PHOTO : JAN WELTERS POUR L’EXPRESS STYLES. SUPPLÉMENT DE L’EXPRESS N° 3381, DU 20 AU 26 AVRIL 2016. NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT.
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COLLECTION HORTENSIA • BAGUE VOIE LACTÉE
L’ART DE LA JOAILLERIE DEPUIS 1780
L’Express Styles Sommaire 9...
L’ÉDITO de Lydia Bacrie
10...
L’INSPIRATION Araki : l’empire des sens
13... 14... 16... 18... 20...
22... 24...
70… 74… 76... 80... 82…
LA SEMAINE… MODE L’essentiel. Le bouquet vintage L’esprit. Blue therapy News mode
87… 88... 90...
LA SEMAINE… BEAUTÉ Colorama. La K-Beauty en campagne News beauté. La fille à suivre. Lourdes fait pop. Oserez-vous. La bouche bitume. Sent-bon. L’essence du chic. 3 sinon rien. La revanche du gloss L’employée de la semaine : Wende Zomnir
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91… 92... 93... 94... 96...
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Mode. Saint Laurent, acte VI Thérapie. Touche pas à mon plan B Design. Un palazzo griffé Restaurants. Chez Alfred… Voyages. Out of Botswana LA CULTURE Exposition. 50 Ans de style Bond Cinéma. Les Malheurs de Sophie, Adopte un veuf, Everybody Wants Some Actus. Théâtre. Old Times. Rock. The Last Shadow Puppets. La preuve par 3… Le mythe Shakespeare Expo. Dans l’atelier. L’artiste photographié, d’Ingres à Jeff Koons, Livres. Moro-sphinx, par Julie Estève Portrait. Juliette Armanet BD. Tu n’as rien à craindre de moi, par Joann Sfar Codé/décodé. Guy Bourdin La dévédéthèque idéale de… Nicolas Saada CARNET D’ADRESSES DANS LE SMARTPHONE DE… #Mademoiselle Agnès
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JAN WELTERS POUR L’EXPRESS STYLES - JAN WELTERS - ALEX CRETEY SYSTERMANS
26… 28… 30…
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LA SEMAINE… STYLES DE VIE Respect. Lettres solidaires. L’objet design. Voyage immobile On y va. Terrasse avec vue Food. Un an de saveurs Cheveux. Ma coiffeuse est une punk L’ÉPOQUE Rencontre. Hiam Abbass Portfolio. Belle urbaine Beauté. Retour de L.A. Enquête. Booster sa beauté Phénomène. Faites-en l’expérience Tendance. Que la force soit en vous
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Directeur de la publication : CHRISTOPHE BARBIER Rédaction de Styles. Directrice de la rédaction : LYDIA BACRIE Directeur artistique : SERGE LATIL Rédacteurs en chef délégués : ISABELLE MAURY, GILLES MÉDIONI Rédacteur en chef délégué (saveurs, design, voyages) : FRANÇOIS-RÉGIS GAUDRY Rédactrice en chef adjointe (mode) : CHARLOTTE BRUNEL Rédactrice en chef adjointe (photo) : NATHALIE MARCHETTI Premier secrétaire de rédaction : MARC ALCOVER SYLVIE WOLFF (chef des infos, design), NATHALIE CHAHINE (chef de service voyages), DELPHINE VIVIER (rédactrice photo), GHISLAINE PERARIA (responsable de la production images/mode), CHRISTIANE MARTORELL (assistante). Participent au magazine : Directrice mode image : MIKA MIZUTANI Beauté : CHARLÈNE FAVRY Mode : MARTA REPRESA Joaillerie : LOUISE PROTHERY Voyages, saveur, design : MINA SOUNDIRAM Coordination pages semaine : PAULINE NGO-NGOK Société : REBECCA BENHAMOU Photogravure : KEY GRAPHIC - Imprimerie : ROULARTA (Belgique) - L’EXPRESS, 29, rue de Châteaudun, 75308 Paris Cedex 09. Tél.: 01-75-55-10-00. CPPAP n° 55931
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E T S I V O U S P O U S S I E Z L E S P O R T E S D E L’ E N C H A N T E M E N T ? RENDEZ-VOUS SUR
PHOTO : JAN WELTERS POUR L’EXPRESS STYLES. SUPPLÉMENT DE L’EXPRESS N° 3381, DU 20 AU 26 AVRIL 2016. NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT.
L’Edito
En couverture : Steph Smith (c/o Women Management Nyc) porte une veste « bomber » en lamé de soie brodé, Iro. Photos : Jan Welters pour l’Express Styles. Réalisation mode : Mika Mizutani. Conception éditoriale : Charlene Favry. Mise en beauté : Natasha Severino c/o Forward Artist. Coiffure Johnnie : Sapong pour Bumble & Bumble, avec BB Curl Pre-Style Primer, BB Curl Defining Creme et BB Curl Conditioning Mousse.
Loin des clichés La photographie est en noir et blanc. Notre héroïne arpente les rues de Los Angeles et se retourne vers l’objectif, le visage à demi caché par une crinière blonde qui dévoile juste son regard. Bien plus qu’une simple couverture, cette image infuse un message qui nous est cher ; notre sensibilité, notre parti pris sur l’univers de la beauté. Un cliché – loin des clichés – pour affirmer que le make-up ou la coiffure ne peuvent se résumer à une succession de gros plans, à la vision d’un mannequin déstructuré par les zooms sur une bouche rouge ou des paupières gold… La beauté est d’abord au service d’une allure et d’un style. Elle aide à affirmer une personnalité, révéler une singularité. Les marques l’ont bien compris, qui développent désormais de multiples lignes de soin et de maquillage sur-mesure. Et le plus intéressant dans l’évolution de la cosmétique moderne réside sans doute là, dans cette manière de relever le défi pour répondre aux désirs de chaque femme. Une façon de rappeler aussi la fonction même de la beauté, et toute sa noblesse. Offrir à chacune plaisir et liberté. LY D I A B AC R I E
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L’Inspiration
Paysages avec couleurs (Colourscapes), 1991. Impression numérique, 101,6 x 125,8 cm.
L’empire des sens
Il est le chantre de l’ANTICONFORMISME, on court découvrir l’exposition saisissante du photographe japonais ARAKI au musée Guimet. L’Express Styles
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PHOTOS : NOBUYOSHI ARAKI/COURTESY TAKA ISHII GALLERY
67 Retours arrière (67 Shooting Back) , 2007-2008. Impression directe RP, 152,4 x 101,6 cm.
« La société ne sera pas révélée telle qu’elle est, sauf si l’on commence par le sexe de la femme », affirme nobuyoshi Araki. on est en 1970, il a 30 ans et placarde de grands tirages de sexes féminins dans les rues de Tokyo. Provo cation ? obsession personnelle ? Le couperet de la censure tombe. La décennie suivante, il représente des jeunes femmes délicates ligotées serré, selon la tradition du kinbaku – bondage. Ces images érotiques le rendent célèbre. Le petit homme blagueur aux lunettes rondes devient un personnage. Le monde est peuplé de photographes, tous sont des voyeurs. Mais aucun comme Araki. Son œuvre est son journal intime, écrit au jour le jour, à l’aide d’un appareil. Le rythme de production est effréné, l’honnêteté du
regard, absolue. Araki poursuit une quête existentialiste : capturer le flux d’émotions grâce à l’image fixe qui arrête le temps. Fige la perte amoureuse : en 1990, il enregistre la mort de sa très chère épouse, Yoko, sans flancher, en samouraï. La confrontation avec Eros et Thanatos l’a ouvert à la beauté fugace : ciels ombrés de nuages, fleurs au pistil turgescent, enfants turbulents et joyeux. Laissons parler Yuko Tanaka, auteur influente au Japon : « Quand je regarde les photographies d’Araki, je vois la frénésie et le non-conformisme, le rire et le sexe, le pathétique, des sons colorés, une énergie sexuelle éphémère, la vie et la mort. » • VioLAinE BinET Araki. Musée Guimet, Paris (XVIe). Jusqu’au 5 septembre. Et installation Polanography. Galerie & co, Paris (IIIe). Jusqu’au 25 juin. L’Express Styles
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PHILOSOPH Y
HUGO BOSS
Boucles d’oreilles  poire  en platine, diamants blancs et jaunes, CATH Y W ATERM AN chez White Bird, prix sur demande.
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SUR LE
A l’heure de la limonade, les crÊateurs se mettent au parfum d’ÊtÊ pour crÊer une garde-robe rafraÎchissante. Total look jaune citronnÊ ou dress-code sirop de menthe glacÊe : la guerre des pastels est dÊclarÊe et nous met l’eau à la bouche. S. E.
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Vivez une expÊrience de shopping interactif avec styles et sElEctionnist MODE D’EMPLOI.
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L’APP LICATION E S T UT ILIS ABLE S UR T OUT ES LE S P AGES DE V OT RE MAGAZINE
La Semaine Styles
pIÈCES CULTES, TALENTS À SUIVRE, LIEUX À TESTER… NOTRE SÉLECTION D’ADRESSES ET D’ENVIES
NOUVEAUX VENUS Le duo de créateurs Palmer//Harding, dont la spécialité sont les chemises blanches aux coupes démentes, atterrit au Bon Marché. On présage déjà une ruée de Parisiennes complètement fans de la griffe anglaise.
VAN CLEEF & ARPELS - SDP - THOMAS BOBEAU
JOHNNY COCA, ACT I Fraîchement débarqué aux commandes de la maison Mulberry, le créateur signe une collection capsule prometteuse à l’élégance sans faute. Sa pièce phare ? Cette minibesace qui a déjà tout d’un grand it bag. Clifton, 1 195 €.
L’ESSENTIEL
Bouquet vintage
Alors que le printemps pointe timidement, Van Cleef & Arpels fait à nouveau éclore Bouton d’or, un motif né à la fin des années 1930. Concaves ou convexes, ces pastilles en or jaune solaire jouent sur la lumière et le volume comme les premiers rayons de la saison. Reste à choisir entre l’élégante version diamants, chrysoprase et onyx (photo) et la douce déclinaison diamants, nacre et cornaline. L. P. Bague Bouton d’or, Van Cleef & Arpels, prix sur demande. FLASHEZ CETTE PAGE AVEC L’APPLICATION SELECTIONNIST
LE NOUVEAU CÉRÉMONIAL Dites adieu au calvaire de la tenue de mariage : Claudie Pierlot réinvente le vestiaire de cérémonie avec une capsule romantico-rock qui dépoussière les robes de demoiselles d’honneur.
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La Semaine Mode joue-la comme jackie
Boucles d’oreilles en perles noires, CÉLINE,
500 €.
FAN CLUB La muse attitrée de Gérard Darel lui inspire une collection capsule. Au menu : un tee-shirt blanc orné de son prénom. 45 €.
Top en lin et coton, B OSS, 600 €.
Sac en cuir,
SPORTMAX,
829 €.
Fard crème waterproof pour les paupières, les lèvres et les joues,
M AK E U P FOR EVER, 24 €.
LA STAR DES SANDALES Pour ses 70 ans, le chausseur Canfora sort de ses archives le modèle que la reine du preppy découvrit lors de ses vacances à Capri. Faits main sur l’île, ses nu-pieds renouent avec la célébrité. 249,99 €.
Exclusivité Internet.
Montre Slim d’Hermès 25 mm en acier avec diamants, cadran argenté, HERMÈS, prix sur demande.
Chevalière Scarabée en or jaune 18 carats et lapis lazuli,
Pantalon taille haute en soie, M AX MARA sur Matchesfashion.com, 315 €.
AU RÉLIE B I DERMANN,
4 785 €.
OBJECTIF JACKIE O Lors du prochain Festival de Cannes, l’ex-First Lady piquera la vedette, avec le coffret Jackie. Un ouvrage de 100 photographies inédites tiré à 300 exemplaires. 480 €. Disponible le 19 mai.
Sandales en suède, GIANVITO ROSSI,
Vernis à Ongles, K URE B AZAAR au
1 100 €.
Bon Marché Rive gauche, 16 €.
L’ESPRIT
Après la sortie de A Bigger Splash, le remake du film culte La Piscine, on ne résiste pas à un plongeon stylistique en eaux troubles. Indigo, cobalt, Klein, outremer, marine… une intense palette chromatique à porter, des paupières jusqu’au bout des stilettos, pour surfer avec chic sur la vague du grand bleu. P. N.-N. FLASHEZ CETTE PAGE AVEC L’APPLICATION SELECTIONNIST
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STYLISME RÉALISÉ PAR JESSICA GORDON
PHOTOS : SDP
Blue therapy
La Semaine Mode
PRÊT À TESTER ?
DÉTAIL
De fil en aiguille
D’ordinaire cachées à l’abri des regards, les surpiqûres prennent à revers la mode et s’affichent haut et fort sur les podiums. On s’empare donc de cette tendance cousue de fil blanc ou orange, comme sur les épaisses broderies de la maison Fendi qui parcourent les poches oversized de ses silhouettes, afin d’en découdre, enfin, avec la monotonie ! P. N.-N.
LOUE MON DRESSING C’est le nom de cette plateforme collaborative qui propose des locations d’habits et d’accessoires de créateurs, mais aussi de particuliers. Son petit plus ? La start-up utilise un pressing écolobio. www.louemondressing.com
LUXE ACCESSIBLE Renouveler sa garde-robe sans se ruiner, c’est ce que propose l’Habibliothèque. Dans la boutique ou sur le site, les abonnés peuvent emprunter 300 modèles haut de gamme. 61, rue de Saintonge, Paris (IIIe).
SHOPPING À DOMICILE Fondée en 2014, la marque de prêt-àporter Lespard révolutionne la vente en ligne avec son service « Try at home » sur son e-shop. Le concept ? Le client teste sa sélection chez lui, paie les pièces qu’il garde et renvoie le reste. Qui dit mieux ? www.lespard.com
PALETTE
Croquis exquis
En septembre 2015, Ilaria Nistri recevait à l’ombre d’un arbre centenaire dans la cour centrale de l’Ecole nationale des beaux-arts. Fille de collectionneurs, la créatrice italienne raconte que, « dans ce rush permanent, l’art [l’]aide à trouver l’inspiration chaque saison ». Cet été, ce sont les figures fractales d’Andreas Nicolas Fischer qui viennent rythmer les lignes et les couleurs épurées chères à Nistri. Dans la cour, une demi-douzaine d’étudiants, dont Bianca Argimon (illustration), interprétaient librement la collection, armés de pinceaux ou de crayons. Ilaria Nistri a l’art chevillé au corps, il le lui rend bien. G. D. www.ilarianistri.com
ÇA OUVRE
L’art de vivre selon Sézane
Quelques mois après son ouverture, la première boutique connectée de l’e-shop Sézane s’agrandit. La nouveauté ? La fondatrice, Morgane Sézalory, propose le take away de produits lifestyle, de maroquinerie, de bijoux en symbiose avec les thèmes de la saison. Ce mois-ci, la dolce vita est à l’honneur avec une sélection de coups de cœur mêlant épicerie fine, vaisselle, linge de maison, et aussi une programmation de films cultes italiens. Car Sézane fait désormais son cinéma et inaugure sa propre salle de projection, en collaboration avec MK2, dans ce lieu atypique qui tient plus de la galerie que de la simple boutique. P. N.-N. 1, rue Saint-Fiacre, Paris (IIe). L’Express Styles
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SDP -PHILIPPE GARCIA - DIGITAL CATWALK/PHOTOSHOT/NURPHOTO
Défilé Fendi printemps-été 2016.
La Semaine Beauté Ci-contre, baume à lèvres cerise, T ONY M OLY chez Sephora, 7,50 €. Ci-dessous : soin vernis de brillance Color Lustre,
S HU UEM URA ART OF HAIR X K YE, 42 €.
Rouge à lèvres Heartful, H OLIK A HOLIK A
sur Kyc Beauty, 12 €.
De haut en bas : duo CC crème et blush Dinoplatz,
TOO C OOL FOR SC HOOL, 35 €. Encre à lèvres, INNI S FRE E
sur Kyc Beauty, 10 €. Compact Touch au ginseng, ERBORI AN chez Sephora, 29 €. Brosse nettoyante, TOSOWOONG sur The Beautyst, 28 €.
Cap sur Séoul
La K-Beauty gagne du terrain en France, portée par des marques qui associent packagings amusants et textures inédites. En parallèle, le Web voit fleurir de plus en plus d’e-shops spécialisées, ainsi de Kycbeauty.com. La Corée s’impose comme la destination de l’année, inspirant nombre d’artistes dont le photographe Thierry Ardouin qui a réalisé, pour le projet Korea On/Off du collectif Tendance Floue, une série de vues aériennes de la ville dont est tirée cette image. Et, à en croire Lee Eun-im, directrice de la marque Hera, qui présentait lors du dernier salon MakeUp in Seoul le nouveau concept de « séoulista », la beauté coréenne a de beaux jours devant elle… FLASHEZ CETTE PAGE AVEC L’APPLICATION SELECTIONNIST
THIERRY ARDOUIN/TENDANCE FLOUE – SDP
COLORAMA
L’Express Styles
PAGE RÉALISÉE PAR CLAIRE BEGHIN
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L A SCIENCE D‘UNE PEAU PLUS BELLE
Répare la peau sèche alors que d‘autres ne font qu‘hydrater. Eucerin Complete Repair Emollient Réparateur 5% Urée contient composants essentiels aux peaux sèches.
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Répare la barrière protectrice de la peau Stimule le réseau naturel d’hydratation de la peau Apaise la sécheresse cutanée Disponible en pharmacies et parapharmacies. www.eucerin.fr
La semaine beauté
Q&R Amy WechsleR, deRmAtologue, consultAnte pouR chAnel Pour la première fois, Chanel a fait appel à la spécialiste « skin care » new-yorkaise pour concevoir son nouveau soin, Solution 10 (74 €, les 30 ml).
Comment expliquer ce « boom » des peaux sensibles ? On peut être née avec ce type de peau, mais aussi subir inconfort et tiraillements ponctuels : stress, pollution, grossesse… Nos modes de vie ont tendance à accentuer le risque de développer une sensibilité cutanée. En quoi la Solution 10 est-elle un soin novateur ? La liste d’ingrédients est réduite à dix, pas plus : une formule simple, transparente, qui va droit au but et offre une tolérance parfaite : pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? C. F.
LA FILLE À SUIVRE
Lourdes fait pop
Stella McCartney et la musique, c’est une histoire de famille. Pas étonnant, donc, que l’héritière du « cute Beatle » ait choisi Lourdes Leon, fille de Madonna et apprentie actrice de comédie musicale, pour incarner son nouveau parfum, Pop. Entourée de la chanteuse Grimes, de l’actrice Amandla Stenberg et du mannequin Kenya Kinski Jones, Lourdes, 19 ans à peine, fait ses premiers pas d’égérie beauté : cheveux lavande, ongles taillés en pointe, sourcils broussailleux et, dans les yeux, ce petit air « je m’en fous » qui rappelle quelqu’un… C. Be.
OSEREZ-VOUS
La bouche bitume ?
Du haut de ses 21 ans, Halsey, chanteuse américaine aux cheveux bleus, cultive une allure street qui sent bon le bitume et dont elle s’est directement inspirée en imaginant, pour MAC, un étonnant rouge à lèvres gris profond. Cet improbable bâton couleur asphalte, issu de la collection Future Forward, s’inscrit pile dans l’esprit néo-urbain, un peu « badass », qui donne le ton de la saison. Rouge à lèvres gris mat Halsey, MAC, 19 €. C. Be.
SENT BON
L’essence du chic
Après une première ligne d’eaux de Cologne lancée en 2008, la marque de céramique Astier de Villatte étoffe sa collection de trois nouveaux jus dont, Grand Chalet, un délicieux tilleul, la bien nommée Splash Orange amère, et Elixir du Dr Flair, aux accents aromatiques. A découvrir dans la nouvelle boutique Rive gauche ! C. F. Eaux de Cologne, Astier de Villatte, 85 € les 50 ml. 16, rue de Tournon, Paris (VIe). l’express styles
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PAGE RÉALISÉE PAR CHARLÈNE FAVRY ET CLAIRE BEGHIN
SDP
Pourquoi avoir imaginé un soin pour peaux sensibles ? Les marques de luxe n’ont jamais occupé ce segment pourtant stratégique. De plus en plus de femmes se plaignent d’avoir la peau réactive, mais n’ont pas forcément envie d’acheter en pharmacie.
La semaine Beauté De haut en bas : Dior Addict Milky Tint, D I OR, 36,50 €. Juicy Shaker huile à lèvres bi-phasée Infusion couleur, LANC ÔM E ,
FLORENT TANET POUR L’EXPRESS STYLES
24,90 €. Pure Color Envy laque sculptante, E S T É E LAU D E R, 26 €.
3 SINON RIEN
La revanche du gLoss
A mi-chemin du brillant, du baume et de l’encre à lèvres, toute une génération de fards hybrides vient bousculer les codes du maquillage et remettre en question le règne du bâton de rouge. Le printemps est le moment idéal pour apprivoiser ces nouvelles formules : une huile biphasée à « shaker » avant l’application, un fluide lacté hydratant et rafraîchissant, ou encore une laque miroitante mais jamais collante. Pourvu que la couleur claque sur la bouche, tel un shot vitaminé. C. F. L’Express Styles
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PAGE RÉALISÉE PAR CHARLÈNE FAVRY
L’ORÉAL - S.A. au capital de 112 596 669,60 euros - Siège social : 14, rue Royale 75008 Paris - RCS Paris 632 012 100.
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Wet Wet Wet Comment jouer l’effet mouillé
La Semaine Beauté
CHEZ THAKOON Le style gominé se concentre sur les racines dans un joli mouvement de côté, comme si on avait juste passé négligemment la main dans les cheveux. Ambiance cool kids.
CHEZ JULIEN MACDONALD Un look wet intégral, pas des plus faciles à porter, avec des longueurs entièrement gominées au gel et basculées vers l’arrière, façon « je sors de la piscine ».
CHEZ DAVID KOMA Une variante un peu moins désordre : les longueurs sont soigneusement peignées et les racines s’habillent d’une raie sur le côté bien dessinée.
L’EMPLOYÉE DE LA SEMAINE
Wende Zomnir
N’allez pas croire qu’elle a sorti sa planche juste pour la photo – et pour nous faire enrager : la cofondatrice et directrice de la création d’Urban Decay est une vraie sportive, hyperactive, qui mène de front carrière et vie de famille, tout en s’adonnant au surf, au VTT, au yoga et à la plongée sous-marine. Dans la liste des fun facts qui ponctuent sa bio, on relève aussi qu’elle a vécu en Belgique (et parle français), qu’elle a raté de peu le concours de Miss Texas, sa terre natale, ou encore qu’elle a quitté Chicago et une grosse agence de pub pour s’installer sur la côte Ouest, au sud de Los Angeles. A Newport Beach, précisément. C’est là, en 1996, qu’avec deux associés elle imagine Urban Decay, à partir d’un constat : le maquillage est snob, ennuyeux et réduit à une palette de rouges et de beiges. La première campagne de pub donne le ton : « Le rose vous fait-il vomir ? » Du culot, de l’impertinence, une passion pour les couleurs qui claquent et les formules qui tiennent la distance… Le succès est immédiat et la marque s’impose comme un outsider prônant une beauté alternative et haute en couleur. En France, pays du no make-up par excellence, les palettes de fards à paupières neutres Naked feront décoller la notoriété de la marque, distribuée par Sephora. Surfant sur ce succès, « UD » lance pour l’été une poudre bonne mine, ainsi qu’un fluide dément qui fait un teint de Cali girl même à celles qui passent leur vie sous les néons d’un open space. Merci, Wende !
Perfecteur de teint Naked Skin one & done, 32,50 A, et poudre Beached Bronzer, 28 A, U RB AN D ECAY
chez Sephora.
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PAGE RÉALISÉE PAR CHARLÈNE FAVRY
MATTEO VOLTA/IMAXTREE.COM – ANTONELLO TRIO/IMAXTREE.COM – SDP
CHEZ JASON WU Le petit chignon de danseuse est ici revisité par Odile Gilbert, dans une version humide et brillante, très moderne, qui met en valeur les traits fins et le joli rouge frais de la saison.
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J’énergise mes cellules
Le sérum EGF cible le renouvellement cellulaire. L’innovation : des facteurs de croissance épidermique (EGF), dont la découverte a été auréolée du Prix Nobel de Médecine. Env. 59,10 € Le sérum MG6P (N°1) cible l’énergie cellulaire. L’innovation : une source de bioénergie déjà « pré-activée » - la molécule MG6P. Grand Prix Avantages de l’Innovation 2015. Env. 59,10 €
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La semaine styles de vie RESPECT RENDEZ-VOUS EN CUISINE INCONNUE VizEat, organisateur de repas chez l’habitant, inaugure des « cooking classes ». Le principe est le même, sauf que tout le monde est invité à mettre la main à la pâte. https://fr.vizeat.com
Lettres soLidaires
Ils n’ont pas que la fibre textile. Patrick Frèche, fondateur de la marque Loft, et son fils David aiment les mots, les gens et que le business soit aussi affaire de sens et d’éthique. Une fibre humaine qu’ils appliquent depuis toujours à leur marque LOFT design by. Initiateurs d’une biennale de poésie, ils redisent aujourd’hui leur attachement à la culture avec l’idée généreuse d’un livre offert pour un produit acheté. « Chaque livre, explique David Frèche, est redistribué à un enfant vivant dans le pays où le vêtement a été fabriqué. Notre but est de créer un “écosystème” vertueux avec nos artisans, le choix de nos matières, nos clients et, aujourd’hui, les enfants qui sont en périphérie de notre activité. » « Books for all » en est une nouvelle preuve. I. M.
DëNER SUR CANAPƒ « Frichti » : repas vite préparé. Cette start-up propose des plats faits maison livrés à domicile. Et les produits sont sourcés sur le volet – céréales bio, volaille du Coq Saint-Honoré et crémerie Bordier. Menu à partir de 12 €. www.frichti.co
MATCHA MANIA Cette poudre de thé vert s’est répandue du Japon à Paris, où vient d’ouvrir le premier Matcha Café. En plus d’approvisionner ses voisins (Wild & the Moon, Café Kitsuné), il décline une gamme de produits au matcha, du petit déjeuner au goûter. M. S. 22, rue Béranger, Paris (IIIe). www.umamiparis.com
Voyage immobile
Avec ce fauteuil, c’est l’été avant l’heure. Créée par le designer américain Stephen Burks, cette assise en cuir, conçue en 2015, revient ce printemps en version outdoor. Grâce à son parasol façon collerette en tissage de fils de polyéthylène étanche, on peut buller dans son jardin sans risquer une insolation. Existe en deux coloris : rouge ou gris. S. W. Modèle Traveler, Roche Bobois, 2 430 €. www.roche-bobois.com
L’Express Styles
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EVA DEHONGHER - B. FORTRYE - JULIEN VALLE - SDP
L’OBJET DESIGN
BE INSPIRED Le lagon vous attire irrésistiblement. Vous ne faites alors plus qu’un avec ces eaux cristallines. Expérience merveilleuse, sensations inédites. Tous les établissements Constance Hotels and Resorts sont ainsi sertis de manière naturelle dans des lieux minutieusement choisis pour leur beauté et leur communion avec l’océan. Des perles de la plus belle eau.
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La Semaine Styles de vie
ESPRIT DE FAMILLE Les objets de maison de la Liste tunisienne sont conçus par Laurence Touitou, sœur de Jean Touitou, qui les propose dans ses boutiques APC. Une sélection simple et de bon ton.
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DÉJ EUNER
panoramique sous la protection d’Hercule.
Il y a quelques mois, le Café de l’Homme, établissement mythique du Trocadéro, rouvrait ses portes dans un tout nouveau et fringant costume Art déco signé du duo d’architectes Gilles & Boissier. Au tour de sa terrasse de se dévoiler. Dominant la tour Eiffel, le Champ-de-Mars et le Trocadéro, sa vue fait baver de jalousie le Tout-Paris. Elle rassemble touristes en goguette, streetstylers en quête de popularité et habitués venus profiter des prémices du printemps sur les banquettes en châtaignier et les sièges en rotin à l’ombre de la statue d’Hercule. M. S. www.cafedelhomme.com
COUP DE BAGUETTE Bel anniversaire pour la Fée maraboutée qui, pour ses 20 ans, lance une ligne de décoration avec l’Etablisienne. Tout à la main et en matières naturelles.
FOOD
un an de saveurs
C’est un casting très toqué que Delphine Plisson (photo), fondatrice de la Maison Plisson, boulevard Beaumarchais, à Paris, a réuni pour fêter le premier printemps de son épicerie-restaurant. Emmanuel Renaut, Eric Fréchon, Alix Lacloche, Bruno Doucet, ou encore Cyril Lignac ; en tout, 14 chefs amis lui offrent une création originale pour la carte du restaurant. Velouté d’asperge verte et mozzarella signé Julien Dumas, jeune chef du Lucas Carton, en entrée, pomme de terre en croûte de foin à la féra du lac de la part d’Emmanuel Renaut. Et, pour souffler la bougie, pourquoi pas l’entremet Cassenoisettes de Christophe Felder ? M. S. Du 1er au 31 mai. www.lamaisonplisson.com
LA SEMAINE STYLES
A ÉTÉ RÉALISÉE PAR PAULINE NGO-NGOK, AVEC CLAIRE BÉGHIN, CHARLÈNE FAVRY, GINO DELMAS, ISABELLE MAURY, LOUISE PROTHERY, MARTA REPRESA, MINA SOUNDIRAM ET SYLVIE WOLFF L’Express Styles
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RICHARD SCHROEDER – BRIAC LESSARD – MASSIMO PESSINA – SDP
DE NEW YORK À HELSINKI Des pièces de design fortes et abordables : défi relevé pour la marque finlandaise Marimekko, qui pose ses imprimés graphiques sur la vaisselle de l’enseigne américaine Target.
IRMA 12249
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Lauréat du „Perfect Piece Award“, dans la catégorie sandales
MINOA 19030 (35-42)
HARMONY 1189 (35-42)
MANDY 8200/30028/7068 (35-42)
IVANA 1100
SYBIL 1130 (35-42)
HELEN 32030 (35-43)
HANA 18028 (35-42)
WWW.MEPHISTO.COM
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La Semaine Styles de vie
On la connaît à peine en France mais, avec son salon de coiffure, Bleach, l’Anglaise ALEX BROWNSELL ébouriffe toute la planète cheveux. Et sa conception REBELLE de la couleur pourrait bien traverser la Manche…
Il est tard et Alex Brownsell se prépare pour une soirée. « Je ne sais pas quoi porter », rumine-t-elle. Elle ne parle pas de son look (elle arbore une robe Christopher Kane), mais de ses cheveux. Seule dans son salon de Dalston, dans le nord-est de Londres, elle déambule au rythme de Dancing Queen, d’Abba, tout en inspectant ses étagères pleines de teintures aux noms qui font rêver : Violet Skies, Tangerine Dream, rosé… « Non », dit-elle avec une moue. Elle prépare une tasse de thé earl grey, le laisse infuser, enlève le sachet et y trempe les pointes de sa crinière blond platine, qui prennent aussitôt une couleur caramel. Folie do it yourself ou éclair de génie ? Un peu des deux, tout comme son business, qui se compose de trois enseignes à Londres (à celle de l’East End s’ajoutent une à Berwick Street, en plein Soho, et une autre dans le Topshop d’Oxford Circus), une ligne de produits, un partenariat avec la marque Barbie, un livre (Bleach Bible, un guide pour se
Rien n’est conventionnel chez Alex Brownsell. Sa seule RÈGLE ? « [Se] moquer de toutes les règles. »
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colorer – et décolorer – soi-même les cheveux sans danger), une ribambelle de clientes VIP, de Florence Welch à Sienna Miller en passant par M.I.A., et des collaborations avec des griffes comme Gucci. Eh oui, toutes ces filles cool aux cheveux inspirés de My Little Pony que vous voyez lors de vos voyages dans la cité de la Tamise sont aussi passées, tôt ou tard, par ses mains expertes. Le succès de Bleach pourrait faire l’objet d’un film débordant de stéréotypes hollywoodiens. Et pourtant, rien n’est conventionnel chez Alex Brownsell. « Ma seule règle a toujours été de me moquer de toutes les règles, assure-telle. Je déteste la plupart des salons de coiffure : on dirait des vaisseaux spatiaux, ils sont si froids et intimidants. Les filles en ressortent souvent avec l’air de stars de soap-opéra, tellement artificielles. C’est pour ça que les murs de Bleach sont couverts de pages de magazines arrachées. Je veux que mes clientes se sentent entre copines, un peu comme les teen-agers qui se colorent les cheveux
INSTAGRAM ALEX BROWNSELL
Ma coiffeuse est une punk
Cheveux
Les reflets P AST E L, les couleurs et dégradés INAT T ENDUS
SDP
sont devenus la spécialité d’Alex.
en cachette avec leur BFF [best friend forever] dans un acte de rébellion. Parfois, j’utilise du fard à paupières pour des colorations éphémères. Ou même des feutres ! » Car Alex est une enfant des nineties, qui a grandi dans les Midlands bercée par les groupes TLC, No Doubt ou Garbage… et fascinée par la chevelure de leurs chanteuses. « J’avais 14 ans la première fois que j’ai vu Gwen Stefani en concert. Je suis rentrée chez moi et j’ai immédiatement décoloré mes cheveux et mis un bindi. » Même si elle est jeune à l’époque, elle est déjà une coloriste expérimentée. « Ma mère avait son propre salon de coiffure. Enfant, je la suppliais sans arrêt de me donner un job. » Résultat : à 11 ans, elle fait le café, à 12, elle passe le balai et fait les shampooings. « Ma première teinture, à 13 ans, a été une catastrophe. J’ai oublié la crème décolorante sur la tête d’une copine pendant deux heures. Quand j’ai rincé, elle était presque chauve ! » Pourtant, avec le temps, la décoloration devient sa spécialité. A 16 ans, elle déménage à Londres et installe dans sa cuisine un salon de coiffure,
baptisé Sylvester Salon… Puis Heartbreak Hair. « Les décolorations prenant au moins deux heures, les filles avaient le temps de réfléchir à leur vie. Beaucoup d’entre elles rompaient au téléphone avec leurs copains. Il y avait des filles qui pleuraient, des filles bourrées (la plupart de mes copines me payaient en bouteilles de gin), mes deux chatons qui se promenaient partout et un trou au plafond à travers lequel la pluie passait. C’était fou. » Mais c’était aussi la raison pour laquelle les filles revenaient. Finalement, Alex décide de louer un local avec sa copine Sam Teasdale, qui s’occupe des comptes, à côté de Wah Nails, le salon de nail art ultracool de Dalston. « Au bout d’un moment, mes copines ont commencé à se fatiguer du look “bleaché”, donc j’ai commencé à faire des reflets rose pastel, puis bleus, puis verts, comme chez Kurt Cobain [NDLR : le nom Bleach est d’ailleurs tiré du titre du premier album de Nirvana]. » L’ère du rainbow hair est née. Eblouies, des filles (et des garçons) des quatre coins du monde, parmi lesquelles l’auteur de ces lignes, pérégrinent jusqu’à Dalston pour échanger leurs tons L’Express Styles
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capillaires ternes contre des couleurs dignes de La Petite Sirène. « Les dégradés et les mélanges inattendus sont devenus notre spécialité. Couleurs inspirées par des fruits, des gâteaux, des couchers de soleil, imprimés en forme de cœur ou imitant la dentelle… rien n’est impossible pour nous ! » affirme Alex avec fierté. La suite, on la connaît. Elle n’a plus trop de temps avant de partir pour sa soirée. Pendant qu’elle finit sa teinture earl grey, on lui propose un dernier tour rapide de questionsréponses. Alex a-t-elle des conseils à nous donner ? « Si votre teint tire vers le rouge, évitez de faire des teintures bleues. Le rose va bien à tout le monde. Comme le blond, qui rehausse les traits du visage. Je passe par une phase obsessionnelle avec le blond en ce moment… » Quels sont les plus beaux cheveux de l’Histoire ? « Ceux de Beyoncé dans la vidéo de Bootylicious, sans aucun doute. » Quels cheveux aimerait-elle colorer par-dessus tout ? « Ceux de la reine. » Elle est peut-être à la tête d’un empire, mais Alex Brownsell est encore une punk dans l’âme. R MARTA REPRESA
Mon coiffeur studio
1 Place Saint Sulpice - 75006 Paris - Tel 01 43 29 07 26 Palais des Congrès - 2 Place de la Por te Maillot - 75017 Paris - Tel 01 46 22 13 90 www.alexandredeparis-coiffure.com
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PHOTOS : SDP/DR - FRANCOIS GUILLOT/AFP - JAN WELTERS POUR L’EXPRESS STYLES - ALEX CRETEY SYSTERMANS - ILLUSTRATION : STÉPHANE HUMBERT-BASSET
TROUVER LE BON MIX La fixette belle peau du moment ? Ajouter quelques gouttes de concentré à sa crème de jour pour créer son cocktail personnalisé. Les mélanges savants sont dans l’air du temps! (P. 60)
YSL, LA SUITE Anthony Vaccarello succède à Hedi Slimane chez Yves Saint Laurent. Entre glamour rock et tailoring, son style peutil perpétuer l’histoire de la maison ? Le point sur la question. (P. 70)
BEAUTÉ
LIGNE DE VIE Génération Y mais pas que… la tactique du plan B se généralise face aux incertitudes. Une bonne idée ? (P. 74)
Nouvel épicentre de la beauté, la métropole californienne n’en finit pas d’inspirer les make-up artists, avides de recréer sur notre peau cet éclat unique qui surgit à l’heure du sunset. Vue des collines de Hollywood, la skyline de Downtown L. A. s’illumine alors de multiples nuances allant du rose intense à l’orangé doux. Des dégradés que l’on retrouve dans les fards de la marque Smashbox, créée en 1996 par Dean et Davis Factor, les petitsfils du légendaire maquilleur hollywoodien Max Factor. (P. 38). C. F. Palette L. A. Lights Blush & Highlight, Smashbox chez Nocibé, 33 €.
L’APPEL DE LA SAVANE Au Botswana, safari de rêve et nouveau lodge design écrivent un nouveau chapitre d’Out of Africa. (P. 82)
Retour de L.A.
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La force de l’engagement, le charme du naturel, l’humilité des plus grands… L’actrice palestinienne Hiam Abbass irradie dans le film Dégradé, un HUIS CLOS dans un salon de coiffure de Gaza.
Entièrement vêtue de noir, souriante et sans maquillage, dans ce café où elle a ses habitudes, près de la gare de Lyon, à Paris, Hiam Abbass a le visage franc et ce regard perçant qui ne triche pas. Mariée au comédien Zinedine Soualem, père de ses deux filles, l’actrice palestinienne née en Israël est parisienne d’adoption depuis 1989. Mais ses choix cinématographiques – Free Zone (2005), d’Amos Gitaï, Les Citronniers (2008), d’Eran Riklis, ou Héritage (2012) – l’ont souvent ramenée à sa terre natale. Née dans le village de Deir Hanna, près de Nazareth, elle a commencé sa carrière en tant que photographe, avant de faire ses premiers pas au théâtre, à Jérusalem-Est. Hiam Abbass tourne désormais aux quatre coins du monde. Elle a collaboré avec les réalisateurs Steven Spielberg (Munich), Radu Mihaileanu (La Source des femmes) ou Julian Schnabel (Miral). Dans Dégradé, réalisé par Arab et Tarzan L’Express Styles
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B. LOOSS/TRUNK ARCHIVE
Une femme du monde
Hiam Abbass a collaboré avec les
RÉ ALISAT EURS
Steven Spielberg, Radu Mihaileanu, Eran Riklis ou Amos Gitaï.
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Nasser, elle interprète le rôle d’Eftikhar, une femme divorcée qui se rend dans un salon de coiffure avant un rendezvous galant. Et se trouve prise au piège, avec 12 autres femmes, car le Hamas et une famille mafieuse se livrent une guerre sans merci devant le salon. Hiam Abbass nous parle avec passion de cette ode à la féminité.
Bloquées dans un salon de coiffure de Gaza par des affrontements entre deux factions, une douzaine de femmes doivent apprendre à C OH AB ITER .
Qu’est-ce qui vous a séduite dans Dégradé, ce premier long-métrage des frères Nasser [sélectionné à la Semaine de la critique, à Cannes, en 2015] ? Tout m’a plu chez ces frères jumeaux : leur force artistique, leur proposition visuelle, leur jeunesse – ils n’ont que 27 ans ! –, leur look insolite… Mais j’ai surtout trouvé le scénario novateur et courageux. Nous ne connaissons de Gaza que des images de guerre véhiculées par les médias. Au lieu de puiser dans ce registre très prévisible, Arab et Tarzan dépeignent une réalité beaucoup plus complexe. La guerre avec Israël est évoquée en filigrane, mais ce n’est pas le sujet principal. Leur objectif est plutôt de faire une critique « de l’intérieur » et de réveiller les histoires endormies des habitants de Gaza. Ils plongent au cœur des familles, des couples… Dégradé me parle énormément, car, comme moi, ce film refuse la facilité. J’abhorre les œuvres manichéennes, qui présentent les conflits avec des gentils et des méchants. Un bon scénario sait s’affranchir des clichés et des bons sentiments.
Dans Dégradé, la vie à Gaza est examinée avec un regard féminin… Ce salon de coiffure, où se déroule le film, est comme une parenthèse hors du temps. Dans les sociétés arabes, les hommes ne connaissent rien du monde féminin, parce qu’ils ne s’en approchent pas. Plutôt, ils n’osent pas s’en approcher. Pour eux, c’est presque une dimension parallèle. Dégradé est un film puissant, car c’est un huis clos féminin écrit par des hommes. Les frères Nasser rendent hommage, ici, à leur mère, à leur sœur, à leur tante… Chaque personnage a plusieurs visages : la mère ne se définit pas uniquement par sa fonction maternelle. Elle peut être aussi une amie, une amante, une femme active… Et c’est précisément cette pluralité qui m’a intéressée. Mais encore ? Enfermées contre leur volonté, ces femmes sont obligées de cohabiter. Le film fait apparaître des différences de classes sociales, des rapports de force, des débats entre les plus religieuses et les laïques, les célibataires et les femmes mariées… Le message est simple : on est condamné à vivre seul, mais aussi à rester ensemble. Lorsque l’on évolue dans une zone de conflit, on subit tous ce même sentiment d’enfermement. Quoi qu’on en dise, cela rapproche. Comment s’est déroulé le tournage ? Il était impossible de filmer à Gaza, car le Hamas a interdit aux frères Nasser
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Rencontre d’y retourner [NDLR : ils ont réalisé un documentaire sur la corruption et les pratiques autoritaires du parti islamiste]. Nous avons donc joué à Amman, en Jordanie, près d’une mosquée, pendant quatre semaines. Chaque fois que je faisais une pause cigarette, je sortais du décor, avec les vêtements de mon personnage, j’oubliais où je me trouvais. Les dizaines d’yeux rivés sur moi – des regards qui disent : « Vite, va te cacher ! » – me remettaient à ma place. Finalement, ces scènes du quotidien faisaient écho au scénario, et à la situation des femmes dans les sociétés arabes.
fera toujours partie de moi. Mes films doivent prolonger ma propre histoire. Je m’identifie à mes rôles, c’est la condition. Retournez-vous dans votre village natal ? De temps en temps, car ma mère y vit encore. La lumière franche que l’on ne voit qu’en Galilée me manque beaucoup. Et aussi les fleurs blanches des amandiers qui emplissent la montagne au printemps, l’odeur de l’huile fraîche, au moment de la récolte des olives. Ce parfum de mon enfance voyage encore avec moi. Avez-vous d’autres envies de réalisation, d’écriture ? Oui, je m’attelle à un projet assez ambitieux, à mi-chemin de la fiction et du documentaire. Je me suis rendue récemment à Naplouse, dans un camp de réfugiés, où des enfants font partie d’une troupe de théâtre. J’ai envie de mettre en lumière leur talent, dans une vie qui ne leur propose rien.
Vous êtes considérée depuis vos débuts comme une actrice engagée… Je ne m’imagine pas ainsi. Lorsque je choisis un rôle, ce n’est pas pour véhiculer un message politique ou parler de la cause des femmes. Seule la complexité de l’âme humaine m’intéresse. J’aime sonder les contradictions, les forces et les faiblesses d’un personnage. D’abord, je m’identifie en tant qu’être humain, puis en tant que Palestinienne et, enfin, en tant que femme.
SDP/LE PACTE
Les héroïnes de Dégradé sont partagées entre le conservatisme de la société et leur envie de changement – un thème que l’on retrouve dans Héritage, long-métrage que vous avez réalisé en 2012. Cette question vous tient-elle particulièrement à cœur ? Bien sûr, elle nourrit mon parcours. D’un côté, la société est fragilisée par une menace de guerre permanente. De l’autre, chaque individu est en quête de sens, de modernité. Et ses désirs ne correspondent pas forcément à ce que sa famille a imaginé pour lui. Cette dialectique permanente entre le « je » et le « nous » m’intéresse énormément.
« Le cinéma me permet d’être dans un MOUVEMENT PERMANENT , d’apprendre, de me renouveler. De donner de moi-même, aussi »
Votre filmographie est imprégnée des thèmes de l’identité, du conflit. Avec le temps, avez-vous le sentiment d’être plus apaisée quant à ces sujets ? Je n’en ferai jamais complètement le tour, car ils sont inépuisables et font écho à ce que je suis. Le cinéma me permet d’être dans un mouvement permanent, d’apprendre, de me renouveler. Et de donner de moi-même, aussi. C’est un processus de partage. Je suis née dans une zone de conflit et j’ai été élevée entre deux cultures, donc cela
Au moment des attentats de Bruxelles, le 22 mars, vous vous apprêtiez à tenir le premier rôle, au Kaaitheater, de la pièce Dans les yeux du ciel, du politologue et islamologue franco-marocain Rachid Benzine… Nous l’avons jouée deux fois, la semaine des attentats, car nous ne voulions pas céder à la terreur. Faire vivre la culture, c’est une forme de résistance. D’autant que cette pièce porte sur la condition des femmes dans le monde arabe. C’est le long monologue d’une prostituée assassinée qui raconte son destin… Dans les yeux du ciel se donnera finalement en novembre prochain, toujours en Belgique. Puis nous ferons une tournée internationale en 2017. Selon l’écrivain israélien Etgar Keret, « au Proche-Orient, les gens ont plus conscience d’être mortels que les autres habitants de la planète ». Qu’en pensez-vous ? C’est vrai, mais pas seulement au Proche-Orient. Cela concerne tous ceux qui sont nés dans la guerre, et qui ne connaissent ni le confort ni l’insouciance. C’est un réflexe de survie qui ne nous quitte jamais, une envie de donner un sens à notre vie, pour dépasser le conflit… • PROPOS RECUEILLIS PAR REBECCA BENHAMOU Sortie le 27 avril.
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Belle urBainE La mode se fait peut-être à New York mais la quintessence du cool, elle, se déniche au cœur de Los Angeles. Mêlant le STREET et le CHIC avec panache, l’héroïne de notre SPÉCIAL BEAUTÉ déambule dans les rues de Downtown, et sublime les plus beaux partis pris de la saison. Des tresses hip-hop, du pigment qui claque, de l’OR en barre, un regard de tigresse, une chevelure qui envoie : place à une beauté no limit et hautement RÉJOUISSANTE .
PHOTOS : J A N W E L T E R S POUR L ’ E X P R E S S S T Y L E S RÉALISATION : M I K A M I Z U T A N I CONCEPTION ÉDITORIALE : C H A R L È N E F A V R Y L’Express Styles
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LE ROUGE BAD GIRL CHEMISE EN POPELINE DE COTON À RAYURES, RALPH LAUREN. ROBE EN MAILLE RÉSILLE, DIESEL BLACK GOLD. RAS DE COU EN MÉTAL ARGENTÉ, ACNE STUDIOS. MISE EN BEAUTÉ : SOIN HYDRA BEAUTY MICRO SÉRUM, LES BEIGES TEINT BELLE MINE NATURELLE N° 20, ET LES BEIGES POUDRE BELLE MINE NATURELLE N° 25, MASCARA INIMITABLE NOIR-BRUN, CRAYON À SOURCILS BRUN CENDRÉ, ET, SUR LES LÈVRES, CRAYON CAPUCINE ET ROUGE COCO MISIA, LE TOUT CHANEL.
LES BOUCLES XXL VESTE BOMBER EN LAMÉ DE SOIE BRODÉ, IRO. MISE EN BEAUTÉ DES CHEVEUX : BB CURL PRE-STYLE PRIMER, BB CURL DEFINING CRÈME ET BB CURL CONDITIONING MOUSSE, BUMBLE AND BUMBLE.
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L’ART DU DÉTAIL BOUCLES D’OREILLES PUNK EN FORME DE SPIRALE EN OR, CHARLOTTE CHESNAIS. BAGUE MIDI FINE EN OR ET DIAMANTS, VANRYCKE. BAGUE SPIRALE EN OR BLANC ET OR ROSE, DINH VAN. MANUCURE : NATURAL NAIL BASE COAT, OPI, VERNIS DORÉ UP FRONT & PERSONNAL, OPI, ET TOP COAT GLITTER BOMB BLING THING, RIMMEL.
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LA TRESSE R’N’B VESTE EN DENIM XXL, ALEXANDER WANG. MISE EN BEAUTÉ DES CHEVEUX : THICKENING HAIRSPRAY ET DRYSPUN HAIRSPRAY BUMBLE AND BUMBLE.
LE GRIS AU VENT ROBE MANCHES LONGUES EN LIN ÉPAIS ORNÉE DE MORCEAUX DE MIROIR, LOEWE. MISE EN BEAUTÉ : VELVET MATTE SKIN TINT TEINTE ST. MORITZ, LIGHT REFLECTING LOOSE SETTING POWDER ET ROUGE À LÈVRES AUDACIOUS LIPSTICK JULIE, LE TOUT NARS. MISE EN BEAUTÉ DES CHEVEUX : THICKENING HAIRSPRAY ET WHITE HAIR POWDER, BUMBLE AND BUMBLE.
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LE LINER STREET PUNK BOLÉRO EN RÉSILLE, DÉBARDEUR EN RÉSILLE BRODÉ DE PERLES, COLLIERS EN RÉSINE ET LAITON FINITIONS NOIRES ET DEMI-GANTS EN CUIR, LE TOUT LOUIS VUITTON. MISE EN BEAUTÉ : FOND DE TEINT NAKED SKIN 2.0, POUDRE LIBRE DE FINITION NAKED LIGHT, CRAYON CONTOUR DES YEUX 24/7 VELVET ZERO, EYELINER CRÈME WATERPROOF SUPERSATURATED PERVERSION, CRAYON À SOURCILS BROW BEATER NEUTRAL BROWN, ET ROUGE À LÈVRES REVOLUTION RUSH, LE TOUT URBAN DECAY. MISE EN BEAUTÉ DES CHEVEUX : POMMADE SEMISUMO BUMBLE AND BUMBLE.
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LE SOURCIL GLITTER HAUT EN CUIR RIVETÉ À CLOUS LOUIS VUITTON. CRÉOLES IMPRESSION EN OR BLANC DINH VAN. MISE EN BEAUTÉ : PERFECTEUR DE TEINT NAKED SKIN ONE AND DONE LIGHT, POUDRE ENLUMINEUR AFTER GLOW SIN, CRAYON À SOURCILS BROW BEATER DARK, LINER PAILLETÉ HEAVY MÉTAL ACDC ET ROUGE À LÈVRES REVOLUTION NAKED, URBAN DECAY.
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GOLDEN GIRL VESTE EN DENIM XXL, ALEXANDER WANG. BAGUE SPIRALE EN OR BLANC ET OR ROSE, DINH VAN. MISE EN BEAUTÉ : ILLUMINATEUR PREP + PRIME LIGHT BOOST ET, SUR LES LÈVRES, CIRE MIXING MEDIUM MÉLANGÉE À DES PIGMENTS « MELON », LE TOUT MAC.
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ÉDEN URBAIN ROBE EN COTON À MANCHES BALLON, CÉLINE. MISE EN BEAUTÉ : VELVET MATTE SKIN TINT TEINTE ST. MORITZ, BLUSH EXHIBIT A, EYELINER LONGUE TENUE LARGER THAN LIFE BARROW STREET ET ROUGE À LÈVRES BELLE DE JOUR, LE TOUT NARS. MISE EN BEAUTÉ DES CHEVEUX : BB CURL PRE-STYLE PRIMER, BB CURL DEFINING CRÈME ET BB CURL CONDITIONING MOUSSE, LE TOUT BUMBLE AND BUMBLE.
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Portfolio
SPLASH DE ROSE ROBE EN TULLE À SEQUINS BRODÉS, GUCCI. GILET EN NYLON, ADIDAS. MISE EN BEAUTÉ : TEINT COUTURE CUSHION N° 5 FRESH HONEY, POUDRE BONNE MINE N° 3 DOUCE SAISON, CUSHION KISS N° 1 CORAL KISS, MASCARA NOIR COUTURE N° 1 BLACK ET PRISME N° 41 LUNE ROSÉE, LE TOUT GIVENCHY.
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LA GROUPIE DU SKATEUR STEPH : BOMBER EN SATIN, CHEMISE À CARREAUX, TEE-SHIRT TROUÉ, MINIROBE À PAILLETTES ET COLLIER EN ARGENT, LE TOUT SAINT LAURENT PAR HEDI SLIMANE. JOSH : CHEMISE EN SOIE IMPRIMÉE PAUL & JOE. JEAN SLIM NOIR SAINT LAURENT PAR HEDI SLIMANE. MISE EN BEAUTÉ : FOND DE TEINT DIORSKIN FOREVER BEIGE CLAIR, DIORSKIN NUDE AIR COLLECTION ÉTÉ SUMMER GLOW, PALETTE 5 COULEURS ÉTÉ ESCAPADE ET DIOR ADDICT LIPSTICK BLACK TIE, LE TOUT DIOR.
MANNEQUIN : STEPH SMITH C/O WOMEN MANAGEMENT NYC. SKATER : JOSH ELAN. COIFFURE : JOHNNIE SAPONG C/O JED ROOT ASSISTÉ DE SUSAN ZEYTUNTSYAN. MISE EN BEAUTÉ : NATASHA SEVERINO C/O FORWARD ARTIST. MANUCURE : CHELSEA KING C/O CELESTINE AGENCY. ASSISTANT PHOTOGRAPHE : CARL DUQUETTE. OPÉRATEUR DIGITAL : PAUL-HENRI PESQUET. ASSISTANTES STYLISTES : CHLOÉ WILK-MARTIN ET ALANA VAN DERRA. CASTING : CHLOÉ WILK-MARTIN. PRODUCTION : JADE OCCHIPINTI ET DANA BROCKMAN C/O VIEWFINDERS.
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Retour de L. A. L’ÉTÉ se profile et entraîne dans son sillage des envies de beauté joyeuse, SÉDUCTRICE et lumineuse. La preuve avec cette sélection des essentiels de la saison dans laquelle vous n’avez plus qu’à piocher pour afficher un look affuté, en phase avec votre PERSONNALITÉ . Don’t be shy !
PHOTOS : D A V I N A M U L L E R / F I G U R E POUR L ’ E X P R E S S S T Y L E S ; SET DESIGN : R E V E R B E R E / F I G U R E RÉALISATION : C H A R L È N E F A V R Y AVEC C L A I R E B E G H I N FLASHEZ CETTE PAGE AVEC L’APPLICATION SELECTIONNIST
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Beauté
L. A., MYSTÉRIEUSE CITÉ D’OR
FOCUS LUMIÈRE. RUNWAY PALETTE, NUDE GOLD, BURBERRY, 59 €. LAQUE PRÉCIEUSE. LE VERNIS À L’HUILE COLOR RICHE, L’ORÉAL PARIS, 9,60 €. GRIFFES MOIRÉES. VERNIS ANTIQUE GOLD, DOLCE & GABBANA, 30 €. DORÉ À L’OR FIN. FARD FLUID SHADOW, ECCENTRIC, CHRISTIAN DIOR, 34,50 €. PATINE SEXY. PHYTO-OMBRE GLOW, GOLD, SISLEY, 34 €. DES CILS ON FIRE. MASCARA VINYL COUTURE, I’M THE FIRE, YVES SAINT LAURENT, 33 €. REGARD LAMÉ. OMBRE WATERPROOF, GOLDEN SAND, CLARINS, 22 €. DE DR. À G. :
LA BONNE MINE MADE IN CALIFORNIA DE G. À DR., EN HAUT :
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COVER(T) STICK, GETTING WARMER, MARC JACOBS CHEZ SEPHORA, 37,50 €.
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VERNIS LA LAQUE GEL, ORANGE OUTRANT, BOURJOIS, 11 €. EN BAS :
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POUDRE TERRACOTTA PAUSE D’ÉTÉ, GUERLAIN, 55 €.
LAIT FRAISE.
VERNIS, LOUNGE LOVER, ESSIE, 11 €.
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COLOUR DOTS STICK LÈVRES ET JOUES, SANGRIA, LAURA MERCIER, 32 €.
FARD COLLECTOR.
PALETTE SUNKISS RIBBON, CHANEL, 57 €.
BBE (BEST BLUSH EVER)
ORGASM, NARS, 39 €.
L’Epoque
LES YEUX REVOLVER DE G. À DR. ET DE HAUT EN BAS :
KIT EDGY.
PALETTE POUDRE À SOURCILS, CAPPUCCINO-DARK ROSE, KYE X SHU UEMURA, 28 €.
CILS DÉCUPLÉS.
MASCARA CHUBBY LASH, JUMBO JET, CLINIQUE, 21 €.
SOURCILS ÉTOFFÉS.
PALETTE EYE REVIVER, 002, CHRISTIAN DIOR, 27,50 €.
LE LINER RÉINVENTÉ.
GRANDIÔSE LINER, 01, LANCÔME, 35 €, DISPONIBLE FIN MAI.
ULTRA-BLACK.
MASCARA FULL LASH, BLACK, SHISEIDO, 30 €.
SOURCILS POURPRES.
FARD EYE & BROW MAESTRO 15 ET SON PINCEAU, GIORGIO ARMANI, 33 ET 25 €.
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Beauté
UN PEU DE DOUCEUR DANS UN MONDE (TROP) BRUT DE G. À DR. :
CALIN OLFACTIF.
PRADA CANDY KISS, PRADA, 80 ML, 109 €.
FRUITS GIVRÉS.
AQUA ALLEGORIA, PERA GRANITA, GUERLAIN, 125 ML, 89 €.
CARESSE CHARNELLE.
NARCISO EAU DE PARFUM POUDRÉE NARCISO RODRIGUEZ, 50 ML, 83,50 € EN AVANT-PREMIÈRE CHEZ SEPHORA À PARTIR DU 1ER JUIN.
AUBE FLORALE.
LOVE STORY, CHLOÉ, 50 ML, 86 €.
SOUFFLE PRINTANIER.
EAU DES SENS, DIPTYQUE, 100 ML, 92 €.
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L’epoque
Jouer avec les nouveaux soins « CONCENTRÉS » pour façonner son propre cocktail est la tendance de l’année. Plus ludique, plus EFFICACE, plus en phase avec nos désirs de transparence et de personnalisation… Petit précis de MIXOLOGIE cosmétique.
Chez les noctambules, le cocktail est revenu sur le devant de la scène, avec la montée en puissance des mix expérimentaux sur mesure, élevant au rang d’art la fabrication de ces enivrants breuvages. Pour les healthy girls (et celles qui auraient un peu abusé des cocktails susmentionnés), les bars à jus et la lubie des shots de superaliments à additionner à son jus vert ont changé la donne. A chacune de composer le mix qui lui fait du bien, là, tout de suite, maintenant, l’idée étant d’apporter immédiatement une réponse à un besoin ponctuel. C’est ce même phénomène qui s’impose en cosmétique, avec l’arrivée des boosters : des concentrés d’actifs à mixer à ses soins quotidiens afin de répondre, de la façon la plus active possible, à une problématique de peau spécifique. Un peu comme un shot de supernutriments adapté à la peau. Dans sa forme la plus L’Express Styles
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JAN WELTERS POUR L’EXPRESS STYLES
Booster sa beauté
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Mise en beauté : Natasha Severino pour GUERLAIN avec la lotion Abeille royale Nectar de miel, l’Eau halée Terracotta, la poudre My Terracotta 02 Naturel Blondes et la Terracotta Sun Protect IP15.
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pure, il s’agit un actif unique, mais il existe également des cocktails, prêts à consommer, de trois ou quatre ingrédients, choisis pour une mission bien précise. Mais tout cela ne serait-il pas finalement qu’une subtilité sémantique, le terme « booster » modernisant celui de « sérum » ? Aucunement, et c’est là tout l’intérêt. Si elle vient compléter la routine de soin existante, cette dose d’actifs ne la change pas fondamentalement. Elle simplifie même d’une certaine façon le concept de Ç layering È, cette technique d’application de multiples couches culturellement installée en Asie, mais qui n’a jamais réellement pris chez nous. « Les femmes veulent des résultats, mais sans avoir à cumuler les produits », constatet-on chez Kiehl’s. Aller droit au but, de façon simple et efficace, c’est le gros avantage de ces concentrés. Une performance qui leur vient notamment de leur formulation minimaliste. « Si on met beaucoup de principes actifs, on ne peut pas les insérer à haute dose. En choisissant un seul actif, on peut le proposer à sa dose optimale d’efficacité », souligne Aurélie Guyoux, directrice scientifique d’Etat pur. Et de s’étonner que la cosmétique privilégie depuis des années les soins qui font tout, alors qu’on n’imaginerait jamais acheter un médicament qui soigne tout ! Le concept n’est, en réalité, pas nouveau. Pionnière, la marque Etat pur crée en 2011 le concept innovant d’« activothèque », une bibliothèque de principes actifs cosmétiques inédite sur le marché. Pourtant, à l’époque, le succès n’est pas celui escompté. D’autres produits n’auront, eux, pas une longue durée de vie, comme l’Addition concenCARNET D’ADRESSES PAGE 97
1. COUP D’ÉCLAT Power Dose D, DR. B RAND T , 16 ml, 69 € chez Sephora. 2. SOIN SUR-MESURE Apothecary Preparations, KIE HL’S , base 30 ml + deux boosters, 95 €. En vente dès le 15 juin au Bon Marché, puis en septembre dans cinq boutiques parisiennes. 3. JUSTE DOSE. Vitamine E premières rides, É T AT P UR, 15 ml, 18 € sur www.etatpur.com. 4. CURE BELLE PEAU Booster Repair, C LARINS, 15 ml, 39 €. 5. MUE DE PRINTEMPS Booster défatigant, SEPHORA, 20 ml, 12,95 €. 6. MIX REVITALISANT Vitality Shot Energize 2, IOM A, 30 ml, 55 €. 7. GRAIN DE PEAU NICKEL Booster Invisible Pore, MY B LEND, 2 ml, 35 €.
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par l’alimentaire, et on assiste actuellement à une transposition vers la cosmétique », analyse Pascale Brousse, fondatrice de l’agence prospective Trend Sourcing. Notre société a plus que jamais besoin de transparence pour être rassurée : on veut savoir ce que l’on mange… et ce que l’on applique sur sa peau ! Ces shots d’actifs apportent une réponse claire. L’autre piste de compréhension, plus positive, elle, est la personnalisation. Aujourd’hui, tous les acteurs de la cosmétique, des scientifiques aux marketeurs, s’entendent là-dessus : l’avenir du soin est à une « customisation » toujours plus grande, que ce soit, par exemple, grâce à des tests ADN ou à des analyses de la surface cutanée. Cette personnalisation apporte du sens au geste soin, qui ne doit plus rien au hasard. Ultraconcentrées, ultratransparentes, ultraciblées, les superdoses d’actifs cochent toutes les cases pour nous séduire. Mais, concrètement, que fait-on de son booster ? Plusieurs options s’offrent à nous. La première consiste à ajouter quelques gouttes de concentré à notre crème (ou BB crème) habituelle. On adapte le nombre de gouttes au degré
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PATRICK PARCHET POUR L’EXPRESS STYLES –SDP
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tré minceur, commercialisé par Clarins en 2007 : quelques gouttes anticellulite à ajouter à son lait pour le corps… Le geste ne prend pas, trop précurseur peut-être ? Aujourd’hui, les marques de la grande distribution s’emparent de l’idée, comme Sephora avec ses trois boosters visage, ou Mixa avec Mon booster minceur. En institut, Decléor lance le protocole de mélange surmesure Aroma Blend pour personnaliser son massage remodelant. La consommatrice serait-elle enfin prête ? La succession des scandales, tant alimentaires que cosmétiques, est un premier élément pour expliquer ce changement d’attitude. La défiance à l’égard de ces deux secteurs a grandi, jusqu’à modifier profondément les modes de consommation, vers plus de do-it-yourself. « La montée en puissance du fait-maison, dans tous les domaines, s’explique par le besoin de contrôler l’origine de ses produits. A cela s’ajoute une simplification de ce que l’on achète : on cible l’essentiel afin d’éviter l’accumulation de produits toxiques. Cela a commencé
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L’avenir est à une « CUSTOMISATION » toujours plus grande. La personnalisation apporte du sens à chaque geste, qui ne doit plus rien au hasard
de problématique de la peau : mauvaise mine, teint ultraterne, climat rigoureux et agressif ou pollution carrément asphyxiante. C’est le principe des trois Boosters de Clarins et des trois de Sephora, des deux Power Doses de Dr. Brandt et du Vitality Shot de ioma. « On peut les utiliser en cure ou en oneshot, par exemple en cas d’insomnie, après un vol long-courrier ou si l’on a fait des excès. Contrairement à un sérum, qui agit sur les besoins fondamentaux de la peau et qui nécessite au moins un cycle de renouvellement cellulaire de vingt-huit jours pour que l’on voie ses effets, les boosters ont une action plus en surface et plus immédiate », commente Marie-Hélène Lair, directrice de la communication scientifique de Clarins. Ainsi, avec un booster d’énergie riche en ginseng par exemple, en à peine trois jours, l’éclat refait surface. Autre cas de figure : celui adopté par My Blend et aujourd’hui par Kiehl’s avec sa gamme Apothecary Preparations. A une base, chargée de maintenir la peau bien hydratée, sont ajoutés deux tubes d’actifs purs, sur cinq au choix (rides, nutrition, rougeurs, pores, éclat), à choisir selon les principales problématiques de peau. Le mélange se fait en une seule fois, puis est utilisé pendant un mois environ. Dernière approche, celle, radicale, d’Etat pur, qui propose des doses de monoactifs (28 au total), à appliquer sous son soin de base. Le mélange n’est ici pas recommandé, pour de bonnes raisons : chaque actif bénéficie d’un système de vectorisation « intelligent » qui l’emmène pile là où la peau en a besoin. Le mixer avec la crème court-circuiterait cette technologie de ciblage. « D’autre part, la plupart de nos actifs ne s’utilisent pas sur l’ensemble du visage, mais localement, sur les boutons, les taches, les rides… Nous voulons traiter des besoins précis
BOOSTERS
Mode d’emploi 1. Déposez dans la paume de la main une noisette de votre crème de jour, BB crème ou sérum habituels. 2. Ajoutez 3 à 5 gouttes de votre concentré, pas plus, et mélangez le tout entre vos mains avant d’appliquer sur le visage. 3. N’utilisez jamais le produit seul ou pur. En cas de gros coup de mou cutané, vous pouvez faire votre petit « mix maison » matin et soir.
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mais ne pas surtraiter la peau. D’ailleurs, nous recommandons de ne pas dépasser trois actifs par zone », explique Aurélie Guyoux. Là encore, ces actifs s’utilisent plutôt en cure, exception faite de Vitamine E. Dernier lancement de la marque, ce bouclier urbain se justifie au quotidien et sur tout le visage, surtout lorsqu’on vit en milieu citadin pollué. La question qui reste en suspens : comment trouver le booster qui nous convient ? Comment assurer la parfaite utilité de ce geste et ne pas tomber dans le gadget, certes ludique mais sans véritable intérêt ? C’est là qu’intervient le diagnostic, outil essentiel à la personnalisation. La plupart des labos ont développé une stratégie de conseil. Chez My Blend ou Kiehl’s, la consultation en face à face avec un pro est privilégiée. « Elle se passe uniquement en boutique, pendant une bonne demi-heure, avec un expert qui écoute le besoin de la cliente et analyse sa peau avec elle », explique-t-on chez Kiehl’s. D’autres marques ont fait le choix du questionnaire en ligne. Avec Clarins, les boosters étant clairement identifiés selon les circonstances du moment – manque de sommeil, environnement pollué, excès de soleil –, le diagnostic se fait quasiment en un clic. La palette des 28 actifs d’Etat pur rend l’opération plus complexe, mais le tout nouvel outil de diagnostic en ligne est d’une réelle simplicité. Vous aurez peut-être la surprise d’apprendre, via ces tests, que vous n’avez besoin… d’aucun soin ciblé ! Stimuler sa peau avec un booster quand tout va bien, ça ne sert à rien, telle est aussi la leçon à retenir. Ces concentrés, à utiliser au gré des besoins, donc, nous donnent la liberté jouissive de faire de façon simple, et sans grande prise de risque, notre petite cuisine maison et de devenir acteurs de notre beauté. « On se réapproprie les choses pour se faire vraiment du bien. Reprendre la main sur ce qui se passe, c’est agréable, positif, optimiste », conclut Marie-Hélène Lair. Enfin, on touche au sujet passionnant qu’est l’épigénétique : en étudiant l’impact de l’environnement sur l’expression des gènes, cette science nous donne l’espoir de pouvoir influer positivement sur notre santé, notre bienêtre, notre peau. Personnaliser sa routine en fonction de son mode de vie prend alors tout son sens. • CLAiRE DHOUAiLLy
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Face à la progression des ventes en ligne, les marques imaginent de nouvelles pratiques en BOUTIQUE, plus connectées. L’enjeu ? Transformer l’acte d’achat en moment de PLAISIR… afin que le client en ait (vraiment) pour son argent.
Faites-en l’expérience Chaque dimanche, à Paris, la rue des Francs-Bourgeois, réputée pour son « parcours beauté », se remplit de touristes comme de Parisiens avides de nouvelles façons de consommer. Chez Caudalie, spécialisée dans les bienfaits de la vigne, on apprend à réaliser soi-même son gommage Crushed Cabernet avec des pépins de raisin – les Américaines adorent. Chez Kiehl’s, un conseiller en blouse blanche analyse gratuitement votre type de peau à l’aide de patchs mesurant le taux de sébum sur le visage, avant de délivrer les cosmétiques ad hoc. Les hommes raffolent de cette pédagogie qui s’appuie sur des mesures instrumentales, puisqu’ils constituent la moitié de la clientèle. Quelques pavés plus loin, les jolis noms défilent encore, comme Guerlain, Diptyque, Acqua di Parma, Fragonard, le géant brésilien Natura Brasil, et même Chanel, installé depuis la fin de 2015 dans un hôtel particulier au n° 40 de la rue. Entre pierres apparentes et décoration design, on s’y fait
maquiller gracieusement sous un éclairage modulable alternant lumière naturelle et artificielle. Toutes ces mises en scène traduisent la nouvelle obsession des directeurs marketing : améliorer l’« expérience client », c’est-à-dire l’ensemble des émotions et sentiments ressentis par celui-ci avant, pendant et après l’achat. Evidemment, l’ouverture d’une boutique en nom propre répond à cet objectif, en définissant une image forte, là où la distribution en libre-service la dilue parmi tant d’autres. Tout comme une vitrine et une adresse prestigieuses sont des atouts indis pensables pour asseoir la notoriété d’une enseigne auprès des distributeurs étrangers et des clients vivant en province. Mais gare, alors, à ne pas se tromper de quartier : seuls quelques hotspots garantissent le succès ! Rive gauche, Saint-Germain-des-Prés semble trouver un second souffle avec l’arrivée récente d’Atelier Cologne, mais aussi l’ouverture ce mois-ci du vaisseau amiral de l’Artisan L’Express Styles
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Parfumeur, racheté il y a peu par le groupe catalan Puig. Sa décoration d’intérieur est égayée de jardins miniatures, qui seront renouvelés chaque saison, soulignant au passage le recentrage sur l’esprit naturaliste des débuts. Rive droite, la rue Saint-Honoré reste une valeur sûre. Ainsi, Memo vient d’élire domicile rue Cambon, à deux encablures du Mandarin Oriental et à quelques mètres de l’antre Art déco du parfumeur By Kilian, déjà installé là depuis 2014. « Une boutique ne se résume pas à de simples murs, explique son fondateur, Kilian Hennessy. Son esthétique unique, un service hors pair, la disponibilité de tout le catalogue et des produits exclusifs créent de la valeur. Les moments passés sur place doivent être suffisamment décoiffants pour donner envie d’y revenir. » Face à la montée de ces adresses chics comme du e-commerce, les distributeurs multimarques ont eux aussi compris l’enjeu de personnaliser leurs services et d’y ajouter une vraie plus-
REGAN CAMERON/ART AND COMMERCE/ABACAPRESS
Phénomène
value. Comme ces nouveaux magasins Sephora Flash, installés dans de petites surfaces et dotés d’une foule de gadgets : distributeur à échantillons que l’on choisit soi-même, miroir à selfies postés ensuite sur les réseaux sociaux, ou encore vestiaire à smartphone avec cadenas et batterie pour le recharger. Ou comment entretenir le désir chez les « Millenials », déjà chouchoutés par Marionnaud et son « code beauté », un profil personnalisé établi par les conseillères à partir d’un questionnaire sur iPad. De son côté, Nocibé équipe ses vendeuses de minitablettes électroniques s’accrochant à leur ceinture pour pouvoir être dégainées rapidement. « Désormais, le consommateur repère en amont ses produits sur le site, il a déjà les informations en tête lorsqu’il se déplace, précise Hélène Nayet, directrice de l’expérience client de Nocibé. En magasin, il recherche de l’expertise, mais aussi de l’émotion. » Dans cette course au commerce de demain, certains imaginent encore d’autres canaux pour recréer du lien avec ce consommateur si convoité, comme L’Oréal luxe et son initiative Mabeauteluxe.fr. On y pioche cinq produits Lancôme, Biotherm ou encore Armani… pour se confectionner une beauty box sur mesure. « Les clients ont envie d’essayer avant d’acheter, mais les
EN CHIFFRES
Moins de vente,
plus de conseils
« L’érosion des ventes est compensée par une montée en gamme. Depuis 2013, le marché du “sélectif” (parfumeries et grands magasins) perd 1 % en valeur chaque année (et 3 % en volume en 2015) », explique Mathilde Lion, industry analyst et directrice de la beauté Europe au bureau d’études NPD. Paradoxalement, les produits chers, à plus de 100 euros, vendus par des conseillères en boutique, connaissent une belle croissance : plus 9 % pour le parfum et plus 10 % pour l’anti-âge, en 2015.
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échantillons remis en magasin tombent souvent à côté, déplore Tamim El Mili, président de L’Oréal Luxe. Il faut cesser de considérer l’e-commerce comme le concurrent du magasin, d’autant qu’il permet de récupérer des données sur les comportements d’achat, mais aussi les commentaires laissés sur les sites. Le schéma du commerce traditionnel a totalement explosé. » Dans ce contexte, les marques s’intéressent de près à ce qu’Emakina, une agence spécialisée dans la communication numérique, qualifie d’expérience partagée : autrefois simple bouche-à-oreille, elle est aujourd’hui devenue virale. « Contrairement à la publicité ou à l’achat en magasin, on ne maîtrise pas les impressions partagées sur les sites ou les réseaux sociaux, note Jérôme Piot, directeur des stratégies d’Emakina. Sauf qu’aujourd’hui les marques les mieux engagées dans l’avenir sont celles qui entretiennent une relation forte sur tous les plans avec leurs clients. » Parmi les expériences, les services offerts sur le lieu de vente, tels le diagnostic personnalisé, la boisson gratuite, le selfie réalisé dans un univers qui fait rêver, vont créer de bons commentaires spontanés sur le 2.0. D’où l’importance d’investir un lieu physique, quel qu’en soit le loyer. J LAURENCE FÉRAT
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Que la force soit en vous Vous trouverez peut-être que l’auteure de ces lignes pense comme une vieille dame, et vous n’aurez pas totalement tort. Mais, parfois, jeter un coup d’œil dans le rétroviseur a du bon. Et pas uniquement parce qu’au troisième tour de parc en poussette, l’ennui s’installe et la pensée commence sérieusement à divaguer (à moins que ce ne soit l’abus de Zirtec, merci les pollens). Au quatrième tour donc, le cerveau amorce un flash-back vers la fin du xxe siècle. La jeunesse de l’époque traîne des pieds en Puma Clyde ou Adidas Gazelle, mais ne leur ferait jamais l’affront de les porter dans une visée sportive. D’ailleurs, à part se hisser pares-
seusement sur un skate, l’exercice physique de l’époque se limite aux séances d’EPS imposées par les programmes scolaires. Et disons-le clairement : toute personne s’adonnant à l’escalade, la randonnée ou la course à pied se fait jeter des cailloux par les cool kids biberonnés aux films de Gus Van Sant. Et puis, un beau jour, les codes ont changé. Les parcs parisiens ont commencé à voir débouler des hordes de runners de tous âges et toutes origines sociales, iPhone arrimé au bras, casque sur les oreilles. Même pas essoufflés, ils postent leurs exploits sur Instagram à l’heure où moi, avant d’avoir un enfant, je rentrais me coucher. Mais pourquoi L’Express Styles
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PHOTOS : JAN WELTERS - RÉALISATION : MIKA MIZUTANI- CONCEPTION ÉDITORIALE : CHARLÈNE FAVRY
Dans un monde guidé par la quête de performance et de perfection physiques, être une femme « fierce », à la fois FI ÈRE et P UI SSANTE, se cultive aussi en dehors de la salle de sport.
Beauté MAILLOT UNE PIÈCE EN NYLON, REPETTO. GILET LONG ZIPPÉ AVEC CAPUCHE EN LAME DE SOIE, ISABEL MARANT. BASKETS EN CUIR, SEMELLES EN LIÈGE, ADIDAS. MISE EN BEAUTÉ : NATASHA SEVERINO POUR GUERLAIN AVEC LA LOTION ABEILLE ROYALE NECTAR DE MIEL, L’EAU HÂLÉE TERRACOTTA ET LA POUDRE MY TERRACOTTA 02 NATUREL BLONDES.
LA SHORT LIST « APRES SPORT »
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Splash apaisant : Eau Sereine Cologne,
LE C OU V ENT D ES M I NI M E S , 29,90 €
les 100 ml. Sensation frisson : Aqua-gelée, B I OT H E RM, 21 € les 200 ml.
ces humains sont-ils en train de préparer le semi-marathon au lieu de cuver tranquillement leur caïpirinha ? La réponse surgit au cinquième tour de parc : les cool kids du xxIe siècle ne boivent plus, ne fument plus, ne font plus de skate mais transpirent au moins trois fois par semaine. Leur vie tourne autour de la notion de « fierce », ce mot anglais génial et tellement en vogue qui condense à la fois les notions de force, de fierté et de férocité, si chères aux néoféministes, et que Beyoncé s’était d’ailleurs appropriées il y a quelques années, en créant son avatar Sasha Fierce. Un nouvel « empowerment » de la femme qui impose d’être toujours plus forte, et où la devise « no pain no gain » s’applique au quotidien. Les moins jeunes, qui veulent être tout aussi cool, ont des objectifs encore plus radicaux : se lever avant le soleil pour préparer un granola et du lait d’avoine maison ; aller au vinyasa flow quatre fois par semaine ; jeter la moitié de leurs effets personnels le dimanche, parce que Marie Kondo a décrété qu’il fallait ranger. Plus largement, ne pas faire de sport est devenu l’acte de paresse ultime, et un signe extérieur de « loose ». « L’exercice physique a pris une place énorme dans notre société, commente Fériel Karoui, consultante pour le bureau de tendances Promostyl. Etre en mouvement permanent est gage de détermination et de performance. C’est même un bon point sur un CV. Entre les attentats et les crises financières, nous n’avons plus le droit d’être faibles ou paresseux ! Le corps, en somme, est le seul paramètre sur lequel nous pouvons avoir une réelle emprise. » On comprend mieux, donc, qu’aux gyms fun et dansantes du début des années 2000 (la zumba et la gym suédoise régnaient
Caresse satinée : Huile poudrée pour peau nue, K ENZOK I, 40,34 € les 100 ml. Silhouette gainée : Revitalizing Supreme crème corps globale anti-âge, EST ÉE LAU D ER, 80 € les 200 ml. Ondée vivifiante : Eau du Brésil, C INQ M OND ES, 49 € les 100 ml. Body Slim minceur globale, LIERAC, 42,50 € les 200 ml.
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alors en maîtres), ont succédé le retour de la muscu, des boot camps, des cours de crossit limite inhumains, sans compter la boxe et la castagne. « Faire du krav-maga ou de la boxe thaï est aussi une façon d’annoncer au monde : je ne me laisserai pas démolir par la morosité ambiante », affirme Lucile Woodward, coach sportif et consultante wellness pour la marque Biotherm. La devise « un esprit sain dans un corps sain » poussée à son paroxysme ? Une chose est sûre : prendre le parti de se bouger à l’heure où la sédentarité et l’obésité explosent aux quatre coins du monde, c’est une très bonne initiative. « Mieux vaut être accro au sport qu’au tabac, confie Pascale Brousse du bureau de tendances Trendsourcing. Tout cela contribue aussi à une démarche globale de prévention en matière de santé. » « On note un réel besoin de se challenger et de se confronter à ses propres limites, la société ayant fait imploser tous les cadres, ajoute Fériel Karoui. Vouloir être fort, c’est aussi chercher à redresser la tête, retrouver une posture fière qui nous tire vers le haut pour ne plus être victime d’un monde de plus en plus dur. Il y a une notion presque survivaliste dans ce retour au sport intensif. Il faut être dans le contrôle de ses émotions pour éviter le burn-out et être prêt, car on ne sait pas ce qui peut arriver demain. » Bientôt, le boot camp pour se préparer à une apocalypse zombie ? Brice Faradji, ancien boxeur et coach de Jump Fight au Klay, à Paris, instille le « fighting spirit » à la Rocky Balboa
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Beauté auprès de sa clientèle, plus habituée aux salles de sport d’hôtels qu’aux gymnases de quartier : « Dans mes cours, je demande de l’engagement. On ne vient pas juste pour suer ou se défouler, mais surtout pour sortir de sa zone de confort. Notre société diffuse une violence sourde, et je pense qu’inconsciemment il y a une vraie volonté d’apprendre à se blinder pour affronter les affres du quotidien. » Le dépassement de soi et le contrôle du corps, nouveaux curseurs du bienêtre ? Peut-être, mais cela ne suffit pas. Il importe, certes, de se muscler en profondeur mais la vraie clef, c’est de retrouver l’équilibre. Peu importent les moyens, pourvu qu’à la fin le résultat soit visible dans le corps, et dans la tête : se forger un mental d’acier aide aussi à s’affranchir d’un moral anxieux ! Le vrai défi : renforcer son « core », cette zone centrale située entre le plexus solaire et le bassin, où la pression et le stress ont tendance à s’enkyster. « Il ne s’agit pas uniquement de pratiquer des sports extrêmes ou intensifs où l’on transpire l’équivalent de deux litres d’eau, ajoute Lucile Woodward. Le côté “boot camp” est même déjà dépassé. On peut cultiver sa force, son “fierce spirit” via des méthodes plus douces, plus intériorisées, comme le yoga, le Pilates, la marche au grand air ou la méditation. » En réalité, confirmet-elle, il suffit de gambader le nez au vent, mais l’esprit très centré, pour réussir à se connecter à soi, son corps et à l’univers. Et développer cette force intérieure dont les stars du fitness sur Instagram nous rebattent les oreilles. Surtout, nul n’est obligé de choisir : l’offre actuelle permet de cumuler à la fois le renforcement physique et mental, la libération intense d’endorphines via des sports à sensations fortes et l’apaisement profond procuré par une discipline plus relaxante. A chacun d’aller puiser là il veut, quand il veut, quand il peut, sans pression. En clair, rien n’empêche de cumuler soul cycling et sophrologie, body combat et hatha yoga, et ainsi atteindre ce fameux équilibre, en gardant l’esprit libre et la tête haute. « A force de voir, sur les réseaux sociaux, ces filles surpuissantes au corps presque irréel, le risque est de développer de terribles complexes et de tomber dans le pire travers de notre société accro
VESTE EN COTON MÉTALLIQUE BRODÉ AU DOS, ISABEL MARANT. HAUT DE MAILLOT DE BAIN BANDEAU, ERES. PANTALON JOGGING EN NYLON, ADIDAS BOUCLES D’OREILLES WIRE EN ARGENT, ANNELISE MICHELSON MISE EN BEAUTÉ : NATASHA SEVERINO POUR GUERLAIN AVEC LA LOTION ABEILLE ROYALE NECTAR DE MIEL, L’EAU HÂLÉE TERRACOTTA ET LA POUDRE MY TERRACOTTA 02 NATUREL BLONDES.
CORPS ET ESPRIT
Les bons duos SOUL CYCLING & REIKI : combiner une activité cardio de haute intensité qui fait transpirer et évacue un maximum de stress + réaligner les centres d’énergie corporelle via un travail de respiration et d’apposition des mains sur des zones clefs. PILOXING & CHANT : se défouler en groupe avec un sport dynamique mixant la boxe et le pilates + solliciter les muscles du visage ainsi que les abdominaux en travaillant le placement vocal et corporel… En prime, on réapprend à respirer !
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aux réseaux sociaux : le dénigrement de soi, alerte Lucile Woodward. Peu importe de savoir exécuter une posture en équilibre sur la tête ou un grand écart sur un banc au jardin du Luxembourg. Le but, c’est d’être présent à soi et de se faire du bien. » Une petite remise en place bien nécessaire à l’heure du marketing roi : si le sport est aussi tendance, c’est aussi parce que les équipementiers l’ont décidé, érigeant les valeurs « Just do it », « Be ready » ou « Impossible is nothing » comme les nouveaux Graals du siècle. Et Lucile Woodward d’ajouter que le but ultime est de se réaliser : « La vraie attitude fierce, au fond, c’est la force tranquille. Une certaine agilité physique, sociale et mentale. » Plus que la quête d’une force, il s’agit de trouver de la puissance et surtout que celle-ci soit utile, tout sauf vaine. En 2016, la femme puissante, dans le plus beau sens du terme, est celle qui a compris que son corps est un outil, rien de plus, pour aller de l’avant et prendre la place qu’elle mérite dans la société. L’esprit fierce au service de quelque chose de bien plus grand qu’une simple histoire de muscles. Enfin, sachez-le : vous avez aussi le droit de ne rien faire. U CHARLÈNE FAVRY
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ANTHONY VACCARELLO succède à Hedi Slimane
à la direction artistique d’Yves Saint Laurent. Est-il taillé pour la démesure du job ? Décryptage.
Il a grandi avec les photos de Helmut Newton que collectionnait sa mère, a été nourri à la culture MTV et Madonna, son idole. Enfant des années 1990, Anthony Vaccarello cite aussi Azzedine Alaïa, avec qui il partage la passion du corps féminin et une formation de sculpteur. Tom Ford aussi, pour la force sexuelle de sa mode. Sa nomination à la direction artistique d’Yves Saint Laurent annonce, c’est certain, le retour d’un glamour décomplexé au sein de la griffe, qui a vu se succéder cinq créateurs depuis le fondateur – Alber Elbaz, Tom Ford, Stefano Pilati et Hedi Slimane.
Quoi de plus naturel, direz-vous, chez le maître des blouses transparentes et du parfum Opium. D’autant que ses minirobes en cuir asymétriques ou ses longues tuniques fendues associent la sensualité du flou à la rigueur des constructions et au noir, couleur fétiche de la maison. Timide et réservé, le créateur belge a pourtant connu très tôt le succès. Diplômé de l’école La Cambre, il remporte en 2006 le grand prix de mode du Festival d’Hyères, enchaîne avec un job chez Fendi, puis lance sa griffe avec une collection de robes en cuir aux coupes chirurgicales présentée L’Express Styles
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chez Maria Luisa, décroche le prix de l’Andam en 2011… Mais c’est sans doute sa modernisation réussie de Versus, la ligne plus jeune de Versace, qui aura tapé dans l’œil de Kering. Anthony Vaccarello réussira-t-il pour autant à entrer dans le smoking Saint Laurent (qui comprend aussi l’homme, une nouveauté pour lui) et à surfer sur le succès de la marque, rajeunie avec brio par Hedi Slimane ? Car le bilan de son prédécesseur a de quoi donner le vertige : entre 2012 et 2015, le chiffre d’affaires de la marque a bondi de 473 à 974 millions d’euros. La ferveur de ses fans
INEZ & VINOODH
Saint Laurent ACTE VI
Mode
LÉONARD DE RAEMY/SYGMA/CORBIS - PASCAL LE SEGRETAIN/GETTY IMAGES/AFP FRANÇOIS GUILLOT/AFP
Pop culture, mon amour
aussi, choqués de voir le contenu de l’Instagram maison déjà remis à zéro. Vaccarello peut se consoler en se rappelant les débuts houleux de Hedi Slimane, critiqué pour avoir rebaptisé la griffe Saint Laurent Paris et instillé dans le saint des saints du chic français une esthétique rock et vintage made in L. A., ville où il avait déplacé le studio de création. Avec Anthony Vaccarello, ce dernier revient à Paris. Reste au créateur à ouvrir son vocabulaire à la couleur, aux imprimés et à cette garde-robe plus basique mais si moderne inventée par Yves Saint Laurent.
Une âme ROC K , trois interprétations : de g. à dr., Sylvie Vartan en séance d’essayage avec Yves Saint Laurent, EN 1969 ; Saint Laurent par Hedi Slimane, automne-hiver 2013 ; Anthony Vaccarello, automne-hiver 2015.
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Y a-t-il une bonne étoile dans la maison ? Tout porte à le croire. Très à l’écoute de son époque, Yves Saint Laurent habille les stars yéyé qu’il adore : Françoise Hardy et surtout Sylvie Vartan, pour qui il réalise en 1969 une robe noire brodée d’étoiles. Cette sensibilité à la jeunesse et à sa culture lui portera bonheur. En cela, Hedi Slimane va s’inscrire comme son véritable héritier et reconnecter Saint Laurent avec la rue. Orné de grosses étoiles noires, son gilet en angora bleu de l’hiver 20132014 est aussitôt en rupture de stock sur le Net et estampille la « nouvelle » esthétique grunge de Saint Laurent Paris. Quid de Vaccarello ? Du cuir, des architectures qui jouent à cache-cache avec la peau, des coupes asymétriques souvent retenues par des touches de métal, et Lou Doillon pour ambassadrice… Le créateur est imprégné de rock attitude, mais dans une veine plus sexy et romantique. Italo-belge, en un mot.
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Masculinféminin
De g. à dr., le SM OK ING : vu par Yves Saint Laurent, automne-hiver 1996 ; par Hedi Slimane, printemps-été 2014 ; l’esprit tailoring selon la griffe Anthony Vaccarello, printemps-été 2012.
La tentation érotique
A g., Naomi Campbell en blouse T RANS PARENTE , Yves Saint Laurent haute couture, printemps-été 1999. Ci-dessous, le corps dévoilé chez Anthony Vaccarello, printemps-été 2015.
« Quand je fais une collection, je ne pense jamais au sexe, parce qu’il est juste question de lignes et d’architecture. C’est seulement quand c’est porté par une femme que cela devient sexy. Mais je pense que les gens ne voient que le premier degré de mon travail », confiait Anthony Vaccarello au magazine i-D en 2015. Difficile de faire autrement quand on observe ses microjupes se fendre dangereusement sur la cuisse, ses mobiles de tissu tenir miraculeusement sur une seule épaule. Si Vaccarello renoue avec le corps des femmes cher à Saint Laurent avec une approche moins punk que celle de Hedi Slimane, sa femme forte et sûre de son pouvoir de séduction se voit aussi en intello, capable de catalyser la tension sexuelle sous des architectures complexes et la rigueur du noir. Ce grand admirateur de Tom Ford, mais aussi de Comme des garçons, ne s’était-il pas inspiré de la Cicciolina pour sa collection présentée au Festival d’Hyères ? On attend aussi beaucoup de jeux de transparence, en hommage au Nude Look historique. « La beauté ? Aucun intérêt. Ce qui compte, c’est la séduction, le choc. » Si c’est Yves qui le dit…
GÉRARD JULIEN/AFP - MIGUEL MEDINA/AFP - PASCAL ROSSIGNOL/REUTERS FREDERICK FLORIN/AFP
Avec Vaccarello le smoking pour femme, la pièce emblématique de la maison, créé en 1966 par Yves Saint Laurent, devrait revenir sur le devant de la scène. Son sens du tailoring aiguisé à l’école de La Cambre, son goût pour les tissus masculins et un certain classicisme s’épanouiront certainement dans une maison qui a accompagné l’émancipation féminine. Mais sans le côté androgyne et rock à la Slimane ni l’esprit oversized, trop eighties. « Les femmes ont des seins et des fesses, il ne faut jamais l’oublier », aime-t-il à répéter. Nul doute que ces nobles excroissances seront sublimées par un revers bien échancré ou une paire de talons hauts.
Mode
« Quand je fais une collection, je ne pense jamais au SEXE , parce qu’il est juste question de LIGNES et d’architecture »
Muses : Catroux vs Rubik
MARY RUSSEL/CONDÉ NAST ARCHIVE/CORBIS - INSTAGRAM ANTHONY VACCARELLO - GUY MARINEAU MIGUEL MEDINA/AFP - PASCAL LE SEGRETAIN/GETTY IMAGES/AFP
Marin des villes
Caban, marinière : avec Yves Saint Laurent, le vestiaire des matelots débarque sur le bitume et entre à jamais dans nos garde-robes. Hedi Slimane aura poussé les rayures vers un registre très pop, en les mélangeant à des imprimés panthère ou couture, en version paillettes sous une veste en fourrure bleu électrique ultraépaulée. Très inspiré par les filles qui partent en vacances, et donc au bord de la mer, Vaccarello possède déjà les codes du tailoring maritime. Blazer à boutons dorés et bermuda un peu baggy, tee-shirt à rayures obliques échancré sur les seins et bijoux ancre… Cet adorateur du noir, du bleu marine et du blanc devrait s’y sentir comme un poisson dans l’eau.
Ci-dessus, Betty Catroux, L’INSPIRATRICE,
entourée d’Yves Saint Laurent, de Pierre Bergé et de François Catroux, dans la maison du couturier, à Paris. A dr., selfie d’Anja Rubik et Anthony Vaccarello, amis pour la vie.
Le bon AIR MARIN . De g. à dr. : Yves Saint Laurent, printemps-été 1988 ; Hedi Slimane pour Saint Laurent, printemps-été 2014 ; Anthony Vaccarello, printemps-été 2015. L’Express Styles
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L’une a été mannequin, l’autre l’est, elles ont des cheveux blonds, des jambes interminables et ne craignent pas d’affirmer leur sexualité. Voilà ce qui pourrait rapprocher Betty Catroux d’Anja Rubik. Mais la muse et « double » d’Yves Saint Laurent, rencontrée en 1967 chez Régine, cultive un look aussi androgyne que la seconde affiche une féminité ultrasexy... griffée Vaccarello. C’est d’ailleurs à Anja Rubik, sa BFF, avec qui il partage tout sur Instagram, que le créateur belge doit son premier red carpet : en 2012, une longue robe blanche fendue jusqu’à la hanche portée lors du gala du Met donnera un coup d’accélérateur à sa carrière. Rendez-vous en octobre prochain sur le podium YSL ? 1 CHARLOTTE BRUNEL
l’Epoque
En s’adaptant à un monde ultraprécaire, la GÉNÉRATION Y a fait de la DÉBROUILLARDISE une force. Cette capacité de rebondir infuse désormais toute la société dans la vie professionnelle mais aussi personnelle. Pour le pire ou… le meilleur ?
Touche pas à mon plan B à stabiliser ses finances à l’heure où les salaires font le grand huit, à trouver des solutions de secours à la dernière minute… Bref, elle maîtrise l’art de sortir un lapin du chapeau à chaque coup dur. Outre-Atlantique, la culture du plan B est sur toutes les lèvres. Dans son bestseller Père riche, père pauvre (éd. Un monde différent, 2001), l’Américain Robert Kiyosaki, spécialiste en développement personnel, incite les jeunes à avoir constamment une bouée de sauvetage, sous la forme d’un emploi à temps partiel ou d’un compte d’épargne,
« Utopiste ? Probablement. On est loin ici de la génération désillusionnée décrite par les médias. Pragmatique ? Assurément. La génération Y, génération plan B, fait avec ce qu’elle a », a déclaré Emmanuelle Duez, entrepreneuse et cofondatrice de Women’Up, une association de réseautage qui défend la mixité en entreprise. Voilà qui résume parfaitement la force – et le fardeau – de la jeunesse d’aujourd’hui : sans pour autant renoncer au plan A, la « génération plan B » est celle qui a appris à « slasher » (entre plusieurs jobs) pour survivre, L’Express Styles
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Thérapie
pour éviter les vagues. Même son de cloche chez la chroniqueuse Paulette Perhach, qui prêche à qui veut l’entendre, sur les réseaux sociaux, la nécessité d’avoir un « fuck off fund » (« fonds fousle-camp »), en cas de déboires professionnels… ou personnels. Si cette hyperadaptabilité est devenue une règle d’or au travail, dans quelle mesure influence-t-elle la vie privée ? Pour Jonathan, 33 ans, chef de projet dans une entreprise de cosmétiques, la culture du plan B modifie nos relations sociales, surtout amoureuses. « Je ne fais pas partie de ceux qui croient que notre génération est anti-engagement, prévient-il. Preuve en est, tous mes proches aspirent à nouer des amitiés durables et à trouver une relation stable. Je remarque néanmoins qu’un couple solide met du temps à se former, car, comme on le dit en marketing, “on ne donne pas sa chance au produit”. Il y a toujours une petite voix qui nous dit qu’au pire on a mille autres options. D’un côté, on aspire à l’exclusivité. De l’autre, on passe sa vie à se garder des plans en réserve au cas où on ferait le mauvais choix. » La culture du plan B finit-elle donc par rendre trop précautionneux ? « Notre perception du long terme est forcément très différente de celle de nos parents, répond-il. Aujourd’hui, on s’aventure dans une relation
La culture du plan B est une forme de CRÉATIVITÉ dans l’urgence, qui nous oblige à VIVRE pleinement. Mais c’est aussi une forme d’étourdissement
comme dans un nouveau job. On se dit qu’on est sans cesse sur un siège éjectable, même après la fin de la période d’essai ! » Partagés entre une envie de fidélité et la peur de mettre tous ses œufs dans le même panier, ne sommes-nous pas devenus un peu schizo ? Pour la psychothérapeute Ada Picard (1), c’est la société qui alimente ce fonctionnement à deux vitesses. « Internet et les réseaux sociaux nous ont habitués à être stimulés en permanence, à avoir tout, tout de suite, observe-t-elle. Résultat : nous sommes en hyperactivité, et notre esprit n’a plus l’habitude de gérer les silences, l’ennui et les moments en jachère. Ce sont pourtant ces pauses, faites parfois de spleen et de lenteur, qui nous permettent de nous retrouver face à nous-mêmes, et d’avancer. » La culture du plan B est une forme de créativité dans l’urgence, qui nous oblige à être dans l’instant, à vivre pleinement. Mais c’est aussi une forme d’étourdissement, ou de rempart, pour masquer notre peur du vide et de la solitude. « Cette mentalité n’a rien de préjudiciable tant que l’on s’octroie des moments de réflexion. Sans cette capacité de prendre du recul, il ne peut pas y avoir de construction, et donc d’épanouissement. » La sociologue Emilie Coutant (2) va encore plus loin. La culture du plan B serait emblématique du passage à un monde postmoderne, où l’on (se) construirait plus vite que les générations précédentes… et différemment. « L’ère du plan B, c’est l’opposé de la pensée unique et de l’unilatéralité », prévient-elle. Fini, la quête de la sécurité et de la stabilité à tout prix, et place à une recherche d’intensité et de pluralité ! Notre vision de l’identité a changé, elle aussi. « L’individu n’est plus exclusivement défini par son sexe, son milieu social ou sa profession, poursuit-elle. On n’est pas seulement une femme, une mère ou une working girl, mais tout cela à la fois. En bref, nous entrons dans un nouveau paradigme. Pas forcément moins bon que les précédents, mais différent. » Et si, contre toute attente, le plan B ouvrait le champ des possibles ? N REBECCA BENhAMOU ILLUStRAtION : StÉPhANE hUMBERt-BASSEt (1) www.adapicard.org (2) www.tendancesociale.com
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On peut s’y OFFRIR le dernier Peekaboo, OBSERVER de près un atelier de fourrure, MANGER japonais chez Zuma et même DORMIR sur place. Bienvenue dans le nouveau palais romain de la MAISON FENDI , peuplé d’œuvres d’art et de créations design.
Un palazzo griffÉ Ce palais du xviie, ancienne propriété de la famille Boncompagni-Ludovisi, est devenu, en ce début d’année, l’emblème de l’art de vivre de la griffe romaine. Classé monument historique, se déployant face à la via dei Condotti, les cinq étages de l’édifice ont été transformés avec maestria, dans « un luxe joyeux, décalé, qui ne se prend pas au sérieux », note avec malice Pietro Beccari, PDG de la maison. Après onze mois de travaux, le palazzo s’est mué en boutique, atelier de fourrure, hôtel sélect, restaurant japonais, bar sur le toit-terrasse et appartement privé réservé aux fidèles clients. « Ce bâtiment, qui incarne à la fois le passé et l’avant-garde, permet de tisser des fils entre la mode, le design, l’art et la gastronomie, explique Pietro Beccari. Autant de facettes qui illustrent l’univers de la marque, en prise avec la ville – Rome renoue avec son histoire de mode – et l’époque. » Cultivé et audacieux, ce palais truffé d’œuvres d’art et de pièces design a ouvert grand ses portes à L’Express Styles. L’Express Styles
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Le B OU DOIR avec une méridienne en vison rasé et un paravent en marquetterie de soie.
Design
S’offrir des pièces cultes de la saison
Avec ses 1 000 mètres carrés, c’est la plus grande B OUT IQUE Fendi du monde.
Dès l’entrée, on est saisi par les proportions presque muséales de cette boutique – 1 000 mètres carrés –, son escalier magistral et la sculpture monumentale de l’artiste suisse Not vital. Cette sphère en métal, dans laquelle se reflète l’intérieur de ce vaisseau amiral, est posée sur des cercles concentriques de Lepanto, un marbre rouge veiné, qui fait écho à la basilique SaintPierre. ici, tout est imprégné de l’identité romaine, notamment les murs en travertin, pierre largement utilisée au Colisée, rappelant, s’il en est besoin, que la dynastie de femmes qui a écrit un épisode fondateur de la mode italienne aime les lieux chargés d’Histoire. L’architecte Gwenaël Nicolas, qui a aussi aménagé le Palazzo della Civiltà italiana, nouveau siège de la marque situé dans le quartier de l’EUR, a fait preuve d’une grande créativité pour mettre en scène l’ensemble des collections homme,
femme et accessoires ainsi que les icônes de la marque. ici, le Baguette Wall présente sur des pics en bronze une douzaine de versions du sac Baguette – best-seller de la griffe créé par Silvia venturini Fendi en 1997 et vendu depuis sa sortie à plus de 1 million d’exemplaires. Là, une jardinière suspendue expose une déclinaison de fleurs en cuir de toutes les couleurs, incrustées juste à côté sur un manteau en astrakan d’Afghanistan léger comme un souffle. Plus loin, le sac Peekaboo en vison teint rose chamallow et une déclinaison de « bag bugs » Karlito (petits monstres à accrocher à son sac à l’effigie de Karl Lagerfeld, directeur artistique) témoignent de l’humour et de l’esprit espiègle de la maison.
Caresser des yeux les fourrures
ici, les peaux de vison, de renard ou d’astrakan ne sont pas une abstraction. Du dessin à l’assemblage en passant L’Express Styles
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L’Epoque par la couture des fourrures, trois artisans – qui ont chacun plus de quarante ans de métier – s’affairent sous les yeux des clients. La maison a mis un point d’honneur à ce que le grand public puisse assister à une étape de la confection d’une cape en zibeline ou d’un manteau en lynx et caresser du bout des doigts ces peaux qu’on rase, teint ou frange, le tout selon un savoirfaire transmis de génération en génération depuis qu’Adele et Edoardo Fendi créèrent leur premier atelier à Rome en 1925. Karl Lagerfeld a, depuis 1965, beaucoup contribué à dépoussiérer ces pièces montées sans doublure, selon des assemblages inédits et traités comme un tissu. Une technique singulière, qui a fait la réputation de la maison.
Dans l’atelier de confection, on peut assister au travail des ART ISANS
domiciliés au palais.
rêver d’être invité dans les salons privés
il faut montrer patte blanche pour entrer dans cet antre feutré, décoré avec un goût fou par Dimore Studio, un duo de stars qui a le don de recomposer un passé fantasmé peuplé de pièces vintage et contemporaines. Réservé aux clientes fidèles de la maison, aux amis de la famille Fendi et aux célébrités, cet appartement est situé au piano nobile (l’« étage noble »), auquel on accède par un spectaculaire ascenseur de verre métallisé. Une expérience en soi, inédite ! Nul ne connaîtra les noms des happy few ayant déjà eu le privilège de prendre une coupe de champagne près du divan de Gio Ponti ou de dîner sous les hauts plafonds de la salle à manger vert sauge.
Sur le Baguette Wall, une douzaine de sacs B AGU ETT E,
le best-seller de la marque.
La boutique, aux proportions MUSÉALES , est truffée d’objets d’art et de pièces design.
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ici, le silence est d’or brut. Seule anecdote qui ait filtré au détour d’une phrase : Bernard Arnault, Karl L. et Ornella Muti s’y sont retrouvés le soir de l’inauguration du restaurant Zuma. Au fil de la conversation, on apprendra aussi que « les Dimore » sont des amis personnels du PDG, qui les a présentés à Silvia venturini Fendi, directrice artistique des accessoires femme et des collections homme, et férue de design. Sous son impulsion, la maison Fendi participe depuis 2008 à la grande foire Design Miami. Séduite par les deux compères de Dimore, Emiliano Salci et Britt Moran, elle leur a commandé, pour l’édition 2014, des pièces que l’on découvre ici. Dans la salle à manger aux murs moulurés et au parquet d’époque, ces alchimistes du clair-obscur ont joué la confrontation des styles et des époques. Et ça matche ! Pour preuve, la bibliothèque-claustra en verre cathédrale qui cohabite à merveille avec une immense table posée sur des pieds métalliques géométriques, des lanternes en laiton et parchemin et des toiles de Lucio Fontana, de Nunzio ou encore de Josef Albers. Dans le salon d’essayage, juste à côté, le résultat est aussi enthousiasmant. Une méridienne en vison rasé, fabriquée en édition limitée, toise un paravent marqueté de soies comme un clin d’œil au savoirfaire de la marque italienne.
Design
Dormir dans une suite « cousue main » Au 3e étage du bâtiment, cet hôtel est un secret bien gardé. Pensé comme une maison de famille contemporaine, il propose une parenthèse à la fois luxueuse et discrète. La réception, réalisée à partir de blocs de marbre coloré aux formes sculpturales, tout comme le coin salon, meublé d’un canapé en fourrure des frères Campana, de fauteuils de Fritz Hansen et d’un lustre en verre de l’artiste américaine Lindsey Adelman, témoignent de l’intérêt de la maison pour la création tous azimuts. Touche finale, les étagères de la bibliothèque sont garnies de beaux livres, et les murs tapissés de photos de Karl Lagerfeld ou de tableaux du xxe siècle. Dans les sept suites aux proportions généreuses – où pas un bruit de la rue ne parvient –, le mot confort prend tout son sens. La maison va jusqu’à fournir lisseur pour cheveux, altères et iPad sur lequel figurent des parcours thématisés (bienêtre, shopping, églises, etc.) et des adresses de trattorias pur jus, à proximité de chaque lieu. Cela ne vous dispense évidemment pas de réserver une table au restaurant gastro nippon à l’étage du dessus…
Au 4 e étage, le restaurant japonais ZU MA est vite devenu l’un des plus courus de la ville.
Cet hôtel est un SECRET bien gardé. Pensé comme une maison de famille contemporaine
Pas un bruit de la rue ne parvient dans les sept SU ITES
luxueuses que propose l’hôtel. L’Express Styles
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Jouer des baguettes chez Zuma Le chef allemand Rainer Becker, considéré comme l’un des meilleurs ambassadeurs de la haute cuisine japonaise – de Londres à Hongkong et de Miami à New York –, vient de poser ses couteaux au 4e étage du Palazzo, transformé pour l’occasion en izakaya, en taverne tokyoïte. Allée de tiges de bambou, sol en granit blond, tables en acacia, colonnes lumineuses de dentelle de bois… ici, le décor compte autant que la composition des assiettes, précises et pertinentes. Derrière le sushi bar ou le gril robata au charbon de bois, une armada de chefs donnent à voir de jolis tours de main nippons. Bien qu’elle n’ait pas pignon sur rue, cette table est devenue, dès les premiers jours, l’une des plus courues de la ville. Midi et soir, une joyeuse faune arty, de jeunes couples jamais rassasiés de nouvelles expériences et des Romains bon teint s’y bousculent pour déguster sashimis de crevettes de la mer Tyrrhénienne, sushis de yellowtail ou une déclinaison de plats signatures fringants, à l’instar de ce bar tranché façon carpaccio à la sauce yuzu, truffes et œufs de poissons, ou ce poulet mariné dans un miso d’orge et de soja, cuit au four dans une feuille de cèdre. Les oiseaux de nuit ne se font pas prier pour terminer la soirée au bar du toit-terrasse, un verre de whisky japonais à la main. Avec une vue à 360 degrés sur l’église de la Trinité-des-Monts, la coupole de San Carlo ou les jardins de la villa Médicis. So romantic. • SYLviE WOLFF PHOTOS : MARTiNO LOMBEZZi/ CONTRASTO POUR L’ExPRESS STYLES Palazzo Fendi, largo Carlo Goldoni, Rome. www.fendi.com
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La vraie cuisine du Laos dans un écrin de charme…
Chez Alfred
Ni boui-boui cracra, ni table kitsch-chic, le lieu joue dans la catégorie LOFT réchauffé à coups de pierres apparentes.
indochinois. « On partage avec le Vietnam le goût des herbes fraîches et on utilise, comme en Thaïlande, beaucoup de lait de coco et de citronnelle », résume Alfred en vous servant un mi kathi. Très peu d’adresses parisiennes s’aventurent dans ce drôle de mets mi-soupe, mi-nouilles : des pâtes de riz lovées dans un grand bol, baignées d’une explosive sauce au lait de coco, curry rouge, sauce soja, cacahuète, citronnelle et combawa, le tout coiffé de porc haché. On y plonge des touffes de coriandre et de phak pheo – un genre de menthe vietnamienne – et on s’emmêle les baguettes avec jubilation. La salade de papaye verte aux pinces de crabe fermentées, puissamment arrosée de nam pa (la sauce poisson cousine du nuoc-mâm), est une expérience extrême, tandis que le bhan sao, crêpe moelleuse aux bords croustillants, garnie de porc, de crevettes et d’oignons, ou le moc pa, un poisson cuit en feuille de bananier avec du lait de coco, du basilic et du combava, séduisent tous les publics, enfants compris. La palme de la spécialité la plus citée par les habitués revient à un dessert : le riz gluant noir nappé d’un onctueux flan au lait de coco. Dès la remière cuillerée, on les comprend… • TEXTES ET PHOTOS : frAnÇOiS-rÉgiS gAuDry
une carrière bien loin de la restauration, au service pub d’un groupe de presse. une sœur aux fourneaux, sans le moindre diplôme de cuisinière. un répertoire asiatique au charisme plutôt discret. une inauguration quatre jours après les attentats du 13 novembre, à 800 mètres du Bataclan. Et le tout dans un ancien salon de massage pas très sage, sous le coup d’une fermeture administrative. La reconversion professionnelle Crêpe moelleuse aux d’Alfred Longeret n’était pas gagnée ! bords croustillants, BHAN SAO le il faut croire que les planètes sont est garni de porc, alignées : dès le premier service, le 17 node crevettes vembre, sa table affiche… complet ! Et et d’oignons. Et pour un mariage les jours, les semaines, les mois suivants réussi avec la n’ont fait qu’élargir le fan-club. Au-delà cuisine laotienne : un bergerac blanc. du thème astral, y a-t-il quelques raisons rationnelles à ce vibrionnant boucheà-oreille ? Trois fois oui ! Primo, le lieu : ni boui-boui cracra, ni table kitsch-chic, il joue dans la catégorie loft scandinave réchauffé à coups de pierres apparentes et de canapés bleu de Chine. Deuzio, l’esprit : de famille. Alfred reçoit comme à la maison, en touchant la corde sensible de la maman laotienne qui confectionne la saï korg – délicieuse saucisse à la citronnelle avec sa sauce tomate pimentée –, de la frangine Honorine qui ressuscite en cuisine les recettes des aïeux, du neveu Vincent qui assure le service en salle… Tertio, la carte : militante et Rare à Paris : un MI KATHI : des pâtes ostensiblement tournée vers le Laos, de riz baignées le chapitre le plus méconnu du grimoire d’une sauce explosive.
31 bis, rue Amelot, Paris (XIe), 09-83-51-48-88. Menus déjeuner : 15 et 20 €. Carte : 25-35 €. Fermé dimanche et lundi.
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restaurants
PARIS — PIZZERIA
66 YeASt
Entre les burgers du faubourg et les sandwichs asiatiques, le dernier spot de ce coin du Xe met l’italie à sa botte. Au numéro 66 pousse ce yeast – « levure » en anglais. une petite boîte à pizzas avec sa cuisine-comptoir à l’entrée, sa micro-salle à l’arrière et ses projections de vidéos au mur, de Blow Up d’Antonioni au
manga Le Collège fou, fou, fou. ici, la pâte prend le temps de lever dans les règles de l’art. façonnée à partir d’une farine 5 Stagioni de Padoue, elle a maturé pendant cinq jours, avant de finir dans un four électrique Moretti forni. résultat, la pâte est parfaite, craquante, digeste, avec une fine acidité. Dans l’Alligator
foodomÈtre
(19 €), elle est garnie de fior di latte – un fromage filé de Campanie –, d’anchois de Cesare, de scamorza, de japalenos et n’duja, une soubressade de Calabre débarquée de l’excellente épicerie transalpine Terra Candido (Paris Xe). une dernière tentation ? La Cheesus Christ, une vraie quatre-fromages diabolique, avec du gorgonzola, du taleggio et du pecorino (18 €). Et pour faire mousser l’affaire, des bières artisanales : Deck and Donohue (Montreuil), La goutte d’or (Paris), London fields Brewery (Londres). Là où le bât blesse, c’est au niveau des prix, plutôt hauts du fourneau. • CHArLES PATin O’COOHOOn 66, rue d’Hauteville, Paris (Xe), 01-46-27-77-67. Formule déjeuner : 13 €. Pizzas : 13-19 €. Fermé samedi et dimanche.
LE PETIT KELLER La cuisinière nipponne Kaori Endo (nanashi) a repris les fourneaux de cet ancien bistrot. Le soir, c’est ambiance cave à manger à la mode jap’. Le midi, des bentos à tomber ! Ce jour-là, porc tonkotsu, riz blanc et salades de saison. 11 €. 13, rue Keller, Paris (XIe), 01-43-55-90-54.
CLERMONT-FERRAND — BISTROT
PHOTOS : DR/SDP
le Saint-eutrope
Lu en introduction de la carte des vins : « On vous propose une gamme de vins vivants, biologiques, sans additifs, pour se marier avec une cuisine naturelle comme on aime. » Effet d’annonce ? non, tout est vrai. L’histoire racontée par le couple de propriétaires British se déroule dans un bistrot à la bienveillante dégaine vintage, vieux carrelage, nappes en papier posées sur des tables en bois et bouquet de jonquilles sur le comptoir. Allez savoir pourquoi, il flotte ici comme un parfum de maison de confiance, vite confirmé par une cuisine ardoisière épatante de fraîcheur et de gourmandise… Ce midi-là, de fines tranches de rosbif mêlées à quelques feuilles de mesclun et une petite sauce au raifort, puis un cabillaud cuit à la perfection avec des petits pois à la française et des
LA SCÈNE Quand nicolas Paciello, le chef pâtissier de la Scène (la table de l’hôtel Prince de galles), travaille la vanille, c’est toute une mise en scène. La gousse du Mexique vous est présentée dans un coffret avant de rejoindre une omelette norvégienne (crème glacée à la vanille, biscuit cuillère et meringue) légère et aérienne. 26 €. La Scène, 33, avenue George-V, Paris (VIIIe). 01-53-23-78-50.
morillons, avant une tarte au chocolat d’une agréable légèreté. Sur un livre de cave étoffé et militant, plein d’une foule de bouteilles nature d’Auvergne et d’ailleurs, on a mis le doigt sur The Blanc. Ce vin de france, signé par le voisin Patrick Bouju (30 € la bouteille), a, sur le poisson, joliment plaqué ses accords sur un fil à la fois tendre et tendu. Harmonieux, franc, sain, comme tout le reste. • PiErriCK JEgu 4, rue Saint-Eutrope, Clermont-Ferrand (Puy-de-D™me), 04-73-34-30-41. Formule à 21 € le midi, menu unique à 32 € le soir. Fermé samedi, dimanche et lundi, mardi soir, mercredi soir.
Un bistrot à la bienveillante dégaine vintage... Un parfum de maison de confiance.
Retrouvez François-Régis Gaudry dans
l’émission gastronomique de Paris Première S AME DI E T DI MANC H E À 11 H 30. DI S P ONI B LE E N C LAI R , S U R LE C ANAL 41 DE LA T NT GR AT U I T E .
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CARNET D’ADRESSES PAGE 97
L’Epoque
Sur une des nombreuses rivières qui sillonnent le delta du fleuve OKAVANGO , balade en mokoro , la pirogue traditionnelle.
Voyages
Le delta de l’Okavango, summum des destinations SAFARI, voit s’ouvrir un époustouflant LODGE design. Plongée dans une nature ultra-exclusive.
Out of BOtswana Ç All™, il y a un ŽlŽphant devant ma tente, ne mÕattendez pas pour lÕapŽro. È Le pachyderme, plantŽ ˆ quelques m•tres, broute paisiblement dans le crŽpuscule. Puis lÕŽclat dÕune torche lÕŽloigne dans les fourrŽs et le ranger surgit en sauveur. TaillŽ comme un colosse, il sÕappelle Mo•se, appartient au peuple de lÕEau de cette rŽgion de lÕOkavango Ð cÕest donc en toute sŽcuritŽ quÕon le suit ˆ travers le camp, non sans faire dŽtaler au passage un hippopotame et un gros chat sauvage. Le voyageur en qu•te de nature sait pourquoi il a parcouru les 12 000 kilom•tres sŽparant la France du Botswana, encha”nŽ trois vols et plus de vingt heures de voyage. A peine 2 millions dÕ•tres humains peuplent ce pays ˆ peu pr•s grand comme la France, vŽritable sanctuaire de vie sauvage. Le Botswana est un vaste dŽsert qui abrite une anomalie gŽographique, le delta de lÕOkavango Ð ici, le fleuve, qui roule ses eaux sur 1 500 kilom•tres depuis lÕAngola ne se jette pas dans lÕocŽan, mais dispara”t dans les sables. Le rŽsultat donne 600 000 hectares de marŽcages permanents, deux fois plus de prairies
Sur la terrasse du Belmond Eagle Camp, fondu enchaîné de la terrasse aux P LAINES INOND ÉES .
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L’Epoque inondables, et le deuxième plus grand delta intérieur de la planète, après celui du fleuve Niger. Vu d’avion, ce ne sont qu’îlots piquetés de palmiers et petits lacs irisés à perte de vue. Cet écosystème unique au monde attire les « vrais » amateurs de grands espaces – plus que le Kenya et la Tanzanie, le Botswana symbolise aujourd’hui la mythologie africaine des livres d’images, la promesse d’une communion avec la nature préservée, sans les flots de touristes. Le premier rituel a lieu à l’aube. Juste avant le lever du soleil, les « fidèles » se serrent frileusement sous un plaid dans le 4 x 4 que Moïse lance sur les pistes. Le ciel rose réveille les parfums de sauge et de basilic sauvage, signatures olfactives du maquis local. « Vous entendez ce cri, c’est celui du “go-away bird”, qui avertit de la présence d’un léopard », prévient Moïse, qui faufile la voiture au ralenti dans les fourrés, pointant sa torche vers les frondaisons, où le gros chat pourrait être tapi. Le soleil est déjà haut quand nous apercevons notre premier félin, un beau lion à crinière endormi et le ventre plein, que le bruit du moteur ne fait même pas ciller. Le cœur battant, on fait crépiter les appareils photos, avec la sensation grisante de frôler un grand danger. Dans la lumière rasante de l’aube, deuxième arrêt pour observer une famille de babouins – le mâle dominant ouvre le chemin, les femelles et les bébés suivent, et d’autres mâles sur le qui-vive ferment la marche. Le vol multicolore d’un rollier fait réaliser que les volatiles, eux aussi, ont ici une splendeur nouvelle. Plus loin, c’est une colonie d’hippopotames qui écrit le chapitre suivant de l’histoire du jour. Ils sont une trentaine, soufflant comme des baleines, leurs yeux menaçants émergeant tout juste de l’eau. Un pachyderme isolé et bardé de cicatrices se dandine sur la berge. « Il s’est battu contre le mâle dominant du groupe et il a perdu. Mais il aimerait bien revenir : observez comme il essaie de se faire oublier, avant de tenter des travaux d’approche discrets. On dit ici que l’hippopotame est né de mauvaise humeur, mais ces losers malheureux sont les plus dangereux de tous. Ils sont capables de couper en deux une pirogue et son occupant d’un seul coup de mâchoire », avertit Moïse.
Ci-dessus, le toit du bar de l’ EAGLE
ISLAND LODGE.
Ci-dessous, l’une des douze « TENT ES »
posées au bord du delta.
Dans les chambres se déclinent toutes les nuances de gris, en hommage à L’ÉLÉPH ANT . L’Express Styles
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Au fil des heures, les paysages défilent comme des scènes de théâtre : il y a les baobabs dodus, les prairies vert tendre et piquetées d’arbres morts, les troupeaux de zèbres ou d’impalas. Ici, rien n’a été modelé, enlevé, ni ajouté par l’homme depuis des centaines de milliers d’années – et, pour les citadins agités que nous sommes, cette pensée est la plus apaisante de toutes. Les éléphants sont les jardiniers en chef du paysage – ils élaguent les arbustes et les empêchent de croître en forêt, gobent des fruits mûrs et les resèment quelques kilomètres plus loin, au gré de leurs déjections. Près de 130 000 d’entre eux œuvrent dans le pays, soit le plus grand contingent du continent africain. Xwega, le seul village des environs, compte une centaine d’habitants. Nous y faisons la connaissance de Mbena, pêcheur parfaitement anglophone, très fier de nous montrer son mokoro en bois de marula et ses filets enroulés à l’ombre d’un grand arbre. Les habitants vivent dans de belles cases rondes en torchis entourées de haies en roseaux et posées sur des pistes blanches où aucune voiture ne vient soulever la poussière. Ici, les seules collisions possibles sont celles avec un éléphant ou un hippopotame. La seule attente, celle de la crue qui décuplera les prises de poissons. Alors que le thermomètre frise les 30 °C, la balade prend fin. Commence alors le délicieux farniente qui caractérise les safaris. Entre 10 et 16 heures, l’activité principale consiste à déambuler dans
Voyages Un troupeau de
le camp en pantalon kaki et veste multipoche, comme les sosies de Jane Fonda et de harrison Ford qui fréquentent les lieux. Du bar aux canapés, partout s’offre le même point de vue sur un paysage hypnotisant. Le lodge participe activement à ce storytelling, d’autant plus que sa nouvelle version, achevée en novembre 2015, est l’œuvre d’une artiste en la matière, Inge Moore. Cette jeune designer sud-africaine dirige hBA, un cabinet londonien réputé d’architecture intérieure, et s’est imposée en réinventant les décors de certains fleurons hôteliers comme l’Alpina, à Gstaad, ou le Mena house, au Caire. Pour cette incursion dans le bush d’Afrique australe, elle a joué la partition de la nature environnante. Le toit du lobby figure un immense filet de pêche en roseaux tressés qui ondule sur une trentaine de mètres. Ce sont des oiseaux, les tisserins, qui ont inspiré les luminaires en forme de nid, les teintes du soleil couchant sur le delta ont dicté les turquoises et les ors des canapés. Et, partout, le décor s’efface élégamment pour valoriser le paysage, comme si le confort ne servait qu’une seule noble cause : observer un vol d’ibis ou la descente du soleil vers l’horizon, un verre de gin tonic à la main. Dans les douze chambres, toutes les nuances de gris rendent hommage au seigneur des lieux, l’éléphant – qu’il soit sec (gris clair) ou mouillé (gris foncé). Le béton ciré joue les camaïeux avec la percale soyeuse des draps et la moustiquaire gansée de soie du lit digne d’un palace. Mais c’est surtout la terrasse
C OB ES DE LEC HW E , de
puissantes antilopes semi-aquatiques, bondissent pour traverser les cours d’eau.
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Avec Belmond Safaris – Delta de l’Okavango et parc national de Chobe. 7 jours/4 nuits, 6 455 € par personne en Luxury Tent double. Le prix comprend les vols aller-retour depuis Paris via Johannesburg en classe économique, les transferts en avion-taxi, 2 nuits au Belmond Eagle Island Lodge sur le delta de l’Okavango, mais aussi 2 nuits au Belmond Savute Elephant Lodge dans le parc de Chobe, en formule tout inclus, et les safaris avec guidesrangers anglophones. www.kuoni.fr et www.belmond.com
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sur pilotis qui concentre toute la magie de l’endroit. On y passerait des heures à contempler le passage des animaux, allongé sur un transat ou en barbotant dans la « plunge pool » à débordement, excentricité à laquelle chacun succombe en un temps record. Juste avant la fin du jour, la rivière qui passe devant le lodge invite à une exploration aquatique des alentours. Assis au ras de l’eau dans un mokoro, réplique high-tech des pirogues traditionnelles, chacun doit d’abord maîtriser sa crainte de voir surgir un crocodile au milieu des nénuphars. Puis la navigation, lente et silencieuse, finit par induire un état proche du laisser-faire des yogis. Les antilopes suivent les drôles de visiteurs que nous sommes, longeant les rives par dizaines avant de s’élancer en bonds gracieux pour passer d’un côté, puis de l’autre. Un vrai retour aux sources. • NAThALIE ChAhINE PhOTOs : ALEX CrETEy sysTErMANs Le RANGER Moïse sur la piste d’un lion.
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Arrêt sur image sur quelques-uns des produits que vous pourrez découvrir et acheter sur Foire de Paris. Pour faire d’autres découvertes et connaître la liste des 3 500 marques et exposants présents, rendez-vous sur foiredeparis.fr (l’adresse idéale pour préparer votre visite).
La Culture Styles
Une semaine de cinÉma, de mUsiqUes, d’expositions, de scÈnes…
SUR LES AILES DU MONDE, AUDUBON Grolleau et Royer réenchantent avec délicatesse le parcours incroyable de l’ornithologue et peintre Audubon (1785-1851), qui lui-même réinventait sa vie. Dargaud.
WWW.ALEXHRENIUC.RO/ISTOCK – COURTESY GALERIE PAPILLON – SDP
JEAN-CLAUDE RUGGIRELLO Son expo transfigure la nature avec des œuvres aériennes : faïence transpercée de bronze, assemblage de branches d’acacia, dessins, vidéo. Jusqu’au 30 avril. Galerie Papillon, Paris (IIIe).
EXPOSITION
50 ANS de style Bond
Son nom, tout le monde le connaît depuis son apparition dans les librairies, en 1953, puis sur les écrans, en 1962. Le matricule 007, inventé par Ian Fleming, est aussi le héros d’une exposition décidée à enflammer Paris, après Londres, Toronto, Shanghai, etc. Gadgets de Q, accessoires des méchants (mâchoire de Requin), smoking de James, bikini d’Ursula Andress… 500 objets originaux racontent l’une des plus longues aventures du cinéma : 24 films, de Dr. No à Spectre, et autant de James Bond girls. G. M. Grande Halle de la Villette, Paris (XIXe). Jusqu’au 4 septembre. L’express styles
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CHRISTIAN OLIVIER On/off, premier album solo du leader des Têtes raides, alterne valse bluesy et reggae revigorant d’une voix grave à la mélancolie joyeuse. Mercury. LA CULTURE STYLES
A ÉTÉ RÉALISÉE PAR GILLES MÉDIONI, AVEC JULIEN BORDIER, CHRISTOPHE CARRIÈRE, THIERRY CHÈZE, IGOR HANSEN-LØVE, ÉRIC LIBIOT, BAPTISTE LIGER, NATHALIE MARCHETTI, MARIANNE PAYOT, DELPHINE PERAS ET LOUISE PROTHERY
La Culture Cinéma
Auteur d’ouvrages pour ENFANTS , le cinéaste Christophe Honoré compile ses livres de chevet, Les Malheurs de Sophie et Les Petites Filles modèles, et en tire un film insolite et intelligent.
Les Malheurs de Sophie
Sophie (Caroline Grant) ne peut résister à la tentation de L’INT ERD IT. Christophe Honoré n’édulcore pas les aspects les plus
I
D E C H RI S T OP H E H ONORÉ . A V E C C AROLI NE GRANT, ANAÏS
DE M OU S T I E R, M URIEL ROBIN… 1 H 4 6 .
S OM BRES
on résume souvent Les Malheurs de Sophie à l’histoire d’une petite fille qui collectionne bêtises et catastrophes. Ce n’est pas faux, mais c’est incomplet. Le titre de ce classique de la comtesse de ségur est pourtant éloquent : sophie, 5 ans, connaît de grandes peines, voire des tragédies. Christophe Honoré l’a bien compris et, loin de l’adaptation passéiste de Jean-Claude Brialy illustrée par le tube de Chantal Goya en 1980, il réalise une version « mélancomique » mise en musique par Alex Beaupain. Autrement dit, Les Malheurs de Sophie a beau être un film en costumes, l’approche est moderne et sans concessions.
du roman.
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Il ne s’agit pas d’un film pour enfants, mais avec des enfants, au premier rang desquels une gamine trop gâtée, dont l’insubordination est subtilement analysée – comme ce père inconséquent dont on ne verra que les jambes pour mieux souligner son absence. Des détails comme celui-ci, le film en recèle beaucoup. Et la seconde partie, beaucoup plus sombre avec l’entrée en scène de l’horrible bellemère (Muriel Robin, savoureusement haïssable), confirme la volonté d’Honoré de ne rien édulcorer. Il y a bien un un joli écureuil ou de gentils hérissons, mais ils ne seront pas forcément épargnés. Malgré tout cela, ou plutôt grâce à, ce film est pour tous les âges. Le naturel de la pitchoune Caroline Grant, la douceur d’Anaïs Demoustier et le générique de fin suffisent à rassurer le spectateur, heureux de ne pas avoir été pris pour un amateur de guimauve. CHRIstopHE CARRIÈRE
JEAN-LOUIS FERNANDEZ/GAUMONT
SÉGUR À AVALER
La Culture Cinéma
Et AuSSi...
PASSE-MOI LE SEL
Adopte un veuf
ROBINSON CRUSOÉ IIII
II
DE VINCENT KESTELOOT. 1 H 30.
De FRANÇOIS DESAGNAT. Avec AND RÉ D USSOLLIER, BÉRANGÈRE KRIEF, ARNAU D D U CRU ET… 1 h 37 .
Avec Five et Tout pour être heureux, Adopte un veuf appartient à cette veine actuelle du cinéma français qui manie l’air du temps (coloc et potes), la comédie bon enfant et la mise en scène, ou en dialogues plutôt, d’un vocabulaire contemporain imagé et amusant. Il y est souvent question de « vivre ensemble » et de se démerder entre soi dans une société qui part n’importe où. Ce film-là est ainsi l’histoire d’un veuf qui accepte d’accueillir trois colocataires plutôt jeunes (une serveuse pimpante, une infirmière timide et un avocat maladroit). Le scénario se fait prévisible (méfiance, puis amitié), mais il est écrit avec bienveillance et légèreté. plaisant à regarder sans grimper aux rideaux, avec un casting impeccable au premier rang duquel André Dussollier, qui n’a pas été aussi à l’aise depuis un bon moment. E. L.
Un veuf qui s’ennuie à mourir (André Dussollier) se retrouve en C OLOC AT ION avec trois potes plutôt jeunes. Plaisant.
Nouvelle adaptation du roman de Daniel Defoe, avec comme argument original le point de vue des animaux sur le naufragé solitaire. seule idée singulière de ce dessin animé belge au scénario convenu et consensuel. C. Ca.
MEKONG STORIES II
TAMASA DISTRIBUTION - METROPOLITAN FILM EXPORT/VAN REDIN - SND - STUDIO CANAL - MEMENTO
DE PHAN DANG DI. 1 H 42.
Un jeune photographe chinois, débarquant dans le saïgon du début des années 2000, est envoûté par son colocataire, un petit trafiquant qui va l’entraîner dans sa vie débridée. Un peu trop maniéré, le film en dit quand même long sur la récente mutation sociale et économique de l’Asie. C. Ca.
NOSTALGIE JOYEUSE
Everybody Wants Some
Le cinéaste utilise son VÉC U pour raconter sans enjoliver. Bienvenue dans les E IGHTIES !
II
De RICH ARD LI NK LAT E R. Avec BLAKE JENNER, GLEN P OW ELL, TY LER HOE C H LI N… 1 h 59
GRANNY’S DANCING ON THE TABLE
Comment Richard Linklater allait-il retrouver l’inspiration après l’aventure inouïe de Boyhood, étalée sur douze ans ? tout simplement en replongeant dans sa jeunesse pour signer le portait d’une époque – les années 1980 – avec un sens aigu de la nostalgie joyeuse. Everybody Wants Some suit une bande d’étudiants membres de l’équipe de base-ball, juste avant la rentrée universitaire. Comme une suite de Génération rebelle, récit du dernier jour de cours d’un groupe de lycéens (avec Ben Affleck et Matthew McConaughey alors débutants). Dans les deux cas, le cinéaste utilise son vécu pour raconter sans enjoliver. La beauté apaisante des images contraste subtilement avec le regard mordant que Linklater porte sur lui-même à travers ces athlètes à la tête bien mieux faite que pleine. Le tout sur un rythme qui assume sa nonchalance et au son d’une Bo où Blondie côtoie ZZ top et Donna summer. Du pur vintage. t. C.
III
DE HANNA SKOLD. 1 H 26.
Un père convainc sa fille que le monde est en danger et qu’ils feraient bien de se réfugier dans la forêt. Au début, ça va. Et puis ça dégénère. Assez étonnant dans la tournure et la forme (des inserts d’animation image par image), le film est bien trop radical pour être recommandé sans réserves. C.Ca.
L’Express Styles
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La Culture actus THÉÂTRE
Changement de tempS
ROCK
Des marionnettes StyLÉeS
Les deux lascars les mieux sapés du rock anglais sont de retour. En 2008, Alex Turner, leader des Arctic Monkeys, et Miles Kane, alors chanteur des Rascals, formaient le tandem The Last Shadow Puppets et publiaient un album de pop veloutée d’inspiration sixties. Un classique dès sa sortie. Huit ans plus tard, les deux « lads », désormais résidents californiens, offrent enfin une suite à The Age of the Understatement. Pugnace et raffiné, Everything You’ve Come to Expect (Domino) déploie un groove contemporain et bénéficie d’arrangements de cordes grandioses signés du violoniste Owen Pallett. L’orfèvre canadien, collaborateur d’Arcade Fire, mériterait presque son rond de serviette à la table des marionnettistes. J. B. En tournée à partir du 2 juin. www.thelastshadowpuppets.com
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CLASSIQUE
La preuve par 3… Le mythe Shakespeare
Le 400e anniversaire de la mort de William Shakespeare permet de constater à quel point son génie indémodable continue d’irriguer la créativité d’artistes. Le compositeur Rufus Wainwright (1) sort l’album Take All My Loves : 9 Shakespeare Sonnets (Deutsche Grammophon), un superbe enregistrement de
récitations baroques et de chansons adaptées des sonnets du poète. De son côté, Philippe Torreton publie chez Flammarion Thank you Shakespeare ! (2), une série de textes dans lesquels le comédien fait part de sa passion pour l’auteur, de ses premières lectures aux grands rôles qui ont marqué sa carrière. Et, enfin, L’Express Styles
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le petit écran se met au diapason des célébrations : Arte consacre à partir du 24 avril quatre jours de programmation spéciale, mêlant fiction, théâtre et documentaires. Tandis que France 2 met à l’honneur, le 22 avril, Richard III (3), mise en scène par le wonderboy Thomas Jolly. Le barde est mort, vive le barde ! I. H.-L.
PASCAL VICTOR - ZACKERY MICHAEL/SDP - SDP - NICOLAS JOUBARD/CIE DES INDES/FTV
Deeley et Kate forment un couple heureux et complice. Un soir, ils reçoivent à dîner une certaine Anna, ancienne amie de Kate, que cette dernière n’a pas vue depuis vingt ans. Deeley, son mari, ne la connaît pas… Et pourtant, étrangement, l’invitée lui semble bien plus intime qu’il n’y paraît. S’ensuit un huis clos déroutant, une plongée dans la mémoire des protagonistes entre fantasmes inavoués et secrets enfouis. La réussite de cette pièce de Harold Pinter, Old Times, tient à peu de choses : l’atmosphère, la tension entre les comédiens, le silence entre les dialogues… Malheureusement, la mise en scène de Benoît Giros, trop flottante, ne parvient pas à donner une raison d’être à ce texte évanescent. Mal dirigés, les trois excellents comédiens que sont Marianne Denicourt, Emmanuel Salinger et Adèle Haenel se perdent et ne parviennent pas à trouver leur public. I. H.-L. Old Times. Théâtre de l’Atelier, Paris (XVIIIe).
la Culture expo CAMILLE CLAUDEL ET JESSIE LIPSCOMB, dans leur atelier du 117 de la rue Notre-Damedes-Champs, à Paris (1887). Tirage gélatino-argentique.
PHOTOGRAPHIE
WILLIAM ELBORNE/MUSÉE RODIN PARIS
Ateliers d’artistes
De Claude Monet et Camille Claudel à Louise Bourgeois, en passant par Rodin, Picasso, Giacometti, Boltanski, Léger, César et bien d’autres, le Petit Palais accueille dans ses murs les plus grands noms du monde de l’art, mais aucun de leurs tableaux ou sculptures. L’exposition Dans l’atelier raconte les lieux secrets où ils réalisent leurs œuvres, à travers plus de 400 photographies d’antres d’artistes. Le public accède aux coulisses de la création, comme cet instantané de Monet travaillant les Nymphéas. Il est frappant de constater à quel point l’atelier d’artiste contemporain, digne d’une manufacture, avec ses produits chimiques et ses matériaux divers, se distingue de l’intérieur des peintres du XIXe siècle, cabinet de curiosités saturés d’objets en tous genres. La qualité d’un cliché repose sur le lien de confiance établi entre l’hôte et celui qui tient l’appareil. L’atelier est aussi un lieu de vie où passent collectionneurs, élèves, parents. Si l’exposition s’attarde un peu trop sur la relation aux modèles, elle trouve un nouveau souffle dans une dernière partie, où le photographe n’est plus seulement observateur mais aussi artiste. J. B. Dans l’atelier. L’artiste photographié, d’Ingres à Jeff Koons. Petit Palais, Paris (VIIIe). Jusqu’au 17 juillet. L’Express Styles
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La Culture Livres
GEORGE SAND À 20 ANS P A R JOËLLE TIANO (AU DIABLE VAUVERT)
Comment la demoiselle de Nohant, Aurore Dupin de Francueil, deviendra-t-elle George Sand ? Une question à laquelle répond l’auteur dans cette collection A 20 ans, riche d’un autre nouveau titre, consacré aux sœurs Brontë, signé Stéphane Labbe. M. P.
PROPOS COCASSES ET INSOLITES ENTENDUS EN LIBRAIRIE P A R JEN CAMPBELL (BAKER STREET)
ALLONS Z’ENFANTS P A R YVES GIBEAU (LE DILETTANTE)
Ce classique du roman de bidasse, paru en 1952, est aujourd’hui réédité. Récit d’apprentissage d’un fils d’adjudant embrigadé contre son gré dans une école militaire, ce plaidoyer anar contre la sottise, à l’argot un peu désuet, garde toute sa force. B. L.
CHAUD DEVANT
Lola à L’assaut
« Il n’y a plus d’amour, il n’y a que des souvenirs. » Pour avoir, très jeune, perdu sa mère, avoir fui son père, englouti dans l’alcool, et s’être fait plaquer par son petit ami, Lola est emportée dans une dérive suicidaire. Le soir et le week-end, elle revêt ses habits d’apparat – talons aiguilles, jupe trop courte sur ses « jambes autoritaires » et son « cul atomique » – et se maquille comme une voiture volée pour partir en chasse. Ils font tous l’affaire, du titi parisien rencontré à la fête des Loges au cordonnier à la « corne dure » (un régulier) de son quartier de Montsouris, en passant par un PDG propre sur lui. A chaque prise, elle coupe un bout d’ongle qu’elle ajoute à sa collection. Lorsqu’un nouveau voisin, yeux ambre, chaussures blanches de bobo, subjugué par la « beauté du diable » ou de « suceuse de sang » de la jeune femme, interrompt ses débordements sexuels… Lola s’accommodera-t-elle de la passion ? Saura-t-elle supporter la routine à venir ? Quel toupet ! Julie Estève, journaliste spécialiste d’art contemporain et auteur de ce premier roman, n’y va pas de main morte. Osé, subversif, fichtrement maîtrisé, Moro-sphinx (mort au sphinx…) force le respect. Un comble pour un livre si irrespectueux… M. P. L’Express Styles
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MORO-SPHINX,
PAR JULIE ESTÈVE. STOCK, 184 P., 18 €.
PHILIPPE BIANCOTTO/SDP
Ces « perles de libraires » viennent de pays anglosaxons et ne sont pas piquées des hannetons, du client qui cherche « des livres écrits par Emma Bovary » à celui qui demande le rayon « naturiste ». Le plus : des illustrations inédites de Pancho. D. P.
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la Culture musique
PORTRAIT
SDP
Juliette ArmAnet, ponette de la pop
Une chanson, L’Amour en solitaire (200 000 écoutes en streaming depuis 2014) a présenté sa pop mélancolique et espiègle. Juliette Armanet se dévoilait avec ses mots à double sens et ses jeux de doubles. Des photos, signées de son grand ami le plasticien Théo Mercier, la représentaient sage en pull rose avec des avant-bras d’homme velu. « C’est le fantasme d’une fille seule qui s’imagine enlacée par un gars », sourit-elle. Cavalier seule, son EP
(mini-album) déroule de nouvelles chansons d’amour à la Sagan, scandées, chuchotées, vacillantes, souriantes, obsédantes, écrites au piano lumineux, sous influence de Sheller, de Souchon, de Berger… Le timbre est pur, mais Juliette est une fille en cristal incassable. Elle est passée par l’école du théâtre et du documentaire pour des Thema d’Arte sur les mères indignes, la fessée en Suède… « Entrer dans l’histoire des autres m’a rendue plus douce, j’étais sans L’Express Styles
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doute davantage énervée avant. » En parallèle, Juliette jouait au cinéma (Micmacs à tire-larigot), se produisait en formule cabaret : « Je hurlais, je déclamais, je criais… J’étais inaudible. » C’était hier. Son minialbum est un manège désenchanté, gracieux et réussi. Sur la pochette, Théo Mercier, un peu cavalier, l’a shootée en ponette. Moitié amazone, moitié Melody Nelson, Juliette séduit, Juliette étonne. G. M. Cavalier seule (Barclay/Universal). Le 29 avril.
la Culture actus
BÉDÉ
la PrOMeSSe De l’aUTre
Il peint. Manie la rhétorique comme personne, parle d’art, de sexe, de religion. Elle est son modèle, il l’aime et l’appelle Mireilledarc. Elle porte parfois la robe décolletée dans le dos de l’actrice du Grand Blond avec une chaussure noire et écrit un mémoire sur l’épigraphie latine. Tu n’as rien à craindre de moi, la nouvelle bande dessinée de Joann Sfar, entraîne le lecteur dans un tourbillon de réflexions lucides sur la création et l’amour, les muses, les icônes, Courbet, le judaïsme, les chats… Mireille Darc, qui avait déjà inspiré en partie l’hôtesse de l’air de la série Natacha (Walthéry), joue ici les muses ainsi que son propre rôle – une amitié se lie avec l’artiste peintre au fil des pages. Pour L’Express Styles, Joann Sfar a confié des croquis inédits de cet album tendre, fiévreux et profond. G. M. Tu n’as rien à craindre de moi, par Joann Sfar. Rue de Sèvres, 104 p., 18 €.
CINÉMA
JOANN SFAR – SYLVIE DELDON
3 questions à Fejria Deliba La réalisatrice D’une pierre deux coups met en scène Zayane, une grand-mère d’origine maghrébine confrontée à des secrets de jeunesse. Comment est né ce scénario ? Je voulais qu’une mère de famille maghrébine soit une héroïne de cinéma à part entière. Trop souvent, ces personnages portent un poids et un mal-être qui empêchent
de développer d’autres facettes de leur personnalité.
puzzle et j’aimerais que les gens, en le voyant, se posent des questions.
Un amour d’hier resurgit donc dans sa vie ? Ces femmes ont eu du désir comme les autres. C’est une histoire à la Sur la route de Madison, des choses minimes paraissent gigantesques pour Zayane. Les réactions de ses enfants permettent aussi d’associer les problématiques actuelles, par exemple le rapport au voile. J’ai construit mon film comme un
On vous avait découverte actrice dans le clip de L’Aziza. Quel souvenir en gardez-vous ? J’ai vécu des moments merveilleux avec Daniel Balavoine. Il m’avait prise sous son aile et m’emmenait partout avec lui. Avant sa disparition, je l’avais même accompagné à un rendez-vous avec Thierry Sabine. L’annonce de sa mort m’a dévastée. PROPOS RECUEILLIS PAR T. C.
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Envies
ACTUALITÉS COMMERCIALES DE L’EXPRESS STYLES
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La culture actus
CODÉ / DÉCODÉ
GUY BoURdiN
L’artiste Rapidement reconnu comme un photographe à part entière, Guy Bourdin (1928-1991) a triomphé avec ses séries mode dès les années 1950, alors que se tenaient ses premières expositions dans la capitale.
composent un portrait complet de Bourdin dont les drames personnels (une série de deuils) imprègnent le travail.
Influencé par le surréalisme, précurseur du porno-chic, Bourdin a su séduire avec ses images Edmonde Charles-Roux, alors rédactrice en chef de Vogue.
L’œuvre Ses clichés suggestifs ou décalés, comme la série Chapeau-Choc publiée en 1954, où un mannequin pose sous une brochette de têtes de veau crues à la langue pendante, n’ont cessé
L’exposition Grands formats pour la mode et la publicité, petits formats inédits, vidéos de films tournés en Super 8, où son fils fait de brèves apparitions, l’intime et le public
En 1979, Guy Bourdin réalisa, en GrandeBretagne, la série WALKING LEGS , pour la marque de chaussures Charles Jourdan.
d’inspirer les générations. Le photographe de mode est devenu une référence. L. P. Guy Bourdin :The Portraits. Studio des Acacias, Paris (XVIIe). Jusqu’au 30 avril. Entrée libre.
CINÉMA
La dévédéthèque idéale de… NicoLas saada
A Bombay, une attaque terroriste au Taj Mahal Palace piège une jeune fille dans sa chambre. Taj Mahal, film haletant et puissant, sort en DVD. Le coffret irremplaçable ? Hitchcock. Il m’a toujours inspiré, toujours accompagné, beaucoup appris. Quand je prépare un film, je me repasse des séquences de Vertigo et des Oiseaux : c’est dans les interstices que l’on voit les grands cinéastes. Les Enchaînés imprégnait consciemment mon premier film, Espion(s). Mais c’est après avoir tourné Taj Mahal que j’ai compris combien L’Homme qui en savait trop m’avait influencé. Le dernier film visionné ? Le Feu follet (1963). De la déambulation d’un homme dans Paris, Louis Malle fait L’express styles
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une épopée entre la vie et la mort. Là encore, je me suis rendu compte, en regardant Maurice Ronet retrouver ses copains de régiment au Café de Flore, que cette scène avait orienté les derniers plans de Taj Mahal. Le film d’enfance acheté en DVD ? J’ai longtemps traqué et finalement retrouvé en version espagnole Les Inconnus dans la ville, de Richard Fleischer (1955). J’ai découvert ce film, enfant, à la télé, et adoré ce croisement des genres – western, policier –, et comment la violence interrompt soudain le cours de la vie. Vingt ans après, j’ai été sollicité pour commenter les bonus du DVD. PROPOS RECUEILLIS PAR G. M. Bac Films, 20 €. Bonus : court-métrage Aujourd’hui (2012), interviews, commentaire audio…
PHOTOS : THE GUY BOURDIN ESTATE 2016/COURTESSY LOUISE ALEXANDER GALLERY - JEFF PACHOUD/AFP - SDP
en 150 images, Le studio des acacias cÉLÈbre ce photographe avant-gardiste.
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La CHRONIQUEUSE présente Habillé(e)s pour l’hiver…, un documentaire sur la mode pour Canal +.
A quoi ressemble votre coque ? Pas de coque, malheureuse ! C’est Karl lagerfeld qui m’a offert mon iPhone 6s. il est énorme, c’est mon nouveau sac ! La photo que vous regardez le plus souvent ? Je fais des captures de tout ce qui me botte : un article, une recette, une adresse… En les regardant, je me dis que, définitivement, le flou, c’est le nouveau net… Quelles sont vos trois applis incontournables ? instagram. Je followe les jeunes qui m’éclatent : Miley Cyrus, qui est complètement folle des pieds, ou Justin Bieber… C’est de la pure matière pour mon projet de journal : « le Cougaro-
scope » ! Vogue, parce que Vogue quoi !! Et Waze, parce que Paris, c’est un peu « passion bouchon ». Votre maximum de jours passés sans ? Dans le Gers, pas de réseau. Je connais précisément les endroits où je capte : sous l’oranger, sur le troisième matelas en partant de la gauche devant la piscine. ou alors au PMu du village de lectoure, y’a d’l’ambiance dans le perroquet-frites ! Etes-vous plutôt agenda sur smartphone ou fidèle au papier ? Fidèle à mon agenda Smythson pour mes rendez-vous. En revanche, j’utilise la fonction « notes » dans mon iPhone pour me souvenir des codes, des « to do »… Ce sont mes poèmes. D’ailleurs, en les relisant, j’en vois un : « rouge à lèvres canard laqué. » L’Express Styles
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Le nombre de contacts dans votre répertoire ? De A à Z, il pèse ! Vous voulez le 06 d’Alaïa ou de Zlatan? Sinon à la lettre S, j’ai Sabrina, qui m’épile les sourcils. Sur quel site e-shoppez-vous ? Amazon. Babycook, livres, bottes en caoutchouc… tout ! En général, je sais plus trop ce que j’ai commandé. C’est un peu comme m’envoyer mes propres fleurs ! Votre actu en 140 signes ? Que du bon souffle. A part le docu, une collab’ avec Tati, en boutique le 15 mai. Hâte ! Vive la mode !! H ProPoS rECuEilliS PAr MinA SounDirAM Habillé(e)s pour…, réalisé par Loïc Prigent, sur Canal + le 26 avril à 22 h 35.
MADEMOISELLE AGNÈS
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