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Une Église sûre
Une église amie des introvertis
Découvrir de nouveaux sentiers pour la mission
Septembre 2019 L’Église à laquelle je désire appartenir est…
SÛRE
Trouver son lieu sûr BILL KNOTT
I Couverture Karen Carballo habite à Buenos Aires, en Argentine. Ce pays fait partie de la Division sud-américaine. Karen fréquente l’église adventiste de Belgrano. Elle y remplit avec plaisir son rôle de monitrice de la classe primaire de l’École du sabbat, et s’occupe également de l’accueil. Cette photo a été prise devant l’église de Guatraché, dans la province de La Pampa. Il s’agit de l’une des églises adventistes les plus anciennes dans le sud de l’Argentine. « J’ai apprécié rencontrer mes frères et sœurs à l’église de Guatraché. Ils sont très gentils, très accueillants. J’ai aimé leur attention des petits détails et leur bienveillance envers les visiteurs. » Photo : Migue Roth
L’Église à laquelle je désire appartenir est…
SÛRE
10 Une Église sûre La Parole 22 Savourer la grâce salvatrice 26 La Bible répond Mon Église 18 Perspective mondiale 20 Place aux jeunes 24 Découvrir de nouveaux sentiers pour la mission Foi vivante 21 Un sabbat plus spécial 27 Les suppléments alimentaires 28 « Je vais vous raconter… » 30 Foi en herbe – le coin des enfants
l existe un lien ancien et inébranlable entre ce qui est « saint » et ce qui est « sûr ». Depuis les temps bibliques jusqu’à l’époque moderne, les êtres humains ont reconnu ces espaces qu’ils jugent remplis de la présence de Dieu comme étant des endroits où les personnes en détresse ou en danger pourraient chercher protection ou même justice. Ils ont supposé, à juste titre, que Dieu est du côté d’une justice sérieuse, minutieuse quand la vengeance se fait intense ; que ceux ciblés ou marginalisés par les puissants pourraient trouver en sa présence « un abri contre la tempête ». Même si les lois du « sanctuaire » ont été démantelées dans la plupart des sociétés, une croyance constante demeure : l’église devrait être un endroit exceptionnellement sécuritaire dans un monde tourmenté par la violence, la prédation, et la maltraitance. Alors qu’à la mort de Jésus le voile du temple se déchirait, la compréhension biblique de l’emplacement de « l’église » passa de la structure physique dans laquelle se déroulait le culte à une communauté de croyants qui portent avec eux et en eux ce qui est saint. Le Saint-Esprit, résidant dans la vie de ceux qui suivent Jésus, sanctifie les lieux et les relations dans lesquels les croyants demeurent, travaillent, et témoignent. Le sanctuaire sur la terre n’est plus un bâtiment fait de pierre ou de bois, ni même une tente de réunion, mais une communauté bienveillante et protectrice où les faibles et les marginalisés trouvent une sécurité et un foyer. Et il doit en être toujours ainsi. Nous pouvons prier – et nous devons travailler – pour nous assurer que la maltraitance n’envahisse plus nos communautés, quelles qu’elles soient, surtout nos communautés de foi. Nous devons nous engager à protéger ceux qu’on victimise en raison de leur sexe, de leur âge – enfants ou personnes âgées – en raison de leur condition physique, de leur origine nationale, ou de la couleur de leur peau. C’est ça la religion biblique – « visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et […] se préserver des souillures du monde » (Jc 1.27) – c’est là le lien durable entre ce qui est « sûr » et ce qui est « saint ». Les gens les plus recherchés dans n’importe quelle région devraient être « ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus » parce qu’ils aiment Dieu de tout leur cœur et aiment profondément leur prochain. Les adventistes devraient être les individus les plus « sûrs » de la planète – des individus à qui l’on peut, en toute sécurité, parler quand on est découragé, avec qui l’on peut rendre un culte à Dieu quand on est abattu, et avec qui l’on peut vivre en cours d’apprentissage. Tandis que vous lisez dans ce numéro de Adventist World le troisième épisode de la série « L’Église à laquelle je désire appartenir », engagez-vous à faire de votre communauté d’église un tel lieu de sécurité et d’accueil.
Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu. 2
Septembre 2019 AdventistWorld.org
Sur le vif
Un petit bâtiment connu sous le nom d’« église de Xilude » est situé à la frontière du Brésil et du Pérou. Il a été construit par des missionnaires pour servir des familles habitant à l’intérieur de l’Amazonie, laquelle n’est accessible qu’à pied, ou avec l’aide d’animaux. Certains membres marchent pendant des heures chaque semaine pour aller à l’église de Xilude. Photo : Ivo Mazzo
AdventistWorld.org Septembre 2019
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En bref
« Ce tapis peut représenter un lieu de prière pour demander à Dieu de vous aider à marcher humblement avec lui. » – Ted. N. C. Wilson, président de l’Église adventiste, lequel a récemment prié et partagé un conseil biblique avec un dirigeant pakistanais influent. Ted Wilson et la délégation qui l’accompagnait ont été reçus par le dirigeant de la province du Sindh au Pakistan, à Karachi, plaque tournante du commerce et plus grande ville du pays. Ted Wilson a remercié Syed Murad Ali Shah, ministre en chef, pour la liberté religieuse que les autorités accordent aux gens de toutes confessions. Il a aussi souligné l’œuvre humanitaire, sanitaire, et éducative de l’Église adventiste dans le pays. Les deux hommes ont échangé plusieurs cadeaux, dont le tapis – un présent de la part de Ted Wilson et de l’Église adventiste au dirigeant pakistanais.
« L’Église adventiste demande au Congrès d’adopter un projet de loi qui protège les droits civils de tous les Américains, tout en protégeant sans équivoque le droit des communautés religieuses de vivre, de pratiquer leur culte, et de témoigner selon leurs convictions. » – Extrait d’une déclaration publiée conjointement par le leadership de la Conférence générale et de la Division nord-américaine à l’égard de l’Equality Act [Loi sur l’égalité]. Le projet de loi proposé au Congrès des ÉtatsUnis aurait étendu la protection aux homosexuels, aux lesbiennes, et aux transgenres dans un large éventail de lois sur les droits civils aux ÉtatsUnis. Mais ce projet de loi ne tenait pas compte des communautés ou des individus de foi qui ont une vision traditionnelle du mariage et des sexes.
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Le nombre de projets de construction humanitaires à Madagascar, tous initiés par Vasyl Stoyka, un homme d’affaires ukrainien. Vasyl Stoyka est devenu adventiste il y a 10 ans, suite à une maladie. Dès lors, il s’est engagé à s’impliquer dans le ministère sur le continent africain. Depuis 2012, Vasyl et ses assistants ont organisé approximativement 100 campagnes d’évangélisation à Madagascar, et ont contribué à la construction d’églises, d’écoles, et d’autres bâtiments. Photo : missioner.eu
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Septembre 2019 AdventistWorld.org
En bref
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Fréquence annuelle à laquelle les adventistes répondent aux besoins des membres de la collectivité qui ne sont pas adventistes 10%
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Le nombre d’années que la revue Adventist Review a été publiée. Adventist Review, revue sœur de Adventist World, a été lancée par James White en 1849, soit 14 ans avant l’organisation de l’Église adventiste du septième
jour. Récemment, Adventist Review a reçu de l’Associated Church Press le prix très convoité « Meilleure de sa catégorie » pour une revue confessionnelle. Ce prix est conféré à la publication religieuse exemplifiant le mieux les normes élevées de l’excellence en écriture, en design, et en service pour sa confession.
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Plus d’une fois par semaine Chaque semaine Presque chaque semaine Une fois par mois
Au moins une fois par trimestre Seulement une ou deux fois par année Jamais
Source : Sondage de la Conférence générale de 2018 auprès de l’effectif mondial
« L’Église adventiste en Bulgarie a un avenir brillant. » – Pedro Torres, directeur des communications de l’Union franco-belge, et présentateur lors d’une formation en médias organisée par l’Église adventiste en Bulgarie. Selon les organisateurs, cet événement visait à améliorer l’utilisation des compétences en communications, afin d’atteindre les gens avec la bonne nouvelle du salut consignée dans la Bible. Plus de 80 participants ont assisté à la réunion, laquelle s’est tenue à Golden Sands, à Varna, sur la côte de la mer Noire.
« Cette déclaration n’est pas une position rigide liant les membres d’église. Elle sert plutôt de guide, tout en laissant les membres individuels libres d’évaluer la situation pour eux-mêmes. » – Mario Ceballos, directeur du Ministère de l’aumônerie de l’Église adventiste, dans un commentaire sur la déclaration et la position de l’Église en faveur de la non-combattance militaire. Au printemps 2019, le siège de l’Église mondiale a tenu un sommet au cours duquel les participants ont discuté de la position historique de l’Église à ce sujet, et de ses implications actuelles.
« En matière de service attentionné, de ministère accompli avec courage dans un environnement religieux pluraliste, peu de dirigeants spirituels sont aussi doués que l’aumônier Black. » – Mark Rienzi, président de l’organisation Becket Fund, au sujet de Barry C. Black, soixante-deuxième aumônier du Sénat américain et pasteur adventiste. Barry Black a reçu la médaille Canterbury 2019 de Becket Fund pour sa défense de la liberté religieuse pour les gens de toutes confessions. Cette médaille – la plus haute distinction de la Becket Fund – reconnaît les individus qui ont fait preuve de courage et d’engagement dans la défense de la liberté religieuse aux États-Unis et dans le monde entier.
AdventistWorld.org Septembre 2019
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Actualités
Êtes-vous un parent distant ?
Une nouvelle étude suggère que l’éducation parentale chaleureuse peut favoriser la santé des enfants
Service des nouvelles de l’Université de Loma Linda
Une nouvelle étude de l’Université de Loma Linda – un établissement de formation supérieure adventiste en Californie, aux États-Unis – suggère qu’une éducation parentale distante peut avoir de nombreuses répercussions négatives sur la santé des enfants, même jusqu’à l’âge adulte. Selon cette étude, les télomères – ces capuchons protecteurs aux extrémités des brins d’ADN – des sujets qui considéraient le style parental de leur mère comme distant, étaient en moyenne 25 pour cent plus petits que ceux qui ont déclaré avoir une mère dont ils considéraient le style parental « chaleureux ». L’étude a révélé que le stress de la petite enfance est associé à des télomères plus courts – un biomarqueur mesurable de vieillissement cellulaire accéléré et de risque accru de maladie plus tard dans la vie. « Les télomères ont été qualifiés d’horloge génétique, mais nous savons maintenant que tandis que le stress au cours de la petite enfance augmente, les télomères raccourcissent, de sorte que le risque de toute une gamme de
maladies augmente, ainsi que la mort prématurée », a dit Raymond Knutsen, auteur principal de l’étude et professeur adjoint de la faculté de santé publique de l’Université de Loma Linda. « Nous savons que chaque fois qu’une cellule se divise, les télomères raccourcissent, ce qui écourte leur longévité. » Chose intéressante, les mutations des gènes qui maintiennent les télomères causent un groupe de maladies rares ressemblant au vieillissement prématuré. Raymond Knutsen : « Cependant, nous savons que certaines cellules du corps produisent une enzyme appelée télomérase, laquelle peut reconstruire ces télomères. » L’étude intitulée « Cold Parenting Is Associated With Cellular Aging in Offspring: A Retrospective Study » [« L’éducation parentale distante est associée au vieillissement cellulaire des enfants : une étude rétrospective »] utilise des données venant de 200 sujets qui ont participé à deux études de cohorte prospective chez des hommes et des femmes adventistes (Étude sur la santé des
adventiste-1 [AHS-1]), avec 34 000 Californiens en 1976, et AHS-2 avec 96 000 sujets des États-Unis et du Canada de 2002 à 2007. L’étude examine de plus près l’impact qu’une éducation parentale distante a sur la succession télomérique. « La façon dont quelqu’un est élevé semble raconter une histoire qui est entrelacée avec sa génétique », a dit Raymond Knutsen. L’étude a aussi examiné l’impact que l’éducation et l’indice de masse corporelle (IMC) peuvent avoir sur l’association entre une éducation parentale distante et la longueur des télomères. « L’association avec le style parental distant était la plus forte chez ceux qui avaient une formation moins poussée, et chez ceux qui restaient en surpoids ou obèses, ou qui prenaient du poids pendant le suivi – ce qui suggère que l’éducation supérieure et l’IMC normal peuvent fournir une certaine résilience contre l’éducation parentale distante et le vieillissement cellulaire », affirme l’étude.
Photo : Kelly Sikkema 6
Septembre 2019 AdventistWorld.org
Actualités
Des représentants de l’Église adventiste africaine et des dirigeants afro-américains des États-Unis se rencontrent
Un sommet inaugural au Kenya souligne un désir accru de réseautage et de collaboration
R. Clifford Jones, Lake Union Herald, et Adventist World
En avril 2019, un groupe de dirigeants adventistes africains et de dirigeants afro-américains se sont rencontrés au siège de la Division Afrique centre-est (ECD) à Nairobi, au Kenya, à l’occasion du premier « Sommet du regroupement familial transatlantique ». Photo : Service des nouvelles de l’Union des fédérations Lake
« Si tu veux aller vite, marche seul. Mais si tu veux aller loin, marchons ensemble. » – Proverbe africain Une rencontre historique s’est tenue en avril 2019 alors qu’une délégation de présidents de fédérations régionales aux États-Unis (historiquement des régions administratives de l’Église adventiste afro-américaine) s’est rendue à Nairobi, au Kenya, pour un sommet avec les dirigeants de la Division Afrique centre-est (ECD), la Division Afrique centre-ouest (WAD), et le vice-chancelier de l’Université adventiste de l’Afrique (AUA). Intitulée « Sommet du regroupement familial transatlantique », cette rencontre destinée à établir des relations s’est déroulée dans le vaste complexe où les sièges de l’ECD, de l’AUA, et de l’Académie adventiste Maxwell sont domiciliés. LA RÉALISATION D’UN RÊVE
Blasious M. Ruguri, président de l’ECD, a qualifié ce sommet comme étant « la réalisation d’un rêve » reportée. Il a accueilli la délégation nord-américaine en confessant, entre autres choses, que la séparation des deux groupes était imputable à la désinformation. « Nous devons accomplir le dur travail qui consiste à détruire les forteresses qui assujettissent encore tant
de millions de ceux que nous servons », a dit Blasious Ruguri. Il a ensuite invité les participants à demeurer fidèles à la vision et engagés envers la mission, de même qu’à servir « d’une manière digne du sacrifice de nos ancêtres, et particulièrement de notre sauveur ». Elie Weick-Dido, président de la WAD, a présenté la recommandation de clôture. Il a appelé les groupes à embrasser leur héritage et leurs valeurs partagés, de même qu’à poursuivre des buts et des projets communs. La WAD, hôte du prochain sommet qui se tiendra au siège de cette division, compte 12 des pays les plus pauvres du monde. Les dirigeants pensent qu’Elie Weick-Dido – lequel a été pasteur pour la Fédération Lake, aux États-Unis, avant de retourner en Afrique – est qualifié de façon unique pour jeter un pont entre les deux continents. Au programme de ce sommet, mentionnons des sessions pour examiner la croissance missionnaire, ainsi qu’une emphase sur le concept de l’Implication totale des membres (ITM) – une initiative de l’Église adventiste mondiale visant à amener chaque membre d’église à s’impliquer en partageant Jésus avec ses voisins et ses amis. Les dirigeants africains étaient impatients de partager la façon dont Dieu bénit l’œuvre en Afrique, où habitent environ 9 millions d’adventistes.
PLUS GRAND QUE LES DEUX GROUPES
Delbert Baker, vice-chancelier d’AUA, sous le leadership duquel l’institution a fait l’expérience d’une croissance exponentielle de l’infrastructure, des offres de cours, et du nombre d’inscriptions, a fait l’éloge du sommet en le qualifiant d’historique, d’utile, et d’heuristique. « Il représente quelque chose de plus grand que les deux groupes combinés », a-t-il dit. Parmi la délégation nord-américaine, beaucoup n’avaient jamais visité le continent africain. Selon les participants, ce voyage a suscité toute une gamme d’émotions ! Des safaris pour observer la flore et la faune dans leurs habitats naturels ont donné lieu à des exclamations d’admiration et d’émerveillement. Les visiteurs ont dit qu’ils ont trouvé particulièrement émouvante une visite le sabbat à un village masaï incluant un service de culte et un service baptismal dans une rivière à proximité. À la clôture du sommet, la plupart des participants s’entendaient pour dire que cet événement devrait se faire de façon régulière. Un suivi est déjà envisagé. De plus, chaque division africaine a été alignée ou jumelée avec trois fédérations régionales, dont les administrateurs se sont engagés à inviter et à accueillir régulièrement les dirigeants de l’Église africaine aux États-Unis, ont indiqué les organisateurs. AdventistWorld.org Septembre 2019
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Coup d’œil sur… la Division sud-américaine (SAD)
2 541 903 Effectif de la SAD au 30 juin 2019
100 000 Le nombre d’Explorateurs et du personnel ayant participé au plus grand camporee au monde. Dans le cadre de cet événement de six jours organisé par la Division sud-américaine, plus de 3 300 clubs des Explorateurs de tout le continent se sont rendus dans l’État de São Paulo, au Brésil. En raison du grand nombre d’inscriptions, le camporee a été divisé en deux parties, chacune attirant approximativement 50 000 participants. Au nombre des activités du camporee, il y a eu plusieurs efforts d’évangélisation dans la ville de Barretos, tels que l’offre de services de soins de santé gratuits. (^-)
« Jusqu’à ce que Jésus vienne, on a besoin des représentants évangéliques pour susciter l’espoir. »
– Erton Köhler, président de la Division sud-américaine, s’adressant à 2 400 représentants évangéliques venus de toute l’Amérique du Sud. La représentation évangélique a servi d’introduction à l’Évangile à travers la Division sud-américaine. En effet, grâce au travail des représentants évangéliques, l’adventisme est entré dans sept des huit pays de cette division. La SAD a récemment produit 23 millions d’exemplaires du livre missionnaire 2019 de l’année, intitulé Espoir pour les familles d’aujourd’hui, de Willie et Elaine Oliver, devant être distribués à travers l’Amérique du Sud.
166 Le nombre de mètres qu’il a fallu creuser pour trouver de l’eau dans le village de Campestre, dans l’État de Bahia, dans le nord-est du Brésil. La pluie est rare dans cette région. La seule façon d’avoir de l’eau, c’est de s’en faire livrer, ce qui est trop cher pour la plupart des gens. Il s’agit du premier puits au Brésil creusé par Maranatha International.
« Dès le début du conflit, nous avons reçu une requête d’aide et avons commencé à aider les gens qui arrivaient. » – Aldino Alves, un dirigeant adventiste local parmi les communautés indigènes à San Ramos, à Roraima, un État du Brésil. Aldino Alvais et d’autres encore ont assisté des réfugiés fuyant l’agitation et de terribles conditions au Venezuela, pays voisin. La communauté d’Aldino Alves, au nombre de 260, a rapidement atteint plus de 1 000 individus. En réponse, la branche de Roraima de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA), en partenariat avec l’armée brésilienne et les organisations humanitaires, a recueilli des centaines de matelas, des couvertures, et des aliments.
74 000 Le nombre d’abonnés à YouTube qui suivent « El Escarabajo Binario » [beetle binaire] – un YouTuber adventiste qui fait fureur en Argentine. Murilo Ribeiro, 26 ans, fait de cette activité son ministère.
« Je sais comment réparer des congélateurs. Je pourrais vous aider. » – Ce que Benjamin, un membre de l’église adventiste de Guayaquil, en Équateur, a dit à Johnny Cabezas, un résident qui rejetait continuellement les différentes invitations à aller à l’église. Alors que Benjamin réparait des congélateurs, ses conversations ont finalement mené Johnny au baptême.
Photo : Division sud-américaine 8
Septembre 2019 AdventistWorld.org
Point de vue
Sabine Eisenmann, ADRA Allemagne, et Adventist World
Photo : ADRA Allemagne/Adventist World
ADRA Allemagne vient en aide aux enfants Une campagne à l’échelle mondiale attire l’attention sur les enfants à risque et sur leur situation critique
Dans un film qui fait frémir, on aperçoit des enfants vivant dans des zones de guerre et dans la pauvreté ; des garçons manier des armes et transporter à grand-peine des pierres ; des filles qui n’ont même pas 10 ans contraintes de se marier… Partout où il y a pauvreté et misère, ce sont les enfants qui en souffrent le plus. L’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) en Allemagne, dont le siège se trouve à Weiterstadt, veut contrer ces problèmes par le biais de divers projets et campagnes. Entre autres choses, ADRA mettra en évidence une campagne mondiale récemment annoncée au niveau local en distribuant des posters à Weiterstadt et dans les environs. Le film, avec ses scènes déprimantes sur le sort tragique des enfants, fait partie de la campagne. Selon ADRA, il s’agit d’un moyen clé pour un monde meilleur.
À cet égard, l’importance de l’éducation ne peut être surestimée. L’éducation demeure un outil important pour arracher les gens à la pauvreté. « C’est là un droit de l’homme, et par conséquent, un droit des enfants », a dit Christian Molke, directeur général et attaché de presse d’ADRA Allemagne. Christian Molke : « Si toutes les filles obtenaient leur diplôme d’études secondaires, il y aurait moins de grossesses précoces, moins de mortalité infantile, moins de mariages d’enfants, et des revenus plus élevés que chez les femmes sans éducation. » Pour que chaque enfant dans le monde ait accès à l’éducation, il faut construire des écoles dans les zones sinistrées et dans les pays en développement. La campagne actuelle d’ADRA à l’échelle mondiale, intitulée « Chaque enfant. Partout. À l’école », a déjà été lancée dans de nombreux pays de son réseau mondial pour attirer l’attention sur ce besoin. ADRA se préoccupe aussi de la formation professionnelle et des soins après une catastrophe. En Somalie seulement, ADRA construit actuellement 12 institutions éducatives dans le cadre d’un projet en cours. ADRA, présente dans 140 pays dans le monde, est aussi engagée dans
des projets éducatifs en Albanie, en Thaïlande, en Serbie, et en Éthiopie. Sur les posters de la campagne, on n’aperçoit aucun lien pour faire des dons. « Mais la campagne n’est-elle pas censée aider à construire des écoles ? a demandé Christian Molke. Nos projets sont aussi financés par des dons ! Mais nous visons d’abord à créer une sensibilisation aux problèmes. Lorsque les gens se rendront compte à quel point ils sont bien nantis, qu’ils constateront toute la misère dans le monde, et qu’ils comprendront qu’ici, nos avantages et les occasions d’aider ne manquent pas, c’est seulement alors que le monde deviendra un monde meilleur. » À ADRA, c’est dans notre tête que commence un monde meilleur. « C’est là notre mission et notre long marathon que nous acceptons volontiers », a ajouté Christian Molke. ADRA Allemagne a reçu plus de 24 millions d’euros en 2018. La plus importante source de financement est venue du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères avec 8,7 millions d’euros. Il a été suivi de près par Europe Aid et par le Bureau du développement et de la coopération de la Commission européenne.
AdventistWorld.org Septembre 2019
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L’Église à laquelle je désire appartenir est…
SÛRE
Une Église sûre Dans maintes régions du monde, la maltraitance des vulnérables domine les grands titres presque quotidiennement. Malheureusement, une telle maltraitance ne se produit pas « qu’en dehors », mais aussi dans des foyers chrétiens et dans des églises de toutes confessions – y compris chez les adventistes. Bill Knott, éditeur de Adventist World, ainsi que Gerald Klingbeil, rédacteur adjoint de cette même revue, ont récemment lancé parmi des dirigeants du siège de l’Église mondiale une discussion pour demander : « Quelles mesures pouvons-nous prendre pour nous assurer d’avoir une Église “sûre” ? » Au nombre des participants figurent Willie et Elaine Oliver, directeurs du Ministère de la famille de la Conférence générale ; Raquel Arrais, directrice adjointe du Ministère des femmes ; Karnik Doukmetzian, directeur du Bureau des services juridiques ; Peter Landless , directeur du Ministère de la santé ; Ella Simmons, vice-présidente de la Conférence générale ; Torben Bergland, directeur adjoint du Ministère de la santé ; et Anthony Kent, secrétaire adjoint de l’Association pastorale.
Pour une version complète de cette entrevue, consultez le site artvnow.com.
BILL KNOTT : À l’ouïe des trois mots suivants : « une Église sûre », que vous vient-il immédiatement à l’esprit ? WILLIE OLIVER : Je pense à un
endroit, à un environnement, ou tant le leadership que l’effectif de l’Église s’assure de façon intentionnelle que chacun dans cet endroit va tout simplement se sentir bien mentalement, spirituellement, physiquement, et émotionnellement. RAQUEL ARRAIS : Je pense à quelqu’un qui écoute de manière thérapeutique. À quelqu’un capable d’écouter, d’identifier, de comprendre et même, à un certain point, d’intervenir. KARNIK DOUKMETZIAN : Ne pas avoir peur de me faire tirer dessus ou d’être maltraité. ELAINE OLIVER : Comme Karnik a dit, j’imagine un endroit où je peux amener mes enfants, un endroit où ils peuvent jouer, où ils se sentent à l’aise, où ils ont l’assurance qu’ils ne seront pas blessés, qu’ils ne seront pas maltraités, qu’ils ne deviendront pas victimes d’un certain type de violence. PETER LANDLESS : Je pense à un endroit où l’on n’est pas seulement à l’abri de la violence, mais où l’on nous accueille, où l’on prend soin de nous, et où l’on est aimant. Je pense à un endroit où la violence et la maltraitance sont intentionnellement évitées. ELLA SIMMONS : Je vais dans le même sens que Peter. Comme je me suis rarement sentie complètement acceptée, une Église sûre c’est, pour moi, un endroit où toute personne – peu importe le sexe, les origines ethniques, le contexte culturel – peut se sentir complètement acceptée et soutenue, dans la réussite comme dans l’échec. TORBEN BERGLAND : J’aime beaucoup ces trois mots ! Se sentir en sécurité constitue un besoin fondamental. Nous devons être en
sécurité, nous sentir en sécurité. Dans le cas contraire, nous ne nous développons pas bien, nous n’allons pas bien. Quand on combine le mot « sûre » avec le mot « Église », on s’imagine un excellent endroit. Mais l’Église se compose d’individus, et les individus ne sont jamais 100 pour cent sûrs ! Dans nos rapports avec nos semblables, il faut reconnaître que le potentiel de quelque chose de mauvais existe toujours. Nous ne pouvons tenir pour acquis que l’Église sera un endroit parfaitement sûr. BILL KNOTT : Des reportages révèlent des actes de violence ou de maltraitance commis dans des églises ou à d’autres endroits que nous avons toujours considéré comme étant sûrs. De tels reportages nous affectent tous ici. Selon vous, que pourraient faire vos congrégations locales pour que leur église soit un endroit où l’on se sente en sécurité ? WILLIE OLIVER : Notre congréga-
tion est très intentionnelle quant à la façon de recueillir les offrandes. Des diacres prononcent la prière et passent ensuite le plateau ou le panier. De plus, d’autres diacres sont assignés à des endroits stratégiques tout près du devant de l’église et à l’entrée à l’arrière. Tous nos diacres sont formés par des agents de sécurité professionnels, assurant ainsi la sécurité de l’église en temps
Définition de la maltraitance
O
n parle de maltraitance dès qu’un individu fait délibérément du mal à un autre de quelque façon que ce soit – souvent pour contrôler l’autre en vue d’un gain personnel. Les adultes peuvent être victimes de différentes formes de maltraitance – viol, agression sexuelle ; violence psychologique, verbale, financière, spirituelle, et émotionnelle. Les êtres les plus vulnérables – les enfants et les vieillards – sont souvent les cibles de la maltraitance, généralement par ceux qui sont les plus proches d’eux (membres de la famille, dispensateurs de soins, professeurs/ pasteurs/moniteurs). La maltraitance ne se limite pas à un niveau culturel, éducatif ou économique, ni même à l’appartenance religieuse. Et elle n’est pas seulement dirigée par les hommes contre les femmes – elle se produit aussi chez les femmes contre les hommes, et par les personnes des deux sexes contre les personnes du même sexe.
Claudio et Pamela Consuegra sont directeur et directrice adjointe du Département du Ministère de la famille de la Division nord-américaine.
Willie Oliver (à gauche), Karnik Doukmetzian, Elaine Oliver, Raquel Arrais, Anthony Kent, Torben Bergland, Ella Simmons, et Peter Landless, membres du panel, ont répondu aux questions posées par Gerald Klingbeil (à gauche) et Bill Knott. Photo : Gabriel Begle AdventistWorld.org Septembre 2019
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Pour une version complète de cette entrevue, consultez le site artvnow.com.
vulnérables, comme le moment des offrandes pendant le culte. ELLA SIMMONS : Ce que Willie vient de dire est très important ! Nous voulons que nos offrandes soient recueillies en toute sécurité. Dans l’église, nos enfants circulent – et il faut qu’ils puissent le faire. Certaines églises locales sont préparées en fonction de ça. Mon église a aussi des diacres et d’autres individus encore positionnés en des endroits stratégiques pour surveiller les enfants. Lorsque nous avons un culte des enfants et que les enfants quittent l’assemblée pour se rendre à une autre chapelle, nous disposons d’un système de sécurité efficace : le parent ou le gardien enregistre les enfants, puis signe le registre à l’arrivée et au départ. Les enfants, identifiés également par des badges, ne quittent jamais cet endroit sans qu’un individu officiellement désigné
Observer et signaler
L
es églises, écoles et institutions adventistes devraient être des endroits sûrs pour tous. Membres et visiteurs devraient s’attendre à être hors d’atteinte des prédateurs qui ciblent les personnes vulnérables. Pour les prédateurs (ceux qui profitent des êtres vulnérables et/ou des personnes âgées et des enfants), les églises ou les écoles sont les endroits idéaux pour dénicher leurs prochaines victimes. Nous pensons souvent aux prédateurs sexuels qui exploitent des enfants et des adultes vulnérables. Mais dans nos congrégations, il existe des prédateurs qui s’en prennent aux aînés, surtout sur le plan financier. Le slogan « Si vous voyez quelque chose, dites quelque chose » est souvent entendu dans nos sociétés.
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ou un parent identifié ne les escorte. BILL KNOTT : Combien d’entre vous peuvent dire que leur église a reçu un certain niveau de formation à cet égard ? [Tous lèvent la main] Eh bien, vous avez de la chance de fréquenter des congrégations de plus en plus conscientes de cette réalité ! Ceci dit, quel est le pourcentage des congrégations adventistes qui seraient prêtes actuellement à recevoir de la formation ? KARNIK DOUKMETZIAN :
Probablement moins de 50 pour cent. La Division nord-américaine a établi une exigence : tous les bénévoles – pas seulement ceux qui travaillent auprès des enfants, mais aussi quiconque est bénévole dans une église locale – doivent passer par une vérification des antécédents. Anciens, diacres, directeurs de département – tous doivent passer
Mais pour que les individus soient en mesure de dire quelque chose, ils doivent être éduqués, être formés à observer, et savoir ce qu’il faut chercher. Les dirigeants des églises locales doivent éduquer les membres à reconnaître les symptômes de la maltraitance physique, financière, et sexuelle. Chaque organisation devrait viser à donner une formation telle que celle exigée par la Division nord-américaine pour tous les volontaires. Le Manuel d’Église déclare : « Pour la sécurité de nos enfants, les Églises sont encouragées à adopter des règlements qui prévoient des mesures de sécurité et de protection pour les enfants1. » De tels règlements devraient inclure, entre autres choses, une procédure de sélection des volontaires exigeant « que tous les volontaires remplissent un formulaire d’information, donnent leurs références et, si cela est requis par la loi, fournissent un extrait du casier judiciaire »2. La formation est importante
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par cette vérification. Nous faisons cela pour protéger non seulement les enfants, mais aussi pour protéger les individus de fausses accusations. GERALD KLINGBEIL : Jetons maintenant un coup d’œil sur le corps plus vaste de l’Église. Croyez-vous que nous en avons fait assez pour assurer la sécurité dans nos églises ? Nous avons parlé des enfants, de l’argent, de la sécurité physique. Mais en avons-nous fait assez pour nous assurer que personne ne devienne une victime ? KARNIK DOUKMETZIAN : On peut
toujours dire qu’on en a fait assez… jusqu’à ce qu’un problème surgisse. Quand c’est le cas, nous faisons demitour, puis examinons la situation et disons : « Finalement, voilà ce que nous aurions dû faire. » Bref, on peut toujours faire mieux ! Le point, c’est d’examiner la situation sous toutes les
pour que les membres individuels non seulement sachent ce qu’exige la loi dans leurs juridictions particulières en ce qui concerne le signalement aux autorités, mais aussi sachent de quels signes ils doivent être à l’affût. Comment les membres d’église devraient-ils traiter ce qu’ils ont observé ? Plutôt que de faire leur propre enquête, ils doivent d’abord parler au pasteur ou au premier ancien, l’un et l’autre devant ensuite signaler de tels incidents aux autorités. Il peut arriver que des individus accusés et reconnus coupables de telles offenses demandent à être réintégrés en tant que membres d’église. Voici ce qu’en dit le Manuel d’Église : « Lorsqu’on a affaire à un auteur d’abus sexuel, il ne faut pas oublier que sa réintégration au sein des membres d’église n’efface pas toutes les conséquences d’un crime d’une telle gravité. Sa participation aux activités d’Église peut être acceptée si elle est encadrée par des
règles correctement établies. Mais on ne nommera pas à des fonctions qui pourrait la mettre en contact avec des enfants, des jeunes ou d’autres personnes vulnérables, une personne ayant été jugée coupable d’abus sexuel (ou ayant fait l’objet de mesures disciplinaires pour ce motif) »3. Les membres d’église et les dirigeants doivent protéger leur église et tous ceux qui en franchissent les portes. Pour plus d’information, voir « Sex Offenders in the Church: A Legal Guide,” AdventistRisk.org/Adventist_Risk/media/ARM/ Resource%20Page/PDFs/ English/GUIDE_Sex. OffendersInChurch_NADENG. pdf?ext=.pdf. 1 2 3
Manuel d’Église, p. 269. Ibid. Ibid., p. 92.
Karnik Doukmetzian est directeur du Bureau des services juridiques de la Conférence générale.
coutures et nous assurer d’avoir fait de notre mieux. RAQUEL ARRAIS : En tant qu’Église mondiale, nous avons établi depuis 2001 un sabbat spécial pour sensibiliser les membres au potentiel de maltraitance. En ce jour d’éducation pour nos communautés de foi et nos collectivités environnantes, nous parlons de sécurité, de maltraitance, etc. Nous fournissons des imprimés et des ressources pour qu’en partant de l’église, les gens soient davantage sensibilisés au problème et à la façon de le résoudre. TORBEN BERGLAND : C’est formidable de disposer de toutes ces initiatives et de tous ces programmes ! Cependant, bien que les programmes et les règlements soient bons – même s’il y a toujours place à l’amélioration – le passage de la théorie à la pratique fait parfois défaut. ANTHONY KENT : Comme l’église est un reflet des familles au sein de cette collectivité, il lui faut étendre ses activités à la collectivité. Nous devons penser non seulement à notre propre sécurité, mais aussi à celle de l’ensemble de la collectivité. L’église devient alors un sanctuaire, un endroit connu sûr, doté de libertés, où l’on peut être soi-même, où l’on peut trouver la foi, certes, mais dans un contexte sécuritaire. PETER LANDLESS : De plus, il faut être disposé à parler de ces questions. Nous tendons facilement à discuter de sécurité physique, financière, mais évitons la question de la maltraitance, laquelle se manifeste sous de nombreuses formes, telles que la maltraitance au foyer. Ce sont là des questions que nous évitons trop souvent. TORBEN BERGLAND : Il est important d’éduquer non seulement nos dirigeants et nos employés, mais aussi nos membres et nos enfants. Ils doivent pouvoir distinguer les actes et les compor-
tements qui sont inacceptables, qui sont des formes de maltraitance que l’Église ne peut tolérer. Ils doivent apprendre à dénoncer ces abus, le cas échéant. RAQUEL ARRAIS : Il a été longtemps tabou de parler de sujets sensibles du haut de la chaire. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. La Conférence générale dispose de nombreuses formations et ressources pour les églises locales. Aujourd’hui, l’Église adventiste parle ouvertement de la maltraitance, de la sécurité et de nombreuses autres questions, alors que seulement quelques-unes étaient abordées auparavant. ELAINE OLIVER : Je suis tout à fait d’accord. Par contre, nous découvrons que les églises locales ne sont pas toujours au courant de l’existence de telles ressources. Utilisons les plateformes que les gens utilisent, et pas seulement Facebook ! La plupart des ados et des étudiants aux études supérieures sont sur Instagram et Snapchat. Nous devons collaborer avec les adultes plus jeunes pour qu’ils puissent partager l’information sur les plateformes de leurs médias sociaux. Nous devons commencer à parler le langage en vogue aujourd’hui. ANTHONY KENT : La Bible est l’une des plus grandes ressources dont nous disposons. Elle n’évite pas d’aborder des sujets tels que la persécution, la maltraitance, et les traumatismes personnels. Nous sommes même mal à l’aise de lire certains de ces passages en public. Pourtant, ces histoires ne sont pas là pour rien ! BILL KNOTT : Plusieurs d’entre vous avez fait mention de ce qu’on pourrait qualifier de « violence familiale » ou de « violence envers un partenaire intime » comme toile de fond tacite d’une grande partie de ce qui se passe dans la vie des congrégations. Ceux d’entre vous qui ont été
HISTOIRES DE SURVIVANTS
Un foyer marqué par la violence
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on père avait un comportement violent sur le plan émotionnel. Je le revois encore se tenant au-dessus de ma mère et l’agressant verbalement tandis qu’elle était assise, en train de pleurer. Tels sont les souvenirs précoces de Meredith*. Par deux fois, elle a entendu son père menacer de tuer sa mère. Cet homme n’agressait pas physiquement sa femme et sa fille. Mais ses tendances violentes et son comportement instable suffisaient à terrifier la famille. C’est ainsi que Meredith a grandi dans une atmosphère de contrôle strict, étant constamment victime des tirades haineuses de son père. Pendant huit ans – soit du milieu de son adolescence jusqu’au début de la vingtaine – Meredith a été déprimée au point de penser au suicide. Vue de l’extérieur, toutefois, la famille était parfaite. Personne n’aurait pu se douter de quoi que ce soit. Meredith s’est ouverte à des amis, mais en vain. Elle sentait bien que personne ne la comprenait. On lui a conseillé de pardonner à son père simplement parce qu’il était son père. La thérapie, elle, n’a pas complètement résolu sa souffrance émotionnelle, mais lui a permis du moins d’entamer le processus de guérison et de rétablissement de son traumatisme. Cette thérapie l’a aidée à contrôler ses sentiments envers son père, certes, mais les situations stressantes entraînent souvent des réactions émotionnelles puissantes. Elle a donc appris à analyser ses perceptions de la réalité lors de ces moments difficiles. Enfin, Meredith a appris à distinguer ses émotions contradictoires envers son père grâce à sa confiance en son Père céleste. Elle a reconnu qu’au cœur des ténèbres, le Créateur a toujours été à ses côtés. * Par mesure de protection, tous les noms ont été changés.
Wilona Karimabadi est rédactrice adjointe de Adventist World.
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impliqués dans un ministère pastoral connaissent ces histoires. Que fait l’Église face à la violence familiale ou à la violence envers un partenaire intime ? WILLIE OLIVER : Je pense que nous
faisons plus et mieux qu’auparavant. Comme Raquel l’a mentionné, le programme EndItNow offre d’excellentes ressources à cet égard. Le Ministère de la famille aborde aussi fréquemment ces questions. Nous avons développé des émissions de télévision et des ateliers. Les pasteurs parlent maintenant de la maltraitance et traitent de ce thème dans leurs prédications. Il y a donc une sensibilisation accrue – mais on doit faire plus ! ELLA SIMMONS : Dans notre processus d’éducation officiel – l’éducation et la formation pastorales – on peut faire plus, et on doit faire plus. Nous devons être intentionnels, directs, et à jour dans le langage, les recherches, et les médias. Parfois, nous sommes tellement absorbés par nos activités et notre identité que nous ratons carrément ce qui se passe directement autour de nous. Nous devons être conscients de tout ce qui se passe dans nos collectivités, et
Que pouvezvous faire ? Face à quelque chose d’horrible, ayez une réponse immédiate
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orsque l’impensable se produit et qu’un être cher vous affirme qu’il
éduquer les pasteurs pour ce type de relation avec la collectivité. TORBEN BERGLAND : En tant qu’Église, nous avons une occasion en or d’atteindre nos membres par l’École du sabbat, les Explorateurs, et nos établissements scolaires. Nous devrions aborder ces questions de façon systématique et en tant qu’Église, établir les normes – les valeurs que nous soutenons. GERALD KLINGBEIL : Je suis heureux de notre discussion en matière de prévention. Mais en tant qu’Église, que faisons-nous lorsque nous sommes confrontés à ces questions ? WILLIE OLIVER : Malheureuse-
ment, nous n’avons pas fait aussi bien que nous l’aurions dû pour nous préparer à ce qui arrive parfois sur le terrain. Nous sommes de plus en plus confrontés à la maltraitance, mais nous n’abordons pourtant pas une bonne partie de ces cas. L’Église doit être responsable. Premièrement, en tant que communauté de foi, nous devons nous assurer que nos pasteurs sont adéquatement formés et sensibles à la maltraitance, et même à l’apparence de maltraitance. En outre,
a souffert de maltraitance, que faites-vous ? 1. Préparez-vous, vous et votre congrégation, à faire face à des rapports de maltraitance, parce que si vous n’en avez pas eu encore, tôt ou tard, vous en aurez. Plusieurs ministères peuvent s’avérer utiles pour trouver les bonnes ressources éducatives. Consultez la liste des ressources dans ce numéro de Adventist World. 2. Signalez la situation aux autorités appropriées. Selon votre lieu d’habitation, le signalement de maltraitance d’enfants peut être exigé par la loi, même si vous ne pouvez prouver que ça c’est réellement produit. Bien
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ils doivent également être conscients que l’utilisation d’un certain langage verbal et d’un certain langage corporel peut donner le sentiment à certains qu’ils sont victimes de maltraitance. Notre façon de parler, nos actes, et notre langage corporel devraient inspirer la sécurité. BILL KNOTT : Je m’adresse maintenant aux femmes. Que pensez-vous lorsque vous mettez les pieds pour la première fois dans une congrégation ? Comment vous y prenez-vous pour savoir s’il s’agit d’un endroit sûr pour vous ? ELLA SIMMONS : Il s’agit de
perceptions ici, mais je crois que nous avons développé « un flair » quant au langage corporel. Et ici, je ne parle pas que de la façon dont quelqu’un vous regarde ou que des paroles qu’il prononce. Personnellement, lorsque je suis dans un nouvel environnement, j’observe la façon dont les individus interagissent entre eux – maris et femmes ; hommes et femmes non mariés ; individus et enfants. C’est dans ce contexte – et dans n’importe quel contexte culturel où je me trouve – que je découvre les indices qui me guideront vers le
que la Bible nous dise de ne pas nous engager dans des poursuites inutiles les uns contre les autres, elle nous dit aussi d’être « soumis aux autorités établies » (Rm 13.1, NBS). Dissimuler un crime jettera le discrédit sur l’Église. Si la maltraitance n’est pas d’ordre criminel mais reste tout de même une question morale – par exemple, un officier ayant une relation inappropriée avec un membre d’église – cela devrait être signalé au palier approprié de l’administration de l’église. Si une personne a été maltraitée, il n’est pas sage de l’encourager à confronter l’auteur des sévices. Il est
sans doute plus approprié que cette confrontation se produise en présence d’une autre personne. Quel que soit le cas, faisons très attention de ne pas traumatiser de nouveau les victimes de maltraitance en les renvoyant vers la personne qui les a initialement violentées. 3. Référez et la victime et le coupable de maltraitance aux ressources de counseling appropriées.
Jennifer Jill Schwirzer est auteur, conseillère licenciée, musicienne, et conférencière. Elle habite à Orlando, en Floride, aux États-Unis.
comportement à adopter. Parfois, nous discernons des drapeaux rouges facilement apparents chez les hommes et les femmes. ELAINE OLIVER : Notre Église a besoin d’un changement de paradigme. Pour être franche, je trouve que nos congrégations sont encore très centrées sur les hommes. J’ai visité avec Willie des églises où les dirigeants nous ont dit : « Votre mari seul prendra la parole. Lui seul ira sur l’estrade pendant le culte. » Évidemment, je dois respecter la culture de cet environnement, mais en même temps je dis : « C’est l’Église adventiste. Ne sommes-nous pas un corps mondial qui a un système de croyances, une culture, des règlements sur la façon de traiter les femmes ? » C’est donc beaucoup de choses que les femmes doivent assimiler et auxquelles elles doivent faire face. Quand nous avons réellement des problèmes de maltraitance et de violence, nous devons nous demander : Comment les gens dans ces contextes traiteront-ils ces cas ? Sont-ils préparés ? Sont-ils suffisamment éduqués ? Sont-ils capables de détacher leurs croyances culturelles personnelles de ce qui se passe en réalité, afin de créer un environnement sûr ? RAQUEL ARRAIS : Elaine et Ella ont donné une excellente analyse de ce qui se passe. Nous savons que davantage de femmes sont maltraitées, et pourtant, il arrive à l’Église de ne pas dire un seul mot ! Nous ignorons totalement le problème. C’est pourquoi nous devons nous efforcer d’identifier, de comprendre, de ne pas être suspicieux, de ne pas nous ériger en juges tout le temps, et d’écouter de manière thérapeutique. Nous devons apprendre comment intervenir, car c’est là que nous échouons souvent. Nous ne savons que dire ; nous ne savons où aller ; nous ne savons que faire. Il nous faut créer un système en collaboration avec tous les départements, un système qui atteint le palier de l’église locale. KARNIK DOUKMETZIAN : Et ce n’est qu’une partie du problème ! L’autre partie dont il faut se souvenir, c’est que nos églises sont des lieux publics. En d’autres termes, n’importe qui dans la rue ou venant d’ailleurs peut entrer dans l’église. Par conséquent, tout en accueillant ces visiteurs, nous devons être très prudents Photo : Kilarov Zaneit
HISTOIRES DE SURVIVANTS
Une différente sorte de Père
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es premiers souvenirs que Kevin* a de son père ne sont que violence. Ce dernier, un ancien fort respecté de son église, était charmant en public, mais dur et violent chez lui. « Un jour, Papa s’est aperçu que mes sœurs et moi ne nous brossions pas les dents, se souvient Kevin. Il est entré dans une si grande colère qu’il nous a tous tirés dans la salle de bain, et nous a violemment brossé les dents en hurlant après nous. » Kevin était fréquemment battu. Son corps portait les marques des coups, et son cœur était profondément meurtri. La violence verbale et émotionnelle lui faisait encore plus mal. Son père le traitait de « stupide », de « crétin », et d’« idiot ». Vers la fin de son adolescence, Kevin a délaissé le christianisme, cherchant l’amour dans une série de relations sexuelles brisées. Il en est venu à croire que l’amour s’accompagnerait toujours de blessures. Puis un jour, sa sœur l’a invité à une campagne d’évangélisation ayant pour thème les prophéties. Il n’y est allé que quelques fois, mais a senti l’amour de Dieu d’une nouvelle manière. Le dernier soir, l’orateur a fait un simple appel à accepter Christ. Surprenant sa sœur et se surprenant lui-même, Kevin s’est avancé. « J’avais désespérément besoin d’un amour inconditionnel, dit Kevin. Dans l’invitation ce soir-là, j’ai découvert Quelqu’un qui m’aimait, Quelqu’un qui me désirait et promettait de me guérir. » Kevin a aussi fait l’expérience de la guérison grâce à des membres d’église chaleureux qui se sont intéressés à lui, ont prié pour lui, et lui ont dit qu’il avait une grande valeur. Finalement, Kevin a découvert que l’amour du Christ était un reflet de l’amour du Père : « J’ai compris de façon très personnelle que j’avais toujours eu un Père bon, miséricordieux, et patient avec moi. » La découverte de cette vérité a été un point tournant dans sa guérison : « Je pouvais pardonner à mon père sa dureté envers moi, parce que j’étais maintenant l’objet d’un amour parfait de la part d’un Père parfait. Connaître le Père fait toute la différence. Du moins, ça l’a fait pour moi ! » * Par mesure de protection, tous les noms ont été changés.
Elise Harboldt est coordinatrice des communications et des médias pour le Département du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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en matière de protection et de sécurité non seulement pour nos adultes, mais aussi pour nos enfants. Il faut établir solidement des processus en vue de notre sécurité.
nous pourrions gâcher l’enquête des autorités si nous essayions d’enquêter nous-mêmes. Je conseille donc toujours de rapporter l’incident aux autorités et de laisser ces dernières s’en occuper.
BILL KNOTT : Ma prochaine question est pour Karnik. Elle fait suite aux différentes discussions en ligne que j’ai lues. Certaines personnes bien intentionnées suggèrent que lorsqu’on est témoin de maltraitance, et que l’incident vient aux oreilles de la congrégation, il ne faut pas le rapporter aux autorités. On croit qu’il doit être traité à l’interne en passant par le système de l’Église. Certains s’appuient sur cette déclaration : « Nous ne devrions pas traîner un frère devant les tribunaux ». Que ditesvous à ceux qui raisonnent ainsi ? KARNIK DOUKMETZIAN : Si vous
BILL KNOTT : Même avec la possibilité que cela pourrait ternir quelque peu l’image de l’Église et celle de la communauté de foi ? KARNIK DOUKMETZIAN : Absolu-
êtes un pasteur ou quelqu’un de qui la loi exige de rapporter des incidents de maltraitance, vous êtes dans l’obligation de le faire, ou vous vous retrouverez derrière les barreaux. Notre travail consiste à protéger. Plus tôt nous demanderons aux autorités de procéder à une enquête – peu importe que nous y croyions ou pas – le mieux ce sera. Laissons les autorités faire leur travail. Il ne nous appartient pas de faire enquête. En fait,
ment. Parce que si on ne le fait pas, on court le risque non seulement d’aller soi-même en prison, mais aussi d’en faire retomber la responsabilité sur l’organisation. ANTHONY KENT : D’où un embarras plus grand encore. WILLIE OLIVER : Nous devons nous préoccuper de la sécurité, et non de l’embarras que nous pouvons causer à l’Église. KARNIK DOUKMETZIAN : Oui, mais nous devons aussi protéger l’individu accusé, parce que l’enquête peut prouver qu’il s’agissait d’une fausse allégation. ELAINE OLIVER : Il nous faut aussi une idée juste de celui qui s’est rendu coupable de maltraitance. Cela n’implique pas seulement de nous méfier des étrangers. Autrement, tout le monde se détend et ne comprend pas la nécessité des empreintes digitales et de la vérification des
Si vous avez besoin d’aide le silence n’est pas la solution
S
i par malheur vous êtes victime de maltraitance, allez chercher de l’aide. Il n’est pas facile de raconter son histoire ; cependant, la guérison exige de sortir de l’ombre et de chercher de l’assistance. Les ressources suivantes peuvent être le point de départ du rétablissement.
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Adventist Risk Management (ARM) ARM est la compagnie officielle d’assurance et de gestion du risque de l’Église adventiste du septième jour. Sous l’option « Safety Resources » du menu, elle offre de nombreuses ressources éducatives couvrant un large éventail de questions de sécurité. On peut trouver de
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antécédents. Tout le monde doit être tenu de rendre compte. ELLA SIMMONS : Si nous adoptons une perspective et une politique de tolérance zéro dans toutes les questions de maltraitance, alors toutes ces choses se mettront en place parce qu’un environnement de tolérance zéro l’exige. Je ne suis pas sûre que nous ayons encore pris cette mesure. GERALD KLINGBEIL : Parlons maintenant de la dimension spirituelle de la sécurité et de la transparence au sein de l’Église, puisqu’elles affectent non seulement une congrégation locale, mais aussi différentes générations. J’ai lu l’autre jour que des croyants de la génération du millénaire dans différentes confessions chrétiennes quittent leurs églises parce qu’ils constatent un manque de conformité entre ce que les membres d’église disent sur le plan spirituel et ce qui se passe vraiment sur le terrain. WILLIE OLIVER : J’aborderai cette
dimension à partir de la perspective d’ouverture de l’Église. Les idées venant des jeunes peuvent sembler radicales pour les gens plus âgés, par conséquent, on les met souvent de côté. Je vois cela comme une insécurité. La sécurité dans l’Église et la sécurité dans
l’information utile – depuis la vérification des références pour la planification de la protection de l’enfant jusqu’à la prévention contre l’intimidation et la façon de traiter les délinquants sexuels dans l’Église – sur son site Web multilingue (anglais, espagnol, portugais, français, et allemand). adventistrisk.org EndItNow EndItNow est une initiative de la Division nord-américaine et de l’Agence de
développement et de secours adventiste (ADRA) pour éduquer les dirigeants et les membres de l’Église, et pour les sensibiliser aux multiples formes de maltraitance. Le congrès annuel est diffusé en direct. Il se tiendra les 4 et 5 septembre 2019. enditnow.org L’Organisation mondiale de la santé (OMS) Le site Web multilingue de l’OMS souligne l’éducation, la prévention, et les partenariats avec d’autres organisations focalisées sur la
la congrégation signifient que nous faisons preuve d’ouverture dans notre approche avec quelqu’un qui a une opinion différente, particulièrement nos membres plus jeunes. Comment développons-nous une position où au lieu de dire à quelqu’un « Tu te trompes ; ce n’est pas ce que nous croyons », nous disons plutôt « C’est la première fois que j’entends cette idée ; peux-tu m’en dire plus ? ». Nous devrions encourager un environnement d’acceptation et d’ouverture. RAQUEL ARRAIS : Je peux vous donner un exemple de cela. Nous ne pouvons ignorer la culture et la tradition, n’est-ce pas ? Eh bien une fois, j’étais dans un pays où j’ai ouvert le microphone à environ 3 000 femmes, leur donnant ainsi l’occasion de s’exprimer. Je vous assure qu’il m’a fallu du courage pour faire ça, étant donné que les pasteurs de la région étaient là. L’information, les déclarations, et les politiques dans les Règlements de la Conférence générale ne descendent pas toujours jusqu’à eux. Ils ne les connaissent pas. Ainsi, au palier de l’église locale dans certaines régions, les femmes croient que la maltraitance est une partie normale de leur vie et qu’elles doivent l’endurer. Nombre des femmes présentes prévention de tout type de violence et de maltraitance (incluant la maltraitance des enfants, la violence envers les enfants et les personnes âgées, la violence envers le partenaire intime, etc.). Bien que n’abordant pas le problème à partir de la vision biblique du monde, l’OMS offre un point de départ utile pour trouver des ressources et du soutien. www.who.int/violence_ injury_prevention/violence/en/
avaient été victimes de violence conjugale. Elles ont entendu pour la première fois ce que dit le Manuel d’Église. Ça a été libérateur pour elles ! Pour la première fois, elles ont pu dire : « Oui ! L’Église a établi des normes à ce sujet, et nous pouvons nous exprimer en toute sécurité. » TORBEN BERGLAND : Nous devrions avoir un règlement tolérance zéro fondé sur la perspective spirituelle. La maltraitance est l’opposé de l’amour. Le fruit de l’amour ne maltraitera jamais, jamais, sous aucune forme. Nous devrions, en tant qu’Église, prendre une position claire et solide également pour le bien du coupable. ELLA SIMMONS : Pour une réponse spirituelle, nous devons aller dans la Genèse. Au commencement, Dieu instruisit l’homme et la femme de prendre soin de la création et de la garder. Toute vie est censée être protégée et entretenue. En tant que chrétiens, nous avons une plus grande responsabilité que les incroyants, parce que nous déclarons accepter les directives et les instructions de Dieu dans notre vie. Donc, tout ce que nous faisons devrait concerner le développement, la protection, et le prolongement de la vie. Comme Raquel vient de nous le dire, le fait de cacher l’information, ou
ChristianCare-Connect Les personnes qui habitent en Amérique du Nord peuvent trouver des ressources de counseling chrétien sur ce site Web dirigé par l’Association américaine des conseillers chrétiens. connect.aacc.net Le Directory Group Cette ressource offre un moyen d’entrer en contact avec un thérapeute chrétien en Amérique du Nord. christiancounselordirectory.com
direction spirituelle, de l’Église, c’est de la maltraitance spirituelle. WILLIE OLIVER : Absolument ! La Bible est très claire. Quelle est la culture des Écritures ? On la trouve dans 1 Corinthiens 13.4 (S21*) : « L’amour est patient, il est plein de bonté ». Galates 5.22 nous dit : « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience ». C’est là la culture chrétienne, la culture biblique qui devrait imprégner toutes nos communautés de foi. Soyons donc très clairs : il n’y a aucune place pour la maltraitance, aucune place pour un acte qui blesse sous prétexte que ça fait partie de la culture. La maltraitance n’est pas une culture sainte ; c’est la culture de Satan. BILL KNOTT : Il faudra des voix courageuses derrière les chaires et lors des sessions de formation et d’éducation pour communiquer à une autre génération un ensemble de valeurs qui ne leur arrivera pas automatiquement, juste comme ça. Il faudra être intentionnel – et c’est ce que vous avez démontré aujourd’hui. Merci du profond intérêt que vous portez à cette importante question. *Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
Abide Counseling Network Il s’agit d’un réseau de conseillers/ères et de moniteurs/trices adventistes de formation fournissant des ressources de santé émotionnelle et mentale abordables. Abide Counseling Network offre aussi du soutien régulier et des événements de formation d’aide pour ceux qui désirent s’équiper pour servir les autres à ce titre. www.abidecounseling.org
Godly Response to Abuse in a Christian Environment (GRACE) GRACE fournit de l’éducation, de l’information, et du soutien aux victimes. netgrace.org The Hope of Survivors Cet organisme est au service des victimes d’inconduite sexuelle de la part du clergé – peu importe l’appartenance religieuse. Il fournit du matériel éducatif, différents événements, et un service en ligne. www.thehopeofsurvivors.com
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Perspective mondiale
Qu’estce que l’Évangile ? Devenir le portrait du Christ
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a journée commença paisiblement alors qu’hommes, femmes et enfants se dirigeaient vers un vaste espace vert en périphérie du village anglais de Pennsford. Le grand prédicateur John Wesley serait là. Tous étaient impatients de l’entendre ! Comme il était petit de stature1, Wesley grimpa sur une table. Il prêcha l’Évangile qu’il avait découvert en Jésus-Christ, un Évangile, expliqua-t-il, à deux volets. Premièrement, tous sont pécheurs et ont besoin d’un sauveur ; nul ne peut se sauver lui-même, peu importe à quel point il essaie d’être « bon ». La justification ne s’obtient que par la foi seule. Deuxièmement, Dieu nous libère de la puissance du péché. Le salut ne peut être complet sans cette promesse de l’Évangile, expliqua Wesley. Tous les enfants de Dieu sont affranchis de la culpabilité du péché par la justification, et de la puissance du péché par la sanctification2. DES FAUTEURS DE TROUBLES
Tandis que Wesley prêchait, une clameur s’amplifia de plus en plus. Une foule – engagée par des ecclésiastiques de l’endroit – arriva bientôt, poussant un taureau agité et ensanglanté. Le taureau, cependant, refusa de charger Wesley et ses auditeurs. Il courut plutôt autour d’eux pendant près d’une heure, tandis qu’ils « chantaient calmement des louanges à Dieu et priaient ». Frustrés, les fauteurs de trouble mirent la main sur le taureau et le forcèrent à foncer sur la table où Wesley se tenait. Heureusement, des amis attrapèrent le prédicateur dans sa chute et le transportèrent rapidement dans un autre secteur, où il continua de prêcher. Entre-temps, « la populace assouvit sa vengeance en mettant la table en pièces »3. Ce n’était là que l’un des nombreux troubles que John Wesley, fondateur de l’Église méthodiste, et ses disciples affrontèrent alors qu’ils prêchaient, comme Wesley l’appelait, « le christianisme scripturaire ». Parfois, on leur lançait des pierres ; d’autres fois, les prédicateurs méthodistes « étaient “oints” d’eaux usées et battus4 ». La populace faisait souvent irruption dans les foyers méthodistes, allant « de maison en maison, saccageant tout, s’emparant de ce qui lui convenait, et maltraitant honteusement hommes, femmes et enfants »5. Néanmoins, assurés de la présence de Dieu, Wesley et ses compatriotes allèrent de l’avant. Vers la fin de sa vie, ceux qui avaient adhéré à ses enseignements étaient plus de 100 000. HARMONIE PARFAITE ENTRE LA LOI ET L’ÉVANGILE
Mais pourquoi une telle méchanceté envers Wesley et ses enseignements ? Pourquoi une telle haine ? Parce que Wesley osait prêcher la vérité. « Il existe, disait Wesley, la relation la plus étroite […] entre la loi et l’Évangile. D’une part, la loi fait continuellement place à l’Évangile et nous guide vers lui ; d’autre part, l’Évangile nous conduit continuellement vers un accomplissement plus exact de la loi. […] “Aux hommes cela est impossible.” Mais Dieu, nous dit l’Évangile, nous promet de nous donner cet amour et de nous rendre humbles, doux, et saints. Nous avons recours à cet Évangile, à cette bonne nouvelle : il nous est fait selon notre foi, et “la justice de la loi [est] accomplie en nous” par la foi en Christ Jésus6. » PERFECTIONNISME ?
Aujourd’hui, tout comme au 18e siècle, certains considèrent que ceux qui soutiennent les enseignements scripturaires de Wesley sont Photo : Jeremy Vessey
des « légalistes », ou pire encore. La réponse de Wesley à ces allégations négatives est révélatrice : « Certains prétendent que les nouvelles doctrines prêchées par ces hommes [lui-même et ses associés] depuis peu sont fausses, erronées. […] D’autres disent : “Leur doctrine est trop stricte ; ils ont rendu le sentier vers le ciel trop étroit.” C’est, en vérité, l’objection originale, […] le fondement voilé de nombreuses autres, lesquelles apparaissent sous différentes formes. Mais [ces prédicateurs] rendent-ils sentier vers le ciel plus étroit encore que notre Seigneur et ses apôtres l’ont rendu ? Leur doctrine est-elle plus stricte que celle de la Bible7 ? » Wesley utilisait toujours les Écritures pour faire valoir son point de vue, et citait souvent Jésus : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Mt 5.48) Était-ce du « perfectionnisme » ? Non ! Wesley savait que son propre cœur et celui de tous les êtres humains étaient remplis de méchanceté. Mais il savait aussi que Dieu a la puissance de prendre un cœur pécheur et de le rendre pur. Ellen White a fortement soutenu les enseignements de Wesley en ces termes : « Wesley enseignait que l’harmonie est parfaite entre la loi et l’Évangile. […] Ainsi, tout en prêchant l’Évangile de la grâce de Dieu, Wesley, à l’instar de son Maître, s’efforçait de “rendre sa loi grande et magnifique”8. » L’ÉVANGILE ÉTERNEL
Nous, adventistes du septième jour, sommes appelés à proclamer « l’Évangile éternel » : « Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre […]. Il disait d’une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue » (Ap 14.6,7). Si le jugement peut en effrayer certains, en revanche, les Écritures parlent en abondance de l’espérance du pardon et de la restauration – pas seulement au ciel, mais aussi sur la terre, afin que nous puissions être des témoins vivants de la puissance de Dieu. Le Seigneur nous fait cette recommandation : « C’est pourquoi, ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l’ignorance. Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint. » (1 P 1.13-16) Ce ne sont pas que des mots. Dieu ne nous demande pas l’impossible. Il nous invite à partager sa vérité, son amour, son Évangile, sa puissance par le Saint-Esprit agissant aujourd’hui dans notre vie. Voici un merveilleux passage sur la puissance salvatrice de Christ dans le message de l’Évangile, et sur ce qu’il fait en nous et par nous : « Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la
piété, en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres. Dis ces choses, exhorte, et reprends, avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise. » (Tt 2.11-15) Le livre Vers Jésus nous donne une merveilleuse explication de la puissance de l’Évangile œuvrant dans notre vie par la justice globale du Christ – une justice qui, par sa puissance, nous justifie et nous sanctifie. Je vous encourage à lire le chapitre de ce livre intitulé « La pierre de touche ». Remarquez cette puissante explication et ce puissant résumé de ce processus salvateur tout entier : « Nous n’avons donc en nous absolument rien dont nous puissions tirer vanité. Nous n’avons aucun sujet de nous glorifier. C’est sur la justice de Jésus qui nous est imputée, et sur celle que son Esprit produit en nous et par nous, que reposent toutes nos espérances9. » Puissions-nous pleinement comprendre le grand thème du salut de Dieu et le message de l’Évangile d’une pleine restauration en Christ afin de les partager avec nos semblables alors que nous approchons du retour de Jésus ! Proclamons ce message avec la puissance du Saint-Esprit. Plaidons pour recevoir la pluie de l’arrière-saison afin que tous saisissent pleinement le message de l’Évangile de Christ et ses aspects globaux fondamentaux que sont la justification et la sanctification. Ellen White commente : « L’Évangile doit être présenté, non pas comme une théorie morte, mais comme une force vivante, capable de transformer la vie. Dieu désire que les objets de sa grâce soient des témoins de sa puissance. […] Il veut que ses serviteurs attestent ce fait : que les hommes peuvent, par sa grâce, atteindre à un caractère qui ressemble à celui du Christ et jouir de l’assurance de son grand amour. […] Des mots ne suffisent pas pour cela. Nous devons le refléter dans notre caractère et le manifester dans notre vie. Le Christ pose pour que son portrait soit reproduit en chacun de ses disciples. […] Ils doivent manifester au monde l’amour persévérant du Christ, sa sainteté, sa douceur, sa miséricorde et sa vérité10. » Ray Comfort, Wesley Gold, Orlando, Floride, Bridge-Logos, 2007, p. 47. Résumé par Andrew Dragos dans « The Gospel According to John Wesley Offers Freedom In Christ », www. seedbed.com/the-gospel-according-to-john-wesley-offers-freedom-in-christ/. 3 Journal of John Wesley, www.ccel.org/ccel/wesley/journal.vi.iv.x.html. 4 Hugh J. Hughes, Life of Howell Harris, the Welsh Reformer, Newport, Wales, William Jones, 1892, p. 142. 5 Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 278. 6 John Wesley, « Upon Our Lord’s Sermon on the Mount », Discourse 5, biblehub.com/library/wesley/sermons_on_several_occasions/sermon_25_upon_our_lords.htm 7 John Wesley, « The Works of the Reverend John Wesley, A.M. », New York, J. Emory et B. Waugh, 1831, vol. 5, p. 152. 8 Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 282, 284. 9 Idem., Vers Jésus, p. 97. 10 Idem., Jésus-Christ, p. 828, 829. 1 2
Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.
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Place aux jeunes
Une église amie des introvertis
A Nous, introvertis, avons un facteur commun : notre contact avec nos semblables consume notre énergie. Pour retrouver cette énergie, il nous faut absolument un moment de tranquillité, de solitude.
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vons-nous des visiteurs parmi nous aujourd’hui ? » lance l’ancien de l’église, l’air radieux, depuis la chaire. Essayant de passer inaperçue autant que possible, je me cale davantage dans mon siège, tête baissée, les yeux rivés sur ma Bible. L’ancien lance alors l’invitation redoutée : « Est-ce que nos visiteurs qui sont ici aujourd’hui pour la première fois voudraient bien se lever ? » Mon ami me donne un petit coup de coude. « Allez, lève-toi, me murmure-t-il d’un ton jovial, c’est toi ! » Je m’efforce de sourire, me lève, et l’espace d’un millième de seconde, salue l’assemblée de la main, puis me rassois. Mon cœur bat la chamade (ce qui n’est pas raisonnable !), même si je sais que l’église essaie simplement d’être amicale (et que je l’apprécie). Qu’est-ce que je me sens bizarre et anxieuse ! Je suis une introvertie. Il existe différents types d’introvertis. Tous ne sont pas forcément timides ou antipathiques, comme le stéréotype le suggère, bien que bon nombre soient généralement plus tranquilles et se sentent plus confortables dans les coulisses. Nous, introvertis, avons un facteur commun : notre contact avec nos semblables consume notre énergie. Pour retrouver cette énergie, il nous faut absolument un moment de tranquillité, de solitude. Or, au sein de la communauté chrétienne, j’ai souvent l’impression que l’Église a été conçue pour les extravertis dans son accueil, ses méthodes d’évangélisation préférées, etc. Que faire pour créer des espaces amis des introvertis ? J’ai posé la question à des amis sur les médias sociaux. Leurs réponses m’ont donné davantage d’idées sur la façon dont les introvertis apprécieraient qu’une église les accueille et dialogue avec eux. La plupart des introvertis détestent qu’on les désigne du doigt dans une salle pleine d’étrangers, ou se sentir obligés de se mêler aux autres et de bavarder. Voici quelques alternatives intéressantes pour accueillir les visiteurs : « À mon église, on demande à
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tous les membres de se lever et de saluer quiconque est resté assis. » « Dans un groupe, je préfère ne jamais avoir à dire quelque chose sur moi. » « Je préférerais être désigné par un individu qui s’intéresse personnellement à moi. Je suis nul pour approcher les gens, mais je veux tout de même me sentir inclus. » Une église amie des introvertis va au-delà de la façon dont elle accueille les visiteurs. Elle peut également avoir un impact sur le déroulement du culte. Elle valide et utilise différents dons qui ne sont pas forcément orientés vers le public – après tout, il n’est pas donné à tout le monde de frapper aux portes ou de donner des coups de fil ! On peut même supposer qu’elle crée de nouveaux types de services religieux. Par exemple, quelqu’un a suggéré de faire le culte dans la forêt, d’incorporer des activités silencieuses, et d’utiliser les arts créatifs. Une autre a exprimé son aspiration à une église de maison comptant 10 personnes tout au plus qui partagent leurs témoignages pendant la semaine et pendant le sabbat. L’Église est une communauté diverse conçue par Dieu. Comme l’écrit Paul, utilisant la métaphore du corps, « Maintenant Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il a voulu. […] Maintenant donc il y a plusieurs membres, et un seul corps. L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous. […] Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. » (1 Co 12.18-27*) Peu importe nos dons ou notre type de personnalité, nous avons tous une place unique et importante au sein du corps du Christ. À l’église, nous sommes appelés à créer des espaces où tous peuvent se sentir accueillis et appréciés. * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
Lynette Allcock, diplômée de l’Université adventiste Southern, habite à Watford, au Royaume-Uni, où elle produit et anime des émissions pour la Radio adventiste de Londres.
Foi en action
Un sabbat plus spécial Le sabbat de la création : célébration de la création et de la rédemption
A
vez-vous déjà réfléchi aux sabbats, pluriel ? Ici, je ne parle pas seulement du sabbat du septième jour hebdomadaire, où nous nous souvenons du repos de notre créateur succédant à la création en six jours (Ex 20.8-11). Je parle des sept grands sabbats célébrés par Israël : les sabbats de la Pâque, de la Pentecôte, du Rosh Hashanah (fête des trompettes), du Yom kippour (jour des expiations), et deux jours pendant le Sukkoth (fête des tabernacles). Ces célébrations des grands sabbats passaient en revue comment Dieu avait conduit Israël par le passé et anticipaient le Messie à venir. Par conséquent, certains peuvent se demander aujourd’hui : Où sont nos célébrations, nos grands sabbats annuels ? UNE GRANDE IMPORTANCE
Nous, adventistes, célébrons quelques fêtes chrétiennes (celles associées à la naissance et à la résurrection du Christ étant les plus évidentes). Mais d’autres chrétiens semblent avoir un calendrier de célébrations plus étoffé, allant des anniversaires d’événements bibliques tels que l’Épiphanie – fête où l’on célèbre la manifestation de Christ aux Gentils à travers les mages – à une série incessante de jours saints, tels que le jour de la St. Patrick. Pourquoi les adventistes n’ont-ils pas des jours spéciaux qui leur rappellent la direction divine par le passé et anticipent le retour de Jésus ? Au calendrier des jours spéciaux de la Conférence générale, on retrouve des grands sabbats. Le sabbat de la création, lequel se déroule le quatrième sabbat d’octobre, en constitue le meilleur exemple. Il s’agit généralement du sabbat le plus proche du 22 octobre, date de l’anniversaire de la grande déception de 1844. Certaines années, le sabbat de la création tombe justement le 22 octobre. Mais pourquoi le sabbat de la création coïncide-t-il avec la grande déception ? Nous ne sommes pas des gens de la déception ; nous sommes des adventistes. Tandis qu’il est essentiel d’apprendre à partir des erreurs passées, les adventistes embrassent une vision optimiste de l’avenir. Jésus-Christ, notre créateur et rédempteur, revient bientôt ! Nous savons qu’il procède actuellement au jugement investigatif, ce qui veut dire que son retour est imminent. Que se passera-t-il après le retour de Jésus ? Jésus lui-même a dit : « Voici, je fais toutes choses nouvelles. » (Ap 21.5) Le juste jugement de Dieu, c’est un nouveau ciel et une nouvelle terre (Es 65.17 ; Ap 21.1). Dans l’attente de cet événement glorieux, nous sommes appelés Photo : Nic Co
à répandre l’Évangile éternel dans le monde entier (Ap 14.6,7). Nous célébrons le fait d’avoir été créés par la grâce infinie de Dieu, le fait qu’en Christ nous devenons « une nouvelle créature » (2 Co 5.17), et le fait que nous sommes sauvés par sa grâce. Merveilleuse grâce, en vérité ! PASSÉ, PRÉSENT, FUTUR
Je vous invite à vous joindre à des millions d’autres adventistes tandis que nous célébrons ensemble le sabbat de la création, que nous nous reposons dans la connaissance que ce que Dieu a créé en six jours était merveilleux, qu’il a vaincu le péché qui ruine la création, et que nous serons changés en un instant en tant que participants de la création nouvelle et magnifique au jour glorieux de son retour (1 Co 15.52). Le sabbat de la création, nous célébrons l’œuvre créatrice de notre créateur dont nous faisons nous-mêmes partie ; nous nous réjouissons dans ce qui reste de sa « très bonne » création (Gn 1.31) ; nous attendons avec ferveur son retour imminent et la promesse d’une création nouvelle (Rm 8.19-21). Pour plus d’information et d’idées sur la célébration du sabbat de la création, consultez le site creationsabbath.net.
Timothy G. Standish, titulaire d’un doctorat, est scientifique principal à l’Institut de recherche Geoscience à Loma Linda, en Californie, aux États-Unis.
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Ce que nous croyons
L’expérience du salut
Savourer la grâce salvatrice Regarder à Jésus transformera notre foi
L
’une des questions théologiques les plus difficiles, controversées, et souvent l’objet de débats musclés parmi les chrétiens, est la suivante : Dois-je faire quelque chose pour être sauvé ? La Bible semble parfois dire qu’il n’y a rien que nous devions ou puissions faire pour être sauvés, mais que le salut est plutôt un don pour lequel nous ne pouvons nous attribuer aucun mérite (Rm 3.24 ; 9.16 ; Ep 2.5-9 ; 2 Tm 1.9, etc.). Ailleurs, la Bible déclare que nous devons faire quelque chose pour être sauvés, même au prix de grands sacrifices (Lv 18.4,5 ; Jos 23.6 ; Mt 7.13,14 ; Ph 2.12 ; Jc 2.14-26 ; etc.). La réponse courte et simple est habituellement que le salut est un don que nous ne pouvons nous mériter par les œuvres, mais que nous acceptons par la foi. Le problème avec cette réponse, c’est que la foi étant aussi une œuvre, elle pourrait donc entraîner la glorification personnelle. Certains essaient de sortir de ce dilemme en disant que la foi est aussi un don. Bien qu’il soit vrai que Dieu est celui qui soutient notre foi, cette réponse ne fait que transférer le problème ailleurs. Si nous voulons savoir ce que nous devons faire pour être sauvés, nous devons savoir comment nous pouvons accepter le don de la
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foi, et ainsi, le problème demeure. Voici une autre réponse courante : notre contribution pour notre salut est tellement petite ou insignifiante qu’il serait ridicule de la considérer comme méritoire. Comparée au sacrifice de Christ, c’est indubitablement vrai. Mais le problème avec cette réponse, c’est que, en plus d’être quelque peu subjective, elle minimise l’effort intense et le sacrifice que la Parole de Dieu nous encourage à faire, non seulement comme résultat de notre salut, mais aussi en tant que moyen de l’obtenir (1 P 1.9 ; Ph 2.12). Tout au long de l’histoire, beaucoup ont répondu à la question « Ai-je Photo : Sam Rios
mais fournit plutôt des explications qui les contredisent souvent ou mènent à un cul-de-sac, tel que décrit dans le paragraphe précédent. ÊTRE TRÈS ATTENTIFS
quelque chose à faire pour être sauvé ? » par un « non » catégorique, et en conséquence, ont embrassé la doctrine de la prédestination. D’autres, ayant répondu positivement à cette question, sont fréquemment tombés dans le piège théologique du salut par les œuvres. Le premier groupe, en essayant de protéger la grâce de Dieu et l’absence du mérite humain, sape le libre choix de l’humanité ; le second, en cherchant à sauver le libre choix, compromet la grâce de Dieu et l’absence de mérite humain. Un troisième groupe important ne répond pas catégoriquement à cette question par oui ou par non,
Comment, alors, ces deux réponses peuvent-elles être réconciliées ? La clé réside dans l’objet de notre foi. Si ceux qui contemplent Christ en tant que Sauveur se mettent à penser « Je suis sauvé en faisant confiance à Christ », leur foi ne sera plus en Christ, mais en leur propre foi. Les passagers d’un avion en plein ciel peuvent avoir l’impression d’être immobiles. Seuls ceux qui observent l’appareil de l’extérieur peuvent percevoir la grande vitesse à laquelle il se déplace. Quelque chose de semblable se produit avec la foi. Un observateur externe pourrait en déduire que les croyants sont sauvés en exerçant la foi, mais les croyants ne pourraient jamais penser cela parce qu’à cet instant même, Christ ne serait plus l’objet de leur foi. Ce serait comme essayer de voir notre reflet dans un miroir avec les yeux fermés : si nous nous voyons nous-mêmes, c’est que nos yeux sont ouverts ; et si nous fermons nos yeux, nous ne nous voyons pas. Ceci ne veut pas dire, toutefois, que nous ne devrions pas fermer les yeux, ou qu’en le faisant, le miroir ne projette plus notre image ! De même, faire confiance à notre sauveur ne veut pas dire qu’il n’est pas réellement notre sauveur, ou que nous ne devrions rien faire. L’auteur anglais C. S. Lewis tente une explication utile : « On ne peut étudier le plaisir au moment de l’étreinte nuptiale, ni la repentance au moment où l’on se repent, ni analyser la nature de l’humour au moment où l’on hurle de rire. Mais quand, alors, peut-on vraiment sonder ces choses ? “Si seulement mon mal de dent s’arrêtait, je pourrais écrire un autre chapitre sur la douleur.” Mais une fois qu’il s’est arrêté, qu’est-ce que j’y connais en matière de douleur1 ? » Au moyen d’une approche philoso-
phique compliquée mais par ailleurs inutile, la simple signification de la foi a été obscurcie. Tant que nous regardons à Christ et que nous lui faisons confiance, nous sommes en lieu sûr. Cesser de regarder à Christ pour scruter l’expérience de la foi n’a aucun sens. Cette explication de la justification par la foi ne rend pas la grâce de Dieu, notre libre arbitre et nos efforts mutuellement exclusifs. Bien au contraire : elle nous permet de les comprendre tous pleinement. Ce n’est pas un stratagème sournois qui a été facilement conçu, mais c’est conforme à la Parole de Dieu2. Si nous fixons les yeux « sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi » (He 12.2), il n’y aura pas sujet de nous glorifier. Si, comme Pierre, nous regardons à Jésus, nous serons en sécurité tandis que nous marchons sur l’eau. Les chrétiens « devraient détourner leurs pensées d’[eux]-mêmes pour méditer sur les grâces et sur la bonté de Dieu, se rappeler ses promesses, et croire tout simplement qu’il fera ce qu’il a promis »3. Clive Staples Lewis, God in the Dock: Essays on Theology and Ethics, Grand Rapids, Eerdmans, 2014, p. 57. 2 Voir aussi Ézékiel 33.13 ; Jean 3.14,15 ; Éphésiens 2.8. 3 Ellen G. White, Messages à la jeunesse, p. 109. Voici la citation plus complète : « Il en est, parmi ceux qui recherchent ardemment la sincérité du cœur et la pureté de la vie, qui paraissent angoissés et découragés. Sans cesse ils regardent à eux-mêmes, déplorant leur manque de foi ; ils pensent que, n’ayant pas la foi, ils ne peuvent réclamer la bénédiction de Dieu. Ces personnes prennent le sentiment pour la foi. En ne se contentant pas d’une foi simple, elles se plongent dans une grande détresse. Elles devraient détourner leurs pensées d’elles-mêmes pour méditer sur les grâces et sur la bonté de Dieu, se rappeler ses promesses, et croire tout simplement qu’il fera ce qu’il a promis. « Notre confiance doit s’attacher non pas à notre foi, mais aux promesses de Dieu. Dès que nous nous sommes repentis de nos transgressions passées et que nous avons résolu d’obéir, nous devons croire que Dieu nous accepte pour l’amour du Christ et qu’il pardonne nos péchés. » 1
Germán Jabloñski étudie la théologie à l’Université adventiste de la Plata à Libertador San Martín, dans la province d’Entre Ríos, en Argentine.
Pour en découvrir davantage sur Ce que nous croyons, consultez le site www.adventist.org/en/beliefs/.
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Rétrospective
Découvrir de nouveaux sentiers pour la mission L’un des legs durables de John Nevins Andrews Il y a exactement 145 ans, la première famille missionnaire fut officiellement envoyée des États-Unis vers l’Europe. Depuis lors, des milliers ont quitté le confort et la familiarité du foyer, ont surmonté le choc culturel, et ont servi dans le monde entier. Et ils y vont toujours ! – La rédaction
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n septembre 1874, John Andrews – un pionnier estimé de l’Église adventiste – quitta New York pour se rendre en Suisse avec ses deux ados, Mary et Charles. C’est alors que l’Église adventiste entra dans une ère nouvelle, une ère de mission à l’échelle mondiale. Mais ce ne fut pas une décision facile. Les dirigeants de l’Église avaient réfléchi pendant plus d’un an sur le besoin d’une présence adventiste en mission étrangère avant de donner suite à ce projet. John Andrews avait été un partenaire inestimable pour James White, autant que Philip Melanchthon pour Martin Luther. Il était le « systémati-
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seur » érudit de la théologie adventiste. Ne pouvait-on pas l’épargner ? D’un autre côté, le James White souffrant percevait parfois John comme un obstacle à son propre leadership. Le veuf Andrews était-il réellement le meilleur candidat pour cette mission, même s’il lisait le français ? George Butler, président de la Conférence générale, contribua à cristalliser la décision. Le départ de John Andrews annonça une aube nouvelle et brillante pour l’Église, bien que durant la matinée de ce nouveau jour, des brumes nuageuses obscurcissaient souvent la lumière. Il y aurait de nombreux problèmes de finances, de santé, et bien des malentendus à surmonter. DE FAUSSES ATTENTES À L’ÉTRANGER
Lorsqu’il arriva à Neuchâtel, en Suisse – une charmante ville située sur la rive nord du lac de Neuchâtel, où il commencerait sa nouvelle vie en tant que missionnaire – John
Andrews s’attendait à ce que certaines choses se mettent automatiquement en place. Selon ses plans, les observateurs du sabbat éparpillés – fruits des efforts du prédicateur indépendant Michael Czechowski une décennie plus tôt – deviendraient des aides à l’évangélisation et financeraient l’opération. John ne recevait aucun salaire de la Conférence générale. Devenir financièrement autonome était donc l’objectif immédiat. Il était censé gagner rapidement les nouveaux convertis qui lui paieraient son salaire. Battle Creek paya le billet de John pour la traversée de l’Atlantique. Par contre, ce dernier dut payer de sa poche le prix du passage de Mary, 13 ans, et celui de Charles, 16 ans – sans compter les frais de transport de ses livres et de ses effets personnels. Comme l’Église n’avait pas encore établi de règles administratives pour les postes missionnaires, John dut puiser à même ses ressources financières Photo : Université Andrews
personnelles pour survivre. À son arrivée, il constata que les choses étaient très différentes de ses espérances et de ses attentes. À peine quelques jours plus tard, il subit les terribles coups du choc culturel et en fut ébranlé. Les ouvriers locaux sur lesquels il avait compté n’étaient pas disponibles, et les familles qui observaient le sabbat éprouvaient elles-mêmes de grandes difficultés financières. Financer un salaire ne serait pas facile ! En outre, des tas de choses étaient différentes : nourriture, salles de bains, appareils ménagers, coutumes locales… C’était tellement « mieux » aux États-Unis qu’en Europe ! Selon lui, son pays était tellement plus avancé – une opinion qu’il ne gardait pas toujours pour lui-même. Ainsi, John était aux prises avec « le choc culturel » – une expression qu’on ignorait à l’époque. Comme tous les missionnaires qui l’ont suivi depuis 1874, c’était son premier défi. Il lui fallut des mois pour comprendre que les différences n’étaient que des différences – ni meilleures, ni pires, mais seulement différentes. UN FRANC-PARLER MAL REÇU
Au tout début, John Andrews dut s’ajuster de façon majeure. James et Ellen White, ses mentors, avaient profondément enraciné en lui une coutume de la Nouvelle-Angleterre : le « franc-parler » – ce genre de communication qui place l’honnêteté et la franchise au-dessus des subtilités diplomatiques. Le franc-parler américain échoua auprès des croyants suisses. Pour eux, John était dur, insensible, et antagoniste. Il fallut du temps à John pour s’adapter, et aux croyants suisses pour apprécier les réunions adventistes de style réveil, lesquelles étaient caractérisées par une approche émotionnelle distinctive de l’expérience religieuse. L’apprentissage de la langue devint une importante priorité pour John. Il lisait assez bien le français, mais plutôt lentement. Quant à parler cette langue couramment, c’était une autre paire de manches ! John s’attela sans tarder à l’ouvrage. Mais les obser-
vateurs du sabbat locaux parlaient français rapidement, et sur un « ton indistinctement bas ». N’arrivant pas à les comprendre, John se sentit coincé. Dans ses efforts pour parler le français, il fit l’expérience d’une exaspération torturante. À l’âge de 45 ans, sa langue et son palais n’arrivaient tout simplement pas à former les sons voulus par son cerveau. Heureusement, ses ados, grâce à leur structure cérébrale beaucoup plus malléable, apprirent plus facilement le français. Quant à John, il lui fallut trois ans de détermination persévérante pour arriver à prêcher en public sans embarras. Il apprit aussi à baragouiner en allemand, mais avait toujours besoin d’un traducteur pour prêcher. Comme le spécialiste linguistique Pietro Copiz l’a souligné, au fil des années, les soi-disant compétences linguistiques de John Andrews s’enrobèrent de certains mythes. Il n’était pas vraiment un aussi grand linguiste que ça. Par contre, il s’engageait corps et âme à apprendre ce qu’il fallait pour réussir sa mission. Grâce à ses efforts déterminés, John finit par maîtriser les complexités du français écrit à un point tel qu’il fut en mesure de lancer un mensuel évangélique de qualité qu’il intitula Les signes des temps. En Suisse, le système postal était non seulement différent, mais aussi compliqué. Après maintes expériences ratées, John en découvrit finalement tous les secrets ! La revue traversa bientôt les frontières et les barrières culturelles dans les foyers d’expression française partout en Europe, ainsi que dans des parties du monde où les évangélistes ne pouvaient s’aventurer. John Andrews découvrit que l’évangélisation de style américain ne fonctionnait pas bien en Europe. Dans chaque nouvelle localité, les prédicateurs devaient demander des autorisations de l’État pour dresser des tentes. Or, ces tentes n’étaient ni sûres ni convenables. Les salles coûtaient cher, et les villages bien soudés par de fortes relations Église-État résistaient sur le plan culturel à une religion dont le siège social se trouvait aux États-Unis. Les dirigeants à Battle Creek mirent
un certain temps à comprendre cette réalité. Dans l’intervalle, John Andrews fut mal compris. Pendant un certain temps, il dut faire face à la méfiance et à une perte de confiance de la part de certains croyants. Ce ne fut que lorsque des dirigeants de Battle Creek vinrent en Europe qu’ils comprirent enfin pourquoi la croissance serait lente, et combien la mission devait s’adapter à la culture et aux circonstances locales. UN LEGS PLUS IMPORTANT
John Andrews avait le don de l’érudition. Sa défense très efficace du sabbat du septième jour dans son livre History of the Sabbath (1861), un classique, fut hautement appréciée des pasteurs et des évangélistes, tout comme ses écrits sur d’autres enseignements adventistes distinctifs. Le rôle que John Andrews tint en tant que président de la Conférence générale alors que James White était malade, et sa contribution en tant qu’éditeur de Advent Review and Sabbath Herald en temps difficiles, apportèrent eux aussi une contribution durable. Mais sa contribution la plus remarquable se fit dans le creuset du premier projet missionnaire outremer de l’Église. John Andrews apprit à réussir dans la mission à travers des épreuves et des erreurs, et en apprenant à s’adapter à de nouvelles cultures. Son apprentissage aida aussi l’Église à apprendre. Avec le temps, un cadre réglementaire plus adéquat facilita les choses sur le plan financier. L’Église adventiste sera toujours redevable à John Andrews – son premier évangéliste outre-mer officiel – de sa contribution dans la découverte de nouveaux sentiers pour la mission.
Gilbert M. Valentine, titulaire d’un doctorat, est professeur et doyen du Département de l’administration et du leadership à l’Université La Sierra, aux États-Unis. Sa biographie de John Nevins Andrews, nouvellement publiée par Pacific Press, jette un nouvel éclairage sur cet important pionnier de l’Église.
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La Bible répond
Un mobilier doté d’un message Q
Quelle est la signification des différents articles du mobilier du tabernacle dans le désert ?
R
Le tabernacle était une expression de l’amour de Dieu – une manifestation de son désir d’habiter au milieu de son peuple. C’était un type de sa présence céleste en nous, où le problème du péché devait être résolu. Par le biais des services du tabernacle terrestre, Dieu illustrait le plan du salut. Dans ce contexte, le mobilier du tabernacle est riche en symbolisme*. 1. L’AUTEL DES SACRIFICES
Pendant la période patriarcale, on identifiait les lieux de culte par les autels que l’on y construisait (Gn 8.20 ; 12.7,8 ; 22.9 ; 26.25 ; 33.20). Lorsque le tabernacle fut construit, l’autel fut centralisé. Il était en bois d’acacia recouvert de bronze et placé dans le parvis. D’un bout à l’autre de l’Ancien Testament, l’autel des sacrifices est associé à la présence du Seigneur. C’est par cet autel que les Israélites avaient accès à Dieu (Ps 43.4) et lui apportaient leurs sacrifices. À chacun de ses quatre coins se trouvait une corne (Ex 27.1-8). Le sacrificateur mettait du sang sur ces quatre cornes pendant les sacrifices quotidiens (voir Lv 4.7) et au jour des expiations (Lv 16.18). L’autel représentait la croix de Christ. 2. LA CUVE DES ABLUTIONS
Elle se trouvait entre l’autel et l’entrée du sanctuaire (Ex 30.17-21). Les sacrificateurs y lavaient leurs mains et leurs pieds avant d’officier à l’autel, ou avant d’entrer dans le tabernacle (v. 20). Ceux qui s’approchent de Dieu doivent être purs. Ce qui nous purifie maintenant, c’est le sang de Christ par le baptême (voir Ac 22.16 ; Ep 5.26 ; 1 Co 6.11). 26
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3. LA TABLE DES PAINS DE PROPOSITION
À l’intérieur du lieu saint, au nord, il y avait une table en bois d’acacia recouvert d’or pur (Ex 25.23-30), sur laquelle on plaçait 12 pains de proposition. Ces pains étaient probablement disposés en deux piles de six pains chacune (Lv 24.5-9). Chaque sabbat, les prêtres les enlevaient de la table et les remplaçaient par 12 nouveaux pains. Le Seigneur leur redonnait les pains pour qu’ils les mangent en tant que représentants du peuple. Par ce rituel, Dieu montrait que c’était lui qui fournissait à son peuple le pain quotidien – symbole de Christ en tant que pain de vie (voir Ez 16.19 ; Jn 6.48-51). 4. LE CHANDELIER
Au côté sud du lieu saint se trouvait un chandelier à trois branches de chaque côté (Ex 25.31-40). Il était fait d’une seule pièce d’or pur et garni de calices en forme d’amande, avec pommes et fleurs. Sa forme et l’utilisation d’une terminologie florale suggèrent l’image d’un arbre. Le chandelier semble avoir été un arbre de vie stylisé représentant Dieu en tant que source de vie pour ses créatures, et pointant vers Christ en tant que vraie source de vie. 5. L’AUTEL DES PARFUMS
Cet autel se trouvait directement devant le voile qui séparait le lieu saint du lieu très saint. On y brûlait de l’encens deux fois par jour devant le Seigneur. L’encens représentait les prières du peuple de Dieu (Ps 141.2 ; voir Ap 5.8 ; 8.3,4), mais il permettait également au souverain sacrificateur de s’approcher de Dieu dans le lieu très saint (Lv 16.13). L’encens lie symboliquement Dieu et son peuple et est un symbole approprié des mérites du Christ (voir Ep 5.2 ; 2 Co 2.14-17 ; Ph 4.18). Comme vous pouvez le constater, Jésus était au cœur même du mobilier du sanctuaire. * Une description de l’arche de l’alliance a paru dans le numéro de mars 2012 de Adventist World.
Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.
Santé & bien-être
Les suppléments alimentaires En a-t-on besoin ? J’ai un ami qui a participé à un camp de santé et qui est revenu avec de nombreuses bouteilles de suppléments alimentaires. J’ai 40 ans, et je veux jouir de la meilleure santé possible. Par conséquent, devrais-je prendre des suppléments alimentaires ? Devrais-je aviser ma mère de commencer elle aussi à en prendre ? Elle a 70 ans et se porte généralement bien.
C
ette question tout à fait d’actualité mérite d’être réexaminée de temps en temps. Tout d’abord, il est important de comprendre ce qu’est un supplément alimentaire. Il s’agit d’une substance prise en plus du régime alimentaire – souvent des vitamines, des minéraux, ou des acides aminés – et qui n’est pas considérée comme un aliment en soi. Ces substances se retrouvent habituellement dans la variété d’aliments qui composent un régime nutritif et équilibré, et que l’on consomme en tant que partie d’un régime sain et complet. En 2010, des études sur le bêtacarotène, que le corps transforme en vitamine A, ont montré que pris en tant que supplément alimentaire, le bêtacarotène ne réduit pas l’apparition de cancers (comme on le pensait d’abord). Le bêtacarotène en supplément peut mener à une augmentation du cancer du poumon, surtout chez les fumeurs. Auparavant, on pensait que les suppléments de vitamine E constituaient une protection contre le cancer de la prostate, mais des études plus approfondies ont montré que ce n’est pas le cas. Le risque accru de cancer a été démontré – même après la conclusion de l’étude – chez les hommes qui prenaient des suppléments de vitamine E. En 2019, des études sur les suppléments alimentaires et leur impact sur la santé se poursuivent. Dans une vaste étude de données effectuée par l’Université Tufts1, il apparaît de nouveau que les meilleurs résultats en matière de santé se produisent chez les individus qui ont un apport de nutriments adéquat, tels que la vitamine A, la vitamine K, le magnésium, le zinc, et le cuivre par le biais de leur régime alimentaire (et non sous forme de comprimés supplémentaires). Ces gens ont une meilleure santé, un taux plus bas de mortalité (toutes causes confondues), et un taux plus bas de mortalité Photo : Anastasia Dulgier
due aux maladies de cœur et aux maladies vasculaires (cardiovasculaires). Ceux qui prenaient de la vitamine D en tant que supplément alimentaire mais qui n’avaient aucune preuve de carence de cette vitamine avaient, en fait, un risque plus élevé de toutes les causes de mortalité (c’est-à-dire la mort pour n’importe quelle raison, telle que le cancer, les maladies cardiaques, les infections, etc.)2. Pour plus d’une décennie, les suppléments de vitamine D ont été recommandés pour prévenir le cancer, les maladies cardiaques, et de nombreuses autres conditions, et dans certaines situations à doses extrêmement élevées. Des documents récents3 nous mettent en garde contre ce style de traitement « de cheval » (soit l’utilisation maximale d’une thérapie dans l’espoir d’en tirer quelques bienfaits). Un aspect important de cette conversation, c’est la communication entre les dispensateurs de soins de santé et les patients/clients. Cherchez conseil auprès de votre médecin. Lorsqu’un nutriment est absent de l’alimentation, il doit être complété ou remplacé, comme par exemple la vitamine B12 dans un régime végétarien total, et aussi pour les ovo-lacto végétariens à mesure qu’ils vieillissent. La vitamine D doit être prise en supplément lors de certaines conditions des os telles que l’ostéoporose/ostéopénie, et il y a des indications précises pour les suppléments lorsqu’ils sont nécessaires. Pour répondre à vos questions : s’il n’existe aucun besoin spécifique de suppléments alimentaires, recherchez une nutrition saine par le biais d’un régime alimentaire équilibré. Votre mère, quant à elle, doit consulter son médecin pour être guidée de façon personnalisée. Fan Chen, Mengxi Du, Jeffrey B. Blumberg, et coll., « Association Among Dietary Supplement Use, Nutrient Intake, and Mortality Among U.S. Adults: A Cohort Study », Annals of Internal Medicine 170, n° 9, 2019, p. 604-613, publié sur le site www.annals.org le 9 avril 2019. 2 Ibid. Voir aussi Mahmoud Barbarawi, Babikir Kheiri, Yazan Zayed, et coll., « Vitamin D Supplementation and Cardiovascular Disease Risks in More Than 83,000 Individuals in 21 Randomized Clinical Trials—A Meta-analysis », JAMA Cardiology, doi:10.1001/jamacardio.2019.1870, publié en ligne le 19 juin 2019. 3 Barbarawi et coll. 1
Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale. AdventistWorld.org Septembre 2019
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Le numéro bloqué L « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN
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awrence Tanabose, président de l’Église adventiste aux îles Salomon, profite à fond d’une journée paradisiaque. Soudain, son cellulaire sonne. Le numéro affiché étant listé « Bloqué », il répond quand même, s’attendant à une offre bidon pour un condominium à Bora Bora. Il entend plutôt une voix enrouée lui demander : « Êtes-vous le pasteur Tanabose, l’adventiste ? » « Je suis le pasteur Tana », répond le président. « Gardez la ligne pour “X”, Premier ministre de l’Australie. » Le pasteur Tana reste en ligne, se demandant dans quelle sorte de situation Dieu le met maintenant ! Quelques instants plus tard, une nouvelle voix se fait entendre au bout du cellulaire. « Pasteur Tana, c’est “X”, Premier ministre de l’Australie. Comme vous le savez, nous avons quelques problèmes avec les rebelles aux îles Salomon en ce moment. » Pause. Alors le pasteur Tana répond : « Oui, Monsieur. » « Si je comprends bien, vous connaissez tout le monde aux îles Salomon. Est-ce exact ? » « Non Monsieur, mais je connais la plupart des habitants. » « Connaissez-vous le chef des rebelles ? J’ai entendu dire qu’il pourrait être l’un de vos membres. » « Oui, je le connais. Nous avons de nombreux membres parmi tous les partis du conflit, Monsieur. » « Mes gens me disent qu’ils ont un
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message pour le chef des rebelles, mais ils ont été incapables de le contacter. J’aimerais lui parler personnellement. Pourriez-vous m’organiser ça ? » Le pasteur Tana réfléchit un moment. Il veille toujours à rester en dehors des conflits politiques. Ses membres d’église doivent savoir qu’il n’est que du côté de Dieu. Mais peut-être le temps est-il venu d’apporter son aide. « Volontiers, Monsieur. Qu’aimeriez-vous que je fasse ? » « Merci Pasteur. Rentrez immédiatement chez vous. Un homme dans un hélicoptère vous apportera un cellulaire codé avec les instructions nécessaires pour que le chef des rebelles puisse me téléphoner sur une ligne sûre. Je vous prie de prendre le cellulaire du pilote de l’hélicoptère et de l’apporter au chef des rebelles pour moi. C’est tout. Ça ira comme ça ? » « Oui Monsieur. Je ferai de mon mieux. » *** Le pasteur Tana ferme son cellulaire, fait demi-tour, et se dirige vers sa maison. Il arrive à peu près en même temps qu’un hélicoptère Apache camouflé atterrit dans un champ près de chez lui. Un homme sort de l’hélicoptère et accourt vers le pasteur Tana avec un petit paquet. « Les instructions sont dans le paquet, Pasteur. Ceci sauvera de nombreuses vies ! Merci ! » L’hélicoptère s’envole et le pasteur Tana roule vers les barricades séparant le gouvernement des soldats rebelles. Il connaît bien le chemin, puisqu’il a des membres des deux côtés et qu’il doit souvent traverPhoto : Jyotirmoy Gupta
ser les lignes pour servir les églises. Mais cette fois, c’est différent. Les soldats qui gardent la barricade du gouvernement refusent de le laisser passer. « Pas aujourd’hui, Pasteur. Quelque chose de gros se prépare, et nous avons dû fermer la barricade. Vous ne pouvez pas passer. » Le pasteur Tana prie, réitère sa demande, argumente, prie davantage, demande plus clairement. Peine perdue : les soldats refusent. Le pasteur Tana fait demi-tour, se rend à un petit parc, et prie de nouveau. Beaucoup plus intensément. « Seigneur, il semble que tu aies besoin de mon humble aide aujourd’hui. Mais les soldats ne sont pas d’accord ! Que dois-je faire ? Rester ou y aller ? » La réponse de Dieu est tellement claire que le pasteur Tana a l’impression qu’il y a quelqu’un avec lui dans la voiture ! « Vas-y ! » Le pasteur Tana obtempère, sa petite voiture jaune cahotant sur la route boueuse menant à la barricade. Les soldats et leurs supérieurs refusent de nouveau de le laisser passer. *** Alors le pasteur Tana met sa petite voiture jaune en première vitesse et se dirige directement vers la barricade. Les soldats crient et l’avertissent. Le pasteur Tana passe en seconde vitesse. Les cris s’amplifient. Troisième vitesse. Et la voiture du pasteur Tana défonce la barricade ! À travers la brèche, des soldats font feu sur sa voiture – et sur lui – avec leurs mitrailleuses. Cependant, la voiture traverse la « zone neutre » vers la barricade des rebelles. Aux armes s’ajoute maintenant un lance-roquettes, et les soldats voient la voiture du pasteur Tana exploser en tessons de métal brûlants. Les soldats rebelles élèvent leur barricade rapidement alors que le pasteur Tana, dans sa voiture intacte, arrive de l’autre côté. Quelques instants plus tard, il rencontre le chef des rebelles dans son quartier général. Il lui remet le paquet de la part du Premier ministre de l’Australie. Rien de spécial : juste « Tiens. Le Premier ministre veut que tu utilises
ce cellulaire pour lui téléphoner. Les instructions sont dans le paquet. Ce doit être important. Dieu te bénisse ! » Le pasteur Tana sourit, prie, puis se rend à un marché local, où il achète six gros sacs de vivres – seulement les meilleures ! Il salue les soldats rebelles depuis sa petite voiture jaune. Ils lèvent la barricade et le laissent passer. Du côté du gouvernement, la barricade est toujours brisée, comme il l’a laissée. Le pasteur Tana gare sa voiture près du poste de commandement du gouvernement, prend deux sacs de victuailles, et se rend vers les soldats qui ont essayé de le tuer il y a environ une heure. Les soldats se tiennent, comme s’ils étaient gelés, contre le mur du centre de commandement. Le pasteur retourne deux fois à sa voiture pour donner les quatre autres sacs aux gardes, toujours adossés silencieusement au mur, bouches bées. Finalement, l’un des soldats parle, sa voix tremblant d’émotion. « Nous t’avons tiré dessus. Nous t’avons tué. Nous avons vu ta voiture et toi mourir. Comment se fait-il que tu sois encore ici ? » « Dieu voulait que je traverse aujourd’hui, répond le pasteur. Je suis désolé de vous avoir rendu la vie dure. Je sais que vous croyez que vous avez détruit ma voiture et que vous m’avez tué. Vous avez fait correctement votre travail. Mais Dieu m’a protégé ! Profitez de cette nourriture toute fraîche. » La semaine suivante, après la fin du conflit et le retour de la paix aux îles Salomon, cinq des gardes du gouvernement viennent au pasteur Tana et lui demandent de leur en faire découvrir davantage sur le Dieu qui a remplacé les fusils par des vivres. Les cinq acceptent Jésus, et certains d’entre eux deviennent des dirigeants dans les églises de l’île.
Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux ÉtatsUnis. Il est connu dans le monde entier en tant que « pollinisateur itinérant de la grâce ».
Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; German Lust ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Chun, Pyung Duk ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateforme numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Chun, Pyung Duk ; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Getty Images 2018. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 15, n° 9
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Foi en herbe
Pages amusantes pour les plus jeunes
Sauvé par des anges
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eo Halliwell gouverne le Luzeiro le long du fleuve. Les arbres de la jungle forment une voûte verdoyante. Jack, 15 ans, fils de Leo, observe attentivement la jungle, espérant voir un jaguar, le « léopard de la jungle ». Levant la tête, il aperçoit un ara aux plumes éclatantes rouges, bleues, vertes et jaunes en train de voler, tout en poussant de bruyants gloussements. Au loin, un singe laineux piaille. Le moteur du bateau ralentit, et Jack remarque trois
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hommes bien vêtus les saluant d’un canoë. « Bonjour ! dit l’un des hommes. Pourriez-vous nous tirer en amont ? » Leo, un missionnaire depuis de nombreuses années, sait qu’il est dangereux de faire faire une balade aux « autostoppeurs », mais quelque chose le pousse à arrêter. « Lance-leur une corde, Jack », dit-il à son fils. Jack lance la corde aux hommes, et ceux-ci l’attachent à leur canoë.
Deux des hommes montent à bord tandis que l’autre reste dans leur canoë. Les deux hommes se tiennent à côté de Leo tandis qu’il gouverne le bateau en amont du fleuve. Soudain, l’un des hommes saisit le gouvernail et le tourne. Le bateau s’éloigne immédiatement de la rive et se retrouve au beau milieu du fleuve. Ce brusque changement de direction a presque jeté Jack par-dessus bord ! Leo regarde les eaux qu’ils auraient été censés traverser. À moins de sept mètres de l’endroit Illustration : Xuan Le
WILONA KARIMABADI
Perle biblique : « Soyez courageux et forts, ne tremblez pas de peur devant eux, car le Seigneur votre Dieu marchera avec vous, sans jamais vous abandonner. » (Deutéronome 31.6, BFC)
où ils se dirigeaient, il aperçoit des centaines de rochers pointer juste au-dessus de la surface de l’eau. Si le bateau avait frappé ces rochers, il aurait été éventré. Les missionnaires auraient pu perdre la vie. « Ouf ! s’exclame Leo. Merci ! Vous avez sauvé notre bateau et probablement notre vie ! » L’homme sourit mais ne dit rien tandis qu’il gouverne le bateau à travers les eaux pleines de récifs. « Merci pour la promenade,
Monsieur, répond-il. Nous sommes prêts à descendre du bateau maintenant. » Leo se dit que c’est un endroit bien étrange pour s’arrêter parce qu’il n’y a aucun signe de villages environnants. Néanmoins, il immobilise le bateau. Les deux hommes redescendent dans leur canoë et s’élancent dans le courant. « Jack, regarde où ils vont ! » dit Leo. « Papa, ils ont disparu ! » s’écrie Jack. Leo détache son regard du gouvernail et regarde
le fleuve. Rien en vue. Pas de méandres dans le fleuve, pas d’ondulations sur l’eau. Les trois hommes et leur canoë ont disparu. Leo et Jack ont-ils eu affaire à des anges ? Leo le pense. Quelle autre explication pourrait-il y avoir ? Leo et Jack remercient Dieu pour sa protection puissante ce jour-là.
Cette histoire a d’abord paru dans KidsView, janvier 2013.
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JOURS DE PRIÈRE
CHERCHER L’ESPRIT DE DIEU 8-18 janvier 2020
« Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla ; ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance. » ACTES 4.31, LSG
W W W.T E N D AY S O F P R AY E R . O R G