AW French - December 2018

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Ennoblir nos semblables

Le travail d’équipe : un rêve qui marche !

Constructrice d’une nation

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Protection et respect Bill Knott

À

ISRAËL

Couverture Tanya Bejenar est la trésorière de l’église adventiste d’expression hébraïque à Tel Aviv, en Israël. Elle est originaire de la Moldavie. Bien que l’hébreu ne soit pas sa langue maternelle, elle le parle couramment et est une monitrice active de l’École du sabbat en hébreu. Photo de couverture : Tor Tjeransen / ADAMS

Sous les projecteurs 10 Ennoblir nos semblables 12 Apprendre du Maître 14 Le travail d’équipe : un rêve qui marche ! La Parole 20 Constructrice d’une nation 26 La Bible répond Mon Église 16 Perspective mondiale 18 Esprit de prophétie 19 Place aux jeunes 22 Foi en action 24 Rétrospective Foi vivante 27 Santé & bien-être 28 « Je vais vous raconter… » 30 Foi en herbe – le coin des enfants

l’aide du pilon de sa grand-mère poli par des années d’usage, elle pile du maïs. Une fine farine s’accumule dans le mortier. Quelques instants plus tard, ses mains habiles lui donnent la forme de petits gâteaux qui nourriront les sept membres de sa famille. Elle mérite votre respect. Pensive, elle lisse les plis de sa toge noire. Dans quelques minutes, elle défendra la cause la plus importante de sa carrière devant la Cour suprême de son pays. Son plaidoyer pourrait, en effet, conférer aux étudiants observateurs du sabbat de son pays le droit de passer leurs examens nationaux un autre jour. Elle mérite vos prières. Jeudi soir. Assise au vieil orgue de l’église déserte, elle en effleure le clavier, histoire de répéter les cantiques que la congrégation chantera lors du service de culte sabbat prochain. « Seigneur, murmure-t-elle, ce soir, donne encore de l’agilité à ces vieux doigts ! » Elle mérite votre reconnaissance. Un léger sourire aux lèvres, elle fixe son livre de mathématiques sur son bureau d’étude. « Jésus, nous sommes prêts ! » murmure-t-elle. Demain, elle passera l’examen qui solidifiera sa réputation bien méritée de meilleure étudiante en maths de l’école. Elle mérite votre admiration. D’un bout à l’autre du monde adventiste, des millions de femmes tiennent ce mouvement du reste uni à la sueur de leur front – avec amour, patience, et compétence. Elles ancrent les familles éprouvées. Elles affermissent les congrégations lorsque des factions menacent de les diviser. Elles partagent la Parole dans des sermons qu’elles prêchent autour d’une table de cuisine, ou par le biais des ondes, utilisant les dons que l’Esprit leur a accordés pour gagner des cœurs à Jésus. Elles donnent vie aux histoires bibliques qu’elles racontent aux bambins pendant l’École du sabbat. Elles sourient tandis que leurs étudiants en médecine dans la vingtaine saisissent finalement la merveilleuse chimie de l’absorption des nutriments dans le corps humain. Elles distribuent du savon et des kits d’hygiène aux familles victimes d’ouragans, d’inondations, et de famines. Elles insufflent l’espoir dans de petits cercles de prière où des cœurs meurtris trouvent la guérison. Il devrait être inutile, parmi les disciples de Jésus, de dire que chacune d’elles – chaque femme et chaque fille créées à l’image de Dieu – mérite le respect, la considération, et la protection dont tout être humain est digne… Mais chaque jour, mille et une histoires nous rappellent, hélas, que l’ancienne et infâme séduction de la puissance dominante transforme ces femmes en victimes – de loin plus fréquemment que les hommes. Femmes et filles subissent, de façon disproportionnée, la perte, la pauvreté, l’impuissance, la violence, et ce – je l’écris avec tristesse – même parmi ceux qui disent garder les commandements de Dieu et avoir le témoignage de Jésus. Il ne devrait pas en être ainsi. Lorsque nous comprendrons réellement la vérité divine, il n’en sera pas ainsi. Tandis que vous lisez les articles spéciaux de cette édition de Adventist World, priez Dieu de vous accorder un cœur ennobli par la grâce, et le courage de Jésus pour protéger tous les vulnérables.

Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matins pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.

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Couverture spéciale du Concile annuel

Andy et Naomi Weaver, ainsi que leurs huit enfants, ont assisté au Concile annuel de 2018, lequel s’est tenu à Battle Creek, au Michigan. Nés au sein d’une communauté amish, ils ont découvert le message adventiste grâce à un voisin adventiste, ainsi qu’à la lecture de La tragédie des siècles et de Jésus-Christ. Baptisés en 2013, ils ont établi la mission West Salem en Ohio, aux États-Unis, pour mieux atteindre leur communauté amish.

Ne manquez pas leur témoignage ! Il n’y a qu’à consulter le lien suivant : https://goo.gl/MoTV4D. S’il vous plaît, regardez le lundi 15 octobre 2018, à 8 heures, puis avancez à 2 h 12 m 58 s.

Photo : Brent Hardinge/ANN

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Couverture spéciale du Concile annuel

Les délégués du Concile annuel votent en faveur du document de conformité

Le comité exécutif de l’Église mondiale approuve les étapes recommandées par la Commission de supervision de l’unité

Adventist World et Adventist News Network

Ted N. C. Wilson a présidé la discussion sur la conformité. L’ont assisté Karen Porter, secrétaire adjointe, et Joanne Stango, secrétaire-archiviste. Photo : Brent Hardinge/ANN

Suite à plus de cinq heures de présentations et de discussion, les délégués à la réunion annuelle de l’ensemble du comité exécutif de l’Église adventiste du septième jour ont approuvé une recommandation de la Commission de supervision de l’unité de l’Église (UOC), laquelle vise à créer un nouveau processus de conformité pour soutenir la nécessité d’adopter les règlements de l’Église et les mesures votées. La mesure, exprimée dans un vote de 185 contre 124, avec deux abstentions, a approuvé un document intitulé Respect des votes de la session de la Conférence générale et du comité exécutif et leur mise en pratique. Cette décision est un prolongement d’un vote du comité exécutif de la Conférence générale pris lors du Concile d’octobre 2017, de renvoyer 4

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le document à la même Commission de supervision de l’unité pour un examen plus approfondi. LE DOCUMENT VOTÉ

Le document souligne un processus pour aborder les questions de non-conformité au sein de l’Église adventiste du septième jour. En résumé, le processus se déclenche dès que l’on rapporte une non-conformité perçue au palier administratif le plus proche de cette non-conformité. Le document souligne la nécessité d’une « procédure chrétienne officielle », incluant la prière, le dialogue, et « un climat de soutien ». En tant que partie du processus, on demandera à l’entité qui ne se conforme pas de fournir une preuve de conformité ou un plan pour « par-

venir à une conformité soutenue ». Si les paliers administratifs les plus proches n’arrivent à aucune résolution, le comité administratif de la Conférence générale (ADCOM) peut référer la question à l’une des cinq commissions consultatives. Ces commissions, appelées « commissions de conformité », ont été approuvées précédemment par l’ADCOM. Après avoir étudié la question, la commission de conformité peut recommander des mesures disciplinaires à l’ADCOM. L’ADCOM peut ensuite référer ces recommandations aux officiers de la Conférence générale, aux officiers de division, et au comité exécutif. Le document souligne ensuite un processus d’appel ainsi que des mesures disciplinaires. Ces mesures disciplinaires ne


Couverture spéciale du Concile annuel

peuvent être votées que par le comité exécutif. Elles peuvent inclure des avertissements officiels et une réprimande publique. En cas de non-conformité persistante, un retrait potentiel de la part de l’effectif du comité exécutif par un vote à la majorité des deux tiers est permis, selon les Règlements de la constitution de la Conférence générale. PÉRIODE DE DISCUSSION

Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste du septième jour, a ouvert et présidé la session de l’après-midi. « Vous êtes à l’origine de ce document. C’est votre document. Pas le mien. Il est entre vos mains », a-t-il rappelé aux participants. Ted Wilson a clarifié qu’à cette réunion du Concile annuel de cette année, il n’y aurait pas de recommandations venant des commissions de conformité. Il a ensuite lancé cet appel : « [Je demande à tous de participer dans un] esprit de douceur et d’adopter une attitude semblable à celle de Christ. Nous voulons un type de cadre très ouvert. Nous voulons avancer dans un esprit ouvert et courtois. Nous sommes ici pour faire la volonté du Seigneur. » Michael Ryan, président de l’UOC, a présenté l’histoire du document. Y sont aussi allés de présentations David Trim, directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche ; Karnik Doukmetzian, conseil principal de l’Église adventiste du septième jour ; et Hensley Moorooven, sous-secrétaire de l’Église adventiste mondiale. Michael Ryan a proposé l’adoption du document, et par la suite, Hensley Moorooven a lu le document à voix haute. Cinq micros ont été mis à la disposition de 71 délégués et invités, lesquels se sont exprimés tour à tour sur le document proposé. « Cet après-midi, nous vivons un moment de l’Église à son meilleur », a dit Mark Finley, évangéliste bien connu et vice-président à la retraite de la Conférence générale : « Il est

sain pour une Église que les dirigeants disent ouvertement, et en toute honnêteté, ce qu’ils pensent. Ce que je vois cet après-midi, c’est une Église aux prises avec un problème. » Mark Finley a parlé en faveur du document, disant que « le document ne mène pas au pouvoir royal, ni ne le favorise. En réalité, il présente des garde-fous contre le pouvoir royal. » Il a proclamé le rôle des règlements dans une Église unie : « Les règlements sont des ententes mutuelles, mais ils gouvernent nos actes en tant que dirigeants de l’Église. Et je prie pour qu’ensemble, nous les soutenions. » Dan Jackson, président de la Division nord-américaine : « L’Église adventiste ne s’effondrera pas. Dieu va diriger son Église vers une conclusion glorieuse. » Toutefois, il a lancé une mise en garde contre l’approbation du document : « Je crois que l’adoption de ce document changera les relations au sein de l’Église. Il va à l’encontre des pionniers et de la pratique d’une saine gestion. Le climat que dégage ce document n’unira pas. Les membres de la Division nord-américaine sentiront qu’ils ont été poussés en périphérie de l’Église. » Tamas Ocsai, président de l’Église adventiste en Hongrie : « La foi sans la liberté n’est qu’une chaîne, qu’une fleur dépourvue de couleur. La liberté de conscience est importante pour les adventistes. Voici donc ce qui me préoccupe beaucoup : voulons-nous vraiment utiliser notre document récent pour nuire à l’unité de notre famille ecclésiastique bien-aimée ? » Esther Abayo, de la Division Afrique centre-est : « Je suis en faveur de ce document. Nous croyons tous que la conformité est nécessaire. À mon avis, une seule crainte existe : certains membres ont peur des conséquences découlant de la non-conformité. » Adan Ramos Lagos, de la Division interaméricaine : « Je crois que la plupart des membres d’églises locales pensent davantage à avancer et à

Le document souligne la nécessité d’une « procédure chrétienne officielle » incluant la prière [et] le dialogue. accomplir la mission de l’Église. Je crois que nous avons suffisamment de règlements de travail, et que nous devrions les respecter. » Mikhail Kaminskiy, président de la Division eurasienne : « Nous aurons davantage de succès dans notre mission, et notre relation sera beaucoup plus profonde parce qu’ici, nous avons appris à nous comprendre les uns les autres malgré nos opinions différentes. » Mario Ceballos, directeur du Ministère de l’aumônerie adventiste pour l’Église mondiale, dernier délégué à prendre la parole, a offert une perspective pastorale : « Le plus grand test de foi, c’est que l’on soit capable de dire, quand on n’obtient pas ce que l’on désire : “Merci Seigneur”. » REMARQUES FINALES

Ted Wilson a fait savoir aux membres du comité exécutif combien il a apprécié le bon esprit qui a prévalu durant l’après-midi. « Je suis extraordinairement impressionné de votre patience. Je désire aussi exprimer combien j’ai apprécié la façon dont vous vous êtes exprimés en tant que corps. Cela en dit long. » « Tandis que nous quittons ces lieux ce soir, partons unis en répandant la lumière sur tous ceux qui doivent savoir que Christ revient bientôt », a conclu Ted Wilson. Pour une lecture intégrale en ligne de ce document voté, consultez la page Web suivante : goo.gl/MsYWTb

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Couverture spéciale du Concile annuel

Le rapport de la trésorerie souligne la responsabilité et la fidélité dans l’utilisation des fonds

Selon Juan Prestol-Puesán, l’Église use d’une extrême prudence dans la gestion de l’argent

Marcos Paseggi, Adventist World

Ray Wahlen, trésorier adjoint de la Conférence générale, présente l’information et les statistiques en tant que partie du rapport financier. Photo : Brent Hardinge/ANN

L’Église adventiste prend très au sérieux l’utilisation de son argent, a déclaré Juan Prestol-Puesán, trésorier de la Conférence générale (GC), lors de sa présentation du rapport financier le 14 octobre 2018. Son rapport, lequel a ouvert les séances administratives du Concile annuel de 2018 à Battle Creek, au Michigan (États-Unis), a donné quelques exemples des façons dont l’Église veille à ce que ses fonds soient gérés de façon prudente. « La dîme est sacrée, a-t-il fait remarquer, et nous ne la traitons pas à la légère. » AUGMENTATION SUBSTANTIELLE DE LA DÎME

Juan Prestol-Puesán a dit que jusqu’ici cette année, l’Église a bénéficié d’une hausse de 9 pour cent de la dîme provenant de la Division nord-américaine (NAD). Elle a aussi connu des hausses considérables de la dîme provenant d’autres pays. Juan Prestol-Puesán : « Nous pensons que c'est là le résultat, du moins en partie, d'une insistance renouvelée de la part des dirigeants de l’Église sur la question de l’économat » a-t-il expliqué. Cette insistance 6

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a aussi contribué à la santé financière globale de l’Église. « Les états financiers affichent de meilleurs résultats qu’il y a un an, a révélé le trésorier. Même si notre revenu est légèrement inférieur en raison de retours d’investissement moins élevés, nos dépenses ont diminué, de sorte que les résultats nets affichent toujours des chiffres positifs. » Voilà qui est remarquable, a commenté Juan Prestol-Puesán, puisque l’appréciation du dollar américain a un impact sur les fonds provenant des pays dont les monnaies diffèrent. Mais « le processus de couverture sur certaines devises a réduit une partie des effets négatifs de la dépréciation du taux de change des principales devises », a-t-il rapporté. Lors de la présentation de son rapport, Juan Prestol-Puesán a consacré une bonne partie de son temps à clarifier l’utilisation d’une « dîme extraordinaire » – cette expression désignant un retour de dîme substantiel effectué dans des circonstances particulières. La GC a reçu le dernier versement de cette dîme vers la fin de 2017. Adventist Review a donné un compte rendu de cette question

dans un reportage spécial. « Nous désirons rassurer l’Église : la raison pour laquelle cette question est essentielle, c'est que nous traitons la dîme avec soin, a-t-il dit. Nous redoublons de prudence afin de traiter [la dîme] de la manière la plus respectueuse et appropriée possible. » OBJECTIFS FINANCIERS

Les objectifs financiers de l’administration actuelle de l’Église demeurent clairs, a poursuivi le trésorier. De leur nombre, mentionnons le fonctionnement selon un budget équilibré, le maintien de niveaux suffisants de liquidité et de fonds de roulement pour honorer les obligations du champ mondial, et l’attribution d’un service de soutien efficace aux régions et aux programmes qui interagissent avec la Conférence générale. Autres objectifs mentionnés par Juan Prestol-Puesán : des attributions ininterrompues pour l’efficacité du fonctionnement (au sein du programme de réaffectation de l’espace du bâtiment de la GC), et le maintien d’un niveau élevé de formation de qualité pour les trésoriers du monde entier. Juan Prestol-Puesán s’est aussi


Couverture spéciale du Concile annuel

Photo : Brent Hardinge/ANN

engagé à continuer de travailler en collaboration avec les autres départements pour atteindre de meilleurs rendements encore. FONCTIONNER EN DESSOUS DU PLAFOND

Ray Wahlen, trésorier adjoint, a ensuite présenté quatre éléments recommandés par le comité de planification stratégique et de budgétisation. De leur nombre, il a souligné que pour la seconde année consécutive, le budget de fonctionnement interne de la Conférence générale est resté sous la barre du 2 pour cent du plafond de fonctionnement. Le plafond de fonctionnement (2 pour cent de la dîme mondiale) constitue la limite des dépenses au siège de la GC, incluant les salaires et les dépenses connexes. Ray Wahlen a aussi rapporté que les réserves budgétaires atteignent maintenant 13,9 millions de dollars US. Ray Wahlen : « C’est là la portion planifiée du total mis de côté en 2016 pour aider l’Église lors de la période où le comité exécutif de la GC avait voté la réduction des pourcentages de la dîme provenant de l’Amérique du Nord [NAD]. » (Toute autre division que celle de l’Amérique du Nord apporte à la Conférence générale une contribution de l’ordre de 2 pour cent de ses dîmes, tandis que l’Amérique du Nord a contribué à hauteur de 6,35 pour cent en 2018 et continuera de réduire cette contribution pour atteindre 5,85 pour cent en 2020, conformément au règlement voté par la GC.) Ray Wahlen a dit que les dirigeants financiers sont reconnaissants de ce que les réserves budgétaires continuent d’augmenter. « Nous louons le Seigneur de ce que nous n’avons pas eu besoin d’utiliser cette réserve en 2017. On prévoit que ce sera aussi le cas en 2018 », a-t-il dit. RAPPORT DE RESPONSABILITÉ

Le rapport financier recommande également l’application continuelle de la responsabilité quant à l’utilisation

de la dîme. « Selon le règlement, toutes les entités de l’Église fonctionnant sur la base de la dîme doivent préparer un rapport structuré de l’utilisation de la dîme, tant pour leur organisation que pour les entités qui s’y rattachent, a expliqué Ray Wahlen. La Conférence générale et les 13 divisions de l’Église mondiale ont déjà complété leur rapport. On s’attend à ce que d’ici 2019, les unions de fédérations, de même que les fédérations et les missions locales, puissent aussi compléter le processus. « Tous les paliers de l’Église doivent commencer à fournir un rapport contenant ces informations de façon annuelle », a-t-il souligné. Une recommandation finale traite de l’utilisation et de l’attribution de l’offrande qui sera recueillie lors de la session de la Conférence générale de 2020. Elle se réfère à un point de l’ordre du jour du Concile annuel, lequel recommande : « D’attribuer [l’offrande spéciale] au programme “Une année en mission”. » On a signalé que le Ministère de la jeunesse de la Conférence générale, avec la contribution de la présidence, du secrétariat, et de la trésorerie, élaborera des directives détaillées se rapportant à l’utilisation des fonds. COMMENTAIRES DES PARTICIPANTS

Tandis que le président ouvrait la période de commentaires, plusieurs membres du comité exécutif se sont approchés des micros placés stratégiquement dans la salle. Ils ont principalement remercié Juan Prestol-Puesán pour les éclaircissements fournis. « Je vous remercie pour les explications que vous nous avez données au sujet de l’utilisation de la dîme », a dit Filiberto Verduzco, trésorier de la Division interaméricaine, résumant ce qui semblait être le sentiment général de nombreux dirigeants de l’Église. Désirant des éclaircissement supplémentaires, Victor Marley, président de l’Union des fédérations norvégiennes,

Juan Prestol-Puesán, trésorier de la Conférence générale, présente le Rapport du trésorier lors du Concile annuel de 2018, à Battle Creek, au Michigan.

a posé une question au sujet d’un engagement que le comité de gestion des investissements de la GC a fait plus tôt cette année pour s’assurer qu’aucun fonds de l’Église ne soit investi dans des compagnies qui fabriquent des armes ou qui leur soient apparentées. « Cette mesure [désinvestir dans ces compagnies] a-t-elle été mise en œuvre ? » a-t-il demandé. Juan Prestol-Puesán a répondu par l’affirmative. « Oui, nous avons complètement retiré nos fonds de tout investissement douteux. Cependant, il n’existe aucun moyen de connaître tous les détails de chaque compagnie dans laquelle nous investissons. Mais cela exige une supervision constante. » DIEU POURVOIRA

Dans sa réflexion sur les défis de la gestion financière des fonds de l’Église, Juan Prestol-Puesán a cité une déclaration d’Ellen G. White, cofondatrice de l’Église : « Notre Père céleste a mille façons de nous venir en aide que nous ne connaissons pas†. » Il a conclu en remerciant les nombreux dirigeants de par le monde de leur soutien – lequel facilite l’œuvre de l’Église, et en partageant sa confiance inébranlable en la direction divine. « Le Seigneur [combattra] pour nous », a-t-il dit. †

Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 415.

* Pour une lecture en ligne de cette nouvelle, consultez le site goo.gl/N8ed4X.

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Couverture spéciale du Concile annuel

Rapport du secrétaire : pleins feux sur la mission

Ce rapport met l’emphase sur le mandat adventiste envers la mission

Desiree Calixte/rédaction d’ANN

années qui ont suivi l’établissement de l’Église adventiste ont marqué une expansion mondiale sans précédent. « C’est ici même, à Battle Creek, que nous avons attrapé la vision dans les premiers jours ! » s’est écrié G. T. Ng. RAPPORT DES MISSIONS

G. T. Ng, secrétaire de la Conférence générale, présente le rapport du secrétaire lors du Concile annuel de 2018, à Battle Creek, au Michigan. Photo : Brent Hardinge/ANN

« Où êtes-vous physiquement ? Et où êtes-vous prophétiquement ? Ce sont là les deux questions auxquelles nous allons tenter de répondre lors de la présentation de ce rapport », a déclaré G. T. Ng, secrétaire exécutif de l’Église adventiste du septième jour mondiale, lors de ses remarques d’ouverture de sa déclaration aux délégués du Concile annuel de 2018. Connu pour ses quiz, G. T. Ng a demandé aux participants de répondre à ses questions au sujet de chaque division. Sa dernière question ? Combien de pays et de territoires les Nations Unies reconnaissent-elles (235), et dans combien de pays l’Église adventiste œuvre-t-elle (213) ? 8

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« Comment avons-nous bien pu devenir une Église mondiale – probablement l’Église la plus internationale au monde ? a demandé G. T. Ng. C’est grâce à la prophétie ! » Mais, a-t-il averti, le travail n’est pas encore achevé. À titre de mandat, il a cité Apocalypse 10.11 : « Il faut que tu prophétises de nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, et de rois. » « Ce sont là nos ordres de marche de l’Église pour répandre l’Évangile dans le monde entier, pour proclamer le message des trois anges », a-t-il ajouté. Pour clore ses remarques d’ouverture, G. T. Ng a ramené les participants à Battle Creek. Les premières 30

Suite à l’introduction de son rapport, G. T. Ng a présenté Gary Krause, directeur de Mission adventiste. Gary Krause a souligné plusieurs entités qui composent la famille missionnaire à la Conférence générale. De leur nombre, mentionnons le Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche (ASTR) ; le service des employés internationaux (ISE) ; le programme de candidats à la mission différée (DMA) ; Adventist Volunteer Service (AVS) ; et l’Institut de Mission mondiale (IWM), lequel fournit aux missionnaires, alors qu’ils entrent dans le champ, des outils et une formation en vue d’une approche interculturelle. Au cours de son rapport, Gary Krause a souligné les nombreuses initiatives de Mission adventiste, y compris son « Programme d’emploi total des faiseurs de tente ». Ce programme permet aux individus de chercher des offres d’emploi dans leur champ en des endroits difficiles, d’entrer en contact avec leurs collectivités, et de partager l’amour de Jésus. Gary Krause a aussi présenté les six centres de Mission globale, un concours vidéo pour jeunes adultes, et le site Web de Mission adventiste qui propose différentes histoires missionnaires, des vidéos, et des sujets d’actualité. RAPPORT SUR L’ENCYCLOPÉDIE DES ADVENTISTES

Gary Krause a ensuite donné la parole à David Trim, directeur d’ASTR,


Couverture spéciale du Concile annuel

lequel a présenté Dragoslava Santrac, nouvelle directrice de rédaction du projet de l’Encyclopédie des adventistes du septième jour (ESDA). Elle a insisté sur l’importance de ce nouveau système d’information en ligne en ces termes : « Dirigeants de l’Église de Dieu, membres d’église, la nouvelle encyclopédie n’est pas un luxe, mais une nécessité. » Dragoslava Santrac a souligné les objectifs de l’ESDA comme suit : Avoir l’ESDA en ligne avec au moins 2 500 articles et les photos qui les accompagnent, des vidéos, et du matériel audio, le tout lancé lors de la session de la GC de 2020. Procéder régulièrement à la mise à jour de l’ESDA en ligne et veiller à son expansion. Publier l’édition imprimée dès que les 8 000 premiers articles seront disponibles en ligne. Pour terminer, Dragoslava Santrac a souligné : « Il existe de nombreuses ressources bibliques, théologiques, et historiques publiées par d’autres confessions. Nos membres d’église peuvent les utiliser et les trouver utiles. Mais qui, sinon nous, produira une encyclopédie adventiste ? Et si ce n’est pas maintenant, alors, quand ? Je vous prie de faire de l’ESDA l’une de vos principales priorités au cours des deux prochaines années. Ensemble, nous pouvons atteindre l’objectif qui consiste à lancer l’ESDA en ligne en 2020. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que l’ESDA proclame la vérité et la fidélité divines à nos enfants et à ce monde, jusqu’au retour de Jésus. » Selon Dragoslava Santrac, des articles seront publiés sur l’ESDA en ligne dès le début de l’année prochaine, avec le désir que toutes les divisions et les unions y soient également représentées. RAPPORT DES STATISTIQUES

Dans son rapport des statistiques, David Trim a dit que l’Église adventiste a maintenant atteint un effectif de plus de 21 millions de membres au

30 juin 2018. L’année dernière était la 15e année, et la 13e année consécutive, où l’Église adventiste a enregistré plus de 1 million de nouveaux membres en un an. Les membres du comité exécutif ont appris qu’au cours des 53 dernières années à partir de 1965, on a compté 37 138 884 membres de l’Église adventiste. De leur nombre, 14 521 008 ont choisi de partir, pour un taux de perte nette de 42 pour cent. On parle de 4 membres d’église sur 10 qui quittent l’Église. Même avec ces statistiques, David Trim a souligné que le nombre de nouveaux membres est en hausse et qu’en 2017, quelqu’un est devenu adventiste toutes les 23 secondes – une croissance qu’il attribue à l’implantation d’églises. Au cours des 12 derniers mois, 2 500 nouvelles congrégations ont été établies – soit 502 églises et 1 998 groupes. David Trim : « Si nous examinons le nombre total de membres des 20 dernières années, nous constatons une croissance très régulière, à tel point que le ratio mondial pour les adventistes par rapport à la population est maintenant de 1 adventiste sur 361 personnes, à l'échelle mondiale. Si nous utilisons les chiffres pour identifier les tendances au sein de la mission, ils pourront nous aider. Mais si nous nous appuyons sur eux pour consolider notre identité, ils nous nuiront. » Il a conclu en citant Zacharie 4.6 : « Ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon esprit, dit l’Éternel des armées. »

outil qui permet aux missionnaires d’être plus facilement au courant des occasions de servir. Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, a souligné l’importance de la mission et de l’utilisation de la technologie. Se référant à VividFaith, il a dit : « Plus nous aurons l’occasion de servir et de partager notre foi, plus les gens verront nettement, clairement Jésus en nous. Une fois l’appli lancée, on espère qu’il y aura une liste d’au moins 100 occasions de servir en provenance du monde entier. » INTRODUCTION À LA MISSION ADVENTISTE Lors de la dernière partie du rapport du secrétaire, Cheryl Doss, directrice d’IWM, ainsi que des représentants du Séminaire adventiste de théologie à l’Université Andrews, ont présenté un nouveau manuel missionnaire intitulé Introduction to Adventist Mission. Il s’agit du premier manuel du genre produit par l’Église adventiste. Ted Wilson a prononcé une prière de consécration, demandant au Seigneur « d’utiliser les résultats de ce manuel en vue d’une expansion plus importante de la mission adventiste dans le monde ». Photo : Brent Hardinge/ANN

VIVIDFAITH

Pour contribuer à faciliter les occasions missionnaires, l’Église adventiste à lancé VividFaith (Foi vivante) – une nouvelle appli qui met en réseau des gens intéressés à servir. Italo Osorio, l’architecte de VividFaith, a demandé aux membres du comité de se focaliser sur l’avenir de ce nouvel

David Trim, directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche (ASTR), a pris la parole lors du rapport du secrétaire au comité exécutif de l’Église adventiste, lors du Concile annuel de 2018. AdventistWorld.org Décembre 2018

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Sous les projecteurs

Ennoblir nos semblables Par son exemple, Jésus nous montre la façon dont il s’attend à ce que nous traitions nos semblables

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n se remémorant la joie pure qu’il éprouve en modelant le corps parfait d’Adam à même l’argile, Dieu sourit. Maintenant, ses doigts sculptent avec tendresse une femme parfaite à partir de la côte d’Adam. Pour amener ses enfants à l’existence, il ne s’y prend pas comme pour le reste de la création. Il veut les modeler de ses propres mains, imprimer sa propre image sur leur cœur, et les créer en vue d’une relation d’amour. Égaux et complémentaires, ils prendront soin l’un de l’autre, de leur famille, et de toute la création (Gn 1.26-28). Dieu nous a créés pour que nous vivions en harmonie les uns avec les autres, pour que nous soyons en bénédiction les uns aux autres, pour que nos rapports mutuels soient empreints d’humilité, pour que nous nous ennoblissions et nous protégions les uns les autres – peu importe l’âge, le sexe, l’ethnie, ou toute autre différence. Nous sommes tous précieux aux yeux de Dieu ! Personne n’est supérieur aux autres. Personne n’a le droit de dénigrer ses semblables, de les maltraiter, de les blesser, ou de les contrôler. Mus par leur orgueil et leur égoïsme, de nombreux individus ont abusé de leur puissance. Animés de tels sentiments, ils ont usé d’oppression, de coercition, de maltraitance, de violence depuis des milliers d’années. Les femmes, les enfants, les « étrangers » et autres individus vulnérables sont les plus à risque. Mais les déséquilibres destructifs et dévastateurs du pouvoir ne font pas partie du plan de

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Dieu – que ce soit entre le maître et l’esclave, le Juif et le Gentil, l’adulte et l’enfant, l’homme et la femme ! Ceux qui exercent un pouvoir sur les autres sont souvent motivés par l’orgueil, l’avarice, l’égoïsme, la violence, et la convoitise. Le pire de tout, c’est qu’ils déforment le caractère désintéressé, tendre et protecteur de Dieu. LE PARADIGME JÉSUS

Jésus est né dans un monde brisé par ceux qui ont abusé de leurs puissances spirituelle, physique, émotionnelle, et intellectuelle. Il est venu pour faire évoluer les relations vers la tendre réciprocité prévue dans le plan originel de Dieu – corrigeant les erreurs, guérissant ceux qui avaient le cœur brisé, élevant ceux qui étaient écrasés, et ainsi, nous montrant comment vivre dans un esprit de serviteur. Toutes ses interactions sociales étaient imprégnées d’amour, de joie, de paix, de patience, de bonté, de bienveillance, de fidélité, de douceur, et de maîtrise de soi (Ga 5.22,23, SER). Un jour, un groupe de pharisiens et de scribes jetèrent aux pieds de Jésus, tel un sac d’ordures, une femme prise en flagrant délit d’adultère. Considérant cette scène lamentable, le Sauveur se baissa et se mit à écrire les fautes secrètes des accusateurs de cette femme dans la poussière.

Photo : Annie Spratt


Ensuite, par respect pour leur dignité, il les effaça soigneusement. Il accueillit la femme, lui pardonna, et transforma son monde. C’est alors qu’elle comprit, peut-être pour la première fois de sa vie, ce que c’était que d’être vraiment aimée. Un autre jour, Jésus modifia son itinéraire pour rencontrer une Samaritaine qui venait puiser de l’eau à l’heure la plus chaude de la journée. Les Juifs méprisaient les Samaritains, et les Samaritains méprisaient cette femme. Jésus, lui, refusa de la juger ou d’abuser de son rôle d’homme juif. Se faisant vulnérable, il lui demanda simplement de l’eau. Et elle en fut profondément étonnée ! Cet homme la traitait avec douceur et dignité, même s’il connaissait les noirs secrets de son cœur ! Au cours de leur entretien, elle retrouva sa valeur en tant qu’être humain. Assurée de l’amour de Dieu, elle retourna à la ville et en évangélisa tous les habitants (Jn 4.1-42). En une autre occasion, Jésus fut bousculé par une femme affligée d’une perte de sang depuis de nombreuses années. Épuisée, appauvrie et opprimée, elle croyait qu’il ne lui restait qu’un seul espoir : toucher le bord de la tunique de Jésus. Ensuite, elle disparaîtrait dans la foule. Jésus entendit le cri de son cœur et sentit la foi dans son toucher. Manifestant humblement sa puissance, il ne lui dit pas « Je t’ai guéri », mais plutôt « Ta foi t’a sauvée. » (Mc 5.34) Il lui restaura tant sa dignité que sa santé.

Plus tard, alors que Jésus se trouvait au temple, une veuve laissa tomber timidement deux sous dans le tronc et s’en alla promptement. Son humble geste n’échappa pas au regard pénétrant du Sauveur. Parlant juste assez fort pour qu’elle l’entende, il exprima sa profonde appréciation pour sa générosité toute fidèle. Et cette pauvre veuve s’en alla, les larmes aux yeux, sachant qu’elle était plus précieuse pour Dieu que tout l’argent du monde. Peu avant la crucifixion de Jésus, Marie, dans un acte d’amour et de reconnaissance, oignit de parfum les pieds de Jésus. Alors que Simon et Judas profitaient de la situation pour l’insulter et la couvrir de honte, Jésus leur imposa silence. Il ne tolérerait pas leur attitude orgueilleuse ou leur violence verbale. En contraste frappant avec leur cynisme cruel, il parla avec bonté et éloquence. Il honora publiquement Marie et remit fermement ces hommes insultants à leur place. Aujourd’hui, il nous invite à dénoncer les torts et à suivre son exemple. IMITER JÉSUS

Lors de son ministère terrestre, Jésus manifesta un profond respect pour les femmes, les enfants, les lépreux, les collecteurs d’impôts, et les Samaritains. Il les accueillit chaleureusement. Lorsque la société les rabaissait, il les élevait. Il ne toléra de qui que ce soit la moindre attitude de supériorité et de mépris envers aucun de ses enfants créés. Il intervint et prit la défense du

Des relations qui ennoblissent Lorsque vous rencontrez des gens au quotidien, comment réagissez-vous ? Que pensez-vous ? Affrontez ces réactions, ces pensées, et agissez de façon à ennoblir vos semblables ! Vous sentez-vous supérieur à ceux que vous côtoyez ? Si oui, d’où vient une telle idée ? Pourquoi éprouvez-vous un tel sentiment ? Comment pouvez-vous considérer les autres comme vos égaux aux yeux de Dieu ? Comment pouvez-vous

vulnérable, fut-il le seul à le faire. Il utilisa sa puissance pour rééquilibrer un monde constamment assoiffé d’une supériorité toute satanique. Proverbes 31 nous donne la description d’une femme noble. Proactive chez elle, à son travail, et dans sa collectivité, elle est respectée aux côtés de son mari. Bien que dirigeant plusieurs entreprises, elle est humble et suffisamment attentionnée pour se lever tôt et préparer la nourriture pour ses serviteurs. Et en toile de fond, son mari l’honore et fait son éloge ! Ainsi, chaque fois que l’on rehausse et ennoblit un être humain, il est béni, celui qui l’encourage est béni, et la collectivité tout entière en est bénie ! Paul nous donne un magnifique résumé de la façon dont Jésus traite les êtres humains : « Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres ; par honneur, usez de prévenances réciproques. » (Rm 12.10) Si nous abusons de notre puissance et manquons de respect envers les autres, nous tomberons beaucoup plus bas que ceux que nous rabaissons. Mais si, à l’exemple de Jésus, nous aimons et respectons nos semblables, nous serons tous ennoblis, et nous nous rapprocherons du dessein originel de Dieu dans toutes nos relations.

Karen Holford est thérapeute familiale et directrice du Ministère de la famille de la Division transeuropéenne.

vous abaisser, comme Jésus, et les ennoblir ? Vous sentez-vous inférieur à ceux que vous côtoyez ? Si oui, d’où vient une telle idée ? Pourquoi éprouvez-vous un tel sentiment ? Comment pouvez-vous considérer les autres comme vos égaux aux yeux de Dieu ? Que pourrait dire ou faire Jésus pour vous ennoblir de nouveau ? Comment pouvez-vous arriver à considérer toute personne croisant votre route en tant qu’être humain créé à l’image de Dieu, et donc, digne de votre amour, de votre respect, de votre soutien, et de votre protection ? Dans votre contexte social, que pouvez-vous faire pour élever ceux qui sont rabaissés, tout comme Jésus l’a fait dans le sien ? AdventistWorld.org Décembre 2018

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« Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes. » (Mt 7.12)

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e nos jours, la une des journaux et des médias rapporte constamment des cas de harcèlement sexuel, de maltraitance, et de négligence à l’endroit des femmes. S’agit-il d’un phénomène nouveau ? Non. Si Jésus vivait parmi nous aujourd’hui, il se tiendrait fort probablement sur la place publique et lirait à voix haute le même passage des Écritures qu’il avait lu à Nazareth : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés » (Lc 4.18).

LES FONDEMENTS DE LA CRÉATION

Sous les projecteurs

Apprendre du Maître Jésus : un modèle de respect et de sollicitude envers les femmes

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L’expression fondamentale du respect de Dieu envers l’humanité remonte au commencement de la création, où il décida de créer l’humanité à sa propre image. Les femmes, tout comme les hommes, portent cette image divine – même si le péché a gâché cette image dans l’humanité tout entière. Bien qu’Adam fût créé le premier, il considéra Ève comme son égale à l’instant même où il la vit pour la première fois (voir Gn 2.23). En formant Ève à partir d’une côte d’Adam, Dieu suscita l’amour et le respect entre un homme et une femme. Paul y fait allusion en ces termes : « Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. » (Ep 5.28) Dieu aime et respecte les hommes et les femmes ! Il s’attend donc à ce que l’humanité tout entière fasse ainsi – et que les femmes agissent de manière à conserver leur estime de soi-même. Même après le péché, hommes et femmes devinrent les bénéficiaires de la grâce de Dieu.

Photo : Sharina Mae Agellon


Au cours de sa vie et de son ministère terrestres, Jésus manifesta de façon frappante sa considération et son respect pour les femmes – un comportement totalement révolutionnaire, et pour cause : les cultures gréco-romaines et juives prévalant à cette époque estimaient les femmes inférieures aux hommes. L’attitude de Jésus envers les femmes et sa relation avec elles étaient donc très différentes des pratiques traditionnelles de son temps. Dans la Bible, on en trouve plusieurs exemples. Dans cet article, nous ne nous en tiendrons qu’à quelques-uns. RESPECT ET PRÉVENANCE

On dit souvent que pour savoir comment un jeune homme traitera sa femme, on doit d’abord observer de quelle façon il se comporte envers sa mère et ses sœurs. Or, la Bible nous en dit fort peu sur la relation entre Jésus et sa mère. Mais trois épisodes nous donnent des aperçus d’une relation cordiale et respectueuse. Alors qu’il avait 12 ans, Jésus fut laissé derrière par ses parents au temple. Après avoir cherché leur fils avec angoisse pendant de nombreuses heures, ils le trouvèrent finalement au temple en pleine discussion avec les docteurs de la loi ! Sa mère lui demanda pourquoi il avait traité ses parents de la sorte. Jésus répondit : « Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » (Lc 2.49) Cette réponse – ni impolie, ni irrespectueuse – visait à éduquer ses parents. Loin de s’en offenser, Marie « gardait toutes ces choses dans son cœur » (Lc 2.51). Après ce bref échange respectueux, Jésus retourna à Nazareth avec ses parents, « et il leur était soumis » (v. 51). Aux noces de Cana, il se trouva que la provision de vin fut épuisée avant la fin de la fête. Jésus en fut immédiatement informé par sa mère. Même si son heure n’était pas encore venue, il changea l’eau en vin. Le fait que Marie eût présenté à Jésus sa requête

révèle une relation empreinte de confiance et de respect entre les deux. Ce miracle que Jésus fit aux noces de Cana témoigna de l’attitude céleste envers les femmes. À Golgotha, alors que Jésus était suspendu à la croix, il regarda sa mère et dit : « Femme, voilà ton fils. » Ensuite, il regarda Jean, le disciple bien-aimé, et lui dit : « Voilà ta mère. » (Jn 19.26,27) Le Seigneur se souciait de sa mère à un point tel qu’à l’heure de sa mort, il s’assura qu’elle ne manquerait de rien. Dieu veut que les enfants honorent leurs parents, et c’est exactement ce que Jésus fit. Pour lui, Marie était bien davantage qu’une mère ; elle était une fille de Dieu, aimée de Dieu, et respectée de Jésus. FRANCHIR LES FOSSÉS CULTURELS

La rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits est une autre manifestation contre-culturelle de la façon dont Jésus traitait les femmes. En s’asseyant au puits en plein jour et en demandant respectueusement de l’eau à la Samaritaine, il renversa les barrières culturelles du préjugé. Abasourdie, cette femme lui répondit : « Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? » (Jn 4.9) Jésus ne regardait pas les femmes à travers les lunettes de la tradition et de la culture, mais plutôt comme Dieu, le Créateur. Après avoir identifié les démons de la Samaritaine, il lui offrit le don le plus précieux – l’eau de la vie. « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire ! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t’aurait donné de l’eau vive. » (v. 10) Jésus ne la maltraita pas, ne la harcela pas. Il chercha plutôt à l’ennoblir et à lui restaurer sa valeur. Lorsque Marie oignit les pieds de Jésus, Judas dit que ce parfum aurait pu être vendu et l’argent donné aux pauvres. À l'ouïe de ce reproche, Jésus vint immédiatement à la défense de Marie. « Laisse-la tranquille ! Elle a fait cela en vue du jour où l’on me mettra

dans la tombe. » (Jn 12.7, BFC) En une autre occasion, lorsque quelques femmes juives amenèrent leurs enfants à Jésus pour qu’il les bénisse – un acte des plus contre-culturels – les disciples les rabrouèrent. Jésus le remarqua et, interrompant son enseignement, leur donna cet ordre : « Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi » (Mt 19.14). Jésus montra la valeur des enfants et des femmes dans toutes les cultures de toutes les générations. L’AMOUR ULTIME

Un jour, une femme prise en flagrant délit d’adultère fut amenée à Jésus par les scribes et les pharisiens. Comme par hasard, ils avaient oublié d’amener l’homme avec lequel elle avait commis ce péché ! Jésus dit aux accusateurs : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. » Pas un d’entre eux n’osa, et tous se retirèrent. Alors, se tournant vers la femme, Jésus lui dit : « Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? […] Je ne te condamne pas non plus : va, et ne pèche plus. » (Jn 8.10,11) Sans excuser l’adultère, il condamna l’injustice criante envers la femme de la part des accusateurs. Le Seigneur estimait les femmes et les défendait contre les pratiques culturelles dévalorisantes de son temps. L’expression ultime et impartiale de l’amour et du respect du Christ pour les hommes et les femmes se voit manifestement à la croix. Jésus a donné sa vie pour tous. Les pratiques culturelles propres à sous-estimer, à dénigrer, à harceler, ou à maltraiter les femmes vont à l’encontre de l’esprit de Jésus. Sa devise est plutôt l’amour et le respect mutuels, donnés gratuitement à tous ceux qui ont besoin de la grâce ô combien étonnante.

Geoffrey G. Mbwana, originaire de la Tanzanie, est vice-président de la Conférence générale des adventistes du septième jour, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).

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Sous les projecteurs

Le travail d’équipe : un rêve qui marche ! Un couple malgache est en bénédiction à tout son village

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uiconque regarde le bulletin de nouvelles à la télé, ou encore scanne les nouvelles sur un smartphone ou une tablette, se rend vite compte qu’ils foisonnent de reportages sur des agressions et des mauvais traitements envers les femmes. En fait, de telles histoires peuvent se dérouler chaque jour dans toutes les parties du monde. Mais pour un agriculteur habitant dans la nation insulaire de Madagascar, au large de la côte est de l’Afrique, il ne suffit pas d’entendre ces histoires et de simplement en être attristé. En tant que serviteur de Dieu, il considère plutôt que l’action est également centrale à ses croyances. Avec sa femme, il est devenu un dispensateur de soins de qualité pour les femmes et leurs familles de sa région. Jean (42 ans) et Hanta (37 ans) Rasamiarisoa sont agriculteurs. Ils travaillent de longues heures chaque jour pour tirer leur subsistance de leur terre et élever leurs sept enfants. Comme la plupart des femmes de son pays, Hanta est femme au foyer.

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Elle élève leurs enfants, prépare les repas, fait la lessive, et confectionne des vêtements pour les siens. « Dans la culture malgache, on considère traditionnellement que s’occuper des enfants est un travail de femme », dit Mireille Ravoninjatovo, directrice des communications pour l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) de Madagascar. « Cependant, dans la communauté d’Ampitana, située au centre-sud de Madagascar, Jean et sa femme ont décidé de faire équipe pour promouvoir les soins de santé et d’hygiène. » ON FAIT ÉQUIPE !

Pendant des années, la collectivité de Jean et d’Hanta était en butte à la pneumonie, à la diarrhée, et à la malnutrition. Dans la région d’Ampitana, le nombre de victimes ne cessait de grimper. En 2014, ADRA a mis en œuvre le projet ASOTRY financé par USAID, à Madagascar. ASOTRY – le terme mal-

Photo : ADRA International


Jean et Hanta, époux et coéquipiers, ont amélioré le bien-être de leur collectivité tout entière en travaillant ensemble.

gache pour « moisson » – comporte un programme de sécurité alimentaire de cinq ans. Dans le cadre de cette initiative, ADRA a travaillé avec le village d’Ampitana pour amener des femmes à devenir des « mères dirigeantes ». ASOTRY leur a donné une formation spéciale en soins de santé pour combattre la malnutrition en augmentant l’accès aux aliments, et en améliorant la préparation aux catastrophes. ASOTRY encourage principalement les femmes en tant que soignantes, afin de promouvoir la santé des mères et des enfants, et ainsi, réduire la mortalité infantile et les problèmes de croissance. Au terme de leur formation intensive, les mères dirigeantes rencontrent les femmes dans des groupes de soutien et partagent ce qu’elles ont appris. Elles visitent aussi les femmes chez elles pour leur donner des instructions détaillées sur la nutrition, l’allaitement, les soins prénataux, et l’hygiène personnelle. Depuis le début d’ASOTRY, plus de 2 000 femmes sont devenues des mères dirigeantes, et plus de 16 000 femmes ont bénéficié des activités de ce projet. Mireille Ravoninjatovo : « Lorsque Hanta et Jean ont entendu parler du projet ASOTRY, dans un premier temps, ils se sont montrés réticents au point de refuser d’y participer. Il y avait, en effet, un problème de taille : Hanta était analphabète. Par conséquent, Jean et Hanta craignaient que celle-ci soit incapable de suivre la formation et de passer les leçons enseignées aux autres femmes. » Mais comme d’autres membres de la collectivité voulaient qu’Hanta devienne une mère dirigeante, ils ont insisté pour qu’elle s’inscrive. Le couple a finalement accepté, et Hanta a commencé la formation. Conformément à ses craintes, Hanta ne pouvait, dans un premier temps, lire les leçons enseignées. Elle a fait

beaucoup d’efforts pour suivre les autres participantes. Heureusement, son mari l’a encouragée à persévérer. Il l’a assistée alors qu’elle organisait un groupe de soutien, et aidée à inscrire les femmes qu’elle pouvait visiter. Le couple a partagé les sessions de formation ensemble, et a trouvé cette expérience instructive et pratique. Tout ceci s’est produit tandis que les Rasamiarisoa géraient une ferme importante et élevaient une grande famille. Parfois, Jean mettait l'agriculture de côté pour accompagner sa femme dans ses visites aux femmes de la région. Il a même enseigné des leçons dans le cadre des soins prénataux, des signes de danger, et de l’allaitement. SAVOIR, C’EST POUVOIR

Depuis que le programme ASOTRY a été mis en place, des changements considérables ont été faits grâce aux efforts des mères dirigeantes, y compris de Jean et d’Hanta, tous deux disposés à inculquer aux femmes et aux familles de meilleures pratiques en soins de santé. « Les gens se soulageaient dans un lieu public, ne lavaient pas leurs mains avec du savon, et n’allaient pas à l’hôpital quand ils étaient malades, dit Jean. Aujourd’hui, les membres de la collectivité lavent leurs mains avec du savon, et au besoin, vont à l’hôpital. Certains foyers de notre collectivité ont leur propre latrine ou font des arrangements avec d’autres familles pour en partager une. » Jean et Hanta ont aussi remarqué que leurs enfants ont également développé de meilleures habitudes après avoir écouté les leçons de leurs parents. Par conséquent, ils tombent moins souvent malades. « Les membres de la collectivité souffraient grandement de diarrhée et de malaria, dit Jean. Aujourd’hui, ils savent comment prévenir ces maladies grâce

à l’éducation que ma femme et moi leur avons donnée. » Hanta est très fière de son travail et le poursuit avec bonheur. « J’aime beaucoup être mère dirigeante ! ditelle. Mais j’ai bien failli arrêter à cause de mon analphabétisme. Heureusement, mon mari a proposé de m’aider, et je n’ai pas lâché. Aujourd’hui, si j’accomplis cette activité avec facilité, c’est grâce à l’aide de Jean. » ASOTRY fournit aussi un programme d’alphabétisation, auquel Hanta s’est inscrite. Sa lecture s’est améliorée, et du coup, son efficacité en tant que mère dirigeante. Hanta et Jean continuent de dispenser de l’éducation sanitaire dans leur village. « Je travaille avec Hanta parce que j’aime la connaissance que procure ce projet, dit Jean. Je me réjouis des changements que j’ai constatés chez les habitants. Je veux être un modèle pour les autres pères de mon village ! » ADRA continue son implication avec ASOTRY à Madagascar et dans d’autres régions de l’Afrique. Les agriculteurs tels que les Rasamiarisoa ont accès à des outils et à de l’équipement améliorés. Ils fournissent au village des options d’épargnes et de prêts, et un accès croissant aux services de soutien vétérinaire. Mais le plus important, c’est que des projets tels qu’ASOTRY mettent en évidence l’amour et la sollicitude de Dieu pour tous ses enfants – hommes, femmes, garçons, et filles – avec un peu d’aide de la part de familles engagées, disposées à travailler et à servir ensemble.

Kimi-Roux James est spécialiste en communication à ADRA International. Pour plus d’information sur ADRA, visitez le site adra.org.

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confusion et à recevoir toute la vérité biblique. Le message des trois anges a pour centre la justice de Jésus-Christ et constitue un appel à revenir à la véritable adoration de Dieu, en préparation au retour imminent du Christ. La société contemporaine foisonne d’influences propres à déstabiliser l’Église de Dieu et à faire échouer sa mission céleste, laquelle consiste à proclamer la vérité prophétique dans l’attente du retour de Christ. Aujourd’hui, mon message s’adresse à tout membre d’église de par le monde, et donc, à chacun de nous ici, à Battle Creek, puisque nous sommes tous, quelque part, membres d’une église locale. « Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. » (He 10.23) À l’instar de nos pionniers, retenons fermement la profession de notre foi ! Ils furent en butte, tout comme nous, à de nombreux obstacles et à l’opposition. Mais retenons fermement notre croyance en la vérité de Dieu, en sa Parole, et en l’amour de Dieu pour son Église. Cette Église n’échouera pas ; elle ne s’effondrera pas. Notre Église, l’Église de Dieu, persévérera jusqu’à la fin par la puissance du Saint-Esprit. Perspective mondiale

D’hier à aujourd’hui Leçons tirées du passé pour aller de l’avant

Ce qui suit est un extrait du sermon présenté le 13 octobre 2018, lors du Concile annuel. – La rédaction

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uel privilège de nous trouver à Battle Creek, au Michigan, alors que nous nous focalisons sur le thème « D’hier à aujourd’hui : leçons tirées du passé pour aller de l’avant, conduits par Dieu » ! Le Seigneur a conduit son peuple par lequel il est sur le point d’accomplir son œuvre finale, soit proclamer le message des trois anges d’Apocalypse 14, et le message du quatrième ange d’Apocalypse 18. C’est ainsi qu’il appelle les âmes à sortir de la

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TENEZ FERME

Alors que nous voyons le monde se désintégrer, j’exhorte chacun de nos membres à réclamer la pluie de l’arrière-saison. Dieu déversera son Esprit sur tous ceux qui s’humilient et conforment leur vie à sa volonté, telle que révélée dans sa sainte Parole et dans l’Esprit de prophétie. Tenez ferme pour la vérité biblique selon laquelle la divinité est constituée de trois personnes divines, égales, de toute éternité. Certains proclament des hérésies antitrinitaires aberrantes, déroutantes. Confrontés à cette question, nos pionniers ont été conduits à une compréhension juste par les Écritures et les écrits d’Ellen White. Retenez fermement la vérité divine, et tenez ferme pour elle ! Dieu est avec nous. D’autres peuvent introduire et vanter la mondanité dans le vêtement, le mode de vie, le comportement. Frères et sœurs, tenez ferme pour la simple vérité et le simple mode de vie de Dieu ! D’autres encore peuvent trop s’attarder sur des questions sociales alors qu’ils négligent la vérité biblique et sa pertinence pour notre temps. Il existe, certes, des questions sociales appropriées que nous devons aborder, mais toujours dans le contexte de l’avertissement divin des derniers jours. Jésus s’écrie : « Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. » (Ap 3.11) Vous pouvez faire face à ceux qui tentent de neutraliser l’observation du sabbat et la création biblique. Tenez ferme pour la vérité divine selon laquelle cette terre a été créée récemment en six jours littéraux, et pour le sabbat en tant que mémorial de la création. Souvenons-nous « du jour du sabbat pour le sanctifier » (Ex 20.8). Vous pouvez vous heurter à ceux qui méprisent un mode de vie simple, sain, à base de végétaux, conforme au conseil biblique et à celui de l’Esprit de prophétie. Tenez ferme – avec douceur – pour la vérité divine !

Photo : Daniel Fossum


RETENEZ FERMEMENT

Au sein de votre famille ecclésiastique, certains peuvent manifester un esprit d’indépendance étrange, lequel mène à la désunion. Mais un grand nombre de croyants au sein de l’Église résistent à un tel esprit. Le Seigneur l’emportera ! Les pionniers firent face à des situations semblables. Le même Dieu qui alors les guida nous guide encore aujourd’hui. Christ nous donne cet ordre : « Ce que vous avez, retenez-le jusqu’à ce que je vienne. » (Ap 2.25) Il existe des influences à l’extérieur et à l’intérieur de l’Église qui tentent de changer l’institution divine du mariage entre un homme et une femme. Tenez ferme pour la Parole de Dieu alors qu’elle confirme le mariage biblique, la sexualité humaine biblique, et la famille biblique tels qu’institués par Dieu lui-même. Il existe peut-être ceux qui, dans votre église locale, affichent un manque de respect spirituel pour l’autorité de l’Église. Mes frères et sœurs, soyez de bon courage et tenez ferme pour la vérité divine ! Il se peut que vous en rencontriez d’autres qui, n’éprouvant aucun intérêt pour l’Esprit de prophétie, y vont de remarques méprisantes à l’égard de ce don. Mes amis, l’Esprit de prophétie est l’un des plus grands dons de Dieu à son Église du reste des derniers jours. Tenez ferme jusqu’au bout ! Dans le cadre de la croissance de l’Église, certains peuvent mettre en avant des méthodes contraires aux Écritures – ce qui trahit leur méfiance envers la Parole de Dieu et le conseil inspiré. Résistez sans cesse à de telles tentatives ! Retenez fermement la Parole de Dieu. « Examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon » (1 Th 5.21). D’autres écartent le rôle unique du mouvement adventiste de Dieu en faveur d’influences œcuméniques. Évitez les compromis œcuméniques et tenez ferme pour la vérité divine ! D’autres encore tentent de

minimiser, de déformer, ou de détruire la provision du Christ de la justification par la foi en reniant sa puissance justifiante et sanctifiante. Mais l’instruction de Dieu demeure pertinente : « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent ; car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. » (Ph 2.12,13) ABANDONNEZ-VOUS CHAQUE JOUR

« Le Christ désire intensément voir son image réfléchie dans son Église, écrit Ellen White. Lorsque son caractère sera parfaitement reproduit dans ses disciples, il reviendra pour les réclamer comme sa propriété*. » Christ reproduira son caractère en nous alors que jour après jour, nous lui soumettons notre volonté. Tenez ferme pour la vérité et la justice divines ! Il y a peut-être ceux qui banalisent les doctrines bibliques christocentriques distinctives, critiquant la charte prophétique de Dieu, y compris la fin décisive de la prophétie des 2 300 soirs et matins en 1844. Toutefois, un grand nombre de membres d’église résistent à ces tentatives ; vous n’êtes pas seuls. « Garde le bon dépôt, par le Saint-Esprit qui habite en nous. » (2 Tm 1.14) Il peut y avoir ceux qui, dans votre église locale, introduisent de la musique mondaine et des styles de cultes contraires aux Écritures. Cependant, un grand nombre d’adventistes dans l’Église résistent à ces tentatives. Retenons « jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions » (He 3.6). Certains découragent la diffusion massive de livres inspirés du ciel, tels que La tragédie des siècles. Ellen White, cependant, a déclaré que son livre La tragédie des siècles devrait être plus largement diffusé qu’aucun de ses

autres ouvrages. Tenez fermes pour la vérité divine ! LA DERNIÈRE GÉNÉRATION

Chère famille ecclésiastique, nous espérons que cette génération soit la dernière avant le retour imminent du Christ ! Certains dans nos rangs discréditent cette espérance. Je demande : « Qui ne voudrait pas faire partie de la dernière génération et voir Jésus revenir de leur vivant ? » Quel privilège de se rendre compte que Christ veut revenir dès que possible ! Nous pouvons être prêts et partager cette espérance grâce à une entière dépendance à Christ ! Unis dans notre espérance du retour imminent de Christ, tenons ferme pour la vérité divine ! L’Église adventiste a été appelée à occuper une place unique dans l’histoire. Dieu désire qu’elle aille de l’avant, dirigée par Christ lui-même. Alors que le diable se déchaîne contre l’élan du mouvement adventiste, des jours difficiles pointent à l’horizon. Nous savons que l’Oméga vient, et qu’il mettra à l’épreuve tous ceux qui s’appuient totalement sur Dieu pour résister à la supercherie irrésistible de Satan. Tant et aussi longtemps que nous gardons – individuellement et collectivement – les yeux fixés sur Christ, nous sommes en sûreté. Cessons de fixer les yeux les uns sur les autres, sur des soi-disant experts du dehors, sur des influences mondaines, ou sur une pensée théologique égarée. Cessons de regarder aux méthodes de croissance de l’Église humainement conçues et fixons les yeux sur Jésus ! Jésus-Christ est le vrai Dirigeant de cette Église. Lui seul peut nous guider en toute sûreté vers notre demeure céleste. * Ellen G. White, Les paraboles de Jésus, p. 51.

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @ pastortedwilson, et sur Facebook : @ PastorTedWilson.

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Esprit de prophétie

La naissance du Christ

Un mystère insondable

Si nous ne pouvons le comprendre, en revanche, nous pouvons croire celui qui a créé les mondes et s’est incarné pour nous sauver. Celui qui est supérieur aux anges, et dont la grandeur égale celle du Père sur le trône céleste, est devenu un avec nous ! En lui, Dieu et [l’humanité] sont devenus un. C’est dans cette réalité que réside l’espoir de notre race déchue. Alors que nous regardons Christ dans la chair, nous regardons Dieu fait homme, et voyons en lui l’éclat de la gloire divine, l’empreinte même de Dieu le Père (Selected Messages, vol. 3, p. 127,128). L’INCARNATION

« Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d’Emmanuel. » (Es 7.14)

C

omment le Christ est-il devenu un petit bébé sans défense ? Son incarnation échappe à notre compréhension. Il aurait pu venir revêtu d’une beauté telle qu’il se serait démarqué des fils des hommes. Son visage aurait pu être baigné de lumière ; il aurait pu en imposer par une stature haute et magnifique. Il aurait pu venir de manière à charmer le regard ; mais il n’entrait pas dans le plan de Dieu qu’il se manifeste ainsi parmi les fils des hommes.

HUMAIN SUR TOUS LES PLANS

Jésus devait s’identifier physiquement à la famille humaine et à la race juive. Ses traits devaient être ceux de ses semblables. Il ne fallait pas que ses contemporains le croient différent des autres en raison de sa beauté physique. Il devait venir ici-bas comme l’un de nous, et se tenir devant le ciel et la terre comme un homme. Il était venu pour prendre la place [de l’humanité], pour s’engager en sa faveur, et pour payer la dette des pécheurs. Il devait mener une vie pure sur la terre, prouvant ainsi que Satan avait menti en déclarant que la famille humaine lui appartenait à tout jamais, et que Dieu ne pourrait l’arracher de ses mains. Tout d’abord, les hommes contemplèrent Jésus sous la forme d’un bébé, d’un enfant. […] Plus nous pensons à l'incarnation du Christ, plus nous sommes émerveillés. Comment ce bébé sans défense pouvait-il être en même temps le divin Fils de Dieu ? 18

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En contemplant l’incarnation du Christ – mystère insondable que l’esprit humain ne peut comprendre – nous sommes stupéfaits. Plus nous contemplons ce mystère, plus il nous apparaît étonnant. Quel contraste frappant entre la divinité du Christ et l’enfant sans défense reposant dans une mangeoire de Bethléhem ! Comment franchir la distance entre le Dieu puissant et un enfant sans défense ? Et cependant, le Créateur des mondes, celui en qui était la plénitude de la divinité, s’est manifesté dans cet enfant – dans celui qui est plus élevé que les anges, qui est égal au Père en dignité et en gloire, et qui, cependant, est revêtu de notre humanité ! À l'incarnation, la divinité s’unit mystérieusement à l’humanité, et l’homme et Dieu devinrent un. C’est dans cette union que nous trouvons l’espoir de notre race déchue (Signs of the Times, 30 juillet 1896).

Ce qui précède est tiré de Lift Him Up (Hagerstown, Md., Review and Herald Pub. Assn., 1988), p. 75. Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public.


Place aux jeunes

Le cœur du plan de Dieu

M

ais qu’est-ce que cela pour tant de gens ? » (Jn 6.9) C’est là la question qu’un disciple posa lorsqu’un jeune garçon apporta ses cinq pains d’orge et ses deux petits poissons à Jésus au milieu d’une foule affamée. Et c’est cette même question que je pose alors que je m’efforce d’accepter l’appel divin. Seigneur, je n’ai que cinq pains et deux poissons. Dans la foule, il y a des gens qui ont plus que ça. Je suis trop petite. En outre, ma contribution est tellement insignifiante ! Quelle différence cela ferait-il si j’allais à toi et te donnais le meilleur de moi-même ? Cela vous donne une brève idée de mes conversations avec lui. Dieu est mon ami et mon conseiller depuis mon adolescence. Les nombreux déménagements que j’ai vécus en tant qu’enfant de pasteur et de missionnaire m’ont conduite à une constante. Alors qu’il me parle, je sais que je veux le servir. Je rêve de devenir missionnaire, mais je n’ai jamais imaginé poursuivre des études en théologie et servir Dieu par le biais d’une vocation. Bien qu’il me parle clairement et n’ouvre qu’une seule porte, je ne comprends pas son plan. Son appel devient si réel que je m’enfuis comme Jonas, présente des excuses comme Moïse, lutte comme Jacob. Et je reste en proie à une grande agitation. Mais Dieu ne cesse de me poursuivre et de persévérer jusqu’à ce qu’enfin, je lâche prise. J’obéis et entre dans ce pacte sans grand enthousiasme. Mon parcours au séminaire commence. Je redoute les présentations et les esquive du mieux possible. Les regards de surprise, de perplexité, et de consternation me hantent. C’est qu’en Inde, le choix de carrière des enfants est source de fierté pour la famille. Mais moi, je foule un sentier moins emprunté – un sentier qui n’apporte que peu ou pas d’honneur à ma famille.

De nouveau, j’essaie de présenter à Dieu des arguments logiques : « Seigneur, je ne suis pas conçue pour le ministère. Je suis sensible et fragile. Les gens ne m’accepteront jamais pour la personne que je suis ; il y en a beaucoup ici qui sont bien meilleurs que moi », etc. Pendant des années, il m’écoute patiemment. Finalement, il me répond : « Lorsque tu es faible, c’est alors que tu es forte. » Je m’arrête, incline la tête, et répond comme Marie : « Qu’il me soit fait selon ta parole ! » (Lc 1.38) Pendant tout ce temps, j’ai posé les mauvaises questions. Je n’avais qu’à rester tranquille, à croire, et à m’abandonner. Dès lors, je ne fais plus attention aux voix et aux regards porteurs de découragement. Je ne m’en tiens qu’au soutien de Dieu et de mes êtres chers. Je remplace la crainte de la perte, du ridicule, et de l’échec par les promesses de Dieu. Aujourd’hui, je continue à tenir la main du Créateur et à le suivre en obéissant à sa volonté. Animée de sa force, je persévère sur le chemin qu’il m’a tracé. La prochaine fois que vous vous retrouverez au beau milieu d’une foule nécessiteuse et que vous entendrez Dieu dire « Donne-leur toi-même à manger », ne regardez pas dans votre panier, ne vous laissez pas distraire par les voix dans la foule. Regardez simplement à Jésus ! Apportez-lui vos pains d’orge et vos poissons. Il nourrira la multitude. Son ordre est une promesse. Croyez qu’il vous procurera les moyens d’accomplir son œuvre et qu’il vous guidera dans l’avenir qu’il a en réserve pour vous. Acceptez votre appel, et retrouvez-vous au cœur même du plan de Dieu !

Beersheba Maywald, originaire du Tamil Nadu, en Inde, poursuit actuellement une maîtrise en religion, avec une concentration en Nouveau Testament, à l’Institut international adventiste d’enseignement supérieur, à Silang, dans la province de Cavite, aux Philippines.

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Méditation

Constructrice d’une nation

D

ans les Écritures, certaines histoires sont vraiment difficiles à comprendre. Mais en les examinant de plus près, nous pouvons découvrir des bénédictions insoupçonnées et des leçons utiles pour notre propre vie. L’histoire de Ritspa tombe dans cette catégorie. Il se peut que bon nombre d’entre nous n’aient jamais entendu son nom. Ritspa n’apparaît que deux fois dans les Écritures. La première fois, elle semble tenir le rôle d’un pion coincé entre deux hommes puissants. Isch-Boscheth, l’un des fils survivants de Saül, est couronné roi d’Israël par Abner, le puissant général de Saül. À cette même période, Juda oint David roi. Dès lors, un conflit et une guerre civile éclatent en Israël. Dans 2 Samuel 3, on découvre la lutte au sein du camp d’Isch-Boscheth. Ce roi d’Israël anxieux et légèrement paranoïaque avait constamment l’impression qu’un traître rôdait dans son camp. Dans 2 Samuel 3.7,8, il insulta Abner, son général, en l’accusant d’avoir dormi avec Ritspa, concubine de Saül. Trois millénaires plus tard, il se peut que nous ne saisissions pas l’énormité d’une telle accusation. Les concubines étaient des épouses de statut inférieur. On considérait leurs enfants comme appartenant à la maison du mari et donc, ses héritiers légitimes. Par conséquent, l’accusation d’Isch-Boscheth suggère un 20

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acte de rébellion ouverte – un acte d’une extrême gravité (voir Absalom dans 2 S 16.21,22). Mais pour Isch-Boscheth, Ritspa n’était qu’un bien immobilier royal sans nom. Dans 2 Samuel 3.7,8, il l’appelle, en fait, « la concubine de mon père » – comme si elle n’était pas une personne avec un nom, des sentiments, et une histoire. À ses yeux, elle n’était qu’un pion dans un pari royal. Comme tant d’autres à travers l’histoire, on la considérait comme impuissante, sans voix – comme un objet qu’on manipule. La réaction d’Abner (« cette femme », v. 8) reflète de façon semblable l’indifférence d’Isch-Boscheth envers Ritspa. Toutefois, Abner avait été si gravement blessé par cette accusation qu’il décida de se joindre au camp de David – ce qui marqua le commencement de la fin pour Isch-Boscheth. Peu de temps après, David fut couronné roi des 12 tribus d’Israël (2 S 5.1-3). JUSTICE

La seconde apparition de Ritspa dans le texte biblique se trouve dans 2 Samuel 21.1-14. C’est là une histoire difficile qui s’est déroulée dans des temps difficiles. Elle comporte deux informations cruciales. Premièrement, « il y eut une famine » qui dura trois ans. La seconde information implique le roi David lui-même. Confronté à cette sécheresse inexplicable, il « chercha la face de l’Éternel ». En situation d’incapacité ou d’impuissance, David, Photo : Mathilda Khoo


l’oint de l’Éternel, se tournait toujours vers Dieu. Voici la bonne nouvelle de 2 Samuel 21.1 : Dieu ne cesse de parler à son peuple. Il n’est ni lointain, ni indifférent, ni trop occupé. Le message, cependant, avait de quoi inquiéter : « Il y a du sang sur Saül et sur sa famille, parce qu’il a mis à mort les Gabaonites1. » (v. 1, JER ) Ce sang sur Saül et sa famille – surtout lorsque Dieu lui-même le révèle – ne pouvait être compensé par de l’argent ou des présents. Ce sang exigeait l’effusion de sang (voir Gn 9.6 ; 37.22 ; Nb 35.33 ; Dt 21.7). La nature exacte du sang sur Saül et sur sa famille impliquant les Gabaonites ne nous est pas révélée. Aucun détail horrible, aucune révélation choquante – rien qu’un simple verdict. Ce que l’on sait, c’est que les Gabaonites (lesquels faisaient partie des Amoréens ou des Cananéens vivant en Canaan pendant le temps de la conquête du pays – voir Jos 9) avaient souffert du zèle génocidaire de Saül. La réponse de David aux Gabaonites fut directe et personnelle : « Que puis-je faire pour vous, et avec quoi ferai-je expiation, afin que vous bénissiez l’héritage de l’Éternel ? » (2 S 21.3) David prenait cette situation de façon très personnelle. Le reste du dialogue est rapidement résumé. Les Gabaonites comprenaient que le sang versé exigeait l’effusion de sang – mais pas de n’importe quel sang. Ils demandèrent la vie de sept descendants de Saül – une requête que David leur accorda immédiatement. Cette tournure des événements nous fait frémir. Un tel châtiment n’est absolument pas conforme au Dieu du Nouveau Testament, au Dieu qui offrit (les yeux noyés de larmes) son Fils en sacrifice pour ôter le péché du monde, n’est-ce pas ? À moins que… Le serait-il ? Se pourrait-il que l’histoire de David et des Gabaonites nous aide à comprendre la bonne nouvelle du salut de façon plus puissante encore ? Ces deux histoires nous rappellent indubitablement que l’expiation exige l’effusion de sang. C’est alors que Ritspa réapparaît dans le récit biblique. Deux des sept descendants de Saül qui furent exécutés « sur la montagne, devant l’Éternel » étaient ses fils. Selon le texte biblique, tout ceci se produisit « dans les premiers jours de la moisson » (v. 9) – quelque part à la fin de mars ou au début d’avril. CONSTRUCTRICE D’UNE NATION

Ritspa entre en scène – sans annonce royale, sans tambour ni trompette. Cette mère ne parle pas ; elle agit. Elle reste lorsque la honte est rendue publique. Elle protège les corps des membres de sa famille exécutés de la profanation et de la destruction. Si la référence au commencement de la saison des pluies se rapporte à la saison pluvieuse de l’automne, c’est donc dire que Ritspa garda les corps pendant six mois ! Imaginez la difficulté à repousser les prédateurs, la souffrance engendrée, jour après jour, par les regards accusateurs des passants ! Aux temps bibliques, l’ultime rétribution contre un ennemi était la profanation de son corps par les bêtes sauvages (voir 2 R 9.36). Ritspa ne permit pas que cela se produise.

Pendant sa vigile, elle resta muette. Tandis que deux hommes puissants se disputaient à son sujet, elle n’ouvrit pas la bouche. Jamais elle ne revendiqua une part dans la lutte de pouvoir et d’influence. Elle se contenta simplement d’agir. Son témoignage, calme mais ô combien puissant, en dit long. Il toucha même la cour – et le cœur – de David. En fait, c’est le service désintéressé de Ritspa qui, finalement, pava la voie à David, le constructeur de la nation. Lorsqu’il apprit que cette mère avait fidèlement gardé les cadavres des hommes de la maison de Saül, quelque chose sembla « cliquer » en lui. Et alors, il passa à l’action. Il ordonna que les restes de Saül, de Jonathan, et de tous les autres membres décédés de la famille de Saül soient apportés à leur lieu de repos ancestral dans le territoire de Benjamin. Ce fut le début de la réconciliation nationale ! Ce n’est qu’après l’enterrement des membres décédés de la famille de Saül que Dieu « intervint en faveur du pays » (2 S 21.14, SEM). Et alors, la famine cessa. QUELLES LEÇONS TIRER DE CETTE HISTOIRE ?

Voici les trois leçons que nous pouvons tirer des personnages effacés des Écritures. Dieu peut utiliser n’importe qui pour changer le cours de l’histoire. Imaginez l’histoire de David sans Ritspa. Il n’y aurait sans doute pas eu de monarchie unie ; la guerre civile aurait pu prévaloir. Plus important encore, il n’y aurait pas eu de réconciliation nationale. Les Benjamites se seraient sentis marginalisés, ce qui aurait fort probablement entraîné l’agitation et aggravé la guerre civile. Je sais que les possibilités de Dieu sont infinies, mais Ritspa se montra disponible et disposée à agir. Dieu ne veut pas que nous nous adonnions à des jeux de pouvoir. Ritspa ne fomenta pas de coup d’État dans l’enceinte d’Isch-Boscheth, de l’autre côté du Jourdain. Son apparition silencieuse est un bon rappel qu’à certains moments, nous devons rester calmes et regarder la main de Dieu à l’œuvre dans notre vie. D’autres moments exigent du courage, de la vigueur, de l’action. Comprendre l’objectif divin à notre égard dans une situation donnée n’est pas toujours facile, car nous avons naturellement tendance – hommes et femmes – à contrôler et à dominer, au lieu de servir avec humilité et d’agir avec piété. Ritspa savait ce qu’elle devait faire. Elle savait qu’elle n’était en sûreté que derrière le bouclier protecteur de Dieu. Comment le sut-elle ? Qui le lui avait dit ? Qu’est-ce qui la fit rester et supporter la honte ? D’une façon ou d’une autre, elle sut reconnaître que sa valeur était ancrée en celui qui contrôlait même le puissant roi David – Yahvé, le Seigneur d’Israël. 1

Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.

Gerald A. Klingbeil est rédacteur adjoint de Adventist World. Il aime lire les histoires les moins connues des Écritures.

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Foi en action

« Qu’est-ce que cela pour tant de gens ? »

À

Bourj Hammoud – un quartier pauvre et surpeuplé de Beyrouth, au Liban – nous trouvons finalement Shanifa*, laquelle nous attend près de la statue. Nous lui apportons des provisions de la part de l’église de l’Université du Moyen-Orient. Maigre, rongée par les soucis, elle est plus âgée que je ne le pensais. Par contre, ses yeux pétillent d’espérance. Elle est si heureuse de nous rencontrer ! Trois étudiants et moi la suivons dans la rue. Dans son immeuble résidentiel, nous montons un escalier étroit menant à son appartement. Son mari est là, assis sur un sofa, et branché sur un appareil respiratoire. Il a l’air très malade – on dirait un mort vivant. Nous déposons nos sacs de provisions sur le plancher encombré du salon, et nous asseyons sur des meubles usés, mais confortables. Shanifa nous montre tous les médicaments dont son mari a besoin. Ensuite, elle sort ses factures médicales et ses factures d’hôpital. De temps à autre, son mari ouvre les yeux, et peu après, les ferme. Combien de temps vivra-t-il encore ? Il s’enveloppe de son peignoir pour avoir plus chaud. On dirait que Shanifa a simplement besoin de parler à quelqu’un. Et pourtant, il est clair qu’elle cherche désespérément de l’aide. Affable et hospitalière, elle nous offre des bonbons et des sucreries. Nos étudiants se demandent tout haut s’ils pourraient se procurer de l’insuline de l’Égypte (pour le diabète dont souffre son mari), lequel serait moins cher. Les problèmes et les stress financiers de Shanifa vont croissant. Elle nous les répète sans cesse, de crainte, peut-être, que nous ne l’ayons pas crue la première fois. UNE AUTRE VISITE

Shanifa nous demande si nous serions disposés à visiter Luna, sa fille, qui n’habite qu’à 10 minutes de marche de là. Peut-être avons-nous quelque chose à lui donner,

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espère-t-elle. Mais nos provisions, hélas, sont déjà épuisées. Sa fille a une enfant handicapée. Après avoir prononcé une prière pour ce foyer nécessiteux, nous nous dirigeons vers l’appartement de Luna. Shanifa nous guide à travers une rue bondée de voitures. Elles passent si près des piétons que c’en est inconfortable. Nous arrivons à un autre immeuble résidentiel sombre et lugubre. À l’intérieur se trouve Luna et la petite Ariane, couchée sur les genoux de sa mère. Avec patience, Luna essaie de nourrir sa fille lourdement handicapée. Et je me dis : Je ne dois pas pleurer ! Nous sommes ici pour donner simplement un peu d’amour et de soutien. Mais comme j’ai une fille moi aussi, ce spectacle m’arrache le cœur. En une seconde, je me rends compte de mes propres bénédictions. Et du coup, mon impuissance m’accable ! Ariane, dont le corps est menu et tordu, ne ressemble guère davantage qu’à un bébé. Quel âge a-t-elle ? Vingt-et-un ans ! Elle doit porter des couches. Si elle n’arrive pas à parler, en revanche, elle peut sourire ! Luna a l’air sans doute plus âgée qu’elle ne l’est vraiment. Elle essaie patiemment et tendrement de nourrir sa fille, laquelle ne mange qu’avec difficulté à cause de ce qui nous semble être une infection gingivale. Voulant me montrer ce qui ne va pas, les deux femmes me demandent de jeter un coup d’œil. Puis, la mère veut me montrer quelque chose d’autre sur Photos : Qasim Sadiq, Firdaus Ansari, Mosoianu Bogdan, Samridhhi Sondhi, Ali Marel, et Marie Couffon De Trevros


le côté d’Ariane. Je dois lui dire que n’étant pas médecin, je ne peux donc les aider. Que c’est frustrant ! Personne ne les aide parce que son mari est un étranger, m’explique Luna. Elle me demande de prier pour eux. Que puis-je dire ? Leur situation est tellement désespérée ! Pendant la prière, je mentionne que Jésus est toujours avec nous, même dans les moments difficiles. Je demande à Dieu de bénir cette famille et de l’entourer de saints anges. UNE PAUVRETÉ PLUS GRANDE ENCORE

Luna nous demande de visiter ses amis. Ils sont, dit-elle, très, très pauvres. Après l’avoir saluée, nous montons d’autres escaliers – très sales. Nous frappons à une porte, et un homme plus âgé, qui n’a que deux dents mal alignées, nous fait entrer. À son invitation, nous nous asseyons. La pièce encombrée ne comporte que quelques chaises et deux lits. Elle sent la fumée de cigarette à un point tel qu’il nous est difficile de ne pas tousser. Nous apercevons une femme alitée – sa femme. Et notre entretien commence. À ma surprise, cet homme parle anglais ! Grâce à une écoute très attentive, j’arrive à tenir une conversation. Dans son appartement, il y a un magnifique tableau de Jésus se tenant sur l’eau et sauvant Pierre, lequel est en train de sombrer. Derrière moi, un autre tableau représentant le dernier souper est suspendu au mur. J’apprends que

ces tableaux ont été peints par leur fils. La femme arrive à s’asseoir. Elle souffre de problèmes cardiaques. Si je comprends bien, elle a une endoprothèse vasculaire dans son artère. Elle est aussi diabétique. Qu’est-ce qu’elle est maigre ! Sur la table à côté d’elle, j’aperçois un gros paquet de cigarettes – vraisemblablement à son mari. Celui-ci nous montre le pied de sa femme. Les orteils sont rouges, comprimés, à vif, et douloureux. Ses jambes, ajoute-t-il, lui font si mal qu’elle n’arrive pas à dormir. Le diabète a de terribles conséquences sur sa santé. Notre troisième visite touche bientôt à son terme. Nous prions encore une fois et prenons le chemin du retour à travers la rue bondée. Les étudiants s'excusent auprès du propriétaire d'une boutique en colère qui se plaint de l'endroit où nous avons stationné notre voiture. Finalement, il se calme. L’un des étudiants se tourne alors vers moi. « Pouvons-nous aller quelque part avant de retourner au campus ? » Encore perdus dans nos pensées, nous avons besoin de parler de ces visites traumatisantes et déchirantes avant de rentrer. Nous nous arrêtons au centre commercial et y achetons quelque chose à manger. DES BESOINS QUI N’EN FINISSENT PAS

bonne différence, certes, mais je me sens tellement impuissant… Les provisions que nous avons apportées me rappellent le commentaire des disciples au sujet des cinq pains et des deux poissons : « Qu’est-ce que cela pour tant de gens ? » (Jn 6.9) À Bourj Hammoud, nous avons visité trois appartements. On compte sans doute des centaines d’immeubles résidentiels dans ce quartier, et des milliers de gens démunis qui ont besoin d’aide pratique et spirituelle. Que sont trois visites pour tant de besoins ? Une goutte d’eau dans l’océan… Mais nous devons faire tout ce que nous pouvons. Parfois, nous sommes trop confortables en ce monde. Mais aujourd’hui, j’ai été confronté aux conséquences du péché pour l’humanité. Que pouvons-nous faire parmi tant de besoins ? Si peu. Jamais assez. Mais nous devons essayer. Puissions-nous, avec l’aide de Dieu, être déterminés à passer à l’action, ne serait-ce que pour une seule personne. * Noms fictifs

George D. Jackson est le doyen du Département des arts et des sciences de l’Université du Moyen-Orient, à Beyrouth, au Liban.

Il y a tant de besoins ! Dire qu’une bonne partie de ce que nous avons vu est évitable… Notre partage de l’amour de Dieu peut faire une

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S

i les adventistes ont aujourd’hui une présence sur tout le globe, c’est grâce aux efforts d’évangélisation largement répandus et financés par les Nord-Américains depuis le milieu du 19e siècle. Comme il se peut même que le mouvement ait développé ses racines avant cela dans d’autres pays, on peut célébrer à juste titre 2018 en tant que bicentenaire important. Cette déclaration repose sur un manuscrit que l’on croyait perdu et que l’on a récemment récupéré. Datant d’environ 1818, il a été écrit par un individu qui croyait non seulement au retour imminent de Jésus, mais aussi au sabbat biblique et à l’état inconscient des morts.

AVANT LES MILLÉRITES

Rétrospective

Francisco H. Ramos Mejía Héraut de la vérité protestante

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Lancé aux États-Unis dans les années 1840, le mouvement millérite fut précédé du grand mouvement de réveil européen vers la fin des années 1820. Ce réveil adventiste fut fortement influencé par le livre The Coming of the Messiah in Glory and Majesty, de Manuel Lacunza, un prêtre jésuite (né au Chili, 1731-d. Italie, 1801), alors qu’il était exilé dans les États pontificaux dans les années 1790. Cet ouvrage montrait que selon la Bible, le retour de Jésus se produira avant, et non après, le millénium. À cette époque, le monde chrétien pensait que la parousie serait reportée jusqu’à ce que tous les gouvernements du monde soient soumis à l’Église chrétienne dans la paix et la prospérité du millénium. En 1825, Edward Irving traduisit le manuscrit de Manuel Lacunza en anglais. Étant un passionné de la prophétie, il entreprit de l’étudier à fond pendant les conférences d’Albury Park (1826-1831), près de Londres, en Angleterre. Un dialogue public sur la question se propagea en d’autres endroits, par des publications, et par des livres. Bientôt, la compréhension du retour de Jésus se produisant avant le millénium finit par être acceptée par les églises évangéliques. Les Églises traditionnelles, catholiques ou protestantes, étaient, cependant, trop liées à leurs gouvernements pour accepter les idées de Manuel Lacunza et les conférences d’Albury Park, qui n’exigeaient pas la conversion du monde, mais seulement la prédication de l’Évangile dans le monde entier comme condition au retour de Jésus. Après avoir vérifié les fondements bibliques des idées chrétiennes prémillénaristes de son époque, William Miller acquit sa propre conviction du pré-millénium en 1816-1818. Lorsque les échos du grand mouvement de réveil anglais atteignirent les rives de l’Amérique du Nord, Miller fut invité à prêcher, lançant ainsi le mouvement adventiste nord-américain. Dans l’Amérique du Nord du 19e siècle, Miller fut le précurseur le plus important de l’adventisme. Par contre, il différait des adventistes modernes sur deux points importants : il rejeta le sabbat du septième jour et l’état inconscient des morts. Le sabbat biblique, toutefois, fut Illustration : Brett Meliti


accepté par un groupe de millérites dirigés par Joseph Bates et James White entre 1848 et 1850. George Storrs, un autre prédicateur millérite, les convainquit au sujet de l’état inconscient des morts. ENTRE-TEMPS, EN AMÉRIQUE DU SUD

En Amérique du Sud, un autre homme prêcha l’ensemble des doctrines qui caractérisent aujourd’hui les adventistes du septième jour, des décennies avant que Joseph Bates et James White ne le fassent. Francisco H. Ramos Mejía (ou Mexia, 1773-1828), éduqué dans un séminaire catholique en Argentine, se procura l’ouvrage de Lacunza en 1816 ou 1817. Francisco Ramos Mejía écrivit d’abondantes notes sur ses pages, ne défendant pas seulement le concept du pré-millénium, mais aussi celui de l’état inconscient des morts. En 1820, le gouvernement de Buenos Aires lui ordonna de cesser d’observer et de propager le samedi en tant que sabbat biblique. En Argentine et aux États-Unis, les érudits adventistes eurent vent de l’existence des écrits de Francisco Ramos Mejía grâce à un article de 1913, lequel avait paru dans un journal protestant de Buenos Aires. Malgré toutes leurs démarches, ils furent incapables d’obtenir ces écrits. Ce n’est qu’en 2016 qu’une part considérable de ses manuscrits a été donnée anonymement. D’autres manuscrits ont péri, détruits par des descendants choqués par les opinions de Francisco, lesquelles s’opposaient à la théologie catholique romaine. Les manuscrits donnés sont maintenant conservés à la bibliothèque de l’Université adventiste de la Plata, en Argentine. L’IMPORTANCE DE FRANCISCO RAMOS MEJÍA

Francisco Ramos Mejía, un patriote argentin, fut élu membre du conseil municipal de Buenos Aires (18101811). Éleveur de bétail, il enseigna la religion aux indigènes de sa région, et leur servit de représentant pour les ententes établies avec (et à maintes reprises violées par) le gouvernement fédéral. Sa proximité avec les populations autochtones nourrit la méfiance et les soupçons du gouvernement à un point tel que ce dernier lui ordonna de quitter le territoire indien en 1821 et le confina à un autre ranch, à Los Tapiales (près de la ville actuelle de Francisco Ramos Mejía, dans le Buenos Aires métropolitain), jusqu’à sa mort. Francisco Ramos Mejía revêt un intérêt historique pour les protestants parce qu’en dépit de son éducation jésuite, il en vint à exposer des points de vue évangéliques. Il rejeta particulièrement la transsubstantiation (la présence réelle du Christ dans le pain et le vin de la messe) – une idolâtrie qu’il condamna. Pour lui, « le juste vit par la foi devant Jésus ».1 Pour Francisco, la doctrine selon laquelle le pape est le vicaire du Fils de Dieu est « une iniquité ancienne », compte tenu de la réelle prêtrise et de la primauté de JésusChrist. Il déclara : « Où est l’antéchrist ? Apocalypse 13.3 » –

se référant au texte qui dit : Les gens de différentes « Et je vis l’une de ses têtes races et de différents comme blessée à mort ; contextes culturels mais sa blessure mortelle peuvent découvrir les fut guérie. Et toute la terre principes distinctifs était dans l’admiration et caractéristiques de derrière la bête. » Francisco Ramos Mejía l’adventisme directement éprouvait un grand intérêt de la Bible. pour l’œuvre de Lacunza. Il fondait son espérance de la vie au-delà de la tombe uniquement sur la résurrection : « L’homme et son âme, ou quel que soit le nom dont cette dernière puisse être appelée, se dissoudront, “car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière” [Gn 3.19]. Mais plus tard, Messieurs, il y aura résurrection ! » Son concept de l’humanité était fort moderne : « Si le corps d’un homme n’est que poussière, alors, son esprit n’est rien d’autre que son organisation en vue d'une vie rationnelle, puisque l’esprit et la vie sont la même chose (voir Jn 6.63). » Francisco opposait « la loi délicate du sabbat, laquelle procède de la volonté du Créateur » à la « note discordante » de l’observation du dimanche. Il soutenait qu’alors que le dimanche ressemble, en apparence, au sabbat (comme le sacrifice de Caïn), il rate sa signification profonde. Tandis que l’agneau offert par Abel préfigurait l’Agneau de Dieu, les légumes de Caïn, eux, n’étaient qu’une « note discordante ». Par conséquent, l’observation du samedi en tant que vrai jour de repos doit être « restaurée à son état original ». Les adventistes en Amérique du Nord récupérèrent de tels concepts bibliques – comme le sabbat du septième jour et l’état inconscient des morts – sans l’aide de Francisco Ramos Mejía. Mais les écrits de celui-ci prouvent que les gens de différentes races et de différents contextes culturels peuvent découvrir les principes distinctifs et caractéristiques de l’adventisme directement de la Bible, indépendamment d’auteurs ou de missionnaires humains. Le dernier avertissement du ciel pour ce monde doit être transmis « à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple » (Ap 14.6). La réapparition récente d’un manuscrit espagnol vieux de 200 ans est comme un signe de la providence pour nous rappeler notre responsabilité, à savoir répandre de toute urgence ce message biblique dans le monde entier. Sauf mention contraire, les citations dans cet article sont tirés de « Ramos Mejía, el Primer Adventista Moderno », dans Revista Adventista, mars 2017.

1

Aecio E. Cairus, titulaire d’un doctorat, est maintenant à la retraite. Il a été professeur et directeur du programme de doctorat de l’Institut international adventiste d’enseignement supérieur (AIIAS), aux Philippines. Il habite à Loma Linda, en Californie, aux États-Unis.

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La Bible répond

La loi… et la loi Q

Que signifie l’expression « la loi de Christ » ?

R

L’expression que vous citez se trouve dans 1 Corinthiens 9.21 et dans Galates 6.2. Examinons ensemble ces deux passages. 1. LE PROBLÈME

Le rôle de la loi dans la vie chrétienne est, encore et toujours, un sujet de débat – d’une part parce que les écrits de Paul parlent de la loi tant en termes négatifs (elle a pris fin) que positifs (elle est pourtant confirmée par la foi), et d’autre part en raison de la dichotomie protestante entre la loi et l’Évangile. Par conséquent, on comprend fréquemment l’expression « la loi de Christ » comme désignant ce qui, dans l’Église chrétienne, a pris la place de la loi de l’Ancien Testament. Pour certains, cette loi représente les enseignements éthiques du Christ, ou la loi d’amour qui a pris, prétendument, la place de la loi juive. Mais ces possibilités ne sont que de savantes suppositions. Heureusement, de nombreux érudits du Nouveau Testament comprennent que la dichotomie entre la foi/l’Évangile et la loi ne vient pas de Paul – ce que les adventistes ont toujours cru et enseigné (voir Rm 9.30-32). 2. GALATES 6.2

Il est vrai que dans son contexte, « la loi de Christ » est directement liée à l’amour chrétien en tant qu’accomplissement de la loi (Ga 5.14). Galates 6.2 fournit une illustration spécifique de ce principe : « Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. » Ceci ne veut pas dire que la loi d’amour a remplacé la loi de l’Ancien Testament, mais plutôt

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que la loi est vraiment accomplie lorsque l’obéissance constitue une expression de l’amour chrétien. Le principe de l’amour résume la loi, certes, mais ne l’élimine pas. Ceci est corroboré par le fait que le fruit de l’Esprit mentionné dans Galates 5.22,23 repose sur les principes de la loi divine. Le plus important, surtout, c’est Romains 13.8. Dans ce verset, Paul répète l’idée que l’amour accomplit la loi. Au verset suivant, il cite quelques-uns des dix commandements pour montrer que l’amour s’exprime lui-même par l’obéissance à ces commandements (v. 9). Le fait que l’apôtre réaffirme l’obéissance aux dix commandements (voir Rm 7.7 ; Ep 4.28 ; 5.3-5 ; 6.1-3 ; Col 3.5) montre clairement que le fait de résumer la loi dans l’amour n’anéantit pas la loi. 3. 1 CORINTHIENS 9.21

Dans ce passage, Paul parle de sa volonté de s’adapter à son auditoire pour accomplir sa mission : « Avec ceux qui sont sans loi, [j’ai été] comme sans loi quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ, afin de gagner ceux qui sont sans loi. » En principe, Paul dit que la loi de Dieu équivaut à la loi de Christ ! Qu’est-ce que ceci signifie ? La « loi de Christ » signifie simplement la loi telle qu’enseignée par Christ et exemplifiée dans sa vie (voir Mt 5.17-32), et non la loi telle qu’enseignée par les chefs juifs. En Christ, on trouve la véritable intention de la loi, et dans ce sens, elle est devenue la loi de Christ (voir 2 Co 3.12-16). Confirmée par la foi, la loi est à sa juste place (Rm 3.31). L’obéissance à la loi découle de l’amour et non d’une tentative d’être accepté de Dieu. Christ n’a pas mis un terme aux valeurs morales de la loi de Dieu telle que trouvée dans l’Ancien Testament.

Ángel Manuel Rodríguez a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.


Santé & bien-être

La lutte contre la génétique : une bataille perdue d’avance ? Je suis afro-américaine et j’ai 29 ans. Je souffre d’hypertension artérielle et de prédiabète. Il faut dire que ces maladies font partie de mes antécédents familiaux. Je suis découragée parce qu’il semble que peu importe ce que je ferai, mes gènes auront toujours le dernier mot sur ma santé. Ai-je raison ? Y a-t-il de l’espoir pour moi ?

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l est, en effet, décourageant d’être aux prises avec l’hypertension artérielle et le prédiabète, particulièrement à un jeune âge. On peut choisir ses amis, est-il dit, mais pas ses parents ! Ce qui veut dire que vous ne pouvez rien contre votre composition génétique. Heureusement, un autre adage bien connu – et peut-être utilisé à outrance – y va comme ceci : « Si les gènes chargent le fusil, le mode de vie, lui, appuie sur la gâchette ! » L’une de nos chroniques précédentes dans Adventist Review (www. adventistreview.org/1808-67) – la revue sœur de Adventist World – a couvert le sujet de l’épigénétique, à savoir la relation entre la génétique et l’ADN. Le mode de vie peut effectivement influencer le degré d’activation de nos gènes défectueux et les effets qu’ils peuvent avoir. Ainsi, bien que l’on puisse hériter génétiquement de tendances à la maladie, les interventions dans le mode de vie peuvent faire une grande différence dans la qualité et la durée de la vie (longévité). Certains facteurs de risque pour l’hypertension artérielle, y compris les antécédents familiaux, peuvent constituer un risque permanent. Mais la bonne nouvelle, c’est que ce risque peut être modifié et parfois même évité grâce à l’application de pratiques clés quant au mode de vie. Les facteurs de risque modifiables incluent la prise de poids et l’obésité (ils commencent souvent dans la petite enfance), une nutrition déséquilibrée, un apport en sel trop élevé, un apport insuffisant en potassium (le potassium se trouve principalement dans les fruits et les légumes), un manque d’exercice physique, et la consommation d’alcool. Travailler avec l’un ou l’autre de ces facteurs de risque peut apporter un changement significatif dans la pression artérielle. Ceci dit, on obtient les meilleurs résultats lorsqu’on s’attaque à tous les facteurs de risque parce que les effets bénéfiques s’additionnent. Le défi, toutefois, c’est que suite

à un diagnostic d’hypertension artérielle, peu d’adultes changent leur mode de vie. Il est très difficile de maintenir un changement continu ; il nous faut être motivés. Et voici la meilleure motivation : nous avons été rachetés à un grand prix ! Malgré les antécédents familiaux et tous les autres facteurs liés à l’hypertension, la science n’en démord pas : une application consciencieuse des changements nécessaires au mode de vie fait une énorme différence dans l’ethnie, le sexe, et le groupe d’âge*. Y a-t-il de l’espoir pour vous ? Absolument ! Dès que vous aurez pris la décision de changer votre mode de vie, trouvez un partenaire à qui vous devrez rendre compte, et un médecin compétent orienté sur le mode de vie. Puis, allez de l’avant avec les changements que vous vous proposez de faire. Le fait d’avoir un partenaire qui vous aidera à demeurer responsable fera toute la différence ! En même temps, nous vous exhortons à placer votre vie et vos choix entre les mains de Dieu. À cause de ses promesses, nous vous encourageons à faire les changements qui s’imposent dans votre mode de vie. L’apôtre Paul a déclaré : « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Ph 4.13). Plus loin, il rapporte l’assurance que Dieu nous donne : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » (2 Co 12.9) * The Journal of the American Medical Association, 320, n° 13, 2018, p. 1 338-1 348.

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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Un Noël en PNG N « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

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ous avons essayé bien des fois d’amener les gens à nos églises, dit le pasteur Dale. Mais c'était peine perdue ! Ils ont peur de nous. Ils sont en colère parce qu’ils pensent que nous voulons leur enlever leurs traditions. Quelques-uns, certes, se font baptiser après une campagne d’évangélisation. Cependant, la plupart retournent rapidement à leurs anciennes voies. Ici, c’est vraiment difficile d’amener qui que ce soit à changer. » Dale est triste. Ça se voit sur son visage. Il a travaillé en tant que missionnaire pendant de si nombreuses années ! A-t-il trouvé un moyen de faire connaître Jésus aux populations qu’il sert dans les forêts tropicales de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) ? « Il n’y en a qu'un seul, dit-il. Nous avons tenu chaque année des ateliers de formation pour nos jeunes dirigeants de l’Église. Au cours de cette formation, nous avons demandé à Dieu de nous révéler la façon dont il aimerait que nous travaillions auprès de nos semblables. Après un moment, nous avons décidé de tout chambouler. Au lieu d’attendre que les gens viennent à l’église, nous avons décidé d’amener l’église aux gens. » *** À quoi l’église ressemblerait-elle si elle n’avait ni murs, ni bancs, ni fenêtres ? Si elle n'avait que des yeux, des oreilles, des mains, des jambes, et un cœur ? Une vingtaine de jeunes tentent de l'imaginer – un exercice qui fait partie de leur formation. Ils étudient les Évangiles et le livre des Actes pour voir comment Jésus et ses disciples amenaient l’église aux gens. Ils considèrent aussi les

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principes du discipulat trouvés dans les derniers chapitres du Ministère de la guérison. Ce livre, écrit par la pionnière adventiste Ellen White, a pour thème le service. Dale poursuit. « Voici mon passage préféré de ce livre : “L’argument le plus puissant en faveur de l’Évangile, c’est un chrétien aimant et aimable*.” Ces paroles nous ont poussés à trouver de meilleures façons d’être des chrétiens plus aimables. » La jeunesse de la PNG élabore de magnifiques programmes pour répondre aux besoins des habitants en butte à la maladie, ou encore aux grands passages de la vie tels que le mariage, l’âge adulte, la naissance du premier enfant. Une partie de leur formation consiste à aller dans la collectivité et à mettre en pratique ce qu’ils ont appris. *** Quelques jeunes s’arrêtent à la maison d’un homme très malade. Sa maison et son terrain ont besoin d’entretien, mais son état ne lui permet pas de s’en occuper. En outre, il a besoin de nourriture et d’amis. Mais cet homme est loin d’être sympathique. En fait, il méprise les adventistes et a tout fait pour empêcher les jeunes villageois de suivre la formation dans son village. Il a même envoyé des espions pour épier leur camp et rapporter ce qu’ils font. « Une fois revenus en classe, les jeunes se sont d'abord abstenus de dire qu'ils avaient trouvé un homme ayant besoin d’aide, raconte Dale. Il faut dire qu’ils avaient peur de l'aider. Nous avons dû les encourager à fond pour qu'ils décident de retourner chez lui. »


Les jeunes frappent à sa porte et le saluent. Ensuite, l’un d’entre eux s’avance et lui dit qu’ils ont été formés pour servir les habitants de la collectivité. Dès qu’ils découvrent qu’il était malade, ils décident de mettre en pratique ce qu’ils sont en train d’apprendre. « Monsieur, nous sommes prêts à vous aider toute une journée », conclut-il. « Toute une journée ? » répète le malade, incrédule. « Certainement, Monsieur ! Est-ce que cela vous dérange ? » Bouleversé, il fait signe que non et leur donne son approbation. Le lendemain matin, 17 jeunes se présentent chez lui dotés de machettes, de râteaux, de haches, de pelles, de chiffons, et de savon. Ils achètent aussi de la nourriture de bonne valeur nutritive qui tienne plusieurs jours. Tandis qu’un groupe ratisse le terrain et nettoie l’extérieur de la maison, un autre s’occupe de l’intérieur. Ils font le ménage de la cave au grenier. Ils lavent même les vêtements du malade à la main, puis les font sécher en les suspendant. Quelques jeunes femmes préparent le repas. Les gars les plus forts transportent le patient à la crique et lui donnent un bain. Pendant ce temps, d’autres en profitent pour nettoyer la natte sur laquelle il dort. À la crique, nos amis chantent et rient alors qu'ils lavent avec tendresse et amour leur nouvel ami. Cheveux, corps, ongles, tout y passe – avec beaucoup de savon et d’eau fraîche. Bref, cet homme reçoit le meilleur bain de sa vie ! De retour à la maison, tout est prêt. On lui sert un délicieux repas dans de la vaisselle propre. Et notre malade n’en revient pas ! Mais les jeunes n’ont pas encore terminé. Avant de partir, ils lui font découvrir des plantes qui pourraient lui être utiles. Ils chantent, puis lisent quelques promesses bibliques. Enfin, ils l’invitent à venir à Dieu, à lui demander aide et guérison. *** L’homme malade est soulagé. Il aura l’esprit tranquille pendant un certain temps. Il sait fort bien que les villageois n’auraient pas pris soin de lui de cette façon. La pensée ne leur serait même pas venue à

l’esprit. Mais ces jeunes ont nettoyé sa maison, fait sa toilette, coupé son bois de chauffage. Ils lui ont apporté de la nourriture pour plusieurs jours, et ont même fait la cuisine. Et leurs chants, et leurs prières… Tout ça, sans lui demander un sou ! À leur départ, il s'adresse à eux, le cœur ému et les larmes aux yeux. « Les villageois ne savent pas faire ce que vous avez fait pour moi aujourd’hui. Il faut qu’ils l’apprennent, il faut qu’ils sachent prendre soin de leur peuple comme vous l’avez fait ! Je vous en prie, dites à votre formateur que nous allons vous donner un terrain. Il faut absolument que vous donniez votre programme de formation en permanence chez nous, pour que tous nos jeunes apprennent à faire comme vous ! » Ce soir-là, pendant le cours, les jeunes ne cessent de parler de leur expérience avec le villageois malade. « Je comprends maintenant ce que le mot “aimable” veut dire, lance l’un d'eux. Ça veut dire m’oublier et m'impliquer à fond dans les besoins des autres ; laver les cheveux d’un individu pas du tout sympa et faire sa lessive ; chanter des chants joyeux à ceux qui sont tristes ; choisir d’aimer ceux qui ne sont pas aimables – même ceux qui essaient de nous nuire. » Quelques semaines plus tard, le vieil homme rencontre l’un de nos pasteurs laïques. « Pasteur, je veux être baptisé ! » s’écrie-t-il. « Mais nous n’avons jamais étudié avec vous, répond le pasteur, et vous n’êtes jamais venu à l’église. Pourquoi voulezvous être baptisé ? » « L’autre jour, alors que j'étais malade, vos jeunes m’ont remarqué. Ils sont venus chez moi, ont nettoyé ma maison et ma cour, et coupé mon bois de chauffage. Ils ont fait la cuisine et m’ont amené à la crique pour faire ma toilette. Si le christianisme, c’est ça, eh bien moi, je veux être chrétien ! »

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; German Lust ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Chun, Pyung Duk ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Chun, Pyung Duk ; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan PrestolPuesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Getty Images 2018. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 14, n° 12

* Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 405.

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis. Il est connu dans le monde entier en tant que « pollinisateur itinérant de la grâce ».

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Dorcas fait quelque chose de grand CHARLOTTE ISHKANIAN

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orcas a 11 ans et habite en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Pendant les vacances, elle participe à un camp biblique dans une ville située à presque deux heures de chez elle. Elle raffole des bricolages et des histoires de la Bible. Les moniteurs du camp encouragent les enfants à mémoriser des versets bibliques – ce dont elle raffole aussi. Vers la fin du camp, il lui vient une idée. De retour à son village, elle demande à son père d’écrire des versets bibliques sur des cartes qu’elle se chargera ensuite de décorer. Dès que l'école recommencera, elle les partagera avec ses amis. À la rentrée scolaire, Dorcas offre ces jolies cartes à deux de ses meilleures amies. Ces dernières décident de mémoriser ensemble les textes bibliques et de faire une surprise à Dorcas. 30

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UNE SURPRISE INATTENDUE Le lendemain matin, les deux amies rencontrent Dorcas dans la cour de récréation. Mais au lieu d’être seulement deux, elles ont amené huit autres enfants, pour un total de 10 enfants ! Tous veulent des cartes, et tous acceptent de mémoriser les versets bibliques ! Dorcas donne une carte à chacun et les invite à revenir le lendemain pour répéter le verset. De plus en plus d’enfants viennent voir Dorcas pendant la récréation du matin pour réciter leur verset biblique et recevoir une autre carte. En deux semaines seulement, 20 enfants apprennent des versets bibliques pendant la récréation ! LE CLUB DE BIBLE DE DORCAS Dorcas dit à sa mère combien d’enfants se sont joints à son groupe. Maman suggère alors que les

enfants se réunissent en dessous de leur maison, où c’est frais et sec. (Dans certaines parties de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les maisons sont souvent construites sur pilotis pour profiter de la brise. C’est un endroit parfait pour une réunion.) Dorcas invite ses amis à venir chez elle le mercredi et le vendredi soir. Les 20 amis se présentent et décident d’inviter d’autres amis ! Dorcas et sa mère préparent un programme pour les enfants. Tout d’abord, ils chantent des chants, puis Dorcas raconte une histoire de la Bible. La réunion se termine par une période de bricolage. D’une semaine à l’autre, le groupe de Dorcas ne cesse de grandir ! Bientôt, 100 enfants et quelques parents se rendent chez Dorcas pour suivre des études bibliques. De ce nombre, 50 environ vont à l’église le sabbat.

Illustration : Xuan Le


WILONA KARIMABADI

Perle biblique « Et comment quiconque peut-il prêcher à moins d’y être envoyé ? Comme il est écrit, “Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles !” » (Romains 10.15, TOB)

À ton tour, maintenant ! UNE NOUVELLE ÉGLISE Un jour, Dorcas apprend que plusieurs adultes ont donné leur cœur à Jésus et veulent être baptisés. Elle laisse Dieu la conduire, et une nouvelle église est établie dans son village. Peu après le baptême des adultes, Dorcas est également baptisée. Si nous suivons les idées que Dieu nous donne, nous pourrons, nous aussi, faire de grandes choses pour le Seigneur. Imagine un peu : démarrer une église entière simplement avec quelques versets bibliques écrits sur des cartes !

(Cette histoire a d’abord paru dans Kidsview, mars 2009.)

Inutile d’attendre l’âge adulte pour faire une œuvre importante pour Dieu ! Le fait que tu sois jeune peut même te rendre plus efficace encore. Que peux-tu donc faire ? À l’exemple de Dorcas, sors des sentiers battus. Et va un peu plus loin en nous racontant ton expérience ! Envoie-nous par courriel tes idées de témoignage à kidsview@adventistreview.org. Nous serons très heureux de les imprimer dans un prochain numéro. Ceci donnera à d’autres enfants de merveilleuses idées qu’ils pourront essayer à leur tour ! AdventistWorld.org Décembre 2018

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THE DEAD TALKING TO THE LIVING AND THE LAST GREAT DECEPTION Seventh-day Adventists have a unique belief on the state of the dead, but what happens when reports of communication with loved ones are increasing around the world?

Watch what happened when Mark Finley met up with 5 millennials with no prior knowledge of this topic.

Topics in the series include: Is God One, Two or Three? What is the Last Great Deception?

A 7-PART SERIES DIGGING DEEPER INTO CORE BELIEFS OF SEVENTH-DAY ADVENTISTS. READ, LISTEN OR WATCH.

“Are the dead talking more now? And are we a part of the conversation?” Adventism and the Judgment In but not of Babylon... Creation vs. Evolution - What millennials really think of the issues.

For more information go to www.AdventistReview.org/DiggingDeeper


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