Adventist World Décembre 2019

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Trouver notre centre de gravité

Jonas : la suite

Fais-le tout de suite. Dépêche-toi !

Décembre 2019 L’Église à laquelle je désire appartenir est…

CHRISTOCENTRIQUE


Jésus, le centre BILL KNOTT

Couverture Pearl Laticia Thambiraj est étudiante en soins infirmiers à l’Institut d’enseignement supérieur adventiste Lowry, à Bangalore, en Inde. À ses yeux, le service envers les autres est plus important qu’elle-même. Elle est impatiente d’utiliser ses compétences d’infirmière dans un centre adventiste de santé pour répandre la bonne nouvelle de Jésus en Inde. Dans ses temps libres, Pearl aime écrire des poèmes et dessiner. Photo : Eike Müller

L’Église à laquelle je désire appartenir est…

CHRISTOCENTRIQUE 10 Trouver notre centre de gravité

13 1888 et les charmes incomparables du Christ 24 Jésus, ma justice La Parole 19 Jonas : la suite 26 La Bible répond Mon Église 16 Perspective mondiale 18 Place aux jeunes 22 Devrions-nous célébrer Noël ? Foi vivante 20 Un parcours vers la foi 27 Santé & bien-être 28 « Je vais vous raconter… »

Nous en avons eu assez des marges, de tourner toujours en rond, de n’atteindre que rarement le centre. Nous sommes las à force de traîner les pieds, à moitié endormis, nos bottes prouvant bien notre agitation. Il est un Être qui nous attire constamment – « Venez à moi, vous qui avez besoin de repos. Au centre de mon amitié, tous sont pieds nus ; tous sont bénis. » Dans sa miséricorde, Dieu a donné à son peuple du reste des joies qui adoucissent leur parcours. Nous avons reçu la bénédiction de connaître la vérité fondamentale selon laquelle nous sommes les « créatures de sa main », l’acte spécial de l’intention divine, et non l’accident du hasard. Dans un monde qui doute d’un dessein, nous affirmons un commencement clair, alors même que nous prêchons la fin de toutes choses. Nous avons la grâce de connaître le sabbat, sans quoi les rouages de ce monde finiraient par s’enrayer. Ici, nous voyons et sentons le rythme pour lequel notre vie a été planifiée et créée. Le sabbat nous garde en nous rappelant chaque septième jour que la vie, c’est la grâce, et que la grâce est tout. Nous sommes renouvelés en vivant les valeurs d’un royaume dans lequel la santé et la sainteté marchent main dans la main, comme des enfants jouant dans le soleil. La nourriture et l’eau, le repos et la confiance – ce sont là des cadeaux qui redonnent vie à nos années. Et nous savons qu’une fois nos soixante-dix ans accomplis, nous attendrons l’appel de celui qui donne la vie, de celui qui montrera de nouveau sa puissance de résurrection. Mais dans toutes ces choses, il y a un centre. Au cœur de chaque croyance adventiste centrale, il y a l’Être que nous ne devons pas rater – que nous n’osons pas rater. Tandis que nous chantons des cantiques sur la création, que nous prêchons un jour du jugement, que nous arrêtons notre travail au coucher du soleil, que nous honorons Dieu avec notre corps – nous devons rester attachés à celui qui était, qui est, et qui sera toujours au centre de la foi du peuple qui reste. C’est Christ qui forme ce peuple, non pas nos choix ou notre vie. C’est une affinité profonde avec son cœur qui donne de la cohérence aux vérités que nous enseignons, aux chants que nous chantons, à la mission et au message qui se répandent actuellement dans le monde en « flots de lumière », comme l’a dit un jour Ellen White. Faisons donc alliance avec celui qui aime garder son alliance avec son peuple, afin que nous fassions connaître Jésus particulièrement à travers ce que nous faisons. Dans chaque sermon, chaque leçon, chaque observation de son saint sabbat, Jésus doit être mis au centre. « Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est la tête du corps de l’Église ; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. » (Col 1.17,18) L’Église à laquelle je désire appartenir met toujours Jésus au centre.

30 Foi en herbe – le coin des enfants Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.

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Couverture spéciale du Concile annuel

Maureen Raj, de la Division nord-américaine, et membre du comité exécutif de la Conférence générale, y va de ses commentaires lors de la présentation et de la discussion du Concile annuel, lesquelles se sont déroulées pendant plusieurs heures sur les mesures proposées provenant du Document sur la conformité voté en 2018. Photo : Emily Mastrapa/Adventist News Network

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Couverture spéciale du Concile annuel

Les dirigeants de l’Église adventiste approuvent un plan de parité de la dîme entre les divisions Adventist World et Adventist News Network

Le 14 octobre 2019, lors de la réunion d’automne du comité exécutif de la Conférence générale – appelée Concile annuel – la réalisation de la parité dans la dîme versée au siège de l’Église mondiale par les divisions de l’Église mondiale a dominé la discussion des délégués. La parité en matière de questions financières décrit un scénario futur selon lequel les 13 territoires adventistes mondiaux (appelés divisions) contribueront au même pourcentage de base de leur dîme à la Conférence générale (GC) – le siège de l’Église mondiale. La GC utilise sa partie allouée de la dîme pour financer les opérations du siège et les allocations, soit les fonds redistribués aux divisions mondiales par la GC.

COMMENT ÇA MARCHE ?

La structure financière de l’Église adventiste implique la dîme (10 pour cent du revenu d’un membre) versée à l’église locale. L’église locale envoie la dîme à la fédération locale – une unité administrative qui supervise une zone géographique définie. Alors que la plupart des fonds de la dîme demeurent à la fédération pour en payer le fonctionnement, les salaires des pasteurs, et d’autres projets missionnaires, une partie est envoyée à d’autres unités administratives, y compris la GC et ses divisions. Historiquement, la Division nord-américaine (NAD) – le berceau de l’Église adventiste – a versé un plus grand pourcentage de sa dîme à la GC. Aussi récemment qu’en 2012,

D’ici 2030, chaque division de l’Église contribuera au même pourcentage de base de la dîme versée à la Conférence générale

la NAD a versé 8 pour cent de son allocation de la dîme à la GC, tandis que les autres divisions y sont allées d’une contribution de 2 pour cent. Un changement officiel dans les Règlements de travail de la Conférence générale, voté par le comité exécutif de la GC en 2011, a fait passer la contribution de la NAD de 8 à 5,85 pour cent. Introduit progressivement, soit sur une durée de plus de huit ans, ce plan reflétait le besoin croissant en Amérique du Nord de financer des activités axées sur la mission. En 2018, le comité exécutif de la NAD a demandé, par un vote officiel, de poursuivre la conversation avec la GC, dans le cadre d’une réduction future plus importante de la part de la dîme remise à la GC, le but étant

Dans l’auditorium principal plein à craquer du siège de l’Église adventiste mondiale, les membres du comité exécutif se sont préparés à dialoguer sur la parité de la dîme, et sur la déclaration proposée relative à la question de l’avortement. Photo : Adventist News Network 4

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Pour accéder à d’autres articles du Concile annuel et pour lire tous les documents et déclarations votés, consultez le site https://bit.ly/2px09l7.

d’atteindre la parité (l’égalité) de la dîme entre ses 13 divisions. La parité signifierait que l’Amérique du Nord ne serait désormais plus perçue comme le « père [de la dénomination], mais plutôt comme un partenaire égal [aux autres divisions] dans les responsabilités et l’œuvre missionnaire », a expliqué Juan Prestol-Puesán, trésorier de la GC. LA PROPOSITION

Suite à près d’un an de conversation et de dialogue avec et entre les divisions de l’Église mondiale, les membres du comité exécutif de la GC ont reçu le 14 octobre la proposition d’un plan qui introduira graduellement une parité complète d’ici 2030. À partir de cette année-là, chaque division de l’Église mondiale versera à la GC une contribution égale de 3 pour cent de sa dîme allouée. Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale : « Nous avons eu des réunions très intenses et profitables avec les officiers de nos divisions, y compris ceux de l’Amérique du Nord. Nous avons eu d’importantes conversations. » Selon la proposition, l’actuel règlement 235-19G des Règlements de travail, intitulé « Soutien de l’œuvre à l’échelle mondiale » (« Partage des ressources financières »), serait amendé pour inclure un tableau, ainsi que des détails et des explications supplémentaires soulignant le parcours vers la parité. C’est Ted Wilson qui a présenté le règlement amendé. D’entrée de jeu, il a reconnu le travail de la NAD au fil des années dans le développement d’une présence adventiste dans le monde. Les participants ont répondu avec des applaudissements et des « Amen ». Juan Prestol-Puesán a approuvé. « Tous les territoires d’outre-mer ont une dette de reconnaissance envers la Division nord-américaine. »

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INTERVENTIONS DES MEMBRES DU COMITÉ

Lors des commentaires d’introduction supplémentaires, Ted Wilson a clarifié que le dialogue impliquait une diversité de perspectives. Ted Wilson : « Est-ce que tout le monde était d’accord ? Non. Mais la proposition comporte des dispositions permettant une discussion. » Les interventions des membres du comité ont reflété cette diversité. Après avoir remercié le personnel de la trésorerie de la GC pour son travail lié à la requête, Randy Robinson, trésorier de la NAD, a expliqué : « Nous avons le privilège d’aider le champ mondial. Nous avons eu le privilège de le faire et continuerons de nous sentir privilégiés de le faire. Nous sommes reconnaissants pour la mission qui s’est effectuée dans le monde, mais nous sommes aussi conscients de la mission qui doit s’accomplir en Amérique du Nord. Nous désirons transférer ces ressources au champ local. » Des délégués de différentes parties du monde ont aussi exprimé leur reconnaissance envers la NAD pour sa contribution à la mission mondiale. « Au nom de notre partie du monde, je voudrais remercier la Division nord-américaine », a dit Edward Tupa’i, président de l’Union des fédérations de la Nouvelle-Zélande-Pacifique. Il a ensuite rappelé comment le message adventiste est venu en Nouvelle-Zélande par le missionnaire américain Stephen Haskell. « Nous en serons éternellement reconnaissants. » D’autres délégués ont exprimé leurs préoccupations quant à l’orientation de la proposition. Kathryn Proffitt, membre laïque de la NAD, a suggéré que cette décision aurait un impact direct sur l’évangélisation mondiale. « Je comprends l’idée de la parité, mais malheureusement, ce sera au détriment de l’égalité des chances, a-t-elle dit. Les moins fortunés devront payer

davantage et recevoir moins. » D’autres délégués à l’extérieur de la NAD se sont dits d’accord avec la proposition. « Je soutiens cette proposition à plus de 100 pour cent », a dit Kenaope Kenaope, membre du comité exécutif de la Division Afrique australe/Océan Indien. « Un enfant qui ne grandit pas devrait être une source d’inquiétude pour ses parents. Si la NAD dit qu’elle ne peut plus faire figure de père, c’est justifié. Sincèrement, pourquoi devrait-on avoir un enfant dans sa maison qui ne volera jamais de ses propres ailes ? Mettons l’accent sur la capacité du Dieu de l’Église mondiale de nous soutenir. » DÉCISION

Suite à deux heures de présentation et de débat, les membres du comité exécutif ont voté en faveur de la motion de mettre en œuvre les changements proposés aux Règlements de travail. C’est Thomas Lemon, vice-président général de la GC, qui a présidé la discussion. Il a remercié les participants pour leur dialogue constructif. Thomas Lemon : « Tout en nous préoccupant de l’avancement de la mission, nous pouvons louer le Seigneur de ce qui a été fait dans la mission parce que nous formons ici un groupe qui représente une grande partie de la culture et des groupes composant notre monde. » Suite au vote, Dan Jackson, président de la NAD, a remercié les délégués représentant près de 200 pays. « Je veux remercier nos frères et sœurs du monde entier pour leur soutien envers la Division nord-américaine. Merci beaucoup. Que Dieu vous bénisse. »

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Couverture spéciale du Concile annuel

En dépit de l’incertitude, les finances de l’Église adventiste sont en bonne voie Adventist World et Adventist News Network

Juan Prestol-Puesán attribue le mérite de cette perspective fort positive à Dieu et à la générosité des membres

Juan Prestol-Puesán, trésorier de l’Église adventiste mondiale, présente le rapport financier de la Conférence générale aux participants, lors du Concile annuel de 2019. Photo : Adventist News Network

Lors du Concile annuel de 2019, lequel s’est tenu à Silver Spring, au Maryland (États-Unis), Juan Prestol-Puesán, trésorier de l’Église adventiste, a débuté la présentation de son rapport financier en attribuant « d’abord et avant tout » le mérite à Dieu pour ses bénédictions. « Nous désirons reconnaître le fait que nous dépendons de Dieu pour sa présence continue, ses directives, et sa grâce encourageante », a-t-il dit le 14 octobre 2019, alors qu’il donnait son rapport des finances de l’Église adventiste clôturant au 30 septembre 2019. 6

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Juan Prestol-Puesán a dit que le tableau financier actuel de l’Église montre que l’on se dirige vers un équilibre budgétaire d’ici le 31 décembre 2019. Les résultats pourraient même être meilleurs, a-t-il souligné, à condition que la dîme brute et les offrandes rapportées demeurent stables, qu’il n’y ait pas de fluctuations majeures supplémentaires dans les devises clés, et que la discipline fiscale en matière de dépenses et d’allocations soit maintenue. Les niveaux de liquidité jouent aussi un rôle clé, a-t-il souligné. « Le maintien d’un niveau de

liquidité adéquat est également essentiel à notre succès financier, […] ce qui nous offrira une meilleure occasion de faire face aux défis qui nous attendent », a-t-il dit. BILAN POSITIF DES REVENUS DE PLACEMENT

Juan Prestol-Puesán a rapporté qu’en date du 30 septembre, les actifs nets de la Conférence générale ont augmenté de 1,2 million de dollars US. C’est là le résultat, a-t-il expliqué, des revenus de placements. Malgré la volatilité persistante des marchés boursiers américains – lesquels


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n’ont réalisé aucun gain net en 2019 – l’Église a investi « presque exclusivement » dans des instruments à taux fixes, ceux-ci comportant moins de risque. « Nous sommes exposés à un risque minimum, a expliqué le trésorier. Notre position s’est avérée sage. » DÎMES, TAUX DE CHANGE, ET LIQUIDITÉ

Selon le rapport, le montant total de la dîme brute a augmenté de 89 094 912 dollars US, soit 3,6 pour cent, en 2018. (De cette somme, près de 56 millions de dollars US de l’augmentation de la dîme viennent de la Division nord-américaine, et le reste des 12 autres divisions.) Juan Prestol-Puesán a expliqué qu’en dépit de ce résultat positif, la réalité à la fin de 2019 pourrait être différente. « [Les chiffres actuels] indiquent qu’il se peut que nous ne puissions atteindre le même niveau en dollars US que celui rapporté en décembre 2018, a-t-il dit. C’est, en partie, que la fluctuation continuelle des principales devises affecte la somme finale, qui est calculée en dollars américains. « La valeur du réal brésilien… a affiché une baisse supplémentaire en 2019 », a-t-il dit à titre d’exemple. En même temps, Juan Prestol-Puesán a mentionné que les pourcentages recommandés dans le fonds de roulement (les actifs courants moins les passifs courants) et la liquidité (les actifs pouvant être convertis en argent comptant pour faire face aux engagements) sont similaires à ceux de l’année précédente. BUDGET, ALLOCATIONS, ET FRAIS DE FONCTIONNEMENT

Ray Wahlen, sous-trésorier, a dit que la force constante du dollar américain par rapport à la plupart des devises est le facteur dominant dans le budget de fonctionnement de la Conférence générale. « C’est significatif parce qu’à peu

Couverture spéciale du Concile annuel

près la moitié de notre revenu total vient originalement de l’extérieur des États-Unis », a-t-il dit. Un second facteur, en accord avec les Règlements de travail de la GC, c’est que le pourcentage de la dîme que la Division nord-américaine (NAD) verse à la Conférence générale passera de 6,1 pour cent à 5,85 pour cent. On parle de 2,5 millions, soit 1,5 pour cent, de revenu en moins, a dit Ray Wahlen. Des augmentations plus substantielles de la dîme de la NAD ont aidé à compenser partiellement cette baisse, a-t-il expliqué. Les allocations (les fonds que la Conférence générale répartit entre les divisions de l’Église mondiale) demeureront de nouveau inchangées en termes de devises locales, a-t-il rapporté. « La force constante du dollar américain entraîne des épargnes budgétaires pour les allocations de la Conférence générale », a dit Ray Wahlen, bien qu’il reconnaisse que cela « contribuera à resserrer les budgets de fonctionnement des divisions tandis qu’elles composent avec les pressions inflationnistes sur leurs fonctionnements ». Dû aux pressions inflationnistes et à d’autres raisons encore, on s’attend à ce que les frais de fonctionnement du siège de l’Église mondiale (les fonds nécessaires à son fonctionnement) augmentent de 1,6 million de dollars US. L’allocation au compte des frais de fonctionnement pour 2020 est, cependant, de 540 000 dollars US en dessous du plafond de fonctionnement de 2 pour cent. Selon le Règlements de travail de la GC, le siège de l’Église mondiale est autorisé à dépenser jusqu’à 2 pour cent de la dîme mondiale pour son fonctionnement. Ray Wahlen a souligné qu’il y a des raisons d’espérer. « Malgré la pression financière continuelle sur le budget de la Conférence générale, nous restons confiants, sachant que Dieu pourvoira toujours aux fonds

nécessaires pour la réalisation de ses plans » a-t-il dit. L’AVENIR : 2021 ET AU-DELÀ

Trois scénarios pertinents pour l’année peuvent avoir un impact sur les opérations financières de l’Église, surtout après 2020. Le premier scénario est un amendement au règlement devant être présenté au comité exécutif pour examen. L’amendement demande une modification des pourcentages de la dîme représentant la contribution des régions mondiales (appelées divisions) pour le fonctionnement de la Conférence générale, laquelle supervise l’œuvre de l’Église dans le monde entier. Le second scénario est l’offre d’achat pour une importante propriété à Hagerstown, au Maryland, où la Review and Herald Publishing Association était autrefois située. Actuellement, l’acheteur potentiel a encore l’option de changer d’avis, a dit Juan Prestol-Puesán. Enfin, la corporation de la Conférence générale est sur le point de construire un entrepôt sur le côté sud du site de la Conférence générale, domiciliée à Silver Spring, au Maryland. Ce nouvel entrepôt remplacera l’entrepôt actuel situé dans une ville à proximité. Juan Prestol-Puesán a conclu son rapport en disant merci pour « la générosité des membres » et « le grand nombre de bénévoles et d’employés » qui servent dans le domaine financier. Par-dessus tout, il a remercié Dieu et exprimé, une fois de plus, la confiance que son équipe et lui ont en les directives divines. « [Dieu] comprend nos circonstances, notre époque, et nos besoins. Il nous guidera, et pourvoira à nos besoins selon ce qu’il considère être le mieux pour nous », a conclu Juan Prestol-Puesán.

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Couverture spéciale du Concile annuel

Le comité exécutif de l’Église mondiale examine la déclaration sur l’avortement

La déclaration amendée est adoptée par un vote majoritaire

Adventist World et Adventist News Network

Lors du Concile annuel de 2019, les membres du corps décisionnaire le plus élevé de l’Église adventiste ont délibéré pendant deux jours au sujet d’un document proposé intitulé « Déclaration sur la vision biblique de la vie avant la naissance et ses implications pour l’avortement ». Le document issu en septembre est le fruit d’une longue période d’étude et de discussion entre des théologiens adventistes, des experts médicaux, des administrateurs d’établissements de santé, des éthiciens, et des administrateurs de l’Église. De nombreux comités et unités administratifs ont joué un rôle important dans l’élaboration de l’ébauche. En septembre, le comité administratif de la Conférence générale (ADCOM) a chargé un groupe de travail composé de 26 individus, dont sept femmes, de « préparer le texte d’une déclaration unifiée qui se basera clairement sur les principes bibliques soulignant le caractère sacré de la vie et reconnaissant les cas/anomalies exceptionnellement difficiles auxquels les femmes font face », conformément au cadre de références voté. UN DOCUMENT SPÉCIFIQUE

Les dirigeants de l’Église ont insisté sur le fait que le document examiné

et finalement adopté par vote cette semaine est une déclaration, et non un ensemble de règles pour les individus ou les organisations de l’Église. Telle que définie par la pratique de l’Église, une déclaration votée souligne la position officielle de l’Église adventiste sur un sujet spécifique, tandis qu’une recommandation offre, elle, des instructions pour l’application pratique d’un sujet spécifique. Aucune déclaration au sujet du caractère sacré de la vie avant la naissance n’avait été développée avant le document de cette semaine. La dernière fois où l’Église adventiste a publié des recommandations sur l’avortement remonte à 1992. Selon Ted N. C. Wilson, président de l’Église mondiale, les recommandations de 1992 contenaient cependant « une approche de loin plus limitée en termes de vision globale de l’approche biblique de ce précieux sujet ». Ted Wilson a ensuite clarifié le rôle d’une déclaration votée dans la vie des 21 millions de membres d’église. « Il s’agit d’une déclaration. Cette déclaration ne fait pas partie du Manuel d’Église. Elle n’est pas destinée à être une déclaration par laquelle les comités et les membres d’église jugent d’autres personnes. » S’adressant directement aux dirigeants

Une membre du comité exécutif écoute attentivement lors de la présentation de la « Déclaration sur la vision biblique de la vie avant la naissance et ses implications pour l’avortement ». Photo : Adventist News Network 8

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de l’Église, il a ajouté : « Je vous prie d’instruire et d’encourager nos membres d’église à ne pas faire ça. Il s’agit d’une déclaration biblique pour informer non seulement le monde, mais nous-mêmes de ce que la Bible nous dit sur la vie. » REMARQUES PRÉLIMINAIRES

« Comme vous le savez, [le sujet du caractère sacré de la vie avant la naissance] est une question fort délicate. Mais en même temps, nous avons eu le privilège de l’étudier », a dit Artur Stele, vice-président de l’Église adventiste. C’est lui qui a présidé au comité de rédaction et supervisé le processus d’élaboration de l’ébauche de la déclaration. Artur Stele a souligné un tel processus – une séquence qui a commencé avec le comité de l’éthique de l’Institut de recherche biblique (BRI), et qui s’est étendue au comité de bioéthique de la GC, au groupe de travail de 26 membres, aux représentants de différents systèmes adventistes de soins de santé, et à plusieurs comités administratifs de la GC. Au terme de ce processus, on s’est retrouvé avec un total de 27 versions de l’ébauche, a observé Artur Stele. Peter Landless, médecin et directeur du Ministère de la santé pour l’Église mondiale, a répondu à la crainte selon laquelle la déclaration serait « une arme nucléaire contre les systèmes adventistes de soins de santé ». « La réponse est “non” », a-t-il clarifié. Au cours de sa présentation, Peter Landless a aussi présenté un tableau montrant le nombre total des avortements pratiqués dans des établissements de santé adventistes au cours de l’année dernière. Les statistiques révèlent que le nombre est très petit, presque tous les avortements étant reliés à des ano-


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malies fœtales extrêmement graves, rendant la vie impossible à l’extérieur du sein maternel. Tout en reconnaissant qu’en matière d’avortement, « nous n’avons pas une histoire mirobolante dans nos institutions de santé », Peter Landless a rapporté une diminution spectaculaire des avortements depuis que les recommandations de 1992 ont été votées. « Il faudrait déclarer clairement : “L’objectif est de se rapprocher le plus possible du zéro avortement pour autant que la sécurité [de la mère] ne soit pas mise en cause”. » Artur Stele a demandé à Elias Brasil de Souza, directeur de BRI, la raison pour laquelle la déclaration sur l’avortement n’est pas incluse dans le Manuel de l’Église. Elias Brasil de Souza : « Cette déclaration n’a pas été préparée pour être incorporée dans le Manuel de l’Église, ni même dans les croyances fondamentales. Elle sert plutôt de guide à l’Église pour dire à ses membres, pour dire au monde, quelle est notre position sur cet important sujet. » Elias de Souza a aussi souligné de quelle façon les membres sont encouragés à adopter la déclaration. « Ce document ne devrait pas servir à repousser les gens, ni à les punir, a-t-il dit. C’est un document à caractère rédempteur. Alors que vous le lisez attentivement, vous verrez qu’il est miséricordieux et reconnaît les situations difficiles dans lesquelles se retrouvent parfois certaines personnes. Ce document nous appelle à la compassion. » Artur Stele a clarifié que davantage de protocoles et processus pratiques seraient développés – un processus qui sera initialement mené par les dirigeants du Ministère de la santé de l’Église mondiale, mais qui comprendra ensuite l’élaboration de recommandations pour les pasteurs et les congrégations. Peter Landless : « Nous travaillerons assidûment et minutieusement avec des experts en bioéthique

Couverture spéciale du Concile annuel

et des établissements hospitaliers. Nous devons, au moins d’ici la nouvelle année, commencer à élaborer des processus et des protocoles significatifs qui seront utiles à ceux qui travaillent dans la gestion de la santé. » INTERVENTIONS DES MEMBRES DU COMITÉ

Les interventions des membres du comité ont reflété la diversité des perspectives sur le sujet. Doug Batchelor, orateur et directeur d’Amazing Facts, un ministère de soutien indépendant situé en Amérique du Nord, a été le premier à parler en faveur de la déclaration. « Je loue Dieu de ce que l’Église aborde ce sujet ; j’aurais voulu que cela se fasse plus tôt. La Bible enseigne que la vie humaine est un miracle, un don de la création de Dieu, et que ce don commence dès la conception. » Il a conclu en ces termes : « Le fait d’avoir une déclaration biblique claire sur l’avortement ne veut pas dire que nous allons attaquer ceux qui sont en désaccord. » Richard Hart, président de l’Université de Loma Linda, un système médical dirigé par l’Université de Loma Linda, une institution de l’Église adventiste, a dit : « J’apprécie le document pour la valeur qu’il accorde au caractère sacré de la vie. » Médecin, Richard Hart a précisé que Loma Linda ne propose pas d’interruption volontaire de grossesse, et a poursuivi en décrivant plusieurs conditions médicales graves où l’interruption de grossesse peut être nécessaire. Il a souligné l’importance d’une formulation qui « permettrait au médecin et à la mère de prendre les décisions les plus sages » en ces circonstances difficiles. D’autres délégués ont exprimé leur préoccupation par rapport au fait que la déclaration passe le viol et l’inceste sous silence, lesquels étaient pourtant mentionnés dans les recommandations de 1992. Jiří Moskala, doyen du Séminaire

adventiste de théologie à l’Université Andrews, a loué le document pour son respect de la vie et ses principes bibliques, tout en y allant aussi de suggestions pour l’améliorer. « Cette déclaration est étrangement silencieuse sur la question la plus douloureuse de l’avortement, c’est-à-dire le viol. J’espère que nous n’enverrons pas de faux signal à nos églises en omettant dans ce document le problème de la violence et du viol. Je pense que le viol devrait être inclus. » « J’aime beaucoup le fait que ce document se centre à fond sur la Bible », a dit Kathryn Proffitt, une déléguée de l’Amérique du Nord qui a parlé en faveur du document. « Jérémie 1.5 a été mentionné – avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère », a-t-elle rappelé, faisant référence au texte de la déclaration. « Dieu possède et forme intentionnellement chaque enfant. » LE VOTE

Au terme des discussions de lundi, Thomas Lemon, vice-président et président de la discussion, a remercié les délégués pour leur ouverture et leur sincérité. Les délégués ont décidé par consensus de poursuivre la discussion mercredi matin, pour que le comité de rédaction ait le temps d’incorporer certains des commentaires et d’appliquer les changements rédactionnels dans la déclaration. Juste avant mercredi midi, Artur Stele a lu les changements apportés au document sur la base des commentaires et des suggestions des délégués. La « Déclaration sur la vision biblique de la vie avant la naissance et ses implications pour l’avortement » a été approuvée par une vaste majorité des délégués, un petit nombre seulement ayant voté contre en raison de préoccupations concernant une formulation spécifique.

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L’Église à laquelle je désire appartenir est…

CHRISTOCENTRIQUE

Trouver notre centre de gravité AUDREY ANDERSSON

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tendant la main, elle touche M. Balance et éclate de rire. M. Balance porte bien son nom ! C’est un jouet bombé qui, grâce à un poids le maintenant au sol, se balance en avant et en arrière dès qu’on le touche, peu importe la force, puis retrouve sa position initiale. Parfois, la vie semble être comme M. Balance. Nous sommes déséquilibrés, tirés dans différentes directions. Lorsque c’est le cas, il est important de savoir quel est notre centre de gravité − ce point fixe où toute chose est en équilibre parfait. Pour les chrétiens, leur centre de gravité, c’est Christ. Avec Christ pour centre, notre vie est en équilibre. Si la théorie est simple, en revanche, sa mise en pratique est plus problématique. UNE COMMUNION FRATERNELLE, PAS DES RÈGLES

Parfois, nous réduisons notre expérience chrétienne à une liste de règles et de règlements auxquels nous devons obéir. L’obéissance, certes, est importante. Adam a découvert avec douleur cette vérité. Cependant, nous ne sommes pas sauvés par l’obéissance, mais par la mort de Jésus sur la croix. Notre sauveur n’est pas mort pour lui-même, mais pour nous. C’est pourquoi nous lui obéissons avec amour. Il est essentiel d’en connaître la différence. Vivre la vie christocentrique a fondamentalement trait à notre communion avec notre créateur et sauveur – à cette communion ayant l’amour pour centre de gravité. Cet amour est si étonnant, si enveloppant qu’il transforme le fondement même de notre être. Le moi n’est désormais plus notre force motrice ; l’amour de Dieu et notre communion avec lui deviennent notre centre de gravité. Oui, il y a des règles, mais elles existent pour nous montrer comment vivre notre communion avec Dieu et avec nos semblables. MENER UNE VIE JUSTE

À un niveau personnel, l’amour du Christ doit imprégner chaque aspect de notre être : nos pensées les plus intimes, nos attitudes, nos croyances, et l’impact de leur expression extérieure sur notre relation avec les autres. En bref, nous devons mener une vie juste. Le Christ devient le modèle et la norme de tout ce que nous faisons. Mais cette option n’est 10

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pas facile ! Elle exige l’application de vertus démodées* : humilité, pureté, honnêteté, objectivité, courage, pardon, et ténacité. L’amour de Christ agit en nous et fait de nous les meilleures personnes possible. Cette transformation, loin d’être instantanée, est l’œuvre de toute une vie. Chaque jour, toutes sortes de choses nous tiraillent et tentent de nous éloigner de Christ, notre centre de gravité. Une myriade d’irritations mineures – par exemple, être coincé dans un embouteillage, ou des événements qui chambardent la vie tels que la perte d’un être cher ou une maladie grave − ont le potentiel de nous faire oublier que l’amour et la bonté de Dieu sont le centre immuable et inébranlable de l’univers. L’expérience nous enseigne que tant que nous regardons à Christ,

nos chutes, nos échecs lamentables, quel qu’en soit le nombre, ne comptent pas. Son amour continuera de nous attirer dans une relation restauratrice avec lui − à condition que nous priions et étudiions la Bible pour mieux comprendre ce à quoi ressemble une vie juste quand elle est revêtue d’humanité. DES COMMUNAUTÉS QUI RESSEMBLENT À CHRIST

Mahatma Gandhi a dit un jour : « J’aime votre Christ. Mais je n’aime pas vos chrétiens. Ils sont si différents de votre Christ. » Pour tester la vérité de cette déclaration, rien ne bat nos églises locales. Bien que nous professions notre amour pour Christ, notre comportement est souvent moins qu’aimant envers ceux qui sont assis à côté de nous sur le banc de l’église.

#Le sanctuaire Les transactions du salut

Christ est vraiment le centre des Écritures, de la doctrine, des structures de l’Église, et même de la mission. Nous avons demandé à quatre adventistes de l’Argentine, du Kenya, de la NouvelleZélande, et du Zimbabwe de chercher Christ dans quatre croyances adventistes clé (le salut, le sanctuaire, l’état des morts, et le millénium). Vous serez bénis par leurs réflexions. – La rédaction

Image : Marcelo Moreira

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orsque je vois une banque, je pense souvent au sanctuaire. En tant qu’institution financière, la banque est une partie intégrale de l’infrastructure de l’économie moderne. Elle est le centre nerveux des transactions économiques. Au cœur de toutes ces transactions, il y a le principe comptable de la double entrée. Le crédit d’un compte est rendu possible en débitant un autre compte de la même somme. Le même principe est au cœur des services du sanctuaire. Cette institution est le centre des transactions éternelles du salut de Dieu. Imaginez Adam et Ève en Éden. Ils étaient coupables, accablés de honte et de peur. Par leur acte de désobéissance à leur créateur, ils contractèrent une dette qu’eux et leur postérité ne pourraient jamais payer. La miséricorde s’interposa, leur promettant que Quelqu’un viendrait et paierait la dette qui n’était pas la sienne (Gn 3.15). On peut comparer cette promesse à un chèque

Nous avons tous, un jour ou l’autre, déployé notre humanité dans toute sa laideur. Pourtant, les qualités ou vertus nécessaires dans notre vie personnelle sont également nécessaires dans nos églises ! Que se passerait-il si nous écoutions attentivement ce que les autres disent ? Si nous leur accordions notre attention indivisée et réfléchissions avant d’agir ? Que se passerait-il si nous manifestions une humilité authentique et faisions passer les autres en premier ? Si nous avions le courage de confronter nos défauts et ceux des autres à la manière du Christ ? Il y a environ 25 ans, j’ai été impliquée dans un projet de rédaction. Dans les étapes initiales, plus de 80 écrivains se sont réunis pendant trois semaines. Ils venaient de tous les coins du globe avec leurs différents contextes,

postdaté écrit par la divinité au nom de l’humanité. Il devait venir à échéance et être encaissé au Calvaire. Jusque-là, cependant, le chèque fut gardé devant Israël dans les symboles des services du sanctuaire. Les pécheurs venaient au sanctuaire n’importe quel jour avec un solde débiteur. Ils reconnaissaient leur faillite spirituelle et étaient immédiatement crédités du compte de la vie de l’Agneau. Le nom Jésus énonce la mission de celui qui le porte : sauver « son peuple de ses péchés » (Mt 1.21). Jean attira l’attention de la foule sur Jésus en le qualifiant d’« Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jn 1.29). En l’acceptant, nous reconnaissons notre insolvabilité spirituelle. En nous recevant, il nous crédite de sa justice comme il est débité de notre injustice. Notre solde débiteur n’est remboursé que par son solde créditeur. Jésus est la devise éternelle du ciel dans la transaction du salut. Quel est le solde de votre compte ?

Watson Mbiriri vient d’obtenir son doctorat en Ancien Testament de l’Institut international adventiste des études avancées. Il habite et sert à Harare, au Zimbabwe.

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attentes, et capacités. La tâche peu enviable et herculéenne consistant à organiser le projet a été confiée à feu Patricia Habada. Évidemment, le potentiel d’échec était énorme. Pat ne semblait jamais frustrée ou dérangée. Ça a été presque un soulagement quand à environ mi-chemin du projet, elle s’est arrêtée au groupe avec lequel je travaillais, et a exprimé sa frustration à l’un des autres dirigeants. Le lendemain, à notre grande surprise, elle a réuni le groupe et le dirigeant qu’elle avait critiqué. Elle a expliqué comment et pourquoi elle avait éprouvé du ressentiment. Confessant sa conduite moins que chrétienne envers l’autre dirigeant, Pat s’est excusée. Ce faisant, elle a illustré ce que c’est de vivre de manière christocentrique dans la communauté locale, et nous a enseigné une leçon qu’aucun de nous n’a oubliée. Elle a montré et démontré le respect chrétien pour tous. UNE PERSPECTIVE MONDIALE

La façon dont nous entretenons des relations avec les gens tous les

#Le salut Merveille des merveilles

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aman a tricoté un joli cardigan pour Rhoda, ma petite sœur. Il est unique, hors pair, et l’expression d’un riche travail manuel artistique. En regardant ce cardigan, on sent instantanément une atmosphère douillette et chaleureuse, tout enveloppée de beauté. Ce cardigan est tout simplement adorable ! Le cardigan de Rhoda ne se porte pas tous les jours. Il est réservé aux occasions spéciales et au sabbat. Un jour, nous avons égaré ce cardigan. Nous l’avons cherché longtemps, mais sans succès. Si quelqu’un l’a en sa possession, Maman est prête à le racheter, peu importe le prix. Nous sommes 12

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jours et dans nos églises locales est très éloignée de l’Église mondiale… ou l’est-elle ? Au cours des neuf dernières années, j’ai eu le privilège de servir l’Église adventiste à la Division transeuropéenne. J’ai eu l’instruction nécessaire et l’occasion de participer à des processus de prise de décision mondiale. Il est facile de rater la réalité étonnante que l’Église adventiste est une Église mondiale et un mouvement à l’échelle mondiale. Chaque langue, culture, système politique, avec des systèmes économiques largement différents, relève de la responsabilité des dirigeants de l’Église. Des différences peuvent se développer, des sentiments peuvent être blessés, un manque de respect peut se manifester. C’est inévitable ; même Pierre et Paul ont eu, à un moment donné, maille à partir en matière de comportement. Les dirigeants de notre Église sont humains. Mais selon mon expérience, ce sont des hommes et des femmes intègres. Dans l’ensemble, ils placent la volonté et le dessein de Dieu au-dessus de leurs sentiments personnels. Ils

travaillent et prient pour l’unité. Ils se respectent mutuellement et donnent la priorité à la volonté de Dieu. Dans un monde confus et mauvais, l’énormité des défis mondiaux pour l’avancement de l’Évangile ne peut être surmontée que par les prières quotidiennes soutenues des membres pour les dirigeants de leur Église. Pour quiconque veut mener une vie semblable à celle du Christ, Jésus nous a donné un ordre de marche clair : « Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13.34,35)

tristes. Maman aussi. Le plus beau vêtement qu’elle a tricoté a disparu ! Ainsi en fut-il lorsque Satan arracha l’humanité – pièce maîtresse de la création – aux bons soins de Dieu. Sachant qu’Adam et Ève seraient vulnérables en s’éloignant de la présence divine, que les conséquences de cet égarement seraient désastreuses et atteindraient leur point culminant dans la mort éternelle, le Maître Concepteur avait fait un plan pour les sauver. Tandis que l’ennemi se réjouissait de sa réussite et célébrait sa possession nouvellement acquise, Dieu pleura sur son chef-d’œuvre perdu, car « le salaire du péché, c’est la mort » (Rm 6.23). Le Maître Concepteur résolut de sauver l’humanité de la mort éternelle par le plan du salut – merveille des merveilles. La loi à l’égard des conséquences du péché demeurant toujours la même, ce

plan dut être exécuté. « Sans effusion de sang il n’y a pas de pardon » (He 9.22). Les pécheurs transféraient leurs péchés sur un agneau innocent qu’ils sacrifiaient. Ils étaient pardonnés et justifiés par le sang de l’agneau. Chaque pécheur apportait son propre agneau pour le pardon de ses fautes. Dieu a aussi apporté son Agneau, comme s’il avait péché lui aussi ! Il a pris nos péchés sur lui pour que nous ne subissions pas la mort éternelle. « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » (Jn 1.29) Dieu a ainsi racheté son chef-d’œuvre. Jésus, l’Agneau de Dieu. Quel amour ! Quel prix !

* Pour une lecture stimulante et utile sur les vertus, voir Virtuous Minds: Intellectual Character Development, de Philip E. Dow (Downers Grove, Ill., InterVarsity, 2013). L’article pertinent intitulé « Virtuous Thinking », de Frank M Hasel (Adventist Review, 5 janvier 2018), traite de l’importance des vertus.

Audrey Andersson, originaire d’Irlande, est secrétaire exécutive de la Division transeuropéenne. Elle habite à St. Albans, au Royaume-Uni.

Martha Mambo est chargée de cours à l’Université de l’Afrique de l’Est, à Baraton, au Kenya.


1888 et les charmes incomparables du Christ DENIS KAISER

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a session de la Conférence générale qui s’est tenue à Minneapolis en 1888 constitue un paradigme pour de nombreuses autres luttes dans l’histoire de l’Église adventiste. Nous pouvons percevoir l’affrontement entre Ellet J. Waggoner, jeune rédacteur en chef de Signs of the Times, et George I. Butler, président de la Conférence générale, sur la nature de la loi dans Galates 3.24,25, comme un livre de jeu de personnalités humaines, un guide d’étude pour résoudre les conflits, et une introduction aux différentes vues du salut. La dynamique de ce conflit se répète sans cesse aujourd’hui. UNE NOUVELLE THÉOLOGIE ?

Certains considèrent la session de la Conférence générale de 1888 comme un point tournant où les adventistes sont devenus vraiment chrétiens. Puisqu’il n’existe pas de procès-verbal de la session, certains ont étudié les écrits de Waggoner et de son associé A. T. Jones pour déterrer le vrai message de 1888. Quand Ellen White se fit demander après la session ce qu’elle pensait de la nouvelle lumière présentée par ces jeunes pasteurs, elle répondit : « Eh bien, c’est ce que je vous ai présenté pendant les 45 dernières années – les charmes incomparables du Christ. C’est ce que j’ai essayé de présenter à votre esprit1. » De son point de vue, ce message ne constituait pas une nouvelle théologie. Lors de la session de la Conférence générale de 1883, elle avait prêché 14 sermons qui étaient non seulement une présentation claire de l’Évangile, mais aussi une attaque passionnée contre le légalisme adventiste, ainsi que les doutes, les craintes, et le manque d’assurance qui en sont les conséquences naturelles2. Que certains aient perçu le message de Waggoner et de Jones comme une nouvelle théologie, et qu’Ellen White ait abordé le légalisme adventiste cinq ans plus tôt expose néanmoins la triste réalité que pas tous les pasteurs et les membres de l’Église prêchaient et partageaient ces « charmes incomparables du Christ ». DES PERCEPTIONS DIFFÉRENTES DE LA LOI

Dès 1846, les adventistes proclamèrent le message des trois anges comme décrivant ceux qui gardent les commandements de Dieu et ont la foi de Jésus (Ap 14.12). Une compréhension de base sur la perpétuité de la loi n’empêcha pas, toutefois, les premiers adventistes d’avoir des opinions différentes sur ce rôle. Ainsi, alors que Joseph Bates considérait l’obéissance comme une condition pour recevoir l’Évangile3, James White, lui, insistait sur le fait que la repentance, le pardon, et l’obéissance sont rendus possible par la réception de l’Évangile4. Au cours des années 1850, les interprétations de la nature de la loi dans Galates 3 jetèrent les bases des discussions des années 1880. Plusieurs écrivains adventistes avaient souligné que Galates 3 présente la loi morale (les dix commandements) Image : Minneapolis, Minnesota, États-Unis, 1885 Bibliothèque du Congrès, Division géographie et carte

comme un miroir révélant que nous sommes des pécheurs ayant besoin d’un sauveur5. Cette position se rapprochait de celle de nombreux protestants qui maintenaient que Galates 3 parlait de l’abolition des commandements. En 1857, la réponse catégorique de Stephen Pierce disant qu’il fallait que ce soit la loi cérémonielle qui ait été abolie, et pas les dix commandements, semblait servir de meilleur argument contre la vision protestante prévalente du texte6. Son argument devint la position standard parmi les adventistes pendant les trois prochaines décennies. Au fil des années, les pasteurs adventistes devinrent des experts en débat avec les autres pasteurs protestants au sujet des croyances adventistes uniques. Les spectateurs se convertissaient souvent à l’adventisme parce que les pasteurs adventistes, à l’évidence, connaissaient bien leur Bible et remportaient souvent ces débats compétitifs. Naturellement, de tels débats se focalisaient sur les particularités adventistes plutôt que sur les points chrétiens communs. En outre, les convertis adventistes pensaient vraisemblablement qu’ils obtenaient le salut en observant le bon jour et en faisant les bonnes choses. LA LOI ET L’ÉVANGILE DANS LES ANNÉES 1880

Depuis au moins 1884, Waggoner et Jones enseignèrent dans la revue Signs of the Times et à l’Institut d’enseignement supérieur Healdsburg les AdventistWorld.org Décembre 2019

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Nous sommes souvent incapables de penser en dehors des paramètres qu’un individu a établis dès le début d’une discussion. anciennes interprétations adventistes, à savoir que la loi dans Galates 3, laquelle nous conduit à Christ, était la loi morale plutôt que la loi cérémonielle. Cependant, les années 1880 ne furent pas un moment propice pour présenter cette interprétation aux adventistes. D’autres protestants initièrent des campagnes politiques pour promulguer et faire appliquer la législation du dimanche à tous les paliers – local, état fédéral, et national. De nombreux individus considéraient

que ces efforts promouvaient la moralité américaine. Lorsque James Gibbon, cardinal de l’Église catholique romaine, joignit son influence et son soutien pour une loi du dimanche nationale, les adventistes crurent alors que les prophéties d’Apocalypse 13 et les persécutions de « la marque de la bête » étaient sur le point de se concrétiser7. Puisque l’interprétation de Waggoner de la loi dans Galates semblait terriblement proche de la vision protestante largement répandue sur ce passage, on peut comprendre pourquoi Butler et les autres estimaient que la « nouvelle » interprétation de Waggoner était un coup bas à un moment des plus malheureux. Considérant la position de Pierce sur Galates 3, une doctrine emblématique, Butler sentit qu’il devait s’attaquer à ce sujet. Premièrement, il essaya de solliciter le soutien d’Ellen White en lui demandant une lettre sur cette question qu’elle avait envoyée au père de Waggoner 30 ans plus tôt. Elle répondit qu’elle n’avait pas retrouvé la lettre, et ajouta que même si elle l’avait

#Le millénium Un tête-à-tête avec Jésus

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oici quelques expressions et concepts auxquels beaucoup d’entre nous pensons lorsque nous considérons la doctrine du millénium : « Satan est enchaîné », « la seconde résurrection », « Gog et Magog », « le jugement », « l’étang de feu », et la liste peut s’allonger. En fait, nous pourrions même donner une étude biblique sur le millénium sans mentionner Christ une seule fois ! Par conséquent, où trouvons-nous Christ dans la doctrine du millénium ? L’un des principaux aspects du millénium fréquemment oubliés est que le peuple de Dieu vivra et régnera avec Christ « pendant mille ans » (Ap 20.4). Le millénium décrit en fait le règne de Christ dans le ciel, et la préparation pour l’établissement de son royaume éternel de gloire sur la terre renouvelée. À la fin du millénium, lorsque la nouvelle Jérusalem descendra du ciel et que Satan sera délivré de ses chaînes, 14

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retrouvée, elle ne la lui aurait pas donnée. Elle dit à Waggoner qu’il devait se retenir d’agiter le sujet en public. Se sentant justifié, Butler publia un livre, The Law in the Book of Galatians (1886), en réponse à la vision de Waggoner8. Il le fit circuler parmi les délégués de la session de la Conférence générale de 1886. Butler sentit qu’il avait eu raison lorsque D. M. Canright, un célèbre pasteur adventiste, devint apparemment une victime de la vision de Waggoner en rejetant la perpétuité de la loi deux mois après la session de 1886. Au grand chagrin de Butler, Ellen White lui reprocha la publication d’un tel livre, et souligna que puisqu’il avait pris la liberté d’annoncer sa vision, Waggoner devrait avoir, lui aussi, l’occasion d’expliquer la sienne – ce qu’il fit deux ans plus tard dans le livre The Gospel in the Book of Galatians9. Lors de la session de la Conférence générale de 1888, Waggoner et Jones eurent l’occasion de présenter leur vision sur la loi dans Galates. Butler, incapable d’y assister pour cause de maladie, prépara ses alliés à s’opposer

il convaincra les nations ressuscitées que lui, et non Christ, est le prince légitime de ce monde. À ce moment, écrit Ellen White, « [sur] l’ordre de Jésus, les portes de la Cité d’or se ferment et le Fils de Dieu apparaît de nouveau à la vue de ses ennemis. Bien au-dessus de la ville, sur une plate-forme d’or étincelant, est dressé un trône très élevé. Le Fils de Dieu y est assis, entouré des sujets de son royaume. […] Et l’on assiste au couronnement définitif du Fils de Dieu en présence des habitants de la terre et du ciel*. » Peut-être que notre vision du millénium s’est trop focalisée sur la désolation de la terre et le jugement des méchants ; peut-être devrions-nous centrer nos pensées et nos espérances davantage sur le fait de pouvoir passer 1 000 ans au ciel avec Christ, notre sauveur et notre roi. Assurément, rien ne peut battre ça ! * Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 722, 723.

Walter Steger est éditeur de la maison d’édition South American Spanish, à Buenos Aires, en Argentine.


à la présumée hérésie. Ellen White constata que le vrai problème de la réunion ne résidait pas tant dans les différences théologiques que dans l’esprit irréconciliable et hostile du parti de Butler. Cet esprit « n’était pas l’esprit du Christ »10. Satan ne voulait pas que ce message soit entendu parce que « sa puissance serait brisée » « si les gens le recevaient pleinement »11. LA LOI DANS LES DEUX FORMES MÈNE À CHRIST

Nous sommes souvent incapables de penser en dehors des paramètres qu’un individu a établis dès le début d’une discussion. Parfois, ces mêmes paramètres constituent une fausse dichotomie. Cependant, quand un sujet nous passionne, nous pouvons manquer de reconnaître la futilité de la discussion. Pendant des années, des membres et des pasteurs ne virent que deux options opposées. La loi dans Galates 3 était soit la loi cérémonielle, soit la loi morale. Plus d’une décennie plus tard, Ellen White fit une remarque fort

étonnante qui brisa les paramètres de la discussion. Elle nota que « le pédagogue pour nous conduire à Christ » était « la loi cérémonielle et le code moral des dix commandements ». Tandis que les dix commandements nous révèlent notre état de pécheurs ayant besoin d’un sauveur, la loi cérémonielle nous montre comment et par qui Dieu nous débarrasse du problème du péché12. Peu après la session de la Conférence générale de 1888, Ellen White évoqua que les adventistes avaient certainement fait la promotion des « commandements de Dieu » ; par contre, « la foi de Jésus-Christ n’a pas été proclamée […] avec une importance égale ». Tandis qu’on « parlait » de la foi de Jésus, on ne la « comprenait pas ». Cependant, qu’est-ce qui constitue la foi de Jésus ? Voici sa réponse : « Jésus est devenu celui qui se charge de nos transgressions, afin de pouvoir devenir notre sauveur qui pardonne. Il a été traité comme nous méritions de l’être. Il est venu dans notre monde et a pris nos péchés pour que nous puissions revêtir sa justice. La

#La mort Il n’y aura plus de larmes

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a mort se produit tard un soir. Ma chère sœur vient de s’éteindre. C’est inattendu, déchirant, et tellement définitif ! Nous nous précipitons chez elle pour nous réunir avec la famille. J’entre dans la chambre silencieuse. Elle est là, étendue, comme si elle dormait. Je touche son visage encore tiède, ses mains croisées dans un repos paisible. Être aussi proche de la mort semble irréel. Et ça fait mal. Le sentiment s’établit comme un nuage ténébreux, lourd, épais, teinté de tristesse, dérobant toute joie, et éclipsant tout espoir. Son corps repose chez elle alors qu’amis et famille viennent lui rendre un dernier hommage. Pendant cette semaine finale, le deuil qui s’installe autour de son cercueil entouré de fleurs est purificatoire. Ce temps mémorable d’écoute des histoires de sa vie et de sa foi en Dieu transforme notre sentiment de finalité en une attente pleine d’espoir.

foi dans la capacité du Christ de nous sauver est amplement, pleinement, et entièrement, la foi de Jésus13. » Ellen G. White, manuscrit 5, 1889, dans Ellen G. White, Sermons and Talks, Silver Spring, Md., Ellen G. White Estates, 1990, vol. 1, p. 116, 117. 2 Publié de façon intermittente dans Review and Herald, du 4 mars au 22 juillet 1884. 3 Joseph Bates, A Seal of the Living God: A Hundred Forty-four Thousand, of the Servants of God Being Sealed in 1849, New Bedford, Mass., Benjamin Lindsey, 1849, p. 60-66. 4 [James White], dans Present Truth, août 1849, p. 16. 5 J. N. Andrews, dans Review and Herald, 16 septembre 1851, p. 29 ; J. N. Andrews, Thoughts on the Sabbath, and the Perpetuity of the Law of God,Paris, Me., James White, 1851, p. 22, 25. 6 S. Pierce, dans Review and Herald, 8 octobre 1857, p. 180, 181. 7 W. W. Whidden, E. J. Waggoner: From the Physician of Good News to Agent of Division, Hagerstown, Md., Review and Herald Pub. Assn., 2008, p. 92-94. 8 G. I. Butler, The Law in the Book of Galatians: Is it the Moral Law, or Does it Refer to That System of Laws Peculiarly Jewish?, Battle Creek, Mich., Review and Herald Pub. Assn., 1886. 9 E. J. Waggoner, The Gospel in the Book of Galatians: A Review, Oakland, Calif., n.p. 1888. 10 Ellen G. White, lettre 50, 1889, dans Ellen G. White, The Ellen G. White 1888 Materials, Washington, D.C., Ellen G. White Estate, 1987, vol. 1, p. 295. 11 Idem., dans Review and Herald, 3 septembre 1889, p. 546. 12 Idem., manuscrit 87, 1900, dans Ellen G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 274. 13 Idem., manuscript 24, 1888, dans Ellen G. White, Manuscript Releases, Silver Spring, Md., Ellen G. White Estate, 1993, vol. 12, p. 193. 1

Denis Kaiser est professeur adjoint de l’histoire de l’Église au Séminaire adventiste de théologie, à l’Université Andrews.

Jésus a comparé la mort à un sommeil (Jn 11.11 ; Mc 5.39) dans lequel le mort ne sait rien (Ec 9.5). Cette magnifique fille de Dieu s’est endormie. Sa vie de souffrance, d’épreuve, et de défis insurmontables est maintenant redéfinie par la joie, un dessein, le pardon, la célébration, et l’amour, seulement par Jésus son Seigneur. Mais nous avons l’espérance que bien que la conséquence du péché dans notre vie garantisse la mort (Rm 6.23), Dieu promet à ceux qui croient en lui qu’ils auront la vie éternelle en Jésus-Christ (Jn 3.16). Nous nous tenons près de la tombe en chantant son cantique préféré : « J’ai l’assurance de mon salut ». Je me rappelle de l’amour intense de Dieu qui a conduit Jésus sur la croix, dans la tombe, et hors du tombeau. De l’amour qui reste avec nous dans la vie et la mort, et qui rend l’éternité possible. Tandis que la mélodie du cantique s’affaiblit, je dépose doucement un lis blanc sur la motte de terre et murmure : « On se reverra, ma sœur, quand Jésus reviendra. »

Hana Greenfield habite à Auckland, en Nouvelle-Zélande, avec son mari et leurs cinq enfants. Elle en est aux dernières étapes de son diplôme en counseling et aime écrire des blogues sur la vie, les relations, la guérison, et le discipulat. AdventistWorld.org Décembre 2019

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L’ŒUVRE DU CHRIST

Perspective mondiale

Le salut restaurateur de Dieu Notre message des derniers jours Ce qui suit est une adaptation d’un sermon prêché le 12 octobre 2019, lors du Concile annuel, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). Nous avons conservé des éléments du style oratoire. – La rédaction

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es nuages s’accumulaient. Le jour s’assombrissait. Quelque chose de sinistre était sur le point d’arriver. Soudain, un tremblement de terre se produisit avec une violence telle que des tombeaux s’ouvrirent ! Là, suspendu à la croix, se trouvait celui qui donne la vie, celui qui perdait sa vie pour vous et pour moi. Quelques moments plus tôt, l’un des brigands s’était moqué de Jésus : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! » (Lc 23.39) L’autre brigand fit taire le premier. Puis, se tournant vers Jésus, l’homme dit : « Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. » (v. 42) Jésus répondit : « Je te le dis en vérité aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. » C’est ça la justification. Elle est immédiate. Mais la justice du Christ ne se termine pas avec la justification. Elle continue tandis que nous acceptons la puissance sanctifiante du Saint-Esprit, laquelle œuvre dans notre vie pour nous donner le vouloir et le faire selon son bon plaisir, et non le nôtre. Voyez Jésus suspendu à la croix, suspendu entre ciel et terre, humilié, nu, souffrant physiquement et mentalement, mourant pour vous et pour moi. Il « s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix » (Ph 2.8). Jésus rendit l’âme. Il se reposa le sabbat du septième jour, et le matin du premier jour, il sortit du tombeau. Aujourd’hui, il accomplit son ministère en notre faveur dans le lieu très saint du sanctuaire céleste, nous donnant ainsi l’occasion d’avoir la vie éternelle ! 16

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L’auteur de l’épître aux Hébreux a écrit : « Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins. » (He 4.14-16) Le Christ nous offre son salut étonnant, restaurateur. Plus loin dans Hébreux, nous lisons : « Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, […] et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure. Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres. » (He 10.19-24) Nous avons ici une allusion à la sanctification. Lorsque nous acceptons cette puissance extraordinaire, ainsi que la robe de justice du Christ, nous avons la capacité de faire de bonnes œuvres. C’est une magnifique idée de ce qui se produit dans le sanctuaire céleste en cet instant même. Ellen White a écrit : « Le sanctuaire céleste est le centre même de l’œuvre de Dieu en faveur des hommes. Il intéresse tous les habitants de la terre. Il nous expose le plan de la rédemption, nous amène à la fin des temps et nous révèle l’issue triomphante du conflit entre la justice et le péché. Il est donc important que chacun l’étudie à fond et soit en état de rendre raison de l’espérance qui est en lui1. »


Cette étude n’est pas réservée aux pasteurs, aux anciens, ou aux spécialistes de la doctrine du sanctuaire – elle est pour nous tous. L’HABIT DE NOCES

Jésus a raconté une histoire intéressante au sujet d’un mariage. « Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. » (Mt 22.2) Ce roi envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces ; mais ils ne voulurent pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs et leur dit : « Dites aux conviés : […] venez aux noces. » (v. 4) Mais ils ne vinrent pas. Pire encore, ils « se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent » (v. 6). Furieux, le roi envoya son armée pour détruire les meurtriers et brûler leur ville. Il dit à ses serviteurs : « Les noces sont prêtes ; mais les conviés n’en étaient pas dignes. Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez. Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut pleine de convives. » (v. 8-10) Notez bien : les méchants et les bons vinrent. Dans notre œuvre, nous ne devons pas servir que ceux que nous pensons être bons ; nous devons servir tout le monde. De plus, l’Église aura en son sein ceux qui aiment Dieu et ceux qui ne l’aiment pas jusqu’à la toute fin, moment où le blé et l’ivraie seront examinés. Alors, le Seigneur sauvera ceux qui sont vraiment branchés sur lui. Mais d’ici là, nous ne devrions rejeter personne. Dans la parabole, un homme vint sans l’habit de noces. Le roi lui demanda : « Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces ? Cet homme eut la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors » (v. 12,13). Ellen White a donné une magnifique explication de cette parabole : « L’habit de noces […] représente le caractère pur et sans tache des vrais disciples du Christ. […] C’est la justice

du Christ, son caractère irréprochable qui est communiqué par la foi à tous ceux qui le reçoivent comme leur Sauveur personnel. […] Seuls les vêtements qui ont été préparés par le Seigneur nous permettront de nous présenter devant lui. Le Christ enveloppera de sa robe de justice tous ceux qui se repentent et qui croient2. » Cette robe de justice, c’est la justification fournie par la vie parfaite du Christ à la place de notre vie coupable. Alors, nous acceptons immédiatement le Saint-Esprit dans notre vie ; la justice du Christ commence son œuvre en nous, et nous devenons de nouvelles créatures. « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. » (Ep 2.8-10) UN SALUT RESTAURATEUR

Permettez-moi de partager avec vous une illustration puissante de ce que le salut restaurateur peut faire dans la vie d’un meurtrier condamné. Don Johnson, lequel a tué brutalement sa femme en 1984, a été récemment exécuté dans l’État du Tennessee. Lors de son séjour en prison, Don est devenu chrétien, puis adventiste du septième jour, et finalement ancien d’église dans la prison. Pendant de nombreuses années, une famille adventiste et d’autres encore se sont liés d’amitié avec lui. Ils lui ont fait découvrir Jésus et l’ont encouragé à devenir un témoin fidèle en prison. Dieu a changé la vie de Don – de meurtrier qu’il était, il est devenu un humble serviteur de Dieu. Néanmoins, le 16 mai 2019, il est mort d’une injection léthale dans une prison du Tennessee. Le jour de son exécution, Don a demandé que son dernier repas soit donné à un sans-abri. Alors qu’on

l’attachait, il a prié calmement : « Je remets ma vie entre tes mains. Que ta volonté soit faite. Je te prie au nom de Jésus, amen. » Puis, il a chanté tandis que la drogue mortelle pénétrait dans son corps. Son dernier cantique a été : « Nous verrons le Roi ». Don représente ceux dont la vie a été changée par la puissance de l’Évangile, la justice du Christ les couvrant et sa puissance sanctifiante agissant dans leur vie. Quelle illustration du salut restaurateur de Dieu, du message de l’Évangile, et du message du sanctuaire céleste ! Paul a écrit : « Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle. » (Tt 3.4-7) C’est le message que les adventistes doivent vivre et prêcher tandis que nous approchons des derniers jours de l’histoire de la terre. Je vous invite à renouveler votre vision spirituelle et votre concentration sur la mission, à vous détourner des défis périphériques et distrayants, et à vous focaliser sur l’exaltation du Christ, sur sa Parole, sa justice, son service du sanctuaire, sa puissance salvatrice dans la grande controverse, sur le message des trois anges, le message de la santé, la mission des derniers jours envers le monde, le salut restaurateur de Dieu, et le retour imminent de Jésus. 1 2

Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 531. Idem., Les paraboles de Jésus, p. 270, 271.

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour.

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Place aux jeunes

Je vais… J’irai

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’allais déjà quelque part lorsque j’ai dit « J’irai » pour la première fois. C’était il y a huit ans. Des amis appartenant au club missionnaire de la faculté de santé de l’Université adventiste de la Plata avaient un rêve : organiser une rencontre internationale pour les étudiants qui désiraient être missionnaires et présenter leurs projets à d’autres. L’idée consistait à inviter des orateurs des quatre coins du monde pour obtenir une formation spécialisée et être inspiré pour la mission. Comme c’était la première fois, les choses ont commencé modestement, ce qui est habituellement le cas. Mais je faisais partie du projet. Je me suis jointe de tout cœur aux décisions prises par des centaines de gens. En septembre, j’ai eu la chance de participer à la cinquième édition de ce congrès international, lequel réunit des gens à l’esprit missionnaire tous les deux ans dans différentes institutions éducatives en Amérique du Sud. Plus de 3 600 personnes y ont participé à l’Université de l’Union péruvienne, près de Lima, au Pérou. En écoutant les témoignages et les expériences des missionnaires provenant du monde entier, je me suis sentie inspirée. Nombre des participants ont pris la décision d’être des lumières pour le monde, où qu’ils soient, et de répondre à l’appel de Dieu à servir. J’allais déjà quelque part quand j’ai dit « J’irai » pour la cinquième fois. J’avais commencé mon voyage avec des amis dans le nord de l’Argentine. Ayant pour tout bagage nos sacs à dos, nous avons traversé la Bolivie et sommes entrés au Pérou, où se trouvent les îles flottantes du lac Titicaca. Suite à ma participation au congrès, nous avons planifié de visiter les célèbres ruines de Machu Picchu. Le prophète Ésaïe a entendu l’appel de Dieu à aller et a voulu être envoyé (Es 6.8). Je suis certaine, cependant, qu’il était déjà engagé quelque part dans le service de Dieu. Il a été appelé à une nouvelle tâche et a reçu une nouvelle mission, mais il était déjà un missionnaire. Il « allait » déjà. J’ai senti il y a longtemps que Dieu me demande d’être une missionnaire. Cependant, j’ai compris que lorsque je rêve d’être envoyée ailleurs, je dois 18

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d’abord être une missionnaire où que je sois. J’ai lu dans le livre Jésus-Christ que « tout vrai disciple devient un missionnaire, dès son entrée dans le royaume de Dieu »*. Je me suis donc dit que ce voyage dans lequel je me suis lancée avec mes amis devait être également un voyage missionnaire. Ça n’a pas toujours été facile. Parfois, je perdais de vue ce but important et en était distraite. Témoigner n’était pas aussi simple que je l’avais d’abord pensé. Les conversations sur Dieu avec les gens ne venaient pas facilement. En arrivant au congrès, je me suis rendu compte que même si je dis « J’irai », cette déclaration n’est pas toujours évidente à mettre en pratique au présent continu. Pour faire de la conjugaison au futur une réalité, je devais vivre l’appel de Dieu au présent. Après le congrès, les choses se sont améliorées. Mes amis et moi arrivions maintenant à parler davantage de nos croyances avec les gens que nous croisions dans nos voyages. Nous avons rencontré d’anciens adventistes qui n’avaient jamais pensé au travail bénévole. Après en avoir entendu parler pour la première fois, ils ont trouvé l’idée intéressante. Nous avons rencontré des gens qui luttaient et avaient soif d’espérance. Parfois, nous confondons les temps, et les choses se compliquent. Nous pouvons avoir l’intention de faire de nombreuses choses pour Dieu. Nous pouvons chanter des cantiques sur l’espérance et la grâce avec conviction et enthousiasme, mais si nous n’abandonnons pas notre vie à Dieu chaque jour, si notre mission ne commence pas chez nous, nous pouvons rater complètement la cible. Je veux dire chaque jour : « Je vais – donc, j’irai. »

Carolina Ramos étudie la traduction, l’enseignement de l’anglais, et l’éducation musicale à l’Université adventiste de la Plata, en Argentine. Elle se passionne pour la mission et aime travailler avec les enfants et les ados. * Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 177.


Méditation

Jonas : la suite

J

onas. Les trois principales confessions monothéistes connaissent bien ce nom. Le judaïsme, le christianisme, et l’islam racontent l’histoire légèrement humoristique de ce prophète renégat qui essaya de s’enfuir loin du Dieu vivant. Au fil des siècles, des artistes ont illustré son expérience dans le ventre d’un grand poisson. Des livres pour enfants, de coûteuses mosaïques, ou des peintures murales racontent l’histoire d’un homme qui, ayant touché le fond du baril, cria à Dieu des profondeurs de la mer. Et Jonas reçut une seconde chance (Jon 3) − même s’il fallut beaucoup plus qu’un voyage étrange dans les profondeurs de l’océan « à bord » du ventre d’un grand poisson pour que son cœur reçoive finalement la grâce et la compassion inébranlables de Dieu. La Bible rapporte une autre histoire de seconde (ou de troisième) chance. S’appuyant sur la meilleure preuve des manuscrits grecs, la plupart des traductions françaises nous disent que le père de Simon Pierre, l’extraverti – ce disciple de Jésus qui parlait toujours avant de réfléchir – s’appelait … Jonas (Jn 1.42)1 ! Jésus a une relation spéciale avec Pierre. Connaissant son potentiel, il l’invite dans son cercle intime. Chose intrigante, dans Matthieu 16.17, le Seigneur se réfère à Pierre en ces termes : « Simon, fils de Jonas », faisant ainsi un lien entre son disciple et le célèbre prophète de l’Ancien Testament. C’est que Pierre vient tout juste de déclarer que Jésus est le Messie, et le Seigneur l’en félicite : « Ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux ». Et nous voyons, en imagination, un large sourire éclairer le visage de l’apôtre ! Quelques instants plus tard, Jésus décrit ses souffrances, sa mort, et sa résurrection. Contrarié, Pierre le prend à part et le reprend sincèrement mais fermement pour ce qu’il vient de dire (v. 22). Le grec utilise des termes très forts exigeant la soumission. Ça pourrait bien être une phrase comme Cesse de parler comme ça, Jésus ! La réprimande immédiate du Seigneur est l’une des plus sévères qui soient jamais sorties de sa bouche : « Arrière de moi, Satan ! » (v. 23) Ne fais pas le travail du tentateur, Pierre. Se pourrait-il que dans ce contexte, Jésus utilise délibérément « fils de Jonas » comme un jeu de mots basé sur le nom du père de Pierre en guise de rappel et de lien avec le prophète renégat de l’Ancien Testament ? En reniant Jésus trois fois, Pierre se joint à Jonas dans sa fuite de l’appel de Dieu. Il ne veut pas suivre Jésus à la croix, car la croix n’est pas la solution – ou du moins le pense-t-il. Suite au matin de la résurrection de Jésus, l’apôtre reçoit, à l’instar de Jonas, une seconde chance (Jn 21.15-17). Plus tard, Dieu lui dit d’apporter l’Évangile aux Gentils (autre lien avec l’histoire de Jonas), et doit répéter ses instructions trois fois pour se faire bien comprendre (Ac 10.16). Dieu aime les Jonas, Thomas, Pierre et Marthe de ce monde. Il est le spécialiste des secondes chances. Là où nous ne voyons que déception, il discerne notre potentiel. Là où nous ne voyons qu’impasse, il nous offre de nouveaux commencements. Et lorsque nous essayons de nous enfuir loin de lui, il nous rappelle avec patience que sa bonté et sa miséricorde nous « accompagnent » tous les jours de notre vie (Ps 23.6). Il nous est tout simplement impossible d’ébranler Dieu.

Certaines versions bibliques (Bible en français courant, Jérusalem, Nouvelle Bible Segond, Parole de vie, Parole vivante, Tob, entre autres), rendent ce terme par « Jean ». La Bible Louis Segond 1910 dit « fils de Jonas » en se basant sur des manuscrits qui semblent chercher apparemment à harmoniser ce passage avec la lecture de Matthieu 16.17. Voir Barclay M. Newman et Eugene A. Nida, A Translator’s Handbook on the Gospel of John, New York, United Bible Societies, 1980, p. 45. 1

Gerald A. Klingbeil est rédacteur adjoint de Adventist World. Il a davantage besoin de secondes chances qu’il ne le souhaite.

Image : Dusan Smetana

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Youssry, avec Benjamin, son fils, et Joan, sa femme.

Foi en action

Un parcours vers la foi

Certains parcours sont plus difficiles que d’autres

Y

oussry Guirguis voit le jour en Égypte, au sein d’une famille copte orthodoxe. À l’âge de 2 ans, ses parents l’amènent à un monastère pour lui faire tatouer une croix sur son poignet droit − un signe de la foi dans la culture Égyptienne. Sans ce tatouage, un chrétien est fréquemment traité avec mépris et dédain. On pense qu’il est trop faible pour faire une déclaration publique de sa foi. Cependant, un chrétien « étiqueté » publiquement de la sorte n’a pas une vie facile, surtout s’il fréquente une école islamique. Youssry, qui ne peut pas fréquenter une école primaire chrétienne, doit se contenter de l’école publique. À cause de sa foi, le pauvre Youssry est rejeté par son établissement scolaire et par ses pairs. Les autres enfants le traitent différemment et se moquent souvent de lui. Dans les couloirs et les rues, il craint constamment d’être battu ou même tué. Chez lui, Youssry apprend à connaître le Dieu de la Bible, mais à l’école publique, on enseigne aux élèves le Coran et l’islam. À cause de ce double enseignement, Youssry se retrouve dans un état conflictuel et confus au sujet de la vie et de la spiritualité. UN CONTACT ADVENTISTE

Youssry habite dans un village pauvre de la province d’Asyut. À l’âge de 4 ans, il commence à travailler dans l’entreprise de construction familiale (construction de maisons). Ses tâches incluent la préparation du ciment et la maçonnerie générale. Le premier jour de travail, Youssry a l’ennui de chez lui. La maison qu’il aide à construire appartient à une famille adventiste. Par hasard, le père de cette famille entend le jeune Youssry dire qu’il veut rentrer chez lui. Il lui offre des biscuits et quelque chose à boire. Youssry est reconnaissant pour l’amour et la générosité que cet homme lui manifeste. Il sent qu’il est différent des autres. Le petit garçon attend avec impatience de travailler de nouveau à la maison de cet homme. À l’âge de 7 ans, Youssry participe à la construction d’une maison pour une autre famille adventiste, laquelle est amie de la sienne. L’un des fils de cette famille va à l’école publique avec le frère de Youssry. Plus tard, il est transféré à l’Académie de 20

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l’Union du Nil − l’école primaire et secondaire adventiste au Caire. Lorsque Youssry apprend que cette école donne des cours d’anglais, il veut y aller lui aussi, car son rêve est de devenir guide touristique. Mais pour atteindre cet objectif, il doit apprendre l’anglais. Malheureusement, ses parents n’ont pas les moyens de l’inscrire à cette école. Après avoir terminé ses études secondaires à l’école publique, Youssry songe de nouveau à son rêve de devenir guide touristique. Déterminé à maîtriser la langue de Shakespeare, il décide de s’inscrire à l’Académie de l’Union du Nil pour y compléter deux années d’études secondaires en anglais. Il peut en payer les frais d’inscriptions sans surcharger financièrement sa famille, car pendant toutes ces années où il a travaillé dans le domaine de la construction, il a fait des épargnes. UN VENT D’OPPOSITION

Quelques mois après s’être installé au dortoir de l’académie, Youssry se heurte à l’opposition. Un pasteur d’une église que sa famille a parfois fréquentée apprend son déménagement à l’académie et convainc sa famille que son séjour à cette école l’influencera de façon négative. À regret, il quitte l’école Photos : courtoisie de l’auteur


et rentre chez lui. Un an plus tard, Youssry est accepté à un établissement d’enseignement spécialisé en hôtellerie et en tourisme au Caire. Il s’inscrit de nouveau à l’Académie de l’Union du Nil et y suit des cours d’anglais tout en étudiant à l’institut d’enseignement spécialisé. Mike Munsey, directeur de l’académie, invite souvent Youssry à assister au service de culte et à prier avec lui. Il l’invite aussi chez lui pour étudier la Bible et en discuter. Tout doucement, le Saint-Esprit convainc Youssry de l’existence d’un Dieu d’amour.

Liban. En 2003, il commence à étudier à l’Université Solusi – une université adventiste située à Bulawayo, au Zimbabwe. Étudiant autonome, Youssry occupe toutes sortes d’emplois pour payer ses frais de scolarité. C’est difficile, mais grâce à Dieu, il ne manque jamais de travail. Alors qu’il fréquente cette université, Youssry rencontre Joan, sa future épouse. Les deux étudient la Bible avec un pasteur pendant deux ans, puis se marient. Youssry complète son baccalauréat en théologie en 2006. En 2007, leur petit Benjamin voit le jour.

UNE VIE TRANSFORMÉE

DÉTERMINÉ À SERVIR

Dans son enfance, Youssry a été exposé au régime végétarien en raison des rituels de jeûne dans l’Église copte. Pendant son séjour à l’Académie de l’Union du Nil, il remarque que les repas servis sont végétariens, et découvre quelques raisons bibliques d’un régime alimentaire sain. Bientôt, il tombe sur le livre Le ministère de la guérison d’Ellen G. White. Il le lit quatre fois. Youssry commence à croire au message adventiste. Il demande à Mike de lui donner des études bibliques supplémentaires, et neuf mois plus tard, se fait baptiser. Après une autre année d’étude, Youssry quitte l’institut en hôtellerie et tourisme parce que certains examens entrent en conflit avec le sabbat. Il va ensuite voir le président du champ adventiste en Égypte et lui dit qu’il veut étudier en théologie. C’est la première fois qu’un Égyptien manifeste un tel intérêt. Le président du champ implique d’abord Youssry dans la représentation évangélique. Plus tard, ce dernier travaille pendant trois ans en tant que pasteur adjoint dans le champ Égypte-Soudan. En 2000, Youssry s’inscrit au programme de théologie de l’Université du Moyen-Orient − une université adventiste située à Beyrouth, au

Après l’obtention de son diplôme, Youssry accepte un appel en tant que pasteur adjoint de l’église de l’Université Solusi, et en tant que chargé de cours d’hébreu biblique au département de théologie. Il poursuit également ses études en vue d’une maîtrise en religion qu’il complète en 2008. Au Département de théologie, il devient chargé de cours à plein temps, enseignant une panoplie de cours d’Ancien Testament. Au Zimbabwe, le pays passe par une grave famine et subit une inflation exorbitante. Même s’il n’est pas facile d’y travailler, Youssry continue tout de même à servir fidèlement dans ce pays jusqu’en 2014, année où il déménage avec les siens aux Philippines pour poursuivre un doctorat en études bibliques à l’Institut international adventiste des études avancées. Pour payer ses frais de scolarité et soutenir sa famille, Youssry se trouve plusieurs boulots. Au cours de ses deux dernières années à cet établissement d’enseignement, il est récipiendaire de la bourse Chan Shun de la Conférence générale. Cette bourse lui permet de régler ses frais de scolarité. En janvier 2018, Youssry défend sa thèse avec succès. Ce même mois, il accepte un appel à travailler comme professeur au Département

Youssry enseigne l’hébreu intermédiaire à l’Université internationale AsiePacifique, à Muak Lek, en Thaïlande.

des études religieuses de l’Université internationale Asie-Pacifique, domiciliée à Muak Lek, dans la province de Saraburi, en Thaïlande. VIVRE FIDÈLEMENT POUR JÉSUS

Youssry encourage les étudiants, peu importe leur situation financière respective, à faire confiance à Dieu, à étudier la Bible, à prier diligemment, et à travailler fort pour obtenir une éducation chrétienne. « C’est ce que j’appelle le christianisme pratique, dit-il. Les actions qui ressemblent à celles du Christ, et que l’on ne peut accomplir que par la puissance et la grâce de Dieu, sont la clé pour faire découvrir Dieu à un monde qui périt. »

Michael Chesanek, lequel habite actuellement dans l’État de Washington, aux États-Unis, a servi en tant qu’instructeur d’anglais comme langue seconde (ALS) au Liban, et en tant que réviseur pour les publications adventistes. Il aime aussi construire des églises et des écoles avec l’équipe de Maranatha.

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À la découverte de l’Esprit de prophétie

Devrionsnous célébrer Noël ? La réponse pourrait vous surprendre

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uels conseils Ellen White a-t-elle donnés sur la fête de Noël ? Aujourd’hui, certains peuvent s’attendre à ce qu’en raison de son don de prophétie, elle ait mis un trait sur la fête de Noël. Cette fête, martèlent-ils, tire son origine du paganisme qui s’est infiltré dans l’Église catholique romaine, ce qui a engendré la date du 25 décembre et bien d’autres coutumes. On ne trouve dans la Bible aucun ordre de célébrer la naissance de Jésus, aucun exemple d’une telle célébration. Par ailleurs, fort peu de choses reflètent ou honorent le Maître dans les façons de célébrer Noël. Bien que parfaitement consciente de ces préoccupations, Ellen White n’a pas mis la fête de Noël de côté. Tout en reconnaissant que « la Bible n’indique pas non plus la date exacte »1 de la naissance de Jésus, et qu’il « n’y a aucun repos sacré prescrit le 25 décembre »2, elle ne nous a pas recommandé d’ignorer ce jour. Elle a plutôt dit que l’on peut « profiter de cette occasion pour faire réellement du bien »3, et a exhorté les parents à diriger « les pensées de leurs enfants vers Dieu à qui ils devraient apporter leurs offrandes pour sa cause et pour le salut des âmes »4. Ella a écrit : « C’est bientôt Noël ! Puissiez-vous tous avoir la sagesse d’en faire un moment précieux. Que les membres les plus anciens de l’église s’unissent, d’un seul cœur et d’une seule âme, avec leurs enfants dans cette récréation innocente, en cherchant des façons et des moyens de manifester un respect authentique envers Jésus en lui apportant des dons et des offrandes. Puissent tous se souvenir des prérogatives de Dieu. Sa cause ne peut aller de l’avant sans votre aide. Que les cadeaux que vous vous accordez habituellement les uns les autres soient placés dans le trésor du Seigneur5. » ET LES CADEAUX ?

Est-ce à dire que nous ne devrions pas nous offrir mutuellement des cadeaux ? Pas forcément. « Frères et sœurs, alors que vous discutez des cadeaux que vous pensez vous offrir les uns Image : Alisha Williams


aux autres, je vous demande de vous souvenir de votre Ami céleste, de peur que vous ne finissiez par négliger ce qui lui revient. N’éprouvera-t-il pas de la joie si nous lui montrons que nous ne l’avons pas oublié6 ? » Selon elle, les deux sortes de dons − l’une qui reconnaît la famille et les amis, et l’autre qui honore notre sauveur – sont utiles. « Il est bon d’échanger des marques d’affection, à condition de ne pas oublier Dieu, notre meilleur ami7. » Les cadeaux que nous échangeons devraient être utiles et pratiques. « Nous devrions choisir des cadeaux susceptibles de procurer un bien réel au bénéficiaire. Je recommanderais, par exemple, des livres qui favorisent la compréhension de la Parole de Dieu ou contribuent à nous faire aimer davantage ses enseignements8. » D’autres sortes de cadeaux, soigneusement choisis, peuvent aussi être profitables à ceux qui les reçoivent. La vision d’Ellen White concernant la coutume d’offrir cadeaux lors des jours de fête rompt clairement avec la culture. Elle fait passer Jésus en premier. Si cela exige de réduire les cadeaux que nous offrons pour pouvoir donner là où Dieu veut que nous fassions un don, nous serons plus forts – et plus heureux – de l’avoir fait. « Venez, frères et sœurs, venez avec vos enfants, même avec vos bébés dans vos bras, et apportez vos offrandes à Dieu selon vos possibilités. Que votre cœur chante pour lui et que vos lèvres le louent9 ! » UNE LEÇON PRÉCIEUSE

Les enfants ne seront-ils pas déçus si nous faisons de tels changements ? Ellen White, en mère sage et expérimentée, a pensé à ça. « On peut trouver à acheter bien des choses de goût, mais beaucoup moins coûteuses que les cadeaux inutiles que l’on offre si souvent aux enfants et aux proches

parents ; ils peuvent tout aussi bien exprimer notre affection et apporter de la joie dans la maison. « Vous pouvez enseigner une leçon à vos enfants en leur expliquant pourquoi vous leur offrez des cadeaux plus modestes ; dites-leur que vous avez l’intime conviction d’avoir jusqu’à maintenant cherché plus à leur être agréable qu’à honorer Dieu. Dites-leur qu’en offrant des cadeaux à ceux qui n’en ont pas besoin, vous aviez surtout pensé à votre propre plaisir, à leur satisfaction, et que vous avez voulu sacrifier aux coutumes et aux traditions du monde, plutôt que de viser à l’avancement de la cause de Dieu. « À l’instar des hommes sages d’autrefois, vous pouvez réserver à Dieu vos plus beaux présents et lui montrer ainsi combien vous appréciez le don ineffable qu’il a offert pour un monde pécheur. Dirigez les pensées de vos enfants vers un but nouveau, désintéressé, en les incitant à présenter leurs offrandes à Dieu en reconnaissance du don de son Fils unique10. » L’ARBRE DE NOËL

Et l’arbre de Noël ? Loin de l’interdire, Ellen White a même exhorté les croyants à en placer un dans l’église et à l’orner de « décorations spéciales ». À une période où nombre de nos congrégations se privaient pour pouvoir acheter leur propre bâtiment, elle a écrit : « Nous serions agréables à Dieu si, à Noël, chaque église dressait un arbre aux branches duquel nous accrocherions des offrandes, grandes et petites, en faveur de nos lieux de culte*. […] [Q]ue ses rameaux soient chargés des fruits étincelants de votre générosité et présentés à Dieu comme votre offrande de Noël ! Et que vos dons puissent être sanctifiés par la prière11 ! » Ce principe peut s’appliquer pour contribuer également à d’autres

aspects de l’œuvre du Seigneur, tels que le service envers les nécessiteux. « Les fêtes de Noël et du Nouvel An peuvent et devraient être célébrées en faveur des nécessiteux. Dieu est glorifié lorsque nous donnons pour aider ceux qui doivent subvenir aux besoins de familles nombreuses12. » Mais l’arbre de Noël n’est-il pas interdit dans Jérémie 10.1-5 ? Ce texte, sans contredit, dénonce la pratique qui consiste à couper un arbre et à le décorer avec de l’argent et de l’or… Le verset 3 se réfère à celui qui prend sa hache pour couper du bois dans la forêt à titre d’« ouvrier »13 − un mot hébreu qui signifie « artisan, graveur ». Il est question ici de la fabrication d’une idole − laquelle ne peut ni marcher, ni parler, qui doit être portée, et que l’on ne doit surtout pas craindre (v. 5). Ce passage traite donc des faux dieux, pas des arbres de Noël ! Ainsi, comment célébrer Noël comme il se doit ? Ellen White nous invite à nous focaliser sur le Seigneur et à lui réserver nos meilleurs dons. Cette façon de célébrer Noël sera pour nous une réelle bénédiction ! Ellen G. White, Le foyer chrétien, p. 463. Idem., dans Review and Herald, 9 décembre 1884. Ellen G. White, Le foyer chrétien, p. 464. 4 Ibid. 5 Ibid., dans Review and Herald, 9 décembre 1844. 6 Idem., Le foyer chrétien, p. 465. 7 Ibid., p. 464. 8 Ibid. 9 Ibid., p. 466. 10 Ibid., p. 467. 11 Ibid. 12 Ibid. 13 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 1 2 3

William Fagal, maintenant à la retraite, a été directeur adjoint du Ellen G. White Estate jusqu’en 2015, après 31 ans de fidèle service à l’Église. Il continue de travailler à temps partiel pour le White Estate.

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R

omains 3.28 est un texte clé dans la lettre de Paul aux Romains : « Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. » Lorsque Martin Luther traduisit ce texte en allemand, il ajouta le mot « seule » au mot « foi ». Ainsi va sa traduction : « Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi seule, sans les œuvres de la loi. » Bien que le mot « seule » ne se trouve pas dans le texte grec, sa traduction est théologiquement correcte. Pour Luther, la justification– ou justification par la foi – était l’article par lequel l’Église se tient debout ou s’effondre. La justification, sola fide (par la foi seule), était pour lui, et devrait l’être pour nous, l’Évangile. Si l’Église ne prêche pas ce message, elle échoue dans sa mission. En 1889, Ellen White a écrit : « Pas une personne sur cent ne comprend et n’applique la vérité biblique sur [la justification par la foi]1. » LES CHOIX DE DIEU

Le plan du salut inclut trois éléments : la justification, la sanctification, et la glorification. Après la chute d’Adam

et d’Ève, Dieu eut trois possibilités. Premièrement, il aurait pu les laisser mourir. C’est là la justice sans la miséricorde. Deuxièmement, il aurait pu simplement leur pardonner. C’est là la miséricorde sans la justice. Mais parce que Dieu est non seulement juste mais aussi miséricordieux, il a choisi la troisième possibilité, soit combiner la justice et la miséricorde. En condamnant à mort les pécheurs, Dieu est juste. En subissant leur mort en la personne de son Fils Jésus, il est miséricordieux. Sur la croix, Jésus mourut pour l’humanité entière, pour que nous puissions vivre (Jn 3.16). C’est là la bonne nouvelle. Dieu ne vient pas à nous avec des demandes, mais avec un don, le don du pardon, parce que « le pardon et la justification sont une seule et même chose »2. Par la foi, nous acceptons ce don. La foi est la main qui accepte ce don. Elle est le moyen que Dieu a choisi pour nous imputer sa justice, c’est-à-dire pour mettre sur notre compte la justice du Christ. La justice du Christ est la vie parfaite, sans péché du Christ, et sa mort. Par conséquent, lorsque je dis que la

Ce que nous croyons

L’expérience du salut

Jésus, ma justice

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Image : Geetanjal Khanna


justice du Christ nous est imputée, je veux dire que : ■■ sa vie est considérée comme étant la nôtre ; ■■ ses bonnes œuvres sont considérées comme étant les nôtres ; ■■ sa mort est comptée comme étant la nôtre. Sa vie et sa mort nous sont attribuées et reconnues comme étant les nôtres. Y a-t-il quelque chose que nous devions faire ? Oui. Nous devons l’accepter. Si nous ne pouvons ajouter quoi ce soit à la justice du Christ, en revanche, nous devons l’accepter. Et comment indiquons-nous notre disposition à l’accepter ? Par la confession et la repentance (1 Jn 1.9). Si nous nous repentons sincèrement, nous recevrons le don de Dieu. La merveilleuse nouvelle, c’est que même notre repentance est l’œuvre de Dieu en nous (Rm 2.4). JÉSUS ET LA LOI

Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2.4). Par conséquent, « [c]elui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Co 5.21). Quelle est la justice de Dieu ? Ses bonnes actions, ses œuvres parfaites, parce qu’il est parfait (Mt 5.48). De ce fait, seule une obéissance parfaite à la loi est acceptable pour Dieu. Personne ne peut rendre cela au Créateur, si ce n’est Christ. Il a vécu une vie parfaite, sans péché en pensées, en paroles, et en actes ; puis il a pris notre place sur la croix et est mort pour que nous puissions vivre. Cette obéissance parfaite – sa justice, la seule justice que Dieu puisse accepter – nous est donnée si nous croyons. Elle nous est imputée, c’est-à-dire, mise sur notre compte. C’est la justification, ou justification par la foi ; c’est la façon dont nous devenons justes aux yeux de Dieu. L’HUMANITÉ ET LE DON DU SALUT

Est-ce à dire que nous n’avons rien à faire dans le plan du salut ? Non, pas du tout. Nous ne pouvons ajouter quoi que ce soit au don de justice du Christ – nous ne pouvons que l’accepter par la foi. Mais une fois que nous l’avons accepté, une fois que nous sommes pardonnés, une fois que nous sommes enfants de Dieu, nous devons nous cramponner au don de la justice parce que nous pouvons le perdre de nouveau. « Une fois sauvé, toujours sauvé » n’est pas un enseignement biblique. Le Nouveau Testament nous exhorte constamment à retenir ce que nous avons (Ap 3.11 ; voir He 3.14 ; 1 Co 15.1,2), et à demeurer « inébranlables dans la foi » (Col 1.23). C’est là que l’obéissance entre en scène. La justification, c’est l’œuvre du Christ pour nous sur la croix et dans le sanctuaire céleste. C’est une œuvre qui se fait à l’extérieur de nous ; c’est un changement de statut : nous devenons enfants de Dieu. La sanctification, c’est l’œuvre du Christ en nous par le Saint-Esprit. La sanctification nous transforme à la ressemblance de Christ. Elle change nos habitudes, nos désirs, notre caractère. Par la

sanctification, Christ nous recrée et nous qualifie pour le ciel. « La justice qui nous justifie est imputée ; celle qui nous sanctifie nous est communiquée. La première nous donne le droit d’entrée dans le ciel, la seconde nous qualifie pour y demeurer3. » À la question « Comment devenons-nous enfants de Dieu ? », la justification répond : « C’est un don de Dieu. » À la question « Comment demeurons-nous enfants de Dieu ? », la sanctification répond : « En obéissant par Jésus. » Le Seigneur œuvre en nous. C’est là que le bon combat de la foi se livre ; que la bataille entre l’esprit et la chair, l’ancien et le nouveau, prend place, non pour obtenir le salut, mais pour le conserver. La justification et la sanctification sont deux composantes d’importance égale du plan du salut. Celui que Dieu justifie, il le sanctifie aussi. L’un sans l’autre est impossible. En d’autres termes, nous sommes sauvés par la foi seule, mais la foi qui sauve n’est pas seule, parce qu’elle produit les fruits de la justice, ou bonnes œuvres. EXEMPLES PRATIQUES

Dans la parabole dans Luc 18.10-14, le pharisien se reposait sur sa propre justice. Le publicain, lui, reconnut sa culpabilité, et fut justifié par Dieu. Voici un exemple plus moderne : au 18e siècle, John Newton, un marin impie, était un marchand d’esclaves. Il entraîna de nombreux hommes dans le péché. À un certain moment, il passa lui-même par l’esclavage en Afrique. Au plus creux de sa vie, Dieu toucha son cœur, si bien qu’il devint chrétien et ministre de l’Évangile. Il écrivit de nombreux livres et cantiques. On se souvient le plus de lui en raison de son cantique « Grâce étonnante », lequel exprime son expérience personnelle : « Grâce étonnante ! Qu’il est doux le son qui a sauvé un infortuné comme moi ! Avant j’étais perdu, mais maintenant je ne le suis plus ; j’étais aveugle, mais maintenant je vois. » C’est ça l’Évangile – l’amour de Dieu, son don de justice. C’était le message de John Newton au 18e siècle. C’était le message de Paul au 1er siècle. C’est le message que nous devons prêcher aujourd’hui – l’amour de Dieu, la grâce de Dieu, son don de justice qui peut être nôtre par la foi. 1 2 3

Ellen G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 421. Idem., La foi et les œuvres, p. 137. Idem., Messages à la jeunesse, p. 32.

Gerhard Pfandl, originaire d’Autriche, a servi en tant que pasteur, professeur de Bible, secrétaire itinérant, et directeur adjoint de l’Institut de recherche biblique. Il profite d’une retraite active à Burtonsville, au Maryland, aux États-Unis, et est très engagé dans sa congrégation locale.

Pour en découvrir davantage sur Ce que nous croyons, consultez le site https:// www.adventist.org/en/beliefs/. AdventistWorld.org Décembre 2019

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La Bible répond

Nous n’avons rien à craindre Q

Pourquoi la Bible mentionne-t-elle aussi souvent la « crainte de l’Éternel »?

R

La crainte est essentiellement la réaction humaine à une menace réelle ou imaginaire. Si la menace est considérée comme surnaturelle, au-delà du contrôle humain, la crainte se manifeste alors par le désespoir, lequel anticipe la mort. 1. LA CRAINTE NATURELLE DE DIEU

Par rapport à Dieu, la crainte est la réaction humaine naturelle à sa présence et aux actes suite à la chute. Lorsque Dieu descendit sur le mont Sinaï, le peuple fut terrorisé par ce qu’il voyait, entendait, et ressentait – une expérience qu’il considérait comme une menace pour la vie (Ex 20.18-20 ; 19.21). Même la vue de Dieu en songe suffisait à faire trembler le cœur humain (Gn 28.17). En fait, tout ce qui était surnaturel était considéré comme une menace possible à la vie humaine, et ainsi, engendrait la crainte (Jb 4.12-16). Celui qui se rendait compte qu’il était en présence même du Seigneur craignait pour sa vie (Jg 6.2-23). Même les actions divines dans l’histoire terrorisaient les êtres humains (Jr 32.21 ; Dt 26.8). Lorsqu’ils redoutaient la présence de Dieu, ils tremblaient (Ex 20.18 ; Es 19.16), étaient ébranlés et terrorisés (Es 33.14 ; Ac 7.32). C’est de cette manière que la crainte s’exprime, ce qui révèle une compréhension globale de la nature humaine selon laquelle les émotions intérieures s’expriment par des réactions corporelles. Dans de telles circonstances, la réaction humaine courante consistait à fuir loin de Dieu par crainte, tout en étant conscient qu’il était le seul capable de préserver la vie.

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2. DÉCOUVRIR LA CRAINTE DE L’ÉTERNEL

Comme les pécheurs craignent Dieu par nature, la solution ne consiste pas à éliminer la peur, mais plutôt à contrôler les réactions entraînées par la crainte. Le Seigneur a donc décidé d’enseigner à ses enfants comment exprimer leur crainte de lui de manière à établir une relation et une communion avec lui. Ainsi est venue à l’existence une expression positive que l’on trouve partout dans la Bible : « la crainte de l’Éternel », caractéristique des croyants pieux. Cette expression s’enracine dans une compréhension positive du glorieux Seigneur en tant que Dieu aimant, miséricordieux (Ex 34.6,7), disposé à donner la vie et non à l’ôter, et Rédempteur de son peuple (Es 43.1,5). Cette nouvelle compréhension n’étant pas naturelle, il faut l’assimiler (Ps 34.12). On l’assimile en étant loyal envers la loi de l’alliance de Dieu (Dt 14.23 ; voir 4.10 ; 17.19 ; Ps 34.12-15) et en se soumettant au Seigneur dans l’adoration (Dt 6.13,14). La crainte, lorsque confrontée au Seigneur, s’exprime par l’obéissance (Lv 19.14,32 ; Ne 5.9,15) et par la piété envers lui (Ps 119.63), non en tremblant de terreur et en se cachant de lui. La crainte de l’Éternel, c’est se détourner du mal (Pr 3.7 ; 16.6 ; voir Ac 10.35) en raison de la bonté du Seigneur. Craindre Dieu, c’est l’aimer (Dt 6.2-5). Par conséquent, ceux qui craignent Dieu n’anticipent pas la mort, mais sont plutôt motivés par sa tendresse et sa bonté (Ps 147.11). La crainte de Dieu s’exprime non par la terreur et le tremblement, mais par l’espoir et l’attente de la fidélité et de la miséricorde de Dieu. La crainte de la mort cède le pas à « une source de vie » (Pr 14.27) qui conduit à la vie (Pr 19.23). Dieu n’est plus perçu comme l’ennemi qui cherche à détruire la vie, mais comme celui qui la préserve (Ps 33.18,19).

Ángel Manuel Rodríguez a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.


Santé & bien-être

Le cancer du sein Comment en réduire le risque ? Je suis une femme âgée de 35 ans. Il y a dans ma famille d’importants antécédents familiaux de cancer du sein. Je suis en bonne santé et j’ai deux jeunes filles en pleine forme. Que puis-je faire pour réduire mon risque de cancer du sein ?

A

yant pris soin de patients ayant une histoire semblable, et ayant fait face à ce problème dans nos propres familles, nous ressentons votre préoccupation. Aussi, toute information que nous partageons ici ne peut remplacer le conseil de votre médecin, lequel connaît votre cas en détail. Dans les pays développés et les pays en développement, le cancer du sein est le cancer le plus courant chez les femmes. Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2011, 508 000 femmes sont mortes de cette maladie1. L’incidence la plus basse de cancer du sein se trouve parmi les femmes de l’Afrique de l’Est, mais elle est en augmentation. Alors que l’espérance de vie augmente dans le monde en développement, ainsi augmente l’incidence du cancer du sein. Ceci est influencé par une urbanisation croissante, une diminution de l’activité physique, et une augmentation de la consommation d’aliments raffinés, gras, riches en calories, de même que de la consommation d’alcool. En outre, le cancer du sein est souvent diagnostiqué à un stade avancé dans les pays à faibles et à moyens revenus, ce qui rend le traitement plus difficile et donne de moins bons résultats. Au nombre des facteurs de risque bien documentés pour le cancer du sein, il y a : ■■ Les antécédents familiaux de cancer du sein. La présence des mutations génétiques (gènes endommagés ou changés) telles que les BRAC1, BRAC2, et p53 augmente de façon significative le risque de cancer du sein. Ces mutations sont relativement rares. ■■ Une exposition prolongée aux œstrogènes produits par le corps (œstrogènes endogènes) comme cela arrive avec l’apparition précoce des règles (ménarche), la mise au monde d’un enfant à un âge plus avancé, et la ménopause à un âge plus avancé, augmente le risque. ■■ La prise d’hormones (œstrogènes exogènes/progestérone), comme dans

la contraception orale et aussi l’hormonothérapie substitutive après la ménopause, peut augmenter le risque de cancer du sein. À l’échelle mondiale, approximativement un cinquième (20 pour cent) des décès imputables au cancer du sein peut être attribué à la consommation d’alcool, à l’obésité, et au manque d’exercice (activité physique intentionnelle). Ces facteurs de risque sont particulièrement remarqués dans les pays à revenus élevés, le surpoids et l’obésité étant les plus communs. Ces mêmes facteurs de risque se voient dans les pays à faibles et à moyens revenus, le manque d’activité physique étant le plus important dans ces régions. FACTEURS DE PROTECTION

L’allaitement a un effet protecteur. L’activité physique régulière et l’exercice tout au long du cycle de vie sont protecteurs et peuvent modifier le risque génétique2. ■■ Le maintien d’un poids corporel idéal et d’un indice de masse corporel idéal (IMC) a un effet protecteur. Si l’on découvre des masses dans les seins, il est impératif de consulter le médecin. Toute décharge anormale du mamelon en dehors de la lactation (spécialement du sang), ou toute dureté, rougeur, ou sensibilité anormale de la poitrine devraient être rapportées immédiatement et être examinées comme il se doit. L’auto-examen des seins (AES) peut être utile en améliorant la sensibilisation et un diagnostic précoce. L’imagerie par rayon X ou mammographie – seule méthode de dépistage prouvée – contribue à sauver des vies. Elle doit être effectuée par des professionnels de la santé. Un surdiagnostic et un surtraitement peuvent survenir si la mammographie n’est pas utilisée avec soin. Des interventions en matière de mode de vie peuvent faire une différence. Enfin, Dieu a promis d’être avec nous en toutes circonstances. Soyez donc de bon courage ! ■■ ■■

www.who.int/cancer/detection/breastcancer/en/. clincancerres.aacrjournals.org/content/early/2019/05/22/1078-0432. CCR-18-3143. 1 2

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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Fais-le tout de suite. Dépêche-toi ! M « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

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ahlon est directeur du Département de radiographie dans un hôpital à cap Cod, au Massachusetts. Il est tout heureux de ce nouvel emploi, de travailler avec de nouveaux collègues. Il est impatient d’habiter à cap Cod, et enthousiaste de n’être qu’à 32 kilomètres de Feryl, sa petite amie. La vie est belle et s’améliore encore ! Un soir, alors qu’il rentre chez lui, le téléphone retentit sans s’arrêter. Il semble que la personne à l’autre bout du fil refuse carrément de raccrocher. Elle insiste, et le téléphone sonne, sonne, et sonne encore. « Je pense que j’ai finalement répondu parce que j’étais irrité d’entendre ce son strident qui s’imposait dans ma journée jusque-là bien agréable », se souvient Mahlon. « Allo, ici Mahlon. Comment puis-je – » La voix à l’autre bout du fil coupe ses salutations. « Mahlon, veux-tu encore aller en Californie ? » lui dit Audrey, sœur de Feryl. « Audrey, mon emploi est tout récent. Je ne peux vraiment pas aller en Californie, surtout si je dois y aller en coup de vent. » « Fais tes bagages et dis à ton patron que tu dois t’absenter pendant deux semaines. Que tu vas immédiatement en Californie pour régler une affaire de famille. »

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« Non, mais, tu rigoles ! Je ne peux pas faire ça ! » « Oui, tu peux ; et oui, tu dois. Feryl et Maman ont dû sortir de leur maison et se loger chez le directeur de l’académie. Papa dit qu’il va les tuer la prochaine fois qu’il les voit. Et tu connais Papa ! » Mahlon écoute avec étonnement. Il connaît le caractère fort du père de Feryl, mais arrive à peine à croire qu’il irait aussi loin. Tandis qu’il écoute, la peur, froide et dure, lui traverse l’échine. « Je t’en prie, viens tout de suite ! Va à la maison du directeur à l’académie, prends Feryl et Maman avec toi, et amène-les visiter tes parents au Vermont pour quelques jours. Dès que les choses se seront calmées un peu, amène-les à San Diego où habite la sœur du directeur. Il faudra que tu les aides à trouver un endroit pour vivre. » « Mais je viens juste de commencer mon nouveau travail ! Je ne peux pas aller en Californie maintenant. » « Mahlon, pars tout de suite. Ce soir. Immédiatement ! » *** Mahlon cède, dit au revoir, raccroche, et appelle son patron. Une heure plus tard, il est en route, franchissant les 32 kilomètres en direction nord, vers la


« Papa dit qu’il va les tuer la prochaine fois qu’il les voit. Et tu connais Papa ! »

maison du directeur de l’Académie du Grand Boston. À son arrivée, la neige a déjà commencé à tomber. Il sait que le voyage au Vermont ne sera pas du gâteau. Tel que prévu, Maman Emily, Feryl et Mahlon se retrouvent en plein cœur d’un blizzard monstrueux. On est en février ; la neige, épaisse et collante, tombe à gros flocons, couvrant rapidement la route et le pare-brise comme un seau de colle blanche. Quant au vent, il souffle avec la force d’un ouragan. « Feryl, prends le volant. Je vais marcher à côté de la voiture et te donner les indications jusqu’à ce que nous soyons sortis de cette affreuse tempête. » Terrorisée, Emily s’installe sur la banquette arrière. Supportant mal le temps froid, elle s’enveloppe de toutes les couvertures disponibles, ferme les yeux, et se fait aussi petite que possible. Il n’y a pas d’autres voitures sur la route. Mahlon marche, et tandis qu’il donne les indications à Feryl, il essaie, d’une main, de déblayer une partie du pare-brise ; de l’autre, il se cramponne au rebord de la fenêtre. « Nous sommes finalement arrivés chez mes parents vers 3 heures du matin, explique Mahlon. Comme la

neige avait gelé les portes de la voiture, nous avons dû faire sortir Feryl et Maman par une fenêtre. » Ils restent au Vermont plusieurs jours, réchauffant lentement Maman en vue du voyage à destination de la Californie. Ils s’assurent que le père de Feryl ne sache pas où elles sont, ni où elles vont. Avec la permission de son patron, Mahlon conduit Feryl et sa mère à travers les 4 800 kilomètres traversant les États-Unis depuis le Vermont jusqu’à San Diego, en Californie. *** « J’ai pensé mille fois à ce voyage, se souvient Mahlon. C’était terrifiant d’être appelé et de se faire dire de faire aussi rapidement quelque chose d’aussi radical ! Mais j’ai toujours été heureux de l’avoir fait. Plus tard, Feryl et moi nous sommes mariés et avons vécu une vie de couple merveilleuse. Je suis tellement heureux qu’elle et sa mère aient pu se relocaliser en toute sécurité à San Diego ! » C’est une bonne histoire, un récit d’une bonne action accomplie dans une situation difficile. Mais lorsque Mahlon a terminé de me raconter cette histoire, il a ajouté un petit extra d’information. « J’ai décidé d’écrire cette histoire, et ce faisant, j’ai senti que je devais appeler Audrey pour être sûr d’écrire exactement ce qu’elle m’avait dit. Je lui ai expliqué ce que je faisais, et lui ai demandé de me répéter exactement ce qu’elle m’avait dit lors de son appel d’urgence ce soir-là. Sa réponse m’a figé sur place. « “Quel coup de fil ? m’a-t-elle demandé. Je ne t’ai pas appelé ce soir-là. Je ne t’ai pas dit de prendre congé de ton travail et de venir au Vermont, puis en Californie avec Maman et Feryl. Mahlon, je ne t’ai jamais appelé ! Je me suis toujours demandé pourquoi tu es venu aussi rapidement jusqu’ici.” »

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; German Lust ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Chun, Pyung Duk ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateforme numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Chun, Pyung Duk ; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Getty Images 2018. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 15, n° 12

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux ÉtatsUnis. Il est connu dans le monde entier en tant que « pollinisateur itinérant de la grâce ».

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Des dons que nous ne pouvons voir Et s’il y avait des dons autour de nous mais que nous ne les remarquions pas ?

L

e mardi soir – surtout à 19 heures – était pour moi le pire soir de la semaine. Vers 18 heures, je sentais l’effroi m’envahir. Vers 18 h 30, alors que nous nous mettions en route, je comptais chaque feu de circulation… avec des nœuds dans l’estomac. Que se passait-il donc le mardi soir ? Eh bien, j’avais ma leçon de piano avec Ludmilla Berkwick ! À cette époque, je n’avais que 9 ans. Sa sombre maison me donnait la chair de poule ! On aurait dit qu’elle n’avait pas été redécorée depuis 100 ans. Alors 30

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que je me dirigeais vers la porte d’entrée, ses chats se mettaient toujours dans mes jambes, si bien que je trébuchais. Mme Berkwick n’était pas beaucoup plus grande que moi. Elle portait toujours des robes et de longs colliers – dont un attaché à ses lunettes. Ses doigts étaient courts, potelés – on aurait dit que ses bagues y étaient collées en permanence. Mme Berkwick commençait la leçon avec bonne humeur : « Eh bien, qu’allons-nous faire aujourd’hui ? » demandait-elle dans son accent polonais. Mais à peine

avais-je commencé à « jouer » mes pièces qu’elle enfouissait sa tête dans ses mains et la secouait. « Oh non, non, non », marmonnait-elle. Chaque leçon de 30 minutes me paraissait des heures et c’était, j’en suis certaine, la même chose pour elle que pour moi. À vrai dire, les choses auraient pu mieux se passer si je m’étais appliquée. Mais comme je détestais jouer du piano, je sautais souvent mon heure de répétition jusqu’au jour précédant ma leçon, où j’essayais (trop tard) d’appliquer ce que Mme Berkwick m’avait Illustration : Xuan Le


WILONA KARIMABADI

Perle biblique « Tout don excellent et tout cadeau parfait descendent du ciel ; ils viennent de Dieu, le créateur des lumières célestes. Et Dieu ne change pas, il ne produit pas d’ombre par des variations de position. » (Jacques 1.17, Bible en français courant)

enseigné une semaine plus tôt. Ça marchait rarement. Maintenant, tu comprends mieux pourquoi ma leçon hebdomadaire me donnait toujours des maux d’estomac… Des années plus tard, bien après la fin de mes tristes leçons de piano, j’ai réfléchi à Mme Berkwick. Et j’ai tapé son nom sur Google. À ma surprise, j’ai découvert des choses sur elle que j’aurais voulu savoir avant. Elle est née en Russie. Enfant prodige du piano, elle est devenue une concertiste célèbre en Pologne dans les années précédant la

Seconde Guerre mondiale. Elle excellait dans l’interprétation de la musique du compositeur polonais Frédéric Chopin. Mais quand on a découvert qu’elle était à demi juive, sa vie a été en danger. Elle a fini par se cacher en Allemagne jusqu’à ce que la guerre soit terminée. Finalement, elle s’est établie aux États-Unis, mais n’a pu redémarrer sa carrière de concertiste qu’elle avait eu en Europe. Elle s’est donc mise à donner des leçons de piano. Si j’avais compris quelle pianiste spéciale et extrêmement douée Mme Berkwick était, peut-être que

je me serais davantage efforcée, peut-être lui aurais-je fait sentir qu’il valait la peine de m’enseigner. Il y a probablement des gens autour de nous que Dieu a mis sur notre chemin pour partager leurs dons incroyables avec nous, sauf que nous ne le savons pas. Et si nous ne le savons pas, cela peut ne pas leur donner la chance de nous aider en chemin ou de travailler plus fort pour apprendre d’eux. Tandis que nous approchons de l’an 2020, prions Dieu de nous aider à discerner les dons des gens spéciaux qu’il a mis dans notre vie. AdventistWorld.org Décembre 2019

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CHERCHER L’ESPRIT DE DIEU 8-18 janvier 2020

“« Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla ; ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance. » ACTES 4.31, LSG

W W W.T E N D AY S O F P R AY E R . O R G


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