AW French April 2018

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Avril 2018


Destinations

Là où deux ou trois… MONGOLIE

Couverture Damdinsuren Tserenbyambaa habite à Ulaanbaatar, capitale de la Mongolie. Les chrétiens en Mongolie forment une petite minorité parmi les bouddhistes, les athées, et les shamans. Les adventistes n’ont pu pénétrer en Mongolie qu’au cours des dernières décennies. Comme tant d’autres adventistes dans ce pays, Damdinsuren est la seule chrétienne dans sa famille. En raison de la joie que l’Évangile lui a apportée, elle a développé la passion de l’accueil : elle accueille chaleureusement chaque visiteur à l’église adventiste Central, à Ulaanbaatar. Sa prière, c’est que ses enfants en viennent un jour à connaître et à accepter Jésus en tant que Sauveur personnel. Photo de couverture : Eike Mueller

Sous les projecteurs 10 La transformation La Parole 18 Méditation 20 Esprit de prophétie 26 La Bible répond Mon Église 14 Place aux jeunes 16 Perspective mondiale 22 Entretien 24 Rétrospective Foi vivante 15 Foi en action 27 Santé et bien-être 28 « Je vais vous raconter… » 30 Foi en herbe – le coin des enfants

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« Quelle est votre histoire biblique préférée ? » Voilà une question que l’on pose souvent à un pasteur ou à un éditeur ! À vrai dire, ma réponse à cette question s’est modifiée selon les étapes de ma vie. Mon père, l’un de mes frères et l’un de mes oncles s’appellent tous les trois David – d’où ma préférence initiale pour l’histoire de David et Goliath. Vers l’âge de 10 ans, alors que je dépassais en taille et en poids mon frère David (qui était plus vieux que moi), l’histoire de Zachée s’est hissée au top de mes histoires préférées. Dans les rues regorgeant de monde, cet homme de petite taille ne pouvait rien apercevoir par-dessus les têtes. Ne voulant pas se faire remarquer, il devança la foule et alla se jucher, incognito, sur la branche d’un grand sycomore. Alors que Jésus passait par là, il leva les yeux et aperçut Zachée. Une telle condescendance m’a beaucoup touché – à un moment où je me demandais si les autres l’avaient remarquée. Des années plus tard, alors que j’étais jeune pasteur, mon choix s’est arrêté sur les trois paraboles de Luc 15 – la pièce perdue, la brebis perdue, et le(s) fils perdu(s). Comme d’autres étudiants de la Bible, j’ai découvert dans ces trois histoires de grâce l’« Évangile à l’intérieur des Évangiles ». Mais au cours des 20 dernières années, une autre histoire a captivé mon imagination, d’abord parce qu’elle est étonnante en elle-même, et ensuite, parce qu’elle illustre puissamment le regain d’espoir et de joie de l’Église tandis qu’elle attend le retour de Jésus. Il s’agit de l’histoire des deux disciples se rendant à Emmaüs (Lc 24). Sur le plan de la résurrection, c’est elle qui, pour moi, remporte la palme, en partie parce qu’elle se déroule en une fin d’après-midi, alors que les ombres s’allongent – mon moment préféré de la journée. Mais au cœur de cette histoire, deux éléments essentiels se dégagent et parlent, d’un siècle à l’autre, à tous ceux qui aiment Jésus et soupirent après son retour. Voici comment je raconte cette histoire – dans sa forme la plus abrégée. Deux disciples tristes et découragés convinrent de marcher et de parler ensemble tandis qu’ils essayaient de digérer un événement bouleversant : la crucifixion de Jésus. Ils firent une chose des plus importantes pour les croyants – convenir de passer quelques heures ensemble pour partager leurs craintes, leur foi, pour écouter attentivement, pour essayer de comprendre. Et que se passa-t-il ensuite ? Alors qu’ils étaient en chemin, Jésus les rejoignit et parcourut quelques kilomètres avec eux. Le trajet fut suffisamment long pour qu’il leur donne une étude biblique complète sur le rôle et la mission du Messie, en citant Moïse et les prophètes. Le jour de sa résurrection, Jésus ne put manquer de tenir cette promesse si appréciable qu’il avait faite à tous les disciples : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Mt 18.20) Sa présence changea à tout jamais leur histoire ! Elle chassa le deuil, transforma la peur en puissance, et anima leur avenir d’une passion pour le Seigneur qu’ils transmirent efficacement aux croyants pendant 20 siècles. C’est, pour moi, l’histoire fondamentale de l’Église – non pas l’histoire des 3 000 croyants baptisés en un jour à la Pentecôte, mais celle de deux croyants rejoints par Jésus, de deux croyants qui s’étaient engagés à marcher et à parler ensemble tandis qu’ils avançaient vers la révélation de la puissance de sa résurrection. Tandis que vous lisez les pages de cette édition de Adventist World dans un esprit de prière, demandez-vous si vous êtes appelé, avec d’autres croyants, à faire un trajet ponctué d’une nouvelle espérance, d’une nouvelle joie, et d’une éternité avec Jésus.


Infos

Ici, on aperçoit des adventistes et des dirigeants du gouvernement et de la collectivité réunis à Tatalea, en Égypte, pour inaugurer de nouveau la seconde église adventiste la plus ancienne au pays, récemment rénovée. Photo : Samuel Britton

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En bref

« Seule l’éternité révélera ce que le chant de Del Delker a signifié pour le mouvement adventiste dans le monde entier. » – H.M.S Richards, orateur et directeur de La voix de la prophétie, au sujet de Del Delker, célèbre soliste en 1955. Del Delker a continué de chanter pour La voix de la prophétie pendant plusieurs décennies. Le 31 janvier 2018, elle s’est éteinte à l’âge de 93 ans. Par sa voix puissante de contralto, Del a partagé résolument l’amour du Christ dans le monde entier avec des auditoires émerveillés.

L’Église adventiste lance une chaîne de télévision en France Hope Channel a récemment établi un partenariat avec l’Union des fédérations franco-belges pour lancer Hope Channel France. La chaîne par Internet diffusera à partir de Paris et se focalisera sur une programmation conçue spécifiquement pour un auditoire caractérisé par l’indifférence religieuse. C’est là un audimat considérable en France, qui se situe entre les 15 pour cent qui professent l’athéisme et les 10 pour cent qui sont croyants pratiquants. 4

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« L’histoire adventiste est potentiellement très riche, très texturée, très profonde, et très vaste. […] Elle ne se limite pas à une simple poignée d’individus. » – David Trim, directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche au siège de l’Église mondiale, lors d’un rassemblement des historiens adventistes à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). De nombreux historiens et théologiens ont présenté des documents sur les pionniers adventistes moins connus, lesquels ont contribué de façon significative au jeune mouvement.

6 770 Le nombre de patients servis à Phoenix, en Arizona, aux États-Unis, par 3 300 bénévoles. Ces derniers ont prodigué gratuitement des soins médicaux, des soins dentaires, des soins oculaires, et d’autres services les 25, 26 et 27 décembre, pour une valeur de 40 608 800 dollars US. Ces procédures, qui se sont déroulées au Centre des congrès de Phoenix, ont inclus des interventions chirurgicales, des services dentaires de base, de nombreux services médicaux, des examens de la vue, et des ordonnances gratuites et personnalisées de lunettes. Au nombre des autres services, il y avait des prescriptions médicales, des services juridiques, des coupes de cheveux, et des vêtements gratuits.

« Nous ne devons jamais notre réussite à nos propres moyens ; nous la devons plutôt à une toile d’humanité dont la force dépend de ses connexions les plus faibles et de la façon dont nous les traitons. » Le nombre d’établissements de santé adventistes à l’échelle mondiale

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Cliniques et dispensaires

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Hôpitaux et sanatoriums

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Maisons et centres pour retraités

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Orphelinats et foyers d’accueil pour les enfants

– Dan Presecan, commentant une expérience personnelle de son enfance, alors que la crise des Balkans de 1990 atteignait son point culminant. Sa vie a pris un tournant spectaculaire après que deux filles britanniques âgées de 11 ans lui aient envoyé une boîte à chaussures. Dans cette boîte spéciale, envoyée dans le cadre du programme intitulé Boîtes du Royaume-Uni pour la Bosnie, il y avait des cadeaux, une lettre, des photos des deux expéditrices, et une adresse au cas où leur « ami inconnu » désirerait leur répondre. Dan Presecan, maintenant directeur de programme d’ADRA en Asie centrale, a récemment renoué avec l’une des sœurs par le biais des médias sociaux.


En bref

« À partir de ce jour, j’ai voulu faire quelque chose pour aider ceux qui pensent qu’ils n’ont d’autre choix que de travailler dans la production de substances illicites. » – Jimmy Munoz, pasteur adjoint à l’église adventiste Seabrook, à Lanham, au Maryland (États-Unis), après avoir appris que 500 000 enfants ne reçoivent aucune instruction en Colombie. Ces enfants sont les cibles principales des barons de la drogue, lesquels les font travailler dans des fermes illégales. Jimmy Munoz et ses membres d’église ont lancé le ministère appelé Un monde sans cocaïne pour promouvoir l’esprit d’entreprise et créer des emplois manufacturiers en Colombie.

« Les réfugiés et les migrants ne sont pas "les autres", ils sont "nous". Ils font partie de l’histoire et du présent de l’histoire de la famille mondiale. » – Amina J. Mohammed, secrétaire général adjoint des Nations Unies, dans son allocution d’ouverture lors du Quatrième Symposium annuel sur le rôle de la religion et des organisations confessionnelles dans les Affaires internationales, co-sponsorisé par l’Église adventiste. L’événement a rassemblé quelque 250 représentants de la communauté de l’ONU, de groupes religieux, et d’organisations non gouvernementales. Au nombre des organisateurs, mentionnons le Département des Affaires publiques et de la liberté religieuse de la Conférence générale, ainsi que l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA).

900 000 Le nombre estimé de personnes au Malawi, un pays africain, souffrant d’épilepsie. Warren Boling, professeur et président de neurochirurgie à la faculté de médecine de l’Université de Loma Linda, ainsi que Travis Losey, directeur médical de la neurologie pour adultes au Centre global de l’épilepsie, à l’Université de Loma Linda, ont travaillé avec Patrick Kamalo, un neurochirurgien malawien, à l’Hôpital central Queen Elizabeth, pour établir le premier programme de traitement de l’épilepsie au Malawi, dirigé par un médecin. Photo : Service des nouvelles du Département de la santé de l’Université de Loma Linda AdventistWorld.org Avril 2018

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Actualités

La Cour suprême des Philippines statue en faveur d’un observateur du sabbat Service des nouvelles de la Division Asie-Pacifique Sud & Adventist Review

Dans ce qui a été appelé « une décision historique », la Cour suprême des Philippines a statué en faveur de Denmark Valmores – un adventiste étudiant à la faculté de médecine de l’Université d’État de Mindanao (MSU-COM) – et de son droit constitutionnel d’observer librement un jour de repos selon sa conscience. Denmark Valmores a entrepris une démarche juridique en raison du refus incessant des défendeurs de respecter le droit religieux du requérant à être exempté des travaux en classe et des examens le samedi, jour de repos biblique des adventistes. Cette démarche a également dénoncé la non-conformité des défendeurs à la section 5 de la Déclaration des droits de la constitution de 1987 des Philippines, laquelle stipule que « le libre exercice et la jouissance de la profession et de l’adoration religieuses, sans discrimination ou préférence, sera toujours permis ». Neil Abayon, l’avocat de Denmark Valmores, croit que cette décision de la Cour suprême consolide l’identité des adventistes en tant que peuple observateur du samedi, jour de repos donné par Dieu. « C’est là un impact très important quand on considère l’un des

arguments les plus utilisés contre les adventistes lorsqu’ils demandent une reconnaissance de leurs droits à la liberté religieuse : « Comment se fait-il que l’un de tes amis adventistes va à l’école, lui, le sabbat ? » a dit Neil Abayon, citant une objection courante envers ceux qui cherchent à obtenir la permission de s’absenter ce jour-là. « Dans le cas de Denmark Valmores, la Cour suprême a clarifié que l’adhésion personnelle à un credo constitue la règle générale et qu’une personne ne peut être pénalisée pour les transgressions des croyances religieuses d’une autre personne », a-t-il poursuivi. Tout a commencé en 2014, lorsque certains des cours et des examens de Denmark ont été déplacés au samedi. En une occasion, après ne s’être pas présenté à un examen, Denmark n’a pas reçu la note de passage, et a été jugé inéligible à un examen de reprise. Denmark a donc résolu d’écrire au doyen et membre de la faculté pour lui demander une exemption de tout travail en classe le samedi. Il a exprimé en même temps son désir de passer cet examen un autre jour. Après l’envoi de plusieurs communications formelles – dont une attestation prouvant qu’il est membre de l’Église

Denmark Valmores, à gauche, est un adventiste étudiant en médecine. Son cas s’est rendu jusqu’à la Cour suprême des Philippines en vue du respect de son droit à la liberté religieuse.

Photo : Service des nouvelles de la Division Asie-Pacifique Sud 6

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Dans cet arrêt de principe, un étudiant en médecine est maintenant dégagé des travaux en classe et des examens le samedi

adventiste, signée par Hanani Nietes, directeur des Affaires publiques et de la liberté religieuse de la Fédération du centre-nord de Mindanao – Denmark n’a reçu aucune réponse. Sans se laisser décourager par cette situation difficile, Denmark a décidé de s’adresser à un palier plus élevé. Il a cherché de l’aide auprès de la Commission de l’enseignement supérieur (CHEd). Son cas a été adressé et référé directement à Macapado Abaton Muslim, président de la MSU. Macapado Abaton Muslim a alors envoyé le mémorandum de 2010 de la CHEd au doyen de la faculté de médecine, ainsi qu’à un autre membre de la faculté. Les deux hommes n’ont rendu aucune réponse. Leur silence a poussé Denmark à prendre des mesures juridiques alors que son droit religieux était carrément brimé. Quatre ans après la déposition de la plainte, le plus haut tribunal aux Philippines a statué en faveur de Denmark, déclarant que « les établissements d’enseignement sont tenus de protéger la liberté religieuse de leurs étudiants. À telle fin, nos établissements scolaires ont donc la responsabilité de restreindre leurs libertés académiques dès qu’elles entrent en conflit avec les privilèges constitutionnels. » Neil Abayon : « Le cas Valmores est donc un arrêt de principe puisqu’il s’agit du premier cas concernant le respect de l’observation du sabbat des adventistes. Il sera vraisemblablement cité dans les facultés de droit dans le cours “Droit constitutionnel 2”. La prochaine génération d’avocats saura ce dont il retourne concernant l’observation du sabbat. » Denmark Valmores poursuit actuellement son éducation dans la même université, tout en exerçant sa liberté religieuse.


Actualités

La Commission de supervision de l’unité publie une déclaration sur les façons d’aller de l’avant

Ce processus implique la collecte de données qualitatives et quantitatives auprès du champ mondial

Commission de supervision de l’unité de la Conférence générale

Le 14 décembre 2017, la Commission de supervision de l’unité s’est réunie au siège mondial de l’Église avec Mike Ryan, président nouvellement nommé (voté par le comité administratif de la Conférence générale), et Hensley Moorooven, secrétaire. Lors de cette réunion, la Commission a adopté un processus pour l’aider dans sa tâche consistant à réviser le document intitulé « Procédures pour la réconciliation et l’adhésion en matière de gouvernance de l’Église : Phase II » – document qui lui a été renvoyé par le Concile annuel de 2017 – et à développer une proposition nouvelle ou révisée. Mike Ryan : « La Commission est unanime : ce processus sera ouvert, transparent, et tiendra compte des visions de l’Église adventiste mondiale. Les dirigeants de la Conférence générale soutiennent cette approche de tout leur cœur. » Le processus adopté inclut la collecte de données qualitatives et quantitatives auprès du champ mondial. Ces données permettront au comité de juger de façon plus précise la position des dirigeants et des membres de l’Église mondiale sur des questions relatives à la conformité aux mesures votées lors des sessions de la Conférence générale, et lors des réunions du comité exécutif de la Conférence générale. Les données qualitatives seront recueillies par le biais de visites et de dialogues personnels avec les dirigeants des 13 régions (divisions) mondiales, ainsi que de l’Union du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord. Les données qualitatives seront aussi recueillies auprès des institutions de la Conférence générale et du Concile du leadership de la Conférence générale, lequel se compose des administrateurs

et des dirigeants de départements de la Conférence générale. Les données quantitatives sont actuellement recueillies par le biais d’un sondage auprès des présidents d’unions et de divisions. Les unions de fédérations jouent un rôle central, tels des blocs de construction, dans l’organisation mondiale de l’Église. Elles sont l’un des quatre types d’unités organisationnelles fondées par une assemblée constituante, et possèdent un ensemble unique de caractéristiques, dont celle d’être redevables de compte à leur assemblée constituante formée par des membres à la base. De plus, les présidents d’unions sont membres du comité exécutif de la Conférence générale avec une supervision des événements de l’Église mondiale. Les unions de fédérations comprennent l’assemblée constituante de la Conférence générale. En tant que partie du processus, la Commission de supervision de l’unité a demandé à tous les présidents d’unions et de divisions de répondre à un sondage de six questions portant sur les différentes mesures proposées dans la Phase II du document, lesquelles ont été discutées lors du Concile annuel de 2017, puis renvoyées à la Commission. Ces informations aideront la Commission quant aux détails à inclure dans un document proposé devant être présenté au Concile annuel de 2018. David Trim, directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche (ASTR) : « On a demandé aux présidents des unions et des divisions de répondre aux six questions selon ce qu’ils croient être la vision de la majorité des membres dans leur territoire, par rapport à leur opinion personnelle. »

Ce sondage a été conçu par l’ASTR et est administré par son leadership. Les présidents tant des divisions que des unions retournent le sondage complété directement à l’ASTR. En raison des caractéristiques des unions citées plus haut, les normes de recherche qualifient les présidents d’union d’experts dans l’évaluation de l’opinion de la majorité de leur assemblée constituante. Le processus de recherche a aussi été conçu pour que la validité des réponses puisse être testée afin de maximiser l’exactitude des résultats. En cas de différences à l’intérieur d’une même région, l’ASTR effectuera un sondage au hasard auprès de l’effectif à l’intérieur de ladite région pour clarifier la précision des résultats du sondage. Hensley Moorooven : « Les réponses individuelles du sondage ne seront accessibles qu’à quatre individus – l’ASTR et le leadership de la Commission de supervision de l’unité – pour protéger l’intégrité du processus et pour garantir que les données sont traitées de façon appropriée. » La Commission a l’intention de transmettre les résultats aux administrateurs en chef de la Conférence générale, ainsi qu’à la Commission de supervision de l’unité. Des résultats complets seront disponibles pour un public adventiste plus large. « Pour plus de clarté, le sondage est disponible en huit langues, dit Hensley Moorooven. De plus, la formulation et l’ordre des questions de ce sondage contribuent à sa fiabilité. » La Commission de supervision de l’unité publiera des documents supplémentaires d’ici la réunion du Concile annuel de 2018, à Battle Creek, au Michigan. AdventistWorld.org Avril 2018

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Coup d’œil sur la Division Pacifique Sud (SPD)

La reine des Tonga prend la parole à un rassemblement de femmes La reine des Tonga – un pays composé de dizaines d’îles dans l’océan Pacifique Sud – a été l’invitée d’honneur à un petit-déjeuner de prière organisé par le Département du Ministère des femmes de la Mission des Tonga, dans la Division Pacifique Sud. Près de 400 personnes y ont assisté, principalement des femmes dirigeantes réunies au Queen Salote Memorial Hall, à Nuku’alofa. Ce petit-déjeuner spécial s’est tenu le 18 novembre dernier. Plus de la moitié des participantes n’étaient pas membres de l’Église adventiste.

« Puissions-nous utiliser la souffrance qu’entraîne une perte pour devenir plus authentiques ! Être disciple de Jésus, c’est écouter, prier, soutenir, et nous conseiller les uns les autres sans aucun jugement. C’est la sorte d’Église que nous cherchons tous. » Glenn Townend, président de la SPD, dans un commentaire sur la perte de membres dans n’importe quelle église adventiste locale, et sur des approches positives pour éviter que cela ne se reproduise à l’avenir.

1 192 Le nombre d’étudiants inscrits à l’École adventiste primaire Carr Memorial, à Port Moresby, en Papouasie-NouvelleGuinée. Récemment, l’école a enregistré son nombre de diplômés de 8e année le plus élevé, soit 195. Le grand nombre d’étudiants inscrits est soutenu par 30 personnes (professeurs et personnel auxiliaire). En termes d’inscriptions, il s’agit de l’école adventiste primaire la plus grande dans la Division Pacifique Sud.

« Actuellement, l’Église adventiste a l’occasion de transformer la vie de milliers de personnes. » Commentaire des dirigeants du Ministère de la santé au sein de la SPD au sujet de l’épidémie en pleine croissance des maladies liées au mode de vie, telles que le diabète, dans les îles du Pacifique. La Campagne 10 000 orteils – un partenariat entre Santé adventiste et l’Agence de développement et de secours adventiste – vise à fournir aux églises locales dans le Pacifique Sud les outils et les compétences nécessaires pour diriger des programmes d’évaluation de santé auprès des membres d’église et de leur collectivité, en vue d’un dépistage précoce du diabète et d’autres maladies chroniques.

Les anciens de l’Église en Australie peuvent désormais baptiser Une nouvelle initiative de discipulat de l’Église adventiste en Australie (AUC) autorisera les anciens des églises locales à baptiser deux fois par année. C’est la première fois que les anciens des églises locales participeront à un tel programme, lequel a reçu le soutien de la Division Pacifique Sud et de la Conférence générale.

504 456 Effectif de la SPD au 30 septembre 2017

George Konrote, président des Fidji, a ouvert officiellement le récent Congrès de la jeunesse dans l’Union des missions transpacifiques. Plus de 500 jeunes venus de 13 nations insulaires ont assisté à l’événement à l’Institut d’enseignement supérieur Fulton. (^-)

Photo : Adventist Record 8

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Point de vue

Terry Benedict

Photo : Ahmad Dirini

Créativité et objectif Pour célébrer à l’échelle mondiale la créativité et générer une plus grande sensibilisation à l’expression créative, l’Association internationale de l’Art a désigné le 15 avril « Journée mondiale de l’art ». Adventist World a demandé à Terry Benedict de Hacksaw Ridge – primé meilleur film aux Oscars sur la vie de Desmond Doss – et fondateur de la Fondation Shae, d’offrir une perspective spirituelle sur la créativité. Récemment, j’ai donné une série de séminaires permettant aux participants de découvrir leurs dons et leurs objectifs. Habituellement – et ça m’étonne toujours – les participants qui font la queue pour me parler se divisent en deux groupes : il y a ceux qui sont heureux et reconnaissants d’entendre enfin que la créativité est un don divin ; et ceux qui luttent, qui veulent une recette toute faite pour découvrir leurs dons, leur passion, et leur objectif. Cette recette est sans doute la plus courte jamais écrite ! Pour la découvrir, il nous faut revenir au commencement – à Genèse 1. La toute première chose que Dieu

demanda à Adam de faire exigeait de la créativité : « L’Éternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l’homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l’homme. » (Gn 2.19) La créativité divine ne s’acheva pas à la création du monde. En créant l’humanité, Dieu nous infusa génétiquement sa propre créativité. Cette expression – « pour voir comment il les appellerait » – nous en dit long sur la nature divine et sur celle des êtres humains créés à l’image de Dieu. C’est seulement grâce à cette créativité toute divine qu’Adam put s’acquitter de sa tâche. Et à cette créativité Dieu accola aussi une liberté extraordinaire. Au lieu de s’intéresser à nous pour nous contrôler en vue d’un résultat parfait, il cherche plutôt à établir un partenariat avec nous pour que sa créativité se déverse sur nous et à travers nous. Dieu nous a dotés des différentes facettes de son esprit créatif dans un but spécifique. Tel un prisme, sa lumière blanche passe à travers chacun de nous, nous conférant ainsi une couleur unique. Elle nous dote d’une dimension de son esprit créatif « pour concevoir des ouvrages » (voir Ex 31.2-4) – qu’il s’agisse de peinture sur toile, de photos, de sons, de mots,

ou d’idées. Dieu nous donne ensuite des occasions de découvrir la façon de l’utiliser intentionnellement. Notre objectif n’est pas caché dans quelque mystère enveloppé de ténèbres ! Le Créateur s’attend à ce que nous créions par son esprit divin, à ce que nous fassions le saut de la connaissance et de la capacité pour concevoir des designs artistiques qui serviront les autres et lui rendront honneur. D’ailleurs, plus nous témoignons d’un esprit créatif de façons positives et responsables, plus nous manifestons l’intention du Créateur dans notre vie et pour celle des autres. La motivation par les arts est essentielle pour planter des graines qui changent des vies, les enrichissent et les sauvent. Elle nous aide à comprendre pourquoi nous devons, par exemple, aider les enfants à découvrir leurs dons et les éduquer pour qu’ils puissent, selon le plan de Dieu, prendre leur juste place de contributeurs à la collectivité mondiale et à la croissance de son royaume. Notre mission consiste à diriger par l’exemple. Ayons un impact positif sur la vie des artistes, encourageons-les, édifions-les, et guidons-les dans l’utilisation de leurs dons centrés sur leur créateur pour servir leurs collectivités locale et mondiale. À cette fin, il est essentiel de développer l’esprit créatif en nous. AdventistWorld.org Avril 2018

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Sous les projecteurs

La transformation Devenir ce que nous sommes censĂŠs ĂŞtre


L

GERALD A. KLINGBEIL

’année dernière, plus de 23 millions de personnes dans le monde entier ont éprouvé le besoin d’un changement spectaculaire. Ce sentiment était tellement puissant qu’elles ont décidé de recourir à la chirurgie esthétique – allant de la ridectomie (lissage), de la chirurgie des paupières, et de la liposuccion à l’abdominoplastie – ou redrapage de l’abdomen1. Vingt-trois millions… C’est le nombre de tous les habitants d’un pays comme Taïwan ou le Cameroun ! Aux États-Unis seulement, on a estimé que le marché de la beauté et des cosmétiques franchirait la barre des 62 milliards de dollars US en 20162. C’est 191 dollars US par personne par an – un chiffre ahurissant si l’on considère ce que cette somme peut acheter dans de nombreuses parties du monde. À l’échelle mondiale, on prévoit que les marchés de la beauté et des cosmétiques atteindront 675 milliards de dollars US en 20203. Nouveau phénomène ? Non. L’humanité soupire après la transformation depuis la chute. Peut-être parce que nous aspirons à retrouver l’Éden perdu ou que nous nous rendons compte que nous n’avons pas été créés que pour travailler, manger, et dormir. Au fil de l’histoire, il y a eu de nombreuses tentatives de changer la société. Genèse 11 nous raconte l’histoire des constructeurs anonymes d’une tour, lesquels tentèrent de prendre leur avenir en main. « Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. » (Gn 11.4) Une ville… une tour dont le sommet touche au ciel… un nom que nous nous faisons pour nous-mêmes… Ce sont là, n’est-ce pas, les ingrédients du changement. Plus tard, de puissants dirigeants changèrent leur monde en conquérant les nations voisines et en établissant des empires. Le contrôle et la puissance devinrent la devise essentielle pour qu’une transformation se produise. Qu’il s’agisse d’Alexandre le Grand, d’Hannibal, de Gengis Khan, de Napoléon Bonaparte, de Staline ou d’Hitler – ils ont tous essayé d’établir quelque chose de complètement nouveau en conquérant et en détruisant ce qui était ancien, espérant que leur empire durerait « des milliers d’années ». Et ils ont tous échoué. UN AUTRE MOYEN

Le communisme a chuté ; le fascisme allemand s’est écroulé ; et notre monde est encore en train de se remettre de tous les autres « ismes » qui rivalisent pour changer nos histoires. Le charpentier de Nazareth, cependant, a pris une

route différente pour le changement. Jésus ne s’adonna jamais aux jeux de pouvoir. Il ne soupira jamais après le contrôle. En fait, il s’humilia volontairement en devenant humain et en faisant l’expérience de notre sort (Ph 2.6-8). Son sentier vers la transformation l’amena sûrement vers une croix rugueuse plantée dans le sol, à l’extérieur de Jérusalem. Chemin faisant, il toucha des lépreux et étreignit des pécheurs. Il guérit des malades physiques et des blessés émotionnels. Il rencontra les gens là où ils étaient – à un puits à l’heure la plus chaude de la journée, à une piscine bondée de gens qui espéraient y trouver la guérison, sur les routes principales et secondaires qui sillonnaient la Palestine, dans la demeure d’un pharisien. Le ministère relativement court de Jésus changea le monde à tout jamais. Lorsqu’il parlait du royaume de Dieu, ses auditeurs se sentaient attirés au Créateur. Lorsqu’il leur désignait le Père céleste, leur cœur battait d’enthousiasme à l’idée d’un avenir dépassant l’imagination la plus fertile. Lorsque Jésus les écoutait, ils se sentaient entendus et compris. La plupart ne comprenaient pas les pleines implications de ses paroles et de ses actes. C’est pourquoi ils s’écrièrent : « Hosanna dans les lieux très hauts ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Ps 118.26 ; Mt 21.1-10) Sachant que seul un roi ferait de la vision radicale de Jésus une réalité, ils donnèrent au Sauveur un accueil royal tandis qu’il entrait dans Jérusalem – sa destination finale. Ils ne comprirent pas que les batailles majeures pour ce royaume se livreraient sur la croix, et ensuite, encore et toujours, sur le champ de bataille de leur cœur. Rapidement, leur enthousiasme se transforma en déception. Après la AdventistWorld.org Avril 2018

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trahison de Judas et la condamnation illégale de Jésus par un faux sanhédrin qui ne suivait pas ses propres règles, nombre de ceux qui avaient crié « Hosanna dans les lieux très hauts ! » hurlèrent « Crucifie-le ! » lorsque Pilate leur montra le visage torturé et affligé de Jésus. Allons, leur roi ne pouvait tout de même pas avoir cette apparence-là ! Leur allégresse vibrante se transforma en frénésie meurtrière. Les disciples de Jésus ne firent pas beaucoup mieux… Après plus de trois ans pendant lesquels ils avaient constamment côtoyé Jésus et avaient été en étroite relation avec lui, l’un d’eux le vendit à ses ennemis ; un autre le renia trois fois ; et la plupart des autres s’enfuirent, terrifiés au souvenir de ce qu’il leur avait prédit.

constituait une manifestation publique de leur amour pour lui. Joseph d’Arimathée, riche membre de la société juive et disciple de Jésus en secret, lui offrit son propre tombeau. Il était accompagné de Nicodème – celui qui, plus tôt, était venu voir Jésus à la faveur de la nuit (Jn 19.38-42). Les deux hommes ne craignirent pas l’impureté rituelle tandis qu’ils touchaient le corps sans vie de Jésus le jour de la préparation, veille d’un sabbat solennel. Les deux offrirent ce qu’ils avaient de mieux – un tombeau et 34 kilos d’un mélange coûteux de myrrhe et d’aloès pour l’embaumer, ce qui était tout à fait digne d’un roi.

À LA CROIX

Le sabbat dut n’offrir que bien peu de repos ou de rafraîchissement aux disciples de Jésus. Toutes leurs espérances avaient été déçues, toutes leurs attentes avaient été anéanties, et tous leurs rêves s’étaient évanouis. Jésus était mort ! Et maintenant, il reposait dans un tombeau froid gardé par des soldats romains. Les heures du sabbat s’écoulèrent lentement. Les disciples affligés de Jésus ne se rendaient pas compte que le monde était sur le point de changer à tout jamais. Un violent tremblement de terre accompagna l’ange qui venait rouler la pierre bloquant l’entrée du tombeau. En ce dimanche matin de la résurrection, les soldats, frappés de terreur, tombèrent comme morts. Lorsque Dieu se lève, la nature s’incline et rugit. Celles qui trouvèrent le tombeau vide et entendirent les anges leur dire « ne craignez pas » (Mt 28.5) annoncèrent la nouvelle aux autres disciples abattus, cachés dans une chambre haute. Le Seigneur était vivant ! Et, lentement, presque imperceptiblement d’abord, leur espérance grandit au point où ils surmontèrent leur déception et leur peur. En voyant la transformation que la croix de Jésus accomplit en ce monde, je suis émerveillé. Les ténèbres de la crucifixion deviennent la lumière de la résurrection. Les disciples découragés, craignant pour leur vie, se transformèrent en des proclamateurs courageux de la résurrection et du salut du Seigneur. Les Actes des apôtres devinrent une chronique de ces hommes et de ces femmes tout feu tout flamme pour Jésus. Le pardon couvrit la culpabilité ; la mort perdit son aiguillon (1 Co 15.54,55). Les cœurs vides se transformèrent en cœurs brûlants (Lc 24.32).

Simon de Cyrène – un étranger – porta la croix (Mt 27.32). Les soldats clouèrent Jésus sur les poutres rugueuses, et Jésus agonisa tout en reliant le ciel et la terre. Ceci n’avait rien d’un spectacle élaboré. L’Homme-Dieu, portant nos péchés et affligé par la nature destructrice du péché, entendit les murmures sinistres de Satan lui annonçant que c’était la fin. « Satan assiégeait Jésus de ses tentations redoutables, écrit Ellen White. Le Sauveur ne voyait pas au-delà de la tombe. L’espérance ne lui montrait plus la victoire sur le sépulcre ; il ne possédait plus l’assurance que son sacrifice était agréé de son Père. Sachant que le péché est odieux à la divinité, il redoutait que la séparation ne fût éternelle4. » Les ténèbres enveloppèrent alors le soleil. Ceux qui étaient rassemblés au pied de la croix entendirent le cri d’angoisse « Eli, Eli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27.46) Silence. Où était Dieu ? Où était la justice ? Où était la grâce ? Dieu était suspendu à la croix ! Le dernier « Tout est accompli » (Jn 19.30) nous rappelle le plan établi longtemps avant la création. « Bien avant qu’il ne pose les fondements de la terre, il nous avait à l’esprit et avait fait de nous le centre de son amour, pour que nous soyons rendus saints et sans défaut par son amour », écrit Eugene Paterson dans la paraphrase d’Éphésiens 1.4,5 dans The Message. « Il y a très, très longtemps, il décida de nous adopter dans sa famille par Jésus-Christ. » Les Écritures nous disent que dans ce moment apparemment le plus sombre de l’histoire de la terre, deux hommes décidèrent de rester aux côtés de Jésus, même si cela 12

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LE COMMENCEMENT DE QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU


Les ténèbres de la crucifixion deviennent la lumière de la résurrection.

Au centre de tout ceci, nous voyons Jésus – soudain debout dans une chambre pleine de disciples qui s’étaient cachés derrière une porte fermée à double tour. « La paix soit avec vous ! » dit-il de sa voix mélodieuse. Puis il se tourna vers Thomas : « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté » (Jn 20.27). Crois, Thomas, crois seulement ! CENT CINQUANTE-TROIS GRANDS POISSONS

Après la résurrection, il y eut l’épisode des poissons (Jn 21). Pierre, Thomas, Nathanaël, Jacques, Jean, et deux autres disciples retournèrent en Galilée et décidèrent d’aller pêcher. C’est souvent ce que nous faisons lorsque nous sommes confrontés à de grandes questions. Nous retournons à ce que nous connaissons, à des endroits familiers. Après une longue nuit sur le lac, les disciples rentrèrent bredouilles. Soudain, ils aperçurent sur la plage un individu qui leur faisait signe de la main. « Enfants, n’avez-vous rien à manger ? » Qui utiliserait le terme « enfants » pour aborder des étrangers ? Ils firent non de la tête. « Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. » (Jn 21.5,6) Jean reconnut instantanément le Maître. Pierre, lui, se jeta immédiatement à l’eau et nagea en direction de la plage. Les autres disciples se démenèrent pour apporter le filet jusqu’au rivage. Jean nous dit qu’ils attrapèrent 153 grands poissons ce jour-là (v. 11). Quelqu’un dut les compter. Jésus les invita à prendre un solide petit-déjeuner. Il prit du pain et du poisson et les leur distribua. Puis il regarda Pierre droit dans les yeux et lui demanda, de but en blanc : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? » (v. 15). Quelle question ! Comment mon amour pour Jésus peut-il rivaliser avec l’amour de ceux qui m’entourent ? Trois fois Jésus lui posa la même question, la vraie question. Et trois fois il reçut une réponse affirmative. C’est la troisième que j’aime le plus : « Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. » (v. 17) Seigneur, je ne peux pas jouer la comédie devant toi. Tu connais mon cœur, tu connais mon passé, tu sais toutes choses.

la plupart) mais remplis du Saint-Esprit, prêchèrent Jésus sans crainte et sans honte. Ils bouleversèrent le monde ! Ils crûrent en nombre, en grâce, et en communion fraternelle (voir Ac 2.42-47 ; 4.32,33). Cette croissance transformatrice incluait aussi une nouvelle théologie. Pierre et les premiers croyants juifs avaient encore à franchir un profond abîme théologique. Se pourrait-il que Dieu n’invitât pas seulement Israël, son peuple de l’alliance, à devenir partisans de la nouvelle doctrine (Ac 9.2 ; 19.9,23 ; 22.4, etc.), mais appelât aussi les Gentils à être ses disciples ? L’expérience de Pierre dans la maison de Corneille fut le point de départ d’un changement de mentalité (Ac 10). La grâce de Dieu est inclusive. Le Sauveur est venu pour sauver les pécheurs – peu importe leur ethnie ou leur affiliation religieuse. L’œuvre de l’Esprit n’est pas limitée par des frontières – même pas par celles que nous échafaudons parfois dans notre esprit et considérons ordonnées par Dieu. Le matin de la résurrection ne marqua que le commencement d’un mouvement qui préféra la transformation à la stagnation. Et aujourd’hui, cette transformation se poursuit. Deux mille ans plus tard, Dieu nous invite encore à faire partie de ce mouvement qui affirme non seulement que Jésus est ressuscité, mais aussi qu’il reviendra pour nous prendre avec lui. Nous attendons et veillons, et dans l’attente, nous devenons. Nous sommes transformés – tantôt lentement, tantôt spectaculairement. C’est un travail intérieur. « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Co 5.17) Grâce à la puissance transformatrice de Dieu, nous devenons ce que nous sommes censés être – une bénédiction pour ceux qui, autour de nous, cherchent et s’interrogent encore. Ces chiffres s’appuient sur les statistiques les plus récentes fournies par la Société internationale de chirurgie esthétique plastique. Voir des détails intéressants sur le site suivant : https://www.isaps.org/wp-content/ uploads/2017/10/GlobalStatistics.WorldWide.Summary2016s-1.pdf. 2 Voir le site suivant : https://www.prnewswire.com/news-releases/marketresearchcom-the-us-beauty-andcosmetics-market-expected-to-exceed-62-billion-in-2016-300209081.html. 3 https://www.businesswire.com/news/home/20150727005524/en/Research-Markets-Global-CosmeticsMarket-2015-2020-Market. 4 Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 757. 1

UN MOUVEMENT TRANSFORMÉ

Suite à cette rencontre avec Jésus, Pierre se vit confier le rôle de dirigeant dans le mouvement chrétien primitif. Ces dirigeants – une petite bande – sans instruction (pour Photo : Eberhard Grossgasteiger

Gerald A. Klingbeil, rédacteur adjoint de Adventist World, soupire après une transformation toujours plus profonde.

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Place aux jeunes

S’abandonner, tout simplement

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près une journée mémorable, nous rentrons – 20 jeunes en tout – à bord d’un bateau. Au bout d’un certain temps, le ciel s’assombrit presque instantanément ; les derniers rayons orange du soleil disparaissent derrière d’énormes nuages gris. Submergés par les secousses rythmiques des vagues, le vent glacial et la pluie, nous nous blottissons les uns contre les autres pour nous réchauffer. Nos petits bateaux tanguent alors que la force des vagues s’amplifie. Déployant tout leur savoirfaire dans les ténèbres, les marins font voile vers le rivage. Mais revenons en arrière. Juste quelques semaines plus tôt, l’enthousiasme remplissait l’air tandis que nous organisions un voyage à Palawan, l’une des plus grosses îles des Philippines. Cette île – véritable paradis de plages au sable blanc et aux eaux turquoise, bref, une destination de rêve pour beaucoup – est un endroit formidable pour échapper au travail et au stress des études. Dès que nous avons eu l’argent nécessaire pour financer ce voyage, nous sommes partis après avoir prié avec ferveur, le cœur rempli d’espoir. Mais maintenant, au lieu d’admirer les falaises escarpées ou de nager avec un masque et un tuba dans les lagons couleur de jade, nous nous débattons contre le typhon Paolo, lequel nous tombe dessus sans crier gare. Certains parmi nous espèrent encore qu’il s’éloignera rapidement et que nous passerons un bon moment ensemble ; quelques-uns pensent à un plan B, et d’autres expriment leur déception. Quelques sabbats plus tard, je rends un culte à Dieu sur une montagne surplombant le lac Taal, en compagnie des membres de notre ministère local GROW. La retraite à laquelle nous participons a pour thème « S’abandonner ». Ce thème capte immédiatement mon attention. Des jeunes professionnels, habitués à organiser leurs affaires et à faire des plans pour contrôler presque tout dans leur vie, sont venus pour apprendre comment s’abandonner. Tandis que j’écoute leurs expériences, je me rends compte de l’importance de s’abandonner. Avec eux, j’entreprends un parcours d’abandon. 14

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Des souvenirs de notre voyage à Palawan – un voyage rempli de grandes expériences et de leçons précieuses – me reviennent alors à l’esprit. Un vrai voyage d’abandon ! Dès le départ, nous avons fait l’expérience de la directive et de la protection de Dieu. Nous avons senti sa présence – malgré une crevaison, une attente de trois heures sur la route, un ciel chargé de pluie, et des eaux tumultueuses. Nous avons vu quand même la beauté dans le ciel ténébreux, éprouvé la paix dans les eaux impétueuses, et ressenti l’espérance dans un seul rayon de soleil. Le typhon aurait pu anéantir nos rêves, mais n’a en rien ébranlé notre foi en Dieu. Tandis que nous priions, riions, et partagions nos vies, nous nous sommes fortifiés les uns les autres. Des liens solides et un nouveau système de soutien ont été créés. Tandis que je regarde en arrière, je comprends que seul l’abandon nous permet de discerner la beauté dans la tempête. En s’abandonnant, on trouve un sens à la vie et un but au cœur même du chaos. Dans l’abandon se trouvent espoir, paix, et joie. Nous n’aimons pas nous abandonner. Les autres non plus. Nous tombons tous dans le piège du rythme effréné de la vie, ne comprenant pas qu’en faisant des tas ce choses, nous n’accomplissons pourtant rien. La vie de David est un bon exemple d’abandon de soi. Oint roi d’Israël, il aurait pu facilement renverser Saül. Persuadé que Dieu travaille pour lui-même et par luimême, il choisit plutôt d’attendre le timing divin, d’espérer en le Seigneur en silence, et de s’abandonner. Il comprit que lorsque nous abandonnons notre vie au Dieu vivant, nous sommes en paix, peu importe ce qui se dresse devant nous. « Il y a d’abondantes joies devant ta face, écrit le psalmiste, des délices éternelles à ta droite. » (Ps 16.11) C’est à cela que je m’abandonne.

Beersheba Maywald, originaire du Tamil Nadu, en Inde, poursuit actuellement une maîtrise en religion, avec une spécialisation en Nouveau Testament, à l’Institut international adventiste d’études avancées, à Silang, dans la province de Cavite, aux Philippines.

Photo : Beersheba Maywald


Foi en action

Une petite chandelle dans un lieu obscur Quand Dieu s’implique, tout peut arriver ! I N D I A H AY E S *

D

ans la petite salle où nous rendons un culte à Dieu, une jeune femme musulmane entre, la tête couverte, et une petite chandelle à la main. Seule, inquiète, elle retient ses larmes tandis qu’elle raconte son histoire à la personne à l’accueil. Amina et son mari sont arrivés récemment dans notre ville en tant que réfugiés. Actuellement, ce dernier se trouve en Angleterre pour y trouver du travail. Elle n’a aucune nouvelle de lui depuis des jours. Elle ne sait pas comment le contacter ni ce qu’il faut faire. Hier soir – vendredi – elle a fait un rêve saisissant. Dans son rêve, quelqu’un lui a dit d’acheter une chandelle le matin suivant, d’aller à l’église, et de demander de l’aide. Le matin, elle a donc acheté une chandelle. Mais comment trouver une église ? Finalement, elle a demandé à un chauffeur de taxi de l’amener à une église. Il l’a déposée à notre église. Nous tenons notre service du sabbat matin dans une église évangélique qui tient ses cultes le dimanche. En effet, les dirigeants nous ont gracieusement permis, il y a quelques mois seulement, de rendre un culte à Dieu dans leur église. Amina allume sa chandelle avant le début du service. Pendant le moment de prière, on l’invite à s’avancer. Notre petit groupe s’agenouille autour d’elle. Personne, sauf la personne à l’accueil, ne connaît son histoire ; cependant, tous prient avec ferveur pour ce qui semble être un très grand besoin. Tandis que nous demandons au Seigneur de l’aider et de lui donner la paix, elle se met à pleurer tout doucement, le cœur reconnaissant. Le service se poursuit ensuite comme d’habitude. Pendant le sermon, un cellulaire sonne. UNE PRIÈRE EXAUCÉE !

Le sabbat suivant, l’un de nos membres d’église partage le témoignage d’Amina pendant les annonces. Il nous apprend que le coup de fil de la semaine dernière (pendant le sermon) venait du mari d’Amina. Tout va bien ! Nos prières d’intercession ont été exaucées. Nous ne reverrons peut-être jamais Amina, mais elle n’oubliera pas de sitôt la prière qui lui a apporté la paix. Une graine a été semée. L’ARMÉE DE JEUNES DU SEIGNEUR

Nous sommes une communauté adventiste particulière dans une ville de plus de 5 millions d’habitants non atteints. Il n’y a que quelques années, on ne trouvait aucune église adventiste dans le secteur. Sur le plan statistique, nous constituons donc une minorité au sein de l’Église adventiste. J’ai 35 ans, et pourtant, je suis quasiment le membre le plus âgé de l’église. Nos anciens, nos dirigeants de la musique, notre trésorier, nos orateurs, et tous ceux qui apportent leur participation, sont principalement des étudiants dans la vingtaine qui poursuivent leurs études supérieures. Notre effectif est jeune, certes, mais j’ai compris ce jour-là que si ce n’était de ces jeunes se tenant devant moi maintenant, il n’y aurait aucune église adventiste dans cette ville de la fenêtre 10/40. Et Amina, qui cherchait de l’aide, n’en aurait trouvé aucune. La moisson est vraiment grande, mais les ouvriers, peu nombreux. Prions aujourd’hui le Seigneur d’envoyer des ouvriers dans les champs de notre monde non atteint. * India Hayes et Amina sont des pseudonymes. India est ouvrière de première ligne dans la région du Moyen-Orient/Afrique du nord.

Photo : Pran Thiramethanon

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Perspective mondiale

L’unité de l’Église et l’autorité biblique Indispensables pour accomplir la mission

Cet article est la première partie (abrégée) d’une présentation donnée lors du Sommet mondial du leadership de la Conférence générale, lequel s’est tenu à Lisbonne, au Portugal, le 6 février 2018. Nous avons conservé des éléments du style oratoire. – La rédaction

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uel privilège pour nous de nous focaliser sur l’aspiration de Jésus consignée dans Jean 17 – l’unité de l’Église en vue de l’accomplissement de sa mission ! Le thème [de ce Sommet mondial du leadership] – « L’unité de l’Église et l’autorité biblique : indispensables pour accomplir la mission » – constitue donc un puissant rappel du désir de Christ : que son Église soit un, tout comme lui et son Père sont un. Le sentiment d’unité émanant de la Divinité est stupéfiant. Dieu le Père, Dieu le Fils, et Dieu le Saint-Esprit sont toujours unis et accomplissent leur œuvre de concert dans une harmonie parfaite ! Ils sont un. Ils l’étaient à la création (Gn 1.26), au baptême du Christ (Mt 3.16,17), à la montagne de la transfiguration (Mt 17.5), à la croix (Mt 27.5054), et ainsi de suite. Les trois personnes de la Divinité sont toujours unies dans toutes leurs décisions. Par conséquent, Dieu désire que son Église se conforme à sa volonté et à ses directives. Voici en quels termes il exprime son espérance pour son peuple : « Voici, oh ! qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble ! […] C’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ; car c’est là que l’Éternel envoie la bénédiction, la vie, pour l’éternité. » (Ps 133.1,3)

« O Jerusalem », de Greg Olsen. Avec permission. www.GregOlsen.com.


LE DÉSIR DE DIEU

Par l’entremise de David, Dieu a exprimé combien il désirait que son peuple soit uni. Cette unité n’était pas quelque manifestation symbolique de « solidarité », mais plutôt une fusion de l’objectif, de la mission et du devoir. Or, une telle fusion ne peut se produire que si nous nous focalisons sur la volonté de Dieu. Chaque fois que nous nous écartons de cette formule, notre « unité » est incomplète et devient désunion. La véritable unité céleste ne pourra se réaliser que si – incités par le Saint-Esprit et notre compréhension de la volonté divine dans les saints écrits de la Bible et le conseil inspiré de l’Esprit de prophétie – nous nous soumettons humblement à l’instruction de Dieu. Par la prière et l’étude, Dieu ouvre la voie à une discussion pieuse et à une direction divine. Il aide ainsi son Église à découvrir comment aller de l’avant dans l’immense tâche confiée aux êtres humains vivant au temps de la fin : proclamer Christ et le message des trois anges. Par conséquent, nous nous unissons dans le mandat céleste confié à l’Église du Seigneur sur la terre. Ellen White commente : « En un sens tout particulier, les adventistes ont été suscités pour être des sentinelles et des porte-lumière. Le dernier avertissement pour un monde qui périt leur a été confié. La Parole de Dieu projette sur eux une lumière éclatante. Leur tâche est d’une importance capitale : la proclamation du message des trois anges. Aucune œuvre ne peut lui être comparée. Rien ne doit en détourner notre attention1. » NOTRE PLUS GRAND BESOIN

Notre plus grand besoin consiste à nous arrêter pour connaître notre Dieu et découvrir ses désirs. Or, lorsque nous tentons d’accomplir nos propres conceptions du désir de Dieu pour nous, nous passons fréquemment à côté du conseil divin suivant : « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu » (Ps 46.11). Lorsque nous tentons d’atteindre l’unité de notre propre manière au lieu de nous arrêter et d’écouter les directives divines, nous finissons dans la confusion et le dysfonctionnement. Alors que nous sommes disposés à écouter la volonté de Dieu, ayons un grand respect pour le Seigneur, pour sa Parole, pour l’organisation de l’Église établie par lui, et l’humilité de nous arrêter et de connaître ses instructions. L’humilité est une clé maîtresse de l’unité. La sainte Parole de Dieu nous exhorte en ces termes : « Encouragez-vous, soyez bien d’accord, vivez en paix, et le Dieu de l’amour et de la paix sera avec vous. » (2 Co 13.11, NBS). Comme il est important d’être « bien d’accord » ! C’est ce que reflètent aussi ces paroles inspirées : « Si donc il y a quelque consolation en Christ, s’il y a quelque soulagement dans la charité, s’il y a quelque union d’esprit, s’il y a quelque compassion et quelque miséricorde, rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée. Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. » (Ph 2.1-4) Ce « même sentiment » ou cette « même âme » s’affirme dans l’« humilité », soit l’humilité essentielle à la réalisation de l’unité – une soumission de l’Église tout entière alors qu’elle prend des décisions. Bien entendu, cette humilité ne se réalisera que si nous acceptons l’Esprit du Christ en nous et accomplissons ainsi cette injonction : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ » (v. 5). Les croyants de l’Église chrétienne primitive prirent cette exhortation très au sérieux. Avec humilité, ils permirent au Saint-Esprit de prendre totalement le contrôle. « Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur » (Ac 2.46). Grâce à leur consécration à Dieu, à leur humilité et à leur simplicité de cœur, ils étaient d’un même accord. C’est là le résultat de la vraie soumission à Dieu. Et c’est

ce qui caractérisera l’Église tandis qu’elle achève la grande proclamation du message des trois anges. UN CONSEIL ENCOURAGEANT

Le Manuel de l’Église contient de merveilleux conseils sur l’unité pour chacun de nous. « Les chrétiens doivent faire les plus grands efforts pour contrer les tendances visant à les diviser et à déshonorer leur cause. “L’intention du Seigneur est que ses enfants se fondent dans l’unité. N’espèrent-ils pas vivre ensemble dans les mêmes cieux ? […] Ceux qui refusent de travailler en harmonie avec les autres déshonorent gravement le Seigneur.” – Testimonies for the Church, vol. 8, p. 240. L’Église doit s’opposer à toute action susceptible de saper l’harmonie entre ses membres et doit encourager avec constance l’unité en son sein2. » Si nous donnons la première place à la Parole de Dieu, et si l’humilité caractérisant l’Église chrétienne primitive nous anime par la présence du Saint-Esprit en nous, alors, nous atteindrons la véritable unité. Ellen G. White, Évangéliser, section 6, p. 115. Manuel de l’Église, p. 81. Voir aussi les pages 33, 81, 98, 162, 171, 224. 1 2

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). Vous pouvez le suivre sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

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Méditation

Trois signes de ponctuation

T

rois signes de ponctuation jouent un rôle important dans ma vie : le point, le point d’interrogation, et le point d’exclamation. Le point représente tout ce qui est stable, invariable, établi, et qui ne suscite pas beaucoup de questions. « Je mange mes céréales sans sucre avec du lait de soja. » – Point. « Mon nom est Werner Dullinger, je suis pasteur, marié, et père de deux enfants. » – Point. « Le jeudi, mon supermarché ouvre à 9 heures. » – Point. Ces trois déclarations sont vraies. Cependant, elles n’ont pas d’impact réel sur ma vie et n’y jouent aucun rôle important – exception faite, bien sûr, de ma femme et de mes enfants ! Elles ne sont que des déclarations. Par contre, au fur et à mesure que j’avance en âge, le point d’interrogation semble s’imposer davantage. Lorsque j’étais plus jeune, j’avais des réponses claires comme de l’eau de roche à presque tout. Mon monde tout entier ne comportait que deux teintes : le noir et le blanc. Aucune zone grise entre les deux. Mais aujourd’hui, une expérience et des connaissances accrues soulèvent davantage de questions sensibles. Soudain, dans mon monde plus complexe, certaines des vieilles explications ne tiennent plus la route. Tout compte fait, le monde n’est pas que noir et blanc… Il comporte des tas de nuances ! Et il en est ainsi dans certains aspects de ma foi. Cette réalité n’est ni mauvaise, ni menaçante. Je peux vivre avec certains points d’interrogation. Mais le puis-je uniquement avec des points d’interrogation ?


Non. Les points d’interrogation ne suffisent pas. La vie a sûrement beaucoup plus à offrir que ça. C’est ici qu’entre en scène le point d’exclamation. Plus je vieillis, plus les points d’exclamation gagnent en importance dans ma vie. Une phrase qui se termine par un point d’exclamation signifie bien davantage qu’une phrase qui se termine par un point. Pourquoi ? Parce que le point d’exclamation exprime davantage d’émotions et de connexion. « Notre équipe a remporté le championnat mondial ! » « Tu sais quoi ? Je viens juste d’acheter une Porsche 911 avec 450 CV ! » Ces déclarations ne sont pas que pure information. On peut en saisir immédiatement l’émotion et la connexion grâce au point d’exclamation. Ce signe de ponctuation donne un sens à ma vie et la rend digne d’être vécue. UN POINT D’EXCLAMATION BIBLIQUE

La Bible a son propre point d’exclamation – pas un signe de ponctuation, mais un mot. « Amen » est un terme hébreu signifiant « être certain, être fiable, être sûr ». Il est utilisé dans différents contextes. Par exemple, lorsque des individus acceptaient la validité d’un serment, ils avaient l’habitude de dire « Amen » (Nb 5.22 ; Dt 27.15 ; Jr 11.5). Dans d’autres cas, ce terme devenait une réponse à une bénédiction (1 Ch 16.36 ; Ne 8.6). Dans le Nouveau Testament, il conclut souvent une doxologie ou une prière (1 Co 14.16). Du coup, « Amen » est une affirmation – un point d’exclamation ! Lorsque nous disons « Amen » à quelqu’un ou à quelque chose, la vie prend alors tout son sens. Il nous faut dire « oui ». Il nous faut au moins un point d’exclamation. Les Écritures foisonnent de gens qui ont trouvé leur point d’exclamation – qui ont décidé de s’engager Photo : Luke Stackpoole

dans quelque chose de plus grand qu’eux-mêmes. Paul le dit en ces termes : « Car le Fils de Dieu, JésusChrist, qui a été prêché par nous au milieu de vous, par moi, et par Silvain, et par Timothée, n’a pas été oui et non, mais c’est oui qui a été en lui ; car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c’est en lui qu’est le oui ; c’est pourquoi encore l’Amen par lui est prononcé par nous à la gloire de Dieu. » (2 Co 1.19,20) Nous sommes le point d’exclamation de Dieu, le plus grand rêve de Dieu. C’est la raison pour laquelle Jésus est venu et a payé un prix infini pour réaliser son rêve. Philippiens 2.6-8 exprime cela de façon sublime. En Jésus, Dieu s’est réduit à rien pour que nous puissions saisir l’éternité à travers lui. La croix romaine n’est pas ce qu’il y a de plus confortable pour mourir. Et cependant, Dieu s’en est tenu à son plan de sauver un monde en rébellion et a persévéré jusqu’à ce que son rêve devienne réalité. C’est pourquoi, dit Paul, parce que je n’ai plus à me préoccuper de ma valeur, de ma dignité, de ma soif d’être accepté et aimé, et de mon estime personnelle, je peux commencer en toute liberté ma quête de mon point d’exclamation, de mon « Amen » dans ma vie. Dag Hammerskjöld, second secrétaire général des Nations Unies (1953-1961), est mort lors d’un écrasement d’avion en Zambie, où il devait entamer des négociations pour mettre un terme à la guerre civile. Dans son livre Markings, il a partagé cette idée : « Je ne sais qui – ou quoi – a posé la question ; je ne sais pas quand elle a été posée. Je ne me souviens même pas de la réponse. Mais à un certain moment, j’ai répondu Oui à Quelqu’un – ou à Quelque chose. Depuis ce moment-là, j’ai été convaincu que l’existence a un sens et que, par conséquent, ma vie, si vécue dans l’abnégation, avait un but. »

C’est ça la vie. C’est découvrir la question à laquelle nous pouvons, en notre for intérieur, dire oui. C’est comme si on tombait amoureux, comme si on sentait des papillons dans l’estomac. Vous souvenez-vous des choses folles que vous avez déjà faites dans un tel état d’esprit ? Rouler à motocyclette pendant quatre heures lors d’un orage, rien que pour passer 60 minutes avec elle. Regarder un film ennuyeux à mourir rien que parce qu’elle l’aime. Assister à un match rien que parce que son équipe joue. Aucune relation, aucun rêve ne peut survivre en l’absence de ce sentiment. Nous n’éprouverons ce sentiment que si c’est notre rêve que nous faisons (et pas celui de quelqu’un d’autre), que si c’est notre question à laquelle nous répondons, et que si c’est notre « oui ». Si nous voulons vivre notre vie, notre foi et notre appel avec joie et satisfaction profonde, alors nous devons revenir à ce qui nous a motivés et poussés initialement. Nous devons prendre à nouveau conscience des valeurs et des priorités que chaque fibre de notre être chérit. Que nous soyons des membres d’église, des professeurs, des pasteurs ou des administrateurs à la vie trépidante et au calendrier chargé, il nous faut ce genre de réforme ! À la lumière du oui « infini » que Dieu nous a dit à travers Jésus, nous devons, nous aussi, répondre « oui » – sans réserve, sans équivoque. Le « oui » de Dieu deviendra alors notre « oui » d’abandon de soi et, soudain, notre vie prendra un sens et aura un objectif. Alors… oui !

Werner Dullinger est le président de l’Union des fédérations du sud de l’Allemagne, domicilié à Ostfildern, en Allemagne.

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Esprit de prophétie

Une lettre d’Ellen G. White

L

e Ellen G. White Estate compte actuellement plus de 5 000 lettres écrites par Ellen White. La lettre suivante d’Ellen White – abrégée ici, faute d’espace – s’adresse à Abram et à Caroline Dodge. Elle a été publiée intégralement pour la première fois en 2014 dans le The Ellen G. White Letters and Manuscripts With Annotations, vol. 1, p. 319-321. Le premier volume contient toutes les lettres et tous les manuscrits connus d’Ellen White pour une période de 15 ans, soit de 1845 à 1859, dont son premier journal personnel. Le volume 2 (1860 à 1863) est actuellement en préparation.

LA LETTRE

Images : Centre de recherche adventiste

QUI ÉTAIENT LES DODGE ? Abram A. Dodge (1817-1892) et Caroline Elizabeth (1830-1915), sa femme, étaient des laïcs actifs habitant à Jackson, au Michigan (au début des années 1850). Plus tard, le couple s’est établi à Battle Creek, puis à Coopersville, dans le même État. D’Abram Dodge, J. N. Loughborough garde le souvenir d’un homme « fidèle […] dans le transport des ouvriers de lieu en lieu dans sa voiture ». Abram était un homme d’affaires, un marchand d’instruments de musique, et un réparateur d’horloge. […] Peu après leur mariage en 1851, Abram et Caroline assistèrent à une conférence à Camden, dans l’État de New York. Ils y firent la connaissance d’Ellen et de James White et se lièrent d’amitié avec eux. […] Des années plus tard, en 1872, Ellen White […] écrivait : « S’il existe à Battle Creek une femme précieuse et craignant Dieu, c’est bien sœur Dodge. »

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Lettre 9, 1851 21 décembre 1851 Saratoga Springs, New York Chers Frère et Sœur Dodge, Je profite d’un moment de répit pour vous écrire. Ma santé a laissé à désirer ces derniers temps. Aujourd’hui, je vais beaucoup mieux. De temps en temps, James et moi nous sentons presque épuisés. Il est rare que nous allions au lit avant 23 heures ou minuit 1 ; nous n’avons aucun moment libre. Si ce n’était de la force que nous recevons chaque jour de Dieu, nous ne tiendrions pas le coup. Loué soit le Seigneur de ce que nous avons un souverain sacrificateur compatissant et tendre qui peut être touché par nos infirmités ! Ici-bas, nous ne nous attendons à aucun repos. Non, non. Le sentier vers le ciel est une croix à porter ; il est étroit, resserré. Mais nous allons de l’avant avec courage, sachant que le Roi de gloire a foulé ce sentier avant nous. En disciples dociles de Jésus, nous marchons sur ses pas, sans nous plaindre du mauvais état du chemin. […] Aucun murmure ne traverse notre pensée à cause des épreuves. Les précieux enfants de Dieu n’en ont-ils pas toujours eues ? Toute épreuve noblement supportée ici-bas ne fera que nous enrichir dans la gloire. J’aspire à la souffrance. En voyant Jésus qui a tant souffert pour nous acheter un si riche héritage, en voyant les martyrs qui ont sacrifié leur vie pour la vérité et pour l’amour de Jésus, je n’irais pas au ciel, même si je le pouvais, sans passer par la souffrance. Non, non. Alors, puissent les souffrances me parfaire ! Je veux participer aux souffrances du Christ avec lui, car si c’est le cas, je sais que je serai aussi participante de sa gloire, avec lui. Jésus est notre modèle. Sondons les Écritures pour que notre vie ressemble autant que possible à celle du Christ. Mon âme crie après le Dieu vivant ! Mon être tout entier soupire après lui. Oh, que ne puis-je refléter son image sublime parfaitement ! Oh, que ne puis-je lui être entièrement consacrée ! Oh, que le moi chéri a de la difficulté à mourir ! Nous pouvons nous réjouir en un sauveur parfait – en celui qui nous sauve de tout péché.


Chaque jour, nous pouvons nous retrouver seuls avec Dieu au point de dire : « Ce n’est plus moi qui vis, car Jésus-Christ vit en moi, produisant en moi le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. » Gloire soit à Dieu ! Je sais que ma vie est cachée avec Christ en Dieu. Le rideau ayant été levé, j’ai vu la riche récompense réservée aux saints. J’ai goûté aux joies du monde à venir, si bien que ce monde ne peut plus me satisfaire. Mes affections, mes intérêts, mes espérances, mon tout est au ciel. Il me tarde de voir le Roi, celui que mon âme aime, dans sa beauté. Le ciel… oh, doux ciel ! « Il me tarde d’y être ; la simple pensée que c’est pour bientôt me rend presque impatiente de voir Christ apparaître 2 . » […] Ayons foi, une foi vivante en Dieu, et aimons-nous les uns les autres comme Dieu nous a aimés. Nous avons tendance à voir les fautes des autres, mais sommes bien lents à voir les nôtres. Si nous nous sondions chaque jour pour voir si nous sommes approuvés de Dieu, et si [nous] cherchions sincèrement à glorifier Dieu au lieu de faire notre volonté et ce qui nous plaît, je sais que nous serions forts et verdoyants dans la vigne. […] Ce soir, la voix de l’ange semble retentir haut et fort à mes oreilles : « Préparez-vous, préparez-vous, préparez-vous ! de peur que vous ne soyez pesés dans la balance et trouvés trop légers. » Christ présentera à son Père une Église sans tache, ni ride, ni rien de semblable. Tandis qu’il nous guide à travers les portes de perle de la cité d’or, il regardera ses enfants rachetés par son sang. Il verra le travail de son âme et en sera satisfait. Il me tarde de voir mon sauveur adorable dont l’aspect illumine la glorieuse cité, de voir celui que les anges adorent et qui, tandis qu’ils se prosternent, jettent leurs couronnes éclatantes à ses pieds. Ces anges touchent ensuite leurs harpes d’or et emplissent le ciel de leur musique grandiose, de leurs chants à l’Agneau. Mon âme s’écrie : « Quelque terribles que soient les eaux, quelque puissantes et déchaînées que soient les vagues, si Jésus les permet, je les affronterai. Car cette musique céleste m’a tellement transportée que je me joindrai au chœur, j’irai… Oh, laissez-moi y aller 3 ! » Mon âme prend son envol vers la gloire. Chers Frère et Sœur, je n’ai pas oublié les moments que nous avons passés ensemble à la conférence de Milton [dans l’État de New York] 4 . Puisse le Seigneur vous fortifier et vous aider à traverser chaque épreuve, pour que vous en sortiez victorieux. Nous devons vaincre par le sang de l’Agneau et par la parole de notre témoignage. […] Mardi ou mercredi prochain, nous nous rendrons à la conférence de Camden [dans l’État de New York]. Si seulement Jésus se présente à la fête (et je crois qu’il se présentera), nous aurons une réunion glorieuse. Si nous sommes humbles comme nous le devons, si nous prenons conscience de la source de notre force, si nous sommes animés d’une foi vivante, Dieu agira puissamment pour nous, et nous verrons sa démarche pleine de majesté parmi nous. James […] consacre beaucoup de temps à la correction. Sœur Annie Smith l’assiste 5 , et cela me donne un peu de temps pour écrire. J’ai écrit ce soir après le sabbat, à la lumière de la chandelle. Je vous demande d’excuser la médiocrité de mon écriture, car j’ai mal aux yeux. Soyez de bon courage ! Ne permettez à quoi que ce soit de vous abattre et de vous décourager. Souvenez-vous que nous sommes presque à la maison. Mes tendres salutations aux frères et sœurs du Michigan, surtout à ceux que j’ai vus et que je connais. Dites-leur d’être de bon courage. […] Chers Frère et Sœur, écrivez-nous ; nous aimerions avoir de vos nouvelles et de celles des frères et sœurs à Jackson [au Michigan]. James et moi-même vous transmettons notre amour, ainsi qu’à tous ceux qui aiment Jésus. Avec amour et de tout cœur, Ellen G. White

NOTES 1 « Avant hier soir , écrivait Ellen White une semaine plus tôt, nous nous sommes assis et avons plié et emballé [la Review] jusqu’à 1 heure du matin passée. » – Lettre 5, 1851 [14 décembre].

2 Paroles tirées du cantique « I Long to Be There », publié d’abord parmi les adventistes observateurs du sabbat par James White, dans Hymns for Second Advent Believers, 1852. Pour plus d’information sur l’histoire de la publication de ce cantique, voir James R. Nix, Early Advent Singing. 3 Paroles tirées du cantique « What Heavenly Music », inclus dans le premier livre de cantiques de James White, Hymns for God’s Peculiar People, 1849. Pour plus d’information sur l’histoire de la publication de ce cantique, voir James R. Nix, Early Advent Singing. 4 Abram Dodge et sa femme (mariés depuis quelques mois seulement) avaient fait ce long voyage avec d’autres croyants depuis Jackson, au Michigan, pour assister à la conférence de Camden, dans l’État de New York, du 20 au 22 juin 1851. On ne sait pas s’ils ont aussi assisté à la conférence à West Milton, dans l’État de New York, le week-end suivant. Il y a eu par la suite une deuxième conférence annoncée pour West Milton, trois mois plus tard, du 19 au 21 septembre 1851. Par conséquent, lorsque Ellen White écrit au sujet de sa réunion avec les Dodge à la « conférence de Milton », on ne sait pas clairement à quelle conférence de Milton elle se réfère. 5 Annie Rebekah Smith, 23 ans, sœur d’Uriah Smith, futur rédacteur en chef de la Review, s’était récemment jointe à l’équipe de la Review en tant qu’adjointe à la rédaction. Dans une lettre écrite un mois plus tôt, Ellen White exprima son sentiment au sujet d’Annie Smith : « Elle est exactement l’aide dont nous avons besoin. Elle est bien formée par James et l’aide beaucoup. Elle peut maintenant s’occuper des documents, ce qui nous permet de visiter davantage le troupeau. »

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Entretien

Croire Espérer Chanter Entretien au sujet de la publication du nouveau livre de cantiques allemand Récemment, Gerald Klingbeil, rédacteur adjoint de Adventist World, s’est entretenu avec Friedbert Hartmann – secrétaire de l’Union des fédérations du nord de l’Allemagne (domiciliée à Hanovre, en Allemagne) et président du comité qui, pendant des années, a planifié le nouveau livre de cantiques intitulé Glauben * Hoffen * Singen – au sujet du processus et des expériences qu’implique la préparation d’un nouveau livre de cantiques. La musique est, certes, une partie importante du culte et de la vie de l’Église ! La dernière mise à jour du livre de cantiques de l’Église en Allemagne et en Suisse remontait à 1983. Pourquoi était-il important de produire une version actualisée du livre de cantiques ? À quelle fréquence devrait-on réviser un livre de cantiques, et pourquoi ?

En 2007, nous avons décidé de nous lancer dans la préparation d’un nouveau livre de cantiques pour plusieurs raisons. Premièrement, le tirage de notre livre de cantiques intitulé Wir loben Gott (Nous louons Dieu) était presque épuisé. Deuxièmement, comme les autorisations que nous avions pour certains chants étaient sur le point d’expirer, nous ne pouvions les réimprimer sans de nouvelles permissions. Troisièmement, maintes églises disposaient d’une série de cantiques évangéliques plus jeunes, ce qui nous a conduits à publier en 2004 un livre de cantiques supplémentaire avec des mélodies plus récentes, sous le titre Leben aus der Quelle (Source de vie). Résultat : les églises adventistes en Allemagne utilisaient deux livres de cantiques – d’où notre décision de remédier à cette situation. En conséquence, il était important de créer un livre de cantiques incluant non seulement des cantiques traditionnels, mais aussi des chants plus récents. Nous nous sommes même fixés un objectif plus grand encore : le nouveau livre de cantiques devrait comporter des cantiques pour chaque

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génération – enfants et ados compris. Nous avons même pensé aux membres d’église venus d’autres pays que l’Allemagne et la Suisse : dans ce nouveau recueil, ils trouveront au moins quelques-uns de leurs cantiques familiers. Notre concept était de créer un livre de cantiques intégratif. La plupart des experts en musique de l’Église nous ont dit qu’après 20 ans, un livre de cantiques est dépassé et devrait être renouvelé. Notre vieux livre de cantiques a duré beaucoup plus longtemps que ça ! Les églises nous avaient déjà signalé qu’elles désiraient chanter d’autres chants. Vous avez présidé le comité qui s’est chargé de mettre le nouveau livre de cantiques à jour. Quelle a été la durée du processus ? Comment un laïc devrait-il se le représenter ? Comme je suis un fervent amateur de musique, aurais-je pu faire partie de ce comité ?

La première réunion du comité de travail s’est tenue le 11 octobre 2007. Nous avons rapidement décidé de mettre deux comités sur pied : le premier devant traiter des questions musicales, et le second, des questions théologiques et linguistiques. Nous avons aussi effectué un sondage en ligne parmi les membres d’église. Ensuite, nous avons révisé et évalué chaque cantique du vieux recueil. Nous avons même révisé des cantiques adventistes et internationaux encore plus vieux pour voir s’ils cadreraient dans le nouveau livre de cantiques, et avons aussi reçu différentes suggestions de cantiques. Beaucoup de compositeurs adventistes ont soumis leur propre musique. Et nous nous sommes retrouvés avec plusieurs milliers de cantiques ! Tous les chants ont été évalués sur les plans musical, linguistique, et théologique. Dans le nouveau livre de cantiques, nous ne désirions inclure que des chants non seulement d’une grande qualité musicale et littéraire, mais aussi dont la théologie exprimerait les convictions adventistes. Ensuite, nous avons dû faire une sélection. Au départ, nous avions décidé de ne pas excéder 650 chants. Je vous assure que le processus de sélection a été très difficile. Finalement, nous nous sommes entendus pour 694 chants. Vingt-deux personnes composaient les deux comités de travail : des musiciens professionnels, des hymnologues, des pasteurs, des spécialistes en linguistique allemande, des laïcs, des théologiens, des éducateurs – tous membres de l’Église adventiste en Allemagne et en Suisse. Photo : Stephan G. Brass


Chez moi, nous nous servons souvent du nouveau livre de cantiques. Certains cantiques du vieux recueil nous manquent, évidemment. Mais nous sommes enthousiastes à l’idée d’en apprendre de nouveaux ! Sur quel critère vous êtes-vous basés dans la sélection de cantiques ?

Nous avons décidé de créer une livre de cantiques propre à l’intégration ; quiconque fait partie de l’Église adventiste dans des pays d’expression allemande devrait être capable d’y trouver « ses » chants. Nous avons structuré le nouveau livre de cantiques en huit catégories thématiques principales et en 48 sous-catégories, dans l’ordre suivant : louange, reconnaissance, adoration, achèvement de l’œuvre de Dieu sur la terre. Tous les cantiques reflètent notre parcours de vie et de foi. Là où c’était possible, nous avons inclus dans chaque catégorie principale des cantiques des traditions adventistes plus anciennes, de même que de nouveaux cantiques composés ces dernières années. On peut les retrouver côte à côte dans le recueil. Nous voulions que les cantiques choisis reflètent exactement notre théologie adventiste. J’avoue que certains vieux cantiques – que je trouve particulièrement magnifiques – me manquent. Comme vous le voyez, la sélection n’a pas été faite par quelques individus, mais par deux comités travaillant de concert. Comment s’est déroulée la présentation du nouveau livre de cantiques dans les églises ? J’imagine que certains membres n’étaient pas particulièrement enchantés.

Notre expérience a varié grandement. De nombreuses églises attendaient avec impatience le nouveau recueil ; par contre, d’autres églises et certains membres d’église avaient des réserves. Force est de reconnaître qu’il est toujours difficile de remplacer quelque chose qui a fait partie de nous pendant des décennies. Il peut ne pas être évident du tout de mettre de côté le livre de cantiques familier pour en accepter un nouveau – titre différent, structure partiellement nouvelle, nouveaux chants. Nous sommes très heureux de ce que la vaste majorité des églises adventistes en Allemagne et en Suisse apprécient maintenant ce nouveau livre de cantiques et l’utilisent. La demande est tellement grande que bientôt, nous devrons procéder à un second tirage. Nous avons aussi remarqué que là où il a été officiellement présenté, expliqué, et introduit, ce nouveau livre de cantiques est plus facilement accepté. Un livre de cantiques, qui nous accompagnera sans doute pendant des décennies, doit être découvert ! Certaines églises utilisent encore l’ancien livre de cantiques. Et c’est bien ainsi ! Après tout, il ne s’agit pas ici du bon ou du mauvais livre de cantiques, mais simplement du contenu : louer et adorer Dieu, chanter pour témoigner de notre foi, et, notamment, faire une expérience avec Dieu et fraterniser les uns avec les autres par le chant. Quelle sorte de feed-back avez-vous eu de la part des musiciens et des hymnologues ?

Ce livre de cantiques a été bien reçu par ces experts. Ils ont apprécié l’approche intégrative et la division thématique du livre, lesquelles se fondent sur notre expérience de vie et de foi. Ils ont également apprécié que des cantiques traditionnels et des chants d’adoration se retrouvent côte à côte, qu’il y ait des chants pour les enfants, des chants en langue étrangère, ainsi que de nombreux textes et suggestions pour le service de culte. Beaucoup trouvent remarquable que nous ayons imprimé la plupart des chants en quatre voix et que nous ayons pensé à inclure les accords de guitare et de synthétiseur. Nous nous sommes rendu compte que de nombreux joueurs d’orgue dans l’Église s’efforcent d’accompagner les chants de la catégorie des jeunes. Par conséquent, nous offrons maintenant des séminaires où l’on peut apprendre à accompagner de tels chants. Quelles expériences avez-vous faites pouvant être dignes d’intérêt pour les autres régions de l’Église mondiale qui préparent, elles aussi, une nouvelle version de leur livre de cantiques ? Qu’avez-vous appris ? Et si c’était à recommencer, que feriez-vous de différent ?

Pour la première fois, nous avons établi un comité de travail sur les plans théologique et linguistique. Jusqu’à maintenant, c’était généralement des musiciens qui procédaient à la mise à jour. Nous avons passé les paroles de chaque cantique au peigne fin pour en vérifier la justesse théologique. Cet exercice en a valu largement la peine. Nous avons aussi découvert que la production d’un livre de cantiques prend beaucoup plus de temps que ce que nous pensions. Notre conseil : si vous désirez procéder à une nouvelle version de votre livre de cantiques, commencez bien avant la date de publication prévue ! En tout, 22 personnes ont contribué au développement du concept et du contenu de ce livre de cantiques – toutes impliquées dans la plupart de ses aspects. La prochaine fois, nous verrons s’il est possible de former un comité plus petit pour l’exécution de certaines tâches, au lieu d’un aussi grand comité. Plus il y a de tâches à traiter par tous les membres du comité, plus il faut de temps. Nous avons aussi prévu du matériel supplémentaire – des partitions pour les cuivres, ou pour les ensembles vocaux à trois voix, par exemple. Nous avons même rêvé d’une appli informatique ! Tout ceci exige, cependant, des ressources humaines et financières. Mais nous ne disposions suffisamment ni des unes, ni des autres pour concrétiser nos plans. D’où notre conseil : planifiez et budgétez d’emblée toute la documentation supplémentaire nécessaire pour un nouveau livre de cantiques. Et si ce n’est pas possible de tout faire, alors établissez vos priorités. En ce qui nous concerne, c’est ce que nous avons fait ! Nous sommes reconnaissants de ce que Dieu nous a bénis et de ce que nos églises adventistes peuvent disposer d’un nouveau livre de cantiques, proclamer l’amour de Dieu par le chant, et faire l’expérience d’une communion fraternelle profonde.

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Rétrospective

Guérison et restauration dans une érablière Un site de renouveau physique et spirituel

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près avoir subi un AVC, James White fit un séjour à l’institut de santé « Our Home on the Hillside », domicilié à Dansville, dans l’État de New York, aux États-Unis. Dans cet institut dirigé par le docteur James Jackson, il reçut des traitements d’hydrothérapie et d’autres soins naturels. Mais 16 mois après cet AVC, James n’était pas rétabli comme il l’aurait dû. Insatisfaite des résultats, et craignant qu’il ne pût jamais se rétablir pleinement tant qu’il demeurerait inactif, Ellen White, sa femme, décida de partir en tournée de prédication. Elle se rendrait dans ce qu’elle considérait alors comme « le nord du Michigan », avec James à sa charge. « J’ai vendu mes tapis pour me procurer l’argent du voyage. […] Avec cet argent, j’ai acheté un chariot couvert et j’y ai mis un matelas sur lequel Papa pût se coucher1. » En 1866, les White et leur fils Willie partirent de Battle Creek une semaine seulement avant Noël, en pleine tempête de neige (« le froid le plus rigoureux de l’hiver » écrivait-elle)2, pour se rendre à Wright, au Michigan – une petite communauté agricole sur le côté ouest de l’État, à 153 kilomètres de Battle Creek. James était si faible qu’une telle décision ne semblait pas sage ! « Mon mari a supporté le voyage de 145 kilomètres beaucoup mieux que je ne l’espérais. À notre arrivée à destination, il avait bien meilleure mine que lorsque nous avons quitté Battle Creek3. » E. H. Root les invita à demeurer chez lui, à sa ferme. Wright fut comme un second foyer pour les White, lors de leur voyage dans les alentours. Wright – parce que les White en aimaient les membres d’église, et grâce à la généreuse hospitalité qu’ils y reçurent – devint l’endroit parfait pour l’étape suivante du rétablissement de James. Ellen était inflexible : James devait faire de l’exercice tous les jours. « Mon mari faisait chaque jour une promenade. Par une tempête de neige d’hiver, il

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Une illustration de 1868 du premier camp-meeting adventiste à Wright, au Michigan.

Image : Centre de recherche adventiste


pensa ne pas pouvoir sortir et s’exposer au froid. Je suis allée trouver frère Root et lui ai dit : “Frère Root, avez-vous une paire de bottes de rechange ?” « La réponse ayant été affirmative, je lui ai dit : « “J’aimerais vous les emprunter ce matin.” A l’aide de ces bottes, je marchai un demi-kilomètre dans une neige épaisse. De retour, je demandai à mon mari de faire sa promenade. Il me dit ne pouvoir la faire par un temps pareil. “Mais oui, lui répliquai-je, tu peux sûrement marcher dans l’empreinte de mes pas.” Il était un homme qui avait un grand respect pour les femmes ; quand il vit mes empreintes, il pensa que si une femme avait été capable de marcher dans la neige, il le pouvait aussi. C’est ainsi que ce matin-là, il fit sa promenade habituelle4. » La santé de James s’améliorait constamment. Après 18 mois de tendres soins et d’une douce insistance pour qu’il reprenne la chaire et prêche, il fut enfin rétabli. COMMENCEMENTS ADVENTISTES

Pourquoi les White choisirent-ils la municipalité de Wright ? À cause de la gracieuse hospitalité du fermier Root et de sa famille ? À cause de l’air pur et frais ? Peut-être. Mais avant tout, parce qu’il y avait une œuvre importante à accomplir pour la congrégation, et que c’était exactement la motivation dont James avait besoin pour se remettre au travail. Wright était une église adventiste qui s’était mise à observer le sabbat trois ans avant l’établissement de la Fédération du Michigan, et cinq ans avant l’organisation de la Conférence générale. En 1858, Joseph B. Frisbie vint à Wright, « aux confins de la civilisation », pour y tenir une campagne d’évangélisation. En dépit de la résistance du clergé local, la population y assista en grand nombre. Joseph commença la campagne à l’école locale, mais dut bientôt chercher une salle plus grande. L’un des superviseurs de la municipalité offrit alors sa grange, et les réunions s’y poursuivirent. Au terme de la campagne, il y eut suffisamment de baptêmes pour démarrer une nouvelle église. À son arrivée à Wright en hiver 1866, Ellen White écrivit : « Nous avons trouvé cette église en fort mauvaise condition. Les semences de la désunion et du mécontentement étaient en train de s’enraciner profondément chez la plupart des membres ; un esprit mondain s’emparait d’eux. Et malgré cet état lamentable, ils avaient bénéficié si rarement du travail de nos prédicateurs qu’ils mouraient spirituellement de faim. C’est ici que nos premiers efforts efficaces ont repris depuis la maladie de mon mari. […] L’assemblée nous écoutait avec la plus grande attention. J’ai vu que James se fortifiait, s’exprimait plus clairement, et gardait davantage le fil de ses sujets5. » Les White passèrent six semaines avec la congrégation de Wright. Ils encouragèrent les membres en leur donnant un enseignement biblique, en leur transmettant

Ce champ derrière l’église de Wright fut l’emplacement du premier camp-meeting adventiste.

Photo : Merle Poirier

les principes de la santé et de la réforme vestimentaire, et en créant un plan de libéralité (dans les dîmes et les offrandes). Les membres confessèrent leurs torts les uns aux autres, l’unité fut rétablie, et l’église devint prospère. Fait révélateur, deux ans seulement après le voyage des White à Wright lors d’un hiver rigoureux, le premier camp-meeting adventiste organisé se tint au même endroit. « En juillet 1868, lors d’une réunion se tenant à l’église de Wright, au Michigan, et à laquelle participaient James White, Ellen White, et Uriah Smith, on aborda le sujet des camp-meetings6. » Au début, James suggéra la tenue d’un imposant camp-meeting pour les États en bordure des Grands Lacs. Mais cette idée fut mise de côté, car la saison était trop avancée pour planifier un événement à grande échelle. On considéra alors d’organiser des camp-meetings régionaux plus petits : « un dans l’ouest du Michigan, du Wisconsin, et de l’Illinois ; un dans l’est du Michigan, de New York, et du Canada ; et un dans le sud du Michigan, de l’Indiana, et de l’Ohio. On décida de tenir la première réunion dite “régionale” à Wright, parce que cette municipalité se trouvait près du Lac Michigan, et que [les croyants] de l’Illinois pourraient facilement s’y rendre par bateau7. » Ce premier camp-meeting régional remporta un succès tel que l’idée d’un grand camp-meeting général fut lancée. Dès lors, les camp-meetings de fédération devinrent la norme. UN TÉMOIGNAGE QUI SE POURSUIT

Aujourd’hui, si vous visitez l’église adventiste à Wright, au Michigan, vous y trouverez des membres fidèles qui, 160 ans après son établissement, s’impliquent activement dans la mission de l’Église. Dans la vieille érablière, cette église dynamique prodigue, encore et toujours, la guérison et la restauration. Ellen G. White, Messages choisis, vol. 2, p. 352. Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, vol. 1, p. 103. Ibid. 4 Idem., Messages choisis, vol. 2, p. 353. 5 Idem.,Testimonies, vol. 1, p. 570. 6 A. W. Spalding, Origin and History of Seventh-day Adventists, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1962, vol. 2, p. 9. 7 Ibid., p. 9, 10. 1 2 3

Bernard Andersen est membre émérite du comité du Ministère du patrimoine adventiste, et premier ancien de l’église adventiste de Wright, au Michigan. Beth Thomas est rédactrice et écrivain indépendant. Elle habite à Laurel, au Maryland (États-Unis).

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La Bible répond

Notre Père Q

Est-il vrai que le mot abba dans le Nouveau Testament signifie « Papa » ?

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Le terme abba, utilisé trois fois dans le Nouveau Testament (Mc 14.36 ; Rm 8.15 ; Ga 4.6), ne signifie pas Papa. Abba est une translittération du terme araméen abba, lequel signifie « le père ». Il était utilisé par des enfants et des adultes pour désigner le père de famille, suggérant un attachement filial profond. Le terme araméen est habituellement pris comme vocatif, « Ô Père », mais il pourrait aussi être emphatique (« Père ! »). Dans Marc, la traduction grecque est donnée – ho pater, « le Père » – suggérant que l’expression araméenne, même dans des contextes où l’on s’exprime en grec, était considérée comme suffisamment importante pour être utilisée dans les prières. Examinons maintenant les trois passages et la valeur théologique du terme. 1. MARC 14.36

Dans l’Ancien Testament, « Père » était utilisé pour se référer à Dieu, et Israël y est identifié en tant que fils de Dieu. Mais habituellement, on ne l’appliquait pas à Dieu. Il semble que chez les Juifs, le terme araméen abba n’était pas une désignation courante pour Dieu. Dans le cas de Jésus, nous découvrons un être humain prenant le titre « Fils » pour lui-même, appelant Dieu « Abba, Père », et enseignant aux disciples à appeler Dieu « [Abba,] Père » (Mt 6.9). Le terme araméen est conservé dans la prière agonisante de Jésus à Gethsémané : « Abba, Père, dit-il, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Mc 14.36) Il souligne l’intimité de Jésus avec Dieu et montre la vision qu’il a de celui-ci : il est son Père.

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C’est ce que Dieu déclara publiquement lors du baptême de Jésus (Mc 1.11). Le texte comporte au moins deux idées principales. Premièrement, Dieu est un Père aimant, rempli de sollicitude, un Père suffisamment puissant pour délivrer le Fils de la terrible épreuve qui se dresse devant lui. Deuxièmement, le Père est sage et comprend ce qui est le mieux pour le Fils et pour ceux qu’il représente ; sa volonté doit être respectée. L’agonie sur la croix et la croix elle-même ne briseront pas la relation filiale de Jésus avec son Père, parce que par elle, l’amour du Père est révélé. L’utilisation du mot araméen abba par Jésus suggère qu’il employait couramment ce mot pour souligner sa relation filiale avec un Dieu rempli d’amour à qui on devrait être disposé à se soumettre. En tant que Fils de Dieu, Jésus pourrait témoigner et révéler que son Père céleste est, en fait, un Dieu qui prend soin des pécheurs et les aime au point de souffrir avec le Fils sur la croix. 2. GALATES 4.6 ET ROMAINS 8.15

Ces deux passages montrent que l’habitude de Jésus d’appeler Dieu « Abba, Père » était suffisamment significative pour que Paul l’utilise, même lorsqu’il écrivait aux congrégations d’expression grecque. Ce mot était important parce qu’il révélait l’image d’un Dieu d’amour, cherchant à adopter les pécheurs dans sa famille. Dans les deux passages, c’est par l’Esprit reçu au baptême que les croyants peuvent appeler Dieu « Abba, Père » et faire partie de la tendre famille d’un Dieu qui aime profondément les êtres humains. Galates fonde la filiation des croyants sur l’œuvre rédemptrice de Jésus, tandis que Romains souligne l’adoption qui nous permet d’être conduits par l’Esprit. Abba parle d’un Dieu qui nous a à cœur, qui nous soutient à l’heure du besoin, et qui est digne de confiance. En tant qu’enfants de Dieu, nous possédons un héritage céleste.

Ángel Manuel Rodríguez a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.


Santé & bien-être

« Détails, s’il vous plaît ! » Je donne des cours sur la santé aux classes terminales. Au fil des années, j’ai beaucoup apprécié les articles de la rubrique « Ask the Doctors ». J’en ai même utilisé dans mes cours ! Par contre, est-il possible de fournir davantage de détails dans vos articles, et peut-être même d’élargir la discussion ?

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ès sa création, la rubrique sur la santé de Adventist Review a été destinée à être instructive, claire, et à jour. Au fil des décennies, elle a paru sous différents titres, dont le mieux connu est « Ask the Doctors ». Par cette rubrique, nous nous efforçons de transmettre – de façon responsable – des infos utiles et exactes en réponse aux questions des lecteurs sur d’importants sujets d’actualité dans le domaine de la santé. Il arrive que tout en essayant d’être clairs et compréhensibles dans notre espace limité à 500 mots, nous devions utiliser des termes techniques pour répondre aux questions sur les maladies, la santé, et le bien-être. Vous n’êtes pas la seule personne à faire ce commentaire ; des experts de différentes spécialités nous demandent parfois pourquoi nous omettons certaines informations. C’est simplement une question d’espace. Comme il est impossible, faute d’espace, de tout inclure, nous veillons à mentionner de façon responsable les points essentiels de chaque sujet abordé. Un texte court est plus difficile à rédiger qu’un texte plus long. Pour plus de concision, nous nous en tenons donc à l’essentiel – ce qui n’est pas toujours évident. Nous continuons à chercher des solutions pour résoudre cette difficulté. Pour ce qui concerne le contenu, nous rédigeons chaque article de la rubrique et répondons à nos lecteurs en appliquant les Règlements de travail de la Conférence générale. Selon ces règlements, les pratiques de notre Ministère de la santé doivent être fondées sur la Bible, conformes à l’Esprit de prophétie, soutenues par une science de la santé factuelle révisée par des pairs, et appliquées conformément à la vision chrétienne et biblique du monde1. Enfin, devant l’explosion d’information – et de désinformation – disponible sur Internet, souvenez-vous : « Si cela semble être trop beau pour être vrai, c’est fort probablement le cas ! » Photo : Garrett Sears

En matière de santé, soyons tous vigilants et prudents à l’égard des sources et de la fiabilité de l’information en circulation. En tant qu’Église, assurons-nous « de partager à juste titre la parole de la vérité », qu’elle soit scripturaire ou scientifique, conscients que la connaissance humaine est progressive. Il est inquiétant de voir que dans nos églises, nous tolérions et donnions de l’« information » sur la santé inexacte et non prouvée, ou que nous ignorions des preuves ou des conseils qui ne font pas notre affaire… Ici, vérité et vigilance vont de pair ! Certains demandent pourquoi nous jugeons à propos d’expliquer les mécanismes de la maladie, de la santé, et du bien-être. La réponse est la suivante : « Il existe un lien si étroit entre la santé et notre bonheur que nous ne saurions avoir le second sans la première. Une connaissance pratique de la science de la vie humaine est nécessaire si nous voulons glorifier Dieu dans notre corps. C’est pourquoi il est de la plus haute importance que parmi les sujets d’étude destinés aux enfants, la physiologie tienne la première place. Rares sont ceux qui connaissent la structure et les fonctions de leur propre corps et les lois de la nature. Nombreux sont ceux qui, faute de connaissances, vont ainsi à la dérive sans boussole ni ancre ; bien plus, ils n’ont nulle envie d’apprendre comment garder leur corps en bonne santé et comment se préserver des maladies2. » Ainsi, nous avons une ancre et une boussole célestes. Dieu nous a donné des conseils, et les études sur la santé confirment constamment sa sagesse. Il est fidèle ! Par conséquent, nous pouvons le suivre en toute confiance. Working Policy of the General Conference of Seventh-day Adventists, édition 20162017, Nampa, Idaho, Pacific Press Publishing Association, 2016, p. 355–369. 2 Ellen G. White, Pour un bon équilibre mental et spirituel, vol. 2, p. 665. 1

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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Le camion de pompiers rouge

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« Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

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ue veux-tu être quand tu seras grand ? » « Je veux être un médecin missionnaire adventiste », répond Donald Miller. Comme c’est ce dont il a envie depuis toujours, il met le paquet pour réaliser son rêve. Ses résultats scolaires sont si bons qu’il est accepté à la faculté de médecine de l’Université de Loma Linda. Après l’obtention de son diplôme, le docteur Miller et Wilma, sa femme, nouvellement mariés, font des plans pour travailler en tant que missionnaires. « L’endroit où nous irons n’a pas vraiment d’importance, dit Donald. Ce qui compte, c’est d’aller là où Dieu a besoin de nous. » Les Miller commencent à exercer la médecine, ce qui leur permet de commencer à rembourser leurs prêts scolaires. Gordon, leur fils, dira plus tard : « Ça a été très difficile pour Papa et Maman. Ils ne désiraient vraiment qu’une seule chose : être missionnaires. Mais pour l’instant, ils étaient liés à leur travail médical missionnaire dans leur pays. Un médecin et bon ami de Donald obtient son permis de pilote, tout comme Donald Miller, et achète un petit avion privé. « Donald, est-ce que vous accepteriez, Wilma et toi, de nous aider dans un village de montagne au Mexique ? Ces pauvres gens n’ont aucun médecin. Il s’agit d’une mission à court terme. » « Ouiiiiii Monsieur ! » répond immédiatement Donald. Ce voyage missionnaire « à court terme » est le premier de nombreux autres au Mexique et dans certains pays de l’Amérique centrale. Donald

est un pilote prudent. Il atterrit sur des routes de terre, sur des pistes relativement courtes, et même sur les pistes asphaltées des aéroports ordinaires ! Son avion est toujours bondé de bénévoles médicaux et rempli de boîtes contenant des fournitures médicales. Mais il réussit toujours à trouver de la place pour une autre bouteille de médicaments, pour une autre paire de béquilles, ou pour une infirmière empressée de servir. *** Pendant 40 ans, Donald effectue des vols. Il dirige régulièrement des voyages missionnaires et des cliniques volantes pour les habitants des hautes montagnes du Mexique. « Nous n’avions malgré tout qu’un rêve, explique Wilma : servir en tant que missionnaires médicaux très loin de chez nous, et prendre notre retraite de bonne heure pour pouvoir servir en tant que bénévoles médicaux là où Dieu aurait besoin de nous. » À l’heure de la retraite, ils réalisent rapidement leur rêve d’enfance au sein d’International Medical Ministry, principalement en Asie du Sud-Est. « Nous nous sommes rendus plusieurs fois au Cambodge et y avons servi dans les camps de réfugiés. Ça a été nos meilleurs voyages, poursuit Wilma. Nous administrions des médicaments, replacions des os, distribuions de la nourriture, et serrions les enfants dans nos bras. La plupart des enfants étaient orphelins. Nous aurions tellement voulu donner à chacun d’eux un foyer rempli d’amour ! Mais comme c’était impossible, nous nous sommes efforcés de leur donner les meilleurs soins médicaux du monde. » Gordon ajoute : « Papa avait toujours des bonbons à la menthe dans ses poches ! Les enfants le suivaient comme le joueur de flûte de Hamelin. On l’a bientôt surnommé “Docteur Bonbon”. » Un jour, des gardes du camp se présentent et demandent à Donald de les suivre immédiatement. Une jeune fille et son petit frère viennent juste d’arriver. Ces deux jeunes Cambodgiens ont un urgent besoin de soins médicaux.


« Malgré sa jambe fracturée, raconte Wilma, la fille avait marché pendant des jours pour amener son petit frère en sûreté. Pauvre petite ! Elle était maigre, et son frère, plus maigre encore. Elle avait été gravement battue, et sa jambe traînait. Son petit frère, lui, avait peur de tous et de tout. Il s’enfuyait d’une terreur encore présente dans son esprit. Notre cœur était ému de compassion pour ces enfants. Donald a replacé la jambe de la petite. Pour mettre une tension sur la jambe replacée et lui permettre de guérir correctement, il a utilisé des pièces brisées d’une vieille automobile. Pendant tout ce temps, le petit garçon a dormi sous le lit de camp sur lequel sa sœur était couchée. » Un jour, le Dr Bonbon donne au garçon un petit camion de pompiers rouge – un cadeau tout simple offert avec amour. Le petit le presse sur sa poitrine, puis retourne sous le lit de sa sœur. Quelques semaines plus tard, les Miller retournent aux États-Unis. *** Les années passent. Gordon Miller, fils de Donald et lui-même médecin, annonce à ses parents qu’il veut les amener au Salon international de l’aéronautique et de l’espace de Paris-Le Bourget. Il sent qu’il s’agit peut-être de sa dernière chance d’offrir à son père le « cadeau parfait ». Extravagant ? Peut-être. Mais voir des centaines d’avions à ce salon a toujours été le plus grand rêve du vieux pilote-médecin. Donald accepte l’offre de son fils avec joie et commence à planifier ce merveilleux voyage. Malheureusement, peu avant leur départ, Donald est emporté par une crise cardiaque. « Maintenant que Papa nous avait quittés, je ne désirais plus aller au salon de l’aéronautique », se souvient Wilma. « Maman, nous devons y aller, supplie Gordon. Papa était impatient de faire ce voyage. Je suis sûr qu’il aurait voulu que tu y ailles. » À l’aéroport de Paris, Wilma choisit leur taxi en puisant dans ses souvenirs du Cambodge.

« Papa aurait voulu un chauffeur de taxi asiatique », dit-elle à Gordon en pointant un jeune homme asiatique se tenant à côté d’un taxi. « Où avez-vous grandi ? » lui demande-t-elle une fois qu’ils sont installés dans la voiture. « Au Cambodge », répond le chauffeur. « Avez-vous vécu dans l’un des camps de réfugiés ? » insiste-t-elle. « Oui. Ma sœur aînée a été adoptée par une famille française, mais mon autre sœur et moi étions perdus dans les camps pendant plusieurs années, jusqu’à ce que finalement, elle nous trouve. » Wilma ouvre alors son sac, y plonge profondément la main, et en tire une photo froissée. Elle la montre avec empressement au chauffeur. « Connaissez-vous cet homme ? C’est mon mari. Nous avons travaillé ensemble dans les camps. Il était médecin. Un très bon médecin ! » Le chauffeur jette un coup d’œil sur la photo, range le véhicule le long du trottoir, s’arrête, et sort un petit paquet de dessous son siège. « Oui, j’ai connu le Dr Miller », dit-il en déballant le paquet et en se tournant vers Wilma pour qu’elle puisse en voir le contenu. « Le Dr Miller était mon ami. Il m’a redonné espoir. » Et Wilma aperçoit, dans les mains du chauffeur de taxi, le vieux camion de pompiers rouge ! « J’avais commencé à douter de l’utilité de notre vie, dit Wilma aujourd’hui. C’est alors que Dieu m’a amenée à Paris et m’a montré ce vieux camion de pompiers. En définitive, je crois bien que nous avons fait exactement ce que Dieu voulait que nous fassions ! »

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis. Il est connu dans le monde entier en tant que « pollinisateur itinérant de la grâce ».

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; German Lust ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Chun, Pyung Duk ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Chun, Pyung Duk ; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; German Lust ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638

Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc. - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Thinkstock 2017. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 14, n° 4

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Vérité et mensonges Dans notre monde, la vérité peut être difficile à découvrir ! Heureusement, on peut toujours compter sur la Bible. Les Écritures appellent la Parole de Dieu « l’épée de l’Esprit ». Elle nous aide à éviter les mensonges spirituels. Mais d’où viennent donc ces mensonges ? La Bible nous donne la réponse : « [Satan] est menteur et le père du mensonge » (Jn 8.44). Maintenant, tu connais la vérité !

Joseph découvre la vérité

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oseph a vendu des Bibles toute la journée. Comme il est fatigué ! Alors qu’il se demande où passer la nuit, il découvre une maison de ferme abandonnée au fond d’une forêt russe. Ça fera l’affaire. Il entre dans la maison et s’installe dans une chambre à l’étage. Mais voilà que des sons étranges et des bruits bizarres l’empêchent de fermer l’œil. Tout à coup, il entend un bruit de pas. Quelqu’un est en train de monter ! Depuis la chambre pleine de courants d’air, il peut voir le haut de l’escalier. L’instant d’après, un personnage fantomatique enveloppé de blanc apparaît ! « Viens avec moi ! » ordonne l’étrange personnage. Joseph ne croit pas aux fan30

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tômes. Déterminé à découvrir la vérité, il saute du lit, mais au même instant, le « fantôme » descend l’escalier. Juste au moment où Joseph tente de l’attraper, le plancher cède sous ses pieds… C’est une trappe ! Et le vendeur de Bible se retrouve brusquement au sous-sol. Deux hommes se dirigent vers lui, le saisissent et le ligotent. Abasourdi, Joseph voit ensuite l’étrange personnage se lever, se débarrasser de la chaîne sur son épaule, puis du drap blanc. Ce « fantôme » est, en fait, un homme costaud. Joseph regarde autour de lui et aperçoit une petite presse. Les « fantômes » qui hantent cette maison sont, en réalité, des faus-

saires. Ils fabriquent de la fausse monnaie ! L’un d’eux se rend dans la chambre où Joseph s’est installé pour dormir. Il y trouve son sac et l’ouvre. C’est quoi ça ? marmonne-t-il, alors qu’il retire une Bible du sac. Il fouille de nouveau dans le sac et en sort une autre Bible. Désappointé, il se reprend par trois fois encore… Mais y a rien que des Bibles là-dedans ! Ce gars-là doit être drôlement saint pour avoir autant de Bibles avec lui ! Soigneusement, il remet les Bibles dans le sac, puis retourne dans l’atelier secret. Les trois bandits discutent à voix basse. Joseph tend l’oreille pour entendre ce qu’ils disent. Au bout d’un moment, l’homme cosIllustration : Xuan Le


WILONA KARIMABADI

Perle biblique « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » (Jean 8.32, PDV)

Vraie ou truquée ?

Cette photo est-elle vraie ?

Réponse : Non, elle est truquée. Elle est l’œuvre d’un individu pas bête du tout. Pour la réaliser, il a utilisé un logiciel de retouche. Mais elle a l’air vraie, n’est-ce pas ? Ceci montre que dans notre monde, nous devons chercher constamment la vérité.

taud se tourne vers lui. « Écoute, nous on pense que tu dois être un homme vraiment très bon. » Il s’arrête un instant, puis reprend. « Si tu promets de ne dire à personne ce que tu as vu ici, on va te laisser la vie. » À vrai dire, Joseph n’a pas vu grand-chose ! Il donne donc sa parole qu’il ne révélera rien de leurs activités clandestines. Ce n’est que des années plus tard et à des milliers de kilomètres de la vieille maison que Joseph se sent enfin libre de raconter son histoire. Cette nuit-là, et de la façon la plus surprenante, la Bible – « l’épée de l’Esprit » – est vraiment venue au secours de Joseph ! Source : « The Haunted House », Junior Guide, 13 août 1958, p. 12.

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