histoirel Vans wtre Imouvanie relation, was conic ccl épisale : tin Polonais engage’ dans r4~,..a francaise as, la nuit, chanter 4 mM’oix, prisits tranchies ailemanie:, is Six airs it son pays;desPolonais is Mrsnleallemande eve rlsistent pss avis souvenirs que as chants baillent en burdine, ci vienevent 4 twa:.


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LETTRE-P~FAcE A h’AUTEUR

Cette anecdote ni’en rappelle une autre, gut m’a contie un de ines ainis Son Jils est, La unit, thins in iranchéc, /i quelques nzètres des lignes enneinies. Tout a coup, on l’appeile, a voix basse a Ka.’nacad / a D’aborJ, ii se déjie. Mais lautre a Ne craigne.~rien. Je suis Saxon; je sic/s seul: its Prussiens n’arriveront que dans tine heure; je vous prtviendrai... C’est honible, u’est-ce pas ? C’est e~royabie a a Si voits son ffre~irop, vene~? a Oh I ce/a, jamais / L’honneur nous It defend. jVlais c’est horrible, n’esi-ce pas ?... a Je vous ilonne le sens c/c /‘eutretien, qui se prolongc ainsi jusqu’à l’arrivée c/es Prussiens. On!, c’est horrible; mais a travers ccitt e~ouuante, queue grandeur et que a’e beautés I L’~Euvredes Amities Françaises y a cojitribuC ci de ce/a toits les Fran çais doivent liii C/re reconnaissanis. Croyç, Monsieur, a vies sent linen/s dévonés. ....

Paul DEsCIIANEL.


I

Au commencement du mois d’aoi~it 1914, ii se passa cette chose memorable: Une nation gonflee d’orgueil et depuis longtemps ~ résolue a imposer son hegémonie au monde, mit en c~uvresa diplomatie artificieuse afin de provoquer une guerre dont elle pouvait tirer bénéfice malgré les ~? Cnormes sacrifices que lui co~1teraientles hostilités. Elle avait fait sienne l’ancestrale ambition de la ~ famille des Hohenzollern qui, partie d’un petit ~ domaine et d’une grande devise, successivement E~ acheta, gagna ou vola un certain nombre de ternn toires qu’elle réussit a cimenter d’abord en modeste royaume et puis en vaste empire. Sur aucun trône ne se succéda pareille lignee de princes aussi dénués de sens moral que riches de sens pratique et décidés a utiliser pour régner l’alliance de la force et de la ruse. Depuis le jour oü FrédCric le Grand, roi de Prusse, envahissait en 1740 Ia Silésie, sans declaration de guerre, jusqu’au jour on sournoisement Guil— laume II, empercur d’Allemagnc, décidait en 1914


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le conflit européen, cc ne furent, dans l’histoire de ce peuple, qu’annexions brutales et fourberies inqualifiables. Spoliation du Danemarck, partage illicite de Ia Pologne, falsification de Ia dépCche d’Enis, entralnant a la guerre qui nous arrachait l’Alsace-Lorraine, chaque étape de l’agrandissement de ce pays correspond a une infamie. Une âme médiévale y séjourne, mystique et soldatesque, développant l’intelligence des masses dans Ia seule direction des progrès matérids. Là, prosperent le commerce et l’industrie, grace a l’adresse de représentants obséquieux et de mer— cantis souvent sans dignité, d5ingénieurs sans invention, mais aptes a Iacontrefaçon eta l’accommodation, de savatts méticuleuxmais sans envergure, grace aussi a une réclame formidablen1ent organisée, Enflés de leur prestige, de leur esprit méthodique et privC d’idéal, de leur art niégalomane et sans goñt, renseignés par leurs innombrables espions, marque certame d’infCrioritC morale, appuyés sur un militarisme puissant et dur, ces gens pétris dans l’idCe de domination mondiale, virent avec une âpre ~oievenir au bout d’un demi—siêcle d’attente, l’heure on leur vanitC allajt pouvoir dominer de nouveaux terntoires... A cOtC d’eux, une autre nation, la France, a laquelle us ne pardonnaient pas de s’étre relevéc de l’humiliation et de Ia dCfaite, et qu’ils comptaient absorber par morceawc Contraste inipressionnant des


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VOLONTAIRES

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destins! Ici, on a prospéré au gre de pnincipes généreux. On a fait des revolutions pour dégager Ia liberté de Ia gangue des autocraties. On a une histoire mélée de gloire et de bonté. Pendant que Ia Prusse détrousse le Danemarck et dépèce Ia Pologne, notis délivrons Ia Grèce, nous aidons l’Italie a fonder son unite, nous intervenons ~~oureffectuer l’indépendance beige. Pendant que Ia Prusse penpCtue la féodalité, nous cassons partout les chaines de Ia tyrannic et nous dnessons une conscience de justice et de paix au scull des temps nouveaux. Naïveté ! a-t-on dit, mCtne chez nous. Moms féconds en o~uvnesde chair et plus féconds en ~uvnes d’esprit (conime toutes les intellectualités indivi— duelles ou collectives), peut-étre avons-nous un trop dCdaignC, en effet, Ic culte de la puissance maténielle. Mais quel role splendide aurons-nous eu dans le roman de l’HumanitC ! Et comnie notre imprudence de Femine exquise Ct gCniale, senieuse de pensées et de rCves, a plus d’allure que la basse jalousie de l’Hotnnie cuirassé qui guette dans I’ombre Ia minute oO ii bondira pour meurtrir et pour voler Reconstituez briCvement l’agression de 1914 avec les rCvélations documcntaircs dont Ic dossier s’aug— mente chaque jour. Depuis des années, l’Ailemagne s’apprétait a lit lutte, non a une lutte defensive contre l’attaque inattendue de quelque voisin anibitieux, nlais a Ia lutte precise Ct voulue contre la Prance.


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C’est sur Ia France surtout qu’elle jetait ses espions; c’est là qu’elle prépara~tles supports bétonnés de son artillerie de siege, créait des depOts de munitions, se mCnageait des intelligences, Ctablissait des indications stratégiques, bref faisait methodiquement cc qu’on appela si justement l’avant—gucrre. En 1912. dIe augmentait scs effectifs de paix, sans provocation de notre part, et, remarque notoire, prévoyait pour plus d’un milliard d’armements nouveaux qui devaient é?re achevés pour l’dté 1914. En méme temps, sa presse domestiquee cultivait dans l’opinion le virus pangermaniste, prCchait Ia nécessité de Ia guerre, seule issue aux embarras financiers et aux légitimes besoins d’expansion nationale, insultait Ia France et Ia montrait incapable de resister a un choc sérieux. Tout était prêt quand survint, médité par die croirait—on, l’incident de Sarajevo, cet assassinat de l’héritier d’Autriche dont on pouvait tirer Ic prétexte d’un conflit général. On se rappelle les faits : L’Allemagne feignit de sedésintéresserdela querelleaustroserbe, tout en l’attisant, en poussant l’Autriche a I’envoi d’un ultimatum qui, menacant l’indépendance serbe, mettait Ia Russie dans l’obligation d’intervenir. Après une veritable comedic, o~is’entrecroisCrent les dCpCches diplomatiques, oà se dCrobait adroiteme~t l’Allemagne, celle-ci hrusqua les choses au moment précis oü dIes risquaient de s’arranger. Le 31 ~uilIet, elle sommait brutalement lii Russie de dénDobiliser


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dans les douze heures. C’était Ia guerre, la guerre avec le tzar, donc avec lit France ; néanmoins, dIe espérait encore se faire attaquer, afin de forcer l’Italie, mise en face d’un casncfcederis, a marcher a ses cOtCs, de même qu’elle espérait apeurer la Belgique et soudoyer l’Angleterre. Mais rieri de notre part ne put motiver une réplique militaire; la Belgique n’accepta pas de se laisser violenter, ni l’Angleterre de vendre son honneur. Force fut alors a l’Allemagne d’invoquer de faux prCtextes, conime en 1870, pour franchir notre frontière, de se resigner ñ Ia neutralitC italienne et a l’hostilité britannique, et, commec’était dans son plan plan d’ailleurs étalé au grand jour, dans maints ouvrages militaires d’envabir lit Belgique. Cette Beigique, die Ia traita non comme pays de passage, mais comme pays conquis; die Ia meurtrit par toutes les horreurs d’une occupation brutale. Aussi bien, est-il avéré que son annexion Ctait depuis longtemps dCcidée, conime entrevue également celle de Ia Suisse, par Ic vorace empire. Or, avant même que la frontiCre beIge et Ia frontière française eussent etC franchies, un immense cri s’éleva parmi~les peuples civilisés, cri de haine pour lagresseur, de sympatbie pour nous. On avait assez de la politique de violence, de conquête et de ruse des monarques prussiens. On avait assez de cette oppression et de cette menace ouvertes ou sournoises, —


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de cc militarisme querelleur etinsolent d’Outre-Rhin. On avait assez de l’épuisante paix outranci~rement armCe, due a l’impérialisme d’une insatiable race. Considérant notre ~uvre d’humanité et de progres,’ on nous ainiait dans Ia proportion mCme oim I’on dCtestait l’adversaire. C’est pourquoi un frémisscment parcourut Ic monde en notre faveur avant Ies hosti— litCs, et motiva, des la fin de juillet, l’offre émouvante tie milliers d’etrangers dCcidés a se mettre au service de lii France pour châtier Ia superhe allemande. Quand s’ajoutCrent Ic banditisme diplomatique et tant d’excès atroces aux premiers sujets tie in colère universelle, une tenipCte d’indignation se dCchaIna, si bien que de tels procCdés repugnant mCme a cer— rains de ses nationaux, I’Al!emagne put alors compter ses dCserteurs pendant que nous comptions nos anus. L’admjrable levCeen foule de ces volontaires Ctrangers en même tenups que la levee en masse tie nos soldats rCpondant a l’appel de Ia patrie rnenacée, voila cc que je voudrais Cvoquer en ces quelques pages. Ceux qui omit vu cc spectacle pourront ne point regretter tie n’avoir pas connu les heures su— blimes de Ia Revolution. Car c’est l’élan tie Quatre— vingt-douze, c’est I’âme des hCros de Valniy qui ressuscita soudain en aoat 1914. Heureux les térnoins de cette épopée I Plus heureux encore ceux qui Ia vécurent I


II

Quand in guerre Cclata, Ia France paisiblement travaillait a ses labeurs coutumiers. Ce nest pas que rien ne l’agitât. Dans un pays comme le nOtre, Ia bataille sociale ‘garde sans cesse en évcil les esprits et les sentiments, etun procCs fameux venait alors d’avoir son epilogue chaleureusement discutC. Mais comnie ces querelles passerent en second plan lorsque le nuage noir des horizons politiques soudain creva sur nos tCtes Les évCncments plutOt parisiens du moment n’empCcluaient point nos meilleurs ouvriers et nos paysans de continuer, les uns leurdure tâche a l’usine, a l’atelier, les autres de se livrer aux occupations champCtres que ranuène chaque annCe le tenips des moissons. Mais comnue ces fronts penchCs sur l’établi, le métier ou Ia glebe, se relevèrent vitc quand on apprit que les chances tie guerre l’enuportaient! I! y cut d’ailleurs une sorte de brutal prologue au grand conflit. Le soir du 31 juillet serCpandit, comme un incendie dans une forCt de pins, Ia nouvelle stu— péfiante tie l’assassinat de Jean Jaures. Acte tie iou,


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dit-on d’abord. Depuis, la coincidence nous surprit que Ic cClèbre tribun socialiste ait etC frappé au moment méme oü sa puissante voix pouvait avoir une action, et l’opinion s’accrédita que le revolver du meurtrier avait CrC peut-Ctre armé par l’ennemi hCrCditaire, dans I’cspoir de susciter un mouvement populaire. Le niouvement populaire cut lieu, mais non sous in fornie escomptCe par les hobereaux teutons. Le er aoimt, en effet, 1’Allemagne s’étant dCcrétée en état 1 tie siege — Kriegsgefahrzustand encore une ruse pour se trouver au moment voulu suf~sammenten armes sans qu’on puisse l’accuser tie volontC agressive, Ia France a son tour décrCta la mobilisation gCnerale, et dans un immense, dans un unaninie élan, ses enfants repondirent a son en d’alarme, Une heure ne s’était pas écoulCe aprCs que in note manuscrite e~itetC collCe aux portes des bureaux tie postes, bientOt suivie d’afficlues rCg1ementaires~que les manifestations commencaient. D’abord, cc furent des attroupements d’on partaient des soupirs de soulagement, des dialogues tie decision et d’espérance (c II fallait en finir a. ‘ Mieux valait Ia certitude que l’angoisse. a ( On allah une lois pour toutes se mesurer avec l’adversaire dCloyal et cluicaneur. a Il y cut malgré tout, un temps de recueillement et d’émotion. Des femmes fiancCes, mères, épouses, sceurs, amies, amantes— tremblèrentdevant Ia vision —


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de lutte et de mort. Et puis un vaste rassCrèncment, une foi profonde, l’orgueil blessé, l’indignation, la sombre ardeur d’une race menacCe reprirent rapidement Ic dessus. Et bientôt, çâ et Ia, dans Ia yule gCante, spontanément, l5irge et sonore comme un ouragan montant au zenith, Cclata Ia Marseillaisc

qui contenait en paroles dont Ic sens n’existait presque plus mais constitunit un rite quasi religieux, l’ardeur patriotique d’un peuple tout entier qui se léve pour marcher a l’ennenui. La rue était a Ia foule et in foule était dans Ia rue, Des corteges se formaient, marchant drapeaux en tête, et qu’on saluait au passage par des vivats répétés. Dans les cafés regorgeant tie consommateurs, on redeniandait inlassabiement aux orchestres essoufflés lii Marseillaise et I’Hy;nne russe. Quand un officier passait, on l’acclamait en l’entourant. Sous les fenêtres du Cercle Militaire, une rumeur se transforma en ovation formidable a Iaquellc toute Ia place de l’OpCra prit part. Un pen plus tard, une colonne en nuarche derriere un orifiamnue aux couleurs anglaises, alla, rue Edouard VII, saluer l’effigie du souverain populaire de hi Grande-Bretagne, puis se dirigea vers la place de In Concorde pour fCter in statue de Strasbourg, de notre chêre Strasbourg qui certainement sous peu redeviendrait francaise.

L’heure du diner ne nuarqua aucun répit dans i’enthousiasme grandissant. Toute la soirée fut une


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sorte de joie fébrile et male. Les cris de Vive Ia France! a ~cVive l’Angleterre! a a \7ive In Russie a se succCdaient sans relâche. Et quand le refrain tie Rouget de 1’IsIe jetait au vent du soir sa fanfare guerrière, les foules se ievaient, se dCcouvraicnt, hurlaient i’appei aux armes, etfrénCtiquenuent appiandissaient. Si quelques Allemands et Autrichiens bat— taient encore a cette heure le pave tic Ia capitale, ils durent avoir Ia sensation nette que in guerre voulue pal- les leurs nous Iaissait sans peur comme sans~ larmes.

Parmi les manifestations de ce soir-là, ii en est une; qui requiert spCcialement notre attention, et qui va

nous servir d’entrée en matière pour l’histoire tie mouvement sympathique tie l’etranger a notre égard ~ aux premiers jours tie Ia guerre : celle d’un groupe d’Italiens qui sillonna les boulevards, drapeau national an nôtre mClC, en criant ii tue—tête a Viva laFrancia! et s’en fut tenir une ardente reunion au Café du Globe. C’Ctait là un premier indice. L’Italie faisait partie de la Triplice. On pouvait craindre son hostilitC, mais on savait, d’une part, que cette alliance Ctait, du fait tie son traitC, purement defensive, qu’elle nentranuait notre s~urlatine contre nous qu’en cas d’agression venant de la France, d’autre part que~ l’ltalie tie par son histoire était ii in fois proche de nous et eloignee tie l’Autriche. L’Italie hait I’Autrichv


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VdLON1AIRES

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normalement, comme on hait une voisine ambitieuse et pillarde. Elle iue Iui pardonne pas I’asservissement auquel in condamna Metternich. Elle se souvient

des odieuses garnisons inuposées aux Milanais, a Ta VCnCtie, en Toscanc et dans les Romagnes. Elle n’a pas ouhlié le sabre tie Giulay. Elle a besoin tic Trieste. Elle sait que In monarchic austro-hongroise lui rend sa mCfiance et son antipathic, tandis quc nous, qui avons prCté notre concours a VictorEmmanuel et a Cavour pour constituer son unite, nous sommes du nuélne sang et chérissons comme elle Ia mer commune, Ia mer aux fiots bleus qui sourinit a i’aurore de in vieille civilisation méditerra— néenne. Les Italiens de Paris sentirent ces choses tout de suite, et leur cceur s’Cleva vers nous. Ce sont cux qui comrnencêrent de nous assurer cette amitiC si utile en dehors des opinions politiques, et qui ailait nous rendre si forts en face de in meprisable complicite austro—allemandc. Beaucoup songerent tout de suite a s’engager parmi leurs frères de France. C’est alors qu’intervint, pour aider a réaliser leur génCreux dessein, une association internationale célCbre et qui devenait Ic pivot naturel, le centre dCsignC de tant d’affcctions prCcleuses. Elle s’appelait prCcisCnient : les Aiiiiiids Françaises Cette organisation est universellement cornuue. Aussine rappellerai-je que pour mCmoire lafondation


Au

SERVlC~

Dr~ LA FkAM~E

tie son premier groupement en 1909, dans une cit~

beIge que devait prCcisCment immortaliser cettc guerre, darts Liege, in yule heroIque ; son extensiot rapide par sections dans tons les pays (sauf 1’Aile magne) sons l’enthousiaste direction de deux jeune homnies: un avocat de Liege, Emiie Jennissen, etur poete tie France, Pascal-Bonetti; ses manifestation nombreuses, diverses et retentissantes; ses congrè~ internationaux et ses conferences; ses inauguration~ farneuses, comme ceile du beau monument comménuo ratif tie In bataille de Jemmapes sur Iequel devaien! s’acharner les rages allemandes après Ta bataiiie de Charleroi ; son action enfin, continue, persCvérante, multiple, sous l’égide d’un comité non seulemen~ reluisant mais agissant, et qui compte les plus haute~

personnalités tie tous les mondes. Nous aiions voir T’Associaiion Internalionale de~ Amities Françaises a l’ceuvre dans cc rOle specia d’enrOieuse de combattants, qui Ia rendit Cfl 1914 la fois si utile et si populaire.


III

Pour plus de clarté, flOUS allons suivre la chronologic des faits, i’au-jour-le—jour des enrOienuermts, des appels a Ia presse, tie i’Ctabiissement des perma— nences, des manifestations, et aussi ties echos venant des champs de bataille et relatifs aux hCros de cette

fraternité pour laqueiie jamais in France n’aura suffisamment tie reconnaissance. La soliicitude des Amities Françaises plane nu-dessus de tout cela, comme un grand oiseau bleu aux aiies Ctendues, et dont ic regard brillant scrute au loin l’horizon de victoire... Ii ne faut pas croire que la declaration tie guerre ait Cté attendue pour que se soit produit le premier mouvement Ctranger en faveur de notre pays. Des Ic 31 juillet, en effet, nous iisons dans les journaux a qu’un certain nombre de citoyens ita liens habitant Paris el profondemnent attaches a la France ont décidé de former un corps de volontaires qui, en cas de conflit, se mneltrait a la disposition du Ministre de Ia guerre pour coopérer /i l’action de notre arniCe. Dans le but de recueilhr des adhesions nouvehles, les promoteurs de ce p/ ojet


A~ sk~vicEDE LA ERANCE

invitemit letirs cOiii~atriotCs a assister a Ia reunion qa aiim-a lieu cc mnCuuie jour, an Café dim Globe, 8, boulevard de Strashourg. “ Les signataires

tie

cette convocation

étaien:

MM. Fausto Zambrini, Vincente Beulaigni, Mar. chese Hario, Abina Eugenlo, Liberti Gaetanio Magnani Aubrogio, Rebulini Micheie, Copirandi

Sacchi Luigi, Henri Mino, Joseph Lodi, Raiserdarc Bruni François, P. Cappola, Huberto Dalieni, Pro tiuuome Gerardo, G. Canuina, Ghezzi Alessandri. Bruno Piergiovanni. -

Cette reunion du

Globe fiat magnifique et memo-

rable. Trois rnille Italiens yassistaient, dChrarits, nor commc des Méridionnux superficieiiernent CchauffCs mais comme des frères latins profondCmcnt Cmus Trois orateurs parlèrent : Luigi Campolonghi. corres pondant parisien du Secolo tie Milan, Pascal-Bonetti dClCguegCnerai des AmitiésFrançaises,Paui Hyacinthe Loyson, directeur des Droits de l’homnie, tous chaleu reusement applaudis. On voulait d’abord créer umi legion italienne, un tie ces beaux corps garibaldien qui, àcOtC de I’aimCe rCguliére, harcèie l’cnnenui ci Ic dénuoralise d’une facon si efficace. Mais on savaii que plus Ia science miiitaire avance, plus die demand

d’ordre, et qu’eiie prCfere aux initiatives privées un~ action coordonnée Sons un haut et unique comman dement. Aussi l’assemblCe dCcida-t--clle tie faire mdi


Li~sVOLONTAIItES

ETttANGcRS D~

i~4

vidueliement des offres tie service au Ministre tie la Guerre, et d’ouvrir dans cc but un bureau d’enrOlement au siege des Amities Francaises, 36, Boulevard

Haussmann, oü, des ie lendemain nuatin, pourraient s’inscrire tous ies Italiens résoius a donner leur vie pour le salut de la grande sceur attaquCe... Queue fiCvre brillait aux beaux yeux noirs des fits de in classique pCninsule I Quel soleil incendinit tous ces cceurs chevaleresques! Leur foule, en sortant de in reunion, resta unie encore iongtenips en un vaste cortege, précédé tie cent drapeaux, aux cris mule et mule fois dames tie a Viva in Francia a I Le niacin tin i~ ao~t renuarquons une fois de plus que Ia guerre n’Ctait pas encore déclarée des -—

luuit heures les

enrOlements

commençaient. On

faisait queue sur ic boulevard. Là-haut, au 4~Ctagc du bei immeuble qu’occupe en partie l’Association Internationale des Amities Fran çaises, on travailiait ferme. Ii y cut plus de trois mule inscriptions cc jour-là. QuelIe réponse a l’insulte d’Outre-Rluin I Un vibrant appel avait Cté jete tans les feuilles publiques. Le voici darts son éloquente briCveté L’lieurc est grave. Tout homnmne digne de ce nom dolt aujonrd’bui agir, dolt se defendre de rester inactif an milieu de la plums formidable conflagration que l’histoire ait jainais pu enregistrer. a (c

2


AU

m SER\ Il~E DE LA PRAN(~

a Toute hesitation serait miii crime. a Point de paroles, des actes. a Des Ctrangers a jijis de la France, qua pendant leur séjour elm France, oat appris a l’aimer et a la chérir co/nine umie secoule palm-fe, scntent le besoin imperleux de lu/i ojfrir leuims bras. a Intellect ads, étudiants, ouvriers, homunies valides tie toiles soi tes nés a/hears, domiciliês ici nous qui avons trouvC en I~ra ace lii nourriture de mitre esprit out ha nourmiture mnatCrielle, groepons—nous en un faiscean soliile de volonlés inises aim service de ha plus grande France. a Signé Canudo, Blaise Cendrars, Leonard Stir/ins, Csaki, Kaplan, Berr, Oknotsky, Dibroski , Lbicki, Schoninojf~RoldireJj, Ko~limie, Essen, Lioschit~, Frisendahi, Israilevitch, Vertepoff. )) —

L’appel ajoutait que tout etranger partageant ces

sentiment devait adherer a cette decision, et porter son offre aux .Amnitiés Françaises. Ainsi Ia colonie italieniue avait jetC au vent des graines fécondes d’h& roIsnue. Ces graines rapidement germèrent... L’aprCs—midi tin dimanclue, une yive effervescence rCgna. Tout espoir tie paix Ctait perdu. On apprit avec une stupefaction indignCe que les Allemands, sans declaration tie guerre, avaient franchi ia frontiCre, tire sur des Francais. C’était In fin, ou plutOt Ic cornmeiucement... Un ordre nouveau s’Ctablissait, I’ordrc


LES VOL0NTAIRES ETRANGERS DE 1914

27

de Ia nation outragéc qui se venge, l’ordre de Ia nation sans cesse inquiétée qui pour de bon riposte Et contre Ic c~urtie Ia France se mit a battre le c~urtie l’Univers. Comme la veilie, des groupes circulCrent, agitant des drapeaux de nationalités amies. Les uns s’Ctaient donné rendez-vous place Clichy, et ils descendirent sur les boulevards a trois mille, en soulevant l’csprit populaire. Lcs autres, fils de nos deux provinces bru— talementannexées comnie i’avaient été les duchés de Schleswig et tie Holstein, portaient une grande pancarte sur laquelle on lisait: a Les Alsaciens-Lorrains demandent a partir comme volontaires a et manifes— tèrent devant in Brasseric d’Alsace, boulevard de Strasbourg. Les autres, des Israelites, avaient aussi une pancarte iuuriant a tous leurs coreligionnaires a Juifs, venez servir in France I a Les autres, des Turcs, marchaient derriere le drapeau ottoman, rCpudiant d’avance les agissements inconsidérés de leurs maitres. Er voici an chant de l’Hymnme musse et tie Ia Marseillaise, des Slaves qui avaient pour Ia plupart signé l’engagement suivant : a Je m’engage a servir la France pour in durée de in guerre tans Ic corps de volontaires slaves, qui sera mis a la disposition de M. Ic Ministre de la Guerre. a Voici in legion hellenique enfin aqui a cbs lajournCe, relate le journal Excelsior, en faisant de 9 heurcs a mirtuit, une imposante manifestation dans les principales rues tie


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AU SERVICE DE LA FRANCE

Ia capitale. Partis du journal he Maim, sous Ta conduite tie MM. Valsamachi, Marino tic Lusi, Sarofiks et de leur instructeur militaire, Ic commandant Donmas, les volontaires hellCnes qui tioivent partir en cas dc guerre, aux cOtCs de nos soldats, défiièrent quatre par quatrc, dans un ordre parfait, le long des grands boulevards, s’arrètèrent ~ in statue de Strasbourg, au pied de laquelle us déposerent des fleurs puis par l’avenue des Champs ElysCes, allCrent acclamer in France sous ics fenCtres d’Excelsior et devani ia LCgation tie Grèce. A leur tête marchait un volontaire hellène cmi costume national, et les drapeaui russes, francais et grecs mêlaient leurs pbs auxaccia. mations d’une foule tie plus tie tieux mille personnes, qui suivait cc pittoresque cortege. a Si les c~urs avaient besoin d’être raffermis, ils puiseraient dans de pareils spectacles Ic plus précieux des réconforts. Mais la male resolution du peuple de France n’a pns besoin de stimulant pour étonner Ic monte. Cette prenuière journée de mobilisation generale en a fourni hier la preuve Cclatante. a Mais on ne se contentait pas d’arpenter les grandes voies en chantant. On s’organisait. Les Amities Fran— caises essaimaient, Ct les volontaires purent s’inscrire a des permanences, rue Victor Masse, rue Planchat. Voici a titre de document le bulletin signé par les volontaires clans lcs diverses permanences:


LES VOLONTAIRES ETRANGERS DE 1914

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LES AMITIES FR~N~AISES (A~soc1~t1onInternatlonalo)

Sl~GE: 36, Boulevard Ilaussmann, PARIS

Off ye d~Enràtem~ntVothntah~e

Age

.

SwNtrul,E

4V07’A. — leg ofJ)-es sero~ittranarnises directement par lea ArnItit~sFvaiiç~mtisesau IIinistere de 1cm Guerre.


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AU SERVICE DE LA FRANCE

D’autre part, des Ctudiants en médecine russ désireux de contracter un engagement dans les as bulances françaises, s’inscrivaient it in Croix Rou~ rue François I~;des Belges, déjà réunis le samedi Ia salle Ludo, boulevard deClichy, sons Ia présiden de M. G. Scheppers, se retrouvèrent Ic surlendemi soir an mCme local ety établirent une permaneno des Hollandais, surl’initiative de MM. A. de Gob: et Jean Dergotel, s’occupaient d’équiper a leurs fr uncorps de voloiutaircs. . Ainsi d’un pen partout, d pensées volaient vers la Nation qui représentait mieux Ia Civilisation, Ia Justice et Ic Bonheur marche, I’idéal entrevu des Chanaans rCvées, et qu’u botte de soldat brusquement salissait de bone. Et pensées prenaient corps tans tics miiliers d’Ctrang résidant it Paris et rCso’lus de se coaliser contre l’Og an casque pointu. -

Le soir du 3 aoüt, ii y avait, sous les auspices 4 Antilles Françaises, huit mule volontaires itaiiens, hs

niiile poitrimues offertes en cuirasse humaine I ame tie Ia France. Ii faliait, devant Faffluence d dévouenuents, ouvrir de nouvelles permanences. Ce cc qu’on fit, d’abord boulevard Ricluard Lenoir, pa boulevard Jules Ferry, puis rue de Vaugirard. II est juste tie rendre ici un hommage mbrité tous les jeurmcs hommes qui furent les artisans


LES VOLONTAIRES ETRANGERS IDE 1914

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cette organisation des Antiiés Frauçaises de inquelle allait sortir bientôt, presque en entier, in legion italienne des Garibaldi, sans parler des groupes de toutes nationalités dont devaient être constituCs les regiments d’Orléans, tie Roucn, tie Blois et tie Bayonne. Leurs noms doivent être fixes ici. C’étaient des Italiens comme MM. Canudo, Rama, Zanibrini, Piazza, Ara; des AmCricains comme M. Austin Prince; des Cana— diens cornnue M. Marchais La Grave; des Russes conime M. Kaplan, des Rounuains comme M. Roseano, etc.. M. Wolinctz, sans cesse recevait rue Marbeuf des adhesions slaves et en envoyait cinq cents cc jour nuéme au Ministère de In Guerre. Les sociCtCs israClites adressaient tie leur côtC a leurs coreligionnaires cct appel imprimé en francais et en liébreu a a

Fréres /

La Framice, pays tie la LibertC, de l’Egalild el de ha

Fraternité;lii Fi-amice, qui a hibCrtf l’humanite; Ia France qui, Ia premi/re de tonics les nations, nouus a rt’connu, a notes juifs, les droits d’homnine et de ciloyen ; ha France oà noims trouvons, notes et nos families, depuis tic longites winCes, an refuge ci an abri, Ia France esi en danger! a D’une minute a l’auire, in France peat so tuouvcr en élat do guerre. Nous, juifs iumunigrCs, qu’ailons—nou.r faire?


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AU SERVICE DE LA FRANCE

a Alions—nous, pendant que tout he peuple francais a lèvc coinmne tin seul homnmne pour defendre ha PaIne, non croiser los bras ? a J\T ,car si nous ne 50/il nies pas encore fraucais di 0~ droit, notes he somnmues tie ctvler et d’dmne, ci noire devoir it plies sacrC est do notes mneltre lout de suite a in dsposities tie cette grande et noble nation ajin tie participer a sa defense. a Fidres / C’est le moment olepayer noire Inibtit tie recon~ naissance ate pays oz~noses avouts trouvi l’affranchissemens immoral et he bien—élre niatCriel. a Ju~~ inwmigrés.faites votre devoir, ci v/ye ha France is

Les Amuglais de Paris recevaient une circulaire dont voici le texte original: To Br/ushers in Paris, Youare requested to attend the maccling to be held at the Imperial Club, 6, Boulevard dci Capucines, on Weda

nesday next, the 5th inst. at 6.jo. ~cObject : Formation of a British volunteer corp~ and to offer its sertices in the French W~irMinister. rc Aiding our friends at such a time is the best way ~

serving our den;- Moilvr Countmy. a God save the kin~r/ V/ye Ia France / a Corps headquarters, by kind permission of Mr Enimest Die veen : Imperial Club, 6 Boulevard ties Capt cines. Apply to IV. H. Brydone ~brnmerlyCaptain ~


LES VOLONTAIRES ETRANGERS IDE 1914

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R. B.) Secretarial Department : C. V. R~apier, 7, rue Laffitte. (Telephone: Central 13.38). Et les Suisses... Ceux—ci, des in declaration de guerre et sur l’invitation de MM. Gautiiey desGouttes Ct Schneider, s’étaient rCumuis au Globe, et i’on remarquait parnui eux MM. Marti, Geiser, Gully, Peter, Hofer, de Graffenried-Villard, Fleury, etc... Une periiiaiuence fut établie au café mCme et recueillit plus tie 3.000 signatures, dont 2.000 furent acceptées lors de Ia visite nuédicale tin 23 aoñt. Ceux-ci f~rent, en nuajeure partie, dirigéssur le dépôt du lIe Etranger ~Orleans. Voici encore Ic bureau de l’Office Mutuel du Travail, rue Cadet, o~iMM. Barbe et Renard reçoivent Guadeionpéens et Martiniquais, Ic bureau des volon:aircs polonais, rue N. D. de Lorettc, les salons des Iviarches de l’Est, ouverts, rue de Vaugirard, aux :oiontaires Aisaciens—Lorrains. Partout des tables ;e dressent oii des signatures s’apposent. Et quelies ignatures! Elies parafent unc promesse tie se conner t Ia France jusqu’aux blessures et jusqu’a Ia mort! Notable remarque : les ouvriers polotuais des mines lu Nord de in France, sujets allemandsou antrichiens, )nt refuse it i’unanimité de se presenter it l’appel de cur pays et décidé de former a Laiiaing (Nord) une Cgion polonaise qui combattra pour In France. Et les proclamations suivclut les proclamations’ -.


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AU SERVICE DR LA FRANCE

toutes plus vibrantes, plus touclmantes, pins charg les unes que les autres d’entluousiasme et d’anv pour Ia France. L’Alliance Universitaire Franco—Roumaine co munique cette note it in Presse A l’heure oi~ha France, comitm-ainte par ha vole behhiquense tin bloc germ/man/quo, se dresse en armes p brisen ha despot/quo ci perfide mégaloinan/c alle,mmande, membrcsfrançais et roumains do l’Ahliance Un/versus FrancoRoumnaine adressent an aidesut appel a in an ronimmaine qul doit a ha France son existence nuCnue el plus par de sa cmillui-e. Ddplorant quo in Roumanie n’ait pas encore mobi pour ha reprise do leur Alsace a eux, cette Transyiza oa quinine mail/ions de Roman/as gémnissent sotes ha I ausiro-hongroise, los étudiants roumiuains de Paris, m a leans ft-eros francais, par/eat awe cux reconquCrir i’ sace. a Les Arinéniens s’écrient L’heune sacnée do servir in France a soimmiC pour tie les ArnzCuucns tie totes let pays I Partageons cot horn avec tour ceux qul vont sacnmjler lear vie pour cette pa do libertC / Jeunes, payoas tie noire vie / Vieihlards, pa~ de noire am-gent / Enfin totes, me/tons-notes entidremnet la disposition tin Gouvermiement ci prouvons par cbs a inoubhiables notre attache. o


Las VOLONTAt~RS ETRANGEt~S bR 1914

Et ies Syriens a

Ut: CoumitC vie/it do se fonimier pour étudier b’aide

pie los Syniens pemivent apponter a in grande nation fran—

raise. a II lance an pi-essant appel a toils los Sym-iens tie Pa;-is pout- verdi- assisler a in reunion qni aura lien ,miercredi a quati-e hen res ci detutie, boulevard do Stras— bourg, dents tine salle tin Café die Globe, offer/c gracien— rein itt et dans ten but patniotique par in direction. a Tattle b’humanitC est intCressCe ate triomphe do in France. Les Syniens, qui sont los en/ants do ía petite France, no peuevent quo se joindre a ton/es los nations rivihiseespomer ni/er an trionmphe do in plus grande France. a Vive ha France quand mnéme / a Pour le Conuité

Le secrCtnime

general :

Dr FARAn.

Et l’Association Orientale tic Paris it scs membres: Paris, 3 notU I 914. a Monsieur ci chem- compatn/ole, En presence ties dvCnements qui s’annoncent, notre devoir d’Qttomcins, anus tie in France, ost d’offnir an pays quei nous doitne tune si gdnCremise hospitahitd le can— cours do nos personnos et do nos aptitudes particuliCres. a En consequence, nous avons b’honneur do votes con— voquer pour mnandi, a ncuf henres die soir, salle die Club, (c


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AU SERVICE IDE IA ~RANCI~

9, rue Cadet, daus he bitt do notes comicerten totes ensen~ sur les decisions a prendre. Un groupe d’Ottomans. a Quelle poussCe généreuse I Ali I c’est qu’une C] en chacun de ces groupes d’Ctres aux parlers diffCres a pu comparer les Annales de In France et les Anna de 1’Allernagne Et ses pruneiles se sont tournées ses mains se sont tendues vers celles qui s’imposab it i’adniiration, qui Ctonnaient in raison et charmais Ic sentiment, qui contenaient Ia Declaration Droits de l’Homme et Ia Constitution de 1875, Croisades et la Revolution, lc Quatre Ao~itct Trois Glorieuses... Le 5 aoiat, pour Cvitcr i’encombrcment des dC~ et les entraves aux transports, le Ministère de Guerre décida que les engagements volontaires pc Ia durCe dc la guerre ne sernient recus qu’li par du 2oe jour de Ia mobiiisation (exception faitc pa ies hommes exercant une profession technique uf sable). On savait donc a quoi s’en tenir. Sans mu: niurer, on se contenta de continuer it se faire insci aux pernuanences de tous cOtésouvcrtes. Les Alsaciens—Lorraitus accoururent en tel nornl au Comité de la rue de in Clef qu’on pensa constit~ avec eux plusieurs regiments. Beauconp vinren:


Lhs VOLONTAItUSS ItTkANdERS bIC I~i4

pied do fond tie leur pays si bien qu’on dut faire un pressant appei au public pour ics aider provisoire— nuent it subsister. Les Italiens rCitbrhrcnt leurs proclamations etufiam— nuCes; et voici deux notes insCrCes dans les gazettes do jour. L’une dit ~cA

i’hettre ot~i’einpcreum- slAhiotnagne viole Inc lois

dipionmuiques of internationalcs, ii est de notie deco/n tie

manifes/er noire reconnaissance envers Ic peupie francais qui notes a offert i’hospitaliiC. I/aliens I a Utie agrossion inique, qiei ittet an bait do l’humaniid l’einpereur do Germnaimie, nomis procure i’occasion d’offnir a nos fr/nc’s hat/as nos sentiments do gralitiede.

Pour réponLire a In provocation infdme que Gui/manic II a lnucCe vis—a—vis do lst France, ate mnépris tin droit et coimimne i~ tieji a /‘histoire, nous devons of/rim- a imotro smtr in pronto tie noire affection. Un corps do voiontnii-os italic/is est on formation. a QIIO tons vieniment s’inscrim-e / Qmie tons montreal a ta France quo de l’autre cold des Alpes, hears mCres, p/i-es, tWos et fibs font ties vnutx pour Ic succès tie hours am-ames, et ~u’iissontprdls a sc saci’ifier pour ha cause tin droit, ate ‘ion: do Ia reconnaicsa,;ce ci de i’huntanitC. a Los inscriptions sont recites, 102, rue die Landy, a Ia ~baineSaint—Den/s (maison Righi,l, 8, avenue die Maine, ~t ii; avenue d’Itahio. ~ 3


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AU SERVICE bE LA FRANCE

L’autre, sons forrnc de dépbche it M. Salandr, président du Conseil des Ministres d’Italie a Les saussignés Italiens, demeurant a Paris, tdiiioi in:partiaux des grands efforts faits par le noble pets; français, defenseur Cnergique do in hibenté et do b’imtdépe: damice do toil/es los na/ions pour inn/n/en/n in paix m//aI~ l’inconcevahle viola/ion tin droit dos gens, nmanifoste;:i ce/to heure h/star/quo salennello, lear jo/c patriotique vain i’Aima Mater Italic declarer officiolbenuent son abs limo neutral/fe of en feud/eat chaleureuseinent Votre Ezcs hence, fideie interprete die sentiment national.

Camnillo-Antona TRAvERsI, DrRobert do SuMor Giteseppe SIGN0RINI, Giulio DI CAsTELNu0C F. PoccARDI, A. F0A, V. S0GN0, Cc ROsAsPINA, E. PIccAPANE, V. Gw~sc~s Julie DARSENNE, G. BRoccA, C. GAL E. PALAZz0L0, etc., etc. a Le mCme jour, un AmCricain depuis longteiu déjà affiuié it l’Association des Amities Françai: M. Georges Casmbze adressait it la colonie aml caine de Paris le vibrant appel suivant, dont Ic rca tissenuent devait htre considerable dans toute la pro des Etats-Unis a Citoyens amer/cams, pendant que ~ deroule a fran/i/i-c franco—abietnando le plies redoutabie dramne jamnais les aminales do l’histoine a/oft encore enregisimi,

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LES VOLONTAIRES

ETRANGERS

IDE I9I~

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anus do ha France, qmei consid/rent cc mmobbe p mys coinmae une seconde pat/-ic, vicnmtont d’affirmner leur ardent ddsjr

do combattre et do vcrser lear sang pour in defense do son inttgrahite mncnacdc. L’dlan span/a ad qiel so manifesto pam-mimi los colonies etnangdres créc aux citoyens america ins Ic pins inipdrieimx ties devoirs colui do recruter, d’dquiper it d’cxercer une ltgion amer/caine, en adap1a~mt be cost name martial dotil Cia/cal rove/us los hard/s compaguomis d’arines due general La Fayette, Jom-sque ndcoaiant qu’une noble emulation pour in sn/ate i/bend, us ddbarquaient aux Etats-Unis pour offr/r a volt-c imnucontel Washington Jo concouns do bier dpde. Respeciuccex dos lois et cit’s obligationc internationabes, votes tie voubons, qimant a present, fans iivren a aucun conimnentaire stir ie devoir qiei incom— berait, en ces trngiq ices conjonctures, a in gm-atide dérnocratie ammmCi-icaine. i\Tos gouvernants, antaut of muiezex quo nous, connaissent l’h/stoire des Etais— Unis of los services iunperissabbcs dont nous somnrnos redevabbes a la France, terre chdrie, oi~Franklin et Washing/on jonissent paler aiimsi dire d’ien veritable culte. Notes sommimnes certains quo cc qni reste en France do in coionio america/tie nous a compnis, of quo los hornmacs 1ibm-es ci valides, quo nos dl/ayemis désim-ciex do so dévoner a ía p1 its same des causes, violent/c par in barbaric die sabre teutomiiqiee, viendront so faire inscnim-e a noire permanence, tue do Valois, ii, onverte do so beam-es a mnidi et tie 2 heicres a ~ heaves, Téléphone :36.50 Central. Nazis somnmnes d’oi-es Ct déjà certains quo pas nit


~4ô

AU SEkVI~E IDE LA ~RANCE

mnombm-e tie ha colonie ammtdnicaine do France, homiuics c~ fcmnies, no rcstem-a insensible ii noire appel. Chacien dan

sa sphere, matdriebiement of moralemizent, pent venir en aide ate commaIC organisateur. Aucieno commipCtence, azicia

secours, aimcune bommne volonte mmo pouvont dire insignijiants, of rappebomms—nous quo si parfois uno gall/fe d’eau suffits [a/me dCborder Ic vase, no/no imeodesto leg/on, aumimdo pa l’indignafion contre los onmiemis do tonIc inddpendanco, pat

in reconnaissance envers noire seconde pa/ne, hi Franct ci ha vigueun do nos muscies, peat devenir cello gnu Us d’eau bCnio qui do/i subinerger an peupbe mabfaisasL qui viont do donmien sa macsure en so masquant do tote/c: los h~pocnisiesci en épuisant ha coupe tie tons los bands tismes. a Citoyens amnéricains, notes en appelons a va/re droilitre,

a votre amour do ha

noIre histo/re

hzbertd, azex souvenirs sacm-Cs ds

of do sos martyrs / La France, minim-c Rdptbhiqne s~ur, qui contient pea/—dire, comnnie l’a pram Victor Hugo, b’emnbryon des Etats- Unis d’Europo, est it danger. Le pomeplo franca/s. comnme an soul homnze, s’ei par/C a ha front//re pour in ddfendro contre l’immvasion, m cbdtier tin peuple penverti par h’orgueil et des convoiliss inavouabbes. C’ost b’hezere oà chaquo citoyen arnCnicaic devrait faire son devoir en so sohidanisant avec notes. cm Notm-e comifiance yes/c emit//re, ot ii no scm-a pas dit qi: ha gdmiereuse colonid am/rica/ne do Paris ci do Frosts aura inn/as fait pour sa bienfaitriec, In France, ~uek autres colonies dtrang/rcs.


LES VOLONTAI1~ES ETRANGERS IDE t914

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a Vive la France innnortchic I V/ye hi colon/c amencaine / Le Conzité : Mlvi. Georges CAsM/~zE,industniel; Patti TEsTARD, do MontrCal, ingénieur Uniomi University do New- Yoik; W.—B. HALL, do Galveston, Texas, 1er lieutenant Co K.

6e Ivlissouri ; René PHELIZOT, do Chicago, lieutenant do reserve, niarinc amnCricaimme ; William THAw, do Pittsbierg; M0RLAE, do San—Francisco ; James—Jules BAch ; Austin PRINcE, tie Now-York, capita/tic 122’ infan-

tonic, coinpagnie K; Jamos—Stewam-t CA RSTAIRS, tie Philadolphie (I).

Toujours Ic 5 aoüt, le colonel Wiadirnir do Waldeck, do l’arméc imperiale russe, porte ala connaissance des Slaves dc Paris qu’il rccevra leur inscription, rue de Clichy; Ic comte Mac Gregor de Glenstra~ qu’il recevra cellos des Anglais et Anglaises, par écrit, rue Ribcra; le comte Rodolfo do Mallen, cellos des Espagnols a Ncuilly—sur—Seine, rue Borghese. Et cc sont des permanences et des permanences, outre cellos notées plus haut: chez MM. Poret, rue du —

(t) Quatre de ces Am~ricains, MM. Thaw, Bach, Morlae et Hall, d’abord enró1~sau ~. Regiment Etranger, appartiennent aujourd’hui au corps de l’aém-onauziquc tnilitairef’anpaise dont us out ét~ las quatre premiers aviateurs acceptds au titre

~tranger. Un autre, Al. Pliehizot est rnort an champ d’honneur.


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AU SERVICE IDE LA PRANCE

Bouloi, Beuz, rue d’Enghien, Gauthey des Gouttes, rue Boileau, Silbernagel, boulevard Beaumarchais, Speiser, rue Saulnier pour les Holvètes désireux de

s’engager conime soldats ou do s’utiliser dans les services publics, avenue do Clichy pour los Belges, chez M. Ricardo, avenue do la Republique, pour les Hollandais, enfin, rue Custino pour tous los étrangers sans distinction de race ni do religion. Ce dernier niot des communiqués est émouvant, Ii resume adinirablement l’Clan d’alors. N~n cc n’esr pas, comme on pouvait le croire, une guerre ds castes, ni unc guerre do sangs, ni unc guerrc ds cultes. C’Ctait Ia guerre do la conscience nouveilt contre Ia conscience du passé, la guerro do la Justics contre Ia Force, la guorre do l’Amour contre la Haine, et d’un mot paradoxal mais exact: La Gucrre pour la Paix! Du 6 au 21 —Ic grand jour — un caline relatif mais non inactif regna dans les colonies étrangeres do Paris. On suivait avoc fervour los peripCties du drame; on se rCunissait; on allait aux permanence~s et on en créait do nouvolles; on sollicitait la Prosse qui, docile, passait notes sur notes. Puisquo los jours un peu se ressemblent maintenant, groupons let efforts plutôt par pays que par dates pour en résumer l’importance si chèro désormais a tous los cc~urs français.


LES VOLONTAIRES ETRANGERS IDE 1914

Les Italiens étant accourus

a

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nous les premiers,

laissons-Icur Ia premiere place. On los voit par toute

la France, notaminent en Savoio, montrer un grand enthousiasme et acciamer les departs de troupes. Par centaines, us continuont a s’inscrire a leurs permanonces, et los Am/tiCs Franca/sos donnent it tous la manne de ses consoils, préparant dos fiches mdividuolles extrémoment completes. J’ai sous los yeux l’une d’elles, instituCe pour l’Anzem-ican Volunteer Corps dont lo bureau do recrutemont fut rue do Valois. Rien d’oubliC pour le signalenient ot l’engagoment: signalement physique ot identité civile, somme vorséc pour contribuer it l’Cquipomont, durée

do

l’ongagc-

ment, promesse d’obéissance, acceptation des rigueurs de Ia discipline et des nécessitCs do Ia guerre, serment de fidélité au drapeau, avec, enfin, it cette dornière demande: (c pourquoi?a Et ccci pour que le dévouemont, pour que l’héroisrno atteignent par l’intelligcnce les hautcurs de Ia sublimité.. - Les A Isaciens-Lorrains nous requierent maintenant. Etrangers ceux—lit ? Si peu! Quelles ranc~ursaccumulees, passéos dans le sang, ies firont so prCcipitor aux côtés do hi France assajilie! Lour nombro crut sans c~sseot leur confiance nous impressionna. us recou—

vraient sur leur demande, aussitôt l’engagement signé,

la nationalité françaiso, cc qui leur permettait d’être incorporés, après cette fortnalité, dans un corps quel-


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AU SERVICE IDE LA FRANCE

conque. Aussi leur ompressement submergea presquc le Comité do Ia rue do la Clef, qui los exerçait VEcoic Alsacienne et quCmandait pour les plc pauvres qucique ravitaillcment. Dans la caserne iinpr~ visée do Ia rue dAssas, non do réconfortant comas Ic coudoicment fraternel dos classes: nCgociants s: humbles maçons, jeunes employés et chefs d’itgo er toutes sortes do branches commorciales et indut inches, paysans tout it I’heure it Ia glebe et manot vriers tout it l’heure it lusine, Ceux-ci parlent français, ceux-lit l’allemand, ceux-lit leur patois. Ma~ tous ont compris Ic signe do Ia Patrie, l’appel do Mere. Plusieurs ont appartonu it l’armée ennen~; et so sont sauvés en hitte au momont d’y rentrer Le président de la legion, M. Kuntztnann, pri Maurice BarrCs de venir Icur rendre visito, cc

nous valut un vibrant article do I’écrivain-déput qui Ic termina par ces mots au lendemain de I bataille d’Altkirch: a Jo vous prie do croire qu’ils ne demandent qu~ taper ferme sur leurs volours ! Je les regardo, ce soldats encore vCtus en civil, l.a mitchoire serrée, Ic ycux brillants, le torso droit, résolus it vaincre, fri d’uno race qui fut toujours irresistible it l’armo blanch Comme its sont impatients do combler les vides laissé dans Ic rang français par la bataihle d’Altkirch notre regard los depasse. Derriere eux, autour d’eur c’est toute ha nation, los jeunes do dix-sept it vingt art


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LES VOLONTAIRES ITRANGERS DR 1914

les hommos müns au-dessus de quarante-sept ans, qui se pressent non moms avides quo cette elite do partager l’effort, he danger et Ia gloiro des premiers soldats engages. Un témoin rn’a raconté la difficulté qu’ont depuis plusiours jours los officiers do Toul pour maitriser hours hommes qui no veulcnt plus attendre. Ii en va ainsi, tous ic disent, sun l’immcnse higne de bataille oit de Ia Flandre it ha Suisse he plus beau sang do France britle de se montror. Et par derriere, c’est toute la nation qui confond sa respiration avec Ic souffle des fréres et des flls aux armées. Un soul ca~urpour toute ha France et c’est un c~ur alsacion-lorrain. a Les Bolges doivent Ctre aussi des premiers cites dans co memorandum do dévouoment et de gloiro, oux qui he resteront avant tous los autres dans ho memorandum do douleun. Des les premiers jours d’aoñt, on signalait hour cas, ot je trouve cette note dans he Petit Journal du 7: e Près do 20.000 offros d’enrólomcnts volontaires ont été inscnites par los divers comitCs (italions, slaves, belges, arnéricains, tchCques, syniens) des Ant/ties Françaises. a L’Associat/on Internal jonale des Amities Fr~-znçaises indique quo les offres d’engagement no pourront étre examinéos définitivement par he Ministére do Ia Guerre que dans plusieurs jours et suivant les tcrmes d’un 3.


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AU SERVICE IDE LA FRANCE

décret qui sera promulgue spCcialement it cot effet, Souls, les volontainos d’onigine beige pouvent conS tracter un engagement immédiat; us doivent pour cela se presenter it Ia Legation de Belgiquo (20, rue do Bern), munis do tous hours papiers. Dc plus, des dispositions sont actuehlcmont CtudiCes pour utihiserune partio do toutes ces bonnes vohontés étrangeres pour les bosoms des moissonslaisséesen peril par ha mobihisation: on ne saurait, en effet, dans los minutes tragiques quo nous traversons, trouver trop do moyens do se dCvouer it Ia France. ‘m Quant aux Luxembourgeois, le 14 ao~t,trois cent cinquanto—cinq sujets de l.a Grande-Duchesse en. voyaiont uno adrosse it notro nlinistrc des Affairos Etrangercs Ct demandaiont a s’ongager dans nos rangs pour vengcr l’injure faito par he Cohosso it hour

petite mais si belle patrio. Los histes d’cnrôlements pour leurs compatniotos s’omplirent chez deux marchands do vms, MM. Penning, place de la Nation, et Schmit, place Sainte-GoneviCve. AccompagnCs de leurs femnies, trois cents industriels et commerçants d’origine slave so présentCrent Ic 6 aoüt it ha Prefecture dc Police a La France est Hots-c patnie d’adoption, ont-ils dit it M. Honnion, chic nous a noun-is, iI est juste que nous lui témoignions, en ces lìeuros graves, notre reconnaissance et notre amour. Nous demandons


LES VOLONTAIRES CTRANGERS DE 1914

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donc it être incorpores dans l’armée française, pour Ia défendrc contre l’Ahlemagne. Nos femmes, dies, domandent it entrer dans les services auxiliaines, hôpitaux, fabriques de cartouchos, etc... a Le préfet les félicita et los envoya it a Ia place a do Paris. Le memo jour so formait un groupe do volontaires juifs russo—roumains invitant buns camarados de race it s’inscrirc rue Marcadet, et un bataillon do volontaires portugais et brCsiliens priant qu’on adhéritt it leur élan en s’adressant it M. Valença, rue do l’Echiquier. Des Tunisiens contrahisCrent, dCs he ~, los inscriptions au siege des a Amis do Paris a, rue Montmartre. Des Kabyhes employés commo manc~uvresaux raffinones et usinos a gaz do Paris et du département do l.a Seine, envoyés en Seine—ot-Oiso pour aider los cultivateurs, murmurèrent violemmont, désireux do s’enrôhcr. On hour fit comprendro it grand peine qu’on no pouvait hour donner satisfaction avant le 21. Braves gens, impationts do manier he fusil plus it Icur goñt quo la fauhx! A l’appel do MM. Albert Fua et Leon Allaluf répondiront i.ooo volontairos turcs. Et d’autres s’inscnivircnt par ha suite rue Sedainc et rue Cadet. Uno legion do six cents TchCques se fornia peu aprCs ha -

rupture des relations franco-autnichiennes et adressa

un appel aux Croates, RuthCnes, Serbes, Sbovaques ot


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AU SERVICE IDE LA FRANCE

Slovènes de France. Les Polonais des trois Etats q~ procédCront it leur démembroment so retrouvCrent rut Edouard VII pour s’enrôler contre h’Allemagne M. Arturo Sanchez convoqua, passage Violet, les Mexicains désireux de nous tendre l.a main. Los Espagnols et Hispano-Américains eurent pour perma nences, aprCs Ia réünion du café Rousseau, los hogis de MM. Huortas, rue Michel-Ange; Ports, rue & CompiCgne; Coronado. boulevard do Clichy; Bar quin, boulevard Garibaldi; E. Martinez, rue de Lyon Sanchez, passage Violet; Arauzo, rue de Paris, it Vin cennes.

Les vobontaires roumains s’inscrivaient rue des los Hollènos, ruo Marguorino; les Arne ricains, rue de Valois; los Anglais it h’Imponial Club, bouhevard des Capucines. Les Aniéricains s~cxcrçaientaux armes dans Ic Palais-Royal, cepondant quo los Anglais s’entrai~ naient it Magic-City. Gens pratiquos, toujours impa. tients d’action, us étonnent et puis conquiènent. Ici, nous dovons dos remerciements aux initiateurs, am instructours : MM. Swweeney, he hieutenant—aviateur W.-B. Hal!, los capitainos Brydono ot Payor, MM. Rapier, Lewis, Stembnidge, Morrini, HolderS ness, Proctor, Hurot, Zeitun, Wilkinson... Le 21 aolit tout cc moride était prCt a endossor l’uni~ forme, it prondre he fusil, it pareir vers Ia frontiCre en passant par ho court stage des dCpôts. Mossagerios;


IV

21

aoüt ! Date inoubhiabhc....

Qui s’on fut cc jour—lit, aux premieres clartés du matin, a l’esplanade des Invahides, vibra d’heures fortes ontre toutes. Uno fouhe trés tot s’y prcssa, cosmopolite par sa composition, niais vraimont douCo dune seule âme en tant quo ponsCe, enthousiasmo et noblesse. En cotte foubo, on roconnaissait los types los plus divers de l’hiumanité, mais sur lour front it tous un roflet do notre pays. Comme l’écrivit avec emotion Robert de Lozeau (Robort do Flers) dans Ic Figaro du lendernain : a II semblait que soudain tous los sacrifices, tous los dévouements, tous hes gestes hCroIques et désintCrossés qui ont fait dire quo pour écrire l’histoire do la gCnérosite, ii n’y avait qu’it écriro l’histoiro do France, tout cc quo Bisrnarck appelait noire jobardise et que nous appelons notre honflour, il semblait quo tout cola reçüt en un instant

comme une incomparable recompense, cet Crnouvant hommago auquel chaquo peuple voulait contribuor pour sa part do courage ot do sang. a


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AU SERVICE IDE LA FRANCE

Et do fait, on voyait inscrit sur ces visages tin étrangc élan d’amour pour notre patrie qui est I~ secondo patrie do tous les êtres doués de haute intel. ligence et do profonds sentiments- On voyait là des Américains qui se souvenaient do La Fayette et ds Rochambeau; dos Espagnols qui so rappehaient h’expl ditiori du duc d’AngoulCme; dos Hehlénes qui a pouvaient oubhior qu’en 1827 c’étaient los mémer allies qu’aujourd’hui France, Angleterre et Russis qui combattalerit pdur chic it Navarin; des Belget reconnaissants it Ia Revolution do 1830 d’avoir crfé hour indépondance et des Suisses reconnaissants air Revolution do 1789 d’avoir fondé hour constitutier répubhicaine; des Itahiens qui disaient aux nOtEs a nous vous devons d’avoir une patrie a; des Polo. nais dont les pCres avaiont combattu parmi des so1da~ de l’Empire, corps d’éhite sous le sabre vaillant de Dombrowski et des Poniatowski; dos Roumains, français de culture, et des Juifs, si francisCs, qusi qu’on en disc, dans nombro do cas oo’n do gCnératior en generation ils puisont chez nous Ic goflt du ccliicismo et de ha liborté ; dos Luxombourgeois, frères des \Vallons, ces Gaulois d’outre-frontiere; des Scandi~ naves, si ouvorts it nos idéos ; dos Portugais qul savent bicri ha racine du mot Gahicc, et des Anglais cello dii rnot Grilles ; dos Orientaux Syrions, Liba~ nais, Turcs houroux de notro influence civihisa trice; des Alsaciens-Lorrains, nos frères d’hier et ds —


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LES VOLONTAIRES CTRANGERS IDE 1914

demain, etjusqu’it des Allemands qui voulalent sauver leur honnour engage malgré eux darts ha fatahe avonture. Et ces masques varies de Nordiques un pou graves, de Saxons rasés. de Latins aux youx ardents, de fits blonds des Kymris, de descendants hardis des vigoureux Ligures, tous rospiraient ha volonté de servir ha. cause de ha civilisation ourragCc et do Ia hiberté en peril. En regardant cc grouillemont mêlé d’étendards do toutcs couleurs parmi lesquels he grand drapeau tricoloro des Am/tiCs França/ses représentait Ia France, accueillanto et aimée, dovant ce tohu-bohu pittoresque d’adolescents ot do barbes grisos, d’ouvriors et d’inteIlectuohs, de gCants et do petits gars nerveux, cc miracle d’internationahisme fervent sur loquel éclatait Ia joie d’un soleil do victoire, ma pensée so reportait it cent vingt-dcux ans en arriCro, au temps o~i.presque jour pour jour, un dimanche do juihhet 1792 he 22 (no dirait-on pas quo he sombre genie de ha guerre aime it éphoyor sos ailos dans l’azur de thermidor?) fut proniulguCo par l’AsscmbhCe Legislative ha Décharation du danger de Ia patric Sans douto, en juin 92, six cent mille volontaires s’Ctaient déjà levCs, commandés par lo sublime Hoche a quo personne no pouvait voir sans l’adorer a, he virginal Marceau, que l’ennemi memo pleura, he —

brillant Kléber quo Michehet appehle l’ouragan des batailles, MassCna au profil do loup, Kehherman,Jour-


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ALt SERVICE DE LA FRANCE

dan et los autrcs a jctés en avant par ha Revolution , Mais cc 22 juihlet fut unique au son des canons ~ Pont—Neuf auxquehs l’Arsenal faisait echo. avecse estrades partout dresséos et ces phanches jeteese: travers sur dos caisses do tambour et faisant tabheso: s’inscrivaient los enrOlCs. Le 21 aoiitt 1914, il y e un paroil Clan, ct si Ies canons des Invahides, éclopé glorieux, n’évoquaiont plus quo h’ancionnc guerre,u: avion lit-haut rappclait on passant les nouvelles torribles n-iéthodcs qui fournissent Ia mort. Salut, ô date de fièvre et d’orguoil, toi quli courir on nos veines he frisson de Ia grando histoire Cc niatin d’Cté, j’eus uno vision, en entondant Is clamours martiales, en voyant les drapeaux des vohor taircs Ctrangers : Au—dessus do la moisson niouvan des tCtos, ii mc senlbla quo s’élevait un ange entows do brume hCroIque. Cot ango avait un ghaivo au pokg des ailes ruissolantes do IumiCrc, et rossemblait l’immortehlo figure jetCe par Rude au flanc de VAr: do Triomphe. Cot ange avait des étincehles darts Is yeux et un hymno it Ia bouche. J’ecoutais, ot j’er tendais ha Marseillaise monter vors to ciel en chansr do guerro et aussi do fraternitC, Ia Marseillaise q~ souhova les soldats novices do Jommapes, et qui dews encore aprCs cinq quarts do si&cle, être ianeCo en aux Barbares charges it ha baIonnetre avec ha

mews

sainto fm-ic q&au tcrnps do Dumouriez ot do Mr gueritte.


LES VOLONTAIRES ~TRANGEkSIDE 1914

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Rappelons quo ha plupart des vobontaires avaient offre d’enrOhement aux AmitUc Fran— çaises et dans diverses permanences, et qu’ils s’étaient en gCnéral donné rendez-vous it colles-ci pour gagner on groupes h’HOtel des rnvalides. Ainsi los Américains partirent de ha rue de Valois, los Espagnols de Ia rue Michel-Ange, los Hohlandais do l’avcnuo do Clichy, hes Ottomans do Ia rue Cadet, los Italiens du boulevard Jules Ferry et do Ia rue Victor-Masse. Ici, o~i avaient etC convoquCs los enrOlés des Amities Francaises, le depart fut it coup sCr plus impressionnant, tant par Ic nombre quo par I’aspect. 11 y avait là plus do cinq mule hommes qui se répartiront en cinq colonnes s’ébranlant it dix minutes d’intervalle. Mais quolle foule, lit-bas, dovant ho dOme étincehant do Mansart Foule disparate et pourtant si unic, foule enthousiaste et pourtant si calnio, si ordonnCe I Des nouf heuros, tronte majors commoncèront l’examen medicab. On fit passer d’abord los Russos qul auraicnt dü Ctro déjà sous los armes sans los complications de Fheure, ot eusscnt risque, on no servant pas sous nos Ctendards, d’Ctro portCs comme dCsertours. us dCfilCrent devant tan beau colosse slave qui leur faisait Ctaler leurs papiers sur los vieux canons. Puis los autres suivirent. 11 y ou~bjen des désillusions, car los médecins n’acceptèrent qu’une partie de ces vaillants. WCanmoins, on put compter, suivant ha centralisation

de3a signé leur


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AU SERVICE IDE LA PRANCE

de renseignements faite aux A. F. que ha repartitior du 21 se prCsenta ainsi : 5.000 Itahiens, 5.000Russes 2000 Belges, 8oo Luxembourgeois, 1.000 Anglais 5oo Américains, 5.000 Juifs, Tcheques, Sorbos e~ autres Balkaniquos, enfin, detail vraimont extraordi. naire: Soo Allomands ot Autrichions, honteux Is hour pays et dCsireux do luttor contro los deux emp~ reurs du Centre. Pendant quo los vohontaires so répandaient dansi cour d’Orient, dans ha cour d’Angouherno, darts Ii cour d’Honnour do I’Hdtel des Invalides, hours frères d’armes, surla place et pour tromper I’attente, entor naiont ha Marseillaise, ou los hymnes nationaux. En Sortant do ha visite, los a bons a so formaicnt miiitairement en colonnos ot rogagnaient to centre Ic Paris, non sans allcr, pour Ia plupart, saluer a ha place de ha Concorde !‘efllgio do Strasbourg, ou déposer, comme firent los Italiens, une gorbe au Carrousel aux pieds de Gambetta. Et sur lout parcours, ot sur l’Esphanade, un grand concours de peuphe faisait Ia. haio, éniu de ces sympathies inattenduos, houroux d’un tel appui, non tant it cause do sa force offoctiv~encore que nor négligeable, qu’it cause de sa signification... a Gott mit uns! a disnient non sans forfanterie los Allemands. Nous prCférons dire : a Avec nous est l’Amour i).


V

I.e spectacle pittorosque et réconfortant des enrOheanents vohontaires d’Ctrangers ne dura pas qu’un jour. Un premier avis du gouvernenlentmiliraire he himitait au 25. 11 fahlut he prolonger. us Ctaient trop I Le 22, done, le service dos engagements continua avoc lo memo entrain, ha mCnie ardeur. Des milliors do gens attendaient lour tour on regardant nos fusi— tiers marins faire do I’oscrime it Ia ba~onnetteet en assiCgeant ics marcliands do coco et de pittisserio. La visite passCe, ihs toucbaient hour allocation dc vingt— cinq sous et s’en allaient a espérer a chcz eux l’heure du depart. Des cc jour, il y cut it midi un debut d’cxodc, avec 300 HollCnos, 8oo Tcheques et quelquo 150 ArmCnions que vinrent saluer hour beau poeto Tchoba.— alan de quehques mots en hour langue, ot lout curé do Paris, le R. P. ElisCe, d’un discours en francais. A la mCme heure, le comitC des Syrions et des Libanais remettait au MinistCre des Affairos étrangCres une souscription do 14.000 francs de Ia part do leur colonie, pour los blesses, orphehins ot veuves de la


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AU SERVICE IDE LA FRANCE

guerre. Ainsi, lout or et hour sang, los anus de France nous lo donnèront a profusion. Cos gostes.Ii no s’oubhiont pas.

-

Le dimancho, it dix heuros, les engages definitive mont admis so réunirent it hours permanences, poe partir en groupo vets ha gare d’oü ils furcnt dirig~ sur les depOts d’instruction. Los Luxornbourgeoisa retrouvèrent, oux, au grand hall d’Austerhitz. La Polonais non encore inscrits purent so presenter rue Notre—Darnecle Lorette et rue do Tournon. Bref, tar tivité cth’enthousiasme ne cessaient do régner. On con tinuait do s’inscriro, do so réunir, do s’entretonirdes faits do guorrc. Le gros des Juifs accourut le mard it l’U. P. israelite do Ia rue do Jarente. Los Hollandais so retrouvèrent lo mcrcredi au Café Américain del place do la RCpubhique. Tous los jours, ho cornité do Am/tiCs Françaises embarqua sos volontaires pour leon points do concentration, notanhment Lyon, OrhCanr. Rouon, Blois et Bayonne. Le 24, it y en cut 2,505 qui défilCrent it l’ombrc dos drapeaux, passCrent devan: Ic Petit Journal et le Matin en les acclamant, s’arr~ tèront place de ha Republiquc pour chanter ha Mae~ se/liaise autour du monument de Dalou, et arrivèrenl it ha garo d’Ivry. Lo memo jour, Syriens et Libanais faisaient céhCbrer une messe présidéo par M~Haggiar et Mar AttiC it l’Cglisegrecque-rnelchite de Saint-Juhienhe Pauvrc, pour ha bénédiction du drapeau de leun engages volontaires. Les ministros des Affaires Etran


L~sV0LONtAIRES ~TRANdEtiS 05 1914

gèrcs et de Ia Guerre Ctaient reprCsentCs. AprCs Ia mosso, M°’Haggiarappela, dans un beau sermon, los bCnédictions divines sur los armCes francaises, Cvoquant to rOle protccteur de la France on Sync. Dans l’aprCsmidi los engages volontaires syriens so rendirent aux Invalides, drapoau en tCte, puis aux monuments do ha yule do Strasbourg, do Jeanne d’Arc et de Ganhbetta. Le 25, Ufl rnilhier d’engagCs partaiont par SaintLazare pour Rouen. Parmi oux, beaucoup d’Anglais et d’~mCricains.Et Von continuait d’enrOler La France était dCbordCe par l’amitiC. Un deuxiCnie groupc do Polonais so constituait sous Ia direction do M. Georges. Quant aux Italiens, groupCs Ic n aoOt

1

par les Amities Françaises, ils Ctaient deverius

si riombreux qu~ilsformaient déjà it eux souls uno veritable legion. Trois des petits—fits du hCros de

l’unité italicnno, du grand Garibaldi, arrives (hU Mexique he 22 ao~it,pour mottre tour épée au service do la France, s’étaient joints it hours frères d Italic. On dCcida d’examinor et d’incorporer ensemble tous ces volontaires. Le conseil do revision out donc lieu pour eux to 26 aoüt. us apportCrcnt au génCral Niox un drapoau do leur pays pour Ic Musée do l’ArmCe et s’en furent déposer dos flours au monument de Strrisbourg. us étaicnt accompagnés put los petitsfits do Garibaldi. Le moment est vonu do dire urn mot de ces dorniors dont le non~sonne si rouge en nos annalos de guerre.


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AU SERVICE DE LA FRANCE

Le 7 aofit 1914, he secrétaire general do ha Ligc. Franco-Itahienne, avait reçu do Ricciotti Garibaldi, fiL du héros do Dijon, ha hettro suivante a Rome, 6 aoiit

1914.

ci votre depeche pour vous dire que je Si: toujours Ic franc—tireur de 1870 et que le drapean d. 6i~pritssien attend les autres de l’armCe allemandea Musée rn/litreire tie Paris. a Si Ic gouvernement franca/s vent, je suis tout pot prendre la place de neon pCre, organiser clans l’Est de France les coeps-francs, francais ci Cirangers; je cr~ pouvoir rCunir de 20.000 ci 40.000 hammer, et ça poise rail étre utile. a Veuille.~en par/er avec votre gouvernement et falser neal savoir que/quc chose. a Votre fidCle ajiti, a Jc réponds

a Ricc/otti GARIBALDI. a

Sur quoi, he Ministre de ha guerre avait écrit M. Gustave Rivet, président de ladite liguc a

Paris, le i6 aotbt

1914.

a Monsieur le Président, a Vous ave~bless voidut, aver Ic bureau de la Ligo franco —italienne, me corn mien/queer une noble leltre I

Ricc/otti Garibaldi offrant

a la France

son concaurs

~i


Lens

voLonSTACCIES ETRANGEas

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05 1914

sonnel et celui tie nombreux volon tale-es disposes déjà ci se grouper cuttour tie liii. a Pour Ic moment, vocis 1 comprends-e~,ja does me l’orner ci prencire ac/c de relIc gCnCreuse proposition; ma/s torts in’ol’Iigerie-~,.lvlonsieur Ic Président, en li-ansmeltant a Ricciotti Garibaldi mes remei-c/ements les plies vifs. Son offre me touche d’autant plies profondCment qua, comma toils les Francells, Jo ne puts penser sans nice sincere reconnaissance at sans nne viva emotion, cl celui qul, ci

des heures lragiqties, v/nt, dans un Cd élan, porter a la France l’appoint tie son hCroisme. Le gas/c du fils rappelle dignement le gesle du pere. a Veuille~agrer, Monsieur Ic Président, l’assurance de ma trés cord/ale amitiC. a a

MIsssiMy.

~‘

D’oü la réponse du Soldat, datCe do Rome 20 ruocit: La France, heureusement, sara victor/ruse, rIle n’aura pus bern/n de volontaires; nsa/s si, par malheur, a

Ic sort des armes ice liii Ctait pus favorable, ella salt qu’clle

petit coinpter seer sesfrCi-es italiens, qui sout toujours a sa disposition. Mci proposition de recoust/tuer nos corps francs avait 1/C accuelilie avec ant housiasme par Ic Dauphiné, Ia Savole, Ia Proveuice at l’Italie. C’est avec le plies vif regret qu’il

facet en al’andouener l’idée. Mais je inc console

a Ia

pensee


6o

Au

SSRVICE uii IA 1~RANCii

que si las volontaires tie sont pas nécessaires, c’est pars que la glorieuse armée réguliere francaise est en traic d’infiiger a nos enneunis de 70 et 71 cette leçon iutlrilk que l’on attendait depuis qnarante aces. Quarante annts pendant Iesquelles ils n’ont sic recueillir que tie Ia Cain:

et die mCpris. iVlais le cauchenear qui pesail seer l’áme de l’EeeroC a disparu ci j’cspere que Ic réglenient final sera tel/once inipitoyable qu’il ire reparaitra plies jamais. a Toic/ours voire anti sincere, a

Des Jour aru-ivCo it

Paris,

Ricciotti

GARSBALDI. a

he 22, les trois fils ainés~r

general Garibaldi s’Ctaiont proposes d’organiser miii-

tairement une legion italienno avec l’agrCmont di gouvernonhont francais. a Pour parer, raconte un rédactour du Petit Pathless it la visibihité excessive do ha chemise rouge, cot volontairos endosseraient, par dossus, ha capote bleuc do h’infanterie françaiso. Dans la soirée d’!hior, le gCnCrah, qui av.-tit rendu visite au gouverneur de Paris, ainsi qu’au Ministre de ha Guorre, n’avait ~es encore obtenu l’autorisation formehle do former cc legion, et he gCnCral Joseph Garibaldi, quo none avons eu ha bonne fortune de rencontror, nous afait la declaration suivanto : a J’arrive do New-York, en compagnie do mos frères he capitaino Ricciotti et Ic lieutenant Bruno. Nous venons uniquement pour


LLs

~v0LONTAt5ES ETRANGERS bE 1914

combattre los Ahlemands Fihs de l’Italie, crééc par Garibaldi ot nos frères français, vous connpronez quo ma placo est on France, lorsque cc beau pays est attaqué. Mon grand-pèro a combattu it Dijon et c’est pour Ia memo raison que vous me voyez ici. Je suis it l’entière disposition do votre gouvernement. A mon appol, des milliers d’Italions, do Grecs, de Serbos, do Russes habitant los litats-Unis, des Canadiens, viendront combattre it mos cOtCs. Ce n’ost pas une legion d’Italions quo je veux former, mais un corps international pour ha lutto de ha civilisation, du droit des peuples pour ha barbaric. Mon travail d’organisation a Cté préparC en Amérique. Jo puis lever uno brigade comprenant fantassins, ha phupart équipCs, artilleurs, cavaliers avec chovaux, jo dispose d’auto-

mobiles, de inotocyclettes, memo d’aéroplanes avec aviateurs. Quant a mon père, Ic general Ricciotti, on n’a qu’un signo it lui faire pour qu’il accouro avcc uric division. A nous deux nous offrons au mains 50.000 soldats enthousiastes it la France. Si Ic gouvorncment no croit pas devoir faire appel it nos bonnes volontCs, qu’importe I Do mutes facons, pour la France, ma soconde patrie, jo combattrai it n’im— porte queue condition contre los Allemands, ne fütcc que comme caporal. a

Paroles dignos d’un fils de héros, dignes de recevoir !‘acclamation populairo. C’est cc qui cut lieu le 26. Des huit heures, reap— 4


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AU sERVICE 05 LA FRANCE

parurent it l’Esphanade des Luxembourgeois, plus do trois cents Hohlandais conduits par ho patriote Ricordo, des

Polonais et des Danois, enfln los

Itahiens, quelquo ~.ooohommes descendus du bouie. yard Jules Ferry. C’est alors qu’on vit Joseph Garibaldi, accompagnC de ses deux frCres, brandin en ses mains un drapeau de France ct un drapeau d’Italie, et dorniner los nicclamations frénetiques do ses compatriotos qul voulaient Ic porter en triomphe. Ainsi so prolongeait an XXe siècle l’écho sonore d’un nom prodigieusement aimC an xtxe. Le londemain 27 au matin, les vohontaires itahiens partaient on groupo pour gagner Ia gare de Lyon. En tête du cortege, Ricciotti Garibaldi et sos enfants en douxautomobiles, derrièreles agents cyclistes. u Cette

apparition, écrit un journaliste, provoqua boulevard Saint-Martin un vif mouvement d’enthousiasnne Aucun spectacle, en effot, n’aurait Pu Ctre plus

impressionnant. Toutes los conditions, toutes lee classes sociahos y étaiont reprCscntées. Ces hommes qui offrcnt it ha France le sacrifice do hour vie one quittC rCsolument l’atehier, he buroau,le chantier pour aifronter les hasards do la guorrc. Des vêtoments uses par he travail, los vestes des manc~uvreset des terrassiers so trouvent mClés aux jaquettes des employCs do commerce, aux chapeaux des commit d’industrio, et toutos cos disparates semblent s’accorder, se fondre dans he méme sentiment do fraternit~


LES VOLONTAIRES ETRANGEP~S DE 1914

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latine, dons Ia foi du succès dCfinitif, conquis vaillammerit ii. travers rnihle perils, dons Ic niême élan de dCvoucment heroIquo qui impose it tous Ia memo discipline. Des acchamations Cclatent. On crie: a Vive I’Italie! Vive Garibaldi I Vive ha France In Ii y a là presde trois mule hommes, quelquos—uns avec hours

femrnos et lours enfants, et tons marchont en ordre, formant dos groupcs Cgaux, chaque section precCdCe do drapoaux itahiens et français. On voit, du houle~yard du Temple, s’avancer cotte colonne, au-dessus de laquelhe retentissont los accents do la Marseilla/se, ot La tête du cortege atteint Ic Cirque d’Hiver lorsque les derniors rangs quittent it peine Ic boulevard SaintMartin. Sur tout Ic parcours, tes volontaires italions ant Cté salués par les acciamations enthousiastes qui avaient signalC hour depart. Its so rondont it Lyon oü ils seront incorporCs, armés, exercés pour Ctre ensuite dirigCs vers los points do Ia frontiCre oni hour presence sera jugéo utile. En memo romps quo les Italiens, sont partis los volontaires syriens et hibanais, it qui, sur he quai do depart, he docteur Farih adrossa en tormes émus uno allocution patriotiquo. Des Slaves, des Américains et des volontaires do toutes nationahités, appartenant aux groupes des Aniitiis Françaiscs, ont également quittC Paris, au cours de Ia journCe. a. Faut—ih en quelques mom anticipant sur ha suite

do


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AU SERVICE DE LA FRANCE

l’histoire des enrólemcnts étrangcrs, évoquer une panic do l’épopée garibaldionne qui par ha suite excita h’adtniration et out un si grand rotentissement en Italic ? cc C’ost Ic lendemain du jour de NoC!, it h’aube, relate Ic Petit Paris/eec, quo los Caribaldiens se trouvérent pour Ia premiere fois face it I’ennemi in qui its avaient I’ordre d’enlover uric tranchCe. Pendant quolques hourcs, us avancérent prudemment, so rap. prochCront ainsi jusqu’it une trentaine do metres des Allemands. Puis, tout it coup, on entendit un cornmandement vibrant. C’Ctait Peppino Garibaldi a En avant, mos enfants, pour l’Itahie em pour ha France cc La premiere compagnie s’Clance it h’assaut, suivie par les autres. a Mais los Ahheniands font entendre hours fusils. Plusieurs tombont pareni los assailhants, morts ou —

blesses; mais Ia bataihlo continue. a Un legionnaire, qui vient do recovoir uno balie dans un bras so fait pansor par un ami et sChance do nouveau : unc bahle en pleine poitrino h’arrCte ; Ic blessé s’adosse it un arbre au tronc duquel Ic clouent quatro nouveaux projectiles dorit doux l’atteignent a ha poitrine et deux aux jambes. C’est I3runo Garibahdi qui viont do niourir. ))

Mort sublime ct fCconde: L’offensive teutonnoavait

Cté arrêtée. A trois hcures do h’après-midi, les frères


LES VOLONTAIRES ETRANGERS DR 1914

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alnés de Bruno, Ricciotti et Peppino se mettent it Ia recherche du cadavrc et ne le trouvent que he soir, au pied d’un arbre, mais he lieu était si exposé qu’il fallut, pour chercher ho héros, creusor un chemin souterrain. Ce n’est que he 27 au soir qu’on Ic rapporta au camp français. On devine l’émotion du monde entier. Le Président de Ia Républiquo francaise adrcssa aussitôt au pêre du martyr de ha liborté Ic tClCgramme suivant GCndral Ricciotti Garibaldi, Rome, Au momeni oi~las troupesfrancaises rendent las derniers honneurs a l’un de vos nobles fils, je tiens a votes exprimar, en niéune teneps qua ma doulouretese sympathie, ma reconnaissante admiration pour las vaillants héritiers de J’illustre noin de Garibaldi at pour Ieurs caniarades italiens qui sont volontairement veuins s’en,dler en France at qul comlsattent a nos côtés pour Ia civilisation latine. i/s defendant ici, avac nos traditions communes, note-a vieille at immortelle culture, l’idéal d7ionneur et tie libertC qni a ton/ours die si char ~ l’Ita lie, et i/s rendent encore plus it rolts ci plies so/ides les liens d’affection qui unissent a jainais nos deux nations s~urs. RAv~toNDPoINc tR~. 1 Los obsèqucs de l3runo furent inipressionnantos. Do nombrouses manifestations ouront lieu, avant et aprés, en France et en Italic. Hélas I dies devaient se 4-


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AU SERVICE DR LA FRANCE

peu après pour un autre fils du vieux Ric. ciotti, Constantin, tue non moms glorieusement I’ennerni. Ces hignes sont écritos en ploine guerrc. Qui sait si avant ha fin des hostilités, quclque autrc ne tombera pas des six fits du vaillant dont ha mémoire est lile désormais it cos deux mats subhimes France ci Liberté. renouveher

Reprenons en hitte notre récit. Le depart des Italiens, que nous avons signalé a Ia date du 27 avril, n’entrainait pas ha fin du ComitC qu! dovait s’occuper ensuite d’aider a l’organisation du service sanitaire et d’ambuhance, qui so reforma sous la prCsidence honorairc du sénateur Rivet et compta parmi ses membres: MM. he chevalier Aimono Victor, Jo chevalier Morandi, he chevalier Consegnati, he chevalior Zolcsi, l’ingéniour G. Finzi et MM. Rania et Zambrini, hesquels, malgré heur désir do partir avoc tes autres, furent pries do rester it Paris encore quelques jours pour coopérer, au mains au debut, a h’a~uvre du nouveau Comité. Nous avons dit, d’autre part, qu’un deuxième groupe do volontairos polonais s’était formé. Le 26, II votait ha motion suivante a une reunion de Ia rue Edouard VII: Des Ia debut c/a let guerre franco-allema,zdc, tons its


LES VOLONTAtRES ~TRANGERS DR 1914

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Polonais habitant let France ont expriml en paroles et en ac/es, Icier profonde sympathie pour let nation franca/se, qui anjourd’hui comma toujours, tire son épéepour defendre let libertd. cc Au moment oc~toute Ia France salue avec eniliou— siasme Ic man/f este promettant let rdsnrrect/on de let Palogne, or~Ions las part/s c/tons las journaux francais corisidlrent la- rdtabliscenient tie let Pologne comma un ac/c de justice qu’il cci indispensable tie real/car, me Ia gouververneinent franca/s cecomma nc/a tie distingue,~-las Polo— na/s parmi las prisonniers de guerre, les Polonais habitant las terres franca/sec axpriment a /a France icier hoinmage de reconnaissance ainsi que lear fratee-nitl dons let little contre l’ennemi coinunuu. a Lc 31, los Hellènos s’éloignaient it heur tour, formont par favour une compagnic exciusivemont bellenique au jer Ctranger.

Avant hour depart, its reçurent (avec une patriotique allocution) des mains de MI~1e Vahsamachi, mere de l’un d’entre cux, un fanion d’honneur pour h’emporter avec eux En quittant Paris, ils hançaiont ha prociamation suivanto: a En rd/Cs dons las ret rigs de i’armde franca/se, icons parlous pour l~Est.Noses emporlons avec icons notre fan/ongrec, bicu at blanc, ma/s suer Ic champ d’honncur, nous saurons en faire un drapeaufrancais en mi ajoulant le rouge de no/i-c sang. N’oub1ie~pas~qua icons sommes


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AU SERVICE DR LA FRANCE

trois cents comine ceux de Ldonidas, at que notes sonnets tons volontaires, cc qui vent dire tro/s cents Grecs ayae: let volontt de vaincre on de enonrir. N’oubliç pas aussi qua notes representons l’honneur de la Grice en táchant Ce rendre a la France un pan tie tout cc qu’elle a ton/our: fait pour noire adorde paIr/a. V/ye la France ! Viva Is Grlce! En avant, icias am/c, vers let gb/re. a La fin d’ao~atn’amène pas ha fin do cot extraordinaire em magnifique mouvement. Los journaux continuaient it signaler h’activité des colonies Ctrangères~ C’cst ainsi qu’au debut do septombre, it l’heure o~ Ia marche allemando sur Paris semblait dcvoir étre victoricuse, los Comités d’onrôlcment prévenaicnt let intéressés qu’it partir do i8 ans ils pouvaiont s’enga. gor ot venir passer Ia visito aux Invahidos. Em durant tous les jours quo se dCroulait aux portes de Paris l’immortelle victoiro do ha Marne, h’on voyait ces chosos émouvantes : l’onrôlemont do trois jeunes Syrions qui, pour vonir s’offrir it ha France, n’ayant aucuno rossourcepersonnello, s’étaient engages comnie mousses it bard d’un paquobot dos messageries mariO times; colui do cinq Espagnols venus it pied do Barcelone it Porpignan, puis a Paris dans un train de mobihisation ; h’arrivCe au siege des Acuuitids Franca/vs do deux Atnéricains dii Nord qui, partis du fond de l’Etat de Californie, avaient fait quatro scmaines de voyage et dépense chacun 2.500 francs pour venir


LES VOLONTAIRES IlTRANGERS bE 1914

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s’enrbler dans nos rangs : ils no savaient pas un mom do fronçais, n’avaiont jamais vu ha France, mais se souvenaient, disaiont-ils, d’un de leurs ancétres, corn— pagnon do Lafayette au temps des guerres do l’IndCpendance américaine. On vit encore 300 Suisses ajournCs en aoi~it repasser sur un nouveh appel do M. Gielly, l’examen medical ct être incorporhs he 8 septembre, dans Ic regiment de marche du camp retranchC do Paris (casernes do Rouihly et do Rueil) gardantune fanicuse reputation do tireurs, et restant dignes de ceux qui, des Ic 24, Ctaient partis au TIc Etrangcr d’OrlCans sous

les ordres du colonel Adam do Villiers. Lo ro, fête ot tombola organisées pour les families des engages par Jo a ComitC des Volontairos Bolges ~s’offrantit ha France a. Le ii, nouvol appel des ~Amitiés Franca/sec. Le i6, constitution d’un dernier ~groupebeige, secondo tomboha et rappel du fonction~nementdo l’ouvroir-Ccole d’apprentissago do M’~de “~Schepper.Lo mCme jour ultimo note du comitC dos Ant/ties Franca/sec. Le 27, on apprenait qu’un premier corps do volontaires étrangers venait de partir vers he front. C’ost l’épilogue dii superbe élan. Le reste est detail em je n’y lnsisterai point. Lo front I Mat d’orguoil et do sublime horreur!

Le front a,


70

AU SERVICE DE LA PRANCE

c’est ha vision des heurts gigantesques ou dos tcrrib!~ aguets au fond des tranchéos, c’cst he bruit sifflan: des balles, ho bruit énervant dos mitrailleuses, he bru~5 explosif des obus, le bruit d’Cpouvante et de gloire. C’est ha ruéc des balonnettes dans hes rayons et dans les tCnébres, c’est ha lutte dans to sang ct ha boue, c’est lo recul harassé et l’avance furieusc, c’ost la ru~ et la bravoure do tous los instants, c’est lo c~urdi phusicurs centaines de mihle hommes qui bat it l’uni~ son, heur pensCo qui convorgo vors un seul but, 1cm muscles qui se bandent dans un effort divers et pour. tant unique; et pour vous, ô volontaires magicanirnes cc a front n, c’cst ho front méme de Ia France qet vous Ctreignez comme cchui d’unc s~urpour Ic couvrir do caresses et he ceindre do lauriers I


VI

Dirai-je maintenant, les volontaires partis, soit aux ~depôtsd’attente: Orleans, Rouen, Blois, Bayonne, ~Lyon,Toulouse, Avignon, soit aux hignesde combat, au camp do Maihly par exemplo, cc qu’on fit encore ~pouroux, Ct cc qu’ils devinront ? ~ Jo serai brof, car I’heuro historique, fin septernbre, ~étaitpassCe, si l’heure béroique soulement commen— çait. La soliicitude des Amities Fretnçaisc accompagna ses chers engages au—dolt des portes de Paris. Des Lqu’ils furent au loin, dies s’inquiétCrent do leur être utiles, firerit des appels répétés it Ia génerosité publique pour Icur procurer des douceurs, dos vCtements chauds lorsque vint Ia saison mauvaisc, et, Iorsqu’approcha he 25 décembre, uti Noel de fratornité. Quant a ces bravos, on recut d’oux des nouvelles individuelles ou collectives, on apprit d’eux des actes superbes ou charruants, on les sut it ha poine et it Ia gloiro. Des récits émouvants nous parvinrent qui Un jour seront certainemont recueillis et ferorn un beau


Au Si1tV1C~ bE LA I’RANCh

Eu voici doux parmi d’autres, h’un pris dons uet lettre, h’autre dans un journal. La tettrc ost du soldat F... cc Nous sommes depuis un mois sur he front, y est-il dit, mais nous avons tR co moment six jours de ropos. J’on profite pour vout remercier do h’appui quo vous nous avez donné, it vous rodiro ma joie do défondro votro cause. Cones! cc n’est pas tout rose, cette guerre do tranchCes oè l’on no so have pour ainsi dire pas, o11 h’humiditi froidc vous enveloppe constammetit d’une sorte di linceul, out chaque jour amèno son deuil. Hier, non avons perdu notre porte—étendard, Sczuishui. Ii avait exposé le drapeau pohonais sur ho talus do latranchde pour qu’it sa vue nos compatriotes vinssent du carn~ ennemi nous rejoindre et nous renforcor, mais let offlcicrs aliomands h’ayant aperçu retiréront nos frères du premier rang ot mirent des Bochos it hour place. Au moment oü notre brave ami voulut retirer l’emblèune sacré, unc ballo l’atteignit en p1cm front... Ainsi hivre.

cette guerre fourmille d’épisodos douloureux et ma~ gniflquos. Dc tehs exemphos, loin do nous abattre,

nous crient courage et vengeance. a Quant atu récit, je he tire do l’Intransigeant. Ii peut s’intjtuher La chanson die Polonais cc Parmi les soldats qui combattont aujourd’hui en premiere higne, so trouve une partio do ces regiments étrangors qui furent formés, on s’en souvient, au debut do ha guerre par une jeunesse enthousiaste qui


73

LES VOLONTAIRES ETRANGERS DR 1914

vouuait défendre notre sol. Des Polonais, des Russes, des Italiens furent rCnnis en legion qui, depuis quelque temps déjit, sont sur ho front. La legion polonaise a déjà fait parlor d’ehlc et a montré quo nos frères shoves n’ont non perdu de IeursquahitCs chevaleresquosdo jadis. cc C’Ctait dans une tranchéo, et au cours d’un combat les soldats do notre legion polonaise avaient fait des prisonniers boches qui leur avaient avoué que le regiment ahlemand, en face d’eux, comprenait beau— coup do Polonais aussi. cc Le renseignement était intCressant. Le commandant do ha legion, he soir venu, denianda pour uno mission particuhiCrement périlleuse un soldat de bonne volontC. II s’en prCsenta phusiours, mais un entre autres pant si rCsoiu quo son chef lui confia son projet. Ii s’agissait de faire savoir aux Polonais qui so battaient dans los rangs allemands quo c’étaienm tours frères qui étaient dans nos tranchCes it nous et qu’ils devalent abandonner les rangs oü on los avait incorporés malgré eux pour venir parmi hours corn—

patriotes. cc C’Ctait nfl rude travail. Ii failait a ha fois de I’audace et do Ia prudence pour gagner los tranchCcs ailemandes, oü l’on guettait los nOtres soigneuse— mont. a A ha nuit, ic soldat do ia legion polonaise partit. Ils’avança, rampant sur Ic sol, se dissimulant de son 5


74

AU SERVICE DR LA FRANCE

mieux Ct arriva jusqu’aux hignes ennernios, et là, tel un chevalier d’autrefois, tel Blondel sons ha hucarne de ha prison do son roi, chantadoucemont, murmura plutôt une vieihhe chanson populairo do Pologne. a Les Pohonais allemands Ccoutèrent, surpris d’abord, puis ravis ensuite par cc vioih air qui leur rappelait hour pays. C’Ctait toute h’évocation de heur patrie libre qui jaillissait do cet antique refrain. Levant los yeux, ils apercuront ho nôtro, qui lout parlant it voix basso, leur dit qu’en combattant pour la France, liii, combattait pour sa race hihhrCe, etqu’i!s devaient on c

autant. Puis ii partit, laissant derriere liii, dans tous hes faire

c~ursqui l’avaient compnis, l’écho de sa chanson. 11 revint pres do sos camarades, lentement, avec Ic memo sang-froid qu’il avait en en los quittant, sans qu’un coup de feu lait atteint. a Et, ho lendemain, aprCs quo lo joune soldat cut Cté fClicité par son chief, on vim venir an cnCpuscule, dos tranchCos enneniios, dos Polonais qui ne voulaient pas, plus longtemps, tircr sur ceux qui huttent pour

Ia France et pour Ia Pologno rcssuscitCe. a

Vous l’avouerni-je ? Cette histoire rn’a mis les

larmes aux yeux. C’est mieux qu’une anecdote, Elle contient, outre une ruse de guorre, je no sais queue


LES vOLONTAIRES ~TRANGERSDR 1914

75

pensée profondo qui resume non seulernent les raisons pour lesquelies Ia France accepta Ia hutte, mais les

raisonsqui surtout ici nousintéressent, pour lesquehles tant d’étrangers mirent hour vaihlance it notre service. Ce quo Ia France defend, en effet, em on l’a rCpCtC avec insistance, c’est Ia civihisation dans cc qu’ehlc a do plus fier, dans cc qu’elle a do plus riche, em aussi dons cc qu’elhe a de plus doux. Or, cc qu’ehle a do plus doux, c’est he foyer familhih, c’est he sol sacré des ancCtros avec tout cc qu’iI apporte do bonheur et de réve. Un ennemi p1cm de haino et d’espnit conquérant a voulu se jcter stir cc so1 et nous ic volor, a tontC do détruire, em y a rCussi en partie, cc foyer cher out vionnont s’asseoir los ombres des morts it côté dos couragoux vivants. Alors Ia France s’est dressCe pour chasser l’envahis— seur. Et Ia voyantsi belle ensarésohution, des homnics do tous pays so sont jotés it SOS côtés par synipathio, par horreur du I3arbare, et aussi par besoin do sohidarite. Le tniompho allemand serait l’esclavage do tous. Torn ont senti qu’il fallait abattre cette puissance mauvaise, afln de pouvoir vivre hibro chcz soi, em doucernent, Ic soir venu, chanter it cc~urCpanoui la chanson dii pays, ii chanson qui fait sounire les enfants, et palpiter les amantes~.. M.-C POucSOT. Mars I9u~’.


DENOMBREMENT DES ENROLES

C’cst ii plus do 32.000 quc, d’après los chiffres commaniquds aux grands journaux parisiens. on pout dvalucr Jo numbre des dtrangers cnrólds dans l’arrnée fran~aise, du ~r aoUt 1914 au rCt avril 1915. Voici las chiffrcs qui dtaicnt donuds par Ia presse au 1~” jcuvier iqi~ l3eIgcs

1462

Anglais Russcs

379 Suisses Austro-Hongrois.... 3393

Espagnols

Italietis

4953

Allcm~inds Tures

3oo Arndricajns du Nord 5~ et dLl Sud Natjonaljt,3s diverses : 11854.

Grecs Luxembourgeois

969 1467

1369 1072 592 200

(l-’arrni ccs derniers dtaient cornptds los Alsaciens-Lorrains). Si ~e ces chifires, on ajoute Ic nonibre d’cngagements ita!iens, russes, etc..., cnrcgistrds an Bureau militatre ofticici des Aniiiids Fran ca/sos et cclui des nouveaux volontaires grecs, arrivds en fdvrier,on trouve que plus do 32.000 dtrangers soul venus offrjr leur vie ~s Ia France, cette seconde pair/c tons lee luonzmes bien ncs. a

de


NOTICE ADMINISTRATIVE to Los enrôlements do volontaires étrangers sont regis par le décret du 3 aoét, paru au Journal Officio! du S aDt~t 1914 Ct libelle Comtne suit er~ — Los engagements des étrangers aux r~gi— 1 dtrangers sont rc~uspour la durde de Ia guerre. meats ART. 2. — Le hiinistrc de Ia guerre est chargé, etc. \ccT.

1

En vertu do cc ddcret, los Volontaires dtrangers ont le droit ile signer un engagement pour Ia durdo do la guerre seulement. Its sont alors verses dans les regiments dtran— gers Oxistants, mais l’abondance des engagements a abouti ii Ia creation do corps nouveaux, rattachCs admi-

nistrativenient aux services de Ia Ldgion étrangère mats cependant distinots d’eIIe et munis de cadres spéciaux. Autant que possib~od’aitleurs, los engagds do memo nationalitC servent dons los tnbmes unites. C’est ainsi quo, pendant plusieurs mois, los volonraires italiens oat constitud it eux seuls tout un rdgiment a gros eflectif qui s’est illustrC sur les champs de bataille non Vito devcnu

populaire de

de 1’Argonne sous Ic

Idgion garibaldiennc, it

Itnstar du corps fi’anc corn mandá en Garibaldi. Cette legion italienne a 2’

Un bureau wilitaire ofliciel

1870 par to grand

dtd, depuis, dissoute.

a dtd adjoint depuis jan-

vier 1915 it I’Association interuacionale des Amities Franfaises, Ii fonctionne au siege de l’Association, it Paris, et

continue it rccevoir des engagements do volontaires Ctrangers, 36, boulevard klaussrnann, rous los jours do ~ h. ii ii h, et do 2 h. it ~ h. 30 Los volontaires dtrangcrs relCvent it la fois do ha Direction de I’jnfanterje au Ministére do Ia Guerre et de

I~Direction des Affaircs admiuistratjves an MinistCre des Jtffaires Ctrangbros.

PU~LtCLlUr’.ARyOFVlcTQR~A


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Edmond JALOO3X

do Proscrpine, ii~ 5 JEAN-JAM Par at, par ha, chansons hurnuim.~ Iloudoir

ecu

(iques, in-IS iilusird LALONDE Time des dEmmtires divrrzsi •. produOtioma in—folio sue papa ancien Oh Louis LALOY Claude

Debussy, petit hot an’

portrait at fac-si,nUe.... 10, Le LOire de Ia Funze’e, avec prdao de Claude 1”arrère et lli~niri lions vie l)alny, in-I 50’ Alex. LEFRANC

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1514. .Aoti(-Septembs’e. podsies,

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-.

\.~e A, I1OBITSA. L’-s Vietlies Villei des Flan’lu’eo (the)giqoie el FlanIn’e fi’aiv’oui..e) in-S avet 155 ihhuslrat,b,’tnh,C. 15 ii ilsuulanfle 20 ii Los lied/es Villc~rho Wouis Ia tI-avail ha 5o~ose, (‘Alsace, l’Allema~uie at lu llnilanute). in-S avoot III IlIn —ti’attcuio-o a Lot Nef tie Lutice, ira-i, on,’ papierpar.t)ii’inin 12 ,,

L. tie ROYAUMONT

flosl:ric ci l’s .coci41d dee Gens tie Lu’ttrea (1833-1953) il-Vs.. 1.50

•~•

A. do HOC HAS l.a Soipension tie Ia lie. it-S av ‘c 7 lionoru’s.. 3 5)) to Science des /t/11 ,oph,,, et l’,ir’j 0 1 1 .tiquitd, dos 7’hounillutrJ--r loon too-S nonen Ii pIatleu ,. 8 a • Enrico SACORETTI •IioPu’’ ‘I !‘eotonlsS, allinooi ioi-1oliu en cu ours 30 a t..-Claude do St-MART1N

‘TalIleeu naturel u/u’, iapp’or’/t 7~t1 t’.OtiSletS ,uati’u’ Dieno, i’llo’tt ‘ut’ no lU,o ovt’i’~. Preface Ic Patois, to A . a

6

Son eeni,- dus loud I 20 Septembre IbIs el V~u,zole NoOl, hunch. in-b 2 i. i/o I’utuluté tie, eolf/uea mar/toe,, bin. ~hure lob SAM6MBIER ,lio,Ilig, of e Dt.saui, d’Ou’flvnerje, gr. (ii -Pu the 5~i’hououuoiien 40 o F°rtitripes d’O”neooe,al,, In—folio lie i~()).JalOrhe~ 16 SAMSON i.’lu Thu/A/u-al, lair-ti uic’tiuin tie Si)Sal to, tie a ‘time) a- ttraul.aisu., In-IS avee 8 )uor)rototq 3,51) U. SCRWd~Bt,tll l,es Secrets ‘noqiqioce pour tot calIcO I’u,u,u”,,r, iq IS

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SIDNEY PL,ACE

l.es Fre’çuuscoirr’io,is tn hia-I8 TErSER

.tjouli’il’e,

3.50

flifue 1 ‘Ic 1’Oo’h’~ho, ‘pitt dIe, hut-b, 10

LotSlus THOMAS L’Eajorit ole Al, de ialle~ronnol, n-S. rpnorl. LeGofuudu’oolr/eu’d,l/if/’et ito-b uiooo 5 t Amtd,-ti ll’otu-vei,on’, p’.l.i no-li iluCI, 750

Lou (‘r’t,,,eutuiulo a Vomsutiilea, i,t’b coup, avu-ut oraaeanei,tsole I~.llepp- 3 * i.’lo~s;,o,u- en fliemm, In-S ‘7.50 Les u/arose lisle, pour l.iluj, In-S. ‘7.50 J TOLMER L’cmbhusye t/e lhfon’luuuje, in—Ps avee 37 i’hauiuoites 10 TOLSTOI in-S 2 i La Lot de l’Amour et too Loi de ta Lei Clefs tie t’Oi-ie’ar, ba-S aveit 7 tiujlenee, in-48 3.60 li401cun-u 350 V TRIMOULIER t’Etiipereur Alexanul,-e 11! d~tojtde Got .hfissiounuutuire de ~3: .41.-A - lbaui’/ot, ru’,e, in-S Scoa 2.50 uiA,ouIC tie .Sauine-el-Lrmire C lot Yt ts’ Len E labs- fid,lt’u’aurc duo Suff’ruiqc rota— 5otli~eetala Convention, 1mm-S. 3 150 vend. I broehtur,-s u—S.. 2 L. VAN DEN CRUTCEN La I°’t’a,uce trait’ .t/i,sjot, den I°,-ru,i— Notiuu,eau, tim,re tie i)es,,tus coualentssl cain, in-Il iti iIt~ ‘ago’s... 750 leu ouuouaujej do lta Jouailterie, 100)11 Fundroilles ‘Sot I’. hoyt, hi iii-’. 2 a hum.foloo tut (2 pht’n-biu-s. - 12 ‘ Jeousne tAre vicloo-ueuose, too’S... 5 a Leon V~N NECK Jlnlerititd royate ci ,tia”isges i-oyniLt-, 1870-71 iilurlu’d, ttlS avec 1100 rebrticlooou’e t n—8 ecu 1 l’u’tu’hllttl Ills., 5 blissinro ole f’ind~eti iiiteuope, ill-S ouct’. Yip,t.c Ft r,t.relles il/tonrd, I n-8 00 vet fac.eiooo Ic at I ctrlo’otts.. - 5 ,, Soul) haul i’atuflui~ 5 11),,oinn ties JioI/’s,b o-5 1,’ 972 PP 20 ~, hb’ot Horton ilfi,ot,-e’, in’S avee 491) t I Os.ilisu in lu On nrc i-,, ito-S 2 ii ll’,ttlo)flS 0’, ~ ,lltsouon ties Sonojerains, n-S.. 10 VASARI .41, I/ic don I’roni’ls, ui—Il .... 5 Let Vies oi,,, p los ecceilen In Note.’ nut- lot Tm-li/ion eaho/i,sOi?000. .srotlpleurs ci .4 10)1len,. S il. luruto:Iooorun in—IS I i’l’)i’olru. i-couloouiquue o?or,i.t Cu.lccf.o, u,O Ott-i , tS et doun CCItt, mIt tie Spp. I MAI1CLIS DII VEZE itt Tnons.uouluuiion dou oh1~Iooo~’,mIS I.e Pu/mo ole lot J1u’iuue, onvec Ira) ‘u-lion en vein outiglals par ic 2’ t,vltnoo, In—S CoOl 3 a VINSAC .1ncieuine Oo-fivrerie Louis N (‘1 iui4 1~’tTltdor,oiuie dc, Patu’ittrc/,es, 1mm-h. acec 6 ol°ll,OI1CO 10 tie 4(1 )‘uIamlo’Iuuos 30 SAINT-SA~NS Aucouralltde lot isie, tn-S... ‘750 St YVES D’ALVEYDRE VArchdoni/tre, in-4 acec iaomtireijsos p\aiiches at figures era ,00ir ci en coo,Ieo,rn 40 a Le Ceiatenaii’e tie 17,99, b,’otoloUr~

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