Adventist World French - December 2021

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Les prières de Noël du major

C « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

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e train est aussi froid que le Mont Everest ! pense le major Victor. Plus froid, peut-être. Seigneur, s’il te plaît, garde-moi bien au chaud. Nous sommes en hiver, pendant la Seconde Guerre mondiale. Le train de transport de troupes emportant le major Victor fonce vers le nord, à travers le désert du Sinaï. Le temps est humide et glacial. Les fenêtres des wagons étant dépourvues de vitres, les sièges sont recouverts d’une glace de plus en plus épaisse. Les hommes se sont installés dans les porte-bagages, où il fait un peu plus chaud. Même là, blottis les uns contre les autres, ils gèlent. Le major Victor de l’armée américaine et ses deux compagnons, les sergents Eaton et Brennon, se rendent à Jérusalem, puis traversent le désert jusqu’en Irak. Victor,

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officier et médecin adventiste, prie pour que Dieu leur fournisse suffisamment de chaleur pour les garder en vie jusqu’à leur arrivée à Jérusalem. *** Lorsque le train s’arrête pour de l’eau et du charbon à une voie de garage, le sergent Eaton dit : « Prenez vos affaires et venez avec moi. » Les deux soldats suivent Eaton le long des voies vers la locomotive. Eaton s’arrête, sort sa tasse de cantine, passe la main derrière l’une des énormes roues, ouvre un robinet, et remplit sa tasse d’eau chaude. Après avoir aussi rempli les tasses de ses compagnons, il grimpe l’échelle jusqu’à la cabine. Occupés à vérifier l’eau et le charbon, l’ingénieur de locomotive et le pompier ont laissé leurs sièges vides dans la locomotive toute chaude. Le sergent Eaton sourit, fait signe aux autres de le rejoindre, et s’assit dans le fauteuil de l’ingénieur. Lorsqu’ils atteignent l’échelon supérieur et pénètrent à l’intérieur, l’air froid a cédé sa place à l’air chaud. « Prière exaucée, souffle le major Victor. Du moins jusqu’à ce que l’ingénieur nous expulse de son siège ! » Alors qu’il attend que le signal de la voie change, Eaton joue avec les commandes, vérifie les jauges, tâte les leviers de frein, et teste l’accélérateur, le visage illuminé d’un sourire. Mais avant même que ces hommes aient le temps de se détendre, le « vrai » ingénieur apparaît au dernier échelon de l’échelle et se met à vociférer. Eaton lui fait signe de venir s’asseoir à sa place. Ce dernier obtempère, mais toujours en criant et en faisant de grands signes. Victor, lui, est en train de prier, comme il en a l’habitude quand les choses dérapent. Sachant que Dieu va devoir accomplir un miracle pour qu’ils s’en sortent, il fait monter une prière brève et simple. Au secours ! est tout ce qu’il arrive à dire. Eaton, du haut de ses près de 1,83 mètres, se tient à côté du siège en acier et désigne le nom cousu sur son uniforme, puis le mur d’acier derrière le siège. « Eaton », dit-il en pointant de nouveau son nom, puis le mur. Le « vrai » ingénieur regarde l’uniforme d’Eaton, puis le mur où un nom est gravé dans l’acier. « Eaton », est-il écrit. Le même Image : mycola / iStock / Getty Images Plus / Getty Images


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