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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News NetworksŠ
Sommaire
Mensuel • 39e annÊe • n° 422 - FÊvrier 2018
Bulletin publiĂŠ par le Service de presse adventiste 2 3 3 4 4 5 5 6 7 7 8
Nouvelles des Églises adventistes
Lisbonne, Portugal - Rencontre des dirigeants de la ConfÊrence gÊnÊrale Dhaka, Bengladesh - Une Êducation sanitaire des musulmans et des Hindous en charge d’enfants dispensÊe au Bangladesh
Protestantisme mondial
Lima, PÊrou - Croissance protestante au PÊrou Genève, Suisse - En chaire comme sur Facebook, le pasteur peut dÊfendre un point de vue
Rio, BrÊsil - Les Églises ÊvangÊliques dans la vie
religieuse et politique brĂŠsilienne
États-Unis - Une nouvelle application biblique pour les
chrĂŠtiens progressistes
(Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PÊpinières 1020 Renens, Suisse. RÊdaction TÊl. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA
LibertĂŠ religieuse
Paris, France - Les signes religieux ostensibles interdits à l’AssemblÊe Nationale PÊkin, Chine - La Chine renforce son contrôle sur les religions Paris, France - La lutte contre la haine et la discrimi-
naton parfois stĂŠrile
Ĺ’cumĂŠnisme
Allemagne - La traduction du  Notre Père  ne changera pas en Allemagne Lausanne, Suisse - L’Association des familles interconfessionnelles de Suisse met la clÊ sous la porte
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Pedro Torres Jeroen Tuinstra Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions Dina Lambert
BIA - N° 422 - FÊvrier 2018 - 2
Nouvelles des Églises adventistes
(EUD/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Lisbonne, Portugal – Rencontre des dirigeants de l’Église adventiste
Après plusieurs jours de rÊunions, de prÊsentations et de dÊbats, les principaux dirigeants adventistes du septième jour reprÊsentant le siège de la ConfÊrence gÊnÊrale et de ses divisions administratives mondiales ont conclu le XIe Sommet mondial du leadership à Lisbonne au Portugal, les 6 et 7 fÊvrier 2018. Les participants se sont penchÊs sur de multiples questions, notamment : Qu'est-ce qui est prioritraire dans l’Église, : la mission ou l'organisation ? Est-il possible d'être fidèle et loyal à l'Église, tout en ayant des convictions personnelles ? Comment la dÊnomination parvient-elle à trouver un Êquilibre entre une structure ecclÊsiale centralisÊe et les besoins dans divers domaines à travers le monde ? Comment les dirigeants adventistes peuvent-ils enrichir les discussions sur l'unitÊ de l'Église en restant attentifs aux autres dÊfis ? Depuis fÊvrier 2008, de tels sommets ont lieu chaque annÊe. L’objectif est de faciliter les discussions sur les questions liÊes à la formation continue des dirigeants du monde entier, principalement au niveau administratif et institutionnel, a expliquÊ Claude Richli, secrÊtaire associÊ de la ConfÊrence gÊnÊrale.  Leur format est une sÊrie de prÊsentations principalement acadÊmiques, entrecoupÊes de rapports des divisions et des institutions, a-t-il dÊclarÊ.  les tables rondes ont lieu pour rÊflÊchir sur les sujets prÊsentÊs . Le sommet de cette annÊe, sur le thème :  La nÊcessitÊ spirituelle de l'unitÊ de l'Église et de l'autoritÊ biblique pour accomplir la mission de Dieu , visait à aborder la question de l'unitÊ et de l'autoritÊ de l'Église sous diffÊrents angles. Les prÊsentations comprenaient des aperçus de la Bible, l'Esprit de prophÊtie et l'histoire de l'Église adventiste du septième jour. Les dirigeants prÊsents ont caractÊrisÊ les prÊsentations et le dialogue comme  francs ,  ouverts  et  honnêtes . Pour de nombreux dirigeants y compris le prÊsident de l'Église adventiste mondiale Ted N. C. Wilson, l'unitÊ de l'Église est un sujet de la plus haute importance.  Il est vital de n'avoir d'unitÊ que par la puissance du Christ, alors que nous proclamons les messages des trois anges , Êcrit-il dans un commentaire diffusÊ dans la publication Adventist Review, sur cette rencontre.  La soumission à la Sainte Parole de Dieu, la prière et la direction du Saint-Esprit sont la clÊ de l'unitÊ dans le mouvement Adventiste . Le prÊsident Ted Wilson a dÊveloppÊ ses convictions dans une prÊsentation principale lors du sommet.  Notre vÊritable unitÊ cÊleste ne peut être accomplie que lorsque nous nous soumettons humblement à l'instruction de Dieu par les incitations du Saint-Esprit et notre comprÊhension de sa volontÊ à travers les Saintes Écritures de la Bible et le conseil inspirÊ de l'Esprit de ProphÊtie . il a encouragÊ les participants à considÊrer la  demande Êtonnante  de Christ pour l'unitÊ consignÊe dans l’Êvangile de Jean 17. Pour Artur Stele, l’un des vice-prÊsidents de la ConfÊrence gÊnÊrale :  L'unitÊ Êtait une grande prÊoccupation pour JÊsus-Christ, alors qu'il achevait son ministère terrestre. Lorsque l'harmonie existe nous pouvons
vraiment cÊlÊbrer la diversitÊ des dons, des talents, des services et des ministères. Pour le prÊsident de la commission sur l'unitÊ à la ConfÊrence gÊnÊrale, Michael Ryan :  il est essentiel que le leadership comprenne, valorise et protège le don de l'unitÊ , a-t-il dit dans la revue Adventist Review. Au cours de ce Sommet mondial de deux jours, les principaux dirigeants de l'Église ont approfondi certaines des implications contemporaines, les dÊfis et les nuances de l'UnitÊ pour l'Église adventiste du septième jour.
Mission première
 Qu'est-ce qui vient en premier, la Mission ou l'organisation de l'Église ?  a demandÊ l'assistant du prÊsident de la ConfÊrence gÊnÊrale, l'ÊvangÊliste Mark Finley, qui a partagÊ trois prÊsentations au cours de ces rencontres. Dans l’un de ses exposÊs publiÊ dans l’Adventist Review, après avoir fait une analyse du premier chapitre du livre des Actes apôtres, Mark Finley explique que l’organisation de l’Église sort du mandat de la Mission. Il prÊcise :  l’organisation de l’Église n’est pas une finalitÊ parce que Dieu ne se glorifie pas de l'administration bureaucratique . Il ajoute  L'organisation est toujours un serviteur de la Mission.... Michael Ryan a approuvÊ cette analyse et de son côtÊ, il affirma  Toutes les fonctions de l'Église servent la Mission . Tom Lemon, un autre vice-prÊsident de la ConfÊrence gÊnÊrale, a Êgalement soulignÊ la prÊÊminence et l'engagement à la mission qu'il voit dans les membres de l'Église à travers le monde.  Quand il s'agit de la mission, peu importe qui vous êtes et d’oÚ vous êtes... Il n'y a aucune hÊsitation à avoir sur la mission, sur l'engagement de toute personne envers la mission . Selon T. Lemon, la prioritÊ de la mission est un signe encourageant.  Nous luttons avec l'unitÊ sur certaines questions mais je ne pense pas que nous soyons si divisÊs . Êcrit dans ses commentaires.
La question de l'autoritĂŠ
Ella Simmons, Êgalement vice-prÊsidente de la ConfÊrence gÊnÊrale a prÊsentÊ dans sa prÊsentation de fÊvrier, les fondements bibliques et les caratÊristiques de l’autoritÊ de l’Église. Pour elle,  Toute autoritÊ que l’Église ou l’un de ses dirigeants pourrait avoir est en rÊalitÊ gardien de l’autoritÊ de Dieu. Les dirigeants de l’Église auraient certaines responsabilitÊs avec des exigences et des limites.  Selon Ella Simmons, ces  limites  impliquent de s'assurer que l'autoritÊ de l'Église fonctionne selon  l’urgence de la volontÊ de Dieu , et ne s'aventure pas audelà de ce qu'il a clairement dÊclarÊ.  Nous devons exiger ou chercher seulement ce qui est clair de l'Écriture, ne permettant pas à l'autoritÊ de s'Êtendre au-delà de la parole de Dieu , a-t-elle dit.  Nous devons donc interdire ce que Dieu interdit et exiger ce qu’il exige. Rien de plus ou rien de moins. Tout le reste relèverait des traditions ou des opinions des êtres humains.  [...] Mark Finley a convenu, soulignant que la formation en leadership est une tâche interminable.  Il est essentiel comme dirigeants, de nous mettre constamment au dÊfi d'Êlargir notre processus de rÊflexion et d'approfondir notre comprÊhension des responsabilitÊs du leadership , a-t-il dÊclarÊ dans la revue Adventist Review.
BIA - N° 422 - FÊvrier 2018 - 3 Dans ce contexte, M. Finley a dÊclarÊ qu'il Êtait impressionnÊ par la qualitÊ des prÊsentations de l'ÊvÊnement, un sentiment partagÊ par les autres responsables prÊsents. Il a Êgalement soulignÊ l'esprit gÊnÊral du sommet.  Ce qui m'a le plus impressionnÊ Êtait... l'esprit collÊgial et le sens unifiÊ de la Mission de la part des gens ici . Les dirigeants ont quittÊ le sommet du Portugal sur une note très optimiste.  J'ai pleinement confiance que nous verrons une Église pleinement unifiÊe alors qu'un esprit sacrificiel et soumis prend le contrôle en rÊponse à la direction du Saint-Esprit dans nos vies , a t-il Êcrit dans la revue. (ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Dhaka, Bengladesh - Une Êducation sanitaire des Musulmans et des Hindous en charge d’enfants dispensÊe au Bangladesh
Connue au Bangladesh pour l’accent portÊe sur l’Êducation1, l’Église adventiste à Dhaka est rÊcemment sortie des salles de classe pour une initiative d’Êducation proposÊe à une population souvent nÊgligÊe. Les responsables de trois dÊpartements de l’Union de Mission Adventiste du Bangladesh (BAUM) ont proposÊ un programme de santÊ appelÊ Atelier et SÊminaire pour une Vie Meilleure pour les tuteurs et les parents de la plus grande Êcole adventiste de Dhaka. La plupart des plus de 1 500 Êtudiants de l’Ecole prÊparatoire au SÊminaire adventiste de Dhaka (DAPS) sont musulmans, un pourcentage beaucoup plus faible reprÊsentent les Hindous et les autres religions. Les tuteurs qui sont majoritairement musulmans, accompagnent les Êlèves à l’Êcole et certains les attendent jusqu’à la fin des cours toute la journÊe. Les dirigeants de DAPS ont cherchÊ des moyens d’apporter quelque chose de plus à ces femmes et aux parents des Êtudiants. En collaboration avec le DÊpartement de la SantÊ, celui des Ministères des enfants et celui des Ministères des Femmes de BAUM, l’Êcole prÊparatoire (DAPS) a organisÊ deux sessions pour les tuteurs et les parents, le 1er fÊvrier. Plus de 250 personnes au total y ont assistÊ. Pendant les sessions, Litton S. Halder, directeur de la communication de BAUM, a soulignÊ l’importance de la santÊ pour tous. Mme Mahuya Roy, responsable des Ministères des Femmes, a parlÊ des opportunitÊs et des responsabilitÊs des femmes. Des rÊcompenses Êtaient offertes aux participants pour leurs rÊponses correctes aux questions posÊes par Mahuya Roy, ce qui a rendu le public très attentif. Mme Young Moon Lee, responsable des Ministères des Femmes de BAUM, a expliquÊ les avantages d’une saine diÊtÊtique et a fait une dÊmonstration de la prÊparation du kimchi (nourriture locale). Sa session a ÊtÊ très apprÊciÊe puisque cette salade / condiment corÊenne peut être facilement prÊparÊe avec des ingrÊdients locaux peu coÝteux. Ils ont Êgalement pu savourer des Êchantillons et en ont ramenÊ chez eux pour les partager avec leurs employeurs, les membres de leur famille et leurs proches. Concernant les plans de suivi, MahuyaRoy proposera ce type de format de sÊminaire dans diffÊrentes Êcoles, missions et institutions. Chose intÊressante, les tuteurs ont voulu prendre des photos avec Mme Lee et  lui ont demandÊ de faire ce type de programmes aussi souvent que possible,  d’après ce qu’a indiquÊ Dr Halder.  Tous les parents et les tuteurs ont vraiment apprÊciÊ
nos programmes. Certains d’entre eux nous ont invitÊs à mener ce type de programmes dans leurs propres Êcoles et institutions , a dit Litton Halder.  Nous avons passÊ un très bon moment à partager nos messages sur la santÊ, la famille et le ministère auprès des enfants avec nos amis Musulmans, Hindous et ChrÊtiens, ainsi qu’avec des personnes d’autres religions,  a-t-il ajoutÊ. Il y a plus de 30 000 adventistes au Bangladesh ; ils se rÊunissent dans plus de 120 Êglises et on dÊnombre plus de 170 Êcoles, 10 Êcoles urbaines et neuf internats dans ce pays à prÊdominance musulmane. La population compte un peu plus de 90% de Musulmans et moins de 9% d’Hindous ; le bouddhisme, le christianisme et d’autres religions constituant moins de 1% de la population2. Le Bangladesh est l’un des 14 pays du territoire de la Division de l’Asie et du Pacifique Sud. 1. McChesney, Andrew.  Schools power the Adventist church in Bangladesh , ( Les Êcoles, la force de l’Église adventiste au Bangladesh. ) Adventist Review. 13 novembre 2016. Web. 2. Rapport du Recensement 2011. Bureau des Statistiques du Bangladesh.
Protestantisme mondial
(ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Lima, PĂŠrou - Croissance protestante au PĂŠrou
Le protestantisme ÊvangÊlique est en fort dÊveloppement au PÊrou. De nombreux dÊmunis quittent le catholicisme guidÊs par des pasteurs qui ne s’occupent pas que de leur vie spirituelle, mais qui sont de vÊritables coaches de vie. Il y a deux ans encore, Maria vivait dans un garage avec ses deux fils, comme la majoritÊ des habitants de Comas, quartier dÊfavorisÊ de Lima oÚ le taux de chômage s’Êlève à 30%. Aujourd’hui, Maria a pu acquÊrir une vraie maison, modeste il est vrai, mais construite en briques. Elle est sa propre chef, gÊrant sa propre entreprise de mototaxis. Tout a commencÊ au moment oÚ un de ses deux fils est entrÊ à l’Êcole Gutenberg. Dans cette Êcole privÊe, un pasteur protestant entretient un bureau de consultation. Il a recommandÊ à Maria de suivre des cours d’Êconomie. Maria a alors pris l’habitude de placer rÊgulièrement de l’argent. Elle a achetÊ une mototaxi et fondÊ son autoentreprise. Aujourd’hui, elle s’est acquittÊe de toute la somme de 12 000 soles (= 3 600 FS) pour sa mototaxi. Grâce à l’Église ÊvangÊlique libre, Maria est devenue chef d’entreprise. L’enjeu Êconomique d’une adhÊsion religieuse Ainsi à Lima, le choix d’une Église se fait aussi en fonction de ses nÊcessitÊs financières et de ses besoins professionnels. Le pasteur ÊvangÊlique postmoderne est avant tout un bon coach, et le protestantisme ÊvangÊlique se prÊsente aujourd’hui à Lima comme la religion des autoentrepreneurs. Dans certains quartiers de Lima, on trouve une Église ÊvangÊlique tous les coins de rue. Baptistes, pentecôtistes, ou Églises dites  très libres . Les ÊvangÊliques peuvent ainsi reprÊsenter jusqu’à 40% de la population de certaines parties de l’agglomÊration. La grande majoritÊ de ces protestants Êtaient auparavant catholiques. Et jusqu’à 25% des fidèles vont à l’Église libre qui n’est pas situÊe dans leur quartier. Chaque jour amène de nouveaux dÊmunis venus des zones montagneuses. Ils s’installent dans la banlieue de Lima dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure. La capitale est situÊe au milieu d’un dÊsert, ainsi dans un premier temps ces nouveaux habitants se contentent de casser de la pierre dans des carrières. Mais ils rêvent tous de fonder leur autoentreprise.
BIA - N° 422 - FÊvrier 2018 - 4 Dans les bureaux des deux Êcoles Gutenberg, les pasteurs de l’Alliance ÊvangÊlique proposent un suivi aux familles des Êlèves. Dans ce cadre, pasteur et fidèles rÊdigent un plan de dÊsendettement et de crÊation d’autoentreprises. (ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse - En chaire comme sur Facebook, le pasteur peut dÊfendre un point de vue politique
La chaire n’est pas le lieu de dÊfense des opinions personnelles, mais si la mÊditation de l’Évangile amène à une prise de position Êthique publique, le ministre du Culte est libre de l’exprimer. Cela ne plaÎt pas toujours aux fidèles. Sur les rÊseaux sociaux, les appels à refuser l’initiative  No-Billag  de certains pasteurs font dÊbat, et ce malgrÊ bien que l’Église ÊvangÊlique rÊformÊe vaudoise (EERV), tout comme la FÊdÊration des Églises protestantes de Suisse (FEPS) appellent Êgalement à un refus du texte. Alors les pasteurs sont-ils libres d’exprimer leurs opinions politiques ?  Il n’y a pas de règle qui interdise à l’EERV ou à l’un de ses ministres de prendre position sur un sujet politique , tranche Paolo Mariani, responsable de la communication de l’institution.  À plusieurs reprises, lorsque l’Église, au nom de l’Évangile, dÊfendait une position politique, cela nous a ÊtÊ reprochÊ, soit par des personnes issues du monde politique, soit par des personnes proches des Églises.  Le même dÊbat agite l’Église protestante allemande depuis que le rÊdacteur en chef du quotidien  Die Welt  a tweetÊ depuis la veillÊe de NoÍl à laquelle il assistait :  Qui viendra encore de son plein grÊ assister à un culte de minuit s’il a l’impression, après le sermon, d’avoir passÊ la soirÊe chez les jeunes socialistes ou chez les jeunes verts ? 
On attend du pasteur qu’il soit conservateur
 Ce que je constate, c’est que ce qui apparait comme problÊmatique, c’est quand un pasteur exprime une position situÊe sur la gauche de l’Êchiquier politique. Cela lui est gÊnÊralement reprochÊ par un paroissien ou un politicien de droite. Je n’ai pas connaissance de cas oÚ l’inverse s’est produit , note quant à lui Didier Halter, directeur de l’Office protestant de la formation (OPF) qui assume la formation initiale des pasteurs et diacres rÊformÊs de Suisse romande.  Les gens qui attendent que le pasteur joue un rôle dans l’espace public, ce sont des personnes plutôt conservatrices. Les gens de gauche n’attendent rien de l’Église. On reproche donc le plus souvent au pasteur de sortir de son rôle de gardien d’une certaine ligne un peu conservatrice. 
Le chrÊtien a le devoir de s’exprimer
À l’Église protestante de Genève (EPG), il existe une directive concernant la prise de parole publique. On peut y lire :  l’EPG doit mieux exploiter et relayer les prises de position de la FEPS, de l’Alliance rÊformÊe mondiale (ARM), du Conseil œcumÊnique des Églises (COE), de la CEVAA et des œuvres d’entraides (EPER - DM Echange et Mission ‌) ; par nature, elles sont nuancÊes et par essence, elles sont le rÊsultat d’un consensus entre les diverses Églises. La sauvegarde de la CrÊation est par exemple un thème de nature politique, sur lequel la FEPS prend position. L’EPG en relaie les contenus lorsqu’elle l’estime adÊquat. Lorsqu’elle l’estime nÊcessaire, elle peut jouer le rôle d’aiguillon, afin d’initier par l’intermÊdiaire de la ConfÊrence des Églises romandes (CER) une prise de position de la FEPS. 
Ă€ l’Êchelle cantonale, ÂŤ l’EPG doit tĂŠmoigner de l’Évangile et faire valoir ses valeurs dĂŠmocratiques, sociales et ĂŠthiques. Sans donner de consigne de vote, l’Église peut, selon le sujet, ĂŠclairer le dĂŠbat et inciter chacun Ă aller voter et Ă assumer ainsi ses responsabilitĂŠs de citoyen, mais aussi celles de protestant. L’action politique de l’Église peut ĂŠgalement se manifester sous forme de lettres, ou d’une lettre ouverte aux autoritĂŠs politiques ou judiciaires du canton. Âť Un autre texte prĂŠcise : ÂŤ tout chrĂŠtien a le droit et le devoir de s’exprimer. Cependant: les prises de paroles Ă titre personnel devront ĂŞtre formulĂŠes en “jeâ€?; pour les prises de paroles d’entitĂŠs (paroisse, ministère cantonal, service, etc.), ces dernières veilleront Ă bien prĂŠciser leur identitĂŠ, afin de ne pas engager formellement l’EPG. Âť
Pas de position personnelle en chaire
De manière gÊnÊrale, mis à part le devoir pour les ministres d’annoncer voire d’obtenir l’autorisation de sa hiÊrarchie avant de briguer un mandat Êlectif, rien ne figure dans les diffÊrents règlements des Églises rÊformÊes cantonales.  Par contre, il y a des règles dÊontologiques. Un pasteur ne doit pas dÊfendre une position personnelle en chaire ou dans une autre prise de parole publique oÚ il intervient en tant que ministre , prÊvient Didier Halter.  Durant mes Êtudes, mes professeurs nous disaient que chaque fois que l’on ouvre la bouche c’est politique. Lorsque je parle de la misère ou de l’expulsion des Êtrangers, c’est politique , rÊtorque Paolo Mariani. Deux thèmes qui sont effectivement prÊsents dans la Bible et se retrouvent donc rÊgulièrement au cœur de prÊdications dominicales.  La limite entre dÊfendre une position personnelle et prêcher sur un texte biblique est confiÊe au discernement personnel , reconnaÎt Didier Halter.  Personnellement si je prêche sur un thème qui peut revêtir une dimension politique, je m’efforce de m’appuyer sur une prise de position officielle d’une autoritÊ ecclÊsiale telle que la FEPS ou l’Entraide protestante (EPER). Cela m’Êtait notamment arrivÊ quand j’ai dÊfendu le partenariat enregistrÊ pour couples de même sexe. Cela ne calme pas les râleurs, mais moi cela m’assure d’être dans une autoritÊ autre que mon avis personnel.  D’ailleurs durant leur formation, les jeunes ministres reçoivent un conseil similaire.  On rappelle aux stagiaires qu’ils doivent prendre un moment de discernement pour faire la part des choses entre fidÊlitÊ au message de l’Évangile et sauvegarde de l’unitÊ de la communautÊ qui leur est confiÊe. Et ce que nous leur conseillons c’est de ne pas faire ce discernement seul. 
GÊnÊration dÊsintÊressÊe par l’Évangile politique
Didier Halter constate toutefois que la question perd de son importance pour les ministres de la nouvelle gÊnÊration.  Que l’Évangile ait une dimension politique, qu’il joue un rôle dans la vie publique, ils ne sont pas contre, mais cela les intÊresse peu. Ils sont plus attachÊs aux questions de spiritualitÊ individuelle. Alors j’essaie de les sensibiliser au rôle de l’Évangile dans la sociÊtÊ.  (Slate.fr/BIA) Dammarie-les-Lys, France
Rio, BrÊsil - Les Églises ÊvangÊliques dans la vie religieuse et politique brÊsilienne
Au BrÊsil, l’essor des Églises ÊvangÊliques bouleverse tant la vie sociale que le paysage politique. Une  dÊferlante  qui pourrait bien toucher d’autres pays du souscontinent latino-amÊricain, voire au-delà .
BIA - N° 422 - FÊvrier 2018 - 5 Le système politique brÊsilien apparaÎt souvent compliquÊ, tant sur le plan institutionnel que sur le plan de l’organisation de sa vie partisane. Il faut Êgalement ajouter à cette complexitÊ de  nouveaux  venus dans la vie sociale et politique : les Églises ÊvangÊliques.
ThĂŠologie de la prospĂŠritĂŠ
Dans un ouvrage qui vient de paraitre (JÊsus t’aime. Le dÊferlante ÊvangÊlique (Éditions du Cerf), Lamia Oualalou, journaliste spÊcialiste de l’AmÊrique latine ayant longtemps vÊcu au BrÊsil, conte et analyse l’essor rapide de ces Églises composant un ensemble aussi bouillonnant que fragmentÊ. Elle montre ainsi l’influence et la puissance de ces nouveaux venus dans la vie dÊmocratique du BrÊsil. Si des Églises ÊvangÊliques existaient dÊjà dans les annÊes 1910, L’Église Universelle du Royaume de Dieu est nÊe en 1977 et s’impose, peu à peu, comme la principale reprÊsentante d’une galaxie regroupant un grand nombre d’Églises autonomes. Elle pratique une forme de syncrÊtisme religieux empruntant à plusieurs traditions brÊsiliennes, dont des spiritualitÊs populaires afro-brÊsiliennes – ce qui renforce sa capacitÊ d’infiltration de l’ensemble de la sociÊtÊ. La relation des ÊvangÊliques avec l’argent et le pouvoir est totalement dÊcomplexÊe. OrganisÊe comme une grande entreprise, elle s’Êpargne – au contraire des catholiques – les difficultÊs thÊologiques avec l’argent. Au contraire, elle encourage à en gagner, mais Êgalement à s’investir en politique. PrÊdomine comme source d’inspiration des ÊvangÊliques une thÊologie de la prospÊritÊ, dÊjà en vogue à la Maison-Blanche et qui a infusÊ la sociÊtÊ brÊsilienne. Offrant une synthèse entre la foi en Dieu et un solide appÊtit de consommation, cette doctrine consiste essentiellement à expliquer à chacun que la prospÊritÊ du monde passe d’abord par la sienne. Elle a, d’autant plus, pu se dÊvelopper au BrÊsil que l’Église catholique a condamnÊ la thÊologie de la libÊration1 et a ainsi offert un vide à remplir par des Églises concurrentes et dynamiques.
1. Courant de pensÊe nÊ en AmÊrique latine, visant à rendre dignitÊ et espoir aux pauvres, aux exclus et à les libÊrer d’intolÊrables conditions de vie.
(ProtestInfo/La Croix ) Dammarie-les-Lys, France
États-Unis - Une nouvelle application biblique pour les chrÊtiens progressistes
Crystal Cheatham a grandi dans un foyer adventiste conservateur et a appris, quand elle a fait son coming out en tant que lesbienne, qu’ il n’y avait pas de place pour elle dans cette communautÊ . Elle s’est Êgalement rendu compte, en rencontrant des gens d’autres dÊnominations qui se sentaient aussi marginalisÊs par les Églises, que cette dÊconnexion Êtait gÊnÊralisÊe.  Il y a un grand gouffre entre le christianisme conservateur et le christianisme que je vis , constate-t-elle. C’est de là que lui est venue l’idÊe de crÊer l’application  Notre Bible  (Our Bible). Grâce au travail de trois dÊveloppeurs, une campagne de financement participatif sur Indiegogo et des nuits de travail comme chauffeuse, Crystal Cheatham a crÊÊ en 18 mois  Notre Bible  prÊsentÊe comme  une application pour les chrÊtiens LGBT+, leurs amis, famille et alliÊs . Mais l’interface a ÊtÊ conçue pour les personnes qui se sentent marginalisÊes par leurs
Églises pour un certain nombre de raisons, et pas seulement des questions d’orientation sexuelle, a-t-elle soulignÊ. Il existe d’autres applications bibliques, dont trois se trouvent dans le top 10 des applications gratuites de l’App Store d’Apple. Elles permettent notamment aux chrÊtiens conservateurs  de rÊpondre à leurs besoins spirituels et communautaires , selon Crystal Cheatham, âgÊe de 32 ans.  Toutefois, il n’y avait pas d’interface similaire pour les chrÊtiens qui doutent ou qui interprètent diffÊremment ce que dit la Bible sur les relations LGBT+, sur les genres, sur la justice sociale ou sur les femmes dans l’Église , a-t-elle remarquÊ.
Des tĂŠmoignages de tout horizon
L’application  Notre Bible  encourage les tÊmoignages de tous.  Certaines personnes Êcrivent à propos des reprÊsentations noires de JÊsus. D’autres voient JÊsus comme une mÊtaphore du passage de la vie . Et grâce à la diversitÊ des contributeurs sur l’application —  des thÊologiennes et des rÊvÊrends du monde entier  — elle s’attend à ce que  Notre Bible  attire un groupe d’utilisateurs tout aussi divers, y compris  ceux qui sont habituÊs à des applications plus conservatrices . Certains ont demandÊ à Crystal Cheatham si elle rÊÊcrivait la Bible.  Non , a-t-elle rÊpondu.  Notre Bible  contient les mêmes traductions de la Bible que celles trouvÊes dans d’autres applications, telles que la King James Version et la New American Standard Bible. Mais elle contient Êgalement des podcasts, des chapitres et des services religieux sur  la justice sociale en tant que culte ,  les mÊditations gratuites de la Bible  et  la spiritualitÊ LGBT+ . Parmi les commentaires au sujet de  Notre Bible  trouvÊs dans l’App Store d’Apple, certains utilisateurs se demandent si une application pour chrÊtiens progressistes ne va pas agrandir le fossÊ avec les conservateurs. Mais dans l’ensemble, les critiques sont extrêmement positives. Les utilisateurs notent qu’ils n’ont pas d’Églises dans leur entourage oÚ ils peuvent avoir de telles conversations et trouver des ressources similaires. C’est gratifiant, s’est rÊjouie Crystal Cheatham, de voir que l’application rÊpond à un besoin. Et elle a exprimÊ sa profonde gratitude pour tous ceux qui ont contribuÊ à rendre l’application possible :  C’est gÊnial de savoir qu’il y a une communautÊ derrière tout cela .
LibertĂŠ religieuse
(SaphirNews/La Croix ) Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Les signes religieux  ostensibles  interdits aux dÊputÊs à l’AssemblÊe nationale
Le bureau de l’AssemblÊe nationale a adoptÊ mercredi 24 janvier la nouvelle  instruction gÊnÊrale  qui fixe notamment les règles de comportement dans l’hÊmicycle. L’article 9 dispose que  la tenue vestimentaire adoptÊe doit rester neutre et s’apparenter à une tenue de ville .  Il est dÊsormais prÊcisÊ que, dans l’hÊmicycle, l’expression est exclusivement orale , a fait savoir François de Rugy, prÊsident de l’AssemblÊe nationale. Un nouveau devoir de neutralitÊ vestimentaire comprenant l'interdiction des signes religieux est ainsi imposÊ à des Êlus, ce qui n’Êtait pas le cas jusqu’ici en France.
BIA - N° 422 - FÊvrier 2018 - 6 Si la cravate n’est dÊsormais plus obligatoire,  la tenue vestimentaire adoptÊe par les dÊputÊs dans l'hÊmicycle doit rester neutre et s'apparenter à une tenue de ville , est-il aujourd’hui signifiÊ.  Elle ne saurait être le prÊtexte à la manifestation de l'expression d'une quelconque opinion : est ainsi notamment prohibÊ le port de tout signe religieux ostensible, d'un uniforme, d'emblèmes, logos ou messages commerciaux ou de slogans de nature politique.   L’expression est exclusivement orale , prÊcise-ton, interdisant de fait aux dÊputÊs de brandir des pancartes ou des vêtements imprimÊs de messages. Cette dÊcision a ÊtÊ prise, indique la prÊsidence, après une polÊmique suscitÊe en dÊcembre 2017 par la venue dans l’hÊmicycle de François Ruffin en‌ maillot de foot. Le dÊputÊ de la France Insoumise voulait alors dÊfendre une proposition de loi visant à mieux financer le sport amateur. Il avait ÊcopÊ pour cela d’une sanction financière à hauteur du quart de son indemnitÊ parlementaire pendant un mois (près de 1 400 ₏). Membre du bureau, la dÊputÊe Les RÊpublicains Annie Genevard a choisi de s’abstenir, rappelant qu’initialement, il s’agissait seulement d’Êviter certaines provocations vestimentaires, comme celle de l’Êlu de La France insoumise (LFI) François Ruffin, qui a rÊcemment arborÊ un maillot de foot.  Qu’on fasse en sorte d’Êviter ces dÊrapages, je suis d’accord. Mais pourquoi Êtendre cela au port de signes religieux alors que le problème n’existe pas ? Vouloir rÊglementer par prÊvention, comme l’a dit François de Rugy, est très pÊrilleux.  Outre le port de signes religieux, est aussi visÊ celui  d’un uniforme, de logos ou messages commerciaux ou de slogans de nature politique . Cette dÊcision provoque la colère de certains Êlus. Le dÊputÊ socialiste François Pupponi dÊnonce  une trahison de la laïcitÊ . L’AssemblÊe nationale, insiste l’Êlu, est le lieu public  le plus symbolique de la RÊpublique, et l’on va interdire aux reprÊsentants du peuple ce que l’on autorise aux citoyens ! . François Pupponi s’inquiète des effets que cette dÊcision va produire dans toutes les communes oÚ bien des Êlus locaux portent une croix, une kippa ou un voile :  On piÊtine les fondamentaux de la RÊpublique.  La mesure a ÊtÊ adoptÊe par la majoritÊ des 22 membres du bureau, à l’exception de la dÊputÊe LFI ClÊmentine Autain. (Le Figaro/BIA) Dammarie-les-Lys, France
PĂŠkin, Chine - La Chine renforce son contrĂ´le sur les religions
L'Êtau s’est resserrÊe sur les religions en Chine depuis le dÊbut du mois de fÊvrier. C'est le jeudi 1er fÊvrier que sont entrÊes en vigueur de nouvelles règles publiÊes en septembre et destinÊes à encadrer la libertÊ de culte. Elles visent à restreindre les pratiques non reconnues par l'État, à  faire barrage à l'extrÊmisme  et à  contrer les infiltrations  Êtrangères. Lors du dernier Congrès du Parti communiste chinois (PCC), en octobre dernier, le numÊro un chinois avait appelÊ à combattre tout ce qui pourrait menacer l'autoritÊ du rÊgime et la  sÊcuritÊ nationale . D'oÚ sa volontÊ de  siniser  les croyances rÊpandues sur le territoire. Il avait insistÊ pour que les religions se  conforment mieux  aux  rÊalitÊs chinoises  et à la  sociÊtÊ socialiste .
Les religions officiellement reconnues (catholicisme, protestantisme, islam, bouddhisme, taoïsme) sont dÊjà Êtroitement contrôlÊes. Elles doivent faire allÊgeance à des associations  patriotiques  supervisÊes par l'État. Le pouvoir est particulièrement mÊfiant à l'Êgard de l'islam, du christianisme et du bouddhisme tibÊtain, davantage soumis à une influence externe. Mais les nouvelles directives franchissent une Êtape supplÊmentaire. Elles interdisent par exemple d'accepter des dons venant de l'Êtranger et prÊvoient de lourdes amendes en cas d'organisation d'ÊvÊnements non autorisÊs. L'ouverture d'Êcoles religieuses sera Êgalement soumise à des conditions plus strictes. La Chine se dit particulièrement prÊoccupÊe par la situation de la province du Xinjiang, oÚ vivent quelque 10 millions d'Ouïghours, de confession musulmane. Alors que la rÊgion a connu des violences ces dernières annÊes, les autoritÊs, inquiètes des liens supposÊs entre  sÊparatistes  et groupes djihadistes internationaux, ont dÊployÊ des dispositifs ultrasÊcuritaires et multipliÊ les initiatives pour rÊglementer chaque parcelle de la vie des musulmans. Le gouvernement a notamment interdit le port du voile intÊgral, appelle à dÊnoncer les  barbes anormales  et dÊcourage l'Êducation religieuse pour les enfants et les adolescents ou l'observance du jeÝne du ramadan pour les fonctionnaires et les Êtudiants. Le rÊgime intimide par ailleurs les prêtres  clandestins  qui refusent de lui faire allÊgeance. Certains catholiques s'inquiètent d'ailleurs des tentatives de rapprochement entre le Vatican et PÊkin, craignant d'être rÊcupÊrÊs par le pouvoir communiste. Deux Êvêques chinois reconnus par le pape ont ainsi ÊtÊ priÊs rÊcemment par un haut diplomate du Saint-Siège de cÊder leur place à des prÊlats choisis directement par PÊkin, dont l'un avait ÊtÊ excommuniÊ par le Vatican en 2011. Signe d'une forte dÊfiance envers le christianisme, plus d'un millier de croix surmontant des Êglises, essentiellement protestantes, ont ÊtÊ dÊcrochÊes par le gouvernement, qui les jugeait trop voyantes, ces dernières annÊes. En dÊbut d'annÊe, les autoritÊs chinoises ont, par ailleurs, dÊtruit une immense Êglise ÊvangÊlique dans la province du Shanxi, dans le nord du pays, jugÊe  illÊgale . Plusieurs dizaines d'Êglises non officielles ont ÊtÊ rasÊes ces dernières annÊes dans le pays. Les moines tibÊtains, enfin, sont surveillÊs en permanence. Human rights watch (HRW) a dÊnoncÊ le mois dernier le processus de  prise de contrôle  par les autoritÊs chinoises de l'un des plus grands centres monastiques du bouddhisme tibÊtain du monde, Larung Gar, situÊ dans le sud-ouest de la province du Sichuan. Selon l'ONG, qui s'est procurÊ un document officiel, quelque 200 cadres du Parti communiste sont en train de s'octroyer tous les postes de management et même le choix des ouvrages ÊtudiÊs. Cette offensive intervient alors qu'une opÊration de dÊmolitions et d'expulsions, qui a durÊ huit mois et s'est achevÊe en avril 2017, a dÊjà rÊduit la taille de l'institution, insiste HRW. Niant les destructions, la Chine a ÊvoquÊ des  reconstructions , notamment pour des raisons de sÊcuritÊ.
BIA - N° 422 - FÊvrier 2018 - 7 (FRA/BIA) Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - La lutte contre la haine et la discrimination parfois stĂŠrile
La haine, l’intolÊrance et la discrimination, toujours largement rÊpandues dans l’Union europÊenne, menacent de marginalisation et d’aliÊnation de nombreuses personnes issues de minoritÊs, qui sont pourtant très attachÊes à leur pays d’accueil et font confiance à ses institutions. Tels sont les rÊsultats de l’enquête de grande envergure reconduite par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union europÊenne (FRA).  Il y a près de 10 ans, nous signalions la prÊsence, à grande Êchelle, de discrimination ethnique et de haine. Aujourd’hui, ces nouveaux rÊsultats rÊvèlent que nos lÊgislations et nos politiques actuelles ne protègent pas de manière appropriÊe les individus censÊs bÊnÊficier de cette protection , dÊclare Michael O’Flaherty, directeur de la FRA.  Chaque nouvel acte de haine et de discrimination vient un peu plus Êroder la cohÊsion sociale et crÊe des inÊgalitÊs qui affligent des gÊnÊrations entières et alimentent une aliÊnation qui finira peut-être par engendrer des consÊquences dÊsastreuses.  Le rapport sur les principaux rÊsultats de la deuxième enquête de l’Union europÊenne sur les minoritÊs et la discrimination (EU-MIDIS II) met en lumière la nÊcessitÊ de mettre en place des mesures spÊcifiques renforcÊes afin d’offrir une protection juridique contre la discrimination, accompagnÊe de sanctions efficaces. En outre, puisque 88 % des actes de discrimination ethnique, 90 % du harcèlement motivÊ par la haine et 72 % des violences motivÊes par la haine n’ont pas fait l’objet d’une plainte, il est nÊcessaire de renforcer le travail de sensibilisation afin d’encourager les victimes à signaler les incidents qui surviennent. Par ailleurs, les forces de l’ordre et les organismes de promotion de l’ÊgalitÊ doivent disposer des outils appropriÊs pour traiter ces signalements de manière efficace. Voici quelques-unes des principales conclusions de l’enquête : q 38 % des rÊpondants ont ÊtÊ victimes de discrimination au cours des cinq dernières annÊes, les NordAfricains (45 %), les Roms (41 %) et les Africains subsahariens (39 %) Êtant particulièrement touchÊs par ce problème. Les taux de discrimination Êtaient les plus ÊlevÊs lors de la recherche d’emploi (29 %). q 31 % des rÊpondants de deuxième gÊnÊration d’immigrÊs ont ÊtÊ victimes de harcèlement motivÊ par la haine au cours de l’annÊe passÊe. 50 % de ces victimes ont ÊtÊ harcelÊes au moins six fois sur cette pÊriode de temps. q Le taux de personnes issues de minoritÊs ayant obtenu au minimum un diplôme de l’enseignement secondaire supÊrieur (61 %) est infÊrieur à celui de l’ensemble de la population (74 %), ce qui rÊduit leurs opportunitÊs sur le marchÊ du travail. Les rÊsultats de l’enquête indiquent Êgalement un niveau de confiance envers les institutions publiques supÊrieur au niveau de confiance global de la population, la majoritÊ des rÊpondants Êtant fortement attachÊs à leur pays d’accueil. Par ailleurs, ils sont en grande partie ouverts aux autres groupes ethniques. Toutefois, l’incidence de la discrimination, du harcèlement ou de la violence est Êgalement manifeste. Les personnes ayant ÊtÊ victimes de tels actes ont un niveau de confiance infÊrieur envers les institutions publiques
et se sentent moins attachÊes à leur pays d’accueil. Il s’agit de la deuxième enquête sur les minoritÊs et la discrimination rÊalisÊe par l’Agence des droits fondamentaux. Cette enquête a portÊ sur les expÊriences de discrimination, de harcèlement, de contrôles de police et de connaissance des droits, ainsi que sur les indicateurs d’intÊgration, tels que le sentiment d’appartenance ainsi que le niveau de confiance envers les institutions publiques, et le niveau d’ouverture envers les autres groupes. q Ce rapport a ÊtÊ rÊdigÊ dans le cadre d’une enquête rÊalisÊe à l’Êchelle de l’Union europÊenne à laquelle 25 500 personnes issues d’une minoritÊ ethnique ou de l’immigration, y compris des personnes roms et russes, ont participÊ dans l’ensemble des 28 États membres de l’UE. Elle s’appuie sur la première enquête de ce type menÊe par la FRA en 2008. q La FRA est l’organe indÊpendant de l’UE chargÊ d’apporter son assistance et son expertise en matière de droits fondamentaux à l’UE et à ses États membres.
Ĺ’cumĂŠnisme
(La Croix/BIA) Dammarie-les-Lys, France
Allemagne - La traduction du  Notre Père  ne changera pas en Allemagne
À la diffÊrence des Français, les Êvêques allemands ont prÊfÊrÊ conserver l’ancienne version de la prière enseignÊe par JÊsus à ses disciples –  Ne nous soumets pas à la tentation  –, pour  maintenir l’unitÊ  avec les autres chrÊtiens de leur pays, protestants et orthodoxes. Les catholiques allemands continueront de dire  Ne nous soumets pas à la tentation  lorsqu’ils prient le  Notre Père . Les Êvêques d’outre-Rhin ont annoncÊ, jeudi 25 janvier, en clôture de la Semaine de prière pour l’unitÊ des chrÊtiens, avoir dÊcidÊ de ne pas changer la traduction de cette prière enseignÊe par JÊsus à ses disciples et de conserver la version en cours, utilisÊe depuis 1966 à la suite d’un compromis œcumÊnique signÊ dans la foulÊe de Vatican II. Afin d’être plus fidèle au texte original, la sixième demande du  Notre Père  avait ÊtÊ modifiÊe en France dans le cadre de la nouvelle traduction liturgique de la Bible, confirmÊe en 2013 par la CongrÊgation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Depuis le 3 dÊcembre dernier, et l’entrÊe en vigueur de cette nouvelle traduction, les catholiques français ne disent donc plus  Ne nous soumets pas à la tentation  mais  Ne nous laisse pas entrer en tentation . En France, le  Ne nous laisse pas entrer en tentation  est dÊsormais utilisÊ lors des cÊlÊbrations œcumÊniques. Évoquant cette nouvelle version en français, le pape François avait lui-même suggÊrÊ en dÊcembre de rÊflÊchir à la traduction de cette prière, car à son sens,  dire que Dieu induit en tentation n’est pas une bonne traduction� de la prière enseignÊe par le Christ . Le pape rappelait que  ce n’est pas Dieu mais Satan qui soumet l’homme à la tentation .
Le contexte des Êvêques allemands est très diffÊrent
 Dieu ne pousse pas vers la tentation  pour ensuite observer comment l’homme est tombÊ. Bien au contraire,  comme Père , il aide  aussitôt  l’homme qui est tombÊ à se relever, ajoutait le pape, qui avait
BIA - N° 422 - FÊvrier 2018 - 8 nÊanmoins accordÊ plus de libertÊ aux confÊrences Êpiscopales pour traduire les textes liturgiques. Dans son communiquÊ, la ConfÊrence Êpiscopale allemande a reconnu qu’il faudrait  mettre davantage l’accent sur la clarification du sens et du contexte thÊologique de cette demande faite à Dieu, dans les conversations, les discussions et les contributions de texte . Elle a toutefois souhaitÊ conserver l’actuelle traduction pour  maintenir l’unitÊ  avec les autres confessions chrÊtiennes du pays.  Le contexte des Êvêques allemands est très diffÊrent, explique un bon spÊcialiste du dossier. Cela aurait ÊtÊ très mal perçu dans un pays oÚ la version allemande du Notre Père actuelle rÊsulte non pas de Vatican II, mais avant tout du travail de la RÊforme et de la traduction de Luther en particulier. Il aurait fallu consulter d’abord les thÊologiens allemands, qui auraient sÝrement sollicitÊ un travail de fond sur la traduction d’une plus grande ampleur. 
La France a jouÊ le jeu de la consultation dès le dÊpart
Contrairement à la version  œcumÊnique  de 1966, protestants et orthodoxes n’ont pas ÊtÊ associÊs à l’Êlaboration de cette nouvelle traduction mais  la France a jouÊ le jeu de la consultation dès le dÊpart , explique le père Emmanuel Gougaud, directeur du service national pour l’unitÊ des chrÊtiens à la ConfÊrence des Êvêques de France. Le projet de nouvelle traduction a ÊtÊ prÊsentÊ aux protestants et orthodoxes dès 2009, quand les Êvêques français l’ont mis en route. Le Conseil d’Églises chrÊtiennes en France (Cecef) a abordÊ la question au cours de ses rencontres – deux par trimestre environ – et les partenaires œcumÊniques ont pu faire leurs remarques, rÊflÊchissant eux aussi, simultanÊment, à la traduction. En 2010, la dÊlÊgation orthodoxe a rappelÊ que ses communautÊs qui rÊcitent le Notre Père en français ne le font pas toujours avec la version dite  œcumÊnique , qu’elles l’utilisent toutefois lors des cÊlÊbrations œcumÊniques, et que la formulation en projet d’adoption par l’Église catholique ne leur posait pas problème – même s’ils auraient souhaitÊ retraduire l’ensemble du texte, d’autres ÊlÊments leur posant problème1. Nul obstacle non plus du côtÊ de la FÊdÊration protestante de France (FPF), qui avait même lancÊ à son tour une rÊflexion sur cette traduction. Pour son actuel prÊsident, le pasteur François Clavairoly, la traduction proposÊe par la nouvelle traduction liturgique catholique Êtait même  celle qui correspond le mieux à ce que les exÊgètes comprennent . Le  Ne nous laisse pas entrer en tentation  a finalement ÊtÊ adoptÊ par l’Église protestante unie de France en mai 2016, et par l’ Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (Uepal) en 2017. Certaines Églises ÊvangÊliques l’ont aussi adoptÊe. C’est cette formule qui est aujourd’hui utilisÊe lors des cÊlÊbrations œcumÊniques, notamment celles de la Semaine de prière pour l’unitÊ des chrÊtiens qui vient de s’achever. Commission paritaire DÊpôt lÊgal
: renouvellement en cours N° 79 – CAB – 019 PrÊfecture de Seine-et-Marne
Impression : Syren System Melun 10, rue Saint-Etienne
1. En particulier le  pain quotidien , trop ÊloignÊ d’un terme grec qu’on peut traduire littÊralement par  super-essentiel , et le  dÊlivre-nous du mal  que les orthodoxes auraient prÊfÊrÊ remplacer par  dÊlivre-nous du malin .
(ProtestInfo/BIA) Dammarie-les-Lys, France
Lausanne, Suisse - L’Association des familles interconfessionnelles de Suisse met la clÊ sous la porte
Comment gÊrer le mariage ou le baptême des enfants quand papa est catholique et maman protestante ? C’est à cette question que l’Association des familles interconfessionnelles de Suisse (AFI-CH) s’est intÊressÊe pendant plus de douze ans. Une problÊmatique qui ne semble toutefois plus concerner le public cible.  Une sorte de relativisation de l’identitÊ religieuse, liÊe au fait que de moins en moins de personnes se marient à l’Église a progressivement sclÊrosÊ les activitÊs de l’association. Ni les couples ni les institutions ne semblent plus vraiment s’y intÊresser , dÊplore le pasteur Jean-Baptiste Lipp, aumônier protestant de l’AFI-CH. Courant 2018, cette association cessera ses activÊs. CrÊÊe en 2004, l’AFI-CH est hÊritière du Mouvement des foyers mixtes et vise à conseiller et soutenir les couples et les familles interconfessionnelles, ainsi que les ministres qui prÊsident des cÊlÊbrations œcumÊniques. Au-delà de la question du mariage, les enterrements, les baptêmes, le catÊchisme pour les enfants et la possibilitÊ d’appartenir à deux confessions simultanÊment sont au centre des rÊflexions.  Nous avons voulu proposer un groupe d’entraide par rapport à des questions de loyautÊ. Mais alors que la religion se privatise et fait de plus en plus partie de l’intime, les gens n’ont plus forcÊment envie d’en parler .
Quelque 60 membres
L’association compte actuellement quelque 60 membres, des couples mais aussi des ministres et des paroisses. Elle a ÊtÊ mise en place après le second rassemblement mondial des familles interconfessionnelles à Rome en 2003.  À cette Êpoque, la plupart des pays comportaient des associations de ce type, issues de l’Êmergence du mouvement œcumÊnique dans les annÊes 1970. Nous souhaitions initialement crÊer une plate-forme nationale, mais cela n’a jamais pris du côtÊ suisse alÊmanique qui ne voyait pas la nÊcessitÊ de se fÊdÊrer , prÊcise le pasteur de la paroisse Pully-Paudex de l’Église ÊvangÊlique rÊformÊe du canton de Vaud, engagÊ de longue date dans le mouvement œcumÊnique. Porteuse d’une histoire, l’association a le projet de publier un ouvrage rassemblant les tÊmoignages de couples mixtes et de ministres qui les ont accompagnÊs.  J’espère secrètement que des gens vont se rÊveiller et relancer une plate-forme de rÊflexion, d'Êcoute et d'interpellation. La question de la mixitÊ, de l’ouverture à l’autre, est particulièrement stimulante dans les couples. Qu’elles soient religieuses ou culturelles, nous devrions Êlever les dÊbats à toutes les mixitÊs .
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