2016 | Gratuit
Hors-SĂŠrie
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Notre métier est de faire avancer les choses !
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Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Responsable d’édition Sylvia Dubost Secrétaire de rédaction Cécile Becker Stagiaires rédaction Nour Mokaddem, Séverine Manouvrier Directeur artistique Hugues François Design graphique Clémence Viardot, Eva Coste Styliste Myriam Commot-Delon Illustrations Laurence Bentz, Laurène Boglio Photographes Pascal Bastien, Alexis Delon / Preview, Hugues François, Dorian Rollin, Christophe Urbain, Henri Vogt Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview
Coordination de projet Eurydice Hallé (ADIRA), Caroline Lévy Partenariats et événementiel Eurydice Hallé (ADIRA), Caroline Lévy, Céline Loriotti Commercialisation Eurydice Hallé (ADIRA), Bruno Chibane, Caroline Lévy, Céline Loriotti Rédaction Emmanuel Abela, Florence Andoka, Sonia de Araujo, Cécile Becker, Marie Bohner, Myriam Commot-Delon, Vincent Froehlicher (ADIRA), Éric Genetet, Didier Hertzog (ADIRA), Lizzie Lambert, Caroline Lévy, Milena Peillon, Noémie Rousseau Relectures Eurydice Hallé (ADIRA), Sigrid Périn (ADIRA)
www.zut-magazine.com www.adira.com
Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Modèle Étienne Costume chemise et cravate Paul Smith chez Algorithme La Loggia à Strasbourg Lunettes Harry Lary’s chez Les Lunettes de Gisèle à Strasbourg Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr
Diffusion Novéa 4, rue de Haguenau à Strasbourg
Ce numéro hors-série est édité par Chicmédias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Tirage : 8 000 exemplaires Dépôt légal : avril 2016 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789 Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex
ÉS Énergies Strasbourg SA au capital de 6 472 800 € • 501 193 171 RCS Strasbourg • siège social : 37, rue du Marais Vert 67953 Strasbourg cedex 9 • Document non contractuel • Réservé aux clients professionnels/entreprises • Valable sur le territoire de concessions d’ÉS Énergies Strasbourg • 04/16 •
Team Zut ! / ADIRA
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Marc Keller
Président du Racing Club de Strasbourg Alsace
Modèle Étienne Lieu shooting mode Business Center Steelcase www.steelcase.com
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Zut ! ADIRA Ours
L’énergie est notre avenir, économisons-la !
Sommaire
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La performance globale
Édito
Chronique
Se réunir autour de la table Vincent Froehlicher
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Chronique
L’équilibre du territoire Didier Hertzog
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Les dessous de table
Frédéric Bierry & Éric Straumann déjeunent avec Éric Genetet
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Politiques
Les dirigeants ont pris conscience de l’importance de mêler préoccupations sociétales et environnementales aux enjeux économiques et financiers. Ils dessinent avec leurs salariés, les contours de l’entreprise du futur : responsable et concernée.
56
Rencontre
Pierre Hermé évoque sa relation à l'Alsace, où il a installé sa manufacture.
Jean Rottner, Robert Herrmann, Jean-Marie Bockel, Olivier Becht, Alain Girny, Lilla Merabet, Sylvain Waserman, Claude Sturni
61
38
62
L’attractivité des cadres
Néo-bureaux Du mobilier coloré et ergonomique.
Dossier
Comment attirer les cadres en Alsace ? L’ADIRA invite des directeurs de ressources humaines de la région à plancher sur la question dans le cadre du Club Carrière Alsace.
10
Dossier
Shopping Design
68
Mode
Up to date Décompresser avec style.
71
Grands partenaires 72
Caisse d’Épargne d'Alsace
76 GA
78
SEW-Usocome
80
Solinest
82
EM Strasbourg
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KPMG
86
Black Angus
88
LCR
91
OTE Ingénierie
94
Zénith Strasbourg Europe
LE SNACK SALÉ NOUVELLE GÉNÉRATION 126
Cession d’entreprise
La cession ou la reprise d’entreprises sont semées d’embûches : accompagnement, conseils et études de cas.
La manufacture d’impression sur étoffes, la seule encore existante en Alsace, fait bénéficier ses savoir-faire au monde du luxe et du haut de gamme.
104
130
Numérique
90 ans après sa naissance, la marque de cosmétiques naturels reste fidèle à ses principes – consommation responsable et bio – tout en affinant sa stratégie.
Dossier
Dossier L’avenir est dans le numérique et l’innovation, les start-ups, institutions et entreprises l’ont bien compris. État des lieux d’un secteur en mouvement suivi d’un portfolio.
119
Reportages 120
adidas
Le groupe adidas développe une politique RSE tournée vers le bien-être, le développement personnel et la solidarité. Au cœur de cette démarche : le sport, évidemment.
Beauvillé
Weleda
134
L’Alsacienne de restauration
Numéro 1 de la restauration collective, l’entreprise mise sur la proximité et le bienmanger, notamment dans le secteur de l’enseignement. Exemple à l’école SainteAnne.
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Caddie
Après une histoire pleine de rebondissements liée au développement de la grande distribution, Caddie fait son grand retour en tablant sur l’innovation.
151
L’Alsace vue par ses entrepreneurs
95% ISSU DE
RIZ
GLUTEN
CUIT
AU FOUR
NON FRIT
Idhéa, FizzUp, Schaffner, Poulaillon, Studio PixMix, Rector Lesage, Flam’s, DiVINes d’Alsace, ÉS, Université de Haute-Alsace, Tchapp, Cryostar, Christine Ferber, PSA Peugeot Citroën Mulhouse, Perle, EuroAiport
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98
SANS
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Métiers
Designer culinaire, créateur d’espace graphique, maquilleuse d’effets spéciaux, créatrice de vêtements connectés, énergiseuse
192
L’équipe ADIRA 202
Carnet d’adresses
144
Hager
Hager est l’un des leaders mondiaux sur le marché du matériel électrique grâce à un savoir-faire que ses équipes ne cessent de remettre en question. Bienvenu dans l’usine du futur.
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Des produits plaisir, tendance et porteurs de naturalité
dans le
place à l’action pour l’économie et l’emploi
Édito
Quand Vincent Froehlicher et Eurydice Hallé de l’ADIRA ont échangé avec Chicmédias, il y a plus d’un an et demi de cela, sur la possibilité de créer un hors-série qui porterait à la fois sur les actions de ses équipes sur le terrain, mais aussi et surtout sur l’ensemble de ces entreprises qui font le développement économique du territoire alsacien, nous avons tenté de relever le défi. Il ne s’agissait pas seulement de créer une édition qui fasse la part du pédagogique dans le domaine économique, mais aussi de tenter de donner la parole à ces très nombreux acteurs, hommes et femmes, entrepreneurs, afin qu’ils expriment leur vision. La somme des échanges nourris de cette première édition, le succès de la soirée qui a accompagné le lancement du magazine nous a légitimement donné envie de récidiver.
Bien sûr, nous souhaitions aller plus loin, et surtout apporter la touche Zut ! Aujourd’hui, le magazine est identifié pour son expertise dans les domaines des tendances, de la culture, de l’art de vivre ; il n’en a jamais négligé pour autant les belles histoires qu’on peut associer à ces sagas entrepreneuriales, dont certaines familiales, comme ça a été le cas par le passé avec Heschung, Forgiarini ou Lana Papiers Spéciaux, entre autres exemples remarqués. Bref, l’idée d’entrer dans l’entreprise sous la forme de reportages – avec un vrai souci de l’image – afin de renforcer le questionnement stratégique des entrepreneurs, les amener à nous livrer les clés de leur succès. Aujourd’hui, en ces temps cruciaux, transitoires et incertains, ce sont eux qui détiennent une partie de la réponse. Que ce numéro, au moment si important de la fusion entre l’ADIRA et le CAHR, vous offre une plongée au cœur de la réalité économique de l’Alsace, de manière vibrante et palpitante. Une plongée au cœur d’un terreau sidérant qui s’inscrit dans l’Histoire pour mieux nous construire un avenir.
Tutorat en entreprise par une équipe dédiée pour un retour à l’emploi des allocataires du RSA
Construction de réseaux de communication et de transport performants
Accès équitable sur l’ensemble du territoire aux services numériques
Soutien au tourisme Accompagnement des industries et PME dans leur ancrage et leur développement
Maintien du commerce de proximité, réflexions sur le travail dominical
Développement de la Silver économie
@toutlebasrhin
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Zut ! ADIRA Édito
Par Emmanuel Abela
Tout le Bas-Rhin
bas-rhin.fr
conception CD67 - photos : CD67 / iStock
D
ès sa création à l’automne 2008, l’équipe de Chicmédias s’est attachée à la question des territoires dans ses différentes éditions : l’édition strasbourgeoise de Zut !, puis les éditions bilingues Rhin Supérieur Nord et Sud qui couvrent l’ensemble du territoire alsacien, avec une démarche transfrontalière à destination de l’Allemagne et de la Suisse. Elle le fait par ailleurs dans son édition LorraineLuxembourg, mais aussi avec le magazine culturel Novo qui couvre une grande partie de ce qui ne s’appelait pas encore Grand Est, avec toutefois une extension vers la Bourgogne et la Franche-Comté.
Accompagnement des allocataires du RSA vers l’emploi
Se réunir autour de la table Par Vincent Froehlicher, Directeur Général de l'ADIRA
L'
ADIRA est avant tout l’équipe qui, depuis 66 ans, accompagne les élus d’Alsace – maires ou élus intercommunaux, conseillers départementaux ou régionaux – dans leurs projets de développement économique, et tout particulièrement dans le soutien que ces collectivités souhaitent apporter aux dirigeants d’entreprise. Nous sommes surtout identifiés sur des dossiers industriels et du tertiaire supérieur. Nous allons de façon proactive vers les dossiers qui impactent le plus les territoires, c’est-à-dire tout ce qui peut concerner les grands comptes, grands établissements de groupes français ou internationaux, mais aussi les ETI – le Mittelstand, les grandes sociétés familiales –, les PME de croissance et tous ces champions qui bougent, ainsi que ces start-ups qui boostent les territoires. Mon obsession, c’est de les aider. Les aider à financer leurs projets, non plus uniquement sous la forme d’aides financières publiques, mais aussi avec les banques, organismes de financement ou capital-risqueurs. Les aider à s’implanter et à s’étendre physiquement, donc à trouver des locaux ou un terrain. À cet égard, nous accueillons bien volontiers les entreprises qui souhaitent s’installer dans notre région – l’attractivité reste une chose essentielle pour nous –, mais le gros du travail concerne l’émergence des talents, des entrepreneurs de chez nous qui ont des idées. Et là, tout le monde a besoin de tout le monde. Ce qui m’importe c’est de plus en plus la notion d’accélération, dans un monde qui est compliqué. Faciliter, accompagner, simplifier.
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Zut ! ADIRA Chronique
Réseaux
Illustration Laurence Bentz
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Zut ! ADIRA Chronique
Réseaux
Les procédures, les autorisations, les contacts utiles... Pour faciliter, il faut s’appuyer sur un réseau – nous n’avons jamais la réponse tout seul ! Un réseau local de croissance qui permet de tout de suite trouver les bonnes personnes dans l’écosystème afin de débloquer les dossiers. Il paraît évident que tout cela n’est possible qu’à partir du moment où l’on connaît les dirigeants d’entreprise. Pour que ces entrepreneurs s’ouvrent à nous, et nous acceptent dans leur intimité, nous fassent confiance et nous parlent de leurs difficultés ou de leurs projets de développement, il faut se faire connaître. Nous entrons dans des clubs, des réseaux physiques, mais sommes aussi très présents sur Internet. Cela nous permet de conforter le niveau de confiance qui s’établit. Au moment où l’ADIRA « épouse » le CAHR, le message que nous formulons à destination du Haut-Rhin, où l’on est moins connu que dans le Bas-Rhin, est le suivant : accueilleznous, testez-nous, mettez-nous à l’épreuve. Nous existons depuis 1950, faites-nous confiance pour vous aider à progresser, à sortir les dossiers des cartons et à faire avancer les choses. Notre rôle à l’ADIRA, c’est d’être un médiateur interculturel entre ces deux mondes, les chefs d’entreprise et les élus, qui connaissent parfois mal les contraintes les uns des autres. Nous le faisons dans une certaine tradition alsacienne, finalement, celle du stammtisch : l’ADIRA c’est un peu l’endroit où tout le monde se retrouve autour de la table pour boucler les projets.
L’équilibre du territoire Par Didier Hertzog, Responsable du Pôle "Développement des territoires" à l'ADIRA
L
es relations entre les entreprises et leurs territoires, élus comme populations, sont souvent délicates quand elles ne sont pas tendues, marquées trop souvent par une forme d’incompréhension réciproque voire d’ignorance mutuelle.
Les attentes des territoires oscillent entre espoirs et craintes. Espoirs d’emplois, de richesse, de dynamisme et d’attractivité, mais aussi craintes de nuisances, de risques non maîtrisés ou de consommation excessive et non justifiée d’espaces agricoles. Des liens fiscaux distendus entre entreprises et collectivités locales après la réforme de la taxe professionnelle, mais aussi la montée de conflits type « NIMBY » (littéralement « Pas dans mon jardin »), qui traduisent aussi bien des formes d’égoïsme que des engagements citoyens, accroissent ces incompréhensions et réduisent trop souvent le niveau d’acceptabilité de la population vis-à-vis des projets économiques. Pour autant, il n’y a pas de territoires dynamiques sans entreprises performantes, pas plus qu’il n’existe d’entreprises compétitives sans territoires en mouvement. Il est de la responsabilité des différents acteurs, décideurs économiques, politiques, sociaux, de développer des relations partenariales, si possible apaisées, dans l’intérêt bien compris des uns et des autres. Il n’est jamais inutile de rappeler que le développement durable d’un territoire est composé de trois « piliers » : l'écologie, le social et l'économie, et que c’est l’équilibre entre ces trois éléments qui conditionnera un développement pérenne et harmonieux. Ni que les entreprises se doivent d’intégrer ces mêmes préoccupations dans ce que l’on
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Zut ! ADIRA Chronique
Territoires
Illustration Laurence Bentz
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Zut ! ADIRA Chronique
Territoires
appelle la RSE, c’est-à-dire leur responsabilité sociétale ou sociale. C’est pourquoi les histoires d’entreprises racontées dans les pages de ce hors-série de Zut ! me paraissent si importantes : derrière chacune, au-delà des chiffres et des bilans, des conflits sociaux ou de la communication institutionnelle, se cachent toujours des hommes et des femmes, des métiers, des compétences, des savoir-faire, des succès et des échecs, mais aussi de la fierté et l’amour de leur travail. Nul doute que ces exemples enrichiront chacun d’entre nous dans sa connaissance et la compréhension de ce qu’est une entreprise.
Le 7 mars 2016 Hôtel du Département Strasbourg
Les dessous de table
Le soleil n’est pas loin, c’est presque la fin de l’hiver. 13h10. Je m’approche du grand bâtiment noir qui déborde sur la Petite France – l’Hôtel du Département – en tête-à-tête avec le musée aux carrés colorés de Buren. À l’intérieur, j’ai rendez-vous avec deux super-cracks de la politique régionale, croqués comme les Laurel et Hardy alsaciens dans l’un des sketchs de la revue 2016 de La Choucrouterie. J’accroche mon vélo et je jette un dernier coup d’œil à mes notes…
Dans chaque numéro de Zut !, les personnalités alsaciennes se mettent à table avec Éric Genetet.
Frédéric Bierry. Président du Conseil Départemental du Bas-Rhin depuis le 2 avril 2015 et Président de l'ADIRA. Originaire de la vallée de la Bruche. Né le 21 avril 1966. Maire de Schirmeck depuis 1995. Membre des Républicains. Marié et père de trois enfants. Président de l’ADIRA. Éric Straumann. Président du Conseil Départemental du Haut-Rhin et député de Colmar. Né le 17 août 1964 à Colmar. Membre des Républicains depuis 2007. Ancien directeur d’une agence bancaire. Débute en politique lors des cantonales de 1998. Élu maire de Houssen en 2001, adhérent de l’UMP trois ans plus tard. Élu conseiller général du Haut-Rhin.
FRÉDÉRIC BIERRY & ÉRIC STRAUMANN
13h20. Ils sont déjà dans la salle de réunion qui nous servira de coin repas. Ils ont trouvé une place dans leurs emplois du temps de ministres (ou presque) mais j’ai une heure, pas plus. Pas le temps de profiter de l’une des plus belles vues de Strasbourg. Face aux grandes baies vitrées qui plongent sur la ville, un tableau de Paso très coloré. Une table ronde est dressée au milieu de la pièce. 13h22, les présentations sont faites. Les sujets ne manquent pas : le développement économique de la région au moment de la fusion entre l’ADIRA et le CAHR (le Comité d’Action économique du Haut-Rhin, son équivalent dans le 68), attendue depuis longtemps par les chefs
De gauche à droite : Frédéric Bierry et Éric Straumann
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Zut ! ADIRA Dessous de table
Frédéric Bierry & Éric Straumann
Texte Éric Genetet Photos Hugues François
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Zut ! ADIRA Dessous de table
Frédéric Bierry & Éric Straumann
d’entreprise, l’attractivité économique des territoires, les moyens mis en œuvre en relation avec l’ADIRA pour favoriser cette attractivité, les défis économiques : des sujets hyper sérieux qui, pour certains, pourraient devenir une arête dans la choucroute. Je préfère noyer le poisson. Commençons par un petit verre de blanc et quelque chose de léger. L’un des deux porte une cravate. Éric Straumann répond du tac au tac : « Les gens ont l’impression qu’un député sans cravate ne travaille pas. » Cela fait rire Frédéric Bierry, qui ajoute : - « Alors moi je fais de la politique en dilettante, c’est ça ? - Il y a toujours un moment dans la journée d’un député où vous devez porter la cravate, sinon vous vous faites repérer. - Je n’en portais quasiment jamais, mais en tant que président, il y a des moments où je dois la mettre. Comme j’avais souvent la même, le directeur de la communication m’a conseillé de m’en acheter quelques-unes. » On enchaîne avec les costards : Straumann en consomme cinq ou six par an, Bierry les achète dans une boutique près du cinéma Odyssée à Strasbourg. Ce déjeuner est du cousu-main. Je sens une vraie complicité entre les deux hommes. Pas seulement parce qu’ils sont de la même génération et de la même famille politique. Pourtant, il y a un an, ils ne se connaissaient pas, ils ont même oublié le moment de leur première rencontre : « Je me souviens de Frédéric, quand il a annoncé qu’il serait candidat à la Présidence avant d’être élu au CG. Je me suis dit qu’il était gonflé. D’habitude, on le fait en deux temps, il faut d’abord être élu. » Bierry sourit : « On rigole bien tous les deux, même si nos présidences ne sont pas gaies. On a beaucoup de soucis à gérer, mais entre nous c’est fluide. » Straumann en rajoute : « On peut tout se dire, on n’a rien à cacher. » Nous sommes ensemble depuis à peine dix minutes et je sens qu’ils m’entraînent sur un terrain très sérieux. C’est trop tôt à mon goût. J’ai lancé quelques perches pour éviter les dossiers trop lourds et indigestes : la cravate, leur première rencontre et le derby ColmarStrasbourg en football. Ils prévoient d’être présents dans les tribunes. Frédéric Bierry aime le foot, on évoque rapidement le France-Allemagne de 1982, il se souvient de ses larmes au moment des tirs au but. Ce match ne dit rien à Éric Straumann, l’agression de Schumacher sur Battiston, ça lui
Notre rôle, nous autres responsables de collectivité, c’est d’être facilitateurs. Frédéric Bierry
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dit un truc, mais il ne se souvient pas du vainqueur. Le maire de Schirmeck reste dubitatif. Sur le terrain, il était « un tueur », le numéro 4, le stoppeur à l’ancienne. Pourtant, il n’a pas le physique du poste. Deux décennies plus tard, il a encore mal aux genoux et aux chevilles. L’histoire ne dit pas si ses adversaires – ou ses opposants en politique un médiateur interculturel entre les chefs d’entreprise et les élus un médiateur interculturel entre les chefs d’entreprise et les élus – se souviennent de ses tacles. Le ballon rond nous conduit à l’adolescence. Frédéric Bierry a su très tôt qu’il voulait faire de la politique : « Sans vouloir faire Cosette, mes parents travaillaient dans le textile, ils venaient de faire construire, ils ont été licenciés le même jour. On a pris cela en pleine figure, j’avais 13-14 ans. Ce jour-là, j’ai choisi de faire de la politique. Pour moi c’est lié au problème du chômage, de l’injustice sociale. Je me souviens que mes parents m’avaient dit que je ne pourrais peut-être plus manger mon yaourt pour le dessert. Je pensais, sans doute naïvement à l’époque, que les politiques pouvaient régler le problème du chômage. » Éric Straumann se souvient de ses premiers contacts avec un monde dans lequel il évolue maintenant comme un poisson dans l’eau : « Au milieu des années 80, j’ai fait quelques meetings, celui de Georges Marchais à Strasbourg notamment, pour voir comment cet animal politique s’y prenait, mais mon envie de faire de la politique est venue plus tard. J’ai souvent changé de métier. J’ai été juriste, puis banquier. Ensuite j’ai tenté l’agrégation et je l’ai eue. J’ai changé de style de vie. Dans mon village, on a fait une liste, on a échoué et en 98 je me suis vraiment lancé. - Moi j’étais déjà maire en 95. J’ai eu de la chance. C’est même le foot qui m’a amené à la politique. C’est là que j’ai rencontré le maire de Wisches, je jouais dans son club, on a sympathisé. Après j’ai fait ses campagnes, il est devenu député et moi attaché parlementaire. »
Zut ! ADIRA Dessous de table
Frédéric Bierry & Éric Straumann
Alors, le plus grand moment de bonheur de la carrière d’homme politique de Frédéric Bierry n’est pas forcément celui auquel on pense spontanément, mais ceux qui ont aimé le foot dans leur enfance peuvent comprendre ; son plus grand souvenir est d’avoir donné le coup d’envoi de Strasbourg-Colmar : « Je rêvais de jouer à la Meinau depuis tout petit. Ce jour-là, je voulais rester sur le terrain… » Comme tout bon footballeur qui se respecte, Frédéric Bierry devient chambreur : « Éric voit l’intérêt alsacien, et l’intérêt alsacien c’est que Strasbourg monte. Si Colmar descend, c’est moins grave. Plus sérieusement, j’aimerais que Colmar se maintienne, mais si le Racing devait ne pas monter cette année, ça serait une catastrophe alsacienne. » « Le foot est un peu le signe du dynamisme d’une région : si vous n’avez pas d’équipe en Ligue 1, quelque chose manque. Ça profite à tout le monde », conclut Éric Straumann. Si on se laissait aller, on pourrait parler de sport pendant tout le repas… Ce qui exclurait Straumann, semble-t-il. Assez parlé chiffon et ballon. On passe aux choses sérieuses, les assiettes arrivent. Choucroute aux deux poissons pour tout le monde. Deux poissons, saumon et sandre, pas trois, comme à la Maison Kammerzell, et Bierry de partir dans un grand éclat de rire : « Nous n’avons pas les moyens ! » L’ADIRA, racontée par les deux hommes, est la clef pour leurs priorités : le développement économique et l’emploi. « Notre rôle, nous autres responsables de collectivité, c’est d’être facilitateurs. Deux jours après l’élection, Éric m’a appelé et m’a proposé de fusionner. Nous avons d’abord travaillé, avant d’annoncer la fusion. » Straumann enchaîne : « Il y a eu de magnifiques succès dans le Haut-Rhin, avec des entreprises japonaises par exemple. Nous avons souhaité rester sur nos deux départements qui sont bien identifiés et puis, la marque Alsace, c’est très porteur à l’étranger. L’ADIRA et le CAHR étaient connus, cela n’aurait pas eu de sens de créer une troisième marque. Le siège est à Mulhouse, le président est bas-rhinois, il fallait bien trouver quelqu’un qui s’intéresse particulièrement à ces sujets… » Straumann, un peu taquin lui aussi, fait référence au début du déjeuner quand Bierry évoquait ses premières motivations en politique et le lien fort avec le combat pour l’emploi. Il ajoute : « Et j’avais bien compris que mon collègue était traumatisé par la question et qu’il allait mettre toute son énergie à résoudre le chômage dans la région. » Bierry éclate de rire. Mais derrière le sourire, il y a un homme déterminé : « On va très loin, jusqu’au fond de la mine, pour faire des
Éric Straumann (de dos) et Éric Genetet
économies. Cette année, ce sont sept millions sur les dépenses de fonctionnement pour faire face à la baisse de dotations, mais aussi parce que nos concitoyens attendent de nous que l’argent public soit bien utilisé. C’est la sobriété, et on commence par nous. 40% de dépenses de communication et 56% d’opérations en moins : on a serré la vis partout. Avoir une démarche plus responsable, réinterroger toutes les pratiques sur la durée parce que ça ne se fera pas en cinq minutes, je pense que ça va permettre de reconstruire la confiance. » Alors, le changement est-il perceptible ? Éric Straumann le pense : « Ce qui est étonnant, c’est que les gens sont assez réceptifs. Où que j’aille, je dis que nous n’avons pas d’argent. » « On a passé notre temps à dire non », confirme Bierry. Je cherche à placer dans la conversation le fait que la pièce est décorée par un tableau de Paso, le peintre de Drusenheim très coté dans la région et en Allemagne. C’est le bon moment : alors, fini de se payer des Paso ? « Oui. Ça, c’était avant. Maintenant si je peux le vendre très cher, je vais y réfléchir. Sous mon mandat, on n’achète rien », ironise le président du Bas-Rhin. Éric Straumann ajoute que les gens ont compris que les départements étaient en difficulté. « En Alsace, il y avait une tradition,
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Zut ! ADIRA Dessous de table
Frédéric Bierry & Éric Straumann
on avait les moyens, une économie prospère, le département était un outil d’aides aux communes qui en avaient besoin, ce qui n’existe pas forcément dans d’autres coins de France. Les plus difficiles à convaincre sont les maires qui font face à des baisses de dotations de l’État. » Nous évoquons d’autres sujets comme 2017, l’organisation territoriale à remettre à plat, la dépendance des personnes âgées, la fiscalité… Et en avalant nos desserts, ils expriment le désir de revenir sur leur sujet, l’enjeu : être facilitateurs de la vie économique. Ils se disent conscients que ce ne sont pas eux qui créeront de l’emploi, mais les entreprises. Et l’ADIRA est là pour les aider : « Pour moi, président de l’ADIRA, l’enjeu est le suivant : les élus du territoire en lien avec l’agence doivent soutenir le milieu économique pour que les entreprises restent en Alsace pour se développer, parce qu’elles s’y sentent bien. C’est à nous de les aider à trouver des solutions quand elles rencontrent des difficultés. On ne pourra pas le faire seuls ; pour chaque projet, on réunit une task-force avec la Région, la CCI, tel ou tel partenaire public ou privé d'ailleurs. Les experts de la question. Il faut aussi aller voir le Préfet de temps en temps pour débloquer des situations. L’ADIRA est dirigée par un homme
Frédéric Bierry
Éric Straumann
que les chefs d’entreprise adorent. Vincent Froehlicher les comprend, il a l’ADIRA au fond des tripes, c’est aussi son bébé. C’est une chance de l’avoir avec nous, comme son équipe. Ce sont des gens sérieux, attachés à leurs missions, de très bons professionnels qui connaissent le monde économique, leur ADN c’est l’entreprise. » Avant de nous quitter, je leur demande ce qu’ils pensent l’un de l’autre : c’est Bierry qui se lance en premier : « Ce que j’aime chez Éric, c’est d’abord sa convivialité et sa franchise. C’est agréable de travailler dans ces conditions, il va au bout de ses idées. La détermination fait partie de ses qualités, nous partageons l’amour de l’Alsace, cette envie de défendre notre identité, j’aime son pragmatisme. - Nous n’avons aucune arrière-pensée politique, nous ne sommes pas en compétition, on peut tout se dire. Dès qu’il se passe quelque chose, on en parle pour éteindre la petite flamme qui pourrait se transformer en incendie. Quand j’ai passé une annonce pour la Maison de l’Alsace à Paris dans l’unique but de connaître son prix et l’état du
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Zut ! ADIRA Dessous de table
Frédéric Bierry & Éric Straumann
marché, il aurait pu dire que c’était une connerie à Straumann, il le pensait, mais ne l’a pas dit. » Et ils partent une fois encore dans un grand éclat de rire. Au-delà de leurs prochaines échéances, ils se retrouveront bientôt pour un moment de détente : sur leurs agendas de ministres, il est bien noté cette soirée à La Choucrouterie pour aller découvrir la revue ; ils se réjouissent déjà à l’idée de se découvrir en Laurel et Hardy.
Alsace, terre d’entreprise
Au moment où l’ADIRA devient l’agence économique unifiée du territoire alsacien, les maires, élus intercommunaux, conseillers départementaux ou régionaux expriment des attentes légitimes quant aux actions menées à destination du développement économique. Tour d’horizon.
— Jean Rottner Maire de Mulhouse Vice-président de Mulhouse Alsace Agglomération Vice-président du Conseil Régional de la Région Grand Est en charge de la compétitivité des territoires et du Numérique
La notion de mise en réseau semble essentielle au cœur de l’action menée par l’ADIRA… Est-ce la clé de l’efficacité d’une bonne agence économique ? Pour être efficace, une agence doit laisser une place essentielle aux chefs d’entreprises car c’est avec eux que nous parviendrons à constituer une stratégie économique locale. L’ADIRA est une sorte d’interface avec le monde économique, il faut qu’elle soit opérationnelle et facilitatrice. On ne la met pas assez en avant, mais cette stratégie de mise en réseau doit être renforcée, le niveau de rencontres entre entrepreneurs et les filières doit être mieux défini afin que nos atouts régionaux soient reconnus à travers la France. Aujourd’hui, le sud-est, le sud-ouest et la côte ouest sont des territoires bien identifiés en termes de réussite économique. Parfois, l’Est ne sait pas suffisamment mettre ses atouts en avant ; il semble nécessaire de valoriser certains talents. Pour cela, il faut savoir encourager la dynamique entrepreneuriale.
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Comment accueillez-vous à la fois la fusion de l’ADIRA avec le CAHR et l’installation du siège social de l’agence fusionnée dans votre ville, Mulhouse ? Le fait que le siège s’installe à Mulhouse, c’est la reconnaissance du rôle important de la grande ville du sud de l’Alsace, d’un équilibre économique qui doit être partagé dans son efficacité et son ambition. C’est donc une démarche que je trouve normale, sensée. Elle permet de rester soucieux de l’efficacité de l’action économique dans un axe important, celui du pôle métropolitain réunissant Strasbourg, Colmar et Mulhouse, et de créer un espace de dialogue dans lequel les problématiques économiques de transport ou de numérique sont abordées. L’ADIRA, qui fusionne et intègre les collectivités de proximité comme les agglomérations, permet de rapprocher cette efficacité de la réalité des territoires et de travailler sur une dorsale alsacienne qui doit compter à la fois dans le périmètre de la grande région, mais aussi au-delà, à l’échelle nationale et européenne.
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Jean Rottner
Texte Emmanuel Abela et Séverine Manouvrier
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Jean Rottner
Cette fusion du CAHR et de l’ADIRA coïncide avec la naissance de la région Grand Est. Quels sont les premiers défis à relever en terme de développement économique à l’échelle de cette nouvelle région ? D’ici la fin de l’année, nous allons rédiger un Schéma Régional de Développement Économique, d’Innovation et d’Internationalisation, le SRDEII, qui nécessitera une consultation avec les organismes consulaires, les filières, les chefs d’entreprises eux-mêmes, les métropoles, les agglomérations, les intercommunalités, les départements. Ce schéma permettra de définir les priorités pour la région en termes d’économie et d’innovation. Les structures devront s’adapter à ces choix politiques de l’Assemblée régionale. Aujourd’hui, il est trop tôt pour prévoir l’avenir des agences. Quelques éléments ont déjà été annoncés. Il y a tout ce qui concerne le domaine de l’innovation médicale, avec le label French Tech par exemple, et le MedTech pour Strasbourg. Nancy a aussi de belles prétentions. Puis il y a l’industrie et l’usine du futur avec d’autres villes comme Mulhouse, Metz ou encore Strasbourg. L’agriculture, souvent mise à part, mais avec une stratégie que je fais volontiers mienne, doit être partie prenante d’une vraie politique économique. Quant à l’innovation, que ce soit l’innovation technologique que l’on maîtrise bien, ou l’innovation plus sociale, au-delà de l’économie sociale et solidaire, on distingue certains chantiers qui s’ouvrent et qu’il faudra suivre et peut-être mieux définir.
La feuille de route stratégique Strasbourg Éco 2030 s’appuie sur une politique de partenariats renforcés. Cette politique a pour objectif d’impliquer tous les acteurs de la vie économique en faveur du développement et de la création d’emplois… En cette période de grands changements institutionnels, nous avons besoin de nous serrer les coudes. Nous regardons la situation économique de notre territoire, nous en mesurons les potentialités, mais nous constatons également les paradoxes qui peuvent exister : l’année dernière, alors que nous étions à la troisième place en termes du nombre d’investissements réalisés dans le classement des territoires les plus attractifs de France ; en termes d’image, nous n’atteignions que la sixième place. Cela démontre que nous devons impérativement travailler notre image, car le potentiel économique est là.
— Robert Herrmann Président de l’Eurométropole de Strasbourg
Comment rattrape-t-on ce qui constitue un déficit d’images ? Dans l’élaboration de la stratégie Éco 2030, nous avons rappelé que nous disposons de plusieurs pépites : des entreprises de très grande qualité, des talents qui développent des savoir-faire exceptionnels, une Université de dimension internationale... Dans ce cadre, nous avons besoin d’outils pour les prospections exogène et endogène. Nous devons communiquer plus efficacement sur le plan national et international, en travaillant plus étroitement avec les CCI, Business France et les agences locales. Nous devons aussi sortir de la logique des 5C pour dépoussiérer l’image de l’Alsace et communiquer sur ce qui fait notre force économique. Sur le plan endogène, l’ADIRA dispose d’éléments clés. D’autant plus que la fusion récente avec le CAHR lui permet d’offrir une vision claire à l’échelle de la région. En effet, par le passé, le fait que son champ d’actions ne couvrait que le Bas-Rhin ne lui permettait pas d’obtenir cette vision claire. Je me suis pleinement associé à la démarche qui a permis de réunir en une seule structure les instruments dédiés au développement économique sur toute l’Alsace. Nous y sommes arrivés en préservant les équipes et les compétences présentes à Strasbourg, ce qui était une condition indispensable. L’Alsace a vraiment besoin de partenariats positifs et renforcés entre les différents acteurs pour attirer des investisseurs et combattre le chômage. Le temps du chacun pour soi doit être révolu, sinon nous perdrons sur tous les tableaux. Nous devons chasser en meute et nous comptons sur l’ADIRA pour cela.
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Robert Herrmann
Texte Emmanuel Abela Photo Pascal Bastien
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Robert Herrmann
Qu’est-ce qui fait l’attractivité de nos territoires ? L’attractivité, c’est une alchimie subtile de plusieurs ingrédients, notamment la qualité de vie, des logements, des possibilités de se déplacer, mais aussi des compétences du territoire, des infrastructures et des organismes de formation, des projets dynamiques, des entreprises qui s’installent. C’est cette vision globale que nous insufflons avec l’Eurométropole. C’est aussi une communication efficace au niveau national et international qui donne envie. Nous mesurons aujourd’hui les effets de nos efforts des années précédentes : la population augmente à Strasbourg après plusieurs années de diminution, la création et les implantations d’entreprise se portent mieux. Pour attirer une entreprise, il faut que le territoire dispose des éléments qui auront une importance pour son marché. L’exemple du Campus TechMed est tout à fait parlant : c’est là qu’ont pu s’implanter des firmes multinationales comme Siemens, ou comme Medtronics qui a délocalisé son centre de formation à Strasbourg. Cela montre que la notion d’écosystème intégré, où vous trouvez sur un même lieu tous les éléments dont une entreprise a besoin pour sa croissance, est efficace. Comment travaillez-vous avec l’ADIRA ? Nous travaillons en totale synergie sur des axes prioritaires : conforter les entreprises existantes, attirer de nouvelles entreprises et leur permettre de s’implanter en leur trouvant des terrains. L’idée c’est de travailler en cohérence et en transparence, d’affiner les outils, de les rendre les plus efficients possibles. En parallèle, nous avons clarifié les missions de la Direction du développement économique et nous avons relancé le Club des Europtimist. Constitué d’entreprises, celui-ci donne un signal fort et montre que nous sommes à l’écoute, en quête de réactivité. Comment créer un climat de confiance entre les différents acteurs de la vie économique ? Il faut prendre le temps de se parler et pacifier les rapports. Il faut également de la proximité, de la constance dans les choix politiques et une vision claire de là où on veut aller. C’est à cela que je souhaite contribuer. Les entreprises ont besoin de réponses pratiques des collectivités, il faut trouver les bons interlocuteurs sans qu’elles ne se sentent manipulées. Il est nécessaire d’engager de vrais débats de fond et se concentrer sur l’essentiel pour améliorer notre visibilité. Nous disposons d’atouts avec un territoire perçu par les chefs d’entreprise comme particulièrement favorable à l’investissement. Il faut que cela puisse se traduire dans les chiffres, que l’image entre en cohérence avec la réalité de ce territoire magnifique.
— Jean-Marie Bockel Président de Mulhouse Alsace Agglomération Sénateur du Haut-Rhin Ancien ministre
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En tant que maire de Mulhouse de 1989 et 2010 et président de la M2A [agglomération de Mulhouse] depuis 2010, vous avez entretenu des relations privilégiées avec le CAHR. Comment situez-vous cet instant de la fusion entre l’ADIRA et le CAHR ? J’avais effectivement de bonnes relations avec les professionnels compétents du CAHR. Je suis content de cette démarche de rapprochement des entités alsaciennes et que la région mulhousienne ait pu trouver sa place dans ce dispositif. En tant que président d’agglomération, je pense que l’attractivité des territoires représente un enjeu majeur dans le secteur économique. En fait, l’Alsace est un territoire assez resserré, structuré sur le plan économique par la ville. Mais toutes les communautés d’agglomération ont des communes rurales, il n’y a pas d’opposition économique possible entre l’urbain et le rural.
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Jean-Marie Bockel
Justement, avec le souci d’équilibre des territoires, on suppose que la présence d’une agence unifiée peut constituer un avantage. Nous essayons de répondre au mieux aux questions posées par les entreprises. Avec l’ADIRA, il faut que nous apprenions à travailler ensemble. L’un des sujets auxquels je suis confronté et qui me semble important, c’est le fait de poursuivre la diversification de l’offre sur le territoire. Une entreprise veut venir chez nous, pour qu’elle puisse le faire, encore faut-il être en mesure de lui offrir ce dont elle a besoin. Là, l’ADIRA peut jouer un rôle très sûr. Grâce à elle, nous devrions être en mesure de satisfaire tout type de demande. Cette agence unifiée permet une vision d’ensemble qui intervient sur la complémentarité, sur la capacité à valoriser les atouts des uns et des autres. De ce point de vue, pour nous, tout cela s’inscrit en pleine cohérence.
Texte Emmanuel Abela Photos Pascal Bastien
Quelles sont vos attentes concernant l’ADIRA fusionnée ? L’ADIRA est une agence efficace, mais qui devra encore faire ses preuves à l’échelle du territoire alsacien. Elle se fonde sur les expériences du passé, mais sa structure est nouvelle, tant au niveau de son état d’esprit, son organisation que de ses challenges. Nous la souhaitons au contact du terrain. C’est un gros challenge pour l’Alsace qui compte beaucoup de PME nécessitant un accompagnement pour se saisir des enjeux et mobiliser des financements pour développer leurs projets et transformer leurs outils de production, du fait de la révolution numérique. Il en va de leur survie car elles devront innover afin de se projeter dans l’industrie du futur.
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En quoi la fusion de l’ADIRA avec le CAHR renforce-t-elle les initiatives économiques à l’échelle de toute l’Alsace ? Cette fusion est plutôt une réussite. Le fait d’avoir deux agences générait des coûts de structure importants. Les finances des collectivités étant durablement affectées par les baisses de dotations de l’État, l’idée était d’avoir une stratégie commune. Un autre objectif consiste à redéfinir la gouvernance, au moment même où la loi NOTRe ôte la compétence économique aux départements. L’unité de l’Alsace est une réalité pragmatique car aujourd’hui la compétition se situe entre les grandes régions et métropoles d’Europe. L’Alsace, par sa taille et ses deux millions d’habitants, est elle-même métropolitaine. L’objectif est que l’Alsace puisse parler d’une seule voix, mais surtout agir comme un seul homme sur son développement.
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Olivier Becht
Comment la nouvelle grande région peutelle s’appuyer sur l’ADIRA pour mettre en action ses leviers économiques ? Les entreprises peuvent difficilement avoir le même outil à l’échelle du Grand Est. Pour le développement endogène et exogène, le maintien d’un outil spécifique alsacien est souhaitable. Or, pour l’instant il n’y a pas de stratégie économique évidente sur cet espace. De plus, il y a encore une concurrence interne dans la grande région ; le contexte n’est pas le même en Alsace ou en Champagne pour les entreprises qui souhaitent s’y installer. La Lorraine, quant à elle, bénéficie d’aides européennes pour des raisons de reconversion industrielle. Je pense que le Grand Est peut avoir un outil commun en matière de prospection internationale. En tout cas, je plaide pour le maintien d’une agence alsacienne.
Texte Emmanuel Abela
BPCE, Société Anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 155 742 320 euros- Siège social : 50 avenue Pierre Mendes France 75201 Paris Cedex 13 – RCS Paris n°493 455 042 -
Maire de Rixheim, Vice-président de Mulhouse Alsace Agglomération
- Photo : Cormac Hanley.
— Olivier Becht,
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En quoi la fusion entre le CAHR et l’ADIRA favorise-t-elle la position de la com’com des Trois Frontières dans sa relation à ses voisins ? Dans le cadre du passage des Trois Frontières en communauté d’agglomération, il était incontournable d’adhérer à l’ADIRA afin de renforcer nos relations avec nos voisins suisses et allemands, sachant que le développement de notre secteur se fera avec la grande agglomération bâloise. L’ADIRA, qui connaît bien le terrain, nous soutient dans la création d’un service de développement économique propre à la communauté d’agglomération.
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— Alain Girny Président de la Communauté d'agglomération des Trois Frontières
Photo : Stadler / Région Grand Est
— Lilla Merabet Vice-présidente du Conseil Régional de la région Grand Est en charge de l'Innovation et de la Recherche
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constructibles. Le service d’urbanisme y travaille pour que, d’ici 2018-2019, une soixantaine d’hectares soit disponible pour accueillir de nouvelles sociétés. Avec la naissance de la région Grand Est, un espace s’ouvre à vous, même si votre com’com se retrouve géographiquement située la plus au sud et la plus à l’Est… La région Grand Est est là et il va falloir travailler avec, d’où la nécessité de renforcer l’ADIRA pour défendre les intérêts de notre territoire parce que l’Alsace restera toujours l’Alsace.
De tout temps, votre com’com s’est montrée attractive… Oui, les Trois Frontières constituent un espace très actif, grâce aux entreprises suisses qui veulent délocaliser vers la France. Je ne parle pas seulement des grandes entreprises chimiques mais aussi des start-ups et des petites entreprises. Il y a encore beaucoup de travail, notamment en ce qui concerne la disponibilité des terrains qu’il faut rendre
Comment percevez-vous l’action menée par l’ADIRA ? L’ADIRA est devenue au fil du temps une marque reconnue, une structure identifiée dont les équipes sont bien perçues par les acteurs de la vie économique. C’est un outil très intéressant en termes de relations aux entreprises. Si les outils comme l’ADIRA, l’agence d’attractivité, la Région sont là pour le favoriser, le développement économique appartient aux entrepreneurs qui ont de l’audace et qui prennent des risques. Lorsque l’on voit les réussites du territoire – quelle que soit la manière dont on les accompagne –, la création de richesse comme la création d’emplois ne sont ni le fait d’une collectivité ni le fait d’une agence. Il est toujours important de rappeler ce que l’on doit les uns et les autres à des facilitateurs, mais les réussites sont celles d’un écosystème. On suppose que dans cet écosystème, la fusion entre l’ADIRA et le CAHR renforce la présence de l’agence à l’échelle du territoire alsacien ? Je salue la fusion de l’ADIRA et du CAHR. C’est un projet que nous avions encouragé de longue date. Suite à la
Alain Girny Lilla Merabet
loi NOTRe, l’ADIRA se trouve désormais face à un interlocuteur majeur du développement économique, à savoir le Conseil Régional. Aujourd’hui, le chemin est à construire avec l’ensemble des parties prenantes du territoire, agglomérations et départements. Vous avez participé récemment à un after-work sur les femmes entrepreneuses. Un mot sur ces femmes ? Elles ne sont pas toujours les plus visibles, mais nous les retrouvons régulièrement dans les domaines qui relèvent de l’innovation, notamment dans tout ce qui concerne l’alimentaire, le scientifique ou le médical par exemple. Elles trouvent toute leur place dans la contribution à la croissance du territoire, participent à la réflexion commune. Elles portent souvent des projets à la fois novateurs et complexes, menant parallèlement le difficile chemin de conviction des femmes face aux interlocuteurs financiers.
Texte Emmanuel Abela
Quelles compétences attribuez-vous à l’ADIRA ? Les équipes de l’ADIRA sont très au fait des enjeux économiques. Elles connaissent la réalité du terrain. C’est le meilleur gage de succès. Certains salariés ont une expérience directe de l’entreprise, d’autres ont une culture des politiques publiques. Le croisement de ces deux regards apporte une vraie valeur ajoutée.
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— Sylvain Waserman Président de la Communauté de communes Ackerland Conseiller Régional, Président de la Commission Développement Économique
Avec la loi NOTRe, la région devient la collectivité responsable des orientations en matière de développement économique. Quel est le rôle que peut jouer l’ADIRA dans ce dispositif ? Effectivement, la région devient leader sur l’activité économique au travers d’un schéma régional qui sera défini en grande concertation avec l’ensemble des acteurs. L’ADIRA a toute sa place à jouer dans ce dispositif. Pour mettre en œuvre les axes de développement, les réponses devront être spécifiques à chaque territoire. Notre défi aujourd’hui est d’agir avec une stratégie commune qui n’existe pas encore. Ce
Dans quelle mesure l’ADIRA joue-t-elle un rôle de facilitateur ? L’ADIRA a un regard d’expert, dans la mesure où ses collaborateurs ont su tisser des liens de confiance et d’expertise avec les acteurs économiques. Une valeur ajoutée par rapport aux élus qui sont, par définition, généralistes. Les informations et les conseils qu’elle délivre sont fiables et particulièrement importants pour un élu. Avant d’être élu, j’ai été un industriel pendant plus de vingt ans, je mesure d’autant plus l’importance de l’ADIRA.
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— Claude Sturni Président de la Communauté de communes de la Région de Haguenau Député-Maire de Haguenau
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sera le schéma régional “co-construit” qui apportera ces axes stratégiques, sans dogme, avec une vision pragmatique des territoires. C’est un défi passionnant, avec beaucoup d’écueils, alors charge à nous d’être suffisamment responsables pour trouver la meilleure façon de répondre à ces enjeux.
Comment la région Grand Est peut-elle s’appuyer sur l’ADIRA pour mettre en œuvre des leviers économiques ? La nouvelle région est très vaste, il faudra assurer un développement de l’ensemble de la région mais les leviers de développement ne seront pas les mêmes en fonction des territoires. En cette période de transition, une agence n’a de valeur que par ses collaborateurs, leur expertise comme leur expérience.
Quelles sont vos attentes concernant la fusion entre l’ADIRA et le CAHR ? Il faut que l’ADIRA s’organise pour être présente sur tous les secteurs. Vers Haguenau où j’exerce, le secteur industriel est fort, notamment en termes d’emplois. J’attends qu’elle soit présente sur le nord de l’Alsace et pas seulement sur la frontière entre le Bas-Rhin et le Haut-Rhin.
Sylvain Waserman Claude Sturni
Texte Emmanuel Abela
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Attractivité des cadres
Texte Sonia de Araujo Illustrations Laurène Boglio
Sexy Alsace Malgré des atouts indéniables, l’Alsace peine à attirer des cadres d’autres régions françaises ou des profils internationaux, plus séduits par Bordeaux, Lyon et Nantes. Face à ce constat, l’ADIRA a réuni une soixantaine de directeurs de ressources humaines d’entreprises alsaciennes au sein du Club Carrière Alsace. Ensemble, ils planchent sur des solutions concrètes pour combler le déficit de notoriété de la région et recruter de nouveaux talents.
« En Alsace, il fait -40°C toute l’année. » « La région est isolée du reste de la France, refermée sur elle-même. » « Il n’est pas facile de s’y intégrer et, en plus, il faut parler allemand. » Ces idées reçues, aussi caricaturales soient-elles, sont encore ancrées dans l’esprit de beaucoup de Français. « Il y a une réelle distorsion entre l’image que renvoie l’Alsace et la réalité du terrain, beaucoup plus positive », déplore Monique Jung, directrice adjointe de l’ADIRA. Cette image peu flatteuse représente d’ailleurs un frein au recrutement des cadres venant d’autres régions françaises ou de profils internationaux. « Nous avons eu plusieurs retours d’entreprises locales et du monde de la recherche publique confirmant ce manque d’attractivité de la région. Il y avait notamment un poste de directeur de laboratoire qui n’arrivait pas à être pourvu et qui a failli remettre en question l’existence même de la structure », détaille Monique Jung. L’Alsace, pour beaucoup, se résume à sa choucroute, ses cigognes et sa cathédrale, comme le confirme Heiko Höfer, de l’agence strasbourgeoise Transearch international, cabinet spécialisé dans le recrutement des cadres dirigeants. « La région est réputée pour sa qualité de vie. Elle communique très bien sur son image touristique mais pas assez sur son tissu économique dense, sur ses possibilités professionnelles. On y trouve quelques pépites, dans l’artisanat ou dans la construction automobile. Il y a un réel savoir-faire, un dynamisme, qu’il faut valoriser », constate le chercheur de têtes. Et de poursuivre : « Il faut envisager l’Alsace comme une terre d’accueil ouverte à 360°. On peut travailler dans la région mais aussi en Suisse, dans le pays de Bade ou à Stuttgart. » La région, par son positionnement géographique privilégié, est au centre de l’Europe.
Des secteurs plus touchés que d’autres Ces atouts ne semblent pourtant pas suffisants. Strasbourg, septième commune française, métropole européenne et deuxième ville diplomatique de France, n’arrive qu’en douzième position des villes les plus plébiscitées par les cadres franciliens, selon une étude de Cadremploi, parue en 2014. Loin derrière le top 3 : Bordeaux, Lyon et Nantes. Alors même que 51% de ces cadres franciliens se déclarent insatisfaits de leur situation, déplorent le temps passé dans les transports, les problèmes de logement, le coût de la vie, le manque de proximité avec la nature, les difficultés de gestion de leur famille. Des points où l’Alsace a évidemment une carte à jouer. Dans la dernière étude emploi cadre 2016 menée par l’APEC, près d’une entreprise alsacienne sur trois (31%) déclare avoir des difficultés à recruter des cadres, contre une entreprise sur quatre (25%) au niveau national. Certains secteurs et métiers sont plus particulièrement concernés. Dans le commerce, des postes de commercial, responsable/ manager de rayon et de directeur de magasin sont difficiles à pourvoir en raison notamment des prétentions salariales trop élevées des candidats. Dans l’industrie, les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et de la métallurgie peinent à trouver des candidats pour des postes de responsable qualité, d’ingénieur électronique, d’expert câblage. La raison ? Outre l’image du territoire, le manque d’expertise technique, de compétences linguistiques et la rareté même de certains profils dans des domaines pointus. Enfin dans l’industrie, les difficultés se concentrent dans les domaines de l’ingénierie, de la recherche et développement et des activités informatiques (développeur réseau, ingénieur études et développement, chef de projets cliniques, médecin en pharmacovigilance).
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Attractivité des cadres
Ces freins dans le recrutement sont d’autant plus paradoxaux qu’« une fois les candidats installés, ils n’ont plus envie de repartir, c’est ce que nous disent tous les directeurs de ressources humaines », explique Monique Jung. Pour trouver des solutions concrètes à ce déficit de notoriété de l’Alsace, l’ADIRA a décidé fin 2012 de réunir les directeurs de ressources humaines des entreprises alsaciennes intéressées et de créer le Club Carrière Alsace autour de l'Agence d'attractivité de l'Alsace, l'Eurométropole de Strasbourg et les agglomérations de Colmar et Mulhouse. Elle y a associé l’APEC, dont le cœur de métier est l’emploi des cadres. « L’idée du Club est de définir les attentes de chacun, les besoins, les difficultés rencontrées et d’apporter des solutions collectives. » Le club des incorrigibles optimistes Le Club Carrière Alsace compte à ce jour une soixantaine de membres : des managers de site, des responsables ressources humaines, de petites comme de grandes entreprises, privées comme publiques. Air France, Alsapan, Caisse d’Épargne d'Alsace, CNRS, De Dietrich, Groupama, Lilly France, Lohr industrie, Soprema, Würth et bien d’autres sont représentées. La société ADIS (centre de gestion des produits AGIPI), filiale à 100% du groupe Axa, qui compte 300 salariés, a rapidement rejoint le club. « Nous recrutons beaucoup et il est important pour nous de soutenir l’ADIRA et ce Club dans ce projet, d’attirer les cadres dans notre région voire de développer l’activité économique. Il est également intéressant de partager avec les autres membres nos différentes expériences dans le domaine des ressources humaines », déclare Pascale Ayard, responsable des ressources humaines. « Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Le but est d’attirer les meilleurs », abonde Géraldine Andrès, responsable emploi et talents au sein du groupe Schmidt (ex-SALM), qui compte 1 472 collaborateurs. Depuis la création du Club, une quarantaine de réunions de travail réunissant une vingtaine de participants à chaque fois, ont permis de diagnostiquer les freins au recrutement, de dégager des problématiques variables en fonction de l’emplacement des entreprises. « Trois difficultés principales ont été identifiées et pour chacune nous souhaitons apporter des réponses concrètes, précise Monique Jung. Il y a tout d’abord un problème de génération de CV, il n’y en pas assez, et pas assez d’intéressants. La région n’est pas jugée suffisamment attractive et l’emploi du conjoint pose souvent problème. » En effet, « contrairement à ce que l’on croit, la plupart des dirigeants ne sont pas mobiles. Ils sont dans une tranche d’âge où ils ont des enfants, un partenaire de vie. Il faut donc envisager l’ensemble de la famille et pas seulement le cadre dirigeant. Quelles sont les écoles ? Les moyens de transport ? Comment une
région est-elle connectée à l’international ? » Voilà les questions auxquelles il faut répondre, précise le chasseur de têtes Heiko Höfer. Apporter des réponses globales Fruit d’une longue réflexion au sein du Club Carrière Alsace et résultat de ce travail collaboratif, un outil de promotion et d’informations sur l’Alsace vient justement d’être mis en place. Son but ? Redorer l’image de la région, accroître sa visibilité et apporter des réponses pratiques aux futurs candidats. Il prend la forme d’une rubrique détaillée, intitulée « S’installer en Alsace » sur le site de l’Agence de l’Attractivité de l’Alsace (Alsace.com). Elle apporte des informations sur la géographie et l’accessibilité du territoire (2 aéroports internationaux sur son territoire, 2 aéroports internationaux à moins de 2h de route, au cœur du réseau européen de lignes à grande vitesse, au bord de la 1re voie navigable commerciale d’Europe, 300 km d’autoroute sur son territoire), sur ses atouts économiques – l’Alsace, rappelle le site, est la première région de France en termes d’exportation par habitant, la seconde région industrielle de France et la troisième région de France dans le domaine de l’innovation grâce à sa forte concentration de laboratoires et de chercheurs de renommée internationale. Cette rubrique dresse un portrait global de la région, de son cadre de vie, de la gastronomie mais aussi de l’enseignement – de l'école primaire aux études supérieures –, etc. « Nous voulions réunir sur une même plateforme des informations déjà existantes mais de façon éparse sur le web », précise Monique Jung. Un ensemble de renseignements précieux pour une famille qui souhaite s’installer en Alsace. Autre action concrète initiée par l’ADIRA et le Club Carrière Alsace : aider les conjoints à trouver un emploi. Officieusement déjà, de nombreux CV circulaient entre les différents DRH du Club. Mais l’ADIRA a décidé d’aller plus loin. Elle a signé en 2013 une convention avec l’APEC Alsace. « Quand une entreprise alsacienne recrute un cadre de haut niveau, l’APEC propose aux conjoints d’être accompagnés par un conseiller, en amont et en aval, dans ses démarches de recherche d’emploi. Il s’agit d’apporter un argument supplémentaire dans la prise de décision du candidat », explique Nicolas Robinius, consultant relations entreprises à l’APEC Alsace. D’autre part, à la demande du Club Carrière Alsace, un site dédié à l’emploi (emploi. alsace.com), développé par Jobijoba pour l’Agence de l’Attractivité de l’Alsace est en phase test. Il récupère les annonces de l’APEC notamment et permet aux entreprises d’y publier directement leurs offres en quelques clics. « Cet outil sera officiellement lancé en septembre. Il disposera également d’une rubrique CVthèque pour permettre aux conjoints de trouver un job plus rapidement », précise Monique Jung.
Plus les entreprises multiplieront les services aux candidats, moins le risque de refus sera grand. « Il faut lors du recrutement proposer une approche personnalisée. Travailler en amont les préjugés de l’individu en lui faisant découvrir la région par exemple », indique Heiko Höfer. Au sein du groupe Schmidt, par exemple, « on s’organise pour faciliter la vie et l’intégration des nouveaux arrivants. Nous travaillons avec Joëlle Brenner de Transway international pour les aider à trouver un logement, une école. Quand ils arrivent en Alsace, plusieurs logements ont déjà été présélectionnés et ils en visitent une quinzaine dans la journée. Nous souhaitons au maximum leur épargner les problèmes logistiques. Le déménagement est d’ailleurs pris en charge par l’entreprise », précise Géraldine Andrès. Dernier frein au recrutement relevé par le Club Alsace Carrière : l’image même des entreprises. Si la région doit travailler sur sa réputation, les entreprises doivent également améliorer leurs stratégies de recrutement et travailler sur leurs outils de communication. Lors des réunions du Club, plusieurs entreprises ayant développé une marque employeur [concept développé par Didier Pitelet, président de Onthemoon, société de conseil en réputation d’entreprise, qui consiste en une mise en cohérence de toutes les expressions d’une entreprise tant interne (gouvernance, salariés) qu’externe (clients, fournisseurs, candidats…) pour sa performance économique] ont partagé leur expériences : Orange, Mars et le groupe Schmidt. « Le premier réflexe quand on postule à un poste est de taper le nom de groupe sur Google. En tant qu’employeur, il faut être lisible », indique Géraldine Andrès, la responsable
emploi et talents du groupe Schmidt. Son poste a été créé il y a un an et demi. « Notre société passait de la PME locale au groupe international. On avait besoin d’attirer des gens qui peuvent venir du territoire français pour nous accompagner dans notre développement », racontet-elle. Son entreprise a donc travaillé sur son image. « Pour être plus visible et renforcer l’héritage d’Hubert Schmidt le fondateur, nous venons de changer de nom. Salm est devenu Schmidt Groupe, précise-t-elle. Et début mai, nous aurons un beau site Internet corporate pour communiquer auprès de nos futurs candidats, expliquer l’ADN de l’entreprise, ses valeurs. » Le site proposera des témoignages de salariés et de fournisseurs, tous fiers de travailler pour une entreprise qui est en croissance ininterrompue depuis sa création en 1934. Le groupe Schmidt a connu une hausse de 8% de son chiffre d’affaires en 2015 et a recruté 75 nouveaux collaborateurs. Il compte bien poursuivre sur la même voie et s’agrandir en 2016. Comme eux, 11% des entreprises alsaciennes prévoient d’augmenter leur effectif de cadres en 2016, soit 3% de plus que dans l’ensemble de la France. Selon l’APEC, dans le Grand Est, 6 820 à 7 580 recrutements de cadres sont prévus, dont près de 51% en Alsace. — Pour rejoindre le Club Carrière Alsace, contactez Monique Jung, directrice adjointe de l’ADIRA, par mail à monique.jung@adira.com
Ils sont venus, ont vu et sont restés. Trois cadres répondent à notre questionnaire type.
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➀
Quelle image/préjugés aviez-vous de l’Alsace avant de vous y installer (ou de développer votre activité) ?
➁
Zut ! ADIRA Dossier
Correspond-elle à l’expérience que vous en avez aujourd’hui ?
➂
Pourquoi avoir finalement accepté ce poste ou développé votre activité en Alsace ?
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Comment vous et votre famille vous y sentez-vous aujourd’hui ?
Photo : Dorian Rollin
Ingénieur de formation, François Monteil, 56 ans, a racheté SEA, entreprise de tableaux et armoires électriques basée à Benfeld, qui emploie une trentaine de salariés. Marié, trois enfants, originaire d’Île-de-France, il est installé depuis 20 mois en Alsace.
➀ Je suis venu en Alsace une ou deux fois
lorsque j’étais plus jeune. Mais je n’en ai gardé aucun souvenir. Je n’avais aucun préjugé sur la région. J’avais toutefois dans l’esprit que les Alsaciens sont sérieux, travailleurs, disciplinés. Et de bons vivants.
➁ Je n’ai pas été déçu. J’ai été très bien
accueilli. Les Alsaciens sont d’agréables collaborateurs, respectueux, attachés à leur entreprise, à leur région. L’Allemagne n’est pas loin. Il y a d’agréables randonnées à faire dans les Vosges. Reste un inconvénient : le manque de liaisons aériennes depuis l’aéroport de Strasbourg– Entzheim.
➂ J’ai trouvé avec SEA un savoir-faire,
un bel outil industriel, un projet d’entreprise intéressant, un marché, des clients. C’était une belle opportunité. Si toutefois, j’avais eu à chercher une région où m’installer, l’idée ne me serait jamais venue de choisir l’Alsace. Je lui aurais préféré l’Île-de-France ou la région Rhône-Alpes.
➃ Je me sens bien en Alsace.
Pour le moment, mon épouse est restée à Paris. Nous nous retrouvons les weekends. J’étais installé jusqu’à présent à Westhouse – comparé à Paris c’est le choc culturel avec les cloches de l’église qui vous réveillent à 5h du matin –, mais je viens de trouver un appartement à Obernai. Ma femme a pour projet de m’y retrouver une fois à la retraite. Je serai à 15 minutes du bureau, dans une ville animée, avec des commerces, des restaurants, et sans avoir à subir les bouchons autour de Strasbourg. Cela me semble un bon compromis. — SEA 5, rue de l’Europe | Benfeld www.sea.fr
Attractivité des cadres
Photo : Dorian Rollin
Charlène His de la société Raybond, responsable de site à Saint-Louis. Ingénieur diplômée des Arts et métiers (Gadzart) en 2004 et maman de deux garçons. Elle est installée en Alsace depuis 2009.
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➀ Je n’avais pas d’a priori particuliers,
ni positifs, ni négatifs, mais plutôt une méconnaissance de cette région. Au départ, j’ai quitté la région toulousaine pour suivre mon conjoint qui avait accepté un contrat de travail sur la zone de l’aéroport.
➁ Il nous a fallu un peu de temps pour
découvrir et apprécier l’Alsace en profondeur, sa culture, qu’elle soit culinaire, architecturale, culturelle, et aussi un peu de temps pour nous intégrer à la vie du village.
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➂ Après avoir travaillé en Suisse,
j’ai décidé de m’intéresser au tissu économique local, et surtout de m’y investir. Quand j’ai su par le biais du réseau Gadzart que Raybond recherchait un responsable de site, j’ai postulé de suite
Photo : Pascal Bastien
car j’y ai vu l’opportunité extraordinaire d’allier un poste à responsabilité très intéressant avec une vie personnelle équilibrée (je vis à quelques minutes de l’usine), tout en œuvrant pour le développement économique de Saint-Louis.
➃ Aujourd’hui, nous sommes très contents
de vivre ici, nous avons une formidable qualité de vie. L’Alsace est une région très jolie et très riche sur tous les plans, nous apprécions également la proximité avec la Suisse et l’Allemagne, et puis l’aéroport à 10 minutes permet de faire des escapades sympas à 2 ou 3 heures de vol. Les enfants apprennent l’allemand à l’école dès la maternelle, c’est un atout de plus pour leur développement. Malgré d’intéressantes sollicitations professionnelles venant du sud de la France, nous n’envisageons pas de déménager pour le moment, nous souhaitons continuer à nous épanouir ici en Alsace ! — Raybond 2, rue Alexandre Freund | Saint-Louis www.araymond.fr
Originaire d’Alpes Provence, Éric Quémeneur, 52 ans, marié, deux enfants, est depuis septembre 2014 le directeur général adjoint de Transgene, société de biotechnologie (170 salariés), basée au parc d’innovation d’Illkirch-Graffenstaden.
➀ J’avais une image mêlant points positifs
et négatifs. Celle d’une région qui a le goût du travail bien fait, du dialogue social. Mais aussi la vision négative d’un coin de France éloigné des centres d’affaires, des centres de décision et des loisirs classiques : la mer et la montagne. Et évidemment, il y faisait forcément froid, comme dans toute ville au nord de Lyon.
➁ Les préjugés positifs ont été confortés
et j’ai été rassuré sur mes craintes. Pour moi, essayer l’Alsace, c’est l’adopter. Ce n’est pas un coin de France mais le centre de l’Europe. On n’est pas loin de l’Allemagne, de la Suisse, de la Belgique. Cela nous donne plein de nouvelles idées de week-ends. Et depuis mon arrivée, l’hiver a été clément.
➂ Pour l’attrait du poste en lui-même.
Je l’aurais pris même s’il était à pourvoir à l’autre bout du monde. Je savais, en outre, que j’avais en Alsace tous les ingrédients nécessaires à la remobilisation des équipes, des collaborateurs dynamiques, prêts à relever des défis. Et avec mon épouse, nous avions une curiosité partagée pour la région.
➃ J’ai trouvé un bon équilibre entre ma vie
personnelle et professionnelle. Strasbourg est une ville à taille humaine. Je ne passe pas trop de temps dans les transports comme à Paris ou à Marseille. Nous sommes ravis de faire découvrir la région à tous nos amis et à notre famille. On peut aller en montagne, casser la croûte dans une bonne auberge, assister à un spectacle le soir, avec une facilité déconcertante. Sans rien prévoir à l’avance. — Transgene 400, boulevard Gonthier d’Andernach Illkirch-Graffenstaden www.transgene.fr
Un territoire à faire grandir ensemble
Le Dr. Deborah Rathjen est directrice de Bionomics, une entreprise pharmaceutique australienne qui développe des traitements contre le cancer et les maladies du système nerveux. Bionomics a racheté Neurofit puis Prestwick Chemical, deux entreprises implantées à Illkirch.
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➀ Je n’avais pas d’idées reçues.
J’ai été impressionnée par la culture de la collaboration très ancrée dans la région, notamment en travaillant avec le Parc d’innovation d’Illkirch-Graffenstaden. J’ai aimé découvrir la région et faire connaissance avec ses habitants. L’Alsace est une belle région où j’ai pu passer de bons moments avec ma famille et mes amis.
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➁ Strasbourg est une ville délicieuse
et élégante. J’ai adoré explorer les villages alentour durant mes heures de repos. Renforcer nos liens avec ce territoire est le signe que nous apprécions cet environnement de travail que nous avons trouvé très productif.
➂ En 2005, Bionomics a acheté Neurofit,
une entreprise gérant des études de recherche préclinique implantée au Parc d’innovation. Nous avons été attirés par les capacités d’innovation de cette entreprise. L’équipe sur place a énormément contribué au succès de Bionomics. Grâce à Neurofit, nous avons découvert Prestwick Chemical, un prestataire de services dans le domaine de la chimie médicinale également installé au Parc d’innovation. Bionomics a commencé à travailler avec Prestwick en 2009 et quand l’opportunité de la racheter s’est présentée, nous avons été ravis. — Bionomics www.bionomics.com.au
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Dagré Communication | www.dagre.fr | RCS 390 920 411
Attractivité des cadres
Photo : Pascal Bastien
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Performance globale
Texte Marie Bohner Illustrations Laurène Boglio Photo Henri Vogt
La performance de l’entreprise sera globale La performance d’une entreprise est la condition de son développement. La tendance va aujourd’hui à la définition d’une performance « globale », situant la valeur de l’entreprise dans un juste équilibre entre ses performances économiques, environnementales et sociétales. Elle intègre aussi son rapport à l'écosystème local, notamment dans ses processus d'innovation et de développement. En Alsace, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’engager dans une approche globale de la performance – certaines d’entre elles excellent en la matière. Suchard est notamment devenue la société leader en termes de RSE au sein du groupe Mondelez International. Ses résultats ont été primés par une seconde place pour le Prix de l’Usine alimentaire durable en 2014. Ces démarches varient d’une entreprise à l’autre (RSE, développement durable, Lean and Green, etc.) mais ont en commun l’idée que la performance globale n’est pas une recette toute faite. Pour Sébastien Leduc, responsable compétitivité et dynamique des territoires à l’ADIRA, « les actions et outils visant la performance mais qui n’intègrent pas l’homme au cœur des dispositifs, sont à court terme voués à l’échec ». Et pour cause : il a accompagné de nombreuses entreprises dans des démarches de Lean and Green ces dernières années, qui ont abouti à un véritable réseau d’expertise et de recherche. Ces actions, parfois encore en phase expérimentale, ne sont pas un effet de mode ou un acte de communication. La performance globale est le nouveau sens de l’histoire du développement des entreprises. Un développement qui questionne la gouvernance, qui transforme les process et les relations en interne (mais aussi aux clients et aux fournisseurs) et qui part du principe que la performance dépend autant du bien-être des salariés et des enjeux environnementaux que des questions économiques et financières. Ce dossier permet d’explorer la performance globale de l’entreprise made in Alsace.
Performance globale
Performance économique, environnementale et sociétale de l’entreprise (locution en cours de définition et d’expérimentation).
Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) La RSE correspond à la responsabilité d’une entreprise vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement.
Lean & Green Selon l’ADIRA – qui a préconisé cette méthode auprès de plus de 40 entreprises en Alsace de 2010 à 2014 – « la mise en œuvre d’une démarche Lean permet d’accroître très sensiblement la performance de l’entreprise et de générer des gains financiers conséquents par la réduction des gaspillages. La notion de « Green », au sens de la réduction des gaspillages environnementaux, peut être source d’opportunités à même d’augmenter l’efficacité de l’organisation. »
Process Selon le Wiktionnaire, dans le domaine de l’industrie, « ensemble des étapes ou des réglages, secrets ou non, qui permettent le bon fonctionnement d’un procédé industriel ».
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Performance globale
Soprema : le culte de la performance Entreprise familiale forte d’une longue histoire, Soprema est l’un des leaders mondiaux de l’étanchéité, de la couverture, des sous-couches phoniques et de l’isolation. Si la maison-mère est à Strasbourg, le groupe est présent dans plus de 90 pays. La clé de ce succès ? Un investissement continu en R&D pour générer de la performance économique par une approche globale, incluant le développement durable et le bien-être des salariés. Rencontre avec Olivier Weymann, directeur de l’usine de Strasbourg.
Quid du programme « Mutatio » ? Il nous a permis d’accélérer les recherches de nouveaux produits, comme le Mammouth Neo, une membrane à 70% bio-sourcée avec des huiles végétales qui est déjà dans le commerce.
Le slogan de Soprema est « Durablement ». Qu’est-ce que cela signifie ? Soprema est une entreprise familiale, cela assure une forme de pérennité et la volonté que les gens se sentent bien dans leur travail.
En dehors de l’Université de Strasbourg, est-ce que vous travaillez avec d’autres acteurs du territoire en termes d’innovation ? Nous travaillons avec l’INSA, l’Ecole de Chimie de Strasbourg, et bien d’autres. Nous développons doucement des partenariats avec des start-ups en R&D. C’est un sujet important, sur lequel nous travaillons avec l’ADIRA.
En quoi le développement durable est-il à la fois un objectif et un facteur de performance ? Nos produits commencent à être bio-sourcés, mais il faut les faire accepter par le marché et suivre les évolutions règlementaires. Il y a des paradoxes : beaucoup de matières recyclées sont plus chères que des matières vierges, dont le marché s’est écroulé depuis 2 ans. Or nous ne pouvons survivre sans gagner de l’argent. Nous entrons donc par l’angle de la performance, ensuite tout le monde réfléchit en interne — des opérateurs au président —, sur le développement durable des produits. Nous avons le culte de la performance. Comment résout-on ce paradoxe ? Notre démarche est continue, faite de vision et de progrès. Les mêmes problèmes se posent dans l’automobile : ils travaillent sur des moteurs thermiques, des moteurs hybrides, des piles à hydrogène... Il faut anticiper en permanence. C’est donc la diversité des produits qui permet d’affronter cette situation ? Nous avons des produits 100% pétro-sourcés, d’autres partiellement bio-sourcés, et enfin des 100% bio-sourcés. Ces derniers sont pour l’instant des bêtes de laboratoire. Ce sont des concepts pour voir comment réagissent les clients et analyser la pérennité des ressources.
Comment les relations avec l’Université de Strasbourg font-elles avancer l’innovation ? Un grand nombre d’universitaires sont présents dans nos départements R&D. Nous finançons des doctorats, avec un objectif gagnant-gagnant. Cela donne des débouchés industriels à l’Université.
Vous parliez du bien-être de vos salariés. Comment le matérialisez-vous ? Nous tenons compte des besoins des salariés. Prenons l’exemple du bus CTS qui s’arrête devant l’usine : cela fait plus de 2 ans que nous œuvrons pour obtenir plus de rotations et des horaires adaptés pour permettre à nos salariés et aux étudiants d’avoir accès au site facilement. Le dialogue avec les salariés est possible car il y a peu de niveaux hiérarchiques, les portes sont toujours ouvertes. Avez-vous appliqué les principes du Lean & Green dans vos usines ? J’y ai participé il y a quelques années avec Sébastien [Leduc, de l’ADIRA, ndlr]. Cela nous a fait progresser sur le site de Strasbourg. Ce qui nous plaisait dans la partie Green, c’était de faire passer des messages de développement durable au personnel en les reliant à la performance. Nous démarrons maintenant une opération -10% de déchets sur notre site pour les déchets industriels banals, avec des objectifs chiffrés.
Le fait d’amener les matières premières par voix fluviale contribue à votre préoccupation environnementale ? Bien sûr, mais nous n’avions pas le choix : le problème était économique. Nous avons réduit de près de 40% notre empreinte carbone. Nous sommes contents de générer moins de nuisances, pour nous et pour l’Eurométropole.
La culture de Soprema c’est le sérieux et la rigueur, mais aussi susciter des émulations en interne. Ce que souhaite notre président, c’est que chacun soit un peu son propre chef d’entreprise. Il tient à cette liberté. L’inconvénient potentiel du Lean appliqué de façon rigoureuse, c’est de créer des boîtes. Mais plus l’entreprise est grosse, plus vous êtes obligé d’avoir des outils proches du Lean.
Vous n’êtes pas allés vers le Lean Manufacturing [Lean adapté à la manufacture dans les lignes de production], pourquoi ? Nous faisons des choses qui sont proches, sans employer ce vocabulaire. Pour avoir visité pas mal d’entreprises qui utilisent le Lean, je crois que Soprema est une entreprise qui va vite : certains changements pourraient être des freins. Je ne veux pas casser la dynamique et perturber les gens avec un vocabulaire ampoulé qui n’est pas dans la culture de la maison.
L’entreprise libérée, ça vous parle chez Soprema ? Je me méfie des mots à la mode. La performance se gagne sur le terrain, dans l’usine. Les gens libérés sont ceux qui sont capables de vous répondre « non » quand vous demandez si ça va et ceux qui sont capables de demander pourquoi ça ne va pas. Cela dépend du manager. Soprema est certainement une entreprise libérée, mais sans naïveté, à sa façon.
Le fait d’être une entreprise familiale aide à fabriquer cette culture propre à l’entreprise ? Oui, il y a d’ailleurs très peu d’entreprises familiales qui pratiquent le Lean. Le Lean est brutal et militaire au départ, même si des éléments viennent arrondir les angles.
Est-ce que vous avez une politique d’emploi destinée aux séniors ? Non, mais aucun frein non plus. Un responsable maintenance et travaux neufs qui était jeune, est parti : nous avons engagé une personne de 56 ans. C’était un choix, à cause de son expérience. Dans les ventes, nous avons embauché un sénior parce qu’il connaissait
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Bienvenue au Club 3D de l’ADIRA un marché spécifique. Nous prenons des gens de tous horizons et de toutes compétences, en partant des besoins quels que soient leurs origines ou leur profil.
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Performance globale
En tant que manager, quelles sont vos sources d’inspiration ? À mon sens il faut être ouvert d’esprit et encourager la pluridisciplinarité. Accepter de se tromper et être humble au quotidien. C’est peut-être utopiste, mais je pense qu’il faut accorder autant de crédit à un ouvrier qu’à un cadre : il y a des idées intelligentes qui peuvent venir du terrain. Est-ce que la performance globale d’une entreprise est importante pour les clients ? Indirectement oui, mais j’ai envie de répondre non. Le client veut le bon produit au bon prix. C’est la réalité économique. Certains clients vont faire attention aux certifications. Nous vendons des produits pérennes, performants, respectueux des normes écologiques : une garantie de qualité par la marque, qui implique un haut degré d’exigence de la part des clients. Notre objectif serait que le client se dise : « J’ai acheté du Soprema, c’est une garantie de performance environnementale. » — Soprema 14, rue de Saint-Nazaire Strasbourg 03 88 79 84 00 www.soprema.fr
Le plan Industrie du futur fixé par le gouvernement compte quatre priorités pour le premier semestre 2016, dont la fabrication additive, autrement dit l’impression 3D. L’ADIRA réunit depuis 2014 plus de 20 entrepreneurs pour échanger autour des enjeux — possiblement révolutionnaires —, de l’impression 3D dans la production industrielle. Comprendre, anticiper, se former : la fabrication additive est un outil majeur capable de modifier non seulement les process mais aussi les modèles industriels sur les territoires. Ce processus de fabrication, s’il présente encore quelques inconvénients, possède d’ores et déjà de nombreux avantages pour améliorer la performance des process de production : prototypages rapides, réalisations facilitées de formes complexes, économie de matière, fabrication à proximité des lieux de production, réparation de pièces, allègement des chaînes logistiques. Déjà présente dans des domaines tels que l’aéronautique et la santé, l’impression 3D n’est pas réservée aux industries de pointe. Mutualisations, échanges de pratiques, recherche et développement : participer au Club 3D sur le territoire alsacien, c’est penser le devenir de son entreprise. — www.adira.com
Moins de Lean, plus de performance globale pour la santé au travail
Didier Raffin est professeur associé de psychologie au travail à la l’Université de Strasbourg. Il est aussi consultant. Pour lui l’idée de la performance globale de l’entreprise, cette façon « d’intégrer la santé et le bien-être au travail dans les critères de la performance plutôt que de les opposer » est aussi nouvelle que rare en France pour l’instant. Il dénonce certains effets pervers du Lean qui s’apparenterait à un retour au taylorisme, et dont certaines entreprises sont en train de revenir : « Parfois le Lean consiste à simplifier, focaliser les individus sur des micro-tâches en réduisant leur vision d’ensemble de la chaîne,
il les sédentarise et les spécialise sur des tâches répétitives. » S’il cite beaucoup le Canada en exemple par rapport aux entreprises françaises, il affirme néanmoins que « certaines entreprises font des choses intéressantes : arrêt des entretiens individuels basés sur le quantitatif, davantage de transparence et d’autonomie... On arrête le fantasme de vouloir contrôler le travail à tout prix. Le contrôle développe le mensonge au travail : on est très loin alors de l’entreprise libérée ! »
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Performance globale
Développer les usines alsaciennes du futur ensemble La Région a lancé un plan autour de l’usine du futur : numérique, flexible, économe en énergie et centrée sur l’Homme. L’idée est de créer des synergies à travers un groupe de travail, auquel l’ADIRA prend part, pour assurer la création d’un environnement de développement favorable entre plusieurs acteurs du territoire : des usines « pilote » qui ont déjà commencé à s’impliquer dans des changements de process, des entreprises intéressées par le concept, des apporteurs de solutions technologiques tels que les start-ups et les centres de recherche appliquée. Forte de cette dynamique, la Région souhaite créer un « Alsace Business Act » entre ces différents acteurs, pour permettre plus d’innovation mais aussi la modélisation de process locaux pour les exporter, qui sait, vers des marchés internationaux. Le défi est de taille, mais la présence de nombreuses PME innovantes et de certains leaders industriels sur le territoire permet d’envisager toutes sortes d’aventures.
L’exemple Hager
Un modèle d'innovation
Créée en 1955, l’entreprise familiale Hager reste fidèle à l’esprit terrien de ses fondateurs ainsi qu’à son identité franco-allemande. Aujourd’hui parmi les leaders mondiaux de la distribution électrique modulaire, Hager affiche des ambitions fortes en termes de chiffre d’affaires, de nombre d’employés dans le monde, mais aussi en terme d’innovation domotique – en veillant à la cohérence entre les objectifs et la façon de les atteindre. Un bel exemple de performance globale. Isaac Getz a popularisé les principes de « l’entreprise libérée » depuis 2009. Pour autant et malgré une forte médiatisation, il semble que dans les faits l’on soit encore loin de ce que certains qualifient d’utopie. Il n’en reste pas moins que, pour beaucoup de dirigeants, mais aussi pour les salariés et dans la loi française, la question du bien-être au travail est devenue centrale dans l’évaluation de la performance globale de l’entreprise. C’est ainsi que, sans en faire ses gros titres, l’entreprise Hager expérimente certains principes de l’entreprise libérée dans certaines de ses usines d’Obernai depuis 2014/2015. Il s’agit bien d’expérimenter. Daniel Hager dit que ce sont ses erreurs qui lui ont le plus appris [voir entretien avec Daniel Hager page 147]. Rien n’est acquis d’avance dans ce processus de « libération » de l’entreprise, pas même la méthode qui doit être élaborée de façon horizontale par les collaborateurs de chacune des usines. Par différents programmes, les salariés de Hager sont fortement encouragés à participer à ce mouvement. Mathieu Heinz, responsable ressources humaines chez Hager, déclarait en juillet 2015 : « Nous n’en voudrons pas aux collaborateurs de se tromper, par contre, nous n’accepterons pas que personne ne se lance... » Participation des salariés à l’organisation de leurs lignes de production, responsabilisation, encouragement à l’innovation et au dialogue social : ces méthodes ont pour but affiché une meilleure performance de l’entreprise. Chaque usine d’Obernai a défini et nommé son propre programme d’expérimentation : dans l’Usine 3 il s’intitule « Bien-être au travail » dans l’Usine 2 « COMPASS ». Un mot qui se décline en 7 thèmes autour desquels s’organise le management participatif : clients, organisation, motivation, participation, autonomie, satisfaction, standards. Des réunions et des heures de travail sont dédiées à la recherche de solutions communes,
L'école d'outillage de Hager
et ce sont les opérationnels qui ont la responsabilité de les mettre en pratique. L’idée n’est pas nouvelle pour Hager, qui avait déjà mis en place depuis plus de 7 ans un système de « cartes à idées » et de points d’équipes réguliers, entre opérationnels, pour juger à la fois de la performance et du moral des troupes. Une cellule Ergonomie a été créée en 2005 afin d’innover en permanence pour éviter les troubles musculo-squelettiques et autres problèmes de santé au travail. La formation a une place essentielle dans la façon dont Hager fait coïncider adaptation aux usines du futur et valorisation des connaissances des salariés. Depuis 2011, Hager organise des Innovation Days qui concernent tous ses salariés dans une trentaine de pays. Les meilleures idées des collaborateurs sont ainsi reconnues publiquement et mises en application. Les projets comme « COMPASS » sont pour l’instant en phase pilote : il est donc difficile de déterminer à quel point ils contribuent à la performance globale de l’entreprise Hager. Cependant, à en juger par les perspectives de croissance du groupe et l’investissement financier qu’il fait dans cette démarche, il semble évident que ces méthodes sont loin d’être saugrenues. — Hager 132, boulevard de l’Europe Obernai www.hager.fr
Emmanuel Laubriat est depuis peu vice-président executive business development chez BeAM, — Be Additive Manufacturing —, et co-fondateur. BeAM est le premier constructeur européen de machines de fabrication additive par dépôt de poudre métallique. Cette jeune start-up pratique l’open-innovation. « L’open-innovation, c’est chercher à faire du co-développement en partageant des savoir-faire qui jusque là étaient des propriétés privées. Il s’agit de s’ouvrir en cherchant une forme de propriété émergente. Créer de la valeur dans des domaines qui ne sont pas concurrentiels, et participer d’une autre façon à la rentabilité économique des brevets. » Pour créer ce type d’échanges BeAM se connecte à des « partenaires Alpha ». « Nous les choisissons pour leurs domaines d’excellence. Nous allons aussi voir nos clients-cibles, et les laboratoires avec lesquels ils ont l’habitude de travailler. » Trop souvent, les rapports entre start-ups et grands comptes restent complexes. Emmanuel Laubriat l’explique par le peu d’entreprises de taille intermédiaire en France, ce qui nuit à la communication. « Il y a aussi un problème de timing : le court, le moyen et le long terme ne veulent pas dire la même chose pour un grand compte et une start-up. Cette incompréhension peut être léthale pour une start-up qui aurait trop misé sur la capacité d’un grand compte à l’accompagner dans son développement. » Mais il y a des raisons d’être optimiste : « Le numérique a montré que d’une startup pouvait naître une technologie anéantissant des business géants. Les grands comptes s’aperçoivent qu’il faut sourcer les nouvelles technologies pour rester compétitifs : créer des divisions qui savent travailler avec les start-ups. La plupart ont maintenant des cellules open-innovation et hébergent des sociétés spin-off. » Un petit message pour les start-ups : « Au-delà des instituts de recherche, la meilleure collaboration est avec ses clients, parce que seuls ceux-ci pourront aider à bien définir le produit qui correspond à leurs attentes. » — BeAm 80, parc d’innovation, rue Tobias Stimmer |Illkirch-Graffenstaden www.beam-machines.fr
Le sacre Hermé Récemment entré au Musée Grévin et dans les pages du Larousse, cet entrepreneur originaire de Colmar a fait de sa marque éponyme un empire qui s’exporte dans le monde entier. L’essentiel de sa production est fabriquée depuis sa manufacture près de Mulhouse mais les créations de ce génie du sucre sont conçues dans son atelier au cœur de Paris où nous l'avons rencontré.
« Cette qualité d’accompa-
gnement de
l’ADIRA a été
déterminante dans le choix d’installer
la manufacture en Alsace. »
Zut ! ADIRA Rencontre
Pierre Hermé
Texte Caroline Lévy
Comment s’est déroulée cette enfance colmarienne avant votre départ pour la capitale ? Vous savez, il n’y avait pas de séparation entre le travail et la vie de famille. Pour voir mes parents, je devais rester avec eux à la boulangerie. Nous avions un verger et je me souviens que j’allais cueillir les fruits pour en faire des tartes. Dans l’ordre : groseilles, quetsches, mirabelles, cerises ! Votre première expérience [en dehors de l’entreprise familiale] chez Lenôtre, marque le début de votre carrière. Ce fut un apprentissage formidable, puisque c’est là-bas que j’ai appris la qualité et le souci du détail. Cette expérience a posé les bases de mon métier, sur lesquelles je m’appuie encore aujourd’hui.
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Votre père et grand-père étaient boulangers à Colmar. Est-ce cet héritage familial qui a conditionné votre vocation ? Mon père a forcément inconsciemment influencé ma volonté de devenir pâtissier. Dès l’âge de 9 ans, je savais que je voulais faire ce métier ! Je devais commencer mon apprentissage dans une pâtisserie à Ribeauvillé, mon père a répondu à une annonce parue dans les DNA pour un apprentissage chez Lenôtre. J’avais 14 ans à l’époque et mes parents m’ont accompagné à Paris pour m’y présenter.
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Zut ! ADIRA Rencontre
Pierre Hermé
Votre associé Charles Znaty affirme que vos origines alsaciennes influencent vos créations. Elles sont d’ailleurs toujours mentionnées dans vos interviews. À quel point sont-elles présentes ? C’est une influence parmi d’autres ! Il y a forcément une espèce d’atavisme familial aux produits de l’Alsace et plus généralement au goût de l’Alsace : le kouglopf, le stollen, la tarte aux quetsches, qui sont profondément marqués Alsace et qui font partie de mes repères. Dans mon travail de création, les influences sont nombreuses, il y a souvent des ingrédients qui viennent d’Alsace, mais aussi du Japon, d’Italie, d’Espagne, etc. Pourtant vous avez décidé d’y installer la manufacture Pierre Hermé ? Oui, elle est installée depuis 2008 à Wittenheim, près de Mulhouse. Généralement la question qui suit est « Pourquoi l’Alsace ? ». La réponse me paraît évidente ! En fait, j’aurais pu l’installer à Paris. Mais je gardais en tête l’éventualité de venir en Alsace. Je me suis alors rapproché de Bernard Kuentz de la Maison de l’Alsace à Paris en lui demandant s’il existait des subventions pour faciliter des installations dans la région. Il m’a rapidement mis en relation avec des interlocuteurs de l’ADIRA que j’ai rencontrés à Paris, puis en Alsace. Plusieurs sites m’ont été proposés, dont celui où nous sommes encore aujourd’hui et que nous avons transformé en chocolaterie et pâtisserie.
Une production que vous exportez dans le monde entier ? Dans douze pays exactement ! Comme vos confitures réalisées en collaboration avec votre « sœur spirituelle » Christine Ferber à Niedermorschwihr ? Elle est bien plus qu’une amie en effet ! C’est elle qui fabrique toutes nos confitures, de sa propre gamme ou à façon, signées Christine Ferber pour Pierre Hermé.
Photo : Stéphane de Bourgies
« Une recette
Comment se sont passés l'implantation et votre retour dans la région ? Hubert Hassler du CAHR [aujourd’hui à la retraire, ndlr] nous a accompagnés dans ce projet d’installation et nous a épaulés à 200%. Il nous a aidés à choisir les entreprises les plus fiables avec lesquelles collaborer localement. Un interlocuteur précieux qui a pu nous guider sur le tissu économique local. Une bienveillance aussi grâce à ses visites fréquentes pour s’assurer que notre implantation se déroulait bien. Cette qualité d’accompagnement a été déterminante dans le choix d’installer la manufacture en Alsace.
ce n’est pas
quelque chose de figé, même
si c’est quelque
chose d’établi ! »
Quelle est la fonction de cette manufacture au sein de la Maison Pierre Hermé ? Nous y fabriquons les chocolats, cakes et macarons Pierre Hermé. Dirigée par Colette Pétremant, cette manufacture concentre entre 60 et 70 pâtissiers dont 60% sont originaires de la région. Cet engagement local ne s’arrête pas là puisque nous travaillons avec plusieurs fournisseurs aux alentours : Alsace Lait, la Coopérative des Boulangers de Colmar [son père en a été le président, ndlr], plusieurs entreprises dans le domaine de la réfrigération, etc.
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Zut ! ADIRA Rencontre
Pierre Hermé
Vous avez révolutionné le monde de la pâtisserie en imposant le sucre comme condiment et en réduisant la dimension décorative de vos créations. Comment arrivez-vous à mettre en œuvre votre signature à distance et faire en sorte que vos recettes soient parfaitement respectées ? Vous vous trouvez ici à l’atelier de création de la Maison Pierre Hermé. C’est ici, avec quatre chefs pâtissiers, que nous élaborons les recettes. D’abord je les dessine et rédige seul [cf. illustration de l’Ispahan, ndlr], puis on les teste, les modifie et les fait évoluer. Ensuite, une fois définies, ces recettes donnent lieu à une écriture très précise transmise à la manufacture grâce aux chefs pâtissiers de l’atelier qui accompagnent l’équipe alsacienne [il sort des recettes raturées et dessins de ses dossiers, ndlr]. Le mode opératoire doit être le même pour tous et garantir des recettes identiques au gramme près ! Tout est donc extrêmement charté ! Exactement ! Mais ces recettes-là sont mises à l’épreuve de la production, dont on récupère par la suite les informations. Certains modes opératoires nécessitent d’être changés pour les rendre plus efficaces dans la fabrication. Une recette ce n’est pas quelque chose de figé, même si c’est quelque chose d’établi. Revenons sur votre parcours. On connaît votre passage chez Lenôtre et Fauchon. En revanche beaucoup moins celui chez Ladurée ! Après 11 ans de collaboration avec Fauchon, j’ai décidé de monter ma propre entreprise. Je me suis alors associé à Charles Znaty, avec la volonté de créer une marque de luxe dans le domaine de la pâtisserie. Et comme nous avions à l’époque autant d’argent l’un que l’autre, c’est-à-dire pas grand-chose, nous avons financé notre développement par des activités de conseil. Notre premier client fut Ladurée !
PH : Des chiffres en deux lettres ! — Novembre 1961 Naissance de Pierre Hermé à Colmar
— 1975
Apprenti chez Lenôtre à 14 ans
— 1986 -> 1996
Chef-pâtissier de la Maison Fauchon
— 1997
Création de la marque Pierre Hermé Paris avec son associé Charles Znaty
— 1998
Ouverture de la première boutique à Tokyo
— 2001
Ouverture de la première boutique en France, rue Bonaparte à Paris, suivie en 2004 de celle rue Vaugirard
— 2005
Ouverture du conceptstore Pierre Hermé à Tokyo
— 2008
Création de la manufacture Pierre Hermé sur 2 400m2 à Wittenheim
— 2010
Installation de la Maison Pierre Hermé rue Fortuny à Paris, l’atelier de création du pâtissier
— 2016
47 points de vente en Europe, Asie (dont 15 au Japon) et Moyen-Orient
DR
Quelles ont été vos missions chez celui qui deviendra plus tard votre futur concurrent ? Mon intervention chez Ladurée a consisté à établir un savoir-faire détenu par l’humain en le formalisant. En somme, faire passer une petite pâtisserie du quartier de La Madeleine, connue mondialement pour ses macarons, en une marque de luxe. Je me suis occupé de la charte graphique et du packaging jusqu’aux ouvertures sur les Champs-Élysées et dans les magasins Printemps. Et tout ça en deux ans ! Une collaboration qui vous a d’ailleurs empêché de vous installer en France durant plusieurs années ? Effectivement, nous avions un engagement moral de ne pas nous établir à Paris, ce qui ne nous interdisait pas de le faire à l’étranger ! Le hasard des rencontres a fait que nous avons commencé par le Japon, qui possède d’ailleurs une excellente culture de la pâtisserie occidentale. Nous possédons 15 points de vente au Japon, soit autant qu’en France ! Quelles ont été les difficultés de développement à l’international ? Nos ouvertures en France ! Aucune banque ne croyait en notre projet de pâtisserie de luxe. Finalement la première boutique parisienne a fini par ouvrir en août 2001. Avec le macaron et le chocolat au cœur de vos activités ? Ce choix n’est pas un hasard. C’est quand même plus facile de dupliquer des enseignes de macarons et de chocolats que des
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Zut ! ADIRA Rencontre
Pierre Hermé
enseignes de pâtisseries fraîches, comme celles rue Bonaparte ou rue Vaugirard. C’est l’ouverture de la manufacture en Alsace en 2008 qui a d’ailleurs permis de nous développer ainsi. Avec un seul endroit de production où l’on peut contrôler la qualité des produits destinés à l’export. Pouvons-nous vous croiser en Alsace prochainement ? Je reviens environ une fois par mois, mais d’après ma mère je ne viens pas assez souvent ! J’y suis venu le week-end dernier [tout début mars, ndlr] et j’en ai d’ailleurs profité pour visiter la magnifique extension du Musée Unterlinden à Colmar réalisée par les architectes bâlois Herzog et De Meuron. Je suis aussi retourné voir pour la 1 000e fois le Retable d’Issenheim, qui constitue pour moi une merveille de l’humanité ! Manufacture Pierre Hermé 1, rue Pagnol Wittenheim www.pierreherme.com
Shopping
Costume en lainage infroissable A suit To Travel In, chemise, cravate et sac business, le tout Paul Smith chez Algorithme La Loggia, Ă Strasbourg
Du beau boulot
Ultra connectés, les néo-bureaux sont colorés, poétiques, ergonomiques, avant-gardistes et conviviaux.
Connexions
Adulés par les architectes et les amateurs de design, deux systèmes d’aménagement aux pièces de jonction surdouées.
Le cube de VITRA Grâce à ADN, un élément d’assemblage en forme de cube, l’ensemble WorKit dessiné en 2008 par le designer plasticien Arik Levy pour Vitra peut se modifier et s’adapter à tout moment et en toute simplicité à de nouveaux besoins, qu’il s’agisse d’une extension, d’un réaménagement ou d’une réduction de la configuration. D’un design simple, rationnel et polyvalent, ce système de bureau modulaire au rapport qualité/prix attractif est une pépite pour les entreprises en phase de création. Vitra - www.vitra.com Disponible chez Quartz Design — www.quartz-design.fr
Minimaliste Chaises Kinesit et bureau Cross, design Lievore Altherr Molina, Arper chez decoburo — www.decoburo-store.com
Techno pop
Des sièges de couleur pour twister des bureaux trop neutres.
La boule d’USM
Futuriste Siège de bureau Sayl, design Yves Béhar, Herman Miller chez 197Design — www.197design.fr
Iconique Fauteuil Aluminium Chair, design Charles & Ray Eames, Vitra chez Quartz Design/Kartell
Contemporain Fauteuil About A Chair, design Hee Welling, Hay chez Quartz Design
Avant-gardiste Chaise et table Spoon, design Antonio Citterio, Kartell chez Quartz/Kartell — www.quartz-design.fr
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Néo-bureaux
Par Myriam Commot-Delon
Le système de rangement modulaire USM Haller s’articule autour d’une sphère en acier chromé percée de six trous. Une bille tête chercheuse qui a révolutionné le mobilier de bureau lors de sa création en 1965 par l’architecte suisse Fritz Haller. Le principe ? Les boules de connexion permettent de relier entre eux des tubes d’assemblages encadrant des plaques d’habillage à choisir parmi 14 coloris et différents matériaux.
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USM Haller -www.usm.com Disponible chez decoburo store USM — www.decoburo-store.com
Néo-bureaux
Strasbourg – Mulhouse
Partenariats Art, Design& Entreprises
OVNI
Abri à tweets
Mais comment abolir la contrainte de l’espace ? La réponse du designer Michiel Van Der Kley n’est pas banale. S’inspirant d’une noix de coco, il a élaboré une station de travail ne révélant sa fonction qu’une fois ouverte. Une proposition originale et rétro-futuriste qui trouvera aussi bien sa place dans un open space de start-up qu’une agence de créatifs !
Avec son dessin poétique qui s’inspire de celui d’un abri hivernal pour petits oiseaux avec un toit à double pente, ce pupitre original est à la fois une station de travail pour tablettes et un poste de recharge électrique.
Station de travail Globus, design Michiel Van Der Kley pour Artifort. — www.artifort.com
Station de travail Tweet, en acier laqué noir et frêne massif teinté noir, en vente à Strasbourg chez Ligne Roset x Elastabil, autres points de vente en Alsace sur : — www.ligneroset.fr
Pour la beauté du geste L’utilisation quotidienne des tablettes, ordinateurs portables et smartphones a définitivement changé nos comportements et nos postures de travail. Les conséquences ? Souvent installés sur des sièges inadaptés, leur usage génère inconfort et douleurs. La réflexion ? C’est en observant ce changement d’attitude que Steelcase a identifié 9 nouvelles postures en lançant une étude globale dans 11 pays auprès de 2 000 utilisateurs. Le résultat ? Le fauteuil Geisture, une véritable interface entre le corps humain et les nouvelles technologies. L’actu ? Désormais doté d’une têtière, Geisture Headrest, s’inspire des mouvements de la tête et du cou pour offrir encore plus de confort. Disponible à la vente à partir du 23/05/16. — www.steelcase.com
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Néo-bureaux
Recherches et savoirfaire La HEAR engage ses étudiants dans des collaborations étroites avec des entreprises régionales, issues de l’économie créative et du monde industriel. En 2015-2016 : Les Cafés Sati, Corderie Meyer-Sansbœuf, DNA, Les Eurockéennes, cinémas UGC, Lana papiers, Senfa, Varicor, Verallia, etc. Nathalie Rolling Chargée de mission économie créative nathalie.rolling@hear.fr Laurent Doucelance Responsable Communication laurent.doucelance@hear.fr
www.hear.fr + 33 (0)3 69 06 37 77
C A N A L I* SA N TO N I CANADA GOOSE VA N L A A C K* G R A N SA SSO C U IR G M S HEN RY C O TTO N ’ S C O R N EL IA N I* HA C KETT TR A M A R O SSA
Photographie(extrait) © HEAR – Pascal Bichain | Les futurs designers textiles explorent et questionnent les processus de fabrication de cordes sur des tresseuses industrielles de la corderie Meyer-Sansboeuf (Guebwiller) et ouvrent de nouveaux champs à la création contemporaine.
LBM 24, rue du Vieux Marché aux Grains St rasbourg / 03 88 75 54 88 sarl- t inhoe@orange.fr *Po s s ib ilit é d e p r is e d e m esure
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Nouvelle Gamme BMW Hybride Rechargeable
Une pause KitKat ?
Photo | Preview Imagemaker - www.preview-tm.fr
Pour être encore plus performants, pourquoi ne pas se rebooter et décompresser dans un espace lounge cool et informel ?
Longiligne, svelte et innovant, le poêle à bois Mikado de Richard Le Droff offre une vision verticale du feu. Adossable, il n’a besoin d’aucune distance minimale de sécurité pour être installé et peut être posé directement sur le mur. — www.richardledroff.com
Tabouret Petstools Fin design Hanna Ernsting Petite Friture
Fauteuil balançoire Me & U design Busk + Hertzog Softline — www.softline.dk
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Pouf indoor et outdoo Buggle-up avec sangles ajustables Fatboy chez Quartz Design — www.quartz-design.fr
Néo-bureaux
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Le plaisir de conduire
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NOUVELLE BMW 225xe ACTIVE TOURER. LE PREMIER MONOSPACE HYBRIDE RECHARGEABLE.
NOUVELLE BMW X5 xDRIVE40e. LE SUV PREMIUM HYBRIDE RECHARGEABLE.
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LA NOUVELLE GÉNÉRATION HYBRIDE SELON BMW. LA NOUVELLE GÉNÉRATION HYBRIDE SELON BMW.
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Le plaisir de conduire
Précurseur d’une nouvelle vision de la mobilité durable avec la révolutionnaire BMW i8, BMW vous propose aujourd’hui une nouvelle génération de modèles Hybrides s’inspirant du meilleur des technologies BMW i. Synthèse idéale entre usage électrique et thermique, cette nouvelle gamme ne fait aucun compromis entre efficience et performance : déplacements en 100 % électrique pour les trajets urbains et périurbains du quotidien*, etnouvelle motorisation optimisée pouravec les longs trajets. Précurseur d’une visionessence de la mobilité durable la révolutionnaire BMW i8, BMW vous propose aujourd’hui une nouvelle génération de modèles Hybrides s’inspirant du meilleur des technologies BMW i. Synthèse idéale entre usage électrique et thermique, cette nouvelle gamme ne fait aucun compromis entre efficience et performance : déplacements en 100 % électrique pour les trajets urbains et périurbains du quotidien*, et motorisation essence optimisée pour les longs trajets.
CONCESSION TEST Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx JMS AUTOMOBILE xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx CONCESSION TEST COLMAR – MULHOUSE STRASBOURG – HAGUENAU – OBERNAI Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
* Autonomie 100 % électrique jusqu’à 30 km (BMW X5 xDrive40e) ou 40 km (BMW 225xe Active Tourer et BMW 330e Berline), et jusqu’à 120 km/h (BMW X5 xDrive40e), 125 km/h (BMW 330e Berline) ou 130 km/h (BMW 225xe Active Tourer). dépend de différents facteurs, notamment styleSérie de conduite, conditions :de roulage et de la température. en cycle mixte Équipements de série ou en option selon L’autonomie versions. Consommations en cycle mixte des Nouvellesdu BMW 7 Berlinedes et Limousine 4,5 à 8,5 l/100 km. CO2 : 119 Consommations à 197 g/km des Nouvelles 225xe Active 330e BMW xDrive40e BMW : 1,9 à 3,4 l/100 km. : 11 à 15,4 kWh/100 km. CO2 : 44 à 78 g/km selon la selon la normeBMW européenne NEDC.Tourer, BMWBMW France, S.A.Berline, au capital de X5 2 805 000 € -et 722 000i8965 RCS Versailles - 3 Consommation avenue Ampère,électrique 78180 Montigny-le-Bretonneux. norme européenne NEDC. BMW France, S.A. au capital de 2 805 000 € - 722 000 965 RCS Versailles - 3 avenue Ampère, 78180 Montigny-le-Bretonneux.
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Up to date Concilier sport et travail ? Des collabs sportives hautement désirables pour doper son allure et son efficacité dans l’entreprise.
ADIDAS X LES ATHLÈTES FÉMININES DU MONDE ENTIER
L’énergie positive Le constat L’élaboration de l’UltraBOOST lancée en 2015 a démontré que les besoins des pieds féminins était différents de ceux des hommes.
FOSSIL X OPENING CEREMONY
PUMA X MCQ
La crédibilité mode
À croquer des yeux
La fusion de deux marques américaines : l’esthétique moderne de Fossil, connue pour ses sacs et montres, et de OC, par le duo Humberto Leon et Carol Lim, également DA de Kenzo.
La new face qui buzze : le Danois Aske Hyldborg Jensen photographié (et bien découpé) par le photographe Mel Bles.
La capsule branchée
La collection Pour hommes et femmes, des accessoires, sacs minimalistes et goodies au charme vintage.
À glisser à son poignet Leurs montres XXL au motif marbré. Indispensables pour être à l’heure, du bureau à son cours de Pilates.
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Par Myriam Commot-Delon
La Pureboost X, un amplificateur de performances aux imprimés tendances, doté d’une voûte flottante et d’une tige en mesh extensible pour fournir un confort personnalisé à chaque runneuse. www.adidas.fr
LE COQ SPORTIF X LES GRAPHIQUANTS
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L’union frenchy Le duo L’équipementier français et le quatuor star de graphistes plasticiens parisiens.
Son truc en +
Le résultat
Sa coupe au bol couleur Miel Pops.
Une collection textile et footwear aux motifs colorés et géométriques.
À ses pieds
Les pièces phares
Travailler, c’est du sport. Affûter son allure aussi. Ces sneakers travaillés à l’extrême seront donc parfaits pour dézinguer un costume trop corporate.
Pour les sportives, le motif de la gamme training et la LCS R900, un des sneakers phares de la saison, petite sœur de l’emblématique LCS R1000 habillée d’un jacquard « Cloud ».
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Photo : Jess Bonham / Courtesy of Opening Ceremony
La réponse
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Up to date
Pour la 6e année consécutive, l’Association Européenne contre les Leucodystrophies, ELA, appelle les sociétés à participer le 2 juin 2016* à la campagne «Mets tes baskets dans l’entreprise».
François DARMIGNY / MAYBE François DARMIGNY / MAYBE
L’OBJECTIF ? Mobiliser les salariés autour du handicap, de la solidarité et de la prise de conscience de son capital santé en convertissant leurs pas en euros : 1 pas = 1 centime d’euro reversé par l’entreprise à ELA. COMMENT CA MARCHE ? L’entreprise s’inscrit sur www.mtbela.com, reçoit gratuitement un kit de communication (affiches, flyers, banderoles...), puis choisit la solution qui lui convient pour compter le nombre de pas : le podomètre ou l’application. ALAIN BERNARD, coach sportif de l’édition 2016 Le double champion olympique de natation et parrain de l’association ELA transmettra ses conseils «bien-être et santé» aux collaborateurs participant à la campagne. Et si, ce jour-là, vous préférez les escaliers aux ascenseurs, vous donnerez encore plus d’espoir aux malades. Depuis 2011 60 000 collaborateurs, 200 entreprises, 170 millions de pas
Quentin, atteint de leucodystrophie et Zinédine Zidane
Rejoignez le mouvement sur mtbela.com Contact Alsace : Christelle Sturtz 06 79 48 84 86 christelle.sturtz@ela-asso.com AVEC LE SOUTIEN DE
Fauteuils Visalia, Coalesse - www.coalesse.fr Costume en lainage infroissable A suit To Travel In, chemise, cravate et chaussures, le tout Paul Smith chez Algorithme La Loggia, à Strasbourg Lunettes Harry Lary’s chez Les Lunettes de Gisèle, à Strasbourg
Ensemble, plus forts contre les leucodystrophies
* Chaque société peut participer à la date de son choix
Grands partenaires
La Caisse
Zut ! ADIRA Grands Partenaires
d’Épargne d’Alsace
Caisse d’Épargne d’Alsace : proche, innovante et engagée Par Emmanuel Abela et Séverine Manouvrier Photos Pascal Bastien
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fait de la notion de proximité
La Caisse d’Épargne d’Alsace (CEA) a toujours affirmé des liens de proximité forts avec fondamentale. sa clientèle, avec les décideurs locaux et l’ensemble du monde Et un atout de son économique et social. Être une banque 100% alsacienne succès. Travailler lui permet non seulement de au quotidien pour se différencier de ses concurrents, mais constitue aussi un être au plus près atout crucial. Un ancrage et un niveau d’écoute qui favodes clients et du risent une grande réactivité, territoire, tel est avec des centres de décisions locaux mais surtout la possile précepte bilité d’accompagner le client à long terme, d’anticiper les de cette banque situations, bref de vivre à ses qui occupe une côtés sa réalité économique de l’instant. place privilégiée Forte de ses 130 agences sur l’ensemble du territoire alsaen Alsace. cien et de ses quatre centres d’affaires dédiés au marché de la PME, la Caisse d’Épargne se positionne clairement comme une banque « universelle », précise Franck Wendling, directeur du marché des entreprises. Dans cet esprit, la banque développe ses activités d’investissement en haut de bilan [éléments à long terme qui constituent le bilan]. Frédérique Martin, responsable investissements en capital : « Cet ancrage, cette connaissance de l’économie régionale, française et mondiale, n’a pas de prix : nous mettons cette expertise en avant afin de donner toutes les chances aux entreprises alsaciennes de grandir sur leur territoire. » Bien sûr, le territoire alsacien favorise bien des choses. « Notre territoire n’est pas si grand, tout le monde se connaît et les acteurs vont dans le même sens. Notre positionnement est bien compris et partagé », affirme Franck Wendling à ce sujet. Les clients eux aussi le ressentent ; ils plébiscitent cette relation étroite avec leur chargé d’affaires. « 96% de nos clients apprécient la qualité de la relation avec leur conseiller », met en avant Franck Wendling. C’est une reconnaissance du travail de proximité mené au quotidien par les équipes de la CEA. « Le fait de nous situer en amont par rapport à certaines informations nous donne une place privilégiée sur l’évolution de l’entreprise », explique Frédérique Martin. Une position qui permet d’accompagner le dirigeant, y compris s’il devait transmettre son entreprise ou envisager une croissance externe.
une valeur
Le sens de l’innovation L’Alsace est une terre d’initiatives : elle le manifeste au quotidien au sein de ses pôles de compétitivité, de ses clusters, de ses incubateurs… Pour la CEA, la proximité se manifeste De gauche à droite : Sébastien Pierre, Frédérique Martin et Franck Wendling
également dans sa manière d’accompagner des dispositifs d’avenir. En réponse aux problématiques spécifiques liées à l’innovation, elle a mis en place des partenariats et un réseau de chargés d’affaires experts-innovation. Ses deux cibles sont d’une part les start-ups – notamment dans le domaine de la santé et du numérique –, et d’autre part les PME innovantes, qui nécessitent un accompagnement afin d’optimiser la pérennité de leur croissance. Des échanges se créent avec les pôles de compétences sur les nouvelles technologies, comme Rhénatic par exemple. Entre les membres des pôles partenaires et les équipes de la Caisse d’Épargne d’Alsace, s’instaure un échange permanent de compétences, d’idées et de réflexion, favorisant une compréhension mutuelle. Il en résulte un subtil dosage entre sa place de financeur et son rôle d’accompagnement, de conseil et de mise en relation. « Nous avons la chance de regrouper l’ensemble de ces expertises sur le territoire alsacien, c’est ce qui fait notre différence par rapport à d’autres réseaux bancaires », pointe Sébastien Pierre, référent innovation à la CEA. Référencée par les acteurs locaux, la Caisse d’Épargne d’Alsace redirige les start-ups qu’elle rencontre chez BPI [Banque publique d’investissement], SEMIA [Science, Entreprises, Marché, Incubateur d’Alsace] ou les pôles de compétitivité, et les assiste dans leurs recherches de levée de fonds. « En ce sens, la CEA s’intègre parfaitement dans l’écosystème de l’innovation alsacien », résume Sébastien Pierre. Une conviction que la Caisse d’Épargne d’Alsace partage pleinement avec l’ADIRA. L’Alsace, terre attractive Comme elle, elle est convaincue que l’Alsace est un territoire dynamique, au riche potentiel, dont la situation géographique demeure un atout majeur. Tous les partenariats établis, comme la convention de mécénat signée entre la Caisse d’Epargne d’Alsace et SEMIA, renforcent l’écosystème d'innovation alsacien. Proximité, confiance, anticipation, accompagnement, telles sont les valeurs qui fondent l’ADN de la CEA. Un facteur de réussite qui contribue à dynamiser et à pérenniser la croissance économique alsacienne. Les talents de la Caisse d’Épargne d’Alsace sont mis au service du développement économique du territoire, dans un intérêt commun. Une véritable philosophie qui rejoint les fondements coopératifs de l’entreprise.
Qu’on se souvienne : le financement des premiers jardins ouvriers, des bains douches et des habitations bon marché, entre autres actions, a inscrit dans les gênes de la banque la volonté d’accompagner le client, quel que soit son niveau social. Marion-Jacques Bergthold, membre du directoire, nous le rappelle : « Dès sa création en 1818, la volonté affichée était de placer l’établissement dans un positionnement de solidarité vis-à-vis du public. » Lorsque le livret A s’est trouvé banalisé en 2009, malgré la levée de l’obligation de consacrer une partie de ses revenus à des missions d’intérêt général, la Caisse d’Épargne d’Alsace a décidé de maintenir ses engagements de solidarité. Elle fait partie de ces entreprises qui ont pour vocation à déve-
Depuis toujours, la Caisse d’Épargne d’Alsace s’est tournée vers l’humain. D’où des actions solidaires aussi bien à l’interne qu’à l’externe.
lopper une démarche de durabilité aussi bien à l’externe qu'à l'interne, avec des méthodes de gouvernance adaptées, une politique d’achats responsables – le recours à des ESAT [établissement et services d’aide par le travail] pour l’entretien des espaces verts ou un programme de rénovation d’agences avec 95% d’entreprises locales – et une réflexion véritable sur les ressources humaines avec un management qui se base sur une charte fondée sur le respect des salariés et de leur qualité de vie au travail. Dès la fin 2009, la Fondation Solidarité Rhénane a été créée sous l’égide de la Fondation Caisse d’Épargne pour la solidarité. Aujourd’hui, cinq personnes travaillent à temps plein sur le développement d’actions pour lutter contre toute forme d’exclusion ou de dépendances liées à l’âge, au handicap ou à la maladie. De la pédagogie bancaire, du microcrédit social aux projets de lutte contre l’illettrisme, la Caisse d’Épargne fait preuve d’un véritable engagement sociétal dans l’optique d’accompagner des clients ou de
simples citoyens dans leurs projets d’insertion. Reconnue d’utilité publique, cette Fondation Solidarité Rhénane multiplie les actions : soutien ponctuel d’associations luttant contre l’illettrisme, du Canceropôle du Grand-Est à hauteur de 50 000 € par an, appel à projets annuel piloté par un comité de gestion et destiné à des associations alsaciennes, à raison d’une dizaine chaque année. La formation continue fait également partie des démarches initiées par la Caisse d’Épargne d’Alsace. Ainsi, Savoirs Pour Réussir, une structure basée à Colmar et à Schiltigheim, a pour vocation d’aider des jeunes de 16 à 25 ans dans l’acquisition des savoirs de base pour la reprise des études ou même le passage du permis de conduire… En 2015, 110 bénéficiaires ont été accompagnés par une trentaine de tuteurs bénévoles. En toute cohérence, la Caisse d’Épargne propose également un service de pédagogie bancaire par le biais d’une structure : Finances et Pédagogie qui a pour but de sensibiliser et former sur le thème de l’argent en milieux associatifs et scolaires, en partenariat avec Unis-cité. En 2015, 915 stagiaires ont pu bénéficier de l’une des 82 formations proposées. Enfin, Parcours Confiance, association qui a pour mission de délivrer des microcrédits personnels ou professionnels – avec accompagnement personnalisé –, a octroyé 101 microcrédits en 2015 pour un montant de 200 000 €. Avec ses nombreuses actions, la Caisse d’Épargne exprime sa responsabilité et son engagement vis-à-vis du territoire alsacien. « Nous avons des valeurs, nous sommes exigeants, nous cherchons la performance. Mais cette exigence-là nous permet aussi de nourrir des actions au niveau de la solidarité », a déclaré Marion-Jacques Bergthold, avant d’ajouter : « Nous avons la volonté de rendre à notre territoire des revenus que nous générons. » À l’heure où les solutions pour réduire la précarité, les inégalités et les discriminations sont une priorité de la plus haute nécessité, la Caisse d’Épargne n’hésite pas à tenir ses engagements. En prônant l’exemplarité et la solidarité, entre autres valeurs, elle démontre que finance et humanisme ne sont pas forcément deux termes antinomiques et ouvre le champ de tous les possibles…
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Engagement sociétal
DEVENEZ PARTENAIRES ! En rejoignant plus embres, de 200 entreprises m faveur vous vous engagez en la recherche de la formation et de en en management, tout es rc bénéficiant des ressou de l’EM STRABOURG
Mise en réseau • Formation continue Contact étudiants et jeunes diplômés
Caisse d’Épargne d’Alsace 1 avenue du Rhin | Strasbourg www.caisse-epargne.fr
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PLUS D’INFORMATIONS Marion-Jacques Bergthold
genevieve.werle@em-strasbourg.eu
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GA : édifices intelligents Par Florence Andoka Photo Dorian Rollin
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« Un chef d’entreprise qui souhaite un nouveau bâtiment en conception construction, qualitatif et pérenne pour une date précise, se tourne spontanément vers GA. Dans le milieu du BTP, le groupe est connu pour sa performance, la qualité de ses bâtiments et le respect des délais de construction », affirme FranConcevoir, construire, çois Minck. L’homme parle avec vendre, maintenir, enthousiasme de l’activité de GA et manie avec élégance les rénover : autant vocables propres au milieu sans oublier de s’adresser au profane. de gestes qui Si l’entreprise est si performante accompagnent la et affiche un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros pour l’année vie d’un bâtiment écoulée, c’est sans doute parce que le groupe réalise ses projets et que GA maîtrise. de A à Z. C’est l’un de ses signes François Minck, distinctifs. Dans le secteur du bâtiment, l’étendue de la gamme des directeur général services GA est impressionnante. Quand GA Entreprise construit et adjoint du groupe GA, livre des bâtiments clé en main, GA de GA Entreprise Service, GA Promotion, GA Travaux et GA Rénovation complètent haet responsable de bilement cette offre. « Multiplier les sous-traitants augmente non l’agence colmarienne, seulement les retards de livraison évoque les spécificités mais également les risques de mauvais fonctionnement de l’édide cette société fice. Miser sur les entrepreneurs qui cassent les prix se révèle touflorissante comme les jours, au fil des années, une erreur chantiers de demain. de calcul. Notre groupe mise sur la pérennité de ses bâtiments. C’est la synergie qui est le véritable secret de la qualité de GA, aussi quand un client est content, la relation se poursuit. Par exemple, la société Ebm-Papst, avec laquelle nous avions déjà travaillé à Obernai, nous a renouvelé sa confiance pour l’extension de son bâtiment », expose François Minck. Le siège des Brasseries Kronenbourg, également situé à Obernai, a nécessité un désamiantage, une démolition de bâtiments existants et des sondages géologiques du terrain. Les éléments structurels en béton précontraint et les façades architectoniques sont construits dans les usines de production, aussi fallait-il prévoir l’articulation des espaces entre les différents corps de métiers. GA est à la pointe de l’innovation en ce qui concerne les systèmes de traitement de l’air : le groupe a conçu nombre de laboratoires aux normes les plus exigeantes. Le bâtiment de 6800 m², dont
3500 m² de laboratoires, du groupe bioMérieux, Transgène, à Illkirch a ainsi été conçu et construit par GA. « Transgène développe des produits d’immunothérapie ciblés contre les cancers et les maladies infectieuses. Il est évident que le laboratoire ne tolère aucun défaut. Dans ce contexte, à charge du bureau d’études de ne faire aucune faute », souligne François Minck. L’entreprise aime les défis et doit poursuivre sa croissance. La santé et les résidences pour personnes âgées, se révèlent être les champs à développer dans les années à venir.
GA Smart building 1, rue Ettore Bugatti Sainte-Croix-en-Plaine www.ga.fr
Trois dimensions La révolution numérique concerne directement l’univers du bâtiment, alors GA est une entreprise tournée vers l’avenir. L’expression anglaise Smart building, attachée au nom du groupe, n’a pas pour seule intention de rappeler les qualités esthétiques. Cette intelligence est aussi celle de la fonctionnalité des bâtiments, dont la source est notamment à chercher du côté du numérique. Qu’il relève d’une occupation tertiaire ou industrielle, un bâtiment GA est conçu et livré avec une maquette interactive FullBIM, c’est-à-dire un modèle numérique en trois dimensions permettant d’en connaître à tout instant tous les paramètres, grâce à des milliers de capteurs qui enregistrent en permanence des informations. Cette technologie de pointe, utilisant l’intelligence artificielle, permet non seulement de réduire les délais de construction, mais aussi de faciliter la maintenance. « Cela permet un contrôle à distance, comme un fonctionnement optimal du point de vue énergétique », explique François Minck. Prendre acte de la révolution numérique, c’est ainsi s’inscrire dans une perspective écologique. GA a réalisé un bâtiment à énergie positive pour le siège du groupe à Toulouse à la fin de l’année 2014. Cet édifice intelligent baptisé Agua, couronné par le label BEPOS-Effinergie®, produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Piloté par Gapeo, le logiciel de monitoring des consommations développé par GA, Agua compte 4 000 capteurs permettant de traiter 16 000 informations par seconde. Si l’époque fustige les édifices à fuites thermiques, l’entreprise GA quant à elle, peut se targuer de revendre à d’autres l’énergie engendrée. Cet engagement en faveur de l’écologie séduit : parmi les 400 salariés du groupe, 40% ont choisi d’investir dans le capital de la société.
François Minck
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SEW-Usocome
SEW-Usocome : l’avenir passe par l’industrie 4.0 Par Marie Bohner Photo Henri Vogt
SEW-Usocome, fabricant de systèmes d’entraînement pour l’industrie, vient d’investir 80 millions d’euros dans la construction d’une usine 4.0. à Brumath. Jean-Claude Reverdell, nouveau directeur général, mise sur la démarche Lean et le concept de l’usine intégrée. Sur le nouveau site, 40 millions d’euros ont été dédiés au process.
78.
54, route de Soufflenheim Haguenau www.usocome.com
Vous dites que l’important c’est de « proposer des solutions plutôt que des produits » : comment faire ? Reprenons l’historique de la société : nous étions d’abord fabricant de motoréducteurs, puis nous avons commencé à nous intéresser à la partie « commande électronique » avec des variateurs de fréquence. Plus tard, comme certaines machines nécessitaient un niveau de dynamisme supérieur, nous avons développé des systèmes servo capables de répondre aux exigences des solutions de « motion control ». Aujourd’hui, ces solutions intègrent de la logique programmable et des interfaces homme-machine. C’est ce qu’il convient d’appeler une « montée en compétences ». Nous sommes aujourd’hui à même de proposer des solutions complètes pour tous les secteurs de l’industrie et bien au-delà. S’il y a 25 ans, les technico-commerciaux ont dû s’initier au fonctionnement des matériels électroniques, aujourd’hui, ils en maîtrisent jusqu’à la détermination selon les besoins de leurs clients. Comment avez-vous revu le process pour la nouvelle usine de Brumath ? Toute la logistique interne a été repensée : depuis la réception des pièces aux îlots de montage desservis par des chariots motorisés autonomes, et aux zones d’emballage et d’expédition, en passant par le magasin central automatisé et la zone de préparation des commandes. Leitmotiv : augmenter la dynamique et réduire les temps de passage. Quels changements cet investissement a-t-il apporté aux salariés ? Nous avons porté une attention particulière à l’ergonomie et aux sources potentielles de pénibilité. Avant, les pièces d’une commande étaient prélevées individuellement, regroupées sur un chariot poussé vers les postes d’assemblage. Cette dernière opération était sans véritable valeur ajoutée et potentiellement pénible : nous l’avons automatisée. Dans le même esprit, nous avons mis en place un dispositif de retournement des moteurs lourds sur nos îlots de montage. Nous avons standardisé nos lignes tout en veillant à leur ergonomie. Quels sont vos objectifs en termes d’emplois ? Depuis des années, nous connaissons une croissance que je qualifierais « d’organique », même si nous avons senti la période de crise. En se basant sur ces moyennes, nous sommes en mesure de faire une projection réaliste. L’emploi est lié à l’activité et aux gains de productivité réalisables. L’an passé nous avons embauché quelque 50 salariés dans la
Jean-Claude Reverdell
grande région et dans nos centres de services en France. Cette année une croissance de 4 % correspondrait à une augmentation du personnel de 1,5 %. Si notre croissance se poursuit, nous continuerons d’embaucher. Quels sont les objectifs de SEW-Usocome en termes d’usine du futur ? En France, l’usine du futur est un impératif pour redynamiser le tissu industriel et la compétitivité, car nous ne sommes pas du tout dans le même registre que nos voisins allemands. Il y a là une incitation à entreprendre et à investir. Pour cela il faut de l’argent : certaines mesures gouvernementales pourraient y aider. Mais l’usine 4.0 n’a pas un modèle unique : chacun doit construire la sienne une fois qu’il aura analysé ses processus. Dans ce contexte, il est indispensable de supprimer les sources de gaspillage et d’automatiser certaines phases. Selon les principes du Lean [gestion de la production sans gaspillage] ? Exactement. Il faut tenter d’automatiser tout ce qui ne génère pas de valeur ajoutée tout en veillant à assurer un retour sur investissement. C’est ce que nous avons fait à Brumath. Ce sera d’ailleurs un thème majeur du prochain Salon industriel de Hanovre en avril, où le groupe SEW présentera sa philosophie de l’usine du futur, avec des démonstrations. Michel Munzenhuter, votre prédécesseur, avait été très médiatisé autour de ce que l’on appelle « l’entreprise libérée » [philosophie d’entreprise popularisée par le professeur Isaac Getz : les employés sont libérés de la hiérarchie et du contrôle] : comment vous situez-vous par rapport à cela ? Je n’aime pas le mot « entreprise libérée », car l’entreprise n’est pas une prison : nous préférons « libérer les énergies ». Depuis longtemps, nous avons mis en place des structures ad hoc. Au fil du temps le personnel s’est étoffé et renouvelé. Les « nouveaux » n’ont pas vécu les débuts du projet : la transmission des valeurs avait besoin d’être redynamisée. Une chose est sûre : nous continuerons à donner de l’autonomie à nos salariés.
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Solinest
Solinest : saines gourmandises Par Emmanuel Abela et Séverine Manouvrier Photo Thierry Gachon / L’Alsace
Chez Solinest, on garde l’esprit pionnier : après avoir distribué Ricola sur le marché français, la société haut-rhinoise s’est attachée à construire sa stratégie
L’an passé, vous avez fêté les 50 ans de Solinest. Le fait que l’entreprise ait conservé sa dimension familiale explique-t-il sa capacité à se montrer aujourd’hui aussi innovante ? Soit on est entrepreneur, soit on ne l’est pas ! L’innovation, on la trouve dans l’ADN de l’entreprise. En s’appuyant sur la création, Solinest recherche de nouveaux concepts et produits pour les introduire sur le marché français. Ricola a été la première marque que nous avons lancée en France. Un grand succès qui a ouvert la catégorie des bonbons fonctionnels. Ça a été la base de l’entreprise, mais la croissance s’est faite avec le développement de Wrigley en France, leader mondial du chewing-gum qui n’était pas présent sur le marché français avant 1986-87. Nous avons profité de l’ouverture du marché du chewing-gum sans sucre, puisqu’à l’époque il n’était pas autorisé, pour lancer la marque Freedent. Ça a été un énorme succès qui a permis de devenir l’acteur référent d’un marché qui a été doublé. Cet accélérateur nous a permis de devenir leader des devants de caisses. Nous sommes passés des sachets aux petites boîtes, ce qui a fait de nous le leader de la confiserie de poche. Historiquement, nous étions déjà présents dans le domaine des boissons chaudes avec la marque de thé Tetley, numéro deux mondial, Ricola et les boissons chocolatées Van Houten, mais il y a six ou sept ans, nous avons souhaité nous positionner dans d’autres catégories porteuses. Donc nous avons élargi la confiserie au snacking. Vous dites vous-même que la force de Solinest sur 50 ans, c’est de sentir la tendance. Quelle tendance se dégage aujourd’hui ? La naturalité est une tendance qui se dégage très clairement ; le consommateur est en attente de produits plus naturels et sains. À cela s’ajoute la recherche de produits pratiques, de convenance. Le snacking induit la notion d’impulsion, l’une de nos forces. Des choses existaient déjà, mais d’autres restaient à inventer. Nature Addicts a été créé en réponse à une crise, que l’on a connue il y a maintenant sept ans. Nous avons décidé de proposer un choix plus large de produits aux consommateurs en caisse. Dans certains pays comme le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, il existait des snacks à base de fruits. Nous avons réfléchi à un partenariat en R&D avec des Néo-Zélandais pour créer Nature Addicts sur un site européen et l’aventure [N.A!] a débuté. Le fait que le produit soit bon, visible en caisse, avec un packaging séduisant,
en diversifiant sa gamme avec des produits naturels. Bertrand Jacoberger, son président, répond à nos questions.
80.
2 rue de l’Ill | Brunstatt www.solinest.com
Bertrand Jacoberger
a tout de suite abouti à un beau succès non seulement en France, mais aussi dans les pays voisins comme l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche ou la Slovénie. Dans un second temps, nous l’avons lancé au Japon, en Corée et aux États-Unis. Nous continuons à développer ce concept en recherchant des ingrédients aux propriétés intéressantes. Notre challenge est d’arriver à les rendre fins et gourmands en évitant les conservateurs et les technologies chimiques. Une manière pour vous de renouer avec les valeurs des produits Ricola… Oui, nous sommes tout à fait conformes à notre ADN. Nous avons des axes de développement très forts, dans les produits à base de noix de coco (avec la marque Vaïvaï), de pistaches, d’amandes et de laits végétaux, dans le cadre de partenariats avec Wonderful Brands et Alpro. Depuis cinq ans, un partenariat avec Starbucks nous a ouvert l’univers des produits frais à base de café, en France et en Belgique. Avec la marque anglaise de chips Tyrrells, nous avons élargi notre offre de produits dits premium, haut de gamme, de qualité accessible. En un an, le chiffre d’affaires de Solinest est passé de 300 à 360 millions, et pour l’année à venir, nous prévoyons un taux de croissance équivalent à 20%. L’interjection utilisée pour la marque [N.A!] souligne l’idée d’une halte à la malbouffe, mais vous allez plus loin, puisque vous investissez le champ de la culture par le biais de Nature Addicts Fund, un fonds qui vise à soutenir la jeune création artistique et à promouvoir la sauvegarde de l’environnement. Je préside La Filature à Mulhouse depuis dix-huit ans, je me suis toujours intéressé au monde culturel, du spectacle vivant aux arts plastiques. Je me suis dit qu’il pouvait être intéressant de développer une action de sensibilisation du public sur les grands enjeux de société, notamment le réchauffement climatique. Nous organisons des expositions, des événements dans le cadre de grandes institutions comme la Documenta à Kassel. En associant les collaborateurs de l’entreprise aux actions de la fondation, la dynamique est à la fois interne et externe. Nous avons été pionniers et il n’y a rien de tel que la médiation de l’artiste pour faire adhérer les consommateurs et modifier la perception de la marque.
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EM Strasbourg Business School
EM Strasbourg : l'école distinguée Par Marie Bohner Photo Henri Vogt
L’École de Management Strasbourg est une business school. Elle est aussi beaucoup plus que ça : elle produit de la connaissance en management, construit des réseaux avec ses 2000 entreprises partenaires, innove en pédagogie pour ses 3000 étudiants. Isabelle Barth, directrice générale, veut faire de cette école un hub. Rencontre avec une femme chercheuse et déterminée.
61, avenue de la Forêt Noire Strasbourg www.em-strasbourg.eu
Glossaire Hub
Plaque tournante
Supply chains
Chaînes logistiques
Onsite training day
Journée de mise en situation et études de cas en entreprise
Soft Skills / Hard Skills
Compétences douces / compétences dures
Best practices
Pratiques exemplaires
La signature de l’Ecole est « be distinctive ». Qu’entendez-vous par là ? Avec « be distinctive », nous nous adressons à chaque personne. Nous disons aux étudiants : il n’y a pas de parcours de vie standard. Partez de VOUS, de vos envies, de vos compétences, et construisez vos projets de vie personnels et professionnels en fonction, pas à partir des fantasmes qu’on a pour vous.
Les études montrent qu’on fait avancer les comportements avec trois leviers : l’exemplarité en montrant qu’on peut être une femme, une mère de famille – j’ai moi-même 6 enfants – et faire une carrière ; en disant aux femmes : « Osez », car elles sont trop souvent dans l’autocensure, et en rappelant aux hommes que l’égalité se construit ensemble.
Qu’est-ce qui caractérise un bon manager ? Un bon manager est capable d’avoir une vision, de tenir le cap en ayant l’intelligence des situations et le souci des ressources. Un bon manager inspire confiance à ses collaborateurs, un grand manager leur donne confiance en eux.
Y a-t-il un management 4.0 ? Trois points nous amènent à revoir notre façon d’enseigner. La globalisation : nos étudiants nous interpellent sur ce qui se passe ailleurs, en Corée, aux États-Unis, en Argentine… Ensuite, il y a la numérisation : depuis 1995 le savoir est partout. Cela nous fait pratiquer par exemple ce que l’on appelle « la classe inversée ». Enfin nous travaillons sur les soft skills*. C’est peut-être ça le management 4.0. Les compétences dures, nous les enseignons car un diplôme est un passeport de compétences. Aujourd’hui, ce qu’attendent les entreprises, ce sont ces compétences non-codifiées qui s’apprennent en dehors des salles de cours : l’audace, la capacité à aller vers l’autre, le charisme…
Comment l’EM Strasbourg mène-t-elle son travail avec ses partenaires ? Nous sommes en partenariat avec plus de 2000 entreprises. Nous travaillons en co-construction avec elles tout au long de notre chaîne de la valeur : pour l’insertion professionnelle, l’élaboration des programmes et la recherche en lien avec leurs attentes sur des thèmes comme les discriminations dans l’emploi, les innovations en supply chains* ou le mutualisme bancaire. Cela se concrétise par toutes sortes de passerelles, dont les chaires d’entreprises. Vous développez donc des formations avec les entreprises du territoire ? 500 cadres d’entreprises interviennent dans nos cours. Ils sont là dès les entretiens de recrutement, mais aussi pour les « découvertes métiers », les « forums métiers », les stages et les apprentissages. Nous travaillons à la fois notre ancrage régional et notre développement à l’international : ces deux pôles ne s’opposent pas mais au contraire se renforcent constamment. Vous mettez l’industrie en avant sur votre site. Pourquoi ? Les étudiants vont vers ce qu’ils connaissent : les produits de grande consommation. Or il y a beaucoup d’opportunités dans l’industrie. Nous choisissons d’être en phase avec le marché du travail. Nous organisons des Onsite training days* qui sont des cours en entreprises comme récemment chez Smart ou chez Hager.
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Isabelle Barth
En termes de parité, le constat aujourd’hui reste que plus on grimpe les échelons, moins il y a de femmes. Quelles réponses avez-vous ? Les années passent et le plafond de verre est toujours aussi présent pour les femmes.
Quelles sont vos sources principales d’inspiration ? Si on est collé contre un tableau d’impressionnistes comme Monet ou Pissarro, on ne voit que des petites taches de couleur. Ce n’est qu’en se décollant qu’on voit le tableau dans son ensemble. Je puise dans la philosophie, la psychanalyse. Les musées, le sport, les voyages, l’humour sont aussi des sources d’inspiration. Il faut chausser d’autres lunettes que celles qu’on utilise tous les jours pour éviter de reproduire ce qui s’est déjà fait. Les best practices* me font peur. Comment envisagez-vous l’avenir de l’école dans 10 ans ? Un hub*, une école globale, connectée sur le monde et le savoir sans contraintes de temps ni d’espace. Des vitres, des plantes, des espaces de co-working et d’échanges ouverts 24 heures sur 24. Un lieu et une plateforme virtuelle où surtout, on vient apprendre à apprendre et à désapprendre, et cela tout au long de la vie, sans limite d’âge.
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KPMG : l’expertise et l’audit comme ADN Par Milena Peillon Photos Christophe Urbain
L’entreprise KPMG est le premier cabinet d’audit et d’expertise comptable et de conseil français. Présent dans 155 pays dans le monde, KPMG a plus de 70 000 clients en France dont 4 000 en Alsace. Leader sur le bassin francoallemand, le cabinet est au plus près de la vie économique des régions grâce à son maillage unique dans la profession.
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Denis Trautmann
KPMG
95, route de Marienthal | Haguenau 1, rue Édouard Branly | Colmar Espace européen de l’entreprise 9, avenue de l’Europe | Schiltigheim Parc des Collines 60, rue Jacques Mugnier | Mulhouse 200, rue de Paris | Reichstett www.kpmg.fr
Si KPMG est implantée en Alsace ce n’est pas un hasard, « c’est un territoire parfait car il est composé aussi bien d’entreprises familiales, qu’internationales », affirme Denis Trautmann, directeur du pôle Alsace de KPMG, pour peindre le portrait de son entreprise. Depuis plus de 40 ans, l’entreprise bâtit dans la région une réputation fondée sur son exigence en termes d’audit, d’expertise comptable et de conseil « aussi bien pour des TPE ou PME familiales, que pour des ETI ou entreprises multinationales, des artisans, des commerçants, des professions libérales, sans oublier les secteurs financier, de l’économie sociale et public, complète le directeur. Tous les clients ont le droit à la même qualité de service pour nos experts. » Grâce à des rapprochements successifs avec des cabinets d’expertise comptable : en 2004 avec le cabinet Koenig à Strasbourg, en 2009, avec le cabinet Segec à Haguenau, Strasbourg, Colmar et Mulhouse, puis en 2012 avec le cabinet Schmeltz à Mulhouse, KPMG assure un maillage total du territoire. « KPMG s’est rapprochée de ces cabinets qui étaient parmi les références régionales dans le métier. Deux sur les trois étaient d’ailleurs spécialisés dans l’implantation d’entreprises allemandes en France », poursuit le directeur. Aujourd’hui, KPMG est présente dans tout l’Est de la France, cinq bureaux dans quatre villes, deux à Strasbourg, un à Haguenau, à Colmar et Mulhouse, 300 spécialistes dont 30 experts-comptables, commissaires aux comptes et juristes. Plus qu’un accompagnement, l’entreprise met à disposition un véritable savoir-faire en matière de conseil en l’adaptant au contexte particulier : « Chaque pays conserve ses spécificités. En France, on a la culture des petites entreprises familiales. On accompagne les clients dès la création de leur entreprise, mais aussi au quotidien pour les aider à gérer leur croissance externe ou encore leur gouvernance. La proximité avec l’Allemagne nous aide à avoir une vision internationale », rajoute Denis Trautmann. KPMG travaille aux côtés d’entreprises comme Smart à Hambach, Mercedes ou Saint-Gobain qui se sont implantées dans la région, ou encore d’entreprises de taille intermédiaire comme Mephisto, Tryba, Hartmann, Usocome ou Argru.
S’adapter à la demande Dans les années 80 et 90, KPMG était très centrée sur son activité première d’audit et d’expertise comptable. Avec le temps, l’entreprise a su s’adapter aux problématiques des clients et aux nouvelles technologies : « Aujourd’hui les entreprises veulent un accompagnement plus global sur les problématiques financières, juridiques, fiscales et sociales. Nous avons nos propres spécialistes pour répondre à cette demande. Nous, experts-comptables, sommes en quelque sorte médecins généralistes, nos spécialistes interviennent pour diagnostiquer d’autres problèmes et pour les conseiller en proposant des solutions adaptées ». Autre point fort de l’entreprise : la formation. Plusieurs prospectus sont mis en avant à l’entrée de l’entreprise et jusque dans le bureau du directeur pour montrer que cette activité compte beaucoup dans l’entreprise. « On organise des formations grâce à KPMG Academy sur les thématiques financières, juridiques et sociales. Nous formons les professionnels des entreprises avec nos propres salariés », poursuit le directeur. L’entreprise, basée en Alsace sur 5 sites, accueille par ailleurs chaque année entre 20 et 30 stagiaires qui ont de grandes chances d’intégrer KPMG après leur stage. Chaque année, entre 15 et 25 personnes sont embauchées en CDI. Depuis quelques mois, une quarantaine de collaborateurs de KPMG travaillent sur le développement d’un site Internet, en allemand et en français, dédié principalement aux entreprises allemandes qui souhaiteraient s’installer en France afin qu’elles bénéficient d’une expertise de qualité. « C’est un travail très important pour nous. Il a nécessité des mois de travail. La force de KPMG c’est d’être une entreprise attachée à son territoire qui n’oublie pas aussi de penser à ses voisins », conclut Denis Trautmann.
Innovante et pédagogue,
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techniquement pointue
Black Angus : digital + humain Par Marie Bohner Photo Henri Vogt
et humainement investie, c’est peut-être son positionnement stratégique à la croisée des chemins qui permet à l’entreprise Black Angus de se tailler un morceau de choix dans la gestion
Black Angus
38, avenue des Vosges | Strasbourg www.blackang.us
des données Web et leur utilisation pour l’e-commerce. Rencontre avec Dan Posalski, co-fondateur et CEO de Black Angus.
Votre site annonce « Faites le pas du programmatique ». Est-ce un pas que les gens hésitent encore à franchir ? Certains hésitent encore parce qu’ils ne connaissent pas très bien le sujet. Notre but premier est de les accompagner à comprendre les enjeux du programmatique pour augmenter leur chiffre d’affaires et générer plus de contacts. D’autres personnes, qui sont un peu plus matures sur le sujet, se posent des questions sur la fraude autour du programmatique, puisqu’il s’agit d’automatisation d’achat d’espaces : notre objectif étant de les accompagner aussi sur ces questions et leur apporter des réponses claires sur les stratégies mises en place. Est-ce que le fait de récolter des données via la pose de pixels sur les sites Internet est légal ? Le cadre est très strict et le sera d’autant plus avec une loi européenne en janvier 2018. La récolte et l’exploitation de données a toujours existé, notamment par le biais des banques. Dans 34% des cas cependant les consommateurs se déclarent satisfaits des messages publicitaires justement quand ils sont personnalisés. Il faut savoir que la donnée est toujours anonyme : l’idée est de tracer des comportements plutôt que des personnes. Nous avons fait intervenir un philosophe pendant plus de 6 mois : cela nous a permis d’écrire un livre blanc sur l’exploitation de la donnée et l’éthique chez Black Angus. C’est quoi la technologie RTB (real time bidding) dont vous parlez sur votre site ? Sur le Web, il y a des emplacements de bannières : ces emplacements sont vides le temps que vous arriviez sur la page. La publicité va s’y afficher en fonction des données de votre comportement. Nous allons échanger ces données en temps réel pour voir si votre profil de consommateur est celui que nous recherchons. Si c’est le cas nous envoyons une enchère. Plus l’enchère sera haute plus nous aurons des chances de remporter l’emplacement, mais aussi la personne qui se trouve derrière, par l’affichage d’une publicité. Quelle est la différence entre big data et smart data ? Nous transformons le volume des données de la big data – les données de masse – pour obtenir de la smart data – des données qualitatives et intelligentes. Le but est de toucher la bonne personne avec le bon message pour atteindre des objectifs de campagne.
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Comment est-ce qu’on relie l’e-marketing et le commerce traditionnel in situ ? D’une part, il est possible aujourd’hui de mesurer le trafic en point de vente provenant d’une campagne e-marketing. D’autre part, les campagnes pour générer du trafic vers Dan Posalski
le commerce traditionnel peuvent être tactiques : par exemple dans la restauration en mettant en place des campagnes aux horaires adaptés, avec un message contextuel. Pourquoi est-ce important pour Black Angus d’avoir des bureaux à différents endroits (Paris, Strasbourg, Montréal, Tel Aviv) pour faire des campagnes en ligne ? Il n’est pas nécessaire d’avoir des bureaux partout pour faire des campagnes à l’international, c’est l’avantage du digital. Cela nous permet d’être à Strasbourg et d’avoir, par exemple, des campagnes au Bangladesh ou au Népal. Cependant, le fait d’être proches de nos clients permet de les rassurer. Il faut rencontrer les clients et leur serrer la main : on ne peut pas juste rester derrière un écran. Justement, vous apportez des capacités techniques, mais aussi des conseils sur la façon de faire vivre les produits de vos clients lors des campagnes... Notre positionnement aujourd’hui est d’être une agence média programmatique plus qu’un trading desk. Notre métier se cantonnait auparavant aux bannières publicitaires sur ordinateur : aujourd’hui nous sommes en mesure de faire des campagnes sur les télés et radios connectées. Nous allons aussi avoir un œil sur la partie créative : bien souvent les annonceurs vont transformer ce qu’ils ont fait pour le print sur le Net, et ça ne marche pas très bien. Nous travaillons alors pour « rendre liquide » la création qui a été développée pour qu'elle soit consommable en publicité digitale. Avez-vous des échanges de pratiques avec d’autres start-ups sur le Net ? Nous venons d’obtenir le « digital launch pad » [programme d’accompagnement de start-ups, ndlr] d’OVH, qui est un partenaire important pour nous et bien plus qu’une start-up bien sûr. Au-delà de la partie technologique, Serena, qui est happiness manager chez nous, fait des rencontres avec ceux d’autres start-ups pour confronter les manières de travailler dans des environnements qui ont besoin d’aller vite, d’être en changement permanent, mais de suivre la bonne direction pour ne pas se planter. Nous passons beaucoup de temps ensemble, il faut donc trouver le meilleur modèle pour que tout le monde soit bien. Comment voyez-vous l’avenir du Web et du e-commerce ? Très conversationnel. Les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) nous font adopter des usages spécifiques en mettant entre nos mains nos smartphones ou des applications particulières.
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LCR : les compétences réunies Par Milena Peillon Photos Pascal Bastien
Lorsqu’on l’interroge sur LCR, c’est avec un enthousiasme – qui en dit long sur sa conception de l’entrepreneuriat – que Patrick Jean, son président, s’exprime. Véritable pionnier dans son domaine, c’est aujourd’hui en chef de file que le groupe s’illustre dans la profession en plein essor de « contractant général de la construction », rendant un nom presque éponyme : Les Constructeurs Réunis.
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Le métier de contractant général implique la synchronisation en une seule organisation de tous les métiers afférents à la construction, qu’il a vocation à simplifier. Ainsi, architectes, bureaux d’étude et de contrôle et bâtisseurs se réunissent et forment un interlocuteur unique. L’esprit de réunion est donc le fer de lance du groupe qui doit son succès à une réflexion permanente et pragmatique autour de son domaine de compétences, qui, aujourd’hui plus que jamais, est en proie à une profonde complexification. Ainsi, LCR répond par un « choc de simplification » qui s’érige comme la pierre angulaire de sa stratégie et s’articule autour de valeurs et d’exigences dont l'entreprise a su faire sa marque de fabrique. L’ancrage territorial : les bases solides d’une rapide expansion Initialement implanté en Alsace où il a largement fait ses armes, c’est fort d’une réelle capacité d’ancrage que le groupe est désormais en mesure d’entreprendre un maillage progressif du territoire à travers le développement d’agences régionales (Lille, Metz-Nancy, Mulhouse, Besançon, Lyon & Annecy). Cette expansion témoigne de la propension de LCR à asseoir un rayonnement national. Attaché aux valeurs d’humilité et de recherche d’excellence, il s’est forgé un slogan qui revient d’ailleurs en boucle du côté de l’Espace Européen de l’Entreprise : « Nous serons les premiers à vous seconder. » « Le développement de notre groupe s’appuie sur une stratégie en tâches d’huile ; la proximité et la réactivité sont reines dans nos métiers et l’ancrage local une réalité. Nos maîtres-mots sont l’adaptation et l’évolution », explique le président du groupe qui comptera à son actif d’ici 2017, un millier de bâtiments réalisés. C’est également en termes d’activité que LCR connaît aujourd’hui une belle expansion. En effet « spécialisé depuis sa création bas-rhinoise en 1988 dans la construction d’immeubles liés aux transports, aux locaux mixtes et à l’industrie ; le groupe a, depuis quelques années et de façon
stratégique et mesurée, élargi son catalogue de services », ajoute Jean-Philippe Hoffmann, le directeur d’exploitation. L’offre est désormais complétée par les immeubles tertiaires, les plateformes logistiques, les garages automobiles et, dans la branche industrielle, par des solutions destinées au secteur de l’agroalimentaire pour lequel l’entreprise vient de livrer par exemple : l’unité de production de La Charcuterie de la Vallée de La Bruche à Obernai dont les produits sont commercialisés sous la marque Festein d’Alsace, ainsi que la plateforme de compléments alimentaires JZ au Parc d’Innovation à Illkirch. Sur ce même créneau, LCR livrera prochainement le nouveau site de production du groupe Kieffer Traiteur/Effervescence à Vendenheim, la Chocolaterie Bockel à Monswiller/Saverne ainsi que l’extension de la Choucrouterie Kartz à Obenheim. L’expérience accumulée dans ces nouveaux domaines a parallèlement porté l’équipe managériale à répondre et à s’investir avec succès dans deux autres types de demandes spécifiques : la construction hôtelière et celle de locaux liés aux métiers de la santé ; secteurs dynamiques et en renouvellement. « Nous venons de finir notre premier hôtel clef en main à Colmar. Nous sommes aussi de plus en plus choisis pour notre savoir-faire de promoteur pour réaliser des pôles médicaux, des groupements de spécialistes et pharmacies ou des établissements de service d’aide par le travail (ESAT)… Nous répondons aujourd’hui à tous ces besoins locaux et nous allons continuer dans cette voie. » LCR, soucieux de l’environnement et, e n l’occurrence, de la revitalisation de friches tertiaires, a récemment lancé la réhabilitation de bâtiments, une démarche qui se traduit par deux projets dans l’aire urbaine de Strasbourg, dans le quartier de la Meinau : « Le Verdiane » pour une surface de 3 700m² de bureaux et « La Station », siège historique des Transports Heppner pour plus de 6 000m².
En hommes et en chiffres LCR est un groupe de 70 collaborateurs répartis entre son siège de Schiltigheim et ses 6 agences régionales (Lille, Metz-Nancy, Mulhouse, Besançon, Lyon et Annecy), plus de 850 réalisations de 200 à 60 000 m2 et un chiffre d’affaires prévisionnel 2016 de 75 millions d’euros.
Les Constructeurs Réunis – LCR 19, rue de La Haye | Schiltigheim www.lcr.fr
Forte de ce succès grandissant, la société a depuis toujours à cœur l’aide au développement de projets dont elle partage les valeurs. LCR est sans conteste l’un des grands mécènes d’Alsace et s’investit largement dans le soutien et le financement de la culture régionale sous toutes ses formes. Le groupe témoigne, une fois encore, d’une profonde volonté d’ancrage local : spectacles vivants, théâtre, musique, associations sportives (football, volley, tennis, vélo, gymnastique, marathon, rugby, athlétisme, hippisme…) essentielles pour les jeunes et l’apprentissage du travail en équipe et du dépassement de soi. La confiance, un credo d’avenir Un élément majeur de la réussite et de la pérennité de l’entreprise est indéniablement son management basé sur une véritable synergie de la confiance qu’elle entretient autant avec ses partenaires sous-traitants et ses clients qu’avec son personnel : « Quand un nouveau salarié entre chez nous, la règle c’est le CDI, on le forme sur le long terme, on investit pour et en lui. Il en va de même avec les entreprises que l’on consulte et les clients que nous suivons de plus en plus loin, sur de plus en plus de nouveaux projets. Nous cherchons la fidélité, la longévité, la stabilité, perpétuellement. L’histoire entre LCR et tous ses collaborateurs s’écrit durablement. », confie le secrétaire général Cyrille Ginglinger. Sa foi en l’esprit d’équipe et cette confiance que le chef d’entreprise voue notamment à ses salariés se sont cristalisées dans une démarche participative : « J’ai récemment fait entrer 15 cadres dans le capital de la holding de tête de l’entreprise, tous profils et services confondus. Ce que nous voulons, c’est développer nos idées et faire de la compétence et de la mémoire individuelle une force collective, pour que nos méthodes et notre savoir soient partagés et mis au service de l’entreprise et de ses clients. Pour cela, il faut réfléchir, concevoir, réaliser et grandir tous ensemble. »
Le dernier beau projet à l’étude chez LCR est à la mesure de ses ambitions : il s’agit de la construction d’un immeuble de bureaux avec commerces du nouveau Quartier d’Affaires International, dont l’implantation est prévue non loin du Parlement européen dans le secteur du Wacken à Strasbourg pour lequel le groupe a décidé de se porter candidat en répondant à l’appel d’offres pour la construction du Lot n°3. Cette candidature est un challenge pour les équipes LCR : « Elle est plus qu’une opportunité pour une entreprise comme la nôtre. Cela prouve que LCR sait se positionner pour l’économie locale et bâtir en centre-ville en restant très attachée à ses racines », précise avec détermination Patrick Jean.
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OTE Ingénierie : au service du projet Par Florence Andoka Photo Henri Vogt
Patrick Jean
Festein d’Alsace Obernai
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Hôtel B&B Colmar
Pôle médical du Val de Meyer Pfaffenhoffen
Patrick Lullin
OTE Ingénierie
1, rue de la Lisière | Illkirch-Graffenstaden www.ote-ingenierie.com
Rendre un projet architectural réalisable et conduire des travaux : des missions complexes que l’entreprise OTE Ingénierie mène depuis plus de 50 ans. Patrick Lullin, président du directoire, évoque pour le bureau d’études d’Illkirch les enjeux des bâtiments de demain.
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« Beaucoup croient qu’un édifice n’est que le fruit du travail des architectes, or il nécessite de nombreux calculs complexes qui relèvent des ingénieurs. Notre métier manque souvent de visibilité auprès du grand public », souligne Patrick Lullin, le président du directoire. Pourtant tout Alsacien a probablement déjà fréquenté des bâtiments dont l’entreprise OTE Ingénierie est maître d’œuvre technique. À Strasbourg, la rénovation de la Bibliothèque Nationale Universitaire fait la fierté de Patrick Lullin : « Le sol n’était pas bon, aussi le chantier s’est révélé redoutable, l’escalier suspendu réalisé avec l’entreprise de métallerie ferronnerie Schaffner a demandé de longues heures de conception. » Le Groupe œuvre actuellement sur le chantier de la restructuration et de l’extension des bâtiments du Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg. Le projet est d’autant plus ambitieux que les délais de livraison sont très serrés et qu’il faut veiller à la continuité des activités du Centre des congrès et de l’Orchestre Philharmonique pendant la durée des travaux. Les cabinets Rey-Lucquet et associés ainsi que Dietrich-Untertrifaller sont les architectes de ce projet. Les partenariats avec différents cabinets d’architectes, souvent réputés dans leur secteur, s’avèrent féconds et la diversité des projets est extrêmement stimulante, « parce que cela nécessite de rencontrer une multiplicité de personnes auxquelles il faut apporter des réponses techniques toujours différentes. Par exemple, les édifices consacrés aux activités hospitalières relèvent d’un très haut niveau de complexité », explique Patrick Lullin. OTE Ingénierie naît en 1962 du désir d’ingénieurs mono-techniques d’unir leurs compétences pour former un bureau d’études pluridisciplinaire performant dans le secteur de la maîtrise d’œuvre. En 1976, qui marque l’installation du Groupe dans son nouveau siège social à Illkirch, OTE Ingénierie emporte l’appel à projets pour la construction du CHU de Hautepierre. Dès lors, l’entreprise n’aura de cesse de se développer, ouvrant progressivement des agences sur tout le territoire français : Paris, Nantes, Lyon, Metz. En Alsace, les agences de Mulhouse, puis Colmar voient le jour, marquant ainsi l’empreinte locale de l’entreprise et la nécessité dans le secteur du BTP de travailler avec des partenaires de proximité. S’adapter à la crise Les marchés publics en France dans le secteur du bâtiment se sont considérablement raréfiés depuis deux ans. La maîtrise d’œuvre publique représentant 50% des commandes de OTE Ingénierie, il faut trouver désormais de nouvelles voies pour maintenir la santé de l’entreprise. L’argent public est investi aujourd’hui dans l’entretien des édifices et par conséquent dans la
restauration et les travaux de mise à niveau de la qualité thermique dynamique, pour répondre aux demandes. Ainsi, OTE Ingénierie a encouragé la remise aux normes BBC et la rénovation de la signature thermique du bâtiment. Dans une perspective écologique, la question énergétique est devenue porteuse, et dès 2007, le groupe a créé OTELIO, service spécialisé dans la physique du bâtiment, certifié NF Bâtiment Tertiaire et labellisé HPE BBC Effinergie Rénovation pour la restructuration de l’immeuble de la société d’assurance MMA, situé au Wacken à Strasbourg. « En tant que maître d’œuvre technique, nous avons un devoir de conseil auprès de nos clients, basé sur notre expérience », souligne Patrick Lullin. L’avenir dans le secteur de la construction, implique aussi de prendre en considération les avancées des technologies numériques. La BIM, c’est-à-dire la maquette numérique, est un assemblage inédit de données superposées qui permet la création d’un clone informatique du bâtiment. La principale difficulté est la conception informatique des dessins produits par l’ensemble des acteurs du projet. Le fruit de ce savoir-faire se concrétise dans la naissance d’une entité labélisée, joliment nommée BIMagine. Dans le but de trouver de nouveaux marchés, Patrick Lullin, qui parle de son métier avec passion, est convaincu « qu’il faut s’exporter ». Ainsi, OTE Ingénierie s’engage à l’export de son expertise par la création en 2014 d’OTEM (OTE Maroc). Dans sa boîte à outils, OTE dispose d’une structure d’Ensemblier/Contractant général, ITECO, permettant d’apporter une réponse complète à la construction clé en main dans le monde industriel, mais également auprès des collectivités pour des opérations de type CPE (Contrat de Performance Energétique : 14 lycées d’Alsace) ou de CR/CREM (Conception Réalisation / Conception Réalisation Exploitation Maintenance). C’est ainsi que depuis plus de 30 ans, de grands industriels font confiance au Groupe OTE Ingénierie : Siemens, Lilly, Carlsberg, Weleda, Soprema, Bretzels Burgard, Brucker, Parker, Hager, Lidl, Ikea, Millipore… Le groupe OTE Ingénierie fait actuellement vivre 200 salariés, aussi la transmission est l’une des valeurs essentielles de l’entreprise depuis ses débuts. Lorsqu’un jeune ingénieur intègre l’équipe, il pourra être amené à devenir actionnaire, puis à occuper des fonctions de direction. Quand sa carrière touchera à sa fin, il devra revendre progressivement ses actions aux plus jeunes. Ce mouvement cyclique, à l’image de nos existences, permet que le fruit du travail généré reste au sein de l’entreprise. Trait marquant de l’identité de OTE Ingénierie, cet équilibre est sans doute l’une des clés de sa longévité.
Photos de la BNU : Pascal Bastien
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Zénith Strasbourg Europe : « fleuron » du genre Par Marie Bohner Photos Henri Vogt
Inauguré en 2008, cette « lanterne d’Aladin », selon son architecte Massimiliano Fuksas, est aujourd’hui dirigée par Sylvie Chauchoy. Celle qui a pris les rennes du Zénith en 2010 après près de 20 ans aux Eurockéennes nous éclaire sur la place qu’occupe désormais le Zénith à Strasbourg et dans la grande région.
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Sylvie Chauchoy
C’est quoi le concept « Zénith » ? Le concept de « Zénith » est né en 1981 sous l’impulsion de Jack Lang. À l’époque, les grosses productions se jouaient dans les palais des sports – des lieux pas du tout adaptés au spectacle. Le monde culturel s’étant développé avec l’arrivée de Mitterrand, les gens du spectacle ont créé un cahier des charges pour une salle de spectacle qui s’appellerait « Zénith ». 17 Zéniths se sont ensuite construits en France, d’année en année. Strasbourg est l’avant-dernier. Quelle place le Zénith de Strasbourg occupe-t-il dans le réseau Véga, qui gère les Zéniths de France ? C’est le plus grand Zénith indoor : le fleuron du groupe. Sa construction était-elle essentielle pour la capitale européenne ? Cette salle résonne au niveau international, puisque nous allons par exemple recevoir le Dalaï-lama à la rentrée : si elle n’existait pas nous n’aurions pas pu l’accueillir à Strasbourg. Nous y avons aussi reçu Lady Gaga, Muse, Radiohead ou Les Enfoirés. C’est un complément à l’image de marque de la ville européenne.
Avez-vous beaucoup de spectateurs allemands ou suisses ? Nous faisons des enquêtes régulières à ce sujet. Lorsque nous avons des exclusivités, des gens se déplacent depuis Metz, Nancy, Mulhouse ou Belfort, Dijon même parfois quand les spectacles ne passent pas là-bas. Concernant les Allemands, j’émets un bémol : les études avaient estimé qu’ils se déplaceraient beaucoup, or finalement ils viennent peu. Ils se déplacent pour les internationaux, pas pour la variété française, qu’ils ne connaissent absolument pas. Cela constitue une difficulté pour nous, puisque cela réduit notre zone de chalandise à 180°, côté français. Quel est le lien entre le Zénith et les structures culturelles et sportives locales ? Nous avons fait des retransmissions de rugby, de foot, peut-être que nous ferons l’Euro 2016, qui sait ? Nous essayons, et j’espère que nous y arriverons un jour, d’accueillir un match de basket de la SIG. La première édition du marathon de Strasbourg est partie du Zénith. C’est dans mes gènes le sport : ceux qui veulent faire du sport au Zénith sont les bienvenus, ils peuvent m’appeler !
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Nous avons aussi des relations régulières avec l’Opéra national du Rhin ou l’association des Scouts, par exemple. J’aimerais, pour les 10 ans du Zénith, ponctuer l’année de rendez-vous avec les institutions culturelles locales. Quelle a été votre plus belle rencontre artistique ? David Bowie et sa femme, sans hésitation. Je les ai croisés sur la scène aux Eurockéennes en 1996 : ils dégageaient tous les deux une énergie incroyable. La rencontre avec Sting aussi, plus récemment, m’a beaucoup marquée.
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Avez-vous des sources d’inspiration particulières dans la façon de gérer un espace comme celui-là ? C’est un lieu de vie. J’essaie de faire en sorte que cette salle soit démystifiée : les gens pensent que le Zénith c’est strass et
paillettes, qu’il n’y a que des grandes stars qui s’y déplacent, et qu’ils n’y ont donc pas accès… Or nous sommes ouverts ! Des petits jeunes de Strasbourg sont par exemple venus nous voir pour l’événement NeoCast. Nous accueillons aussi Japan Addict début juin, le salon des Arts en octobre… Nous sommes plus grands qu’une salle des fêtes, mais nous pouvons aussi accompagner les associations dans leurs projets de développement. C’est mon travail, dans la mission de service public qui nous est confiée.
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Cession d’entreprise
Par Marie Bohner Illustrations Laurène Boglio
Cessions et reprises : histoires humaines Un dirigeant définit son propre parcours, surtout dans les TPE / PME : les prises de décision et de responsabilité sont parfois sources de solitude. Les cessions et reprises d’entreprises sont l’un de ces moments où il ne faut pas rester seul : se faire accompagner est essentiel pour identifier la meilleure marche à suivre. « Il y a environ 60 000 cessions ou transmissions d’entreprises par an en France aujourd’hui. On trouve un nombre à peu près équivalent de candidats à la reprise. Le problème, c’est qu’ils n’arrivent pas toujours à se trouver. » C’est le constat de Pascal Gaden, responsable de la mission mutations économiques/restructuration à l’ADIRA. C’est ainsi qu’il explique les fondements de son métier : créer du lien, anticiper les difficultés des entreprises, chercher des solutions concrètes, avec les chefs d’entreprises mais aussi avec les élus des collectivités du territoire alsacien et de l’État. La question des emplois – et de leur préservation –, est au cœur de du processus des cessions d’entreprises. Par ailleurs, Pascal Gaden rappelle le vieil adage du monde économique : « Il est plus facile de garder un client que d’en trouver des nouveaux. » Il peut être plus sécurisant, pour les repreneurs comme pour les salariés, de miser sur une entreprise qui fonctionne déjà. Enfin, la clé est dans l’individu : une entreprise, c’est aussi sa gouvernance par une personne physique. Selon Pascal Gaden, « un entrepreneur définit son projet professionnel au regard de son projet personnel ». Lors d’une cession ou d’une reprise, il a donc besoin d’être accompagné, à tous les niveaux, pour réussir cette transition et en faire un succès.
Trois exemples de reprises
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Cession d’entreprise
Créer du lien
De Stracel à Blue Paper François BRU, directeur général L’histoire de Blue Paper est celle d’une reconversion réussie, dans un moment historique où tout semblait annoncer le contraire. François Bru, déjà directeur du site de l’usine Stracel, était bien conscient des difficultés. « Le groupe UPM, spécialisé dans les domaines du papier graphique et journal, s’est retrouvé en surcapacité endémique du fait de la décroissance de ces marchés. Depuis une bonne quinzaine d’années des unités ferment en Amérique du Nord et en Europe, régulièrement, et c’est en 2011 que le groupe a décidé de mettre en vente l’usine Stracel. » Il s’agissait donc de trouver une solution rapide pour garantir l’avenir de l’usine et des emplois, sur le long terme, dans un marché en déclin. Grâce, entre autres, à l’accompagnement des élus du territoire et de l’ADIRA, les groupes allemands Klingele Papierwerke et belges VPK Packaging se sont associés dans la joint-venture Blue Paper pour racheter les actifs industriels après la fermeture de l’usine et le licenciement de tous les salariés fin 2012. « Non seulement le site a trouvé preneur, ce qui dans le climat actuel et pour un site de cette taille n’était pas facile, mais en plus les acquéreurs sont des industriels européens – pas des fonds de pension ou financiers. On a affaire à
des gens qui sont là pour longtemps, qui ont une stratégie industrielle. » Après 100 millions d’euros d’investissement, un chantier de modification colossal et l’embauche de 150 salariés – pour la plupart issus de l’ex-Stracel – Blue Paper a recommencé à produire au bout de 8 mois seulement. « Nous sommes aujourd’hui encore dans la courbe de progression. La liste des tâches à accomplir est considérable mais on s’y attèle avec confiance. C’est le maître-mot aujourd’hui : la confiance. » — Blue Paper 4, rue Charles Friedel Strasbourg www.bluepaper.eu
L’Association des Repreneurs et Cédants d’Alsace (ARCA) développe des rendez-vous mensuels à Mulhouse, Colmar et Strasbourg depuis 2009. Le CAHR et l’ADIRA sont membres depuis la création. Si l’association s’affirme comme ayant pour but de « provoquer, réussir et dynamiser la transmission de PME/PMI », elle s’adresse avant tout aux individus ayant un projet et besoin d’un réseau. Les soirées se déroulent en trois temps et sont libres d’accès : d’abord un invité vient apporter son expertise sur la cession/reprise d’entreprise, puis vient une « pause réseau », où sont encouragés les échanges informels. La troisième partie de la soirée est réservée aux membres actifs, cédants et repreneurs, en mode « club », permettant des échanges personnels et des études de cas d’entreprises. « Pouvoir s’entraider est essentiel », affirme Patrick Behra, co-fondateur de l’ARCA. Nombreux sont ceux à vouloir rompre l’isolement : ils étaient 7 à la création, 20 deux mois après, aujourd’hui, les soirées ne réunissent jamais moins de 30 personnes. — ARCA Maison de l’entrepreneur Mulhouse Contact : Patrick Behra 06 40 09 07 49 www.asso-arca.fr
LSDH : « Créer une fédération de PME » Emmanuel Vasseneix, président directeur général L’histoire d’Emmanuel Vasseneix est avant tout familiale et humaine. Il rachète d’abord la totalité de la Laiterie Saint-Denis-de-L’Hôtel (LSDH) avec son père, son frère et sa sœur. « À partir de ce moment-là nous avons rencontré des gens, dont les futurs Jus de Fruits d’Alsace (JFA), L’Abeille de Cholet, et d’autres, qui faisaient sens dans notre stratégie globale. Nous ne créons pas un groupe : nous trouvons des synergies. Notre vision n’est pas faite d’objectifs de chiffre d’affaires à 5 ans, elle se situe dans la façon d’asseoir et de développer ce que nous aimons faire : créer de la diversification dans les produits, dans la façon de faire, pour épanouir les hommes dans l’entreprise et assurer de la pérennité. Nous créons une fédération de PME. La reprise d’une entreprise est un travail de partenariat. Mon père disait : “Le capital n’est important que quand on vend et quand on achète, ce qui compte vraiment dans une entreprise c’est la volonté des hommes à faire avancer les projets.” » Accompagnée dans ce processus par des conseillers qui suivent le groupe familial depuis longtemps, la transformation des Vergers d’Alsace en JFA s’est faite en douceur, même si JFA a été créé de toutes pièces. « Vergers d’Alsace était voué à être vendu ou à disparaître dans le cadre d’une restructuration avec un groupe allemand. Quatre cadres sont venus nous voir en disant : “Nous avons vu ce que vous faites et la manière dont vous le faites, et ça nous dirait bien de faire un bout de chemin avec
vous.” » La reprise a contribué à sauver des emplois. « Nous avons pu reprendre à peu près 85% de l’effectif, c’est à dire environ 230 personnes – d’autres nous ont rejoint depuis. Nous n’aimons pas faire de la casse sociale : les hommes sont l’un des appuis fondamentaux du devenir d’une entreprise. Le contexte pourtant n’était pas facile, car ceux de JFA avaient vécu nombre de reprises successives : ils étaient blasés et méfiants. Notre méthode pour les rassurer a été simple et pragmatique : nous avons passé du temps à expliquer ce qu’on voulait faire, à faire adhérer les gens, et ensuite à s’attacher à faire ce qu’on avait dit. » — Jus de Fruits d’Alsace (JFA) ZI Rimsdorf / Metzweiher Sarre-Union www.jusdefruitsalsace.fr
Des besoins en fonds ?
— Quelques conseils Pour éviter les mauvaises surprises, n’oubliez pas la garantie de passif !
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Cession d’entreprise
PIM Industrie : un sauvetage réussi Jean-Marc SAYER, président Jean-Marc Sayer était cadre dirigeant de PIM Industrie – il a sauvé l’entreprise de la fermeture et la moitié de ses salariés – et en est aujourd’hui le président. S’il avait, comme beaucoup, rêvé de créer un jour son entreprise, reprendre PIM Industrie s’est imposé à lui de façon inattendue : « On peut s’imaginer créer une entreprise, être maître d’œuvre de son choix de vie professionnelle. Le passage à l’acte, c’est comme sauter dans l’eau froide. Pour PIM Industrie, les choses se sont faites de façon très rapide. Le 3 décembre 2013, le juge acte que PIM doit sortir du groupe, aucun repreneur industriel ne se positionne et il laisse jusqu’au 24 février 2014 pour trouver une issue. Le fait d’avoir été chahuté dans un délai très court m’a incité à l’action. Je savais que je prenais en main un bateau perforé. Le risque économique était important, le pourcentage de réussite très faible. Pourtant c’est le fait de pouvoir retourner cette situation apparemment complexe qui m’a attiré. Je savais que nous avions un savoir-faire et des salariés compétents ainsi que des moyens industriels performants. Il manquait une cohésion. Il fallait redonner le sens qui avait été perdu depuis des années. » L’idée de la reprise lui est venue car il refusait que les « salariés paient les pots cassés de choix stratégiques qui n’étaient pas les leurs ». Il a été accompagné dans la préparation de la reprise par Pascal Gaden de l’ADIRA. Il a fallu convaincre les clients, les fournisseurs, les banques et surtout les salariés. Le projet entier a été repensé, avec des process plus simples et plus efficaces, permettant aux salariés de passer d’un focus « métier » à une vision globale des produits et des chaînes de valeur.
Jean-Marc Sayer a associé trois autres salariés au capital dès que la reprise a été actée, et il continue aujourd’hui à se faire accompagner dans son parcours de dirigeant : « Je fais parfois appel à des conseils extérieurs et je me suis aussi affilié au réseau des APM [Association Progrès du Management, ndlr] : cela me permet de m’ouvrir, de me poser d’autres questions. Cela me permet d’être dans un flux continu de structuration et de performance. » — PIM Industrie Impasse Kohlgaerten Marckolsheim www.pim-industrie.com
Maître André Schneider est avocat, associé dans le cabinet ASKEA, docteur en droit et spécialisé en droit commercial. Il rappelle quelques fondamentaux sur la garantie de passif lors de l’acquisition de droits sociaux partiels ou complets d’une société. Il se peut que des événements indésirables se produisent, alors qu’ils n’étaient pas visibles lors de la vente. C’est tout l’enjeu de la garantie de passif. Il est essentiel d’être vigilant sur les stipulations contractuelles contenues dans l’accord de vente. Une garantie de passif permet d’envisager l’avenir en confiance, pour les deux parties. Elle couvre souvent 2 à 5 ans après la vente et permet de fixer les limites et la mise en œuvre des indemnisations, ainsi que les compensations éventuelles. Enfin le préalable d’un titre exécutoire pour l’appel de la garantie à première demande permet de poser un cadre rassurant.
Se faire accompagner pour les cessions et transmissions d’entreprises familiales : conseil d’experts Dans les cas des entreprises familiales, sauf exception, une cession ne se fait qu’une fois dans la vie. Thomas Fischer, du cabinet Acq’Cess, et de Bertrand Knipper de MBA Capital, sont experts de l’accompagnement stratégique des dirigeants pour les cessions / acquisitions. Ils s’accordent à le dire : pour éviter les regrets, il faut se faire aider, surtout pour les entreprises familiales. « Souvent les dirigeants d’entreprises familiales ou de PME sont seuls responsables de leur stratégie. Ils sont peu ou pas épaulés par des tiers. », déclare Bertrand Knipper. Il s’agit de comprendre les enjeux d’un chef d’entreprise et lui apporter un regard extérieur, des ouvertures et des solutions qu’il n’avait pas forcément envisagées. « Il y a aussi des aspects fiscaux qui peuvent être optimisés en anticipant d’avantage. », ajoute Thomas Fischer. Il pense qu’il faut au moins 3 à 5 ans pour se préparer une fois que la décision est vraiment prise. Bertrand Knipper estime ensuite le temps de la cession elle-même de 6 à 18 mois environ. Encourager ses enfants à faire leurs armes ailleurs en amont, être sûr de leur envie, communiquer avec tous mais aussi veiller à ne pas se rendre indispensable pour tout : voilà des façons de rendre la passation plus sereine.
Certaines associations, comme Alsace Active ou le Réseau Entreprendre Alsace, accompagnent les repreneurs dans leurs parcours, en particulier pour leurs besoins en fonds. Si le Réseau Entreprendre Alsace fonctionne autour de la réciprocité et de « prêts d’honneur » de 10 à 50 K€, Alsace Active s’inscrit dans une démarche de liaison avec les banques. Laura Palmieri, chargée de mission TPE d’Alsace Active à Mulhouse, explique : « Notre cœur de métier c’est la garantie bancaire. Nous analysons les trois derniers bilans du cédant en détails. Comme nous nous portons caution, nous constituons un vrai rouage entre les repreneurs et la banque. » Tout comme pour le Réseau Entreprendre Alsace, l’accompagnement du repreneur ne s’arrête pas là. « Nous essayons de créer un écosystème favorable en apportant notre expertise financière et des aides pour trouver des financements, par des garanties bancaires, des prêts à taux zéro, voire des subventions. Nous sommes là tout au long du processus, même après la reprise. Nous partageons les bons plans, les outils, les bonnes attitudes à avoir, les points sur lesquels il faut se méfier. » — Alsace Active 21, boulevard de Nancy Strasbourg www.alsaceactive.fr — Réseau Entreprendre Alsace 10, rue des Cigognes Entzheim www.reseau-entreprendre-alsace.fr
FrenchTech Photos Christophe Urbain
Texte Cécile Becker Illustrations Laurène Boglio
Numérique : la ruée vers l’or Label attribué aux pôles métropolitains reconnus pour leur capacité d’innovation et leur écosystème de start-ups bénéficiant d’un fonds dédié. Au-delà d’une reconnaissance, c’est aussi un moyen d’encourager les échanges. www.lafrenchtech-alsace.eu
Numérique en Alsace
Rhénatic Pôle numérique d’Alsace, il a pour mission de promouvoir les usages et les bénéfices des technologies numériques auprès des entreprises de la région. www.rhenatic.eu
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Alsace Digitale Association ayant pour ambition d’animer et de promouvoir la révolution numérique soutenue par l’Eurométropole de Strasbourg. Elle a ouvert en 2012 le premier espace de coworking « La Plage Digitale » et occupe depuis 2015 le deuxième étage du Shadok. www.alsacedigitale.org
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Incubateur Structure dynamique dédiée aux jeunes entrepreneurs pour augmenter leurs chances de développement.
Souvent réduit à son plus simple appareil, le smartphone, le numérique est un enjeu de taille pour le territoire alsacien et ses nombreuses entreprises, du leader mondial à la TPE. Ce secteur, largement soutenu par l'ADIRA, attire de plus en plus les créateurs de startups. L'idée ? Construire le monde de demain.
Difficile de quantifier le nombre d’entreprises liées au numérique en Alsace tant ses formes peuvent être diverses. En 2014, la Chambre de Commerce et d’Industrie Alsace tablait sur 1 800 entreprises et 14 000 emplois, des chiffres qu’on imagine en constante évolution au vu des nombreux dispositifs et espaces déployés sur le territoire pour promouvoir le secteur. En tête, on retrouve la mission de pilotage locale du label FrenchTech, FrenchTech Alsace, emmenée depuis début 2016 par Christophe Parih après un an de travail pour réunir les forces de part et d'autre du territoire. L’élément déclencheur de ce ramdam vivifiant ? L’obtention en juin 2015 du fameux label par MedTech, campus des technologies médicales, à mi-chemin entre la recherche et l’industrie, installé depuis 2012 dans les vastes quartiers de l’hôpital civil à Strasbourg. Ce campus regroupe chirurgiens, ingénieurs, chercheurs et industriels et encourage l’innovation grâce à l’implication de l’IRCAD (Institut de Recherche contre les Cancers de l’Appareil Digestif), du Technoparc ou du PH8, la première pépinière d’entreprises innovantes dédiée aux start-ups des domaines de la santé et des nouvelles technologies. En plus de rassembler des acteurs du privé et du public, le projet a pu bénéficier du label FrenchTech grâce à une candidature portée par le Pôle métropolitain Strasbourg-Mulhouse-Colmar. Des collaborations couronnées de succès, prouvant que le rassemblement des compétences est nécessaire. C'est d'ailleurs dans ce sens qu'a
été créé le label FrenchTech. Ainsi, à KMØ, future cité numérique mulhousienne dont l’éclosion a déjà bien été engagée grâce à 6 porteurs de projet (dont Gérald Cohen) réunis autour de Rhénatic, l’on retrouvera aussi des entreprises bas-rhinoises. Hier, aujourd’hui et demain KMØ, parlons-en. Cet écosytème a élu pour domicile les bâtiments historiques de la SACM à l’image du Shadok à Strasbourg, implanté dans le Môle Seegmuller. Tout un symbole. Comme si la consolidation du secteur numérique ne pouvait se faire sans le concours de l’histoire. Alexandre Rigaut, responsable du développement Mulhouse – Trois frontières à l'ADIRA le confirme : « Le tissu économique alsacien est fondé sur l’industrie. Le numérique se met justement au service de l'industrie en lui apportant notamment des solutions logistiques et en se structurant physiquement dans des lieux comme KMØ. Ce type de lieu permet d’externaliser des bureaux d’étude, le prototypage ou même les prestations de recherche. Les applications numériques pour l’industrie sont infinies ! » Des liens si logiques qu’on en vient parfois à se demander pourquoi l’explosion de l’économie numérique a pu prendre autant de temps en Alsace. Pour Stéphane Becker, président d’Alsace Digitale « ça dépend de ce qu’on appelle économie numérique ». « Si on en parle comme de la fonction support aux entreprises, son développement ne s’est pas fait plus tard qu’ailleurs. Si on en parle en termes de diffusion
KMØ et Shadok Ces deux bâtiments – le premier à Mulhouse, en plein chantier, le second à Strasbourg – sont les totems de la FrenchTech Alsace. KMØ regroupera incubateur de start-ups, entreprises, formations liées au numérique, espaces de coworking et technologies permettant le développement de produits innovants. Le Shadok, « lieu-outil » inauguré en avril 2015, est une vitrine pour les entrepreneurs et créatifs dont elle favorise la rencontre, le partage et l’émergence de nouvelles pratiques artistiques liées au numérique. www.km0.info www.shadok.strasbourg.eu
Numérique en Alsace
Startup weekend Mouvement mondial d’entrepreneurs actifs et confirmés transmettant les bases de la création d’entreprise au start-upeurs. Ces événements – en Alsace, ils ont lieu à Strasbourg ou Mulhouse – suivent le même principe : les entrepreneurs en herbe présentent leur projet et bénéficient de l’avis des autres participants, départagés ensuite par un vote qui débouche sur un accompagnement pour accélérer le développement de la start-up, le tout en 54 heures !
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Ligne numérique Branche d’e-nov campus niché à l’Université de Haute-Alsace à Mulhouse, Ligne Numérique est un programme lancé en 2015 avec pour objectif d’aider des jeunes sortis du système scolaire à acquérir de nouvelles compétences dans le domaine numérique. En février dernier, Ligne Numérique a été labellisée Grande école du numérique. www.enovcampus.eu
— Le numérique dans le Haut-Rhin
informatique et digitale, là on a mis un peu plus de temps et c’est justement peut-être à cause du poids du passé industriel. » Toujours est-il qu’aujourd’hui, nombreux sont les prétendants à la réussite numérique, d’où un nombre exponentiel de start-ups, à tel point qu’on ne dissocie presque plus les termes « numérique » et « start-up ». « C’est dans l’ère du temps, explique Stéphane Becker. Il y a une trame narrative dominante qui veut que la start-up soit associée à des petits jeunes qui monteraient des boîtes pour sauver le monde, alors qu’il y a énormément de quadragénaires qui créent des entreprises dans le numérique. Le terme start-up est un peu galvaudé, il n’y a pas de supériorité à en être une. » En effet, de nombreux jeunes effrayés par un monde de l’entreprise parfois difficile à intégrer voient dans la start-up un moyen d’échapper à la morosité économique. Quitte à y échapper, autant mettre un peu de sens dans ce monde qui reste à construire. Si la mise en avant récurrente de belles success-stories impliquant de jeunes gens n’est pas représentative de la nouvelle économie numérique, elle a le mérite de décomplexer ces nouveaux diplômés qui n’hésitent plus à se lancer. Le rôle de Yasmina Azibi, responsable du développement Eurométropole de Strasbourg à l'ADIRA, est justement d'accompagner ces nombreuses start-ups. Transformeront-elles l'essai ? Rien n'est moins sûr. « L'écueil de ces startups du numérique c'est qu'on en voit beaucoup, elles se concurrencent énormément sur les prix mais pas forcément sur les innovations, analyse-t-elle. Elles peuvent faire la différence en se plaçant un peu au devant du marché, en tentant de changer les usages. » La prochaine révolution d'usage reste à venir. En l'attendant, l'Alsace expérimente. « Ce qui manque à la région pour passer une nouvelle étape, c'est justement une success-story qui galvaniserait les foules, diagnostique le président d'Alsace Digitale. On n’est pas plus bête qu’ailleurs ! C’est plus compliqué parce qu’il faut être patient et ne pas tout miser sur un seul cheval. Pour savoir quel arbre va bien pousser, il faut en arroser plusieurs. De toute façon, on ne peut pas déterminer le succès d’une entreprise, cela dépend de bien trop de facteurs qu’on ne maîtrise pas. » À vos pronostics !
Gérald Cohen Maître de conférences à l’Université de Haute-Alsace Fondateur d’e-nov campus
« Il est lumineux, visionnaire et étonnant : à 50 ans, il connaît mieux que moi le monde du numérique ! » Terence Figueiredo, 27 ans, l’un des participants au programme e-nov campus, ne tarit pas d’éloges sur le grand manitou de ces lieux. L’homme en question est un « prof » comme on n’en fait (presque) plus : il aime « prendre des leçons » de ces jeunes qu’il accompagne, avance et pense avec l’innovation en intraveineuse. « Pour moi, on innove dès qu’on remet en cause quelque chose, un artiste innove nécessairement. Une entreprise, elle, survit parce qu’elle est obligée de remettre en question ses schémas. » Dans un monde mouvant, diagnostiqué par les observateurs comme en révolution, les modes de pensées des entreprises sont voués à être profondément modifiés. « La question est de savoir à quelle vitesse ils changeront », se demande Gérald Cohen, qui tente depuis longtemps de poser les jalons de ce changement. En 2011, quand le numérique n’était pas encore automatique, en tout cas en Alsace, il monte e-nov campus, « le garage de la Silicon Valley », un pré-incubateur d’entreprises connectées au digital, en réponse aux envies d’entreprenariat formulées par les étudiants. « On répond toujours aux besoins, qu’ils proviennent de n’importe quel acteur, explique-t-il. L’idée de ce nouveau
campus était surtout de mettre tout le monde en réseau pour développer un accompagnement qui fasse sens. L’association regroupe ainsi l’université, des chefs d’entreprises et quelques institutionnels. » Cette pluridisciplinarité est pour Gérald Cohen une seconde nature, il en faisait déjà l’éloge lors d’une passionnante conférence TEDx. « Des gars comme moi n’ont rien à perdre à couper les fils et exploser certains murs. Aujourd’hui, on ne peut, par exemple, plus modéliser des visages sans mêler informatique et théâtre. » Cette culture de l’ouverture, e-nov campus continuera à la porter en tant qu’opérateur de KMØ, l’écosystème numérique qui prendra forme dès la fin de l’année à quelques mètres du campus Fonderie. Le rêve de Gérald Cohen ? « Emmener mes étudiants à voyager dans le temps avec des lunettes ou autre chose : aller discuter avec Einstein ou Picasso. Une sorte d’intelligence reconstituée. » Un voyage auquel on participerait volontiers. — e-nov campus 16, rue de la Fonderie | Mulhouse www.enovcampus.eu
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Numérique en Alsace
— Le numérique dans le Bas-Rhin
Blueboat
Schaeffer Productique
Comment est née Blueboat ? Il y a 11 ans, il n’était pas question d’e-reputation, on parlait de veille e-marketing. On s’est rendus compte que le Web participait de l’intelligence économique : collecte d’informations sur de potentiels clients, analyse de la concurrence, communication, etc. L’e-reputation arrive en 2007-2008 en même temps que les réseaux sociaux. Là, Blueboat se dit que les entreprises n’auront pas le savoirfaire pour détecter ce qui se dit d’eux sur le Web, c’est un service qu’on propose avec, aujourd’hui, la création de blogs, l’animation de pages Facebook ou une présence dans les forums de discussion. Nos clients sont notamment Bubendorff, Internorm, Schmidt Groupe, Hager ou la ville de Mulhouse.
Schaeffer Productique est la preuve de ce lien existant entre le passé industriel de la région avec le monde numérique. L’entreprise naît en 1798 pour devenir un groupe industriel textile prospère en Alsace et en Afrique du Sud. Dans les années 60, Schaeffer implante de nombreuses usines textiles dans le monde entier. L’Alsace, haut lieu du textile, va peu à peu perdre son emprise sur cette industrie florissante en pleine mondialisation. À la fin des années 90, Schaeffer a l’idée d’ouvrir un département informatique en développant notamment des progiciels de gestion dédiés aux métiers textiles. En 2000, alors que l’activité des usines est stoppée net, l’entreprise finalise sa reconversion. Schaeffer Productique met à profit ses savoir-faire séculaires au service des entreprises textiles en apportant des solutions numériques s’appliquant autant à la fabrication et aux process, qu’au négoce en passant par la gestion client. Un choix judicieux qui lui permet aujourd’hui d’appuyer sa position de leader européen sur le secteur de l’édition de logiciels et de progiciels.
Est-ce que l’expression start-up existait déjà à l’époque ? Nous sommes la preuve qu’une startup en Alsace, ça peut durer 11 ans ! Je pense que c’est plus un terme qu’autre chose. On devient start-up à partir du moment où on est sur le Web. C’est bien, ça signifie qu’on est toujours jeunes [Rires].
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— 3, boulevard de l’Europe | Mulhouse www.blueboat.fr
— 36, rue de Dornach | Pfastatt www.schaeffer-productique.com
Jérémy Wies Créateur d’entreprises New Web et Synovo
En passant la porte de New Web et Synovo, deux entreprises créées par Jérémy Wies et implantées au Parc Phoenix à Strasbourg, l’« esprit start-up » vient nous frapper de plein fouet. Les 40 salariés – 25 ans en moyenne – ont les yeux rivés sur leurs écrans. Les discussions s’improvisent sur un coin de bureau, quand les cafés s’amoncellent. À 26 ans, Jérémy Wies, chef d’entreprise en jean-polo, est à la tête de deux entreprises en pleine explosion. Tout a commencé alors qu’il était encore étudiant à Supinfo à Strasbourg. En plein stage dans une entreprise suisse, il s’ennuie ferme. « J’ai décidé de me mettre à mon compte, ainsi, si je m’ennuyais, ce serait ma faute. J’ai commencé ma boîte en créant un site Internet où je proposais mes services de dépanneur en informatique. » Son premier client ? Son grand-père. Très vite, les clients affluent et l’étudiant se voit contraint de prendre un bureau, en parallèle de ses études. « Un jour, c’était un 24 décembre au soir, je suis allé dépanner un voisin à Mulhouse. Je suis resté 12 heures et n’ai rien réussi à réparer. Ça lui a bien plu que je me déplace le soir de Noël. Il se trouve que c’était le plus gros ambulancier de France. » Bouche-à-oreille oblige, d’autres ambulanciers le sollicitent. New Web, entreprise de cloud computing et data center était née. « J’ai
réalisé que le logiciel des ambulanciers n’était pas adapté. En assistant à une réunion nationale, j’ai compris qu’ils avaient besoin d’autre chose. » Lors d’un Startup weekend, Jérémy et deux amis présentent « sur un coup de tête » leur idée d’un logiciel pour les ambulanciers – gestion client, régulation de la flotte, prise de rendez-vous, cartographie, facturation, tout est optimisé. « On a créé la société en 2013, on s’est associé et on a fait une levée de fonds. » 15 mois plus tard, Synovo compte 30 salariés ! En 2014, Jérémy Wies est couronné par le prix Talent des Cités : les retombées presse sont énormes. « Tout le monde voulait travailler avec nous, mais on n’était pas prêts ! » Du jour au lendemain, l’informaticien se retrouve à gérer son image. C’est d’ailleurs cette adaptation constante qui fait un bon start-upeur : « Il faut être tout en même temps : commercial, gestionnaire, responsable des ressources humaines… » Une recette qui aura permis de multiplier la croissance de ses entreprises par 10 en quatre ans… — Synovo + New Web 8, rue Schertz | Strasbourg www.synovo.fr www.new-web.fr
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Numérique en Alsace
Portfolio
3D-ATS
Fivory
Carte d’identité 3D-ATS, start-up créée en 2014 par Leonard Ciubotaru, développe un outil à destination des TPE/ PME qui permet l’animation d’un objet ou d’une machine en 3D et en couleur pour lever le voile sur son fonctionnement. L’idée ? Utiliser l’animation comme support de communication pour présenter un produit particulier ou comme support technique pour l’utiliser comme un mode d’emploi très didactique qui se met à jour automatiquement.
Lancée à Strasbourg en mai dernier, l’application Fivory permet de régler ses achats avec un smartphone et distille avantages fidélité et actus des boutiques qui adoptent cette technologie. Développé par le Crédit Mutuel, ce mobile wallet concilie paiement mobile et une sorte de réseau social dédié au shopping. Les commerçants envoient directement leurs offres sur l’app, donc à leurs clients potentiels qui ont ainsi accès à une myriade de boutiques géolocalisées, aux programmes de fidélité et à un moyen de paiement sans contact. Comme si la carte bleue était intégrée au téléphone, les informations étant protégées par un code d’accès. Fivory a par ailleurs créé un blog qui permet « d’éditorialiser » les news des commerçants équipés. Plus de 400 points de vente ont adopté Fivory : alimentation, bars, restaurants, services de proximité, sport, bien-être, mode, tout y est.
Développement « Ça prend du temps de pénétrer le marché. Entre le moment où les potentiels clients découvrent 3D-ATS et le moment où ils prennent une décision peut s’écouler plusieurs mois. Après un processus intensif de démarchage – j’ai failli me décourager – je commence à avoir des clients, de plus en plus étonnants. » Pour le moment, Leonard Ciubotaru est seul. Il prévoit d’investir et notamment d’embaucher ou de trouver un partenaire chargé de l’aspect commercial.
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— www.3d-ats.com
— www.fivory.com Application iOS / Android
Kilomètre 0 Photos Christophe Urbain
En Alsace, le numérique est indissociable du passé industriel. Marque ultime de ce lien : KMØ, future cité numérique à Mulhouse, s’installera dans le bâtiment historique de la SACM fin 2015, après quelques mois de travaux. Cet écosystème abritera des entreprises, un incubateur de start-ups, une large palette de formations et un fablab. Balade entre hier et demain.
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Portfolio KMØ
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Portfolio KMØ
Costume en lainage infroissable A suit To Travel In, chemise et cravate, le tout Paul Smith chez Algorithme La Loggia, à Strasbourg Lunettes Harry Lary’s chez Les Lunettes de Gisèle, à Strasbourg
studio
Reportages
membre de
My adidas
17 milliards d’euros de C.A. en 2015. 660 millions de produits diffusés chaque année. 55 000 salariés dans le monde. Le groupe adidas – dont adidas et Reebok sont les marques étendards – est un géant lié à l’Alsace depuis 1958. Le siège social d’adidas France est une porte d’entrée sur un monde presque utopique : tous les salariés sont heureux et fiers de travailler pour leur marque.
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adidas
Texte Cécile Becker Photos Christophe Urbain
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y adidas and me, close as can be. We make a mean team, my adidas and me. » Traduction : « Mes adidas et moi ne pourrions être plus proches. On forme une super équipe, mes adidas et moi. » Ce pourrait être un slogan, ce sont les paroles de My adidas, l’un des titres phares du troisième album de Run-DMC, sorti en 1986, et l’acte de fiançailles du hip-hop avec le sportswear. Si les Run-DMC ont eux-mêmes adopté l’uniforme tout-adidas sublimé par les fameuses Superstar, sans lacets, languette en goguette, pour dépasser l’image bad boy associée à la réputation hip-hop d’alors, ils ont, sans le savoir, lancé le culte des sneakers. Mieux, ils sont devenus [après qu’un employé de la firme ait assisté à un concert où le public brandissait à l’unisson ses Superstar !] les premiers artistes à signer un contrat avec une marque, avec les retombées que l’on connaît. Aujourd’hui mise en avant par Kanye West, Snoop Dogg ou Pharrell Williams – en témoigne l’Instagram de notre nerd favori, mention spéciale aux Stan Smith toutes de bijoux revêtues – la marque à trois bandes exerce une fascination sans pareille auprès du consommateur, par le biais de la mode ou du sport. Dans ce contexte, la construction d’un mythe culturel, partagé et diffusé par les salariés euxmêmes, est inévitable. Tous les collaborateurs croisés lors de cette journée de reportage pourraient d’ailleurs s'approprier les paroles scandées par ce cher DMC. À Landersheim et parmi ses 200 salariés, impossible de ne pas le remarquer : la culture d’entreprise est partout, dynamisée par le lien indéfectible de la marque avec le sport. Valeurs communes, codes vestimentaires,
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adidas
méthodes de travail, faits marquants, tout y est. Alice Mosbach, programmateur en informatique chez adidas depuis 1983, se souvient : « Quand je suis arrivée, l’ambiance était assez stricte. Tout était hiérarchisé. Le vendredi était la journée sans cravate, mais sans, les managers n’étaient pas à l’aise. En 97, Yves Marchand est arrivé à la direction d’adidas France [un poste aujourd’hui occupé par Guillaume de Monplanet, ndlr]. Il venait travailler en complet adidas, nous a incités à faire du sport, nous a poussés à nous fréquenter entre services. Un an plus tard, adidas est devenu l’équipementier officiel de la Coupe du Monde : des télévisions ont été installées à tous les étages, on pouvait regarder les matchs durant nos heures de travail. La France a gagné la Coupe du Monde, ça a changé beaucoup de choses. » « Tout est toujours possible » Depuis, Alice Mosbach s’est mise au sport et pratique le running ou le fitness tous les jours entre midi et deux, comme beaucoup de collaborateurs. Grâce au comité de direction qui préconise aux employés de ne pas organiser de réunion à l’heure du déjeuner – et de ne pas envoyer de mails le vendredi pour éviter le stress avant le week-end ! – et à la présence de deux salles de sport jouxtant la cantine, rien de plus simple : 30 sports peuvent être pratiqués sur place. Ainsi, dès 12h15, la valse des sacs de sport débute. Des équipes internes de football et de basketball partent même profiter des équipements loués à la municipalité. Le slogan « Sport has the power to change lives » énoncé dans la politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) est vécu par tous. Un an après le succès vivifiant de la Coupe du Monde, le COMVIE, comité sous la
Tous solidaires
responsabilité du service des ressources humaines formé par une vingtaine de salariés, fait son apparition chez adidas. Cette instance ultra-démocratique a pour but de faciliter la convivialité et le bien-être et dispose de son propre budget pour animer la vie de l’entreprise. Frédérique Laas, cs project et training manager, l’a intégré il y a 10 ans : « On essaye de répondre à la question “comment accompagner le collaborateur autrement ?” à chaque instant. Ici tout est toujours possible, il suffit de partager ses idées. » Un espace zen où faire la sieste et profiter de fauteuils massants est ouvert puis, le COMVIE contacte deux praticiennes qui proposent massages et détente trois jours par mois. « Le fichier est complet tout le temps. En deux minutes, c’est la guerre », confie Frédérique Laas, le sourire aux lèvres. C’est elle qui a proposé le concept de L’arrondi en caisse aux ressources humaines, opération qui consiste à proposer aux clients des magasins adidas d’arrondir leur facture pour soutenir les associations partenaires de la marque. Le bien-être se vit aussi par le partage. Application au quotidien ? La conciergerie, mise en place en 2012. Gérée par l’entreprise EasyLife et ouverte deux fois par semaine, elle permet aux salariés de bénéficier
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adidas
de nombreux services : pressing, cordonnerie, panier du marché, démarches administratives ou contrôles techniques, commande de capsules de café, sélection de prestataires pour le ménage à domicile, etc. C’est normalement à ce stade que le lecteur (ou la journaliste) commence à ressentir envie et/ou jalousie. Et ce n’est pas fini… Autour du sport Faciliter la vie des employés est un choix gagnant : énergisé par le sport et détendu, le salarié est forcément plus performant. Après enquête en interne, 91% des salariés interrogés déclarent être fiers de déclarer à d’autres qu’ils travaillent chez adidas et 85% d’entre eux, qu’il fait vraiment bon travailler dans leur entreprise. Hélène Wendling, senior manager human resources, explique : « La qualité de vie au travail est un engagement majeur de notre politique RSE. Dans ce sens, les salariés sont responsabilisés : à eux d’organiser leur temps de travail comme ils le veulent pour trouver leur propre équilibre, ils peuvent aussi travailler de chez eux. On leur donne cette flexibilité. Grâce à cette confiance, on sait qu’à un moment, ils vont faire ce qu’il faut. » En plus de cette relation ver-
Déclinaison de la politique RSE d’adidas, l’engagement solidaire se vit au cœur de l’entreprise : les salariés eux-mêmes peuvent décider de prendre sur leur temps de travail pour accompagner Unis vers le sport ou Siel Bleu, trois associations partenaires du groupe. Hélène Chaudron, assortment ranging manager, est l’un des relais en interne pour Unis vers le sport, association engagée pour la réinsertion des jeunes de quartier à Strasbourg, l’apprentissage scolaire et de la vie à travers le sport. « Ma mission, c’est de créer des passerelles entre les collaborateurs et l’association : les valeurs de l’entreprise, on les vit aussi au travers de cette solidarité », explique Hélène Chaudron. Ainsi, les collaborateurs peuvent consacrer une demijournée par mois au soutien scolaire, aux rencontres sportives et à des journées thématiques. « Tous les ans, depuis trois ans, nous participons ensemble à la journée des enfants organisée par le tournoi de Roland-Garros. Deux à quatre fois par an, nous avons la visite des enfants de l’association qui viennent voir comment nous travaillons. » En marge, Unis vers le sport promeut l’accès à l’éducation et à la pratique sportive dans les pays en voie
de développement en organisant des voyages solidaires (Sénégal, Sri Lanka). Dans ce cadre, adidas et Unis vers le sport soutiennent l’association Terr’ativa au Brésil (Solida’Rio 2016) pour la construction d’un terrain multisports au cœur d’une favela et la rénovation d’écoles. Une grande collecte sera réalisée auprès des employés pour envoyer des fournitures scolaires aux bénéficiaires de l’ONG. adidas matérialise par ailleurs son soutien par des dotations matérielles et financières. L’arrondi en caisse mis en place par le COMVIE, autre opération de soutien financier, a permis la récupération de 100 000 dons (73 000 € ont été récoltés en 5 mois), dispatchés entre les différentes associations partenaires.
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tueuse, tout un pan de la politique d’entreprise est centrée sur le développement personnel et notamment les formations, dont la liste est régulièrement mise à jour sur l’Intranet. Un salarié du groupe adidas (marques adidas et Reebok) pourra toujours changer de métier au sein même de l’entreprise et se créer son propre plan de formations. Pierre angulaire, la Peak & Sales Academy, bien ancrée dans l’ADN de l’entreprise : si des outils théoriques et techniques sont offerts aux commerciaux, une grande partie est consacrée à la préparation physique. Objectif : former des salariés de haut niveau. La métaphore sportive est loin d’être anodine. « Cette boîte transpire le sport, affirme Laurent Fricker, senior sales manager. adidas est un microcosme sportif très dense, c’est naturel que tout cela se retrouve dans les valeurs qu’on transmet. La terminologie et les méthodes de management sont, de fait, assez proches de cet univers. » Les valeurs d’un management compétitif ? « Marquer l’histoire de son sport, l’engagement collectif et individuel, le refus catégorique de l’échec et la remise en question permanente. » L’individu porte le groupe et le groupe, l’individu. Comme dans le sport, l’humilité et le respect priment. Laurent Fricker, lui, a choisi d’appuyer sa méthode sur deux points majeurs : la proximité et l’exemplarité qu’il s’applique à titre personnel. Tous les ans, il prend une à deux heures avec chaque membre de son équipe pour « savoir d’où ils viennent et où ils veulent aller. L’idée est de construire sur 3 ou 4 ans et de tracer des perspectives de développement, ensemble. » L’échange est constant et même encouragé par un tout nouveau baromètre mensuel mesurant les niveaux et les sources d’énergie. Les espaces de travail eux-mêmes incitent à la rencontre. À chaque étage de cet open space géant se cachent des petites salles où s’isoler pour travailler ou passer des coups de fil, les salariés jouissent d’une cafétéria et d’un espace convivial où ils peuvent organiser des réunions, moins formelles, et bien sûr feuilleter L’Équipe, la
adidas
Assurer
Il est partout, à tous les poignets, dans toutes les bouches, et motive chacun des déplacements des salariés : le bracelet connecté. Tous les collaborateurs d’adidas France ont été invités à le porter – certains ont refusé – pour mesurer leur activité quotidienne et renforcer, encore, les velléités sportives. Une idée des collaborateurs eux-mêmes. 30 équipes de 26 personnes ont été montées créant ainsi des challenges inter-équipes dans une ambiance bon enfant. Il n’est donc pas étonnant de constater que les employés y réfléchissent à deux fois avant de prendre l’ascenseur et consultent régulièrement leurs performances pour les comparer avec leurs voisins de bureau. Au-delà d’une incitation individuelle très efficace pour se (re)mettre au sport, la création de ces équipes a été pensée pour mêler les différents services et collaborateurs : une autre manière de renforcer la cohésion et d’encourager les échanges.
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bible de ces lieux. Ces espaces surdimensionnés, les salariés seront amenés à les quitter en 2017, pour rejoindre le quartier du Wacken et un bâtiment de 5 000m2 (11 000m2 actuellement) qui regroupera les showrooms et tous les services (équipes dirigeantes, commerciales, marketing et back-office). Nul doute qu’adidas conservera – voire dépassera –sa 9 e place glanée au classement 2016 des entreprises où il fait bon travailler (Great place to work), la meilleure progression (+8 places) du tableau en une année. Qui postule ? adidas – siège social et magasin d’usine 1, route de Saessolsheim Landersheim www.adidas.fr
« Je n’ai pas l’impression de travailler, mais de coopérer. » Zut ! ADIRA Reportages
adidas
Il y a encore un an, Patrick Tran travaillait dans la finance pour l’industrie automobile à Paris. Originaire de la région de Mulhouse, il est tombé sur une offre d’emplois publiée par adidas et est devenu trade terms supervisor à Landersheim. Première surprise ? L’esprit d’ouverture. « Dans la finance, il faut être très rigoureux, ça transparaît parfois dans les relations. Mais ici, les échanges avec le manager sont plus libres. Tout le monde a la même motivation, tout le monde avance dans un but commun et ça, je peux dire que c’était quelque chose de nouveau. Ici, je n’ai pas l’impression de travailler, mais de coopérer. » Deuxième choc ? La relation d’adidas fusionnelle au sport. Sportif, il a rapidement pu s’intégrer par ce biais : « Travailler ici a décuplé ma pratique. Je fais du sport quasiment tous les jours : running 2 à 4 fois par semaine, et basket 1 fois par semaine ou tous
les 15 jours. J’ai développé une énergie nouvelle. L’avantage, c’est que je n’ai pas l’impression de courir après le temps : je n’ai pas à faire de sport le week-end et peux donc m’occuper de ma famille. » La culture d’entreprise, il la ressent au premier jour, comme si c’était une évidence. Partagé par tous, l’engouement semble se transmettre aussi naturellement que la bonne ambiance et partagé avec les consommateurs de leurs produits, comme si, autour d’une marque, se rassemblait une communauté. « Autour d’adidas, il y a le sport, les grands événements, mais il y a aussi la musique, on le voit avec Pharrell Williams notamment, explique-t-il. Nos produits touchent de plus en plus de personnes, tout ça est très excitant. Ce n’est pas comme si on vendait des pâtes ! » Grand fan de sneakers, Patrick Tran est ici comme un poisson dans l’eau, il avoue vivre sa passion des baskets comme une pathologie. A-t-il des Nike dans son dressing ? « Je n’achète pas d’autres marques, et même si c’était le cas, je ne le dirais pas ! », répond-il avec humour. adidas, des pieds, à la tête.
Conception
Team spirit
• Crédits photos : shutterstock
Patrick Tran - 33 ans chez adidas depuis août 2015
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L’étoffe d’une grande
Seule manufacture textile encore en activité en Alsace, Beauvillé mise sur la qualité pour s’imposer dans le milieu du luxe. Éditrice avec sa marque et sous-traitante pour de grandes maisons, la Manufacture d’Impression sur Étoffes est l’une des dernières en Europe à maîtriser l’ensemble des étapes de fabrication.
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einte d’un côté par de petites collines, de l’autre par la forêt domaniale de Ribeauvillé, surplombée par les châteaux du Girsberg et de Saint-Ulrich, Beauvillé a fière allure. Ses bâtiments, témoins de plus de deux siècles d’histoire, forcent d’emblée le respect et l’admiration. Ils rappellent que des entreprises ont su traverser les âges sans courber l’échine face aux exigences de la mondialisation. Ultime vestige d’un âge révolu : une cheminée inutilisée, rétrécie et bétonnée à l’intérieur. « Mon père tenait à ce qu’elle soit conservée », témoigne l’actuel président du directoire de la Manufacture d’Impression sur Étoffes, Jean-Michel Borin. L’attitude, fière, et le doigt pointé vers la cheminée attestent de l’attachement que ce chef d’entreprise porte à – on serait tenté de dire – son bébé. Un attachement si fort qu’il refusera de mettre en danger Beauvillé en livrant le moindre chiffre à un potentiel concurrent mal intentionné, et même de se laisser prendre en photo : « L’entreprise et les salariés parlent pour eux-mêmes, je ne veux pas me mettre en avant. » Il y a de quoi être fier. Les savoir-faire exercés ici sont rares et précieux : l’ensemble des opérations de préparation des écrus, d’impression et de confection est réalisé sur place, que ce soit pour les grandes maisons et particuliers qui passent commande, que pour la marque Beauvillé en propre. Du premier contrôle de qualité effectué dans le magasin des écrus à la finition et l’apprêtage chimique en passant par le flambage, le débouillissage, l’impression et le vaporisage, tout est internalisé. Même la fabrication des cadres d’impression est assurée par Giolitto, filiale de Beauvillé. La M.I.E s’autosuffit quand Beauvillé conçoit ses propres motifs et modèles grâce à une direction
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Beauvillé
Texte Cécile Becker Photos Christophe Urbain
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Beauvillé
artistique intégrée et les vend dans son magasin d’usine, à quelques mètres des ateliers. Une fabrication 100% Made in France souhaitée par le père, Arné Borin, qui a misé sur « la valeur ajoutée et la qualité plutôt que sur le volume ». « On apporte un supplément d’âme », poursuit Jean-Michel Borin. L’humain avant tout Aujourd’hui encore, cette valeur ajoutée se mesure sur toute la chaîne de fabrication : l’artisanat a toute sa place au cœur de l’industrie. Le parc de machines et les techniques d’impressions n’ont quasiment pas évolué, pour privilégier l’authenticité. Seule une machine automatique est entrée ici et permet le passage de 20 couleurs, pas plus. À côté de ce brouhaha mécanique règne un silence presque religieux. Autour des tables d’impression manuelles de plus de 50 mètres, sur lesquelles s’étalent les étoffes de tout leur long, s’affairent les ouvriers par binôme ou par quatre. Carré par carré, ils déplacent le cadre d’impression calé au millimètre près grâce à des cavaliers et supports, et étalent la couleur sur celui-ci à l’aide d’un racle. Cette méthode, dite « mouillé sur sec » nécessite patience et précision mais permet un nombre illimité de passages de couleurs. À quelques pas, deux ouvriers préparent euxmêmes les colorants de cuves [gamme la plus résistante qui permet un lavage à 60°C] : à partir de couleurs mères, ils obtiennent les mélanges qui serviront à l’impression des motifs. À l’atelier de confection où les nappes, essuieverres et serviettes sont coupées et cousues ou autour de la ligne de vaporisage, l’humain est partout et, surtout, nécessaire. Un fait appréciable mais problématique : l’industrie textile ayant largement déserté l’Hexagone, les écoles et formations ont malheureusement suivi le mouvement, laissant à Beauvillé la charge de former en interne ses ouvriers.
Beauvillé : la timeline 1839
Création des Établissements Steiner par Charles Émile Steiner. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’activité se concentre sur la teinturerie avant de s’élargir vers l’impression.
1967
Arné Borin fait son entrée dans l’entreprise.
1978
Les propriétaires accumulent les irrégularités. Arné Borin est mis à la porte de l’entreprise.
1979
L’entreprise dépose le bilan. Le personnel se met en grève pour demander le retour d’Arné Borin.
1980
Alors qu’Arné Borin n’a pas les moyens de reprendre l’entreprise, il a l’idée, à l’époque révolutionnaire, de monter un groupement d’intérêt économique. Le capital est séparé en trois : directeur, personnel et clients.
1983
Arrivée du fils Jean-Michel Borin. Ses missions ? Rendre l’entreprise indépendante du bon vouloir des clients en trouvant une nouvelle activité qui fasse fonctionner la
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Beauvillé
manufacture sans les concurrencer, et exporter. Avec un fonds de nappes inutilisé et à l’aide d’un styliste, il créé les premiers modèles.
1986
Jean-Michel Borin part avec un petit pécule présenter ses premiers modèles à un salon professionnel à Paris. « On s’était fixé un objectif, on a fait huit fois le chiffre escompté. » Un revendeur lui fait rencontrer un VRP de Dior Maison, les créations de la manufacture seront vendues par la force de vente de la grande marque française.
Idem pour les machines qui, âgées, nécessitent un soin tout particulier et des pièces de rechange qui ont pour la plupart disparu : « Le budget alloué à l’entretien est énorme car nous n’avons pas de moyen de substitution. Une personne travaille à temps plein sur la maintenance. Lorsqu’une pièce est défaillante, nous sommes contraints d’en fabriquer une autre sur-mesure », explique le directeur. Un mal pour un bien : si les machines demandent autant de vigilance, c’est bien qu’elles ne chôment pas.
1990
Les chiffres décollent. Un cabinet est chargé de trouver le nom de la marque avec un cahier des charges stricte : rappeler le luxe, la France et les origines alsaciennes. Beauvillé est créée.
Un développement exponentiel Le carnet de commandes de la M.I.E ne désemplit pas. Les éditeurs de tissus d’ameublement de luxe du monde entier viennent chercher ici savoir-faire et exigence. Si le secret règne sur certains clients qui souhaitent garder l’anonymat – p articulièrement dans l’industrie du luxe et du haut de gamme –, on peut néanmoins citer Ralph Lauren Home, Cowtan & Tout, Brunschwig & Fils ou encore Pierre Frey, sans oublier des particuliers prestigieux. C’est à Ribeauvillé qu’ont été créés des tissus pour les appartements privés de Barack Obama à la Maison-Blanche, pour le palais d’été de la maison royale de Suède, et qu’ont
2005
Rachat de Giolitto (Bourgoin-Jallieu), filiale spécialisée dans la photogravure industrielle.
2009
Beauvillé obtient le label Entreprise du Patrimoine Vivant.
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Beauvillé
été choisies, par l’émir du Qatar, les nappes sur lesquelles ont dîné les convives du G8… S’agissant de la marque propre Beauvillé, nombreux sont les visiteurs tentant de passer discrètement au magasin d’usine pour faire leurs achats. Beauvillé dispose de deux corners en France mais explose au Japon. Présente sur le marché nippon depuis plus de 15 ans, notamment chez Mitsukoshi – l’équivalent du Bon Marché –, elle a ouvert tout récemment un site vitrine et un e-shop et, surtout, son premier magasin en propre (170m2 !) dans le quartier de Shibuya à Tokyo, grâce à un fonds financier et opérationnel japonais. L’avenir semble radieux au pays du Soleil-Levant, et des perspectives s’ouvrent d’ores et déjà en Chine… L’humain, la patience et la qualité, de belles clés vers le succès. Beauvillé – usine et magasin d’usine 21, route de Sainte-Marie-aux-Mines Ribeauvillé www.beauville.com
La crème de la crème
Pionnière dans le domaine des cosmétiques naturels et produits pharmaceutiques homéopathiques, Weleda n’a pas pris une ride. Née il y a 90 ans et installée à Huningue en Alsace, elle n’a cessé de se développer en restant fidèle à ses principes et à son image.
L'
authentique n’a jamais été aussi tendance. Aussi, avec ses packaging minimalistes et rétro, ses produits à base de plantes fabriqués au cœur de l’Alsace transfrontalière avec une stratégie éco-responsable, diffusés essentiellement dans l’espace rassurant de la pharmacie, la marque suisse Weleda n’a jamais été aussi désirable. Ses produits sont toujours restés fidèles aux préceptes qui lui ont donné naissance : ceux de Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie et de la médecine anthroposophique, qui envisage l’être humain dans ses dimensions à la fois physiques, psychiques et personnelles. Une philosophie qui repose également sur les bienfaits de l’agriculture biodynamique associés aux vertus des plantes. Elle conduit à la fondation des écoles Waldorf-Steiner et véhicule des valeurs vers lesquelles on se tourne à nouveau aujourd’hui. « Rudolf Steiner était certes un philosophe, mais il avait un sens pratique très aiguisé, explique Peter Braendle, président du directoire France depuis 2012. Il a amené beaucoup d’idées concrètes que nous utilisons encore dans nos produits, mais aussi dans un management très axé sur le dialogue. » Et la marque entend bien conserver ces valeurs fondamentales. La consomm-actrice universelle Née en 1921, Weleda installe ses laboratoires à Arlesheim en Suisse (à une dizaine de kilomètres de Bâle) et à Schwäbisch-Gmünd en Allemagne puis, dès 1924, à Saint-Louis en Alsace, à quelques kilomètres de son site actuel. Elle développe des produits pharmaceutiques, utilisés en complément de traitements médicaux, ainsi que des cosmétiques. Très vite, la marque s’exporte aux quatre coins du monde et doit s’adapter aux marchés locaux, favorisant l’autonomie des 17 filiales qui distribuent ses produits dans plus
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Weleda
Texte Caroline Lévy Photos Pascal Bastien
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Weleda
de 50 pays. Ces dernières années, Weleda se recentre ainsi sur un marketing plus standardisé destiné à une consommatrice informée et ultra mobile. « Aujourd’hui, nous avons plusieurs types de clientes, explique Peter Braendle. Celles qui recherchent le bio à tout prix et ne tombent pas dans le piège du greenwashing, et celles qui ne sont intéressées que par l’efficacité du produit, en fermant les yeux sur le détail de sa composi-
« Chez Weleda, nous préférons parler de produits “avec” plutôt que de produits “sans” ! » tion. Notre défi est de rester fidèle à notre philosophie en jouant le jeu du marché. » Dans sa conquête d’une clientèle diversifiée, Weleda a même réussi à investir les coulisses des fashion weeks internationales, en y proposant des ateliers de massage post-défilés pour les mannequins aux pieds encore endoloris par le show. Victoria Beckham serait d’ailleurs l’une des adeptes de la Skin Food, la crème multi-usages réparatrice qu’elle emporte partout avec elle ! Naturellement bio La force du groupe Weleda réside notamment dans l’étendue de sa gamme qui offre des solutions et des soins pour tous les âges. Les soins bébé et maternité sont largement recommandés par les sages-femmes, et tous les cosmétiques (visage, corps, capillaire, hygiène, etc.) répondent à une charte qualité
bénéficiant de la garantie du label Natrue – True Friends of Natural and Organic Cosmetics. La nature demeure l’élément fondateur de Weleda, et les formules sont parfois les mêmes depuis 90 ans, comme celle de l’huile de massage à l’arnica lancée en 1926, dont la plante provient du massif des Vosges. « Nous portons une grande attention à la qualité des produits, clame Peter Braendle. Pour l’atteindre au mieux, nous avons créé nos propres jardins afin de travailler avec les plantes les plus fraîches possibles en Alsace, Allemagne, Angleterre et dans le Bénélux. » Et de surenchérir : « Chez Weleda, nous préférons capitaliser sur les produits "avec" plutôt que sur les "sans" [sans parabène, sans parfum, etc., ndlr] en recherchant les actifs et formules les plus efficaces . » Par leur activité pharmaceutique, les laboratoires Weleda mettent en œuvre, au service de l’activité cosmétique, leur savoir-faire et leur expertise des plantes : du processus de fabrication, de la récolte au produit fini. En véritable précurseur et faisant aujourd’hui écho à la folie locavore, Weleda s’appuie sur son territoire en utilisant au mieux les précieuses ressources, en cultivant ses plantes médicinales dans ses propres jardins selon les principes de l’agriculture biodynamique. Sur plus de 20 000m2, le centre Weleda Naturals situé à proximité de Stuttgart en Allemagne, regroupe l’ensemble des activités de culture de plantes médicinales, de production d’extraits végétaux (hydroalcoolique et huileux) et de teintures mères (souches homéopathiques).
La devise de Weleda : être en accord avec l’être humain et la nature
Macération, mise sous presse et filtration de plantes fraîches ou séchées. Ici, l'harpagophytum est utilisée en teinturemère pour le traitement de douleurs articulaires. Grâce à cette méthode d'extraction, la concentration en principes actifs est optimale.
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Weleda
Peau neuve Répondant à une politique cohérente au niveau du groupe et à une réglementation pharmaceutique stricte, le site français produit la quasi-totalité de ses médicaments tournés vers l’homéopathie issue de la médecine anthroposophique. L’évolution du cadre règlementaire a conduit les laboratoires pharmaceutiques et cosmétiques à adapter leurs outils de production et à repenser toute la structure du bâtiment à Huningue. Le projet de refonte totale du site a été porté en association avec l’architecte alsacien Richard Lang et l’architecte-paysagiste parisienne Maryam Ashford-Brown [récompensée par le prix de l’œuvre originale des Femmes architectes 2014 pour le siège de Weleda France, ndlr]. Après deux années de travaux et 19 000 000 € d’investissement, le site Weleda dévoile un nouveau bâtiment de 13 500 m2 en décembre 2011, fortement accompagné par le CAHR (aujourd’hui ADIRA) dans l’obtention de financements. Un écrin contemporain et résolument écologique sur une surface doublée (dont 70% d’ateliers) où l’idée de nature est omniprésente : de l’architecture aux lignes arrondies et organiques jusqu’au mur végétal de 70m2 conçu par Patrick Blanc, le célèbre botaniste créateur de murs végétaux aux quatre coins du monde. Un cadre de travail exceptionnel
Weleda France en chiffres — Leader mondial sur le marché de la cosmétique naturelle et bio et de la médecine complémentaire d’orientation anthroposophique. — Weleda France emploie 380 salariés dont le site de Huningue 72 millions d’euros de chiffre d’affaires global en 2014, soit 21,6% de croissance. — La France représente le 2e marché du groupe Weleda après l’Allemagne. — Répartition des activités : 46% pour les produits pharmaceutiques et 54% pour les produits cosmétiques. — 3 à 4 ans de recherches avant le lancement d’un nouveau produit, garanti 100% naturel et bio, avec un packaging respectueux de l’environnement (contre en moyenne 12 mois dans l’industrie cosmétique). — 50% des ventes Weleda se font en pharmacie, 25% en para-pharmacie et 25% dans les magasins bios.
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Conditionnement de dilutions de teintures-mères ou de mélanges avec d'autres souches (complexes) avant d'être imprégnées dans des granules.
où la lumière naturelle prime, où les couleurs « vives » des sites de production ont été choisies en concertation avec les salariés, dans une démarche collaborative très actuelle. L’ergonomie a été optimisée sur l’ensemble du bâtiment, dans un souci environnemental constant, afin de rester cohérent avec la devise de la marque : être en accord avec l’être humain et la nature. Biographie de marque Contrairement à l’Allemagne et la Suisse où Weleda fait office de marque leader en matière de cosmétiques naturelles et bio et de médicaments homéopathiques, elle doit encore renforcer sa notoriété en France. C’est sur une stratégie de communication centrée sur les médias que Weleda s’oriente depuis plusieurs années : « Nous avons opté pour une stratégie média massive, via le sponsoring d’émissions TV par exemple ou une campagne de communication dans la presse. La France reste une priorité avec un potentiel énorme », affirme Peter Braendle. Pour autant, avec une communauté de fans très active sur Facebook – plus de 670 000 abonnés – le développement digital via les réseaux sociaux et YouTube s’avère payant et demeure en la matière « une véritable locomotive du groupe ». Aller à la rencontre des consommateurs et professionnels de la santé devient également un axe développement fort chez
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Weleda
Weleda. Ainsi, dans le but de valoriser l’expertise du laboratoire et de développer une meilleure connaissance de l’activité pharmaceutique, l’entreprise a mis en place des sessions de formation réservées aux membres de l’équipe officinale et des visites du laboratoire à destination des acteurs de la santé : médecins, sages-femmes, kinésithérapeutes… Enfin, la marque lance ce printemps la seconde édition de sa Bioty Tour, un tour de France autour d’apéros beauté et bien-être. Des soirées cocooning pour les consommatrices destinées à leur faire vivre une expérience sensorielle inédite avec la marque et les soins. Prochain rendez-vous en Alsace : Strasbourg, le 25 mai ! Weleda 9, rue Eugène Jung | Huningue www.weleda.fr www.weledabiotytour.fr
À l'école du goût
Numéro 1 de la restauration collective en Alsace, L’Alsacienne de restauration s’impose à travers quatre activités : l’enseignement, l’entreprise, les lieux de soin et un service traiteur. Parmi 150 restaurants autogérés, l’école Sainte-Anne fait figure d’exemple. L’enseigne y distille ses valeurs : proximité, qualité et bien-manger. Reportage.
I
l est 9h dans l’enceinte de l’école Sainte-Anne, maternelle, élémentaire et collège, c’est le calme plat. Qu’ils planchent, bavardent, dessinent ou s’activent, les élèves sont vissés à leurs chaises attendant impatiemment l’heure de la « récré ». Dans les cuisines, c’est une tout autre histoire : depuis 7h du matin, l’équipe formée de quatre employés de restauration et chapeautée par le chef-gérant Jean-Élie Marolany est sur le pied de guerre : 540 bouches demandent à être nourries ! Comme 150 autres sites gérés par L’Alsacienne de restauration, la cuisine de l’école Sainte-Anne est autonome : le chef et son équipe, sur place, sont responsables des stocks, des commandes et des diverses animations en fonction d’un contrat élaboré entre l’enseigne et l’école, spécifiant par exemple la part de produits de saison, de produits bio ou locaux. Chaque jour, après avoir réceptionné et contrôlé les commandes, préparé fruits, légumes et lancé les premières cuissons, les voilà, à 9h30, en pleine mise en place des desserts. Au menu du jour – qui peut être consulté en ligne par les parents sur le site Internet de l’école –, quatre entrées (tartine savoyarde, betterave aux œufs durs, brocolis en salade et salade aux zestes d’agrumes), deux plats (wings de poulet sauce charcutière et paupiette de saumon sauce oseille, fondue de poireaux ou riz pilaf) et pour finir un assortiment de fromages, de laitages et des fruits de saison. Si les recettes sont élaborées par une commission de diététiciens spécialisée dans l’enseignement – une commission par branche d’activité
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L’Alsacienne de restauration
Texte Cécile Becker Photos Hugues François
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L’Alsacienne de restauration
dépendante de L’Alsacienne de restauration se réunissant quatre fois par an –, chaque chef les adapte en fonction de ses propres envies. L’équilibre nutritionnel est une des priorités de l’enseigne découlant du Plan National Nutrition Santé institué en 2011 par le ministère de la Santé, sorte de guide des bonnes pratiques alimentaires, et du GEMRCN (Groupement d’Étude des Marchés en Restauration Collective et de Nutrition) dont les recommandations s’étalent de la fréquence de service des aliments jusqu’au contrôle du grammage des portions, notamment du sel, du pain ou des sauces en fonction de l’âge. Bien manger, le début du bonheur Mais pour L’Alsacienne de restauration, il ne s’agit pas d’appliquer simplement ces restrictions : l’éducation au goût est au cœur de ses engagements. Ainsi, chaque année, des produits bio sont mis à l’honneur et viennent sensibiliser les enfants aux différences avec l’alimentation conventionnelle. Sabine Fabbro, responsable marketing et communication à L’Alsacienne de restauration, précise : « Nous avons élaboré un code couleur pour que les enfants prennent conscience d’eux-mêmes des différents aliments à mettre sur leur plateau pour un repas équilibré. Notre label Vom Elsass vient régulièrement promouvoir un fruit ou un légume local travaillé sous différentes formes. Régulièrement, nous mettons en place des animations comme la semaine du goût, des repas thématiques mais aussi une journée spéciale crêpes ! » Une étude récente menée par le Centre Edgar-Morin soulignait l’influence du cadre sur l’enfant, notamment l’importance du plaisir et de connaître le cuisinier.
Jean-Élie Marolany chef à L’Alsacienne de restauration depuis 1997 Ici, l’équipe est très proche des élèves et le chef participe activement au service. À 11h d’ailleurs, les esprits s’échauffent : les viandes et poissons rejoignent les fours pour ensuite être divisés en portion quand les légumes sont mélangés et les chariots remplis. Le service est étalé entre la maternelle, l’élémentaire puis le collège et les professeurs. Les premiers, servis dès 11h50, bénéficient d’un mobilier spécialement conçu pour leur taille. C’est le principe du choix dirigé participant de l’autonomie des gastronomes en herbe. À tour de rôle, classe après classe, les premières années, très disciplinés, se succèdent au petit self et partent s’attabler, à peine troublés par les gros chagrins de quelques camarades. Line mange à côté de sa cousine : « J’aime bien manger ici mais aussi à la maison. Moi, je préfère les crêpes avec du sucre. » Sofia s’époumone : « Moi, moi, moi… J’aime bien les poireaux, parce que ça donne des forces ! » Plus loin, Oscar, plus timide, a presque terminé son assiette et s’étonne tout en saisissant les derniers grains de riz : « Les pâtes, elles sont tout pitites ! (sic) » Revigorés par tant de mignonneries, c’est avec le sourire que nous traversons le couloir pour rejoindre le self « des grands » animé par Carole Ben Othmane, l’une des cuisinières que nous retrouvons en début de file à distribuer les plateaux. Elle dynamise les troupes pour que le service se passe dans les meilleures conditions : « J’adore ce moment ! » Un vrai échange encouragé par le chef de cuisine. Au self, les cuisiniers ne se cantonnent pas à un simple service : certains élèves connaissent leurs prénoms et s’enquièrent des dernières nouvelles. Puis les voilà partis rejoindre leurs amis installés autour de larges tables. Comme nous, dans nos souvenirs, ils soulèveront peut-être leurs verres Duralex pour déterminer leur âge fictif. Des moments de pause inoubliables qui participent de la construction de notre rapport à la nourriture et plus globalement, au monde. L'Alsacienne de restauration 2, rue Evariste Galois Schiltigheim www.alsaciennederestauration.fr
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associée à la fonction. Il distribue ses ordres et conseils avec pédagogie tout en gardant l’œil vissé sur l’horloge, s’assurant une organisation sans faille, indispensable dans une cantine scolaire. « Il y a un vrai partage des tâches dans l’équipe. Tout le monde sait ce qu’il a à faire et à quel moment. Chaque employé
est responsabilisé, tout avance de manière sereine. De fait, il y a une bonne ambiance, j’y tiens », glisse-t-il attablé, dans un de ses rares moments de pause qu’il s’est accordé pour nous parler. Car être chef dans la restauration collective, ce n’est pas seulement cuisiner et manager une équipe, c’est aussi gérer les stocks, les commandes, le budget et assurer le suivi quotidien de la cuisine : chiffres, couverts, spécificités du contrat signé avec l’école. Ce rythme soutenu, JeanÉlie Marolany y est habitué. Après un BEP et un Bac Pro au lycée hôtelier d’Illkirch, il fait ses débuts dans un établissement traditionnel mais se toque aussitôt de la restauration collective pour concilier passion et vie familiale. Dès 1997, il intègre L’Alsacienne de restauration et passe par trois des quatre branches de l’enseigne : d’abord par un lieu de soin, puis par l’enseignement et enfin par l’entreprise (Sony et Constellium) avant de reprendre le
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L’Alsacienne de restauration
Décontracté mais toujours vif, il incarne la bonne humeur. Derrière les fourneaux, Jean-Élie Marolany manie le couteau et la facétie avec entrain. Il a toujours le bon mot pour détendre ses quatre collègues, que ce soit pendant la mise en place ou dans l’effervescence du service. Ce chef-là, calme et souriant, tranche avec l’image de tyran souvent
Vom Elsass ! L’Alsacienne de restauration conserve au cœur de ses missions l’ADN instauré par Roland Weller, fondateur de l’enseigne en 1978. L’idée a toujours été de concilier restauration collective et cuisine traditionnelle. « L’Alsace est une région fortement ancrée culturellement. Même si nous sommes devenus les représentants du groupe Elior en Alsace, conserver le nom était primordial », explique Eric Wolff, directeur de L’Alsacienne de restauration. Les principaux fournisseurs travaillent en Alsace (boucherie Herrmann ou Sapam Strasbourg, par exemple), aidant à la fabrication de 45 000 repas dans les deux cuisines centrales ou directement dans les cuisines auto-gérés en entreprises, lieux de soins ou école. 66% de la production est
L’Alsacienne de restauration
locale. « Il y a plus de 5 ans, L’Alsacienne de restauration s’est tournée vers les filières bio en Alsace, aujourd’hui nous produisons 3000 tonnes de bio par an et contribuons à faire en sorte que les agriculteurs s’y convertissent. » L’angle social n’est pas oublié avec le pilotage au côté de la Mission Locale de Schiltigheim de l’opération 100 chances 100 emplois en Alsace, un groupement d’une trentaine d’entreprises visant à insérer des jeunes défavorisés. Proximité, qualité, bien-manger et aspirations sociales, une recette qui paye. En 2014, L’Alsacienne de restauration totalisait 52 millions d’euros de chiffre d’affaires !
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chemin de l’école et d’atterrir à Sainte-Anne il y a presque deux ans. Ici, il semble comme un poisson dans l’eau : « Je fais comme si ces enfants étaient les miens : je leur demande souvent ce qu’ils ont mangé et prends en compte leurs avis, réponds à leurs questions, leur fais découvrir des légumes qu’ils ne connaissent pas forcément. Mon souhait, c’est de tenter de les éduquer au goût. » Sensible aux poissons et grand amateur d’associations sucré/ salé, le chef ne boude pas son plaisir quand il s’agit d’adapter les menus conçus par les diététiciens de la maison. Ses plats signatures ? « La tarte au fromage blanc maison, avec de la fleur d’oranger, et le curry d’agneau. » De quoi tordre le cou aux clichés associés à la cantine scolaire !
Du fil à (re)tordre
À force, on ne le regarde même plus. Il est le réceptacle de nos envies, de nos addictions. Beaucoup moins de nos frustrations. On le pousse, on le malmène parfois. Pourtant, il arrive que ce soit lui qui nous tienne, fidèle et mythique compagnon auquel on s’accroche lors d’errances trop peu inspirées entre les rayons. Lui, le chariot Caddie.
A
vec son toit en dents de scie, sa cour aux petits bosquets soigneusement taillés séparant la maison de maître de l’usine, Caddie ne manque pas de cachet et a su conserver des airs d’usine d’antan. Des airs seulement. Car lorsqu’on pousse la porte du site de production de Drusenheim, on est soufflé de découvrir une usine à la pointe de la technologie. Après une période de fortes turbulences, l’entreprise est revenue dans la course. Le visiteur est d’abord happé par le chariot de supermarché monumental qui trône dans l’enceinte. Cette pièce, créée en 1983 pour le salon de l’équipement de magasin, a accueilli le popotin d’Édouard Leclerc le temps d’une séance photo. En contrebas se détache sur l’herbe verte une farandole de chariots rouges, du plus petit au plus grand. Le fétiche se décline partout. Symbole de notre société de consommation. On emboîte le pas du patron, Stéphane Dedieu, vers les bureaux. Au pied de l’imposant escalier en bois massif, un chariot bien curieux, aux fils d’étain emmêlés comme des spaghettis. Une pièce unique réalisée par les ouvriers. À l’étage, le même motif, si familier, miniature cette fois : c’est le sucrier qui accompagne le café. Caddie est longtemps restée une société familiale, fondée par la famille Joseph en 1928. À l’époque, l’activité de l’entreprise, qui se nommait alors Les Ateliers Réunis tourne déjà autour du fil de fer. Installée d’abord à Schiltigheim puis à Bischheim, elle produit des portes de clapiers à lapins, des structures d’abat-jours, des mangeoires pour poussins, des
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Caddie
Texte Noémie Rousseau Photos Henri Vogt
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Caddie
chaînes de vélo, des porte-savons ou encore des séchoirs à linge… Quand la guerre éclate, la famille, juive, fuit à Limoges. L’usine est confisquée par les Allemands. Après-guerre, les machines reprennent du service sous la houlette de Raymond Joseph, qui entreprend un voyage aux États-Unis. L’homme quitte la France des épiceries et des petits commerces et découvre les balbutiements du libre-service : des entrepôts où les clients se servent euxmêmes. Il a du flair, se rapproche de la National Cash Register, premier fabricant de caisses enregistreuses. La firme cherche à s’implanter en Europe et organise des séminaires pour les commerçants du vieux continent, animés par le conférencier Bernardo Trujillo, alias le « pape de la distribution ». Il enseigne les méthodes du commerce moderne à des milliers d’hommes d’affaires européens dont Marcel Fournier (Carrefour), Gérard Mulliez (Auchan), Bernard Darty (Darty). « De retour du voyage d’études, Raymond Joseph est convaincu d’avoir trouvé la nouvelle vocation de sa société : la production de paniers, de présentoirs puis de chariots », retrace Stéphane Dedieu. Le premier chariot est une sorte de petit porteur à roulettes sur lequel poser cabas et panier en osier. « L’industriel vit bien et part se reposer à Vittel en 1957, où il joue au golf. Là, les employés qui portent le matériel s’appellent les caddies. Il trouve que le mot sonne bien et dépose la marque Caddie dans la classe des matériels roulants », poursuit-il.
Stéphane Dedieu
L’ami des courses Dans les années 60, l’entreprise embauche des mannequins pour faire des démonstrations aux ménagères dans les allées des premiers supermarchés. Dès le départ, Caddie a su tisser des liens de partenariat forts avec la grande distribution et se développe dans son sillage, à mesure que le modèle de la grande surface conquiert le monde. Le service export ouvre dès 1967, Caddie est alors présent dans 120 pays. À l’époque, la demande est énorme. Les magasins poussent comme des champignons et « leurs ouvertures dépendaient des dates de livraison de caddies ! », insiste Stéphane Dedieu. La société, trop à l’étroit dans ses ateliers, déménage en 1975 sur le site de Drusenheim où travaillent 1 300 personnes, réparties sur 32 000m². L’entreprise familiale s’industrialise. En 1984, le patron et fondateur décède. C’est sa fille adoptive qui reprendra le flambeau, à 65 ans. Les ouvriers la surnomment « Mademoiselle ». Aux manettes, elle s’attache surtout à protéger les acquis de la société alors que l’environnement économique est en pleine mutation. Stéphane Dedieu, embauché en 1992 comme commercial, lance malgré tout Caddie sur de nouveaux marchés : les aéroports, les hôpitaux, l’hôtellerie.
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Caddie
À 26 ans, ce fils d’ouvrier dans l’automobile prend du galon, rejoint le service export qu’il dirigera trois ans plus tard. Il sillonne le monde, voyage avec les poids lourds de la grande distribution au moment où le marché international se structure. Là, Caddie loupe un tournant. « Mademoiselle Joseph ne voulait pas investir pour racheter des usines à l’étranger. Mais nous ne pouvions presque plus exporter, à cause des droits de douanes et des coûts de transport », raconte Stéphane Dedieu. La compétitivité en prend une claque. Le commercial finit par quitter l’entreprise en 2005 mais reste dans les parages. Quatre ans plus tard, Mademoiselle Joseph le rappelle et lui confie la direction générale de l’entreprise. « La société ramait, nous n’avions plus de client, plus de cash », se souvient-il. Caddie va dans le mur, dépose le bilan avant d’être racheté en 2012 par Altia. Stéphane Dedieu quitte à nouveau le navire et rachète un fournisseur de Caddie, une boîte fabriquant des pièces en plastique. « C’était une façon de partir tout en restant près », reconnaît Dedieu. Il a veillé l’usine. Le groupe Altia, issu du secteur automobile, ne fera pas les investissements promis. Deuxième dépôt de bilan en novembre 2014. Cette fois, Dedieu rachète. « Les machines ont été arrêtées pendant six mois, les salariés souffraient. Les stocks étaient épuisés, les clients envolés », décrit le patron. Caddie est à terre, le concurrent historique allemand en profite pour engloutir le marché.
coupe, le dépose sur le tapis roulant. D’autres assemblent, une fois que l’ouvrier a disposé les pièces du puzzle. Une chorégraphie précise entre l’homme et le robot. L’usine immense est divisée en une mosaïque d’ateliers. 1,2 millions d’euros seront investis entre 2015 et 2016. Stéphane Dedieu ne cache pas son plaisir de montrer le dernier petit bijou du site : une machine qui plie des tubes en 3D comme s’il s’agissait de guimauve. Plus besoin de couper, souder, tout est minutieusement programmé. C’est ainsi que les chariots se sont arrondis, parés de nouvelles courbes flatteuses. Plus on s’enfonce dans l’usine, plus le chariot prend vie. Là les roulettes, là le flocage sur les chariots de retour d’Oberhausbergen où ils sont trempés, peints, protégés. La tendance est au retour du plastique, plus léger, et qui résiste désormais mieux aux intempéries. Les hybrides métal/plastique ont le vent en poupe, avec leurs allures design. Un prototype du chariot du futur trône dans un showroom attenant. C’est le Wind. Et, il est malin ce chariot, même s’il ne ressemble plus vraiment à l’idée qu’on se fait d’un chariot. Quoiqu’on peut aussi y voir un retour aux sources. Le Wind reprend le concept du support à cabas, comme le premier, son ancêtre imaginé par Monsieur Joseph à son retour des États-Unis. Avec le chariot dernière génération, plus besoin de charger ses courses, de les vider en caisse, les ranger à nouveau, puis les décharger dans la voiture, avant de les ranger, enfin, chez soi. Demain, le client scannera ses produits avant de les déposer dans les sacs (le client malin organisera la répartition des courses dans les sacs, histoire d’anticiper le rangement à la maison). Malin, on vous dit. Puis, il y a le Speedy, le demi-chariot en demi-lune, pour les petites courses du soir. « C’est presque un assistant personnel », remarque Dedieu en amorçant quelques pas de danse avec son chariot !
Le grand retour Seulement, les clients goûtent assez peu les situations de quasi-monopole de fournisseurs surpuissants. Et puis, eux aussi étaient attachés à l’aventure Caddie, à la survie de ce fleuron de l’industrie française. Quand il renaît de ses cendres, Dedieu est donc inondé de messages de sympathie. Le carnet de commandes se remplit. « En 2015, on tablait sur 17 millions d’euros de chiffre d’affaires, nous en avons fait 26 ! Nous sommes passés de 128 salariés à 200 ! La moitié de notre production est exportée vers l’Arabie Saoudite, l’Égypte… », lance-t-il, l’œil pétillant de fierté en pénétrant dans cette usine qu’il a dans la peau. Les énormes bobines sont réparties dans les carrés où s’activent des bras automatisés. Le robot pince le fil, le tord, le
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Caddie
Dérouler l’histoire Au montage, Jacques suspend son geste pour raconter son travail. Et son histoire familiale qu’il déroule. Jacques est sur ce poste depuis 1982 et pour rien au monde il ne changerait. Avant lui son père et son parrain sont passés par ici. « Je suis né avec un Caddie dans les mains ! », s’amuse l’ouvrier. « Quand j’étais gamin, je me disais que lorsque je serai grand, je travaillerai chez Caddie. J’y suis entré à 18 ans, à l’époque de Raymond Joseph, le patron paternaliste qui connaissait tous ses employés, leur donnait parfois des sous pour qu’ils aillent chez le coiffeur ou le médecin ! » En 1956, une tempête ravage les ateliers à Schiltigheim. Les ouvriers sont en vacances, l’usine est inondée. Monsieur Joseph passe un message sur les ondes pour demander à ceux qui ne sont pas partis de venir aider à la remise en état de l’outil de travail. Les ouvriers répondent présents, « pour les remercier, il a fait venir une énorme choucroute royale », rapporte Jacques qui a ramené de son vestiaire deux petites photos en noir et blanc. Sur les clichés, son père, lors des séjours de détente organisés par le patron. Quand on le questionne sur l’épisode Altia, il se raidit. « On a eu peur, c’était une catastrophe, on jouait aux cartes, on était sur les nerfs. Aujourd’hui, c’est reparti et cela fait du bien », sourit-il, visiblement soulagé. Et même en vacances, Jacques a un petit chariot qui lui trotte dans la tête. « C’est la première chose que je fais quand je vais au supermarché, je regarde si le chariot vient de chez nous, son année et son
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Caddie
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Caddie
modèle », confie-t-il amusé. Son préféré, c’est l’Ergodrive, « un basique léger et maniable ». Derrière lui, des chariots colorés, enfilés à l’infini comme des bracelets de rocaille. Et tout au fond, on découvre ému ce qui a tout l’air d’une réminiscence d’un monde perdu, celui d’avant l’obsolescence programmée. Stéphane Dedieu n’a jamais eu le cœur d’arrêter la production du plus vieux produit de la société : le casier à bouteille. Idem pour les poussettes de marché à l’indécrottable tissu écossais, complètement vintage et pourtant tout neuf. « C’est collector. Il y a de la demande, certes anecdotique, mais elle existe. Les gens cherchent à retrouver le même objet qu’avait leur grand-mère. Alors on les commercialise sur le Web, pour des particuliers nostalgiques. Je n’ai pas l’ambition de me battre contre les shoppers made in China ! » En repartant, on s’aperçoit qu’on a oublié de rapporter à l’accueil le badge d’accès presse. En métal, rouge et blanc. Design et collector, so Caddie. Autant le dire tout de suite, on ne le rendra pas. Caddie 1, route de Herrlisheim Drusenheim www.caddie.fr
Penser le futur
Ce grand H vu du ciel incarne bien la marque : un lieu lumineux et ouvert où tous les échanges sont permis. À Obernai, Hager fait se croiser hier et demain en misant sur des savoir-faire développés depuis 1955 et en encourageant l’innovation collaborative dans le flambant neuf Hager Forum. Le groupe Hager raconte son histoire, mais surtout sa vision de l’avenir.
L
entreprise Hager compte parmi les leaders mondiaux en termes de matériel électrique. Employant 11 400 personnes dans 28 sites de production dans le monde, Hager mise sur un développement rapide dans les 5 ans à venir. Un développement qui passe par l’innovation du parc matériel et la formation du personnel. Sur le site d’Obernai, la visite des usines 2 et 3 permet de s’en rendre compte. Spécialisées dans la fabrication de disjoncteurs et d’interrupteurs différentiels, elles traitent chaque jour 34 tonnes de matières premières par découpe, injection et assemblage, avec plus de 500 outils différents. Les rebuts, quant à eux, sont collectés pour être recyclés. Les usines présentent un fort niveau d’automatisation, avec des machines impressionnantes en termes de cadence et de précision. Pour optimiser leur performance, les compétences du personnel doivent être soignées. C’est justement cette attention portée à la formation qui a permis à Hager d’être classé 32e meilleur employeur de France par le magazine Capital en 2016. Plusieurs formations diplômantes sont dispensées chaque année dans les usines Hager, certaines allant même jusqu’au doctorat. Cela permet de motiver les salariés et de garantir l’apport de ces compétences en interne, tout en augmentant la performance. Jacky Metzger, directeur electro mechanical factory, value chain, se doit de trouver les solutions correspondantes. « Nous avons aujourd’hui en Alsace 1 600 emplois industriels, en forte concurrence avec les productions low cost venant d’autres pays. Le défi pour nous est de constamment se remettre en question pour répondre à ce besoin de compétitivité. Nous avons par exemple formé 150
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Hager
Texte Marie Bohner Photos Henri Vogt
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Hager
opérateurs/régleurs sur les 5 dernières années. La formation de notre personnel répond à un besoin mais aussi à son employabilité, car on ne sait jamais de quoi demain sera fait. » Ce besoin a donné lieu à la création d’une école d’outillage en janvier 2014, pour former 3 à 4 personnes par an sur un cycle de 3 ans. Les supports de formation ont été réalisés en interne, en collaboration entre des salariés français et allemands. « C’est remarquable d’un point de vue compétence, mais aussi d’un point du vue humain, puisque cela permet à des salariés de se ré-orienter en seconde partie de carrière », fait remarquer Jacky Metzger, très fier aussi d’annoncer que deux femmes font partie du cursus. Ce qu’on cherche dans le groupe Hager, c’est de trouver la bonne adéquation entre le projet personnel et le projet d’entreprise. » Les conditions de travail des salariés sont au cœur de la réflexion. « Nous avons sur Obernai deux ergonomes à plein temps et nous misons plus de 500 000 euros par an sur les conditions de travail. 150 000 euros sont investis dans les formations de sécurité, pour tout ce qui est gestes et postures », explique Jacky Metzger. Serge Verchin, responsable de production de l’usine 3, renchérit en détaillant les programmes développés dans les différentes usines, mis en place par les salariés eux-mêmes : bien-être au travail pour l’usine 3, Compass pour l’usine 2… Ces programmes donnent plus de responsabilités aux salariés en les mettant au centre du dispositif d’évolution de leur propre cadre de travail.
2013, afin d’affirmer la priorité de l’usage et de l’esthétique en termes d’innovation. Il travaille depuis le premier étage du Hager Forum, en développant l’approche « 4D Design », qui consiste à faire travailler simultanément les designers, le bureau d’étude et les constructeurs, en cohérence avec le label E3 : éthique, environnement et énergie. Une façon de toujours garder l’esprit de la recherche à proximité de la réalité de la construction, et viceversa. On voit, on touche, on cherche et on échange de façon informelle mais efficace : le Hager Forum est un condensé de la philosophie et de la méthode du groupe. Hager 132, boulevard de l’Europe Obernai www.hager.fr
Daniel Hager
En mutation Si le cadre de travail évolue, l’inauguration du Hager Forum en juillet 2015 a insufflé une nouvelle énergie au site d’Obernai. Construit en moins de deux ans par le cabinet d’architectes berlinois Sauerbruch Hutton et l’agence d’aménagement intérieur de Stuttgart Milla & Partner, pour un budget de 20 millions d’euros, il a reçu une mention spéciale des German Design Awards à Francfort. « Nous avions déjà un forum depuis 1992. Il nous servait essentiellement à la formation technique de nos clients, notamment installateurs. Ce rôle reste majeur dans le nouveau forum », explique Peter Caldwell, collaborateur de Hager depuis 30 ans, aujourd’hui à la tête du Hager Forum. « Il doit aussi être le lieu de rencontres informelles, un catalyseur d’échanges. » Showrooms connectés et interactifs, salles de formation suréquipées, café ouvert à tous, personnel comme clients : le rez-de-chaussée est un espace ouvert et multicanal. Pas de bling-bling, l’entreprise revendique avoir « les pieds sur terre » : tout ce qui est présenté dans les showrooms est déjà testé et disponible à l’achat. Le Hager Forum est aussi une incarnation de son histoire, familiale et franco-allemande.
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Hager
Dans un film de présentation, les frères Hager, fondateurs du groupe, vantent les mérites de la cuisine française auprès des clients, venus d’Allemagne ou d’ailleurs. Peter Caldwell explique : « C’est une chance d’avoir un lieu comme le Hager Forum dans ce décor, ce paysage d’Obernai, en Alsace, avec cette culture environnante. Une visite ici, cela peut être quelque chose d’inoubliable pour les clients. » Le sous-sol du Forum complète la visite par un formidable exemple de storytelling : on y découvre d’abord la fresque murale interactive présentant l’épopée du groupe, puis la salle futuriste retraçant les débuts du groupe Hager pour arriver à une métaphore ambitieuse et poétique de ses désirs d’avenir. L’avenir, justement, est au premier étage. Il accueille trois équipes recherche et développement qui travaillent en continu sur les innovations du groupe – notamment en termes de design et de connectivité. « Ce que l’on voit et touche souligne la notion de facilité et de qualité » : c’est l’approche de Daniel Hager, comme on peut le constater à travers le site Internet du groupe. Erwin Van Handenhoven, créateur de l’agence de design Winco, est devenu le directeur design de Hager Group en
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Rencontre avec Daniel Hager, président du Directoire du groupe Hager
Pourquoi est-ce important de rester une entreprise familiale ? Une entreprise familiale se caractérise par le fait que son capital est mis à disposition par un groupe de personnes qui ont une vision à moyen et à long terme. Le capital mis à disposition influe donc sur notre indépendance puisque nous pouvons prendre des décisions sur des cycles plus longs. C’est peut-être moins le cas pour des entreprises qui doivent chercher des capitaux sur les marchés financiers et produire des résultats trimestriels. L’entreprise familiale est aussi moins anonyme, voire pas du tout dans notre cas puisque c’est un membre de la famille qui en est à la tête. Cela donne un visage à l’entreprise. La famille est garante des valeurs, de la pérennité de la stratégie.
Hager
Que signifiait le fait de devenir une société européenne ? L’aspect juridique amenait bien sûr un certain nombre d’éléments qui étaient importants pour l’entreprise. Nous étions une des premières sociétés allemandes à l’expérimenter. Je pense qu’il exprime bien notre identité francoallemande, notre esprit ainsi que notre assise européenne : 85% de notre chiffre d’affaires est fait en Europe. Votre identité interculturelle vous permet-elle une certaine agilité dans le fait d’aller travailler dans d’autres pays, comme en Chine ou ailleurs ? Oui, mais il y a toujours un effet d’apprentissage. Cela fait plus de 20 ans que nous sommes en Chine, et nous avons réussi aujourd’hui à bâtir un socle solide, capable de nous propulser dans une nouvelle dimension, par exemple une acquisition. Nous n’aurions pas été capables de le faire il y a 10 ou 15 ans. Je ne sais pas si nous sommes lents ou rapides, mais nous avons du mal à aller plus vite que la musique, surtout si on veut respecter la culture dans laquelle on travaille.
Une salariée du groupe Hager
« Le monde de demain sera électrique »
Quelle est votre idée de la gouvernance de l’entreprise ? Dans le modèle capitaliste et humaniste rhénan, on cherche le dialogue social : nous l’appliquons en Allemagne et dans la plupart de nos sites en France. Mais nous constatons à l’international que certaines formes de dialogue ne fonctionnent pas, comme en Italie par exemple. Les syndicats là-bas nous ont dit de jouer notre rôle de patron pour qu’ils puissent jouer leur rôle de syndicat. Il faut donc s’adapter, et jouer le jeu des rapports de force qui est demandé dans certaines cultures. Dans le modèle dual de gouvernance que nous avons aujourd’hui, avec un conseil de surveillance et un directoire, nous n’avons pas de représentation du personnel. Je pense que c’est une bonne chose. Le personnel passe bien sûr une partie importante de sa vie au sein de l’entreprise, mais la longévité, le capital et les décisions stratégiques appartiennent quand même à l’entrepreneur. Vous élaborez des plans sur 5 ans pour l’entreprise, qui sont largement communiqués auprès de vos collaborateurs. Avez-vous une vision à plus long terme ? Nous avons des projets quinquennaux fixant le cadre de développement et les étapes pour y parvenir. Lors de ces réflexions stratégiques, j’ai été amené à formuler une ambition à
plus long terme, celle d’une entreprise à 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec 20 000 collaborateurs. Je suis persuadé que le monde d’aujourd’hui, mais encore plus celui de demain, est et sera électrique. L’électrification joue un rôle capital dans le développement de l’humanité au sens large, si l’on prend en compte la croissance démographique et les besoins primaires de chacun. Se pose aussi la question de l’efficacité énergétique, celle des énergies renouvelables, celle de la mobilité électrique comme forme alternative de mobilité. Il y a aussi les questions domotiques : les smart homes [maisons intelligentes, ndlr], qui sont capables de procurer plus de sécurité, un cadre pour que les personnes âgées ou à mobilité réduite puissent continuer à vivre chez elles. Tous ces sujets sont d’une importance cruciale pour le développement de l’humanité, et ce sont de belles opportunités pour le groupe Hager. Si nous arrivons à être agiles et concentrés, nous devrions être amenés à croître. Pourquoi invitez-vous des gens comme l’astrophysicien Hubert Reeves à intervenir dans vos symposiums ? Parfois, dans une entreprise, on peut avoir tendance à se regarder soi-même. Or s’ouvrir au monde est très important. Pour la venue d’Hubert Reeves, je me suis inspiré de ma femme, qui est une grande admiratrice. Le Hager Forum tient aussi ce rôle-là : il sert à provoquer des échanges. Lorsque nous avons eu l’année dernière les premières assises francoallemandes du vieillissement à domicile, nous avons invité
des gens hors de notre monde électrique. Il y avait des philosophes, des gens du monde de la gériatrie : cela nous inspire, nous donne de nouvelles pistes de développement. Nous pouvons amener notre pierre à l’édifice commun : faire en sorte de trouver des solutions de bien-être pour la société. Quelles expériences vous ont marqué dans la vie et comment vous influencentelles aujourd’hui ? Ce sont les échecs qui m’ont le plus appris. L’échec est souvent une étape nécessaire au développement et à l’excellence. Je suis aussi émerveillé par les capacités de mes collègues et collaborateurs, par tout ce savoir qu’ils arrivent à mettre en musique. Je suis un admirateur de notre entreprise et j’essaie de porter le flambeau, de jouer mon rôle dans cette aventure que nous vivons tous ensemble.
L’air intérieur de certains appartements serait jusqu’à 10 fois plus pollué que l’air extérieur. Trianon Résidences est le 1er promoteur à faire de votre air intérieur une priorité, en développant le label “ Bâtiment Sain ” – construit avec des matériaux innovants, non-allergènes et nonpolluants. Compris dans le prix, diagnostic gratuit à l’appui. Car nous ne sommes pas des vendeurs de biens - nous sommes des penseurs de mieux.
Cédric Simonin PDG de Trianon Résidences
“ LA QUALITÉ DE VIE, C’EST IMPORTANT. MAIS LA QUALITÉ DE L’AIR, C’EST VITAL ! ” “ Les problèmes d’asthme ou d’allergie… très peu pour nous : nous voulons vraiment que notre fille grandisse dans un environnement sain. ” Pour tout savoir sur le Bâtiment Sain
trianon-residences.fr 148
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Hager
L’Alsace vue par ses entrepreneurs
Costume en lainage infroissable A suit To Travel In, chemise, cravate et chaussures, le tout Paul Smith chez Algorithme La Loggia, à Strasbourg Lunettes Harry Lary’s chez Les Lunettes de Gisèle, à Strasbourg
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Julien Lavault
PDG d’Idhéa
Président fondateur de FizzUp
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Coordination et réalisation Caroline Lévy
Marianne Fritz
Photo : Pascal Bastien
Où ? Ma voiture
« Cette barquette Simca de 1938, qui appartenait à mon père, me donne un fabuleux sentiment de liberté. Elle est nerveuse, ludique et reste un terrain extraordinaire de partage avec les gens. Je suis littéralement tombée dedans petite et j’essaie aujourd’hui de transmettre cet amour pour les voitures de collection à ma famille. »
Photo : Pascal Bastien
Positionnement Volonté affichée ? Devenir leader dans le domaine des sauces et épices à destination de l’industrie agroalimentaire et de la restauration. Avec une équipe de 110 personnes, Idhéa se concentre sur l’innovation grâce à un service R&D qui a notamment travaillé sur le nouveau produit Ketch’OH. Lancée en automne 2015, cette alternative au Ketchup aux saveurs de légumes vient d’être distinguée par le Snacking d’Or au salon du Snacking et le Trophée Alsace Innovation 2015. « L’ADIRA est
un facilitateur et un service de mises en relation extraordinaire qui nous a d’ailleurs beaucoup aidé lors de la reprise de l’entreprise La Case aux épices en 2013, qui a ensuite fusionné avec Saveurs et Sauces pour devenir Idhéa. » www.idhea.fr
Où ? Sommet de la colline des Coteaux | Mulhouse
« Ce sont mes racines d’enfant, d’étudiant et de sportif ! J’ai grandi dans le quartier des Coteaux et y ai fait mes études. À l’époque, je venais pratiquer beaucoup de sport ici et notamment lorsque j’étais encore joueur de hockey chez les Scorpions de Mulhouse ! »
Positionnement En 2011 est lancée l’entreprise Fisiky qui édite l’application FizzUp, un service de coaching sportif en ligne disponible sur tous les supports numériques. Cette application, qui vient de fêter son premier anniversaire, compte déjà un million d’utilisateurs. FizzUp est leader dans sa catégorie sur Apple Store en France, Suisse et Belgique et se lance en Amérique du Nord. FizzUp se positionne sur un modèle freemium : une qualité de service qui reste gratuite. L’ADIRA apporte son soutien
au développement de l’entreprise et à la recherche de nouveaux locaux. www.fizzup.com
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Vincent et Philippe Schaffner
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Co-dirigeants de Schaffner
CARRELAGE SANITAIRE MEUBLES DE BAIN PIERRE NATURELLE PARQUETS PORTES TERRASSES BOIS SCIERIE
TENDANCES
2016 - 2017
forgiarini.net
Photo : Pascal Bastien
Où ? Cathédrale de Strasbourg
« En plus d’être une œuvre patrimoniale incontournable, elle est le symbole des Compagnons du Devoir que nous sommes tous les deux. Nous avons beaucoup voyagé lors de nos études et la Cathédrale a toujours été notre repère. Elle représente aussi les bâtisseurs, ce que nous sommes en quelque sorte ! »
Positionnement Entreprise locale spécialisée dans la métallerie, la ferronnerie, les verrières et les ouvrages métalliques à haute technicité, Schaffner est également présent à Paris sur divers chantiers publics ou privés. Grâce à des contacts sur place – essentiellement des architectes, des décorateurs et des entreprises générales – les projets nationaux et internationaux se bousculent : Strasbourg, Obernai, Paris, Cannes, Londres, Dubaï, Los Angeles. Aujourd’hui, Schaffner s’appuie sur une expérience portée
par le sens de l’innovation de ses dirigeants depuis 204 ans pour offrir un accompagnement et une expertise technique dans l’élaboration des projets et la résolution des problématiques de chantier. www.schaffner.fr
MADE IN ELSASS
ELSASS MADE IN ELSASS
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Magali et Fabien Poulaillon
Photo : Pascal Bastien
Où ? Moulin Dornach Mulhouse
« C’est ici que tout a commencé il y a 42 ans ! Nous avons grandi aux côtés des boulangers et y avons découvert le bretzel. C’est également dans ce lieu historique que notre père a créé la moricette, si chère au cœur des Alsaciens ! »
Positionnement En B to C, en tant que boulangerpâtissier-traiteur, l’objectif est de poursuivre l’ouverture de points de vente à la fois intégrés et en franchise, au rythme de 5 à 7 par an. L’exigence se situe au niveau des choix des emplacements (centre-ville, centre commercial, périphérie de ville moyenne) ainsi qu’au personnel affecté dans les magasins. En B to B, l’équipe commerciale continue le développement de produits régionaux emblématiques de la maison, avec une volonté d’accroitre la notoriété de
la moricette en particulier. L’objectif est également de gagner des parts de marché avec la gamme apéritive (frais et surgelés) ainsi que la gamme de produits de snacking, à la fois en grande distribution et chez les grossistes. www.poulaillon.fr
MAETVA, DES RENCONTRES Q U I V O U S S O R T E N T D E L’ O R D I N A I R E . Maetva met le relationnel et la fidélisation au cœur de vos stratégies de communication. Nous sommes spécialistes en relation, connivence, PRM, échanges, confiance, parcours client, belles histoires, ROI, amitié… et même en amour. Rencontrons-nous, appelez le 06 70 16 26 86. Seuls comptent les résultats de nos clients.
Crédits photo : Getty Images - Bridgeman Images
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Directrice générale déléguée et directeur général de Poulaillon
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Laura Fort Co-fondatrice du Studio PixMix
« Nous sommes fiers de la réussite de nos étudiants »
LES MÉTIERS DU COMMERCE BTS Commerce International À référentiel Européen
LES MÉTIERS DE L’OPTIQUE BTS Opticien Lunetier En formation initiale ou par apprentissage
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Licence Pro "Optique" "Les métiers de l’optique et de la vision"
LES MÉTIERS DU DESIGN MANAA Mise À Niveau Arts Appliqués BTS Design de Mode Textile et Environnement Option Mode
Photo : Christophe Urbain
Où ? Médiathèque André Malraux Strasbourg « Je viens régulièrement ici et j’apprécie la symbolique de ce lieu de culture. Ce bâtiment très réussi s’inscrit parfaitement dans la ville et dans un quartier en plein essor. On y trouve des livres, mais pas seulement ! Des ateliers, des conférences et un tas de manifestations notamment autour du numérique, qui font écho à notre activité. »
Positionnement Studio PixMix développe une solution de pédagogie adaptative basée sur les compétences cognitives, en collaboration avec l’INSA et l’Université de Strasbourg. Ce programme de R&D sera d’abord testé à travers une application d’apprentissage (jeu Debout Ludo), puis déployé avec de futurs produits. L’ADIRA accompagne l’entreprise dans la levée de fonds qui permet le financement de cette innovation. À moyen terme, Studio PixMix a pour vocation de devenir un acteur majeur du développement cognitif par le jeu. www.studiopixmix.com
DU Design Diplôme Universitaire "Coordination de Projets : Innovation et design" (Ouverture prévue début Octobre 2016)
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Remi Lesage
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Président du groupe Rector Lesage
UNE BONNE AGENCE ÇA N’A PAS DE PRIX... COMMUNICATION & PERFORMANCE DIGITALE
25 ANS DE BONS ET LOYAUX SERVICES, FORCÉMENT, ÇA PAYE. Photo : Pascal Bastien
Où ? La Tuilerie | Mulhouse
« C’est un lieu chargé d’histoire industrielle. L’entreprise a été créée ici en 1897 par mon arrière-grand-père Oscar Lesage. Lorsque l’usine s’est arrêtée à l’époque, mon père a décidé de lui donner une seconde vie. C’est dans cet esprit que nous avons continué sa transformation avec l’ouverture du Séchoir, un atelier d’artistes et d’expositions ouvert sur la ville de Mulhouse. »
Positionnement Rector Lesage se positionne comme un équipementier de gros œuvre et travaille avec les constructeurs de maison individuelle, promoteurs et entreprises pour proposer des systèmes constructifs permettant de réaliser économies et gains de temps. Grâce à un service R&D, à un laboratoire intégré et à une collaboration avec Energivie, l’entreprise travaille sur la performance énergétique du bâtiment. Deuxième axe de développement : l’international, avec l’ouverture l’année dernière, après la Pologne, d’une filiale en Russie. www.rector.fr
2015 : GRAND PRIX UCCA POUR LIDL, PRIX UCCA DE LA COMMUNICATION CORPORATE POUR LIDL, PRIX UCCA DU PUBLIC POUR LIDL, TROPHÉE LSA DE LA MEILLEURE OPÉRATION CROSS CANAL RÉSEAUX SOCIAUX POUR LIDL, TROPHÉE DE LA COMMUNICATION MEILLEURE CAMPAGNE DE PUBLICITÉ RÉALISÉE PAR UN ORGANISME PRIVÉ POUR LIDL, TROPHÉE DE LA COMMUNICATION MEILLEUR SITE INTERNET D’ADMINISTRATION POUR ALSACE.COM, PRIX OR TERRITORIA DE LA COMMUNICATION TERRITORIALE POUR OLYMPIADES DES MÉTIERS I 2014 : MENTION ARGENT GRAND PRIX BRAND CONTENT POUR PUMA I 2013 : GRAND PRIX STRATÉGIES BRAND CONTENT POUR PUMA, GRAND PRIX STRATÉGIES DE LA COMMUNICATION ÉVÉNEMENTIELLE POUR PUMA, PRIX UCCA VOTE DU PUBLIC POUR PUMA, PRIX UCCA DE LA COMMUNICATION GRAND PUBLIC POUR PLACE DES HALLES I 2012 : ISEG MEDIA AWARD POUR PUMA I 2011 : POPAÏ D’ARGENT POUR ADIDAS (THE GLOBAL ASSOCIATION OF MARKETING AT RETAIL PRIZE) I 2010 : APPSTORE ÉPHÉMÈRE ET STRATÉGIE D’INFLUENCE POUR BLACKBERRY FRANCE I 2009 : POPAÏ DE BRONZE POUR FERRERO I 2008 : PREMIÈRE STRATÉGIE D’AMBASSADEURS ET SOCIAL MEDIA POUR PLACE DES HALLES I 2007 : AGENCE DE L’ANNÉE EN MARKETING PROMOTIONNEL I 2006 : VOTE “DANETTE DES FRANÇAIS”, NOMINATION AUX GAZELLES D’OR (DÉCERNÉE PAR LE MINISTÈRE DES PME) I 2005 : INVENTION DU STREET-DIAGNOSTIC® POUR FIRSTSTOP, PREMIER JEU À CONFRONTATION TV + SMS POUR PROCTER & GAMBLE I 2004 : INVENTION D’UNE EXPÉRIENCE VIRTUELLE POUR HERBAL ESSENCES, «PRIX DE L’INNOVATION EN COMMUNICATION TOURISTIQUE» DÉCERNÉ PAR LE MINISTÈRE DU TOURISME POUR LE SITE CRT ALSACE I 2003 : INVENTION DE L’OFFRE DE REMBOURSEMENT ALÉATOIRE POUR MARS GLACES ÉLUE PAR STRATÉGIES «MEILLEUR COUP DE L’ÉTÉ» ET ENSEIGNÉE DANS LE PUBLICITOR, 1ère EXPÉRIENCE DE COMMUNICATION VIRALE TOURISTIQUE CRT ALSACE I 2000 : INVENTION DU MAILLOT INSTANT-WIN POUR ADIDAS I 1999 : PREMIER GRATTAGE ONLINE EN FRANCE POUR MARS I 1998 : PRIX DE LA BOÎTE BOISSON POUR VIRGIN COLA I
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S B O U R G I PA R I S I LY O N I W W W. N O V E M B R E . C O M I
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PREMIÈRE AGENCE LABELLISÉE
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Eric Senet PDG du groupe Flam’s
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Bonjour. Photo : Hugues François
Où ? Lycée Kléber Strasbourg
« D’abord élève au lycée et à la prépa HEC, j’y ai aussi rencontré ma femme et mon associé Franck Riehm ! Je suis convaincu que les clés de notre société résident dans l’éducation et la jeunesse : ce lieu d’enseignement en est une belle symbolique. »
Positionnement Depuis son ouverture rue des Frères à Strasbourg en 1989, Flam’s a développé des restaurants de flammekueches en propre en dehors de l’Alsace, à Lille et Lyon, ainsi que 5 restaurants à Paris. Après cette phase de développement, l’enseigne s’est lancée dans la franchise. Après Erstein, Vendenheim, Grenoble, Flam’s a ouvert un restaurant en centre commercial à Bègles, à côté de Bordeaux. Aujourd’hui, le développement s’accélère : Flam’s ouvrira avant l’été des restaurants dans les centres-villes de Belfort et de Nantes.
D’autres projets sont actuellement à l’étude et devraient aboutir avant la fin de l’année. www.flams.fr
Nous sommes heureux de vous annoncer la création de l’agence izhak, implantée à Strasbourg. Une nouvelle forme d’agence de communication structurée pour répondre aux enjeux des entreprises et marques visionnaires. izhak.fr
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CONSEILS
Sylvie Spielmann, Mélanie Pfister, Aude Olive Co-fondatrices des DiVINes d’Alsace
GRAPHISME
de (c)réactivité au service des entreprises régionales
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18 rue Kuhn 67000 Strasbourg Tél. 03 90 00 65 50
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Adim – Alélor – Alsace Alzheimer – Artejuris – Assurances Weiss – Boltz Immobilier – BPD Marignan – Centre de Gestion Agréé d’Alsace – CSGSA Hockey – Demexpert – EDOMIS – Fédération de Charité Caritas Alsace – FS Group et ses filiales – Hedonia – Holodia – ID ingénierie – IEAC – Kirn Traiteur – LCI – Le Cœur Gourmand – Lexio Avocats – Lutin Botté – Maison Lorho – Meschenmoser Optique – OTE – Regmatherm – Rive Gauche CBRE – Supra Ratiopac – Unibennes – Vinci Immobilier – Weller Immobilière
VOTRE CABINET DE CONSEIL EN RECRUTEMENT PAR APPROCHE DIRECTE VOTRE CABINET DEenCONSEIL EN RECRUTEMENT PAR APPROCHE DIRECTE Notre métier consiste la recherche confidentielle de cadres confirmés et dirigeants, pour la France, VOTRE CABINET DE CONSEIL EN RECRUTEMENT PAR APPROCHE DIRECTE la Suisse, l’Allemagne, le Bénélux et l’Europe VOTRE CABINET DE CONSEIL EN RECRUTEMENT PAR APPROCHE DIRECTE Notre métier consiste enCONSEIL la recherche confidentielle de cadres confirmés et dirigeants, pour la France, VOTRE DEanglais-allemand ENà votre RECRUTEMENT PAR APPROCHE DIRECTE Nos CABINET équipes trilingues sont disposition pour étudier vos projets de recrutement Photo : Christophe Urbain
Où ? Musée Unterlinden Colmar
« Depuis notre création, nous avons à cœur de rapprocher les univers du vin et de l’art. Le vin est véritablement un élément culturel faisant partie du patrimoine français, comme ce musée. Récemment agrandi, il est situé au cœur de Colmar, la capitale du Vin d’Alsace ! »
Positionnement Depuis sa création en 2011, l’association des DiVINes d’Alsace a pour but de promouvoir les vins d’Alsace autrement. Dès 2013, pour les 50 ans de la Route des Vins d’Alsace, elle développe des programmations inédites mettant en avant les arts et les vins d’Alsace dans plus d’une vingtaine de caves alsaciennes : concert, théâtre, exposition, land’art, sculptures… Un spectacle itinérant a été développé. Tout l’été, de Bergholtz à Dahlenheim, les DiVINes se regroupent pour proposer des événements variés. www.divinesdalsace.com
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Christine Gangloff-Ziegler
Directeur général de l'Électricité de Strasbourg
Présidente de l’Université de Haute-Alsace
Zut ! ADIRA Alsace vu par
Zut ! ADIRA Alsace vue par
Philippe Commaret
Photo : Henri Vogt
Où ? Racing Club de Strasbourg
« Au-delà de notre partenariat depuis 10 ans avec le RCS, qui vient tout juste de se renouveler pour cinq ans, nous partageons les mêmes valeurs et la même ambition de combativité et de compétitivité. Ce club crée de l’émotion et nous apportons de l’énergie pour faire vivre ces émotions ! Nous appartenons tous deux aux Alsaciens… »
Photo : Pascal Bastien
Positionnement Le métier d’ÉS est de vendre des services énergétiques. Ces derniers comprennent de l’électricité, du gaz ou de la chaleur, mais aussi des solutions sur mesure pour faire des économies d’énergie ou exploiter et maintenir les systèmes énergétiques de nos clients. ÉS produit également de l’énergie renouvelable à des conditions économiques avantageuses en utilisant la biomasse, la géothermie profonde, l’hydraulique et le photovoltaïque. Le potentiel de développement de notre métier est immense, et le
potentiel de création de valeur pour nos clients considérable. Avec l’ADIRA, ÉS souhaite en faire bénéficier les industriels alsaciens, et contribuer ainsi à renforcer leur compétitivité. www.es-energie.fr
Où ? Campus Illberg Mulhouse
« Ce lieu représente le lien entre la ville et l’Université avec, en prime, une jolie perspective sur la Tour de l’Europe qui symbolise la dimension transfrontalière de l’Université où se côtoient plus de 100 nationalités. Un espace verdoyant sur cet écocampus où le développement durable reste au cœur des préoccupations. »
Positionnement L’Université de Haute-Alsace compte plus de 8 000 étudiants inscrits dans 170 formations à Mulhouse et Colmar. Elle est reconnue pour la qualité et la spécificité de ses filières professionnalisantes et transfrontalières. Elle contribue à l’innovation au sein du territoire grâce à la force de sa recherche partenariale menée en lien avec les entreprises. www.uha.fr
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de plus de 550 emplois et est devenu une véritable destination touristique. Le centre est géré par NEINVER, deuxième opérateur de centres de marques en Europe.
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Zut ! ADIRA Alsace vue par
Roppenheim The Style Outlets est la destination
Photo : Christophe Urbain
Où ? Le Conseil de l’Europe Strasbourg
« C’est ici qu’est née l’Europe ! Aujourd’hui, nous en avons vraiment besoin. Nous travaillons pour la paix et le dialogue, pourtant l’idéal européen se perd. C’est ici qu’une multitude de cultures est représentée en seulement quelques m2. L’Europe vit ici 365 jours par an ! »
Positionnement Aujourd’hui, 65% des 80 000 lecteurs cumulés de Tchapp ont entre 18 et 34 ans, 35% entre 35 et 50 ans. Tchapp s’appuie à la fois sur les qualités de l’application (gratuite) mais aussi sur les réseaux sociaux. Une V2 de l’application est sortie récemment, avec une nouvelle ergonomie et de nouvelles fonctionnalités. Sur le modèle lancé en Alsace, elle pourrait se développer en franchises dans d’autres villes et régions de France. Appli gratuite, iOS/Android www.tchapp.alsace
LUNDI - SAMEDI : 10:00 – 19:00 A35 DIR. KARLSRUHE / SORTIE N°56
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ABRO • ADIDAS • AIGLE • ALLSAINTS • AMERICAN VINTAGE • ANNE DE SOLÈNE • ASICS • BAYARD • BIANCA • BLANK HOME • BONITA • BRUNO BANANI • CACHAREL CALIDA • CALVIN KLEIN JEANS & UNDERWEAR • CINQUE • CONVERSE • CROCS • DEELUXE • DESIGUAL OUTLET • DESTOCK JEANS • DIFFUSIONE TESSILE • DIGEL DU PAREIL AU MÊME • DYRBERG KERN • EDEN PARK • EL GANSO • FORTWENGER • FOSSIL • G.K MAYER SHOES • GAASTRA • GANT • GARCIA • GEOX GÉRARD DAREL • GUESS • HARIBO • HESCHUNG • HEYRAUD • HOME&COOK • IKKS • JACADI • JACK WOLFSKIN • JEREM • JOSEF SEIBEL • KAPORAL KARL MARC JOHN • KIKO • L’ATELIER DES CRÉATEURS • LA FIANCÉE DU MEKONG • LAMBERT • LE COQ SPORTIF • LE CREUSET • LE TANNEUR • LEVI’S LINDT • LITTLE BIG FOOT • MANGO • MARC O’POLO • MARVELIS • MCGREGOR • MEPHISTO • MEY • MISE AU GREEN • MIZUNO • MÖVE • MUSTANG • NIKE FACTORY STORE • PEPE JEANS • PETIT BATEAU • PUMA • QUIKSILVER • REEBOK • RICH & ROYAL • ROSY LINGERIE • SALAMANDER • SALOMON • SAMSONITE SEIDENSTICKER • SOL’ERE • STEFANEL • STRELLSON • SUPERDRY • THE BODY SHOP • THE NORTH FACE • TIMBERLAND • TRADITION DES VOSGES TRUSSARDI JEANS • UNITED COLORS OF BENETTON • VILLEROY & BOCH • VOLCOM • WATCH STATION INTERNATIONAL • WELLENSTEYN • WMF • ZAPA...
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Samuel Zouaghi
Zut ! ADIRA Alsace vue par
Président directeur général de Cryostar
Photo : Pascal Bastien
Où ? Le Château du Hohlandsbourg « J’aime venir me ressourcer dans cette forteresse médiévale datant du XIIIe siècle, dès que j’ai du temps libre, seul ou en famille. J’y accède généralement à vélo, récompensé après l’effort par sa vue panoramique à 360° sur Colmar. La symbolique et les difficultés à franchir son sommet font écho à la vie en entreprise, pleine de hauts et de bas avec l’ambition d’aller toujours plus loin. »
Positionnement Animé par sa volonté de continuer à se positionner à la pointe de la technologie, Cryostar poursuit sa stratégie d’innovation sur les marchés du gaz industriel, du gaz naturel et des énergies propres. Elle appuie sa réputation sur une gamme d’équipements commercialisés dans le monde entier : pompes cryogéniques, turbines de détente, unités de liquéfaction du gaz naturel off-shore ou à terre, compresseurs de gaz d’évaporation et vaporisateurs cryogéniques. Son portefeuille de
clients est constitué par les plus grandes sociétés gazières, les principaux chantiers navals, les sociétés d’ingénierie, les distributeurs de gaz comprimés ou liquides, ainsi que les concepteurs et exploitants de centrales de production d’électricité à partir de chaleur résiduelle ou géothermique. www.cryostar.fr
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Christine Ferber Chef pâtissière
REVISITEZ
Zut ! ADIRA Alsace vue par
LA TRADITION DES BONS MOMENTS
Photo : Dorian Rollin
Où ? Maison Boxler Niedermorschwihr
« J’aime les villages dans lesquels les bâtiments ont été préservés, car ils sont l’empreinte d’un merveilleux artisanat du bois, de la pierre, des sculptures… Le magnifique oriel de cette maison datant du XVIe siècle prend une dimension féérique à l’approche de Noël. »
Positionnement La Maison Ferber emploie 25 salariés de 8 nationalités différentes. Sa stratégie est simple : faire ce qu’elle aime — confitures artisanales et pâtisseries — avec le cœur et l’envie de toucher celui qui goûte. L’engagement local se poursuit puisque la majorité des fruits utilisés sont issus d’Alsace. En juin 2016, un nouveau laboratoire à l’entrée de Niedermorschwihr sera ouvert et regroupera l’atelier de création et la conserverie sur 1 200m2. Et pourquoi pas un salon de dégustation d’ici deux ans ? www.christineferber.com
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Où ? La forêt de la Hardt Mulhouse
« C’est dans cet écrin que notre site s’est installé dans les années 60. La proximité de cette forêt est rassurante et nous envoie un message : travailler à une industrie toujours plus respectueuse de l’environnement. Nous devons inventer une usine durable, mieux ancrée dans son environnement : le but de notre projet Mulhouse 2020. »
Positionnement L’objectif du pôle PSA de Mulhouse est de faire partie des dix meilleures usines automobiles au monde, en qualité comme en performance… 7 500 salariés y travaillent et 400 millions d’euros sont investis pour doter le site d’un process issu des meilleures pratiques internationales. PSA Mulhouse, c’est aujourd’hui plus d’un millier de véhicules assemblés chaque jour, mais également une forge, une fonderie et une usine mécanique qui travaillent pour l’ensemble du groupe. www.mulhouse.psa.fr
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Christian Artzner Maître-brasseur de la Brasserie Perle
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Photo : Pascal Bastien
Où ? Lycée Pontonniers Strasbourg
« J’ai été élève ici, mais j’y ai surtout développé mon intérêt pour le monde de la bière à une époque où des brasseries alsaciennes fermaient. Ces années de lycée m’ont permis de poursuivre mon aventure à l’étranger et de faire des études de brasseur à Édimbourg. »
Positionnement Christian Artzner a fait renaître cette marque de bière en 2009. Depuis, la volonté est de l’inscrire dans les réseaux alsaciens de bons produits locaux et artisanaux. En 2015, de gros investissements en termes de machines ont activé son développement dans le Bas-Rhin, puis toute l’Alsace et petit à petit à l’export. La brasserie, installée au cœur de la Meinau, participe à la vie de la ville en accueillant notamment des animations. www.biereperle.com
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Matthias Suhr
Zut ! ADIRA Alsace vue par
Directeur général de l’EuroAirport
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Où ? Terrasse de l’EuroAirport Mulhouse
« Ce lieu symbolise parfaitement sa bi-nationalité. Cette terrasse se trouve du côté suisse alors que l’aéroport est entièrement situé sur le sol français. Elle offre une vue imprenable sur l’air de stationnement des avions à destination de toute l’Europe, en partance de deux villes : Bâle et Mulhouse ! »
Positionnement 2015 a été une année record pour l’EuroAirport avec 7,1 millions de passagers qui y ont transité, une progression de 8% par rapport à l’année précédente. Les activités de fret ont, elles, progressé de 3%. Le tout nouveau Cargo Terminal a permis une hausse de 86% des activités tout cargo. Au courant de l’année 2016, l’EuroAiport continuera à investir dans l’amélioration de la qualité de services et à développer un certain nombre de projets dont l’extension de l’installation tri-bagage ou la construction d’un
parking à 5 étages. Trois nouvelles destinations seront proposées : Cologne, l’île d’Usedom et Pise. www.euroairport.com
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Location de salles
Métiers
Designer culinaire Olivier Meyer
Chef cuisiner et designer
36 ans
8
Un lieu
Le designer culinaire repense l’instant du repas et donne une intention à son acte avant de commencer à travailler les aliments. Sa réflexion permet de valoriser la thématique d’un événement.
Qualités requises Patience, ouverture d’esprit, volonté d’innover quotidiennement et sensibilité artistique lui sont indispensables. Il met en place une réflexion autour d’un thème pour dégager du sens et bousculer les rapports du consommateur avec sa nourriture. Contenant ou manière de manger inhabituels, il joue sur tous les codes pour bouleverser un repas, et le transformer en performance. Il s’inspire et crée des connexions avec d’autres secteurs d’activités : architecture, graphisme, agriculture…
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Le Kuirado est un nouveau centre culinaire. Cet espace équipé de matériel professionnel permet d’expérimenter des recettes, développer de nouveaux produits, participer à la réflexion autour de la valorisation des produits de l’agriculture locale, donner des cours de cuisine, former des professionnels à la cuisine végétarienne ou végétalienne, et même d’accueillir de jeunes start-up.
« Le design culinaire, c’est une façon de poser des questions, d’interroger les gens sur leurs pratiques. »
années d'expérience
2 collaborateurs privilégiés
1
En projet Développer des recettes pour mettre en avant l’agriculture locale et trouver des solutions innovantes pour optimiser les rebus agricoles.
établissement
+ 1 000 saveurs
Zut ! ADIRA Fiches métiers
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Une création À l’occasion du salon Playtime à Paris, le service est entièrement repensé. Le serveur porte un plateau de jeu et fait goûter des sablés à la farine d’épeautre et Nutella maison ou des œufs de cailles faux bonbons à un public de joueurs gourmands.
Parcours professionnel En 2008, Olivier travaille à son compte, réalise des buffets pour des réceptions et des dîners pour des personnalités politiques. La designer Sonia Verguet fait appel à ses compétences de cuisinier pour l’un de ses projets. Ce sera leur première expérience de design culinaire. Ils vont ensuite participer à des vernissages et multiplier leurs collaborations. Aujourd’hui, Olivier travaille avec le graphiste Jérémy Joncheray.
Marketin .
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Design culinaire
Par Lizzie Lambert Photo Christophe Urbain
Agence de marketing et communication multicanal
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Créateur d’espace graphique Lionel Russo
Gérant d’Encore une belle journée
Qualités requises De la conceptualisation d’un projet à la création du lieu de travail, le design global permet de donner du sens à une marque.
4
prix
5
salariés
1
Avant d’agir, il s’agit d’écouter. Écouter pour trouver la nature profonde d’une marque, sa cohérence, ses ambitions, mettre à jour ses failles. Le premier rendez-vous se tient toujours dans l’entreprise – si elle existe déjà – afin de s’imprégner des sensations, d’odeurs, de bruits, de couleurs propres à chacune. Être un amateur de chocolat est aussi préconisé, comme l’indique le tableau des commandements maison affiché à l’entrée des bureaux, où le grignotage de chocolat tient bonne place à côté de la créativité et de la bonne humeur.
En projet Un jour, le fondateur de Gagao arrive avec l’ambition de vendre des boissons chocolatées à base d’ingrédients biologiques. La page est blanche, l’occasion rêvée pour Lionel de laisser sa créativité s’exprimer. Ensemble, ils décident de sortir de l’image bobo du chocolat bio et de s’adresser aux jeunes. Ils créent une image fun et rock’n’roll. Le point de vente est aussi réfléchi par Lionel, jusqu’à l’agencement de l’espace de travail derrière le bar, car pour lui, créer une marque c’est aussi se soucier du confort des salariés.
espace créatif
+ 1 000 projets « Communiquer ne suffit pas. Nous devons aider la marque à raconter une histoire, promettre et tenir ses promesses. »
184
42 ans
Encore une belle journée 2, place Broglie Strasbourg www.encoreunebelle journee.fr
Architecture d’intérieur L’abstraction, la conceptualisation, ce travail invisible est au cœur du design global. Puis vient le temps de concrétiser les choses. Aménager un point de vente, mais aussi l’espace de travail des salariés. Le client doit être bien accueilli et pour rendre un lieu agréable, rien de mieux qu’un sourire et de la disponibilité. C’est le pari de Lionel, et de marques internationales comme Mars où il a travaillé à l’agencement des espaces de travail. Un résultat payant, l’entreprise est élue seconde Best Workplace 2015 de France.
Des trophées Parcours professionnel Diplômé d’une école de commerce et passionné de photo, Lionel va se plonger très tôt dans l’univers des agences de communication. Il apprend les bases de la mise en page au-dessus de l’épaule d’un infographiste. Il rencontre son mentor Daniel Gerhardt puis gravit les échelons jusqu’au poste de directeur artistique dans différentes agences. En 2010, il crée Encore une belle journée.
Zut ! ADIRA Fiches métiers
Créateur d’espace graphique
De la médiathèque aux bureaux, salles de réunion, amphithéâtres, en passant par la Maison d’Alsace à Paris, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, les laboratoires Roche, cabinets d’architectes, de notaires, d’avocats, de consuls, une mosquée, espaces cultuels et culturels, jusqu’aux demandes spécifiques de particuliers, notre investigation en termes d’aménagement est dictée par vos seules limites…
L’agence s’est vue décerner quatre prix : un pour son travail avec le fromager Lhoro, un pour le projet Gagao, et deux pour la création et la mise en œuvre de Cuisine Aventure. Un site de cours de cuisine par correspondance pour les enfants.
Par Lizzie Lambert Photo Henri Vogt
Plus de 30 ans d’expérience au service de l’aménagement professionnel & privé 1er site français de vente en ligne dédié au mobilier USM livraison sous 15 jours pour toute commande privée ou professionnelle ALSACE/ BELFORT/ HAUTE-SAÔNE mobilier contemporain pour la maison et le bureau 4 Le schlossberg – 68340 Zellenberg – 03 89 21 72 00 www.decoburo-store.com – contact@decoburo.com Plus… compléments indispensables, les marques : akaba • arper • belux • de sede • extremis • fourdesign • girsberger • howe • knoll • kristalia • kusch • la palma • limited edition • luceplan • montana • sixinch • tecno • thonet • ruckstuhl • schönbuch
CLIQUER (v) :
Un projet À la rentrée prochaine, une nouvelle école va ouvrir ses portes à Montpellier. Elle proposera notamment des formations accélérées en effets spéciaux à destination des professionnels.
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Directrice artistique de Métamorphoses
L’école
Parcours professionnel
À côté de l’EPCM, école de coiffure et d’esthétique plus classique ouverte en 2007, Stéphanie gère Métamorphoses. La première année de formation est un tronc commun maquillage et coiffure, les cinquante élèves de deuxième année se consacrent exclusivement aux effets spéciaux. Ils assistent aux cours d’intervenants prestigieux comme Jordu Schell, le designer des créatures d’Avatar, de Narnia ou de Men in Black, ou encore Kazuhiro Tsuji, maquilleur sur La Planète des singes et Benjamin Button.
Stéphanie est autodidacte. Son rêve de devenir maquilleuse et d’intégrer l’Opéra du Rhin va devenir réalité pendant deux saisons. Elle y apprend notamment l’art du postiche. Elle travaille quelques années en indépendante et réalise des faux corps, des créatures, des blessures. Chaque réalisation demande une vraie expérimentation. De l’idée de mettre en commun et transmettre les compétences de chacun nait la première et unique école de maquillage d’effets spéciaux de France. En 2004, elle crée Métamorphose avec son mari et Laurent Zupan.
La création d’une prothèse ou la reconstitution du visage d’un personnage historique font partie des compétences des maquilleurs d’effets spéciaux. Pourtant, à les observer il s’agirait plutôt d’un travail de sculpteur de matières aussi diverses que le latex, le silicone, la gélatine ou de la mousse. Une activité de longue haleine qui doit aboutir à une modification corporelle à la fois confortable et très détaillée.
« Le maquillage est une technique. Les effets spéciaux, c’est transformer les visages et les corps grâce aux volumes. »
écoles
250 élèves 25
Qualités requises Une maîtrise parfaite de la technique et beaucoup de minutie sont nécessaires dans ce métier. La gestion des relations humaines est aussi indispensable car la proximité avec le visage crée une véritable intimité entre maquilleur et maquillé.
professeurs Métamorphoses 1, bis rue de la Course Strasbourg www.metamake-up.com
4
professeurs d’effets spéciaux
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Zut ! ADIRA Fiches métiers
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Des techniques
Maquilleuse d’effets spéciaux
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Au-delà de la simple mise en beauté, le maquillage d’effets spéciaux permet de créer des monstres ou de vieillir des acteurs pour les besoins du cinéma, du spectacle vivant ou de la télévision.
Stéphanie Bernard
- Photo : Cormac Hanley.
Maquilleuse d’effets spéciaux
LA BANQUE. NOUVELLE DÉFI
NITION.
Créatrice de vêtements connectés Marie Spinali
PDG de Spinali Design
39 ans
« Je veux rendre le numérique beau, élégant et portable. » De la combinaison du textile et de l’informatique sont nés les vêtements connectés. Des robes et des maillots de bain soucieux de leurs propriétaires.
Parcours professionnel Diplôme universitaire de technologie carrière juridique en poche, elle va devenir gérante d’une société d’informatique. Elle crée Spinali Design le 1er février 2015 et entame une licence de Web Designer.
Les débuts Cette aventure unique au monde a commencé un jour de vacances à la plage. Marie observe des familles rougies par le soleil. Elle se met en tête de trouver une solution pour les aider à se protéger. L’idée est d’installer un capteur solaire connecté au téléphone portable directement sur les maillots de bain. Il émet un bip lorsqu’il est temps de remettre de la crème solaire. Ses qualités de cheffe d’orchestre pour faire travailler toute une équipe et des partenaires comme l’école de couture de Mulhouse vont permettre au projet de voir le jour.
Un succès
Spinali Design www.spinali-design.fr
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En à peine un an d’existence plus de 1 800 articles de presse sont déjà parus à travers le monde. Un manga japonais dédié à ces vêtements connectés a même été créé. Au mois de mai et juin prochains, un point de vente éphémère ouvrira ses portes dans la galerie marchande de Mulhouse.
Zut ! ADIRA Fiches métiers
Les vêtements
Les maillots de bain ont deux principales fonctions : prémunir des dangers du soleil et alerter lorsque les enfants s’éloignent à plus de 50 mètres. Lors de la première utilisation, un profil pour chaque type de peau est créé afin d’adapter les préconisations dermatologiques. Les robes ont plusieurs fonctions. La première est de rassurer les proches en leur envoyant un petit message lorsque la personne qui la porte est arrivée à destination. Il existe des fonctions ludiques déclinées notamment en jeux coquins avec son partenaire ou pour les célibataires.
70
modèles de maillot
12
salariés
1 articles 800
de presse parus à travers le monde
Le développement Marie souhaite aller plus loin dans la recherche, peaufiner l’utilisation des nanotechnologies pour miniaturiser les capteurs, puis les faire complètement disparaître au profit de la fibre RFID : déjà intégrée au tissu elle transforme la matière des vêtements en composant électronique.
Créatrice de vêtements connectés
La fabrication Un atelier (deux designers et trois couturiers) crée des prototypes et conçoit les vêtements sur-mesure. Marie veille à privilégier les travailleurs locaux. Le lycra vient d’Italie, et elle tisse de nombreux partenariats en Alsace.
Par Lizzie Lambert Photos Christophe Urbain
Énergiseuse Martine Zussy Salariée de l’association Énergies de citoyens www.mulhouse100pour100.fr
Un livre
L’énergiseuse met son dynamisme au service des citoyens pour les aider à maîtriser les enjeux énergétiques et produire leur propre énergie.
e 3 révolution
Le lecture de La troisième révolution industrielle : Comment le pouvoir latéral va transformer l’énergie de Jérémy Rifkin, paru en 2012, est un électrochoc. Martine se rend compte que les élus, les chefs d’entreprise et les associations locales ne mesurent pas l’impact financier de la question énergétique. Elle voit encore plus loin et associe dès le départ tous les acteurs économiques et citoyens à ses actions. Pour elle, développement économique et innovation sociale sont indissociables.
industrielle
1
création d’entreprise
3
mobiliers urbains inventés
Qualités requises Du peps, du peps, du peps, et aussi un bon réseau relationnel. Martine vole de réunion en réunion partout en France, glane des informations et partage ses connaissances sur la valorisation énergétique.
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Un projet collaboratif Urban Energies associe artistes, jeunes en réinsertion, et ingénieurs pour inventer et fabriquer ensemble un mobilier urbain producteur d’énergie. Une sphère agrémentée de panneaux solaires offre au promeneur la possibilité de s’installer confortablement tout en rechargeant son portable. Un confident et une balançoire d’un nouveau genre installés dans l’espace public interpellent la curiosité des passants.
Zut ! ADIRA Fiches métiers
42 ans
Une ambition
Une entreprise
Réduire la facture énergétique, développer sa production locale et accroître la part d’énergies renouvelables, pour développer une autonomie énergétique et relocaliser les richesses.
Hey’nergie est une start-up couvée au sein de l’association qui vole de ses propres ailes depuis deux ans. Elle organise des réunions autour de l’efficacité énergétique. Elle évalue la qualité des bâtiments. Elle met en relation habitants et artisans locaux. Elle propose des astuces et vend de petits accessoires utiles pour réduire sa consommation quotidienne d’énergie.
Parcours professionnel Martine est formée au marketing. Elle a travaillé dans la distribution spécialisée, a créé son entreprise, puis occupé plusieurs années le poste de chargée de développement économique à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mulhouse. En 2013, elle s’investit dans l’association Mulhouse 100% qui change de nom pour Énergies de citoyens et dont elle devient l’unique salariée en octobre 2014.
« La plus belle énergie – qu’on a oublié d’activer ces dernières années – c’est l’énergie humaine. »
Énergiseuse
Par Lizzie Lambert Photo Dorian Rollin
L'équipe ADIRA
Vincent Froehlicher Directeur Général vincent.froehlicher@adira.com
Yasmina Azibi Responsable du développement Eurométropole de Strasbourg yasmina.azibi@adira.com
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faciliter accompagner simplifier
Marie-Odile Gollentz Chargée de mission marie-odile.gollentz@adira.com
Cindy Lequeux Assistante cindy.lequeux@adira.com
Frank Becker Directeur adjoint - Responsable des grands comptes industriels et des projets internationaux frank.becker@adira.com
Didier Hertzog Responsable du Pôle Développement des territoires didier.hertzog@adira.com
Laurence Becker Project Manager Coopération transfrontalière laurence.becker@adira.com
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L'équipe ADIRA
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Éric Thoumelin Responsable Conseil aux Collectivités et à l'Aménagement des Territoires eric.thoumelin@adira.com
Monique Jung Gengenwin Directeur adjoint monique.jung@adira.com
Eurydice Hallé Responsable événementiel et partenariats eurydice.halle@adira.com
Zoubida Bahmani Secrétaire de direction zoubida.bahmani@adira.com
Sigrid Périn Responsable de la communication sigrid.perin@adira.com
Dominique Erhard Comptable dominique.erhard@adira.com
Lucien Silès Responsable du développement Colmar - Centre Alsace lucien.siles@adira.com
Nicole Vix Assistante nicole.vix@adira.com
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L'équipe ADIRA
un intermédiaire entre les chefs d’entreprise et les élus
196
Alexandre Rigaut Responsable du développement Mulhouse - Trois Frontières alexandre.rigaut@adira.com
Sylvie Lentz Assistante sylvie.lentz@adira.com
Damien Noacco Responsable du développement Sud Bas-Rhin damien.noacco@adira.com
Monique Stutzmann Assistante monique.stutzmann@adira.com
Véronique Hermges Responsable administrative, financière et des ressources humaines veronique.hermges@adira.com
Mathilde Lafaye Responsable de la veille et de l’information en ligne mathilde.lafaye@adira.com
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Jean-Michel Staerlé Responsable du développement Ouest et Nord Bas-Rhin jean-michel.staerle@adira.com
L'équipe ADIRA
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Patrice Simon Assistante de direction patrice.simon@adira.com
Claude Mouquin Directeur claude.mouquin@adira.com
Lilly Schild Assistante de direction lilly.schild@adira.com
Amandine Wack Assistante de communication amandine.wack@adira.com
Pascal Gaden Responsable de la mission mutations économiques/restructurations pascal.gaden@adira.com
Valérie Carasco Chargée d’études territoriales valerie.carasco@adira.com
Sébastien Leduc Responsable compétitivité des entreprises et dynamique des territoires sebastien.leduc@adira.com
Esther Baumert Assistante de gestion esther.baumert@adira.com
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Des livres
Des magazines
Collection Desseins
5 numéros par an
2
Collection desseins 39
ASSEZ FLIRTÉ, BAISSER CULOTTE ! Anne-Sophie Tschiegg
04 —> 06.2016
2016
printemps
Printemps 2015
Culture Tendances Lifestyle
La culture n'a pas de prix
Culture Tendances Lifestyle
Collection desseins
1 Lorraine | Luxembourg Numéro 14
Strasbourg Numéro 29
Ce livre réunit dans l’ ordre chronologique et de manière non exhaustive les textos poétiques et les dessins qui m’ont été adressés par H. au début de notre relation. Ces deux expressions artistiques sont nées de notre relation fusionnelle, de nos séparations régulières, et ce, dès le début de notre rencontre. L’autre absent, mais qui est là et nous inspire. Cette balade érotique évoque l’amour dans sa quête d’absolu, ses manques, les souffrances qui en découlent quelquefois, ses exaltations aussi, et le caractère « cyclique » de la relation. Ce livre est certes un objet intime, mais chaque lecteur pourra y reconnaître « son intime ». Mes réponses à H. existent, mais liberté est laissée au lecteur de les imaginer.
ASSEZ FLIRTÉ, BAISSER CULOTTE ! Anne-Sophie Tschiegg H. Schwaller
Au départ, l’idée est de Bruno Chibane. À la fin, ça me ressemble. On s’est d’abord dit que ça parlerait de couleur et que ça montrerait le cul. Pas vraiment le contraire, ou alors sans narration parce que parler de cul c’est toujours enlever, c’est recreuser les trous pour y loger le désir et tout ce qui passe.
L’ÊTRE PRIORITAIRE Hakim Mouhous Hélène Schwaller
Titres trimestriels
Finalement, c’est devenu une sorte de journal qui dit les appétits au jour le jour. Les mots sont posés vite, par liste, comme des images et les images suivent les élans. J’avais juste envie de m’y sentir bien, que ce soit polymorphe et joyeux, que la femme y soit au centre, dessus et dessous. (Et techniquement, c’est le frottement d’un index sur un iPad). Anne-Sophie Tschiegg
Chic Médias éditions Collection desseins
Novo N° 39 (En co-édition avec médiapop)
Visage, mis à nu Olivier Roller Regards sur 20 ans de portraits Décembre 2014
NUMÉRO - 01
Titres trimestriels bilingues
Rhin Supérieur Nord / Oberrhein Nord Numéro 02
~
IMPRESSIONS VIEWS FRAGMENTS
~
TOMI UNGERER
Free
Free
Rhin Supérieur Nord N° 2
Rhin Supérieur Sud N° 2
C L O I S O N , E S PA C E S & MÉTROPOLES
IMPRESSIONS REGARDS FRAGMENTS
EINDRÜCKE ANSICHTEN FRAGMENTE
CENT ANS D’AVENTURE INDUSTRIELLE AUTOUR D’UN PRODUIT UNIQUE : L A CLOISON AMOVIBLE
NUMÉRO - 01 FRANCE : 22 €
9 771969 789015
Hors-série Tomi Ungerer Impressions, regards, fragments Décembre 2011
Des hors-séries événementiels
1913 - 2013
UN SIÈCLE CLESTRA HAUSERMAN
HORS-SÉRIE / TOMI UNGERER
Automne | Hiver Herbst | Winter 2015 City magazine Colmar - Mulhouse - Freiburg - Basel Français | Deutsch
City magazine Colmar - Mulhouse - Freiburg - Basel Français | Deutsch
Des ouvrages d'entreprises et institutionnels
HORS-SÉRIE 01
Culture — Kultur Tendances — Trends Lifestyle
Automne | Hiver Herbst | Winter 2015
Culture — Kultur Tendances — Trends Lifestyle
Rhin Supérieur Sud / Oberrhein Süd Numéro 02
UN SIÈCLE
CLESTRA HAUSERMAN CLOISONS, ESPACES & MÉTROPOLES
7th Global Forum Baku 2016 United Nations Alliance of Civilizations
Un siècle Clestra Hauserman Cent ans d'aventure industrielle autour d'un produit unique : la cloison amovible Mai 2014
Hors-Série ADIRA
Assez flirté, baisser culotte Anne-Sophie Tschiegg Avril 2016
In Inclusive Societies: A Challenge and A Goal
Lorraine / Luxembourg N°14
Living Together
Strasbourg N° 29
Me We Us Des personnalités et ONG questionnent le vivre-ensemble sur l'invitation de l'Alliance des civilisations des Nations Unies. Avril 2016
2016 | Gratuit
City magazine Gratuit
Hors-Série
L’économie au cœur des territoires.
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Février 2015 — Gratuit
Hors-série ADIRA N° 1 Février 2015
Hors-série ADIRA N° 2 Avril 2016
Hors-série Tennis N° 1 Mai 2015
L'être prioritaire Hakim Mouhous et Hélène Schwaller Avril 2016
Chicmédias, un gang de fines plumes au service des contenus Presse Du magazine au hors-série thématique ! Stratégie éditoriale, découpage, writing, secrétariat de rédaction et éditing Rédaction Du billet au livre ! Conception, accompagnement éditorial et suivi de réalisation Photographie Des clics qui claquent ! Portraits, création d’images d’entreprise et institutionnelles Illustration Du crayon à l’écran ! Dessins de presse, portraits
Hors-Série
Entreprise Réseau Territoire
Portraits.
Chic Médias éditions
ISBN : 978-2-9544852-2-5
9 782954 485225
Prix : 20 €
9 782954 485218
Gratuit
Prix : 28 €
ISBN : 978-2-9544852-1-8
City magazine
Gratuit
Chic Médias éditions
Chic Médias éditions Collection desseins
City magazine
L'ÊTRE PRIORITAIRE Expéditeur Hakim Mouhous Destinataire Hélène Schwaller
12 rue des Poules - 67000 Strasbourg 03 67 08 20 87 – contact@chicmedias.com
Graphisme De l’idée à la conception ! Création d’identité visuelle et d’univers graphiques
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