CATALOGUE 2008 ÉDITIONS ADERA LES ÉCOLES SUPÉRIEURES D ’ ART DE RHÔNE ALPES
BÉNÉFICIAIRES Éditions ADERA 2007/2008 Grégoire Bergeret Christelle Franc Remy Jacquier Fabrice Lauterjung Magali Lefebvre Julien Prévieux Bettina Samson Sarah Tritz Aide à l’édition 2007/2008 Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize DNSEP art 2003, ENBA Lyon Stéphanie Nava DNSEP art 1996, ERBA Valence Jean-Baptiste Sauvage DNSEP art 2000, ESAD Saint-Étienne Aide au post-diplôme 2007/2008 Vincent Olinet DNSEP art 2005, ENBA Lyon Antony Ward DNSEP art 2008, ENBA Lyon Aide à l’atelier 2008 Fabrice Pichat DNSEP art 2007, EA Annecy L’ensemble des actions de l’ADERA est rendu possible grâce au soutien de la Région Rhône-Alpes. Les écoles supérieures d’art bénéficient du soutien financier du ministère de la Culture et de la Communication, de la Région Rhône-Alpes, de la DRAC Rhône-Alpes, du département de la Drôme, du département de l’Isère, de la Communauté de l’agglomérations d’Annecy, de la ville de Grenoble, de la ville de Lyon, de la ville de Saint-Étienne, de Saint-Étienne Métropole, de la ville de Valence.
ADERA – LES ÉCOLES SUPÉRIEURES D’ART DE RHÔNE-ALPES Depuis plus de quinze ans, le réseau des écoles supérieures d’art de Rhône-Alpes — ADERA — œuvre au partage des compétences et des expériences en matière d’enseignement, de recherche et de diffusion. Par l’ organisation de voyages d’études, de colloques et d’ateliers transversaux, par des programmes tels que Galeries Nomades (en partenariat avec l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne) ou Travaux en cours/ En cours de travaux (en partenariat avec le Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métropole), par l’accompagnement logistique et éditorial, dans la revue Semaine, de la présence des jeunes diplômés sur l’ exposition annuelle Mulhouse 00, l’ADERA contribue à la fois à la formation, à l’émergence et à la visibilité des jeunes artistes plasticiens de Rhône-Alpes. Depuis 2007, elle développe, grâce à un soutien accru de la Région Rhône-Alpes, une politique plus spécifiquement axée sur l’insertion professionnelle, au moyen d’une collection d’ouvrages monographiques et de programmes ciblés d’aide à l’édition, à la production, à l’atelier et au suivi de formations de haut niveau (post-diplôme) à l’étranger. L’aide de l’État, l’importante contribution de la Région Rhône-Alpes et l’ expertise de ses acteurs, concourent à faire de l’ADERA un outil sans équivalent en France, dont l’ efficacité est avérée par la forte présence des artistes issus des écoles rhônalpines sur les scènes nationale et internationale.
ÉDITIONS ADERA Grâce au fort engagement de la Région RhôneAlpes, dans le cadre de sa politique d’aide à l’insertion professionnelle des jeunes artistes plasticiens, l’ADERA développe depuis 2007 une collection de catalogues monographiques bilingues français/ anglais consacrés aux artistes issus des écoles supérieures d’art de Rhône-Alpes. La périodicité de parution est de quatre publications par an. Sur une première proposition des directeurs, une commission annuelle d’experts sélectionne quatre artistes et graphistes diplômés des écoles supérieures d’art de Rhône-Alpes. Un texte critique, commandé à un auteur indépendant, vient enrichir l’ ouvrage. Réunissant production artistique, lecture critique et proposition graphique, chaque catalogue constitue à la fois un outil de professionnalisation au service de l’artiste et du graphiste, et une vitrine de la qualité des formations dispensées par les écoles supérieures d’art de Rhône-Alpes.
MAGALI LEFEBVRE (1)
84 pages illustrations couleur 750 exemplaires 24 x 17,5 cm ISBN 978-2-917498-01-9 12 € Conception graphique :
Enjoycaviar Texte : Dean Inkster Traduction : Gauthier Hermann 2007
Magali Lefebvre (1980, Valenciennes), diplômée de l’École nationale des beaux-arts de Lyon, vit et travaille à Lyon. Sa pratique photographique l’a menée à participer à plusieurs programmes de résidence en France (Synagogue de Delme, 2004, La Plateforme, Dunkerque, 2008) et à l’étranger (Institut Français, Stuttgart, 2007). Suite au programme d’échanges d’artistes d’Art 3, entre la Région Rhône-Alpes et le Land du Bad-Würtemberg, elle publie Keine Geschichte mehr, nur ein Moment, 2008. www.magalilefebvre.com Enjoycaviar Emmanuel Colomb (1980, Lyon) et Clément Neyret-Le Tulle (1986, Décines-Charpieu) sont diplômés de l’École nationale des beaux-arts de Lyon (EAA-DNAT design graphique 2006, DNAT design graphique 2008). Duo de graphistes basé à Lyon depuis 2007, Enjoycaviar tente d’établir des croisements entre design graphique et art, au travers de commandes et d’expositions. Orientés vers l’édition, l’identité visuelle et l’illustration, ils multiplient individuellement ou collectivement les collaborations. www.enjoycaviar.com www.balletsroom.fr www.printedmatter.fr Dean Inkster, historien de l’art, enseigne à l’École régionale des beauxarts de Valence.
GRÉGOIRE BERGERET (2) Grégoire Bergeret (1980, Annecy), diplômé de l’École d’art de la Communauté de l’agglomération d’Annecy (DNSEP art, 2005), vit et travaille à Bruxelles. Représenté par la galerie Claudine Papillon (Paris), il inaugure en juin 2008 une première exposition individuelle, « Ne rien faire, mais que rien ne soit pas fait ».
84 pages illustrations couleur 750 exemplaires 24 x 17,5 cm ISBN 978-2-917498-02-6 12 € Conception graphique :
Superscript2 Textes : Laurent Jeanpierre, Richard Monnier Traductions : John Tittensor, Paul Berry 2007
Superscript2 Pierre Delmas Bouly (1982, Vénissieux) et Patrick Lallemand (1982, Épinal) sont diplômés de l’école régionale des beaux-arts de Valence (DNAT design graphique, 2005 et 2006). Basé à Lyon depuis octobre 2006, Superscript2 fonde la revue « typo-graphique » Ink. Le duo étend ses champs d’expérimentations à plusieurs supports d’expressions du design graphique (édition, typographie, installation numérique). www.super-script.com Laurent Jeanpierre, maître de conférences en science politique à l’Institut d’études politiques de Strasbourg, co-dirige le Master « Sciences Politiques et Sociales ».
FABRICE LAUTERJUNG ( 3) 80 pages illustrations couleur 750 exemplaires 24 x 17,5 cm ISBN 978-2-917498-00-2 12 € Conception graphique :
CrumbleShop° Texte : Jean-Pierre Rehm Traductions : John Tittensor, Paul Berry
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2007
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Fabrice Lauterjung (1978, SaintPriest), diplômé de École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (DNSEP art, 2003), vit et travaille à Lyon. En 2004, il participe au post-diplôme art, « Structure de recherche » de l’École nationale des beaux-arts de Lyon. Ses films, programmés dans de nombreux festivals en France et à l’étranger, sont sélectionnés entre autres par le FID, Marseille. Ils sont présents dans les collections du FNAC et du FRAC Auvergne. CrumbleShop° Jessica Sanchez (1982, Abidjan) et Jean-Yves Scotto Di Vettimo (1980, Bourgoin Jailleux), diplômés de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (DNSEP communication, 2006), débutent leur collaboration en 2004. Basés à Saint-Etienne, ils fondent en 2006 le studio de création graphique CrumbleShop° et s’orientent vers leur domaine de prédilection, l’édition, avec entre autres la revue De(s)générations. www.crumbleshop.com 19/11/07 17:01:11
Jean-Pierre Rehm, critique d’art et de cinéma, commissaire indépendant, délégué général du Festival international du documentaire de Marseille. Il dirige le post-diplôme art à l’École nationale des beaux-arts de Lyon.
RÉMY JACQUIER (4) 96 pages illustrations couleur 750 exemplaires 24 x 17,5 cm ISBN 978-2-917498-03-3 12 € Conception graphique :
Stéphanie Vilayphiou & Alexandre Leray Texte : Didier Semin Traduction : John Tittensor
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2008
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Rémy Jacquier (1972, Chambéry), diplômé de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (DNSEP art, 1996), vit et travaille à Nantes où il enseigne à l’École nationale supérieure d’architecture. Représenté par la galerie Suzanne Tarasiève (Paris), deux expositions individuelles lui sont consacrées : en 2005 « Effort Shaping » et « Salon du dessin contemporain » en 2008. Stéphanie Vilayphiou (1983, SaintMartin-d’Hères) et Alexandre Leray (1984, Rennes), diplômés de l’École régionale des beaux-arts de Valence (DNAT design graphique, 2006), intègrent le post-diplôme Master Media Design au Piet Zwart Institute de Rotterdam, Pays-Bas, en 2007. Ils abordent ensemble le design graphique par le processus plutôt que par la forme, en y intégrant un travail de recherche théorique (sociologique, philosophique, politique) qui les a menés, entre autres, à l’élaboration du magazine en ligne Issue. www.issue-magazine.net www.latsami.free.fr www.alexandreleray.com Didier Semin, historien de l’art et critique, enseigne à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
EXTRAITS
1 MAGALI LEFEBVRE 2 GRÉGOIRE BERGERET 3 FABRICE LAUTERJUNG 4 RÉMY JACQUIER 5 SARAH TRITZ, RIEN, N’EXISTE PAS, ET AUTRES PIÈCES (DÉ)CONSTRUITES 6 JULIEN PRÉVIEUX, GESTION DES STOCKS/BACKUP
1 « Certaines images peuvent ressembler au langage pour nous avertir, précisément, de leur illisibilité. » – T. J. Clark Mais commençons par là où Magali Lefebvre a elle-même choisi de commencer, avec un triptyque de l’intérieur d’un hangar ou d’une usine abandonnée où des vestiges tels que des tables et des casiers viennent témoigner d’une activité humaine dont l’absence, malgré ses signalements discrets dans l’image, semble s’obstiner. Non seulement cette œuvre annonce le refus quasi catégorique de la figure humaine dans son travail, mais elle nous montre aussi que c’est une interrogation réflexive de l’image photographique, de ses moyens de fabrication et de son essence en tant qu’image, qui se trouve au cœur de son propos d’artiste. Je me réfère ici en particulier à la manière dont les verrières du hangar ou de l’usine apparaissent comme autant d’ouvertures par lesquelles la lumière peut pénétrer à l’intérieur de l’espace pictural de l’image : une lumière entrant dans ce qui aurait autrement été une chambre hermétiquement close pour spontanément arrêter l’image qu’elle introduit et présente au regard. Extrait de Arrêt sur image, Dean Inkster – novembre 2007
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Contrarier des forces par d’autres forces, telle est bien entendu une des tâches devenues classiques de la sculpture, que Bergeret reprend aussi à son compte avec des objets et des matières ordinaires. Défi à la physique quelquefois, comme avec ces Jambes en l’air (2005) dont la rigidité comme l’équilibre sont incertains et qui auront demandé d’innombrables tentatives. Une bonne partie des pièces de Bergeret vise d’ailleurs ce point de rupture où l’œuvre ne tiendrait plus, où la recette échoue ou ne suffit pas. Dans Tir suspendu (2006), il s’agit d’emboutir une plaque d’aluminium avec un fusil de chasse et d’en faire un tableau : l’enjeu consiste alors à trouver la bonne distance de tir pour ne pas percer la surface. Extrait de 100 [sans] recette, Laurent Jeanpierre – novembre 2007
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27 Les vestiges du jou(i)r, 2007 Objets moulés-alginate, 150 x 30 x 30 cm
Les vestiges du jour, film anglais sur l’impossible relation amoureuse d’un majordome anglais et d’une servante qui, faute de pouvoir le consommer (« noblesse oblige »), verront leur amour les consumer d’un feu intérieur qu’ils ne peuvent partager. Sous la forme d’objets usuels, les vestiges photographiés ici sont chargés d’endosser la responsabilité de notre relation fantasmatique aux choses : choses intimes, choses que l’on tourne dans nos mains en rêvassant ou choses ordinaires qui ne partagent notre vie que le temps d’un usage. Répliqués ici, ces objets sont réduits et quittent leur familiarité, se tordant de douleur et de plaisir. Soixante - dix pour cent d’eau se retirent, l’équivalent en H2O contenu dans un corps humain. Evocation d’un retrait progressif, à la manière de ce que peut ressentir un homme nu par grand froid. Ils prennent la pose.
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Photos prisent lors de la réalisation des jambes en l’air, format 6 x 6. Crédits photographiques : Thomas James
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3 Sept, dix, seize minutes et des secondes, câ&#x20AC;&#x2122;est dans des durĂŠes ramassĂŠes que se dĂŠroulent jusquâ&#x20AC;&#x2122;ici les films de Fabrice Lauterjung. Prudence des dĂŠbuts, goĂťt de la petite forme, fidĂŠlitĂŠ mĂŠtrĂŠe Ă la mesure des modestes bobines super-huitâ&#x20AC;&#x2030;? Peut-ĂŞtre. Encore faut-il le prĂŠciser, il ne sâ&#x20AC;&#x2122;agit pas de courts-mĂŠtrages, si lâ&#x20AC;&#x2122;on entend par lĂ ce genre qui se veut galop dâ&#x20AC;&#x2122;essai pour des longs Ă venir, Ă faire la preuve dâ&#x20AC;&#x2122;un savoir-faire narratif, photographique ou de direction dâ&#x20AC;&#x2122;acteur. Les films de Fabrice Lauterjung sont brefs mais pleinsâ&#x20AC;&#x2030;; ils dĂŠcoupent leur format Ă lâ&#x20AC;&#x2122;aune de leur propre nĂŠcessitĂŠ. Et tout en eux, par ailleurs, tĂŠmoigne du sens rigoureux de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomieâ&#x20AC;&#x2030;: la distribution de la couleur et du noir et blanc, la balance des voix et des sous-titres, la prĂŠsence ou lâ&#x20AC;&#x2122;absence de musique. Car, bien avant de dĂŠpenser le cinĂŠma, dâ&#x20AC;&#x2122;user et de dĂŠrouler de la pellicule Ă corps perdu, il y va dâ&#x20AC;&#x2122;abord ici dâ&#x20AC;&#x2122;un ĂŠtonnement. Du cinĂŠma, pourrait-on dire, Fabrice Lauterjung nâ&#x20AC;&#x2122;en revient pas. VoilĂ , pour qui voudrait trouver une constante, ce qui sâ&#x20AC;&#x2122;imprime partout iciâ&#x20AC;&#x2030;: la sidĂŠration.â&#x20AC;&#x2030; Extrait de Fiâ&#x20AC;&#x160;x, cinĂŠma, Jean-Pierre Rehm â&#x20AC;&#x201C; novembre 2007
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4 On ne sait pas ce que c’est que l’art. Aucune définition, autre que sociologique (« ce qui est reconnu comme tel par un groupe ») n’est à même de fonder en raison cette activité qui échappe aux déterminations ordinaires des conduites humaines. Mais on ne vit pas avec les définitions de ce genre. Tous, nous avons donc à propos de l’art une idée, une « morale par provision » — cette règle bancale que Descartes décrit joliment comme l’abri transitoire où l’esprit se réfugie, pour ne pas être condamné à l’inaction par les doutes légitimes qui l’assaillent. Ma morale provisoire personnelle, sur le sujet, est aujourd’hui à peu près la suivante : est artiste celle ou celui qui donne des réponses surprenantes à des questions que personne ne lui pose, et invente un monde singulier où les autres peuvent prendre plaisir à essayer de se glisser, sans aucun espoir de bénéfice pratique. Cette morale vaut ce qu’elle vaut, on pourra à coup sûr lui faire mille objections. Elle ne me laisse en tout cas aucun doute sur le fait que Rémy Jacquier est exemplairement un artiste : voilà dix ans qu’il construit patiemment un monde sous nos yeux, selon une logique aussi implacable et rigoureusement tenue que déroutante et personnelle, et dans les méandres ordonnés de laquelle on rentre avec la joie d’un enfant qui découvrirait les règles d’un nouveau jeu. Extrait de L’hippopotame a les yeux rouges, Didier Semin – mai 2008
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5 Sarah Tritz, comme d’autres artistes de sa génération, réintroduit la nécessité d’une matérialité de la sculpture dans son lien au réel, qui peut alors s’y réfugier. C’est ce que nous signifie la métaphore récurrente du toucher que sont les académies de mains enlacées dont elle parsème ses œuvres. La matérialité même de la sculpture devient le vecteur privilégié du lien entre l’artiste et le regardeur. Car, s’il y a urgence du faire, il y a aussi urgence de transmettre. Les failles et trouées des constructions ne sont pas que l’indice d’une faillite mais autant de points de vue variés proposés au spectateur. Leur incomplétude participe ainsi de l’ouverture du sens : Adina Popescu nous dit des architectures que « ce n’est qu’en tant qu’édifices inachevés ou paysages de ruines [qu’elles] ont le pouvoir de libérer toutes les fictions dont [elles] furent tissées. Extrait de Bienvenue dans ce « joyeux naufrage » !, Anne Giffon-Selle – mai 2008
Orgie grise
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un château pour une comtesse : pourquoi pleure-t-elle ? ‘est émue - champagne !! avant-bras | coureur in his- ya oui yes – ’ -stories ‘ve been sing ? ‘chasse à – courre-à- !! premièruine| résonne complainte métal x métal x méta = même transp ? ‘chiquète – dé, colle !! déparpaindr|
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Dans la dèche à Paris (et à Sarajevo) et à Londres il y ‘a memories castagnes :: mezzallegri|
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6 Have a Rest 2007, Acrylique sur toile, 75 × 90cm
This sculpture is a copy of the first supercomputer designed by Seymour Cray in 1977 for the NSA, America's national agency for the collection and analysis of transmitted information. At the time its phenomenal information processing capacity, together with its brightly coloured, user-friendly design, made it a symbol of the scientific utopia and the key tool of the will to control. The artist's version of this technological monster comes in homemade form, discoloured and emptied of its content. This ghost-machine looks simultaneously like a ruin, a totem and a simple piece of furniture on which visitors can have a rest.
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Julien Prévieux décrit parfois son travail sous l’égide de la « contreproductivité », entendue comme une nouvelle stratégie de résistance. Nous dirions plus volontiers : « contre-emploi », parce qu’il y va d’abord de l’usage que nous faisons des choses, de la manière dont nous en disposons. Cela vaut notamment de tous les dispositifs de contrôle liés aux « rapports de production » contemporains. Mais Julien Prévieux ne s’imagine pas en Bartleby improductif, ou en artiste sans œuvre. Son travail témoigne même à certains égards d’une forme d’hyperproductivisme — quoi que le plus souvent déplacé — doublée d’un perfectionnisme qui confine à la maniaquerie. Ainsi les lettres de « nonmotivation » ne sont en aucun cas l’expression d’un involontarisme, encore moins d’une démotivation : elles participent, à leur manière, d’une espèce d’activisme dont il faut maintenant préciser les ressorts. Extrait de Contre-emploi, Elie During – mai 2008
Sarah Tritz Rien, n'existe pas, et autres pièces (dé)construites
Sarah Tritz
Rien, n'existe pas, et autres pièces (dé)construites
SARAH TRITZ, RIEN, N’EXISTE PAS, ET AUTRES PIÈCES (DÉ)CONSTRUITES (5)
96 pages illustrations couleur 750 exemplaires 24 x 17,5 cm ISBN 978-2-917498-04-0 12 € Conception graphique :
Vis Verso Textes : Anne Giffon-Selle, Anne Kawala Traduction : John Tittensor 2008
Sarah Tritz (1980, Paris), diplômée de l’École nationale des beaux-arts de Lyon (DNSEP art, 2004), vit et travaille à Paris. Invitée depuis 2005 dans plusieurs programmes de résidences (Astérides, Friche de la belle de mai, Marseille, 2005 ; Ateliers de la ville de Marseille, 2006 ; Visite ma vente, Berlin, 2007), Sarah Tritz participe en 2008 à l’ exposition « Rendez-vous » au MAC, Lyon. « Capriccio cherche comtesse » est le titre de sa dernière exposition personnelle à Betonsalon, Paris, 2008. www.e.perotto-s.tritz.over-blog.com Vis Verso Nicolas Morand (1983, Évian-lesBains), diplômé de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (DNSEP communication, 2007). Après avoir travaillé comme graphiste à la Cité du design de Saint-Étienne, il s’installe en 2008 à Strasbourg et fonde l’atelier de création et de communication Vis Verso. Nicolas Morand est l’auteur, entre autres, de la typographie Fainéant 7 et Fainéant 8, caractères expérimentaux inspirés du Paresseux de Pierre Di Sciullo. www.visverso.com Anne Giffon-Selle, historienne de l’art, directrice du Centre d’art plastique de Saint-Fons.
JULIEN PRÉVIEUX, GESTION DES STOCKS / BACKUP (6) 116 pages illustrations couleur 750 exemplaires 24 x 17,5 cm ISBN 978-2-917498-05-7 12 € Conception graphique :
Popular Standard Texte : Elie During, Julie Pellegrin Traduction : John Tittensor 2008 JULIEN PRÉVIEUX Backup – Julien Prévieux
Backup Julien Prévieux
— GESTION DES STOCKS
GESTION DES STOCKS JULIEN PRÉVIEUX
Julien Prévieux (1974, Grenoble), diplômé de l’École supérieure d’art de Grenoble (DNSEP art, 2000), vit et travaille à Paris. Il participe au post-diplôme La Seine, programme de recherche de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, en 2003. Représenté en France par la galerie Jousse Entreprise, Paris, Julien Prévieux est l’auteur des Lettres de non-motivation, publiées en 2007, aux éditions Zones – La Découverte. Popular Standard Gregory Ambos (1983, Pau), diplômé de l’École régionale des beaux-arts de Valence (DNAT design graphique, 2006), vit et travaille à Londres. Il intègre en septembre 2008 le studio « Zak Group », fondé par le designer suisse-américain Zak Kyes. Sous le nom Popular Standard, Gregory Ambos signe ses projets individuels. www.popularstandard.com Elie During, maître de conférences en philosophie à l’Université Paris X, Nanterre. Julie Pellegrin, commissaire d’exposition, directrice du Centre d’art contemporain La Ferme du Buisson, Noisiel.
CHRISTELLE FRANC
80 pages illustrations couleur 750 exemplaires 24x17,5 cm ISBN 978-2-917498-06-4 12 € Conception graphique :
Nicolas Romarie Texte : Jean-Christophe Bailly Traduction : John Tittensor 2008
Christelle Franc (1974, Monistrolsur-Loire), diplômée de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (DNSEP art, 1997), vit et travaille à Saint-Étienne. Christelle Franc dessine, photographie, collecte et surtout fabrique des livres uniques, non édités. Elle participe à l’ exposition « Trait d’union », CRAC, Sète, 2005, consacrée au dessin contemporain, et « Un point de vue », MAM, SaintÉtienne, 2007. Au printemps 2008, la MAPRA lui consacre une exposition individuelle. Nicolas Romarie (1976, Lyon), diplômé de l’École nationale des beaux-arts de Lyon (DNSEP art, 2001), vit et travaille à Lyon. Formé au graphisme avant de se consacrer à des études supérieures d’art, il fonde son atelier graphique en 2003 et se spécialise en graphisme éditorial : arts, culture, sciences humaines et société. Jean-Christophe Bailly, écrivain, poète et philosophe, auteur de nombreux essais et monographies d’artistes contemporains, enseigne l’histoire du paysage à l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois.
BETTINA SAMSON, LAPS & STRATES
BETTINA SAMSON
Laps & Strates
86 pages illustrations couleur 750 exemplaires 24 x 17,5 cm ISBN 978-2-917498-07-1 12 € Conception graphique :
K-U/Cécile Scesa Textes : Marc Bembekoff, Pedro Morais Traduction : John Tittensor 2008
Bettina Samson (1978, Paris), diplômée de l’École nationale des beaux-arts de Lyon (DNSEP art, 2003), vit et travaille à Marseille. Invitée depuis 2004 à participer à plusieurs programmes de résidences (Visite ma tente, Berlin, 2006 ; Villa Arson, Nice, 2006 ; IAAB, Bâle, 2007), Bettina Samson, réalise souvent des installations in situ. « Ice Haven » et « Electrolux » sont les titres de ses deux dernières expositions personnelles, à la Zoo Galerie, Nantes et Visite ma tente Galerie, Berlin. K-U Cécile Scesa (1979, Feurs), diplômée de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (DNSEP communication, 2005, post-diplôme design & recherche, 2006), vit et travaille à Lyon. Associée à d’autres graphistes spécialisés en webdesign, elle fonde en 2007 le plateau de création graphique K.U, pour l’édition, l’illustration et le multimédia. www.k-u.fr Marc Bembekoff, commissaire d’exposition indépendant et critique d’art, chargé des expositions et éditions du FRAC Champagne-Ardenne et membre du collectif Le Bureau. Pedro Morais, critique d’art, intervenant à l’École supérieure des beauxarts de Marseille, écrit dans les revues 02, Artpress, If...
CO-ÉDITIONS Lamarche & Ovize,
Abstracta / NB / Concreta
Textes : Valérie Da Costa, Jean de Loisy, Guillaume Mansart Onestar press Galerie Laurent Godin, Paris ADERA, 2008 3 x 48 pages ; illustrations couleurs 26,5x16 cm 700 ex. ISBN : 978-2-9153-5934-3 30 euros www.laurentgodin.com www.onestarpress.com Jean-Baptiste Sauvage, Jean-Baptiste Sauvage
On Forme
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On forme
Textes : François Pierre-Jean, Philippe Roux, Jean-Baptiste Sauvage. Traduction : Nathalie Lithwick. Jean-Pierre Huguet Éditeur, France Centres d’art Nei Liicht & Dominique Lang, Dudelange, Luxembourg ADERA, 2008 120 pages ; illustrations couleurs 24x16 cm 800 exemplaires ISBN : 978-2-35575-043-4 20 euros www.editionhuguet.com Stéphanie Nava
Sans Titre
2002
Barcelone. Espagne
page 85
Considering a Plot (Dig for Victory) Textes : Marie-Cécile Burnichon, Stéphanie Nava Traduction : John Tittensor Centre d’art contemporain La Ferme du Buisson, Noisiel Centre d’art Passerelle, Brest ADERA, 2008 96 pages ; illustrations couleur 22x18 cm 800 exemplaires 18 euros www.lafermedubuisson.com www.cac-passerelle.com
COMMANDES ÉDITIONS ADERA ADERA 8bis, quai Saint-Vincent, 69001 Lyon adera@ecoles-art-rhonealpes.fr www. ecoles-art-rhonealpes.fr Dépôts École nationale des beaux-arts de Lyon / École d’art de la Communauté de l’agglomération d’Annecy / École régionale des beaux-arts de Valence / École supérieure d’art et design de Saint-Étienne / École supérieure d’art de Grenoble. Librairies Flammarion, Centre Georges Pompidou, Paris / Jeu de Paume, Paris / Palais de Tokyo, Paris / Histoire de l’œil, Marseille / Magasin, Centre national d’art contemporain, Grenoble / Michel Descours, Musée d’art contemporain, Lyon / Institut d’art contemporain, Villeurbanne / Musée d’art moderne, Saint-Étienne / Lux, Scène nationale, Valence.
COLOPHON Coordination Samuel Vermeil, ESAD Saint-Étienne, ERBA Valence Audrey Marlhens, ADERA Conception graphique Jennifer Savignon, ERBA Valence Achevé d’imprimer en novembre 2008 Imprimerie Liversain, Saint-Étienne (42), France Tirage 300 exemplaires © les artistes, les graphistes, les auteurs, ADERA 2008 ADERA – Les écoles supérieures d’art de Rhône-Alpes www.ecoles-art-rhoneaples.fr Conseil d’administration : Marie-Claude Jeune, présidente. Jean-Louis Connan, Thomas Kocek, Jacques Norigeon, Yves Robert, Emmanuel Tibloux. École d’art de la Communauté de l’agglomération d’Annecy www.ea-agglo-annecy.fr École supérieure d’art de Grenoble www.esag.fr École nationale des beaux-arts de Lyon www.enba-lyon.fr École supérieure d’art et design de Saint-Étienne www.esadse.fr École régionale des beaux-arts de Valence www.erba-valence.fr
ADERA 8bis, quai Saint-Vincent, 69001 Lyon adera@ecoles-art-rhonealpes.fr www.ecoles-art-rhonealpes.fr