La lettre
de l'ADIRA
L’agence de développement économique du Bas-Rhin
N° 35 - juin 2013 Pendant 15 ans, j’ai eu le bonheur de présider l’ADIRA.
Édito
© Jean-Luc Stadler
J’ai ainsi connu la fin des grandes épopées internationales de prospection des investisseurs allemands, suisses ou américains et le changement de « modèle économique » de l’Alsace vers une plus forte valorisation des innovations et savoir-faire régionaux, et ces dernières années, la crise financière et l’absence de croissance. J’ai pu constater à quel point l’esprit entrepreneurial survit aux aléas de la conjoncture, dans la mesure où même au plus bas de cette dernière, l’ADIRA enregistre de nombreux projets de création, extension, investissement, embauches, innovation, internationalisation... jamais assez, bien entendu, mais quel courage de la part de tous ces chefs d’entreprise ! Je souhaite donc, au moment où je m’apprête à céder la présidence de notre Association, saluer tout particulièrement les dirigeants d’entreprise qui nous ont fait confiance au cours de ces années.
notre dossier
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Des services à valeur ajoutée proches des territoires
Par ailleurs, merci au Président et aux élus du Conseil Général du Bas-Rhin, notre principal financeur, et à tous nos partenaires, notamment sur les divers territoires, sans qui - selon la formule consacrée « rien n’aurait été possible ». Enfin, je salue l’engagement et la compétence de l’équipe de l’ADIRA, cette équipe qui m’a donné beaucoup de joies et de satisfactions, et à qui je souhaite bon vent dans les mutations institutionnelles qui s’annoncent. Je sais que leur qualité leur assurera une place centrale. Francis Grignon
Une expertise au service des territoires Sous l’impulsion de Guy-Dominique Kennel, Président du Conseil Général du Bas-Rhin, l’ADIRA a déployé ses équipes au plus proche des territoires pour accompagner tant le développement endogène que l’implantation de nouvelles activités. Trois conseillers « Entreprises et territoires » sont référents dans le Bas-Rhin : Sébastien Leduc pour la Communauté Urbaine de Strasbourg (CUS),
Jean-Michel Staerlé pour Saverne, Sarre-Union, Haguenau et Wissembourg (Alsace du Nord), Damien Noacco pour Sélestat et Molsheim (Alsace Centrale). Ces référents sont chargés de développer une connaissance fine de leurs territoires tant en termes socio-économique que politique. Ils ne sont pas les intervenants exclusifs de l’ADIRA auprès des entreprises et peuvent être accompagnés d’autres
chefs de projets selon les compétences requises. Ainsi, Pascal Gaden est intervenu en binôme avec Sébastien Leduc dans le cadre de la vente du site d’UPM à Strasbourg. Cette expertise territoriale permet d’avoir une vision d’ensemble des acteurs et de travailler efficacement avec toutes les parties prenantes au service des entreprises et de l’emploi.
Jean-Michel Staerlé Alsace du Nord
Sébastien Leduc CUS
Damien Noacco Alsace Centrale
Sébastien Leduc Référent sur la CUS : « favoriser la réussite des projets en assurant une bonne coordination avec tous les acteurs » La Communauté Urbaine de Strasbourg est un territoire particulier par sa densité en nombre d’habitants et d’entreprises. Sébastien Leduc, chef de projets référent territorial sur la CUS, intervient en soutien aux entreprises mais a également un rôle d’information et de coordination des projets en lien avec les nombreux partenaires présents sur le territoire et en particulier du service économique de la CUS. La proactivité est de mise auprès des entreprises afin de répondre à leurs divers besoins d’accompagnement.
L’ADIRA a coordonné le projet de création du poste de dépotage de bitume pour Soprema. La CUS, le Conseil Général, le Conseil Régional et le Port Autonome ont permis la réalisation et le financement de ce projet inauguré récemment. Autre exemple avec le pilotage d’un comité technique pour répondre aux problématiques d’approvisionnement en vapeur de Sensient Flavors. Grâce à un financement de la Région Alsace, Sensient a pu améliorer son efficacité énergétique, réduire ses besoins en vapeur et ainsi maintenir sa croissance. Lorsque Netapsys s’est implantée dans le Bas-Rhin suite à la démarche de prospection en France menée par l’ADIRA, le dirigeant a apprécié d’être mis en relation avec le tissu local afin de favoriser sa bonne intégration et le développement de sa clientèle.
Jean-Michel Staerlé Référent en Alsace du Nord : « ressentir le territoire pour conseiller les élus et accompagner les chefs d’entreprises »
La Lettre de l’ADIRA - numéro 35 - juin 2013
L’ADIRA est sollicitée par la CUS pour de nombreux projets : élaboration de la feuille de route Eco 2020, suivi des filières green techs et medtechs avec l’IHU (Institut Hospitalo-Universitaire), participation aux comités des zones d’implantation d’entreprises (Espace Européen de l’Entreprise à Schiltigheim, Parc d’Innovation de Strasbourg à Illkirch-Graffenstaden…), appui technique pour l’élaboration d’appels à projets tels que Tango & Scan… En plus du suivi des entreprises de la CUS, Sébastien Leduc anime d’autres démarches : Lean & Green : cette action collective innovante, alliant productivité industrielle et diminution de l’impact environnemental a été initiée par l’ADIRA avec l’appui de la Direccte et du Conseil Régional, en partenariat avec l’INSA. Cette démarche a amélioré l’organisation des process d’une trentaine d’entreprises et a favorisé le partage de bonnes pratiques entre donneurs d’ordres et fournisseurs ; TIC & Santé en lien avec le Conseil Général du Bas-Rhin : l’ADIRA conseille les entreprises pour les inciter à s’intéresser au marché croissant du maintien à domicile et participe activement à l’organisation des premières rencontres nationales « innovation pour l’autonomie » en octobre 2013 ; Responsabilité sociale des entreprises : avec le Conseil Général, il s’agit de prendre en compte l’impact économique de la montée des exclusions et de positionner les entreprises et les territoires face à la question sociale ; l’ADIRA est membre du Conseil d’Administration de la Plateforme d’Initiative Locale (Cap Création Initiative). Cette diversité de missions permet d’apporter des services à valeur ajoutée aux entreprises de la CUS afin de favoriser l’activité économique et l’emploi au plus près des zones d’habitat.
Dès les années 50, l’Alsace du Nord a bénéficié d’implantations exogènes qui se sont développées pour devenir aujourd’hui des grands comptes importants pour l’économie régionale. L’Alsace du Nord accueille aussi de nombreux artisans et PME. Toutes ces entreprises participent à la création de richesses, d’une part en proposant des emplois et, d’autre part, en générant des recettes fiscales aux collectivités qui leur permettent d’investir dans des infrastructures et des équipements.
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Des services à valeur ajoutée proches des territoires Damien Noacco Référent en Alsace Centrale : « un service sur-mesure aux entreprises et une relation de confiance avec les élus » En tant que référent territorial en Centre Alsace, Damien Noacco propose un service d’assistance aux élus (Communes et Communautés de Communes) lors de la commercialisation de leurs zones d’activités. La prestation de services comprend alors la rencontre avec les chefs d’entreprise, la qualification de leur projet, l’étude financière pour s’assurer de sa viabilité puis l’avis aux politiques afin de savoir si l’entreprise est éligible sur la zone.
L’ADIRA a aidé les Laboratoires SVM à s’installer sur la zone d’activités de Muhlbach sur Bruche. En plein développement, cette entreprise a acheté 4 hectares sur lesquels 5000 m² de bâtiments de production ont déjà été construits. La Coopérative des Fermes Avicoles d’Alsace Réunies, composée de quatre fermes spécialisée dans l’élevage de volailles s’est mobilisée pour construire des locaux d’abattage de volailles sur la zone d’activités intercommunale de Goxwiller-Valff afin de mutualiser leur outil de production et créer 10 emplois.
Jean-Michel Staerlé, en tant que référent sur les zones de Saverne, Sarre-Union, Haguenau et Wissembourg est attaché à la relation de proximité qu’il entretient avec les chefs d’entreprise et les élus. Sa connaissance fine des acteurs du territoire est utile pour mettre en relation les chefs d’entreprise avec les personnes les plus compétentes pour la réussite de leurs projets mais également pour ressentir l’évolution économique du territoire, en valoriser les potentialités afin d’aider les élus à affiner leur stratégie économique.
Après l’acquisition des terrains, l’ADIRA conseille le chef d’entreprise pour la construction de son bâtiment, son projet de développement… Grâce à l’important réseau d’affaires de l’ADIRA et à la confiance des élus, Damien Noacco rencontre de nombreux chefs d’entreprise auxquels il apporte un service sur-mesure : choix d’un lieu d’implantation selon les souhaits du dirigeant et la mobilité des salariés, orientation des créateurs vers les couveuses, pépinières et hôtels d’entreprises, mises en relation pertinentes, financement du projet (en particulier avec Alsabail), subventions, reprise d’entreprise… Il travaille en partenariat avec les cellules de reclassement et les conseillères emploi du Conseil Général pour encourager le recrutement de bénéficiaires du RSA. Enfin, l’ADIRA participe aux réunions trimestrielles avec les élus afin d’analyser la situation économique des cantons. L’Alsace Centrale regroupe un tissu de PME et d’artisans qui cohabitent avec quelques grands industriels, tous méritent notre attention !
L’ADIRA a accompagné l’implantation à Reichshoffen du centre technique à vocation mondiale de Vossloh Cogifer. Cuisines d’Allemagne a étudié la reprise d’une friche industrielle puis a finalement décidé d’acheter un terrain sur la zone de Drulingen. Jean-Michel Staerlé a aidé l’entreprise pour le montage financier. Dans le prolongement des activités de l’ADIRA en Alsace du Nord, Jean-Michel Staerlé co-anime le Club des développeurs PAMINA qui fête ses 15 ans cette année. La coopération transfrontalière permet de partager des bonnes pratiques et d’organiser des tablesrondes sur des thématiques communes (filière bois, plasturgie, commerce…). Enfin, si la définition d’une stratégie de développement économique régionale est incontournable, il semble également pertinent de s’intéresser aux spécificités des territoires à une échelle moindre pour optimiser leurs atouts. Ainsi, une réflexion est en cours pour évaluer le potentiel de la géothermie profonde autour de Wissembourg-Hatten, repérer les acteurs internationaux et les encourager à s’implanter en Alsace du Nord.
L’ADIRA hier, aujourd’hui et demain
Les Agences de développement économique et les Comités d’expansion sont officiellement nés grâce au décret du 11 décembre 1954. De fait, des structures existaient dès le début des années 50, tout particulièrement en Bretagne, avec René Pleven, ou en Alsace avec le Comité d’études et d’action pour l’économie alsacienne (CEAEA) créé en 1950 par Pierre Pflimlin avec un objectif qui reste toujours d’une brûlante actualité : « réunir des hommes qui se mettraient au travail ensemble pour étudier la situation présente de notre économie régionale, pour discerner les périls qui la menacent et les chances qui s’offrent à elles, pour déterminer enfin les actions qui devraient être entreprises dans le but de promouvoir le développement économique de l’Alsace ». Outil économique des collectivités locales, elles sont regroupées, en France, autour du CNER, Fédération des Agences de développement
Directeur de publication : Vincent Froehlicher Rédaction : Mathilde Lafaye, Didier Hertzog, Sébastien Leduc, Damien Noacco, Jean-Michel Staerlé
et des Comités d’expansion économique, qui compte plus de 120 membres, actifs à différentes échelles territoriales. La gouvernance des agences réunit à la fois des chefs d’entreprise, des élus des collectivités, des représentants des syndicats de salariés, patronaux et des chambres consulaires, des universitaires, etc. En cela, elles sont un lieu privilégié de concertation entre les acteurs locaux, leur permettant de définir des stratégies partagées et de proposer des actions adaptées à leur territoire. Structures souples et très opérationnelles, les agences ont su s’adapter au fil du temps et des évolutions économiques ou institutionnelles : « Paris et le désert français », le Plan et les débuts de l’aménagement du territoire, les 30 glorieuses et le développement industriel de la France, les premières crises du pétrole puis toutes celles qui ont suivi, la tertiarisation de l’économie, les premières lois de décentralisation et l’émergence du développement local, la promotion et la prospection à l’international, la recherche et l’innovation, le développement durable et l’économie verte, internet et les réseaux sociaux… Aujourd’hui, les agences doivent répondre à plusieurs enjeux essentiels. Elles doivent faire face à la raréfaction des moyens publics et donc être plus que jamais dans une recherche de performance accrue. Par ailleurs, nous assistons à une complexité croissante des métiers du développement économique, avec des approches matricielles croisant territoires, filières horizontale et verticale, approches individuelles et collectives tout au long de la vie d’une entreprise, de la création aux différentes phases de développement voire de mutation.
Enfin, et plus que jamais, les agences doivent être en capacité de conjuguer une logique de court terme, pour répondre au jour le jour aux besoins des entreprises et des territoires, et une logique de long terme : prendre de la hauteur pour anticiper au mieux les mutations et évolutions. Ces deux approches sont essentielles et se nourrissent réciproquement. La proximité des agences avec le tissu économique leur confère un rôle essentiel auprès des élus, qu’elles aident pour anticiper les évolutions en cours et mettre en œuvre les stratégies économiques adaptées. L’ADIRA, héritière directe d’une des toutes premières agences françaises, a su, à l’instar de ses collègues françaises, évoluer en permanence, accompagnant au plus près, voire en les anticipant, les politiques des collectivités locales alsaciennes, souvent précurseurs en matière économique. André Bord avait ainsi créé, en 1974 la première agence inter-départementale avec le HautRhin : l’Association de Développement et d’Industrialisation de la Région Alsace, A.D.I.R.A, acronyme que l’agence bas-rhinoise gardera à la fin de cette belle aventure. La proximité opérationnelle avec tous les acteurs du territoire, entreprises comme collectivités, faisant partie des gènes originaux de l’ADIRA, c’est tout naturellement qu’elle a apporté sa pierre aux différentes réflexions prospectives et stratégiques du Conseil Général du Bas-Rhin (Des Hommes et des Territoires puis Territoires 2030) et calé son organisation sur celle de sa collectivité de référence en désignant des référents territoriaux, interface naturelle entre le local et le transversal. Nul doute que face aux enjeux rappelés plus haut auxquels elle n’échappe pas, à ceux liés à l’Acte III de la décentralisation et au développement des Métropoles, l’ADIRA saura encore s’adapter au mieux aux évolutions à venir.
Relations avec les prestataires : Sigrid Périn
3, quai Kléber « Le Sébastopol »
Conception graphique : la couleur du Zèbre - 03 69 96 41 69
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La Lettre de l’ADIRA - numéro 35 - juin 2013
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Didier Hertzog, Responsable du Pôle « Développement des territoires »