Place aux jeunes
Leçons de vie
B
onne et heureuse année ! C’est le moment où les gens du monde entier prennent de bonnes résolutions. Cette fois-ci, la mienne sera simple : je prends la résolution d’être heureux. Je choisis de m’approprier la joie du Seigneur et d’en faire la force de ma vie. Si seulement c’était aussi facile ! Malheureusement, la douleur est un langage que beaucoup de gens parlent. Mon ami Michael, par exemple, a chanté le chant de la douleur avec le brio d’un musicien chevronné. Si la douleur était un art, il serait l’artiste de la Renaissance qui, par sa peinture, donne vie à la souffrance. Michael a perdu sa mère alors qu’il n’était qu’un bambin. Les gens de sa parenté lui disent qu’il était l’un de ces enfants qui ne pouvaient être apaisés que par quelqu’un avec qui ils se sentaient à l’aise. Sa mère pouvait l’apaiser comme personne d’autre. La mort de celle-ci n’a pas été soudaine. Son corps s’est affaibli lentement et s’est fragilisé en l’espace d’une semaine. Son système immunitaire n’était pas suffisamment fort pour combattre la maladie qui l’attaquait comme un maraudeur – alors que son bébé avait besoin d’elle. Elle savait qu’elle ne guérirait pas. Et l’on ne peut qu’imaginer la souffrance et la douleur qu’elle a ressenties. Quand Michael pense à sa détresse, il a encore mal. Sa mère l’a confié à ses parents, car son père les avait abandonnés depuis longtemps. Ses grands-parents l’ont élevé comme s’il était leur propre fils. La vie porte différents coups à tout le monde. En ce qui concerne Michael, je ne dirais pas qu’il s’est prélassé dans une zone de confort, car à maintes reprises, il a été arraché au confort de l’amour et de la famille. Sa grandmère, qui l’a pris comme son propre enfant et l’a élevé comme une mère, a été fauchée par un AVC. Michael a perdu un ami proche dans un terrible accident de la route. Cet accident a coûté la vie de son ami, mais en a sauvé 13 autres. Une fois, Michael a dû transporter un autre ami cher à la morgue, au beau milieu de la nuit, parce qu’il s’était suicidé après un long combat contre sa maladie mentale. 18
Janvier 2020 AdventistWorld.org
En dépit de tout ça, Michael a appris à vivre. Il a tiré courage de celui qui est venu pour nous donner « la vie réelle et éternelle, une vie meilleure et plus abondante, une vie au-delà de leurs rêves » (Jn 10.10, Message)1. Michael a aussi appris à désirer ardemment. Il désire ardemment ce lieu où « le loup et l’agneau paîtront ensemble » (Es 65.25) et où « il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur » (Ap 21.4). Paul dit : « Même si notre être physique se détruit peu à peu, notre être spirituel se renouvelle de jour en jour. La détresse que nous éprouvons en ce moment est légère en comparaison de la gloire abondante et éternelle, tellement plus importante, qu’elle nous prépare. » (2 Co 4.16,17, BFC) Michael a appris à chanter. L’oiseau en cage ne peut apprendre à chanter que lorsque son propriétaire couvre la cage, le forçant ainsi à écouter et à apprendre la chanson qu’il doit chanter. Car en plein jour, et à l’ouïe de la musique d’autres voix, l’oiseau ne chantera pas le chant que son propriétaire cherche à lui enseigner. En vérité, Michael a appris au sein de son affliction que Dieu « nous enseigne, dans les ténèbres de l’affliction, un chant que nous n’oublierons plus jamais »2. Michael a aussi reconnu une constante fondamentale dans la vie : Dieu n’a pas d’orphelins. Il est vraiment « le père des orphelins » (Ps 68.6). Alors que nous nous efforçons de faire de 2020 une bonne et heureuse année, puisse l’expérience de Michael être un rappel que même dans la souffrance, on peut trouver la joie. Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. Ici, traduction libre de la traductrice de ce passage tiré de la paraphrase de la Bible Message. 2 Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 407. 1
Frederick Kimani est médecin consultant à Nairobi, au Kenya. Avec passion, il s’efforce de jeter des ponts entre Dieu et les jeunes par le biais de la musique.