December 2022 - French

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12/2022 Le Dieu des petites choses Page 15 La bataille est engagée Page 22 Amis pour la vie Page 24
Le centre de la bonté de Dieu

Nous croyons en la puissance de la priĂšre ! À Adventist World, nous nous rĂ©unissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requĂȘtes de priĂšre qui nous ont Ă©tĂ© envoyĂ©es. Faites-nous parvenir les vĂŽtres Ă  prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous tra vaillons Ă  l’avancement du royaume de Dieu.

Le 17 octobre, lors du CongrĂšs
Daryl
directeur du laboratoire médiatique de Adventist
s’est entretenu avec Paulo SĂ©rgio Macedo, directeur des communications de la Division intereuropĂ©enne. Paulo portait un analyseur d’émotions, lequel enregistrait son engagement en fonction des questions qui lui Ă©taient posĂ©es.
15 Place aux jeunes Le Dieu des petites choses Lynette Allcock 16 Perspective mondiale Une lumiĂšre qui nous guide Ted N. C. Wilson 18 Au premier plan La pĂ©riode des fĂȘtes
 PĂ©riode de solitude ? Torben Bergland 20 Foi en action La SantĂ© du Commonwealth  Beatrice Kastrati 24 À la dĂ©couverte de l’Esprit de prophĂ©tie Amis pour la vie Audrey Andersson 26 La Bible rĂ©pond Le seul Dieu, le seul Éternel 27 SantĂ© & bien-ĂȘtre Le rĂ©gime vĂ©gĂ©tarien  28 « Je vais vous raconter  » Un juge Ă  l’église 30 Foi en herbe Le taureau qui prĂȘche – 2e partie Rachel Whitaker Sur le vif
GAiN Europe,
Gungadoo,
Review Media lab,
Photo : Tor Tjeransen/Adventist Media Exchange (CC BY 4.0)
10 NoĂ«l
 Ă  l’annĂ©e longue
Gerald
A. Klingbeil et Daniel Bruneau
22 La bataille est engagée Couverture : rorat / iStock / Getty Images Plus / Getty Images
Oleg Kostyuk
2 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org

Un témoin de la bonté de Dieu

J’habite Ă  trois kilomĂštres seulement de l’autoroute qui marque le tracĂ© de la premiĂšre ligne tĂ©lĂ©graphique entre les villes amĂ©ricaines de Washington, D.C., et de Baltimore. En mai 1844, Samuel Morse, inventeur et chrĂ©tien fervent, a envoyĂ© Ă  un associĂ© Ă  Baltimore le premier message Ă©lec tronique de sa nouvelle invention depuis une salle de la Cour suprĂȘme, le long d’une ligne de 64 km. En Ă©pelant ces mots : « What hath God wrought » (« Qu’est-ce que Dieu a fait ! » [OST]), cette sĂ©quence unique de tirets et de points tapĂ©s sur l’émetteur de Morse a sans doute inaugurĂ© l’ùre numĂ©rique moderne.

Lorsque je traverse la route 1 des États-Unis pour me rendre au siĂšge de l’Église mondiale et en revenir, je pense souvent Ă  cette phrase. Au cours des 25 derniĂšres annĂ©es, j’ai eu le grand privilĂšge de servir l’Église que j’aime Ă  Adventist Review Ministries – une entreprise mĂ©diatique fondĂ©e sur le journal que James White a lancĂ© cinq ans seulement aprĂšs l’invention de Morse. Aujourd’hui, ce petit journal est devenu une plate forme multimĂ©dia qui fait le tour du monde, confirmant ainsi la vĂ©racitĂ© de la vision d’Ellen White : de son message, « des flots de lumiĂšre inon deraient le monde ». C’est, Ă  coup sĂ»r, « ce que Dieu a fait »1 !

Depuis son origine dans l’esprit de Jan Paulsen, prĂ©sident de l’Église mondiale de l’époque, et dans celui de William Johnsson, rĂ©dacteur en chef d’alors de Adventist Review, en passant par des mois de planification financiĂšre, d’ébauches de design, et de nĂ©gociations avec les divisions mondiales, jusqu’à sa premiĂšre Ă©dition imprimĂ©e en septembre 2005 – la revue Adventist World a Ă©tĂ© un tĂ©moignage de cette vision en constante expansion que le Seigneur partage encore avec son peuple. LancĂ©e en deux langues et avec moins de 1 million d’exemplaires par mois, Adventist World est main tenant publiĂ©e en huit langues majeures avec prĂšs de 1,7 million d’exemplaires imprimĂ©s chaque mois. En 2020, on a lancĂ© une nouvelle et importante initiative – une Ă©dition entiĂšrement numĂ©rique desservant 2,4 millions d’adven tistes en Afrique de l’Est et centrale qui parlent et lisent le swahili. Des Ă©ditions condensĂ©es trimestrielles de la revue sont destinĂ©es Ă  plusieurs millions de personnes dans 15 autres langues et dialectes. Une Ă©quipe composĂ©e d’auteurs, de rĂ©dacteurs, de concepteurs, de traducteurs, d’employĂ©s

des maisons d’édition, d’hĂŽtes numĂ©riques, et d’experts en logistique a construit l’une des plateformes mĂ©diatiques les plus vastes et les plus complexes de l’Église mondiale ! Et alors que je me rappelle combien ce rĂȘve Ă©tait fragile au dĂ©part, je me retrouve souvent Ă  murmurer : « Qu’est-ce que Dieu a fait ! »

AprĂšs 16 ans Ă  titre de rĂ©dacteur en chef de Adventist World, j’effectuerai une transition le 1er janvier 2023 : je servirai dĂ©sormais de liaison entre l’Église mondiale et le CongrĂšs des États-Unis, la Maison Blanche, et le corps diplo matique basĂ© Ă  Washington, D.C. Dans ce nouveau rĂŽle, je ferai le pont avec des lĂ©gislateurs, dirigeants et ambassadeurs clĂ©s dans le but de protĂ©ger la libertĂ© religieuse et les privi lĂšges religieux des adventistes ainsi que d’autres personnes non seulement aux États-Unis, mais aussi dans le monde en tier. Et, coĂŻncidence pour le moins surprenante, je travaillerai souvent Ă  partir d’un bureau situĂ© Ă  seulement 100 mĂštres de l’endroit oĂč Morse a envoyĂ© son fameux tĂ©lĂ©gramme !

Justin Kim, lequel a servi en tant que pasteur, direc teur des communications et rĂ©dacteur en chef d’InVerse (anciennement Jeunes adultes), me succĂ©dera au poste de rĂ©dacteur en chef. Cet homme talentueux et ami depuis 15 ans dĂ©couvrira, comme je l’ai fait au cours des 16 derniĂšres annĂ©es, que le soutien et les priĂšres du peuple de Dieu dans le monde entier sont un encouragement inestimable.

S’ils s’étaient rencontrĂ©s, je suis convaincu qu’Ellen White et Samuel Morse auraient partagĂ© une mĂȘme confiance en la facultĂ© de Dieu de nous Ă©tonner. Écoutez une fois de plus ces paroles bien connues de la messagĂšre du Seigneur : « Lorsque je vois ce que le Seigneur a opĂ©rĂ© en notre faveur, je suis remplie d’admiration et de confiance en notre chef JĂ©sus-Christ. Nous n’avons rien Ă  craindre de l’avenir, si ce n’est d’oublier les enseignements du Seigneur et la maniĂšre dont il nous a conduits dans le passĂ©2. »

1 Ellen G. White, Premiers Ă©crits, p. XXIII.

2 Idem., Conseils à l’Église, p. 290.

Éditorial
3 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022
Je me retrouve souvent Ă  murmurer : « Qu’est-ce que Dieu a fait ! »

Venir en aide aux autres

On

Source : Sondage auprùs des membres de l’Église mondiale 2017-2018, p. 50-51.

URL: https://bit.ly/3FrAKK

Plus de 130

Le nombre de scĂ©naristes, d’ac teurs, de cameramen, de monteurs et d’assistants qui ont participĂ© au Festival du film organisĂ© par l’Union de l’est du Venezuela. Le festival du film cinĂ©matographique, intitulĂ© UVOFilms, devient ainsi le premier Ă  prĂ©senter 16 courts mĂ©trages basĂ©s sur les paraboles de JĂ©sus. En 2019, l’union a organisĂ© son premier Festival du film Ă  une Ă©chelle plus rĂ©duite. Le Festival du film de cette annĂ©e a eu lieu le 1er octobre au centre culturel Central Park, Ă  Caracas, au Venezuela.

– Sylvia Mendez, directrice du MinistĂšre de la famille de l’Union des fĂ©dĂ©rations australiennes, Ă  propos du programme de leadership mis en place par l’Institut de leadership global de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale. Trente dirigeants de la Division Pacifique Sud (SPD) se sont rĂ©unis du 25 au 29 septembre dernier dans le cadre d’une retraite en face Ă  face Ă  Launceston, dans l’État de Tasmanie, en Australie, pour conclure un pro gramme de leadership de neuf mois.

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– Miguel Mamani, un Ă©tudiant bolivien de 24 ans participant au congrĂšs J’IRAI sur le campus de l’Institut adventiste d’enseignement supĂ©rieur de Bahia, Ă  Cachoeira, dans l’État de Bahia, au BrĂ©sil, Ă  propos de sa vision des pro jets missionnaires. Des milliers de per sonnes originaires de plus de 50 pays ont participĂ© Ă  ce congrĂšs, lequel s’est dĂ©roulĂ©e du 19 au 22 octobre, avec un objectif commun : apprendre et par tager les moyens de mieux contribuer Ă  la mission de l’Église adventiste.

« C’est la premiĂšre fois depuis la pandĂ©mie de COVID-19 que les Ă©glises de la mission Ă©cossaise se sont rĂ©unies. Nous comptons actuellement 730 membres, et nous en voyons plus de 500 rĂ©unis ici aujourd’hui. C’est le tĂ©moignage d’une Ă©glise qui a faim – faim de Dieu, faim de rassemblements en prĂ©sentiel, faim de l’Évangile. Ce que j’ai vu aujourd’hui de mes propres yeux en ce lieu est un miracle. »

– James Botha, prĂ©sident de la Mission Ă©cossaise, Ă  propos du premier grand rassemblement des Ă©glises Ă©cos saises depuis la pandĂ©mie. « Operation Enduring Faith » a eu lieu le 8 oc tobre Ă  Dunfermline, en Écosse.

En bref
« La mission, c’est plus que d’ĂȘtre dans un endroit prĂ©cis : c’est un mode de vie. »
« Je crois que ce qui a eu le plus d’impact dans cette participation au parcours LeadLab, c’est la puissance de transformation qui nous permet de voir vraiment comment Dieu a agi dans nos vies depuis le tout dĂ©but. »
36 % Souvent 22 % Assez souvent 24 % Parfois 12 % Rarement 6 % Jamais
a demandĂ© aux membres de l’Église combien de temps ils consacrent Ă  l’aide en vers leurs semblables.
N=56 686
4 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org

« Les conversations sur l’identitĂ© adventiste seront toujours importantes, car parmi les Ă©glises chrĂ©tiennes, il existe une tendance Ă  souffrir progressivement d’une dĂ©rive par rapport Ă  leur mission au dĂ©part, et Ă  perdre leur focalisation et leur pas sion d’origine. En ce moment mĂȘme, il est parti culiĂšrement important d’organiser un congrĂšs sur l’identitĂ© adventiste, car dans certaines parties du monde, l’Église se dĂ©veloppe Ă  toute vitesse. Or, une croissance rapide entraĂźne le danger d’un glis sement de son identitĂ© propre. Il est donc essentiel de discuter ensemble de ce qui fait de nous des adventistes du septiĂšme jour Ă  part entiĂšre. »

– David Trim, directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la re cherche de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, et co-planificateur d’un congrĂšs sur l’iden titĂ© adventiste, lequel s’est tenu du 15 au 19 octobre au SĂ©minaire adventiste de thĂ©ologie, Ă  l’UniversitĂ© Andrews. Cet Ă©vĂ©nement a rassemblĂ© plus de 30 Ă©rudits en vue d’une conversation interdisciplinaire sur l’identitĂ© adventiste.

« Ce week-end a Ă©tĂ© destinĂ© aux Ă©tudiants adventistes pour qu’ils apprennent 1) Ă  apporter de façon plus efficace un changement positif parmi leurs pairs, leurs professeurs et leurs campus, 2) Ă  prendre le temps de rĂ©flĂ©chir aux conseils et aux bĂ©nĂ©dictions de Dieu dans leur vie, et 3) Ă  devenir des agents de changement pour le bien au sein de leur communautĂ©. »

– Hiram Ruiz, directeur du MinistĂšre sur les campus publics (MCP) de la Division interamĂ©ricaine (IAD), et principal organisateur du week-end du MCP. Lors de ce week-end qui s’est tenu du 14 au 16 octobre, des milliers d’étudiants adventistes frĂ©quentant des universitĂ©s publiques sur le ter ritoire de la Division interamĂ©ricaine ont pris le temps de fraterniser, de se dĂ©velopper au plan spirituel et professionnel, et d’avoir un impact sur les communautĂ©s locales. (->)

Plus de 180

Le nombre de communicateurs adven tistes qui se sont rĂ©unis Ă  Bucarest, en Roumanie, Ă  l’occasion du Global Adventist Internet Network (GAiN) Europe de 2022, du 14 au 18 octobre. Sous le thĂšme « Forward : Keep Moving », cet Ă©vĂ©nement a rĂ©uni des dirigeants et des experts en communi cation de 35 pays qui travaillent dans le journalisme, la radio, la tĂ©lĂ©vision et les mĂ©dias sociaux adventistes. La plupart des participants servent dans les rĂ©gions de la Division inte reuropĂ©enne (EUD) et de la Division transeuropĂ©enne (TED) de l’Église. Certains participants sont toutefois venus d’aussi loin que la PolynĂ©sie française, la Mongolie, et le Mexique.

En bref
5 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022
Photo : Union du sud-est du Mexique

Rapport du secrétaire : de nouveaux critÚres pour les dépenses missionnaires

Dans son rapport donnĂ© lors du Concile annuel de 2022, Erton Köhler, secrĂ©taire de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale (GC), a appelĂ© les dirigeants Ă  soutenir un plan visant Ă  recentrer la prioritĂ© de l’Église adventiste sur les missions Ă  travers le monde entier. Les membres de l’équipe du secrĂ©tariat ont prĂ©sentĂ© des parties du rapport le 9 octobre der nier au siĂšge de l’Église Ă  Silver Spring, au Maryland (États-Unis).

Erton Köhler : « L’Église adventiste a Ă©tĂ© appelĂ©e Ă  ĂȘtre non un stationne ment, mais une rampe de lancement. Allons de l’avant par la foi ! »

Le secrĂ©taire a rappelĂ© aux partici pants du Concile annuel que l’Église adventiste a Ă©tĂ© appelĂ©e Ă  accomplir une mission globale. « Nous ne pou vons pas nous focaliser uniquement sur nos besoins locaux ; nous devons aussi examiner nos dĂ©fis Ă  l’échelle mondiale. C’est ce qui nous permettra enfin de prĂȘcher l’Évangile du royaume au monde entier », a-t-il dit.

Dans la prĂ©sentation de son rapport, Karen J. Porter, secrĂ©taire adjointe de la GC, a expliquĂ© qu’en raison d’une lente dĂ©rive de l’affectation des missionnaires de premiĂšre ligne vers d’autres secteurs de service, les diri

geants ont conçu un plan pour se re centrer sur la mission de l’Église. Elle a indiquĂ© que 35 pour cent du nombre total de missionnaires internationaux (ceux qui sont envoyĂ©s pour servir sur un autre continent) occupent actuel lement des postes administratifs. D’autres servent dans l’Agence de dĂ© veloppement et de secours adventiste (ADRA), ou encore dans des services d’éducation, des services mĂ©dicaux, ou des services de vĂ©rification. « Bien que ces catĂ©gories d’affectations soient toutes bonnes, nous devons insister davantage sur l’urgence d’aller vers ceux que nous n’avons pas encore atteints », a observĂ© Karen Porter.

DE NOUVELLES PRIORITÉS

En avril 2022, le comitĂ© de la GC a votĂ© de nouvelles prioritĂ©s en ce qui concerne l’envoi de missionnaires. Entre autres prioritĂ©s, mentionnons le contact direct visant Ă  crĂ©er de nouveaux groupes de culte, les zones urbaines de plus de 1 million d’habi tants, les pays de la fenĂȘtre 10/40 (rĂ© gion du monde oĂč la plupart des gens habitent, mais oĂč le christianisme est minoritaire), les populations de religions non chrĂ©tiennes.

Karen Porter a aussi mentionné les régions post-modernes et post-chré tiennes, le faible ratio entre adven tistes et la population, et la formation à impact élevé dans la mission par contact direct.

On vise Ă  ce que 35 pour cent des budgets missionnaires et des em ployĂ©s internationaux rĂ©pondent aux critĂšres d’ici 2027, et 70 pour cent d’ici 2032, a-t-elle indiquĂ©. Karen Por ter : « Nous sommes conscients qu’il s’agit lĂ  d’un objectif trĂšs ambitieux, mais nous sommes aussi conscients qu’en travaillant tous ensemble dans

Ce modÚle remanié aidera les dirigeants à mettre le service de premiÚre ligne en priorité

l’unitĂ©, nous pourrons effectuer ce changement. »

UNE NOUVELLE ÉCHELLE D’ ÉVALUATION

Selon Karen Porter, il s’agit de recon naĂźtre que l’Église adventiste pourrait amĂ©liorer sa façon d’utiliser ses ressources pour la mission. Du mĂȘme coup, on le fera non Ă  l’aveuglette, mais avec soin et de maniĂšre mĂ©thodique.

Par exemple, le secrétariat de la GC a créé une échelle pour évaluer les budgets en posant sept questions, ainsi que sept questions stratégiques clés, lesquelles reflÚtent les priorités votées par le comité pour les missions. Une fourchette de points a été attribuée à chaque question, et chaque budget a été analysé en fonction du degré de conformité du poste aux priorités.

« Trois cent vingt-sept budgets indivi duels ont été soumis à cette matrice », a indiqué Karen Porter.

Par ailleurs, elle a indiquĂ© que le comitĂ© missionnaire se propose ensuite d’examiner les budgets des missionnaires internationaux avec les divisions et les institutions, et que les divisions et les institutions travailleront sur un plan visant Ă  rĂ©affecter les budgets aux secteurs missionnaires prioritaires de la mission. « Alors que nous recentrons nos ressources missionnaires, je vous mets au dĂ©fi de rĂ©flĂ©chir aux sacri fices que vous ĂȘtes prĂȘts Ă  faire pour que ceux qui n’ont pas entendu parler de JĂ©sus [
] puissent aussi entendre ce message ! » a-t-elle lancĂ©.

Erton Köhler est d’accord. « Notre principal dĂ©fi, a-t-il dit, consiste Ă  rester focalisĂ©s sur ce qui est notre vĂ©ritable prioritĂ©. Il est temps de travailler de concert [
] pour nous recentrer sur notre mission. »

Actualités
Photo : Enno MĂŒller, Adventist Review Marcos Paseggi, Adventist World
6 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org
Erton Köhler, secrétaire exécutif de la GC, présente son rapport lors du Concile annuel de 2022.

Rapport du trĂ©sorier : un changement majeur dans l’utilisation des fonds

Les dirigeants de l’Église adventiste espĂšrent qu’un changement majeur dans l’utilisation des fonds contribue ra Ă  rĂ©duire les dĂ©penses d’ordre admi nistratif, ce qui permettra de consacrer davantage de fonds aux activitĂ©s missionnaires de premiĂšre ligne dans le monde. C’est ce que Paul H. Douglas, trĂ©sorier de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, a soulignĂ© Ă  plusieurs reprises lors de son rapport aux membres du comitĂ© exĂ©cutif de la GC, le 10 octobre 2022. Sa prĂ©sentation, intitulĂ©e « Investir dans la mission », a couronnĂ© le rapport financier du DĂ©partement de la trĂ©sorerie lors du Concile annuel de 2022, lequel s’est tenu Ă  Silver Spring, au Maryland (États-Unis).

« Il y a un vieil adage qui dit : “Mettez votre argent lĂ  oĂč se trouve votre bouche”, a lancĂ© Paul Douglas aux dĂ©lĂ©guĂ©s. Permettez-moi de traduire cet adage pour nous aujourd’hui : “Mettons notre argent lĂ  oĂč se situe la mission.” »

METTRE LA MISSION AU PREMIER PLAN

Paul Douglas a prĂ©sentĂ© cinq Ă©lĂ©ments pouvant contribuer Ă  cette Ă©volution vers l’affectation de fonds supplĂ©mentaires Ă  la mission de premiĂšre ligne.

Tout d’abord, a-t-il dit, il est important de prĂ©parer les rapports financiers de façon Ă  mettre la mis sion au premier plan. À cet effet, il a annoncĂ© qu’à partir de janvier 2023, le nouveau rapport financier se foca lisera davantage sur la stratĂ©gie et le soutien des activitĂ©s missionnaires, les Ă©tablissements d’enseignement, les mĂ©dias, et les publications. Outre les opĂ©rations rĂ©guliĂšres du bureau, il cherchera aussi Ă  se focaliser sur le dĂ©veloppement du leadership et sur la reddition de comptes.

ACCROÎTRE L’AUTONOMIE

Un autre Ă©lĂ©ment clĂ© consiste Ă  promouvoir des niveaux plus Ă©levĂ©s d’autofinancement pour les organisa tions. « Nous devons ĂȘtre plus ciblĂ©s, plus stratĂ©giques dans notre utilisation des affectations », a dit le trĂ©sorier. Il a expliquĂ© que les dirigeants doivent se poser certaines questions difficiles. Paul Douglas : « Soutenons-nous l’admi nistration d’une division, ou bien les activitĂ©s missionnaires sur le territoire ? Pour soutenir les dĂ©cisions stratĂ©giques liĂ©es Ă  l’utilisation de nos ressources, il nous faudra ajuster notre façon d’envi sager les affectations et procĂ©der aux changements qui s’imposent. »

LA MISSION, PAS LES ROUAGES

L’idĂ©e, selon Paul Douglas, c’est de dĂ©couvrir des moyens de position ner les ressources vers la mission et non vers les rouages ou les dĂ©penses administratives. Actuellement, dit-il, la plupart des fonds sont consacrĂ©s Ă  des professionnels de l’administration –« aux rouages, et non Ă  la mission ».

Il a expliquĂ© qu’une analyse de l’utilisation actuelle des budgets des tinĂ©s aux missionnaires montre que sur un maximum idĂ©al de 31 points possibles, la moyenne Ă  travers le monde est de 8,1 seulement – ce qui met en Ă©vidence la dĂ©rive de l’Église par rapport Ă  sa mission, et la nĂ©ces sitĂ© de recentrer les ressources pour en assurer son accomplissement.

« Nous devons passer de 8,1 points Ă  31 ! » s’est-il exclamĂ©.

OCCASIONS MISSIONNAIRES

Paul Douglas a aussi dĂ©clarĂ© qu’il est essentiel de fournir des infor mations sur les occasions de service missionnaire. Il a lancĂ© un appel Ă  les identifier, Ă  les faire connaĂźtre, Ă 

:

en Ă©valuer le coĂ»t, et Ă  permettre aux gens de s’en saisir.

Il a expliquĂ© que dans les annĂ©es 1930, sur chaque dollar du budget, on allouait 60 cents aux missions mon diales. Aujourd’hui, on parle de 3,5 cents. « Imaginez seulement ce que nous aurions pu faire si nous avions maintenu ce niveau de libĂ©ralitĂ© ! » a-t-il lancĂ©.

LA MISSION DE PREMIÈRE LIGNE

En dernier lieu, Paul Douglas a ra contĂ© comment en 2021, la GC a reçu une importante contribution prove nant du leg laissĂ© par un membre. « Nous aurions pu facilement prendre [ces fonds pour] Ă©quilibrer le budget, a-t-il dit. Mais l’administration de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale a dĂ©cidĂ© [
] de mettre ces fonds Ă  la disposition des Ă©glises locales pour qu’elles s’im pliquent dans les initiatives “J’irai”. »

Paul Douglas a citĂ© Ellen G. White (Review and Herald du 5 mai 1904) : « Les membres de nos Ă©glises devraient s’intĂ©resser de prĂšs aux missions locales et Ă©trangĂšres. S’ils se sacrifient pour Ă©tablir la norme de la vĂ©ritĂ© dans de nouveaux territoires, alors ils seront l’objet de bĂ©nĂ©dictions extraordinaires. L’argent investi [
] rapportera beaucoup. »

Paul Douglas a dit qu’il ne pouvait pas ĂȘtre plus d’accord que ça, car « lorsque nous rassemblerons toutes nos ressources, qu’elles soient finan ciĂšres ou humaines pour prĂȘcher l’Évangile, alors viendra la fin ».

Actualités
Photo Enno MĂŒller, Adventist Review On devrait consacrer davantage de fonds aux missions de premiĂšre ligne
7 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022
Paul H. Douglas, trésorier de la GC, présente son rapport lors du Concile annuel de 2022.

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Effectif de la Division Asie-Pacifique Nord (NSD) au 30 juin 2022

Plus de 40

Le nombre d’églises qui offrent un service de culte en ligne dans l’Union des fĂ©dĂ©rations du Japon (JUC). Avant la pandĂ©mie, seules 10 Ă©glises offraient leur service de culte en ligne. Mais depuis la pandĂ© mie, d’autres Ă©glises ont prĂ©parĂ© des services en ligne. En rĂ©ponse au besoin croissant de services de culte numĂ©riques, la JUC a ouvert le Centre d’évan gĂ©lisation numĂ©rique Ă  Tachikawa, Ă  Tokyo. Ce centre recrute, forme, et soutient les mission naires du numĂ©rique.

« Nous sommes confrontĂ©s Ă  de nombreux dĂ©fis, et de nombreuses solutions sont nĂ©cessaires pour les rĂ© soudre. Mais
 si je devais choisir une solution, ce serait de prier pour obtenir le Saint-Esprit dans l’unitĂ©. Lorsque nous nous rassemblons dans un mĂȘme esprit, la priĂšre exerce

puissance

– une puissance qui

– Yo Han Kim, prĂ©sident de la Division Asie-Pacifique Nord, dans son premier Ă©ditorial de la revue News & Views de la rĂ©gion, aprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©lu Ă  la prĂ©sidence en juin 2022.

Plus de 50

– Bauyrzhan D., gouverneur de la province de Bayan-Ulgii, lequel s’est entretenu avec les membres du conseil d’ad ministration d’ADRA Mongolie. Les membres du CA ont visitĂ© le projet Agriculture durable, rĂ©silience alimentaire et Ă©conomique II (SAFER-2) Ă  Bayan-Ulgii, en Mongolie.

(^-)

Le nombre de personnes qui ont assistĂ© au 13e CongrĂšs et assemblĂ©e administra tive d’ASI (Association des entrepreneurs adventistes) de la Division Asie-Pacifique Nord (NSD), lequel a eu lieu aux Philippines du 22 au 25 septembre. L’ASI de la NSD est un groupe de laĂŻcs adventistes Ă  travers le territoire de la NSD qui s’engagent Ă  partager Christ dans leurs environnements de travail respectifs, et Ă  soutenir financiĂšrement les missions de l’Église. Kenneth Swansi, doyen de l’école supĂ©rieure de l’Institut international adventiste des Ă©tudes avancĂ©es (AIIAS) et prĂ©sident de son dĂ©partement d’études commerciales, ainsi que Yo Han Kim, prĂ©sident de la NSD, Ă©taient les deux principaux orateurs invitĂ©s de ce congrĂšs.

Coup d’Ɠil sur
 la Division Asie-Pacifique Nord (NSD)
Photo : ADRA Mongolie
une
extraordinaire
dĂ©passe tout ce qu’on peut imaginer. »
« Nous sommes reconnaissants envers ADRA Mongolie par rapport au projet SAFER-2 et sa mise en Ɠuvre rĂ©ussie du dĂ©veloppement de notre secteur agricole et de l’augmentation de la qualitĂ© de nos produits vĂ©gĂ©taux. Selon les experts, notre province peut fournir 40 pour cent de ses produits vĂ©gĂ©taux sur son territoire. »
8 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org

Point de vue

AprĂšs 25 ans, Bill Knott est prĂȘt Ă  relever un nouveau dĂ©fi

Le rĂ©dacteur en chef sortant rejoindra le DĂ©partement des Affaires publiques et de la libertĂ© religieuse de l’Église

AprĂšs un quart de siĂšcle de partici pation Ă©ditoriale Ă  la revue Adventist Review, les 16 derniĂšres annĂ©es en tant que rĂ©dacteur en chef, Bill Knott s’est dit prĂȘt pour son prochain dĂ©fi.

« Il m’est apparu clairement que je devais faire un choix vital », a-t-il dit au sujet de sa dĂ©cision de ne pas se reprĂ©senter Ă  ce poste du MinistĂšre des mĂ©dias. « J’avais besoin d’aller dans une direction qui apporte joie et sens Ă  ce qui pourrait bien ĂȘtre le dernier chapitre de ma carriĂšre. Et je voulais faire cela pour assurer une digne transition entre moi-mĂȘme et celui qui me succĂ©derait. »

Le 1er janvier 2023, Bill Knott deviendra directeur adjoint du DĂ©partement des Affaires publiques et de la libertĂ© religieuse de l’Église adventiste, poste auquel il a Ă©tĂ© Ă©lu le 9 octobre 2022, lors du Concile annuel de l’Église.

Justin Kim, actuellement directeur adjoint de l’École du sabbat et des ministĂšres personnels pour l’Église mondiale, deviendra le nouveau rĂ©dacteur en chef de la Review et de Adventist World, succĂ©dant ainsi Ă  Bill Knott.

« Je pense que l’Église adventiste mĂ©rite un journal, une plateforme mĂ©diatique aussi formidable que les personnes que j’ai eu l’occasion de

connaĂźtre et de servir pendant 43 ans, a expliquĂ© Bill. C’est un groupe de personnes absolument merveilleux. »

C’est aussi un groupe de personnes en expansion et en mutation : lorsque Bill Knott est devenu rĂ©dacteur en chef en 2007, l’Église adventiste comptait alors 15,6 millions de membres bapti sĂ©s. Aujourd’hui, on parle d’environ 22 millions de membres – une augmen tation de prĂšs de 50 pour cent. Le fait de servir une communautĂ© aussi vaste, aussi diversifiĂ©e – la plupart des adven tistes rĂ©sident en dehors des États-Unis, oĂč le mouvement a vu le jour et oĂč il a son siĂšge – a entraĂźnĂ© des changements dans la maniĂšre dont Adventist Review Ministries prĂ©sente son message.

Les revues imprimĂ©es existent toujours en ce qui concerne Adventist Review et Adventist World, cette der niĂšre ayant vu le jour en 2005 avec l’idĂ©e de fournir un pĂ©riodique unifi cateur pour les membres d’une Église mondiale. Mais les mĂ©dias Ă©lectro niques – Internet, balados, vidĂ©os, et mĂȘme la plateforme de communica tions mobile WhatsApp – fournissent dĂ©sormais des liens importants et quasi instantanĂ©s pour les nouvelles, les informations, et le ministĂšre.

« On est vraiment Ă  la recherche d’un public qui, estime-t-on, verra les valeurs qu’on a communiquĂ©es et le contenu qu’on a Ă©laborĂ© », a expliquĂ© Bill.

La distribution des revues impri mĂ©es est devenue un dĂ©fi physique et financier, a-t-il dit, soulignant les pro blĂšmes rĂ©currents pour faire parvenir Adventist World aux adventistes qui habitent en Afrique de l’Est.

« Pendant des années, on a retourné la question dans tous les sens, on a essayé des projets pilotes en Tanzanie et au Kenya, explique-t-il. En étudiant

la logistique, on a bien vu que ça nous mÚnerait tout simplement à la faillite. Mais ensuite, pendant la pandémie, une occasion a surgi : on pourrait utiliser la plateforme WhatsApp pour traduire une revue entiÚre en swahili, [et ajouter] du contenu supplémentaire. »

Ce changement a apportĂ© du contenu adventiste Ă  des millions de personnes parlant le swahili – une cohorte qui reprĂ©sente 11 pour cent des membres de l’Église mondiale – Ă  un coĂ»t trĂšs raisonnable », a-t-il dit.

UN PASTORAT DIFFÉRENT

Alors que Bill Knott Ă©tait pasteur de l’église du campus de l’UniversitĂ© de Walla Walla, William G. Johns son – son prĂ©dĂ©cesseur au poste de rĂ©dacteur en chef – lui a proposĂ© de devenir rĂ©dacteur en chef adjoint. Une invitation qui, admet Bill, a sus citĂ© en lui quelques doutes.

« Pour moi, c’était clair que j’étais appelĂ© au ministĂšre pastoral, poursuit Bill. Et 43 ans plus tard, c’est toujours le cas ! Cette invitation Ă  devenir rĂ© dacteur en chef a Ă©tĂ©, je dois le dire, la plus grande Ă©nigme de ma vie. À prime abord, je ne voyais pas de continuitĂ© entre 18 ans de ministĂšre pastoral et l’occasion de faire partie de l’équipe de rĂ©daction d’une revue d’envergure. Ce n’est que lorsque j’ai compris que ce poste n’était qu’une maniĂšre diffĂ©rente d’exercer le ministĂšre pastoral que j’ai commencĂ© Ă  comprendre ce que Dieu faisait et pourquoi il Ă©tait logique de faire cette transition. »

Mark A. Kellner a servi de 2007 à 2014 en tant que rédacteur aux informations pour les revues Adventist Review et Adventist World. Photo : Tor Tjeransen/Adventist Media Exchange (CC BY 4.0)
9 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022
Mark A. Kellner, pour Adventist
World

NoĂ«l
 Ă  l’annĂ©e longue

Imaginez 365 jours de joie de Noël !

Sous les projecteurs

Pour la plupart d’entre nous, dĂ©cembre est un mois bien chargĂ© ! Que nous soyons parents, tantes, oncles ou grands-parents, la pĂ©riode des fĂȘtes de NoĂ«l a de quoi nous occuper. Il y a des concerts de NoĂ«l Ă  ne pas manquer ; des cĂ©lĂ©brations de NoĂ«l Ă  organiser ; des pro grammes religieux de NoĂ«l auxquels contribuer. MĂȘme ceux qui vivent dans des sociĂ©tĂ©s plus sĂ©cularisĂ©es reçoivent leur pleine dose de rĂ©jouissance pendant cette pĂ©riode de l’annĂ©e. Des myriades d’elfes et de pĂšres NoĂ«l apparaissent dans les centres commerciaux ou Ă  la tĂ©lĂ©, accompagnĂ©s de rennes et d’autres accessoires. Aux Philippines, les dĂ©cora tions de NoĂ«l sortent en septembre et ne sont rangĂ©es qu’au dĂ©but de janvier ! Ainsi, que ce soit dans l’hĂ©misphĂšre nord ou dans l’hĂ©misphĂšre sud, NoĂ«l a une façon de s’immiscer dans nos vies.

Mais l’histoire de la naissance de JĂ©sus, c’est plus que des paillettes, des rennes, des fĂȘtes, des cadeaux, plus que la publicitĂ© incessante. La plupart des Ă©rudits de la Bible s’accordent Ă  dire que la naissance du Christ a eu lieu plus tĂŽt, soit en automne, et pas en dĂ©cembre1. Mais quel que soit le moment prĂ©cis, c’est la dimension transformatrice de la naissance du Christ qui compte, alors que l’on considĂšre le plan du salut commĂ©morĂ© par les chrĂ©tiens (et les adven tistes) du monde entier en dĂ©cembre, car ce moment de l’histoire a tout changĂ©.

Lorsque Dieu s’est fait homme pour venir vivre parmi nous et nous servir, il n’a pas choisi un palais royal en vue d’une entrĂ©e grandiose du style de Hollywood. Jean nous dit que JĂ©sus est venu chez les siens, et que les siens ne l’ont pas reçu (voir Jn 1.11). L’image d’un nouveau-nĂ© sans dĂ©fense couchĂ© dans une mangeoire crasseuse servant habituel lement Ă  nourrir les animaux, rĂ©vĂšle quelque chose sur le caractĂšre et les prioritĂ©s de Dieu. JĂ©sus est venu pour servir, et non pour ĂȘtre servi (voir Mt 20.28). Lorsqu’on lit le rĂ©cit de la NativitĂ© dans les Évangiles, on peut ressentir un peu les incertitudes, peut-ĂȘtre mĂȘme les craintes, des parents de JĂ©sus. Mais on peut aussi entrevoir la joie des bergers alors qu’ils se prosternent devant le nouveau-nĂ©, et que le chƓur des anges chante « Alleluia » – ce que mĂȘme HĂ€ndel n’a jamais pu reproduire.

LE CƒUR DE NOËL

La plupart d’entre nous apprĂ©cient les chants ou les cantiques associĂ©s Ă  cette pĂ©riode festive – du moins pendant quelques semaines de l’annĂ©e. Nous chĂ©rissons le temps passĂ© en famille et entre amis. Nous dĂ©gustons

Les attributs clés des actes désintéressés qui définissent la période de Noël peuvent avoir un réel impact sur notre cerveau.

ensemble des mets de NoĂ«l absolu ment exquis ! Par contre, si NoĂ«l ne se rĂ©sume qu’à chanter, manger ou cĂ©lĂ©brer ensemble, alors assister Ă  un match de football ou de football amĂ©ricain au cours duquel les gens chantent ensemble, dansent, mangent et boivent Ă  volontĂ© fait aussi bien l’affaire !

Mais alors, qu’est-ce qui donne Ă  NoĂ«l son caractĂšre aussi spĂ©cial ? AprĂšs avoir rĂ©flĂ©chi Ă  la signification et Ă  l’importance de la pĂ©riode des fĂȘtes, voici cinq concepts clĂ©s qui sont arrivĂ©s en tĂȘte de liste.

PremiĂšrement, NoĂ«l nous aide Ă  nous voir les uns les autres de façon plus claire, plus rĂ©aliste. Le don de prĂ©sents est une partie importante de la plupart des cĂ©lĂ©brations de NoĂ«l, et un reflet du plus grand cadeau de Dieu, dont la vie a commencĂ© dans une crĂšche et s’est terminĂ©e – du moins pour un temps limitĂ© – sur une croix rugueuse taillĂ©e Ă  la hache. Tandis que nous nous voyons les uns les autres – lorsque nous nous

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: Liza Summer / Pexels
11 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022

voyons vraiment les uns les autres – nous reconnaissons que nos propres faiblesses et dĂ©fauts se voient aussi chez les autres. Nous reconnaissons que nous sommes tous pĂ©cheurs et que nous avons tous besoin de la grĂące – de la grĂące qui transforme et renouvelle. Penser Ă  un voisin, Ă  un membre de la famille, Ă  un petit-enfant, ou Ă  un collĂšgue de travail nous aide Ă  dĂ©tourner les yeux de nousmĂȘmes. Un esprit de don dĂ©sintĂ©ressĂ© est un antidote de premier ordre contre l’égoĂŻsme et l’égocentrisme.

DeuxiĂšmement, dĂšs que nous reconnaissons les besoins du monde qui nous entoure (y compris nos quartiers, nos familles et nos Ă©glises), nous commençons Ă  nous engager. La premiĂšre venue de JĂ©sus parle d’engagement. JĂ©sus s’est engagĂ© auprĂšs d’un monde perdu. Il s’est mis en quĂȘte d’une race malade du pĂ©chĂ©, et a offert espoir et encoura gement aux dĂ©sespĂ©rĂ©s et aux dĂ©couragĂ©s. Nous donnons parce qu’il nous a tout donnĂ©. En gĂ©nĂ©ral, le bĂ©nĂ©volat effectuĂ© en novembre et en dĂ©cembre bat son plein. Le don dĂ©sintĂ©ressĂ© de soi non seulement est une bĂ©nĂ©diction pour les autres, mais entraĂźne aussi des avantages consi dĂ©rables pour la santĂ© de ceux qui se portent volontaires. Servir les autres renforce notre propre organisme, amĂ©liore notre humeur, et rĂ©duit le stress2. Mais au-delĂ  de la bĂ©nĂ©diction physique et Ă©motionnelle qu’ils apportent dans nos vies, l’engagement et le don font des miracles dans nos cƓurs – et pas seulement en novembre et en dĂ©cembre !

TroisiĂšmement, NoĂ«l nous rassemble. En gĂ©nĂ©ral, les 10 derniers jours de dĂ©cembre font partie des semaines de voyage les plus chargĂ©es de l’annĂ©e, surtout si l’on considĂšre les chiffres au niveau mondial. Nous sommes impatients de voir nos ĂȘtres chers et de profiter de leur compagnie. Lors du premier avĂšnement de JĂ©sus, il ressort que la communautĂ© Ă©tait importante, elle aussi. Des anges annoncĂšrent Ă  d’humbles bergers la naissance du Sauveur et l’endroit oĂč le trouver. Lorsque ces derniers entrĂšrent dans le lieu humble et sans doute exigu oĂč l’enfant JĂ©sus se trouvait, et qu’ils l’aperçurent dans une crĂšche, ils se pressĂšrent pour adorer celui dont les paroles avaient amenĂ© des galaxies Ă  l’existence – mais ils ne pouvaient pas encore le voir clairement, car il Ă©tait tout petit. L’adoration les rassembla. Marie s’inquiĂ©tait-elle de voir les bergers se rapprocher de plus en plus de son prĂ©cieux bĂ©bĂ© pour le voir de plus prĂšs ? Et que pensĂšrent Joseph et Marie des rois mages, lesquels Ă©taient tellement diffĂ©rents des gens qu’ils connaissaient Ă  Nazareth ou Ă  BethlĂ©em ? NoĂ«l sans communautĂ© partagĂ©e, c’est comme un hiver de l’hĂ©misphĂšre nord sans neige, ou les tropiques sans pluie. QuatriĂšmement, on retrouve dans les rĂ©cits bibliques de la NativitĂ© une rĂ©alitĂ© omniprĂ©sente : la peur. Devant l’ange Gabriel qui venait de lui apparaĂźtre, Marie fut « troublĂ©e » (Lc 1.29). Les bergers furent terrifiĂ©s par la lumiĂšre glorieuse entourant une armĂ©e d’anges (Lc 2.9). HĂ©rode et tout JĂ©rusalem furent troublĂ©s lorsqu’ils enten dirent parler de l’étoile que les mages d’Orient avaient

suivie (Mt 2.3). Joseph dut se faire du mauvais sang pour sa femme et le nouveau-nĂ© lorsqu’un ange du Seigneur l’avertit de fuir en Égypte (v. 13-18). Ainsi, les principaux acteurs de l’histoire de la NativitĂ© ont connu, tout comme nous, la peur. Cependant, ils ont aussi connu la dĂ©livrance et une joie profonde. Imaginez SimĂ©on, tenant JĂ©sus dans ses bras, se rĂ©jouissant et louant Dieu (Lc 2.25-35) ; les mages qui chantent des chants de louange alors qu’ils retournent dans leur pays ; les bergers qui se rĂ©jouissent en contemplant le « DĂ©sirĂ© de tous les siĂšcles ». NoĂ«l, c’est surmonter la peur et faire l’expĂ©rience d’une joie qui transforme la vie – d’une joie qui change les tĂ©nĂšbres en lumiĂšre, le dĂ©sespoir en vision.

Enfin, l’espĂ©rance sature tous les coins et recoins du rĂ©cit de NoĂ«l en tant qu’antidote Ă  la peur. Cette espĂ©rance est fondĂ©e sur les promesses de Dieu – sur les promesses qui ont Ă©tĂ© donnĂ©es il y a longtemps par vision prophĂ©tique (voir Dn 9.24-27), et sur celles qui ont Ă©tĂ© prononcĂ©es directement par des messagers divins Ă  certains des acteurs du rĂ©cit (par ex., Lc 1.26-38). La description vivante d’ÉsaĂŻe de ce que l’espĂ©rance peut rĂ©ellement faire offre cette imagerie frappante : « Mais ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles ; ils courent, et ne se lassent point, ils marchent, et ne se fatiguent point. » (Es 40.31) D’autres versions (NBS, SER) utilisent le verbe « espĂ©rer ». EspĂ©rer, et avoir de l’espĂ©rance, c’est attendre avec patience. Notre attente confiante est une expression de l’espĂ©rance. Au premier siĂšcle de notre Ăšre, les enfants de Dieu attendaient avec anxiĂ©tĂ© l’arrivĂ©e du Messie. Ils pouvaient avoir de fausses attentes quant au type de Messie qu’ils attendaient
 mais ils l’attendaient tout de mĂȘme ! Le judaĂŻsme du premier siĂšcle Ă©tait un foyer d’attentes messianiques. C’est cette espĂ©rance qui a poussĂ© SimĂ©on et Anne Ă  attendre dans le temple pour voir le Sauveur promis, et les rois mages Ă  par courir de grandes distances pour voir le Roi promis. Et cette espĂ©rance a rĂ©confortĂ© une jeune mĂšre qui gardait dans son cƓur toutes les promesses qui lui avaient Ă©tĂ© faites, mĂȘme si elle ne les comprenait pas toutes encore. NoĂ«l, c’est une pĂ©riode pleine d’espĂ©rance, oĂč la lumiĂšre et la musique promettent un lendemain diffĂ©rent.

L’IMPACT DE NOËL SUR NOTRE ESPRIT

Il est important de noter que mĂȘme notre rĂ©fĂ©rence Ă  la pĂ©riode de NoĂ«l montre comment, d’un point de vue sĂ©culier, l’esprit de bonne volontĂ© associĂ© Ă  NoĂ«l a Ă©tĂ©, en quelque sorte, enfermĂ© dans une « saison » qui ne dure pas plus qu’un mois (Ă  peu prĂšs) – dĂ©cembre. AprĂšs quoi, notre vie reprend son cours normal dans le « monde du moi » – la condition humaine depuis la chute de l’humanitĂ© en Éden qui, du coup, a introduit le pĂ©chĂ© dans le monde.

En fait, l’impact de la pĂ©riode de NoĂ«l et le changement marquĂ© chez bien des personnes – on passe d’une attitude centrĂ©e sur soi Ă  une attitude centrĂ©e sur l’autre – sont le

12 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org

dĂ©nominateur commun, lequel se traduit par des actes de don dĂ©sintĂ©ressĂ© et des relations positives, tous essentiels pour surmonter la peur et susciter l’espĂ©rance face Ă  l’avenir. Un tel changement d’attitude a amenĂ© des scienti fiques Ă  essayer de comprendre l’impact de NoĂ«l sur notre cerveau. Par exemple, une Ă©tude Ă  petite Ă©chelle menĂ©e par des chercheurs de l’UniversitĂ© de Copenhague a tentĂ© de localiser le « centre » de l’esprit de NoĂ«l dans le cerveau Ă  l’aide de l’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique fonctionnelle (IRMf)3. Ces chercheurs ont montrĂ© aux participants de leur Ă©tude des images sur le thĂšme de NoĂ«l. Ils ont constatĂ© qu’il y avait, chez les participants qui fĂȘtaient NoĂ«l, une augmentation de l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale dans toutes les rĂ©gions du cerveau qui jouent un rĂŽle dans le sens de la spiritualitĂ© d’un individu, ainsi que dans ses sens corporels et sa capa citĂ© Ă  interprĂ©ter les Ă©motions faciales. Bien que cette petite Ă©tude doive ĂȘtre reproduite Ă  grande Ă©chelle afin de valider les principaux rĂ©sultats, elle montre que les attributs clĂ©s des actes dĂ©sintĂ©ressĂ©s qui dĂ©finissent la pĂ©riode de NoĂ«l peuvent avoir un rĂ©el impact sur notre cerveau.

Chose intĂ©ressante, les effets documentĂ©s des actes dĂ©sintĂ©ressĂ©s sur notre cerveau et, par consĂ©quent, sur la façon dont nous pensons et nous comportons ensuite envers les autres, ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s de maniĂšre approfondie. De nombreuses Ă©tudes ont montrĂ© que les actes de bontĂ© augmentent les niveaux d’ocytocine, parfois appelĂ©e « hor mone de l’amour » parce qu’essentielle pour la formation de liens sociaux et pour faire confiance aux autres4

Dans son amour infini, Dieu a cĂąblĂ© notre cerveau pour qu’il pense, se comporte, et vive en tant qu’ĂȘtre centrĂ© sur l’autre. Cependant, si l’attention portĂ©e Ă  autrui peut rĂ©compenser notre corps et notre esprit, un seul acte de bontĂ© ne peut pas avoir d’impact sur nous pendant quelques jours ou mĂȘme quelques heures. Waguih William IsHak, professeur de psychiatrie Ă  Cedars-Sinai, est sans doute celui qui en donne le meilleur rĂ©sumĂ© : « Le truc Ă  connaĂźtre, c’est que les actes de bontĂ© doivent ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©s. [
] D’un point de vue biochimique, on ne peut pas vivre des trois ou quatre minutes de la poussĂ©e d’ocytocine rĂ©sultant d’un seul acte5 » Pour se rendre pleinement compte des rĂ©compenses de la bontĂ©, et de ce que vivre dans l’altruisme signifie tel que Dieu nous a conçus Ă  la crĂ©ation, les actes d’altruisme doivent ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©s, pratiquĂ©s – quotidiennement, heure aprĂšs heure, et pas seulement pendant la pĂ©riode de NoĂ«l. En d’autres termes, la bonne volontĂ© de cette pĂ©riode fes tive doit ĂȘtre vĂ©cue de maniĂšre habituelle Ă  l’annĂ©e longue, car ce sont ces habitudes qui orienteront notre rĂ©ponse aux situations de la vie et qui dĂ©finiront finalement notre caractĂšre. Disons-le autrement : notre caractĂšre finit par ĂȘtre la somme totale des habitudes acquises alors que nous vivons et rĂ©pondons aux expĂ©riences uniques de la vie. « N’oubliez jamais que les pensĂ©es entraĂźnent Ă  l’action. Les actions rĂ©pĂ©tĂ©es deviennent des habitudes, et les habitudes forment le caractĂšre », note Ellen White6

Pourquoi est-ce aussi important ? Essentiellement pour ceci : notre caractĂšre dĂ©termine en fin de compte notre destinĂ©e – non pas en raison de notre bontĂ© inhĂ©rente ou de ce que nous pouvons apporter, mais plutĂŽt en raison de la mesure dans laquelle nous permettons Ă  l’Esprit de Dieu de nous modeler, de nous façonner de maniĂšre Ă  ce que nous reflĂ©tions l’image de Dieu Ă  laquelle celui-ci nous a crĂ©Ă©s Ă  l’origine : « La moisson de notre vie, c’est notre caractĂšre, qui dĂ©cide de notre avenir, tant pour cette vie que pour la vie future7 »

NOËL – TOUS LES JOURS

Regarder au-delĂ  de nos propres besoins, nous engager dans le monde qui nous entoure pour ĂȘtre en bĂ©nĂ©diction aux autres ne peut pas faire partie de ce que nous faisons et de ce que nous sommes seulement au mois de dĂ©cembre – bref, une seule fois par an ! Cette façon de vivre doit faire partie des modĂšles de nos vies et des attitudes que nous dĂ©veloppons tous les jours. À l’instar de Dieu qui est venu dans le monde par JĂ©sus – sous la forme d’un petit bĂ©bĂ© sans dĂ©fense couchĂ©

Photo : Fauxels / Pexels 13 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022

dans une mangeoire toute sale – nous sommes appelĂ©s Ă  vivre l’ouverture sur l’autre, visible dans la mission de sauvetage de Dieu sur la planĂšte Terre. Cette focalisation sur les besoins des autres nous aidera Ă  regarder au-delĂ  de nos propres peurs et Ă  Ă©prouver un sentiment de communautĂ©, car nous ne pouvons vraiment « ĂȘtre » que lorsque nous faisons l’expĂ©rience du « nous » de notre existence.

NoĂ«l ne peut pas se vivre seulement un jour, une semaine, ou un mois ! NoĂ«l doit devenir une habitude qui reflĂšte le don dĂ©sintĂ©ressĂ© de Dieu et nous instruise de la façon de vivre notre vie quotidienne, d’entrer en relation les uns avec les autres dans nos familles et nos quartiers, et de faire face Ă  un monde souvent cruel et douloureux. Nous avons besoin de plus qu’une poussĂ©e occasionnelle d’ocytocine de trois ou quatre minutes – nous avons besoin du Saint-Esprit pour reprogrammer notre ĂȘtre profond, comme l’indique Paul dans Romains 12.2 : « Ne vous conformez pas au siĂšcle prĂ©sent, mais soyez transformĂ©s par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volontĂ© de Dieu, ce qui est bon, agrĂ©able et parfait. » NoĂ«l tous les jours est le rĂ©sultat de cette remarquable transformation.

1 On peut trouver une discussion approfondie et utile des données bibliques et extrabibliques dans Andrew E. Steinmann, From Abraham to Paul: A Biblical Chronology, St. Louis, Mo., Concordia Publishing House, 2011, p. 219-255.

2 Voir https://www.volunteerhub.com/blog/volunteer-health/.

3 Anders Hougard et al., « Evidence of a Christmas Spirit Network in the Brain: Functional MRI Study », BMJ.com, 16 décembre 2015, en ligne sur le site suivant : https://doi.org/10.1136/bmj.h6266.

4 « The Science Behind Kindness and How It Benefits Your Health, » UniversityHospitals.org, 8 octobre 2020, en ligne sur le site suivant : https://www.uhhospitals.org/Healthy-at-UH/articles/2020/10/the-science-behind-kindness.

5 « The Science of Kindness », Cedars-Sinai Blog, 13 février 2019, en ligne sur le site suivant : https://www. cedars-sinai.org/blog/science-of-kindness.html.

6 Ellen G. White, Levez vos yeux en haut, p. 81.

7 Idem., Éducation, p 121.

Gerald A. Klingbeil est rédacteur

adjoint de Adventist Review

Ministries. Titulaire d’un doctorat des Ă©tudes de l’ancien Proche-Orient, il a publiĂ© de nombreux ouvrages dans son domaine. Daniel Bruneau, titulaire d’un doctorat en Ă©tude des interactions humain-ordinateur, produit des services en crĂ©ation et innovation pour Adventist Review Ministries.

Comment acquérir les habitudes de vie de Noël ?

Les schémas de pensée sont modifiés par des décisions conscientes et des actes délibérés, lesquels se traduisent à leur tour par des habitudes de comportement moins centrées sur soi et plus sur les autres. Voici un certain nombre de sug gestions pratiques pouvant vous aider dans ce processus.

„ Prenez la dĂ©cision consciente de vivre chaque jour un mode de vie centrĂ© sur les autres.

„ Concentrez-vous quotidiennement sur des actes dĂ©sintĂ©ressĂ©s dĂ©libĂ©rĂ©s envers vos semblables.

„ Notez dans un journal l’aide que vous apportez chaque jour Ă  quelqu’un, non pas pour vous rĂ©jouir ou pour vous sentir bien dans votre peau, mais plutĂŽt pour rĂ©flĂ©chir consciemment Ă  cette expĂ©rience.

„ Demandez-vous de quelle façon ces actes dĂ©libĂ©rĂ©s vous ont touchĂ©.

„ Pensez Ă  ce que cette attention portĂ©e aux besoins d’autrui vous rĂ©vĂšle sur le caractĂšre de Dieu.

„ Recherchez la joie dĂ©coulant de ce que vous laissez l’Esprit de Dieu transformer votre cƓur –car tout procĂšde de lui, et non de nous-mĂȘmes.

: Thirdman / Pexels
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14 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org

Place aux jeunes

Le Dieu des petites choses

Face aux tragĂ©dies et aux dĂ©fis de notre monde, j’ai souvent du mal Ă  demander Ă  Dieu des « petites » choses – qu’elles soient matĂ©rielles ou non, comme les dĂ©tails d’un mariage de rĂȘve, par exemple. Par ailleurs, j’ai constatĂ© que l’Église se focalise souvent sur le service et l’abnĂ©gation, ce qui donne parfois l’impression qu’il est Ă©goĂŻste de prier pour des requĂȘtes personnelles.

Le temps s’écoulait rapidement. Je commençais Ă  m’inquiĂ©ter, car je n’avais toujours pas trouvĂ© le bon endroit pour mon mariage en dĂ©cembre. J’ai alors envoyĂ© le message suivant Ă  une amie : « Une partie de moi pense que c’est idiot de prier pour les dĂ©tails de mon mariage, parce que dans le grand tableau cosmique, ils sont vraiment insignifiants. » « Voyons, tu peux certainement prier pour les dĂ©tails du mariage ! » a-t-elle rĂ©pondu. « Rien n’est trop insignifiant pour Dieu. Il voit quand un moineau tombe ; il connaĂźt le nombre de tes cheveux ; il connaĂźt les fibres mĂȘmes de ton cƓur, et a pris plaisir Ă  souder ton cƓur Ă  celui de ton fiancĂ©. Je crois que le fait que Dieu s’occupe des dĂ©tails du mariage est une façon pour lui de combler nos cƓurs de femmes. Je pense qu’il aime soulager nos stress relatifs Ă  ce qui nous semble ĂȘtre de petites choses. »

En lisant le message de mon amie, j’ai poussĂ© un long soupir. Je me suis rappelĂ© que Dieu est un PĂšre aimant qui accueille toutes mes priĂšres –mĂȘme celles qui sont « insignifiantes ». J’organise mon mariage Ă  distance depuis la CorĂ©e, et parfois, c’est stressant. Mes parents ont visitĂ© les lieux retenus au Royaume-Uni sur ma liste, mais rien ne convenait vraiment –enfin, jusqu’au dernier endroit.

Cette derniĂšre occasion s’est avĂ©rĂ©e parfaite ! Il s’agit d’une maison de campagne anglaise typique, charmante et foisonnant d’histoire. L’hĂŽte est prĂȘt Ă  faire tout son possible pour m’aider. Il y a une cheminĂ©e ouverte dans le grand hall, un magnifique terrain, et mĂȘme quelque chose d’aussi « insignifiant » que le type de chaises que je prĂ©fĂšre ! De plus, on nous offre cet endroit pour un prix plus bas que prĂ©vu. J’ai senti que Dieu me souriait, qu’il m’offrait ce cadeau de mariage et me disait : « Tu vois ? J’ai pris soin des dĂ©tails que tu trouvais trop petits, trop futiles pour que je m’en occupe. Lynette, rappelle-toi que je suis aussi le Dieu des petites choses ! »

Je crois, Ă  coup sĂ»r, qu’il y a un temps pour l’abnĂ©gation. Mais je crois de plus en plus qu’il y a aussi un temps pour accepter les cadeaux de Dieu qui semblent extravagants ou inutiles – un temps pour demander des « petites » choses qui nous procureront de la joie. Quelle que soit la rĂ©ponse de Dieu, je crois qu’il accueille ces demandes. AprĂšs tout, c’est lui le CrĂ©ateur qui a façonnĂ© de maniĂšre complexe tant de beautĂ© « inutile » dans le monde ! Il s’intĂ©resse vraiment Ă  notre bonheur.

« Toute grĂące excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du PĂšre des lumiĂšres », dit Jacques 1.171. Et Ellen White commente : « Celui qui soutient les mondes innombrables dont il lui a plu de parsemer l’immensitĂ©, s’occupe en mĂȘme temps du petit passereau qui gazouille sans souci son humble chant. [
] Il ne coule pas de larmes qui Ă©chappent Ă  son regard ; il n’est pas de sourire qu’il ne remarque.

« Si nous voulions croire en lui, que d’angoisses inutiles pourraient nous ĂȘtre Ă©pargnĂ©es ! Notre vie ne serait pas une suite de dĂ©sappointements. Toutes choses, grandes ou petites, seraient remises entre les mains de celui qu’aucune multiplicitĂ© d’occupations ne tracasse et que n’accable aucun fardeau. [
] Rien de ce qui touche Ă  notre paix ne lui est indiffĂ©rent2. »

Alors que je me marie, je me réjouis non seulement de ce nouveau chapitre de ma vie, mais aussi des rappels entourant mon mariage : mon Dieu est le Dieu des petites choses.

1 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirĂ©es de la version Louis Segond 1910.

2 Ellen G. White, Vers JĂ©sus, p. 130, 131, 152.

Lynette Allcock enseigne l’anglais Ă  SĂ©oul, en CorĂ©e du Sud
15 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022

La nuit Ă©tait sombre, et le ciel, dĂ©gagĂ©. Les Ă©toiles scintillaient au-dessus des collines de BethlĂ©em, oĂč depuis des siĂšcles, des bergers gardaient leurs moutons. Souvent, ils se tenaient compagnie pendant la longue nuit, partageant leurs pensĂ©es et leurs espĂ©rances pour l’avenir. Cette nuit-lĂ  ne semblait pas ĂȘtre diffĂ©rente : « Ils rompaient le silence des heures en s’entretenant du Sauveur promis, et ils priaient pour que le Roi montĂąt sur le trĂŽne de David1 »

Soudain, une lumiĂšre cĂ©leste rom pit le calme de la nuit ! « Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande frayeur. » (Lc 2.9)

Cherchant Ă  apaiser leurs craintes, l’ange leur dit : « Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est nĂ© un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » (v. 10,11) AprĂšs que l’ange eĂ»t expliquĂ© comment trouver ce prĂ©cieux bĂ©bĂ© « emmaillotĂ© et couchĂ© dans une crĂšche » (v. 12), c’est comme si le ciel luimĂȘme ne pouvait plus contenir sa joie ! Tout Ă  coup apparut, aux cĂŽtĂ©s de l’ange, une multitude d’anges de l’armĂ©e cĂ©leste qui chantaient les louanges de Dieu : « Gloire Ă  Dieu dans les lieux trĂšs hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrĂ©e ! » (v. 14)

UNE ÉTOILE INHABITUELLE

Cette nuit-lĂ , les bergers ne furent pas les seuls Ă  voir la lumiĂšre surna turelle Ă©manant de l’armĂ©e cĂ©leste. PrĂšs de 1 448 kilomĂštres plus Ă  l’est, en MĂ©sopotamie, des sages, appelĂ©s « mages », remarquĂšrent une Ă©toile inhabituelle dans le ciel.

Ces mages appartenaient à une classe de nobles riches et influents, honorés pour leur intégrité et leur sagesse. Ellen White nous dit : « En scrutant le ciel étoilé pour y découvrir

Une lumiĂšre qui
Suivez l’étoile ! Perspective mondiale Image : Rawpixel / iStock / Getty Images Plus 16 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org
nous guide

le mystĂšre cachĂ© dans ses sentiers lumineux, ces mages contemplaient la gloire du CrĂ©ateur. DĂ©sireux d’obte nir une connaissance plus complĂšte, ils se tournĂšrent vers les Écritures hĂ©braĂŻques2 »

Ils connaissaient la prophĂ©tie de Balaam qui, lui-mĂȘme originaire de la MĂ©sopotamie, avait dĂ©clarĂ© des siĂšcles plus tĂŽt : « Un astre sort de Jacob, un sceptre s’élĂšve d’IsraĂ«l. » (Nb 24.17)

Serait-ce l’étoile en question ? se demandĂšrent-ils en scrutant avec ardeur les anciens rouleaux inspirĂ©s. En Ă©tudiant les prophĂ©ties d’ÉsaĂŻe, de Daniel, de MichĂ©e, etc., ils furent de plus en plus convaincus de la signifi cation de cette Ă©toile inhabituelle et dĂ©cidĂšrent d’en dĂ©couvrir davantage.

UNE ÉTOILE POUR GUIDE

« Les mages avaient reçu avec empressement la lumiĂšre de la vĂ©ritĂ© envoyĂ©e par le ciel ; maintenant cette lumiĂšre brillait Ă  leurs yeux d’un Ă©clat plus vif. Des songes les poussĂšrent Ă  la recherche du Prince nouveau-nĂ©3 »

Prenant avec eux de riches cadeaux, ils montĂšrent sur leurs chameaux et suivirent l’étoile mystĂ©rieuse. « Marchant de nuit afin de pouvoir suivre l’étoile, les voyageurs trom paient la monotonie des heures en se remĂ©morant les rĂ©cits traditionnels et les oracles prophĂ©tiques se rap portant Ă  celui qu’ils cherchaient. À chaque Ă©tape, aux heures de repos, ils faisaient une nouvelle Ă©tude des pro phĂ©ties, et se convainquaient toujours davantage de la direction d’en haut. L’étoile leur servait de signe extĂ©rieur ; ils avaient le tĂ©moignage intĂ©rieur du Saint-Esprit influençant leurs cƓurs et leur communiquant l’espĂ©rance. Leur long voyage fut un voyage heureux4 »

UN ACCUEIL SURPRENANT

AprĂšs avoir voyagĂ© pendant plu sieurs semaines, les mages arrivĂšrent enfin Ă  JĂ©rusalem. Ils s’enquirent avec empressement : « OĂč est le roi des Juifs qui vient de naĂźtre ? Car nous avons vu

son Ă©toile en Orient, et nous sommes venus pour l’adorer. » (Mt 2.2) À leur grande surprise, leurs questions furent accueillies avec crainte et Ă©tonnement. Personne ne paraissait connaĂźtre le Roi nouveau-nĂ©.

MĂȘme les chefs religieux Ă©taient incapables de fournir des rĂ©ponses. PlutĂŽt que d’accueillir les questions de ces visiteurs venus d’Orient, les prĂȘtres se contentĂšrent de rĂ©pĂ©ter leurs anciennes traditions, se dĂ©tournant avec mĂ©pris de l’idĂ©e que des paĂŻens puissent prĂ©tendre comprendre les Écritures hĂ©braĂŻques mieux qu’eux.

TrĂšs vite, la nouvelle parvint au palais d’HĂ©rode. Les mages furent invitĂ©s Ă  un entretien avec le roi jaloux. « Allez, et prenez des infor mations exactes sur le petit enfant ; quand vous l’aurez trouvĂ©, faitesle-moi savoir, afin que j’aille aussi moi-mĂȘme l’adorer » (Mt 2.8), leur dit HĂ©rode avec sournoiserie.

Quelque peu déçus, les mages quit tĂšrent alors le palais. Mais en voyant de nouveau l’étoile, ils retrouvĂšrent le moral. Avec empressement, ils suivirent cette lumiĂšre qui les guidait vers l’Enfant JĂ©sus. « Ils entrĂšrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mĂšre, se prosternĂšrent et l’adorĂšrent. » (Mt 2.11)

GrĂące Ă  leur Ă©tude des prophĂ©ties bibliques et Ă  la perspicacitĂ© du Saint-Esprit, ces hommes purent regar der au-delĂ  des humbles apparences et reconnaĂźtre « en JĂ©sus la prĂ©sence de la DivinitĂ©. Ils lui donnĂšrent leur cƓur comme Ă  leur Sauveur, et lui prĂ©sen tĂšrent des dons »5.

UNE LUMIÈRE QUI NOUS GUIDE

Mes amis, aujourd’hui encore, nous disposons de la lumiĂšre de la prophĂ©tie biblique. L’apĂŽtre Pierre nous donne cette assurance : « Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophĂ©tique, Ă  laquelle vous faites bien de prĂȘter attention, comme Ă  une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne Ă 

paraĂźtre et que l’étoile du matin se lĂšve dans vos cƓurs » (2 P 1.19).

Et pourtant, aujourd’hui, tout comme aux jours de JĂ©sus, certains doutent du retour imminent de celui-ci. « OĂč est la promesse de son avĂšnement ? Car, depuis que les pĂšres sont morts, tout demeure comme dĂšs le commence ment de la crĂ©ation. » (2 P 3.4) Mais ils restent volontairement ignorants, ne reconnaissant pas que sa venue « est proche, Ă  la porte » (Mt 24.33).

Des hommes et des femmes « sages » Ă©tudient aujourd’hui les pro phĂ©ties. Ces Ă©crits inspirĂ©s rĂ©vĂšlent le passĂ©, le prĂ©sent, et l’avenir. En voyant leur accomplissement exact dans le passĂ©, nous pouvons ĂȘtre sĂ»rs que ce qui doit encore arriver se produira, exactement comme les prophĂ©ties le prĂ©disent. Suivons donc cette Ă©toile qui nous guide !

« Encore un peu, un peu de temps : celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. Et mon juste vivra par la foi » (He 10.37,38).

1 Ellen G. White, JĂ©sus-Christ, p. 32.

2 Ibid., p. 43.

3 Ibid., p. 44.

4 Ibid.

5 Ibid., p. 47.

Ted N. C. Wilson est le prĂ©sident de l’Église adventiste du septiĂšme jour. Des articles et des commentaires supplĂ©mentaires sont disponibles depuis le bureau du prĂ©sident sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

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En voyant leur accomplissement exact dans le passĂ©, nous pouvons ĂȘtre sĂ»rs que ce qui doit encore arriver se produira, exactement comme les prophĂ©ties le prĂ©disent. Suivons donc cette Ă©toile qui nous guide !

La pĂ©riode des fĂȘtes
 PĂ©riode de solitude ?

La solitude n’attend pas de saison – et il y a des choses que nous pouvons faire pour nous en sortir

Si la pĂ©riode des fĂȘtes de fin d’annĂ©e est synonyme de retrouvailles avec la famille et les amis, elle est aussi une pĂ©riode de grandes difficultĂ©s pour bien des gens. Certains se retrouvent loin de chez eux et dans l’impossibilitĂ© de voyager, ou encore, les circonstances ne leur permettent pas de cĂ©lĂ©brer avec d’autres personnes. Mais mĂȘme au sein d’une foule d’ĂȘtres chers, il est possible de se sentir trĂšs seul. Que faire lorsque ce sentiment de solitude semble Ă©chapper Ă  notre contrĂŽle ?

Il faut d’abord reconnaĂźtre que la solitude est un sentiment – un sentiment qui indique qu’une personne ne se connecte pas aux autres autant qu’elle le voudrait. La solitude est un symptĂŽme de dĂ©connexion. Et une dĂ©connexion prolongĂ©e n’est bonne pour personne. La solitude est une expĂ©rience courante que la plupart des gens connaissent Ă  certains moments de leur vie. C’est le revers de la mĂ©daille d’ĂȘtre un individu indĂ©pendant qui fait parfois cavalier seul.

Mais ici, on a un fait qu’il est trĂšs important de comprendre : ĂȘtre seul et se sentir seul ne sont pas la mĂȘme chose. On peut certaine ment se sentir seul quand on est seul, mais on peut aussi se sentir seul parmi les gens, y compris les amis et la famille. La solitude, c’est ce qu’on ressent lorsque le besoin de connexion n’est pas satisfait. Et le sentiment de dĂ©connexion est bel et bien douloureux.

Passer du temps seul sans se sentir seul, ou passer des heures ou quelques jours seul sans avoir un besoin dĂ©sespĂ©rĂ© de connexion est Ă©galement important. Dans la vie, il y aura en effet des moments et des circonstances oĂč l’on sera Ă©loignĂ© de ceux qui comptent le plus pour nous. En revanche, si ces moments sont prolongĂ©s ou involontaires, la solitude, tout naturellement, s’insinuera.

La solitude est aussi une expĂ©rience subjective. Si une personne se sent seule, alors ce sentiment est vrai pour elle. Ce que les autres pensent ou disent de la situation ne compte pas. Et pour beaucoup, la pire forme de solitude peut ĂȘtre la dĂ©connexion Ă©motion nelle – le sentiment que les autres ne voient pas, ne reconnaissent pas, ne comprennent pas, et n’apprĂ©cient pas ce qui est en nous.

LA BIBLE ET LA SOLITUDE

JĂ©sus se soucie-t-il de nos moments de solitude ? Absolument ! Le Seigneur sait ce qu’est la solitude. Il comprend trĂšs bien nos sentiments et Ă©prouve de la compassion pour nous. LĂ , suspendu entre ciel et terre sur la croix, attendant la mort et abandonnĂ© par la plupart de ses amis et de sa famille, il a poussĂ© Ă  Dieu ce cri dĂ©chirant : « Pourquoi m’as-tu abandonnĂ© ? » (Mt 27.46) Mais nous savons qu’il n’était pas seul.

Autour de la croix se trouvaient des soldats et des spectateurs, mais ils n’étaient pas

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lĂ  pour rĂ©conforter JĂ©sus et se rapprocher de lui. Au contraire, ils l’ont ridiculisĂ© et harcelĂ©. MĂȘme si ceux qu’il aimait Ă©taient lĂ , devant la croix, il s’est senti seul. Mais il a persĂ©vĂ©rĂ© ! Et Ă  la fin, il a vaincu non seulement la mort, mais aussi la solitude. Ayant lui-mĂȘme fait l’expĂ© rience d’une solitude extrĂȘme, il sait ce que l’on ressent, et il souffre avec chaque personne seule.

Rappelez-vous que, mĂȘme si vous ne le ressentez pas, « ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses prĂ©sentes ni les choses Ă  venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre crĂ©ature ne pourra nous sĂ©parer de l’amour de Dieu manifestĂ© en JĂ©susChrist notre Seigneur » (Rm 8.38,39).

Par consĂ©quent, lorsque la dou leur et la souffrance vous tenaillent, allez Ă  JĂ©sus et priez avec les mots et l’esprit du roi David : « Regarde-moi et aie pitiĂ© de moi, car je suis aban donnĂ© et malheureux. Les angoisses de mon cƓur augmentent ; tire-moi de ma dĂ©tresse. » (Ps 25.16,17)

ÉTAPES SUIVANTES

„ Lorsque la solitude se fait sentir, prenez-la au sĂ©rieux. Reconnaissez vos sentiments et cherchez des gens susceptibles de les respecter et de s’en occuper.

„ Admettez le problĂšme. Il n’y a aucune honte Ă  ĂȘtre seul. Être seul ne fait de personne un ratĂ©. Faites en sorte que le sentiment de solitude soit une incitation Ă  penser et Ă  agir de maniĂšres appropriĂ©es.

„ Examinez les causes. D’oĂč vient la solitude ? Manque-t-il de gens avec lesquels Ă©tablir des liens ? Ou est-il difficile d’établir des liens affectifs avec ceux qui font partie de votre vie ? Quelles peurs et quels obstacles vous empĂȘchent de vous connecter avec vos semblables ? Cherchez-vous Ă  Ă©tablir des liens avec le bon type de gens – des gens capables de voir et d’apprĂ©cier qui

vous ĂȘtes et ce qu’il y a en vous ?

„ Acceptez ce qui ne peut ĂȘtre changĂ©. La vie est pleine de changements et de transitions. Aller de l’avant implique donc de laisser quelque chose derriĂšre soi. Quitter son foyer, sa famille, ses amis, ses collĂšgues et ses camarades de classe peut crĂ©er, certes, un sentiment temporaire de solitude. Apprenez Ă  apprĂ©cier les nouvelles possibilitĂ©s de connexion qui s’offrent Ă  vous.

„ Changez ce qui peut l’ĂȘtre. Il est important d’avoir au moins une personne dans votre vie avec qui vous pouvez ĂȘtre ouvert. Ne recherchez pas la popularitĂ© ou l’attention, mais plutĂŽt une vĂ©ri table connexion. Impliquez-vous avec d’autres personnes dans un domaine qui vous intĂ©resse, ou faites du bĂ©nĂ©volat pour une cause en laquelle vous croyez.

„ Mangez avec vos semblables. Nous avons besoin de manger ensemble. Invitez quelqu’un chez vous ou au restaurant – c’est sou vent là que les relations se forment et que les liens se tissent.

„ Si vous ĂȘtes en mesure de le faire, envisagez d’avoir un animal de compagnie. S’occuper de quelque chose d’autre que soi –nourrir un animal, le promener, le caresser, etc., surtout un chien qui recherche le contact – peut ĂȘtre une excellente solution. N’oubliez pas, cependant, que l’acquisition d’un animal de compagnie est un enga gement Ă  long terme et implique un tas de responsabilitĂ©s.

„ Consultez un professionnel. Si vous ne savez que faire de maniĂšre proactive pour amĂ©liorer la qualitĂ© et la quantitĂ© des relations significatives, demandez l’aide d’un professionnel. Il est extrĂȘmement important de parler Ă  un mĂ©decin, un conseiller, un thĂ©rapeute, un psychologue, ou un psychiatre pour Ă©valuer les problĂšmes Ă©ventuels de dĂ©pression.

À RETENIR

MĂȘme dans les pires expĂ©riences de la vie, on peut avoir l’assurance que Dieu travaillera de concert avec nous pour que quelque chose de bon se produise. Ne laissez pas la solitude vous paralyser ! Laissez-la plutĂŽt vous pousser Ă  l’action. L’expĂ©rience de la solitude peut vous pousser Ă  rechercher une connexion plus profonde avec Dieu – une vĂ©ritable expĂ©rience vĂ©cue de connexion avec Dieu.

Êtes-vous en proie Ă  la solitude ? Si oui, cherchez ce que vous pouvez changer dans votre vie sociale, mais aussi dans votre vie spirituelle. Une vĂ©ritable connexion est possible ! Si vous la cherchez, vous la trouverez. C’est lĂ  le profond dĂ©sir de Dieu pour vous.

Torben Bergland est psychiatre et directeur adjoint du MinistÚre de la santé de la Conférence générale.

UNE PRIÈRE SPÉCIALE

Cher JĂ©sus, Tu sais ce qu’est la solitude. Tu sais ce que je ressens, et tu sondes mon cƓur avec comprĂ© hension et compassion. Tu m’as crĂ©Ă© pour que je sois connectĂ© Ă  toi et Ă  d’autres personnes. Montre-moi ce qui m’empĂȘche de me connecter plus profondĂ© ment et plus fidĂšlement Ă  toi et aux autres. Montre-moi ce que je peux faire, et donne-moi le courage de passer Ă  l’action. Et tandis que je m’efforce de vaincre ma solitude, fais de moi une bĂ©nĂ©diction pour les autres qui souffrent, eux aussi, de solitude.

Amen !

19 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022

La Santé du Commonwealth :

une pĂ©riode de transitions et d’insĂ©curitĂ©

Neville Duncan (Ă  gauche), le plus ĂągĂ© des bĂ©nĂ©voles du programme d’évangĂ©lisation par la santĂ© de la FĂ©dĂ©ration du nord de l’Angleterre lors des Jeux du Commonwealth au Royaume-Uni, a servi fidĂšlement tous les jours, pendant neuf jours consĂ©cutifs.

Ces derniÚres années, le Royaume-Uni (UK) a connu de profonds changements, du Brexit1 aux changements récurrents de premiers ministres ; de la pandémie à la crise énergétique mondiale ; et, plus récemment, le décÚs de Sa Majesté la reine Elizabeth II.

En fĂ©vrier 2022, dans un contexte plus heureux, cette reine tant apprĂ©ciĂ©e est devenue le premier monarque britannique Ă  cĂ©lĂ©brer un jubilĂ© de platine, marquant 70 ans de service envers le peuple du Royaume-Uni, des royaumes du Commonwealth, et du Commonwealth mĂȘme. Cet Ă©vĂ©nement a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ© dans tout le Royaume-Uni, en dĂ©pit d’un climat de transition et d’incertitude.

Le point culminant de ces cĂ©lĂ©brations a Ă©tĂ© les Jeux du Commonwealth – un Ă©vĂ©nement multisports international rĂ©unissant des athlĂštes du Commonwealth des Nations, lequel s’est tenu Ă  Birmingham, seconde plus grande ville du Royaume-Uni. Ces Jeux du Commonwealth trĂšs mĂ©diatisĂ©s ont Ă©tĂ© une occasion unique pour l’évangĂ©lisation – occasion qui a inspirĂ© le DĂ©partement du MinistĂšre de la santĂ© de la FĂ©dĂ©ration du nord de l’An gleterre Ă  lancer son plus grand programme d’évangĂ©lisation par la santĂ© Ă  ce jour, appelĂ© Commonwealth Health (SantĂ© du Commonwealth).

LE MESSAGE DE LA SANTÉ : BRAS DROIT DE L’ÉVANGILE

Depuis 2020, la santĂ© mentale et physique au Royaume-Uni a fortement diminuĂ© dans l’ensemble. Rien qu’en 2022, plus de 1,6 million de per sonnes souffrant de dĂ©pression, d’anxiĂ©tĂ©, d’abus de drogues et d’alcool ont contactĂ© les services de santĂ© mentale2. Avec les effets qui restent de la pandĂ©mie, les services de santĂ©, les maladies liĂ©es Ă  l’obĂ©sitĂ© et au mode de vie telles que les maladies cardiovasculaires et le cancer, ont augmentĂ©3. Les gens pleurent encore les plus de 150 000 dĂ©cĂšs liĂ©s Ă  la COVID-194

Les festivitĂ©s du JubilĂ© et des Jeux du Commonwealth se sont dĂ©roulĂ©es au cours d’une annĂ©e de bouleversements, d’inquiĂ©tudes, d’anxiĂ©tĂ© et de chagrin –tous essayant de trouver leur place dans une rĂ©alitĂ© changeante. Les signes des temps sont Ă©vidents, et une fois de plus, on nous rappelle que le MinistĂšre de la santĂ© globale est le bras droit de l’Évangile, tandis que l’Ɠuvre missionnaire mĂ©dicale en particulier doit servir de bras droit au message du troisiĂšme ange5.

Qu’a donc Ă  offrir le message adventiste ? L’assurance du salut, le rĂ©confort, et l’espĂ©rance. C’est ce message que les Ă©glises de Birmingham ont apportĂ© Ă  leurs collectivitĂ©s.

Deux Expos santĂ© d’envergure ont Ă©tĂ© organisĂ©es prĂšs du stade Alexander (le lieu principal des Jeux du Commonwealth) et lors du festival de l’IndĂ©pendance jamaĂŻcaine. Ces expos interactives et amusantes sur la nutrition, l’exercice, l’eau, le soleil, la tempĂ©rance, l’air pur, le repos, et la confiance – principes du programme NEWSTART6 – ont Ă©tĂ© organisĂ©es Ă  l’intention du public. Les bĂ©nĂ©voles ont recueilli les donnĂ©es de santĂ© des visiteurs, dĂ©terminĂ© l’ñge rĂ©el de leur corps, vĂ©rifiĂ© leur pression sanguine, leur capacitĂ© pulmonaire, l’ñge de leur cƓur, et bien plus encore.

Ces expos ont eu lieu Ă  l’église de Perry Beeches, Ă  Birmingham. LĂ , les bĂ©nĂ©voles ont travaillĂ© du matin au soir pour atteindre non seulement la grande communautĂ© entourant l’église, mais aussi des visiteurs du monde entier. Pour assurer la pĂ©rennitĂ© et l’hĂ©ritage, la marque « Commonwealth Health » (« SantĂ© du Commonwealth ») a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e, ainsi qu’un site Web interactif (www.commonwealthhealth.co.uk), lequel oriente les visiteurs nationaux et internationaux vers les Ă©glises adventistes d’un bout Ă  l’autre du Commonwealth.

LA MOISSON ÉTAIT GRANDE, ET LES OUVRIERS, NOMBREUX !

« Le message de la prochaine venue du Sauveur doit ĂȘtre proclamĂ© dans toutes les parties du monde, et une dignitĂ© solennelle devrait le caractĂ© riser dans chacune de ses branches. Une vigne immense est Ă  entretenir, et le vigneron avisĂ© la cultivera de telle sorte que chaque cep produise du fruit. Si, dans l’Ɠuvre mĂ©dicale missionnaire, les vivants principes de la vĂ©ritĂ© sont conservĂ©s purs, gardĂ©s de la contamination qui obscurcirait leur lustre, le Seigneur dirigera cette Ɠuvre. Si ceux qui portent de

20 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org
Photos : courtoisie de la FĂ©dĂ©ration du nord de l’Angleterre

lourdes responsabilités y demeurent fidÚlement attachés, le Seigneur les encouragera et les soutiendra7. »

Dans le cadre de l’expo « La SantĂ© du Commonwealth », l’appel au soutien bĂ©nĂ©vole a reçu une rĂ©ponse sans prĂ© cĂ©dent : plus de 230 bĂ©nĂ©voles locaux se sont impliquĂ©s ! Pour y participer, certains ont pris leur congĂ© annuel ; des infirmiĂšres et des mĂ©decins ont fait des quarts de travail supplĂ©mentaires ; des personnes ĂągĂ©es se sont engagĂ©es non-stop ; et des jeunes ont contribuĂ© Ă  la promotion de l’évĂ©nement. Les bĂ©nĂ©voles se sont rĂ©unis chaque jour et ont gĂ©rĂ© les stations de l’Expo santĂ© avec compĂ©tence et expĂ©rience, encadrant ceux qui y participaient pour la premiĂšre fois. Des membres d’église ont mĂȘme recrutĂ© certains de leurs collĂšgues non adventistes, faisant d’eux les tĂ©moins oculaires du MinistĂšre de la santĂ© en action. L’Expo santĂ© se dĂ©roulant sur neuf jours consĂ©cutifs, les visiteurs pouvaient revenir et pour suivre des conversations significatives avec les pasteurs et les combattants de la priĂšre sur place.

Les bénévoles ont aussi soutenu les Jeux du Commonwealth en tant que surveillants, aumÎniers du corps de police, et aumÎniers des athlÚtes.

Plus de 300 visiteurs se sont arrĂȘtĂ©s et ont manifestĂ© un rĂ©el intĂ©rĂȘt pour notre message sur la santĂ© et pour notre Église. Beaucoup ont exprimĂ© le dĂ©sir de participer aux rĂ©unions de priĂšre, aux Ă©tudes bibliques, et aux services de culte du sabbat. Ils ont reçu des Bibles et des imprimĂ©s sur la santĂ© et d’autres sujets.

UNE ANNÉE À ATTENDRE AVEC IMPATIENCE

Une fois les Jeux du Com monwealth et l’Expo santĂ© terminĂ©s, les bĂ©nĂ©voles sont retournĂ©s dans leurs Ă©glises respectives. Et malgrĂ© la fatigue, leur enthousiasme, loin de faiblir, a augmentĂ© ! Au cours des mois d’aoĂ»t et de septembre, la FĂ©dĂ©ration du nord de l’Angleterre a organisĂ© plus d’Expos santĂ© que jamais auparavant. Un groupe de champions de la santĂ© a Ă©tĂ© crĂ©Ă©.

Ses membres enseignent aux groupes d’églises, aux pasteurs et aux responsables du MinistĂšre de la santĂ© comment mettre en Ɠuvre des programmes de santĂ© globale. Des programmes de suivi mis en place Ă  Birmingham, tel que le programme sur la santĂ© intitulĂ© « Renverser le diabĂšte » Ă  l’église adventiste de Camp Hill, se dĂ©roulent actuellement et remportent un grand succĂšs.

« Un appel retentissant Ă  l’évangĂ© lisation par la santĂ© s’impose en ce moment. Aujourd’hui, des milliers, oui, des dizaines de milliers de personnes ignorent leur Ă©tat de santĂ© spirituelle et physique. Elles sont loin de la façon idĂ©ale de vivre et ne se sentent pas en danger. Il nous faut de fidĂšles senti nelles pour leur indiquer le chemin de la santĂ© et de la saintetĂ©8 »

Le MinistĂšre de la santĂ© globale comprend non seulement la santĂ© physique, mais aussi la santĂ© mentale et spirituelle. À l’heure actuelle, on a grandement besoin d’ateliers de santĂ© mentale portant sur la rĂ©silience Ă©motionnelle, les limites saines, et la guĂ©rison de l’anxiĂ©tĂ© et de la dĂ©pression. Certains se donnent Ă  Liverpool et Ă  Manchester, avec la participation d’autres Ă©glises. La santĂ© spirituelle et le rĂ©tablissement de la connexion avec JĂ©sus en tant que Seigneur et Sauveur est aussi un objectif clĂ© pour les annĂ©es Ă  venir grĂące Ă  la collaboration avec le Minis tĂšre de la possibilitĂ©, le MinistĂšre de la famille, et le MinistĂšre des femmes. Katia Reinert, directrice adjointe du MinistĂšre adventiste de la santĂ© Ă  la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, a formĂ© des facilitateurs dans la FĂ©dĂ©ration

du nord de l’Angleterre pour qu’ils puissent lancer le programme intitulĂ© « Journey to Wholeness » et exercer leur ministĂšre auprĂšs des familles, des Ă©glises, et des communautĂ©s.

NOUS AVONS COMBATTU LE BON COMBAT  !

AprĂšs des annĂ©es d’épreuves et de tribulations, les membres de notre famille ecclĂ©siastique de la FĂ©dĂ©ra tion du nord de l’Angleterre ont eu l’occasion de se rĂ©unir et de travailler activement pour le Seigneur. Les derniĂšres annĂ©es de confinement, d’éloignement et de perturbation, de dĂ©sorientation et d’insĂ©curitĂ© nous ont incitĂ©s Ă  travailler encore plus fort, Ă  nous ouvrir et Ă  inviter des gens, Ă  nous rapprocher les uns des autres en JĂ©sus, et en tant qu’ouvriers dans la vigne du Seigneur, Ă  nous serrer les coudes. Le message du troisiĂšme ange a Ă©tĂ© prĂȘchĂ© haut et fort Ă  ceux qui n’ont pas encore Ă©tĂ© atteints.

À Dieu soit la gloire !

1 https://www.government.nl/topics/brexit/question-and-answer/ what-is-brexit.

2 https://www.gov.uk/government/statistics/mental-health-ser vices-monthly-statistics-performance-may-provisional-june-2022; see also https://digital.nhs.uk/data-and-information/publications/ statistical/mental-health-services-monthly-statistics.

3 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9234890/.

4 https://www.bbc.com/news/uk-59923936.

5 Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, vol. 6, p. 288.

6 https://www.newstart.com/about/.

7 Ellen G. White, TĂ©moignages pour l’Église, vol. 2, p. 616.

8 Idem., A Call to Medical Evangelism and Health Education, Hagerstown, Md., Review and Herald Pub. Assn., 2010, p. 7.

Beatrice Kastrati, M.B., Ch.B., M.P.H., est directrice du MinistĂšre de la santĂ©, du MinistĂšre de la possibilitĂ©, ainsi que du Service Ă  la communautĂ© pour la FĂ©dĂ©ration du nord de l’Angleterre, domiciliĂ©e Ă  Nottingham, en Angleterre

21 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022

Ce que nous croyons

La grande controverse

La bataille est engagée

En fĂ©vrier 2022, j’ai Ă©tĂ© tĂ©moin de trois grandes catĂ©gories de « batailles » qui m’ont affectĂ© personnellement. Une nuit, alors que je servais en tant qu’aumĂŽnier bĂ©nĂ©vole dans un hĂŽpital, je suis entrĂ© dans une chambre. Il y avait lĂ  un jeune couple Ă  genoux, priant pour la vie de leur petite fille nĂ©e prĂ©maturĂ©ment. La bataille pour la vie de ce bĂ©bĂ© Ă©tait si intense : des infirmiĂšres et des mĂ©decins pratiquaient la rĂ©animation cardio-pulmonaire sur ce petit bĂ©bĂ© faisant environ 46 cm et pesant Ă  peine 1,80 kg. J’ai priĂ© avec les parents. Je les ai serrĂ©s dans mes bras, et nous avons pleurĂ© ensemble. La bataille Ă©tait bien rĂ©elle ! Malheureusement, leur petite fille est morte.

Le 24 fĂ©vrier, l’Ukraine a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre du commencement d’une guerre insensĂ©e. Des maisons ont Ă©tĂ© dĂ©truites, des milliers de personnes ont perdu la vie, et de nombreuses autres se sont retrouvĂ©es avec le statut de rĂ©fugiĂ©s. En tant qu’AmĂ©ricains d’origine ukrainienne, ma femme et moi nous sommes rendus dans l’ouest de l’Ukraine en avril dernier pour venir en aide aux orphelins affectĂ©s par cette guerre. AprĂšs avoir passĂ© une journĂ©e avec eux, nous avons constatĂ© que la bataille Ă©tait bien rĂ©elle, et reconnu que la vie de ces enfants Ă©tait dĂ©sormais brisĂ©e.

Dans le cadre d’un cours que j’enseigne, l’une de mes Ă©tudiantes s’est ouverte au cours d’une discussion. Elle a racontĂ© qu’il y a exactement deux ans, son mari et son frĂšre ont Ă©tĂ© abattus. En Ă©coutant son histoire, tous les Ă©tudiants de la

classe ont senti que la bataille dans sa vie n’avait rien de la fiction.

Ces trois histoires illustrent une vĂ©ritĂ© essentielle au sujet de nos vies complexes et uniques : nous faisons tous l’expĂ©rience de la souffrance. Lorsque nous sommes confrontĂ©s Ă  l’inĂ©vitabilitĂ© de la souffrance, deux questions fondamentales nous hantent : Pourquoi souffrons-nous ? Comment pouvons-nous Ă©viter de souffrir ?

UN CONFLIT COSMIQUE

Selon les Écritures, le libre arbitre que Dieu accorde Ă  toute sa crĂ©ation permet au mal non seulement d’exister, mais aussi de trouver de nouveaux moyens de se multiplier1. Le libre arbitre de Lucifer – celui-ci Ă©tant connu plus tard sous le nom de Satan – a entraĂźnĂ© ce conflit cosmique. Se laissant bercer par

Photos : Christian Bowen 22 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org
Comment la grande controverse se déroule dans nos vies

des pensĂ©es ambitieuses, Lucifer –appelĂ© « astre brillant » et occupant le poste en la prĂ©sence immĂ©diate de Dieu (Ez 28.12-15) – se mit Ă  penser qu’il pourrait ĂȘtre l’égal de Dieu luimĂȘme (Es 14.13,14). Pour atteindre son objectif insensĂ©, il lança une « polĂ©mique »2 (ou « guerre ») dans laquelle il prĂ©sentait le caractĂšre de Dieu sous un faux jour. Sa campagne rĂ©ussit Ă  tromper une partie des anges, lesquels se rangĂšrent Ă  ses cĂŽtĂ©s dans cette rĂ©bellion. Chose Ă©tonnante, Dieu n’éradiqua pas immĂ©diatement le mal. Satan et ses suppĂŽts furent prĂ©cipitĂ©s sur la terre (Ap 12.7-9).

Satan poursuivit sa tromperie auprĂšs d’Adam et Ève. Il rĂ©pandit les graines du doute, puis traita Dieu de menteur (Gn 3.5). En choisissant de remettre en question le juste gouvernement de Dieu, et ainsi, de se soustraire Ă  la prĂ©sence de Dieu, Adam et Ève se firent du tort et firent du tort Ă  toute leur descendance (Gn 2.17). Ce faisant, ils permirent Ă  l’attaque de Satan contre le caractĂšre de Dieu de porter du fruit (v. 1-5).

Nous sommes tous confrontĂ©s au libre choix de faire la volontĂ© de Dieu et de produire le fruit de l’Esprit – « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bontĂ©, la bĂ©nignitĂ©, la fidĂ©litĂ©, la douceur, la tempĂ©rance » (Ga 5.22,23). Ce fruit de Dieu guĂ©rit, restaure et ressuscite nos vies, ainsi que celles de nos semblables. Par contre, lorsque nous choisissons de satisfaire « les dĂ©sirs de la chair », nous en produisons aussi le fruit : « l’impudicitĂ©, l’impuretĂ©, la dissolu tion, l’idolĂątrie, la magie, les inimitiĂ©s, les querelles, les jalousies, les animo sitĂ©s, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excĂšs de table, et les choses semblables » (v. 19-21). Ce fruit dĂ©truit notre vie, celle des autres, et entraĂźne la souffrance. Mais ce n’est pas tout : nous souffrons aussi parce que nous vivons dans un monde oĂč le mal et la mort n’ont pas encore Ă©tĂ© dĂ©truits.

LE MAL  : VAINCU, MAIS PAS ENCORE DÉTRUIT

Chose tragique, dans le jardin d’Éden, le premier Adam a abandonnĂ© son droit de reprĂ©senter en toute lĂ©gitimitĂ© le juste gouvernement de Dieu. En consĂ©quence, notre terre est devenue un champ de bataille oĂč le bien croise le fer avec le mal. Le pĂ©chĂ© rĂšgne et conduit Ă  la mort (Rm 5.21). Mais sur la croix, le second Adam a vaincu le mal et la mort « afin que, comme le pĂ©chĂ© a rĂ©gnĂ© par la mort, ainsi la grĂące rĂ©gnĂąt par la justice pour la vie Ă©ternelle, par JĂ©sus-Christ notre Seigneur » (v. 21). JĂ©sus, le Fils de Dieu, est devenu le vĂ©ritable Roi de ce monde parce qu’il a dĂ©truit les Ɠuvres du diable (voir 1 Jn 3.8). Notre sauveur, assis Ă  la droite de Dieu, rĂšgne dĂ©jĂ  (He 1.3). Pourtant, il y a encore quelque chose Ă  faire avant que son rĂšgne ne se rĂ©alise pleinement3

UNE NOUVELLE CRÉATION

« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle crĂ©ature », s’écrie Paul dans 2 Corinthiens 5.17. Christ est vainqueur ! Il a Ă©tabli un monde nouveau avec une nouvelle crĂ©ation. Pourtant, les ĂȘtres humains doivent encore apprendre Ă  vivre dans ce monde nouveau. Dans Colossiens 3.1, l’apĂŽtre encourage ceux qui veulent prĂȘter allĂ©geance au Christ : « Si donc vous ĂȘtes ressuscitĂ©s avec Christ, cherchez les choses d’en haut, oĂč Christ est assis Ă  la droite de Dieu. »

VIVRE DANS UNE ZONE DE CONFLIT

Il n’est pas facile de vivre dans une zone de conflit, oĂč le mal vient pour dĂ©rober, Ă©gorger, et dĂ©truire. Cepen dant, les enfants de Dieu sont appelĂ©s Ă  connaĂźtre la vie en abondance en Christ et par Christ (Jn 10.10).

Revenons maintenant aux trois histoires que je vous ai racontĂ©es. Qu’est-ce qui aide les parents Ă  conti nuer de vivre malgrĂ© la perte de leur petite fille ? Qu’est-ce qui restaure la vie brisĂ©e des enfants dĂ©sormais

privés de leurs parents ? Comment une jeune veuve, affligée depuis le meurtre de son mari et de son frÚre, peut-elle continuer de vivre ?

Victor Frankl, un survivant de l’Ho locauste dont la femme, les parents et le frĂšre ont Ă©tĂ© assassinĂ©s dans des camps de concentration, a conclu que ce qui l’a aidĂ© Ă  survivre aux atrocitĂ©s de l’Holocauste, c’est la quĂȘte de sens. Il a identifiĂ© trois sources de sens qui aident Ă  traverser les pĂ©riodes les plus difficiles : 1) le travail utile – ou la crĂ©ativitĂ© ; 2) l’expĂ©rience relationnelle – ou l’amour ; et 3) le courage d’af fronter les difficultĂ©s – ou l’attitude4. Il est fascinant de constater que ces trois Ă©lĂ©ments sont aussi des valeurs fondamentales du christianisme qui aident Ă  supporter la souffrance.

PremiĂšrement, Ă©tant crĂ©Ă©s Ă  l’image de Dieu, nous avons pour tĂąche d’édifier et non de dĂ©truire, de guĂ©rir et non de tuer, de prendre soin avec compassion de ceux qui nous entourent. DeuxiĂšmement, en Christ, nous sommes de nouvelles crĂ©atures, et sommes appelĂ©s Ă  imiter entre nous les relations d’amour de la TrinitĂ©. TroisiĂšmement, nous sommes les filles et les fils du Roi juste qui a vaincu le mal sur la croix et qui le dĂ©truira entiĂšrement Ă  son retour. Par consĂ©quent, nous pouvons affronter le mal avec courage, car nous savons que nous sommes du cĂŽtĂ© du Vainqueur.

1 Peut-ĂȘtre que l’un des meilleurs traitements de ces questions est prĂ©sentĂ© dans John Peckham, Theodicy of Love: Cosmic Conflict and the Problem of Evil, Grand Rapids, Baker, 2018.

2 Le mot anglais polemic vient du mot grec polemos, lequel signifie « guerre »

3 Oscar Cullman a introduit le concept de « dĂ©jĂ , mais pas encore » en dĂ©clarant : « C’est dĂ©jĂ  le temps de la fin, et pourtant, ce n’est pas la fin. » En d’autres termes, la premiĂšre venue du Christ est devenue une marque du dĂ©but des derniers jours. Mais c’est la seconde venue du Christ qui marquera la fin des derniers jours. Voir Oscar Cullmann, Christ and Time: The Primitive Christian Conception of Time and History, trans. Floyd V. Filson, Philadelphie, Westminster Press, 1950, p. 145. 4 Victor E. Frankl, Man’s Search for Meaning, Boston, Beacon Press, 2006.

Oleg Kostyuk, titulaire d’un doctorat, est professeur adjoint de religion Ă  l’UniversitĂ© AdventHealth. Lui et sa famille habitent Ă  Orlando, en Floride, aux États-Unis

23 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022

À la dĂ©couverte de l’Esprit de prophĂ©tie

Amis pour la vie

Mon expĂ©rience avec les Ă©crits d’Ellen White

Alors que j’étais enfant, mes parents ont consciemment choisi de m’éle ver dans un environnement sans tĂ©lĂ©vision. Certains pourraient considĂ©rer ça comme une privation, mais pour moi, ça a Ă©tĂ© une bĂ©nĂ©diction. Dans presque chaque piĂšce, on trouvait des livres Ă  foison – une source constante de plaisir et de connaissances ouvrant des fenĂȘtres sur des mondes nouveaux et fascinants. TrĂšs tĂŽt, j’en suis venue Ă  constater qu’il y a des livres qu’on ne lit qu’une fois – aprĂšs quoi, on les met de cĂŽtĂ©. D’autres livres nous plaisent suffisamment pour qu’on y revienne de temps en temps. Mais les vĂ©ritables trĂ©sors, ce sont les livres qui deviennent des amis familiers, voire des amis pour la vie. Les livres d’Ellen White entrent dans cette derniĂšre catĂ©gorie.

Comme c’est le cas pour de nombreuses amitiĂ©s, il est difficile de dire avec prĂ©cision quand la nĂŽtre a commencĂ© ! Ses livres ont Ă©tĂ© pour moi une constante. Je me souviens que trĂšs jeune, j’admirais l’étagĂšre de livres Ă  la belle reliure rouge. Au fil des ans, les reliures et les couvertures ont changĂ©, certes, mais le contenu, lui, est restĂ© le mĂȘme.

UNE INFLUENCE FORMATRICE

Lors du culte familial, nous lisions les livres de mĂ©ditation d’Ellen White. Parfois, j’avais du mal Ă  comprendre les mots et les concepts. Ma premiĂšre rencontre personnelle significative avec les Ă©crits d’Ellen White s’est produite pendant mon adolescence, Ă  mon baptĂȘme : on m’a offert en cadeau un exemplaire de Vers JĂ©sus Ce livre m’a encouragĂ©e Ă  consacrer plus pleinement ma vie Ă  Christ. Il m’a incitĂ©e Ă  lire d’autres de ses livres. En commençant par Patriarches et prophĂštes, j’ai lu tous les livres de la collection La grande controverse. Chacun d’entre eux a Ă©largi ma comprĂ©hen sion et a façonnĂ© mes grandes dĂ©cisions.

Quelques annĂ©es plus tard, un voyage d’étĂ© en famille Ă  la Nouvelle-Angleterre, au centre des États-Unis, et Ă  Battle Creek, au Michigan, m’a ouvert de nouvelles perspectives. À son baptĂȘme, Ellen White n’avait qu’un an de plus que moi quand je me suis faite baptiser. En 1844, Ă  l’ñge de 17 ans, elle a vĂ©cu le crĂšvecƓur de la grande dĂ©ception, alors que contrairement aux attentes, JĂ©sus n’est

Photo : Taneli Lahtinen

pas revenu. Comme bien d’autres, elle a luttĂ© pour comprendre ce qui s’était passĂ©. Jusqu’ici, le fait que les premiers pionniers adventistes aient Ă©tĂ© principalement des jeunes m’avait complĂštement Ă©chappĂ©. Les portraits officiels plutĂŽt guindĂ©s de ces pionniers, avec leurs costumes, leurs barbes, et leurs mines sĂ©vĂšres m’avaient donnĂ© l’impression que l’Église avait Ă©tĂ© organisĂ©e par des administrateurs d’ñge plutĂŽt mĂ»r. La rĂ©alitĂ© d’un mouvement dynamique dirigĂ© par des jeunes m’a donnĂ© une nouvelle perspective et une nouvelle apprĂ©ciation des Ă©crits d’Ellen White. Lorsqu’elle Ă©crivait Ă  propos de son merveilleux et magnifique sauveur, elle se basait non pas sur une thĂ©orie bien Ă©tablie, mais sur son expĂ©rience personnelle.

UN COMPAGNON ÉDIFIANT

Mon engagement Ă  donner ma vie plus pleinement Ă  Christ m’a amenĂ©e Ă  l’Institut d’enseignement supĂ©rieur de Newbold pour y Ă©tudier la thĂ©ologie. Au dĂ©but de ma troisiĂšme annĂ©e, j’ai posĂ© ma candidature pour travailler en tant que reprĂ©sentante Ă©vangĂ©lique l’étĂ© suivant. Bien que cela ne soit pas obligatoire, on s’attendait Ă  ce que tous les Ă©tudiants en thĂ©ologie passent au moins un Ă©tĂ© en tant que reprĂ©sentants Ă©vangĂ© liques. Comme ça faisait deux ans que je repoussais ce projet, c’était maintenant ou jamais ! Cependant, je me suis faite refuser ; mais ce refus m’a secrĂštement soulagĂ©e. J’avais bien essayĂ©, non ? Ma conscience Ă©tait donc tranquille.

Neuf mois plus tard, alors que la fin de l’annĂ©e universitaire approchait, je me suis mise Ă  m’inquiĂ©ter car je n’avais toujours pas trouvĂ© d’emploi d’étĂ©. J ’avais postulĂ© Ă  tous les endroits habituels. De deux choses l’une : ma candidature n’avait pas Ă©tĂ© retenue, ou je n’avais reçu aucune rĂ©ponse Ă  mes demandes d’emploi. C’était incomprĂ©hensible ! Je priais, mais sans succĂšs. J’avais besoin d’argent pour terminer ma derniĂšre

annĂ©e scolaire. À deux semaines de la fin de l’annĂ©e, le directeur m’a convo quĂ©e Ă  son bureau et m’a demandĂ© si j’accepterais de partir en NorvĂšge en tant que reprĂ©sentante Ă©vangĂ©lique. Je voulais dire non, mais comme je n’avais pas d’autre choix, il a bien fallu que j’accepte ! Le lendemain, j’ai reçu une autre offre d’emploi, mais comme je m’étais dĂ©jĂ  engagĂ©e, je suis partie en NorvĂšge.

Six semaines plus tard, je me suis retrouvĂ©e dans une caravane aux abords d’Aalesund – un port mari time sur la cĂŽte ouest de la NorvĂšge. L’amie qui m’accompagnait Ă©tant partie, je me suis retrouvĂ©e toute seule, sans connaĂźtre la langue. Les ventes n’étaient pas mauvaises, mais je ne gagnais pas assez pour obtenir une bourse. Et alors sont venus les « pourquoi » Pourquoi, Seigneur, m’as-tu amenĂ©e ici ?

J’ai pris mon exemplaire de Vers JĂ©sus et j’ai commencĂ© Ă  le lire. Quand je suis arrivĂ©e au chapitre sur le privilĂšge de la priĂšre, des mots que j’avais pourtant soulignĂ©s auparavant ont bondi de la page :

« Prier, c’est ouvrir Ă  Dieu son cƓur comme on le ferait Ă  son plus intime ami. Non pas que la priĂšre soit nĂ©ces saire pour instruire Dieu de ce qui nous concerne, mais elle nous met Ă  mĂȘme de le recevoir. La priĂšre ne fait pas descendre Dieu jusqu’à nous : elle nous Ă©lĂšve jusqu’à lui*. »

Dans le silence et la solitude de cette caravane, ces mots ont eu sur moi un impact comme jamais aupa ravant. Je dĂ©sirais dĂ©sespĂ©rĂ©ment avoir un ami. Quelqu’un Ă  qui parler. Quelqu’un qui comprenne ma langue. Quelqu’un qui sache combien il m’était difficile de me lever le matin, de sortir et de frapper aux portes. J’ai rĂ©pandu mon cƓur devant Dieu ; je lui ai parlĂ© comme jamais je ne l’avais fait auparavant. Il est restĂ© ce qu’il est : Dieu, Seigneur des seigneurs et Roi des rois, mon crĂ©ateur et rĂ©demp teur. Mais il est aussi devenu mon ami – celui Ă  qui je confiais mes aspi rations, mes craintes et mes joies les

plus profondes. J’ai dĂ©couvert un ami qui, contrairement Ă  mon amie qui Ă©tait partie, ne me quittait pas d’une semelle. Il Ă©tait avec moi 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ! Le Seigneur a rĂ©pondu Ă  mes priĂšres ! Au cours des six semaines suivantes, il m’a apportĂ© courage, protection, et rĂ©confort.

DES AMIS QUI ÉCLAIRENT

Peu aprĂšs, je me suis retrouvĂ©e dans un appartement avec une personne trĂšs agressive, laquelle a mĂȘme tentĂ© de m’empĂȘcher de partir. Le Seigneur m’a entourĂ©e d’un mur invisible de protection. Toutes les tentatives pour m’arrĂȘter ont Ă©tĂ© dĂ©jouĂ©es. Comme je fermais la porte, un voisin qui m’avait vu entrer dans l’appartement est sorti du sien pour me demander si tout allait bien. Il Ă©tait inquiet, car « dans cet appartement-lĂ , il n’arrive rien de bon Ă  ceux qui y entrent ». Je savais que mes anges avaient fait des heures supplĂ©mentaires ! Mes ventes ont augmentĂ©, ce qui m’a permis de rentrer et de terminer mes Ă©tudes.

Je me considĂšre vraiment bĂ©nie d’avoir Ă©tĂ© introduite aux livres d’Ellen White Ă  un jeune Ăąge. Ils sont devenus des amis pour la vie – une source de conseils et de sagesse qui m’a aidĂ©e Ă  avoir une idĂ©e plus claire de mon incomparable sauveur. Alors que le monde d’aujourd’hui semble s’écrouler, ces livres m’éclairent sur la grande controverse, laquelle arrive Ă  son point culminant. Ils me rassurent en me disant que, si je suis fidĂšle, je rencontrerai Ellen White un jour, l’auteur des « livres rouges », et bien mieux encore, le JĂ©sus qu’elle ne cesse d’exalter.

* Ellen G. White, Vers JĂ©sus, p. 142.

Audrey Andersson est viceprésidente de la Conférence générale des adventistes du septiÚme jour, et présidente du comité du Ellen G. White Estate.

25 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022

Le seul Dieu, le seul Éternel

QQue signifie la citation suivante : « L’Éternel [Yahweh], notre Dieu, est le seul Éternel » (Dt 6.4) ?

RVoici la citation complĂšte : « Écoute, IsraĂ«l ! l’Éternel [Yahweh], notre Dieu [’elohim], est le seul Éternel [Yahweh]. » (Dt 6.4) Ce verset, appelĂ© le Shema, est d’une importance fondamentale dans la foi juive – le mot hĂ©breu « Shema » est traduit par « Écoute ». Il s’agit d’un appel lancĂ© Ă  IsraĂ«l pour qu’il Ă©coute l’Éternel/obĂ©isse Ă  l’Éternel. La significa tion du reste du verset est sujette Ă  dĂ©bat.

INTERPRÉTATIONS POSSIBLES

La dĂ©claration « l’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel » est difficile Ă  interprĂ©ter pour plusieurs raisons : 1) nous n’avons pas d’autre phrase nominale biblique comme celle-ci ; 2) en gĂ©nĂ©ral, le numĂ©ral un (‘ekhad) n’est pas utilisĂ© avec un nom de personne ; 3) il manque un verbe dans la dĂ©claration complĂšte. Dans les clauses nominales, on fournit habituellement le verbe « ĂȘtre ». Sur la base d’un consensus Ă©rudit, la traduction la plus probable est la suivante : « L’Éternel [est] notre Dieu/L’Éternel notre Dieu, l’Éternel est le seul Éternel ». Qu’est-ce que ça signifie ? Certains diront qu’on parle ici de monothĂ©isme – il n’y a qu’un seul Dieu, l’Éternel. D’autres y voient l’adoration exclusive de l’Éternel (« l’Éternel est notre Dieu, l’Éternel seul/unique » ou « le seul Éternel »). Certains de ceux qui retiennent la traduc tion « l’Éternel [
] est le seul Éternel » comprennent que l’Éternel n’est pas un Dieu rĂ©gional (par exemple, le Dieu de Samarie ; le Dieu de JĂ©rusalem) adorĂ© de diffĂ©rentes maniĂšres – l’Éternel est le seul et le mĂȘme partout.

Y A-T-IL UNE ISSUE ?

Compte tenu des difficultĂ©s associĂ©es Ă  ce passage, les Ă©rudits ne proposent que des lectures possibles. Si la traduction la plus naturelle est : « l’Éternel est notre Dieu,

l’Éternel est le seul Éternel », il est clair que nous avons affaire ici Ă  deux dĂ©clarations ou prĂ©dicats concernant Dieu : il « est notre Dieu », et il « est le seul Éternel ». La premiĂšre conduit peut-ĂȘtre Ă  ce que le texte poursuit : « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cƓur » (v. 5). La seconde concerne probablement l’unitĂ© et l’unicitĂ© de l’Éternel. La racine verbale ‘akhad, liĂ©e au numĂ©ral « un /’ekhad », signifie « ĂȘtre uni ». Peut-ĂȘtre que l’accent est mis sur l’unicitĂ© et le caractĂšre unique de Dieu dans le sens oĂč il n’y a personne comme lui ; il est unique en son genre. C’est essentiellement le monothĂ©isme biblique (Dt 4.35), soutenu par Zacharie 14.9 qui, faisant Ă©cho au Shema, envisage un avenir oĂč toute personne rivalisant avec Dieu pour la suprĂ©matie sera vaincue, et oĂč « l’Éternel sera le seul Éternel, et son nom sera le seul nom. ». Il sera adorĂ© comme celui dont la nature mĂȘme (c’est-Ă -dire son nom) est une (Ex 3.13-17) ; il n’y en a pas d’autre comme lui.

UN SEUL DIEU

Le Shema est mentionnĂ© dans le Nouveau Testament, dĂ©clarant le fait que Dieu est effectivement unique, le seul Dieu (par exemple, Mc 12.19 ; 1 Tm 2.5 ; Jc 2.19). Une telle dĂ©claration est une conviction biblique non nĂ©gociable qui a Ă©tĂ© affirmĂ©e sans conteste par le christianisme tout en enseignant une pluralitĂ© au sein de la divinitĂ©. Cela est possible, car le chiffre « un » peut ĂȘtre utilisĂ© pour dĂ©signer une seule unitĂ© qui inclut en son sein une pluralitĂ©. LĂ -dessus, GenĂšse 2.24* (S21) est le passage le mieux connu : « l’homme quittera son pĂšre et sa mĂšre et s’attachera Ă  sa femme, et ils ne feront qu’un [‘ekhad] » ; dans ce verset, un est constituĂ© par deux personnes. L’allusion sans doute la plus Ă©tonnante au Shema se trouve dans 1 Corinthiens 8.6, oĂč Paul identifie « un seul Dieu » au PĂšre et « un seul Seigneur » (grec : kurios) Ă  JĂ©sus-Christ, prĂ©cisant que JĂ©sus appartient Ă  la conception biblique de l’unitĂ© du seul Dieu**.

* Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirĂ©es de la version Louis Segond 1910. ** Voir Richard Bauckham, Jesus and the God of Israel, Grand Rapids, Mich., Eerdmans, 2008, p. 210-218.

Ángel Manuel Rodríguez a pris sa retraite aprÚs avoir servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.

26 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org

Le régime végétarien :

Je suis un jeune adventiste et j’ai choisi de suivre la recommandation de l’Église adventiste d’adopter un rĂ©gime vĂ©gĂ©tarien. Les membres de ma famille continuent Ă  manger rĂ©guliĂšrement de la viande. Ça m’inquiĂšte car dans ma famille, il y a des cas de maladies cardiaques et de cancer du cĂŽlon. La science confirme-t-elle les avantages Ă  Ă©viter la viande rouge, mĂȘme chez les jeunes ?

L’Église adventiste recommande effectivement un rĂ©gime vĂ©gĂ©tarien Ă©quilibrĂ©. Nous vous fĂ©licitons d’avoir choisi les avantages d’un tel rĂ©gime ! Pour qu’une alimentation soit Ă©quilibrĂ©e, il faut 1) de la variĂ©tĂ©, 2) un minimum de transformation et de raffinement, et 3) tous les nutriments essentiels, y compris la vitamine B₁₂ – que ce soit dans les aliments ou sous forme d’enrichissement ou de supplĂ©ments.

Vous mentionnez d’importants facteurs de risque familiaux tels que le cancer du cĂŽlon et les maladies cardiaques. En dehors des influences gĂ©nĂ©tiques possibles, l’alimentation est un facteur environnemental connu pour ces deux maladies spĂ©cifiques et bien d’autres. Les personnes qui mangent de la viande ont un risque de cancer du cĂŽlon trois Ă  quatre fois plus Ă©levĂ©. Il est intĂ©ressant de noter que les personnes qui consomment des lĂ©gumineuses (haricots) au moins quatre fois par semaine rĂ©duisent considĂ©rablement ce risque accru.

Les viandes fumĂ©es et/ou grillĂ©es au barbecue prĂ©sentent un risque particulier de cancer de l’intestin et sont Ă  Ă©viter. Il convient aussi d’exclure de l’alimentation les viandes fortement Ă©picĂ©es, car les nitrites qu’elles contiennent favorisent le cancer.

Le Fonds mondial de recherche contre le cancer et l’Institut amĂ©ricain pour la recherche contre le cancer y vont des recommandations suivantes pour prĂ©venir le cancer1. Notez que ces recommandations s’appliquent Ă  la prĂ©vention des maladies coronariennes et du cancer, ce qui leur confĂšre un double avantage.

„ Maintenir un poids santĂ©.

„ Être physiquement actif (au moins 30 minutes d’exercice par jour).

„ Adopter une alimentation riche en cĂ©rĂ©ales complĂštes, lĂ©gumes, fruits, et lĂ©gumineuses.

„ Limiter la consommation de « fast foods » ainsi que d’autres aliments raffinĂ©s et transformĂ©s riches en graisses, en amidon, et en sucres.

„ Limiter la consommation de viande rouge et de viande transformĂ©e.

„ Limiter la consommation de boissons sucrĂ©es.

„ Limiter la consommation d’alcool.

„ Ne pas utiliser de supplĂ©ments (par ex. le bĂȘta-carotĂšne et la vitamine E) dont l’effet prĂ©ventif sur le cancer n’a pas Ă©tĂ© prouvĂ©.

„ MĂšres : allaiter le bĂ©bĂ© dans la mesure du possible.

„ Ne pas fumer et Ă©viter toute autre exposition au tabac.

Les chercheurs indiquent rĂ©guliĂšrement qu’une consommation Ă©levĂ©e de lĂ©gumes – en particulier de lĂ©gumineuses, de laitue, et du groupe des crucifĂšres (brocoli, chou, chou-fleur, chou chinois, choux de Bruxelles, navet, cresson, rutabaga, chourave, chou frisĂ©, raifort) – rĂ©duit le risque de cancer du foie et d’autres cancers. Pour bĂ©nĂ©ficier d’une protection maximale, il est prĂ©fĂ©rable de choisir judicieusement ses aliments, de faire de l’exercice, d’éviter le tabac et l’alcool, d’éviter les boissons sucrĂ©es et Ă©dulcorĂ©es, et d’atteindre un poids normal/une masse corporelle normale.

Les jeunes bĂ©nĂ©ficient-ils d’une alimen tation saine ? Des chercheurs norvĂ©giens ont rĂ©cemment publiĂ© une Ă©tude de modĂ©lisation de l’espĂ©rance de vie2 montrant que la consommation rĂ©guliĂšre d’un rĂ©gime riche en aliments d’origine vĂ©gĂ©tale – en particulier les lĂ©gumineuses, les cĂ©rĂ©ales complĂštes, les noix – et la consommation rĂ©duite de viande rouge pourrait, Ă  terme, prolonger l’espĂ©rance de vie jusqu’à 13 ans d’une personne ĂągĂ©e de 20 ans. Plus les changements sont effectuĂ©s tĂŽt, plus les bĂ©nĂ©fices sont importants. Pour les personnes plus ĂągĂ©es, les avantages – quoique moins importants – resteraient substantiels.

Les études sur la santé des adventistes réalisées au cours des 40 derniÚres années sont confirmées par de nombreuses recherches récentes, attestant ainsi les conseils de la Parole de Dieu et de ses messagers (voir 2 Ch 20.20).

1 https://www.aicr.org/research/third-expert-report/.

2 https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal. pmed.1003889.

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du MinistÚre de la santé de la Conférence générale.

Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du MinistÚre de la santé de la Conférence générale.

est-il Ă©quilibrĂ© mĂȘme pour les jeunes ?
Photo : Heather Barnes
27 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022

Un juge Ă  l’église

« Faites bien attention à ce que vous allez dire. Un mot de travers, et vous serez jeté en prison ! »

femme entrent et s’installent dans des siùges prùs de l’estrade.

Dans ce pays, il y a des lois sur la religion. Il est illĂ©gal d’avoir une Bible, de lire la Bible, de parler de la Bible, de tenir des rĂ©unions au sujet de la Bible. L’État a approuvĂ© un seul culte. Tous les autres doivent ĂȘtre Ă©liminĂ©s. Mais un jour, pour une raison d’ordre politique inexpliquĂ©e, le ministĂšre de la Religion autorise un petit groupe d’adventistes Ă  tenir une campagne d’évangĂ©lisation.

« C’était, pour sĂ»r, le plan de Dieu ! raconte le pasteur Ed. Un dirigeant du groupe m’a tĂ©lĂ©phonĂ© et m’a demandĂ© si j’accepterais de tenir une campagne d’évangĂ©lisation. Du mĂȘme coup, il m’a prĂ©venu : Par contre, pasteur, faites bien attention Ă  ce que vous allez dire. Un mot de travers, et vous serez jetĂ© en prison ! J’ai Ă©coutĂ©. J’ai imaginĂ© la vie dans un cachot sombre et poussiĂ©reux avec des rats menaçants et j’ai su que je devais accepter cette demande. » ***

Les organisateurs font de la publicitĂ© dans toute la ville – discrĂštement. Ils parlent des rĂ©unions Ă  leurs amis – Ă  voix basse. Ils prient Dieu d’envoyer les bonnes personnes aux rĂ©unions – Ă  voix haute.

Le premier soir, tous les siĂšges de la salle sont occupĂ©s ! Dehors, des gens se penchent aux fenĂȘtres ouvertes.

Certains que le gouvernement enver rait des espions dans la congrĂ©gation, les membres d’église scrutent les lieux pour les repĂ©rer. Rien Ă  signaler
 enfin, jusqu’à ce que le juge du secteur et sa

L’un des dirigeants de l’église en informe le pasteur Ed en sourdine.

« L’image du donjon m’est aussitĂŽt revenue en tĂȘte, poursuit Ed. Je me suis alors demandĂ© si je devais changer mon sermon. Puis je me suis souvenu que JĂ©sus est le mĂȘme hier, aujourd’hui, et Ă©ternellement – et j’ai su que je devais aller de l’avant avec mon message sur JĂ©sus et son amour. »

Le pasteur Ed prĂȘche comme si le juge Ă©tait la seule personne dans la congrĂ© gation. Il se sert de sa Bible (illĂ©gale), cite des passages (que la loi interdit de lire Ă  haute voix), raconte des histoires bibliques (que les gens ne sont pas auto risĂ©s Ă  connaĂźtre), et met en avant une conception de Dieu totalement contraire Ă  la vision religieuse du gouvernement.

Le pasteur Ed dit la vĂ©ritĂ© comme si Dieu mettait dans sa bouche exactement ce qu’il faut dire.

Le juge prend des notes. Sa femme, elle, tamponne ses yeux remplis de larmes. Comprenant parfaitement le danger, les membres de la congrĂ©gation retiennent leur souffle jusqu’à la priĂšre de clĂŽture.

Le lendemain soir, tout se dĂ©roule exactement de la mĂȘme maniĂšre. La salle de rĂ©union est pleine, le juge et sa femme sont lĂ , JĂ©sus est exaltĂ©, et l’assemblĂ©e retient son souffle. ***

Les membres se réunissent en petits groupes et en famille. Toute la journée et une bonne partie de la soirée, ils prient pour le pasteur Ed, pour les messages

«
»
Je vais vous raconter

Photo : M. Shiva 28 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org

qu’il partage avec ses auditeurs, pour chaque personne qui assiste aux rĂ©u nions, et pour qu’on ne leur mette pas le grappin dessus.

Les troisiĂšme et quatriĂšme soirs, tout le monde se dĂ©tend un peu. Personne n’a encore Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©. La police n’est pas venue interrompre la rĂ©union. Le Saint-Esprit convainc les auditeurs, et de nombreux visiteurs rĂ©agissent de maniĂšre positive. Le juge et sa femme assistent Ă  chaque rĂ©union, Ă©coutant attentivement et prenant des notes. Un sourire Ă©claire le visage de cette derniĂšre.

Au cours de la deuxiĂšme semaine de la campagne, le pasteur Ed informe les dirigeants de l’église qu’il va faire un appel au baptĂȘme. Oui, c’est le bon moment, conviennent-ils. Ils sont impatients de voir qui va se lever ! Mais en mĂȘme temps, ils sont terrifiĂ©s, car ils vont tous enfreindre la loi dĂ©libĂ©rĂ©ment – en plein devant le juge !

« Ça se pourrait bien que ce soit votre dernier sermon, pasteur, lui disent les dirigeants. Le juge a entendu chaque mot que vous avez prononcĂ©. Il sait que vous croyez en JĂ©sus, au sabbat, Ă  la grĂące de Dieu et Ă  bien d’autres choses encore. Le gouvernement dĂ©sapprouve ces croyances-lĂ . Le juge vient sans doute ici pour vous prendre en train d’inviter les auditeurs Ă  se faire baptiser. C’est ce qu’il attend pour vous arrĂȘter. Ce soir, il se peut qu’on nous jette tous en prison ! »

Ils s’imaginent alors tous ensemble dans un cachot.

Le juge et sa femme entrent dans la salle, et comme d’habitude, s’asseyent non loin de l’estrade. À la fin du sermon, le pasteur Ed lance un appel Ă  l’engage ment spirituel et au baptĂȘme. Il regarde le juge, remercie Dieu pour le courage accordĂ©, et demande au Saint-Esprit de toucher le cƓur de toutes les personnes prĂ©sentes.

« L’heure est venue pour vous de prendre une dĂ©cision concernant votre vie et votre avenir, lance le pasteur Ed. Ce soir, Dieu appelle chacun de vous personnellement. »

Soudain, on entend du bruit dans la salle. Plusieurs visiteurs répondent

Ă  l’appel en levant la main. Certains se lĂšvent. D’autres manifestent leur dĂ©cision Ă  voix haute. Le pasteur Ed rĂ©pond Ă  chacun d’entre eux, puis jette un coup d’Ɠil sur le juge. Celui-ci fronce les sourcils, car le siĂšge Ă  cĂŽtĂ© du sien est vide. Le pasteur sursaute presque : la femme du juge est lĂ , Ă  genoux devant l’estrade, les bras levĂ©s trĂšs haut en rĂ©ponse Ă  l’appel ! ***

La cĂ©rĂ©monie de baptĂȘme a lieu avec apprĂ©hension. Le pasteur Ed Ă©merge de l’eau la femme du juge. Alors, une voix forte rompt le silence d’un « Amen » retentissant. Cette voix, c’est celle du juge ! Une cĂ©lĂ©bration de joie commence.

Cet aprĂšs-midi-lĂ , le pasteur Ed rend visite au juge et Ă  sa femme adventiste chez eux.

« Je suis un Saul de Tarse, pasteur. J’ai persĂ©cutĂ© les chrĂ©tiens depuis le jour oĂč je suis devenu juge. Ma responsabilitĂ© consistait Ă  m’assurer que personne ne devienne chrĂ©tien sur mon territoire. J’ai fait un lavage de cerveau aux enfants pour qu’ils croient que JĂ©sus n’est qu’une invention. J’ai envoyĂ© un homme en prison pendant 22 ans parce qu’il avait distribuĂ© un seul imprimĂ© chrĂ©tien. C’était ma responsabilitĂ© ! Mais mainte nant, ma femme a acceptĂ© JĂ©sus comme sauveur personnel, et moi, je ne sais pas quoi faire ! »

« Dieu vous appelle, vous aussi », répond le pasteur Ed.

« Non. Je ne crois pas que Dieu puisse sauver quelqu’un comme moi. »

« Mais vous venez juste de me dire que vous ĂȘtes un Saul de Tarse ! Relisons cette histoire ensemble. »

LĂ , dans le salon de la maison du juge, le pasteur Ed, le juge et la femme du juge relisent cette histoire oĂč JĂ©sus appelle Saul sur le chemin de Damas. Alors, avec Saul, le juge s’effondre et pleure.

« Oui, dit-il, c’est vrai. Dieu sauve tout le monde – mĂȘme moi ! »

Éditeur

Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septiĂšme jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale des adventistes du septiĂšme jour en est l’éditeur.

Éditeur exĂ©cutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott

Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan

Comité de coordination de Adventist World

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Vol. 18, n° 12

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux ÉtatsUnis
29 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022

Le taureau qui prĂȘche – 2e partie

Nous voici Ă  la deuxiĂšme et derniĂšre partie de cette histoire. Tu peux lire la premiĂšre partie dans le numĂ©ro d’octobre de Adventist World. – La rĂ©daction

StupĂ©fait, le pasteur Timothy attend, mais le taureau ne dit plus rien. Il se met alors Ă  genoux dans le champ et commence Ă  pleurer. « Dire que je suis censĂ© ĂȘtre un dirigeant spiri tuel, gĂ©mit-il. Mais au lieu de ça, j’ai enseignĂ© Ă  mes membres d’église des choses qui sont fausses ! Sei gneur, je t’en prie, pardonne-moi ! »

Le pasteur et sa famille retournent tout de suite chez eux. Ils ne pensent plus aux plants de taro, ni aux mauvaises herbes.

Une fois chez lui, Timothy dit : « Il faut que je cherche le texte biblique que le taureau a mentionnĂ©. » Il ouvre sa Bible, trouve le passage et le lit Ă  voix haute : « Avant de t’avoir formĂ© dans le sein de ta mĂšre, je t’ai choisi ; et avant ta naissance, je t’ai

consacrĂ© : je t’ai Ă©tabli prophĂšte pour les nations. » (JĂ©rĂ©mie 1.5, SEMEUR)

« Mais quel rapport ça a avec le sabbat ? » demande Bofanta.

« Je pense que Dieu me dit de partager ce message avec les autres », répond son pÚre.

Le pasteur Timothy rĂ©unit tous les villageois et leur raconte ce qui s’est passĂ©. « C’est JĂ©sus qui m’a parlĂ© Ă  travers le taureau, leur explique-t-il. Nous ne devons pas travailler aujourd’hui. Nous devons commencer Ă  nous reposer le jour du sabbat. »

Les villageois le regardent avec Ă©tonnement. Mais comme ils respectent leur pasteur et leur chef, tout le monde dans le village observe ce sabbat-lĂ .

TĂŽt le lendemain matin, le pasteur Timothy se met en route Ă  travers la brousse, et se dirige vers l’hĂŽpital adventiste d’Atoifi. Alors qu’il marche sur le sentier escarpĂ© et rocailleux de la montagne, les questions se bousculent dans son esprit. Il y a

tant de choses qu’il veut demander au pasteur adventiste !

AprĂšs une randonnĂ©e de quatre heures Ă  travers la forĂȘt tropicale luxuriante, il atteint l’hĂŽpital et s’approche du premier employĂ© qu’il voit.

« Bonjour ! Je m’appelle Timo thy, et je suis le chef de Kwaibaita, dit-il. Je cherche le pasteur Bata. »

« Qui vous a parlĂ© du pasteur Bata ? » demande l’employĂ©, perplexe.

Le pasteur Timothy ne rĂ©pond pas directement Ă  la question. « En fait, j’ai une histoire Ă  racon ter au pasteur Bata. »

Quelqu’un l’emmĂšne au village oĂč le pasteur Bata travaille. « J’ai commencĂ© Ă  observer le sabbat, lui dit Timothy. Mais j’ai besoin d’en savoir plus. »

Les deux pasteurs Ă©tudient la Bible ensemble pendant trois mois. « Je veux me faire baptiser, dit un jour Timothy. Et je veux le faire dans mon village pour que tout mon peuple puisse ĂȘtre

Foi en herbe Pages amusantes pour les plus jeunes
Illustration : Mugi Kinoshita 30 DĂ©cembre 2022 AdventistWorld.org

témoin de mon choix. »

À Kwaibaita, le baptĂȘme du pasteur Timothy est un grand Ă©vĂ©nement ! La plupart de ses membres d’église viennent voir celui-lĂ  mĂȘme qui les avait mis en garde contre l’adventisme devenir lui-mĂȘme adventiste.

« Pendant de nombreuses annĂ©es, je vous ai enseignĂ© des choses que je savais ne pas ĂȘtre conformes Ă  la Bible, confesse le pasteur Timothy. Pardonnez-moi de vous avoir Ă©garĂ©s. »

Dans la foule devant lui, il aperçoit des tas de personnes qu’il aime. « J’ai partagĂ© avec vous beaucoup de choses que j’ai apprises du pasteur adventiste. Je crois que ces choses sont vraies. Voulez-vous suivre la Parole de Dieu, vous aussi ? Si oui, venez ici, Ă  ma droite. Mais si vous voulez conserver vos croyances actuelles, placez-vous Ă  ma gauche. »

Personne ne bouge. Mais quelques instants plus tard,

plusieurs se lĂšvent d’un bond, se dirigent rĂ©solument vers le pasteur Timothy, et se placent Ă  sa droite. D’autres s’avancent, le regard horrifiĂ©, et se placent Ă  sa gauche.

Alors qu’ils sont de plus en plus nombreux Ă  choisir un cĂŽtĂ© ou l’autre, le pasteur Timothy esquisse un large sourire. La majo ritĂ© des villageois ont pris position : ils vont suivre la vĂ©ritĂ© biblique !

BientĂŽt, une nouvelle Ă©glise est construite Ă  Kwaibaita oĂč le pasteur Timothy et son peuple peuvent adorer Dieu tous les sabbats.

Et le taureau qui parle ? Eh bien, il n’a pas dit un mot depuis ! Ce n’est plus nĂ©cessaire. Le pasteur Timothy se charge lui-mĂȘme de prĂȘcher le sabbat !

Guide’s Greatest Animal Stories, Review and Herald Publishing Association, 2005.

DESSINE-LE !

Dessine le taureau qui a parlĂ© au pasteur Timothy. Sers-toi de ton imagination ! Si tu veux partager ton dessin avec nous, scanne-le et envoie-le nous Ă  l’adresse suivante : kidsview@ adventistreview.org.

RACHEL WHITAKER
31 AdventistWorld.org DĂ©cembre 2022

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