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Des initiatives digitales modèles

En matière d’utilisation de la donnée pour optimiser les services publics comme dans l’engagement des citadins par le digital, Singapour et l’Estonie possèdent une longueur d’avance. Elle est le fruit d’une culture, d’une histoire, d’une géographie spécifique.

Considérons pour commencer les datas. Par rapport aux autres villes que nous avons pu étudier, Singapour et l’Estonie détonnent. Dans ces deux pays, l’utilisation de la donnée ne se borne pas à des tentatives d’optimisation des services «classiques» de l’urbain, comme les transports ou la gestion des déchets. De la santé aux loisirs, ce sont tous les secteurs de l’économie, tous les aspects du quotidien des citadins, qui gagnent à être digitalisés. Au-delà de la ville, il s’agit d’optimiser la vie. X-Road, l’outil d’échange de données de l’État estonien, en donne un bon exemple. Fonctionnant sur un modèle décentralisé, cette infrastructure digitale garantit des échanges de données sécurisés, traçables et rapides entre les différentes administrations estoniennes mais aussi avec les entreprises. Services centraux de l’État, police, salles de sports, bibliothèques, hôpitaux… Ce sont en tout plus de 1000 entités qui s’échangent en permanence des données via X-Road, afin d’alimenter plus de 2900 services digitaux. L’objectif de ces échanges: simplifier les démarches des citoyens estoniens dans tous les aspects de leur vie quotidienne. Singapour partage cette vision et les services d’e-Santé qui y sont développés l’incarnent tout aussi bien. Opéré par le Ministère de la Santé, le portail Health Hub offre une variété de services de santé aux Singapouriens, de la prise de rendez-vous en ligne à des programmes spécifiques («Stay well to Stay Strong»49 , «Eat, Drink, Shop Healthy Challenge»50). Grâce aux Health-points que ces programmes permettent de gagner, vous pouvez même bénéficier de réductions dans toute une série de magasins partenaires! On retrouve là le même objectif que pour l’Estonie, exprimé de manière encore plus forte: transformer tous les domaines de la vie grâce aux données.

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Ce qui est vrai pour les données l’est aussi pour les citadins. À Singapour et en Estonie, la facilité d’appropriation des services digitaux par la population nous a frappés. Prenons des exemples. À Singapour, au mois d’avril, les autorités ont intégré à leur application de crowdsourcing51 une nouvelle fonctionnalité pour le moins originale, permettant de reporter les infractions à la distanciation sociale. Si cet usage peut interpeller en Europe, il n’en est rien pour les Singapouriens: deux jours après la mise à niveau de l’app, les autorités relevaient déjà 700 alertes par jour! Une telle rapidité pour se familiariser avec un nouveau service – et quel service! – impressionne. À Tallinn, nous avons ressenti la même adhésion vis-à-vis du digital: alors que ça n’a rien d’obligatoire, 96% des Estoniens effectuent leur relevé d’impôts en ligne et 50% y votent aux élections52 . Évidemment, cette «culture digitale» de la population ne tombe pas du ciel. Elle est le fruit d’un apprentissage de long terme, d’une éducation particulière… qui s’explique elle-même par des politiques publiques spécifiques décidées non pas à l’échelle de la ville, mais bien à celle de l’État.

Pour en apprendre plus sur X-road, cliquer ici.

Avec ses 350 parcs et ses 4 réserves naturelles, Singapour se dit «City in a Garden ».

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