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Soaring majestueux
Décoller de bonne heure est un must en montagne - au lever du soleil l’équipe est déjà en route depuis trois heures.
Des expériences mises en commun à l‘Ortler
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Avec ses 3.905 m le « Roi Ortler » est le point culminant du Tyrol. Il domine majestieusement le Suldental. En juillet, Fanny Dünßer, Sesi Mackrodt, Ben Liebermeister et Raphaela Haug se sont mis en route pour l’escalader, puis pour en descendre par les airs en parapente. Tout un ensemble de talents, de jugements prudents et de chance se sont combinés pour en faire une journée très spéciale. Raphaela raconte.
Pas besoin de rechercher toujours des aventures extrêmes. Ce sont les petites choses insolites qui rendent la vie digne d’être vécue.
Raphaela Haug
Le Vol rando est la manière dont je m’identifie le plus au parapente. On peut dès lors compter sur moi pour une expédition à l’Ortler. Ni Fanny ni moi n’avons beaucoup d’expérience en parapente, mais nous sommes des alpinistes expérimentées. C’est pourquoi nous allons nous occuper de l’ascension. Les garçons, de leur côté, volent déjà depuis des années ; ils seront donc responsables de la descente.
Une audience avec le Roi Ortler On peut voir le refuge de très loin, sur la gauche d’un bloc de glace géant et d’une cassure du glacier qui descend du Königsspitze et du Zebru. Devant nous se dresse l’arête Hintergrat. Une fois dans le refuge, je repasse encore une fois dans ma tête notre itinéraire et l’horaire : je me sens responsable de la montée. La tension est palpable : Fanny et moi sommes remplies d’appréhension pour le vol de descente, les garçons s’inquiètent, eux, de l’ascension. Toute cette aventure est spéciale.
Le réveil sonne tôt. Dehors, l’obscurité est encore totale. On se lève, on rassemble nos affaires, on prend un rapide petit déjeuner et on se met en route. Les frontales des autres alpinistes dansent autour de nous. On progresse rapidement. Pour certains passages, on s’encorde, pour tous les autres on se contente de grimper. Je suis nerveuse, mes pensées anticipant déjà le vol. « Détends-toi ; d’abord l’arête, ensuite le vol – chaque chose en son temps » me dit ma voix intérieure. Mais il est si bon d’être entourée de montagnes. La neige, la glace, les séracs ; ces éléments m’ont toujours fascinée. Pour la première fois je ne m’inquiète pas de savoir si je volerai ou pas. Je profite de la vue, on n’est plus qu’à quelques mètres du sommet. Quand je l’atteins, je vois les visages rayonnants de mes compagnons. Quelle journée !
Le parapente est de la joie pure Je n’ai pas vraiment le temps de profiter de l’expérience du sommet, car la partie la plus difficile de la journée arrive : le vol. On se dirige vers le site de décollage. Plus on s’en approche, plus je comprends que le vent est parfait. Mon inquiétude se calme. On étale nos voiles – un dernier selfie et me voilà prête pour le décollage. Il me suffit de
Le sommet de l’Ortler offre un site de décollage parfait, mais on n’est jamais certain de réussir à décoller.
deux pas pour m’envoler. Je me sens totalement libérée au-dessus du monde glacé et tourmenté du glacier. Quel cadeau de la nature ! C’est majestueux.
Il y a deux heures, on se tenait debout au sommet, il y a une heure on se posait et maintenant, il y a un café et un Apfelstrudel devant moi, avec un supplément de crème. Je repense à ces dernières heures. Aujourd’hui on a réussi la totalité de mon rêve de parapente : voler du sommet de la montagne jusque dans la vallée en quelques minutes. Il est évident que ça ne peut pas marcher toujours autant bien que ça.
About
Raphaela Haug s’est mise au parapente pour s’épargner la corvée de la descente à pied. Que ce soit à l’Ortler, au Mt Blanc, ou sur un sommet du coin, le parapente est toujours dans son sac à dos. Sesi Mackrodt travaille comme pilote d’essai pour le DHV. Que ce soit en vol acro, en XC ou en speed riding, il n’est jamais mieux que lorsqu’il est en l’air. Ben Liebermeister vole depuis 20 ans. Il était un pilote de distance enthousiaste, mais maintenant il emporte volontiers une aile d’acro ou du Marche & Vol dans son sac. Fanny Dünßer a grandi en montagne. Pour éviter de descendre à pied, elle s’est mise au Marche & Vol.
Equipment