Degré Kelvin Magazine _ #1

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Magazine Gratuit Arts et Artistes Visuels de Franche-Comté et d’ailleurs Avril 2014 Edition Besançon

Ibride

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[ Designers ]

Jérémy Kartner Blackjake

[ Illustrateur ]

[ Photographe ]

Christophe Tattu

«L’Inde, le paradis du photographe» [ La Recette ] Compact, Bridge, Hybride, ou Reflex ? [ Nouveauté ] Addict’ink, la Web TV du Tatouage

[ FRAC ]

Cité des arts : Programme des expositions Avril/Mai


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ÉDITO

Trois ans. C’est le temps qu’il a fallu à ce

magazine pour passer de l’état d’idée à celui de projet puis de réalité. Aujourd’hui, c’est une fierté de le savoir entre vos mains, d’imaginer que ces quelques lignes nagent sur vos lèvres. Ma première visite dans une exposition de photographie, je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais à peine douze ans. Des clichés noirs et blancs ornaient les murs. Un silence songeur habillait l’atmosphère. Tout autour de moi, des gens demeuraient immobiles devant des fresques mettant en scène des femmes. Cette expérience initiatique, je l’ai vécue grâce à un artiste bisontin. Ses œuvres, je les ai parcourues trois fois du regard. Trois tours de piste… Et cela ne m’a pas suffi. Douze ans, c’est jeune pour comprendre ce que les images essaient de dire. Les questions affluaient. Je n’avais aucune réponse en retour. J’ai simplement découvert sans le savoir le plaisir qui pouvait passer par nos yeux. J’ignorais encore à quel point l’envie de cultiver ce plaisir rythmerait les années qui allaient suivre. Vingt ans plus tard, je constate : trop peu d’expositions, et tant d’artistes à découvrir ou redécouvrir. Tant de choses qui mériteraient de nourrir nos regards. Vos regards.

Degré Kelvin Magazine est là pour combler en partie certains de ces manques. Sa vocation est de vous présenter ces personnes et leurs arts, vous faire partager leurs merveilles visuelles. La culture artistique visuelle est bien présente. Entrouvrons les portes de son immense maison et guettons ce qui s’y passe à l’intérieur. Tournez ces pages, et entrez avec nous dans les divers univers de chacun de ces artistes.

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Une fois ce papier lu (et relu), vous pourrez vous diriger ensuite sur notre site internet et redécouvrir, parmi d’autres rubriques évolutives, ce numéro en vidéo. Les artistes qui y ont participé se livreront sous d’autres angles : ceux des caméras. Dès cet été, nous nous attèlerons également à l’organisation d’évènements ouverts au public afin que chacun ait l’opportunité d’admirer ces artistes ainsi que leurs travaux. Gratuitement. Le développement de la culture artistique visuelle locale est le maître-mot des initiatives de notre équipe. J’espère que vous aurez autant de plaisir à découvrir ce premier volet de Degré Kelvin Magazine que nous en avons eu à le concevoir. Degré Kelvin c’est avant tout une aventure humaine, une équipe de professionnels aux idées qui se croisent et se complètent. Seule, une idée ne reste qu’une simple idée. C’est ensemble, grâce au travail d’équipe et à l’esprit qui l’anime, que l’on permet à une idée de mûrir. Qu’elle devient un projet. Qu’elle devient une réalité. Bonne lecture. Stéphane Pellaton et toute l’équipe du magazine.

ABILISCOM 47 av. Georges Clémenceau 25000 Besançon [Directeur de la publication] Stéphane Pellaton dirpub@degrekelvinmag.com

[Régie Publicitaire] Isabelle Mercier regiepub@degrekelvinmag.com 03.81.50.85.39

[Directeur de création, Rédacteur en chef, Maquettiste Graphiste] Stéphane Pellaton [Secrétaire de rédaction] Samuel Balmeur [Équipe de création] Samuel Balmeur Marine Barret Samuel Deschaseaux Marc Jardot Samy Khechkhouche Stéphane Pellaton redac@degrekelvinmag.com

[Vidéaste] (Internet) Samy Khechkhouche Disponible gratuitement dans plus de 110 points de dépôt à Besançon et alentour. Carte des points de dépôt disponible sur le site internet : www.degrekelvinmag.com [Distribution Besançon] Joséphine Martin distri@degrekelvinmag.com

[Photos de couverture et arrière de couverture] © Christophe Tattu -Tous droits réservés

Et rendez-vous dans quelques semaines pour le deuxième volet de Degré Kelvin Magazine !

Imprimé en France. Tirage : 5000 exemplaires La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés et qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs (Visuels inclus). La reproduction, même partielle, des textes ou illustrations publiés dans ce numéro est interdite sans l’autorisation écrite préalable de l’éditeur.


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SOMMAIRE À LA UNE

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[ PH OTO G RA PH I E]

Christophe Tattu « L’Inde, le paradis du photographe »

NOUVEAUTÉ

[ TATO UAG E]

Addict’Ink

La Web TV du tatouage

INTERVIEW

[ I LLU STRATI O N ]

Jérémy Kartner « Dessiner a été ma première façon de parler »

LE DOSSIER

[ D ESI G N ]

Ibride Un écho entre design et image

LA RECETTE

[ M ATÉRI EL ]

Choisir son appareil photo

Compact, Bridge, Hybride, Reflex ?

UN OEIL SUR

[ PH OTO G RA PH I E]

Blackjake Une palette de noirs tout en couleurs

COUP DE PATTE

Les 7 erreurs illustrées Le Fanzine La mini BD à monter soi-même ! AGENDA

FRAC / Cité des Arts

Agenda des expositions Avril/Mai

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JEUDI 27 MARS 2014 • 19H30

TRIBUTE TO

CLAUDE

FRANÇOIS DÎNER SPECTACLE

Interprétation unique, spectacle énergique, le groupe vous fera partager la passion de Claude François à travers un tour de chant rythmé des succès de l’idole.

menu 3 plats • hors boissons

45€ 40€

prix public TTC /pers.

prix casinopass TTC /pers.

dont 5€ de jetons

Jetons non échangeables , non négociables.

JEUDI 17 AVRIL 2014 • 19H30

PUB BARRIERE

TRIBUTE TO

THE

BEATLES

DÎNER SPECTACLE

Un concert étonnant et détonnant des plus grandes chansons du Rock Sixties. De « Hard days night » à « Michelle », ils vous feront revivre des souvenirs le temps d’un concert explosif !

menu 3 plats • hors boissons

45€ 40€

prix public TTC /pers.

prix casinopass TTC /pers.

dont 5€ de jetons

Jetons non échangeables , non négociables.

RÉSERVATIONS AU 03 81 47 49 01 OU À L’ACCUEIL DU RESTAURANT 1

R E S T A U R A N T

A V E N U E

E D O U A R D

« L E

G R A N D

D R O Z

-

C A F É »

2 5 0 0 0

B E S A N Ç O N


À LA UNE

[ PH OTO G RA PH I E ]

Christophe Tattu

Interview / Rédaction : Samuel Balmeur

«L’Inde, le paradis du photographe»

« La culture indienne englobe tout ce que je recherche. C’est-à-dire des émotions très fortes, voire extrêmes. Dans la même journée, on peut passer par tous les états d’esprit possibles. Partir à la découverte d’un autre continent ne m’intéresse pas, car je crois au fond de moi que je risquerais d’être déçu. »

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hristophe Tattu n’a d’yeux que pour elle. L’Inde. Sa seconde patrie. Un amour qui surgit dans sa vie alors qu’il est encore adolescent. Difficile de se l’expliquer. C’était probablement inscrit dans son karma. Beaucoup de choses se ressentent, peu se justifient. Quand il vole pour la première fois à sa rencontre, à l’âge de 27 ans, un esprit de défi l’anime : « Je voyage en Inde depuis 1999. Au début, on part un peu pour la découverte, pour ‘’l’exploit sportif’’ ». Puis l’histoire entre l’homme et son pays d’accueil évolue. « Progressivement, ces motivations disparaissent. Il n’est plus simplement question d’empiler les kilomètres. On part pour les relations humaines, pour chercher, mais aussi voir ce que l’on peut offrir de soi. »

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À LA UNE

[PHOTOGRAPHIE]

A

vec Christophe, nulle autre possibilité que l’échange. Son regard est une invitation au voyage, d’un bleu des cieux les plus lointains. Sa voix est chaude et rassurante. Tout dans sa façon d’être exprime une formidable acuité à lire le monde, à vouloir le comprendre. La photographie était faite pour lui, pour transformer sa vision de la réalité en image à partager. « Devenir photographe est le résultat d’un parcours de vie basé sur l’aventure. À force de voyager, j’ai pris l’habitude de photographier les gens que je rencontrais, des paysages que je traversais. Me lancer dans cet univers me tenait à cœur. Et je me suis donc professionnalisé. »

« J’ai pris l’habitude de photographier les gens que je rencontrais, des paysages que je traversais »

S

pécialisé dans le mariage et le portrait, le Franccomtois, originaire de Gy, s’est établi à Ornans depuis deux ans. Il y jette l’ancre la majeure partie de l’année, entre deux voyages. Dernière virée en date, une traversée de l’Inde, du nord au sud. Un parcours réalisé à vélo, son moyen de transport de prédilection, et consistant à rallier Bombay à Calcutta au printemps 2013. Cette huitième expédition gardera pour lui une saveur bien particulière : « Je suis parti de Bombay à vélo, sans avoir organisé quoi que ce soit. Strictement rien, si ce n’est avec l’idée d’arriver à Calcutta dans un temps imparti qui était d’une quarantaine de jours. J’avais oublié malencontreusement ma carte routière. Je n’avais qu’une direction cardinale approximative pour sortir de Bombay. En cours de route, tout était très ouvert. Je me suis montré complètement disponible pour les gens que j’ai rencontrés et cela a été l’un de mes plus beaux voyages. Ce départ à l’improviste était volontaire. Je suis arrivé à un moment dans ma vie où j’éprouvais un besoin de renouveau. Et ce voyage m’a réellement apporté tout ce que je recherchais. Beaucoup d’assurance, de contact humain. En soi, un tremplin qui a fonctionné à merveille ».

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À LA UNE

[ PH OTO G RA PH I E ]

E

n chemin, Christophe s’ouvre au monde qui l’entoure. Appareil photo en mains, il veille à saisir les instants les plus précieux, les visages, les scènes qui le touchent. La magie opère aisément tant les Indiens aiment se prêter à ce jeu : « L’Inde est un pays qui adore la photo. Il suffit de sortir son appareil pour qu’automatiquement les gens posent. C’est le paradis du photographe ! »

Quand le pays est en fête, Christophe immortalise les moments de liesse des habitants, comme lors de Holi, la Fête des couleurs. « Il s’agit d’une fête absolument extraordinaire. Bien, qu’elle ne soit pas la fête nationale,

c’est en quelque sorte le 14 juillet indien. Elle puise sa symbolique dans l’arrivée du printemps. À cette occasion, pendant 24 heures, le pays est submergé par les couleurs. Les habitants s’aspergent d’eau colorée,

« Quand l’Inde est en fête, elle n’a pas de limites »

n’épargnant aucunement leurs vêtements. Il faut donc le savoir avant et se préparer en conséquence. Cela dit les festivaliers sont très respectueux des photographes. Lors de mon premier voyage, moi et mon compagnon de route ne connaissions pas cette fête. En 2013, je m’y suis rendu en connaissance de cause. Depuis quatorze ans, je n’y avais pas assisté. Je voulais la revoir, m’en imprégner, en profiter. Beaucoup de musique, beaucoup d’excès… Quand l’Inde est en fête, elle n’a pa de limites. » #1

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À LA UNE

[PHOTOGRAPHIE]

Partir avec un « mulet »

S

e déplaçant systématiquement par ses propres moyens dans tout le pays, Christophe choisit avec précaution son équipement photographique. « Comme on dit en Formule 1, je pars avec mon mulet ! Je n’emporte pas l’appareil que j’utilise de façon professionnelle. Je m’équipe de matériel de très bonne qualité, mais que je garde d’ordinaire en secours. Ce choix provient de ma façon de voyager. Le matériel, au même titre que l’humain, est soumis à de fortes vibrations. Les conditions de route sont difficiles, avec beaucoup de poussière, de secousses. Je préfère exposer le mulet plutôt que la pièce maîtresse. »

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evant l’objectif, un pays bouleversant déplie son éventail de contrastes. Parmi eux, les enfants. « Les Enfants de loin » ainsi qu’il les surnomme, le fascinent : « Ils sont loin pour diverses raisons. D’abord géographiquement, mais aussi dans la façon dont ils vivent. Souvent, ces enfants ont des rôles d’adultes. Dès l’âge de 10-12 ans, ils ont la responsabilité de tenir le restaurant de leur père, par exemple. Certains arrêtent l’école. Du coup, ils deviennent adultes assez rapidement ».

« Souvent, ces enfants ont des rôles d’adultes dès l’âge de 10-12 ans » #1


À LA UNE

[ PH OTO G RA PH I E ]

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ans sa galerie, l’artiste ornanais, lui-même père d’un petit garçon, compile les visages, les sourires, parfois le dénuement d’une jeunesse bien loin des préoccupations occidentales.

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on sens aiguisé de l’observation le conduit même à photographier des habitudes locales intrigantes : « Là-bas, on voit très souvent des gens faire la sieste dans des endroits improbables, à n’importe quel moment de la journée. Ils piquent un petit somme quel que soit l’inconfort de l’endroit. Dormir

dans des lieux saugrenus est un phénomène particulier à l’Asie, que ce soit en Chine, au Népal ou en Inde, les trois pays que je connais le mieux ». Le constat ne suffit pas à Christophe, c’est pourquoi il joint spontanément l’analyse à la contemplation : « Ces siestes révèlent que dans les pays très peuplés où le bruit et l’agitation sont permanents, les gens profitent du

moindre creux dans leur emploi du temps pour se reposer. La nuit, on ne dort pas forcément bien, j’en ai fait l’expérience. Le résultat, c’est que les habitants dorment là où ils sont dès qu’ils le peuvent : sous un camion, sur un lit de cailloux sans couverture... » L’empathie fleurit avec l’expérience, c’est une des clés de voûte de la connaissance. #1

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À LA UNE

[PHOTOGRAPHIE]

Prochaine étape : le voyage immobile

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ès qu’il en aura l’occasion, Christophe partira à nouveau sur les routes d’Asie méridionale. Toutefois, sa préparation sera sensiblement différente de sa précédente sortie.

« Mon voyage se divisera en deux temps. La première quinzaine se déroulera dans un petit village dans l’état du Maharashtra pour lequel j’ai eu un véritable coup de foudre. Les habitants qui m’ont accueilli ne sauront rien de mon retour. Cette fois, j’ai l’intention de pratiquer le voyage immobile, ce dont je suis privé lorsque je me déplace à vélo. Je veux pouvoir m’imprégner du lieu, y passer quelques jours. Ensuite, je partirai dans le nord du pays où j’ai le projet d’atteindre le Mont Kailhash, situé au Tibet. » #1


À LA UNE

[ PH OTO G RA PH I E ]

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éterminé, Christophe démontre cette assurance qu’ont les aventuriers. Il ira par-delà tous les obstacles pour atteindre l’inatteignable. Il avance calmement, sans bruit, et l’on pourrait se prendre à croire qu’il pratique la méditation, tel un sadhu. « Non, répond-il, je ne pratique pas la méditation. Par contre, j’adore partir en randonnée dans la vallée de la Loue. J’ai conscience de la beauté de ce lieu. J’adore m’y promener. C’est également une forme de méditation, une grande respiration de l’esprit. » La force de cet homme, de ce photographe, de ce passeur d’émotions, réside probablement dans cet équilibre entre l’ici et l’ailleurs. Entre Ornans et l’Inde, Christophe Tattu suit sa « voie du milieu », dans une quête sans cesse renouvelée de la

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a seconde étape revêt une importance capitale pour le photographe. Il s’agira de sa cinquième tentative de passage au travers de la frontière tibétaine. L’objectif est de réaliser un rêve obsédant, et ce, en dépit du danger : « On attribue un pouvoir spirituel énorme à cette montagne. La plupart des religions comme l’hindouisme et

le bouddhisme y voient l’axe du monde. C’est une montagne un peu inaccessible. Je cacherai mon matériel au fond de mon sac. Pas question d’avoir l’appareil en bandoulière. De toute manière, s’il y a tentative de passage, ce sera de nuit. Les risques seraient d’être pris et expulsé. Mais aussi que ce rêve ne se réalise pas. Le danger est là : ne pas réaliser un rêve ».

vision parfaite. Et c’est indéniablement pour cette raison que sa photographie manifeste une sensibilité telle qu’elle

nous paraît flotter à la surface du papier. Une sensibilité extrême... à fleur d’encre.

Christophe Tattu

Également disponible en vidéo sur www.degrekelvinmag.com

Christophe Tattu Photographe Orna ns (25)

S i t e inte rne t : w ww. christophe ta ttu. com Page FB : www.facebook.com/ChristopheTattuPhotographe Courriel : c.tattu@ gmail.com #1

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NOUVEAUTÉ

[TATOUAGE ]

Addict’Ink est une Web TV française qui parle du Tattoo. De ceux qui le font. De ceux qui le portent. À travers des reportages d’une vingtaine de minutes, les internautes peuvent découvrir trois rubriques. «Lifestyle» présente -entre autresdes peintres, musiciens et dessinateurs. Parmi eux, certains exercent le métier de tatoueur. D’autres sont lourdement tatoués. Tous nous racontent leur histoire et leur vision du tatouage. La rubrique «Convention» cherche à retranscrire l’ambiance d’une convention et montre le niveau des tatoueurs présents, complémentée parfois par une interview. Enfin, dans «Portrait», notre équipe évoque l’univers et le style d’un tatoueur au nom incontournable ou à la démarche intéressante. La qualité est notre priorité. Ainsi, chaque nouveau numéro est diffusé tous les deux à trois mois.

Addict’Ink souhaite favoriser l’accès au tatouage. Au grand public comme aux passionnés. Le tattoo est une démarche personnelle que l’on peut pratiquer de multiples façons. Les professionnels et les personnalités que nous sollicitons dans nos émissions sont de véritables passionnés. Leur parcours est souvent unique et captivant.

Addict’Ink est née de l’idée de Jean-Marc, patron des shops La Belfort Tattoo Family (Belfort) et La main noire (Besançon). Organisateur durant des années de la Convention de Belfort, et depuis 2013 du Besançon Tattoo Show (dont la deuxième édition se tiendra à Besançon les 5 et 6 avril), Jean Marc s’est lancé dans l’aventure Addict’Ink épaulé d’Adrien, professionnel de l’image, pour gérer la réalisation des épisodes. Suivre Addict’Ink, c’est dépasser le côté people ou fashion que l’on attribue au tatouage. Suivre Addict’Ink, c’est accéder à la culture du tattoo, la vraie : une culture pleine de richesse, de diversité et de noblesse.

Les 5 et 6 avril 2014 au Besançon Tattoo Show

www.addict-ink-tv.com #1

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[ I LLU STRATI O N ]

INTERVIEW

Interview / Rédaction : Marine Barret / Samuel Balmeur

Jérémy Kartner « Dessiner a été ma première façon de parler »

À

30 ans, Jérémy Kartner ne se lasse pas de caresser le papier. Illustrateur, il a établi ses quartiers artistiques dans les ateliers de Zone Art, côté cour du 37 rue Battant, à Besançon. Depuis environ deux ans, il fourbit crayons et pinceaux afin de perfectionner ses créations. P our Degré Kelvin, Jérémy a accepté de livrer une épure orale de ses travaux.

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INTERVIEW

[ILLUSTRATION]

Brève de comptoir

Jérémy, quelle est la mission de Zone Art ? Zone Art est un collectif bisontin qui regroupe plusieurs artisans. Il fonctionne comme une grande maison autogérée où tout le monde vend ses créations et met la main à la pâte. Tout ça dans une bonne ambiance. C’est par le bouche-à-oreille que j’y ai atterri. On m’a suggéré d’y jeter un œil, puis tout s’est enchaîné rapidement. Avec Vivi (une des mamans de Zone Art), notamment. Elle m’a proposé d’exposer. Puis, j’ai participé à des événements comme le marché de Noël par exemple. Un atelier s’est libéré et j’ai fini par m’y installer. Voilà presque deux ans que je travaille dans les locaux du collectif. C’est une belle histoire !

« J’ai opté pour des études qui me permettraient de passer mon temps à dessiner »

Comment vous est venue cette vocation artistique d’illustrateur ?

Fallait pas toucher Mère-Grand

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Ce n’est pas une vocation artistique. C’est un besoin d’enfant qui ne s’est jamais arrêté. Ce n’est qu’une partie de ce que je réalise dans mes travaux. Mais c’est la plus ancienne. Avant de savoir écrire, je dessinais déjà beaucoup. Comme tous les enfants… À côté de ça, je m’amuse à créer des machines qui ne servent strictement à rien. J’ai approché la vidéo, à travers une série de six épisodes sur une invasion zombie. Tapez ‘« zombies Besançon » dans un moteur de recherche et vous les trouverez facilement. C’est une bonne série pour apprendre toutes les erreurs à ne pas commettre. Il m’arrive quelquefois de peindre des fresques, même si la peinture n’est pas véritablement mon truc. J’écris aussi... ! C’est vaste. Je dors peu, alors il faut que je m’occupe. En tout cas, je dessine le plus souvent possible. Naturellement, plus jeune, j’ai opté pour des études qui me permettraient de passer mon temps à dessiner… Donc, je me suis orienté vers les Beaux Arts. Et même avant. Dès le lycée, j’ai suivi des études de dessinateur-maquettiste, option art graphique. Aujourd’hui, j’ai une montagne de croquis. Mais, je n’en exploite que très peu. J’essaye d’être sincère avec moimême : ce que je produis, c’est mon « vomi » ! J’expulse tout ce que j’ai à dire. Il s’agit d’une authentique thérapie. Je conseille à tout le monde d’en faire autant. Dessiner a été ma première façon de parler. Et finalement, le domaine dans lequel je suis le mieux compris.


[ I LLU STRATI O N ]

INTERVIEW

Où puisez-vous votre inspiration ? Vraiment dans tout. Quand je dis tout, c’est principalement tout ce qui me touche. Je n’ai pas de catégorie précise. Je peux puiser autant dans les personnes que je rencontre que dans des films, des BD ou de la musique. Des gens dans un magasin. Cela m’est déjà arrivé. Ils n’étaient pas beaux, mais j’ai scotché dessus. Je ne les ai pas encore dessinés. Peut-être un jour. Ce qui est sûr, c’est qu’ils sont imprimés dans ma tête. Parfois, je suis pris par une seule case dans une BD. Une seule. Tout ce qui m’entoure et me touche s’avère susceptible de m’inspirer : Alphonse Mucha, Burton, Tony Sandoval.

Comment définiriez-vous votre technique picturale ? Aléatoire et dépendante de mes humeurs. Je dessine beaucoup à l’encre de Chine, sans format particulier.

Concert félin

« Qui peut se donner le nom de Dieu, en tant qu’artiste ? »

Parlez-nous de votre projet : Le monde de Yahvée Ce n’est pas un projet ! Ce ne sera jamais ce que les gens voudront que ce soit ! Je dirais que c’est un trip d’ado. Qui peut se donner le nom de Dieu, en tant qu’artiste ? On n’a jamais vu d’artiste s’appeler Allah ! Cela provoquerait un scandale. Moi, j’ai décidé de m’appeler Yahvé ! Petit à petit, c’est devenu Yahvée, puis Le monde de Yahvée. Je ne gère rien. Le monde de Yahvée pourrait être représenté par un classeur qui réunit tous les dessins qui se rapportent à ce monde. J’ai plein d’autres classeurs. Et en ce moment, c’est celui qui me fait bouffer ! Étrangement, c’est aussi le plus personnel. Pour la finalité, Yahvée représente la féminisation du nom de Dieu.

La main verte

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INTERVIEW

[ILLUSTRATION]

Service après-vente des relations amoureuses

« Marilou est l’une des muses. C’est la raccommodeuse de cœurs »

La femme a effectivement une place importante dans votre monde. Pour quelle raison ? Toutes les femmes que j’ai rencontrées ont eu une influence sur mon travail. Même si physiquement, ce que je dessine ne les représente pas. Je dirais plutôt qu’elles ont en quelque sorte façonné l’image du personnage central de mes illustrations. Ce personnage n’a jamais vraiment le même visage, ni la même coupe de cheveux. Je l’appelle ma muse. J’ignore si c’est une chance ou non, mais ma muse n’est pas quelqu’un de précis ! Elle évolue. Un peu trop d’ailleurs. Marilou est l’une des muses. C’est la raccommodeuse de cœurs. Elle est la première muse qui m’a incité à réaliser un livre. J’ai sorti une édition limitée à cinquante exemplaires, lesquels ont été écoulés. Je compte en rééditer une version plus complète. Pour résumer, c’est une raccommodeuse de cœurs la journée, et la nuit elle a d’autres activités. Mais il faudra lire le livre pour découvrir de quoi il s’agit. #1

Adieu mon chaton


[ I LLU STRATI O N ]

INTERVIEW

Travaillez-vous actuellement sur d’autres projets ? J’ai des projets BD en cours. De la vidéo aussi. Derrière la caméra. L’exposition Polymanga, en Suisse, se profile également à l’horizon. Je l’ai remportée en 2013. Cette année, un grand combat se disputera entre tous les anciens gagnants de l’expo. Je donne rendez-vous aux éventuels intéressés du 18 au 21 avril au 2M2C de Montreux ! Sinon, je me verrais bien collaborer à votre magazine. Je pourrais vous concocter quelques illustrations, à l’occasion. N’y aurait-il pas un peu de place pour moi dans les pages de Degré Kelvin ? (rires) Note de la rédaction : Suite à la proposition de Jérémy, l’équipe de la rédaction de Degré Kelvin a décidé de lui réserver un espace pour exprimer ses talents. Retrouvez son fameux coup de patte en page 39

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Jérémy Kartner

La violoncelliste

Également disponible en vidéo sur www.degrekelvinmag.com

Jérémy Kartner Illustrateur Bes ançon (25)

Atelier & Boutique : Zone Art - 34 rue Battant - 25000 Besançon S i t e s i n t e r n e t : ya h v e e. s k y b l o g . c o m ; ya h v e e. a r t b l o g . f r #1

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LE DOSSIER

[ DESIGN]

Interview / Rédaction : Stéphane Pellaton / Samuel Balmeur

Un écho entre design et image, la philosophie...

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astignac est votre secrétaire particulier. Il vous toise, avec une mèche de crin fougueuse qui lui tombe entre les yeux. Oreilles dressées vers l’arrière, les cornes du dandy se recourbent de par t et d’autre d’un regard qui por te l’estocade. À mi-chemin de cette rencontre hybride, vous êtes déjà touchés par le por trait de cette créature équine. Vous caressez l’image, et progressivement, vous découvrez l’objet : un rangement, gardien de vos effets personnels. L’expérience Ibride est déroutante. Elle se décline en collections uniques où l’élément matériel évolue au r ythme d’un univers idéel en mouvement perpétuel. Rachel, Benoît et Carine nous expliquent la philosophie de leur maison d’édition d’objets et de mobilier.

« Nous avons décidé d’assumer un univers personnel, en marge des velléités d’uniformisation, qui serait la synthèse de tout ce que l’on aime et qui peut être qualifié de ‘’design d’auteur’’. S’ils peuvent surprendre ou dérouter à première vue, nos objets portent en eux une histoire et sont bienveillants. Reste à chacun le soin de les apprivoiser ! »

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[ D ESI G N ]

LE DOSSIER

Cultiver sa différence est un art. Quand l’équipe d’Ibride démarre son activité, en 1996, le marché du design en est encore à ses balbutiements. Plutôt orienté vers la décoration. Gros meubles, touche élitiste, il est loin de la génétique à laquelle le trio franc-comtois, basé à Fontain, aspire. Rachel, graphiste/illustratrice, et Benoît, designer, voient différemment. Derrière eux, Carine sonde les courants créatifs, observent les tendances tandis que l’identité de la maison d’édition se dessine. Ce qui en apparence ressemble à « une petite aventure » s’épaissit, car un style émerge dans leurs ateliers. Un style qui deviendra une marque de fabrique : « Les collections Ibride ont la particularité de réaliser des rencontres entre les images et les objets, soit avec des objets imprimés, soit avec d’autres artifices. En tout cas, l’image est très présente, ce qui à l’époque était inédit ». Pas de plan marketing, pas de soumission à un marché. Les créations se nourrissent des références de leurs auteurs, de ce qu’ils aiment. « Tout part d’errances. D’un point de vue créatif, il y a une sorte de jeu entre moi [Benoît] et Rachel. Pour un vase, je dessine une forme. Rachel intervient à l’intérieur. Et la forme cache les images, ce qui crée la surprise. Inversement, un tableau illustré par un graphisme de Rachel, va cacher une fonction que je modèlerai. »

Rastignac, pour ne citer que lui, est né de cette entente, de cette complémentarité. Ne cherchez plus, l’originalité s’étale sous vos yeux. Carine, par sa veille constante, l’a bien compris : « Sur le marché du design, on peut parfois trouver des images ou des motifs. Ces représentations graphiques n’ont généralement pas de liens avec la fonction de l’objet, elles sont purement décoratives. Une des particularités d’Ibride est que chaque image a du sens, elle est là pour servir le propos de l’objet. Par exemple, l’image créée pour un plateau fait référence à un portrait de famille, elle joue avec les codes de la peinture classique. Et les découpes graphiques des bordures du plateau font référence à l’encadrement : tous ces éléments nous invitent à accrocher le plateau au mur, telle une peinture, après utilisation. Il y a un écho entre design et image.»

« Chez Ibride, chaque image a du sens, elle est là pour servir le propos de l’objet »

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LE DOSSIER

[ DESIGN]

Raconter des histoires Lorsqu’une idée s’installe dans l’esprit de Rachel, plus rien n’est laissé au hasard. Son attachement aux images figuratives est le point de fuite vers lequel se projette une multitude de personnages et d’histoires. « Les personnages créés pour nos bibliothèques sont inspirés de romans de la littérature française du XIXe siècle tels Bel Ami, Rastignac, ou Dantès. Je m’amuse à réinterpréter ces héros tout en respectant leur personnalité et leur histoire au travers de détails dans les costumes, l’attitude, les accessoires, les bijoux, le décor. »

« Ce qui est absolument incroyable, c’est que ces histoires qui sont nôtres parlent à d’autres, parlent à des gens à l’autre bout du monde » Ainsi paré, l’objet véhicule ses mythologies, narre l’imaginaire, raconte des envies. Et le conteur hypnotise l’assistance, attire les regards les plus lointains, fascine l’autre, l’étranger : « Nous avons trouvé incroyable que ces histoires qui sont les nôtres - entendez par là un mélange de voyages, de notre #1

enfance, de nos projets - parlent à d’autres, résonnent pour des gens à l’autre bout du monde. En Chine par exemple, on nous questionne sur chaque détail, il y a une réelle volonté de comprendre l’histoire du personnage et le sens caché derrière chaque élément : pourquoi cette bague, cet air nostalgique, cette

chemise à motif de tête de mort… », explique Rachel. Toute la profondeur d’un travail qui résonne, qui touche les individus. À l’impression d’acheter un simple objet se substitue celle d’acheter un bout de la France. « Pas comme une marque de prestige, pas parce que c’est du luxe, précise Benoît, mais parce que ça a du sens. »


[ D ESI G N ]

LE DOSSIER

Donner du sens aux créations, telle est la philosophie artistique d’Ibride. L’objet et l’image valsent selon une symétrie très précise, pleine d’intentions. L’un et l’autre ne peuvent s’ignorer, ni faire l’autruche, animal emblématique du trio.

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LE DOSSIER

[ DESIGN]

De l’anonymat aux hôtels les plus prestigieux L’autruche, justement ! L’autruche murale, plus exactement : « Une console qui assume une fonction minimale, selon Carine, car elle ne peut supporter qu’un petit vase, un carnet ou un téléphone, mais qui en même temps est un objet graphique fort racontant une belle histoire ». La Diva, tel est son nom, est l’objet qui a modifié la donne pour Ibride. Des premiers pas de l’atelier au milieu des années 90 à aujourd’hui, tout n’a pas été une promenade de santé. Exister sur le marché, être seulement remarqué, a nécessité de longues années de persévérance. Essayer de tirer son épingle du jeu sur les salons, sillonner les routes pour aller de magasin en magasin, l’équipe s’en souvient encore. À l’époque, pas d’Internet, pas de téléphone portable. Communiquer sur son propre travail revêt une autre dimension.

« Une console qui assume une fonction minimale mais qui en même temps est un objet racontant une belle histoire »

En 2005, recevoir le Prix de la Découverte par le salon Maison&Objet marque cependant un virage dans la trajectoire d’Ibride. La Diva, console autruche, retient l’attention des professionnels, trois années après sa naissance.

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[ D ESI G N ]

LE DOSSIER

« D’un seul coup, c’est comme s’il y avait une évidence. C’est comme si l’on répondait à une envie, à un besoin, à une tendance »

La reconnaissance, Ibride la reçoit également grâce à sa fidélité envers ses propres principes. Rachel, Benoît et Carine n’ont jamais été volages, n’ont jamais tenté de butiner dans d’autres spécialités que la leur. Et cette fidélité a payé. Le Prix de la Découverte Maison&Objet, la collaboration avec Habitat et l’intérêt des cabinets de tendances contribuent à lancer la marque Ibride. Après huit ans dans l’ombre, les collections se font une place sur le marché, au point d’être visibles dans des lieux prestigieux comme l’hôtel de Bernard Arnault (propriétaire entre autres de la holding Christian Dior), le Cheval Blanc à Courchevel ou le luxueux hôtel du designer Philippe Starck à Los Angeles. Le trio apprécie, sans pour autant considérer cette reconnaissance comme absolue : « C’est plaisant d’être exposé dans des lieux sélects que nous ne fréquentons pas ! »

Distribué dans 42 pays, Ibride a encore du chemin à parcourir. Ses maîtres à penser ne sont pas rassasiés : « Il y a beaucoup de zones dans lesquelles nous ne sommes absolument pas connus. Récemment, nous avons ouvert des comptes au Panama, au Chili, en Argentine alors que pendant des années, nous n’étions diffusés qu’au Brésil. Le marché d’Amérique latine frémit, il est immense, à nous de faire connaître notre démarche et notre travail ! ». Les pieds sur terre, Carine, Benoît et Rachel alimentent leur ambition à grands coups d’enthousiasme. Ibride continue sa métamorphose sans perdre de vue un des préceptes clés de son fonctionnement : faire produire localement. L’argument est irréfutable. La liberté d’intervention, des essais et des échanges, n’est concevable qu’avec des partenaires locaux.

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LE DOSSIER

[ DESIGN]

Produire local, c’est la liberté

Avec la Chine ou l’Inde, la capacité de développement des produits serait réduite à la portion congrue. Benoît souligne avec ardeur : « La création n’est pas uniquement une affaire d’idées : elle s’anime autour de rencontres et d’échanges avec des industriels. C’est en visitant une entreprise de fabrication de plateaux stratifiés que l’idée de créer une collection de plateaux/tableaux à accrocher au mur est née. Il faut sans cesse chercher des industriels prêts à bosser avec des gens bizarres comme nous. Les personnes avec lesquelles nous collaborons doivent être capables de remettre en question leurs habitudes de production. ».

ra 󠅒​󠅒 󠅒 󠅒 󠅒 co 󠄩​󠄩 󠄩 󠄩 r󠅢​󠅢 #1

󠄃​󠄃 󠄃 n o󠅻​󠅻 󠅻​󠅻 co 󠅝​󠅝 󠅝e 󠄓​󠄓 󠄓​󠄓 « En Asie, complète Rachel, modifier un process de production est presque impossible, les industriels ont tendance à bloquer devant toute demande particulière » Naturellement, la communication joue un rôle essentiel. Comment progresser si ce n’est dans un environnement propice à l’échange ? L’éthique de l’entreprise entre également en ligne de compte. Elle a même un impact majeur sur les processus de production. Carine s’exclame : « C’est quand même ahurissant d’envisager une délocalisation de la production en misant sur la pauvreté du monde » Les autres acquiescent. À l’exception du vase Ming, produit en Thaïlande faute d’usines de mélamine en Europe, toutes les collections Ibride sont estampillées Franche-Comté. Depuis qu’elle a les deux pieds dans le microcosme du design, l‘entreprise de Fontain n’a jamais cédé aux sirènes du mercantilisme.


[ D ESI G N ]

LE DOSSIER

« Il faut sans cesse chercher des industriels prêts à bosser avec des gens bizarres comme nous »

Rachel, Carine et Benoît sont les ambassadeurs d’un état d’esprit où la valeur des objets s’étalonne à l’estime, au rapport affectif qu’un individu entretient avec son mobilier. Une vision du design qui séduit et qui réserve à son public de nombreuses surprises, toutes plus étonnantes les unes que les autres. Présente au salon du meuble à Milan en avril, l’équipe dévoilera ses travaux sur les illusions d’optique, avec notamment ses HiddenChairs, les Chaises cachées. « Pour nous ce genre d’exposition est génial, car nous ne sommes pas obligés de présenter des produits finis. Des pièces uniques, souvent à l’état de prototype. Il est davantage question de montrer notre capacité à inventer. S’il y a un peu de colle dans les coins, ce n’est pas très grave. » Un chapitre s’ouvre, l’histoire Ibride se poursuit. Ses ramifications se multiplient tandis que bourgeonnent de nouvelles collections et que de nouveaux personnages se préparent à défiler dans leurs plus beaux atours.

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Ibride

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LA RECETTE

[MATÉRIEL]

e t t e c e R La Par Marc

Jardot

Choisir son

Appareil Photo Numérique Le temps des appareils photo argentiques (à pellicule) semble bien être révolu. Dans la jungle du numérique récent, il est parfois difficile de trouver l’appareil photo le plus adapté à vos besoins. Degré Kelvin vous propose un aperçu du marché afin d’avoir toutes les cartes en votre possession pour choisir « votre appareil photo ».

1.

Le Compact Vous trouverez inévitablement le modèle qui pourra combler vos envies.

Le Compact est avant tout petit, léger, et très facilement transportable (dans un sac à main, une poche de pantalon). Il est principalement destiné aux amateurs et utilisateurs occasionnels. L’appareil se charge de faire les différents réglages pour vous (mode automatique), afin d’obtenir une photo réussie dans presque toutes les situations. Les différents constructeurs proposent de plus en plus d’options pour l’aide au photographe : la détection de sourires, les modes rafales, les stabilisations pour des photos plus nettes.

2.

Prix : de 70 à 600€€ / Poids : de 110 à 500gr Modèle présenté : Canon G12 gamme Expert (2010) / 400gr avec batterie / 329€

Le Bridge Les amateurs de photographie en conditions difficiles disposeront de quelques possibilités leur permettant de réussir encore mieux leurs clichés.

Entre le Compact et le Reflex, le Bridge se munit d’un viseur électronique. Il est caractérisé la plupart du temps par un zoom puissant. Il est un peu plus encombrant qu’un Compact et plus petit qu’un Reflex. Il fera le bonheur des photographes amateurs souhaitant s’initier à la photographie grâce à ses réglages semi-automatique et manuel. Les utilisateurs désireux de se rapprocher du Reflex sans faire le pas seront ainsi comblés.

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Prix : de 130 à 700€€ / Poids : de 330 à 800gr Modèle présenté : Fujifilm FinePix S6500FD (2007) / 600gr avec batterie / 150€


[ M ATÉRI EL ]

3.

LA RECETTE

L’ Hybride

L’Hybride apportera qualité d’image, souplesse, maniabilité à tous ceux qui souhaitent un faible encombrement avec un prix inférieur au Reflex.

Prix : 300 à 1400€€(Kit boîtier + Objectif) / Poids : 300 à 750gr Modèle présenté : Le Nikon 1 J3 (2011) / 237gr avec batterie / 340€

Dernier type d’appareil photo du moment, l’Hybride fait parler de lui de par ses atouts technologiques, offrant un encombrement similaire à celui des compacts et la qualité d’optique se rapprochant des Reflex. Les hybrides ont la possibilité d’interchanger leurs objectifs, ce qui offre de plus grandes possibilités de prises de vue. La qualité des optiques est bien supérieure à celle des compacts. Il en résulte de meilleures photos ! Ne concurrençant pas directement les modèles Reflex, ils proposent ainsi la plupart des réglages disponibles sur la majorité des Reflex du marché.

4.

Le Reflex

Le Reflex reste sans doute la référence chez les professionnels et les grands amoureux de l’image qui souhaitent maîtriser totalement leurs photographies.

Prix du boîtier : 300 à 30.000€ / Poids : 500gr à 1,5kg Prix objectifs : 100 à 90.000€ Modèle présenté : Canon 7D (2009) / 820gr (boîtier seul) / 800€ (boitier seul)

La référence dans le monde de la photographie professionnelle, le Reflex offre de hautes performances, une haute qualité d’image. Il y a sans aucun doute une période d’apprentissage en matière de prise de vue, c’est un point non négligeable à l’achat de votre appareil. Les réglages manuels étendus (mise au point, mesure des lumières) permettent une meilleure précision de l’image finale. Le choix des différents objectifs se fera en fonction de vos besoins en matière de photos (objectifs macro, grand angle pour les paysages, longue focale pour les photos animalières). Les prix des boîtiers et objectifs sont relativement élevés par rapport aux produits présentés précédemment.

Il y a dans cette gamme d’appareils photo trois classifications : amateur, expert, professionnel. Ces différentes catégories ne sont pas à négliger lors de votre achat. Vouloir commencer la photographie avec un appareil professionnel ne veut pas dire que vos photos seront d’emblée « parfaites ». Des connaissances et de la pratique vous seront nécessaires pour tirer le meilleur parti de votre Reflex.

Mise en ligne régulière de

fiches conseils, pratiques, techniques, tutoriaux....

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UN OEIL SUR

[PHOTOGRAPHIE] Interview / Rédaction : Stéphane Pellaton / Samuel Balmeur

Une palette de noirs tout en couleurs Sweat à capuche et pantalon baggy. Du noir de la tête aux pieds, Blackjake déambule dans le garage du club des Rumblers de Valentigney. Les phares des ricaines sont éteints. Les carrosseries scintillent timidement dans la lumière hivernale. Les moteurs sont endormis. En paix. Toute cette mécanique est bercée par le silence des idées. Celles du photographe, du pilote de flashs. Dans quelques instants, un shooting magazine commencera. Les couleurs se livreront et la lumière bondira hors du métal.

Ford Mustang Cabriolet 1966

#1


[ PH OTO G RA PH I E ]

Blackjake, c’est une vision, une direction de l’image, une envie guidée par la loi de l’esthétique. Une envie qui ne peut être freinée. Après douze ans passés sur l’asphalte à conduire des poids lourds de quarante tonnes, Kristof - son prénom à la ville - n’hésite pas à prendre un virage serré en 2005. Destination graphisme. La santé semble l’y contraindre. Le talent se prépare à le conforter dans cette voie. Graphiste indépendant, le Bisontin passe par une période d’adaptation : « Il a fallu adopter très rapidement des comportements en phase avec la profession. Être productif au plus vite. Au départ, cela a été très difficile. Le fait de travailler en sous-traitant m’a toutefois simplifié certaines tâches puisque les agences de communication m’évitaient d’avoir à gérer toute la partie commerciale, notamment le démarchage pour trouver des clients. J’ai ainsi travaillé pour de petites et moyennes entreprises jusqu’à de plus grosses sociétés, aussi bien régionales que nationales, des industries ou encore des artisans… » La photographie est encore bien loin de ses préoccupations, même si, à une époque révolue, Kristof s’est immiscé à tâtons dans les

UN OEIL SUR

« En renouant avec la photographie, j’ai essayé beaucoup de choses, du paysage, de la macro,les étapes par lesquelles tout le monde passe » couloirs de la prise d’images. Pourtant, elle va resurgir sans prévenir quelques années après son immersion dans le graphisme. L’homme s’aventure momentanément dans le développement d’interfaces utilisateurs pour des applications web et assiste par le fruit du hasard à une séance de light painting. Un déclic se produit : « J’ai découvert à ce moment les possibilités qu’offrait le numérique. De quoi me pousser à acheter mon premier boîtier. Mon apprentissage s’est déroulé sous la forme d’un loisir entre amis. Il m’a fallu redécouvrir cet univers que j’avais un peu visité longtemps auparavant. En renouant avec la photographie, j’ai essayé beaucoup de choses, du paysage, de la macro, les étapes par lesquelles tout le monde passe ». Finalement, c’est une attirance pour le mouvement strobist qui guidera les nombreux travaux de l’artiste en éveil. Les flashs déportés impulsent la direction créative que prennent les œuvres de Blackjake tandis qu’une collision artistique avec les voitures américaines semble imminente.

Cadillac Coupé de Ville 1956

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UN OEIL SUR

[PHOTOGRAPHIE]

Les Américaines du gringue Les Américaines font dufont gringue « Ma relation avec les voitures américaines remonte à l’enfance. J’ai grandi en regardant des séries comme Shérif, fais-moi peur ou Starsky & Hutch. La voiture y occupe une place prépondérante. Le cheminement s’est fait comme avec la photo. J’ai de nouveau rencontré la voiture américaine lors d’une concentration sur Besançon où j’ai réalisé quelques clichés. Ensuite, j’ai commencé à exploiter cette direction. »

Pickup Chevrolet 3100 1951

Chevrolet Corvette C1 1958

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« J’ai grandi en regardant des séries comme Shérif, fais-moi peur ou Starsky & Hutch. La voiture y occupe une place prépondérante »

Ford Mustang Fastback 1968 - Dodge Charger R/T 1968

« Je m’étais fixé comme objectif d’atteindre un niveau suffisant de qualité pour prétendre à figurer dans des magazines »


[ PH OTO G RA PH I E ]

UN OEIL SUR

Hot Rod Ford 1929

Pas facile de pousser les portes d’un clan de passionnés. S’il n’est pas collectionneur, le photographe bénéficie d’une carte de visite qui donne à réfléchir. Ses clichés saisissent les connaisseurs. Le nom de Blackjake s’installe dans les milieux autorisés. La possibilité d’être édité dans les magazines spécialisés se présente alors. La presse automobile le sollicite régulièrement. Classic & Muscle Cars, Powerglide, Nitro Magazine et bien d’autres publient ses productions. « Être publié dans la presse spécialisée est une suite logique. Je m’étais fixé comme objectif d’atteindre

un niveau suffisant de qualité pour prétendre à figurer dans des magazines. J’ai envoyé un minibook de l’ensemble de mes réalisations à toutes les rédactions de la presse américaine en France. Une dizaine de ces revues existent et j’ai dû être publié dans cinq ou six d’entre elles. À présent, je travaille plus étroitement avec Classic & Muscle Cars. Nos échanges se sont d’abord appuyés sur des commandes, des travaux spécifiques qui m’ont servi de tests. Aujourd’hui, nous sommes plus dans une optique de collaboration où je peux proposer des choses, évoquer des véhicules qui me semblent intéressants. »

Dodge Charger R/T 1968

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UN OEIL SUR

[PHOTOGRAPHIE]

« La démesure, l’exagération de puissance, de vitesse et de risque du dragster m’ont plu » FIA European Drag Racing Championship - Eurofinals / Santa Pod Raceway (UK)

Confiant, Blackjake avance dans sa passion et se lance dans l’exploration d’une discipline plus rageuse que son idylle avec la ricaine, le dragster.

Chevrolet Impala 1968 @ Santa Pod Raceway (UK)

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C’est encore une histoire de contact, de ramification, mais aussi de culot, car les courses de dragsters comportent de nombreux risques. « Par la ricaine, par le V8, j’en suis venu à rencontrer des personnes qui couraient en dragster en France. Notamment, Sophie du R/T Garage (basé à Sainte-Suzanne). J’ai immédiatement accroché à cette discipline. La démesure, l’exagération de puissance, de vitesse et de risque m’ont plu. Ce côté visuel, aussi… J’essaie de le capturer au mieux pour le rendre à l’image. Cette année, en France, le dragster est un peu en berne, faute de pistes pour pouvoir courir. Une association existe depuis une dizaine d’années. Elle proposait un trophée avec une compétition en plusieurs manches qui se disputaient principalement sur des aérodromes. Aujourd’hui, il n’est plus possible de courir sur de tels lieux et donc la pratique de ce sport devient de plus en plus difficile. Par l’intermédiaire de mes relations, j’ai appris que cette discipline bénéficiait d’une meilleure visibilité dans des pays voisins comme l’Allemagne et l’Angleterre. D’ailleurs, la première claque que j’ai prise en dragster, c’est à Hockenheim. Boîtier en mains, il faut essayer de s’approcher au plus près tout en s’efforçant de se préserver. » Impliqué dans la promotion de ce sport au niveau national, Blackjake joue désormais sa partition dans la communication des disciplines mécaniques. Il est d’ailleurs impatient d’assister à la prochaine course qu’accueillera la commune de Chailley, dans l’Yonne, en mai.


[ PH OTO G RA PH I E ]

D forforDerby, Derby, qui D le maglequimag claque

UN OEIL SUR

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claque « Il s’agit d’un sport émergent qui a besoin davantage d’aide que d’exploitation »

Chaque fois que Kristof se lance dans un nouveau projet, il retrousse ses deux manches. Faire les choses à moitié lui est inconcevable. Comme pour le dragster, le photographe foule depuis quelque temps les pistes de roller derby. Ces courses de patins à roulettes (quads) se disputent en équipes sur une piste circulaire. Les contacts n’y sont pas tendres, l’investissement physique des joueurs et joueuses est intense et cela plaît à Blackjake. Tant et si bien qu’il met ses talents au service de cette pratique qui gagne à être connue. Déjà quatre webzines diffusés sur Internet, chacun comptant 200 à 300 pages. Kristof a mis la main à la pâte. Chargé de la photographie et du graphisme, il emploie ses savoirs pour assurer la promotion d’un sport qu’il affectionne. « D for Derby est une création de ma complice Dorothée. C’est un webzine (partenaire officiel de la Team France féminine) qui est disponible gratuitement en ligne avec en perspective l’envie de donner accès à son contenu au plus grand nombre. Surtout, la plupart des joueuses ont déjà beaucoup investi dans leurs équipements et nous voulions leur éviter de dépenser encore pour un magazine qui parle de leur activité. Il s’agit d’un sport émergent qui a besoin davantage d’aide que d’exploitation. Les objectifs sont de continuer sur notre lancée, de conserver le lectorat actuel et de progresser sur les pays anglophones. Depuis le dernier numéro, nous sommes complètement bilingues grâce à l’existence de deux versions. »

Dorothée alias Do’

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UN OEIL SUR

[PHOTOGRAPHIE]

Photographe polymorphe Photographe polymorphe Peu importe le lieu, le modèle et les conditions de travail, Blackjake dispose de l’aplomb des hommes d’expérience. Aucune contrainte ne saurait retenir ses élans créatifs. Derrière l’objectif, c’est un photographe polymorphe qui tire les rênes de l’image.

Alexandra et sa Chevrolet Malibu 1980 Alexandra avec une Cadillac Coupé Deville 1955

Ainsi, la photographie de modèles féminins vient s’ajouter au panel de ses passions. Kristof aime mettre la femme en valeur et désire consacrer une part non négligeable de son temps à cette dimension de son art : « Perdurer dans la voie du travail avec modèle, avec ou sans voiture, est une chose à laquelle j’aspire aussi. Dans une optique publicité, voire glamour. » Et autant reconnaître qu’il se donne les moyens de ses ambitions. Le résultat de

ses séances de shooting bluffe systématiquement ses modèles. Alexandra a déjà posé en deux occasions pour lui. Son avis sur le rendu de leurs collaborations est concis, mais hautement explicite : « Blackjake est très professionnel. Il me met à l’aise et le résultat est complètement magique ! »

« Perdurer dans la voie du travail avec modèle, avec ou sans voiture, est une chose à laquelle j’aspire »

Marina

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[ PH OTO G RA PH I E ]

UN OEIL SUR

Qui dit polymorphisme dit vaste champ d’action. D’où une aisance à satisfaire les demandes les plus diverses : « En terme de publicité, j’ai eu l’occasion de réaliser quelques images pour l’hôtel de Paris à Besançon, afin d’agrémenter son site Internet. Le but était d’apporter un peu de matière sur les chambres et tout ce que l’hôtel pouvait proposer. Sinon, j’ai pu réaliser des prises de vue pour une entreprise de la région qui s’occupe de traitement de surface sur métaux, sur composants électroniques. Là, c’était aussi bien du packshot (vue produit) que de la vue d’ensemble de l’entreprise en reportage. »

Charline

Marina

Mais pour cet œil aguerri, capable de donner de l’éclat à la rouille, l’amour de la voiture conserve un petit avantage sur le reste : « En terme de photographie publicitaire, j’aimerais continuer dans le domaine de la voiture américaine, en l’ouvrant cependant à tout type de véhicule. Que ce soit gros ou petit ». Les belles carrosseries n’attendent que lui. Précédé par sa réputation, Blackjake peut toutes les approcher sans la moindre hésitation, car il ne déçoit jamais ses modèles.

Anne-Cé

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Kristof Blackjake

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Kristof Blackjake Photographe Bes ançon (25)

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[ FRAC]

Les textes et visuels de cette page ont été fournis par le Frac Franche-Comté

AGENDA

frac franche-comté / expositions Après Des mondes possibles, l’exposition inaugurale du Frac FrancheComté en avril 2013, qui regroupait une sélection d’oeuvres de sa collection autour de la question du Temps, le public est convié à poursuivre sa découverte du patrimoine contemporain construit par le Frac depuis plus de trente ans avec trois nouvelles expositions : Les Choses, actuellement présentée, Solution de Continuité (du 15 mars au 18 mai) et Vasanthi & Vani Theaters de Benoît Laffiché (du 19 avril au 18 mai). Le premier volet de l’exposition Les Choses (terminée depuis le 2 mars) rassemblait des oeuvres acquises par le Frac entre 1988 et 2013 où l’objet était central. Cette exposition tend à souligner la permanence de l’objet dans l’art.

Qu’il soit utilisé concrètement comme élément constitutif de l’oeuvre, qu’il soit extrait du réel, modifié ou transfiguré ou plus traditionnellement le support de représentations … l’objet occupe une place privilégiée dans la production contemporaine pour son pouvoir évocateur ou symbolique et ses qualités plastiques intrinsèques. L’exposition est augmentée dans un deuxième temps d’autres oeuvres du Frac Franche-Comté mais aussi d’oeuvres empruntées aux Frac Bourgogne, Languedoc-Roussillon et Lorraine. Enfin, une nature morte du Musée des beaux-arts de Besançon permettra dans une perspective historique de souligner la fortune des choses dans l’art.

Les Choses – Vol.2

Solution de Continuité

AnthonyCragg,DanielFirman,PhilippeGronon,Bertrand Lavier,PerrineLievens,ChristianMarclay,MarcelMarïen, MatthewMcCaslin,ClaudioParmiggiani,RuthProctor,Man Ray,YannSerandour,ChristinaSolomoukha,PatrickTosani, Xavier Veilhan, Andy Warhol

Daniel Gustav Cramer, Latifa Echakhch, Sylvie Fanchon, ChristianMarclay,HugoSchüwer-Boss,Yann Sérandour, Xavier Veilhan

du 15 février au 13 avril 2014

C’est avec les natures mortes et les vanités que les objets sont devenus un sujet central de la peinture au XVIIe siècle. Mais, il s’agissait essentiellement de représentations à forte connotation symbolique. Au XXe siècle, ils font matériellement leur apparition dans les oeuvres. On se souvient des cubistes qui pour réaliser leurs collages s’emparaient de fragments du réel et les inséraient dans leur toiles. Mais ce fut Marcel Duchamp qui, en 1917, a été le premier à faire entrer un objet industriel dans le champ de l’art et à lui conférer par sa seule décision d’artiste le statut d’oeuvre d’art. L’artiste a fait scandale à l’époque en présentant au Salon des Artistes Indépendants de New-York un urinoir signé « R.Mutt » auquel il attribuait un titre : Fountain. Pourtant avec ce Ready-Made, l’objet - débarrassé de sa valeur d’usage - se voyait doté dans ce cadre d’une plus-value artistique : il participait à un autre langage porteur de sens et à une réflexion sur l’oeuvre comme objet unique et sur son aura….

du 15 mars au 18 mai 2014

En parallèle à l’exposition Les Choses, qui réunit une sélection d’oeuvres de la collection du Frac Franche-Comté enrichie d’oeuvres d’autres collections, le public est convié avec deux nouvelles expositions : Solution de Continuité (du 15 mars au 18 mai) et Vasanthi & Vani Theaters de Benoît Laffiché (du 19 avril au 18 mai), à poursuivre sa découverte du patrimoine contemporain construit par le Frac depuis plus de trente ans.

Sylvie Fanchon, Sans titre (Accrochages), 2011, Collection Frac Franche-Comté, Vue de l’exposition «Sylvie Fanchon», Musée des beaux-arts de Dole, 2012-2013 © Sylvie Fanchon, crédit photo : Marc Domage

Les oeuvres rassemblées dans le cadre de Solution de Continuité ont été, pour la plupart, récemment acquises par le Frac. Elles convoquent les notions de trace et de mémoire et, pour ce faire, leurs corollaires que sont la disparition ou l’absence en privilégiant formellement intervalles, entre-deux ou lacunes. Elles ménagent ainsi en leur sein des vides, des blancs, des creux, des ruptures, ce qu’on appelle moins communément des « solutions de continuité ». Ainsi ces oeuvres « ouvertes », dont la forme et le fond sont intrinsèquement liés, nécessitent du spectateur une lecture active. A lui de visualiser l’invisible, de combler les vides par l’imaginaire ou de trouver, à partir d’indices, ce qui a disparu. A lui de faire en sorte que chaque oeuvre puisse au final advenir dans toute sa plénitude.

Andy Warhol, Campbell’s Soup I, 1968, Collection FRAC Bourgogne © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / Adagp, Paris

Duchamp a ouvert une voie empruntée depuis par de nombreux artistes. Ceux-ci s’emparent des objets pour leur banalité, leur potentiel métaphorique, leur qualité plastique, leur dimension populaire… comme en témoignent les oeuvres présentées dans l’exposition. Qu’elles soient la représentation d’objets anodins voire triviaux, qu’elles se construisent par accumulation ou collecte d’objets voués à la disparition, qu’elles empruntent au détournement, elles ouvrent sur des univers poétiques, oniriques, ludiques, voire critiques sur notre société de consommation et de production industrielle en série. Mais l’objet n’étant pas chose neutre, les artistes qui s’en emparent disent aussi beaucoup de leur conception de l’art et du statut de l’oeuvre d’art aujourd’hui.

Daniel Gustav Cramer, détail de Tales #07 (Estoril, Portugal, September 2007), 2013, Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris

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AGENDA

[FRAC]

Le Fonds régional d’art contemporain de Franche-Comté est l’un des 23 Fonds régionaux d’art contemporain créés en 1982, dans le cadre de la politique de décentralisation mise en place par l’État et l’un des 5 Frac à avoir bénéficié d’un nouvel écrin en 2013, année anniversaire des 30 ans des Frac. Il est financé par la Région (70 %) et l’État (30 %) qui contribuent également aux acquisitions d’oeuvres. D’abord installé au Musée des beaux-arts de Dole en 1987, il se situe à Besançon depuis 2005. En avril 2013, le Frac Franche-Comté a ouvert les portes de son nouveau bâtiment au sein de la Cité des arts de Besançon conçue par l’architecte japonais Kengo Kuma, formidable opportunité de servir ses missions initiales de sensibilisation à la découverte de l’art contemporain, afin de le rendre accessible au plus grand nombre dans sa région et de poursuivre une réflexion sur la création plastique contemporaine.

Les textes et visuels de cette page ont été fournis par le Frac Franche-Comté

Première commande publique française de l’architecte japonais Kengo Kuma, la Cité des arts a ouvert ses portes en avril 2013, lors d’un week-end inaugural qui a attiré plus de 15 000 personnes. Le Grand Besançon, la Région Franche-Comté et la Ville de Besançon avec l’aide de l’État se sont associés en 2006 pour construire ensemble un grand pôle culturel. La Cité des arts abrite ainsi, sous une même toiture monumentale et pixellisée, le Conservatoire à rayonnement régional (CRR) du Grand Besançon et le Fonds régional d’art contemporain (Frac) de Franche-Comté, sur 11 000 m2 environ.

Exemplaire d’un point de vue environnemental et énergétique, elle est le premier bâtiment culturel de cette importance en France à s’inscrire dans la démarche BBC Effinergie (Bâtiment basse consommation), grâce aux choix techniques retenus, en particulier l’installation de 1 200 Le Frac constitue et gère une collection m2 de panneaux publique d’art contemporain qui est photovoltaïques l’unique ensemble significatif en ce sur la toiture domaine dans la région Franchemonumentale et la Comté. mise en place d’une Il compte 566 oeuvres de 290 artistes. pompe à chaleur qui Depuis 2006, la question du temps servira à réchauffer dans son acception la plus large ou rafraîchir le guide l’acquisition d’oeuvres pour la plancher en utilisant collection, à laquelle s’ajoutent depuis la nappe phréatique 2011 des oeuvres se référant aux du Doubs, qui coule sonorités. Au-delà de la constitution juste à côté. d’un patrimoine régional, le Frac La construction de produit des événements artistiques, la Cité des arts a été conçoit des expositions, organise lancée le mardi 4 mai des rencontres… En parallèle à son Frac Franche-Comté, Cité des arts, Besançon © Kengo Kuma & Associates / Archidev, crédit photo : Nicolas Waltefaugle / nwphoto.fr 2010 et les travaux activité au sein de la Cité des arts, se sont achevés à la fin de l’année 2012. Le CRR et le Frac ont pris le Frac poursuit la diffusion de sa collection dans toute la région possession de leurs nouveaux locaux début 2013. Franche-Comté et bien au delà, allant ainsi à la rencontre des publics.

frac franche-comté / informations pratiques Visites des expositions

Horaires & tarifs

La traversée des expositions

du mercredi au vendredi de 14h à 18h samedi et dimanche de 14h à 19h fermeture le 1er mai, les 24, 25 et 31 décembre, le 1er janvier

Un parcours qui permet de découvrir l’exposition en compagnie d’un médiateur. Tous les dimanches à 15h Durée : 1h30 / gratuit, inscription à l’accueil le jour même

Visites en famille Une fois par mois, une visite en famille pour partager l’exposition, suivie d’un goûter. Les Choses - Vol.2 : Dimanches 16 février, 23 mars et 18 mai à 16h Solution de Continuité : Dimanches 23 mars et 18 mai à 16h Durée : 1h / gratuit, inscription à l’accueil le jour même

Frac Franche-Comté Cité des arts / 2, passage des arts 25000 Besançon +33 (0)3 81 87 87 00 contact@frac-franche-comte.fr www.frac-franche-comte.fr

#1

Scolaires du mardi au jeudi de 10h à 12h et de 14h à 18h vendredi de 14h à 18h

Horaires du centre de documentation public du mercredi au samedi de 14h à 18h entrée tarif plein : 4 € tarif réduit : 2 € gratuité : scolaires, moins de 18 ans et tous les dimanches Le Fonds régional d’art contemporain de Franche-Comté est financé par la Région Franche-Comté et le Ministère de la culture et de la communication (Direction régionale des affaires culturelles Franche-Comté). Il est membre de PLATFORM, regroupement des Fonds régionaux d’art contemporain.


C L A S S I Q U E . M O D E . B E AU T É . A RT I S T I Q U E . M A R I AG E . E V E N E M E N T I E L . R E P O RTAG E . P U B L I C I TA I R E . PAC K S H O OT M A R I A G E . E V E N E M E N T I E L . R E P O R T A G E . P U B L I C I T A I R E . P A C K S H O O T. C L A S S I Q U E . M O D E . B E A U T É . A R T I S T I Q U E P U B L I C I T A I R E . P A C K S H O O T. C L A S S I Q U E . M O D E . B E A U T É . A R T I S T I Q U E . M A R I A G E . E V E N E M E N T I E L . R E P O R T A G E

PHOTOGRAPHIE/ VIDEO/IMAGERIE

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www.studiokelvin.com - contact@studiokelvin.com 47, Avenue Georges Clemenceau - 25000 Besançon - France - Tél : 0033(0)9 84 52 61 16 - Mobile : 0033(0)6 88 55 67 32


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