02/2021 Survivre aux tempêtes Page 15 Les plans de Dieu ou les miens ? Page 20
De la crainte à l’émerveillement
L’Esprit parle encore aujourd’hui Page 24
La traversée du lac BILL KNOTT
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10 De la crainte à l’émerveillement Bill Knott
14 Faites-en l’expérience
16 Deux peintres talentueux
Lisa Froelich
Wilona Karimabadi
18 Perspective mondiale Le secret de la paix Ted. N. C. Wilson 20 Place aux jeunes Les plans de Dieu ou les miens ? Lynette Allcock 21 Ce que nous croyons Satan dit Lael Caesar 22 Foi en action Une conversion, l’éducation adventiste, et le Saint-Esprit Youssry Guirguis 24 À la découverte de l’Esprit de prophétie L’Esprit parle encore aujourd’hui Tim Poirier
26 La Bible répond Quels commandements ? 27 Santé & bien-être Les changements cognitifs 28 « Je vais vous raconter… » À 102 ans, elle donne et garde encore tout ! 30 Foi en herbe – Le coin des enfants L’amour
ar un jour de grand froid – j’avais alors 23 ans – je me tenais près d’une tombe ouverte. J’ai adressé les paroles suivantes à une famille en deuil : « Oui, tout est bien, malgré cette nuit de la crainte Où se rompt l’union de l’acte et de la foi L’orage rugissant est bien, pour qui perçoit Sous l’orage une voix mystérieuse et sainte. » Ces mots sont un extrait de « In Memoriam », un poème sublime composé par Alfred Tennyson en 1850 pour commémorer la perte de son ami Arthur Hallam. Les vers de ce poème parlent de réconfort, de certitude, et de foi – ces choses dont on a grand besoin près d’une tombe. Dix mois plus tard, sous une douce pluie d’octobre, je me suis retrouvé près de la tombe ouverte de mon meilleur ami, et j’ai remis mon optimisme en question. Jeff et moi étions amis depuis le début du secondaire : nous rivalisions amicalement pour obtenir les meilleures notes en anglais, en chimie, et en mathématiques ; nous chantions dans des quatuors et des chorales à voix mixtes ; nous priions ensemble chaque matin, pendant la pause entre les cours. Et maintenant, ce jeune pasteur, victime d’un accident de la route à l’aube de son parcours, n’était plus. Y avait-il, en fait, « une voix mystérieuse et sainte » à travers l’orage rugissant ? Il m’a fallu des mois pour la découvrir – des mois difficiles et douloureux au cours desquels le réconfort que j’avais offert aux autres n’a pas toujours adouci mon propre chagrin. L’apparente inutilité de la perte – les espoirs brisés, les conversations qu’on n’aura jamais – était comparable aux vagues du lac de la Galilée qui ont bien failli couler un autre bateau. Il m’a fallu des mois – non, des années – et d’autres tempêtes majeures pour être certain de cette voix mystérieuse et sainte. La perte de mon ami n’était que le premier des nombreux orages qui ont frappé mon bateau au cours des 40 dernières années. Il y a eu d’autres accidents, d’autres maladies redoutables, qui m’ont ravi des êtres que j’aimais. Il y a eu une centaine de jours décevants où je me suis demandé si mon ministère signifiait quelque chose ; si des progrès pouvaient être réalisés ; si, dans le bateau, certains compagnons avaient abandonné leur confiance et leur espérance. Pourtant, nous continuons à nous enfoncer dans les profondeurs, à jeter nos filets, et à nous laisser surprendre par la joie. Ce bateau effectue de nombreuses traversées du lac – pour regarder le Sauveur nourrir encore des milliers de personnes par sa Parole ; pour voir son toucher guérissant transmis par des centaines de mains bien entraînées ; pour voir de nouveaux convertis ensevelis sous l’eau et ressuscités à une vie abondante. Certaines nuits, les vents hurlent encore. Les vagues fouettent encore le reste de l’Église de Dieu avec toute la fureur des démons qui, une fois, après avoir été chassés par Jésus, se sont précipités dans le lac. Le bateau semblera se remplir de douleur lorsque nous découvrirons à quel point le diable déteste cette embarcation de pêche. Alors, nous aurons besoin les uns des autres – pour nous rappeler mutuellement qu’il y a un Seigneur qui ne nous a jamais quittés, un Seigneur qui se lève dans le tumulte pour lancer à nouveau cet ordre : « Silence ! tais-toi ! » Continuez de naviguer, mes amis. Et au besoin, continuez de ramer. Un grand calme pointe à l’horizon – un port éternel et joyeux vers lequel le Seigneur dirigera enfin son bateau. Restez dans la grâce. Restez dans le bateau.
Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.
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Février 2021 AdventistWorld.org
Sur le vif
L’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) et l’Église adventiste en Serbie ont utilisé une remorque de campingcar transformée pour offrir une « école roulante », laquelle est destinée à servir, notamment, les enfants roms. Les professeurs ont proposé aux enfants des activités récréatives et éducatives, un service de bibliothèque, et un encadrement individuel. Photo : ADRA Serbie
AdventistWorld.org Février 2021
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En bref
autre membre de l’Église pour qu’il croisse spirituellement ? »
8 13,
0%
12,3
0%
21,99 %
Plus d’une fois par semaine Chaque semaine Presque chaque semaine Une fois par mois Au moins une fois par trimestre Seulement une ou deux fois Jamais
11,4
3%
Source : Équipe de recherche et d’évaluation ASTR, en collaboration avec l’équipe de recherche MetaAnalysis, Université Andrews, n = 56,827
10,98 %
Février 2021 AdventistWorld.org
des 12 derniers mois, combien de fois avez-vous soutenu un
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2018 – les chercheurs ont posé la question suivante : « Au cours
14, 3
– Helio Carnassale, directeur des Affaires publiques et de la liberté religieuse de la Division sud-américaine, commentant un récent arrêt historique de la Cour suprême du Brésil qui protège les droits des observateurs du sabbat.
d’église – une initiative de la Conférence générale de 2017-
%
« C’est là bien plus qu’une cause adventiste – c’est une décision qui bénéficie à toute personne observant un jour religieux sacré. Cette décision souligne notre conviction que la liberté de religion est un droit individuel dont chaque être humain doit bénéficier de manière égale. »
Dans le sondage de l’Église mondiale auprès des membres
8 15,1
Le nombre de participants inscrits au 17e Congrès du réseau Internet adventiste mondial (GAiN), lequel s’est tenu virtuellement du 30 novembre au 3 décembre 2020. Les participants de nombreux pays du monde entier ont entendu des témoignages inspirants sur l’utilisation de la technologie et des médias dans l’évangélisation, et ont également reçu une formation pratique. Le contenu du congrès était accessible en quatre langues : anglais, français, espagnol, et portugais.
Se soutenir les uns les autres
%
3 000
« Certains chrétiens parlent contre les musulmans, mais ce n’est pas ce que Jésus voudrait que nous fassions. Nous voulons nous lier d’amitié avec nos voisins musulmans et partager l’amour de Jésus avec eux. » – Edison Akrawi, directeur bénévole des relations avec le MoyenOrient de la Fédération du Grand Sydney, alors qu’il parlait d’être en bénédiction aux musulmans qui habitent en Australie. On compte environ 322 000 personnes arabophones dans ce pays.
En bref
« Márcia est ma première étudiante à recevoir des études bibliques entièrement dans un cadre virtuel. Ça a été une immense satisfaction de la rencontrer finalement en personne le jour de son baptême ! » – Ronaldo Hausen, professeur de Bible bénévole de l’église adventiste Porto Alegre Central, au Brésil, après avoir enfin rencontré Márcia Ribeiro en personne – l’une des participantes à son étude biblique virtuelle – le 14 novembre 2020, jour de son baptême.
« En prêchant [l’Évangile], je l’ai moimême découvert. » – Dwayne, élève de 6e année de l’Académie Peterson-Warren, à Inkster, au Michigan (États-Unis), dans un commentaire sur son expérience d’orateur (parmi d’autres orateurs), lors d’une campagne d’évangélisation virtuelle menée par des élèves adventistes de quatre écoles primaires de la Fédération Lake Union.
330 Le nombre de maisons construites au cours des 15 dernières années par l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) et de nombreux bénévoles en Roumanie, dans le cadre de l’initiative « Enfin chez soi ! ». Cette initiative vise à aider les familles ouvrières dans le besoin. La maison numéro 330 a été inaugurée à Valea Lungă-Cricov, Dâmbovița – une vraie bénédiction pour Gabriel et Veronica Cismaru, ainsi que leurs deux jeunes enfants.
« Le pardon est un choix et un cheminement. Le traumatisme, lui, est un choc dont on n'arrive jamais à se débarrasser. Il colle à la peau, au cœur et à l’esprit. Soyez donc compatissants envers ceux qui souffrent. Faites tout ce que vous pouvez pour prévenir la maltraitance. Nous devons assumer la responsabilité de ce qui a mal tourné. » – Mary DeMuth, auteur à succès et conférencière principale du Sommet virtuel Enditnow sur la maltraitance. Ce sommet a été organisé par la Division nord-américaine en novembre 2020.
Hjelpeaksjon Nom norvégien de la collecte annuelle de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA), laquelle se déroule traditionnellement à la fin de la semaine de prière internationale. En 2020, l’Église adventiste en Norvège, ADRA, et Hope Channel ont produit un programme virtuel interactif de deux heures, lequel comprenait aussi une vente aux enchères virtuelle de peintures, de photographies et de livres. Ce programme a permis de sensibiliser le public et de collecter des fonds pour les projets d’ADRA Afrique et d’ADRA Myanmar. (->) Photo : ADRA Norvège AdventistWorld.org Février 2021
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Actualités
Le Premier ministre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée ouvre la réunion administrative des adventistes
James Marape, lui-même adventiste, appelle les membres à se focaliser sur la mission
Jarrod Stackelroth, Adventist Record
Lors de l’ouverture de la 16e réunion administrative de l’Union des missions de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNGUM), James Marape, premier ministre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), a profité de son allocution pour lancer un défi aux adventistes. « L’Église adventiste ne se développe pas au même rythme que la population de la PNG, a-t-il dit. Vous devriez viser à atteindre 1 million de membres d’ici la fin du prochain mandat de cinq ans ! » Bien que James Marape, lui-même adventiste, n’ait pu assister en personne au programme d’ouverture le 29 novembre 2020, lequel a été diffusé en direct sur Facebook, il a partagé avec les participants Romains 8.28 – son verset préféré – puis leur a rappelé que Dieu est aux commandes et sait ce qui est le mieux pour tous, collectivement et individuellement. James Marape n’a pas la possibilité d’influencer la stratégie de l’Église adventiste ; cependant, son discours – un moment fort de la première journée de la réunion administrative
– a semblé inspirer les délégués. Alors que les administrateurs de l’Église nouvellement élus prennent le relais, le premier ministre a encouragé l’Église adventiste en PNG pendant cette période. En même temps, il a félicité ceux qui les ont précédés. Une grande partie du programme d’ouverture a été consacrée à la présentation de la nouvelle équipe administrative, composée de Malachi Yani (président de la PNGUM) et de Leonard Sumatau (secrétaire), ainsi qu’aux remerciements à l’équipe sortante, soit Kepsie Elodo et Henry Monape. Tous les quatre ont prononcé un discours. Dans l’auditorium situé sur le campus Lae de l’Université de technologie de la PNG, les délégués se sont joints aux invités internationaux de la Division Pacifique Sud (SPD) lesquels étaient sur Zoom. Les rapports et les cultes de la semaine ont aussi été diffusés en direct sur Facebook afin que les membres de l’Église et ceux de la région du Pacifique puissent suivre la réunion administrative.
L’équipe informatique a contribué au succès de la diffusion de la réunion administrative sur Facebook. Photo : Adventist Record 6
Février 2021 AdventistWorld.org
Selon les dirigeants de l’Église, un point central de discussion a été la Commission d’enquête de la PNGUM. Les membres de cette commission ont examiné en profondeur la structure missionnaire, la dotation en personnel et le financement afin d’aborder certaines questions et d’aider les missions de la PNGUM à se mobiliser pour réussir sur le terrain. La PNGUM a nommé un comité de consultation composé de Ray Paul et d’Ahu Baliki, pour consulter les missions et l’effectif avant d’ébaucher une recommandation finale. La PNGUM compte actuellement neuf missions locales et une fédération, alors que le gouvernement n’utilise que quatre provinces pour administrer le pays. L’une des recommandations de l’enquête portait sur l’impact de l’adoption du modèle des quatre unités administratives. En rapport avec le thème de la session « Jésus revient, impliquez-vous ! », on a fortement insisté dans de nombreuses présentations sur le discipulat et sur « l’Implication totale des membres ». Nombre de rapports missionnaires ont témoigné de l’efficacité de la méthode Discovery Bible Reading et des petits groupes qui ont été établis cette année, même si les grands rassemblements et un programme d’évangélisation à l’échelle nationale, intitulé « La PNG pour Christ 2020 », ont dû être abandonnés en raison des restrictions dues à la COVID-19. Peter Roennfeldt, expert en établissement d’églises et auteur, lequel a passé beaucoup de temps au cours des cinq dernières années à diriger des programmes de formation dans toute la PNG, s’est joint à Glenn Townend, président de la SPD, pour les présentations du culte tout au long de la semaine.
Actualités
Les handicaps physiques ne sont pas un obstacle pour les évangélistes bénévoles
Au Brésil, les défis physiques ne les ont pas empêchés de parler de Jésus
Anne Seixas, Division sud-américaine, et Adventist World
Thais Alencar est née et a grandi au sein de l’Église adventiste. Dès son plus jeune âge, ses parents l’ont encouragée à jouer un rôle actif dans les activités de sa communauté de foi. Elle a fait partie de la chorale de l’église et participé aux activités de l’École du sabbat des enfants. Même si l’histoire de Thais pourrait être similaire à celle de nombreux autres jeunes adventistes, il y a pourtant une différence importante : suite aux complications d’une naissance prématurée, Thais s’est retrouvée avec une paralysie cérébrale et est devenue quadriplégique. Elle ne peut se déplacer qu’en chaise roulante. En dépit de ses difficultés motrices, Thais est devenue traductrice, interprète, et journaliste. Actuellement, elle poursuit une maîtrise en promotion scientifique et culturelle à l’Université d’État de Campinas. C’est à l’âge de 10 ans que lui est venu l’appel à consacrer sa vie à la prédication de l’Évangile. À ce moment-là, son père étudiait la théologie à l’Université adventiste du Brésil. Aujourd’hui, âgée de 28 ans, elle prêche souvent, voyant clairement la façon dont un handicap peut ouvrir des portes pour que davantage de personnes comprennent l’amour de Dieu. Thais Alencar : « Mon handicap me permet de parler de manière unique d’autres sujets, tels que l’espérance du retour de Jésus et l’Évangile. Sans dire qu’un handicap attire l’attention des autres, je pense que c’est, hors de tout doute, un moyen que Dieu utilise pour m’aider à témoigner de lui en parlant de sa puissance. » INCLURE CHAQUE PERSONNE
Avec l’aide d’experts, le Ministère des possibilités de la Division sud-américaine s’efforce de multiplier les projets
Le pasteur Julio Ribeiro (à gauche) et sa famille. Selon lui, il est essentiel que les églises locales changent l’idée préconçue selon laquelle les personnes handicapées sont dans le besoin et sans défense. Photo : courtoisie de Julio Ribeiro
qui incluent les personnes souffrant des handicaps les plus divers. L’une des initiatives consiste à créer un registre qui permet de cartographier et de localiser ces personnes, puis d’offrir des services et un contenu qui encouragent et facilitent l’évangélisation. « L’objectif, c’est d’inclure les personnes handicapées et de les soutenir pour qu’elles puissent inviter dans leurs groupes d’autres personnes ayant des handicaps similaires », a expliqué Alacy Barbosa, coordinateur du Ministère des possibilités dans huit pays d’Amérique du Sud. S’ADAPTER AUX NOUVEAUX BESOINS
En même temps, a dit Thais Alencar, les personnes qui n’ont pas de handicap important peuvent aider à soutenir la mission des évangélistes comme elle. Thais estime que le simple fait de prier et de soutenir
activement leur ministère peut être un facteur de changement. Julio Cesar Ribeiro, coordinateur adjoint et conseiller du Ministère des possibilités dans la région centrale de São Paulo, est d’accord. Julio Cesar Ribeiro : « L’église locale doit agir dans la formation des ressources humaines. Dirigeants, moniteurs de l’École du sabbat, anciens, prédicateurs et membres doivent comprendre l’importance de redonner la dignité aux personnes handicapées », a-t-il dit. M. Ribeiro est né avec une malformation congénitale des bras. Selon lui, il est crucial de changer l’idée préconçue selon laquelle les personnes handicapées sont dans le besoin et sans défense. « Il est important de comprendre que l’Évangile est puissance et grâce, et qu’il est accessible à tous », a-t-il conclu.
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Coup d’œil sur… la Division interaméricaine (IAD)
3 676 457 Effectif de la Division interaméricaine (IAD) au 30 septembre 2020
15:14 Le nombre de minutes et de secondes qu’il a fallu à Ruben Gustavo Maltez, 18 ans, du Salvador, pour répondre correctement à 72 questions dans le cadre du concours Bible Connection dans tout le territoire de l’IAD. La 17e répétition de ce concours annuel s’est concentrée sur le livre de Job, ainsi que sur plusieurs chapitres correspondants tirés de La tragédie des siècles, un livre d’Ellen White. Ruben Gustavo Maltez a remporté une bourse de quatre ans de l’Université adventiste des Antilles, à Porto Rico.
« La communication et les médias occupent désormais une place beaucoup plus importante dans nos vies et dans notre ministère. Assurons-nous donc de pouvoir utiliser ce qui est disponible au maximum de son potentiel, car nous avons un Évangile éternel à partager. » – Elie Henry, président de la Division interaméricaine, lors d’un comité consultatif spécial en ligne sur la communication et les médias destiné aux administrateurs des unions de fédérations, des directeurs des communications, du personnel des médias, et des membres du comité exécutif de l’IAD. Ce comité s’est tenu le 12 novembre 2020.
#Rescate316 Mot-clic d’une campagne d’évangélisation numérique organisée par l’Union interocéanique mexicaine, au Mexique, destinée à un public jeune, et présentée sur Facebook, YouTube, et Instagram. En 2020, divers efforts d’évangélisation numérique ont abouti à près de 6 000 baptêmes sur le territoire de l’union. Avant la tenue de cette campagne, on a formé des milliers de jeunes adultes en tant qu’ouvriers bibliques virtuels.
3 030 Le nombre de sacs de nourriture distribués à des centaines de familles dans l’État de Táchira, dans l’ouest du Venezuela, lequel a été affecté par d’importantes inondations en novembre 2020. Les dons ont été financés grâce à un partenariat entre l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) et l’Union des missions de l’ouest du Venezuela. Plus de 200 bénévoles de l’Église ont aidé à emballer et à distribuer les sacs de nourriture.
« Je suis extrêmement heureux de mon élection à ce comité de haut niveau des Nations Unies. C’est ce que l’on reçoit lorsqu’on met sa foi et sa confiance en Dieu, car il a promis que si nous faisons ainsi, il dirigera et orientera notre chemin. » – Floyd Morris, sénateur malvoyant de la Jamaïque, un pays des Caraïbes, commentant son élection en tant que membre du Comité des Nations Unies pour les personnes handicapées.
Photo : Union interocéanique mexicaine 8
Février 2021 AdventistWorld.org
Point de vue
Dwight Nelson, pasteur de l’église Pioneer Memorial de l’Université Andrews
Photo : azerberber / iStock / Getty Images Plus / Getty Images
N’oubliez pas le vaccin ! Un seul antidote offre une guérison à 100 pour cent à ceux qui le prennent Lorsque j’étais en 6e année à l’école primaire John Nevins Andrews, à Takoma Park, au Maryland (États-Unis), je me suis rendu avec mes parents à un point de distribution, où le personnel médical distribuait à tous des petits cubes de sucre contenant le vaccin contre la polio. Je n’ai jamais contracté la polio, et la maladie a été pratiquement éradiquée aux États-Unis. Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies des ÉtatsUnis, « la polio était autrefois l’une des maladies les plus redoutées aux États-Unis. Au début des années 1950, avant que les vaccins contre la polio ne soient disponibles, les épidémies de polio provoquaient plus de 15 000 cas de paralysie chaque année. Après l’introduction des vaccins – en particulier le vaccin trivalent à virus inactivé (VTI) en 1955 et le vaccin trivalent à virus oral (VTO) en 1963 [lorsque j’ai été vacciné] – le nombre de cas de polio est rapidement tombé à moins de 100 dans les années 1960, et à moins de 10 dans les années 19701. » Le 2 décembre 2020, le Royaume-Uni a été le premier à approuver une distribution massive d’un vaccin contre la COVID-19, et d’autres pays lui ont rapidement emboîté le pas. Mais pourquoi parler de vaccinations ? Parce que nous devons nous rappeler ce qu’elles sont.
Au cours des deux derniers siècles, les vaccins ont été le fruit scientifique des efforts désespérés de la communauté médicale pour éradiquer les maladies mortelles, ou du moins, pour en stopper la progression. C’est aussi simple que ça. S’agit-il de remèdes médicaux scientifiques parfaits ? Probablement pas. Mais y a-t-il quelque chose de parfait de ce côté du ciel ? À bien y penser, l’un des grands récits de la Bible parle d’un antidote vaccinal offrant à ceux qui le prennent une guérison à 100 pour cent. DES CRIS PERÇANTS
Dans le désert, les enfants d’Israël se plaignirent de Dieu et de Moïse (pour la énième fois). Mais cette foisci, Dieu honora leurs plaintes amères en leur retirant sa présence protectrice : « Protégés par la puissance divine, les Hébreux n’ont pas vu les dangers innombrables qui les entouraient sans cesse. […] Les serpents venimeux […] infestaient le désert […]. Tout à coup, un grand nombre d’Israélites se virent poursuivis par ces dangereux reptiles2. » Des « cris perçants » déchirèrent le silence de la nuit alors que ces serpents venimeux, que Dieu contenait jusque-là, attaquaient les Israélites sous leurs tentes. Humilié en raison de son acte de rébellion, le peuple repentant s’écria : « Prie l’Éternel, afin qu’il éloigne de nous ces serpents. » (Nb 21.7) Obéissant aux directives de Dieu, Moïse s’empressa de fabriquer un serpent d’airain et le hissa sur une perche, au centre du camp. La promesse de Dieu était simple :
« Quiconque aura été mordu, et le regardera, conservera la vie » (v. 8). Et l’histoire conclut en ces termes : « Quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d’airain, conservait la vie » (v. 9). La vaccination divine fonctionnait à la perfection ! Ceux qui avaient regardé conservèrent la vie – furent guéris sur place, par la foi. Une nuit, Jésus rappela cette histoire à son distingué visiteur nocturne, puis déclara : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. » (Jn 3.14,15) Quiconque. Cent pour cent de ceux qui regardent à la croix et à leur sauveur par la foi pour être guéris sont guéris de la maladie mortelle du péché. REGARDEZ ET VIVEZ !
Célébrons donc la bonne nouvelle du vaccin de Dieu : « Êtes-vous conscient de votre danger et de votre impuissance loin de Jésus ? Ne […] vous plongez pas dans le découragement. Reposez-vous sur les mérites d’un sauveur crucifié et ressuscité. Regardez et vivez ! Jésus vous a donné sa parole. Il sauve tous ceux qui viennent à lui. Des millions de personnes […] rejettent sa miséricorde, mais il n’en laissera pas périr une seule qui se confie en ses mérites3. » De nouveau, le vaccin est efficace à 100 pour cent. Alors, regardons à Jésus… et vivons ! 1 2 3
www.cdc.gov/polio/what-is-polio/polio-us.html. Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 408. Ibid., p. 410.
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Sous les projecteurs
De la crainte à l’émerveillement BILL KNOTT
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nfants, il nous semblait parfois que nous contrôlions le monde. Nous placions nos petits doigts devant nos yeux et les membres bien-aimés de la famille disparaissaient – mais seulement pour un instant. Nous éclations alors de rire, et les nombreux adultes dans la pièce interrompaient leurs discussions animées pour rigoler avec nous. Et lorsque nous pleurions, c’était comme si le monde cessait de tourner normalement : les grands se précipitaient pour nous prendre dans leurs bras, pour nous débarbouiller, nous réconforter, ou nous nourrir. Nous priions pour les chatons et les chiots perdus, et (la plupart du temps) ils finissaient par revenir à la maison. Nous priions pour la sécurité de ceux qui allaient partager l’Évangile, et ils nous revenaient avec des récits qui validaient toutes nos prières. Nous pensions qu’il y avait un lien direct entre nos actes et les événements qui se produisaient autour de nous. Quand nous étions gentils, le soleil perçait les nuages. Quand nous étions en colère, effrontés, égoïstes, déraisonnables, eh bien, les choses n’allaient que de mal en pis ! Nos bicyclettes ou nos voitures tombaient en panne le vendredi aprèsmidi parce que nous ne nous étions pas préparés convenablement pour le sabbat. Des amitiés se brisaient parce que quelque part, d’une manière ou d’une autre, il y avait un péché que nous n’avions jamais confessé. Dans l’univers que nous connaissions, de bonnes choses arrivaient à ceux qui faisaient de bons choix, des choix censés. En revanche, de mauvaises choses – des choses terribles, indicibles – attendaient ceux qui faisaient fi de la loi. Parce que nous avions finalement appris « [qu’il] n’y a point de juste, pas même un seul » – ni vous, ni moi – nous nous demandions si l’incendie qui avait consumé la grange, ou l’accident
Photo : Matt Hardy
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responsable de la fracture d’un poignet était, en quelque sorte, un avertissement d’en haut nous signalant la perte de notre innocence, ainsi que la médiocrité de nos choix. Mais vinrent ensuite des événements si cosmiques et si démesurés qu’il sembla impossible que quelque chose en nous puisse en être la cause. Les économies nationales se sont endettées et les devises ont été dévaluées. La corruption a continué de régner là où la justice devrait siéger, et on dirait que toute notre boussole morale semble inversée. Un terroriste attaque un site pétrolier à 16 000 kilomètres de chez nous, et soudain, nous avons du mal à remplir le réservoir de carburant. Les feux de forêt font rage et les icebergs fondent. Les ouragans et les typhons tournoient au-dessus de vastes océans, ciblant, semble-t-il, les endroits mêmes où la misère sera la pire. Des coraux meurent ; des espèces disparaissent ; et des villes côtières voient leurs gratte-ciels spectaculaires s’effondrer à cause des raz-de-marée qui déferlent violemment sur elles. Une grande pandémie balaie le monde – emportant justes et insouciants, croyants et athées. Ni l’âge, ni la santé, ni la race, ni la richesse ne nous protègent d’un ennemi si petit qu’il nous est impossible de le voir à l’œil nu. Et chaque fois qu’un être que nous connaissons, que nous aimons, est fauché par la COVID-19, nous levons nos yeux pleins de larmes vers le ciel et, dans notre chagrin, murmurons : « Seigneur, nous périssons ! Cela ne te fait-il rien ? » *** Au 21e siècle, les tempêtes de l’existence quotidienne sont bien réelles. Nous en sommes venus à
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comprendre que ce qui en est la cause, ce sont des forces plus grandes et plus sombres que tout ce que nous aurions pu faire ou choisir. « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes1. » (Ep 6.12) Comme les disciples fatigués et terrifiés se cramponnant à une barque qui coule, nous attendons impatiemment le secours : « Jusques à quand, Éternel ! m’oublieras-tu sans cesse ? Jusques à quand me cacheras-tu ta face1 ? » (Ps 13.2) Et là, à l’arrière de notre bateau, repose celui en qui on nous a appris à faire confiance, dormant du sommeil imperturbable de l’innocence et de la foi. Ce tableau suffit pour que les adultes, hommes et femmes, grincent des dents, car la règle de ce que nous appelons notre « foi », c’est qu’en temps de crise, on a besoin de tout le monde. « Tout le monde sur le pont ! » – telle est la devise de la marine lorsque les calamités nécessitent toutes les ressources et tous les talents de marin possibles. Et l’on marmonne : Mais voyons, Jésus pourrait au moins écoper avec nous, ou manier les rames, ou descendre le mât cassé ! Et nous supposons que parce que nous avons une urgence dans notre vie, il devrait y en avoir une aussi dans la sienne. *** Mais il dort encore – non, en fait, il se repose – dans le creux, non pas d’un bateau, mais des mains de son Père. Et tandis qu’il rêve des milliers de personnes qu’il nourrira, des corps qu’il guérira, des yeux auxquels il rendra la vue, nous sentons notre impuissance et notre panique se trans-
former en une indignation caustique. Maintenant, nous laissons échapper ce qu’auparavant nous n’avions osé que penser : « Seigneur, nous périssons ! Cela ne te fait-il rien ? » « Jésus, c’est mon travail que je suis sur le point de perdre. Comment vais-je nourrir ma famille ? » « C’est mon quartier que le typhon a détruit. Comment arriverons-nous à reconstruire ? » « C’est ma femme, c’est mon mari – celui/celle que tu m’as donné(e) – qui est maintenant à l’hôpital, à peine capable de respirer, incapable de communiquer. » Ces questions, nées de la peur, semblent être d’une urgence fatidique. La foi en ce moment semble s’apparenter à ce dicton (et à d’autres idées non bibliques) : « Aide-toi et le Ciel t’aidera ». Nous insistons sur le fait que les réponses à notre crise résident dans les moyens dont nous disposons : stabiliser un bateau qui chavire, écoper l’eau, garder les rames en place. Nous n’arrivons pas à imaginer que quelqu’un qui émerge de son repos se tienne là, dans le bateau en train de se remplir, et ordonne aux vents et aux vagues de lui obéir. Nous n’arrivons pas à concevoir que celui qui dort du sommeil de l’innocence ait entre ses mains une omnipotence pareillement phénoménale. Sa réponse dépasse notre imagination qui sombre, car il contrôle les forces mêmes que nous avons jugées les plus mortelles : « Les vagues et les vents connaissent encore sa voix qui les dirigeait alors qu’il habitait parmi nous »2. Il sait que, aussi terrible soit-elle, cette tempête n’est pas la plus grande qui puisse encore envahir nos destinées. *** « Il parle aux flots en démence : Paix vous soit ! La mer, les vents font silence ;
Paix vous soit ! Paix vous soit ! Il est notre délivrance ; Paix vous soit3 ! » Et le calme qu’il crée, et le doux clapotis des vagues sur la coque du bateau soudainement stable sont aussi surprenants que la tempête qui a balayé les canyons. La douleur et la tension des muscles contractés et des esprits crispés s’estompent progressivement tandis que nous sommes maintenant dépassés par une nouvelle et juste crainte – ou plutôt un émerveillement – la crainte qu’un autre disciple accablé a un jour confessée au fond d’un autre bateau : « Retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur. » (Lc 5.8) Nous ressentons à nouveau notre profonde indignité – non pas comme étant la cause de tout ce qui s’est passé, non pas comme si nous étions ceux dont le mauvais comportement a généré de grosses tempêtes, mais par rapport au fait que nous sommes tenus – ô combien ! – par la grâce, même dans les situations d’urgence – surtout dans les situations d’urgence. Celui qui a partagé le fond détrempé d’un bateau avec 12 hommes au désespoir, terrifiés, partage aujourd’hui le fond de votre bateau alors que vous regardez par-dessus les plats-bords d’un monde dont les maladies et les tempêtes menacent toujours. Il y aura encore des pertes d’emploi. Des animaux de compagnie disparaîtront. La reconstruction des maisons et des communautés sera à la fois difficile et lente, et les relations brisées ne guériront qu’au rythme de l’humilité et de l’amour. Nous continuerons à pleurer lorsque des êtres chers rendront leur dernier soupir ou sombreront dans des situations où la conversation ne peut plus les
Photo : Thirdman
toucher. Mais nous avons contemplé la vision cruciale d’un Seigneur qui ne quitte jamais un navire qui coule, qui ne détourne jamais son visage lorsque les calamités nous submergent. Contre les vagues déferlantes et les nuages menaçants, nous distinguons la silhouette de celui qui s’est engagé à nous conduire à son port éternel. Nous avons maintenant cette certitude que rien « ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8.39) – ni la hauteur de la tempête, ni la profondeur de la mer ; ni les crises actuelles, ni celles à venir ; ni la vie écourtée, ni la mort retardée ; ni aucune autre chose dans toute la création. « C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » (2 Co 4.16-18) Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 2 Katharina von Schlegel, tr. Jane Borthwick, « Be Still, My Soul », Hagerstown, MD, Review and Herald Publishing Association, 1985, p. 461. 3 « Maître, entends-tu la tempête ? », Hymnes et louanges, n° 375 . 1
Bill Knott est l’éditeur de Adventist World.
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Faites-en l’expérience Voir et entendre une perspective différente Alors que nous lisons la Bible, nous imaginons les histoires qu’elle raconte. Dans l’histoire de Jésus calmant la tempête, nous voyons les vagues, nous entendons le cri des disciples, nous imaginons la foudre lézardant le ciel. La musique et l’art nous offrent un tout autre point de vue. Le musicien écrit une musique plus calme que celle à laquelle nous nous attendions ; l’artiste utilise des pastels alors que nous imaginions des traits gras. Les disciples ne nous ressemblent pas ; Jésus n’est pas exactement comme nous le pensions. Il est important d’avoir différentes perspectives, car c’est à travers elles que nous comprenons tout ce que Dieu veut que nous apprenions. Dans les pages suivantes, Adventist World vous propose deux cantiques et trois perspectives artistiques. Pour en découvrir davantage, scannez le code QR.
Sauvée de l’épreuve L’Américaine Mary Ann Baker, auteur des paroles de « Master the Tempest is Raging » [version française : « Maître, entends-tu la tempête ?], a dû faire face à de nombreuses épreuves dans sa jeunesse. Ses parents sont morts de la tuberculose. Peu de temps après, son frère a contracté la même maladie. Ann et sa sœur l’ont envoyé – avec le peu d’argent dont elles disposaient – en Floride, afin qu’il puisse se rétablir dans un climat plus chaud que celui de Chicago, dans l’Illinois. Au début, il a montré des signes d’amélioration. Malheureusement, son état s’est subitement détérioré, et il est mort presque immédiatement. Les deux sœurs n’avaient pas assez d’argent pour se rendre en Floride pour ses funérailles ou pour rapatrier son corps à Chicago. Bien qu’elle ait été élevée dans un foyer chrétien solide, Mary Ann Baker a lutté pour ne pas perdre sa foi après la mort de son frère. « Je suis devenue très rebelle à cette dispense de la providence divine, dit-elle. Et en mon for intérieur, je me suis dit que Dieu ne se souciait ni de moi, ni des miens. » Au fil des semaines, Dieu a commencé à calmer les vents violents et les vagues déchaînées des épreuves de Mary Ann. « La voix du Maître a calmé la tempête dans mon cœur non sanctifié et a amené celui-ci au calme d’une foi plus profonde et d’une confiance plus parfaite », a-t-elle dit en se référant à l’histoire de Marc 4. Son témoignage personnel a été imprégné tout au long du cantique. L’image de Jésus réprimandant le vent et calmant les vagues a apaisé son esprit troublé. Sa foi non seulement est revenue, mais s’est aussi épanouie. Ses paroles ont été mises en musique par H. R. Palmer, lequel a demandé à Mary Ann Baker de préparer plusieurs 14
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chants qui iraient avec plusieurs thèmes, dont le Christ calmant la tempête.
« Sois apaisée, mon âme » « Be Still, My Soul » (« Sois apaisée, mon âme »), le cantique n° 461 du recueil de cantiques Seventh-day Adventist Hymnal, est le résultat du travail de trois personnes dans trois pays différents et à différents siècles. Il a été écrit dans les années 1750 par une femme nommée Katharina von Schlegel. On ne sait pas grand-chose d’elle, si ce n’est qu’elle est née en Allemagne le 22 octobre 1697. Elle a écrit plusieurs cantiques, mais « Be Still, My Soul » est le seul à avoir traversé le temps. Le texte, écrit à l’origine en allemand, a été intitulé « Stille, mein Wille, dein Jesus hilft siegen ». Cent ans plus tard, en Écosse, les paroles ont été traduites en anglais par Jane L. Borthwick. C’est grâce à cette traduction que ce cantique a survécu. On dit que Katharina von Schlegel a écrit six strophes, mais que Jane Borthwick, elle, n’en a traduit que cinq, desquelles on en chante habituellement trois aujourd’hui. Bien que l’on sache peu de choses sur Katharina von Schlegel, il est évident qu’elle connaissait bien l’Ancien et le Nouveau Testament. Tout au long du cantique, elle a tissé une série de thèmes scripturaires et de références à différents événements bibliques, dont une référence à la fin de la deuxième strophe à Jésus calmant la tempête. L’air provient de la mélodie centrale de Finlandia – une œuvre pour orchestre de Jean Sibelius. Sibelius est né en Finlande, et la musique de cette œuvre reflète certaines parties de l’histoire finlandaise. Composée en 1899-1900, Finlandia n’a été associée aux paroles de Katharina que près de trois siècles après leur écriture. Une grande partie de la pièce, de nature turbulente, reflète la lutte nationale du peuple finlandais. Finalement, la musique vigoureuse se développe en sons d’espoir et de résolution, créant la sérénité de la mélodie que nous connaissons sous le nom de « Be Still, My Soul ». Aujourd’hui, on la considère toujours comme étant l’une des mélodies nationales préférées des Finlandais.
Lisa Froelich est professeur de musique de pré-maternelle et de maternelle, de même que professeur de musique de la 6e à la 12e année à l’Académie adventiste Spencerville, à Silver Spring, au Maryland.
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Survivre aux tempêtes
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embrandt, un artiste néerlandais du 17e siècle, aimait peindre des histoires mettant en scène Jésus. Il ouvrait sa Bible et étudiait les textes pour trouver des détails à inclure dans ses peintures. Il voyait sa Bible comme un journal intime de sa propre vie : pleine d’aventures, d’épreuves et de triomphes, avec Jésus pour compagnon. Un regard sur le tableau Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée révèle le lien de Rembrandt avec l’histoire. Les mers sont sauvages, le ciel est noir, la voile du bateau, déchirée, et ses cordages, brisés. À l’avant du bateau se trouvent les disciples qui, pris de terreur et de panique, tentent de toutes leurs forces de se sauver. Un homme vomit sur le côté tout en tenant le haut de sa tête pour se stabiliser. À
l’arrière de la barque, on aperçoit cinq disciples à côté de Jésus. L’un d’eux est agenouillé et prie. Un autre saisit les vêtements de Jésus, comme pour dire : « Pourquoi ne fais-tu rien ? » Puis, on aperçoit Rembrandt, l’artiste. Il s’est peint dans le bateau. Il se cramponne à une corde d’une main, et tient son chapeau de l’autre. Pourquoi Rembrandt s’est-il inclus dans cette histoire ? Et pourquoi regarde-t-il les spectateurs de son tableau ? Parce que, comme beaucoup d’entre nous, même le célèbre Rembrandt a connu une mer agitée dans sa vie – des moments difficiles qui l’ont amené à se demander s’il survivrait ou non. Rembrandt a épousé Saskia, l’amour de sa vie, et ensemble, ils ont eu quatre enfants. En quelques années seulement, Rembrandt a vu sa femme, trois de leurs enfants, et sa mère mourir. Il a
fait faillite et est tombé en dépression. Le timing de l’histoire est important. Rembrandt a peint la scène juste avant que Jésus ne se lève pour dire aux vagues et au vent : « Silence, tais-toi. » Rembrandt s’inspire de la Bible et de sa propre expérience. Même lorsque tout semble désespéré dans la vie, Jésus est avec nous, et il déversera sur nous sa paix. Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée, Rembrandt van Rijn, 1633 (huile sur toile). Ce tableau a été volé en 1990 au Isabella Stewart Gardner Museum de Boston.
Neale Schofield est le présentateur de la série Masterstroke, laquelle est diffusée sur la chaîne de télévision Hope Channel et Adventist Review TV. Il a étudié à la National Gallery de Londres et termine un doctorat en histoire religieuse à l’Université de St. Andrews, en Écosse.
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Deux peintres talentueux Deux regards sur l’un des moments les plus marquants de Jésus La musique et l’art offrent des perspectives différentes sur la même histoire. Scannez le code QR ou visitez le site www.adventistworld.org/ imagine-this/.
Laura James Jésus calme la tempête « Le besoin de se reconnaître dans la religion choisie n’est pas une chose banale », déclare Laura James, peintre et illustratrice domiciliée à New York. « J’essaie, par mon travail, d’offrir une alternative aux images “traditionnelles” que l’on trouve dans l’art religieux occidental. » L’élément le plus frappant de Jésus calme la tempête est sans doute la façon dont Laura représente Jésus et ses disciples. Pour quiconque est habitué à l’art religieux représentant le Christ et ses disciples sous un aspect anglo-saxon, sa représentation des personnages à la peau sombre peut être choquante pour certains, mais porte une signification profonde. « J’ai grandi à New York, dans le quartier de Brooklyn, et j’y ai fréquenté l’église Brethren Church avec ma famille des Caraïbes, dit-elle. Nous n’avions pas le droit d’illustrer des personnages de la Bible, et il n’y avait aucune œuvre artistique sur les murs. Cependant, nous avions des Bibles pour enfants remplies de magnifiques images ! Bien que les personnages environnants fussent de couleur brun clair, reflétant sans doute les gens du Moyen-Orient, Jésus, lui, avait une peau bien blanche, les 16
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Tableau : Laura James
cheveux blonds, et les yeux bleus ! Les Noirs et les Africains présentaient invariablement d’étranges nuances de brun ou de gris, et avaient souvent des traits grossiers. Ces images m’ont amenée à croire que cette religion n’était, tout au plus, pas forcément pour moi, une noire, ou du moins, qu’elle ne respectait pas les personnes noires. » Bien des années plus tard, Laura est tombée sur un livre et a été frappée, se souvient-elle, par les images d’anges noirs sur la couverture. Comme le style d’art semblait assez simple pour essayer de le copier, elle a tenté sa chance. « À l’époque, je n’avais pas fait beaucoup de peinture parce que je m’intéressais à la photographie. Mais comme tout était tracé en noir et ressemblait en quelque sorte à un livre à colorier, j’ai réussi à m’en sortir. Je suis peintre autodidacte inspiré par l’art chrétien éthiopien et sa longue tradition », dit-elle. L’amour de Laura pour la peinture – en particulier pour l’acrylique sur
toile ou sur bois – s’inspire aussi des commentaires qu’elle reçoit de personnes qui trouvent un sens spirituel renouvelé grâce à ses tableaux. Ils « apprécient les différentes couleurs des personnages bibliques représentés dans mon œuvre », dit-elle. Après une longue tradition consistant à ne voir que des représentations de Christ et des personnages bibliques à partir d’un regard qui ignore totalement les personnes de couleur, se retrouver dans le récit biblique du ministère du Christ peut changer toute la perspective d’une personne sur l’intérêt personnel que le Christ peut avoir pour sa vie et l’amour qu’il lui porte. Jésus calme la tempête a une signification personnelle spéciale pour Laura. « J’ai toujours aimé l’idée de Jésus restant calme, gardant son aplomb alors qu’il enseignait aux incroyants – et même quand il faisait des miracles ! commente-t-elle. Étant une grande fan de l’eau et de l’océan, j’ai été très heureuse de peindre Jésus dans cette scène. »
Neil Thorogood La tempête apaisée « Beaucoup d’art a pour point de départ la Bible, dit Neil Thorogood, pasteur consacré et artiste. En tant que prédicateur, je suis très heureux de – et suis constamment mis au défi par – l’occasion hebdomadaire d’approfondir les Écritures et de les rendre vivantes pour une congrégation. Ce même point de départ s’applique aussi à l’art. J’aime avoir la possibilité de commencer par un texte et de le laisser se transformer en image. » Neil Thorogood n’a reçu aucune formation artistique formelle. C’est son père, également pasteur consacré, qui l’a initié à l’art. De même que son père apportait toujours de quoi dessiner, où qu’il aille, Neil, aussi loin que remontent ses souvenirs, a toujours dessiné et peint. Consacré au pastorat au sein de l’Église réformée unie en 1992, Neil a rapidement trouvé un moyen d’incorporer l’art dans son ministère, « créant souvent des installations à grande échelle dans le cadre de cultes et de retraites intergénérationnels », dit-il. Ses études de maîtrise l’ont amené à combiner l’art et la théologie. « J’ai choisi pour sujet de thèse une création artistique à grande échelle explorant le Notre Père en tant qu’invitation à la mission. À partir de là, j’ai commencé de plus en plus à me considérer comme un pasteur chrétien et un artiste. J’ai découvert la joie des huiles sur toile, lesquelles sont devenues mon support principal, souvent à grande échelle. « Je crois que la Bible est, trop souvent, un livre fermé pour beaucoup dans notre culture, ajoute Neil. Et ça peut être aussi vrai au sein de l’Église. L’art peut être un moyen d’ouvrir la Bible d’une manière nouvelle. » La tempête apaisée porte un regard unique sur l’histoire où Jésus, face à la terreur des disciples, ordonne aux vagues déchaînées de se taire. Plutôt que d’utiliser un point de vue tradition-
nel, Neil décrit l’histoire sous un angle inattendu. « Au début des années 2000, alors que je m’interrogeais au sujet d’une série sur la Bible, j’ai été attiré par l’idée d’images vues du ciel, explique-t-il. J’aime la façon dont tant de photographes créent des images absolument stupéfiantes depuis les airs, et aujourd’hui, depuis l’espace. J’espère que ce point de vue invitera les gens à s’arrêter et à regarder un peu plus longtemps afin qu’ils posent un regard nouveau sur cette histoire. » Ce tableau particulier – l’un des tableaux les plus recherchés de Neil – a été recréé en de nombreuses versions. « Sa popularité est attribuable en partie à la grande puissance de l’histoire par rapport au fait d’être à la merci de tant de dangers, puis d’être sauvé par la Parole et la présence de Jésus. Ainsi, cette histoire trouve un écho dans la vie de bien des gens, précise Neil. La puissance de l’image est attribuable à la petitesse et à la fragilité de l’embarcation ballotée au milieu de la mer vaste et chaotique ; elle incarne à merveille la vulnérabilité. »
L’art religieux porte sur le message et la signification d’une œuvre donnée. Pour Neil, lequel s’inspire des Rembrandt, Caravaggio, Stanley Spencer, Jackson Pollock, Ron Mueck, la fusion de la signification et du médium (huile sur toile) lui procure, alors qu’il peint, beaucoup d’énergie. La tempête apaisée est un tableau qui illustre deux des grandes passions artistiques de Neil : « La nature onctueuse des huiles, et la possibilité de mélanger les couleurs sur la toile, puis laisser les choses émerger au fur et à mesure de la progression de la peinture. » Mais cet art pénètre aussi au plus profond de son âme. « Je connais moimême des moments sombres, des peurs profondes, et des pertes. C’est une image qui ne cesse de vouloir dire que tout n’est jamais perdu et que Dieu est à l’œuvre même quand on ne voit pas ce qui se passe. »
Wilona Karimabadi est rédactrice adjointe de Adventist World.
Tableau : Neil Thorogood AdventistWorld.org Février 2021
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Perspective mondiale
Le secret de la paix Certitude dans un monde incertain
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l y a environ un an, alors que la COVID-19 commençait à se répandre de façon mortelle sur toute la terre, le monde a commencé à changer de manière radicale. Et depuis, nous voyons ce monde devenir plus instable, plus incertain. Partout où nous nous tournons, nous constatons un malaise, de l’agitation, et de l’incertitude. Les choses ne semblent pas s’améliorer, et beaucoup font de l’anxiété dans la crainte de ce qui nous attend. Cela me rappelle la façon dont la Bible décrit les derniers jours. Dans Luc 21.25,26, nous lisons : « Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées. » 18
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Si les temps et les situations peuvent changer, en revanche, la peur et l’anxiété ne sont rien de nouveau. En reculant de 2 000 ans par le biais des Écritures, nous voyons la terreur sur le visage des disciples du Christ, nous entendons leur effroi dans leurs cris alors qu’une tempête tumultueuse les ballotte. Ils sont sûrs qu’ils vont bientôt se noyer dans la mer de Galilée (voir Mt 8.23-27). Mais la journée n’a pas commencé ainsi ! En fait, à bien des égards, elle s’est déroulée comme tant d’autres, c’est-à-dire remplie d’activités alors que Jésus enseignait et guérissait les nombreuses personnes qui se pressaient autour de lui. Mais le temps est venu de congédier la foule et de prendre un repos bien mérité. Alors que les disciples montent dans la barque et la mettent au large, ils sont loin de se douter qu’une tempête Photo : Khoa Võ
se prépare. Épuisé par cette journée bien remplie, Jésus s’endort rapidement à l’arrière de la barque. Mais bientôt, l’atmosphère change. Une effroyable tempête éclate sur le lac. En raison de la montagne et des ravins qui l’entourent, la mer de Galilée est, aujourd’hui encore, connue pour ses passages soudains du calme à la tempête en un rien de temps. Dans le livre Jésus-Christ, Ellen White décrit la scène : « Le soleil s’étant couché, une nuit noire couvre la mer démontée. Des vagues furieuses, soulevées par la bourrasque, se jettent sur la barque des disciples, menaçant de l’engloutir. Ces pêcheurs courageux […] ne sont plus que les jouets impuissants de la tourmente, la barque s’emplit d’eau, et leur espoir s’évanouit1. » Mes amis, comme il est tentant, lorsque nous nous retrouvons comme les disciples au milieu d’une tempête, de nous sentir impuissants et désespérés – d’oublier que Jésus est « un secours qui ne manque jamais dans la détresse » (Ps 46.1) ! Néanmoins, il est là ! Il répondra à nos cris tout comme il a répondu aux cris désespérés de ses disciples. Poursuivons notre lecture de ce beau chapitre de Jésus-Christ. « Leurs cris réveillent Jésus. À la lueur d’un éclair, ils voient la paix du ciel répandue sur son visage ; dans son regard, un amour infiniment tendre ; leurs cœurs se tournent vers lui, et ils supplient : “Seigneur, sauve-nous, nous périssons.” « Jamais un tel cri n’est resté sans réponse. Les disciples tentent un dernier effort avec leurs rames, et Jésus se dresse. Debout au milieu des disciples tandis que la tempête fait rage, que les vagues s’élèvent autour d’eux et que l’éclair illumine son visage, il étend la main, cette main si souvent occupée à des œuvres de miséricorde, et il dit à la mer en furie : “Silence, apaise-toi.” » La tempête se calme instantanément. Imaginez ce que ce moment a dû être – passer en un instant des vagues déferlantes et du vent impétueux à un silence empreint de sérénité… La mer a retrouvé son calme, tout comme les disciples émerveillés. AU BEAU MILIEU DE LA TEMPÊTE
Aujourd’hui, nous sommes effectivement au beau milieu d’une tempête – d’une tempête d’incertitude, d’anxiété, et de peur. Et nous savons qu’une tempête encore plus forte se prépare. Comment la traverser, comment être prêts à faire face à ce qui nous attend ? Dans le livre Pour un bon équilibre mental et spirituel, nous trouvons ce précieux aperçu : « Cette nuit où les disciples étaient à bord de leur embarcation fut pour eux une école où ils devaient recevoir leur éducation en vue de la grande œuvre qu’ils allaient accomplir par la suite. Chacun doit traverser les sombres heures de l’épreuve comme faisant partie de son éducation pour une œuvre supérieure, en vue d’un effort plus total, plus consacré. La tempête ne s’abattit pas sur les disciples pour qu’ils fassent naufrage, mais pour qu’ils soient mis à l’épreuve individuellement. » L’auteur poursuit : « Bientôt, l’heure de notre éducation sera passée. Ne perdons pas notre temps à marcher à travers les nuages du doute et de l’incertitude. [...] Nous
pouvons nous tenir auprès de Jésus. Que nul […] ne se soustraie à une seule leçon pénible ; que nul ne se prive du bienfait résultant d’une douloureuse discipline2. » Quelle merveilleuse promesse nous avons là – être tout près de Jésus à travers chaque tempête, se souvenir qu’il est à nos côtés pour nous fortifier et nous guider dans tout ce que nous devons affronter ! Combien il importe, maintenant plus que jamais, de passer du temps à lire sa Parole, laquelle brille comme une lumière dans les ténèbres (voir Ps 119.105) et de nous brancher sur lui par la prière ! SEIGNEUR, OUVRE NOS YEUX !
La Bible foisonne d’exemples de personnes qui ont fait exactement cela face à des situations apparemment insurmontables. Si les exemples sont nombreux, l’un des plus étonnants se trouve sans doute dans 2 Rois 6. Dans cette histoire, le roi de Syrie envoie une puissante armée avec des chevaux et des chars pour encercler la ville de Dothan où séjourne le prophète Élisée. Tôt le matin, le serviteur d’Élisée aperçoit ce qui semble annoncer une mort certaine, et terrifié, s’écrie : « Ah ! mon seigneur, comment ferons-nous ? » (v. 15) Élisée reste calme ; il regarde déjà à travers les yeux de la foi. « Ne crains point, répond-il, car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux3. » (v. 16) Puis il fait une chose merveilleuse : il prie. « Éternel, ouvre ses yeux, pour qu’il voie. » (v. 17a) Et le Seigneur répond à sa prière de façon extraordinaire ! Le jeune homme aperçoit « la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Élisée » (v. 17b). C’est ça, mes amis, le secret de la paix. C’est ainsi que nous faisons face à la tempête. C’est ainsi que nous sommes remplis de certitude dans un monde incertain. Nous voyons à travers les yeux de la foi – croyant que Dieu est à nos côtés, faisant confiance à sa Parole, nous branchant sur lui par la prière, lui permettant de nous enseigner de précieuses leçons de foi et de confiance, d’opérer en nous un réveil et une réforme, et allant de l’avant avec l’incroyable mission qui consiste à sauver des âmes pour lui par le biais de l’« Implication totale des membres » – et tout ça, par sa puissance. Maranatha ! Jésus revient bientôt ! En dépit des circonstances difficiles auxquelles nous sommes tous confrontés, répondons à l’appel de Jésus à chacun de nous en disant : « Seigneur, j’irai. » Comme le dit le thème de notre prochaine session de la Conférence générale, « Jésus revient ! Impliquez-vous ! » 1 2 3
Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 325, 326. Ellen G. White, Pour un bon équilibre mental et spirituel, vol. 2, p. 729. Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.
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Place aux jeunes
Les plans de Dieu ou les miens ?
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Il me rappelle que si je suis trop occupée pour passer du temps avec lui et avec les personnes qu’il met sur mon chemin, c’est que quelque chose cloche.
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e me sens nerveuse. C’est que j’ai une longue liste de choses à faire, et on ne cesse de m’interrompre. En me rendant à mon bureau, j’aperçois une collègue qui me fait signe. Je l’écoute poliment, mais intérieurement, je prépare un texte dont l’échéance est imminente. Finalement, je m’assieds devant mon ordinateur, et au moment où j’ouvre un document, mon téléphone me prévient par vibration de l’arrivée d’un message urgent. Une amie a besoin de parler. Ai-je quelques minutes ? Je pousse un soupir. Oui, je veux bien aider, mais en même temps, je me demande si j’arriverai un jour à finir mes tâches ! J’ai même écourté mon culte personnel ce matin, car je dois poursuivre ma journée de travail. Dieu a sûrement compris. Après tout, c’est pour lui que je travaille ! Soudain, une douce pensée me vient à l’esprit et transperce mon irritation. « Calme-toi ! Considère ces déviations de tes plans comme étant des interruptions divines. » Condamnée, j’éteins mon ordinateur et m’apprête à envoyer un texto à mon amie en difficulté. Quelques versets bibliques me viennent alors l’esprit : « Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » (Mt 25.40) ; et : « Car nous sommes des collaborateurs de Dieu. » (1 Co 3.9, NBS) Ces idées me frappent. Et si l’intention de Dieu pour moi aujourd’hui allait au-delà de ma liste de choses à faire ? Et s’il voulait que je travaille avec lui afin d’avoir un impact sur la vie de quelqu’un à ce moment précis ? Vais-je lui faire suffisamment confiance pour le laisser gérer mon temps ? J’ai souvent du mal à mettre davantage l’accent sur les relations plutôt que sur les tâches ; Dieu se doit
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alors d’équilibrer tout ça. Il me rappelle que si je suis trop occupée pour passer du temps avec lui et avec les personnes qu’il met sur mon chemin, c’est que quelque chose cloche. Il me faut de la foi pour abandonner mes plans et confier à Dieu mon temps et mes tâches, mais ça, ça fait partie de ce que je dois faire : laisser Dieu mettre de l’ordre dans mes priorités. Je regarde l’exemple de Jésus. Peu importe à quel point il était sollicité, il prenait du temps seul avec son Père (voir Mt 14.23 ; Mc 1.35 ; Lc 5.15,16). Il réagissait aux interruptions apparentes dans sa journée avec grâce et amour. Par exemple, alors qu’il se rendait chez Jaïrus pour guérir sa fille mourante, il s’arrêta pour guérir une femme affligée d’une perte de sang et pour lui parler. Il enseignait avec compassion aux foules qui le poursuivaient alors qu’il essayait de passer du temps avec ses disciples (Mc 5.21-43 ; 6.30-34). Ellen White commente : « Pendant sa vie terrestre, le Christ ne fit aucun projet pour lui-même. Il se soumettait à ceux de son Père qui lui étaient révélés jour après jour. C’est ainsi que nous devons dépendre de Dieu. Notre existence sera alors ce que sa volonté voudra qu’elle soit. Il dirigera nos pas lorsque nous mettrons notre confiance en lui*. » C’est un défi pour moi : être attentive aux plans de Dieu qui se déroulent dans ma journée. Je ne veux pas faire la sourde oreille aux invitations de Dieu sous prétexte que je suis accaparée par mes propres plans. Je veux être branchée sur Dieu au point d’accueillir ses interruptions divines au cours de la journée. Parfois, il y a des choses plus importantes que ma liste de choses à faire. * Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 413.
Lynette Allcock, diplômée de l’Université adventiste Southern, habite à Watford, au Royaume-Uni.
Ce que nous croyons
La mort et la résurrection
Satan dit S
atan dit que nous pouvons vivre éternellement. Heureusement, il n’est pas notre seule option quant à l’instruction ! Il y a aussi Dieu. En effet, c’est Dieu qui a parlé le premier.
LES DIRECTIVES DE DIEU, LA REFORMULATION DE SATAN
Au commencement, Dieu traça une orientation de vie qui révélait sa générosité naturelle. Sa déclaration globale mais brève et facilement compréhensible exposa clairement les options : « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Gn 2.16,17) Tu peux vivre ; mais tu as aussi la possibilité de mourir. Satan y alla alors d’une reformulation simple mais contredisant complètement la déclaration divine : « Vous ne mourrez point » (Gn 3.4). Si cette reformulation s’était avérée exacte, elle aurait fait de Dieu un menteur et établi Satan en tant que source d’information fiable – but suprême de ce dernier. Mais la vie éternelle n’est pas une idée originale de Satan ! Ce qu’il espère, c’est nous persuader qu’il est égal à Dieu ; que tous deux offrent des options de vie viables, mais que les siennes sont plus satisfaisantes que celles de Dieu, qu’elles offrent une plus grande flexibilité, leur caractéristique fondamentale étant « prendre et profiter ». La vie, prétend-il, consiste à saisir tout ce qu’on peut et à en profiter : fruits, argent, sexe, pouvoir, biens, célébrité, etc. De plus, Satan offre une pléthore de possibilités au-delà de la tombe. Oui, la tombe est un lieu de décomposition – mais, dit-il, souvenez-vous : « Vous ne mourrez point » ! Dès que les pulsations cardiaques cessent, le moi immortel à l’intérieur du corps prend son envol ; ou l’être immortel se transfère sans cesse dans de nouveaux corps, ou se manifeste sous des formes de vie constamment nouvelles et supérieures ou inférieures selon ce que détermine son karma ; ou il pâtit dans le feu du purgatoire en proportion du mal qu’il a commis sur la terre – ce qui conduit à une éventuelle purification et à une promotion à la gloire ; sa vie malfaisante ici-bas peut le condamner au feu éternel ; ou ceux qui ont été laissés derrière peuvent communiquer avec les esprits accessibles de ceux qui ont rejoint le séjour Photo : Jan Kopřiva
des morts. Satan jubilerait d’être considéré comme une source de vérité fiable, car alors, nous pourrions accepter l’une ou l’autre de ces possibilités en tant qu’option de vie éternelle. Ce qui nous attire dans la richesse des offres de Satan, ce n’est pas leur variété, mais plutôt l’idée que toutes offrent la vie. Satan est absolument incapable de générer la vie. Mais la vie éternelle est une option : « Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. » (Rm 6.23) La vraie question n’est pas de savoir si la vie éternelle est chose possible, mais plutôt de savoir qui nous allons croire. Vous vous souvenez sans doute du jeu « Jean dit ». Dans ce jeu, ce que Jean dit n’a qu’une valeur accessoire ; ce qui est crucial, ce sont les mots clés Jean dit. Personne ne doit obéir à l’instruction du chef, aussi raisonnable soit-elle, sauf s’il l’introduit par les mots « Jean dit ». Par conséquent, les seuls messages qui comptent sont ceux de Jean ! De même, Dieu voudrait que nous écartions tout conseil autre que celui que l’Esprit donne à son Église, afin d’être préservés pour toujours de la conformité à ce que Satan dit.
Lael Caesar est rédacteur adjoint de Adventist World.
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Foi en action
On aperçoit ici Nateekan Nithan (troisième à partir de la gauche) debout avec Youssry Guirguis (à gauche), avec qui il a étudié la Bible ; la soeur de Nateekan ; sa tante et son mari ; et M. Varah, pasteur en chef de l’église de l’AIU.
Une conversion, l’éducation adventiste, et le Saint-Esprit Une combinaison gagnante
N
é dans une famille bouddhiste à Saraburi, en Thaïlande, Nateekan Nithan fréquente l’Université internationale adventiste Asie-Pacifique (AIU), domiciliée à Muak Lek, pour obtenir un baccalauréat en anglais. Ses parents sont des agriculteurs bouddhistes. Alors que Nateekan avait environ 10 ans, sa tante s’est convertie à l’adventisme, et plus tard, est devenue professeur à l’AIU. C’est sa conversion qui a introduit le christianisme dans son cercle familial et qui a amené Nateekan a décider de fréquenter cette université. SURMONTER LES DÉFIS
Quelques mois après son arrivée sur le campus de l’AIU, Nateekan apprend que ses parents n’ont plus les moyens de payer ses frais de scolarité et ses droits d’inscription. Il emménage donc chez sa tante et commence à faire la navette entre l’université et le domicile de sa tante pour réduire les coûts de nourriture et de logement. Pendant ses études à l’AIU, Nateekan découvre que tous ses profs – même pour ses cours d’enseignement général – parlent de Jésus dans leurs cours. Suis-je ici pour étudier l’anglais ou le christianisme, et en particulier Jésus-Christ ? se demande-t-il. Ses premiers cours d’enseignement général sont « La vie et les enseignements de Jésus » et « Les fondements des croyances chrétiennes », dans lesquels ses profs lui présentent Jésus tel qu’enseigné dans la Bible, en particulier dans les 22
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Évangiles. Ces cours font naître en lui un profond intérêt spirituel, et une graine de foi germe tout doucement dans son cœur. Nateekan excelle dans ses études, ce qui le distingue parmi les autres étudiants. Il se lie aussi d’amitié avec certains profs. Ceux-ci reconnaissent, par les questions de Nateekan et les changements de comportement de celui-ci, que le Saint-Esprit agit dans son cœur. Ils l’aident donc à en découvrir encore plus sur Jésus. Ils lui manifestent bonté et compassion, et prient souvent avec lui et pour lui. Nateekan commence à voir Christ à travers ses professeurs, ce qui accroît son désir de ressembler davantage à son sauveur. Photos : Courtoisie of l’auteur
Youssry Guirguis baptise Nateekan Nithan le 19 septembre 2020.
LE RÔLE DES MENTORS
Alors que Nateekan poursuit ses études à l’AIU, Dieu lui fournit de nombreux mentors spirituels. Parmi eux, il y a Anita Sundaresan, sa conseillère universitaire, laquelle joue un rôle crucial en s’occupant de la vie universitaire et spirituelle de ce jeune. « J’ai été très touché par l’amour et la sollicitude dont elle a fait preuve envers moi », dit Nateekan. Nateekan commence à se rendre compte qu’une telle affection est motivée par un amour véritable en « actes » et en « vérité ». Aimer en « actes », c’est agir conformément à l’amour, et aimer en « vérité », c’est aimer sincèrement. UNE VIE TRANSFORMÉE
La fin de l’année académique approche. Maintenant convaincu que Jésus est son sauveur, Nateekan désire être baptisé et devenir membre de l’Église adventiste. Cependant, il garde ce désir pour lui. Comment puis-je être un adventiste, un chrétien ? se demande-t-il. Il me faut le consentement de mes parents. En mai 2020, Nateekan obtient un baccalauréat en anglais, mais n’est pas encore baptisé dans la foi adventiste. Environ un mois plus tard, il rentre chez ses parents et commence à les aider au sein de leur entreprise agricole. Cependant, son désir de poursuivre son étude de la Bible est toujours aussi fort. Il désire ardemment en découvrir davantage sur Jésus. Pa conséquent, il contacte le professeur Sundaresan, lequel le met en contact avec l’un des pasteurs de l’AIU. Nateekan et le pasteur étudient la Bible ensemble pendant quatre mois. Et le rêve de Nateekan de devenir un chrétien adventiste se
réalise le 19 septembre 2020 : il est enfin baptisé. UN PARCOURS CONTINU
Nateekan veut postuler pour un poste de professeur d’anglais. Malheureusement, il n’a pas encore son diplôme car ses frais de scolarité à l’AIU ne sont pas entièrement réglés. Comment est-ce que je peux travailler comme prof si je n’ai pas mon diplôme ? se demande-t-il. Il fait part de son dilemme au pasteur avec lequel il a étudié la Bible. Le pasteur lui suggère alors de soumettre cette affaire à Dieu par la prière. Et Dieu entend sa prière et l’exauce ! Trois jours avant le baptême de Nateekan, il touche le cœur de l’un de ses profs à l’AIU, lequel décide de régler ses dettes scolaires. Nateekan éprouve une grande reconnaissance envers le professeur et s’émerveille de la puissance de la prière ! « Les prières peuvent faire bouger les géants qui se dressent dans la vie des croyants, dit-il. Le plus grand des géants de la vie peut être vaincu par la prière. » Il ajoute : « Le Seigneur a utilisé mes profs de l’AIU, mes amis, les services religieux, et ma tante pour me montrer le chemin menant à Christ. Je suis tellement reconnaissant envers eux tous et envers Dieu ! » Lorsque nous aimons sincèrement les gens, nous les attirons à Christ. L’amour authentique des chrétiens les uns pour les autres est censé attirer les autres à la foi.
l’éducation chrétienne, laquelle amène les gens à rechercher le sens ultime de la vie : Jésus-Christ. L’éducation religieuse transforme les gens et les inspire à être des agents de changement. Puissent nos établissements d’enseignement du monde entier être des centres d’évangélisation qui amènent les étudiants à la personne de Jésus-Christ ! Les paroles du prophète Ésaïe sont un avertissement pour tout professeur chrétien : « Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche : Elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins. » (Es 55.11)
Youssry Guirguis est professeur au sein du Département des études religieuses à l’Université internationale adventiste Asie-Pacifique, à Muak Lek, dans la province de Saraburi, en Thaïlande.
BIEN PLUS QU’UNE HISTOIRE DE CONVERSION
Ici, nous n’avons pas qu’une histoire de conversion, mais aussi une histoire sur la puissance de AdventistWorld.org Février 2021
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À la découverte de l’Esprit de prophétie
L’Esprit parle encore aujourd’hui Le peuple de Dieu a toujours besoin de ses conseils
I
l y a cinq cents ans, Martin Luther et d’autres réformateurs exaltèrent les Saintes Écritures et mirent leurs semblables au défi d’obéir à la Parole de Dieu. Beaucoup tinrent compte de cet appel ; mais d’autres déclarèrent qu’étant directement instruits par le Saint-Esprit, ils n’avaient aucunement besoin de se soumettre à l’autorité des anciens écrits. Dans le chapitre « Progrès de la Réforme en Allemagne » de La tragédie des siècles, Ellen White explique comment les réformateurs utilisèrent la Parole de Dieu en tant qu’arme puissante pour surmonter cette opposition. Aujourd’hui, une hérésie opposée a pris pied dans la chrétienté, et se répercute même chez certains adventistes. En exaltant à juste titre les Écritures en tant que règle suffisante de foi et de conduite, certains d’entre eux s’écrient : « La Bible, et la Bible seule ! » tout en niant la voix prophétique constante du Saint-Esprit dans les temps post-néo-testamentaires. Voici l’une des croyances fondamentales énoncées par les adventistes : le Saint-Esprit était à l’œuvre dans le ministère d’Ellen White, apportant « réconfort, direction, instruction, et correction » à l’Église. Nous avons évoqué l’enseignement des Écritures selon lequel le don de prophétie n’a pas cessé avec les apôtres, mais se manifesterait dans les « derniers jours », tel que prophétisé par le prophète Joël (Jl 2.28,29). Jean nous dit que tout à la fin, le peuple de Dieu possédera le témoignage de Jésus lui-même, que l’ange identifie comme étant l’Esprit de prophétie (Ap 12.17 ; 19.10). 24
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Si quelqu’un interprète sola Scriptura – « la Bible, et la Bible seule » – comme signifiant que tout ce que les chrétiens doivent considérer a déjà été écrit il y a 2 000 ans – à l’exclusion de ce que l’Esprit dit à l’Église aujourd’hui – sa position ne diffère pratiquement pas de la croyance selon laquelle le don prophétique a pris fin avec les apôtres. Les Écritures sont uniques en tant que révélation infaillible de la volonté de Dieu. Elles sont la norme du caractère, le révélateur de la doctrine, et la pierre de touche de l’expérience. Si c’est vrai, alors pourquoi les écrits d’Ellen White ? Si la Bible est entièrement suffisante, pourquoi aurait-on besoin d’une direction spéciale constante du Saint-Esprit ? Jésus répond à ces questions : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité […] et il vous annoncera les choses à venir. » (Jn 16.12,13) Si cette promesse s’est accomplie dans la vie et les écrits des apôtres, en revanche, le témoignage de l’Esprit ne s’est pas terminé avec les apôtres. Les Écritures racontent comment Dieu a instruit son peuple par des messagers spéciaux pour condamner le péché, avertir des dangers à venir, démasquer les plans de Satan, et révéler les conséquences des choix mal avisés – une instruction du Saint-Esprit donnée en temps opportun, distincte de la lumière ultimement incorporée dans le canon des Saintes Écritures, certes, mais tout aussi nécessaire. Dieu n’a pas laissé son Église du temps de la fin sans la direction du Saint-Esprit. Et cela a été démontré de façon remarquable dans la vie et les écrits d’Ellen White. Photos : R. F. Studio
UNE AIDE PRÉSENTE
Examinons cinq domaines dans lesquels les écrits d’Ellen White accomplissent les desseins de Dieu pour nous individuellement et en tant qu’Église. Ils révèlent les plans de l’ennemi. Aux jours d’Élisée, le roi de Syrie était convaincu que des espions israélites s’étaient infiltrés dans son armée parce que l’ennemi semblait savoir à l’avance quand et où il allait attaquer. Le roi se fit alors dire qu’il ne s’agissait pas des services secrets, mais du prophète d’Israël – Élisée – à qui le Seigneur révélait des informations « top secret » (2 R 6.8-12). Dans les écrits d’Ellen White, il n’y a peut-être pas de thème plus important que celui du grand conflit entre Christ et Satan. La série La grande controverse nous révèle comment le conflit qui a commencé au ciel se poursuit sur notre terre et dans le cœur de chaque être humain. Poussant la révélation encore plus loin, on nous donne même un aperçu des stratégies de Satan dans sa guerre contre le reste – la guerre décrite par Jean dans Apocalypse 12.17. Alors que la Bible nous révèle que le diable est comme un lion rugissant qui cherche à dévorer sa proie (1 P 5.8), la voix moderne de l’Esprit de prophétie, elle, démasque ses séductions afin que nous puissions être mieux équipés pour obéir à l’avertissement de l’apôtre : être « vigilants » et « résister » à l’ennemi (v. 8,9, SEM). Ils révèlent l’intervention divine dans l’histoire humaine. Les prophètes interprétaient les événements de leur époque à la lumière des relations de Dieu avec son peuple et avec les nations environnantes. Daniel a révélé la souveraineté de Dieu dans la succession des royaumes depuis Babylone jusqu’à l’éclatement de l’Empire romain. Dans le cas des individus, il a souvent fallu que la voix prophétique explique des maladies soudaines ou des bénédictions inattendues.
De même, on trouve dans les écrits d’Ellen White des descriptions d’événements dans lesquels Dieu était directement impliqué. En voici un exemple : la retraite soudaine de l’armée de l’Union lors de la première bataille de Manassas pendant la guerre civile américaine. C’est ce que Dieu a montré à Ellen White en vision : ce qui était inexplicable en termes humains n’était autre que l’intervention d’un ange*. Ils exposent les conséquences des choix. Lorsque Jérusalem fut encerclée par l’armée babylonienne, le roi Sédécias promit d’épargner la vie de Jérémie à condition qu’il lui dise la vérité sur l’avenir de son royaume. Jérémie lui présenta alors deux options : se rendre au roi de Babylone et vivre, ou combattre et être témoin de la destruction de la ville (Jr 38.14-23). Un appel à la reddition ? Ce n’était vraiment pas ce que Sédécias voulait entendre ! Il espérait que Jérémie lui prédise la délivrance, lui annonce que Dieu combattrait pour protéger son peuple. Finalement, il fit le mauvais choix, et les paroles impopulaires de Jérémie, lesquelles allaient à l’encontre de ce que ses conseillers et ses responsables militaires disaient, s’accomplirent. Aujourd’hui, alors que Dieu révèle la vérité dans sa Parole de façon générale, il y a des occasions où son peuple a besoin de conseils surnaturels pour le guider. Les instructions d’Ellen White sur une vie saine illustrent ce point de façon pratique. Les études scientifiques ont confirmé, l’une après l’autre, les résultats positifs de l’adoption des principes de santé exposés dans ses écrits. Ils condamnent le péché. Il n’y a peut-être pas de meilleure illustration de l’action de l’Esprit pour convaincre le cœur humain que la parole prophétique que Nathan a adressée à David. David connaissait déjà le septième et le sixième commandement, ainsi que les écrits de Moïse.
Dans sa miséricorde, Dieu envoya son messager pour révéler à David le péché qu’il avait tenté de dissimuler, et pour ramener dans son cœur la vérité qu’il avait tenté d’ignorer. N’eut été de la parole prophétique communiquée par Nathan, David se serait-il repenti ? À travers les écrits d’Ellen White, nos vies nous sont présentées comme dans un miroir. À la lumière des principes de la Parole de Dieu, nous sommes amenés à ressentir nos déficiences, à reconnaître notre culpabilité, et à accepter, dans un esprit de prière, le pardon et la justice que Christ nous offre. Ils se conforment aux Écritures. Les premiers chrétiens disposaient des écrits de l’Ancien Testament qu’ils pouvaient étudier personnellement. Mais cela n’empêchait pas l’Esprit de les attirer vers une application plus poussée de certains passages, tout comme lorsque Jésus annonça que les paroles d’Ésaïe 61 – libérer les captifs – s’accomplissaient ce jour-là en présence même de ses auditeurs. Aujourd’hui, une partie de l’œuvre du Saint-Esprit consiste à indiquer et à appliquer des thèmes et des passages particuliers de la Parole qui ont une signification particulière pour le peuple de Dieu. Croyant que le Saint-Esprit a éclairé Ellen White par le biais du don de prophétie, nous sommes incités à étudier davantage de tels passages, et à accomplir le dessein de Dieu en continuant de parler à son peuple par sa Parole. * Voir Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, vol. 1, p. 266, 267.
Tim Poirier est directeur adjoint du Ellen G. White Estate, domicilié à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).
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La Bible répond
Quels commandements ?
Q
À quels commandements l’expression « gardent les commandements de Dieu » fait-elle allusion dans Apocalypse 12.17 et 14.12 ?
R
Dans ces deux passages, l’obéissance aux commandements est une caractéristique du peuple de Dieu du temps de la fin, appelé reste dans Apocalypse 12.17 – ou le reste de la postérité de la femme – et saints dans Apocalypse 14.12. Il est certain que l’expression « gardent les commandements de Dieu » semble trop générale. Par conséquent, une clarification s’impose. 1. DIFFÉRENTES OPINIONS
Lorsqu’on examine les commentaires écrits sur le livre de l’Apocalypse, on découvre différentes opinions. Certains commentateurs ne prennent même pas le temps d’explorer le sens de ce passage et se contentent de citer le texte biblique, puis passent à l’examen d’autres aspects du passage – comme si la référence aux commandements n’était pas si importante que ça. Pour d’autres, les commandements sont la Torah, c’est-à-dire l’ensemble des instructions/révélations de Dieu consignées dans l’Ancien Testament. D’autres encore soutiennent que les commandements font référence à la foi de l’Agneau de Dieu – lequel était fidèle à Dieu – une foi que les chrétiens sont invités à imiter. Voici l’opinion la plus courante : les « commandements de Dieu » désignent les composantes éthiques du décalogue, soit les six derniers commandements. C’est sans doute le contexte qui détermine l’interprétation correcte. 2. UNE RÉFÉRENCE AU DÉCALOGUE
Les deux passages dans lesquels les commandements de Dieu sont mentionnés appartiennent à la partie centrale de l’Apocalypse (chap. 12-15.5). Dans l’introduction de cette section, Jean a vu le lieu très saint du sanctuaire céleste, plus précisément l’arche de l’alliance. Dans le sanctuaire ter26
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restre, Moïse avait placé à l’intérieur de l’arche de l’alliance les deux tables de pierre sur lesquelles Dieu avait inscrit les dix commandements. Par conséquent, cette vision implique que le ministère du Christ dans le lieu très saint du sanctuaire céleste et les dix commandements joueront un rôle important dans la suite du livre. Ici, la référence implicite aux dix commandements devient explicite à la fin de toute la section tandis que Jean voit de nouveau « le tabernacle du témoignage » dans le ciel (Ap 15.5). Dans l’Ancien Testament, le mot « témoignage » est utilisé pour désigner les dix commandements placés à l’intérieur de l’arche de l’alliance, lesquels témoignaient de l’alliance de Dieu avec Israël (Ex 25.20,21 ; 32.15,16). Cette référence aux dix commandements devrait être la première information à prendre en considération dans l’interprétation de l’expression « les commandements de Dieu ». 3. DES COMMANDEMENTS SPÉCIFIQUES DU DÉCALOGUE
Peut-être plus important encore est le fait que dans le contexte des deux passages, on trouve des références claires à certains des dix commandements. La plus explicite se trouve dans l’appel du premier ange à la race humaine à obéir au premier commandement en adorant Dieu, « celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux » (Ap 14.7). La mention de Dieu en tant que Créateur est tirée du quatrième commandement (Ex 20.8-11) – ce qui implique que le reste gardera aussi ce commandement. Les êtres humains ne doivent pas adorer la bête et son image, car une telle adoration constitue une violation du deuxième commandement (Ap 14.9). La bête blasphème le nom de Dieu, en violation du troisième commandement (Ap 13.6). Ce sont là les quatre premiers des dix commandements ; mais l’Apocalypse mentionne aussi d’autres commandements. Par exemple, Apocalypse 9.20,21 mentionne le meurtre, l’adultère, ou l’immoralité sexuelle, le vol (voir aussi Ap 13.10 ; 14.4) ; le mensonge se trouve dans Apocalypse 14.5. En tenant compte du contexte, la réponse appropriée à votre question serait que le peuple de Dieu observera les dix commandements en signe de loyauté et de gratitude envers l’Agneau.
Ángel Manuel Rodríguez est ancien directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.
Santé & bien-être
Les changements cognitifs Peut-on les éviter ? J’ai 18 ans. Ma grand-mère, qui est atteinte de démence, habite chez nous. Mes parents, mon frère et ma sœur plus jeunes, et moi lui prodiguons les soins dont elle a besoin. Il nous arrive même de manquer l’école pour aider nos parents. Ce n’est pas toujours facile ! Honnêtement, je m’inquiète de ce qui va arriver à mes parents et même à moi. Sommes-nous destinés à souffrir de démence dans notre vieillesse ? Certains disent que c’est inévitable. La démence est-elle évitable ? Quels conseils nous donnez-vous pour notre situation particulière ?
L
a démence est un problème courant. On estime qu’environ 50 millions de personnes dans le monde sont atteintes de cette maladie. Ce nombre – en constante augmentation – devrait atteindre la barre des 150 millions d’ici 2050. La démence est particulièrement en augmentation dans les pays à faible et à moyen revenu. Comme on peut le voir dans votre famille, la démence affecte non seulement la personne qui en souffre, mais aussi les membres de la famille – même les enfants qui habitent encore chez leurs parents (par exemple, l’absentéisme scolaire). Les coûts mondiaux liés à la démence sont estimés à environ un billiard de dollars américains chaque année. Le rapport 2020 de la Commission Lancet énumère 12 facteurs qui contribuent à environ 40 pour cent des démences dans le monde. Il y a, entre autres, le manque d’éducation à un âge précoce, l’hypertension (pression artérielle élevée), l’obésité, le manque d’activité physique, la dépression, le diabète, le tabagisme, l’isolement social, la déficience auditive, l’exposition à la pollution de l’air, les lésions cérébrales traumatiques, et la consommation excessive d’alcool. Il est important de rappeler la position de l’Église adventiste à l’égard de l’alcool : l’abstinence totale. Bien qu’elle ait été ridiculisée par le passé, même par des scientifiques, on dispose aujourd’hui de preuves scientifiques solides qui soutiennent l’abstinence comme étant l’option saine, et confirment Photo: Rodnae Productions
qu’il n’existe pas de niveau de consommation d’alcool inoffensif. En ce qui concerne le risque de démence, de nombreux facteurs sont hors de notre contrôle, dont nos gènes et nos antécédents familiaux. En tant qu’adultes, nous n’avons aucun contrôle sur les années de scolarité que nous avons eues dans notre enfance. Par contre, nous devrions encourager ceux qui sont dans notre sphère d’influence à compléter leur scolarité (nous pensons particulièrement à votre frère et à votre sœur, lesquels s’occupent de donner des soins à leur grand-mère). Nous pouvons également faire d’autres choix de mode de vie qui peuvent prévenir, ou du moins retarder, l’apparition de la démence. Il n’est pas facile de changer de comportement. Nous avons besoin du soutien d’une famille et d’amis engagés et attentionnés pour contrôler le diabète, la pression artérielle, pour gérer la perte de poids, pour rendre compte d’un exercice physique régulier, pour rester branché et entretenir les relations. En tant qu’adventistes, nous avons été bénis d’un message de santé d’ensemble et plein de grâce qui informe notre mode de vie de façons simples et pourtant puissantes : faire des choix judicieux, de l’exercice physique, boire de l’eau pure, croire en Dieu et avoir confiance en lui, se reposer la nuit et profiter du repos du sabbat, sortir au grand air autant que possible, mener une vie équilibrée (tempérance), adopter un régime végétarien sain et équilibré, et bénéficier de relations solides et solidaires. Mais ces bénédictions ne sont pas seulement pour nous ! Elles doivent être partagées avec notre famille, nos amis, et nos collectivités. Et n’oubliez pas la meilleure nouvelle, quelles que soient nos circonstances : « Ma grâce te suffit [la grâce de Dieu], car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » (2 Co 12.9)
Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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À 102 ans, elle donne et garde encore tout !
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a peut sembler un peu fou, mais grand-mère Frieda est connue comme une personne qui donne tout, mais aussi qui garde tout ! Frieda Tanner est née il y a 102 ans à Greeley, au Colorado. Lew, son mari, n’a que 96 ans. « Comme mes parents ne croyaient pas qu’il était nécessaire que les filles aillent à l’école après la huitième année, j’ai dû plaider ma cause pour poursuivre mes DICK DUERKSEN études. L’un de mes profs du secondaire était un adventiste, se souvient-elle. En fait, j’ai vécu chez lui et sa famille pendant un certain temps et j’ai fait le ménage pour eux. Qu’est-ce qu’ils étaient gentils ! Grâce à eux, j’ai approfondi ma compréhension de Dieu et découvert l’adventisme. J’ai été baptisée l’été suivant l’obtention de mon diplôme d’études secondaires. À ce moment-là, j’étais la première de ma famille de la foi luthérienne à devenir adventiste. Mon prof a réussi à convaincre mes parents de me laisser aller au Madison College, au Tennessee, pour y suivre le programme de soins infirmiers. » Après avoir obtenu son baccalauréat – ce qui était rare à l’époque – Frieda s’est installée à Lynwood, en Californie, pour aider sa sœur veuve à s’occuper de ses enfants. *** En 1908, les parents de Frieda ont immigré de la Russie pour s’établir au Colorado, et ils se sont joints à d’autres Russes allemands en tant qu’agriculteurs. Frieda se souvient combien elle a trimé dur. « J’en ai passé des heures en été à éclaircir des betteraves et j’en ai eu des coups de soleil !
« Je vais vous raconter… »
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J’avais 11 frères et sœurs. Trois sont morts dans l’enfance. Les autres, une fois adultes, se sont dispersés dans d’autres États. » Cette grande famille a maintenu un lien étroit. Pendant plus de 30 ans, les cousins et cousines se sont réunis tous les ans. Frieda a reçu un précieux héritage de sa famille : un amour profond pour les enfants. Avec ses propres enfants, elle a exercé l’acceptation et l’amour. Au fur et à mesure de leur croissance, Frieda et Lew ont donné l’exemple du soutien et de la tolérance en matière de religion et de politique. Le point central, c’était l’amour, toujours l’amour, « comme Dieu aime ». « On peut discuter de théologie sous bien des angles, dit Frieda, mais si on n’a pas l’amour pour noyau central, on ne prononce que des mots vides de sens. » Quand Frieda parle de Lew, son mari, elle lui sourit ou touche sa main. « Quand j’ai rencontré Lew, il m’a beaucoup plu. La première fois qu’il m’a embrassée, il m’a demandé si c’était à mon goût. Eh bien, je lui ai répondu qu’il aurait été préférable qu’il ne fume pas ! » dit-elle en riant. « Ça a été la fin des cigarettes et le début d’un mariage de 68 ans. » Lew et Frieda ont deux filles, Carol et Jeanne. « Et une maison pleine d’enfants et de petits-enfants », précise Lew. *** Dans les années 1950, alors qu’elle était bénévole dans les classes enfantines de l’église White Memorial de Los Angeles, Frieda a découvert les feutrines des histoires de la Bible – de grandes feuilles en feutre sur lesquelles étaient imprimés de simples dessins de personnages bibliques, d’animaux, et de choses de la nature. Chaque dessin devait être colorié, puis découpé, et enfin réuni aux Photos : Dick Duerksen
autres pour former des histoires bibliques. Frieda a immédiatement compris la valeur de ces feutrines pour ceux qui racontaient des histoires bibliques aux enfants du monde entier. Elle a décidé de faire tout son possible pour préparer les feutrines et les distribuer. « Les feutrines fascinaient les enfants, lance-t-elle. Ils les ont toujours aimées. Ils apprécient leur texture, leur apparence, leur façon de coller sur le tableau. Ils jouent avec elles, les posent sur des tableaux de feutrine au fur et à mesure que l’histoire biblique se déroule. C’est de cette façon qu’ils peuvent apprendre à connaître Jésus. » Pendant des années, quiconque venait chez Lew et Frieda se voyait remettre une pile de feutrines, des feutres (pour colorier), et une paire de ciseaux. Tout le monde entrait dans l’armée de coupeurs et de « colorieurs » de Frieda ! C’était, pour ainsi dire, un rite de passage pour les garçons qui voulaient sortir avec les filles Tanner : s’asseoir à la table de la salle à manger, colorier et couper les feutrines. *** « Des gens du monde entier ont entendu parler de nous ; ils nous ont écrit et demandé du matériel pour les enfants, raconte Frieda. Nous achetions alors le matériel et nous nous mettions au travail. Nous étions comme un ministère de soutien – nous dépendions des dons, désireux d’aider les enfants à découvrir Jésus. » Un jour, quelqu’un s’est mis à fabriquer des feutrines de couleur – ce qui a impliqué un changement de travail pour Frieda. Elle s’est jointe à Faith Adventures – un groupe d’adventistes solides, infatigables, de l’église White Memorial. Ces adventistes à l’esprit évangélique se sont mis à acheter des séries de feutrines aux couleurs vives, à les emballer et à les expédier dans le monde entier. Frieda et sa famille, ainsi qu’un groupe d’amis encore plus nombreux, ont passé des centaines d’heures à la table de la salle à manger à assembler les séries, tout en parlant des histoires bibliques, de Dieu, de l’amour, de la vie. « Notre maison était un endroit sûr, raconte Jeanne. Mes parents ne portaient pas de jugement – ils étaient simplement ouverts et aimants. Ayant un penchant pour les rencontres sociales, ils s’assu-
raient d’avoir une table pleine pour les déjeuners du sabbat. Cette table était un endroit sûr pour des discussions ouvertes, où chacun pouvait partager librement et sans crainte. C’est là que nous ont appris à écouter et à respecter les autres, à faire face aux problèmes difficiles de la vie. » *** La Bible de Frieda est toujours à proximité, et le livre Jésus-Christ, juste à côté du saint livre. Frieda les lit régulièrement. Ouvrez n’importe quelle page, et vous verrez des notes écrites dans les marges, des passages soulignés en rouge, vert ou bleu, des mots qui indiquent une histoire biblique qu’elle veut partager. « S’il est facile d’utiliser des feutrines pour montrer l’amour de Dieu dans les histoires bibliques simples, en revanche, il est tout aussi important de découvrir l’amour de Dieu dans les histoires vraiment difficiles, explique Jeanne. Les histoires simples donnent une base pour évaluer l’amour de Dieu, une façon d’aborder le monde. Mais si on s’arrête là, eh bien, lorsqu’on se heurtera à une difficulté dans la vie, on ne disposera d’aucun outil solide pour l’analyser. On doit examiner à fond les récits bibliques plus difficiles, les histoires violentes, les histoires de femmes, et même certaines paroles de Jésus pas évidentes à décortiquer. Comprendre la façon dont Dieu aime à travers toutes les Écritures nous donnera les compétences nécessaires pour savoir comment relever les défis de taille. C’est cette base-là que mes parents m’ont enseignée, et j’en suis très reconnaissante. » Au fil des années, lettres et cartes de remerciement ont afflué de nombreux pays – de Cuba, de la Russie, de l’Ukraine, de l’Inde… de partout ! La plupart des expéditeurs ont écrit : « Merci d’avoir les enfants à cœur. » Frieda les a toutes conservées dans des boîtes et des cartons, lesquels débordent de ces « remerciements ». « Je suis une vieille dame maintenant. Mais c’est toujours palpitant de savoir que Jésus nous aime vraiment », dit Frieda en triant les cartes. Et elle sourit, se rappelant combien elle a aimé distribuer ces feutrines.
Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis.
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Foi en herbe
Pages amusantes pour les plus jeunes
L’amour Qu’est-ce que l’amour ? Dieu est amour
Comment montrer ton amour ? Il existe de nombreuses façons de montrer aux autres que tu les aimes. Et elles peuvent être différentes selon la personne à qui tu le montres. L’amour que tes parents, tes grands-parents, ou tes tuteurs mariés ont l’un pour l’autre est différent de l’amour que tu ressens pour ton meilleur ami. Mais l’amour produit toujours des choses merveilleuses en chacun de nous – c’est pourquoi il est si important pour Jésus. Je te propose ici une liste de façons de montrer ton amour à quelqu’un qui t’est cher. Tu trouveras aussi dans ce numéro une page à colorier spéciale. Tu peux colorier l’image, la découper, et la donner à quelqu’un que tu aimes.
Quelques façons de montrer ton amour aujourd’hui
R ange ta chambre sans qu’on te le demande.
sur une carte que tu donneras ensuite à quelqu’un.
É cris un mot rempli d’amour à quelqu’un qui semble triste.
O ffre à ton voisin de l’aider dans son jardin.
O ffre ton aide dans la préparation du repas. P répare tout seul un repas très simple (si tu es assez grand) et sers-le à ta famille.
C ueille des fleurs. Fais-en un joli bouquet, puis offre-le à quelqu’un. C herche ton verset biblique préféré sur l’amour et écris-le
P arle à tes grands-parents par FaceTime et raconte-leur des blagues amusantes. S ois super gentil et patient avec tes frères et sœurs plus jeunes. É cris des courriels d’encouragement à des camarades de classe que tu ne vois pas beaucoup ces jours-ci. C olorie la page suivante et offre-la en cadeau à quelqu’un.
Ce ne sont là que quelques suggestions qui t’aideront à te lancer. Tu pourrais même trouver tes propres idées ! Ce qu’il faut retenir, c’est que lorsque tu montres de l’amour aux autres, tu les aides en même temps à aimer Jésus. Répands donc cet amour sur le plus grand nombre de personnes possible ! 30
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Illustration : Xuan Le
WILONA KARIMABADI
Perle biblique « Et nous, nous savons et nous croyons que Dieu nous aime. Dieu est amour ; celui qui demeure dans l’amour demeure uni à Dieu et Dieu demeure en lui. » (1 Jean 4.16, BFC)
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Réveil
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